Devoir de regard — Le catalogue

Page 1


Amnesty International expose 50 ans de combat pour l’humain La photo parle, tÊmoigne interpelle, choque parfois, et fait rÊflÊchir souvent. Amnesty rend compte du monde avec une belle expo itinÊrante‌ idÊe de cette exposition, c’est d’aller à la rencontre du public. Avec un outil qui permet d’intÊresser un grand nombre de personnes même si elles ne se sentent pas concernÊes a priori par les droits humains. BaptisÊ Devoir de regard et assorti du slogan Ouvrir les yeux, c’est dÊjà agir, ce projet rassemble une cinquantaine de photos à la fois belles et significatives, prises par de grands photographes, notamment des Belges. Des clichÊs de

L’

qualitĂŠ pour donner aussi un visage aux personnes pour lesquelles les militants d’Amnesty se battent‌ Montrer le travail de terrain ÂŤNous avons des groupes locaux et des milliers de bĂŠnĂŠvoles participant Ă notre opĂŠration Bougies. Leurs actions sont les seuls moments oĂš s’Êtablit un contact avec le public, explique-t-on auprès de la section francophone d’Amnesty International Belgique. Pour expliquer ce qu’on fait, on a donc voulu aller vers les gens d’une autre manière que par une vente ou une distribution trimestrielle de publications, les fameux dazibaos.Âť L’expo illustre des thĂŠmatiques qui ont fait l’objet de campagnes de l’ONG ces dernières dĂŠcennies : les individus en danger, les enfants-soldats, la violence faite aux femmes, les migrants, etc. Elle montre ce qu’est rĂŠellement Amnesty :

une organisation qui va sur le terrain, là oÚ se passent des violations de droits humains, qui fait des rapports, qui travaille au niveau international, qui fait du lobbying, mais qui existe aussi au plan local. Avec ses membres qui, là oÚ ils sont, soit au sein d’un groupe local ou d’une Êcole, soit individuellement, agissent pour les droits et les libertÊs individuelles.  Devoir de regard  , dont vous retrouvez quelques photos dans ce dossier, sera proposÊ tout d’abord en un lieu symboliquement fort : le palais de justice de Bruxelles (du 15 au 29 mars).Elle voyagera ensuite dans diffÊrentes villes de Wallonie. Et marquera ainsi, avec quelques mois de retard, les 50 ans d’Amnesty au travers de 50 ans d’histoire et de droits. ■Th. Cv.

> Toutes les infos pratiques sur l’exposition en page 15 www.devoirderegard.be

Philippe Hensmans : ÂŤ Notre champ d’action a ĂŠvoluĂŠ Âť tion universelle des droits de l’homme ? Oui, aussi donc les droits ĂŠconomiques et culturels. Si bien que nous nous battons aujourd’hui contre les expulsions forcĂŠes de tribus amazoniennes ou de groupes d’habitants au Nigeria qui ÂŤ gĂŞnent Âť la construction d’un pipeline. Ou encore, nous agissons contre la mortalitĂŠ maternelle : on n’est pas lĂ pour construire des hĂ´pitaux, je le disais, mais pour faire en sorte qu’un système de lois assure l’accessibilitĂŠ Ă la contraception. Ces thèmes se sont imposĂŠs progressivement depuis les annĂŠes 2000. Le fait qu’Amnesty a ĂŠtĂŠ de plus en plus prĂŠsent dans les pays du sud a induit cet ĂŠlargissement des prĂŠoccupations.

Š Grapher & Co/Pierre Jeanjean

d’autre part.

Kaboul, Afghanistan, octobre 1996 Consultation mĂŠdicale dans la banlieue Hazara. Une femme relève sa burka lors d’une visite d’une organisation non gouvernementale mĂŠdicale. Les violences domestiques et publiques sont tellement rĂŠpandues que cela constitue un problème de santĂŠ publique, de mĂŞme qu’un problème pour le respect des droits humains. Photographe :

GaĂŤl Turine

Philippe Hensmans, vous ĂŞtes directeur d’Amnesty International Belgique francophone depuis 1996. Rappelez-nous comment est nĂŠe cette organisation. Amnesty a ĂŠtĂŠ crĂŠĂŠe en 1961 quand l’avocat britannique Peter Beneson apprend que deux ĂŠtudiants portugais sont en prison parce qu’ils ont exprimĂŠ, de façon non violente, leurs opinions. Ils ont portĂŠ un toast Ă la libertĂŠ sous le rĂŠgime de Salazar‌ Il ne faudrait pas oublier qu’il y avait encore des dictatures en Europe, il n’y a pas si longtemps finalement. L’appel de Beneson est alors rĂŠpercutĂŠ dans le monde entier. Très vite, cela dĂŠbouche sur une organisation qui va rapidement montrer ses valeurs : ce qu’elle dĂŠfend et la manière dont elle est organisĂŠe. Elle dĂŠfend des individus menacĂŠs quand ils s’expriment librement, d’une part ; elle agit de manière dĂŠmocratique,

C’est une organisation non gouvernementale, mais encore ? Une ONG, oui, indĂŠpendante et impartiale. Mais nous ne sommes pas une organisation humanitaire : on ne va ni apporter de l’aide directe aux gens ni travailler sur le dĂŠveloppement. On ne va pas construire des hĂ´pitaux en cas de catastrophe, pas aider des paysans Ă amĂŠliorer leur production. Un sondage rĂŠcent montre que le public a bien compris notre mission qui consiste Ă dĂŠnoncer les violations des droits humains, secouer les gouvernements en permettant Ă nos concitoyens d’agir concrètement, et enfin pousser Ă des mesures prĂŠventives (l’amĂŠlioration des lois nationales ou internationales). Et bien sĂťr, obtenir la libĂŠration des personnes menacĂŠes, emprisonnĂŠes, en danger.

Y a-t-il des sections dans tous les pays ? Non, il y en a, comme la Chine, oĂš c’est impossible (mais nous avons quand mĂŞme un bureau Ă Hong Kong). Et puis, la façon dont on travaille fait que des sections sont autofinancĂŠes alors que d’autres sont portĂŠes par le mouvement, comme au SĂŠnĂŠgal, en CĂ´te d’Ivoire, au Burkina Faso, au Mexique‌

Votre champ d’action a ĂŠvoluĂŠ ? On est face Ă des gens qui sont en prison pour avoir commis, peut-ĂŞtre, des actes violents, comme Mandela Ă l’Êpoque, mais qui n’ont pas ĂŠtĂŠ jugĂŠs correctement. On demande des procès ĂŠquitables. Amnesty a ĂŠtĂŠ aussi très vite confrontĂŠe Ă la torture et Ă la peine de mort.

En Belgique ? Il y a toujours eu deux sections, l’une francophone, l’autre nÊerlandophone. Il n’y a donc jamais eu de scission. Au contraire, on collabore de plus en plus‌ CôtÊ francophone, sur 4 millions d’habitants,

Vous avez ĂŠlargi votre action aussi Ă tout ce qui compose les articles de la DĂŠclara-

nous avons grosso modo 40 000 membres donateurs et près de 70 groupes locaux. On a aussi dĂŠveloppĂŠ, ces dernières annĂŠes, la possibilitĂŠ pour des personnes de nous aider concrètement sans nĂŠcessairement entrer dans un groupe. D’une part, on a lancĂŠ le site www.isalives.be des actions urgentes et, au plan local, on a un rĂŠseau de 6000 bĂŠnĂŠvoles pour la vente des bougies en fin d’annĂŠe. Au secrĂŠtariat national, nous sommes 20 permanents et quasiment autant de stagiaires. La section belge travaille aussi pour des recherches Ă l’Êtranger ? Oui, rĂŠgulièrement, nous collaborons Ă des missions suivies de rapports, avec des chercheurs du secrĂŠtariat international‌ Personnellement, je suis allĂŠ souvent au Congo, et lĂ je suis actuellement en CĂ´te d’Ivoire et au SĂŠnĂŠgal. Chez les Ivoiriens, pour un travail de soutien Ă la section et des rencontres avec des tĂŠmoins. Au SĂŠnĂŠgal, c’est aussi pour la prĂŠparation du procès d’Hissène HabrĂŠ, l’ex-prĂŠsident tchadien qui s’est rĂŠfugiĂŠ dans ce pays et qui y sera jugĂŠ comme l’a rĂŠclamĂŠ la CPI, la Cour pĂŠnale internationale. C’est un aspect important de notre travail : la lutte pour que la justice soit faite un jour Ă l’Êgard des responsables de violations massives de droits humains. â– Th. Cv.


CĂŠdric Gerbehaye: ÂŤLa photographie, un outil de changement socialÂť CĂŠdric Gerbehaye est photographe depuis neuf ans. Son appareil photo est, pour lui, un outil de comprĂŠhension. Ses photographies, un appel Ă la rĂŠflexion. Caroline FIXELLES

a photographie est mon mode d’expression, ma manière de faire du journalisme Âť, lance CĂŠdric Gerbehaye, dont plusieurs clichĂŠs sont exposĂŠs parmi ceux de ÂŤDevoir de regardÂť. C’est au cours d’un voyage en IsraĂŤl et en Palestine que ce Belge de 35 ans, journaliste de formation, prend conscience de son attrait pour la photographie. ÂŤ Je voulais travailler seul, ĂŞtre indĂŠpendant et pouvoir tĂŠmoigner aux gens de rĂŠalitĂŠs peu relatĂŠes par la presse. Âť Palestiniens, Kurdes, Congolais ou Soudanais‌ pendant neuf ans, le photographe s’intĂŠresse Ă ces populations, tente d’apprĂŠhender leurs conditions de vie pour en ramener des clichĂŠs poignants. MĂť par une volontĂŠ de savoir, de comprendre l’incomprĂŠhensible et de saisir l’inadmissible, le photographe se donne pour mission d’apporter un ĂŠclairage sur des situations ĂŠnigmatiques. Son travail s’inscrit d’ailleurs dans la durĂŠe. ÂŤJe pratique davantage le photo-documentaire. Je prends le temps de faire des recherches, d’enquĂŞter, de raconter des histoires, de retourner sur le terrain, pour essayer de saisir les diffĂŠrents aspects. Âť Le photographe reste au minimum trois semai-

ÂŤL

Mandalay, Myanmar, 2007 Fabrication de sandales. Le recours au travail forcÊ demeure un flÊau national au Myanmar (Birmanie). Sous ce rÊgime quasi fÊodal, militaires et autoritÊs locales s’arrogent le droit de rÊquisitionner hommes, femmes et enfants. Certains dÊveloppements positifs ont toutefois ÊtÊ actÊs depuis 2010, sur les plans des droits humains et de la dÊmocratie. Photographe :

Pierre Buch

Quand il faut poser l’appareil‌

Š CÊdric Gerbehaye/Agence VU

â—?

si je choisis le noir et le blanc, c’est que je veux marquer une pause dans ce flux continuel d’images en couleurs et donner à voir et à comprendre. 

nes sur place.Bien qu’à la recherche de certains ĂŠlĂŠments prĂŠcis, c’est souvent la rĂŠalitĂŠ du terrain et le rapport avec l’autre qui lui offrent la matière de ses photographies. Le pouvoir du regard Si CĂŠdric Gerbehaye nourrit l’espoir de participer Ă l’Êvolution de la sociĂŠtĂŠ et d’avoir un impact sur les consciences humaines, il reste rĂŠaliste. ÂŤIl est de plus en plus difficile pour les photographes de s’exprimer. Il n’y a plus de place ni d’argent dans la presse. Nos seuls supports sont dĂŠsormais les expositions, les concours et les livres. Âť Pourtant, CĂŠdric Gerbehaye croit au potentiel de l’outil photographique. ÂŤ Les regards sont importants, ils captent l’attention Âť, explique-t-il. De plus,

Des enfants-soldats aux femmes violentĂŠes, CĂŠdric Gerbehaye se confronte souvent aux rĂŠalitĂŠs les plus complexes. Et lorsqu’on lui demande si ce n’est pas difficile de rester constamment derrière son objectif, il rĂŠpond : ÂŤJe ne suis ni humanitaire, ni mĂŠdecin, mais photographe. C’est mon mĂŠtier. J’ai fait le choix de raconter des histoires. Bien sĂťr, lorsque je peux dĂŠposer l’appareil et venir en aide, je le fais. Âť Dans sa quĂŞte vers la comprĂŠhension du monde, CĂŠdric Gerbehaye se dit profondĂŠment marquĂŠ par le vĂŠcu des gens. ÂŤComment l’humain peut-il continuer Ă vivre avec une telle force dans des situations pareilles ? Âť Le photographe ĂŠvoque notamment le quotidien des femmes au Congo qui se battent pour dĂŠfendre et nourrir leur famille. Loin de vouloir effacer ses ĂŠmotions face Ă ces rencontres, le photographe assume complètement la subjectivitĂŠ de son geste. ÂŤJe ne peux m’engager en restant neutre. Je choisis d’apporter une interprĂŠtation qui passe par moi, ma comprĂŠhension des choses et mes sentiments. Je prĂŠfère ĂŞtre juste par rapport Ă mon ressenti que d’être objectif. Âť Le travail de CĂŠdric Gerbehaye a ĂŠtĂŠ rĂŠcompensĂŠ Ă de nombreuses reprises. Son seul Congo in Limbo lui a valu sept distinctions, dont un World Press Photo. Sa sĂŠrie de reportages au Sud-Soudan, intitulĂŠe Land of Cush, a reçu le prix SCAM en 2012. Des rĂŠcompenses que le photographe considère comme des reconnaissances, mais surtout comme ce qui lui permet de continuer Ă exercer le mĂŠtier qu’il aime. â–

ÂŤ Nous avons un immense respect pour les victimes Âť es photos de l’exposition ÂŤDevoir de regardÂť ne sont pas issues de ÂŤcommandesÂť d’Amnesty International. Beaucoup d’ONG font pourtant appel Ă des photographes pour illustrer leurs campagnes. Des images fortes pour marquer les esprits, voire pour inciter les gens Ă se montrer gĂŠnĂŠreux. On pense ĂŠvidemment aux ouvrages Cent photos pour la libertĂŠ de la presse de Reporters sans frontières‌ Mais aussi aux campagnes de MSFou de Handicap International. Quel rapport entretient alors, de son cĂ´tĂŠ, Amnesty avec les photographes et grands reporters ? ÂŤC’est vrai qu’on vit dans un monde oĂš, sans images, on n’existe plus, indique Philippe Hensmans, le directeur d’Amnesty Inter-

Š Pierre Buch

L

national Belgique francophone. Si on veut ĂŞtre sur internet et les rĂŠseaux sociaux, il faut des photos et des vidĂŠos. Dans le mĂŞme temps, on travaille sur des situations qui ne sont pas visibles, la plupart du temps. Quand on torture quelqu’un en prison, personne n’est lĂ pour filmer ou pour photographier. MĂŞme si malheureusement, ça arrive parfois, comme lors du scandale des soldats amĂŠricains dans la prison irakienne d’Abou Ghraib, rĂŠvĂŠlĂŠ par des images choc‌ Et d’expliquer l’immense respect que l’ONG a pour les victimes, qu’elle veut protĂŠger. ÂŤQuelqu’un qui accepte de tĂŠmoigner pour nous doit ĂŞtre couvert jusqu’au bout. Son visage ne doit pas ĂŞtre connu sauf si on est sĂťr qu’il n’aura pas de souci Ă travers ça.Âť

Mais alors, quels visuels pour les campagnes ?Et quid de la mĂŠdiatisation des individus pour lesquels Amnesty se mobilise ? ÂŤC’est vrai, il est parfois très difficile pour nous d’avoir des images de ce que nous dĂŠnonçons, mĂŞme si on y arrive un peu plus qu’auparavant.Âť SuggĂŠrer, plus que montrer Les promoteurs de ÂŤDevoir de regardÂť expliquent avoir utilisĂŠ des images qui dĂŠnoncent des situations : beaucoup de ces photos sont illustratives. ÂŤDans les campagnes que nous faisons sur la Belgique, sur la violence conjugale notamment, on n’a jamais montrĂŠ une femme avec un Ĺ“il au beurre noir. On

suggère plus qu’on ne montre‌Si on lutte pour le respect des droits des personnes, il faut aussi respecter leur image. C’est fondamental.Âť La plupart des personnes qui se trouvent sur les photos choisies par Amnesty pour son expo itinĂŠrante sont des inconnus, anonymes. ÂŤC’est mĂŞme, sur une photo signĂŠe par le NĂŠerlandais Teun Voeten, une femme emballĂŠe dans une burqa devant des voitures emballĂŠes elles aussiÂť (pp. 12-13), indique le directeur. Des photos plus illustratives de situations, donc, que de cas individuels‌ â– Th. Cv. > Plusieurs photographes belges participent Ă l’exposition : CĂŠdric Gerbehaye, GaĂŤl Turine, Thierry Falise, Pierre Buch et Teun Voeten.


Salvatore Saguès, le porte-parole des sans-voix Salvatore Saguès est chercheur pour Amnesty International depuis 1992. Son mĂŠtier : dĂŠvoiler au monde entier les situations violant les droits humains. â—?

Interview : Caroline FIXELLES

apports, communiquĂŠs de presse, lobbying‌ Salvatore Saguès sillonne les pays d’Afrique de l’Ouest pour y dĂŠnoncer les pratiques contraires au respect des droits humains. Salvatore Saguès, vous ĂŞtes chercheur pour Amnesty International depuis 21 ans. Comment pourrait-on caractĂŠriser ce que vous faites ?

New Delhi, Inde, 2005 Dans cette prison pour mineurs gĂŠrĂŠe par l’État, le confinement est très sĂŠvère. C’est le moment de la toilette et du lavage du linge. Un gardien fait la ronde au-dessus des prisonniers, de jour comme de nuit, et tape sur les barreaux pour accroĂŽtre la tension auditive. Photographe :

Lizzie Sadin

Mon mÊtier se situe à la convergence de trois mondes. Je suis un peu journaliste par mon approche de terrain. Un peu chercheur universitaire par ma mÊthode de travail. Un peu travailleur humanitaire par l’objectif de ma mission. Mais je ne suis aucun des trois. Je suis plutôt le porte-parole des sans-voix. J’enquête, je dÊnonce. Je tente de venir ainsi en aide aux victimes dont les droits humains sont violÊs, en dÊsirant faire changer les choses. Comment faites-vous pour faire changer les choses  ?

De la mortalitÊ maternelle au Burkina Faso aux violences sexuelles en Côte d’Ivoire, en passant par les conditions des dÊtenus en Mauritanie, mon travail est de cibler une problÊmatique en particulier. Je pars de cas concrets, interroge les victimes et les acteurs de terrain afin d’Êtablir un Êtat prÊcis de la situation.

Cela suppose donc que vous vous rendiez sur place ?

En effet. Je pars trois à quatre fois par an, lorsque la situation me le permet. Sur le terrain, je profite d’un rÊseau de contacts diversifiÊ. Les avocats, les dÊfenseurs locaux et ceux qu’Amnesty a dÊjà dÊfendus sont prêts à me fournir des informations. Je rencontre Êgalement les autoritÊs, car ce sont elles qui peuvent faire Êvoluer la situation. Le temps de rÊcolter mes informations, je reste trois à quatre semaines. Êtes-vous confrontÊ à certains dangers ?

Les pays que je visite sont souvent empĂŞtrĂŠs dans des situations de crise ou en guerre. Donc, bien sĂťr, le danger est prĂŠsent. Mais j’essaie de prendre le moins de risques possible lors de mes dĂŠplacements. Malheureusement, parfois, on n’y ĂŠchappe pas. En dĂŠcembre 2002, j’ai ĂŠtĂŠ arrĂŞtĂŠ avec un collègue en CĂ´te d’Ivoire par un groupe d’opposition armĂŠ. Ils m’avaient pris pour un mercenaire sudafricain.

UNHCR/A. Rodriguez

R

vous avez observÊ. N’est-ce pas difficile à Êcrire ?

Si, certainement. C’est dÊjà compliquÊ d’entendre parler une femme de violences sexuelles, mais lorsqu’il faut ensuite Êcrire les dÊtails, c’est encore pire. FrÊquemment, des images me reviennent en tête et se traduisent en cauchemars. Le plus dur, c’est de se sentir par moment impuissant face à certaines situations que l’on ne peut rÊsoudre immÊdiatement. Je me console en me disant que c’est en sortant du secret toutes ces choses horribles que je contribue à y mettre un terme. À quoi servent finalement ces rapports ?

En premier lieu, à faire pression sur les autoritÊs du pays concernÊ. Car la dÊnonciation rend plus difficile la violation. D’ailleurs, nos rapports se terminent toujours par des recommandations. Celles-ci sont aussi parfois adressÊes aux Nations Unies ou à l’Union europÊenne à qui nous demandons de rÊagir. Enfin, ils servent à informer les mÊdias et le grand public.

Certaines personnes se sentent-elles visĂŠes par vos rapports au point de vous menacer ?

Oui, ça arrive. Je reçois parfois des insultes et des menaces sur internet. Dernièrement, mon collègue a ĂŠtĂŠ attaquĂŠ dans la presse ivoirienne. Mais, au-delĂ de ces quelques contestations, je pense qu’il y a un profond respect pour Amnesty et sa façon de travailler. En effet, notre association ne prend jamais position dans les conflits. Nous dĂŠfendons toujours les victimes des deux camps. C’est peutĂŞtre pour cela qu’on nous laisse faire notre travail.

Porte-t-il ses fruits ?

Oui. Nos rapports ont, par exemple, contribuĂŠ Ă de nombreuses libĂŠrations. Ils sont aussi utilisĂŠs par les Nations unies et par les instances judiciaires. Je pense notamment durant le procès de Laurent Gbagbo, Ă La Haye.Pourquoi ? Car nous sommes un organisme indĂŠpendant, libre de toute pression du pouvoir public, libre d’agir pour amĂŠliorer la sociĂŠtĂŠ dans laquelle nous vivons. â–

ÂŤ Il n’y a pas que les forts qui gagnent les batailles Âť Le pouvoir des mots‌ Avant de rejoindre Amnesty International, Salvatore Saguès ĂŠtait responsable rĂŠdaction pour la Croix-Rouge. Le chercheur voit dans le monde associatif une force aussi puissante que n’importe quelle armĂŠe. ÂŤ C’est fascinant qu’une organisation, sans armes et sans argent, puisse se faire ĂŠcouter et faire autant bouger les choses. Âť Chaque annĂŠe, Salvatore Saguès contribue en moyenne Ă trois gros rapports.

Ă€ votre retour, vous rĂŠdigez un rapport relatant ce que

Longs d’une centaine de pages, ils sont souvent considĂŠrĂŠs comme des documents de rĂŠfĂŠrence, tant le niveau de vĂŠrification de la recherche est ĂŠlevĂŠ. ÂŤ Avec Amnesty, nous avons rĂŠussi Ă mettre les droits de l’homme sur le devant de la scène. Âť Et de citer comme preuves quelques campagnes historiques oĂš le pouvoir des mots a triomphĂŠ : l’abolition de la peine de mort dans 140 ĂŠtats ou la disparition de l’approbation de la torture. ÂŤ C’est en sortant de l’ombre tous les mĂŠfaits du monde que nous changerons les choses. Âť Ca.F.


Mexique ImpunitĂŠ et disparitions forcĂŠes

Cameroun Orientations sexuelles et identitĂŠs de genre

Les actions d’Amnesty moins connues à travers le monde

Plus de 98 % des crimes comprenant les violations des droits humains restent impunis au Mexique. Il est donc nĂŠcessaire que le gouvernement du nouveau prĂŠsident Enrique Penas Nieto instaure un système de justice fiable et mette fin Ă l’impunitĂŠ des coupables prĂŠsumĂŠs, tout en protĂŠgeant leurs droits, de mĂŞme que ceux des victimes. Un certain progrès a ĂŠtĂŠ rĂŠalisĂŠ dans ce sens : les affaires de violations des droits humains qui avaient ĂŠtĂŠ confiĂŠes aux tribunaux militaires leur ont ĂŠtĂŠ retirĂŠes pour qu’elles soient sujettes Ă enquĂŞtes, jugĂŠes au civil, et qu’elles ne soient plus dĂŠlaissĂŠes. Au cours de l’annĂŠe 2011, on a recensĂŠ plus de 12 000 meurtres perpĂŠtrĂŠs, pour la plupart, par les cartels de la drogue. Près de 9 000 corps n’ont toujours pas ĂŠtĂŠ identifiĂŠs. Ces cartels sont ĂŠgalement impliquĂŠs dans des milliers de disparitions et sĂŠquestrations. On estime Ă plus de 3 000 le nombre de personnes portĂŠes disparues sous le mandat de Calderon.

La libertÊ et le respect des lesbiennes, gays, bisexuels ou transgenres (LGBT) sont encore loin d’être acquis dans toutes les rÊgions du monde, en dÊpit des nombreux mouvements et organisations de dÊfense luttant pour leurs droits. Si de plus en plus de pays accordent aux couples homosexuels le droit de se marier ou d’adopter, nombre d’entre eux sont encore victimes d’agressions verbales et physiques. Les victimes se manifestent peu, par peur des reprÊsailles, mais aussi des sanctions. Certains pays ont en effet criminalisÊ l’homosexualitÊ. C’est le cas du Cameroun, oÚ les personnes homosexuelles sont victimes de discriminations et d’agressions, en particulier dans les zones pauvres et rurales. Selon le code pÊnal camerounais, le fait d’avoir des relations sexuelles avec une personne de son sexe est passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans. Cette loi s’applique même aux personnes prÊsumÊes homosexuelles. En 2011, deux hommes ont ainsi passÊ plus d’un an en prison parce qu’ils  paraissaient gays  du fait qu’ils portaient des vêtements de femme.

La condition des femmes est tout aussi prĂŠoccupante. Il n’existe pas de mesures concrètes pour lutter contre les violences auxquelles elles sont en proie. Les populations indigènes, quant Ă elles, sont victimes de discriminations et devront, Ă l’avenir, ĂŞtre intĂŠgrĂŠes aux dĂŠcisions concernant leur propre dĂŠveloppement.

France Expulsions de Roms

Nicaragua L’avortement

Les femmes et les filles enceintes suite Ă un viol, un inceste ou encore celles qui font une fausse couche sont toutes passibles de sanctions en cas de recours Ă l’interruption de grossesse. La loi place les femmes dans une situation de grande dĂŠtresse, les contraignant Ă recourir Ă des pratiques clandestines ou Ă poursuivre une grossesse qui risque de mettre leur vie en danger. Les jeunes filles et les fillettes, chez qui le risque de complications liĂŠes Ă la grossesse est le plus ĂŠlevĂŠ, en sont les premières victimes.

La France aussi a ses bidonvilles. Ce sont ces campements en bordure des agglomÊrations, oÚ 15 000 Roms tentent tant bien que mal de survivre. Originaires de Hongrie, Bulgarie ou Roumanie, ils sont sans cesse chassÊs par les gouvernements français successifs.

EUROPE

Au Nicaragua, l’interdiction totale de l’avortement prive les femmes de soins mÊdicaux vitaux. C’est l’un des pays les plus rÊpressifs vis-à -vis du droit à l’avortement. L’interruption de grossesse y est en effet interdite en toutes circonstances, même en cas de viol ou de danger pour la vie de la femme. La lÊgislation prÊvoit des peines d’emprisonnement pour les femmes ou les jeunes filles qui sollicitent un avortement, ainsi que pour les professionnels de la santÊ qui prodiguent les soins qui y sont liÊs.

En 2012, il y aurait ainsi eu 12 000 expulsĂŠs en France, soit plus qu’en 2011. Dès aoĂťt 2012, le gouvernement socialiste fraĂŽchement ĂŠlu avait dĂŠjĂ procĂŠdĂŠ Ă une nouvelle opĂŠration de dĂŠmantèlement de camps, expulsant des centaines de Roms. Les Nations Unies avaient d’ailleurs rappelĂŠ la France Ă l’ordre.

France

Mexique

D’autres pays de l’Union europĂŠenne ont pris des mesures abusives similaires Ă la France, comme l’Italie, l’Allemagne ou encore le Danemark. Ces pratiques contribuent Ă l’hostilitĂŠ ambiante Ă l’Êgard des Roms en Europe et entretiennent les am discriminations dont ils sont victimes dans tous les domaines dis de leur vie (emploi, scolaritĂŠ, accès aux soins‌).

AArabie saoudite

Nicaragua

Ar Arabie saoudite Violations des droits humains Vi

Cameroun roun

Europe Droit des migrants

RÊcemment, des manifestations populaires ont ÊtÊ brutalement rÊprimÊes en Arabie saoudite et des milliers de personnes ont ÊtÊ arrêtÊes en raison  d’infractions liÊes à la sÊcuritÊ de l’État . Ces gens subissent des peines d’enfermement et des interrogatoires musclÊs.

Chaque personne a droit Ă la libertĂŠ de mouvement. Cela vaut ĂŠgalement pour les immigrĂŠs et les rĂŠfugiĂŠs qui sont contraints de fuir leur pays d’origine pour ĂŠchapper Ă la guerre, aux conflits ou la misère. Pourtant, l’Europe ferme de plus en plus ses portes Ă ces femmes et ces hommes qui arrivent sur les cĂ´tes grecques ou italiennes, souvent au pĂŠril de leur vie.

La libertÊ d’expression est on ne peut plus prÊcaire. Les dÊfenseurs des droits humains sont inculpÊs sans mandat, battus, jugÊs sans la prÊsence d’avocats et condamnÊs à de lourdes peines de rÊclusion.

En mars 2011, plus de 200 immigrÊs en provenance de Libye se sont ainsi noyÊs alors qu’ils tentaient de rejoindre la côte maltaise en bateau. Le même mois, des patrouilles navales du NATO ont laissÊ un autre bateau d’immigrÊs dÊriver dans la MÊditerranÊe pendant plus de deux semaines, avec à son bord 72 personnes, dont deux bÊbÊs.

La libertÊ des femmes est tout aussi limitÊe : elles ne peuvent pas suivre d’Êtudes, trouver un travail ou se marier sans l’accord d’un tuteur masculin. Il leur leu est Êgalement interdit de conduire des vÊhicules. Le Roi a toutefois annoncÊ qu’à partir de 2015, les femmes pourraient tou voter vot et se prÊsenter aux Êlections municipales.

Pour les migrants qui arrivent Ă destination, le calvaire ne s’arrĂŞte pas lĂ . En thĂŠorie, ces personnes ne devraient pas ĂŞtre dĂŠtenues Ă nos frontières pour se faire contrĂ´ler. Pourtant, chaque annĂŠe, 600 000 hommes, femmes et enfants sont placĂŠs en dĂŠtention aux frontières de l’Europe. Dans l’Union europĂŠenne, les États ont mĂŞme le droit de faire durer cette dĂŠtention jusqu’à 18 mois. En Belgique, en 2008, 6 902 migrants ont ĂŠtĂŠ dĂŠtenus. En Grande-Bretagne, la mĂŞme annĂŠe, ils ĂŠtaient 27 000, dont 2 000 enfants.

Les forces de l’ordre recourent Ă la torture de manière rĂŠcurrente pour po obtenir des aveux. Les prĂŠvenus peuvent ĂŠgalement se voir condamner au fouet ou Ă l’amputation d’un ou plusieurs con membres. me La peine de mort est toujours en application en Arabie saoudite, oĂš l’on procède Ă l’exĂŠcution en public et par dĂŠcapitation au sabre. sab Reporters


56 â‚Ź

DĂŠcouvrez un numĂŠro gratuit sur lejde.be

Amnesty rĂŠvèle l’histoire d’individus en danger dans l’espoir de leur porter secours. Des ĂŠtendards humains dĂŠnonçant des injustices vĂŠcues par beaucoup d’autres.

Oui, je souscris un abonnement au JDE 1 an pour 56 â‚Ź. 6 mois pour 32 â‚Ź.

Le seul journal d’actua d’actualitÊ pour les 9 - 13 ans

PrÊnom N°

Bte

Gsm

â—?

N°

T

Bte

Gsm Signature

Offres valables jusqu’au 31/08/2013. Je renvoie ce coupon par courrier, sans frais de timbre, à l’adresse : Code-rÊponse - Editions de M "WFOJS j"CPOOF[ WPVTx %" #PVHF t 5�M t 'BY t & NBJM BCPOOFT!MFKEF CF t +F OF QBJF SJFO NBJOUFOBOU K BUUFOET WPUSF CVMMFUJO EF WFSTFNFOU 'SBJT EF QPSU FO TVQQM�NFOU QPVS M �USBOHFS OPVT DPOUBDUFS -FT JOGPSNBUJPOT SFDVFJMMJFT sur ce document sont reprises dans le traitement automatisÊ de la Presse Jeunesse des Éditions de l’Avenir (Corelio) et pourront être USBOTNJTFT Ë EFT UJFST 7PVT EJTQPTF[ E VO ESPJU E BDDÒT FU EF SFDUJmDBUJPO FO WFSUV EF MB MPJ EV SFMBUJWF Ë MB QSPUFDUJPO EF MB WJF QSJW�F Si vous ne souhaitez pas que vos coordonnÊes soient transmises à des tiers, cochez cette case DPEF

1,

OFFRE SPÉCIALE DÉCOUVERTE

*Prix de vente au numĂŠro

EN CADEAU

pour

30â‚Ź

+

1 mois

=

GRATUIT

Chine Shi Tao, journaliste, poète

2 mois pour 60â‚Ź*

30â‚Ź

Namur Basse-Sambre Entre-Sambre-et-Meuse Brabant wallon Huy-Waremme Luxembourg Le Courrier (Mouscron) Le Courrier de l’Escaut Le Jour Verviers

Le journal me sera fourni chez mon libraire Ă mon domicile par La Poste

PrĂŠnom :

Nom :

Rue :

N° :

CP :

LocalitĂŠ :

5ĂŒM

Bte :

(4.

Tarif valable jusqu’au 30/09/2013. Ă€ partir du 01/10/2013, veuillez prendre contact avec notre service clièntèle.

& NBJM Date de naissance :

Signature :

Mention obligatoire pour l’abonnement en librairie - Infos indispensables et disponibles sur www.lavenir.net/libraires Nom de la librairie : Rue : CP :

t Je renvoie ce coupon aux Éditions de l’Avenir : - par courrier, sans frais de timbre, à l’adresse : Code-rÊponse - Éditions de l’Avenir Abonnez-vous DA 852-897-4 - 5004 Bouge. - par fax : 081/23 62 01 Je ne paie rien maintenant, j’attends votre bulletin de virement.

N° : LocalitÊ :

Bte :

Offre rĂŠservĂŠe aux nouveaux souscripteurs (nouveau nom, nouvelle adresse en Belgique) Pour toutes informations complĂŠmentaires, je contacte votre service clientèle : UĂŒM Ä&#x;Ä§Ä ÄĄÄ˘ ÄĽÄĄ Ä&#x;Ä&#x; t GBY Ä&#x;Ä§Ä ÄĄÄ˘ ÄĽÄĄ Ä&#x;Ä t & .BJM BCPOOFT!MBWFOJS OFU Les informations recueillies sur ce document sont reprises dans le traitement automatisĂŠ des Éditions de l’Avenir (Corelio) et peuvent ĂŞtre transmises Ă des tiers. Vous disposez d’un droit d’accès et de rectification en vertu de la loi du 08/12/92 relative Ă la protection de la vie privĂŠe. Si vous ne souhaitez pas que

Date limite de souscription : 30/09/2013. — 13019

Je choisis l’Êdition

130208PK

Je m’abonne dès aujourd'hui au journal â– Je souscris un abonnement de 2 mois au prix de 30â‚Ź (au lieu de 60â‚Ź *)

Caroline FIXELLES

orture, maltraitance, dĂŠtention arbitraire‌ Amnesty International publie chaque annĂŠe des dizaines d’histoires d’individus en danger dans le monde. ÂŤFocaliser les camĂŠras sur un individu permet d’être plus efficace et de mobiliser davantage, explique Salvatore Saguès, chercheur pour l’association. Le but est de mettre un visage sur des situations injustes. Âť Une personne est considĂŠrĂŠe en danger lors-

PrĂŠnom

Choisir pour mieux agir Face à ces appels au secours, Amnesty choisit ses Êtendards. Pour ce faire, les membres de l’association se posent trois questions. Peut-on changer les choses pour cet individu ? Cette mobilisation changera-t-elle le destin d’autres personnes victimes de la même injustice ? L’individu en question et ses proches sont-ils d’accord qu’Amnesty intervienne ? Une fois la sÊlection rÊalisÊe, la mobilisation se met en place. Les adresses des familles sont distribuÊes aux militants pour qu’ils puissent rÊdiger des lettres de soutien. Celles des autoritÊs incriminÊes sont Êgalement partagÊes afin de faire pression.

Iran Narges Mohammadi ICPC

Le journal sera envoyĂŠ Ă : Nom Rue CP LocalitĂŠ TĂŠl. E-mail Date de naissance Le virement sera adressĂŠ Ă : Nom Rue CP LocalitĂŠ TĂŠl. E-mail Date de naissance

que ses droits humains (sa libertĂŠ, sa santĂŠ, etc.) sont menacĂŠs. Amnesty reçoit des centaines de messages de familles, d’ONG ou d’avocats dĂŠpeignant ces injustices.

Shi Tao purge une peine de 10 ans de prison pour avoir envoyÊ un mail : divulgation illÊgale de secrets d’État.

PrÊsidente du Centre des droits humains à TÊhÊran, elle a ÊtÊ condamnÊe à 6 ans d’emprisonnement.

Le massacre de la place Tiananmen, Ă PĂŠkin, faisant suite au mouvement prodĂŠmocratique, c’Êtait en 1989. Lors du 15e anniversaire de ces tragiques ĂŠvĂŠnements, en 2004, Shi Tao expĂŠdie un courriel dans lequel il rĂŠsume un communiquĂŠ du DĂŠpartement central de la propagande chinoise. Il est aussitĂ´t arrĂŞtĂŠ Ă son domicile, dans la ville de Tuiyuan (province du Shanxi) et inculpĂŠ de divulgation illĂŠgale de secrets d’État Ă l’Êtranger. CondamnĂŠ en avril 2005, il voit son appel rejetĂŠ deux mois plus tard. Sa condamnation s’est appuyĂŠe entre autres sur des infos fournies par les services de Yahoo. Depuis lors, il est dĂŠtenu dans une prison de la ville de Yuanjiang oĂš il serait soumis Ă un rĂŠgime de travaux forcĂŠs. Selon les informations recueillies par Amnesty, ce journaliste et poète souffrirait Ă prĂŠsent de problèmes respiratoires et d’irritations provoquĂŠes par la poussière. ÂŤ Je ne ressens aucune honte et je n’ai pas perdu ma confiance en l’avenir, ĂŠcrit-il. Ma foi et mes valeurs sont renforcĂŠes, et cela me rend plus dĂŠterminĂŠ Ă rechercher une vie libre et heureuse. Âť

Les autoritĂŠs iraniennes ont fermĂŠ de force, en 2008, le Centre de dĂŠfense des droits humains. Plusieurs de ses membres et dirigeants ont ĂŠtĂŠ harcelĂŠs, arrĂŞtĂŠs et condamnĂŠs Ă de longues peines de prison. Parmi eux, Narges Mohammadi, cĂŠlèbre militante des droits de l’homme qui en ĂŠtait la prĂŠsidente exĂŠcutive. Elle a ĂŠcopĂŠ d’une condamnation Ă 6 ans et, dès 2009, Ă une interdiction de quitter le territoire. La Justice iranienne l’a dĂŠclarĂŠe coupable de ÂŤ rassemblement et collusion en vue de commettre des infractions compromettant la sĂŠcuritĂŠ nationale Âť et de ÂŤ propagande contre le rĂŠgime Âť. Des accusations en lien ĂŠvident avec son activitĂŠ de dĂŠfense des droits humains dans son pays, observe-t-on chez Amnesty. Narges Mohammadi est mère de jeunes jumeaux. Elle a commencĂŠ Ă purger sa peine en avril 2012. Le 31 juillet 2012, elle a dĂť ĂŞtre hospitalisĂŠe et recevoir un traitement mĂŠdical (elle connaissait dĂŠjĂ des problèmes de santĂŠ qui se sont aggravĂŠs).

ÂŤNous devons faire parler de ces personnes pour qu’on ne les oublie pas. Le silence est leur pire ennemi. Âť Amnesty International se donne pour mission de militer et de suivre ces dossiers jusqu’à leur dĂŠnouement. L’association va dès lors visiter, dans la mesure du possible, ces personnes, travailler avec des avocats, prendre contact avec les autoritĂŠs, militer auprès des Nations Unies, etc. Il existe aujourd’hui des dizaines de dossiers sur des individus en danger. Plusieurs d’entre eux ont ĂŠtĂŠ solutionnĂŠs grâce Ă l’action d’Amnesty International. ÂŤCertains gouvernements sont plus permĂŠables que d’autres Ă la pression que nous leur infligeons.Âť Voici trois cas traitĂŠs en 2013 par Amnesty, parmi ceux mis en avant dans le cadre de la campagne ÂŤDevoir de regardÂť. Les visiteurs de l’exposition sont d’ailleurs invitĂŠs Ă agir pour eux. â–

Mexique InĂŠs et Valentina Victimes de violences sexuelles de la part de soldats, elles rĂŠclament justice. En vain actuellement.

C. de Derechos Humanos

(48 parutions) pour

Amnesty International

1an

6 mois 32â‚Ź (24 parutions) pour

1 mois

Mettre un visage sur des situations injustes

OFFRES D’ABONNEMENT

Faut-il embellir l’actualitÊ pour la prÊsenter aux enfants ?

Elles s’appellent InĂŠs FernĂĄndez Ortega et Valentina Rosendo CantĂş. En 2002, ces deux femmes indigènes ont ĂŠtĂŠ violĂŠes par des soldats mexicains. Ce qui leur est arrivĂŠ illustre les souffrances des femmes victimes d’agressions sexuelles commises par des membres de l’armĂŠe mexicaine dont les crimes restent impunis. Car elles ont eu le courage de dĂŠnoncer l’attaque et de demander justice. Ă€ ce jour, aucune vĂŠritable enquĂŞte n’a ĂŠtĂŠ menĂŠe et personne n’a ĂŠtĂŠ traduit devant une juridiction.

ÂŤ Je veux dire aux autres femmes qu’elles doivent lutter pour ce qu’elles ont endurĂŠ. Il faut qu’on se soutienne mutuellement Âť, ĂŠcrit Inès. ÂŤ Le gouvernement ne m’a jamais crue et a toujours dit que j’Êtais une menteuse Âť, explique, pour sa part, Valentina. En 2010, la Cour interamĂŠricaine des droits de l’homme a ordonnĂŠ au Mexique d’enquĂŞter sur l’affaire, de traduire les responsables en justice, de fournir une rĂŠparation adĂŠquate et de ne plus confier l’examen de pareils cas Ă une juridiction militaire.


Peine de mort est en 1977 qu’Amnesty International a lancĂŠ sa campagne mondiale pour mettre fin Ă la peine de mort en toutes circonstances, quelles que soient la nature du crime commis, la personnalitĂŠ de son auteur ou la mĂŠthode d’exĂŠcution utilisĂŠe par l’État. En 2003 se tenait la première JournĂŠe mondiale contre la peine de mort. Depuis lors, et de manière rĂŠgulière, le nombre d’États ayant dĂŠcidĂŠ d’abolir la peine capitale augmente significativement. La Lettonie porte Ă 97 le nombre de pays abolitionnistes pour tous les crimes et Ă plus de deux tiers, la proportion de pays n’ayant plus recours aux exĂŠcutions en 2012. Cependant, nombre d’États pro-

C’

noncent encore la peine de mort Ă une frĂŠquence alarmante. Parmi eux, la Chine, qui occupe la première marche de ce funeste podium, a exĂŠcutĂŠ, cette annĂŠe encore, des milliers de personnes. L’Iran, l’Arabie saoudite, l’Irak et les États-Unis complètent le Top 5 des pays ayant exĂŠcutĂŠ le plus de condamnĂŠs Ă mort en 2011. D’autres encore font marche arrière dans leur dĂŠmarche abolitionniste. le Japon par exemple, a procĂŠdĂŠ Ă une dizaine d’exĂŠcutions cette annĂŠe, après avoir pourtant passĂŠ 19 ans sans y recourir. La peine de mort n’est pas encore condamnĂŠe Ă disparaĂŽtre, mais continue Ă rĂŠgresser progressivement dans le monde. Une sorte de lumière au bout du couloir‌

Les grands combats d’Amnesty pour les droits humains

n appelle  torture  tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguÍs, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligÊes à une personne dans le but notamment d’obtenir des renseignements ou des  aveux , de la punir d’un acte, de l’intimider ou de faire pression sur elle. Son interdiction par le droit international s’impose en toutes circonstances, sans aucune exception, et ne peut en aucun cas être suspendue, même en temps de guerre ou de danger public exceptionnel. Pour d’aucuns, la torture serait

a libertÊ d’expression est un droit humain inaliÊnable, inscrit dans le droit international et consacrÊ par de nombreux textes et conventions dans le monde. Chaque personne a le droit d’exprimer pacifiquement son opinion. Pourtant, ce droit est bafouÊ tous les jours. Des femmes et des hommes sont menacÊs d’emprisonnement, de torture ou de mort du fait de leur appartenance ethnique, religieuse, leur identitÊ ou leur engagement politique ou pour les droits humains. En 2012 encore, de nombreuses rÊgions ont ainsi ÊtouffÊ la voix de leurs propres peuples. Si le Printemps

L

un moyen efficace pour obtenir des informations. Or, ces aveux ne sont ni fiables, ni acceptables en justice : quelqu’un que l’on torture est prĂŞt Ă dire n’importe quoi, y compris des mensonges, pour cesser de souffrir. L’Irak, l’Arabie saoudite, la Chine, les États-Unis, l’Argentine, l’Afrique du Sud et les dizaines d’autres pays recourant au phĂŠnomène tortionnaire bafouent les droits les plus ĂŠlĂŠmentaires de leurs victimes. Certains tentent de contourner le problème en redĂŠfinissant la torture, tentant d’exclure certaines pratiques de sa dĂŠfinition.

e tout temps, des enfants ont ĂŠtĂŠ enrĂ´lĂŠs pour grossir les rangs des pays belligĂŠrants. Des mesures condamnant ces pratiques n’ont ĂŠtĂŠ prises qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il s’en est suivi des textes pour protĂŠger les civils, dont les enfants, des atrocitĂŠs de ces conflits. Cependant, les enfants sont loin d’avoir totalement disparu des champs de bataille. Il est difficile d’estimer leur nombre, on parle aujourd’hui de dizaines de milliers d’enfants-soldats dans le monde, dont la moitiĂŠ sont des filles. On les retrouve principalement en Colombie, dans la rĂŠgion des Grands Lacs en Afrique, et en Asie du Sud. Lorsqu’ils ne s’engagent pas volontairement, ces enfants sont arrachĂŠs Ă leur village lors de rafles. Ils doivent abandonner leurs repères, leur identitĂŠ et sont soumis Ă une ÂŤ formation Âť militaire. Les

commandants dĂŠtruisent les enfants psychologiquement en les forçant souvent Ă tuer des proches et en les plongeant dans la drogue. Ils sont manipulĂŠs, battus et torturĂŠs pour les transformer en ÂŤ animaux Âť dĂŠpourvus de sentiments et prĂŞts Ă tout. On les envoie ensuite en première ligne oĂš ils se font massacrer. De la chair Ă canon bon marchĂŠ : contrairement aux soldats adultes, on ne les paie pas. Pourquoi existe-t-il encore tant d’enfants-soldats dans le monde ? Notamment parce que les conventions des droits humains ne prĂŠvoient pas de sanctions pour les contrevenants. Le seul organe de contrĂ´le existant Ă ce jour est le ComitĂŠ des droits de l’enfant, mais son action est limitĂŠe Ă conseiller et encourager les États signataires Ă ne pas utiliser d’enfants-soldats. Il n’existe pas de forces armĂŠes les obligeant Ă respecter les conventions ratifiĂŠes.

première peine, marquant une avancĂŠe historique dans la lutte contre l’impunitĂŠ. Les juges ont condamnĂŠ le commandant congolais Thomas Lubanga Ă 14 ans de prison pour avoir enrĂ´lĂŠ des enfants-soldats en 2002 et 2003. Dans son jugement, la cour n’a en revanche pas retenu les accusations de violences sexuelles contre des enfants-soldates de moins de 15 ans. Le bras droit du commandant congolais, Bosco Ntaganda, sous le coup d’un mandat d’arrĂŞt international, est toujours libre. Il a montĂŠ un nouveau groupe de rebelles avec l’aide du Rwanda.

arabe a ĂŠtĂŠ porteur d’espoir en Égypte ou en Tunisie, d’autres soulèvements ont ĂŠtĂŠ rĂŠprimĂŠs dans le sang, comme au YĂŠmen ou encore en Syrie. Ces dernières annĂŠes, en Asie pacifique, le ViĂŞtnam et le Myanmar (Birmanie) ont fait de la libre expression d’opinions dissidentes une nouvelle infraction pĂŠnale. De son cĂ´tĂŠ, la Chine a condamnĂŠ plusieurs dissidents politiques Ă des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison. Enfin, la Russie a encore durci son arsenal contre la libertĂŠ d’expression, avec notamment la condamnation des chanteuses du groupe punk Pussy Riot.

Droit des femmes epuis de nombreuses annĂŠes, Amnesty International se mobilise pour faire avancer les droits des femmes dans le monde. Bien que de nombreux traitĂŠs et conventions internationaux consacrent l’ÊgalitĂŠ femmes-hommes et reconnaissent les droits sexuels, reproductifs, ĂŠconomiques et sociaux des femmes, celles-ci sont toujours considĂŠrĂŠes comme des citoyens de seconde zone. Elles sont mariĂŠes de force, sont victimes de violences conjugales, se voient refuser l’accès Ă la contraception ou sont victimes de violences sexuelles. Nombre d’entre elles se mobilisent et risquent parfois leur vie pour leurs droits. C’est d’ailleurs Ă ces femmes ÂŤ dĂŠfenseurs Âť que nous devons une grande partie des avancĂŠes obtenues en matière de droits des femmes. Selon les estimations de 2012, 150 millions de filles de moins de 18 ans auraient ainsi dĂŠjĂ subi une forme de violence sexuelle. On estime aussi que 3 millions d’avortements Ă risque ont ĂŠtĂŠ pratiquĂŠs sur des filles âgĂŠes de 15 Ă 19 ans dans les pays en dĂŠve-

D

Enfants-soldats

D

onformĂŠment au droit international, les États ont l’obligation de poursuivre et de juger quiconque porte atteinte aux droits humains. Pourtant, de nombreux crimes perpĂŠtrĂŠs par des dirigeants politiques et des groupes armĂŠs ĂŠchappent encore Ă la justice. Ceci est particulièrement vrai pour les crimes commis en temps de guerre, comme l’enrĂ´lement d’enfants-soldats, les violences sexuelles ou le recours Ă des armes non conformes au droit international. En juillet 2012, la Cour pĂŠnale internationale (CPI) a prononcĂŠ sa

C

LibertÊ d’expression

Actes de torture

O

Lutte contre l’impunitÊ

Kaboul, Afghanistan, 2004 La burqa est Ă ll’origine origine le vĂŞtement traditionnel des tribus pachtounes en Afghanistan. Mais cette tenue est devenue aux yeux du monde le symbole du rĂŠgime des talibans en Afghanistan, qui ll’ont ont rendue obligatoire. Mais elle est loin d’avoir disparu après leur chute. Photographe Photogra g phe :

Teun Voeten

loppement, faute d’un cadre lĂŠgal et sĂťr. En Afrique, selon l’Organisation mondiale de la santĂŠ (OMS), 100 Ă 140 millions de femmes et de jeunes filles ont ĂŠtĂŠ victimes de mutilations gĂŠnitales fĂŠminines (MGF) en 2011. Bien que la proportion de filles soumises Ă ces pratiques soit en baisse dans certains pays, plus de 3 millions de filles dans le monde restent menacĂŠes de telles mutilations chaque annĂŠe. En Belgique, Amnesty International a fait de la lutte contre les violences conjugales une prioritĂŠ. Une femme sur sept serait victime de violence domestique dans le pays (violences psychologiques, sexuelles, physiques, financières ou encore verbales). Pour briser le silence, l’organisation mène rĂŠgulièrement des campagnes de sensibilisation. Dernières actions en date : une campagne avec les opticiens Alain Afflelou pour ÂŤ ouvrir les yeux sur les violences conjugales Âť, un guide pratique pour sortir de la violence ou encore un dĂŠpliant distribuĂŠ Ă 50 000 exemplaires en Belgique.


Des remerciements qui humanisent un travail de l’ombre Quand le travail d’Amnesty International est suivi de rĂŠsultats, ils sont souvent peu spectaculaires aux yeux du grand public. Une nouvelle loi votĂŠe, une autre abrogĂŠe, des mentalitĂŠs qui ĂŠvoluent : les avancĂŠes engrangĂŠes par l’ONG sont peu palpables. Alors, quand les individus en danger suivis par Amnesty se manifestent dans des lettres et des messages, c’est le travail quotidien des employĂŠs et des membres de l’organisation qui est rĂŠcompensĂŠ. Ces remerciements humanisent le combat. En voici un très bref aperçu, actuel ou passĂŠ.

Birmanie, Mong Tai Army (MTA), 1994 Enfants-soldats de l’armÊe des Seigneurs. La MTA comprenait une  branche  constituÊe d’enfants, la plupart des orphelins ou des enfants issus des villages montagnards pauvres de la rÊgion. Ils recevaient une Êducation scolaire et militaire. Photographe :

Thierry Falise

Nadia Tolokonnikova Russie

Eynoulla Fatullayew AzerbaĂŻdjan

Patrick Okoroafor NigĂŠria

)

% * + ,

%

% . /

"

$ 6+ 7 + 8 !9 ! " :

! . & ; "

%

# & " # '() * + , +

# - # $

- ( > # ? @ A # 7 0 # - B # > 9

# $

! !" #

$

% &

''( & "

Jean-Claude Roger Mbede Cameroun

Halil Savda Turquie

0 < , #

& 9

% . "

1 !2 ! ! 3 4 $ 5

"

- A

# - # - A # - " # 7 # -

# $

. / 0 1

# - 23 2452 6 2452# & ( 7 " !

8 9 # '() : # ; 0 0 # 7 ( '() - " < # - = # $

0 !

! !

# !

! !

! " # $ # ! !

ÂŤ Devoir de regard Âť, exposition itinĂŠrante L’exposition photographique itinĂŠrante d’Amnesty International dĂŠbute le 15 mars Ă Bruxelles. Elle parcourra plusieurs grandes villes et s’arrĂŞtera dans une trentaine de localitĂŠs durant toute l’annĂŠe. EntrĂŠe gratuite partout. Bruxelles Du 15 au 29 mars, palais de justice (du lundi au vendredi de 8 h 30 Ă 17 h 30) Namur Du 20 avril au 10 mai, FacultĂŠs universitaires Notre-Dame (7j/7 de 9 h Ă 17 h) Liège Du 15 mai au 1er juin, hĂ´tel de ville (du lundi au samedi de 9 h Ă 17 h) Charleroi Du 7 au 21 octobre, Maison de la laĂŻcitĂŠ, rue de France 31 (7j/7 de 9 h Ă 17 h) Mons Du 25 octobre au 10 novembre, Le Manège-Maison Folie, rue des Abalestriers 8 (7j/7 de 9 h Ă 17 h) Louvain-la-Neuve Du 20 novembre au 8 dĂŠcembre, UCL, Halles, salle des Tapisseries, place de l’UniversitĂŠ (semaine de 9 h Ă 17 h, w-e de 11 h Ă 17 h) www.devoirderegard.be – 02 538 81 77

Parcours pÊdagogique : sensibiliser les  citoyens de demain  l est important de sensibiliser les jeunes à la question des droits humains , estime ZoÊ Spriet, responsable du secteur jeunes d’Amnesty International Belgique francophone. À l’occasion de l’exposition Devoir de regard, l’association a dÊcidÊ de mettre sur pied un parcours pÊdagogique. DestinÊ à l’ensemble des classes du secondaire et au milieu Êducatif,  ce parcours s’articule autour d’un guide distribuÊ prÊalablement aux professeurs et aux Êducateurs. Il comprend sept activitÊs

ÂŤI

d’une photo. Ceux-ci doivent interprĂŠter et imaginer un contexte. Pendant la visite, les jeunes retrouvent le clichĂŠ analysĂŠ et comparent le rĂŠsultat avec leur rĂŠflexion initiale. Le but d’un tel parcours pĂŠdagogique ? ÂŤ Tout d’abord, faire dĂŠcouvrir aux jeunes le travail de vrais professionnels. Ensuite, les faire rĂŠflĂŠchir sur l’intention du photographe et aborder avec eux les diffĂŠrents thèmes des droits humains ĂŠvoquĂŠs dans les photos. Enfin, le plus important, les faire agir. Âť

autour de certaines photos de l’exposition. L’objectif est de prĂŠparer les ĂŠlèves avant la visite. Âť En effet, si la photo est un point d’entrĂŠe privilĂŠgiĂŠ pour la discussion et le dĂŠbat, selon l’organisatrice, elle possède aussi ses limites. ÂŤ Certaines photos peuvent ĂŞtre choquantes. C’est pour cela que nous ciblons les jeunes de plus de 12 ans et que nous demandons aux professeurs de bien les prĂŠparer. Âť Citons un des ateliers : le professeur donne aux ĂŠlèves un ĂŠlĂŠment dĂŠcoupĂŠ

Ă€ la fin de la visite, les enfants sont d’ailleurs invitĂŠs Ă prendre leur stylo pour ĂŠcrire des cartes de soutien aux familles des victimes dĂŠfendues par Amnesty. Ils peuvent ĂŠgalement signer des pĂŠtitions. ÂŤ N’oublions pas que ces jeunes sont des citoyens de demain et qu’il est primordial de les conscientiser. Âť â– Ca. F. Éditeur responsable : Thierry Dupièreux, route de Hannut 38 – 5004 Bouge



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.