BestOf Architecture EPFL 2012

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BestOf architecturAL DESIGN 2011-2012 EPFL /selection of the best student projects éditions Archizoom




Éditeurs / Editors Cyril Veillon, Nadja Maillard Conception graphique / Graphic design Atelier Poisson, Giorgio Pesce, Terry Fernandez Crédits photographiques / Photo credits Ivo Stotz (p.17), Matthieu Gafsou (p.147, 151), Sevan Spiess (p.152), VSBA architects (p. 152&153), Leo Fabrizio (p. 155) Traduction / Translation Isabelle D. Taudière, Caroline Lee, Nadja Maillard (GB›F), Ros Schwarz (F›GB), Dorette Fasoletti (D›F), Jill Denton (D›GB) Relecture / Proofreading Marielle Savoyat (F), Josephine Macintosh (GB) Photolitho Scan Graphic, Nyon Impression et reliure / Printing and binding Presses Centrales, Lausanne Publié par / Published by Archizoom, EPFL, Lausanne, Switzerland, http://archizoom.epfl.ch ©2011, Archizoom, the designer and authors. All right reserved. Archizoom est une unité de l’Institut d’Architecture de la Faculté ENAC Archizoom is part of the Architecture Institute of the ENAC Faculty.

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Imprimé en Suisse / Printed in Switzerland ISBN : 978-2-8399-1101-6


BestOf architecturAL DESIGN 2011-2012 EPFL /selection of the best student projects éditions Archizoom


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Avant-propos 12 L’atelier d’architecture, un modèle ?

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ateliers de projet

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le processus de sélection

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CHAMP DE VISION

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Projets primés

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Mentions d’honneur

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archizoom 141

Foreword 13 The architecture studio as a model

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project studios

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the selection process

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FIELD OF VISION

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rewarded projects

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honorable mentions

111

archizoom 141

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Un grand merci aux entreprises et aux institutions qui soutiennent la publication de cet ouvrage. Elles investissent ainsi dans la promotion de la relève, meilleure preuve de leur dynamisme et de leur vision d’avenir.

Our sincere thanks go to the companies and institutions that have given their support to this publication. They contribute to the promotion of the new generation. This is the best testament of dynamism and vision for the future.

Art. 1 des Statuts • La FAS réunit des architectes qui, conscients de leur responsabilité, suivent d’un oeil critique l’évolution de l’environnement bâti et s’emploient à réaliser des oeuvres de qualité dans les domaines de l’architecture, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. • La FAS se soucie de l’image professionnelle de l’architecte. Elle encourage la formation, la formation continue et la recherche. • La FAS fait connaître la profession de l’architecte et le rôle qu’il joue dans la société. • En défendant ses objectifs, la FAS fait valoir son influence sur l’opinion publique et les autorités. © Hannes Henz

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avant-propos À l’EPFL, des chercheurs du laboratoire des Systèmes Intelligents développent le premier PATS (personal air transport system) pour voler à basse altitude en environnement urbain et, ainsi, décharger les routes 1, d’autres scientifiques observent notre cerveau et sa perception de l’espace 2, améliorent la performance des cellules solaires 3, inventent des nouveaux matériaux de construction 4, etc. Dans ce climat aussi futuriste et stimulant qu’énigmatique, étudier l’architecture est une autre incitation à rêver au déplacement des frontières du possible. L’enseignement et la recherche en architecture, la construction, ville et territoire… oscillent entre le très concret et l’imaginaire. Ce qui est certain, c’est que la proximité avec les domaines des sciences, de la technique, de l’ingénierie auquel s’ajoute celui des humanités en fait une expérience complexe mais très contemporaine. Si l’architecture se nourrit de ces liens interdisciplinaires, elle peut elle-même inspirer d’autres domaines de la recherche par la spécificité du projet d’architecture, comme l’explique le Professeur Yves Weinand dans cet ouvrage. Tout au long de l’année, l’analyse des projets d’architecture se fait par la critique. Cette méthode offre à l’étudiant la possibilité de s’expliquer et permet des remises en question jusqu’à la phase finale d’évaluation. La personnalité du candidat, qui doit entrer dans le débat d’idées entre les différents experts, joue indéniablement un rôle dans cette rencontre. Cet prestance influence les choix, en architecture comme dans toute profession. En revanche, dans le cadre du BestOf, les idées doivent se défendre elles-mêmes. Les étudiants présentent un projet résumé sur papier qui sera jugé en leur absence par des personnes extérieures à l’école. Cet exercice a son importance, car il oblige à une autre éloquence dans l’explication et dans la présentation ; il anticipe, en somme, les situations courantes de la pratique à venir, les concours notamment. L’effort de synthèse et de représentation, la capacité de persuasion et de formalisation, par le texte et l’image, y sont prédominants. Nous ajouterons que la participation au concours BestOf est facultative ; elle s’adresse aux étudiants qui ont l’envie et la motivation de diffuser leurs idées. Il s’agit donc d’une représentativité partielle du travail annuel de la Section d’architecture, c’est aussi cette subjectivité qui en fait la force et l’originalité. Nous remercions tous les étudiants qui ont participé à cette sélection ; nous leur souhaitons succès et enthousiasme dans la suite de leurs études ou dans leur entrée dans la profession. Nous remercions aussi notre Jury, présenté ci-après, qui a généreusement mis son expertise et son énergie à analyser les 73 projets présentés au concours. Et nous exprimons notre reconnaissance à l’engagement des institutions et des entreprises qui participent financièrement à cette opération. Cyril Veillon, Archizoom Nadja Maillard, Section d’architecture

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Laboratory of Intelligent Systems (LIS), project Mycopter Laboratory of Cognitive Neuroscience (LNCO), Brain–Mind Institute Laboratory of Photonics and Interfaces (LPI) Laboratory of Construction Material (LMC)


Foreword At the EPFL, researchers in the Laboratory of Intelligent Systems are developing the first Personal Air Transport System (PATS), which will enable passengers to fly at a low altitude in urban environments an attempt to relieve traffic congestion on the ground.1 Other scientists within EPFL are observing the human brain’s perception of space 2, improving the performance of solar cells 3, and inventing new construction materials 4, and that’s only just the beginning. The overall climate at the EPFL is as futuristic and exciting as it is enigmatic, and the study of architecture is just one of the many ways in which students are encouraged to dream, to broaden the frontiers of the possible. Teaching and research in the fields of architecture, construction and urban science oscillate between the very real and concrete and the totally imaginary. What is certain at the EPFL is that the intellectual proximity of science, technology and engineering, coupled with the humanities, make for a complex but entirely contemporary experience. As Professor Yves Weinand explains in this publication, architecture is nourished by these other disciplines and it has the capacity to galvanize other domains of research through specific projects. Year round, an analysis of architectural projects is carried out at the EPFL through an ongoing critical process. This method allows students to explain what they are doing each step of the way, enabling them to adapt and change course right up to the final phase of evaluation. The personality or aura effect of each candidate – who must engage fully in debates between different experts is central to all this, as it influences choices in architecture, as it does in any other profession. On the other hand, within the framework of BestOf, ideas are expected to stand on their own. The students present a project resumé on paper, which will be independently assessed by people from outside the school. This exercise has real importance, because it requires a certain eloquence in presentation and explanation; it anticipates the circumstances and conditions of architectural practice that students will encounter later, especially when they find themselves in professional competition with others. Their obligatory efforts to produce synthesis, representation, persuasion and formalization which must be backed up at all times by coherent texts and images are vital to this process. We would like to add that the BestOf competition is voluntary; it is open to any student who wishes to take part and has the motivation to take his or her ideas further. For this reason, the competition only partially reflects the annual work syllabus of the Architectural Section of the EPFL; however, it is precisely this subjectivity that imbues it with such strength and originality. We thank all the students who have participated in this selection; we wish them every success and hope they will display the same enthusiasm, whether they are continuing into the next phase of their studies or formally entering the profession. We also wish to express our gratitude to our Jury, whose members have generously lavished their expertise and energy on the analysis of the 72 projects submitted in this competition. Finally, we wish to acknowledge our debt to the many institutions and companies whose generous financial contributions have made this operation possible. Cyril Veillon, Archizoom Nadja Maillard, Architecture Section

1 Laboratory of Intelligent Systems (LIS), project Mycopter 2 Laboratory of Cognitive Neuroscience (LNCO), Brain–Mind Institute 3 Laboratory of Photonics and Interfaces (LPI) 4 Laboratory of Construction Material (LMC)

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L’atelier d’architecture, un modèle ? L’atelier d’architecture peut-il être considéré comme un paradigme, en termes cognitifs, fonctionnels et organisationnels, pour les disciplines qui ambitionnent d’interagir et d’échanger dans un domaine donné de recherche ? Par définition lieu d’investigations hybrides, l’atelier d’architecture pourrait-il servir de modèle à d’autres configurations de recherche ? Quand des groupes de recherche provenant d’horizons disciplinaires divers collaborent sur un sujet, un des problèmes récurrents est que chaque groupe reste dans son propre univers référentiel sans parvenir à pénétrer ceux qui le jouxtent. La nécessaire communication entre eux, l’échange utile de critiques et de données, d’informations de tous ordres s’en trouvent bloqués à divers niveaux. Le type d’exercice auquel se livre quotidiennement un atelier d’architecture, dont l’objectif, déclaré ou non, est d’encourager l’aptitude de ses participants à passer d’un domaine de recherche à un autre, nous semble du plus haut intérêt face à l’évolution contemporaine des sciences naturelles et sociales dont les champs de recherche se globalisent et se mélangent. L’atelier d’architecture – dont quelques produits figurent dans cet ouvrage – poursuit continument cet objectif, les étudiants qui y prennent part doivent sinon maîtriser, à tout le moins connaître, les différents domaines disciplinaires en présence ; ils doivent être en mesure de procéder à des lectures perceptives à différents niveaux, ils doivent être capables d’analyser, tester et développer des techniques existantes de manière à en intégrer de nouvelles dans une vision holistique dont la finalité pratique est la formulation d’un projet d’architecture spécifique répondant à un programme particulier. Dans notre Laboratoire de construction en bois, par exemple, l’approche consiste à questionner en profondeur la relation entre sciences de l’ingénieur et conception architecturale. L’objectif de l’atelier est de concevoir des bâtiments pour lesquels la forme, la structure et l’enveloppe sont intimement liées et expriment la substance même du concept architectural. Y sont donc traités en parallèle et simultanément des données d’entrée de l’ordre de la raison et de l’ordre du ressenti. Quelles relations y a-t-il entre sciences dites exactes et sciences appliquées, entre une investigation dictée par une forme de curiosité et une problématique, au sens étymologique du terme, dans les domaines de l’ingénierie et de l’architecture ? Quels écarts différentiels y a-t-il entre la dimension scientifique de la recherche architecturale et le projet comme pratique artistique ? L’architecture, entendue comme recherche, est un lieu d’expériences et d’observations en même temps qu’un laboratoire où l’expérimentation est pratiquée en vue de la production tangible de nouvelles formes structurelles. Et nous savons que la forme architecturale questionne jusqu’aux défis du développement durable. Alors une question se pose : comment engager l’innovation formelle et technologique dans la perspective de la durabilité ? Pour être couronnée de succès, une construction exige la compréhension mutuelle de différentes disciplines en temps réel. Prenons le cas du matériau bois, dont le caractère anisotrope appelle des solutions d’ingénierie spécifiques, pragmatiques combinée à une planification soignée et à une bonne coordination entre ingénieurs civils et architectes. Preuve, s’il en est, qu’il importe de transmettre les savoirs et les valeurs nécessaires à la construction bois qui dépassent le savoir technique du matériau même. Par conséquent, le défi pédagogique consiste véritablement à encourager la compréhension mutuelle entre les disciplines engagées dans le procès constructif, à faciliter leur coopération et à promouvoir l’implémentation de solutions constructives à des fins structurelles et esthétiques. Comme on peut le constater, le processus de l’atelier requiert – en même temps qu’il ouvre à – une attitude interdisciplinaire; plus, il exige la capacité à changer son système de références. Les personnes qui sont habituées à penser, agir ou raisonner selon des valeurs rationnelles peuvent être obligées, dans un tel bain interdisciplinaire, de prendre en compte des paramètres d’un autre type : un

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thème, un sentiment, une perception de la texture et de l’atmosphère qui l’accompagne. L’opposé est également vrai, une personne dont la plupart des références ressortit au domaine des perceptions et des émotions, doit pouvoir accepter d’explorer une voie rationnelle. En conséquence de quoi, on peut regarder l’atelier d’architecture, non seulement comme un modèle mais bien comme un modus operandi exemplaire que d’autres disciplines, engagées dans un processus d’échanges et d’interactions devraient expérimenter et, pourquoi pas, adopter. D’un point de vue plus éloigné, ou à une autre échelle, l’atelier d’architecture peut être considéré comme un espace complexe où l’invention de nouveaux programmes architecturaux ou scientifiques peut advenir. L’expression « programme architectural » doit être comprise dans une acception plus large que le sens communément admis. La notion « d’invention d’un programme architectural » est l’élément clef du rôle que l’architecte joue dans la société. Le contexte de la recherche architecturale offre même un objectif élargi à un tel acte inventif, sachant que de nouveaux modes d’organisation sociale, d’occupation du sol pourraient émerger de la combinaison de ces diverses initiatives et entreprises de recherche. Prof. Yves Weinand, EPFL_ENAC_IBOIS Traduit de l’anglais par Nadja Maillard

The Architecture Studio as a Model? The architectural studio can be seen as a model for other scientific disciplines whose aim is to foster exchange and interaction within a given field or between fields. Can the hybrid research space of an architectural studio serve as a reference model for other research areas? When it comes to collaboration between different research groups in different areas, one of the main problems regularly evoked is that of the ‘silo mentality’ where each group remains within its own frame of reference and does not engage with related research fields. There is no communication or exchange of content, data, and information of a different nature, and this hinders fruitful exchanges between groups and between different levels. Nowadays, as all research fields are becoming globalised and hybridized, training that encourages its participants to switch research or reference fields could be of great value for the development of the natural and the social sciences. The architectural studio – whose achievements are shown in this book – is resolutely pursuing this task: those participating in its work must acknowledge and engage with different research areas; they must integrate readings and perceptions at various and different levels; and they must be capable of analysing and testing existing techniques in order to develop and incorporate new techniques within a global vision whose real (pragmatic) stamp is the formulation of a specific (architectural) project responding to a specific programme. This attitude leads, for instance, at our lab to questioning in depth the relationship between engineering sciences and architectural design. What is the relationship between ‘pure’ and ‘applied’ (or even ‘curiosity-driven’ versus ‘problem-orientated’) research in the field of civil engineering and architecture? What is the relationship between the scientific dimension of architectural research and project work as ‘artistic practice’? The architectural studio can be understood as a ‘research centre’ in that it is a place of experimentation – a laboratory where experimentation is practised in order to achieve the tangible production of new structural forms. Even the challenges of sustainable development are concerned with the issue of architectural form. The question arises: How can one introduce a process of formal and technological innovation within a perspective of sustainability?

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In order to be successful, a construction project needs those involved to have a mutual understanding of each other’s disciplines. For example, in working with timber, one can say that the anisotropic character of timber demands specific, often pragmatic, engineering solutions combined with accurate, detailed planning and a good coordination between civil engineers and architects. As well as technical knowledge of the material itself, it is important to transmit the knowledge and the values necessary for timber construction that go beyond the demands of the material. Therefore the teaching challenge is to foster the mutual comprehension of different disciplines involved in the building process in order to facilitate collaboration and promote the successful implementation of constructive solutions to structural and aesthetic issues. As is evident in this example, the studio process is one that requires an open and interdisciplinary attitude – but that is just part of the picture. It also requires the capability to switch common reference systems. People who are more used to thinking and behaving in terms of rational values might be obliged in such an interdisciplinary context to accept a different frame of reference, that of motive, feeling or perception of texture and the atmosphere that comes with it. The opposite might also be true: a person whose main reference lies in the field of perception and emotion might be required to undertake a rationally dominated investigation. The architectural studio can therefore be seen as a model for other disciplines where exchange in a given field or interaction between fields is desirable. The architectural studio can also be seen as a hybrid space where the invention of new architectural or scientific programmes might occur. The expression ‘architectural programme’ must be understood in a broader sense than that in which it is commonly used. Invention of an architectural programme is an essential element in the role an architect plays within society. In the context of architectural research, an even broader scope arises for such an act of invention, since new modes of social organisation and land use may emerge from the combination of the various research initiatives undertaken. Prof. Yves Weinand, EPFL_ENAC_IBOIS

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1 : Studio LAST, Professor Emmanuel Rey 2 : First year studio, studio Kawamura & Guaita, Professor Dieter Dietz 3 : Studio LAST, Professor Emmanuel Rey 4 : Master Project critic, Professors Dieter Dietz, Harry Gugger, with architect Götz Menzel 18

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1 : Master Project critic, professors Martin Schuler, Aurelio Muttoni, Suren Erkman and Patrick Berger 2 : Master Project critic 3 : Studio Jeannette Kuo, visiting professor 19


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1 : Studio Bakker & Blanc, visiting professors, with professor Martin Steinmann 2 : Studio Steinthor Kari Karason and Asmundur Hrafn Sturluson, visiting professors, with architects Deborah Saunt and Tony Fretton 20


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1 : Studio Organicités 2 : Master Project critic 3 : Studio LAMU, professor Inès Lamunière, with architects Deborah Piccolo, Jean-Gilles Décosterd and Isa Stürm 21


Reading Nature Exhibition of students’ planning projects marking the conclusion of Daniel Ganz’s visiting professorship Bas gauche : Brett Davidson Bas droite : Dieter Dietz and Daniel Ganz 22


Model workshop at EPFL 23


ateliers de projet PROJECT STUDIOS 1 ère année BACHELOR / 1 st YEAR BACHELOR

3 ème année BACHELOR / 3 rd YEAR BACHELOR

Atelier ALICE Première année (sem. BA1 & BA2) Atelier de la conception de l’espace Design Studio on the Conception of Space http://alice.epfl.ch Professeur Dieter Dietz & professeur invité Urs Egg

Atelier ganz Reading Nature (sem. 5) Professeur invité Daniel Ganz

2 ème année BACHELOR / 2nd YEAR BACHELOR Atelier Bakker & BLanc Strip’tease Housing Investigations into the phenomena of urban density & étrange forme (sem. 3 & 4) Professeurs invités Marco Bakker & Alexandre Blanc Atelier Della Casa & Pfaehler Chacun cherche son chat (sem. 3 & 4) Professeures invitées Jeanne Della Casa & Sylvie Pfaehler Atelier Durisch & Nolli Ile des artistes ( sem. 3 & 4) Professeurs invités Pia Durisch & Aldo Nolli Atelier kuo Hybrid Natures (sem. 3 & 4) Professeure invitée Jeannette Kuo Atelier AIC Le texte et l’image (sem. 3 & 4) Atelier : Institutions de la cité http://aic.epfl.ch Professeur Patrick Mestelan Atelier LAST Urban Mix (sem. 3 & 4) Laboratoire d’architecture et technologies durables Laboratory of Architecture and Sustainable Technologies http://last.epfl.ch Professeur Emmanuel Rey

Atelier kirchhoff Complexcity Series II (sem. 5) Professeur invité Ulrich Kirchhoff Atelier TSAM Réaffectation de l’école maternelle de l’unité d’habitation de Firminy, Le Corbusier, 1959-1967 (sem. 5) Extension du campus de l’EPFL (sem. 6) Laboratoire des techniques et de la sauvegarde de l’architecture moderne Laboratory of Techniques and Preservation of Modern Architecture http://tsam.epfl.ch Professeur Franz Graf Atelier LAURE Mediapolis, La métropole lémanique (sem. 5) Mediapolis, Stratégies urbaines (sem. 6) Laboratoire d’architecture urbaine Laboratory of urban architecture http://laure.epfl.ch Professeur Andrea Bassi Atelier Behnisch Living Ferrara (sem. 5) Living Istanbul (sem. 6) Professeur invité Stefan Behnisch Atelier Pictet (sem 5 & 6) Professeur invité Charles Pictet Atelier Bonnet Voisinages (sem. 6) Professeurs invités Mireille Adam Bonnet & Pierre Bonnet Atelier Karason & Sturluson Docking at the Dreamland - Island living and the regeneration of the Reykjavik City Harbour area (sem. 6) Professeurs invités Steinthor Karason & Asmundur Sturluson

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4 ème année MASTER / 4 th YEAR MASTER Atelier mangado Ljubljana (sem. 1) Professeur invité Francisco Mangado Atelier UTA Milieu I, Autarcie (sem. 1 & 3) Architectures (sem. 2) Laboratoire de projet urbain, territorial et architectural Laboratory of urban, territorial and architectural design http://uta.epfl.ch Professeur Patrick Berger Atelier LABA Sea of opportunities (sem . 1 & 3 Exploring infrastructure (sem. 2) EPFL Laboratoire Bâle EPFL Laboratory Basel http://laba.epfl.ch Professeur Harry Gugger Atelier MxD Growth Typologies, parametric food urbanism: Lausanne (sem. 1 & 3) Organicité studio, Re-farming Beijing, parametric food urbanism in peri-urban China (sem. 2) Laboratoire de design et media (Facultés ENAC/IC) Media and Design Laboratory (ENAC/IC Faculties) http://ldm.epfl.ch Professeur Jeffrey Huang

Atelier LAMU Green & Grey open space (sem. 1 & 3) Green & Grey branches (sem. 2) Laboratoire d’architecture et mobilité urbaine Laboratory of Architecture and Urban Mobility http://lamu.epfl.ch Professeure Inès Lamunière Atelier LCC Housing Berlin (sem. 1 & 3) Housing Hamburg (sem. 2) Laboratoire de construction et conservation Laboratory of Construction and Conservation http://lcc.epfl.ch Professeur Luca Ortelli Atelier IBOIS Space-structure-envelope, an itinerant pavilion (sem. 1 & 3) Space-structure-envelope, an artist’s residence (sem. 2) Laboratoire de construction en bois Laboratory for Timber Construction http://ibois.epfl.ch Professeur Yves Weinand Atelier Umemoto Tabula sublimis: Sendai (sem. 2) Professeure invitée Nanako Umemoto Atelier beboux & bender Lemanic polycity (sem. 3) Professeurs invités Philippe Béboux & Stéphanie Bender

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Le jury Eric Lapierre Basé à Paris, Eric Lapierre développe depuis 1998 une activité d’enseignant d’histoire, de théorie et de projet d’architecture, à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Marne-la-Vallée et à Sciences-Po Paris (2001-2006). Il est régulièrement invité à intervenir dans des écoles étrangères (EPFL, ETHZ, Academia di Architettura à Mendrisio, UQAM à Montréal, etc.). Sous l’appellation Eric Lapierre Experience, il regroupe ses trois champs d’activités : construction avec le bureau EL Architecture ; écriture/édition/commissariat d’expositions ; performances/productions sonores. Based in Paris, Eric Lapierre has been an architecture history, theory and project professor since 1998 at the Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Marne-la-Vallée and at Sciences-Po Paris (2001-2006). He is regularly invited as a visiting professor to schools that include EPFL, ETHZ, Academia di Architettura à Mendrisio, and UQAM in Montreal. Under the name Eric Lapierre Experience, he brings together three fields of expertise: construction with the EL Architecture practice, writing/publishing/curating, and sound performance/production. Marie Theres Stauffer Marie Theres Stauffer vit et travaille à Genève. Elle a été assistante à l’Institut d’histoire et théorie de l’architecture (gta) de l’EPFZ et a réalisé une thèse sur l’architecture radicale en 2002. Après des séjours de recherche à Florence, Rome, Berne et Berlin, elle a été professeure invitée à l’Université de Constance. Elle a été élue en 2010 professeure boursière du Fonds National Suisse (FNS) pour l’unité d’histoire de l’art de l’Université de Genève. Ses publications portent à la fois sur l’histoire de l’art et de l’architecture modernes et contemporains et sur la théorie de l’image et l’histoire des sciences aux XVIe et XVIIe siècles Marie Theres Stauffer lives and works in Geneva. She was an assistant at the Institute of History and Theory of Architecture (gta) of ETH Zurich and completed a thesis on radical architecture in 2002. After periods of research in Florence, Rome, Bern and Berlin, she was appointed visiting professor at the University of Constance and in 2010 she was elected professor by the Swiss National Science Foundation (SNSF) for the Art History course at the University of Geneva. She has published on both modern and contemporary history of art and architecture and on the theory of the image and the history of science in the sixteenth and seventeenth centuries.

Isa Stürm Le bureau d’architecture Isa Stürm Urs Wolf SA est basé à Zurich. Leurs projets comprennent des musées, des logements, des bureaux, des bâtiments industriels et culturels, ainsi que des planifications urbaines et des aménagements paysagers. Par la recherche, l’expérimentation et la collaboration avec des praticiens d’autres disciplines, ils stimulent leur discours professionnel sous différents aspects. Isa Stürm s’intéresse particulièrement au discours théorique. Elle siège régulièrement dans des jurys, intervient dans des critiques et donne des conférences. De 2000 à 2007, elle était consultante pour l’architecture dans la Commission fédérale des beaux-arts. The architectural practice Isa Stürm Urs Wolf SA is based in Zürich. Their projects include museums, housing, offices, industry and cultural institutions, and also urban planning and landscaping projects. Research, experiment and collaboration with practitioners in other fields are important means of stimulating professional discourse in multifaceted ways. Theoretical discourse is another of Isa Stürm’s main interests. She regularly sits on juries, acts as a visiting critic and gives talks. From 2000 to 2007, she acted as an architectural consultant for the Federal Commission of Fine Arts. Charles Tashima Charles Tashima vit et travaille à Londres. Il a obtenu un Master à l’Université de Harvard Graduate School of Design en 1991. Actuellement responsable académique à la Architectural Association à Londres (AA), il a été professeur invité à l’EPFL en 2006 et a enseigné avec Marcel Meili et Markus Peter à l’EPFZ. Il a crée son bureau Charles Tashima Architecture en 1999. Parallèlement à son enseignement et sa pratique architecturale, il est photographe et réalise des séries de portfolios sur l’architecture et le paysage vernaculaires. Charles Tashima lives and works in London. He graduated from Harvard University Graduate School of Design (GSD) in 1991. Currently Academic Head at the Architectural Association London (AA), he was Guest Professor at the EPFL in 2006 and has taught with Marcel Meili and Markus Peter at the ETH Zürich. He founded his office, Charles Tashima Architecture, in 1999. In addition to his teaching and practice, he is a photographer and is currently engaged in an ongoing series of portfolios on vernacular architecture and the landscape.

La compétition L’exposition BestOf Architecture 2012 est dédiée aux meilleurs travaux d’étudiants de l’année académique. Tous les projets des cycles Bachelor et Master peuvent concourir. Les étudiants envoient leur dossier sous la forme d’une image et d’un grand poster de présentation. Cette forme réduite oblige à un effort particulier de représentation des projets pour les rendre intelligibles par l’image. Un jury international d’experts externes à la Section d’architecture de l’EPFL examine et sélectionne les projets. En 2012, le Jury a primé 18 projets BestOf Architecture et a délivré 14 mentions d’honneurs. Une grande exposition de toutes les maquettes des dossiers soumis au concours a lieu à la rentrée académique.

The competition The exhibition BestOf Architecture 2012 is dedicated to the best student work of the academic year. All Bachelors and Masters projects can compete. Students submit their projects as an image and large poster for presentation. This restrictive format requires the participant to succinctly convey as much information as possible via images. An international Jury of experts, external to our school, reviews and selects the projects. In 2012, the Jury awarded 18 projects the BestOf Architecture and selected 14 for honorable mentions. A large exhibition of all the models submitted to the competition takes place during the start of the academic year.

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LE PROCESSUS DE SÉLECTION C’est la seconde année que je suis membre du jury pour l’exposition BestOf de l’Institut d’architecture de l’EPFL. Cette année encore, ce fut un véritable plaisir de me pencher sur les résultats de ce qui a manifestement été une année de travail fructueuse. Le jury a été agréablement surpris d’apprendre qu’aucun professeur de l’école ne participerait cette année au processus de sélection et que nous étions par conséquent entièrement indépendants de l’EPFL. Si cette décision a présenté quelques difficultés – notamment parce que, ne disposant que des présentations des étudiants, nous n’étions pas en mesure d’apprécier pleinement leurs contributions au regard des contraintes imposées dans le cadre de chaque laboratoire –, cela nous a permis de nous concentrer sur les rendus, les descriptifs, les représentations graphiques et la conception des projets. Nous espérons que notre sélection saura satisfaire les responsables de l’école et que cette publication continuera d’alimenter le débat sur l’architecture. Le jury a été chargé de sélectionner parmi soixante-treize propositions les meilleurs projets en vue d’une exposition. Nous avons tout d’abord consacré une matinée à l’exposé et aux commentaires de tous les dossiers qui nous avaient été soumis sous forme de fichiers pdf. Cette première approche nous a permis d’avoir rapidement un aperçu global de l’étendue et de la qualité des travaux des étudiants. Nous avons ensuite procédé par élimination pour n’en retenir qu’entre quarante et cinquante, que nous avons examinées de manière plus approfondie dans l’après-midi. Enfin, nous avons dû choisir les vingt finalistes du BestOf. Vous remarquerez que nous n’en avons sélectionné que dix-huit. Cela n’est aucunement dû à un manque de travaux de qualité mais plutôt à notre incapacité à départager les trois à cinq concurrents en ballottage. Nous sommes toutefois heureux de souligner que tous font partie des quatorze dossiers récompensés par une mention. Prenant au pied de la lettre l’idée de florilège, nous n’avons pas cherché à obtenir une représentation égale des différents niveaux d’étude (diplôme, master ou thèse). Nos choix se sont essentiellement fondés sur la qualité des projets ainsi que sur la clarté de la présentation, le degré d’aboutissement et le traitement et la confrontation des idées. Les sujets abordés étaient extrêmement divers : infrastructures, logements, bâtiments mixtes, hôtels … Nous avons constaté que la majorité des travaux d’atelier et des projets s’aventuraient dans des territoires exotiques, bien au-delà de Lausanne et de la Suisse, de Rome à Istanbul, en passant par le Japon, la Norvège, New-York, Pékin, la mer de Barents et Dakar. La plupart portaient sur des environnements urbains et plus particulièrement sur des sites faisant l’objet d’une réorientation stratégique critique et souvent complexe, que ce soit au cœur des villes ou sur les franges urbaines, entre ville et nature. Ces destinations s’avèrent remarquablement fécondes en ceci qu’elles nourrissent notre inspiration et nous invitent à apprendre, à élargir nos horizons et à remettre en perspective nos conceptions du site, de l’espace, de la fonction, des matériaux et des structures. Si j’avais un reproche à formuler, je dirais que j’aurais aimé voir davantage de projets traiter des questions de matérialité et de construction au regard du cahier des charges, du site, de la forme et de la conception. Peut-être les laboratoires auront-ils à l’avenir l’occasion de se pencher davantage sur ces problématiques. Nous espérons naturellement que l’école continuera à développer ses travaux et attendons avec impatience les prochaines contributions et découvertes issues des axes de recherche proposés par les laboratoires et des réponses apportées par les étudiants. Il ne devrait exister aucune limite aux rêves et à l’imagination qui nous aident à construire l’avenir et à alimenter le débat sur les multiples aspects de l’architecture. Charles Tashima Traduit de l’anglais par Caroline Lee

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the selection process This is my second year as a juror for the BestOf jury at the EPFL Institute of Architecture. As with last year, it was an absolute pleasure to review the finished results of what has clearly been a successful year of stimulating work. The BestOf jury panel was both surprised and delighted that the selection process this year comprised no teachers from within the school; we were a jury entirely from outside the EPFL. While there were some challenges in this approach–namely, we did not have the luxury of a more detailed understanding of the studio briefs and how students responded– we did have the opportunity to place emphasis on the student’s drawings, written description, graphic representation and design. We hope that our selections meet the satisfaction of the school and that this publication may play a continued role in the debate on architecture. This year’s jury was given the challenge of selecting from 73 projects the BestOf for exhibition. The selection process began with a morning of summary review and comments on all the projects in pdf format. This enabled us tomove quickly through the work, gaining an effective overview of the range and quality from across the school. After this, we worked through a staged process of elimination until we had between 40-50 projects hanging on the wall for further and final consideration in the afternoon. Ultimately we were asked to select 20 BestOf  projects for exhibition. You will note that we have fallen short of this number, selecting only 18. This was by no means a consequence of not having enough quality projects from which to choose, but rather, our inability to make a final decision out of the last three to five. We are happy to say, though, that these were included in the additional 14 selected for mention. In choosing the projects, we took the title BestOf literally and consciously did not seek to establish balance of representation from across the school, whether Bachelor, Masters or Thesis. Our criteria was very much based on the quality of projects, influenced by the clarity of representation, level of resolution, as well as how ideas were questioned and communicated in their panels. Projects included a diversity of briefs including infrastructure, housing, multi-use buildings and hotels. We noted that a majority of studios and projects explored exotic locations well beyond the horizons of Lausanne and Switzerland to destinations including among others, Rome, Japan, Norway, New York, Beijing, Barents Sea, Istanbul and Dakar. The majority of the projects had an urban bias, exploring sites at critical, strategic and often complex junctures directly within cities as well as ‘urbanity’ meets the landscape. These destinations appear to be great opportunities to inspire, and learn, opening our views and understandings of place, space, use, material and structure and bring them back home. If there was a criticism of the work, my feeling was that it would have been good to see more projects that address questions of materiality and construction in relation to the project briefs, place, form and design. Perhaps the studios may find the opportunity to drift further into this area. Needless to say, we look forward to the continued development of the school and await further contributions and discoveries as manifest in the challenges of the studio briefs and student design responses. There should be no limit as to what we may dream and imagine for the future and how this may inform (and be informed by) architecture in all of its aspects. Charles Tashima

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Champ de vision La troisième année de BestOf couronne à nouveau des travaux d’étudiants depuis la deuxième année Bachelor jusqu’au travail de Master. La participation au concours reste de l’initiative personnelle des étudiants, après que leurs projets aient reçu une bonne évaluation finale en interne de l’Ecole. Cette édition est marquée toutefois par une nouveauté, à savoir que l’évaluation des « meilleurs parmi les bons » a été confiée exclusivement à des experts externes, tous enseignants, actifs dans leur propre bureau d’architecture ou dans la recherche historique théorique. Pour le jury 2012, que le choix des BestOf ait été mis entre des mains externes dénote de l’intérêt de l’Ecole d’Architecture de Lausanne à une collaboration. Ceci est aussi une preuve du courage de la part de tous les participants à expérimenter ce nouveau procédé. Trouver accès aux projets est un challenge principal auquel le jury est confronté. Ici, nous sommes au cœur d’une des questions fondamentales de la pratique architecturale qui consiste à savoir comment transmettre à des personnes externes l’architecture ainsi que toutes les réflexions, hypothèses et conclusions qui la sous-tendent. En d’autres termes : quels sont les instruments mis à la disposition de ceux-ci qui jugent ? Pour le jury 2012, ceci a pris la forme d’un poster regroupant des plans, des textes d’explication, des diagrammes, des statistiques et des images – donc beaucoup d’instruments qui présentent le projet à des niveaux différents : un grand nombre de données qui doivent être combinées dans le procédé d’évaluation. Pour ce qui est de l’agencement des posters, nous avons pu constater que leur moitié supérieure était souvent occupée par une grande image. Cette image - une photo de la maquette, un photomontage, une image de synthèse ou un dessin – fait figure d’« image de référence », ceci non seulement pour éveiller l’intérêt du jury mais aussi du fait de son excellente lisibilité de loin. Dans la scénographie de l’exposition, cette image est orientée vers le grand hall, alors que les plans ne sont qu’uniquement accessibles depuis la galerie et que les maquettes sont placées dans la cour intérieure. Si cette « image de référence » a pour fonction principale d’éveiller l’attention, de créer une atmosphère et d’offrir un contraste à l’abstraction des plans, elle est en même temps seulement un complément, un indice de la complexité et de la qualité d’une architecture. Les visualisations dépendent du matériel en plan, ce matériel rend possible la visualisation à un endroit à l’intérieur du projet. Si les images communiquent : « Voilà à quoi cela ressemble ! », les plans eux disent : « Voilà comment c’est construit ! ». Le déroulement du jugement des projets consistait à prendre le texte d’information comme point de départ, puis de mettre l’accent principal de l’évaluation sur les vues en plans et en coupes, pour enfin s’interroger sur la fonction des images. Dans les critères d’évaluation, la qualité de la présentation devait en outre être à la hauteur du projet. Ceci d’autant plus qu’aucune instance n’a fourni de renseignements plus détaillés ou ne pourrait répondre à des interrogations. La présentation devait parler pour ellemême, et cela de façon aussi convaincante que possible. Dans ce contexte, il faut souligner que le jury a examiné les maquettes des projets en cas de doute, tout au moins pour celles qui se trouvaient dans les locaux avoisinants. Il faut signaler ici qu’en cas de doute le recours aux maquettes a permis au jury d’émettre des jugements unanimes! L’analyse des 73 projets nous a confronté, en l’espace de sept heures, à une grande richesse de sujets et de projets. Nous avons été impressionnés par l’énergie analytique et conceptuelle des étudiants dans laquelle se reflète aussi l’engagement personnel des enseignants. Le rayon d’intervention est global et l’intérêt pour des terrains à bâtir non conventionnels, souvent au-delà du contexte occidental, est étonnant. Dans un même temps, les projets qui se trouvent en Suisse sont actuels et pertinents par le fait qu’ils examinent sous un angle nouveau des thèmes controversés ou des lieux avec une longue histoire de planification. La grande compétence qui a été déployée sur des projets étudiant sous un nouveau jour la participation des utilisateurs, reflétant la vie en communauté de groupes sociaux différents, prenant en

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compte les conditions politiques ou mettant au centre de leur préoccupation les questions de durabilité, contribue de façon décisive au niveau de l’École. En ce qui concerne la construction des projets, les étudiants ont expérimenté les plus récents avancements techniques ou ré-exploité des techniques de production simples et traditionnelles sur la base locale. L’initiative que les étudiants doivent développer en élaborant des contenus de projets débouche sur des concepts indépendants et des formes originales. Une différence dans le degré d’élaboration est perceptible entre les ateliers présentant un sujet annuel et les travaux effectués sur un seul semestre. Que les ateliers poursuivent des buts divers contribue à la qualité remarquable de l’enseignement. BestOf ne montre pas seulement les possibilités offertes par l’EPFL dans son cursus d’architecture. Il met aussi en évidence l’engagement des étudiants vis-à-vis de leur École. Prof. Dr. Marie Theres Stauffer Traduit de l’allemand par Dorette Fasoletti

Field of vision This third edition of BestOf once again provides a platform for projects submitted by EPFL students, from second year Bachelor undergrads through final year Masters candidates. As in previous editions, the choice of whether or not to participate in BestOf is open to any student whose work is judged favourably during the EPFL’s in-house selection process. What is new this year is that selection of the BestOf the good is exclusively in the hands of professionals who teach elsewhere and either run their own architectural practice, or conduct research into the history and theory of architecture. That non-EPFL staff have the final say on the BestOf selection is living proof for the 2012 jury both of the Lausanne school’s interest in cooperation and of the courage of all those willing to take part under these new, experimental conditions. A key challenge for the jury is how to take account of the projects. This immediately confronts us with a core issue in architectural practice, namely how architecture and all the considerations, hypotheses and conclusions it involves may be conveyed successfully to outsiders. In other words: Which instruments are made available to appraising eyes? In 2012, members of the jury were presented with plans, explanatory texts, charts, statistics and images in poster form – hence with a considerable range of instruments illustrating various phases of the design process and, in consequence, with a great deal of information that had to be compiled during the evaluation process so as to deduce the complete architectural concept. It is striking, that the upper half of most posters was reserved for a single large image: a photomontage, rendering or drawing, or a photo of an architectural model. This image serves as a sort of ‘statement of intent’, and not solely to catch the jury’s attention. For also now, in this exhibition, the image faces the main hall and so is legible from quite a distance – unlike the plans, which are accessible only from the gallery, or the models on show in the atrium. Such ‘statements of intent’ serve important goals certainly – to draw attention, convey a sense of atmosphere and provide a counterpoint to the abstraction of the plans – yet they are simultaneously a mere complement, a reference to the complexity and quality of any architecture. Planning material is the true essence of such visualizations for it alone makes them comprehensible; it alone gives them a place within the project. Thus, while the images convey, ‘This is how it looks!’ the plans say, ‘This is the building!’ Project evaluation proceeded thus: the explanatory text was taken as a starting point, then the spotlight was turned on ground plans and cross-sections and, finally, consideration was given to how the images functioned. For whether the quality of the visual presentation was commensurate with the

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project portrayed was a crucial factor for the judges – all the more so given that no intermediary was on hand to provide in-depth information or answer their questions. The material on display had to speak for itself, and as persuasively as possible. However, the fact that certain models happened to be on show in the same room as the BestOf selection did sway the jury to a point, and possibly helped it reach some unanimous decisions. The analysis of 73 projects in seven hours confronted we jurors with a great wealth of topics and approaches to design. The students’ analytical and creative vigour was impressive and attested also to the personal commitment of their teachers. Students’ interventions were global in scope and displayed a striking interest in unconventional construction sites located often, outside the sphere of western influence and tradition. Yet design projects located in Switzerland likewise proved topical and salient insofar as they presented a fresh approach to controversial issues or to places with a long history of planning. That much expertise was gained in developing projects that re-thought users’ participation, reflected on the coexistence of different social groups, took account of political factors or focussed primarily on sustainability issues is a sign of the EPFL’s firm commitment to standards of excellence. With regard to structural issues, the designs experimented both with the latest technologies and with the revival of simple, locally based, traditional manufacturing techniques. That students have to show initiative in elaborating project content culminates in independent concepts and unconventional forms. That certain studios set an annual theme is evident when one compares semester projects with the BestOf level of elaboration. That the studios set different objectives contributes to the remarkable quality of their training programmes. BestOf not only attests to the great opportunities offered by the EPFL’s architectural studies department. It also shows what the students give to their school. Prof. Dr. Marie Theres Stauffer Translated from German by Jill Denton

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JONATHAN REPOND et YVES FRANCHETTI « SOUL SISTERS »

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GIULIA ALTARELLI et ELSA BENIADA « ARCTIC PRISON »

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STEVEN BEUC ET THI HOANG VY PHAM « 1+1 = 3 »

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DIANA BRASIL ET NICOLETTA CAPUTO « Technopole »

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ALESSIA CATELLANI ET TESS WALRAVEN « WARNING PLATFORM »

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NOÉMI GILLIAND ET LUCIA TINGHI « LIVING IN A SHIPYARD. TEMPORARY HOUSING, INDUSTRY AS AN EXPERIENCE »

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CHRISTOPH HOLZ ET JOHAN WATZKE « PARAKESH »

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MARTHA LUISE MÜLLER, JULIEN NGAO et ANAËL POVEDA « HUMAN IN THE DUNES »

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VALERIA ZAMORA MARCO « UNE CHEMINéE uRBAINE »

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GIONA BIERENS DE HAAN ET LAURENT CHASSOT « ABIOGENèSE : LABORATOIRE DU VIVANT »

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FRANCESCO BORGHINI ET SILVIA GROAZ « SCéNARIO N#10 »

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MALAÏCA CIMENTI « THE CHOC. BAR »

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STEFFAN HEATH ET EDOUARD PHILIPPE « URA »

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FATMA BEN AMOR et AURéLIE KROTOFF « TUNIS, VILLE EN MUTATION. BHAR LAZREG, PAYSAGE POST-RéVOLUTIONNAIRE »

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SINA MOMTAZ « VALORISATION D’UN PATRIMOINE AU TRAVERS D’UNE ARCHITECTURE CONTEMPORAINE »

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MARCELLO MONTI « CONCEPTION D’UNE TOUR MIXTE EN MILIEU URBAIN SUISSE, UNE TOUR POUR GENèVE » 98

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ALEXANDER HERTEL ET CHRISTOPHER TAN « PETER »

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AURéLIA YAMMINE « RE-CONNECTING BEYROUTH    »

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JONATHAN REPOND & YVES FRANCHETTI année BACHELOR 4 studio

BAKKER & BLANC professeurs MARCO BAKKER, ALEXANDRE BLANC assistantE pauline seigneure

« SOUL SISTERS » La ville de Lausanne se trouve à un croisement des chemins de Saint-Jacques de Compostelle, celui qui provient du centre de l’Allemagne et celui de l’est, qui traverse le Valais. Ainsi le chef-lieu vaudois représente-t-il une fin d’étape pour de nombreux pèlerins. Le projet, l’extension de la tour manquante de la cathédrale de Lausanne, se veut un gîte pour ces voyageurs. Par sa situation exceptionnelle, cette auberge rudimentaire offrira une qualité méditative et contemplative unique aux pèlerins sur leur chemin spirituel, grâce à son contact avec le sacré et par la vue qu’elle offre sur la route accomplie et celle à venir. L’extension se comporte comme un bouchon qui, en premier lieu, vient saturer le vide intérieur de la base massive de la tour inachevée, puis se développe en hauteur. Construite par assemblage de pièces de chêne massif, elle sera relativement légère et ne fragilisera pas les anciens murs de molasse. Par son caractère domestique et éphémère, le bois se distinguera aussi de la pierre, qui est le matériau des monuments dédiés à l’éternité. Si cette extension souligne la différence entre l’ancien et le nouveau, entre le sacré et le profane, elle cherche toutefois à entrer en dialogue avec la cathédrale en adaptant le rythme et la densité de ses poteaux aux colonnes du beffroi.

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The city of Lausanne stands at the junction of two of the Compostela pilgrimage routes, one proceeding from central Germany and the other across the Valais in Switzerland from the east. The Vaudois capital constitutes the end of another walking stage for many pilgrims. This project is designed to extend the unfinished tower of Lausanne’s cathedral and create a rudimentary lodging house for the pilgrims. The site is remarkable, offering views of the road that the pilgrims have already covered, as well as the path that lies ahead. This perspective adds depth and power to the contemplative sanctity exuded by the cathedral itself. The extension is designed as a kind of stopper, which fills the interior of the unfinished stone tower as a cork fills the neck of a bottle, while also projecting above it. Built entirely of oak, the structure will be relatively light in order to avoid weakening the venerable molasse masonry on which it rests. The more familiar, impermanent look of the timber will contrast with the old stone of the monument around it – stone being a material that is obviously anything but ephemeral. The extension concept draws a clear line between old and new, the sacred and profane; at the same time the new wooden structure creates a visual dialogue with its ancient host by adapting the rhythm and density of its columns to those of the cathedral belfry.

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GIULIA ALTARELLI & ELSA BENIADA MASTER 2 studio LABA KERSCHBAUMER

année

professeur

HARRY GUGGER

ASSISTANTs

AURÉLIE BLANCHARD, GÖTZ MENZEL, NANCY COULING, GWENDOLYN

« ARCTIC PRISON » La prison Arctique pose la nature comme limite et prend à revers les principes d’aménagement qui ont toujours prévalu dans la région de la mer de Barents : la fragilité environnementale n’est plus menacée par l’humain, mais la fragilité humaine est contrôlée par l’environnement. À la suite de notre voyage dans le Svalbard, nous avons cherché, à travers notre projet de prison intégrée, à redonner vie à la ville de Barentsburg et à trouver un juste équilibre entre les extrêmes des systèmes carcéraux norvégien et russe. Idéalement, le parcours d’un prisonnier devrait prévoir une série d’étapes qui le conduisent progressivement vers sa réintégration dans la société. Notre projet, organisé en quatre temps, reflète cette philosophie en exploitant les espaces communs, le relief très marqué du terrain et les changements de matériaux. La zone de haute sécurité — une structure de bois sommant un mur — est une unité que l’on quitte en espérant ne jamais y retourner. Sa position dominante offre une vue spectaculaire aux détenus : c’est à la fois le pire et le plus bel endroit de la prison. L’unité de moyenne sécurité abrite les services administratifs distribués le long d’un couloir central. La zone de sécurité minimale est organisée en grappes de cellules disposant de larges espaces communs où, pendant la journée, les détenus sont en contact avec la société civile. Enfin, les cellules ouvertes sont situées en ville et leurs occupants bénéficient d’un accès illimité à tous les services existants.

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The Arctic prison uses Nature as a limit: environment fragility is not threatened by human, but human fragility is controlled by its environment. After the trip to Svalbard, we focused on Barentsburg, a shrinking city and an autarkic community. The goal was to repopulate by giving a new function to a place that makes already think of a prison and to find a balance between the opposed prison systems of Norway and Russia. The ideal journey of a prisoner, with a progressive integration into a primary society, goes from Land to Water, from Top to Bottom. The project is then divided into four phases, with a progressive use of common spaces, an evolving detachment from topography and changes of materiality. The high security area, a building that one leaves and never returns to. With an incredible view, it is both the worst and the best place. The medium security area contains the administrative core along the main road. The low security zone is composed by small communities of cells with generous common spaces and there, inmates start to interact with local inhabitants through daily activities in the village. Finally, free cells are spread into the city with complete access to existing services. As an additional benefit to the city, low security and free cells provide public spaces like viewing platforms and winter gardens, as well as new shops held by inmates.

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STEVEN BEUC & THI HOANG VY PHAM ANNéE Master 2 studio UTA professeur

patrick berger assistants ISABELLE VALAZZA VALLET, DIRK BROCKMANN, CATHERINE COTTING

« 1+1 = 3 » À Nervaux, un centre de recherche en montagne pour accueillir, au rythme des saisons, des chercheurs et des randonneurs et leur offrir un lieu de travail, de méditation et de repos. Il distingue trois zones : la première, cérébrale, est destinée à la recherche, au travail et au repos ; la seconde, nourricière, intègre les services ; la troisième, interactive, consiste en espaces communs destinés aux échanges. L’implantation tire parti de ce qu’offre le site : l’introversion du cirque de Nervaux et l’ouverture de la vallée vers le Léman. Réinterprétant le vernaculaire des mayens, le bâtiment présente un socle enterré en maçonnerie, dans lequel sont logés les services, sur lequel s’appuie un volume en bois dont la construction sur poteaux ménage un vaste espace couvert et non cloisonné. Ainsi posé dans le sens de la pente, le parallélépipède se gravit jusqu’à la zone de méditation située au sommet. Les espaces de vie et les services s’organisent sur une trame à deux mesures. Quatre atriums jumelés à la circulation verticale tissent et articulent les trois mondes. Incisif et mathématisé, le volume dialogue avec la rudesse du site, continuellement mis en scène par les ambiances et les mondes résultant de la tension induite par la tripartition du projet. De l’individu au groupe, de l’introversion à l’extraversion, de la recherche à la réflexion. Et inversement.

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The aim of the all-season mountain research centre at Nervaux is to provide a haven for researchers and walkers, with areas in which they can work, rest or meditate. It has three distinct zones: the first, which is the most cerebral, is designed for research, work and repose; the second houses the practical services that keep the centre running smoothly; and the third is interactive, with common areas where people can meet and exchange ideas. The layout takes full advantage of what the site has to offer, namely the cradle effect of the Cirque de Nervaux and the broadening of the valley below as it descends to Leman. In a reinterpretation of the vernacular mayen, the building begins with a buried masonry base, in which the services are housed, with an open-plan area above. The roof covering this area is supported by wooden columns. As a whole, the centre appears as a kind of three-dimensional parallelogram that hugs the contour of the mountainside and continues upwards to a meditation zone at its top. The living and service areas are staggered, each with a scale of its own. Four atria paired to create vertical circulation connect and articulate these three zones. The volume is clear-cut and mathematical, in response to the ruggedness of the site and constantly brought into fresh focus by the various ambiences. From individual to group, from inwardto outward-looking, from research to reflection, and the reverse.

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DIANA BRASIL & NICOLETTA CAPUTO année MASTER 1 STUDIO LABA PROFESSEUR HARRY GUGGER ASSISTANTE AURéLIE BLANCHARD

« Technopole » Le nouveau campus de l’université du Nord pour les Sciences mécaniques et l’Environnement a pour ambition d’offrir à ses étudiants des connaissances en ingénierie intégrant pleinement les questions du développement durable. Située à tout juste trente kilomètres de la frontière russe, la ville de Kirkenes présente un potentiel industriel et des infrastructures techniques qui en font un point stratégique pour l’ensemble du comté de Finmark. Par notre projet, nous nous proposons de transformer Kirkenes en véritable technopole. Le campus est situé sur une ancienne zone d’enfouissement des déchets reliant ce qui était autrefois une île au reste du continent. Cette bande de terre, dévolue au développement industriel entre 1946 et 1993, est aujourd’hui une friche. Il s’agit donc d’un site tout à la fois naturel et artificiel, paradoxe qui a présidé à notre approche. L’élément aquatique est réintroduit grâce à un bassin de 200 mètres de diamètre entouré par un bâtiment circulaire de quinze mètres de haut et de large lui conservant toutefois un accès à la mer. Ce bassin symbolise le passage du temps et des saisons. Le toit en pente du bâtiment est un clin d’œil à l’architecture industrielle régionale et aux quais traditionnels du Nord. La promenade couverte offre à la fois un refuge et des espaces de rencontre devant le réfectoire, l’auditorium et la bibliothèque. L’apparence du toit change selon l’angle d’incidence de la lumière, créant ainsi l’illusion d’une enveloppe de cuivre qui confère au bâtiment un aspect industriel.

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The new campus for Northern Mechanical and Environmental Studies seeks to offer residents an education in engineering with a strong emphasis on sustainability. Kirkenes, just 30 km from the Russian border, is a strategic point for the whole Finnmark region. It has a strong industrial potential and a well developed technical infrastructure. With this in mind the project seeks to develop Kirkenes as a technopole. The campus is located on a recent landfill, which links the mainland with a former island. This flat stretch of land on the water was provided for industrial development in different steps of reclaim from 1946 till 1993 but is mostly empty today. This nonsite raises the question of the natural and the artificial. The project responds with a self-referential approach. The element of water is reintroduced as a basin of 200m diameter, enclosed by a circular building, but still connected to the sea. The water basin become an instrument for the perception of time and seasonality. The building is an extrusion of a pitched roof shape 15m high and wide, reminiscent of regional industrial architecture and the traditional quay buildings of the North. The whole interior façade is followed by a covered promenade, offering protection but also “public” spaces in front of the refectory, of the auditorium and the library. The inclination of the pitched roof changes according to the North-South light orientation. The entire building is “wrapped” with a copper skin giving it an industrial character.

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ALESSIA CATELLANI & TESS WALRAVEN ANNEE MASTER 1 studio LABA professEUr HARRY GUGGER assistant

GÖTZ MENZEL

« WARNING PLATFORM » Warning Platform est une tour fortifiée conçue pour relever le défi de l’exploitation des ressources naturelles en mer de Barents. À l’heure où la menace du réchauffement climatique suscite des inquiétudes croissantes, cette tour donne des yeux et des oreilles à la nature, surveillant constamment son environnement. C’est une lueur d’espoir, une réminiscence des phares qui, depuis des siècles, signalent les écueils aux marins. Cette tour est toutefois bien plus qu’un symbole : elle abrite également un centre de culture d’algues qui produira de l’énergie verte pour les générations à venir, et elle se veut un refuge pour les hommes qui vivent dans ce milieu hostile. Immense sculpture de glace, elle se métamorphose également au fil des saisons pour devenir un sanctuaire marin peuplé de mammifères et de coraux, et une escale sur le parcours des oiseaux migrateurs. Vue de loin, elle s’impose par sa taille colossale et sa silhouette spectaculaire comme un repère emblématique. À mesure que l’on s’en approche, elle dévoile sa complexité et les détails de sa structure. Chaque étage rappelle un atrium de l’Antiquité dont la fonction première – protéger les habitants – ne pourrait être plus pertinente qu’ici, au beau milieu de l’océan. Le contraste entre l’infini qui encercle la tour et le vide creusé en son centre baigne ce lieu de vie d’une atmosphère paisible et propice à la méditation.

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Warning Platform is a defensive tower symbolically resisting against oil rigs and massive exploitation of the Barents Sea’s resources. It offers an alternative at a time when meltdown is expected and ice is growing thin. It is a symbol of hope and guidance as the lighthouse has been for centuries to navigators and acts as the eyes and ears of nature, by surveying and monitoring its surrounding environment. Moreover, it is an experimental tower cultivating algae to provide green fuel to future generations. This powerful structure able to withstand ice, wind and darkness provides a cocoon of human life in a hostile territory. It changes with the seasons, transforming from an ice sculpture in the winter into a support for seamammals, corals or a stop-over for migrating birds in the summer. From far, the tower appears as a landmark with iconic qualities. Due to the enormous size and the elaborated form with sculptural qualities it becomes a monument that symbolizes and is metaphorical at the same time. The closer one gets, the more the hybrid qualities arise and the building becomes an open infrastructure. The typology of a single floor can be compared to ancient atrium buildings. Being one of the first types of domestic houses, they reflect on the primary function of protecting the inhabitants; an issue that is absolutely relevant in the wide open sea. The atmosphere in the living unit is created by the duality between the endless outer space, and the void in the center, creating a kind of self-reflecting space.

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NOÉMI GILLIAND & LUCIA TINGHI année MASTER 1 studio LABA professeur HARRY GUGGER assistantE AURéLIE BLANCHARD

« LIVING IN A SHIPYARD. TEMPORARY HOUSING, INDUSTRY AS AN EXPERIENCE » Réputée pour son climat extrême, la région de la mer de Barents exige des hommes de constants efforts d’adaptation: comment parvenir à une sorte d’équilibre entre les besoins humains et les caprices de la nature, instaurer un dialogue entre la ville et la nature ? Marquée par une identité industrielle forte, la ville de Kirkenes possède tous les atouts pour devenir un centre politique et économique régional. La ville brasse en effet énormément de travailleurs transfrontaliers russes et les paquebots de croisière entretiennent un important trafic touristique. L’objectif de ce projet est de reconnecter le centre ville et le port en intégrant les infrastructures touristiques aux logements des ouvriers. L’immense carénage du port offre un aperçu du cœur industriel de la ville et une expérience unique au voyageur curieux de découvrir l’âme de Kirkenes. L’ancienne centrale à vapeur, qui abrite un réfectoire, des bureaux et des services publics, devient à la haute saison le cœur battant de la ville. Par endroits, la nouvelle façade de la cale de radoub ouvre sur l’intérieur du bâtiment, et de grandes loggias traversantes permettent d’observer depuis la ville l’activité des ouvriers. Chaque loggia donne également sur un jardin d’hiver. La façade présente divers degrés de transparence, créant tantôt des espaces publics, tantôt des espaces privés. Un escalier en bois traversant trois loggias guide le visiteur dans une « promenade panoramique » menant au dernier étage du bâtiment.

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The Barents Region requires constant human adaptation. In order to find a balance between human needs and seasons, the idea is to establish a living motion between city and land. Kirkenes, a city with strong industrial identity, has the potential of becoming an economic and politic hub in its region. It has a high fluctuation in terms of people entering and leaving such as Russian workers commuting each week and tourists arriving from the coastal cruise. The aim of the project is to increase permeability between the city center and the shipyard by adding a tourist accomodation to a worker housing program. Directly in the shipyard, the huge repair hall sees its skin becoming thicker and receiving people to live in, allowing visibility into the industrial scene and proposing a great experience to the curious travelers searching for the soul of Kirkenes. The old steam center hosts a refectory, offices and public uses, becoming the hall of the city during festivities. The new façade of the ship repair hall shows the structure inside, and some large loggias work as windows for the city, one can watch boats being repaired from far away. Each loggia has a special function, from being a great window to serving as a winter garden. The whole fassade contains different levels of transparency, from the most public use to the most private room. A “panoramic path” guides the visitors by wooden stairs through three loggias, arriving at the top of the hall.

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CHRISTOPH HOLZ & JOHAN WATZKE year master 1 studio MxD professEUr Jeffrey HUANG assistants Trevor PATT, SOOHYUN CHANG

« PARAKESH » Confronté à une croissance sans précédent, le centre de Pékin est aujourd’hui saturé. Ce semestre, l’atelier d’Organicités Studio s’est essayé à réinventer le tissu urbain des villes nouvelles grâce à des outils de conception paramétrique. Le district du lac de Qing Long, dans les environs de Pékin, a été choisi comme champ contextuel pour la diversité de ses typologies. La cour est l’unité conceptuelle de base de ce projet. L’accent est mis sur l’écheveau de relations entre espaces publics, communs et privés qui se noue autour de la maison traditionnelle chinoise. L’analyse de la topographie actuelle a permis d’imaginer un réseau entre les bassins de collecte d’eau. Envisagés comme des espaces publics centraux, ces bassins contrôlent la gestion de l’eau (ressource rare durant les hivers secs) destinée au développement d’une agriculture urbaine intégrée, matérialisée par de petits jardins familiaux ou communautaires aménagés sur les toits construits à cet effet sur les bâtiments. Ces nouveaux espaces agricoles s’inscriront dans le prolongement des infrastructures publiques existantes, reliant les bassins entre eux selon un parcours inédit. Les outils de conception paramétrique ont joué un rôle déterminant dans la définition de ce projet, générant un environnement urbain à la fois riche et complexe. L’analyse des données a déterminé le type précis de bâtiment à créer pour chaque unité, tant du point de vue géométrique qu’architectural.

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Beijing today is subject to an unprecedented urban growth, resulting in extensive sprawl and heavy congestion in the city center. Organicités Studio set up this semester’s workshop to propose experimental urban fabric for new cities using parametric architecture design tools. Qing Long lake district outside Beijing provided a local context on which to test the alternative typologies. Courtyards are the original type, promoting the void as initial design unit of this project. In this way the focus lies on the sensitive relation between public, communal and private spaces that on finds in traditional chinese housing. As a first step for the project, a public infrastructure network is created connecting water collection wells through the initial analysis of the existing topography. These become key public spaces, managing water supplies for integrated urban agriculture, as this resource becomes scarce in the dry winters. This agriculture manifests itself in small scale parcels for families and communities, on the newly generated building roofs. Part of this new agricultural landscape is used as an extension of the public infrastructure on top of the roofs connecting wells to each other in another way. Parametric design tools were heavily integrated in this process, generating a convoluted and complex urban fabric with rich spatial relationships between volumes. The data generated determines the exact building type for each unit in their geometric and architectural aspects.

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Generated urban fabric (original scale 1:2000)

Aerial view of generated volumes projets primĂŠs/rewarded projects

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MARTHA LUISE MüLLER, JULIEN NGAO & ANAËL POVEDA année Master 1 studio UMEMOTO professeure NANAKO UMEMOTO assistant MICHAEL OVERBY

« HUMAN IN THE DUNES » Si le fait d’habiter dans une zone à risque est la preuve incontestable d’une grande force mentale, le fait de vouloir y rester et d’y retourner après la catastrophe pose un tout autre défi à l’architecte et à l’urbaniste. Les anciens quartiers de maisons individuelles ont été transformés en un tissu résidentiel compact implanté face à de vastes champs de dunes, de réservoirs d’eau et de zones humides. Les logements, les infrastructures et les services publics sont intégrés à de grandes barres, les murs, qui coupent les dunes à angle droit. L’évacuation est assurée par les murs principaux construits perpendiculairement au relief du site. Irrigués par les sources de montagne, ces murs font également office d’aqueducs desservant la région côtière de Sendai. Le monument commémoratif est matérialisé par une ligne de train — « Memorial Line » — circulant entre les différentes villes frappées par le tsunami de mars 2011. Les voyageurs traversent l’espace et le temps pour se souvenir de la catastrophe. Repenser la construction : les épais murs de béton présentent des ouvertures conçues comme des hublots hermétiques assurant l’étanchéité et pouvant accueillir divers éléments comme des fenêtres ou des structures modulaires légères accrochées en façade. Repenser l’infrastructure : le site est équipé de lignes de transport locales, régionales, et nationales mais surtout, accueille le nouveau Shinkansen qui dessert le port et l’aéroport.

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The decision of inhabiting natural endangered zones is a sign of mental strength, but staying there or even returning to such zones is another issue. Detached housing areas are transformed into dense and vertical residential areas facing vast and unbuilt dune fields, water reservoirs and wetlands. Habitation Units, public amenities, social services are packed into walls, which are slicing the dunes in perpendicularly. Escape is guaranteed by the main walls anchored 90° in the ground. Being nourished in the mountains, the walls provide a certain supply of freshwater and transport it to the Sendai Coast Area. Refuge is assured by elevated landscape zones, dune ridges, paths inside massive walls and simply by accessible building-tops. Memorial manifestation is made by a train line between the cities hit by the tsunami in March 2011, named “Memorial Line”. Passing through time and space - this train project commemorates the devastation of habitat and the harm, experienced. Rethinking construction - the architecture comprises massive concrete walls with plug-like openings which ensure a “waterproof” habitat. These openings serve as windows as well as plug-in components for suspended light structures. Rethinking infrastructure - the site is equipped with local and regional transportation. Above all, it is tied to a New Shinkansen train that reaches the port area as well as the airport.

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VALERIA ZAMORA MARCO year Master 2 studio LAMU ProfesseurE INèS LAMUNIèRE Assistants DEBORAH PICCOLO, JOANA LEITE MOURA ANES, CHRISTIAN SCHEIDEGGER

« UNE CHEMINéE URBAINE » Le bâtiment fonctionne comme une machine à capter l’air et à filtrer la lumière afin d’améliorer les conditions de travail à l’intérieur. Le design de la cheminée est basé sur le principe de Bernoulli, qui postule une relation entre l’ouverture de l’entrée d’air, la hauteur et la vitesse de l’air ; il s’inspire en outre des maisons traditionnelles de Hassan Fathy. Le programme accompagne le parcours de l’air qui entre au rez-de-chaussée, du côté sud proche de la rivière, pour profiter de la brise provenant du canal. Il passe ensuite à travers le lobby, où il se rafraîchit grâce à la température de l’eau du bassin et à l’enfouissement de ce niveau dans les strates fraîches. Une fois refroidi, il monte par la cheminée et reprend l’air vicié qui sort des espaces de travail. La toiture, dont les pans sont orientés selon les vents dominants, provoque une augmentation de la vitesse et une diminution de la pression entraînant la succion et l’évacuation des airs. La lumière est filtrée par la peau extérieure constituée de lames d’aluminium qui pivotent et s’orientent selon l’angle d’incidence des rayons solaires, afin de laisser passer la lumière naturelle dans les zones de travail. Cette solution, qui contrôle le rayonnement et l’apport de chaleur, permet aussi d’avoir une façade uniforme donnant à percevoir le bâtiment comme un objet sculptural. L’autre fonction de la peau métallique est de créer un second courant d’air périphérique destiné à faciliter la succion du courant interne de la cheminée.

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This structure is like a machine designed to trap air and filter light from the outside, thereby creating optimum working conditions inside. Its overall “chimney” or “flue” design is based on Bernoulli’s principle and is also influenced by the traditional houses of the Egyptian architect Hassan Fathy. Air enters on the ground floor, from its south side near the river, taking full advantage of a cool breeze. The air passes through the lobby below ground level, where it is further cooled by the low water temperature in a pool, as well as by the generally lower temperature of the subterranean space. After this cooling process, the air is ventilated up the “chimney”, where it mingles with stale air issuing from the work areas. The roof, the slope of which is adjusted in the direction of the prevailing wind, simultaneously generates an increase in the speed of the air flow and a reduction of air pressure, which together work to suck out and then evacuate this stale air. The building’s outer skin is comprised of aluminium blades that pivot and position themselves according to the angle at which they are struck by the sun’s rays, filtering the natural light and allowing it to penetrate the work areas. This arrangement, which also makes it possible to control the volume and extent of any heating that is required, lends a uniform, sculpture-like aspect to the façade of the building. In addition, the metallic exterior creates a second, peripheral air current that increases the force of the suction within the flue.

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GIONA BIERENS DE HAAN & LAURENT CHASSOT ANNéE PROJET DE Master GROUPE DE SUIVI PROF ROBERTO GARGIANI, PROF MARIE SACCONI, PROF JACQUES GIOVANOLA, RICARDO DE OSTOS

« ABIOGENèSE : LABORATOIRE DU VIVANT » L’Homo Digitalo-Informaticus est le produit de nos jours. La borne wifi lui ouvre les portes de son univers. Elle l’éloigne d’une réalité palpable en laquelle il ne croit plus. Enclin à un défaitisme chronique, il se caractérise de deux manières : celui qui craint le temps et celui qui veut le rattraper. Son existence même semblerait lui échapper. Dans le but de contrer ce phénomène, notre laboratoire de recherche s’est penché sur des questions liées à l’importance d’un retour à des valeurs tangibles ainsi qu’à un re-positionnement de l’être humain au sein de son environnement. L’architecture que nous proposons place l’être humain dans un système dont il n’occupe plus le centre. Il évolue en harmonie avec son environnement. Il ne cherche pas à s’en isoler mais au contraire, construit un rapport d’échange avec celui-ci. Au travers d’un processus d’expérimentation, nous fabriquons les premiers organes destinés à remplir l’inventaire de l’architecture vivante, une architecture autonome qui communique avec les phénomènes naturels et qui impose un nouveau dialogue entre l’occupant et son environnement.

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Homo Digitalo-Informaticus is the product of our age, and the gateway to his world is WiFi. WiFi distances this new form of human being from a tangible reality in which he no longer believes. Because he is prey to a chronic sense of defeat, his two dominant characteristics are a deep fear of the passage of time juxtaposed with a passionate longing to catch up with it. For the moment, his very existence seems to elude him. Our research laboratory aims to confront this phenomenon. Our focus is on the importance of a return to tangible values; we aim to re-position the human being within his own environment. The brand of architecture we champion places him squarely within a system whose centre he no longer occupies. We envisage him living in harmony with an environment from which he no longer insulates himself, and with which he is free to build a relationship based on genuine exchange. Through a laborious process of experimentation, we are fashioning the first organs that are destined to supply the needs of a living, autonomous architecture in the future – one that will find ways to interact with natural phenomena and impose, along the way, a fresh new dialogue between ourselves, the human occupants, and our environment.

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FRANCESCO BORGHINI & SILVIA GROAZ ANNéE PROJET DE

Master GROUPE DE SUIVI PROF PATRICK BERGER, PROF ROBERTO GARGIANI, KERSTEN GEERS, CATHERINE COTTING, isabelle valazza vallet

« SCéNARIO N#10 » Le projet s’inscrit dans la continuité d’une recherche théorique au sujet du système de consommation et de son implosion, tel que Baudrillard l’a décrit : il utilise la même logique du « systématique » et l’alimente à tel point que le paradigme change. L’île abandonnée de Hoffman Island (NY) est le prétexte à la mise en place d’un laboratoire architectural et social. Le choix stratégique de l’implantation permet une approche expérimentale et libérée du contexte. Le programme est composé par éléments hétérogènes formalisés dans un volume hybride qui révèle les contrastes de la consommation. Le projet propose une structure qui abrite une activité commerciale et un centre de recyclage des déchets. L’objectif est de montrer le processus de la consommation de façon métabolique : tout ce qui est produit par le shopping mall est réintroduit dans le bâtiment, soit sous forme d’énergie, soit sous forme de produit. La majorité des déchets est composée de papier qui devient la matière première concrétisant l’implosion. L’espace commercial fait place à l’archivage des livres. Dans cette logique, plus le centre commercial consomme, plus il va produire de déchets et plus il est consumé. Le projet proposé invite à réfléchir sur l’instabilité en touchant les points faibles du centre commercial, en bouleversant son monde bruyant, attractif et pop, et en l’entraînant au moyen de ses propres cendres dans le monde du silence, du discret. L’archive révélée apparaît comme un vestige, une ruine pop du XXIe siècle qui vise à interpeller, à faire prendre conscience.

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This project is part of an on-going programme of theoretical research. The subject matter is the system of consumption and its implosion, as described by French theorist Baudrillard, who suggested that “systematic” consumption would reach such a pitch that paradigm change would be produced. The abandoned Hoffman Island (NY) has supplied a pretext for the installation of an architectural and social laboratory, as well as a strategic choice of site that permits an experimental approach entirely independent of its context. The programme is composed of heterogeneous elements formalized within a hybrid space in order to reveal the contrasts inherent in the current system of consumption. The project suggests a structure that includes a commercial activity and a waste recycling centre, with the aim of showing the process of consumption in a metabolic light: for example, everything that is produced by the shopping mall is reintroduced into the building, either in the form of energy or a product. Most of the waste products are composed of paper, which becomes the primary material feeding the impending implosion. The proposed project invites us to reflect upon the circumstance of instability, by touching on the vulnerable aspects of the shopping centre, by upsetting its noisy, superficially attractive, pop-driven ethos, and by dragging it back through its own ashes into a place of silence and discretion.

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MALAÏCA CIMENTI année PROJET DE MASTER 2 GROUPE DE SUIVI ELENA COGATO LANZA, PROF DIETER DIETZ, MARC SCHMIT

« THE CHOC. BAR » Suite à la délocalisation d’entreprises, de nombreux sites industriels, situés en zone urbaine, se retrouvent abandonnés et non intégrés aux diverses fonctions de la ville. Mon projet vise la réintégration d’une composante productive au sein d’un site industriel et non seulement la réutilisation de ses structures constructives. Un nouveau type de production appelée Fab Lab, qui par son échelle s’adapte à un environnement urbain et ne s’adresse pas à la consommation de masse, était une solution intéressante à investiguer. Ce type de production n’a pas besoin de grandes structures comme le demande la production industrielle, par contre la forte présence de connectivités et de réseaux d’infrastructures et de services s’y rattachant sont primordiaux pour son fonctionnement. C’est au travers du cas d’étude de l’ancien site de production de chocolat Suchard à Serrières que ce principe est étudié. Entrée ouest de la ville de Neuchâtel, le site est localisé à un point stratégique pour la suisse romande, proche de grandes villes et d’aéroports. Il est entouré par plusieurs infrastructures de transports sans pour autant y être rattaché. Particulièrement caractérisé par sa topographie, ce site est un concentré d’éléments naturels et construits, qui ne dialoguent pas directement avec leur environnement. L’enjeu de ce projet est de connecter le site au reste de la ville et à une plus grande échelle au reste de la Suisse, pour lui permettre un nouvel essor.

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With the increasing relocalization of businesses, many industrial sites in urban areas have found themselves abandoned and cut off from the day-to-day activities of their adjacent towns. My project aims to reintegrate productive aspects into an industrial site, rather than merely re-utilizing its structures. A new approach to production called Fab Lab, which, because of its scale, can be adapted to specific urban environments as well to mass consumption, was one solution that seemed interesting to investigate. This type of production has no need for the giant structures we associate with industrial production; even so, the strong presence of connective elements as well as infrastructure networks and services is still vital to its successful operation. This principle was studied in depth within the context of the former Suchard chocolate factory at Serrières. Situated on the western access road to Neuchâtel, the Suchard factory is strategically placed within the Swiss-French region, with big cities and airports in close proximity; moreover, it is surrounded by several distinct transport infrastructures without being directly attached to them. The special topography of the site offers a strong concentration of natural and constructed elements that have no direct dialogue with their environment. The main purpose of this project is to connect it with the rest of the town and, on a wider scale, with the rest of Switzerland, to bring it alive.

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STEFFAN HEATH & EDOUARD PHILIPPE année PROJET DE MASTER GROUPE DE SUIVI PROF HARRY GUGGER, PROF JEAN-CLAUDE BOLAY, GÖTZ MENZEL

« URA » Depuis un demi-siècle, Mexico fait face à une surexploitation massive de ses ressources hydriques. La couche aquifère, qui constitue la source principale d’approvisionnement en eau de la ville, se trouve dans un état critique d’épuisement résultant de l’extension démesurée de la ville qui empêche sa recharge. Afin de réduire le stress actuel sur cette couche aquifère, la ville doit mieux exploiter les sources d’eau locales à disposition : les eaux usées et pluviales. La création de nouvelles stations d’épuration (STEP) apparaît donc comme un enjeu majeur. Cependant, afin de pouvoir projeter une nouvelle STEP dans un tissu urbain dense, il nous semble essentiel de lui donner un nouveau statut, afin que sa présence en ville ne provoque plus un sentiment de rejet, mais représente plutôt une opportunité. Ainsi, nous proposons d’étudier la combinaison d’une STEP avec une piscine municipale. Situé à l’ouest de la ville, le projet est implanté dans une aire dont le tissu urbain recouvre un sol propice à la recharge de la nappe aquifère. Des barrages de rétention qui interceptent les rivières, souvent très polluées, ponctuent cette zone particulière nommée URA (Urban Recharge Area). Placée en aval d’un de ces barrages, la STEP projetée génère un corridor vert, où l’eau traitée permet la revitalisation de la rivière jusqu’à son infiltration dans un parc situé 1.5 km en aval. La piscine, preuve urbaine de l’intégration de la STEP, est la première séquence de ce corridor vert.

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Over the last half century, Mexico City has had to cope with the increasingly unsustainable over-use of its water reserves. The aquifer that is the main source of the city’s water supply is now on the brink of total exhaustion due to the unrestrained spread of the city, which has taken place with such rapidity that the ground water has never been allowed to properly replenish itself. If it is to relieve the intense pressure on this aquifer, Mexico City needs to make better use of the other water sources at its disposal, namely rainwater and recycled water. The creation of new “STEPS” (water purification plants) appears to be an urgent priority. However, if a new STEP is to be grafted onto the already-dense urban fabric, it needs to be given an entirely new status; rather than provoking opposition in the city, the STEP should offer realistic and tangible opportunities. Our suggestion is the combination of a STEP with a municipal swimming pool, situated at the western edge of the city; more precisely, our project would concern an area where the urban fabric covers land that is eminently suitable for replenishing the aquifer. A series of retention dams to intercept the local watercourses, many of which are badly polluted, could be built in this zone, which would be labelled a “URA” (Urban Recharge Area). Below these dams the projected STEP would generate a green corridor, where treated and purified water would allow the revitalization of the river, until its infiltration into a park sited 1.5 kilometres downstream.

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FATMA BEN AMOR & AURéLIE KROTOFF année PROJET DE Master GROUPE DE SUIVI PROF DIETER DIETZ, PROF CHRISTIAN GILOT, MARC SCHMIT, BASSEL FARRA

« TUNIS, VILLE EN MUTATION. BHAR LAZREG, PAYSAGE POST-RéVOLUTIONNAIRE » La révolution sociale engagée en Tunisie a déchaîné les espaces publics. L’étude de ces lieux qui furent le théâtre de la fusion, puis de la scission d’une population entière, révèle la présence de profondes inégalités matérialisées dans les morceaux de villes remarquables que sont les quartiers informels de la périphérie. Ces formes d’urbanisation, observées lors de l’analyse du Grand Tunis, manquent autant d’infrastructures que d’espaces publics spécifiques. Notre intervention s’établit à Bhar Lazreg, quartier qui s’amplifie depuis la révolution, notamment par le mitage de terres agricoles abandonnées. Entre le lac de Tunis, le lac salé de l’Ariana et les quartiers aisés du nord de Tunis, il présente une mixité due autant à son intégration géographique dans la ville qu’à sa déconnexion physique. Le projet désenclave le quartier en favorisant la mobilité douce, et, à plus grande échelle, réconcilie les Tunisois avec le lac salé en introduisant des loisirs alternatifs. Il renforce sa fragile identité en préservant des tranches non bâties de son territoire actuel, puis en redéfinissant des zones agricoles périphériques pour l’approvisionnement de son marché. À la rencontre de toutes les catégories, ce pôle actif, créé sur le site et inséré dans un contexte révolutionnaire en construction, est destiné à s’intensifier avec le temps pour offrir un espace public adapté. Habitants locaux et habitants de la ville pourront découvrir des paysages méconnus offerts par ce quartier et son environnement.

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Tunisia’s recent revolution has released the nation’s public spaces in the most literal sense of the word. A study of the various places that witnessed the coming together and subsequent breakout of the entire population showed profound inequalities in the townships that now constitute the informal districts of the periphery. These urban areas, observed in the course of an analysis of Greater Tunis, are entirely lacking in either infrastructure or specifically assigned public spaces. Our involvement was in Bhar Lazreg, a quarter that has burgeoned since the revolution, as a result of the progress of urban sprawl across abandoned agricultural land. Between the Lake of Tunis, the salt lake of Ariana and the wealthier northern areas of the capital, it presents a blend that is as much the result of its geographical integration into the city as its physical disconnection from it. Our project would attempt to unlock the quarter by favouring greater mobility; on a broader scale it would reconcile the people of Tunis with the Ariana salt lake by providing alternative leisure options there. Furthermore it would strengthen the area’s stillfragile identity by making sure that strips of as-yet unconstructed land within its present territory remain unaltered, and by redefining peripheral agricultural areas to supply local markets with fresh produce. The final objective would be a fully adapted public area, where both local people and inhabitants of the rest of the city can benefit from the little-known landscapes offered by this quarter and its environment.

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SINA MOMTAZ ANNéE PROJET DE Master GROUPE DE SUIVI PROF PATRICK BERGER, MONIQUE RUZICKA-ROSSIER, CATHERINE COTTING, REZA AZARD

« VALORISATION D’UN PATRIMOINE AU TRAVERS D’UNE ARCHITECTURE CONTEMPORAINE » Bam recèle un riche patrimoine historique, culturel et conceptuel. Son ancienne citadelle prouve que l’être humain a réussi à vivre, dans les conditions désertiques de cette région, en utilisant et en aménageant au mieux quatre éléments : l’eau, le jardin, le vent et l’ombre. Le séisme de 2003 a eu non seulement des conséquences matérielles — une ville détruite à plus de 70 % —, mais aussi un impact psychologique profond sur ses habitants. Désormais, lorsqu’ils construisent à neuf, les Bamiens ignorent tout à fait les valeurs architecturales adaptées à la région et au climat ; témoins de la faible résistance des anciens édifices en cas de séisme, ils éprouvent de la méfiance à leur égard. Le but du projet : changer cette vision en prouvant qu’on peut réintroduire de manière contemporaine, ces valeurs architecturales. Ceci au travers d’un programme intégrant les aspects culturels, historiques et patrimoniaux. Créer un lien entre le projet et un édifice historique de la ville revêt une intense signification culturelle. En effet, en restaurant et en réhabilitant un édifice, non seulement on rehausse sa valeur symbolique mais on démontre ainsi qu’il est possible de créer un rapport entre le nouveau et l’ancien. Ce projet s’efforcera de respecter les quatre éléments cités plus haut, de manière tout à fait adaptée à l’environnement. L’intérêt d’une telle démarche est de souligner l’impact culturel que peut avoir un tel projet sur les habitants en leur rappelant les valeurs de leur architecture vernaculaire.

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Bam is a place with a rich historical, cultural and conceptual heritage. Its ancient citadel offers living proof that human beings have succeeded in living in the region’s desert conditions by utilizing and organizing the four main elements at their disposal: water, gardens, wind and shade. Unfortunately, the earthquake that struck Bam in 2003 not only had substantial material consequences – it destroyed more than 70 percent of the town – but also left severe psychological scars on its inhabitants who no longer trust their own traditional construction methods.. The aim of our project is to alter this perception, by proving that it is altogether possible to reintroduce traditional architectural values in a contemporary way. The creation of a link between this idea and a single historic building in the town would be an act of powerful cultural significance. If an important building in Bam could be restored and rehabilitated along these lines, its symbolic value would be increased beyond measure; at the same time, a decisive demonstration would be made that a link between the new and the old can be both feasible and desirable. The project would be bound to respect the four elements mentioned above, in a manner entirely adapted to the environment. Finally, its principal interest would be to show the cultural impact that an initiative of this kind could have on people, by forcefully reminding them of the innate value of their vernacular architecture.

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MARCELLO MONTI année Projet de Master GROUPE DE SUIVI PROF INèS LAMUNIèRE, PROF AURELIO MUTTONI, JULIEN FORNET, MICHEL NEMEC

«CONCEPTION D’UNE TOUR MIXTE EN MILIEU URBAIN SUISSE, UNE TOUR POUR GENèVE» Alors que dans bien des pays, elle n’est plus un problème en soi, en Suisse, où les projets hauts se multiplient, la tour suscite encore des débats et des critiques souvent très médiatisés. L’opposition d’une grande partie de la population à ce type de projets pose la question d’une proposition alternative à l’accumulation verticale de bureaux qui s’impose à tous, comme symbole, mais qui appartient, en fait, à des privés. Le projet propose, par la mixité public/privé, d’offrir la possibilité à la population de s’identifier à ce symbole fort que serait leur tour. Marquant Genève, et plus précisément le site de La Praille, lieu stratégique et futur siège de son développement, le projet est plus qu’un bâtiment haut, une tour mixte de 350 mètres affirmant son caractère public et territorial. Cette grande hauteur implique l’importance du choix précoce d’un parti structural dont les potentialités pourront répondre aux ambitions architecturales. Le projet interprète l’idée de la ville verticale comme une série de pôles publics entre lesquels le tissu se développe en quartiers thématiques, exploitant les caractéristiques de la structure en Core & Outrigger, dont l’élément identitaire, le niveau Outrigger, est détourné de son usage habituellement technique pour devenir un lieu de spatialité forte, les Sky-lobbies, stations desservant les espaces publics et irriguant le tissu. Cette même structure offre, entre ces pôles, la liberté nécessaire aux variations spatiales souhaitées pour la mixité.

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While it is no longer viewed as problematic in most other countries, the tower concept remains the subject of sharp debate and the object of steady media attention in Switzerland. Much of the population is opposed to projects of this kind, and the search continues for an alternative to the vertical accumulation of office buildings. This project, with its blend of public and private aspects, offers people the opportunity to identify with a powerful symbol that would be all their own. This symbol would stamp a clear mark on Geneva and especially on La Praille, where it is strategically sited as the future headquarters for the district’s development. Much more than just another “tall building”, this mixed-use tower, at 350 metres tall, would openly affirm its public and territorial character. More specifically, its unusual height will stress the importance of a precocious choice of structure whose potential is only matched by its architectural ambition. This “vertical city” is a succession of public poles of activity, between which thematic fabrics are developed, in order best to exploit the building’s Core and Outrigger characteristics. The main identifying element, the Outrigger level, is diverted from its habitual technical use to provide remarkably spatial “Sky Lobbies”, which are stations that serve the public spaces and generally irrigate the fabric. Between these poles, the same single structure offers all of the freedom and spatial variation that is necessary for multipurpose use.

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ALEXANDER HERTEL & CHRISTOPHER TAN année PROJET DE MASTER GROUPE DE SUIVI PROF DIETER DIETZ, PROF HARRY GUGGER, LAURENT STALDER, MARC SCHMIT

« PETER » L’histoire de Peter, comme celle de l’aménagement du territoire en Suisse, s’est développée sur cinquante ans par phases successives matérialisées par autant de strates. Dans ce laps de temps, Peter évolue et cherche constamment d’autres contrastes entre forme, échelle et équilibre. L’enfance de Peter se passe à poser des fondations et à créer des espaces publics. Le stade est le lieu des activités sociales et extrascolaires où le corps et l’esprit se retrouvent en harmonie. À l’adolescence, Peter gagne en mobilité et n’est plus qu’à douze minutes de la capitale, Berne. Peter en profite pour élargir ses horizons et franchir les montagnes suisses. Adulte, Peter n’est plus qu’à 12 minutes de Bâle et 36 minutes de Genève : il devient le moteur du changement d’échelle territoriale. Peter est un tour de force architectural. Peter est une super structure composite. Peter est une recherche territoriale. Peter est une unité ultra-composite.

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Peter’s story, much like that of Switzerland’s territorial development, consists of many layers. These layers are consequently developed and constructed over 50 years – in programmatic phases. Over these years, Peter’s character develops, constantly seeking contrast between form and Scale. Thus, both the immediate and remote context are influenced – erecting a shift in balance. Through infancy, Peter is provided foundation and public space. In relation, the stadium functions as a place for extra curricular and social activity – harbouring an equilibrium of mind and body. Through adolescence, Peter gains mobility – a mere 12 minutes away from the Capital of Switzerland – Berne. This mobility allows Peter to redefine horizons and thus extend beyond the nesting line of the Swiss mountains. Through adulthood, Peter becomes the dominant force in the shift of territorial scale – 12 minutes from Basel and a swift 36 minutes from Geneva. Peter is an architecture. Peter is a superstructural composite. Peter is a territorial quest. Peter is a hypercomposite body.

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AURéLIA YAMMINE année PROJET DE MASTER GROUPE DE SUIVI PROF INèS LAMUNIèRE, PROF JACQUES LéVY, DEBORAH PICCOLO

« RE-CONNECTING BEYROUTH, UNE FRICHE FERROVIAIRE COMME CONNECTEUR SOCIAL ET URBAIN » Beyrouth est aujourd’hui une ville dense et encombrée dans laquelle le moindre vide se transforme directement en parking ou autre espace résiduel. Cela se fait au détriment de l’espace public qui se voit réduit, alors qu’il est un enjeu important dans une ville géographiquement et socialement fragmentée en multiples communautés vivant dans des quartiers différents, empreints chacun d’une identité forte. La mobilité est, dans ce cas-là, un générateur important d’échanges et permet de créer des connexions qui engendrent un espace public qui s’affranchit de la géographie morcelée de la ville et des communautés. Il existe une friche située sur le tracé de l’ancienne ligne ferroviaire qui possède un grand potentiel urbain et social car il s’agit d’un vide continu et non occupé, qui traverse la ville du nord au sud à travers des quartiers aux composantes religieuses et socioéconomiques extrêmement différentes. Le parti pris du projet est de reconvertir cette friche ferroviaire en une ligne de mobilité douce (promenade piétonne, piste de course et tramway) ponctuée de différents pôles contenant des équipements sportifs, commerciaux, culturels et éphémères. Cet axe deviendrait donc un espace public capable d’agir comme connecteur entre différents lieux et différentes populations.

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Today, Beirut is a dense and crowded city, in which the smallest corner that falls vacant is immediately seized for parking or some other residual purpose. This trend is detrimental to the public spaces, which are shrinking fast despite their obvious importance to a city that is geographically and socially fractured into different quarters, each with its own very strong identity. In this case, mobility is a crucial generator of exchange. It alone has the potential to create connections and public spaces that are genuinely free from Beirut’s piecemeal geography and the division of its multiple communities. There is an overgrown, disused railway line that runs through Beirut, which possesses huge social and urban potential. The line is an uninterrupted, unoccupied empty strip that crosses the city from north to south and runs through districts whose religious and socio-economic components could hardly be more different. The goal of the present project would be to reconvert this railway to secondary uses (pedestrian walkway, tramway and running track, for example) with a series of stops along the way that would supply sporting, commercial, cultural and ephemeral elements. Ultimately, the line could become a public space capable of acting as a connector between different places and people.

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CHRISTOPHE ALHANKO « VILLAGGIO PER ARTISTI »

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MICKAËL SACHS ET BENJAMIN BAERTSCHI « THE GRADIENT »

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RAMA ELIAS ET YIQUN ZHANG « A-TYPICAL PLAN »

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ADRIEN GROMETTO ET STéPHANE MAUGER « SOUL SISTER »

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EMILIE REVAZ ET ODILE ALLIMANN « LIVING ISTANBUL »

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AUGUSTIN CLEMENT ET MARTIN LEPOUTRE « KIRKENES RZD »

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MATTHIEU DELACRéTAZ ET ANTONY ESTEVEZ « TABULA SUBLIMIS: NETWORKS AND LAYERS FOR PRODUCTIVITY AND SECURITY »

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CLIO GACHOUD ET MINH-LUC PHAM « DU CAMP à LA VILLE_CONSOLIDATION ET DéVELOPPEMENT D’UN HABITAT éPHéMèRE » 128

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JOAN GENER GONZáLES ET ANDREA NAVARRO GOLOBART « UMBRARIUM / BANQUE PRIVéE à SINGAPOUR »

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CHRISTOPH HOLZ « STEEP CITIES »

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DIDIER LAMBERT ET YANN PETER « UNE BANQUE à DUBAÏ »

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CAROLE WESTHOFF ET LAETITIA DE GENOUILLAC « éCHAFAUDER UN PAVILLON »

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PATRICK AYER « MéTABOLISME »

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MARC DE TASSIGNY « S.I.P. – Surélévations d’un ancien site Industriel à vocation Publique »

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MENTIONS d’honneur Honorable Mentions

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CHRISTOPHE ALHANKO année BACHELOR 2 STUDIO

DÜRISCH & NOLLI PROFESSEURS PIA DÜRISCH & ALDO NOLLI ASSISTANT NASARIO BRANCA

« VILLAGGIO PER ARTISTI » L’île Comacina possède un passé architectural riche. Les ruines d’une forteresse byzantine et les vestiges d’églises romanes composent son paysage. L’implantation du projet, qui s’inspire de petits villages reculés du nord de l’Italie, se fait sur une terrasse formée par d’anciens murs de fortifications. Les volumes s’appuient contre ces murs et renforcent les angles d’une géométrie existante. Ici, chaque volume abrite une pièce. Chaque pièce est un espace introverti qui renferme sa propre atmosphère. L’atelier à ciel ouvert se veut comme un puits de concentration. Retranché entre quatre murs, l’artiste n’a de relation qu’avec le ciel et les étoiles. L’atelier couvert offre l’exception d’une percée vers le paysage. Sa toiture semble léviter. Une petite cour intérieure éclaire la chambre. Dans la salle d’eau, la lumière vient baigner les anciens murs avant de faire étinceler l’eau de la baignoire. La disposition des volumes génère trois pièces à ciel ouvert. Elles font partie d’un parcours et sont hiérarchisées par leur degré de privacité, la plus publique étant celle entre les deux ateliers, puisqu’elle peut servir à des vernissages. L’expression se veut archaïque et la construction primitive. Chaque élément est construit avec la même pierre. La végétation prend le dessus sur les toits et la prairie s’insère entre les pierres du sol. Le mobilier est en bois et se détache du sol. Il contraste avec la pierre, par son aspect chaud et éphémère. Sans lui, l’ensemble serait une ruine.

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The Italian island of Comacina has a rich architectural past, with the ruins of a Byzantine fortress and the remains of Romanesque churches forming part of its landscape. Our project is inspired by the architecture of remote hamlets in Northern Italy. The site is a terrace framed by the walls of an old fortification; our building would rest against these walls, reinforcing the lines of a geometry that is already in place. Every visible volume would contain a room, and each room would be comprised of an inward-inclined area with a distinct atmosphere of its own. One, a roofless studio, would function as a well of concentration; hidden within its four walls, an artist working here would be cut off from everything except the sky and stars. Another studio, covered this time, would have a single window looking across the landscape and a roof that seems to hover overhead. The bedroom would draw natural light from a small inner courtyard. The layout would generate a total of three roofless rooms, in sequence and in ascending order of privacy, the most public being the one that falls between the two studios. This would serve as an exhibition area. The overall form of expression here is archaic and the construction primitive. All elements would be built of the same stone. All of the furnishings would be made of wood, which would stand out strongly, its warm, impermanent appearance contrasting with the stone. Were it not for the wood this place would be – literally – a ruin.

MENTIONS d’honneur/Honorable Mention


MENTIONS d’honneur/Honorable Mention

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MICKAËL SACHS & BENJAMIN BAERTSCHI ANNéE BACHELOR 2 studio KUO professEURE JEANNETTE KUO ASSISTANT DRIES RODET

«THE GRADIENT » Le but de l’exercice était la réalisation d’un bâtiment de bureaux à Zurich avec pour thème principal l’exploration des typologies liées au programme de bureau. L’immeuble de 9 étages devait comprendre 5000 m2 de bureaux, partagés entre cellular, shared et landscape offices, 1500 m2 de programme libre (X factor) ainsi que 1200 m2 pour un restaurant, un auditorium et un des espaces multi-usages. Le concept du projet repose sur un système unique de dédensification permettant de résoudre les problèmes liés aux espaces de travail, à la structure et à la circulation. Chaque étage est différent et propose un dégradé de typologie de travail en partant du Cellular office pour arriver au Landscape Office. La portée réduite de la dalle ainsi que la répétition des poteaux et linteaux permettent une finesse accrue du système structurel en procurant une fluidité au plan et une fragilité à la coupe.

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The object of this exercise was the creation of an office building in Zurich, whose principal theme would be the exploration of new typologies linked to its projected uses. The nine-storey building itself was to comprise 5000 square metres of cellular, shared and landscape offices, 1500 square metres of X-factor space, and 1200 square metres set aside for a restaurant, an auditorium and miscellaneous functions. The project concept rests on a unique system of dedensification that would make possible a wide range of solutions to any difficulties that arise within the building’s workspaces, structure and human traffic. Each floor is different, with a different gradation of work typology, beginning with the “cellular” area and ending with the “landscape-type” office zones. Essentially, the reduced size of the building’s slab base and the repetition of columns and lintels add fluidity, delicacy and refinement to its overall structural system.

MENTIONS d’honneur/Honorable Mention


MENTIONS d’honneur/Honorable Mention

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RAMA ELIAS & YIQUN ZHANG année BACHELOR 2 studio KUO professeure JEANNETTE KUO Assistants PETRA JOSSEN, DRIES RODET, ISABEL CONCHEIRO

« A-TYPICAL PLAN » Le projet, implanté à Zurich au bord du Limmat, veut repenser les espaces de bureaux actuels. Nous nous sommes donc intéressés à la structure comme génératrice d’espace, avons privilégié le plan ouvert et évité le plan type qui se répète d’un étage à l’autre. Le bâtiment est composé de deux noyaux structurels externes comprenant les infrastructures. Disposés afin d’optimiser l’apport de lumière, ce sont eux qui donnent son orientation nord-sud au bâtiment. D’un côté la zone industrielle de Zurich, de l’autre la vue privilégiée sur le Limmat, avec ses petites habitations et la beauté naturelle des alentours. Trois types de structures s’attachent à ces deux noyaux, chacune générant un espace propre qui révèle une manière différente de travailler. La Vierendeel, étage porteur principal, permet de suspendre (par des tirants) ou de supporter (par des poteaux) un niveau. Il en résulte que les étages sont complètement libérés de la structure. Cette composition confère au bâtiment une forme de légèreté, d’instabilité et une grande transparence. Le projet se détache du programme requis et ne s’intéresse plus qu’à l’espace qu’il génère. Donc, plus de bureaux cellulaires mais uniquement des espaces ouverts, où la privacité se joue par la structure et la distance des uns aux autres. La grande flexibilité de chaque étage du bâtiment permettra aussi une utilisation future différente. Dans 50 ans, ce bâtiment sera, peut-être, reconverti en logements, en musée…

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The general aim of this project was to rethink the existing office space of a building beside the Limmat River in Zurich. After looking at the structure generating the space, we opted for an openplan approach, in preference to a standard layout that repeats itself floor after floor. The building is made up of two external structural cores that house its infrastructures. Planned to make the most of natural light from the outside, these cores comprise the building’s north-south exposition. On one side is Zurich’s industrial zone; the other is a splendid view across the Limmat, toward small houses clustered amid the natural beauty of the city’s surroundings. Three types of structure are attached to these two cores, each of which generates a specific space with a different way of working. The Vierendeel, the main load-bearing level, gives the option of suspending (with straps) or supporting (with columns) another level. The result is that the floors are completely liberated from the supporting structure. This composition gives the building an air of insubstantial lightness, along with enhanced transparency. No cellular offices, but spaces exclusively open. The improved flexibility of each floor will permit different uses in the future; fifty years from now, this building may well find itself reconverted into apartments or museum space … who knows?

MENTIONS d’honneur/Honorable Mention


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ADRIEN GROMETTO & STéPHANE MAUGER année BACHELOR 4 studio BAKKER & BLANC professeurS MARCO BAKKER & ALEXANDRE BLANC assistantE pauline seigneure

« SOUL SISTERS » Le projet exploite la topographie complexe que constitue la base de la seconde tour de la cathédrale. Les chambres s’organisent autour d’un vide qui connecte l’intérieur de la cathédrale avec la ville. Les pèlerins et les étudiants se font face et leurs regards se tournent vers l’ouest, la direction de Saint-Jacques de Compostelle. L’atmosphère se veut communautaire tout en garantissant une intimité au sein des chambres grâce aux façades qui ne produisent aucun vis-à-vis direct. Depuis la ville, notre projet se veut un cyclope qui essaye de rétablir une symétrie monumentale avec la tour du beffroi.

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Our project would take advantage of the complex topography presented by the base of the second tower of the cathedral. The bedrooms for pilgrims would be arranged around the empty space connecting the cathedral’s interior with the city around it. Pilgrims and students would not only face each other, they would also look out westwards, toward Compostela. The atmosphere would be one of community, while at the same time guaranteeing more than adequate privacy for the bedrooms – with no direct of building façades. Viewed from the city, our project would have a cyclopean aspect, establishing a form of monumental symmetry with the cathedral’s belfry tower.

MENTIONS d’honneur/Honorable Mention


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EMILIE REVAZ & ODILE ALLIMANN année BACHELOR 6 studio BEHNISCH Professeur STEFAN BEHNISCH ASSISTANTS PIERRE CAUDERAY, MARTIN LATHAM

« LIVING ISTANBUL » L’hôtel plonge dans la magie orientale : atmosphère, lumière, patios, circulation labyrinthique… Il se développe de l’intérieur, depuis la chambre basée sur un motif octogonal, inspiré des thermes traditionnels. Chaque chambre est unique, mais chacune possède sa propre coupole ouverte sur le ciel. Son moucharabieh laisse passer la lumière, dessinant ainsi des arabesques sur le sol. La chambre est aussi connectée avec le patio : c’est un espace ombré inaccessible, qui apporte humidité et fraîcheur, qui ventile l’intérieur et qui laisse résonner le son de l’eau dans la fontaine. Chacun peut y regarder sans être vu. Rythmés par des lumières changeantes, les couloirs en méandres qui connectent les chambres, partent du hall pour se développer sur les trois étages par les noyaux d’escaliers. L’apparente uniformité n’est pas régulière. Les exceptions enrichissent le tout : la grande cour avec son sol en mosaïques, la généreuse coupole au-dessus du wellness, les chambres sur l’eau, le hall en double hauteur, les trois grandes places et les vues sur la ville depuis certains corridors. Limité par les docks, se développant librement sur l’eau, le bâtiment est constitué de panneaux porteurs en bois, préfabriqués. La coupole moulée, en fibres de verre et polyester, est recouverte d’un moucharabieh métallique, sa calotte centrale s’ouvre pour la ventilation. Celle des espaces publics est assurée par les tours à vents en terre cuite, inspirées de l’architecture perse, qui donnent son orientation à l’ensemble.

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The hotel has the magic of the Orient, fanning outward from a chamber designed along the lines of an octogonal pattern inspired by traditional thermae. Each bedroom is different, but each possesses its own dome open to the sky. Moucharabies let in the light, which traces arabesque patterns on the floor. The bedrooms overlook a patio, an inaccessible, shady area that traps coolness and humidity, ventilating the hotel’s interior and echoing the sound of water in a fountain. You can see into this patio without being seen. Constantly traversed by changing light patterns, the corridors that connect the bedrooms start from the main lobby and meander over three floors via different staircases. The apparent uniformity of all this is deceptive. Exceptions to it enrich every part of the hotel: the main courtyard with its mosaic floor, the ample cupola above the wellness centre, the bedrooms overlooking the water, the highceilinged lobby, and the three broad squares and the sundry views of the city visible from some of the corridors. The building itself, bounded by the docks and extending freely over the water, is made up of prefabricated, wooded load-bearing panels. The dome, which is moulded of glass fibre and polyester and covered with a metal moucharaby, has a central cap that can be opened for ventilation purposes. The ventilation of the public areas is provided by Persian-style terracotta wind towers, which also punctuate the building’s overall orientation.

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AUGUSTIN CLEMENT & MARTIN LEPOUTRE année Master 1 studio LABA professeur HARRY GUGGER assistante AURéLIE BLANCHARD

« KIRKENES RZD » La mer de Barents est en grande mutation, le réchauffement climatique et la fonte des glaces libèrent l’exploitation des gisements d’hydrocarbures et ouvrent le passage de l’Europe à l’Asie par la route maritime du Nord en 15 jours seulement. Le projet s’inscrit dans la perspective d’une collaboration accrue entre la Russie et la Norvège et de relations intensifiées entre Kirkenes et Mourmansk, deux villes frontalières. Il prend place dans la ville côtière de Kirkenes, construite autour de l’exploitation minière et qui se profile comme alternative au port saturé de la ville de Mourmansk. En prolongeant de 40 km le réseau ferroviaire russe de Nickel à Kirkenes, celleci — aujourd’hui accessible par avion ou par bateau seulement —, renforcerait sa relation non seulement avec l’intérieur du pays, mais aussi avec la Russie et l’Europe scandinave. La nouvelle gare de Kirkens Rzd projetée, établit un trait d’union entre Mourmansk et Kirkenes, entre terre et mer, entre ville et industrie, entre l’express côtier Hurtigruten et le train à grande vitesse russe. À 20 mètres du sol, les rails traversent la halle du chantier naval existant portés par une structure métallique légère fournie par le chantier lui-même qui produit ainsi sa propre réhabilitation. La dentelle structurelle s’adapte, libérant dans la halle un espace public aux multiples fonctions (marché couvert, salle de concert, terrain de hockey). Plus qu’une simple gare, le projet crée un lieu où les gens se croisent et se rencontrent, un lieu qui rapproche les échelles territoriale et locale.

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The Barents Sea is currently undergoing a major process of change, with global warming and the melting ice cap opening up new oil fields as well as the northwest sea passage from Europe to Asia – which takes only 15 days to cover. This project is planned within the context of greater cooperation between Russia and Norway, as well as closer relations overall between the border cities of Kirkenes and Murmansk. By extending the Russian rail link from Nickel to Kirkenes, the latter, which is currently accessible only by air or by water, would strengthen its links with the interior of the country and with Russia and the other Scandinavian countries. The projected new railway station of Kirkenes RZD would establish a connection between Murmansk and Kirkenes, land and sea, and city and industry, as well as linking the Hurtigruten coastal express with the Russian high-speed rail network. By means of a viaduct set 18 metres above ground level, the railway would pass over the main building of the existing shipyard. The viaduct itself would have a light metal structure manufactured by the yard itself, which would, in this way, contribute to its own rehabilitation. The fabric of the entire zone would also adapt to the new circumstance, liberating the main yard building for other public uses (a covered market, concert hall and hockey stadium, for example). Far more than a standard railway station, the project would create a crossroads where people can meet and mingle, as well as a venue to bring together the territorial and the local.

MENTIONS d’honneur/Honorable Mention


Coupe longitudinale

Plan rez

MENTIONS d’honneur/Honorable Mention

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MATTHIEU DELACRéTAZ & ANTONY ESTEVEZ année MASTER 1 studio UMEMOTO ProfesseurE NANAKO UMEMOTO ASSISTANT MICHAEL OVERBY

« TABULA SUBLIMIS: NETWORKS AND LAYERS FOR PRODUCTIVITY AND SECURITY » L’objectif du projet est de créer un espace à la fois sécurisé et dynamique à Sendai. Nous avons donc imaginé cette série de buttes artificielles qui, en cas de tsunami, feraient office de brise-lames et protégeraient les terres en limitant l’avancée des eaux. Cet espace, qui fait office de zone tampon entre la mer et la ville, doit néanmoins être mis en valeur par des activités quotidiennes. C’est pourquoi nous proposons un environnement productif articulé sur quatre thèmes : l’agriculture, le traitement de l’eau, le traitement des déchets et la production d’électricité. La plupart de ces fonctions se déploient en réseau autour de noyaux de petite taille, les igunes, situés dans la zone de production. Ils permettent de relier la zone agricole à ce réseau d’îlots mais aussi à la région de Sendai et au reste du Japon. Le développement de la structure est un processus évolutif. Les rizières dessinent un quadrillage étagé délimitant les unités de base industrielles. Structurellement, chaque unité s’agence sur un axe métallique vertical et est enveloppée d’une résille de même matériau qui a trois vocations : stabiliser le sol ; structurer le paysage sur des reliefs ; et ralentir la poussée des eaux. Le réseau routier pénètre à l’intérieur de chacun de ces îlots, le traversant directement et se ramifiant en voies secondaires qui desservent son centre. Les niveaux supérieurs des bâtiments sont dédiés aux logements et aux espaces publics, ce qui contribue à resserrer le lien social.

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This project is about creating a safe and dynamic environment in Sendai. We developed this pattern of hills, which acts as a breakwater system in case of a tsunami, protecting the city. This allows reducing the power of the water flow when hitting the sensitive areas. But this environment also needs to be useful the rest of the time. So we developed a productive landscape, working as a buffer zone between the ocean and Sendai through four themes: agriculture, waste water treatment, waste treatment and electricity creating. Most of these networks go through small hubs disposed in the production area, called igunes. They link the agriculture production to the network of islands, but also to Sendai’s area, and to Japan. The development of the structure is also an evolving process. The rice fields’ pattern creates a pile grid, defining the industrial areas. At the same time, the structure converges to become either an exterior mesh or a central vertical core. This mesh structure allows to hold the ground, but also to create a structural landscape, and a rough pattern to slow down the water flow. Inside the islands, the road loops go directly through the building and divides to create secondary roads, which distribute the accesses to the buildings cores, the vertical connections. Above that, most platforms are actually suspended to the main structure. This is where we find the apartments and some public spaces, allowing a visual contact and creating a strong community atmosphere.

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CLIO GACHOUD & MINH-LUC PHAM année PROJET DE MASTER GROUPE DE SUIVI PROF DIETER DIETZ, PROF FNS VALéRIE NOVEMBER, MARC SCHMIT

« DU CAMP à LA VILLE_CONSOLIDATION ET DéVELOPPEMENT D’UN HABITAT éPHéMèRE » Les catastrophes naturelles affectent un nombre croissant de personnes dans le monde. Le droit à un abri convenable fait partie des droits humains. Est-il possible de trouver un processus de reconstruction efficace, qui limite les phases de construction et rend les étapes moins séquentielles, tout en gardant une flexibilité au niveau des logements ? Notre projet propose un processus de reconstruction qui cherche à s’inscrire dans un développement durable. Nous avons mis au point une stratégie de développement urbain qui se base sur l’analyse de la morphologie du terrain ainsi que sur la mise en place d’éléments architecturaux simples qui nous permettent d’influencer la croissance des logements spontanés et de préparer l’implantation des habitats de transition. L’unité de logement est établie selon une démarche participative. Elle est composée d’un cœur collectif pérenne autour duquel viennent se greffer les habitations privées. Ces unités sont éphémères, mais ont la possibilité de se développer et de devenir permanentes. Le système constructif ainsi que la gestion du plan de masse permet à chacun de développer son habitat selon ses moyens et à son rythme. Nous avons choisi comme cas d’étude le camp de Terrain Accra à Haïti afin de confronter notre approche générique à un lieu spécifique. Notre modèle se base sur une approche collective, construire ensemble, qui remet en question le rôle de l’architecte dans le projet.

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In today’s world, natural disasters that destroy homes affect a growing number of people. The right to a decent shelter is a fundamental human one; so is it possible to find an effective process of rebuilding, which limits the phases of construction and makes its stages less sequential, while remaining genuinely flexible? Our project offers a process of reconstruction based on the principles of sustainable development. We have worked out an urban development strategy based on site morphology analysis and on the installation of simple architectural elements; this allows us not only to influence the growth of spontaneous housing, but also to plan transitional shelters in a coherent way. Unity of purpose and design is established at the outset by everyone’s inclusion and participation in the process. The project is composed of a permanent collective heart onto which private habitations can be grafted. These private units are temporary, but they have the potential to develop and become permanent. The construction system – as well as the management of the overall plan – makes it possible for each inhabitant to develop and improve his home at his own pace and according to the means at his disposal. We have chosen the Terrain Accra Camp in Haiti as a case study for the application of our generic approach to a specific site. Our model is based on a collective approach, and on an idea of building together that actually calls in question the traditional role of the architect.

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JOAN GENER GONZaLEz & ANDREA NAVARRO GOLOBART année MASTER 1 studio LAMU ProfesseurE INèS LAMUNIèRE ASSISTANT DEBORAH PICCOLO

« UMBRARIUM / BANQUE PRIVéE à SINGAPOUR » Ce projet de banque privée repose sur deux prémisses : d’une part, la remise en cause du concept traditionnel de la banque, intimidante, éloignée de la ville et des gens, d’autre part la nécessité d’une lecture exhaustive du site de Singapour. Lecture Urbaine : l’édifice est placé dans le Central Lineal Parc, élément urbain puissant dans un contexte sans cohésion. Éloignée du type tour, la banque se présente comme un équipement du parc, comme un espace public conditionné du point de vue climatique. Lecture climatique : le climat tropical de Singapour qui rend difficile la vie en plein air, est constant toute l’année. Une solution gadget qui procure de l’ombre, profite de la brise dominante et protège des pluies, suffit. En termes d’architecture, on pourrait parler d’un projet dans un autre, la cage et l’oiseau, l’umbrarium et la banque. L’umbrarium du parc est une structure simple, rigide et rationnelle, en acier, qui contraste avec la végétation libre et sensible qui l’envahit. Rigueur versus exubérance. Cette structure-équipement public est un espace public congestionné. Trois plates-formes situées à différents niveaux permettent d’y circuler, c’est un jardin en 3D. L’édifice de la banque : une boîte en verre suspendue, rigidifiée par un noyau vertical en béton, qui identifie et reconnaît la structure du parc, s’y place et profite de ses conditions climatiques. Une architecture de surfaces libres avec flexibilité d’occupation.

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This project for a private bank rests on two premises: one, a rejection of the model of the “intimidating” bank that is far removed from the real lives of people and cities, and two, the need for a close examination of the Singapore site. Urban reading: the building is situated in Singapore’s Central Lineal Park, a powerful urban element in a context that lacks cohesion. In direct contrast to the tower block stereotype, the bank appears as another of the park’s facilities, in the manner of a public space specially adapted to the climate. Climatic reading: the tropical climate of Singapore remains constant all year round. A “gadget” solution incorporating shade and protection from the rain, while making full use of the predominant breeze, would seem to be the correct response. Architecturally speaking, this is one project inside another – cage and bird, umbrarium and bank. The park umbrarium is a simple steel structure, rigid and rational; it contrasts with the free-growing, sensitive vegetation in which it is clothed. It remains, however, a public facility in a busy public space. Three platforms situated at different levels make movement in it possible, it is a three-dimensional garden. The bank building is a suspended glass box, made rigid by a vertical concrete core. The result is an architecture of free surfaces operating its own form of occupational flexibility.

MENTIONS d’honneur/Honorable Mention


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CHRISTOPH HOLZ année MASTER 1 studio ORGANICITéS Professeur JEFFREY HUANG ASSISTANTS SOOHYUN CHANG, TREVOR PATT

« STEEP CITIES » Steep Cities est un projet de développement urbain futuriste visant à créer une symbiose entre logement et production alimentaire sous serre. Au-delà des bénéfices écologiques évidents, nous nous sommes attachés à améliorer le cadre de vie urbain, autant pour les occupants des logements que pour le public au sens large. Il s’agissait ici de créer un langage architectural directement inspiré par la topographie et les aspects physiques du site et capable d’en dégager un environnent habitable et productif. Dans un premier temps, l’implantation a été guidée par une série d’études de luminosité. Après quoi, plusieurs outils de conception paramétrique ont permis de formuler des solutions rationnelles à la fois pour le paysage et pour les contours de l’ensemble. L’enveloppe extérieure assure la cohérence visuelle du projet et prévoit trois types de façades, chacune répondant à des besoins individuels donnés. Les logements sont posés sur des dalles solidaires de la structure de l’enveloppe, de sorte que l’environnement intérieur s’insère harmonieusement au paysage. Ce projet comporte également un important volet écologique axé sur la récupération de la chaleur résiduelle produite par les serres, qui est stockée dans le sol et permet de chauffer les serres et le paysage intérieur en hiver.

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Steep Cities is a futuristic urban scale proposal that focuses on the symbiosis of housing and hothouse food production. To achieve this it was considered important to not only profit from the potential environmental benefits of this juxtaposition but to also emphasize the improvement of the urban environment for both the inhabitants and the general public. The aim in that sense was to create an architectural language that would directly derive from the topography and physical aspects of its site transforming these into an inhabitable landscape that accommodates housing, a public landscape and intensive greenhouse production. Light studies informed the distribution of program on the site and several parametric form finding methods induced stream line solutions to both landscape and an overall envelope. This envelope is unifying the project as a whole and is articulated in three facade types reacting to the individual needs for the program. Housing is realized through floorslabs that plug into the grid structure of this envelope, creating an interior landscape with a strong connection the overall landscape. Finally an ecological system was a drive for the design where excess heat from the intensive greenhouse production is stored in the ground to be retrieved in the winter to heat the greenhouses as well as the extensive public covered landscape.

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DIDIER LAMBERT & YANN PETER année MASTER 1 studio LAMU ProfesseurE INèS LAMUNIèRE ASSISTANTS

JOANA LEITE MOURA ANES, DEBORAH PICCOLO, CHRISTIAN SCHEIDEGGER

« UNE BANQUE à DUBAÏ » Le projet transpose le caractère d’une banque privée genevoise à Dubaï. Conçue pour plus de 800 employés, la banque est une fourmilière dans laquelle se regroupent quantité d’activités. L’atmosphère qui s’en dégage est liée à trois espaces majeurs : le lobby (représentation), la salle des marchés (transactions) et les salons (négociations). Proche de la Crique de Dubaï, le site se trouve dans un quartier d’hôtels. Reine des utopies, Dubaï est aussi la capitale planétaire du shopping. La banque se forge une identité dans le climat météorologique et social d’Al Rigga. Quel visage pour la banque privée genevoise du XXIe siècle dans un contexte si particulier ? La stratégie consiste à anonymiser le client dans son interaction avec la foule. Par l’ajout d’un shopping mall en son centre, la banque devient une place publique où se côtoient différentes classes sociales. Ce climat intérieur est cristallisé autour de trois vides principaux connectés : celui du lobby, celui de la salle des marchés et celui du shopping mall. Ces vides sont construits par la structure du bâtiment, véritable trame physique et tridimensionnelle définissant autant les fonctions que les espaces. Un moucharabieh en acier Corten englobe cette vie et la protège de la chaleur. Par les tempêtes de sable qui balayent la ville, la façade développe une poétique climatique. Le Corten est sablé, décapé et perd sa matérialité typique. Seul le temps et les aléas climatiques lui rendront l’éclat de sa couleur.

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The aim of this project is to transpose the character of a private bank in Geneva within the framework of a bank in Dubai. Designed for more than 800 employees, the bank is a hive of different activities. Its atmosphere derives from three main areas: the lobby (representation), the market room (transactions) and the private rooms (negotiation). The site is close to the Creek of Dubai, in the hotel quarter. Utopian Dubai is the shopping capital of the planet; hence the bank must fashion an identity for itself in the social and meteorological climate of the Al Rigga area. What face should a 21st-century Geneva private bank present in this context? The project strategy consists in making the client an anonymous part of the crowd. By the addition of a shopping mall at its centre, the bank becomes a more public place, where people of all different social classes can mingle. This inner climate crystallizes around three main open areas, all connected to each other: the lobby, the market room and the shopping mall. These areas are created by the structure of the building – a physical, threedimensional framework that defines as many functions as it does spaces. A moucharaby in Corten steel envelops this busy kernel of life and protects it from the heat outside. When the city is buffeted by sand storms, the façade assumes a kind of climatic poetry. The Corten steel is scoured by sand and loses its typical material aspect. Only time and the weather will restore its brightness.

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CAROLE WESTHOFF & LAETITIA DE GENOUILLAC année MASTER 1 studio UTA Professeur PATRICK BERGER ASSISTANTE ISABELLE VALAZZA VALLET

« éCHAFAUDER UN PAVILLON » Destiné à accueillir une exposition éphémère de différentes maquettes d’architecture, le pavillon s’insère dans le jardin situé entre la Villa Médicis et la Trinità dei Monti à Rome. Vertical, il dialogue avec ces deux monuments, sa longue façade orientée sur la ville par un plan qui se trouve dans l’axe des lignes du jardin. En analogie avec les troncs d’arbres, des éléments ponctuels verticaux investissent l’intérieur de la structure. Une opposition s’opère entre le caractère massif des deux bâtiments et le caractère fibreux du pavillon. Sa position sur le plateau, à l’extrémité de l’allée d’arbres, imite le système de lignes en place. L’exposition des maquettes dévoile une scénographie basée sur l’épaisseur de l’enveloppe. La conception même du pavillon exprime le thème de l’affinement de l’enveloppe puisque les couches se dédensifient et révèlent différents rapports au site pendant l’ascension. L’aspect fibreux et l’effet de dédensification sont obtenus par des échafaudages en bambou. Ce système de construction homogène permet de résoudre l’accrochage des oeuvres et offre une flexibilité des planchers suggérant divers points de vue sur les maquettes dont la masse semble vibrer sur cette structure minimale comme sur des cordes. Relégué à l’extérieur, l’escalier oblige le visiteur à s’extraire des couches agissant comme sas. Il participe au contreventement et à l’expression de la façade arrière.

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This pavilion, housing a temporary exhibition of different architectural maquettes, is set in the garden between the Villa Médicis and the Trinità dei Monti in Rome. A vertical structure, it interacts with the adjoining two monuments, with its façade angled toward the city along the same lines of the garden. In an analogy with the tree trunks, vertical elements are regularly spaced around the structure’s interior; a clear contrast exists between the fibrous character of the pavilion and the massive bulk of the two buildings on either side. Its position on a raised plateau at the end of a tree-lined alley also follows the linear system that is already in place. The exhibition of maquettes inside this pavilion reveals a sceno-graphic approach based on the thickness of its “envelope”. The basic concept of the pavilion aims to make this “envelope” appear thinner the higher it rises, revealing in the process a host of different relationships with the site. The fibrous aspects of this – and the effect of de-densification – are accentuated by bamboo scaffolding, a homogeneous system of construction that makes it possible to hang the works on display. It also offers an extra measure of flexibility for the floor, creating different points of vantage from which to examine the maquettes, whose mass seems to vibrate within the minimal structure, as if suspended from cords. An exterior staircase leads the visitor outside these layers, acting to brace the wind and express the rear façade.

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PATRICK AYER année PROJET DE MASTER sGROUPE DE SUIVI PROF JACQUES LUCAN, PROF ROBERTO GARGIANI, OLIVIER MEYSTRE

« MéTABOLISME » En 1960, les Métabolistes prônaient l’avènement d’un nouveau modèle urbain : une ville qui, tel un organisme vivant, serait constituée d’éléments indépendants, fonctionnant en synergie, mais dont chaque composant pourrait être remplacé au fil du temps afin de mieux répondre aux problématiques urbaines, sociales et démographiques de leur temps. De par sa structure urbaine fragmentée et son renouvellement important, Tokyo est probablement la ville se rapprochant le plus de ce modèle de pensée. Au sein même de son tissu urbain se côtoient aujourd’hui trois différentes générations d’habitations unifamiliales, des modèles architecturaux archétypiques, reflets des préoccupations sociales et urbaines de la société à des époques précises. Mais si le principe de renouvellement fait de la ville une entité dynamique, la subdivision parcellaire excessive, a conduit peu à peu, une forme de saturation urbaine dans les parties centrales de la ville. En s’appuyant sur les préceptes du mouvement métaboliste, le projet est donc une master-form : un plan idéal adaptable aux besoins, se réalisant sur une période de 30 ans. Dans le programme sont compris des logements mixtes, adaptés aussi bien aux familles qu’aux personnes âgées, des services de proximité et des espaces collectifs. Ces derniers seront établis principalement en essayant de tirer le meilleur parti des vides interstitiels entre les bâtiments, actuellement souvent inexploitables.

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In 1960, the Japanese Metabolists theorized about the advent of a new urban model, a city made up of independent elements functioning in synergy like a living organism. They suggested that all of the components of this organism could be replaced over time, in order to respond to any urban, social or demographic problems that might arise. Because of its fragmented urban structure and large-scale renewal over the years, Tokyo is probably the city that comes closest to this model. Three different generations of single-family housing units, all of them archetypal architectural models, exist side by side within Tokyo’s inner-city fabric, each reflecting the social and urban preoccupations of Japanese society at a given moment in the nation’s history. Nevertheless, while the principle of renewal has made the city a dynamic entity, excessive subdivision into parcels has gradually led to saturation in its central areas. This project, inspired by the precepts of the Metabolist movement, constitutes a master-form – an ideal plan adaptable to real needs and carried out over a period of thirty years. The programme includes mixed housing, which is as suitable for families as it is for old people, along with neighbourhood services and collective spaces. The latter will be established by making the best possible use of void areas between the buildings, which are frequently unusable in the current layout of the city.

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MARC DE TASSIGNY année PROJET DE MASTER GROUPE DE SUIVI PROF DIETER DIETZ, PROF YVES WEINAND, MARC SCHMIT, PATRICK AEBY

« S.I.P. – Surélévations d’un ancien site Industriel à vocation Publique » Le contexte actuel de forte densification des centres villes ouvre de nouvelles perspectives sur une surface horizontale trop souvent inexploitée: la toiture. Le canton de Genève bénéficie depuis peu d’une base légale cherchant à favoriser la densification du patrimoine bâti. Une loi sur la surélévation des gabarits d’immeubles offre la possibilité de rehausser les bâtiments. Les possibilités de surélévations doivent être pensées au-delà des opportunités individuelles mais plutôt à travers une logique urbanistique globale. Une programmation de surélévation coordonnée à l’échelle d’un îlot, d’une rue ou d’un quartier simplifie les procédures et permet une meilleure cohérence urbaine et économique. Ce projet s’installe sur un pôle public, le site de l’ancienne Société genevoise d’Instruments de Physique, dans le quartier de Plainpalais, qui se caractérise par un îlot carré de 7600 m2 constitué d’une douzaine de constructions de hauteur variable. Suite au départ de cette industrie en périphérie de la ville, ce lieu unique est devenu un centre culturel. Le Musée d’art moderne et le Centre d’art contemporain ainsi que de nombreux ateliers d’artistes y ont naturellement trouvés leur place. La démarche du projet vise à densifier cet îlot, tout en préservant sa valeur patrimoniale, et à offrir l’accès aux différentes surfaces des toitures existantes. Le nouvel édifice crée une couche additionnelle qui dialogue avec les bâtiments présents tout en fixant les limites de construction, tel un nouveau niveau de référence sur la ville.

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The present context of heavy densification of city centres invites new perspectives for a horizontal surface that is all too often left unused: the roof area. The canton of Geneva has recently begun to reap the benefits of a change in the law aimed at creating wider use of the buildings that it has inherited. New legislation on the raising of roofs now offers an opportunity to add height to many older constructions; however, we feel that the opportunities for doing this must be thought through within the more general framework of the city, rather than taking a piecemeal approach. A programme of elevation coordinated at block, street or district level would vastly simplify administrative procedures and make for greater urban and economic coherence. This project specifically concerns a public area, the site of the former Société Genevoise d’Instruments de Physique in the Plainpalais quarter, which is characterized by a square block of 7600 square metres that contain a dozen buildings of various heights. After the industry moved to the city’s periphery, the area was converted into a cultural centre; at that time a modern art museum and contemporary art centre, along with a number of artists’ studios, naturally found a home here. The contribution of this project would be to raise the area’s density of use while preserving its heritage value – and to provide access to the different roof surfaces of the existing buildings. The new construction would create an additional level, chiming with these structures and setting new height references for the city at large.

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archizoom

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Archizoom à l’EPFL est une plateforme d’échanges pour des expositions et des conférences sur l’architecture ouverte à tous les publics. Inscrit au sein d’un contexte académique exceptionnel dans la faculté ENAC (Environnement Naturel, Architectural et Construit), Archizoom profite de recherches et de compétences scientifiques de haute qualité au bénéfice d’un rayonnement international. Tournée vers de nouvelles interactions entre art, science et ingénierie, la programmation se veut pluridisciplinaire et participe au débat sur l’environnement construit et son rapport à la société. Archizoom is the exhibition space and public programme of the ENAC Faculty at EPFL in Lausanne, Switzerland.It produces and hosts exhibitions, lectures, and events related to architecture suitable for both an expert and general audience. EPFL’s academic excellence and creative outlook provides Archizoom with multidisciplinary competences, allowing it to be a centre of interaction for art, science and engineering. Archizoom keeps you up-to-date with the role of architecture in contemporary society and the relationship between human beings and their environment.

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CONFéRENCES / LECTURE SERIES

LAS VEGAS STUDIO

22 septembre 2011 Quand l’architecture et le cinéma transforment les territoires délaissés Marin Karmitz, producteur, distributeur, exploitant cinema, Paris

21 septembre 2011 Lecture for the opening ceremony Denise Scott Brown, architect, Philadelphia

25 octobre 2011 Karamuk Kuo Architects Jeannette Kuo, architect, Zürich, and invited professor EPFL 8 novembre 2011 Craftsmanship Daniel Ganz, landscape architect, Zürich, and invited professor EPFL 22 novembre 2011 Dans le paysage urbain Philippe Béboux & Stéphanie Bender, architectes-urbanistes, Lausanne, et professeurs invités EPFL 23 novembre 2011 An Aggregate Body Martin Fröhlich, architect, Chemnitz & Berlin 28 février 2012 Espaces, Lumière, Structure. 7 Concepts Pia Durisch & Aldo Nolli, architectes, Lugano, et professeurs invités à l’EPFL 27 mars 2012 CONSTRUCTIVE REACTIONS. The Architecture of Kurtogpi Steinthor Kari Karason, architect, Reykjavik, and invited professor at EPFL 18 avril 2012 Le travail d’ingénieur et le projet de modernité JÜrg Conzett, ingénieur civil, Coire 24 avril 2012 RUR: Projects Nanako Umemoto, architect, New York, and invited professor at EPFL Jesse Reiser, architect, New York 15 mai 2012 Paysages intérieurs Pierre Bonnet & Mireille Adam Bonnet, architectes, Genève, et professeurs invités à l’EPFL

19 octobre 2011 Las Vegas, Film, and the Mobilized Gaze Martino Stierli, curator, writer, gta Institute ETH, Zürich 26 octobre 2011 Metaphors We Live In Sarah Goldenhagen, historian, writer, journalist, New York 9 novembre 2011 L’épaisseur des lignes Luca Merlini, architecte, prof. ENSA Paris-Malaquais, Lausanne & Paris 16 novembre 2011 La controverse Learning from Las Vegas Valéry Didelon, critique d’architecture, éditeur de la revue Criticat, Paris 30 novembre 2011 Curating Postmodernism Glenn Adamson, Head of Graduate Studies and Deputy Head of Research, Victoria and Albert Museum, London PIèCES à CONVICTION 22 février 2012 Conférence inaugurale de l’exposition «Pièces à conviction » Ariane Widmer, architecte-urbaniste, Lausanne Lorette Coen, journaliste, Lausanne Bassel Farra, architecte, Lausanne Emmanuel Jalbert, paysagiste, Lyon Astrid Hervieu, architecte, Paris 14 mars 2012 Suburbia does not exist. Strategies for dense city growth Vittorio Magnago Lampugnani, architect, Milan 28 mars 2012 Les coulisses de Malley Emmanuel Jalbert, paysagiste, Lyon Astrid Hervieu, architecte urbaniste, Paris 2 mai 2012 Refaire la ville Olivier Mongin, philosophe, directeur de la revue «Esprit», Paris 8 mai 2012 Landscape Infrastructure–Urbanism beyond Engineering Pierre Bélanger, landscape architect, Harvard University Graduate School of Design (Cambridge, USA)

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1 : Jürg Conzett 2 : Pierre Bélanger 3 : Youri Kravtchenko, Denise Scott Brown, Cyril Veillon

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Exposition du 22 septembre au 3 décembre 2011

las vegas studio

las vegas studio

Learning from Las Vegas (L’Enseignement de Las Vegas), traité de théorie de l’architecture publié en 1972, séduit d’abord par son discours visuel attachant. Pour Robert Venturi, Denise Scott Brown et Steven Izenour, la trace photographique est tout à la fois un moyen d’argumentation et de représentation de leur objet de recherche. S’il est vrai que Learning from Las Vegas est souvent associé à la transgression des tabous, on peut également voir dans l’usage des techniques photographiques empruntées à l’anthropologie et à l’art une composante à part entière de cette démarche provocatrice. Avec cette exposition, nous avons voulu proposer une relecture et une réévaluation de ces clichés. C’est la raison pour laquelle nous privilégions ici l’outil qui, image après image, témoigne des intentions de Venturi et Scott Brown, à savoir : formuler une théorie de la communication architecturale. Paradoxalement, à force d’être ainsi instrumentalisées, ces images ont largement perdu leur valeur picturale originelle : pour leurs auteurs, elles étaient avant tout un moyen au service d’une fin. Notre projet nous ramène à un moment antérieur à la formulation théorique, et renvoie directement à un matériel photographique qui frappe par le charme et la désinvolture de son esthétique. Notre sélection privilégie des aspects secondaires et des produits dérivés du travail de recherche proprement dit, sans pour autant perdre de vue les images emblématiques. Elle met ainsi en avant des photographies que le public n’avait encore jamais vues et qui s’inscrivent en marge du projet Las Vegas. Nous sommes convaincus que ce sont précisément ces instants « inconscients » qui révèlent pleinement le véritable intérêt de la façon dont Robert Venturi et Denise Scott Brown ont abordé Las Vegas.

Learning from Las Vegas, a treatise on architectural theory published in 1972 captivates primarily through its engaging visual discourse. For Robert Venturi, Denise Scott Brown, and Steven Izenour, the photographic trace is both the means of argumentation and representation of their research object. If the breaking of taboos is repeatedly mentioned in connection with Learning from Las Vegas, the use of photography, borrowed from anthropology and art, can be seen as part of this provocation. We have taken on the task of rereading and reappraising these photographs. Our focus is therefore directed at the instrument that demonstrates Venturi’s and Scott Brown’s intentions picture for picture, namely to arrive at a theory of architectural communication. However, by being instrumentalized in such terms, these images increasingly lost their original, pictorial significance. For Venturi and Scott Brown, the photographs were primarily a means to an end. Our project returns to a point before theory formation, and refers directly to the photographic material, which impresses with an enchanting, careless beauty. Our selection focuses largely on secondary aspects and side products of the research project, without losing sight of the iconic images. It thereby shifts to the forefront previously unknown images that settled on the fringes of the Las Vegas research. We believe that the true interest in Venturi’s and Scott Brown’s approach to Las Vegas becomes clear precisely in these “unconscious” moments.

Commissariat général : Hilar Stadler et Martino Stierli en collaboration avec l’artiste Peter Fischli

Graphic design: Atelier Poisson

Conception : Youri Kravtchenko Menuiserie : Atelier Fabien Pont et Eduardo Baumann Design graphique : Atelier Poisson

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Curator: Hilar Stadler and Martino Stierli in collaboration with the artist Peter Fischli Layout design: Youri Kravtchenko Carpentry: Atelier Fabien Pont and Eduardo Baumann


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1 : Denise Scott Brown 2: Stanislaus von Moos, Hilar Stadler, Denise Scott Brown, Cyril Veillon, Martino Stierli 3: Denise Scott Brown 4: Martino Stierli, Olivier Lugon 148


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Exposition du 23 février au 12 mai 2012

pièces à conviction une périphérie prend forme

pieces of evidence A periphery asserts itself

En périphérie de Lausanne, dans un territoire fragmenté et composite, une ville se dessine, fondée sur un plan d’ensemble, le Schéma directeur de l’Ouest lausannois (SDOL). Pièces à conviction rassemble objets et documents révélateurs d’un urbanisme d’un genre nouveau. Où un territoire, que se partagent neuf communes, prend l’initiative et la direction de sa propre mutation. Où s’applique une méthode qui privilégie l’impulsion et l’invention. Où la concertation et le pragmatisme sont préférés à une planification imposée. Où les «vides» font l’objet d’un traitement attentif et généreux, sachant que la qualité de la ville future dépendra de ses espaces publics. Mais les vides coûtent et ne rapportent guère. Les communes de l’Ouest lausannois, confrontées à une pression spéculative énorme, sauront-elles résister et poursuivre le développement organisé déjà engagé ? L’exposition intervient au moment charnière où, achevée la phase d’études, s’ouvre celle des projets et des réalisations.

Lausanne’s western periphery is host to a fragmented and unusual area that is in the process of becoming a city, of which development is based on the Schéma directeur de l’Ouest lausannois (SDOL). Pieces of Evidence brings together objects and documents that reveal a new style of urbanism, where an area divided into nine municipalities takes the manner and direction of its evolution into its own hands. Where methodology prioritises impetus and invention; where pragmatism and concert are preferred to enforced planning; where “empty spaces” become the subject of a mindful and generous approach, in the knowledge that public spaces will be the be-all and end-all of the future of the city. But these empty spaces are costly and their return on investment barely visible. The Lausanne-West municipalities are pressured by huge speculation, and the question becomes one of survival: will they resist or pursue their current goals? This exhibition comes at a critical time, when the study phase of the projects are giving way to their concrete realisation.

Commissariat général : Lorette Coen et Ariane Widmer Pham Scénographie : Youri Kravtchenko

Curators: Lorette Coen et Ariane Widmer Pham

En collaboration avec : Cyril Veillon, Benoit Biéler et Giorgio Pesce

Exhibition design: Youri Kravtchenko

Montage : Andreas Spitteler, Lawrence Breitling et Timothée Lehman

In collaboration with: Cyril Veillon, Benoit Biéler and Giorgio Pesce

Découpe des meubles : Vincent Mermod Photographie des affiches : Matthieu Gafsou

Setting up of the exhibition: Andreas Spitteler, Lawrence Breitling and Timothée Lehman

Design graphique : Atelier Poisson

5 axis CNC machining: Vincent Mermod Poster photographs: Matthieu Gafsou Graphic design: Atelier Poisson

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1 : Lorette Coen, Piene Federsen


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ARCHIZOOM EPFL Faculté de l’Environnement Naturel, Architectural et Construit ENAC Bâtiment SG (SG 1212) 1015 Lausanne Switzerland Tel +41 21 693 32 31 archizoom@epfl.ch http://archizoom.epfl.ch

ISBN 978-2-8399-1101-6


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