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L’ATRIUM MODERNE
REPORTAGE L’ATRIUM MODERNE Ille-et-Vilaine
Privée de vues sur le jardin, cette famille rennaise a fait appel à l’architecte Claire Dupriez pour remodeler sa maison bourgeoise de 1900. Dans ce secteur protégé, soumis à l’approbation des Architectes des Bâtiments de France, rien n’est laissé au hasard pour préserver l’harmonie urbaine. L Le projet présenté par l’architecte Claire Dupriez s’inspire de l’architecture de nos ancêtres romains, pour redonner un passage vers l’extérieur à une maison bourgeoise presque aveugle, datant des années 1900. «La restructuration et l’extension de cette maison sont réalisées dans le but de faire entrer la lumière naturelle et de créer, par de lète. Dans ce secteur protégé, toute transformation est soumise à l’approbation des Architectes des Bâtiments de France. «Nous n’avions pas le droit de la démolir donc nous l’avons arasée d’1m20 pour garder le droit de construire ici et de surélever», détaille l’architecte. Sur les murs existants, elle imagine une structure poteaux-poutres de chantier est un vrai argument. Pour ce projet, le montage de l’ossature bois, sans les poses de la couverture et du bardage, n’a nécessité que trois semaines», ajoute l’architecte. En façade, « les verticales dessinées rythment le décor et reprennent la scansion des péristyles antiques». Grâce à ce travail minutieux, Claire Dupriez redonne grands vitrages, une porosité avec le en lamellé-collé et des murs en ossaune cohérence architecturale à l’enjardin. Il devient alors une extension des ture bois en Sapin avec des panneaux semble. La maison initiale gagne ainsi espaces intérieurs», explique l’archide contreventement. « Je suis une 45m² d’extension; l’intérieur repensé tecte. La maison initiale en pierre dispoadepte des surélévations en bois. La correspond mieux aux attentes de ce sait déjà d’une petite extension ajoutée légèreté de la structure n’altère pas le couple de propriétaires et de leurs 4 dans les années 1970, devenue obsobâti existant et la réduction des délais enfants.
Le projet s’inspire de la Rome antique, où l’Atrium était une cour-jardin entourée de bâtiments, dans laquelle on recevait ses visiteurs et ses hôtes.
Ci-dessus: Le mur de pierre de la maison existante a été conservé pour varier les matières et les couleurs dans la décoration.
Ci-contre: La maison a gagné beaucoup de luminosité et s’ouvre désormais sur le jardin.
Maison d’origine
Séjour
Salon
Garage Rez-de-chaussée
Entrée
W.C.
Cellier
Cuisine
Terrasse
Ci-dessus: Pour le bardage, l’architecte a collaboré avec un coloriste de la ville de Rennes. Pour s’harmoniser avec la pierre, la façade se compose de panneaux Trespa couleur marron rouille, soulignés de zinc et d’aluminium.
Étage
W.C.
Sdb Chambre
Sdb
Chambre
FICHE TECHNIQUE
Architecte* : Atelier Dupriez Localisation : Rennes (35) Année de construction : 2017 Surface habitable: 139 m² + 45 m² d’extension Prix: 215 000 €HT Système constructif: Structure lamellé-collé en poteaux-poutres, murs ossature bois, Sapin Revêtement: Bardage en zinc + aluminium + panneaux Trespa ® Isolation : Murs : Laine de roche 200 mm entre panneaux ossature bois + isolant rapporté en fibre de bois 60 mm T oit: Fibre de bois 300 mm Chauffage/EnR: Chaudière gaz existante Menuiseries : Aluminium, avec rails sur-mesure, Technal Terrasse: 15 m², bois
DOSSIER LA TINY HOUSE Petite maison, grand rêve
Concept importé des États-Unis, la tiny house ou " petite maison " conquiert le cœur des Français. Construite majoritairement en bois, cet habitat fait rarement plus de 20m². À la clé, les promesses d’un habitat écologique, d’une vie en harmonie avec la nature, parfois en toute autonomie. Entre fantasmes et pragmatisme, quelle est la réalité de ce mode de vie ? Témoignages d’habitants et de constructeurs, tous mordus de tiny houses !
DOSSIER: TINY HOUSE QUEL TINY HOUSER ÊTES-VOUS?
Bienheureux celui qui pourrait définir le profil type de ceux et celles qui habitent dans une tiny house. De l’étudiant à l’entrepreneur, jeune ou moins jeune, solo ou en famille… les "tiny housers" rassemblent une large communauté dans le monde entier et essaiment en France depuis l’an 2000. Leur point commun : Q «Quand on goûte à ce type de vie, difficile d’en revenir!». Carole, ex-assistante commerciale a tout plaqué il y a un peu plus de deux ans, avec son compagnon Éric, pour vivre dans une tiny house en bois. Un choix 100 % é vident pour eux, incompréhensible pour 90 % de leur entourage ! l’envie de vivre autrement. L’anti-capitaliste ou le décroissant Le caractère économique est à l’origine de la tiny house. Le concept importé des États-Unis s’est développé suite à l’ouragan Katrina, puis à la crise des subprimes où des millions d’Américains ont perdu leur foyer. Depuis, la tiny house n’est plus simplement une solution d’urgence house implique effectivement un certain minimalisme, car il faut rentrer l’essentiel, ce qui est nécessaire à sa vie dans des espaces extrêmement réduits, compris entre 15 et 30 m². Compacte, la tiny house est heureusement très fonctionnelle, tout est étudié en amont pour rendre la vie plus simple.
L ’amoureux de la nature ou de secours, c’est une philosophie
«Nous habitions une maison convende vie. « Mes clients sont souvent Le nomade tionnelle de 160m² mais cela ne dans l’idée d’une décroissance écoCar l’un des grands intérêts de la convenait plus à nos aspirations. Nous nomique, parfois après un choc, une tiny house est sa flexibilité dans ses avions toujours été attirés par le fait prise de conscience. Ils laissent derusages et sa mobilité. «Une tiny de vivre en lien direct avec la nature. rière eux une grande maison avec des house offre tellement de possibili
Suite à une grande réflexion à deux, et charges lourdes, pour pouvoir être tés. L’aspect mobile est très intéaprès avoir hésité quelque temps avec plus libres, travailler à mi-temps, voyaressant car c’est un habitat qui peut la péniche, finalement trop coûteuse ger», analyse Michael Desloges conous suivre quels que soient nos proen entretien, nous avons opté pour la fondateur de l’entreprise normande jets personnels ou professionnels » , tiny house », raconte cette heureuse La Tiny House et co-auteur du livre développe Laëtitia Dupé, habitante propriétaire d’une habitation mobile " Tiny houses, petites constructions, d’une tiny house et co-gérante de de 16m², posée dans un écrin de vergrande liberté ! " ( Rustica éditions ). l’entreprise de Tiny house Baluchon, dure sur un terrain leur appartenant. en Loire-Atlantique. Montée sur une
Comme ce couple, ils sont de plus en Le minimaliste remorque homologuée, en guise de plus nombreux à se tourner vers ce La tiny house implique toutefois de " fondations ", la tiny house permet mode de vie alternatif pour différentes revoir radicalement son mode de vie. de s’évader au gré des saisons, des raisons. « P our nous, c’était d’avoir un «C’est indissociable, il faut trier, se envies et des opportunités qui se habitat écologique à notre échelle, débarrasser des objets, des choses présentent. proche de la nature, qu’on puisse superflues. Le plus dur pour moi, Vous l’aurez compris, impossible de déplacer à notre guise. Et surtout, ça a été de me séparer de ma coldresser un portrait exhaustif de ces qu’on ne soit pas obligé de s’aliéner lection de livres. Mais, à part ça, propriétaires d’un nouveau genre, car au travail pour rembourser un crédit» , ça a été plus simple que ce que je il existe autant de tiny houses que de témoigne Carole. pensais», relativise Carole. La tiny personnalités !
© Tiny House Baluchon
© Tiny House Baluchon
DOSSIER : TINY HOUSE QUELLE RÉGLEMENTATION ?
Si la tiny house est associée à plus de liberté, elle n’en est pas moins exempte de contraintes si vous la choisissez comme habitation principale. En France, la loi Alur donne les grandes lignes sur le sujet, laissant toutefois à l’appréciation des mairies et de leurs services d’urbanisme, en fonction de leur PLU, le soin de traiter les projets au cas par cas.
« La première crainte de l’habitant d’une tiny house est législative», regrette Laëtita Dupé. «Les habitats alternatifs sont encore mal reconnus en France, cela freine les gens dans leurs projets. Ils ont peur de ne pas pouvoir stationner leur tiny house sur un terrain pour y vivre. Mais nous espérons qu’avec le développement de l’habitat léger en France, et compte tenu de leur adéquation avec les enjeux environnementaux majeurs de notre époque, nos gouvernements leur accorderont bientôt davantage de légitimité. »
alternatifs. La loi n° 2014-366, du 24 mars 2014, pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) a donné une existence juridique et un cahier des charges aux tiny houses. Elle a permis de rénover le code de l’urbanisme afin d’y intégrer tous les types d’habitats légers ( roulottes, mobil-home, caravanes, yourtes, tipi etc. ). La réglementation ne sera toutefois pas la même, selon si la tiny house est utilisée à titre de loisirs ou d’habitat permanent. Nous nous concentrerons donc uniquement sur le cas où la tiny house est une résidence principale et permanente. Le décret d’application de la loi Alur précise : «sont regardées comme des rési dences démontables constituant
© Tiny House Baluchon
l’habitat permanent de leurs utilisateurs les installations sans fondation disposant d’équipements intérieurs ou extérieurs et pouvant être autonomes vis-à-vis des réseaux publics. Elles sont destinées à l’habitation et occupées à titre de résidence principale au moins huit mois par an. Ces résidences ainsi que leurs équipements extérieurs sont, à tout moment, facilement et rapidement démontables. »
Sur quel terrain ?
Le code de l’urbanisme prévoient alors que « l’aménagement de terrains bâtis ou non bâtis, pour permettre l’installation de résidences démontables constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs (… )
© Tiny House Baluchon
© Jardin Bohême
© Tiny House Baluchon
ou de résidences mobiles (… ) est soumis à permis d’aménager ou à déclaration préalable (… ). Ces terrains doivent être situés dans des secteurs constructibles. Ils peuvent être autorisés dans des secteurs de taille et de capacité d’accueil limitées, dans les conditions prévues à l’article L. 151-13». En effet, à titre exceptionnel, une tiny house peut être implantée dans des zones naturelles, agricoles ou forestières. « Leur caractère exceptionnel s’apprécie, entre autres critères, en fonction des caractéristiques du territoire, du type d’urbanisation du secteur, de la distance entre les constructions ou de la desserte par les réseaux ou par les équipements collectifs», précise la loi.
© Tiny House Baluchon
Ces secteurs sont délimités après avis de la commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers. Le règlement peut imposer des conditions de hauteur, d’implantation et de densité des constructions. « Le but est d’assurer leur insertion dans l’environnement et leur compatibilité avec le maintien du caractère naturel, agricole ou forestier de la zone», justifie le texte.
Permis d’aménager ou déclaration préalable ?
L’aménagement de terrains bâtis ou non bâtis pour l’installation d’au moins deux résidences démontables est soumis à permis d’aménager, dès lors que la surface de
© Tiny House Concept
plancher totale est supérieure à 40 m². Si le projet est inférieur ou égal à 40 m², une déclaration pré alable suffit. Dans la loi Alur, certaines obligations sont aussi précisées en matière de raccordements à l’eau, à l’électricité ou le suivi des règles de sécurité et de salubrité. Si les équipements ne sont pas raccordés aux réseaux publics, le tiny houser doit fournir une attestation d’aménagement pour prouver que les conditions des règles d’hygiène et de sécurité (notamment en termes de sécurité incendie et d’assainissement) sont bien respectées. Ce document précise, en détails, les conditions d’accès à l’eau et l’électricité des occupants.
Et pour la mobilité?
Pour les déplacements, le type de permis de conduire dépend du poids de votre tiny house: - Permis B classique : v éhicule de 8 places maximum + conducteur si le poids du véhicule n’excède pas 3,5 tonnes + éventuelle remorque de plus de 750kg maximum si la somme des PTAC ( voiture + remorque, soit le poids total autorisé en charge) ne dépasse pas 3500kg ; - Permis B avec mention addition- nelle 96 ( f ormation de 7 heures, avec séquence hors circulation et en circula- tion, auprès d’une auto-école ou asso- ciation agréée ): v éhicule de 8 places maximum + conducteur + véhicule de 3,5t maximum + remorque de plus de 750k g, si la somme des PTAC (voiture + remorque) est supérieure à 3500kg sans dépasser 4250kg ; - Permis BE: véhicule de 8 places maxi- mum + conducteur + remorque de plus de 750kg sans dépasser 3500kg, si la somme des PTAC (véhicule+remorque) dépasse 4 250kg. Autre point important: pour a voir le droit de circuler sur route et ne pas être considérée comme convoi exception- nel, une tiny house doit présenter une largeur inférieure à 2,55 mètres. Pour passer partout en France, il est préfé- rable d’opter pour une hauteur inférieure à 4,3 mètres; 4 mètres, si vous comp- tez vous déplacer en Europe. Dans tous les cas, le projet de vivre en tiny house ne s’improvise pas. Renseignez-vous bien sur toutes les réglementations, avant de vous lancer!
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TINY HOUSE: COMMENT LA CHOISIR ?
Depuis ses débuts, la tiny house a gagné en personnalisation et en complexité. Les constructeurs proposent plusieurs modèles sur catalogue ou réalisent des habitats sur-mesure mais il est également possible de réaliser sa tiny house soimême. Forme, finition, aménagement intérieur… Les tiny houses cachent des univers variés.
Mi-caravane, mi-cabane, la tiny house est réalisée le plus souvent en ossature bois, avec des matériaux légers. « Une tin y house ne se construit pas tout à fait comme une maison bois, il faut faire attention au gabarit de transport et au poids. La structure va être déplacée, ce qui implique aussi des contraintes structurelles, de résistance au vent notamment » , nous informe Julien Nartet, gérant de l’entreprise Jardin Bohême, en Occitanie, spécialisée dans les tiny houses au design " gypsy " ou " lof t ". Sur une remorque homologuée, le constructeur vient fabriquer un premier caisson plancher, isolé, généralement en contreplaqué. Sur ce plancher, on vient fixer les pans des murs qui seront également fixés entre eux. Il s’agit ensuite d’ériger la toiture avec sa poutre faîtière et ses chevrons. Cette structure bois est réalisée en Épicéa ou en Douglas, des bois français ou européens très résistants. L’ossature est ensuite revêtue d’un pare-pluie sur lequel on viendra poser des liteaux pour le bardage. À l’intérieur, elle accueille l’isolant biosourcé (fibre ou laine de bois, mixte lin-coton-chanvre) et le frein-vapeur. Comme toutes les ossatures bois, le contreventement de la structure est indispensable pour sa résistance au vent, d’autant plus lorsqu’il faudra déplacer la tiny house. Il est généralement réalisé avec du contreplaqué, qui sert également d’habillage intérieur. Pour la protection de la toiture, certains constructeurs optent pour l’EPDM, une membrane d’étanchéité, quand d’autres utilisent des bacs aluminium. En bardage, le choix des essences est plus vaste et dépend à la fois du critère esthétique, écologique (provenance du bois) et du poids de la structure. On trouve aussi bien des tiny houses revêtues de Douglas, Mélèze, Red Cedar ou d’autres matériaux plus ou moins légers comme le composite ou la tôle.
L’auto-construction : le choix des motivés
L’ensemble d’une tiny house peut être réalisé en auto-construction, que ce soit pour des critères économiques ou pour le plaisir de faire soimême sa maison. C’est d’ailleurs suite à l’auto-construction de leurs deux tiny houses respectives, qu’ont débuté Laëtitia Dupé et Vincent Bouhours, avant de lancer ensemble
Une tiny house peut être réalisée en auto-construction ou achetée clés en main avec des modèles plus ou moins personnalisés.
l’entreprise Baluchon. «Nos expériences personnelles nous permettent de conseiller les clients, de les aider dans leur projet. L’un des points bloquant quand on veut autoconstruire, c’est l’énergie dépensée à faire des devis dans plein d’entreprises différentes, aller chercher et charger des matériaux parfois volumineux », raconte Laëtitia. Baluchon propose donc de simplifier la vie des auto-constructeurs avec sa prestation " La Panoplie ", c’està-dire la fourniture des matériaux de base pour débuter son projet : bois d’ossature, visserie, isolation, frein-vapeur, pare-pluie, bardage, plancher et même remorque. Il est aussi possible de bénéficier d’un " ApremConseil ", pour é viter un maximum d’erreur de conception et de fabrication.
Des modèles fonctionnels
Si l’auto-construction ne vous tente pas, plusieurs entreprises proposent de réaliser votre tiny house, à partir d’un catalogue de modèles. «Nous proposons 5 modèles populaires, qui sont 100 % configurables pour s’adapter au mode de vie de notre client», explique Agnès Berard, cogérante avec son mari de l’entreprise Tiny House Concept, dans le Puy-de-Dôme. Hiru, Aten, Pass, Milv, Cyan… Ces tiny houses sont toutes conçues avec l’aide de la filière locale que ce soit pour l’approvisionnement du bois, de l’Épicéa en structure, du Douglas ou Mélèze en bardage, une isolation naturelle faite d’un mixte de fibre de bois, lin, chanvre, coton, ou encore pour la fourniture des remorques dont le châssis est développé sur Grenoble. «Nous proposons différents modèles qui s’adapte à votre mode de vie: toiture plate, monopente, double pans, selon si vous voulez y intégrer ou non une ou deux mezzanines. Une toiture végétalisée ainsi que l’ajout d’un module supplémentaire afin de répondre aux besoins d’évolution de la vie du tiny houser sont aussi réalisables» , détaille Agnès. « Généralement, les clients souhaitent les personnaliser et apporter la touche finale à l’aménagement et à la décoration intérieure. On les conseille dans leurs choix car il y a toujours une contrainte de poids et de mobilité quand on aménage une tiny house. »
© Striwen
© Tiny house Baluchon - Vincent Bouhours
© Tiny house Baluchon - Vincent Bouhours
La 100% personnalisée
Si les modèles sur catalogue ne vous inspirent pas, les construc- teurs disposent aussi d’une grande flexibilité dans leur plan. « Je conçois mes tiny houses avec un logiciel de structure en 3D, ce qui nous permet de proposer une large gamme à nos clients. De la version réduite de 12 m² à la maison XXL qui combine plusieurs modules, tout est possible», souligne Julien Nartet. Pin ou Épicéa en structure et en parement intérieur, Douglas en bardage, laine de bois et isolant métisse en coton recyclé… Comme beaucoup de constructeurs, Julien Nartet conçoit ses tiny houses dans une démarche globale de dévelop- pement durable. «Nous fabriquons en circuit court, en favorisant les fournisseurs locaux et les matériaux écologiques et performants. Nous voulons aussi fournir un habitat le plus sain possible. Nos panneaux sont par exemple exempts de formaldéhydes. »
D’une version mini en 12m² à une version XXL de 13 mètres de long, il est possible d’adapter une tiny house.
Version XXL
Si ce concept prône aussi une vie frugale, dans un espace compact et fonctionnel, plusieurs entreprises françaises proposent des versions beaucoup plus grandes et plus confortables qui s’adaptent mieux à la vie de famille. L’entreprise La Tiny House a par exemple déve- loppé un modèle " Poids lourd " pour 4 personnes. Posée en Lozère, la belle affiche une longueur de 13 mètres et contient un bel espace à vivre ainsi que deux chambres. Elle est constituée d’une ossature en Douglas, de fermes traditionnelles en Chêne, et d’un contreventement des murs en OSB. Elle est isolée au moyen de granulats en liège en plancher Biofib Trio dans les murs, la toiture et les cloisons. Revêtue d’un bardage en Chêne, tôles aciers rouillées et croisillons en acier corten, son design " w agon " ne passe pas inaperçu !
© Tiny-House-Wald-Wohnhaus
© Striwentinyhouse
© Striwentinyhouse
© Striwentinyhouse
L’autonomie est-elle possible ?
Beaucoup de tiny housers s’imaginent vivre en totale autonomie. Or, ce n’est pas toujours accessible, ni possible. «Les tiny houses 100% autonomes ne représentent que 10% de notre clientèle, car les coûts sont en réalité très élevés pour s’équiper en panneaux solaires, batterie, onduleurs, cuve à eau etc... et cela dépend aussi des possibilités du terrain où la tiny house est posée », explique Julien Nartet. Les tiny houses sont pourvues lors de leur conception d’un branchement pour les réseaux d’eau et d’électricité. Elles peuvent aussi prévoir des branchements pour une autonomie d’eau, avec un réservoir ou d’un branchement pour raccorder des panneaux solaires. Pour le chauffage, plusieurs choix s’offrent aux tiny housers : radiateurs élec
triques, gaz, poêle à bois ou granulés de faible puissance (mais il faudra un endroit pour stocker le combustible) ou climatisation réversible.
À quel prix?
Le prix d’une tiny house varie selon sa taille, le type de matériaux employés (essences de bois plus ou moins chères, choix des menuiseries, couverture) et la main d’œuvre qui travaillera à la faire prendre forme. « Une auto-construction est environ trois fois moins coûteuse qu’une construction clés en main car on prend en compte seulement le coût des matières premières. En moyenne, le budget global en autoconstruction gravite plutôt autour de 25 0 00 € dont 50 00 € en viron pour la remorque», estime Laëtitia Dupé. Pour un modèle ou une réalisation
© travelwisconsin.com
sur-mesure, commandés auprès d’un constructeur, les prix d’une tiny house toute équipée ( a vec sa remorque ) oscillent entre 55 000 et 80 0 00 €. P our les plus grands modèles, " XXL " ou " poids lourd ", le prix peut ensuite s’envoler jusqu’à atteindre les 100 000 €. N’hésitez pas à comparer les devis et les matériaux de différents constructeurs, pour choisir la formule qui vous conviendra le mieux.
À tester…
Alliant retour à la nature et désir d’évasion, la tiny house séduit de plus en plus de Français. Si l’aventure vous tente, de nombreuses locations d’été permettent de tester ce mode de vie avant, peut-être, de se lancer!
Texte: Claire Thibault