Sens Projet de Fin d’Études Antonia Bon Septembre 2020
ENSAPVS DE 5 - Territoires ruraux et périurbains Directeur d’étude - Philippe Simon
Repenser les zones monofonctionnelles dans une ville en expansion
Vue sur la ville de Sens depuis Saint-Martin-du-Tertre
RAPPORT DE PFE - 2
RAPPORT DE PFE - 3
La ville de Sens et ses zones d'activités
Autoroutes Départementales Voies de chemin de fer
RAPPORT DE PFE - 4
Zones d'activités
RAPPORT DE PFE - 5 1km
2km
SOMMAIRE 11 Avant-propos 14 Introduction
17 I. Contexte 17 1. Situation 22 2. Enjeux
« Les vignes qui couvrent les coteaux et une partie de la plaine de Sens attestent de la douceur du climat »1
16
27 II. De l’apogée au déclin, histoire et paysage de la ville de Sens 28
38
1.Histoire
28 A. La puissance passée 32 B. Évolution bâtie C. De la ville historique à la ville générique
40 44 48
40
2. Paysage
50
3. Déclin
A. Le grand paysage B. Le rapport à l’eau C. Le paysage urbain
1
Théophile Mémain, Sens, Histoire
et description, Nouveau guide des voyageurs dans la ville de Sens, 1885
42
52 III. Comprendre les zones d’activités 53
1. Le phénomène de l’étalement urbain
56
2. La zone d’activités
RAPPORT DE PFE - 6
« C’est de la crise de croissance même de la ville que doit émerger l’image de la cité future »2
51
64 IV. Repenser les zones d’activités 64
1. Stratégies urbaines
64 A. Comment agir ? 76 B. Les zones d’activités de Sens 102 C. La zone de projet 108 D. Ce qui fait la ville
110 110
2
Italo Calvino, « La città del
futuro » (1976), in Sono nato in America..., op. cit., p.219.
2. Vers un nouveau mode de pensée
55
A. Charte de transformation des zones d’activités 116 B. Les enjeux contemporains
« Nous croyions que notre ère était caractérisée par un maximum de concentration urbaine. Mais ce n’est plus le cas. Nous sommes dans la phase de pulvérisation urbaine. »3
118 Conclusion 122 Bibliographie
115 3
Italo Calvino, « La città
scompare », Corrispondenze dagli Stati Uniti (1960-1961), in Saggi, II, Milan, Mondadori, « I Meridiani », 1995, p. 2570.
117 RAPPORT DE PFE - 7
Zone d'activités nord RAPPORT DE PFE - 8
RAPPORT DE PFE - 9
RAPPORT DE PFE - 10
Vue sur une entrée dans le cœur historique
AVANTPROPOS
C
’est dans le cadre de mon master à l’ENSAPVS que j’ai découvert pour la première fois le travail sur un projet urbain. Après sept semestres consacrés à l’architecture, le huitième s’est révélé pour moi comme une découverte de l’urbanisme, à partir d’un socle de connaissances de licence qui n’aborde le sujet que de loin. C’est dans le groupe de projet de Philippe Simon, au S8, que j’aborde pour la première fois des problématiques urbaines. C’est aussi la première fois que je travaille sur des territoires ruraux et périurbains, assez absents de la formation suivie à Paris. Cette première approche du projet urbain, des questions urbaines mais aussi paysagères, la dimension politique de ces projets en territoire ruraux et périurbains, ainsi que la découverte de la multitude des acteurs impliqués dans de tels projets se sont révélés comme source d’un nouvel intérêt dans mes études, complétant celui de l’architecture. C’est ce semestre qui m’a conduite à envisager un PFE tourné vers l’urbanisme, anticipant par la même occasion mes volontés professionnelles. C’est donc autour de la question urbaine que mon PFE s’articule. Cette question urbaine a été mon premier point de départ dans l’élaboration de mon sujet de PFE. La seconde a été la volonté de travailler sur la ville de Sens, dans laquelle j’ai grandi. Il a donc fallu déconstruire mes aprioris sur la ville afin de m’en faire une représentation plus objective, tout en considérant l’avantage que je sais précisément comment se vit cette ville.
En y grandissant, j’ai pu constater le déclin du cœur de ville, la construction et l’agrandissement de nombreuses zones périurbaines, l’étalement de la ville, la multiplication des voitures dans la ville, l’isolement de la ZUP par rapport au reste de la ville, la pauvreté des propositions culturelles dans la ville… Autant de problématiques qui ont touché ces dernières années de nombreuses autres villes moyennes, mais aussi certaines spécifiques à Sens. Malgré toutes les problématiques auxquelles Sens doit aujourd’hui faire face et qui ont rendu la ville peu dynamique, je restais persuadée qu’elle avait un grand potentiel inexploité et donc qu’elle représentait une ville intéressante à travailler pour un sujet de diplôme. Ce potentiel m’a été confirmé en partie grâce aux évènements récents, qui ont fait revenir à Sens de nombreux étudiants partis étudiés dans d’autres villes et qui ont « empêché » les sénonais travaillant à Paris de s’y rendre. Ainsi, je n’ai jamais connu la ville aussi vivante qu’au déconfinement. La représentation que je me fais de la ville correspond toutefois à un ressenti subjectif et personnel. Il a donc fallu, afin de construire ce PFE sur des bases objectives, élaborer une analyse de la ville. C’est cette analyse jointe à mon expérience personnelle de la ville qui m’a amené à déterminer le site de mon projet ainsi que les enjeux auxquels sont soumis la ville actuellement. C’est, avec les intentions de projets, ce que ce rapport de PFE veut raconter. RAPPORT DE PFE - 11
RAPPORT DE PFE - 12
Zone d'activités nord
RAPPORT DE PFE - 13
INTRODUCTION
L
e semestre de projet de S9 a été consacré à l’analyse et la compréhension de la ville de Sens, ainsi qu’à la définition du sujet de ce PFE. La ville de Sens connait de nombreuses problématiques spécifiques à cette commune ou liées à celles que connaissent les villes moyennes en général. La désertification du centre‑ville, le patrimoine bâti et culturel important peu mis en valeur, la direction prise vers les services en abandonnant les industries et l’agriculture, la perte d’identité de la ville à travers la perte de ses vignes, le déclin de ses industries, l’oubli de l’habitat vernaculaire ou la périurbanisation, la périurbanisation en elle-même qui entraine la perte de terres agricoles, le grand paysage presque absent de la ville, la géographie du territoire (réseau hydrographique, relief) qui n’est pas prise en compte, les réseaux de routes départementales qui façonnent et séparent le territoire sont autant de problématiques que rencontrent la ville de Sens et qui pourraient donner lieu à autant de PFE. Dans une ville comme Sens, c’est mon expérience personnelle de la ville qui a participé à déterminer le choix de mon sujet.
RAPPORT DE PFE - 14
En effet, habitante sénonaise depuis mes deux ans, j’ai eu l’occasion de voir la ville évoluer. Petite, j’avais l’habitude d’aller tous les ans cueillir des fraises dans une ferme située autour de Sens, la plaine Champbertrand. Autour il n’y avait que des champs. Aujourd’hui, la ferme existe encore, mais le paysage qui l’entoure a bien changé. Entre concessionnaires, grands magasin, fastfood et hôtel Formule 1, on ne reconnait plus aujourd’hui cette ancienne zone agricole, entrée de la ville depuis Auxerre. Cet exemple n’est malheureusement pas le seul. En une vingtaine d’années seulement, j’ai pu observer moi-même l’impact de la périurbanisation sur la ville, avec entre autre la fermeture des deux petits cinémas de centre-ville au profit de l’ouverture d’un grand dans le périurbain. Depuis le cœur de ville, il faut désormais une voiture pour s’y rendre. Dans le contexte environnemental actuel, cette périurbanisation ne devrait plus continuer. Or, de nouvelles constructions continuent de voir le jour, que ce soient des logements ou des activités, dans la périphérie des villes, parmi lesquelles la ville de Sens.
Zone d'activités nord
Si beaucoup d’architectes se sont déjà intéressés aux zones d’habitats individuelles, les projets proposés sur les zones d’activités sont encore peu nombreux. J’ai donc voulu pour mon PFE remettre en question les zones d’activités pour tenter de comprendre dans quel sens elles pourraient évoluer et éviter de poursuivre l’étalement urbain dans la ville de Sens.
Ainsi, le PFE proposé tente de remettre un question un modèle qui, on le sait, ne fonctionne plus et de comprendre quelle peut être la mutation de ces zones, en prenant un cas particulier, celui d’une des zones d’activités de la ville de Sens. Ce projet tente donc de développer une pensée urbaine sur un site périurbain qui se confronte à des problématiques très contemporaines. C’est Cette réflexion s’est donc avec un regard sur basée sur une analyse ce qui fait la ville, sur Remettre en question le modèle de la ville, mais aussi sur l’étalement urbain et de la zone d'activité des questionnements sur les zones d’activités, plus larges sur ce que notamment dans leur lien sont les zones d’activités, avec la « vraie » ville et leur l’étalement urbain et lien avec le grand paysage la ville. Si ces zones d’activités sont composées de que ce projet s’inscrit. Il me semble également être la parcelles privées, les possibilités d’interventions sur responsabilité de l’architecte de s’inscrire, au vu de mes le site se voient limitées. Il faut donc comprendre convictions personnelles, de la crise environnementale ce projet non pas comme un projet constructible, et de l’actualité qui tend à remettre en question nos mais plutôt comme une étude, un conseil, qui modes de vie, dans une démarche éthique, sociale pourrait amener la ville ou les propriétaires privés et environnementale, au cœur même des zones à transformer au fur et à mesure cette zones, grâce économiques de la ville. Ce projet souhaite répondre à ce projet urbain qui servirai plutôt de guide. à ces enjeux.
RAPPORT DE PFE - 15
I. CO NTE XTE
R A P P O R Tdepuis DE PFE - 16 Vue sur l'Yonne le cœur de ville
I. CONTEXTE
I. C O N T EX T E
1. Situation
Une commune située dans le nord de la Bourgogne
Une commune située dans le nord de l’Yonne à une heure de Paris en train Paris 1h
Sens Sens
Bourgogne
Yonne Côte-d’Or Nièvre Saône-et-Loire
S
100km
200km
ous-préfecture du département de l’Yonne (89), avec ses 25 935 habitants 1, la ville de Sens peut être qualifiée de ville moyenne. Ville historique gallo-romaine, elle est située dans la vallée de l’Yonne, rivière qui la traverse du sud au nord. Sa situation géographique définit en partie son fonctionnement. Située à 100 km au sud-est de Paris, la ville subit l’effet pendulaire des travailleurs parisiens qui vivent à Sens. D’un autre côté, cette proximité avec Paris, due à sa position au nord de l’Yonne en fait la « Porte de Bourgogne » sans toutefois bénéficier de la renommée mondiale de cette région, dont le vin n’est pas produit dans l’Yonne (à l’exception du Chablis et du Grand Auxerrois, mais qui sont produits dans le sud du département).
40km
Sens, Yonne, Bourgogne 25 935 habitants 100 km au sud-est de Paris
1 INSEE RAPPORT DE PFE - 17
Les entrées dans la ville : un réseau de départementales en rocade autour de la ville
I. CO NTE XTE
Équipement automobile 2011
2016
1 voiture
1 voiture
Sens 53,9%
Sens 54,8%
Aire urbaine 47,7% France 46,8%
Aire urbaine 47,6% France 46,6%
2011 2 voitures ou plus
2016 2 voitures ou plus
Sens 19,2%
Sens 17,5%
Aire urbaine 36,4% France 34,1%
Aire urbaine 36,1% France 34,7%
Entrée depuis l’autoroute
Habitants possédant au moins une voiture (en %) Communes limitrophes de Sens : Gron : 93,1% Maillot : 95% Malay-Le-Grand : 92,6% Paron : 88,2% Rosoy : 94,4% Saint-Clément : 85,5% Saint-Denis-Lès-Sens : 92,8% Saint-Martin-Du-Tertre : 90,1% Saligny : 96,4%
Gare
Moyenne : 92,01%
Sens : 72,3%
Aire urbaine : 83,7% Yonne : 86% France : 81,3%
Source : INSEE RAPPORT DE PFE - 18
Autoroutes Départementales Voirie Voies de chemin de fer
Portes de la ville 1km
2km
I. C O N T EX T E
Lille
Lille
Rouen Brest
Paris
Rennes
Sens
Strasbourg
Paris
Brest
Rennes
Orléans
Lyon
Clermont-Ferrand
Toulouse
209
58m 20€
Nancy Strasbourg Troyes 308
492
Lyon
77
Par Paris, Dijon ou Laroche-Migennes
Montpellier
Toulouse
Marseille
200km
Sens sur le réseau ferré français Reims
Dijon
Nice
Marseille 100km
126
Auxerre
Strasbourg
Troyes
Bordeaux
Montpellier
Paris
Nancy
Saint-Dizier
Sens
Clermont-Ferrand
Bordeaux
(km)
Nemours
Dijon
Tours
Sens
Reims
Rouen
100km
Nice
200km
Sens sur le réseau autoroutier français
Auxerre
Dijon
Lyon
Orléans
Rouen
Sens
Paris
Reims
Auxerre
Dijon
Lyon
Orléans
81
230
377
157
254
(km)
126
209
308
492
77
81
230
377
157
254
1h51
2h07
4h12
1h36
1h59
3h
4h19
59m
57m
2h15
3h28
1h37
2h48
30€
35€
55€
17€
36€
45€
82€
12€
12€
33€
62€
37€
46€
Par Paris
Ne bénéficiant donc pas de la renommée de la Bourgogne ni de l’effervescence de Paris, Sens se situe pourtant sur un nœud routier et ferroviaire important. Si depuis 2011 la ville n’est plus desservie par le TGV Paris-Lyon-Marseille, elle reste située sur la ligne de TER Paris-Lyon. Cette ligne permet aux sénonais de rejoindre la gare de Paris-Bercy en une heure de train direct. Desservie par trois autoroutes, Sens est un carrefour automobile depuis lequel on peut accéder aux autoroutes A5, A6 et A19, permettant de desservir les grandes villes de Paris (A5), Strasbourg (A5), Bordeaux (A19), Lyon (A6) et Marseille (A6). Le réseau départemental est également très développé à Sens. Ces départementales entrent dans Sens et s’intègrent dans la formation du tissu : elles forment des rocades qui définissent différentes couronnes autour du centre historique, reprenant l’expansion concentrique de la ville. Si historiquement Sens avait neuf portes de ville pour accéder au centre historique, aujourd’hui elle n’en a plus que quatre, définies par les départementales, plus ou moins placées aux quatre points cardinaux. Cette rocade autour de la ville, qui est actuellement en train d’être terminée, ainsi que les voies autoroutières proches permettent à la ville de se voir dépourvue de camions.
Nancy Strasbourg Troyes
La formation de la ville de Sens a privilégié le déplacement en voiture depuis les années 1960. Les parkings présents sur les rocades témoignent de ce fait, l’étalement urbain ayant participé à ce phénomène. Si la part de personnes possédant une voiture est moins élevée à Sens que dans le reste de la France, la forte présence de la voiture dans la ville s’explique en regardant les communes alentour : le pourcentage d’habitants possédant au moins une voiture s’y situe bien au-dessus de la moyenne nationale. Les transports en commun entre Sens et ses communes voisines n’étant pas très développés, c’est en voiture que les habitants de ces villes, qui dépendent de Sens, se déplacent. La situation (auto)routière fait de la ville de Sens une ville de passage, dans laquelle on ne s’arrête pas nécessairement. S’il existe un tourisme fluvial et patrimonial, notamment dû à la présence de la cathédrale gothique Saint-Etienne, Sens reste une ville‑étape qui attire quelques touristes en été, mais qu’on ne peut pas qualifier de ville touristique.
RAPPORT DE PFE - 19
Rouen
I. CO NTE XTE
Vue sur les quais de la gare de Sens
La gare de Sens R A P P O R T D E P F E - 20
I. C O N T EX T E
Sens
4 080
Paris
par jour
Prix moyen au m² 11 329 € 9 845 €
1 340 €
ar
app
nt
e tem
1 507 €
on
is ma
ar
app
nt
e tem
on
is ma
Source : L'Yonne Républicaine, 16.02.2015 et https://www.seloger.com/prix-de-l-immo/vente/ile-de-france/paris.htm
C’est sa proximité avec Paris qui rend la ville attractive. Dans l’Yonne, ce sont 12 000 navetteurs2 qui vont travailler en Ile-de-France. La proximité de Sens avec Paris fait de la ville celle où résident la majorité de ces navetteurs. Tous les jours, ce sont 4 080 personnes3 qui font l’aller-retour en train entre Sens et Paris, effectuant ce déplacement pendulaire pour aller travailler. A la recherche d’un foncier ou de loyers moins chers, ce sont souvent les jeunes couples parisiens qui viennent à Sens chercher un cadre de vie plus agréable pour élever leurs (futurs) enfants tout en conservant leurs salaires parisiens. Avec la crise du COVID-19, cette situation risque de se développer de plus en plus. Dans Le parisien du 12 juin 2020 est signé un article qui indique que « les données des plateformes immobilières montrent un attrait grandissant des Franciliens depuis le confinement pour des villes à plus de 100 km de Paris offrant verdure, espaces et qualité de vie ». 2
L'Yonne Républicaine, 16.02.2015
3
Ibid.
Parmi ces villes, Sens est celle dont l’évolution du nombre de recherches de logements par des franciliens entre avril 2019 et avril 2020 a le plus augmenté (+81%) loin devant Évreux (+49%) ou Dreux (+45%). Le prix moyen au m² d’un appartement à Sens est de 1 340 € contre 11 329 € à Paris. Pour les maisons, le prix moyen au m² à Sens est de 1 507 € contre 9 845 € à Paris 4 . La possible accession à la propriété tend également à convaincre les parisiens à la recherche d’un nouveau cadre de vie. On peut donc prévoir pour la ville une pression démographique à venir, dans une ville qui est déjà en croissance.
4 Ibid. et https://www.seloger.com/prix-de-l-immo/vente/ile-defrance/paris.htm
RAPPORT DE PFE - 21
I. CO NTE XTE
2. Enjeux
Les chiffres clés : population
Population de Sens, une ville en croissance démographique Prévisions
30 000 25 000 20 000 15 000 1 900
1 920 1 940 1 960 1 980
2 000 2 020
2 040
Source : INSEE et L'Yonne Républicaine, 04.01.2018
Évolution de la population de Sens par tranches d’âges
D
epuis quelques années, Sens voit sa population augmenter. Depuis 2013, cette population ne cesse d’augmenter, passant de 25 018 habitants en 2013 à 25 964 en 2020. Les prévisions faites pour la ville pour la population sénonaise d’ici 2030, estimée à 27 840 habitants, ne contredit pas cette tendance 1. D’ici 2038, les estimations prévoient même que la population de Sens dépasse celle d’Auxerre, qui est actuellement la commune la plus peuplée de l’Yonne (34 272 habitants en 2020) devant Sens2. L’aire urbaine de Sens est elle aussi en croissance3 (61 952 habitants en 2011 contre 64 049 habitants en 2016). Il est d’ailleurs intéressant de noter que le nord de l’Yonne (et donc Sens) bénéficie de l’influence francilienne tandis que tout le reste du département perd en attractivité. 1
L'Yonne Républicaine, 04.01.2018
2
Ibid.
3 INSEE
2012 2017 20 % 15 % 10 % 5% 0-14 ans
15-29 ans 30-44 ans
45-59 ans
Franc e Sens
Source : INSEE
R A P P O R T D E P F E - 22
60-74 ans
75 ans et +
La répartition de la population en grande tranches d’âge à Sens est assez équilibrée, les personnes âgées (75 ans et plus) étant les moins représentées, bien qu’elles soient proportionnellement plus présentes à Sens qu’en France.
I. C O N T EX T E
Les chiffres clés : logement Composition des ménages (2017)
20,7 % 49,8 %
Ménages avec famille
La composition des ménages indique qu'une grande part de la population vit seule. Cependant, avec la pression démographique à venir ainsi que l'arrivée de couples ou de jeunes parents dans la ville venant de Paris, cette part de ménages devrait diminuer dans les prochaines années.
50,2 %
Ménages d’une personne
Bien que la part de logements vacants soit en diminution à Sens, cette part reste plus importante dans la ville de Sens que dans le reste de la France (8,2 %)4. Cette situation est due à la discordance entre l'offre de logements disponibles dans le cœur de ville qui ne répond pas à la demande.
17,1 % 12 %
4 INSEE Source : INSEE
Statut de résidence
2,4 %
Résidence secondaire Logements vacants
2012
2,3 %
Résidence secondaire Logements vacants
12 % 85,6 %
Résidence principale
2017
9,9 % 87,8 %
Résidence principale
Source : INSEE
RAPPORT DE PFE - 23
I. CO NTE XTE
Les chiffres clés : travail Lieu de travail des actifs sénonais
59,3 % À Sens
40,7 %
Dans une autre commune
Comme beaucoup de villes moyennes, Sens connait une problématique de désertification de son cœur historique. Non seulement les logements du centreville ne sont pas adaptés aux demandes de la population, mais la construction des différentes zones d’activités en périphérie de la ville a entrainé le départ de nombreux petits commerces : le cœur de ville se vide de ses habitants, mais aussi de ses activités. Les zones d’activités, situées dans le périurbain, « grignotent » les terres agricoles qui entourent la ville, et lient parfois la ville de Sens avec les petites villes et villages qui se situent à proximité. En effet, Sens est l’une des 27 communes qui forment la communauté d’agglomération du Grand Sénonais. L’étalement urbain que connait Sens et sa communauté d’agglomération vient des zones d’activités, mais aussi des nombreuses zones de lotissements pavillonnaires qui se construisent encore aujourd’hui en périphérie de ces villes.
Source : INSEE
Emplois selon le secteur d'activité
4,9 %
Construction
14,2 % Industrie
40,8 %
Commerce, transports, services divers
Source : INSEE
R A P P O R T D E P F E - 24
3,8 %
0,8 %
Construction
Agriculture
39,3 %
Administration publique : enseignement, santé, actions sociales
2012
12,6 % Industrie
42,7 %
Commerce, transports, services divers
0,7 %
Agriculture
40,2 %
Administration publique : enseignement, santé, actions sociales
2017
I. C O N T EX T E
La communauté d'agglomération du Grand Sénonais 1962-2002 2014
Saint-Denislès-Sens
2016
Courtoissur-Yonne
Fontaine-laGaillarde
Saint-Clément
Saint-Martindu-Tertre
Saligny
Villiers-Louis
Sens
Paron
Collemiers
Voisines
Soucy
Maillot Rosoy
Malay-le-Petit Malay-le-Grand Noé
Gron Étigny
Marsangy
Véron
Passy
Les Bordes
Rousson Villeneuve-sur-Yonne
Armeau
L
Dixmont
2km
4km
Source : https://www.ville-sens.fr/votre-ville/carte-didentite/
Entourée de champs d’agriculture intensive, la ville de Sens ne concentre pas son travail dans ce domaine, presque exclusivement absent de la ville. C’est dans le domaine des services (administration publique et les secteurs du commerce et du transport) que la ville se développe, au détriment de l’industrie, notamment. Si la population sénonaise rajeunit de manière générale, elle reste peu composée d’étudiants. La ville qui n’a presque aucune université voit ses bacheliers partir dans des villes comme Troyes, Dijon ou Paris.
a ville moyenne de Sens trouve sa spécificité dans sa proximité avec Paris. La ville en croissance doit l’augmentation de sa population aux travailleurs pendulaires parisiens. Cette population qui arrive à Sens pour y vivre a souvent des moyens. La ville elle-même semble offrir de l’emploi, sa population ne vieillit pas et augmente. Sur le papier, la ville de Sens semble donc être une ville moyenne bien portante. Cependant, cette ville est pleine de contradictions et malgré les apparences, la ville connait les mêmes problématiques que d’autres villes moyennes en décroissance. Paradoxale, la ville de Sens est prise entre croissance et déclin. Malgré la croissance de la ville, cause des travailleurs parisiens, la ville périclite. C’est dans cette thématique de ville en croissance que le projet s’inscrit. RAPPORT DE PFE - 25
L'Yonne et la cathĂŠdrale de Sens
R A P P O R T D E P F E - 26
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN Histoire et paysage de la ville de Sens
RAPPORT DE PFE - 27
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
1. Histoire A. La puissance passée
L
a ville de Sens est une ancienne puissance historique qui date de l’époque galloromaine. Alors située au carrefour de grandes voies romaines, l’implantation de la ville à cet endroit s’explique par la présence de l’Yonne et du confluent de la Vanne. La ville est organisée selon le cardo et le decumanus romain jusqu’en 300 après Jésus Christ, où sont édifiés des remparts pour lutter contre les invasions (Sens sera prise en siège au moins cinq fois au cours de son histoire). Le bâti de la ville se concentre alors au cœur de cette enceinte en forme d’amande, qui donnera son surnom à la ville. Ces remparts seront détruits à la fin du XVIIIème siècle et les anciens fossés remblayés pour former les « promenades » qui existent encore aujourd’hui. Jusqu’au Moyen-Âge, le bâti reste concentré à l’intérieur de l’enceinte, qui possède neuf portes, dont certaines datent de l’époque romaine et seront détruites à la Révolution française. C’est au Moyen-Âge que la ville connait son apogée. En 1124 débute la construction de la cathédrale Saint-Etienne, dans une ville qui est alors une métropole ecclésiastique dont dépendent les villes de Chartre, Auxerre, Meaux, Paris, Orléans, Nevers et Troyes. Jusqu’en 1622, Sens reste la capitale ecclésiastique de France avant que la province ecclésiastique de Sens ne soit divisée en faveur de Paris, entrainant le déclin de la ville. R A P P O R T D E P F E - 28
A la fin du XIXème siècle, plus de 40 000 hectares de vignes sont recensés dans le département de l’Yonne, dont certaines à Sens, qui seront presque toutes détruites par le phylloxéra. La destruction de ce patrimoine de culture propre à la région entrainera le déclin définitif de la ville. Au cours de son histoire et jusqu’au XIXème siècle, la ville voit se former un patrimoine bâti important. Parmi ce patrimoine, on trouve la cathédrale Saint‑Etienne, mais aussi un théâtre à l’italienne construit en 1822, un marché couvert construit la même année, des maisons anciennes (maison d’Abraham, maison Jean Cousin), de nombreuses églises, l’hôtel de ville… À Sens se trouvaient également des moulins, des tanneries, une fabrique de faïence et différentes manufactures aujourd’hui détruites. Aujourd’hui, Sens compte parmi son patrimoine 39 bâtiments protégés, dont 18 sont inscrits partiellement à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, 9 y sont inscrits et 12 sont classés au titre des monuments historiques. Ce patrimoine bâti témoigne de la grandeur passée de la ville.
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
La cathédrale Saint-Etienne de Sens
RAPPORT DE PFE - 29
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
La mairie de Sens R A P P O R T D E P F E - 30
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
Le marché couvert
Le théâtre municipal RAPPORT DE PFE - 31
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
1. Histoire
B. Évolution bâtie Sens ... à l’époque gallo-romaine
Entre 1100 et 1300
1km
L
e développement de la ville se fait sur la rive droite de l’Yonne, jusqu’au confluent de la Vanne en suivant un plan hippodamien, avec le cardo et le decumanus que l’on retrouve encore aujourd’hui dans le tracé de la ville.
On trouvait dans la cité romaine d’Agedincum, nom romain de la ville de Sens, un grand amphithéâtre romain, ainsi qu’une naumachie (édifice dans lequel on reproduisait comme spectacle des batailles navales) et un grand établissement de bains. Au centre de la ville, on trouvait un temple. Un aqueduc de 16 kilomètres avait été construit pour amener l’eau dans la ville, prenant sa source à Saint-Philbert.
R A P P O R T D E P F E - 32
La construction des remparts s’est faite à partir des pierres de construction de tous les bâtiments qui se trouvaient en dehors de l’enceinte, réduisant la ville aux dimensions de l’ « amande ». La ville médiévale de Sens est une ville fortifiée, dont la forme ovoïdale sera à l’origine du développement concentrique de la ville. C’est alors une métropole religieuse, un centre judicaire et un lieu de production et d’échange qui fait sa renommée. Outre la cathédrale, on trouvait cinq abbayes plusieurs monastères et trois Hôtel-Dieu.
2km
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
En 1805
En 1903
bâti ancien bâti nouveau voie de chemin de fer
C’était aussi une ville au rayonnement économique grâce à sa situation stratégique ainsi que la présence de l’Yonne qui permettait d’exporter les marchandises. L’exploitation des forêts, la culture (céréales, fruits, légumes, vigne), l’élevage (porcs et brebis) et l’exploitation de minerais de fer étaient sources de richesse pour la ville qui accueillait des foires trois fois par an. Hors des murailles, on trouvait le faubourg d’Yonne (à l’ouest) et le bourg Saint-Pierre (à l’est), construit près d’une abbaye. Sens conservera sa renommée jusqu’à ce que sa province ecclésiastique ne soit divisée en faveur de Paris. On trouve peu de documentation sur la ville de la Renaissance jusqu’au XIXème siècle, mais des maisons à pan de bois du XVIème siècle témoignent encore dans la ville de l’architecture sénonaise de la Renaissance.
Au XVIIIème siècle, une faïencerie et des manufactures rejoignent une tannerie existante (qui donne encore son nom au parc du Moulin à Tan). À la révolution, la ville de Sens devient sous-préfecture. En 1846 est construite la gare de Sens sur la ligne Paris-Lyon-Marseille, sur la rive gauche de l’Yonne. Sa construction entraine l’urbanisation de la ville jusqu’à la gare, au-delà de la rivière. C’est notamment de l’industrie, à cette époque, qui s’implante autour de la gare. Petit à petit, les faubourgs de la ville s’agrandissent. L’accroissement de la ville se poursuit de manière concentrique.
RAPPORT DE PFE - 33
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
1963
Aujourd’hui
1km
La ville sera touchée par la crue de 1910. Dans les années 1960, suite à un besoin de logements important, on voit apparaitre les premiers phénomènes d’étalement urbain en périphérie de la ville à travers les deux modèles que sont le tissu pavillonnaire et les grands ensembles. Cet accroissement a surtout lieu sur la rive droite de l’Yonne, moins contrainte par la topographie.
R A P P O R T D E P F E - 34
Cet étalement urbain se poursuivra jusqu’à aujourd’hui, avec la construction de nombreuses zones monofonctionnelles d’industrie, d’activité ou de maisons unifamiliales qui repoussent de plus en plus le périurbain et les limites de la ville, jusqu’à rejoindre parfois les petites villes autour de Sens. Aujourd’hui encore, l’accroissement de la ville se poursuit selon cette même logique d’étalement urbain.
2km
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
La maison d'Abraham (XVIème s.) Témoin de l'architecture de la Renaissance de la ville de Sens RAPPORT DE PFE - 35
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
Des maisons bourgeoises datant du XIXème siècle dans les faubourgs
Architecture pavillonnaire R A P P O R T D E P F E - 36
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
Logements collectifs dans la ville
Grand ensemble à l'est de la ville RAPPORT DE PFE - 37
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
1. Histoire C. De la ville historique à la ville générique Les équipements à Sens, une ville sans polarité
L
équipements de la ville de Sens
es activités de commerces, traditionnellement situées dans le cœur historique, se sont déplacées dans les zones d’activités. La majorité des équipements de la ville se trouvent soit dans les faubourgs, à proximité des zones d’activités, soit dans le cœur historique. Cependant, on y trouve de moins en moins d’activités, justement parce que les zones d’activités ont engendré un déplacement du pôle de la ville. On ne trouve aujourd’hui à Sens plus un pôle qui est le centre historique, mais plusieurs pôles d’activités, un au centre et les autres en périphérie. La nécessité de construire des liens entre le cœur de ville et les zones d’activités devient nécessaire pour éviter le déclin complet du cœur de ville, qui s’essouffle. La ville de Sens bénéficie du programme Action Cœur de Ville. Ce projet de fin d’étude se tourne donc vers les zones d’activités pour proposer un projet complémentaire à celui du cœur historique, afin de requalifier ces zones d’activités en évitant de rentrer en concurrence avec le cœur de ville.
R A P P O R T D E P F E - 38
1km
2km
A partir des années 1960, les nouvelles constructions ne respectent plus la tradition constructive de la ville. Les matériaux locaux sont de moins en moins utilisés au profit du béton. Ainsi, le cœur historique, dense, contraste avec les constructions récentes. Le patrimoine bâti de la ville de Sens, important, témoigne de l’ancienneté de la ville. Différentes époques y sont représentées depuis les remparts gallo-romains jusqu’aux maisons bourgeoises du XIXème siècle. Avec ses nouvelles constructions, la ville de Sens perd l’identité qui lui est propre, au profit de la création de zones de lotissements pavillonnaires et d’activités que l’on retrouve partout en France. Ce projet entend donc retourner vers des modes de constructions plus locales et veut trouver une cohérence entre les zones d’activités et la ville historique afin de redonner à Sens une identité propre.
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
Le Céleste, l'unique boîte de nuit de Sens RAPPORT DE PFE - 39
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
2. Paysage A. Le grand paysage
Sens, dans une vallée large entourée de coteaux
1km R A P P O R T D E P F E - 40
2km
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
L
a ville de Sens s’est implantée au bord de l’Yonne, dans la vallée du même nom. C’est la largeur de cette vallée, là où s’est implantée la ville, qui a permis son développement. Le territoire sénonais, situé à environ 70 mètres au-dessus du niveau de la mer, est assez plat. Les collines de Paron et de Saint-Martin-duTertre qui bordent la ville à l’ouest atteignent jusqu’à 208 mètres d’altitude, créant un dénivelé d’environ 140 mètres sur une distance assez courte, rendant la côte abrupte mais offrant une vue aérienne sur la ville de Sens. Autour du cœur historique de la ville, surtout là où le passage de l’Yonne dégage une vue, ces collines ont une forte présence et constituent le paysage de la ville. La présence de ces collines, ainsi que celle de l’Yonne et des voies de chemin de fer à l’ouest ont limité le développement de la ville dans ce sens. Le reste de la ville se situe dans un paysage agricole, très peu visible depuis la ville. Cela s’explique par l’étalement urbain de la ville qui a placé ces zones d’activités entre la ville et les zones rurales. Sens est entourée de nombreuses petites villes et de quelques poches de forêts. On trouve autour de Sens deux petites zones classées Natura 2000, et trois autres, un peu plus grandes, classées ZNIEFF.
Le grand paysage de Sens revêt donc une double identité, avec ses collines à l’ouest et sa plaine agricole autour. Le département de l’Yonne se situe à la jonction de deux grands ensembles géologiques : le massif cristallin ancien du Morvan et le bassin parisien, dans lequel la ville de Sens s’inscrit. Le sol géologique de Sens est composé majoritairement d’alluvions dus à la présence de l’eau, mais aussi de sols argileux et à silex, et surtout de sols calcaires, qui expliquent l’architecture vernaculaire de la région. Tous le cœur de ville possède sa propre composition géologique d’origine anthropique : il est situé sur des remblais qui permettent au cœur historique de ne pas être touchés par les risques d’inondations dus aux crues de l’Yonne. La ville ne présente aucun risques sismiques, et les risques d’aléas retraits-gonflements sont faibles. C’est donc une zone aux risques naturels mineurs. Certaines parties de la ville sont toutefois soumises aux risques d’inondations.
RAPPORT DE PFE - 41
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
L'Yonne et sa vallée R A P P O R T D E P F E - 42
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
L'agriculture intensive autour de la ville RAPPORT DE PFE - 43
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
2. Paysage B. Le rapport à l’eau
L
Les baignades dans l’Yonne à Sens sont d’ailleurs interdites, ce qui n’est pas le cas dans d’autres villes, comme à Villeneuve-sur-Yonne pourtant située à environ 15 kilomètres dans le sud de Sens.
Cependant, la proximité de ces cours d’eau entraine des risques d’inondations. Dans le sud de la ville, ces risques d’inondations ont permis de mettre un frein à son expansion, laissant la place à une berge piétonne et à des terres encore agricoles qui ne pourront jamais être construites. C’est donc plutôt vers le nord-est que la ville s’est agrandie et c’est en allant vers le nord que le lien aux berges de l’Yonne se dégrade. Bien que l’eau soit très présente à Sens, avec l’Yonne, la Vanne au sud et la Gaillarde au nord, la ville n’entretient avec ses cours d’eau que très peu de rapports. Les berges de l’Yonne ont été réaménagées autour du cœur de ville à l’été 2019, mais sans attention pour des activités qui pourraient venir de l’eau.
Cette voie routière explique que le lien piéton entre l’Yonne et la ville n’existe pratiquement pas. Dans l’aménagement urbain des berges de l’Yonne, c’est la voiture qui est privilégiées. On ne trouve d’ailleurs, par exemple, aucun café ou restaurant ayant une terrasse sur l’Yonne.
e réseau hydrographique dans le nord du département de l’Yonne est assez peu important. Cela explique l’implantation de la ville de Sens au bord des cours d’eau de l’Yonne et de la Gaillarde. La proximité de l’eau se voit devenir un enjeu stratégique dans l’implantation de la ville. L’aqueduc qui avait été construit à l’époque romaine témoigne bien du rôle essentiel de l’eau dans l’implantation de la ville.
R A P P O R T D E P F E - 44
Il existe une piste cyclable le long des berges qui est aménagées du cœur de ville à la sortie de la ville. Seulement, les berges réaménagées sont coupées de la ville par une voie routière très passante, qui borde d’ailleurs de très près la piste cyclable qui se poursuit jusqu’à la sortie de la ville. Les déplacements à vélos le long de l’Yonne sont donc possibles, mais le trajet n’y est pas très agréable.
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
Les risques d’inondation à Sens
Interdiction PPRI
Prescription PPRI
Source : PPRI de Sens
1km
2km RAPPORT DE PFE - 45
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
Les berges de l'Yonne dans le cœur de ville
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II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
Les berges de l'Yonne dans le cœur de ville
RAPPORT DE PFE - 47
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
2. Paysage C. Le paysage urbain
A
u-delà des éléments géographiques, le paysage de Sens se caractérise aussi par la forte présence de sa cathédrale, qui culmine à 78 mètres et que l’on peut observer déjà depuis les différentes routes qui mènent à la ville et notamment l’autoroute. Moins haut et donc visible de moins loin, l’hôtel de ville répond au sein de la ville au clocher de la cathédrale. Ces deux bâtiments, situés à proximité l’un de l’autre se répondent et se font concurrence. Visible de loin, l’image que renvoi la cathédrale ne correspond pas à l’idée que l’on se fait de la ville lorsque l’on y rentre. Toutes les entrées de villes sont formées par le passage d’une zone rurale aux zones d’activités avant d’entrer dans la « vraie » ville où l’on trouve les premiers logements.
Quatre fleurs ont été décernées à la ville de Sens au concours des villes et villages fleuris. On trouve à Sens quelques espaces naturels conséquents, notamment le parc du Moulin à Tan et ses serres de collections tropicales auxquels ont été attribués le label Jardin Remarquable. Cependant, les espaces naturels que l’on trouve dans la ville sont tous situés dans sa périphérie. On trouve très peu d’espaces plantés au sein de la commune même. Pour trouver la « campagne » que cherchent les parisiens qui viennent vivre à Sens, il faut sortir de la ville.
Les zones d'activités : une coupure entre le grand paysage et la ville grand paysage
Coupe ouest-est sur la ville à travers le cœur historique
R A P P O R T D E P F E - 48
zone d'activité
ville
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
L
a ville de Sens est donc marquée par son réseau hydrographique pourtant mal mis en valeur. Les risques liés aux inondations ont permis de préserver en partie le sud des berges, tandis qu’au nord de la ville, les constructions des zones d’activités leur tournent le dos. La ville, fractionnée par les départementales et notamment la rocade qui la traversent, est hétérogène. Elle comprend à sa périphérie des zones monofonctionnelles qui coupent la ville de son lien avec le grand paysage, chaque entrée de ville passant par ces zones. Seul le grand paysage composé de collines, à l’ouest, reste visible depuis la ville.
ville
zone d'activité
grand paysage
RAPPORT DE PFE - 49
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
3. Déclin
Enseignes vides dans la grande rue, rue principale du cœur historique Sur 105 enseignes, 21 sont inoccupées (soit 20% des enseignes)
S
i la ville de Sens a été par le passé l’une des plus grandes villes de France, elle est aujourd’hui une ville moyenne qui connait les problématiques que rencontrent les villes moyennes. Depuis la fin du XXème siècle, les constructions périurbaines, qu’elles soient à vocation de logements ou d’activités ont entrainé la désertification progressive du cœur de ville. Ces mêmes constructions périurbaines ont entrainé une coupure entre la ville et son grand paysage, qui ne profite ni aux habitants des zones de lotissements pavillonnaires, puisque de nouveaux logements sont sans-cesse repoussés toujours plus loin, ni aux personnes qui se rendent dans les zones d’activités. Le lien que la ville entretient encore avec son grand paysage existe seulement là où la topographie, à l’ouest, rend ce paysage visible.
R A P P O R T D E P F E - 50
On observe donc dans la ville de Sens une rupture extrême entre le patrimoine, l’identité historique de la ville et les zones périurbaines. Ce clivage est d’autant plus important que les nouvelles constructions de ces zones entrent en conflit avec l’identité de la ville, alors même qu’elles concentrent aujourd’hui la majorité de son activité qui s’y est déplacée depuis le cœur historique. Cette ville « traditionnelle » vit mal cette expansion urbaine qui ne lui ressemble pas, ni par son bâti, ni par sa population, ni dans son paysage, provoquant un sentiment de perte de la valeur de la ville. Ce phénomène entraine une difficulté à considérer ces territoires périurbains comme faisant partie de la ville. C’est à cette particularité du périurbain sénonais que ce PFE tente aussi de répondre en essayant de trouver des correspondances entre la culture urbaine de la ville et sa périphérie.
II. DE L’APOGÉE AU DÉCLIN, HISTOIRE ET PAYSAGE DE LA VILLE DE SENS
RAPPORT DE PFE - 51
III. COMPRENDRE LES ZONES D'ACTIVITÉS
R A P P O R T D E P F E - 52
III. C O MP R E NDR E L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
1. Le phénomène de l'étalement urbain Les villes anciennes
A
l’origine, les villes sont bien limitées, dans des enceintes. On y entre par des portes. L’espace rural est prédominant et se voit ponctué de villages qui peuvent revêtir différentes formes. Le phénomène d’abord de la croissance des villes, puis de l’étalement urbain ont conduit à une extension de la surface des villes au détriment de la ruralité. Avec un foncier peu cher et des modes de constructions bien rodés, les terres agricoles à la périphérie des villes constituent le lieu idéal pour de nouvelles constructions de logements individuels. Créant ainsi le périurbain, ce système peut repousser les limites de la ville à l’infini tant qu’il reste des terres agricoles. Celle-ci sont divisées par lots de surface équivalente afin de construire sur chaque lot une maison individuelle, entourée de jardin. La faible densité de ces zones s’explique par le fait qu’aucune de ces maisons ne sont mitoyennes, ce qui entraine des pertes énergétiques dues à l’isolation et au chauffage de celles-ci.
Les villes aujourd'hui
Les opérations immobilières coordonnées par les promoteurs immobiliers visent à produire des habitas à moindre coût, ce qui remet en question les qualités architecturales et urbaines de ces logements. Construites en périphérie de la ville, on trouve dans ces zones exclusivement des maisons unifamiliales, sans équipements, lieux de travail, espaces publics… Cette situation oblige les habitants à se déplacer en voiture. Tout est d’ailleurs fait pour ce mode de transport. On ne trouve dans les zones de lotissements pavillonnaires pas ou presque jamais de mobilier urbain, par exemple. Rien n’est fait pour le partage, et ces zones provoquent pour leurs habitants de l’isolement : loin des gens, loin des activités, loin du travail.
RAPPORT DE PFE - 53
III. CO M P R E NDR E LES ZONES D'ACT I VI T ÉS
30 % de la population française qui vit dans le périurbain
environ 1 350 maisons unifamiliales de lotissement pavillonaire à Sens
4 000 personnes environ logées dans ces maisons (environ 16% de la population de Sens)
Source : Claire Aragau « Le périurbain : un concept à l’épreuve des pratiques », Géoconfluences, avril 2018.
Cependant, ces maisons permettent de loger une grande partie de la population. A Sens par exemple, c’est environ 16 % de la population qui habite dans ce type de maison, qui répond à l’envie des habitants d’accéder à la propriété d’une maison, avec un jardin. A Sens, ces attentes ne correspondent pas à l’offre des habitations du cœur de ville. Ainsi, une famille préfèrera s’installer dans ces zones de lotissements pavillonnaires que dans le cœur historique.
Cette dépendance à la voiture entraine également une augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans la ville, qui contribuent à la pollution de l’air de celle-ci.
Mais le phénomène de l’étalement urbain, bien qu’il soit majoritairement dû aux zones de maisons individuelles, ne provient pas uniquement de ces constructions. La création de ces zones de lotissements pavillonnaire a entrainé la création des zones d’activités. Les entrepôts, les centres commerciaux, les aires de logistiques, les routes, les lignes ferroviaires, les aéroports constituent autant d’infrastructures qui se développent et provoquent aussi un étalement urbain, une artificialisation des sols. Chaque décennie, c’est l’équivalent d’un département français qui est urbanisé.1
La première idée pour ce projet était de travailler sur de nouvelles manières de concevoir du logement dans une ville en croissance pour éviter l’étalement urbain. Il fallait alors trouver un site capable d’accueillir des nouveaux logements. J’ai alors cherché des espaces peu denses qui soient déjà artificialisés, et me suis rendue compte que les zones d’activités correspondaient parfaitement à ces critères. Si le projet s’est d’abord tourné vers l’idée de densifier les zones d’activités, l’analyse de celles-ci m’a conduite dans une autre direction. Il ne s’agit pas nécessairement, pour chaque zone d’activité, de la densifier. D’autres solutions peuvent être envisagées. Le sujet du projet s’est donc modifié. Il s’agit désormais de repenser les zones d’activités. Je prends toutefois toujours en considération que la ville dans laquelle se situe le projet est en croissance démographique, va surement subir une pression démographique de plus en plus importante au cours de ces prochaines années, qu’il va falloir construire de nouveaux logements, mais que le modèle des zones de lotissements pavillonnaires ne fonctionne plus.
La création de ces zones nécessite un accès aux différents réseaux de la ville, la construction de voies pour y accéder, la création de parkings, qui participent à l’artificialisation d’anciennes terres agricoles. L’artificialisation de ces sols provoque la destruction des milieux sur lesquels ils s’installent, entraine des ruissellements, de la pollution et empêche le réapprovisionnement des nappes phréatiques. Pensées pour la voiture, ces zones n’offrent pas d’espaces publics de qualité, les trottoirs y sont parfois absents. 1 RAZEMON Olivier et HAMELIN Éric, La tentation du bitume – Où s’arrêtera l’étalement urbain, Rue de l’Échiquier, 2012, pp.47-50. R A P P O R T D E P F E - 54
Ces zones qui défigurent les entrées des villes où elles sont souvent situées endommagent également leur environnement nocturne : les voies d’accès à ces zones sont souvent éclairées la nuit. De plus, on ne trouve dans ces zones ni de mixité, ni de diversité.
III. C O MP R E NDR E L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Lottissement pavillonnaire aux franges urbaines de la ville RAPPORT DE PFE - 55
III. CO M P R E NDR E LES ZONES D'ACT I VI T ÉS
2. La zone d'activité Les zones monofonctionnelles... ... de logements
... agricoles
... ferroviaires
les grands ensembles et les zones de résidences pavillonaires peuvent avoir une mixité formelle
tours
barres
pavillons
serres agricoles
L
a spécificité de l’étalement urbain c’est qu’il n’est dû qu’à la construction de zones monofonctionnelles, ou presque. Bien que l’on parle de zones monofonctionnelles d’activité, ces zones sont en réalité mixtes. Le commerce, l’activité, le tertiaire et l’industrie y sont mélangés, parfois tous ensembles, parfois uniquement certains d’entre eux. Ils sont parfois même mélangés avec de l’artisanat ou de l’agriculture. Nous appellerons donc ces zones des zones monofonctionnelles de travail. Ce qu’on peut dire quand même, c’est que ces zones sont des lieux de travail et de consommation. Ce ne sont pas des lieux de vie. Personne n’y habite, on n’y trouve pas d’infrastructures culturelles, pas de bâtiment signal, pas de symbole, pas ou très peu d’espaces naturels… La création de ces zones d’activités a repoussé celles-ci à l’extérieur des villes, dans le périurbain. Cette situation géographique défigure les entrées de villes et émiettent le paysage. En effet, ces zones monofonctionnelles de travail se ressemblent toutes, partout en France et parfois même à l’étranger. Elles ont des caractéristiques communes imputables d’abord à leur architecture, conçue pour être peu coûteuse, facile à mettre en œuvre et facile à transformer.
R A P P O R T D E P F E - 56
champs
voies de chemin de fer
Pour répondre à ces caractéristiques, l’architecture des zones monofonctionnelles d’activité suit presque toujours le même modèle. Une dalle en béton armé est d’abord coulée au sol, participant à son artificialisation. Le métal est privilégié pour la charpente, justement car elle est peu coûteuse, facile à mettre en œuvre et facilement transformable. On trouve souvent un mur rideau pour donner une impression de qualité architecturale. Le bardage en acier (souvent de la tôle ondulée), vient finir le bâtiment. Ces constructions, souvent des parallélépipèdes rectangles, ne cherchent pas à répondre à des qualités esthétiques mais son conçues pour être fonctionnelles. Le paradoxe de ces zones, c’est que malgré cette architecture homogène d’un bâtiment à un autre, aucune harmonie ne provient de l’ensemble de ces constructions. En effet, celle-ci sont conçues parcelles par parcelles, tournées sur elle-même et sans regard ni pour un urbanisme quelconque, ni pour les autres parcelles. Chaque bâtiment est conçu ex-nihilo, sans regard pour le site, pour ce qui l’entoure, pour les autres constructions.
III. C O MP R E NDR E L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
... de travail
voies infrastructurelles
et/ou
parkings
et/ou
boîtes commerciales
boîtes d’activités
Les zones monofonctionnelles de commerce
Les zones monofonctionnelles de loisirs
équipements collectifs
et/ou
bureaux
Les zones monofonctionnelles tertiaires
boîtes industrielles
Les zones monofonctionnelles d’industrie
RAPPORT DE PFE - 57
III. CO M P R E NDR E LES ZONES D'ACT I VI T ÉS
Une architecture peu coûteuse, facilement transformable et à la mise en œuvre rapide et facile
dallage en béton armé participant à l’artificialisation des sols
bardage en acier (souvent de la tôle ondulée)
mur rideau pour donner l’illusion d’une qualité architecturale
Ces zones sont donc formées par une succession de « boîtes » de taille très variable qui accueillent différents usages. Dans une architecture semblable où seule la taille varie réellement, on trouve donc à la fois des entrepôts, des halles de production, mais aussi des garages, des concessionnaires, des franchisés de la grande distribution, des commerces… La taille des parcelles et des bâtiments dépend de ces différents usages. On retrouve généralement de grandes parcelles occupée par de grands bâtiments pour des activités plutôt industrielles, tandis que les activités commerciales se trouvent plus souvent dans de plus petits bâtiments, sur de plus petites parcelles.
Une homogénéité du bâti qui n’induit pas d’harmonie
pas
une
p
dis
On trouve cependant de nombreuses exceptions à ce principe, notamment quand on pense aux franchisés de la grande distribution qui occupent souvent de très grandes parcelles avec une surface bâtie immense.
Une succession de petites boîtes de taille très variable pour accueillir différents usages halles de production garages
lig
nem
e toir
léa
a tion
osi
d’a
charpente métallique peu coûteuse, à la mise en œuvre rapide et facilement transformable
ent
s
concessionnaires
entrepôts
R A P P O R T D E P F E - 58
franchisés de la grande distribution...
III. C O MP R E NDR E L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
Une configuration générique de l'occupation de la parcelle
bâti implanté au centre de la parcelle espaces verts délaissés qui ne forment aucune continuité verte
d
parking
accès des différents réseaux
sol artificialisé
d : marge de retrait à la voirie règlementaire imposée par le plan local d’urbanisme
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
La disposition des bâtiments sur leur parcelle répond à des règles d’implantation imposée dans les PLU locaux, ce qui entraine une disposition qui semble aléatoire de tous les bâtiments les uns par rapports aux autres, sans alignements. En effet, l’occupation même des parcelles est générique. Les PLU imposent des marges de retrait par rapport aux voies qui situent le bâtiment, dont la hauteur maximale est également imposée en fonction de la taille de la parcelle et de ces retraits, en général au centre de la parcelle, dont le sol est presque entièrement artificialisé, bien qu’il reste quelques espaces verts résiduels et délaissés, qui ne correspondent souvent pas d’une parcelle à l’autre, empêchant toute continuité verte. Chaque parcelle a besoin d’une voie d’accès (qui participe également à l’artificialisation des sols), d’un accès des différents réseaux (eau, électricité…) ainsi que d’un parking.
Ce phénomène entraine la démultiplication des parkings dans ces zones, entrainant une consommation importante des sols, renforçant la place de la voiture, alors même que ces parkings ne sont, on peut l’observer dans toutes les zones d’activités, jamais complètement remplis. Les parcelles, souvent grandes sont autistes les unes par rapport aux autres et forment ensemble de grands îlots, marqués par une voirie rationalisée, pensée à l’échelle de la voiture, avec un parking sur chaque parcelle et des espaces verts épars qui ne communiquent pas d’une parcelle à une autre.
RAPPORT DE PFE - 59
III. CO M P R E NDR E LES ZONES D'ACT I VI T ÉS
Des parcelles autistes les unes par rapport aux autres
De grandes parcelles formant de grands îlots, marqué par une voirie rationnalisée, par un parking sur chaque parcelle et des espaces verts épars qui ne communiquent pas
Une caractéristique importante de ces zones monofonctionnelles de travail repose dans leur visibilité. Celle-ci s’explique d’abord par leur lieu d’implantation. La situation périurbaine de ces zones les place en entrée de ville ou aux franges urbaines. La première image qu’offre une ville moyenne française aujourd’hui lorsqu’on y entre est donc celle de ces « boîtes » commerciales. Cette visibilité se voit renforcée par la nécessité de placer ces zones proches de grandes voies routières ou de voies de chemin de fer afin de faciliter l’accès des camions et des trains pour la livraison. Depuis les grandes routes et depuis les trains, ce sont aussi ces zones qui sont visible avant la « vraie » ville. Enfin, la visibilité de ces zones repose aussi sur la volonté des enseignes d’être remarquées de loin. Les enseignes sont surdimensionnées, les couleurs utilisées sont souvent vives. Par cette visibilité à la fois nécessaire au bon fonctionnement de la zone d’activité et à la fois voulue par les enseignes, les zones monofonctionnelles nient et défigurent les lieux dans lesquels elles s’inscrivent.
R A P P O R T D E P F E - 60
Ici encore toutefois, il faut considérer les avantages que s’apportent mutuellement les activités qui s’implantent et les villes dans lesquelles elles s’implantent. On peut considérer cette relation comme une relation gagnantgagnant. En effet, les activités qui s’installent permettent aux villes d’accroitre leur attractivité, de créer de nouveaux emplois. Les activités qui s’implantent, elles, bénéficient du faible coût des parcelles.
III. C O MP R E NDR E L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Des zones très visibles
La visibilité due à leurs lieux d’implantation
franges urbaines
voies de chemin de fer
entrées de ville
voies routières
La visibilité due à leur taille
Accès aux camions et aux trains
Surdimmensionnement des aires de livraisons et des parkings
La visibilité voulue
plusieurs hectares
RAPPORT DE PFE - 61
III. CO M P R E NDR E LES ZONES D'ACT I VI T ÉS
R A P P O R T D E P F E - 62
Enseigne E.Leclerc visible dans le grand paysage RAPPORT DE PFE - 63
IV. REPENSER LES ZONES D'ACTIVITÉS 1. Stratégies urbaines
L
A. Comment agir ?
es zones d’activités, malgré leurs tares, sont des lieux vécus par un grand nombre d'habitants des villes, qui vont y travailler, faire leurs courses… Avec le phénomène de désertification des centres-villes, ces zones d’activités qui ressemblent parfois à des centres commerciaux attirent de plus en plus, vidant de plus en plus les cœurs de ville… Pourtant, ces zones vivent au rythme de l’ouverture des commerces. Le soir, la nuit et le dimanche l’immense étendue consacrée à ces zones se vide de toute âme qui vive et devient inutile. L’absence de diversité d’usages entraine ce phénomène. Pouvant être considérées comme source de potentialités, ces zones peuvent être repensées afin d’apporter cette diversité d’usage et une mixité sociale. La démographie en croissance de la ville de Sens va croitre encore dans les prochaines années suite à la venue de travailleurs parisiens dans la ville. R A P P O R T D E P F E - 64
Seulement, les constructions sénonaises d’habitat à Sens ces dernières années se sont traduites par la construction de lotissements pavillonnaires qui sont pourtant les plus grands consommateurs de terres agricoles en France. Il faut donc trouver une solution pour refaire la ville sur elle-même et construire des logements sans consommer de nouvelles terres. Dans les villes en général et à Sens en particulier, c’est dans les zones d’activités que l’on trouve des sols déjà artificialisés et en grande quantité. En effet, ces zones, peu denses, offrent des possibilités d’implantations nouvelles. Dans la volonté de densifier ces zones pour répondre à la demande de logements d’un côté et celle de retrouver un lien au grand paysage que séparent ces zones de la ville de l’autre, repenser les zones d’activités doit mêler différentes stratégies qui s’appliquent au cas par cas. Il peut s’agir parfois de désartificialiser des sols pour retrouver des espaces naturels, par exemple.
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Intervenir sur la voirie pour réduire la place de la voiture et favoriser les mobilités douces
Voie routière
Installation de pistes cyclables et de voies réservées aux bus
Végétalisation des voies
Création de rues piétonnes
C’est dans cette volonté que j’ai mis en place une « boîte à outil » d’interventions possibles à la fois sur le bâti et sur les parcelles de ces zones d’activités. Cette « boîte à outil » ne doit pas être comprise comme une liste de solutions pour améliorer ces zones, mais plutôt comme une base de donnée dans laquelle on viendrait se servir pour intervenir dans ces zones, en adaptant les utilisations à chaque cas, et en comprenant que certaines interventions ne peuvent pas être mises en place dans certaines zones. Cependant, elle tend à ouvrir un regard large sur différents modes d’interventions possible dans ces zones, pour tenter de requalifier celles-ci. Cette boîte à outils se compose en plusieurs grandes « catégories », dans laquelle sont déclinés différents principes d’intervention.
Mutiplication des passages pour piétons
Partage de l’espace public avec les terrasses de cafés et de restaurants
Réduction des voies pour voitures
Création de chicanes
En premier lieu, on trouve les interventions sur la voirie, qui visent à réduire la place de la voiture, favoriser d’autres modes de circulation et tenter de transformer les voies infrastructurelles en voies urbaines. Cela peut passer par une végétalisation des bordures de voies, une multiplication des passages piétons, la réduction (si possible) des voies de circulations routières, l’installation de pistes cyclables ou de voies aménagées pour les bus, la création de rues piétonnes, le partage de l’espace public avec les terrasses de cafés, restaurants ou encore la création de chicanes. Des mesures sur la limitation de vitesse des voitures peuvent également venir s’ajouter à ces modes d’actions.
RAPPORT DE PFE - 65
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Occuper les toitures
Installation de panneaux solaires
Installation de parkings
Installation de bassins de rétention des eaux de pluie
Installation d’éoliennes
Installation de restaurants, bars et bars dansants
Installation de jardins publics ou partagés
Afin de densifier ces zones et d’exploiter les grandes surfaces inutilisées que forment les toitures des bâtiments présents, on peut y envisager différents usages. Cela peut être l’installation de panneaux solaires ou d’éoliennes pour le côté environnemental, qui peuvent par exemple alimenter l’éclairage public ; l’installations d’infrastructures sportives, de théâtre et de cinéma en plein air (qui pourrait devenir en hiver, avec une structure démontable, une patinoire…) ou encore de restaurants, bars, bars dansants pour les loisirs ; la création de parkings pour libérer de la surface au RDC ; l’installation de serres agricoles ou de lieux consacrés à l’agriculture urbaine (apiculture, potagers…) ; la création de bassins de rétention d’eaux de pluies qui peuvent servir pour le nettoyage des rues ;
R A P P O R T D E P F E - 66
Mise en place de loisirs et d’activités sportives
Installation de serres agricoles
Accroche de logements individuels sur les boîtes commerciales
Installation de cinémas et théâtres de plein air
Installation d’agriculture urbaine (apiculture...)
Surélévation des boîtes commerciales
l’installation en toiture de jardins publics ou partagés pour ceux qui n’ont pas de jardins ou ceux qui veulent sortir avec leurs enfants ; la création de logements dans une logique de densification. De manière générale, une surélévation de tous les bâtiments peut servir à l’agrandissement des locaux professionnels, mais aussi à la possibilité pour les propriétaires d’installer des logements étudiants, pour des parents âgés qui devraient s’installer proches de leurs enfants, des logements d’accueil d’urgence ou tout simplement pour la location.
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Désartificialiser les sols, ou profiter de leur artificialisation
État actuel
Densifier
Recréer des espaces naturels
Concernant les espaces non bâtis artificialisés, il est possible soit de désartificialiser les sols inutilisés afin de leur rendre leur caractère naturel, même s’il faut pour cela détruire un bâtiment, soit de profiter de cette artificialisation afin de construire dans les espaces inutilisés.
RAPPORT DE PFE - 67
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Réduire la place de la voiture et former de nouveaux quartiers
Mutualiser les parkings, réduire le nombre de voies d’accès
Créer des parkings verticaux, parkings silos si nécessaire
Instaurer des règles d’alignements pour les constructions et futures constructions
Au regard de la grande surface au sol utilisée par les parkings, il est possible d’envisager leur mutualisation afin de réduire cette emprise au sol et de libérer ces espaces mal utilisés. Cela permettrait également de réduire le nombre de voies d’accès aux différentes activités. Les parkings peuvent également devenir verticaux, si vraiment ils sont nécessaires, afin de réduire l’emprise de ces parkings au sol. Enfin, afin de changer de paradigme pour diminuer l’utilisation de la voiture, un changement des traitements de sol est à envisager, passant par le passage du tout béton au dallage, par exemple.
R A P P O R T D E P F E - 68
Changer les revêtements de sol
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Densifier
Création de logements intermédiaires et participatifs
Création et réinvention du logement social
Extensions des boîtes commerciales
Empilement des fonctions
Dans une logique de densification et de diversité, la création de logements s’impose. Cela peut se traduire par la création de logements intermédiaires, de logements participatifs qui auraient une pièce commune (chambre d’amis, laverie…) qui favoriserait les échanges entre voisins. Cela peut passer également par la création de logements sociaux, qui se renouvelleraient : bâti plus bas, moins longs, avec balcons, plus insonorisés… Dans cette logique de densification, on a parlé de surélévation tout à l’heure, mais cela peut aussi passer par des extensions. Une autre option serait d’empiler les fonctions dans de nouveaux bâtis (logements, bureaux,
commerces, loisirs…), afin de rapprocher les lieux de vie des lieux de travail. La création de logements et de différentes activités (différentes de celles du centre-ville) permet un premier pas vers une diversité d’usages dans ces zones, rapprochant également les habitants de leurs lieux de consommation et réduisant ainsi la place de la voiture. Dans le cas de la densification, les différentes intentions vont toutes dans le sens de transformer ces zones monofonctionnelles de travail en quartier de ville.
RAPPORT DE PFE - 69
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Intervenir sur les interstices
Installer du mobilier urbain
R A P P O R T D E P F E - 70
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Investir les interstices, densifier, apporter de nouvelles activités
Créer des espaces de travail et de loisirs
Créer une zone naturelle et des jardins partagés ; aménager des systèmes de noues
Créer un parc urbain/jardin public
Construire des infrastructures pour de l’agriculture locale
Densifier avec du logement : créer une place publique
Recréer des prairies
Recréer des espaces naturels (forêts...)
RAPPORT DE PFE - 71
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Réduire la taille des ilots, des parcelles, créer des continuités vertes, créer un réseau de voies urbaines
Afin d’apporter une logique urbaine à ces zones, il est possible d’instaurer un alignement des bâtis entre eux et le long des voies. Les différentes interventions doivent se faire dans les interstices de l’existant. Pour densifier et réduire les espaces inutilisés, mais aussi pour recréer un réseau de voirie à échelle piétonne et pas automobiles, on peut réduire la taille des îlots et des parcelles, qui seraient desservis par de nouvelles rues. Dans ces rues, on peut alors installer du mobilier urbain, aujourd’hui absent de ces zones.
R A P P O R T D E P F E - 72
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Retrouver la réalité des lieux
Remettre à jour d’anciennes rivières, d’anciens ruisseaux
Remettre à jour d’anciens espaces naturels
1900
2020
2060
Dans la logique de transformation de ces zones, l’intérêt pour l’histoire des lieux doit reparaître. On peut ainsi, s’il y a lieu d’être, remettre en valeur des rivières, des ruisseaux, des forêts, mais aussi des champs qui ont existés mais qui se sont perdus dans l’installation de ces zones. Pour recréer une urbanité, il faut donc des logements, de nouvelles activités, mais aussi des espaces publics nouveaux et qui sont eux aussi absents de ces zones. Il faut donc recréer des places mais aussi installer des jardins partagés, des noues, des jardins publics ou parcs urbains, des prairies, des forêts ou encore des infrastructures d’agriculture urbaine. Ces espaces naturels doivent être intégrés à la ville. RAPPORT DE PFE - 73
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Créer des barrières sonores pour les nouveaux logements
Insonorisation bâtie
Insonorisation végétale
Proches des voies routières, le problème qui se pose à la création de logements dans ces zones est la pollution sonore. Des immeubles barrières, entrepôts ou immeubles de bureaux pourvus de doubles ou de triples vitrages peuvent former une barrière sonore. Des espaces végétalisés peuvent occuper la même fonction.
Traiter la relation de ces zones avec les faubourgs du cœur de ville peut participer à intégrer ces nouveaux quartiers à la ville.
Enfin, le rapport des limites de ces zones monofonctionnelles est important à traiter. Il faut recréer un lien entre ces nouveaux quartiers et les zones de lotissements pavillonnaires qui les jouxtent (et qui méritent elle-même de grandes mutations) ou les zones agricoles, pour recréer un lien avec le grand paysage.
R A P P O R T D E P F E - 74
Ces modes d’actions ne sont toutefois pas applicables à chaque zones d’activités. Pour certaines d’entre elles, une désurbanisation peut tout à fait être considérée comme la solution la plus intéressante.
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Travailler les limites des zones monofonctionnellles
Lien avec les zones de lotissements
Lien avec les zones agricoles
Lien avec la ville plus « ancienne »
RAPPORT DE PFE - 75
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
1. Stratégies urbaines B. Les zones d'activités de Sens Les zones monofonctionnelles d’habitat
1km
R A P P O R T D E P F E - 76
2km
1km
2km
A
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
vant d’entamer le travail sur le projet, j’ai commencé à m’intéresser aux zones d’activités de l’aire urbaine de Sens, puisqu’elles sont souvent rattachées à plusieurs communes. On en dénombre cinq, une à chaque entrée de la ville (nord, sud, est et ouest), la cinquième se trouvant à Gron, plus au sud.
Les zones monofonctionnelles de travail
RAPPORT DE PFE - 77
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Zone 1 : Une zone située à l'entrée nord de la ville Saint-Clément
Saint-Denis-Lès-Sens
Sens
200m
La première de ces zones, d’une surface totale d’environ 115,6 hectares pour 115 établissements, est en réalité composée de cinq zones d’activités, réparties sur les trois communes de Sens, Saint-Clément et SaintDenis-lès-Sens qui font partie de la communauté d’agglomération du Grand Sénonais. Située à l’entrée nord de la ville, cette zone possède des frontières avec des zones agricoles ainsi qu’avec un tissu urbain de faubourgs et de lotissements pavillonnaires, mais aussi avec deux cours d’eau, l’Yonne et la Gaillarde.
R A P P O R T D E P F E - 78
400m
L’observation de l’évolution des voies qui la composent explique sa formation. Elle est située sur un grand axe nord-sud historique le long duquel la zone s’est développée, avec des voies transversales qui viennent rejoindre un second axe nord-sud plus à l’est. Cette configuration explique également l’isolement des activités à l’est de la zone par rapport à celle de l’ouest de la zone. Entre les années 1965 et aujourd’hui, on observe une multiplication très importante des voies qui relatent la construction des voies de service, très nombreuses dans ces zones.
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Évolution des voies de la zone D’après la carte de Cassini vers 1757
D’après la carte de l’Etat Major 1820-1866
D’après une vue aérienne 1950-1965
D’après une vue aérienne actuelle 2020
RAPPORT DE PFE - 79
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Une zone aux multiples activités, à majorité commerciales Commerces
Industries
Tertiaire
75,2 %
10,6 %
10,6 %
Loisirs
Sites abandonnés ou en ruine
Artisanat
2,7 %
Composée d’une majorité de commerces, elle comporte aussi des industries, dont une usine classée SEVESO seuil haut. L’artisanat et l’agriculture sont les grands absents de cette zone d’activité, bien que celle-ci soit séparée de nord au sud par 58 000 m² de terres agricoles cultivées ou en friche. Les deux axes nordsud qui traversent la zone sont deux départementales qui convergent vers le cœur historique de la ville, dont l’une permet de rejoindre l’autoroute A19 (puis A5) et l’autre de rejoindre la rocade de la ville.
R A P P O R T D E P F E - 80
0,9 %
Dans cette zone, le rapport surface bâtie/surface totale est quasiment le même que le rapport surface voirie/surface totale. Ces rapports étant bien plus faibles que le rapport autres surfaces/surface totale. Chaque établissement bénéficie en moyenne de 9 300 m² de parcelle et la zone comprend environ 6,7 hectares consacrés uniquement aux parkings.
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Surface totale 115,62 hectares
Surface bâtie
Surface voirie
Autres surfaces
27,33 hectares
9,42 hectares
78,87 hectares
Rapport surface bâtie/surface totale 0,24
Rapport surface voirie/surface totale 0,08
Rapport autres surfaces/surface totale 0,68
Même rapport dans le cœur de ville 0,47
Même rapport dans le cœur de ville 0,4
Même rapport dans le cœur de ville 0,13
200m
400m
Stationnement environ 5 824 places de parkings 1 place = 11,5 m² 5 824 places = 67 000 m² soit l’équivalent de 9,5 terrains de football et 5,8 % de la surface de la zone
115 établissements 1 en ruine 1 laissé à l'abandon 9 300m² de parcelle par enseigne en moyenne RAPPORT DE PFE - 81
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Zone 2 : Une zone située à l'est de la ville
Saligny
Sens
Maillot
Malay-le-Grand
500m
La deuxième zone étudiée se situe à l’entrée est de la ville. Celle-ci s’est développée à l’est de la rocade qui entoure la ville permettant de desservir la zone, mais isolant par la même occasion cette zone de la ville. Desservie par la rocade, la zone se situe aussi sur l’axe Sens-Troyes, et ses voies principales sont toutes desservies par différentes départementales. Composée de trois zones d’activités, la zone se situe sur les deux communes de Sens et de Malay-le-Grand. Dans cette zone, les limites sont formées essentiellement de terres agricoles. Ces terres agricoles sont inscrites dans le PLU de Sens comme « actuellement non équipée ou insuffisamment équipée, est susceptible d’être urbanisée dans l’avenir afin d’accueillir principalement de l’habitat, des équipements collectifs et des activités ». R A P P O R T D E P F E - 82
1km
La périurbanisation et l’étalement urbain ne sont donc pas encore considérés pour la ville comme des problèmes à endiguer. On observe dans cette zone, entre les années 1965 et aujourd’hui, une construction rationnelle de la voirie, orientée nord-sud, au détriment d’anciens chemins ruraux qui ont été détruits. Seule l’une des deux voies d’origine existe encore. Cette zone comprend 132 établissements répartis sur environ 160 hectares, dont la plupart sont des commerces, mais cette fois l’industrie y est plus présente ainsi que l’artisanat, bien que sa part reste assez faible. Chaque établissement bénéficie en moyenne de 11 300 m² de parcelle et la zone comprend environ 4,5 hectares consacrés uniquement aux parkings.
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Évolution des voies de la zone D’après la carte de Cassini vers 1757
D’après la carte de l’Etat Major 1820-1866
D’après une vue aérienne 1950-1965
D’après une vue aérienne actuelle 2020
RAPPORT DE PFE - 83
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Une zone à vocation plutôt industrielle Commerces
Industries
47,6 %
31,7 %
Artisanat
Tertiaire
4,8 %
Loisirs 1,6 %
R A P P O R T D E P F E - 84
14,3 %
Sites abandonnés ou à vendre
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Surface totale 159,78 hectares
Surface bâtie
Surface voirie
Autres surfaces
26,49 hectares
10,69 hectares
122,6 hectares
Rapport surface bâtie/surface totale 0,17
Rapport surface voirie/surface totale 0,07
Rapport autres surfaces/surface totale 0,76
Même rapport dans le cœur de ville 0,47
Même rapport dans le cœur de ville 0,4
Même rapport dans le cœur de ville 0,13
500m
1km
Stationnement environ 3 916 places de parkings 1 place = 11,5 m² 3 916 places = 45 000 m² soit l’équivalent de 6,5 terrains de football et 2,8 % de la surface de la zone
132 établissements 1 en construction 4 à vendre 1 laissé à l'abandon 11 300 m² de parcelle par enseigne en moyenne RAPPORT DE PFE - 85
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Zone 3 : Une zone située à l'entrée sud de la ville
Sens
Malay-le-Grand Maillot
Rosoy
Gron 200m
La troisième zone étudiée regroupe elle aussi cinq zones d’activités situées sur les communes de Sens, Maillot et Rosoy. Située à l’entrée sud de la ville (sur l’axe SensAuxerre), elle est composée de 123 établissements répartis sur près de 107 hectares, et qui possèdent en moyenne chacun 7 800 m² de parcelle. Ici encore, ce sont des terres agricoles qui composent la plupart des limites avec la zone. Formée là aussi le long d’un axe nord-sud historique, la zone a une vraie vocation commerciale.
R A P P O R T D E P F E - 86
400m
Les voies y sont rationnalisées, les voies de service se démultiplient et la place occupée par les parkings se mesure en hectares (environ 6,5). La rocade de la ville relie ces différentes zones entre elles, jusqu’à la quatrième zone étudiée, située en dehors de la ville.
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Évolution des voies de la zone D’après la carte de Cassini vers 1757
D’après la carte de l’Etat Major 1820-1866
D’après une vue aérienne 1950-1965
D’après une vue aérienne actuelle 2020
RAPPORT DE PFE - 87
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Une zone à vocation commerciale Commerces
Tertiaire
79,7 %
7,6 %
Artisanat
Industries
6%
4,2 %
Loisirs
Agriculture
1,7 %
R A P P O R T D E P F E - 88
0,8 %
Sites abandonnés ou à louer
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Surface totale 106,6 hectares
Surface bâtie
Surface voirie
Autres surfaces
19,65 hectares
11,07 hectares
75,88 hectares
Rapport surface bâtie/surface totale 0,18
Rapport surface voirie/surface totale 0,1
Rapport autres surfaces/surface totale 0,72
Même rapport dans le cœur de ville 0,47
Même rapport dans le cœur de ville 0,4
Même rapport dans le cœur de ville 0,13
100m
200m
Stationnement environ 5 665 places de parkings 1 place = 11,5 m² 5 665 places = 65 200 m² soit l’équivalent de 9,5 terrains de football et 6,1 % de la surface de la zone
123 établissements 1 démoli 3 à louer 1 laissé à l'abandon 7 800 m² de parcelle par enseigne en moyenne RAPPORT DE PFE - 89
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Zone 4 : Une zone située au sud de Sens, à Gron
Maillot Sens
Gron
Rosoy
Etigny
500m
Cette quatrième zone à une vocation plus industrielle et un rayonnement national. En effet, située à Gron à côté de carrières d’extraction de sable, la zone entretient un fort rapport à l’Yonne, puisqu’on y trouve un port fluvial de marchandises, en connexion directe avec le Grand Port Maritime du Havre. Légèrement plus petite que les autres zones, et contrairement à celles-ci, le réseau de voies de services y est assez peu développé. Sur une surface totale d’environ 90 hectares on trouve 33 établissements, dont la taille moyenne de parcelle est d’environ 26 500 m². Ici aussi, comparativement aux autres zones, les places de parkings occupent une place moins importante dans la zone. R A P P O R T D E P F E - 90
1km
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Évolution des voies de la zone D’après la carte de Cassini vers 1757
D’après la carte de l’Etat Major 1820-1866
D’après une vue aérienne 1950-1965
D’après une vue aérienne actuelle 2020
RAPPORT DE PFE - 91
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Une zone à vocation industrielle Industries
Commerces
66,6 %
12,5 %
Tertiaire
Loisirs
12,5 %
4,2 %
Artisanat
Entrepôts sans indications
4,2 %
R A P P O R T D E P F E - 92
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Surface totale 90,39 hectares
Surface bâtie
Surface voirie
Autres surfaces
15,29 hectares
3,01 hectares
72,09 hectares
Rapport surface bâtie/surface totale 0,17
Rapport surface voirie/surface totale 0,03
Rapport autres surfaces/surface totale 0,8
Même rapport dans le cœur de ville 0,47
Même rapport dans le cœur de ville 0,4
Même rapport dans le cœur de ville 0,13
500m
1km
Stationnement environ 821 places de parkings 1 place = 11,5 m² 821 places = 9 500 m² soit l’équivalent de 1,5 terrains de football et 1,05 % de la surface de la zone
33 établissements 9 entrepôts sans indications 26 500 m² de parcelle par enseigne en moyenne RAPPORT DE PFE - 93
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Zone 5 : Une zone située à l'ouest de la ville Saint-Denis-lèsSens
Saint-Martin-duTertre
Paron
Sens
Gron 500m
La cinquième et dernière zone étudiée se compose de deux zones d’activités situées sur les communes de Sens et de Paron. Située à l’ouest de la ville, en partie sur les coteaux, le développement de cette zone s’est fait de manière assez linéaire et plutôt au bord de l’eau, avant que ne débute le relief, bien qu’une partie de la zone se trouve sur la pente.
R A P P O R T D E P F E - 94
1km
La caractéristique principale de cette zone repose dans sa proximité aux voies de chemin de fer de la ville, à côté de la gare. On y trouve 66 établissements, surtout des commerces et des industries, dont une autre usine classée SEVESO seuil bas. Sur une surface de près de 99 hectares, près de 3,5 d’entre eux sont consacrés aux places de stationnement et chaque établissement possède une parcelle de 13 700 m² en moyenne.
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Évolution des voies de la zone D’après la carte de Cassini vers 1757
D’après la carte de l’Etat Major 1820-1866
D’après une vue aérienne 1950-1965
D’après une vue aérienne actuelle 2020
RAPPORT DE PFE - 95
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Une zone aux multiples activités à majorité commerciales Commerces
Industries
47,6 %
30,15 %
Tertiaire
Artisanat
14,3 %
4,8 %
Loisirs
Sites sans activités
3,15 %
R A P P O R T D E P F E - 96
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Surface totale 98,23 hectares
Surface bâtie
Surface voirie
Autres surfaces
22,65 hectares
7,55 hectares
68,03 hectares
Rapport surface bâtie/surface totale 0,23
Rapport surface voirie/surface totale 0,07
Rapport autres surfaces/surface totale 0,7
Même rapport dans le cœur de ville 0,47
Même rapport dans le cœur de ville 0,4
Même rapport dans le cœur de ville 0,13
500m
1km
Stationnement environ 3 071 places de parkings 1 place = 11,5 m² 3 071 places = 35 300 m² soit l’équivalent de 5 terrains de football et 3,6 % de la surface de la zone
66 établissements 3 sans activités 13 700 m² de parcelle par enseigne en moyenne RAPPORT DE PFE - 97
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Stationnement environ 19 300 places de parkings 1 place = 11,5 m² 19 300 places = 222 000 m² (22,2 ha) soit l’équivalent de 32 terrains de football
environ 19 300 places de parkings 28 641 voitures en 2016 dans l'aire urbaine de Sens 12 726 voitures en 2016 à Sens soit 6 574 places de parkings de plus dans les zones monofonctionnelles que de voitures dans la commune de Sens
L
’analyse de ces zones m’a permis à la fois de mieux comprendre leur fonctionnement, mais aussi de comprendre les caractéristiques communes à chacune et leurs différences.
Toutes situées en entrée de ville (Sens ou Gron), ces zones s’étendent dans quatre cas sur cinq sur différentes communes de la communauté d’agglomération du Grand Sénonais. Elles se sont toutes développées à proximité de grandes voies de communication et certaines même à côté des voies de chemin de fer. Si ces zones sont largement majoritairement composées de commerces et/ou d’industries, on trouve cependant dans chaque zone des infrastructures tertiaires, quelques infrastructures de loisirs (en nombre assez réduit, ce qui marque le manque de diversité des usages dans ces zones) et une seule infrastructure agricole sur l’ensemble des zones. L’artisanat y est très peu présent, alors que la communauté d’agglomération du Grand Sénonais se targue sur son site internet qu’ « à l’Est, sur Sens, la ZA des Vauguillettes […] offre […] [des] activités […] diverses : industrie, commerces, artisanat, transports, travaux publics, logistique… » et qu’ « au Sud, la ZA de Salcy [a une] vocation […] essentiellement industrielle et artisanale ». On peut également observer que l’on trouve dans chacune de ces zones des infrastructures à l’abandon ou sans activité.
R A P P O R T D E P F E - 98
On remarque en outre que la surface parcellaire moyenne par établissement augmente dans les zones ou l’activité industrielle est la plus importante. Ainsi, les industries nécessitent de plus grandes parcelles que les activités liées au commerce, mais la surface consacrée aux parkings y est moins importante. La voirie de chacune de ces zones est très rationnalisée, suivant des directions parallèles et perpendiculaires souvent nord-sud et est-ouest. Cette voirie est très différente de celle du tissu ancien de la ville. Les voies de services sont très développées dans ces zones, surtout autour des activités liées au commerce, beaucoup moins autour de celles liées à l’industrie. Chacune de ces zones s’est formée autour d’un axe routier important et s’est plus ou moins « étalée » par la suite, selon les contraintes topographiques. Cette topographie n’est vraiment contraignante que dans l’une de ces cinq zones, ou elle est compensée par la présence directe des voies de chemin de fer. Chacune de ces zones jouxte des champs, parfois de l’eau (Yonne, Gaillarde, Vanne) et quelques logements de typologie différente selon la situation de la zone (tissu de faubourg, grand ensemble, zones pavillonnaires).
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Nombre d’établissements dont ... m² de parcelle par enseigne en moyenne
Zone 1
Zone 2
Zone 3
Zone 4
Zone 5
115
132
123
33
66
9 entrepôts sans indications
3 sans activités
1 abandonné, 1 abandonné, 1 en 1 démoli, 2 abandonnés construction, 3 à louer 4 à vendre 9 300
11 300
7 800
26 500
13 700
Proximité des grandes voies de communication
oui
oui
oui
oui
oui
Accès direct des voies de chemin de fer dans la zone
non
non
non
oui
oui
Proximité de l’Yonne
oui
non
non
oui
oui
Située en entrée de ville
oui
oui
oui
non
oui
Contrainte par la topographie
non
peu
non
peu
oui
% de commerces
75,2
47,6
79,7
12,5
47,6
% d’industries
10,6
31,7
4,2
66,6
30,15
% d’infrastructures agricoles
0
0
0,8
0
0
% de loisirs
2,7
1,6
1,7
4,2
3,15
% d’artisanat
0,9
4,8
6
4,2
4,8
% d’infrastructures tertiaires
10,6
14,3
7,6
12,5
14,3
RAPPORT DE PFE - 99
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Comparaison avec le cœur historique : l'amande Surface totale 38,1 hectares
Surface bâtie
Surface voirie
Autres surfaces
17,97 hectares
15,05 hectares
5,08 hectares
Rapport surface bâtie/surface totale 0,47
Rapport surface voirie/surface totale 0,4
Rapport autres surfaces/surface totale 0,13
500m
Les caractéristiques de ces zones sont toujours plus ou moins les mêmes, les différences provenant surtout de la géographie (présence de l’eau, d’une topographie – bien que cette géographie ne soit, paradoxalement, que très peu prise en compte), ou du type d’activité majoritaire dans la zone.
1km
La comparaison du tissu de ces cinq zones avec le tissu de l’ « amande » du cœur de ville offre un regard intéressant sur la compréhension de ces espaces. En effet, en effectuant cette comparaison on se rend compte que : - La surface bâtie des zones monofonctionnelles de travail est sous développée ; - Le réseau viaire des zones monofonctionnelles de travail est ultra-rationnalisé ; - Les tiers espaces constituent la majorité des espaces des zones monofonctionnelles de travail ; - Sur la surface moyenne de parcelle par enseigne la plus petite des cinq zones étudiées, il serait possible de construire 15 maisons sur des terrains de 500 m² ; - Les zones qui ont les surfaces les plus grandes de parcelle par enseigne sont celles qui regroupent le plus d’activités industrielles. Ce sont ces zones aussi qui ont le moins de surface dédiée aux parkings. La surabondance de ceux-ci est donc liée à l’activité commerciale de ces zones.
R A P P O R T D E P F E - 1 00
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Zone 1
Zone 2
Zone 3
Zone 4
Zone 5
Centre
Surface totale (en hectares)
115,62
159,78
106,6
90,39
98,23
38,1
Surface bâtie (en hectares)
27,33
26,49
19,65
15,29
22,65
17,97
Rapport surface bâtie/ surface totale
0,24
0,17
0,18
0,17
0,23
0,47
Surface voirie (en hectares)
9,42
10,69
11,07
3,01
7,55
15,05
Rapport surface voirie/ surface totale
0,08
0,07
0,1
0,03
0,07
0,4
Autres surfaces (en hectares)
78,87
122,6
75,88
72,09
68,03
5,08
Rapport autres surfaces/ surface totale
0,68
0,76
0,72
0,8
0,7
0,13
Surfaces des places de parking
67 000 m²
45 000 m²
65 200 m²
9 500 m²
35 300 m²
Majorité...
de commerces
de commerces
de commerces
d’industries
de commerces
RAPPORT DE PFE - 101
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
1. Stratégies urbaines C. La zone de projet
C
e projet de fin d’études se concentre sur la première des cinq zones monofonctionnelles étudiées. Il s’agit d’en comprendre les dysfonctionnements afin de permettre de transformer cette zone monofonctionnelle en lui apportant diversité, mixité et en retrouvant une échelle de mobilité douce dans ce lieu conçu pour la voiture. Coupée d’est en ouest par une voie routière très passante et du nord au sud par des champs qui sont les derniers rescapés dans la zone de l’urbanisation, cette zone se voit fragmentée. Tournant le dos à l’Yonne, proposant une entrée de ville depuis l’autoroute qui ressemble à toutes les entrées de ville de France, isolant la ville de son grand paysage et laissant tous les droits à la voiture, cette zone se voit pourtant dotée de ressources naturelles importantes.
R A P P O R T D E P F E - 1 02
On y trouve l’Yonne, à qui la zone tourne le dos et qui pourtant pourrait être un lieu de promenade et de déplacement pour les mobilités douces. On y trouve également la Gaillarde, autre cours d’eau plus petit qui va se jeter dans l’Yonne. Un grand parc se situe également à proximité et l’on trouve encore des terres en friches. Afin de répondre à tous ces problèmes que rencontre la zone ainsi que pour remettre en valeur les éléments naturels que l’on trouve encore, ce projet propose de se baser sur six enjeux majeurs dans la requalification de cette zone. La réponse à ces six enjeux permettrait de recréer un maillage nord-sud et est-ouest dans cette zone fractionnée pour retrouver des mobilités douces.
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
La zone monofonctionnelle d’activité du nord de la ville : entrée dans la ville depuis l’autoroute Saint-Clément
Saint-Denis-lès-Sens Voie d’entrée à Sens depuis l’autoroute
L’Yonne
La Gaillarde
Parc et étang de la Ballastière
Sens
Coulée verte
Cœur historique de la ville de Sens
500m
1km RAPPORT DE PFE - 103
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Six enjeux majeurs Aménager les berges de l'Yonne Lien nord-sud
Retrouver un lien au grand paysage
Transformer la voie routière en voie urbaine Lien nord-sud
Requalifier l'entrée de ville
Créer un troisième lien nord-sud
Renforcer les continuités vertes existantes
1km R A P P O R T D E P F E - 1 04
2km
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Créer un maillage nord-sud et est-ouest à travers les six enjeux énoncés afin de modifier les modes de circulation dans la zone
500m
1km RAPPORT DE PFE - 105
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
Voie routière d'entrée nord de la ville R A P P O R T D E P F E - 1 06
RAPPORT DE PFE - 107
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
1. Stratégies urbaines
L
D. Ce qui fait la ville
a requalification de cette zone d’activité dans une logique de densification m’a poussé à m’interroger sur ce qui fait la ville. Il est ressorti de mes lectures que la ville repose sur les interactions entre deux versants, un versant social et un versant spatial. Chacun de ces versant est composé de différents éléments qui doivent entre eux déjà, interagir. Le versant social se compose d’individus qui forment différents groupes sociaux : personnes âgées, parents, enfants, femmes enceintes, handicapés, jeunes adultes, adolescents, filles, garçons… Autant de groupes qui doivent fonctionner ensemble, apportant ainsi de la mixité sociale à une ville.
Le versant spatial peut se décomposer entre les espaces publics et les espaces privés bâtis. Les espaces privés regroupent les différents types d’habitations, les commerces, les lieux de travail, les équipements collectifs, les boîtes d’activités ou industrielles, les bâtiments symboles. Les espaces publics peuvent être à vocation récréative, comme le sont les loisirs extérieurs, les parcs, les rivières ou étendues d’eau, les chemins ruraux et forestiers, ou à vocation de circulation, comme le sont les voies urbaines, les voies de chemin de fer, les voies infrastructurelles, les places, les parkings. L’association dans une ville de l’ensemble de ces espaces privés et publics permet de lui offrir une diversité d’usages.
Un versant social
appropriations des différentes sp individus qui
Des individus...
... formant des groupes sociaux
évolutions des différentes spatiali fonction des individus
R A P P O R T D E P F E - 1 08
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Ce sont donc les appropriations des différentes spatialités de la ville par les individus qui la vivent ainsi que l’évolution des différentes spatialités en fonction de ces individus qui créent la ville. Cependant, il faut prendre en considération que les villes sont faites de différents quartiers, dans lesquels on ne trouve pas les mêmes types d’individus, ni les mêmes types d’espaces bâti ou publics. Ainsi, les zones monofonctionnelles d’activités se voient dépourvues d’individus, et voient leur diversité d’usage réduite aux seules boîtes commerciales, industrielles et lieux de travail.
patialités de la ville par les la vivent
Ce projet vise donc, puisque la zone d’étude se prête à une densification, à tenter de transformer cette zone d’activité en quartier de ville. Cette densification n’est pas malgré tout la seule réponse que ce projet souhaite apporter à cette zone. Il faut considérer par endroit, aux franges urbaines notamment, que la solution envisagée ne soit pas une densification, mais plutôt une logique de désartificialisation des sols. Le site s’étend sur près de 116 hectares, la même logique ne peut pas par conséquent s’appliquer partout.
Un versant spatial
Des espaces privés bâtis, composés... ... d’habitations...
... de commerces...
... de boîtes d’activités ou industrielles...
... d’équipements collectifs...
... de lieux de travail...
... de bâtiments symboles
Des espaces publics... ... récréatifs...
parcs
loisirs extérieurs
... de circulation...
voies de chemin de fer
... d’échanges
voies infrastructurelles
places
voies urbaines
parkings
ités en étendues d’eau
rivières
chemins ruraux et forestiers
RAPPORT DE PFE - 109
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
2. Vers un nouveau mode de pensée A. Charte de transformation des zones d'activités
C
omposé de parcelles privées, les interventions sur le site ne sont pas directement envisageables. De même, ne connaissant pas par ailleurs l’évolution de ces parcelles (reventes, changements de propriétaires…), un phasage est difficile à mettre en place. C’est pour ces deux raisons que, plutôt que de proposer un projet fini qui ne pourrait pas être mis en place, je propose une règlementation pour la zone. Ainsi, le projet qui sera présenté le 22 septembre n’est pas un projet figé. Il tend plutôt à montrer une voie qui pourrait être réalisée dans la durée, en suivant ces règlementations. Le projet pourrait cependant, tout en suivant ces règlementations, prendre une toute autre forme. Afin d’inscrire ce projet dans son époque, une charte est mise en place pour rétablir les grands enjeux du projet. Les règlementations proposées devront alors correspondre à cette charte.
R A P P O R T D E P F E - 1 10
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Les acteurs Les habitants Les acteurs privés
La collectivité publique
Les associations
La maîtrise d'ouvrage privée
La maîtrise d'œuvre
RAPPORT DE PFE - 111
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
SOCIAL Offrir une diversité dans les logements logements collectifs, logements participatifs, espaces partagés...
Travailler en concertation concertation entre les différents acteurs du projet
Offrir une diversité programmatique logements, équipements, loisirs, lieux de travail, lieux de promenades, espaces publics...
Créer des espaces publics propices à l'échange et la rencontre
Développer des jardins partagés
S'appuyer et encourager les acteurs locaux (associations, entreprises...)
R A P P O R T D E P F E - 1 12
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
SPATIAL Réduire la place accordée à la voiture réduction des voies...
Favoriser les mobilités douces création de pistes cyclables, trottoirs...
Favoriser les circuits courts matériaux locaux (pierre, bois)
S'engager à la gestion éco responsable des déchets de chantier
Favoriser la réhabilitation aux nouvelles constructions
Offrir des constructions neuves à faible impact environnemental
Penser de nouveaux modes de stationnement parkings silos...
Offrir des constructions neuves avec des prolongements extérieurs
Anticiper des changements d'usages dans les nouvelles constructions
RAPPORT DE PFE - 113
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
ÉCOLOGIQUE Valoriser et créer des espaces naturels
Modifier les traitements de sols pour aller vers une désartificialisation
Renforcer et mettre en valeur le patrimoine local écologique
Intégrer de l'agriculture urbaine
Retrouver un lien avec le grand paysage
R A P P O R T D E P F E - 1 14
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Nouvelle enseigne Burger King, zone d'activités nord
L
a mise en place du respect de cette charte s'accompagnera de l'élaboration d'une règlementation vouée à établir pour la zone une cohérence urbaine dans le temps. Si les interventions se voient concentrées sur des espaces publics ou sur des parcelles privées, le respect de la règlementation qui sera établie visera à proposer un projet cohérent sur l'ensemble de la zone dans l'idée de la charte et pour répondre au proejt proposé.
Ce projet tend cependant dans l'immédiat à proposer un modèle qui pour l'instant n'est pas encore dans les préoccupations de la mairie actuelle. La construction du nouveau Burger King fin 2019 et son ouverture en juin 2020 dans l'entrée même de la zone de projet montre cette tendance. Cette enseigne n'a cependant pas été prise en compte dans le projet.
Il est impossible dans un tel projet d'établir un phasage, étant donné que les propositions relèvent du domaine privé. Il s'agira cependant d'encourager une transition dans le mode de fabrication de cette partie de la ville afin de tendre vers un modèle plus sain. La transition écologique nécessaire participera peut-être à l'évolution des modes de pensées des grandes enseignes, qui pourraient commencer à vendre des aliments produits sur place... Ce projet pourrait donc prendre de nombreuses années avant d'arriver à son terme, et sa charte pourrait être évolutive.
RAPPORT DE PFE - 115
IV. R E P E NS E R LE S ZON ES D'ACT I VI T ÉS
2. Vers un nouveau mode de pensée B. Les enjeux contemporains
L
e sujet de la reconversion des zones d’activités ainsi que la problématique de l’étalement urbain font partie des grandes préoccupations françaises contemporaines. Au-delà de vouloir inscrire ce projet dans une démarche engagée, la crise du COVID-19 ainsi que ses conséquences, confinement, déconfinement, ont créé un choc mondial majeur, qui n’est toujours pas résolu. Le confinement a bouleversé les mentalités. Bien loin encore d’un changement radical de nos modes de vies, le confinement a au moins eu le mérite de les requestionner. Dans tous les domaines, de nombreux ajustements ont été nécessaire durant cette période. Nous avons requestionner nos manières de travailler, d’enseigner, de vivre (seuls ou accompagnés), de consommer, d’occuper notre temps, de se déplacer… Nous avons requestionner le logement aussi, en considérant les inégalités face à un rester-chez soi dans un chez-soi plus ou moins adapté. Cette réflexion assez importante sur le logement, concernant notamment les espaces extérieurs et les espaces partagés, je souhaite l’intégrer dans ce projet. C’est par le hasard des choses qu’au bout de quelques semaines de confinement, alors que toutes ces questionnements foisonnent, je tombe sur le passage, page 195 de La tentation du bitume d’Éric Hamelin et Olivier Razemon que suit : « si l’étalement urbain devait ralentir, prendre fin, voire, si des zones urbanisées devaient être rendues à la nature, ce ne serait pas le résultat d’une volonté politique, mais à la suite d’un ou de plusieurs chocs majeurs. Des évènements graves, radicaux et soudains, auxquels nous serions contraints de nous adapter, en modifiant nos modes de vie et nos façons de penser ».
R A P P O R T D E P F E - 1 16
A cela, ils ajoutent page 201, que : « dans les quartiers périurbains, on se remettrait à cultiver des fruits, à élever des poules ou des lapins, efficaces broyeurs de déchets alimentaires. On finirait par attaquer le bitume pour planter des légumes. Dans une économie de pénurie, l’emploi à domicile se généraliserait, et on se mettrait à échanger des services et des marchandises sans faire usage de la monnaie. Les habitants des zones pavillonnaires reprendraient goût à la marche à pied. Toutes les initiatives considérées comme farfelues et visant à produire chez soi plutôt que d’acheter loin, jusque-là pratiquées par les seuls écologistes militants, s’imposeraient d’elles-mêmes, non par idéologie mais par nécessité ». Bien qu’il reste encore du temps avant d’en arriver à ce stade, c’est dans ce sens que ce projet vise à requestionner l’une des zones d’activités de Sens.
IV. R E P E NSE R L E S Z O NE S D'A CT I V I T ÉS
Les jardins de la croisière : production locale de fruits et légumes biologiques Zone d'activités sud RAPPORT DE PFE - 117
CONCLUSION
L
a ville de Sens fait partie de l’opération action cœur de ville, programme conçu pour revitaliser le centre historique de la ville. Elle bénéficiera également du soutien de l’ANRU 2 (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine), dont le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) s’appliquera aux quartiers de grands ensembles de Sens. La ville répond grâce à ces aides à de nombreuses problématiques qui lui sont posées. Seulement, la ville de Sens continue d’encourager les implantations d’activités et de logements dans le périurbain. Au lieu de repenser les zones existantes, la ville continue de les étendre au détriment de son paysage et de ses terres agricoles. Ce projet de fin d’étude entend donc compléter les projets en cours de la ville avec un regard sur ses zones périurbaines d’activité. Peu dense et déjà artificialisées, ces zones sont une source de potentialités importantes pour répondre à certaines questions qui se posent aujourd’hui à la ville, notamment à celle du logement pour les parisiens qui vont venir s’installer à Sens. Elles représentent une occasion pour la ville de se renouveler sur elle-même, sans continuer dans cette logique d’étalement urbain.
R A P P O R T D E P F E - 1 18
L’identité patrimoniale forte de la ville de Sens se voit ébranlée par ces zones périurbaines qui défigurent les entrées de villes. Un regard donc sur le lien entre la ville et ces zones ainsi qu’entre ces zones et le grand paysage sera porté. Il s’agit dans ce projet de donner aux acteurs locaux des directions à suivre pour transformer cette zone sur le long terme. Il ne s’agit pas de détailler l’ensemble des constructions, mais d’insuffler une dynamique nouvelle dans le fonctionnement de ces parties délaissées de la ville. L’objectif de ce projet est donc de proposer un projet urbain qui permet de concilier la ville ancienne avec ses territoires périurbains nouveaux. Il s’agit de revaloriser le grand paysage, de donner une urbanité aujourd’hui absente, de proposer de nouvelles manières d’habiter, de mettre en valeur le territoire nié par les constructions qui s’y trouvent.
Chantier dans la zone d'activitĂŠs nord RAPPORT DE PFE - 119
R A P P O R T D E P F E - 1 20
Franges urbaines et grand paysage dans la zone d'activitĂŠs nord
RAPPORT DE PFE - 121
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R A P P O R T D E P F E - 1 22
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RAPPORT DE PFE - 123
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R A P P O R T D E P F E - 1 24
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Toutes les photos de ce rapport sont personnelles
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Zone d'activitĂŠs nord