Portes ouvertes
Bienvenue à
l’INSA Lyon Régulièrement, l’Insa Lyon arrive en tête des classe ments d’écoles d’ingénieurs accessibles directement après le bac. Sur le campus de la Doua, l’école constitue une véritable ville de 5 000 étudiants ! Bastien, 21 ans, y a été reçu après un bac STI. Il nous guide. Par Anne Bideault. Reportage photo Bruno Lévy Phosphore ‹ 70 › décembre 2010
S
i vous passez une tête dans une salle de cours de l’Insa, vous comprendrez aussitôt où vont ensuite travailler les ingénieurs que forme cette école : on entend des mots comme « faire varier la vitesse d’un TGV », « le tramway que vous voyez par la fenêtre », « électrifier une usine », « le chargeur de votre portable », etc. Ce qui a poussé Bastien à y postuler, il y a trois ans ? C’est le système de la prépa intégrée (on fait sa prépa dans l’école avant les trois ans de cycle ingénieur). « On sait qu’on va passer cinq ans dans la même ville, et il y a quand même moins de stress au concours que dans une prépa classique. » Les élèves de première année (environ 800) sont chouchoutés par ceux qui les ont précédés : parrainage, week-end d’intégration… Dès les premières semaines, on se crée rapidement un cercle d’amis. Un énorme avantage pour les études, se souvient Bastien : « Il y a beaucoup d’entraide. Revers de la médaille : les “Insaliens” peuvent vivre en autarcie, sans sortir du campus, sans connaître Lyon, ni fréquenter des étudiants d’autres disciplines. » D’autant que les
130 associations que compte l’Insa s’ingénient à animer la vie de l’école. Il y en a pour tous les goûts : sports, arts et spectacles, jeux, concerts… Et les études dans tout ça ? « Pas faciles, mais pas insurmontables. Les deux premières années, il faut fournir à peu près deux heures et demie de travail personnel par soir. » Rien à voir avec le lycée cependant. Exemple : la classe entière doit concevoir et réaliser une éolienne domestique ou un lanceur de balles de tennis. Une façon pour les profs de lier les sciences, le travail en équipe, la communication et la mise en pratique dans les ateliers d’usinage. À la fin de l’année, les projets des différentes classes sont mis en concurrence. Et durant les grandes vacances qui suivent, chacun va se confronter à la réalité en faisant un stage en usine, pour découvrir le travail à la chaîne. Ainsi, les futurs ingénieurs ont conscience du quotidien des ouvriers qu’ils seront amenés à diriger plus tard. Cela leur donne aussi une vision plus pratique des choses : l’éolienne, l’an prochain, on s’y prendra autrement.
On se crée rapidement un cercle d’amis. Il y a beaucoup d’entraide.
Phosphore ‹ 71 › décembre 2010
L’une est brésilienne, l’autre française. La première était en stage en France, la seconde revient d’un stage en Bolivie. Comme elles, un tiers des élèves de première année a choisi une des quatre filières internationales proposées par l’école. Centrées sur un continent (Amérique du Sud, Asie, Europe…), elles mélangent élèves français et étrangers.
ça sent les machines, le métal chaud, l’huile… Les étudiants font leurs premiers pas dans l’atelier d’usinage. Cette année, ils vont réaliser le prototype de l’éolienne
Les élèves étudient évidemment les matières scientifiques (maths, physique, chimie, mécanique, informatique). « Les années de prépa doivent nous donner tous les outils mathématiques pour la suite. Parfois, c’est trop conceptuel à mon goût ! » juge Bastien. Mais ils font aussi de l’anglais, de la communication et du sport.
domestique. Aujourd’hui, à titre d’initiation, ils apprennent à régler une machine pour emboutir un… décapsuleur. À la veille du week-end d’intégration, c’est révélateur.
Trois mille étudiants logés sur le campus, qui compte cinq restaurants universitaires. « Pour manger autre chose, ce n’est pas simple : malgré le tramway, les commerces ne sont pas tout près. » Le Bureau des élèves (BdE) tient donc une petite épicerie, où l’on trouve l’essentiel (y a qu’à voir…), à prix modique.
Les deux ans de prépa nous donnent tous les outils pour la suite.
r rsitaires sont répartis su Quatre restaurants unive repas s Le j. dé èt’ pour les petits le campus, plus une caf d. -en ek we r, y compris le sont assurés midi et soi tos U est surnommé res s Il paraît que l’un de lequel. st engagés à ne pas dire « Le Beurk », mais on s’e
« Depuis le début, je suis engagé dans la vie de l’école. Cette année, j’ai été élu vice-président du BdE, qui brasse chaque année 500 000 euros et compte deux salariées. C’est lui qui organise le week-end d’intégration, le gala de remise des diplômes, subventionne les autres associations, vend des services (photocopies, etc). »
En fait, nieurs sont des filles. « Un tiers des élèves-ingé vé », note éle e iffr ch rs, c’est un pour une école d’ingénieu blement se répartissent inéquita Bastien. Par contre, elles à partir tions proposées par l’Insa dans les douze spécialisa enviet ité « génie énergétique de la 3e année : la spécial es. utr d’a le, les attire plus que ronnement », par exemp
Phosphore ‹ 73 › décembre 2010
Comment faire une école d’ingénieurs Toutes les voies pour y arriver
BACS Exigés S, STI, STL
Bac + 1 Bac + 2
École
PRÉPA
lycée
Écoles d’ingénieurs avec préparation intégrée
CPGE* Sc.1
BTS 1
DUT 1
Licence 1
CPGE* Sc.2
BTS 2
DUT 2
Licence 2
Licence pro
Licence 3
Bac + 3 écoles d’ingénieurs
Bac + 4
DÉBOUCHÉS
Bac + 5 (*) Classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques
Comment s’y préparer dès le lycée ? f En 2de
Vous devez mettre l’accent sur les maths et la physique-chimie pour assurer votre entrée dans la série de votre choix. Attention : quel que soit ce choix (faire une école post-bac ou une classe prépa scientifique), vous devrez au plus tôt « entrer dans une logique de concours », et vous poser la question de vos performances par rapport à celles de vos camarades. f En 1re Quand vous allez postuler dans une école ou une classe prépa, on regardera
UNIVERSITÉ
vos bulletins de notes de 1re et de Tle. Et les écoles ne lorgnent pas seulement sur vos notes en sciences. Le français et les langues vivantes sont des matières tout aussi importantes, qui peuvent faire la différence entre deux bons dossiers en sciences. Un autre conseil : commencez dès cette année à discuter avec les élèves ingénieurs lors des journées portes ouvertes des écoles et des salons étudiants… Vous aurez beaucoup moins de temps l’année prochaine.
45 % des ingénieurs entament leur carrière dans l’industrie, et plus particulièrement dans l’automobile, les technologies de l’information, les bureaux d’études ou les sociétés de conseil. Pour y faire quoi ? Ingénieur d’études, ingénieur en recherche et développement, responsable de fabrication, concepteur, ingénieur méthodes, ingénieur qualité, ingénieur technico-commercial, etc.
f En Tle
Cette année, c’est objectif bac et concours. Vous n’allez donc pas chômer. Pour autant, pensez à faire autre chose que des maths, afin de vous ouvrir sur le monde et gagner en assurance. Votre personnalité, au-delà de vos compétences scien tifiques, sera déterminante lors des entretiens d’entrée en école d’ingé nieurs. Et notez que si la série scientifique spé cialité mathématiques reste la voie royale quand on vise une école d’ingénieurs, les écoles post-bac intègrent de plus en plus de bacheliers STI ou STL. Phosphore ‹ 74 › décembre 2010
Zone wifi
sur phosphore.com
p Pourquoi faire une école d’ingénieurs ? p Quand faut-il la faire ? p Comment choisir son école ? p Faut-il se spécialiser ? p Comment s’inscrire ? Si vous envisagez de faire une école d’ingénieurs, toutes les réponses à vos questions pratiques sont sur phosphore.com. Et pour ceux et celles qui ne sont pas sûr(e)s de leur orientation, le site propose également un test : « Avez-vous le profil pour étudier en école d’ingénieurs ? » Avec, en réponse, des conseils vidéo de profs, directeurs d’écoles, professionnels en activité, etc.