Au Fil De L'Eau

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Galeries Nicolas Bourriaud

205, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris - Tél. : 01 42 61 31 47 1, quai Voltaire 75007 Paris - Tél. : 01 42 33 66 72 gnb@galeriesnicolasbourriaud.com - www.galerienicolasbourriaud.com

AU FIL DE L’EAU


Exposition du jeudi 10 mars au samedi 16 avril 2022

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n ce mois de mars 2022, les galeries Nicolas Bourriaud organisent une exposition de sculptures animalières et figuratives autour d’un thème Au fil de l’eau. On se prend alors à rêver et imaginer les oiseaux tels que le Jabiru et le Flamant en marche de Rembrandt Bugatti, le Caneton d’Henri Vallette ou bien encore la paisible Tortue d’Antoine-Louis Barye évoluer en toute liberté près d’un cours d’eau ou d’une source; tout comme les Deux lionnes à la rivière de Roger Godchaux, la magistrale Grue couronnée de Mateo Hernàndez, la longiligne Murène d’Edouard Marcel Sandoz ou les exotiques Éléphant de Jean Graves et Hippopotame d’Armand Petersen. Un foisonnement de vie sous toutes ses formes : oiseaux, poissons, animaux de bronze, de pierre, de plâtre et de grès sont relayés par un ensemble de sculptures figuratives ; pour la plupart des baigneuses ou jeunes filles à leur toilette qui elles aussi trouvent leur place dans cette nature hospitalière. Certaines semblent profiter de l’eau quand d’autres se voilent avec pudeur avant ou après le bain. Un thème privilégiant le nu qui, de l’Antiquité à nos jours, a su séduire sculpteurs et peintres toutes écoles confondues. Citons au cœur de notre exposition l’élégante Jeune fille à sa toilette de Joseph Bernard, la Femme à la cruche de Raymond Martin ou la Baigneuse s’essuyant le pied droit d’Aimé-Jules Dalou. Sans oublier Le Pêcheur à la coquille de Jean-Baptiste Carpeaux qui, dans un geste familier, écoute la mer dans un coquillage évoquant par association d’idées les mystères du monde marin. Cette mise en scène réunissant une trentaine d’œuvres des meilleurs sculpteurs des XIXe et XXe siècles, vous permettra le temps d’un instant de vous projeter dans le monde onirique des milieux aquatiques où règnent beauté et harmonie. Nicolas Bourriaud

Galerie Nicolas Bourriaud 205, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris


ARTEMOFF Georges (1892-1965)

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eintre et sculpteur français d’origine russe, il étudie la peinture et la sculpture dans sa région natale à Rostov puis Moscou. En 1913, il obtient une bourse qui lui permet de venir étudier à Paris. Artemoff côtoie les plus grands artistes de l’époque tels que Juan Gris, Modigliani, Soutine, Picasso et Ossip Zadkine dont il partage l’atelier de la Ruche. Engagé dans l’armée française en 1914, il est grièvement blessé et réformé. Il participe à la contre-révolution en Russie entre 1917 et 1921. De retour à Paris en 1922, en parallèle de sa peinture, il se spécialise dans la sculpture de style Art déco. Il réalise des décors et des sculptures sur panneau. Exposant régulièrement à la Société des Artistes Décorateurs à partir de 1927, il obtient en 1928 la médaille d’or pour La Chasse au sanglier. Il fait partie du Groupe des Animaliers qui présentent leurs œuvres à la Galerie Edgar Brandt à Paris. Artemoff défend l’œuvre unique. Il fait peu de doubles sculptés et quasiment pas d’édition. Il défend également sa création libre, refusant de travailler par contrat avec les marchands. Il produit des pièces telles que La chasse au tigre et Le poisson enchanteur.

Poisson enchanteur Sculpture en bois en taille directe, signée « Artemoff », pièce unique H. 44 x L. 23,2 x P. 13,1 cm Circa 1930 Inscrit au catalogue raisonné permanent de l’œuvre sous le n° SC 104. Références bibliographiques : N. Zimmerman et Jean-Louis Augé, Georges Artemoff le dernier centaure, Lavaur, 2009, p. 63 et 64 ; Paul Ruffié, Georges Artemoff, Lavaur, 2018, p. 66 et 165 modèles similaires référencés n° 41, 42 et 43 ; René Chavance, « Les sculptures sur bois d’Artemoff », Mobilier & Décoration, 1951, modèles similaires illustrés p. 38 et 39; B. Delisle, « Les sculpteurs animaliers à la Galerie Edgar Brandt », Mobilier & Décoration, 1930, modèle similaire illustré p. 261. Œuvre en rapport : Une sculpture en bois de Georges Artemoff Poisson enchanteur appartient au Musée d’Art Moderne de Paris, aujourd’hui en dépôt au Musée Goya de Castres, achat de l’Etat, 1932, n° d’inventaire JP83S.

Les sculptures en ronde-bosse sont relativement rares dans l’œuvre de Georges Artemoff qui préfère s’exprimer dans le bas-relief à travers les panneaux ou les frises. Son corpus d’œuvres sculptées comprend toutefois quelques poissons. C’est un sujet qui lui tient à cœur en ce qu’il symbolise la liberté à laquelle l’artiste a toujours été très attaché. En l’espèce, notre exemplaire dressé sur sa queue, bouche ouverte, est un Poisson enchanteur, thème qui s’inspire d’un conte russe dans lequel un poisson sort d’un lac en portant un anneau qu’il offre à une princesse. Artemoff en réalisa plusieurs versions, dont trois seulement avaient été identifiées, jusqu’à la découverte de notre sculpture, enregistrée désormais sous le n° SC 104 du catalogue permanent des œuvres. Ces quatre versions sont toutes différentes, ce qui fait de chacune une pièce unique. Pour chacune d’elle le bois est précieusement travaillé, patiné avec des parties polies, brillantes et d’autres gravées d’infimes losanges qui suggèrent des écailles. La beauté et le travail du bois traduisent à la perfection le mouvement dynamique et la force vitale de l’animal. 04


ARTUS Charles (1897-1978)

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é à Étretat en 1897, Charles Artus s’installe à Paris où il intègre l’atelier du sculpteur et peintre animalier Edouard Navellier (1865-1944), qui entretenait dans son jardin une véritable ménagerie d’animaux européens. Ce dernier, qui l’incite également à aller chercher ses modèles au Jardin des Plantes, lui transmet son goût pour l’observation de la nature et la précision de l’étude anatomique. Il conforte cette démarche auprès de François Pompon (1855-1933) dont il est, durant de longues années, l’assistant.Ayant son propre atelier rue de Vaugirard, il abandonne sa première manière naturaliste pour s’intéresser au volume global de ses modèles et à la stylisation des formes. Durant les années 1920, il expose au Salon des Artistes Français, reçoit la médaille de bronze en 1926, puis en devient secrétaire perpétuel. En 1931, il est avec Paul Jouve (1878-1973) et Georges Guyot (1885-1973) notamment, l’un des membres fondateurs du Groupe des Douze, créé par François Pompon et Jane Poupelet après la dissolution de la Société des Artistes Animaliers. Nombre de ses œuvres sont aujourd’hui conservées dans de grandes collections privées ou muséales telles que celles du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ou du Metropolitan Museum of Art.

Canard coureur indien Bronze à patine brun nuancé, signé « CH ARTUS » Fonte de Claude Valsuani, porte le cachet du fondeur « CIRE / C.VALSUANI / PERDUE » H. 20,5 x L. 7,2 x P. 13,5 cm. Hauteur totale 23 cm Circa 1930 Références bibliographiques : Armand Dayot, Les animaux vus par les meilleurs animaliers réalisations – dessins – études – etc animaux stylisés plumes, Paris, 1929, vol. 3, modèle pl. 17 ; Jean-Charles Hachet, Les bronzes animaliers – de l’antiquité à nos jours, t. II : L’époque contemporaine, Paris, 1992, modèle reproduit p. 10.

Très inspiré par les oiseaux, Artus s’attache ici à restituer les principales caractéristiques de l’espèce tout en créant l’image d’un spécimen singulier, dont les volumes en bronze donnent l’illusion de la vie. Palmipède de nos jardins, le canard coureur indien se distingue par sa petite taille, son long cou et sa posture très droite qui lui valurent d’être utilisé comme animal d’ornement. L’œuvre illustre parfaitement la manière sobre et élégante du sculpteur, dont la quête de perfection formelle laisse toujours transparaître une tendresse certaine pour ses modèles. 06


BARTLETT Paul Wayland (1865-1925)

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e nationalité américaine, Paul Wayland Bartlett commence sous la direction de son père Truman Bartlett ses études d’art, qu’il poursuit ensuite à Boston, puis à Paris où sa mère le conduit. Il y réalisera l’ensemble de son œuvre. Dès l’âge de 15 ans, il sculpte d’abord des études d’animaux au Jardin des Plantes sous la direction d’Emmanuel Frémiet (1824-1910). En 1887, il expose au Salon un Bohémien montreur d’ours qui y est récompensé et en 1898, un Lion mourant qui lui vaut d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur. Le sculpteur devient un des artistes majeurs de son temps et possède des ateliers de sculpture à Paris, New York et Washington. Bien que Bartlett ait passé la majeure partie de sa vie en France, il accomplit de nombreuses commandes de monuments publics pour les États-Unis, parmi lesquelles l’Apothéose de la démocratie qui orne le fronton de la face Est du portique de la Chambre des représentants du Capitole des États-Unis à Washington.

Merleau Bronze à patine brun clair, monogrammé « P.B » sur la terrasse Porte l’inscription « CIRE PERDUE L.B. PARIS» et le copyright « © » sur la terrasse H. 10 x L. 6,5 x P. 12 cm Circa 1900 Œuvre en rapport : Un exemplaire en bronze est conservé au Smithsonian American Art Museum de Washington.

Dans un registre plus intime, notre Merleau illustre une autre facette de son art. Le jeune merle, telle une créature fragile, est soigneusement observé, blotti sur ses deux pattes, le bec en l’air. On l’imagine près d’un point d’eau pour y boire et se laver. 08


BARYE Antoine-Louis (1795-1875)

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ils d’orfèvre, formé par le graveur Fourier, qui l’initie à toutes les techniques du traitement du métal, Barye entre en 1818 à l’École des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier du sculpteur Bosio et dans celui du peintre Gros. Après l’obtention du second prix de Rome en 1820, il se trouve en mauvaise posture. En effet, si ses pairs reconnaissent son talent, son art aux antipodes de l’académisme ambiant le pousse à claquer la porte de l’école en 1825. Surnommé le « Michel-Ange » de la ménagerie par Théophile Gautier, il étudie l’animal « ad-vivum » au Jardin des Plantes accompagné par son ami le peintre Eugène Delacroix. Tous deux aiment dessiner les fauves. Barye doté d’une rigueur scientifique incontestable, va jusqu’à assister aux dissections des bêtes mortes pour en saisir l’essence intime. Dans la verve romantique, il apprend aussi de manière concrète l’étude des fourrures, des mouvements et des musculatures. Il recrée ensuite la nature dans son atelier, donnant à l’animal une esthétique nouvelle. L’année 1833 marque un tournant dans sa carrière avec la commande d’un groupe pour les Tuileries par Louis-Philippe. Le Lion au serpent, que le public interprète comme un ralliement à la monarchie de Juillet, connaît un succès immédiat. Les royalistes comme les républicains reconnaissent le talent du sculpteur romantique. Désormais propriétaire d’une fonderie depuis 1839, Barye se consacre par la suite à la réalisation de sujets mythologiques aux formats imposants. Toutefois, il continue à réaliser des petits formats afin de satisfaire ses nombreux commanditaires. Chiens, chevaux, tigres, loups forment un ensemble harmonieux et vivant. Le travail de ciselage, le goût pour l’exotisme et le traitement détaillé font de Barye l’un des sculpteurs les plus célèbres de son temps.

Tortue sur plinthe Bronze à patine florentine, signé « BARYE » et numéroté 26 Fonte Atelier Barye H. 4,8 x L. 13,7 x P. 9,4 cm Circa 1854-1875 Bibliographie : Michel Polletti et Alain Richarme, Barye catalogue raisonné des sculptures, Paris, 2000, p. 348, modèle référencé sous le n° A207(1) et reproduit n° 351.

Le séjour d’une tortue géante au Muséum d’Histoire naturelle en 1839 pendant trois semaines lui a donné l’occasion d’étudier ce modèle qu’il a décliné de plusieurs façons (avec ou sans terrasse) et dans des tailles différentes. En plus de leur intérêt naturaliste, ces tortues ont également été utilisées à des fins décoratives, comme par exemple pour des soubassements de candélabres. 10


BELMONDO Paul (1898-1982)

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é à Alger en 1898 dans une famille modeste d’origine italienne, Belmondo commence la sculpture à l’âge de treize ans et poursuit ensuite des études d’architecture à l’École des Beaux-Arts d’Alger qui seront interrompues par la première Guerre Mondiale. Bénéficiant d’une bourse, il poursuit ses études à Paris où il rencontre son maître, Charles Despiau. Plus tard, il devient l’élève de Jean Boucher, peintre académique qui lui enseigne l’étude poussée du dessin par l’observation directe. Sculpteur accompli, Paul Belmondo s’intéresse à toutes les facettes de la discipline, passant de la médaille aux monuments colossaux. Puisant dans l’Antiquité et la Renaissance, son art se caractérise par un style épuré où respirent finesse et sensibilité. Comme beaucoup d’artistes de son temps, il aime étudier le corps féminin et s’inspire pour cela des œuvres de ses deux professeurs. Son atelier situé avenue Denfert-Rochereau accueillait jusque-là pas moins de soixante ans de création. Aujourd’hui, nous pouvons admirer une grande partie de ses œuvres au sein du Musée Paul Belmondo, créé à Boulogne-Billancourt, sur l’instigation de son fils, le non moins célèbre Jean-Paul Belmondo, sous la direction d’Émmanuel Bréon. Ayant reçu de nombreux prix, le sculpteur se démarque par son traitement à la fois minutieux et fougueux. Après la guerre, il devient professeur à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris et membre de l’Institut de France en 1960. Son œuvre sculptée s’inscrit dans le courant néoclassique par l’emploi des lignes pures et élégantes.

Nu de femme à la serviette Bronze à patine brun-noir, signé « P. Belmondo », numéroté 1/7 Fonte Claude Valsuani, porte le cachet du fondeur « CIRE / C. VALSUANI / PERDUE » H. 19 cm x L. 11,5 cm x P. 8,2 cm Circa 1930 Bibliographie : Collectif, Paul Belmondo, la sculpture sereine, Edition Somogy, Paris, 2001, page 133, modèle reproduit n° 68.

Reprenant l’iconographie du bain, l’un des thèmes les plus populaires depuis la Grèce antique jusqu’au XXe siècle, le sujet emprunte à l’étude du corps dans toute sa noblesse et à travers une réinterprétation des canons antiques. L’intérêt porté à ce sujet remonte à la Renaissance et à l’âge baroque qui offrent avec les personnages bibliques (Suzanne, Esther, Bethsabée) de nouveaux critères pour la représentation de la femme au bain. Belmondo a sculpté ici la jeune femme nue assise de face dans une pose délicate mettant en valeur la finesse de son anatomie. Son œuvre dessiné comprend également de nombreuses études de nus, principalement à la sanguine. 12


BERNARD Joseph (1866-1931)

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oseph Bernard crée l’essentiel de son œuvre sculpté de 1905 à 1913. Il se consacre essentiellement à la figure féminine, et plus particulièrement aux figures de jeunes filles réalisées en pierre, en marbre ou en bronze. Deux expositions personnelles lui sont consacrées à Paris, Galerie Hébrard en 1908 et Galerie Manzi Joyant en 1914. Il est un des seuls sculpteurs français exposé à l’Armory Show à NewYork en 1913. Parfaite incarnation de la réaction post-rodinienne, il a frayé une voie indépendante entre l’expressionnisme d’Antoine Bourdelle et le classicisme d’Aristide Maillol. Ses nus féminins sont toujours représentés avec grâce et douceur, les lignes lisses et simplifiées.

Jeune fille à sa toilette Bronze à patine brun nuancé de vert, signé « J. Bernard », numéroté IV Fonte C. Valsuani à la cire perdue, porte le cachet « CIRE / C. VALSUANI /PERDUE » H. 64 x L. 21,5 x P. 18 cm Circa 1910 Bibliographie : Rene Jullian, Joseph Bernard, Fondation de Coubertin, Saint-Rémy-Lès- Chevreuse, 1989, page 310, modèle n° 183.

Comme nous l’indique René Jullian, la Jeune fille à la toilette trouve son origine dans toute une série de variations sur le thème de la grâce décorative. Joseph Bernard recherche avant tout l’élégance, comme en témoigne notre jeune fille aux gestes déliés et harmonieux. Les plis de la draperie et l’abondante chevelure viennent ici magnifier la beauté du corps féminin en extension. La sculpture est un état petite nature du grand bronze (H.157 x L.53 x P.44) connu à cinq exemplaires ; son édition était prévue à 25 exemplaires numérotés, mais le nombre total d’épreuves fondues est incertain, peutêtre 18. 14


BERNARD Joseph (1866-1931) Jeune fille se coiffant debout Bronze à patine brun vert nuancé, signé « J.Bernard » et numéroté « N°7 ». Fonte posthume de Claude Valsuani, porte le cachet du fondeur « C.Valsuani cire perdue » et le copyright « © » H. 67 x P. 12 x L. 12,7 cm Circa 1931-1942 Provenance : Vendu à M. Gaston Martin d’après les livres de comptes de Léonie Bernard, veuve de l’artiste. Bibliographie : Arsène Alexandre, « Le Salon d’Automne », La Renaissance de l’art français et des industries du luxe, Juillet 1926, modèle illustré p. 610 ; René Jullian, Joseph Bernard, Fondation de Coubertin, Saint-Rémy-Lès-Chevreuse, 1989, page 227, modèle reproduit n° 99 et p. 323 modèle référencé et illustré sous le n°221.

Destinée à orner un espace clos et intime, la Jeune fille se coiffant debout présente un visage à l’expression recueillie et méditative. Joseph Bernard en expose un modèle en bronze au Salon d’Automne de 1926 et en présente un exemplaire en marbre dans le salon du premier étage de sa maison de Boulogne-Billancourt, d’après une reproduction de 1928. ( voir opus cité supra p. 223 reproduit sous le n° 94). Deuxième état de l’étude pour ce modèle en bronze de Jeune fille se coiffant debout, cette sculpture a été fondue à 12 exemplaires sur les 25 prévus. 16


BERNARD Joseph (1866-1931) Porteuse d’eau ou jeune fille à la cruche Bronze à patine brun nuancé, signé « J. Bernard » Fonte de Claude Valsuani H. 64,5 x L. 30,8 x P. 14,3 cm Porte le cachet du fondeur « CIRE / C. VALSUANI / PERDUE », numéroté 16 Circa 1915-1920 Provenance : Vendu par Joseph Bernard à Charles Leirens en 1927 d’après les livres de comptes de Léonie Bernard, veuve de l’artiste. Bibliographie : René Jullian, Joseph Bernard, Fondation de Coubertin, Saint-Rémy-Lès-Chevreuse, 1989, page 301, n° 154.

Représentant cette jeune fille en marche, Joseph Bernard joue avec l’équilibre et contrebalance le poids de la cruche d’eau à droite avec les mouvements de la tête et du bras à l’opposé. Les pieds en dedans, la posture a quelque chose de faussement maladroit qui lui donne un charme naïf. Une première version avec le bras gauche tendu est datée de 1905-1907. Notre version représente la jeune fille avec le bras gauche fléchi et proche du corps. 28 exemplaires sont tirés sur les 50 annoncés. Une version de 175 cm, achetée par l’État en 1917, est conservée au musée d’Orsay. 18


BUGATTI Rembrandt (1884-1916)

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ils du célèbre créateur de meubles italiens, Carlo Bugatti, et frère du constructeur automobile Ettore Bugatti, Rembrandt Bugatti est un sculpteur italien surtout connu pour ses représentations en bronze d’animaux exotiques. Il est encouragé par l’éminent sculpteur russe, le Prince Paolo Troubetskoy, à utiliser de la pâte à modeler pour ses sculptures. En 1902, il suit sa famille à Paris et trois ans plus tard, décroche un contrat avec le fondeur Hébrard pour l’édition de ses œuvres en bronze. Son travail a été façonné par le temps qu’il a passé à observer et étudier les animaux dans les ménageries européennes, notamment le Jardin des Plantes à Paris et le Zoo d’Anvers. Profondément attaché aux animaux, il a même le droit de les nourrir et de les soigner. Son bestiaire est très varié : des mammifères, mais aussi des oiseaux, des reptiles, souvent des espèces qu’aucun artiste n’avait encore représentées. Parmi les oiseaux, il s’est particulièrement intéressé aux échassiers parmi lesquels des grues, cigognes, flamants roses, marabouts, jabirus, mais aussi aux rapaces tels que des condors, serpentaires, ou bien encore aux pélicans, autruches, casoars.

Flamant en marche Bronze à patine noir nuancé, signé sur la base « R. Bugatti », numéroté « A1 » Fonte A.-A. Hébrard, réalisée à la cire perdue par Albino Palazzolo Porte le cachet du fondeur « CIRE / PERDUE / A A HEBRARD » H. 33,5 x L. 20,5 x P. 10,5 cm Circa 1904-1934 Provenance : Acquis en 1930 par monsieur Georges Lang, de Remiremont n° Inv. 4777 Cahier Hébrard. Bibliographie : Véronique Fromanger, Rembrandt Bugatti sculpteur, Les Editions de l’Amateur, Paris, 2016, modèle reproduit page 362 sous le numéro 293.

Ce Flamant en marche est un bon exemple de son style nerveux et élégant. On imagine aisément l’oiseau se promenant au bord de l’eau, déplaçant ainsi sa silhouette gracile et élancée parmi les étangs. Bugatti a particulièrement aimé représenter les flamants dans différentes poses et situations, les saisissant à chaque fois sur le vif comme par exemple Flamant, le cou tendu ou Flamants face à face (voir opus-cité supra, n° 294 et n°292, page 362). Ce modèle n° A1 fait partie des 18 exemplaires répertoriés. 20


BUGATTI Rembrandt (1884-1916) Jabiru femelle Bronze à patine noir nuancé, signé sur la base « R. Bugatti ». Fonte de A.-A. Hébrard, numérotée « 3 », réalisée par Albino Palazzolo Porte le cachet du fondeur « CIRE / PERDUE /A A HEBRARD » H. 34,5 x L. 27,5 x P. 12 cm Circa 1904-1934 Bibliographie : Véronique Fromanger, Rembrandt Bugatti sculpteur, Les Editions de l’Amateur, Paris, 2016, modèle reproduit page 360 sous le numéro 289.

Rembrandt Bugatti a représenté à plusieurs reprises des jabirus, échassier élégant de grande taille au plumage bicolore. En l’espèce, notre modèle est identifié dans le Cahier Hébrard sous le titre Femelle, cou replié. Il y a eu seulement 10 tirages de ce modèle mais jusqu’à ce jour, seuls 9 exemplaires ont été répertoriés. Ce n° 3 est donc une découverte. 22


CARPEAUX Jean-Baptiste (1827-1875)

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é à Valenciennes dans une famille modeste, Carpeaux déménage avec ses parents en 1838 à Paris où il se passionne très tôt pour le dessin, l’architecture et le modelage à la Petite École royale, gratuite, avant d’entrer dans l’atelier de François Rude et d’accéder ainsi à l’école des Beaux-Arts. Mettant plus de sept ans à être reçu au Grand prix de sculpture en 1854, il part pour quatre ans à la Villa Médicis à Rome où il découvre Michel-Ange, un de ses principaux modèles. De retour en France, il réalise un buste de la princesse Mathilde et se met à travailler pour la famille impériale. Il donne d’ailleurs des cours au fils unique de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie. Il le représente en reprenant les traits d’un petit garçon souriant avec son chien, Nero (Musée d’Orsay). Connu pour ses bustes empreints de réalisme et de douceur candide, Carpeaux apparaît comme le parfait illustrateur de l’esprit romantique tant par l’étude de sa carrière que par ses œuvres. Son art, tranchant vivement du néo-classicisme se caractérise par une étude importante du mouvement, du réalisme et un intérêt pour les scènes théâtrales où se mêlent esthétique et recherche de l’émotion. En effet, le sculpteur ne cessera d’incarner l’image d’un artiste souvent mal compris, tentant de transformer le quotidien, l’actualité en de nouveaux mythes mettant ainsi son art au service des sens et de la nature. Recevant de nombreuses commandes publiques, Carpeaux réalise le décor de la façade sud du Pavillon de Flore du Louvre, reconstruit par l’architecte Hector Lefuel. Il va le décorer de figures sensuelles et souriantes. En 1861, Charles Garnier à qui l’on vient de confier la réalisation du nouvel Opéra, lui commande un groupe de trois personnages inspirés de la danse pour la façade de l’édifice. Ignorant les conseils de l’architecte, Carpeaux dessine une joyeuse ronde de neuf danseuses, nues et pleines de vie. Véritable scandale, l’œuvre ne cessera de susciter des débats.

Le Pêcheur à la coquille n°3 Bronze à patine brun nuancé, signé « JB Carpeaux » situé « Rome » et daté « 1857 », porte le cachet « Propriété Carpeaux » H. 34,5 x L. 20 x P. 15,5 cm Circa 1870 Bibliographie : Michel Poletti et Alain Richarme, Jean-Baptiste Carpeaux sculpteur, catalogue raisonné de l’œuvre édité, 2003, page 63, modèle reproduit sous le n° SA11.

Modelé à Rome en 1857, le sujet de notre sculpture est suggéré à Carpeaux par le geste d’un enfant observé sur une plage de Naples en 1856. Mais il s’inspire avant tout du Jeune Pêcheur napolitain jouant avec une tortue de François Rude (1784-1855) et du Jeune Pêcheur dansant la tarentelle de Francisque Duret (1804-1865) dont il reprend la même physionomie rieuse et le naturel de la silhouette. Carpeaux a voulu ici représenter le geste familier qui consiste à écouter la mer dans les coquillages et par association d’idées évoquer les mystères de l’élément marin et les joies qu’il procure. 24


DALOU Aimé-Jules (1838-1902)

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nfant, Aimé-Jules Dalou montre déjà un certain don pour le modelage et le dessin, ce qui lui vaut l’attention de Jean-Baptiste Carpeaux. Ce dernier le fait entrer en 1852 à la Petite Ecole, future École Nationale Supérieure des Arts décoratifs. Deux ans plus tard, il est admis à l’École des Beaux-Arts de Paris où il étudie la peinture dans l’atelier d’Abel de Pujol et la sculpture avec Francisque Duret. Travaillant pour des ornemanistes, il rencontre Auguste Rodin qui deviendra l’un de ses plus proches amis. Paris est alors en pleine mutation et c’est dans ce contexte de révolution industrielle que le sculpteur se forge une expérience en travaillant sur ses grands chantiers tant dans l’architecture que dans la décoration d’immeubles. Toutefois, les institutions officielles n’apprécient pas son art jugé trop trivial et refusent catégoriquement chaque envoi pour le Prix de Rome. Menacé aux lendemains de la Semaine sanglante, il est contraint à l’exil. À Londres, il réalise une série de statuettes en terre cuite inspirée des sujets intimistes (Liseuse, Berceuse) et des portraits de l’aristocratie anglaise. Employé comme professeur de modelage à la National Art Training School, son influence sera déterminante auprès des sculpteurs britanniques de la génération suivante. Une grande exposition rétrospective a eu lieu en 2013 au Petit Palais à Paris. Toutes les terres originales de la collection, qui appartiennent à l’État, y ont été présentées.

Baigneuse s’essuyant le pied droit (au rocher ) Bronze à patine brun vert nuancé, signé DALOU, fonte Susse, porte la marque du fondeur et l’inscription « Susse Fres Edts Paris cire perdue » H. 32 x L. 32 x P. 22 cm Circa 1920 Bibliographie : Amélie Simier assistée de Marine Kisiel, Jules Dalou le sculpteur de la République, catalogue des sculptures de Jules Dalou conservées au Petit Palais, Paris 2013, p. 385, n°312.

Ses baigneuses font écho aux créations des grands maîtres du XVIIIe français tels que François Boucher, Claude Michel Clodion ou François Lemoyne. Elles possèdent cette même sensualité du corps dénudé avant ou après le bain, où les rondeurs des formes sont exhibées dans une pose retenue, comme ici dans nos deux sculptures. 26



DALOU Aimé-Jules (1838-1902) Baigneuse s’essuyant le pied droit Bronze à patine noire, signé « DALOU » Fonte A.-A. Hébrard, porte le cachet du fondeur « CIRE / PERDUE / A A HEBRARD » Hauteur totale 43,5 cm avec le socle en marbre de vert de mer (H. 9,5 x L. 27 x P. 27 cm) Circa 1910 Provenance : Ancienne collection suisse. Bibliographie : Amélie Simier assistée de Marine Kisiel, Jules Dalou le sculpteur de la République, catalogue des sculptures de Jules Dalou conservées au Petit Palais, Paris 2013, p. 385, n°313. Le musée d’Orsay possède une sculpture en bronze comparable à la nôtre.

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De BAYSER-GRATRY Marguerite (1881-1975)

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lève de Charles Vital-Cornu, Marguerite de Bayser-Gratry expose au Salon des Tuileries. Sociétaire du Salon d’Automne, elle obtient le grand prix du Salon des Artistes Décorateurs en 1928. Elle expose également au Salon des Artistes Français dont elle est sociétaire et présente ses œuvres à Bruxelles et à Gand. Aimant recevoir les conseils de François Pompon (1855-1933), elle représente particulièrement les animaux dans son œuvre : poisson, gazelle, cerfs et biches, chiens.

Sole Bronze à patine dorée polie, signé « De Bayser » Fonte Susse, porte l’inscription « Susse Frs Edts Paris » H. 19 x L. 42 cm Circa 1940 Bibliographie : B. Delisle, « Les sculpteurs animaliers à la Galerie Edgar Brandt », Mobilier & Décoration, 1930, p. 256 à 261, modèle en onyx illustré p. 261.

Grâce et pureté caractérisent les sculptures de poissons d’une riche variété (poissons des mers du Sud, des mers chaudes, sole, poisson volant, poisson coffre …). Très stylisés, ils sont taillés dans des pierres (onyx, granit, marbre, pierre rose, albâtre) dont l’artiste profite des veinures, marbrures et reflets pour jouer avec la lumière. Quelques exemplaires sont fondus en bronze. Le modèle de la Sole en onyx d’Algérie est exposé dès 1930 à la galerie Edgard Brandt, puis en 1952 et 1962 à la galerie Bernheim-Jeune à Paris. 32


DESBOIS Jules (1851-1935)

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ules Desbois, ami et collaborateur de Rodin est, comme Camille Claudel, l’un des meilleurs sculpteurs de son temps. Sa collaboration avec Rodin joue un rôle essentiel dans son évolution artistique. Le maître lui apprend à se libérer des carcans de sa formation classique pour développer une esthétique plus personnelle. C’est ainsi qu’il acquiert une notoriété grandissante qui lui vaut de nombreuses commandes, y compris de l’État. Membre du Salon des Artistes Français, il y obtient en 1887 une médaille de 1re classe puis remporte une médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris de 1889. Sa sculpture en plâtre La Misère, représentant une vieille femme décharnée vêtue de haillons, réalisée entre 1884 et 1894, fit sensation au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts de 1894. La critique y vit un chef-d’œuvre et consacra l’artiste comme une valeur sûre de la sculpture française.

La Source Bronze à patine brune nuancée de brun et vert, signé sur la base, numéroté « 1 » Fonte de A.-A. Hébrard. Porte le cachet du fondeur « CIRE / PERDUE /A A HEBRARD ». Fondu à seulement 6 exemplaires H. 60 cm Circa 1920 Œuvres en rapport : Musée d’Orsay, en dépôt au musée Jules Desbois, Parçay-les Pins (statue en pierre, 1918) ; musée des Beaux-Arts, Angers, en dépôt au Musée Jules Desbois (un modèle plâtre patiné) ; collections particulières (un modèle en marbre et un modèle en terre cuite) ; musée du Dr Favre, Aix-les-Bains (un modèle en bronze, fonte A.A. Hébrard, n° 3, similaire au nôtre).

Jules Desbois s’intéresse au passage du temps et à ses effets sur le corps humain à tous les âges de la vie. Poète de la chair, son travail est une invitation à la découverte de la figure féminine. Son bronze La Source, figure élégamment recroquevillée au bord de l’eau, illustre toute la sensualité de son art par la volupté de ses courbes et la vigueur du corps en mouvement. Jouant sur les proportions et la mise en valeur de toutes les parties du corps, il parvient mieux que quiconque à obtenir un résultat visuel harmonieux et expressif. 34


GAUVENET Jean-Baptiste (1885-1967)

A

près une formation à l’École des Beaux-Arts de Dijon, puis de Paris, Jean-Baptiste Gauvenet entre à la Manufacture nationale de Sèvres en 1908. Il y est sculpteur de 1912 à 1925, puis artiste-sculpteur de 1925 à 1943. Il est l’auteur de nombreuses sculptures de formes, notamment de vases. Il réalise également des formes d’appareil d’éclairage en collaboration avec Henri Rapin (1873-1939) avec qui il met en scène le « salon de lumière » dans l’un des pavillons de la Manufacture nationale de Sèvres à l’Exposition de 1925. A partir de l’Exposition coloniale de 1931, il se consacre à la sculpture d’animaux, pour la plupart en faïence et grès fin. Chameau Sculpture en grès, signé « G » pour Gauvenet. Porte la marque de Sèvres et les initiales « GT » et « LR » H. 25,8 x L. 28,5 x P. 10,1 cm Circa 1932

Notre Chameau, animal du désert se désaltérant dans les oasis, tient une place prédominante dans le bestiaire exotique de notre exposition Au fil de l’eau. C’est un modèle dont il n’y a eu que dix exemplaires en grès réalisés entre 1932 et 1934. Il figure dans le catalogue de la manufacture de Sèvres sous le n° 1570. Le modèle en plâtre est encore actuellement conservé dans les réserves de la manufacture. 36


GODCHAUX Roger (1878-1958)

N

é à Vendôme en 1878, Roger Godchaux se présente comme un artiste multiple, dessinant et sculptant à volonté les objets qui l’entourent. Élève de Jules Adler et de Jean-Léon Jérôme, il consacre des thèmes différents à la peinture et à la sculpture, préférant chez cette dernière l’étude du bestiaire animalier. Son père, antiquaire de métier, lui transmet un goût pour la décoration et les objets d’appartement. Arrivé à Paris, il réussit en 1894 avec brio le concours d’entrée pour l’Ecole des Beaux-Arts où en grand admirateur de Barye, il s’oriente vers la sculpture animalière. De ce dernier, il achètera d’ailleurs un grand nombre d’œuvres issues de l’atelier. En 1896, il entre à l’Académie Julian avant d’exposer quelques années plus tard ses premiers travaux avec une prédominance pour les fauves et les éléphants. Réformé en 1914, il est affecté aux bureaux du ministère de la Guerre et met ses talents de dessinateur au service de la propagande pour les Alliés. Après plusieurs expositions, il se démarque avec une sculpture en bronze d’un Éléphant, exposée au Salon des Artistes Animaliers en février 1928. L’œuvre achetée par l’État lui offre la possibilité de se faire connaître sur la scène internationale. Ami de Valette et de Suisse avec qui il travaille régulièrement au Jardin des Plantes, il signe en 1937 un contrat avec la Manufacture de Sèvres pour l’édition de terres cuites. Contraint de porter l’étoile jaune, il vit une période trouble pendant les années de guerre avant de retrouver une stabilité après 1946 en occupant un atelier 3, rue de Vercingétorix à Paris. Bien qu’il effectue quelques œuvres en taille directe, il préfère modeler la terre. Ce procédé lui permet notamment de mieux travailler les surfaces (stries obliques, lissage).

Deux lionnes à la rivière Bronze à patine ardoise nuancé, signé « Roger Godchaux », numéroté 6 Fonte Susse, porte la pastille du fondeur, ainsi que les mentions « Susse Fres Edts Paris » et « cire perdue » H. 25 x L. 35 x P. 18 cm Circa 1930 Références bibliographiques : Musée municipal A.-G. Poulain. 1993, Roger Godchaux : 1878-1958 sculpteur animalier, Catalogue d’exposition, Vernon, 9 avril-30 mai 1993 page 28 n°4, pour le modèle en plâtre ; Jean-François Dunand, Xavier Eeckhout, Roger Godchaux Œuvre complet, Dijon, 2021, p. 108, modèle référencé et reproduit sous le n°F03d p. 77.

Proche de Paul Jouve, son travail se démarque par des textures apparentes afin de rendre la peau des animaux vivante, tactile. Godchaux aime représenter leurs attitudes quotidiennes, comme ici, ces Deux lionnes à la rivière; proches l’une de l’autre, tandis que l’une boit, l’autre surveille. Leur complicité est parfaitement rendue, impressionnante par son naturalisme. 38


GRAVES Jean (1897-1992)

A

rtiste autodidacte, Jean Graves s’oriente très jeune vers l’art animalier. Dès l’âge de douze ans, il se rend en cachette au Jardin des Plantes pour étudier les animaux ad vivum. C’est dans cette enceinte qu’il commence à prendre conscience de l’étendue de son talent et de sa préférence pour le thème des animaux. Il s’initie ainsi à la sculpture avec l’utilisation de matériaux tels que la terre, le bois, la pierre, le plâtre et le bronze. En 1926, il est reçu dans le cercle très fermé du Salon des Animaliers. En 1930, il participe au Salon des Artistes Indépendants et obtient en 1984 le Grand Prix animalier Marcel Sandoz.

Antilope Plâtre original patiné, signé « J.GRAVES » H. 25 x L. 21 x P. 7 cm Circa 1930

Avec ce modèle en plâtre soigneusement patiné, Jean Graves a su rendre avec justesse le caractère gracieux de l’antilope. Ayant choisi de la représenter au repos, il a ainsi privilégié une pose qui met en avant la finesse de la silhouette et l’équilibre des proportions. 40


GRAVES Jean (1897-1992) Éléphant Bronze à patine ardoise, signé « J.GRAVES » Fonte de Bisceglia, porte le cachet « CIRE PERDUE/BISCEGLIA » H. 22 x L. 25,5 x P. 10,5 cm Circa 1940

Bibliographie de référence : Jean Graves – un artiste mauritien méconnu, ville de Saint-Maurice, exposition virtuelle, 2020.

Remarquable interprète de la plastique animale, Jean Graves a réalisé tout un monde où se côtoient éléphants, singes, ours, antilopes, bisons, cerfs, oiseaux de toutes sortes. On ressent dans son œuvre la joie de créer, d’aimer cet univers. Lorsqu’il s’agit de rendre un animal lourd, le sculpteur évalue avec talent les masses et leur enveloppe épaisse comme pour notre modèle en bronze. 42


HERNÁNDEZ Mateo (1885-1949)

M

ateo Hernández, né à Béjar dans la province de Salamanque, a fait avec son père son apprentissage de tailleur de pierre. Très jeune il s’intéresse au monde animal et fait preuve d’une grande maîtrise technique. Après un séjour à l’École des Beaux-Arts de Madrid, il décide de se rendre à Paris en 1911. Il devient sculpteur animalier par vocation et trouve ses modèles au Jardin des Plantes, mais aussi dans son atelier où il vit entouré d’une ménagerie dans une vaste demeure de Meudon. Ses modèles sont transposés dans les pierres les plus dures ou les plus difficiles à travailler : granit noir de Belgique, basalte, porphyre rouge, granit rose d’Egypte, granit vert, grès rouge de Strasbourg, diorite, schiste. Il aime le marbre, la pierre plus tendre et le bois exotique avec une préférence pour l’acajou de Cuba et le bois d’ébène du Congo. Maîtrisant toutes les techniques de taille, sa méthode consiste à dégrossir la matière sans points de repère, à coups de marteau ; il achève la pièce en travaillant les détails au ciseau jusque dans les moindres détails nécessaires et la termine en la polissant à la main. Sa première exposition en Espagne se tiendra à Madrid en 1927. Il y montre 37 sculptures, toutes en taille directe qui remporteront un grand succès, avec des achats de la famille royale.

Grue couronnée agenouillée Sculpture en granit noir en taille directe, pièce unique, signée « MATEO HERNÁNDEZ », porte la mention « Talla Directa », datée 1919, porte la lettre P sur les côtés de la terrasse H. 55 x L. 55 x P. 20 cm Circa 1919 Provenance : Collection Fernande Hernández, don de l’artiste ; collection Rimsky, offerte par cette dernière ; dans la famille depuis. Expositions : Salon d’Automne, Paris 1921 ; Mateo Hernández, Sociedad Espanola de Amigos del Arte, Madrid, 15 janvier-15 février 1927, n°26 ; Exposition des œuvres de Mateo Hernández , Musée des Arts Décoratifs, Pavillon de Marsan, février-mars 1928, Paris, n°36 ; Faune & flore exotiques dans l’art, le Louvre des Antiquaires, Paris, 25 juin-25 septembre 1983, n° 29 ; Bestiaire contemporain à Paris, Mairie du VIIe, Paris, juin-juillet 1985, n°17 ; Mateo Hernández, 1885-1949, catalogue d’exposition, Musée d’art et d’histoire, Meudon, 10 janvier-16 février 1986. Bibliographie : René-Jean « Un sculpteur de pierres dures », Art et décoration, octobre 1924, p.107 pour une vue de l’œuvre au Salon d’Automne de 1921 ; Fernande Hernández, Mateo Hernández, sculpteur espagnol 1885-1949, Paris 1952, p. 33 ; Faune & flore exotiques dans l’art, le Louvre des Antiquaires, Paris, 25 juin-25 septembre 1983, n° 29, pl. 12 ; Mateo Hernández, 1885-1949, catalogue d’exposition, Musée d’art et d’histoire, Meudon, 10 janvier-16 février 1986, p. 30 ; J.C. Brasas Egido et L.B. Villarroel, Mateo Hernández, 1885-1949. Un escultor español en París, Junta de Castilla y León-Consejería de Educación y Cultura,Valladolid, 1998, p.61, fig.13 et pp. 206-207, fig. 84, cat.22.

C’est un artiste dont toute réalisation est immédiatement reconnaissable par son aspect hiératique, à la sensibilité proche de celle des artistes de l’Égypte pharaonique. Notre Grue couronnée qui est un oiseau à l’envergure spectaculaire est ici représentée recroquevillée sur elle-même, dans une vision épurée et synthétique, qui met en valeur la limpidité des volumes et la sérénité de son expression. 44


HIERHOLTZ Gustave (1877-1954)

N

é à Lausanne de parents français, Hierholtz se spécialise dans la sculpture animalière et expose dès 1904 à la Nationale des Beaux-Arts un Taureau sur les Alpes. Il expose ensuite au Salon des artistes français à partir de 1907 où il obtient une médaille, puis devient pensionnaire de la villa Abd-el-Tif en 1912. Après la Première Guerre mondiale, il part pour Hanoï de 1919 à 1930. Il y dirige l’école des arts appliqués (École Professionnelle de Hanoï) tout en poursuivant son œuvre de sculpteur qui lui permettra de faire connaître en Europe les différents aspects de la culture indochinoise. Plusieurs de ses sculptures représentant entre autres le Buste du mandarin King-Loi, roi du Tonkin ou bien encore le Buste de l’empereur Bao Dai en costume de cérémonie sont conservées au musée du quai Branly-Jacques Chirac à Paris. Mais une grande partie de sa production demeure liée à l’art animalier, en particulier aux éléphants d’Asie ou d’Afrique qu’il aime représenter dans différentes situations.

Eléphant arrachant une souche Bronze à patine brun-vert, signé « G. Hierholtz » Fonte Susse, porte les inscriptions « Susse Fres Edts paris » et « cire perdue » H. 38 x L. 42 x P. 18 cm Circa 1940

Certainement inspiré par les animaux de trait dans les plantations d’hévéas, Hierholtz nous livre ici une scène pleine de réalisme dans laquelle l’éléphant arrache une souche à l’aide de sa trompe. Sa tête ainsi recourbée donne un élan vers l’avant à la silhouette qui n’en demeure pas moins équilibrée avec de belles proportions. 46


HILBERT Georges (1900-1982)

S

pécialisé dans la sculpture animalière, Hilbert rejoint en 1931 le Groupe des Douze créé par son ami François Pompon (1865-1933). Cette association rassemble notamment des sculpteurs animaliers comme Charles Artus (1897-1978), Marcel Lémar (1892-1941), Jeanne Poupelet (1874-1932), Paul Jouve (18781973), Georges Guyot (1885-1973), Gaston Chopard (1883-1942), André Margat (1903-1997), Anne-Marie Profillet (1898-1939), René de Saint-Marceaux (1845-1915), Adrienne Jouclard (1882-1972). Ce fut une aventure collective qui dura peu : Pompon mourut en 1933, mais cela leur permit de rencontrer un public cultivé d’amateurs et de collectionneurs. Hilbert a notamment reçu le premier prix de sculpture, attribué par la fondation américaine Blumenthal dont l’objectif est de promouvoir la pensée et l’art français aux États-Unis. En 1973, le prix Édouard-Marcel Sandoz lui est décerné pour l’ensemble de son œuvre. Ses œuvres sont exposées au Metropolitan Museum of Art de New York, au musée de Toledo (Ohio) et au musée de Denver (Colorado).

Le Cormoran n°1 Épreuve d’artiste en bronze à patine brun richement soutenu, signée « HILBERT », datée 24 pour 1924 et numérotée 1 Fonte au sable probablement d’Alexis Rudier H. 156 x L. 18 x P. 20 cm Circa 1924 Exposition : Au Salon d’Automne de 1925 un modèle en granit en taille directe. Bibliographie : G. Rémon, « La statuaire ornementale, bois sculpté présenté par DIM », Mobilier & Décoration, 1929, modèle en bois illustré p. 77.

C’est au Jardin des Plantes, face aux animaux, qu’Hilbert apprend son métier. Il réalise de nombreux dessins ou esquisses, mais c’est surtout dans la taille directe qu’il excelle, aussi bien dans le calcaire, le granit que le marbre. Il se nourrit à la fois du travail de l’espagnol Mateo Hernàndez (1885-1949) dont il puise la force d’inspiration, et de la limpidité des volumes et de l’expression sereine des œuvres de François Pompon (1855-1933). Notre Cormoran par ses formes déliées extraites d’un bloc de bronze imitant la pierre est une parfaite synthèse de l’influence de ces deux sculpteurs. Il est le seul exemplaire référencé en bronze, sa fonte ayant été tirée à partir de la taille en granit qui fut exposée au Salon d’Automne de 1925. On en connait également un exemplaire en bois de palissandre. 48


JANNIOT Alfred-Auguste (1889-1969)

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rand Prix de Rome en 1919, Alfred Auguste Janniot s’impose avec maîtrise et éclat dans les frises et bas-reliefs des grands murs parisiens et de province, ceux des édifices de la reconstruction ou conçus à l’occasion des grandes expositions internationales. Il s’affirme ainsi comme le maître du bas-relief lors de l’Exposition coloniale de 1931 avec la réalisation de la façade sculptée du musée des Colonies évoquant l’Afrique et l’Asie. En 1937, l’Exposition internationale des arts et des techniques le met de nouveau à l’honneur avec les immenses chantiers du nouveau palais de Chaillot et du palais de Tokyo. Ambassadeur de la sculpture française, il reçoit la commande de la décoration du Rockefeller Center de New York, dont la magnifique porte en bronze doré de la Maison de la France ouvre sur la Cinquième avenue.

Antilope Rare bronze à patine brun nuancé, signé sur la terrasse « ALFRED JANNIOT ». Porte la marque du fondeur : Fonderie des Artistes / Paris. H. 101 x L. 74 x P. 22 Circa 1930 Provenance : Offert par Janniot à un ami architecte et demeuré depuis dans la famille de ce dernier. Références bibliographiques : Anne Demeurisse, Alfred Auguste Janniot, Editions Somogy, Paris, 2003, p. 95.

Son sens de la décoration et de l’allégorie se traduit également dans ses sculptures en ronde-bosse comme en témoigne notre Antilope aux beaux volumes lisses et arrondis. Le modèle a été créé vers 1929-1930 et fut réalisé en 101 cm de haut pour l’école maternelle Jean-Jaurès, à Bouscat, près de Bordeaux, sur une commande du maire de l’époque monsieur Cayrel. Cette sculpture est toujours en place et fait partie des quatre exemplaires répertoriés à ce jour. La forme privilégiant ici l’élégance et la pureté des lignes est caractéristique de l’art du sculpteur qui a su représenter les animaux avec un grand sens du décor et du monumental ; par son dessin ferme et souple, elle n’est pas sans rappeler l’imposante biche du célèbre groupe Hommage à Jean Goujon, 1924 (200 x 235 cm) conservé à la Fondation Calouste-Gulbenkian de Lisbonne. 50


LAVAYSSE André (1906-1991)

O

riginaire du Lot, André Lavaysse débute sa formation à Cahors puis arrive à Paris où il reçoit les conseils de Charles Despiau. Sculpteur figuratif, son travail s’étend à la sculpture animalière, aux médaillons et bas-reliefs. Il participe à des expositions collectives en 1928 au Salon des Artistes Français, puis au Salon des Tuileries et des Artistes indépendants. Une exposition lui est consacrée en 1950 à Paris. Praticien reconnu, André Lavaysse est sollicité pour des restaurations de monuments historiques dont des reliefs de l’Arc de Triomphe, des sculptures de l’église de la Madeleine et de la façade de l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde. Il utilise des matériaux variés (plâtre, pierre, bronze) pour l’exécution de ses œuvres. Sa ville natale, Gourdon, lui commande en 1949 une statue de Sanglier qu’il exécute en taille directe dans du calcaire.

Poissons Plâtre original, signé « lavaysse » H. 68 x L. 46 x P. 27cm Circa 1940

Démontrant une grande sensibilité comme artiste animalier, il nous plonge dans une ambiance aquatique avec ce plâtre original de Poissons qui témoigne de la maîtrise du mouvement et de l’ingéniosité de l’artiste. Murènes et poissons s’entremêlent dans un ballet nautique savamment orchestré. Cet ensemble est équilibré par les algues qui sont intégrées dans ce groupe. Reprenant régulièrement cette thématique, le sculpteur exécute également un Enfant porté par un poisson et une Sirène. Un modèle de Carpe en tilleul est exposé au musée de Vernon. 52


MARTIN Raymond (1910-1992)

N

é à Paris en 1910 et mort à Cachan en 1992, Raymond Martin est un sculpteur français issu de la première promotion de l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art (1925). Il a pour professeur Jules Jouant, qui le guide vers la sculpture alors que d’instinct il se destinait à la peinture. Durant cette période, il fait la connaissance de Robert Wlérick, dont il sera le fidèle disciple. En 1932, il s’affirme et réalise sa première exposition à la galerie Paquereau à Paris. Peu après, la reconnaissance officielle ne tarde pas et il voit son Buste de Mergier acheté par la ville de Paris. Nommé sociétaire au Salon d’Automne, avec l’achat par l’État de la Tête d’Ève en bronze, son père lui fait construire un atelier à Cachan, rue Auguste Rodin où il demeurera toute sa vie. En 1932, il obtient le prix Blumenthal et en 1938, il participe au concours pour la commande officielle d’une statue équestre pour un Monument au maréchal Foch, qu’il obtient en collaboration avec Wlérick. Ce dernier décède en mars 1944, Raymond terminera seul l’importante commande, qui sera inaugurée en 1951 au centre de la place du Trocadéro, à Paris. L’œuvre engendrera une réelle polémique notamment par rapport à sa taille et à la représentation du maréchal tête nue, portant une épée au lieu d’un sabre. Pendant ce temps, il expose chaque année au Salon des Tuileries. Nommé professeur à l’Académie de la Grande Chaumière à Paris, il y restera de 1944 à 1951. Parallèlement il est aussi élu à l’École nationale supérieure des arts décoratifs en remplacement de Marcel Gimond. Fort de son succès, il se voit confier en 1973 par la Tunisie l’exécution d’une statue équestre pour un Monument au président Habib Bourguiba et d’une fontaine, érigés à Sfax, à l’occasion des soixante-dix ans du chef de l’État. Il participe quelques années plus tard à l’ensemble architectural du parvis de la cathédrale d’Orléans. L’année 1885 est marquée par trois expositions importantes de son œuvre.

Femme à la cruche Bronze à patine brun noir, signé « RAYMOND MARTIN », numéroté 1/10 Fonte Valsuani, porte le cachet du fondeur « CIRE / C. VALSUANI / PERDUE » H. 53 x L. 22 x P. 28,5 cm Circa 1930

Obsédé par la figure humaine, il s’attarde un temps sur l’étude de la femme notamment des Baigneuses. Scène d’intimité, Martin Raymond semble ici représenter la femme de son temps, fière et vivante. Peu importe le sujet, il s’agit avant tout de représenter le corps féminin et de mettre en œuvre les leçons acquises par la pratique du dessin. 54


PETERSEN Armand (1891-1969)

C

onsidéré comme l’un des plus grands sculpteurs animaliers français, Petersen naît le 25 novembre 1891 à Bâle en Suisse et entre à l’École des Arts Industriels de Genève dans la classe d’orfèvrerie et de ciselure. Il conservera de cette formation initiale un goût pour la minutie, la finesse et la précision. En 1914, dans le but de poursuivre ses études, il s’installe à Paris avant de rejoindre finalement la Hongrie pour une durée de quatre ans dans l’atelier du sculpteur Bêla Markup, qui l’initie au modelage. Ce dernier lui fait découvrir les animaux du parc zoologique de Budapest alors que l’art animalier est en plein essor. Sa préférence pour l’animal s’affirme en 1925 lorsqu’il se joint au groupe des adeptes de Pompon qui enseigne un apprentissage ad-vivum (d’après nature). Très vite Pompon et Petersen sont comparés et cela à juste titre bien que ce dernier se démarque par une recherche d’animation constante de ses modèles. Le critique d’art Yvon Lapaquellerie dans la revue L’Amour de l’Art écrira à son sujet ces quelques lignes : « Il travaille sa matière aussi précieusement que l’or. L’art de Petersen a quelque chose de religieux et c’est cette spiritualité dont son œuvre est imprégnée qui lui donne un cachet si rare et lui permet de trancher sur les productions des autres animaliers ».

Antilope dos rond Bronze à patine brune nuancé, signé A. Petersen. Fonte au sable sans marque de fondeur H. 30,3 x L. 8,8 x P. 19 cm (avec le socle) Circa 1930 Bibliographie : Liliane Colas, Petersen sculpteur animalier, Tunis, 1984, modèle référencé n°7 p. 38 et 39.

Toujours sur le qui-vive, ses canards, lapins et autres espèces semblent animés de l’intérieur. L’antilope dos rond n’échappe pas à cette règle avec son attitude craintive saisie sur le vif. Elle semble vouloir bondir au moindre danger. Ce modèle a été exposé et fondu en bronze dès 1928. 56


PETERSEN Armand (1891-1969) Canard bec dans le cou (modèle 1929) Bronze à patine noire, signé A. Petersen. Fonte à la cire perdue de Mario Bisceglia H. 41 x L. 24,3 x P. 30 cm Porte le cachet du fondeur Circa 1930 Expositions : Les Artistes Décorateurs en 1930 ; L’Art animalier à travers les âges à la galerie Sambon en 1932 Bibliographie : Yvon LAPAQUELLERIE, « Armand Petersen Sculpteur animalier », L’Amour de l’art, 1930, p. 288 à 292, modèle reproduit p. 290.

Seuls deux exemplaires de ce bronze sont recensés à ce jour, dont un conservé dans une collection particulière. Le canard est saisi dans un geste familier qui accentue la rondeur et la souplesse des volumes. 58


PETERSEN Armand (1891-1969) Groupe de canards Plâtre original patiné, signé « A.PETERSEN », porte des annotations au crayon et à l’encre sur la terrasse, ainsi que des traits de mesure au crayon sur les plinthes H. 22,2 x L. 54,5 cm (terrasse 41,8 x 20,5 cm) Circa 1927 Bibliographie : Liliane COLAS, Petersen sculpteur animalier, Tunis, 1984, p. 57 n° 16 ; A.H. MARTINIE, « Petersen sculpteur animalier », Art & Décoration, 1928, modèle en bronze reproduit p. 77.

Avec ce groupe de trois canards en marche, Armand Petersen rompt avec son habitude de représenter les animaux au repos. Adoptant tous les trois une posture différente ils se suivent chacun à leur rythme créant ainsi une impression de mouvement. C’est un modèle rare dont il n’existe sans doute pas plus de deux exemplaires en bronze. Le nôtre, en plâtre, a la particularité de se démonter entièrement de manière à rendre indépendant chaque animal du socle et même de son piétement. Il s’agit vraisemblablement du modèle qui a servi à effectuer les empreintes pour réaliser les versions en bronze. Il sera également utilisé comme modèle pour décliner chaque canard en sculpture individuelle. 60


PETERSEN Armand (1891-1969) Hippopotame Sculpture en grès fin de Sèvres, signée « A.Petersen » sur la terrasse et datée de 1955 Porte le cachet de Sèvres et celui du mouleur répareur RE pour Raymond Even. H. 11,5 x L. 23,3 x P. 10,6 cm Circa 1955 Provenance : Collection Jacques Duplan, céramiste à la manufacture de Sèvres. Bibliographie : Liliane COLAS, Petersen sculpteur animalier, Tunis, 1984, p. 38 n° 49; Bernard CHAMPIGNEULE, « Les animaux de Petersen en nouvelle porcelaine de la manufacture nationale Bing et Grondahl de Copenhague », Mobilier & Décoration, 1933, p. 19 à 23 ; Raymond COGNAT, « Les animaux de Petersen », Art & Décoration, 1933, P. 59 à 64 ; Yvon LAPAQUELLERIE, « Armand Petersen Sculpteur animalier », L’Amour de l’art, 1930, p. 288 à 292. A.H. MARTINIE, « Petersen sculpteur animalier », Art & Décoration, 1928, p. 77 à 80.

Petersen relève également la moindre particularité anatomique, tout en adoptant la simplification des formes chère à Pompon. Ainsi dans le cas de l’hippopotame les plis de la peau indiquent les divisions organiques tandis que les yeux sont traités avec un grand souci du détail, à la manière égyptienne. Armand Petersen cherche également à rendre le caractère de l’animal. C’est encore particulièrement frappant dans la représentation de l’hippopotame où, comme le souligne Yvon Lapaquellerie, op. cit. p. 291, tout « aboutit à son nez qui renifle l’eau. Le corps lourdeau en dépend et il va avancer ou reculer suivant les renseignements de cet informateur ». Cette simplicité du sujet, comme le sentiment qu’il suscite, est aussi caractéristique de l’œuvre de Petersen. L’hippopotame est un de ses premiers modèles dont il a tiré deux états : le 1er en 1928 et le second après 1937, qui présente également une version agrandie. Le Musée d’Orsay conserve un exemplaire du 2e état. C’est à la IIe Exposition des Artistes animaliers à la Galerie Brandt du 16 novembre au 6 décembre 1928 que l’Hippopotame est exposé pour la première fois et que le directeur de la Manufacture de Sèvres, M. Lechevallier-Chevignard, le remarque. Il propose alors à Armand Petersen de l’éditer en céramique toutes matières confondues. Ce directeur cherche en effet à renouveler la production de la manufacture avec des œuvres plus modernes faites par des artistes novateurs et de talent. Ce sera l’objet d’un contrat signé le 1er juin 1929 (doc.1). L’Hippopotame sera, dès lors, décliné en biscuit émaillé, craquelé ou en grès. Cette dernière matière est le fruit de nouvelles recherches et participe aussi à la volonté d’innovation de la manufacture. Le grès tendre présente une pâte granuleuse à la teinte chaude qui par son aspect vibrant donne vie au modèle et semble tout à fait adapté à la figure animale. C’est dans un courrier du 11 juin 1930 (doc.2) que le directeur de la manufacture apprend à Petersen que son Hippopotame est présenté dans cette nouvelle matière à l’exposition de Céramiques et Verreries organisée par la maison Brandt. Il figurera comme tel dans le catalogue de la manufacture sous le n° 1297 (doc.3) et sera dès lors édité jusqu’en 1955, en deux temps : de 1930 à 1934 puis de 1949 à 1955. 19 exemplaires au total seront réalisés en grès dont 9 pour la seule année 1955. L’un d’eux est notre exemplaire et porte encore sous sa terrasse l’étiquette avec le n° du catalogue de la manufacture et son prix de vente. Il provient en effet directement de la manufacture puisqu’il y a été acheté à cette époque par un céramiste d’art qui y travaillait et est toujours resté dans la famille depuis. Si les exemplaires en grès sont rares, c’est un modèle qui a eu beaucoup de succès et qui, de surcroît, par sa forme, était particulièrement adapté à une déclinaison en céramique. Il a d’ailleurs également été édité par la manufacture Bing et Grondhal de Copenhague en porcelaine mate et sans terrasse. 62


PETERSEN Armand (1891-1969) Toucan sur perchoir Plâtre original patiné sur perchoir en bois et socle en marbre rouge griotte d’origine, coups de râpes visibles, réparation ancienne à la queue (plumage) H. 32,3 x L. 15 x P. 10 cm Circa 1962

Un grand modèle de toucan est créé par Petersen vers 1959. La réduction du Toucan sur perchoir dont nous présentons le plâtre original patiné est une version plus lisse. L’œil est bien marqué et la crête, absente sur le premier modèle, est ici particulièrement détaillée. Ce toucan bien agrippé à son perchoir affiche une pose hiératique avec sa longue queue et sa posture bien droite. 64


SANDOZ Édouard-Marcel (1881-1971)

É

douard-Marcel Sandoz naît à Bâle, en Suisse, le 21 mars 1881. Sculpteur des hommes et des animaux, son œuvre compte aujourd’hui près de 2000 pièces dont 200 modèles de porcelaine. Il s’exprime aussi bien dans le bronze que la céramique, la taille directe ou encore la peinture de fleurs et de paysage. Formé à l’École des Beaux-Arts de Paris à partir de 1905, il suit les cours du sculpteur Antonin Mercié et du peintre Ferdinand Cormon. Inspiré par l’Art nouveau et ses formes souples et harmonieuses, il se concentre à partir de 1920 sur l’étude de l’animal dont il cherche de plus en plus la stylisation. La dominante animalière de son œuvre l’amène à donner vie à la Société Française des Animaliers en 1933. Cet engagement au service de ses confrères artistes le conduit à présider près de vingt ans la Fondation Taylor. Participant régulièrement aux manifestations artistiques de son temps, il montre son travail dans le pavillon de la Société des Artistes Décorateurs dans l’exposition universelle de 1947 à Paris. Devenu membre de l’Académie de Paris des Beaux-Arts de l’Institut de France et commandant de l’Ordre des Arts et Lettres, l’université de Lausanne lui décerne en 1959 un doctorat honoris causa.

Chien de mer Bronze à patine brune, signé « E.M. Sandoz » Fonte de Claude Valsuani, porte le cachet du fondeur « CIRE / C. VALSUANI / PERDUE » H. 35 x L. 29 cm Circa 1920 Bibliographie : Félix Marcilhac, Sandoz sculpteur figuriste et animalier, Editions de l’amateur Paris, 1993, pp. 478 et 479, n° 1346 et 1347.

Le chien de mer l’a particulièrement fasciné par sa ligne souple, onduleuse et son aspect mystérieux venu de la mer. Le bronze, son alliage préféré, lui permet de jouer sur les différentes parties de l’animal grâce à un travail de patine particulièrement soigné donnant vie au modèle. Le catalogue raisonné mentionne deux exemplaires de ce modèle : l’un appartenait à la collection Robert de Rothschild et a été exposé à la Société nationale des Beaux-Arts à Paris en 1920 (vitrine 1870), tandis que l’autre fait partie des collections des musées de la ville de Paris, aujourd’hui conservé dans le fonds d’art contemporain, sous le n° CMS 3759. 66


SANDOZ Édouard-Marcel (1881-1971) Deux perruches Pierre de Zermatt en taille directe, signé « Ed. M. Sandoz », pièce unique H. 23,8 x L. 10,2 x P. 9 cm Circa 1927 Bibliographie : Félix Marcilhac, Sandoz sculpteur figuriste et animalier, éditions de l’amateur, Paris, 1993, pp. 446 et 447, n° 1127.

Attiré par la taille directe, Sandoz recherche les volumes caractéristiques en les découpant de manière nette et anguleuse. Il aime jouer des veines de la pierre pour donner relief et couleur à ses motifs, comme en témoigne ce couple de perruches sculptées dans les nuances bleu-vert de la pierre de Zermatt. Cette pièce unique de l’œuvre de Sandoz, connue jusqu’alors par des archives photographiques familiales, vient juste d’être redécouverte. 68


SANDOZ Édouard-Marcel (1881-1971) Murène Coupe papier en bronze à patine brune niellé d’un décor géométrique en argent, signé « Ed M Sandoz ». Fonte de Contenot, porte la lettre C et le numéro 1109 ainsi que l’inscription Monaco. L. 32 cm Circa 1930 Bibliographie : F. Marcilhac, Sandoz: Sculpteur figuriste et animalier, catalogue raisonné de l’œuvre sculptée, Paris, 1993, p. 490 et 491, modèle référencé sous le n° 1431.

La murène est une sorte de poisson anguilliforme qui se trouve le plus souvent dans les récifs des océans chauds. Sandoz a su ici exploiter à des fins esthétiques sa forme longiligne pour en faire un coupe papier du plus bel effet, au décor rythmé par la ponctuation argentée de sa peau lisse. Le modèle fut édité par le Musée océanographique de Monaco dans un tirage de 40 exemplaires. Ce motif géométrique ornant à la fois les mâchoires et la queue est quant à lui d’une grande rareté. 70


SANDOZ Édouard-Marcel (1881-1971) Carpe dressée Bronze à patine brune, signé « Ed.M. Sandoz ». Fonte de E. ROBECCHI, porte le cachet du fondeur « CIRE PERDUE/PARIS/E. ROBECCHI » H. 54,5 cm Circa 1922 Provenance : Collection particulière, vers 1950. Bibliographie : F. Marcilhac, Sandoz : Sculpteur figuriste et animalier, catalogue raisonné de l’œuvre sculpté, Paris, 1993, pp. 488-489, n° 1417 (modèle en plâtre), référencé sous le nom « Silure », dit « Poisson-chat ».

Sandoz s’est intéressé à toutes sortes de poissons tels que chiens de mer, cyprins, carpes, perches, hippocampes, etc. dont il dégage et résume les formes caractéristiques. En l’espèce, ce modèle désigné par Sandoz comme « poisson-chat » est présenté dressé bouche ouverte, s’appuyant sur sa queue relevée en éventail, dans un positionnement des nageoires et de la queue particulièrement ingénieux. Malgré tout, l’anatomie du poisson (forme de la bouche, barbiches, présence d’écailles, grande nageoire dorsale, queue divisée en deux) nous fait plutôt penser à celle de la carpe. Ceci dit, en habile modeleur, Sandoz articule ici parfaitement les volumes sans les casser ou les dissocier. Il s’agit d’un très rare exemplaire inspiré par le japonisme et en particulier par les motifs animaliers de l’époque Meiji (1868-1912). 72


VALLETTE Henri (1877-1962)

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culpteur animalier et statuaire, il passe sa jeunesse à Montpellier, bien qu’originaire de Suisse. En 1907, il part à Paris et intègre l’atelier du sculpteur Jean Dampt. Il se lie d’amitié avec le peintre et sculpteur animalier Louis de Monard. Très vite, il se spécialise dans la sculpture animalière, mais réalise aussi des bustes et des figures féminines ainsi que plusieurs commandes officielles, comme le monument aux mères du XIVe arrondissement à Paris. Il pratique tout type de matériaux bois, marbre, terre cuite, bronze… Il participe régulièrement à la Société des Artistes Animaliers ainsi qu’à la Société Nationale des Beaux-arts et est nommé en 1929 professeur de sculpture à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs. Plusieurs de ses œuvres sont conservées dans de grandes collections publiques parisiennes telles que le Musée d’Orsay ou le Centre Pompidou.

Caneton Bronze à patine brun nuancé, signé « Henri Vallette ». Fonte au sable de F. Costenoble. Porte la mention « F. Costenoble Fondeur Paris ». H. 6 x L. 6,5 x P. 12,6 cm Circa 1915-1920

Très jeune Henri Valette s’amusait déjà à modeler les animaux domestiques qu’il rencontrait. Des chiens, des chats, des oiseaux, différents animaux de la ferme qu’il s’amuse à observer dans leurs attitudes familières. Ainsi notre adorable caneton, à peine sorti de l’œuf, est représenté blotti au repos, la tête confortablement enfouie dans sa gorge. Une attitude très fréquente chez l’oiseau, que le sculpteur a su relever avec talent. Seules les stries des plumes des ailes et de la queue viennent souligner cette silhouette tout en rondeur. C’est un modèle qui a été édité par la Manufacture de Sèvres. 74


VOLTI Antoniucci (1915-1989)

A

ntoniucci Volti, pseudonyme d’Antoniucci Voltigero, a décliné tout au long de sa carrière de plasticien la figure de la femme dont les rythmes et les volumes n’ont cessé de l’enchanter. En 1928, il est admis à l’École des arts décoratifs de Nice, puis en 1932 à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, où il obtient le premier second grand prix de Rome. Tout au long de sa vie, il accumule croquis et études, au crayon, au fusain ou à la sanguine. S’apparentant à la tradition d’une certaine statuaire antique archaïsante et aux recherches d’Aristide Maillol, qui révolutionna la sculpture par ses formes pleines, son travail contraste de manière spectaculaire avec la ligne aiguë des volumes des années 1950 et 1960. Il est également influencé par la sculpture de Henry Moore et par ses lignes simples et épurées, mais ne cesse de conserver son style harmonieux où alternent, telle une architecture, les pleins et les vides du corps féminin. Dès l’après-guerre, il reçoit de nombreuses commandes publiques qui témoignent de sa reconnaissance artistique et institutionnelle. Une fondation Musée-Volti existe à Villefranche-sur-mer, où l’artiste a séjourné à partir de 1920.

Femme allongée au poisson Terre cuite originale, signée « Volti » H. 20 x L. 40 x P. 13 cm Circa 1960

Très appréciées des collectionneurs, les terres cuites de Volti sont particulièrement délicates et raffinées. C’est le cas de notre jeune femme dont le buste et la tête se détachent harmonieusement du reste du corps. Provocante dans sa pose alanguie, elle tient dans sa main un poisson et fixe devant elle un horizon imaginaire. Nymphe ou sirène, elle évoque à elle seule la beauté des cours d’eau ou bien encore celle de la mer. 76


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qui aura lieu du 16 au 30 septembre 2020 au 1 quai Voltaire ­ 75007 Paris.

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BUGATTI Rembrandt (1884­1916). Petite panthère. Bronze signé «R.Bugatti», fonte d’Hébrard. Numéroté 10 17,5x37,5x12,5 ­ Circa avant 1928 Crédit photo : F.Benedetti

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REMERCIEMENTS Les Galeries Nicolas Bourriaud tiennent à remercier pour leur contribution Anne Charlotte Desrousseaux, Chantal Grangé, Violaine Leyte, Fanny Baudoin et Sophie Bourriaud. Les photographies contenues dans ce catalogue ont été réalisées par François Benedetti, que nous remercions également. Maquette, photogravure : GraFFix© 06.09.03.09.24 Impression : Imprimerie Bédu 60270 Gouvieux Mars 2022 978-2-492369-02-5 - 20€TTC Aucun élément de cette publication ne peut être reproduit, transcrit, incorporé dans aucun système de stockage ou recherche informatique, ni transmis sous quelque forme que ce soit, ni aucun moyen électronique, mécanique ou autre sans l’accord préalable écrit des détenteurs du copyright.



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