Rapport d'études

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LA PENSÉE DE LA MATIÈRE

Le rapport à la matière comme acteur du processus de projet

ANAIS LHERBET Rapport d’études Sous la direction de Yannick Hoffert Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier Année 2016 / 2017



« L’architecture donne à vivre des émotions qui n’existent que grâce à l’expression matérielle. L’architecture est matière.» Payant François, Matériaux, matière : Les cahiers de la recherche architecturale n°19


AVANT

PROPOS

La matière est un facteur suscitant de nombreux questionnements au cours de mon cursus en architecture. Cette connaissance sur la matière ne peut être innée, elle est le résultat de nombreuses recherches, de documentations mais surtout de voyages et de rencontres. Ce rapport d’études est donc un moyen de recadrer, recentrer mon approche de la matière afin d’éclaircir ma réflexion personnelle sur ce sujet et sur son processus. Il est donc essentiel de concilier ces expériences et de dresser un état des lieux sur l’évolution de ma pensée pour appuyer et conforter cette réflexion. La finalité étant de transformer ce savoir en de réelles compétences au profit notamment du projet. La dimension expérimentale des matériaux et les différentes étapes dans le processus de projet ont de façon certaine façonnées mes recherches et mon travail jusqu’à aujourd’hui. Les expériences se sont succédées et s’enchaîneront encore entre projets, voyages et stages où chacune d’entres elles nourrit ma pensée de l’architecture et mon rapport à la matière. En effet trois années passées à l’école de Montpellier, c’est à la fois un cheminement et une exploration tant architecturale que personnelle qui se dessine. Loin de concevoir ce rapport comme un aboutissement de ma licence, il permet au contraire de trouver et confirmer ma propre ligne directrice.




INTRODUCTION

MATIÈRE

VÉCUE,

MATIÈRE

PERÇUE

Emotion architecturale La pratique du voyage comme apprentissage

DÉMARCHES

DANS

LE

PROCESSUS DE CONCEPTION

Fonctionnalisme et esthétique a matière comme amorce au projet

APPROCHES

ET TECHNIQUES PERSONNELLES

Les outils de travail La matière créatrice d’ambiance

CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE CHRONOLOGIE CV


INTRODUCTION

La disponibilité de la matière est en constante évolution. Le progrès technique ne cesse encore aujourd’hui de faire évoluer les propriétés de la matière et de croître l’assemblage de ses constituants. Le nombre de matériaux ne cesse d’augmenter, avec un inventaire d’une abondance surprenante. Se retrouver parmi toutes ces possibilités d’assemblage de matière et de choix devient pour les étudiants une problématique majeure au moment de la conception architecturale. En effet, ces décisions à prendre font partie intégrante de la conception et favorise l’expression d’un langage architectural propre à chacun. Ce choix est révélateur de beaucoup de sens tant par la qualité du travail réalisé que dans l’apparence et l’expressivité du bâtiment. La matière offre à savoir une quantité d’informations diversifiées, renseignant tant sur son principe constructif, que sur sa fonction. Elle peut être perçue comme une contrainte à laquelle l’architecte doit se confronter mais doit surtout être pensée comme une incitation à concevoir et innover. En tant que futur architecte, il est nécessaire de prendre conscience que la matière est liée à différentes dimensions au sein du projet, notamment sous l’angle du visible. Au premier abord ce que l’on perçoit de la matière reste ce que sa surface éveille et procure au corps. Cet aspect fait essentiellement appel aux différents sens chez l’Homme. Il appartient donc à une caractéristique plus individuelle et personnelle difficile à soumettre et à infliger. La dimension imaginaire ou autrement 1 dit ce qu’un matériau peut symboliser chez autrui peut faire passer des


En tant que futur architecte, il est nécessaire de prendre conscience que la matière est liée à différentes dimensions au sein du projet, notamment sous l’angle du visible. Au premier abord, ce que l’on perçoit de la matière reste ce que sa surface éveille et procure au corps. Cet aspect fait essentiellement appel aux différents sens chez l’Homme. Il appartient donc à une caractéristique plus individuelle et personnelle difficile à soumettre et à infliger. La dimension imaginaire ou autrement dit ce qu’un matériau peut symboliser chez autrui peut faire passer des émotions, survenir des souvenirs et susciter des interprétations variées propres à chacun. Ses propriétés restent tout de même appréhendables du point de vue de ses performances techniques. L’architecte peut raisonner de sorte à induire indirectement des qualités et des ambiances particulières en travaillant notamment sur les différentes composantes techniques de la matière. Le travail de l’architecte est d’avoir cette capacité d’induire sans contraindre. La mise en œuvre de cette matière est par ailleurs tout aussi importante que le choix du matériau en lui même. Elle peut s’exprimer sous de multiples formes. Il existe un grand nombre de possibilités d’emplois et d’applications de la matière. Chaque technique de mise en œuvre diffère selon sa dimension socio-culturelle et géographique notamment. La matière reste le lien majeur et essentiel entre un bâtiment et son environnement. Notre devoir est donc de prêter une attention particulière à l’histoire du lieu, pour ainsi favoriser son insertion dans celui-ci. La connotation d’une matière dans l’esprit d’autrui peut par ailleurs entrer en jeu dans la perception, diverger selon la culture et les savoirs-faire. Il faut donc avoir conscience de ces différents niveaux d’appréciation dans nos choix afin de mener à bien à un projet et en assurer sa cohérence. Le choix de la matière dans le processus de projet est donc une étape cruciale et décisive, c’est une transition entre conception abstraite et construction réelle. La matière vient concrétiser une réflexion et un travail réalisé en amont, nécessitant alors une connaissance générale à son sujet.

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MATIÈRE

VÉCUE,

MATIÈRE

PERÇUE


Emotion

architecturale

La question de la perception architecturale s’associe étroitement à la phénoménologie. Ce terme place le corps et son phénomène de perception dans une dimension significative. C’est le ressenti sensible d’une expérience où autrement dit des émotions transportées au travers le regard de l’Homme. Lorsqu’une expérience a lieu, il est possible que l’individu considère la réalité à travers ses seuls états de conscience et donc que l’émotion survienne. Ce phénomène de perception intervient dans l’architecture mais échappe involontairement à l’architecte puisqu’en effet, l’expérience reste subjective. La phénoménologie en architecture appartient à un principe qui se base sur le fondement d’une nouvelle théorie de conception. Se concevant comme un nouveau regard dans la manière de penser l’architecture, elle donne à la conception du projet un nouveau rapport de l’Homme. Cela revient à exprimer le sens même de l’expérience architecturale et ainsi de laisser librement exprimer la sensibilité de chacun. Cette expérience possède une portée universelle malgré le fait qu’elle ait une influence culturelle. Concevoir un projet, c’est en grande partie assimiler et composer. La sensibilité et l’inspiration donnent naissance à l’architecture en créant des espaces sensibles et porteur de sens. L’interaction entre l’Homme et son environnement crée une architecture qui laisse émerger des sensations. A différents moments et selon un milieu naturel ou architectural la magie se produit, une orde d’émotions s’empare de nous et notre corps se remplit de sensations. Chaque lieu possède une ambiance qui lui est propre et peut toucher la sensibilité de chacun, de manière plus ou moins prononcé. Les sentiments sont éprouvés selon l’état d’esprit de celui qui vit l’architecture. Cette émotion architecturale possède un caractère relatif, dans le sens où le plaisir se définit de manière différente selon la période de notre vie et de notre histoire. Il n’y a pas d’unicité dans le plaisir architectural, chacun perçoit ce qui l’entoure différemment, tout reste subjectif. C’est tant le lieu qui procure ce bien être que l’humeur et les attentes des individus à cet instant en parcourant l’espace. La lumière, les surfaces, les sonorités, les bruits, la qualité de l’air, les gens, les couleurs, les matières, les formes, les textures… tant de facteurs qui entrent en jeu pour rendre une architecture vivante et porteuse de sensations. C’est en réglant chaque paramètre du projet que l’architecte devient créateur d’ambiance et d’atmosphère. Son influence détermine également ses décisions prises au cours de la réflexion architecturale. Le travail de l’architecte porte sur les formes et les présences matérielles qui constituent notre espace de vie. Il vient façonner notre réel en construisant de la matière qui se transforme en sensibilité chez l’Homme. 4


Le rapport à la matière permet de faire rencontrer notre corps, d’utiliser nos sens face à elle. La matière s’accorde et peut se multiplier tant qu’elle produit une unité cohérente. Notre corps n’est pas seulement spectateur, il devient acteur face à l’architecture et ses matérialités. Il existe une dimension vivante dans l’architecture. On la perçoit, en entrant en contact direct avec le bâti. La matière a une grande influence dans notre perception du lieu. En effet la matérialité d’un espace bâti est la première chose sur laquelle notre regard se pose et cela de manière instinctive. Ce sont, à mon sens, les éléments les plus expressifs d’un bâtiment. L’architecte doit s’interroger et faire des choix judicieux concernant l’utilisation des matières et la manière de les mettre en œuvre. D’après Zumthor «les matériaux sont infinis. Prenez une pierre, vous pouvez la scier, la poncer, la percer, la fendre et la polir, elle aura toujours un aspect différent. (…) Un seul matériau offre déjà des milliers de possibilités.» 1 . C’est cette composition matérielle qui créer une atmosphère unique et ce sentiment de confort dans un espace donné. L’utilisation de nos sens lorsqu’on exerce l’architecture est un processus déterminant pour sa perception. La matière œuvre à faire fonctionner la plupart de nos sens. L’approche de l’espace passe par les sonorités présentes dans l’espace vécu. Le son est intimement lié à la matière, cette dualité entre immatériel et construit favorise notre capacité à percevoir l’espace et ainsi à émettre un avis sur la qualité architecturale. La matière absorbe, réfléchit ou diffuse chaque tonalité. Ce fonctionnement dépend des choix fait par l’architecte mais aussi de sa manière de mettre en œuvre cette matière. Chaque bruit émis, réagit différemment selon une surface ou une autre, selon ses formes et ses textures. Ces sons ne peuvent que difficilement se transmettre à travers des plans ou tout autre dessin sur papier. Les sons créés par l’Homme dans un espace donné sont imperceptibles sans vivre cette architecture, elle participe par ailleurs dûment à l’appréciation d’un espace. Il est difficile de déclarer apprécier une architecture sans l’avoir pratiquer au préalable. La matière ne provoque pas les mêmes sensations corporelles selon sa nature. L’effusivité thermique diffère d’un matériau à l’autre. Cette effusivité exprime la capacité d’un matériau à absorber ou restituer une puissance thermique extérieure. Autrement dit elle caractérise la sensation de chaud ou de froid que donne un matériau à notre corps. Lors d’un voyage à Berlin, la visite du musée juif de Liebeskind, principalement la tour de l’Holocauste, fut une expérience frappante tant émotionnellement que sensitivement. Au bout d’un couloir en pente parmi plusieurs axes aux murs penchés se trouve une porte dissimulée. Après grande hésitation de franchir cette porte, se trouve un véritable puit en béton plongé dans une obscurité quasi-totale. Seule une fente de lumière au sommet de la tour éclaire irrégulièrement les murs. 1

Zumthor Peter « Atmosphères » Basel, Birkhäuser, 2008 5


Photographie personnelle de la Tour de l’Holocauste, Musée Juif de Liebeskind à Berlin

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Cette ouverture laisse parvenir des sons lointains atténués et brouillés venant de l’extérieur. Ce silence particulier fût saisissant au point de ressentir des frissons le long de mon corps. En tant qu’observateur, cet enchaînement de sensations brutales et soudaines est apparu après la fermeture de cette porte. Notre corps passe d’un univers lumineux et chauffé à un espace immensurable et abrupt. Il se retrouve engager dans un milieu inconnu et bascule dans l’obscurité et la froideur procurée par la matière. L’inertie de la matière n’est donc pas à exclure dans la réflexion du projet, elle favorise cet état d’équilibre entre l’Homme et le milieu dans lequel il se trouve afin de créer un état propice à la satisfaction. Pour ressentir ces émotions, il est nécessaire d’avoir un rapport tactile plus ou moins direct à l’architecture. Il ne faut pas s’arrêter à l’aspect visuel. En tant qu’étudiant la facilité d’accès aux informations nous mène bien souvent à pratiquer l’architecture de manière purement visuelle. Les données parviennent à nous sans réelle difficulté, le risque c’est d’avoir le sentiment de tout connaitre d’un projet sans même avoir pu le pratiquer. Alors que le fondement même d’une architecture est de la fréquenter et l’expérimenter. L’enjeu en tant qu’étudiant est donc justement de faire le choix de sortir de cette vision du monde. Multiplier ses expériences au cours des années et favoriser cette perception haptique semble être un bon compromis pour développer nos émotions face à l’architecture. Chacun s’engage avec l’architecture, notre corps vient achever l’oeuvre architecturale et lui donner une existence propre. Sans la pratique de l’homme, l’architecture n’existe pas. L’architecture se place dans un monde concret et vivant, d’où la nécessité de se construire sa propre représentation du monde et de l’architecture en allant à sa rencontre.


La

pratique du voyage comme apprentissage

Ces trois premières années d’études en licence ont favorisé le développement de réels outils, apportant connaissances mais surtout profonde réflexion sur soi et sur sa manière de percevoir ce qui nous entoure. Ces études sont un instrument qui changent profondément notre vision sur l’espace. Elles nous apprennent à observer et à se questionner sur chaque détail quelque soit le lieu ou le moment. La découverte de nouveaux lieux proches ou lointains, cette quête vers l’inconnu est selon moi une étape majeure, qui permet une ouverture d’esprit mais surtout un apprentissage du regard. Marcel Proust souligne parfaitement que « le véritable voyage de la découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à voir avec de nouveaux yeux ». Sans s’apercevoir d’un quelconque changement, ces « nouveaux yeux » se sont constitués au cours de cette multitude d’expériences et de projets. Ces années furent en effet ponctuées par divers voyages, où l’architecture a su changer leur valeur. La découverte de nouvelles expériences provoque une envie continue de mettre à profit tout ce que l’on perçoit autour de nous. Dès la première année le développement d’un regard singulier se griffonne et se développe au fil du temps. L’attention portée à la matière et à ses détails s’affine et se consolide, jusqu’au point où l’émotion est capable de s’emparer de notre corps de manière inattendue face à un paysage. Qui n’a jamais été troublé et marqué par ce qu’il percevait au cours d’une visite, d’un voyage ou simplement d’un trajet familier ? Cette impression caractérisant un lieu particulier devient alors indissociable dans nos souvenirs. Ainsi voyager se distingue par l’aptitude à accepter des moments et sa réalité. C’est être capable de se laisser émouvoir irrémédiablement par nos sensations. L’architecture apporte finalement en chacun une capacité à apprendre à regarder mais surtout à recevoir. Après avoir assimilé cette pensée, notre capacité à produire se retrouve directement rallier à nos découvertes. Une palette de référence se crée et s’agrémente au cours des différentes explorations permettant ainsi une mise en pratique plus ou moins spontanée dans le projet. Au travers divers voyages, la rencontre à proprement parler avec la matière est arrivée au premier abord par la photographie. Entrainer son regard à voir, à connaitre, à sélectionner et à chercher le bon angle de vue. La recherche constante du détail afin de mettre en valeur certains éléments d’une architecture plutôt que d’autres. Immortaliser un instant et offrir la possibilité de jouer avec la superposition de données et leur perception. L’occasion est de donner un regard unique sur des surfaces et des reflets pour y ajouter une touche d’abstraction. Les matières évoluent avec les conditions lumineuses, selon le moment de la journée ou des conditions météorologiques. Toujours être attentif, dans l’intérêt de capturer des détails inattendus comme la subtilité d’une texture, ou le relief d’une matière. 8


L’impact de ces expériences vécues nous saisissent, s’entremêlent et s’additionnent menant à la création de notre propre identité. Chaque découverte dirige vers une appréhension physique de la ville et de ses édifices. Cette exploration offre une possibilité d’acquérir un vécu tant personnel que professionnel. Le métier d’architecte est d’ailleurs selon moi, le résultat d’un travail nourri d’un enrichissement permanent sur le monde. Sa conséquence est quasiment immédiate sur ma réflexion et l’approche du projet. Le voyage inspire, façonne et construit l’esprit. La découverte de Venise et notamment de sa Biennale est l’un des meilleurs exemples ayant marqué ma vision sur la diversité et la variété de l’architecture. L’exposition cultive au delà des installations, des pavillons construits à différentes époques par les pays participants eux-mêmes. Ces réalisations mettent ainsi en œuvre une multitude de technicités et savoir-faire propre à chaque pays. Un élan de fascination me saisit à travers les différents pavillons nationaux des Giardini. Le concept reste singulier et joue particulièrement sur les puissants héritages de chacun. Les propositions puisent dans une architecture forte de sens en s’inscrivant, dans un environnement et une atmosphère caractéristique. Le pavillon nordique a réussi par exemple à incarner les traditions architecturales nordiques en inversant entièrement son propos. En effet Sverre Fehn à cherché à réécrire le sens d’une architecture nordique pour un climat vénitien. L’architecte a choisi des lamelles de béton très minces en superposition, formant ainsi une grille. La matière est une combinaison de ciment blanc, de sable blanc et de marbre italien écrasé. Ensemble ils sculptent la lumière méditerranéenne chaude et chaleureuse dans une variation nordique. Il en relève ici la volonté d’une promotion du local dans une globalité. Cette démarche valorisant la proximité de la matière et de son circuit court mène à un questionnement sur l’introduction de la matière dans le projet. En effet l’architecture se caractérise par un processus mêlant à la fois conception et construction. Le déroulement de cette réflexion interroge alors la posture de la matière au delà de son économie locale et de la valorisation de ses savoirs-faire liés.

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Photographie personnelle du pavillon nordique de Sverre Fehn Ă la Biennale de Venise

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DÉMARCHES

DANS

LE PROCESSUS DE CONCEPTION

Devant une variété incalculable de matériaux, son élaboration et sa sélection par l’architecte prend une tournure de plus en plus complexe. Les questionnements sur les caractéristiques des matériaux qu’ils mettent en œuvre sont divers. Ces propriétés surpassent en effet leurs prouesses purement technologiques. Il est aujourd’hui nécessaire de tenir compte des critères sensibles, comme vu précédemment, mais aussi économiques et socio-culturelles. L’objectif ici n’est pas d’apporter des réponses absolues mais plutôt de déterminer par quelles méthodes radicales la matière entre en jeu dans la conception de l’architecture et qu’elles peuvent en être les conséquences. Le processus de l’acte créatif ne s’établit pas de façon arbitraire en architecture. Il est alors possible de différencier plusieurs postures quant à la place de la matière dans la réflexion du projet. Deux grandes positions se distinguent entre le choix d’une fonctionnalité dominante et la recherche d’une matérialisation dès les premières ébauche du projet.


Le fonctionnalisme l’esthétique

L’architecture conceptuelle est un principe selon lequel la forme découle exclusivement de la fonction. Ce courant architectural apparaît au début du XXe siècle dans un premier temps sous une forme théorique. Le fonctionnalisme est rapidement associé au modernisme, qui se déclinera vers l’esthétique des productions du Bauhaus dès 1925. Toutes les caractéristiques de l’apparence doivent dériver de l’usage d’un édifice. Ce mouvement s’accompagne d’un rejet des éléments purement décoratifs. La lecture de la fonction doit être claire et être retranscrite dans sa forme architecturale. De cette proposition, la beauté architecturale ressort naturellement du bâti. Le fonctionnalisme propose des formes qui découlent des impératifs de la construction, mettant ainsi en valeur la réalité des matériaux. La principale critique faite au courant fonctionnaliste repose sur ces canons esthétiques puisque la fonction prône sur la matière. Cette dernière est projeter en second plan dans la conception architecturale. L’échelle réellement industrielle est atteinte entre 1925 et 1930 notamment lorsque apparait un nouvelle expression plastique. En effet les performances techniques du béton ont évolué pour satisfaire un désir d’objets purs et lisses. L’abstraction des principes structurels traditionnels apportent alors elle même un caractère abstrait aux volumes. Cette volonté place l’architecture fonctionnaliste en retrait des recherches sur les textures et les matières. Seul le potentiel structurel du matériau est pleinement utilisé. «Le Bauhaus enseigne la théorie du fonctionnalisme : la forme (…) doit être harmonieuse, adaptée à sa fonction et doit pouvoir être standardisée afin de profiter au plus grand nombre. (…) Le nouveau bâtiment dessiné par les enseignants et les élèves est emblématique des productions de l’école : fonctionnel et épuré» 1. Le bâtiment a profité des possibilités de nouveaux matériaux industriels liés à ce mouvement comme le béton, l’acier laminé et des plaques de verre de grandes dimensions. L’emploi novateur de ces matériaux entraine le développement de fenêtres horizontales et des façades rideaux en verre assurant une composition d’ensemble. Chaque façade de l’école de Dessau s’accorde aux besoins des différentes occupations se déroulant à l’intérieur. Par exemple les ateliers ont une grande façade en verre ce qui permet un maximum de lumière et une vue directe sur l’extérieur. En revanche les appartements montrent des ouvertures individuelles destinées à l’amélioration de l’intimité et de la vie privée. Au-delà de ces nouveaux procédés de constructions, les façades restent typiquement lisses et blanches, voire grise. Dans cette étude de cas la matière découle donc directement de la fonctionnalité de l’édifice. 1

Article de presse web - le grand palais « Le Bauhaus » 12

et


Photographie personnelle du bâtiment Bauhaus de Walter Gropius à Dessau-Roßlau

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La au

matière projet

comme

En architecture la matérialité peut être intégrée au préalable de la conception du projet contrairement au principe fonctionnaliste. Elle n’est plus une simple conséquence, son choix devient à la fois source d’inspiration et créateur d’ambiance. La pensée de la matière apparaît alors comme génératrice de projet. En déduisant de cette création architecturale l’essence même de la matière, l’architecte se libère en prenant en main le projet sous un autre angle. Son architecture n’est plus restreinte, la matière vient servir le parti architectural dans une cohérence qui lie toutes les échelles du projet. Cette approche radicale dans le processus de fabrication possède une vérité constructive. Elle mène à penser la matière et se traduit dans une chronologie de son processus. Cette vérité participe activement à entretenir de nouvelles relations à la matérialité. La proximité de l’artisan et de son savoir faire avec l’architecte admet dans ce cas la possibilité d’exprimer une réalité qui rend un projet unique. Le processus de conception peut alors devenir un argument pour révéler une matière. Les différents outils mis à disposition composent la matière afin de susciter une sensibilité face à celle-ci. L’architecture s’inscrit alors dans une réalité constructive et dévoile des caractéristiques qui lui sont propres, permettant ainsi à l’observateur de comprendre sa réalisation et ses différentes étapes. Ce parti pris a donc pour ambition de réintérroger la matière en amont de la phase de conception. De nombreux architectes aujourd’hui ont réalisé que la matière pouvait se détacher de son statut culturel et contextuel. Elle est capable d’échapper à une forme afin de proposer un nouveau rapport à elle-même. Il n’est donc pas question ici de composer avec de nouveaux matériaux mais simplement d’être en capacité de les exploiter. La motivation est alors d’exprimer par la matière de nouvelles perspectives et techniques. C’est à l’architecte lui même de subjuguer l’expression de la matière et de parvenir à la mettre en scène. De ce point de vue, la représentation préétablie d’un matériau peut alors devenir totalement déstabilisant. « Les travaux de Joseph Beuys et de quelques artistes du mouvement de l’Arte Povera sont pour moi riches d’enseignements. Ce qui m’impressionne, c’est la mise en œuvre précise et sensuelle des matériaux dans ces travaux. Elle parait s’ancrer dans des savoirs anciens sur l’usage par l’homme de la matière, mais en même temps mettre au jour l’essence même du matériau, qui est libre de toute signification héritée d’une culture. Dans mon travail j’essaie de faire un usage similaire des matériaux. Je crois que, dans le contexte de l’objet architectural, les matériaux peuvent revêtir des qualités poétiques. Mais il faut pour cela créer, au sein de l’objet lui même, un certain rapport de forme et de signification, parce que les matériaux ne sont intrinsèquement 14

amorce


pas poétiques.» 1 Peter Zumthor montre ici comment il parvient à rendre dans un projet illisible le lisible, notamment par sa réflexion sur la matière au cours du processus de projet. Pour la réalisation de la chapelle Saint Nicolas de Flue en Allemagne par exemple, l’architecte a la volonté d’imaginer une œuvre symbolique s’inscrivant dans sa matérialité. L’édifice s’élève au milieu d’un champ sous le forme d’un « tipi » où il s’inscrit dans un paysage très naturel. L’aspect le plus notable se trouve indéniablement dans ses méthodes de construction. La chapelle est réalisée à l’aide de 112 troncs d’épicéas, venant délimités l’espace intérieur. Un béton doré est ensuite coulé en 24 couches d’une cinquantaine de centimètres environ. Le cadre intérieur en bois est finalement brûlé durant plusieurs semaines offrant ainsi à l’intérieur des murs assombris par les flammes. Ce moule laisse en son sommet un orifice servant de source lumineuse. L’usage du béton est donc ici détourné et ré-interprétée par une technique innovante et totalement contrôlée. Par sa mise en œuvre la matière entretient un rapport direct avec la volumétrie et parvient même à accentuer sa signification. La forme permet à la fois d’exprimer ses étapes de construction tout en permettant au matériau d’exister.

Au travers ces différentes personnalités, la place de la matière dans le processus de projet présente une part importante du point de vue architectural. En effet plusieurs réponses sont possibles, concernant l’élaboration du projet. Elles dépendent de l’approche et de la lecture même du paramètre matériel pouvant aller jusqu’à l’interrogation même de la matérialisation. Ces exemples concernant l’introduction de la matière au projet permettent de comprendre qu’il existe un champ d’expérimentation vaste, où la matière peut exister, non plus à travers une forme mais par sa forme. Contrairement au mouvement fonctionnaliste Zumthor ne souhaite pas générer une fonction mais simplement des espaces vécus, porteurs de sens.

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Zumthor Peter, Penser l’architecture, Bâle, Birkäuser, 1998 15


Photographie de la chapelle Saint Nicolas de Flue, de Zumthor à Mechernich en Allemagne Š Samuel Ludwig

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APPROCHES

ET TECHNIQUES PERSONNELLES

La première approche de la matière a débuté par la réflexion quant à son introduction dans le projet. Jusqu’en fin de première année, elle était perçue comme une problématique secondaire, ne sachant pas réellement comment l’aborder. Le premier réel contact s’est effectué au cours du troisième semestre sur la maison individuelle. La méthode s’est attachée à une réalité constructive passant notamment par la visite de chantier. La volonté a été de confronter cette réflexion à des questions à la fois théoriques et à celles plus matérielles pour ainsi amener des réponses pertinentes aux enjeux posés. L’essentiel étant à cette période de comprendre par quels moyens de mise en oeuvre la matière se met en place au cours du projet. La mise en pratique de cette approche va alors se répercuter dans le travail du projet et dans ma réflexion.


Les

outils

Exprimer une radicalité dès le début de la réflexion d’un projet tant dans sa matérialité que dans son concept permet de mettre en exergue seuls ses qualités fondamentales. L’emploi dans un même projet d’un nombre limité de matériau apporte une certaine pureté à l’espace permettant ainsi d’exposer leur textures et mettre en valeur leurs propriétés. La neutralité est donc forte de sens et passe essentiellement par la révélation du caractère inné des matériaux. L’enjeu dans mon travail est de pousser la réflexion sur la matérialité et l’usage qu’elle induit afin de produire une architecture à la fois sensible, pérenne et adaptée à l’Homme. L’espace se crée par la matière, peut être travailler comme texture ou atmosphère. L’architecture est capable de dévoiler une qualité abstraite de quelque chose d’invisible, d’un espace vide. L’assemblage de vide et de plein engendre alors la construction du lieu. Ma sensibilité sur le sujet de la matière a été initié par la recherche de texture réalisée par le biais d’échantillon de maquette en béton. Matière de prédilection essentiellement par son esthétique, le béton permet de donner la parole à sa propre expressivité. Travailler son aspect en maquette a eu pour motivation de laisser la matière exprimer sa propre matérialité et ses propres textures. Le but n’étant pas d’atteindre l’essence même de la matière mais de l’utiliser au service de l’espace. Le projet consistait à l’élévation d’un monolithe par l’intermédiaire d’un espace d’entre deux. Il était donc nécessaire d’exprimer une dualité forte entre ces deux espaces. L’enjeu ici était donc d’avoir une approche sensorielle sur l’association des deux matérialités l’une avec l’autre. Cette véritable recherche sur l’aspect du béton par l’expérimentation de divers matriçages et couleurs a alors permis une véritable esthétique de projet.

18

de

travail


Le travail des ambiances à travers le projet passe également par notre capacité a retranscrire les matières et l’atmosphère qu’elles procurent. La bande sonore réalisée au cours de ce semestre a rendu possible cette mise en scène du projet autre que par la technique du dessin et de la représentation. Elle apporte une dimension supplémentaire à la compréhension de l’espace. L’expérimentation du son et des voix pour recréer un espace rend l’atmosphère du projet à la fois singulière et plus facilement assimilable. Cette technique de communication se présente dans le cas présent sous un parcours matériel du projet. Le choix des sons fait référence à des sonorités plus ou moins familières, autrement dit à nos propres souvenirs et pratique des espaces. En effet la multitude des matériaux produisent des sons aux variations différentes que chacun peut percevoir différemment. Cette approche retransmet alors un univers imaginaire où l’abstraction et l’amplification de certains éléments apporte une clarté des ambiances recherchées. Ces différentes approches significatives au cours de mon apprentissage et notamment le travail du béton a favorisé ma sensibilité sur le sujet de matière. Cette rencontre avec une matière créatrice d’ambiance contribue aujourd’hui à l’apparition de détails significatifs encourageant l’apport de nombreuses richesses à l’espace.

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Photographie de d’échantillons de maquette en béton


La matière d’ambiance

Pour faire vivre une architecture et retranscrire ses ambiances, le dialogue incessant entre différentes notions est indispensable. Cette pratique de l’architecture se développe en prêtant une attention particulière aux détails, à la matière et à son rapport au corps et notamment son interaction avec la lumière. Mon rapport à la matière se traduit par une architecture favorisant un dialogue fort avec les éléments naturels tels que la lumière et l’air. La recherche en maquette a notamment favorisé l’étude des jeux d’ombres et de lumière possibles sur les surfaces. La lumière n’a pas pour unique devoir d’éclairer ou de rendre perceptible. Elle s’affirme ici comme une réalité voire comme une matière a part entière. Elle possède en somme un double aspect entre matériel et immatériel. Cette matière mène au mouvement et à la mutation perpétuelle des formes. En résulte alors un facteur essentiel à la mise en scène de l’espace. L’enchaînement des saisons et l’écoulement du temps transforme le mur en un élément expressif. La lumière permet à la matière de se donner à voir autrement, venant ainsi affirmer son propre caractère. L’ombre apparaît alors comme corollaire de la lumière par ce travail de maquette renforçant l’existante de la matière. L’ombre devient finalement à son tour, matière. Le processus de projet du semestre dernier propose une vision plus poétique dans l’approche de la conception d’une architecture. Cette dernière se trouve dans l’importance des ambiances, du climat et de l’atmosphère. Le studio de danse imaginé au cours de ce studio exprime une idée architecturale forte et simple : une masse tranchée par un long passage. Plusieurs problématiques se posent alors sur le travail de conception notamment sur la lumière, le son, la température et l’air. Toutes ces caractéristiques vont venir créer un certain confort, garant du plaisir que peuvent éprouver les danseurs à utiliser cette salle. Ce projet monolithique interroge alors l’apport de lumière nécessaire au projet. En effet l’intériorité du projet mène à se positionner sur les différentes contraintes liées au programme et particulièrement sur une entrée de lumière naturelle indirecte. Depuis l’extérieur, le projet semble complètement fermé, sans aucune ouverture. Ces dernières sont en réalité essentiellement positionnées en toiture. Les poutres en bois participe à l’ambiance générale du projet. En effet l’importante hauteur autorise l’entrée d’une certaine luminosité sans pour autant laisser entrer une lumière directe dans l’espace de danse. La toiture se retrouve alors être l’essence même d’une atmosphère particulière. La lumière artificielle en découle par l’intégration de perches directement intégrées dans les poutres. Ces poutres améliorent également les conditions acoustiques en captant les sons par ces micro-perforations 21

créatrice


Photographie de maquette en bĂŠton, studio J-L Lauriol

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présentes sur chacune de ses faces. Le détail de cette toiture dans le projet procure finalement toutes les ambiances nécessaire au confort du danseur. « La notion du détail fait partie intégrante du vocabulaire architectural.» 1 Il exprime une dualité entre réflexion architecturale et construction. L’élaboration du détail nécessite à la fois matière et technique pour assurer sa mise en œuvre. L’importance accordée à l’esthétique du détail est ce qui apporte signification au projet. Il est question par le détail de faire ressortir à la fois sa dimension constructive et expressive. « La dimension constructive du détail architectural est tributaire de la nature du ou des matériaux qui le constituent ainsi que de celle des exigences techniques de l’assemblage. La nature des matériaux a une importance capitale dans la formalisation des détails architecturaux. Chaque matériau possède des caractéristiques propres qui le distinguent des autres. (…) La dimension expressive du détail concerne la signification accordée au matériau seul et à l’assemblage qu’il constitue. Elle est tributaire de la construction du détail. » 2 Ce rapport entre matière et technicité du détail crée alors des ambiances fortes de sens d’un point de vue architectural.

1&2 Laferrière Christine, Chapitre 2 : Le détail architectural à la rencontre de l’ancien et du nouveau, Université de Laval, 2007

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DĂŠtail de toiture du studio de danse

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CONCLUSION

La qualité architecturale existe à travers l’atmosphère que crée un batiment. Ce rapport émotionnel à l’espace et donc à la matière engage notre propre corps à l’architecture. La matière dans son sens général incarne donc un aspect important dans le projet architectural. Le traitement des matériaux et leur mise en œuvre sont donc des éléments caractéristiques de la formation d’architecte. Chercher à approfondir notre regard sur l’architecture c’est aussi se questionner sur nous même à travers les émotions suscitées lors cette pratique de l’architecture. Cette dernière permet notamment la construction d’un nouvelle vision critique, formée par ces trois années d’études en architecture. Copenhague, Porto, Berlin, Venise… tant d’expériences uniques et mémorables, où chaque ville détient sa propre identité, sa propre atmosphère. La matière vient animer et rend compte d’une réalité qui est singulière à chaque destination. Une année en échange au Japon entre alors dans la continuité de ma vision et de mon rapport à la perception de l’architecture. Partir à la découverte de nouvelles cultures, de nouveaux modes de pensées, me permettront de m’ouvrir à ce monde occidental, méconnu à ce jour. Convaincue de l’intérêt de ces expériences, elle ne doivent en aucun cas disparaitre dans la suite de mon parcours. Cette pratique a une incidence évidente sur ma perception de la matière et sur la façon de l’aborder. Elle suppose une réelle réflexion à différentes étapes du projet. L’étude de différents cas m’ont amené à exposer une diversité d’approches sur la matière dans les productions architecturales, tant dans la manière d’insérer la matière à la réflexion que par sa mise en œuvre novatrice. Nous sommes certes éloignés du temps où la sélection des matériaux était le résultat de la présence de ressources naturelles aux alentours des chantiers, bien que certains architectes s’attachent encore aujourd’hui à cette proximité de la matière. Cette réalité a donc remis en cause la place des matériaux et donc forcément celle de la matière dans le processus de conception. Etant convaincue que la matière profite au projet par des aller-retours incessants entre diverses données, la matière ne peut donc pas être traitée indépendamment. L’observation d’une prospérité sans précédent de la perception architecturale chez les générations actuelles mène au risque aujourd’hui de constater que le sensible et son expression transforme la matière en phénomène de mode. L’architecte François Roche affirme sur ce point que « (…) l’architecture est tombée dans le piège de sa propre matérialité. La matière est occultée par la matière, réduite à n’être qu’un substitut de la forme.» 1 La matérialité intrinsèque du matériau est de plus en plus négligée au profit de l’image. L’architecture ne peut pourtant être réduite à une relation purement visuelle. Il est alors possible de questionner sur le devenir de la matière dans le processus de projet.

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Roche François DSV & Sie. P « L’ombre du Caméléon «, Trash Mimésis, IFA, 1994 25


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BIBLIOGRAPHIE

Bouchet Boris, cours magistral du 5ème semestre Devillers Philippe, cours magistral du 6ème semestre Dousson Lambert, cours magistral du 2ème semestre Laferrière Christine « Chapitre 2 : Le détail architectural à la rencontre de l’ancien et du nouveau », Université de LAVAL, 2007 Payant François, Matériaux, matière : Les cahiers de la recherche architecturale n°19 Proust Marcel « A la recherche du temps perdu » 1913 - 1927 Roche François, DSV & Sie. P « L’ombre du Caméléon », Trash Mimésis, IFA, 1994 Trachte Sophie « Matériau, matière d’architecture soutenable Choix responsable des martiaux de construction, pour une conception globale de l’architecture soutenable », Thèse, Université catholique de Louvain, juin 2012 Zumthor Peter « Atmosphères » Basel, Birkhäuser, 2008 Zumthor Peter « Penser l’architecture » Bâle, Birkäuser, 1998. Article de presse web sur le grand palais « Le Bauhaus »

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Studio S3 M. Rouaud

2016

Studio S2 J. Lafond & N. Crégut

2015

Studio S1 I. Arnold

2015

2014

CHRONOLOGIE

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Voyage à Copenhague


2016

2017

Voyage à Venise

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Studio S6 A. Iszatt

2017

Voyage à Porto

Studio S5 J-L Lauriol

2016

2016

2016

Studio S4 Y. Hoffert

Voyage à Berlin & Andalousie


ANAĂ?S

LHERBET

6 rue guillaume pellicier 34070 Montpellier lherbet.anais@hotmail.fr 06 72 68 51 80 Permis B

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FORMATIONS Baccalauréat scientifique mention bien I Juin 2014 Lycée Georges Clemenceau à Montpellier 3ème année de licence en architecture I 2016 2017 École nationale supérieure d’architecture de Montpellier

EXPéRIENCES Intervention pour l’association ULab I 2016 Concertation avec les habitants et construction d’espaces communs durant des ateliers participatifs, définissant une approche de l’architecture comme processus. Workshop FABLAB I 2016 Modélisation d’une forme architecturale complexe à l’aide d’outils de conception assistée par ordinateur suivie d’une impression tridimensionnelle. Médiateur au Festival des Architectures Vives I 2016 Accueil et initiation de l’architecture temporaire et du patrimoine existant au grand public dans des cours d’hôtel particulier à Montpellier. Stage ouvrier à Méditerranée Constructions I 2016 Suivi de chantier en phase EXE avec participation aux réunions de chantier. Modification de plans d’installation de chantier et de détails constructifs. Élaboration de panneaux de chantier pour l’entreprise. Stage chez Thomas Landemaine Architectes I 2017 Observation de l’activité à différentes étapes du projet (esquisse, études d’avant-projet définitif, étude de projet et chantier ) Proposition de réhabilitation de 4 logements en centre ancien

COMPéTENCES Mac OSX Windows AutoCAD SketchUp Artlantis

VectorWork Rhinoceros 5 Grass Hopper Photoshop InDesign

Anglais : Niveau B1 Espagnol : Niveau A2

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