master thesis

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PHÉNOMÈNES MÉDIATIQUES ARCHITECTURALES APRÈS LA CRISE ÉCONOMIQUE Biennale d´Architecture de Venise comme tremplin pour le collectif Urban Think Tank

ENSA PARIS-LA-VILLETTE Mémoire de Master 2 | Critique et histoire de l´architecture et de la ville 2 Pierre Chabard | Julien Bastoen

Andreea Druga-12364



TABLE DE MATIÈRES ÉTAT DE LIEU...............................................................................................................................................................................3 INTRODUCTION.........................................................................................................................................................................5 PROBLÉMATIQUE.......................................................................................................................................................................9 MÉTHODOLOGIE......................................................................................................................................................................11 I. PARTICIPATION D´URBAN THINK TANK À LA BIENNALE D´ARCHITECTURE DE VENISE 2012........13 1.1. Torre David-naissance d´une exposition...................................................................................................................13 1.2. Pourqoui un restaurant?..............................................................................................................................................17 1.3. Pourquoi des photographies?......................................................................................................................................20 1.4. Dessin de propositions architecturales?......................................................................................................................23 1.5. Coulisses d´une exposition..........................................................................................................................................24 II. BIENNALE DE VENISE.........................................................................................................................................................27 2.1. Contexte médiatique-Analyse des éditions passés..................................................................................................27 2.2. 2012-Une édition controversée...................................................................................................................................32 III. CONSEQUENCES MEDIATIQUES..................................................................................................................................49 3.1. Consequences des publications dans la presse éuropéene.....................................................................................52 3.2. Urban Think Tank-Exercices d´exposition après 2012...........................................................................................70 3.3. Évènements médiatiques............................................................................................................................................74 IV. PROFIL D´UN THINK TANK...........................................................................................................................................81 4.1. Rétrospective de l´activité..........................................................................................................................................81 4.2. Les prix et les films-outils de médiatisation.............................................................................................................86 4.3. Acteurs et collaborateurs.............................................................................................................................................87 4.4. Pourquoi un think tank?..............................................................................................................................................94 V.TORRE DAVID AUJOURD´HUI. CONSÉQUENCES DE LA MÉDIATISATION D´UNE TOUR SQUATTÉE...99 HYPOTHÈSE.............................................................................................................................................................................101 CONCLUSION...........................................................................................................................................................................103 BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................................................................................................105 CORPUS......................................................................................................................................................................................106 ANNEXES...................................................................................................................................................................................112

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Fig. 1 : Volume no 14, 2007, Architecture non-sollicitée (source : http://archis.org/publications/)

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Fig. 2 : Hans Ibelings, “SHIFTS-Architecture after the 21st century” (source : amazon.com)


ÉTAT DE LIEU Le contexte dans lequel j´ai rédigé mon mémoire a été influencé par les facteurs économiques mais également par les changements dans la profession. En 2008 la crise économique débute mais les changements se sont ressentis dans l´architecture quelques années après. Coïncidence ou pas en 2007 on voit l´apparition du concept ´architecture non-sollicitée´ qui devient après la crise une pratique répandue dans le monde entier. La revue Volume, no 14, décrit en détail ce mouvement qui semble avoir des origines encore plus anciennes. Cette pratique non-sollicitée représente une réinterprétation de la façon d´accéder à la commande. Les architectes ont ainsi plus de pouvoir et plus de choix pour travailler sur des sujets qui les intéresse. En même temps, ils peuvent intervenir dans des zones qui ont besoin de changement et l´architecture peut influencer ainsi un certain contexte local. La pratique non-sollicitée veut répondre aux besoins de la société et réorganiser la façon dans laquelle on conçoit un projet d´architecture. Un autre élément important de cette pratique c´est qu´elle utilise comme outils des ressources nouvelles comme les réseaux sociaux, les nouveaux programmes pour identifier ces endroits qui nécessitent une intervention. Le principe est similaire à celui d´acuponcture urbaine. Si on essaye d´identifier la naissance de ce phénomène on voit qu´il y a eu avant des intentions non-sollicitées, comme le travail de Gordon Matta-Clark depuis 1970. En 1959, Yves Klein travaille en France avec ce courant; en 2001, Santiago Cirugeda travaille en Espagne. Mais à ce moment-là, cette activité n´était pas vue comme une évolution de la pratique architecturale. Alors l´architecture non-sollicitée a englobé plusieurs idées et concepts qui ne sont pas nouveaux: acuponcture urbaine, le travail de Matta-Clark et Cirugeda, les nouvelles technologies comme outils dans le processus architectural. Avec ces éléments elle est devenue une pratique adaptée au présent et un contre-courant au système des architectes stars installé des années 1990. Le sujet de l´architecture sans architectes a été débattu plusieurs fois après l´exposition “Architecture without architects” présentée par Bernard Rudofsfky en 1965 à MOMA New York. Il questionne le vernaculaire et la spontaineité des communautés informels et voulait introduire “the unfamiliar world of non-pedigreed architecture”. C´est intéressante de suivre la naissance de ce phénomène décrit en détail par Volume comme une nouvelle pratique qui va révolutionner l´architecture. Par contre, depuis 2008 il n´y a pas eu beaucoup de promotion de ce terme, même si il y a des nombreux architectes qui travaillent de cette manière. On se pose la question de la raison de la médiatisation de ce type de pratique. Aussi la démarche de lancer une revue dédie à ce sujet montre qu´il y a eu une intention d´influencer la pratique d´une manière et de présenter un nouveau concept qui pourra changer la façon d´agir des architectes. On observe que la médiatisation prend un rôle de plus en plus important sur la scène architecturale. Peut-être la promotion d´un changement dans la pratique offre une perspective plus optimiste et donne l´impression que le changement et l´évolution apportera toujours des avantages pour la pratique. On se demande pourquoi ces architectes ne s´identifient pas avec cette pratique? Ils travaillent de cette manière et ils agissent de manière non-sollicitée mais ils n´utilisent pas cette appellation. Peut-être ça leur donne une liberté d´être sollicités et d´agir également de manière non-sollicitée. On observe ainsi que la pratique se réinvente constamment et les architectes s´adaptent, chacun à sa manière. En 2012, Hans Ibelings écrit un livre, “SHIFTS-Architecture after the 21st century”, sur les changements économiques et leur influence dans la pratique architecturale. Accompagné par une exposition en partenariat avec l´agence hollandaise Powerhouse Company, transmet le message que la crise affecte beaucoup l´architecture. Il considéré que le métier d´architecte sera toujours présent, par contre d´autres métiers vont disparaître. Sa théorie c´est que l´endroit où on travaille a une grande importance: les pays avec une baisse croissance démographique seront moins puissantes économiquement alors que les territoires comme l´Inde, le Brésil, la Chine auront une forte croissance économique dans le XXIème siècle. Cette croissance influencera l´architecture aussi qui ne sera plus si développée en Europe. C´est intéressante de questionner cette hypothèse et voir comment ça s´identifie avec le travail de l´agence qui représente mon étude de cas. 3


Fig. 3 : Image du restaurant-installation Torre David/Gran Horizonte, Biennale de Venise, ao没t 2012, photographie de Nico Saieh, source archdaily.com

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INTRODUCTION

La 13éme édition la Biennale d´Architecture de Venise a eu lieu en 2012 sous le thème “Common Ground”. C´était la deuxième édition post-crise après “Architecture beyond building “ en 2008 et “People meet in architecture” en 2010. Le lion d´or pour le meilleur projet a été attribué à l´exposition Torre David-Gran Horizonte1, réalisée par le collectif Urban Think Tank avec le journaliste britannique Justin McGuirk en tant que commissaire et le photographe Iwan Baan. C´était une édition où les initiatives sociales ont attiré beaucoup d´attention et également des prix. Le lion d´or pour le meilleur pavillon a été attribué au Pavillon Japonais, pour l´exposition “Home for All. Architecture possible here ?“, réalisée par Toyo Ito avec trois jeunes architectes japonais. Le groupe a étudié une zone affectée par le tsunami pour trouver une option de logement qui s´adapte à ces conditions. L´exposition représentait le résultat de leur recherche sur la région, matérialisée en maquettes d´étude qui montreait des variantes de logements. De l´autre côté les gagnants du prix pour le meilleur projet ont exposé leur état de recherche sur une tour abandonnée et squattée de Caracas, connue sous le nom de Torre David1. L´exposition se présentait sous la forme d´un restaurant temporaire traditionnel vénézuélien délimité par des murs en brique sur lesquels étaient exposées des photographies de la tour squattée prises par Iwan Baan et des vidéos realisées par l´équipe de recherche d´ Urban Think Tank. Urban Think Tank est une agence pluridisciplinaire qui s´intéresse à la recherche de l´architecture contemporaine et de l´urbanisme. La pratique a été fondée en 1993 à Caracas, Venezuela par l´architecte américano-vénézuélien Alfredo Brillembourg. Initialement UTT a opéré comme NGO pour une période, jusqu´en 1998 quand l´architecte autrichien Hubert Klumpner est devenu co-directeur de l´agence et ils ont commencé a travaillé pour profit. En 2006 une agence UTT a été fondée à New York, suivie par une autre à Sao Paolo en 2009 et par une à Zurich en 2010. Entre 2007-2010 Brillembourg et Klumpner étaient professeurs invités à l´Université de Columbia, États-Unis où ils ont mis les bases du studio S.L.U.M. Lab, en travaillant en même temps à Caracas aussi. En 2010 les deux architectes ont été invités pour enseigner à plein temps à l´ETH Zurich où on les a offert le Chair of Architecture and Urban Design. Avant de se déplacer à Zurich, Urban Think Tank a réalisé des projets à Caracas, soutenus par l´administration locale: Vertical Gym (2004), Metro Cable Car (2007-2010), FAVA School for Autistic Children (2007-2010) entre autres. Depuis 2010 ils sont basés à Zurich où ils travaillent et enseignent, mais ils réalisent également des projets et des recherches à Sao Paolo, Cape Town, Mumbai, entre autres. L´équipe du collectif est pluridisciplinaire, formée par des architectes, cinéastes, photographes, urbanistes, sociologues qui sont également des enseignants pour le studio Urban Think Tank à l´ETH Zurich. L´équipe est formée des architectes des nationalités diverses en total entre 10-30 personnes. Le collectif a également des architectes collaborateurs locaux pour les bureaux de l´étranger (Caracas, Sao Paolo, Cape Town). Alfredo Brillembourg2, fondateur principal du think tank a été né à New York, a étudié l´architecture à l´Université de Columbia, États-Unis et aussi à l´Université Centrale de Venezuela. Après son diplôme il est rentré à Venezuela où il a travaillé pour une agence d´architecture à Caracas. En 1993, il a fondé Caracas Think Tank, comme agence non-profit pour étudier des problèmes d´urbanisme du contexte local. Entre temps, en 1994, il s´est inscrit dans l´Ordre des Architectes Vénézuéliens et a enseigné à l´Université Jose Maria Vargas, Université Simon Bolivar et aussi à l´Université Centrale de Venezuela. En 1998, Hubert Klumpner est venu à Caracas et ils ont commencé a travaillé ensemble à plein temps sous le nom de Caracas Think Tank. Au début ils ont réalisé des projets commerciaux: siège de banque, logement privé et ils ont travaillé de manière sollicitée. Dans ce mémoire quand je mentionne Torre David en italique je parle de l´exposition Torre David/Gran Horizonte de Venise. Et quand je mentione Torre David tout simplement je fais référence à la tour de David. 2 Source : http ://www.u-tt.com/officeAbout_FoundingPartners.html 1

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Fig. 4, 5 : Photographies d´Iwan Baan, 2011, source dezeen.com 6


Hubert Klumpner3 est un architecte autrichien qui a étudié à l´Université des Arts de Vienna sous Hans Hollein. Après son diplôme, il a travaillé avec Enrique Miralles et Paul Rudolf avant de recevoir son deuxième diplôme de l´Université de Columbia, États-Unis, en 1997. Il est devenu membre de l´Ordre des Architectes Allemands et à partir de 2001 il est consultant en urbanisme pour le Programme International de Développement Social et Culturel en Amérique Latine (OAE et UNESCO). Torre David - initialement connue sous le nom Centro Financiero Confinanzas, a pris le nom de son investisseur, David Brillembourg. Ce dernier a été le cousin du fondateur d´UTT, Alfredo Brillembourg, leur famille étant très aisée. Dans un article publié dans Architectural Review on lit qu´Alfredo n´a pas été impliqué dans la construction et réalisation de la tour de David. La tour a été construite en 1993 par l´architecte vénézuélien Enrique Gomez. En 1993, son investisseur est mort et en 1994 la crise économique s´est installée dans le pays. Le projet a été abandonné depuis cette date, en phase de construction 75%. À partir de 2007, le bâtiment a commencé à être occupé par des squatters et en 2012 environ 750 familles habitaient dans la tour, environ 3000 personnes. Le bâtiment appartient à l´état depuis 1994 et cette occupation s´est faite de manière illégale. Pendant 9 ans les habitants ont occupé la tour sans que personne les demande rien. Ils ont commencé à s´approprié le lieu, ils ont construit des appartements et aménagé des chambres dans plusieurs étages de la tour. Chacun a occupé un espace où ils pouvaient vivre avec leurs familles dans des conditions similaires à une maison normale. Les habitants ont construit des balustrades et ils ont monté des murs pour délimiter les différentes familles. Ils ont mis en place un système d´électricité et ils ont installé des réseaux d´eau par étages. La communauté a commencé a augmenté peu à peu et ils ont introduit également des commerces: des magasins alimentaires, un espace-église, un salon de coiffure, un atelier de couture, une librairie. Le bâtiment de 45 étages n´a pas d´ascenseur et les résidents ont mis en place un système de moto taxi qui monte les rampes déjà existantes. Ils ont modifié des espaces, détruit des murs pour créer des voies d´accès et la plupart des fonctions sont à partager (cuisines, toilettes). Ils ont également établit un règlement d´ordre intérieur et ceux qui ne le respectent seront expulses de la tour après trois citations de criminalité. Ceux qui souhaitent habiter dans la tour doivent faire une demande, habiter d´abord dans des tentes jusqu´au moment un espace le sera destiné pour l´aménager. Chaque famille paye 15 dollars par mois pour l´eau, l´électricité et le nettoyage des espaces publics. En 2011, Urban Think Tank a commencé une recherche sur cette tour squattée de Caracas. L´exposition de la Biennale de Venise 2012 présente des échantillons de cette recherche que le collectif a entreprise pendant un an dans la tour de David. À part les membres de l´équipe du think tank, Iwan Baan et Justin McGuirk ont été également présents ponctuellement pendant cette année de recherche (2011-2012). Justin McGuirk a été le commissaire de l´exposition Torre David/Gran Horizonte. Il est journaliste, écrivain et critique de l´architecture et design pour The Guardian, directeur éditeur pour la section des publications de l´Institut Strelka pour Media, Architecture et Design à Moscow. Dans le passé il a été éditeur pour la revue britannique Icon. En 2014 il a sorti un livre sur l ´architecture activité et le logement social en Amérique Latine, Radical Cities. Récemment il a été nommé responsable du premier programme de master de critique d´architecture et design, à l´Académie de Design d´Eindhoven, Pays-Bas. Iwan Baan3 est un photographe d´architecture hollandais qui travaille avec des nombreuses revues de spécialité (Domus, A+U, Mark, Abitare), mais aussi avec The New Yorker et The New York Times. Il prend également des photographies des œuvres des architectes comme OMA, Herzog et DeMeuron, Zaha Hadid, Toyo Ito, Steven Holl, entre autres. Il collabore également pour la réalisation des livres sur des architectes et travaille avec des publications comme Lars Muller Publishers et Hatje Cants entre autres. En 2010 il a reçu le prix Julius Schulman pour la photographie et en 2012 a été nommé Loeb Fellow par Harvard Graduate School of Design. En 2011 il a été nommé par la revue Il Magazine dell´Árquitettura parmi les “100 personnes les plus influents de l´architecture contemporaine”. Pour son travail personnel il s´intéresse à l´effet de l´architecture sur ses environs/contexte. Dans ses photographies il veut capter le contexte urbain, social et économique de l´environnement construit. Ces trois acteurs principaux ont organisé l´installation-restaurant sur la Tour de David de Caracas à Arsenale en 2012. Leur exposition n´a pas été liée au Pavillon Vénézuélien, qui a représenté d´une autre manière la scène locale architecturale.

Source : http://www.u-tt.com/officeAbout_FoundingPartners.html Source : http://iwan.com/about_index.php?category=about http://iwan.com/about_index.php?category=about

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PROBLÉMATIQUE Dans ce mémoire j´ai étudié le travail d´un collectif pluridisciplinaire dans le contexte de la Biennale de Venise de 2012. La pratique architecturale a changé et a également été influencée par la crise économique de 2008. Même si l´architecture activiste se pratiquait déjà depuis quelques temps, les dernières années il y a eu plus de focus sur ce type de pratique alternative. Également l´importance de la biennale d´architecture de Venise a évolué et son impact a été mesuré en fonction des thèmes choisies et le contexte dans lequel se déroulait. Considérée souvent comme l´évènement international le plus important sur la scène architecturale, la biennale représente un important évènement médiatique. Dans ce contexte j´ai pris comme étude de cas Urban Think Tank comme pratique activiste qui agit de manière non-sollicitée et qui participe à plusieurs éditions biennales de Venise. Mon idée est d´étudier le collectif Urban Think Tank et analyser tous les éléments qui font partie de leur activité et voir comment ils se détachent d´autres pratiques architecturales. Et surtout pourquoi ils se détachent et avec quoi ? Un moment clé de la recherche analyse leur participation à la Biennale de Venise, comme exemple de stratégie de médiatisation. La problématique questionne la manière d´accéder à la commande de ces collectifs et quels sont les outils qu´ils utilisent pour déroulera leur activité. Je questionne les raisons de ces collectifs et les implications de participer à la Biennale de Venise. En étudiant leur pratique on observe que la façon d´accéder à la commande est différente et leur activité est souvent en dehors des règles générales respectes par les autres pratiques. Je questionne alors comment ils accèdent a la commande et quel est le déroulement du projet. Je souhaite voir quel est le rôle de la médiatisation dans leur activité et comment ça influence la réalisation des projets. La Biennale de Venise est un exemple important et représente un moment décisif pour ce collectif. Je veux étudier la manière dans laquelle cette participation les a influencé et pourquoi ils ont décidé de participer. Pourquoi ils ont participé avec ce projet, en 2012 ? Je questionne aussi la réception du prix du meilleur projet et quelle implication a eu pour le collectif, pour la biennale et pour l´architecture en général. En sachant que la biennale de Venise représente une occasion de médiatisation, je me pose la question de l´influence de cette promotion dans la pratique d´Urban Think Tank. Quel rôle a la médiatisation et quelle position occupe dans leur activité? Et surtout quand cette médiatisation et faite et de quoi? Qu´est-ce que le collectif choisit de présenter sous plusieurs phénomènes médiatiques et pourquoi ? Quelle est l´importance de la médiatisation et surtout de l´auto-médiatisation dans leur processus de conception architecturale ? Choix du sujet Le choix de ce sujet a été influencé d´abord par mon le travail sur mon projet de fin d´étude ou j´ai travaillé avec la notion d´acuponcture urbaine dans le contexte de la réactivation des communautés locales dans une ville historique de Chypre. En faisant la recherche dans cette direction j´ai trouvé la revue Volume de 2008 (no 14) dédié à l´architecture non-sollicitée. Ce concept m´a paru très intéressant pour la recherche de mon projet mais j´ai aussi eu l´intention de l´étudier plus. J´ai été d´abord surprise de prendre conscience de ce sujet si tard (2012) et j´ai été curieuse de savoir qu´est-ce que ça représente. Après plusieurs changements et analyses des possibles questions à traiter je me suis concentrée sur la recherche de ces pratiques plutôt alternatives et non-sollicitées et après j´ai découvert Urban Think Tank, dans le contexte de la Biennale de Venise. Par hasard, leur travail était déjà connu pour moi parce que j´avais regardé leur approche pour mon projet de fin d´études, le collectif travaille justement avec la notion d´acuponcture urbaine. La recherche et la construction du sujet ont été influences par plusieurs changements et allers retours mais l´analyse de leur activité m´a montré qu´il y a beaucoup d´éléments à traiter pour étudier Urban Think Tank dans le contexte de la Biennale de Venise. 9



MÉTHODOLOGIE

Pour construire ce sujet j´ai utilisé des méthodes d´analyse du contexte dans lequel Urban Think Tank déroule son activité. J´ai d´abord établi une liste des phénomènes médiatiques auxquels ils participent et j´ai commencé à les analyser. J´ai étudié ces phénomènes médiatiques dans le contexte de la Biennale de Venise et après pour voir les conséquences de cet évènement sur l´activité d´Urban Think Tank. J´ai également analysé leurs communications et leurs plateformes online: sites internet, profils sur les réseaux sociaux. Le corpus comprend des articles écrits par et sur Urban Think Tank, rangés dans trois catégories: articles sur UTT à la Biennale de Venise, articles écrites par UTT et articles écrites sur UTT en général à travers le temps. Également dans le corpus sont les matériaux liés aux manifestations médiatiques: catalogues d´expositions, films, livres ou fragments de livres écrits par et sur UTT. Une autre partie est représentée par les interviews donnés par UTT à travers le temps et des interviews des acteurs impliqués dans le projet de Venise. Pour répondre aux questions et identifier le mécanisme médiatique qui se trouve derrière leur activité j´ai réalisé quelques interviews avec les acteurs impliqués. J´ai eu une interview sur Skype avec le responsable de communication d ´Urban Think Tank et des échanges par email avec le commissaire de l´exposition à Venise, Justin McGuirk. Également j´ai essayé de contacter d´autres acteurs impliqués dans ce projet (Alfredo Brillembourg, Michael Contento, Iwan Baan) mais je n´ai pas arrivé à avoir leur réponses. J´ai également essayé d´avoir des échanges avec d´autres personnes qui me paraissaient en lien avec mon sujet: Steve Parnell qui a réalisé une exposition à Venise sur l´importance des revues d´architecture et Julia Albani, architecte qui s´occupe de l´organisation de la Triennale de Lisbonne et est la fondatrice d´une pratique spécialisée dans la communication en architecture.

ACTEURS ENTOURAGE URBAN THINK TANK

Justin McGuirk (journaliste, comissaire)

Iwan Baan (photographe)

Rory Olcayto

(journaliste Architect´s Journal)

Daniel Schwartz

(film maker, membre U-TT)

Steve Parnell

(architecte, chercheur)

Michael Contento

Alfredo Brillembourg

(architecte, project manager U-TT)

(architecte, co-directeur U-TT)

Ingrid Gossé

(architecte, ancienne stagiaire chez U-TT)

Julia Albani (architecte)

Matthieu Quilinci

(architecte, ancien stagiaire chez U-TT)

interviewés ont répondu sans réponse

Fig. 6 : Méthodologie: Acteurs contactés pour la recherche de ce mémoire

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I. PARTICIPATION D´URBAN THINK TANK À LA BIENNALE D´ARCHITECTURE DE VENISE 2012 1.1. Torre David-naissance d´une exposition Le collectif pluridisciplinaire et international Urban Think Tank s´est remarqué à la 13éme édition de la Biennale d´Architecture de Venise avec une installation réalisée au centre du pavillon Arsenale. Le thème de cette année, “Common Ground”, a été proposée par le commissaire britannique, l´architecte David Chipperlfield. L’ édition se voulait un terrain d´entente commun ou les architectes puissent se rencontrer. L´idée était de se séparer de l´image des architectes individualistes : ”Ce qu´on veut dire par ´common ground´, c´est le terrain commun où on peut rencontrer des positions différentes. Il y a une riche culture architecturale faite par des individuels et groupes qui font leur propre affaire.” 5

Le common ground de Chippefield veut questionner les priorités de nos temps et les orienter plutôt vers le normal, le social et le commun. Le fait de questionner chacune influence et vision pourrait aider les architectes mieux comprendre la discipline et sa relation avec la société : “L´ambition de cette biennale est d´accentuer l´existence d´une culture architecturale formée pas seulement des talents individuels, enthousiasme et moments au hasard de créativité mais d´une complexité diverse d´idées et recherche unie dans une histoire commune et continue, ambitions communes, pièges communes et idéals partagés. J´ai vu cette Biennale comme une opportunité d´encourager mes collègues à adresser la perception que la production architecturale récente a été donnée par l´image, form-making et nouveauté et de réaffirmer la recherche et les questionnements qui résident derrière un travail.” 6

Pour répondre à ce thème, Urban Think Tank a travaillé avec le photographe Iwan Baan, sous la direction du commissaire d´exposition, le journaliste Justin McGuirk. L´équipe a installé dans leur espace d´exposition un restaurant temporaire qui servait des plats traditionnels vénézuéliens. Sous le nom de Torre David/Gran Horizonte, l´exposition présentait le travail de recherche du collectif sur la tour squattée qui se trouve à Caracas, Venezuela. L´espace était délimité par des murs en brique rouge sur lesquels ils avaient exposé des photographies de la tour prises par Baan et des slogans. Le contenu était complété par des vidéos réalisées sur place par les membres de l´équipe Urban Think Tank. Des meubles, des fleurs, des télés et d´autre objets d´usage quotidien complétaient l´espace. L´idée du collectif a été de recréer à Venise un fragment d´étage de la tour vénézuélienne squattée. Ils ont voulu recréer l´atmosphère locale avec des éléments de décors, des photos, des vidéos de la tour et des plats traditionnels. Leur intention a été de créer une expérience vénézuélienne authentique et en même temps offrir des informations pour lancer un possible débat sur la situation des slums et de l´habitat informel. Ils ont voulu questionner également le rôle de l´architecte aujourd´hui: “C´était comme un voyage pour refléter le rôle de l´architecte dans une monde où 2 milliards de personnes vivent chaque jour avec 5 dollars. Quel est le rôle de l´architecte dans cette situation?” 7

GRIMA Joseph, “5 questions for David Chipperfield”, Domus, no 960, juillet-août 2012, p.44 : “What we meant by common ground, was actually the common ground on which to meet from different positions. There is a rich architectural culture out there made up of individuals and groups doing their own thing.” 6 CHIPPERFIELD David, “Introduction” dans CHIPPERFIELD David, LONG Kieran, BOSE Schumi, Common Ground-A critical reader, Marsilio Editori, 2012, 331p, p.13 : “The ambition of this biennale is to emphasise the existence of an architectural culture, made up not just of singular talents, enthusiasms and haphazard moments of creativity but of diverse complexity of ideas and research united in a common and continuous history, common ambitious, common predicaments and shared ideals. I saw the biennale as an opportunity to encourage my colleagues to address the perception that recent architectural production has been dominated by image, form-making and novelty and to reassert the real research and concerns that lie behind the work.” 7 KALLIPOLITI Lydia, “13th Venice Biennale”, Journal of architectural education, no 1, volume 61, p.160, interview avec Alfredo Brillembourg: “It was like a journey reflecting the role of the architect in a world where 2 billion people live every day with 5 dollars. What is then the role of the architect in this situation?” 5

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Alfredo Brillembourg

co-fondateurs

Hubert Klumpner

project manager

Daniel Schwartz

Lindsay Sherman

Jose Antonio Nuñez

Michael Contento

Justin McGuirk

Rafael Machado

Susana Garcia

stagiaires

Ilana Millner

Arno Schluter

Jimeno Fonseca

Kaspar Helfrich

stagiaires

Alexandra Zervudachi

Christian Schmidt

Mattieu Quilinci

Markus Kneer

Iwan Baan

enseignant ETH pas membre équipe U-TT

Fig. 7 : Schéma contributeurs du projet Torre David (livre, exposition, films, propositions architecturales)

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Frederic Schwarz


Le 29 août 2012, en ouverture de la Biennale, leur intervention a reçu un des plus importants prix de l’édition: le Lion d´Or pour le meilleur projet. Il reste encore à établir ce qu´il a été vraiment primé ? Leur exposition, la scénographie, l´organisation d´un espace temporaire de restauration avec photographies ou le sujet de leur exposition, la tour de David? Il reste encore incertain qui a été vraiment primé? Le collectif a choisi de maniere non-sollicitée cette tour abandonnée squattée comme sujet de recherche sans vraiment préciser leur intention. Leur recherche s´est matérialisé dans des photographies, des vidéos et des slogans. Si on analyse leur approche on pourra croire que ça c´est leur projet : le fait d´exposer une certaine problématique dans un concept d´exposition. Que signifie à la fin le meilleur projet à cette biennale? Il est difficile d´idéntifier si leur problématique a été primée ou la façon dans laquelle ils ont mis en évidence cette question des logements informels. On pourra dire que c´est la Tour de David qui a reçu ce prix pour le meilleur projet. C´est également difficile d´idéntifier à qui s´adresse le prix et qui bénéficie suite à cette honneur. Quand on regarde l´exposition c´est assez difficile de comprendre qui sont les auteurs, les acteurs et les bénéficiaires de ce projet et de ce prix. L´initiative d´Urban Think Tank, peut paraître, à première vue assez claire: présenter un tour squattée pour initier un dialogue sur la situation des logements et le rôle de l´architecte aujourd´hui. Ça aurait été plus simple d´expliquer leur démarche et de la mettre dans une catégorie, s´ils n´avaient pas gagné le prix du meilleur projet de la Biennale de Venise en 2012. Si on analyse la situation plus en détail on se rend compte que les membres du collectif ne sont pas les architectes de la tour, construite en 1993 par Enrique Gomez. Ils ne sont pas non plus les architectes de la réhabilitation de la tour abandonnée, parce qu´il n´a pas eu un concours d´idées et le bâtiment appartient à l´état. Les habitants ont réalisé des interventions ponctuelles sans autorisation à travers des années, et ont occupé peu à peu les étages. Urban Think Tank sont en effet les auteurs d´un projet de recherche non-sollicitée sur cette tour de 45 étages, qui a été matérialisé en plusieurs documents de facture médiatique. Pour mieux situer leur intervention ce sera intéressant de connaître les membres de l´équipe de l´exposition de Venise et le rôle que chacun a eu dans le développement de ce concept. Le responsable de la vision de l´exposition a été le journaliste et critique Justin McGuirk, qui a eu l´idée8 de la mise en place d´un restaurant-installation avec spécifique vénézuélien. La recherche sur la tour a été l´initiative du think tank UTT, qui a commencé à partir de 2011 étudier les formes de logements existantes. Pendant un an ils ont eu des dialogues avec les habitants pour comprendre la manière dans laquelle ils ont construit et ils organisent leur communauté. Suite à cet échange leur intention a été de proposer des solutions d´architecture pour aider les squatters à améliorer leur habitations. Pendant cette année de recherche ils ont rencontré le photographe Iwan Baan qui a réalisé de manière spontanée une série de photographies de Torre David. Les deux co-fondateurs d´UTT ont eu l´initiative d´étudier cet environnement à Caracas, étude qui a été géré à Venise par l´architecte américain Michael Contento, membre de l´équipe UTT et enseignant à l´ETH Zurich. L´équipe complète a été formée par les membres qui ont fait de la recherche à Caracas (Susana Garcia, Kaspar Helfrich, Lindsey Sherman). La vision architecturale du restaurant-installation a été réalisée avec l´aide des architectes locaux vénézuéliens, membres d´UTT Caracas: Rafael Machado, Jose Antonio Nuñez. L´équipe a été complétée par quelques jeunes étudiants stagiaires, qui ont travaillé aussi à Venise pour mettre en place l´exposition. Dans la présentation officielle de l´équipe, qui se trouve sur le site9 du project manager on observe encore une autre catégorie de collaborateurs ponctuels qui ont aidé le collectif pendant la recherche mais aussi pour matérialiser l´idée de l´exposition. “Project Team Urban Think-Tank: Alfredo Brillembourg & Hubert Klumpner, with Justin McGuirk (Curator) Project Manager: Michael Contento Research Team: Susana Garcia, Kaspar Helfrich, Rafael Machado, Ilana Millner, Jose Antonio Nuñez, Mathieu Quilici, Daniel Schwartz, Frederic Schwarz, Lindsey Sherman, Alexandra Zervudachi Collaborators: Iwan Baan (Photography), Lars Müller Publisher

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Source: interview sur Skype en avril 2015 avec Daniel Schwartz, membre équipe UTT et responsable communication (à consulter en annexe 3 pp.125-130)

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Source : site internet Michael Contento : http://michaelcontento.com/torre-david-gran-horizonte

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Special Thanks: The residents of Torre David, Jimeno Fonseca (ITA, ETH), Yona Friedman, Paul Friedli (Schindler AG), Antonio Garces, Marva Griffin, Andres Lepik, Sacha Menz (Dean, ETH Zürich, DARCH), Vivian Pedroni, Arno Schlueter (ITA, ETH), Christian Schmid, Kilian Schuster (Schindler AG), Katrin Trautwein, Klaus Nadler” 10

Sous l´introduction de “remerciements” on observe d´abord des nombreux enseignants de l´ETH, qui ont servi comme conseillers pendant le processus de recherche. On se demande quel a été le rôle des spécialistes et comment leurs suggestions ont été intégrées dans la démarche de l´exposition. On se demande également si leur contribution au projet de Torre David a été rémunérée, parce qu´ils ont contribué en tant que collègues des architectes d´UTT à donner une opinion sur un sujet proche de leur expertise. Vue qu´UTT opère sous le même nom en tant que studio au sein de l´ETH, leurs projets de confondent souvent avec leurs activité académique. Ils ont été privilégiés d´avoir accès aux conseils des experts qui sont en même temps leurs collègues, dans une des plus prestigieuse institution d´enseignement en architecture. Il ne faut pas oublier la contribution majeure des résidents de la tour dans cette exposition, Urban Think Tank leur remercie en premier avant d´énumérer les experts. On se rend compte que sans l´intervention architecturale primitive de ces habitants, le collectif n´aurait pas eu matériel pour réaliser cette exposition à Venise. Aussi les habitants ont contribué encore une fois en acceptant d´apparaitre dans les photographies et dans les vidéos du collectif, documents qui sont éléments clés de la recherche. Alors UTT n´est pas le seul contributeur de ce travail de recherche, nourri également par les contributions des professeurs d´ETH et par les idées de Yona Friedman entre autres. En conclusion ils ne sont pas non plus les seuls auteurs de ce travail de recherche qui s´est matérialise en exposition à Venise. La plus grande contribution est représentée par les photographies d´Iwan Baan qui présentent un environnement existent. Si on analyse la contribution de chacun on se demande qui a gagné suite à ce partenariat? Les résidents de la tour qui espèrent un jour améliorer leurs maisons, les professeurs, les artistes, les photographes, les filmmakers ou UTT qui a décidé d´exposer tout ça à Venise et a reçu le lion d´or? Un autre aspect est l´impact de ce prix sur la scène architecturale, dans un moment ou la pratique essaie de fuir du concept d´architecte star et se concentrer plus sur le rôle de l´architecte dans la société. Cette initiative est vue comme un exemple à Venise, dans un contexte où les architectes connus ont toujours exposé à la Biennale les mêmes projets que dans les éditions précédentes. Dans cette situation on se demande pourquoi ils ont gagné le prix pour le meilleur projet. Surtout, on se demande qui a vraiment gagné dans cette situation. On observe Torre David comme le fruit d´une contribution collective de plusieurs acteurs, qui se déroule à plusieurs niveaux et étapes de recherche différentes. On se demande alors quel est le rôle d´exposer une telle initiative à Venise, en 2012. Parce qu´elle répondait à l´appel du commissaire David Chipperfield qui souhaitait que les architectes travaillent sur un terrain commun? On se pose la question quel est vraiment le résultat de ce travail et surtout quel est le rôle de primer cette initiative à une Biennale d´Architecture. "Ce restaurant éphémère crée un espace vivant social à Corderie. Et un morceau de Caracas, Sud pas cher, mais un terrain commun. Le projet se fonde sur une recherche approfondie effectuée par Urban Think Tank sur la tour Confinanzas, connue sous le nom de Torre David. Ce gratte-ciel de 45 étages inachevée et occupée par une communauté pleine de vie avec de nombreux restaurants sert de lieu de rencontre, où les visiteurs peuvent manger, boire et, en général, ont un goût de l'Amérique du Sud." 11

On a exposé l´image d´une tour dans un rez-de-chaussée à Venise, un fragment de vie de Venezuela. Le but de l´exposition est encore incertain, si on analyse le rôle des photographies sur les murs et l´espace en brique rouge. L´installation aurait pu être un fragment de tissu vénézuélien représenté par un restaurant traditionnel, si on ne l´avait pas utilisé également comme support pour les photographies. Ça rend encore plus confus la démarche du collectif; leur intention était d´exposer le restaurant comme fragment de la tour ou la tour comme un fragment du restaurant à travers les photographies? Source : Site internet personnel du Michael Contento: http://michaelcontento.com/torre-david-gran-horizonte

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“Biennale Architettura 2012-Common Ground, 29.08-25.11”, Venise, 2012, p.103, catalogue d´exposition (à consulter en annexe 5, p.144)

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Pour mieux comprendre leur démarche on peut analyser cet espace du point de vue de sa fonction primordiale- espace de restauration. 1.2. Pourquoi un restaurant? Le pavillon numéro 53 d´Arsenale représentait un pastiche d´un restaurant traditionnel vénézuélien. C´est surtout la première impression qu´on a quand on accède dans l´espace réservé pour le collectif Urban Think Tank. Dans le fragment de pavillon entoure des colonnes monumentales, on peut voir des murs en brique rouge qui délimitent l´espace et créent un restaurant temporaire. On a des tables rondes, des chaises colorés, des plantes, un signe de néon qui marque l´entrée et ou on peut lire Gran Horizonte. Des photographies d´une tour squattée et des posters avec des slogans sont exposes sur les murs, entre les tables, au plan secondaire. On dirait presque au hasard, pour attirer l´attention du visiteur qui s´assoit et prend son repas. Le restaurant-installation c´est l´élément qui s´évidence a première vue. En décrivant leur exposition, les membres de l´équipe expliquent que le restaurant était une des parties principales du ´projet´: “La raison pour laquelle on a voulu un restaurant a été liée de notre restaurant préféré à Caracas, Gran Horizonte, qui se trouve proche de notre bureau. On a toujours aimé le signe de néon de Gran Horizonte. On a eu cette idée au hasard: et si on apporte le signe de néon à Venise et on fait un restaurant vénézuélien avec? Parce qu´on pensait au thème de l´exposition de 2012, qui était ´common ground´ et on a pensé que sur une base intellectuelle, c´est une histoire sur le terrain commun entre les gens qui se réunissent pour créer une communauté, les gens qui occupent un territoire. On a trouvé que c´était un bon concept pour faire une exposition un terrain commun. On a pensé, c´est assez évident, une des choses les plus extraordinaires qui rassemblent c´est la nourriture. On a pensé que ça sera une partie importante de notre exposition, servir de la nourriture. Après Justin a trouvé une compagnie de catering basée à Milano et les propriétaires étaient vénézuéliens. On les a contactés et ils ont accepté de mettre un restaurant vénézuélien à Venise. Je crois que ce sont les éléments principaux du projet.” 12

L´endroit qui les a inspiré c´est d´abord la Tour de David. Leur installation se veut comme un fragment de la tour squattée de Caracas. Aussi leur exposition a été inspirée par un restaurant vénézuélien qui se trouve à Caracas et s´appelle Gran Horizonte. Ils ont utilisé des éléments de cet endroit pour recréer leur installation, notamment le signe de néon de l´entrée de Venise est une reproduction du signe similaire du restaurant de Caracas. Le collectif passait souvent leur pause midi dans cet endroit. Ce signe de néon se trouve actuellement dans le studio Urban Think Tank, au sein de l´ETH Zurich. UTT justifie ce choix de nom en rapport avec leurs ambitions, ”ce grand horizon est une référence vers le sud global, qui aspire toujours vers un ecuator politique, au-delà duquel il y a le nord économique.” 13 Le fait d´avoir réalisé à Venise un endroit lié à une activité essentielle et quotidienne (se nourrir) montre l´accessibilité de leur approche. Ils s´adressent ainsi à un public plus large: étudiants, architectes mais aussi jeunes, enfants, retraités, parce que tout le monde peut faire une pause et manger un plat vénézuélien. Situé au milieu du parcours d´exposition à Arsenale, l´endroit peut représenter un point de pause. En offrant au gens un espace accessible, ils seront captivés également par le contenu théorique de l´exposition. Sur les murs construits en brique rouge on retrouve des slogans, des photographies de la tour de David prises par Iwan Baan. On peut comparer cet endroit avec les restaurants où on voit des affiches publicitaires sur les murs. C´est une stratégie intelligente de se promouvoir, les gens observant ces affiches quand ils prennent leur répas. C´est ainsi un endroit avec double fonction: restauration et médiatisation d´un certain produit, projet, concept.

Source : interview sur Skype en avril 2015 avec Daniel Schwartz, membre équipe UTT et responsable communication (à consulter en annexe 3, pp. 125-130) “The reason why we wanted a restaurant there was, we came up with the idea of Gran Horizonte (UTT´s favorite restaurant in Caracas), near our office there. We always loved the neon sign of Gran Horizonte. We had this funny idea: we said what if we bring the neon sign to Venice and make a Venezuelan restaurant with it. Because we were thinking about the theme of 2012 exhibition, which was common ground and we thought on an intellectual basis is a story about common ground about people coming together to making a community, people occupying ground. We thought that is kind of conceptually good idea but how we make our exhibition into common ground. We thought, it´s pretty obvious, one of the great things that bring people together is food. We thought that would be a core part of our exhibition, to serve food. Then Justin found a catering company based in Milan and the owners were Venezuelans. We contacted them and they said sure, they can set up a Venezuelan restaurant in Venice. I think those were the core parts of the project.” 13 Urban Think Tank dans un article pour ArchDaily.com (Source : http://www.archdaily.com/269481/venice-biennale-2012-torre-david-gran-horizonteurban-think-tank-justin-mcguirk-iwan-baan/): “This “grand horizon” is also a reference to the global south, which is always looking towards a political equator, beyond which lies the economic north.” 12

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Fig. 8 : Carte amplacement des expositions à la Biennale de Venise 2012, en rouge le pavillon de U-TT (source “Biennale Architettura 2012-Common Ground, 29.08-25.11”, Venise, 2012, p.2, catalogue d´exposition (italien)

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“Comme critique ´common ground´ suggère le consensus critique, quelque chose dont je ne crois pas. Mais les architectes ont une responsabilité pour une expérience commune de la ville. Dans l´installation que j´ai réalisée avec les architectes vénézuéliens Urban Think Tank, on représente une typologie de bâtiment normal, une tour de bureaux. Mais celle-ci, Torre David à Caracas, a été laissée inachevée and après a été occupée par des squatters. On explore l´idée que ça est devenu un sorte de commun ground littéralement alors on l´a transformé dans un restaurant qui offre des plats traditionnels vénézuéliens, parce que manger ensemble est une des plus commune moyens de trouver un terrain commun.” 14

Dans leur perspective le fait de manger représente un terrain commun. Cette activité a été choisie comme l´idée principale du pavillon pour une biennale d´architecture. Ce qui représente un paradoxe c´est qu´on ne peut pas clairement voir quel est le contenu principal de ce pavillon. On a l´impression de voir un restaurant, mais cet espace n´est pas le seul objet de leur approche. C´est seulement un décor qui abrite le contenu principal: les images de la tour, les slogans, les vidéos sur Torre David. La tour fait l´objet de leur exposition, mais dans ce cadre c´est très difficile de voir comment ces deux éléments s´articulent pour représenter un entier. Le restaurant veut représenter un fragment de la tour, mais en même temps cet endroit existe en réalité à Caracas, alors à Venise ils ont créé une pastiche. En plus ´la tour´ à Venise abrite des photographies de la tour de Caracas. C´est un emboîtement d´éléments qui rend l´expérience du visiteur assez incertaine. Dans une interview ils expliquent l´intention de créer un endroit où les gens peuvent se rencontrer, comme le but principal de l´exposition. Mais ils ne mentionnent pas le fait que ce décor devient en même temps un terrain de promotion d´une démarche qu´ils ont étudiée à Caracas. L´architecte et professeur de l´Université de Columbia, Lydia Kallipoliti15, explique cette confusion dans un article paru après la Biennale de Venise, suite à un entretien avec Alfredo Brillembourg : “(...) au centre des installations d´Arsenale à la Biennale d´Architecture de Venise, les visiteurs pouvaient prendre une pause et manger dans une cantine qui vendait des arepas vénézuéliens. Beaucoup de gens sont pose la question si cette cuisine publique était une exposition ou un point de repos. Ils étaient les témoins d´une exposition ou ils étaient eux-mêmes des objets partie intégrante de cette exposition? N´importe quel cas, ce décor des murs en brique, table en plastique et chaises pas chers était un endroit si précisément extrait de la ville réelle et importe à Arsenale qu´il a créé un état d´incertitude troublante. C´était une rupture dans le contenu de l´exposition.” 16

La question d´intégrer la nourriture dans l´exposition a été débattue par la suite dans la presse architecturale. En 2014, presque deux ans après l´exposition de Venise, l´auteur britannique Dan Hancox publie un article dans Architectural Review ou il critique intensément Urban Think Tank en général mais aussi leur pavillon de Venise. Dans l´article il utilise plusieurs fois l´expression “pop-up restaurant” pour décrire l´exposition d´UTT, expression qui semble condamner les intentions du collectif. Cette expression répétitive vient comme une critique vis-à-vis leur façon d´exposer ce projet et le fait d´utiliser “pop-up restaurant” pour cette exposition a une fonction réductrice de la qualité de l´endroit: “(...) an informal, pop-up Venezuelan restaurant called Gran Horizonte.“ “I am sure the desperate families who scrambled, stressed and strived to house themselves in a dangerous, quasi-lawless environement were delighted to hear about the pop-up restaurant.” 17 “Common Ground-Mostra Internationale di Arquitettura, Short Talks-Justin McGuirk”, Venise, 2012, catalogue d´exposition (italien et anglais) : “As a critic common ground suggests a critical consensus which is not something I believe in. But architects have a responsability to a common experience of the city. In the installation I am curating with the Venezuelan architects Urban Think Tank we represent a building typology that is ordinarily one of the most exclusive, a banking tower. But this one, the Torre David in Caracas, was left incomplete and then occupied by thousands of squatters. We explore the idea that it became a type of common ground very literally so we turned it into a restaurant serving Venezuelan food because eating together is one of the surest ways of finding a common ground.” 15 Lydia Kallipoliti est architecte, ingénieur et théoricienne, actuellement Assistant Professor of Architecture à l´Université de Syracuse, États-Unis. Avant elle a été Adjunct Assistant Professor à l´Université de Columbia, ou elle a enseigne des studios de projet et également a Cooper Union où a enseigné des cours de mémoire, de projet, des séminaires d´histoire et théorie. A Cooper Union elle a été Senior Associate pour l´Institut de Sustainable Design. Parallelement avec son poste à Syracuse, elle est Visiting Professor à Cooper Union. Elle a un diplôme en architecture et ingénierie de A.U.Th Grèce, un master en design and building technology de M.I.T. et également un Master en Art et un doctorat de l´Université de Princeton. 16 KALLIPOLITI Lydia, “13th Venice Biennale”, Journal of Architecture Education, no 1, volume 67, mars 2013, p. 159 “ (...) way through the Arsenale installations at the Venice Architecture Biennale, visitors would readily pause and eat a mobile cantina selling Venezuelan arepas. Many wondered if this public kitchen was an exhibit or a rest stop. Were they witnessing an exhibition or being an object of display? Whatever the case, this stage set of brick walls, plastic table and cheap chairs was a place so precisely extracted from the real city and imported into Arsenale building that it created a state of uncanny uncertainty. It was a rupture in the course of the exhibition.” 17 HANCOX Dan, “Slum porn”, Architectural Review, no1411, septembre 2012, p.22, p.25 14

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Les critiques de Hancox ont attiré l´attention du commissaire de l´exposition, Justin McGuirk. Celui-ci a répondu à la critique et a défendu les intentions du collectif dans un article paru un mois après dans la rubrique des opinions des lecteurs de la même revue britannique. Le vocabulaire utilisé par celui-ci est assez libre et directe, on peut se rendre compte facilement du niveau de frustration du commissaire qui a trouvé les commentaires injustes : “We can also brush off the way he sniffs at the Torre David exhibition at the 2012 Venice Biennale for containing a ´pop-up restaurant´, as if the idea that an exhibition can incorporate food makes it entirely frivolous.” 18

Il essaie de justifier le fait de mettre le répas au milieu d´une exposition d´architecture à Venise. En lisant son réponse on se rend compte qu´il veut défendre UTT, dans sa position de journaliste mais il oublie que sa réponse vient également en tant que commissaire de l´exposition. L´article de Hancox condamne les démarches d´UTT en général et ne questionne pas les idées de McGuirk. On se demande si le collectif a réussi à atteindre leur but apparent: celui de sensibiliser et questionner la situation des logements informels et leurs qualités. Le fait d´avoir mélangé plusieurs éléments a rendu le visiteur en confusion et il aurait pu être séduit par le restaurant peut-être et juste après observer les photographies et la démarche d´UTT. La scénographie de cette exposition joue un rôle important dans la perception du visiteur. Peut-être justement ça a été l´intention du collectif, de séduire les visiteurs avec un espace simple en apparence, ayant une fonction claire et un contenu facile à ´digérer´. Un simple restaurant qui sert des plats traditionnels vénézuéliens comme pavillon d´exposition. 1.3. Pourqoui des photographies? On aurait pu lire le restaurant comme le “projet” en soi du collectif pour cette biennale: brique rouge, tables et chaises colorés, plantes, télés, décors locaux et des plats traditionnels. Ça aurait pu représenter un fragment de la tour de Caracas à Venise. Mais le fait d´exposer des photographies de la tour sur les murs de la ´tour´ renvoie à une confusion. Quelle est le but de cette superposition? Ces photographies ont représenté environ 70% du contenu de l´exposition aménagé par Urban Think Tank. Les images prises par Iwan Baan et par l´équipe d´UTT pendant une année de recherche montrent les lieux de vie des habitants de la tour squattée. On peut voir comment ces gens se sont construit un logement de manière informelle, sans respecter les règles, avec peu de ressources mais beaucoup d´imagination. En regardant les photographies on peut se rendre compte de leur capacité de s´approprier des étages abandonnés d´une tour de bureaux et les transformer en lieux de vie. Dans ces photographies on peut voir les initiatives des habitants et pas les initiatives d´Urban Think Tank. On a exposé à la Biennale de Venise le travail d´un groupe de squatters qui ne sont pas des architectes. Ce message fort a pu être transmis si clair à l´aide de la photographie, on connaît la citation: “Une image vaut mieux que mille mots”. Il suffit de s´arrêter et regarder sur les murs ces images et on peut comprendre facilement les démarches des habitants. Il faut savoir que ces photographies sont devenues célèbres partout dans le monde avant l´exposition de Venise 2012. Suite à son expédition dans la tour en 2011, Baan a envoyé ses photographies à New York Magazine qui a publié une dizaine accompagnés d´un texte court. Les images ont été reprises après par d´autres journaux, revues online, blogs et le sujet est devenu très médiatisé grâce au contenu des photographies. À cette époque le nom d´UTT a été rarement mentionné parce qu´ils n´avaient pas encore décidé de poursuivre une recherche approfondie sur la tour de David. Ses photographies de la tour de David ont été publié également par la revue Wired en octobre 2014, qui les a inclus dans le groupe des “17 plus influentes photographies d´architecture depuis toujours.” 19 Cet incident a aidé mesurer la force de médiatisation qui peut se faire à travers la photographie. Ça a été une confirmation d´une stratégie qui fonctionne pour attirer l´attention sur un certain sujet. Le fait d´avoir utilisé les mêmes photographies pour la Biennale de Venise montre qu´ils auraient voulu assurer la même forte promotion. Aussi la diffusion de ce photographies a montré que les gens s´intéressent sur le sujet et veulent savoir plus. Ça a été un moment décisif pour le collectif, qui a décidé de poursuivre cette recherche justement parce que ça a suscité tant de discussion:

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MCGUIRK Justin, “Your views”, Architectural Review, no 1412, octobre 2012, p.40 RHODES Margaret, “17 of the Most Influential Architecture Photos of All Time”, Wired, octobre 2014 http://www.wired.com/2014/10/17-influential-architecture-photos-time/


Fig. 9 : Photographie exposée à Venise, réalisée par Iwan Baan, aout 2012, Nico Saieh (source : archdaily.com)

Fig. 10 : Torre David photographiée par Alejadro Cegarra, 2013 : (source : http://www.alecegarra.com/portfolio-posts/the-other-side-of-the-tower/)

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“Iwan avait publié quelques photographies dans New York Magazine en 2011 et à ce point-là on n´avait pas décidé qu´est-ce que le projet pourra devenir. (…) Iwan est parti après quelques jours avec de très bonnes photos, il les a publiés avec un très petit texte descriptif. Iwan est publié tout le temps. Mais ici la réaction a été si curieuse, beaucoup de gens voulaient savoir plus, voulaient comprendre de quoi il s´agit dans cette tour, pas juste voir dix photographies. Ça c´était l´inspiration pour nous et Iwan d´approfondir le projet et peut-être sortir un livre ensemble sur le sujet de la tour.“ 20

Ayant la confirmation que c´est une stratégie de médiatisation de succès, le collectif a choisi d´approfondir leur recherche sur la tour. Dans cette situation on se pose la question quel a été le but d´UTT? Ils étaient intéressés à apprendre des choses en étudiant cette populations de squatters? Ils voulaient faire des propositions architecturales pour la tour? À quelle raison? On se demande si leur volonté de travailler sur la tour a été générée par les conditions stimulantes, d´où ils pouvaient apprendre, ou par un potentiel médiatique? Ils se sont rendu compte du potentiel médiatique de ce projet et pour cette raison ils ont décidé de le mettre en scène dans une exposition à Venise, sous la forme d´un restaurant complété par les photographies de Baan ? De toute façon ils ne sont pas les seuls à être attirés par ce curieux environnement informel. Des photographes locaux se sont intéressés sur la tour, notamment le vénézuélien Alejandro Cegarra21 qui a publié aussi sur son blog des nombreuses photographies sur la tour. En 2014 ses photographies de la tour ont commencé à être publie dans plusieurs journaux locaux: Ultimas Noticias, Maduradas mais aussi internationaux: Wired, Times, El Pais International. “La tour de David est un monolithe imposant de 45 étages à Caracas, Venezuela. Le gratte-ciel luxurieux, construit en 1990, a été après abandonné aux habitants transformé dans une communauté unique. Le mariage éclectique de l´ingéniosité des squatters et l´architecture l´a rendu un endroit de fascination, plus récemment vu dans un épisode de Homeland (série américaine). Le photographe Alejandro Cegarra documente les citoyens qui ont revendiqué la tour géante, en construisant une communauté entre ses murs.” 22

On observe alors que la photographie est une façon expressive qui rend visibles les particularités de la tour. On comprend pourquoi a été choisie comme outil de recherche et médiatisation par les deux photographes et également par le collectif Urban Think Tank. Bruno Barboy disait: “La photographie est le seul language qui peut être compris partout dans le monde”. Les derniers ont également choisi d´illustrer leur recherche à Arsenale à travers des vidéos de la tour. Réalisés par le photographe et membre de l´équipe d´UTT, Daniel Schwartz avec le cinéaste Markus Kneer, les fragments de vidéos ont été présentes à Venise. Peu après ces fragments se sont matérialisé dans deux films sur la tour squattée: “Torre David” 23 et “Gran Horizonte-Around the world in 80 days” 24, les deux produites par UTT Films, une entité qui fait partie de l´agence pluridisciplinaire. UTT Films réalise des courts métrages et ce sont les mêmes architectes et membres de l´´équipe UTT qui contribuent à leur création. Avec ces courts-métrages ils participent à des festivals de film d´architecture ou documentaires (International Film Documentary Amsterdam-2013, Barbican Londres The Architecture Foundation-2014, Budapest Architecture Film Festival-2015). Cette partie du think tank s´occupe spécialement de traduire en film toutes leurs visites et les plus importants projets de recherche. Pour le moment seulement la Tour de David a été sujet d´un court-métrage, mais le fondateur d´UTT Alfredo Brillembourg partage son ambition “de faire un film sur la ville du XIXéme siècle”. Ayant un component média comme partie intégrante de leur agence, on observe que médiatiser leurs démarches est important pour Urban Think Tank. Source: interview sur Skype en avril 2015 avec Daniel Schwartz, membre équipe UTT et responsable communication(à consulter en annexe 3, pp. 125-130) “Iwan published a few photos in a New York magazine in 2011 and at that point we hadn´t really defined what the project could be. Iwan walked away after a few days with some really compelling images, after he published those, he published a very small article, little story and he had some photos to share. Iwas gets published all the time. But here the reaction was so curious, so many people wanted more, to understand what this place was about, not just10 photos, that was the inspiration for Iwan to continue the project and maybe do a photo book with us.“ 21 http://www.alecegarra.com/portfolio-posts/the-other-side-of-the-tower/ 22 SLOBIG Zachary, “The real life community inside the ´abandoned´ skyscraper from Homeland”, Wired, 12 mars 2013 : http://www.wired.com/2014/12/alejandro-cegarra-the-other-side-of-the-tower/: “The tower of David is an imposing monolith that looms 45 stories over downtown Caracas, Venezuela. The luxurious skyscraper, erected in 1990, was later abandoned to the locals and transformed into a unique, self-governing community. The eclectic marriage of squatter’s ingenuity and crumbling architecture has made it a place of fascination, one most recently seen in an episode of Homeland. Photographer Alejandro Cegarra documents the citizens who laid claim to the empty giant, chronicling an unusual community within its walls.” 23 Torre David (Venezuela/Suisse, 2013, Markus Kneer et Daniel Schwartz, 22 minutes, en espagnol avec sous-titres en anglais) 24 Gran Horizonte-Around the world in 80 days, U TT Films (Suisse, 2014, Dirs Martin Andersson et Daniel Schwartz, 45 minutes, dans plusieurs langues avec sous-titres en anglais) 20

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C´est assez inhabituel pour une agence d´architecture d´avoir une compagnie de production de film et on se demande la raison. Peut-être c´est un outil de recherche important pour étudier la dynamique de la ville. On a également le cas du Studio Basel, un studio de recherche qui fait partie de l´ETH, qui entreprend des études sur des villes comme Casablanca, Belgrade, etc. Mais le résultat de leurs recherches ne sont pas devenus si connues comme celles d´UTT, peut-être parce que les deux acteurs ont des buts différents. Ils produisent les mêmes films sur les villes et l´architecture, en partenariat avec des cinéastes et avec des étudiants de l´ETH. Pour Urban Think Tank la médiatisation avec ces outils de recherche, parmi autres éléments, les a facilité la victoire d´un prix à Venise. On devra étudier en détail et questionner le contenu de cette exposition pour se rendre compte pourquoi elle a été primée. 1.4. Dessins et propositions d´architecture? C´est important de savoir qu´après leur recherche d´un an sur la tour squattée, UTT a fait des propositions architecturales pour améliorer Torre David. Sous la forme des schémas de circulations, des axonométries existant-intervention, plans et photomontages, ils présentent leur version améliorée de la tour. Leurs idées étaient d´assurer une circulation verticale, des interventions minimales pour rendre la tour entièrement fonctionnelle, en gardant en même temps son noyau intact. Ces dessins25 des propositions apparaissent seulement dans le livre qui est sorti après la Biennale et rarement dans une plateforme d´architecture online (ex: Archdaily). Les intentions des architectes n´ont pas trouvé place dans l´exposition réalisée à Arsenale. En fait, ils expliquent justement que la décision de ne pas les exposer a été consciente, un changement de dernière moment. Le contenu final de l´exposition a été décidé un ou deux jours avant l´ouverture de la biennale pour le public. Le collectif avait alors décidé de renoncer aux dessins d´architecture et aux propositions architecturales qui étaient le résultat de leur recherche et qu´ils avaient prevu d´exposer. Il y a eu même un débat au sein de leur équipe pour questionner qu´est-ce qu´ils devraient mettre en évidence. Finalement ils ont décidé de présenter la situation actuelle de la tour et renoncer à leurs intentions projetés, laissant de coté la contribution de l´architecte. “Quel est le rôle de l´architecte dans cette situation ? La réponse à cette question n´est pas simple et il y a eu un débat au sein de notre équipe concernant le contenu de notre exposition. A la fin, les dessins conventionaux d´architecture ont été abandonnés sur des vieux télés, sur les shopping carts derrière le couloir de l´installation, une décision consciente. Pour nous, il était temps de mettre en avance un autre type d´architecte, celui qui met en question un discours sur un milliard des slums au monde.” 26 “ C´était une décision de dernière minute, un jour ou deux avant que l´exposition ouvre pour le public, on a eu quelques dessins imprimés comme posters et on avait quelques idée ou les mettre assez visible dans le pavillon. Mais après on a pris cette décision que ce sera plus fort de montrer plus de réalité que de montrer des propositions. Je crois qu´on avait des raisons pour faire ça, mais aussi pour ne pas le faire. On a cru que ce sera plus cohérent, plus fort de communiquer ce qui se passait dans la tour de David, c´était une histoire assez importante, assez complique, assez vibrante, on avait assez matériel, on a pensé que ce sera plus fort de mettre l´accent sur ça. Aussi parce que nos proposition étaient des hypothèses, on n´était pas si surs que vont être construites, à cause des limitations politiques et économiques. Et on ne voulait pas donner un false impression, que ce sera un site avec un projet d´UTT. Alors on était inquiets que les gens pourraient comprendre tout d´une façon erronée et tout le malentendu politique qui aurait pu être crée. C´était un essai d´équilibrer cette perspective, ça c´est la réponse.“ 27 Dessins des propositions à consulter en annexe 4, p.140 source: Interview avec Alfredo Brillembourg, KALLIPOLITI Lydia, “13th Venice Biennale”, Journal of Architectural Education, volume 67, no 1, mars 2013, p. 160 : “What is then the role of the architect in this situation? The answer to this question is not simple and thus there was a huge debate in our team as to what would be exhibited. In the end, the conventional architectural drawings ended up on displays on several old televisions dumped on trolleys at the back corridor of the installation, a dry conscious decision. For us, it was time to display another type of architect, one who puts forth a discourse on one billion slums in the world.” 27 Source: Interview en avril 2015 avec Daniel Schwartz, membre équipe UTT (à consulter en annexe 3, p. 125-130) : It was a last minute decision, a day or two before the exhibition opened, we had a bunch of printed posters of drawings and we had some ideas where to put them quite proemintently within the space. But then we had this decision that it might be stronger to show more of reality than to show more propositions. I think there were reasons to do that and also reasons not do that. We thought it will be more coherent, more powerful to communicate with what it was happening within TD, it was a big enough story, complicated enough, vibrant enough, we had enough material, we thought it will be stronger to keep a focus on that. Also because our proposals were propositions, we were not very confident that anything was going to get built there, because of the political and economic limitations. So we also didn´t wanted to give this false impression that we were about to construct something in Torre David, that it was about to become a site for a UTT project. So we were worried about people misunderstanding that and all the political misunderstatings that come with that as well. It was balancing that perspective, that´s the answer. 25 26

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Ce changement de dernier moment rend encore plus confus l´intention du collectif. Qu´est-ce qu´ils ont finalement voulu montrer avec cette exposition ? À la fin si on regarde leur installation on observe que c´est plutôt une exposition de photographie d´Iwan Baan, accompagnes par des vidéos et des slogans d´UTT. Une exposition de photographie sur une tour vénézuélienne, primée à une Biennale d´Architecture, qui affiche le nom d´un collectif suisse, avec des protagonistes vénézuéliens ; peut paraître assez difficile de comprendre et les visiteurs se trouve dans la position de questionner le vrai auteur du “projet”. Pourquoi ils avaient décidé de supprimer leurs propositions ? Peut-être pour ne pas donner l´impression que dans cette exposition il s´agit des démarches d´UTT. Ce qui aurait pu être considéré contre le thème de la 13éme édition ou on a voulu oublie de l´individualisme de l´architecture. Ils ont voulu plutôt mettre en évidence les pratiques des habitants et ainsi s´assurer qu´ils auront une chance à être primé pour mettre en évidence un autre rôle de l´architecte, celui de médiateur. 1.5. Les coulisses de l´exposition Torre David En plus, le changement de dernier moment montre la liberté de choix que le collectif a eu pour préparer cette exposition. On peut croire que préparer une exposition pour la biennale de Venise se déroule dans un cadre strice avec des règles à respecter. En réalité, le commissaire, le journaliste et critique Justin McGuirk affirme28 qu´il a eu beaucoup de liberté pour tracer ses intentions, parce que c´est lui qui a proposé à Chipperfield une exposition sur un tel sujet. L´équipe organisatrice de cette édition était britannique, formée entre autres, par l´architecte David Chipperfield et son assistant commissaire, Kieran Long, journaliste et ancien collègue de McGuirk, aussi originaire de Londres. C´est ainsi que le commissaire de Torre David a contacté les organisateurs de la Biennale, en proposant à Kieran Long d´organiser un pavillon dédié à l´Amérique de Sud. Long a transmis le message à Chipperfield, celui-ci a accepté et McGuirk est devenu la personne en charge. Le journaliste britannique avait travaillé depuis deux ans déjà sur le sujet, qu´il voulait présenter dans un livre, sorti deux ans après la biennale. On aurait l´impression que les décisions concernant l´organisation d´une Biennale sont plus strictes et se prennent en fonction de thème, de l´importance du sujet pour la profession à un certain moment; mais en effet c´est comme une négociation entre des collègues qui sont des amis et peuvent se faire un service l´un à l´autre. Le processus de réalisation de l´exposition a changé plusieurs fois depuis le début officiel de la mission de McGuirk. Il était en train de rassembler de l´informations pour son livre, Radical Cities29. Au début il avait pensé de faire une exposition de groupe avec plusieurs architectes, avec Urban Think Tank parmi eux. Mais la rencontre à Caracas, une année avant, avec l´équipe d´UTT l´a convaincu de les choisir pour une exposition solo. Le commissaire justifie ce choix en rapport avec le sujet de Torre David, qui lui paraissait très fort et en plus il y avait beaucoup de matériel pour travailler avec. On observe alors que le processus de réalisation n´a pas été si simple et on comprend qu´il y a beaucoup de facteurs qui ont contribué à la réalisation de cette exposition de cette manière, en 2012 à Venise, pour la Biennale d´Architecture. Financement de l´exposition Si l´organisation interne de cette exposition révèle des questionnements, le financement est curieux aussi. La plus grande partie de leur exposition a été financée par la compagnie d´ascenseurs Schindler Elevators, completée après par un financement de la part de l´organisation de la biennale. La compagnie a soutenu financièrement le collectif à travers plusieurs phases de recherche sur la tour: les reportages sur place, la réalisation des films, la mise en place de l´exposition à Venise, continuant avec le financement du livre230sorti avec Iwan Baan chez Lars Müller Publishers, sur le même sujet. Le fait d´associer le nom d´une compagnie puissante qui fabrique des ascenseurs avec une tour squattée de 45 étages, parait logique à première vue. Il faut questionner alors quel a été l´intérêt de la compagnie à s´associer à UTT et soutenir leur approche. Le collectif a réussi à les convaincre de soutenir cette initiative parce que pour la compagnie la tour représentait un “intérêt intellectuel”. La situation des habitants qui se déplacent tous les jours dans une tour de 45 étages sans ascenseur, leur a paru intéressante à étudier. Ils ont justifié l´intention de comprendre un nouveau marché : “On a reçu du financement de la part de Schindler Elevators, ils ont financé une grand partie de notre recherche et notre livre. On les a convaincus que ce sera intéressant pour eux de voir comment les gens habitent dans un gratte-ciel sans ascenseurs, ils étaient intéressés de la perspective intellectuelle. Source: Interview par email avec Justin McGuirk (à consulter annexe 3, pp. 130-131) MCGUIRK Justin, Radical Cities: Across Latin America in Search of a New Architecture, Verso Books, juin 2014, 288p (à consulter fragments significatifs du livre en annexe 2, pp. 121-122) 30 BRILLEMBOURG Alfredo, KLUMPNER Hubert, URBAN THINK TANK Chair of Architecture and Urban Design, Torre David: Informal Vertical Communities, Lars Müller Publishers, 2012, 240p 28 29

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Et ils ont voulu comprendre une nouvelle marche. Après on les a dit qu´on va faire une grande exposition à la Biennale de Venise et ils ont pensé que ce sera une bonne opportunité de promotion pour eux et ils nous ont soutenu financièrement. On a également reçu support de l´organisation de la biennale aussi, ils nous ont offert un financement pour faire l´exposition.” 31

La décision de financer l´exposition d´Urban Think Tank à Venise a fait partie d´une stratégie de promotion de la compagnie d´ascenseurs. Ce qui est intéressant d´observer c´est qu´ils n´ont pas trouvé un intérêt intellectuel dans l´approche d´UTT, mais ils ont été attirés par l´opportunité de médiatisation. On peut observer que Schindler était conscient de l´occasion de médiatisation et de l´importance que cet évènement sur la scène architecturale mondiale. On peut supposer qu´UTT également aurait pu anticiper que cette démarche va leur apporter une énorme exposition médiatique en tant qu´architectes. Si on analyse tous ces éléments qui ont contribué à la réalisation de l´exposition Torre David à Venise, on peut se rendre compte que les moyens médiatiques se retrouvent à plusieurs niveaux. Avec le choix du restaurant temporaire on parle d´une médiation entre les visiteurs: l´endroit est un terrain commun ou les gens peuvent se rencontrer, manger, partager des idées et parler de l´exposition qui se trouve à cote d´eux. On parle aussi de la médiation du collectif pour que les visiteurs soient attirés par cet endroit et faire une pause, ainsi les introduire au contenu de leurs recherche d´une façon graduelle. Le fait d´avoir choisi d´exposer des photographies et des vidéos sur la situation existante de la tour relève encore deux niveaux de médiation. Ces deux outils visuels très forts (la photographie et la vidéo) représentent des outils de médiation pour présenter une problématique assez complexe d´une manière plus simple. Ces deux sont également des outils de médiatisation très forts qui facilitent la transmission du message dans les medias (revues, journaux, articles online, réseaux sociaux, livres, expositions). Par exemple ce type de documents peut-être facilement photographie et partage sur les réseaux sociaux. Il s´agit d´un contenu simple avec un message clair, qui attire la curiosité du public. S´ils avaient expose également leur dessins d´architecture, le focus était mis plus sur les membres du collectif, en tant qu´architectes qui veulent intervenir dans cette communauté spéciale d´habitations. Leurs intentions auraient pu être perçues différemment et peut-être cette démarche n´aurait pas construit une image si positive d´UTT comme celle de l´architecte-médiateur. “On a pensé que ce sera plus cohérent, plus fort de communiquer ce qui se passait à l´intérieur de Torre David. C´était une histoire assez complique, assez complexe, assez stimulante, on avait assez matériel. On a pensé que ce sera plus fort de se concentrer sur ça. “ 32

Finalement les détails qui concernent le financement et les changements de derniers moments montrent les coulisses d´une participation à une biennale d´architecture. On peut observer que les décisions ne sont pas toujours prises en fonction de pertinence ou logique architecturale. Les circonstances dictent l´organisation de cette exposition: le choix du thème et les acteurs de l´exposition, la vision du commissaire, le contenu de l´exposition.

Source: interview sur Skype en avril 2015 avec Daniel Schwartz, membre équipe UTT et responsable communication(à consulter en annexe 3,pp.125-130) “We got some sponsorship from Schindler Elevators, they sponsored a lot of our research and our book. We convinced them that they might be curious how people live without elevators in a skyscraper, they are intellectually interested. And they wanted to understand a new market. And then we said, hey we are going to do a big exhibition at Venice Biennale and they thought that would be a good promotion opportunity for them so they supported us financially. We also got support from Biennale itself, they offered some funding to make the exhibition.” 32 idem 31 : “We thought it will be more coherent, more powerful to communicate what it was happening within Torre David. It was a big enough story, complicated enough, vibrant enough, we had enough material. We thought it will be stronger to keep a focus on that. Also because our proposals were propositions, we were not very confident that anything was going to get built there, because of the political and economic limitations. So we also didn´t wanted to give this false impression that we were about to construct something in Torre David, that it was about to become a site for a UTT project. So we were worried about people misunderstanding that and all the political misunderstadings that come with that as well.“ 31

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SCHÉMA ÉVOLUTION TITRES BIENNALES DE VENISE “CITIES, ARCHITECTURE AND SOCIETY”

2006

SCHÉMA ÉVOLUTION TITRES BIENNALES DE VENISE “CITIES, ARCHITECTURE AND SOCIETY” “ARCHITECTURE BEYOND BUILDING”

2006

2008

“ARCHITECTURE BEYOND BUILDING”

2008

“PEOPLE MEET IN ARCHITECTURE”

2010

“PEOPLE MEET IN ARCHITECTURE”

2010

2012

“COMMON GROUND”

2012

“COMMON GROUND”

2014

“FUNDAMENTALS”

2014

“FUNDAMENTALS” Fig. 11 : Schéma évolution des titres des éditions de la Biennale de Venise

SCHÉMA MOTS CLÉS GAGNANTS BIENNALES DE VENISE (2006-2014) SCHÉMA MOTS CLÉS GAGNANTS BIENNALES DE VENISE (2006-2014)

2014 6 mois

Andrés Jaque multidisciplinarité Chile Corée du Corée Nord du Nord Andrés Jaque multidisciplinarité Rem Koolhaas Chile Rem Koolhaas 1er lion recherche 1er d´or lion d´or recherche monolith 2014 fundamentals monolithcontroversies controversies fundamentals 6 mois Corée duCorée Sud dupolitique “politically charged wall” Sud politique “politically charged wall” absence del´architecture l´architecture absence de

2012 3 mois

David Chipperfield David Chipperfield common ground common ground Urban Think TankHome Home for Allfor All Urban Tank 2012 Think photographie photographie restaurant restaurant Torre 3 mois Torre David Caracas David tremblements IwanBaan Baan squading installation Caracas tremblements de terrede terre Iwan squading installation little is more

KGDVS

2010 3 mois 2008 3 mois

2006 3 mois

Aaron Betsky Chile Elemental out there: architecture beyond building Aaron Betsky collages 2008 Chile photographies Elemental Pologne out there: architecture beyond building Greg Lynn logement 3 mois passage du temps mobilier collages photographies recycler desPologne jouets “afterlife of buildings”

logement

passage du temps

recycler des jouets

“afterlife of buildings”

Greg Lynn

mobilier

Chine+Danemark Richard Burdett sustainability Bogota Politehnico di Torino 2006 mutation Chine+Danemark Richard Burdett Brazil 44 architecture iconique cities, architecture and society 3 mois globalisation adaptation sustainability Bogota Politehnico di Torino

mutation globalisation

adaptation

bleu-commissaires d´exposition orange-gagnants des prix à la biennale

Brazil 44

bleu-commissaires d´exposition Fig. 12 : Évolution éditions Biennale de Venise orange-gagnants des prix à la biennale 26

l´architecture pas une

experimenter Junya Ishigami little is more l´architecture pas une KGDVS experimenter JunyainIshigami 2010 cabane de pecheurs question de bâtiment people meet l´architecture Kazuyo Sejima architecture question de bâtiment people meet in architecture Kazuyo Sejima cabane de pecheurs 3l´architecture mois Bahrain air=architecture photographie minimalisme Bahrain air=architecture photographie minimalisme

architecture iconique cities, architecture and society


II.BIENNALE DE VENISE-SCÈNE MÉDIATIQUE IMPORTANTE 2.1. Contexte médiatique-Analyse des éditions passés Urban Think Tank a participé pour la troisième fois à la Biennale d´Architecture de Venise, mais c´est seulement en 2012 quand ils ont gagné le grand prix, après d´autres essais en 2006 et 2008. On se pose la question pourquoi ce collectif a attiré autant d´attention de la part des médias en 2012 et pourquoi ils n´ont pas eu le même effet aux éditions précédentes? Pourquoi avoir gagné le lion d´or en 2012 avec Torre David et pas aux participations précédentes, avec un projet construit à Caracas? Pour répondre à ces questions on va analyser le contexte actuel et egalement les éditions précédentes de la Biennale d´Architecture de Venise. Si on analyse les thèmes et les participants entre 2006 et 2014 on peut tirer quelques conclusions sur la dynamique d´organisation de cet évènement international. On a d´abord le contexte architectural et les implications économiques. Sur le plan architectural il y a eu une volonté de promouvoir, les dernières années, autre chose que les starchitectes. Ce courant a eu une initiative en 2008 avec l’édition organisée par Aaron Betsky sous le nom “Architecture beyond building”: “This year´s Venice architecture biennale, whose theme is ´Architecture beyond building´, ought to have been a showcase for such work. But, aside from a couple of pavilions, the biggest architecture exhibition missed its chance. The practices profiled on the following pages offer a more socially engaged interpretation of that theme. (…) Emerging in the same decade in which starchitects have become global brands, these more strategic studios have decided not to rely on the patronage of the wealthy but to find their own funding and do their own thing.“ 33

En 2010, Kazuyo Sejima a eu la même volonté avec “People meet in architecture”. L’ édition de 2012, sous la direction de David Chipperfield, a voulu mettre le focus sur d´autres pratiques architecturales et les laisser de coté les architectes stars et les constructions iconiques : “David Chipperfield ambitionne ici d´amorcer un rétablissement du lien entre l´architecture et la´société civile´. C´est la seule solution qui puisse permettre aux architectes de surmonter leur crise identitaire.“ 34

En 2014, Rem Koolhaas a voulu faire un retour avec “Fundamentals” et organiser une biennale sur l´architecture et pas sur les architectes. On observe qu´avec le passage du temps le titre du thème devient plus court, plus abstrait, capable d´y intégrer des divers projets il y a plus de possibilités de s´adapter au thème que dans les années passes (2006, 2008, 2010). Vu que la précision du thème est réduite ça permet aux architectes de proposer des projets et thématiques qui vont s´intégrer facilement. Même le mot “architecture” est enlevé du titre à partir de l’édition de 2012, qui fait le contexte encore plus abstrait et imprécis. Si on regarde le titre et on ne sait pas d´où ça vient, on ne pourra pas deviner qu´il s´agit d´une biennale d´architecture, ce qu´on a pu facilement comprendre dans les années 2006, 2008 et 2010. Aussi cette définition de thème très minimaliste donne des libertés pour les participants, qui ne se sentent pas obligés à répondre avec des expositions qui montrent de l´architecture. Un autre élément qu´on peut observer c´est la notoriété des architectes commissaires. À partir de 2008 on veut renoncer à ce système d´architecte star, mais celui qui est choisi pour organiser la biennale bénéficie de ce statut lui-même. Pourquoi pour les dernières quatre éditions on a choisi un grand nom de l´architecture pour être le commissaire de la Biennale de Venise? Pourquoi ne pas choisir un jeune architecte qui pourra apporter une nouvelle, fraîche perspective? 33 34

GALILEE Beatrice, “Activist architects”, Icon, no 65, novembre 2008, p. 78 “Possibilités en temps de crise”, A+, no 238, oct-nov 2012, p.70

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La célébrité du commissaire contribue à l´augmentation de l´intérêt et des visiteurs et de la presse vers la biennale. Ils associent une certaine édition avec leur nom et font l´effort d´aller voir les expositions parce que c´est Koolhaas ou Sejima qui l´a organisé. On observe qu´on mise sur la consécration pour promouvoir cet évènement. Peut-être c´est important que les commissaires et les participants soient connus et consacrés, pour mieux médiatiser l´exposition. Sinon, si les participants ne sont pas très connus, ils y seront s´ils vont gagner un prix à cet évènement important. On observe que la biennale est un vrai mécanisme médiatique et l´évènement est construit autour de ça. Pour mieux comprendre le phénomène de consécration on peut analyser les gagnants des prix de ces dernières cinq éditions. Gagnants Biennale de Venise35: 2014- Fundamentals- Rem Koolhaas - “Crow´s Eye View”, Korea, meilleure participation nationale - “Sales Oddity. Milano 2 and the Politics of Home to Home TV Urbanisms“, Andres Jaque-meilleur projet de recherche, l´influence des medias dans l´espace prive 2012- Common ground- David Chipperfield -“Architecture, possible here? Home-for-All”, Japon, meilleure participation nationale - social -”Torre David/Gran Horizonte”, Urban Think Tank, Justin McGuirk, Iwan Baan - social 2010- People meet in architecture-Kazuyo Sejima - “Reclaim”, Royaume de Bahrain, meilleure participation nationale - ‘architecture as air: study for château la coste’, Junya Ishigami, meilleur projet - KGDVS, meilleur jeune participant - photographie, pseudo projets 2008- Out There: Architecture Beyond Building-Aaron Betsky - “Hotel Polonia-The afterlife of buildings”, Pologne, meilleure participation nationale - Elemental, meilleur jeune participant -logements, offrir les outils aux gens pour modifier leurs maisons - recycled toy furniture, Greg Lynn - recyclage, mobilier, jouets, couleurs, design 2006- Cities, architecture and society- Richard Burdett - “Co evolution”, Denmark+China, meilleure participation nationale - architecture iconique en Chine - “Brazil 44”, Mexico, Javier Sanchez/ Higuera + Sanchez

En 2006, les gagnants ont montré une architecture iconique en Chine mais aussi des logements au Brésil. Bogota avait reçu le prix pour la meilleure ville. “Cities, architecture and society” s´est déroulé majoritairement autour de la question du développement et de l´architecture durable. (sustainable) En 2008, en plein début de l´annonce d´une crise économique, la 10éme édition s´est remarquée avec un mélange d´architecture iconique, activisme et recyclage; parmi les gagnants des prix. “Out there, architecture beyond building” a été organisée trop proche de l´annonce de la crise pour voir encore les effets. En 2010, on a primé plutôt de initiatives qui n´ont pas montré de l´architecture, mais plutôt des installations, photographies, de l´art. “People meet in architecture” a mis l´accent plus sur les architectes et la diversité de leur approche, que sur l´architecture. 2012 a été l ´année du “Common Ground” et les architectes ont été conseillés de travailler ensemble pour la société. Le pavillon de Japon avait travaillé dans cet esprit, mais on a pu également observer la contribution d´un architecte star dans cette équipe (Toyo Ito), même si cette édition voulait les ignorer. En 2014 la situation politique est devenue encore plus visible avec la victoire de la Corée du Sud. Également dans cette édition on a eu une première et notamment la réception du lion d´or pour un projet de recherche (Andrés Jaque). Si on regarde en arrière, en 2012, on peut considérer la participation d´UTT comme un projet de recherche et pas d´architecture. Mais cette catégorie du lion d´or n´existait pas à ce moment. Mais pourquoi pas ne considérer Torre David de 2012 comme un projet de recherche? Peut-être ça a été l´intention: de primer ce projet, réaliser un choc pour ressusciter la profession architecturale? Si le jury d 2012 avait primé UTT pour leur projet de recherche, il n´y n’aurait pas eu autant de polémique autour d´eux. Alors peut-être justement ça a été l´intention: la biennale a voulu attirer l´attention des architectes pour travailler plus avec les communautés et moins pour leur propre orgueil. Peut-être justement avec l´action de primer Torre David ils ont voulu tirer un signal d´alarme sur la scène architecturale.

35

28

Source : http://en.wikipedia.org/wiki/Venice_Biennale_of_Architecture


Bogotá

Danemark+Chine, “Co-évolution”

meilleure ville

meilleurs pavillons nationaux

Quinta Monroy, Elemental, Alejandro Aravena meilleur jeune participant

Greg Lynn, mobilier réalisé avec des jouets recyclés

Royaume de Bahrain, “Reclaim”

Junya Ishigami, “air as architecture”

meilleur pavillon national

meilleur projet

Pavillion Japonais, “Home for all.Architecture possible here?”

Urban Think Tank, “Torre David-Gran Horizonte”

meilleur pavillon national

meilleur projet

meilleur projet

Andrés Jaque-Office for Political Innovation, “Sales Oddity”

Chile, “monolith controversies”

meilleur projet de recherche

meilleur pavillon national

2006

2008

2010

2012

2014

SCHÉMA D´ÉVOLUTION DES GAGNANTS DU PRIX LION D´OR BIENNALE DE VENISE

Fig.13 : Schéma évolution des gagnants des prix lion d´or/ d´argent à la Biennale de Venise (2006-2014)

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Mais en même temps ils ont imposé un modèle d´architecte activiste qui vu qu´a bénéficié de notoriété grâce au prix, est devenu justement une autre agence fameuse. On pourrait dire que c´est pour des bonnes raisons: pour leur travail avec les communautés pauvres et l´habitat informel. Mais ce n´est pas grâce a ça qu´ils sont devenus connus, mais grâce au prix pour le meilleur projet gagné pour une initiative qui n´était pas un projet d´architecture, mais un projet de recherche et médiation. Peut-être justement l´introduction de cette catégorie en 2014 est venue comme une conséquence de l´attention attirée par UTT avec leur projet de recherche de la tour de David. Un autre élément intéressant qu´on peut observer si on regarde les éditions précédentes et les gagnants, est le fait de primer l´architecture sans architectes. Dans l’édition de 2010, par exemple, les gagnants du lion d´or ne représentaient pas des projets d´architecture mais plutôt des projets d´art, des installations qui nous faisaient réfléchir sur l´architecture. On a eu la meme situation en 2012, avec la participation d´Urban Think Tank. On se demande alors pourquoi, dans ces deux éditions post-crise il n´y a pas eu une polémique autour des gagnants de 2010? Parce qu´en 2012, UTT a reçu des nombreuses critiques parce qu´ils n´ont pas expose de l´architecture : “Architects are a luxury we can do without. The point was made clear when the Golden Lion for Best Project of the Common Ground Exhibition was handed to designers (sic) Urban Think Tank, photographer Iwan Baan and journalist-curator Justin McGuirk for their pop-up Venezuelan restaurant in the Arsenale´s Corderie. But what is the jury, which included Robert Stern and Alan Yentoub, actually saying? That construction is good enough? That you don´t need architecture – or architects- to make a meaningful place?“ 36

Il y a eu un autre cas dans les anciennes éditions et sera intéressant de le comparer avec la situation de 2012. En 2008 l´agence chilienne Elemental gagne le lion d´or pour le meilleur jeune participant avec le projet de Quinta Monroy. Il s´agissait d´un ensemble de logements sociaux construites par la pratique de l´architecte Alejandro Aravena pour une communauté pauvre. Le projet de logement a été réalisé en moitié, en manque de ressources financières, laissant aux habitants d´adapter l´espace en fonction de leurs besoins à travers le temps. L´initiative a été très apprécié et a suscité des nombreuses critiques positives. Si on compare Quinta Monroy avec Torre David, il y a des similitudes: une communauté pauvre, peu de ressources, beaucoup d´inventivité et créativité de la part des habitants. Par contre, Torre David a suscité énormément de réactions négatives et a été assez polémique sur la scène architecturale. La différence majeure entre ces deux projets c´est qu´Alejandro Aravena a été l´architecte de l´ensemble de logement Quinta Monroy, il a conçu et réalisé le projet. Apres les habitants sont venus compléter les logements en fonction de leurs besoins. De l´autre côté UTT n´a pas été l´architecte de la tour de David et a seulement étudié les interventions architecturales des habitants. Cet élément a fait la différence entre les deux gagnants. Elemental a été apprécié pour son initiative et a reçu un feedback positif et UTT a été condamné pour leur approche et pour le fait d´avoir exposé le travail des habitants et pas leur travail. On se demande aussi pourquoi il n´y a pas eu autant d´attention et critiques dans les médias en 2010, comme 2012? Pourquoi les gagnants des lions d´or de 2010 n´ont pas été critiqués de ne pas avoir montré de l´architecture? On se pose la question qu´elles ont été les données qui ont changé entre 2010 et 2012? Une hypothèse possible sera l´évolution de la technologie informatique (fig.14) qui a permis d´avoir une meilleure présence online en 2012 qu´en 2010. Ça a permis aux potentiels intéressés de voir les expositions sur des sites de spécialités, mais également sur les réseaux sociaux. La présence augmentée sur ces réseaux a facilité la communication des expositions. Egalement, le nombre d´utilisateurs a augmenté et ça a permis une transmission plus efficace de l´information en temps réel. En 2012, les réseaux sociaux ont été comme des sites de publication d´architecture parce que tout le monde partageait des nouvelles, des photographies, des vidéos etc. Ça signifie que la visibilité de l´évènement a été plus grande, alors implicitement les critiques ont été plus nombreuses. En 2012, le contenu des expositions de la biennale est devenu plus accessible online qu´en 2010. Une autre hypothèse sera aussi grâce à l´évolution numérique qui a influencé les sites de publications d´architecture, plateformes d´architecture, blogs etc. En 2012 on a pu partager plus de nouvelles sur la biennale et alors il y a eu plus d´articles écrites dans le milieu online. Les réseaux sociaux ont rendu le travail des journalistes plus facile et aussi tout le monde avec un portable et internet est devenu une source d´information. 36

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OLCAYTO Rory, “5 points towards a new architecture”, Architect´s Journal, 6 septembre 2012, p.52 (à consulter en annexe 1, p. 116)


utilisateurs (millions) 1750 1500 1250 1000 750 500 250 0 2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

année

Fig. 14 : Évolution du nombre des utilisateurs actifs de Facebook au monde entre 2005-2015 source: http://www.statista.com/statistics/264810/number-of-monthly-active-facebook-users-worldwide/

Si on regarde la rétrospective des gagnants des éditions précédentes on observe qu´en 2012 le sentiment de la crise s´est ressentie le plus. Même si c´était la deuxième biennale post-crise, en 2010 on n´a pas vraiment débattu cette idée de la crise économique et ses implications dans l´architecture. Peut-être que les effets de la crise ont commencé à être visibles, en architecture et en général, à partir de 2011-2012. En plus Chipperfield avait répété plusieurs fois son intention de motiver les architectes à travailler ensemble, plutôt que de faire des projets iconiques à nom propre, à laisser de coté les programmes très chers (musées, opéra, etc) et travailler pour “l´autre 99% de la population”. L´arrivée violente de la crise et ses implications dans la scène architecturale a obligé de questionner la pratique des starchitectes développée dans les dernières années. Après 2008, avec quelques années de retard, il y a eu un essai de retour à la discipline. L’ édition de 2012 est devenue comme une excuse pour primer des projets qui n´ont pas été le résultat d´un processus architectural. Alors parce que c´est la crise, on ne va pas choisir un lauréat de l´architecture iconique mais plutôt quelque chose qui nous fait réfléchir comment travailler aujourd´hui avec moins de moyens. Sera-t-il l´effet de la crise en 2012 une excuse pour la biennale de primer une architecture sans architectes? Alors on se demande quel a est le rôle d´une participation à une biennale d´architecture de Venise et surtout quel est le rôle de celle-ci pour l´architecture? “Participation à la Biennale= une consolation répétitive, ou un rituel pour les architectes, pour sentir un sentiment de glamour et exclusivité, plutôt qu´une plateforme utile est un moment pour refléter, partager, discuter et exposer. C´est la seule exposition consacrée au grand public qui devait présenter, à quel point en sont dans le monde en qualité et innovation du projet d´architecture.“ 37

Les architectes veulent montrer sur quoi ils ont travaillé dernièrement ou ils veulent exposer une idée, un nouveau concept, pour lancer un débat et avoir un feedback ? Juste le fait d´être présent vient comme une preuve de consécration et de l´obtention d´un certain statut. Serait-il le fait d´être présent plus important que de ce qu´on expose? La participation à une biennale est une grande occasion de promotion pour les architectes, pour eux c´est une énorme opportunité juste d´être présent. 37

CASATI Maria, “Anti architecture à Venise”, Arca International, no109, nov-déc 2012, p. 1 (editorial)

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Après on se demande quel est le rôle de la biennale pour les visiteurs? Présenter des nouveautés dans le domaine? Initier un dialogue, proposer des thèmes de réflexion? Inciter le visiteur de réfléchir sur un certain sujet de l´architecture : “For now the absence of a defined ´role´ for the Biennale is perhaps its main quality – it serves as an honest and up to date witness of the dilapidated state of the international architecture debate.” 38

2.2. 2012-Une édition controversée La Biennale de Venise 2012 été sous le thème de “Common Ground”. Pour mieux comprendre le contexte dans lequel UTT a gagné on va analyser cette édition en général. En comparant les autres participants et gagnants on va pouvoir trouver les éléments qui ont facilité leur victoire. Le jury a été formée par l´architecte américain Robert Stern, le cinéaste britannique Alan Yentoub, l´architecte et urbaniste Wiel Arets et le commissaire d´architecture, écrivain et éditeur-Kristin Feireiss. Feireiss connaissait les membres fondateurs d´UTT personnellement depuis plus de 10 ans, elle avait édité leur premier livre sur Caracas en 2005. Elle les a également invité à exposer Torre David à AEDES à Berlin, en 2013 quelques mois après la fermeture de la biennale. Son admiration pour le collectif est déclarée dans un article39 publié dans la revue Baumeister en octobre 2012, deux mois après la décision du jury d´accorder le lion d´or à UTT: Elle avait collabore avec UTT plusieurs fois parce que leur travail est proche du sujet auquel elle s´intéresse: ”Feireiss’s work deepens understanding of international architecture and urban development including the cultural, social and economic factors. (…) These feature outstanding sustainable architecture and social initiatives and underscore how architects must address issues of sustainability and social justice.” 40

Peut-être son décision en tant que membre du jury a été influencée par le fait qu´ils avaient promu un sujet qui l´intéresse et dans lequel elle croît personnellement. Un autre élément intéressant du contexte de l’édition de 2012 a été le fait de primer l´exposition du pavillon du Japon a côté de celui d´UTT, avec des lions d´or. L´exposition des jeunes architectes japonais, dirigés par Toyo Ito, montrait le travail de recherche qu´ils avaient fait dans une zone affectée par les tremblements de terre du mars 2011. Les habitants de ce village avaient perdu leurs maisons et le collectif japonais avait travaillé à la construction d´un prototype de logement qui pourra s´adapter aux conditions locales. On peut observer que ces deux initiatives de travailler avec les communautés pauvres ont représenté des initiatives sociales. Peut-être c´est pour cette raison qu´on les a primé en 2012, en plein effet de crise économique, au moment où on milite contre l´architecture iconique couteuse. Un autre point commun de ces deux gagnants c´est la présentation d´un travail de recherche en cours qui ne représente pas un projet fini d´architecture. Le collectif japonais avait travaillé avec des maquettes d´étude qui présentent leurs essais d´adapter un logement au contexte local. Ces maquettes d´étude ont été exposées dans le pavillon japonais sur des moyeux en bois. Alors le contenu de l´exposition était des documents de recherche en cours et pas le résultat de la recherche. De l´autre coté, UTT a présenté une étude photographique sur la tour vénézuélienne, où ils ont documenté les interventions architecturales réalisées par les habitants. Ils ont également reproduit un fragment de la tour en réalisant une installation restaurant qui représentait le cadre de cette exposition photographique. On essaie alors de voir le rôle de l´architecte dans ce processus: il agit de manière non-sollicitée, il participe à la recherche, il est le médiateur entre son équipe et la communauté locale. Ces deux initiatives primées représentent un fragment de leur recherche dans un certain territoire et à Venise ils ont montré ce contexte à travers des photographies et maquettes, entre autres. Dans le cas d´UTT on cherche encore la dimension architecturale et le rôle de l´architecte. Par contre l´équipe japonaise a construit à Rijunzentaka, Japon, un logement qui représente le fruit de leur travail de recherche, mais seulement après avoir gagné le lion d´or à Venise. On se pose la question du financement de ce projet d´une zone pauvre affectée par le tsunami. ROTOR, “Which is the role of the Biennale: To propose new directions or to map out current tendencies?”, Abitare, no 526, août 2012, p.44 FEIREISS Kristin, “The will for change”, Baumeister, no 10, octobre 2012, p. 14 (à consulter en annexe 1, p.117) 40 Source: http://www.pritzkerprize.com/about/jury-bios 38 39

32


“ En effet, même si le thème était ´Donald Duck et moi´et le commissaire un orang-outan, les bons architectes pourrait encore faire une bonne exposition.” Maurizio Vogliazzo, Arca International, 2012

“cette année ce sont la médiocrité et le provincialisme qui ont prévalu.” Maria Cesare Casati, Arca International, 2012

“It was actually a total lack of any curatorial project, since managing to create something instantly forgettable cannot be considered proper planning, it would take a quite different kind of nastiness and refinement to achieve this, and there is not the slightest trace of that here.” Luigi Prestinenza Puglisi, Arca International, 2012

“Cette exposition n´arrive pas, dans son ensemble, à apporter un aide au public pour comprendre ce qu´est vraiment l´architecture surtout aujourd´hui. ”

Maria Cesare Casati, Arca International, 2012

“It hovers between being a cultural festival and a trade fair.” “Or, dans ce common ground, il y a tout, à un tel point qu´on a la sensation que Chipperfield a laissé la plus grand liberté a ses invités, renonçant à sa tâche d´orientation.”

Michael Kimmelman, The Guardian, 2012

Maria Cesare Casati, Arca International, 2012

“ des aménagements banales et traditionnellement hermétiques, des milliers de photos et des milliers de projections au moyen de vidéoprojecteurs utilises comme par le passe offrant des séquences d´images comme si c´étaient des diapositives. ” Maria Cesare Casati, Arca International, 2012

“Dans cette édition, compétence et expérience sont également absentes, surtout dans la scénographie des espaces et la communication au public.” Maurizio Vogliazzo, Arca International, 2012

“ I got the impression upon leaving the Arsenal that I had not seen anything at all. Nothing struck in my mind. This is the first time that has happened in 13 Biennales of Architecture; a truly remarkable achievement.”

Maurizio Vogliazzo, Arca International, 2012

Fig.15 : Schéma des réaction critiques dans la presse architecturale sur la Biennale de Venise 2012

33


“On célèbre ici le vernaculaire comme antidote à la ´starchitecture´.”

“L´exposition éblouit quelquefois et éclaire très rarement.”

Emmanuel Caille, D´architectures, 2012

Valéry Didelon, D´architectures, 2012

“La muséographie manque de pédagogie.” Valéry Didelon, D´architectures, 2012

“Si la Biennale de Venise est un laboratoire, alors ses chercheurs apparaissent une fois de plus comme tragiquement coupes du monde extérieur, comme ´des docteurs qui débâtent des complications médicales d´un membre ampute´.” Emmanuel Caille, D´architectures, 2012

“un mot-valise pour un thème auquel on peut raccrocher presque toute architecture, pourvu qu´elle n´ait pas été conçue et construite par un seul individu et qu´elle soit habitable ou praticable par plusieurs, c´est-à-dire a peu près tout construction! ” Emmanuel Caille, D´architectures, 2012

“le futur de l´architecture peut être relevé a ceux qui ont la clé. ” Emmanuel Caille, D´architectures, 2012

“And there is more, much more, in this year´s show, themed Common Ground by director David Chipperfield. (…) So where´s the common ground? Everywhere. Somewhere. Nowhere. It´s up to you.”

Rory Olcayto, Architect´s Journal, 2012

“Cela n´a pas empêché les critiques, déplorant la manque d´imagination du commissaire britannique.”

Emmanuel Caille, D´architectures, 2012

“manque de pensée critique, manque d´habilité /capacité de développer le thème avec cohérence. ”

Maria Cesare Casati, Arca International, 2012

“ Une fois de plus, on a présenté comme un produit d´obscurs laboratoires mentaux impliques dans le carriérisme universitaire ou des situations sociales extrêmes, sans aucun proposition de solutions liées aux possibilités du monde actuel, aux techniques de construction et non pas à des théories linguistiques du passé. ” Maria Cesare Casati, Arca International, 2012

Fig.15 : Schéma des réaction critiques dans la presse architecturale sur la Biennale de Venise 2012

34


Mais si on analyse le déroulement de leur approche on peut supposer que la consécration résulté grâce au prix les a facilité l´accès a des sponsors, partenaires etc. Après avoir gagné ils ont été promues et médiatisés et peut-être ils ont pu trouver un sponsor pour matérialiser cette idée. De l´autre côté, si on regarde UTT, peut-être ça c´était leur intention aussi avec cette participation: attirer l´attention sur le sujet, attirer des investisseurs, du financement et finalement réaliser leurs propositions architecturales. Ces propositions ont été élaborés avant l´exposition de Venise mais elles n´ont pas été présentés. Mais le contexte local est bien plus compliqué et entre temps ils n´ont pas réussi à matérialiser aucune proposition. On se pose la question alors, quel a été le rôle de la biennale dans ces deux cas ? L´évènement architectural a servi comme un tremplin pour mettre en évidence leurs idées. Et surtout pour UTT cette promotion a signifié le lancement d´un débat sur le rôle de l´architecte aujourd´hui. Et si on pense d´un autre point de vue? Quelle a été l´influence d´UTT sur la Biennale et surtout qu´est-ce que cette victoire a apporté pour l´image de l´évènement. On a déjà mentionné que cette édition souhaitait laisser de coté l´image de l´architecte star. Par contre, ils y étaient présents, comme dans les autres années. Mais le fait d´avoir primé UTT dans ce contexte veut montrer que l´architecture est sur la bonne route. Le fait de primer cette initiative représente une médiatisation de l´architecture activiste – de l´architecte au service de la société – dans une édition post-crise. Cette action veut montrer qu´il commence à avoir un changement dans la profession et on s´éloigner de l´image de l´architecte star. La Biennale est un lieu des apparences: on s´attend voir des expositions qui montrent des innovations dans le domaine, des nouveautés. C´est surtout un lieu avec une énorme influence: ce qu´on voit à Venise en été-automne, on va parler toute l´année suivante, dans des journaux, revues, sites, blogs, réseaux sociaux. Alors avec la promotion de l´exposition Torre David au rang du meilleur projet d´architecture en 2012, montre sur la scène architecturale que la Biennale est encore importante et un facteur de décision sur ce qui est important aujourd´hui en architecture. La revue NY Times avait décrit l´exposition d´UTT comme “un coup de théâtre – a theater of spectacle”, appellation qui décrit parfaitement l´initiative du think tank. C´était une exposition-spectacle qui a voulu mettre en scène un sujet qui était connu et déjà controversé avant. Avec cette mise en scène, ils ont lancé une polémique, un débat qui a suit le spectacle mêmes quelques jours, mois et années après. Venise 2012 dans la presse Un élément important dans le déroulement de cet événement influent est la réaction de la presse. Un moment si important dans l´architecture contemporaine a été commentée largement dans la presse de spécialité mais aussi dans les autres journaux. C´est essentiel de voir l´importance des médias pour la biennale, parce qu´ainsi le message transmis est repris et retransmis à travers les revues, sites, blogs, réseaux sociaux, etc. Mais un autre rôle de la presse est de critiquer l´organisation de la biennale, ce qui représente finalement un autre type de promotion. Parmi les réactions les plus courantes sont ceux qui critiquent l´effort de l´exposition, “la muséographie qui manquait de pédagogie” 41. Il y a des nombreuses voix qui disent que cette biennale aurait du être plus adaptée au présent : “ (…) an exhibition can no longer introduce the new or present or current, they are both old, because we are on internet time. (…) everything brand new is already old within hours, it has already been consumed, we have already scrolled down through it (…). Maybe the Biennale should focus on alternatives to this model rather than presenting Zaha´s new commissions.” 42

On observe la façon dans laquelle les articles critiquent la biennale, comme s´ils attendaient plus. En effet tout le monde attend quelque chose d´une biennale. L´évènement est supposé produire des polémiques, engager les architectes dans des débats et surtout avoir des résultats bénéfiques pour l´architecture. L´évènement porte une grande responsabilité et alors pour cette raison les critiques sont si tranchantes et si directes.

41 42

DIDELON Valery, “Aqua bassa pour Biennale de Venise 2012“, D´architectures, no 212, octobre 2012, p. 25 ANGELIDAKIS Andreas, Abitare, no 526, août 2012, p. 38

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On observe que la participation à une Biennale représente la présentation d´un projet ou vision d´architecture, en général. Ou surtout c´est ce que la plupart des critiques attendent. Ils attendent un résultat. Mais pour l´architecte la participation à une biennale représente un exercice. Alors pour lui le fait de mettre les bases d´une exposition peut représenter le projet en question. “Architecture exhibitions don´t influence the architecture practice. I think they are architecture.” 43

Il y en a eu d´autres critiques qui ont comparé les expositions entre elles. L´exposition d´UTT (fig.16) se trouvait à Arsenale juste après le pavillon organisé par Valerio Olgiati : “The simbolic image of this energy, also in terms of display, in the clear atmospheric gap, between the alias of Venezuelan Gran Horizont, which hosts the material for Torre David and the heretical calm of a table full of sophisticated references – fountainhead- prepared by Valerio Olgiati.” 44

L´exposition de photographie organisée par Olgiati présentait les inspirations des grands noms de l´architecture (Koolhaas, Aires Mateus, Steven Holl, Sou Fujimoto, entre autres). Il y a eu un contraste entre ces références poétiques et abstraites des architectes reconnus suivi par la réalité reprise dans les photographies présentes dans l´exposition Torre David. Cet enchainement nous montre que la Biennale de Venise 2012 a eu des exposants très différents, même si souvent ils ont présenté le même type de document (photographies). Il y a eu un mélange d´architectes de prestige (Norman Foster, Zaha Hadid, Herzog&DeMeuron, etc) mais aussi des meconnus (Abstract) et également des architectes activistes (UTT, Elemental) : “one could look at some of the works on display and think that, far from showing shared concerns and approaches, they simply emphasise the differences: uncommon ground.” 45

Fig. 16 : Photographie expositions d´UTT et Valerio Olgiati (source: Abitare, no 526, août 2012, p. 37)

La photographie a été assez présente, comme moyen d´exposition, surtout avec ces deux mentionnés antérieurement et le Pavillon du Chypre. Mais trop de photographie dans une biennale d´architecture a suscité de critiques : “des milliers de photos et des milliers de projections au moyen de vidéoprojecteurs utiliseés comme par le passe offrant des séquences d´images comme si c´étaient des diapositives.” 46

MICHELIS Marco, “To influence future practices in architecture and urban planning?”, Abitare, no 526, août 2012, p. 38 FOPPIANO Ana, “Anonymous, aware”, Abitare, no 526, août 2012, p. 41 45 FINCH Paul, “Letter from London”, Architect´s Journal, 6 septembre 2012, p. 45 46 CESARE Maria Casati, “Anti-architecture à Venise”, Arca International, novembre-décembre 2012, no109, p. 1 43 34

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Avec les opinions cites on observe que le rôle des publications, surtout d´architecture, est très important pour accompagner l´organisation d´un événement d´une telle envergure. Déjà les expositions représentent, à travers leur contenu, une façon de médiatisation et de promotion d´un certain sujet, idée, concept ou architecte et collectif, mais avec l´analyse de ces expositions dans la presse on a une deuxième couche de médiatisation. Les publications comme outil de médiatisation au service des architectes. Pour mieux comprendre l´importance des publications architecturales on peut analyser une controverse issue pendant l’édition de 2012 qui a été fortement médiatisée par la presse de spécialité. Ainsi on peut mesurer les effets médiatiques et comment celles-ci affectent l´architecture. On peut se rendre compte de l´importance de cette force dans la communication du discours architectural. Ayant comme commissaire l´architecte star britannique David Chipperfield, l´évènement a attiré beaucoup l´attention de la presse, surtout grâce aux efforts trop évidents du commissaire de nous convaincre que l´architecture est sur la bonne voie. Wolf Prix vs. Chipperfield-controverse dans les médias Une des épisodes majeurs relatés dans la presse de spécialité a été la réaction critique de l´architecte autrichien Wolf D. Prix, qui a lancé une attaque directe vers le commissaire britannique et a questionné ses habilités d´organisateur de cette biennale. L´opinion de Prix est tranchante et honnête et sa réplique a été reprise par plusieurs publications de spécialité : “The Banal, In truth it is all hollow, arduous, exhausting, bleak and boring. It is no longer about lively discussion and criticism of topics in contemporary architecture, but rather about empty, conservative and perhaps populist shells that are charged with feigned meaning. What a great Architecture Biennale it would have been had they established forums and put out themes which would have provided a chance to look behind the scenes at the decision-making, instead of boring exhibitions.”47

La réponse de Chipperfield est venue deux semaines après et a été également reprise par des publications et sites : “I am disappointed that our British architectural press should give so much coverage to the destructive opinions of a Viennese architect about the Biennale, even though he hadn’t even visited Venice. My concerns are not about the criticism, which I didn’t understand, but that this statement and the ensuing ‘controversy’ stimulated by its publication reinforce the negative attitudes of our architectural culture. (…) When I began to formulate the theme of this Biennale, paradoxically I had Wolf Prix in mind, as only a few months before he had publicly pronounced (again through a press release) that my building in Vienna for Peek & Cloppenburg was a ‘piece of shit’. (…) How can our profession be regarded as anything more than a soap opera if the personalities of architects dominate all reporting and serious critique is abandoned not only by the media but also by architects themselves? It is a shame that Mr Prix seems incapable of defining his own position except in opposition to others, and that our press doesn’t deem us capable of being interested in any discussion about architecture unless it is laced with controversy.” 48

L´opinion de Chipperfield vient aussi comme une critique de la presse britannique qui fragilise l´image de l´architecte. La réponse des médias a été rapide, surtout en Grande Bretagne où la revue Architect´s Journal a parlé de cette controverse plusieurs fois, dans plusieurs articles du même numéro: “Les starchitectes pensent que les journalistes devaient respecter les règles. Ce n´est pas une surprise que Wolf Prix, dans son attaque vers la biennale organisée par David Chipperfield, et David Chipperfield, avec sa réponse acide, les deux attaquent les medias avant de s´attaquer entre eux. La presse est encore un territoire pour ces deux architectes influents pour imposer leur contrôle, et contrairement à leurs négations Prix dit que les médias ´exagèrent constamment´ et Chipperfield est ´déçu´ que AJ a prioritisé Prix -les deux utilisent la presse pour présenter leurs ambitions. Les deux sont des personnages avec expérience dans les médias aussi, pas des stars innocents qui se trouvent surpris sur les premières pages, contrairement leurs plaintes.” 49 PRIX Wolf, Déclaration sur la Biennale de Venise, 31 aout 2012, source: site personnel (à consulter en annexe 5, p.137) CHIPPERFIELD David, Déclaration sur la Biennale de Venise, 13 septembre 2013 (à consulter en annexe 5, p.137) 49 OLCAYTO Rory, “From the editor”, Architect´s Journal, 6 septembre 2012, p. 5 : “Architects think journalists should toe the line. That´s not how it works. It´s no surprise that both Wolf Prix, in his attack o n the David Chipperfield curated Biennale, and Chipperfield, with his angry response, both attack the media before rounding at each other. The press is just one more territory for both of these influential architects to exert control, and despite their dismissals - Prix says the media ´constantly exaggerates´ and Chipperfield is ´dissappointed´ the AJ gave proeminence to Prix in first place - both of them use press to further their own ambitions. Both are experienced diehards too, not Bambi like starlets caught unexpectedly in the headlights, despite their complaints.” 47 48

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Fig. 17 : Dessin paru dans Architect´s Journal, septembre 2012

Creativeapplications.net: Reprise de la déclaration

Biennale de Venise 2012 “Common Ground”

welldesignedandbuilt.com: Analyse biennale et réponse à la déclaration

BDonline.com: Reponse à la déclaration

Phaidon.com: Reprise de la déclaration de Prix ProjetEffexx.com: Reprise de la déclaration

LinkedIn.com:Débat lancé par les journalistes de Architect´s Journal sur la déclaration de Prix

Déclaration publique de Wolf D. Prix (Coop Himmelb(l)au)

styleofdesign.com: Reprise de la déclaration Architizer.com: Réponse à la déclaration

Dezeen.com: Reprise de la déclaration

Réponse de David Chipperlfield Archinet.com: Reprise de la controverse

Fig. 18 : Schéma controverse Wolf D. Prix, 2012

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Architect´s Journal: Reprise de la controverse

Architect´s Journal.com: Reprise de la controverse

Architect´s Journal, no 6.09: Réponse à Prix

Domusweb.it: Critique Prix et Biennale

Architect´s Journal, no 6.09: Prix mentionné dans un article

Famousarchitect.blogspot: Critique Prix et Biennale


L´architecte autrichien s´est senti cette fois mis de côté, pendant la 13éme édition de la Biennale de Venise. Pour lui, il paraît injuste de militer pour une architecture sans architectes, même s´il s´agit de travailler pour le peuple. Sa déclaration montre sa position et condamne le discours de “common ground” du commissaire David Chipperfield. Étant présent tous les deux ans à Venise avec une exposition à la biennale entre 1999 et 2014, 2012 a été la seule édition où il s´est vu laisse de côté. Une raison de plus pour critiquer l´organisation de cette édition. Dans sa critique il met en question l´organisation de la biennale en se questionnant sur son but. Dans sa position privilégiée de l´architecte prestigieux qui construit des cinémas fastueux en Corée de Sud, il critique le fait que la biennale soit remplie en 2012 d´architectes stars. Il met en question le rôle de cette agglomération des architectes connus qui montrent leurs projets, sur le fond d´une crise économique mondiale. Dans sa position, il aimerait voir des débats et des faits, des problèmes mises en question. Il oublie alors qu´il a participé pendant 11 éditions à Venise dans les derniers 20 ans, en tant qu´architecte star et a montré ses réalisations iconiques. C´est un paradoxe qui nous montre que certains architectes se considèrent plus importants que leurs réalisations et l´accent se met sur le renom plutôt que sur les qualités architecturales. C´est justement ce que Chipperfield a essayé de contredire avec cette biennale, il est allé à l´extrême en mettant plus d´importance sur l´architecture sans architectes. La réponse de Chipperfield met Prix dans la position de l´architecte star gâté qui s´impose pour montrer son importance. L´architecte britannique culpabilise la presse locale d´avoir publié et médiatise la réaction négative de Prix, au lieu de soutenir ses démarches. En même temps, il joue le jeu de Prix et lance une critique personnelle contre lui. Cette bataille a été largement reprise par les publications de spécialité, par des nombreux sites et plateformes. Avec cette controverse on peut observer l´effet médiatique qui gravite autour de l´organisation d´une biennale et la force des médias. Ce qu´on peut observer de ces deux prises de positions, c´est que la Biennale est organisée comme une pièce de théâtre qui ne met pas en scène le réel, mais plutôt une réalité projetée de ce qu´on devait avoir. C´est une stratégie de manipulation du public pour construire une bonne image des architectes et continuer à faire des projets iconiques. La Biennale est alors une façade pour faire croire les gens que l´architecture a un rôle décisif dans la société et elle s´assume ce rôle. On observe toute que l´ industrie media de l´architecture et de la presse a un rôle important. Ce rôle fait l´objet d´une exposition de la 13éme édition, dont le commissaire était Steve Parnell. Il a fait son doctorat sur le sujet de la contribution des revues d´architecture pour l´écriture de l´histoire architecturale. Chipperfield l´a invité pour installer une exposition dans le pavillon central pour présenter une partie du fruit de sa recherche sous le nom “Architecture magazines. Playgrounds and Battlegrounds”. Le titre va très bien avec la controverse qu´on vient de discuter, pour Prix et Chipperfield les revues ont été vraiment le ´playground´ et le ´battleground´ dans des périodes différentes. Le but était de montrer la contribution des publications dans la culture architecturale et il a choisi quatre exemples: Domus, Casabella, Architectural Review, Architectural Digest. Cette exposition a été après partagée sur l’édition online de la revue Domus et dans une rétrospective publiée sur la biennale de Venise. Peut-être ce n´est pas une coïncidence qu´on étudie l´histoire des publications et ont présenté ça à Venise, en 2012. Ça montre que la presse architecturale a beaucoup d´influence dans le domaine et ce n´est pas seulement une plateforme pour partager des nouvelles. Et même dans l´ere du numérique, quand des nombreuses publications réalisent des numéros online, leur rôle est encore signifiant grâce à l´augmentation de l´utilisation de réseaux sociaux. Peut-être le support de l´article et la vitesse de partager a changé, mais le rôle des publications reste signifiant.

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Une tour venezuelienne à Arsenale La participation du think tank avec Justin McGuirk et Iwan Baan représente une installation au sein d´Arsenale, où la plupart des expositions sont présentés par des acteurs invités par le commissaire général. Le restaurant temporaire-installation Torre David/Gran Horizonte a représenté une mise en scène d´un fragment vénézuélien avec une problématique locale. Alors la participation d´Urban Think Tank n´a pas fait partie de la participation officielle du pays latino-américain pour cette 13éme édition. Le Pavillon de Venezuela représente une réponse officielle du pays au thème de Common Ground et montre la proposition de l´administration d´Hugo Chavez. Le pavillon a été réalisé comme une collaboration, avec un catalogue de texte de Juan Pedro Posani et du ministre du Logement Ricardo Molina, accompagné par des peintures graphiques de l´architecte et artiste Domenico Silvestro et des vidéos des témoignages de Maria Sojo. L´exposition a attiré l´attention sur les problématiques de la ville vénézuélienne à travers des esquisses abstraites et colorés. Ça c´était la version officielle du gouvernement Chavez a la biennale. La grande mission de construction de logements qu´ils veulent mettre en place jusqu´au 2017 doit comprendre environ 3 million de logements pour résoudre la crise locale. On se pose la question comment se positionne l´exposition du collectif d´origine vénézuélienne vers cette ambition. Le fait d´exposer une tour squattée de façon illégale pendant sept ans dans un territoire qui appartient à l´état peut suggérer l´insuccès du gouvernement. Cette démarche d´exposer Torre David à Venise peut transmettre le message qu´il y a une crise visible de logement à Caracas et le gouvernement ne fait rien pour la résoudre. En tout cas, ça a été l´opinion critique des architectes locaux qui ont condamné l´exposition de Torre David, mais ils n´ont pas été d´accord non plus avec la réalité exposée par le Pavillon Vénézuélien. Les deux expositions sont très opposées et montrent deux facettes différentes du pays latino-américain. Le pavillon officiel n´a pas considéré l´exposition d´Urban Think Tank comme une représentation de la situation locale et a nié leur présence. Surtout parce qu´ils considèrent que la démarche a été faite en dehors du contexte local. Le think tank est basé à Zurich, l´équipe est internationale et un des co-fondateurs est vénézuélien. “Les personnes qui se sont occupé du pavillon national ignoraient l´existence du bar de arepas et barbeque qui complétait l´imaginaire latino-américain que Mr.Chipperfield et ses amis ont réalisé.” 50

Le fait qu´UTT s´est permis de construire cette image de Caracas à Venise a constitué pour le Collegio d´Arquitectos une action politique. En plus, l´exposition du collectif et le fait d´avoir prime à l’édition de 2012 a eu des nombreux échos négatifs dans le pays d´origine de la tour de David. “Le Collegio de Arquitectos de Venezuela considère le prix comme une action politique, accordé pour une situation sophistiquée pour les européens riches, où le jury, composé par quatre architectes européens et un américain, parle de ´nouvelle communauté´, ´nouvelle identité´ et d´un modèle inspirant, alors que sans doute ce qui a été prime sont les habitants et pas les architectes.” 51

Les architectes vénézuéliens ont blâmé l´approche du think tank et ils les ont accusé d´avoir utilisé la pauvreté pour se mettre en évidence. C´est important de suivre les réactions critiques provenant de leurs collègues architectes. Dans un article paru dans la revue argentinienne Summa+, l´architecte Ramón Gutiérrez argumente ses opinions critiques et cite des nombreux architectes vénézuéliens qui ont été contre le prix accordé à l´Urban Think Tank. En plus, il questionne le fait d´avoir accordé un prix à cette “architecture sans architectes”:

GUTIERREZ Ramon, “Cuando Goliat premio a David o David se premio a si mismo”, Summa+, no 126, décembre 2012, p.132 : “Las personas qui atendian este pabellon nacional desconocian la existencia del bar de arepas y parrilada que complementaba el imaginario latino-americain que Mr. Chipperfield y sus amigos habian montado.” 51 GUTIERREZ Ramon, “Cuando Goliat premio a David o David se premio a si mismo”, Summa+, no 126, décembre 2012, p.132 : “El Collegio de Arquitectos de Venezuela considero el premio como una accion politica otorgada a un ´sofisticado happening para europeos ociosos´, donde el jurado, integrado por quatro arquitectos europeos y uno estadounidenses, hablan de ´nueva comunidad´, ´nueva identidad´ y d un ´modelo inspirador´ que sin dudas esta premiando mas a los habitantes que a los arquitectos.” 50

40


article-critique de l´architecte Jimmy Alcock (Croquis CAV) article revue d´architecture “entre rayas”: Leon de CHoro” Matías y Mateo Pintó D’Lacoste

critique-réponse du Collegio de Arquitectos de Venezuela communiqué des chercheurs Ángela Bonadies & Juan José Olavarría sur http://latorrededavid.blogspot.com.ar/

critique architecte venezuelan Marco Negrón

U-TT gagne le lion d´or à Venise

article revue Summa+, par Ramon Gutierrrez

critique cinéaste Thaelman Urgelles

article repris sur blog.mondevideo.com article-critique de l´architecte venezuelan Oscar Tenreiro (Croquis CAV) “El triunfo del cinismo”

article repris sur torredebabel.info

Fig. 19 : Schéma controverse réactions Venezuela, 2012

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“C´est une édition curieuse de la Biennale de Internationale d´Architecture où la plupart des pavillons n´ont pas exposé du contenu architectural mais plutôt des ´installations´ plus indiqués à un Foire d´Art, le jury a décidé de primer justement la manque d´une participation architecturale. Le 29 août, le jury de la Biennale a accordé le prix Lion d´Or pour la reconstruction d´un restaurant vénézuélien qui hypothétiquement était sur la toiture de la Torre David de Caracas.” 52 “La réorganisation des modes de vie, la décoration des intérieurs de cette ´architecture sans architectes´, c´est ce qui a été curieusement primé à une Biennale d´Architecture. (…) ce qui a été primé ici n´est pas vraiment la solution du problème mais une initiative d´urgence qui finit par devenir un chemin qui gagne prestige avec ce prix.“ 53

Ces documents ne présentent pas la vision architecturale d´Urban Think Tank, ni leurs propositions d´interventions. Alors ils ne sont pas les auteurs de ce projet mais seulement les médiateurs. Ils ont pris les habitants en photos et ils ont exposé ces clichés à Venise, dans leurs restaurant temporaire, pour initier un débat sur les slums et le rôle de l´architecte aujourd´hui. On se demande alors ce que le jury de la biennale a vraiment primé comme meilleur projet: une intention de mettre l´accent sur la créativité et adaptabilité des squatters, une volonté de questionner le rôle de l´architecte aujourd´hui qui s´oppose à l´image de starchitecte ou l´auto médiatisation d´un collectif qui présente un sujet sensible au débat - la pauvreté. “ (…) por esa Torre donde parecen congregarse, como en la Torre de Babel, nuestros vicios y confusiones, divisiones e incongruencias, incluyemdo nuestra capacidad de sobrevivir en medio de la rigueza.” 54

“Les architectes qui ont réalisé l´exposition Torre David à Venise ont agi comme des éditeurs. Ils ont vu une opportunité extraordinaire d´acquérir reconnaissance internationale et ils ont agi exprès et avec l´opportunisme de ceux qui manipulent la publicité, parce que Torre David est un phénomène architectural, urbain et humain excessif tout comme les ressources qui l´ont rendu possible. La présentation de ces architectes il ne semble avoir aucun intérêt social, architectural et moral. Il s´agit seulement de l´usage d´une image et de certaines circonstances. Devra-t-on censurer ce type de discours? Il ne s´agit pas d´une société du spectacle. D´où on observe l´hypocrisie de cette démarche.” 55 Ces réactions négatives provenant de Venezuela montrent que les architectes locaux ne sont pas d´accord avec la forte médiatisation de Torre David. Ils considèrent que la situation de la tour est encore plus complexe et difficile à expliquer en dehors de son contexte. Les architectes vénézuéliens accusent UTT d´opportunisme et réagissent publiquement pour explique leur version locale du sujet. C´est important d´observer que le simple fait d´avoir exposé Torre David à Venise a généré une polémique et s´est converti dans une controverse médiatique locale à Venezuela. On peut se rendre compte de l´importance médiatique de cette situation et les conséquences qui viennent avec. Une exposition réalisée à Venise sur une tour de Caracas génère des réactions critiques de la part des architectes locaux. Ils expriment publiquement leur indignation dans des lettres, déclarations de presse, articles sur des blogs. Leurs opinions sont reprises et publiés dans un article d´une revue argentinienne d´architecture. L´auteur Ramón Gutiérrez condamne également l´attitude opportuniste du think tank vers l´architecte latino-américaine. On a également une réponse56 officielle de la part du Collegio de Arquitectos de Venezuela. Alors on observe que l´exposition d´Urban Think Tank à Venise a généré un débat international et surtout local, dans le pays d´origine du projet. Si on compare ces exercices de médiatisation on peut se rendre compte de la promotion que idem 51 Source http://latorrededavid.blogspot.com.ar/, citation du 10 septembre 2012 de Federico Vargas, architecte vénézuélien : “Los arquitectos que esgrimieron en Venecia la Torre David actuaron como publicistas. Con toda la frialdad y oportunidad de quienes manejan lo propagandístico, vieron una extraordinaria oportunidad de figurar internacionalmente, pues la Torre David es un fenómeno arquitectónico, urbano y humano tan desmesurado como los recursos y limitaciones que la hicieron posible. En ella se encuentra todo lo que nos sobra y nos falta, nuestras desidias y falsas promesas, ceguera y torpeza, la desesperación y la imaginación de los más débiles. No parece haber en la presentación de estos arquitectos ningún interés social, arquitectónico o moral. Se trata sólo de la utilización de una imagen y de unas circunstancias. Sí la oportunidad la pintan calva, esta tiene los sesos expuestos al aire. ¿Es censurable esta actitud? No en una sociedad del espectáculo. Donde se evidencia la hipocresía de esta maniobra es en el subterfugio de la arepera “Gran Horizonte”, un aditivo arquitectónico tan escaso como el comino en un guiso.” 56 “ Declaracion sobre la XIII Bienal de Arquitectura de Venecia” (à consulter en annexe , pp.140-143) 52,53

54, 55

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le collectif a pu avoir suite à cette initiative. Surtout on peut analyser l´importance de la médiatisation dans le contexte architectural parce que dans ce cas, UTT a été fortement médiatisé. Pour mieux comprendre le processus de médiatisation on peut observer également les opinions négatives critiques concernant le prix attribué au collectif : “Avec un geste choquant de démagogie, Venise a primé l´état arrière, la faillite de la civilisation, la misère transformée en spectacle, au goût du public qui a épuisé pas seulement la créativité mais aussi la solidarité humaine.“ 57 “On ne va même pas considérer ça comme une polémique, sinon ça va lui attribuer de l´importance et de la sérosité. Ce prix est simplement une mauvaise blague.” 58 “Finalement le prix montre encore plus la perplexité d´une Europe qui sort de l´euphorie de l´Architecture Merveilleuse´ des ´stylos d´or´ d´´un star système qui a épuisé, avec la complicité des politiques et d´autres architectes protagonistes de l´arrivisme du double discours l´économie des plusieurs pays du continent européen.“ 59 “esta decandente premiacion de Goliat al pobre David es claramente una burla que testimonia la caricatura que ciertos sectores de la intelectualidad arquitectonica, adjudican a nuestra realidad americana.”60 “El premio es acaso un sarcasmo, una critica del espanto a traves de la ironia? Pues no, el premio se confierce con toda la sinceridad del curador y los jurados europeos, quienes nos miran a los latinoamericanos como especimenos de su particular espeologie social, o , peor dicho, no pierden la oportunidad de alimentar su arrogancia al celebrar nuestra miseria y descomposision, elevandola a la categoria de arte.”61 “ Le prix ne compte pas. Ce lion n´est pas d´or, représente une insulte à la réalité du pays et une manière misérable, A été défendu par les organisateurs avec des arguments que nous préférons ne pas discuter en profondeur, font partie du point de vue banal et distante, qui correspond à un discours médiocre. Cette défiance est bénéfique seulement pour les opportunistes.” 62

L´Amérique Latine a considéré choquante la décision de la biennale de primer la démarche d´Urban Think Tank. Considérée comme “une blague”, “une indignation”, la réception de ce prix a généré encore plus d´agitation sur la scène locale. L´équipe du think tank était au courant avec les réactions critiques provenant de Venezuela, mais ils n´ont pas pris une position, ils n´ont pas donné une réponse ou et surtout ils n´ont pas essayé de se défendre. “on a donné le lion d´or à la communauté. Oui, on a profité suite à Torre David, notre réputation a augmenté. Pour nous ça c´était une partie de notre réponse aux critiques, on a vraiment voulu communiquer qu´on n´est pas devenus riches suite à ce prix.” 63

La seule action qui est venue de leur part pour répondre aux critiques a été d´offrir le lion d´or aux habitants de la tour. On se pose la question comment ça les a aidé, en sachant que la tour a été évacuée en 2014, suite à l´intense médiatisation. On se demande, surtout, qui a vraiment bénéficié de ce “projet-exposition” à Venise, et de la médiatisation qui est venue avec. Parce que la situation des squatters n´a pas été amélioré et on n´est pas surs encore quelles leçons les architectes ont appris suite à la médiatisation de ce sujet. De l´autre côté Justin McGuirk, le commissaire de l´exposition considère que les critiques négatives provenant de Venezuela sont sans fondement:

GUTIERREZ Ramon, “Cuando Goliat premio a David o David se premio a si mismo”, Summa+, no 126, décembre 2012, p.133, opinion de Marco Negron, le décan de la Faculté d´Architecture de l´Université Centrale de Venezuela 59 Source http://latorrededavid.blogspot.com.ar/, citation du 10 septembre 2012 de Matias Pinto, architecte vénézuélien, ancien collaborateur d´UTT pour des projets à Caracas 60 GUTIERREZ Ramon, “Cuando Goliat premio a David o David se premio a si mismo”, Summa+, no 126, décembre 2012, p.132 61 GUTIERREZ Ramon, “Cuando Goliat premio a David o David se premio a si mismo”, Summa+, no 126, décembre 2012, p.132, opinion de Thaelman Urgelles, film maker 62 Source http://latorrededavid.blogspot.com.ar/, déclaration de Angela Bonadies et Juan Jose Olivares: “El premio no importa para nada. Ese Léon no es de oro, representa un insulto ante la realidad del país y un proceder miserable. Será defendido por los organizadores con argumentos que preferimos no discutir en profundidad, pues forman parte de la banal y distante mirada, que avala un discurso mediocre. Esa deficiencia solo beneficia a oportunistas.” 63 Source: Interview en avril 2015 Daniel Schwartz, membre équipe UTT, responsable de communication (à consulter en annexe 3, pp.125-130) : “we gave the golden lion statue to the community. Yes we profited out of Torre David, our reputation got bigger. For us that was part of our response, we really wanted to make sure that people understand that we are not getting rich of that award.” 57,58

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Fig. 20 : RĂŠactions critiques sur le blog des artistes Angela Bonadies et Juan Jose Olivares source : http://latorrededavid.blogspot.com.ar/

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“Aussi, la réaction à Venezuela a été orchestrée par un ennemi d´ Alfredo Brillembourg et ça a beaucoup à voir avec le fait que les vénézuéliens sont dérangés par le fait que leur pays soit représenté à la fameuse Biennale de Venise par Torre David (qu´ils méprisent). Je crois que c´était intéressant mais on les a pas pris trop au sérieux – ces gens sont tous des architectes riches qui travaillent pour les élites, et évidemment ils détestent tout ce que Torre David représente.” 64

Torre David vs. La Torre de David Une autre conséquence moins connue en Europe, a été la prise de position des deux artistes vénézuéliens contre l´exposition d´Urban Think Tank à Venise. Angela Bonadies et Juan Jose Olivares sont deux artistes de Caracas qui travaillent sur la tour de David depuis 2009. Ils documentent ce travail sous la forme d´un blog65. Suite à l´intense médiatisation après la réception du Lion d´Or pour l´exposition Torre David, ils ont écrit une déclaration officielle pour se différencier du travail du think tank. “La majorité des critiques de la proposition qu´UTT a montré à la Biennale de Venise ont considéré que la proposition Torre David/Gran Horizonte banalise le thème des invasions et le drame de la manque de logement du pays. Pourquoi est-ce qu´ils pensent qu´il y a cette vision sur la pauvreté? C´est une mise en scène frivole, bête, et spécialement populiste. En réalité on ne parle de rien. Montre un restaurant de arepas, vend de la nourriture et expose des photographies avec la Torre de David. Quel type de profondeur est celle-là? Qu´est-ce que ça a été primé? La nourriture criolle, les photographies, le show typique au son de salsa brava? Comme on l´avait dit: tourisme-safari. Une autre image intéressante est de penser qu´ils ont prime La Malinche, la traductrice qui donnait sa voix aux espagnols, en temps de guerre. Mais il n´y a aucune innocence en eux. Ces gens sont des traducteurs sans étique. Il n´y a pas un millimètre de profondeur ni dans l´approche ni dans le verdict du prix.” 66

En plus, leur blog (fig. 20, p. 44) est devenu un endroit public de débat collectif. Les architectes vénézuéliens ont envoyé leurs opinion et commentaires qui discréditent UTT, opinion qui ont été publiés sur le blog mentionné de ces deux artistes. Dans cette situation on peut observer l´importance des médias et du processus de médiatisation. Le blog est un outil de médiatisation, qui représente dans ce cas la ´voix´ des plusieurs acteurs locaux qui étaient contre l´exposition de Venise. Le fait d´exposer Torre David à Venise et après recevoir le prix pour le meilleur projet, a généré un effet de domino médiatique qui suppose la communication utilisant des nombreux outils: blog, revues, articles online, etc. On peut se rendre compte de l´importance médiatique que cet évènement est devenu pour Urban Think Tank. On revient à la situation des deux artistes locaux pour mieux comprendre le processus médiatique. Les deux travaillent sur la tour depuis trois ans, ils ont visité la tour et réalisé des photographies. Avec la recherche sur la tour ils ont participé à des expositions à New York et Madrid en 2010, et Caracas et Dubaï en 2011. Ils ont été publiés dans des revues (Domus-2011, Arqa, Polio, Architecture in Development) et ils ont été également invités à donner un cours à la Faculté d´Architecture et Urbanisme, avec l´artiste espagnol Antonio Muntadas. “Réfléchir à un sujet ne signifie pas monter un spectacle ni apparaitre dans tous les médias, c´est un processus qui prend du temps pour essayer de motiver les gens à parler de la ville dans laquelle nous vivons, avec ses blessures et ses contrastes, ses possibilités et ses sorties.” 67

L´activité des deux artistes a eu également des manifestations médiatiques au sujet de la tour, mais ils n´ont pas réussi à avoir le succès que Torre David a eu à Venise. On se pose la question quelles sont les données qui diffèrent entre ces deux approches sur la même tour. On peut commencer en analysant les actions qui font partie de la sphère médiatique des deux groupes et la façon dans latorrededavid.blogspot.com.ar Source : Interview par email avec Justin McGuirk en avril-mai 2015 (à consulter en annexe 3, pp. 125-130) : “Also, the reaction in Venezuela was orchestrated by an enemy of Alfredo Brillembourg’s and has a lot to do with Venezuelans being embarrassed by their country being “represented” by Torre David (which they despise) at the famous Venice Biennale. I think it was interesting but we didn’t take it too seriously - those people are all rich architects serving the elite, of course they hate everything Torre David stands for.” 67 Source http://latorrededavid.blogspot.com.ar/, déclaration de Angela Bonadies et Juan Jose Olivares : “Reflexionar sobre un tema no es montar un espectaculo ni aparecer en todos los medios, es un processo que lleva tiempo para tratar de involucrar a la gente y hablar de la ciudad en la que vivimos, con su heridas y contrastes, sus possibilidades y salidas.” 65 56

45


Fig. 21, 22 : Angela Bonadies et Juan Jose Olivares source : http://latorrededavid.blogspot.com.ar/

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Urban Think Tank a un site internet principal (u-tt.com) et ils ont réalisé un blog spécialement pour le projet de Torre David (http://torredavid.com/). C´est intéressant de observer que pour les autres projets qu´ils ont fait, aucun blog a été construit pour suivre la démarche de la recherche. Le blog de Torre David est un endroit où ils partagent des nouvelles, des déclarations de presse, des prises de position officielles vers le sujet de la tour. Ainsi on peut se rendre compte qu´ils avaient peut-être anticipé le débat que ce sujet va générer. De l´autre côté les deux artistes ont seulement un ancien blog (http://latorrededavid.blogspot.com.ar/) sous la forme d´une plateforme de partage de leur recherche. Le journaliste britannique Dan Hancox affirme dans son article écrit pour Architectural Review68, que le collectif Urban Think Tank a assuré leur présence sur internet en réservant le nom ´torre david´ pour leur domaine de site internet. Un site qui sert plutôt pour communiquer des updates sur le développement du “projet” et l´avancement de la recherche. Avec l´évacuation des squatters en été 2014, le projet s´est terminé et le blog reste ouvert. Celui-ci assure une présence dans l´espace virtuel qui montre que leur approche ne peut pas rester non-observée. Si on cherche “torre david” sur google.com, le premier site qui apparaît est effectivement le blog de Urban Think Tank, suivi par la page wikipedia sur la tour (au nom ancien-Torre Confinanza), suivi par un lien vers Amazon pour acheter le livre de UTT au même nom et suivi par quelques articles écrites sur leur participation à la Biennale de Venise de ce projet. Il est intéressant de voir que le blog des artistes vénézuéliens Angela Bonadies et Juan José Olivares, n´apparaît pas dans la première page de la recherche, ni dans les 10 prochaines pages non plus. Leur visibilité est inexistante et même s´ils ont réalisé un étude sur la tour de David depuis 2009 et même s´ils ont publié des articles, des textes d´avancements de leur approche sur leur blog, des interviews, des expositions entre 2010-2012. Les artistes ont choisi comme nom pour leur blog l´appellation originelle de la tour, qui date depuis 2006, quand le bâtiment a commencé à être squatté. Ils mentionnent ce détail pour se distinguer d´Urban Think Tank, dans la lettre officielle adressée après la victoire d´Urban Think Tank à Venise. Ils expliquent que leur blog et leur recherche a pris le titre familier, qui apparaît dans les conversations, “la torre de David” et se distinguent de l´appellation plus courte “Torre David” utilisée par Urban Think Tank. Également si on cherche sur google.com “revues d´architecture Venezuela”, par exemple, on nous envoie en majorité vers des articles online écrites sur la participation de Torre David à Venise. Alors on se rend compte de la popularité de la démarche d´UTT et le niveau de médiatisation que le projet a sur internet. Pour Urban Think Tank les médias sont importantes et leur site est une façon d´auto médiatisation importante. Une fois entre sur leur site on observe l´accessibilité du site. Sur la page de début on peut choisir la langue dans laquelle on souhaite le parcourir: anglais ou espagnol. Ces deux langues sont une des plus utilises au monde en ce moment, parmi les trois les plus utilisés, après le Mandarin. En 2014 on avait 1200 million d´utilisateurs pour Anglais, 550 millions d´utilisateurs pour Espagnol et 135 million d´utilisateurs pour le Mandarin. Le fait de s´adresser à un plus grand nombre de personnes fait leur stratégie de médiatisation encore plus réussie. Un autre aspect à prendre en compte est la présence sur les réseaux sociaux. Aujourd´hui un principal outil d´auto médiatisation, ces sites permettent le partage des documents ayant des formats divers: texte, liens vers des sites, photographies, vidéos, gifs etc. Du point de vue de la présence sur les réseaux sociaux, Urban Think Tank a vachement plus de visibilité avec une page Facebook, un blog, un compte Vimeo, Youtube, Twitter, Tumblr et Instagram. Ils ont également un site internet pour leur activité à l´ETH Zurich (http://u-tt.arch.ethz.ch/). Alors que les deux artistes ont seulement le blog et une page Facebook intitulée La Torre de David où ils publient des nouvelles. Leur page n´est pas mise à jour, le dernier post étant le 24 mars 2013 alors qu´UTT partage chaque semaine des nouvelles (mai 2015). Pour tout ce qu´ils partagent UTT reçoit entre 10-80 likes par post alors que la page des artistes a rarement des likes et il s´agit de maximum 2 par post. On observe alors que la notoriété d´UTT a augmenté après l´attribution du prix à Venise.

68

HANCOX Dan, “Enough slum porn”, Architectural Review, no 1411, septembre 2014, p.22, p.25 (à consulter en annexe 4 pp.114&135)

47


80

10 610 likes (UTT)

76

likes artistes

2 Artistes vénézuélians

UTT

Fig. 23 : Comparaison du traffic sur Facebook entre U-TT et les artistes vénézuélians Angela Bonadies et Juan José Olivares

Si on compare d´autres manifestations médiatiques on observe qu´UTT est plus présent. Les expositions, un autre outil médiatique, bénéficient de l´attention des potentiels visiteurs mais aussi de l´attention de la presse qui va écrire sur ces manifestations. On a alors une double médiatisation. Si on compare l´activité sur le tour d David des deux côtés on observe qu´UTT a participé à trois expositions en un an (Venise, Berlin, Winterthur) et les deux artistes ont participé à quatre expositions en 2 ans (New York, Madrid, Caracas, Dubaï). Pour voir l´influence de la présence médiatique on va comparer aussi les publications dans des revues architecturales. Les artistes ont été publiés dans six revues en trois ans de recherche. Le think tank a été publié dans 12 revues seulement au sujet de l´exposition Torre David à la Biennale. Le dernier élément qui fait différence entre eux c´est la publication d´un livre qu´UTT a sorti sur la tour en 2012, alors que les deux artistes n´ont pas publié un. La différence la plus importante entre les deux c´est à la fin le prix de Venise. Ce moment fort de médiatisation a propulsé UTT et surtout leur travail sur la tour de David. Après avoir comparé ces deux acteurs qui ont travaillé sur le même sujet, presque dans la même période, on peut se rendre compte de l´importance de la construction d´une stratégie de médiatisation. Le think tank avait participé à deux éditions précédentes de la biennale et ils ont reçu le prix pour leur troisiéme participation. On peut observer que cette construction de la stratégie d´auto médiatisation prend du temps et signifie des démarches complexes. En analysant ces faits on se pose la question du but d´organisation de cette exposition à Venise en 2012. Et on questionne également la décision de lui offrir le prix pour le meilleur “projet” et les implications qui se trouvent derrière cette décision. Pour mieux comprendre ces implications on peut analyser les réactions critiques survenues après la réception de ce prix à Venise en août 2012.

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III. CONSÉQUENCES MÉDIATIQUES Le processus Torre David représente principalement une exposition à la Biennale de Venise en 2012. Mais la stratégie médiatique autour de ce projet de recherche comprend également un livre sur la tour, un projet d´architecture, un projet de recherche, un projet photographique, deux films. Ce nom connu s´est décliné dans plusieurs phénomènes médiatiques depuis 2011 jusqu´au présent. C´est important de cartographier ce processus d´évolution de ce concept et les implications de sa médiatisation. D´abord on a Torre David le projet de recherche compose par des photographies, des courts vidéos, des propositions architecturales. Une des premières manifestations médiatiques avec une partie de ces éléments a été l´exposition de Venise. À part les propositions architecturales, cet évènement a représenté une des premières mises en scène des éléments de la tour. C´est une appellation qui décrit parfaitement ce qui s´est passe à Venise et un de co-fondateurs du think tank l´a trouvé également adéquate pour décrire leur travail: “In our minds, we made an exhibition that NY Times called a coup de theatre, a theater of spectacle.” 69 Ensuite une autre manifestation a été le livre qui comprend la plus grande partie des recherches sur la tour, y compris les propositions architecturales. Les vidéos sont les seules documents qui manquent, mais sont remplacés par des nombreuses photographies. Ce livre, Torre David: Informal Vertical Communities, sorti en partenariat avec Iwan Baan, est le résultat de leur recherche d´un an. Et en même temps représente un élément médiateur qui présente des détails sur la tour d´une façon plus accessible et très complexe. Il y a très peu de texte, environ 60 pages sur 300 pages, la plupart du contenu du livre est représenté par des images et il y a également un court roman graphique qui présente l´histoire de la tour. Une autre partie très courte est représentée par les propositions architecturales d´Urban Think Tank. Ainsi le livre a le rôle de faire connaitre le sujet du “plus grand slum vertical“ et médiatisée en même temps le collectif UTT, qui s´engage de manière non-sollicitée de poursuivre une recherche sur cette tour. La médiatisation de Torre David se continue avec les expositions. À part celle de Venise, UTT a réalisé encore deux sur le même sujet, mais avec des titres différents. Les expositions sont moins accessibles que les livres, films, articles, parce qu´il s´agit d´un évènement conditionné dans le temps, et surtout temporaire. Alors la possibilité de promouvoir est différente. Un autre point de vue c´est qu´une exposition de ce type s´adresse en général a un public spécialisé en architecture, urbanisme et alors l´audience est différente aussi. Du point de vue du contenu, les expositions sur Torre David montrent en général l´intégralité des documents issus de la recherche. Pour ce projet UTT a réalisé une exposition à Berlin suivi par une en Suisse. Il s´agit d´une lecture rapide, alors les documents doivent être simples. Ce type de manifestation médiatique couvre des différents zones et villes et aussi le processus de médiatisation est répandue facilement. Les expositions ont également été accompagnés par des manifestations (conférences, tables rondes, etc). Ces événements ont une force de médiatisation immédiate et s´adressent en majorité au public spécialisé. Les documents présentés peuvent être diverses, mais contrairement aux expositions, la présentation est accompagné par un discours. Ces manifestations sont ponctuelles mais peuvent servir comme un outil d´auto médiatisation. Le think tank peut présenter ses idées, 69

KALLIPOLITI Lydia, “13th Venice Biennale”, Journal of Architecture Education, volume 67, no1, p.159 (à consulter en annexe 1, pp.117-118)

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ENTOURAGE URBAN THINK TANK

MOMA NY +TU Munchen +Deustch Arkitektur Museum Munchen The Guardian

Andres Lepik

The Guardian

Justin McGuirk

(écrivain, comissaire)

(journalistecomissaire Torre David)

Dan Hancox

écrit article sur U-TT dans la revue Baumeister

(journaliste)

site personnel Architectural Review

Urban Think Tank

Kristin Feireiss (éditeur, écrivain)

AEDES + NAI

Yona Friedman

Charlotte Catling

(architecte)

Rory Olcayto (journaliste)

Architect´s Journal

Iwan Baan

(photographe)

(architecte, écrivain)

Architectural Review

site personnel

critique admire collaboration écrit livres/articles sur

Fig. 24 : Schéma acteurs impliqués et conséquences médiatique du projet Torre David

50

organise expo Torre David AEDES, Berlin

édite livre d´U-TT Informal City: Caracas Case


14

prixs/bourses

5908

exemplaires vendus du livre de UTT-”Torre David: Informal Vertical communities

4

10

articles écrites par U-TT dans livres

articles presse publiée non architecturale sur UTT

12

articles presse publiée architecturale écrites par Urban Think Tank

13

articles presse publiée architecturale sur U-TT à la Biennale de Venise

33

8

livres publiés avec fragments écrites par UTT

40%

visiteurs de la Biennale de Venise 2012 jeunes et étudiants

articles online sur UTT dans la presse architecturale (2008-2014)

100

2

films réalisés (2003-présent)

conférences sur le projet “Torre David”

15 expositions de groupe avec “Torre David”

4

revues où UTT apparaît sur la couverture

178 000 visiteurs à la Biennale de Venise 2012

36

articles presse publiée architecturale sur Urban Think Tank (2003-2015)

Fig. 25 : Infographie activité Urban Think Tank

51


concepts, approches et peuvent trouver des nouveaux partenaires ou sponsors. Alors on peut observer que Torre David signifie un vaste processus de médiatisation qui s´étale sur plusieurs années. On observe que dans ces manifestations plusieurs acteurs sont impliqués: directeurs de centres d´architecture, éditeurs, professeurs etc. Dans ce contexte on observe que c´est important d´avoir des contacts pour organiser toutes ces événements médiatiques. Souvent à travers ces contacts et différents acteurs se continue le processus de médiatisation si ces acteurs donnent des conférences sur le sujet, s´ils écrivent des articles sur Torre David ou UTT, ou des chapitres dans des livres. Par exemple UTT a collaboré avec un illustrateur, André Kitagawa, pour réaliser un roman graphique sur l´histoire des Torre David, qui a été publié dans leur livre. Ce type d´outil a rendu l´information encore plus accessible et a aidé à raconter l´histoire de la tour. En même temps le fait d´avoir utilisé encore un acteur tares diffèrent de leurs expertise les multiplie les chances de médiatisation. L´illustrateur a pu partager son travail sur son site/blog/ portfolio, ce qui représente encore une occasion d´exposition médiatiques pour UTT. 3.1. CONSÉQUENCES des publications dans la presse éuropéene Suite à la participation d´UTT à la Biennale de Venise en 2012 et suite au prix qui les a été décerné, il y a eu des phénomènes diverses comme conséquences. Ces phénomènes montrent la polémique que ce think tank a générée avec leur choix du sujet et leur façon d´exposer Torre David à Venise. On va présentera ces conséquences dans des catégories différentes: des articles écrites sur UTT à la Biennale de Venise dans la presse en, des expositions réalisées après Venise 2012, des conférences réalisées sur le sujet de Torre David après Venise, et finalement l´impact de ce prix sur l´activité du think tank. On peut observer que la plupart des conséquences sont de nature médiatique: un évènement intensément médiatisé a généré encore d´autres actions de médiatisation. J´ai étudié antérieurement les conséquences dans le pays d´origine du think tank: les articles en Amérique du Sud, les opinions des architectes locaux, la position du Collegio des Arquitectos de Venezuela. Je vais continuer étudier les réactions en Europe, qui sont plus ou moins assez nombreuses que celles de Venezuela, mais

, ITIONS, ew dge, actice”, Think -TT” bout U-TT”

o o ABITARE, no 526, nARCHITECT´S ABITARE, 526, ARCHITECT´S D´ARCHITECTURES, BAUMEISTER, AMC, nAMC, 218, no 218, DOMUS, no 962, no 962, BAUMEISTER, DOMUS, D´ARCHITECTURES, “The Biennale “The Biennale JOURNAL, JOURNAL, no 10, “The no 218, “´Common de will no 10, de “Torre David” no 218, “´Common “Torre David” “The“Biennale will “Biennale Chronicles” Chronicles” “Venice“Venice Biennale: Biennale: La quêteLa quête for change” ground´ground´ à Venise” for change”Venise: Venise: à Venise” 5 points5towards a points towards a des valeurs des valeurs new architecture” new architecture” partagées” partagées”

octobre 2012 août 2012 2012 2012octobre 2012 août 2012 6 septembre 6 septembre octobre 2012octobre 2012 octobre 2012 octobre 2012

2011

29 août 2012 29 août 2012 2012 2012

U-TT recoît le recoît Lion le Lion U-TT d´or pour le meilleur d´or pour le meilleur projet deprojet la Biennale de la Biennale de Venise de Venise

178 000 visiteurs 178 000 visiteurs

Fig. 26 : Schéma articles publiés dans la presse architecturale sur Urban Think Tank

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octobre 2012 octobre 2012


de facture différente. Si la presse et les acteurs locaux ont eu des déclarations très ouvertes et visiblement négatives, les réactions en Europe sont plus tempérées. La plupart des publications d´architecture et des sites de profil considèrent suffisant de mentionner la réception du Lion d´or pour le collectif suisso-vénézuélien, sans vraiment donner un avis pour ou contre. Il y a très peu de réactions positives suite à cette victoire (Abitare, A+) et encore plus de réactions critiques négatives qui condamnent la démarche du think tank (Architectural Review, Arca International, Architect´s Journal, Journal of Architecture Education). (à voir fig. 27, pages 55-56) Réactions de la presse écrite architecturale Des nombreuses revues de la presse de spécialité ont écrit des articles sur la Biennale de Venise de 2012 en général et sur tous les participants. La plupart ont juste relaté ce qui s´est passé à Venise qui a gagné quel prix sans vraiment commenter la situation. Ils ont considéré que leur rôle est d´informer les lecteurs sur ce qui se passe au “plus important évènement international d´architecture”. Certains ont quand-même exprimé une opinion à travers les voix des critiques et éditeurs d´architecture. C´est intéressant d´observer que si UTT n´avait pas gagné le lion d´or ils ne seront pas mentionnés dans la plupart des articles. Le collectif apparait dans 13 articles (fig. ) de la presse écrite architecturale. On peut observer que le fait d´avoir gagné le prix leur a facilité une consécration rapide sur ça scène architecturale. Notamment on observe la grande différence entre le nombre des articles publiés sur eux en 2011 et ceux en 2012 suite à la participation à Venise. Le collectif est devenu une présence et dans les publications à partir de 2010 suite à leur localisation à Zurich, Suisse. Mais c´est surtout en 2012 quand la presse leur a accordé beaucoup plus d´attention. “Cette rhétorique vaguement humaniste sonne un peu creux. En l´occurrence, les légitimations humanistes de l´architecture sont toutefois monnaie courante. L´installation d´Urban Think Tank et de Justin McGuirk en est un bel exemple. Ils documentent la manière dont les pauvres squattent une tour de bureaux vide à Gran Horizont, à Venise. Outre des slogans et des photographies d´Iwan Baan, l´installation se compose d´un restaurant avec des murs en brique nue. Où, mieux qu´autour d´une table, peut-on parler des défis sociaux? 71

INTRAMUROS, no 63, “Biennale d´Architecture de Venise: Terrain d´entente”

nov-déc 2012

SUMMA+, no 126, “Cuando Goliath premio a David, o David se premio a si mismo”

ART4D, no 218, “The Slum Tower”

décembre 2012

2012

JOURNAL OF ARCHITECTURE EDUCATION, no 61, “13th Venice Biennale”

2013

mars 2013

2014

ARCHITECTURAL REVIEW, no 1411 “Slum porn”

ARCHITECTURAL REVIEW, no 1412 “U-TTer nonsense”

septembre 2014

octobre 2014

Fermeture de la Biennale de Venise

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“Possibilités en temps de crise”, A+, no 238, octobre-novembre 2012, p. 71

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On va commenter d´abord les réactions positives qui ont été moins nombreuses et ensuite celles négatives. La revue belge A+ apprécie l´effort du collectif et dans un article72 dédié à la rétrospective de la Biennale de Venise ils donnent un feedback positif : Le jury de la Biennale leur a décerné le Lion d´Or pour ce projet. Dans cette installation, les architectes se positionnent modestement, comme étant au service de ´Monsieur Tout-le-Monde´, dont ils estiment qu´ils ont d´ailleurs des choses à apprendre.” 72

On peut observer que l´auteur considéré la contribution d´UTT comme une installation. Cette appellation réduit un peu l´ambition des auteurs, qui ont mis en place un restaurant qui joue le rôle d´une installation. Mais c´est important d´observer qu´ils n´ont pas utilisé l´appellation “pop-up restaurant”, utilisée dans plusieurs articles pour décrire le travail du think tank d´une manière négative. Dans ce cas, même le titre de l´article fait référence à l´approche d´UTT qui est considérée ainsi une des “possibilités en temps de crise“, en architecture. On observe ainsi que la démarche d´UTT est vue comme un exemple en temps de crise, justement parce qu´elle s´oppose au travail des architectes stars. De l´autre côté la revue italienne Abitare73 présente des nombreux pages dédiées au feedback de cette édition de la biennale, organises par thématique. Dans la partie “opinion des experts” ils repondent à la question “What kind of ideas about the role of the architect emerges from this Biennale?”. L´architecte coréen Min Suk Cho parle de l´univers de la pratique architecturale et mentionne la participation d´UTT : “Quel type d´idées sur le rôle de l´architecte résulte de cette Biennale? Dans ce sens, la catastrophe manmade (crise économique) qui a généré Torre David a Caracas et le site du désastre naturel du ´Architecture. Possible here? Home-for-All (post-tsunami Japan) ont été des choix intéressants pour le prix de Lion d´Or. Ils se sont mis en évidence à comme inspiration avec respect pour le rôle possible des architectes. J´aurais aimé voir une exploration plus profonde plutôt que de voir le centre équilibré." 73

La démarche du collectif est considérée une inspiration et nommée à côté de la participation du Japon. On observe ainsi que ces deux sont considérés des participations ayant des sujets sociaux mais avec des causes différentes. La crise économique est considérée le principal effet pour la naissance de la tour squattée, alors que la situation locale est bien plus complexe et implique encore d´autre nombreux facteurs (politique, pauvreté etc). Une réaction positive surprise vient de la part de Kristin Feireiss, membre du jury de la Biennale de Venise 2012, qui signe un article75 dans la revue allemande Baumeister, en octobre 2012. Le fait d´exprimer son opinion très positive sur le think tank de façon publique, deux mois après sa participation dans le jury de la biennale pose des questions. L´article d´une page explique clairement pourquoi UTT a mérité de gagner le lion d´or à Venise, de la part de Feireiss, amie74 des co-fondateurs du collectif. Le contenu représente un éloge du think tank et veut convaincre les lecteurs que le collectif a bien mérité le prix : “The Golden Lion was a surprise. The member of the jury Kristin Feireiss says why the right person for it.” “U-TT avec leur projet Torre David à la Biennale de Venise n´a pas seulement donné une bonne réponse, mais aussi l ´a transmis au public, dans une façon authentique, claire, informative, émotionnelle, avec leur présentation de l´exposition.“ “Un des grandes mérites de ce rapport et de faire connaître ce processus de transformation au public international. (…) Son adaptation, son créativité et son capacité d´organisation et la volonté de changement servent comme un exemple, comment on peut avoir un maximum de possibilités avec un minimum de règles et normes.“ 75 “Possibilités en temps de crise”, A+, no 238, octobre-novembre 2012, p. 71 CHO Min Suk, “What kind of ideas about the role of the architect emerges from this Biennale?”, Abitare, no 526, août 2012, pp.36-44, p.44: “What kind of ideas about the role of the architect emerges from this Biennale? - In this sense, the manmade catastrophe (financial crisis) that triggered the ´Torre David´ in Caracas and the natural disaster site of ´Architecture. Possible here? Home-for-All (post-tsunami Japan) were compelling choices for this year´s Golden Lions. They stood out as inspirational with regard to the possible role of architects. I wish there had been a deeper exploration rather than the stable centre.“ 74 à voir explication chapitre IV. Profil d´un think tank, 4.3. Acteurs et collaborateurs, pp. 87-93 75 FEIREISS Kristin, “The will for change”, Baumeister, no 10, octobre 2012, p.14 (à consulter en annexe 1, pp. 117-118) 72 73

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“Many wondered if this public kitchen was an exhibit or a rest stop. Were they witnessing an exhibition or being an object of display? ”

“At least out of courtesy, as well as to provide some useful lessons. A quite different matter from the pulp shack up together by Urban Think Tank, inexplicably awarded a prize for some reason.”

Lydia Kalipoliti, Journal of Architecture Education, 2013

Maurizio Vogliazzo, L´Arca International, 2012

“Their Torre de David work is described as a ´research and design project´ but whose design are we talking about here?”

Dan Hancox, Architectural Review, 2014

“enough romanticisation of the poverty from a distance” Dan Hancox, Architectural Review, 2014

“ In one of the more ridiculous statements issued during the three-days press view, the winning team said the restaurant, called Gran Horizonte, ´brings a taste of public life in Caracas to the Arsenale exhibition´. Thankfully without the lingering smell of human waste.“

Rory Olcayto, Architect´s Journal, 2012

“Chez les participants férus de communautarisme, l´équipe de D.Chipperfield est allé chercher tous les think tanks de la planète et parmi les plus connus, celui qui a obtenu le Lion d´Or du meilleur projet, U-TT (A.B., H.K., Venezuela) présenté par le commissaire J.M. Ce qui est surprenant, c´est qu´aujourd´hui encore, ces thinks tanks ne prennent pas suffisamment en compte les méfaits de l´héritage constructif (non architectural) des barres HLM. Des barres construites en réponse au besoin urgent de logement populaires mais qui s´avèrent être un échec architectural sur long terme.”

Liliana Albertazzi, Intramuros, 2012

“As well as awarding the prize to McGuirk and the Sao Paulo-based studio, the citation honours ´the people of Caracas and their families, who created a new community and a home out of an abandoned and unfinished building…with flair and conviction.´But what is the jury, which included Robert Stern and Alan Yentob, actually saying? That construction is good enough? That you don´t need architecture – or architects – to make a meaningful place?”

Rory Olcayto, Architect´s Journal, 2012

“Un des grandes mérites de ce rapport et de faire visible ce processus de transformation au public international. (…) Son adaptation, son créativité et son capacité d´organisation et la volonté de changement servent comme un exemple.“

Kristin Feireiss, Baumeister, 2012

“What kind of ideas about the role of the architect emerges from this Biennales? In this sense, the manmade catastrophe (financial crisis) that triggered the ”Torre David” in Caracas and the natural disaster site of “Home for all. Architecture possible here?” were compelling choices for this year´s Golden Lions. They stand out as inspirational with regard to the possible role of the architect. I wish there had been a deeper exploration rather than the stable centre.“

Min Suk Cho, Abitare, 2012

“Finalement, le prix montre encore plus la perplexité d´une Europe qui sort de l´euphorie de l´Architecture Merveilleuse des stylos d´or d´un star-système qui a épuisé, avec la complicité des politiques et d´autres architectes protagonistes de l´arrivisme du double discours, l´économie publique des plusieurs pays du continent européen. “

Ramon Gutierrez, Summa+, 2012

Fig. 27 : Schéma des réactions dans la presse architecturale sur la participation d´UTT à Venise

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“Une fois de plus, on a présenté comme un produit d´obscurs laboratoires mentaux impliques dans le carriérisme universitaire ou des situations sociales extrêmes, sans aucun proposition de solutions liées aux possibilités du monde actuel, aux techniques de construction et non pas à des théories linguistiques du passé.“

“Torre David was a distinctively controversial project of the 2012 Venice Architecture Biennale, yet it won this year´s Golden Lion.”

Lydia Kalipoliti, Journal of Architecture Education, 2013

Cesare Maria Casati, L´Arca International, 2012

“I´m sure the desperate families who scrambled, stressed and strived to house themselves in a dangerous, quasi-lawless environment were delighted to hear about the pop-up restaurant.”

Dan Hancox, Architectural Review, 2014

“Architects are a luxury we can do without: The point was made clear when the Golden Lion for Best Project of the Common Ground Exhibition was handed to designers Urban Think Tank, photograspher Iwan Baan and journalist-curator Justin McGuirk for their pop-up Venezuelan restaurant in the Arsenale´s Corderie.“

Rory Olcayto, Architect´s Journal, 2012

“ The Golden Lion for best project in Common Ground was awarded to the team of Justin McGuirk, Urban-Think Tank and Iwan Baan for their re-presentation, including a functioning cantina, of the Torre David in Caracas. This ´informal´ or ad-hoc project epitomises a pervasive feeling at Venice that the starchitect moment has passed. “

Catherine Skene Catling, Architectural Review, 2014

“The exhibition Torre David caused a stir when it snatched the top prize at this year´s Venice Architecture Biennale.“

“Yes, there is something awesome, something very Mad Max about the squat, which is exciting and sad at the same time and it does spotlight the global housing crisis, but celebrating it with a pop-up restaurant in an avant-garde art show seems willfully crass and exploitative.”

Rory Olcayto, Architect´s Journal, 2012

Supitcha Tovivich, Art4D, 2012

“U-TT avec leur projet Torre David à la Biennale de Venise n´a pas seulement donné une bonne réponse, mais aussi l ´a transmis au public, dans une façon authentique, claire, informative, émotionnelle, avec leur présentation de l´exposition.“

“The Golden Lion was a surprise. The member of the jury, Kristin Feiress says, why the right person for it.”

Kristin Feireiss, Baumeister, 2012

Kristin Feireiss, Baumeister, 2012

“En l´occurence, les légitimations de l´architecture sont toutefois monnaie courante. L´installation d´Urban Think Tank et de Justin McGuirk en est un bel exemple. Ils documentent la manière dont les pauvres squattent une tour de bureau vide.”

“La réorganisation des modes de vie, la décoration des intérieurs de cette ´architecture sans architectes´, c´est ce qui a été curieusement primé à une Biennale d´ Architecture.“

Ramon Guttierez, Summa+, 2012

A+, 2012

“Rien à voir avec la baraqeu foraine qu´a réunie UTT qu´on a recompensé de façon incomprehensible.”

Cesare Maria Casati, Arca International, 2012

Fig. 27 : Schéma des réactions dans la presse architecturale sur la participation d´UTT à Venise

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Ce qui est encore plus bizarre, parce que si tout le monde était convaincu qu´ils ont été le bon choix pour ce prix, cet article n´aurait pas dû exister. Il n´y avait aucun besoin de défendre la décision du jury de primer UTT si tout le monde pensait que ça a été un bon choix. En plus l´article vient en pleine période d´exposition, alors a une forte pouvoir d´influence et peut convaincre les gens que l´approche d´UTT est digne de ce prix. Les réactions qui doutent de la validité de ce prix au collectif Urban Think Tank proviennent d´Angleterre et des ÉtatsUnis en général. Souvent ils questionnent la raison d´avoir prime cette initiative et trouvent la décision bizarre. Dans un article76 paru dans Architect´s Journal en début septembre 2012, le journaliste Rory Olcayto essaie de comprendre la raison de primer cette initiative à la Biennale de Venise : “In one of the more ridiculous statements issued during the three-days press view, the winning team said the restaurant, called Gran Horizonte, ´brings a taste of public life in Caracas to the Arsenale exhibition´. Thankfully without the lingering smell of human waste. Apparently, due to a resident-installed sewage pipe in one of the elevator shafts, when the wind blows through the unfinished atrium it actually rains shit.“ “ Yes, there is something awesome, something very Mad Max about the squat, which is exciting and sad at the same time and it does spotlight the global housing crisis, but celebrating it with a pop-up restaurant in an avant-garde art show seems willfully crass and exploitative.” “As well as awarding the prize to McGuirk and the Sao Paulo-based studio, the citation honours ´the people of Caracas and their families, who created a new community and a home out of an abandoned and unfinished building…with flair and conviction.´But what is the jury, which included Robert Stern and Alan Yentob, actually saying? That construction is good enough? That you don´t need architecture – or architects – to make a meaningful place?” 76

Sa réaction a été assez rapide, seulement une semaine après la réception du prix à Venise. On observe dans l´article la répétition de l´appellation “pop-up restaurant” qui réduit et banalise la démarche d´UTT, qui représente plus qu´un simple restaurant. On observe également que ce qui attire rapidement l´attention des critiques c´est l´impression d´exploitation de cette communauté pour les bénéfices des membres du think tank. Mais le fragment d´article montre seulement des aspects négatifs de l´exposition et de la recherche. Une autre opinion curieuse a été un court article-interview77 écrit par Lydia Kallipoliti78 dans la presse américaine, Journal of Architecture Education. Elle aussi questionne la décision de primer l´initiative d`Urban Think Tank : “Torre David was a distinctively controversial project of the 2012 Venice Architecture Biennale, yet it won this year´s Golden Lion.” 77 On observe qu´elle utilise le mot “controverse” pour décrire la situation, fait qui montre que l´initiative d´UTT a suscité un vrai débat sur la scène architecturale. En plus, cette discussion critique a eu un écho jusqu´aux États-Unis, où le collectif était déjà très connu suite à leur expérience académique au sein de l´Université de Columbia. La dernière réponse critique est la plus forte et vient deux ans après l´exposition de Venise. On peut se rendre compte que cette participation a été assez polémique si ça a suscité des réactions même plus tard. Il s´agit de l´article79 écrit par l´auteur Dan Hancox dans Architectural Review en septembre 2014, sous le titre “Enough slum porn: The global north´s fetishisation of poverty architecture must end” : “What won UTT the Golden Lion at Venice was an installation- an informal pop-up Venezuelan restaurant called Gran Horizont, illuminated with extravagant multi-coloured lights, bringing ´a taste of public life in Caracas´.” “As it happens, less than a forthnight before the evictions began, on July 10th, I had seen the British premiere of Urban Think Tank´s film on the Torre David, at an evening of short films at the Barbican about the great cities of the global south.” OLCAYTO Rory, “5 points towards a new architecture”, Architect´s Journal, 6 septembre 2012, p. 51 KALLIPOLITI Lydia, “13th Venice Biennale”, Journal of Architecture Education, volume 67, no 1, mars 2013, pp.159-160, suite à un entretien avec Alfredo Brillembourg à New York en octobre 2012 (à consulter en annexe 1, pp.117-118) 78 Lydia Kallipoliti-is an architect, engineer and theorist, currently an Assistant Professor of Architecture at Syracuse University and an Assistant Professor Adjunct at the Cooper Union. Previously she was an Adjunct Assistant Professor at Columbia University [GSAPP], where she taught graduate design studios, and at the Cooper Union, where she taught thesis, design studios, history/theory seminars and environmental technology. 79 HANCOX Dan, “Enough slum porn: The global north´s fetishisation of poverty architecture must end”, Architectural Review, no1411, septembre 2014, p. 22, p.25 (à consulter en annexe 6 , p.114) 76 77

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“ (the movies) This self-declared ´mood poem´ struck a self-indulged note, dressing up as slum porn the story of how people are forced to life in, and adapt to, the desperate situations that global capitalism, poor planning and rapid urbanization foist upon them.” “The (white, male) co-chair of UTT was sent out to Mumbai, where he walked through the slums towards the camera like a Comic Relief host, gesturing in praise towards the bustling energy around him.” “Eighteen million slum-dwelling Indian architects, and how many were interviewed, profiled, alluded to or even acknowledged to exist as individuals in this film. None. Still, I´m sure there is a pop-up Indian street food stall in the offling.” 79

Hancox, qui n´est pas un critique d´architecture et ne publie pas en général des articles sur ce sujet, a eu une opinion assez tranchante concernant la façon de faire architecture de l´agence suisso-vénézuélienne. Dans cet article, il répète plusieurs fois l´expression “pop-up restaurant”, qui vient comme une remarque-insulte de la démarche d´UTT. Ce qui est encore plus intéressant c´est le contexte dans lequel cet article est né : l´auteur a été présent à Barbican Architecture Foundation à Londres, où UTT a projeté leur film Torre David, en présence du journaliste et commissaire Justin McGuirk. Le film, qui n´a pas été présenté dans l´exposition d´architecture mais dans la biennale de film de Venise en 2012, présente la vie des résidents qui habitent dans la tour de David à Caracas. Cette projection représente une manifestation médiatique ayant comme sujet la tour et également le think tank. Le fait de promouvoir leurs démarches à travers le film augmente leur présence dans les médias, parce que ces projections de films peuvent être sujet des critiques, articles à leur tours, et représente une deuxième couche de médiatisation. Dans ce cas on observe l´importance des outils médiatiques pour communiquer une approche architecturale, surtout grâce au caractère éphémère du film. Les séquences qui composent le film ont été filmes entre 2011-2012, avant de la participation à Venise. En plus, la première du film de 22 minutes à Londres s´est fait quelques jours avant que l´évacuation des résidents de la tour commence à Caracas. On se rend compte alors que la réalisation, projection et médiatisation du film faisait partie d´une stratégie pour rendre le sujet connu et motiver les autorités locales a un dialogue pour résoudre la situation. Et possiblement la solution aurait pu être implémenté les propositions architecturales qu´ils ont réalisé. On observe alors que le collectif espérait de résoudre la situation de la tour et peut-être réaliser quelques interventions architecturales pour améliorer la vie des squatters. Pour se faire entendre, ils ont utilisé des moyens de médiatisation et ils ont également utilisé plusieurs outils médiatiques. Leur intention était d´abord de sauver la tour et de convaincre les autorités locales de les laisser améliorer la vie des résidents. En même temps ce processus de médiatisation a mis en évidence leur pratique et a fait parler d´eux dans des nombreux contextes médiatiques. Ce qui est venu comme une conséquence de la médiatisation est venue dans l´avantage du think tank et dans de désavantage de la communauté du “plus grand slum vertical”.

Architectural Review “Slum porn”-article critique de Dan

Biennale de Venise-UT T gagne le Lion d´or

Architectural Review, “UTT-er nonse” réponse de Justin McGuirck

Projection de film ´Torre David´, Barbican, Londres

juillet 2014

août 2012

Architectural Review, Essai qui parle de la polemique autour d´UTT

septembre 2014

octobre 2014

2012

2014

Fig. 28 : Schéma des réactions articles critiques dans Architectural Review, 2014

HANCOX Dan, “Enough slum porn: The global north´s fetishisation of poverty architecture must end”, Architectural Review, no1411, septembre 2014, p. 22, p.25 (à consulter en annexe 6, p.114) 79

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C´est intéressant de voir le rayonnement d´un évènement médiatique comme la projection du film Torre David à Londres, deux ans après l´exposition à Venise. On peut se poser la question de l´initiative de cet évènement, en sachant que le sujet de la soirée de projections est le même que celui abordé par McGuirk dans son livre. Radical Cities est sorti en 2014 et contient deux chapitres sur Caracas et l´activité d´Urban Think Tank sur place. Justin McGuirk qui a été le commissaire de l´exposition Torre David, aurait pu organiser ou initier cette soirée de film et décider de mettre en évidence son travail et celui d´UTT, entre autres. Ce sujet l´intéresse et un des protagonistes de cette pratique sont justement UTT, coïncidence ou pas, alors ils bénéficient de ce contexte de médiatisation autour des activités du journaliste britannique. Un autre élément important de cette soirée de projections de films c´est le rayonnement qu´elle a généré dans la presse architecturale. On a eu la critique de Hancox, qui a écrit son opinion et ensuite l´a envoyé à l´Architectural Review qui a décidé de le publier. Suite à l´article “Enough slum porn” il a y a eu une réponse de la part de McGuirk qui a été publiée dans le numéro prochain de la même revue britannique, en octobre 2014. L´article80, sous la forme d´une opinion d´un simple lecteur, défend la pratique d´UTT et surtout leur exposition à Venise : “This piece is not only cynical, but poorly informed.” “I list these things not to defend UTT, they can do that themselves.” “(…) if people who are that commited to the issue of the informal city are so easily written off as slum tourist or slum pornographers, then who is going to shift society´s attention to this pressing global issue? ” 80

Son intervention reprend la plupart des insultes de Hancox sur UTT et essaie de prouver avec des faits concrets qu´il n´a pas raison. Il essaie de montrer qu´UTT ne sont pas “slum pornographers” parce qu´ils ont habité et travaillé sur place à un moment-donné, ils ont réalisé un livre sur le sujet avant avec des recherches sur la ville de Caracas qui datent depuis 2005. C´est intéressant de voir que la réponse de McGuirk veut défendre UTT mais, également se défendre et leur intervention en commun à Venise. Son article a été envoyé à la revue pas email, comme une opinion d´un simple lecteur, lettre adressée à l´éditorial de la publication. Mais dans ce cas McGuirk n´est pas seulement un simple lecteur mais il est directement impliqué dans cette polémique. On observe ainsi que la revue donne occasion de répondre et ça génère un dialogue dans l´espace public. Ce dialogue devient ainsi encore une autre occasion de médiatisation pour le think tank. Et finalement ce n´est pas si important qui a raison, mais plutôt le dialogue qui fait une promotion pour UTT. Confronté face aux critiques de Hancox, McGuirk défend toujours ses amis architectes et pense que cette critique doit être ignorée : “I mean there were so many - every newspaper and journal in the UK, and dozens across Europe, mentioned the installation. In the UK you only have to look at all the newspaper sites: Guardian, Financial Times (also the NY Times in the US), and the architecture mags like Building Design. Everyone was very complimentary about the show, probably particularly so in the UK. I would really ignore that Dan Hancox piece. He didn't even go to the Biennale. He was reviewing a film night at the Barbican two years later which he didn’t like, but his article was totally ignorant about UTT and their achievements, totally ignorant about the biennale and about slum-upgrading in general. He’s a music journalist who was out of his depth on that topic and while I agree with his point about not endorsing “slum porn” I do not think the work of UTT or the Torre David exhibition comes anywhere close to that. I think the editors at AR should be ashamed for publishing that piece, and when I confronted Dan about it he seemed mildly embarrassed himself.” 81

En lisant les mots de McGuirk on questionne son opinion sur le rôle de l´architecte aujourd´hui. Il insiste que la pratique a besoin des architectes initiateurs de dialogue sur les problèmes de la société. Il considère que le rôle de l´architecte est de réparer les problèmes de la société. 80 81

MCGUIRK Justin, “UTT-er nonsense”, Architectural Review, no 1412, octobre 2012, pp. 40 (à consulter en annexe 6, p.133) Interview par email avec Justin McGuirk en avril-mai 2015 (à consulter en annexe 3, pp. 130-131)

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On se demande pourquoi UTT a été choisi pour initier ce manifeste, ou ils se sont proposé eux-mêmes pour militer pour cette cause. Quel intérêt se trouve derrière? On questionne la légitimité de cette démarche et la raison qui se trouve derrière cette implication. Pourquoi les architectes doivent faire une différence aujourd´hui? Pourquoi ces architectes? L´environnement urbain dégradé existe depuis toujours. Les inégalités urbaines sont une cause des inégalités économiques dans une société et également du système politique ou administratif, alors ceux qui ont pouvoir de décision. Comment peut l´architecte contribuer à ce changement et pourquoi il doit le faire maintenant? Une autre réaction après à la critique de Hancox a été l´article-essai82 écrit par l´architecte britannique et contributeur pour la revue Architectural Review, Catlene Skene Catling. Paru dans le même numéro que la réponse de McGuirk, en octobre 2014, l´essai très documenté veut expliquer l´activité du collectif en situant la pratique d´UTT dans un contexte plus large. Elle essaie de voir quelle position les architectes doit prendre face au contexte dans lequel ils travaillent. L´article de sept pages veut également défendre la position d´Urban Think Tank en présentant un court historique de leur pratique et en présentant la façon dans laquelle leur travail a commencé à Caracas: “Architects are ridiculed if they take a moral position, and attacked if they don´t. What, then, in the 21st century is ´the duty of the architect´? What is the architect able to do? Fundamentally, what are architects for in the 21st century?“ “He compares their exploration to a form of imperial exploration, unaware perhaps of the Venezuelan origins of U-TT. He calls their engagement ´parasitical´, is indignant that they are ´white´ and ´male´, and omits their 20 years of research, teaching and built interventions in order to justify a sensational headline.” “ Most of Brillembourg and Klumpner´s peers had no interest in the slums, they were focused instead on what lay beyond, in Europe, and Spain in particular, seduced by the potential of the ´Bilbao effect´.” “Communication is critical and film-making, new media, the internet and mobile phones are new architecture tools.” “ Architecture shoudln´t replace architecture, but can extend his influence.” “ The territory needs to be reclaimed and must be where some of the duty of the architect lies. The direction has never seemed clearer or more urgent: architecture as revolution.” 82

Elle parle du changement de la pratique et offre aussi d´autres exemples (Alejandro Aravena, Teddy Cruz) justement pour justifier l´approche d´UTT. Le but apparent du texte est de questionner le rôle de l´architecte aujourd´hui, son influence dans la pratique. Mais le contexte dans lequel ça a été publié et les fragments qui parlent d´UTT montrent que c´est une réplique à la critique de Hancox. Ce qui est encore plus important de savoir c´est que Catling s´est documentée sur UTT et elle est également allée à Zurich pour parler avec les architectes et voir leur point de vue. En plus ils ont contribué à la rédaction de l´article et ils ont eu un mot à dire avant d´être publié. Le même cas avec l´article-réponse de McGuirk. On observe ainsi que ces deux interventions dans la presse ont eu le rôle d´intermédiaire entre UTT et les critiques. Quand je les ai questionnés sur les critiques ils ont affirmé que leur réponse a été d´offrir le lion d´or à la communauté qui habite dans la tour83. Mais cette action ne réduit pas l´attention médiatique résultée grâce à la promotion de ce projet. Ils ont eu toujours des avantages et le fait de donner le prix aux habitants représente un geste symbolique : “We were very surprised by how controversial the Torre David project was, with the exhibition and our general research there.” (…)one is from our peers in architecture: which is why we did not show architecture, we showed a social, political story, that those types of stories don´t belong in the Biennale. (…) For us is ok fine, it´s a very narrow minded interpretation about what architecture is, we fundamentally believe that architects need to understand that a building is not just a piece of concrete or glass, but it´s part of a social system. (…)That´s not a very interesting critique.” 82 83

CATLING SKENE Charlotte,“The naked architecture: Architecture or revolution?”, Architectural Review, no 1412, pp. 95-101 Source : interview sur Skype en avril 2015 avec Daniel Schwartz, membre équipe UTT et responsable communication(à consulter en annexe 3, pp.125-130)

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“another was coming from a left wing side, people thought that we were taking advantage of poor people of poverty. Even last summer there were some articles in Architectural Review. I think if you read both the response of Charlotte, you will understand what our response had been and currently is. We didn´t write either of those pieces obviously but both of them consulted with us before writing them. Especially Charlotte, she read Hancox article and she was really offended and thought it was wrong but she wanted to respond in a very detailed way. So she did a lot of research to do the article and talked to us during that process.” “I think the critique that Hancox made is not completely wrong, it´s a matter of perspective, not just perspective of TD, what is the purpose of communicating reality in the world of certain situations, who has the right to do that? And that´s not just about Torre David or UTT, that´s a bigger questions. Who has the right to take a photo of poor people/place and publish it in publications that not just poor people read? Who has the right to come and talk about certain social, political and economical issues and state that in public media. I think it´s quite dangerous some of the criticism we received, they are people who have very good intentions, hey we are really worried that the project on Torre David it looks kinda manipulative, it´s a bunch of foreign people who went and did a book about it. I think it´s a very superficial reading and interpretation of what we did. It´s true, most of the people who worked in that project are not Venezuelans. Alfredo is Venezuelan but the presentation of them is not in Venezuela, it was in Europe at a fancy architecture exhibition. There is a truth to it, but that means it should be allowed?” 84

Leur réponse générale a été d´ignorer les critiques parce qu´en effet la situation locale est bien plus complexe. À Caracas il y a une situation très compliqué avec la pauvreté, la politique, la situation des slums. Ils sont impliqués dans ce processus d´architecture alternative et activiste et les mécanismes sont divers. C´est comme s´ils sont conscients que ce type d´approche vient avec beaucoup de critiques, ils les acceptent et ils continuent leur travail. Ces critiques seront peut-être grâce au fait que les gens ne sont pas habitués avec la façon de faire architecte non formelle ou alternative. Vue que ce n´est pas une pratique institutionnalise il n´y a pas des règles à respecter. Souvent leur approche ne signifie pas avoir un permis de construire. C´est intéressant de voir que tout est possible, même dans le discours dans les médias. Réactions de la presse online L´envergure de ce type d´évènement génère en général des nombreux articles sur des divers sites d´architecture. Comme la plupart des revues d´architecture ont une version online, ce milieu permet de partager des nouvelles en temps réel. Souvent on a une version plus courte des articles qui ont été publiés déjà en écrit. La partie online s´adapte pour livrer l´information sur l´architecture différemment: le texte est plus court, les images sont plus nombreuses, c´est possible de mettre des liens qui envoyant vers les sites des acteurs mentionnés. Cette orientation directe vers le site officiel de l´agence en question représente une forme de promotion pour les architectes mais en même temps constitue un article avec un certain sujet. En ce qui concerne la biennale d´architecture de Venise, le rôle de ces publications online d´architecture est de présenter brièvement les expositions, les participants, les nouvelles, les lauréats en temps réel. C´est un élément très important parce que ça permet au lecteur d´avoir l´impression d´être sur place à Venise. Un autre segment important est les publications qui activent seulement dans le milieu online (Dezeen.com, Archdaily. com, BDOnline, designboom, etc). Sur ces plateformes in peut partager des diverses formes de documents médiatiques: des textes, des photographies, des vidéos, des gifs, des liens vers des sites, blogs etc. Une autre côté très importante des publications online est la possibilité de partager et repartager facilement l´information sur encore d´autres chaines online. Par exemple un article sur la Biennale de Venise de 2012 paru sur Dezeen.com peut être lu sur le portable, sur la tablette grâce aux applications, peut être partagé sur Facebook, Twitter en reprenant le lien, peut-être partagé également sur Instagram à travers des photographies uniquement. Si par exemple on écrit un article sur un architecte, celui-ci peut facilement partager le lien son site internet, sur sa page Facebook de l´agence, sur Twitter, etc.

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Source : interview sur Skype en avril 2015 avec Daniel Schwartz, membre équipe UTT et responsable communication(à consulter en annexe 3, pp.125-130)

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1ére plac meilleur

Facebook U-TT: Annonce du prix

Wallpap de la bie

torredavid.com: Déjeuner dans le restaurant& installation

torredavid.com: Annonce la participation du collectif à la biennale

10 août 2012

torredavid.com: Sélection des articles online sur Torre David publiés avant avril 2012

12 août 2012

torredavid.com: Photos work in progress du restaurant T.D.

torredavid.com: Communiqué de presse sur l´exposition à Venise

torredavid.com: Abierto-leur exposition est ouverte au public

Dezeen:Annonce U-TT et J.McGuirk gagnent le lion d´or pour le meilleur projet

Dezeen:Wolf D. Prix critique la biennale “elle met trop d´importance sur la célébrité”

Dezeen:J.McGuirk interviewé sur Torre David et sur la biennale

17 août 2012

22 août 2012

26 août 2012

29 août 2012

30 août 2012

1er sept. 2012

La 13éme édition Biennale d´Architecture de Venise est ouverte au public

Fig. 29 : Schéma des articles online parus en 2012 sur UTT à la Biennale d Venise

On observe ainsi un vrai mécanisme de partage de l´information et surtout de médiatisation. Avec les articles online l´information est répandue facilement, rapidement et dans plusieurs endroits. Pour mieux comprendre le rôle des publications online dans le processus de médiatisation du collectif Urban Think Tank j´ai étudié les articles parus sur les sites d´architecture mais également sur des sites des journaux en général. La 13éme édition de la Biennale d´Architecture de Venise a été relatée partout dans les médias online (fig. 31, p. 65 et fig. 33, pp.68-69), encore plus que les éditions précédentes. On nous présente les “highlights“ de cette édition, les gagnants et participants. On peut voir des articles qui offrent une rétrospective de la biennale et d´autres qui sont plutôt des pièces critiques et présentent des thèmes et leur interprétation. Dans ce contexte médiatique, UTT a été cité intensément, surtout grâce au prix qu´ils ont gagné, mais aussi grâce à la polémique générée par leur exposition. Leur projet Torre David et le nom des contributeurs ont été mentionnés dans environ 12 articles de la presse online seulement. En général les articles parlent seulement à titre informatif de l’édition de 2012 et du prix qu´UTT a gagné, en décrivant brièvement leur installation. C´est le cas du dezeen.com qui annonce la victoire d´UTT et après publie encore deux article accompagnés par des interviews filmés avec Justin McGuirk85 et Iwan Baan86 sur place à Venise. Ces deux articles sont publiés juste après l´annonce du prix (29 août-1er septembre-6 septembre) et montre la vitesse de publications des nouvelles online. Dezeen publie également un article en novembre 2012 ou ils mentionnent Torre David comme un des plus connus projets de cette édition-là. Également la revue Wallpaper87 online mentionné UTT dans son classement des 10 meilleurs expositions de la Biennale d´Architecture de 2012, mettant le pavillon japonais en première place et l´exposition Torre David en deuxième place. Dezeen cite aussi un des fondateurs d´UTT qui offre une explication de l´exposition pendant les trois jours destinés à la presse: http://www.dezeen.com/2012/09/01/why-should-the-poor-live-in-the-slums-if-there-are-empty-office-towers-in-the-city-asks-justin-mcguirk/ http://www.dezeen.com/2012/09/06/iwan-baan-on-torre-david/ 87 http://www.wallpaper.com/architecture/venice-architecture-biennale-2012/6005 85 86

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Architec Rory Olc fortemen de Venis

4 se


1ére place sur 13 meilleurs pavilions

Wallpaper: Critique de la biennale

Dezeen:J.McGuirk interviewé sur Torre David et sur la biennale

Architect´s Journal: Rory Olcayto critique fortement la Biennale de Venise

Dezeen: Iwan Baan interviewé sur Torre David

Archdaily: “The most political biennale yet”

1er sept. 2012

4 sept. 2012

6 sept. 2012

10 sept. 2012

Dezeen: “La Archdaily: “Very biennale-une political biennale” opportunité ratée”

11 sept. 2012

12 sept. 2012

Archdaily: Histoire du projet

23 oct. 2012

A d A F

Dezeen: Conclusion 13éme édition

24 nov. 2012

25 nov. 2012

2013

178 000 visiteurs Fermeture de la Biennale de Venise

“´When you look inside you will find that the appartments are actually like any middle class appartments´ said UTT founder Alberto Brillembourg at the preview on Monday. ´So this is not a slum, the slum is in your head.´” 88

On peut se rendre compte alors de l´importance de la presse, ils ont accès à trois jours privilégiés des visites des expositions réalisés par les architectes. Et le fait de partager ces informations online vient dans l´avantage du collectif. Ils ont ainsi une promotion simple, des articles qui présentent les faits, sans vraiment les interpréter. Dans le même style on a l´article89 de Michael Kimmelman dans NYTimes paru le 29 août 2012, juste après UTT a gagné le lion d´or. Dans “Projects without architects steal the show”, l´auteur présente les acteurs de l´exposition et parle brièvement de l´histoire de la tour de David. Il mentionne en plus le fait que ce sujet a été très fascinant et très médiatisé déjà bien avant la biennale : “The shows coup de theatre is by Alfredo Brillembourg and Hubert Klumpner of Urban Think Tank, in concert with Justin McGuirk, the architectural critic of The Guardian newspaper in London, and the intrepid architectural photographer Iwan Baan.” 89

On observe ainsi que même le fait de mentionner UTT et leur exposition sans vraiment prendre position contribue à leur intense médiatisation. Ces articles à titre descriptif ont le rôle de faire connaître l´approche d´UTT. Mais c´est également intéressant de voir que la médiatisation va des deux côtés. Le fait d´avoir publié un article sur le think tank c´est une situation ´win-win´ pour les deux parties impliqués, implicitement pour les journalistes. Le projet Torre David était déjà connu dans les médias et le fait d´écrire sur un sujet consacré apporte une visibilité aux journalistes aussi. L´article qu´un journaliste a écrit sur cette tour déjà lu davantage, justement parce qu´il s´agit d´un projet qui a fait polémique et d´une tour qui est devenue fameuse dans une année.

88 89

http://www.dezeen.com/2012/09/01/why-should-the-poor-live-in-the-slums-if-there-are-empty-office-towers-in-the-city-asks-justin-mcguirk/ http://www.nytimes.com/2012/09/12/arts/design/13th-venice-architecture-biennale-the-usual-hagiography.html?_r=0

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Il y a également des positions moins positives dans l´online, comme l´article64 de la plateforme Archdaily.com qui met en question le caractère politique de cette biennale : “And then of course it was the controversial Golden Lion winner, UTT and Justin McGuirk´s installment of a Venezuelan café, which put forth a provocative stance: perhaps the architect isn´t necessary after all? But it´s Gold Lion winners, including an informal settlement and post-tsunami shelters, have made some architects wonder what has been pondered of a Biennale before: Was this Biennale too political, after all? But was it too successful in its aims? You could agree that with its many touchy-feely, humanitarian themes, this year´s Biennale strayed too far from what it is meant to be a show of architectural innovation. No matter how stunning, inventive, or game-changing their exhibit may felt that- next to a compassionate look at the perseverance of Venezuelan squatters, for example – there was no way their display could have possibly won.” 80

On voit que cette décision de primer UTT a été une surprise pour tout le monde et peut-être grâce à cette polémique les journalistes ont été motivés d´écrire davantage sur le sujet. Dans la presse française il y a le site lecourrierdelarchitecte.com qui prend une position plus directe et questionne le fait de primer UTT à Venise : “Poumon du cadavre exquis, un café improvisé. Derrière des murs de briques creuses montés à la va-vite, quelques tables. Au-dessus des têtes, des néons multicolores. A chacun de profiter de l’atmosphère conviviale. Sympathique cafet’ donc... sauf qu’elle est elle-même partie intégrante de l’exposition. Elle n’est autre qu’une «invasion» signée Urban Think Tank. Vénézuélienne, l’agence a été fondée en 1993 par Alfredo Brillembourg qui, associé depuis 1998 à Hubert Klumpner, a ouvert ces dernières années des bureaux à São Paulo, New York et Zurich. A Venise, une pause détente. (…) De plus près, sur les fragiles cloisons, des affiches. Noir sur blanc est inscrit : «SQUATTING is both the POSSIBILITY and the LIMITATION of housing failures». Quelques caddies, de vieux téléviseurs. En somme, un squat à échelle 1.” 81

Dans la catégorie des publications online non-architecturales on peut remarquer l´influence du journal britannique The Guardian, qui donne un feedback positif sur l´exposition d´UTT : “There are moments of sheer delight and amazement here, even in the midst of poverty. Urban-Think Tank and Guardian design columnist Justin McGuirk have together created a working mock-up of a Venezuelan restaurant. As intended, it has become a lively gathering place, with eating, drinking, music and even dancing. This is not a saga about poverty but a celebration of improvised resourcefulness.” 82

On observe que l´article a été publie le même jour quand UTT a été annonce comme gagnant du lion d´or. C´est important d´avoir des nouvelles en temps réel, surtout parce que ça laisse du temps les partager online sur d´autres chaines média jours et semaines après. Un autre article83 a été publié le même jour, sur le même site, cette fois représentant les “highlights” de cette édition en images. En plus le journal britannique glorifie Torre David dans encore un autre article, paru 4 jours plus tard : ”They are there on merit, from galactic names like Zaha Hadid and Norman Foster to the young practice Aberant and the critic Justin McGuirk. Highlights include the recreation of a Caracas café, by UTT, Justin McGuirk, which serves actual Venezuelan food. The simple device of the café means you can experience something of the place, rather than just look at pictures. It also deservedly won the golden lion prize for best exhibit.” 83 C´est important de mentionner qu´au moment de la participation à la Biennale de 2012, Justin McGuirk était le critique d´architecture pour The Guardian depuis quelques années déjà. On questionne alors la validité de leur opinion et le fait de dédier trois articles différents sur les mêmes sujets, avec la même conclusion (“deservedly won”) en cours de quelques jours. QUIRK Vanessa, Archdaily.com, 2012 “Présentation : Torre David: carcasse à Caracas”, le courrier de l´architecte, (http://www.lecourrierdelarchitecte.com/article_3631) 82 ROSE Steven, “Starchitects and squatters”, The Guardian, 29 août 2012 (http://www.theguardian.com/artanddesign/2012/aug/29/venice-architecture-biennale) 83 http://www.theguardian.com/artanddesign/gallery/2012/aug/29/venice-biennale-architecture-in-pictures 80 81

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Fig. 30 : Logos des sites online où on a écrit sur Torre David à la Biennale de Venise (source : diverses sites)

Le journal de McGuirk considère le prix une décision correcte, mais c´est difficile d´idéntifier si leur opinion a été influencée par le fait que le commissaire de cette exposition est aussi leur collègue. Dans le dernier article, Torre David est la première exposition de Venise mentionné, suivi dans l´ordre par Elemental, Herzog&deMeuron, FAT, Caruso St.John, etc. On observe que ce prix a attiré beaucoup d´attention de la part de la presse, de la part des critiques et en général. Torre David a été donc un projet controversé et après avoir gagné le lion d´or, cette controverse a augmenté. Le fait d´associer la tour de David avec le collectif Urban Think Tank a paru incompréhensible pour quelques-uns, surtout parce que UTT ne sont pas les architectes de la tour. Alors il y a eu une confusion qui s´est ressenti dans les réactions critiques dans les médias. Si on regarde le site du collectif, dans la partie “timeline” (fig. 30, p.64) on observe que la participation à Venise a été mentionné. Leur site n´a pas été mis à jour couramment, ils ajoutent seulement des informations dans la partie ´nouvelles´ (expositions, conférences, prix, etc). Aucun projet récent, réalisé depuis 2010, n´apparaît sur le site. Le responsable communication m´a expliqué que le site est très difficile de mettre à jour et ce n´est pas très pratique de l´updater. Mais cet évènement a été très important, alors se retrouve sur leur rétrospective d´activité. Un détail important dans cette annonce (fig. 29) est la manque du nom “Torre David”. Le titre de l´exposition et implicitement le nom d´un projet très controverse n´apparait pas dans leur annonce qui dit simplement qu´”UTT fait partie de l´équipe qui a gagné le lion d´or à la Biennale de Venise”, et après mentionne le nom des autres acteurs impliques. Ce message nous montre qu´UTT veut presque se détacher du nom qui a suscité tant de polémique. En plus prendre la reconnaissance publiquement sur leur site et mettre le nom “Torre David” à côté du celui de lion d´or aurait suscité encore d´autres réactions, peut-être surtout en Venezuela. Peut-être ils ont voulu être prudents et ne s´associer pas avec la tour pour ne pas produire encore d´autres confusions. Un autre élément intéressant, toujours dans cette direction, est le fait que Torre David n´apparait pas du tout sur leur site, ni dans la section “projets” et ni dans la section “recherche”. On ne sait pas si cette décision a été volontaire ou si ces parties du site n´ont pas été mis à jour depuis 2010. Mais ça pose des questions sur la façon dans laquelle ils s´approprient ou pas cette tour. Avec ces exemples on observe que les mécanismes médiatiques ne sont pas si simples. En plus le monde des médias est influençable, les journalistes se connaissent entre eux et leur décision d´écrire sur un sujet ou autre ne représente pas forcement la preuve que le sujet en question a été choisi sur des critères méritoires. Les critiques positives sont relatives et questionnables alors que celles négatives ne réussissent pas englober toutes les données du problème. Le fait que le contexte de l´exposition n´est pas en Europe, et donc presque méconnu ici, rend la tâche des journalistes encore plus difficile pour le comprendre.

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Fig. 31 : Annonce sur le lion d´or de Venise 2012, sur le site d´Urban Think Tank (http://www.u-tt.com/timeline.html)

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“And yet, for others, the café left a rather sour taste in the mouth.”

Vanessa Quirk , ArchDaily.com, 2012

“And then, of course, there was the controversial Gold Lion winner,Urban Think-Tank and Justin McGuirk’s installment of a Venezuelan café, which put forth a provocative stance: perhaps the architect isn’t necessary at all.”

Vanessa Quirk , ArchDaily.com, 2012

“Poumon du cadavre exquis, un cafe improvise. derriere des murs en briques creuses montes a la va-vite, quelques tables. Au-dessus des tetes, des neons multicolores. A chacun de profiter de l´atmosphere conviviale.”

Le courrier de l´architecte, 2012

“It is an interesting idea but it distorts reality because it is a reductive vision.” AFP, 2012

“Perhaps the café was a reduction of this informal community, but at least it represented them as legitimate, of equal importance to a formal, designed community. And, importantly, it forced us to consider: if the architect isn’t truly necessary in community-building, what is his role? Or, at least, what should it be?”

Vanessa Quirk , ArchDaily.com, 2012

“But it is by no means all doom and gloom. There are moments of sheer delight and amazement here, even in the midst of poverty. Urban-Think Tank and Guardian design columnist Justin McGuirk have together created a working mock-up of a Venezuelan restaurant. As intended, it has become a lively gathering place, with eating, drinking, music and even dancing.”

Steve Rose, The Guardian, 2012

“This is not a saga about poverty but a celebration of improvised resourcefulness.” Steve Rose, The Guardian, 2012

“This ‘informal’ or ad-hoc project epitomises a pervasive feeling at Venice that the starchitect moment has passed.”

“Highlights include the recreation of a Caracas café, by Urban-Think Tank and Justin McGuirk, which serves actual Venezuelan food”

Steve Rose, The Guardian, 2012

Catherine Skene Catling, Architectural Review, 2012

Fig. 32 : Réactions sur la Biennale de Venise sur des sites d´architecture

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mentionnent U-TT ne mentionnent pas U-TT

The Guardian: Venice Biennale: highlights in pictures

The Guardian: “Starchitects and Squatters”: Déscription générale de l´édition

VICE: Venezuela Skyscraper Slum

2011

10 mars 2011

2012

El Universal (Caracas): AnNew York Times: nonce des Critique sur la gagnants du prix biennale

29 août 2012

30 août 2012

11 sept. 2012

Gizmodo: “Rare Video From Inside a 45-Story Venezuelan Slum”

25 nov. 2012

2013

U-TT recoît le Lion d´or pour le meilleur projet de la Biennale de Venise

178 000 visiteurs La 13éme édition Biennale d´Architecture de Venise est ouverte au public

Fig. 33 : Schéma articles online sur des sites en général sur Urban Think Tank 68

Fermeture de la Biennale de Venise

8 février 2013


Reuters blog: “The Torre of David”

Yahoo Finance: “Life inside Venezuela’s ‘skyscraper slum”

The Dish:“The tallest slum on Earth”

13 août 2013

2014

Daily Mail:“The tallest slum in the world”

FastCoDesign:“A Peek At Life Inside In The World’s Tallest Slum”

Petapixel:“Photographs showing life inside the tallest slum in the world”

2 avril 2014

6 août 2014

16 déc. 2014

2015

The Economist (intelligence unit): “Learning from slums”- Questions à A.Brillembourg

28 ian. 2015

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3.2.CONSÉQUENCES: Urban Think Tank-exercices d´expositions après Venise 2012 La médiatisation venue avec la participation d´UTT à Venise et le fait d´avoir gagné le prix les a facilité une visibilité sur la scène architecturale. Cette visibilité a été due en partie grâce à la polémique générée par la démarche d´UTT. Mais ça a été aussi l´effet de la promotion de ce sujet à un certain moment: parler des slums, des habitations informelles en plein moment de crise économique. Sans doute le sujet a suscité tant d´attention de la presse écrite et online grâce au débat lancé: quel est le rôle de l´architecte aujourd´hui? Il doit s´impliquer pour améliorer la société? Si oui avec quels outils? Il doit être plutôt un médiateur et juste subordonner les initiatives des habitants offrant conseil quand il y a besoin? Ces questions ont suscité beaucoup de curiosité et ça a motivé les acteurs de la scène architecturale de continuer le débat, même après Venise 2012. Une forme de continuité de ce sujet a été l´organisation des expositions. Juste après Venise deux expositions ayant le même sujet, la tour de David, ont été organisées dans deux pays différents: Allemagne, Suisse en moins d´un an. Le travail d´UTT a été repris et repensé avec une autre scénographie, différente du restaurant vénézuélien de Venise.

Fig. 34 : AEDES Berlin, 23 juillet 2013 (source torredavid.com)

La première exposition84 (fig. 34) après Venise a été réalisée à AEDES Berlin, en Allemagne. Seulement huit mois après la fermeture de la biennale, l´exposition Beyond Torre David présentait la tour d´une manière différente. Sous la forme d´une reproduction de la tour de David à l´échelle 1 sur 1, le collectif présentait le même sujet encore une fois à travers des photographies. Kristin Feireiss est la directrice du forum AEDES et a également fait partie du jury de la 13éme biennale qui a décerné le prix à UTT. Ancienne amie des co-fondateurs, elle a exprimé son admiration publiquement vis-à-vis UTT plusieurs fois. On se demande si la décision de les proposer pour exposer Torre David à Berlin a été prise comme résultat de cette admiration, ou parce qu´elle s´intéresse au sujet. Vue qu´elle a édité des nombreuses livres sur le sujet, ou parce qu´elle trouve important de lancer ce débat en 2013 encore, dans le contexte de la crise. L´exposition a été ouverte pour un mois et démi, pendant l´été. Une autre exposition85 (fig. 35) sur le même sujet et avec un titre similaire avec celle de Venise, a été organisée à Coal Mine Gallery, à Winterthur en Suisse entre 20 septembre et 20 décembre 2013. Intitulée Gran Horizonte, l´exposition a duré trois mois et a présenté Torre David à travers des photographies et des vidéos. 84 85

Beyond Torre David, AEDES Berlin (à consulter le catalogue d´exposition en annexe 6, p. 146) Gran Horizonte, Coal Mine Gallery, Winthertur, Suisse (à consulter le catalogue d´exposition en annexe 6, p. 145)

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C´est l´affiliation de l´institution Coal Mine à la photographie, est destinée à exposer des photographes suisses et leur travail. Ce qui est intéressant, sachant qu´UTT ne sont pas des photographes dans cette exposition, mais apparaissent comme auteurs de ce projet à côté du nom de l´´ETH. Leur travail est représenté à travers les photographies, et on se rend compte que ça a été dans leur avantage que le projet a été représenté de cette manière. Mais il ne s´agit pas d´une exposition d´Iwan Baan, l´auteur des photographies. Le photographe hollandais a déjà exposé le résultat de ses nombreux voyages dans plusieurs pays (Allemagne, France etc). Et les photographies avec la tour de David sont inclus dans ces expositions, mais cette fois-ci il s´agit d´une exposition destinée à Urban Think Tank.

Fig. 35 : Coal Mine Gallery, Suisse, 22 septembre 2013 (source torredavid.com)

L´institution a développé même une application destinée aux portables et tablettes, pour cette exposition. On parle du franchissement d´un autre terrain de médiatisation. Réaliser des applications pour des expositions est devenu une pratique courante dans les musées et espaces d´expositions qui mettent en place une exposition temporaire ou permanente. L´application86 (fig. 37, p.73) est disponible pour télécharger gratuitement pour tout portable (Iphone ou Android), alors c´est accessible pour tout le monde. Plus important, c´est disponible au présent, même deux ans après que l´exposition a eu lieu. L´application a été conçue comme une publication digitale sur l´exposition. Le contenu est très détaillé, il y a une introduction qui raconte l´histoire de la tour brièvement. Après l´endroit de l´exposition et présentent également, suivi par une présentation de l´Urban Think Tank : “La philosophie d´UTT est de délivrer solutions innovantes et pratiques, en combinant les expertises des architectes, ingénieurs civils, environmental planners, paysagistes et experts de communication.” 87

L´histoire de la fondation de l´agence est également présentée et le texte sur le think tank se termine avec la mention du lion d´or gagné à Venise. Ensuite le “projet” est décrit comme un “laboratoire pour l´étude des communautés urbaines verticales”88. Le texte sur la démarche considérée comme un projet explique que le collectif montre, à travers les deux expositions (Venise, Coal Mine), le livre et le futur film, leur vision sur des interventions pratiques, durables dans la tour. Alors on observe clairement que dans la rubrique “projet” sont mentionnés des manifestations médiatiques qui représentent plutôt des intentions et pas vraiment un projet formé autour de la tour. Ils ont construit une stratégie pour communiquer un certain message sur un certain sujet, et cette stratégie représente à la fin leur projet. Dans cette stratégie on a la médiatisation de la tour à travers des expositions (3), des livres (1), des films (2), des Source : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.utt.torredavid&hl=fr Source : texte de l´application Torre David : “The philosophy of UTT is to deliver innovative yet practical solutions through the combined skills of architects, civil engineers, environmental planners, landscape architects and communication specialists.” 88 idem 87: “laboratory for the study of informal vertical communities” 86 87

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projections de ces films aux festivals (3), des conférences ( ?) etc. Dans cette situation on se demande quelle est la raison de cette démarche et surtout quel est leur intérêt de démarrer ces actions médiatiques: “UTT lance un appel aux collègues architectes pour regarder les communautés informels dans le monde comme un potentiel pour l´innovation et l´expérimentation, avec le but de mettre le design au service d´un future plus équitable et durable.“ 89

Après avoir lu leur justification on se pose la question pourquoi ils se considèrent comme des ambassadeurs de ce mouvement et qui décide que c´est eux qui doivent lancer cet appel? On questionne la faisabilité de leur justification et si leurs actions sont vraiment au service d´un futur durable. Pourquoi c´est eux qui lancent un appel pour sensibiliser leurs collègues architectes? Une hypothèse sera qu´ils sont conscients de leur pouvoir de médiatisation. Ils se sont construit un profil, ils ont utilisé des divers réseaux sociaux constamment pour partager des nouvelles. Ils sont alors actifs: dans la réalisation des démarches informels mais également dans la médiatisation de ces démarches. Dans cette situations ils étaient conscients qu´ils ont une influence, parce que les gens les suivent. Alors peut-être c´est pour cette raison qu´ils ont choisi de lancer un appel pour mobiliser les autres architectes, parce qu´il savaient que les gens en général, les suivent. La dernière catégorie du contenu de l´application parle du livre sorti un an avant l´exposition, sur le même sujet de la tour. Dans la partie“The Book” ils résument le travail fait pour réaliser ce livre qu´ils considèrent “thought-provocking work”. C´est important d´observer qu´à la fin de ce texte il y a un lien vers la page amazon.com du livre, où les gens peuvent directement acheter “Torre David-Informal Vertical Communities”, depuis leur portable. C´est intéressant de voir que l´accès à toute information sur leurs actions est facilité. Ça c´est évidemment possible grâce à la nouvelle évolution dans le domaine informatique, mais c´est important de signaler qu´ils utilisent ces outils dans leur avantage. Leur information est accessible à travers l´application disponible à tout moment, mais également grâce à cette présentation remplie des éléments de médiatisation. L´application représente en soi une manière de médiatisation du collectif et de son activité. Dans cette application on retrouve encore trois moyens de médiatisation du travail d´UTT: l´exposition, le livre et le film. En présentant ces trois avec un court texte on fait la promotion de ces manifestations médiatiques. En les promouvant les gens sont informés d´aller voir l´exposition à Coal Mine, de voir le film sur Torre David ou de lire le livre sur le même sujet. Ces activités représentent ainsi le deuxième niveau de médiatisation. Le but de cette application était de représenter un support et un guide portable pour leur exposition à Coal Mine, Suisse. Mais finalement ça représente un outil de promotion pour UTT. C´est important de signaler que cette application est disponible gratuitement et est accessible à toute personne ayant un smartphone, tablette et une connexion internet. Le contenu est succint et très facile à parcourir, alors le message est transmis facilement. Avec l´utilisation de plusieurs éléments de médiatisation on observe un emboîtement (fig. 35) dans cette stratégie de médiatisation: l´application représente un moyen de promotion, les manifestations promues représentent elles-mêmes des outils de promotion (film, livre, exposition) et finalement le type de document - la photographie - est également un outil de promotion.

expositions livre photographies film

Torre David application Coal Mine

Fig. 36 : Schéma emboîtement des éléments médiatiques-l´application Torre David, exposition Gran Horizonte, Winterthur, Suisse idem 87: “UTT issues a call to arms to their fellow architects to see in the informal settlements putting design in the service of a more equitable and sustainable future.” 89

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Alors on peut déduire qu´il s´agit d´une stratégie de médiatisation qui se fait à travers les expositions parce qu´ils mentionnent déjà les deux expositions réalisés sur Torre David, comme faisant partie du “projet”. Alors le “projet” est cette mise en scène médiatique des divers manifestations liés à ce projet.

Fig. 37 : Application Torre David dans Google Play (source: https://play.google.com/store/apps/details?id=com.utt.torredavid&hl=fr)

Avec ces deux expositions UTT a recyclé le contenu présenté à Venise pour parler de la tour différemment. C´est important de voir qu´ils ont choisi d´exposer le même “projet “ qu´à Venise, même s´ils avaient encore d´autres qui se déroulaient à ce moment. On questionne la raison d´exposer la tour vénézuélienne trois fois et la raison de mettre en évidence ce projet à toute occasion. Une hypothèse sera qu´ils se sont rendus compte que le “projet” a succès dans les médias. Une autre raison sera l´intérêt croissant du public pour cette tour en général, comme mode de vie, pas absolument comme un “ projet d´UTT”. Et la deuxième hypothèse sera l´intérêt des commissaires de ces deux expositions, qui ont observé également l´intérêt croissant des médias et/ou du public et ils ont trouvé important de continuer le débat commencé à Venise. De toute façon, l´organisation de ces manifestations médiatiques a contribué à la confirmation de la consécration du collectif. Ils ont commencé à être invités pour participer à d´autres expositions, sur des sujets similaires. Dans ces manifestations ils n´ont pas exposé la tour de David, mais l´invitation est venu grâce au prestige qu´ils ont acquiert suite à la médiatisation de ce projet. On a comme exemple l´organisation de l´exposition90 “Think Global, Build Social”, dont le commisaire est Andrés Lepik, en 2013 à Deutsch Arkitektur Museum, Frankfurt, Allemagne. Pour cette exposition ils ont présenté un projet réalisé à Sao Paolo, Brésil (2009-2012). Et même s´il s´agit pas de présenter la tour de David, on peut considérer qu´ils ont acquiert cette position d´architectes primés, consacrés et exposés. Torre David a été une étape intermédiaire, partie d´une promotion continue du collectif comme architectes au service des communautés pauvres. 90

Think Global, Build Social, 8 juin-1er septembre 2013, Deutsch Arkitektur Museum, Frankfurt, Allemagne

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En général, les expositions d´architecture sont gratuites et ainsi sont accessibles pour un public plus large. En effet, tout personne peut visiter une exposition de Urban Think Tank à AEDES Berlin par exemple, n´importe quel âge, statut social ou matériel, profil ou métier ils ont. Cet aspect est très important pour montrer la force de ces évènements médiatiques pour communiquer un projet et faire connaitre un collectif/ bureau/ studio etc. D´où viennent ces documents? Comment sont-ils produits? Les architectes produisent alors une forme édité de leurs projets et le fait de les représenter pour un grand public représente en soi un travail d´architecte: construire une exposition, re-réaliser les documents, remettre dans une autre forme pour que ça soit facilement perçu et compris par tout le monde. Une exposition sur un certain sujet pourra influencer les opinions des gens, dans la manière similaire que les journaux et les articles le font. L´influence d´une exposition peut être mesurée si on analyse les changements qu´elle a mobilisé. En plus les expositions peuvent générer des articles et critiques, alors implicitement encore plus d´attention médiatique. Pour conclure la section sur les expositions, on peut observer que ce type de manifestations est très important dans le processus de médiatisation du collectif. Une exposition représente aussi la consécration dans d´autres pays. Ça les aide également présenter leur travail dans un autre contexte, où les réponses et critiques seront différentes. Cette façon de promotion peut leur permettre accéder plus facilement a la commande dans les pays où ils ont été exposés et également trouver des nouveaux partenaires et investisseurs. Les expositions sont des événements de médiatisation complexes, qui permettent la présentation des documents sous des formes différentes (dessins d´architecture, photographies, slides de présentations, vidéos, etc). Le travail des architectes est ainsi édité et transmis dans une forme plus accessible. En plus ces événements médiatiques sont accompagnés par des conférences, publications et catalogues d´exposition, qui représentent en soi une autre forme de médiatisation. 3.3. CONSÉQUENCES: Évènements médiatiques Conférences Suite à la médiatisation du sujet et du collectif à Venise en 2012, il y a eu une polarisation de la scène architecturale vers l´architecture informelle. Une partie de ces conférences sont organisés en liaison avec les expositions mentionnées antérieurement. Dans l´ouverture de chaque exposition UTT a été présent pour introduire le sujet: le 12 juillet 2013 à AEDES Berlin, le 7 juin 2013 à Deutsch Arkitectur Museum à Frankfurt, le 20 septembre 2013 à Coal Mine en Suisse, le 15 mars à Vienne à Arkitecturforum. En plus ils ont reçu encore d´autres invitations pour participer à des évènements et présenter leur travail de recherche sur l´habitat informel: en septembre 2012 ils ont été présents à Design Indaba à Cape Town, Afrique du Sud, le 23 novembre 2013 à TU Munchen où ils ont parlé sur “Construction cities: project based”, le 11 décembre 2014 à TU Munchen pour parler “des expositions d´architecture et leurs efforts pour communiquer des projets, recherche, idées à travers des medias différents” 91, le 2 février 2015 à Open Lab Stockholm. Les conférences, symposiums, “lectures” sont des évènements qui se déroulent live, où ils peuvent présenter leur sujet de recherche à un grand public. Ça implique la présentation des documents divers: photographies, vidéos, slides de présentations, texte et offre l´opportunité de s´adresser directement au public. Si souhaitable, une conférence peut devenir un dialogue, si des questions sont posés. Pour comprendre la force de diffusion du message d´UTT on peut regarder le schéma 38 à la page suivante, qui montre la plupart des endroits où ils ont parlé, en fonction de localisation. Après le lion d´or à Venise, le collectif est devenu encore plus connu et notamment invite à plusieurs conférences, dans plusieurs endroits. Pour comparer on peut voir92 qu´entre 2010-2012 ils ont participé à environ 3 conférences et entre 2012-2014 ils ont été invités à parler à 5 conférences.

Source: page Facebook Urban Think Tank: “We’re headed to TU München on Thursday to talk about architecture exhibitions and our efforts to communicate projects, research, and ideas through different media.” 92 Liste des conférences à consulter dans le CORPUS, pp. 106-101 91

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On peut observer qu´ils ont une influence plus grande aux États-Unis, où ils ont également enseigné pour trois ans; aussi en Suisse dans leur pays de résidence. Un endroit curieux où ils ont influencé c´est l´Allemagne, on observe qu´ils ont presque la même intensité d´activité qu´en Suisse, alors qu´aucun des architectes fondateurs est allemand ou à vécu ou étudie en Allemagne. Peut-être la scène architecturale allemande s´intéresse beaucoup au sujet de recherche d´UTT et pas vraiment au statut qu´ils ont acquiert. Ce schéma montre leur sphère d´influence et dans ces trois zones ils sont plus connus. Les destinations suivantes sont les Pays-Bas et Grande Bretagne où ils vont généralement dans les écoles et universités d´architecture. Cet aspect est très important parce que le fait de parler dans des unités d´enseignement diverses et avoir un contact avec les étudiants, leur donne la possibilité de les influencer. Les étudiants d´aujourd´hui seront les futurs professionnels et ils vont peut-être travailler avec UTT ou dans l´esprit du think tank. On observe également qu´ils ont été dans des coins assez éloignés de leur pays de résidence, alors on peut se rendre compte du rayonnement de leur médiatisation: Thailande, Israel, Inde, Hongrie, Colombie. En regardant ce schéma on peut se rendre compte de leur influence. Mais on peut également comprendre l´importance de ces conférences pour eux. Ils dédient beaucoup de temps pour voyager93 pour leurs projets mais également pour parler dans tous ces endroits. Ces conférences sont souvent filmés et on écrit des articles sur ce qu´ils partagent pendant ces évènements. C´est

une manifestation médiatique qui a son tour peut être médiatisée sur plusieurs chaines (Youtube, Facebook, presse écrite et online etc). Alors la participation à ces conférences est importante pour leur médiatisation. En plus, étant actifs dans le système académique, ils bénéficient des liens et échanges entre écoles, qui peut leur faciliter des nouveaux contacts.

Une conférence c´est un évènement ponctuel et dans cette situation les acteurs doivent avoir un discours convaincant. Les conférences représentent un important outil de médiatisation d´abord parce que s´adresse à un public large. En plus l´organisation de ce type d´évènement est plus facile et pratique que l´organisation d´une exposition, par exemple. Ça implique moins de travail, moins de ressources, moins de financement mais la force de médiatisation est assez forte. Les conférences ont lieu en général dans des institutions déjà existantes sur place: écoles, universités, musées, centres culturels etc. Alors l´infrastructure est déjà là pour accueillir les conférenciers. Suite à l´intense exposition médiatique à Venise l´activité d´UTT a changé. On peut observer (fig.37) qu´après Venise ils ont participé a de moins en moins à des compétitions.

U-TT gagne Ralph Erskine Award, Royal Swedish Architecture Association U-TT gagne Latin American Holcim Gold Award

Doppelmayr, bourse de recherche pour systemes de transport urbain

1 projet construit

3 projets construits et 4 compétitions

5 compétitions

Le journaliste Justin McGuirk commence une recherche pour des approches alternatives en urbanisme

Zumtobel Group Award, catégorie “bâtiment”

U-TT, J.McGuirk, I.Baan gagnent le Lion d´or pour le meilleur projet de la Biennale de Venise

U-TT gagne Global Holcim Silver Award

2 projets construits

4 compétitions

U-TT, I.Baan et J. McGuirk participent à la Biennale de Venise avec le projet Torre David

U-TT publie avec I.Baan le livre Torre David:Informal Vertical Communities, Lars Muller Publishers

1 compétition

Commence l´évacuation des “squatters” occupent la Tour de David à Caracas, Venezuela

Urban Think Tank Zurich est fondé

Urban Think Tank Sao Paolo est fondé

Ouverture d´un site internet mis à jour d U-TT et une stratégi de rebranding

les squatters s´installent dans la Tour de David

presente position à la ale de Venise

A. Brillembourg et H. Klumpner, Chair d´Architecture et Design Urbain, ETH Zürich

oût 2008

2009

2009

2010

juillet 2010

2011

2012

29 août 2012 20 octobre 2012

2013

2014

23 juillet 2014

2015

Fig. 38 : Schéma activité-parcours Urban Think Tank (2010-2013) (schéma entière en annexe 6, pp.150-151)

93

Source : Newsfeed Instagram où ils partagent leur localisation avec leurs followers

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SUEDE

World Urban Forum, Medellin, Colombie

World Water Forum Stockholm

Open Lab Stockholm,

Institute for Advanced Architecture of Catalonia, Barcelona, Espagne

University of Westminster

University of Applied Sciences, Wintherthur, Suisse Maison de Gallerie Eva l´Architecture Pressenhuber Genève Zurich École d´Art et Design Genève TEDxLake Schauspielhauses Genève ETH Zurich Zurich SUISSE

University of Edinburgh Architectural Association Londres GRANDE BRETAGNE

London School of Economics

Technion University, Tel Aviv, Israel

Zurich City Hall Smithsonian Copper Hewitt Design Museum

Sam Fox School of Design, États Unis

Cooper Union, États Unis

Princeton University, États-Unis

Columbia University, États-Unis

ÉTATS UNIS

Harvard GSD, Cambridge, États-Unis

Cornell University, États-Unis Sci Arc, California, États Unis Pratt Institute, États-Unis

University of Washington, États-Unis

Fig. 39 : Schéma conférences soutenues par U-TT (2001-présent)

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Faculdade de Arquitectura Costa Rica

Université d´Art de Zurich

Saint-Étienne Design Biennale, France

B A


Metropolis Nonformal Symposium, Munich ALLEMAGNE TEDx Munich DAM Frankfurt

Hannover Messe Fair

RePublica Conference Audi Urban Berlin Future TU Conference Munich Award

GraphisoftCentre Munich

AEDES Berlin

Architecture Center, Vienne AUTRICHE

TEDx Munich

Urban Planning Department, Amsterdam Pays-Bas PAYS-BAS Casa Arnhem, Powering Pays-Bas Berlage Progress Forum, Institute, Rotterdam, Pays-Bas Pays-Bas TU Delft Pays-Bas

Fast Forward City, TU Vienne

Université des Arts, Berlin

Sao Paolo Architecture Experiment

Empower Shack Milano, Italie BRESIL

Swissnex Brazil, Rio de Janeiro

Future Cape Town Conference Wits University, Johannesburg AFRIQUE

Design Indaba, Cape Town

Hungarian Contemporary Architecture Center, Budapest INDE

Buenos Aires Biennal of Architecture, Argentine

Architecture sans Frontières, Copenhague DENMARK Louisiana Copenhagen,

Shelter Union, Sidney, Australie

Chulalongkorn University, Bangkok Thailande

une fois

Studio Sir J.J. College Mumbai of Architecture, Mumbai Z Axis Conference, Goa Conférence 360, Mumbai

2 fois

5 fois

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conférences expositions films livres

Conférence U-TT, Min to Max Symposium “minimal subsistence dwelling”, Berlin

David Chipperfield annonce le thème de la 13éme biennale “Common Ground”

13éme édition Biennale Présentation du film Création du blog Déjeuner à Venise, Annonce des Torre David, Caracas: d´Architecture de Venise “Torre David” à la Exposition de photographies participants de la torredavid.com avec les 3 acteurs impliqués: U-TT, Justin ouvre pour le public Biennale deVenise biennale sur le site d´Iwan Baan McGurick, Iwan Baan

Alfredo Brillembourg conférence Design Indaba, Cape Town, Afrique

Lancement du livre Conférence à TU “Torre David-Informal Munchen: “Construction Vertical Communities”, Cities-Process Based” U-TT + Iwan Baan

Fermeture de la Biennale d´Architecture de Venise

178 000 visiteurs

2011

11 déc.2011

2012

19 jan. 2012

11 mai 2012

juin 2012

5 juin 2012

22 août 2012

29 août 2012

9 sept. 2012

26 sept. 2012

24 oct. 2012

21 nov. 2012

25 nov. 2012

U-TT recoît le Lion d´or pour le meilleur projet de la Biennale de Venise

Fig. 40 : Schéma évènements UTT

Mais ils se sont concentré sur la recherche de ce sujet d´architecture informelle dans divers coin du monde. Le résultat de ces recherches est toujours traduit dans des manifestations médiatiques: conférences, expositions, articles, chapitres dans des livres, etc. Leur profil comme architectes activistes qui travaillent sur les communautés informels a attiré des nombreux nouveaux partenaires. Ils sont devenus des architectes mais qui travaillent comme des médiateurs, commissaires d´expositions, speakers pour évènements. Si on regarde les évènements auxquels ils ont participé on peut dire qu´ils ont une certaine influence sur la scène médiatique architecturale. Ils ont eu plusieurs fois l´occasion d´exprimer leurs idées, concepts, manifestes sous formes diverses. On a analysé les phénomènes médiatiques dans lesquels ils ont été impliqués et on a observé que leur activité en tant qu´architectes est très complexe. En général ils sont toujours dans un coin de monde pour participer à une conférence, symposium, exposition, workshop etc. On se pose la question si ce voyage prend plus que la recherche proprement dite, peut-être justement parce que la médiatisation du travail et assez importante que le travail-même. Également la biennale de Venise de 2012 a changé l´image de leur agence et les a confié un statut privilégié. Le prix est venu comme une confirmation que leur statut d´architecte informel est possible et peut représenter un type de pratique architecturale aujourd´hui. Aussi le prestige venu avec ce prix les a ouvert des portes : “As you can imagine when there is a lot of media attention, increases the power and access to different people, different companies approach us with proposals, it´s easier for us to get funding for our projects, it gives us more credibility in certain circles. With that allowed us to do, take on other projects, get funding for them, allows us to expand our team. It´s the obvious answer. It´s overall a very good thing, but then of course it makes us more self-conscious, we have more eyes on us and we have a certain reputation and association with a specific project. Overall is a very good thing, it brought our work to a larger audience, to different audiences, even our movie Torre David is still going on, being screened in different places were our work is not known. For us is very exciting, it opens doors for us, we got proposals of collaborations and projects that we never heard of before and it will be very interesting. It has brought different types of collaborators for us, commissions that we never heard of before but it can be very interesting and exciting.” 94

94

Source : interview sur Skype en avril 2015 avec Daniel Schwartz, membre équipe UTT et responsable communication (à consulter en annexe 3, pp. 125-130)

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Conférence “Beyond U-TT Conférence; DAM: Exposition International Symposium “Beyond Torre Torre David”, Aedes, Berlin Think Global, Build Local David”, Aedes, Berlin

2013

7 juin 2013

12 juillet 2013 29 août 2013

12 juillet 2013

TED Talk: Iwan Baan, “Gran Horizonte”, “Ingenious homes in CoalMine Galunexpected places” lery,

sept. 2013

20 sept 2013 20 déc. 2013

“Torre David” projection International Film Documentary, Amsterdam

Alfredo Brillembourg fait partie du jury de la compétition online “120hours” pour les étudiants en architecture

Justin McGuirk publie son livre “Radical Cities”: Across Latin America in Search of a New Architecture

Justin McGuirk discussion: Architecture in Film, Torre David projection, Architecture Foundation, Londres

Conférence U-TT à TU Munchen:”architecture exhibitions, ideas through different media”

Projection du film “Gran Horizonte”, Budapest Architecture Film Days

20 nov. 2013

février 2014

mai 2014

10 juillet 2014

11 déc. 2014

8 mars 2015

2014

2015

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IV. PROFIL D´UN THINK TANK

Avec la Biennale de Venise de 2012 tout le monde a commencé à connaître UTT comme un think tank important sur la scène architecturale. Le fait d´avoir gagné le lion d´or a représenté pour eux une confirmation mais également le début d´une activité engagé et la fin d´une époque d´architecture activistes illégitime. Pour mieux comprendre leur activité et les raisons qui se trouvent derrière, on va faire une rétrospective de leur parcours, à partir de 2012 jusqu´aux origines de leur agence. Le but est de voir comment ils ont construit cette image d´architectes au service de la société et comment ça les aide sur le plan médiatique. Également voir comment ils manipulent les medias à travers le temps et comment ils utilisent ces outils médiatiques dans leur pratique architecturale. Surtout voir quelle est l´importance de ces outils dans leur activité. 4.1. Retrospective de l´activité Pour commencer c´est important de situer UTT globalement et de suivre l´évolution de leur agence. Les deux co-fondateurs ont étudié l´architecture à l´Université de Columbia, aux États-Unis. Ils ont également un parcours international avec des études et expériences de travail en Autriche et Venezuela aussi. À l´origine UTT a été fondée en 1993 à Caracas comme organisation non-gouvernementale (NGO). C´était plutôt une activité supplémentaire qui accompagnait le travail à plein temps dans une agence d´architecture locale. À partir de 1998, ils ont commencé à dédier plus de temps et ils ont également commencé à travailler pour profit. Au début ils s´appelaient Caracas Think Tank (CCSTT) et ils ont changé de nom pour Urban Think Tank (UTT) vers 2001. Avec l´arrivée de Klumpner comme co-fondateur en 1998 ils se sont rendu compte qu´ils aimeront avoir un impact global et pas seulement local. Alors le changement de nom montre déjà leur intention d´être flexibles et voyager pour faire des projets. Aucun des fondateurs n’était pas né à Caracas ou Venezuela. À partir de 2007, ils ont commencé à travailler comme professeurs-invités à l´Université de Columbia, aux États-Unis. La même année ils ont ouvert une autre agence à New York. Amérique du Nord+Sud Etats-Unis

Venezuela

Brésil

Europe

Afrique

Suisse

Afrique du Sud

U-TT Cape Town

1993

1998

2007

2009

2010

?

Fig. 41 : Évolution des agences satellite du think tank (source:site d´Urban Think Tank: http://www.u-tt.com/timeline.html)

Si on regarde leur parcours, aucun projet n’a pas été réalisé aux États-Unis, pour le moment. Mais ils ont gagné une bourse de la part de l´Architecture League de New York en 2002. Également leur activité académique au sein de Columbia s´est développé: ils ont mis les bases du studio S.L.U.M Lab ou ils ont enseigne jusqu´en 2010. Pour compléter l´activité du studio ils ont lancé au sein de l´école une publication biannuelle, SLUM Magazine, ou ils ont publié les activités avec les étudiants, des recherches en cours. SLUM Magazine est publiée encore aujourd´hui de façon irrégulière, UTT est en train de préparer le 10éme numéro.

81


C´est intéressant de voir que même s´ils avaient arrêté l´activité à Columbia, ils ont voulu garder la marque de la revue et continuer à publier. À partir de 2007, on peut observer un intérêt pour la réalisation des publications et pour trouver des moyens pour promouvoir leur activité dans les médias. On peut considérer que leur projet à UTT New York a été la réalisation de cette revue, SLUM Magazine. En plus, leur décision de continuer à publier sous le même nom, même s´ils n´étaient plus professeur à Columbia et ils enseignent a l´ETH et assez curieuse. Ils se sont construit un brand aux États-Unis et cette revue faisait partie de cette stratégie. En quittant ils ont souhaité continuer la médiatisation là-bas et la revue était un bon lien, ça permetait de garder une trace aux États-Unis, après avoir déménagé en Suisse. Après 2010 ils n´ont pas réalisé d´autres initiatives à Columbia, avec les étudiants. Ils ont deplacé leur activité en Europe. “´´slum lab´ was the name of Alfredo and Hubert studio within Columbia, the way which professors are sort of asked to brand themselves within Columbia academic ecosystem, to come up with a name for their lab. They called themselves “slum lab” and they had an occasionally newspaper/ magazine /publication for a few times of the year (1/2). For a while it was the name of UTT academic platform at Columbia but also the name of a publication and when they were invited to be professors at ETH they wanted to continue publishing “slum lab”magazine and they didn´t wanted to change the name. Even if slum lab is associated to Columbia University. So when we talk about “slum lab” we talk about a magazine we publish. Publication of this magazine is not regular, they want it to be stable platform. We never charged money for it, it´s a free publication, that gives us some freedom, so we don´t have to pay people to contribute or to do advertising.” 95

On peut observer leur intérêt, même en 2007, d´être présents constamment dans les médias avec cette publication. On peut comprendre que c´est important d´être identifies avec ce studio et surtout d´avoir un moyen de communication et contrôle de leurs idées. Suite à leur début d´activité académique, en 2008 ils ont participé à la Biennale de Venise, “Out There, Architecture beyond building”, avec une installation. Ils ont rempli les murs du pavillon avec des journaux locaux de Venezuela et des posters qui montraient des slogans et des consignes: “The 11th Architecture Biennale, entitled 'Out There: Architecture beyond building', points out what should be an obvious fact: Architecture is not building. Buildings are objects and the act of building leads to such objects, but architecture is something else. It is the way we think and talk about buildings, how we represent them, how we build them.” 96

Après UTT New York a été suivi par l´ouverture d´une agence UTT à Sao Paolo, Brésil en 2009, grâce à un projet d´urbanisme qu´ils avaient commencé sur place (Urban Park Grotao). Une partie de ce plan s´est matérialisé en 2012 – Centro d´Accao Social por Musica – bâtiment qui a fait partie de l´exposition “Think Global, Build Social”, à Frankfurt et Vienne en 2013. On peut observer qu´ils se sont associé au travail avec les communautés qui vivent dans les favelas ou dans des environnements difficiles. Ce type de population est une des plus répandue au monde: au Brésil, en Inde, en Afrique, en Colombie et Venezuela. On peut dire qu´il y aura toujours beaucoup de travail dans cette direction. Entre 2007 et 2010 ils ont conçu et réalisé deux projets à Caracas, Venezuela: FAVA Autistic School et Metro Cable Car. Ces deux sont parmi les seuls bâtiments qu´ils ont construit pendant 12 ans de travail sur place. Ils ont conçu encore d´autres, mais les conditions politiques locales ont ralenti le processus. Peut-être c´est pour cette raison qu´ils ont décidé de faire un changement et de venir habiter et travailler en Europe. En 2010 ils ont été invités à venir enseigner à l´ETH Zurich et ils ont déplacé leur agence en Suisse. Ici, ils dirigent le studio au sein d´école sous le même nom-Urban Think Tank- et ils sont les professeurs en charge du Chair of architecture and urbanisme. Entre 2010-2012 ils ont continué leur travail d´enseignants et ils ont aussi continué à faire des propositions architecturales pour Caracas. Dans cette période ils ont gagné deux prix pour un projet réalisé à Caracas et ils ont également continué à publier slum magazine aux États-Unis.

95 96

Source : interview sur Skype en avril 2015 avec Daniel Schwartz, membre équipe UTT et responsable communication (à consulter en annexe 3, pp.125-130) Source : Site internet d´UTT, catégorie “expositions”: http://www.u-tt.com/researchExhibitions_2008VeniceBiennale.html

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Pour mieux comprendre l´influence de la prestigieuse école suisse on doit analyser l´activité du think tank au sein de l´ETH. Ils sont d´abord professeurs et leur studio a pris le même nom que l´agence d´architecture. Cette décision est intéressant parce que le prestige de l´école est très important et en gardant le même nom ils bénéficient de la notoriété de l´école. Certains membres de l´équipe sont également enseignants ou assistants au sein du même studio. Les recherches et les sujets qu´ils font au sein de l´agence se confondent avec les thèmes abordes dans le studio. Les étudiants travaillent souvent sur les mêmes projets et problématiques: ”I think for us the easiest way to describe it, some professors have some overlap with professional practice. For us the overlap is really big, we almost always do intense research before proposing a project to actually build something. That always has been UTT methodology and having an academic platform, whether is teaching a studio at Columbia or the office we have here ETH. It´s more people, it´s not just teaching, we also to intensive research. For us that´s a really natural and powerful platform. Sometimes we chose to do a studio topic because it´s also a topic we might want to build something.”96

À la fin, la limite entre ces deux est très fine: entre travailler pour l´université et pour les projets d´UTT, parce que les deux utilisent la même équipe, le même endroit, les mêmes bureaux, les même sujets et problématiques. Ils peuvent passer leurs connaissances, leurs sujets de recherche, projets et influencer les étudiants de travailler dessous. “We use some of our projects, our research as educational foundation, to write a brief, but we never take students work and build it. Yes, because we say “why not”, it´s interesting for us so it might be interesting for the students. So we want them to be engaged with the real world and not with a hypothetical scenario. We also believe that students can generate very good ideas, just because they are not finished with their studies doesn´t mean there is not enough intelligence and creativity that it might inspire us. A lot of people who have worked or currently work with UTT started as students, that´s a way for the office to train students to go on and do things outside but also to train them to work with us after they are done studying.” 97

Un autre aspect c´est la possibilité de construire en Suisse. ETH représente une plateforme qui leur permet de réaliser des projets localement. S´ils doivent construire quelque chose, ils doivent passer par l´école. “And actually UTT is not registered as a private firm here in Switzerland, it´s actually part of the university, it´s an official part of the department of architecture here at ETH. And the department at ETH is totally ok and good with us trying to build things through the university, in fact our current work is both through the university. Which is a bit strange, I don´t think that´s the usual way in which firms or profesors operate. But we found that ETH is a great platform to do what we want to do.“ 98

Ainsi ils ont la liberté créative parce qu´ETH les soutient financièrement, en payant les salaires des membres de l´équipe. Ainsi ils ne doivent pas faire des compromis sur leurs stratégies de design ou dans le choix de leurs clients. Ils restent fidèles à leurs principes et gardent une position constante concernant les idées qui gouvernent leurs projets. Pour U-TT le fait d´être sous le patronage de l´ETH représente un soutien financier constant. Ainsi ils ne doivent pas faire des projets sous le patronage des clients riches et construire des projets iconiques. Ils s´associent avec ETH et ainsi ils trouvent leur financement et ils sont plus libre dans leur processus de réalisation de projets. Un autre aspect est la réalisation de la recherche sur la tour de David qui s´est matérialisé en exposition à Venise. Pour la réalisation de cette recherche ils ont reçu de l´aide et des conseils de la part des collègues et professeurs de l´ETH. Ils sont alors dans une position privilégiée ayant accès à un corps de spécialistes qui sont leurs collègues et alors ils ne doivent pas les payer. En plus, ils sont soutenus financièrement par ETH, qui fonctionne aussi comme un organisme de liaison entre le think tank et le contexte où ils veulent construire. Le support de l´école d´architecture de Zurich est énorme et devient le moteur du think tank. Implantés également dans l´école ils ne doivent pas payer un loyer pour leur bureau. Leur think tank représente une agence d´architecture au sein d´une école, mais fonctionne aussi comme une agence de communication et d´éducation, vu que dans le même endroit ils donnent des cours. On observe alors que le rôle de l´ETH est très important pour le think tank. L´école représente un cadre plein de ressources et un environnement confortable ou ils peuvent mieux gérer leur activité. Ce cadre leur permet d´aller chercher leurs commandes et agir de manière non-sollicitée. Ils ne doivent pas suivre un ´brief´ d´un client, ils réalisent projets dont ils font eux-mêmes le programme. Ainsi ils ne doivent pas surmonter des problèmes financiers et faire des compromis. 96,97,98

Source : interview sur Skype en avril 2015 avec Daniel Schwartz, membre équipe UTT et responsable communication (à consulter en annexe 3, pp.125-130)

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En plus l´école a une énorme influence sur la scène architecturale et ça les aide à mieux organiser leur stratégie médiatique. Ils organisent et parlent dans des conférences en Suisse et aussi au sein de l´école. Le fait qu´UTT est en charge du Chair of Architecture à Zurich multiplie leurs possibilités de médiation et de médiatisation. Ils peuvent disposer de l´infrastructure de l´école pour organiser des manifestations médiatiques. Si on suit leur évolution on observe qu´après leur déménagement en Europe ils ont commencé à être publiés dans les revues de spécialité et ils ont étendu leur influence. Pour essayer d´expliquer comment ils ont été invités à l´ETH on peut regarder leurs publications en Europe avant 2010. A cette époque ils publiaient déjà dans des revues aux Etats-Unis mais également en Europe, notamment dans la revue suisse Archithèse (no 2-2007, no9-2010). Mais ils ont aussi été publiés dans d´autres revues: Topos (2008), Volume (2008), Domus (2007, 2010), Architectural Record (2008), Icon (2008). On peut se rendre compte de leurs essais de faire connaitre la pratique et leur façon de faire l´architecture. En plus quand ils ont apparus dans ces revues ils étaient à Caracas et enseignaient aux Etats-Unis. On observe que pour cette époque-là ils avaient déjà une influence et le fait d´apparaitre dans tous ces revues montrent qu´ils avaient des contacts aussi. Après 2010, UTT a été présent avec un de leurs projets sur la couverture de certaines revues (fig. 39, 40, 41, 42) - Architectural Review, Lotus International, Domus.

fig.42-Harvard Design Magazine, spring-summer, 2008

fig.43-Lotus International, no 143, 2010

fig. 44-Domus, no951, 2011

fig.45-Architectural Review, no 1412, octobre 2014

Fig. 42, 43, 44, 45 : Revues dans lesquelles U-TT apparaît sur la couverture

Souvent des images ont été présentées, avec la tour de David (fig. 45) ou un autre projet (fig. 42), ou le nom du collectif apparaît sur la couverture (fig. 44). On observe ainsi que leur visibilité avait augmenté de plus en plus. Alors on peut voir également que c´est important pour eux d´être visibles dans les médias. Même en 2008, après leur début d´activité d´enseignants aux États-Unis ils ont apparu sur la couverture de la revue Harvard Design Magazine (fig. 42)avec un de leurs projets de Caracas. On observe qu´être présent dans les publications représente une stratégie constante, n´importe la localisation. Une autre facette des publications architecturales sont les articles que le collectif écrit dans les revues. Avec environ 16 articles entre 2007 et 2012 on observe qu´ils ont publié constamment. Le collectif signe souvent des articles dans les revues de spécialité qui s´adressent au public architectural. Leur façon de présenter leurs projets est accompagné par des textes qui expliquent comment ils actionnent en tant qu´architectes. Leur texte incite et mobilise souvent, ils construisent un sorte de manifeste qui pourra être suivi par les autres architectes. Cette façon de se présenter dans les revues d´architecture européennes et se considérer comme un exemple à suivre par les autres met en question les intentions de leurs discours : “Les architectes doivent se réveiller et utiliser nouvelles méthodes pour accélérer la période de réponse et accepter que le gouvernement a vraiment besoin de notre contribution créative et non conventionnelle pour maintenir les citoyens hors de danger - pas seulement ceux privilégies. Maintenant c´est le moment pour les architectes et designers de reconnaitre que ce qu´on fait ne sert pas seulement à un groupe social, mais plutôt toute l´humanité, sans tenir compte des frontières.” 99 Article écrit par Alfredo Brillembourg et Hubert Klumpner, Perspecta, no 45, août 2012, p.55 : “Architects have to wake up and employ new methods to speed up the response times and accept that governments do need our creative and unconventional input to keep up citizens safe - not just the privileged few. This is the time for architects and designers to recognize that we do not serve one social group but rather all of humanity, regardless of borders.” 99

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On se pose la question qui décidé de donner la parole à UTT et leur permettre d´écrire ces articles et avec quel but. Peut-être pour parler des problématiques avec lesquelles ils travaillent, pour essayer de changer la pratique architecturale ou influencer l´éducation architecturale? Qui décide que leur discours est un modèle à suivre? Souvent, si on analyse leur langage dans les articles (Perspecta-États Unis, Archithèse-Suisse, etc) on se rend compte qu´ils parlent en tant qu´architectes avec expérience, alors ils supposent que si pour eux cette expérience a été utile, ce sera pareil pour les autres. Pourquoi ils décident de mobiliser et influencer les gens? Pourquoi leur discours est mobilisateur? Quel est leur but? Former les jeunes, guider les architectes vers un pratique activiste de l´architecture? J´ai posé cette question à l´architecte et critique britannique Steve Parnell, qui a étudié l´importance des revues dans la création de la culture architecturale. Il m´a expliqué que pour les architectes, publier des articles dans des revues de spécialité représente une stratégie pour construire leur brand culturel sur la scène architecturale. Alors c´est important d´être vu dans les revues, d´être publié et exprimer son opinion. Ça represente un forme de validation de l´architecte qui décide de publier des articles sous son nom aussi pour eventuelement attirer des potentiels nouveaux projets: “My theory is all about creating cultural capital. Architects get paid very little money, but are paid in cultural capital. That is how they make a name for themselves in the world of architecture. Getting published in a magazine generates a lot of cultural capital, which promotes them in the world of architecture, and maybe (secondarily) gets them more work. But it’s about enhancing one’s position in the world of architectural culture. Being published is a form of validation that you are worth either being discussed, or worth being published because you have an authority in the field. It doesn’t matter whether they get to write about something in one issue and then get written about in another – it’s all part of the game. Architecture is a very small world. Writing about architecture is a form of architectural practice.” 100 Ça fait partie de leur stratégie d´auto médiatisation qui se répète dans plusieurs articles, interviews dans la presse publiée ou online. Le message est toujours le même: confirmer leur position en tant qu´architectes-héros, qui sont au service de la société. Dans n´importe quelle période, en 2000, 2008, 2012 ou 2015, leur message est le même et ils s´imposent eux-mêmes à titre d´exemple à suivre. Par exemple cet article paru sur le site Archinet.com en 2015 où Alfredo Brillembourg est interviewé par une architecte brésilienne suite à une conférence en Inde (Goa) où UTT a été invité pour parler au cadre de l´évènement “Great City... Terrible Place” : “our practice is centered on research so that we can better understand what is going on in cities. We don´t just add another building, a kernel to the cob. The role of the architect is to judge the needs of the city and affect them through the built environment. In this sense, we like to create our own briefs for how the city should get build. Today, in the 21st century when cities are quite built-up, we think it is more about temporary spaces. It´s more about informality, it´s more about reuse and reprogramming of spaces, like what happens in Torre David. That´s why this century´s practice of architecture is going to ultimately be very different from the 20th century practice. When you see different practices of architecture like David Chipperlfield or OMA, they are actually late 20th century architects that moved into 21st century in the first decade. But we know this mode of architecture is unsustainable on a mass scale.” 101 On peut observer leur activité dans les médias sur la carte (fig.43, p.84) qui montre leur activité médiatique dans toute cette période. Ils ont également commencé à être publiés partout dans le monde et la biennale de Venise les a élargi l´horizon.

100 101

Source : Interview par email Steve Parnell, juin 2015 (à consulter en annexe 3, p.131) Source : Archinet.com, interview de Laura Amaya avec Alfredo Brillembourg, paru en avril 2015 réalisé en mars 2015 à Goa, Inde (http://archinect.com/features/article/124819398/interview-with-alfredo-brillembourg-founder-of-urban-think-tank)

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Publications sur U-TT

Fig. 46 : Carte publications sur Urban Think Tank (en rouge)

On se demande si avec ces articles publiés ils veulent influencer l´architecture et proposer un sujet de débat pour influencer le changement, ou ils veulent juste apparaitre dans la presse ? Peut-être les deux en même temps, ce qui fait leur approche encore plus convaincante. L´installation en Suisse a certainement rendu leur pratique plus visible, dans deux ans seulement ils ont été publiés dans plusieurs revues et ils avaient commencé à gagner des prix aussi. 4.2. Les prix et les films-outils de médiatisation Le collectif a également reçu en 2010 deux prix pour un projet construit à Caracas: Gold Latin American Award et Silver Global Holcim Award. Si on compare avec les prix reçues dans la passé (fig. 47, p.87), à partir de 2010 ils reçoivent un prix presque chaque année. C´est une preuve qu´ils ont commencé à être connus et appréciés et surtout reconnus. Le moment clé de leur consécration a été la reconnaissance à Venise en 2012, seulement deux ans après leur installation en Europe. Ils n´ont pas représenté la Suisse, ni Venezuela, mais ils ont participé sous le nom d´ETH. Ils ont également participé en 2006 et 2008 mais ils ont gagné seulement en 2012. On se pose la question pourquoi ils n´ont pas gagné en 2006 par exemple quand ils ont participé avec un projet construit à Caracas, qui a du succès dans la communauté locale. De toute façon, 2012 a définitivement changé la dynamique du think tank qui a commencé à être sollicitée de plus en plus sur la scène architecturale et surtout pour des manifestations médiatiques. Les prix sont une preuve de consécration. Mais pour maintenir cette consécration ils ont une activité médiatique intensive. Les conférences qu´ils ont soutenues autour du monde représentent une façon de promotion et de partage des idées a l´échelle globale, surtout au service de l´éducation. Une autre partie importante du processus de médiatisation sont les films. Une partie intégrante d´Urban Think Tank est UTT Films. Cette entité s´occupe de la réalisation des films, vidéos, court-métrages pour présenter leurs recherches sous forme visuelle : “UTT Films operates as a collective of artists and documentarians working to raise questions about architecture and urbanism through various mediums.” 102 102

Source : catalogue d´exposition Gran Horizonte, Coal Mine Gallery, Winterthur, Suisse, 20 septembre-20 décembre 2012 (à consulter en annexe 6, p.145)

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European Prize for Sports Architecture

Silver Global Holcim Award

Grant from Federal Culture Foundation, Allemagne

FAVA School Caracas

Beata Inaya Award (Schindler Foundation)

Gold Latin American Holcim Award

City of Vienna Award

Grant Ministry of Foreign Affairs, Allemagne

City of Salzburg Award of Advancement in Architecture

Zumtobel Award

Lion d´Or, Venise

Grant of Architectural League of New York

Award from World Bank

1990

1993

2001

2002

2005

2011

2012

2014

Fig. 47 : Schéma des prix d´UTT

Pour UTT Films ils travaillent avec des spécialistes, notamment le cinéaste et philosophe allemand Markus Kneer. Le fait d´avoir une partie de l´agence qui fait des films n´est pas une pratique commune pour une agence d´architecture. Souvent les architectes collaborent avec des cinéastes pour réaliser des films sur leurs œuvres, mais il s´agit des collaborations ponctuelles. Avec l´existence d´UTT Films le think tank montre que l´activité de produire des films est constante et complète leur travail. La réalisation des films a également une partie de promotion des résultats de leur recherche. Une fois réalisé, le film sera projeté, sera présenté aux festivals ou compétitions. Cette promotion se réalise au niveau international et représente une médiatisation importante pour le collectif. Souvent les projections sont accompagnées par des conférences et discussions et ça ajoute encore une autre couche de médiatisation pour le think tank. On observe qu´ils maitrisent et utilisent des nombreux outils media qui complètent leur travail d´architectes. C´est très important pour eux d´utiliser ces outils et d´être présent partout pour promouvoir leur message. 4.3. Acteurs et collaborateurs-influences médiatiques En regardant cette activité en Europe on se pose la question comment ils ont réussi à réaliser tant de projets sous la forme des manifestations médiatiques dans un délai si court. Une hypothèse sera ça soutien qu´ils ont reçu de la part des collaborateurs et amis dans le domaine. Pour comprendre quel rôle ces collaborateurs ont eu dans l´activité d´UTT on va analyser leurs influences dans le parcours du think tank et vice-versa. On mentionne ici dans l´ordre de la connaissance Kristin Feireiss, Lydia Kallipoliti, Andres Lepik et Justin McGuirk.

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Rafael Machado

Arno Schluter Markus Kneer

Jose Antonio Nuñez

Christian Schmidt Daniel Schwartz

Alexandra Zervudachi

Michael Contento

Andres Lepik

Torre David

U-TT

(Alfredo Brillembourg, Hubert Klumpner)

Lindsay Sherman

(2011-2012)

Kristin Feireiss

Yona Friedman Justin McGuirk

Iwan Baan Ilana Millner

André Kitagawa

architecte photographe filmmaker journaliste éditeur stagiaire sociologue

Fig. 48 : Schéma acteurs du projet Torre David

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enseignant en architecture graphiste/illustrateur critique d´architecture comissaire expositions directeur centre d´architecture membre équipe U-TT

Jimeno Fonseca

Mattieu Quilinci


Kristin Feireiss est commissaire d´expositions d´architecture, éditeur, écrivain et directrice d´AEDES Berlin. Elle fait également partie du jury pour le prix Prizker en 2015. En 1980 elle a cofondé le forum indépendant d´architecture AEDES à Berlin. Entre 1996-2001 a été directrice du Netherlands Architecture Institute (NAI). Elle a également été commissaire pour le pavillon hollandais à la Biennale de Venise en 1996 et 2000. Elle a édité environ 11 livres sur l´architecture y compris un livre avec UTT sur leur recherche sur la ville de Caracas entre 2005-2007. En 2012 elle a fait partie du jury de la Biennale de Venise quand UTT a gagné le lion d´or pour le meilleur projet. Elle connait personnellement les co-fondateurs d´UTT depuis plus de 10 ans. Sur le site officiel du think tank, dans la catégorie ´timeline´, a côté de leurs projets et réalisations, il y a une photographie (fig. 48) avec Feireiss et les deux architectes d´UTT. Réalisée à Berlin entre 2001-2002, celle-ci montre la relation d´amitié qu´ils ont depuis des années. Dans un article écrit en allemand dans la revue Baumeister en octobre 2012, Feireiss parle du collectif comme leur amie, mais pas comme un membre du jury de la biennale de Venise: “J´ai eu la chance de connaître le duo dynamique de U-TT en 2001, pour la première fois, pendant un symposium d´architecture a Poutresina (Suisse). H. Klumpner est relaxe avec un charme autrichien et A.Brillembourg a tempérament latino-américain, les deux sont liés par un engagement continu et passionnés quand ils font la stimulation et la modération d´un processus informel.“ 103

Fig.47 : Photographie du 2001-Brillembourg et Klumpner (fondateurs U-TT) avec Kristin Feireiss

L´admiration et le support de Feireiss à continué à travers les années. En 2013, un an après leur triomphe à Venise, ils ont été invités à AEDES pour exposer encore une fois leur “projet” sur la tour de David, cette fois-ci sur un autre nom– Beyond Torre David. L´exposition a été complétée par une conférence soutenue par les deux co-fondateurs. Si on analyse le profil et l´influence de Kristin Feireiss et également les démarches réalisés par UTT et soutenus par elle, on se rend compte que grâce a elle ils ont eu la chance d´exprimer leur discours sur plusieurs plateformes médiatiques. Sous la direction de Feireiss ils ont publié leur premier livre, ils ont fait une exposition et une conférence. On observe ici trois moyens diffèrents de médiatisation architecturale pour promouvoir UTT et ça a été pu possible avec son soutien. Lydia Kallipoliti est une architecte, ingénieur, théoricien, et professeur à Copper Union (New York), Syracuse University, également senion associate à Copper Union Institute for Sustainable Design. Ses articles et son travail ont été publiés et partagés à l´échelle internationale. Elle a également enseigne à l´Université de Columbia, tout comme les deux co-fondateurs du think tank. En octobre 2012 elle a une conversation à New York avec Alfredo Brillembourg, entretien qui sera publié quelques mois après dans la revue Journal of Architectural Education. Il s´agit d´un court interview pour confronter et éclairer les intentions du collectif à Venise. Sa présentation introductrice de l´article est précise et ses trois questions réussissent à soulever les plus importants sujets débattus après leur participation à Venise. Sa façon de poser les questions est directe et avec une nuance critique : 103

FEIREISS Kristin, “The will for change”, Baumeister, no 10, octobre 2012, p.14 (à consulter en annexe 5, p.117)

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“(…) these issues have largely fostered a romantic position of ´informality´. How do you position your design practice relevant to this question? How do you avoid romanticizing the problem? You mentioned that the Torre David has been subject to controversial criticism and is currently under ideological attack. Why do you think is that?” 104

Avec ses questions elle met en discussion les principales critiques négatives que le collectif a reçues pour leur participation à Venise. Ça permet à Brillembourg de se défendre publiquement et de répondra d´une manière générale aux critiques négatives reçues. C´est une occasion pour lui de donner la réplique aux critiques, 7 mois après l´exposition à Venise. Avec ces mots elle essaie de défendre la position du collectif. Avec l´énumération d´autres projets d´activisme elle essaie de suggérer que ces démarches ne devaient pas choquer ou attirer autant de criticisme négative, parce que ne sont pas les premiers à le faire. Elle essaie presque de parler pour eux et défendre leur position : “So you don´t have to invent, just to look, the authors will claim. Torre David is not a expression of novelty. The exhibition´s authors directly acknowledge their implication in this lineage of ´semiorganized occupation´. They are asking us though, behind the curtains of the tower, to witness the inevitable reinvention of the architects identity and to call attention to an expanded type of authorship.” 104

La contribution de Kalipoliti n´est pas si importante comme les autres acteurs, mais elle représente un contact aux ÉtatsUnis qui les facilite l´apparition dans les médias. On voit que c´est important pour UTT d´agir globalement, alors c´est encore plus important de continuer d´apparaître dans la presse. Andrés Lepik est professeur de l´histoire de l´architecture à TU Munchen et directeur du Musée de l´Architecture de Munchen (DAM). Il a également travaillé comme commissaire des expositions d´architecture à Neue Nationalgalerie à Berlin (2000-2007) et au Musée de l´Art Moderne de New York-MOMA (2007-2011). En 2011 il a préparé a MOMA l´exposition “Small scale, big change”, où UTT a été présent avec un projet, parmi d´autres architectes internationaux. En novembre 2013, un an après l´exposition à Venise, UTT a soutenu une conférence à TU Munchen, “Constructing Cities, Project Based”. Un an après, en décembre 2014 ils ont été invités à nouveau à parler à TU Munchen, cette fois sur “les expositions d´architecture et leurs efforts de communiquer projets, recherches et idées à travers des médias divers” 105. En 2011, Lepik a écrit un article sur un projet d´UTT à Caracas, dans la revue Domus106 - FAVA School for Individuals with autism : “For a long time now, in their UTT office Alfredo Brillembourg and Hubert Klumpner have focused on issues surrounding social change through architectural strategies. They have implemented several projects in Caracas, including the vertically arranged of sport grounds (Gimnasio Vertical) in informal settlements, as well as Metro Cable Car funicular project and the Music School in Parasopolis, Brazil.” 106

Les projets mentionnés pas Lepik ont été tous achevés avant 2010, quand le collectif déménage à Zurich. Quand on lit l´article on comprend qu´ils ont travaillé et travaillent sur les problématiques sociaux. Entre 2011-2004, UTT a construit environ 5 projets à Caracas et entre 1998-2004 ils ont participé à environ 12 compétitions a Venezuela. Leur activité à Caracas a été réduite après 2010 et peut à peu suspendue en 2013. “A social project that developped out of a bottom-up initiative investigated by parents has succesfully transformed into a model school building with the support of the city council. The architecture here is to be understood as a lasting instrument that can help children with special needs to achieve better integration into the social world around them.” 106

En 2010, il a sorti un livre en lien avec l´exposition de MOMA, où il présente les projets de l´exposition. UTT montre encore une fois le projet Metro Cable Car sur 12 pages. Le collectif a été parmi les 11 agences invitées à participer à cette exposition (Teddy Cruz, Elemental, Anna Heringer, Diebedo Francis Kere, Lacaton&Vassal). En plus quelques jours avant l´exposition, les fondateurs ont été invités à participer à un symposium au Forum Culturel Autrichien de New York. Ils ont participé à un débat initiée par le commissaire Andrés Lepik, sur le thème de l´exposition. Lepik a également écrit un livre en 2012 sur les architectes activistes et UTT apparaît avec leur projet Metro Cable Car dans un article en allemand et anglais sur 8 pages. Les architectes fondateurs du think tank signent le contenu de cet KALLIPOLITI Lydia, “13th Venice Biennale”, Journal of architectural education, octobre 2013, pp. 159-162 (à consulter en annexe 1, pp.117-118) Source page Facebook UTT, décembre 2014. 106 LEPIK André, “Rampa sociale”, Domus, no 951, 2011, pp. 38-45, p.44, photos Iwan Baan 104 105

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article. Le livre de 256 pages présente 19 projets avec implications sociales situés à travers le monde (Venezuela, Afrique, Maroc, Kenya, Rwanda). Le professeur et commissaire allemand a également contribué à la réalisation du livre qu´UTT a écrit sur Torre David, à la fin de l´année 2012. Il est cité comme contributeur à côté des fondateurs et Iwan Baan et encore d´autres professeurs d´ETH. Il a signé l´introduction du livre sur le titre “Un experiment urbain avec trois milles participants” 107: “The spectacular tale of unfinished Torre David high rise in Caracas (…) has begun to draw international attention. Media interest tends to focus primarly on portraying a squalid world of poverty, violence and danger in this ´vertical slum´.(…) What tends to be overlooked in most popular reporting of the issue is a deeper analysis of the specific undelying problems in each situation. Detailed research into the social, economic, technical, urban and human elements, which this book presents in the context of Torre David.“ 108

On observe le rôle que Lepik a eu dans l´organisation des évènements médiatique avec le travail d´UTT. Il les a invités à soutenir des conférences en Allemagne, dans les institutions où il travaillait. Il a également écrit sur le collectif dans les revues d´architecture et dans des livres. Il a organisé des trois expositions de groupe où il a intégré toujours un projet d´UTT. Grace à leurs collaborations ils réalisent constamment à travers les années des manifestations médiatiques qui sont à l´avantage des deux acteurs. UTT bénéficie d´opportunités de médiatisation à travers les évènements soutenues par Andres Lepik. Après Venise 2012, UTT est devenu très connu grâce au lion d´or a gagné un certain prestige. Le fait que le critique allemand écrit sur eux et organise des expositions ensemble vient dans son avantage aussi, parce qu´UTT a une certain notoriété. Également Lepik offre à UTT la chance de se présenter en Allemagne et on a observé que leur influence est assez importante après États-Unis et Suisse. Justin McGuirk est journaliste et écrivain et il a longtemps travaillé pour la revue britannique Icon et travaille actuellement comme critique d´architecture et design pour The Guardian. Il est aussi directeur de Strelka Press, partie de Strelka Institute à Moscow où il s´occupe des publications et récemment en charge d´un programme de master de critique en architecture et design, pour l´Académie de Design d´Eindhoven aux Pays-Bas. Il n´a pas écrit des articles pour promouvoir l´activité d´UTT directement, mais il a inclus le collectif dans des articles plusieurs fois où il parlait des thématiques communes avec leur travail. En 2014 il a également écrit un livrex sur le sujet de l´Amérique Latine où il dédie deux chapitres à l´activité d´UTT à Caracas. Rédigé plutôt comme un journal de bord, le livre montre les coulisses du processus architectural du collectif en Venezuela. Il présente en détail les démarches activistes d´UTT : “The origins of the Caracas Metro Cable lie in 2001, at a conference on human settlements at the United Nations General Assembly in New York. Brillembourg and Klumpner were in a public debate with Hernando de Soto, questioning his thesis that the slum dwellers should be given legal titles to their houses. (…) The real solution, they said, is infrastructure. (…) But few years later that idea gained traction through a series of chance encounters. Klumpner happened to know the Austrian ambassador to Caracas, who happened to know the mayor´s director of planning, Mike Menendez. Through Menendez, word of cable car reached the ears of the mayor, Juan Barreto, who took a shine to the idea. So in 2006, UTT and Menendez organized a high-powered conference on the future of Caracas, which was when the concept was to be formally presented to the mayor.” 108

Le support des architectes d´UTT a été essentiel dans la réalisation du livre de McGuirk. Brillembourg et Klumpner l´on fait visiter Caracas, lui ont expliqué la politique locale et ils lui ont montré leurs projets. Grâce à la rencontre du journaliste avec les deux co-fondateurs d´UTT il a pu avoir accès a des informations inédites qui l´ont aidé mieux comprendre le contexte et écrire son livre : “Hubert drives me to Baruta, I see the FAVA school for autistic children, which U-TT has just completed. This is not a slum project, it´s for a private client, and they highly polished building is set in manicured gardens. (…) And then is dawns me that the reason why Hubert brought me here was not just to see a U-TT project, but also to prove that it is possible to get projects finished in Venezuela. (…) Alfredo is the dynamo who gets projects off the ground, Hubert is the finisher. (…) It would be a cliché to say that Alfredo is south and Hubert, the Austrian, is north, but inevitably there is some truth in it. (…) He is bourgeois and he knows it, but he can play the man of the people when he needs to.” 109 LEPIK Andrés, “Introduction: An urban experiment with three thousand participants”, dans BRILLEMBOURG Alfredo, KLUMPNER Hubert, URBAN THINK TANK Chair of Architecture and Urban Design, Torre David: Informal Vertical Communities, Lars Müller Publishers, 2012, 240p, p.19 108 BRILLEMBOURG Alfredo, KLUMPNER Hubert, URBAN THINK TANK Chair of Architecture and Urban Design, Torre David: Informal Vertical Communities, Lars Müller Publishers, 2012, 240p 109 MCGUIRK Justin, Radical Cities: Across Latin America in Search of a New Architecture, Verso Books, juin 2014, p.163 107

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À part la publicité faite dans son livre, McGuirk a eu encore une contribution importante dans le processus de médiatisation du collectif. C´est grâce à lui qu´ils ont réussi à réaliser une exposition pour la 13éme édition de la Biennale de Venise en 2012. En train de préparer son livre sur l´Amérique Latine, le journaliste propose à l´assistant du commissaire Chipperlfied le thème d´une exposition collective sur l´Amérique Latine. L´assistant Kieran Long, journaliste britannique et ancien collègue de McGuirk (revue Icon) a passé le message à Chipperfield qui a accepté la proposition. Pendant son voyage McGuirk rencontre UTT et leur propose de faire partie d´une exposition de groupe sur le sujet mentionne. Cette invitation pourrait entre venue pour leur rendre service, vue qu´ils l´ont aidé à ramasser du matériel pour son livre. Alors en tant que commissaire d´un pavillon à Arsenale, le journaliste affirmait qu´il a beaucoup de liberté110 pour organiser cette exposition. Alors ils ont décidé ensemble de faire une exposition solo seulement avec UTT, en observant qu´ils avaient beaucoup de matériel sur la tour de David, ramassée pendant un an par l´équipe de recherche du collectif. Alors McGuirk a eu un rôle décisif dans le parcours d´UTT, moment qui les a propulsé sur la scène architecturale et les a facilité la médiatisation de leur travail au niveau international.

Fig. 50, 51 : UTT soutient Justin McGuirk (source: Page Facebook U-TT: https://www.facebook.com/UrbanThinkTank)

En plus ce processus de médiatisation va des deux cotés. UTT médiatise le journaliste britannique et ses réalisations chaque fois quand ils ont l´occasion. Un exemple est leurs publications sur leur pages Facebook officielle où ils promuent le livre et les articles écrits par McGuirk. Dans les images (fig.40 et 41) on observe que le collectif soutient le journaliste meme deux ans après leurs collaboration à Venise. On peut observer que le processus de réalisation d´une exposition a une biennale internationale d´architecture n´est pas si stricte. Les décisions et les choix peuvent être pris en raison d´amitié, il y a un favoritisme, ce qui questionne l´importance des expositions de l´évènement. On se demande si la décision de primer UTT a été également le résultat d´une orchestration d´intérêts de certains acteurs pour mettre en évidence certains sujets. On questionne l´intégrité de l´évènement et on se demande qui prend vraiment les décisions, en faveur de qui et pourquoi? Iwan Baan a eu un rôle important dans la stratégie de médiatisation du collectif. Le photographe préféré des architectes de prestige, Baan publie ses photographies dans la plupart des revues d´architecture. Il est entre en contact avec UTT pour la première fois en 2011, quand Domus l´a envoyé à Caracas pour prendre des photographies d´un projet d´UTT. A part cette contribution, il a également été présent pendant les premières visites dans la tour de David, endroit qui deviendra sujet de leur exposition commune à Venise un an après. Le photographe hollandais a déjà une notoriété et son nom apparait à côté des nombreux bâtiments et réalisations des architectes. Mais comme il mentionne dans une conférence111, l´effet de l´architecture sur l´environnement c´est ce qui l´intéresse vraiment. D´où son enthousiasme pour découvrir spontanément la tour de David avec UTT et prendre des photographies. Ces premières clichés ont été publiées dans les journaux américains et ont vite suscite l´intérêt des médias, en général, partout dans le monde (Des Spiegel, BBC, Domus, The New York Times). 110

Source: interview par email avec Justin McGuirk en avril-mai 2015 (à consulter en annexe 3, pp.125-130)

111

Conférence TED, octobre 2013, https://www.youtube.com/watch?v=SxwLfSlkJDI

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On observe que le rôle du photographe a été essentiel dans le processus de médiatisation de ce projet. En plus, l´occasion de publier un livre sur Torre David est survenue grâce à Baan. Après avoir réalisé des photographies sur la tour entre 2011-2012, Lars Muller a commencé à travailler avec le photographe pour publier un livre avec ses cliches-découverte de la tour. Mais suite à la réunion112 entre Baan, UTT et Lars Muller à Zurich ils se sont mis d´accord à publier un livre avec les deux contributions et compléter le livre avec des textes, des propositions architecturales d´UTT sur la tour, et d´autres articles des spécialistes dans le domaines. Le livre a bénéficié d´une médiatisation dans les revues et dans la presse online. En plus, Torre David :Informal Vertical Communities a été choisi comme un des meilleur livres de l´année 2012 par Financial Times et inclus dans la liste d´Allison Arieff des livres à regarder en 2012. Le partenariat le plus important a été pour la Biennale d´Architecture de Venise, où Baan a donné ses photographies pour faire partie du restaurant-installation d´Arsenale. C´est intéressant d´observer que souvent dans les articles et présentations officieles de l´exposition le nom de Baan et omis. On mentionne UTT et le commissaire Justin McGuirk en tant que réalisateurs de l´exposition. (ex : Journal of Architecture Education, Art4D, Architectural Review, A+, Intramuros, D´architectures, Baumeister, Abitare). Aussi dans la plupart des articles online qui parlent de leur exposition à Venise, Iwan Baan n´est pas mentionné. (The Guardian, Wallpaper, Archdaily.com, Dezeen.com) Si on regarde la présentation des membres de l´équipe sur le site internet de la biennale la et également la description de l´exposition dans le catalogue113 on observe que le nom de Baan manque encore. Ce qui est paradoxale c´est que la tour est devenue fameuse grâce à la publication des photographies de Baan dans la revue New York Magazine en 2011. En plus l´exposition Torre David à Venise a été composée principalement par ses photographies, avec encore quelques vidéos et posters d´UTT. Sa contribution a été très importante mais on lui donne rarement du crédit. En plus le nom du collectif et celui du commissaire apparaissent toujours quand on parle de cette exposition. On de demande pourquoi la contribution si importante du photographe semble être oublié mais la contribution quasi existante d´UTT se trouve dans toutes les descriptions. On se pose la question si c´est à cause du contexte de l´évènement, on est à la fin à une biennale d´architecture, le focus est mis sur les architectes. C´est vrai que le collectif a réussi à avoir l´accès dans la tour et a communiqué avec les résidents, a fait une recherche détaillée. Mais le résultat de cette recherche manque dans l´exposition de 2012. Une autre contribution de Baan, qui favorise et médiatise le collectif, sont ses expositions où il a intègre des photographies des projets et recherches du collectif. On a comme exemple deux expositions : “Iwan Baan, 2010 autour du monde – un journal d´une année d´architecture” à Villa Noailles, Hyères, France et “52 weeks, 52 cities” au Musée Martha Hertford a Hertford en Allemagne (2013-2014). Des photographies du projet Metro Cable Car, construit à Caracas, apparaissent dans les deux et il également dans les deux livres qui accompagnent les expositions. Une autre forme de méditatisation qu´Iwan Baan a fait pour UTT a été la conférence TED114 qu´il a soutenu en septembre 2013, où il présente plusieurs projets qu´il a photographié. La tour de David est mentionnée et le nom du collectif également. Les conférences TED ont un des plus grand nombre de visualisations online et présence pour l´évènement. Le concept est très connu autour du monde et accessible, justement parce qu´on trouve des conférences dans tous les domaines. Ça signifie une médiatisation importante pour Baan mais également pour UTT. Le fait de choisir Iwan Baan pour prendre en photos leur projet construit à Caracas, Venezuela montre qu´ils avaient en tête une stratégie de médiatisation à travers la photographie aussi. Baan est un des plus connus photographes au monde pour prendre en photo leurs projets iconiques. Ça fait partie de la stratégie de médiatisation des starchitectes : la presse a besoin de publier ces informations pour tenir au courant le publique spécialisée et offrir toujours des nouvelles. UTT s´est alors rendu compte que la notoriété pourra servir comme avantage et peut-être c´est un des raisons de lui proposer de photographier Torre David. Ces photos sont ainsi connus partout dans le monde et leurs projets deviennent connus aussi, le think tank bénéficie de plus de popularité. Si on analyse le pouvoir de rayonnement du photographe on se rend compte que son activité est très importante dans le processus de médiatisation du collectif. Concernant, encore une fois, plusieurs formes d´expression médiatique (photographies, expositions, livres, conférences) Source : interview en avril 2015 avec Daniel Schwartz, responsable communication d´UTT (à consulter en annexe 3, pp. 125-130) “Biennale Architettura 2012-Common Ground”, 29.08-25.11”, Venise, 2012, p.103 (à consulter en annexe 5, p.142) 114 https://www.youtube.com/watch?v=SxwLfSlkJDI 112 113

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4.4. Pourquoi un think tank? Cette forme d´organisation spéciale est utilisée par ceux qui travaillent dans une équipe pluridisciplinaire. Pour les architectes cette forme a des avantages et implications complexes. Peut-être le fait d´être organisé comme un think tank a rendu l´intégration d´UTT à l´ETH plus facile. Ce n´est pas la même chose si une agence devient partie intégrante d´une école d´architecture. Mais qu´est-ce que signifie à la fin think tank est quelle est la différence entre cette forme d´organisation et une agence d´architecture? think tank=(ou laboratoire d´idées) est généralement une structure de droit privé, indépendante de l’État ou de tout autre puissance, en principe à but non lucratif, regroupant des experts et produisant des études et des propositions souvent dans le domaine des politiques publiques et de l’économie. Comparé au laboratoire d’idées qui réunit des professionnels au sein d’une structure formalisée et qui produit de façon systématique des études et des rapports, un club ou cercle de réflexion est beaucoup moins formel. Dans les pays du monde anglo-saxon, think tank est aussi nommé brain box ou think factory. En 2012, 6 603 think tanks étaient répertoriés dans le monde contre 6 480 think tanks en 2010. La création de think tanks a été massive de la fin des années 1960 au début des années 2000. Au plus fort de la croissance, vers l’année 1996, il se créait dans le monde près de 150 think tanks par an. 115

La définition correspond avec la date de naissance d´UTT qui a été fondé en 1993-1998. L´avantage de cette organisation est la forme fluide de l´équipe et le statut moins formel. Un think tank peut représenter un groupe d´individus de profil pluridisciplinaire qui travaillent sur un projet et mettent ensemble leur expertise. En plus, cette forme d´organisation peut permettre d´avoir des collaborateurs ponctuels pour des certains projets. C´est intéressant d´observer qu´UTT a été un think tank dès le début, quand ils ont commencé en 1993 comme NGO. Même après avoir changé le statut en 2000 dans une pratique qui travaille pour profit, ils ont gardé l´appellation ´think tank´. Une autre différence entre UTT et une pratique habituelle est la façon d´aborder les potentiels projets. Ils ne travaillent pas avec un programme d´un client pour concevoir un projet et après être payés pour leur service:

Fig. 52 : Schéma d´organisation (source site UTT: u-tt.com) “The good news is that there is a generation of architects who are now practicing very different kinds of roles; researching and building and defining the brief. You have Teddy Cruz and Alejandro Aravena, or you have URBZ in Mumbai and Goa, and those firms are also combining multidisciplinary thinking. So there are social scientists, there’s landscape, there’s architecture, and there is media. In other words these projects are working at different levels of visibility.” 116

Ils sont ceux qui proposent le programme alors l´ordre des étapes de la réalisation d´un projet change. Ils réalisent une recherche intense suivie d´une proposition ou le projet proprement dit et après ils cherchent du financement. Mais entre cette étape du concept et le financement ils réalisent une médiatisation intense du sujet, de la problématique, du contexte. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Think_tank Source : Interview avec Alfredo Brillembourg, Archinet.com, avril 2015 (http://archinect.com/features/article/124819398/interview-with-alfredo-brillembourg-founder-of-urban-think-tank) 115 116

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Ils initient un débat, ils incitent les gens à questionner un certain sujet pour attirer l´attention. Très important, cet échange se fait dans l´espace public, dans les médias. Suite à cette intense promotion ils auront des possibilités de trouver un financement pour leurs initiatives. Un exemple c´est le déroulement du projet Torre David qui a reçue du financement de la part de Schindler Elevators. La compagnie a trouvé intéressant le potentiel intellectuel de la tour. UTT a commencé la recherche en 2011 et a présenté à Schindler le résultat. La compagnie a ainsi accepté de financer l´exposition à Venise et la réalisation de leur livre sur la tour. Entre le début de leurs recherche et le lancement du livre, UTT réalisé une intense campagne de promotion. Ils ont fait un blog spécialement pour la tour, ou ils ont partage des nouvelles, ils régulièrement partagé des informations sur Torre David tout au long de ce processus de recherche. La raison apparente est de présenter un sujet controverse et initier un débat, mettre toutes les donnes online et tout le monde peut avoir des idées. Mais la conséquence immédiate est une forte médiatisation de la tour et une promotion pour leur think tank. En plus ils ont écrit des nombreux articles dans les revues architecturales sur la même problématique. Toute cette activité médiatique les aide à trouver du soutien financier. En plus le financement est très lie à une stratégie de médiatisation, comme on a vu dans le cas de Schindler, qui facilite l´accès aux opportunités. Ainsi la présence dans les médias devient pour l´architecte un outil pour faire projet. Pour continuer avec la rétrospective de leur activité, l´année 2013, après l´exposition de Venise et la médiatisation, est venu avec un changement dans l´activité du think tank. D´abord ils ont été de plus en plus présents dans les médias: entre 2011-2012 ils ont été le sujet de 6 articles dans la presse architecturale alors qu´entre 2012-2013 ils ont apparu dans 11 articles.

sur U-TT sur U-TT à la Biennale de Venise écrites par U-TT

Lotus International, TOPOS, no 64, “Growing Cities”, “ no 143, “Urban Urban Acupunc- Think Tank” ture in Caracas

2011

septembre 2008

2010

DOMUS, no 935, “Fly me to my barrio”

Architectural Design, “Latin America at the Crossroads”

DOMUS, no 951, “Social Spiral”

CONDITIONS, no 9,“New Knowledge, New Practice”, “Urban Think Tank-About U-TT”

avril 2011

mai-juin 2011

octobre 2011

2011

ABITARE, no 526, ARCHITECT´S “The Biennale JOURNAL, Chronicles” “Venice Biennale: 5 points towards a new architecture”

2012

29 août 2012 août 2012

6 septembre 2012

U-TT recoît le Lion d´or pour le meilleur projet de la Biennale de Venise

D´ARCHITECTURES, DOMUS, no 962, BAUMEISTER, AMC, no 218, “Torre David” no 218, “´Common no 10, “The will “Biennale de Venise: La quête ground´ à Venise” for change” des valeurs partagées”

octobre 2012

octobre 2012

178 000 visiteurs

octobre 2012

octobre 2012

INTRAMUROS, no 63, “Biennale d´Architecture de Venise: Terrain d´entente”

SUMMA+, no 126, “Cuando Goliath premio a David, o David se premio a si mismo”

ART4D, no 218, “The Slum Tower”

décembre 2012

2012

nov-déc 2012

JOURNAL OF ARCHITECTURE EDUCATION, no 61, “13th Venice Biennale”

2013

mars 2013

2014

ARCHITECTURAL REVIEW, no 1411 “Slum porn”

ARCHITECTURAL REVIEW, no 1412 “U-TTer nonsense”

septembre 2014

octobre 2014

Fermeture de la Biennale de Venise

Fig. 53 : Schéma revues d´architecture publiées sur Urban Think Tank

Ils ont également participé a encore d´autres expositions solo sur la tour de David en Allemagne et Suisse. Ils ont été invités parler dans des conférences internationales, par exemple Design Indaba en octobre 2012. Après la biennale ils ont sorti un livre sur la tour avec Iwan Baan suivi d´une promotion au niveau international. Également en 2013 le think tank a arrêté ses activités à Caracas, suite à des problèmes financières et de manque de commandes. La médiatisation intense autour du sujet les a construit une image controversée en Venezuela et les architectes et autorités locaux se sont tourner contre eux: “In the last year or two we pretty much closed it down, we don´t have anything going on there, no projects there at the moment. As you know the political economic situation is so difficult there at the moment, is really challenging to maintain an office there. Also because, after Torre David project our name got very politicized. Not just the Chavistas, or the opposition, we became very controversial. We don´t have any paid clients there and is very economically difficult to keep an office there. About a year ago our office manager there was Antonio Nunez, we had to pause his contract, he´s found other work. We still have a very small office space there, that´s pretty cheap to maintain that, but no one is actually working there right now. That is quite unfortunate, this is something that Alfredo and Hubert didn´t wanted to stop operations in Caracas, but they were finding it very difficult to keep their normal operations going, even 2010.” 117 117

Source : interview sur Skype en avril 2015 avec Daniel Schwartz, membre équipe UTT et responsable communication (à consulter en annexe 3, pp.125-130)

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En 2014 le collectif a gagné le prix Zumtobel Group Award pour la catégorie “bâtiment” et a également participé à la compétition AUDI Urban Challenge pendant le Biennale d´Istanbul. L´image d´UTT est devenue de plus en plus connue et Alfredo Brillembourg a été invite en 2014 à faire partie d´un jury de la compétition 120 hours. Il s´agit d´une compétition d´architecture online organisée par l´association des étudiants de l´école d´architecture d´Oslo qui s´adresse aux étudiants du monde entier. La compétition a lieu online, un sujet et lance et les participants 120 heures pour réaliser et proposer un projet. Les organisateurs ont choisi en 2014 d´autres architectes comme Ellen van Loon-OMA, Nanne de Ru-directeur Berlage Institute et architecte pour Powerhouse company : “His alternative approach to sustainability and his awareness and concern for the challenges in urbanism of the 21st century, makes Alfredo a perfect pick for the 2014 jury.“ 118

L´activité du collectif en 2015 est devenue de plus en plus complexe. Ils ont été nommés commissaires pour l´organisation de la Bi-City Biennale d´Architecture et Urbanisme à Shenzen et Hong Kong, la plus grande de ce type. Ils ont réalisé deux expositions sur un nouveau projet, Empower Shack, à Cape Town et à Zurich. A la fin du mois de mai ils ont également participé à un évènement à Sarajevo, Reactivate Sarajavo-International Forum. Ils préparent également une exposition à Sydney, Australie avec un projet réalisé en Afrique. En plus dans un mois ils vont relancer leur site avec une nouvelle image et une nouvelle stratégie de branding (nouveau logo, graphisme etc). Le collectif prépare également l´ouverture d´un nouveau bureau UTT à Cape Town, en Afrique. On observe alors que leur activité s´est diversifiée et ils ont multiplié les manifestations médiatiques. En plus le prix de Venise leur a apporté plus de crédibilité et aujourd´hui ils prennent la responsabilité d´organiser la plus grande biennale en Chine. UTT-l´importance de leur présence online Avec un site internet officiel, un site pour leur studio à l´ETH et un autre pour leur ancien studio S.L.U.M. Lab la présence online du collectif est complétée par une page Facebook pour les nouvelles, un compte Twitter, un compte Instagram pour des photographie d´actualité et également des comptes Youtube et Vimeo pour leurs vidéos et films. Ils considèrent la page Facebook la plus importante et ils partagent des nouvelles chaque semaine. Sur youtube.com et vimeo ils partagent des bandes annonces de leurs films, Torre David et Gran Horizonte-around the world in 80 days.

Fig. 54, 55 : Stratégie de médiation des reseaux sociaux, 7 juin 2014 et 1er juillet 2014 (source : Page Facebook U-TT : https : //www.facebook.com/UrbanThinkTank)

Le compte Twitter est moins utilisé et laissé un peu de coté pour le moment avec l´ouverture d´un compte Instagram. En été 2014 ils ont décidé d´être actifs sur cette plateforme sociale aussi et ils se sont rendus compte que c´est pratique pour leur activité parce que le fait de partager seulement des images est dans leur avantage. Ils partagent régulièrement des photos de leurs nombreux voyages de recherche. Ça sert comme un journal de bord visuel et ça médiatise également leurs évènements autour du monde (par exemple des conférences dans divers pays et villes). Dans les images fig. 51 on voit des captures d´écran de leur page Facebook où ils annoncent la création de leur nouveau compte Instagram.

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http : //www.120hours.no/jury/2014/


En plus pour la réalisation des projets ils créent aussi des blogs ou sites internet, le cas le Torre David et plus récent pour Restart Sarajevo. Ils ont également essayé d´avoir un compte Tumblr, mais ils ont renoncé pour le moment parce qu´ils ne le trouvaient pas si utile que les autres. C´est intéressant de voir qu´ils utilisent leur page Facebook pour communiquer des nouvelles sur le think tank mais aussi pour partager l´activité et les évènements du studio de l´ETH. Donc il n´y a pas une délimitation apparente entre le travail de ces deux organismes. Le lancement du nouveau site viendra renforcer leur stratégie de communication. Il s´agit d´une version améliorée de leur site actuel qui date depuis 2006. On peut observer que le think tank a une présence online très bien développée et mise à jour. On peut observer qu´ils font des efforts pour savoir quel site marchera mieux pour communiquer leurs activités diverses et ils se mettent toujours à jour. On se rend compte que c´est important pour eux d´être présents sur toutes ces plateformes de ´social media´. Il y a également un travail de maintenir ces plateformes actives et partager toujours des informations en temps réel. C´est très important pour leur stratégie, surtout parce qu´elles sont liés l´un à l´autre : un post sur Instagram, par exemple, peut être partage en même temps dans un seul click sur Facebook et Twitter. En plus, à travers les années il y a eu un progrès rapide dans la façon de partager son travail online: Facebook a été lance en 2004, Twitter en 2006 et Instagram en 2010. Les options de présenter live un évènement ou projet sont maintenant très accessibles et gratuites pour tout le monde. Et UTT a compris l´importance de cet aspect dans la promotion de leur travail et dans la construction de leur stratégie médiatique. On se pose la question si cette activité sur les réseaux sociaux devient plus importante que leur activité de recherche. exposition Empower Shack, Afrique du Sud, 2014

conférence propositions architecturales ?

Bi-Biennale d´Architecture et Urbanisme de Shenzen et Honk Kong workshop URBAN THINK

Reactivate Sarajevo

site internet propositions architecturales ?

SLUM Magazine

ETH Zurich-Chair of Architecture and Urbanism Fig. 56 : Schéma activité actuelle d´UTT 97



V.TORRE DAVID AUJOURD´HUI. CONSÉQUENCES DE LA MÉDIATISATION D´UNE TOUR SQUATTÉE Pour mieux comprendre quelle a été l´influence de la médiatisation de Venise sur la tour on doit regarder l´évolution dans ces derniers 3 ans. Après Venise, le collectif est revenu à Caracas pour donner le prix aux habitants et voir comment s´ils peuvent implémenter un des projets qu´ils avaient pensé pour améliorer la vie de la tour. Mais suite à l´intense présence dans les médias, les habitants se sentait trop exposés et ils ont réfuser la réalisations de ces projets: “Even after Venice we tried to build something in Torre David, even if small, there were 2 projects specifically that came close to realizing. One was a garden on the rooftop and the other was a very cheap elevator system that would be human power. We were working with some engineers, to come up with a new prototype. To do this things will cost some money and we didn´t find someone who would do that. Also the residents of Torre David decided that they were not confortable to so much media attention. Not because they didn´t want the world to know. After Venice with all these news articles around the world and they were super happy, very excited about that, we came back and talked to them. (…)At that point the residents said we don´t want to attract much attention to ourselves, let´s be quiet and that was a survival strategy. And we had to respect that as well. They said: listen, we would love to have some new elevators, to come up with a new façade, but if we do any of those things it will only generate more attention and right now we want to be quiet. So we had to walk away from being active in Torre David.” 119

Au présent la Tour de David a été évacuée, les habitants relogés hors la ville de Caracas et les démarches de Urban Think Tank finies par cette décision. Ils ont beaucoup mis en avant ces projets, dans les conférences, dans les expositions, dans leur studio à ETH. Quel a été le bénéfice pour la Tour alors? Aucun changement majeur n´a pas eu lieu dans la politique du pays, dans la scène architecturale locale ou dans la façon de traiter les slums. A-t-on vraiment appris de ce cas? Je me demande si aujourd´hui l´activité d´UTT a eu un écho. Il est évident que leur recherche les a positionnés sur une position très confortable sur la scène architecturale, leur a apporté des clients, des projets, des propositions. Le think tank a eu énormément d´avantages après cette situation. Notamment une forte médiatisation, leur approche était conscieusement pensée pour avoir cet effet? L´architecte codirigeant d´UTT, Alfredo Brillembourg, est originaire de Caracas, connaît l´environnement local et la situation politique. On peut penser qu´il était conscient qu´on ne peut pas changer l´opinion d´un gouvernement avec une recherche sur la tour, des propositions architecturales et des nombreuses manifestations médiatiques pour présenter toutes ces démarches. Il reste une seule trace, leur blog ou ils ont partagé les différentes étapes du développement du “projet”. Étant un site de référence qui a une forte visibilité sur internet, l´équipe a décidé de le laisser en ligne. Leur projet sera toujours là, online, disponible pour consultation pour les gens qui veulent savoir plus sur la tour de David. Mais eux vont également savoir plus sur U-TT, ce qui fera connaitre leur think tank dans l´espace virtuel mais aussi dans celui réel. Torre David a représenté un projet sacrifié ou les habitants qui ont occupé la tour sont ceux qui ont souffert le plus. Ils ont perdu leur logement qu´ils occupaient depuis 7 ans, alors qu´ils ont même pas eu pouvoir de décision. Après cet incident, on peut observer si la pratique architecturale a été influencée par cette initiative, si on a eu des changements. U-TT auront-ils atteint leur but? L´intention visible d´U-TT a été honorable mais le résultat a été le contraire de ce qu´ils attendaient de voir. Finalement les résidents sont ceux qui ont souffert et même un lion d´or de Venise, de “la plus prestigieuse exposition internationale d´architecture” ne peut pas résoudre le fait qu´ils ont perdu leurs logements. Leur intention cachée a atteint son but et ils sont connus maintenant partout dans le monde à travers ce projet. 119

Source : interview sur Skype en avril 2015 avec Daniel Schwartz, membre équipe UTT et responsable communication (à consulter en annexe 3, pp.125-130)

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Le collectif a mentionné dans tous les articles, les interviews, le fait qu´ils ont voulu lancer un débat sur ce sujet et attirer l´attention et motiver les gens à se poser des questions. Mais dans une interview que j´ai fait avec un membre de l´équipe pour le projet à Venise, il admet que ce qui les a inspiré de commencer ce projet a été la curiosité des gens : “dans une conversation récente, Alfredo Brillembourg a suggéré que l´objectif a été de lance une discussion et laisser des question ouvertes plutôt que de donner des réponses. Leur approche veut questionner le rôle de l´architecte dans un contexte où les gens sont très pauvres pour se permettre appeler à leurs services. Leur motivation officielle était de “ présenter un autre type d´architecte, qui met en évidence un discours sur un milliard de slums au monde.” 113

En 2011, Iwan Baan a pris quelques photos de la tour avant que la recherche d´U-TT commence vraiment. Il a publié ces photos dans New York Times avec 10 photos et une courte description, sans mentionner U-TT. Cet article a généré une explosion médiatique : le sujet a généré énormément de réactions et d´intérêt de la part des gens qui voulaient savoir plus sur la tour. Ce fait les a motivé de poursuivre une recherche en sachant que c´est un sujet qui attire l´attention de la presse, ce qui signifie une forte promotion pour leur collectif. Volontairement ou pas, la décision a été influencée par la réaction curieuse du public et par l´explosion médiatique et la promotion qu´Iwan Baan a eu dans la presse. Pour confirmer cette hypothèse, on observe que le livre écrit sur le même sujet, contenant les photographies de Baan, Torre David: Informal Vertical Communities115, sorti après la Biennale de Venise a enregistré une vente de 5908114 exemplaires dans moins de deux ans. Un autre élément qui complète la stratégie encore en déroulement de la tour est la projection des films. L´image de la tour circule encore aujourd´hui, avec les deux films qu´UTT a réalisé en 2013 et 2014. Mais ça ne va pas améliorer la vie des habitants qui ont perdu leurs logements. Dans cette situation ils ne sont pas les bénéficiaires de ce succès du projet dont tout le monde parle. Entre temps, en juillet 2014 le gouvernement a brusquement décidé d´évacuer les habitants de la tour après 11 ans d´occupations. Ils ont été relogés dans une zone à 50 km de Caracas. L´avenir de la tour est encore incertain: le gouvernement souhaiterait le transformer dans une mairie ou bureaux pour les services administratifs. Il y a également la possibilité de vendre l´immeuble à un investisseur chinois. Exposition de photographie d´Iwan Baan dans la Tour de David

Conférence d´Iwan Baan à Harvard School of Architecture

Conférence à TU Munchen: Construction cities-project based

Lancement du livre Torre David: Informal Vertical Communities

Lancement du blog d´UTT torredavid.com

Dezeen.com: Offre 5 exemplaires du livre sur Torre David

Conférence à TU Munchen: Construction cities-project based

TED Talk Iwan Baan: Ingenious homes in unexpected places

Exposition Beyond Torre David, AEDES Berlin

J.McGuirk publie le livre Radical Cities

Evacuations des habitants la tour de David à Caracas

Projection du film Torre David à Barbican, Londres

Exposition Gran Horizone, Coal Mine Gallery, Suisse

Projection du film Gran Horizonte, Budapest Film Festival

torredavid com: Conclusion d´UTT sur l´avenir de la tour

général

10 août 2012 avril 2012

22 mai 2012

12 août 2012

17 août 22 août 26 août 29 août 9 sept. 2012 2012 2012 2012 2012

20 nov. 2013 24 oct. 24 nov. 24 nov. 2012 2012 2012

5 juin 2012

mars 12juillet sept. 2013 29août 2013 2013

20 sept. 20 déc. 2013

mai 2014

10 juillet ?? juillet 25 juillet 2014 2014 2014

8 mars 2015

Venise 2012

torredavid.com: Annonce de la participation d´UTT à la Biennale d´architecture deVenise 2012

biennale conférence expositions films/projections livre blog

torredavid.com: UTT montre des photos de `work in progress´ de l´exposition

torredavid.com: Sélection des articles sur Torre David publiés avant avril 2012

Biennale de Venise ouverte au public

torredavid.com: Communiqué de presse sur Torre David à Venise

Présentation du film Torre David à la Biennale de Venise

Projection du film Torre David au Festival de Film d´ Amsterdam

Annonce du prix Lion d´Or pour UTT à Venise

Fig. 57 : Schéma parcours de médiatisation de Torre David Source : KALLYPOLITI Lidia, “ 13th Venice Biennale”, Journal of Architecture Education, volume 67, no 1, mars 2013, p.159: “In a recent conversation, however, Alfredo Brillembourg suggested that the objective was to unlock a discussion and leave open questions rather than giving answers.” 114 Source Lars Muller Publishers. 115 BRILLEMBOURG Alfredo, KLUMPNER Hubert, URBAN THINK TANK Chair of Architecture and Urban Design, Torre David: Informal Vertical Communities, Lars Müller Publishers, 2012, 240p 113

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HYPOTHÈSE Le travail d´U-TT est devenu connu dans un moment phare, après que les effets de la crise économiques ont commencé à se sentir en architecture. Ils se sont mis évidence avec leurs projets construits en Amérique Latine (Caracas) mais ils ont aussi participé à des compétitions d´architecture et urbanisme en Europe. Mais suite à la Biennale de Venise de 2012, quand leur installation-restaurant a gagné le Lion d´Or, ils sont perçus dans la presse et en général, comme des experts pour résoudre les problèmes des slums. Après leur travail de recherche à Caracas, ils ont également travaille sur Sao Paolo, Mumbai, et d´autres. Si on analyse la situation économique on se rend compte que la crise économique a touche tous les pays, mais résoudre les problèmes issues aux manques de moyens financiers est plus difficile dans les pays surpeuplés et avec une économie pauvre. En gros on ne peut pas construire des logements suffisants et loger les squatters si le pays n´a pas les moyens. Dans son livre Shifts - Architecture After the 20th Century Hans Ibelings explique qu´il y a un fort lien entre les pays surpeuplés et les pays qui seront des pouvoirs économiques dans l´avenir. Il donne l´exemple de l´Inde et du Brésil, pour montrer que les pays qui ont actuellement une population en croissance seront puissantes économiquement dans le XXIéme siècle. Si on regarde l´activité d´Urban Think Tank on observe que leur terrain d´étude et représente justement par ces pays “pauvres” aujourd´hui, avec beaucoup de problèmes à résoudre d´ordre urbain et des slums. Et ces pays seront ceux qui auront le plus de pouvoir économique dans l´avenir, si on suit l´hypothèse de Hans Ibelings, vue leur avantage de population croissante. Sera-t-il une coïncidence le fait qu´Urban Think Tank a décidé de se concentrer sur ce type de projets dans ces pays spécifiquement ? Où ils se sont rendu compte du potentiel économique en croissance qui pourra être dans leur avantage dans quelques années. A ce moment-là, peut-être l´Europe et Suisse ne sera plus une force économique dominante et il faudra migrer vers l´hémisphère sud. Et si le think tank a déjà anticipé ce mouvement et prépare alors leurs projets en fonction de ça ? Leur motivation montrée est celle de s´intéresser à améliorer la vie des gens habitant dans les slums à travers le monde, observer comment ils vivent et apprendre à développer des nouvelles stratégies, en tant qu´architectes. Mais leur motivation cachée sera de profiter de ces environnements pour développer leur think tank. Le fait de se montrer en tant qu´architecte-héros, qui va vers les pauvres et veut apprendre, devient ainsi qu´une stratégie d´image pour attirer encore plus de fans (architectes, journalistes, publishers, etc). Il faut savoir que leur démarche pour étudier la tour de David a été non planifie et imprévue, ils se sont rendus compte sur place qu´ils pouvaient profiter de cet environnement. “C´est la façon du futur urbain, qui est antithétique aux notions de l´état complet et finalité. C´est ce qu´on a trouvé dans Torre David. C´est le temps pour les professionnels - urbanistes, activistes sociaux, ingénieurs et spécialement architectes - de confronter les réalités du futur en aidant développer un tissu urbain de façon bottom-up; interagir avec force et productivité avec les politiciens, les créateurs de politiques et les groupes de communautés; pour mobiliser le secteur prive à développer et diffuser des innovations; de façon collective pour la création des villes plus équitables, réalisables, durables. It is the way of the urban future, one that is antithetical to notions of completeness and finality. It is what we found in Torre David. It is time for professionals – urban planners, social activists, engineers and most especially architects – to confront the realities of the future by helping to develop the urban fabric from the ground up; to interact forcefully but productively with politicians, policy-makers and community groups; to enlist the private sector in developing and deploying innovations; collectively in the creation of more equitable, workable and sustainable cities.“ 116

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Source : Interview Alfredo Brillembourg, http://www.disegnodaily.com/article/torre-david

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Une autre hypothèse sera le changement rapide de la pratique. Les architectes doivent s´adapter et utiliser les nouveaux outils pour rester encore actifs. Avec le cas d´UTT on observe que même si on provient d´une famille aisée et pourra se permettre accéder à la commande à travers les liens de la famille, ce n´est pas si simple que ça après l´arrivée de la crise. Apres 1994, Venezuela est affectée par une déstabilisation économique qui affecte également la scène architecturale. Urban Think Tank a dû trouver des façons pour accéder à la commande et pour maintenir leur activité. Agir de façon non-sollicitée a représenté une manière de continue de leur recherche mais aussi une façon d´auto médiatisation. L´orientation vers cette pratique est venue quelques ans après voir agi de manière sollicitée pour des clients locaux. Avec le changement économique il a fallu avoir un changement dans la pratique de l´architecture et le collectif l´a compris assez tôt. Surtout avec leur décision en 2011 de poursuivre la recherche non-sollicitée sur la tour de David. En plus ils ont commencé d´utiliser les réseaux sociaux et maintenir une activité constante. On observe ainsi une mutation d´UTT vers la pratique alternative du XXIème siècle, titulature qui les a été renforcée par le prix de Venise. En plus, ce prix les a augmenté l´importance du statut et on observe qu´aujourd´hui ils peuvent être vus comme des néo-starchitectes. Ils sont connus autour du monde, invites à des conférences dans des écoles ou autre institutions, tout comme les architectes star. Mais la grande différence c´est qu´ils sont connus pour leur auto médiatisation, pour leur présence médiatique constante et pas grâce à un bâtiment imposant avec une architecture iconique. La pratique évolue ainsi est les architectes doivent s´adapter. En utilisant des nombreux réseaux sociaux et divers façons de médiatisation UTT reste présent constamment sur la scène architecturale. Par contre ce qui est intriguant c´est que l´architecture manque de toute cette approche: on observe une activité de médiation, les architectes deviennent des intermédiaires. Une autre hypothèse sera l´utilisation de la médiatisation et de l´auto médiatisation pour former et nourrir une pratique architecturale. Agir en tant qu´architecte activiste signifie justement être actifs et promouvoir son message à travers divers medias. Finalement cette forme de médiatisation représente une confirmation de la consécration et l´institutionnalisation de la pratique alternative. C´est intéressant de voir qu´avec l´architecture non-sollicitée vient également une intense action de médiatisation des actions. Mais même avant, pour la pratique sollicitée la médiatisation était utilisée. Mais cette situation il s´agissait de promouvoir un projet réalisé et construit pour confirmer le statut et les capacités des architectes. Pour la pratique non-sollicitée on médiatise des idées, des concepts qui ne sont pas encore traduites dans une forme de conception architecturale ou dans un bâtiment construit. Le processus est plus abstrait et on ne peut pas se rendre compte quel est finalement le rôle de l´architecte. Il évolue dans un médiateur, un lien entre la profession et l´implantation des idées dans une certaine communauté. Par contre pour donner crédibilité à cette pratique et avoir encore accès au financement et sponsors, il faut se maintenir visible sur la scène architecturale et s´auto médiatiser. La médiatisation devient ainsi un outil pour pratiquer l´architecture et représente une partie constante de l´activité des architectes. Après cette médiatisation on devient connus, on est invites a des conférences, a des biennales, workshops, à participer dans des expositions. Toutes ces activités médiatiques représentent un processus de confirmation et d´institutionnalisation de la pratique alternative. Maintenant ils sont des architectes primes, connus et demandes, tout comme les autres. On assiste à la mise en place de ce néo-starchitecte qui ne doit pas construire des bâtiments chers et iconiques pour devenir connu, mais il suffit seulement communiquer le bon message, au bon moment, dans le bon contexte et sur la bonne voie médiatique.

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CONCLUSION Après avoir vu toutes ces conséquences de la médiatisation du think tank à Venise en 2012 on observe que le mécanisme des medias est très compliqué. Pour le collectif il y a eu beaucoup de conséquences positives: la présence médiatique dans la presse, l´intensification de leur activité avec l´organisation de nouvelles conférences, expositions. Egalement le think tank a développé leur activité dans d´autres directions et ils ont étendu, leur déjà très grande influence, dans d´autres pays. Mais suite à la publicité négative à Venezuela, UTT a du ferme leur bureau sur place. Ils ferment UTT Caracas mais ils vont ouvrir UTT Cape Town, leur activité se déroule maintenant sur encore d´autres continents. De l´autre côté pour les habitants de la tour cette médiatisation a eu un effet négatif et ils ont perdu leur logements. On a vu qu´une Biennale de Venise est un évènement médiatique très fort qui peut influencer la scène architecturale, mais qui ne peut pas influencer le gouvernement d´un pays. Avec toutes ces données on peut tirer la conclusion que le collectif a décidé de poursuivre cette recherche parce qu´ils étaient au courant du potentiel médiatique de Torre David. En plus la problématique des initiatives sociales était en débat depuis quelque temps, la 13eme souhaitait s´orienter sur une autre pratique que celle de l´architecture iconique, alors ce contexte a représenté le bon moment pour exposer Torre David. Urban Think Tank est fidèle aux initiatives sociales et a une activité très riche pour étudier ces communautés et essayer d´apprendre. Mais leur activité est majoritairement de recherche alors on questionne la réception du lion d´or à Venise pour le meilleur projet. En plus on a observé que cet activisme social, coïncidence ou pas, est accompagné par une forte médiatisation de leurs démarches. En sachant que leur pratique est en général non-sollicitée, cette médiatisation représente un outil pour les aider à accomplir tous ces projets. Par contre à Venise ces deux éléments, les communautés pauvres et la médiatisation, se sont rencontre et ça a généré des critiques négatives pour le collectif. Peut-être UTT n´avait pas les intentions de profiter des idées innovantes des habitants de la tour, mais dans le contexte dans lequel ils ont exposé à Venise, c´est ce message qu´ils ont transmis. La conclusion sera qu´on peut accuser UTT d´opportuniste et slum porn mais on ne peut pas savoir si leur intention a été de se faire connaitre à travers la médiatisation de la tour. Mais ils ont essayé de poursuivre leur recherche et de faire leur travail comme d´habitude, ce qui implique la médiatisation. Le contexte de Venise leur a été favorable mais aussi défavorable. Mais si à la fin on compare les deux, les conséquences défavorables ont été très réduites et n´affectent pas trop leur activité. On pourra dire que ça a valu le cout de risquer et se lancer dans cette recherche d´une tour controversée et en plus de risquer de la présenter à Venise sous la forme d´une architecture sans architectes. Suite a cet etude de cas on observe egalement que la profession d´architecte se decline sur differente facettes: celles de mediateur, de promoteur, de commissaire d´exposition, d´auteur de livres et articles. L´architecture comme activite devient secondaire est souvent n´existe plus. On peut supposer que suite a ce processus de mediatisation de leurs recherches et leur activite en tant qu´enseignants, les architectes n´ont plus besoin de concevoir des batiments. On a observe que pour continuer une activite en tant qu´architecte et se soutenir financierement ils ne doivent pas absolument pratiquer l´architecture. Les manifestations mediatiques et l´activite d´enseignant sont suffisantes pour leur apporter un revenu. On observer alors une mutation de la profession qui evolue vers une pratique de mediation des connaissainces architecturales dans des contextes differents. Si on analyse le contexte architectural actuel on se pose la question si on a vraiment appris quelque chose des environements informels. On observe la pratique d´UTT qui veut aller analyser ces endroits dans plusieurs coins de monde pour en tirer des lecons utiles pour l´architecture. Mais ce qu´on questionne vraiment c´est la validité de cette approche? Qu´est-ce qu´on apprend vraiment des slums et de la tour de David ? Comment on applique ces leçons en architecture? Est-ce que la pratique a été influencée par ces environements depuis la Biennale de Venise 2012? C´est sur que les squatters et les habitants de la tour on fait preuve d´inventivité et de creativité qu´on peut comparer avec les qualités d´un architecte. Mais peut-être leur adaptabilité est due au fait qu´ils ont été toujours obligés de vivre dans cet environement difficile alors il a fallu trouver des solutions pour améliorer leur milieu de vie. On se demande si nous, en Europe, on peut agir de la même manière ou si on peut apprendre de leur expérience. Seulement ceux qui se trouvent face à une situation extreme peuvent générer ces résultats créatifs et si on est dans un contexte où on a tout, comme en Europe, peut-être le résultat ne sera pas le même. La conclusion c´est que la pratique est devenue plus complexe et a changé en fonction du contexte économique et en fonction des évolutions de la technologie. Aujourd´hui pour les architectes c´est plus facile de s´auto médiatiser et maintenir une présence dans les médias. La partie financière de la pratique a évolué aussi et les architectes ne sont plus rémunérés seulement après avoir gagné un concours ou après avoir réalisé un bâtiment. Ils peuvent se trouver des moyens de financement externes: des sponsors, des partenaires, des mécènes qui soutient leur activité de recherche. Un autre point important de la conclusion c´est d´observer que la partie qui manque dans cette étude de cas et dans la pratique alternative est l´architecture. Justement l´activité clé du domaine ne se pratique plus, étant remplacée par d´autres activités: médiation, médiatisation, auto médiatisation et la présentation sous forme d´exposition, livres, conférences, articles. Sera-t-elle l´architecture disparue de la pratique ? 103


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*11 mai 2012, Exposition des photographies d´Iwan Baan dans Torre David, les résidents de Torre David sont invités *22 mai 2012, Annonce de l´exposition des photographies d´Iwan Baan sur Torre David à Caracas sur Facebook *23 mai 2012, Interview d´Alfredo Brillembourg pour Abitare apparaît sur le site de Design Indaba (annonce pour leur participation pour l´édition 2012) *5 juin 2012, Création du blog torredavid.com *13 juillet 2012, Archdaily: “Venice Biennale International Jury has been named” par Karissa Rosenfield *10 août 2012, torredavid.com: Annonce de la participation du collectif pour la Biennale de Venise *12 août 2012, torredavid.com: Sélection des articles online sur Torre David publiés avant avril 2012 *17 août 2012, torredavid.com: Photos “work in progress” du restaurant-installation à Venise *22 août 2012, torredavid.com:-Communiqué de presse pour l´exposition de Venise -Déjeuner à Venise, avec les 3 acteurs impliqués * 24 août 2012, Communiqué de presse pour la Biennale d´Architecture de Venise à Londres, l´Institut Italien avec David Chipperfield: interview sur Dezeen sur l´édition de cette année * 26 août 2012, torredavid.com: Abierto-le pavillon est ouvert pour le public * 29 août 2012, U-TT gagne le Lion d´or pour le meilleur projet de la 13éme édition de la Biennale d´Architecture de Venise * 29 août 2012, D´Architectures: “Venise un palmarès de crise” par Emmanuel Caille * 30 août 2012, Wolf D. Prix (Coop Himmerb(l)au) critique la biennale disant “qu´elle met trop d´importance sur la célébrité” * 1er septembre 2012, Dezeen: Justin McGuirk interviewé sur Torre David et sur la biennale * 4 septembre 2012, Architect´s Journal: Venice Biennale: Five points towards a new architecture par Rory Olcayto * 4 septembre 2012,Wallpaper online: Venice Architecture Biennale 2012 par Jonathan Bell et Ellie Stathaki * 6 septembre 2012, Iwan Baan interviewé par Dezeen concernant Torre David (vidéo) * 10 septembre 2012, Archdaily: “Was this year’s Biennale too political, after all?” par Vanessa Quirck * 11 septembre 2012, Dezeen: “Projects without architects steal the show” par Michael Kimmelman (text du The New York Times) * 12 septembre 2012, Archdaily: “Was the Biennale very political? Or not political enough?“ par Vanessa Quirk * 27 septembre 2012, Alfredo Brillembourg conférence à Design Indaba, Cape Town * 10 octobre 2012, Lecourrierdel´architecte.com: “Torre David : carcasse à Caracas” par Jean-Philippe Hugron * 23 octobre 2012, Archdaily: “Venice Biennale 2012: Torre David, Gran Horizonte / Urban Think Tank + Justin McGuirk + Iwan Baan” par Nico Saieh * 24 novembre 2012, Dezeen: La 13éme édition et les plus populaires expositions, architectes et projets U-TT mentionné comme un des plus connus et appréciés * 25 novembre 2012, Fermeture de la 13éme édition de la Biennale de Venise 2013 * 7 février 2013, “Non-Design-Architecture´s (Counter Intuitive)” Future par Rory Stott * 7 mars 2013, Dezeen met en compétition sur leur site 5 exemplaires du livre Torre David (Lars Muller Publishers) avec les photographies d´Iwan Baan. 2014 *2 014-Alfredo Brillembourg fait partie du jury pour la compétition internationale d´architecture pour les étudiants 120hours * 22 juillet 2014,Archdaily: “Venezuela Begins Relocation of Thousands Living in Torre de David, the World’s Tallest Slum” par Katie Watkins * 24 juillet 2014,Dezeen.com: “Extra-legal occupation” of Venezuela’s Torre David tower ends in forced evictions” * 25 juillet 2014, torredavid.com: “On the Future of Torre David-conclusions” Presse online non-architecturale: * HOBAN Alex, “Venezuela’s Skyscraper Slum”, Vice, 10 mars 2011 * ROSE Steven, “Starchitects and squatters: Venice Architecture Biennale”, The Guardian, 29 août 2012 * KIMMELMAN Michael, “Venice Architecture Biennale considered ´missed opportunity´“, The New York Times, 11 septembre 2012 (avec image du restaurant-installation Gran Horizonte) * DOLLAGHAN Kelsey Campbell, “Rare Video From Inside a 45-Story Venezuelan Slum”, Gizmodo, 2 février 2013 (UTT pas mentionné) * SLOBIG Zachary, “The real life community inside the ´abandonned´ skyscraper from Homeland”, Wired, 12 mars 2014, (UTT pas mentionné), photographies par Alejandro Cegarra

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* “Las entrañas de la Torre de David”, El Pais Internacional, 11 avril 2014, (UTT pas mentionné), photographies par Alejandro Cegarra * “Cronica y fotos-En las entrañas de la Torre de David”, Ultimas Noticias, 21 juillet 2014 (UTT pas mentionné), photographies par Alejandro Cegarra * SULLIVAN Andrew, “The tallest slum on earth-video”, The Dish, 13 août 2013(UTT pas mentionné) * LAURENT Olivier, “ Inside the Tower of David, the world talles squat”, Times, 12 août 2014 (UTT pas mentionné), photographies par Alejandro Cegarra *RUSH James, “The tallest slum in the world”, Daily Mail, 2 avril 2014 (UTT pas mentionné) * SILVA Jorge, “The Tower of David–Venezuela’s vertical slum“, Reuters blog, 2 avril 2014 (UTT pas mentionné) * “Life inside Venezuela’s ‘skyscraper slum’ “, Yahoo Finance, 2 avril 2014 * FERRO Shauncy, “A Peek At Life Inside In The World’s Tallest Slum”, FastCoDesign, 6 août 2014 * ZANG Michael, “The Tower of David: Photographs showing life inside the tallest slum in the world”, Petapixel, 16 déc 2014 (UTT pas mentionné) * “Interview Alfredo Brillembourg-Learning from slums”, The Economist Intelligence Unit, 28 janvier 2015+ SITES INTERNET * Site de l´agence Urban Think Tank, 2006-présent, (avril, mai, juin 2015), http://www.u-tt.com/ * Blog du projet Torre David, 2011-présent, (avril, mai, juin 2015), http://torredavid.com/ * Site du studio Urban Think Tank au sein de l´ETH Zurich, (mai, juin 2015), http://u-tt.arch.ethz.ch/ * Blog sur tour de David sur l´ancien nom (Torre Confinanza), (mai 2015), http://torre-confinanza.blogspot.ch/ *Page Facebook officielle d´UTT, 2010 (avril, mai, juin 2015), https://www.facebook.com/UrbanThinkTank https://vimeo.com/utt * Compte Vimeo d´UTT, 2011, (juin 2015), https://vimeo.com/utt * Compte Vimeo d´UTT, 2011, (juin 2015), https://www.youtube.com/user/UrbanThinkTank * Page Archdaily.com avec tous les articles sur UTT, (mai 2015), http://www.archdaily.com/tag/urban-think-tank/ * Page Spatial Agency sur UTT, (mai 2015), http://www.spatialagency.net/database/why/political/caracas.think.tank * Site de Justin McGuirk, 2008, (mai, juin 2015), http://justinmcguirk.com/ * Site d´Iwan Baan, 2009, (mai, juin 2015), http://www.iwan.com/iwan_index.php * Blog des artistes Angela Bonadies et Juan Jose Olivares, 2009, (mai, juin 2015), http://latorrededavid.blogspot.com.ar/ * http://www.architekturclips.de/torre_david_trailer/ VIDÉOS *Dezeen: Interview à Venise avec Justin McGuirk sur Torre David: https://vimeo.com/48614749 http://www.dezeen.com/2012/09/01/why-should-the-poor-live-in-the-slums-if-there-are-empty-office-towers-in-thecity-asks-justin-mcguirk/ *Dezeen: Interview à Venise avec Iwan Baan sur Torre David: https://vimeo.com/48872516 http://www.dezeen.com/2012/09/06/iwan-baan-on-torre-david/ + CATALOGUES D´EXPOSITION * Urban Think Tank, “Bottom-up desires and strategies”, Utrecht Manifest 2009 -Biennale for Social Design, pp. 52-55 * “Iwan Baan-2010, Autour du monde, Journal d´une année d´architecture”, Villa Noailles, France, 2011 * “Biennale Architettura 2012-Common Ground”, 29.08-25.11”, Venise, 2012, p.103 (italien) * “Common Ground-Mostra Internationale di Arquitettura, Short Talks”, Venise, 2012 * Urban Think Tank, Brillembourg/Klumpner, “Moderating Urban Density”, AEDES, Berlin, 2012, 35p * “Above and beyond”, Coal Mine Gallery, Winterthur, Suisse, 2013, 15p (allemand et anglais) * “Think Global, Build Social-Architecture for a better world”, Deutshes Architekturmuseum, Franfurt, Allemagne, 9p

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+ ÉVÈNEMENTS Expositions: -architecture et crise: * mai-9 juin 2012: SHIFTS-The Economic crisis and its consequences for architecture, The Architecture Foundation, Londres, présentée par Powerhouse Company (Rotterdam) et Hans Ibelings - exposition d´Urban Think Tank (de groupe ou invididuelle) * 3 octobre 2010-3 janvier 2011: Small scale, big change-New Architectures of Social Engagement, MOMA New York, commissaire Andres Lepik (avec le projet Metro Cable) * 20 février-27 mars 2011: Exposition photographique: Iwan Baan, 2010 autour du monde journal d’une année d’architecture, Villa Noailles, Hyères, France (avec le projet Metro Cable) * 29 août-25 novembre 2012: Gran Horizonte/Torre David, Arsenale, Biennale d´Architecture de Venise, Italie, commissaire Justin McGuirk * 12 juillet-29 août 2013: Beyond Torre David, Aedes Berlin, Allemagne, commissaire ?? * 20 septembre-20 décembre 2013: Gran Horizonte, Coal Mine Gallery, Winterthur, Suisse, commissaire * 8 juin-1er septembre 2013:Think Global, Build Social, Architectures for a better world, Deutsches Architekturmuseum DAM, Frankfurt, commissaire Andres Lepik * 8 décembre 2013-30 mars 2014: Iwan Baan-52 weeks, 52 cities, Musée Marta Hertford, Hertford, Allemagne (avec le projet Metro Cable), commissaire * 15 mars-1 juillet 2014: Think Global, Build Social, Architectures for a better world, Architekturzentrum Vienne, comissaire Andres Lepik Conférences * 29 juin-3 juillet 2008, Transmettre l’architecture, congrès de l’Union Internationale des Architectes, Turin, * 20 février 2011, Conférence Iwan Baan autour de l´exposition photographique-Iwan Baan, 2010 autour du monde journal d’une année d’architecture, Villa Noailles, Hyères, France* 14 juin 2012: BUZZ BUZZ BUZZ- Médiatisation/ Communication en architecture, table ronde à la Maison de l´Architecture Paris * septembre 2013,TED Conference d´Iwan Baan, Ingenious homes in unexpected places, avec images de Torre David, il mentionne U-TT et leur travail Conférences U-TT: * 29 septembre 2010: Symposium City Lifters, Austrian Cultural Forum New York, U-TT avec Andres Lepik, dans le cadre de l´exposition Small scale, big change-New Architectures of Social Engagement, MOMA New York * été 2011: Conférence TEDx Munich, Hubert Klumper * 11 décembre 2011: Min to Max Symposium (International Symposium on the redefinition of “minimal subsistence dwelling”), Berlin * 27 septembre 2012 : Conférence Design Indaba, à Cape Town, Afrique * 21 novembre 2013: Conférence à TU Munchen: Constructing cities-project based * 7 juin 2013: International Symposium Think Global, Build Local, DAM Frankfurt, Allemagne * 12 juillet 2013: Conférence Informal Vertical Communities, Aedes Berlin, Allemagne (en ouverture de l´exposition Beyond Torre David) * 11 décembre 2014: Conférence U-TT à TU Munchen: “We’re headed to TU München on Thursday to talk about architecture exhibitions and our efforts to communicate projects, research, and ideas through different media.” * 2 février 2015: Open Lab Stockholm

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+ LANCEMENTS DE LIVRES * 7 janvier 2013: Lancement du livre “Torre David: Informal Vertical Communities”, University of Applied Arts, Vienna * mai 2014: Publication du livre “Radical Cities: Across Latin America in Search of a New Architecture”, par Justin McGuirk, Verso Books * juillet 2014: Publication du livre “52 weeks, 52 cities”, par Iwan Baan * 6 avril 2015: Conférence sur le livre, “Radical Cities”, New York + FILMS (sur Torre David) * Homeland, série TV Etats-Unis, épisode 3, saison 3 * Torre David (Venezuela/Suisse, 2013, Markus Kneer et Daniel Schwartz, 22 minutes, en espagnol avec sous-titres en anglais) - 20 novembre 2013: Amsterdam (IFDA-International Film Documentary Amsterdam) - 10 juillet 2014: Barbican The Architecture Foundation, Londres (UK premiere) * Gran Horizonte-Around the world in 80 days, U TT Films (Suisse, 2014, Dirs Martin Andersson et Daniel Schwartz, 45 minutes, dans +plusieurs langues avec sous-titres en anglais) - 8 mars 2015: Projection ”Gran Horizonte” pour Budapest Architecture Film Days, Budapest, Hongrie (en présence des architectes) * Ruina, par Marcus Lenz, 2014, trailer: https://vimeo.com/98773568 + INTERVIEWS * Interview sur Skype le 17 avril 2015 avec Daniel Scwartz, film maker et photographe, responsable communication Urban Think Tank. * Interview via emails avec Justin McGuirk, en mars-mai 2015, journaliste et comissaire de l´exposition Torre David/ Grand Horizonte, presentee a la Biennale d´Architecture de Venise 2012, Arsenale. * Interview “Realizing Common Ground” de Caroline James a Venise, 6 septembre 2012, avec Alfredo Brillembourg et Hubert Klumpner * Débat sur le lancement du livre “Common ground: a critical reader”, entre David Chipperfield, Kieran Long et Ricky Bennet, Venise, 25 septembre 2012. (source: https://www.youtube.com/watch?v=SOctA8q2RxM) * AMAYA Laura, “Interview with Alfredo Brillembourg, founder of Urban-Think Tank”, 10 avril 2015 (source:http://archinect.com/features/article/124819398/interview-with-alfredo-brillembourg-founder-of-urban-think-tank) II.Crise économique en architecture: +Livres: * IBELINGS Hans, “SHIFTS-Architecture after the 20th century”, The Architecture Observer, 2012, 96p + Articles * “New Knowledge, New Practices?”, Conditions Magazine, no9, 2011, 153p * HAWTHORNE Christopher, “Political Animal-Andres Jaque”, Architect Magazine AIA, novembre 2013, pp.102-105 * “Money “, Perspecta, n°47, MIT Press, 2014, 240p * DesignBoom, Andrés Jaque Architects: Fray Foam Home, 11 août 2010 III. Média et médiatisation: + Articles * FAT (Fashion Architecture Taste), “How to become a famous architect”, Perspecta, n°37, MIT Press, 2005, pp.136-137 + Sites internet: http://famousarchitect.blogspot.fr/

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ANNEXES

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ANNEXE 1: Fiches de lectures-articles des revues

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FICHES DE LECTURE ARTICLES PUBLIÉS ARCHITECTURE 1. Architectural Review (Grande Bretagne) titre: “Enough slum porn: The global north´s fetishisation of poverty architecture must end” auteur: Dan Hancox (auteur, journaliste pour The Guardian) date: septembre 2014, no 1411 langue: anglais mots-clés: torre de david, slum porn, interdisciplinary design studio, parasitical, golden lion, exploration, installation, popup restaurant, extravagant lights, parasitical “ With its reported eviction, a strange dream appears to have died. Leading the mourning is the Zurich-based ´interdisciplinary design studio´ Urban Think Tank (UTT), who have become synonymous with Torre de David in the Global North, after they won the Golden Lion at the 2012 Venice Architecture Biennale for their ´exploration´ of the tower. The noun is well chosen.” “Their Torre de David work is described as a ´research and design project´ but whose design are we talking about here?” “ but it´s hard not to see this practice as fundamentally parasitical, feeding off the toil, risk and enterprise of the building´s thousands of slum-dwellers-and devoicing them, to boot. I´m sure the desperate families who scrambled, stressed and strived to house themselves in a dangerous, quasi-lawless environment were delighted to hear about the pop-up restaurant.” “Look at the language of ownership used by UTT on their official project website (they have even registered it under the domain name www.torredavid.com, ensuring their ownership transfers into the cyberspace) “ “´Where some only see a failed development project, UTT has conceived it as a laboratory in their forthcoming book, the architects lay out their vision for practical, sustainable interventions in Torre David and similar informal settlements around the world`. Sorry, whose vision? Whose conception?” “The UTT hardback coffee-table book is available for a practical and sustainable 38 pounds (52.4 euros) if you didn´t manage to make it to the pop-up restaurant in Venice.” “ (le film Torre David)- this self-declared ´mood poem´ struck a self-indulgent note, dressing up as slum porn the story of how people are forced to live” “enough romanticisation of the poverty from a distance” “the (white, male) co-chair of UTT was sent out to Mumbai, where he walked through the slums towards the camera like a Comic Relief host, gesturing in praise towards the bustling energy around him. (…) they are so interesting-he said. So interesting.“ “one expert told us with a beneficent smile, that the slums were ´so full of hope´, while another laughed that there was no call for architects in the Mumbai slums, because there you have 18 million people-18 million architects. 18 million slum-dwelling Indian architects, and how many were interviewed, profiled or even acknowledged to exist as individuals in this film? None. Still, I´m sure there is a pop-up Indian street-food stall in the offing.” (likely to happen, imminent)” 2. Architectural Review (Grande Bretagne) titre: “U-TTer nonsense” auteur: Justin McGuirk (auteur, journaliste pour The Guardian, Londres) date: octobre 2014, no 1412 langue: anglais mots-clés: cynical, attack, slum tourists, romanticisation, urban inequality, global issue, coffee table book, male and white, U-TT, Torre David, defend, pop-up restaurant, poverty, research, frivolous, pernicious, architects -->réponse à un article écrit par Dan Hancox, “Enough Slum Porn : The Global North´s Fetishisation of Poverty architecture must end”, dans Architectural Review no 1411, septembre 2014 “ The piece is no only cynical, it´s poorly informed” « breathless attack on U-TT non funded, not enough research done » “ Hancox´s mocking UTT´s volume on Torre David as a “coffee-table book” despite it being the only serious research into the building” “as if the idea of that an exhibition can incorporate food makes it entirely frivolous. Of course, if food was involved then no serious point could have been made, no attempt to jolt the architecture community out of its complacency.” “U-TT produced one of the earliest and best architecture books to draw attention to the slums: Informal city, 2005” (à verifier!!) “ I list these things not to defend U-TT, they can do that themselves.” “slum tourists/slums pornographers=U-TT team” “who is it that´s going to shift the society´s attention to this pressing global issue?” “ But at least point your guns in the right direction. Don´t take ill-informed potshots at people who have dedicated their practices to trying to make a difference.” “Architects-male and white- have a role to play in the eradication of the urban inequality, and they´ve ignored that for far too long.”

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3. Architectural Review titre: “The Naked Truth: Architecture or revolution” auteur: Charlotte Skene Catling (architecte à Londres, auteur Architectural Review) date: octobre 2014, no 1412 langue: anglais mots-clés: duty, 21st century, context, Caracas, reinvented, Golden Lion, eviction, parasitical, horrors, interdisciplinary, research, Chinese investors, marginalized, politically active, production, goals, solipsism, colossal, mega-architect, revolution, slums, bottom-up, activist architect, emerging, make it happen, original strategies, top-down, elemental, incremental design, charity, overlapping, meticulous, intact, urban acupuncture, improvise, strategic interventions, informal cities, cable car, activism, influence “ Architects are ridiculed if they take a moral position, and attacked if they don´t. What, then, in the 21st century is ´the duty of the architect´? What is the architect able to do? Fundamentally, what are architects for in the 21st century?“ “ U-TT interdisciplinary design and research practice” “The architect then has been trapped within the skin of the façade like a pressed flower and with about as much command. How did this happen? Where is the vision that once motivated architects to work to the limits of the discipline and beyond towards an overall ´good´? Where is the discourse and collective goals? (…) Does architecture end is ultimate solipsism where the goal is simply to construct a colossal version of oneself, the ´mega-architect´?” “ Post-humanist, Deconstructivist architecture then removed the human from the centre, banished form and function and focused purely on the creation of the object rather than on its effect to the mankind. The End of Architecture?: Documents and Manifestos (Peter Noever) emerged from a period of recession when those such as Zaha, Coop Himmelb(l)au, Lebbeus Woods, Peter Eisenmans and Bernanrd Tschumi were working out their positions on paper and didn´t necessarily expect to get build.” “It´s a question of building which is at the root of the social unrest today: architecture or revolution? It is this spirit that U-TT operated. “ (after briefly describing their background)” ETH Zurich where they operate at a metropolitan, urban and architectural scale, studying ´regional urbanization and informal globalisation´ in parallel with an output of written work and built projects at various scales. Architecture or revolution here applies literally, and has created a new kind of practice and approach that already seems essential”. “Caracas was the context that inspired U-TT. “ “David Brillembourg-second cousin of Alfredo, A.B was not involved in the Tower development” “In 1998 both Alfredo and Hubert had day jobs in architectural practices, producing design for Caraquenian bourgeoisie. In parallel, Brillembourg had set up a summer school and an NGO ´think tank´ that operated at night.” “ Most of Brillembourg and Klumpner´s peers had no interest in the slums, they were focused instead on what lay beyond, in Europe, and Spain in particular, seduced by the potential of the ´Bilbao effect´.” “Armed with material they had collected, in 2000, with the help of a Canadian NGO, B. and K. smuggled themselves into a meeting of the UN Habitat and spoke out. The critical problem they had identified was simply that ´top down´ and ´bottom up´ never met.” “A new kind of activist architect was emerging, one who doesn´t wait for government commissions, but through direct management identifies what needs to be done and finds the means to make it happen.” “In 2009, Justin McGuirk, writer and curator of Torre David: Gran Horizonte Biennale installation with U-TT, began a research for alternative approaches to urbanism (…). The result, Radical Cities, is an excellent portrait of the whole South American continent as testbed for experimental and original strategies.” “Incremental design was economically systemized by Alejandro Aravena, of the Chilean practice Elemental. Like U-TT, he believes that only architects have the multiples skills to tackle current social, urban, political and economic issues, and his practice reflects the strategic alliances needed to cross these borders. His business partner was a former transport engineer, and the CEO of Copec (Chile oil company), sits on the board of the company. He states, ´ professional quality not charity has shaped the entire operations of Elemental´, which he calls a ´do thank´.” “The overlapping programmatic complexities Cruz identifies as so valuable – housing, shops, kitchens, cafes, bars, workshops, a church – were all present in the 28 squatted floors of the Torre David “ “Torre David-unique typology that illustrates intelligence of the bottom-up” “U-TT produced a meticulous study of the occupied building and the activities in it, and working with environmental engineers, developed minimal interventions that would make the tower fully functional while keeping its ethos intact.“ “(2014)-As the evictions continue, B reflects, ´the point was never to preserve what was destined to be a temporary and improvised reality. Rather…to learn from the site and community…alternative modes of urban development, which symbolize how cities are evolving in present times´.” “U-TT uses ´urban acupuncture´ to describe smaller, strategic interventions and techniques for knitting together the formal and informal cities. “ “They introduced cable cars for urban use, a surreal import from the sky slopes of Switzerland. “

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“ Their Vertical Gym in Santa Cruz stacked multiple series of programmes on a small available footprint to create a safe recreation space used by thousands; the local crime rate fell 30% shortly after it was completed. Since then, a further two have been opened and more are on the way” “Klumpner, fan of historian Eric Hosbaum, believes in the pervasive history of cities (…) and how spaces are continually reinvented through reuse. In conversation he pointed out how the urban strategies used in the global south are also relevant to 21st century Zurich: Altstadt is an area of the city colonized by refugees, prostitutes, gypsies and artists with structural patterns and social behaviours not unlike those found in Latin America, and where design principles observed in the barrios could be imported to Europe to improve current conditions.” “But can this new approach be taught? B. outlined U-TT goal to produce a new ´entrepreneurial architect´; ´a hybrid of renaissance master and urban hustler´. The role has to bridge ´ambassador, diplomat, spy, reporter and guerilla builder´, the academic challenge being, he says, ´how to teach transgression´. Students are taught by economists and social scientists as well as architects, and navigate scenarios as quasi-developers, or are embedded in other institutions to start negotiating the territories that cross conventional architectural boundaries. “ “U-TT has collected a significant body of research in various forms: statistics, mappings, and a vast film archive which is continually added to. The Latin American spirit with the ressources of the northern Europe B. personifies as a ´Mexican wrestler in a Swiss flag´. Communication is critical and film-making, new media, the internet and mobile phones are new architecture tools.” “The practices mentioned here, observing and engaging with slums, neither romanticize nor fetishise poverty. They learn from it, ameliorate where possible, and reveal this knowledge through design with the aim of integration.” “ The social agenda is back, with a new energy and sharpened by the brutality of late capitalism.” “ That Zaha is under attack demonstrates that the public believes architects have a more power than they actually do, and expects them to perform a larger social role. “ “´Activism´ shouldn´t replace architecture, but can extend its influence.” “ No one knows better how ideas should manifest through the built city than the engaged architect. This territory needs to be reclaimed, and must be where some of the ´duty of the architect´ lies. The direction has never seemed clearer or more urgent: architecture as revolution.” 4. Architect´s Journal (Grande Bretagne) titre: “Venice Biennale: Five points towards a new architecture” auteur: Rory Olcayto date: 6 septembre 2012 langue: anglais mots-clés: role, contemporary, five points, photographer, Arsenale, vagueness, self-loathing, luxury, best project, pop-up restaurant, statements, ridiculous, press view, awesome, exciting, sad, spotlight, global crisis, avant-garde art show, crass, exploitative, honours, conviction, jury, meaningful place “The marginal role of the contemporary architect is central to David Chipperfield´s show” “ And there is more, much more, in this year´s show, themed Common Ground by director David Chipperfield. (…) So where´s the common ground? Everywhere. Somewhere. Nowhere. It´s up to you. ” “ It is this impression of vagueness that has so much angered Wolf Prix, who has called it ´hollow, ardous, exhausting, bleak and boring…a compromise that cannot get any worse!´ (This might be a case of self-loathing. A few decades ago, Prix was setting homemade aircraft wings on fire to make a point. Now he designs keynote buildings for BMW and the European Central Bank). Anyway, Prix is largely wrong. Exhausting, yes. Boring, no. Because if you take time to explore the show, five clear points will emerge.” “Architects are a luxury we can do without: The point was made clear when the Golden Lion for Best Project of the Common Ground Exhibition was handed to designers Urban Think Tank, photograspher Iwan Baan and journalist-curator Justin McGuirk for their pop-up Venezuelan restaurant in the Arsenale´s Corderie. “ “ In one of the more ridiculous statements issued during the three-days press view, the winning team said the restaurant, called Gran Horizonte, ´brings a taste of public life in Caracas to the Arsenale exhibition´. Thankfully without the lingering smell of human waste. Apparently, due to a resident-installed sewage pipe in one of the elevator shafts, when the wind blows through the unfinished atrium it actually rains shit. “ “ Yes, there is something awesome, something very Mad Max about the squat, which is exciting and sad at the same time and it does spotlight the global housing crisis, but celebrating it with a pop-up restaurant in an avant-garde art show seems willfully crass and exploitative.” (crass=not refined) “ As well as awarding the prize to McGuirk and the Sao Paulo-based studio, the citation honours ´the people of Caracas and their families, who created a new community and a home out of an abandoned and unfinished building…with flair and conviction.´But what is the jury, which included Robert Stern and Alan Yentob, actually saying? That construction is good enough? That you don´t need architecture – or architects – to make a meaningful place?” “Communication technology is supplanting architecture in the shaping of public space.

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5. Baumeister (Allemagne) titre: “The will for change” auteur: Kristin Feireiss date: octobre 2012, no 10 langue: allemand mots-clés: right person, image héroïque, authentique, informative, public international, courageux, bonne réponse, exposition, public, authéntique, claire, émotionelle, première fois, mérites, duo, dynamique, latino-américain, processus informel, moderation, livre, inconnu, société, visiteurs, génération, engagement continu, passionnés, stimulation, processus, transformation, minimum, normes, inconnu, importance, ETH, adaptation, créativité, capacité, volonté “The Golden Lion was a surprise. The member of the jury, Kristin Feiress says, why the right person for it.” “Mon rapport sur les vainqueurs- Urban Think Tank pour le meilleur projet – doit être personnel et pas une réponse officielle en tant que membre du jury de la Biennale International d´Architecture de Venise. (…) Les protagonistes sont pour moi un exemple d´un côté courageux, un exemple pour un rôle qui se change et qui s´établit peu à peu dans la mémoire des architectes et qui a agrandi dans le cadre de ce métier: loin d´une image héroïque de l´architecte égocentrique, comme Superman, qui est isolé de l´entourage à un supervisor, un initiateur, un modérateur urbaniste des processus de la société et intervention.” “U-TT avec leur projet Torre David à la Biennale de Venise n´a pas seulement donné une bonne réponse, mais aussi l ´a transmis au public, dans une façon authentique, claire, informative, émotionnelle, avec leur présentation de l´exposition.“ “A cause de la réponse du publique à Venise, les problématiques étaient thématisés et discutés à Caracas pour la première fois dans une dizaine d´années (10-30).” “Un des grandes mérites de ce rapport et de faire connaitre/visible ce processus de transformation au public international. (…) Son adaptation, son créativité et son capacité d´organisation et la volonté de changement servent comme un exemple, comment on peut avoir un maximum de possibilités avec un minimum de règles et normes.” “ J´ai eu la chance de connaitre le duo dynamique de U-TT en 2001, pour la première fois, pendant un symposium d´architecture à Poutresina (Suisse). H. Klumpner est relaxé avec un charme autrichien et A.Brillembourg a tempérament latino-américain, les deux sont liés par un engagement continu et passionnés quand ils font la stimulation et la modération d´un processus informel.” “(livre Informal City : Caracas Case, 2005) C´est un sujet qui les accompagne aujourd´hui encore, et quelque chose qu´ils veulent transmettre à la génération à venir des architectes. (ils ont mis les bases du chair d´architecture a ETH pour former une nouvelle génération des architectes)” “Le travail qu´on a fait ensemble en 2002, pour le livre Informal City: Caracas Case, m´a ouvert la perspective d´un monde inconnu, sur l´importance de l´architecture sur la société.” “Voilà comment j´ai senti à l´époque et je suis sure que les visiteurs vont sentir ça aussi.” 6. Journal of architecture education (USA) titre: “13th Venice Biennale” auteur: Lydia Kallipoliti date: volume 67, no 1, mars 2013 langue: anglais mots-clés: interview, cantina, arepas, public kitchen, rest stop, imported, uncertainty, rupture, controversial, destabilizing force, anti-project, claim, defiance, worthiness, left-wing thinkers, socially deprived, open questions, coup de theatre, spectacle, journey, role of the architect, slums, conscious, debate, controversial criticism, ideological attack, reinvention, architect´s identity, design mechanism “Midway through the Arsenale installations at the Venice Biennale, visitors would readily pause and eat at a mobile (??) cantina selling Venezuelan arepas. Many wondered if this public kitchen was an exhibit or a rest stop. Were they witnessing an exhibition or being an object of display? Whatever the case, this stage set of brick walls, plastic tablecloths, cheap chairs was a place so precisely extracted from the real city and imported into the Arsenale building that It created a state of uncanny uncertainty (mixture of familiar and unfamiliar, strange, misteriously). It was a rupture in the course of the exhibition. “ “ Torre David was a distinctively controversial project of the 2012 Venice Architecture Biennale, yet it won this year´s Golden Lion. Among big names assuring that the start architect is still alive (J.N, Z.H, N.F, P.Z, etc) and others representing a resurgence of outdated formalism (H.Kolhoff), Torre David was a destabilizing force. “ “Among the several tectonic models and large scale prototypes in this year´s exhibition, TD was in many respects an anti-project. It was an intentional denial of design authorship and of the architect´s ability to seduce with the alluring vision of a new reality. Instead, this tower was in front of everyone´s eyes – blunt proof that at times reality is stronger than fiction. You do not have to invent, just to look, the authors will claim. This defiance (a daring or bold resistance to authority or to any opposing force) was nevertheless the first line of criticism the project received. Conservative thinkers would denounce the worthiness of these places, let alone their display at a leading global event in the art and design world. Although ideologically opposed, left-wing thinkers more quietly voiced similar reactions. Their concern was whether the theme 117


was institutionalizing poverty and exploiting the creative empowerment of the socially deprived. In a recent conversation, however, A.B. suggested that the objective was to unlock a discussion and leave open questions rather than giving answers.” “ The exhibition seems to transfer the creative process from the architect to the occupants. Is that a statement about a new role of the architect? A.B- ´To clarify, it was the jury that referred to this transference of the design agency. In our minds we mad an exhibition that New York Times called a coup de theatre, a theater of the spectacle.(…) It was like a journey reflecting the role of the architect in a world where 2 billion people live every day with 5 dollars. What is then the role of the architect in this situation? The answer to this question is not simple and thus there was a huge debate in our team as to what would be exhibited. In the end, the conventional architectural drawings ended up on displays on several old televisions dumped on trolleys at the back corridor of the installation, a dry conscious decision. For us, it was time to display another type of architect, one who puts forth a discourse on one billion slums in the world.” “These issues, nevertheless, have largely fostered a romantic position of ´informality´ to the degree of worshiping informal settlements as relics. How do you position your design practice relevant to this question? How do you avoid romanticizing the problem? AB- (PREVI-John Turner, Smithsons-Morocco, Rudofsky) We aim to produce a contemporary version of this line of work. All these architects worked under the premise that architecture could serve as a framework for social transformation. (…) I believe that there is a huge tradition in vernacular case studies that we often ignore. “ “You mentioned that the Torre David has been subjected to controversial criticism and is currently under ideological attack. Why do you think that is? AB- The moment we began publicizing our research on TD was 1 month before the Venezuelan elections. After a year of relatively quiet work, we did not quite predict the amount of noise that our study will garner, launching in the midst of such a contentious public battle over the future of the nation. (…) Our Torre David project became a lightning rod in this conversation. One side felt that we were endorsing slums and squatters.(…) Our project was largely a critique of this situation – a call to do something productive with the tower. Not even the Institute of Architects in Venezuela has raised the topic. The squatters are actually occupying a building owned by the government, protesting creatively with their hands and feets, demanding the right to adequate housing by making it themselves. The project is therefore a critique of failed government policy. “ “ Torre David is not an expression of novelty. (…) There is a substantial legacy of incomplete structures and unfinished frames waiting for individual occupation.(…) The exhibition´s authors directly acknowledge their implication in this lineage of ´semi-organized´ occupation. They are asking us though, behind the curtains of the tower, to witness the inevitable reinvention of the architect´s identity and to call attention, to an expanded type of authorship. Torre David is our contemporary obligation to face a vertical life raft for thousands of people reflection of the multidimensional nature of urban space and the unpredictability of life. Documentation and creative projection are not detached and disjunctive realms of operation. Analysis is already a projective and creative design mechanism. Moreover, is it critical to recognize the emergence of the architect´s expanded identity as editor, thinker, and critic of physical resources and ideas. Lines are blurry and territories are fuzzy. Whatever these fuzzy zones may be, it´s certain the role of the Biennale to evoke, challenge and redefine disciplinary canons and the status quo. “ (existing state/condition) 12. Summa + (Argentina) titre: “Cuando Goliat premio a David, O David se premio a si mismo” date: décembre 2012, no 126, langue: espagnol mots-clés: forme insultante, action politique, architecture sans architectes, misère, spectacle, intellectualité, démagogie, star-système, “ C´est une édition curieuse de la Biennale de Internationale d´Architecture où la plupart des pavillons n´ont pas expose du contenu architectural mais plutôt des ´installations´ plus indiques a un Foire d´Art, le jury a décidé de primer justement la manque d´une participation architecturale. Le 29 aout, le jury de la Biennale a accordé le prix Lion d´Or pour la reconstruction d´un vénézuélien qui hypothétiquement était sur la toiture de la Torre David de Caracas. » « Il faut mentionner que ce pavillon, situe dans la zone Arsenale, ne représentait pas officiellement Venezuela, auquel pavillon avait une exposition nommée ´Ciudad socializante vs. Ciudad alienante´. Celle-ci était la version officielle du gouvernement d´Hugo Chavez à la Biennale. » « La réorganisation des modes de vie, la décoration des intérieurs de cette ´architecture sans architectes´, c´est ce qui a été curieusement prime a une Biennale d´Architecture. « …ce qui a été prime ici n´est pas vraiment la solution de la problème mais une initiative d´urgence qui finit par devenir un chemin qui gagne prestige avec ce prix. » « Le Collegio de Arquitectos de Venezuela considère le prix comme une action politique accordée pour ´une situation sophistiquée pour les européens riches´, ou le jury, compose par 4 architectes européens et un américain, parle de ´nouvelle communauté´, ´nouvelle identité´, et d´un ´modèle inspirant´ alors que sans doute ce qui est prime sont les habitants que les architectes. » « cette décision décadente de primer Goliat au défi du pauvre David est clairement une blague qui montre la caricature que certains secteurs de l´intellectualité architecturale ont décerné à notre réalité américaine. » « La présence du pavillon a été accompagnée par un livre, qui n´a pas été accessible pour les visiteurs, mais seulement pour le jury. » « Marco Negron, decan Faculte d´Architecture Venezuela : ´Avec un geste choquant de démagogie, Venise a prime l´état arriéré,

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la faillite de la civilisation, la misère transforme en spectacle au gout du publique frivole qui a épuisé pas seulement la créativité mais aussi la solidarité humaine´. » « Entre temps, a Venezuela les gens ont commencé à se douter de l´action du groupe Urban Think Tank, considérant leurs performances antérieures. Apparemment ils ont obtenu un financement de presque 500 000 euros de la Fondation Culturelle de l´Allemagne pour un projet nomme Caracas Case : Informal City. Une manière intéressante d´étudier la pauvreté avec des moyens financiers considérables. Aussi on les accuse d´avoir utilisé, sans donner crédit, les études d´Angela Bonadies et Juan José Olivares sur la Torre de David. « Oscar Tenreiro : On peut dire qu´ils ont prime la misère (…). Mais le plus s ignificatif est que l´hypocrisie est assez clair. (..) Ont es vus comme des études de cas. » « Finalement, le prix montre encore plus la perplexité d´une Europe qui sort de l´euphorie de l´´Architecture Merveilleuse´ des ´stylos d´or´ d´un star-système qui a épuisé, avec la complicité des politiques et d´autres architectes protagonistes de l´arrivisme du double discours, l´économie publique des plusieurs pays du continent européen. » « Goliat le fort a prime David à Venise, mais en réalité, DC s´est prime soi-même, en utilisant l´imaginaire de la pauvreté latino-américaine comme la nouvelle excuse tranchante. » « La Tour de David symbolise l´échec du néolibéralisme et de la capacité de… (sopreponerse) dans les situations des plus pauvres et marginalises de la société, du point de vue ou représente aussi une opportunité pour reconsidérer comment les communautés urbaines se créent. »

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ANNEXE 2: Fiches de lectures-livres

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FICHES DE LECTURES LIVRES * MCGUIRK Justin, “Radical Cities: Across Latin America in Search of New Architecture”, 2014, Verso Books, pp. 175-207 mots-clés: Urban Think Tank, slums, politics, tour de David, mayor, administration, Metro Cable Car, squatting, south and north, filming, photos, interviews, school for autistic children, Venice Biennale, dynamo, finisher, teleferico, conference, utopia, legally, illegally, ------ Chapitre: Caracas- The city is frozen politics -----“ Venezuela-home to what might be the largest slum in the world-Petare” “ Caracas-with its population of 6 million, is one of the largest cities in Latin America but it has the largest percentage of slum dwellers” (pp. 140) “ Venezuela has one of the most urbanized populations on the planet, close to90% ” (pp. 140) “ `This is a fake revolution, corrupt as hell´ says Alfredo Brillembourg as we drive through downtown Caracas. B. , alongside his Austrian partner H.K., is one of the half of U-TT, an architecture practice that has been operating in this city since 1998. What began as a research practice into the nature of the barrios ended up delivering by far the most significant urban legacy of the Chavez era, a cable car system connecting the slums in the south with the city centre.” (pp. 142) “ But when U-TT refused to join the official United Socialist Party of Venezuela, the government kicked them off the project and handed the plans over to their own contractor.(…) The fact that U-TT refused to join the party was partly a matter of principle, but mainly one of realpolitik. It was in their interest to remain neutral because they were working with various district mayors in the city, some of them belonging to other parties, and they wanted to protect those contracts. Brillembourg uses a phrase that is almost U-TT mantra:´Urbanism is frozen politics.´“ (pp. 143-144) “ The city is the product of countless negotiations, political allegiances and secret trade-offs. It´s a rhetorical flourish of the kind that Brillembourg excels at. An energetic orator, he could almost go toe to toe with El Comandante himself when it comes to marathon lectures full of ideological zeal.” (pp. 145) “ In U-TT early years in Caracas, they did all sorts of commercial work, from private houses to a swanky office building for the Banco de Venezuela. But they were drawn to the barrios. In the 1990s this was not a fashionable preoccupation, especially for two well-heeled architecture graduates from New York´s Columbia University. Brillembourg was the son of a wealthy Venezuelan family and Klumpner a Salzburg native who had trained under the once radical Austrian architect Hans Hollein.(…) Using the Brillembourg family driver and gardener they started to gain access, they started visiting the barrio of La Vega. ´It compelled us to rethink how we had been trained and to what purpose´ they wrote. Tweaking the title of Venturi, Scott brown, and Izenour´s seminal text on Las Vegas, they defined a practice they called Learning from La Vega.” (pp. 146) “ Vertical Gymnasium=Latin American High Tech, (..) wonderful asset.(…) It would have to be tested in a bigger slums and implemented at some kind of scale. And that is precisely what U-TT set out to do. When I visited there were gyms under way in the neighbourhoods of Baruta, Los Teques, San Agustin and El Dorado. But as I write, only the one in La Cruz has been completed. ” “It makes me angry to see the effects of such institutional corruption.” “ ´Not finishing a project is the best business here´ sayd Klumpner.” (pp. 150) “ One of the U-TT team and a young German film director are in tow, filming the scene for a movie about…well, I´m never quite sure what the movie´s about. Ostensibly it´s about informal cities, but it´s also about the life and work of U-TT, but really it´s about Alfredo. A film buff of sorts, Alfredo is obsessed with making a movie about the twenty-first-century city. Since U-TT took up a professorship at the prestigious ETH architecture school in Zurich, Alfredo has been pumping resources into the film project. And one of the reasons why this visit to Caracas in the spring of 2012 is so hectic is because now that they spend less time in Caracas, every spare minute is spent documenting the extremes of Alfredo´s native city. “(pp. 156) “ Here in 905 is the first time I see Alfredo and Hubert in action. Spotting some kids playing basketball, quick as a flash Alfredo is shooting hoops with them, for all the world as if he were fifteen and not fifty. (…) Every moment he´s engaging, taking the temperature. Hubert is doing it too, though as a European you get the sense he´s had to learn how, it´s not in his blood like Alfredo. The activist architect is an extrovert or he is nothing. (…) ´The architect is a social connector. That is the main role´ says Alfredo.” (pp. 157) “ Back in the U-TT office, downtown, Alfredo and Hubert are having a huge row. They´re shouting and waving their arms about, and then Alfredo is laughing. He´s been play-acting, provocking Hubert just so that they could have a fight captured in the film. “(pp. 158) “Hubert drives me to Baruta, I see the FAVA school for autistic children, which U-TT has just completed. This is not a slum project, it´s for a private client, and they highly polished building is set in manicured gardens. (…) And then is dawns me that the reason why Hubert brought me here was not just to see a U-TT project, but also to prove that it is possible to get projects finished in Venezuela. “

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* BRILLEMBOURG Alfredo, KLUMPNER Hubert, URBAN THINK TANK Chair of Architecture and Urban Design, “Torre David: Informal Vertical Communities”, Lars Müller Publishers 2012, 240p “Torre David, a 45-story skyscraper in Caracas, has remained uncompleted since the Venezuelan economy collapsed in 1994. Today, it is the improvised home to more than 750 families living in an extra-legal and tenuous squat, that some have called a ‘vertical slum.’ Urban-Think Tank, the authors of Torre David: Informal Vertical Communities, spent a year studying the physical and social organization of this ruin-become home. Richly illustrated with photographs by Iwan Baan, the book documents the residents’ occupation of the tower and how, in the absence of formal infrastructure, they organize themselves to provide for daily needs, with a hair salon, a gym, grocery shops, and more. The authors of this thought-provoking work investigate informal vertical communities and the architecture that supports them and issue a call for action: to see in informal settlements a potential for innovation and experimentation, with the goal of putting design in service to a more equitable and sustainable future. “ Développement du projet: une bourse de Schindler Group et le soutien de ETH Zurich Pg 330: « There are no starchitects in Torre David-technically; there are no architects of any sort. The residents, unencumbered by ‘principles of design’, theories of aesthetics, or the received wisdom of the past, build what makes sense to them, what suits their purposes and personalities. They are untroubled by revision and informality and, equally, by the notion of incremental development and improvement. If this is the future-if Torre David is the formal city writ small-architects and urban planners face a major challenge: who and what are we to those we serve? What, exactly, are we designing, and to what end? For that matter, what can we bring to Torre David that offers the best of our professional skill and expertise and also respects and sustains the healthy informality of the community’s development? Pg 334: In such an infinitely unstable environment, architects must throw away their Ruskin-“When we build, let us think that we build forever.” In favor of new goals: resilience, adaptability, and transformability. Resilience is the capacity of a building or a system to absorb change in medias res without resisting it; adaptability relates to components and their influence on resilience over time; and transformability is that which enables survival. Observations and lessons, pg 350: “The process of perpetual change makes Torre David singularly useful as a framework from which the future urban architecture can emerge.” “We have deliberately shifted our attention from the formal city of master plans, commissions, and the traditional client –architect relationship, to the informal city of slums, with millions of impoverished “clients”, isolated from global capital, and sometimes occupying land illegally. (…) In so doing, and through our discourse with colleagues around the world, we hope to help to shift the focus of contemporary architectural practice away from its preoccupation with form, toward a marriage of design with social impact.”

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ANNEXE 3: Interviews

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1. Realizing Common Ground, interview par Caroline James avec A.B et H.K place: Venice date: 6 septembre 2012 mots-clés: gran horizonte, arepas, laboratory, horizon, human ingenuity, squatting, infrastructure, music theater, Holcim Silver Global Award, top-down, bottom-up, Caracas, Lagos, Mumbai, Sao Paolo, hybrid, informal practices, source:http://blogs.gsd.harvard.edu/loeb-fellows/realizing-common-ground-torre-david-gran-horizonte/ “converted the Arsenale exhibition space into a Venezuelan canteen with video and photo exhibition.” “ is often called the world’s tallest vertical slum” “However Torre David is a self-regulating system delivering homes and a public realm.” “Iwan Baan presented his portraits of Torre David in a Loeb-sponsored lecture in April 2012.” (at Harvard School) “In Venice, Alfredo Brillembourg and Hubert Klumpner granted Caroline James an “interview on the move” as they navigated the narrow alleyways behind the Arsenale to their next press conference.” “(how did you come up with the name?) Gran Horizonte is the restaurant in Caracas where Hubert and I have been eating arepas (a Venezuelan stuffed cornmeal patty) our whole life. But also our “grand horizon” is the horizon of architecture now, and where cities in the global South will go.” “ (what design principles your learned from TD) Torre David is an incredible laboratory of human ingenuity. We don’t endorse squatting, but we think that to build cheaper housing in the city, we have to go vertical, and maybe it has to be built by the people themselves. So we can lay out a simple infrastructure and the apartment units can be built out individually.” “ (projects on the horizon?) We’re now building our music theater in Sao Paolo, which won the Holcim Silver Global Award. We have to figure out how to work with the industry, and how to do top-down and bottom-up approaches, where the architect is the glue between the two.” “ Hubert Klumpner and Alfredo Brillembourg lectured at Harvard GSD in September 2010 about their recent work with Urban-Think Tank. “ “In Venice, Alfredo Brillembourg and Hubert Klumpner granted Caroline James an “interview on the move” as they navigated the narrow alleyways behind the Arsenale to their next press conference.” “(how did you come up with the name?) Gran Horizonte is the restaurant in Caracas where Hubert and I have been eating arepas (a Venezuelan stuffed cornmeal patty) our whole life. But also our “grand horizon” is the horizon of architecture now, and where cities in the global South will go.” “ (what design principles your learned from TD) 4. Activist architects, par Justin McGuirk date: 2014 source: Al Jazeera Publication mots-clés: starchitecture, parametric, social design, activist, neoliberalism, responsability, slum-dwellers, informal, self-built communities, politics, interventions, poor, extroverts, needs, communities, participants, scale, self-organisation, badly “ It is remarkable how the tone of architecture culture has changed in only a few years. In the heady days of the 2000s, architects were in furious competition to produce “iconic” buildings for a global market.” “But after the financial crash of 2008, it became clear that the social value of so much of that starchitecture was nil.” “Architecture schools such as the Angewandte in Vienna – once hotbeds of “parametric” shape-making – suddenly started opening departments of “social design”. This U-turn has been reflected in the media, which is now far more attuned to social architecture.” “Activist architects often work in slums or disadvantaged communities, with minimal budgets and in conditions of desperate need. An obvious dialectic presents itself, but this is not a tale of starchitect versus activist. For in an ideal world neither of these characters would exist.” “In Caracas, the architecture practice Urban-Think Tank lobbied the Chavez government into building a cable car up to the hillside barrio of San Agustín. The journey to the top of that hill, which once took an hour on foot, now takes just 15 minutes.” “For one thing, architects working in poor communities have to be extroverts. They have to get to know the communities they want to work in, understand their needs and make them participants in the process.” “However, in celebrating activist architects we must not lose site of one crucial issue: scale.” “Architects can harness the energies of grass-roots community building, but self-organisation has its limits – a community can build themselves homes but they can’t build themselves a transport network. Bottom-up impulses need to be connected to topdown infrastructural investment.” “Though architects are well placed to be the mediators, they cannot merely operate as rogue loners or “rebels”. “Again, it comes down to political commitment. Recall that in the 1950s the largest architecture practice in the world was not some corporate behemoth or starchitect’s office but the London County Council Architects’ Department, a public service full of talented but mostly anonymous architects building social housing and amenities.” “They remind us that architecture is a social act and they provide the exemplars that prove to governments that change is within their grasp. In an ideal world activist architects would not have to exist but, since the world is far from ideal, we need them badly.”

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INTERVIEW DANIEL SCHWARTZ (UTT)-16 avril 2015 mots-clés: unfortunate, economic, political, media, communication, right wing, left wing, slums, press release, platform, book, magazine, facebook, think tank, Torre David, Caracas, website, blog, strategy, collective, photos, restaurant, people, exhibitions, book, conferences, credibility, commissions, funding, academia, educational foundation, critiques, Venezuela, government, journalists, engagement, practice, poor, infrastructure, Schindler Elevators, engage, poverty, inequality 1. When and how was UTT founded? “Not funded in a typical way an architecture office was funded. Alfredo is half Venezuelan, half American. He back to Venezuela after finishing his master degree in the USA, worked for a commercial architecture office in Venezuela. He was doing projects within the city for a few years and in 1993 founded Caracas Urban Think Tank as a non-profit. He did it out as curiosity, he had a suspicion that it was something there for architecture, but he was just trying to understand how of Caracas was developing, but he wasn´t so active. In 1998 Hubert came in Caracas, when he moved they got a bit more active with Caracas Think Tank. In a year they changed from NGO to profit and started to do profit. Short version, a bit messier than a normal firm. They changed their name from Caracas Urban Think Tank (for a year), they realized that they didn´t wanted to be associated only with Caracas. I mean that´s where they were doing most of their work, research and some exhibitions. They had this idea that eventually they might want to be bigger than just one city, so they dropped the name Caracas and it just became UTT.“ 2. How many official social media platforms you have? “We also have a Youtube channel, we use to have a Tumblr but we´ve started discontinuing that, it didn´t feel relevant anymore with Facebook. They had a Tumblr for slum lab, “slum lab” (ambiguous thing) was the name of Alfredo and Hubert studio within Columbia, the way which professors are sort of asked to brand themselves within Columbia academic ecosystem, to come up with a name for their lab. They called themselves “slum lab” and they had an occasionally newspaper/ magazine /publication for a few times of the year (1/2). For a while it was the name of UTT academic platform at Columbia but also the name of a publication and when they were invited to be professors at ETH they wanted to continue publishing “slum lab”magazine and they didn´t wanted to change the name. Even if slum lab is associated to Columbia University. So when we talk about “slum lab” we talk about a magazine we publish. Publication of this magazine is not regular, they want it to be stable platform. We never charged money for it, it´s a free publication, that gives us some freedom, so we don´t have to pay people to contribute or to do advertising. That also means that the print run is very small, we don´t have the financial infrastructure to put it out on a very regular basis. It´s a sort of semi-professional effort that happens twice a year. We now published 9 numbers and we hope to have the 10th coming out in more or less 2 months and another one for this autumn. We would like to make it more professional version, to charge money, but not for profit, but to do it more financially self-sustaining, in order to publish it twice a year. We are about a month away from launching a brand new website. We realized a year ago that our communication have gotten a bit schizophrenic. This happens a lot when you have a small group of people working for a lot of things. There is a UTT website and they would make a blog for projects. Whenever we had a project w said, let´s make an internet platform for that. But we are doing far too many things now, we have far too many projects and it´s started to get very crazy. We redesigned our website and we consolidated and we have one for UTT office and one for chair at ETH. So we consolidated those, we made a web design to make it clean and efficiently, easier to put out more content. This is why we don´t have a very updated website, the way the current website is designed is a pain in the ass, it´s 6 years old. In about a month you will see it. We are going to do a big rebranding, a new logo, a new graphic identity and a new website that will be a much more cohesive internet space. Easier for people like you to come to one place on the internet and understand who we are and what we do. It´s an update of the current UTT website right now. Doing a blog for every project? It´s sort of informal rule we tried to do for the past year, it´s too complicated, too confusing. So we are changing that strategy, that communication strategy. We´ve redesigned our website: we consolidated it-right now we have a website for UTT and one for UTT chair at ETH and one for UTT activity. So we´ve consolidated those, we made a web design, considerations of the content. That´s why we don´t have a current updated website. It about a month it will be out with new logo, new graphic identity, new branding design, easier for people like you or anyone to come to one place and find out what we do. It is an update of the website and a rebranding of UTT. An informal rule is that we tried to put up a blog for every project but then it´s not an effective communication strategy. So we are changing that communication strategy. Now the Torre David website will still be online but we will redirect people to our website. I don´t think we will take it out.” 3.Why Torre David is not on Urban Think website? “The new section we will try to update on a regular basis. In the past the website for us it was not the very good place for us to create a living archive of our projects.” 4.Process to Venice: “We did some research for Torre David for about a year or so and Justin McGuirck came to Caracas to do research for his book and he accompanied us at Torre David while we were filming. He was interested in UTT but also in Torre David. He was very inspired and one night there he suggested that we should do an exhibition on Torre David for Venice. He has just received an invitation to be a curator for a pavilion in Venice and he had a lot freedom to decide the curatorial vision for that pavilion. So he proposed that we should collaborate with Iwan and do something there. So that´s the core point of how the exhibition kind of came into existence. During the course of the next months after we planned the exhibition.

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We are a collective, we are a team, I can send you a quick list of names. The basics of it, but in terms of how the exhibition was planned: Justin acted as a curator, content was coming from UTT, a lot of our research. We were trying to realize how to present this in a good way. Obviously there were Iwan´s photos to be put somewhere. There were 2/3 architects from UTT, one here in Zurich and 2 from Caracas, who were working with Alfredo and Hubert to design this core room and how to spatially shape the exhibition. Daniel was working on how to get the videos, brainstorming that, how the videos will interact with Iwan´s photos and what purpose is to have both. The reason why we wanted a restaurant there was, we came up with the idea of Gran Horizonte (UTT favorite restaurant in Caracas), near our office there. We always loved the neon sign of Gran Horizonte, we had this funny idea: we said what if we bring the neon sign to Venice and make a Venezuelan restaurant with it. Because we were thinking about the theme of 2012 exhibition, which was common ground and we thought on an intellectual basis is a story about common ground about people coming together to making a community, people occupying ground. We thought that is kind of conceptually good idea but how we make our exhibition into common ground. We thought, it´s pretty obvious, one of the great things that bring people together is food. We thought that would be a core part of our exhibition, to serve food. Then Justin found a catering company based in Milan and the owners were Venezuelans. We contacted them and they said sure, they can set up a Venezuelan restaurant in Venice. I think those were the core parts of the project. We got some sponsorship from Schindler Elevators, they sponsored a lot of our research and our book. We convinced them that they might be curious how people live without elevators in a skyscraper, they are intellectually interested. And they wanted to understand a new market. And then we said, hey we are going to do a big exhibition at Venice Biennale and they thought that would be a good promotion opportunity for them so they supported us financially. We also got support from Biennale itself, they offered some funding to make the exhibition.” 5.Journal of Architecture Education: “It was a last minute decision, a day or two before the exhibition opened, we had a bunch of printed posters of drawings and we had some ideas where to put them quite proemintently within the space. But then we had this decision that it might be stronger to show more of reality than to show more propositions. I think there were reasons to do that and also reasons not do that. We thought it will be more coherent, more powerful to communicate with what it was happening within TD, it was a big enough story, complicated enough, vibrant enough, we had enough material, we thought it will be stronger to keep a focus on that. Also because our proposals were propositions, we were not very confident that anything was going to get built there, because of the political and economic limitations. So we also didn´t wanted to give this false impression that we were about to construct something in Torre David, that it was about to become a site for a UTT project. So we were worried about people misunderstanding that and all the political misunderstatings that come with that as well. It was balancing that perspective, that´s the answer.” 6.Was it UTT relationship with academia? “I think for us the easiest way to describe it, some professors have some overlap with professional practice. For us the overlap is really big, we almost always do intense research before proposing a project to actually build something That always has been UTT methodology and having an academic platform, whether is teaching a studio at Columbia or the office we have here ETH. It´s more people, it´s not just teaching, we also to intensive research. For us that´s a really natural and powerful platform. Sometimes we chose to do a studio topic because it´s also a topic we might want to build something for, in a certain place with a certain partner. But sometimes is the other way around, we find studio topics that can become an inspiration to continue doing research. We don´t have a linear methodology but we always do a lot of research, also trying to figure it out how can we actually build something. We are interesting in theory and practice but we are not interested in one without the other, that´s a consistency. Not at TH we have a more powerful platform to do this. And actually UTT is not registered as a private firm here in Switzerland, it´s actually part of the university, it´s an official part of the department of architecture here at ETH. And the department at ETH is totally ok and good with us trying to build things through the university, in fact our current work is both through the university. Which is a bit strange, I don´t think that´s the usual way in which firms or profesors operate. But we found that ETH is a great platform to do what we want to do. UTT is registered in Venezuela and in Switzerland but when they try to build something in countries where they don´t have the license for they are always partnered with local architects. But we had not built anything in Switzerland. That is not such a big obstacle to get over, we are never walking in a brand new country alone trying to do a project. If we ever try to build something is because we have a local partner wheter is another architect, an NG or, university. For us this is what means to be global, global does not mean to get on a plane and trying to build something somewhere else. It´s about making real connections and a real network of partners. --Exhibitions about Torre David: part of group exhibitions but also solo expos: museum, galas, etc. - about 15 exhibitions with Torre David. --Conferences where they talked about Torre David: Alfredo & Hubert they go to a lot of conferences, lectures, Torre David is something that they show regularly in these lectures. I don´t have an exact number, but over a 100 lectures, that´s a popular project to put in a presentation.“ 7.Biennale: How everything changed for you, your activity? Did you change the way you approach projects and commission? “As you can imagine when there is a lot of media attention, increases the power and acces to different people, different companies approach us with proposals, it´s easier for us to get funding for our projects, it gives us more credibility in certain circles. 126


With that allowed us to do, take on other projects, get funding for them, allows us to expand our team. It´s the obvious answer. It´s overall a very good thing, but then of course it makes us more self-conscious, we have more eyes on us and we have a certain reputation and association with a specific project. That can be a good and a bad thing. We have to be aware of how certain people view our exhibition at the Biennale, the reputation of Torre David which has also changed and the perception of what that reality is and what we did there, we are confronted with from different directions, not just within the architecture community. This was a topic and a story that touches on many different themes. It´s curious not just because we did something there, but because it´s a curious story. Overall is a very good thing, it brought our work to a larger audience, to different audiences, even our movie Torre David is still going on, being screened in different places were our work is not known. For us is very exciting, it opens doors for us, we got proposals of collaborations and projects that we never heard of before and it will be very interesting. It has brought different types of collaborators for us, commissions that we never heard of before but it can be very interesting and exciting. The film was screened in Budapest in March 2015, Daniel Schwartz was there. We try to operate like a collective and Alfredo and Hubert are the faces of this collective.“ 8. Iwan Baan contribution: How the partnership started for this project? He published some pictures of TD in New York Times? “ Iwan was in Caracas to take some picture of one of UTT project, Domus magazine had commissioned him to take the pictures. So he was there with us. Actually before that trip, we suggested: hey, we had an extra day or two in Caracas while you are in Caracas, why don´t we check Torre David tower? And neither of us had been there before, or Iwan or UTT. We thought it could be an interesting thing just to check it out. One of the project architect of UTT, Rafael Machado, he spent about 2 months before that visit negotiating with the community there, asking if it was ok to spend about a week or so, coming in taking photos, filming a little bit, asking some questions, just trying to understand what was going on. By the time Iwan and I were there and we were doing some photo-video work, we had got permission. Iwan spent about 2 days there, in 2011, taking photos. During those 2 days we had UTT deciding that this is going be a bigger project, so we are going to stay longer. Over the course of that year we did a lot of research and filming. Then Iwan came back, in 2012, for 3-4 days, took more photos. I have been there also with the filmmaker Markus Keneer, and he and I spent about 10 days filming in Torre David. Meanwhile our team in Caracas had been doing measurements, interviews, doing research about the history of the building. Justin McGuirck was there in 2012 for the second round of documentation. This is when we decided to do the Venice Biennale, so we pumped up the research effort as well, and the team of UTT in Caracas spent a couple months in Torre David doing intensive research and focusing on some parts of buildings that we are mostly interested in. Iwan published a few photos in a New York magazine in 2011 and at that point we hadn´t really defined what the project could be. Iwan walked away after a few days with some really compelling images, after he published those, he published a very small article, little story and he had some photos to share. Iwas gets published all the time. But here the reaction was so curious, so many people wanted more, to understand what this place was about, not just10 photos, that was the inspiration for Iwan to continue the project and maybe do a photo book with us. The book was planned in early 2012. Iwan had worked with Lars Muller Publishers before and they are based in Zurich. Iwan, Lars Muller and UTT met in Zurich, had a meeting and we kind agree we have a book here and it won´t just be a Iwan Baan photo book but we will add some drawings and research from UTT, everyone liked this idea of mixing these works and having a big collaboration. That was sort of the timeline. But UTT has worked with Iwan for a few years, he took pictures of the Metro Cable, The Vertical Gyms and the Children School in Caracas, so the Torre David project came out of that history of collaborations.” 9.How many copies of the book were sold? “Not sure about a final number, only Lars Muller publishers know, it´s on the 3rd print run and each print run was 3000 copies, so somewhere between 6000-9000 copies. “(information confirmée entre temps par Lars Muller via email: 5908 exemplaires) 10.How UTT works at the moment between Zurich and Venezuela? Do you still have an office in Caracas? “In the last year or two we pretty much closed it down, we don´t have anything going on there, no projects there at the moment. As you know the political economic situation is so difficult there at the moment, is really challenging to maintain an office there Also because, after Torre David project our name got very politicized. Not just the Chavistas, or the opposition, we became very controversial. We don´t have any paid clients there and is very economically difficult to keep an office there. About a year ago our office manager there was Antonio Nunez, we had to pause his contract, he´s found other work. We still have a very small office space there, that´s pretty cheap to maintain that, but no one is actually working there right now. That is quite unfortunate, this is something that Alfredo and Hubert didn´t wanted to stop operations in Caracas, but they were finding it very difficult to keep their normal operations going, even 2010. For example, UTT did a big urban design project for downtown Caracas, on the core avenue, to design this central avenue that goes to the center of the city, there were about 25 different buildings along that avenue that we designed. The city commissioned us to do that project, after UTT gave the first round of drawing the government refused to pay, so this cut UTT out of the process. In fact they took some of the plans, they have constructed them, they made some of the buildings but they made them cheaper with local architects, kind of like “frankestein” projects. That was an indication for the office that it was not going to be easy to keep the office going on a normal way, financially really quite challenging. So the invitation to come to teach full time to teach at ETH was interesting. Maybe if the invitation came a few years earlier, this haven´t interested us, why would UTT go to Switzerland, that´s not really a place where UTT is focused? We saw the ability to do the things we wanted to do, yes maybe we had to leave Venezuela and not to be so focused there, so it seemed at the moment anyway. So

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we had a funny balance. We are based in Zurich right now, that´s where the office is located, that´s where Alfredo and Hubert spend most of their time. Because we teach most of the time, we are running our projects from here. We still try to have a focus on other parts of the world. We have a partner office in Sao Paolo, UTT is registered as a Brazilian company there, now we have this music school project that is going on very slowly, so we are there sometimes. Now we are probably going to officially open an office in Cape Town(South Africa), because our project there is going well now, is probably going to take another couple years to see through. We are still trying to see what size it will be and the financial basis for the office. “ 11.The academia activity: Your projects are part of the student´s assignment? “We use some of our projects, our research as educational foundation, to write a brief, but we never take students work and build it. Yes, because we say “why not”, it´s interesting for us so it might be interesting for the students. So we want them to be engaged with the real world and not with a hypothetical scenario. We also believe that students can generate very good ideas, just because they are not finished with their studies doesn´t mean there is not enough intelligence and creativity that it might inspire us. A lot of people who have worked or currently work with UTT started as students, that´s a way for the office to train students to go on and do things outside but also to train them to work with us after they are done studying.” 12.You have someone in charge of keeping up to date the platforms and in charge of the communication strategy? “Yes, there are 2 people in the office in charge of communication, Daniel Schwartz and Alexis Kalagas. We manage all of that. With the launch of the new website we will formalize our communication. In the last 2 years, things got a bit schizophrenic because we grew up a bit faster than our communications where ready for it. Now that we have a better idea of the types of projects we are doing, how many of them and how we want to communicate them. Witht the new website we will be able to communicate projects, publications, media etc. Obviously we used Facebook, Instagram, Twitter for different purposes. We are trying to always pay attention to how social media is utilized. Facebook changed the rules of the page administration, they are asking people to pay for advertising and paying to see posts. About a year ago we had 8000-9000 followers on Facebook and whenever we posted publish a story we could see that we had around 5000 people could see that story. And now we get a 1000 people seeing our stories but we have almost 11 000 followers. Facebook says if you want more people to see more posts and that´s really frustrating, we are not a company, we don´t have a budget for communication, that is not something that we afford to do on a regular basis. The budget we have is the salary. As a result we have to figure out, is Facebook the best way to use it as a news blog or we need to find another way to do it? I still think, people they don´t use it as much as a source of news. We are always trying to pay attention to social media trends. Instagram is popular for several years now, in the last 2 years it got much more popular, higher level of popularity around the world. About a year ago we decided to make an Instagram account. We don´t have that many followers, but I think Instagram is definitely a better way for u to share visual news than Twitter. We don´t keep an active Twitter feed, but we share. If there is another social media platform that we think is popular, we try it to see how it works. We thought about using Pinterest. I think a lot of architects use Pinterest, but the way in which pinterst is used is not really something that we would be interested in, on feedingon a regular basis. Created for sharing visual content, Pinterest is not good for our news items. People regularly go to Pinterest to find a cool article to read or to follow and architecture film. I think people will pin a cool photo, rendering. Instagram for us is more compelling. We are not OMA or MVRDV, we are not doing a new building every 6 months. We don´t have a budget for communication. We don´t have anyone at the office to do communication full time, I do a lot more at the office than manage the social media and communication. We always have to keep that balance.Communications for us are very very important but it´s not something that we want to dominate our activity. Now the new website is a way to take pressure off of our facebook page. Right now it was the best place to learn about what we are doing but I think that is not really a wise communication strategy. “ 13.The critics for TD in Venice. You ever responded to critics? “ We believe in public discourse and dialogue, it´s about an exchange of stories. We were very surprised by how controversial the Torre David project was, with the exhibition and our general research there. And for us there where to categories: international & Venezuelan reaction. They were not completely disconnected. It´s quite complicated to understand the Venezuelan reactions. It´s quite complicated, you can´t really say anything in Venezuela right now without being interpreted as political, anything that is political can be very offensive and dangerous. On an international level we received critics from 2 directions: -one is from our peers in architecture: which is why we did not show architecture, we showed a social, political story, that those types of stories don´t belong in the Biennale. It shouldn´t be registered as being equal or even better than more formal architectural presentations. For us is ok fine, it´s a very narrow minded interpretation about what architecture is, we fundamentally believe that architects need to understand that a building is not just a piece of concrete or glass, but it´s part of a social system. Cities are made of people they are not made of structure, politics, economics, culture. If you disagree with us on that, ok, you can have that critique. That´s not a very interesting critique. -- another was coming from a left wing side, people thought that we were taking advantage of poor people of poverty. Even last summer there were some articles in Architectural Review. I think if you read both the response of Charlotte, you will understand what our response had been and currently is. We didn´t write either of those pieces obviously but both of them consulted with us before writing them. Especially Charlotte, she read Hancox article and she was really offended and thought it was wrong but she wanted to respond in a very detailed way. So she did a lot of research to do the article and talked to us during that process.

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I think the critique that Hancox made is not completely wrong, it´s a matter of perspective, not just perspective of TD, what is the purpose of communicating reality in the world of certain situations, who has the right to do that? And that´s not just about Torre David or UTT, that´s a bigger questions. Who has the right to take a photo of poor people/place and publish it in publications that not just poor people read? Who has the right to come and talk about certain social, political and economical issues and state that in public media. If you think that only people from specific locations are allowed to talk about those locations, or people who are also poor have the right to talk about poverty, or people who just want to talk about ideology. I think that´s a bigger debate, conversation. I think it´s quite dangerous some of the criticism we received, they are people who have very good intentions, hey we are really worried that the project on Torre David it looks kinda manipulative, it´s a bunch of foreign people who went and did a book about it. I think it´s a very superficial reading and interpretation of what we did. It´s true, most of the people who worked in that project are not Venezuelans. Alfredo is Venezuelan but the presentation of them is not in Venezuela, it was in Europe at a fancy architecture exhibition. There is a truth to it, but that means it should be allowed? And only sometimes people are allowed to do that, a lot of those critiques are not very well thought out, people are going from this emotional reaction, they don´t want to see poor people. That´s totally fine but then that´s not what we are doing. Yes we profited out of Torre David, we won an award, not a financial one, we gave the golden lion statue to the community. Yes we profited out of TD, our reputation got bigger. For us that was part of our response, we really wanted to make sure that people understand that we are not getting rich of that award. Sure it helped our carrier, it allowed us to get funding for other projects, easier than we would without the award. We didn´t do that project because we thought it was…we thought I was supportive, meaningful, interesting, that´s also why we wanted to communicate it, to find different ways to communicate it. I also think a lot of people learned about us only through Torre David project, it brought us to a bigger audience, but people don´t realise that UTT have been doing projects in Caracas for a few year, not just research, we tried to make the city better through action not just talking. And a lot of the critiques don´t seem aware of that, which I think is very important to take into account. Even though it was international team, it was not people who flew in and took some pretty pictures and left. Even after Venice we tried to build something in Torre David, even if small, there were 2 projects specifically that came close to realizing. One was a garden on the rooftop and the other was a very cheap elevator system that would be human power. We were working with some engineers, to come up with a new prototype. To do this things will cost some money and we didn´t find someone who would do that. Also the residents of Torre David decided that they were not confortable to so much media attention. Not because they didn´t want the world to know. After Venice with all these news articles around the world and they were super happy, very excited about that, we came back and talked to them. A few months later, the government in Caracas started acting weird, because it was politically provocative, we pointed out to the world that the government had led something happened ( the building was empty and now it´s illegally occupied). The government was not taking care of them but also letting them do their thing. The government was put in a weird position, so they didn´t reacted how we were supposed. Ok we are going to give them the right to do what they have been doing for the last 10 years, but instead they started threating them, giving short signs that they will kick them out. At that point the residents said we don´t want to attract much attention to ourselves, let´s be quiet and that was a survival strategy. And we had to respect that as well. They said: listen, we would love to have some new elevators, to come up with a new façade, but if we do any of those things it will only generate more attention and right now we want to be quiet. So we had to walk away from being active in Torre David. Some of the critiques were that we were not interested in helping, but just interested in showing off. Everytime we try to do something in a political, economic sensitive ways, the right wing political critique that we were celebrating the fact that the Venezuelan government had led the city chaotic. For us that´s ideological narrow minded interpretation. That´s people who really want to look for their political argument and without paying attention to what actually doing. What we were trying to do with our entire project, whether is an exhibition, a book, a movie, is we are trying to critique the reality saying this is not a good thing that you have so many poor people. People who are so desperate that they have to make their own infrastructure, whether is in a favela on the hillside or in an unfinished skyscraper tower. We were trying to critique the reality, this is not a good thing that you have so many people who are poor, they have to make their own infrastructure and live in a dangerous environment. This is not good thing and the government should be responsible, over the last 60 years Venezuela has failed to provide good housing opportunities. Fine, ok if all you want to do is critique, if all you want to do is complain, that´s not going to make things better. The first step is to accept that a certain reality exists and to try to get creative and come up with some proposals. They don´t want to respect that reality is in a certain way. Which for us is sad, is crazy. It´s incredible that you have so many people in Caracas who are not aware that that majority of the population lives in slums .any people live in slums, 60% of population in Caracas live in slums and you have a large portion of that 40% who don’t live in slums and who are not aware, for us is a certain blindness and we would love to shake people out of that blindness, to surprise them. So Torre David was a good symbol for us to use.” 14.Was is an official response to the critique? “We had press releases where we responded to some criticism. And when we heard about the government kicking people out last summer we wrote and official statement and wrote to the government as well. We also got published in the local newspapers. We tried to keep the dialogue going, we don´t feel the need to respond to every single critique. Sometimes people are just interested in yelling their opinion and going away, those critiques are for us destructive to try to engage with them. In the very 1st weeks after the biennale, Alfredo and Hubert gave some interviews to journalists in Venezuela and a couple of newspapers we found to be very dishonest. They did some interviews and took portions of quotes and they published them out of the context. At that point we decided to maybe not engage all the time, because it can be destructive to engage with everyone. There was one journalist who we thought did a good job, Emilia (??). We were not prepared for the amount of PR that was necessary so we also had to quickly learn how to handle that, not just from a logistical point of view but also from a political point of view.“ 129


15.How do you positionate yourself in the architecture scene today? How do you see your practice? “Overall, as I said, we believe there is a real need of architecture, whether is the way is taught, practiced. In the last 8 years or so it was failure in all these rounds of architecture to engage with reality. I think that is starting to change in the last 10 years or so, there is a lot of poverty, inequality, a lot of ways which cities around the world are being made have little to do with the way. If we as a profession and as an intellectual community, if we don´t engage with that reality we are really screwed. That is something we believe architecture can do. Has a fundamental role in making the world better for human beings. Politicians make decisions without us. Real estate get to decide how the land is, engineers they are the ones designing infrastructure and focusing on structure, integrity and a budget. For us that is really dangerous, is made a bad, unhealthy, dangerous urban environment. We see ourselves as part of a big conversation that is starting to happen, being more engaged with reality. Trying to do things with the reality, trying to bring creative design, analysis and proposals to all different rounds of society. We see that architecture can connect to a lot of different things, is not just a bridge between engineers and politicians, between real estate and clients, that architects can talk design, that they can talk to philosophers, to artists, to other types of academics in universities. We really believe architects need be more politically engaged and influence the way in which mairs decide, the way in which policy is determine. Right now we are trying to be a loud voice within that conversation and inspire people and also inspire ourselves. We clarified our goals are by talking about them. We don´t get our ideas in a black box, just by staying in our office, looking at our computers and having lunch together. We get inspired by going out in the world and talk to people and ask questions or stating an opinion and then getting challenged, learning from some critiques. For us communications is not about propaganda is about engagement and is a feedback as well.“ INTERVIEW JUSTIN MCGUIRK-QUESTIONS EMAIL, 30 avril 1. Who decided/proposed that it will be a room with Latin American activist architecture in Venice Biennale in 2012? “I proposed it and Chipperfield’s curatorial deputy - Kieran Long – ran it past Chipperfield, who accepted it.” 2. How exactly were you invited/contacted to curate a pavilion there? Were you invited by Mr. Chipperfield or by who/which institution exactly? “See above” 3. Why did you think of U-TT for this exhibition? Was it planned as a group exhibition in the first place? How and when exactly did you meet them for the first time? “Well the original proposal was for a group show of Latin American architects but when I went to Caracas to research the chapter on UTT we spent most of our time in Torre David. It became instantly clear to me that a show on Torre David would be more powerful and more provocative than the group show I’d had in mind.” 4. During Venice experience did you have someone in charge of communication/PR? Or it was just Daniel and someone from U-TT in charge of that? “Basically just Daniel.” 5. What data do you have regarding the feedback of your exhibition? Do you know by any chance the visitor´s opinion on Torre David or a number? “The Biennale does publish the number of visitors but I can’t remember what it was - around 300,000 if I’m not mistaken.” 6. What was the feedback in general? What do you think about the feedbacks, good or bad? “The feedback was mostly very positive. There was a genuine sense of excitement about the exhibition during the opening weekend. I had the definite impression that it was the installation everyone was talking about. After it won the Golden Lion, of course, it featured in every single review and article that I saw, and I didn’t see a single negative comment. There was an almost universal sense that the Torre David had provided something that the biennale had otherwise lacked - a recognition that it had actually tackled the theme: Common Ground.” 7. What is your opinion regarding the critics the exhibition got? (I am refering here to the main reactions in Europe, not the local ones in Venezuela) If you could tell me how many critic responses the exhibition generate and which ones. I found 2 by now, in the British press: the opinions of Dan Hancox and Rory Olcayto. “I mean there were so many - every newspaper and journal in the UK, and dozens across Europe, mentioned the installation. In the UK you only have to look at all the newspaper sites: Guardian, Financial Times (also the NY Times in the US), and the architecture mags like Building Design. Everyone was very complimentary about the show, probably particularly so in the UK. I would really ignore that Dan Hancox piece. He didn’t even go to the Biennale. He was reviewing a film night at the Barbican two years later which he didn’t like, but his article was totally ignorant about UTT and their achievements, totally ignorant about the biennale and about slum-upgrading in general. He’s a music journalist who was out of his depth on that topic and while I agree with his point about not endorsing “slum porn” I do not think the work of UTT or the Torre David exhibition comes anywhere close to that. I think the editors at AR should be ashamed for publishing that piece, and when I confronted Dan about it he seemed mildly embarrassed himself. Also, the reaction in Venezuela was orchestrated by an enemy of Alfredo Brillembourg’s and has a lot to do with Venezuelans being embarrassed by their country being “represented” by Torre David (which they despise) at the famous Venice Biennale. I think it was interesting but we didn’t take it too seriously - those people are all rich architects serving the elite, of course they hate everything Torre David stands for.” 8. When the research for your book started? “2010” 130


9. How many copies of your book were sold by now? If you give me your permission maybe I can ask Verso Books this information, if you don´t know. “Dunno, 4000? Ask Verso. The paperback comes out this autumn so the hardback must be nearly sold out.” INTERVIEW JUSTIN MCGUIRK-QUESTIONS EMAIL, 8 mars 1. How did you start working with U-TT for the 13th Venice Architectural Biennale? Was it a competition or an invitation from them? “I was already working on my book about Latin America, Radical Cities, and the original plan was for me to curate a room in the Arsenale (the Biennale main exhibition site) on Latin American activist architecture. However, when I went to Caracas to research UTT’s work there, we spent most of our time at Torre David and it became clear that that should be the topic of the show. I had already invited them to be part of the exhibition but during the trip I invited them to help me exhibit the tower.” 2. What was your role in the team exactly and how did you bring your contribution? “It was collaboration - we conceived the concept and the design together. Alfredo Brillembourg and I quite early on came up with the idea of the restaurant. We wanted to create a social experience more than just a didactic one. The theme of the biennale was Common Ground and we wanted our installation to perform like a kind of common ground. UTT brought most of the documentary materials - Iwan Baan’s photographs and the video piece - and I did most of the coordinating and curating.” 3. What was your motivation to participate? Are you interested in the Latin American cities in particular and why? (I noticed that in the mean time you published a book on the subject) “Yes - see my book.” 4. Did you write an article about Torre David before or after the Biennale, or both? If so, is it possible to read it? “I wrote a whole chapter on it in my book, which came out two years later - publishing is slow. But I also wrote an essay about the tower in the Biennale book - A Common Ground Reader.” 6. How important for you was to win the award at Venice Biennale in 2012? What impact had on your activity or on your attitude towards architecture? “The Golden Lion was a great honor but the real importance of the award was to highlight that there are architectural and social conditions in which architecture plays a vital role but that take place beyond the control or assistance of architects. That was an unusual lesson for the main architecture biennial.” 7. Are you an architect as a formation, did you study architecture or journalism? I am interested to know how exactly you became interested in architecture and urbanism in the first place and how you orientated your activities towards this field. “I studied art history but soon after graduating started writing and editing architecture material and it all just went from there. Now I’m one of the relatively few people who try to write seriously about design, architecture and urbanism - the full spectrum.” QUESTIONS EMAIL STEVE PARNELL – 8 mai 1.If you could explain me how a piece gets published in an architecture magazine, in general or with an example (AR)? Is the editor deciding what to put in it or the architects sending their work, or both? How exactly? If you could describe this process, practically what happens? It’s a mixture. For building reviews, for example, sometimes the editor will decide that they want a certain building reviewed and commission somebody to review it. But editors don’t know everything that’s going on, so architects often send in their buildings to be reviewed and the editors will decide which ones look worthy enough and commission a critic. Often times, critics like myself will know of a building and advocate a review to the editor. Same for exhibition reviews. For book reviews, it’s usually the publisher sending the book to the reviews editor who will choose which of the many to include, or it will be a critic to suggest a piece. It’s very rare that I’ve made a suggestion to an editor and it been turned down. 2.What are the exact steps for an architect who wants to publish an article in an architecture magazine? Not necessarily about their built work, but about their practice profile, ideas etc. Who decides if it´s possible or not and under which conditions? It’s ultimately the editor’s decision. As above, architects often send in their work to a magazine for the editor to see and decide whether to review or not. The architect will have professional photographs done already for this purpose. If an architect has a piece they want to publish – an opinion piece, or ideas piece – they will have to pitch it to the editor. Say roughly what it’s about, how many words, and how it will be illustrated (very important nowadays). 3. What are the reasons for an architect to write a piece in a magazine? What is the effect they are hoping to have? You will have to ask the architects that! My theory is all about creating cultural capital. Architects get paid very little money, but are paid in cultural capital. That is how they make a name for themselves in the world of architecture. Getting published in a magazine generates a lot of cultural capital, which promotes them in the world of architecture, and maybe (secondarily) gets them more work. But it’s about enhancing one’s position in the world of architectural culture. 4.How architecture magazines get funded? If you know for the cases you studied: from sales, from advertising, or other? Different ways. Mainstream professional mags like the AR are owned by large publishers nowadays and get funded through a combination of advertising and subscriptions. Some are initially funded through charitable funds before going independent. Many “little” magazines are funded by the owners/writers themselves, but these tend to be the avant-garde mags that have a specific message to broadcast for a brief period. 5.Who are the audience/readers for an architecture magazine, from the ones you studied? Architecture students, professionals? 131


Architects and architecture students. Almost no readership amongst non-architects, unless you count more lifestyle magazines or interior design magazines. 6.What do you think about the situation when architects write critical articles about their peers and in the same time they get to publish their architectural projects in the same magazine (not the same number). How they can wear the two hats, let´s say? How they can be authors and subjects of articles? (I found an example in Architectural Review: Catlene Skene Catling wrote a piece about U-TT in AR 2014 and then a project of her practice was published in AR 2015) All architects think of themselves as critics. It’s part of being an architect. Being published is a form of validation that you are worth either being discussed, or worth being published because you have an authority in the field. It doesn’t matter whether they get to write about something in one issue and then get written about in another – it’s all part of the game. Architecture is a very small world. Writing about architecture is a form of architectural practice. 7.I have noticed that over the past years a lot of activist architects (U-TT, Teddy Cruz, Alejandro Aravena) have stories about themselves published: interviews, articles they wrote, projects they built. I am not generalizing, but trying to understand this segment in the press. Why do you think activist architects are so present in the press? Because editors want/ ask them to? I figured that since they mostly act unsolicited, they need to get funding for their projects. So presenting their ideas and approaches in an architecture magazine might bring them some sponsors/ clients/ funding? What is your opinion on that? If you prefer to answer with an example in mind, you can choose Urban Think Tank. Because they are activist and by their very nature, they tend to be proactive and the press in a very potent form of activism. Also, it’s quite fashionable at the moment. And the way the press works is very much to do with who knows whom, especially in London. Who gets published is about who is in favour, and who the editors know. It’s a simple human trait. The editors don’t have time or money these days to actively go seeking things to write about. They will let their network bring it to them. 8.How could you explain/describe those first three days of the Biennale in Venice, opened only for the press. What exactly happens then? I suppose journalists have guided visits of the exhibitions with the architects themselves. Are they obliged to write after a piece about something specifically, or someone specifically? Like they sign a contract for that or something? Or their magazine sends them there to write about what they think is important? The vernisage is a preview for the press to write their stories about the exhibition before the public have a chance to view it. The online stuff will be published first and generate some enthusiasm for the public to decide whether or not to go. It’s also an opportunity for the “in-crowd” in architecture to get together and decide between themselves over a few Spriz drinks what’s hot and what’s not. 9. If you had the opportunity to visit, which would it be your perception of Torre David exhibition from 2012? I am asking for your personal opinion or your opinion as a critic, both would be good. Since I cannot have access of feedback from the visitors, I try to ask the people I know they visited. I remember not realizing it was part of the exhibition, personally I thought it was just a normal restaurant. When I came across the Torre David exhibition, I liked it because it was different. It stood out because it was participative as well as making a strong political point. I was also unsure at first whether it was an exhibit or not. 10. Have you noticed architects who write articles about themselves in architecture magazines? Until studying U-TT for my work, I haven´t seen a similar case. They published pieces where they describe their work, their approach, and projects; they invite architects to care more about the society. (ex in: Archithese, Domus, Topos, Conditions, Detail) What do you think is their reason? They want to test new ideas or they want to impose a certain discourse? Writing about your own work or ideas is about broadcasting a message, trying to direct the discourse onto the issues you care about, ultimately about dictating what architecture is or should be. It’s not much about testing new ideas these days, because there is not much feedback in the press. 11. If you remember, what was the feedback in Venice, before and after they won the Golden Lion? People were expecting or not? What people, in general, thought about the exhibition, from what you´ve heard? I can’t remember to be honest. Nobody ever expects to win. I think people considered them worthy winners. I don’t think winning the Golden Lion is particularly important for most exhibitors – it’s more about just exhibiting at the time. 12. Since you are based in UK, what is the importance of architecture critics there? For example I read some articles written by Justin McGuirk (AR, no 1411, “UTT-er nonsense”) and Rory Olcayto (Architect´s Journal, “5 points towards a new architecture”, 6th of september 2012); and I was surprised by the honest language and criticism. It seems they have a lot of liberty in the press. What about their influence? They can control architectural discourse to a degree, but not as much as previously. Before the internet, the press was much more powerful, but with Twitter, Facebook, blogs etc, the editors and mags are much less important. There is a level of freedom, yes, but not complete freedom. I know of an editor who wrote something bad about one of the friends of the owners of a mag, and he was fired. It’s all about power at the end of the day. Critics have most power when it comes to things like awards and competitions – who gets to win what. And who gets to be fashionable. They have very little importance amongst the general public. 13. If you noticed, after the Biennale, what was the general feedback in UK, regarding Urban Think Tank? I am referring here at press, critics, magazines etc. Not much difference I don’t think. They were low key before, and are low key now. They had a brief blip of popularity.

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ANNEXE 4: Articles

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“Enough Slum porn”, Dan Hancox, Architectural Review

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“UTT-er nonsense”, Justin McGuirk, Architectural Review

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ANNEXE 5:

DĂŠclarations de presse

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30 août 2012-Déclaration publique de Wolf D. Prix sur le site de son agence sur la Biennale de Venise 2012: “The Banal Praise be to Nero’s Neptune. The Titanic sails at dawn. And everybody’s shouting “Which Side Are You on?” (Bob Dylan: “Desolation Row”, 1966) If one did not know that the media constantly exaggerates, one could almost conclude – as the Süddeutsche Zeitung has – that the Venice Biennale of Architecture really is the world’s most important architecture exhibition. However, I believe that the word “exhibition” is not intended to describe an exhibition in this case, rather that the notion only designates the event per se. In other words an industry meeting, like a product fair. Other critics fail to even question the purpose of the exhibition, rather they immediately conclude that the coming together, the meeting, the networking is the key aspect. That’s that! I would like to maintain at this juncture that the meaning of the Venice Biennale of Architecture for theoretical arguments has been increasingly losing significance since its beginnings with the Strada Novissima by Paolo Portoghesi in 1980. Even the personal significance for the participants is very low when compared to the Art Biennale. So let us not deny the truth. This event is an expensive danse macabre. In a city of plunder (an exhibition of plunder) hordes of tourists (architects) roll along broken infrastructure in order to satisfy their petit bourgeois desire for education (in the case of the architects: vanity, envy, schadenfreude, suspicions). Even the glamour that the visitors are supposed to feel is staid and faked by the media for whom a star architect is like a film star. In truth it is all hollow, arduous, exhausting, bleak and boring. It is no longer about lively discussion and criticism of topics in contemporary architecture, but rather about empty, conservative and perhaps populist shells that are charged with feigned meaning. What a great Architecture Biennale it would have been had they established forums and put out themes which would have provided a chance to look behind the scenes at the decision-making, instead of boring exhibitions. Take for example the dispute about the train station in Stuttgart. The reasons for the cost explosion for prominent buildings such as, for example, the Elbe Philharmonic Hall. The political arguments about mosques and minarets, in other words the disputes about the localisation of an idea. Why the market for single-family homes in the USA has collapsed and how power politics is conducted through settlement architecture. These topics would be worthy of discussion – not who is and who is not a star architect. However, instead of that we face: “People Meet in Architecture” and now “Common Ground”. In other words: compromise. It cannot get any worse! This situation conjures an image of the Venetian carnival – one can imagine all the architects in Pierrot costumes surrounded by masked critics and dancing the Dance Banale, or, even better, the architects are playing on a sinking gondola like erstwhile the orchestra on the Titanic playing their last song, while outside in the real world our leaky trade is sinking into powerlessness and irrelevance. This is because politicians and project managers, investors and bureaucrats have been deciding on our built environment for a long time now. Not the architects. While in Russia artists are stubbornly resisting the authoritarian regime, the current director of the Architecture Biennale considers these characteristics to be obstacles for our profession and he explains in an interview that space must be taken from the genius. One would have to show him Pussy Riots in order for him to finally understand our society. Furthermore, I consider that the Venice Biennale of Architecture needs to be reorganised.“ Wolf D. Prix / COOP HIMMELB(L)AU 13 septembre 2012-Déclaration publique de David Chipperfield en réponse de la critique de Prix: “I am disappointed that our British architectural press should give so much coverage to the destructive opinions of a Viennese architect about the Biennale, even though he hadn’t even visited Venice. My concerns are not about the criticism, which I didn’t understand, but that this statement and the ensuing ‘controversy’ stimulated by its publication reinforce the negative attitudes of our architectural culture. Wolf Prix demonstrates no interest in the position of others and only imagines that architecture can conform to his own priorities and preconceptions. This year’s Biennale, with all its weaknesses and mistakes, was above all conceived and realised in a spirit of generosity, optimistically proposing that there is an architectural culture bound together by shared intentions, influences and disappointments and that even the most celebrated protagonists of our profession are capable of engaging in such a dialogue. When I began to formulate the theme of this Biennale, paradoxically I had Wolf Prix in mind, as only a few months before he had publicly pronounced (again through a press release) that my building in Vienna for Peek & Cloppenburg was a ‘piece of shit’. Beyond the fact of the criticism itself was the fact that an architect should be so drawn to criticise a ‘colleague’ through the medium of the press. How can our profession be regarded as anything more than a soap opera if the personalities of architects dominate all reporting and serious critique is abandoned not only by the media but also by architects themselves? It is a shame that Mr Prix seems incapable of defining his own position except in opposition to others, and that our press doesn’t deem us capable of being interested in any discussion about architecture unless it is laced with controversy. David Chipperfield, 13.09.2012”

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EL TRIUNFO DEL CINISMO Oscar Tenreiro, architecte / 1 septiembre 2012 Era perfectamente previsible el éxito publicitario, se hablaría del asunto, se compraría el libro, pero ¿León de Oro? Sí, en efecto recibieron un premio mayor. Que en definitiva deja muy bien probado el desenfoque unido a la superficialidad de quienes dirigen la creación de prestigios en el mundo de la arquitectura. Y también en el mundo del Arte en general, mejor no olvidarlo. Y que lo vayan comprendiendo los comentaristas que se reducen a dar noticia de cuanta cosa se lleva fuera. Con esto se sentirán confundidos y tratarán de adaptarse, de mover la silla más allá. Un amigo cercano me comenta, al saber lo del premio, que ya no son los colonizadores los que ofrecen baratijas a los nativos, sino al revés. Son chucherías que le permiten al europeo con afanes críticos dar a entender que corre con los asuntos del mundo, que reacciona crítico ante el vendaval de arquitecturas del espectáculo, al señalar en la dirección adecuada. Se frotará las manos Mr. Wiel Arets, presidente del Jurado designado por David Chipperfield y desde hace unos días Decano del Instituto Tecnológico de Illinois, súbdito de Su Majestad holandesa, autor de múltiples edificios entre los cuales torres de oficinas que nada tienen que envidiarle a la invadida estructura caraqueña. Más aún, son de la más avanzada tecnología, como la Torre V en Eindhoven, de menos altura que Confinanzas, pero revestida con paneles esmaltados con un patrón impreso que va desde transparente a traslúcido en un ritmo aleatorio de manera que, dependiendo del ángulo, hora del día y densidad del patrón, se ve hacia el interior o se aprecia el reflejo de los alrededores. ¡Fantástico! ¡Maravilloso! eso sí, para holandeses, gentes civilizadas que no invaden edificios. Aunque atención, la crisis de los del Sur es peligrosa ¿Qué pasaría si esa gente meridional, menesterosa, decide invadir esa torre para convertirla, como dice el veredicto del Jurado y la retórica del Think Tank, en autopromoción de los pobres? Se dispararían todas las alarmas. Por eso David Cameron, hace poco, propuso en el Reino Unido ajustar las normas para la inmigración. Tienen miedo ahora de los europeos del Sur. Pero, menos mal, en Holanda no podrían llegar a Eindhoven para formar una vibrante comunidad ¿O sí? (ver foto). II Pero vayamos al asunto central. La historia es la misma de siempre. Somos vistos como casos de estudio. Los europeos cultos se dan el lujo de ignorar o pasar por alto (para eso los ayudan los arribistas de aquí), que no hay posible autopromoción de los pobres que no pase por una búsqueda incesante de perfeccionamiento de la democracia. Ellos ya tienen la democracia y en realidad, tal como decía el embajador español en Venezuela de hace unos años, felizmente alejado del cargo, a nosotros nos viene bien un Jefesote. No nos merecemos la dignidad ni la transparencia. No se han dado cuenta que si hay algo que ha caracterizado a América Latina es una permanente lucha buscando la democracia. Que hemos venido haciendo nuestra la idea de que la redención de los pobres pasa por allí, no por la anarquía manipulada que hizo posible la invasión de la estructura de Confinanzas. Lucha que nos diferencia de otros lugares del mundo y que ha venido a ser parte integrante, inseparable, de nuestra identidad. ¿Cómo puede eso colocarse fuera del escenario de una Bienal de Arquitectura? Ya es, como lo decíamos la semana pasada, cinismo puro que un gobierno autoritario adorne sus arbitrariedades vistiendo de gala un programa mediocre como la Misión Vivienda, pero que los directivos de la Bienal acepten tomar una comunidad de humillados y ofendidos dirigida por asalariados de ese mismo gobierno como escenario de fondo para una venta de arepas a 8 euros con sillas de Philip Starck, salsa como música de fondo y presentarlo como alusión a los territorios comunes (common grounds) en las ciudades de hoy, es una muestra de ignorancia. Con lo que se comprueba además que la crisis europea vista desde el privilegio no garantiza una mirada más aguda. Ya lo hemos visto venir en los comentarios de diarios o revistas que promueven una perspectiva diferente pero no hacen más que refugiarse en lugares comunes como más por menos, arquitectura sostenible, nuevas direcciones, etc. etc. cuando podrían señalar muy simplemente hacia la buena arquitectura. Durante los años festivos fueron incapaces de encontrarla, de jugar a favor de ella, de mostrarla, tan ocupados estaban siguiendo la corriente. Y ahora quieren corregir rumbos recurriendo a los conocedores de las reglas de Internet, quienes se disfrazan con lo de aquí pero tienen sus habilidades de escaladores allá. Y decíamos que los comentaristas empezarían a mover la silla, pero también la moverán aquí los que no han pisado firme en nuestras realidades. Mal muy nuestro, estar ansioso por abrevar en lo de afuera. Empezarán a pensar que el camino del Think Tank es el más conveniente para un éxito rápido. Que esos jóvenes dieron en el clavo. Esa es la parte peor del asunto, el Jurado de Venecia señala en la dirección equivocada creyendo que hace lo contrario y eso, hoy, tiene inmediatas consecuencias. Del momento, es verdad, pero consecuencias al fin. source: http://oscartenreiro.com/2012/09/01/el-triunfo-del-cinismo/ DECLARACIÓN SOBRE LA XIII BIENAL DE ARQUITECTURA DE VENECIA Ante la indignación generalizada que ha provocado el otorgamiento del “León de Oro” en el renglón de mejor proyecto de la Muestra Common Ground (Suelo Común) en la XIII Bienal de Arquitectura de Venecia, el Colegio de Arquitectos de Venezuela hace pública la siguiente declaración:

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1.El Premio. Mediante el subterfugio de la proclamada Arquitectura, el jurado ha otorgado un premio, esencialmente, político. Es evidente que el sofisticado happening para europeos ociosos al que se premia no le permitió otro tipo de valoración. En sus consideraciones, el jurado no menciona ni un solo criterio de orden disciplinar, sea arquitectónico o urbanístico. Se valora, por el contrario, la supuesta creación de “una nueva comunidad” y de “una nueva ‘identidad’, calificándola de “comunidad espontánea” y de “modelo inspirador”. Y en tal sentido, el jurado premia por igual (diríamos, ex-aequo) a “los habitantes de Caracas y a sus familias” y a los arquitectos de la Torre David/Gran Horizonte, que han “reconocido la potencia de este proyecto de transformación”. Entendemos, por tanto, que los arquitectos deberán compartir el valioso galardón con los 3.000 habitantes de la Torre también premiados. 2.El Jurado. Al otorgar un premio con argumentos de política populista barata, el jurado internacional (cuatro arquitectos europeos y uno estadounidense) ha quedado totalmente en evidencia. No solo muestra su lejanía e ignorancia de los problemas reales de la arquitectura y de los habitantes de nuestros países, y su acercamiento superficial y descontextualizado al drama cotidiano de miles de seres humanos sin hogar, sino que revela como en la civilización del espectáculo hay cabida también para los intelectuales que utilizan para sus propios fines, y hasta rindiendo cínicamente tributo, las condiciones más miserables del hábitat metropolitano. Y hacer esto hoy, en relación a Venezuela, tampoco tiene nada de ingenuo ni inocente. 3.El Proyecto. El proyecto premiado, Torre David/Gran Horizonte, que se exhibe en los espacios de la Bienal, tampoco es inocente. Se trata de una arepera De Luxe (“Gran Horizonte”) para curiosos y turistas, adornada con fotografías y videos de la “ocupada” Torre. El propósito de esta “puesta en escena”, se explica textualmente en el proyecto, sería la de recrear un hipotético restaurant en la terraza de la Torre “donde los visitantes se diviertan, puedan comer y, en general, saborear Suramérica” (!). Esa Torre, “símbolo del fracaso del neoliberalismo y del auto-empoderamiento de los pobres”, presentaría, supuestamente, “un nuevo modelo de vida urbana que da a los ciudadanos una participación más igualitaria en la ciudad”. El gran artífice de todo esto no podía dejar de mencionarse: “Chávez no solo tolera sino que ha animado ocupaciones civiles de edificios vacios y otros símbolos de interés privado, como centros comerciales y campos de golf ”, con el resultado de que “tal populismo empodera al pueblo”. Así, la Torre David “permanece como un potente símbolo de cómo la acción directa puede cambiar la exclusividad vertical en redistribución horizontal”. Que toda esta cháchara politiquera haya recibido un premio más allá de los sectarios confines en donde el actual gobierno condecora a sus seguidores, solo revela el desvarío de algunos intelectuales europeos que huirían despavoridos si, en lugar del catalejo con que el que aprecian nuestro pintoresquismo tropical, tuviesen que soportar en sus países los abusos y penalidades que hoy sufre la población venezolana. 4.Los Autores. Los arquitectos que han realizado esta operación de embellecimiento y banalización de la dramática situación de miles de personas que sobreviven en la “Torre del futuro”, como la llaman, saben muy bien lo que están haciendo. En su vocabulario está prohibida la palabra “invasión”: la Torre está “ocupada” o “abandonada”, nunca invadida. “Cómo se hizo esa ocupación, ya no nos concierne. ¿Qué hacer ahora con los que están ahí? Eso si nos importa”, expone su portavoz con el mayor descaro. “El arquitecto no hace juicios. La responsabilidad del arquitecto o del urbanista no es denunciar, es buscar soluciones (...). Hay que aceptar lo que pasó”. El “realismo” cínico de estas expresiones corre parejo al oportunismo sin escrúpulos que pretende convencernos, incluso, de que gracias a su proyecto en la Bienal se inicia el debate nacional sobre la mitad de la población venezolana que malvive en la ciudad informal: ¿ignorancia supina o disparate programado para hacernos olvidar los innumerables estudios, publicaciones, proyectos y realizaciones que desde hace muchos años se adelantan en el país desde universidades, organismos gubernamentales y privados, y oficinas de arquitectura responsables?. 5.El Premio. “Si el debate sobre la Torre contribuye para que el gremio de arquitectos se involucre en este asunto mal o no atendido, habremos logrado el objetivo de la visibilidad en la Bienal”. Es decir, que este grupo de filántropos y salvacionistas se presentó a la Bienal de Venecia, en realidad, para lograr el histórico objetivo de que el gremio de arquitectos se involucrase en el tema de las “ocupaciones”, como ellos, en su rol de vanguardia arquitectónica, lo hicieron primero... El Colegio de Arquitectos de Venezuela repudia firmemente el comportamiento frívolo y falseador de quienes han buscado, a cualquier precio y a costa de lo que fuera, el dudoso honor del reconocimiento en el star system de los premios internacionales, y declara que la grosera manipulación de una edificación invadida y de varios miles de refugiados no representa ningún objetivo valido para el gremio y solo sirve para testimoniar, a nivel nacional e internacional, el profundo pozo de descomposición, anarquía y pérdida de valores en que el país se encuentra en la actualidad. source:http://cav.org.ve/cms/index.php?option=com_flexicontent&view=items&cid=162:notas-de-prensa&id=1559:declaracion-sobre-la-xiii-bienal-de-arquitectura-de-venecia&Itemid=62

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ANNEXE 5:

UTT et Torre David

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Declaration de presse, exposition Torre David de Venise

CV UTT

Propositions architecturales sur la tour, parues dans le livre d´UTT - Torre David:Informal Vertical Communities, 2012

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Propositions architecturales sur la tour, parues dans le livre d´UTT - Torre David:Informal Vertical Communities, 2012

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ANNEXE 6: Catalogues d´exposition

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Catalogues d´exposition de la Biennale de Venise 2012

144


EXPOSITION COAL MINE GALLERY, Winterthur, Suisse, 2013

145


EXPOSITION AEDES Forum, Berlin,Allemagne, 2012

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Participation d´UTT à la Biennale de Venise de 2006

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ANNEXE 7: Schémas réalisées

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CONCERNANT URBAN THINK TANK DANS LA PRESSE ONLINE SPÉCIALISÉE EN ARCHITECTURE (2010-présent)

Facebook U-TT: Annonce du prix torredavid.com: Déjeuner dans le restaurant& installation

torre-confinanza.blogspot.ch:Photographies de la tour prises par Iwan Baan

Abitare:Article sur U-TT sur l´interview à Cape Town

U-TT annonce sur Facebook l´exposition d´Iwan Baan et leur recherche en progrès sur la tour

Abitare:Interview Alfredo Brillembourg

torredavid.com: Annonce la participation du collectif à la biennale

4 mai 2011

29 février 2012

22 mai 2012

23 mai 2012

10 août 2012

2011

2012

torredavid.com: Sélection des articles online sur Torre David publiés avant avril 2012

torredavid.com: Photos work in progress du restaurant T.D.

torredavid.com: Communiqué de presse sur l´exposition à Venise

torredavid.com: Abierto-leur exposition est ouverte au public

Dezeen:Annonce U-TT et J.McGuirk gagnent le lion d´or pour le meilleur projet

Dezeen:Wolf D. Prix critique la biennale “elle met trop d´importance sur la célébrité”

17 août 2012

22 août 2012

26 août 2012

29 août 2012

30 août 2012

12 août 2012

13juillet 2012 Archdaily:Le jury de la Biennale a été choisi

La 13éme édition Biennale d´Architecture de Venise est ouverte au public

S1-Schéma des articles online sites des d´architecture sur Urban Think Tank

Prix de Worldbank, Bourse de l´Architecture Development League, New York Marketplace Bourse de la Fondation

activité en général projets et compétitions prixs études/recherche Biennale de Venise 2012 contexte

1 projet construit et 1 compétition

1 projet construit et 1 compétition

2 projets construits et 2 compétitions

1 projet construit

Prix de la Ville de Vienne pour avancement en architecture

2 projets construits

1 projet construit

H. Klumpner devient consultant en urbanisme pour le Programme International pour Developpement Social et Culturell en Amerique Latine pour OAE etUNESCO

Prix Beata Inaya, Rudolph Schindler Foundation, LA Prix Europeen pour Sports Architecture,Rome

Prix UNESCO de recherche pour Informal City 2 projets construits et 1 compétition

1 projet construit et 1 compétition

Un groupe de “squatters” oc la Tour de Da Caracas, Ven

Participation Biennale de Venise 2006 Urban Think Tank New York est fondé

U-TT rencontre à Berlin Kristin Feireiss (editeur) pour leur livre Informal Cities

H. Klumpner rentre à Venezuela et devient le co-directeur de Urban Think Tank

H. Klumpner recoît son Master of Science in Architecture and Urban Design à l´Université de Columbia, USA

A. Brillembourg A. Brillembourg rentre à recoît son 2éme Venezuela master en architecture à l´Université Centrale de Venezuela

1 projet construit

Construction débute pour Vertical Gym, Caracas

A. Brillembourg fonde Urban Think Tank Caracas

A. Brillembourg étudie Master of Science in Architectural Design, Université de Columbia,USA

Urban Fut MAK Cen PanAmeri

Bourse du Ministere des Affaires Etrangères de l´Allemagne pour un projet de logement sustenable

pour Culture de l´Allemagne pour le projet de recherche urbaine CARACASCASE

U-TT publie Informal Cities: Caracas Case Study, Prestel

A. Brillembourg et H. Klumpner enseignent à l´Université de Columbia et fondent le studio S.L.U.M. Lab

recherche Informal Cities

1984-1986

1986

1992

1993

1995

1997

S2-Schéma activité-parcours Urban Think Tank (1993-présent)

150

1998

1999

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2007

2007


Wallpaper: U-TT 1ére place sur 13 meilleurs pavilions

Wallpaper: Critique de la biennale

Dezeen:J.McGuirk interviewé sur Torre David et sur la biennale

Architect´s Journal: Rory Olcayto critique fortement la Biennale de Venise

Dezeen: Iwan Baan interviewé sur Torre David

Archdaily: “The most political biennale yet”

1er sept. 2012

4 sept. 2012

6 sept. 2012

10 sept. 2012

Dezeen: “La Archdaily: “Very Archdaily: biennale-une political biennale” Histoire du projet opportunité ratée”

11 sept. 2012

12 sept. 2012

Archdaily: U-TT dans “Non Design: Architecture´s Future”

Dezeen: Conclusion 13éme édition

23 oct. 2012

24 nov. 2012

25 nov. 2012

2013

Dezeen: Compétition pour gagner un des exemplaires du livre “Torre David”

7 février 2013

TED Blog: Article sur les photos d´ Iwan Baan autour du monde

7 mars 2013

10 oct. 2013

torredavid.com: Conclusi sur l´avenir du Torre Dav

2014

25 juillet 2014

178 000 visiteurs Fermeture de la Biennale de Venise

ture Initiative Fellowship Grant nter for Art and Architecture for icanUrbanism

U-TT gagne Ralph Erskine Award, Royal Swedish Architecture Association Doppelmayr, bourse de recherche U-TT gagne Latin American pour systemes de transport urbain Holcim Gold Award

e ccupent avid à nezuela

Parution de la revue Volume, numéro 14: “Unsolicited Architecture” Début de la crise économique (sold-out)

Zumtobel Group Award, catégorie “bâtiment”

U-TT, J.McGuirk, I.Baan gagnent le Lion d´or pour le meilleur projet de la Biennale de Venise

1 projet construit

Le journaliste Justin McGuirk commence une recherche pour des approches alternatives en urbanisme

2 projets construits

4 compétitions

U-TT, I.Baan et J. McGuirk participent à la Biennale de Venise avec le projet Torre David

1 compétition

Commence l´évacuation des “squatters” occupent la Tour de David à Caracas, Venezuela

U-TT publie avec I.Baan le livre Torre David:Informal Vertical Communities, Lars Muller Publishers

Urban Think Tank Caracas est fermé

Urban Think Tank Zurich est fondé

Urban Think Tank Sao Paolo est fondé

Participation Biennale de Venise 2008

3 projets construits et 4 compétitions

5 compétitions

3 projets construits et 4 compétitions

U-TT gagne Global Holcim Silver Award

Ouverture d´un site Urban Think Tank internet mis à jour de Cape Town en cours U-TT et une stratégie d´ouverture de rebranding

les squatters s´installent dans la Tour de David

U-TT presente une exposition à la Biennale de Venise

2008

février 2008

2008

août 2008

A. Brillembourg et H. Klumpner, Chair d´Architecture et Design Urbain, ETH Zürich

2009

2009

2010

juillet 2010

2011

2012

29 août 2012 20 octobre 2012

2013

2014

23 juillet 2014

2015

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Torre David-projet du studio à l´ETH

2 livres:

Torre David: Informal Vertical Communities par UTT, 2012

Radical Cities: Across Latin America in search of new architecture par Justin McGuirk, 2014

3 expositions:

AEDES Berlin, 2013

Biennale de Venise, 2012

8 conférences: TED Talk, Iwan Baan, 2013

TEDx Munich, 2011

Min to Max sympos Berlin, 2011

Faceb Anno

TORRE DAVID 60 articles online et 14 publiés: torre-confinanza.blogspot.ch:Photographies de la tour prises par Iwan Baan

2011

4 mai 2011

2012

U-TT annonce sur Facebook l´exposition Abitare:Article sur d´Iwan Baan et leur U-TT sur l´interview recherche en progrès Abitare:Interview Alfredo Brillembourg à Cape Town sur la tour

29 février 2012

22 mai 2012

torredavid.com: Annonce la participation du collectif à la biennale

23 mai 2012

10 août 2012

torredavid.com: Sélection des articles online sur Torre David publiés avant avril 2012

12 août 2012

torredavid.com: Photos work in progress du restaurant T.D.

torredavid.com: Communiqué de presse sur l´exposition à Venise

Dezeen:Annonce U-TT et J.McGuirk gagnent le lion d´or pour le meilleur projet

Dezeen:Wolf D. Prix critique la biennale “elle met trop d´importance sur la célébrité”

Dezeen:J.McGuirk interviewé sur Torre David et sur la biennale

17 août 2012

22 août 2012

29 août 2012

30 août 2012

1er sept. 2012

Arch Rory forte de V

2 films: Torre David, 2013

Gran Horizonte-Around the world in 80 days, 2013

propositions architecturales:

S3 - Représentation du projet Torre David 152

2 blogs: torredavid.com(UTT)

latorrededavid.blogspot.c


3

sium

Coal Mine Gallery, 2013

Design Indaba, 2012

TU Munchen, 2013

DAM Frankfurt, 2013

AEDES Berlin, 2013

TU Munchen, 2014

Open Lab Stockholm, 2015

book U-TT: once du prix

sur U-TT sur U-TT à la Biennale de Venise écrites par U-TT

hitect´s Journal: Dezeen: Iwan y Olcayto critique Baan interviewé ement la Biennale sur Torre David Venise

4 sept. 2012

6 sept. 2012

Archdaily: “The most political biennale yet”

10 sept. 2012

Dezeen: “La Archdaily: “Very biennale-une political biennale” opportunité ratée”

11 sept. 2012

12 sept. 2012

Archdaily: U-TT Dezeen: Compétition TED Blog: Article Archdaily: Dezeen: Conclusion dans “Non Design: pour gagner un des sur les photos d´ Lotus International, DOMUS, TOPOS, no 64, Architectural Design, DOMUS, no 951, CONDITIONS, Histoire du projet 13éme édition Architecture´s torredavid.com: Conclusions exemplaires du “Latin livre America Iwan Baan autour “Growing Cities”, “ no 143, “Urban no 935, “Fly no 9,“New at the “Social Spiral” Future” sur l´avenir du Torre David David” Crossroads” du monde Tank” Urban Acupunc- Think me“Torre to my barrio” Knowledge, ture in Caracas

23 oct. 2012

24 nov. 20122008 septembre 2013 2011

New Practice”, “Urban Think Tank-About U-TT”

7 février 2013 2010

7 mars 2013

avril 2011

10 oct. 2013 octobre 2011

mai-juin 2011

2014

25 juillet 2014 2011

2012

ABITARE, no 526, ARCHITECT´S “The Biennale JOURNAL, Chronicles” “Venice Biennale: 5 points towards a new architecture”

août 2012

6 septembre 2012

D´ARCHITECTURES, DOMUS, no 962, BAUMEISTER, AMC, no 218, “Torre David” no 218, “´Common no 10, “The will “Biennale de Venise: La quête ground´ à Venise” for change” des valeurs partagées”

octobre 2012

octobre 2012

octobre 2012

octobre 2012

INTRAMUROS, no 63, “Biennale d´Architecture de Venise: Terrain d´entente”

nov-déc 2012

SUMMA+, no 126, “Cuando Goliath premio a David, o David se premio a si mismo”

ART4D, no 218, “The Slum Tower”

décembre 2012

2012

JOURNAL OF ARCHITECTURE EDUCATION, no 61, “13th Venice Biennale”

2013

mars 2013

2014

ARCHITECTURAL REVIEW, no 1411 “Slum porn”

ARCHITECTURAL REVIEW, no 1412 “U-TTer nonsense”

septembre 2014

octobre 2014

com.ar (Angela Bonadies, Juan Jose Olivares) 153


Liste des publications sur Urban Think Tank

154


155


Liste des illustrations: Figure 1 : Volume no 14, 2007, Architecture non-sollicitée, p.2. Source : http://archis.org/publications/ Figure 2 : Hans Ibelings, “SHIFTS-Architecture after the 21st century”, p.2. Source : amazon.com Figure 3 : Image du restaurant-installation Torre David/Gran Horizonte, Biennale de Venise, août 2012, photographie de Nico Saieh, p.4. Source archdaily.com Figures 4, 5 : Photographies d´Iwan Baan, 2011, p.6. Source dezeen.com Figures 6 : Méthodologie : Acteurs contactés pour la recherche de ce mémoire, p.11 Figure 7 : Schéma contributeurs du projet Torre David (livre, exposition, films, propositions architecturales), p.16 Figure 8 : Carte amplacement des expositions à la Biennale de Venise 2012, en rouge le pavillon de U-TT, p.16. Source “Biennale Architettura 2012-Common Ground, 29.08-25.11”, Venise, 2012, pp.4, catalogue d´exposition Figure 9 : Photographie exposée à Venise, réalisée par Iwan Baan, aout 2012, Nico Saieh, p.19. Source : archdaily.com Figure 10 : Torre David photographiée par Alejadro Cegarra, 2013, p.21. Source : http://www.alecegarra.com/portfolio-posts/theother-side-of-the-tower/ Figure 11 : Schéma évolution des titres des éditions de la Biennale de Venise, p.26 Figure 12 : Évolution éditions Biennale de Venise, p.26 Figure 13 : Schéma évolution des gagnants des prix Lion d´Or/ d´Argent à la Biennale de Venise, p. Figure 14 : Évolution du nombre des utilisateurs actifs de Facebook au monde entre 2005-2015, p.31. Source: http://www.statista. com/statistics/264810/number-of-monthly-active-facebook-users-worldwide/ Figure 15 : Schéma des réaction critiques dans la presse architecturale sur la Biennale de Venise 2012, p.32 Figure 16 : Photographie expositions d´UTT et Valerio Olgiati, p. 36. Source: Abitare, no 526, août 2012, p. 37 Figure 17 : Dessin paru dans Architect´s Journal, septembre 2012, p.38 Figure 18 : Schéma controverse Wolf D. Prix, août 2012, p. 38 Figure 19 : Schéma controverse réactions Venezuela, 2012, p. 39 Figure 20 : Réactions critiques sur le blog des artistes Angela Bonadies et Juan Jose Olivares, p. 44. Source: http://latorrededavid. blogspot.com.ar/ Figures 21, 22 : Angela Bonadies et Juan Jose Olivares, p.46. Source: http://latorrededavid.blogspot.com.ar/ Figure 23 : Comparaison du traffic sur Facebook entre U-TT et les artistes vénézuélians Angela Bonadies et Juan José Olivares, p.48 Figure 24 : Schéma acteurs impliqués et conséquences médiatique du projet Torre David, p.50 Figure 25 : Infographie activité Urban Think Tank, p.51 Figure 26 : Schéma articles publiés dans la presse architecturale sur Urban Think Tank, p.52 Figure 27 : Schéma des réactions dans la presse architecturale sur la participation d´UTT à Venise, pp.55-56 Figure 28 : Schéma reactions Architectural Review, p.58 Figure 29 : Schéma articles online sur des sites en général sur Urban Think Tank, pp.61-63 Figure 30 : Logos des sites online où on a écrit sur Torre David à la Biennale de Venise, p.65 Figure 31 : Annonce sur le lion d´or de Venise 2012, p.66 Figure 32 : Reactions sur Biennale de Venise sur sites d´architecture, p.67 Figure 33 : Schéma articles online sur des sites en général, pp.68-69 Figure 34 : AEDES Berlin, 23 juillet 2013 (source torredavid.com), p.70 Figure 35 : Coal Mine Gallery, Suisse, 22 septembre 2013 (source torredavid.com), p. 71 Figure 36 : Schéma emboîtement des éléments médiatiques-l´application Torre David, exposition Gran Horizonte, Winterthur, Suisse, p.72 Figure 37 : Application Torre David dans Google Play, p.72 Source: https://play.google.com/store/apps/details?id=com.utt.torredavid&hl=fr, p.73 Figure 38 : Schéma activité-parcours Urban Think Tank (2010-2013), p.75 Figure 39 : Schéma conférences soutenues par U-TT (2001-présent), pp.76-77 Figure 40 : Évènements UTT, p. 78-79 Figure 41 : Évolution des agences satellite du think tank, p.81 Source partie en jaune : site d´Urban Think Tank: http://www.u-tt.com/timeline.html Figure 42, 43, 44, 45 : Revues dans lesquelles U-TT apparaît sur la couverture, p.84 Figure 46 : Carte publications sur Urban Think Tank, p.86 Figure 47 : Schéma prix UTT, p. 87 Figure 48 : Acteurs du projet Torre David, p. 88 Figure 49 : Photographie Kristin Feireiss, p.89. Source site Urban Think Tank: utt.com Figure 50, 51 : UTT soutient Justin McGuirk, source Facebook d´Urban Think Tank, p. 92 Figure 52 : Schéma d´organisation (source site UTT: u-tt.com), p.94 Figure 53 : Schéma revues d´architecture publiées sur Urban Think Tank, p.95 Figure 54, 55 : Stratégie de médiation des reseaux sociaux, 7 juin 2014 et 1er juillet 2014, p.96 Source: Page Facebook UTT: https://www.facebook.com/UrbanThinkTank Figure 56 : Schéma activité actuelle d´UTT, p. 97 Figure 57 : Schéma parcours de médiatisation de Torre David, p.100 S1 - Schéma des articles online sites des d´architecture sur Urban Think Tank, pp.150-151 156




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