Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank? ÉCOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE TRAVAIL DE FIN D’ÉTUDE POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME D’ARCHITECTE PRÉSENTÉ PAR ANAS MOUTAOUAKIL SOUS LA DIRECTION DE MME WAFAE BELARBI MEMBRES DU JURY : M. MOHAMMED A. HAMDOUNI M. KARIM ROUISSI 2018
Résumé Casablanca. Cette ville-champignon au développement urbain effréné, est passée d’un laboratoire architectural du XXème à une métropole souvent à la connotation négative. « Monstre urbain», « jungle urbaine » sont des expressions qui reviennent souvent pour décrire Casablanca. Cette même métropole qui s’est mise comme but de redorer son image et de devenir un nouveau Hub incontournable à l’échelle africaine. Ainsi, elle est confrontée à de nombreux défis qu’elle compte affronter avec une série de grands projets urbains. Nombre d’entre eux s’est concentré sur la côte de la métropole. Ce retour vers le littoral suit une tendance que connaissent plusieurs grandes métropoles à travers le monde. Créer une ville attractive et innovante avec une identité qui lui est propre devrait passer par un littoral qui refléterait cette ambition. La presqu’île d’El Hank représente un des derniers endroits à ne pas être investi par la tendance mercantile et de privatisation du front de mer de Casablanca. Ce mémoire se donne comme objectif de penser le front de mer en tenant compte de l’intérêt collectif plutôt que de l’intérêt spéculatif.
Summary Casablanca. This city-mushroom with unbridled urban development has gone from an architectural laboratory of the 20th century to a metropolis often with a negative connotation. «Urban monster», «urban jungle» are expressions that often come back to describe Casablanca. This same metropolis has set itself the goal of improving its image and becoming a new hub on the African scale. Thus, she faces many challenges that she plans to face with a series of major urban projects. Many of them focused on the coast of the metropolis. This return to the coast follows a trend that several major cities around the world are experiencing. Creating an attractive and innovative city with an identity of its own should go through a coastline that reflects this ambition. The peninsula of El Hank represents one of the last places not to be invested by the mercantile tendency and privatization of the waterfront of Casablanca. The purpose of this thesis is to think about the seafront taking into account the collective interest rather than the speculative interest.
Casa ma blanche….. ! Je t’ai rencontré dans mon enfance Je fus séduis par tes rues blanches Avec ton Minaret place de France Je me souviens c’était un dimanche Ta Cathédrale sonnait en alternance L’écho de tes arcades jouait en résonance Je t’ai trouvé belle et attrayante Tu étais là, dans mes pensées en silence Aujourd’hui quand vers toi je me penche En souvenir en rêverie de voile blanc Mon cœur palpite, je suis en transe Toi ma plus belle pervenche Que j’ai aimé un beau dimanche.. Mais parfois les vents sont exigeants !…. Il a bien fallu suivre la sentence S’en suit notre séparation, mon errance D’abord Paris, puis la Provence Rassure-toi, chez l’homme revient l’enfance Dans ses pensées dans ses silences Pour oublier d’autres souffrances J’ai repris mon cahier d’antan J’ai re vie chaque mots chaque instants Mes larmes chaudes sur les pages Ce n’est qu’un charme qui repasse Toi ma douce blanche ma préférence Je t’ai gardé dans mon âme d’amant Je t’aime en tristesse, mais autant Je t’ai à la place du cœur somnolente Sur cette photo prise ce beau dimanche….. ! Le 19 08 2003 Rio pierre
Remerciement “Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à ma Directrice de mémoire, Madame Wafae BELARBI. Je la remercie de m’avoir encadré, orienté, aidé et conseillé. J’adresse mes sincères remerciements à tous les professeurs, intervenants et toutes les personnes qui par leurs paroles, leurs écrits, leurs conseils et leurs critiques ont guidé mes réflexions et ont accepté de me rencontrer et de répondre à mes questions durant mes recherches. Je remercie Monsieur Mohammed HAMDOUNI ALAMI et Monsieur Karim ROUISSI du temps qu’ils m’ont consacré. Je remercie mes très chers parents qui ont toujours été là pour moi. À tous ces intervenants, je présente mes remerciements, mon respect et ma gratitude.”
Sommaire Partie Introductive Introduction générale Motivation État de l’art Problématique Question principale et questionnement Organigramme 1-Présentation du site 2- Intérêt du site 2-1-Intérêt Historique 2-1-1 Anfa 2-1-2 Dar el-Beiba 2-1-3-Les plans d’extension 2-1-4-Passage aux SDAUs 2-2-Intérêt de mise en valeur 2-2-1-Documents d’urbanisme 2-2-2-Exemples d’espace valorisant les phares 2-3-Intérêt écologique 2-3-1-Un littoral en constante évolution 2-3-2-Etat du littoral -Promenades, plages et parcs -Percements, axes pénétrants
2-3-3- Dysfonctionnements 3-Analyse du site 3-1-Nature et paysage 3-2-Topographie 3-3-Niveau de l’océan 3-4- Accessibilité 3-5-Formes et Architecture 3-5-1-Phare d’El hank 3-5-2-Artillerie 3-5-3-Cabestan , le Petit Rocher 3-5-4-La cité des Mokhaznis 3-5-5-Les nouveaux équipements 3-5-6-Conclusion 3-6-Usages et usagers 3-7-Conclusion générale 4- Littoraux :cadre référentiel 4-1-Barcelone waterfront 4-2-Los Angeles Waterfront 4-3-Promenade Samuel-De Champlain 4-4-Marina Bay,Singapour 4-5-Yokohama Waterfront du Japon: le Minato Mirai21 4-6-Constats et conclusions 4-7-Conclusion général
5-Proposition de projet 5-1-Recherche documentaire :Recherches préliminaires à la proposition de projet 5-1-1- Projet d’aménagement du quartier d’El Hank par Hafid El Awad arch, 1997 5-1-2- TPFE ENA : Le littoral et l’image de la ville. Cas de la ville de Casablanca par Mlle Widad Hamdi encadré par Saïd Tazi, Rabat, 2008. 5-1-3- TPFE ENA : Critique et subjectivité en architecture, par M. Driss KETTANI encadré par M. Mohamed HAMDOUNI ALAMI, Rabat 2003.
5-2-Prise de position et plan de travail 5-2-1-Principes de conception et programme pour le «Art Village» 5-2-2-Répartition du programme et principes d’édification pour les façades 5-3-Programme du projet 5-3-1-Essences utilisées 5-3-2-Gradins et belvédère 5-3-3-Piscines d’eau de mer 5-3-4-Modules 6-Bibliographie
Partie Introductive
Introduction générale L’intérêt de cette recherche se porte sur le devenir du site de la presqu’île d’El Hank. C’est un site qui a de multiples intérêts croissants. Il abrite en lui des éléments de l’héritage maritime de la métropole marocaine, Casablanca. Notamment le phare d’El Hank. Se trouvant à la pointe de Casablanca sur la presqu’île d’El Hank. Il est l’exemple d’un acteur fort qui a servi au développement de la ville de Casablanca (en rendant facile l’accès au port de Casablanca jugé auparavant dangereux) mais qui est actuellement
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Fig 1 : Vue aérienne de Casablanca
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délaissé, presque oublié. En prenant comme terrain d’analyse la capitale économique du Maroc, une métropole qui s’est mise comme but de redorer son image et de devenir un nouveau hub incontournable à l’échelle africaine. Elle se voit confrontée à de nombreux défis qu’elle compte affronter avec une série de grands projets urbains. Nombre d’entre eux s’est concentré son littoral. Ce retour vers le littoral suit une tendance que connaissent plusieurs grandes métropoles à travers le monde. Créer une ville attractive et innovante avec une identité qui lui est propre peut passer par un littoral attractif et ouvert à tous.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Motivation Casablanca. Cette ville-champignon au développement urbain effréné est passée d’un laboratoire architectural du XXème à une métropole souvent à la connotation négative. « Monstre urbain», « jungle urbaine » sont des expressions qui reviennent souvent pour décrire Casablanca. Cette même métropole qui s’est mise comme but de redorer son image et de devenir un nouveau Hub incontournable à l’échelle africaine. Ainsi, elle est confrontée à de nombreux défis qu’elle compte affronter avec une série de grands projets urbains. Nombre d’entre eux s’est concentré sur la côte de la métropole. Ce retour vers le littoral suit une tendance que connaissent plusieurs grandes métropoles à travers le monde. Créer une ville attractive et innovante avec une identité qui lui est propre devrait passer par un littoral qui refléterait cette ambition. Casablanca, une ville bien qu’elle soit bordée par les eaux de l’Atlantique a presque toujours vécu en tournant le dos à la mer. La vie urbaine y est en totale déconnexion avec l’élément aquatique. L’un des éléments
les plus importants d’une ville côtière et qui est ironiquement l’un des plus négligés et oubliés est le phare. En effet, cet élément architectural qui représente un indicateur de port ou de côte. Le site qui le contient se trouve aujourd’hui en position centrale d’un grand dynamisme urbain. Celui-ci englobe plusieurs grands défis que connaissent les villes marocaines comme le défi de l’habitat insalubre, le délaissement du patrimoine architectural et l’absence d’espace public et d’espace vert. D’où ma motivation principale de ce choix d’étude, qui prend ses racines dans la singularité de ce quartier qui a le potentiel de devenir une vitrine pour toute la métropole. Une métropole qui doit mettre en valeur son patrimoine architectural qui fait sa grande richesse et oser pour se distinguer et se faire une place dans la cour des grands. Le phare de Casablanca présente une particularité supplémentaire, c’est l’un des rares phares à se trouver si proche d’une entité urbaine (en général ils sont présents dans des lieux enclavés ou éloignés). 3
Partie Introductive
Etat de l’art 1P. SCHMIT, N. LEMARCHAND, Le patrimoine maritime en Basse-Normandie : Réflexions sur deux décennies d’actions publiques et privées, CRéCET, Caen, 2005, p-1.
Plusieurs publications se consacrent aux thèmes du littoral et des projets qui y sont reliés pour démontrer que les littoraux urbains évoluent continuellement, de zones industrielles locomotives de la croissance urbaine et économique à de nouvelles fonctions. Ce qui induit aussi un changement de typologie d’espace, passant d’espace privé au caractère fonctionnel à des espaces publics dans les cas idylliques, mais sinon ils deviennent des espaces en déphasage avec l’évolution urbaine. Les littoraux où « un tissage compliqué (et parfois conflictuel) d’écologie naturelle, de tourisme, de culture, de loisir, de transport, de sécurité et de politique s’installe et leurs frontières deviennent de plus en plus obscures. Des notions de durabilité mondiale se manifestent sur les rives de chaque littoral. Les opportunités sont infinies. » Par ailleurs, l’auteur note que l’importance culturelle des ports et des littoraux était pour longtemps occultée derrière le rôle de ces derniers dans les réseaux économiques et commerciaux.
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Cependant, pour le cas du phare d’El Hank, la documentation se fait rare, peu d’élément traitent du phare ou de la presqu’île qui le contient. En effet, elle reste la plupart négligée dans les productions scientifiques, on se concentre plus sur les barres orientées de Candilis et qui ont été sujet de plusieurs études et thèses. L’un des livres les plus utilisés pour ces études est « Casablanca mythes et figures d’une aventure urbaine » Jean-Louis Cohen. Même les récents projets comme celui de la promenade Hassan II (en cours de réalisation), laisse un point d’interrogation sur cette partie du littoral. Et les orientations du schéma directeur d’Anfa n’ont pas d’orientation fixe et claire sur le devenir de cette presqu’île. La notion de patrimoine maritime est relativement récente, elle a émergé au tournant des années 1970-1980. « Le patrimoine maritime comme définit par Pierre Schmit et Nathalie Lemarchand, «comprend l’ensemble des éléments matériels ou immatériels liés aux activités humaines qui ont été développées dans le passé, récent ou plus lointain, en relation avec les ressources et le milieu maritimes.»1 Mais l’un des documents les plus important
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ayant fait la notion de patrimoine est la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO qui démontre l’importance de la préservation du patrimoine culturel et naturel et essaie par le même biais de les définir et les classer. Dans le colloque international ( le littoral: subir, dire, agir ), les intervenant composés d’historiens et géographes relèvent l’importance du patrimoine maritime culturel malgré sa faible prise en compte dans le développement durable des littoraux. On note dans le texte, l’absence d’architecte, aussi bien dans la partie du diagnostic que dans la partie d’action. Une action qui a pour but « de permettre [aux territoires littoraux] d’évoluer dans l’avenir en intégrant leur originalité culturelle et humaine considérée comme une ressource non-délocalisable à forte potentialité humaine et économique»2.
sociale et culturelle. Ils soulignent « leur forte valeur identitaire pour les sociétés actuelles, leur dimension économique et peuplant de premier ordre ». L’une des problématiques qui apparaît dans cet article et qui se rapprochent de notre rayon d’étude est «comment concilier la préservation des héritages bâtis dans un espace réduit et soumis à de fortes pressions foncières en raison de l’installation de populations, pérennes ou non, et développement d’activités économiques et de service ? »3 Par ailleurs, on retrouve certains ouvrages comme celui de Vincent Guigueno où on a constitué un catalogue riche de divers phares en France pour illustrer les périodes historiques dont ils ont été témoins. Ainsi, on fait ressortir les particularités de chaque phare et les mouvements architecturaux qui les ont influencés.
Dans l’article « Le patrimoine maritime bâti des littoraux : élément majeur d’identité et de reconstruction culturelle et sociale des territoires côtiers d’aujourd’hui », les auteurs Guillaume Marie, Françoise Péron mettent en place des catégories des éléments bâtis constituant les littoraux sans oublier d’indiquer leur importance
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2- F. Peron « Le patrimoine maritime culturel : de l’inventaire à l’action (exemple des espaces côtiers bretons), Actes du colloque international pluridisciplinaire «Le littoral : subir, dire, agir» à Lille du 16 au 18 janvier 2008, G. Marie et al, p-1. 3- G. MARIE, Fr. PERON, Le patrimoine maritime bâti des littoraux : élément majeur d’identité et de reconstruction culturelle et sociale des territoires côtiers d’aujourd’hui, Hal, France, 2009, p-3.
Partie Introductive
Problématique Un dicton dit : « Si Casablanca existe, c’est grâce au port. Et si le port existe, c’est grâce au phare. » Le phare d’El Hank qui a donné son nom au quartier. Ce quartier qui se trouve aujourd’hui en pleine dynamique d’une ville qui veut se hisser au rang des grandes métropoles mondiales en s’ouvrant sur son littoral. Parallèlement, le quartier d’El Hank reste le maillon oublié de ce dynamisme. Plusieurs projets de grandeur sont nés sur le long du littoral casablancais souvent à tendance commerciale dont la principale visée est le profit. Ces derniers sont restreints à des couches sociales aisées. Le quartier d’El Hank, comme tissu urbain, est complexe. Tout d’abord, c’est un quartier qui donne sur le littoral casablancais. Un littoral qui fut l’origine de la naissance même de la ville. Il trace l’image de la ville, et il est porteur des ambitions et des potentialités multiples dans le domaine industriel, économique, touristique et urbain. Aujourd’hui, la gestion de ce littoral représente un défi d’envergure pour la
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ville. Mais la question qui se pose est «comment gérer cet élément à l’échelle d’un quartier ?» Sachant la pression spéculative du marché immobilier sur des zones semblables. Nombreux sont les bâtiments à valeur patrimoniale qui ont été sacrifié et remplacé par des nouvelles constructions dans le seul but de faire des profits. Ce qui nous amène au second composant de ce quartier. En effet, le quartier d’El Hank, avec sa richesse et sa diversité patrimoniale font de lui un sujet d’étude intéressant. Plusieurs entités à grande valeur patrimoniale se partagent l’espace sans pour autant communiquer. L’absence de symbiose entre ces éléments donne une fragmentation qui va jusqu’à l’isolement de certaines parties, en l’occurrence le phare d’El Hank. Il est un élément physiquement présent, mais symboliquement peu valorisé. C’est peu fréquent de trouver un site qui réunit à la fois, un élément majeur du patrimoine construit maritime (le phare), des immeubles patrimoniaux modernes (les barres de Candilis) qui
se confrontent aux défis majeurs des villes marocaines (l’habitat insalubre), le manque d’espace public et des équipements socioculturels. Le phare représente à lui seule, l’entrée du Maroc dans la mondialisation. Avant ,le Maroc était plus au moins fermé sur ses terres. En misant sur l’assurance de ces terres plutôt que la découverte de ce qu’il y avait au-delà de l’océan contrairement à ses rivaux européens qui conquièrent des territoires outre-mer et surent développer de grands ports de commerce et d’échange ce qui leur a permis de grandir et de se développer. Un développement qu’a connu Casablanca d’une manière exagérée, seulement 30 ans après la construction du phare. À un tel point, que cela était devenu ingérable. La ville connut de grands exodes ruraux, ce qui engendra un manque de logement. D’où la naissance du bidonville. Un problème dont souffre toujours le Maroc jusqu’à présent malgré les différentes initiatives gouvernementales. Les barres de Candilis
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Partie Introductive
quant à elles représentent une solution à cette crise. Mais vite, cette initiative a montré ses limites. Les concepteurs avaient une vision clairement éloignée de la réalité du Marocain. Ce qui se voit aujourd’hui sur les façades et les changements des plans de ces barres. Actuellement, ces habitations connaissent un problème de dégradations. Un manque d’intimité, il y a une absence de transition entre l’espace public et l’espace privé. Ainsi certaines barres se trouvent enclavées dans les espaces extérieurs. Les pieds d’immeuble, ont la capacité d’être un début de réponse à ce problème. À l’échelle de tout le quartier, la faible densité génère des espaces indéfinis, sans grandes qualités. Ce qui nous amène au dernier point que connaît non seulement le quartier, mais toute la ville est le manque ou l’absence d’espace vert. Casablanca a cédé à la spéculation immobilière. Le quartier d’El Hank est une opportunité pour la ville de se rattraper. L’espace permet la
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création de nouveaux espaces verts qui pourront être même gérés à l’échelle du quartier. Un espace vert devant le littoral dans une métropole permettra certainement à la ville de se distinguer. Créer un équilibre entre le tracé minéral et végétal. Un projet d’espace vert serait aussi bien pensé avec un projet d’espace culturel. Un autre point qui fait défaut à Casablanca. Ainsi, il ne serait pas faux de marier ces deux projets et créer un élément fort pour porter la nouvelle image du quartier. Pour ainsi dire, ce sont deux éléments de réponses à un problème de connotation positive que connaît le quartier actuellement. On peut dire que le quartier d’El Hank est un témoin de l’aventure urbaine moderne de Casablanca. Il y est facile de lire, la naissance et l’agrandissement de la ville ainsi que sa mal-gérance. Tous ces composants ne font que compléter le tableau d’un littoral compartimenté avec divers projets hétérogènes et discontinus; ils se concurrencent négativement plutôt que de se compléter.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Question Principale et Questionnement « Quel est le devenir du site de la presqu’île d’El Hank dans un contexte marqué par la privatisation et un bétonnage agressif du littoral?» Le littoral peut être vu comme un système urbain aujourd’hui morcelé, mais qui a le potentiel d’être un tout en soi où ses différents composants fonctionneraient en symbiose. Mais comment un quartier peut-il présenter autant de richesse en terme de composition architecturale et urbanistique et être en même temps fragmenté et en totale relégation par apport à son contexte ? Quels sont les rapports entre les composantes urbaines de ce littoral ? Peut-on imaginer une valorisation du phare d’El Hank à l’échelle de la ville, pour passer d’un élément anecdotique à un élément majeur et structurant du quartier ? Quel projet architectural pour accompagner cette action urbaine ? Est-il juste de penser que le phare d’El Hank pourrait être l’élément fédérateur de cet espace ? Quelle est l’approche à entreprendre pour
mieux aborder ce défi ? Faire du quartier d’El Hank un exemple de consolidation et de réconciliation des citoyens avec leur littoral passera certainement par un programme nouveau loin des perspectives lucratives et mercantiles des promoteurs, mais qui n’oublie pas la réalité du marché. Comment réussir le défi de créer des structures qui promeuvent l’ouverture à la culture et l’histoire, et en même temps qui restent des projets viables et pourquoi pas auto-suffisants ?
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Partie Introductive
Logigramme
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1-Présentation du site 1-Rapport des travaux d’élaboration d’un plan stratégique d’aménagement et de développement durable de la Préfecture d’arrondissement d’Anfa,IAU, 2010.
Fig 1 : Carte schématisant l’emplacement du site par apport à la ville.
Page en face : photo satellitaire du site de la presqu’île d’El Hank. Source: Google Earth.
La presqu’île d’El Hank profite d’une situation stratégique et d’une morphologie qui la distinguent dans le tracé de la côte. «Elle est située à la pointe Nord de la Préfecture d’Anfa, le secteur est délimité au Nord par l’océan, au Sud par l’avenue de Nice, à l’Ouest par le boulevard de la Corniche et à l’Est par la rue Lahjajma et le secteur Bourgogne. D’une superficie de 87 hectares environ, le secteur compte 11 950 habitants, soit une densité de population de 137 habitants/hectare. Les formes d’habitat sont diverses : s’y côtoient des villas de haut standing, des immeubles R+4 et R+5, ainsi que «les bidonvilles» de Douar Mkaznia, Douar Bahria et Douar Martin. Le secteur est caractérisé par une densité bâtie importante, notamment au niveau de la pointe d’El Hank.»1 Ainsi, aujourd’hui le quartier est au centre d’un dynamisme urbain représenté par tous les projets qui surgissent sur le front de mer. Il représente un maillon
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majeur dans la continuité logique et compréhensible d’une future ballade maritime qui accompagnerait la nouvelle image de la ville.
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vue aĂŠrienne du site , prise depuis la mosquĂŠe Hassan II
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2- Intérêt du site 2-1- Intérêt historique du site 2-2-1 Anfa
2-2-2 Dar el-Beiba
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Fig 2: Le grand Socco et la tour de l’Horloge, vers 1910.
Casablanca fut mentionné pour la première fois au XIe siècle. À l’époque, ce n’était pas plus qu’un petit village. Les gens appelaient le village « Anfa». Il a été fondé par les Berbères. Au fil des ans, le village a grandi, l’endroit attrayant à la côte attira plus de gens. Au XVe siècle, Anfa s’est transformée en centre commercial. Les navires commerciaux italiens et portugais ont été ancrés dans le port. À la fin du quinzième siècle, la croissance d’Anfa fut interrompue en raison d’une attaque des Portugais. Celle-ci était une réponse aux attaques subies par les navires portugais de la part des habitants. Il en a résulté la destruction de la ville.
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Il a fallu longtemps avant que la ville ne soit restaurée. C’est seulement en 1770 que les murs de la ville ont été reconstruits et renforcés. Le sultan, qui a donné l’ordre de reconstruction, a renommé la ville «Dar el-Beiba». L’objectif était de créer un bastion militaire et économique. À partir de 1854, le grain a été exporté vers l’Europe, en particulier vers la France. Ce grain a été produit à l’intérieur des terres et expédié du port. L’exportation a augmenté lorsque des bateaux à vapeur ont été introduits. Les entreprises européennes ont ouvert des bureaux à Dar el-Beiba pour faciliter le commerce. Les marchandises ont été stockées jusqu’à l’arrivée des navires.
M. Flandrin
Fig 1: Gravure d’Anafé au XIXème siècle. XVI de l’ouvrage Civitates Orbis Terrarum de Braun et Hogenberg, 1572.
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français connaissait aussi le potentiel de Casablanca, avec ses liens avec Marrakech et Fès, la riche campagne agricole et le port stratégique. Pendant l’occupation française, le commerce s’est accéléré. Des installations industrielles ont été construites en ville et la Médina s’est densifiée. Les prix des terrains ont augmenté de vingt-cinq fois et le nombre de résidents a augmenté encore plus. En 1912, Casablanca comptait 46 000 habitants, dont 12 000 Européens.
Fig 3 :Débarquement des marchandises sous les murailles de la médina, 1909.
S.G.I
La ville était devenue un centre de collecte et de distribution. Un nombre croissant de marchands européens avaient déménagé dans la ville, qui comptait 8 000 habitants à cette époque. Cette arrivée d’une nouvelle classe riche a également eu des conséquences sur l’expression du règlement. Les hangars ont été remplacés par des habitations permanentes Les Européens ont utilisé le nom « Casablanca » pour la ville, en raison des bâtiments blancs. Ce nom est devenu répandu. Les gens de l’arrière-pays se sont installés dans la ville pour trouver du travail. Des cabanes ont été construites en dehors des murs de la ville. En 1904, l’Allemand Paul Mohr a écrit : « Casablanca est la plus grande ville commerciale du Maroc et abrite le plus grand nombre d’Européens après Tanger ». Cette citation illustre l’importance de la ville et la croissance qu’elle a subie. En 1907, sept Européens ont été tués par les habitants. La France a réagi immédiatement avec une attaque. Après que la ville a été bombardée, les troupes françaises ont été conduites en ville. Casablanca était maintenant contrôlé par les Français. Le meurtre des sept Européens était une excuse intelligente pour envahir. Le gouvernement
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Intérêt du site
XIème: «Anfa», installement des bèrbères.
XIIIème: Centre d’échange, intêret des européens.
XIVème: Déstruction par les portuguées
1770 : La ville est restaurée nouveau nom : “Dar el-Beiba”.
1854: Exportation de céréales vers l'Europe (en particulier la France) Flux d'Européens Nouveau nom: "Casablanca". 8000 habitants
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1904: Paul Mohr: "Casablanca est la plus grande ville commerciale au Maroc et lieu du plus grand nombre d'Européens après Tanger".
1907: Occupation française Le commerce s'est accéléré, la ville a augmenté plus rapidement
1912 : Protectorat sur le Maroc 46 000 residents
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2-2-3-Les plans d’extension
Casablanca intramuros
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Le plan à gauche a été dessiné par Weisgerber. Il montre la situation en 1900. Les murailles de la ville entourent la ville entière, qui ne dépassait pas 50 hectares. Le dessin à droite montre la taille de la ville à cette époque. La ligne noire illustre le rivage aujourd’hui, et la ligne rouge montre les limites de la ville au moment du plan en 1900.
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Dans la période comprise entre 1920 et 1950, Casablanca est devenu « l’endroit où se situent » les développeurs et les investisseurs. La ville a continué à croître. Les architectes et urbanistes français, tels que Tardif (1912), Prost (1917), Courtois (1944) et Écochard (1951) ont élaboré des plans d’extension pour structurer la croissance. Ces nouveaux plans ont défini l’aménagement de la ville. C’est aussi dans cette période que les bidonvilles sont devenus un énorme problème. En 1950, la ville a atteint 650 000 habitants, dont 120 000 personnes vivaient dans les bidonvilles. Les quartiers de recasement comme Carrière Centrale, Ain Chock, Hay Hassani, Sidi Othman et El Hank furent construits pour abriter les habitants de ces bidonvilles..
Fig 4 : Le petit port est achevé en 1917.
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Fig 5 : Félix Weisgerber, plan de Casablanca, publié dans le Bulletin de la Société de Géographie de Paris,1900.
Intérêt du site
1: J-L. COHEN, Casablanca mythes et figures d’une aventure urbaine, Hazan, France, 1998, p 32.
Le plan d’extension de Tardif
Le plan d’extension de Prost
L’arpenteur Albert Tardif a élaboré un plan d’extension en 1912. Il a essayé de relier les parties de la ville dispersées au hasard et a aménagé un réseau routier. Son plan consistait en trois grandes zones d’extension. La première était à l’ouest de la médina, réservée aux villas de luxe. Les deux autres étaient du côté est et étaient destinés au logement et à l’industrie.
L’architecte et planificateur français Henri Prost a proposé son plan en 1917. Le plan était décisif pour la façon dont la ville s’est développée jusqu’à aujourd’hui. Selon Cohen et Eleb1 «son nom est connecté à Casablanca comme Haussmann est connecté à Paris». Le plan comporte trois points clés. Le premier est l’amélioration et l’extension d’un réseau routier structuré. Deuxièmement, il a divisé la ville en différentes zones, chacune avec sa propre fonction. Troisièmement, chaque zone est associée à ses propres règlements. Des restrictions de hauteur et des règles d’hygiène et de santé publique sont imposées à chaque quartier.
Fig 6 : Albert Tardif, Plan d’extension de Casablanca, 1912.
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Fig 7 : Henri Prost, Plan d’aménagement et d’extension de Casablanca, publié dans France-Maroc 1917 (La Source, Rabat)
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Les annotations sont de la main d’Auguste Perret, qui utilisa ce tirage en 1913 pour situer ses lieux d’intervention.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
En 1944, la ville a atteint plus de 500000 habitants. Courtois reçut l’ordre d’étendre la disposition de la ville que Prost avait faite trente ans plus tôt. Il propose de nouveaux districts industriels dans l’Est et prévoit de répartir les nouveaux arrivants de manière plus équilibrée. Pour éviter les problèmes de circulation majeurs, il a modernisé les principaux carrefours routiers et conçu un système hiérarchique de rues.
En 1952, le gouvernement a embauché Michel Écochard pour concevoir un nouveau plan. S’inspirant de la Charte d’Athènes, il a proposé que les activités industrielles dans le port soient plus liées aux districts de logement. Il a aussi insisté sur le fait que le plan n’inclue pas de quartiers séparés pour les musulmans, les juifs ou les européens. Il a été le premier à le faire, tous les anciens plans étaient basés sur une stricte ségrégation .C’est cette période qui marquera le début des quartiers de relogement.
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Le plan d’extension d’ Écochard
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Le plan d’extension de Courtois
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Fig 8: Alexandre Courtois, plan d’extension de Casablanca, 1944. Il critique les lotissements trop distants et suggère «d’arrêter brutalement ces extensions fantaisistes».
Fig 9: Michel Écochard, plan de zoning de Casablanca et de sa banlieue, 1952. Le nouveau plan de zonage de 1952 restera en vigueur jusqu’au milieu des années 1970.
Intérêt du site
Synthèse cartographique de l’évolution de la ville et du site de la presqu’île Fig 10 : schéma d’après Félix Weisgerber, plan de Casablanca. Fig 11 : schéma d’après Albert Tardif, Plan d’extension de Casablanca. Fig 12 : schéma d’après Henri Prost, Plan d’aménagement et d’extension de Casablanca.
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1912
1917
Fig 13 : Plan des lotissements de Georges Buan, 1915.
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H. Prost
G. Buan
Fig 14 : Plan de Henri Prost 1922
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Fig 15 : schéma d’après Alexandre Courtois, plan d’extension de Casablanca Fig 16 : schéma d’après Michel Écochard, plan de zoning de Casablanca et de sa banlieue
1952
Fig 17 : schéma d’après l’ orthophotoplan de Casablanca.
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Fig 18 : War office, General staff, 1942 Fig 19 : Carte dressé, dessiné et publié par: L’administration de la conservation foncière du cadastre et de la cartographie. 1986. D.R
C.I.A
1944
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Intérêt du site
Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme : le SDAU est un document d’urbanisme de planification Institué par le dahir portant loi n° 1.84.17 du 21 Rabia II 1404 (25 Janvier 1984). (A.U.C) «Ce document d’urbanisme constitue aujourd’hui la pièce maîtresse de la planification urbaine à Casablanca.» ( A.U.C) IAU-ÎdF: Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Île-de-France. «Elle procède à toutes études, enquêtes et recherches ayant pour objet l’aménagement et l’urbanisme dans la région île-de-France. Elle peut prêter son concours technique à tout organisme qui le lui demanderait pour effectuer des études similaires en France et à l’étranger» Art.1er des statuts
Page suivante: schéma des moments clés de l’histoire urbaine de Casablanca
2-2-4-Passage aux SDAUs À partir du 2 mars 1956, le protectorat français ne dirigera plus le pays et le pouvoir exécutif sera confié au roi Mohamed V et à son parlement élu. Contrairement à la politique et à l’économie, par exemple, il n’y a pas eu de grands changements dans le domaine de l’architecture. Les architectes marocains et français ont poursuivi leur travail. Le nouveau gouvernement marocain voulait rivaliser avec son maître de formation, et ne voulait pas être inférieur aux Français. Les bâtiments modernistes étaient encore construits, comme à l’époque coloniale. Suite aux émeutes de 1981, la maîtrise de l’espace urbain périphérique de la ville s’est effectuée à travers une action politique et sécuritaire de découpages administratifs et d’implantations de commissariats. Il n’en demeure pas moins que l’État a opéré sa mainmise sur l’espace périphérique à travers des actions territoriales de redressement de l’espace public avec les élargissements
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de voies, l’installation d’équipements publics, mais aussi et surtout à travers la réalisation de grandes opérations de logements sociaux visant « l’éradication » de certains grands bidonvilles. En effet, le bidonville a toujours constitué la configuration autour de laquelle toutes les stratégies urbaines de la ville se sont articulées (stratégies de reconquête et de contrôle des périphéries). L’instauration du Schéma de développement et d’aménagement urbain (SDAU) de la région du grand Casablanca et la création de l’Agence urbaine en 1984 figurent également comme mesures structurelles prises par l’État. L’œuvre de Pinseau restera en vigueur jusqu’à la sortie du nouveau SDAU en 2010, par l’agence urbaine de Casablanca en collaboration avec l’IAURIF (IAURIF, devenu depuis 2008 IAU-ÎdF). Ce dernier SDAU subi une révision en Novembre 2010 pour une publication officielle en 2014.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
1912
1906
Plage de Sidi Belyout. Construction du Phare.
Le port de Casablanca devient le premier port du Maroc détrônant Tanger, avec l’aide des français (6 ports à l’origine)
1956
1952
Indépendance du Maroc
1917 Le Plan Prost
Le plan Ecochard, plan linéaire.
Expérimentation française avec un plan radioconcentrique autour de la medina ( quartier art-déco) = quartier très fonctionnel.
La ville s’étend alors à l’est avec la création de grands quartiers de logements collectifs (trame de 8*8 m)
1971 Le port est séparé de la ville
2014 Le schéma
1984 directeur
de M.Pinseau
Le but est de faire des découpages administratifs et de mettre un réseau de transport en commun (inexistant jusqu’alors)
1993 Fin des travaux de la Mosquée Hassan II
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S.D.A.U du Grand Casablanca
Intérêt du site
2-2-Intérêt de mise en valeur AUC: 1’Agence Urbaine de Casablanca est un établissement public doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière et placé sous la tutelle du Ministre de 1’Intérieur et le contrôle financier de 1’Etat.
2-2-1- Documents d’urbanisme Le Schéma Directeur d’Aménagement Urbain (SDAU)
Le Schéma Directeur d’Aménagement Urbain est un outil de planification urbaine qui dresse, pour un horizon temporel défini, généralement 25 ans, les grandes lignes du développement intégré des agglomérations urbaines et leurs zones d’influence directe. Cette définition appelle les remarques suivantes :
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- Le SDAU est un outil de planification spatiale. Le développement intégré qu’il propose conduit à une planification générale de l’utilisation du sol et du système des transports et, par là, à la programmation des grands équipements et des actions d’aménagement qui engagent l’avenir de l’agglomération ; - Le SDAU n’est pas un document de la planification économique. Néanmoins, il doit se baser sur une connaissance approfondie de la base socio-économique existante et de ses tendances afin qu’il puisse répondre aux besoins existants et futurs et en soutenir le développement ; - Le SDAU comprend une programmation globale du développement urbain destinée à orienter et à coordonner les programmes d’action de l’État, des collectivités locales et des établissements et services publics quant à leurs activités d’aménagement et d’équipement des agglomérations urbaines ; - Le SDAU constitue un guide pour la préparation des plans d’aménagement des divers secteurs de l’agglomération ;
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
- Le SDAU constitue un cadre de référence pour les investissements dont il oriente la localisation. Le SDAU de Casablanca prévoit pour le site un grand projet urbain , un grand parc (urbain,forestier , naturel )
La carte ci-contre est la synthèse de plusieurs analyses et cartes réalisées par l’IAU. On note dans les orientations du schéma stratégique du littoral que la préservation de la vue sur la mer n’est pas prise en compte dans la presqu’île d’El Hank. Des zones non aedificandi sont définies sur le site, cette étude de l’IAU recommande pour le plan d’aménagement des conditions d’urbanisation de cette presqu’île par un zonage et un règlement adaptés qui permettent de lancer un concours. «A titre d’exemple,
Triangle d’Or
Plan Directeur D’Aménagement Développement Durable (PDADD)
d'El Hank
me
et
de
Grande Mosquée Hassan II
sur ce site, le coefficient d’emprise au sol ne doit pas dépasser 20%, le coefficient d’occupation des sols sera limité à 0,5, et les constructions ont une hauteur maximale de 20m, afin de ne pas concurrencer le phare qui se trouve à proximité, et qui doit rester le point le plus haut du site et un repère dans la ville. Ces règles d’urbanisme permettent de réaliser des bâtiments d’exception ayant des volumes intéressants.» «Ce secteur comprend également le quartier CIFM, qui correspond au quartier d’habitat situé au Sud de la presqu’île d’El Hank, constitué de bâtiments collectifs discontinus
27
Pa
Intérêt du site
de barres. Ce quartier nécessite d’une part une intervention sur le bâti dégradé pour améliorer la vie des habitants, et d’autre part sur les espaces extérieurs pour désenclaver le quartier, résidentialiser les pieds d’immeubles et requalifier les espaces extérieurs. Cela pourra s’accompagner d’une opération pilote de logements afin d’y accueillir les populations présentes dans le bidonville de la presqu’île.»2
Ainsi, on peut résumer la vision de l’IAU comme un compromis entre la vision de la ville sans bidonville et la promotion de l’image de la ville tout en prenant en compte l’intérêt des habitants de la presqu’île. Si on peut garantir que les habitants de la cité des Mokhaznis et ceux de l’Artillerie restent proche de l’environnement qui leur est familier. On peut certainement dire que c’est une proposition acceptable. En même temps cela aura un bon impact sur la cité CIFM qui connaît une densité très faible et des espaces publics non définis posant un réel problème d’identification et d’entretien de ces derniers. La vision du PDADD est une vision assez
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claire et logique’
I.A.U
2: IAU îdF ,Plan stratégique d’aménagement et de développement durable de la Préfecture d’arrondissements d’Anfa, avril 2011, p139.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Royaume du Maroc Ministère de l’Intérieur Agence Urbaine de Casablanca
Plan stratégique d'aménagement et de développement durable de la préfecture d'arrondissement d'Anfa - Phase 2 -
Plan Directeur d'Aménagement et de développement durable
Parc de la Ligue Arabe
Triangle d’Or
Quartier Art Déco Port de pêche Phare d'El Hank Royal Golf d'Anfa + hippodrome
Ain Diab
Médina
Grande Mosquée Hassan II
Anfa Place Villas d’Anfa
Site préhistorique
Parc de Sindibad 0
500
1 000 m
Echelle : 1/20 000 Sources : IAU îdF
Date 2010
Marabout de Sidi Abderrahman
1
Morocco Mall Axe 1 : Réduire les inégalités sociales et spatiales pour une ville plus solidaire Développer l’habitat Bidonvilles à résorber Friches et terrains nus à régénérer Secteurs de mixité et de densité à renforcer le long des grands axes et du TCSP Secteurs à densifier Secteur d’habitat de Derb Ghalef à requalifier Secteur d’habitat social à requalifier
Compléter l’offre d’équipements Principes d’équipements sportifs à proposer Principes d’équipements sociaux à proposer G Grands Projets en cours
2 Axe 2 : Stimuler l’activité locale et et accroître l’attractivité de la métropole Maintenir et développer l’activité tertiaire Axes tertiaires à développer/ existants C Centralité tertiaire en cours de réalisation
Renforce Renforcer les activités commerciales 1
2
C Centralité commerciale en projet M Marché Derb Omar à requalifier M Marché Derb Ghallef à réaménager PPôles d’attractivité en RDC à renforcer AAxes de développement de l’activité en RDC PPrincipe de création d’un marché périodique
Développer le tourisme et améliorer l’image de Casablanca Zone pour équipements touristiques à privilégier Secteurs hôteliers à développer C Continuité de la promenade littorale envisagée/ existante TTourisme de shopping à valoriser G Grands équipements projetés RRepères verticaux potentiels à proposer
Améliorer les fonctionnements portuaires et logistiques IInterface port/ville/gare à aménager EExtension envisagée du port Escale croisière envisagée Port de plaisance à proposer Port de pêche à mettre en valeur Zone de logistique urbaine à proposer Redeploiement de la logistique de Derb Omar
Axe 3 : Améliorer durablement l’environnement et la qualité de vie des habitants Améliorer la circulation et le stationnement Réorganisation de la voirie autour des pôles générateurs de traffic Zones de projet nécessitant un maillage routier adapté Boulevard urbain à proposer Parkings relais à proposer
Développer les transports en commun et les modes de déplacement doux Tramway en cours de réalisation Tramway projeté RRER projeté G Gares RER projetées G Gares multimodales projetées Ligne Grande Vitesse envisagée Principe de circulations douces proposées/ existantes
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Développer et valoriser la trame verte et bleue Ceinture verte du SDAU à proposer Espaces verts structurants à valoriser Espaces verts de proximité à proposer Tracé originel de l’oued Bouskoura à traiter Renforcer les liens entre l’océan et la ville
Valoriser le patrimoine architectural, urbain et paysager et le littoral Ensembles patrimoniaux à mettre en valeur SSite préhistorique à réaménager EEdifices et sites ponctuels AAxes de grande hauteur à développer Plage naturelle à valoriser PPointes rocheuses et points de vue à valoriser
Intérêt du site
2-2-2-Exemples d’espace valorisant les phares Le phare est un attracteur de regards (« eye-catcher » disent les Anglais). Tout comme certains clochers d’églises caractéristiques, ou plus récemment quand elles sont judicieusement situées - les fermes éoliennes, il est un marqueur du territoire, ligne verticale formant une équerre avec l’horizon maritime ou bien avec la ligne droite, sinueuse ou brisée du rivage. Il permet, de loin, d’identifier le lieu, la commune. Sa charge symbolique est telle que certains sites s’identifient à leur phare (Eckmühl à Penmar’ch ou le Stiff à Ouessant). S’agissant de valorisation, on peut distinguer deux grands cas de figure en termes de mise en valeur : • La réhabilitation des bâtiments et des extérieurs pour leur valeur historique, architecturale et paysagère sans affectation et usage particulier à des fins de visite. Dans certaines situations, aucune réhabilitation du bâti ne sera possible (à l’état de ruine,
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budget trop élevé…), il faudra alors réfléchir à préserver la mémoire du site, à l’éventuelle cristallisation des ruines et à leur intérêt écologique et paysager et si possible à leur accessibilité (physique ou virtuelle). • La réhabilitation des bâtiments et des extérieurs avec une affectation et un usage particulier à des fins de visite, avec une diversité d’usage et la possibilité de combiner plusieurs usages. Valorisation culturelle Il s’agit principalement de projets d’exposition, de musées, d’espaces d’interprétation… qui peuvent faire l’objet de présentation attractives mettant en scène le patrimoine bâti, leur environnement ou le territoire. Il peut être intéressant de décrire les équipements d’aides à la signalisation/surveillance maritime, mais aussi la vie des gardiens avec l’évolution des nouveaux équipements. L’accueil d’artistes en résidence peut également être envisagé. Les contenus scientifiques et culturels devront être
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
La Lanterna de Gênes (Ligurie, Italie) Le complexe monumental de la Lanterna accueille le Musée, fondé en 2004, un authentique trésor d’histoire et de mémoire de la ville; un parc, en accès libre, où sont organisés des spectacles et des rencontres; tout cela, bien évidemment, sans perdre sa principale fonction de phare. Il est possible de visiter la tour jusqu’à la première corniche, et ainsi jouir d’une vue complète et inhabituelle sur Gênes et sur son port. De 2004 à 2014, le site fut géré par la Fondation Muvita. En juin 2014, c’est l’association Giovani Urbanisti qui grâce à des sponsors privés et la disponibilité des bénévoles s’est chargée de la gestion du phare, du musée et du parc pour éviter leur fermeture. Les recettes de la billetterie ont permis l’entretien du site (renouvellement des panneaux, substitution du matériel multimédia, restauration des éléments
endommagés…) et de nombreux évènements ont été organisés (expositions, concerts, conférences, visites guidées, pièces de théâtre, congrès…).
D.R
précisés afin de ne pas systématiser sur tous les sites des « musées » ou expositions sur le même thème.
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Intérêt du site
La promenade Lanterna a été construite en 2001 dans le but de relier la ville à son symbole et de créer une sorte de terrasse sur le port de Gênes, restaurant ainsi la zone portuaire dans la ville. Le sentier, d’environ 800 mètres de long, longe les murs du XVIIe siècle et du XIXe siècle. La promenade a été conçue pour relier le terminal de ferry directement à la Lanterna di Genova, mais aujourd’hui, en raison des travaux routiers, il est un peu moins facile à atteindre. À partir du terminal de ferry, prenez le premier pas et vous êtes devant le chantier. À ce stade, prenez la Via Milano sur le chantier et suivez-la jusqu’à l’entrée du tunnel, où se trouvent des escaliers avec des panneaux indiquant la Lanterna. La promenade a une structure en acier et en bois, de sorte que vous ne pouvez pas voyager avec les vélos que vous devez transporter à la main. Valorisation touristique Au delà de la visite et de la montée à la plateforme du phare ou au chemin de ronde du sémaphore, et de prestations
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de services classiques (boutique), il s’agit de proposer les phares comme une destination en termes d’hébergement : gîtes individuels, gîtes de groupes, gîtes à thème… Il faudra affiner les propositions pour définir précisément les types et la nature des hébergements, les qualités et classements, les prestations en termes d’équipements. Le luxe comme on l’entend aujourd’hui implique des prestations obligatoires, comme la mise en place d’équipements (piscine, mobilier de luxe…) qui ne sont pas forcément en adéquation avec l’esprit du lieu et qui captent une clientèle très ciblée. Il faut éviter autant que possible toute éventuelle dénaturation et prévoir des journées portes ouvertes pour rendre le lieu accessible à tous. Les expériences authentiques « vivre comme le gardien de phare » (mobilier rustique, lumière tamisée …) sont à privilégier (Source Conservatoire du littoral).
Le phare de Sénétosa (Corse, France) Il a été transformé en refuge littoral pour accueillir une vingtaine de personnes (randonneurs, cavaliers, kayakistes …) et le personnel de gestion. Le bâtiment principal au rez-de-chaussée : accueil du public, lieu d’information, petit espace de présentation du phare ; chambres pouvant être ouvertes au public et à l’étage : espace réservé au gestionnaire et au personnel des Phares & Balises : chambres, cuisine. Cet espace sera interdit au public. L’ancien bâtiment technique sera quant à lui réservé au public, avec la mise à disposition de 2 dortoirs, d’un réfectoire et d’un espace cuisine communs, type refuge (vingtaines de personnes sans service de restauration). Cette opération de restauration, menée dans une démarche écologique, vise à mettre en valeur le patrimoine culturel et environnemental de la Corse. Elle est conduite par le Conservatoire du littoral en partenariat avec le Département de Corse du sud, le FEDER, l’Office de l’environnement de la Corse et la Fondation EDF (Source Conservatoire
D.R
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
du littoral).
Le phare du Capo Spartivento (Sardaigne, Italie) Situé sur la commune de Domus de Maria (Cagliari) a été donné par l’Agence du patrimoine de d’Etat en concession pour 19 ans à un opérateur privé. Le phare accueille désormais un hôtel de luxe (Source Agence Conservatoire des Côtes de Sardaigne).
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Intérêt du site
Valorisation scientifique Certains phares pourront accueillir des publics ciblés dans une logique de recherche et d’observation du milieu : étudiants, chercheurs, associations qualifiées... Phare Punta Sardegna (Sardaigne, Italie) Depuis 1995, le phare est le siège de l’Observatoire des Côtes et de l’Environnement Naturel Sous-Marin (O.C.E.A.N.S.); la structure fut donnée en concession perpétuelle et gratuite par la Marine Militaire Italienne à l’Université de Cagliari et de Trieste dans le but
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précis d’être utilisé comme siège d’un centre de recherche et de diffusion des sciences de la mer. L’ Observatoire des Côtes et de l’Environnement Naturel Sous-Marin (O.C.E.A.N.S.) s’occupe de : • L’étude sur l’évolution et la dynamique des littoraux; • La sédimentologie, géologie marine et cartographie des côtes et des fonds marins; • L’assistance à la planification et à la gestion des côtes; • L’orientation sur les options d’adaptation aux variations climatiques; • La formation et l’éducation à l’environnement. Actuellement, la structure, sert de base logistique pour les activités didactiques et de recherche du Coastal and Marine Geomorphology Group (CMGG), elle est également ouverte à tous les chercheurs qui s’occupent des Sciences de la Mer. Elle est, aussi, à disposition des Collectivités locales (Mairie et Préfecture), de la Région et des Ministères intéressés au développement et à la défense de
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
l’environnement, mais aussi aux Parcs Nationaux et aux Aires Marines Protégées afin de fournir un soutien à la gestion des problématiques environnementales. Au rez-de-chaussée se trouvent les laboratoires de sédimentologie, de cartographie et SIG, de géologie marine ainsi que la salle de réunion/ didactique; le premier étage, est consacré aux logements, qui peuvent accueillir jusqu’à douze étudiants ou chercheurs
Parc marin international des Bouches de Bonifacio.
(Source Observatoire des Côtes et de l’Environnement Naturel Sous-Marin O.C.E.A.N.S.). Le phare des Lavezzi en Corse est aussi une base scientifique du
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Intérêt du site
2-3-Intérêt écologique
Le littoral autrefois délaissé connu alors plusieurs modifications, des mutations de fonction ; l’arrivée de nouvelles activités et la disparition d’autres.
Plage et cimetière de Sidi Belyout,1907.
D.R
Murailles du cimetière Sidi Belyout, 1907.
Vue aérienne de la piscine Vue sur la plage d’Anfa , municipale, vers 1935. vers 1938 .
D.R
Littoral : zone de contact entre l’hydrosphère, l’atmosphère et la lithosphère dont le domaine comprend la côte, le rivage, l’estran et l’avant-côte (D’apr. Géomorphol. 1979). Le rapport des Casablancais et des Marocains en général avec le bord de la mer était vécu avec méfiance. Une crainte de l’océan qui n’empêcha pas tout de même la modification dans le rapport de la ville avec son rivage. Pendant l’étirement de la ville vers l’intérieur des terres. Une autre forme de rapport se créa avec l’arrivée des Européens et le développement du port.
D.R
constante D.R
Vue du chantier de la Grande Mosquée Hassan II, vers 1991.
Vue sur les Docks, 1948.
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Vue du chantier de la Promenade Maritime de la Mosquée Hassan II, 2018 .
D.R
en
D.R
littoral
D.R
2-3-1-Un évolution
Casa-Aménagement
«Dans une entreprise titanesque, qui aboutira à l’ouverture de la plus vaste piscine d’Afrique. Creusé en bordure de l’océan et alimenté par de l’eau de mer, son bassin de 300 mètres de longueur est protégé des vagues par des digues. Pensé à l’intention de tous les publics, des clients « populaires» ne sachant pas nager, auxquels un bassin de 1.50 mètre de profondeur est réservé aux sportifs confirmés qui disposent d’un stade nautique et d’un ensemble de plongeoirs.» ( Portrait de ville Casablanca, IFA,1999, p:37 )
Vue aérienne du port avec la ville.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Dès 1960 la Corniche est entièrement occupée par des plages privées telles que le Sun Beach , une sorte de Racing CLub de France, qui attire « des clients fortunés , des hommes d’affaires et leur familles» ou le Miami Beach qui « filtre ses par le jeu du prix d’entrée, comme toutes celles qui suivront sur la Corniche» VH Magazine n°103, Novembre 2011, p, 102.
On peut considérer que la disparition de la piscine Orthlieb et la création de la digue liant la mosquée Hassan II à la presqu’île d’EL Hank comme les événement les plus marquant et les plus dramatiques qu’est connu le littoral.
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Intérêt du site
3Casablanca se préoccupe enfin de ses espaces verts...Par Aziza EL AFFAS | Edition N°:4804,le 28/06/2016.
Fig 20 : Carte des principaux espaces verts prise de : E l B o u s t a n e Réhabilitation des anciens abattoirs de Casablanca,Diagnostic territorial,Mai 2013, p 42.
2-3-2-Etat du littoral -Promenades, plages et parcs Le centre-ville étant séparé de la mer par le port, la médina et le chantier de la marina, l’utilisation du front de mer reste intimement liée aux piscines et autres bars sur le front de la Corniche. Ces piscines qui consistaient des entrées aux plages privées telles que le Sun Beach, le Miami Beach... Peu de lieux sont propices au rassemblement et à la promenade. À l’exception de la place Mohammed V , la place des Nations Unis et du parc de la ligue Arabe, la ville ne dispose pas de
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promenades urbaines pour le moment. Le projet de la Promenade Maritime Hassan II vise à combler ce vide. Le littoral manque cruellement d’espace vert et arborés comme tous le reste de la ville. « En effet, la moyenne y est de moins de 1 m2 par habitant (alors que la norme internationale préconise 10 à 12 m2/habitant en tant que seuil minimal). Paris en est à un ratio de 18 m2/habitant!. Le ratio de la métropole est difficile à estimer, car il varie d’un quartier à l’autre. Les chiffres parlent de 0,35 m2 à Hay Mohammadi contre 6/7 m2 dans des zones comme Californie et Anfa».3 À Casablanca, l’unique morceau considérable de flore est en plein procès de dégradation. La forêt de Bouskoura représente 85 % des espaces verts de la ville qui risque de disparaître. Même ce dernier « réservoir d’oxygène » se situe hors de la limite officielle de la région métropolitaine, très loin (15 kilomètres du centre) pour avoir un contact avec la population, il ne fait pas partie du paysage de la ville.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Plage Madame Chouai
Plage Lalla Meryem
Plage Aïn Diab
Carte relevant les principales plages de la côte.
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Plage Aïn Sbaa
Intérêt du site
Si Casablanca est née au bord de l’eau, sa structure urbaine reflète le manque de dialogue qu’elle a avec la mer. En l’absence de grands axes rectilignes et sans relief sur la majorité de la ville, la mer ne pénètre pas visuellement dans la masse du bâti. Le sentiment de se trouver dans une ville côtière est peu perçu même difficile à deviner. Il est vrai que le climat nous donne une indication quant à la proximité d’une étendue d’eau, mais rares sont les éléments signalant sa présence. Contrairement à plusieurs métropoles, comme Barcelone où le tracé urbain confirme l’identité marine de la ville. Les voiries y ont comme rôle d’être des axes et de créer une perspective dirigée vers la mer. Une situation due au développement concentrique de Casablanca autour de la médina et du port accentue l’isolement visuel du littoral. Bien que la perception des citadins ait changé positivement sur le bord de mer, il n’en reste pas moins une certaine mise à distance : l’océan étant un élément que l’on observe plus qu’on embrasse. Ainsi, le soir, l’océan est éclairé par des spots. Il est mis en valeur pour pouvoir se donner en spectacle
40
D.R
Fig 22 :Front façade de la Casablanca Marina
-Percements, axes pénétrants
D.R
Fig 21 : photo de la Corniche
sans pour autant que la population ne s’en approche trop. On reste bien au confort dans sa piscine ou son bar, à l’abri des éléments naturels. Les axes visuels depuis la ville vers la mer restent très réduits. Certains îlots urbains viennent obstruer la vue. Bloquant ainsi toute perspective vers l’horizon océanique.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
La carte illustre la limite visuelle depuis la ville. On en relève clairement l’importance que tient la côte. C’est théoriquement le meilleur endroit pour être en contact visuel
avec l’océan. Cela contredit ce qui est annoncé auparavant.
Croquis personnel schématisant le vécu visuel dans la côte.
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Vue depuis Bld Mly Youssef Vue depuis Av. Al Moqawma Vue depuis Bld Mly Youssef Vue depuis Bld Zerktouni
Carte montrant les percĂŠes depuis et vers la mer
42
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
La réouverture du Parc Sindibad
Vue depuis Anfa City sur le Phare
Carte schématisant les éléments batis qui marquent le littoral 43
Chantier de Casablanca Marina
Intérêt du site
2-3-3- Dysfonctionnements 4http://www.casa-amenagement.ma/fr/ nos-projets/promenademaritime-de-la-mosqueehassan-ii Page suivante. Fig 23 : https://lemay.com/fr/ w h a t / p r o j e c t s / p r o m enade-maritime-de-casablanca--+--
La requalification du front de mer à Casablanca marque une stratégie de relance du développement touristique. Depuis le schéma directeur de Pinseau qui entraîna une mise à jour des plans de la ville et un ‘rattrapage’ progressif de l’extension de la ville par l’administration. Le front de mer de Casablanca voit apparaître une multitude de projets de grande ampleur qui marquent l’intérêt retrouvé de la ville pour son front de mer. Cependant des projets comme celui de la Marina de Casablanca semblent être des enclaves à visée purement touristique et récréative. Il se pose donc aujourd’hui la question du lien qui peut (qui doit) se créer entre la transformation du front de mer et l’amélioration de la ville dans son ensemble afin d’éviter la ghettoïsation. Si aujourd’hui pleins de projets naissent sur la cote de Casablanca. Peu d’entre eux servent de réel pont entre la ville et l’océan. Certains font même office de barrière. Au delà de cela , on note le manque de dialogue entre ces nouveaux éléments 44
qui émergent . La ballade maritime reste discontinue et peine à relier ces éléments. L’un des lieux de cette discontinuité est la zone d’El Hank (plus précisément la pointe d’EL Hank ) où le tracé de la promenade s’arrête pour reprendre juste après. La Promenade Maritime de la Mosquée Hassan II offre plusieurs usages complémentaires regroupés en quatre pôles (énumérés partant de la pointe d’El hank): un pôle belvédère, un pôle ludique, un pôle centre-ville, pôle culturel. «Le programme de ce projet sont: -Aménager la séquence sur 1,5 km et environ 13 Hectares : baladoir large, dégagé en bordure d’océan jusqu’à la pointe d’El Hank; -Travailler le lien piéton avec les parvis de la Mosquée Hassan II -Aménager des espaces ombragés avec une palette végétale adaptée au site et nécessitant un entretien réduit -Créer des espaces de jeux pour enfants et des espaces sportifs -Intégrer des parcours pour joggeurs, promeneurs, cycles -Créer des espaces de repos, des points de rencontre -Créer des kiosques, des sanitaires publics»4
Lemay Architects
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
45
Lemay Architects
3-Analyse du site Cette analyse servira de base pour décider quel projet pour le site. Une analyse qui passera par différentes lectures des éléments et entités présents dans le site. On peut catégoriser l’analyse du site en 3 parties : L’analyse physique : qui s’intéresse à tous les éléments constant du site comme l’étude du paysage et des composants naturels, la topographie et le niveau de la mer. L’analyse formelle :qui étudie l’accessibilité du site et ses tissus,la composition de ces derniers et l’architecture des bâtiments les composant . L’analyse des usages et usagers: qui commence par une observation empirique pour enfin catégoriser la fréquentation de l’espace et déduire l’activité dominante.
46
l
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
47
Analyse du site
3-1Nature et paysage La première impression qu’on a du site est peu positive. Les murs de la cité des Mokhaznis et un peu plus loin du site ceux de l’artillerie donnent l’impression d’entrer dans un territoire à part. Une fois traversé un paysage unique se révèle au visiteur. D’un côté une vue qui surplombe la ville, de l’autre une ouverture totale sur la côte. Le paysage de la presqu’île est caractérisé par une urbanisation peu dense et très horizontale. La ligne du littoral est marquée par la présence de rochers. Ainsi, le site est morphologiquement statique. Il connaît une érosion assez lente et faible vu la nature du récif rocheux qui y est présent.
BLD de la Corniche
Coupe longitudinale sur le site
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La presqu’île d’El hank qui fait 16 ha de superficie essuie souvent les assauts de l’océan, pendant l’hiver le littoral est exposé aux agressions des vagues qui peuvent atteindre plus de 7 mètres de hauteur. En janvier 2014, une ancienne digue qui faisait office de plongeoir informel a été complètement détruite par les vagues. Le site profite de qualités exceptionnelles, une localisation plein pied sur l’océan. C’est un belvédère sur l’océan Atlantique. Fait notable, l’absence de la végétation ou d’espace vert aménagé. Casablanca profite d’un ensoleillement tout au long de l’année ce qui est important par rapport à l’exposition
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
des bâtiments à longue durée. Entre les mois de mai et août, l’ensoleillement journalier s’élève jusqu’à 10 heures avec un minium de 6 heures pendant le reste de l’année. Ainsi, des pluies importantes tombent en novembre et en mars pendant lesquelles les températures vont de 8 à 17°C. Par ailleurs, les vents d’ouest arrivant depuis l’océan amènent souvent rapidement des précipitations ainsi qu’un microclimat équilibré et doux à Casablanca. De ce fait, l’ensemble urbain et naturel de la région de Casablanca est fortement exposé à l’impact d’une humidité constante d’environ 83% en moyenne sur toute l’année avec un brouillard le long de la côte.
Récifs Rocheux 49
Océan Atlantique
Analyse du site
3-2-Topographie La topographie est un facteur important dans l’analyse du site. Si un site est plat, la topographie n’affectera pas l’emplacement et la disposition du bâtiment. Mais sur un site en pente, la topographie est un facteur important. La pente d’un site ou la pente d’un site adjacent affectera l’accès au soleil et à la vue. L’architecture entretient une relation, un dialogue avec la topographie, la conformation des lieux où elle est construite . C’est une contrainte parmi d’autres contraintes qui fabrique un projet selon le fait que l’architecture s’adapte au lieu, qui peut également être modifié et faire partie du projet, particulièrement dans des terrains pentus ou accidentés.
C
B’
AA’ A
C’ BB’ B
CC’
A’
Les coupes montrent les différents profils du site. On distingue la partie plate qui fait face à la mosquée Hassan II. Ensuite, deux pentes perpendiculaires se croisent dans un sommet qui coïncident avec l’emplacement du phare. Ainsi formant un belvédère sur la ville. Au pied du phare, on peut commencer à distinguer déjà la skyline de Casablanca. Bien plus que créer un belvédère, ce changement dans la topographie a une conséquence sur comment le site est vécu/ vu .
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Quand notre regard est dirigé depuis l’avenue de la Corniche vers le phare, la vue est obstruée par les murs de la cité El Mokhaznis, mais cette dernière dépassé une vue dominante sur le site se profile à nous.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
vue panoramique depuis le haut du phare
vue depuis l’avenue de la Corniche
vue panoramique depuis le haut du phare
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Analyse du site
3-3-Niveau de l’océan
Fig 1 : Photo de la côte montrant la hauteur des vague Fig 2 : Photo de la côte montrant les dégâts causés par les tempêtes de vagues
Casablanca fait partie des villes qui sont menacées par la montée des océans, d’après un rapport publié par l’institut Climate Central. En effet, une augmentation des températures de 1,5 degré verra un peu plus de 6% de la population menacée, ces derniers se retrouvant en dessous du niveau de la mer. Dans le même registre, le site de la presqu’île d’El Hank connait aussi la forte pression des vagues. La hauteur des marées varie de 0.3 à 3 m. Le site est même en zone « risque tsunami » selon les données du PDADD (carte en annexe).
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D.R
Plan Directeur Aménagement ET DE Développement Durable.
La carte à cotée montre la zone, qui est constamment sujette aux marées hautes. Elle montre aussi la zone qui présente un grand risque d’inondations lors des hautes vagues. En conclusion, la hauteur très variable du terrain représente un réel problème qui varie selon où l’on se trouve dans le site. Ce point doit être pris en compte dans la conception pour éviter d’avoir les mêmes soucis que connaissent les constructions tout au long de la corniche de Casablanca.
D.R
PDADD:
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Carte schématisant les limites de la marée et les zone ayant subi des inondations dans le passé.
Légende Marées Zone à risque d’inondation
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Analyse du site
3-4- Accessibilité
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Photo personnelle
Fig 5 : Route bitumée menant du phare à la préfecture
Mokhaznis a une structure claire, rigide et régulière alors que celle de l’Artillerie s’est effacée peu à peu à cause des multiples extensions. La plupart des routes dans le site sont sous forme de pistes non bitumées. Si les voitures y accèdent quand même, la perméabilité de plusieurs tissus reste faible.
Photo personnelle
Fig 4 :ruelle de la cité Mokhaznis
Photo personnelle
Fig 3: sentier au large de l’artillerie
L’étude d’accessibilité permet de comprendre plusieurs points importants liés en premier à la connexion du site avec son contexte, mais surtout le fonctionnement interne de celui-ci. En effet, la forme des tissus est fortement tributaire du schéma de la trame viaire et elle permet donc d’identifier des typologies d’îlots. Le premier constat est que le site est fragmenté, ce qui explique une difficulté de lecture de l’espace. Le second est qu’il est fort en potentiel vu qu’il est raccordé à l’avenue par trois croisements avec l’avenue de la Corniche. La structure des deux principaux tissus résidentiels est différente, celle de la cité
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
VOIE PRINCIPALE
VOIE SECONDAIRE
SENTIER
TISSU URBAIN
LIEU CENTRALE
CROISEMENT IMPORTANT
PROJET EN COURS
FRANGE
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
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Analyse du site
3-5-Formes et Architecture
Cette partie s’intéresse aussi bien à la forme des îlots qui composent le site qu’à l’architecture des bâtiments. Ce relevé des entités est chronologique. Ainsi, chacun présente le plan de l’îlot et puis relève les bâtiments initiaux, les extensions ou auto-construction et les bâtiments tombe en ruine. De plus, les voiries et les espaces verts sont relevés quand ils sont présents. Tout cela a pour but de comprendre comment ont évolué ces constructions et dresser une image plus claire du site.
Photo personnelle
Fig 7: Tour de guet
Photo personnelle
Fig 6 : Photo depuis la plateforme de tire des canons
Plusieurs éléments forgent la singularité du quartier d’El Hank. Ces derniers se sont ajoutés au fil du temps, et ont d’une certaine manière donné une identité au quartier.
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
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Analyse du site
Fig 8 : Vue du Phare depuis le Cabestan
Fig 9 : Carte postale du Phare d’el Hank vue en avion
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M. Flandrin
Albert Laprade: est un architecte français né à Buzançais le 29 novembre 1883 (Indre) et mort à Paris le 9 mai 1978.
Le phare d’El Hank a longtemps trôné sur la ville de Casablanca comme le plus haut bâtiment de la cité, avant d’être devancé par le minaret de la mosquée Hassan2. Conçu par un architecte français du nom d’Albert Laprade, le phare d’El Hank est construit en 1916 sur la pointe d’El Hank, une côte réputée dangereuse, à l’entrée Ouest du port de Casablanca. Il a été inauguré le premier Août 1920, et en 1926, a été installée une sirène sonore, utilisée en temps de brume. Longtemps ignoré par les Casablancais, le phare d’El Hank, toujours en service, est aujourd’hui un monument incontournable de la capitale économique du Royaume. Après avoir monté les 256 marches, on découvre une vue à 360° de Casablanca.
D.R
3-5-1: Phare d’El hank
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
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Analyse du site
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Façade
Légende
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M. Flandrin
M. Flandrin
Bâti initial
Extension
Détruit
Analyse du site
3-5-2: Artillerie
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Photo personnelle
D.R
de ce bidonville a confirmé que ce verre broyé est ajouté au mortier à partir des bouteilles collectées afin de dissuader les rats.
D.R
Batterie: Dans le domaine militaire, une batterie est une unité militaire désignant un petit groupe de pièces d’artillerie (canon, mortier, obusier, etc). Sur le théâtre des opérations terrestres, les batteries sont généralement regroupées en unités plus importantes appelées bataillons ou groupes, qui sont à leur tour regroupées au sein d’un régiment ou d’une brigade d’artillerie ou d’armes combinées.
La batterie côtière d’El Hank faisait partie de la ligne de défense Atlantique. Aujourd’hui, les bâtiments de l’artillerie sont entourés de bâtiments autoconstruits à l’image d’un arbre autour duquel se forment des champignons Toutes les maisons sont à un étage, construites en briques ou en briques et plâtres, parfois recouvertes d’un toit à pignon. La construction en étage n’est pas fréquente, bien que de nombreuses modifications d’amateur à l’extension intérieure se distinguent dans des ouvertures de portes ou de fenêtres mal fixées. Parfois, les parties préservées du complexe militaire historique peuvent être vues pour les besoins de logement (tour cylindrique). Un espace commun était clairement distingué, comme une aire de jeux pour enfants ou un espace vert bien entretenu couvert de cactus, où la lessive était séchée. Tous les matériaux recyclés sont les plus facilement utilisés, tels que la tôle, les planches de bois, les draps en tissu ou les pneus qui sont souvent mélangés au hasard pour former une structure de toit. Un des résidents
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
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Analyse du site
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Les habitants ont un lien fort avec ce lieu (l’unique espace public aménagé du site) . Bien qu’ils n’aient presque pas d’argent, l’endroit est toujours vert et propre.
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Analyse du site
Coupes longitudinales 68
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Légende Bâti initial
Extension
Détruit
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3-5-3: Cabestan , le Petit Rocher
photo personnelle
-Le petit Rocher : Ce restaurant idéalement situé face à la mer et à la mosquée Hassan II, il a vu le jour en 1932 pour répondre à une demande persistante d’une clientèle Casablancaise chic et moderne.
photo personnelle
Ce restaurant créé en 1927 le Cabestan jouit d’une position privilégiée face à la houle de l’océan, qui vient se fracasser sur les rochers. A partir de 1965, Le Cabestan a drainé beaucoup de célébrités. Dès le début, comme aujourd’hui, la clientèle était essentiellement constituée d’hommes d’affaires. Il a récemment connu une rénovation totale des lieux par les architectes Sophia Sebti et Yachar Bouhaya .
photo personnelle
-Le Cabestan Ocean View :
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
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Analyse du site
3-5-4: La cité des Mokhaznis Malgré son aspect de bidonville, la cité des Mokhaznis est destinée comme son nom l’indique aux Forces Auxiliaires. Le quartier se retrouve aujourd’hui dans un état dégradé en marge de la ville. L’emprise au sol des bâtiments est très importante bien que la densité reste peu élevée. Toutes les maisons sont d’un seul niveau. On peut noter dans la carte qui suit que la cité a été érigée suivant un tracé orthogonal et hiérarchisé. La distribution y est faite en mode tentaculaire ; une grande artère centrale qui se divise en plusieurs sous-artères desservant les blocs qui eux-mêmes contiennent des impasses. En bref, sans pour autant être un labyrinthe la cité a une trame viaire complexe.
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
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Analyse du site
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ? 8,263
CHAMBRE
SDB
9,910 5,276
COUR
Légende Bâti initial
Extension
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Détruit
Analyse du site
coupe longitudinale
Cette coupe longitudinale sur le site Mokhaznis, révèle la tendance à faire des extensions qui se font latéralement plutôt que verticalement. La majeur partie de ces extensions se font sous la forme de cour qui abrite l’entrée et des cuisines ce qui libère plus d’espace à l’intérieur de la construction initial. Les habitants sont rattachés au réseau d’eau et électricité. Le dénivelé du terrain reste assez faible, 2 m pour 300 m. Conclusion : -La cité a une densité au sol trop élevé. -La cité d’El Mokhaznis s’est bidonvillisée -Les extensions démontrent un manque d’espace au sein des maisons. -Le site n’est pas ventilé et les murs de la cité renforcent cette image de «ghetto»
gabarit
extension
verticalité
plein/ vide
couleur et texture
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
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Analyse du site
8/7/2018
3-5-5: Les nouveaux équipements Atlantique football Club La préfecture d’arrondissements CasaAnfa ( annexe) La préfecture de CasablancaAnfa est l’une des huit préfectures d’arrondissement(s) qu’englobe la commune urbaine de Casablanca. Atlantique football club C’est un club de mini foot en plein air situé en face de l’océan avec une vue imprenable sur la Mosquée Hassan II. C’est un centre de foot loisirs de 10 terrains de football synthétiques 5/5 et 7/7. Il occupe le même terrain qu’occupait autrefois la Société des entreprises BEMARO. La station d’épuration d’El Hank LYDEC Cette station construite dans les débuts des années 2000, aide à l’amélioration de la qualité de l’eau déversée dans l’océan. Sa forme architecturale est très discrète.
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Atlantique football Club - Google Maps
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
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Analyse du site
3-5-6: Conclusion Cas de l’Artillerie : Architecture remarquable et distincte de l’architecture contemporaine à Casablanca. Par contre, l’état de certains bâtiments ne laisse pas penser à une possible récupération pour un usage intensif.
GSEducationalVersion
Cas du Phare : Nécessite un rafraîchissement, et un entretien constant. Emplacement stratégique. Besoin clair de créer un espace animant l’entrée. Cas Cité Mokhaznis : Les habitants manquent cruellement d’espace à l’intérieur des maisons ainsi que d’un espace public. Ce qui explique les extensions crée, mais restreintes. Une extension à la verticale n’est pas une solution envisageable structurellement parlant. La morphologie du site pose un problème de visibilité de, et depuis le site.
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Dans le cadre du programme « ville sans bidonville», les personnes vivant dans les bidonvilles à l’intérieur de la ville sont relocalisées dans des lieux éloignés de leur environnement d’origine. La plupart de ces personnes n’ont aucun moyen de transport, ce qui signifie qu’elles sont bloquées dans les quartiers reculés des frontières de la ville. Ils perdent leur emploi et le contact avec leurs amis et leur famille. Mais des solutions peuvent être trouvées à l’intérieur de la ville. Les sites vides et les emplacements dans lesquels une densification est possible doivent être utilisés pour la relocalisation de ces personnes. De cette façon, leur lien avec la ville resterait garanti. El Hank est un endroit particulier. Le site de la presqu’île est un endroit très stratégique. En créant un quartier de relogement à proximité, ces personnes peuvent toujours vivre dans leur environnement familier. C’est une situation gagnant-gagnant pour la population et le gouvernement.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
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Analyse du site
3-6-Usages et usagers La fréquentation du site est assez hétérogène. Elle est caractérisée par une sectorisation suivant le type d’activité ou de classe sociale. Elle varie aussi selon le temps et les saisons. Les usagers et les usages sont très contrastés, ils sont la réflexion d’une société casablancaise à deux vitesses pratiquant le même espace, mais différemment. Le site est pratiqué par les passionnés de la pêche, ils s’éparpillent sur l’ensemble de la presqu’île en s’installant sur les récifs rocheux. Ils représentent la fréquentation la plus constante du site. Une autre activité qui est bien ancrée dans le site est la restauration « le petit Rocher », « Cabestan »... Tous les deux offrant des vues panoramique sur la Mosquée Hassan II, ou le Phare. L’accès à ces deux bâtiments est réservé à une clientèle spécifique, plutôt aisée. Ce sont les seuls réceptacles physiques qui existent dans le site pour pouvoir 82
admirer le paysage urbain. Sur les deux rives de la presqu’île, une activité assez particulière est à noter. Les usagers en voiture. Ce sont des usagers utilisant leurs voitures pour arriver au site et stationnant dans les terrains vides. Ils ne sont pas très enclins à se risquer en dehors de leur voiture aux alentours qui leur semblent hostile. Car le quartier qui entoure ne met pas le touriste en confiance pour s’y aventurer. Le site comporte un terrain de football improvisé, alors que le site contient plusieurs terrains de sport. La visite du phare est une activité pas connue de tous, le gardien du phare prend la fonction de guide. Une autre activité, plutôt dangereuse est la nage. En général, c’est des jeunes du quartier ou des quartiers voisins qui viennent se rafraîchir en été. Bien que le site soit dangereux à cause de la présence des récifs rocheux et la violence des vagues.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Collages montrant les ambiances dans le site à divers moments
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Analyse du site 6:00 - 8:00
pc mars- août
Tranche d’age
pc
6-18 ans 18-35ans 35-70ans
pc pc
Activité Sport
Les pêcheurs à la ligne sont les premiers à venir s’installer sur les rives du site.
ng
nage
cr
course
fb
football
Restauration Récreation pc
pêche
cp
comptemplation
Tourisme
Provenance local non local
cr cr cr
cr
cr
6:00 - 8:00
pc septembre- février
Tranche d’age
pc
6-18 ans 18-35ans 35-70ans
pc pc
Activité Sport
Le jogging est la principale activité sportive dans cette tranche horaire.
ng
nage
cr
course
fb
football
Restauration Récreation pc
pêche
cp
comptemplation
Tourisme
Provenance local non local
cr cr cr
cr
cr
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ? 9:00 - 14:00 septembre- février pc
Tranche d’age fb
6-18 ans 18-35ans 35-70ans
Activité Sport ng
nage
cr
course
fb
football
Restauration Récreation fb
pc
pêche
cp
comptemplation
Tourisme
fb
Provenance local fb
non local
cr
La fréquentation du site devient plus importante, ainsi les usagers du site sont du quartier, mais aussi des usagers qui fréquentent les lieux de restaurations ou le club de sport spaM elgooG - acnalbasaC
cr cr
cr
acnalbasaC
cr
9:00 - 14:00 ng
mars-juillet
pc
Tranche d’age fb
6-18 ans
ng pc
18-35ans 35-70ans
Activité Sport ng
nage
cr
course
fb
football
Restauration Récreation fb
pc
pêche
cp
comptemplation
Tourisme
fb
Provenance local fb
non local
cr cr cr
cr cr
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Différents moyens de transport .ruetua'd stiord sed à sesimuos ertê tnevuep segami seL 6102 tûoa : egami'l sont utilisés pour accéder au site.
FAF2%pF2%moc.tnetnocresuelgoog.5hlF2%F2%:sptths6!11e3!01e2!am9WGUuQvh05vrBmb-y1kp_li6WH4M5qasSkLOpiQ1FAs1!6m3!1e1!8m3!=atad/t19.97,h49.84,y6.04,a3,3870556.7-,
Analyse du site 15:00 - 18:00 septembre- février pc
Tranche d’age fb
fb
6-18 ans pc
18-35ans 35-70ans
Activité
Les jeunes du quartier s’approprient les terrains vides pour y jouer, quand ceux-ci ne servent pas de parking informel.
Sport cp cp cp
ng
nage
cr
course
fb
football
Restauration cp
Récreation fb
pc
pêche
cp
comptemplation
Tourisme
fb
Provenance local fb
non local
15:00 - 20:00 ng
mars- août
pc
Tranche d’age
ng fb
fb
6-18 ans
ng pc
18-35ans
ng
35-70ans ng
Activité cp
Les voitures deviennent des espaces de protection où se réfugient les visiteurs en manque d’espace public.
Sport cp cp
cp
cp ng
ng
nage
cr
course
fb
football
Restauration cp
Récreation fb
fb
pc
pêche
cp
comptemplation
Tourisme
Provenance local fb
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non local
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ? 21:00 - 00:00 ng
mars-août
pc
Tranche d’age
ng fb
fb
6-18 ans
ng pc
18-35ans
ng
35-70ans ng
Activité cp
Sport
cp cp
cp
cp
ng
nage
cr
course
fb
football
Il y a une activité nocturne dans le site mais cette dernière reste restreinte dans des espaces privés et fermés et surtout sélectifs.
Restauration cp
Récreation fb
pc
pêche
cp
comptemplation
Tourisme
fb
Provenance local fb
non local
19:00 - 00:00 septembre- février
Tranche d’age 6-18 ans 18-35ans 35-70ans
Activité Sport ng
nage
cr
course
fb
football
Restauration Récreation fb
pc
pêche
cp
comptemplation
Tourisme
fb
Provenance local non local
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Ce sont des espaces qui relèvent le contraste entre protection et danger / sécurité et insécurité.
Analyse du site
3-7-Conclusion Générale Un des constats les plus flagrants est que le site attire différents usagers. Ainsi, il n’y a pas de tranches d’ages plus représentées que d’autres. Mais cette fréquentation reste très faible au vu du potentiel du site. Ce qui attire les gens vers ce lieu est le panorama qu’il offre, un élément qu’il faut préserver, voir protéger du vice spéculatif que connaît la côte. Le phare reste un élément marquant du site, mais pas mis en avant ni en valeur. Un espace public qui lui offrirait un recul pour une meilleure visibilité serait une voie à envisager. L’espace vert qui se situe dans le site de l’Artillerie démontre que l’engagement des individus permet de préserver ce bien. Clairement, cet espace n’est pas destiné (ni conçu) à recevoir un grand nombre d’usagers. Mais cela nous apprend qu’un espace vert/public doit être mis sous la responsabilité d’opérateurs privés pour une meilleure gestion. Par ailleurs, cet espace doit être justement dimensionné à l’échelle de la fonction qu’il l’attend et en fonction du climat et l’usage local. 88
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
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4- Littoraux :cadre référentiel 4-1-Barcelone waterfront 1- Jauhiainen, J. 1995. Waterfront Redevelopment and Urban Policy: The Case of Barcelona, Cardiff and Genoa. European Planning Studies
Cette partie propose une synthèse de la manière avec laquelle les fronts de mer sont traités aujourd’hui dans différentes parties du monde. Ainsi cela permettra de déterminer où le cas de Casablanca s’inscrit. Les stratégies de réaménagement du littoral à Barcelone lui ont donné une histoire riche et un caractère propre. Barcelone (comme Casablanca) a été coupée du front de mer par un mur qui entourait la ville jusqu’à sa démolition dans les années 1870. Le nouvel accès
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au secteur riverain en conjonction avec la création de l’autoroute B-10 a mené au développement du secteur riverain à la fin des années 1800. Des infrastructures industrielles, telles que des docks et des entrepôts, qui ont été construites le long du front de mer pour accueillir le volume croissant de commerce maritime et de fret à destination et en provenance de Barcelone. La croissance rapide après la Seconde Guerre mondiale était largement axée sur la banlieusardisation. Le manque de concentration sur le développement de la ville et du secteur riverain, conjugué à l’élargissement de l’autoroute B-10, a contribué à isoler davantage le secteur riverain de Barcelone et a entraîné une forte baisse de la population. Alors que la population de Barcelone dans son ensemble a augmenté entre 1950 et 1980, la population de la région riveraine a diminué1. Pour tenter d’augmenter la population, les autorités municipales ont investi dans deux projets axés sur la revitalisation du secteur riverain, Moll de la Fusta et
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
PERI. Les principaux objectifs étaient d’accroître l’attractivité du secteur riverain de Barcelone et d’attirer les résidents, les entreprises et les touristes. Cela comprenait le rétrécissement et l’enfouissement de la route B-10 afin d’accroître l’accès aux nouveaux développements riverains, y compris Port Vell. Les entrepôts industriels existants et d’autres infrastructures ont été démolis pour faire de la place pour l’utilisation des terres commerciales et résidentielles.
Analyse du changement climatique/ de la résilience Barcelone est confrontée à de nombreux défis climatiques et sociaux, mais les autorités municipales ont su rendre la ville plus résiliente.
D.R
Le front de mer a été développé en un système de parc piétonnier pour l’accès entre le village olympique et le quartier de Ciutat Vella. En outre, une réhabilitation urbaine a eu lieu le long des quartiers côtiers de la ville, qui étaient très dégradés à l’époque. Port Vell a été réaménagé pour devenir un centre commercial et touristique. Ces projets ont modifié l’utilisation des terres sur le front de mer pour s’accommoder à des utilisations récréatives.
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Littoraux : cadre référentiel
2- www.100resilientcities. org/cities/entry/ barcelona#/-_/ 3- Jauhiainen, J. 1995.
La ville a commencé à s’attaquer aux problèmes de pollution, aux potentiels d’énergie renouvelable, à la réduction de l’utilisation des combustibles fossiles dans le port, à la maximisation du transport en commun et à la réduction de la pollution atmosphérique et sonore. Au cours de la dernière décennie, Barcelone s’est attaquée à ces défis et y a réagi. Aperçu économique L’économie historique du secteur
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riverain était axée sur les utilisations industrielles. La restructuration de l’industrie manufacturière à Barcelone a délocalisé de nombreuses activités industrielles du secteur riverain, laissant l’infrastructure existante abandonnée. Les Jeux olympiques de 1992 ont stimulé le réaménagement du secteur riverain pour accueillir le tourisme. Le quartier Nova Icaria a commencé sa reconstruction en 1987. Les bâtiments industriels existants ont été nettoyés et remplacés par des immeubles d’habitation, des espaces verts, des immeubles de bureaux, un centre commercial, un port de plaisance et une université3. Port Vell est un autre centre économique
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
majeur. Comme d’autres zones du front de mer de Barcelone, cette zone était largement occupée par des utilisations industrielles de la mer. Aujourd’hui, cette zone abrite des espaces commerciaux et récréatifs tels que des immeubles de bureaux, un aquarium, une marina, des restaurants et des clubs, un centre commercial comptant plus de 100 espaces commerciaux et 80 000 acres d’espaces verts4. Leçons apprises
Les stratégies de réaménagement du secteur riverain utilisées à Barcelone renforcent la riche histoire de la ville, ses défis uniques et ses caractéristiques distinctives. Les normes de design urbain utilisées lors de la revitalisation du secteur riverain ont permis à la ville de se forger une identité spécifique et de maintenir la forme urbaine propre à Barcelone. Divers organismes travaillent pour s’adapter au changement climatique et à d’autres mesures de résilience. Enfin, le réaménagement du secteur riverain dans
le contexte de l’économie touristique grandissante de la ville et de l’évolution des activités portuaires a contribué à créer une économie qui représente les besoins économiques de Barcelone et continuera de prospérer dans l’avenir. Aborder tous les aspects du secteur riverain tout en intégrant les valeurs, les styles et les caractéristiques uniques d’une ville permettra aux planificateurs de former un front de mer dynamique qui prospérera pendant de nombreuses années à venir.
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4-Jauhiainen, J. Waterfront Redevelopment and Urban Policy: The Case of Barcelona, Cardiff and Genoa. European Planning Studies, 1995.
Fig 1 : Port Vell Barcelona Waterfront (Source: PortDeBarcelona.com)
Littoraux : cadre référentiel
4-2-Los Angeles Waterfront
Emplacement: San Pedro, LA Designer américain: AECOM Date d’achèvement: En cours Superficie du site: 1 618 743 m2 Le projet de Los Angeles Waterfront est un plan à long terme visant à transformer la propriété industrielle du port de Los Angeles le long d’un tronçon de 14 kilomètres de front de mer pour inclure des promenades, des parcs, des espaces commerciaux. Conçu pour relier la communauté à son secteur riverain, améliorer la qualité de l’environnement, créer de nouvelles
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opportunités économiques et tripler la superficie existante de San Pedro, le développement a déjà radicalement changé l’apparence du front de mer du Port et engendré de nouveaux développements. Les parties bâties du projet de la promenade maritime de San Pedro incluent la promenade du navire de croisière, le Gateway Plaza, la promenade Harbor Boulevard et la fontaine Fanfare. La promenade de deux kilomètres est parsemée de places, d’espaces événementiels, de fontaines et d’art, et représente la première phase de réalisation d’une vision communautaire attendue depuis longtemps pour reconquérir un secteur riverain industriel pour l’accès et l’usage du public. Il a été un catalyseur de la revitalisation urbaine et a créé une dynamique pour les phases de réaménagement en cours. Reliant la promenade au Gateway Plaza, la promenade Harbour Boulevard, d’une largeur de 21 mètres, est conçue pour accueillir les piétons et les cyclistes, et comprend des espaces de rassemblement avec des éléments d’interprétation historiques. Le Gateway Plaza est situé à l’entrée du Los
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
entouré d’icônes importantes telles que le pont Vincent Thomas et les attractions visuelles des navires de croisière et des grues.
D.R
Angeles World Cruise Centre et de la station accueillante de la ligne rouge des voitures de Waterfront. La fontaine de Fanfare, située au cœur de la Plaza, est une exposition chorégraphiée d’eau et de lumières. Le Plaza crée un lieu de rassemblement civique,
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Littoraux : cadre référentiel
4-3-Promenade Samuel-De Champlain promenade de rivière tranquille et d’une séquence rythmée de quatre jardins thématiques divers. Chacun de ces attracteurs de paysage singuliers et denses capture et magnifie les qualités matérielles et poétiques
Le projet reconquiert une frange infra-structurelle négligée dans un environnement généralisé public, axé sur les loisirs, réactivant ainsi l’accès de la ville au fleuve Saint-Laurent et revitalisant son littoral. S’inspirant du passé unique du site et de genius loci, le projet dévoile et met en valeur les vestiges du patrimoine naturel et côtier, tout en équilibrant la verdure douce et luxuriante du littoral avec le paysage artificiel évocateur. Le parcours sinueux de 2,5 kilomètres de la promenade se compose d’une
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D.R
Lieu: Québec, Canada Designer: Daoust Lestage Inc., Williams Asselin Ackaoui, Option Aménagement Date d’achèvement: 2008 Durée: 2.5 km linéaire
D.R
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
de l’environnement côtier local. Ils célèbrent la brume, le vent et les plaisirs sensoriels de l’eau, ainsi que la mémoire des archétypes des docks. Les atmosphères et les textures riches et sublimes se matérialisent autant avec des blocs de pierre, des assemblages de bois et des seuils d’acier qu’avec des plantes et des arbres indigènes, et avec des vapeurs de vapeur, des nuances épaisses, des reflets d’eau. Immergés dans une marée verte omniprésente, les jardins sont reliés par une voie piétonne et cyclable, agissant comme l’épine dorsale du projet.
Le mobilier urbain, spécialement conçu pour ce projet, maintient la simplicité robuste du patrimoine maritime et portuaire, primordial pour les génies de ce site. Le rythme linéaire des bancs et des lumières est complété par des meubles disposés librement, parsemant le paysage comme des radeaux dans la mer de verdure. La réalisation sous-jacente mais sans heurt du projet est sa forte contribution à la restauration de l’écosystème côtier unique, riche et diversifié, quoique fragile, et à l’accessibilité renouvelée de la rivière.
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Littoraux : cadre référentiel
4-4-Marina Bay,Singapour
CBD : (en anglais) Central Business District.
Marina Bay est la zone où la rivière Singapour rencontre la mer. Les développements de la baie de Marina Zone transforment progressivement la zone en un CBD de classe mondiale ce qui a changé le profil de la baie. Dans les années 1980, une décision conceptuelle majeure a été prise, nommée le projet Clean Rivers qui vise à déplacer les activités légères et d’entreposage le long de la rivière Singapour. La vision de Marina Bay
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au XXI e siècle est de créer un réseau international de centre de loisirs avec des loisirs publics et des équipements pour un environnement urbain dynamique. La vision contemporaine de Marina Bay est de le transformer en centre de loisirs international. Ce sera un environnement de travail de haute qualité, vivant, qui résume l’essence de la ville mondiale, Singapour. Le plan directeur de Marina Bay vise à encourager un mélange d’utilisations (commerciales, résidentielles, hôtelières et divertissement) pour s’assurer que la zone reste dynamique autour de l’horloge. Le concept de zonage du site «blanc» donne également aux développeurs plus de flexibilité pour décider du mélange d’utilisations pour chaque site, y compris le logement, les bureaux, boutiques, hôtels, installations récréatives et espaces publics. L’idée d’une promenade riveraine continue englobant une boucle culturelle faisait partie du concept pour Marina Bay, y compris les arts et les installations de loisirs comme
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de marque qui changent visiblement le paysage du secteur riverain urbain de Singapour, avec le Singapore Flyer (actuellement la plus grande roue d’observation au monde), les théâtres de l’Esplanade, la station intégrée de Marina Bay Sands et les appartements résidentiels haut de gamme Sail attirent de nombreux acheteurs étrangers en Chine, à Hong Kong, en Indonésie, à Taïwan et en Inde.
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les théâtres Esplanade, scène flottante, Art Park, musée ArtScience sur le site du Bayfront Promontory, Marina Bay Sands Integrated Resort, Collyer Centre de restauration et de restauration Quay, One Fullerton et Merlion Park. Dans le projet de Gardens by the Bay à Marina Bay, ainsi que le grand toit vert de la Marina Barrage, qui est un réservoir urbain capturant les eaux des rivières Singapour et Kallang, l’espace public vert est l’attraction pour les environnements construits autrement commercialement ou culturellement orientés sur la baie. Le Projet de jardin occupe 101 hectares de terrain et se composera de trois parties reliées par des ponts. L’ancienne embouchure de la rivière Singapour a été transformée d’un front de mer, la remise en état et l’aménagement du paysage récréatif et culturel actuel et futur de Marina Bay. Le but est de changer aussi visiblement l’image et l’importance du secteur riverain de Singapour. La nouvelle Marina Bay possède également de nouvelles structures emblématiques et une architecture
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Littoraux : cadre référentiel
4-5-Yokohama Waterfront du Japon: le Minato Mirai21
Jusqu’à il y a deux décennies, de grands chantiers navals et des installations portuaires étaient situés dans la partie centrale de Yokohama, dans la baie de Tokyo. Lorsque Yokohama a délocalisé ses industries, l’occasion s’est présentée de créer une valeur immobilière sous la forme d’une nouvelle communauté riveraine sous la forme de Minato Mirai 21. Minato Mirai 21 District (MM21) situé dans la partie centrale de la ville de Yokohama
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à 30 km du centre métropolitain de Tokyo et entre le centre de transport de Yokohama et le centre d’affaires de la région de Kannai, est stratégiquement situé pour le développement, y compris la récupération des terres et la revitalisation du front de mer. Depuis le lancement du projet Masterplan en 1981, le développement de MM21 a transformé la région de Yokohama en une communauté moderne à usage mixte, accueillant 190 000 nouveaux travailleurs et 10 000 nouveaux résidents, avec des hôtels internationaux, des centres de conférence et de nouveaux bâtiments historiques. Différentes considérations s’appliquent à l’ancien et au nouveau Yokohama. La planification de la vieille ville a été illustrée par le plan directeur de Yokohama River Town, où l’accent a été mis sur la verdure le long des vieux canaux et des liens piétonniers. Lors de la planification des parcelles nouvellement récupérées et consolidées dans le District of MM21, trois « concepts
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de développement » abstraits ont été envisagés : 1 Il aspirait à être international «Cosmopolis Culturel» opérant autour de l’horloge ; 2 il devait être une «ville d’information» de le 21ème siècle; 3 Tandis que prévu pour être une « ville ,avec des touches environnementales et humaines supérieures, entourée d’eau et de verdure » 4 On a pris soin de préserver les monuments historiques.
tempérés par nécessité de remplir les exigences capitalistes pour la croissance, et la prémisse initiale pour MM21 comme une belle nouvelle pour le front de mer et l’environnement paysager pour les résidents de Yokohama sont devenus dominés par les préoccupations pour investissement et croissance physique. Le désir de panoramas grandioses et
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Stratégie de phasage et de croissance : Malgré l’adoption du principe du partenariat public-privé (PPP), MM21 était fortement tributaire de grands investisseurs pour que le projet puisse fonctionner . Ces acteurs majeurs ont ensuite déterminés le résultat des discussions sur l’urbanisme et la conception. Inévitablement, donc, beaucoup des décisions de développement étaient biaisées en faveur des intérêts des entreprises. Les objectifs sociaux ont été fortement
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Littoraux : cadre référentiel
clairs, ou de vues sur la mer le long de la vue des couloirs liés au contrôle de la hauteur des bâtiments et aux reculs à mesure que les bâtiments du bord de l’eau par les trois principes clés appelés «Vistas», «Street Scenery» et «Skyline» dans le design urbain MM21 directives pour le district. La mise à l’échelle des bâtiments a été une considération clé afin de créer un « horizon qui diminue
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en hauteur en approchant de la mer » . Toutes les avenues qui s’étendent sur les deux grands boulevards du Centre District qui se dirigeaient vers la mer « formeraient des axes de chaque côté dont les murs des bâtiments ont été remis à faire en sorte que la vue s’ouvre au fur et à mesure que l’on se dirigeait vers la mer ». L’intention était que «une personne puisse ressentir la mer et le port de partout dans la ville» que ce soit le long de ces avenues ou en marchant les allées piétonnes séparées de ces avenues, mais parallèles à celles-ci. Espaces publics anciens et nouveaux atouts culturels et physiques : les responsables de la ville de Yokohama ont pris un intérêt actif en imprégnant les nouveaux espaces publics dans MM21 avec un sens du patrimoine et de l’histoire, en particulier avec les objets historiques comme points focaux. En outre, Mitsubishi a joué un rôle préservation du patrimoine par la rénovation des Docks N ° 1 et N ° 2 - le premier était le quai dans lequel Nippon Maru a été amarré en permanence. Le plan de réaménagement de Inner
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Harbour District de 1982 est ainsi allé au-delà du simple maintien de son premier statut portuaire, et visait plutôt à présenter Yokohama comme une ville internationale rivalisant avec Tokyo.
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Littoraux : cadre référentiel
4-6- Constats et conclusions De nombreux fronts de mer dans l’hémisphère occidental ont subi des changements post-industriels dans les années 70 et 80, ou plus tôt, tandis que les fronts de mer asiatiques ont généralement commencé un tel cycle de développement dans les années 90, bien que certains des plans de développement ont été évoqués plus tôt. Avec les similitudes croissantes des cultures d’entreprise et de planification à travers le monde, les différences dans les fronts d’eau occidentaux et asiatiques peuvent être perçues comme un phasage plutôt qu’une différence culturelle. Alors que les fronts de mer occidentaux semblent s’éloigner de la commercialisation vers les avantages publics et l’accessibilité, et de nombreux fronts de mer asiatiques tendent de plus en plus vers la fonction commerciale (par exemple MM21, Marina Bay). Le cas du front de mer de Casablanca se rapproche de celui des pays asiatiques, cette recherche d’image de prestige à l’international se fait au détriment du bien des habitants de Casablanca.
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Une métropole qui manque cruellement d’espaces publics, d’espaces verts et d’espaces promoteurs de culture. Face à ces sirènes d’un marketing qui promet avec des projets plus grands, plus impressionnants et surtout déphasés par rapport à la réalité et dont le seul but est d’impressionner le touriste vient la question suivante s’impose à nous « Qu’est-ce qui marque réellement plus les esprits, une ville froide aux « centres commerciaux monumentaux» ou une ville pensée pour le bien-être de tous et où il est facile de se projeter?»
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Conclusion général
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5- Proposition de projet 5-1-Recherches préliminaires à la proposition de projet Afin d’avoir une meilleure compréhension du site, il a fallu faire un tour de table pour voir ce qui a été déjà proposé pour ce site et ce que les documents officiels recommandent ou projettent pour ce lieu. Ainsi, les différents travaux seront scindés en catégories, les plans d’aménagement, proposition des architectes et des étudiants .. Cette partie est plus qu’un simple catalogue de travaux, elle est aussi une critique de ce qui a été déjà pensé du, et pour le site, me permettant d’aiguiser une vision plus claire de ce qui pourrait être proposé comme réponse.
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5-1-1-Projet d’aménagement du quartier d’El Hank par Hafid El Awad arch, 1997. Hafid El Awad est issu de l’École Nationale Supérieure des BeauxArts de Paris. Il a derrière lui plus d’une trentaine d’années d’expérience dans le domaine de l’architecture. Il est l’auteur d’un grand nombre de projets à travers tout le territoire marocain. Il a pu exercer ses talents tant dans des projets d’aménagement, que dans des projets de développement urbain. On peut aussi le retrouver sur la conception de nombreux projets immobiliers aussi bien dans le domaine hôtelier que dans le domaine bancaire. Hafid El Awad a fait partie du collectif d’architecture dans les années 80. Sa proposition d’un nouvel aménagement du quartier bien qu’elle soit datée et non applicable pour le contexte actuel du site, nous dévoile l’intérêt porté pour les espaces verts en créant un jardin et une place publique.
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Proposition de projet
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5-1-2-TPFE ENA : Le littoral et l’image de la ville. Cas de la ville de Casablanca par Mlle Widad Hamdi encadré par Saïd Tazi, Rabat, 2008. Ce travail de fin d’études fait par une étudiante à l’ENA de Rabat propose une solution assez intéressante du point de vue de l’aménagement. Elle propose une continuité de la promenade (en ce temps non encore défini) en créant une perspective dont le point de fuite serait le phare. Or, cette proposition a ses limites! Plusieurs éléments ne furent pas pris en compte comme l’emplacement de la station d’épuration LYDEC qui vient perturber l’axialité imaginée, autre élément qui pourrait poser problème et la topographie du site; bien qu’il soit techniquement faisable de créer cet axe la pente créée sera un handicap pour l’usage et la conception des édifices dans les deux parties de l’axe. Du côté du programme proposé, on reste sur une réponse typiquement éclectique. On propose une marina ou port de plaisance, alors qu’un programme similaire est proposé dans le projet de Casablanca Marina. Par ailleurs les documents présentés en amont de la proposition du projet stipulaient clairement le respect des sites rocheux naturels.
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Proposition de projet
5-1-3-TPFE ENA : Critique et subjectivité en architecture, par M. Driss KETTANI encadré par M. Mohamed HAMDOUNI ALAMI, Rabat 2003.
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Cette proposition autour de l’espace urbain. Le but énoncé était d’établir le lien de l’usager à la ville, retrouver une urbanité et créer un ensemble novateur et intégré. Le programme consiste en un espace culturel multidimensionnel. Il choisit le terrain à l’extrémité nord de la presqu’île. Le choix est justifié par le faible dénivelé. L’élément intéressant est la création d’une nouvelle voie d’accès et l’importance donnée aux vastes espaces libres.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
5-2Prise de position et plan de travail Un scénario dans lequel une délocalisation des habitants de la cité El Mokhaznis et l’Artillerie vers le site CIFM pour densifier celui-ci. Un projet «emblématique» n’est pas une solution viable sans un programme multifonctionnel qui soit surtout une mixité de fonctions verticales. Dans le but de garder une animation du site au fil de la journée, la semaine et des saisons . Créer un axe de perspective vers le phare peut être une piste à envisager afin de garantir une visibilité de ce patrimoine. Il est possible de prendre en compte les recommandations du PDAPP « le coefficient
d’emprise au sol ne doit pas dépasser 20%, le coefficient d’occupation des sols sera limité à 0,5, et les constructions ont une hauteur maximale de 20m, afin de ne pas concurrencer le phare qui se trouve à proximité, et qui doit rester le point le plus haut du site et un repère dans la ville.»
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Proposition de projet
Figure 1: Schéma de J. Gehl, Cities for People», Island press, 2010.
Salim Hussain, chef de la conception des architectes agréés Brewer Smith Brewer Gulf, reconnaît que le design unique est essentiel car il «élève le bâtiment au-dessus de la foule et devient une métaphore des aspirations de l’homme; ainsi, en plus d’une déclaration de conception, cela devient une déclaration d’intention ». Il ajoute que l’accessibilité est importante - les gens sont plus susceptibles d’être attirés par les
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bâtiments publics. «Vous trouverez que les bâtiments qui peuvent être utilisés par tout le monde sont généralement plus appréciés que ceux qui sont réservés à quelques privilégiés. Si un bâtiment est emblématique à ces différents niveaux, il a de meilleures chances de devenir véritablement emblématique». Donc, pour s’implanter dans le cœur des masses, il est utile qu’un bâtiment se distingue visuellement, qu’il ait un arrière-plan intrigant et qu’il soit ouvert au public. Jan Gehl, architecte et urbaniste danois, déclare dans son livre «Cities for People» que la vie publique est déterminée par deux facteurs principaux. Le premier est les conditions météorologiques. Ce n’est pas un problème au Maroc. La seconde est la qualité de l’espace public. Les espaces doivent être définis et attrayant pour attirer plus de personnes que la simple circulation. Le schéma ci-dessous illustre l’importance de la qualité de l’espace public.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
À travers toute l’analyse faites sur le site et la côte, on note une tendance vers les grandes structures et les grands blocs tel que les centres commerciaux, les immeubles de bureaux ou des résidences privées clôturées. Ces entités fonctionnent bien pendant leurs horaires d’ouvertures (s’ils sont à destination pour usage public). Mais une fois fermés, ces lieux deviennent de vraies boites à allumettes opaques, surdimensionnés et inaccessibles. Sans compter qu’il faut faire l’effort d’entrer dans ces blocs pour en connaître le contenu et la fonction.
d’artistes, artisan, magasin de vente...) Inclure de l’habitation est aussi une manière de garder une population dans ce quartier et ne pas se retrouver avec un quartier fantôme. Il serait même judicieux de prévoir une partie de ces habitats aux artistes. Pour les visiteurs, une structure hôtelière qui se confondrait avec les habitats pour plus d’immersion dans le cadre crée. Une structure pour promouvoir les créations et réalisations des artistes doit être aussi pensée pour communiquer avec les habitants du quartier.
Il semble donc primordial de créer des îlots contenant différentes fonctions de manière à avoir dans un même bâtiment verticalement plusieurs fonctions. Avoir des rez-de-chaussées actifs est primordial au bon fonctionnement d’un projet. En effet, il est plus agréable de pouvoir avoir de l’animation dans les bâtiments en se promenant, laisser voir aux passants les artistes et les artisans travailler. (Dans ce cas des ateliers
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Proposition de projet
5-2-1Principes de conception et programme pour le «Art Village»
Préviligier les petits blocs aux grands blocs
Module de 10m*10m // R+2
Adaptation à la topographie du terrain
Respecter la vue et les perspectives vers la mer
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
5-2-2-Répartition du programme et principes d’édification pour les façades
Façade Nord Ouverture 0%
Habitat,bureau... Trame 1sur 3
Façade Sud Ouverture 40% Lieux accueillants du public: Café, Expo, Magasin,.... Trame 2 sur 3 Façade Est Ouverture 20%
Façade Ouest Ouverture 20% Privilégier un verticalement
programme GSEducationalVersion
réparti
Considérations bio-climatiques 115
Trame indermediare: Habitat, Bibliothèque, Café, Expo, Magasin,.... Trame 1sur 3 Considération privé / public
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Proposition de projet
Parc de l’Obélisque, Washington, DC.
Grand Parc, Vancouver.
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créer u Sist.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Symbole
C E N T R A L I T E V I S I B I L I T E E N V I R O N .
LIEUX CENTRAUX
RASSEMBLEMENT
PERSPECTIVES VISIBILITE
CORRIDOR VERT
TRANSPORT
Créer une succession de places identifiables capable de devenir des points de rassemblement et de rencontre pour les citadins. Créer une connexion visuelle depuis la ville vers le site. Dialoguer à travers les perceptives et les percées
Relier entre les tissus et remédier à la pénurie des espaces verts collectifs. Maintenir une continuité en rendant les promenades et les déplacements qui s’y font plus agréables. Favoriser la communication entre les tissus et relier cette zone au reste de la côte et de la ville .
Grand Parc, Vancouver.
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I N F R A .
Stratégie
Chaussée d’Ixelles, Bruxelles
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Miralles/Tagliabue - EMBT
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Piscina das MarĂŠs (Leca da Palmeira)
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Proposition de projet
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
L’ Atlantikwall (un des deux musées de RAVERSYDE.)
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China Academy of Art’s Folk Art Museum
Eiichi Kano
Island of Fogo (Cape Verde), the Natural Park Venue
Proposition de projet
Concept d’amÊnagement
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
5-3-Programme du projet Programme de la piscine : La profondeur maximale atteint 4 m par rapport au bord (zone de plongeur) et la minimale 0.60 m (pataugeoire), avec la plupart du bassin repartie entre les 1.4 et 2 m de profondeur. Le plan d’eau et le bord du bassin sont calés à la cote +4 NGM. La piscine fonctionnera avec le renouvellement en continue de l’eau, moyennant son pompage à partir d’un puits équipé d’un ensemble de pompes submergées, alimenté par des conduites liées à un caisson de prise d’eau, installé dans une souille excavée dans le plateau rocheux existant sur site, près de la limite nord de la piscine. L’eau pompée sera ensuite filtrée par un ensemble de filtres de sable, avant d’alimenter la piscine à partir des injecteurs de fond installés dans la dalle de fond. L’eau sera rejetée par une structure pareille à celle de la prise, localisée près de la limite sud de la piscine. L’écoulement de rejet se fera par gravité. L’ensemble de la piscine et terre-
pleins sera protégé de la mer par un mur en béton, coulé directement sur la plateforme rocheuse existante, après ouverture d’une souille de fondation. Circulation: Dans la réflexion qui a mené à ce projet, l’accent a été mis sur l’accessibilité dans tous ses genres. La primauté étant donnée aux piétons. Des larges allées piétonnes ombrées sont programmées pour relier entre les grandes places, jardin et parc... S’agissant des pistes cyclables, la volonté d’en créer vient en continuité avec celles déjà crées dans la promenade maritime Hassan II. Tout en créant un parcours qui relie les principaux lieux de la presqu’île et qui s’intègre au parcours initiatique dans le nouveau parc de l’artillerie. L’espoir est de conscientiser la population et les autorités à l’importance de ce moyen de transport propre. Une ligne de bus est aussi prévue avec deux arrêts. L’un desservant la place créée devant le phare et le second desservant la préfecture d’arrondissement et la
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NGM: Nivellement Général du Maroc
Proposition de projet
nouvelle piscine d’eau de mer. Cette ligne viendra se relier au système de transport en commun de la métropole pour peu que ce dernier fonctionne bien. Et finalement, la nécessité actuelle de programmer des voies pour la voiture s’impose. Des places de parking sont programmées et dispersées dans le site. Sur l’axe du phare par exemple, leur emplacement latéral assure une discrétion pour ne pas heurter la perceptive. Modules: En ce qui concerne les fonctions assignées aux modules, elles s’intègrent dans un programme complet d’un «Art Village». Ce dernier comprend : Résidence: Habitats particuliers ,studio pour les artistes, hôtels et auberges de jeunesse. Services de proximité : supérette, pharmacie, restaurants et cafés. Production : Atelier de travail, FabLab, atelier d’artisan et salle polyvalente. Culture : Bibliothèque, salle d’exposition,
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médiathèque, galerie d’art. Les places: En se baladant à Casablanca, on croise de plus en plus des peintures murales. Cet art urbain est un moyen d’expression pour la jeunesse Casablanca à travers lequel elle transmet ses espoirs et aussi ses désillusions. Un art que les futures places créées comptent accueillir, ces dernières seront des openspaces dédiées à l’expression artistique. Elles seront une occasion pour échanger et découvrir des jeunes talents de Casablanca, du Maroc et du monde entier. L’espoir est de faire de Casablanca une destination pour les artistes contemporains.
Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
échelle 1:5000
masterplan du site
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Proposition de projet
GSEducationalVersion
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
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Proposition de projet
5-3-1Essences utilisées crataegus laciniata
Typologie : aubépine Hauteur : 6m Diamètre : 6m Feuillage:
caduc
Origine :
Ouest Asie, Sud Est de l’Europe
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
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Proposition de projet
5-3-2-Gradins et belvÊdère
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
coupe longitudinale sur l’axe du phare
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Proposition de projet
2 3
1
4
5
8
7
6
ĂŠchelle 1:1000 plan de la piscine
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
4’ 1: Piscine olympique profondeur 2m 2: Piscine pour la plongée d’une profondeur de 4m. 3:Piscines olympique profondeur de 1.4m à 2m 4: Vestiaires et W.C : 4’: Parking à vélo 4’’: Vestiaires Hommes 4’’’: Vestiaires Femmes 5:Pataugeoire 0.6m allant à 1.2m 6: local technique 7:Pompe à eau 8: Pataugeoire 0.6m allant à 1.2m
4’’
4’’’
échelle 1:200
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Proposition de projet
perspective sur les piscines
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
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Proposition de projet
Choix du module et des blocs La définition du module s’est faite sur la base de plusieurs recherches liées au programme choisi. Ainsi, le module devait être capable de s’adapter à des fonctions différentes par exemple, l’habitat (qui suit une trame de 3mètres), des ateliers et des galeries d’art qui requiert plus d’espace ou des bureaux (qui suivent une trame de 3.5 mètres). Le schéma suivant démontent cette réflexion:
Taille moyenne d’une chambre 3*4 (12m²)
Taille moyenne d’un bureau 3*3.5 (11m²)
Taille moyenne d’un atelier ou une exposition 5*10 (50m²)
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Échelle 1:200
Axonométrie du module
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Proposition de projet
Faรงade Nord-Est
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
2
1
2’ 1’
5
3
4
6
1: Magasin 1’ stockage+wc) 2: Supérette/ Épicerie 2’: stockage+WC 3: Magasin 4: Studio d’artiste 4’ : Atelier 4’’: Exposition
Plan RDC
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Proposition de projet
1
2
1 : Appartement duplex avec terrasse jardin 2: Appartement 100m² avec terrasse jardin
Échelle 1:400
Plan 1er ĂŠtage
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Échelle 1:400
Plan 2éme étage
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Proposition de projet
Échelle 1:200
AxonomĂŠtrie
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Façade Est
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Proposition de projet
Échelle 1:200
plan RDC
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
Échelle 1:200
plan 1er étage
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6-Bibliographie Ressources littéraires : A. Adam, Histoire de Casablanca ( des origines à 1914), Aix-en-Provence, éditions Ophrys,1968 (Annales de la Faculté des Lettres d’Aix-en-provence,n°88) A. RACHIK, Casablanca: l’urbanisme de l’urgence.nf.2002. B. FISHER, Remaking the urban waterfront, Washington: Urban Land Institute, DC,2004. C. FANG, Waterfront Landscapes, Design Media Publishing Limited, New York, 2011. Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO 1972. D. ERRIU, F. PIRLONE, Waterfront and urban regeneration. New challenges for Genoa, Tema, Journal of Land Use, Mobility and Environment, 2016. Fr. CHOAY, L’Allégorie du patrimoine, Seuil, Paris, 1996. Fr. PERON, Le Patrimoine maritime : construire, transmettre, utiliser, symboliser les héritages maritimes européens», Presses universitaires de Rennes, 2002. G. Marie, F. Peron, J. Amghari, J. VINCENT, L. L’AOT, Actes du colloque international pluridisciplinaire «Le littoral : subir, dire, agir» - Lille, France, 16-18 janvier 2008. G. MARIE, Fr. PERON, Le patrimoine maritime bâti des littoraux : élément majeur d’identité et de reconstruction culturelle et sociale des territoires côtiers d’aujourd’hui, Hal, France, 2009. J. ALEMANY, R. BRUTTOMESSO, The Port City of the XXI century. New challenges in the relationship between Port and City, Venice, 2011. J. Gehl, Cities for People »Island press, 2010. J. Gehl ,Life between Buildings, Using public space; Island Press 2011 J. Jauhiainen, Waterfront Redevelopment and Urban Policy: The Case of Barcelona, Cardiff and Genoa, European Planning Studies, 1995. J-L. COHEN, Casablanca mythes et figures d’une aventure urbaine, Hazan, France, 1998. M. GRAVARI-BARBAS, V. VESCHAMBRE, Patrimoine : derrière l’idée de consensus, les enjeux d’appropriation de l’espace et des conflits In : Conflits et territoires [en ligne], Tours : Presses universitaires François-Rabelais, 2004. P. SCHMIT, N. LEMARCHAND, Le patrimoine maritime en Basse-Normandie : Réflexions sur deux décennies d’actions publiques et privées, CRéCET, Caen, 2005.
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Quel devenir pour la presqu’île d’El Hank ?
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