L' " éco-carreau " Rodolphe - Rapport de projet de fin d'études - 2017

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Arnaud Greder - PFE 2017 - ENSAPVS - DE « Écologies » Xavier Lagurgue, Sonia Cortesse, Pierre Léger, Antoine Mauffay, Martine Bouchier

D’r* c ar re au R o dolphe, *le

Réhabilitation d’un ensemble industriel alsacien:

L’ « éco-carreau » Rodolphe



[ Remerciements ] Merci à l’équipe d’enseignants, composée de M. Xavier Lagurgue, Mme Sonia Cortesse, M. Pierre Léger, M. Antoine Mauffay et Mme Martine Bouchier, pour leur implication et leurs conseils avisés. Merci aux professeurs qui ont jalonné mon parcours, je pense notamment à M. Denis Lenglart, M. Marc Bigarnet et Mme Elisabeth Essaïan pour leur soutient, au commencement de mes études, et m’ont permis de surmonter un accident physique, tout en poursuivant mes études. Merci à toute l’équipe de l’association « Groupe Rodolphe », particulièrement M. René Giovanetti et M. Jean Misiano pour la documentation, l’accès au site et pour le partage d’une passion de vie. Merci aux amis de l’atelier, Cyrielle A., Sara A., Camille L., Cédric C., Etienne S., ainsi qu’à mon groupe de cœur alsacien pour leur accompagnement et soutient. Merci à ma famille, mes parents, sans qui rien n’aurait été possible. Enfin, merci à Kathleen G., mon roc indéfectible, pour son aide précieuse en cette année éprouvante.

3.


[ Avant-propos ]

Les études d’architecture atteignent leur apogée au cours de la dernière année d’études, validant le cycle de master. Cette année marquant, au travers du Projet de Fin d’Études (PFE), l’évolution et l’accumulation de savoirs théoriques de l’étudiant. Le PFE, souvent développé sur deux semestres à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Val de Seine (ENSAPVS), joue un rôle de conclusion à l’équinoxe d’une formation académique tout en formant le prélude d’une carrière professionnelle. Le PFE est donc un élément de transition important entre ces mondes académiques et professionnels, et se doit de bâtir une fondation solide pour le néo-architecte arrivant sur un monde du travail, encore peu maîtrisé. Proposés par une équipe enseignante variée, « métabolismes urbains » au semestre 9 (S09) et « écologies architecturales » au semestre 10 (S10) sont les deux sujets pédagogiques au sein desquels ce PFE s’est développé. Cette équipe, composé de M. Xavier Lagurgue, Mme Sonia Cortesse, M. Pierre Léger, M. Antoine Mauffay et Mme Martine Bouchier, permet d’accompagner la conception du projet au travers d’apports variés, en développant et enrichissant ce travail d’étudiant.

4.


L’objet de ce PFE, la réhabilitation d’un ensemble industriel minier alsacien, représente pour moi une synthèse complète de la formation obtenue au sein de l’ENSAPVS. En effet, mon parcours se voit sensibilisé aux questions du renouveau du bâti ancien, ainsi qu’aux questions de développement d’architectures durables et écologiques. L’inscription de ce PFE dans le domaine d’étude « Ecologies » ainsi que le choix d’un site bâti et majoritairement délaissé, permet d’allier ces valeurs au cœur d’un seul et même projet. La mise en lumière de ces anciennes usines alsaciennes est, pour moi, très importante et ce, sur plusieurs aspects. La proximité géographique avec ce site fascinant m’a permis de développer un intérêt passionné pour la monumentalité de ses structures, cela commence en 2004 où, âgé de 12ans, j’arpente sa carcasse de béton à travers l’exposition « Clair de Mine » ouverte au public grâce au concours de l’« Écomusée » d’Alsace et de l’association « Groupe Rodolphe ». Une des communes traversées par ces vaisseaux de béton, d’acier et de brique, la ville d’Ungersheim, est très activement engagée dans une démarche de transition énergétique. Cela étant rendu possible par l’action de son maire, M. Jean-Claude Mensch et disposant d’un magnifique témoignage cinématographique « Qu’est-ce qu’on attend ? » signé Marie-Monique Robin que j’ai eu la chance de visionner à Ungersheim pour son avant-première. Le rapport personnel est d’autant plus important que depuis peu nous avons, avec mes parents, rénové une ancienne maison des mines ayant appartenu à mon grand-oncle, lui même employé des Mines.

5.


[ Sommaire ] I. Introduction II. Le bassin potassique

p.8 p.12

1. Situation

p.12

2. Histoire

p.14

3. Illustrations anciennes des mines

p.18

4. Plans d’époque des cités

p.20

5. Etat actuel des mines

p.26

6. Etat actuels des terrils

p.30

7. Etat actuel des cités

p.36

III. Le carreau Rodolphe

p.38

1. Situation

p.38

2. Histoire

p.40

3. Reportage photographique

p.44

4. Analyse territoriale

p.57

a. Connexions routières

p.57

b. Connexions « propres »

p.59

c. Potentiels écologiques

p.61

d. Démographie et cités minières

p.63

e. Économie

p.65

f. Franchissements

p.67

g. Le carreau et ses environs

p.69

5. Configuration fonctionnelle existante du carreau

p.71

6. Photographies historiques du carreau

p.74

7. Relevé de l’existant

p.76

6.


8. Problèmes spécifiques au carreau Rodolphe

p.82

9. Potentiels architecturaux et humains

p.86

a. Association « Groupe Rodolphe »

p.86

b. Parcours muséal « Clair de Mine »

p.91

c. « Écomusée »

p.94

d. Commune d’Ungersheim

p.96

IV. Conclusion du travail d’analyse V. Proposition urbaine 1. Itérations

p.98 p.102 p.102

2. Programmation

p.111

3. Spatialisation du programme

p.114

4. Visuels

p.124

VI. Objet du projet architectural

p.126

1. Implantation

p.126

2. Programmation

p.128

3. Esquisses

p.130

VII. Conclusion

p.133

VIII. Sources

p.130

1. Bibliographie

p.134

2. Filmographie

p.135

3. Webographie

p.136

7.


[ I. Introduction ] Le choix d’un site ayant eu une telle emprise, au cours du XXe siècle, dans le développement de la région alsacienne qui m’est natale, revêt une importance particulière, à la fois engagée sur le plan sentimental, et lourde de sens face aux enjeux actuels que propose l’un des derniers ensemble minier du bassin potassique alsacien. Ces ensembles, appelés « carreaux », correspondent aux

Les signaux verticaux du carreau Rodolphe, 2016 - Arnaud Greder

8.


bâtiment du « jour » que sont les usines, entrepôts et autres chevalements. Ces derniers, signaux verticaux, abritaient les poulies tractant les allées et venues des mineurs, machines et minerais. Cathédrales de béton, de briques et d’acier, signaux symboliques d’un passé puissant et dynamique, les vestiges du carreau Rodolphe impressionnent le visiteur par leur caractère monumental et la présence de stigmates violents, créant une atmosphère poétique proche des récits post-apocalyptiques. Cependant, si l’on s’intéresse de plus près à ces vestiges intimidants, on remarque une autre échelle qui s’insère dans chaque interstices, portes disparues, carreaux envolés ou passerelles effondrées. Cette échelle est incarnée par des douzaines de bénévoles, anciens mineurs ou affiliés à la mine, qui bouillonnent, boulonnent, vissent, montent, démontent, placent et déplacent les éléments de mémoire du site, leur mémoire partagée. A leur rythme, imposé par la vitesse du travail manuel, les fonds limités et les conflits d’intérêts existants sur le site, ces mineurs exposent et maintiennent au grand jour ce morceau imposant de l’histoire locale en y insufflant la vie chaque mercredi de l’année. Chacun, en visitant ces ensembles, se fabrique sa propre histoire, nostalgique, novatrice ou embarrassée, notre pensée ne restant jamais neutre face à ces mirages d’une époque révolue. C’est ce bousculement de sentiments, de vision des possibles qui m’a dirigé vers la réalisation de ce PFE sur le carreau Rodolphe.

9.


Le potentiel spatial des bâtiments, des espaces extérieurs les entourant ainsi que le dynamisme voisin de l’« Écomusée » d’Alsace et de la commune (en transition énergétique) d’Ungersheim, formulent une évidence quand au développement d’un projet écologiquement responsable, productif, démonstratif. Il sera de plus capable d’accueillir une diversité de programmes incorporant ces paramètres en y ajoutant une forte capacité de résilience. Ce travail s’oriente donc vers la préservation, via l’organisation, des dynamiques mémorielles existantes, tout en apportant de nouvelles manières de produire sur le site. Les populations devant être sensibilisées aux potentiels du projet, il est important de travailler les interfaces possibles avec celles-ci, en explorant des configurations programmatiques efficaces, complémentaires et diversifiées. Centré sur cet ensemble bâti, à l’échelle d’un quartier avec ses 35 000 m² de surfaces préservées, le projet urbain développé au semestre d’automne se doit de découvrir et de comprendre les potentiels autorisés par les configurations très diverses que présentent chaque élément bâti. Cette compréhension passe obligatoirement par l’observation, la photographie, la collecte de documents graphiques, le dessin des espaces qui permettent de mettre en place un scénario dans lequel naît le projet architectural, présenté à la fin du semestre de printemps. Ce rapport recense les étapes de développement du projet, des origines aux intentions esquissées. Il s’articule autour de l’analyse territoriale et spécifique du lieu, du projet urbain envisagé sur le carreau Rodolphe et des intentions architecturales qui en ressortent.

10.


Carreau Rodolphe, 2016 - Arnaud Greder

11.


[ II. Le bassin potassique ] - 1. Situation -

STRASBOURG

FRANCE

COLMAR

ALLEMAGNE

RODOLPHE MULHOUSE BASEL

SUISSE N

12.

Situation du bassin potassique alsacien - openstreetmap

20km


Le bassin potassique alsacien est un ensemble géographique situé au nord-est de la ville de Mulhouse. Il est composé de douze communes où l’activité minière des Mines Domaniales de Potasse d’Alsace (MDPA) s’affaire à exploiter les couches géologiques de sylvinite au cours du XX° siècle. Matérialisées par la construction de neuf mines distinctes comprenant 24 puits de forage, les MDPA forgent l’histoire et le paysage de la région durant près d’un siècle de développement. L’Alsace, région connue pour ses activités vinicoles et automobiles, est cependant construite sur un fort passé industriel disparu. C’est le cas du département du Haut-Rhin, objet de ce PFE, où se mêlent d’importantes friches industrielles minières et textiles. Ces dernières marquent particulièrement l’identité de la ville de Mulhouse ainsi que celles des vallées naissant avec le massif vosgien comme celle de Guebwiller, sujet du concours « Europan 141 », et celle de la Thur. Malgré une reconversion plus efficace que d’autre région comme la Lorraine2, les stigmates de cette fracture restent présents mais offrent alors d’importants potentiels de réutilisation.

1 : Europan-Europe 2 : Journal La Croix, « En Alsace la reconversion a été moins dure qu’en Lorraine »

13.


- 2. Histoire L’Histoire du bassin potassique est intimement lié avec celle d’une femme, Amélie Zurchler, née en 1858 à Bollwiller. Propriétaire d’une ferme proche de Cernay (situé à l’ouest du bassin potassique), elle fait face à la fin du XIX° siècle à une sécheresse terrible qui menace l’avenir de son exploitation.

Carreau Rodolphe

Cernay

Rhin

Mulhouse

6km

N

14.

Le bassin minier alsacien

, situation régionale - openstreetmap


Cherchant à diversifier son activité, elle fait la rencontre d’un directeur de fonderie, Joseph Vogt, auprès duquel elle se familiarise avec les techniques de forages souterrains. Convaincue que les sous-sols de sa région recèlent de richesses géologiques, elle combat pendant près de dix années les sceptiques composants son entourage et parvient enfin à persuader, notamment Joseph

Vogt,

de

la

pertinence

d’un

sondage

souterrain

en

1904.

L’objectif principal est de découvrir de la houille, dans la continuité de la veine vosgienne existante. Le premier sondage n’en indique aucune trace, mais la persévérance d’Amélie Zurchler permet, après une secondes analyse, de révéler la présence de la potasse. La ténacité et la combativité de cette femme exemplaire initie l’une des histoires les plus marquantes pour la région mulhousienne. Très vite, les terrains alors sous contrôle Allemand, sont achetés par une société unique qui commence l’exploitation minière du bassin. La potasse est alors majoritairement utilisée pour enrichir les sols, cela restera sa principale utilisation, même si de nombreux composés seront commercialisés, tels que le brome, les sels de déneigement ou les produits chimiques dérivés du potassium. Peu avant la grande guerre, la majorité des mines est répartie entre trois sociétés aux capitaux allemands majoritaires : le Deutsche Kaliwerke, Hohenzollern et le groupe Wintershall.

15.


Cepandant, les mines de Kali Sainte-Thérèse (KST), une société française de droit allemand, exploite tout de même les mines Alex, Rodolphe, Ensisheim et Ungersheim.

Suite à la victoire française de 1918, et la récupération de l’Alsace, les puits sont confisqués à l’état allemand et en 1924 toutes les mines reviennent à l’État français. C’est la naissance à proprement parler des Mines Domaniales de Potasse d’Alsace.

Ungersheim Ensisheim Alex Rodolphe

Berrwiller

Marie-Louise

Théodore/Eugène Schoenensteinbach

Fernand Anna Amélie

Joseph/Else

6km

N

16.

Le bassin minier alsacien

et ses principaux puits nommés

- openstreetmap


S’en suit une période florissante accompagnée d’une forte immigration, majoritairement polonaise, afin d’apporter la main d’œuvre nécessaire au fonctionnement de cette industrie. Les luttes sociales, en accord avec le mouvement national de 1936, permettent l’amélioration des conditions de travail et de vie des mineurs. Ces luttes accompagnent la transformation urbaine de la région par les MDPA à travers la construction de cités minières, de crèches, d’écoles, d’églises ou encore d’ensembles sportifs. Les cité minières totalisent 7032 logements (dont près de 1393 logement en foyer pour célibataires) et se composent de 18 cités étalées sur 431 hectares. Lors de l’occupation allemande dès 1940, l’exploitation des mines continue malgré le conflit mondial en cours. La mine Rodolphe est d’ailleurs témoin à cette période de l’accident le plus important des mines alsaciennes, tuant 25 mineurs. Après la libération, l’industrie minière se modernise et perdure jusqu’au années 1960 où l’épuisement du bassin commence à se faire ressentir. Cette anticipation est sûrement l’un des paramètres qui a permis une bonne reconversion des mineurs au cours des décennies suivantes. L’arrêt de l’exploitation s’étale de 1960, avec le puits Ensisheim, à 2002 avec le puits Amélie. Au cours de ce siècle d’activité, près de 567 millions de tonnes de minerai auront été extraits puis utilisés par l’agriculture française et mondiale.

17.


- 3. Illustrations anciennes des mines (années 1940)

Carte postale de la mine Alex Association « Groupe Rodolphe »

N

18.

Terrils - Association « Groupe Rodolphe »

Plan du carreau Rodolphe, 1949 - Association « Groupe Rodolphe »

100 m


Logo des MDPA - MDPA

N

Chevalement Marie Louise, 1984 - leonmul

Plan du carreau Rodolphe, 1949 - Association « Groupe Rodolphe »

100 m

19.


- 4. Plans d’époque des cités (années 1930)

Maison KST type XII - Association « Groupe Rodolphe »

Maison KST type VIIIa Association « Groupe Rodolphe »

Maison KST type XIa - Association « Groupe Rodolphe

Maison KST type IIa - Association « Groupe Rodolphe »

»

20.


Cantine Joseph Else MDPA - Association « Groupe Rodolphe »

21.


École primaire - Association « Groupe Rodolphe »

22.


École maternelle - Association « Groupe Rodolphe »

Clinique - Association « Groupe Rodolphe »

23.


Foyer des célibataires Ensisheim Association « Groupe Rodolphe »

Foyer des célibataires: Théodore Association « Groupe Rodolphe »

Maison ouvrière MDPA type C - Association « Groupe Rodolphe »

24.


Foyer des célibataires Fernand Anna Association « Groupe Rodolphe »

Foyer des célibataires Bollwiller Association « Groupe Rodolphe »

Maison d’employé MDPA type A - Association « Groupe Rodolphe »

25.


- 5. Etat actuel des mines -

La mine Rodolphe, 2016 - Arnaud Greder

26.


L’inventaire de l’état actuel des sites miniers alsaciens a été effectué au cours de plusieurs promenades afin de vérifier la composition réelle de ces espaces, dont les plus significatifs sont illustrés ici. Quatre typologies se démarquent, allant de l’effacement maximal des traces minières, à la conservation de la presque totalité du bâti. Cette dernière typologie correspond uniquement au carreau de la mine Rodolphe, l’objet d’étude, et son ensemble grandement préservé, en l’état avec son terril, résidu pyramidal de l’exploitation. On y aperçoit l’activité grouillante des bénévoles de l’association Rodolphe ainsi qu’une activité industrielle aux abords du site. Certains bâtiments sembles restaurés, une minorité, les autres

Vestiges de la mine d’Ensisheim et son terril, 2016 - Google earth

27.


portent les stigmates du temps. Fermé au public, on y accède qu’en présence d’un membre de l’association, et seuls les quelques bâtiments rénovés sont accessibles, ainsi qu’un espace extérieur, délimité, qui navigue entre les édifices. Le second type, celui du puits Joseph Else, correspond à un carreau majoritairement détruit, mais dont la construction principale a été conservé, ainsi que son terril. Pour cette mine, un cas également particulier, une activité s’est implantée à la fois au sein du bâtiment, mais également au cœur des boyaux de la mine. S’agissant d’une entreprise d’enfouissement de déchets toxiques (à l’arrêt depuis 2004 pour cause d’incendie) les problèmes engendrés par une telle reconversion sont évidemment multiples.

StocaMine au puits Joseph Else et son terril, 2016 - Google earth

28.


Un troisième type, majoritaire, représente les mines ayant été détruites, à l’exception du terril, et réinvesties par des activités économiques comme la mine Anna et sa zone d’activités commerciales, ou Marie-Louise et sa centrale photovoltaïque. Certaines zones se voient transformées en équipement publics, comme le collège d’Ensisheim construit sur un terrain des mines ou Ungersheim avec un chantier participatif pour une maison des associations. Enfin, certains puits détruits totalement, n’existent plus qu’au travers de petites bâtisses survivantes, de la marque du puits bouché ou du terril qui signale l’histoire déniée du site.

Vestiges de la mine Marie-Louise et son terril, 2016 - Arnaud Greder

29.


- 6. Etat actuel des terrils -

Dissolution accélérée du terril Fernand, 2000 - MDPA

30.


Le stockage, à l’air libre, des rebuts insolubles est une technique utilisée également pour l’extraction du charbon. Le nord de la France est d’ailleurs parsemé de magnifiques terrils, dont ceux de Loos-en-Gohelle. Ils incarnent la marque symbolique du classement de ce bassin minier par l’UNESCO en 2012. Malheureusement les terrils alsaciens, bien que majestueux, recèlent une histoire passée, et future, pour le moins inquiétante écologiquement. En effet, les intraités issus de mines de potasses sont tout de même chargés en sels et donc nocifs pour l’environnement. Deux « solutions » sont envisagées puis mises en œuvre à l’arrêt des exploitations : la dissolution accélérée et l’étanchement par le haut, présentés ci-dessous. La première rejette les eaux chargées en sel jusque dans le Rhin par le bais de canaux en béton, ce qui vaudra aux MDPA un procès de la part des services d’eaux d’Amsterdam en 19813.

Principes de traitement des terrils par les MDPA - MDPA

3 : Journal Le Monde, « le service des eaux d’Amsterdam porte plainte contre les mines de potasse d’Alsace »

31.


La seconde consiste à retravailler la forme du terril, à poser une couche étanche d’argile ou de revêtement plastique, puis de végétaliser la surface. Deux problèmes majeurs surviennent : le terril risque toujours d’être en contact avec la nappe phréatique et il est également instable car potentiellement creusé par des cavités souterraines du à l’érosion par le bas. De plus, un entretien minutieux, dont le contrôle de l’étanchéité et de la teneur en sels de la nappe, ainsi qu’un remplacement des couvertures tous les 15-20 ans ne pérennise absolument pas cette solution.

Carreau Rodolphe et terril, 2016 - Arnaud Greder

Terrils «Jumeaux» de Loos-en-Gohelle - Serge B.

32.


Feux de signalisation, Carreau Rodolphe, 2016 - Arnaud Greder

33.


Carreau Rodolphe et terril Marie Louise, 2016 - Arnaud Greder

34.


35.


- 7. Etat actuel des cités -

Maison KST type XIV, 2016 -

Maison KST type VIII, 2016 -

Maison KST type 58, 2016 -

Maison KST type Ic, 2016 -

Association « Groupe Rodolphe »

Association « Groupe Rodolphe »

36.

Association « Groupe Rodolphe »

Association « Groupe Rodolphe »


Maison KST type Xa, 2016 -

Maison KST type XI, 2016 -

Maison KST type II E2, 2016 Association « Groupe Rodolphe »

Maison KST type X, 2016 Association « Groupe Rodolphe »

Maison KST type XIV, 2016 -

Maison KST «ingénieur», 2016 -

Association « Groupe Rodolphe »

Association « Groupe Rodolphe »

Association « Groupe Rodolphe »

Association « Groupe Rodolphe »

37.


[ III. Le carreau Rodolphe ] - 1. Situation -

Ungersheim

Bollwiller

Feldkirch

Pulversheim

Staffelfelden

N

38.

Le carreau Rodolphe et ses environs - openstreetmap

800 m


Le carreau Rodolphe se situe au cœur du bassin potassique alsacien, dans une zone rurale néanmoins proche des municipalités voisines et des organes de transports routiers. Le site est partagé par les communes d’Ungersheim au nord-ouest et de Pulversheim au sud-est. Sa situation géographique, au nord-ouest de Mulhouse, et sa conservation en font un objet majeur de la requalification des espaces miniers.

Le carreau Rodolphe, Etat actuel - Association « Groupe Rodolphe »

39.


- 3. Histoire L’exploitation au carreau Rodolphe commence en 1911 avec le forage du puits I, la construction de ses bâtiments ainsi que son chevalement en acier. Le chevalement de béton emblématique est construit en 1928, avec le forage du puits Rodolphe II. L’extraction est traitée sur le site du puits voisin, Alex, jusqu’en 1930 où la construction de l’ensemble des bâtis de traitement et stockage débute.

N

40.

Vue aérienne du carreau - Google earth

100 m


Ceux-ci se verront complétés ou agrandis successivement jusqu’aux années 1960. Certain bâtiments seront reconstruits après-guerre suite aux dégâts subis par les bombardements, principalement à l’identique. L’exploitation est stoppée en 1976, et la démolition débute dès 1980 pour certains bâtiments du carreau. La démolition est arrêtée grâce aux acteurs locaux, anciens mineurs, membres de l’« Écomusée », et le site est acquis par le conseil général en 1987. Le « Groupe Rodolphe », association d’anciens mineurs luttant pour la préservation du carreau, est créée en 1994. Une exposition, « Clair de Mine », est ouverte en 2004 avec la participation de l’« Écomusée ». Une ligne de chemin de fer, symbole fort des mines, relie l’ « Écomusée » au carreau Rodolphe et emmène le visiteur au travers d’un parcours muséal qui imite la descente au fond. Celui-ci prend place dans un des bâtiments présentés ci-après, le bâtiment des mélanges. Il se voit doté du parcours ainsi que d’éléments de circulation mais n’est pas « réhabilité » au sens classique du terme. Le président de l’« Écomusée » à l’époque, Marc Grodwohl, parle de sa « volonté de toucher le bâtiment et ses organes le moins possible. Ce parcours suivait un fil narratif au top de la technologie présente, insinué dans les méandres de la ruine aux fenêtres béantes ». L’abandon de ce projet en 2006 par le nouveau conseil régional ne laisse pas le choix à la direction de l’« Écomusée », alors en délicate balance financière, qui doit se retirer également pour éviter une faillite.

41.


Les bâtiments en question sont alors entourés d’un périmètre de sécurité pour en empêcher l’accès. Depuis, seule l’activité des anciens mineurs fait vivre le site. Au total ce sont 4 petits bâtiments rénovés, et un nombre considérable de machines qui sont observables tous les mercredis de l’année, jour de rassemblement à la mine.

Périmètre de sécurité, Carreau Rodolphe, 2016 - Arnaud Greder

42.


Haveuse exposĂŠe sur le carreau Rodolphe, 2016 - Arnaud Greder

43.


- 3. Reportage photographique -

Ce reportage photographique illustre mes nombreuses visites de la région au cours de l’élaboration de ce PFE. Prises à l’intérieur, et aux alentours du carreau Rodolphe, elles illustrent la puissance ressentie lorsque l’on arpente ce lieu chargé de mémoire et d’émotions.

Chevalement du puits Rodolphe II, 2016 - Arnaud Greder

44.


Passage du temps, Carreau Rodolphe, 2016 - Arnaud Greder

45.


46.


47.


48.


49.


50.


51.


52.


53.


54.


55.


Colmar, Strasbourg

Colmar, Strasbourg

N83

D430

Bâle, Fribourg

Mulhouse

Belfort, Paris N

56.

Tissu routier

- openstreetmap

2 km


- 4. Analyse territoriale -

a. Connexions routières

Les infrastructures routières permettent une connexion très simple et rapide du carreau Rodolphe aux villes alentours. Attenant à la départementale 430, reliant à Mulhouse en un quart d’heure, ou à la N83 qui mène à Colmar en 20 minutes, le site s’insère parfaitement dans le tissu de transport routier alsacien. Son accès est donc facilité, tant localement que régionalement, avec un peu plus d’une heure de transport pour atteindre Strasbourg ou Bâle.

57.


Strasbourg, Colmar

Mulhouse

Bâle

N

58.

Réseau ferré

et cycle

Paris - openstreetmap

2 km


b. Connexions « propres »

Le réseau ferroviaire est, de par la nature des mines de potasses et leurs besoins logistiques, très intimement lié à leur développement. Le carreau Rodolphe n’échappe pas à la règle et dispose d’une connexion, toujours existante, au réseau SNCF. Ce dernier, via Mulhouse et Strasbourg, rapproche de Paris (2h40 depuis Mulhouse) ou Bâle.

59.


Ungersheim

Écomusée

Carreau Rodolphe

500 m

N

60.

Potentiels écologiques : forêts , agriculture , eau

- openstreetmap


c. Potentiels écologiques

Le carreau Rodolphe s’inscrit dans un environnement à dominance rurale, principalement composé de forêts attenantes et d’espaces agricoles. Les villages alentours sont peu denses car majoritairement pavillonnaires. Les potentiels écologiques aux abords sont nombreux. Comme cité précédemment, la présence de grand espaces boisés est importante, de même que celle des cours d’eau et des zones agricoles. La culture du maïs et son ensilage est omniprésente, représentant pas moins de 43% de la surface agricole utile dans le Haut-Rhin4. Cette monoculture engendre logiquement des problèmes écologiques, et puise dans les réserves de la nappe phréatique afin de rendre son rendement constant. Néanmoins, il est possible, avant même d’opérer une transition totale de type d’agriculture, de valoriser les déchets de biomasse issus de cette production. La commune d’Ungersheim, développée p.96, représente, avec son dynamisme écologique et son « Écomusée », un potentiel local important.

4 : Chambre d’Agriculture Alsace

61.


Carreau Rodolphe

500 m

N

62.

Bâtiments construits par les mines

- openstreetmap


d. Démographie et cités minières

La carte ci-contre permet de se rendre compte, aux abords du site, de l’influence des MDPA sur l’urbanisation locale. Les bâtiments rouges correspondent aux constructions conçue par, et pour, la mine. Parmi celles-ci on distingue le carreau Rodolphe, bien évidemment, mais également les cités minières composées de pavillons, écoles, centres communautaires ou établissements sportifs.

63.


Parc du Petit Prince

Écomusée Carreau Rodolphe

Centrale photovoltaïque Aire de la Thur

500 m

N

64.

Zones économiques

- openstreetmap


e. Économie

L’ensemble de la mine Rodolphe est également entouré de quatre zones économiques notables. La première, sûrement la plus importante, correspond à l’« Écomusée » et au parc du « Petit Prince ». Ces deux pôles touristiques, l’un dédié à la culture de la mémoire, l’autre à l’enfance, attirent près de 300 000 visiteurs par an5. La seconde, au sud du site, est l’ « aire de la Thur », une zone dédiée aux entreprises industrielles et logistiques. La bonne déserte du site permet l’implantation de 31 entreprises employant 828 personnes pour une surface occupée de 26 hectares6. La troisième et dernière zone économique notable est celle occupée par la centrale photovoltaïque au sud de l’aire de la Thur. La particularité de celle-ci réside dans le fait que les toitures de la centrale permettent l’accueil d’entreprises en plus de la production électrique. Cette dernière s’élève à 4,5 Mégawatts, soit la consommation d’une ville de 30000 habitants.

5 : Écomusée d’Alsace 6 : Chambre de Commerce et d’Industrie Alsace

65.


Carreau Rodolphe

500 m

N

66.

Franchissements, gares

et sorties de voie rapide

- openstreetmap


f. Franchissements

Les liens à l’échelle territoriale présentent, à l’échelle locale, une contrainte de franchissement notable. Ces transports sont ici mis en confrontation avec les voies de circulation douces en site propre. On remarque une bonne optimisation des points de passage et surtout une desserte concentrée sur le carreau pour les pistes cyclables.

67.


500 m

N

68.

Le carreau Rodolphe et ses environs

- openstreetmap


f. Le carreau et ses environs

Cette échelle a permis d’appréhender le site comme un élément connecté à son territoire, inscrit dans le maillage des transports, notamment ferroviaire, et non comme un ensemble isolé. De plus, la présence d’une dynamique touristique forte, ainsi qu’un nouvel ancrage économique et industriel au voisinage du carreau, marque un environnement chargé de potentiels de développement.

69.


1. Recette; rodolphe II / 2 800m²

2. Moulin et silos / 2 400m²

3. Mélanges / 2 200m²

6.

4. Hangar à sel brut / 2 400m²

5. Hangar à chlorure / 3 500m²

6. Parapluies / 18 000m² 13.

7. Extraction; rodolphe II / 900m²

5.

8. Administration / 460m²

3. 16.

4.

9. Extraction; rodolphe I / 380m²

17.

14.

10. Recette; rodolphe I / 530m²

2. 17.

11. Atelier / 1 500m²

1.

10.

12. Hangar à sacs / 1 500m² 9.

15.

13. Magasin à sacs / 575m²

7.

14. Atelier central / 1 300m² 8.

11.

15. Vestiaires (détruit) 12.

N

70.

16. Fabrique (détruit)

1913

1930

1927

1938

1929

1955

1960

configuration et périodes de construction - openstreetmap/Association Rodolphe

100 m


- 5. Configuration fonctionnelle existante Le collage ci-contre permet de se rendre compte des campagnes de constructions (ou reconstruction, beaucoup de bâtiments existaient déjà dans une version provisoire, principalement en bois). L’histoire du développement de la mine explique cette configuration en amoncellement, toujours régie par un plan très proche d’un organigramme industriel induit par le processus de fabrication et le transport ferroviaire. L’organisation interne du carreau s’articule autour des deux puits, l’un pour les Hommes, l’autre pour le minerai et les machines, qui permettent également une bonne circulation de l’air dans les boyaux. Les fonctions de transport de ces puits se retrouvent dans la nature de leur chevalement et l’on devine aisément la puissance du chevalement de béton Rodolphe II (1.), face au chevalement métallique de Rodolphe I (10.). Le mineur, lorsqu’il arrivait sur son lieu de travail, respectait un rituel presque religieux de préparation avant la descente. Il commençait ce procédé en entrant dans l’usine via le bâtiment des vestiaires (15.), dont la seule trace actuelle est une marque rouge au sol. Ici il se changeait, s’équipait, puis rejoignait la lampisterie (10.), par le biais d’une passerelle en bois également disparue, puis descendait au fond par le boyaux de Rodolphe I (10.). S’il était affecté au travail dans la mine de jour (les bâtiments de l’usine), il empruntait une autre passerelle, de béton celle-ci, afin de rejoindre

71.


la recette de Rodolphe II (1.), puis pouvait rejoindre toutes les zones de l’usine sans devoir sortir. Pour ce faire, l’usine permettait, à grand renforts de passerelles, une liaison des édifices depuis les étages supérieurs. Le minerai, lui, empruntait la même typologie de circulation afin d’être traité, transformé, puis conditionné sur site avant d’être expédié via les voies de chemin de fer par les stations de chargement (17.). Ce systématisme industriel se ressent fortement dans la trame de construction du carreau présentée ci-dessous, qui est adaptée au transport ferroviaire.

N

72.

Trames de construction - Arnaud Greder


5.

+ 15 m.

3.

16.

4.

17.

2. 17. 1.

10.

15.

+ 6 m.

Circulations internes principales - Arnaud Greder

73.


- 6. Photographies historiques du carreau (années 1930)

Vestiaires, 1930 (détruits) - Association « Groupe Rodolphe »

Fabrique, 1930 (détruit) - Association « Groupe Rodolphe »

Chevalement Rodolphe I, 1930 Association « Groupe Rodolphe »

Chevalement Rodolphe II, 1930 Association « Groupe Rodolphe »

74.


Poste de transformation 1930 (détruit)Association « Groupe Rodolphe »

Cristallisation sous les «Parapluies» Association « Groupe Rodolphe »

Hangar à chlorures 1930 - Association « Groupe Rodolphe »

Piles de renforcement - Association « Groupe Rodolphe »

Haveuse - Association « Groupe Rodolphe »

Transport des mineurs - Association « Groupe Rodolphe »

75.


- 7. Relevé de l’existant -

Le relevé de la majorité de cet ensemble a été une étape primordiale pour la compréhension de ses espaces. De nombreuses visites sur le site, recherches aux archives départementales du Haut-Rhin (à Colmar), et heures de travail ont été nécessaires pour élaborer une base de documentation solide. Sans l’aide du centre de documentation de l’association « Groupe Rodolphe» et leurs précieux dossiers, il m’aurait été impossible d’atteindre ce résultat. Malgré l’accès à des dossiers de relevés partiels, effectués en 2008 par Julien Walspeck alors étudiant en architecture, il a été fastidieux de travailler avec ces éléments, ayant notamment subis les déformations dues aux erreurs et photocopies successives. Cette partie du rapport s’attache à présenter les relevés qui constituent la base de mon travail.

76.


Maquette 3D - Arnaud Greder

77.


0.00m

Silos, Moulins et Recette de Rodolphe II, RDC, 1: 1000° - Arnaud Greder

N

9.80m

Silos, Moulins et Recette de Rodolphe II, niveau 9.8m, 1: 1000° - Arnaud Greder

Silos, Moulins et Recette de Rodolphe II, coupe facade, 1: 1000° - Arnaud Greder

78.

N


Mélanges, RDC, 1: 1000° - Arnaud Greder

Mélanges, niveau 15m , 1: 1000° - Arnaud Greder

N

N

Hangar à chlorures (tronqué), 1: 1000° - Arnaud Greder

Recette de Rodolphe II et mélanges, coupe facade, 1: 1000° - Arnaud Greder

79.

N


Extraction Rodolphe II, 1: 1000° - Arnaud GrederN

N Greder Recette Rodolphe II, RDC, 1: 1000° - Arnaud

Extraction Rodolphe II, 1: 1000° - Arnaud Greder

Recette Rodolphe I, R1 , 1: 1000° - ArnaudNGreder

Parapluies, 1: 1000° - Arnaud Greder

80.

N


Parapluies, 1: 1000° - Arnaud Greder

N

81.


- 8. Problèmes spécifiques au carreau Rodolphe -

Les principaux problèmes du carreau résident dans l’état général des toitures, menuiseries et enduits dégradés. Certaines structures en bois, comme pour les hangars aux sels bruts et aux chlorures nécessitent une réfection et un renfort sur certaines parties.

Photographies du carreau Rodolphe, 2016 - Arnaud Greder

82.


Le terril, simplement mis en étanchéité par la surface menace encore de contaminer la nappe phréatique via son taux de sels toujours haut, et ce, malgré les campagnes passées de dissolution expliquée précédemment, véritable scandale écologique7.

Photographies du carreau Rodolphe, 2016 - Arnaud Greder 7 : Journal Le Monde, « le service des eaux d’Amsterdam porte plainte contre les mines de potasse d’Alsace »

83.


La structure interne du bâtiment des moulins, en acier, est totalement corrodée et donc inutilisable. En revanche sa construction, indépendante de l’enveloppe en béton, permet d’envisager un remplacement ou un évidement.

Schéma de la structure métallique indépendante des «Moulins» - Arnaud Greder

84.


Photographie du carreau Rodolphe, 2016 - Arnaud Greder

85.


- 9. Potentiels architecturaux et humains -

a. Association « Groupe Rodolphe »

La force immédiate de ce site, mis à part la qualité de son ensemble architectural, est sans conteste la présence d’une activité de préservation de la mémoire très active via l’association « Groupe Rodolphe ». De nombreuse réfections, travaux d’entretiens et rénovation de machines ou bâtiments sont effectués sur le site, et des événements annuels sont organisés comme la journée portes ouvertes « Kalistoire ».

Machines d’extraction Rodolphe II, 2016 Arnaud Greder

86.

Minerai de potasse, 2016 - Arnaud Greder


« Kalistoire » est un évènement annuel de fête de l’histoire du bassin potassique, par la mise en place de circuits de visites, et l’exposition des travaux de l’association, le carreau s’ouvre plus largement au public. Proposant à divers exposants de participer aux festivités sous les halles « parapluie », il m’a été offert la possibilité d’exposer mes travaux le dimanche 11 juin 2017, au cœur du sujet de mon PFE. Une maquette qui ne sera autre que le site réel, permettra de présenter ce projet aux visiteurs, mais également d’échanger avec les politiques locaux sur ce sujet complexe. Je remercie vivement à cette occasion, Messieurs René Giovanetti et Jean Misiano pour leur aide généreuse ainsi que leur invitation.

Réunion de préparation de Kalistoire 2017 - Photo M.H.

87.


Présentation de la journée «Kalistoire», 2017 - Association « Groupe Rodolphe »

88.


89.


EntrĂŠe du carreau Rodolphe, 2017 - Arnaud Greder

90.


b. Parcours muséal « Clair de Mine »

La présence, toujours intacte, de l’exposition « Clair de Mine », associée au travail de l’association « Groupe Rodolphe », représente un potentiel d’exploitation inédit. Les machines simulant le fond de la mine sont toujours visitables, et sont l’œuvre même de cette association. Il ne manquerait que peu de choses pour que ses potentiels muselés puissent s’exprimer pleinement.

« Boites » de « Clair de Mine », 2004 Marc Grodwohl

Reconstitution du fond de la mine « Clair de Mine », 2004 - Marc Grodwohl

91.


Exposition « Clair de Mine », 2004 - Marc Grodwohl

92.


Cette exposition prend place au cœur du bâtiment des mélanges et simule une descente au fond de la mine. En effet la visite commence au dernier niveau, où une vision panoramique du bassin potassique permet de situer les carreaux disparus ou fortement détruits. La descente, à travers d’anciens silos aveugles, est ponctuée de « boîtes » ou sont projetés des morceaux de vie du quotidien des mineurs, et reliées par des passerelles inclinées qui participent à la perte des repères spatiaux du visiteur. Le parcours se ponctue par la reconstitution du fond de la mine en rez-dechaussée, toujours animé et visitable grâce au travail de l’association « Groupe Rodolphe ».

N 20 m

Plan et coupe schématiques de l’exposition «Clair de Mine» dans le bâtiment des mélanges, 2004 Marc Grodwohl

93.


c. « Écomusée » L’ « Écomusée » voisin offre un apport touristique confortable, totalisant près de 300 000 visiteurs annuels avec le parc du « Petit Prince », il est l’un des attrait touristique majeur de la région. Sa configuration en musée « vivant » à ciel ouvert, avec ses forgerons, boulangers, selliers ou autres artisans, présente une stratégie similaire à celle de l’association « Groupe Rodolphe ». L’orientation plus dynamique du musée ces dernières années offre également de belles perspectives de développement. En effet, l’« Écomusée » construit actuellement une « maison alsacienne du futur », passive, et propose même un concours de constructions temporaires : « Bàuistella8 » dans le cadre du festival d’architecture du même nom. Il propose également des séminaires, notamment sur la rénovation écologique des maisons traditionnelles.

Vue aérienne de l’ « écomusée », 2016 - Ecomusée

94.

«Maison alsacienne du futur», 2016 - L’Alsace 8 : Conseil National de l’Ordre des Architectes


Plaquette du concours «Bàuistella» - Ecomusée d’Alsace

95.


d. Commune d’Ungersheim

La ville d’Ungersheim, dont le carreau se situe en partie sur son territoire, est une bourgade de plus de 2000 habitants9 dont la démarche de transition écologique est un exemple notable en France. Débuté en 2006 sous l’impulsion de son maire, Jean-Claude Mensch, elle prend de l’ampleur jusqu’à faire l’objet d’un film-documentaire de Marie-Monique Robin, « Qu’est-ce qu’on attend? » en 2016.

Le maire d’Ungersheim pose devant la centrale et le carreau, 2016 - Médiapart

96.

Affiche du film «Qu’est-ce qu’on attend?», 2016 - M2R Films

9 : Données INSEE


De multiples actions y sont entreprises : mise en place d’une monnaie locale, construction de la centrale photovoltaïque proche du carreau, habitat collaboratif, chantiers écologiques et participatifs sur les bâtiments publics, jardins de culture biologique avec vente et alimentation directe de la cantine de l’école, réseaux de chaleur bois... Il va sans dire qu’un tel dynamisme aux portes de ce site de PFE permet d’entrevoir de nombreuses possibilités de développement en accord avec les politiques locales.

Maison des associations, 2016 - Arnaud Greder

Les paniers des « Jardins du trèfle », 2015 -

Conserverie, 2015 - Reporterre

La monnaie locale : le «Radis», 2015 - Reporterre

Reporterre

97.


[ IV. Conclusion du travail d’analyse ] Le travail de compréhension et de maîtrise de ce site, au travers de visites, photographies, relevés, fouilles des archives, discussion avec les anciens mineurs qui vous à été présenté dans une version condensée est l’essence même de ce projet. La complexité des espaces existants a nécessité une attention constante, qui ne cesse d’apporter de nouvelles surprises et découvertes parfois inattendues. De nouvelles connexions entre les espaces, des entrées cachées au détour d’un édifice, ou encore ce pignon biaisé du bâtiment de la recette de Rodolphe II qui se trouve complété visuellement par la superposition du chevalement, si l’on se place à un endroit précis.

Une entrée du carreau Rodolphe, 2016 - Arnaud Greder

98.


Je trouverai assurément de nouvelles singularités, lors de cette journée d’exposition « Kalistoire » du 11 juin 2017, ou à tout autre moment, c’est ce qui fabrique la magie et la complexité du lieu. Le travail de diagnostique urbain bénéficie d’un travail collaboratif, avec des étudiants en master 2 d’urbanisme de l’Université de Paris X. Le développement du projet urbain, puis architectural, s’est trouvé rythmé par ces contraintes et avantages et a donc évolué en ce sens. Présenté ci-après, il tente de répondre aux enjeux du site en s’appuyant sur ses forces d’ores et déjà existantes.

L’anamorphose cachée du carreau Rodolphe - Arnaud Greder

99.



Un nouveau jour se lève sur le carreau Rodolphe - Arnaud Greder


[ V. Proposition urbaine ] - 1. Itérations -

Cette partie du rapport est dédiée à la présentation de dessins qui expriment différentes méthodes et explorations qui ont constituées ce projet.

Coupes d’esquisses

102.

version 01 - Arnaud Greder

30 m


Organigramme d’esquisse programmatique

version 01 - Arnaud Greder

103.


gestion des ressources agricoles transition agricole

gestion des ressources naturelles forêts,

gestion energétique production électrique

incubateurs type bureaux et ateliers

recyclage photovoltaique / entreprises liées à l’écodynamisme

bioplaine bureaux conférence cours laboratoires incubateur documentation? tranfrormation vente

dynamisation du transport ferroviaire train touristique du bassin

(relie mulhouse au carreau-écomusée-parc du petit prince) possibilité d’extension a la vallée de guebwiller (cf tram train-thann)

fret ferroviaire REUTILISATION DES VOIES BIS

groupe rodolphe bureaux documentation

pôle d’accueil

(anciennes voies des mines accolés à celles SNCF et nono utilisées)

ateliers muséographiques rénovation stockage/exhibition entretien parcours scénographiés

rapprocher l’ensemble de la collection de la cité du train (à présent stockée a charleville-mézière et innacssible au public)

la reconnecter par les voies ferrees

présence d’atelier d’entretien/renovation gestion du nouveau parc ferroviaire en action profiter de la dynamique et des ressources du groupe rodolphe pour accompagner cette démarche parcours scénographiques «vivants»

104.


stockage biomasse sous face

centrale photovoltaique

transition agricole

serres nutritives végétal/animal

véhicules de diffusion/collecte flotte d’utilitaires électriques

pâturages sur terrils les

fermes «modèles»

de la bioplaine

halles

pousses peu profondes sur terrils prévention des risques de pollution saline

pousses peu profondes sur terrils prévention des risques de pollution saline

expérimentations

démonstration des techniques agricoles écologiques

centre d’escalade et cycle bloc voies (mur national à minima) urban/parkour velo outdoor ateliers vente/reparation vestiaires bar/restauration s’appuyer sur le réseaux cycle parcours sur terrils

mutualisation des réseaux de chauffage, electricité, traitement des eaux phyto_épuration; géothermie; éolien; photovoltaique

amménagement paysager de terril à terril phyto_épuration; géothermie; éolien; photovoltaique

optimisation des espaces de la zone économique de la thur occupation espaces vacants; mutualisation; densification

Organigramme d’esquisse programmatique version 02 - Arnaud Greder

105.


106.


Une des méthodes utilisées pour dimensionner les possibilités d’occupation - Arnaud Greder

107.


Croquis d’esquisse programmatique du carreau - Arnaud Greder

108.


N

Proposition d’amÊnagement urbain - Arnaud Greder

100 m

109.


Chevalement Rodolphe II - Arnaud Greder

110.


- 2. Programmation -

La volonté première de ce projet se démarque dès les premières esquisses de programmation urbaine. L’accent est porté sur la volonté d’optimiser les dynamiques existantes et de rapporter une, ou des, activité(s) productive(s) sur le carreau Rodolphe. Les propositions successives d’aménagement se centrent sur les programmes de musée, de production (agricole et intellectuelle), de logement (pour le tourisme et le travail), d’espaces sportifs ainsi que d’éléments « vitrine » comme le marché ou le restaurant.

111.


CENTRE DE

DOCUMENTATION

PARCOURS

«CLAIR DE MINE»

ASSOCIATION

GROUPE RODOLPHE

MUSEE DE

LA MINE

EXPOSITIONS INTERVENTION MINIMALE, S’APPUIE SUR LES DYNAMIQUES PRÉSENTES MODULES INDÉPENDANTS

SERRE

PÉDAGOGIQUE

2 200M

2 OCCUPATION DU PARCOURS MUSÉAL «CLAIR DE MINE»

3 500M

2 HANGAR DE DÉMONSTRATION PARTICIPATIVE

545M

2 BOUTIQUE, RESTAURATION ET LIEU DE CONVIVIALITÉ DE LA MINE

11HA

1HA

STOCKAGE PRODUITS

PHYTOÉPURATION DES EAUX PLUVIALES

BRUTS-TRANSFORMÉS

SERRES

PRODUCTIVES 500M² 20 EMPLOIS

EN AQUACULTURE ET PERMACULTURE 35 EMPLOIS HALLE DE VENTE TYPE MARCHÉ

HANGAR DE

TRANSFORMATION

10HA D’AQUACULTURE PRODUCTION VÉGÉTALE

330 TONNES/AN PRODUCTION PISICOLE

36 TONNES/AN

112.

600M²


-BIOMASSE -CHALEUR:45% 5 000KW/H -ÉLECTRICITÉ: 35% 3 000KW/H

SYSTÈME DE

12HA

DIGESTION

1 000M3 DE TRAITEMENT / 2 000M3 DE STOCKAGE

ANAÉROBIE

JARDINS PRODUCTIFS

ET

GÉOTHERMIE

LOGEMENTS

TOURISME ET TRAVAILRÉAPROPRIATION

DE L’USINE

VOIE: 700M2 MUR INTERNATIONAL : H=16M ML=51

15 + 40 LOGEMENTS

BLOC: 1 800M2 MUR INTERNATIONAL: H=4.5M ML=51

SERRES

SERVICES: 100M2

COMMUNES

5+6 T1

URBAN: 1 500M2 SERVICES: 100M2

400M²

8+14 T2

15EMPLOIS DONT 5 ÀÀ MI-TEMPS

2+11 T3 8 T4

MISE EN COMMUN

TOITS

SOLAIRES

EXPLORATIONS AÉRIENNES

ESCALADE 2 000M

ET PARKOUR

2

4HA

TOIT

1 000M

2

SOLAIRE

ATELIERS EXTERIEURS

RESTAURATION RESPONSABLE

300M 50 COUVERTS 5 EMPLOIS 2

ESPACES

ÉCO-WORKING

D’

ET LABORATOIRE À CIEL OUVERT

2800M²

15 STRUCTURES

60 PERSONNES 3 SALLES DE RÉUNION COMMUNES REPROGRAPHIE ATELIER DE CONCEPTION OFFICE CENTRE DE DOCUMENTATION 4 SALLES DE COURS

Organigramme du projet urbain - Arnaud Greder

113.


- 3. Spatialisation du programme -

5.

1. 2. 8.

6. 7.

1. 1.

9. 10.

4.

L’organisation de ce projet urbain se donne pour objectif d’occuper, le plus justement possible, les espaces proposés par les constructions existantes du carreau tout en les liants par les complicités programmatiques et la gestion de l’énergie Le musée, composé du bâtiment des mélanges avec son exposition « Clair de Mine », du hangar aux chlorures ainsi que de la recette et l’extraction de rodolphe I se voit doté d’un vrai parcours muséal reliant ces éléments.

114.


1. Espaces du musée 2. Halle de marché, restauration et entrée du carreau 3. Production agricole en aquaponie 4. Production agricole en permaculture 5. Transformation des produits cultivés

3.

6.Espaces de coworking

10.

7. Logement tourisme/travail 8. Espace sportif 9. Gestion énergétique 10. Traitement des eaux de pluies et dissolution du terril par phytoépuration

Axonométrie du projet urbain - Arnaud Greder

Coupe du projet urbain, 1:2000° - Arnaud Greder

115.


Cela permet d’obtenir une identité unifiée, comprenant l’appartenance des bâtis au musée et lisible grâce à son entrée. Les espaces productifs agricoles s’intègrent aux halles « parapluie » pour la culture en aquaponie, aux espaces extérieurs pour la permaculture et au hangar aux sels bruts pour la transformation des produits. Ces cultures sont alimentées par des bassins de phytoépuration des eaux de pluies et des boues issues du terril, aménagées sur la trace de l’ancienne fabrique. Le travail, matérialisé par des espaces de coworking, se positionne au cœur du bâtiment des moulins, en place de la structure en acier corrodée. Le sport, incarné par une salle d’escalade et de parKour, se développe à l’intérieur et entre les ateliers et magasins à sacs. Enfin, la halle au marché et le restaurant sont construits en place de l’ancien bâtiment des vestiaires, marquant également l’entrée au musée qui se trouve distribué par la reconstruction des anciennes passerelles.

1. Espaces du musée

6. Espaces de coworking

2. Halle de marché, restauration et entrée du

7. Logement tourisme/travail

carreau

8. Espace sportif

3. Production agricole en aquaponie

9. Gestion énergétique

4. Production agricole en permaculture

10. Traitement des eaux de pluies

5. Transformation des produits cultivés

et dissolution du terril par phytoépuration

116.


3.

1.

10.

5.

1. 6.

1.

4. 7.

2.

9. 8.

N

Plan de rez-de-chaussĂŠe du projet urbain - Arnaud Greder

100 m

117.


La pluralité de programmation sur ce site se justifie par la volonté de créer un ensemble résilient et fonctionnant en synergie. Les éléments programmatiques trouvent des résonances entre-eux et montrent leur force dans les apports mutuels qu’ils créent. Leur caractère écologique, parfois expérimental, propose à une échelle locale, des éléments de réponse aux enjeux écologiques et humains que nous connaissons tous actuellement. Excepté peut-être un certain président Américain. Pour illustrer ce propos, on pourrait commencer en parlant de la production, sur site, de denrées alimentaire issues de procédés biologiques en aquaponie et permaculture. L’aquaponie est un principe de culture en « bacs », qui trouve un écho dans le procédé de cristallisation autrefois opéré sous ces halles. Comprenant des poissons et des plantes, le circuit d’eau est fermé et se régénère en nutriments par les poissons et en oxygène par les plantes. Afin d’apporter la lumière nécessaire, près de la moitié des toitures de ces halles est déposée, puis réemployée à la réfection des toitures voisines. En effet, les halles « parapluie » ont bénéficié d’un changement de cette dernière en 2004, qui est donc encore dans un très bon état. Les cultures utilisent une eau traitée par le système de phytoépuration des eaux pluviales. Ce système lui-même est en circuit doublé, et permet la mise en place d’une solution de traitement réelle du problème écologique engendré par le terril. Les cultures permettent donc l’approvisionnement majoritaire du marché ainsi que du restaurant en produits biologiques et responsables.

118.


La ferme en aquaponie « Gotham Greens » Chicago - Gotham Greens

La ferme en permaculture du « Bec-Hellouin » Mon Jardin en Permaculture

Principes de l’aquaponie - Aquaponie.biz

119.


Le restaurant est démonstratif des possibilités culinaires locales en utilisant la production de l’ « éco-carreau » et des producteurs locaux. Il accueille facilement les visiteurs du musée, les travailleurs du site et des alentours ainsi que les utilisateurs de la salle d’escalade. Les salles d’escalade représentent en effet un marché en plein essor sur le territoire français. Elle sont par ailleurs souvent stratégiquement couplées à des restaurants pour assurer une meilleure rentabilité économique et proposer un service plus large10. L’ Alsace, et ses contreforts vosgiens, se trouve être un territoire dynamique pour la pratique de ce sport, et ce dès ses prémices dans les années 1980. En effet, de nombreuses carrières de grès sont investies à cette période, et depuis, la communauté grimpante ne cesse d’être active. En revanche elle manque cruellement d’espaces d’entraînement « indoor », les premières salles d’envergures se trouvant, en moyenne, à une heure de route comme à Fribourg ou Weil-Am-Rhein en Allemagne. La configuration des ateliers existants permet l’établissement d’un espace « bloc » de 5 m de hauteur, sans attache mais avec tapis de réception. L’espace entre ces ateliers et les magasins à sacs peut facilement accueillir une nouvelle construction abritant les « voies », la pratique encordée. Le marché est, à la manière du restaurant, une vitrine encore plus directe de l’ « éco-carreau », tant par la construction respectueuse de son environnement , que par l’impact qu’il peut avoir dans un registre dominé par les grandes surfaces. La tendance au retour, non seulement à des produits biologiques, mais également à des pratiques respectueuses des petits agriculteurs est notable en Alsace également.

120.

10 : FIFAS; Etude escalade, mars 2016


On notera pour cet exemple le supermarché « lildl » de Colmar racheté par un groupe de producteurs pour former un nouveau système de vente directe11. Les Logements de la recette Rodolphe II ciblent une clientèle touristique liée à l’ « éco-carreau » et à l’ « Ecomusée » ainsi que celle des travailleurs saisonniers et personnes en formation sur le site. Ce sont des logement de « courte durée » type appartement-hôtel.

Escalade aux carrières de Gueberschwhir, équipées en 1980 - Yann Corby

11 : Journal Le Parisien

121.


« Parcours » du musée

« Parcours » des bureaux

« Parcours » du sport

« Parcours » de l’agriculture

Schémas des différents « parcours » sur l’ « éco-carreau » - Arnaud Greder 122.


Les schémas ci-contre à gauche présentent les « parcours » créés par le projet au sein de « l’éco-carreau ». Ils illustrent l’arrivée du visiteur, travailleur ou sportif, sur le site et son cheminement pour atteindre son objectif propre. Les deux schémas de droite montrent, quand à eux les réseaux d’énergie internes à l’« éco-carreau » ainsi que le trajet du produit cultivé, de son bassin aquaponique aux lieux de vente,

« Parcours » des énergies

en passant par l’atelier de transformation.

« Parcours » des productions agricoles

Schémas des différents « parcours » sur l’ « éco-carreau » - Arnaud Greder

123.


- 4. Visuels -

Collage: ÂŤLes jardins du carreauÂť - Arnaud Greder

124.


Collage: La culture bio-intensive et hors sols ! - Arnaud Greder

125.


[ VI. Objet du projet architectural ] - 1. Implantation -

Le projet architectural se donne pour ambition d’établir le parcours muséal qui reliera les espaces existants, tout en y articulant la halle aux marché et restaurant ainsi que les espaces de travail en coworking qui le surplombent. Vitrine et liant de ce projet d’ « éco-carreau », ce projet architectural cherche à en définir l’identité matérielle et fonctionnelle.

126.


N

Implantation du projet architectural - Arnaud Greder

100 m

127.


- 2. Programmation Le point d’entrée du projet, la nouvelle halle, est donc composée d’un marché, d’un restaurant ainsi que de l’entrée du musée. Marché : 500 m² - Vente : 350 m² - Stockage : 80 m² (dont 12m² « frais »et 12 m² « frigorifiés ») - Bureau : 12 m² - Entretien : 10 m² - Sanitaires : 40 m² Restaurant : 175 m² - Salle 120 m² - Cuisine 40 m² - Stockage 15 m² - Sanitaires : (compris au marché) Billetterie : 42 m² - Réception 30 m² - Bureau 12 m² - Sanitaires : (compris au marché)

128.


Le bâtiment des moulins correspond, lui, aux espaces de travail, couplés à une salle dont la polyvalence permet d’accueillir une pluralité d’événements. Coworking : 1800 m² - Travail en open-space : 640 m² (quatre espaces de 160 m²) - Travail en groupe : 440 m² (quatre espaces de 110 m²) - Bureaux individuels : 200 m² - Salles de réunion : 126 m² (six salles de 21 m²) - Offices/détente/espaces alternatifs : 300 m² (trois espaces de 100 m²) - Sanitaires : 80 m² Salle polyvalente : 488 m² - Salle : 300 m² - Office : 60 m² - Bureaux/Loges : 26 m² - Régie : 12 m² - Stockage : 50 m² - Sanitaires : 40 m²

129.


- 3. Esquisses L’identité formelle du projet tire son inspiration de la construction en bois moisés des halles « Parapluie ». Ce choix permet un contraste saisissant entre les constructions neuves et le gigantisme bétonné du site. En gardant une cohérence sensible avec la logique constructive du lieu, selon les trames, l’utilisation du bois inspiré du lieu, le projet s’inscrit dans son site sans vouloir le nier. Il lui apporte ainsi une dimension nouvelle, inspirée du traditionnel.

130.

Vue des nouvelles halles - Arnaud Greder

Vue de la salle d’escalade- Arnaud Greder

Connexion halles/moulins - Arnaud Greder

Vue de la salle polyvalente- Arnaud Greder


N

Esquisses du projet architectural (moulins et nouvelle halle) - Arnaud Greder

131.


Porte au carreau Rodolphe, 2016 - Arnaud Greder

132.


[ VII. Conclusion ]

La gestation du PFE, étalée sur une période de neuf mois, est longue et se compose de nombreuses évolutions, souvent en allers-retours successifs. Il est frappant de constater que, rédigeant ces mots à un mois de la présentation de ce travail, cette évolution ne cesse d’être présente. Même si la véritable conclusion du projet reste à écrire, il est important pour moi de constater le chemin parcouru depuis le choix définitif de ce site de PFE en septembre. L’expérience et les connaissances acquises au cours de l’élaboration de ce projet me permettent d’en sortir enrichît et convaincu de ce parcours étudiant. Le dénouement de cet investissement personnel, que sera cette présentation au jury à la fin du mois de juin 2017, est à la fois redouté et attendu, mais marquera la fin d’un périple aventureux en annonçant de nouvelles perspectives. Ce temps d’échanges bénéfiques que sera la soutenance du PFE représentera l’apothéose de mon travail d’étudiant et, je l’espère, une entrée en matière afin d’exercer cette profession de choix passionné, Architecte.

133.


[ VIII. Sources ] - 1. Bibliographie -

- BRAUNGART Michael, MCDONOUGH William, Cradle to Cradle, Alternatives, 2011, 240 p. - HOPKINS Rob (2010), « Manuel de transition : De la dépendance au pétrole à la résilience locale », Écosociété, 212 p. - PEZRES Emmanuel (2010), « La permaculture au sein de l’agriculture urbaine : du jardin au projet de société », VertigO – La revue électronique en sciences de l’environnement, vol. 10, n° 2. - THOMAS Michael & HOPKINS Rob (2016), The Essential Guide to Doing Transition, Transition Network, 64 p.

134.


- 2. Filmographie -

-ROBIN Marie-Monique (2016), Qu’est-ce qu’on attend ? M2R Films. -GOUDE Emma (2009), In transition 1.0, Transition Network. -GOUDE Emma (2012), In transition 2.0, Green Lane Films. -DION Cyril & LAURENT Mélanie (2015), Demain, Mars Films.

135.


- 3. Webographie -

- Dictionnaire Larousse en ligne. http://www.larousse.fr - Transition Network, https://transitionnetwork.org/ - Transition France : le mouvement de la transition en France http://www.transitionfrance.fr/ - Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie, ADEME , http:// www.ademe.fr - Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer, http://www.developpement-durable.gouv.fr/ - Totnes Community Development Society, http://atmostotnes.org/

136.


- Transition Town Totnes, https://www.transitiontowntotnes.org/ - Le Monde, http://www.lemonde.fr/ - Le Figaro, http://www.lefigaro.fr/ - FIFAS, http://www.fifas.com/ - http://www.la-croix.com/Archives/2009-07-20/En-Alsace-la-reconversiona-ete-moins-dure-qu-en-Lorraine-_NP_-2009-07-20-349802 - http://www.mdpa.fr/le-grand-essor.html - http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/territ/FranceMut/FranceMutScient5.htm - http://www.alsace.chambagri.fr/fileadmin/documents_alsace/INTERNET/ agrialsace/FLASH_AGRICULTURE_REGIONALE.pdf - http://www.architectes.org/actualites/concours-bauistella-architectures-montables-et-demontables - http://www.lemonde.fr/archives/article/1981/02/23/le-service-deseaux-d-amsterdam-porte-plainte-contre-les-mines-de-potasse-d-alsace_2707892_1819218.html - http://www.architectes.org/actualites/concours-bauistella-architectures-montables-et-demontables

137.




Réhabilitation d’un ensemble industriel alsacien:

L’ « éco-carreau » Rodolphe

- Résumé -

Ce projet de fin d’étude s’exerce à proposer une réhabilitation écologique d’un grand ensemble minier alsacien. Imaginé dans le cadre de mes études à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Val de Seine, il est présenté ici sous la forme d’un rapport retraçant la démarche projectuelle qui lui a été propre. Synthétisant une année de travail, il présente aussi bien le lieu d’expression du projet, dans sa complexité majestueuse, que les intentions architecturales qui s’y sont développées. L’histoire qui vous est racontée ici puise ses racines dans l’essence du lieu, en lui offrant de nouvelles perspectives d’avenir qui sera, assurément, prometteur.

Arnaud Greder.


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