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Maison des Lycéens Notre grand hit, la M.D.L. en tube, est maintenant disponible au format carte. N’attendez plus pour entrer dans le club des winners, achetez sans delai la nouvelle M.D.L. en carte®.
elle Nouv le u Form
Henriette témoigne :
Avant d' adopter la M. D. L. en carte ®, j ' avais déj à des choses à dire, mais beaucoup de difficultés à exprimer l' essentialité intérieure de mon moi profond (au fond du couloir à droite) . J' étais la seule à pouvoir admirer ma beauté intérieure et à profiter de la profondeur de mes brillantes analyses. AVANT ®
Notre Charte En avril 1990, lors de la 2ème Convention pour les droits de la presse jeune, fut adopté le premier code de déontologie de la presse d’initiative jeune. Ce code fut remanié en février 2002, lors de Ta.Pages, grande rencontre des journaux jeunes. Le texte élaboré alors est la Charte actuellement en
vigueur au sein de la presse d'initiative jeune. Cette Charte est pour nous une référence. Elle revendique notre liberté clairement d'expression, tout en nous obligeant à ne pas faire n'importe quoi et à assumer la responsabilité de nos écrits. Cette Charte est affichée dans notre local de travail.
La charte des journalistes Jeunes Les journalistes jeunes : 1 - Ont le droit à la liberté dʼexpression garantie par la Déclaration Universelle des
en carte . L . D . M La ment !!! e l u e s 8€
Droits de lʼHomme et la Convention Internationale sur les Droits de lʼEnfant.
2 - Revendiquent le droit dʼopinion et contribuent à garantir le droit de tous à
lʼinformation.
Depuis que j ’ utilise la nouvelle M. D. L. en carte ® ma vie est bouleversée. Je n' éprouve plus aucune peine à exprimer mes pensées : sitôt pensé, sitôt dit ! La publication ne me fait plus peur, et le monde entier peut maintenant profiter de ma beauté intérieure (surtout de celle de ma rate, qui subj ugue tous les spécialistes) .
APRÈS
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Déontologie
Merci la M. D. L en carte ! ®
Faites comme Henriette, n'attendez plus le bonheur !!! Achetez la M.D.L. en carte point de vente agree de la nouvelle MDL en carte : bureau de Mme Veret (CPE).
3 - Prennent la responsabilité de tous leurs écrits ou autres formes dʼexpression,
signés ou non.
4 - Sont ouverts à toute discussion sur leurs publications et sʼengagent par souci
de vérité à rectifier toute information erronée.
5 - Tiennent la calomnie et le mensonge pour une faute, sans pour autant
renoncer à des modes dʼexpression satiriques ou humoristiques.
6 - Tiennent la censure et toute forme de pression morale ou matérielle pour des
atteintes inacceptables à la liberté dʼexpression, notamment dans les établissements scolaires, socioculturels et toute autres structures dʼaccueil des jeunes. Association Jets d’encre www.jetsdencre.asso.fr
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3 0 ans. Vingt ans que le droit de publication est reconnu aux lycéens, à l'intérieur même des lycées. Tout à la fois déjà vingt ans et seulement vingt ans.
Il y a 13 ans était créé l'Observatoire des pratiques de presse lycéenne suite au premier forum de journaux lycéens en 1998. Mais qu'est-ce que cette institution aux intentions obscures? Petit récapitulatif de la situation.
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souvent amené à éclaircir certains points sujets à confusion ou régulièrement déclencheurs de conflits. Et c'est dans cette optique qu'il publie des « mémos », qui se comptent aujourd'hui au nombre de quatre, un cinquième étant en préparation. Il s'avère d'ailleurs que votre fabuleux journal a le droit de dire tout un tas de choses dérangeantes et qu'il ne s'en prive pas, alors profitez-en bien !
out d'abord, l'Observatoire réunit 17 associations dont nous ne citerons pas tous les noms, bien qu'elles soient toutes plus e plus, en amont de son travail de merveilleuses les unes que les autres, mais médiateur en cas d'altercations, l'Obs a sachez seulement qu'il s'agit d'organisations mené 2 enquêtes en 2007 et en 2011 auprès ayant un rapport plus ou moins prononcé des rédactions lycéennes, afin de cerner leurs avec la presse lycéenne. Il réunit donc par principales difficultés mais aussi analyser si exemple des syndicats d'élèves, de la circulaire de 1991-2002, qui fonde le droit proviseurs, de profs, des associations de de publication lycéenne, était bien assimilée. parents d'élèves, Reporters Sans Frontières, Ces enquêtes ont d'ailleurs révélé que les La Ligue des droits de lycéens étaient des incultes www.obsl'Homme et encore bien totalement ignorants de d'autres issues pour la leurs droits, mais bon, presseplupart de la communauté qu'ils lyceenne.org espérons éducative. Il est par s'amélioreront. C'est là ailleurs animé par Jets d'encre, association de aussi le boulot de l'Observatoire que promotion et de défense de la presse jeune. d'informer aussi bien les jeunes que les proviseurs, parents ou documentalistes sur 'Observatoire est, comme le précise Anna les droits particuliers de la presse jeune afin Lentzner - administratrice de Jets de prévenir les crises qui pourraient se d'encre et membre de l'Observatoire - un produire par simple méconnaissance des « organe consultatif », au sens où il n'a pas textes. pour « vocation à être institutionnalisé ni à sanctionner » mais qu'il sert seulement nfin, nous pouvons conclure sur ce d'avis, de conseil et d'intermédiaire entre les dernier point, et pour cela nous citerons différents acteurs, notamment lors de conflit directement l'Observatoire : "L’Observatoire mettant en cause un journal lycéen. Il fait travaille à l’évolution des textes officiels pour connaître les textes concernant les droits faciliter le travail des uns et des autres et spécifiques de la presse lycéenne aux partis réfléchir à une harmonisation des conditions concernés, et aide les rédactions en difficultés de publication dans les lycées publics, privés qui peuvent le saisir en cas de problème. et agricoles.".
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ais le premier but de l'Observatoire est de « favoriser le développement de la presse lycéenne », et c'est pour cela qu'il est
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este à espérer que votre formidable journal n'aura pas à saisir cette belle institution pour ce numéro. Justine Porte
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0 ans seulement, au regard d'autres grandes dates pour la liberté de la presse : la liberté d'impression est proclamée dès la déclaration des droits de l'Homme en 1789, la liberté de la presse reconnue en 1881. Cent ans pour passer d'un grand principe à un droit effectif, et cent ans de plus jusqu'en 1991, quand ce droit est enfin reconnu aux lycéens comme il l'est à tous les autres citoyens.
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0 ans déjà pourtant que les lycéens peuvent créer des journaux « sans autorisation ni contrôle préalable » de qui que ce soit, particulièrement du proviseur. Vingt ans que les publications lycéennes sortent d'une zone de non-dit, de la clandestinité. Vingt ans qui ont permis à des centaines de journaux de se créer sans avoir à subir quelque censure que ce soit, en traitant n'importe quel sujet, même sensible.
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0 ans après, ce droit n'est pourtant pas encore pleinement assumé par toutes les rédactions, qui souvent le connaissent ou le maîtrisent mal. Dans plus de la moitié des publications lycéennes, le responsable de publication est encore un adulte, alors que la loi autorise les élèves - même mineurs - à prendre cette responsabilité (chiffre révélé par une récente enquête de l'Observatoire des pratiques de presse lycéenne). Presque autant sont soumises à un contrôle préalable
extérieur à la rédaction, c'est à dire exposés de plein front à la censure.
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Edito
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0 ans que s'exprimer via les journaux est reconnu comme un droit des lycéens, et il est de notre devoir de sauvegarder et de faire progresser ce droit. En créant ou en s'exprimant dans un journal, chaque lycéen peut montrer qu'il a des choses à dire, que des sujets l'interpellent et lui donnent l'envie de réagir. Le journal lui permet d'exister dans le débat public, de présenter une parole authentique de jeune, loin des clichés souvent véhiculés sur la jeunesse. Il montre que le lycéen n'est pas qu'un « apprenant », qu'un élève venant s'instruire au lycée, mais qu'il est également un individu unique et s'affirmant comme tel, capable d'assumer des responsabilités fortes et bouleverser la hiérarchie habituelle de la relation adulte/élève.
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'attendez pas 20 ans que l'on vous propose de vous exprimer : vous avez le droit et les capacités pour prendre la parole par vous même dans le lycée. Par un journal ou par tout autre média, je n'ai qu'une chose à vous dire : Exprimez-vous ! Matthieu Porte
Le P'tit Luther, journal des lycéens du lycée Martin Luther King, 21 avenue du Général de Gaulle, 77600 Bussy SaintGeorges. Contact : ptit.luther@mlk77.fr. Rédacteur en Chef7 : Matthieu Porte. Responsable de la publication7 : Francine Kuch. Maquettistes7 : Marlène Gaillard, Clémence Le Bozec, Jean-Baptiste Fortin. Illustrateurs7 : Camille Renard, Romain Zolla. Photographes7 : Alexia Renard. Rédacteurs7 : Matthieu Porte, Francine Kuch, Emmanuelle Sirurguet, Clémence Le Bozec, Justine Porte, Wyzman Rajaona, JB Fortin. Consultants enseignants qui ne répondent de rien7 : François Charron & J.B. Fortin.
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Micro
Paroles de Profs ! Limiter l'expression pour limiter la casse.
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Depuis quelque temps, le journal tient à faire connaître ses droits, qui sont bien souvent largement ignorés par le public ; nos professeurs sont-ils bien informés ? Voyons ce qu'ils en pensent...
e corps enseignant est unanime sur au moins l'un des points soulevés : en effet, 100% des sondés approuvent l'existence d'un journal lycéen au sein de l'établissement. Il s'agit selon eux de saisir l'occasion qui nous est offerte de nous exprimer, et c'est « fondamental ». Un journal
lycéen est à leurs yeux « le reflet de la façon dont les jeunes pensent », puisqu'après tout, ils savent mieux que quiconque que le lycée fait partie de la vie.
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artant de cela, nous remplissons jusque là l'attente professorale. Cependant, si s'exprimer est
une si bonne chose, la question a fini par se poser quant aux potentiels sujets à ne pas aborder. Ici, les avis divergent... La majorité des enseignants interviewés trouve que l'on peut tout aborder et ils s'accordent autour de la bienséance de l'article : « Tout est dans la manière de traiter et dans le
Paroles d'élèves....
Phrases glanées ici et là dans les couloirs du lycée.
"La religion, c’est peutêtre pas super abordé. On peut effleurer le sujet, mais si tu te mets à tout développer, il peut y avoir des problèmes."
"On nous écoute, je suis satisfait sur ce point là. Moi je fais partie des personnes qui pensent qu’on peut tout dire: il n’y a pas de tabous dans la vie, meme si chacun a une vision différente."
"La proviseur n’a pas le droit de censure, c’est toi qui décide ce que tu peux mettre dans ton journal !"
"J’ai bien aimé l’article sur les lesbiennes. Ça permet d’avoir notre avis, surtout face aux clichés... Je pense qu’on a pas le droit de parler du sexe, du moins pas de façon explicite ."
© Le P'tit Luther - Photo prise lors du Festival Expresso 2010.
© Camille G.L
Mais qui parle de limites ?
L'expression, ça libère !
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Border Line
Appelons une chatte une chatte
Ça va mieux en l'disant
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n ne peut plus qualifier de noirs, de jaunes, ceux qui sont désormais "issus de la diversité", on ne peut plus parler des chômeurs, des clochards et des putes sans faire la grimace. Enfin, on condamne également tout ce qui nous permet de parler du sexe en toute liberté: les termes "bite", "chatte", "sucer", "baiser", "se branler" sont définitivement politiquement incorrects, et pourtant, il faut arrêter de se voiler la face : c’est comme ça qu’on en parle, et ça ne sert
mettre des capotes sur la bouche !
plus à rien de vouloir remplacer notre langage par des termes euphémiques ou scientifiques.
M
ais le politiquement correct, ça n’est pas qu’une histoire de forme : c’est aussi avoir peur d’affirmer clairement ses opinions. C’est avoir peur de dire que oui, on en a rien à cirer de l’écologie et qu’on ne croit pas au réchauffement climatique ; qu’on n'a jamais rien donné au clochard au coin de la rue parce qu’il n'a qu'a se bouger le cul s'il veut s'en sortir ; ou encore c’est avoir peur d'être traité de raciste parce qu'on reste persuadé que les camerounais sont plus noirs que les suédois !
politiquement incorrect ... Osons dire qu’il s’agit d’ un putain de border-line, bordel ! Gremenelle
E
t si, des suites de ce genre d'articles, un véritable conflit éclatait ? Qui serait responsable ? Bien que quelques uns évoquent une possible responsabilité professorale, « les élèves » ont été désignés à l'unanimité comme étant légalement
responsables. Le rédacteur en chef et la directrice de publication n'ont été que très rarement mentionnés, mais, si besoin est, les profs savent globalement à qui s'en prendre...
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n aurait donc intérêt à bien se tenir. Mais tout va bien. Nos professeurs nous aiment. « Le P'tit Luther est une bonne chose. », « Un journal agréable », « De la graine de journaliste ! ». On est doués, comme ils le disent si bien.
Par Emmanuelle
"On n’écrit pas ce qu’on veut dans un journal. On est censé, mais finalement on est censuré. Ici, par exemple, on pourrait être censuré par certains profs..."
" La liberté d'expression, c'est pouvoir parler de ce qu’on veut, critiquer comme on veut tant qu’on insulte pas les gens, et prendre position. (Par exemple contre la diplomatie en ce moment, Laurent Gbago...ou même la position de l’administration au sein du lycée parfois...) "
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t puis si vous n’avez toujours pas compris, plutôt que de qualifier cet article de
ton à employer ». Parmi ces profs, il y a ceux qui prônent l'expression sans limite, parce que « Justement, l'idée, c'est d'avoir une vraie liberté ! ». Mais à côté de cela, quelques uns ont déjà été dérangés par le P'tit Luther. En effet, un article en particulier ne leur a pas plu : "Faire chier nos amis les profs" (voir n°36) est apparu comme une attaque gratuite... « Rire de tout, mais pas avec n'importe qui. » diront certains.
©lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr
n se censure parce que dans notre société conformiste, le politiquement correct est devenu un réflexe largement entretenu par nos chers hommes politiques, les medias, nos profs, et tout le monde en fait. Alors on ne peut plus rigoler avec les anciens combattants, les femmes, les homos, les arabes, ou les handicapés des JO paralympiques, il ne nous reste donc plus que les blagues belges... et encore.
Ennemi de la liberté d’expression, le Politiquement Correct s’impose encore et toujours à nos esprits. Les mots, les vrais, résonnent dans nos têtes, mais on n’ose plus les dire, pour peu qu’ils sonnent faux aux oreilles des âmes sensibles. Cessons de nous
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Trottoir
© Camille Renard
"Les faits d’actualité, c’est sympa à lire, surtout pour en parler un peu dans notre langue. Moi il n’y a pas grand chose qui me choque, mais peutêtre la sexualité pour les autres élèves."
Propos recueillis par Pimprenelle
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Dura Lex
La loi, le règlement et nous On aura mis le temps, mais les droits et les libertés des journalistes lycéens sont désormais pleinement reconnus. L’exercice de la presse lycéenne est correctement encadré par de nombreux textes, qui posent les limites, mais
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n tant que lycéens, nous disposons de la liberté d’information et d’expression. Mais en tant que journalistes, nous sommes surtout libres de diffuser nos publications comme bon nous semble dans l’établissement. Ces droits fondamentaux sont fixés par la circulaire du ministère de l’Education nationale de 1991, texte de référence dont nous fêtons les 20 ans cette année. Depuis 20 ans donc, et plus
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ar ailleurs, étant donné que la circulaire de 1991 ne figure pas dans La Pléiade ni dans Closer, tous les élèves ne sont pas informés de son existence, et donc de nos droits en matière de publication. C’est pourquoi chaque règlement intérieur de lycée se doit de faire
définissent surtout nos droits. De fait, le droit des droits, celui qui nous sert inévitablement de référence et sans qui la liberté d’expression serait vaine, est le droit de publication des lycéens. Coup d’oeil sur notre loi à nous.
particulièrement depuis 2002 (date à laquelle elle a été modifiée), cette circulaire donne aux journalistes lycéens une indépendance relativement importante, et leur garantit un droit de publication sans autorisation ni contrôle préalable du chef d’établissement. En clair, cela signifie que les seules barrières qui sont sur notre chemin sont essentiellement celles que nous nous posons
nous-même. Du reste, sous respect des règles légales et déontologiques propres au journalisme, nous sommes les seuls à décider pour notre journal, et nous ne sommes pas tenus, par exemple, de présenter le journal avant publication au chef d’établissement, ou toute autre personne que notre responsable de publication (actuellement F. Kuch, en TES3).
état de ce "droit de publication" et d'en préciser les modalités. Ces quelques lignes, noyées au milieu des maudites pages de notre carnet de correspondance, s’appuient en général sur la fameuse circulaire de 1991, mais certains lycées s’écartent parfois du droit chemin sans
que personne ne s’en rende compte.... ou presque, puisque le P’tit Luther est toujours là pour dénoncer les malfrats et faire éclater la vérité au grand jour ! Par Pimprenelle
Extrait de la circulaire 02-026 du 1 février 2002. BOEN N°7 du 14 février 2002. "Aux termes de l’article 3-4 du décret n° 85-924 du 30 août 1985 modifié (article premier du décret du 18 février 1991) « Les publications rédigées par les lycéens peuvent être librement diffusées dans l’établissement. Conformément à la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, cette liberté s’exerce sans autorisation ni contrôle préalable et dans le respect du pluralisme ; ainsi plusieurs publications peuvent coexister dans le même établissement si les élèves le souhaitent. L’exercice de la liberté d’expression peut être individuel ou collectif, cet exercice n’exigeant pas la constitution préalable d’une structure juridique, de type associatif notamment."
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Les publications lycéennes connaissent un interdit que ne connait pas la presse en général : le prosélytisme politique, religieux ou commercial. Défini comme le zèle déployé pour une idéologie, son interdiction n'empêche pas les lycéens d'exprimer leurs opinions. En plus de l'ouverture au dialogue de la publication, on peut souvent distinguer le prosélytisme de l'expression d'opinion par leur but : la publication cherche-t-elle à convertir le lecteur ? Ces deux articles illustrent cette différence.
PROSÉLYTISME ET EXPRESSION D'OPINION
PERMIS INTERDIT L
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ycéens, l'heure est grave. Je que je Votez Pourquoi je epuis vous écris aujourd'hui, m'intéresse à la vous qui voterez demain, pour j'ai toujours Le Pen voterai Le politique, vous guider dans votre vécu avec le 21 avril derrière moi. Depuis en 2012 ! réflexion, pour vous amener Pen en vers les conclusions à tirer du cette date, on entend à 2012. monde tel qu'on l'observe toutes les sauces que le Front National est garni d'infréquentables antisémites, racistes et anti républicains. Et j'ai toujours écouté ces discours.
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usqu'à aujourd'hui, où mon choix est fait : je voterais le Pen en 2012. Pourquoi cela ? Justement parce que le FN est traité en lépreux alors qu'il propose une revalorisation de la place de la France, et par là de la république, dans le monde, elle qui a éclairé depuis des siècles le monde et qui menace de disparaître, écrasée par les Etats-Unis et l'Europe.
L
e FN n'est plus constitué de vieux légitimistes ou pétainistes : il propose aujourd'hui une nouvelle dynamique dans le monde politique et en propose une nouvelle vision, dépassant le clivage éculé gauche / droite et ramenant le débat sur les véritables enjeux : l'attitude de la France face à la mondialisation.
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our tout cela, je voterais FN en 2012, sans pour cela devenir facho.
Extrait de la circulaire 02-026 du 1 février 2002. BOEN N°7 du 14 février 2002. "Les lycéens s’interdisent tout prosélytisme politique, religieux ou commercial, sans pour autant s’interdire d’exprimer des opinions."
aujourd'hui.
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ous êtes noyés aujourd'hui sous les masses d'immigrants illégaux qui viendront vous prendre vos places sur un marché du travail déjà trop encombré pour permettre d'employer tous les Français.
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ous serez ruinés par les banques dès que vous voudrez devenir propriétaire de votre maison, qui spéculeront sans scrupules avec vos économies.
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ace à cela, vous n'aurez que l'alternative politique entre un UMP et un PS qui se ressemblent de plus en plus, et dont les politiques sont sensiblement égales depuis une quinzaine d'années.
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our toutes ces raisons, je vous appelle à soutenir le Front National, qui propose aujourd'hui la seule alternative politique crédible à ce monde désespérant qui vous tend les bras et dont nous ne voulons pas : pour la préférence nationale, contre le désastreux système de l'UMPS, pour une sortie d'un Euro qui nous prive de notre souveraineté nationale : Votez Front National ! Par Crazy Squirrel Les propos ci-dessus allaient tellement contre ses convictions personnelles, que le rédacteur de l'article a depuis sombré dans une grave dépression. Si le poste laissé vacant vous intéresse, contactez le P'tit Luther [NDLR].
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VIVA LA
DICTATORIA
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émocratie, le gouvernement du peuple par le peuple. « Le peuple souverain » dit comme ça, ça sonne très bien. On pense à l'égalité des hommes, à la fin de cette terrible sentence de Plaute, « homo homini lupus », la fin de la tyrannie d'un seul... Une pléthore de choses absolument formidables.
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Sed Lex
soumettre au scrutin d'une majorité débile ? Le peuple est-il apte à se gouverner ? Et surtout à ME gouverner ?
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t puis encore ? Plutôt crever que de se soumettre à la dictature du peuple ! « Démocratie », le voile hideux de la dérive égalitariste. Pis encore, la « démocratie
participative » ! Le summum de l'hypocrisie républicaine. Veut-on réellement que le voisin du dessous, Monsieur G.¹ ou celle du dessus, Madame R.², détiennent la même part de pouvoir légitime que nous ? Et nous ? Sommesnous si certains de notre supériorité intellectuelle ?
Sans doute que non, mais au moins sommes-nous un peu lucide. Assez, en tout cas, pour nous rendre compte de l'inconsistance du gouvernement du peuple et le refuser. Je refuse de me soumettre au peuple inapte. Je refuse de me soumettre à l'oppression bourgeoise.
S
eule une autorité humaniste, consciente et bienveillante recueillera mon allégeance. A elle seule, je consacrerai mes devoirs. A elle seule, je dédierai mes droits. A elle seule, j'offrirai le pouvoir. A elle seule, j'accorderai légitimité. Quelle qu'elle soit. ¹ Monsieur G., soixante-trois ans, retraité. A commencé à amasser des fonds pour « participer » au financement des torpilles à lancer sur les bateaux remplis d'immigrants méditerranéens. ² Madame R., trente-quatre ans, assistante secrétaire salariée d'une association de protection de l'environnement. Sort toutes les nuits pour remplir les boîtes aux lettres de tracts prônant une alimentation à base de légumes verts et la décroissance dégénérative.
Euphrasie
Règlement du lycée Louis-Modeste Leroy (27000 Evreux) "Les publications rédigées par les lycéens peuvent être librement diffusées dans l'Établissement. Au préalable, elles seront présentées au Chef d'Établissement ou à son représentant, afin d'éviter tout écrit à caractère injurieux ou diffamatoire. Celuici informera les auteurs de son sentiment sur leurs écrits, éventuellement des risques qu'ils encourent, et peut suspendre ou interdire la diffusion de la publication. Il en informe le Conseil d'Administration à la séance suivante." Ô toi, Lycéen pleins d’espoirs et de rêves, le P’tit Luther est navré de te faire retomber durement et simplement dans la réalité. Car à l’heure où des peuples se battent contre la dictature, celle-ci frappe de plein fouet le milieu qui est le notre. En témoigne le règlement du lycée Louis-Modeste LEROY, où justement le proviseur s’est royalement attribué un droit de relecture avant publication ! Certes l'intention affichée est louable, puisqu'il s'agit d'éviter "tout écrit à caractère injurieux ou diffamatoire", mais elle n'en reste pas moins illégale. Carton rouge, donc, pour ce règlement qui ne passera pas à travers les filets de ton fidèle serviteur....
Extrait de la circulaire 02-026 du 1 février 2002. BOEN N°7 du 14 février 2002. "B. LES PUBLICATIONS INTERNES À L'ÉTABLISSEMENT NE S'INSCRIVANT PAS DANS LE CADRE DE LA LOI DE 1881. Ces publications ne peuvent pas être diffusées à l’extérieur de l’établissement. Dans ce cas, les lycéens ne sont pas assujettis à l’ensemble des dispositions relatives aux publications de presse. Ils doivent seulement indiquer au chef d’établissement le nom du responsable de la publication et, le cas échéant, le nom de l’association sous l’égide de laquelle cette publication est éditée. Le responsable de la publication peut être un élève majeur ou mineur. Dans ce dernier cas, il devra bénéficier de l’autorisation de ses parents dont la responsabilité est susceptible d’être engagée. Enfin, conformément à la circulaire n° 2001-184 du 26 septembre 2001, le fonds de la vie lycéenne peut contribuer au financement des publications internes réalisées par des élèves."
Règlement du lycée Hyppolite Fontaine (21000 Dijon)
"Les publications rédigées par les lycéens peuvent être librement diffusées dans l'établissement. Cette liberté s'exerce sans autorisation ni contrôle préalable. Toutefois, elles seront au préalable présentées au chef d'établissement."
© Philippe Geluck
fin que le modèle soit viable, on résolut de confier au vote de la majorité la légitimation du pouvoir. Jusque là, tout va bien. Après tout, n'est-il pas justifié de penser que la majorité des hommes, normalement raisonnables, fassent le meilleur choix pour l'ensemble ? En fait, non. L'Homme est un crétin erratique. Je ne pose pas ce postulat arbitrairement. Selon Philip Converse, seuls 10% des citoyens ont une opinion structurée. Et les 90% restants ? En sachant que 2,8 millions de citoyens ont voté contre Al Gore sur la base de la quantité de pluie reçue par leur Etat au cours de l'année. Je me et vous le demande : que vaut le vote de l'ignorant ? Dois-je accepter de me
La France, pays des droits de l'homme et de LA révolution. Pays dans lequel, on bourre le crâne des enfants pour les persuader que la démocratie est le meilleur des régimes, le régime au regard duquel toute autre forme d'organisation politique passe pour moyennageuse et barbare. Mais qu'en est-il vraiment ?
Si, comme nous, tu en déduis que les dijonnais ont quelques problèmes de cohérence, bravo ! Tu peux lire la suite. Si tu n'as pas compris l'illégalité de ce règlement, retourne en page 6. (Si tu as pris la pipe, rendez-vous p.29.)
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Règlement du Lycée Champollion (34874 Lattes)
Comme quoi, tout n’est pas noir dans ce bas monde ! Ici le texte fait clairement référence à la circulaire de 1991, ce qui est un point " 4.2.4.2 La diffusion de textes et journaux positif. Cependant, s’il est facile de citer une (décret du 8 février 91 – loi sur la presse du loi, il est moins courant pour les élèves d’avoir 29/07/1881) cette fameuse circulaire toujours à leur Les élèves ont la possibilité de rédiger et de diffuser portée, aussi serait-il nécessaire de formuler des textes et des journaux en respectant le décret du explicitement les droits des élèves. En outre, 8 février 1991. Les responsables de publication le proviseur demande à être "consulté", et consultent le chef d’établissement qui apporte bien que la demande soit faite avec de bonnes son aide et son conseil. Il analyse avec eux intentions de sa part, elle ne peut légalement notamment les problèmes que pourraient engendrer pas être imposée aux élèves. Carton orange ces publications [...]. pour celui-ci !
Extrait de la circulaire 02-026 du 1 février 2002. BOEN N°7 du 14 février 2002.
"Le droit de publication s'exerce sans autorisation ni contrôle préalable. Toutefois, l'exercice de ce droit entraîne l'application et le respect de certaines règles déontologiques. La responsabilité personnelle des rédacteurs est engagée pour tous les écrits quels qu'ils soient : les écrits ne doivent porter atteinte ni aux droits d'autrui, ni à l'ordre public ; ils ne doivent être ni injurieux, ni diffamatoires. Le chef d'établissement peut suspendre ou interdire la diffusion des publications qui ne se conformeraient pas aux principes déontologiques de la presse." Le P’tit Luther est heureux de t’annoncer qu’à MLK, on respecte la loi ! Ici, pas de fraude, pas d’ambiguïté, pas de proviseur qui réécrit ses droits à son avantage, juste la preuve que ton lycée est le plus beau et le plus respectueux de tous les lycées. (Oui, bon...) Carton vert pour MLK ! (Et si souhaites à tout prix reprocher quelque chose à quelqu’un, va donc faire un tour à la page 27...).
C'est ainsi que ton lycée est encore et toujours sur le podium. Et quoi de plus pour se faire respecter qu'un numéro qui profite de ce droit tout en restant dans le cadre de la loi ?
a journée commence. On va au boulot. On prend la voiture, on est bloqué par les éboueurs. Ne peuvent-ils donc pas travailler plus vite ? Ou le faire à une heure moins gênante pour nous autres, les honnêtes gens ?
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n arrive au bureau. La femme de ménage a mal fait son boulot, le cendrier est vidé à moitié, la corbeille à moitié pleine, l'écran à moitié dépoussiéré. On voit nettement la trace du chiffon distrait et imprécis. On travaille, toute la matinée. On prend sa pause cafécigarette. On croise la maintenance sur le chemin du 2° étage. Ça fait deux mois que le néon des toilettes clignote et personne ne semble vouloir y remédier ! C'est d'une inefficacité remarquable !
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n croise la stagiaire. Jamais vue en train de travailler, celle-là ! Les paie-t-on donc à ne rien faire ? On sort sur la terrasse. On a oublié son briquet. Notre collègue nous propose le sien. On le remercie. Il essaie de lier conversation. Le temps est effectivement ensoleillé aujourd'hui. Oui, c'est bien agréable. Bon...
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éjà l'heure du déjeuner. On ne supporte pas que cette petite serveuse nous serve notre nourriture sans pince en plastique ou sans gant. On a un rendez-vous en début d'après-midi, elle ne peut donc pas se dépêcher ? Toujours à traîner, ces gens-là ! On recompte la monnaie, par prudence.
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n remonte. On se rend à la salle de réunion. Le collègue du briquet y est déjà, il plaisante avec le chef de service et le client. Celui-là, il sait s'y prendre pour sa prime de Noël !
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e client a été d'une grossièreté effarante. Mais bon, le contrat est signé. Bien que grossier, le client avait l'avantage d'être très très riche. Voilà, journée terminée.
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n va chercher les enfants à l'école. D'abord le collège. Qu'a-fait notre fils aujourd'hui ? A-t-il reçu son contrôle de maths ? Encore ? Cette camarade l'a littéralement écrasé. Encore une fois. Pourtant, ce n'est pas comme si elle était plus intelligente que lui, si ? Ça commence à nous insupporter, tout ça ! Ensuite l'école primaire. On a constaté des faiblesses en grammaire chez le cadet, on doit voir la maîtresse. Mais elle est pressée, comme tous les vendredis soirs ! Le seul soir de la semaine où on est soi-même disponible. Elle pourrait faire un effort pour recevoir des parents !
L
a maison, calme et volupté ! On n'en pouvait plus de voir tout ce monde ! On s'affale sur le canapé. On devrait mettre la table, mais on préfère attendre notre moitié. Quand est-ce qu'elle arrive au fait ? Ce n'est tout de même pas son boulot qui l'accable !
A
h enfin ! Où était-elle ? Avec l'autre-là ? L'homosexuel ? Ah si, il l'est, c'est évident ! Non, on n'a pas de problème avec ça, c'est juste un constat. Sur quoi on se base ? Eh bien, c'est un fait : ces gens-là sont homosexuels ! Non, on ne généralise pas ! Non, on n'est pas fermé d'esprit ! Certes, on n'apprécie guère le nouveau présentateur du JT, mais ça ne veut rien dire. Sa tête ne nous revient pas, c'est tout ! Qu'est-ce qu'on fait ce soir ? Rien. C'est vendredi, et alors ? On est crevé, on va se coucher ! © Marlène Gaillard
"C. LE RÔLE DES CHEFS D'ÉTABLISSEMENT [...] le chef d’établissement ne saurait pour autant se désintéresser des publications rédigées par les lycéens. Tout d’abord, il conserve à cet égard un pouvoir essentiel d’appui, d’encouragement ou, à l’inverse, de mise en garde, qui peut faire de lui un conseiller très écouté des élèves. [...] Il est important que les lycéens désireux de créer une publication puissent, s’ils le souhaitent, être guidés dans leur entreprise par des responsables de l’établissement. Par ailleurs [...] le chef d’établissement est fondé à suspendre ou interdire la diffusion de la publication dans l’établissement. Il doit notamment prendre en compte les effets sur les conditions de vie et de fonctionnement du service public d’éducation à l’intérieur des établissements scolaires, des faits incriminés. Lorsque la décision de suspension ou d’interdiction de la diffusion de la publication en cause est prise, il en informe par écrit le responsable de cette publication en précisant les motifs de sa décision ainsi que la durée pour laquelle elle est prononcée. L’information du conseil d’administration à laquelle il est tenu peut lui permettre de susciter un débat de nature à éclairer ces décisions et les suites qu’elles appellent."
Règlement du lycée MLK !
L
Le creuset "français"
Y
'a vraiment des jours où on ne se sent plus chez soi.
[NDLR : Les éboueurs sont soudanais. La femme de ménage est tunisienne. L'homme de la maintenance est malien. La stagiaire est espagnole. Le collègue est anglais. La serveuse est algérienne. Le client est russe. La camarade du fils aîné est vietnamienne. La maîtresse du fils cadet est juive. Le présentateur, c'est Harry Roselmack. L'ami de l'épouse est grec. Le narrateur est un stéréotype.]
Euphrasie
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Ces enfants qu'on assassine
Aujourd'hui l'IVG à trente-six ans. Déjà. Cela fait trente-six années que l'extraction d'un petit embryon de moins de douze semaines n'est plus un crime.
dans le ventre de sa mère, l'éliminant telle une simple excroissance organique ?
S
ous peine que le mot crime n'ait pratiquement plus aucun sens dans notre culture si moderne, nous nous n indésirable ? Pas grave, on a de quoi voyons céder à ces idées promues par la s'en débarrasser alors à nous la « flower power generation » des années 60 liberté ! Que ce soit le lycée qui propose des qui nous pousse vers la soi disant distributeurs de préservatifs en face des révolution sexuelle au détriment de toutes toilettes (si ça se n'est pas une incitation à valeurs morales. Pourquoi pas nous la débauche alors je ne sais plus ce que pousser à prendre du LSD aussi pendant c'est), l'infirmière de ce même que vous y êtes ? Non pas lycée qui distribue la pilule du "Si l'avortement que je sois totalement lendemain, ou bien encore ce est un crime, la dépourvue de compassion journal même dans lequel j'écris, masturbation, envers ces futures mères cette espèce de feuille de chou profondément désemparées, c'est un qui se cesse de parler de et je ne doute pas du fait que sexualité dans les termes les plus génocide !" cette initiative ait permis explicites, tous ne font que Coluche d'éviter diverses tragédies à banaliser les rapports sexuels. de jeunes femmes Ceux-ci qui sont pourtant, il me semble, désorientées. Seulement, pourquoi parle-tdes actes précieux et intimes sont on uniquement de « fœtus » ou désacralisés à force d'attitudes comme « embryon » et jamais de « bébé » ou celles citées plus haut. « enfant »? Car à mes yeux, c'est ce qu'ils restent avant tout et vous ne pourrez uant à l'avortement alors là c'est le m'empêcher de penser que ce n'est summum. Comment pourrais-je tolérer qu'hypocrisie que de les qualifier un tel sacrilège ? Alors, d'accord, si autrement. l'embryon a plus de douze semaines, c'est Cruella Ratzinger bien un enfant, mais s'il est plus jeune, alors il n'est qu'un amas de cellules qui ne mérite pas de vivre ? Ça me paraît tellement aberrant ! Les femmes qui avortent se demandent plus comment et quand aura lieu l'intervention que si moralement elles ont le droit de recourir à de telles pratiques, alors que je pense que cette question est fondamentale. Et ces politiciens qui parlent de libertés individuelles et qui, ne voulant pas perdre de voix, se plient à la dictature des pécheurs qui voudraient m'imposer leur « libération sexuelle ». On préfère voir la femme comme un objet de satisfaction sexuelle que pour ce qu'elle est réellement, une future mère. Alors oui, je m'interroge. Comment peut-on en arriver à tuer un enfant sans défense, celui-là même qui est au plus haut degré de l'innocence, jusque
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le MAKING-OF du p'tit luther Ou comment réaliser un journal en 1 an.
Tout commence avec un article, apparemment inoffensif, placé pour remplir une page désespérément vide du P'tit Luther #36 de mai 2010, article sobrement intitulé « Faire chier nos amis les profs ». Celui-ci réunissait quelques conseils - pour la plupart inapplicables - pour perturber les cours. Un article dont tous n'ont pas perçu le second degré. En réponse aux diverses critiques, le P'tit Luther a alors décidé de réaliser un numéro spécialement consacré à la liberté de la presse lycéenne. Puis est apparu que cela correspondrait à l'action organisée par l'association Jets d'encre visant à célébrer les vingt ans de la reconnaissance du droit des
Mark, un ado timide et renfermé, débarque dans un petit lycée perdu au fin fond de l'Arizona, au début des années 90. Mais, tous les soirs à 22h, il devient Harry La Trique, animateur d'une radio pirate installée dans son garage. Il y expose sa vision cynique du monde et du lycée en particulier, jusqu'à devenir un symbole anonyme de résistance parmi ses camarades, les encourageant à « Faire n'importe quoi », à se
lycéens à publier des journaux dans leur établissement. Notre publication s'est alors rattachée à cette série d'actions, avec pour objectif de réaliser THE journal traitant de la liberté de la presse lycéenne. L'occasion, une fois de plus, de sourire à l'idée des délais que prend une telle entreprise : lancée effectivement début juin 2010, prévue pour décembre puis fin mars, avant d'être reportée à fin avril puis début mai 2011, il aura donc fallu près d'un an pour obtenir cette somptueuse compilation d'articles de fond, de textes illustratifs et d'interviews de qualité. Ce numéro donnera à certains d'entre vous, on l'espère, l'envie de s'exprimer, de s'affirmer comme individu au lycée et non seulement comme élève, tout en connaissant l'étendue des droits qui vous sont reconnus. Matthieu Porte
révolter contre le système et contre l'administration. Cet entêtement à l'anonymat conduit Nora, une élève du campus, à mener l'enquête pour découvrir l'identité de La Trique. Soutenu par une interprétation convaincante de Christian Slater dans le rôle de Mark et une BO de qualité (dont Everybody Knows de Leonard Cohen), Pump up the Volume traite notamment de la responsabilité de l'auteur dans ses publications, dans le rejet perpétuel de Mark d'être connu comme Harry La Trique, et s'achève par un appel aux jeunes à prendre la parole, sans attendre qu'on la leur donne.
Matthieu
10 Les mots de la presse d'initiative jeune
PUBLICATION LYCÉENNE : Publication dont la diffusion est limitée à l'intérieur du lycée. Elle peut être créée sans autorisation ni contrôle préalable du proviseur. Son responsable de publication peut par ailleurs être un élève majeur ou mineur.
RESPONSABLE DE PUBLICATION : Individu qui assume la responsabilité pénale du contenu d'une publication. Il est le seul à pouvoir relire intégralement le contenu du journal et à interdire la publication de certains éléments. En cas de procès, il est le principal accusé, le rédacteur de l'article étant considéré comme un simple complice. Toute publication doit avoir un responsable de publication.
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© Alexia Renard
LEXIQUE
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LIGNE ÉDITORIALE : Ensemble des grands choix de traitement de l'information. Elle définit, dans une publication, l'importance relative du traitement de différents sujets, des formes de traitements. Elle peut ou non être clairement formulée, elle est en tout cas fréquemment soumise à débat au sein d'une rédaction.
homophobe, et Ici devait pren- EN RÉDACTEUR CHEF : Individu chargé d'animer une équipeun de journalistes. Il est également le garant de l'argumentaire dre place la ligne éditoriale d'une publication. Pour cela, il est le représentant plus brin direct du journal et de son prosélyte. papier portant unle un positionnement éditorial.(Ne pas confondre avec le regard négatif responsable de publication, même si les deux fonctions sont cumulables) sur l'homosexualité. Or la discrimina: Imputation allégation d'un fait à tion de oupersonnes Pour faire DIFFAMATION d'une une personne, portant atteinte à son honneur ou à sa considération. en raison de leur pierre deux coups, sexuelle, la rédactrice s'était: orientation DROIT Le droit des publications commise parde lycéennes défini par un ensemble appuyée sur unestmême textes, dont une circulaire fondamentale de mars 1991 de presse, est argumentaire reli-quivoie actualisée en février 2002, permettent l'application de l'article la Convention Internationale droits de délit des (Code gieux.13 deElle est un l'Enfant : « L'enfant a droit à la liberté d'expression ». tellement rentrée pénal, art. 225-1 et et le dans la peau du suivants), DÉONTOLOGIE : Ensemble de valeurs : Zèle prosélytisme auxquelles se conforme une rédaction et qui PROSÉLYTISME est "personnage", qu'au assoient sa légitimité. La Charte des Journalistes déployé pour recruter des interditadhérents aux journaux final le papier était à une conviction Jeunes propose par exemple un ensemble politique, religieuse déontologique dont peuvent se revendiquer les par ou encore la salement out of lycéens publications lycéennes, comme l'ouverture au commerciale. S'il est autorisé usuelles, de 1991. débat dans la publication ou le circulaire rejet du pour les publications line. mensonge. Les principes déontologiques n'ont aucune force juridique.
il est interdit dans le cas d'une publication lycéenne. Les publications lycéennes ont toutefois le droit d'exprimer INJURE : Expression outrageante, n'imputant aucun fait précis. des opinions et aucun sujet ne leur est interdit.
En effet, le regard était si négatif qu'il était bel et bien
CENSURE : Examen de la part d'une autorité sur le contenu d'une publication, l'autorisant ou non. Seul le responsable de publication peut exercer sa censure sur une publication lycéenne. Francine et Matthieu
Non plus ! On pense communément qu'une photo représente la réalité de manière objective, une vérité indiscutable qu'il n'y aurait pas à interpréter. Il n'y aurait qu'à regarder pour savoir et comprendre. Et bien non ! Une photo c'est une multitude de paramètres, dont le cadrage. Une même scène cadrée différemment peut "raconter" une toute autre histoire, et conduire le lecteur à une interprétation différente. Par la magie du cadrage, notre photographe a transformé un cirage de chaussure en pratique sexuelle. Etonnant non ? JBF
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11 Le P'tit Lu ther
Droit de réponse
Le ther P'tit Lu
CI-GIT UN BORDER LINE Ici devait prendre place un papier portant un regard négatif sur l'homosexualité. Pour faire d'une pierre deux coups, la rédactrice s'était appuyée sur un argumentaire religieux. Elle est tellement rentrée dans la peau du "personnage", qu'au final le papier était salement out of line. En effet, le regard était si négatif qu'il était bel et bien
Dans la rubrique des règles à respecter, la circulaire de 1991 stipule que "Le droit de réponse de toute personne mise en cause, directement ou indirectement, doit toujours être assuré à sa demande." C'est sans peine que nous nous conformons à la loi, et c'est toujours avec plaisir que nous ouvrons nos colonnes à ceux que le P'tit Luther a pu blesser, irriter ou scandaliser.
intitulé « En ce matin d’avril, il fût décidé, après mûre réflexion, de répondre à bastons ou cette « agression » envers nous. Dans cet article du P’tit Luther traitant vrais crétins" de notre de la violence scolaire, une personne a décidé de raconter certains faits, L'article "Fausses
n°39 - qui faisait état selon sa perception. Or, de quel droit se permet-elle de répandre des
homophobe, et l'argumentaire un brin prosélyte.
des empoignades de accusations, aussi mal présentées que fausses, sûr ce qui reste un nos camarades de STI divertissement ? Il est naturel pour les personnes visées par cet article et
lors des récréations - se sentant blessées par les faits exposés dans ce dit-article [sic]. a manifestement irrité Notamment, cette dernière phrase, je cite : « Désolé les gars ce sera vite
Or la discrimination de personnes en raison de leur orientation sexuelle, même commise par voie de presse, est un délit (Code pénal, art. 225-1 et suivants), et le prosélytisme est interdit aux journaux lycéens par la circulaire de 1991.
Sans regret JBF
les personnes en jeu. Vincent Idjer nous répond au nom des STI ELN.
oublié ». Pourquoi vouloir exposer nos faits et gestes si personne ne s’en préoccupe ? Nous n’avons rien d’autre à dire à part : "La prochaine fois qu’il vous viendra l’envie d’écrire sur une personne ou un groupe de personnes nous vous serions grés [sic] de bien vouloir la ou les avertir préalablement, nous pourrions ainsi éviter d’autres méchantes et fausses allégations" ». Vincent Idjer
Un article intitulé "Faire chier nos amis les profs" de notre n°36 de mai 2010 a fait quelques remous chez les enseignants. Cet article recensait une vingtaine de "trucs" pour embetter les professeurs : "Partez
« Au delà de la vulgarité de cet article, il y a plus triste. L’article prétend décrire ce qu’un élève n’oserait pas imaginer de faire, et on me rétorquera qu’il faut prendre tout cela avec humour et au deuxième ou au troisième degré ... Mouais ! ... Désolé mais j’émets des doutes sérieux ! L’article sera, bien entendu, lu au PREMIER degré par la plupart. Et même si les « trucs » ne sont pas mis en œuvre, ne laisse-t-on pas entendre ici que tout serait possible et tellement plus rigolo ? Quant à la vulgarité, est-elle si indispensable ? Quand retrouvera-t-on l’esprit frondeur d’une jeunesse réfractaire, l’humour potache, la truculence et l’imagination des moins de 20 ans ? Vive l’insolence ! … quand elle est subtile, fine, intelligente en somme. Pour finir, a-t-on besoin, dans un journal lycéen, de se faire l’écho de ce que l’on peut trouver de plus consternant sur Internet ? Car cet article non signé ! - n’est même pas rédigé par des élèves ! Il s’agit d’une compilation - sélection - trouvée sur Internet ! … Même pas drôle donc ! Nous, les profs, passons beaucoup de temps à essayer de construire avec les élèves une relation saine, une représentation positive de l’école, des profs et de l’activité intellectuelle en général … Laisser passer ce genre d’article est une démolition de ce travail. On objectera que le journal est peu lu, sans doute, mais nous connaissons trop bien la valeur de ce qui est écrit et PUBLIÉ, pour sous estimer l’impact d’un tel article. Si « la chose » est écrite et publiée – c’est qu’elle est autorisée dans un établissement. C’est donc qu’elle est pensable, et quelque part « normale » et avalisée. Je vais vite relire Voltaire ou Brassens …Eux –au moins- me font rire ! ».
en avances, dites au prof que Gotham City a besoin de vous, et partez en hurlant : "Tiens bon Robin, j'arrive ! " (truc #6) ; "Au bout d'1/4 d'heure, renversez votre table, et criez « fait chier, j'ai pas que ça à foutre, moi ! »." (truc #10) ; ou encore "Quand le prof vous surprend en train de bavarder avec un voisin et dit « je peux savoir de quoi vous parlez ? », répondez « non, on parle de cul ! »". Vous voyez le genre. M. Houvenaeghel, professeur de SES, répond au P'tit Luther.
M. Houvenaeghel
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Interview
Jonathan Desoindre DU CUL, DU CUL, DU CUL !!!
Bonjour Jonathan, ancien rédacteur-enchef du journal Ravaillac, modèle, mais que dis-je, idole de tout journaliste lycéen ! Rires. Bonjour !
leur porterait tort, qu'il fallait absolument le contrôler, sinon Dieu seul savait ce qu'il pouvait arriver... Donc juridiquement, on savait qu'on avait raison, mais pratiquement ou stratégiquement on se doutait bien qu'il y aurait des soucis avec ce fameux numéro.
Entrons dans le vif du sujet. Avec ce numéro "spécial sexe", Ravaillac avait- Que vous vous êtes bien amusés à faire, il, dès le début, la certitude de ne pas j'imagine. Quel était ton statut au sein être en tort ? du lycée Henri IV à l'époque des faits ? Pour reprendre l'histoire un peu plus tôt, Et quel était ceux des autres membres j'étais à l'époque salarié de l'association de la rédaction ? J.Presse1, dans laquelle j'avais fait un peu de Moi, j'étais en hypokhâgne à l'époque. Un chemin, donc je connaissais déjà assez bien les autre membre était en première année de droits de la presse, lycéenne en particulier, classe prépatoire économique, et d'autres en d'autant plus qu'avec une « Les proviseurs terminale. partie de l'équipe Ravaillac, étaient persuadés on avait déjà fait un journal qu'un journal leur Que s'est-il passé pour les collégien par le passé. Donc porterait tort » rédacteurs, à la suite de la oui, on savait dès le début parution de ce numéro, avant quelles étaient les limites et les possibilités du même le procès ? droit d'expression dans les journaux lycéens. Alors ce qui s'est passé en terme de Après, à l'époque et encore aujourd'hui, chronologie, c'est qu'on avait sorti un premier quoiqu'un peu moins depuis le procès numéro au début de l'année, qui était mal Ravaillac, il y avait toujours cette espèce de passé – déjà – mais rien à voir avec le numéro 2. clivage entre direction et publication lycéenne, On a sorti le numéro 2 vers février-mars 2002. les proviseurs étaient persuadés qu'un journal Il y a eu tout un tas de problèmes, on a été 1 J.Press est l'ancêtre de Jets d'encre, en gros. Pour plus d'info sur Jets d'encre, voir l'interview de son délégué général p.24.
© Alexia Renard
Photo fournie par J.D.
Non, J. Desoindre n'est pas la nouvelle star montante du X français, mais l'ex rédacteur-en-chef et directeur de publication de Ravaillac, journal scolaire du prestigieux lycée parisien Henri IV. En 2002, Ravaillac a sorti un numéro spécial intitulé « Du cul, du cul, du cul », pour parler de ce qu'on imagine. Immédiatement, le proviseur en a interdit la publication, prétendument dans le but de ménager la sensibilité des élèves mineurs et de protéger les membres de la rédaction... qui avaient posé dans le plus simple appareil sur la couverture. S'en est suivi un procès qui, après deux ans de combat acharné, s'est achevé par la victoire de Ravaillac sur Henri IV. Nous avons retrouvé J. Desoindre. Entretien.
Et ça ?
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xNous ne sommes que des suceurs f
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Le sexe s’est banalisé, parce qu’il fait vendre. De même pour la fellation. Aujourd’hui, quel couple « normal » envisagerait les rapports sexuels sans préliminaires ? Réponse : les brutes et les sauvages.
E
t qui dit préliminaires, dit Aujourd’hui, en plus de celle-ci, il y a la automatiquement fellation. Car pour pression sexuelle. Un garçon qui entre en nous, lycéens que nous sommes, le rapport Terminale en étant (toujours) puceau, c’est la sexuel doit toujours être précédé par une honte ! Une fille qui couche au bout d’un pipe. C’est ancré dans nos têtes. Comme mois, c’est vraiment la honte ! Un garçon qui l’utilisation des préservatifs (pour éviter jouit avant les 5 minutes symboliques, c’est la bébés et IST). Comme le schéma narratif méga honte ! Et je ne vous parle même pas suivant : baisers + doigts + pipe + d’une fille qui sucerait mal… pénétration + éjaculation. A quoi n chose est sûre : si un bon changer une technique qui Image caviardée jeune couple veut fonctionne ? Si l’on est un aventurier, par notre s’affirmer et tenter de survivre on tentera le french kiss. Ca fait responsable de sexuellement, il va devoir toujours bien dans un Livre d’Or*. publication. changer les règles, changer le Et pour les plus courageux d’entre La liberté schéma narratif et donc, nous, il reste le « chemin boueux ». d'expression, s’auto-surprendre. Alors, Mais il parait que c’est optionnel. c'est bien, mais conseils d’expert : les filles, n’ayez pas peur de vous mettre orsque le schéma narratif est y'a des limites, sur le ventre de temps à autre. correctement suivi, et si avec un naméoh ! De plus, l’effet de soumission peu de chance on dépasse les 30 est le même à genoux ou à minutes, nous, les mecs, nous sommes satisfaits par notre prestation. quatre pattes. Quant aux garçons, il serait Malheureusement, à cause de notre (trop ?) grand temps que nous apprenions aussi à grand accès au porno, il m’est possible de nous mettre correctement à genoux, si l’on faire un constat : sucer c’était mieux avant ! tient à éviter la méga honte ! Lorsque c’était quelque chose de rare et donc de précieux. Aujourd’hui, tout le monde suce. * Répertoire de conquêtes agrémenté par plus ou Désolé mesdemoiselles, c’est la vérité. Nous moins de critères : taille, durée, positions… nous suçons, tous autant que nous sommes.
U
L
C
rédules car lycéens, nous nous sommes enfermés dans un cercle vicieux. Autrefois, il y avait la pression scolaire.
Rocco is my God !
Mister Big Love
Dans son n°29 de mai 2008, le P'tit Luther présentait les résultats de sa grande enquète sur la sexualité au lycée MLK. Entre autre, il en est ressorti que près de 50% des élèves accédaient "parfois" (40%) ou "souvent" (10%) à des contenus pornographiques, essentiellement sur internet. La répartition par sexe était éloquente : c'était "souvent" pour 18% des garçons, contre 1% pour les filles ; et "parfois" pour 59% des garçons, contre 19% pour les filles. 80% des filles déclaraient ne "jamais" accéder à de tels contenus, contre seulement 23% de garçons. Une conclusion s'imposait : le porno, ça intéresse surtout les garçons.
interdit, immédiatement. Nous, on a contacté Et quelle était votre position par les médias, on a fait monter la sauce. Et puis, rapport aux autres élèves ? Quel regard on a porté plainte, mais le procès a eu lieu bien avaient-ils par rapport à ce que vous après. Et entre temps, sur les trois membres faisiez ? Puisque, rappelons-le, Henri piliers qu'on était, personne n'a été IV, c'est quand même une population officiellement viré, mais dans les faits, aucun n'a « particulière ». fait sa rentrée à Henri IV. Ça a été très très J'ai même été blacklisté compliqué... Disons que de toutes les autres les gens avaient khâgnes. l'impression qu'on Honnêtement, nous, on crachait dans la soupe. s'attendait à ce que ça Voilà, on était à Henri fasse des remous, on IV, il fallait défendre s'attendait à ce que ça l'image de l'établissement, ne passe pas aussi les valeurs d'Henri IV, facilement, mais de là à qu'on haïssait, par ce que ça prenne cette ailleurs. Nous, on ampleur, non. C'est sûr. considérait que, puisqu'on Entrée principale du Lycée Henry IV Mais on, en tout cas, était à l'intérieur, on en moi, je ne regrette pas. A l'époque, c'était très voyait le fonctionnement, on était dans la excitant, mais aussi très prenant, très meilleure position pour critiquer ses stressant. Mais on y croyait, aux valeurs qu'on dysfonctionnements. Et que le journal était défendait, auxquels je crois encore, d'ailleurs. parfaitement justifié en ce sens. D'où On savait où on allait, de par notre expérience « Ravaillac ». au collège, où on s'était plus ou moins fait viré Il y a eu des pétitions d'élèves qui aussi... Et grâce à mon appartenance à J.Presse demandaient à ce qu'on soit viré. On a été également. menacé, par des groupes d'extrême-droite qui Aujourd'hui, ma grande fierté c'est que au-delà avait fait appel à des skinheads extérieurs, des de la presse lycéenne, on est les premiers trucs pas possibles. Moi personnellement, lycéens de l'Histoire de la justice à avoir porté j'étais en hypokhâgne donc il y a eu une plainte contre leur proviseur, et en plus on a délégation de camarades qui était venue gagné ! Alors, bon. m'informer qu'on m'ostracisait, qu'on me parlerait plus. Et ils ont tenu parole ! Ravaillac #2, couverture
14 Extrait de la circulaire 02-026 du 1 février 2002. BOEN N°7 du 14 février 2002. "Les lycéens devront être sensibilisés au fait que l’exercice de ces droits entraîne corrélativement l’application et le respect d’un certain nombre de règles dont l’ensemble correspond à la déontologie de la presse : - La responsabilité personnelle des rédacteurs est engagée pour tous leurs écrits quels qu’ils soient, même anonymes ; - Ces écrits (tracts, affiches, journaux, revues...) ne doivent porter atteinte ni aux droits d’autrui, ni à l’ordre public ; - Quelle qu’en soit la forme, ils ne doivent être ni injurieux, ni diffamatoires, ni porter atteinte au respect de la vie privée. En particulier, les rédacteurs doivent s’interdire la calomnie et le mensonge. La loi sur la presse qualifie d’injurieux l’écrit qui comporte des expressions outrageantes mais qui ne contient pas l’imputation d’un fait précis ; elle qualifie de diffamatoire toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé. - Le droit de réponse de toute personne mise en cause, directement ou indirectement, doit toujours être assuré à sa demande. - Les lycéens s’interdisent tout prosélytisme politique, religieux ou commercial, sans pour autant s’interdire d’exprimer des opinions."
La presse en parle L'affaire "Ravaillac" fit grand bruit à l'époque, et de grands quotidiens nationaux tel que le Libération du 27 mars 2002 titrait "Malvenu d'être nu à Henri IV" avec le chapeau suivant "Menaces contre des lycéens ayant posé en une de leur journal, «Ravaillac»". L'article commence par "Ils sont cinq. Ils sont nus. Un scotch opaque mais amovible masque leur sexe. Cette photo fait la une du journal lycéen Ravaillac, paru jeudi dernier. Les modèles font partie de l'équipe de rédaction. Ils sont élèves de terminale ou de classes préparatoires du prestigieux lycée
Interview Il y a eu des réactions très violentes de la part des élèves, mais aussi de la part des profs. Bon, après, ce n'était pas la totalité, il y avait aussi des gens, une minorité, qui nous soutenaient, qui avaient mené une contre-pétition. C'était assez dingue, quand j'y repense. A titre personnel, que t'a apporté cette « expérience » ? Plein plein de choses. C'est difficile de savoir par où commencer parce que Ravaillac, c'est un moment qui a été très fort pour tout un tas de raison : ça nous a obligés à nous positionner contre le proviseur, "Il y a eu des à assumer une pétitions d'élèves position un peu qui demandaient spéciale vis-à-vis des à ce qu'on soit autres élèves. C'était virés. On a été à l'époque de Le Pen menacé, par des au second tour, donc groupes ç'a été un carrefour d'extrêmedroite de choses très qui avait fait différentes : on a appel à des mené des manifs qui skinheads partaient du lycée extérieurs" etc. Et pour moi, c'est une expérience constitutive de ce que je suis aujourd'hui. Ça m'a appris à affuter mes arguments, à les faire valoir, à tenir tête à une « puissance supérieure », raisonner, à apprendre à parler en public, devant les parisien HenriIV, une des antichambres les plus courues de l'élite française. Ils craignent de payer très cher leur démarche." Si vous voulez lire la suite dans les archives du journal, c'est à cette adresse : http://www.liberation.fr/societe/0101407662malvenu-d-etre-nu-a-henri-iv, et si vous avez la flemme de taper cette URL, tapez "malvenu d'être nu à henriIV libération" comme mots-clé dans un moteur de recherche bien connu.
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Les Border Line
Les lycéens ne peuvent certes pas tout dire dans leur journal. Mais si certaines barrières qui s'opposent à leur liberté d'expression sont légitimes tout autant que légales, d'autres le sont un peu moins.
L
e P'tit Luther ne passera jamais la barrière légale, non pas seulement par peur de se retrouver en taule pour cause de délit de presse, mais aussi, et surtout, parce que cette barrière légale pose des limites de bon sens tout à fait légitimes.
O
utre cette barrière légale intangible, un journal lycéen se voit aussi souvent confronté à une barrière "socio-culturelle", au sens où l'on attend souvent des lycéens qu'ils tiennent certains propos, défendent certaines positions, et s'en interdisent d'autres. Dans le cadre de ce numéro spécial liberté de la presse lycéenne, la rédaction a voulu montrer qu'aucune position n'était "obligée", et qu'à condition qu'ils restent dans le cadre de la loi, les lycéens pouvaient soutenir n'importe quelle opinion, même les plus contestables.
E
n outre, on confond souvent "journal du lycée" et "journal des lycéens". En tant que vitrine du lycée, le premier doit adopter un certain registre de langage et se faire "la voix de son maitre", le second n'a pas cette contrainte, et les rédacteurs peuvent curieusement se permettre de parler...
comme parlent les lycéens. Les lecteurs adultes - profs et parents en tête - oublient ainsi bien souvent que le journal des lycéens s'adressent en priorité ... aux lycéens. Si les adultes veulent lire des articles écrits comme dans Le Monde ou L'Humanité, il leur faut acheter Le monde ou L'Humanité, pas le journal des élèves !
L
es pages qui suivent n'ont ainsi pas vocation à définir une nouvelle ligne éditoriale du P'tit Luther - ligne grossière, vulgaire, xénophobe, et conservatrice - mais elles veulent montrer, par l'exemple, ce qu'un journal lycéen a le droit de publier, en atteignant les limites de la légalité et en ne se souciant ni de ce qu'on voudrait que les élèves pensent, ni de la façon dont on aimerait que les lycéens s'expriment.
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ertaines pages vous choqueront, mais, sans vouloir en faire une habitude, les rédacteurs du Ptit Luther ont voulu vous montrer jusqu'où un journal lycéen pouvait aller. Âmes sensibles et adeptes du politiquement correct, s'abstenir (allez directement en p. 38). JBF
26 Justement, jusqu'où peuton aller dans la liberté d'expression, dans la presse lycéenne ? Peut-on parler de tout ? Quels sont les interdits ? Sur le contenu, la circulaire de 1991 signale simplement que les journaux lycéens s'interdisent le prosélytisme politique, religieux ou commercial, sans pour autant s'interdire d'exprimer des opinions. Les lycéens ont le droit d'avoir une opinion, qu'ils ont le droit d'exprimer, seul le prosélytisme est condamné. Pourquoi ? Parce que c'est le cadre de l'Éducation Nationale qui se veut pluraliste et qui veut veiller à ne pas orienter la pensée dans une seule direction. S'interdire le prosélytisme politique, religieux et commercial, ça ne veut pas dire qu'on s'interdit de parler de politique, de religion ou des grandes marques, ça veut dire qu'on n'a pas la droit de faire l'apologie d'une pensée unique. Quelque part, c'est relativement simple, ça force au moins à aller rencontrer l'opinion des autres. En fait, c'est l'ouverture au débat qui fait la différence entre prosélytisme et expression d'opinion ? Exactement. Ca veut dire qu'on peut dire des choses engagées, partiales. On n'a juste pas le droit de confisquer le journal au nom d'une seule opinion. Évidemment, il y a aussi tout un registre d'interdits non spécifiques à la presse lycéenne, mais propres à la
15 presse tout court, comme la diffamation, l'injure et tous les délits de presse de manière générale. En dehors de ça, il n'y a pas d'interdiction. Après, il peut y avoir quand même des points de tension. Des lycéens, qui sont dans une condition d'apprenants, face à des adultes, des fois ça peut mal se passer, notamment quand le journal aborde des thèmes qui sont internes au lycée. Est-ce que c'est sain d'interdire des sujets aux lycéens ou aux lycéens de se les interdire ? Je pars du principe que ça fait partie de la vie du lycée, qu'on en parle bien entre lycéens et que ça n'a pas de sens de se l'interdire dans le journal, car ça reflète la réalité. Par contre, il ne faut effectivement pas en parler
écrit et celui qui le lit, doit permettre une adéquation entre l'auteur et le lecteur, et qu'il puisse y avoir un échange. C'est le sens aussi de la Charte des Journalistes jeunes que propose l'association, qui rappelle que les jeunes ont droit à la liberté d'expression et l'expression d'opinion, qu'il s'interdisent la calomnie, la diffamation et l'injure, qu'ils restent ouverts à toute discussion sur les publications qu'ils font. Et, parce qu'ils sont dans cette position d'ouverture, ils refusent la censure et l'autocensure. Ce qu'on propose, c'est ni plus ni moins qu'un ensemble de règles de bonne conduite qui conviennent à tout le monde (voir la Charte p.39). Dans l'ensemble, ce qu'on observe, c'est que les lycéens ne sont pas les moins
www.jetsdencre.asso.fr vertueux. C'est à dire qu'ils ont négocié pour obtenir leur droit de publication, ils se sont dotés d'une charte, ils ont créé l'Observatoire des Pratiques de presse lycéenne, ils viennent discuter de leurs pratiques. Si les lycéens n'étaient pas en demande, il ne se passerait surement pas grand chose. Les lycéens ne sont pas les moins vertueux et ne déméritent pas en confiance en eux et en Est-ce que c'est la base ouverture au dialogue. d'une déontologie de la presse lycéenne ? Un mot pour la fin ? C'est la base de la Faites un journal ! déontologie de la presse tout court. Un média, un « lien » en Propos reccueillis latin, un lien entre celui qui n'importe comment. On quitte alors le champ juridique pour aller sur le champ de la déontologie. Là, surtout quand on aborde des sujets sensibles, on a intérêt à prendre en considération l'opinion des autres, voire à leur permettre de s'exprimer dans les colonnes du journal, par des interviews ou des micro trottoirs. Et puis, on veille à ce que le journal permette le débat.
par Matthieu Porte
médias, à prendre position etc. Une expérience hyper forte pour nous tous, en fait. Et maintenant ? Est-ce que toi ou les autres membres de Ravaillac êtes devenus journalistes ? Juste après, j'ai travaillé pour J.Presse, jusqu'à ce que l'association doive mettre la clef sous la porte. Puis, oui, j'ai fait du journalisme pendant quatre-cinq ans. Après, j'ai repris des études à la Fémis et maintenant j'essaie de faire du cinéma, une sorte de fantasme de môme. Quant aux autres... On est resté très proche, tout du moins pour une partie de l'équipe. Il y en a un qui a fait l'ENS, en anglais, qui est devenu prof. Un autre qui a fait le CELSA, qu'il vient de finir, donc il est journaliste. Une qui est devenue traductrice. Une autre, cuisinière. Sur le lot, il n'y en a qu'un qui est devenu journaliste, mais la plupart se sont dirigés vers des professions intellectuelles liées à l'écriture, aux lettres, malgré des parcours très différents qui reflètent des caractères très différents, qui faisaient aussi la force de Ravaillac à l'époque.
NDLR : Le fameux Ravaillac#2 peut être consulté sur internet : http://www.revuetrouble s.co m/ravaillac2.pdf
qu'on y était plus : on avait le droit de vendre le journal dans un lycée où on n'avait pas le droit d'entrer... Bref, on avait sorti un tract à cette occasion qu'on a distribué avec le journal. Et dans ce tract, on disait, ce que je pense encore, que Ravaillac c'était Ravaillac, que c'était un moment fort, mais qu'en luimême, il n'était pas si important. Ce qu'on espérait et que j'espère encore aujourd'hui, c'est que s'il pouvait ne servir qu'à une seule chose, c'est-à-dire à servir d'exemple, servir à montrer aux lycéens qu'ils ont des droits, qu'ils peuvent les défendre envers les pressions et les difficultés, et à montrer qu'ils peuvent gagner. Si ça peut pousser les lycéens à se saisir de leurs droits d'expression, si ça peut contribuer à repousser les limites de plus en plus loin... C'est tout ce qu'on souhaitait, et qu'on souhaite encore aujourd'hui... Voilà, Bien, bien. Un mot pour la fin ? Eh bien, c'est pas mal, non ? je sais pas... Enfin... Quand on a gagné, en appel, la deuxième fois, on avait gagné le droit Propos recueillis par Francine Kuch de vendre le journal dans l'établissement, deux ans après. Ce qui était un peu absurde, vu
4 procès en 40 ans
Le lecteur pense-t-il que parce que le journal qu'il tient entre ses mains se permet de publier le meilleur et le pire qui puissent germer dans l'esprit du lycéen moyen, sexe, drogue, burqa... il en est de même pour ses confrères ? FAUX. Ainsi, depuis quarante ans, quatre procès intentés contre des journaux lycéens ont fait trembler toutes les rédactions lycéennes rigoureuses et conscientes de leurs droits.
a législation ne définit clairement les droits de « publications rédigées par des lycéens » que depuis 1991, par un décret sur les « droits et obligations des élèves dans les collèges et les lycées ».
Auparavant, plusieurs textes, entre autres la Convention Internationale des Droits de l'Enfant (1989) et la Loi d'orientation sur l'éducation (1989), faisaient seulement états des libertés d'opinion,
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d'information et d'expression des lycéens. Encore avant, c'était le temps du grand flou artistique et de notre première affaire : Glurp du lycée Gérard de Nerval à Luzarches, en 1972.
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n a beau subir les retombées de l'effervescence révolutionnaire de mai 68, tout n'est pas permis en ce début des années 70, notamment de publier la méthode de fabrication de nitroglycérine et des recettes de cocktails Molotov. Ajoutons-y quelques dessins à caractère pornographique et nous voici avec un procès sur les bras pour « provocation aux crimes de meurtres, incendies, destruction d'édifices par substances explosives ». Des parents d'élèves et quelques élus locaux avaient bondi et porté plainte contre la rédaction pour « injure au chef de l'Etat (Georges Pompidou, NDLA), incitation à la destruction d'édifices publics non suivis d'effets et incitation de mineurs à la débauche ». Les
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Justice prévenus sont traînés en conseil de discipline puis devant les tribunaux et écopent d'une amende de 500 FF.
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nsuite, en 1991, quelques mois avant l'apparition de la providentielle circulaire n°91-051 du 6 mars, le lycée Merleau-Ponty de Rochefort-surMer voit naître le premier numéro de Confessions qui comporte des articles désignant nommément des professeurs et des membres de l'administration, assurément pas pour en faire l'éloge... Les textes sont signés de pseudonyme mais trois élèves sont reconnus comme auteurs et sont dans un premier temps
exclus à la suite d'un conseil de discipline puis poursuivis pour injure publique et diffamation. L'affaire est aggravée par la parution d'un deuxième numéro qui, une fois encore, traîne dans la boue un nouveau membre de l'administration. Le procès s'enrichit d'une nouvelle plainte, contre X, cette foisci. Au final, les lycéens sont condamnés à une peine symbolique de 100 FF et 1 FF de dommages et intérêts.
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e cas suivant est intéressant en ce qu'il rassemble tous les motifs de condamnation possibles en ce qui concerne un journal lycéen : les trois « limites » sont allègrement
Les soucis du P'tit Luther Le Ptit Luther ne s’est jamais retrouvé devant un tribunal, et personne n’a jamais porté plainte contre le journal, ça n’empêche qu’à l’occasion il s’est pris une volé de bois vert parce que « on » avait considéré qu’il était allé trop loin. Revue de détail. En mai 2007, le journal avait publié une photo peu flatteuse du président nouvellement élu : avec le palais de l’Elysée en fond, on ne voyait dépasser que le haut du crâne de M. Sarkozy sur le bas de l’image ; le rédacteur avait trouvé amusant de titrer "Enfin un président à la hauteur". M. Charron – alors directeur de publication – fut aussitôt convoqué chez le proviseur-adjoint de l’époque, qui lui remonta salement les bretelles au prétexte que cette photo et son texte participait d’une propagande éhontée.
En mai 2008, le P’tit Luther a publié un numéro spécial entièrement consacré à la sexualité. Ce numéro fut salué par le public (plus de 300 exemplaires à 1€ vendus), mais nous savons de sources sûres que le proviseur de l’époque a dû répondre pour nous à quelques coup de fil de parents indignés et recevoir dans son bureau quelques enseignants outrés. En novembre 2009, un article "Comment parler des livres que vous n'avez pas lus", qui affirmait entre autre que c’était une pratique courante chez les profs, a scandalisé une enseignante au point qu’elle a fait une esclandre publique à la cantine. En mai 2010, un article "Faire chier nos amis les profs" - qui recensait une vingtaine de blagues potaches et pour la plupart peu réalistes - dont le but était de faire sourire
c'est aussi à l'échelle nationale, célèbre les vingt ans de notamment avec Expresso, le l'officialisation de la festival de la presse jeune (voir presse lycéenne. encadré). En fait, "20 piges" ne Le deuxième axe célèbre pas l'officialisation de d'action, c'est la création de la presse lycéenne, puisque la ressources pour les jeunes qui presse lycéenne est très font des journaux : formations ancienne. Ce qu'elle célèbre dans le cadre des "Rézos", c'est l'autorisation aux lycéens création du kit pratique de faire dans leurs lycées des « Créer son journal », qui a été journaux « sans autorisation repris par le ministère de ni contrôle préalable » du l'Éducation Nationale. C'est proviseur. On ne crée pas ce aussi SOS Censure, un service droit en 1991, on ne fait que qu'on propose aux journaux reconnaître aux lycéens le qui rencontrent des difficultés. droit de tous les citoyens Le troisième champ français, puisque depuis 1789 d'action, c'est se faire le relais et la déclaration des droits de de ces jeunes qui créent des l'Homme et du Citoyen, journaux auprès des l'imprimerie est libre en institutions compétentes. C'est France. On n'a fait que notamment, pour la presse reconnaître un droit que les lycéenne, le sens « [Pour un lycéens de l'action de Jets auraient d'encre au sein de proviseur] c'est déjà du l'Observatoire des gagnantgagnant avoir, et pratiques de codifier ce presse lycéenne, d'avoir un droit dans qui est la réunion journal lycéen le cadre de des principales l'Education dans son lycée » Nationale. organisations représentatives de "20 piges" la communauté éducative : et l'année 2011 sont l'occasion associations de parents de se rappeler que ça fait vingt d'élèves, syndicats lycéens, ans que ce droit est reconnu d'enseignants, de chefs aux lycéens et que pourtant il d'établissements, et quelques n'est pas forcément bien connu associations qui travaillent sur ni bien perçu. L'idée de "20 le champ de la participation piges", c'était à la fois de se des jeunes : la Ligue des droits rappeler, d'alerter sur les de l'Homme, la Ligue de tensions encore existantes et l'enseignement et Reporters de se demander « Qu'est-ce Sans Frontières pour l'aspect qu'on fait ? ». presse. Dans cet observatoire "20 piges", c'était une et dans ce champ d'action, il y journée pour rassembler des a l'idée de montrer ces jeunes gens qui étaient là quand ce qui font des journaux et que la droit a été reconnu ou qui sont jeunesse a quelque chose à là maintenant, pour échanger dire. sur ces vingt dernières années. Il s'agissait de donner de la C'est justement le sens du valeur ajoutée en expliquant forum « 20 piges ! » qui a aux journaux lycéens d'Ile de eu lieu récemment, qui France, puisque le projet était
La campagne d'affichage orchestrée par l'association Jets d'Encre qui sera lancée par le ministère à la rentrée 2011.
à l'échelle régionale, ce qui s'est passé en 1991, quel contexte a permis la reconnaissance de leur droit ; et puis c'était l'occasion de discuter des problèmes concrets : jusqu'où peut on aller dans la liberté d'expression dans un journal scolaire, quelle est la place des adultes par rapport aux lycéens, quel intérêt à faire un journal au lycée, quels contenus on peut aborder ? Et il s'agissait d'avoir une prise de parole importante en fin de journée, puisque le ministre de l'Education Nationale s'est déplacé sur le forum pour dire que ce que faisaient les journalistes lycéens avait du sens et un intérêt, qu'il fallait continuer à vaincre les résistances des chefs d'établissements. Parce que finalement, c'est gagnant-gagnant d'avoir un journal lycéen dans son lycée : gagnant pour l'établissement et gagnant pour les lycéens, parce que ça donne une vision un peu différente de la jeunesse.
© O. Bourhis
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Interview Depuis 2007 le P'tit Luther est adhérent de l'association Jets d'encre, THE association de promotion de la presse d'initiative jeune. Le P'tit Luther ne serait sans doute pas ce qu'il est aujourd'hui sans les conseils et les informations diffusés par l'assoc'. Rencontre avec son délégué général, Olivier Bourhis.
Est-ce que tu pourrais te présenter ? Je suis délégué général de Jets d'encre, l'association créée en 2004 dont l'objectif est de rassembler des jeunes de 12 à 25 ans qui font des journaux dans leurs collèges, lycées, quartiers, facs. Ce qui nous intéresse n'est pas le cadre de production mais la démarche de ces jeunes qui créent des journaux : qu'est-ce que signifie cette jeunesse qui prend la parole ? Au sein de l'association, mon rôle est plutôt de l'appui des
bénévoles, que ce soit ces rédactions, tout l'administration de l'association, simplement, pour faire de ou que ce soit sur les projets. l'échange de pratiques et de savoir faire, pour les informer, Quels sont les champs parfois pour leur proposer des d'action de Jets d'encre ? formations; histoire des les Il y a trois axes aider à s'inscrire dans un principaux d'actions pour la mouvement plus large qui est presse jeune. Le premier, c'est celui de la presse jeune. On le rassemblement, car ce sont permet à ces journaux de se souvent de petites réunir à plusieurs échelles, productions, de petits tirages, puisqu'on va travailler à de petites équipes, très isolées l'échelle locale avec l'activité les unes des autres, qui ne se sous la forme des Rézo, qu'on connaissent pas forcément. La fait de manière assez poussée première activité de en Ile-de-France, en Rhônel'association, c'est de réunir Alpes et en Bretagne. Mais
Expresso Kesako ? Expresso c'est tout d'abord un concours de journalisme d'initiative jeune organisé par l'association Jets d'encre. Entre le samedi 16h et le dimanche 7h00 (nuit blanche comprise) la trentaine d'équipes en lice doit produire un journal en traitant de sujets portant sur l'actualité récente distillés tout au long de la nuit par l'équipe des organisateurs. Pour travailler, chaque équipe dispose d'un emplacement, à charge pour elle de décorer ce "stand" à ses couleurs. C'est là qu'Expresso devient un carnaval, chaque équipe rivalisant d'imagination pour mettre en place un stand original : stand chevaliers du moyen âge, stand labo de physique, stand far-west, stand sado-maso ou stand plage ; la seule limite est l'espace (environ 12 m2 par équipe). A coté de ça, le festival est ponctué d'épreuves annexes (prix du meilleur happenning, prix de la meilleure Une géante, prix de la vente à la criée, etc.) qui maintiennent l'ambiance et gardent les équipes sous pression pendant près de 20h non stop. Le P'tit Luther participe au Festival Expresso depuis
2007, et entre les prix du meilleur stand (2007 et 2008) et ceux du meilleur journal lycéen (2009 et 2010), il n'a jamais démérité ! Expresso, c'est notre cerise sur le gateau à nous, la grosse déconnade qui vient courroner une année d'effort pour montrer de quoi nous sommes capables, tout en nous en payant une bonne tranche ! Cette année encore nous y retournons (les 28 et 29 mai 2011) avec pour objectif de winner, car nous sommes beaux, mais aussi, et surtout, pour nous marrer comme des bosus :) Si l'aventure vous tente, rejoignez le P'tit Luther 20112012 en écrivant à ptit.luther@mlk77.fr.
Expresso 2010. © Le P'tit Luther.
franchies, diffamation, injure publique et troubles à l'ordre public. Il s'agit du Tas de ça du lycée Ronsard de Vendôme, en 1997. La mise en cause du proviseur et de deux professeurs, ainsi que deux pages sur la légalisation du cannabis conduisent à un troisième procès qui condamne, en l'absence de directeur de publication, un lycéen majeur considéré comme responsable à 10 000 FF d'amende, 18 000 FF de dommages et intérêts et frais de justice pour les plaignants.
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nfin, notre cas d'école : le collège-lycée Henri IV de Paris contre Ravaillac. Là le problème venait que toute la rédaction avait posé nu en couverture. Contrairement, aux affaires précédentes, il s'avère
qu'au terme d'une longue bataille juridique, le journal remporte le procès contre le proviseur de l'établissement. (voir interview de J. Desoindre p.12).
© blog.pingwy.com
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uatre procès en quarante ans. Finalement, c'est peu. Que peut-on en conclure ? Que les journaux lycéens ne font pas tant de vague que ça ? Qu'ils ne sont pas suffisamment nombreux et qu'ils n'ont pas assez de force pour passionner les foules ?
nos lecteurs, nous a valu de sérieuses critiques de la part de quelques enseignants (voir le droit de réponse p.11). Le P’tit Luther a été accusé de discréditer les profs et de pousser les élèves à la révolte. Rien que ça ! En novembre 2010, le Supplément Blocus du n°37 a fait quelques vagues, en blessant bien malgré lui une personne, et en en énervant d’autres. La rédaction s’est excusé auprès de la personne blessée, car telle n’était pas son intention, et elle a offert un « droit de réponse » aux personnes énervées (voir notre n°38).
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l faut toutefois rappeler que les lycéens ont des droits étendus en matière de publication, donc en matière d'expression, droits que le P'tit Luther s'efforce d'exploiter au maximum. Et ce, au risque de nous prendre des coups, au risque d'ajouter un cinquième procès à la « Brochure pratique d'information sur le droit de publication des lycéens » de l'Observatoire des pratiques de la presse lycéenne, d'où nous avons tiré les informations pour cet article. Procès que nous gagnerions, bien entendu.
Francine Kuch
et différentes manœuvres qui visaient à le faire censurer. Et on vous passe les diatribes d’enseignants qui affirment que le P’tit Luther incite au suicide (cf les chroniques Pourquoi se suicider ce mois-ci ? de Matthieu Porte en 2009-2010) ou à la masturbation (la femme à poil de novembre dernier), les accusations d’être une « annexe du Figaro/Parisien » ou encore un « journal de droite » (cf le supplément Blocus de novembre 2010).
Dessin Camille
De décembre 2010 à mars 2011, dans la perspective de son numéro spécial « violence scolaire » qui devait, entre autre, traiter de la violente altercation ayant eu lieu entre un enseignant et une élève le 11 décembre 2010, le P’tit Luther a fait face à diverses pressions
Pas de procès donc, mais à l’occasion des soucis et, chose curieuse, le plus souvent avec le corps enseignant. Ces mêmes enseignants qui, en cours, font l’apologie enflammée de l’esprit critique et de la liberté d’expression. Allez comprendre. Stal
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Censure ARCHIVES
Nos confrères de In vodka Veritas avaient brillament traité le sujet "La liberté de la presse, un combat d’actualité" lors de l'édition 2006 du Festival Expresso. Du grand art. Jugez plutôt.
Censure : n.f. (lat. censura), Examen qu'un gouvernement fait faire des livres, journaux, pièces de théâtre, films, etc. avant d'en permettre la publication. Dictionnaire Larousse
"La censure, quelle qu'elle soit, me paraît une monstruosité, une chose pire que l'homicide ; l'attentat contre la pensée est un crime de lèse-âme." Flaubert, Correspondance, 1852, p. 59.
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Censure
Censure
... Eh bien non ! La censure a eu pour effet de transformer une innocente photo de vacances en photo porno, ce qui est un comble, vous avouerez. Le diable se niche dans les détails dit-on, mais en l'occurence il s'est niché dans votre regard. Qu'avez-vous imaginé que la photo précédente montrait, hein, petits saligauds ??? http://forum.bodybuilding.com
... Eh bien là aussi la censure a fait plus de mal que de bien, et a transformé un propos élogieux en un texte insultant et pornographique. Parce que bon, vous n'allez pas nous faire croire que vous n'avez pas imaginé le pire derrière les coups de stabylo, hein, re-petits saligauds ! Jugez plutôt en lisant le texte original.
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Bien évidemment le propos n'est pas ici de contester toute forme de censure, mais de montrer que la censure peut parfois faire plus de mal que de bien. JBF
Cette technique, dite du bubbling, a été popularisée par un mormon qui s'explique ainsi : "Etant mormon, je ne peux pas regarder du porno ou du nu. Alors je dois être créatif." Le gars a donc inventé un truc à base de Photoshop pour regarder des photos pornos ... sans regarder des photos pornos (il doit être un peu jésuite sur les bord en fait). Le site original : http://forum.bodybuilding.com/showthread.php?t=127185813
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Censurer, c'est grossier !!! (bis)
Censurer, c'est grossier !!!
http://forum.bodybuilding.com
Et faut-il vraiment censurer cette photo ?
Ce texte, mĂŠrite-t-il vraiment les coups de stabilo ?