Galerie Chenel
Marbre dans la Rome antique Paris
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Marbre dans la Rome antique
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URNE CINéRAIRE EN MARMO AFRICANO Travail romain I-IIe siècle après J.-C.
MARBRE DANS LA ROME ANTIQUE
« J’ai trouvé une ville en briques, j’ai laissé une cité en marbre » Empereur Auguste
Pour notre deuxième catalogue, nous avons choisi le marbre romain, fascinant comme un voyage dans la Rome antique. Un véritable empire de couleurs et de vie, pour nous faire rêver. Marbre de Paros, de Carrare, marbre blanc ou noir, giallo antico ou rosso antico, albâtre égyptien ou oriental, jusqu’à son impérial porphyre d’Égypte, ils sont innombrables et tous différents. Les Romains ont été les plus grands amateurs de marbre de tous les temps. Rome de toutes les couleurs, tel qu’Auguste l’imaginait. Marbre public ou d’usage privé, image figée d’un portrait, statue monumentale, patine et restauration d'un temps passé, chaque marbre est riche en symboles et en émotions, chaque pièce est unique. Nous tenons à remercier tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce livre, mais aussi, notre famille, nos amis et nos clients conscients de notre engagement et de notre dévouement à l’Antiquité classique.
Gladys, Ollivier et Adrien Chenel.
CATALOGUE
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e portrait en marbre rouge antique dit Rosso Antico représente le dieu Apollon, reconnaissable par sa coiffure canonique. Sa chevelure est ceinte d’un bandeau au-dessus de ses oreilles. Du fait de la longueur des cheveux du dieu, de lourdes mèches souples et bouclées se répandent sur ses épaules, créant cette coiffure si particulière et caractéristique. Le traitement du visage est en cohérence avec celui de la coiffure, dont les lourdes mèches se détachent les unes des autres et se terminent par des boucles spiralées. Nous sommes dans une vision très frontale du visage. Les arcades sourcilières sont faites de deux lignes saillantes formant ensuite l’arête nasale. Dans leurs creux se nichent les yeux globuleux, dont les iris et les pupilles existent grâce aux inclusions de pierres blanches et noires. La bouche est charnue et bien marquée dans chacun de ses éléments constitutifs, surplombant un menton fort et proéminant. Seul le cou et le haut du buste sont représentés, la sculpture se terminant par un pan droit au niveau du haut des pectoraux. Ce portrait d’Apollon est très hiératique et la structure symétrique et nette du visage nous rappelle très fortement les canons de l’art étrusque tel l’Apollon de Veies. Le rosso antico, tout comme son frère, le giallo antico (jaune antique) étaient des marbres rares appréciés par les Romains, pour leurs couleurs très vives. Ce matériau a été le plus employé sous le règne de l'empereur Hadrien. Il est rare de trouver des sculptures de cette taille et de cette qualité exécutées en rosso antico. La plupart des exemples connus, sont conservés dans différents musées, tel le fameux buste en rosso antico conservé au musée Capitolin à Rome.
Provenance : Ancienne collection parisienne depuis la fin du XIXe siècle, conservé dans la même famille jusqu'en 2009. Il y a sur le pied douche du buste un fragment d'étiquette portant un numéro de collection illisible.
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TÊTE D’APOLLON EN ROSSO ANTICO
Hauteur : 35 cm (26 cm sans le socle)
Largeur : 15 cm
TRAVAIL ROMAIN, IIe siècle après J.-C. 9 GALERIE CHENEL 2010
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ette urne, indispensable objet du rite funéraire romain, a été taillée dans une très belle pièce d’albâtre veinée. Sur une base convexe, encadrée de deux moulures, repose la panse évasée, doucement carénée en haut, formant ainsi une épaule plate pour se terminer par un col rétréci pourvu d’un rebord. Celui-ci accueille le couvercle d’un aspect général conique. L’urne est également dotée de deux anses rappelant celles des vases créés en céramique par leur forme en colombin chantourné. Cette urne d’une grande qualité esthétique, tant par la noblesse du matériau employé que par la pureté de ces lignes, coïncide très bien avec l’importance du rite funéraire dans la société romaine. Variant selon la richesse et le degré aristocratique du défunt, le rite funéraire d’un homme libre comprend toujours l’incinération. Ce sont en effet plutôt le nombre de jours d’exposition du corps ou le cortège plus ou moins prestigieux qui marquent les différences sociales. L’urne cinéraire est donc toujours l’un des éléments primordiaux de la cérémonie. De nombreuses urnes similaires sont conservées dans différents musées. Le modèle le plus proche étant celui du musée national de Rome. Le couvercle est probablement ancien mais n'appartient pas au vase. Les anses ont été restaurées au XIXe siècle.
Provenance : Ancienne collection américaine depuis 1980.
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URNE CINÉRAIRE EN ALBÂTRE
Hauteur : 40 cm
Largeur : 43 cm
TRAVAIL ROMAIN, Ier ou IIe siècle après J.-C. 11 GALERIE CHENEL 2010
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ous sommes face à un homme dans la force de l’âge, combinant santé physique et maturité. Il porte une barbe mi-longue et les cheveux bouclés typiques de l’époque hadrienne. Il est à noter la subtilité des détails dans le traitement de son visage, depuis ses sourcils affaissés, ses paupières inférieures un peu distendues jusqu’à ses pommettes creusées. Tout transcrit l’homme marqué par les années mais encore jeune. C’est surtout le travail des yeux, dont les iris sont marqués par de très fins sillons et les pupilles creusées délicatement dans la masse qui animent tout son visage d’une grande vitalité. C’est ce qui lui donne son caractère et cette impression de véracité qu’adoptent les portraits de cette époque. Le présent portrait est très proche de certaines représentations de l'empereur Hadrien. Le nez et la partie supérieure de la lèvre sont restaurés.
Provenance : Ancienne collection belge de M. L. acquis dans les années 1960. Ancienne collection parisienne.
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BUSTE D’HOMME EN MARBRE
Hauteur : 80 cm
Largeur : 55 cm
TRAVAIL ROMAIN, vers 120-140 après J.-C. 13 GALERIE CHENEL 2010
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ette urne est décorée d'une guirlande, composée de grenades, de fruits et de feuilles de lauriers, sur chaque face du vase. À ses extrémités, des têtes de béliers très réalistes, sous lesquelles, d’un côté nous trouvons un putti en train de s'amuser avec une oie et de l'autre il étreint l'oiseau mort dans ses bras. Sculptée dans cette matière vénérable, elle fait de notre urne une pièce très rare et probablement impériale, le porphyre ayant été la matière préférée des empereurs romains. Le nom de cette roche est issu de la couleur pourpre, associée à la pourpre impériale depuis le règne de Dioclétien (Rome, IIIe siècle) mais aussi au sang de l'eucharistie. Elle est d'abord utilisée par les Ptolémées, l'égypte étant pendant longtemps la seule zone de gisement connu (au niveau du Djebel Dokhan), rapidement épuisé. Un modèle d'urne de forme similaire est illustré dans le catalogue de Piranèse. Le pied du vase a été restauré au XIXe siècle.
Provenance : Ancienne collection française de Mme Christiane Petit Cor, dans la même famille depuis 1950.
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URNE CINÉRAIRE EN PORPHyRE
Hauteur : 41 cm
Largeur : 30 cm
TRAVAIL ROMAIN, IIe ou IIIe siècle après J.-C. 15 GALERIE CHENEL 2010
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ette tête masculine nous présente une vision frontale du dieu Sérapis. Les images connues de cette divinité sont toutes très proches les unes des autres, cela s’expliquant par l’origine même du culte qui lui est voué, découlant d’une œuvre probablement sculptée par Bryaxis. C’est un dieu d’origine syncrétique dont le nom est l’association de ceux du dieu égyptien Osiris et de son taureau Apis. Il arbore néanmoins un faciès très proche de celui de Zeus et ses attributions réunissent les dons de fertilité de Dionysos et Cérès. Il est également lié au monde des morts puisque parfois représenté avec le chien tricéphale Cerbère à ses côtés le rattachant directement à la figure d’Hadès. Ces diverses influences se retrouvent dans cette tête du dieu. Le visage est très calme, régulier et symétrique. Il est encadré par une chevelure épaisse et abondante, composée de lourdes mèches ondulées et complété par une barbe fournie, également bouclée et terminée en deux grosses torsades. Le dieu a les yeux fixes, le nez proéminant et la bouche serrée. La particularité de cet exemplaire réside dans la veine plus sombre du marbre qui creuse les pommettes et donne plus de teneur à l’expression qui se dégage de lui. Sérapis est coiffé d’un boisseau à grains, appelé modius ou kalathos, qui est en lien direct avec ses vertus de fertilité. Il est généralement décoré d’épis de blé ou de branches d’olivier ce qui est le cas sur notre exemplaire. C’est probablement Ptolémée Ier qui est à l’origine de ce culte afin de réunir les Grecs et les Egyptiens autour d’une même divinité. Il aura rêvé de la statue et s’acharna pendant trois ans afin de la rapporter à Alexandrie dans le Serapeion. Très vite le dieu est adopté par l’ensemble du bassin méditerranéen et la domination de Rome le voit prendre une place importante dans le panthéon romain. On retrouvera sa silhouette sur de nombreuses pièces de monnaies, par exemple sous le règne de Néron. La tête en albâtre d'époque romaine est montée sur un buste en albâtre oriental et un pied douche en brocatelle d'Espagne, au XVIIIe siècle, certainement à Rome.
Provenance : Ancienne collection de M. et Mme Howard K. Smith, acheté à Londres chez Sotheby's dans la vente du 14 février 1955, lot 84 , conservé dans la même collection jusqu'en 2009.
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BUSTE DU DIEU SÉRAPIS EN ALBÂTRE
Hauteur : 36 cm
Largeur : 15 cm
TRAVAIL ROMAIN, Ier ou IIe siècle après J.-C. 17 GALERIE CHENEL 2010
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e forme conique, cette urne est sculptée en relief : son col présente une frise composée de guirlandes de fleurs et de bucranes alternant avec des instruments sacrificiels pendus sur des patères ; l’épaule est ornée de deux frises de feuilles d’eau de taille différente ; la panse strigilée ; le pied à godrons cernés terminé par une frise de feuilles. Ce type de décoration, que sont les frises de bucranes et d’instruments sacrificiels, se retrouve sur les urnes cinéraires impériales et les monuments de cette période tels l’Ara Pacis ou le temple de Vespasien. Les urnes cinéraires ont été produites abondamment en marbre, mais elles ont également été sculptées dans des pierres plus rares comme l’albâtre ou le porphyre. Le marmo africano fut un équivalent tout aussi cher et raffiné qui se retrouve également dans la vaissellerie décorative, le mobilier ou les colonnes d’ornement.
Provenance : Ancienne collection anglaise de M. Berry, achetée dans les années 1950, en salle des ventes à Londres. Conservée dans la même famille jusqu'en 2010.
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VASE STRIGILE EN MARMO AFRICANO
Hauteur : 44 cm
Largeur : 46 cm
TRAVAIL ROMAIN, Ier ou IIe siècle après J.-C. 19 GALERIE CHENEL 2010
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ette très belle tête du dieu Hermès se rattache directement au type dit Andros-Farnèse que l’on retrouve sur l’Antinoüs du Belvédère, depuis identifié comme un Hermès psychopompe, conservé au musée du Belvédère, Vatican. Le cou fort et vigoureux porte une tête dont le visage forme un ovale parfait. Depuis le menton en légère saillie, nous remontons les joues pleines et charnues que structurent harmonieusement la bouche à peine entrouverte, le nez droit et les arcades sourcilières subtilement creusées créant une cavité ombrée pour accueillir les yeux. La régularité du visage est uniquement rompue par une large ride d’expression en travers du front, donnant ainsi du relief à cette image parfaite. C’est la coiffure en mèches légèrement ondulées et courtes, parsemant le haut du front, qui concourt à rattacher l’œuvre au type Andros-Farnèse. Ce type découle de deux œuvres : l’Hermès Farnèse, conservé au British Museum, antique romain d’après une œuvre du célèbre Praxitèle ; l’Hermès Andros, conservé au musée archéologique d’Athènes, qui date de l’hellénistique ancien tout comme l’Antinoüs du Belvédère. On retrouve en effet dans notre exemplaire une conformation de la tête identique à celle des œuvres citées. Bien au-delà de l’intérêt stylistique de cette tête d’Hermès, c’est toute la majesté qui en émane et l’originalité de sa patine qui en font une œuvre originale.
Provenance : Ancienne collection suisse dans la même famille depuis les années 1960.
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TÊTE D’HERMèS DE TyPE ANDROS-FARNèSE EN MARBRE
Hauteur : 35 cm
Largeur : 20 cm
TRAVAIL ROMAIN, I er ou IIe siècle après J.-C. 21 GALERIE CHENEL 2010
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e visage, très proche de celui de l’Hercule Farnèse, lui-même copie du IIIe siècle après J.-C. d’un original de Lysippe, nous montre un héros ayant achevé les travaux imposés par Junon. L’inclinaison de sa tête, atteste en effet cette attitude de repos, un peu mélancolique mais surtout lasse et fatiguée. Ses traits sont tirés et sa peau est marquée par quelques sillons comme cette large ride qui creuse son front. Il s’agit d’un homme d’âge mûr, comme le confirme le port de la barbe longue, qui a passé sa jeunesse à accomplir des travaux harassants. L’usure des reliefs due au temps nous permet de mieux apprécier la structure rendue par l’artiste. Les pommettes sont bien saillantes et les cavités oculaires creusées autour de l’œil. Il s’agit d’une tête colossale, laissant présumer de la taille gigantesque de la sculpture entière. Si l’on tient compte de la musculature imposante de l’Hercule Farnèse, nous pouvons imaginer le sentiment impressionnant que cette statue devait susciter.
Provenance : Ancienne collection flamande, dans la même famille depuis les années 1950.
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TÊTE COLOSSALE D’HERCULE EN MARBRE
Hauteur : 54 cm
Largeur : 38 cm
TRAVAIL ROMAIN, Ier ou IIe siècle après J.-C. 25 GALERIE CHENEL 2010
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e fragment représente les jambes et l’abdomen d’un corps féminin, drapé dans un drap noué sous le nombril. C’est précisément le drap et notamment le nœud formant une boucle et laissant échapper un pan de tissu qui nous indique qu’il s’agit du bas du corps d’une Vénus anadyomène, soit Vénus sortie des eaux. Il s’agit de la naissance de Vénus telle que la représentaient les Grecs. La position entière du corps est palpable grâce au déséquilibre entre la jambe droite, pliée au genou et le pied en arrière, et la jambe gauche tendue. Les hanches se désaxent par conséquent naturellement par rapport à une ligne horizontale et nous laisse présumer d’une position en contraposto de la déesse. La position canonique de la Vénus anadyomène correspond tout à fait à celle des jambes de ce fragment, les bras de la déesse étant quant à eux relevés, permettant aux mains de coiffer sa chevelure.
Provenance : Collection John L. Booth, Détroit. Donation au Grand Rapids Art Museum, Grand Rapids, Michigan.
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IMPORTANT FRAGMENT DE VÉNUS ANADyOMèNE EN MARBRE
Hauteur : 95 cm
Largeur : 30 cm
éPOQUE HELLéNISTIQUE, Ier siècle avant J.-C. / Ier siècle après J.-C. 29 GALERIE CHENEL 2010
détail
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et homme, portrait idéalisé, est le fruit d’un travail abouti. Le traitement des cheveux en grosses boucles souples, ramenées du sommet du crâne sur le front est caractéristique de la dynastie de l’empereur Hadrien. Le front fort est sillonné par une large ride d’expression appuyée par quelques autres rides plus petites, qui témoignent de l’âge un peu avancé de cet homme. Mais, associées à la ligne arquée des sourcils, au nez fort et droit, à la bouche charnue et fermée, au menton saillant et aux joues légèrement creusées, ces rides expriment toute la rigueur et la solennité de l’homme public romain. La volonté et la ténacité de ce personnage sont encore accentuées par son regard transperçant grâce à la présence de l’iris et de la pupille dans le traitement de l’œil. Cette innovation des sculpteurs de l’époque se retrouve en premier lieu sur les portraits d’Hadrien. Nous pouvons d’ailleurs dater ce portrait de la dynastie antonine, peut-être un peu avant le règne de Commode qui sera caractérisé par des portraits plus « baroques » usant notamment très largement du trépan pour sculpter les boucles de cheveux. Cette œuvre porte le sceau en plomb de la famille vénitienne des Grimani, qui réunirent une très large collection d’antiques mais aussi une bibliothèque très fournie dont le plus célèbre ouvrage est le fameux « Bréviaire Grimani ». C’est notamment Domenico Grimani, fils du commerçant et doge Antonio Grimani, qui est à l’origine de la splendide collection. Devenu cardinal, il vit essentiellement à Rome où il combine un rôle politique fort avec la gestion de ses biens et l’établissement acharné de sa famille, devenant un véritable prince d’Eglise. Homme de culture, il est très proche des humanistes tels Erasme. Il s’occupe également de la carrière de ses neveux, notamment de celle de Giovanni, ecclésiastique comme lui. Les deux hommes sont donc à l’origine de la fastueuse collection, dont une partie de ses antiques grecs et romains, qui fut léguée à la République de Venise en 1596, inaugurant ainsi un « musée » dans le vestibule de la Biblioteca Marciana / Libreria Vecchia qui deviendra ensuite le musée archéologique. Giovanni Grimani a donné sa collection de sculptures à la République de Venise en 1586. Les sceaux en plomb portant son nom et mentionnant son don ont été apposés sur les sculptures entre 1594/1596. La Tête ne figure pas dans l’inventaire du « Statuario Pubblico » du XVIIIe siècle, ni dans les dessins qui l’accompagnent par Zanetti; celui-ci avait tout dessiné. Le nez et une partie de l'oreille gauche sont restaurés.
Provenance : Ancienne collection Giovanni Grimani, Patriarche d’Acquilée, avant 1586 Venise. Ancienne collection parisienne depuis 1900.
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PORTRAIT D’HOMME EN MARBRE
Hauteur : 30 cm
Largeur : 24 cm
TRAVAIL ROMAIN, DYNASTIE DES ANTONINS, fin du IIe siècle après J.-C. 33 GALERIE CHENEL 2010
détail du sceau
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détail du visage
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e portrait en marbre représente Alexandre à un âge assez jeune. Les mèches de cheveux très mouvementées sont caractéristiques des représentations d’Alexandre. Ce grand front plat, ces arcades saillantes et ce visage serein ne font qu'accentuer l'image impériale du sujet. Alexandre le Grand ou Alexandre III de Macédoine, né le 21 juillet -356 à Pella, mort le 13 juin -323 à Babylone, est un roi de Macédoine et l’un des personnages les plus célèbres de l’Antiquité. Fils de Philippe II, élève d’Aristote et roi de Macédoine depuis -336, il devient l’un des plus grands conquérants de l’histoire. Il fait de son petit royaume le maître de l’immense empire perse achéménide, s’avance jusqu’aux rives de l’Indus et fonde près de soixante-dix cités, dont la majorité porte le nom d’Alexandrie. La notoriété d’Alexandre s’explique principalement par sa volonté de conquête de l'ensemble du monde connu. Cette aspiration, à la fois illusoire et pourtant presque réalisée, avant qu’il ne meure subitement à l’âge de trente-trois ans, a pour conséquence — durant un temps très court — une unité politique jamais retrouvée ensuite entre l’Occident et l’Orient. L’héritage d’Alexandre, marqué par une tentative de fusion des cultures grecque et orientale, est partagé entre ses généraux pour former les différents royaumes et dynasties de la période hellénistique. Le nez et la lèvre supérieure ont été restaurés au XIXe siècle. Le buste est monté sur un pied douche en giallo antico.
Provenance : Ancienne collection française du docteur X, Saint Valery en Caux. La Tête fut ramenée d'Italie à la fin du XIXe siècle par un membre de la famille en fonction au Vatican à Rome.
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PORTRAIT D' ALExANDRE EN MARBRE
Hauteur : 42 cm
Largeur : 32 cm
TRAVAIL ROMAIN, Ier siècle après J.-C. 37 GALERIE CHENEL 2010
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e torse représente l'Apollon de Sauroctone, d'après le modèle de Praxitèle. La base du cou nous montre une inclinaison de la tête vers l’épaule droite, l’épaule gauche quant à elle témoignant de l’élevée que prenait le bras gauche. C’est donc très logiquement que l’inclinaison du haut du buste place la partie droite de son anatomie en dessous de la partie gauche. C’est d’ailleurs exactement la diagonale qu’empreinte la ligne du plexus, juste sous les pectoraux. En revanche, la ligne abdominale s’incurvant, les hanches sont inclinées selon la diagonale inverse à la ligne des épaules. Ce mouvement s’explique par le style développé par Praxitèle, qui améliora le contrapposto polyclétéen du premier âge classique pour adopter une silhouette en S dont l’Apollon Sauroctone est l’un des modèles phares. Le rattachement de notre fragment à ce célèbre modèle est justifié par la position peu commune de son bras gauche. Mais c’est aussi et surtout la perforation au centre de son flan gauche, vestige de l’étai qui reliait le buste de l’Apollon au tronc d’arbre sur lequel il prend appui et le long duquel rampait un lézard, qui atteste de la nature du modèle. Le lézard, qu’Apollon regarde grimper en attendant de le transpercer de la flèche qu’il tient dans sa main droite, est a priori l’interprétation qu’a faite Praxitèle du mythe de la lutte entre le dieu et le serpent Python. Très originale, cette version s’inspire parfaitement de la douceur de traitement des chairs qu'insuffla le sculpteur au second classicisme grec. Plus raffiné, tendant à l’effémination des corps, Praxitèle a inventé un modèle passé à la postérité grâce à la multitude de reproductions faites durant l’époque romaine. Le plus célèbre étant le Sauroctone Borghèse, conservé au musée du Louvre. Celui-ci a été retouché après sa découverte au XVIIe siècle ce qui accentue l’impression d’une silhouette fluette. Notre exemplaire n’a quant à lui pas subi de repoli ce qui lui donne une volumétrie toute particulière. PRAXITELE né vers 400 av. J.-C., mort avant 326 av. J.-C., est dès l'Antiquité l'un des plus célèbres sculpteurs grecs. Varron écrit ainsi : « Grâce à l'excellence de son talent, Praxitèle n'est inconnu d'aucun homme un tant soit peu cultivé ». On place l'œuvre de Praxitèle dans la période du « second classicisme » (vers 370-330 av. J.-C.), auprès d'autres grands sculpteurs grecs comme Léocharès, Scopas et Lysippe, qui reprennent les modèles de la période classique tout en renouvelant la représentation, apportant une réponse aux canons classiques établis par les œuvres de Polyclète, visible notamment dans de nouvelles recherches stylistiques avec l'émergence de nouveaux types, et une nouvelle pondération. Aucun original ne peut être attribué à sa main de manière certaine, mais de nombreux types statuaires lui sont rattachés et sont parvenus à l'époque moderne par le biais de copies romaines, de figurines en terre cuite ou de monnaies.
Provenance : Ancienne collection française de Maître Bigot, acheté dans les années 1970 Tours.
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TORSE D’HOMME EN MARBRE, D’APRèS L’APOLLON SAUROCTONE
Hauteur : 71 cm
Largeur : 30 cm
TRAVAIL ROMAIN, Ier siècle avant J.-C. / Ier siècle après J.-C. 41 GALERIE CHENEL 2010
vue de dos
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ous sommes en présence du portrait d’une femme de la haute société romaine, son style se rapproche de la mode en vogue sous l'impératrice Tranquillina. La coiffure, identique à celle de l’impératrice, nous permet de dater précisément notre oeuvre. Il s'agit donc d'un travail de la première moitié du IIIe siècle après J.-C., Tranquilina ayant reçu le titre d'Augusta en 241, lors de son mariage avec Gordian III. Le visage de cette Romaine est lui aussi d’une grande douceur dans ses traits. La maturité de cette femme ne se perçoit que dans les discrets sillons autour de sa bouche, le reste du visage étant lisse et idéalisé. L’originalité de son expression est captée par son regard, porté au loin et vers le haut, donnant au personnage cet air si raffiné de détachement mélancolique. Toute la finesse de traitement est également présente dans le drapé de son vêtement, légèrement décolleté sur la poitrine. La qualité de la chlamyde est un réel tour de force. Le nez et le haut du chignon ont été restaurés au XVIIIe siècle.
Provenance : Ancienne collection française, Lyon, dans la même famille depuis les années 1920.
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BUSTE DE FEMME EN MARBRE
Hauteur : 54 cm
Largeur : 33 cm
TRAVAIL ROMAIN, première moitée du IIIe siècle après J.-C. 45 GALERIE CHENEL 2010
L
a coiffure de ce garçon est caractérisée par une frange courte qui s’épanouit sur son large front, formée par des mèches de cheveux rabattues vers l’avant du crâne. Sa régularité est entamée par une petite fourche au-dessus de l’œil gauche, caractéristique de la dynastie Julio-Claudienne. La forme de son visage est pointue, ce qui révèle que le jeune homme a abandonné les visages poupons de l’enfance pour prendre celui d’un adolescent. Nous pouvons suggérer qu’il est âgé de 10 à 13 ans. Ses sourcils sont de très simples segments incurvés, seulement marqués par un bourrelet discret remplissant l’arcade sourcilière et venant délicatement s’appuyer sur la paupière mobile de chaque œil. Les paupières inférieures sont quant à elles légèrement marquées et soulignées par des cernes discrets creusés dans chaque pommette. Le nez, la bouche et le menton s’équilibrent parfaitement, charnus et bien dessinés. Cette physionomie sensible et simple, traitée de manière frontale, est toute empreinte du maintien et de la gravité digne des membres de la dynastie Julio-Claudienne. Il s’agit probablement d’un jeune prince de la dynastie, peut-être l’un des empereurs représenté au début de sa vie publique.
Provenance : Ancienne collection monégasque de M. W. depuis les années 1950.
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TÊTE DE JEUNE GARçON EN MARBRE
Hauteur : 24 cm
Largeur : 18 cm
éPOQUE JULIO-CLAUDIENNE, 27 avant J.-C. / 68 après J.-C. 47 GALERIE CHENEL 2010
Détail tête d'Apollon en rosso antico Travail romain Ier - IIe siècle après J.-C.
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Crédits Textes ~ MAUD PIONCHON / GLADYS & OLLIVIER CHENEL Conception & Photographie ~ LAURENCE ELLIS & ADRIEN CHENEL Imprimeur : BURLET GRAPHICS Avec l'aide de Sophie Bertaut-Béjanin & Tal Adams Ainsi qu'un grand merci à la famille Bailly sans qui l'exposition Art3 n'aurait pu avoir lieu. — Tous droits d'adaptation ou de reproduction, sous quelque forme que ce soit, sont réservés pour tous pays.
Edition limitée à 1500 exemplaires, Septembre 2010
6 rue de beaune 75007 paris tel + 33 1 42 97 44 09 — www.galeriechenel.com / contact@galeriechenel.com 50 GALERIE CHENEL 2010
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