indus-10-web72-v2

Le journal

L’INDUS Le journal de l'APIEP

N° 10

Dossier Recherche & Développement

Reportage L’insertion des sphères d’innovation sur le territoire français

Actualités Toxine Botulique, du poison à l’espoir

Since 1982

www.yode-conseil.fr Création :

Gérez désormais l’intégralité de votre officine en un seul clic !

La référence dans la gestion de votre officine L’outil dont vous rêviez existe maintenant : www.phoenixpharma.fr Notre nouveau site Internet vous ouvre un accès direct à un monde de simplicité et de rapidité pour la gestion de votre quotidien : Accès à la nouvelle base doc avec plus de 100 000 références illustrées, à vos documents commerciaux et à tous2les autres services que vous utilisez déjà comme les équivalences étrangères, les conseils aux voyageurs et toute l’actualité pharmaceutique.

L’INDUS N°10 > Sommaire

Sommaire septembre 2014 p. 5

Édito.

p. 4

Dossier 29e Forum de l’Industrie Pharmaceutique p. 5 Recherche & Développement p. 7

Interviews p. 8

M. Fouad Tarabah p. 12 Mme Émilienne Soma p.17 M. Philippe Motté p. 26

Reportage L’insertion des sphères d’innovation sur le territoire français p. 19

Retours de stages

p. 17

Maud Chan Yao Chong p. 21 Timothé Cynober p. 22

Actualités Toxine Botulique, du poison à l’espoir

Brèves p. 28

p. 24

Bons plans p. 29 Jeux p. 30

3

p. 24

Édito

10

Chères lectrices, chers lecteurs,

Fier de vous voir tenir dans vos mains ce numéro 10 de notre journal L’INDUS, c’est sur les mots de son rédacteur en chef-créateur, écrits en 2010, que je commencerai cet édito : « Si l’année dernière a vu naître L’INDUS, cette année le verra grandir. » Déjà 5 ans, et je vous remercie, lectrices, lecteurs, de nous être fidèles et de faire grandir ce projet.

Dans ce dixième numéro, une double-page sera dédiée à la présentation de la 29e Édition du Forum de l’Industrie Pharmaceutique, organisée les 12 et 13 novembre prochains dans le Hall de notre Faculté, lieu de collaboration et de transmission entre Pharmaciens d’aujourd’hui et de demain. Elle vous renseignera à la fois sur les conférences qui s’y dérouleront et les entreprises présentes.

Cet INDUS, dont le but sera toujours de vous renseigner et de vous aider à appréhender la richesse des métiers qui vous sont accessibles, mettra à l’honneur un domaine majeur de l’Industrie Pharmaceutique : la Recherche et le Développement. Vous trouverez donc diverses interviews et articles sur ce thème, accompagnés de nos articles « Culture », « Retours de stage », « Bons plans » toujours plus utiles et d’actualités.

Ours : L’INDUS

Je tiens à remercier et féliciter tous les rédacteurs en chef, l’ensemble des rédacteurs de L’INDUS, du premier au dixième numéro, tous les professionnels, ainsi que notre infographiste, sans qui nous n’aurions pas pu assurer la continuité et la réussite de L’INDUS pendant ces cinq dernières années.

Toute l’équipe de l’APIEP vous souhaite une excellente lecture, et espère que vous prendrez autant de plaisir à lire ce numéro que nous en avons pris à l’écrire.

David Lalanne, Président de l'APIEP.

n° issn : 2114-7388

4

Numéro 10

de l’APIEP Septembre 2014 • Publication é Paris-Sud 11 ersit Faculté de Pharmacie - Univ enay-Malabry Chât 0 9229 • ent Clém 5, rue J-B. m e-mail : apiep.pharma@gmail.co t www.apiep.ne ne Foux directrice de la publication : Lori id Lalanne • Dav : m Rédacteurs : Dossier Foru e Dubernet erin Cath at, Barb e andr R&D : Alex ne Foux & Lori : ws & Marc Pallardy • Intervie Perrault lie Amé : ge orta Rep • at Barb Estelle Chong Yao n Cha d • Retours de stage : Mau MalaJean : s alité Actu • ober Cyn & Timothé s: plan s Bon • at Barb can • Brèves : Estelle Jeux : Lo• nne Lala id Dav & t Peti r Gauthie thier Petit. rine Foux • Affiche Forum : Gau ille DecauCam at, Barb lle Este : rs Relecteu thier Petit, Gau Le, ng din, Céline Jadat, Qua i. jibal Rad Imane partenaires Nous tenons à remercier tous nos de l’année. pour leur confiance tout au long es : conception & réalisation graphiqu ntin Nadine Gautier-Que

© Apiep

L’INDUS N°10 > Forum de l’Industrie Pharmaceutique

Forum de l’Industrie Pharmaceutique 29e édition Étudiants, jeunes professionnels de santé et industriels se réuniront les 12 et 13 novembre prochains dans le hall de la Faculté de Pharmacie de Châtenay-Malabry, qui ouvrira ses portes pour deux journées riches en échanges, conseils et développement professionnel. Par David Lalanne

Présentation Forte

de ces trente ans d’ex-

périence,

toute l’équipe de l’APIEP s’évertue cette année encore à vous offrir cet évènement qui vous permettra, à vous étudiants en Pharmacie ou venant d’autres filières, de rencontrer des industriels venus partager leurs connaissances et découvrir de nouveaux profils.

Qui rencontrerez-vous ?

Viendront à votre rencontre les plus grands laboratoires

pharmaceutiques nationaux et internationaux tels que GlaxoSmithKline, Guerbet, Johnson&Johnon, Sanofi, les laboratoires Pierre Fabre, les laboratoires Servier... et bien d'autres ! Ils vous recevront sur leurs stands, pour dialoguer, vous orienter et partager leurs connaissances du monde de l’Industrie Pharmaceutique.

De nouveaux acteurs pharmaceutiques s’ajouteront cette année, comme le laboratoire AbbVie à la R&D novatrice, le recruteur Docs Global à la re-

5

Plus de 3 000 étudiants en Pharmacie, médecine et autres filières scientifiques participent au Forum.

cherche de talents, et renforceront les quarante exposants attendus cette année : répartiteurs, laboratoires, sociétés CRO, associations, recruteurs et cabinets de consulting.

Rester en faculté ou faire un double cursus ?

Si vous souhaitez effectuer un master au sein de la Faculté de Pharmacie de Châtenay-Malabry : un tout nouvel espace sera mis à la disposition des professeurs de masters, accompagnés chacun de leurs élèves-étudiants, qui seront donc à même de vous renseigner sur les débouchés de ces masters, de vous conseiller et de dialoguer avec vous.

De nombreuses écoles de commerce (ESSEC, HEC, ESCP…),

Le Forum, c’est aussi…

Des conférences pendant deux jours ! Au total, douze conférences sur les différents secteurs de l’industrie pharmaceutique seront animées par les professeurs de la

Si vous avez oublié vos CV, un stand d’impression de CV est à votre disposition pour les récupérer et les imprimer.

Lors de vos entretiens sur les nombreux stands, vous pourrez gratuitement et sans autre objectif qu’une amélioration personnelle, venir confronter votre CV à une lecture critique et bienveillante.

Pour finir, votez pour votre stand favori à l’accueil : un prix sera remis au stand préféré des visiteurs lors de la clôture de l’évènement.

Le planning des conférences* :

11 h - 13 h

Gestion des plans de carrière et RH Recherche et développement

13 h - 14 h 30

Commercialisation

14 h 30 - 15 h 45

Double formation

15 h 45 - 17 h 17 h - 18 h

Qualité (AC/CQ) Dispositifs médicaux jeudi 13 novembre

*Planning prévisionnel

9 h 30 - 11 h

Hygiène Sécurité Environnement

11 h - 12 h 15

Production/Distribution

12 h 15 - 13 h

Enregistrement

13 h - 14 h 30

Affaires pharmaceutiques

14 h 30 - 16 h

Market Access

16 h - 17 h

En 2013, le stand des Laboratoires Servier a été le plus apprécié par les visiteurs pour son accueil chaleureux et sa disponibilité.

En conclusion,

mercredi 12 novembre 9 h 45 - 11 h

© Apiep

N’oubliez pas : vous êtes les professionnels de demain et toutes ces personnes sont là pour vous, pour vous écouter et vous aider ! Armez-vous de courage, de vos CV et tentez de décrocher un stage ou un futur emploi.

faculté, des industriels chevronnés et jeunes professionnels de santé qui viendront partager leurs parcours, leurs expériences et répondre à vos questions.

Rendez-vous dans l’amphithéâtre numéro 4 pour ces conférences, dont le programme est ci-dessous.

© Apiep

d’ingénieurs (ENSIC, Mines d’Albi) ou de management (EM Grenoble, Audencia Nantes) vous présenteront à cette occasion leurs masters, masters spécialisés ou cursus Grande Ecole et vous guideront dans cette multitude de choix qui fait la richesse de nos études.

Biotechnologies

Que vous soyez étudiant, jeune diplômé ou même professionnel, ce Forum est fait pour vous !

Découvrir, se renseigner, se projeter, stages et emplois sont les maîtres mots de cet évènement majeur de la Faculté auquel toute l’équipe organisatrice de l’APIEP a l’honneur de vous inviter.

Nous espérons vous voir nombreux dans les allées de ce Forum que nous prenons plaisir à organiser pour vous depuis 29 ans, et nous vous souhaitons un agréable Forum à Châtenay-Malabry !

L’Équipe Organisatrice du Forum de l’Industrie Pharmaceutique

6

L’INDUS N°10 > Dossier R&D

Recherche et Développement Une brève explication des grandes étapes de la recheche et du développement.

La pharmacovigilance et l'assurance-qualité Par Alexandre Barbat y sont omniprésentes.

1. criblage C'est la première étape de la recherche ; elle consiste en une identification de la cible à atteindre par le principe actif.

Une fois la cible validée, un large panel de molécule va être criblé afin de trouver un « hit », puis un « lead » à optimiser pour enfin aboutir à un candidat-médicament.

Sur 100 000 molécules criblées, une seule sera candidatmédicament.

5. enregistrement

2. toxicologie & phamacocinétique Domaine primordial dans les études précliniques, la toxicologie est l'étude de la relation dose-effet du candidat-médicament sur différents paramètres (génotoxicité, tératologie).

Menées chez l'animal (souris, chien), ces études permettent de déterminer la dose maximale recommandée pour l'administration à l'homme.

On étudie également le profil pharmacocinétique ADME (administration, distribution, métabolisation, élimination) du candidatmédicament afin de l'optimiser.

Cette optimisation peut être facilitée par un profil galénique étudié.

3. développement galénique Il consiste en une optimisation de la formulation (association du principe actif et des excipients dans une forme pharmaceutique) du candidat-médicament afin de lui donner un profil pharmacocinétique idéal. La connaissance physico-chimique du principe actif est indispensable.

Une fois la formulation adéquate choisie, il faut être capable de la transposer industriellement pour produire notre médicament à grande échelle.

Dernière étape du processus de développement, elle aboutit à l'obtention d'une autorisation de mise sur le marché qui permet le lancement de la production. Il y a 3 types de procédures d'obtention de l'AMM : - Procédure centralisée:une seule demande valable pour tous les pays de l'UE - Procédure de reconnaissance mutuelle : un état possède une AMM pour un médicament et les autres états reconnaissants cette AMM. - Procédure decentralisée : la firme choisit les états pour lesquels elle souhaite une AMM et chaque état démarre 4. Études cliniques sa propre procédure.

Elles consistent en une administration à l'Homme en trois phases : -P hase 1 : recherche de la dose maximale tolérée sur un petit groupe d'individus sains.

-P hase 2 : étude de la tolérance, de la pharmacocinétique et de l'effet thérapeutique sur une centaine de volontaires malades.

-P hase 3 : étude de l'efficacité versus placébo sur un grand nombre de patients malades. À cette étape, on a la formulation définitive de notre médicament. Les études sur l'animal se poursuivent pendant ces études : cancérologie, 7 immunotoxité, impact sur la fertitlité.

L’INDUS N°10 > Dossier

Catherine Dubernet : Professeur Université Paris-Sud, Centre d’études Pharmaceutiques - Directrice Adjointe de l’École Doctorale Innovation Thérapeutique ED425 - Responsable de l'Orientation Industrie / Recherche des études de pharmacie.

Par Catherine Dubernet

Accéder

aux métiers de la re-

pour un jeune étudiant venant d’intégrer le cursus pharmaceutique, apparait le plus souvent comme un parcours énigmatique et d’une longueur rebutante, avec la perspective de « continuer ses études » en doctorat après la fin du cursus de pharmacie. Il importe de déconstruire cette représentation pour éviter que tous ceux qui pourtant en ont le profil, n’abandonnent l’idée de tenter leur chance.

Car il s’agit bien en effet de tenter sa chance. La première idée à déconstruire est sans doute celle d’un « parcours de formation qui durerait près de 10 ans pour, in fine, devoir abandonner l’espoir de travailler en R & D, c’est-à-dire en bref, pour se retrouver devant un échec ». À l’issue du parcours de formation, intégrer un secteur d’activité autre que la recherche est une possibilité à envisager de façon positive, comme une opportunité, dès le départ, car les compétences acquises tout cherche

au long du chemin ne sont pas que spécialisées, mais aussi largement transversales, transférables à de nombreux métiers dits « à responsabilité ». On ne revient donc pas « au point de départ » à l’issue d’un parcours de formation par la recherche, on a grandi, on s’est transformé.

La particularité de ce parcours est en effet de reposer sur l’expérience professionnelle. « Continuer en thèse » consiste à intégrer son premier emploi, un emploi de jeune chercheur, salarié sous le statut de doctorant. Différentes modalités de financement existent, le contrat doctoral pouvant être de droit public (salarié d’une université, d’un organisme public de recherche, d’une collectivité territoriale…) ou de droit privé (salarié d’une entreprise notamment). Le doctorat représente donc une période d’apprentissage, au cours de laquelle le jeune chercheur bénéficiera de l’accompagnement d’un directeur de thèse, un guide dont

8

DR

L’accès aux métiers de la recherche pour un pharmacien

l’objectif doit être de lui permettre d’acquérir son autonomie professionnelle après 3 ans. L’image d’éternel étudiant doit être bannie, bien que le double statut de salarié et d’étudiant entretienne la confusion : le jeune chercheur doctorant est en effet, en parallèle, inscrit à l’université pour la préparation d’un doctorat, diplôme qui lui sera nécessaire pour intégrer le secteur de la recherche. Le doctorat est le seul diplôme dont le niveau est reconnu internationalement pour l’accès à la R&D, il sanctionne une reconnaissance par les pairs des travaux entrepris par le postulant, après soumission d’un mémoire et soutenance devant un jury d’experts.

Outre l’acquisition d’une expertise, être confronté au quotidien d’une activité de recherche apprend à gérer la complexité, c’est-à-dire à aborder des problématiques complexes et à savoir réagir positivement devant des résultats négatifs. C’est probablement la première chose « décon-

L’INDUS N°10 > Dossier

certante » qu’un doctorant apprend : voir dans un résultat négatif une opportunité, celle d’en savoir plus et ainsi de mieux réussir à parvenir à son objectif. Inutile d’insister pour comprendre à quel point cette aptitude est une qualité dans le monde professionnel, aux postes à responsabilités.

Entreprendre un doctorat consiste par ailleurs à gérer un projet, un projet aux multiples collaborations et au parcours jalonné d’écueils et de rebondissements. C’est le second grand apprentissage transversal du doctorant, aux côtés de nombreux autres (travail en équipe, maitrise de l’anglais, communication écrite et orale, négociation, capacité de synthèse / prise de recul, capacité à innover, etc…).

Si ce parcours est séduisant, qu’est-ce que signifie « en avoir le profil » ? C’est incontestablement avoir un esprit curieux, ouvert, être rigoureux, aimer comprendre, apprendre, découvrir de nouvelles choses, etc…, aptitudes qui seront confortées, renforcées, par l’exercice professionnel.

l’industrie mais aussi à la recherche académique, et le choix entre l’internat ou pas repose avant tout sur la discipline dans laquelle vous souhaitez vous spécialiser : en quoi une compétence acquise en milieu hospitalier est-elle ou non requise pour devenir expert dans le domaine choisi ? Pour aider au choix de parcours, le mieux est d’effectuer des stages volontaires de découverte du milieu de la recherche en amont, afin de confronter le monde imaginaire à la réalité.

En second lieu, quelle que soit la filière retenue, il s’agira de préparer un M2 spécialisé à finalité recherche, qui permettra non seulement d’acquérir des connaissances complémentaires dans le domaine visé, mais aussi de procurer une première initiation à la recherche. Si à l’issue de cette étape le goût pour la R&D est conforté, la recherche d’un doctorat peut commencer.

À présent que quelques idées reçues ont été déconstruites, nous pouvons aborder ce qu’il convient de faire pour « tenter sa chance ».

En premier lieu, un choix de filière : deux possibilités existent, la voie de l’internat, PHBMR, et la voie de l’industrie/recherche. Le choix ne repose pas sur le caractère public ou privé de la structure au sein de laquelle le jeune diplômé souhaitera travailler à l’avenir. Par exemple, contrairement à une idée reçue fréquente, la filière « industrie » ne conduit pas qu’à

9

Une fois le sujet de recherche et le laboratoire d’accueil choisis, le financement acquis, le jeune chercheur s’inscrira en vue de la préparation du diplôme de doctorat dans une École doctorale, structure interne à l’université en charge du suivi des doctorants. Il bénéficiera d’un accompagnement et d’une offre de formations complémentaires destinées, en particulier, à l’aider à valoriser son expérience et à poursuivre sa carrière.

Après environ 3 ans, le jeune chercheur soutiendra sa thèse et deviendra docteur. Selon son projet professionnel, il décidera ou non de partir à l’étranger pour une expérience professionnelle complémentaire, le post-doctorat, contrat de recherche à durée déterminée. Une nouvelle occasion d’apprendre, une expérience humaine, la conduite de son projet personnel, des hauts et des bas, … : bref, la vie, en somme !

L’INDUS N°10 > Dossier

DR.

Pr Marc Pallardy, INSERM UMR 996, Faculté de Pharmacie, Université Paris-Sud, 5 rue JB Clément, 92290 Châtenay-Malabry, France

Recherche et développement dans l’industrie pharmaceutique française : évolution et défis

Ce secteur a subi des évolutions très brutales et parfois contradictoires au cours de ces 20 dernières années conduisant à un changement radical de son organisation. Ces évoluDepuis plus de deux siècles, les médicaments apportent des protions ont été à la fois scientifiques, technologiques et grès thérapeutiques qui ont révolutionnés le pronostic des malastratégiques. Le séquençage dies. Ces médicaments proviennent actuellement pour la grande du génome humain a permis majorité d’entres-eux des capacités innovantes de l’industrie l’accès à un nombre infiniment pharmaceutique. Néanmoins, une fois identifié le mécanisme plus important de cibles théd’une maladie, les acteurs moléculaires majeurs qui constituent rapeutiques, ces cibles pouautant de cibles thérapeutiques et trouvé une molécule capable vant être produites par génie de moduler l’activité de cette cible thérapeutique, entre 10 à 15 génétique. L’introduction de la années seront encore nécessaires pour obtenir un médicament. chimie combinatoire couplée Ce processus long et très complexe constitue les étapes de la à la robotisation a permis le recherche et du développement (R&D). Par Marc Pallardy criblage à très haut débit puis à ultra haut débit de dizaines de milliers de molécules par 10 10 000 100 1 candidats an sur ces cibles thérapeumolécules molécules médicament médicatiques. Néanmoins, malgré criblées testées ments ces avancées scientifiques et technologiques et l’augmenPhase de recherche tests recherche procétation des coûts de R&D, le commerexploraprédures clinique nombre de molécules innoadministoire cliniques cialisation vantes mises sur le marché est et pharmatratives resté constant voire en dimi(AMM, coviginution aboutissant à une crise prix, lance rembourde productivité de l’industrie sement) pharmaceutique. Bien sûr il 0 5 ans 10 ans 15 ans 20 ans +5 existe aussi d’autres raisons à mini. cette crise : changements dans 10 ans de R&D 2 à 3 ans la réglementation, perception accrue des risques liés à la si CCP prise de médicaments par dépôt expiration (certificat supdu brevet la population, les modaplémentaire de du brevet protection) lités de remboursement avec des budgets des états Les étapes clés de la recherche et du développement des médicaments plus contraints, l’aug-

10

L’INDUS N°10 > Dossier

mentation du coût des essais cliniques et surtout la difficulté de trouver de nouveaux traitements dans des pathologies très complexes (maladies neurodégénératives, maladies auto-immunes…). L’augmentation des coûts de R&D a conduit à un regroupement des laboratoires afin d’avoir une masse critique suffisante pour développer des molécules innovantes. La crise de productivité aboutissant à des baisses de chiffre d’affaire a aussi très fortement contribué à ces regroupements et à la globalisation au niveau mondial de l’industrie pharmaceutique.

Les faits décrits plus haut ont bien sûr impacté le paysage de l’industrie pharmaceutique en France et l’évolution du secteur de la R&D. En 1971 en France, on comptait 447 firmes (372 entreprises industrielles et 75 pharmacies avec annexes de fabrication) alors que fin 1995, il y avait encore 345 entreprises (335 industries et 10 officines avec annexes de fabrication). L’exemple du laboratoire Sanofi, qui est le premier laboratoire pharmaceutique français et qui est classé dans les 5 premiers mondiaux, est un résumé de cette évolution. Dans les années 80, il existait trois grands laboratoires pharmaceutiques en France : Sanofi, Rhône-Poulenc et Roussel-Uclaf. Avec ces 3 grands laboratoires, on retrouvait aussi des laboratoires de taille plus ou moins importante mais développant leurs propres molécules dans leurs centres de recherches, on peut citer les principaux : Beaufour (centre de R&D aux Ulis), Delagrange (Centre de R&D à Chilly-Mazarin), Delalande (Centre de R&D à Rueil-Malmaison), Guerbet (Centre de R&D à

Aulnay sous Bois), Jouveinal (Centre de R&D à Fresnes), Pierre-Fabre (Centre de R&D à Castres, Toulouse…), Servier (Centre de R&D à Suresnes, Croissy…), Synthélabo (Centre de R&D à Bagneux). Au cours des années 90 de nombreuses fusions ont eu lieu modifiant de manière durable la R&D en France : 1991 rachat par Synthélabo des laboratoires Delagrange et Delalande, 1996 fusion entre Roussel-Uclaf et Hoechst, 1997 Parke-Davis rachète Jouveinal, 1999 fusions entre Hoechst Marion Merrell Dow et Rhône-Poulenc Rorer pour donner le groupe Aventis et entre Sanofi et Synthélabo pour donner le groupe Sanofi-Synthélabo. En 2004, Sanofi-Synthélabo fusionne avec Aventis pour devenir Sanofi-Aventis qui se transformera en Sanofi en 2011. À côté du géant Sanofi, il reste des laboratoires tels que Servier, Pierre-Fabre, Guerbet, Ipsen (issu des laboratoires Beaufour), Stallergènes et le LFB (Laboratoires de Fractionnement des proteines) qui possèdent des centres de R&D en France. Quelques laboratoires étrangers possèdent encore des centres de R&D en France comme GSK aux Ulis.

On

observe donc un recul du

de la R&D en France et du nombre de centre de recherche lié en grande partie aux fusions/acquisitions mais aussi à la fermeture de centres R&D par les grands groupes étrangers. Le futur pour la R&D pharmaceutique française devra donc probablement se décliner au travers d’une augmentation de l’activité du secteur des biotechnologies dont 53 sociétés sont cotées en bourse au mois de Juin 2014 secteur

11

avec 28 sur Euronext, 25 sur Alternext et 2 au Nasdaq ; citons les réussites de Bioalliance Pharma, première biotech française à obtenir une AMM sur le territoire américain et qui est issue de la recherche de la faculté de pharmacie ParisSud, Innate Pharma, Genfit, AB Sciences… La France possède aussi un tissu de laboratoires français qui ont décidé de changer de stratégie ce qui devrait porter ses fruits à terme (Servier, Pierre Fabre) ou qui sont leaders dans des niches comme Ipsen, Stallergènes ou Guerbet.

Identifiée par les pouvoirs publics comme un secteur stratégique, confirmée dans ce statut par plusieurs rapports de tout premier ordre (rapport Gallois, rapport Lauvergeon), il semble essentiel que la R&D pharmaceutique française s’appuie sur des partenariats plus nombreux avec la recherche publique à l’instar de ce qui se passe aux USA où une partie de l’innovation pharmaceutique se fait dans les universités.

Année

Effectifs de R&D

1980 1985 1990 1995 2000 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

6 998 9 614 11 175 17 748 18 227 22 555 22 316 23 586 22 562 21 379 20 793 20 263

dont Chercheurs et Ingénieurs de R&D 1 901 3 019 3 916 6 056 6 792 9 814 9 715 10 459 10 066 9 790 9 589 9 498

Effectifs de la R&D en France (source Ministère de la Recherche, Septembre 2013)

> La part des personnels impliqués dans la R&D est de 23,3 % en moyenne.

L’INDUS N°10 > Interviews

Le monde du DM: terra incognita...?

Président de Strategiqual, société de conseils (qualité et réglementaire) pour l’industrie du dispositif médical et du médicament, Consultant senior Interview de M. Fouad Tarabah

Par Lorine Foux

DR.

Quel poste occupez-vous aujourd’hui ?

Je suis actuellement un des dirigeants d’une société de conseils pour l’industrie des produits de santé en général et donc pour l’industrie du dispositif médical en particulier. J’ai occupé au préalable plusieurs fonctions industrielles à la fois dans le secteur du médicament et dans le secteur du dispositif médical. J’ai également occupé des fonctions au sein de l’Autorité Compétente française (ex Afssaps) et au sein d’un Organisme Notifié allemand.

Je précise aussi que j’ai été Professeur Associé à la faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry de 2001 à 2014 et j’enseignais essentiellement le Management de la Qualité (filière Industrie et M2) : j’étais responsable de l’UE correspondante au sein du M2 en question.

tion des formations et expériences acquises. Le temps n’est plus à la linéarité des parcours… ar quel poste avez-vous commencé votre P carrière ? Quels autres postes avez-vous occupés depuis ?

J’ai commencé ma carrière dans l’industrie pharmaceutique : j’ai occupé différents postes (« Compliance officer », « Compliance manager ») pour finir PRI d’un site de production.

Puis, je me suis aperçu que j’avais besoin de diversité professionnelle pour m’épanouir…

J’ai donc décidé de changer de secteur d’activité en m’orientant (par hasard) vers celui des dispositifs médicaux (DM). J’ai alors intégré un Organisme Notifié : ce type d’organisme est en charge essentiellement de réaliser des audits qualité et réglementaires auprès des entreprises concernées (en vue de la mise sur le marché d’un DM) mais aussi et surtout de procéder à l’évaluation des dossiers de conception des dispositifs médicaux les plus critiques. Dans le cadre de cette fonction et après une période assez longue de formation et d’intégration, j’ai effectué plusieurs fois le tour du monde et ai totalisé plus de 1200 journées d’audit. J’ai eu ainsi le « plaisir » d’auditer un

ourquoi avoir choisi ce domaine P en particulier ?

La raison essentielle de ce choix est sans aucune hésitation la diversité des technologies existantes (biomatériaux, électronique, informatique, chimie, mécanique, métallurgie, robotique, etc.) mais aussi le profil spécifique de l’environnement socio-économique et réglementaire du secteur qui est différent de celui du médicament, sans être ni moins bien ni mieux…

Quelle est votre formation ?

J’ai fait des études de pharmacie complétées par un certain nombre de formations ciblées (certificats de l’époque) puis un Executive MBA en 2003. Je persiste et signe (à 52 ans…) en suivant depuis janvier 2014 la formation Executive Master « Gestion des politiques de santé » de SciencesPo. Je suis convaincu que le point clé de la réussite professionnelle passe par une diversifica-

12

L’INDUS N°10 > Interviews

panel de structures qui vont de l’entreprise multinationale à la structure de 2 personnes.

Incontestablement, cette expérience a joué un rôle critique par la suite car le panorama des profils d’entreprise auditées a été tellement large que j’ai rencontré des situations extrêmement diverses allant du cauchemardesque à la situation idéale…

Je me suis aperçu à ce moment que connaître par voie académique la réglementation et les aspects qualité est certainement utile mais ne conditionne pas (ou peu) la réussite professionnelle : rien ne remplacera l’immersion dans ce que je qualifie la « traduction opérationnelle» des dispositions qualité et réglementaires. Et en fait, c’est un cycle vertueux : vous croyez connaître ces dispositions mais vous vous apercevez que vous les avez comprises au travers du prisme de votre propre personnalité et de ceux et celles qui l’ont enseigné. Une fois que vous avez à évaluer la mise en place opérationnelle de ces dispositions, votre point de vue change radicalement et vous enrichissez (voire métamorphosez) vos premiers acquis avec le retour d’expériences qui à son tour vous forge une vision nouvelle et transformée qui vous fait progressivement décoller en matière de compétences et d’interprétation des finesses et subtilités des dispositions qualité et réglementaires. Vous me voyez venir : je pose en quelque sorte la limite de l’enseignement supérieur de ce type de disciplines (qualité et réglementaire).

Après cette extraordinaire expérience, j’ai occupé plusieurs postes industriels en tant que Responsable / Directeur Qualité, Affaires Réglementaires, Affaires Cliniques toujours dans le secteur du DM. L’expérience forgée précédemment a été un élément critique dans la réussite à ces postes. Ce que j’entends par « réussite à ces postes », c’est l’aptitude à développer des solutions pragmatiques dans un environnement industriel complexe sans compromettre les aspects « business » de l’organisation (ce qu’on reproche assez souvent aux démarches qualité et réglementaires) tout en assurant un niveau de conformité qualité / réglementaire séduisant… Ce que j’entends par « séduisant » est cette aptitude à systématiquement mettre une dimension « business » à toute démarche qualité et réglementaire : cette aptitude est en quelque sorte antinomique pour ne pas dire paradoxale à la démarche qui

consiste à appliquer les dispositions qualité et réglementaire « à la lettre ». Cette composante « business » intègre, à titre d’exemple, l’aptitude à montrer que derrière toute démarche qualité et réglementaire il y a une valeur ajoutée « business » qu’il faut mettre en avant.

Suite et grâce à ces différentes expériences industrielles, j’ai décidé de « boucler la boucle » en intégrant l’actuelle ANSM en tant que Chef de l’Unité de l’Évaluation et du Contrôle du Marché des DM. J’ai ainsi expérimenté la vision de l’Autorité : cette expérience m’a aidé à comprendre la composante de maintien et de protection de la Santé Publique sous l’œil d’une Autorité de tutelle. J’ai alors été définitivement convaincu que la réussite en environnement Autorité de tutelle n’est pas uniquement liée à la formation dans certaines écoles administratives prestigieuses que je ne nommerai pas mais que vous devinez aisément…

En 2007, j’ai créé mon propre emploi en devenant consultant indépendant essentiellement pour le secteur des dispositifs médicaux.

D’abord à mi-temps (partagé avec un mi temps industriel), j’ai très rapidement basculé en temps plein compte tenu de la charge de travail. Depuis janvier 2012 et avec un associé (ancien étudiant du M2 dans lequel j’intervenais), nous avons créé Strategiqual, une SAS (Société par Actions Simplifiée) de conseils pour l’industrie pharmaceutique et l’industrie du dispositif médical. uelle définition de votre métier donneriezQ vous ?

Le slogan de Strategiqual est « Designers of innovative quality and regulatory solutions » : tout est dit…

Nous concevons des solutions qualité et réglementaire innovantes, la règle étant : une situation = une solution. Rien n’est plus dangereux que de vouloir dérouler des démarches standardisées ou des schémas types de conseil dans des situations distinctes : beaucoup de consultants s’adonnent à ce type d’exercice pour des raisons soi-disant de rentabilité. Ce faisant, je pense qu’ils mettent d’une certaine façon en danger l’entreprise cliente. uelles sont vos missions ?

Q Sont-elles définies à court terme (1 an max) ou à long terme (plus de 3 ans) ?

Elles sont globalement de quatre types : - Un premier type consiste à travailler très en

13

L’INDUS N°10 > Interviews

Vous devinez aisément que la durée des missions peut varier de une journée à 4 ans…

amont d’un projet de dispositif médical, c’està-dire au niveau des investisseurs quand le projet est encore « sur le papier » ou « dans la tête ». Mon travail consiste alors à intégrer dans la levée de fonds financiers les ressources nécessaires au développement (aspects qualité et réglementaire) du futur DM mais aussi à sensibiliser ces investisseurs à l’environnement réglementaire dans lequel le futur dispositif médical va se trouver et notamment les conséquences que cet environnement aura dans le développement et la mise sur le marché.

- Un second type consiste à accompagner le développement d’un DM depuis l’élaboration du Cahier des Charges jusqu’à la commercialisation du produit. Dans ce cas, notre champ d’intervention varie très largement : il peut couvrir uniformément tout le cycle de développement comme nous pouvons intervenir uniquement sur certaines phases. Bien entendu, nous n’intervenons que sur des aspects qualité et technico-règlementaires et en aucun cas en tant que conseillers techniques pour le choix de solutions techniques de développement.

- Le troisième type est constitué essentiellement de projets opérationnels : mise en place de certaines composantes de systèmes qualité et/ou d’exigences réglementaires ; réalisation d’audits internes ; préparations aux audits et inspections ; formations, etc.

- Le quatrième type est constitué par des missions extrêmement spécifiques répondant à une problématique très ponctuelle. Il est impossible d’en donner un descriptif général mais il s’agit assez souvent de situations conflictuelles avec l’Autorité ou avec l’Organisme Notifié, de problèmes sur le marché, etc.

ouvez-vous nous décrire votre journéeP type, s’il en existe une ?

Dans notre métier, il n’y a par définition pas de journée-type sinon ce serait lassant. En partant du principe que je suis chez un client différent chaque jour, chaque jour est différent du précédent et très certainement différent du suivant…

Ceci étant dit, il y a tout de même quelques récurrences quotidiennes : levée vers 5 heures du matin pour un premier volet de travail jusqu’à 7 h environ ensuite et en fonction de la journée, départ chez le client. Ma journée s’arrête vers 17h30 pour m’occuper de mes enfants. Il m’arrive de travailler également vers 21h mais de manière très ponctuelle et sur des aspects « simples ».

Quels sont vos horaires de travail ?

Ils peuvent être totalement libres comme ils peuvent être dictés par les impératifs du client.

Que vous apporte votre métier ?

La capacité d’être « schizophrène » : je ne parle pas de la pathologie psychiatrique mais de la précieuse aptitude à être différent tous les jours dans l’environnement professionnel.

Nous sommes présents chez un client différent chaque jour et il faut arriver le matin chez ledit client et être immédiatement opérationnel comme si l’on avait passé sa vie chez lui… Il n’y a pas trop de place au temps d’adaptation.

DR.

uels en sont pour vous les principaux Q avantages et inconvénients ?

Avantages du métier de consultant : en tant que président d’une société, la liberté en premier et donc le libre arbitre professionnel. Je considère également la nécessité de prendre une décision consensuelle avec les associés comme un avantage (position que certains peuvent ne pas partager). L’apprentissage permanent est sans contexte la composante la plus riche: cela me pousse à être humble face à une situation et à ne pas dérouler automatiquement des schémas types de conseil.

Inconvénients: le principal est sans aucun doute la difficulté (pour ne pas dire l’impossibilité) de briser certains a priori ancêstralement installés dans le mental de certains de mes confréres/clients/enseignants/étudiants:

Dialyseur

14

L’INDUS N°10 > Interviews

un de ces a priori totalement anachronique est celui de reproduire le schéma général du médicament et l’appliquer en tant que tel au monde du DM. Je considère ce point général comme un inconvénient de mon métier car il est frustrant. Cette attitude assez répandue conduit à l’indifférence voire au mépris de ce secteur uniquement parce qu’il n’applique pas les principes rôdés du monde pharmaceutique pour certains aspects. Dans ce genre de situations, je me base sur des éléments factuels et je demande à mes interlocuteurs détracteurs comment ils pensent appliquer les Bonnes Pratiques de Fabrication par exemple dans une entreprise qui fabrique des prothèses totales de hanche en métal ? Ou dans une entreprise qui “fabrique” des logiciels considérés réglementairement comme des dispositifs médicaux ? Face à ce type de questions deux attitudes se profilent: ceux qui fuient (par peur de l’inconnue) et ceux qui s’ouvrent (grâce à leur état d’esprit particulier). Il faut donc saisir la balle au rebond et essayer de convaincre les réticents ! C’est définitivement un inconvénient car la résistance est rude pour ne pas dire indéracinable... uelles sont les qualités requises Q pour votre poste ?

Si l’on reste sur les spécificités de la R&D en matière de DM et sur les aspects qualité et réglementaire rattachés à la R&D, les principales qualités requises sont l’ouverture d’esprit et l’humilité. Je m’explique : le monde du DM regroupe des technologies extrêmement variées (biomatériaux, optique, électronique, métallurgie, informatique, etc.). Face à un projet spécifique, il faut accepter que l’on ne détienne pas le savoir universel (surtout pour des domaines peu familiers pour le pharmacien comme l’informatique et les logiciels ou l’opto-électronique) et qu’il faut être à l’écoute des personnes (clients notamment) qui détiennent ce savoir technique. Cette attitude d’humilité est aussi celle de l’ouverture d’esprit car il faut avoir un esprit curieux et surtout une aptitude de compréhension des éléments techniques essentiels sans forcément être spécialiste du domaine. Notre valeur ajoutée, résultante de ces aspects comportementaux consiste à savoir extraire les informations essentielles relatives à la sécurité et à la performance des produits qui sont des produits de santé et qui dans certains cas concernent les paramètres vitaux pour les patients.

st-il possible que des personnes venant E d'autres cursus (autres que pharmacien) obtiennent le même poste ?

Si oui, comment le pharmacien peut-il valoriser sa formation et quels sont ses atouts par rapport à cet autre profil "concurrent" ?

Il y a deux aspects fondamentaux qui peuvent différencier un pharmacien d’un concurrent non pharmacien pour un même poste et ce quel que soit le poste (et donc y compris la R&D) : l’irremplaçable orientation vers le patient que les pharmaciens ont par définition de par leur formation. Le patient est omniprésent dans le monde du DM y compris quand on développe des logiciels ou des robots de téléchirurgie…

Les autres profils non pharmaciens l’ont sans aucun doute mais ne l’ont pas dans une approche thérapeutique et diagnostique ; les pré-requis en sa possession concernant des démarches appliquées dans le monde du médicament et qui pourraient être appliquées à certains moments dans le monde du DM. Ce dernier point requiert de maîtriser deux points importants : savoir dans quel environnement appliquer ces dispositions et surtout comment « customiser » ces dispositions pour les rendre opérationnelles dans le monde du DM. Je pense en particulier à la notion de qualification / validation : il est impensable d’appliquer ces principes TELS QUELS (comme dans le médicament) dans une entreprise qui fabrique des défibrillateurs automatiques externes par exemple; par contre il est fondamental de les appliquer sous réserve de prévoir comment les adapter aux spécificités de l’environnement.

Vous voyez bien par cet exemple comment une expérience riche et surtout diversifiée (donc atypique) peut être d’une très grande valeur ajoutée et pourquoi le profil mental du candidat est important. ouvez-vous nous dire succinctement P quelle a été l’évolution de la Recherche ces dernières années et comment voyez-vous son futur en France ?

Je vous ai déjà indiqué que la R&D en matière de DM couvre des champs technologiques divers et variés. Parmi ceux-là, on ne peut pas oublier celui des DM en lien direct avec le médicament. Il peut s’agir de dispositifs d’administration de médicaments ou de DM

15

L’INDUS N°10 > Interviews

DR.

associés à des substances médicamenteuses par conception. Il est incontestable que ces deux domaines de R&D ont connu des évolutions majeures ces dernières années. Nous sommes à la croisée de deux mondes technologiques (DM et médicament) et il est évident que la contribution des pharmaciens dans ce domaine est fondamentale mais il faut accepter que cette contribution soit partagée avec d’autres profils (ingénieurs, informaticiens, chimistes).

Pacemaker

leur indicateur de la performance de la R&D de ce secteur.

uels sont les atouts, les forces Q de la Recherche en France ?

En matière de recherche R&D pour le DM, les atouts et les forces sont mondiaux et pas seulement français… Ils sont intimement liés au développement des technologies en général et en particulier à l’application de ces technologies au domaine médical. Ceux-ci peuvent se résumer à la « cross fertilisation » entre les secteurs : en effet, les évolutions technologiques en matière de matériaux (nanoparticules), d’électro-mécanique, de logiciels embarqués voire d’astrophysique nourrissent la R&D en matière de DM. C’est à mon sens les atouts et les forces majeures.

L’autre atout et force majeure de la R&D en matière de DM est qu’elle doit être extrêmement réactive : cette réactivité est vitale car les technologies essentielles à la base du fonctionnement des DM connaissent des avancées importantes et surtout rapides à l’échelle du temps.

st-ce un secteur d’avenir ? ConseilleriezE vous aux étudiants d’aujourd’hui d’aller dans ce secteur et dans quels domaines ?

Vous n’êtes pas sans savoir que l’industrie pharmaceutique connaît un « passage à vide » en matière de R&D. La situation est totalement différente dans le monde du DM : la R&D explose et elle le fait dans tous les sousdomaines. Il est impensable (voire absurde) que les étudiants en pharmacie ignorent et délaissent ce secteur et ce d’autant plus qu’il est pourvoyeur d’emplois… L’intéressement à ce domaine nécessite de faire des efforts dans plusieurs directions. La première consiste tout simplement à prendre conscience qu’il existe des produits de santé nobles mais différents du médicament : cet aspect nécessite déjà d’être travaillé mais il est délicat car il passe par une certaine ouverture d’esprit et de curiosité de la part des étudiants (ce qui n’est pas donné à tout le monde !). Cette ouverture d’esprit et cette curiosité sont souvent « étouffées » par la crainte de l’inconnu, celle du DM, auquel les étudiants ne sont pas fortement sensibilisés ou en tout cas pas au même titre que le médicament. Pour boucler le cercle, la dissipation de la peur de l’inconnu passe obligatoirement par une ouverture de l’enseignement universitaire à ce domaine et cette ouverture ne doit pas être anecdotique mais instituée dans les programmes. Cela commence à être le cas mais insuffisamment à mon sens : cette relative insuffisance crée un certain décalage entre l’objectif de l’enseignement universitaire à mettre à la disposition du tissu économique des diplômés « employables » et la réalité économique et professionnelle en matière d’emplois et de secteurs pourvoyeurs.

ensez-vous que la Recherche est perforP mante actuellement ?

La performance de la R&D se mesure par les travaux qui aboutissent à des applications directement mises en œuvre au lit du patient.

Quand vous rentrez dans un hôpital ou dans un service de soins intensifs ou de réanimation, ce sont ces applications technologiques qui sont visibles en premier : respirateurs et moniteurs, défibrillateurs, générateurs d’hémodialyse, pompes de perfusion et même lit (technologiquement sophistiqué) du malade… Tous ces équipements sont des DM et je n’évoque que ce qui est visible… Car le patient que l’on a en face de soi peut être porteur d’un stent coronaire, d’une prothèse totale de hanche, d’un pacemaker mais ceci n’est pas forcément visible… Cette omniprésence du DM dans les structures de soins est le meil-

16

L’INDUS N°10 > Interviews

Interview de Mme Émilienne Soma, DR

Directeur R&D pharmaceutique Par Estelle Barbat

comment définiriez-vous une start-up, et dans quel domaine s’applique celle dans laquelle vous travaillez ?

Le terme « start up » n’est plus guère utilisé.

On parle plutôt aujourd’hui de sociétés de biotechnologies ou communément appelées « Biotechs ». Elles sont généralement créées pour valoriser des projets innovants.

orientée vers des projets innovants incluant les nanoparticules, la thérapie génique et l’immunothérapie. Ce qui m’a guidé tout au long de ce parcours, c’est la question du sens et de la pluridisciplinarité.

Quelle est votre formation ?

Je suis pharmacien et titulaire d’un Doctorat (PhD) en Sciences Pharmaceutiques de l’Université Paris-Sud XI (Option Pharmacotechnie et Biopharmacie)

Quel poste occupez-vous ?

J’ai construit mes expériences professionnelles dans plusieurs sociétés de biotechnologies, principalement en oncologie, à des fonctions allant de celle de « chef de projet pré-clinique et pharmaceutique » à celle de « directeur du développement pharmaceutique ».

Quel métier avez vous exercé avant d’intégrer cette start-up ?

J’ai intégré la 1ère biotech à l’issue de mon doctorat comme chef de projet pré-clinique et pharmaceutique.

Pourquoi aviez vous choisi de travailler dans ce domaine ?

Mon objectif a été, depuis la fin de mes études de pharmacie, de m’investir dans le développement des nouveaux médicaments. Je me suis

DR

Quelles sont vos missions ? sont-elles définies à court terme (1 an max) ou à long terme (plus de 3 ans) ?

En recherche et développement et plus particulièrement en développement, la mission essentielle est de contribuer à l’avancement vers le marché, des projets qui vous sont confiés. Les objectifs à court ou moyen terme dépendent à la fois de la nature du projet mais aussi du stade de développement. Généralement, on est évalué en fonction d’objectifs annuels fixés même si le projet s’étend sur plusieurs années.

17

L’INDUS N°10 > Interviews

Pouvez-vous nous décrire votre journéetype, s’il en existe une ?

En fonction des responsabilités, le travail en recherche et développement s’organise autour des activités suivantes, de façon non exhaustive : conception et réalisation des études, rédaction/validation de documents techniques, sélection de prestataires, recrutement/évaluation de collaborateurs, évaluation de nouveaux projets, communication scientifique, participation à des congrès, participation/organisation de réunions (projets, équipe, direction, agences de santé), élaboration de plans de développement des projets, …

loppement personnel. Il est aussi important de tenir compte du fait qu’on travaille en équipe et que la qualité des rapports humains occupe une place importante pour réussir. De même en biotech, du fait souvent de la petite taille de la société, on peut avoir une plus grande diversité d’activités. Il est donc important d’être flexible et d’avoir une bonne ouverture d’esprit.

Est-il possible que des personnes venant d’autres cursus (autres que pharmacien) obtiennent le même poste ? Si oui, comment le pharmacien peut-il valoriser sa formation et quels sont ses atouts par rapport à cet autre profil « concurrent » ?

Les postes en Recherche et Développement sont ouverts à de nombreux profils scientifiques. Le diplôme de référence étant le doctorat (PhD), le diplôme de pharmacien n’est pas primordial. Entre deux candidats docteurs, le pharmacien peut avoir un léger avantage par sa culture sur le médicament. En R&D, notre critère principal dans la sélection finale des candidats est l’expertise.

Quels sont vos horaires de travail ?

Il n’y a pas d’horaire de travail fixe. ensez-vous que votre travail influe beauP coup sur votre vie familiale ? Si oui, en quoi ?

L’équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale est à construire par chacun.

Que vous apporte votre métier ? Quels en sont pour vous les principaux avantages et inconvénients ? Quelles sont les qualités requises pour votre poste ?

Je répondrai à ces trois questions en disant qu’il faut aimer ce que vous aurez choisi comme métier et s’y sentir bien. Alors, il contribuera à votre épanouissement et à votre déve-

DR

Avez-vous quelque chose à ajouter qui vous semble important sur votre métier ou ce domaine d’activité en général ?

Au delà de vos diplômes, votre personnalité sera le principal moteur de votre développement professionnel.

18

L’INDUS N°10 > Reportage

DR

Les principales implantations.

L’insertion des sphères d’innovation sur le territoire français Par Amélie Perrault

Qu’est-ce qu’un pôle de compétitivité ?

Fer

de lance de la politique in-

dustrielle française, un pôle de compétitivité se définit comme la combinaison sur un espace géographique donné d’entreprises, de centres de formation et d’unités de recherche engagées dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies autour de projets communs au caractère innovant. Ils ont été créés pour mobiliser les facteurs clés de la compétitivité et jouent ainsi un rôle capital dans l’insertion de la France dans la mondialisation. Ils sont au nombre de 71 sur tout le territoire national.

Les pôles de compétitivité et l’État Cette mise en réseau est privilégiée par les entreprises et les aménageurs pour faire face à la compétition internationale. Ces pôles sont de véritables moteurs d’innovation et deviennent sources

d’attractivité, freins aux délocalisations.

Des contrats de performance ont été élaborés entre l’État et le pôle qui garantissent un soutien étatique régulier à la gouvernance du pôle et aux collectivités locales. Afin de promouvoir la R&D, un prix départemental annuel de l’innovation a été créé dans la région Rhône-Alpes et récompense à hauteur de 10 000 €, une jeune entreprise qui a fait preuve d’innovation.

un outil d’interface et de rapprochement entre les industriels et la recherche académique, comptant une centaine d’adhérents dont des grands leaders industriels (Sanofi Pasteur, BioMérieux, Genzyme, Merial), de PME (Alize Pharma, PX’Therapeutics), des acteurs académiques et hospitaliers (Les Hospices Civils de Lyon, le CNRS, l’INSERM, l’ENS), des

L’exemple du pôle de compétitivité Lyonbiopôle

• 28 000 emplois dans les biotechnologies en Rhône-Alpes.

• 2 500 chercheurs en infectiologie, dont la moitié dans le secteur privé.

• 300 chercheurs en nanobiotechnologies à Grenoble.

• 50 PME et start-ups crées depuis 1990.

• 3 leaders mondiaux des vaccins (Mérieux, Mérial, Sanofi-Pasteur).

Lyonbiopôle est un pôle de compétitivité qui a pour but d’appréhender les maladies infectieuses humaines et animales, ainsi que les cancers.

Il a été labellisé pôle mondial en 2005.

Centre d’excellence mondial en diagnostic et vaccins, il fut conçu comme une gigantesque usine à projets de R&D multipartenariaux. Lyonbiopôle est

19

Le pôle en chiffres :

L’INDUS N°10 > Reportage

collectivités locales (le Grand Lyon, la région Rhône-Alpes).

Cette approche intégrée vise à élaborer un bouclier sanitaire efficace pour assurer la protection des populations. Il a donné naissance au Centre d’infectiologie en avril 2009 qui cherche à renforcer la compétitivité du secteur ainsi que l’attractivité de l’axe Lyon-Grenoble.

Comment un pôle de compétitivité s’insère-t-il sur le territoire français ?

Acteur majeur du dispositif d’innovation français, un pôle de compétitivité s’appuie sur les acquis du territoire sur lequel il s’implante.

En matière de politique territoriale, les régions sont fortement impliquées dans la gouvernance des pôles de compétitivité. Chaque pôle doit présenter au conseil national de l’industrie ses objectifs technologiques et d’innovation ainsi que ses marchés-cibles, dans un projet comprenant des objectifs quantifiés et collectifs dont les retombées économiques seront évaluées.

La communauté urbaine de Lyon (Grand Lyon) a également financé le centre d’infectiologie, laboratoires à disposition de certains projets labellisés par Lyonbiopôle. Le Grand Lyon mise sur une approche intégrée et prend appui sur l’écosystème régional animé par Lyonbiopôle pour bâtir une vitrine des sciences de la vie, capable de challenger les villes leaders en santé et biotechnologies au niveau mondial.

2e région française des industries de santé en termes d'effectifs, avec près de 30 000 salariés : autres Nombre d'emplois dans l'industrie de la santé en 11 % Rhône-Alpes en 2009 : diagnostics in vitro

13 %

dispositifs & technologies médicaux

17 %

54 % médicaments à usage humain

5% médicaments à usage vétérinaire confluence du Rhône et de la Saône : ce quartier lyonnais a longtemps accueilli des activités industrielles et logistiques.

Leur disparition progressive a libéré un trésor urbain pour Lyon : 150 hectares à reconquérir au cœur de l’agglomération. À l’heure où les défis sociétaux se resserrent autour de la santé et des biotechnologies, Lyon entend faire valoir cet héritage.

Des ZAC (Zones d’Aménagement Concerté) sont successivement construites dans le quartier. À partir des forces en présence, Lyonbiopôle porte ses ambitions grâce à des acteurs du territoire qui se rassemblent sous une nouvelle identité étendard : Biodistrict Lyon-Gerland, à la fois projet territorial ambitieux et centre névralgique de la R&D pharmaceutique en France. À la croisée des préoccupations scientifiques, économiques et urbaines, le Biodistrict LyonGerland s’envisage comme le territoire phare de l’innovation en biotechnologies et santé de la métropole.

Pourquoi cette implantation géographique ?

Les retombées territoriales de l’implantation de Lyonbiopôle

L’histoire de ce domaine est intimement liée à celle de Lyon, pionnière en matière d’infectiologie et d’immunologie. À la

La localisation de Lyonbiopôle s’explique en partie grâce à des aménités territoriales particulières ; le pôle s’appuie sur

20

l’axe Lyon-Grenoble qui permet une synergie optimale entre la biologie industrielle, la biologie structurale et les nanotechnologies. De plus, il s’appuie sur plusieurs atouts territoriaux, notamment la présence de l’ANSM avec son département « produits immunologiques » à Lyon.

La métropole s’est toujours positionnée comme une place forte du secteur des biotechnologies.

Dopé par ce succès sans conteste, Lyonbiopôle décide de compléter la chaîne de l’innovation en lançant un nouveau projet : une plateforme technologique baptisée AcCinnov, site de bio-production de lignées cellulaires, d’anticorps monoclonaux sur une surface de 6 000 m2.

La R&D face aux défis du développement durable Lyonbiopôle est également un lieu de vie, animé par un projet urbain qui doit garantir l’évolution de la filière au sein d’un quartier marqué nécessairement par la perspective du développement durable.

C’est un quartier connecté qui peut compter sur une accessibilité décuplée avec la prolongation de la ligne de métro jusqu’à lui, toujours selon les normes qui prônent le respect de l’environnement.

L’INDUS N°10 > Retours de stages

Retours de stages Maud Chan Yao Chong et Timothé Cynober, étudiants en Pharmacie à Châtenay-Malabry, nous rapportent leurs différentes expériences de stages…

Maud Chan Yao Chong. Étudiante en 4e année de Pharmacie à Châtenay-Malabry, Filière Industrie.

Présentation de l’entreprise/ service et du secteur L’Institut de Biochimie et Biophysique Moléculaire et Cellulaire (IBBMC, UMR 8619), où j’ai passé six semaines, est une unité mixte CNRSUniversité Paris-Sud 11. Il comprend 22 chercheurs, 26 enseignants-chercheurs, 16 ITA (Ingénieurs, Techniciens et Administratifs), 9 IATOS (Ingénieurs, Administratifs, Techniciens et Ouvriers de Service) et accueille 33 Doctorants et Post-Doctorants.

L’IBBMC est constitué de 9 équipes, réparties selon

trois axes de recherche : « Enveloppes Bactériennes, Relations Hôte-Pathogène », « Structure, Dynamique et Fonctions des Protéines » et « Approches Moléculaires des Communications Cellulaires ».

L’équipe, dans laquelle j’ai travaillé « Structure, Dynamique et Fonctions des Protéines »-« Fonction et Architecture des Assemblages Macromoléculaires », est composée d’un responsable de projet, M. Van Tilbeurgh, de 6 enseignants-chercheurs, de 2 ingénieurs-techniciens dont ma responsable de stage Mme Gallay et de 6 étudiants-doctorants-post-doctorants.

Les missions effectuées Le but de ce stage était de me faire découvrir le monde de la cristallographie et l’utilité d’obtenir des cristaux qui seront ensuite analysés sur ordinateur pour former une structure 3D d’un complexe enzyme/inhibiteurs.

Durant mon stage, différentes missions m’ont été confiées : 1• L a cristallisation des complexes : - Production de cristaux par robotisation : j’ai utilisé des robots tels que TECAN et Lab-

21

Tech TTP pour obtenir des cristaux dans nos plaques de culture cellulaire. Ce sont des boîtes de 24 ou 96 puits ; dans chaque puits, se trouve une solution propre au puits (on change soit la concentration d’une des solutions, soit le pH de la solution). Puis on laisse pousser nos cristaux dans une chambre froide.

Une fois un ou plusieurs cristaux observés au microscope dans un puits précis, on réalise une optimisation.

- Optimisation : on essaie de reproduire les solutions de préparation du puits dans lequel on a obtenu le cristal fait par robotisation mais cette fois-ci à la main. Lorsque l’on réalise ces nouvelles boîtes, on essaie d’affiner la solution pour obtenir des mono-cristaux.

Voici mon poly-cristal obtenu par optimisation d’un complexe/analogue de substrat.

2• L a caractérisation des cristaux par diffraction des rayons X au Synchotron : - Analyse par rayon X de la structure tridimensionnelle du mono-cristal. Les données sont ensuite retransmises en indices de Miller hkl. On obtient donc un seul jeu de données : un espace réel (x,y,z) et un espace réciproque avec les indices de Miller, l’amplitude et la phase du cristal = carte de densité électronique.

© Cardinale et al.

3• L a construction du modèle atomique : - Étude de la carte de densité électronique pour obtenir le remplacement moléculaire grâce au logiciel CCP4. Ce package de logiciels permet de traiter les données de diffraction, de phaser (terme anglais pour le remplacement moléculaire), de construction, d’affinement et de validation des structures. On a créé la structure 3D du complexe.

- Vérification de la structure 3D du complexe Enzyme/

Sources : New peptides to fight ovarian cancer drug resistance, 1 august 2011, Heidelberg Institute for Theoretical Studies Structure of human thymidylate synthase with an inhibitory peptide bound at its dimer interface determined by x-ray crystallography. The protein is shown with a cartoon representation of its secondary structure colored according to sequence and the peptide is colored by atom-type with its electron density contoured in blue.

Analogue de substrat grâce au logiciel COOT. Pour les différents complexes étudiés, je me suis aidée d’une structure d’une protéine homologue (trouvée dans la littérature) pour superposer cette protéine avec notre protéine cristallisée. Il fallait que je vérifie si la protéine était orientée de la même façon et si elle suivait bien la carte de densité électronique.

L’expérience tirée Effectuer ce stage en amont de la modélisation moléculaire m’a paru un choix indispensable pour comprendre comment sont obtenues les structures 3D des molécules et pour être certaine dans mon orientation pour le choix de la spécialité du Master 2 à effectuer en fin de 5ème année.

Cela m’a permis d’avoir une meilleure vue d’ensemble des laboratoires publics et d'observer une forte interaction entre différents métiers, comme pour ce stage entre les chimistes, biologistes et ingénieurs ainsi que les doctorants et post-doctorants.

Pour résumer, ce stage a été très enrichissant sur le plan de la formation, en effet j’ai été initiée au système d’exploitation Linux, aux différents logiciels qu’utilisent les cristallographes et modélisateurs moléculaires.

Cela m’a apporté un enrichissement personnel au contact de l’équipe avec les enseignants-chercheurs, les étudiants, les doctorants et un post-doctorant et sans oublier ma maître de stage, Inès Gallay qui a été très formatrice et très patiente pour m’apprendre toutes ces choses.

22

Ce stage m’a confirmé mon envie de travailler dans le domaine de la recherche et plus particulièrement en modélisation moléculaire in silico.

Timothé Cynober, étudiant en 5e année, filière industrie à ChâtenayMalabry, M1 de chimie.

Stage de 3 mois laboratoire de pharmacognosie, CNRS UMR8076 BioCIS; UPSUD. Présentation de l’entreprise/ service et du secteur Le laboratoire BioCIS est constitué de 4 équipes de recherches implantées dans l’université Paris-Sud. Cette UMR (unité mixte de recherche) est spécialisée dans différents domaines de recherche de chimie médicinale dont la chimie des substances naturelles ; les recherches qui y sont menées sont très diversifiées.

En France, la recherche relative aux substances naturelles est relativement peu développée dans le secteur privé ce qui met à l’honneur la collaboration public-privé.

Composé d’enseignant-chercheurs, de techniciens de laboratoire et de nombreux

DR

thésards, BioCIS donne la possibilité de travailler aux côtés de chercheurs aux profils et formations très divers : pharmaciens, chimistes, ingénieurs…

Le travail de recherche universitaire dépend aussi d’une collaboration avec d’autres services et équipes de recherche internes et externes à l'UMR et à l'université (tests biologiques en parasitologie par exemple.)

Les missions effectuées Mon stage de 3 mois m’a permis de réaliser un projet de recherche au sein d’une thématique de recherche globale. Il s’agissait de mettre au point un dosage d’un groupe de substances bio-actives présentes dans un fruit exotique. À cette fin, j’ai d’abord réalisé une étude bibliographique sur le sujet proposé, ce qui m’a permis d’apprécier les différentes facettes du problème, y compris les aspects pharmacologiques et physiopathologiques en rapport avec la neurotoxicité de l’actif étudié.

Le travail ne s’est pas arrêté à la bibliographie ; en effet une méthode de dosage a été mise

au point et optimisée à partir de cette bibliographie et des travaux amorcés dans le laboratoire. Les résultats de mes manipulations et leur interprétation ont été présentés aux responsables du projet de recherche (un enseignantchercheur et une doctorante). Les résultats obtenus devraient faire l’objet d’une publication.

L’expérience tirée De nombreux étudiants en pharmacie option industrie réalisent une Thèse d’ Université en 3 ans. Cette thèse, dans la majorité des cas, sera réalisée à l’université. Ce stage m’a permis, en travaillant au contact de thésards d’appréhender le travail de Thèse (recherches bibliographiques et expérimentales).

Le stage m’a également permis de comprendre certains aspects du travail d’enseignant-chercheur, que l’on n’appréhende pas lorsque l’on assiste à un cours.

Par ailleurs, au contraire des idées reçues, les services universitaires sont bien équipés en matériels de pointe pour réaliser des travaux de recherche de haut niveau.

23

Un stage de M1 à l’université n’est pas forcément plus facile à obtenir qu’un autre stage. En effet la durée du stage de M1 nécessitant une gratification, les services universitaires peuvent difficilement accepter des étudiants pour un stage de plus de 3 mois.

C’est pourquoi, à mon avis, il faut réaliser ce genre de stage universitaire le plus tôt possible dans les études sans forcément faire 3 mois, et ce même si votre objectif est de travailler en recherche dans le secteur privé : il est pour moi essentiel d’avoir une expérience dans le public.

Il est nécessaire de faire preuve d’indépendance et d’initiative. En effet pour réaliser un travail de recherche, il est nécessaire de prendre en compte le sujet étudié dans sa globalité, ce qui nécessite des recherches bibliographiques importantes et de la curiosité pour l’ensemble des travaux réalisés sur le sujet et son environnement.

Les pharmaciens issus de la filière industrie (et notamment de master recherche) ont tous leur place dans les activités universitaires de recherche quel que soit le domaine étudié. Néanmoins les postes sont rares et la compétition est rude : de nombreux étudiants aux profils divers souhaitent y accéder (chimiste, ingénieur etc.).

Finalement ce stage est pour moi une expérience enrichissante et nécessaire avant de me lancer dans une carrière de recherche, tant dans le secteur privé que public.

L’INDUS N°10 > Actualité

Toxine Botulique, du poison à l’espoir

Un peu d’histoire La toxine botulique est sécrétée par Clostridium botulinum, bactérie responsable du botulisme. Cette maladie a été décrite au début du xixe siècle, dans le royaume de Wurtemberg, suite à une augmentation du nombre de cas d’empoisonnements fatals par ingestion dans les charcuteries artisanales avariées, due à un manque d'hygiène pendant les guerres Napoléoniennes.

Rappel Pharmaco La toxine botulique agit au niveau de la fusion des vésicules d'acétylcholine avec la membrane de la cellule nerveuse en agissant sur le complexe SNARE, bloquant la fusion entre la vésicule et la membrane pré-synaptique. Ainsi les récepteurs à acétylcholine des cellules musculaires restent libres et les muscles n'entrent pas en contraction.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, c'est d'abord à des fins thérapeutiques que la toxine botulique a été mise au point dans les années 1970. Un ophtalmologiste et un biochimiste de San Francisco l'ont développé pour

DR

Aucune substance n’aura connu de changement de perception aussi théâtral dans l’histoire de l’humanité que la toxine botulique. Identifiée comme poison le plus toxique, 40 millions de fois plus que le cyanure, elle est maintenant utilisée dans de nombreux domaines médicaux, en renouvelant les paradigmes thérapeutiques. Par Jean Malacan traiter les spasmes oculaires et le strabisme. C'est ensuite chez une patiente traitée pour des troubles ophtalmologiques qu'a été détecté pour la première fois son effet sur les rides, laissant entrevoir son utilisation esthétique.

La première autorisation d’AMM par la Food and Drug

Des indications toujours plus nombreuses En ophtalmologie : Strabisme, Nystagmus, Blépharospasme, Ptosis, Entropion.

En neurologie : Spasticité, Dystonies, Torticolis spasmodique, Bruxisme, Douleurs musculaires, Hyperhidrose, Hypersalivation.

En pédiatrie : Syndrome de Charge, Infirmité motrice cérébrale En urologie : V essie hyperactive, Dysynergie vésico-sphinctérienne, Rétention urinaire En gastroentérologie : Dysphagie, Achalasie, Sténose du sphincter d'Oddi, Maladie de Hirschsprung, Fissure anale, Hémorroïdes.

En ORL : D ysphonie spasmodique, Syndrome des larmes de crocodiles, Syndrome de Frey En esthétique : Même si seule la ride du Lion possède une indication, la toxine permet la réduction de toutes les rides de la face et du cou dues à l’augmentation de la tonicité musculaire.

Recherches en cours : M igraine, Rhinite chronique, Dépression, Syndrome de Rayna…

24

L’INDUS N°10 > Actualité

Administration date de 1989.

Elle visait le traitement du strabisme et des spasmes des paupières. Aujourd'hui, sous l'impulsion des acteurs industriels, la toxine botulique est commercialisée dans une vingtaine d’indications.

Parts de marché dans le monde, par produit :

Un marché en expansion La toxine botulique est une substance naturelle, non brevetable même si son nom est déposé. La stratégie pour devenir un acteur majeur de ce marché a été de multiplier les brevets d'application par indications thérapeutiques.

Trois principaux laboratoires s’opposent sur le marché mondial : Allergan (Botox®), Ipsen (Dysport®) et Merz (Xeomin®). Et si le géant américain conserve une position de force, ses compétiteurs français et allemand récupèrent leur retard à grands pas.

Ce marché a connu une croissance extraordinaire, avec + 270 % de croissance globale sur les 10 dernières années. Il représente actuellement près de 2,8 milliards de $ au global, réparti en 1,5 milliards $ pour les applications thérapeutiques et 1,3 milliards $ pour les applications esthétiques.

On s’attend à ce qu’il atteigne les 4,4 milliards de $ dès 2017.

Botox®

Dysport®

Xeomin®

Autres

Parts de marché dans le monde, par zone géographique :

USA

llemagne, Espagne, A France, Italie, UK

Europe

Reste du monde

Nous observons aujourd’hui de nouvelles zones de croissance, emmenées par la Russie, le Brésil et la Corée du Sud, qui tirent le marché vers le haut.

Cette expansion a pour conséquence des acteurs toujours plus nombreux sur un marché attractif et concurrentiel, avec par exemple l’émergence des toxines en Corée du Sud.

25

Bibilio : Dirk Dressler 2012, Clinical applications of botulinum toxin.

L’INDUS N°10 > Interviews

DR

Interview de Philippe Motté, Head Western Europe Regulatory Affairs Area & Affiliates, AbbVie. Par Estelle Barbat

uels sont les différents secteurs de la Q recherche ?

La recherche est un secteur très vaste qui offre de nombreuses opportunités d’action.

Traditionnellement, on dit que la recherche publique s’attache aux découvertes fondamentales et la recherche privée aux applications.

En réalité, les choses sont plus nuancées : la recherche privée travaille aussi sur des mécanismes fondamentaux, et la recherche publique valorise ses innovations. La recherche se pratique surtout en réseau, les collaborations sont multiples et associent le plus souvent des laboratoires privés et publics qui se complètent. Aujourd’hui aucun laboratoire ne peut prétendre à disposer de l’expertise dans tous les domaines, et c’est donc la synergie de plusieurs moyens et approches qui va permettre de réussir.

ingénieurs, médecins ou autres) ; à lui de faire valoir sa différence ! Il doit aussi être prêt à voyager et à s’expatrier pour aller se former dans des laboratoires étrangers… et bien sûr parler anglais. uel poste occupiez vous et occupez vous Q aujourd’hui ?

Pourquoi choisir la recherche ?

Mon parcours de recherche a été un peu atypique. J’ai profité de mon internat en pharmacie pour faire des recherches dans un laboratoire hospitalier qui à l’époque n’avait pas d’affiliation avec des structures publiques comme l'INSERM ou CNRS. Après ma thèse j’ai fait un post-doc à l'Harvard Medical School.

Pour illustrer la porosité de la recherche, mes recherches ont abouti à identifier des mécanismes fondamentaux de la reconnaissance d’épitopes par des anticorps monoclonaux, et ont débouché sur la commercialisation de kits de diagnostic précoce de cancer familial.

Aujourd’hui, après plusieurs étapes dans l’industrie pharmaceutique, je dirige les Affaires Réglementaires au niveau Europe dans un laboratoire de premier plan, AbbVie, qui développe de nombreuses innovations.

e pharmacien peut il travailler dans tous L les secteurs ?

Sa formation très complète et diversifiée en biologie, mais aussi dans d’autres domaines, lui donne les bases. Il lui faudra bien sûr compléter en approfondissant le domaine qui l’attire le plus. C’est le rôle des masters ou DEA, mais surtout l’expérience pratique en laboratoire.

Si le pharmacien peut agir dans beaucoup de domaines, il doit aussi prendre en compte qu’il sera en compétition avec des chercheurs disposant d’autres formations solides (biologistes,

ourquoi ce changement de situation ?

P Comment vous y êtes vous pris ?

Après 3 ans aux États-Unis, je suis arrivé à la conclusion que je voulais rendre compa-

26

L’INDUS N°10 > Interviews

tible mes compétences fondamentales en biotechnologie et leur application pour mettre à disposition du patient de nouvelles thérapies.

J’ai donc cherché un laboratoire pharmaceutique impliqué dans les biotechnologies et j’ai eu la chance d’occuper un poste qui faisait le lien entre les laboratoires académiques et la R&D interne ; ceci m’a permis par exemple de conduire des acquisitions de programmes et de mettre en place des programmes collaboratifs de recherche.

nique, le travail en équipe, la négociation avec les pouvoirs publics, l’influence, et le management d’équipes dans toute l’Europe et aux États-Unis. Je suis un peu comme un chef d’entreprise : je sais où je veux aller, et j’utilise les ressources dont je suis responsable pour y arriver. Je sais que j’ai beaucoup de chance d’avoir un métier aussi complet. uelles sont les qualités requises pour Q votre poste ?

Pour ma part, j’ai complété ma formation avec mon expérience de chercheur ; ensuite, dans l’industrie pharmaceutique, j’ai pris des responsabilités dans plusieurs secteurs : affaires réglementaires, market access, marketing.

C’est en ayant cette diversité d’expériences que j'ai pu mener à bien ma mission. Mais ce n’est pas le seul parcours possible. Au final, ce sont les qualités humaines et sa capacité à mobiliser les énergies qui fait la différence.

uelle sont les compétences nécessaires à Q votre métier dans la recherche ? Être curieux, saisir les opportunités, connaître son domaine, comprendre les besoins de connaissances et d’applications. Établir des relations, travailler en équipe. Etre résilient et déterminé. Etre enthousiaste ! uelles sont vos missions ? A quoi resQ semble une journée type ?

La mission d’un chercheur c’est de vérifier une hypothèse de travail ; il doit poser une question et tenter d’y répondre. Selon la réponse qu’il obtient il doit savoir remettre en questions ses hypothèses. Il n’existe donc pas de journée type et pas d’horaires mais plutôt des cycles d’activités : lecture bibliographique, travail expérimental, interprétation, partage avec d’autres scientifiques, enseignement, et travail administratif.

Pas d’horaires types, mais souvent de longues journées… comme les accouchements, les découvertes se passent parfois la nuit…

Comment le pharmacien fait il la différence ?

Le formation du pharmacien lui donne des atouts particuliers. En France, il a aussi un domaine réservé dans l’industrie (pharmacien responsable). Mais d’autres cursus, biologiste, ingénieur, médecin peuvent réussir aussi bien.

Dans mon équipe je cherche la multi-disciplinarité. Le pharmacien se différencie par sa capacité à dialoguer avec de nombreux experts grâce à l’étendue de ses connaissances de base.

En conclusion : Les Affaires réglementaires, c’est comprendre la réglementation et les logiques des décideurs pour guider un projet d’entreprise. Ce n’est pas un rôle de censeur ou de bureaucrate, c’est un rôle d’action et de négociation. Il est au centre de la vie du médicament.

Comment se concilient votre vie professionnelle et votre vie quotidienne et familiale ?

L’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est primordial. Il faut savoir gérer son énergie et maintenir son équilibre. Il faut aussi ne pas se couper de son entourage, sans l’envahir. C’est la connaissance de soi qui est fondamentale pour y parvenir. Et sans cesse se regarder agir, sans concession.

DR

ue vous apporte votre métier ? Quels sont Q ses avantages et inconvénients ?

Aujourd’hui j’ai une importante responsabilité à la fois technique mais aussi managériale. Mon métier me permet de mettre à disposition d’un grand nombre de patients des nouvelles solutions thérapeutiques. Il allie la compétence scientifique, la connaissance tech-

27

Brèves…

Par Estelle Barbat

e-Cigarette = e-Danger ?

De l'Aspirine en prévention des cancers digestifs

D'après l'OMS (organisation mondiale de la santé), l'utilisation des inhalateurs électroniques présente un danger pour l'adolescent et le fœtus, en ayant des conséquences sur le développement du cerveau.

Les défenseurs du dispositif continuent d'assurer leurs vertus pour l'abandon de la cigarette classique.

Revues de presse du 26/08/14 www.pharmaceutiques.com

Le journal Annals of Oncology confirme, d'après une étude, l'effet protecteur sur 10 ans de l'aspirine dans certains types de cancers qui avait déjà été évoqué. En effet, une dose journalière de 75 à 100 mg permettrait de diminuer les cas de cancers du colon, de l'oesophage et de l'estomac ainsi que leur mortalité.

Il ne faut cependant pas négliger les effets secondaires qui accompagnent ces résultats, par exemple le risque d'hémorragie digestive. www.medscape.fr/voirarticle/3600827

Rachats dans la pharmacie −L e laboratoire suisse Roche, numéro 3 mondial, investit dans 100 % du capital de l'américain InterMune, spécialisé dans le traitement des maladies respiratoires. − Sanofi, numéro 4 mondial, a signé un accord avec MannKind Corporation pour commercialiser son médicament Afrezza, une insuline à inhaler d'action rapide. − Pfizer reprend les discussions, pour un potentiel rachat d'AstraZenecca, après avoir annoncé l'abandon du projet en mai 2014.

Ces réarrangements permettraient de compenser une baisse de chiffre d'affaire.

Revues de presse du 26/08/14 www.pharmaceutiques.com

Des vignettes au Datamatrix À partir du 24 août 2014, la vignette sur les boîtes de médicament est remplacée par un code Datamatrix identifiant chaque produit et donc améliorant la traçabilité.

En cas de changement de prix, les officines ont 30 jours pour écouler les stocks, et les grossistes 20 jours.

Journal Officiel du 23/08/2014

Des médicaments dans le Caddie ?

Dans un rapport, l'IGF (inspection générale des finances) recommande la vente des médicaments sans ordonnance en grandes surfaces pour baisser les prix et rendre du pouvoir d'achat aux français.

L'Ordre des Pharmaciens répond à ce qu'il considère comme une erreur par une comparaison entre l'égalité de l'augmentation du prix des médicaments dûe à la hausse de la TVA et l'augmentation de l'inflation, d'après une étude établie sur un nombre plus important d'officines et de médicaments que l'IGF. www.ordre.pharmacien.fr — 22/08/2014

Génériques : plafond à 40 % À partir du 1er septembre, le plafond des remises commerciales accordées aux pharmacies par les génériqueurs, précedemment de 17 % sera élevé à 40 % du prix fabriquant hors taxe par année civile et pour chaque officine.

Journal Officile du 28/08/14

28

L’INDUS N°10 > Bons plans

Bons plans du net Cette rubrique à pour but de vous aider dans la réussite de vos études, de vos projets associatifs ou professionnels en vous apportant des outils issus du net qui gagnent à être connus !

Par David Lalanne & Gauthier Petit .

P owToon : votre alternative aux présentations soporifiques Vos textes sont trop longs ? Vos slides trop soporifiques ?

PowToon est une application gratuite en ligne pour créer facilement des vidéos d’animation, avec à votre disposition des outils texte, des bibliothèques d’images (dans différents styles graphiques), des flèches et autres carrés, des animations préconçues, le tout selon un timing que vous choisissez. Vous pouvez même ajouter vos propres musiques, ou vous enregistrer pour mettre votre propre voix off !

Vous pourrez ainsi ponctuer vos présentations professionnelles, étudiantes ou associatives d’animations sympathiques qui réveilleront votre auditoire, le captiveront et assureront, avec du travail, votre réussite !

Lien : www.powtoon.com

Piktochart, pour des infographies interactives !

Une simple infographie peut augmenter le trafic d’une page Web, de vos pages de réseaux sociaux, comme présenter de façon globale, visuelle et concise des informations diverses. Grâce à Piktochart, réalisez une infographie simple, épurée, gratuitement en ligne et sans compétences techniques ! Vous pourrez insérer des images, formes, graphiques ou du texte, mais aussi importer des fichiers csv et enregistrerez votre réalisation sous forme d’image.

La version gratuite est ergonomique et vous permet d’utiliser une dizaine de modèles pour un rendu de qualité. La version payante, elle, mettra à votre disposition plus d’une centaine de modèles !

Lien : www.piktochart.com

M indtools Connaissez-vous de nombreux sites web pouvant vous aider dans votre carrière ? Mindtools est de ceux-là ! Son slogan : « essential skills for an excellent career », peux vous donner une idée de son contenu. En effet il offre de très nombreuses ressources : techniques de management, gestion du stress ou encore outils de communication, qui vous seront utiles pour travailler en entreprise, et donc éventuellement dans l’industrie pharmaceutique.

Des articles en anglais sont ajoutés quotidiennement. Mindtools semble être une solution idéale pour booster votre (future) carrière. Disponible en application gratuite pour iPhone et Android.

Lien : www.mindtools.com

29

L’INDUS N°10 > Jeux

Test psychotechnique

7. Quelle est la section manquante ?

Par Lorine Foux

• • •

2.

est à A

B

C

D

ce que

est à

A

B

C

D . Identifiez deux nombres compris entre 8 1 et 60 qui répondent à toutes les conditions suivantes : - Ils sont divisibles par 3.

- Lorsque les chiffres sont additionnés, le total est compris entre 4 et 8.

- Ce sont des nombres impairs.

- Lorsque les chiffres sont multipliés, le total est entre 4 et 8.

. Commencez par un carré dans un coin 3 et tournez dans le sens des aiguilles d'une montre autour d'un périmètre en terminant au centre pour former un mot de 9 lettres.

Vous devez fournir les lettres manquantes : N

F

E

R

R

R

. Quand cette forme est pliée pour former 9 un cube, parmi les cubes suivants, quel est celui qui peut être produit ?

C

. Trouvez les deux mots ayant les sens les 4 plus proches : tranquille placide trembler transgresser tacite aptitude

A

D

. Qu’est ce qui vient après 5 96421, 13469, 96441, 15469 ?

. Quel est l’intrus ?

6 sonder étudier décrypter résoudre

B

C

E

0. Qu’est ce qu’une rigole ?

1 a. un jeune cochon b. un pli dans un tissu c.un petit ruisseau d. un dessin sur une robe.

déchiffrer

Solutions : 1. Hay salami — 2. A — 3. Renforcer — 4. Tranquile et placide — 5. 96461 — 6. Sonder — 7. C — 8. 15 et 51 — 9. A — 10. C

•

. Parmi ce qui suit, lequel n’est pas un ana1 gramme d’un océan ou d’une mer ?

QUARE INTACT HAYSALAMI AQUIDERITA ARABICES

30

1er laboratoire pharmaceutique français indépendant Plus de 21 000 collaborateurs Plus de 3 000 chercheurs y préparent

les médicaments du futur 27 % du chiffre d’affaires Servier consacrés à la recherche et au développement en 2013 17 nouvelles entités chimiques et biologiques actuellement en cours de recherche Une présence sur les 5 continents, dans 140 pays 91 % des médicaments Servier sont prescrits en dehors de la France Un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros pour 2013

Au cœur de l’innovation, Servier croit en votre talent.

Intégrant toutes les étapes de la vie du médicament, nous sommes à même de proposer des opportunités, que ce soit en recherche, développement préclinique ou clinique, affaires réglementaires, production, assurance qualité ou encore marketing France et International.

Si vous avez le sens de l’engagement, de l’enthousiasme, l’envie d’aller de l’avant... parlons ensemble de votre projet !

Campus 14 HP 5023 IF

Pour en savoir plus, allez sur le site www.servier-campus.fr destiné aux étudiants et jeunes diplômés ou bien contactez Mario Squélard, mail.drh.campus@fr.netgrs.com

Servier - 50 rue Carnot - 92284 Suresnes Cedex