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AUTO-CONSTRUIRE EN BOIS
DOSSIER
AUTO-CONSTRUIRE EN BOIS Quand le rêve prend forme
Largement plébiscitée pour des raisons économiques et parfois écologiques, mais aussi parce qu’elle relève du rêve de construire soi-même sa maison, l’auto-construction bois compte de plus en plus d’adeptes. Alors comment se lancer et s’organiser ?
DOSSIER: AUTO-CONSTRUCTION
POURQUOI SE LANCER?
L’auto-construction est un projet ambitieux qui se prépare et se planifie. 10% des maisons neuves sont construites par des auto-constructeurs, souvent en lien avec le monde du bâtiment. Un auto-constructeur construit L La rareté du foncier, la pénurie d’artisans, les exigences normatives de plus en plus sévères, l’augmentation des besoins réels ou perçus, amènent à une inflation des prix qui exclut une part importante des accédants à la propriété. Dans ce contexte, l’auto-construction est la solution de tous les possibles. Elle permet une économie de budget. en moyenne entre 75 et 90 % de sa maison.
Faire des économies
En fournissant sa propre main d’œuvre, l’auto-constructeur réalise une économie importante, entre 30 % et 50%. Elle offre de réelles économies d’énergie et de chauffage, une fois la maison terminée. Une maison auto-construite, bien isolée, est souvent chauffée par un simple poêle à bois ou à pellets.
On est souvent autoconstructeur par "nécessité".
Construire une maison personnalisée
Créer son futur lieu de vie, l’édifier selon ses goûts, sa personnalité… C’est aussi une plus grande liberté dans la gestion des travaux, en personnalisant les performances énergétiques de l’habitation, en optant pour tel ou tel type de matériaux (en matière d’isolation phonique et d’isolation thermique), en passant par l’éco-construction pour une démarche plus respectueuse de l’environnement et de la santé. Enfin, c’est le contrôle de la qualité du produit fini en tant que maître d’ouvrage et maître d’œuvre.
Auto-construction = autosatisfaction
Construire sa maison, même avec l’aide de professionnels, n’est pas seulement un choix économique, c’est aussi un défi qu’on se lance. Tous les auto-constructeurs le disent: le sentiment d’accomplissement personnel est particulièrement valorisant et gratifiant. L’enrichissement intellectuel y est souvent plus important que dans la vie professionnelle.
© improvement-zone.com
© Famille Gysse - Alaya Maisons Bois
KIT EN MADRIERS MASSIFS OU EN OSSATURE BOIS?
Ces concepts diffèrent en termes de coûts, de facilité de montage (avec ou sans engin de levage), de rapidité de mise en œuvre (cloisons intérieures montées en même temps que les murs extérieurs pour une structure en madriers) et d’esthétique.
LL’ossature bois est le système constructif le plus répandu en auto-construction : un coût moins élevé que le bois massif, une structure légère, facile à manipuler, même seul, la possibilité d’isoler avec des ballots de paille, isolant performant et bon marché, plus de souplesse architecturale… les arguments ne manquent pas. Ils ne manquent pas non plus pour la construction en bois massif: une plus grande présence du bois car les madriers composent l’intégralité de la structure. Les arbres ( Pins du Nord, Épicéas) proviennent de forêts scandinaves. Une croissance lente, entre 30 et 40 ans avant d’être coupés, en accroît la densité et, par là-même, le pouvoir d’isolation. Présent à l’intérieur de l’habitat, le bois des madriers est un excellent régulateur d’humidité et de température de l’air ambiant. La maison est saine, avec une grande sensation de bien-être.
L’ossature en bois
Pour l’ossature bois: les murs sont constitués par un assemblage de pièces de bois verticales et horizontales clouées pour former des cadres. La section de ces éléments est faible mais les montants sont nombreux et
suffisamment proches pour constituer une ossature solide. L’écart est de 60 cm en mo yenne, selon l’isolant utilisé ou les plaques de contreventement. La structure soutient l’ensemble de la maison, y compris si elle a un étage. La charpente peut être traditionnelle ou en fermettes. Les cadres destinés à recevoir les menuiseries sont renforcés par des linteaux. Lorsqu’il y a un étage, le plancher repose sur des solives espacées du même écart que les montants verticaux de l’ossature. Les murs " sandwic h " sont composés, de l’extérieur vers l’intérieur: d’un parement (bardage sur liteaux créant une lame d’air ou complexe pour enduit) ; d’un pare-pluie; éventuellement, d’un panneau isolant rigide (fibre de bois) pour renforcer l’isolation et supprimer les ponts thermiques ( pouvant aussi jouer le rôle de pare-pluie) ; un panneau de contreventement; une isolation thermique (p olystyrène, laine minérale, ou plus verte : laine de bois, ouate de cellulose, paille… ) placée dans les cadres porteurs ; un frein vapeur (étanchéité) ; des liteaux ou des rails métalliques dans l’épaisseur desquels passent les réseaux ; un parement intérieur (lambris, plaque de plâtre ).
© Kontio
La maison en madriers
Qu’ils soient en bois massif ou en contrecollé, les madriers sont calibrés par machines numériques. L’épaisseur des murs (hors ITE ou ITI), entre 95 et 135mm en bois massif , de 95 à 275 mm en bois contrecollé, apporte de la masse, l’inertie qui fait souvent défaut aux maisons en ossature et qui participe à la qualité du déphasage (confort d’été). Les éléments s’emboîtent les uns dans les autres en tournant. Autrement dit, les quatre murs se montent en même temps, ainsi que les cloisons qui s’imbriquent dans la structure. Le kit comprend toutes les parties en bois dont les murs extérieurs (et les cloisons), les isolants pour respecter la réglementation thermique, la charpente, la toiture ainsi que les films et les adhésifs pour l’étanchéité, l’ensemble des menuiseries intérieures et extérieures. Les planchers, le lambris et les éléments décoratifs sont fournis ainsi que l’ensemble de la quincaillerie nécessaire au montage. Quel que soit le système adopté, l’assemblage de la structure principale (murs extérieurs et cloisons intérieures), pour une surface moyenne de 100 m², à trois ou quatre personnes, prend environ une semaine. La pose de la charpente prétaillée en usine dépasse rarement cinq
jours. Enfin, l’installation de toutes les menuiseries représente encore deuxtrois jours de travail.
Pour le kit!
P arce qu’il est plus simple qu’une construction en béton et moins éprouvant qu’une maison en parpaings, mais aussi parce qu’il est moins impressionnant que l’auto-construction à 100%, le kit en bois apparaît comme LA conception accessible à ceux qui veulent se lancer dans l’aventure. On distingue principalement deux techniques: - le kit en madriers (bois massif): il se fond parfaitement dans un cadre bucolique, souvent montagnard, mais il a également la cote dans les régions du Sud-Ouest (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie). - le kit en ossature bois: il séduit en ville comme à la campagne. Son succès s’explique autant par la légèreté de sa structure que par les contraintes esthétiques (bardage ou enduit, toit plat ou pentu, couleurs…) fixées par les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU). Le kit a la cote, quel que soit l’âge du candidat à l’auto-construction et son budget. Au fil des années, les kits ont gagné en simplicité: leur préf abrica
tion en usine s’est affinée avec un assemblage sur chantier facilité par des plans de montage particulièrement précis. Pour autant, le renforcement de la Règlementation Thermique (RT20 12) est aussi passé par là, obligeant les fabricants à parfaire l’isolation, à trouver des solutions pour pallier l’étanchéité à l’air.
Quel outillage ?
Pour l’ossature bois, Jacques Selvo, auto-constructeur en Tarn-et-Garonne (kit fourni par l’entreprise Cogébois) témoigne : « Le kit est arrivé comme convenu, dans deux semi-remorques, bien bâché, parfaitement identifié. Nous n’avons eu aucun souci avec le constructeur, des gens très accueillants et très sérieux. Ils nous ont prêté des cloueurs pneumatiques que l’on a gardé 18 mois. J’ai acheté d’occasion
© Kontio
une scie à onglet avec un plateau pour déligner dessus. C’est un outil indispensable. Mais je possédais aussi mes propres outils. Je me suis encore équipé d’un outil multifonction pour accéder aux endroits un peu difficiles » . Le kit en madriers de bois massif nécessite un engin de levage léger, une petite équipe de monteurs (3 à 4 personnes) et une bonne notice de montage. «J’étais terrassier. J’avais les moyens nécessaires à ma disposition, notamment, un manitou pour décharger et aider à la construction. Pour le reste, on n’a même pas eu besoin de scies, seulement de s’équiper en maillets en caoutchouc. Même les lambris, les parquets étaient parfaitement côtés. Il n’y a rien eu à recouper», souligne de son côté, Serge Gisse, auto-constructeur en Dordogne (kit fourni par l’entreprise Alaya Maisons Bois).
LE SAVIEZ-VOUS? En France, les fabricants, à l’image de Cogébois, Alaya Maisons Bois, ArticHouse ou Kontio, ont l’obligation d’accompagner tout kit vendu d’une notice de montage détaillée et de proposer l’assistance d’un professionnel expérimenté dont la présence sur le chantier peut varier de trois à cinq jours. Mais tous ne le font pas. Aussi, avant de se lancer dans un tel projet, il est bon de vérifier que cette aide fait bien partie du contrat.
S’INFORMER POUR MIEUX S’ORGANISER
L’auto-construction est une aventure ambitieuse qui se prépare et se planifie. Pour travailler dans les meilleures conditions, il est indispensable de s’informer, de comparer les procédés, les caractéristiques, la mise en œuvre, les délais, autant que de se plonger dans des ouvrages spécialisés, des blogs, témoignages ou encore d’adhérer à une association.
La garantie décennale
Selon la loi, toute construction doit être couverte par la garantie décennale et par la dommages-ouvrage. Mais les auto-constructions n’entrent pas dans ce cadre. Ces garanties sont les sésames que réclament la plupart des banques dans le cas d’une demande d’emprunt. «Aujourd’hui, les banques demandent un apport personnel de 20 % du budget global, un dossier bien monté et un maximum d’informations. Il faut aussi montrer que l’on a conscience des contraintes d’un tel chantier et que l’on a bien pensé son organisation » , explique Thierry Brethes, gérant de l’entreprise Cogébois. Il faut surtout présenter des garanties décennales. Celles que l’on trouve sur le bois et sur les menuiseries ne sont pas suffisantes, mais des solutions existent. «Chez Cogébois, l’assistance au montage que nous fournissons est associée à une garantie décennale.» Thierry Brethes, le gérant de l’entreprise conçoit l’assistance au montage comme une prestation indispensable de la fourniture des éléments de construction. Si l’entreprise bois assure le montage des murs ou la pose de la charpente, si la dalle de béton, l’électricité ou la plomberie sont réalisés par des professionnels, les garanties décennales liées à ces travaux sont des éléments à même d’ouvrir les coffres des organismes bancaires.
La garantie dommages-ouvrage
La garantie dommages-ouvrage a pour but de couvrir le propriétaire, aux dépends du constructeur, en cas de défaut de construction. Mais lorsque le constructeur et le propriétaire sont une seule et même personne, cela s’appelle : s ’assurer contre soi-même ! En outre, son prix est extrêmement élevé, environ 6 0 00 € pour une construction de 150 m²… L es prix varient selon les compagnies d’assurance, mais le service est standard. Dans la mesure où l’auto-constructeur peut déjà bénéficier de garanties décennales sur les parties essentielles de sa maison, peutêtre vaut-il mieux qu’il investisse cette somme dans des travaux complémentaires… En cas de sinistre, l’assureur enverra un expert dont la première tâche sera de vérifier si le dommage peut être imputé à un non-respect des règles de construction. Concernant la construction bois, il s’agit du DTU 31.2 de l’auto-constructeur…
Les autres assurances
Enfin, il est indispensable que l’autoconstructeur contracte une assurance responsabilité civile (pour se protéger en cas d’accident sur le chantier), ainsi qu’une bonne mutuelle. L’assurance habitation doit être souscrite dès que le hors d’eau / hors d’air est réalisé.
© Under-building
QUELLES RÉGLEMENTATIONS? - Ossature Bois : le DTU 31.2 s’applique pour la mise en œuvre de la partie bois. Lorsqu’il est associé à un isolant en paille, ce sont les règles professionnelles pro-paille qui doivent être respectées. - Bois massif: il n’existe pas de DTU pour la construction en madriers. Ce sont les calculs du bureau d’études structure qui font foi. - RT2012 : toutes les constructions, quels que soient les matériaux et les systèmes constructifs employés sont soumis à la RT2012. - Valeur maximale de consommation en énergie primaire (CEP) autorisée : 50 kWh par m² de surface plancher et par an. Des exigences minimales de moyens s’ajoutent à cela (Bbio) : - Conception bioclimatique ; - Recours aux énergies renouvelables ; - Traitement des ponts thermiques (fuites de chaleur) ; - Traitement de la perméabilité à l’air, avec deux tests à effectuer, l’un une fois le hors d’eau-hors d’air réalisé, l’autre à la fin du chantier; - Surface minimale de baies vitrées ; - Prise en compte de la production locale d’électricité en habitation ; - Sans oublier le respect de la règlementation du PLU local.
AUTO-CONSTRUCTION: ILS TÉMOIGNENT…
Vous avez envie de vous lancer mais vous avez encore des interrogations ou des inquiétudes. Découvrez les témoignages d’auto-constructeurs qui vous racontent, sans filtre, leurs joies et leurs déboires sur le chantier de leur maison bois.
Jacques Selvo auto-constructeur en Tarn-et-Garonne
« J’ai commencé à constr uire, à 62 ans, une maison de 150m²: un vrai défi! J’ai découvert le concept de Cogébois sur un blog rédigé par deux personnes. J’ai trouvé leur histoire prenante et j’ai pris contact avec différents constructeurs dont Cogébois. Le courant est passé tout de suite avec Thierry Brethes, le gérant de l’entreprise. La personne m’a plu autant que le concept. La fixation des tirants dans les angles qui prenaient la table (les fondations) et le haut des chaînages fixés dans les murs, a été un argument technique décisif. Pour moi, une maison en bois doit être bien maintenue au sol pour résister aux gros coups de vent. Petit à petit, on a échafaudé le plan de la maison et le projet a vu le jour. Thierry Brethes nous a fourni les plans de montage ainsi qu’une coupe de mur avec isolation. Tout était très clair. Je ne savais pas que je savais le faire. Mais j’ai découvert, au fur et à mesure que j’avançais dans les travaux, que je n’avais pas d’interrogations. Le chantier, à Montauban, a été un peu particulier en termes d’organisation, car nous habitions encore à Pau. Nous ne venions qu’une dizaine de jours par mois. Nous avons acheté une caravane, pour être au plus près de chantier, que j’ai équipée en eau et électricité. Chaque fois que l’on partait, je faisais le nécessaire pour avoir déjà les matériaux pour le travail d’après. Je travaillais, on nettoyait le chantier à la fin des travaux et on préparait le matériel pour la fois d’après. Il y a une logique dans la construction d’une maison en ossature bois. On avait la rigueur d’organisation nécessaire. Nous étions le plus souvent tous les deux, mon épouse et moi. Le chantier a duré deux ans. Pour le montage de l’ossature, qui a duré quatre jours, j’ai fait appel à un ami d’enfance. Il m’a aussi aidé pour toute la pose du bardage (200m² en 1 0 jours). Il y a eu encore d’autres aides ponctuelles comme lors du soufflage de l’isolant dans les combles. Ma femme a coupé les planches et taillé l’isolant. Pour moi, la partie la plus délicate a été la pose du contre-liteaunage pour renforcer la fixation du pare-pluie avant la pose du bardage. C’est très fastidieux. Il y avait 75ml à poser tout autour de la maison. Chaque fois que l’on attaquait un côté, il fallait faire toute la longueur. Je trouvais ça pénible : toute cette gymnastique nécessitant un travail en équilibre sur l’échelle, les allers et venues pour tailler les liteaux, les fixer. Pendant cette période, on a fait des journées de 10 à 12 h. Heureusement, des amis sont venus régulièrement pour nous soutenir. J’ai écrit un journal pendant le chantier, je le rédigeais tous les soirs avec la mention "Objectif réalisé!". Quand je le relis, je suis étonné de ce que l’on a pu faire. Quand on est motivé, tout passe. Le corps humain fait des merveilles. Quand c’est fini, on ne se rappelle plus tous ces moments un peu difficiles. »
© Jacques Selvo
© Jacques Selvo
© Jacques Selvo
© Jacques Selvo
© Jacques Selvo
Serge Gisse auto-constructeur en Dordogne
«C’est notre troisième auto-construction en madriers Alaya Maisons Bois. Les deux premières, de 120m² c hacune, étaient destinées à la location. Celle-ci sera pour ma fille. Nous en avons encore deux en prévision. J’ai 65 ans aujourd’hui, je suis à la retraite. Mais je commence à fatiguer. Nous faisons équipe avec ma femme. Pour la maison de ma fille, le kit est arrivé le mardi et le mercredi d’après, elle était couverte. Nous étions quatre et l’avons assemblé en sept jours! Elle fait 100m² au sol. Maintenant, on maîtrise. On sait où et comment telle ou telle poutre doit se placer. J’étais dans les Travaux Publics. Je sais ce qu’est un chantier en maçonnerie, je n’en voulais pas. Le bois nous a tenté, il est cohérent en Dordogne. Nous n’étions pas fixés sur le système constructif. Nous avons fait des recherches sur internet, demandé des devis. Les prix étaient très variables. On sentait que la qualité n’était pas forcément au rendezvous. Nous avons découvert l’entreprise Alaya Maisons Bois, par hasard. Madame Serre, la gérante, nous a paru très sérieuse. La suite nous a donné raison. Pourtant, nos recherches nous menaient plus vers l’ossature bois. Mais en découvrant le système
© Serge Gisse - Alaya Maisons Bois
constructif du madrier, nous avons été convaincus. Bien sûr, l’ossature bois est un peu moins chère, mais le madrier nous a semblé pouvoir mieux résister aux années. Et on s’est lancé. Pour le premier chantier, en voyant arriver les deux semi-remorques, ça nous a paru un peu bizarre qu’une maison tienne dans deux camions. Tout était dedans, les madriers allant du sol jusqu’à la toiture, les menuiseries, les madriers pour les cloisons intérieures, et pour les plafonds. Ce système permet de monter en même temps les cloisons intérieures et les murs extérieurs, c’est vraiment très bien. Le premier jour, nous avons monté 1,20 m de mur. Le chantier est à hauteur d’homme et sans échafaudage, ça va vite. La livraison intègre même les poignées de portes. À la commande, il faut choisir la couleur des menuiseries. Elles arrivent peintes, serrures et poignées montées. Il y a même un pot de peinture pour faire des raccords au cas où il y aurait des éraflures. Tout est sur palettes et sous bâche. C’est absolument incroyable. Le montage est simple: il suffit de suivre à la lettre le plan fourni par le constructeur, de le faire correspondre aux numéros des éléments contenus dans les palettes. Il ne faut qu’une seule personne pour lire les plans et donner les numéros
© Serge Gisse - Alaya Maisons Bois
des éléments à trouver dans la palette. Tout élément monté doit être coché sur la liste. Tout est extrêmement logique. Le kit comprend tout, sauf la couverture. Nous avons également intégré deux petites terrasses. Pour cette maison de 100m², notre budget kit tourne autour de 75 000€. Il faut encore ajouter les tuiles, le coût du terrassement et de la dalle, ainsi que tout le second œuvre. Un conseil? Être bon bricoleur! Avoir de la place sur le terrain pour pouvoir étaler les palettes et circuler avec les madriers. Ne pas perdre de temps pour réaliser le hors d’eau-hors d’air. Monter la structure et poser la couverture sans tarder. Le reste des travaux ne se fait pas au même rythme. On peut ralentir. Pour autant, il ne faut pas se mettre la pression: à vouloir aller trop vite, on fait des bêtises, il ne faut pas que ça devienne une obsession.»
© Serge Gisse - Alaya Maisons Bois
Vincent Bonne, auto-constructeur dans l’Ain
« J’ét ais parti dans l’idée de construire une maison et j’ai toujours eu un penchant pour le bois. Il s’agit d’un matériau en lien avec la nature. Esthétiquement, je le trouve très beau. J’ai fait mes recherches sur les différentes façons de construire en bois, ossature ou madriers. Puis, j’ai trouvé l’entreprise Esprit Nature Bois, qui se fournit auprès de Kontio. M. Dubois est d’un grand professionnalisme, il m’a beaucoup aidé. J’avais déjà dessiné les plans de la maison, pas seulement l’agencement des volumes, mais aussi la composition de la structure. Il y a eu de nombreux échanges avec l’usine. On me disait ce qu’il était possible de faire et ce qui ne l’était pas. Cela a duré près de huit mois jusqu’à ce que les plans me conviennent et qu’ils soient jugés viables par le bureau d’études de Kontio, en Finlande. La maison mesure 60 m² au sol et 110m² au total avec deux chambres et une salle de bains à l’étage. Cela fait un an que nous y vivons. Nous avons choisi des madriers de 205 x275mm, obligatoire pour la conformité avec la RT2012. J’étais parti du principe que si je construisais en madriers, je voulais une structure un peu lourde, imposante. Nous vivons dans l’Ain, au pied du Jura, avec un climat assez rude, très chaud, très froid. Je ne voulais pas d’isolation intérieure. Je voulais du madrier brut visible à l’intérieur comme à l’extérieur. Je me suis beaucoup renseigné. M.Dubois m’a donné énormément d’informations. J’avais compris le principe du tassement comme celui des cloisons qui sont montées en même temps que les murs. Pour accompagner le tassement, de longues tiges filetées réparties un peu partout dans la structure, doivent être resserrées régulièrement. Ces tiges filetées tiennent la maison compressée. Elles ont aussi une fonction parasismique, indispensable dans notre région. Une information dont Kontio a tenu compte dans l’élaboration de la structure, avec l’exclusion de certains types d’emboîtements de madriers. J’ai eu quelques surprises tout au long du chantier. À commencer par la quantité de palettes délivrées. J’avais été prévenu, je l’avais lu sur la commande. J’avais demandé une
© Maison Pauly - Kontio
livraison sur deux jours, ce qui m’a permis d’organiser le rangement des palettes. Sinon, j’ai beaucoup aimé ce type de construction. On en voit l’évolution, jour après jour. C’est gratifiant. En revanche, le chemin a été difficile pour en trouver le financement. Aucun banquier n’a accepté de faire un crédit. La garantie décennale de Kontio ne concerne que les éléments bois et la menuiserie. Heureusement, je possédais 50% du capital, et la famille m’a aidé pour le reste. Nous n’étions que deux, mon père et moi. Nous avons réalisé le hors d’eau-hors d’air en trois semaines, charpente comprise. J’avais loué une chargeuse. Pour le second œuvre, nous avons pris plus de temps, mais huit mois plus tard, nous emménagions. Rien n’est compliqué si l’on a quelques connaissances en bricolage : sa voir utiliser une scie, une ponceuse, un rabot… Il nous est arrivé de nous tromper dans la numérotation des madriers. Aujourd’hui, si
je devais en construire une autre, je ne referais certainement pas ces erreurs. Tout comme je ne construirais plus en novembre, sous la pluie. Une maison comme celle-ci doit idéalement être construite entre le début du mois de juin et la fin du mois de septembre, hors d’eau-hors d’air achevé. Je ne suis pas prêt à revendre cette maison, pas prêt non plus à en refaire une à l’identique. Mais je suis partant pour vivre une nouvelle aventure, racheter un terrain et recommencer avec un kit Kontio en madriers, en passant par Esprit Nature Bois.»