L’ÉDITO DE V&S Un week-end livresque !
Numéro 3 Mars-Avril 2010
Pour ce troisième numéro de V&S Mag’, on a voulu vous gâter ! Au passage je dois dire qu’on s’est aussi fait plaisir ! Et oui, je l’avoue, la démarche est intéressée ;) Alors avec Lluce on a été faire un tour au Salon du Livre de Paris, qui s’est tenu Porte de Versailles du 26 au 31 mars dernier, et là on a collecté pour vous un max d’informations, de scoops et surtout on a fait de belles rencontres ! La plus merveilleuse de toutes est bien entendu Laurell K. Hamilton !! Oui vous avez bien lu ! Grâce à Milady et Bragelonne, Laurell était à Paris pour le Salon et nous avons eu l’immense privilège de la rencontrer le temps d’une interview qui restera gravée à tout jamais dans ma mémoire ! Je pense pouvoir dire qu’il en sera de même pour Lluce.
interview de la maman d’Anita Blake, mais pas seulement. On vous a fait un topo sur le salon, son historique, ses moments forts etc... Au passage on a fait un petit journal de bord de notre week-end parisien à toutes les deux. Et puis comme le mag’ est désormais bimestriel, on n’allait pas s’arrêter là et vous trouverez aussi une interview de Cécile Guillot, auteure et illustratrice, vous trouverez aussi comme d’habitude les news, les sorties et une critique. Oui une seule petite critique ce mois-ci car c’est un numéro spécial et donc il se consacre surtout au Salon du Livre. Et pour finir quelque chose de tout nouveau, un feuilleton d’urban fantasy exclusif écrit par Cédric Barthel, qui j’espère pour donnera envie de lire le prochain mag !
Voilà, on vous a rapporté une petite
Exécutrice
SOMMAIRE Les news..............................................................................p. 4 Le programme des sorties mars /avril / mai............................p. 5 Reportage au Salon du Livre................................................p. 11 Le Carnet de Bord de Lluce & Exécutrice.............................p. 18 Lumière sur Laurell K. Hamilton............................................p. 24 Rencontre avec Laurell K. Hamilton....................................p. 26 Focus sur Cécile Guillot ....................................................p. 30 La Critique de Lluce............................................................p. 32 La Morte au Bois Dormant Chapitre 1 par Cédric Barthel....p. 34 3
NEWS SALON DU LIVRE DE PARIS 2010 On commence par l’événement du mois de mars 2010, tout du moins l’événement pour nous lecteurs fanatiques, je veux bien sûr parler du Salon du Livre de Paris. Le salon est l’objet en grande partie de ce mag, donc on s’éternise pas trop dessus, je vous invite a continuer la lecture pour trouver le dossier spécial.
ECLIPSE HÉSITATION Eclipse, chapitre 3 de la saga Twilight sortira sur nos écrans français le 7 juillet 2010 et pour faire patienter les fans, Summit Entertainment à dévoilé courant mars une bande-annonce d’une minute trente. Vous pourrez voir le trailer sur Vampires & Sorcières si vous ne l’avez pas encore vu.
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SOOKIE STACKHOUSE EST PARTOUT ! TRUE BLOOD SUR NT1 NT1 a commencé à diffuser True Blood, en français, depuis le 31 mars. Deux épisodes sont diffusés chaque mercredi à 22h15. Enfin les francophones ont droit à leur dose de Sookie, sur une chaîne gratuite de la TNT ! Alors préparez les pop corns et le Tru Blood et ne ratez pas cette série événement de HBO, adapté de la communauté du Sud de Charlaine Harris. DEAD IN THE FAMILY En parlant de la Communauté du Sud, le tome 10 est apparemment prévu pour septembre 2010. Il sortira au mois de mai aux EtatsUnis, ce qui veut dire que la France est à jour dans les aventures de Sookie Stackhouse et Cie. Merci J’ai Lu !
SORTIES MARS Beaucoup de sorties au mois de mars, comme d’habitude. Alors bien que nous soyons déjà au mois d’avril, on ne peux résister à l’envie de vous faire un petit récapitulatif des livres parus en mars, histoire de rafraîchir la mémoire de ceux qui auraient oublié tel ou tel titre ou de ceux qui auraient été sur une autre planète entre février et avril.
Comme toujours chez Milady il y a du graphics, de l’urban et de la fantasy au programme. On notera la sortie des poches des séries Femmes de l’Autremonde et Rachel Morgan qui continuent à arriver chez Milady. Le graphics de Twilight arrive enfin en France chez Pika. J’ai Lu n’est pas en reste avec le tome 9 de la Communauté du Sud qui marche très fort. Le tome 2 d’Eternels chez Michel Lafon est sorti également ce mois de mars.
SORTIES AVRIL Beaucoup de Fantasy au mois d’avril, un peu d’urban fantasy et très peu d’horreur et de SF. On commence par la Fantasy :
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On poursuit avec les sorties poches des romans d’Urban Fantasy. Notez que le tome 3 de la série Kate Daniels d’Ilona Andrews sera le dernier à sortir en Français, Milady l’a annoncé dans son dernier numéro de Neverland. Faute de ventes, la série est annulée. Il risque d’en être de même pour la série Jaz Parks, à moins qu’il y ai un sursaut des ventes... A noter également la nouvelle collection Crépuscule de chez J’ai Lu qui réédite le Cercle des Immortels de Sherrilyn Kenyon.
Horreur, Thriller, novelisation de jeux vidéos, James Bond et la SF qui se sent un peu seule :
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Et pour finir, un peu de young adult bien sur !
SORTIES MAI Les couvertures pour le mois de mai n’ont pas toutes été dévoilées, donc voici une liste non exhaustive des sorties : Bragelonne : Raymond E. Feist : La dimension des ombres (La guerre des ténèbres 2) Ken Sholes : Lamentation (Les psaumes d’Isaak 1) Graham Masterton : La cinquième sorcière Ange : Le reine au loin (La légende des tueuse-démon 2) David Gemmell : Légende (Rééd.) David Calvo : Wonderfull (Rééd.) David Gemmell : Waylander (Rééd.) Henri Loevenbruck : La Moïra (l’intégrale) (Rééd.) Fabrice Colin : A vos souhaits (Rééd.) Ange : Ayesha, la légende du peuple turquoise (Rééd.) H. N. Beard & D. C. Kenney : Lord of the ringard (Rééd.) Mathieu Gaborit : Les chroniques des féals (l’intégrale) (Rééd.) Louise Cooper : Le maître du temps (l’intégrale) (Rééd.) Stan Nicholls : Orcs (l’intégrale) (Rééd.) Les sorties Young Adult et Urban Fantasy, avec le retour tant attendu des Merry Gentry de LK. Hamilton
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SORTIES LES PLUS ATTENDUES DES PROCHAINS MOIS Juin 2010
Aout 2010
Octobre 2010
Juillet 2010
Septembre 2010
Décembre 2010
Novembre 2010
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Dossier spécial Salon du Livre ! L’équipe de Vampires & Sorcières était bien entendu présente au Salon du Livre de Paris 2010 ! On se devait d’y être, d’une part à cause de l’extraordinaire visite de Laurell K. Hamilton, et d’autre part à cause du boom de notre littérature de prédilection dans les rayonnages de librairies. Voici donc un dossier consacré à cet événement avec des photos à l’appui ! Au sommaire : Historique du Salon du Livre ..........................P. 12 Présentation du Salon 2010..............................P. 14 Les auteurs phare du Salon 2010......................P. 16 Le journal de bord de Exécutrice et Lluce .......P. 18
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Salon du Livre Historique
Le Salon du Livre de Paris, créé en 1981 par le Syndicat National de l’Édition (qui en tire un tiers de ses revenus annuels), a lieu à Paris chaque année au mois de mars. Ce grand rendez-vous annuel du monde de l’édition et de la librairie française était initialement installé au Grand Palais. Depuis 1992 il se tient dans le hall 1 du Parc des Expositions de la Porte de Versailles (Paris 15e) sur un espace d’environ 50.000 m2. Chaque édition du Salon du Livre de Paris est consacrée à une langue ou à un pays invité: Portugal en 2000, Allemagne en 2001, Italie en 2002, Flandre & Pays-Bas en 2003, Chine en 2004, Russie en 2005, Francophonie en 2006, Inde en 2007, Israël en 2008, Mexique en 2009. L’organisation du Salon du Livre est assurée par la société Reed Expositions France (filiale de Reed Elsevier) sous l’égide du SNE. Le Salon du livre de Paris accueille entre 1.000 et 1.200 stands de maisons d’édition. La majorité des éditeurs présents sont français mais on compte aussi en moyenne 25 pays étrangers représentés à travers divers stands collectifs. En raison du coût très élevé de location des stands (de l’ordre de 5.000 euros le m2) de nombreuses petites maisons d’édition françaises ne peuvent plus être directement présentes sur le salon. Elles s’associent pour louer un stand à plusieurs ou participent à des stands collectifs loués par des organismes culturels régionaux. Quelques 1.500 à 2.000 auteurs viennent dédicacer leurs ouvrages auprès d’un public qui varie selon les années de 150.000 à 250.000 visiteurs, le nombre d’entrées ayant fortement chuté depuis quelques années. Les deux tiers des visiteurs sont constitués de professionnels des métiers du livre -- libraires, éditeurs, bibliothécaires, etc -- et de scolaires (classes d’établissements primaires et secondaires). Les entrées payantes, généralement assez chères (10 euros), représentent désormais moins d’un tiers des visiteurs.
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Bilan négatif pour le Salon du Livre 2008:
Malgré un jour d’ouverture en plus, une intense campagne de publicité, des dizaines de milliers d’entrées distribuées gratuitement dans les établissements scolaires et une couverture médiatique exceptionnelle, l’édition 2008 du Salon du Livre de Paris consacrée à Israël a enregistré une forte baisse de fréquentation avec seulement 35.000 visiteurs payants et une chute de 20% par rapport aux années précédente et suivante. Ce Salon a sans doute payé la politisation du rendez-vous, les organisateurs et les autorités françaises ayant décidé de célébrer sous couverture de rencontre littéraire le 60e anniversaire de création de l’Etat hébreu malgré sa politique d’apartheid, ses crimes de guerre et ses incessantes violations des Droits de l’Homme et du Droit humanitaire international. Du coup, de nombreux intellectuels et la plupart d e s organisations d’écrivains et d’éditeurs des pays arabes ont boycotté l’événement en signe de soutien au peuple palestinien. L’autre élément négatif ayant entrainé le déclin des visites est sans doute aussi la sécurisation israélienne à outrance qui a transformé le Parc des expositions de la Porte de Versailles en quasi forteresse assiégée, chaque visiteur étant considéré comme un terroriste en puissance. La présence stressante de milliers d’agents de sécurité en tous genres (vigiles, gendarmes, policiers en civils, CRS, chiens policiers, etc.), ainsi que les fouilles, les contrôles et les longues files d’attente à l’entrée (souvent sous la pluie) dûes à ces mesures de sécurité ont découragé pas mal d’amateurs de livres. Cette paranoïa militaro-policière n’a d’ailleurs pas évité les incidents puisque le président israélien Shimon Peres a failli recevoir un panneau sur la tête lors d’une inauguration mouvementée qui a fait plusieurs blessés et qu’une alerte à la bombe -- fausse alerte, mais néanmoins la première dans l’histoire du Salon du livre -- a entraîné l’évacuation du public dans la journée du dimanche 16 mars.
Chiffres d’entrées du Salon du Livre de Paris:
Pays à l’honneur
Dates
Visiteurs
Portugal
20e édition du 17 au 22 mars 2000
241.000
Allemagne
21e édition du 16 au 21 mars 2001
235.000
Italie
22e édition du 22 au 27 mars 2002
219.000
Flandre & Pays-Bas
23e édition du 21 au 26 mars 2003
185.000
Chine
24e édition du 19 au 24 mars 2004
185.000
Russie
25e édition du 18 au 23 mars 2005
165.000
Francophonie
26e édition du 17 au 22 mars 2006
174.000
Inde
27e édition du 23 au 27 mars 2007
180.000
Israël
28e édition du 14 au 19 mars 2008
165.000
Mexique
29e édition du 13 au 18 mars 2009
198.000
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SALON DU LIVRE 2010 : Dates : Du vendredi 26 au mercredi 31 mars 2010 Lieu : Porte de Versailles – Parcs des expositions in Pariiis Horaires plus en détails : Vendredi 26 mars : 10h - 19h Samedi 27 mars : 10h - 19h Dimanche 28 mars : 10h - 19h Lundi 29 mars : 10h - 19h Mardi 30 mars : 10h - 22h Mercredi 31 mars : 10h – 19h
Projet phare du Salon et de cette 30e édition, un pavillon de près de 1 000 m² accueillera les 90 auteurs invités d’honneur organisé autour de plusieurs espaces. Contrairement aux années précédentes, cette fois ce n’est pas un pays qui est mis à l’honneur, mais bien tous les participants. Un événement exceptionnel : 30 auteurs français, 30 auteurs étrangers emblématiques, ainsi que 30 auteurs portés par la politique publique du Centre national du livre en faveur de la création littéraire ont répondu à l’appel du Salon.
L’organisation en plusieurs espaces s’est fait comme suit : > Le théâtre, le centre de ce Pavillon, des rencontres y ont été organisées dans le but de croiser les regards des 90 auteurs, de comparer leurs univers romanesques et conceptuels, et de dresser un état des lieux de la vitalité intellectuelle et littéraire. > La librairie multilingue Gibert Joseph permet au public de découvrir l’ensemble de l’œuvre – originale et traduite - des auteurs invités. > Le salon de lecture qui a programmé des sessions de lectures à voix haute par des personnalités.
Ne pouvant vous parler de tous les invités, j’ai du faire des choix, mais si vous voulez compléter les informations que je vous donne, vous pouvez vous rendre sur le site officiel du Salon du Livre : http:// www.salondulivreparis.com/ Parmi les nombreux auteurs présents voici ceux qui ont marqué le salon du livre 2010 par leur présence : Peter James, Patricia Mcdonald, Amélie Nothomb, Boris Cyrulnik, Eric-Emmanuel Schmitt, Frédéric Beigbeder... Les auteurs phares de l’imaginaire restent tout de même LKH, Royo, Weeks, James, Raphaël Granier de Cassagnac (Abyme, le guide de la Cité des ombres), Justine Niogret (Chien du Heaume), Charlotte Bousquet (Arachnae), David Bry (La Seconde Chute d’Ervalon), Julien Delval (illustrateur : L’Agent des ombres de Michel Robert, Le Secret de Ji de Pierre Grimbert, L’Ange Blond de Laurent Poujois, La Seconde Chute d’Ervalon de David Bry, Rien ne nous survivra de Maïa Mazaurette, et beaucoup d’autres encore !), Laurent Poujois (L’Ange Blond), et bien d’autres encore... Il y avait aussi des exposants maisons d’éditions avec : Mnémos, De la gouttière, Atlas, Bragelonne, Delcourt, le Près du Clercs, Edilivre, notamment, mais ce ne sont que des exemples, car cette année, le salon du livre était vraiment remplis de choses intéressantes à voir.
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EN PLUS DES SÉANCES DE DÉDICACES, DES INTERVENTIONS ÉTAIENT ORGANISÉES : 26 Mars : 11h00 - 12h00 : Littérature populaire : quand l’imaginaire reprend le pouvoir ! 14h00 - 15h00 : La littérature, une maladie chronique ? 15h00 - 16h00 : Les influences dans la littérature 18h00 - 19h00 : Les frontières entre fiction et réalité 27 Mars : 14h00 - 15h00 : Rencontre exceptionnelle Tardi/Besson autour d’Adèle Blanc-sec 16h00 - 17h00 : Débat sur le manga français 28 Mars : 12h30 - 13h30 : Expression dans la littérature et le cinéma 13h30 - 14h30 : Vampire, vous avez dit vampire ? 30 Mars : 12h00 - 12h30 : Lecture par Eric-Emmanuel Schmitt 14h30 - 15h00 : Lecture par Peter James LISTE DES DÉDICACES WEEK-END SPÉCIAL LITTÉRATURE DU FANTASTIQUE : Samedi 27 Mars : •
11h00 à 12h30 : Ange, Pierre Pevel, Erik Wietzel et Julien Delval
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14h00 à 15h30 : LKH, Mélanie Delon, Luis Royo et Bryan Talbot
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15h30 à 17h00 : Richard Morgan, Brent Weeks, Laurent Genefort et Didier Graffet
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17h00 à 18h30 : LKH, Mélanie Delon, Luis Royo et Erik Wietzel
Dimanche 28 Mars : • •
11h00 à 12h30 : Mélanie Delon, Bryan Talbot, Henri Loevenbruck et Laurent Genefort 13h30 - 14h30 : Peter James, Patricia Mcdonald
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14h00 à 15h30 : Brent Weeks, Richard Morgan, Luis Royo et Pierre Pevel
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15h30 à 17h00 : Laurell K. Hamilton, Bryan Talbot, Ange et Laurent Genefort
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17h00 à 18h30 : Richard Morgan, Brent Weeks, Patrice Louinet et Boulet
Lundi 29 Mars : •
14h00 à 16h00 : Ange, Pierre Pevel et Laurent Genefort
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LES AUTEURS PRÉSENTS AU SALON 2010: De nombreux auteurs étaient invités porte de Versailles mais voici une petite sélection puisque nous ne pouvons bien sur pas parler de tout le monde.
LUIS ROYO Luis Royo est un artiste peintre né à Olalla, un village proche de Teruel (Espagne) en 1954. En 1978, il se tourne vers la BD et commence à publier des récits complets à partir de 1981 dans des revues comme Comic International, et, occasionnellement dans El Vibora et Heavy Metal. A partir de 1999, il se lance dans l’illustration, sortant pour la première fois du contexte national pour publier dans le monde entier. Actuellement, ses travaux illustrent des couvertures pour différents éditeurs tels que Tor, Berkley, Avon, Warner, Bantam, Zebra, Nal ou Pocket. Il réalise également des couvertures pour des magazines comme Heavy Metal, Cimoc, Penthouse, Comic Art, Ère Comprimés, Total Métal... Il illustre par ailleurs des calendriers, posters, compilations, cartes postales, portfolio...
MELANIE DELON Dessinatrice française, née en 1980. Elle a étudié l’archéologie et l’histoire de l’art, puis pendant deux ans dans une école de gamedesign. Elle utilise beaucoup photoshop pour ses illustrations que vous trouverez sur son site officiel : http://www. melaniedelon.com/
ERIK WIETZEL Né en 1967, Erik Wietzel a publié du thriller et du fantastique, ainsi qu’une nouvelle inouïe, Bien-Etre, Travail Envié, allégorie vertigineuse de la Shoah. Elamia est un cycle ambitieux qui a tout pour captiver les fans de Fantasy, rehaussé par une écriture de qualité, la richesse de ses visions et une rare ampleur. La Mère des Tourments conclut cette fresque épique dans une apothéose de sorcellerie et de scènes d’apocalypse.
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RICHARD MORGAN Richard Morgan était lecteur à l’université de Stratchclyde (GrandeBretagne) avant de devenir romancier à plein temps. Carbone modifié est son premier roman et il a obtenu le prix Philip K. Dick en 2003. Il est depuis considéré comme une des étoiles montantes de la science-fiction. Richard a publié deux suites à Carbone modifié : Anges déchus et Furies déchaînées. Son nouveau roman, Black Man, a obtenu le prix Arthur C. Clarke en 2008. Tous ces ouvrages sont parus chez Bragelonne. Les droits de Carbone modifié ont été achetés par Joel Silver, producteur de Matrix, en vue d’une adaptation cinématographique.
PETER JAMES Peter James (né en 1948 à Brighton, Grande-Bretagne) est un auteur de thriller et un producteur. Diplômé d’une école de cinéma, il a passé quelques années en tant que scénariste et producteur aux Etats-Unis. Sa vie se partage désormais entre le Sussex et son appartement de Notting Hill, à Londres. Il a publié près d’une vingtaine de romans traduits dans vingt-neuf langues.
BRENT WEEKS Brent Weeks est un écrivain américain vivant dans l’Oregon. Né dans le Montana, il est diplômé d’anglais au Hillsdale College. Après avoir travaillé dans un bar et écrit des histoires sur des serviettes en papier, quelqu’un le remarque et lui offre une chance. Il écrit alors sa première trilogie, L’Ange de la nuit. En France, la trilogie est éditée chez Bragelonne.
DIDIER GRAFFET Didier Graffet né le 9 avril 1970 est un dessinateur et illustrateur français. Il débute son métier d’illustrateur en 1994. En 2002, il reçoit le prix Art&Fact 2002 et le prix du public Visions du Futur 2002. En 2003, il reçoit le Grand Prix de l’Imaginaire pour ses illustrations de 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne aux Éditions Gründ qui est un best-seller. En 2009, il expose à la Maison d’Ailleurs en Suisse. Il est notamment l’illustrateur de le cycle Drenaï, Le cycle des Pierres de Sang, le cycle rigante, l’étoile du matin, dark moon, l’écho du grand chant de David Gemmell, De l’anneau de Nibelungen... Son site officiel : http://www.didiergraffet.com/
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Le Journal de Bord de Lluce et Executrice au Salon du Livre 2010 VENDREDI 26 MARS
Récit par Exécutrice :
3h30 : Réveil. Dur dur de se lever mais l’excitation de la journée à venir m’aide un peu. Douche, habillage, maquillage (je rappelle qu’il n’est même pas 4h du mat, c’est dur...). 4h00 : Départ en direction de la gare Saint Jean de Bordeaux. 4h40 : Je monte dans mon train in extremis ! D’un peu plus et je pouvais dire adieu à mon weekend parisien ! 4h40 - 8h45 : Dans le train, écouteur calés sur les oreilles avec Breaking Benjamin, Daughtry et 3 Doors Down en boucle. Je dors un peu, mais ce n’est pas évident de dormir dans un train en fait ! 8h45 : Arrivée en gare de Paris Montparnasse. C’est une première pour moi, ça fait drôle. Je cherche la sortie et me dirige vers le Mc Do le plus près pour prendre un petit dèj. 9h15 : Tan me rejoint au Mc Do, on discute et fait connaissance en vrai, c’est cool ! On voit passer une souris dans le Mc Do, c’est moins cool ... 10h00 : On quitte le Mc Do pour se diriger vers le Café les Éditeurs où j’ai rendez-vous avec Anne Blondat, attachée de presse chez JC Lattès. On s’y rend à pieds car on n’est pas très loin, on passe par le Palais du Luxemburg, j’en profite pour faire une photo du Sénat, plus pour l’architecture et l’histoire du bâtiment que pour se qu’il s’y passe aujourd’hui ... 11h00 : On est arrivé aux Éditeurs mais on est très en avance, le brunch pour la sortie de Hush Hush ne commence qu’à 11h30. Du coup on s’assoit ; Tan commande un expresso et moi un thé. Vache que ce thé est bon ! Il vient de chez « Mariage Frère », normal qu’il soit bon il parait. (Juste au passage, Laurell 18
y a fait un tour et elle a été éblouie par la variété qu’ils ont dans leur boutique) 11h30 : Le brunch va commencer, Tan me quitte et va retrouver Némésis. Je monte à l’étage du Café et rencontre donc Anne pour la première fois. 11h30 - 14h00 : Il y a beaucoup de monde. Des bloggeuses, des journalistes, l’équipe de JC Lattès qui a travaillé sur le projet Hush Hush etc... Je rencontre encore des gens avec qui je suis en contact depuis un moment, comme Valérie du site Onirik, que j’ai reconnue même sans son masque de klingon ;) Mais aussi des gens que je ne connaissais pas du tout et qui s’avèrent très sympa ! Beaucoup d’adresses mail et de sites ont été échangées.
Suite du récit par Lluce :
13h30 : Rendez-vous avez Exécutrice au café des éditeurs, où elle avait un brunch. Première rencontre IRL !! Et hélas pour moi elle n’avait pas le tee shirt V&S, heureusement que je l’ai reconnue grâce aux podcasts … Sachant qu’à 17h30 on a rendez-vous dans les locaux de Brage pour assister au deuxième épisode de Fantasy Tavern, on décide de rentrer chez moi pour poser ses affaires ! 15h00 : On a à peine le temps de se poser, de prendre du café en pilules qu’il faut repartir !!
16h30 : Après quelques aléas pour trouver les locaux de Brage (merci à l’option GPS de l’iPhone) on finit par rentrer dans la cour de l’immeuble ! Et là surprise, on retrouve des copinautes ! Rencontre avec les admins du forum ABFA (Tan, Arcantane, Miss Symphonia et Némésis) qui attendaient leur interview de LKH !! Elles étaient donc un peu stressées, mais c’était très sympa de les rencontrer IRL ! Finalement, nous qui étions en avance, on leur a tenu compagnie. 17h15 : César ( de Brage ) vient chercher les filles d’ABFA pour leur interview, la notre est demain et on les envie un peu, même si on est assez contente de pouvoir rencontrer LKH une fois d’abord, histoire d’être moins impressionnées le moment venu. 17h30 : Info de dernières minutes sur l’émission, qui doit commencer vers 18h ! 19
18h00 : Les filles reviennent de leur interview tellement emballées que ça donne envie !!! 18h06 : On voit passer LKH dans la cour... (enfin moi, seulement ses cheveux...) mais c’est déjà très impressionnant ! On réalise VRAIMENT qu’on va la voir ce soir !!! 18h15 : On rentre dans les locaux de tournage de l’émission. On est dans les 25, 30 à avoir gagné le concours !!! Et LKH est là, déjà installée. Il y a aussi Jon, son mari, le présentateur, des techniciens, Isabelle Troin, la traductrice des Anita (dont c’était l’anniversaire, qu’on n’a d’ailleurs pas oublié de chanter) etc... Le temps de nous installer, de ranger nos affaires (haha, Sab et moi on est sur des tabourets pile en face de Laurell !!! D’ailleurs, apparemment, on est beaucoup sur les caméras :p) 18h30 : L’émission commence !! J’ai les jambes qui tremblent un peu. Le présentateur pose des questions, qu’Isabelle Troin traduit (ainsi que les réponses de Laurell) puis il donne le micro au public pour que celui-ci puisse également lui poser des questions ! Très intéressant, notamment avec quelques infos sur les Anita et les Merry, même si l’ensemble n’était pas nouveau, l’entendre de la bouche de LKH, c’est tout autre chose :D 19h40 : Fin de l’émission, on attaque les dédicaces (merci à Sab d’avoir porté mon Péchés Céruléens sur le trajet d’aller...) Sab qui tremblait pour se faire dédicacer son livre (qui d’ailleurs était pour sa sœur, elle est décidément en or notre admin) 20h00 : Avant de se séparer (jusqu’au lendemain) on se retrouve pour un petit resto histoire de fêter la première journée d’un grand week qui s’annonce riche en émotions ! Direction hippopotamus avec Arcantane, Tan, Exécutrice, Miss Symphonia, Anaïs, Katell, et Lluce ! 22h00 : Retour chez moi. On est tellement crevées. A peine arrivée qu’on se couche et qu’on s’endort... Mais on n’oublie pas de mettre le réveil pour le lendemain, car une grosse journée Salon du livre nous attend !!
SAMEDI 27 MARS
7h30 : Réveil Harry Potter (musique du réveil), et c’est parti pour une journée de folie! On se prépare, on part retirer de l’argent, et chercher des sandwichs. 20
9h30 : 3 boulangeries plus tard on en trouve enfin, et on prend le bus, le RER et nous voilà Porte de Versailles! 10h45 : Nous sommes arrivées au salon, mais avant cela, on retrouve les journalistes qui vont nous suivre toute la journée pour les dernières mises au point.
caméras branchées.
11h00 : On s’approche de la porte, les micros sont mis en places, les
11h15 : Message de Tan : la queue pour les dédicaces de LKH (prévues à 14h00) a déjà commencé !! 11h30 : Après moult prises, on rentre enfin dans le salon!!! Waouh!! Beaucoup de monde, et beaucoup d’émotion! Le salon est immense, avec des livres partout et le stress de l’interview commence à se faire ressentir... 12h00 : On trouve le stand de Brage et Milady. Sans surprise on y retrouve des filles d’ABFA, dont Arcantane et Némésis qui se sont fait embaucher sur le stand ! 12h30 : J’abandonne Sab aux cameras et je vais faire un tour sur le salon. Je croise d’autres filles d’ABFA qui font la queue ! 13h00 : Je retrouve Sab qui est toujours au stand Brage, mais Ô surprise : Elle est avec Chani (merci T-shirt V&S !) 13h30 : On s’installe pour manger dans la file d’attente des dédicaces avec Chani, pendant que Sab va faire un tour sur le salon, et prend quelques photos. 13h40 : hahaha je montre à Chani mes achats spécial salon du livre : «Le baiser du mal» exclu qui est parti comme des petits pains ! 14h00 : Laurell commence les dédicaces !! Grâce aux caméras qui nous font passer, on n’attend pas trop pour se faire dédicacer notre livre ! On lui parle un peu, et on lui dit à tout à l’heure pour l’interview ! 21
15h00 : On va faire un tour aux stands j’ai lu, France loisirs, RTL, et le près aux clercs, ou Sire Cédric doit faire une séance de dédicaces! Malheureusement, on ne le voit pas... Mais on rencontre Angélique, qui attend dans la file ! (great rencontre avec un troisième membre de V&S !!) 15h45 : On s’installe avec Sab dans un coin plus tranquille du salon pour se préparer à l’interview, qui est dans 30 minutes !!! Revoir les questions, évacuer le stress comme on peu.... 16h00 : On est prêtes! On commence à aller vers la mezzanine ou l’interview doit avoir lieu!!! Quelques retards avec les journalistes précédant, donc on va devoir attendre un peu... De 16h00 à 16h25 : On stressse !!!!! 16h15 : Pendant l’attente, Weeks, Morgan, Graffet signent des autographes, j’en profite pour les prendre en photo !! 16h25 : On monte dans la mezzanine pour l’interview.... Montée immortalisée par les caméras de nos journalistes ! Et en haut, LKH nous attend, avec son mari et son assistante !!!! Il y a aussi une interview de Luis Royo en cours. 16h40 : L’interview commence, je branche la camera et c’est parti !! 16h45 : Je commence à me dire que le salon pourrait faire moins de bruit, et Richard le cameraman pourrait arrêter de me passer devant :( 16h56 : L’assistante de LKH vient me dire qu’on a plus que 5 minutes... QUOI?? On avait 30 minutes d’interview, et nous voilà amputée de 15 minutes de temps... 17h00 : L’interview se termine, on demande à faire des photos !!! 17h10 : On plaaaneee... 17h15 : On rejoint les filles dans la file des dédicaces. Jon nous tient compagnie, et signe nos livres! Il est vraiment sympa et drôle, surtout en 22
essayant de se souvenir de «beau tatouage» 17h30 : On plaaaannnneee toujours :D 17h35 : On se refait dédicacer par Laurell... Dernière fois qu’on la voit, puisque Dimanche nous ne pouvons pas revenir au salon... 18h00 : On commence à faire nos aux revoirs au salon et aux personnes rencontrées ! 18h30 : Dans le bus de retour... On revoit nos photos et WHAOU quelle journée !!!!!!! On est crevées, mais tellement heureuses... 19h30 : On fini à Quick, pour manger et nous remettre de nos émotions ! 20h45 : Retour à la case «appart de Lluce». On fête notre journée autour d’un verre !! 22h00 : On se couche épuisées, mais sans oublier de changer l’heure de nos téléphones puisque demain, départ de Sab à 8h05 en gare Montparnasse !!
DIMANCHE 28 MARS 5h00 : Réveil Harry Potter. Hé oui, le téléphone est intelligent. Il a changé d’heure aussi, du coup ça fait deux heures de changement ! Il sonne donc 1h trop tôt (j’avoue ne pas l’avoir entendu...) 6h00 : Réveil. Sab se lève. Lluce n’entend toujours pas le réveil... 6h45 : Sab fini par réveiller Lluce !!! 7h00 : Ready, on part pour la gare. En route on se prend un petit dej’... 7h45 : On arrive à la gare, on trouve le train, on marche une éternité pour arriver au bon wagon (d’ailleurs je laisse Sab avant puisque je n’ai pas de billet et que l’IDtgv est contrôlé sur le quai) 7h45 bis : On se dit au revoir ! Super week-end!!!!
Récit à quatre mains : Exécutrice et Lluce 23
LUMIÈRE SUR LAURELL K. HAMILTON ! La grande actualité de Laurell c’est sa venue à Paris pour le Salon du Livre 2010, et on a eu la chance, Lluce et moi, de la rencontrer. Alors on revient sur sa vie puis on fera un topo rapide de sa bibliographie. On ne présente plus Laurell K. Hamilton aux nombreux amateurs de littérature fantastique et plus particulièrement aux fans d’Urban Fantasy. Qu’à cela ne tienne, je vais vous faire quand même une présentation de la maîtresse du genre, celle qui a créé le genre en mêlant l’horreur, le suspens, le policier, l’érotisme aussi, tout ça dans un seul et même livre ! Aujourd’hui, Laurell totalise à son actif trente romans, best seller au New York time, en comptant Bullet, le dix-neuvième tome des aventures d’Anita Blake qui sortira en juin 2010 aux Etats-Unis. Elle est l’auteur de deux séries à succès, Anita Blake et Merry Gentry, toutes deux enfin rééditées en France pour le plus grand bonheur des fans qui attendaient depuis plusieurs années maintenant. Mais revenons d’abord sur la femme plutôt que sur l’auteure. Laurell est né en 1963 dans l’Arkansas aux Etats-Unis. Ses parents se séparent dès sa naissance et elle ne connaît pas son père. Laurell et sa mère déménage dans une petite ville de l’Indiana où Laurell grandit. A l’âge de 6 ans, elle perd sa mère dans un accident de voiture. Elle va alors être élevée par sa grand-mère maternelle, Laura Gentry. Durant son enfance, sa grand-mère lui contera de nombreuses histoires d’horreur dont l’une d’elle le Squelette Sanglant la marquera beaucoup. Elle reprendra le titre pour l’un de ses romans. Sa grand-mère est une femme très dure, très austère qui lui dit que comme elle n’est pas belle elle devra travailler dur pour y arriver dans la vie. Elle l’élève aussi dans la peur de Dieu, dans la crainte des représailles divines pour ses actions. Plus tard, après un passage dans une école religieuse, étudie l’anglais et la biologie au Marion Collège de l’Indiana. Elle se marie pour la première fois à l’âge de 21 ans, alors qu’elle est encore à l’université. De son propre aveux, 24
elle était encore vierge lorsqu’elle s’est mariée car elle croyait sincèrement à l’âme sœur et que si elle se réservait pour un homme qui aurai fait de même, tout serai encore meilleur et plus beau. Malheureusement les choses ne se sont pas déroulées comme elle les avait imaginées. Les jeunes mariés déménagent en Californie après l’obtention de leurs diplômes. Ils passent d’une ville moyenne de 30.000 habitants à Los Angeles et tout change. Si au début de leur mariage ils sont d’accord sur presque tout, la politique, la religion, l’éducation des enfants, lisent tout les deux de la littérature fantastique, jouent tout les deux à Donjon et Dragon, ils sont tout les deux de gros bosseurs et ont de l’ambition ; ils s’aperçoivent très tôt qu’ils ne sont en fait pas sexuellement compatibles. Au bout d’un an de mariage, les choses n’étaient déjà plus les mêmes. Ils n’étaient plus d’accord sur la religion depuis qu’il lui avait cité un mauvais passage de la bible pour lui montrer sa supériorité en tant qu’homme. Ils n’étaient plus d’accord sur la politique non plus, car Laurell avait évolué à mi chemin entre les conservateurs et les libéraux et lui était resté libéral. Ils ne jouaient plus ensemble à Donjon et Dragon, lui préférant le cyberespace, ce qui déroutait Laurell, en bonne technophobe qu’elle était. Et puis il ne voulait plus lire ses écrits, devenus trop sanglants, trop sexuels, trop violents à son goût. Bref, tout tendait à les éloigner l’un de l’autre. Petit à petit ils sont devenus comme des colocataires qui ont de temps en temps des rapports sexuels. Laurell était malheureuse et malgré la présence de leur fille Trinity, rien n’a changé. De ce chagrin dans sa vie est venue l’idée de Merry Gentry. Elle pouvait ainsi avoir l’impression de tromper son mari en donnant plein d’amants à Merry, sans rien faire elle-même. Lorsqu’elle commence le 2e tome de Merry, elle est séparée de son mari et commence à fréquenter d’autres hommes, pour la première fois depuis dix ans. Puis un jour elle est sortie avec Jonathon, un homme qui était son ami depuis huit ans. Et elle tombée amoureuse de cet homme qui était son ami et qui aimait son travail et qui était pourtant plus jeune qu’elle. Ils se sont mariés il y a maintenant huit ans et elle très heureuse en amour désormais. Depuis quelques années, elle est devenue une véritable femme d’affaire ! Son mari travaille avec elle et pour elle, il est son technicien, c’est lui qui s’occupe de son site web et qui l’aide à surmonter son coté technophobe et il travaille aussi sur les comics. Dernièrement, Laurell est très présente sur internet grâce à Twitter et Facebook, elle se livre beaucoup et donne de nombreux détails de sa vie quotidienne. Dans ses blogs elle raconte aussi beaucoup de choses sur sa vie, son travail etc… Si Laurell a eu une vie amoureuse tourmentée, son travail, lui, a toujours été au beau fixe depuis le jour ou elle a trouvé un éditeur pour Guilty Pleasures (Plaisirs Coupables), le tome 1 de la série Anita Blake, série désormais mondialement connue et qui a fait son succès. Anita compte 19 aventures et Merry en compte 8.
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Rencontre avec Laurell K. Hamilton au Salon du Livre ! Le Salon du Livre de Paris 2010 a été honoré par la présence de Madame Laurell K. Hamilton ! Il n’y a pas que le salon qui a été honoré de sa présence, Lluce et moi avons eu le plaisir de la rencontrer et de lui parler, de pouvoir l’interviewer. Voici le résultat de ce petit moment magique. Sabrina : Bonjour Laurell ! Comment allez-vous? Pas trop fatiguée ? Laurell K. Hamilton : Ça a été super de voir tout le monde, donc fatiguée mais d’une bonne façon. Sabrina : Comment vous est venu le personnage d’Anita ? LKH : Tu veux dire, comment j’ai crée le personnage d’Anita une fois que j’ai eu l’idée de la série ? Sabrina : Oui, c’est exactement ça. LKH : Et bien de la même façon que je crée tout mes personnages. Je commence à écrire et j’essaye de les laisser me parler. C’est vraiment aussi simple que ça. C’est comme avoir une conversation avec soi-même. Je leur dit : « voila mon monde, voila ce que je veux faire. Est-tu le personnage qui me parlera et qui fera ce que je veux ? Veux-tu jouer dans ce monde ?» J’ai eu plusieurs débuts de livres que je ne voulais pas. Ils ne seront jamais publiés parce que ça ne marchait pas. Ce n’est que lorsque je lui ai donné un job avec la police qu’elle est soudainement devenue vivante. Je savais qu’elle était enfin vivante car elle apportait de nouveaux personnages avec elle : Dolph, Zerbrowski et Jean-Claude. Une fois qu’il est apparu, et le casting a été complet, elle sa voix était forte. Donc c’est comme s’asseoir seule et jouer à faire semblant. Elle a choisi son nom, Anita, ses origines en partie hispanique. Blake est à l’origine un nom germanique, quelque chose que je ne peux pas prononcer, un long nom Allemand. Quand sa famille est arrivée sur Elis Island aux Etats-Unis, ils ont raccourcis leur nom pour Blake, tout comme beaucoup d’autres noms ont été raccourcis. Elle m’est venue avec ses origines hispaniques et allemandes, mais elle est très américaine. C’est un peu magique. Je sais que je m’assoie à mon ordinateur et que je commence à taper et j’essaie de laisser mes personnages me parler. Pourquoi les personnages viennent à moi ? C’est un peu mystérieux, honnêtement je ne sais pas. Mais je sais qu’une fois que je connais leur nom et ce à quoi ils ressemblent, et si c’est le bon personnage, alors il ou elle me parle tout simplement. Sabrina : pourquoi avoir choisi d’intégrer les monstres dans le monde réel et de révéler leur existence au monde entier ?
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LKH : Sincèrement, je ne savais même pas que personne n’avait encore fait ça ! Cela me semblait tellement évident et depuis le tout début c’est ce que je voulais faire. Je voulais jeter les vampires, les zombies, les goules et les loups-garous dans notre monde et obliger les humains à gérer avec eux. Je voulais que la police, les politiciens, toute notre so-
ciété moderne soient obligés de faire face aux vampires. Je voulais que si un zombie se promène dans votre rue, vous puissiez appeler la police et qu’ils ne vous prennent pas pour des fous mais vous envoient plutôt une équipe avec un lance flamme pour s’occuper du problème. J’aime prendre le fantastique et le mêler avec la vie de tous les jours, c’est ce qui m’a toujours intéressé le plus en tant qu’écrivain. Même mes premières nouvelles étaient comme ça, même si elles n’étaient pas bonnes. Même les plus grands écrivains ont besoin d’entraînement. Oui, j’adore prendre le fantastique et le jeter dans le quotidien. Sabrina : Au début Anita voyait le monde en noir et blanc, de façon très manichéenne. Je pense que ce n’est plus le cas aujourd’hui. Pensiez-vous aboutir a un tel changement chez votre héroïne ou est-ce tout simplement le fruit de la maturité, autant pour vous que pour elle ? LKH : Ce n’est pas quelque chose que j’avais prévu pour la bonne raison qu’au début de la série je croyais au noir et blanc, je pensais exactement comme Anita. Donc non, ce n’était pas prévu. Aussi parce que j’étais dans la petite vingtaine. Je ne savais pas que ça allait changer. Je pensais que ma vision du monde était la meilleure. Et puis on vieilli et notre monde change et on réalise que les choses ne sont pas si géniales qu’on le croyait, que tout n’est pas noir ou blanc, il y a beaucoup de gris, pas simplement bon ou mauvais. La plupart des gens ne sont ni bons ni mauvais mais quelque part entre les deux, ils essayent d’être des gens biens, parfois ils réussissent, parfois ils échouent. Et donc vous avez des désillusions, les gens ne sont pas forcément ce que vous pensiez et puis vous réalisez qu’ils font de leur mieux. Une fois qu’on arrive à accepter ça, on éprouve une sorte de paix. Mais pour y arriver, le processus n’est pas paisible. Ce qui a beaucoup participé au changement d’état d’esprit d’Anita, c’est que j’ai discuté avec beaucoup de militaires et de policiers qui ont tué des gens dans l’exercice de leurs fonctions. Ils m’ont beaucoup parlé, ils ont été très généreux et m’ont dit se qu’ils ont ressenti et comment ça les a affectés. Anita a tué beaucoup de monde. Au début elle pense sincèrement que ce sont des monstres et que se sont des morts justifiées. Mais au fur et à mesure que la série avance elle ne croit plus du tout ça et pourtant elle continue à le faire. Ça affecterait n’importe qui, en tout cas c’est ce que les gens m’ont dit en se basant sur leurs expériences. Sabrina : Dans les derniers tomes d’Anita le coté sexuel de l’histoire est moins mis en avant que dans les livres entre Narcisse et Blood Noir. Est-ce délibéré et pourquoi ? LKH : En fait il y avait une intrigue beaucoup trop importante et il n’y avait donc pas la place pour beaucoup de sexe. J’essaie de faire en sorte que les scènes de sexe soient aussi justifiées que les autres scènes. Est-ce néces27
saire ? Est ce que ça permet de découvrir plus le monde ? Est-ce que ça explique le système de magie ? Est-ce que ça permet de construire un personnage ? Est-ce que ça nous apprend quelque chose qu’on doit savoir ? J’essaie de faire en sorte que les scènes de sexe fassent tout ça et que bien sur ça soit du bon sexe tout simplement. N’est-ce pas le but de tout ça quand même ? Sabrina : Si tout à fait. LKH : Donc en fait ce n’était pas une décision consciente, mais ce qui est intéressant c’est que tu me dises qu’il y a moins de sexe alors que j’ai eu des échos de personnes qui trouvaient que c’était encore trop. Sabrina : J’ai lu Skin Trade et Flirt il y a très peu de temps et je dois dire que j’ai été agréablement surprise car il y avait moins de sexe et plus d’intrigue. Ce qui est une très bonne chose. LKH : Je pense aussi. Sabrina : Je fais partie du peu de fans qui aiment Richard. Je l’aime bien parce que c’est le seul qui ose contredire Anita sur sa façon de vivre. Quels sont vos plans pour lui ? Est-ce que ça va s’arranger ? LKH : Je viens de finir Bullet qui sortira aux USA en juin. Si le thérapeute de Richard avait été réel, je le recommanderais à tout le monde ! Il a vraiment fait d’énormes progrès. Si tu aime Richard, tu vas être vraiment contente parce qu’on le voit beaucoup dans ce tome. Il s’est éloigné, il a fait un travail sur lui-même, il a réussi à dépasser ses problèmes. Il ne peut pas changer le fait qu’il est un loup-garou, c’est ce qu’il voulait vraiment changer. Il est arrivé a un point dans sa vie où il doit accepter les vérités de sa vie, celles qu’il ne peut changer. Il doit y faire face. Et il y fait vraiment face. Il a enfin réussi à accepter Anita, accepter JeanClaude. Je suis si heureuse ! J’étais si fatiguée de tout ça que c’est comme ça que je l’ai écrit. Et puis il est venu vers moi et il a décidé de (je ne sais pas sil y a un mot français pour ça…) mûrir et un peu et de devenir un homme. Il a décidé de faire ce qu’il doit faire et ce qu’il avait besoin de faire. C’est très surprenant et vraiment plaisant mais je suis sure qu’il est toujours torturé à propos de tout ça mais il est plus serein. Et on le voit beaucoup dans Bullet, je pense qu’on ne l’avait pas vu autant depuis peutêtre quatre livres. Donc il est beaucoup sur scène, tout comme Jean-Claude et Asher. Il y a aussi Micah et Nathaniel, mais surtout Richard, Jean-Claude et Asher parce qu’on ne les a pas vus depuis longtemps. En fait la raison pour laquelle on ne les a pas vu depuis un moment est que je n’étais pas vraiment sûre de comment les faire coexister tous ensemble. Je n’étais pas sûre de la façon dont tous les hommes de sa vie allaient interagir tous dans la même pièce au même moment. Sabrina : Ça fait beaucoup d’hommes il faut dire. LKH : oui ça fait beaucoup d’hommes ! Et c’est très dur de les mettre tous ensemble et d’arriver à les faire partager. Donc il a fallu que je réfléchisse à ça en tant qu’auteur. C’est pour cette raison que les derniers livres se passent hors de Saint Louis. Mais je pense que j’ai enfin réussi à trouver une solution et tout le monde à l’air de s’entendre, étonnement bien même. Sabrina : C’est plutôt une bonne chose si tout le monde arrive a bien se comporter.
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LKH : Et bien en fait nous avons besoin d’un peu d’aide. On va avoir des petites amies, ou petits amis, pour qu’Anita ne soit pas obligée de gérer émotionnellement avec tous les
hommes. C’est possible d’avoir des relations sexuelles avec tous les hommes mais pas de s’occuper de tous d’un point de vue sentimental et émotionnel. Donc elle a besoin de plus d’aide. Soit les hommes vont devoir d’occuper les uns des autres soit ils ont besoin d’avoir des petites amies. Elle a besoin de l’aide d’autres filles. Sabrina : Anita est d’accord avec ça ? LKH : Et bien nous avons beaucoup plus de femmes dans ce livre, qui seront des personnages récurrents, que nous n’en avons eu avant. Et je sais, vous le verrez dans le prochain livre, qu’Anita devient plus sûre d’elle-même. Si Richard peut être en paix avec lui-même, alors elle pense qu’elle peut l’être aussi. Et elle en a vraiment besoin. Voilà, c’était les 15 minutes les plus belles de ce Salon du Livre 2010 ! A la fin de l’interview nous avons pu faire deux belles photos avec Laurell. Elle a été tellement gentille et patiente, c’était un vrai régal. Son mari Jonathan a passé beaucoup de temps dans la file d’attente avec les fans, et lui aussi a été très gentil, amusant. Tout les deux ont été vraiment disponibles pour nous tous et je tiens vraiment à les remercier pour être venus à Paris, d’avoir bossé comme des fous et d’avoir pourtant été si agréables, malgré la fatigue. Interview par Exécutrice
Laurell et moi.
Laurell et Lluce.
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Interview avec Cécile Guillot Si vous ne connaissez pas encore Cécile Guillot, je vous assure que vous allez l’aimer ! Cécile est une jeune auteure, illustratrice, passionnée de musique ! J’ai fait connaissance avec elle grâce à Vampires & Sorcières et c’est tout naturellement que nous nous sommes livrées au jeu de l’interview. On parle de son actualité, de son ou plutôt de ses métiers et de ses passions. Laissez-vous tenter par le romantisme gothique de ses oeuvres ! Vampires & Sorcières : Tu es plutôt diversifiée dans tes talents ! Illustratrice, auteur, musique… Comment arrives-tu à faire tout ça ?
V&S : Je pose la question à tous les auteurs que j’interviewe, donc tu ne vas pas y échapper ^^. Quels sont tes auteurs préférés ? Tes références ?
Cécile Guillot : Merci ! «Talent» est un terme un peu exagéré mais c’est vrai que tout cela me prend beaucoup de temps. Donc pour jongler entre mes trois passions, je dirais qu’une bonne dose de motivation et qu’une bonne organisation de mon temps libre sont la clef de la réussite.
CG : Je lis depuis toute petite, j’ai commencé par Stephen King au CM1 et par la suite ai élargi mes goûts, lisant de tous les styles, mais le fantastique est toujours resté mon style de prédilection. Mon auteur préféré est Marion Zimmer Bradley, j’ai dévoré tous ses ouvrages et j’avoue être un peu en manque, il va falloir que je relise encore une fois ses histoires. J’aime le coté très féminin, certains diraient même féministe, qu’on retrouve dans ses intrigues, et aussi le côté très païen, que cela soit dans ses ouvrages fantastiques, fantasy ou dans son cycle arthurien. Ses oeuvres ont sans doute influencé ma manière d’écrire, mais ont surtout posé leur marque sur moi, en tant que personne, que femme. J’ai commencé à lire cet auteur à 10 ans, et elle m’a accompagné durant toute mon adolescence et plus tard également... J’aime également les auteurs francophones comme Céline Guillaume, Mélanie Fazi, Nathalie Dau ou encore Ambre Dubois, leur plume souvent poétique et leur vision du fantastique pleine d’émotions. Je citerais aussi Gudule, pour son humour grinçant et sa manière de parler de l’enfance, jouant sur la dualité innocence/cruauté et puis hors fantastique, Amélie Nothomb qui me fait beaucoup rire et dont j’admire le ballet des mots.
V&S : Aller, on commence par l’écriture. Tu débute dans l’écriture, tu as déjà quelques nouvelles de publiées. A quand un roman ? CG : Oui, j’ai quelques nouvelles publiées et j’espère d’ailleurs que d’autres suivront... Concernant un roman, j’ai une novella en cours d’écriture que j’espère terminer durant mes congés d’été et ensuite proposer à des éditeurs. C’est une histoire vampirique pleine de tragédies et d’émotions... Une fois cela fini, j’aimerais attaquer sur mon projet de série de romans sur les thèmes des sorcières, mes synopsis sont prêts, il me faut juste écrire les 4 tomes !
V&S : Tu as créé les Enfants de Walpurgis, si je ne me trompe pas, un collectif d’auteurs francophones. Pourquoi avoir créé ce collectif et comment ça marche ? CG : Je cherchais des romans sur le thème des sorcières (cher à mon cœur, vous l’aurez compris) et devant le peu de livres trouvés, l’idée de préparer une anthologie avec les auteurs que je connais a peu à peu germé. Pourquoi pas un collectif ? J’ai envoyé quelques mails, les autres étaient partants et Les enfants de Walpurgis était né. Notre première anthologie «Sorcières et sortilèges» sort le 1er mai, et les choses se passant très bien, nous avons décidé de sortir un ouvrage par an. Nous nous auto-éditons et nous nous occupons de tout : rédaction, corrections, mise en page etc...Pour info, les autres auteurs du collectif sont : Céline Guillaume, Ambre Dubois, Alexis Lorens, Stéphane Soutoul, Angélique Ferreira, Marianne Gellon, Bettina Nordet et Vanessa Terral.
V&S : On passe à ta casquette d’illustratrice. Depuis quand fais-tu ça ? CG : J’ai acheté ma première tablette graphique en mai 2008. Quelques mois après je publiais un premier artwork pour un cd, suite à un concours dont j’étais l’heureuse gagnante. Cela est devenu un métier qui ma rapporte un peu d’argent en novembre 2009. Comme vous pouvez le voir les choses sont allées très vite !
V&S : Est-ce que tu dessine aussi ? CG : Oui, j’aime faire des dessins au crayon et au fusain ou encore quelques petites aquarelles, ou des dessins aux pastels mais je ne suis pas vraiment satisfaite de mon niveau. Je ne manie pas les couleurs aussi bien que je le souhaiterais, en tout cas pour les créations
personnelles, quand il s’agit de «copier» je m’en sors mieux, mais où est l’intérêt ? C’est pour cela que j’ai choisi de faire des créations digitales, là mes progrès ont été bien plus rapides et puis au moins avec un ordinateur, on peut revenir en arrière, recommencer, tenter de nouvelles choses sans avoir peur de gâcher son œuvre...
V&S : Quel est ton support préféré pour faire une illustration ? Quels outils utilises-tu ? CG : Mes illustrations sont donc des créations digitales, et plus exactement des photomanipulations. J’utilise différentes images que j’assemble et je fais aussi de la peinture digitale afin d’obtenir un effet moins «photographique». Pour cela j’utilise photoshop et une tablette graphique. Je viens juste de m’en acheter une nouvelle d’ailleurs, de la marque wacom et les sensations sont formidables, je sens qu’avec ce nouvel outil je vais pouvoir aller encore plus loin dans mon art.
V&S : J’aime beaucoup tes illustrations. J’aime le coté sombre de ton univers, on peut le qualifier de gothique… Qu’est-ce qui te fascine dans cet univers ? CG : Oui, c’est vrai, mon style est assez gothique même si on y retrouve aussi des éléments fantasy et féeriques. Quant à expliquer ma fascination pour cet univers, je ne sais pas trop... J’aime la beauté et le romantisme qui se dégagent des images de Victoria Frances, par exemple... les jeunes femmes corsetées soupirant au clair de lune, les corbeaux et les cimetières... Pourquoi ? Je ne sais pas, mais cela me touche tout simplement.
V&S : Parle-nous un peu de ton webzine « Des Filles et des Riffs ». Concrètement, en quoi ça consiste ? CG : C’est un webzine dans lequel je fais des chroniques de cd, des interviews et live-reports et il est axé sur le métal à chant féminin. Le but premier est de promouvoir la musique et de faire découvrir à mes lecteurs de nouveaux groupes. J’essaie de me diversifier au maximum, j’ai donc créé une radio en ligne, et viens aussi de sortir un livre sur le sujet, le premier d’une (longue ?) série. Je travaille également avec un label afin de sortir une compilation qui devrait être disponible chez tous les disquaires
prochain roman d’Angélique Ferreira. En dehors de ça, quels sont tes projets en cours ? CG : Coté écriture, je compte donc finir ma novella. J’attends aussi des réponses pour la publication de nouvelles et dois travailler sur l’anthologie des Enfants de Walpurgis à paraitre en 2011 et qui sera sur le thème de la musique. Coté illustrations, je travaille sur une couverture pour les éditions Mille Saisons et pour un artwork pour le label Femme Metal Records. Je vais sans doute faire la couverture de l’anthologie Momies aux éditions Cauchemars et j’attends avec impatience le tome 2 de la trilogie vampirique de Stéphane Soutoul. J’ai adoré travailler sur le tome 1 ! J’ai aussi un gros projet sur le feu : une anthologie illustrée où des écrivains de talent vont mettre en mots mes images. Ce livre est prévu pour 2011.
V&S : Pour finir quels sont tes rêves pour l’avenir ? CG : Tout simplement que les choses continuent ainsi et se développent : avoir encore plus de commandes d’illustrations et plus de publications. En fait, secrètement, j’aimerais que ma famille soit fière de moi mais pourquoi rêver à l’impossible ? Alors j’essaie d’être fière de moi-même pour 10, et chaque mot de mes fans ou de mes «collègues» auteurs ou illustrateurs est un petit pas vers mon but, si lointain pourtant...
En tout cas chez Vampires & Sorcières on est déjà fans du travail de Cécile et on espère de tout notre coeur que ses rêves se réaliseront ! Ne manquez donc pas la parution de Sorcières et Sortilèges le 1er mai 2010, ni la sortie du roman d’Angélique Ferreira, Entre Ciel et Enfer, illustré par Cécile, qui sortira en mai également. Pour retrouvez Cécile sur le net : Son portfolio : Azyl’s Eyes Son DeviantArt Son MySpace Les enfants de Walpurgis Des filles et des riffs
V&S : Tu as une actualité plutôt chargée ! Le recueil Sorcières et Sortilèges que tu illustres et dans lequel tu publies une nouvelle, la couverture du
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LACRITIQUE DE LLUCE : Tome 2 des aventures de Riley Jenson, par Keri Arthur : Le Baiser du Mal. Vendu en exclusivité au salon du livre, vous pourrez le retrouver en Avril, pour sa sortie officielle !
Le premier tome de la série des Riley Jenson s’intitulait : Pleine Lune. Pour ceux qui ne l’auraient pas encore lu voici le résumé du premier volume : « Riley Jenson est une créature rare : un hybride de vampire et de loup-garou. Avec son frère Rhoan, elle travaille à Melbourne pour une organisation chargée de faire respecter la loi parmi les êtres surnaturels et de protéger les humains. Si Rhoan est un gardien enthousiaste – autrement dit un assassin -, sa sœur, elle, se contente d’un poste administratif… jusqu’à ce que Rhoan disparaisse lors d’une mission. Ça ne pouvait pas tomber plus mal : plus loup-garou que vampire, Riley est extrêmement lunatique et, la semaine avant la pleine lune, son besoin de s’accoupler devient irrépressible. Certes, elle a deux partenaires toujours prêts à la satisfaire, mais elle va devoir maîtriser ses pulsions si elle veut retrouver son frère ! » Pour ceux qui ne souhaite pas de spoil sur le Tome 1, je vous conseille de ne pas lire ce qui suit, pour les autres, nulles craintes, aucune révélation sur le Tome 2, vous pouvez lire tranquille ! La série des Riley Jenson est plutôt intéressante. Clairement dans le style bit-lit, elle ressort pourtant un peu du lot des nombreuses parutions qui ont surfé sur la vague Urban Fantasy. On retrouve dans les romans de Keri Arthur le surnaturel qui se mêle au réel, des créatures fantastiques (loups-garous, vampires, et autres créatures hybrides.), du sang, du sexe, de la violence, [...] : donc pas de doute possible, cette série est 100% bit- lit et elle mérite qu’on s’y intéresse ! D’abord parce qu’elle est très bien écrite : la lecture est facile, le style entraînant et vif, les mots bien choisis (notamment pour les scènes de sexes, qui sont très présentes, soulignons le...) et ensuite parce qu’elle contient plusieurs aspects assez étonnants. L’originalité réside en partie dans un approche nouvelle des thèmes maintes fois vus et 32
revus du loup-garou, (notamment avec la pleine lune, et l’âme sœur). Et dans celui des vampires aussi, (avec la morsure, leurs capacités …) et je trouve que ça rend bien ! C’est l’un des aspects positifs du livre.. Autre point fort, le personnage principal, Riley Jenson (et son frère jumeau, qui, sans être le personnage principal, est tout de même au premier plan des aventures de l’héroïne), qui sont des dhampires. État qui est au centre du livre, puisqu’à l’origine de pas mal d’ennuis ! Mais qui permet aussi de varier leur capacités physiques et qui permet donc une diversité dans l’oeuvre. L’histoire tourne autour de recherche biomédicale, de génétique, et d’hybridation, c’est très intéressant, surtout dans le tome 2 où l’intrigue se développe plus, s’approfondit et où les pièces se mettent en place. Ajoutez à cela que ces recherche permettent la création de créature hybrides, clones etc, du coup on se retrouve avec des créatures étranges et chaque apparition est plus surprenante que la précédente. Malheureusement, le roman prend aussi les défauts du genre : on y trouve des mâles beaux à couper le souffle à tout les coins de rues, des ennuis qui n’en finissent plus, des choses un peu tirées par les cheveux... Alors oui, c’est de la fiction, mais trop, c’est trop ! Dans la continuité, je trouve que le tome 1 reposait un peu trop sur la sexualité de l’héroïne, et au final on faisait un peu une overdose de sexe (même si lesdites scènes sont très bien écrites). Pour ce qui est du Tome 2, je l’ai préféré au tome 1. L’intrigue et l’enquête sont plus complexes, davantage mises en avant. On retrouve les personnages forts du tome 1 : Quinn, Jack, Rhoan, Riley, Misha... Mais aussi des nouveaux : Kade, Kellen... Pour ceux qui ont lu le tome 1, vous avez pu constater que l’intrigue ne se bouclait pas à la fin, et restait en suspens. Ici elle se poursuit ! L’histoire s’étoffe et finalement, on se retrouve avec un histoire bien construite, assez complexe, et avec de nombreux rebondissements (certains vraiment inattendus...) . Un peu victime et passive (je trouve) dans le tome 1, ici Riley s’affirme beaucoup plus. Elle prend des initiatives et est beaucoup plus active. Il lui arrive de nombreuses mésaventures, mais au final, comme toute héroïne bit-lit, elle a un caractère fort, et elle sait se défendre. Au final, on passe vraiment un bon moment, surtout si on arrête de se prendre la tête et de réfléchir et qu’on savoure juste : parce que vraiment, le livre est bien écrit (et pour une fois, la traduction n’est pas un désastre) ! Les personnages sont attachants, quoique un peu caricaturaux, mais encore, c’est le genre qui veut ça ! Et le tome 2 m’a vraiment convaincue parce que l’intrigue se développe et que l’histoire gagne vraiment en profondeur (suspens, intrigue, relations entre les personnages...). Bon par contre, soyez avertis : là encore, l’auteur nous fait une fin qui nous laisse sur notre faim, avec beaucoup de pistes et d’ouvertures quant à la suite des réjouissances ! J’attends donc le tome 3 «Tempting Evil» ( «Tentation du Mal» ). Lluce 33
LA MORTE AU BOIS DORMANT par
Cédric Barthel
CHAPITRE 1 : LE PRINCE CHARMANT J’étais debout devant la fenêtre de mon studio miteux. Une cuisine, une salle de bain et la chambre le composait. Je regardais l’horizon s’éclaircir à la lumière du soleil levant. Ce ciel rosé rejetant les ombres des bâtiments en ruine sur le sol comme les fantômes du passé. Quand je sentis une larme monter – larme sans rapport aucun avec ce spectacle, ou du moins qu’en partie – je fis volte-face pour poser mon regard sur le lit. Dans celui-ci se trouvait une femme. Les premiers rayons du soleil donnaient à ses cheveux bruns une brillance surnaturelle. Peut-être parce que ce n’était qu’une perruque. Je m’approchai de mon bureau lorsque je réalisai qu’elle était réveillée. J’attrapai mon portefeuille et en sorti une liasse de billet. − Prends tes 500 Drills et tire-toi, lui dis-je. Elle se leva, complètement nue. Son corps n’était pas forcément attirant, mais les filles de joie d’aujourd’hui ne sont plus comme elles étaient voilà dix ans. Elle passa ses vêtements en vitesse avant de prendre les billets et sortir. Je reposai le portefeuille et l’échangeai contre la bouteille de whisky qui se trouvait à côté. Je bus au goulot. J’avais commencé à boire pour oublier – pour l’oublier. Au début, l’alcool me rendait encore plus déprimé puis il finit par devenir comme de l’eau. J’étais si habitué qu’il ne me faisait plus rien, même à six heures du matin. Quand je compris que l’alcool n’aiderait pas, je suis tombé dans un état encore plus lamentable en tentant les putes. Mais dès la première, je réalisais que je ne pouvais pas l’oublier et que c’était elle que je voyais pendant qu’on s’envoyait en l’air. Alors j’ai poussé le vice, leur ai demandé de porter une perruque si elle n’était pas brune et de se comporter comme elle le faisait. Aujourd’hui, je vis dans ce studio minable dans les quartiers en ruine, je bois de l’alcool à toute heure de la journée – dont le petit-déjeuner – et je me tape des putes toutes les nuits – une différente à chaque fois.
Mais elle est encore là.
Je suis flic. On ne dirait pas quand on voit ma gueule de dépressif, pas rasé, mal coiffé, mais je suis flic. En plus, je suis un flic assez spécial. Je fais partie d’une brigade qui s’occupe des éléments magiques. Depuis qu’un démon surpuissant est venu foutre le boxon sur terre, il faut dire que tout à changé. Pour nous aider à le combattre, lui et ses sbires, toutes sortes de créatures que l’on pensait mythiques sont sorties de leurs tanières pour se montrer au grand jour. Loups, fées, elfes, leprechauns, vampires et autres lilliputiens. Du coup de nouvelles lois ont été votées pour permettre à nos nouveaux alliés de rester vivre dans le monde de la lumière. Avec ces nouvelles lois, de nouveaux services de police. Nous ne sommes pas très nombreux, mais on s’en sort. Je fais équipe avec mon meilleur ami et sa sœur, ça sert pour les boulots d’équipe de s’entendre avec ses coéquipiers. Je regardais l’heure, pris une autre gorgée de whisky et attrapa mon manteau. Tous les matins, avant de se rendre au bureau, on se retrouvait sur la terrasse d’un café.
Quand j’arrivai, Luke et sa sœur Sunny étaient déjà assis à une table. Luke était très différent de moi. Et avec son look à la Fox Mulder, on faisait très bon flic mauvais flic quand on était ensemble. Faut dire que c’était un peu vrai, mais c’est juste qu’il ne faut pas me faire chier. Sunny, elle, était une superbe fille. De blonds cheveux et des yeux bleus comme le ciel, un visage attendrissant et un corps très tentant, une sorte de beauté sexuellement angélique. Elle en pinçait pour moi parait-il, Luke me l’a dit une fois.
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Je m’assis à leur côté après les avoir salué.
− Tu pues le whisky, me fit Luke. − Pas encore habitué ? − C’est toi qui devrais perdre cette habitude. Ça fait deux ans... − Deux ans et trois mois, le coupai-je.
Sunny était toujours silencieuse. − Tu devrais tourner la page Jack. − Je le ferai... quand on sera ensemble je tournerai la page avec elle dans l’histoire. − C’est pas prêt d’arriver alors, murmura Sunny.
Je ne relevai pas cette remarque. Après tout, elle avait raison. Préférant orienter la conversation vers autre chose je dis : − Vos soirées étaient comment ? − Ensemble, me répondit Luke. − Oh, mais c’est dégueulasse. C’est de l’inceste mes enfants ! − On bossait ! On a été appelé pour un tapage, corrigea Sunny. − Eux par contre c’était dégueulasse... C’était trois garous qui s’envoyaient en l’air et qui hurlait trop à la lune pour leur voisin. Le truc crade, c’était que seulement deux d’entre eux étaient en loup, l’autre, une nana, était toujours humaine... − Et oui, le monde n’est pas beau, ironisai-je. Je ne buvais jamais rien le matin sur cette terrasse. Mon petit déjeuner entier ne se limitait qu’à mon Whisky au réveil. Notre chef, Amanda, ne tenait pas rigueur de cela du moment que j’arrivais plus ou moins sobre au bureau.
Leurs verres finis, nous nous y rendions.
Le bureau. Juste le bureau. Pas de Bureau des Affaires Étranges ou d’autres noms de ce genre. C’était juste le bureau. C’était un étage entier du commissariat de police de la ville complètement rempli de gens qui prônaient la justice, ou presque. Notre chef de section, Amanda, avait son bureau tout au bout d’un long couloir. A droite de sa porte, perpendiculairement, se trouvait une pièce où se trouvaient nos bureaux à nous. En arrivant, nous allions toujours voir Amanda en premier, au cas où une affaire sympa s’était présentée, puis nous nous rendions dans notre pièce. Amanda était assise derrière son bureau, toujours classe et autoritaire dans son apparence avec ses cheveux blonds coiffés en chignon. Son apparence me disait autre chose aussi... c’était un couguar. Et dans les deux sens, propre comme figuré. Elle était métamorphe. − Vous voilà enfin, nous fit-elle dès notre arrivée. − Je vous avais pourtant proposé de passer la nuit avec moi, non ? répondis-je. − On a une affaire. Un cadavre de jeune femme. − Humaine ? coupa Sunny. − Humaine, confirma Amanda. Laura Près, 22 ans. C’est arrivé cette nuit. Ce fut sanglant. Il lui manque le bras droit. On a un témoin oculaire... mais il n’est pas crédible. L’autopsie est en cours. Luke et Sunny, allez voir le légiste. Jack, vas voir le témoin. − Bien, fit Luke.
Je ne répondis rien, me contentant de sortir de son bureau pour aller à la salle d’interrogatoire.
Sur le chemin de la salle d’interrogatoire, je repensai à ce qui était arrivé à la fille. Je pensai à son bras droit manquant. Luke et Sunny pourront me dire s’il a été arraché ou coupé. C’était un élément important. Toutes sortes de créatures me passaient dans la tête, goule, wendigo, loup-garou, alcoolo armé d’une hache, un camion qui n’a pas vu son bras tendu alors qu’elle faisait du stop... On verrait bien. J’arrivai devant la porte et l’ouvrai violemment. A l’intérieur se trouvait un jeune homme effrayé habillé à la mode gansta-rap vieille de l’avant guerre. Je le regardai longuement sans dire un mot et l’attrapai par le bras. − Viens avec moi. − Mais... Où vous m’emmenez, c’est pas moi le tueur ! Je suis le témoin ! − Y a trop souvent des gens qui espionne derrière cette glace, tu vois. C’est pas mon genre le voyeurisme. C’est pas mon genre ! m’exclamai-je plus fort vers le miroir. Je sortais de la salle en tirant mon témoin par le bras. Arrivé dans mon bureau, je lui ordonnai de poser ses fesses sur la chaise qui faisait face à ma place. − Ma patronne pense que tu n’es pas crédible. Et moi non plus. Alors, comme je n’ai pas de temps à perdre, tu vas me dire la vérité en premier et si après t’as envie de t’amuser à te créer une petite vie magique dans ton royaume enchanté, c’est ton problème, d’accord ? − Oui... − Qu’est-ce que tu as vu ? − Un... un loup-garou. En fait, j’ai vu un couple. Il marchait dans la rue et le mec, arrivé à l’endroit de la ruelle a poussé la fille dedans. Alors je suis allé voir si elle avait besoin d’aide et j’ai vu le mec se transformer avant de l’attaquer sauvagement ! Il lui a bouffé le bide et arraché le bras !
Sans répondre, je pris mon téléphone. − Luke ? − Ouais ? − Est-ce que, d’après les blessures de la victime, un loup-garou aurait pu faire ça ?
Je fus satisfait que le témoin n’ait pas pu entendre la réponse, car j’ai ainsi pu faire monter la tension en le fixant après avoir raccroché. Il allait faire dans son froc, devenu blanc comme neige. Je pris encore mon temps, sorti une petite bouteille de whisky de mon tiroir et bu en le fixant. Je remis la bouteille à sa place avant de reprendre la parole. − Tu crois que je vais gober qu’un minable comme toi ait voulu aider une personne en danger ? − Bah... pourquoi, je suis pas une poule... − Si ! Regarde toi, tu es blanc comme un linge. Tu vas chier dans ton froc juste sous mon regard. − Mais c’est parce que c’était un garou que j’ai préféré ne pas m’interposer... − Ce n’était pas un loup-garou. Après cette révélation, il était obligé de me dire la vérité. Enfin, après mes menaces de le foutre en taule. Direction le bureau du couguar pour le rapport de l’interrogatoire.
Dans le bureau d’Amanda se trouvaient déjà Luke et sa sœur. Après avoir donné mes trouvailles et les leurs, nous irions sur les lieux du crime pour voir si les flics qui ont été sur les lieux plus tôt n’avaient rien loupés. − Alors ?
Amanda s’était levée à mon arrivée.
− Il n’a rien vu. En fait, il était en train de pisser dans la ruelle d’à côté quand il a entendu des cris. Il s’est planqué dans une benne pendant plus de deux heures entières avant d’aller voir. Il a trouvé le corps déjà découpé et a appelé les flics. − Donc on a rien avec celui-là... fit-elle déçue. − Non. − Luke ? − Voici le rapport d’autopsie de Zsaz. Zsaz était le légiste du service. Il avait un doctorat dans les sciences occultes qui lui était très utile pour les cadavres qu’on lui donnait.
Luke tendit un dossier beige à Amanda. Elle l’ouvrit et lut en silence avant de relever la tête encore plus déçue. − Pas de viol, pas de trace de lutte, pas de drogue dans le corps, pas de trace d’ADN, pas de poils... juste un bras coupé... à la scie. − Oui... fit Luke. On peut écarter le loup, le wendigo et le zombie. En fait on peut écarter pas mal de créatures... − Mais il en reste toujours de suspectable, ajouta Sunny. − Bon, soupira Amanda. Pas de témoin oculaire... − Pas de connu en tout cas, la coupai-je. − Oui... Pas d’indice sur le corps... De la famille ? − Des parents qui vivent dans les quartiers reconstruits, fit Luke. − Bon. Va falloir les prévenir et enquêter, savoir si elle avait des ennemis, si... − On connait notre boulot vous savez, la coupai-je encore une fois. − Alors qu’est-ce que vous faites encore là ?!
Je lus du désir dans ses yeux. Damnation ! Nous tournions les talons.
Sunny et moi allions sur les lieux du crime, Luke allait seul parler aux parents, j’étais trop « direct » m’avait dit Amanda. Sunny était craquante. Si mon cœur n’était pas brisé en mille morceaux puis pétrifié et si chacun de ces morceaux n’appartenaient pas à une autre, j’aurais presque pu tomber sous son charme et sous ses tentatives de drague. Mais je n’en étais pas là et ne le serais jamais. Elle avait vingt ans seulement. Elle portait un jeans et un haut tout à fait banal, mais elle était craquante, car c’est son visage qui irradiait de beauté. − Jack, on y est... Elle gara la voiture à l’entrée de la ruelle. Je n’avais pas le permis et je pensais que ce serait inutile pour moi de l’avoir dans un monde en ruine. Je quittai la voiture et passai le premier dans la ruelle sombre malgré le grand jour. Les ruines de celle-ci étaient encore suffisamment hautes pour cacher les rayons rassurant du soleil. − J’aurai du m’occuper de l’interrogatoire, fis-je. − Pourquoi ? Tu crois que mon frère n’est pas capable de s’en charger.
Je gardai le silence.
− Tu crois ? insista-t-elle. − J’aurai simplement voulu m’en charger. Avec moi y aurait pas eu de secret. Et y a des questions auquel je voudrais des réponses que ton frère ne pensera peut-être pas à poser. − Lesquelles ? − Qu’est-ce qu’une fille de vingt-deux ans des quartiers reconstruits faisait à se baladait ici en pleine nuit ? − Mon frère pensera à ça !
Je gardai le silence. Encore. − Mon frère pensera à ça je te dis ! − Oui. Il y pensera. Mais j’ai quand même envie de l’appeler pour lui proposer cette question.
Elle leva les yeux au ciel et passa devant moi. Nous continuions en silence l’ascension dans la ruelle. Je commençai à douter de ce que Luke me disait par rapport aux sentiments de Sunny. − Regarde, me fit-elle en me faisant signe de venir. Elle était déjà au bout de la ruelle qui finissait en cul de sac. Elle était penchée en avant et semblait être intéressée par quelque chose de fabuleux. Des deux côtés de mon chemin se trouvait un tas de benne et d’ordure.
Quand j’arrivai au niveau de Sunny, je me penchai à mon tour. − Qu’est-ce que je dois voir ? − Là, regarde.
Son doigt pointait le sol. Puis je vis quelque chose briller. Un pendentif. − Tu crois que c’est à elle, fit Sunny.
Sans répondre je le ramassai. − Mais putain ! Et les gants ! Tu vas mettre tes empreintes partout !
Je me contentai de la regarder d’un air ennuyé.
Le pendentif était un cœur en argent. Légèrement bombé. Je l’approchai de mon visage pour y déceler quelque chose de spécial, inscriptions, rayures, trous... mais rien. Je le fourrai dans ma poche. − On fera vérifier les empreintes. − Oui, en espérant qu’ils trouvent plus que les tiennes dessus ! Je baissai la tête et cherchai d’autres indices où le crime avait eu lieu. C’est-à-dire, là où une énorme tache de sang mal lavé se trouvait. J’étais penché en avant quand j’entendis une porte s’ouvrir. Je me redressai et vis une jeune femme sortir d’un des murs avec deux sacs poubelles. − Bonjour, lançai-je. − Bonjour.
Sunny ne dit rien. − Vous travaillez dans ce bar ? − Oui. Je suis serveuse.
Sunny ne disait toujours rien. Par contre, elle fixait la nouvelle arrivante intensivement. − Vous travailliez hier soir ? − C’est un bar humain, on ferme à 20 heures...
− Bon sang... des bars qui ferment à 20 heures... Vous vous appelez ? − Candy.
Elle se décida à jeter les deux sacs qu’elle tenait encore puis se tourna vers moi et me tendit la main. − Vous êtes de la police ? − Oui. Je suis Jack Vaughn et voici Suzanne Valentine, dite Sunny. − Sunny ? Pas Suzy ou je sais pas quoi ? s’étonna Candy. − Non. Sunny, parce que c’est notre rayon de soleil.
J’ignore comment Candy interpréta mon sourire, mais je ne pense pas qu’elle y ait vu un sarcasme.
Sunny de son côté, dérangée par je ne sais quoi, s’éloigna de nous pour retourner près de la voiture. Jalouse ? Attirée par Candy plutôt, pensai-je. Cette fois mon sourire faillit se transformer en rire et Candy le remarqua. − Qu’est-ce qu’il se passe ? − Rien. Est-ce que vous seriez disponible pour répondre à quelques questions prochainement ? − Bien-sûr. − A bientôt alors.
Je plaçai mon index et mon majeur sur mon front en guise d’au revoir et rejoignais Sunny.
Sans rien dire, je montai dans la voiture et elle fit de même. Le trajet fut silencieux et monotone. J’avais envie de savoir ce que Luke avait réussi à avoir de ses parents...
Dans le bureau d’Amanda... il n’y avait pas d’Amanda. Alors nous étions tous là à l’attendre, moi assis dans son siège derrière son bureau, Luke assis sur le bureau et Sunny en face, dans un des sièges visiteur. Le bureau qu’Amanda occupait faisait deux à trois fois la taille du notre que nous occupions à trois. Que voulezvous, c’est le chef. La patronne. La présidente ! Bref, on a tout à sa place. J’étais concentré sur la porte, me demandant quand le couguar allait enfin se décider à se pointer quand, trop impatient d’en savoir plus sur l’interrogatoire de Luke je me décidai moi, à lui demander. − Luke... rapport.
Luke sourit à mon imitation du couguar mais répondit. − Elle était étudiante, avait des amis très bien et n’avait pas de petit copain. Elle n’avait pas d’ennemis connus des parents et n’avait pas un comportement insolant qui aurait pu lui en offrir. Bref, la parfaite petite fille à son papa qui s’est fait descendre. − Oh, Luke, un peu de respect, fis-je à peine crédible. Est-ce que tu leur as demandé ce qu’elle pouvait foutre dans ce quartier en ruine ? − Ouais. Mais comme tu t’en doutes, ils n’en savent rien.
La gentille petite fille à son papa était en fait une admirable menteuse et peut-être même un peu salope sur les bords. J’évitai de déballer mon hypothèse aux autres... pour le moment. Luke remarqua mon regard hagard et m’en jeta un interrogateur. Auquel je ne répondis pas.
La porte du bureau s’ouvrit et Luke et Sunny se levèrent en vitesse. Je restai assis. − Jack Vaughn... Je ne me souviens pas du jour où on a échangé nos bureaux. − Oh, pourtant je l’ai marqué d’une croix blanche sur le sol de ma chambre.
Elle s’approcha du bureau et je finis par me lever. Une fois assise à la place qu’il lui était soit disant due, elle se
tourna vers nous. − Alors, qu’est-ce qu’on a ?
Sunny fit un pas en avant. − Sur le lieu du crime, pas grand chose. On a cependant retrouvé un pendentif en argent représentant un cœur qui est au labo en ce moment pour se faire prendre les empreintes...
Elle me jeta un regard de travers. Je souris. − Tu oublies notre jolie Candy, continuai-je. Je pense que, même si le bar était fermé au moment du meurtre, elle en sait peut-être sur la ruelle en elle-même et aura peut-être déjà vu Laura traîner par là. Ou d’autres personnes très louches. − Dans une ruelle derrière un bar dans un quartier en ruine ? ironisa Luke. Je parierais qu’elle a vu des trucs ouais.
L’intervention de Luke dans la conversation lui fit s’attirer l’attention de la patronne. − Et les parents ? − Une fille sans histoires, sans ennemis et très studieuse. − Dans les rues mal famées ? fit Amanda. − Exactement ce que je me suis dis ! hurlai-je en tapant des mains. Si je peux me permettre, soit ses parents ignorent des choses, soit ils en cachent. Je pense que cette petite parfaite ne l’est pas tant que ça. − Expliquez-vous. − Je m’explique...
Mais je n’eus pas le temps de le faire, on frappa à la porte. − Entrez, lâcha Amanda.
La porte s’ouvrit sur un type quelconque portant une enveloppe brune. − Un coursier a laissé ça pour vous madame. − Merci.
Le type donna l’enveloppe à Amanda et reparti sans même nous lancer un regard. La patronne ouvrit l’enveloppe comme une vulgaire facture mais lorsque ses yeux se posèrent sur le papier qui s’y trouvait, son expression changea net. − C’est une lettre... du tueur. − Oh, j’avais espéré que vous ayez enfin un admirateur secret, lançai-je.
Elle me regarda sans lever la tête et commença à lire à haute voix. − « Bonjour messieurs de la police... » − Première erreur. − « Je suis sûr que vous vous doutez de mon identité. J’ai tué une jeune femme, cette nuit, dans une ruelle paumée derrière un bar. Vous avez peut-être trouvé sur elle un pendentif représentant un cœur. L’amour est une chose magnifique n’est-ce pas ? Une chose magique. J’ai aimé cette jeune femme... avant de la tuer. J’ai senti son parfum délicieux. Je m’apprête à aimer à nouveau. Ce soir. Bientôt vous trouverez une nouvelle victime. Ne vous demandez pas pourquoi je fais ça, si oui ou non j’attends quelque chose de vous. Car ce n’est pas le cas. Je fais ça dans un but précis et très personnel, cette lettre et les suivantes... ne me servent qu’à m’amuser avec vous.
« Le Prince Charmant.
« P.S. : Dites bonjour à Vaughn de ma part. » − Vaughn ? − Oui ? − Qui est-ce ? − Aucune idée... mais faut croire que par « jouer avec vous », c’est de jouer avec moi qu’il parlait. J’étais dubitatif. Non pas que le sort d’une quelconque jeune femme ne m’intéresse, mais qui... qui voulait jouer avec moi. Il le faisait dans un but précis mais personnel, donc sûrement aucun rapport avec moi. Non, il voulait juste jouer avec moi comme ça, par pur plaisir. Je n’étais pas sa motivation pour les meurtres. Enfin... Pas que je sache. Je regardai le regard d’Amanda posé sur moi, elle allait me tenir pour responsable des meurtres si, effectivement il en tuait d’autres... qui était ce salaud ? Et où donc est passé le bras de la première victime ? Putain, c’était un fétichiste des membres ? J’allais avoir du boulot dans les prochains jours, j’allais avoir besoin d’une bonne dose de whisky...
Prochainement dans La Morte au Bois Dormant ! Candy vous apprendra qu’il peut se passer tout un tas de chose immonde dans une ruelle derrière un bar. Un nouveau meurtre a eut lieu et va mettre Jack sur une piste. Un autre cœur en argent va faire son apparition... sur une jeune femme encore en vie ! Jack sombrera encore plus dans la démesure de sa dépression. Vous en apprendrez plus sur Luke et Sunny et sur leurs vraies natures. Et bien sûr, beaucoup de whisky...
Retrouvez Jack Vaughn sur le blog officiel de La Morte au Bois Dormant : http://jackvaughnfiction.wordpress.com/
Equipe Rédaction : Lluce, Exécutrice Réalisation : Exécutrice Relecture et correction : Tan Utilitaires : Word 2007, Adobe InDesign CS4, Adobe Photoshop CS4 Crédits photos : Laurell k. Hamilton, Milady, Bragelonne, J’ai Lu, HBO, Anne Claire Payet, JC Lattès.
Remerciements Merci à Cédric Barthel pour l’exclusivité de son roman qui j’espère vous a plu. Merci beaucoup à Leslie de Bragelonne qui m’a permis de rencontrer Laurell K. Hamilton. Mille mercis à Laurell K. Hamilton, Jon Green et Carri leur assistante, merci pour votre gentillesse et votre patience. Merci à tout ceux qui ont lu le mag pendant sa préparation et qui ont fait de bonnes critiques et ont de ce fait aidé à l’amélioration de ce numéro.
Recrutement Vampires & Sorcières est toujours à la recherche de nouveaux collaborateurs. Si vous êtes motivés et que voulez participer au mag, contactez-moi par mail à : executrice@vampires-sorcieres.fr
Courrier des lecteurs Pour le prochain numéro je voudrais faire un courrier des lecteurs. Contactez-nous par mail (executrice@vampires-sorcieres.fr) ou par MP sur le forum de V&S, si vous avez des idées ou des questions.