Antoine Gamard-
Sample
Intimacy, memories of the street, the crossed artworks year after year are at the very heart of Antoine Gamard’s creations on canvas. That’s where he draws his inspiration sources from. Street was his apprenticeship. Back then he already was re-interpreting works such as his famous punk tagging Delacroix’s Liberty guiding the people, stuck on Paris walls. On Antoine’s former series, figurative, whirled between hyperrealism and pop art, barely identifiable loans for the urban subjects overpowered the surface of his work. They were already a combination of the subject and abstract surfaces that prefigured the new series developed in the past months. Since 2011, the plunge is taken, the work became entirely abstract. Artists often re-interpreted past masterpieces. Here they are only brushed, a simple evocation of the references. The eye might look for an origin, it will very seldom succeed. As a matter of fact it’s not necessary, it’s not the goal. Gamard samples his famous predecessors works. XXth century aesthetics of the paintings fragmentarily remain, essential samples for the artist. By re-inventing the original artwork, he brings a new way of apprehension to sight. Affiliated to Graffiti, a movement we could believe is ‘sui generis’, without obvious link to Mondrian, Jasper Johns, Warhol or de Kooning, Gamard focuses on demonstrating a filiation of aesthetics inside XXth century art history between masterpieces he pays his tribute to. This could not be considered otherwise than a major current of contemporary art. Arnaud Oliveux
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Antoine Gamard-
Sample
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Étude N.3 / Acrylique sur toile / 100 x 100 cm / 2011 Study N. 3 / Acrylic on canvas / 39 3/8 x 39 3/8 in / 2011 4
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Étude N.1 / Acrylique sur toile / 92 x 73 cm / 2011 Study N.1 / Acrylic on canvas / 36 7⁄32 x 28 47⁄64 in / 2011 6
Arial
Sample
Arial Rouned MT Bold
Sample
Asimov
Sample
Autumn
Sample
Baby Kruffy
Sample
Balthazar
Sample
Baskerville Old Face
Sample
Bastion
Sample
Bauhaus93
Sample
Bell Gothic Std
Sample
Bell MT
Sample
Berlin Sans FB
Sample
Berlin Sans FB Demi
Sample
Bernard MT Condensed
Sample
Birch Std
Sample
Blackadder ITC
Sample
Blackoak Std
Sample
BN Jinx
Sample
BN Machine
Sample
Bobcat
Sample
Bodoni MT
Sample
BolsterBold
Sample
Book Antiqua
Sample
Bookman Old Style
Sample
Bookshelf Symbol 7
Sample
Borealis
Sample
BOUTON International Symbols
Sample
Bradley Hand ITC
Sample
Brandish
Sample
Britannic Bold
Sample
Broadway
Sample
Brush Script MT
Sample
Brush Script Std
Sample
Brussels
Sample
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Antoine Gamard-
Sample
Présentation
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Mutations entre palimpseste et sample
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Texte : Celal Akkus / Traduction : Dominique Buffin
Texte : Michel Voiturier / Traduction : Dominique Buffin
galeriecelal galeriecelal 8
Étude N.4 / Acrylique sur toile / 86 x 76 cm / 2011 Study N.4 / Acrylic on canvas / 33 55⁄64 x 29 59⁄64 in / 2011
À mon père
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Présentation L’histoire de l’art lui sert de référent et les cultures urbaines nourrissent son esthétique. L’artiste exprime une énergie : en peignant la vigueur de la ville, c’est la force complexe et poétique du graffiti qui resurgit au croisement de nos cultures. Antoine Gamard est né en 1977 à Paris. Depuis 2011, c’est vers l’abstraction qu’il a décidé d’axer sa réflexion. Sa création a glissé d’une transcription personnelle du monde qui l’entoure à la fabrication d’un univers propre. Tout en conservant la même esthétique, il revisite la peinture du siècle passé en adoptant comme point de départ de chaque toile abstraite le sample de l’œuvre d’un autre artiste qu’il admire. De Mondrian, à Cy Twombly en passant par Kandinsky, chaque peinture est décomposée afin de fournir les éléments réutilisés et agencés dans une création originale. Antoine Gamard propose une évolution structurelle des œuvres choisies. S’appuyant en particulier sur l’expressionnisme abstrait, il s’amuse ainsi à mettre en évidence les liens qu’il perçoit entre ce courant et l’esthétique du graffiti autour de laquelle il a construit une partie de son œuvre. Il s’attache notamment à rapprocher l’énergie dégagée par chacun de ces mouvements. Entre écriture urbaine et académisme, il parvient avec son œuvre à jouer un rôle d’émissaire conciliant différents courants, et à traduire en termes contemporains les œuvres du passé qui l’inspirent. Il inscrit ainsi l’expressionnisme urbain comme mouvement artistique à part entière en ce qu’il se nourrit des apports des générations précédentes et qu’il devient lui-même source d’inspiration pour l’avenir. Celal Akkus
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Presentation He uses history of art as a reference and urban cultures nurse his aesthetics. The artist expresses an energy : painting cities’ stamina, graffiti’s poetic and intricate strength arises in our cultures crossroads. Antoine Gamard was born in 1977 in Paris. Since 2011, he decided to turn his reflection towards abstraction. His creation drifted from a personal transcription of his surrounding world to the invention of his own universe. While keeping the same aesthetics, he revisited last century’s painting by taking as a starting point of each of his painting the sample of an artwork of an admired artist. From Mondrian to Cy Twombly via Kandinsky, each painting is decomposed so as to provide reused elements, and arranged in an original creation. Relying especially on abstract expressionism, he enjoys stressing out the links that he perceives between this trend and graffiti’s esthetic that inspired part of his creation. He particularly focuses on bringing together the energy induced by each of these movements. Between urban writing and academism, he managed to become an emissary, conciliating different trends, and therefore translating in nowadays words yesterday’s artworks that inspire him. He therefore set down l’expressionnisme urbain as an artistic movement in itself as he was nursed by previous generation’s contributions and became himself source of inspiration for the future. Celal Akkus
Popey / Acrylique sur toile / 130 x 130 cm / 2012 Popey / Acrylic on canvas / 51 3⁄16 x 51 3⁄16 in / 2012 14
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Strasbourg Saint-Denis
Acrylique sur toile / 117 x 187 cm / 2010 Acrylic on canvas / 46 1⁄16 x 73 5⁄8 in / 2010
Brooklyn zoo
Acrylique sur toile / 110,5 x 163,5 cm / 2010 Acrylic on canvas / 43 1⁄2 x 64 3⁄8 in / 2010
Précédemment 2007 - 2011
Avec ses peintures héritées de l’hyperréalisme autant que du pop art, l’artiste transcrit des scènes urbaines chargées de contrastes, où la confrontation entre chaque personnage, son environnement et la violence colorée qui se dégage de l’œuvre nous interrogent sur la réalité de la scène proposée et donne à ressentir les distorsions de notre monde. Violence sous-jacente, misère apparente, provocation latente encadrent et nourrissent la présence des sujets campés dans des lieux qui témoignent d’une esthétique urbaine en mouvement permanent. Ces toiles soulignent souvent le bizarre ou l’absurde de notre époque grâce à la mise en scène d’éléments hétéroclites : un protagoniste sorti de son contexte perdu au milieu d’un décor urbain violent mais coloré et entouré de produits manufacturés. Intervenant dans la rue et formé aux beaux-arts de Paris, Antoine Gamard a su tirer parti de cette dualité et faire de son œuvre le théâtre de décalages culturels où les murs tagués bien que décors deviennent sujets.
Previously 2007 - 2011 With paintings inherited both from hyperrealism and pop art, the artist transcribes urban stages loaded with contrasts where confrontation between each character, his environment and the colored violence coming out from the artwork raise questions on the reality of the scene, and lead us to feel our world’s distortions. Underlying violence, obvious misery and latent provocation frame and nurse the presence of the subjects displayed in places witnesses of urban aesthetic in perpetual movement. These paintings often emphasize our era’s bizarre or absurdity thanks to the staging of motley elements : a protagonist taken out of his context lost in the middle of an urban setting, violent but colored, and surrounded by manufactured products. Acting in the street and trained at Paris’ beaux-arts, Antoine Gamard successfully took advantage of this duality, and made cultural shift his own, where graphitized walls become subjects despite being settings. 17
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No culture
Acrylique sur toile / 133 x 133 cm / 2010 Acrylic on canvas / 52 23⁄64 x 52 23⁄64 in / 2010
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Space oddity
Acrylique sur toile / 77 x 103 cm / 2011 Acrylic on canvas / 30 5⁄16 x 40 35⁄64 in / 2011 21
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Mutations entre palimpseste et sample « Ma recherche picturale est une façon de refuser les limitations idéologiques imposées par la culture et par là même de puiser dans une histoire pour faire surgir une nouvelle vie, un nouvel art. » Antoine Gamard in Old School, 2007
Antoine Gamard appartient à la génération du street art. Des murs urbains, il a transposé sa pratique sur toile ou papier, ce qui lui confère un aspect moins éphémère. Il se situe désormais résolument en héritier de l’art du XXe siècle. Alors que, une fois encore, tout semble avoir été exprimé et expérimenté durant des décennies de course effrénée à la novation, il s’intéresse à des jalons de la créativité d’hier, ceux qui l’ont marqué. Sans doute, à toutes les époques, des artistes ont-ils rendu hommage à leurs prédécesseurs. Jadis dans l’apprentissage du recopiage de leurs œuvres. Plus récemment en prenant plaisir à des variations sur des créations célèbres : Dali et sa Vénus aux tiroirs ; Jacquet et Le déjeuner sur l’herbe ; Magritte et la Madame Récamier de David ; Duchamp et La Joconde ; Molnar ou Mariën avec Mondrian ; Molnar encore reprenant Cézanne ou Monet. Ajoutons-y Charlier et ses innombrables simulations, Wesselman ainsi que Rothko et Viallat et leurs références à Matisse, l’utilisation par Erró de Botticelli et de Rubens ou de Léger et de Picasso… Et, déjà, Antoine Gamard qui s’inspira naguère des Saltimbanques du Pablo de la période bleue.
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USA Acrylique sur toile / 127 x 192 cm / 2012 Acrylic on canvas / 50 x 75 19⁄32 in / 2012 24
Mutations between Palimpsest and Sample « My pictorial research is a way of rejecting ideological limits impelled by culture and therefore allows to draw a new life, a new art. » Antoire Gamard in Old School, 2007
Antoine Gamard belongs to street art generation. From urban walls he transposes his practice on canvas or paper, lessening its ephemeral aspect. He decidedly places himself as a heir of XXth century art. Even though once again, everything seems to have been expressed and experienced during decades of wild racing towards novation, he takes interest into yesterdays creativity’s milestones, those that branded him. For sure, as far as we can look back, artists paid their tribute to their predecessors. Long ago by learning through copying their masterworks. More recently by enjoying changes on famous creations : Dali and its Venus de Milo with drawers ; Jacquet and The luncheon on the grass ; Magritte and David’s Madame Récamier ; Duchamp and Mona Lisa ; Molnar or Mariën with Mondrian ; Molnar once again, inspired by Cézanne or Monet. We can add Charlier and its countless simulations, Wesselman as well as Rothko and Viallat and their referring to Matisse, Erró using Botticelli and Rubens, or Léger and Picasso… And soon enough blue period Pablo’s Saltimbanques inspiring Antoine Gamard a while ago.
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Étude N.2 / Acrylique sur toile / 73 x 92 cm / 2011 Study N.2 / Acrylic on canvas / 28 47⁄64 x 36 7⁄32 in / 2011 27
L’écriture folle Sa production actuelle oscille en fait entre palimpseste et emprunt. Il ne mise pas sur le pastiche. À peine use-t-il de l’imitation. Il transpose en une nouvelle énergie la structure initiale de ces grands aînés qui, avant lui, ont ouvert les voies de la création. Il transmute l’espace et le temps en créant une œuvre qui est à l’autre et qui est à lui ; il réussit à la rendre présente à partir de l’absence de celle qui a servi de point de départ. Néanmoins, le but n’est pas un jeu destiné à tenter de retrouver la genèse du tableau ou de la gravure. Cependant regarder ses compositions, c’est en premier lieu identifier en sa mémoire visuelle des bribes du travail originel grâce à des allusions, des fragments de style, des indices aptes à aiguiller sur la voie du souvenir. Mais simultanément l’œil reçoit des indications, des façons d’occuper la toile qui le ramènent aux traces murales, aux perceptions oculaires d’aujourd’hui.
His current production actually goes back and forth between palimpsest and borrowing. He doesn’t bet on pastiche. He barely uses imitation. He transposes the initial structure of these great seniors who opened up the path to creation before him into a new energy. He transmutes time and space by creating an artwork that is both the others and his ; he manages to make it existing through the absence of the one that was used as a starting point. However, this is not a game where the goal is to discover the genesis of the painting or the engraving. But watching his works leads to identify in our visual memories bits of the original artwork thanks to hints, style chips, clues that enable us to find our way to the memory. And yet at the same time, the eye receives information, ways of taking the canvas over that takes it back to wall marks, today’s visual perceptions.
Acrylique sur toile / 98 x 125 cm / 2012 Acrylic on canvas / 38 37⁄64 x 49 7⁄32 in / 2012 28
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Hétéronyme & père À partir d’une toile de son grand-père, Edgar, Les arbres en fleurs, le petit-fils s’empare des tons, les lacère en fragments minimes, les lance à travers un espace habité par les vents. Une nature éparpillée fait la nique au pointillisme. Un Dubuffet de sa période ‘puzzle’ reçoit traitement similaire. À ceci près que la dispersion forme un chaos dont sont familières les villes traversées par des quartiers linéaires et des zones habitées entremêlées. Rappel citadin, une sorte d’évocation allusive de palissade sert de fond à Popeye et à la soupe en boîte de Warhol. Le sujet explose. Il propage les éclaboussures d’une violente action instantanée contre la pub, la consommation ou les frontières de la liberté. Une composition polychrome de Kandinsky bascule de l’horizontale à la verticale. D’un tohu-bohu chatoyant, on passe à une vertigineuse chute dont le rouge s’écoule en torrent, ne conservant que de vagues éléments épurés, chorégraphiés sur une surface monochrome tandis que la partie supérieure admet des rappels plus luxuriants.
Acrylique sur toile / 82,5 x 104 cm / 2012 Acrylic on canvas / 32 31⁄64 x 40 15⁄16 in / 2012 31
Wassily Kandinsky
Composition VII
Huile sur toile / 200 x 300 cm / 1913 Oil on canvas / 78 47⁄64 x 118 7⁄64 in / 1913
Du graffiti dans l’art
Acrylique sur toile / 115 x 79,5 cm / 2011 Acrylic on canvas / 45 9⁄32 x 31 19⁄64 in / 2011
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Map 2.0
From one of his grandfather Edgar’s paintings, Blooming trees, the grandson seizes the tones, lacerates them into tiny bits, and throws them into a windy space. A scattered nature mocks pointillisme. A ‘puzzle’ period Dubuffet gets a similar treatment. Except the scattering forms a chaos familiar for linear neighborhoods crossed cities and intertwined inhabited areas. City reminder, some sort of evocation referring to a palisade is used as background for Popeye and Warhol’s can soup. The subject explodes. It disseminates its splashes of a violent action against advertising, consumerism or freedom bordures. A polychromatic work by Kandisky tips from horizontal to vertical position. We get from a shimmering hurly-burly to a vertiginous fall where the stream is red, keeping only hazy refined elements choregraphed on a monochrome surface while the upper part allows more opulent reminders. Jasper Johns’ The Map becomes a cousin of Villeglé’s tattered posters. One of these seems to have been spray re-written, and yet is still looking like its old self, as if Gamard acknowledged one of the founder of his art, and accepted his genes. Villeglé himself is dealt with in his turn but he resists a drastic transformation except his signature is disguised into a calligraphed graffiti.
Acrylique sur toile / 79,5 x 100 cm / 2011 Acrylic on canvas / 31 19⁄64 x 39 3⁄8 in / 2011 34
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The Map de Jasper Johns se retrouve cousin des affiches déchirées d’un Villeglé. Une réalisation de ce dernier paraît avoir subi une écriture aérosol, demeurant malgré tout semblable à elle-même, comme si Gamard reconnaissait là un des fondateurs de son art et en acceptait les gènes. Villeglé en personne fait à son tour l’objet d’un traitement qui résiste à la transformation radicale si ce n’est qu’il reçoit une signature déguisée en graffiti calligraphié.
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La cicatrice
Acrylique sur toile / 112 x 153 cm / 2011 Acrylic on canvas / 44 3⁄32 x 60 15⁄64 in / 2011
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L’arbre cœur
Acrylique sur toile / 114 x 155 cm / 2012 Acrylic on canvas / 44 7⁄8 x 61 1⁄32 in / 2012 38
L’âme en L’Arbre gris de Mondrian devient transplantation d’une sorte de plan de circulation d’agglomération. Comme si, à la sève qui parcourait le végétal, s’étaient substitués des flots d’une mobilité dispersée. Le guitariste de Picasso se métamorphose en un paysage ébréché aux tonalités ligneuses. Excavation de Willem de Kooning retrouve une gestuelle hachurée, à la fois usée par les années et ravivée par une jeunesse de couleurs. Un Rosenquist sans titre se lit désormais signe dynamique maculant un fond monochrome tandis que les étoiles du drapeau étasunien s’estompent.
Mondrian’s Grey tree becomes some sort of city traffic map. As if a scattered mobility stream had replaced the sap flowing through the vegetal. Picasso’s Guitarist transforms into a woody toned chipped landscape. Willem de Kooning’s Excavation finds its hatched gestures again, both worn out by the passing years and revived by a youth of colors. A nameless Rosenquist can henceforth be read through a dynamic sign staining a monochrome background while the stars of the U.S. flag fade away.
Acrylique sur toile / 162 x 115 cm / 2011 Acrylic on canvas / 63 25⁄32 x 45 9⁄32 in / 2011 40
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Willem de Kooning
Excavation
Huile et émail sur toile / 205,7 x 254,6 cm / 1950 Oil and enamel on canvas / 80 63⁄64 x 100 15⁄64 in / 1950
Acrylique sur toile / 97 x 122 cm / 2012 Acrylic on canvas / 38 3⁄16 x 48 1⁄32 in / 2012 42
Remix
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Sérigraphie sans titre (sp20)
Cet emblème, du moins celui signé Jasper Johns, va lui aussi garder une partie étoilée. Mais, parcellisé, délavé, il voit son unité bafouée et son symbolisme idéologique s’adjoindre la dérision d’une évocation de personnages caricaturaux de B.D. Son impression supplémentaire en sérigraphie noir et blanc l’apparente davantage à du papier peint qu’à un étendard emblématique.
This emblem, at least the one signed by Jasper Johns, also keeps its starred parcel. But it is partitioned, washed out as its togetherness is trampled and its ideological symbolism allows itself to the derision of the recall of caricatures of comics characters. Its additional black and white screen printing rather connects it wallpaper that to an emblematic banner.
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Sample de la sérigraphie ‘Sans titre’ (sp20), 1 x 70 mètres de long / imprimée chez Arcay / 2012 Sample of ‘no title’ (sp20) screen printing, 1 x 70 meters long / printed by Arcay / 2012 45
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Belinda Bump Acrylique sur toile / 40 x 40 cm / 2012 Acrylic on canvas / 15 3⁄4 x 15 3⁄4 in / 2012 47
La
ville
verte
Acrylique sur toile / 70 x 101 cm / 2012 Acrylic on canvas / 27 9⁄16 x 39 49⁄64 in / 2012 48
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Fractale n.2 La structure même d’un graphisme, Returning from Tonnicoda signé Cy Twombly, sert de prétexte à un envahissement de surface qui, tout en conservant l’aspect de déferlement, de tourbillon spasmodique de l’initial, offre une atmosphère étrange d’abstraction susceptible d’interprétations multiples. Une prolifération devenue complexe s’avère alors en opposition avec une ombre de menace. Du même artiste, Gamard entreprend de s’approprier un tableau exhibant des mots potentiels. En résulte une concrétion crémeuse à reflets de métal ou de gel. Les graphes initiaux se voient phagocytés, décolorés. Se retrouve là une fusion de l’ordre du palimpseste qui incite le regard à être paléographe. Précisément, la tension entre effacement et affirmation est patente avec Yves Klein. Voilà soudain son célébrissime bleu rayé d’écarlate. Mais il s’agit bel et bien, par deux fois, d’une lutte pour décréter lequel de ces coloris l’emportera sur l’autre. Issue incertaine s’il en est !
Acrylique sur toile / 88 x 123 cm / 2011 Acrylic on canvas / 34 41⁄64 x 48 27⁄64 in / 2011 51
fractale
n.1
Acrylique sur toile / 88 x 141 cm / 2011 Acrylic on canvas / 34 41⁄64 x 55 33⁄64 in / 2011 52
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The very structure of a handwriting, Returning from Tonnicoda by Cy Twombly, is used a excuse to invade a surface that offers a strange abstraction atmosphere making possible multiple rendition while keeping a surge aspect, a spasmodic vortex of the origin. A now complex proliferation reveals itself as an opposition, with a shade of threat. From the same artist, Gamard plans to make a painting his own, exhibiting potential words. The result is a creamy concretion with frost or iron reflections. The initial graphs are absorbed, discolored. Here comes a fusion meeting the palimpsest inciting the gaze to be a paleographer. Precisely, the tension between erasing and assertion is obvious with Yves Klein. All of a sudden, his ultra famous blue is scarlet striped. But this really is, twice in a row, a fight to conclude which one of these colors will outweigh the other. Unsettled issue if any !
Fractale n.3 Acrylique sur toile / 88 x 113,5 cm / 2011 Acrylic on canvas / 34 41â „64 x 44 11â „16 in / 2011 54
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USA RE MIX Acrylique sur toile / 112 x 192 cm / 2012 Acrylic on canvas / 44 3/32 x 75 19/32 in / 2012 57
Dunny
Acrylique sur toile / 66 x 99 cm / 2012 Acrylic on canvas / 25 63⁄64 x 38 31⁄32 in / 2012 58
Clair de lune
Acrylique sur toile / 54,5 x 83 cm / 2012 Acrylic on canvas / 21 29⁄64 x 32 43⁄64 in / 2012 59
La mémoire d’Edwin Acrylique sur toile / 181 x 105 cm / 2012 Acrylic on canvas / 71 17⁄64 x 41 11⁄32 in / 2012 60
Rouge et confusion
Acrylique sur toile / 50 x 68 cm / 2012 Acrylic on canvas / 19 11⁄16 x 26 49⁄64 in / 2012 61
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Ecrit sent Le passage par le côté scriptural de Twombly, l’aura amené en évidente logique à quitter momentanément les arts plastiques pour la littérature. Il rejoint, via Flaubert et ses brouillons, la célèbre formule qui prétend que l’art d’écrire c’est « lit et rature ». En effet, les manuscrits du père d’Emma Bovary ne se cantonnent pas à la simple mise sur papier de phrases alignées ; ils s’affirment ensemble graphique où biffures et surcharges suscitent d’étonnants rythmes optiques. Une architecture nerveuse parcourt alors le support, mise en valeur par des éclats lumineux.
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> Acrylique sur toile / 66 x 141 cm / 2012 Acrylic on canvas / 25 63⁄64 x 55 33⁄64 in / 2012
timental A trip in Twombly’s scriptural work brought him logically to momentarily leave plastic arts for literature. He joins, through Flaubert and his drafts, the famous quote according to which the art of writing is « lit et rature » (read and cross out). As a matter of fact, the manuscripts of Emma Bovary’s father are not a simple addition of lined up sentences on paper ; here they are, as a graphic togetherness where cross-outs and overprints raise surprising optic rythms. A jittery architecture therefore roams the surface, highlighted by luminous bursts.
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Lettre ouverte
Revoici le palimpseste. Idem en ce qui concerne la transposition plastique d’une page du roman Lucette de Marc-Edouard Nabe. Les mots semblent avoir été chiffonnés. La phrase bégaie visuellement, ne laissant que des bribes en partie effacées, alors que des traces ocre s’impriment à la façon d’empreintes digitales désignant le coupable d’un tel acte de vandalisme littéraire.
Here is the palimpsest again. And also as far as the plastic transposition of a page of MarcEdouard Nabe’s novel Lucette is concerned. The words seem ruffled. The sentence visually stammers leaving only scraps, partly erased while ocher traces look like fingerprints pointing out the culprit of such a literature vandalism crime.
Acrylique sur toile / 76 x 105 cm / 2012 Acrylic on canvas / 29 59⁄64 x 41 11⁄32 in / 2012 67
Acrylique sur toile / 126 x 176 cm / 2012 Acrylic on canvas / 49 39⁄64 x 69 19⁄64 in / 2012
Far from actual commercial behaviors (Citroën signing a car bodywork with Picasso’s signature; an Anvers optician awarding the names of Rubens, Van Dyck, Jordaens to glasses mountings; Vermeer becoming a lure to sell desserts…), Antoine Gamard doesn’t use the names - and therefore the reputation - of his masters. He paces along the same road in order to insert them into the evolution they prefigured. He uses the technique of ‘sampling’ as it substantiates his work by inserting it into the sample belonging to another. He consequently testifies that art history, in spite of taking the appearance of one break after another, is really a perpetual legacy. Michel Voiturier
Fast and furious 68
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Blitz Loin de certaines pratiques commerciales récupératrices actuelles (Citroën affublant une carrosserie de la signature de Picasso ; le lunetier anversois Théo baptisant des montures Rubens, Van Dyck, Jordaens ; Vermeer servant d’appât pour vente de desserts…), Antoine Gamard n’utilise pas le nom - autrement dit la réputation - des devanciers. Il fait corps avec leur démarche en vue de la réinsérer au sein même de l’évolution qu’ils ont préfigurée. Il use de la technique du ‘sampling’ puisqu’il concrétise son travail en l’insérant dans un échantillon de celui d’un autre créateur. Il atteste de la sorte que l’histoire de l’art, alors même qu’elle prend l’apparence de changements par ruptures successives, est en réalité héritage constant. Michel Voiturier
Acrylique sur toile / 126 x 176 cm / 2012 Acrylic on canvas / 49 39⁄64 x 69 19⁄64 in / 2012 71
Benchmarks 1999 : Gets in Paris beaux-art in Claude Viallat’s workshop 2003 : First personal exhibition / ‘Sticky bird’ - Gallery Bref - Paris 2004 : He organizes an exhibition for group ‘Art Is Stick’ / Gallery Artcore - Paris 2005 : Graduates from Paris école nationale supérieure des beaux-arts 2006 : Personal exhibition / ‘Implosion’ - Gallery Hug - Paris 2007 : Personal exhibition / ‘Old school’ - Gallery Onega - Paris 2008 : Organizes collective exhibition ‘Taguer n’est pas jouer’ / Gallery Hélène Bailly - Paris 2009 : ’Sauvage’ exhibition with Edwin Goodwrite / Gallery Hélène Bailly - Paris 2010 : Personal exhibition / ‘Storm’ - Espace Seven, gallery Jacques de Vos - Paris 2011 : Sarts collaboration with gallery Rasson (Tournai - Belgium) 2012 : Starts collaboration with gallery Celal (Paris - France)
2013 : Personal exhibition / ‘Sample’
galeriecelal galeriecelal 72
www.galeriecelal.com 45, rue Saint-Honoré / 75001 Paris / 01 40 26 56 35 / contact@galeriecelal.com
Repères 1999 : Entre aux beaux-arts de Paris dans l’atelier de Claude Viallat 2003 : Première exposition personnelle / ‘Sticky bird’ - Galerie Bref - Paris 2004 : Organise l’exposition de groupe ‘Art Is Stick’ / Galerie Artcore - Paris 2005 : Diplômé de l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris 2006 : Exposition personnelle / ‘Implosion’ - Galerie Hug - Paris 2007 : Exposition personnelle / ‘Old school’ - Galerie Onega - Paris 2008 : Organise l’exposition collective ‘Taguer n’est pas jouer’ / Galerie Hélène Bailly - Paris 2009 : Exposition ‘Sauvage’ avec Edwin Goodwrite / Galerie Hélène Bailly - Paris 2010 : Exposition personnelle / ‘Storm’ - Espace Seven, galerie Jacques de Vos - Paris 2011 : Début de la collaboration avec la galerie Rasson (Tournai - Belgique) 2012 : Début de la collaboration avec la galerie Celal (Paris - France)
2013 : Exposition personnelle / ‘Sample’
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This book was published for the exhibition :
Antoine Gamard-
Sample Galerie Celal, Paris - France March 21, 2013 - April 20, 2013
Text Arnaud Oliveux, Celal Akkus, Michel Voiturier Translation Dominique Buffin Photo crédits Antoine Gamard, Celal Akkus Copyright © Antoine Gamard / All right reserved Except : Composition VII, Wassily Kandinsky page 32 / © ADAGP, Paris 2013 Excavation, Willem de Kooning page 42 / © 2013 The Willem de Kooning Foundation / ADAGP, Paris Published and edited by Galerie Celal Printed by Pulsio, January 2013 / www.pulsio.net Edition 500 copies All rights reserved. No part of the contents of this book may be published without the written permission of Galerie Celal This book is dedicated to the memory of François Gamard, an amazing father and lovely person.
Galerie Celal - France 45, rue Saint-Honoré / 75001 Paris T +33 1 40 26 56 35 www.galeriecelal.com
« Je conçois mon travail comme un voyage dans les tréfonds de l’intime, zone obscure où s’origine la création. Ce sont mes souvenirs d’enfance que j’essaie de retranscrire. Ceux des musées quand on ne pouvait même pas croire au graffiti, sauf sous cette forme sublime qu’on appelle art. » « I conceive my work like a trip into the depths of intimacy, obscure zone where creation originates. What I’m trying to transcribe are my childhood memories. Those from museums when we couldn’t believe in graffiti, except in this sublime way that we call art. » Antoine Gamard
L’intime, les souvenirs de la rue, les œuvres croisées au fil des années sont au cœur des créations sur toile d’Antoine Gamard. Il y puise ses sources d’inspiration. La rue a été son terrain d’apprentissage. Déjà, il réinterprétait des œuvres comme son fameux punk taguant la Liberté guidant le peuple de Delacroix, collé sur les murs de Paris. Les séries précédentes d’Antoine, figuratives, virevoltaient entre hyperréalisme et pop art, emprunts à peine identifiables tant les sujets urbains dominaient la surface de l’œuvre. Elles combinaient déjà à ces sujets des surfaces abstraites qui préfiguraient les nouvelles séries développées ces derniers mois. Depuis 2011, le pas est franchi et assumé, l’œuvre devient totalement abstraite. Les artistes ont souvent réinterprété les grandes œuvres du passé. Il n’est question ici que de les effleurer, par simple évocation de ces références. L’œil pourra chercher l’origine, il n’y parviendra que difficilement, il ne doit d’ailleurs pas nécessairement y parvenir, le but n’est pas là. Gamard sample les œuvres de ses célèbres prédécesseurs. L’esthétique des toiles du XXème siècle subsiste par fragments, échantillons essentiels aux yeux de l’artiste. Réinventant l’œuvre originelle, il lui donne une nouvelle façon d’être appréhendée par le regard. Affilié au graffiti, mouvement qu’on pourrait croire ‘sui generis’, sans lien évident avec les Mondrian, Jasper Johns, Warhol ou de Kooning, Gamard s’attache à montrer une filiation des esthétiques au sein de l’histoire de l’art du XXème siècle entre des œuvres auxquelles il rend hommage, et ce qui ne saurait être regardé autrement que comme un courant majeur de l’art contemporain. Arnaud Oliveux