Un balcon sur les étoiles

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RÉGION PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR

un balcon sur les étoiles

w w w . a s t r o p a c a . n e t


Le ciel de Provence-Alpes-Côte d’Azur en été

(début de nuit)

zénith Vega Hercules

Lyre Cygne

Couronne Boréale Bouvier

Altair Aigle

Arcturus

Ophiuchus

Serpent

Serpent

Antares

Verseau Capricorne

Scorpion

Sagittaire

Balance

Vierge

Couronne Australe

Spica

En regardant vers le sud

est

ouest

zénith Deneb Dragon Céphée

Lézard

Petite Ourse Grande Ourse

Polaris Cassiopée

Chevelure de Bérénice Andromède

Girafe Petit Lion

ouest

Lynx

Capella

En regardant vers le nord

Pégase

Persée

est


Edito

L’observation du ciel et les questions qu’elle suscite passionnent les Hommes depuis l’aube des temps. Ces dernières décennies, grâce au progrès technologique qui a permis d’améliorer considérablement les instruments d’observation, notre connaissance de l’Univers a fait un grand pas en avant. Toutefois, les questions fondamentales demeurent : que s’est-il passé juste après le Big Bang ? Quelle est la nature des mystérieuses matière noire et énergie noire ? Comment naissent les étoiles ? Sommes-nous seuls dans l’Univers ?…

Les équipes scientifiques de la région PACA sont fortement impliquées dans cette quête de savoirs. Ce livret réalisé à l’occasion de l’Année Mondiale de l’Astronomie (AMA09) a pour objectifs de présenter de manière simple les grandes thématiques de recherche de l’astronomie du XXIème siècle tout en montrant, grâce à quelques exemples significatifs, l’importante contribution des équipes scientifiques régionales dans ces recherches ainsi que dans la réalisation des instruments d’observation. Enfin, pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur l’astronomie, un nouveau site web, répertoriant toutes les activités dédiées à la découverte de l’astronomie en région PACA a été ouvert : www.astropaca.net. Conférences, expositions, festivals, soirées d’observation… y sont annoncés… n’hésitez pas à le consulter.

Sommaire PACA, une histoire d’astronomie Le système solaire et les autres systèmes planétaires Naissance, vie et mort des étoiles Galaxies, amas et structures extra-galactiques Le Cosmos : un puzzle géant Dans le ciel de PACA au deuxième semestre 2009

p. 2 p. 4 p. 6 p. 8 p.10 p. 12 1


I

l y a 400 ans, à l’été 1609, Galileo Galilei, professeur de mathématiques à l’université de Padoue, apprend qu’il existe en Hollande un instrument permettant « d’observer des choses lointaines comme si elles étaient toutes proches ». Il en confectionne alors un qu’il pointe vers le ciel. La lunette astronomique est née. Une ère nouvelle de l’astronomie et le début de la démarche scientifique contemporaine s’ouvrent alors. De l’automne 1609 à la fin 1610, Galilée accumule les découvertes grâce à ce nouvel instrument grossissant 20 fois : La Lune présente des reliefs identiques à ceux de la Terre, qui n’est donc pas le seul Monde. Jupiter n’est pas une étoile qui se déplace parmi les autres, mais un monde comme le nôtre, autour duquel tournent quatre lunes. La Terre n’est donc pas le centre du système. Vénus présente des phases, comme la Lune, selon sa position par rapport au Soleil autour duquel elle est donc en orbite. Les quatre autres planètes visibles à l’œil nu sont autant de mondes éclairés par le Soleil. Les étoiles sont plus nombreuses que celles que nous pouvons distinguer à l’œil nu, nos sens seuls ne nous permettent donc pas de connaître l’Univers. Ces observations remettent en cause le système géocentrique vieux de plus de 20 siècles et confirment l’hypothèse héliocentrique de Copernic. Cela vaudra à Galilée d’être condamné par l’Inquisition en 1616 et 1633. 2

PACA, UNE HISTOIRE DANS NOTRE RÉGION, le témoignage le plus ancien d’ob-

servations astronomiques est la mesure précise de la latitude de Marseille par Pythéas, au IVème siècle avant notre ère. En 1603, Godefroy Wendelin installe un observatoire astronomique et météorologique sur la Montagne de Lure et l’équipe de lunettes dès 1610. Le 25 novembre 1610, Nicolas-Claude Fabri de Peiresc découvre la nébuleuse d’Orion. Pierre Gassendi observe le transit de Mercure devant le Soleil en 1631. Giovanni-Domenico Cassini naît à Perinaldo en 1625 dans le Comté de Nice et séjourne plusieurs fois dans notre région à partir des années 1670. Au XVIIème siècle, grâce aux conditions géographiques et météorologiques favorables, aux besoins de la navigation et aux fructueux échanges liés à la proximité de l’Italie, le sud-est est donc déjà terre d’astronomie et d’astronomes. De nombreux observatoires sont construits à la suite de celui de Wendelin : à Marseille en 1702, à Nice en 1881, près de Forcalquier en 1936, au-dessus de Grasse en 1972, sur le Plateau de Bure en 1979. Diverses stations d’observations professionnelles sont posées sur Le ciel appartient à quelques sommets, de nombreux tous ! Il est lié à nos observatoires amateurs s’installent préoccupations fondasous le ciel dégagé. Aujourd’hui, mentales, scientifiques peu de régions au monde concen- et culturelles. Nous trent autant d’instruments astro- devons donc le nomiques et d’astronomes, tant préserver des diverses amateurs que professionnels. pollutions afin que L’année mondiale de l’astrono- nos enfants puissent y mie est l’occasion d’exposer cette poursuivre la quête de richesse. connaissances initiée par nos ancêtres.


D’ASTRONOMIE PACA, TERRE D’ASTRONOMIE. Avec ses grands centres de

recherche en sciences de la planète et de l’Univers et son tissu d’industries impliquées dans l’instrumentation pour l’astrophysique, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) est une des régions de France où la plus ancienne des sciences occupe une place importante. Le savoir-faire, parfois unique en France et dans le monde, des équipes de recherche régionales dans le domaine de l’instrumentation optique pour l’astronomie et les liens étroits entre ces équipes et les industriels ont permis de créer un environnement propice à la mise en place de projets de recherche et développement (R&D) pour l’élaboration de nouveaux concepts optiques. Ainsi, des recherches fondamentales jusqu’aux collaborations entre scientifiques et industriels, d’importants moyens sont mis en œuvre pour tenter de répondre à certaines grandes questions de l’astronomie du XXIème siècle. Avec ses nombreuses associations d’astronomes amateurs, PACA est aussi une des régions les plus riches de France pour ce qui concerne les activités d’initiation à l’astronomie. L’ensemble de ces activités, de la recherche à la diffusion des connaissances, bénéficie du soutien de l’État et des collectivités territoriales.

Les labos de recherche en PACA L’OBSERVATOIRE ASTRONOMIQUE DE MARSEILLE PROVENCE (OAMP) CNRS INSU - Université de Provence Regroupe deux laboratoires de recherche Le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM) : recherche en astrophysique, développement d’instrumentation pour le sol et le spatial. L’Observatoire de Haute Provence (OHP) à Saint Michel l’Observatoire : site d’observation astrophysique et géophysique. L’OBSERVATOIRE DE LA CÔTE D’AZUR (OCA) CNRS INSU - IRD Université de Nice Sophia-Antipolis Regroupe quatre laboratoires de recherche Artemis : théorie et développement instrumental pour la détection des ondes gravitationnelles, métrologie. Cassiopée : planétologie, physique fondamentale, cosmologie, mécanique des fluides et des plasmas. Fizeau : physique stellaire, physique du Soleil, recherche et développement instrumental. Géosciences Azur : dynamique de notre planète, métrologie de l’Univers proche, géodésie spatiale.

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LE SYSTÈME SOLAIRE ET LES AUTRES C

omment s’est formé notre système solaire et pourquoi a-t-il la configuration actuelle ? Les grandes lignes du scénario sont connues : sous l’action de la gravité exercée par notre étoile naissante, le gaz et la poussière qui l’entourent se sont peu à peu agrégés pour donner naissance à des planétésimaux, embryons de notre système solaire actuel. Selon les modèles les plus récents, les gigantesques planètes gazeuses, Jupiter et Saturne, se seraient formées sur des orbites proches du Soleil puis auraient migré vers des orbites plus lointaines il y a environ 3,9 milliards d’années, provoquant ainsi d’énormes perturbations dans les trajectoires des météorites et causant le bombardement tardif observé sur la surface de la Lune.

COMPRENDRE L’ÉVOLUTION ET LA PHYSIQUE DU SOLEIL.

Le Soleil est une étoile ordinaire âgée de quelques 4,5 milliards d’années. Comme toutes les étoiles, c’est une boule de gaz chaud en équilibre sous l’action de la gravité et de la pression du gaz. Au centre, la pression est énorme et la température dépasse le million de degrés, ce qui engendre des réactions de fusion thermonucléaire. L’étude du Soleil permet d’obtenir des informations sur les mécanismes physico-chimiques en jeu au sein des étoiles tout au long de leur vie. Les interactions entre notre étoile et le milieu interplanétaire constituent également un sujet d’étude important, notamment en ce qui concerne les répercussions de l’activité solaire sur la Terre.

Participation des laboratoires L’OCA et l’OAMP ont largement contribué à la conception d’instruments embarqués à bord de la sonde spatiale SOHO qui observe le Soleil depuis 1995. Sur cette image, on peut voir la couronne solaire dont la température atteint 1 million de degrés. L’OCA est également impliqué dans la mission PICARD qui devrait être lancée fin 2009 et dont l’un des objectifs est de mieux comprendre l’évolution de l’activité solaire et son influence sur le climat terrestre.

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Pour étudier les origines de notre système solaire, les européens ont lancé en 2004 la sonde Rosetta (vue d’artiste ci-contre). En 2014, elle enverra des images de son objectif scientifique, la comète 67P/ Churyumov-Gerasimenko grâce, notamment, à une caméra conçue en partie à l’OAMP. A l’avenir, les scientifiques souhaiteraient pouvoir analyser directement un échantillon prélevé sur une comète afin d’en caractériser les propriétés physico-chimiques et d’y détecter d’éventuelles molécules germes de la vie. C’est l’objectif de la mission européenne Marco Polo prévue entre 2015 et 2025, dans laquelle sont impliqués l’OCA et l’OAMP.


SYSTÈMES PLANÉTAIRES SOMMES-NOUS SEULS DANS L’UNIVERS ? Depuis la À LA RECHERCHE DES ORIGINES DU SYSTÈME SOLAIRE : L’ÉTUDE DES COMÈTES. Les comètes se sont formées dans

les premiers temps du système solaire, elles en constituent donc des archives. Elles sont situées la plupart du temps à une grande distance du Soleil, dans des zones où la température est suffisamment basse pour permettre la condensation des molécules comme l’eau, le monoxyde de carbone… Leur composition n’a pratiquement pas évolué depuis la formation du système solaire il y a 4,56 milliards d’années. Elles détiennent ainsi de précieuses informations sur l’histoire du système solaire et peut être même sur les origines de la vie sur Terre…

détection de la première planète extrasolaire (planète en orbite autour d’une étoile autre que le Soleil) à l’Observatoire de Haute Provence en 1995, de nombreux programmes d’observation et la réalisation d’instruments dédiés ont été lancés afin d’en identifier le plus grand nombre. L’un des objectifs de ces recherches est la détection des conditions nécessaires à la vie sur une de ces exoplanètes grâce à l’analyse de leur atmosphère. En réalisant des catalogues de systèmes planétaires extrêmement variés, le but est également de comprendre les mécanismes en jeu lors de la formation des planètes. Un des enjeux de l’astrophysique contemporaine est aussi de comprendre les liens existants entre les caractéristiques d’une étoile et celles de ses compagnons planétaires.

de PACA… quelques exemples… L’instrument A STEP a été conçu et réalisé au sein de l’OCA pour détecter et caractériser des planètes extrasolaires depuis le Dôme C en Antarctique. A partir de 2010, il mesurera en continu l’intensité lumineuse de milliers d’étoiles durant les 3 mois de nuit polaire, guettant le transit d’une exoplanète. Il sera alors possible de déterminer la taille de cette planète et d’étudier la composition de son atmosphère.

L’OAMP et l’OCA sont très impliqués dans la conception du satellite CoRoT du CNES, fabriqué à Cannes par Thales Alenia Space. Ce sont également des acteurs majeurs du programme scientifique. Image : vue d’artiste de la plus petite exoplanète jamais détectée. Cette découverte a été réalisée grâce au satellite CoRoT.

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NAISSANCE, VIE ET MORT L

es quelques milliers d’étoiles qui peuplent le ciel nocturne semblent identiques. Pourtant, elles diffèrent toutes de taille et de couleur selon leur masse et leur âge. C’est leur masse qui détermine le destin de ces réacteurs thermonucléaires. Leur espérance de vie peut varier de quelques millions d’années pour les étoiles les plus massives (quelques dizaines de masses solaires) jusqu’à plusieurs milliards d’années pour les moins massives, appelées naines blanches (moins d’un dixième de masse solaire).

NAISSANCE DES ÉTOILES. C’est dans les nuages de gaz et de poussières que naissent les étoiles. Sous l’action d’un événement violent, un nuage se contracte et se retrouve comprimé dans des conditions de pression, de densité et de température telles que des réactions nucléaires s’enclenchent. C’est à ce moment précis que naît l’équilibre entre l’énergie nucléaire produite au cœur de l’étoile qui repousse la matière vers l’extérieur et l’énergie gravitationnelle exercée par ce même cœur qui attire la matière vers son centre.

Participation des laboratoires Pour expliquer les mécanismes à l’origine de la formation des étoiles, les astronomes observent dans les longueurs d’onde de l’infrarouge lointain, là où le rayonnement peut transpercer l’écran de poussières au sein duquel elles se forment. C’est l’objectif du télescope spatial européen Herschel lancé en mai 2009 auquel a contribué l’OAMP. Photo : La nébuleuse RCW 79 située dans notre galaxie, serait une pouponnière d’étoiles massives. 6

La recombinaison des faisceaux provenant de plusieurs télescopes grâce à l’interférométrie permet d’accéder à des détails restés jusque là inaccessibles. C’est le rôle de l’instrument AMBER conçu et réalisé en partie à l’OCA et installé sur le VLTi. Grâce à AMBER, les astrophysiciens peuvent analyser précisément les disques de poussières entourant les étoiles et même distinguer des détails sur leur surface. Photo : Le Very Large Telescope (VLT/ESO) au Chili.


DES ÉTOILES VIE ET ÉVOLUTION DES ÉTOILES. Durant la plus grande

période de leur vie, les étoiles brûlent de l’hydrogène dans leur cœur. Par la suite, elles fabriquent des éléments de plus en plus lourds. C’est en analysant la composition de la lumière qu’elles émettent que les astrophysiciens déduisent quantité d’informations sur la vie et l’évolution d’une étoile, sa structure externe mais aussi interne. Ainsi, à la manière de ce que font les sismologues sur Terre, les mesures des pulsations causées par la propagation d’ondes au sein des étoiles permet l’exploration de leur structure interne.

MORT DES ÉTOILES. Lorsque le carburant indispensable aux

réactions nucléaires au cœur de l’étoile s’épuise, l’équilibre entre la pression gravitationnelle et la pression nucléaire est rompu. L’étoile subit alors des spasmes et éjecte d’énormes quantités de matière dans l’espace interstellaire. Selon leur masse, les étoiles terminent leur vie calmement en devenant des supergéantes, ou bien de manière beaucoup plus violente en explosant en supernova.

CATALOGUER LES ÉTOILES. Comment se répartissent les différentes catégories d’étoiles au sein de notre galaxie ? Les scientifiques s’intéressent particulièrement à cette question car l’analyse de cette répartition est essentielle pour l’étude et la compréhension des autres galaxies.

de PACA… quelques exemples… Certains types de supernovae se déclenchent lorsque l’étoile atteint une masse critique associée à une luminosité intrinsèque. Elles constituent des « chandelles cosmiques », indispensables pour mesurer précisément la vitesse d’expansion de l’Univers. Le LAM conduit des programmes d’observation de supernovae. Photo : Supernova 1994D, en bas à gauche de la galaxie NGC4526.

La mission GAIA, dans laquelle l’OCA est fortement impliqué, sera lancée fin 2011. Son objectif sera de répertorier les propriétés physiques (luminosité, température…) mais aussi les positions ainsi que les mouvements de près de 1,3 milliards d’objets avec une résolution inégalée. Ce recensement galactique permettra entre autre de réaliser une cartographie 3D de notre galaxie et donc d’en étudier précisément la dynamique. 7


GALAXIES, AMAS ET STRUCTURES L

’Univers est composé de milliards de galaxies comprenant chacune des centaines de milliards d’étoiles, mélangées à la poussière et au gaz. L’étude détaillée des galaxies et de leur évolution est possible grâce aux observations dans différents domaines de longueur d’onde, notamment l’ultraviolet et l’infrarouge, accessibles seulement depuis l’espace.

L’OBSERVATION DES GALAXIES LOINTAINES. Du fait de la vitesse finie de la lumière, regarder loin c’est regarder dans le passé. En observant des galaxies lointaines, telles qu’elles étaient à une époque où le Soleil et la Terre n’existaient pas encore, les astronomes espèrent résoudre l’entêtante énigme de l’origine des galaxies. Les premiers résultats suggèrent que les fusions de galaxies primitives pourraient avoir joué un rôle décisif dans la formation des plus grosses d’entre elles.

Participation des laboratoires Tout comme trouver une aiguille dans une botte de foin, identifier les galaxies très distantes au travers de l’immensité de l’espace en avant plan n’est pas chose facile. Toutefois, grâce aux performances de l’instrument VIMOS installé sur l’un des très grands télescopes de l’ESO, l’équipe du sondage VIMOS VLT Deep Survey (VVDS), pilotée par le LAM, a pu découvrir une importante population de galaxies inconnues auparavant (identifiées par des cercles). Dans ce petit champ de 3 millièmes de degré carré (soit 1/60ième de la pleine Lune), il y a 13 galaxies appartenant à cette population et près de 1000 galaxies similaires ont été découvertes dans l’ensemble du champ exploré par le VVDS. 8

Des chercheurs de l’OAMP ont mené un sondage de champs de vitesses de galaxies à l’OHP entre 2000 et 2004 (sondage GHASP). Ces mesures leur ont permis de mieux définir la forme du halo de matière noire des galaxies. Cette image montre le «champ de vitesses» d’une galaxie codé en fausses couleurs. Les vitesses radiales sont données en km/s. Des chercheurs de l’OCA prédisent qu’ils pourront voir la matière noire grâce au télescope spatial Fermi (NASA) en orbite depuis juin 2008. Enfin, des chercheurs du LAM collaborent avec le CPPM pour observer la matière noire avec le détecteur de neutrinos Antarès, immergé au large de Toulon.


EXTRA-GALACTIQUES À LA RECHERCHE DE LA MATIÈRE NOIRE DANS LES GALAXIES.

L’étude de la rotation des galaxies montre que celles-ci contiennent plus de matière que ne laisse supposer la lumière qu’elles émettent. Cette matière, qui agit par la gravitation mais n’est pas visible directement en image, a été baptisée «matière noire». Elle est vraisemblablement répartie dans un vaste halo entourant chaque galaxie. La forme précise de ce halo est sujette à controverse, notamment pour savoir si la matière est très concentrée dans son cœur.

L’OBSERVATION DES GALAXIES DANS L’ULTRAVIOLET. Les observations dans le domaine ultraviolet mettent en évidence les lieux de formation stellaire car elles montrent les étoiles jeunes, massives et chaudes.

SIMULATION DE COLLISIONS DE GALAXIES. Les simula-

tions numériques sont un outil puissant. Elles permettent de reproduire de manière réaliste et relativement rapide les collisions de galaxies qui se déroulent en réalité sur des centaines de millions d’années.

de PACA… quelques exemples…

L’OAMP a participé à la réalisation du satellite GALEX et plusieurs chercheurs du LAM sont impliqués dans le traitement des données. GALEX réalise une cartographie des galaxies dans l’ultraviolet. Photo : la galaxie d’Andromède prise dans le domaine ultraviolet par le satellite GALEX.

Des chercheurs de l’OAMP font des simulations numériques avec des calculateurs spécialisés (machines « GRAPE ») qui permettent de reproduire l’évolution des galaxies en accéléré. Photo : la simulation de la galaxie de la Roue de Chariot est comparée à l’image réelle (image du télescope spatial Hubble). La petite galaxie orange a traversé la grande galaxie pratiquement en plein cœur, créant une onde de choc qui a allumé des étoiles tout le long de l’anneau périphérique. 9


LE COSMOS : UN PUZZLE GÉANT C

omme Galilée autrefois, les astronomes imaginent et construisent des instruments nouveaux pour «voir» ce que nos yeux ne peuvent pas voir. Les instruments d’aujourd’hui demandent un savoir-faire technique important que l’on trouve en Paca. Comme Galilée aussi, les astronomes interprètent les observations : le scénario qui s’est ainsi imposé pour expliquer la formation de l’univers est celui du Big-Bang. Mais il reste encore tellement à découvrir ! Quelle est l’histoire de notre coin d’Univers ? Qu’y a-t-il dans un trou noir ? Qu’est-ce que la matière noire ? Qu’est-ce que l’Univers ? Existe-t- il d’autres Univers ? Ce sont là les enjeux de la cosmologie du XXIème siècle.

COMPRENDRE L’ÉVOLUTION DES GRANDES STRUCTURES.

Les galaxies sont réparties dans l’Univers en formant ce que l’on appelle de grandes structures. Il y a de grandes zones vides et des zones d’accumulations. Les amas de galaxies dessinent de longs filaments dans l’espace.

Participation des laboratoires

Les équipes de l’OCA et de l’OAMP essaient de comprendre comment matière et énergie noires structurent l’Univers et son évolution. Une équipe de l’OAMP spécialisée dans l’étude de la formation et de l’évolution de l’Univers, a piloté la 1O

réalisation de l’instrument VIMOS et en conduit le programme d’observation. VIMOS, installé sur l’un des télescopes de l’ESO, mesure les distances et les propriétés d’un millier de galaxies très lointaines en une seule observation, avec une efficacité jusqu’à dix fois supérieure à ses concurrents. Cet instrument a permis des avancées spectaculaires dans l’étude des grandes structures de l’Univers. Photo : Intégration du spectromètre VIMOS au foyer de l’un des télescopes du Very Large Telescope de l’ESO.

Sur la photo, le détecteur d’ondes gravitationnelles VIRGO près de Pise. Les chercheurs de l’OCA améliorent les performances des lasers situés dans des tunnels de 3km de long pour mesurer les déformations de l’espace-temps. Un autre détecteur, LISA, sera envoyé dans l’espace dans les années 2020, pour détecter les vibrations impossibles à capter depuis la Terre.


LES ONDES GRAVITATIONNELLES. Selon les modèles théoriques, les collisions de trous noirs sont des événements communs : chaque siècle, il y en aurait une par galaxie ! Mais comment les observer si l’essentiel de leur énergie n’est pas libérée sous forme de lumière ? La relativité générale prédit que l’espace et le temps se mettent à vibrer tout autour. Cela donne lieu à la propagation d’ondes gravitationnelles par lesquelles les scientifiques espèrent détecter ces événements invisibles pour les télescopes. LES TROUS NOIRS. Après avoir longtemps douté de leur existence, les astrophysiciens ont des preuves que les trous noirs existent en très grand nombre dans l’Univers. Les trous noirs ont des propriétés étonnantes : par exemple la lumière qui passe à proximité est fortement déviée. Ces astres, pouvant tourner très vite, n’ont pas de surface et, ce qui y tombe, pénètre dans une région où temps et espace n’ont pas le même sens que sur Terre. La formation de ces trous noirs pourrait être associée à l’émission de bouffées violentes de rayons Gamma (Gamma-Ray-Burst).

PERCER LES MYSTÈRES DE L’ORIGINE DE L’UNIVERS. Pour

comprendre l’origine de l’Univers et des objets qui le composent, les astronomes tentent de regarder dans le passé l’Univers jeune, à quelques centaines de millions d’années à peine de l’origine de l’espace et du temps. Ils essaient ainsi de détecter les sources de lumière les plus primitives, au moment où la toute première génération d’étoiles ultra massives formées dans le gaz primordial ont terminé leur vie dans des explosions titanesques. L’Univers jeune est aussi un laboratoire idéal où nos connaissances des phénomènes physiques les plus extrêmes – comme les trous noirs, la matière noire et l’énergie sombre – peuvent être testées et approfondies.

de PACA… quelques exemples… Les équipes de l’OCA détectent les rayonnements Gamma depuis le plateau de Calern avec le télescope TAROT. La galaxie Cygnus A, au centre de la photo, est aussi grande que notre galaxie. Deux jets de matière gigantesques s’en échappent. On n’imagine pas ce qui pourrait provoquer de tels jets immenses sauf un trou noir monstrueux en rotation au centre de cette galaxie. Les recherches menées à l’OCA le confirment et montrent que les trous noirs ont joué un rôle important dans l’évolution des galaxies.

Les chercheurs de l’OAMP participent fortement au projet d’E-ELT, le futur télescope géant européen de 42 mètres de diamètre de l’ESO qui devrait être mis en service en 2020. Les équipes de l’OAMP participent notamment à l’étude et à la réalisation d’instruments qui seront installés au foyer de ce futur télescope géant. L’immense surface collectrice de lumière d’un ELT rendra possible les études des structures les plus éloignées dans le cosmos, mettant en lumière la nature de la physique de l’Univers jeune. L’OCA est impliqué dans le choix du site qui accueillera ce télescope géant. Photo : vue d’artiste de l’E-ELT. 11


DANS LE CIEL DE PACA AU DEUXIÈME SEMESTRE 2OO9 Les pluies d’étoiles filantes Les Perséides - le 12 août Les Orionides - le 21 octobre Les Léonides - le 17 novembre Les Géminides - le 14 décembre

Les phénomènes particuliers • Le 4 septembre, disparition des anneaux de Saturne (vus par la tranche). • L e 31 décembre éclipse partielle de Lune, en fin d’après-midi, début de soirée.

Les planètes à l’oeil nu • Jupiter : à l’opposition le 14 août, est bien visible toute la nuit pendant tout l’été. • S aturne : dont les anneaux sont vus presque par la tranche, est observable le soir jusqu’en juillet puis le matin à partir d’octobre. •V énus : à l’élongation maximale le 6 juin, est bien visible le matin vers l’est pendant plusieurs mois. •M ercure : à l’élongation maximale le 4 octobre, est bien observable le matin vers l’est.

La Voie Lactée en direction de la constellation du Sagittaire.

Crédits photos : M. Marcelin - A. Santerne - C. Giradeau - E. Perrin (CNRS - Photothèque) - L. Prat (CNRS - Photothèque) - ESA / NASA - ESA / CNES / Rosetta - CNES / OAMP - Y. Fantéi / OCA - A. Zavagno / OAMP-LAM - F. Millour - ESO - LAM-OAMP / CFHT - NASA / JPL-Caltech - IPAC / Caltech & University of Massachusetts, NRAO / AUI - OCA - OAMP (LAM - OHP) Équipe rédactionnelle : Cyrille Baudouin (Fizeau-OCA), Gilles Bogaert (Artemis - OCA), Thierry Botti (OAMP), Nicolas Brundu (OCA), Jean-Louis Heudier (OCA), Michel Marcelin (LAM - OAMP), Jean-Pierre Rivet (Cassiopée - OCA) Conception graphique : Sophie Chaupitre 01 42 55 81 81 - Impression : Hexagone Aix-en-Provence

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Le ciel de Provence-Alpes-Côte d’Azur en hiver

(début de nuit)

zénith Persée

Cocher

Andromède Taureau

Bélier

Aldebaran

Gémeaux Poissons

Betelgeuse

Pégase

Orion Petit Chien

Procyon

Rigel

Baleine Eridan

Licorne

Sirius

Diphda

Lièvre

Grand Chien

En regardant vers le sud

est

ouest

zénith Capella Cocher Girafe Cassiopée

Gémeaux

Pollux Céphée Lézard

Polaris

Lynx

Petite Ourse

Cancer

Deneb Grande Ourse Dragon Cygne

Vega

Petit Lion Lion

Lyre

ouest

En regardant vers le nord

est


L’ANNÉE MONDIALE DE L’ASTRONOMIE EN PACA.

2009 a été déclarée Année Mondiale de l’Astronomie (AMA09) par l’ONU, l’UNESCO, et l’Union Astronomique Internationale (UAI). L’AMA09 célèbre le 400ème anniversaire de la première observation astronomique réalisée avec une lunette par Galilée en 1609. 2009 place donc la plus vieille des sciences sur le devant de la scène. Pour les astronomes du monde entier, c’est une occasion exceptionnelle pour partager avec le public leur aventure scientifique et technique et l’entraîner dans un véritable voyage à la découverte des mystères de l’Univers. L’astronomie de la région PACA, avec ses centres de recherche, ses formations universitaires, ses industries de pointes et un grand nombre d’associations est une des plus riches de France ; il est donc logique que l’AMA09 y occupe une place privilégiée. De nombreuses manifestations sont ainsi organisées et permettront de découvrir de manière ludique les derniers développements de la connaissance en astronomie mais aussi ses métiers, son influence dans la société… Ce sera aussi l’occasion pour chacun d’observer les merveilles du ciel nocturne.

QUELQUES EVENEMENTS AMAO9 EN PACA AU 2° SEMESTRE • La nuit des étoiles 24, 25, 26 juillet • Nombreux «festivals astro» dans la région pendant l’été • Les nuits Galiléennes (50 heures d’Observation) 23 et 24 octobre • Salons de l’astronomie à Mandelieu les 13, 14 et 15 novembre et à Marseille les 20 et 21 novembre • Les animations de la fête de la science sous le signe de l’astronomie du 16 au 21 novembre

Et beaucoup d’autres activités encore. Conférences, expositions, animations, spectacles… Une année pour découvrir et comprendre l’Univers.

juin 2009

www.astropaca.net


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