Agir pour l'insertion professionnelle

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AGIR

ESSIONNE F O R P N IO T R E S N 'I L POUR AFAC

S D’ANIM LES GUIDES PRATIQUE

LLE



Introduction Enjeu sociétal et économique majeur, l’insertion professionnelle des jeunes reste une thématique peu investie par les associations étudiantes. Pourtant, de la constitution d’un réseau d’anciens à l’organisation d’un forum pour l’emploi, en passant par la promotion de l’entrepreuneuriat social, des pistes d’action existent et sont à la portée de nos assos. Envie de vous lancer ? Alors, ce guide est fait pour vous ! Bien sûr, vous ne trouverez pas ici de recette ni de solution miracle permettant de résoudre d’un coup de baguette magique les difficultés d’insertion professionnelle des jeunes, mais quelques pistes pour réfléchir et agir à votre niveau. Grâce à une première partie dressant un panorama des problématiques actuelles relatives à l’emploi des jeunes, vous pourrez appréhender les différentes facettes et enjeux de la question et ainsi entrevoir les leviers d’action possibles. Mais comme il n’est pas toujours simple d’agir seul et que l’insertion professionnelle des jeunes concerne avant tout... les jeunes, nous vous proposons également une série de fiches pratiques pour agir et favoriser votre insertion et celle vos pairs dans cette vaste jungle appelée monde du travail ! Enfin, une partie ressources vous permettra d’identifier les acteurs majeurs liés à cette problématique et d’avoir ainsi à disposition tous les contacts et adresse utiles pour monter au mieux votre projet.


Š Feuillu_3 / flickr.com


SOMMAIRE LES GRANDS ENJEUX DES CONDITIONS D'ACCÈS À L'EMPLOI DIFFICILES.....................................P. 4 UNE SITUATION CONTRASTÉE OÙ PÈSE LE POIDS DES INÉGALITÉS............P. 8 DES CLÉS POUR RÉUSSIR.........................................................................P. 14 QUEL RÔLE POUR LES ASSOCIATIONS ?....................................................P. 22

LES FICHES PRATIQUES POUR COMMENCER... ORGANISER UN FORUM POUR L’EMPLOI DES JEUNES DIPLÔMÉS.............P. 26 CRÉER ET ANIMER UN RÉSEAU D’ANCIENS...............................................P. 34 VALORISER SES EXPÉRIENCES ASSOCIATIVES..........................................P. 40

POUR ALLER PLUS LOIN... CRÉER SA JUNIOR-ENTREPRISE...............................................................P. 50 TRAVAILLER AUTREMENT EN DEVENANT ENTREPRENEUR SOCIAL........P. 58 FAIRE DU TESTING EN TOUTE LÉGALITÉ....................................................P. 70 AGIR POUR L’ÉGALITÉ DES CHANCES GRÂCE AU TUTORAT.........................P. 76

LES RESSOURCES ..................................................................P. 86 Agir pour l'insertion professionnelle (1ère édition) - décembre 2010  Directeur de publication : Florian Prussak  Rédaction : Bastien Engelbach, Camille Legault et Camille Désormeau  Conception graphique : www.passemoilesel.com  PAO et iconographie : Pauline Aubry  Photo de couverture : crédits © Biscarotte Imprimé par Presse Pluriel, 19 rue Frédérick Lemaître, 75020 Paris


©Mariesol / youthphoto.eu © Franck TorralbaFumy Photography

Des conditions d'accès à l'emploi difficiles dans une situation générale dégradée


LA CRAINTE DE LA PRÉCARITÉ Connaissant un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale et qui, depuis 2004, est resté au-dessus ou proche de la barre des 20 %1 (notes p.25), les 16-25 ans rencontrent de grandes difficultés pour pénétrer le monde du travail. Et lorsqu'ils y parviennent, ce n'est pas toujours dans les meilleures conditions, tant les contrats précaires et les temps partiels subis sont légions pour les jeunes entrant sur le marché de l'emploi. Sans compter les nombreux jeunes diplômés qui, « faute de mieux », multiplient les stages, dont certains sont parfois plus des emplois déguisés que de réels temps de formation. La crise du CPE en 20062 avait montré à quel point la crainte de la précarité est importante chez les jeunes ; crainte qui demeure encore aujourd'hui. Ce sentiment, très largement partagé par la jeunesse française – la plus pessimiste d'Europe –, est légitimé par les évolutions de ces dernières années. Outre le taux de chômage élevé déjà mentionné, le sociologue Camille Peugny indique qu' « entre 1983 et 2008, la part des jeunes sortis de l'école depuis moins de cinq ans occupant un emploi stable

(CDI) (CDI) passe passe de de 58 58 %%àà49 49 %,%,celle celledes des titulaires d'un contrat précaire de 12 % 12 %à titulaires d'un contrat précaire de à30 % » 30 % »3.3.

UN UN CONTEXTE CONTEXTE PEU PEU ENCOURAGEANT ENCOURAGEANT La La situation situation actuelle, actuelle, dominée dominée par par lala crise, crise, n'incite n'inciteguère guèreààl'optimisme. l'optimisme.Une Une enquête enquête de de l'APEC l'APEC en en date date de de 2009 2009 sur sur lala situation situation professionnelle professionnelle des des jeunes jeunes diplômés diplômés de de 2008 2008montre montreque que lala pénétration pénétration de de ces ces derniers derniers sur sur lele marché marchéde del'emploi l'emploiaaété étéplus pluscomplexe complexe que quepour pourleurs leursprédécesseurs. prédécesseurs.Parmi Parmiles les facteurs facteursinvoqués invoquésfigure figurelalaplus plusgrande grande frilosité desrecruteurs recruteursà embaucher à embaucher frilosité des des des jeunes qui, par définition, ne jeunes qui, par définition, ne disposent disposent pas encore d'une grande pas encore d'une grande expérience expérience professionnelle. professionnelle. D'autant D'autant plus plus que, que, parallèlement, parallèlement, les les rangs des personnes expérimentées rangs des personnes expérimentées en en recherche d'emploi ne de cessent recherche d'emploi ne cessent grossir, de grossir, fait de des la offres. raréfaction du fait de la du raréfaction Dans des offres. Dans ce contexte, les ce contexte, les entreprises se montrent entreprises se etmontrent plus exiplus exi-geantes vont préférer un profil geantes et vont opérationnel. préférer un Le profil immédiatement téimmédiatement témoignage d'un opérationnel. manager deLe PME moignage manager de égard, PME recueilli pard'un l'APEC est, à cet recueilli à cet égard, éloquentpar : « l'APEC Avant est, on formait. Mainéloquent : « formait. tenant, c'est vraiAvant que je on n'aurais pas Maintenant, vrai que n'aurais le temps dec'est former des jedébutants.

CONDITIONS D'ACCÈS À L'EMPLOI DIFFICILES // AGIR POUR L'INSERTION PROFESSIONNELLE

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les jeunes de résoudre cette équation impossible : « J'ai besoin d'expériences pour décrocher un emploi, mais pour avoir de l'expérience, j'ai besoin d'un emploi. » © Stephan Kaps / youthphoto.eu

On doit aller très vite.4» Avec l'arrivée d'une nouvelle promotion de diplômés et en l'absence d'une amélioration de la situation économique, il risque d'être encore plus difficile pour

LA SITUATION DES JEUNES ET DE L'EMPLOI EN EUROPE Les difficultés d'insertion professionnelle ne concernent pas uniquement les jeunes Français. On observe en effet partout en Europe une tendance générale selon laquelle le taux de chômage des jeunes est deux voire, dans certains cas, trois fois plus élevé que le taux de chômage de l'ensemble de la population.

21,4 % des moins de 25 ans de l'Union européenne sont dans cette situation. Si la France se situe au-dessus de cette moyenne, la situation y est moins préoccupante qu'en Espagne où le chômage touche près d'un jeune sur deux (44,5 %) ou qu'en Irlande où il concerne près d'un jeune sur trois (31,5 %).

Au quatrième trimestre 2009, le taux de chômage en Europe s'élève à 9,6 % et touche plus d'un jeune sur cinq :

Les pays qui affichent les taux les plus bas sont les Pays-Bas (7,6 %) et l'Allemagne (10,1 %).

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Une situation contrastée où pèse le poids des inégalités


DES FACTEURS MULTIPLES Ce tableau d'ensemble alarmant demande cependant à être nuancé. De même qu'il est vain de vouloir prétendre enfermer la jeunesse dans une seule définition, il est erroné d'affirmer que l'accès à l'emploi se fait de la même manière pour tous les jeunes. Si les difficultés sont réelles pour tous, des facteurs multiples interviennent, créant de nombreuses disparités : un diplômé d'école d'ingénieur ne vit pas son accès à l'emploi de la même façon qu'un jeune sorti de l'enseignement secondaire sans diplôme ni même qu'un universitaire fraîchement émoulu de sa promotion de master 2. Plusieurs données introduisent de fortes différenciations. Premier élément distinctif important : le diplôme. La situation d'un jeune diplômé n'est en rien comparable à celle d'un jeune sorti de l'enseignement sans diplôme ni qualification. Selon l'enquête du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq) portant sur la « Génération 2004 »5, trois ans après la fin de leurs études, 32 % des jeunes non diplômés sont au chômage, contre 5 % seulement des titulaires d'un master. Autres chiffres significatifs, sur la

période de trois ans qui a suivi la fin des études, 36 % des non diplômés ont passé plus d'un an au chômage, contre 10 % des diplômés de niveau bac + 5. Il est à noter cependant que la corrélation entre le niveau du diplôme et le taux d'insertion professionnelle n'est pas systématique. Les détenteurs d'une licence professionnelle sont 91 % à être en emploi trois ans après la fin de leurs études, chiffre équivalent à celui des détenteurs d'un master. De fait, si la possession d'un diplôme est un élément important pour l'obtention d'un emploi, il existe de nombreuses disparités entre les niveaux et les types de diplôme. Si l'on se fie aux statistiques de la dernière enquête du Céreq, les diplômes qui assurent le meilleur accès à un emploi durable sont les formations bac + 2 de la santé ou du social (97 % de diplômés en emploi trois ans après la fin de leurs études et 74 % en emploi à durée indéterminée (EDI)), les master 2 d'écoles d'ingénieurs (94 % en emploi, 89 % en EDI) et d'écoles de commerce (93 % en emploi, 91 % en EDI), les licences professionnelles (91 % en emploi, 78 % en EDI) et les formations bac + 2 dans le secteur industriel (90 % en emploi, 68 % en EDI).

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Si, comme indiqué plus haut, le taux d'accès à l'emploi n'est pas automatiquement corrélé au niveau du diplôme, ce dernier influe en revanche fortement sur la qualité de l'emploi, garantissant notamment une plus grande stabilité. Cette hiérarchisation est également valable si l'on prend en considération les niveaux de salaire : pour le premier emploi, le salaire mensuel net médian à l'embauche est de 1250 € pour le titulaire d'une licence professionnelle tandis qu'il s'élève respectivement à 1780 € et 1800 € pour les diplômés d'écoles de commerce et d'écoles d'ingénieurs.

LE POIDS DES INÉGALITÉS Comme l'on peut s'y attendre dès lors que l'on pointe une corrélation entre diplôme et accès à l'emploi, l'insertion professionnelle est un domaine dans lequel, tout comme dans l'éducation, pèse le poids des inégalités. Si l'on s'intéresse au parcours des diplômés de l'enseignement supérieur, on observe d'une part que, pour la majorité d'entre eux, leur parcours dans le secondaire est marqué par l' « excellence scolaire », et d'autre part, qu'au moins un de leurs deux parents est cadre.

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Si 62 % des diplômés de l'enseignement supérieur ont décroché un baccalauréat général et 30 % un baccalauréat scientifique, ces proportions sont plus importantes au fur et à mesure qu'augmente le degré de qualification : elles concernent respectivement 92 % et 90 % des diplômés d'écoles d'ingénieurs, 97 % et 43 % de détenteurs d'un master recherche contre seulement 20 % et 9 % de jeunes sortant d'un BTS. De même, si 29 % des diplômés de l'enseignement supérieur ont un père cadre, au niveau bac + 5, quel que soit le diplôme, ce chiffre s'élève à 50 % et plus. Tous les publics ne sont pas égaux face aux données et contraintes de l'enseignement supérieur. Comme le relève le Céreq, « la situation socioprofessionnelle des jeunes de la Génération 2004 demeure marquée par leurs origines sociales »6. Un jeune issu d'une famille modeste se retrouve ainsi deux fois plus souvent au chômage qu'un autre issu d'une famille de cadres et, lorsqu'il est en emploi, l'est en général dans des positions moins élevées hiérarchiquement. Les disparités selon le genre ou l'origine sont également prégnantes. Ainsi, « au sein de la Génération 2004, 61 % des hommes ont accédé rapidement et durablement à l'emploi contre

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© www.francktorralba.fr

55 % des femmes » et « seuls 49 % des jeunes issus de l'immigration accèdent rapidement et durablement à l'emploi contre 59 % sur l'ensemble de la génération »7. Il est à noter cependant que ces différences tendent à s'estomper au fur et à mesure que le niveau de diplôme est plus élevé. Les inégalités se manifestent également entre les territoires. Les jeunes des Zones urbaines sensibles (Zus) font ainsi face à davantage de difficultés. Le rapport 2009 de l'Observatoire nationale des Zus (Onzus) souligne qu'en 2008 « un jeune des quartiers

sensibles sur quatre est au chômage ou en inactivité, contre un jeune sur huit dans les autres quartiers de mêmes agglomérations »8. Alors que le taux de chômage des Zus est plus élevé que la moyenne (16,9 % contre 7,7 % dans le reste des agglomérations qui abritent ces quartiers), les jeunes y sont en outre fragilisés par un niveau de qualifcation généralement moins élevé (66 % des jeunes actifs de Zus de moins de 25 ans n'ont pas de diplôme). Ces difficultés structurelles n'expliquent cependant pas tout. Les discriminations jouent également un rôle

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dont le père est né en Afrique ou au Moyen-Orient a environ 1,3 fois moins de chances qu'un jeune dont le père est né en France d'obtenir un emploi »9. © Celesteh / flickr.com

important, ainsi que le révèle l'observation des données statistiques concernant les rapports de chances d'obtenir un travail. À titre d'exemple, « un jeune

LES DISCRIMINATIONS À L'EMBAUCHE Un jeune sur huit déclare avoir été victime d'une discrimination à l'embauche, ce qui constitue un chiffre assez élevé. Les motifs de discrimination évoqués sont nombreux : couleur de peau, origine sociale, provenance géographique, situation familiale, nom ou encore apparence physique. L'origine est un facteur déterminant. En effet, si l'on se focalise sur les jeunes dont les deux parents sont nés à l'étranger, un tiers est alors concerné

par ce problème, de façon d'autant plus marquée pour les personnes en provenance du Moyen-Orient, d'Afrique noire ou du Maghreb. Les discriminations sont ressenties beaucoup plus durement par les nondiplômés. L'élévation du niveau de diplôme ne garantit pas cependant une meilleure protection contre les discriminations, notamment pour les femmes : 15 % de celles qui détiennent un master se sentent discriminées.

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DES CLÉS POUR RÉUSSIR © Franck Torralba Photography


Les grandes tendances esquissées dans la partie précédente ne doivent en rien occulter le fait qu'au-delà de toute représentation statistique, l'insertion professionnelle est une démarche personnelle, que l'on construit avec son parcours et ses motivations. Au besoin, il est possible de se faire aider par des structures qui peuvent apporter une aide personnalisée, tenant compte des atouts et des projets de chacun.

SOIGNER SA CANDIDATURE L'écueil à éviter lorsqu'on entame une démarche de recherche d'emploi est de répondre à la première annonce venue et de multiplier les envois auprès des recruteurs : cela ne produit en général que peu d'effet, sinon un découragement à moyen terme, à défaut d'obtenir des réponses. Sans trop se restreindre, il vaut mieux cibler ses demandes et ainsi soigner sa candidature en l'adaptant aux attentes exprimées par l'annonce. En effet, il est important de prendre du temps pour personnaliser son CV au maximum, et de savoir le faire correspondre au poste visé. De même, soignez votre lettre de motivation, et ne vous cantonnez pas à y énumérer la liste de vos qualités. En

effet, affirmer que l'on est rigoureux, organisé, dynamique, sociable et motivé ne suffit pas à faire la différence avec les autres candidatures, ni à convaincre l'employeur que vous n'avez pas envoyé votre lettre en désespoir de cause. Si vous êtes intéressé par le poste, montrez-le en en parlant dans votre lettre : qu'en avez-vous compris ? Pourquoi vous intéresse-t-il ? De même, plutôt que de parler de vous dans tous les paragraphes, parlez de la structure qui offre le poste et précisez en quoi elle a retenu votre attention. En résumé, mieux vaut envoyer une candidature particulièrement soignée et adaptée à des personnes ciblées que d'envoyer une candidature type auprès d'une foule de recruteurs dont on n'aurait pas pris la peine d'identifier les attentes au préalable. Il est également important de savoir mettre en avant l'ensemble de ses expériences : un CV n'est pas seulement la vitrine de la formation d'excellence que l'on a reçue, il doit permettre aux recruteurs de visualiser ce que l'on a fait. Comme le note la dernière enquête de l'APEC sur les jeunes diplômés, « le CV reste perfectible aux yeux des recruteurs. Pour certains recruteurs,

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TROIS QUESTIONS À PASCALE DENANTES-PARLIER (Consultante RH chez Algoé) Quels sont les élément clefs pour une bonne candidature ? Une bonne candidature est une candidature parfaitement renseignée, où l'on sent que la personne connaît son sujet et sa cible. C'est aussi une candidature enthousiaste et qui inspire confiance au regard des compétences requises par l’employeur. À compétences techniques équivalentes la différence entre deux candidats se joue au niveau des qualités personnelles auxquelles l’employeur sera sensible : écoute, enthousiasme, ouverture aux autres, curiosité. Quelles sont les erreurs les plus fréquentes à ne pas commettre ? L'erreur la plus fréquente est d'envoyer une candidature imprécise et bateau, qui conviendrait à toutes les organisations, et donnerait ainsi l'impression que le candidat est interchangeable et l’entreprise anonyme. Un autre défaut est également de ne pas savoir assez se valoriser. Une candidature établit déjà une relation de professionnel à professionnel : il faut par conséquent personnaliser sa candidature, en

montrant des réalisations précises, avec des références et des indicateurs mesurables. Comment identifier et employer à bon escient son réseau ? Le réseau est la meilleure façon d’entrer en contact avec des professionnels, qui vous rapprochent progressivement de votre cible. Pour identifier son réseau, il faut prendre le temps de repérer les personnes avec lesquelles on a réalisé une action en commun et avec qui le courant est passé. Cela peut être dans un contexte professionnel, bénévole, politique ou même festif. Et puis il faut tout simplement oser parler de son projet, car c’est aussi en échangeant avec les autres qu’il se clarifie. Un réseau doit ensuite être entretenu, pas seulement sur Internet mais aussi par des rencontres régulières, des échanges de services réciproques entre autres, des réunions associatives. Cela permet d'accéder au réseau de son réseau. S'il est encore assez éloigné de notre culture de réseauter, c’est aujourd’hui un moyen incontournable pour réussir sa recherche d’emploi.

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les CV se cantonnent parfois un peu trop à des noms d'universités, d'écoles ou d'entreprises, et pas assez aux compétences acquises. Or, c'est précisément cela que les recruteurs attendent, surtout dans un contexte où les compétences feront la différence »10.

dant à ne pas dépasser une page pour son CV. Revenir sur son parcours peut également être l'occasion de faire le point sur le réseau que l'on a commencé à se constituer. Il importe en effet de ne pas négliger cet aspect lorsque l'on est dans une démarche de recherche d'emploi et ne pas hésiter à solliciter son réseau, par exemple pour obtenir une lettre de recommandation, qui pourra servir de caution et donner un vrai plus à sa candidature.

SE FAIRE ACCOMPAGNER

Il est donc indispensable de savoir détailler son expérience, de lister et préciser les tâches que l'on a accomplies, que ce soit dans le cadre d'un stage, d'un « job étudiant », d'un projet pédagogique ou encore d'une expérience associative (cf. p.20). Attention cepen-

De nombreux moyens de vous faire aider dans vos démarches de recherche d'emploi existent, quels que soient vos besoins : recherche d'annonces, préparation d'une candidature, conseils, etc. Outre les structures dédiées (cf. encadré p.19), de nombreux dispositifs innovants se sont créés ces dernières années, en vue d'établir des liens entre étudiants, universités et entreprises. Parmi ceux-ci, Nos quartiers ont des talents (www.nosquartiers-talents.com) accompagne vers l'emploi des jeunes diplômés (minimum bac+4) issus des quartiers sensibles. Le principal ressort

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En charge de la promotion de la Charte de la diversité, IMS-Entreprendre mobilise régulièrement des entreprises sur des temps de rencontre et de recrutement avec des étudiants, pour favoriser un rapprochement entre ces publics. La cellule Emploi et diversité organise ainsi, pour les publics issus des minorités visibles ou des Zus, des recrutements toute l'année, par une mise en relation des candidatures et offres reçues. Des recrutements en direct se font également lors de forums dédiés qui se tiennent deux fois par an.

ou jeunes diplômés. Chaque année, quatorze cafés pour l'emploi se déroulent sur tout le territoire, où les publics concernés rencontrent des représentants du monde de l'entreprise, pour bénéficier de conseils sur leur démarche d'insertion professionnelle. Enfin, lors du marathon des métiers, qui a lieu une fois par an, après un temps de sensibilisation et de présentation des métiers, des recrutements se font en direct. ξ Pour plus de précisions sur ces actions, rendez - vous sur le site Internet www.imsentreprendre.com.

En parallèle, la cellule Emploi et diversité de l'IMS propose également quatre à cinq fois par an des ateliers coaching sur les techniques de recherche d'emploi. D'autres ateliers sont également mis en place par la cellule Accès à l'emploi, ouverts à tous les étudiants d'université, en cours de formation

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© 200morestencilsinMontréal / flickr.com

du dispositif est le parrainage, par lequel un salarié d'entreprise suit un jeune, en lui donnant des clefs pour se constituer un réseau, préparer une recherche d'emploi et comprendre les mécanismes de l'entreprise. Des temps de rencontres en entreprises et des journées de découverte des métiers viennent compléter le dispositif.


LES STRUCTURES D'ACCOMPAGNEMENT À L'INSERTION PROFESSIONNELLE BAIP : Depuis la Loi de réforme des universités (LRU) votée en 2007, les universités se sont vues confier la mission de veiller à l'insertion professionnelle de leurs étudiants. Elles se sont ainsi toutes dotées d'un bureau d'aide à l'insertion professionnelle (BAIP) ayant vocation à diffuser auprès des étudiants des offres d'emploi et de stage mais aussi à assister et conseiller les étudiants dans toutes leurs démarches liées à l'insertion professionnelle. RÉSEAU INFORMATION JEUNESSE : Présents dans chaque région, les points Information jeunesse (IJ) dispensent des informations utiles aux jeunes pour leur orientation et leurs recherches de formation. Ils diffusent également des offres et proposent des ateliers de rédaction de CV et de lettre de motivation. www.cidj.com/ Desktoprubrique aspx?tabid=132 AFIJ : L'Association pour faciliter l'insertion professionnelle des jeunes diplômés (AFIJ) propose différentes formes d'accompagnement vers l'emploi : formations aux techniques de recherche d'emploi ; préparation du

CV, de la lettre de motivation et de l'entretien d'embauche ; mise en contact avec des professionnels. L'association organise également des rencontres, pour permettre aux jeunes et aux entreprises de mieux se connaître. www.afij.org MISSIONS LOCALES : Les missions locales permettent aux jeunes non scolarisés de 16 à 25 ans de surmonter les difficultés qui font obstacle à leur insertion professionnelle. Regroupant élus des collectivités territoriales, services de l'État, partenaires économiques, sociaux et associatifs, elles mettent en œuvre les politiques publiques pour l'emploi des jeunes. Implantées au cœur des bassins d'emploi, partenaires privilégiés de Pôle emploi, les 480 missions locales accompagnent chaque année plus d'un million de jeunes, à qui elles proposent un appui dans leurs recherches d'emploi ainsi que dans leurs démarches d'orientation professionnelle, d'accès à la formation, à la santé, au logement, aux droits, à la citoyenneté et à la mobilité. Elles accueillent, informent et orientent en élaborant avec chacun un parcours personnalisé vers l'emploi.

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© Tangui B ertin / flickr.com

VALORISER SES EXPÉRIENCES ASSOCIATIVES Pour avoir de l'expérience, il faut un premier emploi et pour avoir un emploi, il faut avoir de l'expérience. Qui ne s'est jamais retrouvé face à cette difficulté ? Pour trouver un emploi, il est donc indispensable d'examiner et de savoir présenter tout ce que l'on a fait pendant ses années d'étude, que ce soit dans leur cadre ou en marge de celles-ci. Par conséquent, il est tout à fait recommandé, si l'on a un engagement asso-

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ciatif important, de le mentionner sur son CV de manière détaillée, comme une véritable expérience, en présentant les compétences acquises par ce biais. Encadrer des bénévoles, assurer la logistique d'un événement, gérer un budget ou encore monter un projet sont autant d'expériences professionnalisantes et, en tant que telles, dignes de figurer dans une candidature. À niveau de qualification égal, de telles expériences font souvent la différence aux yeux d'un recruteur. N’hésitez donc pas à les faire figurer dans votre CV12.

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ŠTino Hofert / youthphoto.eu


QUEL RÔLE POUR LES ASSOCIATIONS ? Aiesec international / flickr.com ©© Franck Torralba Photography


Conscientes de l'enjeu de l'insertion professionnelle des jeunes, de nombreuses associations agissent à leur niveau pour faire reconnaître la valeur d'un diplôme, constituer un réseau d'anciens, organiser un forum pour l'emploi, proposer à leurs membres des stages ou des opportunités professionnelles... Autant d'initiatives qui ne demandent qu'à être reprises et amplifiées.

L’association a en effet mis sur pied un annuaire recensant les diplômés de toutes les promotions. Celui-ci compte aujourd’hui 1 000 membres, sur un réseau potentiel de 3 000 personnes. Un système de bourse à l’emploi, proposant une veille de toutes les annonces pertinentes et permettant aux entreprises de venir y déposer des offres, complète le dispositif informatique.

Est-ce parce que l’esprit de corps n’est pas très développé en France, contrairement à ce qui se passe dans les pays anglo-saxons ? Toujours est-il que les étudiants, une fois leur diplôme en poche, sont nombreux à délaisser les bancs de leur fac ou de leur école sans laisser d’adresse. La mise en relation des étudiants avec d’anciens diplômés de la même filière peut pourtant agir comme un levier facilitateur de l’insertion professionnelle, en faisant bénéficier les premiers des conseils et des réseaux des seconds.

Urba + ne s’arrête pas là, puisqu’elle organise également des forums pour l’emploi où interviennent des professionnels des secteurs correspondant aux débouchés de l’IUP et s'investit, sur le plan de la communication, pour faire reconnaître la valeur de l'IUP et du diplôme auquel il prépare.

QUELQUES EXEMPLES Urba +, dont les adhérents sont à la fois des professionnels diplômés de l’Institut d’urbanisme de Paris (IUP) et des étudiants de cet établissement, s'inscrit dans cette logique de networking.

Œuvrer à l'insertion professionnelle, c'est également offrir à des étudiants l'opportunité de se confronter à des situations concrètes de travail. Par exemple, être étudiant et conseiller des entreprises, c'est possible dans le cadre d'une Junior-Entreprise (JE) ! Concept original né en 1967, une JE propose à des étudiants de réaliser des études pour des entreprises ou des collectivités locales dans des domaines variés (marketing, finance, stratégie, communication, ressources humaines...).

QUEL RÔLE POUR LES ASSOCIATIONS ? // AGIR POUR L'INSERTION PROFESSIONNELLE

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Cet espace pédagogique innovant offre un réel complément aux formations académiques. Olivier Fournier, ancien président de la CNJE, explique que l'expérience en JE est une « formation à la vie de l'entreprise, par une mise en pratique de l'enseignement théorique ». Aujourd'hui au nombre de 140, elles sont fédérées au sein de la Confédération nationale des junior-entreprises (CNJE). Chacune des missions que se voit confier un étudiant est pour lui la possibilité d'appliquer les apprentissages qu'il a reçus et de se frotter aux réalités de l'entreprise, tout en ayant une première vue concrète d'un environnement économique. Autant d'atouts pour la future insertion professionnelle, voire pour un projet de création d'entreprise.

Il ne s'agit là, bien entendu, que d'exemples parmi tant d'autres. Dans le domaine de l'insertion professionnelle, beaucoup de choses restent encore à essayer et à tenter. À vous d'agir ! Les fiches pratiques qui suivent sont là pour vous conseiller et vous donner des pistes pour monter vos propres actions. © AIESEC

L'Association internationale des étudiants en sciences économiques et

commerciales (AIESEC) propose quant à elle un système international de stages à l'étranger. Cette ouverture du « programme international d'échange de stages » n'est possible que si l'on participe à l' « AIESEC Experience », programme de formation qui permet de prendre une part active au fonctionnement de l'association, en organisant par exemple les recrutements pour les stages, en gérant la communication, en participant à des séminaires. L'AIESEC offre ainsi un parcours complet, qui associe formation et prise de responsabilité.

24 QUEL RÔLE POUR LES ASSOCIATIONS ? // AGIR POUR L'INSERTION PROFESSIONNELLE


NOTES 1. Le taux de chômage, au sens du Bureau international du travail, des 15-24 ans s'élève à 24 % au quatrième trimestre 2009 (source INSEE). 2. Le Contrat première embauche (CPE) était un projet de contrat proposé par le gouvernement Villepin. À destination des jeunes accédant à leur premier emploi, il était un contrat à durée indéterminée assorti d'une période de consolidation de deux ans au cours de laquelle il pouvait être abrogé à tout moment. La vive opposition qu'il a suscitée a entraîné son retrait. 3. Marie Duru-Bellat et Camille Peugny, « Le déclassement social n'est pas un fantasme », tribune parue dans Libération daté du 05/11/09 . 4. « Les jeunes diplômés de 2008. Situation professionnelle en 2009 », enquête APEC auprès de 4 000 sortants, p. 44 (l'intégralité de l'enquête est disponible sur le site de l'APEC : http://presse.apec.fr/ Presse/content/download/37012/136824/ version/1/file/19287-47whc836keh.pdf). 5. Le Céreq a mis en place depuis 1992 un dispositif d'enquêtes, intitulé « Génération ». Ce dispositif consiste à suivre une cohorte de jeunes sortis du système éducatif pour observer les débuts de leur parcours profes-

sionnel. La dernière enquête date de 2007 et porte sur des jeunes sortis du système éducatif en 2004. Intitulée « Quand l'école est finie. Premiers pas dans la vie active de la Génération 2004 » elle est disponible sur Internet à l'adresse suivante : www.cereq. fr/enquetegeneration2004suite.htm 6 . Ibid., p. 74 7. Ibid. p. 50 8. Observatoire national des zones urbaines sensibles, Rapport 2009, Les éditions du CIV, p. 28 9. Ibid., p. 34 10. APEC, Les Jeunes Diplômés de 2008 : situation professionnelle en 2009, p. 50 11 . Ce dispositif et d'autres équivalents, basés sur la formation en entreprise et fondés sur un partenariat entre le public et privé sont recensés dans le guide édité par le secrétariat d'État à l'Emploi. « Tous gagnants. Réussir ensemble l'intégration et la professionnalisation des jeunes en entreprise ». w w w. e m p l o i . g o u v. f r / _ p d f / g u i d e _ tousgagnants.pdf 12 . Pour plus de précisions sur l'utilisation du portfolio, consultez la fiche pratique p.40

QUEL RÔLE POURQUEL LES ASSOCIATIONS RÔLE POUR LES ? ASSOCIATIONS // AGIR POUR L'INSERTION ? // AGIR POUR PROFESSIONNELLE L'INSERTION PROFESSIONNELLE

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© Alex de Carvalho /flickr.com

ORGANISER UN FORUM POUR L’EMPLOI DES JEUNES DIPLÔMÉS

Le marché du travail n'est pas au beau fixe pour les jeunes en France aujourd'hui ? Qu'à cela ne tienne, vous et votre association êtes fermement décidés à organiser un forum pour l'emploi afin de forcer le destin.


Si les étudiants des écoles supérieures ont bien compris l'enjeu d'agir sur le marché de l'emploi, organiser un forum entreprises est également à la portée de toutes les associations étudiantes. L'université peut en effet se révéler un terrain très propice à ces manifestations. Il suffit d'un peu de motivation... et de méthode. 1.

SE POSER LES BONNES QUESTIONS

CIBLER, CIBLER, CIBLER Tout d'abord, n'agissez pas dans le vide, ciblez. a Un forum pour qui ? Sûrement pas pour les trente mille étudiants du campus... Votre sélection se fera plus en termes de cohorte que de niveau : vous viserez plutôt les fins de cursus, les plus prompts à entrer sur le marché du travail. Ce seront donc les étudiants en master, doctorat, ou en licence professionnelle. a Un forum quand ? Si le mois de mars est habituel pour les écoles supérieures, le mois d'octobre

peut être un bon moment pour la fac. Les diplômés de l'année précédente n'ont pas forcément trouvé une embauche dès juillet, et mettent souvent bout à bout un stage de fin d'études et une recherche d’emploi. S’ADAPTER À SON UNIVERSITÉ Plus les matières et cursus de votre établissement sont multiples, plus vous gagnerez à ne pas focaliser votre événement uniquement sur l'embauche mais véritablement sur l'emploi. Si « l'esprit forum » existe, avec pêche aux CV et chasse aux embauches, les tables rondes et les ateliers en sont le complément idéal. Ils permettront, par exemple, la mise en relation entre un étudiant qui ne sait pas trop où aller mais a des compétences, et un recruteur qui ne sait pas que tel diplôme mène à telles compétences. Une table ronde sur les carrières de la communication sera ainsi à même d'intéresser philosophes, sociologues, historiens... Plus votre établissement sera pluridisciplinaire, plus il sera difficile à cerner en termes de débouchés professionnels. Votre forum devra donc également permettre aux étudiants de s’informer sur les métiers qui peuvent s’offrir à eux.

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© Ville de Clermont /flickr.com

Pour la réalisation de ce « tour diplomatique », votre entourage peut être classé en quatre grandes entités : l'université, les entreprises, les institutions et le secteur associatif.

Prévoyez des stands d'un côté, mais également des tables rondes et ateliers pour vos actions d'orientation. PENSER AUX MULTIPLES ACTEURS DE L’EMPLOI QUI VOUS ENTOURENT Une fois votre idée en tête, commencez par rendre visite aux différents acteurs de l'emploi proches de vous, présentez leur votre projet et restez attentifs à leurs retours. Rencontrer les SCUIO, BAIP, CIO et autres structures, vous sera précieux et à coup sûr fort utile. En effet, si vous le faites dans un premier temps par politesse, ces rencontres vous permettront également de voir les actions qu’il est possible de développer ensemble et d’agir là où ils sont peu présents. Enfin, les personnes rencontrées pourront peut-être vous ouvrir quelques portes...

a Votre établissement Demandez-vous quels acteurs sont susceptibles de disposer de contacts pertinents, au sein d’entreprises ou d’institutions. Commencez par les différents services de votre fac, et notamment ceux liés à l’emploi, l’orientation, les stages... Vous souhaitez agir dans un champ qui les concerne, et réussirez donc certainement à obtenir quelques contacts intéressants. Au-delà du personnel administratif, vos enseignants peuvent également jouer les entremetteurs. Ciblez en premier lieu les intervenants professionnels, mais ne négligez pas pour autant vos enseignants « classiques », qui peuvent également avoir un réseau bien fourni. Certes, il est toujours délicat pour eux de communiquer leur carnet d'adresses, mais avec de bons arguments (et vous en avez !), vous pouvez tout à fait les convaincre de faire un petit geste en faveur de votre projet. N’hésitez donc pas à les solliciter, sans pour autant en faire trop.

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a Les entreprises Pour les cibler, il est judicieux de travailler avec la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de votre région. Si votre fac est orientée sciences humaines et sociales par exemple, plutôt que les grands groupes industriels, invitez des structures peu habituées à promouvoir leurs domaines : les PME, les associations, les entreprises mécènes pour les formations beaux-arts... Autre astuce importante : sachez écouter les entreprises. Avant de leur imposer un événement clé en main, ne feriez-vous pas mieux de leur demander ce qu'elles cherchent ? Un petit questionnaire en amont vous permettra de mieux adapter votre forum à leur demande. a Les institutions Evidemment, commencez par les grands classiques : Pôle emploi et l’Apec sont LES acteurs incontournables de l’insertion professionnelle. Cependant, ne négligez pas pour autant d’autres structures, plus petites, mais tout aussi pertinentes : maisons de l’emploi, missions locales, services vie économique de votre municipalité...

a Les acteurs associatifs de l'accompagnement à l'emploi L'AFIJ et l’association Bernard Grégory se sont spécialisées dans l’aide à l’insertion professionnelle des jeunes diplômés et sont présentes au niveau national. D’autres structures plus localisées existent probablement dans votre région, comme par exemple l’association Un parrain, un emploi en Loire Atlantique ou encore La Manu à Bordeaux, Paris et Lyon. A vous d’effectuer un petit travail prospectif afin de les identifier. Ensuite, nul doute que votre initiative trouvera un écho pertinent auprès de ces acteurs, qui pourront vous fournir de précieux conseils et, qui sait, peutêtre vous ouvrir les pages de leur carnet d’adresses... A présent que vous avez fait le tour de toutes ces questions, vous pouvez passer à l'action.

2. ORGANISER LE FORUM IMPLIQUER LES ÉTUDIANTS La préparation d'un forum est avant tout une question d'organisation, en particulier au sein de votre équipe. Il n'est pas toujours facile de motiver les

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troupes, surtout quand l'événement est lointain. Pourtant, « dès que le forum est fini, il faut s'activer à la préparation de celui de l'année suivante », remarque Jacinta, qui a orchestré le forum annuel de son école d'informatique. À la mission université-entreprises de Paris 1, la tenue d'une réunion d'organisation du forum est annoncée aux étudiants quatre mois avant l’événement par les responsables de diplôme. Parmi les étudiants présents à la réunion, trois ou quatre d'entre eux se signalent pour avoir des responsabilités fortes de coordination et, au final, une centaine est impliquée le jour J. Il est donc nécessaire pour vous de bien penser à tout le travail à effectuer en amont (annuaire des CV par exemple) et ainsi à mobiliser au plus tôt vos petits camarades ! En bref, ne travaillez pas seul sur le projet : faites-le savoir autour de vous et mobilisez très tôt. TROUVER LA SALLE Le choix de votre lieu va vous permettre de déterminer les dates potentielles de tenue de votre forum, qui dépendront de la disponibilité de la salle. Attention cependant à bien vous tenir au courant des forums déjà programmés, afin de

ne pas vous trouver en concurrence avec un établissement qui risque de vous « piquer » des sociétés s'il a plus de renommée. Si votre fac peut accueillir votre forum dans ses locaux, c'est l'idéal. Sinon, il vous faudra trouver un partenariat. La mairie est une bonne solution : toute mairie possède des salles destinées à acueillir divers événements et vous fera bénéficier de la présence des entreprises de la ville. Même si la salle est gratuite, n’oubliez pas les frais annexes : qui va payer le nettoyage, l'assurance, les vigiles ? Ne négligez pas non plus certains détails, qui n’en seront plus si vous les oubliez... Fautil la présence d'un service de la Croix Rouge ? Y a-t-il une connexion Internet, téléphone ? La salle est-elle meublée ou faut-il louer du mobilier ? Est-elle assez grande ? Y a-t-il de quoi se garer facilement à l'extérieur ? Essayez de bien lister toutes les choses nécessaires en termes de mobilier et d’équipement, afin de ne rien oublier le jour J. Rien ne vous empêche d’ailleurs d’aller jeter un coup d’œil dans d’autres forums, on voit toujours plus facilement ce qui manque chez les autres... !

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© Ville d'Arles /flickr.com

FINANCER SON FORUM

PROSPECTER

Les forums organisés par la mission université-entreprises de Paris 1, par Dauphine ou par Sciences-Po sont facturés plus de 1000 € par jour aux entreprises qui souhaitent recruter. Un prix qui inclut un certain standing d'accueil. On ne vous en demandera pas tant ! Rien ne vous empêche de faire un forum à petits moyens, qui sera gratuit pour les entreprises et que vous pourrez faire financer par l’université dans le cadre de l’axe « insertion professionnelle » de son projet quadriennal d'établissement.

Vient le moment de prospecter les sociétés : si vous vous lancez dans votre premier forum, le travail est énorme. Si vous n'en êtes plus à votre coup d'essai, il s'agit de faire venir au moins vos partenaires des années passées. Vous avez pour cela tout intérêt à conserver de très bons contacts tout au long de l'année : envoyez des questionnaires de satisfaction après le forum, une carte de vœux pour la nouvelle année, tenez à jour les contacts de votre base de données...

Petite astuce pour le café et les gadgets (on en est tous friands !) : faites venir des sociétés de services qui trouveront là un bon moyen de faire de la com’ facilement et seront forcément intéressées par le nombre important d’étudiants que vous mobiliserez.

N’oubliez pas que pour pouvoir inviter les sociétés, il faut que les tarifs, la date et le lieu de votre événement soient fixés. Vous devez donc commencer ce travail après avoir choisi votre salle, et déterminer ainsi votre budget et la date exacte de tenue de votre forum.

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COMMUNIQUER La communication constitue l’un de vos gros points d’organisation. Vous devez la préparer suffisamment en amont du forum pour être efficace. Etablissez toutes sortes de partenariats avec la presse, des sites web, des radios... pour faire parler de votre projet à l'extérieur de l'établissement. Construire un site web pour l'événement n’est pas non plus à exclure. Ne négligez pas les partenaires auprès desquels vous avez fait votre « tour diplomatique » lors de la préparation de l’événement, ils pourront relayer l’information au sein de leurs réseaux. Enfin, n'oubliez pas non plus la publicité à l'intérieur de la fac organisatrice, en essayant d'impliquer au maximum les élèves et en les informant des noms des sociétés participantes pour leur donner envie d'être présents le jour J. ASSURER LE JOUR J Le jour du forum, balisez l'itinéraire : quand bien même les lieux sont connus, celui de l'événement n'est pas forcément évident. Envoyez donc un plan précis aux intervenants présents. N’oubliez pas de les accueillir

comme il se doit, de même que tous les partenaires qui vous auront rendu service pour monter le projet. Il vous faut bien sûr la présence de l'administration et des enseignants que vous aurez prévenus longtemps à l'avance, et auxquels vous aurez fait la veille une piqûre de rappel. Un discours du maire de la ville ou de toute autre personne influente pour clôturer la journée peut également vous faire marquer des points. Certaines associations n’en sont plus à leur coup d’essai en matière d’organisation d’événements de grande ampleur, faisant appel à de nombreuses entreprises partenaires : la course de voile de l'Edhec, de Spi Dauphine, le Raid Hannibal de l'EM Lyon pour quatre jours de rando à travers les Alpes... N'hésitez pas à contacter ces associations qui, si elles ont leurs événements bien rodés et bien à elles, pourront probablement vous donner des conseils pratiques et astuces.

3. LE MUST : CIBLER DES THÉMATIQUES En allant plus loin, libre à vous d'inventer vos propres variations au thème du forum, sans forcément en passer par des défis sportifs hors de prix.

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© Roger Wo /flickr.com

Ainsi, votre forum consacré au handicap bénéficiera des conseils d'Handisup et d’autres associations mobilisées sur cette thématique, votre forum « spécial métiers de l'international » sera judicieusement conseillé par l'association Itinéraire International... Vous pouvez également choisir de cibler un type de recruteur spécifique, en consacrant par exemple votre forum à l'emploi dans les collectivités territoriales. Une fois encore, n’hésitez pas à prendre

contact avec les associations spécialisées et inventez un forum qui se démarque des autres, grâce au choix d’une thématique « fil rouge ». Au final, ces petits forums thématiques vous permettront de donner un côté convivial à votre rencontre et favoriseront les contacts. Le recruteur comme l'étudiant ne se sentira pas « un parmi d'autres », mais plutôt « un parmi les siens » ! Intéressés par les mêmes thématiques, il leur sera d'autant plus facile d’entrer en contact.

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CRÉER ET ANIMER UN RÉSEAU D’ANCIENS

Vous venez de décrocher votre diplôme et vous êtes prêt à vous lancer dans une vie professionnelle trépidante. Encouragé par l'exemple de vos parents, qui ont trouvé leur premier emploi en une matinée, vous vous rendez confiant au Pôle emploi le plus proche...


Mais vous découvrez bien vite que l'acharnement et la patience ne seront pas suffisants... Il vous faudrait, en plus de vos qualités professionnelles, cultiver vos relations et vous constituer un réseau de connaissances dans votre secteur. Une des solutions consiste à créer une association d'anciens, qui permet de mettre en relation jeunes diplômés et professionnels engagés dans le monde du travail.

1. CRÉER UN RÉSEAU D'ANCIENS POURQUOI ? L'enjeu de la recherche d'emploi est aujourd’hui primordial. C’est donc lui qui sous-tend la création d’un tel réseau. Il n’est cependant pas incompatible avec l'entretien de liens de camaraderie entre les anciens étudiants, qui motive également la création de ce type de structure. Les soirées amicales entre anciens peuvent en effet se révéler aussi efficaces que l'organisation d'un forum pour l'emploi... Mais au-delà de la création d'un outil d'entraide, de tels réseaux permettent également de défendre des valeurs communes et de promouvoir l'image

de votre diplôme dans le monde professionnel. Il s'agit donc de mettre en relation les anciens étudiants tout en défendant la qualité et l'image de leur cursus. COMMENT ? Votre meilleur allié dans la réussite d’un tel projet sera votre établissement. Proposez avant toute chose votre projet à votre université ou à votre école. Peutêtre une association d'anciens a-t-elle déjà existé et il vous suffira, alors, de la remettre sur pied. Si vous créez une structure de toutes pièces, elle fonctionnera uniquement si elle s'intègre dans la vie de votre établissement et se développe en partenariat avec lui. Voici un petit aperçu des outils qui vont vous permettre de faire vivre ce réseau et d’en utiliser toutes les possibilités. a L'annuaire La collaboration de votre établissement vous sera utile pour élaborer l'annuaire, outil de travail indispensable pour toute association d'anciens. En effet, c’est auprès de lui que vous devrez commencer par récupérer les noms et coordonnées des anciens élèves. Votre annuaire devra en outre comporter leur année

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de diplôme, leur spécialité et leur emploi actuel. Veillez à la qualité de l'annuaire et à sa mise à jour régulière. Enfin, n'oubliez pas de mentionner son existence aux anciens contactés : ceux-ci doivent en effet donner leur accord pour la publication de leurs données personnelles. Par contre, vous n'avez pas d'obligation de déclaration du fichier à la CNIL. a Le site Internet Pensez ensuite à mettre cette liste en ligne pour qu'elle soit facilement utilisable. Prévoyez tout de même d'en réserver l'accès aux étudiants et anciens de votre filière, diplôme, école... Profitez-en pour commencer à travailler sur le site Internet de l'association. Celui-ci constitue la solution la plus rapide, pratique et économique pour créer un réseau d'anciens. Il pourra abriter un service de recherche d'emploi et des documents de référence, et mettra en valeur l'actualité de votre association. Ces étapes terminées, vous pourrez alors développer les activités de l'association autour de deux pôles fondamentaux, l'un convivial et l'autre professionnel, sachant qu'ils seront de toute façon complémentaires.

a Une fête Songez tout d'abord à organiser une fête ou un cocktail, qui concrétisera de manière évidente et agréable le projet de mise en réseau des anciens élèves. Attention, une fête, aussi amicale soitelle, est un évènement qui demande une préparation importante. Vous devrez notamment mobiliser une équipe conséquente, trouver d'un lieu et négocier un partenariat avec votre établissement. Soyez également attentif à la mise en place de moyens de communication adaptés à vos adhérents. a La recherche d'emploi Vous pouvez ensuite vous lancer dans un programme sérieux d'aide à l'emploi. Tentez de mobiliser les personnes engagées dans la vie professionnelle pour qu'elles deviennent des parrains. Contactez les entreprises pour qu'elles laissent des offres d'emploi sur votre site. Organisez des conférences, des formations, des expositions, pourquoi pas même des entretiens personnalisés de suivi professionnel. a L'entraide Traditionnellement, les associations

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© FFSA /flickr.com

Une publication papier peut enfin être envisagée. Complémentaire des publications Internet, elle se voudra un objet attractif, tourné vers la défense de l'image de votre diplôme et de votre profession.

2. ANIMER VOTRE RÉSEAU L'ACCUEIL sont fondées sur des valeurs de camaraderie et d'entraide. Votre association d'anciens peut ainsi éventuellement disposer d'un fonds de soutien qu’elle mettra à disposition des étudiants en difficulté et qui pourront bénéficier d'un prêt d'honneur ou d'une bourse d'études. a Les publications Il s'agit par ailleurs de s'interroger sur le choix des moyens de communication de votre association. Le site Internet semble primordial, en raison de sa mise en œuvre relativement aisée et très économique. La lettre d'information électronique est également un outil efficace. Elle n'a pas vocation à diffuser du contenu mais permet d'informer sur l'actualité et les événements de votre réseau d'anciens. Elle pourra également renvoyer sur le site.

Quels que soient les moyens déployés par l'association, une attention particulière doit être portée à la qualité de l'accueil des adhérents. Le contact doit être aisé et rapide, sous peine de rebuter les anciens qui voudraient rejoindre le réseau. Si un standard téléphonique n'est pas toujours possible, un formulaire en ligne constitue une bonne prise de contact, dans la mesure où les questions qui y sont déposées peuvent être traitées rapidement. LES ADHÉRENTS a L'appel à cotisation Il s'agit d'un élément important, tant au niveau économique que sur le plan de l'engagement des membres. La cotisation peut être encouragée en proposant des services réservés aux adhérents :

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© Mr Torf /flickr.com

l'accessibilité aux offres d'emploi sur Internet, des réductions sur les conférences ou les formations, l'abonnement à la revue de l'association, voire des tickets donnant droit à un repas ou une boisson lors des fêtes. L’objectif est donner envie aux anciens de rejoindre le réseau. Une action spécifique doit donc être menée pour permettre aux membres de s'engager dans la vie de l'association. La bonne volonté n'est pas une denrée rare mais la canaliser et lui permettre de s'exprimer est une tâche à part entière. Il vous faudra mobiliser toutes les générations d'anciens diplômés, sous peine de voir périr votre association. aJeunes diplômés, actifs et retraités Les retraités ont du temps pour s'investir dans la vie du réseau mais

une association d'anciens constituée uniquement de personnes à la retraite risque fort de rebuter les jeunes diplômés et de s'étioler. Les nouveaux venus dans le monde du travail sont quant à eux très motivés pour s'investir car ils recherchent activement un emploi et ils ont donc besoin de se créer un réseau de connaissances professionnelles. Les actifs intégrés dans la vie professionnelle sont sans doute plus difficiles à recruter mais leur présence est indispensable pour créer un réseau attractif et dynamique. Aussi, ne vous contentez pas d'un service de recherche d'emploi. Proposez également des formations, des conférences ou des suivis de carrières pour attirer les personnes actives qui, elles seules, peuvent dynamiser les possibilités de recrutement des jeunes diplômés. Il s'agit de fédérer de nouveaux membres actifs qui sauront constituer une équipe dynamique. Si votre association représente un grand nombre d'anciens et prend de l'ampleur, peutêtre devrez-vous même engager un salarié qui pourrait prendre en charge l'activité de l'association. Et un emploi de plus...

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3. AU-DELÀ DES ACTIONS, DES VALEURS Si la plupart des réseaux d'anciens jouent sur le terrain d'une solidarité fermée, et c'est d'ailleurs ce qui semble faire tout l'intérêt de ces réseaux, rien ne vous empêche d'innover en y injectant des valeurs soucieuses de l'intérêt général. Exemple ? Un fonds de soutien, tel que celui de l'École polytechnique, alimenté par les diplômés en activité et en majorité par ceux gagnant le mieux leur vie (la cotisation pouvant être proportionnelle au revenu), pourra financer des initiatives innovantes relatives à des problèmes sociaux ou environnementaux majeurs. Votre réseau n'en sera que plus fort, ayant un impact sur la société dans laquelle il s'insère, et risquant même, grands dieux, de la faire progresser ! L'idée de soutenir, par le biais de votre réseau d'anciens, des créations d'entreprise ou des projets peut se décliner via une thématique de prédilection : solidarité internationale, culture, santé... Vous pourrez choisir de soutenir des acteurs non issus de votre université ou école, ce qui renforcera les liens de votre

réseau à d'autres structures, d'autres personnalités, voire d'autres réseaux. Vous pourrez aussi choisir de cibler en fonction non aussi de lachoisir thématique mais Vous pourrez de cibler en plutôt public : femmes fonctiondunon de àlasoutenir thématique mais voulant se public lancer àdans la création d'enplutôt du soutenir : femmes treprise, maisd'endisvoulant seprofils lancerprometteurs dans la création criminés... treprise, profils prometteurs mais discriminés... Bref, toutes les recettes sont à inventer, pour que votre réseau ait duà sens, et Bref, toutes les recettes sont inventer soit dit en passant, bénéficie d'un arpour que votre réseau ait du sens, et gument supplémentaire pour attirer soit dit en passant, bénéficie d'un du armonde ! gument supplémentaire pour attirer du monde !

RETROUVER LES ANCIENS Si votre établissement ne peut pas vous fournir les coordonnées de vos anciens camarades d'amphi, vous pouvez toujours aller faire un tour sur le net. Certains sites proposent de rechercher des amis perdus de vue par établissement et promo (par exemple Copains d'avant, www.copainsdavant.com ou Trombi, www.trombi.com). N'oubliez pas non plus les réseaux sociaux professionnels, tels que Viadeo, www.viadeo.com ou encore LinkedIn, www. linkedin.com.

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SAVOIR VALORISER SES EXPÉRIENCES ASSOCIATIVES

Pour beaucoup de jeunes, l'expérience associative constitue un véritable complément à leur formation académique. Trop souvent cependant, ils n'en ont pas conscience ou ne savent pas comment la valoriser. Pour y remédier, Animafac et l'IRIV ont développé un portfolio de compétences dédié à l'expérience associative.


La loi de modernisation sociale de 2002, instaurant la Validation des acquis de l'expérience (VAE), accorde à une expérience bénévole la même valeur qu'à une expérience salariée pour prétendre à une certification. Au niveau européen, de larges réflexions sont menées depuis plusieurs années sur l'éducation et la formation tout au long de la vie, qui consacrent un volet important à la question de la reconnaissance des apprentissages de l'éducation non formelle. Par exemple, le modèle de CV européen, Europass, prévoit un espace consacré aux « aptitudes et compétences sociales » ou encore aux « aptitudes et compétences organisationnelles », qu'il est possible de compléter en évoquant les compétences acquises par son expérience associative. Cependant, pour quiconque s'attache à faire reconnaître la dimension formatrice de ses expériences bénévoles, l'enjeu premier n'est pas nécessairement l'obtention d'un diplôme ou d'une certification. Il s'agit avant tout d'être à même de présenter ce que l'on a appris dans un contexte bénévole. Cette capacité à identifier et valoriser les compétences acquises par la pratique associative est un point de départ, sur lequel

on peut ensuite prendre appui pour ses démarches de recherche d'emploi : intégration de ses expériences bénévoles dans son CV, argumentation autour de celles-ci dans une lettre de motivation ou au cours d'un entretien, etc. L'engagement associatif est un atout qui ne demande qu'à être reconnu. Le portfolio de compétences construit par Animafac et l'Institut de recherche et d'information sur le volontariat (IRIV) vise à aider les bénévoles à mieux connaître et faire connaître ce que l'expérience associative permet d'acquérir en termes de savoir-faire et de savoir-être. ξ Pour en savoir plus : www. animafac.net/savoir-valoriser-sescompetences-associatives

1. STRUCTURE DU PORTFOLIO DE COMPÉTENCES Le portfolio est conçu en plusieurs étapes : description de ses expériences associatives, formulation en termes de compétences transversales et évaluation, présentation sur un CV ou une lettre de motivation... Pour permettre de suivre ces différentes étapes, le portfolio se structure autour de plusieurs tableaux.

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TABLEAU PARCOURS (P. 46) Ce tableau propose de compiler l'ensemble de ses expériences (professionnelles, associatives, académiques) pour chaque année scolaire. Il s'agit d'une première démarche de prise de recul sur son parcours pour apprendre à l'analyser. Vous pouvez en retrouver un exemple à la fin de cette fiche pratique, p.46. TABLEAU DES MISSIONS EXERCÉES (P.47) Ce tableau, centré sur l'expérience associative, permet de décrire et d'analyser ses expériences bénévoles. Cette démarche permet de prendre conscience et de nommer tout ce que l'on a accompli au fil de son parcours associatif. TABLEAU DE COMPÉTENCES (P.48) Le tableau de compétences permet d'exprimer ses expériences associatives en terme de compétences. Elaboré en lien avec des acteurs du monde associatif et du monde de l'entreprise, il liste une série de compétences transversales. Par « compétences transversales », il faut entendre des compétences que

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l'on a pu acquérir dans le cadre de missions bénévoles et qui sont mobilisables dans un contexte salarial, sur tout type de poste. Après avoir identifié et formulé ce que l'on a accompli dans le contexte associatif, il s'agit d'être à même de présenter ces expériences auprès d'un potentiel futur employeur. Le tableau de compétences est divisé en plusieurs grandes catégories. Il ne doit pas être rempli dans son intégralité : il faut, à partir des missions listées dans le tableau précédent, repérer les compétences pertinentes, pour ensuite préciser leur contexte d'application et évaluer leur degré d'acquisition. Le tableau de compétences permet ainsi tout à la fois de repérer les compétences que l'on peut marquer sur son CV et de les contextualiser, en vue de les présenter de façon détaillée, sur une lettre de motivation ou au cours d'un entretien. VALORISATION, PROJET PROFESSIONNEL (P.49) Cette dernière étape du portfolio propose une série de recommandations pour appliquer de manière concrète le travail de séquençage accompli jusque là. Elle permet ainsi d'aboutir à l'intégration de son expérience bénévole dans une candidature.

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Les différents tableaux ont permis de repérer les compétences acquises tout au long de son parcours associatif. Il s'agit maintenant de distinguer lesquelles sont à mettre en avant, en fonction de son projet professionnel et de savoir adapter leur présentation selon le type de poste visé (reformulation, précision par des données chiffrées, etc.). En effet, il ne faut pas se contenter de reprendre telles quelles les compétences que vous avez listées. La colonne « illustration » du tableau de compétences (p.48) est là pour aider à préciser, avec des données chiffrées, et à reformuler de façon adaptée, les compétences que vous voulez mettre en avant dans votre candidature. Il faut donc adapter à chaque fois la présentation de vos compétences, en tenant compte des spécificités de l'annonce, du type de profil qu'elle cible, des missions qu'elle présente et des compétences requises.

LES FORMATIONS PROPOSÉES PAR ANIMAFAC

2. COMMENT REMPLIR LE PORTFOLIO DE COMPÉTENCES?

3. des simulations d'entretien, menées par ces mêmes professionnels des ressources humaines, pour apprendre, en situation, à parler de son expérience bénévole face à un recruteur.

Le portfolio de compétences peut être rempli de façon autonome, individuellement ou en groupe, ou bien à l'occasion d'une des formations spécifiques organisées par Animafac.

Animafac organise, principalement durant la période allant de mars à juin, dans les principales villes universitaires, des formations d'une journée dédiées à la valorisation des compétences acquises par la pratique bénévole. Ces formations sont basées sur la méthodologie du portfolio et permettent de rencontrer des responsables de ressources humaines. Elles s'articulent autour de trois temps principaux : 1. des travaux en groupe pour réfléchir à la présentation de son parcours associatif sur un CV et une lettre de motivation, à l'aide du portfolio de compétences ; 2. une restitution des travaux en groupe qui donne lieu à des commentaires et analyses de la part de professionnels des ressources humaines ;

ξ Toutes les dates des formations sont disponibles sur simple demande

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à l'adresse mail : benevolatetcompetences@animafac.net UTILISATION AUTONOME a Obtenir les documents Le portfolio de compétences est distribué auprès des étudiants sur les campus par les relais Animafac et peut également se trouver dans les BVE et BAIP des universités, ainsi qu'auprès des bureaux du réseau information jeunesse. ξ Il est également possible de télécharger le portfolio et des tableaux vierges sur www.animafac. net/savoir-valoriser-ses-competences-associatives ou de les obtenir sur simple demande à l'adresse benevolatetcompetences@animafac.net a Remplir le portfolio seul... Remplir le portfolio seul offre l'opportunité d'accomplir une démarche à la fois rétrospective et prospective. Rétrospective, car cela permet de prendre du recul sur ses expériences passées et de mesurer leur importance en termes d'apprentissage. Prospective, car cela donne des pistes pour réfléchir à son insertion professionnelle et

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construire ses projets d'avenir. En prenant le temps de « se poser » pour remplir le portfolio, on accentue cette dimension de réflexion sur soi, en consignant par écrit tout ce qui est important pour l'élaboration de son projet. a ... ou en groupe Le portfolio peut également être utilisé au sein de son association, avec des étudiants suivant un cursus identique au sien ou tout simplement avec des amis. Le travail en groupe permet de se questionner à tour de rôle et de bénéficier ainsi d'un regard extérieur. On n'est pas toujours le meilleur juge sur soi-même, c'est pourquoi l'évaluation en groupe peut permettre une meilleure appréciation de ses compétences. Plusieurs modalités de travail en groupe peuvent se présenter. Pour remplir les tableaux, il est par exemple possible de s'interroger à tour de rôle, pour amener chacun à réfléchir sur ce qu'il a fait au cours de son parcours bénévole et les compétences qui peuvent y correspondre. Il est également possible de passer son portfolio à un ami ou à un membre de son association, après l'avoir

VALORISER SES EXPÉRIENCES ASSOCIATIVES // AGIR POUR L'INSERTION PROFESSIONNELLE


soi-même rempli. Il saura repérer des aspects du parcours bénévole qui auraient été omis ou atténués et d'autres qui auraient été mal évalués.

© Alexander Franke / youthphoto.eu

Pour tester sa capacité à présenter son expérience associative auprès d'un recruteur, il est enfin possible de faire un petit jeu de rôle où une personne endosse les habits du recruteur et une autre ceux du candidat. Les rôles peuvent ensuite s'échanger. Il ne s'agit là que d'exemples. Libre à chacun d'imaginer d'autres types d'exercice.

De manière générale, il est recommandé de multiplier les usages du portfolio. Celui-ci n'a pas pour ambition d'apporter des réponses toutes faites aux questions que l'on se pose. Il se propose d'abord d'apporter une méthode permettant d'identifier et de valoriser les compétences acquises par la pratique bénévole. Cette méthode pourra ensuite être utilisée tout au long de sa vie et réinvestie dans des usages divers : orientation, recherche d'emploi, VAE, reconversion professionnelle, etc.

VALORISER SES EXPÉRIENCES ASSOCIATIVES // AGIR POUR L'INSERTION PROFESSIONNELLE

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46 VALORISER SES EXPÉRIENCES ASSOCIATIVES // AGIR POUR L'INSERTION PROFESSIONNELLE portfolio p.5

Centrale d’appels

Bénévole sur le festival de courts métrages étudiants “Faites courts” Bénévole pour Amnesty International

Licence 2 de sociologie

Licence 1 de sociologie

Baccalauréat littéraire

2006 / 2007

2005 / 2006

2004 / 2005

Centrale d’appels

Centrale d’appels

Coordinateur du festival “Faites courts”

Licence 3 de sociologie

2007 / 2008

Centrale d’appels

Expériences professionnelles

Président de l’association “Faites courts”

Engagements associatifs

Master 1 professionnel management de la culture

Diplôme(s) préparé(s)

2008 / 2009

Année scolaire

- Formation sur les droits d’auteurs - Formation sur la recherche de financements

Formations complémentaires

jours. Son objectif est de valoriser cette expérience dans l'optique de travailler dans l'événementiel culturel.

2 Parmi Exemple ses activités associatives, Camille a assuré la coordination d'un festival étudiant de courts métrages, organisé sur trois

Pour chacun des tableaux suivants, l'exemple de Camille est décliné.

TABLEAU PARCOURS


TABLEAU DES MISSIONS EXERCÉES VALORISER SES EXPÉRIENCES ASSOCIATIVES // AGIR POUR L'INSERTION PROFESSIONNELLE

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48 VALORISER SES EXPÉRIENCES ASSOCIATIVES // AGIR POUR L'INSERTION PROFESSIONNELLE

Compétences

Exemple

Gérer des projets

Gérer les ressources humaines

4 Illustration - Situation de travail

portfolio

1

2

Accompagner un groupe et lui donner les outils néces- Organisation de réunion et préparation de documents pour récapituler les tâches saires à la réalisation de sa mission à accomplir.

Niveau

2

Rechercher, traiter et analyser des informations et des Prise de contact avec d’autres associations ; recherche d’informations, concernant données pertinentes et utiles pour la conduite d’un projet le droit d’auteur, utiles pour la mission.

Recrutement des bénévoles et suivi des partenariats.

1

3

Formation(s) que vous avez suivie(s) ou que vous envisagez de suivre :

Votre bilan et votre évaluation de la compétence « décomposer et organiser le travail » : J’ai assuré la transition vers un nouveau format du festival, sur trois jours au lieu de deux, en adaptant l’organisation en conséquence. J’ai également mis à jour mes connaissances sur des sujets importants pour la bonne conduite de ma mission, notamment concernant le droit d’auteur. De manière générale, j’ai assuré le suivi complet de l’événement, dans ses aspects humains et financiers.

Élaborer un programme de travail (échéancier, résultats à Élaboration d’un rétroplanning qui s’est avéré être mal ajusté et a dû être repris de atteindre) nombreuses fois.

Identifier les ressources humaines, financières et opérationnelles pour y parvenir

Définir les objectifs et trouver des actions et moyens pour Organisation concrète du festival, avec changement de format, et gestion de la 3 y répondre programmation, de l’appel à candidature aux projections.

2

Établir un diagnostic, identifier des besoins et envisager Pour la prolongation d’un jour du festival, présentation des raisons de ce choix et des pistes de propositions d’adaptation du fonctionnement.

DÉCOMPOSER ET ORGANISER LE TRAVAIL

Formation(s) que vous avez suivie(s) ou que vous envisagez de suivre :

Votre bilan et votre évaluation de la compétence « accompagner, permettre l’identification … » : Avec les ressources de l’association, j’ai assuré les besoins de l’équipe en termes de formation. J’ai également listé les tâches et les missions de chacun des bénévoles. Ce travail a permis une bonne cohésion et un bon fonctionnement d’ensemble, même si je me suis plus centré sur le groupe en tant que tel, sans tenir suffisamment compte des attentes individuelles.

1

1

Accompagner une personne et lui donner les outils néces- Suivi de chacun, mais pas individualisé. saires à la réalisation de sa mission

Suivi de la réalisation des tâches fait de manière intuitive, sans cadre. Mise en place d’un programme de formation pour les bénévoles, sur la base des formations proposées habituellement par l’association.

Identifier les besoins de formation et proposer un dispositif pour y répondre

p.14

Évaluer le travail des bénévoles

ACCOMPAGNER, PERMETTRE L’IDENTIFICATION ET LA VALORISATION DES COMPÉTENCES

Compétences appliquées

TABLEAU DE COMPÉTENCES


VALORISER SES EXPÉRIENCES ASSOCIATIVES // AGIR POUR L'INSERTION PROFESSIONNELLE

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- Autonomie, sens de l’initiative, créativité

- Compétences en management, en animation d’équipes, dans la gestionde projets et la programmation culturelle

- Première expérience souhaitée

- Bac +4/5 en management de la culture ou formation voisine

Profil :

- Management des différentes équipes intervenant lors de chaque manifestation (intermittents, techniciens, entretien, sécurité, etc.)

- Suivi des aspects financiers : partenariats entreprises, demandes de subventions.

- Gestion administrative des différentes manifestations : planning, billetterie, suivi des participants.

- Aide au responsable de la programmation culturelle dans la conception et la mise en œuvre de la programmation culturelle et artistique du lieu (débats, rencontres, projections, spectacles).

Missions :

Assistant responsable de programmation culturelle

>

J’ai acquis une première expérience sur ce type de mission dans le cadre de l’édition 2008 d’un festival de courts métrages. Coordinateur dudit festival, j’ai eu en charge la programmation de celui-ci, soit douze films sélectionnés et projetés sur trois jours. J’ai notamment assuré le suivi humain et technique tout au long de la préparation du festival, auprès des bénévoles, des partenaires et des prestataires extérieurs, prenant en charge les questions administratives (suivi des participations), techniques (régie) et les partenariats (partenariats financiers et parrainage).

Lettre de motivation

- Responsabilité de la programmation - Suivi des partenariats existants et mise en place de nouveaux partenariats - Planification des tâches - Encadrement d’équipe : définition des objectifs, répartition des tâches - Régie de l’événement.

“Faites courts” Festival de courts métrages Coordinateur

CV

VALORISATION, PROJET PROFESSIONNEL

Valorisation – Projet professionnel

Analyse d’offres d’emploi

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De 6 à 25 ans, les fesses vissées aux bancs de l'école, on ingurgite une bonne dose de connaissances théoriques... Que l'on pourra utiliser en pratique, de 25 à 65 ans, une fois passé du côté des travailleurs. Cette compartimentation études / travail ne vous convient pas ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas le seul.

© Stephan Franke / www.youthphoto.eu

CRÉER SA JUNIOR-ENTREPRISE


140 associations étudiantes à travers la France ont déjà créé leur Junior-Entreprise afin de faire tomber les murs entre vie estudiantine et vie professionnelle. Essentiellement tournées vers des activités de conseil, ces associations à but non lucratif utilisent pleinement les compétences des étudiants de leurs filières au profit d'entreprises désireuses d'un regard neuf sur leurs activités. Mode d'emploi.

1. PEAUFINER LE CONCEPT Un bon chef d'entreprise ne se lance pas tête baissée dans un projet sans un business plan réglé à la virgule près. Le vôtre se résume à quelques questions essentielles : que puis-je faire ? Quel intérêt ai-je à le faire dans le cadre d'une Junior-Entreprise ? Comment réaliser concrètement mon projet ? LA JUNIOR-ENTREPRISE, C'EST QUOI ? Une Junior-Entreprise est une association étudiante proposant aux entreprises des services (conseil, audit, études...) mettant en oeuvre le savoirfaire de l'école ou de l'université dans laquelle elle est implantée. L'appellation de Junior-Entreprise est un label accordé par la Confédération nationale

des junior-entreprises (CNJE) lorsque le projet répond à certains critères. Rien ne vous empêche, bien sûr, de créer votre petite entreprise en dehors de ce cadre, mais appartenir à la CNJE pourra vous apporter un certain nombre d'avantages. Le premier d'entre eux, et non des moindres, est de pouvoir profiter des expériences accumulées par ce réseau qui vient de fêter ses 40 ans. En plus de conseils et d'un appui personnalisé, la CNJE organise plusieurs fois par an des rencontres entre JE afin qu'elles puissent échanger sur leurs galères et bons plans. De plus, le label Junior-Entreprise, de plus en plus reconnu, devrait vous ouvrir les portes des professionnels plus facilement que si vous vous présentez comme une « jeune société de service dirigée par des étudiants ». Deux petits avertissements néanmoins avant de vous lancer dans l'aventure. Si votre but est d'engranger un maximum de profits afin de remplumer votre compte en banque, passez votre chemin : les JE sont des associations à but non lucratif. Association étudiante et, de fait, forcément liée à un établissement, votre JE ne pourra pas, par ailleurs, servir de structure de départ à l'entreprise

CRÉER SA JUNIOR ENTREPRISE // AGIR POUR L'INSERTION PROFESSIONNELLE

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que vous aviez toujours rêvé de créer une fois sorti de l'école. QUELS PROJETS POUR QUELLE JUNIOR-ENTREPRISE ? Créées pour palier les manques de formations souvent trop théoriques, les Junior-Entreprises ont pour vocation d'apporter aux élèves une plus-value dans leur cursus. Cependant, si les services proposés ne servent qu'aux étudiants sans rien apporter au monde professionnel, les clients ne risquent pas de se bousculer au portillon ! À vous, donc, de trouver un projet s'adaptant à la fois à vos diplômes et aux besoins du marché. Pour le reste, pas de freins à vos ambitions les plus folles. Longtemps chasse gardée des écoles d'ingénieurs et de commerce, en apparence mieux placées pour proposer des services aux entreprises, les JE se multiplient aujourd'hui dans les universités, tous domaines confondus. On peut ainsi citer l'exemple de Site et Espace, association des étudiants en urbanisme de la Sorbonne, qui fournit des études d'amélioration de l'habitat aux collectivités locales, à des sociétés d'économie mixte et même à la RATP. Et si les menus ser-

vices que pourraient rendre les élèves de votre formation à des entreprises ne vous sautent toujours pas aux yeux, ou que vous avez du mal à formaliser votre projet, n'hésitez pas à prendre contact avec les différents relais locaux de la Confédération nationale des junior-entreprises. Ils pourront vous initier aux charmes discrets du paysage entrepreneurial français. COMMENT ENTRER DANS LA FAMILLE DES JUNIOR-ENTREPRISES ? Devenir une Junior-Entreprise c'est un peu comme entrer en chevalerie : une fois votre dossier ficelé et proposé à la CNJE, il vous faudra passer plusieurs sas avant d'être officiellement adoubé en tant que JE et devenir ainsi l'un des étendards de cette noble confédération. a Sas n°1 : la Junior-Création Ceinture jaune de la Junior-Entreprise, la Junior-Création est un tout jeune projet, accepté sur le principe, mais qui doit faire ses preuves. Pendant quelques années, l'apprenti entrepreneur sera donc chapeauté, conseillé et accompagné par la confédération. L’association pourra ainsi se structurer et commencer à réaliser quelques études.

52 CRÉER SA JUNIOR ENTREPRISE // AGIR POUR L'INSERTION PROFESSIONNELLE


© Tobias Mittmann / youthphoto.eu

a Sas n°2 : la Pépinière Junior-Entreprise Entre le statut de Junior-Création et celui de Junior-Entreprise, les Pépinières sont en transition pour accéder à l'indépendance. Accèdent au rang de Pépinières les Junior-Créations ayant fait leurs preuves et attendant de revêtir l'armure de JE, ou les associations étudiantes ayant déjà des activités de service rodées et souhaitant entrer en confédération.

a Le sas de décontamination : la Junior-Initiative Ça n'est pas parce que l'on est adoubé JE qu'il faut se laisser aller, au contraire : une erreur d'aiguillage et vous pouvez (presque) repartir à la case départ. Le statut de Junior-Initiative a ainsi été créé pour les JE qui, ayant connu des problèmes structurels, reçoivent un encadrement privilégié pendant une période d'un ou deux ans. Lorsqu’on est une grande famille, on se serre les coudes quand les temps sont durs...

2. FAIRE FONCTIONNER VOTRE ASSO Vous l'aurez compris, faire fonctionner une Junior-Entreprise n'est pas un exercice de tout repos. Voici donc quelques tuyaux pour passer des TP à la vie professionnelle... TROUVER UNE ORGANISATION INTERNE

a Junior-Entreprise : la consécration Garantes et représentantes de la « marque » Junior-Entreprise, les associations bénéficiant de ce label doivent se montrer irréprochables : trésorerie équilibrée, activité régulière, qualité de service reconnue...

Avant toute chose, il va falloir vous organiser en interne pour que les postes clés de la Junior-Entreprise soient pourvus, et tenus par quelques étudiants très impliqués. La JE se compose, comme toute association, d’au moins un trésorier chargé de veiller sur la bourse,

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d'un administrateur responsable ès paperasseries, et d'un président pour chapeauter le tout. Si d'autres personnes se sentent la motivation nécessaire pour faire partie du bureau, elles sont les bienvenues. Plus l'équipe est importante, plus vous pourrez affiner les missions de chacun : une personne chargée des relations avec les entreprises, une autre de celles avec les étudiants, une autre encore pouvant se consacrer à la mise en place de documents de communication (site Internet, lettre interne...).Mais n'oubliez pas : tout ce beau monde est bénévole et leur implication ne compte que pour la gloire (et l'expérience)... Exception faite du désintérêt financier des membres du bureau, la JE fonctionne comme une entreprise classique. Première étape : démarcher des clients jusqu'à ce que l'un d'eux cède à vos arguments et décide de vous confier une mission. Les sommes qui vous seront versées pour ladite mission vous serviront, en premier lieu, à rémunérer les étudiants qui accepteront de jouer les

apprentis conseillers, ensuite à pourvoir aux menus frais impliqués par la mission (impression du rapport, déplacements...) et enfin à contribuer au budget de fonctionnement global de votre JE. Ça a l'air simple ? Rentrons dans le détail pour nous en assurer. TROUVER DES CLIENTS Identifier une entreprise qui pourrait s'intéresser à vos services, choisir le bon interlocuteur, passer le barrage de la secrétaire, prononcer les arguments qui feront mouche : démarcher des clients est une véritable course d'obstacles. Pour les surmonter, la CNJE peut vous être d'un précieux secours. Si vous êtes mieux placé qu'elle pour faire une étude de marché des entreprises qui, dans votre secteur et votre région, pourraient s'intéresser à vos prestations, elle peut en revanche vous aiguiller sur la manière de les aborder. L'expérience des centaines de JuniorEntreprises qui se sont créées depuis 40 ans a, par exemple, permis d'identifier les interlocuteurs les plus

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à même de s'intéresser aux services proposés par les différents cursus : service qualité pour les ingénieurs, marketing pour les commerciaux, etc. La mise en réseau a également permis de développer un argumentaire commun, fonctionnant auprès des entreprises. Pierre-Loïc Benoît, président de la CNJE pour l'année 2006-2007, déconseille ainsi fortement aux JuniorEntreprises de faire concurrence à des professionnels à grands coups de tarifs bradés. Les services proposés par les JE intéressent soit des sociétés visant un public jeune et souhaitant donc recueillir le point de vue de leurs pairs, soit des entreprises intéressées par de nouvelles techniques ou de nouveaux modes de travail enseignés dans une formation. Dans les deux cas, les prestations des JE s'inscriront en complément du travail des cabinets de conseil ou d'étude plus expérimentés. Deux mots d'ordres, donc, pour se faire mousser : jeunesse et innovation ! Avant la poignée de main finale, la CNJE conseille aux apprentis entrepreneurs de porter une attention toute particulière aux contrats : contenu de la mission, délais, conditions de rémunération... Tout doit y être dûment spécifié

afin de rassurer les clients, mais aussi afin d'éviter que quelques entreprises mal intentionnées ne profitent de la candeur estudiantine pour manquer à leurs engagements. Pour éviter ce type de mésaventure, la CNJE propose également de mettre des avocats à disposition de vos Junior-Entreprises. TROUVER DES ÉTUDIANTS La mission en poche, il vous faudra trouver des étudiants prêts à exercer leurs savoir-faire. Ces derniers n'ont pas obligation d’être des membres actifs de l'association. Assurez-vous en revanche de leur motivation et de leur disponibilité car, s'ils ne remplissent pas correctement leur tâche ou le font dans un délai trop long, ce sera à vous d'assumer les foudres du client. Un véritable rôle de DRH, en somme, pas si facile à assurer lorsque l'on est confronté à des camarades de promo... La rémunération est fixée selon des tarifs de jours travaillés, la somme allouée étant adaptable en fonction de la rétribution proposée par le client. La tâche est, bien évidemment, plus ou moins bien payée selon sa difficulté : un sondage « général » sur une tranche 18-25 ans sera ainsi beaucoup

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moins bien rémunéré que si l'entreprise demande un panel de jeunes fans de tuning en deuxième année d'histoire dans le sud de la France... TROUVER UNE RÉPUTATION La CNJE effectue régulièrement des contrôles afin de vérifier la qualité de votre trésorerie, le respect des contrats... Outre ce contrôle, qui peut vous faire perdre le label de JE pour celui de Junior-Initiative, la qualité de votre travail va peu à peu déterminer la réputation de votre micro-société. Ne sous-estimez pas le bouche à oreille entre les entreprises, surtout si le secteur dans lequel vous proposez vos services n'en compte que quelquesunes. Cette réputation est d'autant plus importante à soigner qu'elle ne met pas seulement en jeu la Junior-Entreprise mais votre formation dans son ensemble : une JE fournissant des services de qualité donnera certainement envie à la boîte de se tourner vers les anciens de la filière au moment de recruter... Et inversement, de les fuir si leur travail se révèle insuffisant. Veillez donc à toujours faire preuve de sérieux dans vos relations avec vos clients.

3.3.RÉCOLTER RÉCOLTERLES LESLAURIERS LAURIERS Outre possibilité d'exercer ses Outre lalapossibilité d'exercer ses talents talents avant même l'entrée dans avant même l'entrée dans la vie prolafessionnelle, vie professionnelle, la JE est égala Junior-Entreprise est lement un bon moyen de un pied également un excellentmettre moyen de dans le un secteur qui vous emploiera une mettre pied dans le secteur qui vous fois le diplôme en poche. Voicien quelques emploiera une fois le diplôme poche. conseils pour conseils exploiterpourauexploiter mieux Voici quelques l'expérience dans votre JE au au mieux lesacquise lauriers de la Junior. moment d'entrer sur le marché du travail. RENCONTRER DES ENTREPRISES RENCONTRER DES ENTREPRISES Pierre-Loïc Benoit le confirme : des Pierre-Loïc le confirme : des entreprisesBenoit qui engagent le chargé entreprises le chargé de mission qui d'uneengagent JE, ça s'est déjà de d'une JE, ça s'est est déjàloin vu. vu.mission Evidemment, l'exemple Evidemment, l'exemple est loin de faire de faire règle, et harceler un client à règle, harceler client grandsetcoups de CVun serait pouràle grands moins coups de CV serait pour le moins déplacé. déplacé. Vous pouvez néanmoins, et Vous et avec un avec pouvez un peu néanmoins, plus de subtilité, poser peu plus de subtilité, quelques quelques jalons. Si la poser mission s'est jalons. Si la mission s'est bien bien passée et que le clientpassée vous etfélicite, que leprofitez-en, client vousparfélicite, profitezexemple, pour en, exemple, une pour lui demander une lui par demander recommandation recommandation Un professionnelle... professionnelle... Un moyen détourné moyen détourné de lui faire de lui faire comprendre quecomprendre vous serez que voussur serez bientôt sur marché. bientôt le marché. Unelefois sorti Une sorti des études,pas n'hésitez pas desfois études, n'hésitez non plus non plus à recontacter d'anciens à recontacter d'anciens clientsclients avec avec lesquels le feeling étaitbien bienpassé passé:: lesquels le feeling était se l'une des des seforger forgerun un réseau réseau est aussi l'une raisons raisonsd'être d'êtrede delalaJunior-Entreprise. Junior-Entreprise.

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Le client ne vous a pas retenu pour faire de vous le prochain PDG de la boîte ? Ça n'est pas une raison pour ne pas mettre votre expérience en valeur sur votre CV au moment de chercher un emploi. La participation active à une Junior Entreprise montrera aux recruteurs que vous avez le goût d'entreprendre, que vous êtes capable de vous bouger pour réaliser des projets... Et surtout que vous êtes d'ores-et-déjà opérationnel. En outre, prendre l'exemple concret d'une mission pour expliquer le type de formation apportée par votre filière pourra être beaucoup plus parlant pour l'employeur que des intitulés abscons et peu lisibles.

© Dweekly / flickr.com

ENRICHIR SON CV

une trésorerie claire et équilibrée, un agenda d'anciens clients mis à jour et commenté (missions effectuées et appréciations du client, prises de contact n'ayant pas abouti...), annuaire d'anciens « ressources » pouvant guider les nouveaux en cas de pépin... Pour que le passage d'équipe se passe au mieux, n'hésitez pas, dès le printemps, à inclure des éléments motivés des prochaines promos dans l'équipe afin qu'ils puissent reprendre le flambeau le moment venu.

PASSER LE RELAIS DE LA JE Ce n'est pas parce que vous quittez les études et entrez dans la vie active que vous devez laisser votre JE sombrer comme un boy's band après le tube de l'été. Et la solidarité entre promos n'est pas la seule raison : une JE qui marche bien, c'est aussi une vitrine pour votre formation, et cela aura son importance au moment de chercher un emploi. Pour passer le relais, quelques règles d'or :

Enfin, si la JE, association étudiante affiliée à un établissement, ne peut servir de structure de base à une entreprise « adulte » rien ne vous empêche, si cette expérience vous a plu, de créer votre petite entreprise une fois le diplôme en poche. Quand le virus de l'entrepreneuriat nous tient ! ξ Plus d’infos sur www.juniorentreprises.com

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©Ben Foertsch / youthphoto.eu

TRAVAILLER AUTREMENT EN DEVENANT UN ENTREPRENEUR SOCIAL

Depuis quelques temps, vous entendez cette petite voix qui vous dit : « Vas-y, lance-toi, crée ta boîte ! » Mais en bon citoyen, vous êtes tout de même soucieux de respecter certaines valeurs. Sachez donc qu’il est possible de conjuguer viabilité économique et utilité collective : partez à la découverte de l’entrepreneuriat social !


PETITE INTRODUCTION HISTORIQUE Dès le 19ème siècle, des femmes et des hommes se sont rassemblés avec l’ambition de développer de nouveaux modèles de production de richesses, plus respectueux des principes démocratiques et de la dignité humaine alors largement bafoués par le monde industriel en pleine expansion. L’économie sociale était née, prenant appui sur trois formes juridiques : l’asso-

ciation, la coopérative et la mutuelle. Dans les années 1970, on observe en France un renouveau de ce mouvement au sein de la société civile, réaffirmant la nécessité de mettre en place de nouvelles manières de consommer, d’épargner, de travailler et d’entreprendre. C’est dans cette droite ligne que se construit l’entrepreneuriat social depuis une vingtaine d’années.

Au-delà de la diversité des alternatives proposées, quelques grands principes rassemblent les entrepreneurs sociaux. S’ils partagent avec les chefs d’entreprises « classiques » la nécessité de construire un projet viable économiquement et capable de dégager des excédents, la finalité de leur projet reste sociale. Les bénéfices réalisés sont réinvestis en vue du développement d’activités utiles à la société. Lutte contre l’exclusion et la précarité, protection de l’environnement, ou encore développement du lien social sont au cœur des préoccupations de ces nouveaux entrepreneurs.

s’opère donc généralement suivant le principe « un homme = une voix », et non pas en fonction du capital investi. Vous êtes convaincu par ce modèle qui fait le lien entre votre objectif professionnel et vos aspirations citoyennes ? Avant de vous jeter à corps perdu dans la mise en œuvre de votre projet, lisez ces quelques lignes qui, nous l’espérons, vous guideront dans les méandres de la création d’entreprise.

Enfin, ces derniers souhaitent développer des modèles de gouvernance plus participatifs. La prise de décision

1. CADRER SON IDÉE Vous vous réveillez un beau matin les yeux brillants : eurêka ! L’idée du siècle vient de vous être soufflée pendant votre sommeil... Patience cependant, il vous faudra tout de même la travailler un peu pour qu’elle s’incarne vérita-

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LE CHOIX DE LA FORME JURIDIQUE SCOP, SCIC, SARL, AUTO-ENTREPRISE, ASSOCIATION... Les formats sont multiples pour développer votre activité. Or, toutes ces structures juridiques ne sont pas forcément en adéquation avec le projet que vous souhaitez mettre en oeuvre. Il s’agit donc pour vous de connaître les avantages et les inconvénients de chacun de ces statuts afin de choisir celui qui correspond le mieux à votre initiative. L’ASSOCIATION, pour commencer. Selon la loi 1901, cette forme juridique permet à deux personnes ou plus de se réunir dans un but autre que celui de partager des bénéfices. Il est possible de dégager des excédents, mais ceux-ci doivent obligatoirement être réinjectés dans le projet. La gestion d'une association doit être désintéressée, ses dirigeants sont donc bénévoles. Facile à créer, elle n’est cependant pas véritablement dédiée au développement d’une activité commerciale, mais reste un moyen au service de la mise en œuvre d’une action collective. De plus, contrairement aux idées reçues, elle ne bénéficie pas d’un régime d’exonération totale concernant l’impôt. LA SARL (Société anonyme à responsabilité limitée) est la forme de société la plus répandue. Regroupant de 2 à 100 associés, elle se base sur un capital librement fixé

(un euro minimum) en fonction de la taille, des activités et des besoins d'investissement. La responsabilité de chaque associé est limitée à ses apports personnels. La SARL est dirigée par un ou plusieurs gérants. La société anonyme (SA) est quant à elle réservée aux projets plus importants. LA COOPÉRATIVE est une société commerciale (SARL ou SA) particulière, régie par les principes de l'économie sociale : égalité entre les sociétaires, liberté d'adhésion, justice et équité dans la répartition des excédents. Il existe en France différents types de coopératives : les SCOP (Société coopérative ouvrière de production), les SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif), les CAE (Coopératives d'activité et d'emploi)... Dans le cas des SCOP, les salariés détiennent au moins 51% des parts sociales : l'entreprise leur appartient. La répartition des bénéfices est soumise à un régime spécifique. Vous pouvez également vous tourner vers des structures uni-personnelles : auto-entreprise, entreprise individuelle, EURL... ξ Pour une comparaison rapide des différents statuts; rendez-vous sur le site de l'APCE (Agence pour la création d’entreprises) : www.apce.com/pid1627/compa raison-rapide.html?espace=1&tp=2

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Tout d’abord, posez vous quelques questions de base : qui, quoi, quand, où, comment, pourquoi ? Ces fondamentaux vous permettront de passer votre idée à la moulinette de la réalité : votre concept est certes génial, mais il devra trouver sa place au milieu d’une foule de propositions. C’est pourquoi il vous faudra réfléchir à sa pertinence avec le public ciblé, le territoire sur lequel vous souhaitez l’implanter, les structures évoluant dans le secteur visé... Suite à ce brainstorming, vous pourrez clarifier vos intentions et rendre lisible votre projet pour d’éventuels partenaires ou financeurs.

2. RÉALISER UNE ÉTUDE DE FAISABILITÉ Il ne suffit pas d’avoir l’idée du siècle. Pour être viable, votre projet doit également se positionner en réponse à un besoin bien identifié. Vous devrez donc vous plonger au cœur du terrain et sonder les attentes de vos utilisateurs potentiels. Questionnaires, entretiens... Il n’y a pas de méthode unique, mais pour une étude de faisabilité réussie, vous devrez tout de même vous appuyer

© Leo Priéto / youthphoto.eu

blement et devienne le socle de votre future entreprise.

sur un échantillon significatif. Tout cela suppose que vous ayez déterminé au préalable votre rayonnement géographique : votre projet est-il d’ampleur nationale, départementale ou simplement à l’échelle de votre quartier ? S’adresse-t-il à des entreprises, à des collectivités, à des particuliers ? Au-delà du panel d’utilisateurs, il vous faudra également analyser la concurrence : certaines activités se rapprochent-elles de la vôtre ? Une coexistence avec ces entreprises est-elle envisageable ? Cette étude de marché, qui doit être réalisée avec sérieux, viendra confirmer ou infirmer la pertinence de votre projet et vous permettra de définir une stratégie d'action. Elle constituera un appui précieux et un gage de crédibilité

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© Francisco / youthphoto.eu

auprès de vos financeurs. Vous devrez ensuite tester la viabilité financière de votre projet : pour cela, il vous faudra identifier les besoins financiers liés à son développement, puis les ressources potentielles qui viendront équilibrer vos comptes. Visez loin : faites des prévisions à court et moyen termes. Et soyez réalistes ! Rien ne sert d'enjoliver les choses pour se retrouver ensuite dans le rouge... Pour la réalisation de cette tâche, vous vous appuierez sur différents outils de pilotage financier : plan de financement (liste des investissements et ressources durables), compte de résultat prévisionnel (dépenses et recettes liées au fonctionnement sur les trois premières années), plan de trésorerie (entrées et sorties d'argent mois par mois sur la première année)... Il existe de nombreux indicateurs financiers. A vous de choisir les plus pertinents en fonction de votre

projet. L'idée est d'éviter les mauvaises surprises et de pouvoir développer son activité en toute sérénité. Créer son entreprise requiert donc des connaissances minimum en comptabilité et en gestion financière, afin de comprendre ces différents outils et de savoir les manier. De multiples possibilités de formation et d'accompagnement existent, n'hésitez pas à vous en servir ! ξ Pour en savoir plus : www.entrepreneur-social.net/-Qui-peut-vousaccompagner.html

3. TROUVER DES FINANCEMENTS Vous maîtrisez maintenant la présentation de votre projet sur le bout des doigts : reste à trouver les partenaires financiers pour le concrétiser !

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a Les banques Elles sont bien entendu des partenaires incontournables. Certaines, de par leur histoire et leur statut juridique, sont plus réceptives aux projets d’entrepreneuriat social. Cependant, rien n'est gravé dans le marbre : d’une agence à l’autre, l'accueil peut être très variable. N'hésitez pas à faire une étude comparative des services et tarifs proposés. Néanmoins, le taux d'intérêt n'est pas le seul critère : il est également important d'établir une relation de confiance avec votre conseiller, de s'assurer qu'il comprend votre démarche et vos enjeux.

(prêt en nom propre, la plupart du temps sans intérêts et garanties). L'Adie (Association pour le droit à l'initiative économique) réalise notamment des microcrédits pour les personnes en difficulté d'insertion souhaitant créer leur propre activité. www.adie.org Les réseaux France Active et France Initiative proposent, quant à eux, des garanties pour vous permettre d'accéder aux prêts bancaires classiques et vous accompagnent, via leurs relais locaux, dans le montage financier de votre projet. www.franceactive.org et www. france-initiative.fr aD'autres structures

a L'État Des aides institutionnelles de droit commun sont dédiées au soutien des créateurs d'entreprise : le PCE (Prêt à la création d'entreprise), ou encore le parcours NACRE (Nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d'entreprise). www.pce.oseo.fr et www.entreprises.gouv.fr/nacre/index.html aLes associations En fonction de votre situation individuelle, vous pourrez également avoir accès à certains prêts d'honneur

Certaines entreprises soutiennent également la création d'activités en économie sociale, via des actions de mécénat. La fondation Macif cherche ainsi à promouvoir l'innovation sociale, à travers le développement de programmes spécifiques. www.fondation-macif.org La fondation Kronenbourg soutient quant à elle les projets originaux et générateurs de lien social. Plusieurs prix sont décernés chaque année. www. fondation-kronenbourg.com La fondation Groupe Chèque Déjeuner encourage également la création d'emploi et l'innovation sociale, en apportant

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un soutien financier à l'investissement. www.fondationgroupecheqdej.com La LMDE vous propose de concourir pour le Prix de l’Etudiant Entrepreneur en Economie Sociale, si vous êtes encore étudiant ou jeune diplômé et que vous portez un projet de création d'entreprise sociale. www.lmderm.net/ peees La Global Social Venture Competition est un concours international de business plan réservé à des projets d'entreprise alliant viabilité économique et impact social, ouvert aux étudiants issus de formation économique ou commerciale. http://gsvc.entrep-social. chair.essec.edu/la-global-social-venture-competition Enfin, vous pouvez également intégrer un incubateur de projets tourné vers l'entrepreneuriat social, comme Anthropia par exemple. Ce type de structure offre des conseils et des possibilités d'hébergement, voire même de financement, dans les premières étapes de la création de votre entreprise. http:// antropia.essec.fr/index.php Créer son entreprise n’est pas chose aisée, cela demande des compétences particulières qu'il vous faudra peut-être acquérir avant de vous lancer. L'offre de

formation est vaste sur le sujet, tournezvous vers les Chambres de commerce et d'industrie (CCI) qui vous orienteront vers les modules ad hoc. Il existe également à travers toute la France de multiples structures d’accompagnement, composées de professionnels qualifiés. N'hésitez pas à les contacter !

ZOOM SUR LA CRÉATION D’ACTIVITÉ DANS LES QUARTIERS... Parce que créer son activité est moins évident quand on n’a pas de soutien financier et qu’on ne bénéficie pas de sesparents parentsou oude deson sa l’expérience de ses famille, un certain nombre de disposientourage, un certain nombre de distifs ont été afin de vous positifs ont mis été en misplace en place afin de aider aider à lancer votre projet. Sous forme vous à lancer votre projet. Sous d’un soutien financier, d’un accompaforme d’un soutien financier, d’un acgnement méthodologique ou encore compagnement méthodologique ou d’une combinaison de ces deux encore de la combinaison des aides, deux, [espace] programmes vousla donces programmes vous donnent posnent la possibilité mettre les sibilité de mettre de toutes lestoutes chances chances votre côtédeavant le de votre de côté avant fairedelefaire grand grand! Petit saut tour ! Petit tour d’horizon... saut d’horizon... aLe dispositif Créa jeunes de l’Adie Si vous avez entre 18 et 32 ans et que vous résidez dans un quartier, Créajeunes vous propose des modules collectifs permettant de développer votre connaissance pratique du monde

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d’entreprise via la microfinance. Elles s’appuient sur les actions des multiples acteurs qui travaillent déjà sur le terrain et vous proposent dans un premier temps un accompagnement dans la création de votre entreprise. Elles vous facilitent ensuite l’accès à des sources de financement, notamment grâce à la mise en relation avec des banques ou opérateurs de microcrédit identifiés. http://france.planetfinancegroup. org/FR/entreprendre_banlieue.php

aLe programme « entreprendre en banlieue » de PlaNet finance Le programme « entreprendre en banlieue » n’est mis en place que dans certaines Zones urbaines sensibles sélectionnées, dont vous pouvez retrouver la liste sur le site du dispositif. Sur ces territoires, PlaNet finance a créé un réseau d’ADAM (Associations de détection et d’accompagnement des microentrepreneurs), chacune mobilisée autour d’un comité de jeunes entrepreneurs français issus de ces ZUS et ayant réussi, avec une petite équipe locale de deux à trois salariés. La vocation des ADAM est d’identifier et de préparer des potentiels jeunes entrepreneurs à la création DEVENIR ENTREPRENEUR SOCIAL // AGIR POUR L'INSERTION PROFESSIONNELLE

© Yoyolabellut / youthphoto.eu

votre connaissance pratique du monde de l’entreprise, un accompagnement individuel dans la formalisation de votre projet ainsi que des actions de mise en réseau. Dans la continuité de cette phase de préparation, vous pouvez ensuite accéder à un financement sous forme de microcrédit complété d’une prime de 1 000 €, puis bénéficier d’un accompagnement dans les phases de création proprement dites et de développement de votre activité. www.adie.org/nosactions/Creajeunes-et-les-programmes-jeunes

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aLe dispositif NACRE Si vous souhaitez créer votre entreprise au sein d’une Zone urbaine sensible, que vous êtes demandeur d’emploi ou encore bénéficiaire des minimas sociaux, le dispositif NACRE (Nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d'entreprise) vous propose un accompagnement en trois temps : une aide au montage de projet, qui se traduit par une assistance technique dans l’élaboration de votre dossier à présenter aux financeurs ; un appui dans la recherche de financements ; enfin, un appui dans le développement de votre entreprise grâce à des conseils personnalisés et adaptés à votre situation particulière. www.entreprises.gouv.fr/nacre aLes Groupements de jeunes créateurs Ils ont pour mission de vous permettre de développer votre propre activité, qu’il s’agisse d’une initiative associative, d’une création d’entreprise ou d’un projet un sein d’une structure existante. Pour cela, vous êtes accompagnés pendant environ un an par des acteurs du social, de l’économie et de l’éducation afin de favoriser l’émergence et la concrétisation de vos projets. Durant

ce parcours professionnalisant, vous avez ainsi la possibilité d’acquérir rapidement de nouvelles compétences grâce à des ateliers collectifs et un suivi individuel dans la formalisation de votre projet. www.angc.fr aLe réseau des Boutiques de gestion Implantées sur tout le territoire, les Boutiques de gestion vous accompagnent dans toutes les étapes de création de votre activité. Elles proposent notamment de nombreuses formations indispensables à l’exercice du métier de chef d’entreprise et un suivi post-création. www.boutiques-de-gestion.com Le réseau des Boutiques de gestion est également l’un des partenaires du concours Talents des cités. Chaque année, ce concours récompense une quarantaine d’entrepreneurs et porteurs de projet originaires de quartiers prioritaires. Ils reçoivent une donation qui leur permet de lancer ou renforcer leur activité tout en bénéficiant d’un accompagnement par les Boutiques de gestion et les structures d’appui à la création d’entreprise. www.talentsdescites.com

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© HiddeBeckmann / youthphoto.eu

aFinanCité

aFrance Initiative

Les aides à la création sont nombreuses mais il existe peu d’aides concernant la postcréation et le développement de l’entreprise, alors même que l’accès au crédit bancaire pour des entreprises des quartiers reste souvent difficile. FinanCités apporte donc un financement complémentaire pour aider dans leur croissance les petites entreprises des quartiers. Dans le cadre de ce dispositif, vous êtes également accompagné par un coach bénévole expérimenté pendant toute la durée de l’investissement (5 ans en moyenne). www.financites.fr

Les plateformes du réseau France Initiative aident tous les créateurs et repreneurs d’entreprise en leur accordant un prêt et en les accompagnant jusqu’à la réussite économique de leur projet. Ce dispositif n’est pas spécifiquement dédié aux porteurs de projet issus des quartiers prioritaires mais peut tout de même vous apporter une aide précieuse grâce au coup de pouce financier accordé. Celui-ci se présente sous la forme d'un prêt d’honneur sans intérêts et sans aucune garantie personnelle exigée. www.france-initiative.fr

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ET POUR ALLER PLUS LOIN ... DES SITES WEB... APCE (Agence pour la création d’entreprises). La plateforme Internet propose des outils généraux sur la création d'entreprise et de multiples conseils. www.apce.com. Pour les Franciliens : www.creersaboite.fr AVISE (Agence pour la valorisation des initiatives socio-économiques). Elle met à disposition des ressources sur l'entrepreneuriat social ainsi qu'un site dédié regroupant des outils en ligne pour les créateurs. www.avise.org www.entrepreneur-social.net

CEGES (Conseil des entreprises, employeurs et groupements de l’économie sociale). Il rassemble les organisations nationales des entreprises et organisations de l’économie sociale. www.ceges.org LE RÉSEAU DES SCOP (Sociétés coopératives ouvrières de production). Pour tout savoir sur les entreprises coopératives : www.scop.coop/P193_FR.htm ASSOCIATION MODE D’EMPLOI Boîte à outil en ligne pour les associations. www.associationmodeemploi.fr ... ET QUELQUES OUVRAGES

CJDES (Centre des jeunes, des dirigeants, des acteurs, de l’économie sociale). Cette structure rassemble les dirigeants de coopératives, mutuelles et associations et de nombreux autres acteurs représentatifs de l’économie sociale. www.cjdes.org ASHOKA Cet organisme repère et accompagne des entrepreneurs sociaux innovants dans le monde entier. www.ashoka.org

Devenez entrepreneur social éd. Avise, 2007 (1ère éd.), téléchargeable sur le site de l'Avise : www.avise.org/IMG/pdf/Choisir_EA_No3_-_ Devenez_ES.pdf Le guide de l'entrepreneur social Avise, éd.2004-2005 Entreprendre autrement Hors-série pratique n°14 d’Alternatives Economiques, mars 2004

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Š Leo Prieto / youthphoto.eu


Stocklib © Rafa Irusta Machin

FAIRE DU TESTING EN TOUTE LÉGALITÉ

Un CV remisé pour cause de nom à consonance étrangère, une promotion refusée à une future mère de famille ou à un salarié homosexuel... Ces discriminations rythment trop souvent la vie quotidienne des « minorités ». Les associations disposent aujourd'hui d'un moyen pour les débusquer : le testing.


La méthode du testing, qui consiste à reproduire artificiellement une situation propice à la discrimination pour voir comment réagit une structure soupçonnée de pratiquer des « préférences coupables », aurait été inventée à Paris en 1939. Des étudiants antillais refusés dans une boîte de nuit du Quartier latin, le Victoria, auraient décidé de vérifier si cette fin de non recevoir était vraiment due à leur couleur de peau en envoyant successivement des couples blancs et noirs. Rapportée par un journal américain, la méthode a connu un vif succès aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne avant d'être réimportée en France dans les années 1980-1990 par le MRAP et SOS Racisme.

1. CONNAÎTRE LA LOI

Aujourd'hui légalisé, le testing est officiellement reconnu comme une arme de lutte contre les discriminations, notamment en matière d’emploi. Organisées et capables de mobiliser des « testeurs », les associations sont évidemment les mieux placées pour réaliser ce type d'expériences.

La Cour de Cassation, par un arrêt rendu le 11 juin 2002, a donné tort à la Cour d'appel de Montpellier et statué que le testing pouvait être reçu en justice en application du principe de liberté de la preuve (art. 427 du Code de procédure pénale).

Mais attention, pour qu'un testing soit reconnu comme preuve par les tribunaux et qu'il soit efficace, il doit répondre à quelques règles. Commençons par nous pencher sur ce que dit la loi.

Les magistrats ont mis du temps à accepter le testing comme preuve. En 2000, la Cour d'appel de Montpellier avait été saisie après un testing dans des discothèques de l’Hérault. La Cour avait statué que les résultats obtenus n'avaient pas « valeur de preuve en justice car l'opération s'était déroulée sans aucune intervention d'un officier de justice ou d'un huissier de justice ». Il s'agissait donc d'un mode de preuve « qui n'offre aucune transparence et n'est pas empreint de la loyauté nécessaire à la recherche de preuves en procédure pénale et porte atteinte aux droits de la défense ».

Les juges sont cependant restés longtemps réticents à admettre les résultats du testing. La loi du 31 mars 2006 sur l'égalité des chances a cependant fini par les convaincre. Elle a en effet permis de légaliser « la pratique des

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vérifications à l'improviste aussi appelées testing comme moyen de preuve d'éventuelles discriminations ». Cette légalisation s’est traduite par un article inséré dans le Code pénal (art. 225-3-1) selon lequel les délits de discrimination « sont constitués même s'ils sont commis à l'encontre d'une ou plusieurs personnes ayant sollicité l'un des biens, actes, services ou contrats (...) dans le but de démontrer l'existence du comportement discriminatoire dès lors que la preuve de ce comportement est établie ». ξ Pour en savoir plus sur les conditions de validité des tests, reportezvous à la circulaire du 26 juin 2006, disponible sur www.halde.fr/IMG/ pdf/1665-2.pdf

2. ORGANISER UN TESTING DÉFINIR VOS OBJECTIFS Le testing peut avoir plusieurs finalités. Il peut par exemple servir à confondre une entreprise soupçonnée de discrimination. Mais il peut également permettre de dénoncer des discriminations généralisées menées à l'encontre d'une ou plusieurs minorités. L'Observatoire des discriminations de Paris I (Cergors)

a ainsi mené une large étude sur les discriminations à l'emploi auprès de plus de 300 entreprises. Le premier type de testing est sans doute le plus adapté aux associations. Tout d'abord parce qu’il implique de mobiliser moins de moyens, mais également parce qu’il permet de se concentrer sur une minorité et les discriminations spécifiques auxquelles elle est confrontée, ce qui s'adapte mieux aux luttes particulières de chaque structure. ETABLIR UN PROTOCOLE D'ENQUÊTE Quels que soient vos objectifs, votre protocole d’enquête devra obéir à plusieurs règles pour rester le plus objectif et régulé possible. a Se baser sur un échantillon représentatif L'important est que vos résultats ne puissent pas être mis en doute. Plus le nombre de tests sera important, moins il prêtera à contestation. Lorsque vous testez une entreprise, envoyez donc un grand nombre de CV, et répondez à diverses offres d’emploi. Il faut vous prémunir de toute contestation en diversifiant et en multipliant vos preuves. Il sera donc important pour

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© DimitriDF / flickr.com

vous de mobiliser un grand nombre de bénévoles, afin de pouvoir bénéficier de regards neufs et d’idées nouvelles dans la constitution des CV. Attention cependant, si vous souhaitez par la suite engager des poursuites, il faut que les CV des personnes « discriminées » soient vrais, le délit ne pouvant avoir lieu si le refus a été opposé à une personne qui n’existe pas, ou qui n’est pas vraiment victime. En revanche, vos CV témoins, permettant de démontrer par comparaison la discrimination, peuvent tout à fait être fictifs. a Isoler les variables Pour prouver que les candidats sont rejetés pour leur appartenance ethnique ou religieuse, leur sexe ou orientation sexuelle, il faut que ces variables expliquent seules les décisions du testé. Dans le cadre de son enquête sur les discriminations à l'embauche, le Cergors a ainsi utilisé la méthode de « l'audit par couple ». Deux CV sont envoyés à chaque entreprise : celui d'un homme blanc « standard », et un autre parfaitement identique où seule la variable pouvant constituer un critère de discrimination diffère. Pour ne pas éveiller les soup-

çons, la présentation du CV ainsi que le lieu et la date d'envoi étaient différents. La Halde a également réalisé une enquête avec des méthodes similaires. ξ Pour en savoir plus : www.halde. fr/Emploi,11043.html?page=article_ domaine&id_mot=1 a Identifier le responsable Pas facile de savoir qui, du chargé de recrutement, du DRH ou encore du PDG, est coupable de discrimination. Dans son enquête, le Cergors a ainsi eu du mal à savoir si la décision de ne pas répondre aux minorités venait de l'ANPE ou des entreprises elles-mêmes.

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Si vous souhaitez confondre une structure et porter ensuite plainte contre elle, il est pourtant primordial d'établir clairement les responsabilités de chacun. Il vous faudra pour cela rechercher des appuis au sein des structures testées.

niers peuvent appuyer votre testing par une enquête, à condition que vous leur donniez les éléments suffisants.

a Faire constater le délit

a Porter plainte

L'article 225-3-1 du Code pénal reconnait l’existence d’un délit de discrimination «dès lors que la preuve de ce comportement est établie». La différence de traitement doit être constatée par des tiers neutres, faisant un constat objectif et rigoureux de ce qu’ils ont personnellement constaté. En théorie, rien ne vous oblige donc à faire appel à un officier public ou ministériel (huissier de justice, notaire, avocat au conseil d'Etat, représentant assermenté de la HALDE...).

Les coupables de discrimination, personnes physiques ou morales, enquièrent des amendes voire des peines de prison.

Cependant, pour que les faits soient suffisants et recevables devant un tribunal, ils devront être correctement et exhaustivement notés ou rapportés. Vous devez donc vous assurer que tous les faits sont au moins enregistrés, à défaut d’être retranscrits par un huissier, et garantir la conservation des pièces qui auront été produites pendant le test. Vous pouvez également faire appel aux services de police. Gratuits, ces der-

Cette sanction, plus pernicieuse, consiste à publier dans les médias le nom des entreprises reconnues coupables de discrimination. Les retombées pour les finances et la réputation de ces établissements à vocation commerciale sont généralement douloureuses, et donc dissuasives pour leurs concurrents. A vous de rendre votre testing le plus médiatique possible : alertez les médias en communiquant sur le dé-

3. DONNER UNE SUITE AU TESTING

ξ Sur le dépôt de plainte, consultez la fiche pratique « Les associations et la justice », disponible sur le site d’Animafac, rubrique « Boîte à outils », « Fiches pratiques ». a Pratiquer le "naming and shaming"

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© Entropik / flickr.com

roulé de votre testing et ses résultats. Si votre association est déjà relayée par ses médias propres (journal, site Internet...), n'hésitez pas à y faire publier les résultats de vos expériences. Enfin, pour toucher plus directement encore la clientèle de la structure testée, rien de plus efficace que de vous poster à l'entrée

un jour de grande affluence en prévenant tous ceux qui y entrent des résultats de votre testing. Mais attention, n'oubliez pas : avant décision de justice, votre testé a droit, comme n'importe qui, à la présomption d'innocence. ξ Des sites ressources : www. halde.fr, www.lacse.fr

QUI SONT LES PLUS DISCRIMINÉS ? Le sociologue Jean-François Amadieu (Cergors) a mené l'enquête pour le compte de l'Observatoire des discriminations. Et les gagnants sont... les personnes handicapées. Elles n'ont reçu que 5 propositions d'entretien contre 75 pour un homme

blanc « standard ». Viennent ensuite les personnes d'origine maghrébine avec 14 réponses positives ; les plus de 50 ans avec 20 ; les candidats au physique disgracieux, 33 ; les habitants du Val-Fourré (un quartier difficile), 45 ; et les femmes, 69.

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AGIR POUR L’ÉGALITÉ DES CHANCES GRÂCE AU TUTORAT

Sensibilisé au discours sur l’égalité des chances, vous souhaitez le transformer en actes et avez aujourd’hui envie d’agir auprès de jeunes issus de milieux défavorisés ? Suivez le guide...


Entre soutien scolaire et parrainage, le tutorat vous permet de suivre un ou plusieurs jeunes à partir du collège ou du lycée et vous donne la possibilité de les accompagner dans leurs années d’étude, afin que celles-ci débouchent sur une insertion professionnelle réussie. Petite plongée au cœur d’une expérience plus qu’enrichissante...

1. POUR COMMENCER, QUELQUES PETITES MISES AU POINT... Le tutorat, ce n’est pas du simple soutien scolaire, et ce d’autant plus lorsque vous vous adressez à des jeunes issus de milieux défavorisés ou de quartiers sensibles. En effet, en plus de leur apporter un appui, vous leur donnez surtout l’occasion de s’ouvrir sur un monde qui leur paraît bien souvent inaccessible : les études supérieures. En les suivant régulièrement et en échangeant avec eux sur les possibilités qui peuvent s’ouvrir à eux à la fin du lycée, vous pourrez faire sauter les préjugés qu’ils se seront forgés, bien malgré eux, au cours de leur scolarité. En effet, lorsque l’on a déjà un frère en école d’ingénieur et une soeur en licence de philo, il est évidemment plus facile de se projeter dans des études supérieures. La méconnaissance des

filières d’études et des parcours possibles reste encore aujourd’hui une cause majeure du phénomène d’auto-censure par lequel ces jeunes se ferment à la possibilité de faire des études longues. Votre rôle consistera donc à démystifier l’université, les grandes écoles et leurs conditions d’accessibilité. D’autre part, vous devrez également agir sur les éléments qui leur font parfois défaut et qui constituent une partie de ce fameux « capital social et culturel » si cher à Bourdieu : culture générale, capacité à s’exprimer à l’oral, à s’organiser...Vous devrez également amener vos élèves à prendre conscience de leurs forces, à les développer et surtout à les valoriser.

2. ON COMMENCE AU LYCÉE POUR CASSER LES PRÉJUGÉS SÉLECTIONNER VOTRE LIEU D’INTERVENTION Pour être sûr d’agir là où il y a de réels besoins, commencez par prendre contact avec le rectorat de votre académie. ξ Coordonnées disponibles sur www.education.gouv.fr/pid167/lesacademies-et-les-inspections-academiques.html

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Celui-ci dispose en effet de chiffres sur le taux de réussite au bac et le taux d’engagement dans les études supérieures : les lycées nécessitant une intervention seront généralement ceux pour lesquels le taux de réussite au bac et le taux d’engagement dans des études supérieur sont inférieurs à la moyenne nationale.

que de faire venir les collégiens ou lycéens dans votre établissement, un dernier conseil : même si c’est plus difficile, notamment à cause des distances à parcourir, essayez d’aller le plus loin possible. Vous éviterez ainsi d’intervenir là où de multiples structures agissent déjà. Et interviendrez justement là où personne ne va !

Attention cependant, ces chiffres restent... des chiffres, et certains lycées référencés comme ayant des taux de réussite « satisfaisants » peuvent en réalité avoir tout autant besoin de vous !

ETABLIR DES LIENS AVEC LES PROFESSEURS ET LA DIRECTION

N’hésitez pas à vous appuyer sur votre propre expérience, celle des membres de votre association ou encore de vos amis. Si l’un d’entre vous est originaire d’un lycée au sein duquel il estime que le besoin est fort, quoi de plus naturel que d’aller y intervenir ! La prise de contact avec l’équipe de direction et l’équipe pédagogique sera en plus facilitée : il est toujours plus simple de se présenter en tant qu’ancien élève plutôt que comme un illustre inconnu, même si l’on est plein de bonnes intentions... Si vous choisissez de vous déplacer dans les lycées ou les collèges plutôt

Une fois votre terrain d’intervention sélectionné, il vous faudra alors passer à la phase d’approche, et prendre contact avec le proviseur ou le proviseur adjoint de l’établissement, en lui expliquant votre démarche. Si vous avez travaillé en partenariat avec le rectorat, essayez dans la mesure du possible d’être « introduit », la prise de contact sera plus facile et votre action d’emblée mieux comprise. Pour votre premier rendez-vous, demandez également à ce qu’un professeur volontaire pour servir ultérieurement de référent soit présent. Avoir un interlocuteur unique favorisera les échanges et la communication avec toute l’équipe pédagogique. Il est également important que vous échangiez avec les

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© Ankievandebroek/ flickr.com

différents professeurs des élèves suivis car ils pourront vous donner des idées sur les thématiques à aborder et vous permettront de ne pas vous placer en porte à faux vis-à-vis des enseignements dispensés quotidiennement à vos futurs élèves. Ces échanges vous donneront par ailleurs l’occasion de vous renseigner sur vos élèves, élément indispensable pour identifier leurs besoins. Il arrive parfois que les tuteurs ne connaissent pas assez le comportement en classe ou les résultats scolaires d’un élève, et qu’ils tiennent ainsi un discours décalé par rapport aux capacités réelles de ceux-ci. Il est donc essentiel que vous ayez toutes les cartes en mains afin de suivre au mieux vos élèves. L’équipe pédagogique vous sera de plus indispensable pour aller à la rencontre des élèves, leur présenter votre

démarche et constituer votre groupe. Développer des relations avec les profs et la direction pourra aussi vous donner la possibilité d’aller plus loin, et d’intervenir par la suite au sein de plusieurs classes d’un même lycée, pour venir parler de vos études, du monde étudiant, de toutes ces choses qui font peur et que l’on gagnerait à présenter de façon plus complète aux futurs étudiants ! Enfin, n’oubliez pas de signer une convention avec l’établissement, qui indique et détaille les modalités de votre partenariat et surtout les engagements de chacun (matériel mis à disposition, fréquence des séances...). ξ Pour obtenir plus de détails sur la rédaction d’une convention, n’hésitez pas à consulter la fiche pratique « Rédiger une convention de partenariat », disponible sur le site d’Animafac.

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© Central Asian / flickr.com

ETABLIR VOTRE PROGRAMME Avant même de penser aux actions que vous allez mener et à la forme qu’elles vont prendre, commencez par réfléchir aux caractéristiques de votre public et aux difficultés qui lui sont propres. Votre action devra avoir pour finalité de pallier ces difficultés, qui rendent l’accès à des études supérieures plus difficiles pour des jeunes dont le niveau scolaire est pourtant aussi bon que celui des autres. De parole d’associatif, « il doit exister autant de formes de tutorat que d'associations qui mettent en œuvre du tutorat », les choses ne sont donc pas figées. Mais voici tout de même quelques exemples d’actions existantes qui pourront vous servir de base pour

définir votre projet, en fonction de vos compétences et des besoins exprimés par vos élèves. a Le soutien scolaire renforcé Plus que du simple soutien scolaire, le soutien scolaire renforcé vous permettra d’approfondir les connaissances de vos élèves dans certaines matières. Vous leur donnerez ainsi la possibilité d’aller plus loin sur certaines notions, au-delà de ce qui doit être fait dans le cadre du programme scolaire classique. L’association Tremplin propose par exemple des séances d’approfondissement scientifique, durant lesquels les élèves sont amenés à résoudre des problèmes scientifiques, qui stimulent leur réflexion et les font aller au-delà

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du programme traité en cours. a Les débats Vous pouvez organiser des débats sur des questions d’actualité. A partir d’un petit quizz portant sur l’actualité récente, suscitez des questions, des réactions et encouragez vos élèves à discuter entre eux. Grâce à un débat bien mené et des échanges pertinents, vous les amènerez à travailler leur argumentation et agirez également sur leurs préjugés. a Les langues Proposez à vos élèves de regarder des séries ou des films en anglais, pour lesquels vous choisirez, ou non, de mettre les sous-titres. Montrez-leur de petits passages et demandez-leur ensuite de vous résumer ce qu’ils ont vu. Préparez également un petit lexique, qui leur permettra d’enrichir leur vocabulaire. a Les sorties culturelles Une autre façon de soutenir vos élèves peut passer par une ouverture culturelle, vers des formes d'art et des lieux qu’ils ne sont pas habitués à fréquenter. En préparant ces sorties en amont, vous

pourrez permettre à vos élèves d’être moins complexés face à la culture et de travailler sur leurs a priori. Vous pouvez ainsi leur montrer que le théâtre, ça n’est pas forcément snob et cher ! Ou qu’il n’y a pas que des vieilleries dans les musées ! L’important est vraiment de bien préparer ces sorties et d’en débriefer ensuite. Elles doivent permettre aux élèves d’exprimer leur point de vue et d’argumenter sur ce qu’ils ont vu, que cela leur ait plu ou non. Lorsque vous emmenez vos élèves en sortie en dehors des heures de cours, pensez à prendre une assurance spécifique et à avertir systématiquement les parents d’élèves par courrier. Il existe de nombreuses autres activités possibles, que nous ne détaillerons pas ici, mais que vous pouvez retrouver sur le site de l’association PARTAGE (Parrains et tuteurs actifs des grandes écoles). Elle a édité un guide qui présente 62 activités de tutorat « clé en main » ! ξ Retrouvez ce guide et toutes les activités sur le site de l'association PARTAGE : www.partage-interecoles. com/mon-partage/tuteurs

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Vous le voyez, les formes de tutorat sont multiples, vous pouvez les combiner, les adapter, en élaborer de nouvelles... Libre à vous de mener les choses comme vous l'entendez, dans la mesure où vous ne perdez pas de vue votre objectif : permettre à vos élèves de se décomplexer vis-à-vis des études et élargir leurs horizons. L’ORIENTATION De fait, vous serez amené à échanger avec vos élèves sur leur orientation. Cela se fera naturellement, au cours des discussions qui se noueront avec eux. Ceux-ci n’hésiteront pas à vous demander des infos sur votre parcours et votre filière d’études. Il faudra donc les tenir au courant des différentes possibilités qui peuvent s’ouvrir à eux tout en les incitant à multiplier leurs sources d’information : conseillers d’orientation, anciens élèves... Vous pouvez également les encourager à se rendre au Salon de l’Etudiant. Proposez même de les accompagner, ils se sentiront plus en confiance et oseront plus facilement aller poser des questions sur les différents stands. Mais attention, votre rôle doit seulement consister à leur donner des in-

formations et à les renseigner sur les possibilités qui peuvent s’offrir à eux. Vous ne devez en aucun cas porter de jugement de valeur sur leur orientation. L’important est de laisser le choix à vos élèves et en aucun cas de les dévaloriser selon le parcours pour lequel ils opteront. Vous pouvez également, comme le fait l’association PARTAGE, leur proposer d’organiser avec eux un mini-stage d’une journée ou d’une demi-journée, pendant laquelle ils iraient suivre un professionnel dans son quotidien. Enfin, vous pourrez également être amené à informer et orienter vos élèves sur les pistes de financement possibles pour leurs études : l’association Tremplin a produit un petit livret d’information qui résume les différentes opportunités pour financer ses études. Ce livret renvoie également vers des sites ressources précisant les démarches à suivre. ξ Il est téléchargeable à l’adresse suivante : www.association-tremplin. org/node/60 LES ASPECTS PRATIQUES Pour faire sortir vos élèves de leur quotidien et commencer à les familiariser

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© voxphoto / flickr.com

avec l’université ou l’école, vous pouvez essayer d’organiser vos cours au sein d’une salle de votre établissement. Si cela s’avère difficile pour des raisons de proximité géographique (vos élèves seront difficilement motivés s’ils doivent faire 2h de transport pour venir...), organisez-les au sein de leur établissement, en dehors des heures de cours bien évidemment. Gardez un rythme régulier, avec des séances de 2h une fois par semaine ou toutes les deux semaines et faites des groupes de 15 élèves maximum, afin de pouvoir faciliter les échanges. Enfin, dans la mesure du possible, travaillez en binôme. Cela permettra de mieux vous répartir les tâches et ainsi de mieux suivre vos élèves, mais également d’être assuré qu’au moins l’un d’entre vous puisse assurer la séance en cas d’absence.

QUELQUES CONSEILS POUR FINIR Une séance se prépare toujours un minimum en amont. Une rencontre avec les professeurs juste avant est une bonne occasion pour prendre la température, cerner les difficultés des élèves et leurs questions. Souvent, si le contact est bien établi, cela permet aussi d'avoir un retour sur la séance précédente, ce qui est toujours utile pour évaluer les attentes des élèves. Enfin, une règle d’or : apprenez à les connaître pour ne pas risquer de passer à côté de quelque chose. Il faut par exemple bien connaître leur niveau scolaire pour ne pas risquer de leur apprendre des choses trop difficiles ou inadaptées. Pour cela, discutez avec eux et tenez compte de leurs attentes. N’hésitez pas à discuter avec leurs professeurs également. Ils seront toujours de bon conseil.

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Attention cependant : même si la tentation est forte, essayez de ne pas développer une relation trop « copaincopain » avec vos élèves. N’oubliez pas qu’ils sont encore jeunes et peuvent chercher à vous tester. Garder le contrôle sera d’autant plus difficile si votre autorité est remise en cause. A l’inverse, ne vous mettez pas dans la peau du professeur, ce n’est pas votre rôle. Vous devrez donc composer un savant mélange entre ces deux extrêmes : ni trop laxiste, ni trop rigide !

Ce type de suivi sera en revanche beaucoup plus souple qu’au lycée et, là encore, pourra se présenter sous différentes formes, plus ou moins contraignantes en fonction du type de soutien que vous proposerez. a Un soutien moral et psychologique Pour cela, vous aurez à rester disponible et joignable, à appeler vos élèves régulièrement pour prendre des nouvelles et surtout les remotiver et les encourager.

3. ET ON CONTINUE PENDANT LES ÉTUDES !

a Un soutien méthodologique et scolaire

Lorsque vous suivez les élèves au lycée, vous leur démontrez qu’il n’est pas fou d’envisager de suivre des études supérieures, qu’ils en sont tout à fait capables. Cependant, il n’est pas toujours aisé de se retrouver face à un système nouveau, où l’on est beaucoup plus autonome. Les risques de décrochage peuvent être forts. Il est donc recommandé, afin de ne pas voir tous vos beaux efforts partir en fumée, de rester disponible pour vos élèves durant leurs études supérieures. Vous devez leur permettre d’obtenir une assistance quand ça coince pendant leurs études.

Il se fera sous forme d’une permanence, qui a une organisation plus souple que le tutorat. Les tuteurs peuvent varier selon la séance et sont là uniquement pour répondre aux questions, aider à résoudre les points de blocage sur les exercices et rassurer les élèves, souvent confrontés à un rythme de travail important. a Un soutien pratique Vous pourrez aider vos élèves dans leurs recherches de stage, l’élaboration de leurs CV ou lettres de motivation...

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Pour vous permettre d’aller plus loin, certaines associations développent depuis quelques années un système de parrainage de jeunes étudiants ou jeunes diplômés issus de milieux modestes par de jeunes actifs. N’hésitez pas à orienter vos tuteurés vers ces structures, qui pourront alors prendre le relais et aider vos élèves à réussir leur insertion professionnelle, notamment grâce à l’accès à un réseau

que vous n’aurez vous-même pas encore développé. ξ Nos quartiers ont des talents (www.nosquartiers-talents.com), Frateli (www.frateli.org) ou encore l’AFIP (www.afip-asso.org) sont des associations de ce type. Dans tous les cas, nous ne pouvons que vous recommander, avant de vous lancer, de prendre contact avec les associations qui font déjà du tutorat et du parrainage, et qui pourront donc vous conseiller et partager avec vous leurs belles expériences ! Car, on n’en doute pas, cela ne peut que vous enrichir !

QUELQUES ASSOCIATIONS RESSOURCES ... ASSOCIATION TREMPLIN c/o Association AX 5, rue Descartes - 75005 Paris Tél. : 01 56 81 11 14 www.association-tremplin.org - infos@ tremplin.polytechnique.org

PARIS MONTAGNE c/o Ecole normale supérieure 45 rue d'Ulm - 75005 Paris Tél. : 01 44 32 28 84 www.paris-montagne.org contact@paris-montagne.org

ASSOCIATION PARTAGE www.partage-interecoles.com association@partage-interecoles.com

SCIENCE OUVERTE Espace @venir - 1 Place de l’Amitié 93700 Drancy Tél. : 01 48 35 02 91 www.scienceouverte.fr contact@scienceouverte.fr

ZUP DE CO’ www.zupdeco.org - francois@zupdeco.org

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LES RESSOURCES © Julius T... / youthphoto.eu


LES OUTILS PRATIQUES 30 initiatives pour l’emploi dans les quartiers : l’Acsé (l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances) et Pôle emploi ont réalisé un guide répertoriant 30 actions concrètes pour favoriser l’emploi dans les quartiers. www.pole-emploi.org/communication/ 30-initiatives-pour-l-emploi-dans-lesquartiers-@/communication/coarticle. jspz?id=2510 Tous gagnants. Réussir ensemble l’intégration et la professionnalisation des jeunes en entreprise : publié par la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle, ce guide est une boîte à outils qui décrit concrètement les actions à mener, étape par étape, et les moyens à mobiliser pour permettre une meilleure intégration des jeunes en entreprise. w w w.emploi.gouv.fr/_ pdf/guide_ tousgagnants.pdf

LES ACTEURS

publiques peuvent vous fournir de précieux renseignements et vous apporter un soutien parfois financier mais plus généralement en nature (prêt de supports, communication...) Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé - Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle 7, square Max-Hymans 75015 Paris Tél : 01 40 04 04 04 - www.emploi.gouv.fr

Chargée de proposer les orientations de la politique pour l’emploi et la formation professionnelle continue, la DGEFP définit notamment les priorités et mesures destinées à favoriser l’emploi des jeunes. Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé) 209, rue de Bercy - 75012 Paris Tél. : 01 40 02 77 01 - www.lacse.fr

Etablissement public national à caractère administratif, l’Acsé contribue à des actions en faveur des personnes rencontrant des difficultés d’insertion sociale ou professionnelle. Pôle emploi

LES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES Centres de ressources sur l’insertion professionnelle, ces administrations

Tél : 3949 - www.pole-emploi.org

Issu de la fusion de l’ANPE et des Assédic, Pôle emploi fournit un accompagnement à chaque demandeur dans sa recherche d’emploi.

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Centre d'information et de documentation jeunesse (CIDJ) 101 quai Branly - 75015 Paris Tél : 01 44 49 12 00 - www.cidj.com

Il a pour mission d'informer les jeunes sur tous les sujets qui les concernent, notamment l’emploi, et anime un réseau de proximité sur toute la France, le réseau Information Jeunesse.

Maisons de l’emploi Annuaire disponible sur : www.ville-emploi. asso.fr/annuaires/index.php?id_type=4

Les Maisons de l’emploi entendent rassembler dans un même lieu l’ensemble des services qui se consacrent à l’emploi. Certaines proposent notamment des services dédiés aux jeunes diplômés.

Missions locales et Permanences d’accueil, information et orientation (PAIO)

Office national d'information sur les enseignements et les professions (ONISEP)

www.cnml.gouv.fr

Tél : 01 64 80 35 00 - www.onisep.fr

Dans chaque commune, les missions locales et PAIO s'adressent à tous les jeunes de 16 à 25 ans qui rencontrent des difficultés en matière d'accès à l'emploi ou à la formation. Elles leur proposent un accompagnement adapté.

Etablissement public sous tutelle du ministère de l'Éducation nationale, l'Onisep élabore et diffuse toute l'information sur les formations et les métiers auprès des étudiants, des parents et des équipes éducatives.

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Bureaux d’aide à l’insertion professionnelle (BAIP) www.scuio.org

Implantés au sein des SCUIO-IP (Services communs universitaires d'information d'orientation et d'insertion professionnelle) et relais entre l’université et les entreprises, les BAIP ont pour fonction d’impulser et de mettre en oeuvre des actions favorisant l’insertion professionnelle des étudiants.

Association de gestion du fonds pour l'insertion des personnes handicapées (AGEFIPH) www.agefiph.fr

Créée en 1987, l'AGEFIPH a pour objectif de développer l'emploi des personnes handicapées dans les entreprises du secteur privé. Elle apporte des aides et des conseils ainsi que l'appui d'un réseau de prestataires sélectionnés par ses soins. Association nationale des groupements de créateurs (ANGC)

LES ASSOCIATIONS Les associations proposent rarement un appui financier mais elles seront d’un précieux secours pour l’organisation de vos événements (matériel, contacts, experts...) et peuvent vous apporter des conseils.

462 rue Benjamin Delessert - 77550 Moissy-Cramayel - Tél. : 01 64 13 40 18 www.angc.fr - gjc-senart@wanadoo.fr

Elle a pour objectif l’essaimage des « Groupements de jeunes créateurs », qui proposent à des jeunes en difficulté un accompagnement dans la réalisation de leur projet professionnel.

Association Bernard Grégory (ABG) 239, rue Saint-Martin 75003 Paris Tél : 01 42 74 27 40 - www.abg.asso.fr abg@abg.asso.fr

L’ABG a pour but d'encourager et de soutenir le développement et le rayonnement de la culture scientifique en facilitant la formation, la professionnalisation et l'emploi des jeunes scientifiques dans les laboratoires, les institutions publiques et les entreprises, en France et à l'étranger.

Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) 26 bis rue de Château Landon - 75010 Paris Tél : 01 40 36 01 01 www.afev.fr - pole.national@afev.org

L'AFEV a été créée en 1991. Elle contribue à la lutte contre les inégalités dans les quartiers populaires, en mobilisant des étudiants bénévoles dans des actions d’accompagnement individualisé de jeunes en difficulté.

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Agence pour la création d’entreprise (APCE) www.apce.com

Association pour faciliter l'insertion professionnelle des jeunes diplômés (AFIJ) www.afij.org

L’AFIJ a pour finalité de faciliter et d’améliorer l’insertion professionnelle des étudiants et des jeunes sortants de l’enseignement supérieur, diplômés ou non, en les préparant à l’accès à l’emploi au travers d’actions concrètes de terrain. Association pour favoriser l’intégration professionnelle (AFIP)

Créée en 1996 à l'initiative des pouvoirs publics, l’APCE, grâce à son site internet, permet de tout savoir sur la création d'entreprises. Elle a élaboré un dossier spécial "créer quand on est jeune" conssacré aux jeunes entrepreneurs. Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) 4 Bd Poissonnière - 75009 PARIS Tél. : 01 56 03 59 00 - www.adie.org adie@adie.org

L’Adie est une association qui aide des personnes exclues du marché du travail et du système bancaire classique à créer leur entreprise et leur propre emploi grâce au microcrédit.

Tour Essor 93, 22ème étage 14, rue Scandicci - 93500 PANTIN Tél : 01 48 96 27 30 - www.afip-asso.org

Association pour l’emploi des cadres (APEC)

Centre de ressources et de recrutement pour les jeunes diplômés issus des minorités visibles, l’Afip s’appuie sur un réseau de parrainage constitué de professionnels en activité qui assistent les jeunes diplômés dans leur recherche d’emploi.

L’APEC accompagne les cadres à toutes les étapes de leur vie professionnelle. Elle dispose ainsi d’un espace et de services spécialement dédiés aux jeunes diplômés pour les aider dans leur première recherche d’emploi.

www.apec.fr

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Association pour l'emploi des cadres, ingénieurs et techniciens de l'agriculture et de l'agroalimentaire (APECITA) www.apecita.org

Reconnue d’utilité publique, l’APECITA est une association paritaire au service de l’ensemble de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de l’environnement. France Initiative 55 rue des Francs-Bourgeois 75004 PARIS - Tél. : 01 40 64 10 20 www.france-initiative.fr

France Initiative est un réseau associatif de financement et d’accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise déployé sur l'ensemble de la France. Il fédère des associations locales indépendantes qui recouvrent la quasi-totalité du territoire. France Active 37 rue Bergère - 75009 PARIS Tél. : 01 53 24 26 26 - www.franceactive.org franceactive@franceactive.org

Depuis 20 ans, ce réseau de proximité aide les personnes en difficulté à créer leur entreprise individuelle et apporte un soutien financier aux entreprises solidaires (insertion par l’activité économique, associations d’utilité sociale...).

IMS-Entreprendre pour la Cité 141, avenue de Clichy - 75017 Paris Tél : 01 43 87 52 52 www.imsentreprendre.com

Fédérant un réseau de 200 entreprises, IMS-Entreprendre pour la Cité a vocation à aider ces structures à intégrer, dans leur politique de responsabilité sociale, des démarches d’engagement sociétal innovantes, notamment en matière d’emploi. La Manu 7 Bd Voltaire - 75011 Paris Tél : 01 55 28 92 10 - www.la-manu.fr

Lancée en novembre 2008, La Manu a pour objectif de miser sur la capacité d’initiative des étudiants en les rendant acteurs de leur insertion professionnelle tout au long de leurs études. Pour cela, elle met à leur disposition ses moyens et son savoir-faire ainsi que son réseau d'entreprises et de partenaires. Le réseau des Boutiques de gestion 44, rue Cambronne - 75015 Paris Tél. : 01 43 20 54 87 www.boutiques-de-gestion.com rgb@boutiques-de-gestion.com

Présentes sur tout le territoire, les boutiques de gestion accompagnent les initiatives économiques individuelles

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ou collectives et s’adressent à tous les publics. Elles proposent ainsi nombreuses formations indispensables à l’exercice du métier de chef d’entreprise et un suivi postcréation. Nos quartiers ont des Talents www.nosquartiers-talents.com

Lancée en novembre 2005 à l'initiative des entreprises adhérentes du MEDEF 93 Ouest, Nos Quartiers ont des Talents vise à accompagner vers l'emploi les jeunes diplômés Bac+4 et plus, issus prioritairement des quartiers populaires. PlaNet Finance France 13 rue Dieumegard - 93 400 Saint Ouen Tél. : 01 49 21 26 39 http://france.planetfinancegroup.org

Via un réseau d’ADAM (Associations de détection et d’accompagnement des microentrepreneurs), PlaNet Finance France a pour objectif d’identifier et de préparer des potentiels jeunes entrepreneurs à la création d’entreprise en s’appuyant sur la microfinance. Via la société FinanCité, elle propose également un appui aux très petites entreprises des quartiers

en leur apportant un financement complémentaire à un moment clé de leur développement.

LES FONDATIONS Partenaires financiers des projets associatifs, les fondations listées ci-dessous peuvent représenter des partenaires privés sérieux. Fondation Solidarité SNCF 34 rue du Commandant Mouchotte 75014 Paris - Tél : 01 76 62 73 00 www.fondation-solidaritesncf.org

La Fondation soutient différentes actions, projets ou programmes associatifs qui contribuent à rendre les jeunes pleinement acteurs de leur avenir, notamment en matière d’accompagnement vers l’emploi. Fondation Société Générale pour la Solidarité COMM/MSP - Groupe Société Générale 75886 Paris cedex 18 - Tél : 01 42 14 80 66 www.societegenerale.com/fondation-solidarite

La Fondation intervient en faveur de l’insertion professionnelle autour des deux axes suivants : l’aide à l’entrée des jeunes dans la vie active et la lutte contre l’illettrisme.

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Fondation Adecco

Fondation Auchan

Tél : 04 72 82 57 33 www.fondationadecco.org

200, rue de la Recherche - Bâtiment Le Colibri - 59650 Villeneuve d’Ascq Tél : 03 20 67 55 05 - www.fondation-auchan.fr

La vocation de la Fondation Groupe Adecco est d’aider chacun à réussir sa vie professionnelle par des actions, des expérimentations et des financements de projets dans les domaines de l’éducation, de l’orientation et de l’insertion professionnelle. Fondation Air-Liquide 75 quai d’Orsay - 75007 Paris Tél : 01 40 62 55 55 www.fondationairliquide.com

La Fondation apporte son soutien aux projets en faveur de la jeunesse et s’inscrivant dans le long terme. Elle intervient notamment dans le domaine de la création d’emplois et d’activités à but non lucratif (ex : entreprise d’insertion, coopérative) à l’initiative de jeunes en insertion. Fondation Crédit Coopératif

La Fondation participe à des micro-initiatives en faveur du développement local, une attention particulière étant apportée aux projets dans les domaines de l’éducation et de la formation, de la santé, de l’environnement, du micro-entreprenariat et du handicap.

33 rue des Trois-Fontanot BP 211 - 92002 Nanterre cedex Tél : 01 47 24 86 71 www.credit-cooperatif.coop/fondation

La Fondation Crédit Coopératif intervient essentiellement à travers le concours « Prix et Trophée de l’Initiative en Economie sociale » qui distingue des

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initiatives ou des actions exemplaires, novatrices sur le plan économique, technologique, social et/ou culturel et mises en œuvre depuis au moins un an par les organismes de l’économie sociale (association, mutuelle, coopérative). Fondation Gaz de France 37 rue du Général Foy 75008 Paris Tél : 01 47 54 28 02 www.gazdefrance.com

La fondation Gaz de France apporte son soutien à des projets qui s’exercent dans le domaine de la solidarité : prévention de l’exclusion et plus particulièrement de celle qui touche les jeunes, développement d’une solidarité de proximité, encouragement des initiatives nouvelles... Fondation La Mondiale 32 avenue Emile Zola - Mons-en-Baroeul 59896 Lille Cedex 09 Tél : 03 20 67 37 38 www.professionnel.ag2rlamondiale.fr/ fondation/index.html

LES RÉSEAUX ÉTUDIANTS AIESEC www.aiesecfrance.org

Avec plus de 60 ans d’existence et 50 000 membres, l’association est actuellement la plus grande ONG étudiante. Elle se définit comme une plateforme internationale visant à permettre aux jeunes de découvrir et de développer leur potentiel afin d’avoir un impact positif sur la société. Confédération Nationale des Junior-Entreprises (CNJE) www.junior-entreprises.com

Cette association rassemble les Junior-Entreprises et promeut ce label qui permet aux étudiants de mettre en pratique l’enseignement théorique dont ils bénéficient, en réalisant des études correspondant aux domaines de compétences de leur filière d'enseignement.

La Fondation soutient des projets destinés notamment à faciliter l’insertion professionnelle et à promouvoir l’engagement citoyen et la responsabilisation des jeunes.

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23, rue Dagorno – 75012 Paris Tel. 01 42 22 15 15 – Fax 01 42 22 53 15 info@animafac.net

www.animafac.net

AGIR POUR L'INSERTION PROFESSIONNELLE Édité par Animafac, en partenariat avec l'Acsé et le CNOUS, le présent guide se veut, comme toute la collection des guides pratiques d'Animafac, un outil d'aide à l'engagement étudiant.

Si la question de l'accès à l'emploi est source de préoccupations, de nombreux leviers d'action existent. Monter un forum pour l'emploi, créer sa Junior-Entreprise, animer un réseau d'anciens sont autant de pistes qui permettent de favoriser son insertion professionnelle et celle de ses pairs. Grâce à ce guide et à ses conseils, initiez vos propres actions !


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