La Voix du Barman N° 034

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Striptease : deux poids, deux mesures

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e striptease est une danse érotique pendant laquelle la personne qui danse se déshabille de manière sensuelle et provocante. L’explication du mot en lui-même vient du Bristish Strip qui veut dire déshabiller et Tease qui signifie provocation.

éditorial

Ce spectacle qui fait courir les clients dans les débits de boissons, les habitués, également les nouveaux. Le plus souvent satisfaits, ces clients reviennent et en redemandent pour assouvir leur curiosité. Une affluence qui contribue à booster les ventes et le chiffre d’affaire des tenanciers et propriétaires de ces clubs et bars. Et, afin de rester dans ce confort financier, les tenanciers de ces espaces de danse de striptease sont de plus en plus tentés de reprogrammer une autre séance. Savons-nous seulement que la loi Camerounaise ne nous autorise pas de produire ce genre de spectacle dans nos Bars et Bars climatisés ? Nous devons tous savoir que tous ces spectacles que nous organisons à la demande parfois pressante des clients nous exposent à des sanctions administratives qui nous conduisent à des pertes immenses. Car, après calcul, ces pertes ne peuvent pas être inférieures à la marge bénéficiaire gagnée pendant les séances de Striptease dans notre bar. En plus de ces pertes financière, s’ajoute le fait que le bar prends une renommée peu Catholique et une identité qui pourra lui faire perdre une partie de sa clientèle. Mais, il faut le reconnaître, les adeptes de ces séances de striptease seront réguliers ; même si c’est à nos risques et périls. Un risque qui est facilement pris au regard de la recette que le striptease fait engranger. Le Sous-préfet de la circonscription administrative a le pouvoir de sceller notre bar au motif d’ « Outrage à la pudeur en milieu public », pour une période comprise entre 30 et 90 jours. En cas de récidive, la fermeture définitive peut être prononcée par le Sous-préfet qui peut également engager des poursuites judiciaires contre le gérant du bar, conformément

au Code pénal Camerounais.

Nulla facilisi. Proin porttitor bibendum rhoncus. Praesent imperdiet nunc et sem dignissim elementum. Jamie W.

Les sanctions peuvent aller de 15 jours à 2 ans d’emprisonnement ferme et une amende de CFA 10000 à CFA 100 000 dans les articles 263 et 264 du code pénal Camerounais. Allons-nous prendre le risque de faire plaisir à une minorité de clients pour une période et accepter de rester fermé, sans recette pendant 30 jours, et même de risquer la prison en cas de récidive pour avoir organisé le striptease ? Au Cameroun, il n’existe pas de licence ni d’autorisation pour organiser les séances de striptease dans les bars, ni dans les clubs. Mais, comment peut-on expliquer l’existence des clubs reconnus de tous qui excellent dans l’organisation des séances de striptease (tous les jours de la semaine), sans jamais être inquiétés, ni même scellés par les mêmes autorités qui s’en prennent régulièrement aux bars climatisés qui sont régulièrement scellés et qui, pourtant, ne pratiquent le striptease que de manière occasionnelle ? On est emmené à croire qu’il y a deux poids deux mesures ; que la loi n’est pas la même pour tous. Et si c’est une tolérance administrative, pourquoi ne s’applique t-elle pas à tous ? Qu’est ce qui peut expliquer le fait que les clubs de striptease gérés par les étrangers et qui pratiquent l’activité de lundi à dimanche continuent à exercer pendant que les clubs de autres Camerounais sont scelles sans des mises en demeure ou avertissement préalable ? Chers collègues, en attendant avoir des réponses précises sur ces multiples questions, nous-mêmes évitons de nous retrouver dans une situation inconfortable pour notre activité et nous même. Alors, arrêtons d’organiser les séances de striptease dans nos bars, surtout si nous voulons continuer à exercer notre activité le plus longtemps possible. Et DIEU créa Hervé Nana

Directeur de publication Hervé NANA Assistants Cyrille KEMMEGNE Jean-René NOUBISSI Rédacteur en Chef Armel Mouandjo Rédacteur en Chef Adjoint Colette Grace Production NH Show-Biz

Crea &Webdesign Studios ‘DARTHIE [ www.darthie.com] +237 693 088 347 Illustrations et cartooning Krocool [ www. krocool.com] Traduction MF Yaoundé Impression AJC Graphic +237 233 41 35 77

Distribution Synedeboc Littoral

La Voix du Barman est un guide crée en 2008 qui sert de liaison entre les exploitants de débits de boissons du Cameroun et de la sous région Afrique Centrale. Bras séculier du Syndicat National des Exploitants des Débits de Boissons du Cameroun (Synedeboc) qui a pour mission d’informer et de sensibiliser le grand public, les exploitants de débits de boissons sur la règlementation en vigueur, les droits et devoirs de l’activité afin de professionnaliser ce secteur d’activité qui se trouve être la “La petite main de l’économie”. Sous sa formule papier et en ligne, ce magazine mensuel s’inscrit dans une démarche citoyenne qui va bien audelà des frontières camerounaises pour permettre un partenariat gagnant gagnant entre les divers acteurs de la fillière brassicole. Tiré à plus de 6000 exemplaires, ce support créer des opportunités diverses et permet aux annonceurs et opérateurs économiques de toucher des cibles bien identifiées pour faire passer le bon message. Il est distribué gratuitement sur l’étendue du territoire National, aux barmen, clients et autres…La Voix du Barman est une idée originale de l’agence NH-SHOWBIZ spécialisée dans l’événementiel et le marketing.

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Fiscalité Sommaire

Blocus des brasseurs contre la vignette sur la bière BON A SAVOIR P.19. Droit d’auteurs et débits de boissons : M. Sam MBENDE répond aux questions de La Voix du Barman

Édito P.3 Striptease, deux poids, deux mesures

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ACTUALITÉ P.4. Fiscalité : Blocus des brasseurs contre la vignette sur la bière P.6. Vins et spiritueux : L’envers de l’estampille fiscale P.7. Label on beer and local juice : what for? DOSSIER P.9. Divertissement : Douala en mode striptease P.10. L’outrage public à la pudeur P.12. Des snack bars scellés a Douala PUBLI-REPORTAGE P.14 Castel Beer Happy Hour Music Live BON A SAVOIR P.19. Droit d’auteurs et débits de boissons : M. Sam MBENDE répond aux questions de La Voix du Barman HOMMAGE P.22. Remember Père Kadji Defosso

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Questions & Feedback

Rue Feu Rouge Bessengue (Immeuble entre Médical Téléphone : +237 698312034 Whatsapp : +237 655 666 620 Facebook / synedeboc Littoral Email: synedeboclit@yahoo.fr Site web : www.lavoixdubarman.com

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’État qui espère optimiser ses recettes issues de l’activité brassicole, fait face au blocus des trois principales entreprises du secteur qui manœuvrent pour contrecarrer l’application du régime de la vignette. Le dossier est très avancé. Pour le prochain exercice budgétaire, le ministère des Finances projette très sérieusement d’étendre le régime de la vignette sécurisée aux bières vendues sur le marché camerounais. Pour cette décision concernant aussi bien les produits importés que ceux issus de l’industrie brassicole locale, le gouvernement a déjà procédé à la contractualisation d’un prestataire. Il s’agit de la société suisse Sicpa, retenue pour assurer ce marquage fiscal des bières au Cameroun. Mais l’application de cette disposition instituée depuis 2009 est une pilule amère pour les trois principales unités brassicoles qui opèrent sur le marché camerounais. Jérémiades des sociétés brassicoles Au sein de la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC), à Guinness Cameroun, en passant par l’Union des Brasseries du Cameroun (UCB), c’est l’inquiétude. Ces entreprises réunis sous la bannière de l’Association des producteurs d’alcool du Cameroun (CAPA), freinent des quatre fers pour empêcher l’application du régime de la vignette aux bières. Les patrons de ces brasseries indiquent par exemple que les coûts additionnels que générerait la mise en place, par la société Sicpa, d’un dispositif indépendant de marquage des bières dans leurs usines, auraient des conséquences désastreuses. « Ces coûts sont de nature à remettre en cause l’ensemble du modèle économique et social généreux de nos sociétés et de leur écosystème (points de vente, usines en zones de guerre, utilisation du maïs et du sucre locaux…) qui supportent jusque-là une charge fiscale très élevée», souffle un dirigeant d’entreprise brassicole. En effet, selon ce membre de la CAPA, le coût de ce marquage fiscal, qu’il soit supporté par le producteur ou répercuté au consommateur, va engendrer une impasse financière et de rentabilité, des pertes de volume et de consommation, ainsi qu’une baisse des recettes fiscales provenant des industries brassicoles qui contribuent à hauteur de 300 à 400 milliards de FCFA

en guise d’impôts et taxes par an. Pour une entreprise comme la SABC, filiale du groupe Castel, qui contrôle près de 80 % des parts du marché de la bière, le régime de la vignette va occasionner des charges supplémentaires estimées à 19 milliards de FCFA par an. Un montant jugé exorbitant. Toute chose qui amène les brasseurs à demander « l’abandon pur et simple du principe de vignette et/ou de marquage fiscal sur des bières produites localement ». Une position partagée par les mouvements syndicaux à l’instar du Syndicat national des exploitants des débits de boisson (Synedeboc), qui redoute une augmentation du prix de la bière. Contrattaque de l’administration fiscale Pour le Ministère des Finances, l’argumentaire des sociétés brassicoles ne justifie pas ces réticences au régime de la vignette. Cette opposition tiendrait davantage des exigences de transparence et de traçabilité qu’impose la vignette qui n’est pas un impôt. Selon une source interne au comité interministériel institué par le Premier

Ministre, la vignette est un outil de gestion qui va permettre aux administrations fiscales et douanières de lutter plus efficacement contre la fraude. Concrètement, la vignette garantit une maitrise des volumes de boissons produits par les sociétés brassicoles. Et dans un contexte où ces entreprises payent les impôts sur une base déclarative des productions et des ventes, l’État n’avait aucun moyen pour vérifier les informations communiquées par les industries à la DGI. « Il est donc question de sécuriser les recettes provenant de ce secteur », confie un cadre de la Direction Générale des Impôts, proche du dossier. D’ailleurs, dans d’autres pays où le marquage des bières est en vigueur, les recettes publiques ont connu une augmentation considérable. « C’est le cas au Maroc où le groupe Castel est présent et au Kenya, un marché où Diageo – maisonmère de Guinness Cameroon- évolue depuis beaucoup d’années », commente un fiscaliste. Baudouin Enama

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Vins et spiritueux : L’envers de l’estampille fiscale contrefaits et sur lesquels des vignettes sont pourtant bien visibles », déplore Hervé Nana, président régional du Synedeboc pour le Littoral. La raison c’est que : « Lors du lancement de la campagne des vins, alcools et cigarette, l’État avait fait savoir que toutes les bouteilles de vin, alcools et cigarettes portant des vignettes sont d’origine fiable car la distribution des vignettes est fixée selon un cahier de charge respectant les normes et qualités et vérifiés par l’Agence des normes et de la qualité (Anor, etc). », explique-t-il. Sur le terrain, les exploitants des débits de boissons et les points de vente de vins et spiritueux, sont devenus moins vigilents et peu regardants sur la qualité et l’origine des vins, whiskies, spiritueux qui leurs sont livrés. « La présence de ces vignettes est plutôt venue développer la contrefaçon des liqueurs de fortes consommations telles que Black Label, Chivas, Jack Daniels et Grants. Les cigarettes et autres payent les frais ».

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our la première série de produits astreints à la vignette, l’application de ce régime a entraîné des effets pervers sur le marché.

Tout commence en 2008 avec l’adoption de loi n°2008/012 du 29 décembre 2008 portant loi de finances pour l’exercice 2009. C’est cette loi qui institue le régime de la vignette sur les alcools et les tabacs commercialisés sur le marché camerounais. Mais ce n’est qu’en 2012 que cette disposition sera appliquée. Pour un début, seuls les vins, spiritueux et les tabacs portent une estampille fournie par le Ministère des Finances. Les bières qui sont également ciblées par la loi seront alors

Marquer les produits importés épargnées sous la pression des industries brassicoles. Pour cette dernière catégorie, l’extension de la vignette sera différenciée de quatre années pour 2016, puis pour 2018. Effets pervers Si le choix de la vignette vise à lutter contre la fraude, la contrefaçon, la contrebande et surtout protéger la santé des consommateurs, cette disposition a paradoxalement entrainé des effets contreproductifs. Ce constat est celui du Syndicat national des exploitants de débits de boisson (Synedeboc). « Les consommateurs sont toujours victimes de l’achat des vins, liqueurs et alcools

Pour les mouvements syndicaux, « les Ministres des Finances et du Commerce doivent plutôt signer un arrêté conjoint pour exiger un marquage sur toutes les bières importées et jus naturels qui inondent nos marchés et tuent le tissu économique, tout en réduisant les marges bénéficiaires et de manœuvre des sociétés localement installées ». D’autant plus que ces produits importés tels que les jus de fruits ralentissent l’initiative locale dans la production des jus de fruits. BE

Label on beer and local juice : what for?

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he scheme of the label on some manufactured products was instituted by the Law 2008/012 of 29/12/2008 establishing the Finance Law of the Republic of Cameroon for the fiscal year 2009, in order to fight against fraud, contraband and counterfeiting on some local products or taxes. Since 2012, this regime has been applied to alcohol and tobacco. Therefore, alcohol (champagne, wine, whiskey, and spirits) and tobacco (cigarettes ...) marketed on the territory carry a stamp provided by the Ministry of Finance. This secure label is supposed to play several roles in particular, fight against fraud and smuggling, protect the health of consumers, improve the competitiveness of local businesses and finally, secure and optimize tax and customs revenues. These different functions of the label are gradually activated through the committee in charge of monitoring the implementation of the label scheme which ensures relations with the companies and the service provider. Here is the context of the Finance Law on the label. However, since the introduction of this label in 2012, contraband, counterfeiting and fraud are still doing well. The problems that had to be solved by the presence of labels on alcoholic products and cigarettes still exist. The health of consumers is no more protected than it was before 2012. Consumers are still victims of the purchase of counterfeit wines, liqueurs and spirits, on which labels are clearly visible. The reason? it is because at the launch of the campaign of wines, spirits and cigarettes, the State had made it known that all the bottles of wine, alcohol and cigarette bearing labels are of reliable origin because the distribution of labels is fixed according to specifications respecting the standards and qualities and verified by the Agency for Standards and Quality (Anor), etc. In discussions with the operators of public

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houses and the sales structures for wines and spirits and cigarettes, it appears that the presence of these labels has led those in charge to be less vigilant and less attentive than in the past to the quality and the origin of the wines, whiskeys, spirits and cigarettes that are delivered to them and that they sell. The presence of these labels instead came to develop the counterfeit liqueurs of high consumption such as Black Label, Chivas, Jack Daniels and Grants. Cigarettes and others pay the fees. As proof, four months ago, Thierry AgneyNde was brought to court for being surprised by agents of the gendarmerie of Kribi in his “chemical laboratory” where he “manufactured” the liquors of big brands quoted above and affixed labels he bought in Douala, at the label’s black market. Solution is elsewhere. Instead, Finance and Trade Ministers must sign a joint order to require marking on all imported beers and natural juices that flood our markets and kill the economic fabric, while reducing the profit margins and manoeuvring of locally established companies. These imported products such as fruit juices slow the local initiative in the production of fruit juices.

unless the State has other objectives on marking than those indicated in the Finance Law. But operators are wondering if Kadji beer, 33 export, Booster, Guinness, Manyan may be victims of counterfeiting in Cameroon. With all that is currently happening in the beer sector, we are forced to believe that the Ministry of Finance wants to asphyxiate the brewery sector of Cameroon. Otherwise, how to understand that the marking system which is provided according to the texts on high value products that are whiskey, champagne, wines , cigarettes to avoid counterfeiting and customs fraud, is being activated with a certain speed on products of mass consumption and low added value that are KADJI, GUINNESS, MANYAN and CASTEL? Yet these beers which are local products made in Cameroon and for the most part, based on local agricultural raw materials are the point of being taxed with a fiscal mark. These are beverages that help to develop the agricultural sector while creating jobs. Hervé Nana

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Divertissement

Douala en mode striptease

De plus en plus de snacks organisent des danses érotiques une fois la nuit tombée au grand bonheur des noctambules qui en raffolent.

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e plus en plus de snacks organisent des danses érotiques une fois la nuit tombée au grand bonheur des noctambules qui en

raffolent.

En cette saison pluvieuse, les noctambules de la capitale économique ont un moyen original pour réchauffer leurs soirées glaciales. Les spectacles de striptease. Ils consistent en des spectacles où des femmes se trémoussent autour des barres de fer sur des musiques endiablées en se déshabillant devant un public généralement masculin. Dans un club spécialisé pour le striptease au quartier Akwa à Douala, à peine une vingtaine de spectateurs, majoritairement composés d’hommes, ce jeudi. Les hommes attablés, certaines, accompagnés ont le regard fixé sur le podium sur lequel les filles se trémoussent et se succèdent les unes après les autres. Dans ces clubs, l’entrée est généralement gratuite. Mais, le prix de la boisson est revue à la hausse. Il faut débourser en moyenne 2000Fcfa ou 2500Fcfa en fonction du lieu pour s’offrir une bouteille de bière. Dans la salle, le public se renouvelle sas cesse. « Les gens restent une heure ou deux. Soit ils se chauffent avant d’aller ailleurs, soit, ils viennent se chauffer pour boucler la soirée », nous indique-t-on. Beaucoup de femmes sont présentes en salle, qui plus est en couple. « Elles viennent soit pour la découverte, soit pour se libérer, soit pour découvrir, ou encore pour déstresser », informe une servante qui confie également que « certaines de ces femmes sont à la recherche des astuces pour mieux séduire leurs hommes ». Cependant, pas de mineurs dans la salle. « Le patron n’accepte pas de mineur ici. Même pour recruter les filles, le boss s’assure que tout le monde a atteint la majorité.

ou toutes les nuits. Ils sont organisés deux, ou tout au plus trois fois par semaine dans la plupart des snacks-bars de la capitale économique. « Les jours que nous allons organiser les soirées de striptease, on redouble de vigilance et on veille beaucoup plus que par le passé qu’il n’y ait pas de mineur en salle. Ce sont des soirées appréciées par le public qui fait très souvent le plein de foule les jours de striptease », explique un gérant de snack. Armel Mouandjo

La scène prend également de plus en plus de l’ampleur dans les divers snacks de la capitale économique. Cependant, le striptease n’est pas organisé tous les jours

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L’outrage public à la pudeur Que prévoit la loi sur le striptease ou l’outrage à la pudeur ? Me Blaise Djounang, avocat au barreau du Cameroun va nous aider à comprendre les questions de droit liées à ce sujet.

L’établissement qui abrite et cautionne cette activité peut par voie de conséquenceêtreferméparce qu’on y exerce une activité proscrite par la loi. C’est un établissement qui fonctionne dans la clandestinité en s’inscrivant en marge de l’objet contenu dans la licence d’exploitation.

Votre mot de fin sur le droit et les exploitants de débits de boissons Les débits de boissons sont par essence des lieux publics, C’est donc dire qu’une personne qui se dénude dans ces lieux en s’offrant en spectacle heurte la moralité du public en commettant un outrage à la pudeur. Par cela même qu’il est accompli dans un tel lieu, l’outrage à la pudeur tombe sous le coup de la loi, alors même qu’il n’aurait été vu par personne. Il importe donc de déterminer ce qu’on doit entendre par lieux publics. Les lieux publics ceux qui sont ouverts ou accessibles à tout le monde, soit gratuitement, soit moyennant rétribution ou certaines conditions d’admissibilité. Les débits de boissons se retrouvent bel et bien dans cette définition.

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aitre pouvez-vous nous expliquer ce que l’on appelle outrage publique à la pudeur ?

L’outrage public à la pudeur est une infraction réprimée dans le Code Pénal camerounais. Ledit code ne le définit pas clairement mais d’une manière générale, cette infraction s’entend comme tout acte impudique accompli en public, offensant ou pouvant offenser le sentiment de pudeur des particuliers qui en sont involontairement témoins. C’est une offense que l’auteur fait aux valeurs morales consacrées dans la société. Maitre, est-ce à dire que le phénomène de striptease pratiqué dans certains débits de boissons peut être ou doit être considéré comme un outrage public à la pudeur ? Évidemment ! Par définition, le striptease est un spectacle,une danse au cours de laquelle une femme (parfois un homme) se déshabille de manière suggestive, doucement et

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sensuellement devant un public. C’est parfois une exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible au regard du public. Le fait d’exposer ainsi sa nudité à la vue du public heurte la moralité des citoyens et s’inscrit par ce fait en marge des valeurs sociales protégées. C’est vrai qu’il existe dans la loi un certain flou en ce qui concerne la légalité ou non du striptease, mention n’étant faite nulle part dans la législation. Cependant,se dévêtir en public, même dans un club dit privé peut être considéré comme étant immoral et indécent et constituer un outrage. Il me semble d’ailleurs que les licences d’exploitation des débits de boissons ne sont pas délivrées aux fins de striptease ! Ceux qui se livrent donc à de telles pratiques agissent en marge de la légalité et de façon clandestine. Ils peuvent être poursuivis pour cette infraction. Ces endroits sont réservés aux personnes adultes et consentantes

d’aller voir du striptease. Peut-on toujours considérer cela comme une dépravation ? Le consentement des personnes ou le fait qu’elles soient majeures ne caractérisent pas l’infraction d’outrage public à la pudeur dans le Code Pénal. Ce qu’il faut relever dans cette infraction,pour qu’elle soit établie, c’est la publicité de l’acte indécent. En un mot, il faut mais il suffit, qu’il y ait eu possibilité que le public fût offensé par le spectacle de l’acte immoral ou obscène, sans qu’il soit nécessaire de rechercher si, en fait, il y a eu ou non des témoins de cet acte, et si cette publicité a été ou non voulue par le délinquant. Pour que l’outrage public à la pudeur ou, pour mieux dire, l’outrage à la pudeur publique existe, il faut s’attacher, en effet, à l’éventualité d’un scandale, d’une offense à la pudeur de tous. Il suffit que le coupable se soit exposé, dans un lieu public ou privé, aux regards d’autrui, par sa volonté ou sa négligence, en accomplissant une action immorale ou obscène.

Quelle différence y at-il entre l’outrage public à la pudeur et outrage aux mœurs ? Ces deux délits sont prévus et réprimés de la même peine par le code pénal camerounais en ses articles 263 et 264. Ces infractions ont ceci de commun que le fait incriminé ne blesse pas la pudeur d’une personne déterminée, comme le viol, mais constitue une atteinte à la décence publique, une atteinte aux mœurs de toute une catégorie de personnes, d’où la conséquence que la loi ne le réprime qu’autant qu’il revêt une certaine publicité. L’outrage à la pudeur suppose qu’un individu accomplit des actes, exhibitions ou gestes obscènes, qui peuvent être aperçus de plusieurs personnes, et blessent ainsi ouvertement leur pudeur alors que l’outrage aux bonnes mœurs, dans ses éléments caractéristiques, renvoie aux chants, cris ou discours contraires aux bonnes mœurs, que l’auteur met à l’écoute ou sous les yeux du public : Ce délit frappe aussi celui qui attire ou incite le public sur une occasion de débauche.

Pouvez-vous nous expliquer les articles 263 et 265 du code pénal Camerounais? L’article 263 réprime l’outrage public à la pudeur en punissant son auteur d’un emprisonnement de 15 jours à 02 ans et d’une amende de CFA 10 000 à CFA 100 000 ou de l’une de ces deux peines seulement. J’ai humblement expliqué supra, ce que l’on peut entendre par outrage public à la pudeur. L’article 265 est relatif aux publications obscènes. Le législateur a été plus sévère en ce qui concerne la répression de ce délit en punissant le délinquant d’un emprisonnement de un mois à deux ans et d’une amende de CFA 10 000 à CFA 500 000 ;

Nul n’est censé ignorer la loi ; L’activité des débits de boissons est fortement réglementée et j’exhorte simplement tout exploitant de se conformer aux règles qui régissent ce secteur d’activité afin d’être à l’abri de nombreux désagréments.

Dans ses éléments caractéristiques, l’alinéa 1(a)et (b) nous indiquent que l’auteur de cette infraction est celui qui : -fabrique, détient, importe,transporte ou exporte en vue d’en faire le commerce ; ou - expose ou distribue mêmes à titre gratuit et même non publiquement, tout écrit, dessin ou objet tendant à corrompre les mœurs. On constate aisément qu’il s’agit ici des actes tendant à corrompre les mœurs,qu’ils soient publics ou pas. L’alinéa 2 de cet article nous indique également que la juridiction peut, outre les peines prévues à l’alinéa 1, ordonner la fermeture pour une durée d’un an au plus, l’établissement où le condamné fabrique ou détient lesdits écrits,dessins ou objets.

Peut-on conclure que c’est à la base du Code Pénal que l’administration s’appui pour sceller les débits de boissons qui pratiquent cette activité ? Les personnes qui se livrent ou qui pratiquent le striptease dans les débits de boissons peuvent être poursuivis, tout comme le promoteur de la structure pour outrage public à la pudeur.

Colette Grace

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Insertion" AJC 2017.pdf

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Striptease

Des snack bars scellés a Douala Il est reproché à ces débits de boissons, de pratiquer des activités portant atteinte à la pudeur. Tenez par exemple. A Douala 1er, quatre snacks bars ont été fermés pour une durée d’un mois. Trois snacks ont connu le même sort à Douala 5ème et un snack a connu la même sanction à Douala 3eme. Ces scellés qui ont été apposés sur ces débits de boissons ne sont pas les seuls à avoir été frappé à cause la pratique du striptease dans la ville de Douala. D’après les agents, cette activité constitue une atteinte à la pudeur.

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a pratique du striptease a déjà couté cher a plusieurs snacks de la capitale économique du Cameroun.

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D’après Me Blaise Djounang, « Les débits de boissons sont par essence des lieux publics, c’est donc dire qu’une personne qui se dénude dans ces lieux en s’offrant en spectacle heurte la moralité du public en commettant un outrage à la pudeur. Par cela même qu’il est accompli dans un tel lieu, l’outrage à la pudeur tombe sous le coup de la loi, alors même qu’il n’aurait été vu par personne’’. L’avocat explique par ailleurs que les licences d’exploitation des débits de boissons ne sont pas délivrées aux fins de striptease. Par conséquent, note-t-

il, ceux qui se livrent donc à de telles pratiques agissent en marge de la légalité et de façon clandestine. Ils peuvent être poursuivis pour cette infraction. Bien que plusieurs promoteurs de débits de boissons qui pratiquent cette activité disent reconnaitre que la pratique du striptease est proscrite par la loi, ils demandent l’indulgence des autorités administratives. ‘’ Cest vrai que la licence d’exploitation qui nous est délivrée ne nous autorise pas de faire du striptease, mais, nous nous rassurons que c’est un public majeur qui y assiste. Par conséquent, aucun mineur n’est présent dans ces salles’’, explique le promoteur d’un snack.

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Un avis que partagent les autres promoteurs ou gérants des snacks rencontres. Surtout que, la fermeture est pour une durée d’un mois. ‘’Elles doivent rouvrir après 30 jours après avoir introduit un recours gracieux auprès du sous-préfet de l’arrondissement en promettant de ne plus produire ce genre de spectacle...’’, précise un promoteur de snack qui déplore les pertes orchestrées par cette fermeture.

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Publi reportage Castel Beer Happy Hour Music Live

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MINISTERE DES ARTS ET DE LA CULTURE MINISTRY OF ART AND CULTURE …………………………. ………………………….. COMMISSION DE CONTROLE AUDIT COMMISSION FOR COLLECTIVE DES ORGANISMES DE GESTION MANAGEMENT BODIES COLLECTIVES Décision N°-0083 /MINAC du 16 mai 2018 fixant les modalités de détermination ,de perception et de recouvrement de la redevance au titre de droit d’auteur et de droits voisins pour la période 20182021. LE MINISTRE DES ARTS ET DE LA CULTURE, Vu Vu Vu Vu Vu

Vu Vu Vu

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Vu

la constitution ; la loi n°2000/011 du 19 décembre 200 relative au droit d’auteur et aux droits voisins ; la loi n°2011 /408 du 02 décembre 2011 portant organisation du gouvernement, modifié Complété par le décret n°2018 /190 DU 02 mars 2018 ; le décret n°2012/381 du 14 septembre 2012 portant organisation du Ministère des Arts Et de la culture ; le décret n°2015 /3979/PM du 25 septembre 2015 fixant les modalités d’application de la Loi n° 2000 /011du 19 décembre 2000 relative au droit d’auteur et aux droits voisins, Modifié et complété par le décret n°2016 /4281/PM du 21 décembre 2016 ; le décret n° 2015 /434 du 02 octobre 2015 portant réaménagement du Gouvernement ; l’arrêté n° 090 /CAB/PM du 29 septembre 2015 portant organisation et fonctionnement De la commission de contrôle des organismes de gestion collective ; l’arrêté n° 0011 /MINAC/CAB du 18 décembre 2017 déterminant les éléments constitutifs Du cahier de charge des organismes de gestion collective agrées à exercer la gestion Collective du droit d’auteur et des droits voisins ; l’arrêté n°002/MINAC/CAB du 28 mars 2016 fixant les dispositions communes applicables Aux statuts, règlements généraux et codes électoraux des organismes de gestion Collective du droit d’auteur ou des droits voisins, modifié et complété par l’arrêté n° 00 11 /MINAC/CAB du 22 septembre 2016 ; le procès-verbal de la réunion de concertation du 05 Mars 2018 entre les organismes de Gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins et la commission de contrôle des Organismes de gestion collective ; Considérant les nécessités de service, DECIDE : TITRE I : DISPOSITION GENERALES

ARTICLE 1 : DE L’ADMINISTRATION DES DROITS Les titulaires du droit d’auteur ou des droits voisins, camerounais ou étrangers, peuvent, aux fins de l’exercice de leurs droits, opter pour l’un des régimes d’administration suivants : a) L’administration directe conformément aux dispositions de loi n°2000/011 du 19 décembre 2000 relative aux droits d’auteur et aux droits voisins ; b) L’administration indirecte par un organisme de gestion agrée. La présente décision s’applique au régime de l’administration indirect. Sont astreints audit régime, les titulaires de droits ayant fait acte de souscription auprès d’un organisme de gestion collective agrée, leurs ayants- droit ou, le cas échéant leur ayant cause. ARTICLE 2 : DE LA CATEGORISATION DES USAGERS Les usagers du droit d’auteur et des droits voisins sont classés en deux catégories : la Catégorie I et la catégorie II. 2) sont considérés comme usagers de catégorie 1,les personnes physiques et morales qui exploitent à titre principale ou accessoire les œuvres protégées et dont le chiffre d’affaires annuel de l’exercice fiscal précédant la date de signature de la présente décision est supérieure ou égale à douze millions de francs Cfa (FCFA 12 000 000). 3) sont considérés comme usagers de catégorie II les personnes physiques et morales qui exploitent à titre principale ou accessoire les œuvres protégées ,et dont le chiffre d’affaires annuel de l’exercice fiscal précédant la date de signature de la présente décision est inférieur ou égal à FCFA 12 000 000( douze millions de francs CFA).


> Bon à savoir

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Droit d’auteur et débits de boissons Rencontre avec M. Sam Mbende, Président de l’Alliance Panafricaine des Auteurs Compositeurs de Musique (PACSA Panafrican Composers and Songwriters Alliance) impôt. En conséquence, les montants ou taux y afférents, ainsi que leur mode de perception ne sont guère unilatéralement définis par les seuls organismes de gestion collective. Dès lors, une médiation s’impose qui, non seulement doit rapprocher les vues des usagers et des bénéficiaires du droit d’auteur, mais préserver la paix et le franc partenariat entre les sociétés de droit d’auteur et les usagers du droit d’auteur. Par ailleurs, pour percevoir des redevances de droit d’auteur dans les débits de boisson, au-delà de l’agrément du gouvernement de la République donnant droit à l’activité de gestion collective, la loi N°2000/011 du 19 décembre 2000 relative au droit d’auteur et aux droits voisins du droit d’auteur impose qu’une société de droit d’auteur prouve préalablement qu’elle dispose bel et bien d’une documentation (base des données, répertoire des membres et répertoire des œuvres). Un exemple simple : si un tableau de Picasso se trouve dans un débit de boisson ou encore dans un snack-bar, il ne revient pas aux percepteurs de la Société civile de droit d’auteur des arts plastiques et graphiques (SOCADAP) de percevoir s’ils ne présentent pas une copie des accords de représentation réciproque avec une société étrangère leur donnant mandat de percevoir en leurs lieu et place.

Qu’est-ce que le droit d’auteurs? Le droit d’auteur peut se définir comme des prérogatives que la loi accorde à un créateur d’une œuvre originale. De cette création, il doit jouir de ses fruits en termes de droits. De là, découlent donc deux types de droits : le droit de représentation et le droit de reproduction. Le droit de reproduction est l’autorisation que le créateur donne afin qu’on multiplie son œuvre et qu’on la duplique sur toutes sortes de formats. Il a aussi le droit de l’interdire. Le droit d’exécution publique par contre est le fait pour le créateur d’autoriser ou d’interdire la diffusion de son œuvre dans les lieux publics. Ce sont des droits patrimoniaux. Le droit d’auteur a un autre volet qui est le droit moral. Lequel est incessible et inaliénable, parce que l’œuvre est attachée à la personne.

Dans le cadre des débits de boisson, on observe que des percepteurs appartenant à la Société Civile des Droits de la Littérature et des Arts Dramatiques (SOCILADRA) et à la Société Civile des Arts Audiovisuel et photographique (SCAAP) viennent percevoir des droits sur les tableaux et autres peintures qui sont exposés dans ces espaces pour la décoration. En quoi les exploitants des débits de boisson devraient payer ces droits ? Je vous ai parlé plus haut des droits d’exécution publique. Lorsque vous mettez une œuvre à la disposition du public, dans des lieux publics, il y a des redevances que vous vous devez de payer et c’est ce que l’on appelle le droit d’exécution publique (DEP). Cependant, il faut relever une nuance. Le droit d’auteur n’est pas un

Pour être plus éclairant, les usagers du droit d’auteur, dont j’interpelle la vigilance, doivent exiger d’une société de droit d’auteur la présentation de certaines données. Entre autres : 1) la base des données d’une société de droit d’auteur ; 2) le répertoire de ses membres et de leurs œuvres ; 3) les statuts, le règlement général, le règlement de perception. Ce dernier point est important car l’usager du droit d’auteur doit non seulement savoir comment est répartie la redevance qu’il paie, mais aussi se rassurer que cette redevance parviendra bel et bien aux auteurs. Si tous ces préalables sont remplis, il s’ensuit donc la signature d’un contrat général de représentation qui lie la société de droit d’auteur et l’usager du droit d’auteur dans le cadre du paiement de la redevance du droit d’auteur.

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Comment faire pour savoir si les œuvres d’un auteur sont dans le répertoire d’un organisme de gestion collective ? La loi N°2000/011 du 19 décembre 2000 relative au droit d’auteur et aux droits voisins du droit d’auteur donne à tout usager du droit d’auteur, la possibilité de demander le répertoire des membres et des œuvres à une société de droit d’auteur. L’article 78 de ladite loi est assez édifiant sur ce sujet, l’usager pouvant vérifier de lui-même les informations et autres preuves demandées auprès de la société de droit d’auteur. L’organisme de gestion collective doit par exemple prouver que tel auteur est un adhérent à travers un acte d’adhésion formel. Concernant une œuvre étrangère, et dès lors que le droit d’auteur est international, il va de soi que les accords de représentation réciproque signés avec une société étrangère doivent être présentés à l’usager demandeur. La Société nationale camerounaise de l’art musical (SONACAM) bénéficie d’un agrément depuis décembre 2017. Et malgré la polémique qui enfle au sujet de sa légalité, ses percepteurs sont malgré tout sur le terrain pour percevoir des redevances qui datent de plusieurs années. Les exigences doivent-elles être les mêmes pour cette société de droit d’auteur ? Affirmatif. La loi sur le droit d’auteur et les droits voisins du droit d’auteur est générale et abstraite. Elle ne vise aucune société de droit d’auteur en particulier. L’article 78 de ladite loi dispose en effet qu’une société de droit d’auteur doit avoir une documentation, donc le répertoire des membres et des œuvres. Et un membre est celui qui a signé un acte d’adhésion formel pour adhérer à une société de gestion collective. Sa n s cet acte là, un auteur n’est pas membre d’une société de droit d’auteur. Cependant, tous les auteurs camerounais ou étrangers ne sont pas obligés d’adhérer à une société de gestion collective. Si je n’ai pas adhéré à une société de gestion collective, je peux me présenter un matin

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dans un snack ou un bar, une chaine de télé ou une radio pour demander à être payé du simple fait que tel snack ou bar a joué mes œuvres. L’article 75 de la loi l’autorise. Par ailleurs, concernant les redevances revendiquées par la pseudo-structure que vous citez plus haut, je préfère me taire face au ridicule d’une telle démarche. Un agrément est-il rétroactif ? Allez donc savoir ! Vous ne pouvez pas exister en décembre 2017 et réclamer aux usagers le paiement des redevances allant de 2014 à 2017. Du véritable bricolage en matière de droit d’auteur. Y a-t-il une fourchette de paiement ? La nouvelle décision du Ministre des Arts et de la Culture classe les usagers en deux grandes catégories. Ceux dont le chiffre d’affaire est inférieur ou égal à 12 millions de FCFA et ceux dont le chiffre d’affaire est supérieur à 12 millions de FCFA. Dans cette fourchette là, vous pouvez accepter d’y être ou de sortir de cette catégorie et négocier directement, avec la société de gestion collective, le montant qui vous sied. Est-ce à dire que la décision qui classait les établissements de débits de boissons en quatre catégories est annulée ? Je n’ai pas été à l’origine de la décision dont vous me parlez. Est-ce une décision ou un barème ? En matière de droit d’auteur, on ne décide pas, on fixe les barèmes et le ministre les approuve. Il y a un nouveau décret, celui de 2016, et j’ai en ma possession la décision du Ministre des Arts et de la Culture sur la catégorisation des usagers qui sont désormais classés en deux catégories. Cette décision précise bien que la présente disposition abroge de facto celle prise antérieurement. Pourquoi les exploitants des débits de boissons n’ont-ils pas été associés à cette démarche ? Sur le document, il est mentionné : Vu le procès verbal de la réunion de concertation du 05 mars 2018 entre les organismes de gestion de droits d’auteurs et la Commission

agrément. Les sociétés camerounaises n’ont même pas des accords de représentation entre elles. C’est quoi le mandat ? Cela n’existe pas en matière de droit d’auteur. En matière de droit d’auteur, on parle de contrat de représentation. En d’autres termes, je représente ton répertoire et tu représentes le mien. Et on signe. C’est clair qu’il manque d’expertise et de ressources humaines dans le domaine au Cameroun.

de contrôle desdits organismes. Donc, les gens se sont assis et ont décidé sans associer les usagers. Or, le droit d’auteur a pour principe la négociation avec toutes les parties. Ils ont décidé et maintenant, personne n’est en droit d’exécuter cela parce que ce principe est contraire à la loi. Il existe un contrat de retenue à la source entre le Synedeboc, la Sabc et les sociétés de droit d’auteur. D’après ce que vous dites, la retenue à la source n’existe plus. Qu’est-ce qui se passe maintenant ? Allez donc poser cette question aux professionnels de la bricole ou encore aux sécurôcrates du ministère des Arts et de la Culture. Sans doute qu’ils vous sortiront une alchimie dont ils ont, seuls, le secret face à la cacophonie actuelle. Dans ce charivari créé curieusement par le ministère des Arts et de la Culture, la CMC, dois-je le rappeler avec insistance, demeure la seule société au Cameroun à avoir un répertoire national et international. La CMC est en effet liée à la SACEM dans le cadre de la gestion du répertoire mondial au Cameroun. Qui plus est, la CMC a toujours son répertoire qui est querellé à la Cour Suprême. Contrairement aux mensonges éhontés développés par le ministère des Arts et de la Culture, cette structure existe toujours et n’a jamais été liquidée, encore moins dissoute judiciairement. Idem pour la SOCAM qui a repris une partie du répertoire des membres qui n’ont jamais adhéré à la CMC. Dans l’art musical, la CMC, la SOCAM et la SONACAM ont tous des agréments. Malheureusement, ces sociétés ne sont pas toutes légales. Avoir l’agrément ne veut pas dire qu’on est dans la légalité. L’agrément ne confère pas la légalité. Le désordre persiste dans le secteur de l’art musical et ce n’est pas uniquement du fait des artistes. L’État, qui était supposé mettre de l’ordre dans le secteur, surprend par son piétinement violent des décisions de justice et ses actes administratifs qui sont pris sans aucune base juridique. En 2008, c’est le ministère des Arts et de la Culture qui, au mépris des dispositions législatives et réglementaires, a créé la SOCAM.

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En 2017, c’est encore le ministère des Arts et de la Culture qui, à travers un acte d’autorité entaché d’illégalité parce que violant le principe de la liberté contractuelle tel que prescrit par la loi N°2000/011 du 19 décembre 2000 relative au droit d’auteur et aux droits voisins du droit d’auteur et le décret N°2015/3979/PM du 25 septembre 2015 fixant les modalités d’application de ladite loi, modifié et complété par le décret N°2016/4281/PM du 21 septembre 2016, en matière de création d’un organisme de gestion collective, a créé la SONACAM. L’impact de cette crise se révèle dévastateur aujourd’hui. Et la seule évocation de ce contexte suffit à révéler l’acuité et l’urgence des problèmes à résoudre. Avez-vous déjà rencontré les dirigeants de la SONACAM et des autres sociétés de droit d’auteur pour travailler ensemble ? Je suis demandeur de la paix. Depuis 2008, j’ai été le plus vilipendé. Mais, personne ne peut m’empêcher d’apporter mon expertise. J’ai une expertise à faire valoir et je le ferai dorénavant pour ouvrir les yeux aux gens. On ne peut pas continuer à venir escroquer les bars sous le prétexte fallacieux qu’on a un

l’opposé de ce qu’il fait. Et il faut pouvoir le faire, chanter avec des gens qui ne sont pas dans mon registre et ce n’est pas facile. Votre mot de fin… Il ne faut pas qu’on s’acharne pour rien sur les exploitants des débits de boissons. Ils ne sont pas les seuls usagers du droit d’auteur. Pourquoi ces sociétés de droit d’auteur

On vous voit dans plusieurs pays africains, européens et américains. Quel est votre rôle dans ces organismes internationaux ? Je suis le président de l’Alliance panafricaine des auteurs compositeurs de musique, connue sous le nom de PACSA (Pan-african composer’s and songwriter’s Alliance). Une organisation née en 2010 sous l’impulsion de grosses pointures de la musique africaine telles que Salif Keita, Youssou Ndour, Papa Wemba, Angelique Kidjo, Richard Bona et bien d’autres Les auteurs africains, via le réseau CISAC, ont ainsi fait le choix de créer une organisation dont le rôle est de faire du lobbying auprès des gouvernements africains, des institutions nationales et internationales afin de défendre les droits des artistes africains. Face à l’ampleur des problèmes de droit d’auteur en Afrique et surtout à l’arrivée du numérique qui ne facilite pas les choses, vous comprenez aisément pourquoi je travaille comme un forçat. Est-ce la raison pour laquelle vous ne faites plus de spectacles ? Il y a deux sortes de spectacles pour les Camerounais. Il y en a ceux-là qui sillonnent certains domiciles privés où on mange les beignets et haricots en faisant des playbacks. S’ils appellent ça spectacles, je leur dis chapeau. Par ailleurs, il y a de vraies salles de spectacles. Je me refuse de prendre l’option de dire que j’organise un spectacle dans un ou deux ans. Cependant, je suis en train de préparer mon glamour tour, au Cameroun et en Afrique. Et cela demande du temps, pour aller jouer dans des salles de spectacles, et en live. C’est de cela qu’il s’agit car je ne triche pas avec l’art. Un mot sur votre prochain album… A quand la sortie ? Je ne peux pas répondre à cette question avec certitude. Je sais quand j’entre en studio, mais je ne sais pas quand j’en sors. L’album en gestation s’appelle « En duo majeur ». Pour cet album, j’ai choisi des auteurs que j’aime bien écouter et qui ne chantent pas forcement dans le même registre que moi. Si Sam Mbende et Greg Belobo doivent par exemple chanter ensemble, c’est deux registres différents. Il est un ténor et je suis un soprano. Je fais quelque chose qui est à

ne vont pas vers les chaines de télévision ou de radio où la consommation des œuvres musicales est massive ? Pourquoi se focalisent-elles sur les Brasseries du Cameroun, sur les sociétés de téléphonie mobile ? Pourquoi ne vont-elles pas vers d’autres usagers ? Aujourd’hui, la gestion des droits d’auteur a changé. Nous sommes dans le numérique. Comment allons-nous faire ? La question est posée avec acuité car on ne doit plus gérer le droit d’auteur comme si on était dans les années 90. Aujourd’hui c’est le digital, le streaming, ce sont des plateformes avec Google, Amazone, Facebook, Apple. L’enjeu est plus qu’international. Le ministère des Arts et de la Culture et tous les acteurs du domaine en sont-ils conscients ? Entretien réalisé par Hervé Nana et Armel Mouandjo

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Hommage au Père Kadji Defosso

DECES DE JOSEPH KADJI DEFOSSO

La famille KADJI DEFOSSO a le profond regret d’annoncer le décès de l’industriel et homme d’affaire Joseph KADJI DEFOSSO, décès survenu le 23 Aout 2018 en Afrique du Sud à l’âge de 95ans, de suite d’une longue maladie.

Hommage Valery Ntendjie Coordonnateur National SYNEDEBOC

Né vers 1923 à Bana dans l’ouest du Cameroun, Joseph KADJI DEFOSSO quitte son village natal pour se lancer dans les affaires.il commence à DOUALA avec la vente des produits alimentaires, du matériel et des fournitures de bureau.il s’investira dans la promotion de salle de cinéma à travers le Cameroun dont la mythique salle du capitole à YAOUNDE en 1964. En 1972 il se lance dans le domaine Brassicole en créant l’union camerounaise des Brasseries (UCB) productrice des bières King, Kadjibeer K44 et de boisson gazeuses de la gamme spéciale. En 1995 il sera à l’origine de la création de la Kadji sport academy (KSA).son groupe mis en place dès 1960 exercera dans le domaine de la production de matières plastique (POLYPLAST), dans la minoterie (SCCla société des céréales du Cameroun, les assurances (AGC-Assurance Générales du Cameroun).Joseph KADJI DEFOSSO fut aussi actif dans le milieu de l’immobilier avec le KADJI SQUARE et les Immeubles CAURIS, HIBISCUS et BAOBAB.

PATRIARCHE KADJI DEFOSSO ; A Toi les Fleurs et à nous les Larmes R I P.

Herve NANA Regional Littoral President of the National Trade Unions of the Exploitations of Drinks of Cameroon

Dans le but d’encourager l’excellence et de promouvoir l’education, Joseph KADJI DEFOSSO créera la fondation fu’a Toula KadjiDefosso. Grand Chevalier de l’Ordre National de la Valeur Joseph KADJI DEFOSSO s’éteint à l’âge de 95 ans des suites d’une longue maladie en laissant de nombreux fils, petits fils et arrière - petits - fils inconsolables.

M Francis Tieusseu DG CGA SYNEDEBOC

C

hacun devra le regarder pour s’assurer que son image ne lui revient pas avec les prismes déformants de sa paresse. Son nom résonne comme un hymne au courage, à l’initiative, à la bravoure…il y a un peu de cet homme dans nous tous …des saveurs de nos langues aux émotions sportives et principalement footballistiques… Chacun aura gouté à sa façon la sauce entrepreneuriale de cet homme. KADJI reste le 1e partenaire a croire au SYNEDEBOC et a force de frappe et de déploiement sur le terrain dès le lancement de nos activités en 2006, Le Patriarche ordonne alors a son directeur de l’époque un Blanc de suivre de près nos activités et de ne pas manquer de nous soutenir pour tous nos besoin. Je retiens qu’ un jour pour voir la réel force de rassembler du SYNEDEBOC en 2006 à Yaoundé , il me demande en mâtiné de faire venir en âpres midi au dépôt de UCB 100 Barmen pour une rencontre de courtoisie et d’entretiens avec lui et son équipe, Par le billet des antennes relais du SYNEDEBOC Centre le centre de distribution UCB fut plein avec plus de gens que prévus . Après cela le SYNEDEBOC a gagné en confiance et en considération auprès du Patriarche.

R

ead this message not by crushing a tear but by offering this patriarch a farandole of emotion for the immense garden that he cultivated. The fruits are as far as the eye can see, the greenery is with loss of fields. He will have sown until on the edge of his life. Henceforth, he will be the great mirror that will send us the reflection of our capacity to build and the refraction of a light never extinguished in the sky of the initiatives. The Kadji Patriarch Defosso has left us. Here is the mirror of entrepreneurial life. Everyone will have to look at it to make sure that his image does not come back to him with the deforming prisms of his laziness. His name sounds like a hymn to courage, initiative, bravery ... there is a little of this man in us all ... from the flavours of our languages to sports emotions and mainly footballists ... Everyone has tasted in his way the entrepreneurial sauce of this man.Let’s admit that it leaves the void, we have to fill it. This is where the story of the plowman and his children takes its meaning. Courage and condolences to his family his children his grandchildren and all those who near or far, feel challenged by the creative genius of this Great Man so the name remains as a mark of perseverance and endurance, KADJI ....... because it really took him time to impose on the beer market in Cameroon, We Barmen are marked by this bravery.

Le Programme des obsèques sera communiqué ultérieurement.

J

e l’ai voulu fine, légère et élégante. J’ai pris le temps de sélectionner les meilleurs ingrédients et j’y ai ajouté tout mon savoir, pour créer cette bière de grande classe au gout inimitable. Il m’a fallu du temps, il m’a fallu de l’expérience de suite une vie, alors je lui ai donné le nom kadji_ bière... Vous m’avez marqué avec cette pub patriarche reposez en paix. Hommage à ce grand homme KADJI DE FOSSO

FAMILLE KADJI DEFOSSO.

Hommage de Me Roger Tapa President National Synedeboc

Hommage de M Blaise Towa 1e Vice President Synedeboc Littoral

COMMUNIQUE DE PRESSE

L

e patriarche KADJI DEFOSSO tire sa révérence. Le patriarche KadjiDefosso quitte la scène. Ce magma des affaires fait parti de cette génération d’homme audacieux qui a pu constituer la première bourgeoisie autochtone, et la toute première post indépendance dans un pays francophone. Illetré, mais rusé avec une intelligence horspair, il a monté pièce par pièce l’empire Kadji, dont l’emblème légendaire reste l’UCB. Ne vers 1923, Papa Kadji était un entrepreneur redoutable qui a pu s’adapter au temps. L’empire qu’il laisse en héritage est un bien précieux pour le Cameroun, qui lui doit beaucoup. Grand patriarche, tu as marque ton temps et l’histoire. Paix éternelle.

– FAMILLE KADJI DEFOSSO –

J

e l’ai voulu fine, légère et élégante. J’ai pris le temps de sélectionner les meilleurs ingrédients et j’y ai ajouté tout mon savoir, pour créer cette bière de grande classe au gout inimitable. Il m’a fallu du temps, il m’a fallu de l’expérience de suite une vie, alors je lui ai donné le nom kadji_ bière.IL A FALLU DU TEMPS. Moi j’ajoute les gens ont longtemps cherchés l’ingrédient secret.



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