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Antoine & Lili été 2010
L’abus d’alcool est dangeureux pour la santé. consommer avec modération
edito
Envie de voyage Depuis 1994, on a pris notre route. Un petit sentier décalé, créant et fabriquant artisanalement notre propre ligne de vêtements et accessoires pour femmes, ici, à Paris. Mix urbain, ethnique, coloré, acidulé... On a ouvert en 1997 notre première boutique, rue des Martyrs à Monmartre, présentant nos créations, mais aussi tout ce qu'on aime, bijoux, accessoires, objets et curiosités glanés de ci de là, au gré de nos voyages. Depuis, neuf autres boutiques ont vu le jour ainsi qu'une
boutique dédiée à la décoration et une autre aux enfants. Et maintenant on a crée tout un magazine pour partager avec vous notre amour pour la mode, la décoration et bien sûr les voyages, notre source infinie d'inspiration. C'est qui Antoine ? C'est qui Lili ? En fait il y a pas mal d'Antoine et pas mal de Lili, il y a même peut-être un Antoine et une Lili qui sommeillent en vous & Martine Sénac, créatrice de la marque Antoine & Lili
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sommaire
News
Expo. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Livres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Restaurants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Mode
Osez le rouge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Back in 50's. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 La vie en rose. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Personnage
Passion des motifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
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Déco
Touche de couleur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Fête dans la cuisine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Peins-moi des papiers peints . . . . . . . . . . . . . . 28 Invitation au voyage . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Voyage
From Russia with love. . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Dossier : Matrioshka. . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Un rêve de Rajasthan . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Royaume du Maroc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 Dossier : Babouches. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Antoine & Lili made with love
news expo
Envie de sortir Chaque Antoine et chaque Lili adore faire les expos pour après en parler des heures dans un petit resto sympa. Ou encore s'offrir un beau livre pour s'ispirer et voyager. Retrouvez sur les pages suivamtes notre sélection des livres, vernissages et restaurants à ne pas manquer.
Ce n’est pas du folklore Autres maîtres de l’Inde au Quai Branly du 30 mars au 18 juillet Musée du quai Branly 55 quai Branly 75007 Paris Tél : 01 56 61 70 00 www.quaibranly.fr
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Les peuples et communautés « folk », dits Adivasi, ont été recensés en 1950. Répartis sur l’ensemble du territoire, ils exercent un art qui témoigne à la fois de leur volonté de préserver une tradition artistique tout en restant au contact de l’extérieur. Les oeuvres utilitaires ou sacrées, d’une expression vivante bien différente des standards connus de l’art indien. Cette exposition rassemble des objets issus des collections du musée du quai Branly, des musées européens et indiens ainsi que de collections privées.
news expo
Ils se sont dit « oui » Paris d’Amour à l’Hôtel de Ville Du 6 mai au 31 juillet
Au travers de 166 images, Gérard Uféras témoigne d’une ville où chacun est libre de s’engager, de choisir, d’aller vers les autres. En affichant ces instantanés de bonheur mêlant générations, origines sociales ou religieuses, il combat l’apparente uniformisation de nos villes.
Salon d’accueil de l’Hôtel de Ville 29 rue de Rivoli 75004 Paris Tél : 39 75 www.paris.fr
Le pouvoir de l’amour en image Emporte-moi / Sweep me off my feet à Mac/Val Du 7 mai au 5 septembre
Réalisée en partenariat avec le Musée des beaux-arts du Québec, cette exposition collective vous invite à explorer le pouvoir d’enchantement et d’anéantissement de l’amour, au moyen d’œuvres d’une quarantaine d’artistes, parmi lesquels Andy Warhol, Pierre et Gilles ou encore Félix Gonzales-Torres. Photos, vidéos, sculptures et d’autres formes d’expression constituent l'exposition.
Musée d’art contemporain du Val-de-Marne (Mac/Val) Place de la Libération 94400 Vitry-sur-Seine Tél : 01 43 91 64 20 www.macval.fr
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news livres
Russie et la tentation de l’Orient Lorraine de Meaux Edition Fayard
Si, à partir de Pierre le Grand, la Russie a tout fait pour s’arrimer à l’Occident, un voile recouvre l’autre versant de son identité : sa composante orientale. De Catherine II à Lénine, de Pouchkine à Diaghilev, cet ouvrage offre pour la première fois une présentation générale de la colonisation russe en Orient, des rêves – suivis parfois de réveils cruels – qui l’ont accompagnée, et dont certains durent encore.
Kimono d’art et de désir Aude Fieschi Edition Philippe Goyard Librairie Comme un roman 39, rue de Bretagne 75003 Paris Tél : 01 42 77 56 20
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Comment le kimono en est-il venu à exprimer le raffinement d’une culture et la quintessence de la féminité ? Aude Fieschi décode l’histoire de ce vêtement unique en son genre : une simplicité extrême du patron entraînant l’absence de gaspillage de tissu, et une forme droite, empesée, dissimulant le corps et gommant sa matérialité ! L’art s’exprime alors dans le tissage, la sophistication du décor et des motifs. Et lorsque la beauté fait naître le désir, le plaisir esthétique glisse vers l’érotisme : là où le col bâille légèrement, fulgure la grâce d’une nuque.
news livres
Textiles indiens John Gillow, Nicholas Barnard Edition Thames & Hudson
La confection de textiles est, depuis des siècles, une activité particulièrement florissante dans l’ensemble du sous-continent indien : châles et étoles, tuniques et sari, blouses et gilets, bonnets et sacs sont savamment décorés et richement incrustés de coquillages, d’éclats de miroir ou encore de nacre. Tribus indigènes, envahisseurs, marchands, explorateurs ont contribué à travers l’histoire à façonner une des plus belles cultures artisanales au monde. En Inde, au Sri Lanka, au Bangladesh et au Pakistan, dans les grandes villes
comme dans les petits villages, d’innombrables tisseurs, imprimeurs, peintres, teinturiers et brodeurs continuent aujourd’hui encore de perpétuer cette tradition extraordinaire. John Gillow et Nicholas Barnard ont parcouru des milliers de kilomètres afin de rassembler les informations et les photographies du présent ouvrage. Ils décrivent l’histoire des techniques de tissage, de broderie et d’impression ainsi que les matériaux utilisés avant de proposer une analyse détaillée.
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news resto
Le Loir dans la Théière Restaurant de tartes et salades, salon de thé 3, rue des Rosiers, 75004, tél. : 01 42 72 90 61
Dans le Marais, un salon de thé sympa pour faire une pause entre amis au cours d'un après-midi shopping. Goûtez les tartes au déjeuner et les gâteaux maison à quatre heures... Miam.
Sweat Shop Café Couture 13, rue Lucien-Sampaix, 75010, tél. : 09 52 85 47 41
Recycler, customiser son manteau vintage, réparer une fermeture Éclair, c'est simple ! Encore faut-il avoir une machine à coudre… Sissi Holleis, styliste, et Martena Duss, maquilleuse de mode, ont eu l'idée d'ouvrir un « sweat shop » près du canal Saint-Martin, un café couture, pour apprendre à piquer un ourlet en dégustant thé et gâteaux bio. Location de machine à coudre : 6 € de l'heure.
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news resto
Swan et Vincent Restaurant italien 7, rue Saint-Nicolas, 75012 Paris, tél. : 01 43 43 49 40
Swann et Vincent, restaurant italien à l’allure bistrot typiquement parisien, est une sympathique trattoria aux prix raisonnables. Cuisine traditionnelle variant au gré du marché, ses ardoises racontent l’Italie de Parme à Milan, via Rome et Venise. Banquettes en moleskine rouge, décor mûrement patiné, comptoir d’un autre siècle, cet endroit affiche complet presque tous les soirs.
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news resto
Chez Georgette Restaurant de tartes et salades, salon de thé 9, rue Saint Georges 75009, tél. : 01 42 80 39 13
Localisé dans le IXe arrondissement, Chez Georgette est un sympathique bistrot à la déco années 60 avec ses tables en formica de couleur. Cuisine familiale irréprochable. Un vrai coup de coeur !
Rose Bakery Restaurant bio, salon de thé 46, Rue des Martyrs, 75009, tél. : 01 42 82 12 75
Décoration minimaliste pour cette épicerie-restaurant aux spécialités de tartes salées et anglaises, et surtout de pâtisseries qui prennent une grande place sur la carte. Dans le tout petit salon de thé anglais d'une blancheur immaculée, on profite de la vue sur un jardin. Gâteau aux carottes, brownies, risotto aux courgettes, soupe du jour, tous les produits sont biologiques et les plats ont les saveurs du monde entier. En vente, du thé, du chocolat, des jus de fruits. L'ambiance est décontractée et on peut travailler en mangeant !
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news resto
Maé Cuisine de monde 42, Rue Saint-Georges, 75009, tél. : 01 42 80 39 13
Trois salons aux influences ethniques pour ce café-boutique qui mélange toutes les couleurs du monde. Dans les assiettes, mafé de boeuf, poulet au lait de coco, rôti de porc et cake au thé. Sur les étagères, gelée de plantes, jouets du Brésil rapportés de voyages et café issu du commerce équitable, à emporter. L'ambiance est intimiste, idéale pour un dîner entre copines, avant d'inviter les garçons aux lectures des tarots (vendredi et samedi à 17h) et aux séances de massages (vendredi midi).
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shopping mode
Osez le rouge ! { 1 } Top en soie sauvage, collection Medina. { 2 } Broche en soie. { 3, 10 } Echarpe en toile de coton. { 4 } Pantalon en coton, collection Yemen. { 5 } Robe cache-coeur, collection Hammam. { 6 } Bottines en cuir. { 7 } Jupe en coton, collection Quartz. { 8 } Cache-coeur en laine, collection Hammam. { 9 } Robe en laine, collection Suzani.
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shopping mode
Back in 50's { 1 } Manteau évasé en coton, collection Fleur. { 2 } Robe, collection Fleur. { 3 } Robe-jupe en soie sauvage, collection Medina. { 4 } Broche en résine. { 5 } Robe en maille de coton, collection Suzani. { 6 } Manteau, collection Oman. { 7 } Bottines en cuir. { 8 } Broches en soie, collection Oman. { 9 } Bolero en soie sauvage, collection Parfum.
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shopping enfants
La vie en rose { 1 } Broche en tissue Agnelle. { 2 } Robe en soie, collection Fleur. { 3 } Broches en résine. { 4 } Robe en soie, collection Fleur. { 5 } Robe en toile, collection Parfum. { 6 } Jupe plissée, collection Parfum. { 7 } Veste courte en popeline, collection Parfum. { 8 } Boîte métallique Beauty Kit. { 9 } Miroir Princesse.
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personnage illustratrice
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personnage illustratrice
La passions des motifs la renaissance d'un célèbre motif de pavot Marimekko est une entreprise finlandaise de design leader dans les secteurs de textiles. Kristina Isola, la fille de la célèbre designer Maija Isola, qui a créé plus de 500 motifs pour Marimekko, dont la fleur de pavot «Unikko», le plus connu des motifs de Marimekko. Elle a imaginé un nouveau concept chromatique pour «Unikko» et appliqué le motif à de nouveaux produits. Nous avons voulu savoir comment la designer travaillait et à quoi ressemblait son intérieur. Antoine&Lili : Madame Isola, comment êtes-vous entrée chez Marimekko ? Kristina Isola : J’ai commencé par être l’assistante de ma mère, Maija Isola. C’était en 1962. Lorsqu’elle prit sa retraite en 1987, je suis restée dans l’entreprise. J’ai pour ainsi dire poursuivi l’oeuvre de ma mère. Aujourd’hui, je m’occupe principalement de l’application de ses
motifs. Je veille notamment à ce qu’ils puissent être utilisés avec les technologies modernes. Qu’est-ce qui distingue un design de qualité ? Pour moi, le design devrait être esthétique et fonctionnel. Et aussi ce qui est important c'est qu'il devrait avoir un prix adéquat.
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personnage illustratrice
Qu’est-ce qui vous fascine chez Marimekko ? J’adore mon travail. Marimekko fait intimement partie de ma vie. Nous sommes une grande famille et mettons tout notre coeur à l’ouvrage. Je pense que cela se ressent dans nos créations. Marimekko est célèbre pour le motif à fleur de pavot «Unikko» de votre mère. D’où lui est-il venu ? Ma mère a beaucoup voyagé en Europe et s’est inspirée des pavots sauvages. Elle avait aussi planté des pavots dans le jardin de son atelier d’été. D’ailleurs, ses fleurs se retrouvent aujourd’hui dans mon jardin. Quant à moi, je puise mon inspiration dans tout ce qui m’entoure. J’observe mon environnement et suis très attentive aux sujets de conversation des gens. J’en retire des idées qui se cristallisent autour d’un projet concret. À quoi ressemblent vos journées de travail ? Le matin, je commence par dépouiller mes messages électroniques et régler les tâches administratives. Ensuite, je m’assois à ma table de design dans mon atelier, à la campagne. Ma fille Emma m’assiste. Vous voyez ce qui se répète ici? La passion des motifs est profondément ancrée dans ma famille. Et puis, il y a la passion et l’endurance dont tout le monde fait preuve ici. J’observe mon environnement et suis très attentive aux sujets de conversation des gens. Je ne me rends qu’une à deux fois par semaine à la fabrique d’Helsinki &
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shopping dÉco
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Touche de couleur { 1 } Bouilloire métallique avec poignée en bois. { 2 } Assiette en céramique. { 3 } Sous de plat en fer forgé. { 4 } Set de magnets. { 5 } Oiseau en papier machée. { 6 } Assiette en verre laquée. { 7 } Coupelle de fruits. { 8 } Bols en faïence. { 9 } Trousse. { 10 } Assiette en céramique. { 11 } Boîte à sucre. { 12 } Sous de plat tricoté. { 13 } Coussin brodé en soie. { 14 } Magnets pour le frigo.
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www.manuelcanovas.com
design cuisine
Frigos Smeg : Darty Rivoli 1 à 21 rue des Bourdonnais 75001 Paris Tél : +33 01 53 40 84 00 I Casa 5 rue Lafeuillade 75001 Paris Tél : +33 0140150202 Italia Cucine 202, bd St. Germain 75007 Paris Tél : +33 01 45 48 25 53
Fête dans la cuisine
Personne n'a dit que le frigo et la cuisinière devaient être blancs ! Les marques italiennes et britanniques Smeg et Aga luttent contre l'ennui en osant les peindre en couleurs vives. Ils les animent avec des petits pois ou encore des rayures. { 1 } Cuisinière Aga Quatre-Quatre, design Emma Bridgewater. { 2 } Cuisinière Aga Deux-Quatre. { 3 } Réfrigérateur Smeg Années '50 FAB10RO. { 4 } Réfrigérateur Smeg Années '50 FAB28LB. { 5 } Réfrigérateurcongélateur Smeg Années '50 FAB28R. { 4 }
Aga France : ZI les Béthunes 14 rue du bois du pont 95310 St Ouen l`Aumône Tél : 01 34 48 52 37 www.agafrance.fr
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Farrow&Ball Maîtres coloristes depuis 1946
N’importe quelle couleur à condition qu’elle soit jaune
Showroom 50 rue de l’Université 75007 Paris 01 45 44 47 94 Pour tout complément d’information, des renseignements sur votre stockiste le plus proche ou pour une livraison à domicile, veuillez nous téléphoner au + 44 (0) 1212 876141 ou consulter notre site Internet www.farrow-ball.com
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Peins-moi des papiers peints glorieux retour du papier peint Collection Amarsagar de Osborne & Little.
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Le papier peint revient en force. Paré de motifs originaux et personnalisés, il constitue désormais un objet de déco à part entière. Nettement plus tendance, il est aussi devenu facile à poser. Habillez vos murs de papier, c’est tendance. Le papier peint revient à la mode totalement transfiguré. Son usage a évolué, il s’affirme aujourd’hui comme un accessoire tendance, une touche déco originale. Plus question de tapisser toute une pièce de papier peint uni. Ne recouvrez que certains pans de mur pour donner relief et volume à vos espaces intérieurs. De même, vous pouvez choisir de ne coller qu’une seule bande pour habiller un mur et créer ainsi un panneau décoratif. Pour un effet osé résolument moderne, privilégiez l’alternance de motifs. Trouvez notre séléction des nouveautés, les grandes tendances et des idées déco.
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Dossier Papiers peints
Osborne & Little 1968, Peter Osborne et Antony Little passionnés de papiers peints créent leur première collection peinte à la main. Le succès est immédiat. Au fil du temps, les collections se sont enrichies et la gamme de produits développée avec des tissus, de la passementerie, du mobilier et des accessoires. Aujourd’hui, les collections se distinguent par la richesse des motifs, des matières et des couleurs pour des mises en atmosphère synonymes d’élégance.
Collection Aravalli et collection Lorca. Sur la page de gauche : collection Maharani Showroom Osborne & Little 7 rue de Furstemberg 75006 Paris Tel: 01 56 81 02 66 du lundi au samedi de 10h à 18h www.osborneandlittle.com
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Farrow & Ball Le fabricant Farrow & Ball n’a pas son pareil pour retrouver les motifs et les teintes des papiers anciens. Colorés avec ses peintures à l’eau ou imprimés à la planche, ses papiers sont présentés au fond de sa boutique de peintures. À rayures ou striés en ton sur ton, ils habillent aussi bien les demeures anciennes que les intérieurs contemporains, tandis que la somptueuse collection de rééditions de motifs fleuris donnent une patine superbe aux murs.
Collection Ranelagh, couleur 1823 et collection Lotus, couleur 2012. Sur la page de droite : collection Ringwold, couleur 1615. Showroom Farrow & Ball 50 rue De L’Université 75007 Paris Tel: 01 45 44 82 20 du lundi au samedi de 9-30h à 18h www.farrow-ball.com
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Dossier Papiers peints
Dominic Crinson Le créateur Dominic Crinson applique ses images numériques aux papiers décors de stratifiés pour des meubles personnalisés. Photos macro, créations graphiques, elles peuvent maintenant être appliquées sur des carreaux de céramique, papiers peints, revêtements de sol et moquettes. Ces réalisations sont utilisées en tant que simple image ou répétées comme un motif. Il vous est également possible de faire imprimer les visuels de votre choix &
Sapphire, collection Kaleido. Sur la page de gauche : Clouded, collection Kaleido. Dominic Crinson Boutique en ligne : www.crinson.com Tél.: +44 (0)20 7241 7467
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shopping dÉco
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Invitation au voyage { 7 }
{ 1 } Miroir doré. { 2 } Plateau péruvien. { 3 } Vase décoratif. { 4 } Tableau chinois. { 5 } Bouilloire décorative. { 6 } Serviette en lin. { 7 } Thermos émaillé. { 8 } Coussin en lin. { 9 } Valise ancienne. { 10 } Boîte métallique. { 11 } Valise ancienne. { 12 } Boîte métallique. { 13 } Boîte perse. { 14 } Assiette à motifs. { 8 }
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Voyage russie
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voyage russie
From Russia with love voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou De retour d’une croisière à travers la sainte Russie, de Saint-Pétersbourg à Moscou, AnneMarie Minvielle, journaliste indépendante, écrivain et photographe, raconte par le petit bout de la lorgnette ce long périple en groupe. À bord du Tchaïkovski, la vie quotidienne des croisiéristes est ponctuée par la visite des monuments et la découverte de paysages remarquables. Bienvenue à bord ! Saint-Pétersbourg – Moscou en croisière sur le complexe Volga-Baltique. Un vieux rêve, style cocktail Molotov, qui traîne depuis longtemps dans mon esprit. Je visionnais en vrac : les étendues blanches du Docteur Jivago, les fastes du salon d’ambre de Pierre le Grand, l’assassinat de Raspoutine, la sauvagerie d’Ivan le Terrible, l’étalon blanc de la Grande Catherine, avec un zeste du Général Dourakine de ma petite enfance compensant les
terreurs du Kremlin. Bref un cocktail méritant d’être bu sur place, lors d’une « croisière » dont le seul nom un rien désuet m’intrigue, tout en me faisant un peu peur : un huis-clos de onze jours ! Une belle occasion d’observer le comportement humain sur fond de paysages splendides de la Russie du Nord, en traversant 2 000 km à 25 km à l’heure sur la Neva, la Volga, la Moscova et ses écluses staliniennes.
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voyage russie
J’ai préparé ma petite bouteille de vodka, tout en me disant hypocritement que le thé russe ne me ferait pas de mal pour maigrir Ville de Souzdal et son monastere Sur la page de droite : Saint Pétersbourg, la Venise du Nord
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Prudente, j’ai demandé à une amie sympathique de mon âge, Geneviève, de m’accompagner. Car j’ai horreur des groupes : deux cent cinquante personnes, pensez donc ! Et pas de portes de sortie sur un bateau… Pour me rassurer, j’ai préparé ma petite bouteille de vodka, tout en me disant hypocritement que le thé russe ne me ferait pas de mal pour maigrir. Il n’en a rien été. Nous embarquons pour la croisière de septembre, bien rodée, sans moustiques et par un temps miraculeux. De l’aéroport de Saint-Pétersbourg, un car nous conduit vers la zone portuaire à la nuit tombée. Nous avons tout juste le temps de deviner la misère des logements sociaux et d’apercevoir beaucoup de jeunes, garçons et filles, sous les portes cochères.
Une cabine de bateau, c’est quand même petit et ces fameux ferries clonés comportent des salles d’eau de 1,50 m sur 0,80 m dans lesquelles le tuyau de la douche, issu du lavabo, tombe sur la cuvette des w.-c. derrière un rideau. On s’assied n’importe comment, avec n’importe qui, et ces sièges deviendront nos places définitives pour tout le voyage, sans que l’on nous ait prévenus. Après cinq minutes de conversation, je me demande si je ne vais pas simuler un malaise pour rentrer en France.
Premiers pas en russe Avec quelques roubles, nous obtiendrons, ma copine et moi, une table à deux avec vue sur le fleuve. Cela nous vaudra, lors des interminables repas au thé aqueux et au pain-beurre généreux, d’apprendre au moins les mots russes masla, pour ce beurre salé qui sera l’essentiel de nos délices culinaires, hliép pour le pain délicieux et varié, et piva pour la bière. Le reste, n’en parlons pas. Le capitaine se présente, bel homme, Français marié à une Russe, ayant un sens parfait du groupe. En quelques
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heures, il aura conquis toutes les dames qui se battront pour être au premier rang des cours de chant, de russe ou des conférences qu’il anime en continu. Les hommes, au fond, posent des questions « pertinentes » et « sérieuses ». La salle de classe est reconstituée. Mauvaise routarde dans l’âme, je repars avec le groupe dès le lendemain, en car pour Saint-Pétersbourg. Surprise : sur le quai, un petit chien, tout recouvert de tricot au point mousse fait maison, est vêtu de rouge des pattes au museau. Photos, photos ! Bien entendu une grosse dame vient faire la manche.
Arrivée à Moscou Autre réussite : tous les jeunes guides des cars que nous prendrons à Saint-Pétersbourg nous raconteront les détails de leur vie actuelle : appartements communautaires où les familles s’entassent, chômage, ruines et misères suite à la dévaluation du rouble en 1998, alcoolisme, Russes milliardaires et Russes sans abri… Le long du trajet, on s’aperçoit que les touristes sont « parqués » dans
Les monuments colorés de pastel et d’or s’alignent sur les rivages de la Neva, à proximité de son embouchure dans le golfe de Finlande ce port commercial entouré d’usines, que les rideaux aux fenêtres des « HLM » russes sont plus sales les uns que les autres, que les accrochages entre autos sont fréquents, voire mouvementés. Les chauffeurs sortent des voitures d’occase, souvent des Lada, une bouteille à la main. Le centre historique se profile et les monuments colorés de pastel et d’or s’alignent sur les rivages de la Neva, à proximité de son embouchure dans le golfe de Finlande. Cela fait quand même quelque chose de voir l’emplacement du cuirassé Potemkine. Les chauffeurs sortent des voitures d’occase, une bouteille à la main. Halte sur le pont de l’île Vassilievski pour le panorama idéal. Des ours bruns sont manipulés par des manouches. Pas de photos sans roubles, tant pis & Texte : Maheva Blanchet
Sur la page de gauche : Incontournable Place Rouge. Robe Suzanni, collection Hammam.
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Matrioshka ! Véritable histoire des Poupées russes Encore appelée : poupée russe, matriochka, poupée gigogne, matriachka, nestings-dolls, matrioshka ou matryoshka. Un symbole russe… né du soleil levant. Tout commence il y a à peine plus d’un siècle, à la fin du XIXe siècle, dans un atelier de jouets moscovite, propriété d’un riche marchand mécène de l’époque : Anatoli Ivanovitch Mamontov. Sur la page de droite : coussins en forme de Matriochka, 25 cm de haut.
A cette époque faste pour la Russie en plein essor économique et culturel, les artisans locaux imaginent, en s’inspirant d’une poupée japonaise représentant un sage bouddhiste, une poupée gigogne de personnages en costume paysan : la matrioshka est née !
Des signes identitaires multiples Le terme « matriochka » évoque en premier lieu la mère de famille nombreuse en bonne santé et de solide
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corpulence. Au delà, la matriochka symbolise la fertilité, la famille, le peuple dans son ensemble et finalement la Mère Patrie. Initialement chaque poupée représentait un membre de la famille et on ajoutait un élément lors de chaque naissance. Les ornementations représentent le plus souvent des costumes traditionnels. Les Matriochkas sont habituellement vêtue dans la traditionnelle Sarafan, la robe rustique et pratique utilisée dans la rude vie des campagnes,
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éventuellement agrémentée ou complétée par un châle de laine chaud et protecteur pour se garder de la rudesse du climat. Certaines poupées sont le support de représentations symbolique de contes russes célèbres tels que « l’oiseau de feu » ou le « poisson d’or ».
Production essentiellement moscovite Selon la tradition, la matrioshka est réalisée en bois de tilleul, bois réunissant des qualités uniques : résistance, légèreté, séchage rapide et souplesse permettant l’ouverture facile et sans jeu des poupées. Le nombre de poupées est traditionnellement de 5. La plus grande poupée jamais réalisée contient 72 éléments et mesure 1 mètre de haut. Si durant la période soviétique une production standardisée de poupées simples avec une ornementation peu élaborée a vu le jour, les poupées russes sont classiquement d’origine artisanale. Chaque poupée est ainsi peinte à la main par des artisans russes, le plus souvent des femmes. Quatre couleurs de base sont utilisées : rouge, bleu, noir et jaune.
Chaque poupée est peinte à la main par des artisans russes, le plus souvent des femmes. Quatre couleurs de base sont utilisées : rouge, bleu, noir et jaune L’idée fit rapidement son chemin, et en 1900 cette poupée nouvelle fut présentée à la Grande Exposition Universelle de Paris ou elle remporta la Médaille de Bronze pour son intérêt innovateur et la qualité de sa fabrication. Partout en Russie des artisans se mirent à peindre des Poupées Russes. De véritables peintres furent sollicités pour leur décoration, des courants se formèrent, des « écoles » apparurent, et finalement de grands artistes s’intéressèrent à ces banales Matriochkas. On peut ainsi trouver toutes sortes de matriochkas, de la plus simple à la plus sophistiquée, jusqu’à l’exceptionnelle Matriochka de collection, comme celle qui est aujourd’hui conservée au Musée de la Poupée Russe & Texte : Maheva Blanchet
Trousses, collection Sarafan. Sur la page de gauche : coussins en forme de Matriochka, 35 cm de haut.
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Un rêve de Rajasthan Inde eternelle : Conte des Mille et une nuits Jodhpur, Jaipur, Udaipur, Jailsamer... Le Rajasthan semble sorti d'un Conte des Mille et une nuits, avec ses palais, ses maharajas, ses temples et ses villes harmonieusement colorées. L'histoire a laissé de nombreuses traces au Rajasthan, celles des Rajpoutes, des musulmans, des Moghols, des colons britanniques. Depuis Delhi, on quitte une Inde « moderne » pour remonter le temps et s'immerger dans une Inde plus traditionnelle, rurale, aux paysages arides et montagneux. En un mot : l'Inde éternelle. La première chose que l’on sent à l’arrivée, c’est la poussière, à moins que ce ne soit un épais nuage de pollution. Impossible de faire la distinction. Nous voici, aux aurores, autour du tapis de bagages dans l’une des ailes de l’aéroport en pleins travaux. Au vu de ce bâtiment en pleine reconstruction, des grues et des hangars postés aux alentours, l’ensemble promet d’être pharaonique.
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À la sortie de l’aéroport, une nuée de klaxons nous accueille. Un art maîtrisé à merveille sans qu’il n’y ait rien à y comprendre. À Delhi, on fonce et on klaxonne, c’est tout. Dans un demi-sommeil, on se précipite au Fort rouge, majestueux, glorieux, construit par Shah Jahan en 1640. Plus de doute, nous voici au cœur de l’Inde moghole. Des perruches vert fluo ont envahi les
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pierres rouge sang, formant un contraste saisissant avec les yeux maquillés au khôl des enfants. Au tombeau d’Humayun, construit par sa veuve en 1565, nous succombons aux délices de la pierre sculptée. Cet endroit est peut-être l’un des plus beaux que nous visiterons, l’une des plus belles preuves d’amour aussi. Il faut y consacrer du temps et se laisser bercer par cette réinterprétation du jardin d’Éden sur terre. L’eau des fontaines envahies par les écureuils glougloute à satiété, en toute sérénité.
Célébrissime Taj Mahal En route, la Porte de l’Inde nous a toisés quelques instants, et voici le Qutb Minar (XIIe siècle), en fin de journée, qui se dresse fier comme un I dans le soleil aveuglant.
La première chose que l’on sent à l’arrivée, c’est la poussière, à moins que ce ne soit un épais nuage de pollution. Impossible de faire la distinction On distingue progressivement ses 72 mètres de hauteur, ses 14 mètres de large à la base. Un chef-d’œuvre de l’art hindo-musulman. Tout est dans les détails, des sourates sculptées aux ciselures fleuries. Dans la mosquée voisine, les colonnes représentent des personnages hindouistes et même des femmes nues sur des destriers. On en rêvait secrètement. Voir Agra, son célébrissime Taj Mahal… Ce qui impressionne tout d’abord, c’est le bruit ! Un boucan du diable. À quelques pas de là, dans
Saris tout en couleurs. Sur la page de gauche : vue sur Taj Mahal
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voyage inde des joueurs de polo, signalons aussi ces drapés magiques portés par les femmes : les saris. Rouge, jaune, vert, bleu, mauve, un vrai feu d’artifice de couleurs, éclatantes, qui explosent dans ces allées poussiéreuses. Et puis il y a ces écharpes, ces châles, ces pashminas qui s’échappent comme des effluves pigmentées. Les femmes s’arrêtent sur un pli, un revers, des passementeries. Les vaches, intouchables, au milieu des routes et des impasses, ont les cornes bleues, jaunes ou vertes. Entre Jodhpur et Udaipur, il faut s’arrêter à Ranakpur pour découvrir l’une des multiples facettes de la religion
Rouge, bleu, mauve, un vrai feu d’artifice de couleurs qui explosent dans ces allées poussiéreuses Chaussures en laine brodée, collection Hammam
les jardins, la majesté du Taj Mahal nous en impose. Par Ganesh, que c’est beau ! À Agra, nous découvrons aussi un autre Fort rouge. L’homme du Taj Mahal, Shah Jahan, qui fut enfermé là par son propre fils en 1658, pouvait voir de sa fenêtre la tombe de son épouse. En effet, au loin se dessine, depuis le diwan i-khas où il recevait ses ministres, la forme du Taj Mahal. À deux pas, visite du mausolée d’Itimad-ud-Daoulah, où s’ébattent des singes amoureux. Un peu de répit, et de calme, savamment savourés.
Entre Jodhpur et Udaipur L’Inde ne saurait se résumer à ses monuments. Le Rajasthan encore moins. Si Jodhpur est mondialement connu pour son pantalon, qui était au départ le pantalon
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en Inde, et plus particulièrement le jainisme, religion pacifiste qui rejette l’usage des armes et dont les fidèles ne mangent pas d’animaux. Le temple vaut pour ses sculptures riches et nombreuses. Première destination touristique de l'Inde avec près de trois millions de visiteurs par an, Agra possède parmi les plus beaux monuments de l'Inde, dont le célébrissime Taj Mahal. Agra est la création des premiers empereurs moghols qui en firent la capitale d'un empire florissant. Le Taj Mahal, chef-d'œuvre de l'empire moghol, monument musulman donc, est devenu l'emblème de l'Inde, terre des hindous. Attirant quelque 3 millions de visiteurs par an, le Taj Mahal fut construit entre 1631 et 1653 à l’initiative du moghol Shah Jahan. 22 années de labeur furent nécessaires & Texte : Maheva Blanchet
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Royaume du Maroc Marrakech : voyage au pays des couleurs Le nom du Maroc évoque les palais chérifiens entourés de somptueux jardins, les souks desquels s’échappe l’odeur mystérieuse des épices, la fantasia et ses rites éclatants. Mais il serait dommage d’en rester à ce somptueux décor de théâtre. Dans une médina, c’est en quittant les rues les plus larges que l’on s’immerge dans la vie populaire du Maroc, puis en osant quitter les ruelles pour accéder à de sombres impasses que l’on trouve les plus belles portes de la ville, celles derrière lesquelles s’épanouissent les plus luxueux palais du Maroc. Marrakech, place Jemaa-el-Fna, 17 h. Le choc. Le choc des cultures. La chaleur, ce jour-là, n'est pas au rendezvous, mais la foule, oui. Pour qui n'est habitué qu'au grouillement humain des grands magasins des boulevards parisiens, c'est un choc. Un choc que cette immense place où l'activité se fait protéiforme et la tchatche entendre en des mots de
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bienvenue français, anglais, italiens, afin d'attirer l'Européen à admirer et consommer, en vrac : le cobra qui tournoie en dessinant de lentes et courbes volutes aux vibrations de la flûte de son maître-musicien, avoir les mains et les pieds ornés de tatouages dessinés au henné par des femmes voilées, boire un verre de jus d'orange à l'un des nombreux stands-charrettes, effectuer l'incontournable
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cliché avec un porteur d'eau au costume coloré – les porteurs d'eau n'existent plus que pour le folklore et le touriste, les bouteilles en plastique les ayant remplacés depuis longtemps – contempler des acteurs mâles déguisés en femmes, qui, en remuant des hanches, suggèrent une pseudo-danse du ventre, s'étonner d'une pyramide humaine, s'offrir un dentier (si si !), s'acheter un mélange de poudres aux vertus aphrodisiaques…
Murs ocre rouge de Medina Et tout ça au sein de cette médina à la terre et aux murs ocre rouge si typiques. Cette foule bigarrée, qui, pour une Occidentale fraîchement descendue de son avion, fascine et impressionne avant que l'on ne s'y accoutume, appartient au quotidien de cette place, déclarée en 2001 par l'Unesco « chef-d'œuvre du patrimoine oral de l'humanité ». Cette sensation de densité humaine n'est pas une simple vue de l'esprit : près de la moitié de la population de la cité vit dans les murs de la médina, ce qui fait tout de même 400 000 habitants cohabitant sur 600 hectares, soit 60 000 Marrakchis au km2 ! Ajoutez à cela les touristes venus comme moi découvrir cette place mondialement connue et les souks qui la bordent sur son côté nord et vous aurez une idée de ce qu'on peut ressentir. Ma pensée vagabonde à la vue de cette trépidation, de ce monde qui y travaille et y vit, car non seulement on commerce place Jemaa-el-Fna, mais on y mange aussi. Deux fois par jour, tables et bancs cernent une cuisine installée en deux temps trois mouvements autour d'un brasero. L'ami marocain qui nous accompagne nous
Marrakech, c’est aussi un ensemble architectural fascinant avec sa medina, ses superbes mosquées, ses anciens caravansérails et ses palais remarquables explique le sérieux de ces échoppes ; la mairie leur attribue un numéro pour éviter toute arnaque et les mets présentés ici sont préparés à l'avance, sauf, bien sûr, ce qui sera cuit sur place sous l'œil du client. Une telle organisation au milieu de cette multitude me laisse baba. En fait, malgré ses airs de désordre et de chaos, sa chaleur et son soleil, ses charrettes tirées par des ânes ou des hommes, ses voitures et ses taxis aux Klaxons promptement enfoncés, ses calèches et ses touristes
Les arches de couleurs ocre répondant au sable du désert. Sur la page de gauche : Le plus ancien riad de Marrakech. Robe Jemaa, collection Jasmina.
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emballés dans des shorts aux couleurs vives, arborant leurs appareils photos tels de modernes totems, ce lieu fourmillant est bien plus structuré qu'il n'y paraît.
Mille petits métiers s’y côtoient dans une atmosphère étonnante. Et le tourisme a favorisé la redécouverte d’un artisanat aujourd’hui florissant Je me dis qu'au Moyen Âge nos places de foire devaient ressembler à ce foisonnement de vie. Et je ne peux m'empêcher de m'interroger sur la persistance et la pertinence de cette place. Est-ce qu'elle et ses souks n'existent plus que pour le touriste, est-ce uniquement grâce et par le tourisme qu'un tel lieu existe encore à l'heure où le monde dit moderne, à portée de parabole satellite, fascine les jeunes générations marocaines ? Ces jeunes générations qui préfèrent vivre dans le béton (signe de
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modernité et donc de progrès) plutôt que de perpétuer les savoirs traditionnels de construction, tel le pisé, utilisés par les rénovateurs (le plus souvent français) de vieilles demeures de la médina que sont les riads. Est-ce donc un monde recomposé, prêt à mettre en pellicule photographique ? Cette question, on peut certainement se la poser partout où le tourisme de masse a posé ses jalons. Les Marrakchis, d'après ce que j'ai pu échanger avec quelques-uns d'entre eux sur le sujet, ne perçoivent pas cela comme un antagonisme. Au nord de la place Jemaa-el-Fna, les souks attendent leurs lots de visiteurs et d'acheteurs. Les riads de la médina sont l'illustration d'un art de vie dont nos architectes auraient peut-être bien fait de s'inspirer. Plutôt que de séparer riches et pauvres, les premiers vivaient aux côtés des seconds, dans des palais – les riads – dont, de l'extérieur, les murs étant aveugles, on ne peut deviner le raffinement ni le luxe. C'est pour cette raison que les maisons étaient construites autour de patios et de jardins intérieurs apportant lumière et fraîcheur & Texte : Maheva Blanchet
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Mille et une babouche création artisanale de Fès Le cuir est la première source artisanale d'exportation au Maroc. De nombreuses villes possèdent leur quartier des tanneurs, vous pourrez d'ailleurs vous y promener en vous rendant à Rabat, Marrakech, Tétouan, Tanger.... Les plus importantes tanneries du Maroc se trouvent à Fès, et c'est d'ici que proviennent la moitié des peaux utilisées dans tout le pays. C'est à partir de ces peaux diverses (de mouton, d'agneau, de chèvre, de chameau, de vache...) que les artisans marocains fabriquent les babouches, les sacs, les ceintures, les poufs, les lampes. Au IXème siècle, des ouvriers chassés de Cordoue s'installent dans le médina de Fès. Grâce au savoir-faire de ces artisans, le cuir marocain acquiert rapidement une grande notoriété. Au XVe siècle, la langue française adopte le terme « maroquin », pour parler du cuir finement ouvragé, ce mot
donnera ensuite naissance aux termes maroquineries et maroquiniers. Même si les cordouans venaient d'Andalousie, c'est bien au Maroc que sont nées les techniques de la fabrication du cuir. Et de cordouan, on donna le mot « cordonnier ». De tout les articles en cuir fabriqués au Maroc, les babouches sont certainement les produits les plus authentiques. Elles font partie intégrante du quotidien des marocains et s'utilisent indifféremment à la maison ou à l'extérieur &
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Boutiques Antoine&Lili Paris 3, rue du 29 Juillet, Ie. Tél. : 01 49 27 03 16 ◆ 17, rue du Jour, Ie. Tél. : 01 40 13 08 22 ◆ Le Village, 95, quai de Valmy, Xe. Vêtements et accessoires. Tél. : 01 40 37 41 55. Déco. Tél. : 01 40 37 34 86. Enfant. Tél. : 01 40 37 58 14 ◆ 51, rue des Francs-Bourgeois, IVe. Tél. : 01 42 72 26 60 ◆ 87, rue de Seine, XIe. Tél. : 01 56 24 35 81 ◆ 90, rue des Martyrs, XVIIIe. Tél. : 01 42 58 10 22 Marseille 38, rue Montgrand 13006 Marseille. Tél. : 04 91 52 73 70 Strasbourg 20, rue des Juifs 67000 Srasbourg. Tél. : 03 88 36 47 14 Lyon 2, rue de Fargues 69001 Lyon. Tél. : 04 78 39 117 81 ◆ 4, rue des Archers 69002 Lyon. Tél. : 04 78 59 41 40 Toulouse 33, rue Croix-Baragnon 31000 Toulouse. Tél. : 05 62 17 23 14 Aix-en-Provence 17, rue Granet 13000 Aix-en-Provence. Tél. : 04 42 23 2542 Lille 46, rue de la Monnaie 59800 Lille. Tél. : 03 28 07 86 04 Bordeaux 60, rue des Remparts 33000 Bordeaux. Tél. : 05 57 78 13 27 Nantes 11, rue du Chateau 44000 Nantes. Tél. ; 02 40 74 58 59
Restaurants Hôtel Amour 8, rue de Navarin, IXe. Tél. : 01 48 78 31 80 ◆ L'Hôtel 13, rue des Beaux-Arts, VIe. Tél. : 01 44 41 99 01 ◆ Le Train Bleu place Louis-Armand, XIIe. Tél. : 01 43 43 09 06 ◆ L'Assiette 181, rue du Château, XIVe. Tél. : 01 43 22 64 86 ◆ Café Constant 139, rue St-Dominique, VIIe. Tél. : 01 47 53 73 34 ◆ Les Cocottes 135, rue St-Dominique, VIIe. Tél. : 01 45 55 15 05 ◆ Les Fables de la Fontaine 131, rue St-Dominique, VIIe. Tél. : 01 44 18 37 55 ◆ Le Violon d'Ingres 135, rue St-Dominique, VIIe. Tél. : 01 45 55 15 05 ◆ Ballon et Coquillages 71, bd Gouvion-St-Cyr, XVIIe. Tél. : 01 45 74 17 98 ◆ La Marlotte 55, rue du Cherche Midi, VIe. Tél. : 01 45 48 86 79 ◆ Fogon 46, quai des Grands-Augustins, VIe. Tél. : 01 43 54 31 33 ◆ Le Monteverdi 5, rue Guisarde, VIe. Tél. : 01 42 34 55 90 ◆ New Hoa Khoan 15, av. de Choisy, XIIIe. Tél. : 01 45 85 81 31 ◆ Cristal de Sel 13, rue Mademoiselle, XVe. Tél. : 01 42 50 35 29 ◆ Beurre Noisette 68, rue Vasco-de-Gama, XVe. Tél. : 01 48 56 82 49 ◆ L'Ami Jean 27, rue Malar, VIIe. Tél. : 01 47 05 86 89 ◆ Au Bascou 38, rue Réaumur, IIIe. Tél. : 01 42 72 69 25 ◆ L'Absinthe 24, place du Marché Saint-Honoré, Ir. Tél. : 01 49 26 90 04 ◆ Galerie du Plaza Athénée 25, avenue Montaigne, VIIIe. Tél. : 01 53 67 66 00 ◆ Coffee Parisien 4, rue Princesse, VIe. Tél. : 01 43 54 18 18 ◆ L 'Ami Jean 27, rue Malar, VIIe. Tél. : 01 47 05 86 89 ◆ Le Repaire de Cartouche 8, bd des Filles-du-Calvaire, XIe. Tél. : 01 47 00 25 86
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