Fidélité présente
Un film de Audrey DANA Avec vec Isabelle ADJANI, Alice BELAÏDI, BELA DI, Laetitia CASTA, Audrey DANA, Julie FERRIER, Audrey FLEUROT, Marina HANDS, Géraldine NAKACHE, Vanessa PARADIS, Alice TAGLIONI, Sylvie TESTUD
Sortie : 4 juin 2014 France - Durée : 1h58 - Image : Scope - Son : Numérique 5.1
DISTRIBUTION WILD BUNCH DISTRIBUTION 108, rue Vieille du Temple - 75003 Paris Tel : 01 53 10 42 50 distribution@wildbunch.eu www.wildbunch-distribution.co distribution.com
RELATIONS PRESSE BCG PRESSE Myriam Bruguière & Olivier Guigues 23, rue Malar - 75007 Paris Tel : 01 45 51 13 00 bcgpresse@wanadoo.fr
Les photos et le dossier de presse sont téléchargeables sur le site du film
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SYNOPSIS
Paris. 28 premiers jours du printemps. 11 femmes. Mères de famille, femmes d'affaires, copines, célibataires ou mariées, toutes représentent une facette de la femme d'aujourd'hui : un être paradoxal, totalement déboussolé mais définitivement vivant. Joyeuses, explosives, insolentes, inattendues, complexes, complexées, jalouses... tout simplement des FEMMES !
AUDREY DANA & MURIELLE MAGELLAN : CONVERSATION
LE SCÉNARIO AD : Ce film part d’un désir d’actrice. Une envie de dire que nous aussi les filles on peut faire rire en jouant des personnages plus complexes que ce qu’on ose nous offrir d’habitude. Je voulais faire un film de femmes sur les femmes, et je savais qu’il n’était pas question d’écrire seule, qu’il fallait qu’on soit plusieurs têtes pensantes. J’ai donc rencontré différents auteurs. Dès le premier rendez-vous avec Murielle, il y a eu une évidence. MM : J’avais très envie d’écrire sur les femmes aussi et quand Audrey m’a glissé ça dans la conversation, il y a eu un déclic immédiat. Il y avait eu, peu de temps avant au cinéma, le film « Les Infidèles » qui montraient une dimension moins… « glorieuse » des hommes, et je me disais aussi qu’il était temps que les femmes prennent la parole pour se dévoiler sous leur jour… AD : … leur vrai jour. MM : Dans leur dimension multiple en tout cas ! Souvent, les hommes écrivent sur les femmes en les caricaturant. Elles sont soit hystériques, soit des héroïnes d’une noblesse infinie… AD : Et elles sont souvent cantonnées au rôle de la bonne copine ou de la salope, elles ont le choix entre des personnages de sainte, de mère, ou de pute… MM : Ou de grande héroïne. AD : Et dans ce cas, l’héroïne est souvent très unidimensionnelle : au cinéma, une femme ne peut être que parfaite, impeccable, forte. Et elle ne pleure jamais... MM : Or, notre regard était d’emblée très différent : les femmes sont des créatures totalement multiples, qui peuvent être parfois en même temps hystériques ET héroïnes fortes, qui peuvent changer le monde. On avait envie d’écrire là-dessus, et d’explorer cette zone où l’une et l’autre peuvent se rencontrer. AD : Et puis, au-delà d’une rencontre, il y a eu des rencontres, parce qu’à l’envie d’écrire à plusieurs s’ajoutait celle d’aller rencontrer des femmes, beaucoup de femmes, parce qu’il n’y a jamais assez d’expériences rapportées pour pouvoir raconter un millième de la complexité de la femme. On a parlé avec des inconnues, et des femmes qui marquent notre époque, comme des grandes romancières, des créatrices de lingerie, des patronnes de gros canards féminins, des grands reporters, des journalistes, des médecins, des gynécologues, des dermatologues, qui, elles-mêmes, voient défiler beaucoup de femmes dans leur cabinet. Et toutes ces femmes se sont livrées, avec notre garantie de protéger complètement leur anonymat, et nous ont révélé, les unes après les autres, leurs paradoxes les plus fous... Il y avait tellement d’actrices qui me faisaient rêver. Le casting s’est fait tout seul, de manière complètement naturelle. Il y a celles qui sont là depuis le début, qui ont lu chaque traitement… D’autres sont arrivées en cours de route, d’autres encore à quelques semaines du début de tournage. Les actrices, sont toutes venues nous raconter ce qu’elles rêvaient de jouer, de voir dans un film sur
la femme du 21ème siècle. Et c’est la combinaison du désir de ces actrices, de leurs frustrations aussi, et de l’expression de toutes ces femmes, qui a donné naissance à « Sous les jupes des filles ». Nous avons donc commencé à écrire à trois, avec Raphaëlle Despleschin, dans une espèce de complémentarité assez évidente. Et Raphaëlle a fait une énorme étape du chemin avec nous : les interviews de femmes, l’écriture des premières moutures. Ensuite, je me suis concentrée avec Murielle sur les dialogues. MM : Cette première étape à trois, avec cette matière précieuse, énorme, nous a donné des pistes multiples qu’il a fallu ensuite trier, organiser, pour pouvoir se servir de ce qui était le plus intéressant d’un point de vue dramaturgique. Il y avait beaucoup de choses délicates. Des sujets compliqués à exploiter dans le registre comique… Des choix à faire, des idées à écarter. AD : Cette étape avait quelque chose de… douloureux. Le contenu à trier était vertigineux. MM : Je n’ai pas vécu ça dans la douleur, mais c’est vrai que c’était un peu différent pour moi : le matin, j’écrivais mon roman, une histoire très dense d'un amour mis à nu (N’oublie pas les oiseaux, aux Editions Julliard, NDLR,) et l’après-midi j’allais travailler avec Audrey et Raphaëlle sur toutes ces « autres » femmes, mises à nu également. J’étais en immersion totale, plongée dans des questions des femmes, dans leurs drames, mais dans deux contextes qui n’avaient rien à voir l’un avec l’autre.
LE PERSONNAGE d’AUDREY (Joe)
MM : Audrey a apporté, dès l ‘écriture, une matière très personnelle au personnage de Joe, cette nature très « hormonale ». Joe passe par des hauts et des bas tout au long de l’histoire en fonction de l’activité interne de son corps. En soi, ce dispositif me faisait déjà beaucoup rire parce qu’on est beaucoup de femmes à ne pas nous rendre compte de cette réalité... à la subir. Or, Joe est tout à fait consciente que ses humeurs sont dictées par ses hormones. AD : Par la suite, on est allées plus loin. Joe rêve du grand amour, mais c’est compliqué, c’est même un gros problème, parce qu’elle a l’impression qu’elle ne peut pas vivre avec un homme, qu’elle est « double », inconstante. Du coup, elle a la folie des hommes mariés, elle y voit LA solution ! MM : C’est vrai que c’est politiquement incorrect, mais on voulait montrer que pour trouver sa réalité de femme, on ne peut pas forcément se limiter aux codes qu’on cherche à nous imposer, aux règles qu’on se donne. Parfois, la réalité est en dehors des clous. C’est ce que le personnage incarné par Audrey découvre. Pour être heureuse, elle doit accepter de cheminer en dehors des clous. DE « HOMOSAPIENNES » À « SOUS LES JUPES DES FILLES » AD : Le titre de travail, Homosapiennes était le titre parfait pour moi, pour beaucoup d’entre nous. Il invitait le spectateur à repenser l’Histoire du point de vue des femmes, et rappelait aux femmes que nous sommes toutes animales… qu’on vient toutes du singe, quoi ! Il traduisait une envie de ne pas se prendre au sérieux et« plantait » les femmes versus les hommes, étant donné que ce mot n’est jamais mis au féminin. Notre film, c’est un petit point sur la situation de la femme aujourd’hui. Et le
titre « Homosapiennes » offrait tout ça. Le problème, c’est que pour beaucoup de gens, « Homosapiennes » n’évoquait pas une seule seconde la comédie et, pour beaucoup, faisait même plutôt penser à un documentaire. MM : J’étais, moi aussi, attachée à « Homosapiennes » : son animalité offrait une espèce de contrepoint au casting, tellement glamour...Mais il était clair qu’il fallait trouver autre chose. « Sous les jupes des filles » m’est venu, étrangement, en écoutant du Brassens... et l’idée nous a plu parce que, même si « sous les jupes » évoque cette animalité qui nous tient à cœur, il y a de l’élégance dans ce titre… Cette même élégance que partagent tous les personnages. AD : Je crois que si on est tous tombés d’accord, si j’assume pleinement ce titre aujourd’hui, c’est aussi parce qu’on est toutes en pantalon sur l’affiche. Je tenais à cette évolution, à ce contraste. MM : Et, évidemment, on adore la chanson de Souchon !
LA FEMME ET LA FÉMINITÉ AUJOURD’HUI
MM : Il n’y a pas une fille, une définition de la femme. Ce serait justement tout l’inverse... je pense qu’être une femme aujourd’hui, c’est vous, c’est Audrey, c’est moi, c’est qui est femme. Le mot qui me vient quand même, c’est le mot liberté, c’est à dire que je pense que la femme d’aujourd’hui, idéalement, est libre. Elle doit pouvoir avoir accès à sa liberté. AD : C’est très compliqué pour les hommes : comment l’homme peut-il trouver sa place alors que la femme en explore une nouvelle ? Comment l’homme peut-il trouver sa place dans le couple, aux côtés de l’objet non encore identifié que la femme est devenue au cours de cette mutation « express » ?
UN MODÈLE FÉMININ, UNE INSPIRATION. AD : Dans ma famille, on est une brochette de 5 filles très surprenantes : personne ne se ressemble, et on est toutes aussi différentes les unes que les autres. Rien que ça, ça donne de l’inspiration. Et parmi elles, plus particulièrement, il y a ma sœur ainée, qui a eu très tôt un regard sans aucun jugement moral, dans son rapport vis-à-vis des femmes, de leur sexualité, de leur liberté, de leur potentiel. Ma mère avait une forme de féminité, mais on n’en parlait pas avec elle, c’était presque tabou. L’image de la féminité, c’était donc avec ma grande sœur, la plus ancrée, stable, dans l’échange. Elle avait une passion pour les grands auteurs et s’est forgé, grâce à la littérature entre autres, une certaine idée de la liberté. C’est elle qui m’a toujours invitée à casser les codes, et en tout cas à ne jamais limiter la pensée de la femme à un cadre imposé. MM : Je crois que j’ai appris la féminité dans les livres, mais dans les films aussi, un peu, et surtout dans l’œuvre de Barbara, complètement animale dans sa vibration et dans sa sensualité. Et mon côté cérébral me poussait aussi vers Simone de Beauvoir. Je pense que j’ai puisé dans ces sources-là et que peu à peu j’ai essayé de réunir les différentes pièces du puzzle de la féminité. J’ai grandi entre
deux frères, on parlait de plein de choses à la maison, mais pas de ça ! C’est donc dans cet espace secret, intime, pudique, que j’ai conçu une identité de femme. Je crois que j’ai adoré notre travail sur ces interviews de femmes avec Audrey, parce que pendant longtemps, je n’ai pas su ce qu’était la féminité.
IMPRESSIONS DE TOURNAGE AD : Murielle ne s’est pas contenté d’écrire ! C’est elle qui m’a dirigée sur le film, et elle était aussi derrière le combo chaque fois que j’avais plus de deux filles sur le plateau. Il fallait un troisième œil, cet autre regard, qui puisse s’attarder sur les actrices quand je regardais ailleurs, et inversement. Mais, plus particulièrement, j’avais besoin d’être dirigée, parce que j’étais sur tous les fronts. J’étais devant, j’étais derrière. Et puis, dès le premier jour, la météo a disjoncté ! Le ciel se déchiquetait, c’était intense. MM : On avait une météo qui était à l’image du film...le jour... AD : … il faisait nuit ! Il a fait nuit à 10h du matin dès le premier clap du film. MM : Et le ciel est devenu noir, comme on l’avait décrit dans le scénario, alors qu’on était en plein été. C’était à la fois effrayant et… AD : ... fou ! Il y avait tous ces articles dans la presse sur la météo, toutes les actrices m’en parlaient, m’envoyaient des messages, c’était très drôle. Et en même temps, j’étais vraiment malade. Devoir commencer le tournage avec mon personnage, c’était la meilleure et la pire chose qui puisse m’arriver, tellement c’était brutal. Mais ça m’a plongée dedans sans concession, et ça m’a permis d’appréhender le film d’un point de vue familier, en tant qu’actrice, pour pouvoir ensuite n’être que derrière la caméra.
ALICE BELAIDI (ADELINE)
LA RENCONTRE Audrey m’avait vue dans Radiostars et m’a appelée pour me proposer un rôle dans le film qu’elle allait écrire. On s’est vues autour d’un café et on a beaucoup plus parlé de nous, de nos vies, de nos mecs et du reste, que du film en lui-même.
LE PERSONNAGE Adeline, mon personnage, travaille pour Rose (Vanessa Paradis). Elle est l’opposé de ce que je suis : c’est une fille un peu mystérieuse, introvertie, peureuse. Elle est sur le fil, elle tient parce qu’il faut tenir. Je crois que je ressemble plus à Marie, le personnage d’Alice Taglioni, sans le côté lesbienne, mais c’est un détail. Marie n’a pas peur, elle y va, elle se fiche d’être jugée pour qui elle est. A défaut d’être vraiment comme ça, j’espère que je fais tout pour être un peu cette fille-là.
IMPRESSIONS DE TOURNAGE Audrey a une manière très différente de tourner. Elle savait exactement ce qu’elle voulait. Parfois, elle jouait même la scène pour nous… Pour moi, la scène du tribunal était assez difficile. Audrey a été incroyable. Elle partait derrière la caméra, elle revenait, elle jouait la scène, elle pleurait… Du coup, je me suis laissée aller totalement. Est-ce la femme ? L’actrice ? Le mélange des deux ? Je ne sais pas. Mais c’est fou.
UNE INSPIRATION FÉMININE Mes modèles absolus sont mes 2 grandes sœurs qui ont 8 et 10 ans de plus que moi. Je me suis interdit plein de choses pour elles : comme avoir une adolescence, ou aimer les Spice Girls ! Parfois, c’était pesant, mais elles m’ont aussi beaucoup apporté et notamment le sens de l’autodérision. C’est souvent à elles que je pense quand j’écris, elles m’inspirent beaucoup.
LES FEMMES ET LA FÉMINITÉ C’est quoi une fille, aujourd’hui ? … C’est peut-être un mec qui n’a pas de bite (rires)… Moi je suis super contente d’être une fille, vraiment. Quand je vois les hommes, je n’ai pas du tout envie d’être à leur place. Je crois que les filles de ma génération profitent de tous les avantages qu’il y a à être une
nana. On peut se faire chouchouter tout en prenant notre place. Enfin, moi je la prends, en tout cas… En plus, maintenant, on a l’épilation définitive… Et ça c’est quand même incroyable !
AUDREY DANA Audrey voit les gens tels qu’ils sont et réussit à leur faire faire l’impossible. On ne m’avait jamais fait jouer un personnage autant aux antipodes de qui je suis. C’est comme demander à Vanessa Paradis d’être méchante, antipathique… Il fallait être folle pour lui demander ça… mais ça marche vraiment ! Audrey est très déterminée, en un an elle a écrit son film, réuni le plus gros casting de l’année et réussi à mener une équipe de mecs d’une main de fer…
JULIE FERRIER (FANNY)
LA RENCONTRE Audrey m’avait d’abord glissé une première fois lors d’une rencontre qu’elle souhaitait me présenter un projet. Peu de temps après elle m’en avait dit quelques mots par téléphone, mais ce n’est qu’un an plus tard qu’elle m’a réellement expliqué ce qu’elle préparait, alors que j’étais en répétition pour le Jamel Comedy Club. Au final, toutes nos rencontres ont été assez singulières, on ne parlait jamais vraiment de travail mais plutôt de notre intimité. Cette-fois-là, on a évoqué les enjeux qui lui tenaient à cœur, mais aussi mes envies, mes désirs, pour qu’elle commence à écrire avec Muriel. Ce qui est assez drôle, c’est qu’elle n’a finalement pas du tout utilisé cette matière dans le film !
LE PERSONNAGE Le personnage de Fanny a beaucoup évolué en un an et demi. Le rôle est une pure composition, mais je lui ai apporté une touche personnelle. J’ai une grande capacité de compassion qui me permet d’entrer en connexion avec mes personnages même s’ils sont très éloignés de ce que je suis dans la vie. Fanny est une femme chauffeur de bus, très handicapée par ses tics, pas du tout émancipée et qui a beaucoup de difficultés à communiquer avec les autres. Tout le contraire de moi ! J’ai reçu une éducation qui m’a conféré une grande liberté de penser et de m’exprimer. Ce n’est pas le cas de Fanny, et on a choisi d’en faire un personnage proche de la bande-dessinée, avec beaucoup de caractère, mais sans verser dans la caricature.
LA FEMME ET LA FÉMINITÉ AUJOURD’HUI J’ai grandi dans une cité jusqu’à mes quinze ans. C’est sans doute de là que me vient mon caractère de garçon manqué. C’est une protection nécessaire dans la cité, où la « survie » est difficile pour tous, et surtout pour les filles. Plus généralement, je pense que les femmes aujourd’hui ont beaucoup gagné en liberté et en émancipation, alors même qu’on est peut-être en train de perdre « l’homme » tel qu’on l’entend.
UN MODÈLE FÉMININ C’est la danse qui m’a d’abord permise de me connecter à mon corps, qui m’a ouvert à la sensualité. Je suis devenue danseuse professionnelle à 17 ans et c’est ce qui a fait de moi une femme. S’il faut parler plus concrètement d’une influence, je pense à une hôtesse de l’air avec qui j’ai cohabité. Elle était extrêmement féminine, je l’ai beaucoup observée. C’est elle qui m’a fait découvrir ce qu’il y avait d’agréable à s’occuper de soi, à porter des robes et des talons, à se maquiller, etc.
IMPRESSIONS DE TOURNAGE C’était super de voir les autres filles travailler. J’étais particulièrement éblouie par le jeu très naturel d’Alice Taglioni, j’étais sous le charme professionnellement.
AUDREY DANA Je n’ai jamais vu quelqu’un avec une énergie aussi positive. En plus de cela, c’est une incroyable directrice d’acteurs, elle parvient à nous emmener dans tous les états et dans toutes les situations. Son énergie est colossale.
ALICE TAGLIONI (MARIE)
LA RENCONTRE Je connaissais Audrey de loin depuis longtemps. On s’est croisées dans un festival il y a deux ans et elle m’a confié son désir d’écrire quelque chose de différent pour des femmes, loin de la vision classique qui se veut mystérieuse et glamour. Très peu de temps s’est écoulé avant que je n’entende parler d’un projet de film écrit et réalisé par elle. On s’est revues, on en a beaucoup parlé et je lui ai tout de suite fait confiance.
LE PERSONNAGE Audrey a écrit mon personnage en s’inspirant de notre rencontre, mais il en est finalement sorti quelque chose de complètement différent. J’ai donc fait connaissance avec cette Marie, dans laquelle il y avait beaucoup de moi, et j’ai pris pas mal de plaisir à la faire exister. Marie a un besoin de se rassurer dans le regard de l’autre, c’est un Dom Juan au féminin, elle n’a pas besoin d’amour, elle n’a pas cette dépendance. Moi, j’ai besoin de l’amour de l’autre pour me sentir vivre. En revanche on partage un certain optimisme, une forme de légèreté qui n’en est pas une.
LA FEMME ET LA FÉMINITÉ AUJOURD’HUI J’ai quitté l’adolescence assez tardivement, je me suis longtemps sentie enfant. C’est plus récemment que l’indépendance et les responsabilités m’ont fait voir les choses sous un autre angle. Mais je trouve cela merveilleux d’être une femme, pour rien au monde je ne voudrais être un homme. C’est vrai qu’il faut savoir jongler entre fragilité, force, détachement et humour, mais cette complexité me plait. J’ai découvert lors de ce tournage que j’adorais me sentir féminine. Dans la vie je suis toujours en jean et blouson de cuir, avec ma moto. Dans le film, le personnage de Marie n’est pas très féminin non plus dans son comportement, mais elle a toujours des tenues sexy. C’est la première fois que j’assumais d’être habillée comme ça, parce que les regards sur le plateau étaient toujours bienveillants. C’est encore mieux d’être complimentée par des femmes que par des hommes.
INSPIRATION FÉMININE Ma mère a tout fait pour m’inculquer les bases de la féminité, mais je restais toujours en complète opposition. Finalement, c’est le cinéma qui m’a aidé à découvrir ma féminité. La première fois que je me suis vue au cinéma, dans La Bande du drugstore, non seulement je ne me suis pas reconnue, mais en plus je me suis trouvée beaucoup mieux que ce que j’avais pu imaginer. Ça m’a totalement décomplexée.
Je n’ai pas vraiment de modèle féminin, je fais confiance à mon instinct. Je trouve qu’il n’y a rien de plus beau que les femmes qui ont confiance en elles, même lorsqu’elles ne correspondent pas aux canons de beauté.
AUDREY DANA S’il fallait ne garder qu’un mot pour Audrey, c’est énergie. C’est ce qui la caractérise le plus.
AUDREY FLEUROT (SOPHIE)
LA RENCONTRE En ce qui me concerne, je suis arrivée relativement tard dans le développement du projet, ce qui rendait la chose moins évidente. Mais Audrey a une énergie tellement communicative qu’il est impossible de lui dire non. D’autant plus qu’elle m’a proposé de réadapter un peu mon personnage pour que je puisse mieux me l’approprier.
LE PERSONNAGE C’est un personnage très éloigné de moi, comme la plupart des rôles que je choisis. Les rapports de Sophie avec les hommes et les femmes sont complètement faussés. Elle se sent anormale, mais en même temps, elle s’est trouvé un équilibre personnel qui lui va bien. Elle véhicule quelque chose d’assez froid, d’assez distant, que je n’ai pas dans la vie ! J’ai aimé pouvoir l’incarner et lui trouver une humanité.
LA FEMME ET LA FÉMINITÉ AUJOURD’HUI Je crois qu’être une femme aujourd’hui, c’est compliqué parce qu’il faut jongler avec des contradictions. Cela dit, être un homme n’est pas facile non plus : on leur en demande beaucoup. En tant que femmes, on a appris qu’il ne faut pas dépendre des hommes, qu’ils sont globalement décevants. Et pourtant, on a quand même envie d’être des princesses, qu’un homme s’occupe de nous. Les rôles ne sont plus très définis. Mais si on en demande beaucoup, c’est parce que la société nous en demande beaucoup aussi, je crois. On veut être la maman et la putain, la copine et la garçonne, c’est une contradiction permanente ! Être une femme du 21ème siècle est un challenge énorme. Qu’est-ce que la féminité aujourd’hui ? On n’en sait rien finalement, il y a autant de féminité qu’il y a de femmes.
UN MODÈLE FÉMININ, UNE INSPIRATION. Les femmes de ma famille sont très importantes à mes yeux : ma mère, mes grand-mères… Evidemment, il y a des femmes en dehors du circuit familial qui vont me faire rêver, qui m’ont prouvé que tout est possible. Mais je trouve, au risque de me répéter, que souvent les femmes sont plus dures, avec elles-mêmes, que les hommes.
IMPRESSIONS DE TOURNAGE On vit dans une époque difficile. Il faut sans cesse se surprotéger, si on ne veut pas sombrer dans le cynisme. Je trouve qu’Audrey, en créant cette galerie de personnages, a réussi à éviter cet écueil, et qu’il y a beaucoup d’amour pour les femmes, d’autodérision… Elle a une telle compréhension de la question, et tellement d’humour aussi, qu’on peut rire de nos travers, surtout s’ils sont un peu exacerbés. On est devenues très complices assez rapidement. C’était une expérience étonnante parce qu’on ne savait parfois plus trop où s’arrêtait le tournage, et où commençait la vie : les conversations étaient les mêmes.
AUDREY DANA L’énergie et l’enthousiasme d’Audrey ont rendu ce premier film possible. Elle a fait en sorte que la mayonnaise prenne, elle a pris des risques… et ça a marché ! Les filles étaient top. Ce sont des actrices merveilleuses, elles étaient heureuses d’être là, notamment parce qu’Audrey a une qualité particulière, quelque chose d’extrêmement fédérateur, qui facilite tout.
GERALDINE NAKACHE (YSIS)
LA RENCONTRE J’ai rencontré Audrey Dana il y a quelques années, et le courant est tout de suite passé. Elle m’a parlé très tôt de son projet de film autour des femmes. J’avoue que ça me faisait un peu peur, je ne me sens pas vraiment l’âme d’une chienne de garde… Puis sa démarche m’a convaincue : le projet de faire cet énorme travail de recherche, en interrogeant des femmes en amont, me plaisait.
LE PERSONNAGE J’ai l’impression qu’Audrey et ses coscénaristes ont « trouvé » Ysis assez rapidement. Elle voulait raconter l’histoire de cette femme qui, à 27 ans, est déjà la mère de 4 enfants. C’est une situation assez rare aujourd’hui et c’est sans doute pour cela qu’elle est la proie de nombreux doutes… Audrey m’a confié ce rôle car elle voulait me voir « femme » à l’écran, parce que jusque-là, au cinéma, j’avais joué des rôles de… filles. C’est important par rapport au film, par rapport à mon travail en tant qu’actrice évidemment, mais aussi en tant que personne, même si c’est très personnel et que ça ne regarde qu’Audrey et moi. Je la remercie aussi pour ça.
LA FEMME ET LA FÉMINITÉ AUJOURD’HUI Pour moi, une femme aujourd’hui, c’est… un homme avec des cheveux… longs ! Dans la vie de tous les jours, je travaille en binôme avec un homme. J’ai un grand frère que j’adore, j’ai plein de copains. J’ai des copines aussi. Je ne me pose jamais de « questions de femmes ». Et je m’excuse auprès de celles qui se sont battues pour moi il y a quelques années, celles qui m’ont peut-être offert la possibilité de penser ainsi aujourd’hui… Merci Simone, et les autres, je suis confuse, mais je n’ai pas du tout le sentiment qu’être une femme, ce soit si différent.
UN MODÈLE FÉMININ, UNE INSPIRATION. Ma mère… c’est la première femme que j’ai connue ! On essaie souvent de trouver nos modèles ici et là, mais je crois que les modèles imparfaits sont les meilleurs… Ma mère est un héros. En ce qui concerne ce qu’il faut faire et ne pas faire, en toutes circonstances, elle est certainement mon meilleur exemple.
IMPRESSIONS DE TOURNAGE Le challenge de ce tournage, c’était de répondre aux exigences d’Audrey. Ma grande difficulté résidait dans le personnage lui-même, j’avais du mal à admettre que je puisse être crédible dans le rôle d’une mère de quatre enfants. Et, surtout, j’avais du mal à me croire « femme »… Audrey m’a
poussée, sans arrêt, sans jamais me lâcher : les veilles de tournage par message, par SMS ; sur le plateau, en direct… Elle ne m’a jamais, jamais lâchée, et j’ai l’impression que c’est ce qu’elle a fait avec chacune d’entre nous… Audrey est un monstre d’énergie.
AUDREY DANA Elle est extrêmement bienveillante, elle aime les acteurs à en crever et elle les emmène très, très loin. Ce n’est pas une métaphore : elle m’a prise par la main et elle m’a emmenée à un endroit que je ne connaissais ni de moi dans la vie, ni de moi au cinéma…
ISABELLE ADJANI (LILI)
LA RENCONTRE Mon agent m’avait confié qu’Audrey Dana préparait un film sur les femmes. Je savais que, tout en co-écrivant le film avec ses scénaristes, elle écrivait également avec les actrices qui allaient interpréter les rôles. Non seulement j’ai trouvé l’idée originale, mais j’aime beaucoup les films, même quand ils ne sont que presque réussis, des acteurs et des actrices qui passent derrière la caméra. J’adore Audrey, sa vitalité, son regard trépidant sur… tout. Ma particularité, dans cette aventure, c’est que je suis la dernière qu’elle ait contactée, pour un rôle qui avait déjà son personnage, son histoire. Notre premier échange a été très immédiat, très ouvert, bienveillant et solidaire. Je n’ai pas hésité.
LE PERSONNAGE Mon personnage est donc, de tous, le moins construit à partir d’éléments intimes, mais j’y ai mis quelques touches personnelles, comme ma position contre la pilule, qui donne le cancer du sein… Lili doute de son sex-appeal, a des inquiétudes sur le temps qui passe, et veut encore faire la fête comme sa fille de seize ans. Cette femme est un clin d’œil à moi-même et à d’autres, un peu partout. Audrey est quelqu’un de très généreux. J’avais envie, moi aussi, d’être généreuse en me joignant à ce film, avec ce rôle certes petit - l’aînée du groupe, à l’humeur « en pétard ». L’école buissonnière, de temps en temps, ça me fait respirer !
LA FEMME ET LA FÉMINITÉ AUJOURD’HUI La féminité, ce n’est pas inné. Il faut une grande faculté d’adaptation pour conquérir sa propre féminité en harmonie dans l’intime et socialement, alors qu’on vit dans un monde ultra-misogyne. Il y a tant de choses qui peuvent nuire à la construction de la féminité, ne serait-ce qu’un père ou une mère, qui peuvent faire obstacle, dès le début de la vie. A chacun et chacune de la respecter et de la laisser prospérer. La féminité peut être un artifice, facilement, mais j’ai rarement rencontré l’évidence de la féminité, sans épreuve et sans souffrance, chez moi ou chez les autres. Enfin, ce que je vous dis vient de mon centre de gravité. La féminité, c’est un territoire à conquérir pour soi, sans relâche, et à défendre des envahisseurs, aussi. Les tentatives d’anéantissement, des uns et des autres, sont là…
UN MODÈLE FÉMININ, UNE INSPIRATION. Celles qui sont le plus célébrées pour leur féminité n’ont pas forcément une vie plus heureuse. Incarner des féminités aux destins tragiques a fait grandir, au fil des années, une envie d’anonymat.
IMPRESSIONS DE TOURNAGE Une énergie hors du commun pour cette comédie française réalisée par une femme. On était toutes à Paris, donc on ne passait pas nos soirées ensemble, on se voyait surtout sur le terrain, et le terrain reste professionnel. Mais le terrain était emballant, dans le mouvement, dans un climat très actif, mené par Audrey.
AUDREY DANA Formidable, solide, présente, elle ne laisse jamais personne en plan. On a toutes envie de travailler dans ces conditions-là. Et son énergie ! Je n’ai jamais vu ça. Une athlète ! Et être dirigée par une athlète, c’est quelque chose. L’impression d’être sur un stade, des répétitions au tournage. Audrey, c’est ça : la déesse du stade, en short, t-shirt et baskets !
LAETITIA CASTA (AGATHE)
LA RENCONTRE Quand j’ai rencontré Audrey, dans son bureau de production, elle m’a dit qu’elle avait rencontré à peu près 400 femmes. Je devais être la 401ème, et son enthousiasme était intact. Elle était énergique et dans le désir. J’avais adoré le scénario, son écriture, son travail.
LE PERSONNAGE Je pense qu’on a toutes une Agathe en nous. C’est une fille débordante de sensibilité, elle a ce côté émotif, typiquement féminin, mais chez elle, tout est exacerbé. Un mélange de timidité et d’insécurité de celles qui n’ont pas confiance en elles. Elle se dévalorise et en même temps, elle est capable de tout. Elle est à la fois maladroite et hyper romantique. Je crois qu’on est toutes un peu comme ça. J’ai l’air très forte, de savoir ce que je veux, mais j’ai ce côté maladroit et timide, moi aussi. Et mon côté romantique est toujours intact, même si j’ignore pour combien de temps encore ! Agathe et moi sommes assez proches. On a toutes travaillé énormément pour s’approprier nos personnages. Audrey joue ma meilleure amie, et il fallait creuser cette connivence, créer une connexion profonde entre nous. Entre le moment où l’auteur écrit le scénario, et celui où le comédien commence à s’approprier le personnage, il y a forcément des changements à faire, pour que ça ait l’air naturel, pour que ça ait l’air vrai… Mais ça a été assez rapide.
LA FEMME ET LA FÉMINITÉ AUJOURD’HUI Pour moi, être une femme aujourd’hui, c’est justement accepter ses défauts, ses fragilités, et ne pas essayer de ressembler à ce qu’on voit dans les magazines. Et c’est moi qui dis ça ! Vivre une relation amoureuse, ce n’est pas prendre la pose dans un lit, ou dans la vie, mais réussir à être soi-même. Je crois que c’est ça, être une femme. Mais ça vaut aussi pour tout le monde. Ce qui compte, c’est d’aller vers son désir, dans l’individualité, la différence. Je le répète souvent : la sensibilité n’est pas un défaut mais une grande qualité, très utile dans la vie. Cela dit, je crois que je ne pourrais pas être un homme. Je les aime trop.
INSPIRATION FÉMININE En ce qui me concerne, il s’agit d’une femme très simple, dont je préfère taire le nom. Elle a vécu des choses difficiles, d’une grande tristesse, je l’ai vue se battre pour trouver sa place. Son expérience m’a inspirée, j’ai pu prendre conscience que je ne voulais pas une telle vie, justement. En tant qu’individu, cette femme n’a pas pu vivre, s’exprimer, ni même simplement être. Pas de créativité, pas de désir. Et je me suis dit « moi je vais vivre ». Je ne sais pas si c’est un bon exemple, une bonne référence, mais c’est concret.
AUDREY DANA Audrey a une pêche incroyable, et d’une certaine manière, c’est ce qui m’a donné envie de faire ce projet.
MARINA HANDS (INÈS)
LA RENCONTRE Avec Audrey, on s’est croisées pendant des années, de façon ponctuelle, en se confiant chaque fois l’admiration qu’on se portait mutuellement, en tant qu’actrices, mais sans jamais rentrer dans les détails. Quand on a fini par se rencontrer vraiment, on a évoqué ensemble notre métier, ses difficultés, la fragilité qu’il implique et qu’on ressentait toutes les deux. J’avais très envie de travailler avec elle, de rencontrer cette fille sur un plateau de tournage ou au théâtre, et peu m’importait que ce soit en tant que metteur en scène ou comme actrice. Quand elle m’a appelée pour me parler de son projet, l’évidence était là.
LE PERSONNAGE Certains rôles demandent qu’on y mette de soi, qu’on trouve du plaisir dans l’autodérision, en se moquant gentiment de soi, de ses propres aveuglements, ou de ceux des femmes qu’on a pu connaître. C’est le cas d’un personnage comme celui d’Inès. Je me suis beaucoup amusée. Je partage avec elle un côté assez enfantin, une sorte de vision de l’amour absolu que j’ai eue longtemps, une vision idéale du couple, de la famille : fonder une famille, vivre un amour pur, un amour fusionnel et magnifique. Avec le temps, j’ai compris que cette vision quelque peu « magique » de l’amour n’est pas forcément la bonne. J’ai pris un plaisir infini à jouer le personnage d’Inès, à voir la manière dont elle reprend son destin en main. Elle a le courage d’aller régler ses comptes, d’affronter ceux qui l’ont blessée, d’oser le dire devant tout le monde. J’ai trouvé ça génial à faire. Dans le scénario, Agathe, le personnage de Laetitia Casta, m’attirait beaucoup par sa fragilité, son désir de féminité, de femme, de perfection de la rencontre et des rapports, tout en étant absolument à côté de la plaque la plupart du temps. Je la trouve très touchante.
AUDREY DANA Audrey, c’est le courage incarné. Elle a le courage de ses opinions, le courage de ses sentiments, le courage de ses qualités, de ses défauts, de ses forces, de ses faiblesses. C’est une bonne leçon d’être à ses côtés en fait. Et elle nous a toutes emportées.
LA FEMINITE ET LA FEMME AUJOURD’HUI J’ai l’impression qu’aujourd’hui être une femme, ou une fille, c’est passer son temps à gommer les malentendus. C’est refuser une vision préétablie. C’est passer son temps à arracher les étiquettes. Ce qui était très intéressant à vivre, pendant ce tournage, en tant qu’actrice, j’entends, c’est cette espèce de mission qui nous incombait, d’éviter les travers habituels auxquels les actrices peuvent se confronter, dès lors qu’il s’agit de représenter des stéréotypes, des clichés féminins. Et ce film était
l’endroit parfait pour bousculer un certain nombre de préjugés. On explorait toutes nos facettes et les aspects les plus déroutants, les plus dérangeants des femmes, les choses moins belles, moins charmantes, plus violentes. Il y avait un immense plaisir à montrer ça.
UNE INSPIRATION FÉMININE J’ai eu plein de modèles féminins, des danseuses, des chanteuses… Mon truc, c’était les icones pop, comme Madonna ou Cindy Lauper. Quand j’avais 12-13 ans, j’avais envie de leur ressembler, elles incarnaient un souffle de liberté, de jeu aussi, je les trouvais très rebelles, notamment dans le rapport qu’elles entretenaient au corps.
IMPRESSIONS DE TOURNAGE Il y a eu un moment très fort… Pendant une scène dans laquelle on jouait, toutes ensemble… Je ne sais pas bien comment ça s’est passé, ni comment Audrey a fait, mais je sais que je n’étais pas la seule. A force de travailler en improvisation, de se côtoyer, de parler de choses qui finalement nous touchaient profondément, forcément, le temps nous a éloigné du jeu à proprement parler. En tout cas à cet instant, on a oublié qu’on jouait, on a oublié la caméra complètement. C’était fou. Et ça arrive très rarement.
SYLVIE TESTUD (SAM)
LA RENCONTRE Lors de notre première discussion, Audrey m’a expliqué qu’elle voulait faire un film qui traitait de la féminité sous tous ses aspects. Elle m’a ensuite dit que je faisais partie selon elle des femmes représentatives de cette féminité, ce qui m’a beaucoup touchée. Elle en était vraiment au début de ses recherches. On a fait deux séances de discussion autour de mon personnage ; elle voulait qu’il me ressemble, ce qui m’effrayait un peu, mais c’était intéressant de voir ma féminité à travers le regard d’une autre femme. Le reste s’est fait assez naturellement.
LE PERSONNAGE Le personnage de Sam me ressemble beaucoup. Elle a ce côté androgyne qu’on me prête souvent. Je pense que l’être humain est riche de facettes multiples et contradictoires. Moi par exemple, je suis à la fois très courageuse, et une vraie trouillarde. Je ressemble aussi beaucoup aux autres personnages du film, qui décrivent vraiment ce que sont les femmes aujourd’hui je trouve. Le personnage de Géraldine Nakache, par exemple, tient la maison, est très fleur bleue, mais doute de tout, et essaie d’avancer, tout en se posant des questions qu’on se pose toutes. Il y a aussi le personnage de la sœur de Sam, interprété par Isabelle Adjani, qui voit son enfant grandir et qui ne comprend pas que le temps puisse passer aussi vite. C’est un personnage très touchant.
LA FEMME ET LA FÉMINITÉ AUJOURD’HUI J’ai l’impression que la féminité peut s’exprimer de différentes façons. Selon moi, il s’agit surtout de pouvoir se comporter comme on le désire. Nous sommes dans un pays qui nous offre de vraies libertés. J’aime bien l’idée de pouvoir jouer avec les attributs de la féminité, de mettre des baskets dégueulasses ou des talons très hauts. Se maquiller, hyper bien se coiffer, quand on est une femme, c’est aussi pouvoir jouer avec soi, avec la vie. Je crois qu’il faut absolument, en tant que femme, s’emparer de la liberté.
UN MODÈLE/UNE INSPIRATION FÉMININE J’en ai eues plusieurs. J’étais absolument fan de Blondie, que je trouvais hyper sexy, hyper rock et en même temps qui poussait un peu les limites, dans sa façon de danser, dans sa façon de chanter. Elle avait son petit côté baby-doll, mais il y avait une vraie force qui se dégageait d’elle. Elle utilisait son corps comme… une arme, presque. Je trouve ça assez beau. Et en même temps, j’adore Sonia Rykiel, qui était au service de la mode, de la féminité, elle aussi d’une grande force. C’est une intellectuelle, une femme qui aime la poésie, elle ne s’interdit rien. Et puis Elizabeth Badinter… Quand on voit ce qui se passe, on est obligée d’être un peu féministe. Et même si ce n’est pas un vrai cheval de bataille
pour moi, je n’aime pas savoir que les femmes sont moins payées que les hommes, je n’aime pas savoir que la différence de force physique est cause de réelles souffrances…
IMPRESSIONS DE TOURNAGE Réunir toutes ces femmes sur un plateau nous a permis, paradoxalement, de prendre conscience de la grande part de masculinité que nous avons toutes, et de constater que la féminité ne se décline pas de la même façon chez chacune d’entre nous. C’était magnifique de voir qu’il y avait autant de façons d’être une femme que de femmes sur ce tournage.
AUDREY DANA C’est quelqu’un de très juste, de généreux, d’avenant, avec qui on se sent bien. Elle a réussi son pari, je crois.
VANESSA PARADIS (ROSE)
LA RENCONTRE J’ai rencontré Audrey quelques mois avant le tournage. Elle m’a parlé du film avec une énergie débordante, c’est cet enthousiasme que j’ai aimé et qui m’a poussé à accepter le rôle. Le personnage de Rose est un personnage assez antipathique, c’est une handicapée sentimentale. Elle a beaucoup de mal avec tout le monde, sauf avec elle-même ! Elle ne se remet jamais en question. Incarner quelqu’un comme ça, c’est délicat. J’ai eu très peur de ne pas la comprendre, de ne pas l’aimer. Mais Audrey donne tellement envie de s’amuser, que tu trouves à t’épanouir sous sa direction, même si le rôle s’avère parfaitement opposé à ta nature. Après l’avoir rencontrée et observée, j’ai oublié toutes mes réticences.
UN MODÈLE FÉMININ, UNE INSPIRATION. La première femme à laquelle je pense, c’est ma mère, je l’admire. C’est une sacrée bonne femme. Je sais que j’ai eu de la chance, que ma mère est une femme extraordinaire. J’ai également passé beaucoup de temps avec ma grand-mère qui est aussi une femme fabuleuse. J’ai croisé beaucoup de femmes ; des femmes seules, accompagnées, généreuses, traumatisées … Il y a quelque chose à prendre en chacune, qui t’inspire, qui te nourrit. C’est aussi ça que le film raconte : nous sommes toutes différentes, certes, dans nos formes et nos couleurs, mais à la fin, tout se résume avec le cœur.
LA FEMME ET LA FÉMINITÉ AUJOURD’HUI Être une femme, c’est… être une femme heureuse, qui peut assumer ses choix… Il y a celles qui veulent être tout : mère au foyer, Super Woman et tout le reste. C’est compliqué de trouver un équilibre. Il faut savoir écouter les autres mais aussi être suffisamment égoïste pour être heureux et rendre les autres heureux…
IMPRESSIONS DE TOURNAGE Il y avait une ambiance vraiment sympa. Sur ce plateau, il y avait de très grandes actrices, des femmes extraordinaires. Alors voir Audrey nous donner envie à toutes, c’était une expérience exceptionnelle. On était toutes dans le même état jubilatoire ! Ce tournage a été tellement agréable, tellement ludique, tellement… libérateur. Entre les prises, on s’est raconté des histoires de femmes, les nôtres, ou les histoires de nos sœurs, nos mères, nos copines, nos cousines…
AUDREY DANA Audrey était vraiment étonnante sur ce tournage. Elle était précise et en même temps sensible, à notre écoute. Ce n’est pas simple d’écouter 11 actrices, toutes différentes. Mais elle a su nous donner vraiment envie de faire son film.
IMANY (BANDE ORIGINALE DU FILM)
LA RENCONTRE J’avais entendu dire qu’elle aimait beaucoup ma musique et j’avais essayé de l’inviter pour un de mes concerts à la Cigale, sur la dernière tournée. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais ça ne s’est pas fait. Quand un ami m’a parlé de sa copine réalisatrice qui voulait me rencontrer, j’ai accepté sans poser de questions, alors qu’en général, en pleines répétitions, c’est impensable. Et c’était Audrey Dana. On a trouvé ça drôle. Au départ, elle voulait que j’écrive un titre. Mais, au cours de la conversation, ça s’est transformé en un timide « Tu veux pas faire la BO de mon film ? ». Je n’avais jamais fait ça, j’y ai quand même réfléchi 24 heures. Voilà. Elle est aussi folle que moi (elle sourit, réfléchit)… Non, elle est plus folle que moi, parce qu’elle est venue me chercher pour son premier film, alors que je n’avais jamais fait de bande originale. Donc, techniquement, elle est plus folle que moi.
LA MUSIQUE Comme je ne savais pas par où commencer, on s’est beaucoup parlé. J’ai lu et relu le script, à chaque nouvelle version, j’ai posé plein de questions à Audrey : les couleurs qu’elle cherchait, ce qui la touchait musicalement, ce qu’elle avait envie d’entendre… De là, j’ai isolé des situations, j’ai noté des mots, des choses... Je me suis beaucoup aidée du script, beaucoup, et des situations qui m’ont inspiré les textes. Finalement, je n’ai pas travaillé si différemment que pour un de mes albums. J’ai juste dévié de sujet. L’autre challenge, c’était d’écrire pour d’autres chanteuses, d’autres voix, différentes de la mienne, et que je ne connaissais pas, pour la plupart. Nous sommes cinq chanteuses sur le film, de styles différents, de continents différents et, notamment, Sherika Sherard, qui est sur mon label. J’ai aussi travaillé avec Emilie Gassin, une Australienne, Natalia Doco, qui est argentine, Axelle Rousseau, qui a 17 ans et une voix monstrueuse. Et Audrey aimait beaucoup le son et les couleurs de mon album, alors j’ai remonté la même équipe.
LES FEMMES ET LA FÉMINITÉ AUJOURD’HUI Je ne sais pas du tout ce que c’est, « être une fille aujourd’hui ». C’est comme se demander comment on fait pour marcher avec ses deux jambes. Quand on a deux jambes, on a deux jambes, on ne se pose pas la question. Je pense que la féminité est vraiment propre à chacune d’entre nous. Jusqu’à une certaine époque, on avait des codes : une femme devait porter une jupe, devait être bien coiffée, bien maquillée, devait être à la maison et faire des enfants. Aujourd’hui, c’est peut-être encore le cas, dans certaines situations, mais je pense que la féminité, c’est quelque chose qui nous appartient. On peut tout à fait porter un jean, des baskets, avoir une grosse voix et être une femme.
FEMMES D’INFLUENCE/INSPIRATION Je viens d’une famille nombreuse pleine de filles. Il y a beaucoup de femmes dans ma vie. Ma mère, c’était la femme par excellence. Elle mettait du rouge à lèvres avant d’aller jeter ses poubelles, parce que, disait-elle, « On ne sait jamais sur qui on va tomber ! ». Elle avait des valeurs comme ça… toujours dans le contrôle. Il fallait être capable de tout faire, à n’importe quel moment et il fallait toujours être maître de soi.
LA FLASHMOB La flashmob devait être un moment explosif pour toutes les filles, un moment jouissif, durant lequel elles devaient pouvoir laisser s’exprimer leur personnalité, leurs corps, leurs délires. Et je ne sais plus pourquoi, mais j’ai pensé au western « Le Bon, La Brute et le Truand », dont le titre en anglais, « The Good, the Bad and the Ugly », a donné « The Good, the Bad and the Crazy ». Je trouvais que ça collait bien à ce que peut être une fille de nos jours.
Sortie de la bande originale de Imany le 26 mai
LISTE ARTISTIQUE
Isabelle Adjani
Lili
Alice Belaïdi
Adeline
Laetitia Casta
Agathe
Audrey Dana
Jo
Julie Ferrier
Fanny
Audrey Fleurot
Sophie
Marina Hands
Inès
Géraldine Nakache
Ysis
Vanessa Paradis
Rose
Alice Taglioni
Marie
Sylvie Testud
Sam
LISTE TECHNIQUE
Réalisateur Scénario Dialogues Image Montage Son
Audrey Dana Audrey Dana, Murielle Magellan, Raphaëlle Desplechin Audrey Dana, Murielle Magellan Giovanni Fiore Coltellacci Julien Leloup, Hervé Deluze Nicolas Provost
Mixage
Emmanuel Croset
Décors
Bertrand Seitz
Costumes Conseiller technique
Charlotte Betaillole Maurice Hermet
Casting
Anne Barbier
Scripte
Isabelle Querrioux
Régie Musique originale Directeur de production Directrice de post-production Productrice exécutive Produit par
Arnaud Foeller Imany Samuel Amar Susana Antunes Christine de Jekel Olivier Delbosc Marc Missonnier
Coproduit par
Wild Bunch M6 Films
Avec la participation de
OCS M6 W9
En association avec Ventes internationales
Palatine Etoile 11 Wild Bunch