Mémoire d’un entre le
projet
Arve
Parc
Antoine Roullin Travail de diplôme en Architecture du Paysage / atelier L’Arve en projet / hepia, Genève / printemps 2013
et
Salève
des îles d’étrembières
Antoine ROULLIN 7 rue de l’espérance 74100 Ville-la-Grand - France +33 677 000 230 antoine.roullin@laposte.net
Imprimé en août 2013 sur papier satiné 160 g/cm2, reliure spiralée métallique, format 26.8x16.0 cm
Note Sauf mention contraire, tous les documents et clichés ont été réalisés par l’auteur.
Remerciements à Hsiao-Mei - wo de aï ; à maman, à papa - qui m’ont fait moi ; à Julie, à Hugo - m’manquez les marmots ; à Janine, à Linette - mes starlettes ; à Jacques, à Jean-Pierre - de jardin mes pères ; aux Geoff’, Flo, Guilhoute, Pierrot - les poteaux de promo.
2
>
Croquis réalisé au cours du voyage d’étude en Bretagne, juin 2012
Remerciements
Avant-propos Ce carnet-mémoire présente mon travail de diplôme, fruit du dernier semestre - le sixième - du cursus de Bachelor en Architecture du Paysage d’hepia (Haute école du Paysage, d’Ingénierie et d’Architecture de Genève) - anciennement école d’Ingénieurs de Lullier. Il est l’aboutissement de trois années d’études qui, par la largesse du spectre de compétences abordé, la rigueur avec laquelle l’enseignement est dispensé, l’intense prodigalité qui nous est imposée, la diversité des approches proposées concernant la question du projet, m’auront fait re-découvrir mon métier, et convaincu de sa place déterminante à la croisée de tant de chemins. Je tiens ici à remercier cette école suisse romande et ceux qui la font vivre pour ce qu’elle a pu m’apporter : de solides bases théoriques et empiriques (notamment en ce qui concerne les questions techniques, et surtout végétales), et l’esquisse d’une ou de plusieurs méthodes/pistes/accroches pour aborder le projet de paysage tout au moins elle me donne le sentiment de pouvoir m’appuyer sur quelque légitimité parmi la multitude de choix qui nous sont offerts lors de la découverte de tout projet de création : en particulier l’attachement à la compréhension et au respect du site ; à l’inscription de notre projet dans une histoire à prolonger ; à l’édiction de règles simples et fortes qui nous aident à modeler un tout cohérent.
3
4
Remerciements
5
TDM ANNEX
l’Arve en projet
Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Elysée Reclus, Histoire d’un ruisseau, éd. infolio, 2010 (éd. originale 1869), p.128
Intro
«Ah! Baguenauder sur le bord de l’eau, quel repos agréable et quel puissant moyen pour ne pas retomber au niveau de la brute! [...] Grâce au paysage qui change autour de nous, nos idées rajeunissent aussi ; la vie ambiante qui nous pénètre nous empêche de nous momifier avant le temps.»
7 ANNEX
Biblio Corpus CONCL
Table des matières IIi
II
i
Intro
TDM
Avant-propos
3
Introduction..................................................... 11 I Territoire........................................................ 15 Préambule
17
A/ Histoire d’un cours d’eau
18
a. b. c. d.
Socle naturel Bassin versant Représentations/Imaginaire Toponymie
18 20 22 26
B/ Prospection, Projections a. b. c. d.
28
Arpentage Série cartographique Rapports saisonniers à la berge Effets de correction
28 34 38 40
C/ La carte comme outil de projet
8
Table
42 des matières
a. b. c. d.
Référentiel historiographique Masterplan Effeuillage, de l’approche à l’accroche Références
Conclusion
42 44 46 48
51
II Concours................................................... 53 Préambule
55
A/ S’enquérir du site
56
a. Situation générale b. Entités rencontrées c. Esprit du lieu
B/ Mettre à plat a. Ce que l’on retient b. Ombre et onde, Salève et Arve c. Jeu de coulisses et ossature
C/ Mettre en forme
56 58 60
62 62 64 66
68
79
A/ Gestion des crues
80
a. b. c. d. e.
Précisions d’ordre hydrologique Visualisation des niveaux de crue Recherche (complexe) de simplicité Solution retenue Quand l’Arve s’invite au parc
B/ Le parc des Îles a. b. c. d.
80 82 84 86 90
92
Mouvements de sol 92 Aperçu des intentions végétales 94 Parcelles en friche 96 Le double-alignement de Métaséquoias 100
Conclusion
i
Intro
TDM
Préambule
a. Forme urbaine b. La place des Îles c. Plan-masse final
108 108 110 116
119
Conclusion.................................................. 121 Corpus............................................................ 125 Bibliographie............................................ 127 Annexes......................................................... 131 9
II
III Projet............................................................. 77
C/ Inventer la ville
IIi
75
e. Le bois aux trembles 102 f. Chambres de verdure persistantes et sousbois de caducs 104 g. La prairie humide 106
Biblio Corpus CONCL
Conclusion
68 70 72
ANNEX
a. Plan d’intention b. Images c. Références
TDM Intro
«L’histoire d’un [cours d’eau], même de celui qui naît et se perd dans la mousse, est l’histoire de l’infini. Ces gouttelettes qui scintillent ont traversé le granit, le calcaire et l’argile ; elles ont été neige sur la froide montagne, molécule de vapeur dans la nuée, blanche écume sur la crête des flots.»
11
ANNEX
Introduction
Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Elysée Reclus, Histoire d’un ruisseau, op. cit., p. 21
Le territoire qu’il nous a été proposé d’étudier concerne un protagoniste filandreux, toujours rebelle et capricieux bien que largement dompté, en perpétuel mouvement, chargé tant d’imaginaire que d’alluvions : la rivière Arve - depuis (à contre-courant) sa Jonction avec le Rhône dans le centre de Genève jusqu’à la campagne haut-savoyarde d’Arthaz-PontNotre-Dame. Il s’agissait, pour reprendre le mot de Laurent Daune, de poser comme hypothèse l’intuition selon laquelle «c’est à partir de l’Arve - à la fois limite et vecteur - qu’existe une possible reconstruction territoriale et paysagère». Ce semestre a d’abord été l’occasion d’entamer une réflexion à l’échelle d’un territoire (dont il nous restait à définir la qualité des limites) long d’une quinzaine de kilomètres (à multiplier par deux rives à explorer) et dont la largeur pouvait varier en fonction de la définition que chaque trinôme d’étudiants avait choisi d’adopter pour caractériser le «territoire de l’Arve». Cette phase ‘Urbanisme’ devait aboutir à la production d’un masterplan dégageant des intentions de projet, une vision d’avenir, des orientations à infléchir pour l’agglomération franco-genevoise. L’atelier, dans une phase intitulée ‘Concours’, s’est poursuivi de manière individuelle. Nous avions ainsi à choisir un site de projet à une échelle plus restreinte, qui devait nous permettre d’identifier l’objet de notre étude, ainsi que de dégager nos grandes intentions de projet le concernant.
12
Introduction
Pour ma part, il s’agit de la réalisation d’un parc d’agglomération en bord d’Arve, qui permet à la fois de pérenniser un espace-tampon entre l’urbanisation galopante et la rivière, et aussi de définir par la même occasion les principes d’implantation d’un nouveau quartier d’habitation et de commerces de manière cohérente. La troisième et dernière phase, dite ‘Projet’, nous amène à préciser autant que possible les intentions précédemment établies : finalisation du dessin du projet ; modelage précis de la topographie du site ; définition d’une palette végétale et principes de plantation ; choix de matériaux pour les revêtements de sol ; principes de construction des éléments techniques du projet ; production des documents graphiques permettant la compréhension dudit projet. Ce travail représente donc pour nous un exercice d’"art total", puisqu’il nous invite à plonger dans le projet de paysage depuis une échelle géographique jusqu’à celle du document de réalisation technique. L’intérêt, et la difficulté aussi, étant de jongler entre toutes les échelles intermédiaires - qu’elles soient conventionnelles ou bien bâtardes, d’effectuer ces allers et retours permanents en gardant à l’esprit tout ce que l’on aura pu assimiler auparavant... et tout ce que l’on projette au-devant.
TDM Intro i II IIi Biblio Corpus CONCL
>
Machoire de castor croquée en bord d’Arve à Arthaz
13
ANNEX
>
L’Arve et sa ripisylve, depuis Arthaz-Pont-Notre-Dame jusqu’à la jonction avec le Rhône à Genève
TDM i
Intro
«Je vous vois aussi, belles sources des grands fleuves, qui allez vous perdre dans la mer à des centaines de lieues de votre origine. Que je ferme seulement les yeux et ma pensée se reporte aussitôt vers un joyeux torrent, la Vésubie, la Gordolasque, la bruyante Emabalire ou vers tel autre gave de la libre montagne!»
15
ANNEX
I Territoire
Biblio Corpus CONCL
IIi
II
Elysée Reclus, Histoire d’un ruisseau, op. cit., p. 139
18
février
- 15
mars
2013
Phase d’étude réalisée avec Aurélien Wasem et Johann Grandjean Enseignant : Christophe Veyrat-Parisien
16
chapitre
I TERRITOIRE
TDM l’éponge de sol à ciel»4 de tout ce qu’il voit, ressent, écoute, puis retranscrit sous forme de notes, de croquis, d’image mentale ou bien d’une carte plus aboutie.
Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
«Représenter le territoire c’est déjà le saisir. Or cette représentation n’est pas un calque, mais toujours une construction. On dresse la carte pour connaître d’abord, pour agir ensuite. Elle partage avec le territoire d’être processus, produit, projet.»5
Ces quatre jours fort instructifs sont entrecoupés de balades au bord de l’Arve qui nous permettent d’appréhender le territoire en compagnie de nos enseignants et de nos compagnons de projet. C’est le temps de la découverte, même pour nous qui habitons et pratiquons ce territoire quotidiennement : car c’est un fait que considérer un lieu avec la perspective du projet nous le fait percevoir bien différemment. L’attention s’aiguise, le projeteur se met à «faire 1 2 3
Direction Générale de la Nature et du Paysage de l’Etat de Genève Syndicat Mixte d’Aménagement des Abords de l’Arve Schéma de Cohérence Territoriale
4 LASSUS Bernard, «L’analyse inventive», in BERQUE Augustin et al., Mouvance. Cinquante mots pour le paysage, Paris, éd. de la Villette, 1999, p. 45 5 CORBOZ André, «Le territoire comme palimpseste», in Le territoire comme palimpseste et autres essais, éd. de l’Imprimeur, 2001, p. 26
17
ANNEX
Nous abordons la première phase de cet atelier, dite Territoire, par une série de conférences se déroulant au gîte du Passant au lieu-dit du Reposoir, au pied du col de la Colombière, dans le Massif des Aravis : L’Arve et son patrimoine, par Benedict Frommel - historien à l’Office du Patrimoine et des Sites du Canton de Genève ; L’Arve dans le Projet Paysage du Grand Genève, par Typhaine Bussy - cheffe de projet à la DGNP1 ; L’évolution de l’Arve, par Franck Baz - technicien de rivière du SM3A2 ; L’Arve dans le SCOT3 d’Annemasse Agglo, par Frédéric Romain ; Héritages du dernier cycle glaciaire en Vallée d’Arve, par Frédéric Coutterand - glaciologue et géomorphologue ; Le Projet d’Agglo franco-valdo-genevois, par Sandra Mollier cheffe de projet Nature/Agriculture/Paysage.
Intro
Préambule
A/ Histoire d’un cours d’eau
Entités géographiques majeures en vallée d’Arve
a. Socle naturel Le site de notre étude recouvre les quinze derniers kilomètres de la vallée de l’Arve, qui s’étend depuis le Massif du Mont-Blanc jusqu’à la cuvette genevoise. On se situe à cheval sur deux territoires historiques que sont le Genevois et le Faucigny, le massif du Salève constituant une limite géographique et paysagère entre ces deux territoires. Cependant c’est bien l’Arve qui constitue la véritable frontière entre Genève et la Savoie (française ou piémontaise) pendant des siècles, voire des millénaires, avant même que ces territoires revêtent un nom :
0
10
30
50 km
«Peu après le retrait définitif des glaciers, l’Arve fait office de premier facteur de localisation de populations, entre 12’000 et 8’000 avant J.-C. La proximité d’abris au pied du Salève, combinée au passage du cours d’eau, contribue à attirer les chasseurs-cueilleurs du paléolithique. La rivière offre non-seulement ses ressources aux pécheurs, mais son franchissement piège les troupeaux de rennes qui doivent ralentir et se masser devant l’obstacle.»1
1 PAQUIER Serge (sous la dir. de), L’eau à Genève et dans la région RhôneAlpes XIXe-XXe siècles, éd. L’Harmattan, Paris, 2007, p. 7
18
chapitre
I TERRITOIRE
Source : glaciers-climat.com © Sylvain Coutterand
>
Le glacier de l’Arve il y a 20’000 ans
>
TDM i
français
Chablais
sif
Genève
1
5
10
20 km
le Giffre
Le Môle ve
Massif des Aiguilles Rouges Massif des Bornes
Mo
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le
Faucigny
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Genevois
ôn Rh
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l
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IIi
Haut-Giffre
Massif des Aravis
Massif du Mont-Blanc
19
Biblio Corpus CONCL
Secteur d’étude
ANNEX
Gex
as
de
M
Pays
II
de
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Jura
Intro
Lac Léman
l’Arve et ses affluents, de la source à l’exutoire
>
b. Bassin versant L’Arve est le principal cours d’eau s’écoulant en HauteSavoie. Elle prend sa source au col de Balme, à 2’191 m d’altitude, et parcourt plus de 100 km avant de venir mêler ses eaux à celles du grand Rhône tout juste échappé du Léman, au lieu-dit de la Jonction, à Genève. 60% de la superficie du bassin versant se situant au-delà de 1’000 m d’altitude, l’Arve est d’abord la somme d’une multitude de torrents de montagne émanant des massifs alpins (Mont-Blanc et Aiguilles Rouges) et convergeant dans la vallée de Chamonix. Le régime hydrique de l’Arve se complexifie ensuite au fur et à mesure de son écoulement, de plus en plus influencé par le régime de ses affluents de plaine. On passe ainsi d’un régime de type glaciaire1 dans la Haute-Vallée de l’Arve, à un régime dit glacio-nival2 autour de Bonneville, jusqu’à un régime nivo-glacio-pluvial3 complexe à Genève (débit influencé à la fois par la fonte des glaces en été, des neiges au printemps ainsi que par les précipitations saisonnières). Une rivière d’origine «alptière», donc! 1 Régime glaciaire : basses eaux en hiver - débits important en été résultant de la fonte des glaces. 2 Régime nival : basses eaux en été - crues de printemps dues à la fonte des neiges de moyenne montagne. 3 Régime pluvial : basses eaux en été - débits hivernaux importants, mais forte variabilité interannuelle.
20
chapitre
I TERRITOIRE
{
l’Arve
{
___rivière/nant/torrent/glacier
longueur 107 km dénivelé 1821 m pente moyenne 1.7 % bassin versant 1976 km2 (dont glaciers) 121 km2
TDM
la Jonction
II
i
Intro
[ 370 m ]
Col de Balme
Mont Blanc [ 4’808 m ]
1
5
10
25 km
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ANNEX
Biblio Corpus CONCL
IIi
[ 2’191 m ]
L’Arve au Bois de la Bâtie, Ferdinand Hodler, 1880 Baigneurs au bord de l’Arve, Léon Gaud, fin XIXème Bord de l’Arve en Automne, Jean Daniel Ihly, 1898
L’Arve souffre d’une réputation capricieuse. Elle n’est, somme toute, que l’expression des humeurs des montagnes, domaine du diable s’il en est : «L’Arve en Savoye sort d’une haute montagne que ceux du pays appellent maudite. [...] Cette rivière est extraordinairement rapide, beaucoup plus que le Rhône où elle se perd au lieu appelé la Queue d’Arve et lorsque les neiges viennent à fondre elle s’enfle si fort que souvent elle fait remonter le Rhône vers le Lac, les moulins à blé des Genevois tournant alors à rebours.»1 Cette description du XVIIème siècle peut sembler fantasque, mais elle n’en exprime pas moins bien le sentiment de méfiance que les habitants de la vallée de l’Arve éprouvent vis-à-vis de leur cours d’eau, dont les débordements hors de son lit sont récurrents et extrêmement ravageurs. Il est vrai que l’Arve peut atteindre un débit de 1400 m3.s-1, quand le Rhône à Genève ne varie que de 200 à 600 m3.s-1 : en période de crue, l’Arve peut (pouvait?) ainsi bloquer le cours du Rhône, voire le faire refluer légèrement vers le lac comme l’énonce l’abbé Moreri. On ne saurait trop insister sur cette opposition de style entre un Rhône majestueux, calme, limpide, chaud, constant, apaisé par le Léman ; et cette Arve impétueuse, froide, opaque, 1 MORERI Louis, Le grand dictionnaire historique ou mélange curieux de l’histoire sacrée et profane, 1674 (1ère édition) [consulté sur gallica.bnf.fr]
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chapitre
I TERRITOIRE
>
Ruisseau de montagne près de Champéry, Ferdinand Hodler, 1916
c. Représentations/Imaginaire
>>> >> >
TDM Intro i II IIi Biblio Corpus CONCL
Vue du Mont-Blanc et de la vallée de Sallanches, Gabriel Lory, 1812
23
ANNEX
>
La Jonction à Genève, Jean Dubois, 1829
>
torrentielle, grise, ou bien bleue... lunatique enfin! D’autant que cet antagonisme se retrouvait bien, fin XVIIIème - début XIXème, dans l’opposition de tempéraments entre Genève la puritaine et Carouge la débauchée, au plus fort de la rivalité commerciale entre les deux cités. Pendant longtemps, l’Arve fut ainsi ce cours d’eau à fuir ou à dompter. On en est tout de même venu à l’enjamber (de la succession de «Ponts d’Arve» en bois détruits périodiquement au pont du CEVA en construction à Champel), à exploiter sa force (industries carougeoises ; usine hydroélectrique de Vessy ; barrage EDF d’Arthaz), à exploiter ses berges sablonneuses ou les galets de son lit (en témoignent par exemple les calades ou les vieux murs du hameau de Sierne). Son delta mouvant et ses rives limoneuses ont progressivement été investies, d’abord par les cultures (comme à Plainpalais) puis par les hommes. On a donc commencé à protéger ce qui nous était devenu précieux, et c’est ainsi que depuis les premières digues sardes de Victor-Amédée III au XVIIIème siècle, on est aujourd’hui arrivé à chenaliser l’Arve sur la quasi-totalité de son cours (seul un tronçon en aval de Bonneville permet d’observer quelques tressages dans le lit mineur). Les conséquences n’en sont Les couleurs de l’Arve (clichés personnels - février/juin 2013) Selon Benedict Frommel, «les bons connaisseurs de l’Arve peuvent déterminer, en fonction de sa couleur, si elle est plutôt composée d’eau de pluie ou d’eau de fonte».
24
chapitre
>
I TERRITOIRE
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IIi
II
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Intro
TDM Viaduc de la Jonction (achevé en 1945) Boulets d’Arve utilisés en calades et en moellons, hameau de Sierne Borne-frontière Genève-Savoie à proximité de l’Arve, campagne de Sierne Usine hydroélectrique de Vessy
Biblio Corpus CONCL
>>
L’iconographie nous renseigne enfin sur des usages moins soupçonnés se tramant sur l’Arve : baigneurs des Bains d’Arve, de Champel-les-Bains ou plus modestement du lieu-dit "Noies-tes-Puces", laveuses, pêcheurs, tireurs-de-sable... Surtout, on la retrouve la plupart du temps associée à la figure du Mont-Blanc, Genève ayant été au XIXème la ville de départ pour les excursions partant vaincre (comme le disent les alpinistes) le géant des Alpes.
ANNEX
cependant pas que sécuritaires et paysagères (uniformisation, artificialisation) : la chenalisation et surtout les murs, digues et autres enrochements ont pour effet de créer des discontinuités importantes dans les corridors biologiques et de figer la géomorphologie du cours d’eau : lits mineur et majeurs se confondent largement désormais, ce qui entraîne encore une perte de milieux biologiques à fort potentiel (zones inondables) et une accélération de la vitesse moyenne de la rivière, que l’on estime avoir été multipliée par six depuis son cours naturel.
>> >
d. Toponymie Dans ce travail de "cartographie sémantique", nous avons tâché d’écouter ce que les mots du territoire avaient à nous raconter à propos d’icelui. Nous avons pour cela parcouru le territoire par la carte, en essayant d’en isoler les mots-composés évocateurs ou d’identifier l’étymologie de termes prometteurs. Regroupés en six thèmes (cf légende), ces mots nous parlent à la fois du socle naturel, de l’onde qui le pénètre, de ce que l’homme en fit et en fait, de ce que l’homme en retient. Les noms des ruelles carougeoises nous renseignent ainsi sur toutes les activités qui ont pu y avoir cours : tannerie, fonderie, minoterie, filature, mais aussi les tireurs-de-sable qui conféraient à Carouge son aspect pittoresque, ou bien encore l’orpailleur dont la figure de marginal frondeur est restée longtemps ancrée dans les mémoires collectives.1 Les Vernets évoquent les aulnes qui peuplaient autrefois les rives inondables du delta de la Queue d’Arve ; quand plus loin des plantations de peupliers (ou trembles) ont nommé Etrembières. Et au-delà du Bout-du-Monde, ou de son pendant La Grande Fin, c’était l’étranger. 1 voir WALKER Corinne, LOUIS-COURVOISIER Micheline, Dictionnaire des communes genevoises. Rues, chemins, lieux-dits, éd. Promo, Genève, 1985
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chapitre
I TERRITOIRE
Typologie
étymologique
Activités agricoles Ensembles boisés Socle géographique Hydrographie Histoire du lieu Activités industrielles
ANNEX
27 Biblio Corpus CONCL
IIi
II
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Intro
TDM
B/ Prospection, Projections a. Arpentage Nous nous sommes donc lancés dans une découverte que nous voulions exhaustive. Le travail de relevé se joint à celui de la prise de notes, on se fait des remarques, on délimite des secteurs d’influence, des secteurs d’Arve, on liste des typologies de rapports à l’eau, et déjà l’esquisse projective se fait jour : pour ne pas se perdre dans la masse de données récoltées, il nous faut choisir un mode d’appropriation original du territoire - autrement dit, un thème pour l’appréhender dans sa globalité. Considérant le fait que le protagoniste du semestre soit cette rivière, l’Arve, nous décidons de faire de ses spécificités nos angles d‘attaque. Ce qui nous frappe et nous enthousiasme depuis le début de cet atelier, c’est son caractère, sa mouvance, son imprévisibilité... son dynamisme. Intuitivement, nous pensons tenir là matière à développer des parallèles entre les dynamiques naturelles (hydrologiques et végétales) d’une part, et les mouvements anthropiques d’envergure à l’oeuvre dans toute la cuvette genevoise. Nous avons donc gardé en tête, au cours de nos pérégrinations journalières (vaste territoire!), cet esprit de l’eau : comprendre les dynamiques pour pouvoir, ensuite, en jouer.
28
chapitre
I TERRITOIRE
ANNEX
29 Biblio Corpus CONCL
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Intro
TDM
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chapitre
I TERRITOIRE
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II
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Intro
TDM Attentifs à ce qui fait ce territoire, à ce qui le compose et le transforme, les indices sont légion : ici un tronc dépiauté par un castor, là des racines mises à nu par le courant. Plus loin, une chute d’eau qui nous fait chercher le tracé de quelque ancienne dérivation. Et à découvert, en plein mois de mars, on assimile leur nom autant qu’on les endure les vents genevois.
IIi
Au gré des va-et-vient de marche, carte à la main, les logiques du territoire nous apparaissent. On comprend peu à peu que l’on se trouve dans une dépression, dont les dimensions sont si vastes que l’on n’en avait pas perçu le contour. Soudain on relève la tête, et cette crête que l’on aperçoit au loin, on saisit qu’elle devait être un ancien talus incisé par la force de la rivière ; on se rend compte que là encore, même quand on ne l’aperçoit plus, qu’on ne l’entend plus, on se trouve dans l’un de ses bras. Ce type de réflexion nous amène plus tard à vouloir produire un document permettant de saisir la topographie des lieux de manière plus intuitive (voir ci-contre). L’évidence de la domestication de l’Arve saute alors aux yeux.
Biblio Corpus CONCL
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l’Arve aux Iles d’Etrembières l’Arve au Bois de Vernaz l’Arve citadine à Carouge Bassin topographique de la basse-vallée de l’Arve
ANNEX
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32
chapitre
I TERRITOIRE
TDM Intro i II IIi Biblio Corpus CONCL
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Vignes conduites en lyre à Sierne Pelote végétale créée par les humeurs du courant Chute de l’île aux castors
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ANNEX
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Pins en sommet de berge au lacet de Conches Vallée de l’Arve depuis le Plateau d’Arthaz Racines affouillées, mises à nu par le courant
<
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b. Série cartographique Parallèlement aux découvertes de terrain, s’engagent des travaux de cartographie qui permettent de saisir des éléments dont la trace a disparu ou dont l’échelle fait qu’ils échappent au simple marcheur. Découvrir le territoire par la carte ou le plan, cela permet aussi de le fantasmer : «La formidable potentialité de notre métier est d’être un métier de curieux, un métier qui aiguise le regard et l’attention et les porte sur le monde.»1
à 500 m d’épaisseur de lit en vallée, jusqu’à 2 km pour ce qui est de son delta, appelé Queue d’Arve. On voit également qu’un réseau de canaux d’irrigation à Pinchat et Veyrier a disparu au cours du XXème siècle, tandis que certains affluents (Aire, Drize, Géline) étaient enfouis et canalisés là où l’urbanisation se développait, scénario malheureusement courant pour les ruisseaux citadins alors utilisés comme égouts à ciel ouvert.
Soucieux que nous sommes de mettre en exergue la dynamique des éléments que nous analysons, nous produisons d’abord une série de cartes diachroniques traitant de l’évolution du réseau hydrographique (voir ci-contre), et de celles des tissus agricoles et forestiers (cf double-page suivante).
L’espace agricole du bassin de l’Arve - très important au début du XIXème siècle - a largement diminué en raison d’une pression foncière importante et pas toujours gérée de manière raisonnée. Malgré cela, la campagne genevoise représente encore 1/3 de l’agglomération du Grand Genève (71’000 ha). En plus de la fonction de production pour la population elle offre, par ses dégagements visuels le long de l’Arve et ses motifs paysagers, de véritables respirations au sein de l’agglomération, et contribue grandement à la qualité de vie au sein de ce territoire.
On ne dispose pas de cartographie détaillée concernant les mouvements du lit et des bras de rivière, mais on peut les reconstituer pour des zones précises quand on dispose de photographies aériennes anciennes (voir chapitre 2). La difficulté est aussi liée au fait que les cartes transfrontalières sont rares. Il faut donc recouper les données pour se faire une idée générale de l’évolution du territoire. On voit ici que l’Arve avait, par le passé, un espace de divagation beaucoup plus large : de 300 1 CORAJOUD Michel, Histoire du jardin dont le cordeau fut une corde à linge, extrait du colloque du 27 septembre 1990 «Paysage en devenir» au Centre de Création Industrielle Georges Pompidou, http://corajoudmichel.nerim. net/10-textes/01-histoire-du-jardin.htm
34
chapitre
I TERRITOIRE
L’espace forestier n’a quant à lui que peu évolué depuis les grands déboisements du Moyen-Âge. On peut noter un léger recul de la forêt en plaine, et un reboisement spontané sur le Salève dû à l’abandon de pâturages. De manière générale, la surface forestière a augmenté. La principale question est aujourd’hui de créer des connexions entre les sentiers des bords de l’Arve et les sentiers du Salève.
2
i
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Biblio Corpus CONCL
1820 2013
Intro
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IVème siècle
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I TERRITOIRE
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Biblio Corpus CONCL
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ANNEX
1820 2013
Intro
Néolithique (Climax)
Les berges en pente douce, si elles constituaient l’essentiel des rives naturelles de l’Arve, se font aujourd’hui très rares. Il n’y a guère que du côté concave de ses lacets qu’on retrouve encore ce type de berge. Ce sont d’ailleurs dans ces boucles que l’on retrouve les ambiances les plus diversifiées aux abords du cours d’eau.
Processus morphodynamique de creusement du lit Typologies de berges, plan et coupe 1. 2. 3. 4.
>
c. Rapports saisonniers à la berge
>
Plage aux Bois de Vernaz Iles de Creuse, Vetraz-Monthoux Quai du Cheval-Blanc, Carouge Quai d’Arve, Genève
Les coupes ci-contre tentent d’illustrer différentes situations pour le promeneur arpentant les sentiers de bords d’Arve, et de mettre en relation ces rapports "verticaux" avec la granulométrie et le type d’alluvions rencontrés au sol. La dynamique du cours d’eau fait que les configurations changent tout au long de l’année : les plages de galets se découvrent en hiver alors qu’elles sont inaccessibles en été ; mais la partie haute de ces mêmes plages, composée d’éléments plus fins (sable), sera peut-être encore à découvert quand la crue estivale n’est pas très importante, comme c’est le cas aux bois de Vernaz. Une telle configuration, relativement peu fréquente, transforme une berge en un haut-lieu de détente pour les beaux jours.
Source : River. Space. Design., Birkhaüser, Bâle, 2012
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chapitre
I TERRITOIRE
Biblio Corpus CONCL
3 4
IIi
2
39 ANNEX
1 II
i
Intro
TDM
d. Effets de correction Les travaux de "correction générale" de l’Arve entrepris pour l’essentiel côté suisse (projet Legler) à partir de l’inondation de 1888, ont eu pour effet de gommer quelque peu les variations de hauteur d’eau. Souvent, en ville notamment, elles débouchent sur un "isolement" de l’Arve, que l’on domine depuis les quais de Genève et de Carouge mais que l’on ne va pas rencontrer, si ce n’est les pêcheurs d’ombre, de truites et de civelles.
un autre monde, celui des racines à mousse, des bois flottés ou autres caddies (!) à la dérive, celui des inflorescences de salpêtre de toutes les voûtes de ponts qui masquent à la vue des citadins "d’en haut" les foyers de leurs pensionnaires d’une nuit.
Néanmoins, il faut noter «l’opposition entre une volonté très théorique de corriger l’Arve selon un profil rectangulaire, rigide, et une nature qui reprend ses droits en colonisant le moindre ouvrage par le développement d’une végétation verdoyante. L’Arve en ville est une pénétrante de verdure majeure. La flore qui a poussé est due aux particularités de la rivière, qui fluctue passablement et charrie du limon et du gravier. La largeur du lit est aussi suffisante pour créer des plages de galets très intéressantes. [...] Les fameux enrochements préconisés en 1889 ont aussi joué le rôle de pièges à limon, permettant la création de bermes le long des murs de quais.»1 Effectivement, se promener sur les bermes d’Arve à Carouge, au pied des murs d’endiguement, nous transporte dans 1
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Variations saisonnières de débit 1. Période hivernale 2. Période estivale
PAQUIER Serge, L’eau à Genève..., op. cit., p. 248 chapitre
I TERRITOIRE
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III - VIII
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IX - II
1 Intro
TDM
C/ La carte comme outil de projet a. Référentiel historiographique Qu’il s’agisse d’un côté de la frontière ou de l’autre, la carte révèle l’ambiguïté dont a toujours fait preuve le territoire - au sens non-administratif du terme - de la cuvette genevoise. Si pour de nombreux Suisses, par une aimable boutade, «Genève, c’est déjà la France», ce n’est assurément pas ainsi que se considèrent les habitants du canton. La première carte transfrontalière n’apparaît ainsi qu’en 2007 avec le Plan d’Agglomération franco-valdo-genevois, qui est une amorce décisive pour le développement concerté d’un territoire qui, de fait, ne fait qu’un. Auparavant, les cartes suisses ou françaises se limitaient à leur cadre national et au-delà, prosaïquement, il n’y avait que du blanc. La rivière Arve, par un singulier retour des choses, peut ainsi jouer un rôle de catalyseur à la fois politique et paysager après avoir incarné la frontière pendant des siècles. Bien entendu c’est du côté genevois que les références en termes d’aménagement sont les plus marquantes, avec la production de concepts urbanistiques forts, emblématiques (ayant même servi de modèle bien au-delà de la Suisse), parmi lesquels "charpente paysagère" (lié au socle naturel) et "maillage du territoire" (lié au développement humain) constituent les clés prééminentes depuis 1936 et le célèbre plan de Maurice Braillard.
42
chapitre
I TERRITOIRE
Plan paysage 2 du Projet d’Agglo franco-valdo-genevois, 2012
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TDM
Maillage vert
Schéma des pénétrantes de verdure dans le plan directeur de 1966
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Plan Braillard de 1936
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ANNEX
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II
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Intro
Charpente paysagère
Trame bleue L’Arve et l’une des ses chutes d’eau Marécage / Ancienne balastière Domaine inondé de Mai à Août
b. Masterplan
Trame verte Domaine forestier
Le masterplan est un document compilant la synthèse d’une foule de données, relevant à la fois du travail de relevé et de l’attitude de projeteur. Il peut être lu comme une vision du territoire à moyen terme, ce qui suppose un certain point de vue, mais aussi une certaine retenue : bien qu’ayant parcouru (sur le terrain et dans les livres) ce qu’on a nommé le "Domaine de l’Arve" pendant trois semaines, ce n’est que fort peu de temps en réalité pour saisir la complexité, l’engrenage, la dynamique de ses composantes. 1
C’est pourquoi on peut, par exemple, y trouver des «espaces de possibles» qui sont des lieux identifiés comme potentiellement reconvertibles, mais dont on ne se sera pas prononcé sur le sort qu’il fallait leur réserver. Il nous paraissait essentiel, dans ce type de travail ô combien démiurgique, de maintenir un certain flottement dans les affectations. La partie la plus intéressante de ce travail concernait peut-être les questions de parcours, de transitions et de limites. Prenons par exemple la pénétrante agricole de Pinchat : elle constitue aujourd’hui un large couloir enserré peu à peu car aux prises avec le développement de quartiers d’habitat - individuel en majeure partie. Ce couloir revêt des qualités paysagères 1
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Parc public Parcellaire agricole Tunnels de maraîchage
Activités / Affectations Espace public Zone sportive Secteur industriel et commercial Gravière à reconvertir (espace de possibles) Zone à dépolluer
Rencontres / Repères / Limites «Accroches» au domaine de l’Arve Limite topographique Limite franche (voie de mobilité douce) Limite diffuse (agriculture «potagère») Frontière franco-suisse Point de vue remarquable Point de repère dans les paysages de l’Arve
Réseaux / Connexions Promenade des bords d’Arve Sentiers du Salève Liaison pédestre à réaliser Axe à revaloriser Boulevard planté à créer
Anglicisme que l’on pourrait traduire par "Plan de référence" chapitre
Ripisylve / Végétation de l’Arve
Pont sur l’Arve à faible valeur patrimoniale
I TERRITOIRE
Pont sur l’Arve à grande valeur patrimoniale
1
5
10
25 km
ANNEX
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IIi
II
i
Intro
TDM
(dégagements visuels, alignements ou cordons boisés libres, motifs agricoles...) de grande qualité en même temps qu’il constitue un corridor biologique d’importance entre Arve et Salève, mais comment en assurer la pérennité? Notre réponse consistait à qualifier ses limites, par exemple en affectant une largeur modeste de champ à des activités de jardinage réservées aux riverains, aboutissant à un espace "agri-potager" que les habitants, s’ils se l’approprient, défendront d’autant mieux contre les pressions foncières à venir. D’autres limites, tels les talus d’incision, forment quant à elles des remparts "naturels" pour ce fameux domaine de l’Arve. En d’autres endroits encore, nous préconisons des "accroches" à ce domaine : il s’agit des sites qui selon nous nécessitent une attention toute particulière afin de connecter des éléments plus éloignés - urbains ou non - à cette dorsale d’envergure que représente l’Arve, un outil de recompostion du territoire. «Cette nécessité d’un rapport collectif vécu entre une surface topographique et la population établie dans ses plis permet de conclure qu’il n’y a pas de territoire sans imaginaire du territoire. [...] Étant un projet, le territoire est sémantisé. Il est «discourable ». Il porte un nom. Des projections de toute nature s’attachent à lui, qui le transforment en un sujet.»2
2
46
CORBOZ André, «Le territoire comme palimpseste», op. cit., p. 23 chapitre
I TERRITOIRE
c. Effeuillage, de l’approche à l’accroche Hydrographie
Ripisylve
TDM Intro Accroches
i
Espaces Publics
II
Cheminements
IIi
Limites
Biblio Corpus CONCL
Inondable
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ANNEX
Agriculture
d. Références A ce stade du projet, les références sont nécessairement floues. Elles ne doivent être prises que pour ce qu’elles sont : des images justement, des stéréotypes.
Nous recommandons également, sans pour autant pointer un site en particulier, de gérer différemment la végétation de berge du cours d’eau, afin d’inviter davantage le promeneur à se pencher sur lui. Les petites accroches pourraient s’avérer aussi déterminantes que les grands projets. Il faut également favoriser autant que possible la remise à ciel ouvert des cours d’eau : ce n’est qu’assez récemment que des travaux de renaturation ont été entamés sur le canton de Genève, avec les projets de l’Aire, de la Drize et de la Seymaz (tous affluents de l’Arve), ainsi que de ceux concernant le Foron, sur le modèle de la Suisse allemanique qui fut pionnière dans ce domaine.
48
chapitre
I TERRITOIRE
Noeuds autoroutiers à Berne Champ inondable, East London Green Grid Bords de la Limmat à Zurich, ASP
Interrompre ponctuellement la ripisylve Renaturation de l’Aire, ADR
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Celles-ci évoquent notre volonté de redonner à l’Arve, dès que cela est possible, un espace de divagation plus large, comme aux Îles d’Etrembières oû nous proposons de créer un parc inondable transfrontalier. Non loin de là, les noeuds autoroutiers distribuant Genève et Annemasse pourraient être réinvestis, à l’aide de préconisations simples et peu onéreuses.
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ANNEX
49 Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Intro
TDM
Phase d’étude réalisée avec Aurélien Wasem et Johann Grandjean Jury Christophe Veyrat-Parisien, Laurent Daune, Marcellin Barthassat Enseignant Christophe Veyrat-Parisien
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chapitre
I TERRITOIRE
La notion de maintenir un espace est intéressante et à développer par la suite : où place-t-on les efforts de tenue? La référence à Central Park peut être pertinente de ce point de vue, mais Olmsted a érigé un mur tout autour. A un moment il faut construire les choses si on veut les pérenniser. Le jury faisait alors allusion à la référence sur laquelle nous avions achevé notre soutenance orale : «Les 17’000 lots que nous avons déclarés non-constructibles afin de créer le parc vont accélérer les constructions sur ceux qui les entourent. Il y a moins de vingt ans, Union Square n’était pas en ville ; dans vingt ans, la ville aura entouré Central
TDM IIi
II
i
Cette citation de Frederick Law Olmsted nous avait ébloui de pertinence, rapportée à cette époque de développement galopant pour l’agglomération franco-genevoise (350’000 nouveaux habitants sont notamment attendus au cours des 25 prochaines années sur le Grand Genève). Notre propos n’a pas été de mettre sous cloche des entités paysagères soudain devenues sacrées, mais bien plutôt d’effectuer des choix forts et assumés, seuls à même de pouvoir maintenir à terme la richesse exceptionnelle qui compose la cuvette genevoise : la campagne dans l’hyperville. «Shoke peyi fournè son monde»2 : chaque pays fournit son monde.
Biblio Corpus CONCL
L’attention portée à la qualification des limites est également souligné. Cependant la notion de «parc potager» n’a pas été bien saisie par le jury : la suite de l’atelier devrait permettre de préciser les choses. Aussi, le fait d’avoir été attentif à la gestion des crues via l’étude des dynamiques est pertinent et méritera développement une fois que nos sites de projet auront été définis.
Park. Considérons donc ce moment-là pour savoir ce qu’il convient de faire, car c’est alors que notre projet sera jugé.»1
1 cité dans BARIDON Michel, Les Jardins - Paysagistes, jardiniers, poètes, éd. Robert Laffont, Paris, 1998, p. 1020 2 Dicton savoyard.
51
ANNEX
Les critiques qui nous sont adressées par le jury vantent la précision et la lisibilité de notre masterplan : l’impression qui s’en dégage est de savoir où l’on va. Le projet est compris comme un parc qui s’étirerait à l’échelle de l’agglomération. La qualité graphique est remarquable et le fait d’avoir mis le Salève en relief était une bonne idée.
Intro
Conclusion
TDM i
Intro
« [...] durant l’hiver, quand le froid siffle dans les rameaux, quand la neige couvre le sol ou que des lamelles de cristal se forment à la surface de l’eau, peu nombreux sont les gens de courage qui se hasardent à prendre leurs ébats dans l’eau glacée. Le contact de l’onde ruisselante donne, il est vrai, de la force à ceux qui ne craignent pas de s’y plonger.»
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ANNEX
II Concours
Biblio Corpus CONCL
IIi
II
Elysée Reclus, Histoire d’un ruisseau, op. cit., p. 137
18
mars
- 12
avril
2013
Enseignant Giordano Tironi
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chapitre
II CONCOURS
TDM II
i
Certes, il a fallu ici tendre l’oreille. Si «le lieu n’est pas une donnée, mais le résultat d’une condensation»2, le trajet de la goutte n’est pas toujours évident à reconstituer.
Biblio Corpus CONCL
IIi
On attire notre attention sur la relation au site bien sûr, mais aussi à l’interaction possible entre les milieux habités et l’eau, ainsi qu’au rôle du vide dans l’aménagement des espaces publics d’une ville. Pour ma part, je souhaite aborder ce projet avec la même humilité que celle de Michel Corajoud lorsqu’il compare l’art du projet de paysage à celui de la conversation : «Trois ou quatre personnes parlent entre elles. Nous pouvons les interrompre pour imposer une autre parole, mais nous pouvons aussi prendre quelques minutes pour les entendre et avancer, ensuite, notre point de vue, de manière que nos idées trouvent leur place dans le cours général de la conversation.»1 1 CORAJOUD Michel, «Le paysage, une expérience pour construire la ville» - Discours pour la réception du Grand Prix de l’Urbanisme, Paris, 2003
2
CORBOZ André, «Le territoire comme palimpseste», op. cit., p. 29
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ANNEX
Nous abordons la phase dite Concours de manière individuelle désormais. Cette phase d’étude, longue de trois semaines, doit nous permettre de proposer un site de projet à une échelle plus réduite, d’en identifier les contours et les composantes principales, d’esquisser enfin une solide amorce conceptuelle qui devra rester comme le fondement de notre projet, sa structure dessinée et conceptuelle. L’avant-projet produit à l’issue de cette courte séquence doit énoncer les partis-pris techniques et les stratégies végétales que l’on souhaite mettre en place.
Intro
Préambule
A/ S’enquérir du site éch. 1 : 20’000
a. Situation générale Le site de projet - qu’il m’a été donné de choisir - concerne le projet de "parc inondable" que nous avions défini pour le site des Îles d’Etrembières, côté français. Si je devais mettre un mot sur l’enjeu principal qui concerne l’aménagement de ce site, ce serait l’urgence : la commune d’Etrembières souhaite en effet y développer une "zone sportive et commerciale" et poursuivre son urbanisation (cf extrait du PLU1 de la commune en annexe), sans qu’il m’ait été possible de découvrir ce que ces intitulés recouvrent réellement. La situation paraît idéale pour n’importe quel promoteur en quête de lucre. L’intérêt pour moi était de créer un parc au bord de l’eau, un véritable parc de bord d’Arve conçu comme un parc destiné à toute l’agglomération, et que ce soient les contours du parc qui aient la préséance sur les choix d’implantation du quartier habitats/commerces/sports. En ayant à l’esprit cette maxime juste (quoiqu’un peu ronflante peut-être) : «Un paysagiste, c’est quelqu’un qui transforme un projet d’aménagement en projet de paysage»2.
1 Plan Local d’Urbanisme 2 COULON Jacques, «Qu’est-ce qu’un paysagiste ?», Revue-Annuaire des anciens élèves de l’ENSP de Versailles, 2000, p. XIX
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chapitre
II CONCOURS
TDM Zone
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Gaillard
Intro
éch. 1 : 20’000 Extrait du masterplan Orthophoto du lieu-dit des Îles d’Etrembières Premier cernage des limites du site de projet
i
commerciale
II
Maraîchage
de
matériaux
Campagne de Sierne
Biblio Corpus CONCL
Etrembières
Biotope Champs agricoles
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Veyrier
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Au
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Le
petit
Salève
Le Pas-de-l’échelle
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ANNEX
Dépôt
Gravière
IIi
Bois de Vernaz
b. Entités rencontrées Au premier abord, le site des Îles ne donne pas au quidam qui se serait garé par hasard au bord de la route l’envie de s’y promener. L’espace est occupé dans sa majeure partie par de l’agriculture de plein champ (surtout maïs et herbe à foin), mais on comprend, à l’atmosphère "négligée" qui y règne, que l’on ne se trouve pas dans un terroir ou une campagne bien ancienne. D’autant qu’au beau milieu de ce vide se dressent des montagnes d’agrégats enchâssées de structures métalliques et parcourues d’un incessant ballet de camionsbenne : la gravière Descombes. La route départementale par laquelle on sera arrivé là est jouxtée de bâtiments aux allures déguingantées, où l’on trouve au coude à coude un grand restaurant chinois, un vieux bar dont on se demande s’il est ouvert à la clientèle, et des maisons de fortunes diverses. En poursuivant à l’ouest en direction de Veyrier (Suisse), on rencontre de l’habitat de type pavillonnaire pour l’essentiel assez ou très récent : comme trop souvent, l’urbanisation se fait au gré des déclassements. Ici (cf ci-contre), le promoteur du lotissement a même eu l’audace de construire jusqu’à l’extrême bord d’une zone naturelle protégée (znieff)1 qui borde l’Arve (cf 1
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Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique er Floristique (France) chapitre
II CONCOURS
orthophoto page précédente), en ayant tout de même la délicatesse de laisser un peu d’étroitesse au chemin. Cet endroit est d’ailleurs très prisé par les pêcheurs et les promeneurs qui peuvent de là rejoindre le sentier des bords d’Arve.
TDM Intro
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IIi
II
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Lotissements flambants neufs, en zone inondable Espace naturel protégé, classé en ZNIEFF Champs ouverts (au fond le massif des Voirons) Gravière Descombes vue du ciel Agrégats de la gravière (au fond les carrières du Salève) Chemin creux "artificiel"
c. Esprit du lieu Le tableau dépeint précédemment ne rend cependant pas compte de ce que l’on découvre en fouillant le site - sur le site et hors le site. Ainsi ces toiles impressionnistes de l’illustre Ferdinand Hodler1, que l’on dirait avoir été peintes depuis les Îles même - ce qui est fort probable pour ce qui est de celles exécutées «Au pied du Petit Salève». Elles témoignent de l’atmosphère humide qui devait y régner autrefois, du temps où l’Arve y modelait encore des îles au gré de ses mouvances saisonnières.
«Reste la proximité de Genève et la place qu’occupe le mont Salève dans l’imaginaire et les pratiques sociales de ses habitants. Pour la population de l’agglomération, le Salève est non seulement un horizon, mais aussi un alpage de proximité, immense plateau prairial s’offrant comme un belvédère sur la ville, le lac et toute la chaîne alpine.»2
Même si on la doit aux déblais excavés pour les besoins de la construction de l’autoroute dans les années 60, la zone naturelle protégée dont on a parlé plus haut possède des qualités de texture et de lumière comparable à ceux exprimés dans les tableaux de Hodler. Surtout, on y retrouve la figure du Salève : pour le randonneur qui entamerait le parcours des berges de l’Arve depuis la Jonction, elle se ferait de plus en plus présente au fur et à mesure de son avancement. La belle silhouette de baleine couchée qu’on a l’habitude de contempler depuis Genève se redresserait peu à peu, finissant par s’élever au plus haut en ce lieu de pincement qu’est notre site de projet. 1 Peintre bernois ayant fini ses jours à Genève, paysagiste emblématique de ce coin des Alpes.
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chapitre
II CONCOURS
2 GIORGIS Sébastien, «Le Mont Salève. Peut-on diriger un paysage?», in Les carnets du paysage n°22 - "La Montagne", éd. Actes Sud, Arles, 2012, p. 264
TDM Intro i II IIi Au pied du Petit Salève, Ferdinand Hodler, 1893 Au pied du Petit Salève, Ferdinand Hodler, 1890
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Biblio Corpus CONCL
Le Salève en automne, Ferdinand Hodler, 1891
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> >>> >> >
Au pied du Salève, Ferdinand Hodler, 1890
Composantes du site (extrait du carnet-mémoire du projet) Jeux de volumes, jeux d’échelles Ancienne trémie de criblage à l’abandon
a. Ce que l’on retient Des premiers travaux de prospection que j’ai effectués, je liste cinq thèmes qui me semblent être les composantes les plus emblématiques du site, de son histoire et de ses potentialités. • la «silhouette du Mont Salève», la lumière, l’ombre, dont j’ai parlé plus haut. • le «ballet de la creuse» : une visite à la gravière m’ayant appris que le site avait été exploité pour son sous-sol sur sa quasi-totalité. • la «mémoire de l’eau» qui, si elle ne tresse plus ses méandres sur le site, fait tout de même partie de son histoire. • la «rationalité agricole», ses grands tracés linéaires, le vide qu’elle dégage. • les «dynamiques de repousse» qui sont à l’oeuvre malgré les grands bouleversements que le site a connu. Déjà, je sais que ma liste est complète : il y a là bien assez de matière, presque trop, pour écrire un projet.
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chapitre
II CONCOURS
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B/ Mettre à plat
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Intro
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b. Ombre et onde, Salève et Arve La présence imposante du Petit Salève suppose aussi une ombre portée : le camp des Allobroges, son sommet recouvre ainsi, au plus fort de l’hiver et dans l’après-midi, la partie Est du site qui est actuellement affectée à du dépôts de matériaux inertes. Mais mis à part dans cette conjoncture-ci, la présence de l’ombre n’est pas problématique. Je me suis aussi interessé plus précisément aux fluctuations du cours d’eau sur le site : j’ai pour cela travaillé avec la carte de l’Etat-Major français (1820), la carte Siegfried (1900), ainsi que les missions de photographies aériennes (1935, 1952, 1961) que j’ai superposées pour reconstituer cette évolution sur deux siècles. On peut y lire aisément l’origine du nom d’Îles d’Etrembières ; on perçoit aussi combien l’endiguement s’est fait récemment, à partir des années 1960.
Camp des Allobroges, 899 m
éch. 1 : 20’000
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chapitre
II CONCOURS
TDM Intro 1877
1900
1935
1952
1961
2013
Fluctuations du lit mineur de l’Arve sur deux siècles La course du Petit Salève
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1820
1935
c. Jeu de coulisses et ossature A partir de 1950, le site perd peu à peu son identité géographique pour en gagner une autre, liée à l’activité industrielle qui s’y établit. La grave alluvionnaire est exploitée d’une parcelle à l’autre jusqu’à ce que le sous-sol de l’ensemble du secteur des îles ait été excavé. Successivement, les parcelles sont creusées, la grave lavée, triée puis évacuée ; le cycle se termine par un remblai de la zone concernée par des gravats de démolition provenant de toute la région. De plus, la construction de l’autoroute en 1961 entraîne l’excavation du secteur Ouest (ce secteur, non remblayé, s’est aujourd’hui transformé en une zone de biotope classée ZNIEFF). C’est ainsi que progressivement, on passe d’une situation où boisements et parcelles agricoles forment un jeu de coulisses étroitement calé sur le cadastre, à un grand espace où agriculture et activité de gravière cohabitent sans interaction. Le projet s’appuiera donc sur cette mémoire invisible, le cadastre, en tentant de prolonger le ballet de la creuse et du remblai au travers d’un grand bassin d’expansion de crue et de grandes structures géométriques en remblai.
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II CONCOURS
éch. 1 : 20’000 Boisements Parcellaire agricole Activités de gravière
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Intro
2013
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1970 TDM
C/ Mettre en forme a. Plan d’intention On le voit, le projet dégage, d’abord, de l’espace pour créer un parc en bord d’Arve. Les infrastructures sportives sont disposées sur le secteur Est, sur la partie la plus haute du site. Les commerces de sport prévus pour la ZAC sont implantés directement dans le quartier d’habitation, aux deux premiers étages d’une grande avenue commerçante qui distribue le quartier. Construire un grand front bâti d’habitat collectif, et qualifier l’espace préservé de "parc", c’est endiguer l’urbanisation pavillonaire qui a déjà commencé à miter le site. A l’épicentre du quartier, je dispose une grande esplanade publique qui joue le rôle d’interface avec le parc. Celui-ci possède deux caractéristiques originales : d’une part je prolonge le remodelage du site en creusant un grand bassin d’expansion de crue qui sera alimenté tous les deux ans en moyenne, faisant ainsi germer une dynamique de prairie humide, grand espace ouvert au coeur du parc. Les déblais excavés sont réutilisés à l’Est pour sculpter de grandes structures géométriques/sculptures topographiques qui conférent une identité remarquable au parc. D’autre part le projet s’appuie sur une dualité entre de grandes parcelles plantées d’essences horticoles en contrepoint des parcelles de friche dont on accompagnera la dynamique spontanée.
l’Arve, rivière Bassin de rétention/d’expansion de crue Noues structurantes Boisements de berge Végétation arborée dite «de parc» Friche armée / Friche humide Activités potagères et maraîchères Etendue enherbée Esplanade publique / Quai R+6 Habitat et commerces en RDC R+3 Habitat intermédiaire (individuel reconverti) R+1 Habitat individuel conservé
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II CONCOURS
TDM Intro i II 250
V ent
M ôlan
1 : 10 000 500 m
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B ise
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(P as de l ’) E chelle
J oran
Niveau d’étiage, après une pluie
b. Images Une des grandes forces de ce projet serait de pouvoir inviter l’Arve au sein du parc lors de chacune de ses pointes de débit : un premier bassin accueille l’eau gravitairement lors de la montée des eaux estivale. Passé un certain niveau de crue (j’ai choisi un cycle biennal, c’est à dire revenant statistiquement tous les deux ans), l’eau passe une ligne de crête et déborde dans un second bassin qui se vide ensuite par infiltration et par évaporation : on espère ici produire les conditions pour un type de milieu biologique s’apparentant à une prairie humide.
Niveau estival
Les schémas ci-contre montrent également une série de noues qui font converger les eaux gravitaires du parc et du quartier vers le Petit Arve, un petit ruisseau qui délimite le site au Sud. La perspective tente de mettre en avant le "double-emploi" des structures de remblai : depuis le parc, elles créent un paysage incongru et identifiable ; depuis leur sommet, le parc et ses grands motifs boisés s’offrent à la vue du promeneur.
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chapitre
II CONCOURS
Niveau de crue biennale
ANNEX
71 Biblio Corpus CONCL
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Intro
TDM
c. Références C’est après avoir réalisé les premières esquisses de projet sur calque que j’ai remarqué une certaine similitude avec le projet du parc Riem à Munich par Gilles Vexlard : grands mouvements de végétation, lignes et angles assumés, tracé des circulations recoupant l’ensemble. J’ai ensuite découvert que le projet s’appuyait sur une ancienne trame agricole : la référence cadastrale est décidément porteuse... D’autres exemples montrent comment on peut jouer de la présence de l’eau - permanente ou non. Ainsi un alignement de peupliers d’Italie, figure classique de la géométrisation du paysage, nous émeut doublement lorsqu’il est reflété par la crue du fleuve Charente venu abreuver ses collets. Ou encore, un bassin de rétention d’eau de pluie peut se transformer en objet de paysage si on lui imprime des buttes qui paraissent flotter à chaque orage.
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Landschaftspark Riem Gilles Vexlard / Latitude Nord - Munich, Allemagne Projet de correction du delta du Rhône Isabelle Duner et Fiorenza Piraccini - Le Bouveret, VS
Marais au Parc du Sausset
Claire et Michel Corajoud et Jacques Coulon- Aulnay-sous-Bois, France Prairie inondable de la Palu et fleuve Charente en crue Saintes, France
Bassin de rétention dans le Parc de la Gironde Pascale Hannetel et Anouk Debarre - Coulaines, France chapitre
II CONCOURS
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ANNEX
73 Biblio Corpus CONCL
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TDM
Jury Giordano Tironi, Laurent Daune, Denis Roptin Enseignant Giordano Tironi
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II CONCOURS
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tance mémorielle et immatérielle que représente le cadastre, et dans le même temps, de m’en être partiellement affranchi par le dessin : comme si l’histoire du lieu avait guidé le premier trait pour me laisser ensuite reprendre le cours de la conversation à ma guise et selon d’autres considérations que la seule histoire.
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IIi
II
«Beaucoup des configurations, des distributions de la campagne, qu’elles soient humaines comme le système viaire, le parcellaire, le bâti ou naturelles comme l’orographie, l’hydrographie, la végétation, sont aptes à accueillir de la forme urbaine. Elles forment un substrat capable de régler d’autres activités, d’autres pratiques, capable d’initier une autre fondation. En effet, ces assemblages faits de tracés, de scarifications, de drapés, d’adossements, de délaissés sont presque toujours le fruit d’une longue interdépendance, d’une patiente négociation entre l’homme et son milieu.»1
Je tire de cette phase d’étude la satisfaction d’être, en peu de temps, parvenu à esquisser un parc dont l’ossature me paraît solide, et qui me plaît. L’enthousiasme du jury n’est pas débordant, mais il me semble que les bases sont saines et prometteuses pour modeler un projet original et de qualité. Satisfait aussi d’avoir pu m’appuyer sur cette persis-
1 CORAJOUD Michel, «Le paysage, une expérience pour construire la ville», op. cit.
75
ANNEX
Les critiques du jury se focalisent tout de suite sur la dimension disproportionnée de l’esplanade publique : 300 m de long sur 150 de large, c’est beaucoup trop ! «On a déjà vu trop de places, même en centre urbain dense, se transformer en véritables no man’s land». Le projet ouvre des perspectives prometteuses, mais qui demanderont à être travaillées sérieusement : notamment en ce qui concerne les travaux en lien avec la rivière. Y a-t-il, par exemple, besoin de créer un seuil pour pallier à l’écoulement préférentiel de l’Arve? Des remarques sont aussi émises sur l’emplacement de la passerelle, qui ne connecterait pas vraiment l’agglo à l’endroit le plus stratégique (bois de Vernaz). De plus, les structures géométriques d’envergure issues des déblais, telles qu’elles sont dessinées sur le plan d’intention, ne prennent pas la mesure de la dimension du site : il faut que ce geste soit plus affirmé, au risque de devenir dérisoire. Enfin, la disparition de l’agriculture sur le site est regrettée par un membre du jury.
Intro
Conclusion
TDM i
Intro
«Toutefois, en échappant à son lit, l’eau ruisselante, divisée en artères et en artériolles sans nombre, n’en travaille que mieux. [...] Dans la plaine, transformée en un jardin immense, on ne voit d’eau nulle part, et pourtant c’est elle qui donne au gazon la fougue de croissance et la fraîcheur ; elle qui revêt les parterres de fleurs et les arbustes de feuillage ; elle multiplie les branches et prête ainsi aux avenues ombreuses cette profondeur de mystère qui nous charme.»
77
ANNEX
III Projet
Biblio Corpus CONCL
IIi
II
Elysée Reclus, Histoire d’un ruisseau, op. cit., p. 162
13
avril
- 19
juin
2013
Enseignants Giordano Tironi - projet Joris de Castro - conception technique Natacha Guillaumont - composition vĂŠgĂŠtale
78
chapitre
III PROJET
TDM Intro
Préambule
II
i
«Il fallait inventer une texture qui donne des qualités à ce terrain vague, qui puisse le rendre habitable, c’est-àdire qui protège du vent, qui cadre les vues, qui oriente… […] une nature intermédiaire : un milieu vivant à l’échelle géographique»1. Tel était le propos de Michel Desvignes pour l’aménagement de la péninsule de Greenwich, à Londres, et tel pourrait être le mien à propos du parc des Îles d’Etrembières. Le titre de ce projet, «Entre Arve et Salève» - qui d’ailleurs perdurera jusqu’au terme de l’atelier - veut dire cette préoccupation de replacer le projet, fondamentalement et à tout moment, dans cette réalité géographique.
1 DESVIGNES Michel, « Le paysage, nature intermédiaire », AMC Le Moniteur Architecture, n° 101, 1999, p. 60
79
ANNEX
Biblio Corpus CONCL
IIi
Nous abordons ici la phase dite Projet, au cours de laquelle les intentions de concours seront formalisées dans le détail. Détail dans lequel le projet de paysage prend de l’épaisseur, de la consistance : la résolution de contraintes techniques, ou de considérations qui traitent de la spatialité, de l’agencement des choses ou bien encore du mode de plantation des végétaux voire de leur vigueur de croissance ; la découverte d’un fossé existant ou de toute nouvelle donnée remettant en cause tel ou tel aspect de ce qu’on avait envisagé... tous ces éléments nourrissent le projet, et l’art véritable du paysagiste se situe probablement dans sa capacité à pouvoir jouer de ces contraintes pour faire mâturer son propos et le rendre juste.
A/ Gestion des crues
> Débit moyen annuel aux îles d’étrembières :
77.3 [m3.s-1]
a. Précisions d’ordre hydrologique Ne disposant pas de données quant au débit de l’Arve au niveau du site des Îles, j’ai compilé celles récoltées un peu plus en amont, au niveau du barrage hydroélectrique d’Arthaz, avec celles enregistrées à Bonne pour ce qui est de la Menoge. Le total équivaut à celui rencontré sur le site, puisque la Menoge est le seul affluent à se mêler à l’Arve entre le barrage et le site de projet (la Géline étant un ruisseau d’importance négligeable).
140.0 120.0 100.0 80.0 60.0 40.0 20.0 0.0
La seconde étape a consisté à dessiner la courbe de tarage de l’Arve, au niveau de la prise d’eau qui alimente le bassin d’expansion de crue.
80
QArve [m3.s-1] QMenoge [m3.s-1] QArve+Menoge [m3.s-1]
I
Menoge Arve
Q [m3.s-1]
J’obtiens un total de 77.3 m3.s-1, chiffre qui se rapproche du débit moyen annuel relevé à Genève. Disposant de davantage d’informations de ce côté-ci de la frontière, j’ai donc choisi pour la suite de me baser sur les données genevoises (ce qui de plus apporte une petite marge de sécurité supplémentaire aux calculs qui vont suivre).
Mois
1
VI
3
4
III
IV
40.5
42.9
56.2
79.4
114.0
126.0
115.0
4.5
4.2
5.3
5.3
3.8
3.2
45.0
47.1
61.5
84.7
117.8
129.2
III PROJET
V
2
II
chapitre
Feuille1
Débit moyen mensuel aux îles d’étrembières
VII
5
6
VIII
7
8
9
10
11
Mois
12
IX
X
XI
XII
91.7
67.8
54.2
49.3
47.1
1.8
1.3
1.9
3.2
3.7
4.9
116.8
93.0
69.7
57.4
53.0
52.0
TDM Intro
Feuille1
Courbe de tarage* de l’Arve (section bassin)
i
H [m] 399
II
398 397 396
IIi
395
* la courbe de tarage permet de lire la hauteur d’eau du cours d’eau en fonction du débit.
392 391 0
200
400
Niveau de crue Q [m3.s-1] Hrelative [m] Hréelle [m]
600
Q347
800
1000
Qmoy
1200
Qété
1400
Q2ans
1600
Q10ans
Q [m3.s-1]
Q30ans Q100ans Q300ans Qextrême
0
20
79
100
130
300
490
690
820
950
1070
1430
0
1.5
2.68
2.82
3.04
3.79
4.6
5.3
5.68
6.05
6.4
7.35
392.5 393.68 393.82 394.04 394.79
395.6
391
396.3 396.68 397.05
397.4 398.35
81
ANNEX
393
Biblio Corpus CONCL
394
b. Visualisation des niveaux de crue Les niveaux qui nous intéressent pour le projet sont le débit d’étiage, ou débit hivernal, pour lequel la hauteur d’eau atteint l’altitude 392.50 m ; le débit estival (394.04 m) qui se situe 1.5 m au-dessus ; le débit de crue biennale (= dont le temps de retour théorique est tous les deux ans) est à 395,60 m soit 1.6 m encore au-delà ; enfin le débit de crue extrême qui ferait monter le niveau de l’Arve à 398.35 m. Au niveau de crue extrême, soit 398.35 m, on doit encore rajouter une marge de précaution (qu’on nomme Hsécu) qui est fonction de la vitesse de l’eau à cet endroit (en cas de crue extrême bien sûr) :
v = Q/A = 1430/725 = 1.97 m.s-1 Hsécu = v2/2g = 1.972/2x9.81 = 3.89/19.62 = 0.20 m avec : v [m.s-1] Q [m3.s-1] A [m2 ] g [---]
vitesse du courant débit de crue extrême section mouillée constante de gravitation universelle
Il nous faut donc rajouter 20 cm au niveau de crue extrême pour obtenir un «franc-bord» sécurisé, soit 398.55 m.
L’Arve, section bassin, état existant
Q2ans=395.60 Q347=392.50
82
chapitre
III PROJET
Qmoy=393.68
Qété=394.04
Q10ans=396.30
TDM Intro i II IIi 1
5
10
Biblio Corpus CONCL
Q100ans=397.05
Qextrême+20cm=398.55
25 m
83
ANNEX
Q30ans=396.68
Qextrême=398.35
Q300ans=397.40
c. Recherche (complexe) de simplicité Au cours de l’élaboration du projet, plusieurs questions se sont succédées, réinterrogeant chaque fois la manière d’aborder les problèmes identifiés auparavant : • le fait que l’ensemble du site ait été remblayé, pour qu’au final la berge devienne assimilable à une digue d’une hauteur comprise entre 3 et 10 m de hauteur par rapport à la hauteur d’eau maximale, a entraîné le choix d’excaver de grands bassins d’expansion de crue puis de réutiliser les remblais en partie Est du site afin de créer des structures géométriques d’envergure en forme d’hommage au passé chahuté du sol dû à l’activité de gravière ; • le fait qu’il soit nécessaire de contrôler l’arrivée d’eau par un canal d’amenée flanqué d’une écluse à flotteur vers un premier bassin rempli chaque printemps ; • la création d’un second bassin correspondant avec le premier par une ligne de crête à hauteur du niveau de crue biennale, afin que ce bassin ne se remplisse qu’en cas de crue, en moyenne tous les deux ans et en plus ou moins grande importance selon le niveau de crue ; • la création de talus surmontés d’une berme, puis d’un muret, en pourtour des bassins, de manière à garder le quartier d’habitation à l’abri des inondations, mais que dans le même temps le quartier donne sur ces grands espaces dégagés.
84
chapitre
III PROJET
ANNEX
85 Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Intro
TDM
d. Solution retenue Le travail sur maquette d’étude en sable paraffiné m’a permis de visualiser les différentes hypothèses qui se sont succédées au cours de l’atelier : on voit le glissement, d’un cliché à l’autre, d’une solution «fermée» (un canal d’amenée équipé d’une vanne à flotteur permettant de bloquer l’arrivée d’eau en cas de crue extrême) à une solution «ouverte» (l’eau pénètre selon le niveau de crue en ne passant que par un dégrilleur, sans limitation du niveau de crue dans les bassins en cas de crue extrême). Après maints tâtonnements, il m’est finalement apparu que la solution la plus simple devait en fait être de «rehausser» le niveau du quai qui borde le bassin d’expansion de crue au sud, et protèger de ce fait le quartier qui se trouve derrière. On se passe ainsi du besoin de créer un canal d’amenée et son système de vanne à flotteur, qui ne serait de toute façon rentrée en fonction que tous les... 100 ou 300 ans! De quoi s’assurer à coup sûr que le jour où on en aura besoin, elle ne fonctionnera pas. Le plus simple et le plus fiable est donc encore de mettre le quartier hors d’atteinte de l’eau, en attribuant comme altitude au quai la valeur du franc-bord que nous avons calculée en page 28, soit 398.55 m.
86
chapitre
III PROJET
Passerelle
e, riv
391.00
m
Intro
Placette
ière
TDM
l’Ar v Structure
digue/dégrilleur m
île i
392.40
392.50
m
IIi
Bassin
de baignade
394.10
Biblio Corpus CONCL
allée
m
Plage
Gradins
395.55
m
Passerelle
87
ANNEX
Grande
II
Plongeoir
Vue d’oiseau sur le bassin de baignade
Le fait de briser ainsi la digue séparant l’Arve du parc revient en fait à étendre le lit majeur du cours d’eau à l’intérieur du parc. Cependant, briser cette digue ne serait pas sans conséquence : il faut imaginer qu’alors, la force du courant viendrait rogner la base sur laquelle repose notre passerelle, ceci avec toute la puissance dont on sait l’Arve capable. Ensuite, l’Arve étant chargée en débris de toutes sortes et de toutes dimensions (de la brindille au tronc d’arbre, du sachet plastique au frigidaire), il faut également éviter que ce que nous avons imaginé comme bassin de baignade (voir ci-contre) ne devienne un réceptacle à détritus, alors que l’on veut justement profiter de la bonne eau vive de ce cours d’eau émanant du Mont-Blanc. J’ai donc imaginé de conserver le principe de la digue, au moyen de piles massives en béton armé de 2.5m de largeur, qui seront interrompues par des espaces libres de 2m de large permettant la circulation de l’eau. D’une pile à l’autre sont fixées des barres en acier galvanisé jouant le rôle de dégrilleur. On dispose ainsi d’un bassin de baignade propre, dont l’eau est renouvelée grâce à la force du courant. L’eau peut monter jusqu’à son niveau estival moyen (cote 394.0 m) ou bien plus haut encore : à partir du niveau de crue biennale (cote 395.55 m), la plage est complètement recouverte et l’eau commence à remplir le grand bassin d’expansion de crue au sud.
88
chapitre
III PROJET
> >
Détail des lames de dégrillage faisant office de garde-corps
89 ANNEX
Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
> Intro
Structure des éléments de piles TDM
e. Quand l’Arve s’invite au parc Après tout ce qui vient d’être énoncé, il convient tout de même de rappeler que les débits de crue que nous employons dans ce modèle ne sont que des valeurs théoriques. L’histoire est encore là pour nous le rappeler : «Deux pluies survenues à Genève en 1841 et 1888 possèdent, selon les courbes théoriques actuelles (reliant l’intensité, la durée et la fréquence), un temps de retour supérieur à cinq cents ans. Celle de 1888 provoqua un tel choc qu’elle fut le point de départ de la correction générale de l’Arve qui s’est poursuivie jusqu’à nos jours.»1
1
90
PAQUIER Serge, L’eau à Genève..., op. cit., p. 241 chapitre
III PROJET
Niveau d’étiage, Q347 = 20 m3/s-1
après la pluie
TDM Intro i II Crue Biennale
Q2ans = 490 m3/s-1
Niveau
de
Crue Extrême
Qextr = 1430 m3/s-1
IIi
Qété = 130 m3/s-1
de
Biblio Corpus CONCL
Niveau
91
ANNEX
Niveau Estival (Crue Annuelle)
Travaux de maquette - carton et sable paraffiné Effigy Tumuli, Buffalo Rock State Park, Illinois - Michael Heizer, 1985 City, Nevada Desert - Michael Heizer, 1972 - ...
a. Mouvements de sol Suite aux critiques qui m’avaient été formulées à l’issue de la phase concours, j’ai entrepris de construire une maquette pour me permettre de jouer des volumes de déblai avec du sable paraffiné et des spatules plastiques. Suivant les conseils de mon enseignant, j’ai distordu les échelles de cet objet, utilisant une échelle au 1:500 pour l’axe vertical alors qu’en plan la maquette est au 1:2’000. Cela permet d’éxagérer le relief par quatre donc, afin de mieux se rendre compte des différences d’altitudes qui, rapportées aux dimensions du site, ne sont pas très importantes... avec l’inconvénient, cependant, de devoir ensuite corriger cette distorsion pour imaginer la réalité des structures. Les pourcentages réels de pentes sont notamment difficiles à se représenter. Pour ce qui est des références, les dessins de Jacques Simon (voir bibliographie) et surtout les travaux de land art de Michael Heizer m’ont aidé à me désinhiber par rapport à ce travail sur la forme, et convaincu de ce qu’une géométrie doit être assumée pour être belle.
92
chapitre
III PROJET
> > >>
B/ Le parc des Îles
ANNEX
93 Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Intro
TDM
b. Aperçu des intentions végétales Le projet, pour ce qui concerne sa composante végétale, prend d’abord le parti de s’appuyer sur les dynamiques à l’oeuvre sur le site. Un certain nombre de parcelles étant en friche, depuis un temps plus ou moins long, leur étude présente et future permet de laisser une forme de respiration au parc (remodelé à l’envi depuis des décennies), en même temps qu’une gamme de plantes dont la justesse n’ira qu’en s’améliorant. L’élément phare de la compositon tente lui aussi de jouer avec le temps : il s’agit d’une grande pairie humide en plein coeur du parc, qui a pour fonction, non seulement d’accueillir puis d’évacuer par infiltration/évaporation les débordements de crue de la rivière Arve, en moyenne tous les deux ans (niveau de crue biennale), mais aussi de conserver un des atouts majeurs du site qui à l’heure actuelle lui est conféré par la pratique d’une agriculture de plein champ : l’espace, le dégagement, l’ouverture. Enfin, en contrepoint de ces éléments dits «extensifs» (c’est-à-dire qui ne nécessitent pas ou peu d’intervention en terme de plantations et d’entretien), on vient compléter la structure du parc par de grands gestes plantés : chaque entité ainsi plantée possède son propre caractère, sa propre densité, ses propres qualités spatiales, sa propre gamme de plantes... pour une diversité des ambiances et un renouvellement de ces qualités au cours du temps long et des saisons.
94
chapitre
III PROJET
100
200 m
Prairie humide, fauche annuelle voire herbage
TDM
50
Traitement arbustif de la ripisylve
Poursuite du mode d’entretien de la ripisylve
Double alignement de métaséquoias sur «fossé cauchois»
Persistants arbustifs et chambres de verdure
Intro
10
Petits arbres caducs et tapis de vivaces
Noue aux osiers Mail de micocouliers
Berges du petit Arve à étoffer
Friche sur zone humide, à laisser s’enrichir et à observer
95
ANNEX
Friches de différents stades de développement, à traverser et à observer
Couvert arboré autour du parking
Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Boisement de trembles
c. Parcelles en friche «Friche : incohérence esthétique de l’ordre de l’étincelle, rencontre fugitive qui éclaire un morceau du temps.»1 Un certain nombre de parcelles sont actuellement en friche sur le site des Iles. Leur étude permet de vérifier combien la toponymie peut parfois s’avérer science exacte : le nom d’Etrembières vient en effet de «trembliers», terme qui désignait les plantations de peupliers tremble ; or c’est bien le peuplier qui domine la gamme végétale rencontrée sur les parcelles enfrichées. Les espèces rencontrées varient quelque peu d’une parcelle à l’autre, selon la configuration topographique, l’humidité et l’âge de la friche. On suppose que ces différences iront en s’étoffant avec le temps ; le mode de gestion choisi peut également y contribuer. Car ici c’est bien d’observation qu’il s’agit : un inventaire floristique des parcelles conservées devra être tenu à jour par les jardiniers chargés de l’entretien du parc, qui auront également à charge de ré-orienter l’entretien de telle ou telle parcelle en fonction de son évolution.
1 CLéMENT Gilles, Le jardin en mouvement (5ème édition), éd. Sens&Tonka, 2007, p. 260
96
chapitre
III PROJET
TDM Intro i 7
3
6
2
1
8
2
Friche arbustive jeune à lisière armée
3
Friche arborée de stade avancé - à clairière
4
Friche arborée de stade avancé - dense
2 Digues et friches 5
Végétation des talus de berge
6
Friche mixte sur talus
3 Friches fraîches 7
Friche arborée clairsemée
8
Friche jeune sur zone humide
IIi
Friche de 2 ans
Biblio Corpus CONCL
4
1
97
ANNEX
5
II
1 De la déprise à la friche
En compagnie de Florent Helle, qui travaillait sur le site des Îles lui aussi, nous avons constitué une série de huit fiches décrivant les différentes parcelles en friche selon leur configuration topographique, leur stade de développement, leur âge estimé, l’évolution que nous envisagions pour elles. Chacun de nous a ensuite rédigé ses préconisations pour la gestion de ces boisements quand il y avait lieu de le faire (toutes ne sont pas conservées en l’état dans mon projet). Exemple de préconisations pour la parcelle n°3 : Ce boisement présente déjà de grandes qualités spatiales pour ce qu’il offre de variations d’espèces, de hauteurs et de densités. Le cheminement qui le traverse, existant, est conservé dans le projet ; il borde un fossé de drainage et est déjà ombragé par un ourlet irrégulier. En partie Est, au-delà du chemin, la dynamique forestière à l’oeuvre ne doit pas être interrompue - des chênes et des érables étant sur le point de prendre le pas sur les peupliers. On fera cependant un effort dans la gestion de cet espace pour préserver la clairière formée naturellement. «Bien sûr : le site, le site, le site ; mais ce site ne dit rien de sa transformation si la personne qui le regarde n’est pas elle-même capable de l’anticiper.»1 1 CORAJOUD Michel, MADEC Philippe, « La part commune », Techniques et architecture, n° 403, 1992, p. 74-75
98
chapitre
III PROJET
Exemple de fiche-friche : la parcelle n°3
>
TDM
N°3 Friche arborée de stade avancé
Intro
Espèces dominantes
Populus nigra Peuplier noir
Salix alba Saule blanc
Acer pseudoplatanus Cornus sanguinea Cornouiller sanguin Erable sycomore
Acer platanoides Erable plane
i
Populus alba Peuplier blanc
II
Stade : des peuplements de peupliers noirs et peupliers blancs forment la strate la plus haute. A leurs pieds d’autres espèces se développent principalement en lisière. Hypothèse de développement : Au cours des prochaines décennies, des essences «plus nobles» telles que chênes et érables prendront le pas sur les peupliers.
Chemin accompagné de peupliers noirs
éch.
Clairière
1 : 750
10
20
30
40
50 m
99
IIi
Etat de développement
Prunus spinosa Prunellier
Biblio Corpus CONCL
Fraxinus excelsior Frêne
ANNEX
Quecus robur Chêne pédonculé
H. strate arborée : 8 - 12 m H. strate arbustive : 2 - 4 m Diamètre max. : 40 cm âge estimé : 8 - 10 ans
d. Le double-alignement de Métaséquoias Pour cette séquence de parc, la volonté était d’offrir un alignement dont le détachement détonnerait à proximité de la grande étendue de prairie humide. Pour prendre la pleine mesure du site, cet alignement a été doublé, selon une répartition en quinconce. Il est également légèrement surélevé par rapport à la prairie. Les arbres sont plantés en limite de talus, de manière à reproduire le principe du fossé cauchois, technique normande permettant de briser le vent aux abords des cultures traditionnellement réalisé avec des hêtres. Après maintes délibérations, le choix s’est porté sur le séquoia de Chine (Metasequoia glyptostroboides) pour sa tolérance aux inondations temporaires et à l’humidité excessive ; pour sa teinte automnale allant du jaune au rouge-rosé ; pour son écorce brune désquamante ; pour son collet et ses racines noueuses qui seront mises en valeur par le talus ; pour son port conique et régulier ainsi que sa croissance rapide ; enfin pour la qualité de l’ombre qu’il projettera sur la promenade installée à son pied.
100
chapitre
III PROJET
ANNEX
101 Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Intro
TDM
e. Le bois aux trembles Seconde séquence, le bois aux trembles. Bien que l’on retrouve sur l’ensemble du site des peuplements de peupliers blancs et noirs (cf friches), le tremble en est presque absent puisque seul un sujet a été observé lors du relevé végétal des parcelles de friches : un comble pour é-tremble-ières. J’ai donc composé, à l’Est des séquoias, un bois dont la grille de plantation (plus ou moins régulière) est complétée par un plan des densités désirées : leur superposition aboutit à un plan de plantation qui n’est pas uniforme, qui laisse imaginer des jeux d’ombre et des ambiances variées au pied de ces arbres dont les troncs conserveront tout de même l’alignement sur la grille de départ. Au pied de ce «bois» on imagine l’herbe du parc se prolonger pour accueillir siestes et piques-niques. A l’automne, c’est tout le boisement qui se fera d’or, contrastant d’autant avec le rouge cuivre des séquoias de Chine.
102
chapitre
III PROJET
ANNEX
103 Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Intro
TDM
f. Chambres de verdure persistantes et sous-bois de caducs Plus à l’Est, deux grandes parcelles se font face : l’une peuplée de persistants, l’autre de caducs, ces deux espaces de plantations étant séparés par une allée. A l’Ouest, j’utilise une gamme d’arbres et arbustes persistants que l’on retrouve à l’heure actuelle dans les haies cerclant les habitations des lotissements construits en partie Ouest du site. Il s’agit de rendre hommage à ces plantes en leur donnant ici l’espace qu’elles méritent, proposant ainsi à la vue de tous les promeneurs la réalité d’un génotype qu’on laisse enfin s’exprimer. Dans cette parcelle ont été dessinées des «chambres de verdure» en dent creuse qui seront autant d’endroits de quiétude dans lesquels pourront être aménagés des jardins de petite échelle. La parcelle Est est peuplée de petits arbres et arbustes caducs en tige ou en cépée et de tapis de vivaces, répartis selon la même grille que sur la parcelle vis-à-vis. L’objectif ici est de former à terme une sorte de «sous-bois horticole» clairsemé dans lequel pourront être tracés des sentiers et des microespaces dans les endroits où les vivaces se seront le moins bien implanté. Et à leur pied, plantées par grandes tâches, des essences de vivaces susceptibles de se développer en tapis.
104
chapitre
III PROJET
Prunus laurocerasus
Thuya occidentalis
Ulmus glabra ‘Nana’
Corylus colurna
Arbutus x andrachnoides
ANNEX
105 Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Intro
TDM
g. La prairie humide Le bassin d’expansion de crue représente non seulement une ouverture, une respiration immense (6 ha) au sein du parc, mais il est aussi un milieu de contemplation et d’observation que l’on espère riche, puisqu’il profitera d’inondations périodiques (correspondant théoriquement à la crue biennale de l’Arve) de plus ou moins grande importance et pour un temps plus ou moins long. Il n’est prévu qu’une plantation de rhizomes d’iris des marais blancs (Iris pseudacorus ‘Alba’) et de godets de joncs fleuris (Butomus umbellatus) dans le bassin de récupération des eaux de pluie dont l’épaisseur de 30 cm de terre végétale sera amendée. Ce bassin n’est en réalité qu’une dépression d’une vingtaine de cm au point le plus bas de la prairie humide. On a ainsi calculé que l’eau de ruissellement non infiltrée dans le substrat de la prairie devrait gorger d’eau les 240 m2 de la dépression à chaque pluie moyenne ou forte, garantissant ainsi le caractère marécageux de cet habitat et permettant la culture de plantes d’eau. Une fauche de la prairie est prévue une fois l’an, en septembre, avec export des déchêts organiques. Là comme pour les parcelles en friche, le principal travail pour les jardiniers sera l’observation. Un relevé botanique sera ainsi effectué
106
chapitre
III PROJET
tous les 3 ans, à deux périodes de l’année (mai et août) afin d’observer l’évolution de la richesse floristique de cet endroit. En fonction de cette évolution pourront être implantés des sentiers botaniques à même le sol ou sur pilotis.
TDM Intro i II
Iris pseudacorus ‘Alba’
Prairie hygrophile charentaise, avant la fauche
Extrait du plan masse
107
ANNEX
Biblio Corpus CONCL
IIi
Butomus umbellatus
C/ Inventer la ville a. Forme urbaine En début d’atelier, il m’a paru nécessaire d’approfondir quelque peu la forme à donner au quartier, et au-delà de la forme : les circulations (typologies d’usagers, largeurs, revêtements), les gabarits architecturaux des bâtiments, la place du végétal dans tout cela. A la suite ds critiques de la phase concours, j’ai d’abord cherché comment rendre à l’esplanade des proportions moins démesurées : je l’ai donc en partie recouverte par des habitations afin de créer une place plus réduite et ouverte sur le parc. Mais pour dessiner cette place, il me fallait plus d’informations sur le contexte urbain à prendre en compte. C’est pourquoi j’ai voulu pousser le travail d’urbanisme le plus loin possible. Comment créer en effet une place qui se veut interface, sans en connaître quelque peu sur les deux entités à rejoindre? Pour imaginer ce quartier, j’ai poursuivi la logique de mixité que j’avais entamée en intégrant les commerces à la fonction d’habitat, en ayant à l’esprit que «l’espace public suppose toujours un engagement personnel. Nous devons tourner vers l’extérieur une partie de notre intérieur pour que l’espace public puisse fonctionner.»1
"frontage", que j’avais pu observer et apprécier grandement en Hollande et en Angleterre notamment, sans savoir alors qu’elle avait un nom : «Dans les rues du quartier Vauban à Fribourg, ou du Viertel à Brême, nous marchons le long de frontages attrayants. Qu’ils soient privés ou publics, ils sont actifs, c’està-dire qu’il s’y passe quelque chose : des plantes poussent, des vélos sont garés, des jouets traînent, ils sont utilisés par les riverains et objets de leurs soins. Ils participent à la qualité de ces rues.»2 En fait, il existe des frontages de toutes sortes, du frontgarden à l’anglaise (jardin "vitrine" donnant sur la rue) au "tour de volet" lorrain qui n’est qu’une bande jardinée de 80 cm de large - ressemblant en cela aux stoeps des ruelles hollandaises. On peut donc retrouver ces considérations sur le plan de la place (cf p.111).
En effectuant des recherches, j’ai découvert la notion de 1
108
2 SOULIER Nicolas, Reconquérir les rues. Exemples à travers le monde et pistes d’actions, éd. Ulmer, Paris, 2012, p. 142
DEXLER Lorenz, in Anthos 3/11 ‘Franges Urbaines’, p. 45 chapitre
III PROJET
TDM Intro i II IIi Biblio Corpus CONCL
109
ANNEX
Source : Reconquérir les rues, éd. Ulmer © Nicolas Soulier
b. La place des Îles La place du quartier des îles se veut un espace charnière, entre le parc et le quartier, mais aussi un espace central pour animer la vie dudit quartier. Elle se compose ainsi de trois entités : la place centrale, grand espace nu composé de grandes dalles de béton noir qui sont dynamisées par de grandes travées bleues réalisées en calades de boulets de l’Arve, espace destiné à accueillir différentes manifestations telles que marchés dominicaux ou estivaux. Vient ensuite, à l’ouest, un espace de la même dimension que la place, où l’on vient plutôt jouer à la pétanque ou au tennis de table, ou bien encore simplement s’asseoir à l’ombre des aulnes, au bord de la grande noue qui récupère toutes les eaux de la place et même de quelques bâtiments situés plus à l’est. Cette noue est peuplée d’iris de Sibérie et présente également trois essences d’osiers : jaune, rouge et vert. Les osiers rouges et les osiers verts sont laissés à leur développement naturel, qui n’excèdera pas 4m, mais ils seront tout de même récoltés en même temps que l’osier jaune, dont la souche sera recépée à 30 cm tous les ans (sinon son développement serait trop important). Un aulne glutineux est planté à même la noue, quand deux aulnes blancs s’invitent sur l’espace ‘pétanque’ pour faire de l’ombre.
Béton teinté gris clair imprimé type «dalle des îles» [C25-30 XF2 Ø10-20]
Béton teinté gris foncé taloché finition lisse [C25-30 XF2 Ø10-20]
Travées de calades en boulets de l’Arve Ø 30-60
Enrobé bitumineux
ACT 11 de semi-pénétration
Caniveau grille en acier galvanisé section 12*15
Dalles de béton perforées
coulées sur place dans cadre acier, imprimées type «dalle des îles» puis surélevées sur fosses de plantation
Matière du Salève stabilisée
Ø 0-20 mélangée à de la chaux puis compactée
Enrobé bitumineux coloré ACT 11 de semi-pénétration
Pelouse et massifs
sous-sol : 30 cm de terre végétale, amendée selon secteurs
Passerelle en acier galvanisé Platelage en mélèze
110
4*15*450
chapitre
III PROJET
111 ANNEX
1 : 1’000
Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Intro
TDM
Enfin, deux mails en triangle viennent cadrer la place, mais aussi cadrer le parc au nord et la rue au sud, de par l’écartement important laissé entre les rangées de micocouliers de Provence. Ces derniers sont plantés sur des fosses de plantation communes afin de favoriser leur plein développement. Le revêtement au sol se prolonge jusqu’à 30 cm du collet à la plantation : les dalles de béton imprimé reposent sur des structures en acier lorsqu’elles passent au-dessus des fosses de plantation afin d’être perforées pour laisser couler l’eau de ruissellement au pied des micocouliers.
Alnus glutinosa Aulne glutineux
112
chapitre
III PROJET
Alnus incana Aulne blanc
TDM Intro i II IIi Biblio Corpus CONCL Salix viminalis Osier des vanniers
Salix purpurea Osier pourpre
Celtis australis Micocoulier de Provence - promenade St Antoine, Genève
113
ANNEX
Salix alba ‘Vitellina’ Osier jaune
«Dave montaniè s’arkontran pâ, mè dou-z-omo s’arkontran.» Deux montagnes ne se rencontrent pas, mais deux hommes se rencontrent.
114
chapitre
III PROJET
ANNEX
115 Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Intro
TDM
Ossature du projet
Permanence parcellaire
Jeu de coulisses
entre forĂŞt et agriculture, 1935
116 1820 - 2013
Fluctuations du lit
c. Plan-masse final
chapitre
III PROJET
ANNEX
117 Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Intro
TDM
Jury Giordano Tironi, Laurent Daune, Denis Roptin, Joris de Castro, Natacha Guillaumont Enseignants Giordano Tironi - projet Joris de Castro - conception technique Natacha Guillaumont - composition vĂŠgĂŠtale
118
chapitre
III PROJET
TDM Intro
Conclusion
Il est vrai que, selon Florent Champy1, «le travail des paysagistes sur la matière vivante fait de leur intervention même, par essence, l’initiation d’un processus plutôt que l’achèvement d’un projet». 1 Sociologue, auteur de La Sociologie des professions, PUF, coll. «Quadrige Manuels», 2009
119
ANNEX
Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Les questions du jury portent sur la démolition ou la reconversion des lotissements actuels ; sur les efforts d’entretien des grandes étendues d’herbe. Les solutions hydrauliques présentées font débat, car elles soulèvent beaucoup de questions qu’il est difficile de vérifier. Concernant le basssin de baignade, comment gère-t-on le dépôt de sédiments? N’y aurait-il pas besoin d’un bassin de décantation? En fait, un membre de l’assemblée nous informe que la loi sur l’eau, en France, interdit d’intervenir sur le lit de la rivière : un système de pompage n’aurait-il pas dès lors été plus pertinent? Règlementairement, ce projet ne pourrait pas voir le jour ; techniquement, des études complémentaires en maquette seraient à mener. D’autant que la qualité de la maquette de travail est soulignée. On me félicite également pour ma capacité à créer des évènements par le végétal : on se plaît à imaginer ce grand alignement de métaséquoias, mais le rendu graphique manque de prise en compte du facteur temps. Egalement, il manque un document de distanciation vis-à-vis du site : j’aurais dû prendre un peu de hauteur pour me retourner sur le parc et souligner ainsi sa dimension géographique.
TDM II
i
Intro
«Faibles comme nous le sommes, nous tâchons de mesurer la nature à notre taille ; chacun de ses phénomènes se résume pour nous en un petit nombre d’impressions que nous avons ressenties. Qu’est le [cours d’eau], sinon le site gracieux où nous avons vu son eau s’enfuir sous l’ombre des trembles, où nous avons vu se balancer ses herbes serpentines et frémir le jonc de ses îlots? La berge fleurie où nous aimions à nous étendre au soleil en rêvant de liberté, le sentier sinueux qui borde le flot et que nous suivions à pas lents en regardant le fil de l’eau, l’angle du rocher d’où la masse unie plonge en cascade et se brise en écume, la source bouillonnante, voilà ce qui dans notre souvenir est le [cours d’eau] tout entier. Le reste se perd en une brume indistincte.»
121
ANNEX
Conclusion
Biblio Corpus CONCL
IIi
Elysée Reclus, Histoire d’un ruisseau, op. cit., pp. 21-22
«Allez, et assujetissez-vous la Terre».1 C’est le genre de pensée qui me taraudait et me paralysait quand, à ma table à dessin, je ne parvenais pas à surmonter mes appréhensions démiurgiques : cela est manière de remercier ceux qui m’ont appris à transformer un doute hyperbolique en sens de la retenue - ce qui caractérise, je le crois, l’école suisse du paysage en général. A posteriori, je constate que le choix de ce site de projet était quelque peu ambitieux au vu de son étendue, des problématiques très diverses qui s’y confrontaient, et du temps qui nous était imparti. J’en ai ainsi passé beaucoup à tenter de résoudre des questions de forme urbaine, de gabarit et de typologie des bâtiments et des voies de circulation, de rapport entre les espaces publics et privés... sans toujours arriver à des solutions pleinement abouties. Mais au moins ont-elles étaient abordées! J’aurais peut-être voulu me concentrer davantage sur le parc, et notamment sur les liens entre le parc et son inondabilité, qui auraient pu donner matière à plus de projet.
paysagiste se situe bien davantage dans la conception en amont, à la croisée interdisciplinaire de tant de chemins, plutôt qu’au ravaudage "vert" auquel on l’a habitué. Au cours de cet atelier et de ses nombreuses circonvolutions, j’ai ainsi pu mesurer l’étendue de ce qu’il me reste à apprendre. Il me tarde désormais d’en venir à vérifier comment d’autres s’y prennent, et comment on arrive à pousser ce qui n’est finalement que projet à une réalité bien matérielle sans pour autant qu’il perde trop de sa charge poétique en chemin. Je pourrai alors me mettre en quête de «[...] ce que l’on ne note généralement pas, ce qui ne se remarque pas, ce qui n’a pas d’importance : ce qui se passe quand il ne se passe rien»2. Si le territoire est palimpseste, le projet de paysage est cadavre exquis : qu’on ne s’étonne point, dès lors, de vouloir y mettre quelque poésie!
Globalement, je suis tout de même heureux d’avoir réussi à produire une proposition qui me semble cohérente et qui mette réellement le paysage au coeur du débat sur l’extension de la ville : il me semble en effet que le rôle du 1 cité de la Bible par CORBOZ André, «Le territoire comme palimpseste», op. cit., p. 26
122
chapitre
III PROJET
2 PEREC Georges, Tentative d’épuisement d’un lieu parisien, éd. Christian Bourgeois, Paris, 1975, p. 10
ANNEX
123 Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Intro
TDM
124
CORPUS
Intro
TDM
Corpus Conférences citées dans le préambule de la phase territoire p. 17 et présentations associées .pdf
.pdf .pdf
Périmètres d’Aménagement Coordonnés d’Agglomération (PACA) Genève/Eaux-Vives/Annemasse et Piémont du Salève/Arve Mappes Sardes (1730)
.jpeg
.jpeg
Carte des environs de Genèves dressé par Micheli du Crest (1730) Missions des vues aériennes 1927-1970 Orthophoto au 1/10’000
IIi
Cartographie de l’évolution de la queue d’Arve
II
Schémas de Cohérence Territoriale (SCOT) de la région d’Annemasse et de la Communauté de Communes Arve et Salève
.jpeg
.jpeg
Géodatabase compilant les données du Système d’Information du Territoire Genevois (SITG)
.mxd
Courbes de niveau équidistantes de 50 cm fournies par le Syndicat Mixte d’Aménagement des Abords de l’Arve (SM3A) Plan de Prévention des Risques des Communes de Gaillard et Etrembières
.dwg
Cours de projet de Mme Guillaumont et de MM. Tironi, Daune, Roptin, De Castro, Veyrat-Parisien Conférences dans le cadre des "Mardis du paysage" : Le paysage est une méthode par Sébastien Giorgis ; Panorama d’une pratique d’architecte des territoires par Jean-Marc Gaulier ; Constructing Landscape par João Nunes ; Gestion des eaux pluviales en milieu urbain par Didier Larue ; Regards croisés Canada/Chine par Vincent Asselin et Malaka Ackaoui.
125
Biblio Corpus CONCL
Plans Directeurs Communaux (PDcom) des communes suisses
ANNEX
Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) des communes françaises
i
Documentation sur l’agriculture urbaine et exposés de Charlotte Chowney et Séraphin Hirtz
126
BIBLIOGRAPHIE
Intro
TDM
Bibliographie
i
Histoire / Société BARIDON Michel, Les Jardins - Paysagistes, jardiniers, poètes, éd. Robert Laffont, Paris, 1998 BODENES Stéphane, Flâneries philosophiques genevoises, éd. Slatkine, 2011
II
GALLAND Jean-Paul, Dictionnaire des rues de Genève, éd. Promo, 1982 GAVARD Guy, Histoire d’Annemasse et des communes voisines : Les relations avec Genève de l’époque romaine à l’an 2000, éd. La Fontaine de Siloé, 2006
IIi
GUICHONNET Paul, Proverbes et dictons de Savoie, éd. Rivages, Paris, 1986 HAINARD Robert et MULHAUSER Gilles, Cent ans de nature à Genève, éd. Slatkine, 2006 LESCHEVIN Philippe-Xavier, Voyage à Genève et dans la vallée de Chamouni en Savoie, 1812 [consulté sur Gallica] LEVY Bertrand, Le voyage à Genève, une géographie littéraire, éd. Metropolis, 1994 PRIMATESTA Georges, Paysages genevois, éd. Delachaux & Niestlé, 1984 REBUFFAT Gaston, Chamonix Mont-blanc 1900, éd. Grand Vents, 1981 MORERI Louis, Le grand dictionnaire historique ou mélange curieux de l’histoire sacrée et profane, 1674 (1ère édition) [consulté sur Gallica] WALKER Corinne, LOUIS-COURVOISIER Micheline, Dictionnaire des communes genevoises. Rues, chemins, lieux-dits, éd. Promo, Genève, 1985
127
ANNEX
Biblio Corpus CONCL
KUNZI Gilbert, Lieux-dits entre Rhône et Dranse, éd. Cabédita, 1996
Dynamique fluviale / Cours d’eau PAQUIER Serge (sous la dir. de), L’eau à Genève et dans la région Rhône-Alpes XIXe-XXe siècles, éd. L’Harmattan, Paris, 2007 RECLUS Elysée, Histoire d’un ruisseau, éd. Infolio, 2010 (éd. originale 1869) hydro.eaufrance.fr [Site de compilation des données hydrologiques françaises] riviere-arve.org [Site internet de la SM3A]
Projet / Références BARTHASSAT Marcellin, «Arpenter, gravir et projeter», in Les carnets du paysage n°22 - La Montagne, éd. Actes Sud, Arles, 2012 BUSSY-BLUNIER Tiphaine, DAUNE Laurent (sous la dir. de), Projet Paysage 2 franco-valdo-genevois, Etat des lieux et diagnostic, hepia, Genève, 2011 CLéMENT Gilles, Manifeste du Tiers paysage, éd. Sujet/Objet, 2004 CLéMENT Gilles, Le jardin en mouvement (5ème édition), éd. Sens&Tonka, 2007 CLéMENT Gilles, Dans la vallée. Biodiversité, art et paysage, éd. Bayard, 2009 CORAJOUD Michel, Le paysage, c’est l’endroit où le ciel et la terre se touchent, Actes Sud, 2010 CORBOZ André, Le territoire comme palimpseste et autres essais, éd. de l’Imprimeur, 2001 CORBOZ André, TIRONI Giordano, L’Espace et le Détour - Entretiens et essais sur le territoire, la ville, la complexité et les doutes, éd. L’Age d’Homme, Lausanne, 2008
128
BIBLIOGRAPHIE
TDM Intro
PROMINSKY Martin, STOKMAN Antje et al., River. Space. Design. Planning strategies, methods and projects for urban rivers, Birkhaüser, Bâle, 2012
i
SENS Jeanne-Marie, TONKA Hubert, Jacques Simon tous azimuts, éd. Pandora, coll. Ombre Vive, Paris, 1991
II
SOULIER Nicolas, Reconquérir les rues. Exemples à travers le monde et pistes d’actions, éd. Ulmer, Paris, 2012
Art / Représentations GIORGIS Sébastien, «Le Mont Salève. Peut-on diriger un paysage?», in Les carnets du paysage n°22 - La Montagne, éd. Actes Sud, Arles, 2012
SOURCES Bibliothèques hepia/Lullier
Service urbanisme, Gaillard
Bibliothèque d’Annemasse
Service urbanisme, Annemasse
Bibliothèque municipale de la Cité, Genève
Archives départementale de Haute-Savoie, Annecy
Bibliothèque Publique et Universitaire, Genève
archives.cg74.fr [Archives départementales de Haute-Savoie]
Musée d’Art et d’Histoire de Genève
gallica.bnf.fr [Bibliothèque numérique en ligne de la Bibliothèque Nationale de France]
129
Biblio Corpus CONCL
IIi
LOES Barbara et Roland, Genève par la gravure et l’aquarelle, Galerie de Loës, Genève, 1988
ANNEX
de
COUSU DE FIL BLEU
COUSU DE FIL BLEU La pointe de la Jonction en 1800
La vallée de sallanches en 1812
Plage du bois de Vernaz
Iles de Creuse
Quai ernest ansermet, Genève
digues le long de l’arve - sm3a
IV ème siècle 1820 Quai du Cheval-Blanc, Carouge
0
Quai du Pont d’arve
SITUATIONS DE BERGES
300
600
1000
1500 m
2013
L’arve avait, par le passé, un espace de divagation beaucoup plus large. ayant été chenalisée au cours du siècle passée, elle se retouve aujourd’hui confinée dans un lit très réduit. une des intentions de notre projet est donc de redonner de l’espace et de l’importance à l’arve.
BÂTI ET HYDROGRAPHIE
Légende Trame bleue
débardage de bois
L’arve
et l’une des ses chutes d’eau
marécage / ancienne balastière domaine inondé
avancée de la forêt
évOLUTION DES RéGIMES HYDRIqUES
L’Arve en hiver
L’Arve en été
de mai à août
Trame verte domaine forestier ripisylve / Végétation de l’arve L’impact des carrières sur la forêt
Parc public Parcellaire agricole Tunnels de maraîchage
Le salève comme espace public
IV ème siècle 1820 0
300
600
1000
1500 m
2013
FORÊT
Activités / Affectations
L’espace forestier dans le bassin de l’arve a largement évolué au cours des deux derniers siècles. on peut noter un léger recul de la forêt en plaine, et un reboisement sur le salève dû à l’abandon des pâturages. de manière générale, la surface forestière a augmenté. La principale question est aujourd’hui de créer des connexions entre les sentiers des bords de l’arve et les sentiers du salève.
espace public Zone sportive secteur industriel et commercial Gravière à reconvertir
espace de possibles
Zone à dépolluer
Légende
Rencontres / Repères / Limites
Extrait de parcellaire, 1935 et 1970 espace à fort potentiel
«accroches»
au domaine de l’arve
accroche à aménager
Limite topographique Limite franche
Liaison avec l’arve
Pâturage au Salève
imposée par une voie de mobilité douce
Limite diffuse
imposée par une agriculture «potagère»
Promenade des crêtes
Frontière franco-suisse Point de vue remarquable
autoroute et voie ferrée
Point de repère
dans les paysages de l’arve
sentier existant
Labour traditionnel
Liaison à créer
espace existant à diriger vers le public
Mécanisation de l’agriculture
130 0
300
600
1000
AGRICULTURE
1500 m
1820 1936 2013
L’espace agricole du bassin de l’arve - très important au début du IXème siècle - a largement diminué en raison d’une pression foncière très importante et pas toujours gérée de manière adéquate. Le peu d’espace agricole restant aujourd’hui permet d’offrir des respirations et des dégagements visuels le long de l’arve, en plus de la fonction de production pour la population. Il est primordial de préserver ces qualités par une protection adéquate de cet espace.
le Vent
Réseaux / Connexions
sentiers du salève espace existant à faire dialoguer avec l’arve
ANNEXES
Parcs et places publiques
0
100
300
600
1000
1500 m
DYSFONCTIONNEMENTS ET POTENTIALITES
Johann GrandJean - antoine rouLLIn - aurélien Wasem // hepia // architecture du Paysage // semestre 6 // atelier de Projet // enseignant : Christophe Veyrat-Parisien // Vallée de l’arve // Phase urbanisme // 14 mars 2013 // Planche 1 sur 3
le Joran
Promenade des bords d’arve le Môlan
la Bise
Liaison pédestre à réaliser axe à revaloriser
échelle
Boulevard planté à créer Pont sur l’arve
à faible valeur patrimoniale
0
0.1
0.5
1
1 : 10 000 2 km
Pont sur l’arve
à grande valeur patrimoniale Johann GrandJean - antoine rouLLIn - aurélien Wasem // hepia // architecture du Paysage // semestre 6 // atelier de Projet // enseignant : Christophe Veyrat-Parisien // Vallée de l’arve // Phase urbanisme // 14 mars 2013 // Planche 2 sur 3
COUSU DE FIL BLEU
réseau hydrographique
ripisylve
domaine agricole
Zones inondables
Limites
Cheminements
espaces publics
Intro
TDM
Annexes Annexe 1
accroches
i
Planches de rendu - Phase territoire Un rapport plus direct à l’Arve
Liaison entre les promenades de l’arve et du salève pour les mobilités douces.
II
requalifier les terres agricoles pour fixer des limites à l’urbanisation. Pont de saint-Georges
IIi
une protection des espaces agricoles comme garantie contre le mitage du paysage
Pont Hans-Wilsdorf
Pont des acacias
un espace de divagation plus large
renaturation de la seymaz
Pont de Carouge
La rivière surasca (Grisons), présente une dynamique proche de celle de la nature.
“
Les 17 000 lots que nous avons déclarés non-constructibles afin de créer le parc vont accélérer les constructions sur ceux qui les entourent. Il y a moins de vingt ans, Union Square n’était pas en ville ; dans vingt ans, la ville aura entouré Central Park. Considérons donc ce moment pour savoir ce qu’il convient de faire, car c’est alors que notre projet sera jugé.
Investir les interstices
Conserver ces grandes ouvertures en fixant des limites à l’urbanisation
Frederick Law olmsted, 1800
”
131
ANNEX
Biblio Corpus CONCL
Berge à Zürich
l égende
Parc des îles, entre arve et salève
antoine roUllin // Phase concoUrs Atelier l’Arve en projet // hepia // SemeStre 6 // enSeignAnt : giordAno tironi // 12 avril 2013
Un site à l’histoire mouvementée Fluctuations du lit de l’Arve 1820
l’Arve, rivière
Boisements de
Bassin de rétention/d’expansion de crue
Végétation arbo
Noues structurantes
Friche armée /
Motifs
Un jeu de coulisses à réinterpréter
Boisements Parcellaire agricole
1935
Activités de gravière
l’Ar ve ri
v.
< Rapports d’échelle et de volume entre les dômes de granulats et le Mont Salève <
1877
La creuse et le remblai 2013
1970
1900
2013
1935
1961 (Construction de l’autoroute) le Pe
Ancienne trémie de criblage et Salève
1952 100
La course du Petit Salève
1961
500
tit A
Ossature du projet
1 000 m
Camp des Allobroges
Chemin creux «moderne» et peuplier encaissé
2013 21/04 21/12 0.5
132
1 km
21/02
100
500
1 000 m
Détachement de peupliers d’Italie sur le Salève
ANNEXES
Parc des îles, entre arve et salève
rve ru is
s.
TDM
Annexe 2
Intro
Planches de rendu - Phase Concours
berge
Activités potagères et maraîchères
R+6 Habitat et commerces en RDC
orée dite «de parc»
Etendue enherbée
R+3 Habitat intermédiaire
Friche humide
Esplanade publique / Quai
R+1 Habitat individuel conservé
Dynamiques de l’eau
i
(individuel reconverti)
Niveau d’étiage, après une pluie
Niveau estival
Niveau de crue biennale
II
Landschaftspark Riem - Gilles Vexlard / Latitude Nord - Munich, Allemagne
Marais au Parc du Sausset - Claire et Michel Corajoud et Jacques Coulon- Aulnay-sous-Bois, France
échelle 1 : 250
IIi
Elévation de l’interface Quartier / Parc des Iles
De l’Arve au Salève il n’y a qu’un parc, ou presque
J oran
Bassin d’infiltration des eaux de pluie
Berme
Quai
Mail 5
10
25
50 m Projet de correction du delta du Rhône - Isabelle Duner et Fiorenza Piraccini - Le Bouveret, VS
B ise Prairie inondable de la Palu et fleuve Charente en crue - Saintes, France
(p AS de l ’) e chelle 25
250
1 : 2 500 500 m
v ent
M ôlan Gravière Descombes - Etrembières
antoine roUllin // Phase concoUrs Atelier l’Arve en projet // hepia // SemeStre 6 // enSeignAnt - giordAno tironi // 12 avril 2013
Parc des îles, entre arve et salève
antoine roUllin // Phase concoUrs Atelier l’Arve en projet // hepia // SemeStre 6 // enSeignAnt - giordAno tironi // 12 avril 2013
133
ANNEX
Bassin d’expansion de crue
Biblio Corpus CONCL
Bassin de rétention dans le Parc de la Gironde - Pascale Hannetel et Anouk Debarre - Coulaines, France
EntrE ArvE Antoine Roullin -
SAlèvE,
Et
PRojet
de diPlôme en
pArc
lE
ARchitectuRe
du
P Ay s A g e
dES îlES d’étrEmbièrES
section noRd/sud :
un
quARtieR-île
Atelier l’Arve en projet / hepia / Enseignants : Giordano TIRONI - Natacha GUILLAUMONT - Joris de Castro
ETAT ExIsTANT -
un site modelé PAR les Activités humAines
dynAmique
plaIne
Bois de Vernaz
maraîchère de
fluviAle
gaIllard
gravIère descombes espace
> l’ARve -
l’Arve, rivière
dépôt
naturel
> débit
la Jonction [ 370 m ]
(ancIenne décharge
agrIculture
RivièRe, RuisseAu, nAnt, glAcieR...
de
matérIaux
protégé
moyen mensuel Aux îles d’étRembièRes
Arve
Menoge
se
ménagère)
de
pleIn champ
les îles
lotIssements
le petit Arve, ruisseau
A
lien
e
Rout
Ju de St
e
ie Vo
anch
te bl
ou utor
Col de Balme [ 2’191 m ]
d’étRembièRes
ée
> vue
bAigneR dAns l’ARve
du bAssin de bAignAde, en été
> dégRilleuR - gARde-coRPs
ferr
Veyrier (CH) 50
250
500 m
éch. 1 : 5’000 1 5 10
RéinteRPRéteR l’histoiRe mouvementée du site
Jeu de coulisses
entre forêt et agriculture, 1935
Mont Blanc [ 4’808 m ]
25 km
J
Permanence parcellaire
DéMARChE -
> niveAux
q10ans=396.30
q2ans=395.60 qmoy=393.68
A
M
J
J
A
S
O
N
D
écoulement
q30ans=396.68
q100ans=397.05
q300ans=397.40
qextrême=398.35
qextrême+20cm=398.55
qété=394.04
1
Ossature du projet
1820 - 2013
M
de cRue de l’ARve, section de l’étAt existAnt
q347=392.50
Fluctuations du lit
F
5
10
25 m
des eAux
1 : 10’000
PROJET -
un quARtieR nouveAu, stRuctuRé PAR un PARc inondAble Bois de Vernaz
Plaine maraîchère de Gaillard
bassIn
le PARc
l’Arve
> niveAu d’étiAge,
l’Arve, rivière
de
baIgnade
espace
naturel
protégé
praIrIe
Infrastructures
Infrastructures
humIde
sportIves
sportIves
Inondable
lIcencIées
publIques
parkIng
quartIer
d’habItatIon et de commerces
Veyrier (CH)
134
Route
de st
Julien
e
ie Vo
anch
te bl
orou
Aut
50
250
des îles Au
ée
ferr
le Petit Salève 500 m
le p
etit
éch. 1 : 5’000
ANNEXES
Arv
e
20
100
200
500 m
Rythme
APRès lA Pluie
de l’eAu
q347 = 20 m3/s-1
1 : 5’000 > niveAu estivAl
qété = 130 m3/s-1
> niveAu
de
cRue biennAle
q2ans = 490 m3/s-1
>n
TDM Intro
Planches de rendu - Phase Projet
i
1 : 500
mAsse
1 : 1’250
25
50
100
200
500 m
de
cRue extRême
Biblio Corpus CONCL
IIi
II
PlAn
qextr = 1430 m3/s-1
135
ANNEX
niveAu
Annexe 3
EntrE ArvE Antoine Roullin -
Et
PRojet
SAlèvE, de diPlôme en
lE
pArc
ARchitectuRe
du
P Ay s A g e
dES îlES d’étrEmbièrES
Atelier l’Arve en projet / hepia / Enseignants : Giordano TIRONI - Natacha GUILLAUMONT - Joris de Castro
stRAtégies
1 : 2’000
végétAles
Prairie humide, fauche annuelle voire herbage
10
50
100
section se/ne :
une PlAce Aux fonctions diveRses
200 m
Traitement arbustif de la ripisylve
Poursuite du mode d’entretien de la ripisylve
Double alignement de métaséquoias sur «fossé cauchois»
Persistants arbustifs et chambres de verdure Petits arbres caduques et tapis de vivaces
Boisement de trembles
PlAntes de
> vue
emblémAtiques du PRojet chine
PeuPlieR
tRemble
oRme
RésistAnt
stRuctuRes
de PARc
sequoiA
de
PRovence
sAule
osieR
des vAnnieRs
iRis
jAune
de
sibéRie
section ouest/est :
136
Mail de micocouliers
un
PARc
Aux
Berges du petit Arve à étoffer
AmbiAnces végétAles diveRses
PeuPlieR
du lieu
Noue aux osiers
Friche sur zone humide, à laisser s’enrichir et à observer
Richesse
Couvert arboré autour du parking
suR
lA PlAce
micocoulieR
Friches de différents stades de développement, à traverser et à observer
1 : 100
1 : 500
ANNEXES
blAnc
PeuPlieR
noiR
sAule
mARsAult
sAlicAiRe
oRchis
sp.
du bAnc et des teRRAins de PétAnque
> vue
de lA noue Aux osieRs dePuis lA Rue
TDM Intro Travées de calades en boulets de l’Arve
Béton teinté gris clair imprimé type «dalle des îles» [C25-30 xF2 Ø10-20]
Caniveau grille en acier galvanisé
Ø 0-20 mélangée à de la chaux puis compactée
Enrobé bitumineux coloré
Ø 30-60
section 12*15
ACT 11 de semi-pénétration
Enrobé bitumineux
Dalles de béton perforées, coulées sur place dans cadre acier, imprimées type «dalle des îles» puis surélevées sur fosses de plantation
sous-sol : 30 cm de terre végétale, amendée selon secteurs
ACT 11 de semi-pénétration
i
1 : 250 Matière du salève stabilisée
Passerelle en acier galvanisé Platelage en mélèze 4*15*450
Pelouse et massifs
II
une PlAce à l’inteRfAce du quARtieR et du PARc
IIi
sol -
[C25-30 xF2 Ø10-20]
Biblio Corpus CONCL
de
Béton teinté gris foncé taloché finition lisse
137
ANNEX
PlAn
Annexe 4 Extrait du PLU d’étrembières
138
ANNEXES
TDM
Annexe 5
139
ANNEX
Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Intro
Extrait du Jardin en mouvement : De la friche au climax
«I fâ fère via ke dure.» Il faut faire vie qui dure.
140
ANNEXES
ANNEX
141 Biblio Corpus CONCL
IIi
II
i
Intro
TDM