Ne paraît pas aux mois de juillet-août. 9, rue Berckmans 1060 Bruxelles
DÉPOT À BRUXELLES X
Libertes!
BELGIQUEBELGIE PP 1/2345 BXL X
NOVEMBRE 2009 – N°458 – LE MENSUEL D’AMNESTY INTERNATIONAL
PARTIES DE CAMPAGNE GUINÉE CARNAGE TROPICAL
BHOPAL 25 ANS D'INJUSTICE
É D ITO R I A L
L’ÉTOUFFOIR TUNISIEN L
e 25 octobre, les électeurs tunisiens étaient convoqués pour un double scrutin présidentiel et législatif. Comme de coutume depuis 22 ans, le président sortant, Zine el Abidine Ben Ali, a été officiellement et triomphalement élu avec 89,62% des voix), tandis que le parti présidentiel, le Rassemblement constitutionnel (ou destourien) démocratique (RCD) a obtenu une victoire écrasante en emportant 161 sièges sur 214 à la Chambre des députés, soit une victoire officielle de 75 %. Zine el Abidine Ben Ali est arrivé au pouvoir en 1987, à la suite de ce que la population tunisienne, avec fatalisme et humour, avait qualifié de «coup d’État médico-légal». En effet, voici 22 ans, le président Habib Bourguiba, qui régnait en «despote éclairé» sur la Tunisie depuis son indépendance en 1956, était destitué officiellement pour raisons de santé par celui à qui il avait (imprudemment) confié les charges de patron de la Sûreté nationale, de Premier ministre et de ministre de l’Intérieur. Depuis ce coup d’État, les autorités tunisiennes n’ont jamais ménagé leurs efforts sur la scène internationale pour présenter la Tunisie comme une société ouverte et tolérante régie selon les règles
de l’État de droit. Or, une répression constante frappe les partis d’opposition qui sont systématiquement interdits ou entravés dans leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion. Des fonctionnaires ou des individus agissant pour le compte des autorités font subir aux détracteurs du gouvernement et aux défenseurs des droits humains une surveillance oppressante, des menaces, des manœuvres de harcèlement et des violences physiques. Quant aux médias, ils restent en grande partie la propriété de l’État ou sous le contrôle ou l’influence de celui-ci, tandis qu’en critiquant le gouvernement ou en relayant les soupçons de corruption incriminant les sphères du pouvoir, les rares journalistes indépendants prennent également le risque de se faire harceler, intimider et emprisonner. Le 29 octobre, le journaliste et opposant éprouvé Taoufik Ben Brik a été écroué pour la prétendue agression contre une Tunisienne, tandis que, la veille, le blogueur Slim Boukhdhir a été passé à tabac et momentanément enlevé par des inconnus. Quelques heures auparavant, il avait eu le «tort» de répondre à une interview de la BBC. Lors du lancement de sa campagne électorale, le 11 octobre dernier, le président Ben Ali n’avait pourtant pas craint d’affirmer, entre autres déclarations solennelles, que, depuis son accession au pouvoir, il avait accordé aux droits humains «une place prépondérante dans [son] projet civilisationnel.» e Pascal Fenaux Pour en savoir plus : Tunisie – Les violations des droits humains se poursuivent au nom de la sécurité (Index AI : MDE 30/010/2009)
Libertés ! • Rue Berckmans, 9 – 1060 Bruxelles • Tél : 02 538 81 77 Fax : 02 537 37 29 • libertes@aibf.be • www.libertes.be • Éditrice responsable : Christine Bika • Rédacteur en chef : Pascal Fenaux • Comité de rédaction : Bruno Brioni, Thandiwe Cattier, Véronique Druant, Samuel Grumiau, Anne Lowyck, Brian May, Suzanne Welles • Ont collaboré à ce numéro : Gilles Bechet, Pierre Delagrange, Paola Peebles • Iconographie : Brian May • Maquette : RIF • Mise en page : Gherthrude Schiffon • Impression (sur papier recyclé non blanchi) : Remy Roto • Couverture : Une famille péruvienne de la communauté indigène d’Occopampa, dans la région d’ Huancavelica. Le Pérou est en passe d’adopter une législation dépénalisant sous conditions l’avortement, premier pas dans la lutte contre la mortalité maternelle. Occopampa, 23 juin 2008. © Salud Sin Limites Peru
CHANGEMENT D’ADRESSE – ATTESTATION FISCALE – MODIFICATION, ANNULATION OU NOUVELLE COTISATION DE MEMBRE/DONATEUR(TRICE) Madame Michele Ligot : mligot@aibf.be je change d’adresse (inscrire uniquement la nouvelle adresse) Nom: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Prénom: . . . . . . . . . . N° de membre: . . . . . . . Adresse: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° . . . . . bte . . . . . . . . . . Code postal: . . . . . Localité: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél (obligatoire): . . . . . . . . . . . . . . . E-mail: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Oui, j'adhère aux objectifs d'Amnesty et souhaite devenir membre Je répartis le montant de : ma cotisation de mon abonnement sur toute l’année en complétant ce coupon et en le renvoyant à Amnesty International, 9 rue Berckmans à 1060 Bruxelles. Tout montant qui dépassera 14,87 e (prix de la cotisation ou de l'abonnement), sera considéré comme un «don», et par là-même jouira de la déductibilité fiscale pour autant que ce supplément soit de 30 e ou plus. Je verse tous les mois, au départ de mon compte n° . . . . . . . . . . – . . . . . . . . . . . . . . la somme de : 6e 10 e 20 e . . . . . . . . e (ou tout autre montant de mon choix) au profit du compte 001-2000070-06 de Amnesty International à partir du . . . . . . . . . . et jusqu’à nouvel ordre. Je conserve le droit d’annuler ou de modifier cet ordre à tout moment. ou je verse en une fois le mandat de . . . . . . . . . . . . . . au compte 001-2000070-06 Nom: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date de naissance: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° . . . . . . . . bte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Localité: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél (obligatoire): . . . . . . . . . . . . . . . . E-mail: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Profession: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date: . . . . . . . . Signature:
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SOMMAIRE ACTUEL
■ Kirghizistan : L’islam «authentique»
comme unique horizon
3
■ Guinée : Carnage tropical ■ Insolites-Brèves
DOSSIER PARTIES DE CAMPAGNE ■ Des initiatives sur tous les continents ■ Pour faire disparaître la misère, il faut d’abord la voir ■ Pixel art
MOUVEMENT
■ Militantisme : En automne, les actions
se ramassent à la pelle ■ Bhopal : 25 ans d’injustice ■ Belgique : Ajoutez votre voix
5 10
ISAVELIVES.BE
13
CULTURE/AGENDA
15
■ Lettres du mois : Grèce, RDC et Irak ■ Bonnes nouvelles
■ Du plomb dans les Andes ■ Pékin avec les pépins ■ Logique du fou ?
ACTU EL SRI LANKA ENTRE ARMÉE ET MOUSSON 250 000 Sri-Lankais enfermés par l´armée dans des camps de réfugiés suite aux affrontements entre Tamouls et gouvernement (qui ont pris fin en mai 2009) risquent de vivre un désastre humanitaire à l’approche de la mousson. En septembre déjà, les camps surpeuplés avaient vu les fortes pluies déferler entre les tentes et les immondices rejetées par les égouts envahir le camp. En plus de la privation de liberté, l´accès dans les camps à la santé, la nourriture et l´eau continuent à poser problème. Déjà en mai, Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU déclarait n´avoir «jamais vu de scènes aussi effroyables.» e
TCHAD REFUGES D’INFORTUNE S’il est avéré que les femmes qui s’aventurent à l’extérieur des camps de réfugiés de l’est du Tchad s’exposent à des harcèlements et des viols généralisés, il apparaît qu’elles ne sont pas plus en sécurité à l’intérieur des camps, malgré la présence de l´ONU. Les femmes, jeunes filles et fillettes ayant dû fuir le Darfour vivent sous la menace quotidienne de se faire violer ou de subir d’autres formes de violences tout aussi systématiques. Les auteurs sont autant les membres de leur famille ou d’autres réfugiés que le personnel des organisations humanitaires. e
IRAN LE NETTOYAGE CONTINUE Les premières condamnations à mort consécutives aux manifestations post-électorales de juin ont été prononcées le 10 octobre, le jour même de la Journée mondiale contre la Peine de mort. L’Iran a annoncé deux condamnations à mort pour «lien avec des organisations interdites». L’un des condamnés est probablement Mohammad Reza Ali Zamani, 37 ans. Ces peines font craindre le pire, dès lors que quelque 140 personnes ont comparu devant le Tribunal révolutionnaire de Téhéran pour avoir pris une part active aux manifestations de juin et juillet. Les condamnés vont faire appel auprès de la Cour suprême. e
RUSSIE LA PALME DU COURAGE Le Parlement européen a attribué ce 22 octobre le Prix Sakharov 2009 pour la Liberté de l’esprit à l’ONG russe Memorial de défense des droits humains dans les États post-soviétiques et fait régulièrement les frais de pressions. Sa représentante à Grozny, Natalia Estemirova, a été tuée en juillet. Le prix a été décerné à Memorial «au nom de tous les autres défenseurs des droits de l’homme en Russie». e
URUGUAY AMNISTIE RECONDUITE L’Uruguay a voté par référendum contre l’annulation de la loi «d’amnistie» des crimes de la dictature (1973-1985). Quelque 48 % des Uruguayens ont voté en faveur de cette annulation, ne franchissant pas la barre des 50 % requis pour l’adoption de la proposition qui aurait permis de poursuivre les militaires et policiers coupables de violations des droits humains pendant cette période. Jusqu’à présent, seuls 10 responsables ont été condamnés pour des exactions commises durant la dictature. e
Des barres de logements sociaux dans une ville de l’est du Kirghizistan. Karakol, juillet 2006. © HEMIS/Stefano Torrione
KIRGHIZISTAN
L’ISLAM «AUTHENTIQUE» COMME UNIQUE HORIZON Au Kirghizistan, le radicalisme islamique devient le refuge de la population féminine délaissée et ignorée dans ses aspirations par l’État. C’est le constat d’un récent rapport de l’International Crisis Group (1).
A
ppelons-la Akulaï. Elle a grandi durant la période post-soviétique et appartient à ce que certains appellent la «génération perdue». Elle ne s’identifie ni à l’image de la femme soviétique, athéiste et associée à l’idéologie communiste, ni à l’image de la femme de l’Ouest véhiculée par le cinéma, perçue comme sacrifiant sa famille à sa carrière. Akulaï ne se retrouve pas davantage dans la nouvelle société kirghize. Le manque d’opportunité économique et de sécurité sociale contraint Akulaï à envisager l’avenir avec peu d’enthousiasme. Accéder au marché de l’emploi relève du parcours du combattant : en tant que femme, les salaires sont jusqu’à 2,5 fois moins élevés que celui des hommes, le chômage touche davantage les femmes et uniquement 17 % d’entre elles peuvent briguer de hautes fonctions dans l’administration. Quant à la participation sociale de l’État en cas de maternité, cette dernière est modique : actuellement, il ne reste seulement que 26 % des jardins d’enfants ouverts et les employeurs refusent souvent d’engager des femmes car ils doivent contribuer en partie au congé de maternité. Sans oublier qu’une femme qui travaille coûte cher car son espérance de vie est plus longue. Akulaï est désenchantée. La société kirghize d’après la «Révolution des Tulipes», qu’on appelle démocratie, la frustre. Elle ne se reconnaît du reste dans aucun des partis de la scène politique kirghize. Socialement, économiquement et culturellement cette société ne répond pas à ses attentes. Le fossé se creuse entre la population et le gouvernement. Pour illustration,
l’arrestation d’une trentaine de militants du Hizb-utTahrir (2), suite à l’annulation des festivités de la fin du Ramadan de la bourgade de Naukat (Sud-ouest de la région de Osh) en octobre 2008, a laissé les Kirghizes pantois. Les 32 accusés, dont deux femmes, ont été condamnés au terme d’un procès expéditif à de longues peines d’emprisonnement. Les villageois n’ont compris ni l’interdiction d’une fête traditionnelle ni la sévérité de la sentence. Pour le gouvernement kirghize, les événements de Naukat symbolisent l’amplification de la radicalisation religieuse. La lutte contre l’islam radical est impérieuse. Dès lors, les femmes revêtant le hijab (foulard) ou le paranja (burqa kirghize) sont perçues comme une menace. Depuis février 2009, le ministre de l’éducation a banni le hijab des écoles. Akulaï se dit que finalement ce n’est pas contre le terrorisme que le gouvernement lutte, mais contre sa propre foi : l’islam. Cependant, Akukaï constate qu’autour d’elle, de plus en plus de femmes pieuses bénéficient d’un prestige considérable au sein de leur famille et de leur communauté, surtout quand elles enseignent le Coran. Alors comme beaucoup de ses contemporaines, elle se tourne vers l’islam, facilement accessible et socialement approuvé. L’État kirghize n’a pas suffisamment pris conscience des aspirations religieuses de sa population (80 % de musulmans) et particulièrement des besoins des femmes. Les groupes islamiques radicaux eux ont pris la relève pour pallier les manquements de l’État.
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ACTU EL Le Hizb-ut-Tahrir (HT) offre ce qu’une théologienne appelle «un point de référence continu». Il propose des solutions concrètes aux problèmes des femmes Kirghizes telles les injustices et discriminations sociales ainsi que la désintégration des services sociaux. Hizb-ut-Tahrir encense la vision traditionnelle et patriarcale de la famille. Il prône le retour à l’islam des origines et présente ce dernier comme seule issue possible à la crise sociale et économique de la société kirghize. Hizb-ut-Tahrir a développé une véritable stratégie de recrutement de ses membres féminins. Dans les régions rurales, celui-ci se fait via la famille, le voisinage et lors des événements familiaux ; les épouses de membres du HT sont recrutées par leur mari, volontairement ou de force. Certaines activistes «hizbistes» organisent chez elles leur propre «jamaat» (groupe) de voisinage où elles discutent de leurs préoccupations quotidiennes. Bénéficiant souvent de la réputation de bonnes enseignantes du coran, leurs salons font fureur. On retrouve également les femmes militantes à l’œuvre lors de mariages ou d’enterrements. Elles savent réconforter les veuves et les célibataires en parlant de l’islam. Dans les villes, les madrasas (écoles coraniques) pour femmes ainsi que les bazars sont les lieux principaux de recrutement. Maintes femmes activistes travaillent dans les bazars et en profitent pour discuter avec leurs clientes ou leurs collègues. Les militantes «hizbistes» sont entreprenantes dans les rues alors que les mollahs restent à la maison. Akulaï fréquente quant à elle une
madrasa ; en ville, il s’agit de l’équivalent des «jamaat» de la campagne. Les madrasas regorgent de femmes musulmanes croyantes et assoiffées de réponses à leurs questions existentielles ou tout simplement du quotidien. Akulaï trouve enfin un environnement auquel elle peut s’identifier. Elle a rejoint, suivant les sources, les 800 à 2000 femmes «hizbistes» ; ce qui représente 8 à 10 % des membres du Hizb-ut-Tahrir. Alors commence son initiation via une cellule appelée «halqa» (cercle) consacrée à l’instruction religieuse par des femmes activistes jusqu’au moment où l’étudiante devient une musulmane «authentique», capable de voir le monde à travers le prisme «hizbiste». Jusqu’à présent, l’implication des femmes dans le mouvement HT se réduit au cercle familial et communautaire et leurs activités se concentrent sur l’éducation et le recrutement d’autres militantes. Toutefois à long terme, une génération éduquée dans le discours «hizbiste» risque de s’imposer. Le défi des autorités kirghizes réside davantage dans l’intégration sociopolitique et religieuse de sa population féminine que dans un renforcement des lois pour contrer le terrorisme islamique. Au fond, c’est tout ce qu’Akulaï demande. e Véronique Druant (1) Woman and Radicalisation in Kyrgyztan, Crisis Group Asia Report N°176, 3 septembre 2009. (2) Le Hizb-ut-Tahrir (Parti de la Libération) est une organisation qui milite pour la création d’un califat en Asie centrale. Cette organisation est bannie au Kirghizistan.
L’INSOLITE UN ŒIL NOIR TE REGARDE Un nouveau jeu en ligne devrait bientôt permettre de signaler des délits en se connectant au réseau de caméras de surveillance britannique CCTV. Les joueurs qui contribueront à l’arrestation du plus grand nombre de malfaiteurs gagneront jusqu’à 1 000 livres par mois [1 100 euros]. Le site d’Internet Eyes comportera également une galerie où figureront les photos des supposés «criminels», ainsi que la liste de leurs délits et le nom de l’internaute qui aura permis leur capture. Si les ONG de défense des droits humains hurlent, Tony Morgan, créateur du concept et ancien propriétaire de restaurant, estime, lui, que son service offrira une protection aux commerces locaux contre les petits délinquants et que la présence ostentatoire de panneaux «Internet Eyes Are Watching You» aura un effet dissuasif. Le service sera facturé 20 livres [22 euros] par semaine et par caméra à ses utilisateurs (commerçants, autorités locales ou même commissariats de police). Au final, le système pourrait générer des milliers de livres chaque année… e © Daily Mail
FOCUS RÉPUBLIQUE DE GUINÉE
CARNAGE TROPICAL Fin septembre, une manifestation interdite mais pacifique était sauvagement réprimée par les forces de sécurité guinéennes et le bilan le plus prudent fait était de la mort de plus de 150 personnes. Depuis, la répression se poursuit à l’abri des regards, tandis que l’UE a décrété un embargo sur les armes à destination de ce petit État africain.
A
vec plus de 157 morts, la répression qui s’est abattue contre les participants à une manifestation de l’opposition, le 28 septembre 2009 dans le Stade du 28 Septembre de Conakry, est d’ores et déjà considérée comme l’un des pires carnages commis en une seule journée depuis un quart de siècle dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, dirigé depuis son indépendance en 1958 par des militaires et où l’armée est régulièrement accusée de graves exactions. De son côté, une source policière ne parle «que» de 87 personnes tuées. Non contentes de tirer sur la foule, les forces de sécurité se seraient également livrées ensuite à de véritables scènes de barbarie, dont de multiples viols. Dans les heures et jours qui ont suivi cette répression, des forces de sécurité comprenant des membres du Bataillon autonome des Troupes aéroportées (BATA) et de la garde présidentielle (les «Bérets rouges») ont ratissé plusieurs quartiers de la capitale Conakry connus pour leur opposition à la junte au pouvoir. Des personnes ont été arrêtées chez elles ou dans la rue. Certaines ont été frappées, puis mises dans des coffres de véhicules par des militaires et ont depuis lors disparu. D’autres enfin ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires à l’arme à feu et à l’arme blanche. Plusieurs cadavres remis à leurs familles par les autorités portent des marques de torture. Par ailleurs, Amnesty International est très préoccupée par le sort du lieutenant Mohamed Lamine Diallo, âgé de trente-sept ans, arrêté à la caserne militaire Alpha Yaya à Conakry, le 7 octobre 2009, par des membres du Bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA). Depuis lors, personne n’a pu l’approcher et l’on ignore l’endroit où il est détenu. Amnesty International craint pour sa sécurité et sa vie car, dans le passé, un certain nombre de soldats ont été torturés en détention. Depuis l’arrivée au pouvoir du chef de la junte, Daddis Camara, en décembre 2008, plusieurs soldats ont été arrêtés et au moins 11 se trouvent encore actuel-
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Des écolières passent devant un mur recouvert du graffiti : «Dadis, on ne peut pas tromper tout un peuple.» Conakry, 22 octobre 2009. © AFP PHOTO/Sia Kambou lement incarcérés au secret et sans inculpation dans un lieu de détention situé sur l’île de Kassa, à l’ouest de Conakry. Amnesty International a appelé à l’établissement d’une enquête internationale, ainsi qu’à la cessation immédiate de tout approvisionnement du gouvernement guinéen en matériels de sécurité et de police susceptibles d’être utilisés pour commettre des violations graves des droits humains, et ce, tant que le gouvernement guinéen n’aura pas mis en place des mesures concrètes visant à prévenir de telles atteintes par les forces de sécurité et à traduire en justice les responsables de ces actes. Le 27 octobre, la présidence suédoise de l’Union européenne a annoncé que les ministres des Affaires étrangères de l’UE avaient décrété des sanctions ciblées (gels d’avoirs, interdictions de visas, etc) à l’encontre du CNDD (Conseil national pour la Démocratie et le Développement, junte au pouvoir) et un embargo sur les armes a indiqué la présidence suédoise de l’UE. e P.F.
DOSSIER
PARTIES DE CAMPAGNE Fin mai 2009, Amnesty International lançait la campagne « Exigeons la Dignité » (Demand Dignity). Au menu, 5 thématiques : la mortalité maternelle, les bidonvilles, la responsabilité des entreprises, les discriminations et la mise en œuvre de tous les instrumentents juridiques internationaux pour faire respecter les droits politiques, civils, sociaux, économiques et culturels. Depuis ce lancement, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, tandis que, outre la sortie d’un ouvrage de sa secrétaire générale Irene Khan, The Unheard Truth, AI a multiplié les missions et les publications de rapports sur la Sierra Leone, le Nigeria, les Territoires palestiniens occupés, la Turquie, la Corée du Sud, etc. En Belgique, la campagne se poursuit également, avec plusieurs initiatives telle que la récolte de voix aux quatre coins du pays, la distribution de dazibaos dans les gares, ainsi que la présentation de deux initiatives d’action et de campagne électroniques : le pixel art et l’action « 1 million de clics contre la misère ». Ce dossier se veut un aperçu en temps réel de la campagne « Exigeons la Dignité », une partie de campagne en quelque sorte.
Lancement de la Caravane contre la Mortalité maternelle dans la capitale sierra-léonaise. Freetown, 22 septembre 2009. © Philippe Hensmans
DES INITIATIVES SUR TOUS LES CONTINENTS Lancée voici cinq mois par Amnesty International, la campagne «Exigeons la Dignité» poursuit son bonhomme de chemin, sans mauvais jeu de mots.
L
e 22 septembre dernier, la secrétaire générale d’Amnesty International, Irene Khan, à la tête d’une mission d’AI à laquelle participait également le directeur d’AIBF, Philippe Hensmans, a donné à Freetown le signal de départ à la caravane d’Amnesty International destinée à sensibiliser la population sierra-leonaise au fait que le problème des décès liés à la maternité relève des droits humains en SIERRA LEONE et pour demander au gouvernement sierra-léonais une amélioration des services de santé dans le pays. Ce fléau ravage particulièrement ce petit État d’Afrique subsaharienne déjà lourdement frappé par une guerre civile atroce qui, de 1991 à 2002, fit quelque 100 000 morts et provoqua le déplacement forcé de plus de 2 millions de personnes.
Le rapport qui accompagnait cette action, Out of Reach: The Cost of Maternal Health in Sierra Leone (Index AI : AFR 51/005/2009) (1), se fonde sur des témoignages personnels qui montrent que de nombreuses femmes et jeunes filles ne peuvent pas bénéficier de soins qui leur sauveraient la vie parce qu’elles sont trop pauvres pour se les payer. Ainsi, en Sierra Leone, une femme sur huit risque de mourir pendant la grossesse ou l’accouchement. Il s’agit de l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde. Des milliers de femmes meurent d’hémorragie après l’accouchement. La plupart meurent chez elles. Certaines meurent en se rendant à l’hôpital, en taxi, en motocyclette ou à pied. En Sierra Leone, moins de la moitié des naissances se passent en présence d’une accou-
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DOSSIER cheuse compétente et moins d’un accouchement sur cinq a lieu dans un établissement de santé. La date du 22 septembre n’avait pas été choisie au hasard car, au moment même, les dirigeants de la planète se réunissaient à New York pour discuter de l’accroissement du financement des soins de santé dans les pays en voie de développement. Cependant, a déclaré Irene Khan à Freetown, «l’argent supplémentaire ne résoudra pas à lui seul le problème. En Sierra Leone, la tragédie terrible de la mortalité maternelle trouve en effet ses origines dans la discrimination dont les femmes font l’objet et dans le statut social dévalorisé qui est le leur. Dans ce pays, les filles sont contraintes de se marier très jeunes, sont exclues des écoles et subissent la violence sexuelle. Or, les besoins des femmes en matière de santé ne sont pas considérés comme prioritaires par les familles, les dirigeants communautaires et le gouvernement.» Toujours en lien avec la mortalité maternelle ou les droits sexuels et reproductifs, Amnesty International a salué les autorités du PÉROU et les a encouragées à poursuivre leurs efforts en faveur de la dépénalisation de l’avortement dans le pays. Le retrait des sanctions pénales devrait contribuer à empêcher que des femmes et des jeunes filles vivent dans l’angoisse et ne mettent leur vie en danger en recherchant des traitements clandestins à l’issue incertaine, et sans suivi médical adapté, tout en courant le risque d’être incarcérées si elles sont découvertes .
UNE VÉRITÉ PASSÉE SOUS SILENCE Par ailleurs, la secrétaire générale d’AI a mis à profit le 17 octobre, date de la Journée internationale pour l’Élimination de la pauvreté, pour appeler les dirigeants politiques internationaux à modifier leur approche de la pauvreté. Alors que ce débat se focalise généralement sur les questions économiques, il ne s’intéresse que peu aux problèmes sociaux liés directement et indirectement aux droits humains, des droits humains dont les violations plongent et retiennent les populations dans la pauvreté. Pour Irene Khan, «la discrimination, la répression exercée par les autorités, la corruption, l’insécurité, la violence sont des caractéristiques de la pauvreté, tout autant que l’absence de ressources matérielles. Ces problèmes de droits humains ne peuvent pas être résolus en augmentant simplement les revenus.» Promouvant à New York la sortie de son livre intitulé The Unheard Truth: Poverty and Human Rights (2), un ouvrage salué par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui considère qu’il s’inscrit parfaitement dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement. Dans ce livre, non encore traduit en français, Irene Khan soutient qu’il est nécessaire, pour éliminer la pauvreté, que les droits économiques, sociaux et culturels (par exemple les droits à la santé, à l’éducation ou au logement) soient respectés tout autant que les
droits civils et politiques. «Nous ne pouvons aborder les droits humains de façon fractionnée ou incomplète si nous voulons résoudre la question de la pauvreté. Il est aussi important d’exiger le droit à la participation que d’affecter les ressources nécessaires à la satisfaction de besoins essentiels comme la nourriture, la santé et le logement. La protection des personnes contre la violence est tout aussi décisive que la fin de la discrimination. Pour réduire la mortalité maternelle, il faut un meilleur suivi sanitaire, mais il faut aussi améliorer la condition des femmes.»
EXPULSIONS Après la sortie le 30 juin 2009 d’un épais rapport consacré à l’industrie pétrolière du Delta du Niger (voir Libertés ! n°456 de septembre 2009), laquelle ne signifie pour la majorité des habitants que paupérisation et violence, le NIGERIA a fait également l’objet d’une action à l’occasion de la Journée mondiale de l’Habitat du 5 octobre 2009. Cette action était consacrée aux violations massives et systématiques du droit au logement dans ce pays. Ainsi, sur l’ensemble du territoire nigérian, plus de deux millions de personnes ont été expulsées de chez elles depuis le début du XXIe siècle. La plupart d’entre elles étaient déjà marginalisées et beaucoup vivaient depuis des années sans avoir accès à une eau potable, à un système sanitaire correct, à des services de santé dignes de ce nom ou encore à l’enseignement. En 2006, le Nigeria a été désigné par le Centre sur les droits au logement et les expulsions, basé à Genève, comme étant l’un des trois pays où les autorités bafouent le plus les droits au logement. Aujourd’hui, les expulsions se poursuivent de plus belle dans tout le pays. Pour la seule capitale, Abuja, on estime à environ 800 000 le nombre de personnes qui ont été forcées de quitter leur domicile depuis 2003. De mai à juillet 2008, des expulsions ont eu lieu presque toutes les semaines à Lagos. Certains groupes ont connu à cette époque leur troisième déplacement forcé. À Port Harcourt, capitale de l’État de Rivers et ville la plus peuplée du delta du Niger,les pouvoirs publics procèdent à des expulsions massives le long des berges, alors que le gouvernement de l’État avait promis qu’aucune mesure de ce type n’aurait lieu. Des milliers de personnes risquent ainsi de se retrouver sans abri.
DISCRIMINATIONS La CORÉE DU SUD est un autre pays couvert par la campagne «Exigeons la Dignité». En effet, bien que des dispositions réglementaires destinées à protéger leurs droits aient été adoptées, un grand nombre de travailleurs migrants y sont brutalisés, soumis à la traite à des fins d’exploitation sexuelle et privés de salaire durant de longues périodes, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport. Dans un rapport de 98 pages (3), l’organisation présente des informations montrant que les migrants travaillent souvent sur de grosses machines et avec des produits chimiques dangereux, sans équipement de protection et en n’ayant pas été suffisamment formés pour ces tâches. Ils sont davantage exposés aux accidents du travail, qui se révèlent parfois mortels, et sont moins rémunérés que leurs collègues sud-coréens. Bien que la Corée du Sud ait été l’un des premiers pays d’Asie à inscrire dans la législation les droits des travailleurs migrants et à accorder à ces personnes un statut identique à celui des travailleurs locaux, cinq ans après l’entrée en vigueur du système relatif aux permis de travail, un grand nombre des 220 000 migrants restent dans une situation difficile et sont toujours victimes de violations de leurs droits. Pour tenir sa promesse de réduire ce chiffre de moitié d’ici à 2012, le gouvernement sud-coréen a déclenché une action massive, et parfois violente, contre les travailleurs migrants. Les fonctionnaires de l’immigration et les policiers sont accusés de parfois agir en dehors du cadre légal et recourir à une force excessive contre les étrangers. Enfin, le 27 octobre, Amnesty International a publié un rapport (4) accusant ISRAËL de priver les PALESTINIENS de leur droit d’accéder à une eau suffisante en poursuivant une politique discriminatoire qui limite abusivement l’accès à l’eau dans les territoires palestiniens occupés et empêche les Palestiniens de mettre en place un réseau de distribution efficace. Israël ne laisse les Palestiniens
j Des migrantes chinoises d’ethnie coréenne dans un refuge pour femmes. Séoul, novembre 2008. © AI
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DOSSIER utiliser qu’une faible quantité des ressources communes en eau, qui se situent principalement en Cisjordanie occupée, alors que les colonies israéliennes y bénéficient d’un approvisionnement quasi illimité. De même, dans la bande de Gaza, le blocus israélien n’a fait qu’aggraver une situation déjà catastrophique. Israël utilise plus de 80 % de l’eau provenant de l’aquifère de montagne, principale source souterraine en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, tout en limitant à seulement 20 % la consommation des Palestiniens. Or, il s’agit de l’unique source d’eau pour les Palestiniens en Cisjordanie, alors qu’Israël dispose de plusieurs sources d’approvisionnement et utilise toute l’eau disponible du Jourdain. Tandis que la consommation d’eau des Palestiniens s’élève à peine à 70 litres par personne et par jour, celle des Israéliens dépasse 300 litres par jour, soit quatre fois plus. Dans certaines zones rurales, les Palestiniens survivent avec à peine 20 litres par jour, le minimum recommandé pour un usage domestique en situation d’urgence. Quelque 180 000 à 200 000 Palestiniens vivant dans des zones rurales n’ont pas accès à l’eau courante et l’armée israélienne les empêche souvent de recueillir l’eau de pluie. Par ailleurs, les limitations sur les déplacements dans les territoires palestiniens occupés accentuent les difficultés que rencontrent les Palestiniens pour mettre sur pied des projets relatifs aux réseaux d’eau et d’assainissement ou simplement pour distribuer de petites quantités d’eau. Dans la bande de Gaza, l’aquifère côtier, unique source d’eau, est contaminé à 90 à 95 % et impropre à la consommation. Israël s’est approprié de vastes secteurs des terres palestiniennes occupées riches en eau, interdisant aux Palestiniens d’y accéder. Il a en outre instauré un système complexe de permis que les Palestiniens sont tenus d’obtenir de l’armée israélienne et de certaines autorités pour mener à bien des projets hydrauliques dans les territoires palestiniens occupés. Bien souvent, leurs demandes sont rejetées ou retardées. Dès lors, les colons israéliens, établis en Cisjordanie en violation du droit international, ont recours à l’irrigation intensive pour leurs cultures et disposent de jardins luxuriants et de piscines. Quelque 450 000 colons utilisent autant d’eau, sinon plus, que l’ensemble de la population palestinienne estimée à 2,3 millions. Enfin, les mois de novembre et décembre, la Belgique sera également le lieu de plusieurs actions menées dans le cadre de la campagne «Exigeons la Dignité», comme on le verra dans les pages Mouvement de ce numéro (p.1012). e Pascal Fenaux
l Une citerne et des vergers détruits près d’Hébron. Beit Ula, mai 2008. © AI
(1) Une synthèse, couplée à une proposition d’action, existe en français : Des vies écourtées (Index AI : AFR 51/001/2009). (2) The Unheard Truth : Poverty and Human Rights, W. W. Norton & Co, 272 p. (3) South Korea : Disposable Labour : Rights of migrant workers in South Korea (Index AI : ASA 25/001/2009). (4) Israel/Occupied Palestinian Territories : Demand Dignity : Troubled waters – Palestinians denied fair access to water (Index AI : MDE 15/027/2009).
POUR FAIRE DISPARAÎTRE LA MISÈRE, IL FAUT D’ABORD LA VOIR La campagne «Exigeons la Dignité» se déroule également sur la Toile et utilise toute une série de ressources numériques, dont le pixel art.
L
e visuel des pages 8 et 9 peut sembler incompréhensible, voire incongru. Il s’intègre pourtant dans la campagne «Exigeons la Dignité» et a déjà été distribué à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires sous la forme d’un dazibao dans toutes les grandes gares de Bruxelles, de Flandre et de Wallonie. Sous des dehors approximatifs, ce visuel est en fait un pixel art. Le pixel étant l’unité de surface minimale d’une image numérique, le pixel art (ou «art du pixel») désigne la réalisation d’une compo-
sition numérique (ou d’une image numérique) pixel par pixel, en utilisant un nombre volontairement limité de couleurs. Des groupes d’artistes se sont rendus célèbres en composant pixel par pixel de véritables villes, des logos, scènes de vies. Pour Amnesty International, les plus célèbres d’entre eux, les Studios Eboy, ont réalisé un pixel art qui tente de rendre compte de toutes les formes de violations des droits humains que peut entraîner la pauvreté. Pour Amnesty, le pixel art est une forme artistique comme une autre, mais dont la modernité correspond à son message et son slogan : «La misère est moderne». Nous n’en avons pas fini avec la pauvreté, la misère et malgré les efforts surhumains faits pour la cacher, Amnesty et d’autres ONG spécialistes
dans ce domaine depuis longtemps, tentent de la mettre au jour pour mieux la combattre. C’est le sens du site Internet créé à cet effet, le «1 million de clics contre la misère», qui masque le pixel art et invite les internautes à cliquer sur l’écran noir pour, petit à petit, pixel par pixel, faire apparaître les scènes les plus «emblématiques» ou «caricaturales» de violations des droits humains. Ces dizaines de scènes composent l’image numérique du pixel art. Au fur et à mesure de votre progression, différentes informations et actions vous sont proposées et vous êtes renvoyés vers notre site Internet principal. e Brian May Pour en savoir plus : http://www.amnestyinternational.be/doc/ http://1milliondeclicscontrelamisere.org/
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MOUVEMENT FORMATIONS LES FORMATIONS DE NOVEMBRE
MI LITA NTIS M E
EN AUTOMNE, LES ACTIONS SE RAMASSENT À LA PELLE L
14 novembre de 09h00 à 13h00 Les droits des femmes (BXL) 14 novembre de 09h30 à 12h30 Découvrir et s’orienter au sein d’Amnesty (BXL) 21 novembre de 09h30 à 16h30 Mission et fonctionnement d’Amnesty (BXL) 21 novembre de 10h00 à 16h30 Homosexualités et droits humains (BXL) 28 novembre de 09h00 à 14h00 La lutte contre l’impunité (BXL) Pour vous y inscrire et obtenir des détails concernant le contenu des modules, rendez-vous sur notre site internet : http://www.amnesty.be/formations e Pour tout renseignement, envoyez-nous un e-mail à formations@aibf.be ou téléphonez-nous au 02 538 81 77, de préférence les mardi, jeudi et vendredi.
DEVENEZ FORMATEUR/TRICE BÉNÉVOLE POUR AMNESTY Nos formateurs conçoivent et animent des formations destinées à accroître les connaissances et développer les compétences de nos membres et sympathisants en matière de défense des droits humains. En collaboration avec des permanents ou bénévoles qui maîtrisent les sujets traités par Amnesty, les formateurs veilleront à ce que la mise en forme des différents modules permette au mouvement d’atteindre ses objectifs pédagogiques. Vous obtiendrez des informations complémentaires sur nos formations actuelles à cette adresse : www.amnesty.be/formations
es mois de septembre et octobre ont été riches en évènements militants et en actions symboliques pour la section belge francophone d’Amnesty. Le 30 septembre, plusieurs centaines de personnes ont ainsi nettoyé symboliquement le trottoir devant le siège central de SHELL à Bruxelles. AI a ainsi voulu placer l’entreprise pétrolière devant ses responsabilités au vu des violations des droits humains et la pollution environnementale au NIGERIA, comme le démontre le rapport Nigeria. Petroleum, pollution and poverty in the Niger Delta (Index AI : AFR 44/017/2009). Les employés de Shell ont reçu un exemplaire du dernier rapport d’Amnesty sur le sujet. Nommé président de Shell le 1er juillet, Peter Voser a reçu d’Amnesty le rapport sur le delta du Niger et lui avait demandé l’assainissement des régions touchées, avec comme priorité la dépollution et la consultation des populations locales. Amnesty avait alors demandé à Peter Voser d’accomplir un premier geste durant les 100 premiers jours de son mandat, période probatoire dont la fin a été marquée par cette action symbolique. Le 10 octobre, à l’occasion de la Journée mondiale contre la PEINE DE MORT, AIBF et AIVL, les sections francophone et flamande d’AI, ont mené une action symbolique devant la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles. Une cinquantaine d’activistes des droits humains munis de parapluies ont formé le mot «No», à côté du dessin d’une corde portée à bras le corps. Certes, ont rappelé les membres d’Amnesty, de plus en plus de pays abolissent la peine de mort et, aujourd’hui, 139 pays sont actuellement abolitionnistes en droit ou en fait. Néanmoins, il reste du pain sur la planche et la situation dans plusieurs pays aurait même tendance à se dramatiser, comme en Iran, par exemple. Les manifestants ont à cet égard souligné leur slogan «No» en brandissant les drapeaux des 5 États qui recourent le plus à la peine de mort – la Chine, les États-Unis, l’Iran, l’Irak et l’Arabie saoudite – et celui du dernier État européen à encore la pratiquer : le Bélarus. Enfin, Dave Atwood, fondateur de la Texas Coalition to Abolish the Death Penalty, était également de la partie et a témoigné sur les exécutions au Texas.
LE PROFIL RECHERCHÉ ? De la motivation pour la défense des droits humains et de l’intérêt pour le travail d’Amnesty ; des aptitudes pédagogiques et, si possible, une expérience en formation d’adultes ; être en mesure de concevoir des formations et d’utiliser différents outils de communication et/ou d’apprentissage ; des capacités d’écoute, d’analyse et de synthèse ; des cmpétences en prise de parole en public et en gestion de groupes LES DISPONIBILITÉS DEMANDÉES ? Plusieurs soirées et samedis sur l’année à partir de janvier 2010. Fréquence à définir, en partie, selon vos possibilités. LE LIEU DE TRAVAIL ? Essentiellement à Bruxelles, avec des déplacements occasionnels à prévoir également dans la partie francophone du pays. e Intéressé(e) ? Merci de bien vouloir nous envoyer votre CV ainsi qu’une lettre de motivation, pour le 15 novembre au plus tard, par e-mail à formations@aibf.be ou par courrier à l’adresse suivante : Amnesty International Belgique francophone, à l’attention de Sophie Ypersiel, Service Formations, Rue Berckmans 9, 1060 Bruxelles.
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l À l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, des membres d’Amnesty International forment le slogan «No» au bas de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule et d’autres brandissent les drapeaux du Bélarus, de la Chine, des États-Unis, de l’Iran, de l’Irak et de l’Arabie saoudite. Bruxelles, 10 octobre 2009. © Clinckemaille Michel
MOUVEMENT j Les militants d’Amnesty se préparent à balayer le trottoir devant le siège social de la SA Belgian Shell à Ixelles, pour dénoncer l’impact négatif de l’exploitation pétrolière au Nigeria sur le plan des droits humains. Bruxelles, 30 septembre 2009. © AIBF
i Les balayeurs d’Amnesty espèrent qu’après avoir reçu le rapport d’AI sur le delta du Niger, Peter Voser répondra à leur demande de s’engager en faveur de l’assainissement des régions touchées par l’exploitation pétrolière. Bruxelles, 30 septembre 2009. © AIBF
CERCLE PETER BENENSON 3 DÉCEMBRE – LIÈGE DOCUMENTAIRE : «VICTOR» TÉMOIGNAGES D’ARGENTINE En Argentine, entre 1976 et 1983, la dictature militaire fait «disparaître» environ 30 000 personnes. Victor Basterra est l’un des rares survivants du plus grand camp clandestin de détention du régime: l’ESMA. Après six mois de torture, il accepte de prendre des photos d’identité. Depuis le retour de l’Argentine à la démocratie, ces clichés constituent des preuves majeures contre les militaires et leurs complices. La projection du documentaire sera suivie d’une interview des réalisatrices Cécile et Alice Verstraeten, ainsi que de Victor Basterra (à confirmer).
e À 20h00 au Cinéma Le Parc, rue Paul-Joseph Carpay 22, 4020 Liège Prix : 5 e pour les membres d’Amnesty (au lieu de 6 e) Réservation auprès d’Ingrid Plancqueel (cerclebenenson@aibf.be ou 02 538 81 77)
LOIN DE CORPUS CHRISTI DU 28 NOVEMBRE AU 18 DÉCEMBRE – BRUXELLES À l’occasion du 20e anniversaire de la disparition du Mur de Berlin, le Théâtre du Rideau de Bruxelles présente sa nouvelle création, Loin de Corpus Christi, qui recueille à son tour quelques miettes du mur, des bribes de ce passé proche qui ne peut tomber en poussière. Entremêlant les destinées et les époques, l’auteur de la pièce, Christophe Pellet, ne se heurte pas qu’au seul Mur dans cette fresque qui court sur tout le XXe siècle. Du maccarthysme à l’ouverture des archives de la STASI, il met en scène 3 protagonistes qui se cherchent à travers les décennies et les écrans de cinéma, là où les grandes et petites histoires se dévoilent. e Du 28 novembre au 18 décembre 2009 à 20h30. Au Théâtre Le Marni, rue de Vergnies 25, 1050 Bruxelles (Ixelles) Prix : de 8 à 20 e Réservations : www.rideaudebruxelles.be ou 02 507 83 61
l L’opération de balayage était une initiative commune de la section francophone (AIBF) et de la section flamande (AIVL) d’Amnesty. Bruxelles, 30 septembre 2009. © AIBF
10 X 2 places sont offertes aux membres d’Amnesty et lecteurs de Libertés ! Ces places sont valables pour la PREMIÈRE du spectacle, le 28 novembre, sur simple présentation d’un carton d’invitation. Pour obtenir ce dernier, il suffit d’envoyer un e-mail à libertes@aibf.be avec la mention «Corpus Christi».
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MOUVEMENT BHOPAL
25 ANS D’INJUSTICE La nuit du 2 au 3 décembre 1984, l’explosion d’une usine de la société de pesticides Union Carbide (rachetée depuis lors par Dow Chemical) avait dégagé plusieurs milliers de tonnes de produits chimiques mortels dans l’atmosphère de la ville de Bhopal, en Inde, causant la mort d’entre 7000 et 10000 personnes, dont 8000 la nuit même de l’accident. Le 2 décembre, Amnesty «célèbrera» ce sordide accident un peu partout dans le monde.
L
e 2 décembre 1984, peu avant minuit, une fuite de 40 tonnes d’acide cyanhydrique dans l’atmosphère de cette ville de l’Inde s’était produite dans l’usine de pesticides de la société Union Carbide à Bhopal, dans le centre de l’Inde. Près d’un demi million de personnes y avaient été exposées. Au total, ce sont entre 7 000 et 10 000 personnes qui sont mortes peu après l’accident et 15 000 autres au cours des vingt années qui ont suivi. Un quart de siècle s’est depuis écoulé, mais le site de l’usine n’a toujours pas été décontaminé. Plus de 100 000 personnes continuent de souffrir de problèmes de santé. Les mesures qui ont été prises pour venir en aide aux victimes – soins médicaux et initiatives visant à faire face aux conséquences socio-économiques de la fuite de produits chimiques – ont été très insuffisantes par rapport aux besoins. Un grand nombre de personnes touchées par cette catastrophe attendent toujours une réparation convenable tandis que la fuite et ses répercussions n’ont toujours pas fait l’objet d’enquêtes exhaustives. Personne n’a jamais eu à répondre de ce qui est arrivé à Bhopal, et les initiatives prises par des associations de victimes pour obtenir justice et réparation par le biais des tribunaux indiens et américains n’ont toujours pas abouti. Quatre ans après la catastrophe, le gouvernement indien et Union Carbide étaient certes parvenus à un règlement à l’amiable prévoyant une indemnisation de 470 millions de dollars des États-Unis (quelque 350 millions d’euros au taux moyen). La Cour suprême avait confirmé l’arrangement bien que les victimes, des groupes de la société civile et d’autres personnes eurent considéré le montant insuffisant. Et pourtant, malgré cela, les survivants qui ont essayé de toucher ces indemnisations se sont heurtés à de nombreux d’obstacles comme la corruption, de longs
Ce sont aussi 80 groupes locaux qui, sur le terrain, font un travail d’action et de sensibilisation aux droits humains. Pour vous y joindre, contactez votre régionale. SECRÉTARIAT NATIONAL AIBF Rue Berckmans 9, 1060 Bruxelles 02 538 81 77 Fax : 02 537 37 29 www.amnesty.be
Un jeune homme souffrant de la cataracte face à un plan d’eau contaminée. Bhopal, janvier 2007. © Andy Spyra délais de versement et le refus d’accès à des mécanismes appropriés d’appel. Le gouvernement indien néglige depuis 25 ans ses devoirs à l’égard de la population de Bhopal. Les diverses promesses qui ont été faites n’ont pas été respectées et aucune mesure satisfaisante n’a jamais été prise pour faire face aux répercussions de la fuite de gaz toxique. Alors que les habitants de Bhopal doivent lutter pour pouvoir avoir accès ne serait-ce qu’à de l’eau salubre, les entreprises impliquées se sont soustraites à leurs responsabilités et ont entravé les démarches entreprises par les victimes pour obtenir réparation. Le 2 décembre 2009, les habitants de Bhopal marqueront le 25e anniversaire de cette catastrophe. Amnesty International se joindra à eux pour attirer l’attention sur les graves conséquences que cette fuite, qui remonte à 1984, continue d’avoir en termes de droits humains. Amnesty International accueillera le «Bhopal Bus», un autobus qui sillonne l’Europe et qui, en Belgique, après avoir fait escale le 30 novembre à l’UGent (Université de Gand), s’arrêtera le 1er décembre à l’ULB (Université libre de Bruxelles), à l’avenue Paul Héger, sur le campus du Solbosch. e LE 2 DÉCEMBRE 2009 : MANIFESTATION BHOPAL – METTRE FIN À 25 ANS D’INJUSTICE Quand ? De 12h30 à 13h30. Où ? Devant les bureaux de Dow Chemicals, avenue de Cortenbergh 52, 1000 Bruxelles (à deux pas de la Grande Mosquée du Cinquantenaire et à 150 mètres du rondpoint Schumann). Que faire ? Venir avec une bouteille non étiquetée d’eau sale, pour symboliser la contamination toujours actuelle du site de Bhopal. Les masques seront fournis. Comment s’informer sur cette action ? www.amnesty.be/bhopal ou ppeebles@aibf.be
BELGIQUE
AJOUTEZ VOTRE VOIX !
D
ans le cadre de son projet mondial de récolte de voix, Amnesty International essaie de rassembler un maximum de réponses à la question : «Que signifie, pour vous, vivre dans la dignité ?» Les réponses, sonores, filmées, ou écrites (avec ou sans photo) sont postées sur www.amnesty.be/dignite. Vous pouvez aussi poster directement votre réponse sur le site d’AIBF, à l’adresse : www.amnesty international.be/doc/article15041.html. L’enregistrement et la retranscription de ces milliers de témoignages, sont destinés à être portés devant des responsables politiques durant la campagne, comme une pétition mondiale pour le respect de la dignité. Le but est que les témoignages que nous récoltons soient transmis et répercutés à l’opinion publique, aux médias et aux instances politiques nationales et internationales, afin de contribuer à réduire le nombre des atteintes aux droits fondamentaux. e
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SECRÉTARIAT INTERNATIONAL Easton Street 1, London WC1X ODW United Kingdom 00 44 207 413 5500 AMNESTY INTERNATIONAL VLAANDEREN Kerkstraat 156, 2060 Antwerpen 6 03 271 16 16 RESPONSABLES RÉGIONAUX D’AMNESTY BRABANT WALLON Jean-Philippe CHENU chemin de la Terre Franche 13 1470 Genappe 010 61 37 73 – jpchenu@aibf.be BRUXELLES Luis SCHOEBERL Avenue du Loriot 22 1150 Bruxelles (Woluwe-Saint-Pierre) 02 660 08 78 lschoeberl@aibf.be HAINAUT ORIENTAL Nicole GROLET av. Elisabeth 6, 6001 Marcinelle 071 43 78 40 ngrolet@aibf.be LIÈGE Poste à pourvoir Christine BIKA Responsable de la gestion de la permanence – C/O Bureau régional d’AI – rue Souverain Pont 11 – 4000 Liège – du lundi au vendredi de 13h30 à 17h30 04 223 05 15 bureaudeliege@aibf.be LUXEMBOURG Daniel LIBIOULLE Avenue de la Toison d’Or 26 6900 Marche en Famenne 084 31 51 31 dlibioulle@aibf.be NAMUR Romilly VAN GULCK Rue Vivier Anon 8, 5140 Sombreffe 071 88 66 69 rvangulck@aibf.be WALLONIE PICARDE Marie NOËL Rue Cheny 1, 7536 Vaulx 069 77 66 13 – 0499 13 57 25 mnoel@aibf.be
IS AV ELIV ES . B E B O N N ES N O UV EL L ES Dans tous les pays du monde, des gens sont libérés grâce au travail des membres d’Amnesty. Des témoignages émouvants nous parviennent des prisonniers libérés ou de leur famille. Ils montrent qu’une action de masse peut avoir des résultats pour un meilleur respect des droits humains.
NIGERIA DÉSARMEMENT RÉUSSI Des milliers de combattants rebelles du sud du Nigeria ont suivi leur chef Tompolo à Oporoza où ils ont déposé leurs armes en échange de l’amnistie gouvernementale. Tompolo était le dernier des grands dirigeants rebelles du sud pétrolier à devoir accepter l’offre du président Umaru Yar’Adua, qui arrivait à échéance le 3 octobre. Ateke Tom et Farah Dagogo, deux autres dirigeants du MEND (Mouvement pour l’émancipation du Delta du Niger), avaient déjà désarmé suite à cette proposition destinée à rétablir le calme dans la zone pétrolière du delta du Niger, en proie aux violences depuis 2006, afin que le pompage puisse reprendre pleinement et que la région puisse se développer (voir le dossier Nigeria du Libertés! n°456 de septembre 2009). e
RWANDA PLUS QUE ONZE Idelphonse Nizeyimana, un des hommes les plus recherchés pour sa participation au génocide rwandais de 1994, a été arrêté à Kampala (Ouganda). Il voyageait depuis la République démocratique du Congo (RDC) avec de faux papiers. Le procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Hassan Bubacar Jallow, estime d’ailleurs que la plupart des onze accusés encore recherchés par le tribunal sont cachés en RDC. Le capitaine Nizeyimana avait été très actif dans la préfecture de Butare. Il est notamment accusé d’avoir mis en place des unités militaires qui ont perpétré le génocide. Il a été transféré au TPIR à Arusha (Tanzanie). e
IRAK 36 IRANIENS LIBÉRÉS Un groupe de 36 iraniens, détenus par les forces de sécurité irakiennes, ont été remis en liberté le 7 octobre et ramenés au camp d’Ashraf, au nord de Bagdad, où résident depuis le milieu des années 1980 quelque 3 400 membres de l’Organisation iranienne des moudjahidin du peuple, un groupe d’opposition en exil. Les 36 hommes arrêtés dans ce camp en juillet ont été détenus dans un premier temps à un poste de police situé à environ 25 kilomètres du camp, puis transférés sur une base aérienne à Bagdad, malgré une décision de justice ordonnant leur libération. Amnesty craignait qu’ils n’y subissent des tortures. Ils ont observé une grève de la faim pendant leur détention, et la plupart étaient en mauvaise santé à leur retour au camp d’Ashraf. e
SYRIE PRISONNIER D’OPINION LIBÉRÉ Arrêté le 20 juin par des agents de la Sécurité militaire dans la ville d’Alep, le prisonnier d’opinion Jakarkhon Sheikho Ali, un Kurde de Syrie âgé de 28 ans, a été libéré sans inculpation le 3 octobre, après avoir été mis au secret pendant plus de trois mois à la Section Palestine, un centre d’interrogation et de détention de la Sécurité militaire situé à Damas et tristement célèbre pour la torture. Jakarkhon Sheikho Ali a probablement été détenu en raison de ses activités en tant que membre important du parti démocratique kurde Al Wifaq, un parti politique syrien non autorisé. e
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GRÈCE
SYNDICALISTE AGRESSÉE À L’ACIDE L
e 22 décembre 2008 à Athènes, Konstantina Kouneva a été grièvement blessée par un homme qui lui a jeté de l’acide sulfurique au visage. Cette travailleuse migrante bulgare, dirigeante syndicale, est restée plusieurs jours dans le coma à la suite de l’agression. Elle a perdu un œil et la vision de l’autre œil est très affaiblie. De graves lésions aux cordes vocales et à la trachée rendent nécessaire une série d’interventions chirurgicales. Konstantina Kouneva est venue en Grèce en 2001 avec le projet de gagner de l’argent pour financer les soins médicaux dont son fils avait besoin. Elle a trouvé du travail comme femme de ménage et a commencé à militer pour le respect de ses droits et de ceux de ses collègues. Devenue secrétaire générale du syndicat des agents de nettoyage et des employés de maison de la région de l’Attique, elle a dénoncé des retards de paiement des salaires qui pouvaient atteindre cinq mois et le non-versement des cotisations patronales pour l’assurance sociale des employés (qui sont souvent des travailleurs migrants). Ses activités syndicales lui ont valu des pressions visant à lui faire quitter son emploi, et elle a reçu des menaces anonymes par téléphone. La police a ouvert une enquête sur l’agression mais les investigations s’orientent essentiellement sur la vie privée de Konstantina Kouneva, sans qu’il soit tenu compte de son engagement syndical. Ses avocats estiment que l’enquête initiale a été entachée d’erreurs et redoutent qu’un non-lieu soit prononcé. e © Privé Lire aussi sur isavelives.be : http://www.isavelives.be/fr/node/4341
MODÈLE DE LETTRE Monsieur le Ministre, Konstantina Kouneva est une dirigeante syndicale qui a été agressée à l’acide sulfurique le 22 décembre 2008 à Athènes, probablement en raison de ses activités militantes. Une enquête a été ouverte sur cette agression mais s’oriente principalement sur la vie privée de cette dernière sans tenir compte de ses activités syndicales, et a, d’après ses avocats, été entachée d’erreurs. En tant que membre/sympatisant(e) d’Amnesty International, je vous prie de ne pas mettre fin à la procédure et de renvoyer le dossier soit au même juge d’instruction, soit à un magistrat différent afin que l’enquête sur cette affaire soit poursuivie. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération distinguée. Signature : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
LETTRE À ADRESSER À : Minister of Justice, Nikolaos Dendias, 96, Mesogeion Avenue, 115 27 Athènes, Grèce
COPIE À ENVOYER À : Ambassade de la République hellénique, Rue des Petits Carmes, 10, 1000 Bruxelles E-mail : ambagre@skynet.be – Fax : 02 545 55 85
Libertés ! Novembre 2009 13
IS AV ELIV ES . B E RDC
TORTURÉ EN DÉTENTION L
de rééducation de Kinshasa (CPRK), prine 27 novembre 2006, à Kinshasa, les cipale prison de la capitale, où il est autorités congolaises ont arrêté le actuellement incarcéré. Inculpé de terrocolonel Paul Ndokayi, qui diririsme à l’instar de plusieurs autres geait un programme de démobilisation anciens officiers, il n’a jamais comparu des anciens miliciens en République devant une autorité judiciaire et n’a démocratique du Congo (RDC). L’homme jamais pu contester la légalité de son a été transféré le lendemain de son arresarrestation et de sa détention. Lorsque tation à Kin-Mazière, siège de la Direction des représentants d’Amnesty International des renseignements généraux et services l’ont rencontré en prison, en juin 2007, spéciaux (DRGS) où il a été battu et torturé Paul Ndokayi avait mal dans tout le corps ; durant cinq heures. Ligoté, les chevilles ses mains et ses bras manquaient de mobienchaînées, allongé par terre, il a été lité. Il se plaignait de douleurs et de frappé à coups de ceinture, de matraque saignements aux oreilles et souffrait et de bâton et a reçu des coups de pied sur d’une perte d’audition. la tête. Il a perdu connaissance quand on Paul Ndokayi est toujours incarcéré et ne lui a planté un couteau dans le pied et ses reçoit pas les traitements médicaux nécestortionnaires l’ont ranimé pour lui casser saires pour soigner les lésions qui lui ont la main en plusieurs endroits avec un été infligées. Les responsables présumés morceau de bois. des tortures qu’il a subies n’ont toujours Après un mois de détention au DRGS, il a pas été inquiétés. e été transféré au Centre pénitentiaire et Lire aussi sur isavelives.be : http://www.isavelives.be/fr/node/4342
MODÈLE DE LETTRE Monsieur le Président, Le colonel Paul Ndokayi, inculpé de terrorisme, est incarcéré depuis le 27 novembre 2006 mais n’a jamais été jugé. Détenu durant près d’un mois au siège de la Direction des renseignements généraux et services spéciaux, il a été soumis à des tortures et à d’autres formes graves de mauvais traitements. Il est maintenant détenu au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa où il ne reçoit pas les soins médicaux que nécessitent ses graves blessures. En tant que membre/sympatisant(e) d’Amnesty International, je vous prie, Monsieur le Président, de veiller à ce que Paul Ndokayi reçoive immédiatement des soins médicaux et soit remis en liberté immédiatement, ou jugé sans délai dans le cadre d’une procédure conforme aux normes internationales. Je vous demande également de traduire en justice les responsables présumés des tortures qui lui ont été infligées. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée. Signature : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
LETTRE À ADRESSER À : Monsieur le Président Joseph Kabila, Présidence de la République Kinshasa Gombe, République démocratique du Congo E-mail : pr@presidentrdc.cd ou pp@presidentrdc.cd
COPIE À ENVOYER À : Ambassade de la République démocratique du Congo Rue Marie de Bourgogne, 30, 1000 Bruxelles E-mail : secretariat@ambardc.be – Fax : 02 213 49 95
COMMENT AGIR EFFICACEMENT ?
TARIFS POSTAUX
Les cas exposés concernent des victimes de violations des droits humains dont s’occupe Amnesty International. Chaque appel compte. Un texte (à écrire ou à photocopier) vous est proposé pour chaque cas. Dans l’intérêt des victimes, écrivez en termes mesurés et courtois aux adresses indiquées. Ces lignes sont lues partout dans le monde par les quelque 1800000 membres d'Amnesty International. Elles sont reproduites dans de nombreux pays par des dizaines de journaux et constituent la clé de voûte de l'action du mouvement.
Lettres (jusqu’à 50 grammes) Belgique: 0,59e; Europe: 0,90e; reste du monde: 1,05e. La surtaxe aérienne est incluse (étiquette requise).
IRAK
DÉTENU SANS JUGEMENT DEPUIS 9 ANS W
resté sans nouvelles de lui durant trois alid Yunis Ahmad a été arrêté ans. Ses proches ont alors été informés le 6 février 2000 à Erbil, capitale par le Comité international de la Croixdu Kurdistan d’Irak. Il travaillait Rouge (CICR) qu’il était vivant et qu’il se dans une chaîne locale de radio et de télétrouvait en détention. Ils ont été autovision, pour laquelle il participait à la risés à lui rendre visite dans les locaux production d’émissions ; il traduisait des Asayish (les services de sécurité) à également des documents en kurde, en Erbil. arabe et en turkmène. Peu avant son arresDurant les trois années qu’a duré sa dispatation, Walid Yunis Ahmad avait participé rition forcée, Walid Yunis Ahmad aurait à une réunion du Mouvement islamique été torturé ; il dit également avoir vu d’audu Kurdistan, un parti d’opposition légal. tres détenus subir des tortures, et avoir fait À l’issue de la réunion, la voiture qui le une grève de la faim. Le 10 mars 2009, le ramenait chez lui a été arrêtée et fouillée ministre des droits humains du gouvernepar la police qui a affirmé y avoir trouvé ment régional du Kurdistan a informé des explosifs. Les agents ont appréhendé Amnesty International qu’aucun texte de le chauffeur et Walid Yunis Ahmad, bien loi n’avait pu être appliqué dans cette que ce dernier ait déclaré tout ignorer de affaire au moment de l’arrestation de ce matériel. Le chauffeur a été remis en Walid Yunis Ahmad, mais que les Asayish liberté trois mois plus tard. ne souhaitaient toutefois pas le remettre Dans un premier temps, les autorités ont en liberté, le considérant comme un affirmé ne pas détenir d’information sur «homme dangereux». e le sort de Walid Yunis Ahmad, et l’on est Lire aussi sur isavelives.be : http://www.isavelives.be/fr/node/4343
14 Libertés ! Novembre 2009
MODÈLE DE LETTRE Monsieur le Président du gouvernement régional, Walid Yunis Ahmad a été arrêté le 6 février 2000 à Erbil et est détenu depuis dans les locaux des Asayish sans jamais avoir été ni jugé ni inculpé. Durant les trois premières années de sa détention, ses proches n’ont pas pu obtenir d’informations quant à sa détention, et M. Walid Yunis Ahmad dit avoir été toturé. En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnesty International, je vous demande de libérer immédiatement et sans condition Walid Yunis Ahmad, à moins qu’il ne soit inculpé d’une infraction dûment reconnue par la loi et jugé selon une procédure équitable. Je vous demande également de faire en sorte que les allégations de torture fassent l’objet d’une enquête et que les responsables présumés soient déférés à la justice. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée. Signature : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
LETTRE À ADRESSER À : President Mas’ud Barzani Kurdistan Regional Government Erbil Irak
COPIE À ENVOYER À : Ambassade de la République d’Irak Avenue Franklin Roosevelt, 115 1050 Bruxelles (Ixelles) E-mail : ambassade.irak@skynet.be Fax : 02 374 76 15
C U LT U R E AGENDA
DU PLOMB DANS LES ANDES
THÉÂTRE AU POCHE MORT SI J’VEUX
I
l va sans dire que l’exploitation des ressources naturelles dans les régions déshéritées est souvent un fléau pour les populations locales. Comme son nom le suggère, Altiplano se situe quelque part dans les Andes où l’exploitation des mines d’or a des conséquences désastreuses pour les Indiens qui vivent sur ces hauteurs reculées. Délaissant le documentaire, Pete Brosens et Jessica Woodworth, un couple de réalisateurs belgo-américains, poursuivent leur travail de fiction avec un film d’une grande maîtrise et d’une grande beauté. Dès les premières images qui suivent la sortie d’une statue de la Vierge escortée d’Indiens masqués, s’ouvre un monde où le réalisme magique est la meilleure clé pour ouvrir les portes d’une autre culture. La caméra panoramique s’intéresse autant aux préparatifs de mariage d’un jeune couple du village qu’aux efforts d’une équipe de médecins venus sur place pour soigner les maladies des yeux, comme à l’angoisse d’une photoreporter, restée en Belgique après une expérience tragique en Irak. Blancs et Indiens vivent chacun dans leur monde et ne se comprennent pas malgré une certaine bonne volonté, et l’incompréhension comme toujours mène au rejet. Incarnés avec beaucoup de force et sans la moindre lourdeur psychologique, les personnages gardent cette part de mystère qui les rend paradoxalement plus humains. Visuellement superbe, Altiplano pose un regard réenchanté sur un monde global. Par la grâce du cinéma, il réussit à rendre l’étranger plus proche sans pour autant l’expliquer. e Gilles Bechet
Altiplano, Pete Brosens et Jessica Woodworth, sortie nationale le 25 novembre
Racket, tabassage, humiliations diverses, agressions, viols et, parfois, meurtres. Les jeunes sont-ils devenus violents ? À en croire les médias, les statistiques, la violence juvénile connaîtrait ces dernières années une augmentation significative. À en croire les psychologues, les sociologues, les enseignants, les parents, bref, le monde des adultes, les causes seraient identifiées : pas d’avenir, pas de repère, pas de cadre familial stable, etc. Pourtant les dispositifs éducatifs, les mesures judiciaires, le renouvellement des méthodes de suivis, tous ces efforts semblent vains à comprendre et surtout à apporter des solutions. Quelle est donc la nature de cette violence? C’est cette question que le dramaturge François Clarinval se propose d’aborder dans Mort si j’veux, une création du Poche mise en scène par Jean-François Noville. Dylan, Juliette, Jasmine et Erika, quatre grands ados bien dans leurs pompes et dans notre époque, portables et profils Facebook chargés à bloc, tracent leur vie à 200 à l’heure entre réel et virtuel, entre vie vécue et vie rêvée, entre colères éphémères et espoirs fous. Famille recomposée en voie de décomposition, parents bobos un rien trop cool aux entournures, envies d’indépendance et de transgression dévorent le quotidien de ces sympathiques pieds nickelés… Il suffira d’un simple accroc, d’un dérapage de la vie pour que la bande parte en vrille, se mette définitivement en marge, hors-jeu, pied soudé à l’accélérateur, pour que le joyeux délire se mue en virée sauvage, rageuse et effrénée, en quête d’absolu, d’indépendance et d’émotions fortes. Très fortes. Leur empreinte, les quatre la consignent par fragments sur le net, sur YouTube, sur leur blog, sur Twitter, archivant méthodiquement rêves, confidences, secrets, délires et déclarations prophétiques, pour se les repasser en boucle, comme on se contemple dans un miroir. Une obsession : laisser sa trace, marquer le présent, être quelqu’un (soi, si possible), exister. Au bout de l’aventure, dans une ultime confrontation sur un parking d’autoroute, une seule limite : la mort. Celle qu’on subit, que l’on reçoit, que l’on fuit. e Du 14 au 28 novembre 2009 à 20h30 (relâche les dimanches et lundis). Bois de la Cambre, 1A Chemin du Gymnase - 1000 Bruxelles Réservations : 02 649 17 27 ou reservation@poche.be
PÉKIN AVEC LES PÉPINS
À
17 ans, Fengfang pose se valises à Pékin, laissant derrière elle l’étouffant village du sud de la Chine où elle a grandi. Comme elle adore le cinéma, elle se présente aux Grands studios de la capitale dans l’espoir de décrocher un premier boulot de figuration. C’est avec le formulaire 6787 que débute sa dérive dans une ville en constante mutation, de cachet dérisoire en plan foireux, d’appartement minuscule en immeuble collectif sans intimité. Avide d’amour, la jeune fille multiplie les liaisons en cul-de-sac, quittant un chinois jaloux pour un Américain de passage. Pour l’amour romantique, elle repassera. D’ailleurs, il paraît qu’aucun dictionnaire chinois ne contient d’équivalent au mot romantique. Dans la métropole surpeuplée, la meilleure option est donc de se fondre dans la foule, car en Chine, tout ce qui sort de la norme devient louche et l’individualiste est considéré comme un danger pour la société. Entre le passé figé et la modernité en trompe l’œil, Fengfang ne trouve pas sa place. Écrivaine, cinéaste et photographe, Xiaolu Guo décrit par petites touches, dans de courts chapitres introduits par des photos, le parcours d’une jeune chinoise postmoderne qui ne veut pas décrocher la lune ou faire la révolution, qui veut juste mordre la vie à pleines dents. e G.B.
Xiaolu Guo, Vingt fragments d’une jeunesse vorace, Buchet/Chastel, 192 pages 17 e
LOGIQUE DU FOU ?
«
La guerre la plus brutale qu’Israël ait jamais entreprise». C’est ce qu’écrivait le 20 janvier 2009 le quotidien hébreu Ha’Aretz au lendemain de l’opération Plomb durci menée par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, un territoire palestinien administré par le Hamas. D’où viennent ces armes qui offrent à l’État hébreu son écrasante supériorité militaire? Pourquoi un tel recours à la force? Qu’en est-il du respect des lois de la guerre ? Dans l’ouvrage collectif Qui arme Israël et le Hamas ?, des chercheurs belges et français passent en revue les questions humanitaires et militaires posées par ce violent effort de guerre, et tout particulièrement la problématique des transferts d’armements vers Israël. Le livre évoque également les armes du Hamas, certes artisanales pour la plupart, mais dont l’utilisation indiscriminée contre des populations civiles israéliennes est à la fois condamnable et contreproductive. Dans une étude extrêmement fouillée, le livre explore ensuite les origines de ce que l’on peut nommer la «violence d’État» israélienne. Et d’expliquer qu’une certaine culture de la forteresse assiégée a fini par produire une société convaincue de sa vulnérabilité face à un environnement hostile et donc du bien-fondé de ses guerres. Viennent enfin plusieurs rapports d’ONG internationales (Amnesty International, Human Rights Watch, CICR), lesquelles jugent sévèrement tant les pratiques de l’armée israélienne que celles du Hamas, jugements corroborés depuis par le rapport remis par le juge Richard Goldstone au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU. e Pierre Delagrange Patrice Bouveret, Pascal Fenaux, Caroline Pailhe et Cédric Poitevin, Qui arme Israël et le Hamas ?, co-édition GRIP, Observatoire des Armements et Amnesty International, 136 p, 9,90 e
Libertés ! Novembre 2009 15
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