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De la conception à l’exécution : outils de com munication pour un exercice de la profession en pleine mutation.

MEMOIRE D’HABILITATION A LA MAÎTRISE D’OEUVRE EN NOM PROPRE Antoine Borel du Bez

Septembre 2017 ENSAG



BIM.com De la conception à l’éxecution : outils de communication pour un exercice de la profession en pleine mutation

Antoine Borel du Bez Septembre 2017

MEMOIRE D’HABILITATION A LA MAÎTRISE D’OEUVRE EN NOM PROPRE

HMONP : ENSAG 2015 - 2016

MSP : ARCODE 01.2016 - 08-2016


DIRECTEUR D’ETUDES

Clémence DUPUIS

TUTEUR D’AGENCE Manuella ROSSI

JURY

Enseignant ENSAG : Représentant du conseil de l’Ordre : Enseignant autre ENSA : Architectes invités :

Benoît ADELINE Pascal LEGRAND Harold KLINGER Keith ZAWISTOVSKY Jean-Yves CLEMENT


REMERCIEMENTS A l’ensemble de l’équipe enseignante de l’ENSAG encadrant la formation HMONP, mais aussi aux intervenants extérieurs, ARCODE, Manuela ma tutrice et Clémence ma directrice, ou encore ma famille et les amis... Merci !


S0

SOMMAIRE

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AVANT-PROPOS

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INTROSPECTIVE : LE CORPS ET LA MATIERE

01/DES ATTENTES A L’EGARD DE LA FORMATION HMONP 02/L’HYPOTHESE DU BIM

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Une thématique choisie pour restituer une expérience vécue

01/LE BIM ET LA NECESSITE DES OUTILS POUR MIEUX COMMUNIQUER ET EXERCER 02/STRUCTURE D’ACCUEIL ET BIM AU SEIN DES AGENCES D’ARCHITECTURE a. Conduite du changement et transition BIM

b. ARCODE : présentation et diagnostique BIM

/02

c. Retour global sur une mise en situation professionnelle

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RETROSPECTIVE : LE BIM ET MOI

Un lien étroit entre l’approfondissement du BIM et l’évolution de ma pensée architecturale

01/DU BIM AUX PREMIERES REALITES DU RÔLE DE L’ARCHITECTE

a. La découverte d’un outil et d’une rigueur de production... b. ...face à l’éveil de positions personnelles

02/VERS UNE NOUVELLE REPRESENTATION DE L’EXERCICE ARCHITECTURAL a. Le BIM à la genèse d’une conscience technique et constructive

/03

b. Apports théoriques de l’habilitation à la maîtrise d’oeuvre

40 43 47 50

L’ARCHITECTE : CONCEPT ET DISCOURS

Avantages et inconvénients perçus d’une pratique du BIM en phase de conception

01/LE BIM COMME OUTIL DE PRODUCTION EN INTERNE... 02/...MAIS AUSSI DE PARTAGE ET DE COLLABORATION EN EXTERNE a. Outil relationnel avec la maîtrise d’ouvrage

b. Plateforme coopérative avec les acteurs de la maîtrise d’oeuvre

03/L’ENVERS DU BIM

a. Quid d’un nouveau rôle : le BIM manager b. La déontologie face aux dérives de l’instrumentation

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SOMMAIRE

/04

LE MAITRE D’OEUVRE : EXECUTION ET DIALOGUE

Des attentes futures quant à l’usage du BIM face au chantier et à la nécessité de collaborer

01/USAGE ET NON USAGE DU BIM SUR UNE ETUDE DE CAS a. Un chalet individuel particulier à Combloux (74)

68 72 74

b. Le choix du BIM sur la conception à l’échelle du détail c. Le chantier : aléas et difficultés rencontrés

02/LE BIM COMME EVENTUEL LEVIER QUALITATIF ET ECONOMIQUE DU PROJET a. Prévention des litiges en amont du chantier par la maquette numérique

80 82 83

b. Le BIM, un réel outils pour une bonne passation des marchés de travaux

/05

c. Mieux identifier les responsabilités en cas de sinistre

L’ENTREPREUNEUR : INNOVATION ET COMMUNICATION

Mettre en avant les outils d’une pratique connectée à l’avenir

01/LE BATIMENT 2.0 A L’ERE DIGITALE 02/ENTREPRENDRE PAR L’INNOVATION 03/COMMUNIQUER ET VALORISER SON SAVOIR-FAIRE

/CL /BL

86 88 89

CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE

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92


AP

AVANT PROPOS

1./ Des attentes à l’égard de la formation HMONP /

D

iplômé en architecture en juin 2015, j’ai fais le choix d’effectuer mon année d’Habilitation à la Maîtrise d’Œuvre en Nom Propre (HMONP) dans la foulée, sur l’année 2015/2016.

AVANT-PROPOS

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Effectuer ma HMONP aussitôt après le diplôme correspondait à un projet personnel consistant à étoffer ma connaissance de la pratique architecturale qui s’était jusqu’à présent limitée à la conception. Si la question de chercher du travail et effectuer ma HMO plus tard s’est posée, j’y ai toutefois renoncé en me disant que cette formation constituerait un bon atout pour prétendre à des missions diverses au sein d’une structure d’accueil. Car il est vrai qu’au travers des différents stages que j’ai pu effectuer et des différentes structures au sein desquelles j’ai pu travailler, mes missions ont toujours été celles d’un dessinateur sans véritable lien avec la maitrise d’œuvre qui découle pourtant intrinsèquement de toute conception. Or, si l’architecte joue un rôle majeur dans la pensée du projet, il apparaît aussi comme évident qu’il assure une fonction essentielle dans la concrétisation du projet, de sa maîtrise d’œuvre à sa livraison, en s’apparentant aussi à un «chef d’orchestre» autour duquel gravitent de nombreux acteurs. Et c’est bien cette dimension là que je souhaitais découvrir au cours de mon année de HMONP : la conception derrière un ordinateur certes, mais aussi des déplacements, des visites de chantiers, des échanges avec les différents

acteurs qui contribuent à la concrétisation du projet architectural comme les bureaux d’études, de vérification ou encore au travers des consultations d’entreprises, etc. Enfin, au delà même de la conception ou encore de la conduite de travaux, l’architecte, dès lors qu’il s’installe en son nom propre, devient alors un véritable entrepreneur. Là encore, entreprendre à court ou moyen terme fait partie de mes aspirations futures et là encore, la formation HMONP semblait pouvoir m’apporter ces aptitudes supplémentaires et nécessaires aux travers du programme de formation de l’ Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble (ENSAG), ou encore au travers de missions complémentaires (administratif, contrats et honoraires, facturation, assurances, relations à l’ordre, etc.) qui m’ont été confiées au sein de ma structure d’accueil. De fait, c’est ainsi trois aspects du métier que j’identifiais, à savoir l’architecte concepteur, le maître d’oeuvre conducteur, et l’entrepreneur gérant. Les deux derniers aspects sont bien ceux que je souhaitais développer au cours de cette formation et au sein de ma mise en situation professionnelle. Cette mise en situation professionnelle ne pouvait être envisagée à mon sens dans une grosse structure éventuellement réputée, choix que j’aurais probablement fais si j’avais seulement cherché du travail. Mais dans le cadre de ma HMONP, c’est plus une


petite structure que je cherchais afin d’être plus aisément responsabilisé et de pouvoir «toucher à tout» sans rester cantonné à un poste défini comme j’imagine que cela doit être le cas dans les grosses agences. Mes critères de recherche pour ma MSP se dessinent alors facilement : une petite structure, avec la possibilité d’approcher tout les aspects de la maitrise d’œuvre via des projets et marchés les plus variés possibles. Je suis conscient que de telles attentes de formation dans des domaines qui m’étaient jusqu’alors quasi inconnus relevaient d’un réel investissement de la part de ma structure d’accueil et qu’en contrepartie, c’était à moi de faire preuve d’un tel investissement dans les domaines qui m’étaient désormais familiers, notamment la conception. Issu

d’une génération pour laquelle l’informatique est un acquis, un de mes centre d’intérêt qu’est celui du BIM (Building Information Modeling) pouvait être un bel apport de ma part au sein d’une structure d’accueil si cette dernière se disait prête à passer le pas. La thématique du BIM est d’ailleurs riche dans le cadre d’une conception orientée vers davantage de maitrise d’œuvre puisque elle fait intervenir les questions d’exécution et d’échange entre acteurs du projet dès la conception. Ainsi se résumaient mes motivations pour cette formation HMONP : l’envie de faire évoluer mes connaissances vers davantage d’aptitudes. Concepteur certes, mais aussi conducteur et entrepreneur en lien avec le climat culturel et économique actuel d’une profession en pleine mutation.

2./ L’hypothèse du BIM / i ce mémoire traitera de façon globale de communication en architecture - pour des raisons que nous verrons par la suite - traiter de la question du BIM au cours de ce dernier n’est pas anodin. D’abord parce qu’il s’agit d’un outil qui m’accompagne depuis longtemps, et qu’il est d’une certaine façon partie inhérente d’une pratique personnelle du projet architectural. Ensuite parce que de la conception à l’exécution du projet, on ne peut parler aujourd’hui de communication d’une part et de sa mise en place par l’outil d’autre part sans évoquer le BIM. Enfin parce que la question du BIM est un sujet d’actualité brûlant, aux prémices d’une véritable mutation de la profession ; une nouveauté sensible, source de conflit entre ses défenseurs et ses détracteurs, et qui conditionnera probablement nos méthodes à l’avenir. En effet, fin 2013, Cécile Duflot - alors ministre

du logement - affiche lors d’une concertation l’ambition de rehausser de 350000 à 500000 le nombre de logements construits par an sans en altérer la qualité. «Plus et mieux» semble alors être le mot d’ordre d’un milieu du bâtiment 2.0 résolument numérique. On constate ainsi au sein de la profession un réel déploiement de la maquette numérique, mais surtout du BIM pour lequel l’actuel regain d’intérêt se traduit par l’obligation imminente de son usage sur tout marché public d’ici la fin de l’année 2017. Le BIM est un processus à la fois de modélisation, d’information et de collaboration autour du projet au travers d’un support commun : la maquette numérique. Le projet est ainsi virtuellement réalisé à partir d’objets constructifs renseignés et paramétrables. Au fur et à mesure de l’avancée et de la précision du projet, l’information et la modélisation s’intensifient par l’ensemble des acteurs de la maitrise d’œuvre - architectes et BET - en uti-

AVANT-PROPOS

S

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lisant des logiciels métiers compatibles BIM. Ainsi, la maquette est renseignée des études jusqu’à l’exploitation et la maintenance du projet en passant aussi par sa réalisation. En dépit de cette apparente nouveauté, le BIM n’est pas si révolutionnaire qu’il n’y paraît… C’est en 1974 que l’architecte américain Charles EASTMAN réalise le premier projet que l’on qualifierait aujourd’hui de BIM. Son logiciel informatique BDS (Building Description System) raisonne à l’époque par éléments architecturaux paramétrables plutôt qu’en simple table à dessin informatisée (AutoCAD). En effet, l’informatique dans les années 70 permet déjà les premières volumétries; et c’est probablement le balbutiement de ces nouvelles technologies qui ont fait du premier pas sur la lune de Neil Armstrong une réussite par l’utilisation d’une forme de «BIM» par la NASA déjà à l’époque.

AVANT-PROPOS

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Alors que la conquête spatiale est une symbolique forte de la rivalité du conflit de guerre froide, c’est le hongrois Gabor BOJAR qui, côté soviétique, cherche à innover en architecture à l’image de EASTMAN. Il importe ainsi illégalement des Macintosh Apple Lisa sous le rideau de fer pour développer Radar CH, premier logiciel BIM qui deviendra ArchiCAD. Enfin, si l’avènement du digital nous amène aujourd’hui à parler de maquette numérique, le rôle de la maquette en matière d’échange et de communication n’est pas nouveau puisque la maquette physique à échelle réduite, ou encore le prototypage à échelle réelle ont toujours fait partie des moyens d’expression, de représentation et de discussion en architecture.


AVANT-PROPOS

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INTROSPECTIVE

LE CORPS ET LA MATIERE

Une thématique choisie pour restituer une expérience de mise en situation professionnelle vécue


/01 Cette première partie se pose comme une introspection sur le mémoire en lui-même. Nous évoquerons la thématique retenue, celle des outils de communication et plus spécifiquement du BIM. Cette thématique, personnelle, constituera un fil directeur pour donner corps à l’ouvrage dont la matière aura pour but de restituer une expérience de mise en situation professionnelle.


01

LE BIM ET LA NECESSITE DES OUTILS POUR MIEUX COMMUNIQUER ET EXERCER

A

INTROSPECTIVE

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près une formation initiale ponctuée de stages de pratiques professionnelles ainsi qu’une année d’habilitation à la maîtrise d’œuvre enrichie d’une mise en situation professionnelle, il m’est très vite apparu une réalité indéniable : celle de la complexité du travail de l’architecte dont les contours de la pratique sont sans cesse amenés à être redessinés au gré des évolutions et mutations de la profession. En constante hausse, le nombre d’interlocuteurs au sein de la maîtrise d’œuvre amène à se demander si l’architecte possède encore les compétences nécessaires pour mener à bien la réalisation d’un projet. Face au nombre grandissant d’acteurs de la maîtrise d’œuvre qui constituent un processus au cœur duquel l’architecte agit tel un chef d’orchestre, c’est tout naturellement l’aspect communicatif –comme vecteur de l’échangedu métier que j’ai souhaité interroger. Car sous toutes les casquettes qu’il revêt, l’architecte est aussi un communiquant. C’est toute une sémantique de la communication que l’on retrouve au quotidien au travers de termes comme « discours », «présentation», «dialogue», «collaboration», «coopération», «information», etc. Quant à la communication, sous toutes les formes qu’elle peut prendre, celle-ci a ses outils et particulièrement en architecture. Au-delà du verbe et de la parole, la palette est large : croquis, esquisse, schéma, cartographie, texte, plan, photomontage, maquette, prototypage. Les différents outils à disposition de l’architecte ont su évoluer avec leurs contextes économiques et so-

ciaux successifs, mais pas seulement. Les avancées technologiques ont aussi permis une vraie évolution des modes et outils de communication, avec le téléphone pour la communication verbale ou encore le mail permettant une communication écrite immédiate et à destinataires multiples avec pièces graphiques. Les documents sont ainsi transmis bien plus rapidement qu’à une époque où la poste s’en chargeait… Époque qu’il nous est aujourd’hui difficile d’imaginer au regard du contexte actuel de la profession ! Enfin, la vraie rupture technologique est surtout arrivée à l’avènement de l’informatique dans la pratique de l’architecture. La table à dessin numérisée par le biais de logiciels CAO/DAO (Conception Assistée par Ordinateur/Dessin Assisté par Ordinateur) ou encore les modeleurs 3D permettent alors une communication graphique plus précise et plus rapide. Mais aujourd’hui, le nombre croissant d’outils de communication permet-il une communication améliorée pour un exercice facilité ? Si elle semble avoir évoluer quantitativement, c’est qualitativement que la communication semble ne pas avoir suivie. Face au nombre croissant d’acteurs du bâtiment, la communication de l’architecte devenue de plus en plus multidirectionnelle se heurte paradoxalement à des supports et modes de transmission de plus en plus diversifiés pouvant générer loupés, incompréhensions, voire cafouillages par surabondance et manque de synchronisation de l’information.


C’est pourquoi le BIM, petit nouveau parmi les nombreux acronymes du milieu du bâtiment, semble vouloir se poser comme la solution en matière de communication et de collaboration sur le projet d’architecture dans un contexte actuel complexe. Le BIM n’est pas une nouvelle solution logicielle, mais un processus de travail collaboratif et d’échange entre intervenants d’un projet de construction qui se traduit par l’usage de divers logiciels compatibles. Il s’agit d’une manière intégrée de travailler permettant la conception et l’exploitation d’une même maquette numérique qui préfigure le bâtiment tel que construit et exploité.

pour son exploitation et sa maintenance. Souvent accessible via un serveur actualisé, la maquette numérique nécessite alors une véritable gestion ainsi qu’un contrôle des informations contenues. C’est ce niveau III de collaboration qui fait peu à peu naître un nouveau profil d’architectes : les BIM Managers. C’est donc bien cette centralité qui fait du BIM un élément prépondérant dans la question du partage et de la communication en architecture aujourd’hui par la possibilité de concentrer et de synchroniser l’information autour d’un support et d’un référentiel commun : la maquette numérique.

Traduit précédemment par «Building Information Modeling», celui-ci possède en fait 3 définitions selon le niveau de collaboration qu’il implique.

En collaboration de niveau II, BIM devient «Building Information Modeling». On entre dans un processus de structuration des données de la maquette, mais aussi dans un processus de conception et d’information partagées avec les différents acteurs de la maîtrise d’œuvre, notamment les BET. L’interopérabilité entre les différents logiciels métiers est alors nécessaire pour échanger les informations sous un format nouveau : l’IFC. Enfin, la collaboration de niveau III définit le BIM comme « Building Information Management ». A ce stade généralisé de la collaboration, la maquette traduit les interventions et la symbiose de l’ensemble des acteurs qui gravitent autour de cette dernière : les architectes, les BET, les entreprises, ainsi que la maîtrise d’ouvrage durant tout le cycle de vie du bâtiment notamment

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En niveau I, celui-ci se traduit par «Building Information Model» : il s’agit de l’usage d’un logiciel BIM par l’architecte afin de parvenir à une maquette numérique renseignée pour son usage propre. L’échange d’information perdure alors sous les formats connus (DWG ou PDF).


02

STRUCTURE D’ACCUEIL ET BIM AU SEIN DES AGENCES D’ARCHITECTURE

a./ Transition BIM et conduite du changement /

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INTROSPECTIVE

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n observe que cette transposition digitale de la maquette par le BIM véhicule un réel engouement au sein de la profession. Le BIM est de plus en plus omniprésent dans les discussions et de nouveaux articles à son sujet sortent chaque jour dans la presse spécialisée ou en ligne. Le BIM est adopté largement à travers le monde. Les leaders mondiaux ont d’abord été les scandinaves : les finlandais imposent un processus BIM depuis 2007 sur tout marché public dépassant deux millions d’euros. En Norvège, l’usage du BIM est rendu obligatoire en 2010. Les Pays-Bas en font de même en 2011. Aux USA, le recours au BIM est obligatoire depuis 2008 tandis que la Grande-Bretagne s’engage ambitieusement en faveur du BIM en imposant depuis janvier 2016 son usage en niveau II sur tout marché public. De façon générale, les partisans du BIM vantent une facilitation des tâches, la fin de la répétitivité, un gain de productivité ou encore une prise en comptes des exigences techniques et règlementaires dès la conception. Toutefois, les agences ayant sauté le pas sont pour la plupart au même niveau, entre BIM de niveau I et de niveau II. La transition sera totale lorsque les BET et entreprises auront eux aussi entamé leur transition. Pour autant, malgré cet enthousiasme, beaucoup n’ont pas sauté le pas par conviction. Car le BIM a aussi ses détracteurs qui lui reprochent d’être une dé-

marche contraignante de plus s’ajoutant aux nombreuses règlementations actuellement en vigueur. Il s’agirait d’une fausse idée révolutionnaire, qui génèrerait plus d’efforts que d’effets, et qui serait la nouveauté des éditeurs de logiciels considérés alors comme vendeurs de complexité. Mais le clivage actuel sur la question du BIM n’est pas qu’une question d’opinion. Pour beaucoup hélas, cette transition est souvent perçue comme la crainte d’un remaniement trop lourd et trop contraignant pour leur activité. Pourtant, “mieux vaut penser le changement que changer le pansement”. Francis Blanche Il est vrai que le BIM représente un coût relativement élevé et nécessite un investissement conséquent lors de sa mise en place. Sur l’aspect financier, deux types de pertes s’observe : les pertes directes et indirectes. Les pertes dites « directes » concernent les dépenses en matériel, logiciels et stages de formation. Comme le dit l’architecte Olivier Celnik, les logiciels sont assez lourds et demandent beaucoup de ressources. Le prix des programmes n’est pas négligeable, et il faut souvent compter pas moins de 6000€ pour une licence BIM. Le chiffre que REFSA annonce est encore supérieur : une fourchette de 7000€ à 10000€ pour équiper un poste et son utilisateur (1). Ce chiffre est une moyenne des investissements


Enfin, les pertes dites « indirectes » concernent essentiellement la baisse de productivité. Il faut prendre en considération un temps d’adaptation et de maîtrise de ce nouvel outil de travail qui s’accompagne de difficultés et d’une baisse d’efficacité. La transition BIM semble donc avoir un fort impact tant sur la gestion d’agence que sur celle du projet. Face à la crainte de ces dépenses directes et indirectes, et face au poids de l’investissement financier mais aussi personnel, cette transition semble requérir «un minimum de préparation et d’organisation pour un passage fluide vers le BIM» (2). Une bonne définition des modalités de conduite du changement apparaît donc primordiale afin de mener à bien un projet de transition BIM au sein d’une agence: définir le délai du changement, son ampleur, ce qui doit être préservé du fonctionnement actuel, ce qui doit évoluer… Quelles sont les capacités de changement en terme de finances ? Quelle est la volonté de changement au niveau humain ? Contrairement aux idées véhiculées, le changement présente des avantages et des inconvénients dans toutes les tailles de structure. Il est lourd chez les plus petites mais rapide, alors qu’il est plus léger mais plus long chez les plus grosses.

Il y a ensuite le changement proposé : souvent à l’initiative de la direction, celui-ci est vivement recommandé, malgré une liberté ou non de garder les habitudes. L’agence, adaptée à son contexte actuel, ne l’est pas du tout avec son contexte futur. Il y a alors nécessité de transformation partielle, voire réorientation partielle parfois par investissement dans de nouvelles structures d’activités (grosses agences). Enfin, le changement dirigé : un changement brutal et impératif imposé à des agences en redressement voire revitalisation, inadaptées à leur contexte actuel, encore moins à leur contexte futur (situation de crise). Une situation potentiellement amenée à concerner bon nombre d’agences françaises… Parfois aussi, certaines agences peuvent être dans une situation de changement organisé : des expérimentations partielles souvent à l’initiative de salariés dont l’agence se retrouve dans une situation prématurée d’avant-gardisme par une inadaptation temporaire à son contexte actuel. C’est une anticipation d’un avenir amené à évoluer (petites ou nouvelles agences). Une situation qu’aurait pu connaitre Arcode, l’agence où j’ai effectué ma MSP, si le temps nous avait permis d’approfondir une éventuelle transition BIM.

C’est plutôt la posture des agences face au changement et au contexte au cours duquel ce dernier intervient qui en différencie sa conduite et la façon dont la transition est vécue. Il y a le d’abord le changement continu : un changement partagé, souvent par une prise de conscience collective. Celui-ci s’opère de façon naturelle avec harmonie et continuité. Il concerne souvent les agences totalement adaptées à leur environnement actuel et capables par réglages successifs d’un alignement graduel avec le contexte futur (petites et grosses agences).

(1) REFSA : centre de formation informatique (2) CELNIK Olivier et LEBEGUE Eric, BIM & maquette numérique pour l’architecture, le bâtiment et la construction, Groupe EYROLLES et CSTB, Paris, 2014.

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comprenant à la fois le logiciel, la formation, et la mise à niveau du matériel nécessaire.


b./ ARCODE : présentation et diagnostique BIM /

C

’est en 2015, après l’obtention de mon projet de fin d’étude, que je choisi d’effectuer un stage chez Arcode pour valider mon diplôme d’état d’architecte. C’est par une relation commune avec Manuela Rossi, dirigeante d’Arcode, que je fais la découverte de cette agence qui cherche alors à recruter. Après un stage concluant, l’idée d’y effectuer ma HMONP m’apparait très vite évidente, d’autant que l’agence a le profil et les atouts que j’avais ciblés au cours de mon protocole de formation : une petite agence me permettant d’être davantage responsabilisé sur des missions variées. Arcode accepte de m’embaucher dans la cadre de ma mise en situation professionnelle (MSP) sur la base d’un CDD de sept mois. Le stage qui a précédé a ainsi eu l’avantage de m’acclimater afin d’être immédiatement intégré et opérationnel dès le démarrage de mon contrat.

INTROSPECTIVE

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Située à Limonest, au nord de Lyon, Arcode est une société d’architecture créée il y a près de six ans par Manuela Rossi et Antonello Matrone. Anciennement salariés d’une même agence à Marseille, EREME, ils décident de se mettre à leur compte et de s’installer en région lyonnaise. La Sàrl est officiellement dirigée par Manuela Rossi. Antonello Matrone y est associé, même s’il a le même poids décisionnel que Manuela Rossi dans l’entreprise. Le travail ne se fait pas en binôme, tout deux travaillent indépendamment sur les affaires qu’ils se répartissent même si les concertations se font quand même fréquentes. Avant mon arrivée, l’agence ne comptait alors qu’un seul salarié : Christopher Drouillard, le secrétaire assistant. A temps partiel, il était en charge de l’administratif général de l’entreprise, ou encore de l’administratif des projets Arcode ne participe pas aux concours sur marchés publics, elle ne traite que des marchés privés (ERP, maisons individuelles) auxquels elle accède par réseau et relations. Manuela Rossi et Antonello Matrone

conservent de leur passage chez EREME un de leur plus gros client actuel : les enseignes commerciales GiFi pour lesquelles ils sont missionnés sur Rhône-Alpes principalement. C’est d’ailleurs le dynamisme exponentiel de GiFi avec plusieurs dizaines d’ouvertures de magasins par an qui assure l’activité de l’agence. En dehors, l’agence ne communique pas son activité, ni sur les réseaux sociaux, ni même au travers d’un site internet. Toutefois, elle émet l’envie de prospecter à moyen terme sur de nouveaux marchés comme la promotion privée ou éventuellement les marchés publics afin de se diversifier et de sortir d’une dépendance actuelle trop forte avec les enseignes GiFi. En terme de moyens techniques, quatre postes informatiques équipent l’agence dont trois sous licence AutoCAD. Arcode n’est donc pas équipée d’un processus BIM et travaille de façon dissociée entre AutoCAD, SketchUp et éventuellement Photoshop. Toutefois, mon utilisation d’un logiciel BIM – ArchiCAD – intéresse fortement Antonello Matrone dès notre premier entretien. Celui-ci est conscient à la fois de la transition en cours et des possibilités offertes par le processus. Il apparait du reste très ouvert à l’éventualité d’y passer et manifeste un intérêt certain tant sur ma façon de travailler que sur la question du BIM. Enfin, la taille de l’agence constituée de trois dessinateurs (moi compris) laissait envisageable une transition à court ou moyen terme. J’espérais alors profiter de mon passage chez Arcode pour apporter à l’agence une forme de «conduite du changement», même si cela ne se sera finalement pas fait. En effet, la forte activité de ces sept mois de contrat et la nécessité de mobiliser à 100% le peu de moyens humains n’a pas laissé de marges de manœuvre pour tenter d’opérer une transition BIM dont j’aurais pu essayer d’être le vecteur.


Près de Lyon : ARCODE Bat. 330 D Bureaux de l’étang Allée des Hêtres 69370 Limonest


c./ Retour global sur une mise en situation professionnelle /

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a formation initiale et même les différents stages effectués au cours de mon cursus ne m’avaient laissé qu’entrevoir jusqu’à ce jour une vraie face cachée du métier. Ma mise en situation professionnelle chez Arcode a su m’ouvrir les yeux sur un large spectre de la réalité de la pratique architecturale. Effectivement, derrière la conception, les beaux discours et parfois un certain idéalisme et une forme de poésie du métier, ces sept mois de pratique me font prendre de plein fouet une réalité plus triviale de notre exercice. Une profession du bâtiment qui souvent s’énonce en terme crus : il faut parler de désenfumage, de ravoirage, de local poubelles, d’enseignes lumineuses, de pigeons, de parkings, de bagnoles… Et je ne parle pas des nombreux acronymes !

INTROSPECTIVE

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Pour autant, faire abstraction de cette forme de vulgarisation, de cette « violence verbale » d’un apparent manque de sensibilité relèverait d’une certaine inconscience tant elle définit en soi de nombreux enjeux de tous les jours. C’est parfois en se confrontant à ces aspects bruts et terre à terre que l’ont redéfinit le contexte et le cadre d’un projet qui aura tout le temps et le loisir de revenir vers l’architecture et à ce qui produit ses qualités. Mais l’étendue du métier ne se limite pas à une conception que je connaissais et à un secteur du bâtiment que je pouvais déjà envisager. La vraie nouveauté qui m’a sauté aux yeux restera probablement celle de la lourdeur administrative qui incombe à une agence. La profession ne se résume pas au projet ou à l’ouvrage qui en découle. Elle doit répondre à des impératifs de gestion, des impératifs juridiques ou encore des impératifs de communication. Pire, le projet lui-même possède son administratif au point où je me demande si le logiciel de traitement de texte ne tourne

pas plus souvent que celui de dessin (cahier des clauses techniques particulières, notices, descriptifs, ordres de service, pièces contractuelles et marchés de travaux, procès-verbaux de chantier, etc.). Mon statut d’étudiant HMO m’a offert la possibilité sous couvert de formation d’entrevoir une bonne partie de cet administratif quotidien, mais aussi une partie de l’administratif plus occasionnel relatif à la structure (contrats de travail, comptabilité, déclaration MAF, etc.). Enfin, le fait que j’étais le seul architecte salarié d’une petite structure m’a permis d’observer et de participer à une large gamme de projets à des phases d’avancée différentes. De la première entrevue client avec contrat (buvette) à l’observation d’une assistance aux opérations de réception (GiFi Metz), j’ai aussi bien pu être en charge de missions d’études en phase de conception (APS, APD), qu’être en charge de la réalisation de dossiers de permis de construire ou d’aménager, ou encore être en charge de la direction d’exécution des travaux. Les projets les plus emblématiques sur lesquels j’ai eu la chance de travailler sont listés ci-après.


(1)/ Un chalet d’habitation individuelle /

C

e projet de chalet individuel situé à Combloux (74) représente l’opération phare de ma mise en situation professionnelle puisqu’il s’agit de ma première direction d’exécution des travaux (DET) sur un chantier de cette envergure. Il fera donc l’objet de mon étude de cas en partie 4 de ce mémoire.

EXE DET

Insertion PC


INTROSPECTIVE

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Perspective


(2)/ Une buvette sur les quais / FAISA

e projet de réammenagement et d’extension d’une buvette se situe sur les quais du Rhône à Lyon. Le maître d’ouvrage n’en est pas encore propriétaire, mais la buvette est à vendre et ce dernier souhaite faire appel à Arcode dans l’éventualité de l’acquérir. Compte tenu de l’échelle du projet, Arcode me propose d’emblée d’être en charge totale de l’affaire. J’ai donc la chance d’assurer la toute première prise de contact avec le client lors de laquelle nous définissons ensemble le cahier des charges et les premiers axes de projet. La première étape ne consiste pas en l’élaboration de l’esquisse d’un projet amené à être définitif. Ce serait prématuré sachant que la buvette n’est pas encore vendue. Il s’agit plutôt de réaliser une prospection fictive, reprenant les grand axes des intentions et souhait du client

afin d’appuyer le discours qu’il s’apprête à avoir à la fois en mairie, mais aussi avec sa banque pour le financement. Nous convenons donc d’un contrat pour une simple étude de faisabilité dans un premier temps. Le travail doit rendre compte d’images permettant d’apprécier à la fois un premier élan architectural ainsi que le potentiel du lieu en terme d’activité. Hélas, la buvette sera retirée de la vente et ne me permettera pas de poursuivre cette affaire. J’ai toutefois tenu à en faire part au cours de ce mémoire non pas pour le travail qu’elle a mobilisé, mais parce qu’il s’agit de mon premier contact avec une maîtrise d’ouvrage inconnue au cours d’un entretien formel et professionnel visant à définir les modalités d’une nouvelle affaire.

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Perspective


(3)/ Magasin GiFi à Domancy (74) / PCM EXE DET

A

rcode est devenu un maître d’oeuvre régulier pour les opérations GiFi et mon passage au sein de cette agence m’a souvent donné l’occasion de travailler sur leurs cellules commerciales.

adéquation parfaite avec les amménagements intérieurs communiqués par GiFi. Parfois, c’est aussi en phase de direction d’exécution des travaux (DET) que j’ai pu être présent notamment pour m’assurer de la bonne mise en oeuvre des ouvrages après des modifications d’EXE succéssives. Par ailleurs, l’ampleur de certaines modifications m’a parfois amené sur certaines opérations à redéposer un modificatif au permis de construire (PCM), notamment à Domancy.

A Domancy par exemple, c’est régulièrement sur les plans d’exécution que j’intervenais afin de modifier l’enveloppe et les accès du bâtiment de sorte à ce qu’ils collent au mieux aux plans d’agencement intérieur de GiFi ; et ce, alors même que le chantier était en cours. Ma mission a donc souvent été celle de la synthèse des plans d’exécution (EXE) en

Grille 50x50 Zt =565.58 Fe = 565.03

Regard 50x50 Plan Zt =565.70 Fe = 565.10

EP

478

478

Grille 50x50 Zt =565.58 Fe = 564.95

EP Ø300 P= 0.50%

251

50% Ø200 P= 0. 1 435

1 435

4775

479

EP Ø300

253 2

4785

479

1 435

4775

4855

IS 3UP 225

P515

P515 P515 P515 P515

P515

P515

P515

voilages

P515

P515

P515

P515

P515 P515 P515

PC+réseau(RJ45)

P515 P515 P515 P515

eq.cuis. couleur

P515

batterie de cuisine

plat a four/patiss.

P515

P515 P515

miroirs

P515

P515 P515

P515

Portes Photos

P515

P515

P. Photos

stick.déco

P515 P515

P515

Ecran de télévision P515 P515

bougies/senteurs

Fleurs artificielles

P515 P515

P515

P515 P515

Fleurs artificielles

P515

voilages

P515 P515 P515

P515

linge de lit

oreillers/trav.

couettes/couv.

P515 P515 P515

P515

P515 P515

plaid/couverture

P515 P515

CD Intus

CD Jidoo

P515 P515

CD Muranu

P515 P515

CD Muranu

P515

Ecran de télévision

PC+réseau(RJ45) P515

P515 P515 P515 P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515 P515 P515

ZONE 1.2.3 EUROS

P515 P515 P515 P515 P515

lunette soleil

Unicosm Plexi

H: 2 m

pap.scol.

110

220

110

Plexi

Plexi H: 2 m

H: 2 m

Plexi

H: 2 m

Plexi

H: 2 m

multimédia

P515

livres livreslivres

P515

Porte paniers 102 Plexi

PC

H: 2 m

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

Plexi

P515

P515

livres livreslivres

90cm

bonbons P515

P515

multimédia

70cm

RIA

P515

70cm

DN33-30m

P515

P515

e-cigarette

P515 P515

P515 P515

P515

70cm 70cm

P515

CAISSE ACCESSIBLE PMR Face inférieur au moins 0.70m Face supérieur au plus 0.80m

creatifs

P515

ZONE 1.2.3 EUROS

lunette loupe + cordons

Bij.brand

Bij.Glama

Bij.Glama

Bij.Glama

Bij.Brand

Bij.Brand

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

90cm

8502

8502

8502

8502

Portes automatiques

8502

8502

N ILO RT PO UE E IQ AT MPL M SI TO AU

8502

8502

Portes automatiques

403

ODE

P515

PC

briq.

VIP

laines

eq

P515

P515

1425

VIP

creatifs

P515

P515

P515

VIP

PC

P515

P515

festif-gadgets

G001

Ecran de télévision

PC+réseau(RJ45)

PC

PC

P515

festif-gadgets

montres/bij.GD

P515

P515

G004

PC

G004

P515

P515

ZONE 1.2.3 E V

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

140

P515

P515

P515

P515

P515

140 G001

festif-gadgets

festif-gadgets

P515

pierre semi-prec.

cho7/collants P515

P515

Acc. Cheveux collection VSL

H: 2 m

P515

P515

P515

P515 P515

bien etre/messeguébross./soin corps

PARFUMS

P515

P515

Mobiliers en Kit

P515

RIA

P515

P515

P515

bagagerie

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

PC

chaussures

P515

ss vetements hyg.

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P815

P815 DN33-30m

P815

P815

P815

P815

P815

P515

luminaire

P515

P515

HOMDAY

P515

P515 P515

P515 P515

P515

brico./auto

acc.electrique

P515

P515 P515

P515

P515 P515 P515

dressing

P515 P515 P515 P515

P515 P515

Brosserie

P515 P515

Poubelles

Gros Plastique P515

P515

P515 P515

515

P815 P815 P515 P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

tapis ménagers

P515

P515

P515

VIP marm.

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

VIP

tableaux

vases

luminaire

G001

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

VIP

PC

PC

PLOTS

P515

P515

PC P515

P515

P515

salle de bains

P515

P515

P515

P515

P515

tapis d'ameublement

VIP

P515

P515

P515 P515 PC

PC

P515

225

P515

P515

P515

VIP

P515

P515

P515

VIP

P515

P515

P515

5225

P515

P515

5255

P515

VIP

PC

VIP

524

P515

r

P515

VIP

524

P515

VIP

P515

VIP

P515

VIP

P515

PC

P515

PLOTS

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515 PC

PC

P515

P515

PC P515

P515

P515

P515

PLOTS

VIP

P515

VIP

BAC GRILLE

P515

PLOTS

BAC GRILLE

P515

PLOTS

PLOTS

P515

PLOTS

PLOTS

P515

PLOTS

P515

Ecran de télévision

PC+réseau(RJ45)

BAC GRILLE

PC

P515

PC

P515

P515

P515

P515

BAC GRILLE

PC

P515

P515

salle de bains

P515

P515

Consommable

P515

VIP

P515

P515

PLOTS

P515

tringlerie

P515

PC

PLOTS

P515

PLOTS

P515

PLOTS

P515

PLOTS

PLOTS

P515

custo.rid.

P515

PC

PLOTS

P515

PC

P515 PC

P515

VIP

PC

P515

VIP

P515

P515 PC

P515

BAC GRILLE

P515

P515

P515

P515

P515

VIP

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

VIP

Gros Plastique P515

P515

coussinages

P515

P515

P515

P515 PC

P515 PC

P515

P515

P515

Gros Plastique

P515

VIP

P515

P815

P515

P515

P815

P515

P515

P515

P515

P515

PC P515

P515

P515

P515

P515

P815

P515

VIP P515

P515

P515

P515

5225

P515

buanderie

P515

INTROSPECTIVE

P515

VIP

VIP

VIP

Animalerie IS 3UP

te:

137 943

4 345

403

Regard 50x50 Zt =565.52 Fe = 564.68

Accès

Terrasse Bois

Regard 50x50 Zt =565.47 Fe = 564.58

EP- Ø250 P=1.00%

,7

Elévation PC

EP Ø300 P

0%

+ 7.50

16

Regard 50x50 Zt =565.38 Fe = 564.83

EP- Ø200 P=1.00%

200

EP- Ø

P=1.0

RAL 1021

RAL 3020

eØ nt Fo

Regard 50x50 Zt =565.54 Fe = 564.94 17°

+ 5.59

pente 32.5%

+ 5.35

+ 5.35

180

300

2.50

0

ARCODE

Panneau Publicitaire 4x3 destiné au magasin = 12 m²

10

+ 4.31

4.00

et-arcode.fr

P515

RIA

Gros Plastique

1395

P515

nnerie d'Or 9 25

DN33-30m

P815

P515

P815

P515

P815

P515

526

P815

P515

P815

P515

P815

P515

P815

P515

P815

P515

P815

P515

24

P815

P515

P815

EXE

RDC GiFi D

GSPublisherVersion 0.73.100.100

400 ± 0.00

1,17

ENTREE

rire + 8.66

+ 7.50

+ 7.50

pente 32.5%

pente 32.5% pente 32.5%

pente 32.5%


Bassin de restitution V= 68 m3 BorduresZt T2=565.62 Fe = Entrée 564.87 Fe50=09 Sortie 564.65

Grille 50x50 Zt =565.58 Fe = 564.88

P= 0.50%

54 1 345

965

968 54

35 450

440

486

4755

479

4925

2 323

VIP

VEST.

PC

P515

P515

P515

Emprise mezzanine Echelle à crinoline Accès mezzanine

P515

P515 PC

P515

P515 PC

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

VIP Saisonniers

P515

PC P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515 PC

P515

P515

Ecran de télévision

PC PC PC+réseau(RJ45)

P515

P515

Saisonniers

Saisonniers

P515

Pehd Ø110/90

P515

PC

P515

PC+réseau(RJ45)

P515

=1.0

524

PC

PC

PC

00 P

PC

P515

P515

P515

P515

P515

225

P515

P515

RIA P515

P515

P515

Extension

P515

P515

P515

DN33-30m

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P= 1.00%

EP Ø300 P= 1.00% Enseigne lumineuse hauteur de lettrage : 2,00 m

18°

DOMANCY

300

EP- Ø200 P=1.00%

Fonte Ø100

pente 32.5%

Regard 50x50 Zt =565.47 Fe = 564.36

pente 32.5%

+ 8.66

Bassin d'infiltration V=135 m3 Zt =565.58 Fe = Entrée 564.05

Regard Ø1000 Zt =565.47 Fe = 564.14 pente 32.5%

3995

déco 3995

cadeaux 5 399

80

maison

1:100

80

RAL 9010

80

EP- Ø400 P=1.00%

80

2°+ 7.50

2145

1 526

Séparateur hydrocarbure Zt =565.50 Fe = Entrée 564.12 Fe = Sortie 564.10 + 5.01

loisirs 3995

04 / 08 / 2016

+ 3.50

2.50

P515 P515

reception

P515

1 601

EPØ2

P515

PC

P515

PC

P515

PC

P515

PC

P515

PC

Saisonniers

P515

Saisonniers

225 IS 3UP

18,0

0%

PC

P515

PC

PC

P515

P515

Saisonniers

PC

4.00

P515

PC

P515

P515

PC

P515

P515

P515 PC

P515

P515

PC

524

P515

VIP

P515

VIP

P515

P515

P515

P515

P515

Saisonniers

LIVRAISONS

Engin élévateur

P515

P515

PC

3 005

Accès livraison Rideau métallique 3.00 x 3.00

P515

P515

P515 P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515 P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

Saisonniers

P515

P515

P515

P515

P515

P515

PC

PC

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

Saisonniers VIP

P515

PC

P515

RIA

P515

PC

P515

Porte CF 1h

P515

DN33-30m

P515

Saisonniers VIP

P515

PC

IS 1UP

60

PC

Saisonniers

5255

P515

RIA

P515

PC

DN33-30m

P515

VIP

P515

SAS Tablette Tosh

5225

VIP Saisonniers

P515 P515

Ecran de télévision

PC+réseau(RJ45)

LOCAL MENAGE

5765

P515 P515 P515

P515 P515

vaisselle

P515

P515

verrerie

P515

P515

PC

P515

P515

verrerie

P515

P515

P515

vaisselle

P515

P515

reception

P515

P515

P515

reception

P515

P515

Saisonniers

P515

P515

P515 P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

Saisonniers

Saisonniers P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

pt déj.

P515

P515

P515

P515

P515

set table

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

Pehd Ø32

linge de table

P515

P515

P515

P515

PC

P515

P515

ZONE 1.2.3 EUROS

PC

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

couvert

P515

P515

P515

P515

P515

PC

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

Ecran de télévision

PC+réseau(RJ45)

P515

P515

P515

VEST.

PM93X215

P515

P515

SALLE DE REPOS

Sono

Fonte Ø100

P515

Benne à déchets

P515

123

P515

P515

134

P515

P515

PC

134

BUREAU

P515

P515

Fenêtre 1.20x1.20m chassis coulissant Menuiserie alu avec barreaudage All : 1.00m

113

P515

PC

P515

PC

PC

113

IS 1UP

134

P515

P515

Saisonniers

PC

P515

1025

134 Fenêtre 1.20x1.20m chassis coulissant Menuiserie alu avec barreaudage All : 1.00m

TGBT

Batteries

Coffre

P515

PC

60

3535

P515

P515

ustensile ménagers

P515

P515

P515

P515

P515 PC

Saisonniers

VIP

ZONE 1.2.3 EUROS

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

PC

P515

P515 PC

P515

P515

P515

PC

Toile cirée P515

P515

Saisonniers

VIP

PC

P515

P515

PC

P515

PC

P515

P515

P515

eq.cuis. moderne

P515

PC

VIP

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

S

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

VIP

q.c.bois

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

P515

PC

EUROS VIP

P515

P515

VIP

PC

VIP

P515

P515

vaiss. ARC VIP

P515 PC

P515 PC

PC

C

P515

DN33-30m

VIP

P515

P515

BAC GRILLE

P515 PC

5

P515

RIA vaiss. ARC

P515

P515

BAC GRILLE

P515

P515

reception

P515

VIP

P515

P515

1 597

P515

P515

P515

vaiss.plast.

BAC GRILLE

1 020

225 IS 3UP 225

P515

P515

P515

VIP

501 P515

reception

P515

P515

P515

P515

P515

113

420

319

472

1,17

Accès court de livraison 3m x 3m

FACADE sud

+ 7.50

Chantier


Insertion PA


(4)/ Magasin GiFi à Orange (84) / PA

Car malgré des gabarits industriels souvent standards, un cahier des charges et une charte esthétique vérrouillés ainsi que des budgets millimetrés, travailler avec un groupe comme GiFi est un vrai défi en matière de collaboration, et notamment avec ses équipes d’ assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) intégrées.

Qui plus est, c’est aussi l’occasion de travailler sur des établissement recevant du public (ERP) commerciaux de grande ampleur, et de se familiariser ainsi avec les règlementations en vigueur (incendie, accessibilité). A Orange, c’est sur un permis d’amménager que j’ai eu l’occasion de travailler. L’implantation du projet et de ses voies d’accès nécessitant la suppression du parking d’une enseigne voisine déjà en place, GiFi prenait à sa charge la création d’un nouveau parking répondant aux normes d’occupation et de fréquentation de la parcelle.

27

Aménagement d'un parking 22 places, et aire de retournement PL

DECATHLON S.A.

Chemin de la Palaud 84100 Orange

Poste de Transformation

ANCIENNE VOIE ROYALE Borne Incendie

Rue Cinsault

Trottoir

1 622 920

2 6445

Benne à déchets

P

Limite de construction

Accès réservé aux convoyeurs de fonds et aux services de secours

COUR de LIVRAISON

Livraison

Clôture de la cour

Acrotere +7.00

Plan de masse

14 Désactivé / contraste en peinture

Portail coulissant

3 360

Places réservées au personnel

Aire de retournement

Désactivé / contraste en peinture

10 ,00

Trottoir

Limite de propriété

INTROSPECTIVE

’il est vrai que de prime abord, l’architecture commerciale de grande enseigne semble être peu enrichissante du point de vue formel ou conceptuel pour l’architecte, elle peut toutefois se révéler formatrice sur divers autres aspects.

11

11

Limite de propriété

S

Acrotere +7.00 Désactivé / contraste en peinture

◄ ◄ ◄ Citerne pour arrosage

MAGASIN

20

Séparateur Hydrocarbure

SP = 2500 m²

Acrotere +7.00

Acrotere +7.00

Désactivé / contraste en peinture

Désactivé / contraste en peinture

Surface de vente = 2200 m²

Possible extension Decathlon

Cuve de rétention EP

20 Désactivé / contraste en peinture

A

Désactivé / contraste en peinture

Entrée sortie

Acrotere arche +8.34

Désactivé / contraste en peinture

20

10 Désactivé / contraste en peinture

Désactivé / contraste en peinture

17

3

200

Trottoir

DECATHLON

450

250

VELOS

450

sortie parking

Trottoir

200

ENTREE parking

15

ENTREE

3.1%

Trottoir

3.1%

Désactivé / contraste en peinture

Zone vélo 6 places

Désactivé / contraste en peinture

Limite de propriété

Parking 135 places dont 2 PMR, 2 Famille + 6 places vélo

Création de 22 Decathlon


(5)/ Future agence Arcode / APD DCE EXE

A

lors que je suis salarié collaborateur chez Arcode, l’agence est sur le point de déménager et vient d’acheter des locaux de 130m2 dans un batiment situé au coeur d’une zone d’activité du nord de Lyon. Il est alors question d’être nos propres clients et de concevoir rapidement le nouvel agencement avant d’entamer au plus vite le chantier.

doublages et faux plafonds.La richesse de ce projet a surtout été sa temporalité très courte qui m’a permis d’intervenir sur toutes les phases d’études, mais aussi d’observer régulièrement le suivi du chantier presque jusqu’à sa livraison.

122 160

156 160

87

145 2465

120

156 160

1065

156 160

975

A

360

BUREAU 3125

3025

855

Après une mission de relevé précis et le développement de l’avant-projet (APD), j’interviens en phase de dossier de consultation des entreprises (DCE) en produisant notamment les plans techniques des lots électricité ou encore revêtements (calepinages des carrelages), mais aussi les métrés et détails de

+réseau +réseau

HSFP : 300

156 160

Sol+réseau GRAPHISME 617

+réseau 5915

279 260

120

120

Sol 7035

125 210

133 380 268

HSFP : 300

725

725

685

113

Impr +réseau 1845

156 160

125 h:1,70m

102

27

REPRO

155 215

265

195

+réseau

porte

163

HSFP : 300 248

122

TGBT

748 156 160

145 2465

120

156 160

1065

156 160

975

80 160

114

39

ADMINISTRATION

360

3125

3025

3125

855

BUREAU 311

87

3125

122 160

Rénovation de bureaux

156 160

REUNION GRAPHISME

359

29

268 1135

725

725

Impr

113

103

COULOIR

120 210

396

503 92

123 525

92

186

60

245

28

125 210

268 685

120

120

279 260 133 380

7035

120

92

92

617

656 10

5915

186

ARCHIVES

265

Plan DCE revêtements

248

27

155 215

214

495

45

382 290

2255

262

262

102

REPRO

REPOS

1445

252

3385

ENTREE

163

Allée des hêtres Limonest (69)

1845

156 160

125 135

HSFP : 2

Panneau lumineux ENT

135

Plan DCE électrique

195

INTROSPECTIVE

28

122

Ma collaboration sur ce projet consiste d’abord à mettre en image les esquisses qui me sont fournies afin de mieux apprecier le projet et éventuellement le remettre en question et le modifier.


Perspective

748 80 160

114

39

311

3125

3125

ADMINISTRATION

TV+réseau h:1,60m

réseau+

Sol+réseau REUNION

HSFP : 300 359 656 29

268 1135

103

COULOIR

120 210

120

92

92

10

503 92

123

92

186

h:1,00m

186

lum.

3385

2255

262

262 214

Plaques Hotte REPOS

HSFP : 260 1445

495

ARCHIVES

h:1,00m

HSFP : 260

382

60

290

h:1,00m

252

525

260

TREE

245

28

396

HSFP : 260

45

h:1,00m

LEGENDE

Spots encastrés Plaque lumineuse Plaque néon Prise

h:1,00m

Inter simple Va et viens Détecteur Prise en hauteur


Perspective


(6)/ Réamménagement d’un appartement / ESQ APS APD DCE

e projet en région lyonnaise porte sur le réagencement d’un appartement autour d’un élément central : la cuisine. Alors que celleci est initialement close, le projet consiste à l’ouvrir sur le salon afin d’agrandir le volume de ce dernier et de gagner en convivialité. Par ailleurs, la démolition d’une cloison biaise en fond de cuisine a été proposée afin de donner un aspect giratoir des circulations autour de l’ilôt des salles d’eau, contre lequel s’appuie la cuisine. Le bureau devenait ainsi ouvert sur la cuisine et la pièce de vie principale en augmentant considérablement le volume de cette dernière. Mais cette al-

ternative ne sera finalement pas retenue. Sur ce projet de petite échelle, Arcode me propose d’emblée d’être en autonomie totale comme chef de projet et je traîte donc directement avec la maîtrise d’ouvrage. Compte tenu du faible budget, ma mission sera partielle et se limitera aux études, des esquisses (ESQ) au DCE, les clients décidant d’assurer eux-même la réalisation. Le projet ainsi proposé prend en compte toutes les prérogatives : contemporain, modulable et économique. Contemporain par ses volumes bruts et filants, aux matérialités et couleurs contrastées, du blanc laqué de l’arche à l’anthracite mat des modules. Modulable par la retombée en facade du plan de travail en bois qui, en coulissant, accueille de nouvelles étagères sous une table ammovible pour tous les jours. Economique par une conception basée entièrement sur des modules IKEA. Plan

60

30

40

15

15 100

40 20

20

191

1525

1235

30

60

80

60

80

67

210

60 35 110

78

80

60 40

40 35

60

60

200

300

60

110 60

60

60

180

174

60 110

60

60 60

250

60

40

73

35

31 INTROSPECTIVE

C

39

60

73

73 5

1 14


(7)/ Restaurant Lou Calel / APS APD PC DSERP

C

e projet consiste en la réhabilitation d’une ancienne auberge, Lou Calel, en restaurant. Situé au coeur d’un vieux bourg aux origines médiévales, ce site pitoresque du sud ouest de la France est protégé et doit donc faire l’objet d’une validation des architectes des bâtiments de France (ABF) pour toute intervention architecturale. S’il s’agit principalement d’une rénovation et d’un réaménagement des espaces intérieurs, c’est le changement des huisseries, le réaménagement des espaces extérieurs et la création de deux extensions plus contemporaines qui font alors l’objet du dépôt de permis de construire dont je suis en charge. Mais au préalable, c’est à partir d’un relevé

180.62

180.47

180.75

179.30

178.29

17 6.8 5

179.46

178.24

178.63

177.14

178 .87

179.24

180.52

32

17 6.4 6

178.66

179.48

180.73

Cette mise aux normes, souvent complexe à concilier avec un bâti existant ancien, à régulièrement amené le projet à être modifié et à évoluer afin de satisfaire à la fois l’esquisse de départ et à la fois les attentes du dossier spécifique ERP.

178.90

180.52

178.45

177.9 6 178.08

179.30

179.49

17 7.2 7

177.15

179.33

178.11

177.27

178.97

INTROSPECTIVE

180.96

177.48 178.71

177.49

158

55

183.69

183.20

103

.74 61 183 85

+1.15

165

262

70 207

209

219

387

80

45

522

Parcelle en cours d'acquisition 55m²

me nt

Jardin

s

Accè

R+1

85 297 722

13m²

2.6m²

354 85

297

183.20

102

6m²

360

183.66

291

415

Réserve

Cour privée

904

183.66

180

183.65

3m² 90

209

110

360

Fontaine

183.63

344

121 248

542 224 474

434

234 110

Cuisines

231

183.21

183.26 183.62

WC F

90

Toilettes

55

55m² 183.29 183.61

WC H

lo ge

323

88

183.08

1

Sas

4.5m²

90

+0.70 NGF+182.60

Jardi.

59

S 560

Accès étage

75

49

90

177 419

114 100

139

137

75

308

137

50

159

268 110 110

440

-0 N

3m²

102

4m²

Plonge 7m²

179.20

180.44

180.99

140

Caisse

211

192

181.2 181.0 7 7

181.4 8 181.2 8 181.5 0 181.4 8

442 609 99

110

50

787

183.31

120

+0.00 NGF+181.90

30 Tableau 4

Sas

110

730

183.25

893 50

183.56

183.25

183.29

17m² 350 257

20m²

242 2.6m²

2.6m²

Salle 2

85

Passage

Bar 5m² 167

Sas

183.29

4

183.44

298

760

182.75 182.90

Porche

183.38

IS 2UP 169

+1.15 NGF+183.05

166

202

663

268

6m²

Terrasse 2

183 27 .25

227

166

863 50 25

343

271

183.04

Sas

Te

-0.20 NGF+181.70

295

183. 05 183. 05

182.85

658

181. 90

517

321

Porche

ACCES SIBLE HAND ICAP +0.00 NGF+181.90

20

10 0

2COUR S 1.9 18

20

15 0 13 0

DE SE

.91 181

183.01

Elévateur PMR 150x150 +0.00(181,90) à +1.15(183.05)

181.3

605

181. 38

350

+0.00 NGF+181.90

57

299

179.49

33

Salle de restaurant 1

0

148

Bos

50

184

65m²

39 178.

01 179.

180. 46

50 50

379

IS 2U19P

AH 112 ISSUE

IS 1UP 115

265

Asc. 20

Jardi.

1 18 6 221

+0.00 NGF+181.90

600

268

Portail

181.92

181.87

181.95

4 183.0

10 0

183. 1 00

ARRET MINUTE

266

235 79

15 0

Bassin

179.34 51 17 9.6 5

179.35

17

Jardinière

179.22

211

159

527

90 202

160

181.4 9 181 .65

247

182.12

7 183.2

98 181. 2.59 18

179.3 Parking bas Accès 1

.12 178

S ACC ESSIBLE HAND ICAP

179.49

512

178.16

26 178.

95 177.

COUR

Jardi.

97 181.0 1

179.20 178.87

LE

46 178.

1%

DE SE

4 1.5 18

Jardi

178.70 178.40 62 178.

27 178.

20

ISSUE

513

241

nière

177.33 35 177. 179.22

179.19

e

177.35

177.51

177.68

ISSUE DE SE COUR HAND S ACC ICAP ESSIB 180.99

220

+0.00 NGF+181.90

204

nt

181.7 2

181.59

181.29

178.82

Pe

181.6 6

5 9.3 17

181.9 4

1

179.23

148

67

181.66

ISSUE Terrasse DE SE HAN DICA COURS A P CCES SIBLE

.26 179

752

+0.04 NGF+181.94

241

7 7.6 17

89 481

177.58

177.70 177.60

IS 2UP

644

Rocher

939 181.67

96

WC F

177.59

177.93

21m² +0.00 NGF+181.90

3.6m²

4m²260

183.35

178.20

178.21

95

160

Toilettes

177.58

178.21

599

175

96

178. 78

Bar d'été

181. 00

181.23

86

222

18 0.9 3

3.3m²

124

182.12

179.07

179.25

46

179.72

Rocher

146

Voie antique

179.48

179 .88

180

180.00

H Plan RDCWCdossier ERP

181.23

Esplanade de Guyenne

178.24

.24 180 180.32 .62 1 180 0.5 18

106

180.81

existant et d’esquisses projetées à main levée qui me sont fournies que démarrent les phases d’APS et APD avant la réalisation du dossier de permis de construire (DPC). Enfin, s’agissant d’un ERP, ce dépôt de permis a fait l’objet de pièces administratives supplémentaires quant aux normes d’accessibilité handicapés ou encore la règlementation incendie.


7 175.4

176.14 177.04

175.53

0 176.4

176.92

176.42

176.69

177.20

.95 176 .21 177

177.22 177.24

177.05

.20 177 177.18

177.20

177.19

177.23

177.18

177.27 177.27

177.26

177.30

177.20

17 7.3 2

177.39

.38 177

177.55 177.89 177.91

177.48

.35 177

.33 177

17 7.4 1

squet

36

181.42

errasse 83 privée

.36 177 177.3 9

8 181.39 181.4 1

177.20

17 7.2 1

17 7.2 2

0 177.4 177.45 177.46 0 177.78 177.3

81 177.

61 177.

7.83 2 17 78.0

17 7.2 7

177.32

6

177.24

17 7.3 2

177.27

616177. 42 181. 43

Rocher

Parking existant 18 places dont 2 PMR

177.38

177 .41

IS 1UP 127 207

19m²

367

Salle 3

285

0.37 NGF+181.53

366

322

269

331

AH 105

Insertion PC


Perspective extĂŠrieure


(8)/ Spa particulier privé / APD PC EXE

ette commande privée pour particulier s’insère au coeur d’un ancien hameau du XIVe siècle dans le sud ouest de la France. Le projet consiste en la réhabilitation de l’ensemble du site en domaine d’habitation privé. J’interviens sur la partie du programme concernant le spa, le hammam et la salle de sport. Ma collaboration porte sur les phases APD et EXE qui font l’objet de modifications et mises à jour systématiques par rapport à l’esquisse et l’APS initial.

choix avec la maîtrise d’ouvrage. Une fois les choix validés, c’est donc sur le DCE et les plans EXE que les répercussions s’opèrent. Les différents changements de cap avant la validation définitive de l’ensemble du projet m’ont aussi amené à travailler sur un dépôt de permis de construire modificatif alors que le dépôt initial, issu des premières esquisses, n’était plus d’actualité.

Pour chaque nouvel indice ou nouvelle version, mon rôle est aussi de générer des rendus 3D précis afin de mieux éclairer la maîtrise d’ouvrage et bénéficier de supports d’échanges et de discussions. Ces rendus sont aussi l’occasion de simuler les éclairages et les matériaux afin d’arrêter des

35

Plan RDC

INTROSPECTIVE

C


Perspective intĂŠrieure


INTROSPECTIVE

37


RETROSPECTIVE

LE BIM ET MOI

Un lien étroit entre mon approfondissement du BIM et l’évolution de ma pensée architecturale


/02 Retour en arrière sur l’évolution de ma pensée architecturale - de ma formation initiale jusqu’à mon année d’habilitation à la maîtrise d’oeuvre en nom propre - et impact du BIM sur cette évolution.


01

DU BIM AUX PREMIERES REALITES DU ROLE DE L’ARCHITECTE

a./ La découverte d’un outil et d’une rigueur de production... /

M

RETROSPECTIVE

40

on entrée à l’ENSAG en 1ère année d’architecture est profondément marquée par la question de la représentation. Les outils émanent directement de la main comme avec les tés, les équerres, les réglets, porte-mines, critériums, Rotrings, etc. C’est sur des supports comme le papier, le calque ou encore le lavis technique que ces outils transposent de façon quasi littérale une réflexion intellectuelle à l’époque encore pauvre. Ce qui compte alors, c’est l’aspect, la forme, l’esthétique à la fois de la réflexion, mais aussi du document final, de sa sortie, de son dessin, de sa représentation. Nourrie d’un imaginaire personnel, ma définition de l’architecte est alors celle d’un dessinateur, artiste, inventif, et doué des modes de représentation qu’il utilise pour communiquer l’idée. C’est en deuxième année que la formation initiale nous amène à se servir de l’informatique. Le schéma classique reste l’utilisation d’AutoCAD pour dessiner numériquement ce que nous dessinions physiquement en 1ère année. Il est indéniable que l’informatique apporte une meilleure efficacité, davantage de précision et surtout, le droit à l’erreur et la possibilité d’annuler toute opération sans recommencer de zéro. Pour la modélisation 3D afin de générer entre autre des perspectives, un modeleur comme Sketch’Up – logiciel libre connu des élèves souvent longtemps avant leur entrée à l’école – suffit. Mais c’est au cours de cette deuxième année, au moment de faire un choix de logi-

ciel parmi la large palette disponible, que je commence à m’intéresser à la maquette numérique et à la question du BIM. A l’époque, Allplan de Nemetschek, Revit d’AutoDesk et ArchiCAD de Graphisoft se posent en leaders du secteur. Travaillant sur Macintosh, mon choix se portent sur le seul compatible et pionnier en la matière : ArchiCAD. Et c’est peut-être l’usage du BIM qui m’a permis à ce moment-là de reconnecter l’architecture à la réalité bâtie et physique plus qu’au dessin. Je découvre alors une nouvelle façon de penser le projet, moins par le dessin mais plus par le renseignement d‘entités et d’élément constructifs concrets qui aboutissent à une préfiguration du projet sous forme de maquette numérique. C’est ensuite la maquette obtenue qui génère les dessins automatiquement. On ne pense plus le dessin et la production des documents, on pense le projet par sa maquette numérique et par ses éléments constitutifs. Concevoir un projet en BIM implique de le concevoir dans sa globalité avant d’en extraire les documents demandés, tandis que concevoir un projet en le dessinant ne demande que de penser le projet au travers des vues nécessaires qui constitueront les documents demandés; une méthode sujette aux «zones d’ombres» éventuelles de la réflexion du projet. En ce sens, on peut considérer que le travail en BIM motive davantage de rigueur dans la production du projet. Enfin, en ex-


trayant de façon automatisée les vues du projet à partir d’une maquette numérique unique, le BIM permet aussi la production d’un plus grand nombre de documents, parfois très techniques, et permet aussi plus de justesse et de précision par des documents parfaitement coordonnés entre eux. L’évolution de cette pensée de la conception du projet, au départ comme la succession de plusieurs vues dessinées puis comme la conception d’une maquette numérique globale et cohérente, coïncide étroitement avec l’évolution de l’image que je me fais peu à peu de l’architecte au cours de ma formation initiale : il ne conçoit plus seulement des dessins pour véhiculer des idées, mais il conçoit avec rigueur le projet pour en assurer sa faisabilité et en guider au mieux sa réalisation.

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18 logements 3ème année Licence


Concours Roland Garros 2ème année Licence

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b./ ...face à l’éveil de positions personnelles / a réalisation en BIM du projet n’est pas la garantie pour ce dernier d’un bon projet. Il est essentiel de garder à l’esprit que le BIM n’est qu’un outil et un moyen de conception, de représentation et a fortiori de collaboration. Il ne saurait en rien assurer la qualité du projet. Et indépendamment de l’outil et de ma découverte du BIM, c’est aussi ma pensée architecturale qui a su évoluer au cours de ma formation initiale. Voyant au départ l’architecture comme l’art de véhiculer «l’idée», je prends peu à peu conscience que derrière toute forme esthétique se trouve un bâtiment devant répondre à des fonctions qui lui sont propres. L’architecture doit donc satisfaire à un cahier des charges donné en conciliant le fond et la forme, la fonctionnalité et l’esthétique. Qui plus est, l’architecture doit savoir aussi répondre à des contraintes notamment technique et structurelles. Je commence alors, en 3ème année, à entrevoir et esquisser les contours d’une discipline complexe dont la réussite ne peut évidemment se solder par l’usage de tel ou tel outil. Aux frontières de l’ingénierie, de l’urbanisme, de l’art, de l’économie, de la sociologie voire de l’anthropologie, l’architecture soulève parfois des enjeux qui la dépassent. Ces enjeux sont autant de facteurs d’une équation que serait celle du projet architectural ; et la résoudre nécessite une approche, une pensée et une réflexion éminemment intellectuelle. En cela la formation initiale en architecture fait sens lorsqu’elle fait de la conception l’élé-

ment central du métier et se focalise dessus. Elle nous enseigne l’effort de synthèse de ces enjeux pour en dresser un contexte de projet auquel ce dernier doit répondre avec sens. Si l’on se pose souvent la question de la validité d’un postulat sur un projet, on réalise peu à peu au cours de notre formation que le concept, loin d’être arbitraire, doit savoir résulter d’un regard et de préoccupations personnelles qui fixent une ligne de conduite et donnent sens à nos choix. Et c’est très certainement le master d’Hania Prokop «Architecture, entre usages et paysages urbains» qui a su m’éveiller sur le sens à apporter au projet, quelque soit son échelle, toujours avec curiosité et analyse. C’est de cette corrélation que sont nés une posture et un positionnement propre. L’idée selon laquelle toute réponse architecturale est faite d’une symbiose de trois concepts clés : L’ergonomie du projet comme lieu de vie par ses espaces, fonctions et usages ; sa singularité, le rendant unique et identifiable par ses formes, matières et lumières; et sa durabilité, l’inscrivant comme acteur du contexte actuel et des enjeux futurs (écologie, économie, réemploi, etc.).

30 logements 3ème année Licence

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Projet de fin d’études URBAN LAB Un incubateur socio-économique à Berlin 2ème année Master

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AGRILAB Un incubateur socio-culturel à Grenoble 1ème année Master

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VERS UNE NOUVELLE REPRESENTATION DE L’EXERCICE ARCHITECTURAL

a./ Le BIM à la genèse d’une conscience technique et constructive /

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Je revois ainsi la façon dont j’ai pu vivre mes projets au cours de mes études : en cherchant toujours à réaliser des projets cohérents et «réalisables» plutôt que de dessiner en 2D ce qui fonctionnait et dissimuler ce qui posait problème. Je réalise avec le recul que même mes premières expériences sur chantier lors de stages ou de réalisations personnelles témoignaient presque d’une forme d’aisance et que je n’étais pas totalement déconnecté du milieu du bâtiment.

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on usage au quotidien d’un logiciel BIM au cours de mes études m’a apprit peu à peu à ne plus considérer seulement l’aspect dessiné du projet mais aussi à en mesurer sa réalité et son postulat physique et structurel. En fait, la réalité va plus loin que ça : la façon dont je commence à concevoir le projet architectural évolue de façon inconsciente. En ne travaillant qu’avec des éléments de construction, en me confrontant petit à petit à des questions comme celle des couches composites, des matériaux de construction, des isolations, des étanchéités, ou encore des systèmes d’assemblages d’ossatures, c’est toute une conscience technique et constructive qui se forge discrètement.


La façon de travailler en BIM pousse inéluctablement à penser le bâtiment à travers le projet par des questions d’ordre technique et structurel. N’en témoigne le jargon d’un logiciel BIM en comparaison d’un logiciel de DAO 2D comme AutoCAD. L’usage du BIM m’a donc inconsciemment guider vers une nouvelle réalité de l’architecture : sa réalité bâtie.

AIRSTAR Siège social tertiaire 3ème année Licence

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b./ Apports théoriques de l’habilitation à la maîtrise d’oeuvre en nom propre /

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’est très certainement mon année d’enseignement pour l’habilitation à la maîtrise d’œuvre qui m’a le plus ouvert les yeux sur la réalité de l’exercice architectural.

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L’apport théorique de cette année agit comme une claque qui ébranlerait presque les cinq précédentes, à tel point que l’on se demande si son arrivée si tardive n’a pas pour seul but d’occulter certains aspects de la profession pouvant paraître contraignants et source de désillusions éventuelles, ceci afin de mieux préserver l’insouciance et la liberté au cours de la formation initiale. A l’apogée d’une maturité acquise au fil du temps sur l’architecture et la pratique de son exercice, l’habilitation à la maitrise d’œuvre en nom propre m’a véritablement fait prendre conscience de toute la mécanique que le métier implique. Une mécanique du projet qui a ses acteurs, orchestrés par l’architecte qui se pose alors comme mandataire d’une équipe de maitrise d’oeuvre. Une mécanique qui a ses commanditaires, les maîtres d’ouvrages, que l’architecte doit savoir aviser, conseiller, comprendre et satisfaire. Une mécanique qui a ses règles, ses normes et que l’architecte doit savoir respecter. Une mécanique qui parfois peut s’enrayer et face à laquelle l’architecte doit savoir rester responsable, apporter des garanties mais aussi se protéger. Enfin une mécanique qui demande de savoir s’organiser et impose à l’architecte d’entreprendre et gérer en son nom propre une organisation à la fois matérielle et humaine. Malgré cette nécessaire mais brutale prise de conscience quant à l’étendue de la pratique de notre profession et à la diversité de ses rouages, la formation HMONP offre aussi un juste contrepoint au regard de la mise en situation professionnelle qui peut elle aussi nous montrer une réalité pas toujours

attendue. L’apport théorique de la HMO nous rappelle qu’il n’y a pas de manière unique d’exercer. Elle nous permet une prise de recul par rapport à la pratique de l’exercice dont on peut être témoin en agence. En dessinant les contours méconnus d’un métier qui a son cadre et ses limites, ses contraintes et ses impératifs, l’HMONP vient achever le décor d’un tableau dont le sujet serait l’architecte que nous nous sommes efforcé de peindre pendant cinq ans.


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L’ARCHITECTE

CONCEPT ET DISCOURS

Avantages et inconvénients perçus d’une pratique personnelle du BIM en phase de conception


/03 Cette partie s’attachera à traiter des apports du BIM pour l’architecte en phases d’études: optimisation du travail et valorisation de la représentation, du discours et du rendu. Malgré tout, le BIM a ses limites et peut être source d’inconvénients, voire de dérives...


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LE BIM COMME OUTIL DE PRODUCTION EN INTERNE...

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aire le choix d’un outil informatique pour son travail est aujourd’hui une étape obligatoire pour tout architecte ou société d’architecture. Au-delà de l’offre déjà fournie en logiciels DAO de dessin 2D, s’orienter sur une solution BIM est une alternative de plus en plus retenue, tant par les agences nouvelles que par les agences existantes en situation de renouvellement de licences de leur parc informatique. Un choix qui n’est pas toujours seulement ou d’abord motivé par un besoin de collaboration externe, mais parfois simplement par l’envie de concevoir différemment par la maquette numérique plutôt que par le dessin 2D indépendant. On est alors dans un processus BIM de niveau I où la maquette numérique sert l’architecte pour son usage propre. Les avantages de la maquette numérique sont nombreux et permettent principalement par l’automatisation des tâches une certaine efficacité ainsi que plus de rigueur et davantage de justesse. Raisonner par élément architectural ou par élément de construction permet l’élaboration globale d’une maquette numérique qui génère de façon simultanée les dessins de toutes les vues du projet (plans, coupes, façades, 3D). Ce travail en maquette assure alors une mise à jour systématique et automatique de tous les dessins lors de modifications éventuelles d’un ou plusieurs de ces éléments de construction. A noter que la mise à jour automatique de la vue 3D permet d’apprécier le projet sous tous les angles et de s’assurer de sa cohérence. Si le travail en BIM demande toujours de dessiner un minimum afin d’esquisser les

contours, limites et volumes du projet, la notion d’information tient une place essentielle dans le processus. En effet, chaque élément de construction possède ses informations qui lui sont propres : hauteur, inclinaison, revêtement, composition des couches composites, etc. De fait, c’est par le renseignement d’informations au travers de boîtes de dialogue que le projet prend forme, et c’est parfois par la modification d’une information que de nombreux éléments s’ajustent de façon automatique sur l’ensemble des documents. Par exemple, il suffira de quelques clics afin d’informer la maquette que l’isolation extérieure des murs passe de 15cm à 20cm pour que tous les murs concernés s’adaptent automatiquement et sur toutes les vues. En travail 2D, il aurait fallu tout redessiner, document après document, pour récupérer 5cm d’isolant… Par ailleurs, la possibilité pour chaque élément de construction de bénéficier d’informations renseignées s’avère être un plus non négligeable lors de la réalisation automatique de métrés ou encore de quantitatifs. La maquette numérique peut alors extraire à la volée des tableaux de données : surfaces carrelées, surfaces à peindre, mètres linéaires de plinthes, laine de verre au volume, etc… Une automatisation capable d’aller jusqu’au coût du bâtiment en temps réel sous réserve d’en renseigner à chaque fois les prix unitaires. Plus les éléments constitutifs de la maquette numérique sont renseignés, plus cette dernière est intelligente, plus l’automatisation limite la répétitivité des tâches et


Correctement renseignée, la maquette est capable de prendre en compte les normes et règlementations en vigueur et d’alerter d’une défaillance concernant certains éléments comme les garde-corps ou l’accessibilité de personnes à mobilité réduite (PMR) d’un sanitaire entre quatre cloisons par exemple. Accessible au travers d’un serveur, la maquette numérique peut aussi hiérarchiser les tâches d’utilisateurs amenés à travailler en équipe. Souvent sous forme d’autorisations, chacun aura accès à tout ou partie du projet en fonction de l’étendue de ses responsabilités ; un accès qui peut s’autoriser par exemple étage par étage, ou lot par lot (structure/gros œuvre, 2nd œuvre/agencement, plans techniques). Cette intégration du travail d’équipe sur la maquette évite ainsi beaucoup de réécriture en interne et permet là encore un gain de temps non négligeable. Une organisation du travail « TeamWork » qui peut même s’aventurer au delà des portes d’une agence en cas de travail en cotraitance. Mais profiter des avantages offerts par le BIM en interne nécessite quelques préalables. Une maîtrise totale des logiciels BIM est un prérequis évident sans quoi l’utilisation du processus deviendrait chronophage. Par ailleurs, travailler en BIM demande une adaptation des méthodes de travail habituelles. La loi MOP (maîtrise d’ouvrage publique) a habitué la profession à travailler par phases d’études : ESQ, APS, APD, DCE, etc. D’une phase à l’autre, les détails s’intensifiant, c’est tout ou partie des documents qui se voyait réécrite et redessinée. En BIM, on ne refait pas de maquette à chaque phase, ou rarement. La question du détail se pose donc dès le départ, même s’il est toujours possible d’ajuster des éléments au fil du temps (cf. exemple sus-cité). En effet, le processus BIM lui fonctionne par ND : niveau de détail (ou LOD : level

of detail en anglais). Des différents détails contenus par la maquette, celle-ci sera capable d’en afficher que certains en fonction du besoin de représentation demandé (présence exclusivement de la structure pochée en noir pour un APS 200ème par exemple). Mais quoi qu’il en soit, entamer une maquette numérique revient souvent à mettre «au propre» un projet déjà bien mûri et bien réglé. Si chacun est libre d’envisager le BIM comme il le sent, il me semble que ce n’est qu’en phase d’APS à minima qu’une maquette numérique commence à s’envisager. Calques et feutres restent les outils les plus directs, les plus instinctifs et les plus adaptés aux phases de réflexion des études préliminaires (faisabilité, ESQ).

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plus le travail se fait de façon efficace. C’est souvent cet aspect là qui séduit en premier lieu les usagers, mais pas seulement.


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...MAIS AUSSI DE PARTAGE ET DE COLLABORATION EN EXTERNE

a./ Outil relationnel avec la maîtrise d’ouvrage /

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’usage de la 3D s’est démocratisé et notre pratique s’appuie désormais de plus en plus sur l’image et le rendu photo réaliste. Des moyens compréhensibles qui permettent de rendre accessible à tous notre discours et notamment au premier de nos collaborateurs : le maître d’ouvrage. Qu’il soit public ou privé, professionnel ou particulier, c’est souvent la qualité d’échange et la capacité d’entente avec ce dernier qui conditionne la réussite d’un projet. En faisant de la maquette numérique le cœur du processus de conception, le BIM assure une modélisation 3D fidèle et à jour. Mieux, les logiciels BIM intègrent désormais des moteurs de rendu intégrés permettant la conception d’images de qualité à tout moment lors de l’avancée du projet. Un moyen d’échanger de façon claire et illustrée avec son client alors que les plans, s’ils sont compris, ne sont pas toujours interprétés parfaitement. La production d’images fixes permet sans ambiguïté de projeter le client dans un environnement donné avec la possibilité de lui en communiquer les caractéristiques en un seul document. Volumes, lumières ou encore matérialités sont autant de points qu’il est possible de passer en revue afin d’aboutir à des choix solides. Plus vite les possibilités sont validées ou évincées, plus vite le projet avance. Et pour ne plus se contenter d’images fixes et figées, mais bien pour arpenter virtuelle-

ment le projet et ses usages, la maquette numérique sur laquelle travaille l’équipe de maîtrise d’œuvre peut désormais être lue et parcourue par le maître d’ouvrage à l’aide de fichiers informatiques auto exécutables grand public appelé «viewer». L’automatisation BIM permet à toute modification même 2D d’être immédiatement ajustée en 3D. Une modification, une proposition ou une alternative de dernière minute réalisée sur plan peut ainsi être projetée en 3D au client dans la journée, sans avoir à prendre le temps de refaire une modélisation indépendante à jour. Par sa gestion de la 3D, le processus BIM fournit un mode de communication exhaustif d’une grande richesse pour alimenter la discussion et limiter les indécisions ; des indécisions souvent fatales lors du chantier si ces dernières sont occultées en amont et donnent alors lieu à des changement d’avis. Toutefois, si la production d’images ou la mise à disposition de «viewer» permet de mieux intégrer, de mieux consulter et de mieux concerter la maîtrise d’ouvrage, attention à ne pas tomber dans les travers de la technologie où trop de temps serait alloué à une production «gadget» et plus assez à l’avancée du projet. Une situation que j’ai pu connaître sur le Chalet de Combloux – qui fera l’objet d’une étude détaillée en partie 4 – où le client, séduit par un premier «viewer», n’avait de


cesse d’en demander toujours plus alors que j’étais déjà bien affairé sur ma mission DET.

Viewer sur iPad

«Il est indispensable de définir dès le départ l’objectif BIM à atteindre : c’est ce qui garantit à celui qui en a passé la commande d’avoir un modèle BIM répondant à sa demande, et à celui qui le réalise de pouvoir planifier et anticiper avec précision la charge de travail qui lui incombe»(1). Pour des raisons de coût, de mémoire et d’efficacité, la modélisation doit savoir s’arrêter à un moment donné. On ne peut pas tout modéliser dans les moindres détails et c’est pourquoi le mandataire de l’équipe de maîtrise d’oeuvre doit définir le niveau de détail attendu (ND ou LOD) de la maquette avec le maître d’ouvrage qui définit lui, les informations de la maquette qu’il souhaite récupérer dans le dossier des ouvrages exécuté (DOE) et dans le dossier des interventions ultérieures sur l’ouvrage (DUIO).

(1) Cahier pratique n°2, “Le point sur... BIM (Building Information Modeling)”, Le Moniteur, n°5756, mars 2014.

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Mais la communication et le dialogue avec la maîtrise d’ouvrage ne se font pas forcément à sens unique. Dans le cas de certains bâtiments à fortes contraintes et à haute complexité, comme dans le secteur hospitalier par exemple, c’est parfois l’équipe AMO qui par un processus BIM va esquisser les premiers gabarits sommaires relatifs au cahier des charges afin de les communiquer à l’équipe de maîtrise d’œuvre. On peut aller jusqu’à imaginer que des maîtrises d’ouvrage privées aillent jusqu’à fournir leurs surfaces non plus par tableau, mais bien par gabarits renseignés.


Rénovation d’une grange Réalisation personnelle Image client

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b./ Plateforme coopérative avec les acteurs de la maîtrise d’oeuvre / n France, le milieu de la maitrise d’œuvre dans le BTP se compose d’une multitude de partenaires indépendants et spécifiques : architectes, économistes, spécialistes, bureaux d’études… Ce système de réseau de petites structures se définit comme une « ingénierie séquentielle » et diffère de nos voisins anglo-saxons où ces partenaires sont le plus souvent regroupés au sein d’une seule et même structure où le travail collaboratif est devenu naturel. Il est donc étonnant de constater que ces pays se soient emparés de la question du BIM plus vite que nous alors que ce processus semblait paradoxalement tout étudié à notre égard : faire de la maquette numérique le bureau commun et collaboratif d’acteurs indépendants. Dans un processus de collaboration classique, les ressaisies et les échanges se succèdent au fur et à mesure de l’avancée du projet : les études de l’architecte, la saisie des BE puis de nouveau la synthèse de l’architecte. En collaboration BIM, la coopération se fait de façon simultanée autour de la ma-

quette numérique, souvent accessible par serveur partagé. On est alors au niveau II de la collaboration BIM où la maquette numérique traduit le résultat de la synthèse des informations renseignées par tous les acteurs de la maitrise d’œuvre. Cette collaboration peut alors se faire dès le démarrage des études, là où elle se faisait jusqu’alors entre les phases d’études et de chantier, obligeant souvent l’architecte à reprendre ses études avant d’embrayer sur le chantier. Désormais en collaboration BIM, plus les bureaux d’études et les économistes interviennent tôt sur la maquette numérique, plus le projet est optimisé et moins il fait l’objet de ressaisies. De fait, les études progressent dans une symbiose totale permettant une cohérence du projet tout au long de son développement. L’économiste s’assure de la tenue du budget au cours des évolutions successives tandis que les bureaux d’études apportent leur expertise sur les aspects structurels, thermique, techniques, fluides là encore au gré des évolutions du projet. Si chacun travaille dans des lieux et environnements différents, tous se retrouvent à travailler avec le mandataire autour d’une même maquette numérique, que l’on peut alors assimiler à une plateforme de travail co-working virtuelle et connectée. Par exemple : Imaginons ouvrir un projet en arrivant le lundi matin à l’agence. A l’ouverture, la maquette nous informe par notification d’une intervention le vendredi soir du bureau d’étude fluide sur une gaine de ventilation. Il ne nous reste qu’a s’assurer que l’intégrité du projet n’est pas impactée pour viser l’intervention du BE. Au même moment, c’est par exemple le BE structure qui lui aussi est notifié à son

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bureau lors de l’ouverture du fichier. Lui aussi s’assure alors que la gaine en question n’impacte pas la solidité de l’édifice ou n’interfère pas avec un élément structurel. Par cette collaboration « main dans la main », le processus BIM permet au projet d’avancer sans jamais reculer, alors qu’auparavant, l’architecte attendait le terme de ses études pour connaître le verdict des autres acteurs et ressaisir de nouveau le projet. Par ailleurs, en préfigurant de façon renseignée l’édifice à réaliser, la maquette numérique offre une possibilité de simulation permettant par exemple d’optimiser le travail d’un bureau d’étude thermique sur les objectifs à atteindre en matière de performance énergétique (RT 2012, HQE, bâtiment passif), et ce, dès les études préliminaires.

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Une fois encore, bénéficier des avantages du processus BIM en niveau II avec les acteurs de la maîtrise d’oeuvre demande quelques dispositions particulières. L’interopérabilité entre tous les logiciels métiers des différents acteurs est essentielle afin de consulter et de travailler une même maquette au format IFC de même langage. Par ailleurs, le temps ainsi que la rémunération consacrés aux études préliminaires doivent respectivement être pris en compte et revalorisés. En effet, c’est les phases PRO et EXE du processus classique qui dans un processus BIM doivent être reparties sur les études préliminaires, ces dernières s’avérant plus lourdes dans ce mode de collaboration.

Projet de Marina City Bertrand Goldberg


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LES REVERS DU BIM

a./ Quid d’un nouveau rôle : le BIM manager /

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omme nous venons de le voir, l’usage d’un processus BIM en cours de conception offre de nombreux avantages en terme d’automatisation et de non-répétitivité des tâches, de rapidité et d’efficacité, de production et de communication ainsi que de collaboration et de coopération. Des avantages permis par l’élaboration d’une maquette numérique détaillée et gérée au moyen de logiciels hélas souvent techniques et complexes. Alors si l’architecte est généralement le mandataire d’une équipe de maitrise d’œuvre, qui est le mandataire de la maquette ? L’architecte peut-il en assurer le contrôle ? Pour ce faire, l’architecte doit-il aussi être informaticien ? C’est face à ces questions que peu à peu un nouveau profil de poste émerge au sein de la profession : les BIM manager. Le rôle du BIM manager est conséquent. Ce dernier doit commencer par mettre en place le processus BIM au sein d’une équipe de maîtrise d’oeuvre en s’assurant de la mise en place des moyens et de l’interopérabilité. C’est lui qui va définir les ND (niveau de détail) attendus à chaque phase. Tout en uniformisant l’aspect de la production à travers les cartouches ou les chartes visuelles, il assurera la publication et le partage des dernières versions à jour. Tout au long du processus, il s’assurera de la coordination des modèles des différents acteurs tout en gérant les «clashs», les sauvegardes et l’archivage… Si l’on imagine aisément la charge de travail que cela nécessite, l’archi-

tecte

Olivier

Celnik

nous

interroge :

«Est-ce un nouveau métier, indépendant et complémentaire des autres, tenu par un nouvel acteur qui viendrais s’ajouter aux autres ? Ou est-ce plutôt un rôle (…) qui peut être tenu par l’un des acteurs actuels ?»(1) . Il semble évident que la création d’un nouvel acteur ne ferait qu’alourdir un peu plus la situation actuelle. Pire, une gestion du processus BIM en sous-traitance représenterait même une dérive au risque de laisser la maquette échapper à l’architecte et donc le projet ! Afin de garder le contrôle et le mandat du projet, l’architecte doit s’emparer de la maquette numérique et contrôler le processus BIM. Se pose alors la question de savoir si le rôle de BIM manager en interne est le rôle à part entière d’une personne en charge du processus BIM pour l’agence, ou si c’est au chef de projet d’être capable d’assurer ce rôle. Une question qui reste ouverte et dont la réponse dépend d’abord de l’agence et de ses aptitudes humaines, et dépendra ensuite grandement d’une éventuelle simplification du processus BIM – en terme de gestion, d’interface ou encore d’ergonomie – à l’avenir ; une évolution qui serait souhaitable.

(1) CELNIK Olivier et LEBEGUE Eric, BIM & maquette numérique pour l’architecture, le bâtiment et la construction, Groupe EYROLLES et CSTB, Paris, 2014.


b./ La déontologie face aux dérives de l’instrumentation /

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elative à la loi 77-2 du 3 janvier 1977, l’architecture est une profession règlementée soumise à son code de déontologie. Il en ressort d’abord et avant tout que l’architecture est une expression culturelle et qu’elle relève d’une mission d’intérêt public. Par sa formation, ses références et sa culture, l’architecte se pose comme le garant de la qualité architecturale ; le garant du cadre bâti de tous. S’il est souvent question d’outil au cours de ce mémoire, d’aucun ne saurait en garantir cette qualité là. L’outil ne fait pas la pensée, et la barbe ne fait pas plus le philosophe que le BIM ne fait l’architecte. L’outil informatique traite des informations en fonction de critères purement scientifiques et objectifs. Il tient compte de paramètres mesurables et quantifiables. A défaut, les composantes et enjeux socio-culturels, patrimoniaux, historiques, économiques et politiques sont laissés en dehors de l’équation.

Axonometrie de stratégie urbaine URBANLAB Projet de fin d’études


L’architecte doit donc conserver sa liberté intellectuelle et sa liberté d’idée. Il doit faire preuve d’observation, d’analyse et de réflexion afin de toujours envisager le projet comme une réponse à une situation donnée, en faisant preuve de conviction. Et si l’outil n’y peut rien, il ne doit encore moins mettre en dérive cela. L’émergence de l’informatique dans la profession avait déjà amoindrie notre valeur culturelle, comme si l’informatique évinçait toute contrainte et toute responsabilité de l’architecte. Le BIM semble hélas présenter des risques avérés de dérives liées notamment à l’instrumentation.

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En effet, en lien avec l’automatisation du processus de conception, les logiciels BIM proposent souvent des bibliothèques d’objets, des éléments par défaut pré paramétrés, qui peuvent souvent encourager sous couvert d’efficacité une forme de standardisation et d’appauvrissement. Si la dérive par l’automatisation est tentante, ne risque-t-elle pas de conduire à une forme de routine conceptuelle et à une forme d’abandon de la singularité ? L’autre inconvénient de ces bibliothèques d’objets, c’est qu’elles mettent d’emblée sur la touche les objets et matériaux novateurs qui ne seraient pas encore reconnus ou certifiés par le CSTB par exemple. Une déconvenue pour les marchés privés seulement puisque le marché public impose une neutralité des descriptifs dans les dossiers de consultation afin de ne favoriser aucun fabricant. Pour finir, le BIM pourrait aussi s’avérer être une dérive complémentaire de dérives déjà observées : alors que l’émergence des PPP (partenariat public-privé) ou encore des marchés de conception-réalisation a souvent eu le tort de museler l’architecte faute de poids suffisant face à des «clients constructeurs», le développement du BIM et de BIM manager internes aux entreprises

Plan de masse urbain URBANLAB Projet de fin d’études

générales risque d’avoir un effet pervers sur le domaine de la construction en France. M. Laurent Blas, intervenant en HMONP et représentant Bouygues BTP SudEst, nous a fait l’aveu que Bouygues mettait peu à peu en place l’outil BIM. D’un côté le BIM contribuera à museler l’architecte lors d’opérations en PPP ou conception-réalisation, de l’autre, c’est l’artisanat en lot séparé qui souffrira face aux entreprises générales équipées BIM.



LE MAÎTRE D’ OEUVRE EXECUTION ET DIALOGUE

Des attentes futures quant à l’usage du BIM face au chantier et à la nécessité de collaborer


ETUDE DE CAS

/04 Véritable processus de communication collaboratif autour de la maquette numérique, le BIM apparait comme un outils puissant pour le maître d’oeuvre en phase d’exécution. Si je n’ai pas eu l’occasion de le pratiquer en collaboration de type 2 ou 3, mais seulement pour mon usage propre, j’observe des attentes particulières à l’égard du BIM en phase de chantier.


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USAGE ET NON USAGE DU BIM SUR UNE ETUDE DE CAS

a./ Un chalet individuel particulier à Combloux (74) /

I

mplanté sur la commune de Combloux (74920) en Haute Savoie, ce projet fait l’objet de mon étude de cas car il s’agit de celui qui m’a le plus mobilisé au cours de cette mise en situation professionnelle, et qu’il s’agit de celui sur lequel j’ai eu la chance d’assurer la mission DET : direction d’exécution des travaux.

LE MAÎTRE D’OEUVRE

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Ce projet est un chalet d’habitation individuelle d’un budget de deux millions d’euros pour une surface SHON de 450m2, soit 370m2 de surface de plancher. Situé à 950m d’altitude, la déclivité du terrain de 1260m2 fait profiter le projet d’un magnifique dégagement sur les sommets alentours, et en particulier sur le Mont-Blanc. Le projet est composé de trois niveaux : les espaces de vie se situent principalement au rez-dechaussée avec un garage dans un volume secondaire. Les espaces nuit se situent dans les combles tandis que le rez-de-jardin se compose de deux appartements indépendants, des locaux techniques et du spa. L’implantation du chalet a été étudiée afin de limiter au mieux la modification du terrain naturel, contrainte par le PLU. L’architecture générale a été développée en référence au concept des vieilles fermes haut-savoyardes, tout en intégrant des codes plus contemporains (larges baies vitrées, balcons en porteà-faux, volumes intérieurs évidés). Le chalet est en structure béton habillé de vieux bois.


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Insertion PC



Structurellement, pente est

seule la en vrai

charbois.

Le maître d’ouvrage privé est un particulier demeurant aux Etats-Unis et apparaît sous forme de SCI. Arcode est mandataire pour une mission globale et bénéficie d’un pouvoir de signature pour le client – s’agissant d’une relation proche – pour l’ensemble de l’administratif lié au projet. L’équipe de maitrise d’œuvre est constituée de quatre bureaux d’études : _ Bethec pour le sol et la géothermie, _ Bastide Bondoux pour la thermique, _ GP Structure pour le béton, _ MBI pour les fluides. Un bureau de contrôle complète l’équipe sur les missions CT, SPS et RT2012 : le bureau Veritas. Ensuite, pas moins de 24 entreprises contribuent à l’exécution de l’ouvrage : gros-œuvre, charpente, géothermie, VRD, isolation extérieure, parement, paysagisme, ascensoriste, cheministe, électricité, plomberie ventilation chauffage, plâtrerie, peinture, cuisiniste, carrelage, pisciniste, etc. Les études préliminaires ont démarré en mai 2012. Le chantier lui a commencé en mai 2015, peu de temps avant mon arrivée en stage chez Arcode. Il durera jusqu’en décembre 2016.

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Perspective intérieure Client


b./ Le choix du BIM sur la conception à l’echelle du détail /

A

mon arrivée chez Arcode, l’opération du chalet est déjà bien avancée. L’agence a terminé les études jusqu’ au DCE (dossier de consultation des entreprises) et les bureaux d’études ainsi que les entreprises ont produit leurs plans EXE. Le chantier a déjà commencé : l’excavation du terrain a été faite, et le radier réalisé. Les premiers voiles béton s’érigent tandis que les réseaux d’assainissement et de raccordement commencent à être réalisés par les entreprises VRD et plomberie.

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Deux missions me sont alors confiées : La première consiste à réaliser à partir des plans DCE de l’agence un travail de synthèse avec les plans EXE des différents BE et entreprises. Ceci afin d’avoir des plans EXE généraux actualisés pour l’agence et ainsi mieux suivre le chantier en phase DET. La seconde mission qui m’est confiée est celle de la conception des détails d’agencement, d’ameublement, et de revêtement des espaces intérieurs. Cette partie a été occultée jusqu’à présent afin d’entamer le chantier plus tôt, mais rien n’est définit une fois que l’ouvrage sera hors d’eau / hors d’air avec sa distribution et ses réseaux intérieurs. Il faut donc avancer vite afin d’échanger un maximum avec l’agence et le client, et de rester dans l’anticipation face au chantier qui risque de nous rattraper. Car souvent, comme j’ai eu l’occasion de le constater par la suite, les détails et finitions peuvent retrouver des incidences jusqu’au gros œuvre de départ. Je propose alors à Manuela de réaliser la synthèse EXE en BIM pour deux raisons. D’abord parce que la maquette numérique permet d’identifier rapidement d’éventuelles incohérences ou litiges entre lots. Ensuite parce qu’avec une maquette détaillée globale, il est plus aisé et plus rapide de produire n’importe quel document nécessaire pour le suivi

GSPublisherVersion 0.0.100.100

de chantier (détails, sections au choix, etc.). Enfin parce que partir sur un processus BIM servira par la suite ma seconde mission : la conception des détails intérieurs. La maquette permettra un mode d’échange et de discussion de qualité avec le client, et cette dernière assurera davantage de rigueur et de précision sur la conception et l’édition de documents (volumétries, élévations intérieures, etc.). Elle assurera par ailleurs des quantitatifs revêtements précis pour les devis bois, carrelage et faïence, ainsi que des nomenclatures détaillées pour les devis d’ameublement fixe (bibliothèques, cuisines, plans de vasques, rangements, têtes de lits, etc.).

25

80

56 3

105

250 200

5

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Elévation intérieure SDB

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Capture d’écran Synthèse DCE / EXE en BIM

Perspective spa Client

Perspective SDB Client


c./ Le chantier, aléas et difficultés rencontrés /

A

près avoir longuement travaillé sur l’opération du chalet, Arcode m’a offert la chance de pouvoir gérer de façon quasi autonome la mission DET. J’ai pu prendre le relais de Manuela, trop affairée alors que l’agence connaissait un sévère pic d’activité. Le chantier étant lourd et complexe à suivre, j’ai pu loger près de Megève (Haute-Savoie) trois jours par semaines sur une période de cinq mois afin de diriger l’exécution des travaux. Il m’était tout de même possible d’avancer sur les autres affaires en cours, même délocalisé sur Megève, sous condition que le rush du chantier le permette. Les deux derniers jours de la semaine étaient à nouveau travaillés sur Lyon pour assurer les comptes rendus, la mise à jour sur serveur des fichiers travaillés à Megève, ou encore travailler sur les autres affaires sur lesquelles j’étais missionné.

LE MAÎTRE D’OEUVRE

74

Ce suivi de chantier du chalet reste une de mes expériences les plus fortes. Si j’avais déjà eu l’occasion d’assister plusieurs chantiers ces dernières années lors de stages ou de réalisations personnelles, jamais je n’avais eu à prendre en main un chantier de cette ampleur ! Car s’il ne s’agit pourtant que d’une habitation individuelle, sa taille, sa mise en œuvre et ses contraintes m’ont parfois laissé penser qu’il était presque question d’un petit immeuble, plus que d’un chalet… A commencer par ma 1ère fois sur chantier, où l’ensemble du gros œuvre béton venait tout juste d’être finalisé sur 10m de haut sans remblai. Édifiant ! Paradoxalement, le chantier ayant connu beaucoup de difficultés, c’est peut-être le fait qu’il ne se soit pas toujours bien déroulé qui a fortement contribué à la richesse de cette expérience ; parfois par le contre-exemple… La 1ère difficulté, c’est l’éloignement d’un client aux USA rarement disponible. Acquiesçant et validant les plans à la volée lors des études, l’agence se retrouve alors dans une situation implicite de qua-

si autonomie face à de nombreux choix. Mais lorsque le projet sort de terre et devient une réalité, c’est comme si le client décidait enfin de s’approprier le projet. Souvent malheureusement pour des changement d’orientation qui deviennent alors périlleux en cours de chantier…


Le chantier Ă mon arrivĂŠe


Le chantier intĂŠrieur sur sĂŠjour


La seconde difficulté est celle de la reprise d’un chantier. N’étant ni à l’origine du projet, ni au cœur des divers échanges entre l’équipe de maîtrise d’œuvre pendant les études, ni même présent au démarrage du chantier, je ne maitrise pas tous les tenants et aboutissants de l’opération. Qui plus est, de nombreuses entreprises continuent de transiter l’information par Manuela plutôt que directement auprès de moi, doutant peut-être de ma crédibilité… Des interférences qui créent alors souvent des problèmes justement de communication. Pourtant, si j’ai pu être intimidé par le chantier au départ, j’ai surtout été étonné de la rapidité avec laquelle j’ai réussi à me l’approprier, agissant très vite en autonomie totale. En effet, la prise d’initiative s’instaure assez

vite et je réalise qu’en dehors des aspects vraiment technique – pour lesquels les entreprises sont souvent force de proposition – la plupart des problèmes se résolvent par un prérequis minimum en matière de construction et surtout du bon sens. Je m’assure donc du bon déroulement du chantier, et profite chaque semaine des réunions de chantier pour résoudre les problèmes avec les entreprises. Mes procès-verbaux de chantier sont envoyés à l’agence avant de faire un point sur Lyon en fin de semaine. Si les questions soulevées s’avèrent trop techniques, je me fais alors épauler par les bureaux d’études. Mais bien souvent, ce n’est pas des problèmes que le chantier soulève, mais des inconnues. Et c’est là toute l’ampleur de ma mission DET : elle se cumule in situ le soir avec une mission EXE de dessin qui consiste à lever le voile sur tous les aspects occultés. Ce qui m’amène à la troisième difficulté du chantier : l’absence d’un processus BIM en amont qui aurait d’un côté amené plus de réponses au projet avec une bonne concertation client, et de l’autre aurait permis de mieux préfiguré le chantier à venir, à mon sens démarré beaucoup trop tôt. La partie suivante s’attachera à énumérer les avantages du BIM sur la maîtrise d’œuvre tout en s’efforçant par la fiction à imaginer ce que le BIM aurait pu changer face à certains déboires de ce chantier.

77 LE MAÎTRE D’OEUVRE

Cette réalité d’un projet qui sort de terre a aussi suscité un autre effet chez le maître d’ouvrage lors de ses rares visites : avoir envie de tout – matériaux, parements, éclairages, vieux bois, etc. – alors que le budget est verrouillé et pas loin de l’implosion. Évidemment, compte tenu des sommes financières déjà engagées, hors de question d’entendre parler de la moindre augmentation du budget. Et c’est donc à l’architecte de se faire l’arbitre de négociations entre maitre d’ouvrage et entreprises. Un processus en BIM initié dès le départ aurait probablement permis grâce à la maquette numérique de faire prendre la mesure du projet plus tôt au client.



LE MAÎTRE D’OEUVRE

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Le chantier extérieur


02

LE BIM COMME EVENTUEL LEVIER QUALITATIF ET ECONOMIQUE DU PROJET

a./ Prévention des litiges en amont du chantier par la maquette numérique /

G

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80

râce à la maquette numérique, la conception du projet en processus BIM assure une réflexion globale sous tous les angles. Elle évite ainsi les inconnues, zones d’ombre, ou incohérences. De plus, avec un travail de collaboration intégrée entre l’équipe de maîtrise d’œuvre, la mise en œuvre de l’édifice est anticipée de façon numérique et virtuelle ce qui permet de tout de suite prévenir tout litige éventuel entre lots. En définitive, lorsque le chantier commence, c’est comme s’il était déjà connu. Il ne reste qu’à assurer son ordonnancement, son pilotage et sa coordination (mission OPC) ainsi qu’à superviser sa bonne mise en œuvre dans les règles de l’art. Par exemple, alors que je suis en charge de la synthèse des plans DCE agence et EXE bureaux d’études, j’identifie sur la maquette numérique une incohérence entre une longueur de balcon et les ouvertures qui y accèdent. Ce dernier est trop court, alors que les ouvertures ont été callée avec le DCE. Si la maquette numérique me permet d’identifier l’erreur, le problème est que, compte tenu de la date de mon entrée chez Arcode et de la date de démarrage du chantier, les ouvrages bétons sont déjà réalisés. Et le balcon est effectivement trop court ! (fig. 1). Mais la plupart du temps, les litiges sur chantier sont liés aux lots techniques. Le plus difficile lors du chantier, c’est que

le bureau d’étude fluides MBI a en plus jeté l’éponge et que je me retrouve seul face à un domaine qui m’est alors quasi inconnu : la ventilation et le chauffage. Et sur le chalet, le dispositif est une véritable usine. Le local technique situé en sous-sol s’apparente très vite à une salle des machines. Le bureau d’étude fluide MBI a travaillé ses plans en 2D. Mais sans processus BIM pour anticiper les clashs éventuels avec le gros œuvre, les problèmes deviennent très vite nombreux. Dès lors, le plombier, à force de tours et de détours ou de raccords en tout genre, s’efforce de réaliser ses ouvrages par l’improvisation alors qu’un processus BIM aurait évité beaucoup de carottages et de malfaçons. (fig. 2) Pire, les litiges ne se limitent pas qu’au gros-œuvre puisque c’est aussi le second-œuvre qui est impacté. A défaut de documents suffisants qu’aurait pu générer une maquette numérique sur laquelle les réseaux aurait été modélisés, le plombier se retrouve libre dans le choix de l’altitude de ses conduit – voire parfois contraint. C’est ainsi que des hauteurs sous plafond se retrouvent à 2m10 notamment dans un couloir au lieu de 2m50. (fig. 3) Les exemples peuvent encore être nombreux. Systématiquement, c’est parce que le projet est survolé lors des études ou mal


renseigné qu’un chantier fait face à des inconnues, imprévus et difficultés. Les ouvrages sont donc défaits, refaits, et sujets à travaux supplémentaires. Alors que l’enveloppe financière grimpe, ce sont pourtant les délais qui s’allongent, l’intégrité du projet qui s’étiole, et les équipes qui se démotivent. En préfigurant le chantier et en évinçant tout problème ou litige éventuel en amont de ce dernier, la mise en place d’un processus BIM semble ainsi être un bon levier pour le projet en terme de qualité et d’économie. fig. 3

81 LE MAÎTRE D’OEUVRE

fig. 1

fig. 2


b./ Le BIM, un réel outil pour une bonne passation des marchés de travaux /

E

n offrant un aperçu global et complet du projet en phase de DCE, la maquette numérique assure l’architecte d’une réalisation de dossiers quantitatifs estimatifs (DQE) exhaustive et l’assiste dans la réalisation de ses métrés ou nomenclatures. En limitant l’oubli par une bonne collaboration lors des études et en permettant cette automatisation, la maquette permet une véritable transparence du coût réel de l’ouvrage. De plus, dans l’hypothèse d’oublis éventuels, la consultation de la maquette numérique par les entreprises, voire leur collaboration à un processus BIM qui serait alors de niveau III , peut s’avérer plus que judicieuses afin de lever le voile sur tous les détails de mises en œuvre et leurs moyens.

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Le BIM communique mieux le projet aux entreprises. Les devis ne sont plus laissés à la libre appréciation de plans 2D, et les ouvrages, parfaitement compris au travers de la maquette, sont correctement forfaitisés en ne laissant aucune place à l’ambiguïté qui pourrait être sujette à avenant et demande de travaux supplémentaires (TS). Ainsi, lors d’appels d’offres, c’est toutes les entreprises consultées qui sont mises à pied d’égalité avec une décomposition du prix global et forfaitaire (DPGF) identique. Un moyen aisé de faire jouer l’assiette de prix tout en comparant des devis comparables et complet. Attention toutefois à ne pas systématiquement aller au moins disant et à toujours prendre la mesure du sérieux de chacun (références, etc.). Car indépendamment du BIM, la stratégie de consultation conditionne souvent la façon dont un chantier se déroule, et payer plus au départ, c’est parfois payer moins

à l’arrivée. Un discours qui n’est pas toujours audible par la maîtrise d’ouvrage… Sur le chalet, le budget n’a cessé de grimper. Le BIM aurait pu éviter cela. D’abord parce que mieux définit au départ par une maquette numérique, le projet aurait probablement mieux fait rentrer en jeu le client et que davantage de choix auraient pu être fixés plutôt que de s’ajouter en cours de chantier. Ensuite parce que les entreprises auraient pu deviser des ouvrages détaillés et complets sans envoyer régulièrement de nouvelles factures pour TS non prévus. Pour l’exemple, revenons à nouveau sur les balcons du chalet. C’est alors la question des habillages inférieurs qui n’a jamais été posée et qui doit faire l’objet de travaux supplémentaires par le lot bois. Ils n’ont jamais été devisés car jamais dessinés. Or la maquette numérique rend assez vite l’oubli flagrant. Si encore l’ascensoriste, Schindler, avait été assimilé à un processus BIM en amont, ce dernier aurait pu prévenir via la maquette numérique de l’oubli de la prise en compte des seuils de portes par le bureau d’étude ou le lot béton. Des travaux supplémentaires qui engendrent du retard, et qui non devisés, et à force d’être cumulés, font parfois penser au client que l’enveloppe n’aura jamais fini de s’envoler.


c./ Mieux identifier les responsabilités en cas de sinistres /

a maquette numérique, comme siège des actions des différents membres de l’équipe de maîtrise d’œuvre, permet une traçabilité totale des actions, interventions et visas de chacun. Un moyen de connaître de façon localisée et datée à qui incombe telle ou telle décision ou validation et sur quel élément de construction. En cas de sinistre, si une responsabilité est à chercher parmi les acteurs de la maitrise d’œuvre, il ne sera plus nécessaire de parcourir mails, indices de plans, ou tout autre mode de communication aussi dispersif soit-il. C’est la maquette qui témoignera de l’historique des opérations exécutées et des observations faites – ou non. Et comme un sinistre peu aussi résulter de malfaçons ou de la malveillance d’une entreprise, là encore la maquette peut servir l’identification. Par la synthèse de l’exécution «tel que construit», la maquette permet de jouer les comparatifs en tout point entre mise en œuvre demandée, décrite et attendue et ouvrage véritablement réalisé. Le procès verbal de chantier (PV), consécutif généralement aux réunions de chantier, mentionne les observations et remarques faites par le mandataire à l’égard des entreprises et de leurs ouvrages. La profession se plaint régulièrement du fait que les entreprises les lisent rarement. Le problème est qu’en conservant tout l’historique des remarques faites, un PV peut vite représenter plus de 150 pages après un an de chantier. A vocation initialement informative, ce document n’est finalement devenu précieux pour l’architecte qu’en cas de sinistre pour se couvrir et pouvoir dire : «je l’avais dit». Avec la maquette numérique, la mise en place de procès-verbaux de chan-

tier peut devenir digitale. L’information relative à un ouvrage se retrouve renseignée sur l’occurence correspondante de la maquette numérique. De façon datée et géo localisée sur le projet, l’accès aux informations devient ainsi plus intuitif. Et si l’entreprise collabore en BIM de niveau III, elle peut même être notifiée sur le fichier, à la manière des réseaux sociaux, des remarques dont elle fait l’objet. Ainsi, si le but du processus BIM n’est pas de mieux «fliquer», il permet tout de même un accès à un historique centralisé et assure une meilleure traçabilité des actes de chacun. Toutefois, le but premier du BIM reste surtout de mieux véhiculer l’information relatives aux réserves et remarques éventuelles dans l’intérêt de tous. Le mode de collaboration BIM permet d’ailleurs de responsabiliser tous les acteurs et de rendre son importance à chacun avec le sentiment d’apporter «sa pierre à l’édifice». Il est donc source de plus de sérieux et tendrait vers moins de sinistres dans les années à venir.

83 LE MAÎTRE D’OEUVRE

L


L’ENTREPRENEUR INNOVATION ET COMMUNICATION

Savoir s’appuyer sur des outils innovant et promouvoir une pratique connectée à l’avenir


/05 Par son installation en nom propre, l’architecte est amené à entreprendre. Qu’estce que devenir entrepreneur aujourd’hui en architecture ? Sur quels outils s’appuyer pour entreprendre favorablement et rester connecté à son contexte actuel et futur ?


01

LE BATIMENT 2.0 A L’ERE DIGITALE

S

i l’on parle souvent des deux grand temps d’un bâtiment, à savoir sa conception et sa réalisation, ce dernier entame son «cycle de vie» dès réception du chantier. Avec le développement de la maquette numérique, de plus en plus de maîtres d’ouvrages ont identifié les avantages que cette dernière permet par son usage digital à des fins d’exploitation, de gestion, d’entretient et de maintenance connectés.

L’ENTREPRENEUR

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C’est l’émergence du bâtiment 2.0 dont la synthèse «tel que construit» de la maquette numérique le préfigurant sert à de nouveaux types d’usages connectés. On retrouve ainsi la domotique, les visites virtuelles pour l’immobilier, la gestion à distance des équipements, ou encore des rapports d’état et d’optimisation de performances (thermiques, acoustiques, flux). Le modèle sert surtout de «carte vitale» de l’édifice pour en identifier à tout moment sa composition comme par exemple localiser des réseaux si l’on souhaite réaliser des travaux sans les endommager. Alors que la société est de plus en plus dépendante des dernières technologies high-tech, l’enjeu informatique et numérique de notre pratique est de plus en plus incontournable. Pendant que l’état et l’union européenne cherchent à inciter à un usage massif du BIM afin de générer un regain de croissance et d’innovation dans le secteur, ce sont désormais les maîtrises

d’ouvrage privées qui, conscientes de l’atout avéré en phase de maintenance et d’exploitation, s’emparent du sujet. Avec l’usage du BIM, l’architecte est donc certain de toujours rester concurrentiel sur des marchés et appels d’offres qui l’imposent de plus en plus. Adopter le processus revient donc à voir sur le long terme, par souci d’exister dans son climat actuel et futur.


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02

ENTREPRENDRE PAR L’INNOVATION

F

ace à cette mutation technologique, l’architecte, dès lors qu’il exerce en son nom propre ou par une société d’architecture, n’a d’autre choix que de s’adapter.

L’ENTREPRENEUR

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En tant qu’entrepreneur, il semble donc devoir innover afin d’anticiper toute mutation du contexte de son exercice. C’est en ayant un regard tourné vers l’avenir que ce dernier se donne les moyens d’entreprendre et s’assure de la pérennité de sa pratique, de ses méthodes et de son entreprise. L’architecte doit être capable de se projeter dans le futur et doit faire preuve de clairvoyance. S’il est un moteur de l’équipe de maitrise d’œuvre, il doit pouvoir être un moteur pour son entreprise et sa vision globale doit l’amener à voir plus loin. Le BIM apparaît donc comme une solution innovante pour tout architecte. Ce choix pour un jeune architecte habilité soucieux de créer son entreprise est un choix d’avenir. Créer sa propre structure n’est pas anodin et déterminer les outils sur lesquels il faut investir dès la création permet d’économiser par la suite. S’attaquer au BIM, c’est savoir être pionnier du secteur et avoir de l’ambition pour sa structure. Car le BIM ne va pas s’arrêter là. Comme nous l’avons vu, il est amené à court terme à réenchanter la communication et la collaboration autour d’une maquette numérique commune, à améliorer la qualité bâtie tout en maîtrisant l’aspect financier du projet ou encore à produire des synthèses 3D exploitable par la maîtrise d’ouvrage. Or, il y a fort à parier que la maquette numérique tire avantage dans les années à venir de la réalité augmentée. Une tech-

nologie qui pourrait révolutionner par exemple le PV de chantier. Les remarques et réserves pourront être notifiées directement sur la maquette qui évoluera virtuellement dans l’environnement en chantier au moyen d’une tablette par exemple. L’instruction des permis auprès des services d’urbanisme se fera à terme à l’aide du BIM afin de juger plus facilement du respect des prospects. Enfin, couplé à une solution de traitement de texte, le processus BIM sera certainement amené à réaliser automatiquement un grand nombre de tâches fastidieuses et parfois abrutissantes notamment liées à l’administratif de projet (cahiers de clauses, ordres de service, pièces contractuelles, etc.) Finalement, innover avec le BIM et ses évolutions à venir c’est à la fois miser sur un outil novateur et s’assurer d’une pratique en lien avec son contexte futur. C’est miser sur une technologie intelligente et instinctive capable d’amoindrir la répétitivité, la redondance, la ressaisie, mais aussi l’administratif courant et les nombreuses tâches venues s’accumuler à notre profession au fil du temps et des évolutions de son exercice. Inversement, c’est miser sur une technologie capable de reconnecter les acteurs entre eux en synchronisant et en fluidifiant l’information et la communication. En définitive, entreprendre en BIM, c’est innover vers un outils permettant de remobiliser l’énergie sur la pensée, la réflexion et la communication.


E

n se donnant les moyens de la réussite par la mise en avant des outils d’une pratique nouvelle et connectée à l’avenir, l’architecte s’assure d’une crédibilité par une forme d’avant-gardisme. Il doit savoir valoriser son utilisation de solutions novatrices afin de se démarquer de la concurrence et mettre l’accent sur sa spécificité. Et pour cela, il doit communiquer. Si nous avons beaucoup parlé de communication à l’égard du projet architectural, n’oublions pas qu’en tant qu’entrepreneur, l’architecte doit aussi savoir communiquer de son activité de façon générale tant pour se faire connaître que pour prospecter. Book, ou encore publications demeurent des moyens efficaces, mais en habitué du format papier, l’architecte doit comprendre que la communication aujourd’hui s’en dématérialise. Elle passe désormais par internet, une page web, les réseaux sociaux… Etre présent sur ces plateformes semble aujourd’hui être de plus en plus indispensable. Le compte Instagram de l’architecte danois Bjarke Ingels, @bjarkeingels en est l’un des exemples : s’il partage régulièrement des images de ses projets, il n’hésite pas aussi à en partager la genèse et la mise en œuvre à travers notamment des photos d’agence et de chantier. Une façon dynamique de communiquer le projet coté pile et le savoir faire côté face. L’occupation du web et des réseaux, de l’espace virtuel, sera l’un des enjeu

de la communication des entrepreneurs de demain et il ne faut pas hésiter à s’en saisir afin d’y valoriser son savoir-faire d’une discipline désireuse d’être plus grand public, plus accessible.

Capture d’écran de mon site web personnel

132 LE MAÎTRE D’OEUVRE

03

COMMUNIQUER ET VALORISER SON SAVOIR-FAIRE


CL

CONCLUSION

L

a formation à l’habilitation à la maitrise d’œuvre en nom propre nous fait prendre la mesure du contexte dans lequel l’architecte est amené à exercer sa profession. Au cœur d’une mécanique complexe, ce dernier doit savoir en maîtriser les rouages pour garantir la qualité de son exercice.

CONCLUSION

90

Cette mécanique a régulièrement évolué et fait aujourd’hui encore l’objet de mutations, notamment par l’augmentation croissante du nombre de partenaires et d’acteurs au sein de la maîtrise d’œuvre. A tel point que la question de la place de l’architecte semble parfois de plus en plus difficile à définir et faute de mandataire correctement identifié, la qualité de la communication et de la collaboration autour du projet semble de plus en plus altérée. Pourtant, si la profession connaît de fortes mutations de son contexte, elle observe aussi des mutations technologiques de ses outils et moyens, notamment avec l’émergence du BIM. Au regard des inconvénients portés par certaines évolutions du contexte de la pratique architecturale, les avantages permis par les nouveaux outils de communication comme le BIM semblent pouvoir renverser la balance. Processus basé sur la préfiguration de l’édifice par la maquette numérique, le BIM séduit d’abord ses utilisateurs par sa façon nouvelle de concevoir. Plus rapide, plus efficace, et plus juste, la maquette oriente le dessin vers davantage de rigueur, mais aussi davantage de technicité. Intelligente si correctement renseignée, cette dernière s’avère

être un assistant de poids pour l’architecte grâce à l’automatisation. En maintenant systématiquement un modèle 3D à jour, le BIM assure en plus à l’architecte un mode d’échange, de discussion et de communication optimal avec la maîtrise d’ouvrage grâce à la production de rendus de qualité. Une automatisation qui ne doit toutefois pas prendre le dessus sur l’architecte et sa liberté de choix, de reflexion et de pensée sans quoi le processus deviendrait l’objet de dérives par l’instrumentation. Mais la vraie force du BIM, c’est son principe collaboratif. Partagée sur serveur, la maquette numérique devient le résultat et la synthèse de toutes les interventions des acteurs de la maitrise d’œuvre. Elle se fait alors le bureau commun de partenaires pourtant indépendants, propres à une forme d’ «ingénierie séquentielle» à la française. Connectés entre eux par la maquette, l’information s’en retrouve centralisée et la qualité d’échange et de communication améliorée permettant ainsi à l’architecte de se replacer au cœur du processus sous réserve d’en garder le contrôle. En phase de chantier, le BIM assure un gain économique et qualitatif de l’ouvrage d’une part en anticipant en amont les litiges, d’autre part en définissant sans oublis ni inconnues le projet dans sa globalité, permettant ainsi une passation des marchés de travaux optimisée et transparente. A terme ce sont même les entreprises qui pourront être amenées à collaborer de façon intégrée à la maquette et valoriser le projet par leur expertise de mise en œuvre.


Enfin, lorsque le bâtiment entre dans sa phase de cycle de vie, l’usage d’un processus BIM assure la conservation d’un modèle « tel que construit » permettant un usage de ce dernier par la maîtrise d’ouvrage à des fins notamment d’exploitation, d’entretient ou de maintenance connectés. Le BIM semble donc bien se poser comme une nouvelle mutation au sein de la profession qui pourrait, par les avantages de son processus collaboratif et communicatif, endiguer bon nombre d’inconvénients perçus de mutations antérieures. En parallèle de la formation théorique à l’habilitation à la maîtrise d’œuvre en nom propre, j’ai effectué sept mois de mise en situation professionnelle chez Arcode. Avec l’omniprésence des marchés GiFi dans son activité, auxquels j’ai d’ailleurs pu participer, on pourrait se demander pourquoi j’ai fais le choix d’une telle thématique sur le BIM et les outils de communication alors qu’une thématique sur l’architecture commerciale par exemple aurait semblée plus attendue. En réalité, la mise en situation professionnelle permet de témoigner de la posture adoptée par une agence d’accueil pour exercer dans son contexte. Un contexte qui, comme nous l’avons vu, évolue et voit le nombre d’interlocuteurs du projet se multiplier. Une évolution qu’Arcode connaît bien, et même très bien si l’on considère en plus les équipes d’assistance à maîtrise d’ouvrage avec qui elle doit traiter sur les opérations GiFi. Si dans sa posture, Arcode n’a pas fait le choix du BIM - ou pas encore - il me semblait intéressant d’évoquer à la fois l’expérience vécue chez Arcode, et d’envisager en même temps ce qu’un processus BIM aurait pu changer au cours de cette expérience…

Une mise en regard de deux postures : celle d’Arcode et celle qu’aurait peut-être été la mienne. Le choix d’une posture quant à la façon de pratiquer l’exercice en nom propre, au regard du contexte actuel de la profession et de ses mutations, est un choix que je m’apprête à faire à moyen terme afin d’entreprendre en architecture. Pour ma part, vation, c’est à tils novateurs tique en lien

faire le choix de l’innola fois miser sur des ouet s’assurer d’une praavec son contexte futur.

Ce n’est pas forcément par goût pour l’innovation que ce choix m’apparaît comme le prérequis de toute nouvelle entreprise, mais plus par espoir. Je nourris l’espoir que le progrès puisse être capable par des outils technologiques intelligents et instinctifs d’amoindrir la répétitivité, la redondance, la ressaisie, mais aussi l’administratif courant et les nombreuses taches venues s’accumuler à notre profession au fil du temps et des évolutions de sa pratique. J’espère que de façon paradoxale, une modernisation de la pratique par une simplification, une automatisation - voire une ubérisation parfois - des trop nombreuses taches annexes nous fasse revenir à une époque où l’architecte pouvait mobiliser son temps à son cœur d’activité : la réflexion et la conception. Malgré des défauts et l’éventualité de dérives à surveiller, le BIM est une avancée majeure que je souhaite développer et mettre en avant lorsque l’opportunité d’un exercice en nom propre se présentera. Je souhaite surtout ce jour-là mettre en œuvre et mobiliser l’ensemble des outils disponibles qui me permettront je l’espère de recanaliser l’énergie sur la pensée, la réflexion et la qualité de communication… Et ce, afin de toujours pouvoir exercer sans conflit, avec plaisir, envie et conviction.

91 CONCLUSION

En responsabilisant tous les acteurs sur une plateforme commune et partagée, la maquette motive le sérieux de chacun et assure une meilleure traçabilité des responsabilités en cas de sinistre.


BL

BIBLIOGRAPHIE

/ Ouvrages théoriques / _ CELNIK Olivier et LEBEGUE Eric, BIM & maquette numérique pour l’architecture, le bâtiment et la construction, Groupe EYROLLES et CSTB, Paris, 2014. _ DEBAVEYE Hervé et HAXAIRE Pierre, 170 séquences pour mener une opération de construction, Le Moniteur, Paris, 2017. _ RENARD Erwin, Architecture 2.0 : l’emergence du système d’information dans le projet architectural, mémoire HMONP, ENSAG, 2016.

BIBLIOGRAPHIE

92

_ ROCHE Rémi, Activités & instrumentation de la conception, mémoire, ENSAPLV, 2015. _ SABATIER Mathieu, Kill BIM : Pourquoi l’architecte doit-il conserver le contrôle de la maquette numérique et valoriser la collaboration en BIM ?, mémoire HMONP, ENSAG, 2016.

/ Revues d’architecture / _ Cahier pratique n°2, “Le point sur... BIM (Building Information Modeling)”, Le Moniteur, n°5756, mars 2014. _ COUSIN Jean-Pierre, “BIM : et l’architecte ?”, L’architecture d’Aujourd’hui, n°409, novembre 2015. _ DARRIEUS Margaux, “les outils informatiques de l’architecte, vers une pratique plus collaborative”, D’architectures, n°197, fevrier 2011. _ DIDELON Valéry, “L’empire du BIM”, Criticat, n°13, printemps 2014.


BIBLIOGRAPHIE

/ Supports web / _ http://www.architectes.org _ http://www.bimfrance.net _ http://www.mediaconstruct.fr _ https://www.legifrance.gouv.fr

BIBLIOGRAPHIE

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«A

près une formation initiale ponctuée de stages de pratiques professionnelles ainsi qu’une année d’habilitation à la maîtrise d’œuvre elle-même enrichie d’une mise en situation professionnelle, il m’est très vite apparu une réalité indéniable : celle de la complexité du travail de l’architecte dont les contours de la pratique sont sans cesse amenés à être redessinés au gré des évolutions et mutations de la profession. En constante hausse, le nombre d’interlocuteurs au sein de la maîtrise d’œuvre amène à se demander si l’architecte possède encore les compétences nécessaires pour mener à bien la réalisation d’un projet. Face au nombre grandissant d’acteurs de la maîtrise d’œuvre qui constituent un processus au cœur duquel l’architecte agit tel un chef d’orchestre, c’est tout naturellement l’aspect communicatif du métier – comme vecteur de l’échange que j’ai souhaité interroger. »


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