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Sommaire
Chapitre 16 : L’accident d’Haru, p.3 Chapitre 17 : Discussion entre un père et sa fille, p.20 Chapitre 18 : Elel x Keiji, p.49 Chapitre 19 : Les vacances, p.88 Chapitre 20 : Balade et secret, p.108 Chapitre 21 : Les sources chaudes, p.140 Chapitre 22 : Une interview embarrassate, p.170 Chapitre 23 : Un nouveau, Kotoko, p.189 Chapitre 24 : Nouvel avenir, p.215 Chapitre 25 : La neige adoucit les cœurs, p.242 Chapitre 26 : Le silence est parfois la meilleure arme, p.265 Chapitre 27 : La vie est comme une balle papillon, p.294 Chapitre 28 : Goku, p.322 Chapitre 29 : L’orphelinat, p.348 Chapitre 30 : Kyoto, p.376 Chapitre bonus : Nanajane’s band ! p.424
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Chapitre 16 : L’accident d’Haru Quel était ce sentiment ?...il faisait noir et une douce chaleur étreignait mon corps. De ses cheveux argentés, s’évadait l’essence du printemps, s’évanouissant délicatement sur mon visage. Sa respiration était lente et légère. ..je sentais ses lèvres posaient sur mon front comme si elles ne l’ai avaient jamais quitté. Mes doigts se dérober de son t-shirt, accolait au miens. Encore une fois…j’avais perdu.
La chambre c’était rafraichi…je ne me souviens pas d’être venu ici, mais j’y étais bien. Je ne sais pas quelle heure il était, mais seul le néon défectueux de la rue éclairé partiellement son visage assoupi. On entendait l’ampoule grésillait quand la lumière venait à s’éclipser…c’était vraiment un appartement vétuste. …
Mes pas était légers…mais la porte à tout de même grinçait. Je me retournais, il n’avait pas bougé. Jusqu’où j’avais réussi à l’épuiser ? A nouveau ce sentiment qui me noyait…faiblesse.
Je passais devant le grand miroir du salon…quelques secondes d’éclaircies : des cheveux bleus, des lèvres presque aussi rouge que mes yeux gonflés…un débardeur noir avec une inscription aux barbelés…une jupe rouge à carreaux...Et moi…d’une si petite taille. Mon cœur martelé voulait se cacher.
…
Je me retrouvais sous ce lampadaire, pied nu. Quand est ce que j’avais enlevé mes chaussures ?...Le sol est censé être chaud en été…ce n’était pas le cas. Cette rue est mal ensoleillée. Le quartier aussi est défraîchit…comme cette ampoule qui ne tardas pas à lâcher prise. Un grésillement, et un noir taciturne engloutissait la ruelle.
J’avais déjà fait quelques pas, une bouteille roulait au sol, un papier survola mes jambes et un chat renversa le couvercle d’une vieille poubelle, poussant un miaulement presque assourdissant.
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Quelques rires sournois gloussaient autour de moi, m’entourant fièrement comme si leur artifice était parfait. Ce sentiment en moi ne cessait de débordait et refusait de perdre une nouvelle fois. Combien de coups je devrais donner… ? Combien de cris je devrais pousser ?...Pour faire oublier tout ses flots que j’ai osait lui montrer ?...
Arrêter au milieu de la rue, je l’ai écouté ricaner, les sourcils froncés.
« Ta oublié tes chaussures cendrillons ?...hahaha… »
Il lui manquait plusieurs dents…le noir qui les séparés était d’autant plus sombre et pourris que ces vieux immeubles. Sa voix était imprégnée d’une forte odeur alcoolisée et ses cheveux poussiéreux déambulaient à chacun de ses pas imprécis.
« Laisse la tranquille Harry…tu vois bien qu’elle est morte de trouille…viens avec moi je vais te consoler… »
Un sourire sournois accompagné son ton ironique. Moi ?...avoir peur ?...Laissez moi rire. Je n’avais encore jamais connu la véritable peur mais à ce moment-là, je ne le savais pas encore. Il était inutile de discuter…
** Un jeune homme tapis dans l’ombre.
Cette fille n’avait pas tremblé une seule fois. Elle était presque minuscule à côté de ses deux géants.
« hum…je comprends pourquoi Nasu est avec elle. »
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Mais…pourquoi elle est pieds nu ?…Je n’eus pas le temps de m’interroger plus longtemps qu’elle empoigna le bras qui se tendait derrière elle et tira brusquement dessus, s’écroulant sur Nanako qui en profita pour lui donner un coup de tête.
Elle utilise sa petite taille à son avantage… «intéressant. »
Alors qu’il tomba à la renverse, l’autre gars, prénommé Harry, se jeta sur elle, une bouteille cassé à la main. L’envie d’intervenir me démangeait mais…un minuscule mouvement de côté et elle évita le coup pour l’empoigner à son tour. Profitant aussi de son poids qui tombait en avant pour se soulevait dans les airs, les bras maintenues sur le sien et projeta son genoux qui éclata son nez ensanglanté.
Sa jupe ondulait au-dessus de sa tête et ses cheveux bleutés voltigeaient gracieusement dans les airs. Elle retomba silencieusement à terre, une jambe de chaque côté de son visage souillé.
« …je me demande quel genre de sous-vêtement cette fille peut porter… »
Elle se releva, les sourcils froncés et le regard noir et clama : « minipouce…winner ».
Je ne pus m’empêcher de rigoler et son visage se tourna vers moi.
« Qui est là ? »
Mince, elle m’a entendu. Je m’enfonçais discrètement dans l’obscurité et continuais mon chemin.
…
J’arrivais enfin devant sa porte et frappa quelques petits coups.
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**Nasu
Mes yeux à demi-ouvert, quelqu’un frappé à la porte.
A peine relevée que j’aperçut un grand vide.
« Na…Nanako ?… »
Je ne l’ai pas entendu se lever…qui pouvait bien frappé à la porte ?…Quelle heure il est ?…ou est Nanako ?…
Les coups insistaient et je me levais en scrutant le moindre recoin de l’appartement. Il faisait nuit dehors et j’allumais, constatant à nouveau qu’elle n’était plus là. Je me précipitais pour ouvrir…
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« NANA… ! ! !… Yo… désolé, ce n’est que moi. …A…Aki ? »
Je le scrutais les yeux écarquillaient, accoudés à la porte. Il n’avait pas vraiment changé depuis mon départ du dojo. Son air fier et sur de lui restait figé sur son visage et ses yeux anis me dévisagé sans gêne. Je n’aimais pas ce sentiment qui m’envahissait, c’était…comme sentir un mauvais présage se profiler.
Il passa sa main dans ses cheveux auburn qui comme à leur habitude…restaient indomptable, partant tous sur le côté en suspension dans les airs, ou seule quelques mèches avaient céder à l’apesanteur en tombant grossièrement au-dessus de ses yeux.
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« Hoy. Qu’est ce que tu fais là ? Qu’elle froideur…tu pourrais au moins me laissé entrer ! …Pardon. Il est tard, je dormais. Ha…c’est pour ça que ta petite amie se promène seule dans la rue ?…et… murmura Aki en détournant les yeux… pieds nu en plus. Ma… ! !… reprenant son calme. De quoi tu parles ? 6
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De Nanako. C’est comme ça qu’elle s’appelle non ? Elle était en train d’assommer deux gars…Elle est plutôt douée. Qu’est ce qui s’est passé ? ! ! Cria Nasu en poussant Aki pour partir à sa recherche. Elle se défend très bien toute seule. Coupa Aki en le retenant. LACHE MOI ! ! Non, Atsuya. Il faut qu’on parle. C’est sérieux. Tu la rejoindras plus tard, je t’assure qu’elle va bien, Ils l’ont même pas touché qu’ils étaient déjà KO. C’est une vraie furie ta copine. Hoy … reprenant son calme. Fait vite.»
Je le laissais entrer à contre cœur, regardant une dernière fois la ruelle. Il n’avait pas tord, Nanako sait parfaitement se défendre…mais pourquoi elle est partie au milieu de la nuit ? ** Aki
Cet appartement était légèrement délabré…les murs étaient fin et on sentait l’air passer au travers. Ca n’avait absolument rien à voir avec le confort du dojo et…je restais étonné de voir qu’il s’en sortait pourtant si bien. -
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« Hoy… reprit Nasu. J’ai pas toute la nuit. Calme-toi un peu Atsu. Coupa aki en laissant un court silence s’installait. Je sais qu’on ne s’entend pas très bien, mais c’est en ami que je viens. …Hoy…je croyais que tu me détestais ? Souffla Nasu les sourcils froncés. Bien sur que je te déteste ! ! T’es mon adversaire ! Cria Aki sans retenus avant de reprendre un ton très sérieux : Ton père veut te récupérer. Lança soudainement Aki en ne le quittant pas du regard. Toi et Orie. Il m’a chargé de venir te surveillait et de trouver le moment parfait pour te prendre Orie ! Souffla Aki en enjambant une chaise pour s’y asseoir. …hoy Si Orie revient au dojo, tu seras obligé de revenir aussi. Il est même prêt à faire une impasse sur sa couleur de cheveux…enfin…je veux dire par-là qu’elle restera sûrement enfermé jusqu’à ce que sa couleur naturelle revienne. Je me doutais qu’il ne tiendrait pas parole. Alors…pourquoi tu es venu me le dire ?… Je te l’ai dit…même si on ne s’entend pas…on a quand même grandi ensemble. Je ne suis pas comme ton père et je désapprouve son éducation. Je comprends que tu ne veuille pas de cette vie, ni pour toi, ni pour Orie. Mais je tiens toujours à te défier…Atsuya. Un jour on se battra et on verra enfin qui est le plus fort pour régner sur le dojo. …je te laisse volontiers le dojo. Haha ! !…arrête, tu vois très bien ce que je veux dire. Je te respecte Atsuya. Je t’ai toujours admiré et …je suis presque fier que tu tiennes tête à ton père. Je ne l’aurais jamais cru possible. Alors, on reste des adversaires, des rivaux ! !…mais…des rivaux honnêtes. Haru n’est pas de taille à protéger Orie. Du moins…pas contre ceux qu’il est en train d’entraîné. Je vais t’aider. Mais en retour…tu me devras un duel, quand tout ça sera terminé. 7
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Hum… souris sournoisement Nasu. Ta vu Nanako se battre…tu en penses quoi ? …Qu’elle est douée ! Elle est petite, légère, rapide et précise. Je sais à quoi tu penses, mais crois moi…vous ne serez pas assez de trois pour la protéger. Et puis…Je crois qu’on se connaît assez pour que tu saches, que je n’ai qu’une parole. …hoy…pourquoi pas. Mais tu va perdre ton duel. Hahaha ! ! se mit à rigoler joyeusement Aki. On verra ça ! Ne crois pas que je me suis endormi depuis ton départ… après un court silence. Nanako est partie vers le nord. On se reverra…»
Il partit sur ses quelques mots et je me mis à courir à la recherche de Nanako.
** Flashback : Atsuya et Aki. Age : dix ans, dans le dojo pour l’entraînement.
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« Aie ! Tu m’as encore frapper Atsu ! C’est parce que t’es pas assez rapide pour m’éviter. C’est ce que père a dit. J’y arriverais ! ! Un jour je serais plus fort que vous tous ! … AIE ! ! ARRETE DE ME FRAPPER ! …Hoy…alors arrête de dire des bêtises. Ne regarde pas juste mes mouvements de bras, regarde les mouvements de tout l’air qui s’engouffre à chaque déplacement et anticipe. JE NE COMPRENDS RIEN ! …père…se tournant vers lui. Je dois vraiment m’entraîner avec Aki ? Il est un bon adversaire. Pour le moment…Aki te suffit. Lui apprendre est un très bon entraînement pour toi. »
Fin du flashback.
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Je courrais dans la ruelle à la recherche de Nanako et croisé des types entassés presque à tous les coins de rues quand j’atterris sur une place déserte.
« Par ou est elle passé ?…Ce n’est pas du tout le chemin pour revenir chez elle. »
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Je n’avais plus vraiment le choix à présent et j’attrapais mon téléphone ou seul le répondeur résonnait le son de sa voix. Tous ces chemins mènent de l’autre côté de la ville…il n’y a personne là bas…
Je téléphonais alors à Elel :
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« Humm… vibrer la voix d’Elel de l’autre côté du téléphone. Elel…c’est Nasu. Est ce que tu sais…si Nanako connaît quelqu’un au Nord de la ville ? …tu me réveilles pour savoir quoi ?… grognait Elel. Qu’est ce qui se passe ?… »
Je lui expliquais brièvement ce qui c’était passé, sans rentrer dans les détails au quel cas elle serait capable de venir me voir avec sa batte et après un long silence, me demanda :
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« T’es ou ? Sur la place du …Hi-no-moto… Hi…no…moto… répéta Elel d’une voix distincte. J’arrive, je suis là dans dix minutes. Hoy ? ! Comment tu…Allo ? ? ? Elel ? ? »
Elle avait raccroché. En dix minute ?…
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En attendant, de l’autre côté de la ville, Haru grimpait sur le toit de sa maison.
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« …C’est vrai qu’il y a une belle vue d’ici… souffla Haru en posant enfin son pied sur une tuile. …Qu’est ce que tu fais là ?… …Ca se voit non ?…je viens voir comment va ma petite sœur. »
J’avais passé la journée avec Kei. Il n’avait cessé de parler et de me traîner partout. Je n’étais pas du genre à apprécier ce genre de comportement un peu excentrique…mais Kei…était vraiment étonnant. Quoi qu’il me montrer, il était toujours enjoué et ravi de le faire partager. C’est nostalgique que je suis rentrée…et…me voilà. Sur le toit de la maison au milieu de la nuit. Observant Alexia… Je m’assit à ses côtés et elle me regarda d’un air aussi étrange que je regardais les étoiles. 9
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« …ça te plaît vraiment de rester des heures à les contempler ? …Ce n’est pas jolie ?… Rétorqua t-elle d’une douce voix. Si. … J’ai regardé quelques photos quand je suis rentré. Il n’y en a pas beaucoup ou nous sommes ensemble. …Qu’est ce que ça peut faire… Coupa t-elle d’un air détaché, regardant à nouveau le ciel. On est ensemble là. Il y a une fille. Elle s’appelle Izumi. Hum…Ta petite amie ? Je croyais que tu n’étais attiré que par les garçons. C’est ma meilleure amie. Enfin…je crois. Une amie à qui je tiens en tout cas. ….pourquoi tu me parles d’elle ?… En fait, j’étais avec un garçon cet après midi, qui a réagi étrangement quand je lui parlais d’Izumi. Je me suis alors demandé pourquoi je lui avais tant parler d’elle et…je n’ai trouver qu’une seule réponse à cette question. … Tu lui ressemble énormément. Elle est petite, les cheveux aussi châtain que les tiens. Mais elle a les yeux bleus. Mais surtout…elle est timide, gentille, et très apprécier de tout le monde. Je suis triste Alexia… Hum…triste…de quoi ?… Triste…que je n’arrive pas à t’apprécier autant qu’elle. …je ne t’aime pas non plus Haru. Oui. Je sais. J’y ai beaucoup réfléchis avant de monter ici…mais…je ne sais toujours pas pourquoi tu as ce sentiment envers moi. Moi…je t’aime…mais je n’apprécie pas que tu balance des absurdités à tous mes copains. Bien que je n’ai vu aucun d’eux comme l’homme de ma vie. Alors je me suis demandé si tu ne m’aimais pas… parce que ça te dégoûter que je sois attiré par les hommes ?…Si c’est ça je… C’est pas ça. Coupa froidement Alexia, réfugiant sa tête entre ses genoux. …Bon…ça fait des années que tu gardes le silence…tu ne crois pas qu’il serait tant de parler ? Sois franche, je ne me fâcherais pas. Pourquoi…tu ne m’aimes pas ?… …Tu le demande ? Tu me demande pourquoi ? !… S’indigna Alexia en se levant. …Alexia, attention, ce n’est pas stable… JE M’EN F…hein ?… Mon pied glissa sur une vieille tuile décollée et je sentais le vide s’échapper sous mon dos…mes cheveux recouvraient le visage et la voix d’Haru résonnait dans ma tête… ALEXIA ! ! ! »
**Alexia
Je perdais l’équilibre, le vent s’engouffrait sous ma robe et la chute était terriblement longue. Les yeux grands ouverts, Haru élançait ses bras. Ses cheveux ébène flottaient dans les airs…pourquoi ils vacillaient autant ? Ses bras tendus vers moi…ses mains étreignaient les miennes. Pourquoi je sentais toujours ce souffle qui m’attirait vers le sol ? la chaleur de son corps m’emprisonner et j’entendis ses lunettes se briser juste avant un grand fracas…
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L’air était redevenu stable. Les étoiles paraissaient plus loin encore vu d’ici. Mes yeux clignaient et mon souffle était presque coupé. L’herbe sous mes doigts était fraîche. L’herbe…je suis au sol. Quelque chose glissait sur ma cuisse, une main…inerte et lourde. Quelque chose coulait sous ma robe…tiède et rouge.
« …Haru… »
Encore un peu étourdi, je me retournais face à son visage endormis.
« Haru ?…Haru ? ? HARU ? ? ? HARUUUU ? ? ? ! ! ! ! »
Je l’appelais et le secouais, de plus en plus intensément, mon cœur palpitait et des larmes inondaient mes yeux pris de surprise. Du sang gisait de plus en plus sous mes genoux, ou était-il blessé ? ! Ses vêtements en étaient entièrement recouvert et mon cœur palpitait dans une valse puissante et interminable…
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« HARUUUUUUUUUUU ! ! ! …je t’entends… souffla doucement Haru. Inutile de crier aussi fort. Ca….Ca va ?… HARU ! ! NE…NE BOUGE PAS ! ! JE VAIS CHERCHER PAPA ! »
A peine m’étais je relevais qu’il était déjà là, le téléphone à la main.
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« Alexia, réveille Orie et ta mère. Les urgences vont arriver. C’est…c’est ma faute…trembla Alexia les yeux écarquillaient. Je lui ai dit que je ne l’aimais pas….je…HARUUU ! ! ! Cria Alexia en se précipitant à nouveau sur son frère. Je suis désolé, je suis désolé ! c’est faux ! JE T’AIME ! ! ! Je suis désolé… Arrête…idiote. Articuler difficilement Haru. Tu me diras…tu me diras pourquoi tu ne m’aime pas… souffla Haru dans une extension de voix. Haru ?…Haru ? Laisse le Alexia… coupa son père en la relevant. Je m’occupe d’Haru. Rentre à la maison. »
Qu’est ce que j’ai fait ?…qu’est ce que j’ai dit ?…je suis une sœur horrible…Je me précipitais dans la maison ou maman en sortait tout aussi paniqué.
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…
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« Orie ? ! Réveille-toi ! Hum…quoi… demanda doucement la petite voix d’Orie. Orie ! ! ! J’ai…J’AI… »
Je m’effondrais dans ses petits bras qui me tenaient fermement sans même savoir pourquoi. « Orie… » Elle est une sœur bien plus aimante que moi. -
« Haru…Haru est tombé du toit. HARU ? ! Cria alors Orie, ouvrant grand ses pupilles violettes. On y va, habille-toi. On va aux urgences. Il…il faut appeler Aya onee san ! ! D’a…d’accord. Tiens, prend mon portable. »
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Une demi-heure avant l’événement.
**Nasu
Une voiture c’était arrêté sur la place.
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« Nasu ! ! Cria Elel. Viens avec nous ! Hoy ! Elel ?…et…monsieur Fujii ? ! Je ne me fit pas attendre et grimpa à l’arrière. »
Il y eu un grand silence assez lourd…et je finis par le rompre.
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« …hoy…Ou on va ? On rejoint Nanako. Coupa Elel. On va… reprit Monsieur Fujii. On va chez eux. Qu…Quoi ?… bégaya Nasu surpris. C’est ma faute… Rétorqua le père à Nanako. Ce jour là devait arriver un jour ou l’autre. Il y a…quelque chose que vous ignoriez sur les conséquences de ce drame. Même toi…Elel.»
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Il resta évasif et n’en dit pas plus. Il y eu un long silence et je regardais ce magnifique paysage défilé devant mes yeux, le visage accolait à la vitre. Une allée de sapin longeait le bas côté, je ne savais pas que de telle route isolée existait dans cette ville…Puis il s’arrêta soudainement au milieu du chemin boisé. Nanako se tenait là debout…Je sortis seul de la voiture.
Ses cheveux bleutés se reflétaient au milieu de centaine de lucioles scintillantes, ses yeux pétillaient et son regard se perdait sur une vieille maison tout juste éclairée. Ses pieds jonchaient sur les brindilles, nu et quelques peu tailladés. Elle tourna légèrement le visage vers moi, ses cheveux glissaient paisiblement sur son épaule. Ses yeux miroiter de larme qu’elle se refusait à laissait couler, révélant un sourire affectueux. Elle tendit sa paume fermée vers moi…une lumière s’échapper de ses doigts qu’elle ouvrait lentement. La lueur éclairée ses milliers de perles qui se bousculaient dans ses pupilles argentés…et une luciole s’envola. Elle valsait autour de son visage qui ne cessait de me regardait…
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« …Je vais y arriver…Nasu…. Murmura t-elle …Na..nako… bredouillait-il confus devant une telle beauté. Je te montrerais…que je suis forte. Elle regarda à nouveau vers cette maison et un court silence s’installa. …Cette maison… Murmura Nasu en se rapprochant d’elle, posant calmement sa main sur son épaule. Je vais bien, Nasu. Rassura Nanako ».
Elle me regardait avec un sourire aussi étincelants que ses yeux noyer de petite vague…
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« Je vais y aller. Je vais les regarder, et je ne tremblerais pas…je ne veux plus jamais…avoir peur. Nanako… coupa Elel qui avançait lentement derrière Nasu. Tu n’es pas obligé de faire ça maintenant. Elel a raison… souffla Nasu en passant sa main dans les cheveux à Nanako. Mais je suis prête et… On sait Nanako. Intervenu son père. Papa !… On sait…que tu es forte. Tu n’as pas à le prouver. Tu es…Ma petite fille. Je t’ai éduqué pour que tu sois forte…pour que jamais tu ne baisse les bras…pour que chaques jours tu avances…Nanako. Tu es ma petite fille…et je n’ai jamais été aussi fier de toi. Mais…Il y a une chose sur laquelle j’ai échoué…Je ne t’ai jamais appris, à faire confiance, à te reposer sur moi…ou sur tes amis. …papa… Sa mère… se tournant vers Elel et Nasu …était une grande jeune femme. Presque aussi grande que moi. Elle avait de longs cheveux bruns et ondulés et…des yeux aussi gris 13
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que ceux de ma fille. Nanako devrait faire ma taille à son âge…Mais elle n’arrive difficilement qu’à mes épaules… Papa… murmura Nanako, détournant le regard vers la forêt ou gisaient les lucioles, virevoltant les unes à côtés des autres. Cet accident… reprit doucement Nanako …a causer plusieurs défaillance sur certains muscles et a stopper ma croissance à l’âge de quatorze ans. »
Je la regardais, les yeux écarquillaient. Mon cœur se martelait et je ne pu m’empêcher de faire quelques pas en arrière.
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« …Nasu ?… s’inquiéta Nanako, voyant Nasu aussi troublé. Dé…désolé…je suis vraiment qu’un imbécile. »
Je n’arrivais plus du tout à la regarder. Comment le pourrais-je ? Je me détestais, combien de fois l’avais-je appelé minipouce ?…combien de fois je lui ai dit qu’elle était petite pour son âge ?…
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« Heu…c’est…c’est moi, rétorqua Nanako bégayant. J’aurais du vous le dire, mais je n’en ai jamais trouvé le courage. Je suis contente… souffla Elel. Que tu nous le dises maintenant. Après un court silence, elle broya un morceau de bois qu’elle tenait entre ses mains. E…Elel ? ! S’étonna Nanako de la voir aussi furieuse. JE SUIS DESOLE ! C’est vrai que j’aurais du te le dire mais… Nanako. Grogna Elel, les sourcils froncés. … C’est pas contre toi que je suis furieuse. JVAIS ME LES FAIIIIIRE ! ! Hurla Elel en partant en direction de la maison. Arrête ! Stoppa Nanako en l’attrapant, quand le téléphone d’Elel sonna. ALLO ? ! Cria Elel. …E…Elel… bégaya une petite voix au téléphone. C’est…c’est Orie. …Orie ? ! S’étonna t-elle en s’arrêtant de marcher. J’ai essayé de joindre Aya Onee san, mais… Qu’est ce qui se passe ? tu as une petite voix ! Haru…a eu un accident. »
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Nous nous étions précipité vers l’hôpital qu’elle nous avait indiqué, affolé. Assis à l’arrière, sa main se posa sur la mienne que j’avais aussitôt retiré. Je n’arrivais pas croisé une seule fois son regard. Ma poitrine se compressé et j’avais du mal à respirer. La hall d’entré était immense et je me hâtais à l’accueil en criant son nom : 14
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« HARU ! ! HARU HAKATA ! ! Vous êtes un membre de la famille ? Oui ! Comment il va ? ! Ou il est ? ! …Premier étage, soin intensif. »
…
On s’empressait de le rejoindre quand on aperçut ses parents, Alexia et Orie adossé au mur du couloir, le regard effacé. Mes pas ralentissaient…alors que mon poux s’accélérer.
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« Nasu… Interpella Monsieur Hakata. …comment…il va ? On…on ne sait toujours rien. Il était sur le toit et…»
Il n’eut pas le courage de finir sa phrase que sa mère et Alexia fondu aussitôt en larmes.
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« C’est ma faute… gémissait Alexia accroupis au sol. Hoy… souffla Nasu en lui posant le bras sur l’épaule. Haru est solide… La dernière chose qu’il m’a demandé…c’est pourquoi je ne l’aimais pas ! Cria Alexia d’une voix déchirante. Et lui…lui il n’a pas hésité à se jeter du toit pour amortir ma chute. Je suis horrible…je suis une sœur horrible… Vous êtes la famille Hakata ? Demanda soudainement un médecin qui sortait de la salle. OUI ! ! ! Cria Alexia en se jetant devant son père. COMMENT VA MON FRERE ? ! Haa…tu es sa petite sœur alors. Ne t’inquiète pas. Clama t-il en lui tapotant la tête, levant la tête vers son père. Votre fils est hors de danger. »
Des soupirs de soulagement retentissaient et mon cœur cessa enfin cette chamade interminable.
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« Je ne vous cache pas, qu’il a eu une importante hémorragie. Il devra rester à l’hôpital plusieurs jours et devra éviter tout sport physique pendant bien un mois. Mais à part ça, il n’auras qu’une petite cicatrice comme souvenir. On peut le voir ? demanda son père. Oui, mais les calmants l’on endormis. Il ne faut pas faire de bruit. Seulement une personne. Alexia… posant la main sur la tête de sa fille. Vas y chérie. 15
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Papa… Allez. »
**Monsieur Hakata
C’était une vraie baume au cœur de voir Alexia s’inquiétait pour son frère. J’ai cru que leur guerre ne finirait jamais…pour si peu de chose. J’espère, que cet accident, aussi malheureux soit-il…les rapprocheras enfin.
Un jeune garçon se précipita à son tour vers nous. Je l’avais déjà vu, c’était sa visite de ce matin. Je regardais autour de moi…Nasu, Orie, une fille aux cheveux bleus, une autre aux cheveux noirs et ce garçon étrangement élancé. Tout ce petit monde entourait notre famille de gentille parole, attentionné et brave, complimentant mon fils si peu sociable et si réservé.
Je restais admiratif et fier du chemin qu’il avait parcouru. Et qui sait…
« Kei, c’est ça ?… »
Peut être que la famille va s’agrandir…
** Alexia
Il était paisiblement allongé. Je m’assit à ses côtés. Ses yeux étaient fermés. Je soulevais discrètement le drap…un bandage entouré son ventre. Il n’y avait plus son t-shirt immaculé de sang. Ses mains étaient tièdes. J’avais hésité à poser la mienne sur la sienne. Mais j’avais réussi. Mon premier contact pour me réconcilier…avec mon frère.
« …Tu sais Haru… murmurais je doucement sur son visage assoupi. Moi aussi je me demande, comment est cette Izumi ? Tu crois qu’un jour…tu arriveras à m’aimer autant qu’elle ?… »
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Sa respiration était lente et sa peau extrêmement blanche. Ses cheveux en étaient d’autant plus noir et…mes cheveux clairs tombaient sur les siens.
« …on ne se ressemble pas hein ?…mais peut être…qu’on a plus de point commun qu’on ne le croit. Moi…j’aime manger du riz avec plein de sauce curry. J’aime…Les glaces en été…et sortir au parc parce que là bas…c’est là où on voit le plus d’étoiles. Le ciel est presque pur et…on peut entendre les cigales chantaient. J’ai déjà essayé d’en attraper tu sais…mais elles se taisent et se cachent dés qu’on les approche. Elles m’ont souvent fait penser à toi. …Pourtant cette nuit…tu es venu chanter sur le toit. Chaques étoiles suffisaient à te faire parler et moi…je t’ai rejeter. Tu aurais du partir te cacher…mais tu as préféré sauter hors de ton refuge, brûlant tes ailes aux risques de me perdre. …Je ne te quitterais plus, Haru….grand frère. »
Je posais ma tête sur son épaule dénudée et m’endormit à ses côtés…
** Pendant ce temps dans le hall d’entrée, Nasu était descendu chercher un café pour le père d’Haru et de Nanako… ** Nanako
Ce vampire idiot ne m’a pas adressé une seule fois la parole depuis bien une heure et n’ose même plus me regarder…ayyyye…c’est vraiment un idiot. Aye…le voilà, je savais bien que je le trouverais à la machine a café.
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« AYE ! ! ! … cria Nanako en hurlant dans son dos Hoy ? ! Cria Nasu en se redressant surpris, renversant le café qu’il venait de récupérer à la machine. ESPECE DE VAMPIRE SANS CERVELLE ! Hurla t-elle aussitôt en lui donnant un coup sur la tête. HOYY ! ! POURQUOI TU ME FRAPPES ? ! Je te l’ai dit… bouda Nanako en croisant ses bras, la tête haute. T’es juste un idiot. Hoy…. souffla Nasu, baissant les sourcils en même temps que son regard. Déso… V-a-m-p-i-r-e… Epela doucement Nanako en se penchant sous sa tête. 17
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TU VA ME LAISSER PARLER OUI ? ! MINIPOU… ! ! S’arrêta brusquement de parler, les yeux écarquillaient. heu… On y arrive… souffla Nanako le sourire sournois. Vas y…dis le jusqu’au bout…vampire. Hoy… bouda à son tour Nasu. Tu veux quoi à la fin ? Juste… que tu sois le même que d’habitude. Après un court silence, elle clama : J’aime ma petite taille. Pour te dire la vérité…si je n’en ai jamais parlé, même pas à Elel, ce n’est pas parce que j’en avais honte. Mais…c’est parce que mon père ne s’est jamais remis de cette nouvelle. Alors… bégaya Nasu perplexe. Pourquoi tu es allée chez les jumeaux ?… …pour toi idiot. HOY. Coupa rapidement Nasu en posant son bras sur l’épaule à Nanako en prenant une grande inspiration avant de lui taper à son tour sur la tête. AAAAAAAYE ! ! ! ! CA VA PAS NON ? ! TA UNE IDEE DE CE QUE J’AI RESSENTIE QUAND JE ME SUIS REVEILLE ET QUE TU N’ETAIS PAS LA ? ! ! Heu…he bien…en fait…je n’y ai pas du tout pensés… bégaya Nanako, roulant des pouces en cherchant des excuses bidons. Bon sang…Nanako. Souffla Nasu en la prenant brusquement dans ses bras, étreignant son petit corps contre son torse. Je me suis…vraiment inquiété. Dé…désolé. Je voulais simplement… Je sais…mais tu n’es pas obligé d’être forte tout le temps. ..aye… Tu viens dormir à la maison après ?… AYYYE ? ! Hurla Nanako en poussant Nasu, surprise. VAMPIRE PEEEEEERVERS ! ! ! Hoy !… bouda Nasu. Ca sera pas la première fois qu’on dort ensemble. …Hum… Gloussa Nanako, le fixant droit dans les yeux, le bras devant son visage, rouge écarlate. Après tout… »
Il se pencha au-dessus de mon visage qui bouillonnait et posa délicatement sa main sur ma tête. Je cachais mes joues qui ne cessaient de rougir et mon cœur s’accélérer rien qu’à l’idée qu’on ai pu dormir ensemble…Ses cheveux blancs caressaient mon front tandis que son sourire détendus et agréable aiguisé ma curiosité, quand ses lèvres se mirent doucement à murmurer… : « Je t’aime ».
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Chapitre 17 : Discussion entre un père et sa fille Allongés dans le lit à mon père, je n’avais pas dormis de la nuit. Le jour se levait et mes yeux ne c’était pas fermé… On était rentré tard cette nuit là. Je m’étais assise à table en face de mon père qui m’avait servi un chocolat chaud. Il n’avait pas beaucoup parlé depuis l’hôpital. Je me souviens de son regard, inquiet et sérieux. Celui qu’il tenait lors de rare occasion ou quelque chose d’important devait être dit. Ses cheveux blancs et sa légère barbe de quelques jours laissaient apparaître un visage fatigué et creusé. Mon père travaillait vraiment beaucoup et ne prenait qu’un seul jour de repos par semaine et…n’avait jamais pris de vacance. Ses yeux cernaient brillé sous la petite lumière de la cuisine tandis que son regard sévère, m’avait rappelé mon enfance… Bien que je comparais souvent mon enfance à une belle aventure, chaque jour différente et plus délirante encore…je ne lui devais qu’à lui et a tous les efforts qu’il a su entreprendre pour ne pas se perdre dans les manuels d’éducations. Ce n’était pas tous les jours faciles, partagé entre le rôle de père, de mère et de confident, il était amené à choisir quel regard adopter à chaque circonstance. Je connaissais bien celui là, qui présagé une longue discussion entre un père et sa fille. Mes pieds sales et abîmés c’étaient croisés, angoissé sous la table, prête à entendre sa voix dure et rauque me dire que j’avais été totalement inconsciente de me rendre chez eux, ce qui n’avait pas tardé à ce passé. Cela faisait longtemps, que l’on n’avait pas aborder le sujet… « Nanako. Ce qui se passe là est important. » Il avait posé sa tasse sur la table avant de s’asseoir à son tour, me fixant droit dans les yeux. -
« Je te l’ai dit…je suis fier de t’avoir élevé pour que tu puisses te défendre mais…je ne veux pas que tu t’en prennes aux Satés. AYE ? ! PAPA ! ! ILS M’ONT… Tu oublie que je suis ton père ? ! Cria t-il fermement, le poing fermé sur la table. …Qu’est ce…qu’est ce qu’il y a papa… ? C’est…parce que j’y suis allez la nuit ou… »
Il était vraiment rare que j’entende une voix si colérique et si ferme. Des frissons me parcouraient le dos, enfin consciente qu’il avait pris son rôle de père bel et bien aux sérieux. -
« Regarde-toi…Nanako. Souffla son père. Tu es tellement obnubilé par leur présence que tu as inquiété tes amis…et ton pauvre père qui s’est levé au milieu de la nuit. …papa…soupira t-elle, lâchant sa tasse pour cacher ses mains sous la table…le regard enfuit sous ses cheveux bleutés. »
Oui…il avait entièrement raison et je devais bien l’admettre…j’étais allée trop loin. Moi qui pensais libérer tout le monde de ma peur, je n’avais fait que les alarmer d’avantage. Tout le monde était toujours là pour moi, qu’importe ou je suis et comment je m’y suis retrouvé. On me pardonne sans me laisser le temps de me justifier. En quoi je le mérite ?…Je ne fais que penser à moi. 20
Je me cachais d’autant plus les yeux sous cette chevelure excessivement bleutés, n’osant plus relevé la tête… -
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« J’ai vraiment eu peur Nanako. Je sais que tu veux affronter les jumeaux mais…clama Monsieur Fujii en observant sa fille se meurtrir. Je ne supporterais pas de te voir perdre… Perdre ?…je n’ai pas l’intention de perdre ! Justifia Nanako en levant brusquement ses yeux sur son père. Ils t’ont pris ta vie…Nanako. …de…de quoi tu parles…papa…ça va ? S’inquiétait-elle en posant ses deux mains sur la table. Non. Je suis fatigué. A cause de cet accident, tu n’as plus jamais était la même. Tu étais si jeune, et personne d’autre que moi n’avait la responsabilité de franchir ce cap à tes côtés. J’ai essayé de nombreuse fois de te réconforter, de te raconter des histoires, ou de te faire rire. Mais rien ne fonctionner. Tu restais assise dans le fauteuil et attendais que les heures passent sans bouger. Une semaine était passé…deux, puis trois…tu ne disais toujours rien. Ce fut les plus longs moment de ma vie et chaque jour avant de rentré du travail, je me rendais sur la tombe de ta mère pour lui demander conseil. Un soir…j’avais fini bien plus tard que prévu et je m’étais vraiment pressé pour rentrer à la maison. Quand je suis arrivé, je t’ai retrouvé endormis devant un épisode de Sogo Ishii. Tu sais…c’était cet épisode ou on voit Gabrielle se changer dans les vestiaires pour mettre ses habits punks. …oui…a la fin…son père découvre que Gabrielle cache des habits punk dans son sac. Continua Nanako en baissant la voix. Oui. Tu va trouver ça stupide mais…c’est là que j’ai compris que je devais arrêter de te couver mais te rendre plus forte. Je voulais, être proche de toi, je ne voulais pas qu’on est des secrets…parce que…je ne voulais pas être le genre de père qui découvre dix ans plus tard que sa fille est malheureuse… J’ai changé mes habitudes, mon caractère, et j’avais enfin trouver un moyen de communiquer avec toi. Tu t’ouvrais de plus en plus chaques jours et…je n’ai alors, plus jamais cessé de t’éduquer ainsi. Nanako…Je sais que tu as eu une vie difficile avec ce caractère que tu t’étais forgé. Tu n’étais pas sociable, tu criais à tout bout de champs et la seule qui te supportait était Elel. Tu ne faisais confiance à personne et …je ne t’ai jamais encouragé à le faire par peur que tu ne sois à nouveau déçu. Je dois dire que je suis éternellement reconnaissant à Elel d’être resté ton amie mais…tu n’aurais jamais du subir tout ça….Chaque jour…il ne s’est pas passé une seule journée depuis cet accident sans que je ne te regarde grandir. »
Il c’était tut et regardait les petits traits dessinés sur la porte de la cuisine, graduant année après année les centimètres qui s’élevaient doucement. -
« Il ne s’est pas passé une année sans que j’angoisse de voir ces traits s’arrêter. Papa…j’aime ma vie. Je n’ai jamais regretté d’être différente….bon…j’exagère. Si des fois. Mais ça ne durait jamais longtemps !…ce que je veux dire…c’est que je vais bien. Et…je m’excuse de t’avoir inquiété cette nuit. Je te promets de ne plus recommencer. Mais… NON ! A moi de parler maintenant. Clama Nanako les sourcils froncés, se levant de sa chaise, tapant ses deux mains à plats sur la table : La seule raison pour laquelle je me suis rendu chez les Satés…c’est parce que je voulais en finir, je ne supportais pas de ressentir cette peur m’envahir et je ne voulais pas encore une fois…compter sur Nasu 21
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pour me secourir. Je voulais être digne de toi, et lui prouver que j’étais forte. Tu m’as élevé pour que je sache faire face à la vie, alors soit fier de moi le jour ou je vaincrais les Satés !…Après tant d’année…je ne sais pas comment, ni par ou je vais commencer. Mais je voudrais au moins pouvoir les regarder et me dire…que je n’aurais plus jamais peur d’eux. Je ne suis plus seule papa. J’aurais vraiment aimé, que tu sois là au festival. Les premières années, ont vraiment fait des efforts pour que je me sente chez moi et…j’ai même affronté Kira ! et…papa…Reprit Nanako d’une toute petite voix : ma petite taille…c’est mignon non ?… Je vois…rétorqua son père, affichant un léger sourire satisfait. Oui…tu es magnifique, Nanako. »
Après ça, il était déjà l’heure pour mon père de se préparer pour partir au travail. Je l’avais discrètement regardé se rasé, mettre son costume et bien remonter sa cravate. Il se regardait devant son grand miroir et m’avait surpris l’espionnant à travers la porte légèrement entrouverte. « ….Qu’est ce que tu fais Nanako ? »…avait-il clamé. « Rentre, ne reste pas dans le couloir. » C’était la première fois que je l’avais aperçut en train de se préparer. A cette heure ci, je dors à coup sur et Elel ne tarde pas à faire irruption pour me réveiller et me traîner de force en cours. Il prenait son temps et se recoiffer à plusieurs reprises. Je ne le savais pas si coquet. Je m’étais assise sur son lit et attendais patiemment qu’il parte au travail, déjà épuisé. « Papa… » avais-je clamé avant qu’il ne passe la porte. -
« Pourquoi tu ne prendrais pas quelques jours de vacance ?…on pourrait, faire quelque chose ensemble. Si tu as envie de rester avec ton vieux père…pourquoi pas…prendre trois ou quatre jours. GENIAL ! ! S’extasia Nanako, bondissant sur le lit avant de se calmer aussitôt… Bonne journée et…prend soin de toi. Encore…désolé. Hum…souffla son père, souriant. Bonne journée Nanako. ».
… C’est comme ça que le soleil se levait, allongé sur son lit, aveuglant mes petits yeux fatigués. Son lit était bien plus confortable que le miens. J’enfonçais ma tête dans l’oreiller, fermant les yeux en espérant m’endormir quelques heures…Mais après avoir roulait de tous les côtés, je revenais à la même position initiale. Je tournais la tête sur le côté du lit…la dernière fois que j’étais ici…Nasu c’était allongé à côté de moi. Son parfum était encore imprégné dans mes souvenirs, et sa voix ne cessait de résonnait dans ma tête. « Je t’aime »…
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j’aurais tellement aimé lui répondre quelque chose d’aussi beau…mais tout ce que j’ai fait c’est…me plongeait dans cette vallée de Lys qui ne cessait de me faire trembler. Ma voix c’était briser, mes mains refusées de bouger et…ce même parfum…Qu’est ce qui lui as pris de me sortir ça comme ça… ? idiot. …Je roulais à nouveau encore et encore sous ma couette douillette, repensant à cette folle nuit. Mes pieds tailladés me faisaient légèrement mal, mais la douleur…n’était rien comparée à ce sentiment qui m’était inconnue. Qu’est ce que j’étais censé faire maintenant ?…Est ce qu’il a dit qu’il m’aimait, comme on dit à une personne qu’on est amoureux ?…ou est ce qu’il avait tout simplement voulu me dire qu’il m’appréciait ? …et si c’était que ça ? Si je me fais plein d’idée pour rien. C’est pas comme si on c’était embrassé après ça… « RAAAAAAAAAAh ! Ca m’énerve ! ! !… » J’attrapais violemment le coussin, enragé et l’enfonça sur ma tête, bouillonnante… « IDIOT ! »
J’avais fini par m’endormir, croulant de fatigue.
**
Pendant ce temps à l’hôpital
** Izumi
J’arrivais tôt à l’hôpital ce matin, les visites ne commençaient que dans une heure alors j’attendais patiemment dans ce grand corridor blanc, relisant à nouveau le message que Nasu m’avait envoyé cette nuit. « Haru a eu un accident, il va bien, mais il est hospitalisé quelques jours à l’hôpital du centre. Chambre 201. Ne t’inquiète pas, il va bien ! : Nasu »
Bien qu’il avait insisté deux fois sur « il va bien », je ne pouvais m’empêcher d’être anxieuse et de regarder les minutes défilées. Je regardais le numéro de sa chambre…relisais le message…re-vérifier le numéro de la chambre. « Bon…c’est bien là. ». Je me levais, fit quelques pas devant sa porte qui se transformèrent en de long allerretour dans le couloir…puis me rassit. Je regardais l’heure. « …Allez…Avance ». Il n’y avait personne. Je m’attendais à voir toute la famille en arrivant…mais…en fait, ils devaient tous être là cette nuit, ils ont du rentré chez eux pour dormir un peu.
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Une infirmière passait avec des plateaux repas. « Hum…le petit déjeuner. » Elle s’arrêta devant sa chambre. 201…c’est celle là. Elle va entrer ? ! Elle va voir Haru ! !
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« Bon…Bonjour ! Bégaya Izumi en se redressant, se dirigeant aussitôt vers l’infirmière. Ho…Bonjour…Qu’est ce que tu fais ici, tu es perdu ?…chuchota l’infirmière en se penchant gentiment sur Izumi. Heu…elle me prend pour une petite fille ? Tant pis, profitons en…Je…je viens voir, Haru…Hakata Haru. Ha…je suis désolé mais les visites ne commencent que dans une demi-heure, il va d’abord prendre son déjeuner. »
** l’infirmière
Cette toute petite fille me faisait de grands yeux ronds presque emplis de larme et tremblotait, les deux mains jointes sous son menton. Depuis quand était-elle dans ce couloir à attendre ?…Elle portait une petite robe jaune à fleur bleue et ses ballerines de porcelaine se croisés timidement… ** Izumi
« …bon …d’accord. » Souffla l’infirmière en me faisant signe de me taire avec un clin d’œil très sympa. Je n’étais pas fière de moi d’avoir profiter de la situation, mais lui fit quand même un léger sourire timide et la suivit aussitôt.
Cachait derrière sa blouse blanche, je penchais impatiemment la tête sur le côté, pressé de l’apercevoir. Il était encore endormi et l’infirmière posa son plateau repas en parlant très fort : « Monsieur Hakata ! Votre déjeuner ! » Elle ne prit pas la peine d’attendre et repartis servir les autres chambres.
Il était allongé sous un grand drap blanc. Sa peau était pâle et ses cheveux ébène s’abattaient en désordre sur le visage. Ses yeux se froncés, le réveil paraissait difficile. Je posais ma main sur la sienne, attentive aux moindres de ses mouvements.
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« …Haru…. » Murmurais-je malgré moi, penché au-dessus de sa tête, sur les pointes des pieds. Ses lèvres remuaient légèrement, elles étaient un peu sèche. J’attendais, minutieuse aux murmures qu’il tentait de prononcer.
« A…Alex… » Ses yeux clignaient et s’ouvraient peu à peu…
** Haru
C’était flou, mais ses cheveux châtains flottaient au-dessus de mes yeux tandis qu’une petite voix répétait mon nom. C’était comme…entendre un écho. Pourquoi j’étais aussi troublé…j’essayais d’ouvrir doucement les yeux, la lumière était forte et aveuglante.
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« Alex…ia ?… Heu…c’est…c’est Izumi. »
Izumi…j’ai bien entendu. Elles se ressemblent vraiment. Je clignais des yeux et m’habituer peu à peu à la lumière. Je penchais la tête sur cette petite fille toujours aussi mignonne. Elle avait un regard inquiet et de grands yeux bleus ou j’aurais pu m’y noyer tellement ils étaient écarquillaient. Elle portait une magnifique petite robe jaune à fleur bleue. Ca lui ressemblait bien. Je souriais, content de la voir à mon réveil, quand une douleur s’élança dans mon ventre.
** Izumi
A peine avait-il sourit qu’il se mit à gémir en se redressant brutalement. Le drap glissait sur son torse nu et je découvris un énorme bandage recouvrir son ventre, ou ses mains venues aussitôt l’entouraient. « HARU ! ! Reste allongé ! »
Je le poussais aussitôt, mes deux mains sur ses épaules, le plaquant contre le coussin, grimpant à genoux d’un saut sur le lit pour qu’il arrête de gesticuler.
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« J’ai…bégaya Haru qui se tordait de douleur. J’ai mal… Il faut appeler l’infirmière ! Cria t-elle sans broncher. S’emparant aussitôt du bouton d’appel d’urgence, cliquant une bonne dizaine de fois dessus. ELLE VIENT OUI ? ! Hurla Izumi, en maintenant toujours Haru. Izu…Izumi…Peiner Haru en lui attrapant la main pour l’arrêter. Ca va…Ca passe. Haru…souffla Izumi, se détendant quelque peu, le regard au-dessus du sien. Vous avez sonné ? Interpella une voix dans son dos. MADEMOISELLE ! Cria aussitôt l’infirmière. Il ne faut pas monter sur le lit ! VOUS AVIEZ CAS ETRE LA PLUS VITE ! ! Hurla Izumi en sautant du lit. »
** Haru
Je restais stupéfait, les bras autour de ma blessure, oubliant presque ma douleur au cri d’Izumi qui se déchirait pour la première fois.
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« Cal…calme toi…Izumi…bégaya Haru JE ME CALMERAIS QUAND TU SERAS SORTIE DE CET HOPITAL ! Mademoiselle, restait tranquille s’il vous plaît. Vous êtes dans un hôpital. …Huuu….bouda Izumi, les sourcils froncés. Monsieur Hakata, je vais vous prescrire des anti-douleur. Attendez…Gémis à nouveau Haru. Qu’est ce …qu’est ce que j’ai eu ? …Vous ne le savez pas ? s’étonna l’infirmière. Vous êtes tombait du toit. Vous avez du heurter un objet tranchant et vous avez perdu beaucoup de sang. On a du vous faire une transfusion et vous avez eu quinze points de suture ! C’est un miracle que vous n’ayez rien de cassé. Votre médecin passera vous expliquez tout ça en détail dans la matinée. En attendant reposez-vous. Je ne peux pas vous donner de la morphine, vous en avez déjà eu il y a quelques heures. Mais je peux vous procurer quelque chose de moins fort. Ca atténueras légèrement la douleur. Elle posa un cachet à côté de son verre qu’il avala aussitôt. »
Elle repartit et Izumi se retourna presque paniqué.
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« Ca va ? Tu…tu as beaucoup mal ? Haha…rigola doucement Haru qui se tordait en même temps que son rire. Inutile de stresser autant Izu, je vais bien. Désolé j’ai juste était surpris de ce qui m’arrivait là. Haaa…souffla Izumi rassuré. Me…Me fait plus une peur pareille. Mais qu’est ce que tu faisais sur le toit ? Je parlais avec ma sœur. Alexia. …Tu…tu as une sœur ? ! s’étonna Izumi Oui. Mais, on ne s’entend pas vraiment elle et moi. Généralement j’évite de parler d’elle…désolé mais…j’ai super mal. Haaa ! ! PARDDONN ! Je…je me taie. Mais…je…je peux rester ? Evidemment. 26
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… … …Izumi s’asseyant à son chevet, les lèvres serrées. …Izu. Murmura Haru en tournant la tête vers elle. OUI ! Clama t-elle aussitôt, bondissant sur sa chaise. …Merci d’être là. …de…de rien. C’est normal. »
Un long silence s’installait et je regardais ses petits doigts s’enroulaient les uns aux autres, quand elle se décida enfin à enlever son petit sac à dos en forme d’ourson en peluche. Elle fouilla dedans un instant et brandit une boite de chocolat. Sans un mot, elle l’ouvrit et m’en enfonça un directement dans la bouche. Ses sourcils froncés et son air décidé me faisaient sourire.
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…Izu ?… OUI ! ! ! cria t-elle en se redressant à nouveau. En fait…je veux bien t’entendre parler. Haaa ! Sourit soudainement Izumi, les yeux en arc-en-ciel. Alors heu… Hier au Goodzy, un …un garçon a renverser son plat de nouille sur mes cheveux. Il…il était plutôt maladroit hein…hahaha…mais en fait, il était très charmant. Je rêve…hahaha ! Rigola Haru accompagnés de grimace de douleur. Me fait pas rire Izu ! Ca tire sur ma plaie ! Maiiiis ….bouda Izu. J’ai rien dit de drôle ! se défendait-elle en faisant la mou. Dé…Désolé. T’imaginer en train de draguer… He bien…heu…Non…Je ne l’ai pas draguer ! Je l’ai juste regarder. Hum…Parce qu’il ta renversé sa soupe sur ta tête ? Maiiis…bouda Izumi. En fait Lucy est vite intervenue pour l’éloigner de moi et lui a même crier dessus. La plupart des clients ont de mauvaise intention…je le sais. Mais…il paraissait gentil et honnête. Hum…Izu. Tu aimes quel genre de garçon ? Heu…DES COMME TOI ! Clama t-elle enjouait. …hein ?…s’étonna t-il, les yeux écarquillaient, perdant son sourire. …Môooo…me regarde pas avec ses yeux là Haru…bouda t-elle aussitôt. Je ne parlais pas de toi ! Je veux dire que j’aime bien les garçons…qui…qui me laisse le temps de parler. C’est agréable. C’est pas comme si je ne voulais pas parler…mais…habituellement…on ne me laisse jamais le temps de finir mes phrases. Il faut un garçon…patient et qui sache m’écouter…je pense. Mais…je veux aussi, qu’il me fasse rire…beaucoup rire. Oui…je le pense aussi. Et toi…il te faut juste Kei ! Clama t-elle enthousiaste HEIN ? ! Cria t-il en se courbant. Tsss…ça fait mal. Comment…comment tu sais ? …je suis ton amie…non ? Répondu t-elle timidement. Même s’il parle beaucoup, tes yeux n’arrive pas à quitter ses lèvres. Même s’il parle beaucoup…ce n’est jamais pour parler de lui, mais de tout ce qui pourrait t’intéresser. Et… Même s’il parle beaucoup…rétorqua Haru, le sourire en coin.
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Il arrive à te faire rire. Alors ne le laisse pas s’en aller comme ça. Encore moins parce que tu es à l’hôpital ! Il a passé la nuit dans le couloir tu sais ! Enfin tout ça, c’est que Nasu m’a raconté ! …j’espère que je le rencontrerais bientôt. »
Je retrouvais le sourire. Izumi était vraiment une amie fidèle. Je ne lui ai jamais dit mes préférences pour les garçons, et elle a était assez attentive pour le voir d’elle-même. Elle sauta à nouveau sur le lit et poussa le plateau repas jusque sous mon menton. -
« MANGE ! Pas envie. …attrapant la cuillère de gelé. Ca…ca a l’air tout à fait dégouttant. Et tu veux me le faire manger ?…râla Haru écœuré de voir ce machin vert gluant se tortiller sur la cuillère. …Ta raison…comment peuvent-il…Servir quelque chose d’aussi… »
Quelqu’un frappa doucement à la porte et à peine était-elle entrouverte, que je restais frappé par leur ressemble.
« Bonjour Haru ! clama Alexia étonné en s’avançant vers le lit. »
** Alexia
Cette fille était à genoux sur le lit…penchait au-dessus de sa tête en lui tendant une cuillère de gelé verte. Ses cheveux châtains étaient aussi long que les miens tandis que ses grandes pupilles bleu ciel me fixait avec étonnement. Sa petite robe jaune ondulait sur ses cuisses et ses petites chaussures de porcelaine pendaient au-dessus du sol.
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« Bon…bonjour…bégaya Izumi, la cuillère toujours tendu devant la bouche d’Haru. Alexia ! Coupa haru en tentant de se redresser tandis qu’Izumi reposa la cuillère sur le plateau. Est-ce que ça va ? ! Bien sur…heu…regardant Izumi hésitante. Haaa ! ! Cria celle ci en sautant du lit. Je vous laisse ! Je repasse tout à l’heure Haru ! Ha ! Attends ! Coupa Haru en tendant le bras vers elle. Hum ? Je voudrais te présenter. Ma sœur, Alexia. Et…regardant sa sœur. Voilà Izumi. Ma meilleure amie. Sa…Sa…bégaya Izumi, rouge écarlate…sa meilleure…a…amie…
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Alors c’est toi…Clama Alexia en se tournant vers elle. J’aurais du m’en douter. C’est vrai, que tu me ressemble. En miniature. ..On…on fait…la même taille…bégaya Izumi. Si tu veux. Hein ?…comment ça si elle veut ?… Ravie…de faire ta connaissance. Izumi. Moi de même. Je vous laisse. On se reverra sans doute. A plus tard ! »
Elle quitta la chambre en prenant soin de récupérer son ourson en peluche.
** Alexia
Il avait meilleure mine que cette nuit, c’était rassurant. Je ne savais pas trop par ou commencer et Haru ne disait plus grand chose depuis qu’Izumi était sortie de la pièce.
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« Heu…souffla Alexia hésitante. Mer…Merci. Tu n’aurais vraiment pas du sauter. Les médecins on dit que tu as eu de la chance. Je ne méritais…sûrement pas que tu fasses ça pour moi. »
Je ne savais pas comment me comporter, lui tenir la main, me rapprocher de lui, lui donner à manger comme le faisait Izumi ?…je n’avais fait aucun geste simple envers lui depuis tellement d’année et…c’était bien plus simple quand il était endormi.
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« Haru…TU AS FAIM ? ! S’exclama Alexia en attrapant la cuillère de gelé pour lui enfoncer dans la bouche. Huuum ! râla Haru, s’étranglant. Haa…PARDON ! Clama t-elle aussitôt en lui tendant le verre qu’elle renversa sur sa tête. HAAa ! ! ! PARDDDOOON ! Cria Alexia en se mettant à la recherche d’une serviette. Haha…rigola doucement Haru en faisant une grimace. Ca...Ca va Alexia. Bégaya t-il en lui prenant la main pour qu’elle se calme. Dé…désolé…reprit-elle d’une petite voix, les yeux baissés. Je ne suis pas aussi doué qu’Izumi. Je ne t’ai jamais demandé d’être comme elle…je…Je suis content que tu n’ai rien. Tu m’as fait peur, idiote. MOI QUI T’ES FAIT PEUR ? ! J’ai cru…j’ai cru… que t’allais mourrrrrrriiir ! Se mit à sangloter Alexia, versant de grosse larme. Cachant ses yeux derrière ses mains. »
Je sentis une main glissait sur ma tête…et l’autre derrière mon dos. Attirer contre son torse, ses cheveux caressé ma nuque et ses mains chaudes tapotaient doucement ma tête. Sa peau était tiède et vraiment douce… 29
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« Ha…Haru ! Je sais qu’on devra faire des efforts…ça viendras…doucement, alors…ne te force pas. …Haru…J’ai vraiment était une sœur horrible… Et moi un frère trop absent. J’ai…j’ai mal là par contre, alors…je vais te lâcher. HA ! ! PARDON ! ! S’écria t-elle en faisant un bond en arrière, détournant timidement les yeux. Tu…tu voulais savoir… On en parlera quand je reviendrais à la maison. On risque d’être dérangé toutes les cinq minutes ici et…Je n’ai pas envie de créer un malentendu. Tu…tu as raison. »
A peine avait-il fini de me le dire qu’une autre personne tapota à la porte.
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« Bonjour !… Je peux entrer ? Demanda Kei hésitant. HA OUI ! ! S’exclama Alexia. Bien sur ! Heu…je …je suis la sœur d’Haru, Alexia. Tu es l’ami d’Haru… Oui. Enchanté ! Clama t-il avec un grand sourire, tournant le regard sur Haru en même temps. Sa….Salut ! Comment tu te sens ? Salut Kei…Ca va, j’ai juste un peu mal à cause des points. Le médecin doit passer dans la mâtiné. On m’a dit que tu devrais rester ici quelques jours. Tu va pouvoir pleinement te reposer ! Ha…oui. Désolé. On avait prévu de faire pas mal de chose. Ca sera pour la prochaine fois. J’ai pris mon appareil regarde ! Sortant un énorme objectif de son sac à bandoulière. TU…TU NE VA PAS ME PRENDRE EN PHOTO ICI ? Pourquoi pas, n’importe ou, ton visage reste magnifique ! Poussant hâtivement Alexia à côté de son frère. CHEEEEEEEEESE ! « clic ». Et voilà...Une photo de vous deux, paraît que vous en avez pas beaucoup alors…ça feras une de plus ! Tu…hésita Alexia…Tu me l’enverra ?… Heu…je peux te les mettre sur le pc quand tu veux, je reste encore quelques jours. Haaa ! ! ! S’extasia Alexia. PREND EN UNE AUTRE ! ! Cria t-elle en sautant sur le lit. »
J’attrapais sa main et l’obligea à faire un « V ». J’étais heureuse, ça serait les premières photos de notre réconciliation. Je fit mon plus beau sourire ! Ce garçon n’était pas du tout comme ses autres copains. Elancé, les cheveux châtains et ondulés, tombant sur sa nuque et son visage…il avait un très beau sourire et ne cessait de parler, détendant l’atmosphère à chacune de ses plaisanteries.
Papa et maman travaillait aujourd’hui et avait appelé à mainte reprise pour savoir comment il se portait, je l’ai rassuré…mon frère, était vraiment bien entouré.
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Nasu passa à son tour, le visage cerné et quelques peu désorienté, mais lui aussi affichait un sourire aimant. Accompagné d’Orie qui me sautais dans les bras, il posa sa main sur ma tête et constata que je ressemblais de plus en plus à cette Izumi, qui était revenus avec une montagne de gâteaux à la main.
« Je…je ne savais pas trop quoi prendre…alors, j’ai tout pris ! » avait-elle criait en étalant tout son attirail.
** Kei
Cette petite fille ressemblé parfaitement à la description que m’avait fait Haru. C’était elle, Izumi. Cette fille dont il ne se lasse pas de parler. Elle avait vraiment l’air adorable et fit la distribution du petite déjeuner, s’arrêtant devant moi avec un grand sourire.
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« Tu…tu dois…être Kei ! Je suis Izumi ! Haru m’a parlé de toi, ravi de te rencontrer. Haa ! ! qu’est ce qu’il a dit ? ! Demanda curieusement Izumi avec de grand yeux ronds. Huum…que tu étais maladroite. Maiiiiis…bouda t-elle en regardant Haru les sourcils froncés tandis qu’il rigola à son tour le visage grimaçant. Haha…arrête Izu. Jt’ai dit de pas me faire rire. »
Il rigolait facilement et avait l’air heureux d’être autant entouré.
** Alexia
Deux autres personnes nous avaient rejoint. Il y avait la même fille que cette nuit, aux cheveux longs et noirs et un garçon aux cheveux d’or. Ils emmenaient encore plus de bonne humeur et de gaietés, Haru tenait un grand sourire que je n’aurais jamais eu la chance de voir avant aujourd’hui. La petite chambre c’était bien rempli, et tout le monde me posait des questions, apprenant à me connaître, moi, sa petite sœur qu’il cachait aux yeux de tous. Je m’étais privés de tant de chose et…bien que je regrettais que tout cela n’arrive que maintenant, j’étais heureuse d’être avec lui. Mais, une chose m’intriguait…
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« Heu…Haru, cette nuit…il y avait une fille à l’hôpital. Aux cheveux bleus. C’est aussi une de tes amies ? Elle était là aussi…souffla Haru, les yeux en arc-en-ciel. »
Il était vraiment rayonnant, je n’avais encore jamais vu qu’il pouvait montrer autant d’émotion et ses yeux…ses yeux rigolaient eux aussi.
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« Oui, c’est Nanako. En parlant d’elle…le regard curieux vers Nasu : Elle n’est pas venue avec toi ? J’ai essayé de l’appeler mais elle ne répond pas. Elle s’est peut être endormis. Nanako est assez dure à réveiller. Haaa ! Coupa Elel. Je devrais peut être aller voir si elle va bien…s’interrogea t-elle d’un air inquiet. Elel…appela Keiji dans son dos. Je t’accompagne ? Heu…Non. Je ne sais pas vraiment, dans quel état elle va être et…et puis on vient d’arriver, on ne va pas repartir tout de suite ! Si elle dort…laissons-la dormir. Qu’est ce qu’il y a ? elle est malade ? Demanda curieusement Haru. Heu…coupa Nasu. Non, elle va bien. Je te raconterais plus tard. »
J’avais eu comme l’impression de poser la mauvaise question. C’est vrai que cette nuit…cette fille avait l’air un peu perdu et…elle avait les pieds nus et tâchés de sang. Peut être…que je devrais ne rien dire à Haru pour ne pas l’inquiéter. Nasu a dit qu’il lui en parlerait…mais…ça m’intriguait, moi aussi.
J’avais tellement envie de servir à quelque chose moi aussi. Ils formaient un groupe soudé et complice. Moi aussi…je voulais avoir des amis comme ça. Il était trop tard pour demander à être dans le même Lycée que mon frère…il allait entamer sa première année de faculté à Miyasaki. Mais…je pouvais rejoindre Izumi, Elel, et cette Nanako que je ne connaissais pas encore…en deuxième année. -
« …Haru…est ce que…est ce que c’est bien d’être dans un Lycée ?… Oui…tu te fais plein d’amis. Hum ? Se questionna Izumi. Tu…Tu n’es pas au Lycée ?…je te donnais notre âge. En fait, expliqua Alexia. Je suis des cours à domicile depuis la fin du collège. Ho…rétorqua Keiji. Ce n’est pas contraignant d’apprendre à la maison ? He…he bien…jusque là…non. Mais…Après une courte hésitation…non rien. C’est stupide. TU DEVRAIS VENIR AVEC NOUS ! Rompu Izumi après un court silence. Je…je sais que je suis timide…Mais…il y a plein d’autres personnes super dans notre classe ! C’est une idée formidable ! s’exclama Elel d’un agréable sourire. Elle a raison. Confirma Keiji en pointant son pouce en l’air. Il y a déjà Elel, si tu l’énerve, elle sort sa batte. Puis y a Nanako, elle…haha…elle est toujours énervée et elle crie tout le temps. JE NE SORS PAS MA BATTE ! ! Cria Elel, les deux mains sur les hanches. 32
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Hahaha ! Rigola Kei. Je me rappelle d’une petite furie qui courait partout avec sa batte pour nous taper sur la tête ! Haaa…souffla Alexia, les yeux écarquillaient et brillant, accompagné d’un large sourire. VOUS VOUS CONNAISSEZ DEPUIS L’ENFANCE ! ! Ha…expliqua Kei. Elel est ma cousine. Et moi, reprit Keiji en se pointant du doigt : Je suis son petit amis ! ! KEIJI ! ! Cria aussitôt Elel, lui mettant un coup sur la tête. Tu vois…rétorqua aussitôt Keiji, la main sur la tête. Elle aurait eu une batte à porté de main et j’aurais plus de tête. Félicitation…souffla Nasu d’un léger sourire. Na…Nasu…bégaya Elel rougissante, fixant le sol, ne sachant plus quoi dire, tandis que Keiji la regardait d’un œil discret, le sourire en coin. J’en étais sûre ! ! Cria Alexia en rigolant. Et il y a Lucy ! Reprit Izumi. Elle est très gentille et vraiment généreuse. Il y a Yuka, qui joue au base-ball avec les troisièmes années, elle est super forte ! Et puis il y a Chichiro et Arumi qui sont très drôle puis… »
Elle ne finissait plus de me compter combien ses camarades de classes étaient sympa. Elle connaissait vraiment du monde pour une fille aussi timide. Ses joues n’en finissaient plus de rougir à force de parlait avec tant de rapidité, reprenant tout juste sa respiration tandis qu’Haru la regardait avec de grands yeux écarquillaient.
Je m’étais déjà fait une amie…Izumi. Enfin je crois. Haru me regardait parfois avec un léger sourire réconfortant. Je ne sais pas si je franchirais le pas, mais ce serait une bonne chose…d’avancer…avec mon frère. Quand je pense que j’ai osé lui privé de deux de ses compagnons…j’en étais morte de honte aujourd’hui ! J’espère…qu’il trouvera la force de m’excuser…si ce n’est déjà fait. Me présentant de lui-même sa meilleure amie…celle…qui serait vraiment triste de perdre et que je pourrais facilement lui arracher. C’était…une façon de commencer un nouveau départ, et je lui rendais ce sourire si aimant…merci…Haru. ** Elel
Le médecin avait fini par nous mettre dehors après plusieurs heures à traîner autour de son lit. Je regardais mon portable, toujours pas de nouvelle de Nanako et…je m’inquiétais. Habituellement, j’aurais étais chez elle dés le levé du jour…mais j’étais ici. Avec Keiji, Nasu et tout le reste de la bande, pendant que Nanako…était seule chez elle. On était redescendu dans la rue, qui était bordé d’arbuste fleuri et m’asseyait sur le petit muret, enfonçant mon chapeau jusqu’aux oreilles.
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« Elel… » La voix de Keiji me fit sursauter. Elle était calme et sérieuse…ses yeux bleus me transpercé encore une fois et il releva légèrement ma casquette, penchant sa tête pour mêler ses yeux aux miens.
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« Tu peux y aller maintenant… Keiji…dé…désolé. On devait s’entraîner mais… On remettra ça un autre jour ! Elel…coupa Nasu. Je vais rester avec Orie et Haru. Dis lui…heu…dis lui juste que je passerais ce soir. D’accord. Clama t-elle en sautant du petit muret. A plus tard ! »
Je les saluais et partis aussitôt rejoindre Nanako quand Keiji me rattrapa quelque mètre plus loin…
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« Elel ! Tu as oublié quelque chose ! …Hum ?…de quoi ?…s’interrogea t-elle en tapotant son jean. Ça…murmura Keiji en se rapprochant de son visage. »
Il posa ses lèvres sur les miennes et je restais encore une fois paralysées…elles étaient douces et légèrement tiède. Il caressa ma joue avant de s’écarter, le visage souriant et les yeux pétillants.
A vrai dire…on ne c’était plus embrassé depuis la dernière fois et je pensais que c’était…une sorte de baiser isoler. Le genre…qu’on essaie de cacher. Mais Keiji était d’autant plus sérieux sur ses intentions que moi, hésitant encore à partir en sport étude. Si je lui en parlé…il serait capable de me suivre ou de faire quelque chose de plus stupide encore. Mais…il se dévouait chaque jour pour me faire progresser, Keiji avait réellement de l’avance sur moi. Qui pourrait rester insensible à tout ses efforts ?…
Il repartit aussitôt et j’observais ses cheveux dorés s’éloigner de moi. Est ce qu’il me manquerait ?…j’en étais persuadés.
** J’avais pensé à Keiji sur tout le chemin, quand j’aperçut le petit jardin de Nanako. La balancelle se bercé lentement sur la pelouse perlée. Des roses me saluaient d’un nirvana
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de couleur éclatante. Sur le seuil de la porte, il y avait toujours ce bon vieux paillasson « bienvenue au jardin fleurie ». Je ne me rappelle pas un jour sans avoir passé cette porte sans lire ce message par toutes les saisons. J’ouvrais discrètement, la porte était rarement fermée. Des pissenlits voltigèrent sur le parquet de l’entrée, glissant jusqu’aux escaliers. Seul le silence était venu m’accueillir. Je jetais un œil sur la droite…la cuisine était vide. Sans m’engager au salon, je montais aussitôt les marches dans la plus grande discrétion et poussais curieusement la porte de sa chambre.
A ma grande surprise, la couverture violine ne recouvrait personne et s’étalait parfaitement sous les peluches de Nanako. J’attrapais son lapin bleu et nous revoyais jouant sur ce même lit huit ou neuf ans auparavant. Nanako l’avait appelé : « Pensée »
« Hahaha… » drôle de nom pour un lapin. Mais elle adorait les fleurs bleutées. Elle disait toujours : « Une pensée comme le bleu du ciel ou de la mer et un peu de jaune pour représenter le soleil ! »
Son bureau était bien rangé et son énorme ourson trônait sur sa chaise. Sa chambre…n’avait jamais vraiment changé depuis son enfance.
Je me remis à sa recherche, tenant Pensée dans mes mains. J’ouvrais la porte de la salle de bain…seule quelques bouteilles et une serviette traînaient au sol. Je longeais le petit couloir et ouvrais discrètement la porte de Monsieur Fujii. Une clarté éblouissante me fit plisser les yeux, avant de s’atténuer lentement sur ses quelques mèches ardoise qui s’échappait de la couverture.
En boule sous la couette, elle était assoupie en plein soleil.
« Nanako… » Je murmurais au-dessus d’elle, tirant soigneusement la couverture, réveillant la belle de son sommeil éternel. Ses yeux se serraient, défiant le soleil de ne pas entrer pour couvrir aussitôt son visage de ses mains.
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« Nanako… C’est Elel. » Ses lèvres remuèrent, boudeuse. Je posais Pensée sur le cousin et tira un coup sec sur la couette.
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« NANAKO ! DEBOUT ! HIIIiiiiiiiiiiiiiiiiiiiIIi ! ! ! Cria Soudainement Nanako en se recroquevillant sur elle-même. Fait froiiiiid ! On est en été, et tu es en plein soleil. COMMENT TU PEUX AVOIR FROID ? ! ….maiiis…bouda Nanako…Café…. Haaa…oui oui, serré et sans sucre. Je vais te le faire, mais lève-toi. »
Je jetais un dernier regard sur ses pieds…violet et tailladé. Elle ne s’était pas désinfecté ni même soigné et c’était endormi comme ça. Pourquoi…elle est dans le lit de son père ?…
…
La tasse était bouillante, comme elle aime. C’était une sorte de…rituel. Ca lui laissait surtout le temps d’émerger et d’avoir un temps de répit avant de se préparer. Et moi…j’aimais énormément faire le café dans sa cuisine. Elle était conviviale et ne ressemblait pas du tout à la mienne. Des photos de Nanako et son père recouvrait la porte du frigo et une seule aimantée toutes les autres…la photo de sa mère juste au milieu. J’aimais regarder cette photo…elle lui ressemblait beaucoup et, je me disais souvent que rien n’aurait été pareil si elle avait été là. Ca serait elle qui lui servirait son déjeuner le matin…ce serait elle qui la réveillerait ou qui la soignerait…Et surtout…je réalisais tous les jours au même moment la chance que j’ai d’avoir mes parents.
Monsieur Fujii était un homme formidable et courageux. Il n’était pas souvent présent à la maison, mais travaillé énormément pour lui apporter un confort de vie, et lui éviter un travail pénible à mi-temps. …
Je remontais dans la chambre tandis que Nanako avait les yeux rivés par la fenêtre, Pensée à la main, accroupis sur le lit, encore légèrement enroulé dans la couverture. Elle paraissait songeuse et apaisait.
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« Nanako…ton café. Aye…Répondu doucement Nanako en se retournant, un large sourire éclatant dans cette lumière scintillante. »
Je lui tendis la tasse qu’elle prit avec grand soin et tendit la trousse que j’avais récupérée à la salle de bain. -
« Je vais juste désinfecter. Tu iras prendre une douche après. Aye ! Cria Nanako en posant sa tasse sur le rebord de la fenêtre. »
Elle tendit ses pieds et se laissa faire sans bouder. Je m’attendais à ce qu’elle crie qu’elle n’est pas besoin d’être soignés…et resta quelque peu surprise avant de m’y appliquer. Il y eu un grand silence quand Nanako clama tout à coup :
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« Merci Elel ! Hum ? Hahaha…rigola doucement Elel derrière sa main. C’est normal ! Non. Rétorqua aussitôt Nanako. J’ai beaucoup parlé avec papa cette nuit…en fait, il n’a pas du tout dormis et a du partir directement au travail ce matin. Et, vous avez parlé de quoi ? …de beaucoup de chose. Mais aussi de toi ! »
Elle m’attrapa soudainement les mains d’où tombèrent les quelques cotons et avança son visage souriant vers le mien. Je restais confuse quand elle se jeta tout à coup dans mes bras.
On tombait à la renverse sur le sol et Nanako se mit à rigoler d’un air tout à fait innocent et enfantin, me chatouillant le ventre à plusieurs reprises.
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« hahaha ! ! Nanako ! Arrête, tu me chatouille ! ! ! ! Hahahaa ! ! ! Rigolais Nanako en s’arrêtant pour reprendre son souffle. Elel ! !…s’agenouillant devant elle. Merci. De…de quoi ? Demanda t-elle en s’agenouillant à son tour. T’es ma meilleure amie, et…tu m’as manqué. J’étais contente que tu sois là cette nuit et…je suis contente que tu sois là maintenant. Ca m’aurais, vraiment manqué que tu ne viennes pas me réveiller. Et…désolé de t’avoir inquiété. Haa…souffla Elel soulagé. Si ce n’est que ça…on peut passer tout l’après-midi juste toutes les deux…qu’est ce que tu en penses ? AAAAAAAAAAYE ! ! ! Hahaha ! Par contre, Nasu a dit qu’il passerait ce soir. 37
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Na…nasu…répéta Nanako, le visage rougissant. ELEEEEEEEEEEEEL ! faut que je te raconte ! Avant toute chose. VA PRENDRE UNE DOUCHE ! Maiiiis ! Bouda Nanako… Ayeee…. »
**
Une heure plus tard, toutes les deux assises sur la balancelle du jardin, Nanako tenait Pensée sur ses genoux. Elle avait mise sa robe noire avec des nœuds rouge que je lui avait offerte l’année dernière. Bien qu’elle s’habille en punk, elle restait toujours très féminine…
**
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« Na…Nasu t’a dit…et toi tu n’as pas répondu ? ? ? Ayyye…j’ai été vraiment surprise. Je ne sais pas vraiment dans quel sens il a dit ça. Hum…souffla Elel les bras croisés. Je ne vous comprends pas…Tu l’aimes ? …AYYE ? ? ? Tu…tu me demande ça comme ça…heu…je… Hahaha ! rigola ouvertement Elel, voyant Nanako rougir comme un coquelicot : Nanako ! Tu me disais tout sur Keiji alors…dis moi…Tu l’aimes oui ou non ? Heu… »
Nanako c’était tue un instant. Elle faisait tourner l’oreille de son lapin en peluche qu’elle tenait encore au bout de ses doigts. Ses pieds qui touchaient tout juste le sol nous balançait d’avant en arrière. Mes cheveux ébène se mélangeaient aux siens dans une petite brise tandis que ses sourcils se baissèrent lentement. -
« …Et si c’est le cas…est ce qu’il repartiras ?… Et si…tu profitais juste du moment présent ? On ne peut pas tout planifiés. Tu sais Elel…sans toi…je suis sûre que je ferais vraiment plein de bêtise. Je me rend compte, que je ne sais vraiment pas…m’occuper de moi. Haha…ca oui ! Rigola Elel sans le cacher. Mais…tu sais remarquablement t’occuper des autres. Aye ? ! Tu crois ? ! Nanako, tu n’a pas à t’inquiéter, je ne compte pas partir avant trèèèèès longtemps ! et tu devras me supporter tous les matins et tous les soirs et je vais continuer à t’harceler de message et d’appel juste pour te parler de tout et de n’importe quoi… Hahaha ! ! Au secour, une stalkeuse ! Hahaha ! »
** Nanako
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Elel me regardait avec ses grands yeux vert émeraudes, le visage radieux. C’était bon de rire à ses côtés et je priais pour que jamais elle me quitte. Je l’adorais, c’était plus qu’une meilleure amie, c’était ma grande sœur. La personne, qui prenait le plus soin de moi juste après mon père. On avait passé l’après-midi à se balancer sur cet agréable fauteuil, à l’abri des rayons de soleil, nos deux verres de cocktail de fruit à la main. C’est ce jour là que j’ai appris la grande nouvelle pour elle et Keiji, sirotant et rigolant sur sa blondittude et son regard charmeur. Je connaissais bien son visage pour l’avoir contempler pendant bien des années et…je ne pouvais souhaiter plus agréable compagnon pour celle qui m’était le plus chers au monde. Keiji était parfait pour elle…séduisant, intelligent, talentueux au base-ball, et surtout…il était comme elle. Elle l’avait critiquer et blâmer pendant si longtemps qu’il lui était difficile de le voir autrement, et pourtant, il a seulement était, ce qu’Elel a été pour moi, un ami fidèle et protecteur. … Les cheveux d’Elel avaient drôlement poussé depuis l’été dernier, et je prenais le temps de lui faire deux très grandes nattes de chaques côtés. -
« Haha ! ! Tu es belle Elel ! ! Fait voir ? ! Haa ! ! On dirait une collégienne ! Tu es mignonne ! GARDE-LES ! Hum ? Pourquoi, tu veux qu’on aille quelques part ? Aye ! …je ne suis pas encore allez voir Haru. Haaa…souffla t-elle levant les yeux au ciel. Il est déjà tard. Tu iras demain. Ayee…bouda Nanako en levant la tête à son tour. Je n’ai pas vu le temps passé. Mais ne t’inquiète pas, Haru va très bien. Le médecin est venu le voir ce matin et a dit qu’il pourrait sortir demain à midi. Il faudra juste qu’il y retourne pour se faire enlever les points. Ha ! ! ! MAIS C’EST UNE BONNE NOUVELLE ! ! ! FAUT FETER CA ! ! Les garçons ont prévu de tous se rassembler demain. On a cas faire une sortie entre fille, sa sœur Alexia veut se faire de nouvelle amie, et elle à d’ailleurs hâte de te rencontrer ! Ho…Haru…HARU A UNE SŒUR ? ? ! ! Oui ! Ca a était une surprise pour moi aussi… »
Elle me raconta l’histoire d’Alexia, cette petite fille qui ressemblait tant à Izumi. J’avais du mal à voir Haru dans son rôle de frère…mais peut être est ce parce que je l’ignorais jusqu’à maintenant. Mon père avait poussait la barrière du jardin à ce moment là. Epuisé de sa journée et d’avoir passé la nuit avec son idiote de fille. Je courrais à sa rencontre lorsqu’il cria : -
« Nanakoo ! ! Tu as une belle robe aujourd’hui ! Les yeux plongeant dans son décolleté : Ca ne serait pas des…. PAPAAA ! ! ! ! »
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Ca se fini ainsi, papa encastré dans la porte d’entrée et Elel riant aux éclats tandis que Nasu franchi à son tour le portillon avec Orie qui se jeta sur moi. « NANAKOOOOOOO ! ! » Clama joyeusement Orie en la serrant dans mes bras. Je lui tapotais sa petite tête tandis que Nasu posa sa main sur la mienne, les yeux en arcen-ciel. -
« Hoy ! Na…NASU…bégaya Nanako le visage rougis. »
Il rouvrait ses grandes pupilles aussi violette que le coucher du soleil tandis que ses cheveux argentés se mêlaient à ses quelques nuages discrets. -
« Ta le bonjour d’Haru. Aye…souffla Nanako sans réfléchir. Laissant un blanc quelques secondes. Le bonjour d’Haru ?…Ha ! ! Je n’ai pas eu le temps d’aller le voir ! Enfin…si j’avais le temps mais…s’embrouilla Nanako confuse. Nanako ! Coupa son père sur le pas de la porte. OUI ! ! ! Cria t-elle aussitôt en se tournant vers lui. Ne rentre pas trop tard s’il te plaît. HA ! ! MAIS JE NE PARS PAS ! ! Rétorqua t-elle aussitôt en courant vers la porte, abandonnant Orie et Nasu. Repose-toi ! Je vais te faire à manger ! Se retournant, le visage jovial vers ses amis : Bon alors, VOUS VENEZ ? ! Ayyyye. Cria joyeusement Elel en recopiant Nanako, attrapant Pensée sur la balancelle. Nanako ! Tu oublie Pensée ! Pensééée ! Ne la laisse pas dehors !… Hoy…Pensée ? ?…marmonna t-il curieux.»
** Nasu Nanako avait l’air en forme, j’étais rassuré. Ses petites sandales laissaient apercevoir quelques pansements tandis qu’Elel passa devant moi, le regard rieur. Sans avoir rien prévu, nous nous étions tous retrouvé autour de la table et son père ne cessé de vanter sa petite fille qui faisait si bien la cuisine. Elle avait mis un tablier rose qui ne lui ressemblait pas tellement bien qu’elle était…vraiment très mignonne. Elle montait sur un marche pied pour touiller dans la casserole et je rigolais malgré moi. -
« Hahaha ! Rigolais Monsieur Fujii. Elle est mignonne ma Nanako dans sa tenue de …. PAPAAAAAA ! Cria t-elle en le menaçant de sa louche tendu vers lui. Hahaha ! Rigola Nasu décontracté. Oui, elle est… VAMPIRE PEEEEEERVEEEEEEERS ! ! Hurla Nanako en lui balançant son énorme louche sur la tête. Hoyyyy ! Tu devrais pas avoir une louche pour minipouce ? ! JSUIS PAS UNE MINIPOUCE ! JSUIS PAS UN PERVERS ! Ayyye ?…alors t’es bien un vampire…Jle savais. Marmonna Nanako le sourire en coin. »
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La soirée fut agréable et Nanako était finalement redevenue la même. Orie rigolait autant que nous et c’était un véritable plaisir de la voir aussi épanouis. Je regardais cette petite cuisine ou nous étions tous serrés pour y manger, conviviale et accueillante. Je ne pouvais rêver d’un meilleur endroit pour ma petite sœur et j’étais heureux de pouvoir partager ce moment avec elle. Je repoussais tous les jours l’idée que tout redevienne comme avant, je repoussais les dates et les limites imposés, j’oubliais l’espace d’un instant au cauchemar de retourner la bas et je gardais le souvenir de son rire…de son visage sans tristesse et sans peur. Orie était comblé et incroyablement plus forte à côté de Nanako. Je voulais tellement la remercier… -
« Monsieur Fujii, vous permettez que j’emmène Nanako après le repas ? Je ferais attention et je ne la ramènerais pas tard. Hahaha…rigola t-il aussitôt. Inutile d’être aussi formel. Aye…Rétorqua Nanako en sautant de son marche pied. Tu veux aller ou ? et…et Elel ? Hoy, Elel tu peux venir toi aussi ! C’est gentil mais j’ai entraînement avec Keiji demain matin. Je vais rentrer me reposer. Entraiiiinement avec Keijiiii….Répéta Nanako en roulant les syllabes. Hahaha ! ! Nanako ! Jsuis sérieuse ! Aye aye. Rétorqua Nanako, le visage relevé et les yeux fermés. Je veux bien te croire. Mais on te ramènera. Au fait…regardant Nasu. Tu ne m’a toujours pas dit ou tu veux aller. S-U-R-P-R-I-S-E. Articula Nasu. Onee saaaan ! Tu m’emmènes ? Supplia Orie. Bien sur que je t’emmène ! OUAAAAAAAAIS ! JE VAIS SORTIR AVEC AYA ONEE SAN ET NANA ONIII CHAN ! Sautant de sa chaise pour courir dans ses bras. »
Nanako ne cachait pas ses joues rosées et son sourire que j’avais eu tant de mal à voir quand je l’ai rencontré. Je réalisais, combien Nanako avait de rempart autour d’elle…et que j’avais réussi à les creuser…jour après jour, pour avoir la chance de voir un visage si expressif. ** Nanako Papa était allez dormir directement après le repas et m’avait promis de vite poser des jours de vacances si j’y tenais toujours, ce que j’avais aussitôt confirmé. A peine sortit de la maison que Nasu me montra fièrement sa voiture de fonction. Elle était petite et blanche. -
« Na…Nasu, tu as le permis ? Evidemment, je l’ai passé juste avant l’été. AYYYYYE ? ! pourquoi tu ne me l’a pas dit ? ! …hoy, je n’avais pas de voiture, le permis ça aide juste à trouver du travail. Mais j’ai celle-ci jusqu’à la fin de l’été. Montez ! »
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On avait ramené Elel qui habitait non loin de chez moi et nous salua une dernière fois. Nasu conduisait prudemment et son visage paraissait plus mûr au volant. C’est vrai…qu’il avait deux ans de plus que moi… Je me sentais étrangement plus jeune, mais…avec Nasu…ce n’était pas vraiment un problème parce que… mes sentiments étaient très clairs. Je regardais la route défilée sous mes yeux, jusqu’à ce que des centaines de lumière apparaissent dans le ciel, scintillant et perlant l’obscurité de couleur flamboyante. Je rapprochais mon visage, les yeux écarquillaient, tandis qu’Orie cria à l’arrière : « LA FETE FOOOOOOOOORAINE ! ! ! ! ! ! ! ! ! » C’était magnifique. Des lampions rouge et jaune bordés les chemins jusqu’au parking. Des filles se promenaient en tenue traditionnelle, portant gracieusement leur Yukata. Orie me prit aussitôt la main en sortant de la voiture. La musique tinter une mélodie entraînante et des odeurs toutes aussi bonne venait aiguiser ma gourmandise. « Hoy…On y va ? » Sa main glissa délicatement dans mon autre main et me tira vers l’entrée. « A…aye… » Sa main était toujours fraîche et ma main parcourue de frisson ne quittait plus la sienne. La grande roue triomphait de toutes les attractions par ses lumières féeriques, illuminant tout le parc de rayon coloré. ** Nasu Le visage vers le ciel, ses yeux argentés reflétés de paillette dorée, admirant chacune des nacelles ornées de petite toile rouge. Orie avait le regard tout aussi expressif et sauta presque d’excitation à l’idée de monter là-dedans. Elle tira sur la robe à Nanako…noire avec des petits nœuds rouges. Son père n’exagérait pas…Nanako est réellement une belle femme. -
« Nana Onii chan ! ! ! ON Y VA ? ! AYE ! ! ! Cria t-elle de joie, penchés au-dessus d’elle. »
Aussitôt grimper à l’intérieur, Orie se colla à la vitre émerveillée tandis que Nanako penché de l’autre côté faisait de même. -
« AAAAAAAAAAAAAYE ! ! Cria Nanako. REGARDE NASU ! Un panorama de la ville ! ! ! AYA ONEE SAN ! ! ! C’EST HAUUUT ! Hahaha…rigola Nanako en traversant la cabine pour la rejoindre, faisant quelque peu ballotter la nacelle. CA BOUGE ! Cria Orie paniquer. Aye…aye…rassura t-elle en soufflant doucement dans son oreille. Regarde, là bas c’est mon Lycée, tu reconnais ? 42
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Haaa ! Souffla Orie d’un air ébahis. IL EST TOUT PETIT ! »
Je contemplais Nanako prendre si bien soin d’Orie…Elle ressemblait, à une de ses mères que l’ont voit que dans les films. Son bras autour d’elle, elle lui montrait des dizaines d’endroit, lui faisant oublier la peur de la hauteur. -
« Aya Onee san…marmonna tout à coup Orie. Tu ne regarde pas ? Haha si !…ce que je vois est…tout aussi merveilleux. Clama t-il, les yeux plissaient Aye ? ? rétorqua Nanako. Tu as vu quoi ? ! Questionna t-elle en regardant le paysage qui se fondait dans des milliers de petit points lumineux et flous. …on est arrivé. Souffla Nasu le sourire en coin. »
Nanako et Orie courait d’un stand a un autre, m’entraînant dans un labyrinthe de vitre ou Nanako n’hésitait pas shooter dedans pour voir si elle pouvait passer, ou encore dans un stand de tir à l’arc ou elle a tiré sur l’ours en peluche au lieu de la cible, prétextant avoir gagné son lot. Orie avait tellement fait les yeux doux que le vendeur avait céder et nous étions repartis triomphant. « Haaa ! ! ! NASU REGARDE ! UNE SALLE D’ARCADE ! » Cria Nanako en sautant à mon bras pour m’entraîner sur un tape taupe. -
« HOY ! TAPE DOUCEMENT ! JE FAIS TOUJOURS DOUCEMENT ! Hahaha ! Rigola Orie sautant sur le côté de la machine. A gauche ! ! ! a droite ! ! laaa ! »
La foule s’entassait derrière nous pour voir le score de Nanako défilés. -
« Aya Onee san…tu laisse gagner Nana Onii chan ? ? Hoy…clama t-il en lui faisant discrètement un clin d’œil. Aye ?…Nasu. Si tu gagne, je te paye une glace. …tu m’en dois pas déjà une ? Jte paye la double avec accompagnant, nappage et cornet de ton choix. Hoy…Si tu me prends par les sentiments… »
Je remis une pièce dans la machine et tenu le paris. -
« Et si c’est toi qui gagne ? … Si je gagne, je t’appelle Atsuya Hoy… »
** Orie Les taupes sortaient les unes après les autres et aucun des deux ne tapaient dessus. Le score restait de zéro…quand celui de Aya se mit à grimper. -
« HOY ! ! TU TAPE SUR MES TAUPES ! ! MINIPOUCE ! ! TA CAS JOUER ! ! VAMPIRE ! ! TRICHEUUUUSE ! »
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Aya tapa à son tour sur les taupes à Nanako, remontant rapidement le score à trois milles partout. Pas une taupe n’était épargnée et chacun était épuisé de frapper avec une telle rapidité quand la cloche tinta et que tout le monde se mit à les clamer. « record » …soufflèrent Nanako et Aya blasés d’une égalité parfaite. -
« on fait la revanche à Mariocard ? Lança Nasu sur motivé. AYYYYYYYE ! Hurla Nanako en se précipitant sur une des machines. Hoy…désolé Orie, la prochaine est pour toi ! Noooon, rigola t-elle aussitôt, c’est amusant de vous voir ! et moi je veux que tu gagne Onee san. AYYE ? ! et moi tu m’encourage pas Orie ? Si…se rapprochant de son oreille en murmurant : mais je veux t’entendre l’appeler Atsuya… Aaaayyye….voilà qu’elle s’y met-elle aussi ! suppliant Nanako qui c’était mise toute seule dans l’embarras. »
Aya avait pris le gros buzzeur et Nanako Todd le champignon. C’était une lutte sans merci pour…Perdre ? -
« NANAKO AVANCE ! Mais j’avance Orie ! MENT PAS ! TU VA TOUT DOUCEMENT ET TU TE PRENDS TOUS LES MURS ! Ayyyye ! je me fais crier dessus par Orie ! Pleurnicha Nanako au volant. »
La partie était tellement lente qu’aucune ligne d’arriver n’a était dépassé et qu’elle s’est terminé sur le temps de jeu écoulé. -
J’ai gagné. Clama Nasu d’un sourire en coin. A….aye…bégaya Nanako en regardant son écran. AAAAAAAYE ? ! POURQUOI T’ES DERNIER ? ! Peut être parce que je n’ai pas bouger du tout. TRICHEUR ! Ta gagné. Félicitations Na-Na-Ko… Je ne le dirais qu’une fois. Bouda t-elle aussitôt Ca me va. Dans tous les cas, j’ai droit à ma glace. Sans le double accompagnement. Grogna t-elle en se relevant, fouillant dans son porte monnaie grenouille. »
Nanako et Aya m’avaient tous les deux pris la main jusqu’au stand ou l’odeur des crêpes étaient omniprésente. Ca sentait drôlement bon et je regardais tous les bons parfums qui s’offraient derrière cette grande vitrine quand Nanako se baissa pour me demander ce que je voulais prendre. -
« Pour moi ? ! Heu…je veux…Je veux…une crê..Non ! Une gaufr…NON ! ! attend un beignet de…Non non ! UNE CREPE ! Hahaha ! ! Tu es sûre ? Oui ! Une crêpe aux fraises ! Et toi Na…A…A…Bégaya Nanako qui devenait rouge écarlate. 44
-
Une glace ! Coupa Nasu décontracté, le visage souriant. A la fraise. Aye…vous aimez la fraise vous ! Hoy…et toi, c’est quoi ton parfum préféré ? Mon parfum préféré…je crois que c’est …le sorbet mangue ! »
Le vendeur se tourna enfin vers nous pour prendre notre commande : - « Bonsoir Mademoiselle ! Qu’est ce que je vous sers ? - Une crêpe à la fraise et une glace fraise…avec un double accompagnement chocolat, un nappage fruit des bois, de la chantilly et des pépites roses que vous avez là. - HOY ! Clama Nasu en rapprochant son visage du sien, au-dessus d’Orie. Ca n’annule pas notre pari. - Non…murmura Nanako en rapprochant son visage à quelques centimètre du sien, tandis qu’Orie scrutait encore la vitrine. Mais c’est pour te remercier…A-TSU-YA. » ** Nasu Elle l’avait prononcé doucement et en articulant chaque syllabe…je ne pouvais retenir la chaleur se déposé sur mes joues. Ses lèvres étaient tellement proche…je m’approchais doucement, plongeais dans ses yeux d’argents qui faisait tournoyer mon cœur à la chamade… - « Votre commande ! - MA CREEEEPE ! Cria Orie en lâchant Nasu et Nanako pour tendre les deux bras en l’air. - Hoy. Sourit Nasu, fixant toujours Nanako. On fait un dernier tour et…je te ramène. - Aye…souffla Nanako, plissant ses yeux décontractés. » Ma glace était vraiment énorme… -
« Hoy….tu n’as rien pris Nanako ? Non merci. Je suis fauchée ! HOY ! ! Dé…Désolé ! Je n’avais pas du tout réfléchi à ça. Attend prend au moins… Non ! Régalez-vous. Ca me fait plaisir. CROQUE ! ! Cria Orie en tendant sa crêpe. Haha ! D’accord. Une mini part pour une minipouce. »
**Nanako Nasu m’avait ramené et j’avais dit au revoir à la ligné de lampion qui nous guidait vers le chemin du retour. C’était une nuit particulièrement douce et la chaleur n’avait pas quitté mon corps habituellement si frileux. On écoutait de la musique rock dans la voiture, un CD d’Haru que Nasu avait emprunté. Nasu reprenait le travail a huit heures le lendemain et je m’excusais encore une fois de l’avoir tenu éveillé si tard. Orie ne pouvait être gardé par les parents d’Haru le lendemain et je lui avais donc proposé de la déposé à la maison en partant. Je n’allais pas beaucoup dormir non plus…mais avoir Orie avec moi était toujours un réel plaisir. On irait voir Haru à l’hôpital le matin et…je suppose que je ferais la connaissance d’Alexia.
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Il me déposa devant le portillon et descendit de la voiture pour me raccompagner à la porte. -
« Haha ! Nasu, inutile d’être si formel ! Plaisanta Nanako en refaisant son père. Discute pas. Même s’il y a que six mètres à faire…»
Il souffla un court instant et nous écrasions tous les deux le paillassons « bienvenue au jardin fleuri » Quelques cigales chantaient encore malgré la nuit tombé. Les roses c’était refermé, attendant les prochains rayons de soleil pour s’épanouir à nouveau. La rosé s’évanouissait…perlant de millier de gouttes chaques parcelles de pétales, de feuilles qui tremblaient gracieusement à chaques larmes cristallines qui s’abandonnait au sol. -
« C’est vrai qu’il est fleuri ce jardin…souffla Nasu. Haha…oui, mon père aime jardiner….heu….Merci, pour la soirée. Chuchota Nanako. Et n’oublie pas de monter directement demain. Je risque de ne pas me réveiller ! Si ça me permet de te voir dormir…je n’y manquerais pas. …a…aye…alors…heu…à…à demain. »
Il se rapprocha d’avantage, ses cheveux caressaient légèrement mes joues. Son bras passait derrière ma hanche et me tira délicatement contre lui tandis…que son autre main effleurait ma nuque. -
« …Na…nasu… Je ne partirais pas…murmura t-il au creux de son oreille…sans t’avoir dit au revoir. »
Mon cœur se serrait, je sentais la chaleur de son souffle sur mon épaule. Je me sentais fébrile et sans défense…me laissant posséder et envahir si aisément… Ma main tremblait mais je la posais sur son torse, hésitante, l’enlevant presque aussitôt pour le mettre en boule contre moi. Il remonta lentement sa main, effleurant mon ventre qui tressaillait…accolant sa joue contre la mienne. Il déroula ma main pour y mettre la sienne et la reposa sur son torse. Son battement de cœur vibrer sous mes doigts qui étreignait son t-shirt. Je ne voulais plus qu’il parte… « A…Atsuya… » susurra Nanako maladroite. ** Nasu J’aimais entendre sa voix…J’aimais…l’entendre dire mon prénom. Je repassais la main dans son dos pour la serré fort contre moi. Elle poussa un léger son aigu de surprise. Je passais mes doigts dans ses cheveux bleutés qui sentait aussi bon que son jardin fleuri. Sa peau était douce et ses lèvres délicatement rosées. ** Nanako Je me plongeais une dernière fois dans ses Lys quand ses lèvres se posèrent sur les miennes. C’était tiède et satiné…son baiser était passionné et je ne voulais plus le quitter. Mes mains qui tremblaient se resserraient sur son t-shirt aussi noir que la nuit qui nous entourait.
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Je suivais ses lèvres qui s’éloignaient lentement jusqu’à ce qu’elle ne se touche plus et il me regarda avec un sourire timide avant de m’embrasser à nouveau, m’étreignant fougueusement. Sur la pointe des pieds, je m’élevais pour être plus proche encore de ses lèvres sucrées. « …au revoir…Nanako. » souffla t-il en caressant mon visage une dernière fois. Sans plus attendre, il repartit vers le portillon ou Orie avait le nez collait à la vitre. Je rigolais discrètement, heureuse et anxieuse en même temps… « ATSUYA ! !! cria Nanako, perçant le silence, tandis que Nasu se retourna en ouvrant le portillon….JE T’AIME ! ! ! ! » Ses cheveux blancs éclairaient presque l’obscurité. Il me fit un grand sourire, les yeux plissaient et joyeux. Il lâcha le portail et revenu vers moi d’un pas rapide, et sans s’arrêtait, posa ses deux mains sur mes joues et posa ses lèvres sur les miennes sans plus d’hésitation que ses pas décidés, me soulevant presque dans son élan. -
« Moi aussi, je t’aime. Désolé de t’avoir dit ça hier soir, mais…tu m’avais tellement inquiété que je n’y avais pas vraiment réfléchis…mais…je n’ai aucun doute là dessus….je t’aime, Nanako. …dé…Désolé…de t’avoir inquiété… Oui. Ne recommence plus Nanako. On affronte les choses ensembles. A…aye. Bonne nuit, je viens te réveiller…dans quelques heures… Aye… »
Il me fit un doux bisous sur le front avant de partir, tandis qu’Orie me faisait coucou de la voiture, au sourire aussi éblouissant que le mien. … Je plongeais la tête dans le coussin…et posa mes doigts sur mes lèvres encore sucrés avant de fermer les yeux, comptant les heures avant de le revoir…
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Chapitre 18 : Elel x Keiji Allongés dans le lit à mon père, je n'avais pas dormis de la nuit. Le jour se levait et mes yeux ne c'était pas fermé…
On était rentré tard cette nuit là. Je m'étais assise à table en face de mon père qui m'avait servi un chocolat chaud. Il n'avait pas beaucoup parlé depuis l'hôpital. Je me souviens de son regard, inquiet et sérieux. Celui qu'il tenait lors de rare occasion ou quelque chose d'important devait être dit. Ses cheveux blancs et sa légère barbe de quelques jours laissaient apparaître un visage fatigué et creusé. Mon père travaillait vraiment beaucoup et ne prenait qu'un seul jour de repos par semaine et…n'avait jamais pris de vacance. Ses yeux cernaient brillé sous la petite lumière de la cuisine tandis que son regard sévère, m'avait rappelé mon enfance… Bien que je comparais souvent mon enfance à une belle aventure, chaque jour différente et plus délirante encore…je ne lui devais qu'à lui et a tous les efforts qu'il a su entreprendre pour ne pas se perdre dans les manuels d'éducations. Ce n'était pas tous les jours faciles, partagé entre le rôle de père, de mère et de confident, il était amené à choisir quel regard adopter à chaque circonstance. Je connaissais bien celui là, qui présagé une longue discussion entre un père et sa fille.
Mes pieds sales et abîmés c'étaient croisés, angoissé sous la table, prête à entendre sa voix dure et rauque me dire que j'avais été totalement inconsciente de me rendre chez eux, ce qui n'avait pas tardé à ce passé. Cela faisait longtemps, que l'on n'avait pas aborder le sujet…
" Nanako. Ce qui se passe là est important. "
Il avait posé sa tasse sur la table avant de s'asseoir à son tour, me fixant droit dans les yeux.
" Je te l'ai dit…je suis fier de t'avoir élevé pour que tu puisses te défendre mais…je ne veux pas que tu t'en prennes aux Satés. -
AYE ? ! PAPA ! ! ILS M'ONT…
-
Tu oublie que je suis ton père ? ! Cria t-il fermement, le poing fermé sur la table. 49
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…Qu'est ce…qu'est ce qu'il y a papa… ? C'est…parce que j'y suis allez la nuit ou… "
Il était vraiment rare que j'entende une voix si colérique et si ferme. Des frissons me parcouraient le dos, enfin consciente qu'il avait pris son rôle de père bel et bien aux sérieux.
" Regarde-toi…Nanako. Souffla son père. Tu es tellement obnubilé par leur présence que tu as inquiété tes amis…et ton pauvre père qui s'est levé au milieu de la nuit. …papa…soupira t-elle, lâchant sa tasse pour cacher ses mains sous la table…le regard enfuit sous ses cheveux bleutés. "
Oui…il avait entièrement raison et je devais bien l'admettre…j'étais allée trop loin. Moi qui pensais libérer tout le monde de ma peur, je n'avais fait que les alarmer d'avantage. Tout le monde était toujours là pour moi, qu'importe ou je suis et comment je m'y suis retrouvé. On me pardonne sans me laisser le temps de me justifier. En quoi je le mérite ?…Je ne fais que penser à moi. Je me cachais d'autant plus les yeux sous cette chevelure excessivement bleutés, n'osant plus relevé la tête…
" J'ai vraiment eu peur Nanako. Je sais que tu veux affronter les jumeaux mais…clama Monsieur Fujii en observant sa fille se meurtrir. Je ne supporterais pas de te voir perdre… Perdre ?…je n'ai pas l'intention de perdre ! Justifia Nanako en levant brusquement ses yeux sur son père. -
Ils t'ont pris ta vie…Nanako.
…de…de quoi tu parles…papa…ça va ? S'inquiétait-elle en posant ses deux mains sur la table. Non. Je suis fatigué. A cause de cet accident, tu n'as plus jamais était la même. Tu étais si jeune, et personne d'autre que moi n'avait la responsabilité de franchir ce cap à tes côtés. J'ai essayé de nombreuse fois de te réconforter, de te raconter des histoires, ou de te faire rire. Mais rien ne fonctionner. Tu restais assise dans le fauteuil et attendais que les heures passent sans bouger. Une semaine était passé…deux, puis trois…tu ne disais toujours rien. Ce fut les plus longs moment de ma vie et chaque jour avant de rentré du travail, je me rendais sur la tombe de ta mère pour lui demander conseil. Un 50
soir…j'avais fini bien plus tard que prévu et je m'étais vraiment pressé pour rentrer à la maison. Quand je suis arrivé, je t'ai retrouvé endormis devant un épisode de Sogo Ishii. Tu sais…c'était cet épisode ou on voit Gabrielle se changer dans les vestiaires pour mettre ses habits punks. …oui…a la fin…son père découvre que Gabrielle cache des habits punk dans son sac. Continua Nanako en baissant la voix. Oui. Tu va trouver ça stupide mais…c'est là que j'ai compris que je devais arrêter de te couver mais te rendre plus forte. Je voulais, être proche de toi, je ne voulais pas qu'on est des secrets…parce que…je ne voulais pas être le genre de père qui découvre dix ans plus tard que sa fille est malheureuse… J'ai changé mes habitudes, mon caractère, et j'avais enfin trouver un moyen de communiquer avec toi. Tu t'ouvrais de plus en plus chaques jours et…je n'ai alors, plus jamais cessé de t'éduquer ainsi. Nanako…Je sais que tu as eu une vie difficile avec ce caractère que tu t'étais forgé. Tu n'étais pas sociable, tu criais à tout bout de champs et la seule qui te supportait était Elel. Tu ne faisais confiance à personne et …je ne t'ai jamais encouragé à le faire par peur que tu ne sois à nouveau déçu. Je dois dire que je suis éternellement reconnaissant à Elel d'être resté ton amie mais…tu n'aurais jamais du subir tout ça….Chaque jour…il ne s'est pas passé une seule journée depuis cet accident sans que je ne te regarde grandir. "
Il c'était tut et regardait les petits traits dessinés sur la porte de la cuisine, graduant année après année les centimètres qui s'élevaient doucement.
-
" Il ne s'est pas passé une année sans que j'angoisse de voir ces traits s'arrêter.
Papa…j'aime ma vie. Je n'ai jamais regretté d'être différente….bon…j'exagère. Si des fois. Mais ça ne durait jamais longtemps !…ce que je veux dire…c'est que je vais bien. Et…je m'excuse de t'avoir inquiété cette nuit. Je te promets de ne plus recommencer. -
Mais…
NON ! A moi de parler maintenant. Clama Nanako les sourcils froncés, se levant de sa chaise, tapant ses deux mains à plats sur la table : La seule raison pour laquelle je me suis rendu chez les Satés…c'est parce que je voulais en finir, je ne supportais pas de ressentir cette peur m'envahir et je ne voulais pas encore une fois…compter sur Nasu pour me secourir. Je voulais être digne de toi, et lui prouver que j'étais forte. Tu m'as élevé pour que je sache faire face à la vie, alors soit fier de moi le jour ou je vaincrais les Satés !…Après tant d'année…je ne sais pas comment, ni par ou je vais commencer. Mais je voudrais au moins pouvoir les regarder et me dire…que je n'aurais plus jamais peur d'eux. Je ne suis plus seule papa. J'aurais vraiment aimé, que tu sois là au festival. Les premières années, ont vraiment fait des efforts pour que je me sente chez moi et…j'ai
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même affronté Kira ! et…papa…Reprit Nanako d'une toute petite voix : ma petite taille…c'est mignon non ?… Je vois…rétorqua son père, affichant un léger sourire satisfait. Oui…tu es magnifique, Nanako. "
Après ça, il était déjà l'heure pour mon père de se préparer pour partir au travail. Je l'avais discrètement regardé se rasé, mettre son costume et bien remonter sa cravate. Il se regardait devant son grand miroir et m'avait surpris l'espionnant à travers la porte légèrement entrouverte.
" ….Qu'est ce que tu fais Nanako ? "…avait-il clamé. " Rentre, ne reste pas dans le couloir. "
C'était la première fois que je l'avais aperçut en train de se préparer. A cette heure ci, je dors à coup sur et Elel ne tarde pas à faire irruption pour me réveiller et me traîner de force en cours. Il prenait son temps et se recoiffer à plusieurs reprises. Je ne le savais pas si coquet. Je m'étais assise sur son lit et attendais patiemment qu'il parte au travail, déjà épuisé.
" Papa… " avais-je clamé avant qu'il ne passe la porte.
" Pourquoi tu ne prendrais pas quelques jours de vacance ?…on pourrait, faire quelque chose ensemble. Si tu as envie de rester avec ton vieux père…pourquoi pas…prendre trois ou quatre jours. GENIAL ! ! S'extasia Nanako, bondissant sur le lit avant de se calmer aussitôt… Bonne journée et…prend soin de toi. Encore…désolé. -
Hum…souffla son père, souriant. Bonne journée Nanako. ".
…
C'est comme ça que le soleil se levait, allongé sur son lit, aveuglant mes petits yeux fatigués. Son lit était bien plus confortable que le miens. J'enfonçais ma tête dans 52
l'oreiller, fermant les yeux en espérant m'endormir quelques heures…Mais après avoir roulait de tous les côtés, je revenais à la même position initiale. Je tournais la tête sur le côté du lit…la dernière fois que j'étais ici…Nasu c'était allongé à côté de moi. Son parfum était encore imprégné dans mes souvenirs, et sa voix ne cessait de résonnait dans ma tête.
" Je t'aime "…
j'aurais tellement aimé lui répondre quelque chose d'aussi beau…mais tout ce que j'ai fait c'est…me plongeait dans cette vallée de Lys qui ne cessait de me faire trembler. Ma voix c'était briser, mes mains refusées de bouger et…ce même parfum…Qu'est ce qui lui as pris de me sortir ça comme ça… ? idiot.
…Je roulais à nouveau encore et encore sous ma couette douillette, repensant à cette folle nuit. Mes pieds tailladés me faisaient légèrement mal, mais la douleur…n'était rien comparée à ce sentiment qui m'était inconnue. Qu'est ce que j'étais censé faire maintenant ?…Est ce qu'il a dit qu'il m'aimait, comme on dit à une personne qu'on est amoureux ?…ou est ce qu'il avait tout simplement voulu me dire qu'il m'appréciait ? …et si c'était que ça ? Si je me fais plein d'idée pour rien. C'est pas comme si on c'était embrassé après ça… " RAAAAAAAAAAh ! Ca m'énerve ! ! !… " J'attrapais violemment le coussin, enragé et l'enfonça sur ma tête, bouillonnante… " IDIOT ! "
J'avais fini par m'endormir, croulant de fatigue.
**
Pendant ce temps à l'hôpital
** Izumi
J'arrivais tôt à l'hôpital ce matin, les visites ne commençaient que dans une heure alors j'attendais patiemment dans ce grand corridor blanc, relisant à nouveau le message que Nasu m'avait envoyé cette nuit. " Haru a eu un accident, il va bien, mais il est hospitalisé quelques jours à l'hôpital du centre. Chambre 201. Ne t'inquiète pas, il va bien ! : Nasu " 53
Bien qu'il avait insisté deux fois sur " il va bien ", je ne pouvais m'empêcher d'être anxieuse et de regarder les minutes défilées. Je regardais le numéro de sa chambre…relisais le message…re-vérifier le numéro de la chambre. " Bon…c'est bien là. ". Je me levais, fit quelques pas devant sa porte qui se transformèrent en de long allerretour dans le couloir…puis me rassit. Je regardais l'heure. " …Allez…Avance ". Il n'y avait personne. Je m'attendais à voir toute la famille en arrivant…mais…en fait, ils devaient tous être là cette nuit, ils ont du rentré chez eux pour dormir un peu.
Une infirmière passait avec des plateaux repas. " Hum…le petit déjeuner. " Elle s'arrêta devant sa chambre. 201…c'est celle là. Elle va entrer ? ! Elle va voir Haru ! !
" Bon…Bonjour ! Bégaya Izumi en se redressant, se dirigeant aussitôt vers l'infirmière. Ho…Bonjour…Qu'est ce que tu fais ici, tu es perdu ?…chuchota l'infirmière en se penchant gentiment sur Izumi. Heu…elle me prend pour une petite fille ? Tant pis, profitons en…Je…je viens voir, Haru…Hakata Haru. Ha…je suis désolé mais les visites ne commencent que dans une demi-heure, il va d'abord prendre son déjeuner. "
** l'infirmière
Cette toute petite fille me faisait de grands yeux ronds presque emplis de larme et tremblotait, les deux mains jointes sous son menton. Depuis quand était-elle dans ce couloir à attendre ?…Elle portait une petite robe jaune à fleur bleue et ses ballerines de porcelaine se croisés timidement…
** Izumi
" …bon …d'accord. " Souffla l'infirmière en me faisant signe de me taire avec un clin d'œil très sympa.
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Je n'étais pas fière de moi d'avoir profiter de la situation, mais lui fit quand même un léger sourire timide et la suivit aussitôt.
Cachait derrière sa blouse blanche, je penchais impatiemment la tête sur le côté, pressé de l'apercevoir. Il était encore endormi et l'infirmière posa son plateau repas en parlant très fort : " Monsieur Hakata ! Votre déjeuner ! " Elle ne prit pas la peine d'attendre et repartis servir les autres chambres.
Il était allongé sous un grand drap blanc. Sa peau était pâle et ses cheveux ébène s'abattaient en désordre sur le visage. Ses yeux se froncés, le réveil paraissait difficile. Je posais ma main sur la sienne, attentive aux moindres de ses mouvements.
" …Haru…. " Murmurais-je malgré moi, penché au-dessus de sa tête, sur les pointes des pieds. Ses lèvres remuaient légèrement, elles étaient un peu sèche. J'attendais, minutieuse aux murmures qu'il tentait de prononcer.
" A…Alex… " Ses yeux clignaient et s'ouvraient peu à peu…
** Haru
C'était flou, mais ses cheveux châtains flottaient au-dessus de mes yeux tandis qu'une petite voix répétait mon nom. C'était comme…entendre un écho. Pourquoi j'étais aussi troublé…j'essayais d'ouvrir doucement les yeux, la lumière était forte et aveuglante.
-
" Alex…ia ?…
-
Heu…c'est…c'est Izumi. "
Izumi…j'ai bien entendu. Elles se ressemblent vraiment. Je clignais des yeux et m'habituer peu à peu à la lumière. Je penchais la tête sur cette petite fille toujours aussi mignonne. Elle avait un regard inquiet et de grands yeux bleus ou j'aurais pu m'y noyer tellement ils étaient écarquillaient. Elle portait une magnifique petite robe jaune à fleur bleue. Ca lui ressemblait bien. Je souriais, content de la voir à mon réveil, quand une douleur s'élança dans mon ventre. 55
** Izumi
A peine avait-il sourit qu'il se mit à gémir en se redressant brutalement. Le drap glissait sur son torse nu et je découvris un énorme bandage recouvrir son ventre, ou ses mains venues aussitôt l'entouraient. " HARU ! ! Reste allongé ! "
Je le poussais aussitôt, mes deux mains sur ses épaules, le plaquant contre le coussin, grimpant à genoux d'un saut sur le lit pour qu'il arrête de gesticuler.
-
" J'ai…bégaya Haru qui se tordait de douleur. J'ai mal…
Il faut appeler l'infirmière ! Cria t-elle sans broncher. S'emparant aussitôt du bouton d'appel d'urgence, cliquant une bonne dizaine de fois dessus. ELLE VIENT OUI ? ! Hurla Izumi, en maintenant toujours Haru. -
Izu…Izumi…Peiner Haru en lui attrapant la main pour l'arrêter. Ca va…Ca passe.
-
Haru…souffla Izumi, se détendant quelque peu, le regard au-dessus du sien.
Vous avez sonné ? Interpella une voix dans son dos. MADEMOISELLE ! Cria aussitôt l'infirmière. Il ne faut pas monter sur le lit ! -
VOUS AVIEZ CAS ETRE LA PLUS VITE ! ! Hurla Izumi en sautant du lit. "
** Haru
Je restais stupéfait, les bras autour de ma blessure, oubliant presque ma douleur au cri d'Izumi qui se déchirait pour la première fois.
-
" Cal…calme toi…Izumi…bégaya Haru
-
JE ME CALMERAIS QUAND TU SERAS SORTIE DE CET HOPITAL !
-
Mademoiselle, restait tranquille s'il vous plaît. Vous êtes dans un hôpital.
-
…Huuu….bouda Izumi, les sourcils froncés. 56
-
Monsieur Hakata, je vais vous prescrire des anti-douleur.
-
Attendez…Gémis à nouveau Haru. Qu'est ce …qu'est ce que j'ai eu ?
…Vous ne le savez pas ? s'étonna l'infirmière. Vous êtes tombait du toit. Vous avez du heurter un objet tranchant et vous avez perdu beaucoup de sang. On a du vous faire une transfusion et vous avez eu quinze points de suture ! C'est un miracle que vous n'ayez rien de cassé. Votre médecin passera vous expliquez tout ça en détail dans la matinée. En attendant reposez-vous. Je ne peux pas vous donner de la morphine, vous en avez déjà eu il y a quelques heures. Mais je peux vous procurer quelque chose de moins fort. Ca atténueras légèrement la douleur. Elle posa un cachet à côté de son verre qu'il avala aussitôt. "
Elle repartit et Izumi se retourna presque paniqué.
-
" Ca va ? Tu…tu as beaucoup mal ?
Haha…rigola doucement Haru qui se tordait en même temps que son rire. Inutile de stresser autant Izu, je vais bien. Désolé j'ai juste était surpris de ce qui m'arrivait là. Haaa…souffla Izumi rassuré. Me…Me fait plus une peur pareille. Mais qu'est ce que tu faisais sur le toit ? -
Je parlais avec ma sœur. Alexia.
-
…Tu…tu as une sœur ? ! s'étonna Izumi
Oui. Mais, on ne s'entend pas vraiment elle et moi. Généralement j'évite de parler d'elle…désolé mais…j'ai super mal. -
Haaa ! ! PARDDONN ! Je…je me taie. Mais…je…je peux rester ?
-
Evidemment.
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…
-
…
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…Izumi s'asseyant à son chevet, les lèvres serrées.
-
…Izu. Murmura Haru en tournant la tête vers elle.
-
OUI ! Clama t-elle aussitôt, bondissant sur sa chaise.
-
…Merci d'être là.
-
…de…de rien. C'est normal. "
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Un long silence s'installait et je regardais ses petits doigts s'enroulaient les uns aux autres, quand elle se décida enfin à enlever son petit sac à dos en forme d'ourson en peluche. Elle fouilla dedans un instant et brandit une boite de chocolat. Sans un mot, elle l'ouvrit et m'en enfonça un directement dans la bouche. Ses sourcils froncés et son air décidé me faisaient sourire.
-
…Izu ?…
-
OUI ! ! ! cria t-elle en se redressant à nouveau.
-
En fait…je veux bien t'entendre parler.
Haaa ! Sourit soudainement Izumi, les yeux en arc-en-ciel. Alors heu… Hier au Goodzy, un …un garçon a renverser son plat de nouille sur mes cheveux. Il…il était plutôt maladroit hein…hahaha…mais en fait, il était très charmant. Je rêve…hahaha ! Rigola Haru accompagnés de grimace de douleur. Me fait pas rire Izu ! Ca tire sur ma plaie ! -
Maiiiis ….bouda Izu. J'ai rien dit de drôle ! se défendait-elle en faisant la mou.
-
Dé…Désolé. T'imaginer en train de draguer…
-
He bien…heu…Non…Je ne l'ai pas draguer ! Je l'ai juste regarder.
-
Hum…Parce qu'il ta renversé sa soupe sur ta tête ?
Maiiis…bouda Izumi. En fait Lucy est vite intervenue pour l'éloigner de moi et lui a même crier dessus. La plupart des clients ont de mauvaise intention…je le sais. Mais…il paraissait gentil et honnête. -
Hum…Izu. Tu aimes quel genre de garçon ?
-
Heu…DES COMME TOI ! Clama t-elle enjouait.
-
…hein ?…s'étonna t-il, les yeux écarquillaient, perdant son sourire.
…Môooo…me regarde pas avec ses yeux là Haru…bouda t-elle aussitôt. Je ne parlais pas de toi ! Je veux dire que j'aime bien les garçons…qui…qui me laisse le temps de parler. C'est agréable. C'est pas comme si je ne voulais pas parler…mais…habituellement…on ne me laisse jamais le temps de finir mes phrases. Il faut un garçon…patient et qui sache m'écouter…je pense. Mais…je veux aussi, qu'il me fasse rire…beaucoup rire. -
Oui…je le pense aussi.
-
Et toi…il te faut juste Kei ! Clama t-elle enthousiaste 58
-
HEIN ? ! Cria t-il en se courbant. Tsss…ça fait mal. Comment…comment tu sais ?
…je suis ton amie…non ? Répondu t-elle timidement. Même s'il parle beaucoup, tes yeux n'arrive pas à quitter ses lèvres. Même s'il parle beaucoup…ce n'est jamais pour parler de lui, mais de tout ce qui pourrait t'intéresser. Et… -
Même s'il parle beaucoup…rétorqua Haru, le sourire en coin.
Il arrive à te faire rire. Alors ne le laisse pas s'en aller comme ça. Encore moins parce que tu es à l'hôpital ! Il a passé la nuit dans le couloir tu sais ! Enfin tout ça, c'est que Nasu m'a raconté ! …j'espère que je le rencontrerais bientôt. "
Je retrouvais le sourire. Izumi était vraiment une amie fidèle. Je ne lui ai jamais dit mes préférences pour les garçons, et elle a était assez attentive pour le voir d'elle-même. Elle sauta à nouveau sur le lit et poussa le plateau repas jusque sous mon menton.
-
" MANGE !
-
Pas envie.
-
…attrapant la cuillère de gelé. Ca…ca a l'air tout à fait dégouttant.
Et tu veux me le faire manger ?…râla Haru écœuré de voir ce machin vert gluant se tortiller sur la cuillère. -
…Ta raison…comment peuvent-il…Servir quelque chose d'aussi… "
Quelqu'un frappa doucement à la porte et à peine était-elle entrouverte, que je restais frappé par leur ressemble.
" Bonjour Haru ! clama Alexia étonné en s'avançant vers le lit. "
** Alexia
Cette fille était à genoux sur le lit…penchait au-dessus de sa tête en lui tendant une cuillère de gelé verte. Ses cheveux châtains étaient aussi long que les miens tandis que ses grandes pupilles bleu ciel me fixait avec étonnement.
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Sa petite robe jaune ondulait sur ses cuisses et ses petites chaussures de porcelaine pendaient au-dessus du sol.
" Bon…bonjour…bégaya Izumi, la cuillère toujours tendu devant la bouche d'Haru. Alexia ! Coupa haru en tentant de se redresser tandis qu'Izumi reposa la cuillère sur le plateau. Est-ce que ça va ? ! -
Bien sur…heu…regardant Izumi hésitante.
!
Haaa ! ! Cria celle ci en sautant du lit. Je vous laisse ! Je repasse tout à l'heure Haru
-
Ha ! Attends ! Coupa Haru en tendant le bras vers elle.
-
Hum ?
Je voudrais te présenter. Ma sœur, Alexia. Et…regardant sa sœur. Voilà Izumi. Ma meilleure amie. -
Sa…Sa…bégaya Izumi, rouge écarlate…sa meilleure…a…amie…
Alors c'est toi…Clama Alexia en se tournant vers elle. J'aurais du m'en douter. C'est vrai, que tu me ressemble. En miniature. -
..On…on fait…la même taille…bégaya Izumi.
-
Si tu veux.
-
Hein ?…comment ça si elle veut ?…
-
Ravie…de faire ta connaissance. Izumi.
-
Moi de même. Je vous laisse. On se reverra sans doute. A plus tard ! "
Elle quitta la chambre en prenant soin de récupérer son ourson en peluche.
** Alexia
Il avait meilleure mine que cette nuit, c'était rassurant. Je ne savais pas trop par ou commencer et Haru ne disait plus grand chose depuis qu'Izumi était sortie de la pièce.
60
" Heu…souffla Alexia hésitante. Mer…Merci. Tu n'aurais vraiment pas du sauter. Les médecins on dit que tu as eu de la chance. Je ne méritais…sûrement pas que tu fasses ça pour moi. "
Je ne savais pas comment me comporter, lui tenir la main, me rapprocher de lui, lui donner à manger comme le faisait Izumi ?…je n'avais fait aucun geste simple envers lui depuis tellement d'année et…c'était bien plus simple quand il était endormi.
" Haru…TU AS FAIM ? ! S'exclama Alexia en attrapant la cuillère de gelé pour lui enfoncer dans la bouche. -
Huuum ! râla Haru, s'étranglant.
Haa…PARDON ! Clama t-elle aussitôt en lui tendant le verre qu'elle renversa sur sa tête. HAAa ! ! ! PARDDDOOON ! Cria Alexia en se mettant à la recherche d'une serviette. Haha…rigola doucement Haru en faisant une grimace. Ca...Ca va Alexia. Bégaya t-il en lui prenant la main pour qu'elle se calme. Dé…désolé…reprit-elle d'une petite voix, les yeux baissés. Je ne suis pas aussi doué qu'Izumi. Je ne t'ai jamais demandé d'être comme elle…je…Je suis content que tu n'ai rien. Tu m'as fait peur, idiote. MOI QUI T'ES FAIT PEUR ? ! J'ai cru…j'ai cru… que t'allais mourrrrrrriiir ! Se mit à sangloter Alexia, versant de grosse larme. Cachant ses yeux derrière ses mains. "
Je sentis une main glissait sur ma tête…et l'autre derrière mon dos. Attirer contre son torse, ses cheveux caressé ma nuque et ses mains chaudes tapotaient doucement ma tête. Sa peau était tiède et vraiment douce…
-
" Ha…Haru !
pas.
Je sais qu'on devra faire des efforts…ça viendras…doucement, alors…ne te force
-
…Haru…J'ai vraiment était une sœur horrible…
-
Et moi un frère trop absent. J'ai…j'ai mal là par contre, alors…je vais te lâcher.
61
HA ! ! PARDON ! ! S'écria t-elle en faisant un bond en arrière, détournant timidement les yeux. Tu…tu voulais savoir… On en parlera quand je reviendrais à la maison. On risque d'être dérangé toutes les cinq minutes ici et…Je n'ai pas envie de créer un malentendu. -
Tu…tu as raison. "
A peine avait-il fini de me le dire qu'une autre personne tapota à la porte.
-
" Bonjour !… Je peux entrer ? Demanda Kei hésitant.
HA OUI ! ! S'exclama Alexia. Bien sur ! Heu…je …je suis la sœur d'Haru, Alexia. Tu es l'ami d'Haru… Oui. Enchanté ! Clama t-il avec un grand sourire, tournant le regard sur Haru en même temps. Sa….Salut ! Comment tu te sens ? Salut Kei…Ca va, j'ai juste un peu mal à cause des points. Le médecin doit passer dans la mâtiné. On m'a dit que tu devrais rester ici quelques jours. Tu va pouvoir pleinement te reposer ! -
Ha…oui. Désolé. On avait prévu de faire pas mal de chose.
Ca sera pour la prochaine fois. J'ai pris mon appareil regarde ! Sortant un énorme objectif de son sac à bandoulière. -
TU…TU NE VA PAS ME PRENDRE EN PHOTO ICI ?
Pourquoi pas, n'importe ou, ton visage reste magnifique ! Poussant hâtivement Alexia à côté de son frère. CHEEEEEEEEESE ! " clic ". Et voilà...Une photo de vous deux, paraît que vous en avez pas beaucoup alors…ça feras une de plus ! -
Tu…hésita Alexia…Tu me l'enverra ?…
-
Heu…je peux te les mettre sur le pc quand tu veux, je reste encore quelques jours.
lit. "
Haaa ! ! ! S'extasia Alexia. PREND EN UNE AUTRE ! ! Cria t-elle en sautant sur le
J'attrapais sa main et l'obligea à faire un " V ". J'étais heureuse, ça serait les premières photos de notre réconciliation. Je fit mon plus beau sourire !
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Ce garçon n'était pas du tout comme ses autres copains. Elancé, les cheveux châtains et ondulés, tombant sur sa nuque et son visage…il avait un très beau sourire et ne cessait de parler, détendant l'atmosphère à chacune de ses plaisanteries.
Papa et maman travaillait aujourd'hui et avait appelé à mainte reprise pour savoir comment il se portait, je l'ai rassuré…mon frère, était vraiment bien entouré. Nasu passa à son tour, le visage cerné et quelques peu désorienté, mais lui aussi affichait un sourire aimant. Accompagné d'Orie qui me sautais dans les bras, il posa sa main sur ma tête et constata que je ressemblais de plus en plus à cette Izumi, qui était revenus avec une montagne de gâteaux à la main.
" Je…je ne savais pas trop quoi prendre…alors, j'ai tout pris ! " avait-elle criait en étalant tout son attirail.
** Kei
Cette petite fille ressemblé parfaitement à la description que m'avait fait Haru. C'était elle, Izumi. Cette fille dont il ne se lasse pas de parler. Elle avait vraiment l'air adorable et fit la distribution du petite déjeuner, s'arrêtant devant moi avec un grand sourire.
-
" Tu…tu dois…être Kei ! Je suis Izumi !
-
Haru m'a parlé de toi, ravi de te rencontrer.
Haa ! ! qu'est ce qu'il a dit ? ! Demanda curieusement Izumi avec de grand yeux ronds. -
Huum…que tu étais maladroite.
Maiiiiis…bouda t-elle en regardant Haru les sourcils froncés tandis qu'il rigola à son tour le visage grimaçant. -
Haha…arrête Izu. Jt'ai dit de pas me faire rire. "
Il rigolait facilement et avait l'air heureux d'être autant entouré.
63
** Alexia
Deux autres personnes nous avaient rejoint. Il y avait la même fille que cette nuit, aux cheveux longs et noirs et un garçon aux cheveux d'or. Ils emmenaient encore plus de bonne humeur et de gaietés, Haru tenait un grand sourire que je n'aurais jamais eu la chance de voir avant aujourd'hui. La petite chambre c'était bien rempli, et tout le monde me posait des questions, apprenant à me connaître, moi, sa petite sœur qu'il cachait aux yeux de tous. Je m'étais privés de tant de chose et…bien que je regrettais que tout cela n'arrive que maintenant, j'étais heureuse d'être avec lui. Mais, une chose m'intriguait…
" Heu…Haru, cette nuit…il y avait une fille à l'hôpital. Aux cheveux bleus. C'est aussi une de tes amies ? -
Elle était là aussi…souffla Haru, les yeux en arc-en-ciel. "
Il était vraiment rayonnant, je n'avais encore jamais vu qu'il pouvait montrer autant d'émotion et ses yeux…ses yeux rigolaient eux aussi.
" Oui, c'est Nanako. En parlant d'elle…le regard curieux vers Nasu : Elle n'est pas venue avec toi ? J'ai essayé de l'appeler mais elle ne répond pas. Elle s'est peut être endormis. Nanako est assez dure à réveiller. Haaa ! Coupa Elel. Je devrais peut être aller voir si elle va bien…s'interrogea t-elle d'un air inquiet. -
Elel…appela Keiji dans son dos. Je t'accompagne ?
Heu…Non. Je ne sais pas vraiment, dans quel état elle va être et…et puis on vient d'arriver, on ne va pas repartir tout de suite ! Si elle dort…laissons-la dormir. -
Qu'est ce qu'il y a ? elle est malade ? Demanda curieusement Haru.
-
Heu…coupa Nasu. Non, elle va bien. Je te raconterais plus tard. "
J'avais eu comme l'impression de poser la mauvaise question. C'est vrai que cette nuit…cette fille avait l'air un peu perdu et…elle avait les pieds nus et tâchés de sang.
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Peut être…que je devrais ne rien dire à Haru pour ne pas l'inquiéter. Nasu a dit qu'il lui en parlerait…mais…ça m'intriguait, moi aussi.
J'avais tellement envie de servir à quelque chose moi aussi. Ils formaient un groupe soudé et complice. Moi aussi…je voulais avoir des amis comme ça. Il était trop tard pour demander à être dans le même Lycée que mon frère…il allait entamer sa première année de faculté à Miyasaki. Mais…je pouvais rejoindre Izumi, Elel, et cette Nanako que je ne connaissais pas encore…en deuxième année.
-
" …Haru…est ce que…est ce que c'est bien d'être dans un Lycée ?…
-
Oui…tu te fais plein d'amis.
-
Hum ? Se questionna Izumi. Tu…Tu n'es pas au Lycée ?…je te donnais notre âge.
-
En fait, expliqua Alexia. Je suis des cours à domicile depuis la fin du collège.
-
Ho…rétorqua Keiji. Ce n'est pas contraignant d'apprendre à la maison ?
He…he bien…jusque là…non. Mais…Après une courte hésitation…non rien. C'est stupide. TU DEVRAIS VENIR AVEC NOUS ! Rompu Izumi après un court silence. Je…je sais que je suis timide…Mais…il y a plein d'autres personnes super dans notre classe ! -
C'est une idée formidable ! s'exclama Elel d'un agréable sourire.
Elle a raison. Confirma Keiji en pointant son pouce en l'air. Il y a déjà Elel, si tu l'énerve, elle sort sa batte. Puis y a Nanako, elle…haha…elle est toujours énervée et elle crie tout le temps. -
JE NE SORS PAS MA BATTE ! ! Cria Elel, les deux mains sur les hanches.
Hahaha ! Rigola Kei. Je me rappelle d'une petite furie qui courait partout avec sa batte pour nous taper sur la tête ! Haaa…souffla Alexia, les yeux écarquillaient et brillant, accompagné d'un large sourire. VOUS VOUS CONNAISSEZ DEPUIS L'ENFANCE ! ! -
Ha…expliqua Kei. Elel est ma cousine.
-
Et moi, reprit Keiji en se pointant du doigt : Je suis son petit amis ! !
-
KEIJI ! ! Cria aussitôt Elel, lui mettant un coup sur la tête.
Tu vois…rétorqua aussitôt Keiji, la main sur la tête. Elle aurait eu une batte à porté de main et j'aurais plus de tête. 65
-
Félicitation…souffla Nasu d'un léger sourire.
Na…Nasu…bégaya Elel rougissante, fixant le sol, ne sachant plus quoi dire, tandis que Keiji la regardait d'un œil discret, le sourire en coin. -
J'en étais sûre ! ! Cria Alexia en rigolant.
Et il y a Lucy ! Reprit Izumi. Elle est très gentille et vraiment généreuse. Il y a Yuka, qui joue au base-ball avec les troisièmes années, elle est super forte ! Et puis il y a Chichiro et Arumi qui sont très drôle puis… "
Elle ne finissait plus de me compter combien ses camarades de classes étaient sympa. Elle connaissait vraiment du monde pour une fille aussi timide. Ses joues n'en finissaient plus de rougir à force de parlait avec tant de rapidité, reprenant tout juste sa respiration tandis qu'Haru la regardait avec de grands yeux écarquillaient.
Je m'étais déjà fait une amie…Izumi. Enfin je crois. Haru me regardait parfois avec un léger sourire réconfortant. Je ne sais pas si je franchirais le pas, mais ce serait une bonne chose…d'avancer…avec mon frère. Quand je pense que j'ai osé lui privé de deux de ses compagnons…j'en étais morte de honte aujourd'hui ! J'espère…qu'il trouvera la force de m'excuser…si ce n'est déjà fait. Me présentant de lui-même sa meilleure amie…celle…qui serait vraiment triste de perdre et que je pourrais facilement lui arracher. C'était…une façon de commencer un nouveau départ, et je lui rendais ce sourire si aimant…merci…Haru.
** Elel
Le médecin avait fini par nous mettre dehors après plusieurs heures à traîner autour de son lit. Je regardais mon portable, toujours pas de nouvelle de Nanako et…je m'inquiétais. Habituellement, j'aurais étais chez elle dés le levé du jour…mais j'étais ici. Avec Keiji, Nasu et tout le reste de la bande, pendant que Nanako…était seule chez elle. On était redescendu dans la rue, qui était bordé d'arbuste fleuri et m'asseyait sur le petit muret, enfonçant mon chapeau jusqu'aux oreilles.
" Elel… "
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La voix de Keiji me fit sursauter. Elle était calme et sérieuse…ses yeux bleus me transpercé encore une fois et il releva légèrement ma casquette, penchant sa tête pour mêler ses yeux aux miens.
-
" Tu peux y aller maintenant…
-
Keiji…dé…désolé. On devait s'entraîner mais…
-
On remettra ça un autre jour !
Elel…coupa Nasu. Je vais rester avec Orie et Haru. Dis lui…heu…dis lui juste que je passerais ce soir. -
D'accord. Clama t-elle en sautant du petit muret. A plus tard ! "
Je les saluais et partis aussitôt rejoindre Nanako quand Keiji me rattrapa quelque mètre plus loin…
-
" Elel ! Tu as oublié quelque chose !
-
…Hum ?…de quoi ?…s'interrogea t-elle en tapotant son jean.
-
Ça…murmura Keiji en se rapprochant de son visage. "
Il posa ses lèvres sur les miennes et je restais encore une fois paralysées…elles étaient douces et légèrement tiède. Il caressa ma joue avant de s'écarter, le visage souriant et les yeux pétillants.
A vrai dire…on ne c'était plus embrassé depuis la dernière fois et je pensais que c'était…une sorte de baiser isoler. Le genre…qu'on essaie de cacher. Mais Keiji était d'autant plus sérieux sur ses intentions que moi, hésitant encore à partir en sport étude. Si je lui en parlé…il serait capable de me suivre ou de faire quelque chose de plus stupide encore. Mais…il se dévouait chaque jour pour me faire progresser, Keiji avait réellement de l'avance sur moi. Qui pourrait rester insensible à tout ses efforts ?…
Il repartit aussitôt et j'observais ses cheveux dorés s'éloigner de moi. Est ce qu'il me manquerait ?…j'en étais persuadés.
67
** J'avais pensé à Keiji sur tout le chemin, quand j'aperçut le petit jardin de Nanako. La balancelle se bercé lentement sur la pelouse perlée. Des roses me saluaient d'un nirvana de couleur éclatante. Sur le seuil de la porte, il y avait toujours ce bon vieux paillasson " bienvenue au jardin fleurie ". Je ne me rappelle pas un jour sans avoir passé cette porte sans lire ce message par toutes les saisons. J'ouvrais discrètement, la porte était rarement fermée. Des pissenlits voltigèrent sur le parquet de l'entrée, glissant jusqu'aux escaliers. Seul le silence était venu m'accueillir. Je jetais un œil sur la droite…la cuisine était vide. Sans m'engager au salon, je montais aussitôt les marches dans la plus grande discrétion et poussais curieusement la porte de sa chambre.
A ma grande surprise, la couverture violine ne recouvrait personne et s'étalait parfaitement sous les peluches de Nanako. J'attrapais son lapin bleu et nous revoyais jouant sur ce même lit huit ou neuf ans auparavant. Nanako l'avait appelé : " Pensée "
" Hahaha… " drôle de nom pour un lapin. Mais elle adorait les fleurs bleutées. Elle disait toujours : " Une pensée comme le bleu du ciel ou de la mer et un peu de jaune pour représenter le soleil ! "
Son bureau était bien rangé et son énorme ourson trônait sur sa chaise. Sa chambre…n'avait jamais vraiment changé depuis son enfance.
Je me remis à sa recherche, tenant Pensée dans mes mains. J'ouvrais la porte de la salle de bain…seule quelques bouteilles et une serviette traînaient au sol. Je longeais le petit couloir et ouvrais discrètement la porte de Monsieur Fujii. Une clarté éblouissante me fit plisser les yeux, avant de s'atténuer lentement sur ses quelques mèches ardoise qui s'échappait de la couverture.
En boule sous la couette, elle était assoupie en plein soleil.
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" Nanako… " Je murmurais au-dessus d'elle, tirant soigneusement la couverture, réveillant la belle de son sommeil éternel. Ses yeux se serraient, défiant le soleil de ne pas entrer pour couvrir aussitôt son visage de ses mains.
" Nanako… C'est Elel. " Ses lèvres remuèrent, boudeuse. Je posais Pensée sur le cousin et tira un coup sec sur la couette.
-
" NANAKO ! DEBOUT !
HIIIiiiiiiiiiiiiiiiiiiiIIi ! ! ! Cria Soudainement Nanako en se recroquevillant sur ellemême. Fait froiiiiid ! -
On est en été, et tu es en plein soleil. COMMENT TU PEUX AVOIR FROID ? !
-
….maiiis…bouda Nanako…Café….
-
Haaa…oui oui, serré et sans sucre. Je vais te le faire, mais lève-toi. "
Je jetais un dernier regard sur ses pieds…violet et tailladé. Elle ne s'était pas désinfecté ni même soigné et c'était endormi comme ça. Pourquoi…elle est dans le lit de son père ?…
…
La tasse était bouillante, comme elle aime. C'était une sorte de…rituel. Ca lui laissait surtout le temps d'émerger et d'avoir un temps de répit avant de se préparer. Et moi…j'aimais énormément faire le café dans sa cuisine. Elle était conviviale et ne ressemblait pas du tout à la mienne. Des photos de Nanako et son père recouvrait la porte du frigo et une seule aimantée toutes les autres…la photo de sa mère juste au milieu. J'aimais regarder cette photo…elle lui ressemblait beaucoup et, je me disais souvent que rien n'aurait été pareil si elle avait été là. Ca serait elle qui lui servirait son déjeuner le matin…ce serait elle qui la réveillerait ou qui la soignerait…Et surtout…je réalisais tous les jours au même moment la chance que j'ai d'avoir mes parents.
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Monsieur Fujii était un homme formidable et courageux. Il n'était pas souvent présent à la maison, mais travaillé énormément pour lui apporter un confort de vie, et lui éviter un travail pénible à mi-temps.
…
Je remontais dans la chambre tandis que Nanako avait les yeux rivés par la fenêtre, Pensée à la main, accroupis sur le lit, encore légèrement enroulé dans la couverture. Elle paraissait songeuse et apaisait.
-
" Nanako…ton café.
Aye…Répondu doucement Nanako en se retournant, un large sourire éclatant dans cette lumière scintillante. "
Je lui tendis la tasse qu'elle prit avec grand soin et tendit la trousse que j'avais récupérée à la salle de bain.
-
" Je vais juste désinfecter. Tu iras prendre une douche après.
-
Aye ! Cria Nanako en posant sa tasse sur le rebord de la fenêtre. "
Elle tendit ses pieds et se laissa faire sans bouder. Je m'attendais à ce qu'elle crie qu'elle n'est pas besoin d'être soignés…et resta quelque peu surprise avant de m'y appliquer. Il y eu un grand silence quand Nanako clama tout à coup :
-
" Merci Elel !
-
Hum ? Hahaha…rigola doucement Elel derrière sa main. C'est normal !
Non. Rétorqua aussitôt Nanako. J'ai beaucoup parlé avec papa cette nuit…en fait, il n'a pas du tout dormis et a du partir directement au travail ce matin. -
Et, vous avez parlé de quoi ?
-
…de beaucoup de chose. Mais aussi de toi ! "
70
Elle m'attrapa soudainement les mains d'où tombèrent les quelques cotons et avança son visage souriant vers le mien. Je restais confuse quand elle se jeta tout à coup dans mes bras.
On tombait à la renverse sur le sol et Nanako se mit à rigoler d'un air tout à fait innocent et enfantin, me chatouillant le ventre à plusieurs reprises.
-
" hahaha ! ! Nanako ! Arrête, tu me chatouille ! ! ! !
Hahahaa ! ! ! Rigolais Nanako en s'arrêtant pour reprendre son souffle. Elel ! !…s'agenouillant devant elle. Merci. -
De…de quoi ? Demanda t-elle en s'agenouillant à son tour.
T'es ma meilleure amie, et…tu m'as manqué. J'étais contente que tu sois là cette nuit et…je suis contente que tu sois là maintenant. Ca m'aurais, vraiment manqué que tu ne viennes pas me réveiller. Et…désolé de t'avoir inquiété. Haa…souffla Elel soulagé. Si ce n'est que ça…on peut passer tout l'après-midi juste toutes les deux…qu'est ce que tu en penses ? -
AAAAAAAAAAYE ! ! !
-
Hahaha ! Par contre, Nasu a dit qu'il passerait ce soir.
Na…nasu…répéta Nanako, le visage rougissant. ELEEEEEEEEEEEEL ! faut que je te raconte ! -
Avant toute chose. VA PRENDRE UNE DOUCHE !
-
Maiiiis ! Bouda Nanako… Ayeee…. "
**
Une heure plus tard, toutes les deux assises sur la balancelle du jardin, Nanako tenait Pensée sur ses genoux. Elle avait mise sa robe noire avec des nœuds rouge que je lui avait offerte l'année dernière. Bien qu'elle s'habille en punk, elle restait toujours très féminine…
**
71
-
" Na…Nasu t'a dit…et toi tu n'as pas répondu ? ? ?
ça.
Ayyye…j'ai été vraiment surprise. Je ne sais pas vraiment dans quel sens il a dit
-
Hum…souffla Elel les bras croisés. Je ne vous comprends pas…Tu l'aimes ?
-
…AYYE ? ? ? Tu…tu me demande ça comme ça…heu…je…
Hahaha ! rigola ouvertement Elel, voyant Nanako rougir comme un coquelicot : Nanako ! Tu me disais tout sur Keiji alors…dis moi…Tu l'aimes oui ou non ? -
Heu… "
Nanako c'était tue un instant. Elle faisait tourner l'oreille de son lapin en peluche qu'elle tenait encore au bout de ses doigts. Ses pieds qui touchaient tout juste le sol nous balançait d'avant en arrière. Mes cheveux ébène se mélangeaient aux siens dans une petite brise tandis que ses sourcils se baissèrent lentement.
-
" …Et si c'est le cas…est ce qu'il repartiras ?…
-
Et si…tu profitais juste du moment présent ? On ne peut pas tout planifiés.
Tu sais Elel…sans toi…je suis sûre que je ferais vraiment plein de bêtise. Je me rend compte, que je ne sais vraiment pas…m'occuper de moi. Haha…ca oui ! Rigola Elel sans le cacher. Mais…tu sais remarquablement t'occuper des autres. -
Aye ? ! Tu crois ? !
Nanako, tu n'a pas à t'inquiéter, je ne compte pas partir avant trèèèèès longtemps ! et tu devras me supporter tous les matins et tous les soirs et je vais continuer à t'harceler de message et d'appel juste pour te parler de tout et de n'importe quoi… -
Hahaha ! ! Au secour, une stalkeuse !
-
Hahaha ! "
** Nanako
72
Elel me regardait avec ses grands yeux vert émeraudes, le visage radieux. C'était bon de rire à ses côtés et je priais pour que jamais elle me quitte. Je l'adorais, c'était plus qu'une meilleure amie, c'était ma grande sœur. La personne, qui prenait le plus soin de moi juste après mon père. On avait passé l'après-midi à se balancer sur cet agréable fauteuil, à l'abri des rayons de soleil, nos deux verres de cocktail de fruit à la main. C'est ce jour là que j'ai appris la grande nouvelle pour elle et Keiji, sirotant et rigolant sur sa blondittude et son regard charmeur. Je connaissais bien son visage pour l'avoir contempler pendant bien des années et…je ne pouvais souhaiter plus agréable compagnon pour celle qui m'était le plus chers au monde. Keiji était parfait pour elle…séduisant, intelligent, talentueux au base-ball, et surtout…il était comme elle. Elle l'avait critiquer et blâmer pendant si longtemps qu'il lui était difficile de le voir autrement, et pourtant, il a seulement était, ce qu'Elel a été pour moi, un ami fidèle et protecteur.
…
Les cheveux d'Elel avaient drôlement poussé depuis l'été dernier, et je prenais le temps de lui faire deux très grandes nattes de chaques côtés.
-
" Haha ! ! Tu es belle Elel ! !
-
Fait voir ? ! Haa ! ! On dirait une collégienne !
-
Tu es mignonne ! GARDE-LES !
-
Hum ? Pourquoi, tu veux qu'on aille quelques part ?
-
Aye ! …je ne suis pas encore allez voir Haru.
-
Haaa…souffla t-elle levant les yeux au ciel. Il est déjà tard. Tu iras demain.
-
Ayee…bouda Nanako en levant la tête à son tour. Je n'ai pas vu le temps passé.
Mais ne t'inquiète pas, Haru va très bien. Le médecin est venu le voir ce matin et a dit qu'il pourrait sortir demain à midi. Il faudra juste qu'il y retourne pour se faire enlever les points. -
Ha ! ! ! MAIS C'EST UNE BONNE NOUVELLE ! ! ! FAUT FETER CA ! !
73
Les garçons ont prévu de tous se rassembler demain. On a cas faire une sortie entre fille, sa sœur Alexia veut se faire de nouvelle amie, et elle à d'ailleurs hâte de te rencontrer ! -
Ho…Haru…HARU A UNE SŒUR ? ? ! !
-
Oui ! Ca a était une surprise pour moi aussi… "
Elle me raconta l'histoire d'Alexia, cette petite fille qui ressemblait tant à Izumi. J'avais du mal à voir Haru dans son rôle de frère…mais peut être est ce parce que je l'ignorais jusqu'à maintenant.
Mon père avait poussait la barrière du jardin à ce moment là. Epuisé de sa journée et d'avoir passé la nuit avec son idiote de fille. Je courrais à sa rencontre lorsqu'il cria :
" Nanakoo ! ! Tu as une belle robe aujourd'hui ! Les yeux plongeant dans son décolleté : Ca ne serait pas des…. -
PAPAAA ! ! ! ! "
Ca se fini ainsi, papa encastré dans la porte d'entrée et Elel riant aux éclats tandis que Nasu franchi à son tour le portillon avec Orie qui se jeta sur moi.
" NANAKOOOOOOO ! ! " Clama joyeusement Orie en la serrant dans mes bras.
Je lui tapotais sa petite tête tandis que Nasu posa sa main sur la mienne, les yeux en arcen-ciel.
-
" Hoy !
-
Na…NASU…bégaya Nanako le visage rougis. "
Il rouvrait ses grandes pupilles aussi violette que le coucher du soleil tandis que ses cheveux argentés se mêlaient à ses quelques nuages discrets. 74
-
" Ta le bonjour d'Haru.
Aye…souffla Nanako sans réfléchir. Laissant un blanc quelques secondes. Le bonjour d'Haru ?…Ha ! ! Je n'ai pas eu le temps d'aller le voir ! Enfin…si j'avais le temps mais…s'embrouilla Nanako confuse. -
Nanako ! Coupa son père sur le pas de la porte.
-
OUI ! ! ! Cria t-elle aussitôt en se tournant vers lui.
-
Ne rentre pas trop tard s'il te plaît.
HA ! ! MAIS JE NE PARS PAS ! ! Rétorqua t-elle aussitôt en courant vers la porte, abandonnant Orie et Nasu. Repose-toi ! Je vais te faire à manger ! Se retournant, le visage jovial vers ses amis : Bon alors, VOUS VENEZ ? ! Ayyyye. Cria joyeusement Elel en recopiant Nanako, attrapant Pensée sur la balancelle. Nanako ! Tu oublie Pensée ! -
Pensééée ! Ne la laisse pas dehors !…
-
Hoy…Pensée ? ?…marmonna t-il curieux."
** Nasu
Nanako avait l'air en forme, j'étais rassuré. Ses petites sandales laissaient apercevoir quelques pansements tandis qu'Elel passa devant moi, le regard rieur. Sans avoir rien prévu, nous nous étions tous retrouvé autour de la table et son père ne cessé de vanter sa petite fille qui faisait si bien la cuisine. Elle avait mis un tablier rose qui ne lui ressemblait pas tellement bien qu'elle était…vraiment très mignonne. Elle montait sur un marche pied pour touiller dans la casserole et je rigolais malgré moi.
….
" Hahaha ! Rigolais Monsieur Fujii. Elle est mignonne ma Nanako dans sa tenue de
-
PAPAAAAAA ! Cria t-elle en le menaçant de sa louche tendu vers lui.
-
Hahaha ! Rigola Nasu décontracté. Oui, elle est…
75
VAMPIRE PEEEEEERVEEEEEEERS ! ! Hurla Nanako en lui balançant son énorme louche sur la tête. -
Hoyyyy ! Tu devrais pas avoir une louche pour minipouce ? !
-
JSUIS PAS UNE MINIPOUCE !
-
JSUIS PAS UN PERVERS !
Ayyye ?…alors t'es bien un vampire…Jle savais. Marmonna Nanako le sourire en coin. "
La soirée fut agréable et Nanako était finalement redevenue la même. Orie rigolait autant que nous et c'était un véritable plaisir de la voir aussi épanouis. Je regardais cette petite cuisine ou nous étions tous serrés pour y manger, conviviale et accueillante. Je ne pouvais rêver d'un meilleur endroit pour ma petite sœur et j'étais heureux de pouvoir partager ce moment avec elle. Je repoussais tous les jours l'idée que tout redevienne comme avant, je repoussais les dates et les limites imposés, j'oubliais l'espace d'un instant au cauchemar de retourner la bas et je gardais le souvenir de son rire…de son visage sans tristesse et sans peur. Orie était comblé et incroyablement plus forte à côté de Nanako.
Je voulais tellement la remercier…
" Monsieur Fujii, vous permettez que j'emmène Nanako après le repas ? Je ferais attention et je ne la ramènerais pas tard. -
Hahaha…rigola t-il aussitôt. Inutile d'être aussi formel.
Aye…Rétorqua Nanako en sautant de son marche pied. Tu veux aller ou ? et…et Elel ? -
Hoy, Elel tu peux venir toi aussi !
C'est gentil mais j'ai entraînement avec Keiji demain matin. Je vais rentrer me reposer. -
Entraiiiinement avec Keijiiii….Répéta Nanako en roulant les syllabes.
-
Hahaha ! ! Nanako ! Jsuis sérieuse !
Aye aye. Rétorqua Nanako, le visage relevé et les yeux fermés. Je veux bien te croire. Mais on te ramènera. Au fait…regardant Nasu. Tu ne m'a toujours pas dit ou tu veux aller. 76
-
S-U-R-P-R-I-S-E. Articula Nasu.
-
Onee saaaan ! Tu m'emmènes ? Supplia Orie.
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Bien sur que je t'emmène !
OUAAAAAAAAIS ! JE VAIS SORTIR AVEC AYA ONEE SAN ET NANA ONIII CHAN ! Sautant de sa chaise pour courir dans ses bras. "
Nanako ne cachait pas ses joues rosées et son sourire que j'avais eu tant de mal à voir quand je l'ai rencontré. Je réalisais, combien Nanako avait de rempart autour d'elle…et que j'avais réussi à les creuser…jour après jour, pour avoir la chance de voir un visage si expressif.
** Nanako
Papa était allez dormir directement après le repas et m'avait promis de vite poser des jours de vacances si j'y tenais toujours, ce que j'avais aussitôt confirmé.
A peine sortit de la maison que Nasu me montra fièrement sa voiture de fonction. Elle était petite et blanche.
-
" Na…Nasu, tu as le permis ?
-
Evidemment, je l'ai passé juste avant l'été.
-
AYYYYYE ? ! pourquoi tu ne me l'a pas dit ? !
…hoy, je n'avais pas de voiture, le permis ça aide juste à trouver du travail. Mais j'ai celle-ci jusqu'à la fin de l'été. Montez ! "
On avait ramené Elel qui habitait non loin de chez moi et nous salua une dernière fois. Nasu conduisait prudemment et son visage paraissait plus mûr au volant. C'est vrai…qu'il avait deux ans de plus que moi… Je me sentais étrangement plus jeune, mais…avec Nasu…ce n'était pas vraiment un problème parce que… mes sentiments étaient très clairs.
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Je regardais la route défilée sous mes yeux, jusqu'à ce que des centaines de lumière apparaissent dans le ciel, scintillant et perlant l'obscurité de couleur flamboyante. Je rapprochais mon visage, les yeux écarquillaient, tandis qu'Orie cria à l'arrière :
" LA FETE FOOOOOOOOORAINE ! ! ! ! ! ! ! ! ! "
C'était magnifique. Des lampions rouge et jaune bordés les chemins jusqu'au parking. Des filles se promenaient en tenue traditionnelle, portant gracieusement leur Yukata.
Orie me prit aussitôt la main en sortant de la voiture. La musique tinter une mélodie entraînante et des odeurs toutes aussi bonne venait aiguiser ma gourmandise.
" Hoy…On y va ? "
Sa main glissa délicatement dans mon autre main et me tira vers l'entrée.
" A…aye… "
Sa main était toujours fraîche et ma main parcourue de frisson ne quittait plus la sienne. La grande roue triomphait de toutes les attractions par ses lumières féeriques, illuminant tout le parc de rayon coloré.
** Nasu
Le visage vers le ciel, ses yeux argentés reflétés de paillette dorée, admirant chacune des nacelles ornées de petite toile rouge. Orie avait le regard tout aussi expressif et sauta presque d'excitation à l'idée de monter là-dedans.
Elle tira sur la robe à Nanako…noire avec des petits nœuds rouges. Son père n'exagérait pas…Nanako est réellement une belle femme.
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" Nana Onii chan ! ! ! ON Y VA ? !
-
AYE ! ! ! Cria t-elle de joie, penchés au-dessus d'elle. "
Aussitôt grimper à l'intérieur, Orie se colla à la vitre émerveillée tandis que Nanako penché de l'autre côté faisait de même.
!!!
" AAAAAAAAAAAAAYE ! ! Cria Nanako. REGARDE NASU ! Un panorama de la ville
-
AYA ONEE SAN ! ! ! C'EST HAUUUT !
Hahaha…rigola Nanako en traversant la cabine pour la rejoindre, faisant quelque peu ballotter la nacelle. -
CA BOUGE ! Cria Orie paniquer.
Aye…aye…rassura t-elle en soufflant doucement dans son oreille. Regarde, là bas c'est mon Lycée, tu reconnais ? -
Haaa ! Souffla Orie d'un air ébahis. IL EST TOUT PETIT ! "
Je contemplais Nanako prendre si bien soin d'Orie…Elle ressemblait, à une de ses mères que l'ont voit que dans les films. Son bras autour d'elle, elle lui montrait des dizaines d'endroit, lui faisant oublier la peur de la hauteur.
-
" Aya Onee san…marmonna tout à coup Orie. Tu ne regarde pas ?
-
Haha si !…ce que je vois est…tout aussi merveilleux. Clama t-il, les yeux plissaient
Aye ? ? rétorqua Nanako. Tu as vu quoi ? ! Questionna t-elle en regardant le paysage qui se fondait dans des milliers de petit points lumineux et flous. -
…on est arrivé. Souffla Nasu le sourire en coin. "
Nanako et Orie courait d'un stand a un autre, m'entraînant dans un labyrinthe de vitre ou Nanako n'hésitait pas shooter dedans pour voir si elle pouvait passer, ou encore dans un stand de tir à l'arc ou elle a tiré sur l'ours en peluche au lieu de la cible, prétextant 79
avoir gagné son lot. Orie avait tellement fait les yeux doux que le vendeur avait céder et nous étions repartis triomphant. " Haaa ! ! ! NASU REGARDE ! UNE SALLE D'ARCADE ! " Cria Nanako en sautant à mon bras pour m'entraîner sur un tape taupe.
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" HOY ! TAPE DOUCEMENT !
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JE FAIS TOUJOURS DOUCEMENT !
Hahaha ! Rigola Orie sautant sur le côté de la machine. A gauche ! ! ! a droite ! ! laaa ! "
La foule s'entassait derrière nous pour voir le score de Nanako défilés.
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" Aya Onee san…tu laisse gagner Nana Onii chan ? ?
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Hoy…clama t-il en lui faisant discrètement un clin d'œil.
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Aye ?…Nasu. Si tu gagne, je te paye une glace.
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…tu m'en dois pas déjà une ?
-
Jte paye la double avec accompagnant, nappage et cornet de ton choix.
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Hoy…Si tu me prends par les sentiments… "
Je remis une pièce dans la machine et tenu le paris.
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" Et si c'est toi qui gagne ?
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… Si je gagne, je t'appelle Atsuya
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Hoy… "
** Orie
Les taupes sortaient les unes après les autres et aucun des deux ne tapaient dessus. Le score restait de zéro…quand celui de Aya se mit à grimper. 80
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" HOY ! ! TU TAPE SUR MES TAUPES ! ! MINIPOUCE ! !
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TA CAS JOUER ! ! VAMPIRE ! !
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TRICHEUUUUSE ! "
Aya tapa à son tour sur les taupes à Nanako, remontant rapidement le score à trois milles partout. Pas une taupe n'était épargnée et chacun était épuisé de frapper avec une telle rapidité quand la cloche tinta et que tout le monde se mit à les clamer.
" record " …soufflèrent Nanako et Aya blasés d'une égalité parfaite.
-
" on fait la revanche à Mariocard ? Lança Nasu sur motivé.
-
AYYYYYYYE ! Hurla Nanako en se précipitant sur une des machines.
-
Hoy…désolé Orie, la prochaine est pour toi !
Noooon, rigola t-elle aussitôt, c'est amusant de vous voir ! et moi je veux que tu gagne Onee san. -
AYYE ? ! et moi tu m'encourage pas Orie ?
Si…se rapprochant de son oreille en murmurant : mais je veux t'entendre l'appeler Atsuya… Aaaayyye….voilà qu'elle s'y met-elle aussi ! suppliant Nanako qui c'était mise toute seule dans l'embarras. "
Aya avait pris le gros buzzeur et Nanako Todd le champignon. C'était une lutte sans merci pour…Perdre ?
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" NANAKO AVANCE !
-
Mais j'avance Orie !
-
MENT PAS ! TU VA TOUT DOUCEMENT ET TU TE PRENDS TOUS LES MURS !
-
Ayyyye ! je me fais crier dessus par Orie ! Pleurnicha Nanako au volant. "
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La partie était tellement lente qu'aucune ligne d'arriver n'a était dépassé et qu'elle s'est terminé sur le temps de jeu écoulé.
-
J'ai gagné. Clama Nasu d'un sourire en coin.
A….aye…bégaya Nanako en regardant son écran. AAAAAAAYE ? ! POURQUOI T'ES DERNIER ? ! -
Peut être parce que je n'ai pas bouger du tout.
-
TRICHEUR !
-
Ta gagné. Félicitations Na-Na-Ko…
-
Je ne le dirais qu'une fois. Bouda t-elle aussitôt
-
Ca me va. Dans tous les cas, j'ai droit à ma glace.
Sans le double accompagnement. Grogna t-elle en se relevant, fouillant dans son porte monnaie grenouille. "
Nanako et Aya m'avaient tous les deux pris la main jusqu'au stand ou l'odeur des crêpes étaient omniprésente. Ca sentait drôlement bon et je regardais tous les bons parfums qui s'offraient derrière cette grande vitrine quand Nanako se baissa pour me demander ce que je voulais prendre.
" Pour moi ? ! Heu…je veux…Je veux…une crê..Non ! Une gaufr…NON ! ! attend un beignet de…Non non ! UNE CREPE ! -
Hahaha ! ! Tu es sûre ?
-
Oui ! Une crêpe aux fraises !
-
Et toi Na…A…A…Bégaya Nanako qui devenait rouge écarlate.
-
Une glace ! Coupa Nasu décontracté, le visage souriant. A la fraise.
-
Aye…vous aimez la fraise vous !
-
Hoy…et toi, c'est quoi ton parfum préféré ?
-
Mon parfum préféré…je crois que c'est …le sorbet mangue ! "
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Le vendeur se tourna enfin vers nous pour prendre notre commande : -
" Bonsoir Mademoiselle ! Qu'est ce que je vous sers ?
Une crêpe à la fraise et une glace fraise…avec un double accompagnement chocolat, un nappage fruit des bois, de la chantilly et des pépites roses que vous avez là. HOY ! Clama Nasu en rapprochant son visage du sien, au-dessus d'Orie. Ca n'annule pas notre pari. Non…murmura Nanako en rapprochant son visage à quelques centimètre du sien, tandis qu'Orie scrutait encore la vitrine. Mais c'est pour te remercier…A-TSU-YA. "
** Nasu Elle l'avait prononcé doucement et en articulant chaque syllabe…je ne pouvais retenir la chaleur se déposé sur mes joues. Ses lèvres étaient tellement proche…je m'approchais doucement, plongeais dans ses yeux d'argents qui faisait tournoyer mon cœur à la chamade… -
" Votre commande !
l'air.
MA CREEEEPE ! Cria Orie en lâchant Nasu et Nanako pour tendre les deux bras en
-
Hoy. Sourit Nasu, fixant toujours Nanako. On fait un dernier tour et…je te ramène.
-
Aye…souffla Nanako, plissant ses yeux décontractés. "
Ma glace était vraiment énorme…
-
" Hoy….tu n'as rien pris Nanako ?
-
Non merci. Je suis fauchée !
-
HOY ! ! Dé…Désolé ! Je n'avais pas du tout réfléchi à ça. Attend prend au moins…
-
Non ! Régalez-vous. Ca me fait plaisir.
-
CROQUE ! ! Cria Orie en tendant sa crêpe.
-
Haha ! D'accord. Une mini part pour une minipouce. "
**Nanako 83
Nasu m'avait ramené et j'avais dit au revoir à la ligné de lampion qui nous guidait vers le chemin du retour.
C'était une nuit particulièrement douce et la chaleur n'avait pas quitté mon corps habituellement si frileux. On écoutait de la musique rock dans la voiture, un CD d'Haru que Nasu avait emprunté. Nasu reprenait le travail a huit heures le lendemain et je m'excusais encore une fois de l'avoir tenu éveillé si tard. Orie ne pouvait être gardé par les parents d'Haru le lendemain et je lui avais donc proposé de la déposé à la maison en partant. Je n'allais pas beaucoup dormir non plus…mais avoir Orie avec moi était toujours un réel plaisir. On irait voir Haru à l'hôpital le matin et…je suppose que je ferais la connaissance d'Alexia.
Il me déposa devant le portillon et descendit de la voiture pour me raccompagner à la porte.
-
" Haha ! Nasu, inutile d'être si formel ! Plaisanta Nanako en refaisant son père.
-
Discute pas. Même s'il y a que six mètres à faire…"
Il souffla un court instant et nous écrasions tous les deux le paillassons " bienvenue au jardin fleuri " Quelques cigales chantaient encore malgré la nuit tombé. Les roses c'était refermé, attendant les prochains rayons de soleil pour s'épanouir à nouveau. La rosé s'évanouissait…perlant de millier de gouttes chaques parcelles de pétales, de feuilles qui tremblaient gracieusement à chaques larmes cristallines qui s'abandonnait au sol.
-
" C'est vrai qu'il est fleuri ce jardin…souffla Nasu.
Haha…oui, mon père aime jardiner….heu….Merci, pour la soirée. Chuchota Nanako. Et n'oublie pas de monter directement demain. Je risque de ne pas me réveiller ! -
Si ça me permet de te voir dormir…je n'y manquerais pas.
-
…a…aye…alors…heu…à…à demain. "
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Il se rapprocha d'avantage, ses cheveux caressaient légèrement mes joues. Son bras passait derrière ma hanche et me tira délicatement contre lui tandis…que son autre main effleurait ma nuque.
-
" …Na…nasu…
Je ne partirais pas…murmura t-il au creux de son oreille…sans t'avoir dit au revoir. "
Mon cœur se serrait, je sentais la chaleur de son souffle sur mon épaule. Je me sentais fébrile et sans défense…me laissant posséder et envahir si aisément… Ma main tremblait mais je la posais sur son torse, hésitante, l'enlevant presque aussitôt pour le mettre en boule contre moi. Il remonta lentement sa main, effleurant mon ventre qui tressaillait…accolant sa joue contre la mienne. Il déroula ma main pour y mettre la sienne et la reposa sur son torse. Son battement de cœur vibrer sous mes doigts qui étreignait son t-shirt. Je ne voulais plus qu'il parte…
" A…Atsuya… " susurra Nanako maladroite.
** Nasu J'aimais entendre sa voix…J'aimais…l'entendre dire mon prénom. Je repassais la main dans son dos pour la serré fort contre moi. Elle poussa un léger son aigu de surprise. Je passais mes doigts dans ses cheveux bleutés qui sentait aussi bon que son jardin fleuri. Sa peau était douce et ses lèvres délicatement rosées.
** Nanako Je me plongeais une dernière fois dans ses Lys quand ses lèvres se posèrent sur les miennes. C'était tiède et satiné…son baiser était passionné et je ne voulais plus le quitter. Mes mains qui tremblaient se resserraient sur son t-shirt aussi noir que la nuit qui nous entourait.
Je suivais ses lèvres qui s'éloignaient lentement jusqu'à ce qu'elle ne se touche plus et il me regarda avec un sourire timide avant de m'embrasser à nouveau, m'étreignant
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fougueusement. Sur la pointe des pieds, je m'élevais pour être plus proche encore de ses lèvres sucrées.
" …au revoir…Nanako. " souffla t-il en caressant mon visage une dernière fois.
Sans plus attendre, il repartit vers le portillon ou Orie avait le nez collait à la vitre. Je rigolais discrètement, heureuse et anxieuse en même temps…
" ATSUYA ! !! cria Nanako, perçant le silence, tandis que Nasu se retourna en ouvrant le portillon….JE T'AIME ! ! ! ! "
Ses cheveux blancs éclairaient presque l'obscurité. Il me fit un grand sourire, les yeux plissaient et joyeux. Il lâcha le portail et revenu vers moi d'un pas rapide, et sans s'arrêtait, posa ses deux mains sur mes joues et posa ses lèvres sur les miennes sans plus d'hésitation que ses pas décidés, me soulevant presque dans son élan.
" Moi aussi, je t'aime. Désolé de t'avoir dit ça hier soir, mais…tu m'avais tellement inquiété que je n'y avais pas vraiment réfléchis…mais…je n'ai aucun doute là dessus….je t'aime, Nanako. -
…dé…Désolé…de t'avoir inquiété…
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Oui. Ne recommence plus Nanako. On affronte les choses ensembles.
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A…aye.
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Bonne nuit, je viens te réveiller…dans quelques heures…
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Aye… "
Il me fit un doux bisous sur le front avant de partir, tandis qu'Orie me faisait coucou de la voiture, au sourire aussi éblouissant que le mien. …
Je plongeais la tête dans le coussin…et posa mes doigts sur mes lèvres encore sucrés avant de fermer les yeux, comptant les heures avant de le revoir…
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Chapitre 19 : Les vacances On avait tous rendez-vous chez moi ce jour là. Contrairement aux autres années ou Kei, Elel et moi nous rendions en bus a Misari, mon père avait spécialement pris ses vacances pour nous y emmener. J’étais aussi excité que mon père de le voir préparer sa valise. C’était la première fois qu’il prenait des vacances, en dehors des jours de congés qu’il prenait quand il n’avait d’autres choix que de me garder. Il avait loué un mini-bus pour l’occasion et j’avais invité tous mes nouveaux amis à se joindre à cette expédition. Amy était ravis de m’avoir au téléphone et nous avait spécialement réservé les chambres d’hôtes. Je languissais de revoir ses longs cheveux roux…aux chaudes couleurs de l’automne.
Les filles arrivaient les unes après les autres, ma maison n’avait jamais était aussi rempli que ce matin là. Seule Lucy et Yuka n’avaient pas pu se libérer et nous leurs avions promis de leur rapporter un présent. Il était très tôt, et nous avions deux heures de route jusqu’au sommet de Misari. Orie dormait au-dessus de son bol de lait tandis que Kei la mitraillé déjà de photo. Comment une si belle petite fille peut endurer une vie si mouvementé ?…Elle était bien plus forte, que je ne l’étais à son âge. Nasu avait finalement décidé de la laisser toujours chez moi et…quant à lui…il passait forcément beaucoup de temps à la maison. Nos relations restaient encore timide et discrète malgré mon fort caractère…mais…j’en étais comblés. J’avais enfin fait la connaissance d’Alexia. Elle était vraiment mignonne et ressemblait effectivement beaucoup à Izumi. La relation avec Haru paraissait toujours un peu étrange, se cherchant et s’embrouillant parfois dans leur mot et dans leur phrase. Nasu m’avait conté leur différent…bien qu’aucun de nous ne savait vraiment ce qui avait déclenché ça. Ce qui était important après tout…c’est qu’ils aient décidé de s’excuser et…ils étaient sur le bon chemin pour oublier le passé.
Je regardais par la fenêtre de la cuisine, tout le monde était arrivé sauf Nasu…
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« Il va arriver. Clama Haru en lui posant la main sur l’épaule. Aye… »
Je ne pouvais m’empêcher de m’inquiéter quand j’aperçut sa voiture s’arrêter prés du portillon, accompagné de Yumeko.
-
« NASU ! S’écria Nanako, le nez collé à la fenêtre. 88
-
Tu vois…confirma Haru, le sourire en coin. YOSH ! Nanako ! ! ! Cria Aki derrière lui, poussant Haru. Pourquoi tu l’appelles par son nom ? Tu peux dire Atsu ! Raaaaaaaaaaaah ! DE QUOI JE ME MELE ? ! ARRETE DE SQUATTER CHEZ MOI ! C’est toi qui m’a dit que je pouvais venir quand je voulais ! ! Chez Atsu c’est trop petit ! JE VOULAIS ETRE POLI ! SQUATTEUR ! Kyaaa ! Pousse t-il d’un petit cri aigu. Atsu a du courage, t’es crueeelle ! JE SUIS PAS CRUELLE ! ! ! KEI ! DIS LUI QUE JE SUIS PAS CRUELLE ! Oui Nanako, t’es pas cruelle. Tu vois ! Haaa…souffla Haru en rejoignant Kei près de la table. Tu sais vraiment y faire avec elle. Mieux vaut ne pas la contredire. La dernière fois je me suis pris une balle de baseball dans la tête, j’avais quatorze ans et … »
** Nasu
Je rentrais dans cette maison qui grouillaient de monde et Nanako et Aki se crier déjà dessus tandis qu’Orie avait littéralement les cheveux trempés dans le lait, les yeux fermés. Monsieur Fuji m’accueillit et pris aussitôt mon sac pour la mettre dans le coffre. -
« Ha…je vais vous aider ! Haha ! ! Inutile fiston ! Je vais le faire ! Faisant signe de la tête vers Nanako : Eloigne plutôt ses deux là, ils vont finir par me casser quelque chose. Fis….Fiston…Marmonna Nasu surpris. Haaa…je suppose que je n’ai pas le choix. Souffla t-il en se rapprochant d’Aki pour lui foutre un coup de poing sur la tête. AKI ! LA FERME ! Aiiie Tchiii tchiii…Atsu !…relevant les yeux sur Yumeko juste derrière. Haa ! Yumeko ! ! VIENT VOIR J’AI APPRIS DE NOUVEAU TRUC ! ! La prenant par la main en la tirant à l’extérieur. AKI ! !… …Bonjour Nanako. Reprit Nasu calmement en lui caressant les cheveux. Désolé, je suis un peu en retard, je finissais les fiches de documentation à la librairie. Yumeko m’a bien aidé. Aki n’est pas trop encombrant ? Dis-le-moi s’il abuse. Haha, non ça va. Il est arrivé tôt ce matin mais…il n’a fait aucun bruit. Tu as invité Kira…je l’ai croisé dans le jardin. Tu t’es finalement décidé. Heu…oui. Je voudrais vraiment…qu’Elel et Keiji ne s’inquiètent pas de leur relation à cause de mes sentiments pour Kira. Mais…je crois qu’il faudra qu’on parle lui et moi… Oui…ça serait sage. … Nanako.. Aye ? Je suis…vraiment fier de toi. L’embrassant sur le front. AyyyE ! ! Cria Nanako rougissante, regardant partout autour d’elle. »
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Je caressais discrètement sa main quand Chichiro alerta tout le monde du grand départ. Je portais Orie qui referma aussitôt ses yeux, basculant sa tête sur mon épaule pour se remettre à soupirer dans un lourd sommeil. Le soleil se levait tout juste quand le bruit du moteur fit trembler l’habitacle. Toutes les filles se mirent à crier de joie tandis que Monsieur Fujii cria à son tour : « let’s gooo ».
Elel et Keiji tenaient la tête du bus, Chichiro et Arumi sur l’autre rangé, suivit d’Alexia et Haru. J’avais céder ma place à Kei qui était tout aussi extasié que Nanako de retourner à Misari tandis qu’Elel ne cessait de se retourner pour partager leurs émotions. Izumi et Kira étaient discrètement assis au fond du bus et regardaient ensemble le paysage défilé. Quant à moi, je surveillais Orie qui dormait, la tête contre la vitre et…de l’autre côté Aki qui ne cessait de gesticuler, clamant à Yumeko combien il était meilleur que moi.
** Chichiro
C’était étrange de se retrouver avec les premières années pour partir en vacance, notamment…Avec Nanako. Je la regardais et…ses yeux brillaient de mille merveilles. Je ne m’attendais pas à être invité et être considéré, Arumi et moi, comme ses amies. Nous avions était surprise et …je me souviens parfaitement de son sourire qui nous suppliait de dire oui.
Elle souriait…Nanako ne montré jamais autant de joie dans le passé. J’étais heureuse de faire partie de l’aventure, et, d’avoir était pardonné pour tout ce qui est arrivé, tout comme Kira qui a était la plus grande des surprises. On avait aperçu la banderole fleuris dans le salon de Nanako, celle qu’on avait faite pour le festival…elle l’avait précieusement gardé. On était tous réunis pour ne faire qu’un seul et même groupe…
J’attrapais le micro du bus et cria : « EN AVANT POUR LES VACANCES ! ! ! LES NANAJANE SAMAAAAAAAAAAA ! »
Tout le monde répondu par des hurlements de joie et Keiji se leva à son tour pour entamer une chanson vraiment drôle…qu’on finit par chanter tous en cœur. »
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** Kira
Me retrouver ici…avec Nanako et les premières années…je ne l’aurais jamais cru possible. J’avais ce sentiment en les entendants chantés, d’être enfin accepté. Izumi posa la main sur la mienne et me fit un grand sourire adorable, m’entraînant avec elle dans son chant. Elle avait beau être timide, elle savait rompre le froid qui m’entourait.
Nanako tournait parfois les yeux vers le fond du bus…vérifiant peut être que j’étais bel et bien là. Je voudrais tellement lui dire…à quel point je regrette. Je ne compterais jamais plus pour Nanako…mais je lui promettrais…que jamais plus je ne faiblirais. ** Aki
Atsu m’avait encore une fois frapper pour avoir laisser tomber le sketchbook à Yumeko sur la plage…comment j’aurais pu savoir qu’un bloc de feuille lui tenait tant à cœur ? C’est vrai quoi… Je la regardais sans vraiment comprendre ce qui l’a poussé à autant se maquiller. Toutes les filles ne se maquillent pas, parfois peu, parfois beaucoup…mais elle, se faisait de petites étoiles sur le coin de l’œil. J’avoue…que…c’était vraiment joli et j’admirais sa prestance. J’avais pour habitude de suivre toujours le même règlement, m’éloignant que très rarement des conseils du père d’Atsu, le respectant pour m’avoir recueilli et enseigné les arts martiaux avec son fils, qui était devenue mon professeur. Mais dans la vie…ici. Si loin du dojo, Atsu n’était plus celui que j’avais connu…non…il était devenu bien mieux que ça, il était libre. J’apprenais chez lui, chez Nanako, avec Monsieur Fujii et tout son entourage, le vrai sens des relations humaines. Bien que j’avais encore bien du chemin à faire, j’espérais arriver à être aussi heureux que toute ces personnes dans le bus, chantant et rigolant.
-
« Yumeko, Souffla Aki entre deux chansons…Désolé pour tes feuilles, je t’en rachèterais un. Ha….tu…tu y penses encore. J’en ai déjà racheter un. Sortant son calpin de son sac pour lui montrer fièrement. Je…Je peux te poser une question ?…Demanda Aki hésitant. Hum hum. Pourquoi tu dessines au lieu de parler ? »
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Elle plongea la main dans son sac et en sortie un crayon bien affûté, se mettant aussitôt à dessiner. Il ne lui fallut qu’une minute avant de me tendre fièrement son dessin, le visage radieux.
Yumeko en Chibi, les cheveux longs jusqu’au pieds et trois petites étoiles sur son visage, le sourire jusqu’aux oreilles et le pouce pointé vers le haut.
-
« Haha ! ! Oui…je comprends. Rétorqua Aki. Tu es plus à l’aise comme ça. Hum ! Rétorqua t-elle en hochant la tête, plissants les yeux. Moi…c’est tout le contraire. Atsu trouve sans doute que je parle trop. Je suis un vrai moulin à parole. Enfin…peut être pas autant que Kei. »
Elle replongea sa tête sur son dessin et me le tendit à nouveau.
« HAHAHA ! ! C’est moi ! ! !…Hahaha ! ! Yumeko, t’es trop forte. Mais t’abuse, je suis pas aussi taret que j’en ai l’air sur ton dessin. »
Elle s’apprêtait à reprendre son dessin avant de s’arrêter quelques secondes, la pointe sur la feuille, quand elle releva les yeux vers moi.
-
« Tu es un passionné. …hein ?…souffla t-il, la fixant avec de grands yeux ronds. …»
Elle n’eut pas le temps de m’expliquer que Kei c’était levé pour me faire chanter, me tirant vers le micro.
« YOSH ! ! ! TU VEUX QUE JE CHANTE ? ! C’EST PARTI ! »
** Kei
Il ne se fit pas prier pour hurler dans le micro, gesticulant de part en part au rythme de la musique, tandis que tout le monde riait aux éclats.
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Orie c’était enfin réveillé et se mit à chanter avec Aki, bougeant ses petits bras à côté de Nasu qui l’a regardait les yeux pétillants, au sourire charmant. J’avais pris la place d’Aki et Yumeko se mit à gesticuler étrangement à mes côtés. « Ho…ça va ? » A dire vrai, je n’avais jamais vraiment parler avec elle. L’occasion c’était rarement présenté. -
« Yu-me-koo…CHEEEEEEEEESE ! ! ! Cria t-il en empoignant son appareil photo pendu autour de son cou. Hein ? ! ! ! S’écria t-elle, la bouche grande ouverte. Hahaha ! ! Attend on l’a refait ! ! ça craint on dirait que tu viens de voir un fantôme. Un fan..Fan…Fantôme…bredouilla t-elle, des frissons lui parcourant le corps, ses cheveux se dressant sur ses épaules. Heu…ça…ça va ? !… Fan….fan….fantôme ?…»
Elle baissa aussitôt les yeux et se mit à griffonner sur sa feuille, une aura violette l’entourant. Elle…Elle fait flipper… -
« HARU ? !…haha…tu…tu viens ? Demanda Kei, le visage crispé. Pourquoi ?…Ronchonna t-il en se levant pour le rejoindre, se penchant au-dessus de lui. TIENS PREND MA PLACE ! Cria t-il en se levant et poussant Haru à s’asseoir. Je fais une photo. YU-ME-KO ! »
Elle tourna ses yeux sombre et funèbre lentement vers moi… « Chee…CHEESE ! Voilà…je retourne à ma place. A plus tard Yumeko ! » Bon sang, c’est quoi son problème, elle essayait de faire quoi en dessinant ? me lancer un sort ? ** Haru Kei se comportait vraiment aussi bizarrement que cette fille. Je tournais un œil vers elle. C’était la fameuse Yumeko. Atsu m’avait parlé de cette étrange fille qui passait son temps à dessiner. « …Tu dessines quoi ? » Elle me tendit son cahier à quelques centimètre de mes yeux, les bras bien tendus. Un mini Yumeko qui se protégeait la tête, des fantômes errants au-dessus d’elle. -
« …c’est glauque. Tu veux pas dessiner quelque chose de plus gai ? Kei…Kei…A dit qu’il y avait des fantômes. Il…Il a dit quoi ?…Haha…hahahaha ! ! se mit à rire Haru malgré lui. Pardon ! Clama til, tentant de s’arrêter. Non, non y en a pas. » 93
Je posais ma main sur sa tête. C’était le seul moyen que je connaissais pour rassurer quelqu’un. Elle me regardait avec ses grands yeux noirs tandis que ses pupilles bleu ciel s’écarquillés pour faire apparaître une minuscule irise jaune. Une gothique qui a peur des fantômes…C’est pour ça que Kei s’est échappé. Haaa… -
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« Kei est un moulin à parole, ne fait pas attention, hoche de la tête et sourit, ça lui suffit. Ha…c’est…c’est ce que tu fais ? Demanda t-elle curieusement. …La plupart du temps. Mais…j’aime l’écoutais parler. Kei est très intéressant, lui en veut pas s’il t’a fait un peu peur. J’imagine que tu n’as pas l’habitude de voir un type aussi bavard te sauter dessus. Enfin…regardant Aki, les sourcils relevés : Peut être que si en fait. Haha…hahaha…rigola timidement Yumeko. Tu es drôle Haru. Kei ne m’a pas fait peur, mais dés qu’on prononce le mot fantôme, je me met à trembler sans le vouloir…j’irais…j’irais m’excuser quand on arrivera. D’accord. Kei sera rassuré. Et…si tu dessinais tout ce petit groupe en voyage ? HA ! ! BONNE IDEE ! »
Elle se plongea dans son bloc de feuille, arrachant la précédente pour la glisser dans son sac parmi tant d’autres, et je rejoignais Kei qui me regardé d’un air coupable. Ces yeux larmoyants étaient presque adorables…et je me résignais à lui faire la morale. -
« Kei… Hum ?… Heu…Non rien. Ta de la chance d’être mignon. »
Il me fixait le visage rosé et je lui répondu par un léger sourire… ** Nanako Je me levais et pencher ma tête vers mon père, bien concentré sur la route. Il c’était fait bien beau pour ce petit week end, bien rasé et bien coiffés. -
« Ca va papa ? pas trop fatigué ? Hahaha ! Comment je pourrais être fatigué avec toutes ces filles dans le bus ? ! PERRRRRVERS ! ! ! Cria t-elle en lui mettant un coup sur la tête. Chééériie, je ne suis pas certain que t’es le droit de faire ça quand je conduis ! Se plaint-il, une bosse sur la tête. Haha…hahaha ! se mit à rigoler Nanako décontracté. Merci Papa. Répondu t-elle, l’embrassant sur la joue, tandis qu’il versa un flot de larme Nyaaa ! Dégoutaaant ! »
Je retournais m’asseoir et me tourna, à genoux sur le siège. Un bruit terrible résonnait du ventre à Nasu. Je lui tendis aussitôt une barre énergétique qu’il s’empressa de dévorer tandis que son ventre grogné toujours. « Haaa…souffla Nanako. J’avais presque oublié » elle attrapa son sac et le vida entièrement sur les genoux de Nasu.
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« chocolat, gâteaux, brioches, pain sucrés, chips…Bon appétit. Hoy, Na…Nanako…t’es un amour ! »
Mon cœur bondit et j’en tombais presque à la renverse quand Aki se précipita à mes côtés. -
« ET MOI ? ! ! ! COMMENT CA TOI ? ! Hurla Nanako Atsuuu ! tu partages ? ! Clama t-il d’un grand sourire, à genoux sur le siège, penchés sur les friandises. Ché a moi ! Lança t-il la bouche pleine, postillonnant sur son visage rayonnant de plaisir à la vue de tout ce bon repas. Allez…un petit peu…bava Aki qui n’en pouvait plus. Tendant le bras vers une barre chocolaté. Aye…tu devrais pas faire ça…avertis Nanako les yeux écarquillés, scrutant son bras se rapprochés lentement. Nana onii chan a raison…Tu devrais pas faire ça. Avertis à son tour Orie qui s’enfonça dans son siège. Pourquoi ? Demanda Aki, attrapant la barre chocolatée. Pour ça…souffla Nanako dépité. KYAAAAAAAAAAAA ! ! ! ! »
Il ne lui fallut qu’une demi-seconde pour le balancé sur la plage arrière, s’étalant en étoile de mer contre la vitre, juste à côté de Kira et Izumi qui applaudirent à l’unissons. « Haaa…souffla Nanako. C’est pas faute d’avoir été prévenu….Penchant sa tête sur sa gauche, observant Yumeko se levait pour rejoindre Aki…Hein ? » Sans rien dire, elle tourna sa tête pour essayer de le voir à l’endroit, les jambes en l’air contre la vitre, et lui enfonça un cookies dans la bouche. Aki la regardait avec de grands yeux ronds alors qu’elle faisait demi-tour pour se rasseoir. Aki sauta, le visage rougis, pour s’asseoir en tailleur à côté d’Izumi qui lui faisait un grand sourire et mangea, les mains cachées dans ses genoux. Tout le monde avait l’air de se rapproché, c’était bien étrange comme sensation. Comme si toute cette agitation paraissait naturelle et ordinaire. Mais…pour moi, c’était loin de l’être. Non, tous ces amis réunis, était exceptionnel. -
« KEI ! ! Fait une photo de groupe ! ! O-K ! Articula t-il en se mettant à l’avant du mini bus. ARUMI ! ! PENCHE-TOI VERS LA DROITE ! ! ChiChiiiroo ! La prenant dans ses bras en s’élançant. Yumeko ! ! Lève la tête ! …m…moi ? souriiiez…. »
Je tournais ma tête quand Nasu passa ses bras autour de moi, m’enlaçant avec un grand sourire tandis qu’Orie fit un grand V par-dessus le siège. « CHEEEEEEEEEEEESE ! ! » 95
** Deux heures plus tard et après avoir tourné sur des petites routes de montagnes, rendant Orie malade, la vallée de sapinette laissée place à un immense chalet en bois vernis. « Respire le grand air Orie, ça va te faire du bien. » Il faisait bon et ombragé, je respirais à mon tour, levant haut la tête pour profiter de la fraîcheur matinale. Elel passa le bras autour de mon cou, suivit de Kei, appréciant une nouvelle fois nos vacances spéciales. -
« Merci Kei…souffla Nanako, le sourire apaisé. Avec plaisir Nanako…moi aussi…ça m’avait manqué. Alors c’est ici ! coupa Monsieur Fujii en ouvrant le coffre. »
Une voix résonnait à l’entrée du bâtiment…cette voix…elle avait mûri, mais c’était bien la sienne ! Elle courut sur le palier, ses longs cheveux aux couleurs de l’érable se perdaient sur le vert profond des sapinettes et des quelques pétales de cerisier qui venaient s’y mêler. Elle portait un short baggie et un top vert Kaki, qui se marié parfaitement à sa couleur de peau, légèrement orangé par le soleil, une vraie peau de pêche. « NANAAAAAAKO ! ! ! ! ! ! ! ELEEEEL ! ! ! ! KEI ! ! ! » Elle nous faisait signe, ses grands yeux noir pétillants et le sourire radieux. Elle se précipita dans nos bras avant de faire un pas en arrière pour nous scrutait des pieds à la tête. -
« VOUS AVEZ GRANDIIII ! ! ! ! S’écria t-elle. Sauf toi Nanako. Hahaha ! Aye Aye ! T’es aussi grande qu’Elel ! ! HA ! ! JE TE PRESENTE MON PERE ! ! Hurla telle en le tirant par le bras. Mon…Monsieur Fujii…bégaya t-elle, impressionné. Ho, alors c’est vous Amy, j’ai tellement entendu parler de toi. Ravi de vous rencontrer. C’est un honneur Monsieur. Répondu t-elle poliment. Moi de même. Je suis ravi de savoir que Nanako n’exagérait pas en me disant que vous étiez si… PERVEEEEEEEEEEEEERS ! ! Cria Nanako en l’encastrant dans le sol. Haha ! ! HAHAHA ! ! ! rigola Amy. Elel…n’exagérait pas du tout…Hahaha ! ! ! Alors…ce sont tous vos amis ? ! S’étonna t-elle en voyant tous ce groupe réunis derrière eux. Penchant la tête pour mieux les apercevoir. »
Amy était aussi grande qu’Elel, dire qu’elle faisait ma taille il y a deux ans…j’en serais presque jalouse. Elle fit un autre pas en arrière et salua des deux côtés de manière très professionnelle. « BIENVENUE AUX SOURCES CHAUDES DE MADARA ! ! Ici vous trouverez plusieurs activités comme des balades à cheval, des randonnées, une salle de jeu à votre 96
disposition, des terrains de sport et bien sur, les sources chaudes qui sont ouverte 24h/24. Il y a des bains séparés, mais aussi des bains mixtes, avec port du maillot. Vous trouverez tous les renseignements à l’accueil, et n’hésitez surtout pas à faire appel à moi pour toutes questions. Je vais vous conduire dans le hall, là je vous ferais attribuer vos clés. Les réservations ont était faites par Nanako, et m’a laissé libre choix des chambres, si il y a des inconvenances, n’hésitais pas à le signaler et je ferais en sorte de réorganiser ça. Je vous invite maintenant à récupérer vos valises et à me suivre. » Amy était vraiment bien rôdé pour accueillir agréablement autant de monde surexcité. On s’exécuta aussitôt et tout le groupe passa la porte ou un carillon sonné aussi agréablement que le grelot d’Elel. ** Amy J’avoue que quand Nanako m’a téléphoné pour faire autant de réservation, j’ai cru à une plaisanterie…mais…c’est bel et bien réel. Bien qu’elle n’est pas grandie qu’un centimètre…elle avait vraiment changé. Plus je la regardais, et plus j’apercevais ce sourire et ce visage rayonnant. Et…Ce garçon aux cheveux blancs…son petit ami ? ça serait le fameux Nasu dont elle m’a parlé au téléphone. Il est…mignon et…font un couple vraiment drôle. Ils sont tout juste arrivés qu’ils se chamaillent déjà. « haha… » c’est tout Nanako. Qui aurait pensé, qu’elle aurait un petit ami et…autant d’amis ? Cette fille si réservé et aux paroles injurieuses accompagnées d’un comportement violent avait drôlement mûri. Elle me présentait ses amis un à un et chacun me salué avec une grande politesse. -
« Alors, voilà les clés des chambres, ce sont des doubles. Comme Orie est la plus jeune, je l’ai mise avec Monsieur Fujii. Chambre 201. Nana onii chaaan ! ! ! ! Clama t-elle en lui tirant sa jupe à carreaux. Je ne suis pas avec toi ! Aye aye…marmonna Nanako…peut être que… Nanako et Nasu, chambre 202. Kei et… NYAAAAAAAAA ? ! ! ! S’écria Nanako, aussi rouge que sa jupe. Hoy…souffla Nasu. On a déjà dormi ensemble alors… MA PETITE FILLE ! ! Clama Monsieur Fujii, pleurant des flots de larmes entourées d’une pluie de fleur rose. Va devenir une grande fi… PERRRRRRRRRVERRRRRS ! ! ! ! Crièrent à l’unissons Nanako et Nasu qui s’unirent pour l’enfoncé dans le parquet. J’ai…hésita Amy. J’ai fait une bêtise ? Hoy. Pas du tout, continue. Na…Nasu…marmonna Nanako, n’osant plus relevé la tête tandis qu’il passa son bras autour de son cou. Bien ! Alors, je disais, Kei et Haru. On va mettre les garçons ensemble. Ça éviteras les embrouilles…hahaha ! ! ! Rigola Amy tandis que tout le monde restait perplexe en les regardant. Haru et Kei…hein ?…marmonna Arumi malgré elle, le sourire en coin. Hahaha ! ! rigola Chichiro. Qu…quoi ? ! j’ai encore fait une bêtise ? ! Demanda Amy en regardant tout le monde siffloter comme si ne rien n’était. 97
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Koff…Koff…toussa Haru avant de reprendre sa respiration. Non…Non ça va. Nanako…souffla Kei dans son dos : je t’adoooore ! J’y…j’y suis pour rien moi…murmura t-elle, le visage encore rosé. Bon je continue. Reprit Amy. En garçon il reste Kira et Keiji. Chambre 204…heu…non attendez. Se tournant vers Aki…Je ne t’ai pas noté ?…c’est quoi ton nom ? HA ! ! Cria Nanako. DESOLE ! ! ! J’ai complètement oublié de rappeler ! ! C’est Aki. Je ne pensais pas…qu’il squatterait autant chez moi quand j’ai fait les réservations. Regardant Aki d’un air blasé. NANAKO ! Cria Aki horrifié. TU M’AVAIS OUBLIE ? ! La ferme Aki. Lança Nasu, lui tapant derrière la tête. ARRETE DE ME FRAPPER ! Grognant Aki, sortant ses dents pointues. Hoy, alors arrête de profiter de Nanako. Tu…bégaya Aki les yeux écarquillés. Tu la protège ? Non. C’est toi que je protège. Elle va finir par te tuer si tu la ferme pas. Kyaaa …vous êtes cruel ! ! »
Est ce qu’ils sont toujours comme ça ?…Je sens que ce séjour va être mouvementé…Nanako sait choisir ses amis…ils sont pire qu’elle !…bon…ou j’en étais ? -
« Ha. Ce n’est pas grave. J’ai juste qu’à réorganiser…hum….regardant attentivement son planning des chambres tandis que Keiji pris Elel par le cou avec un grand sourire. Ho ?…Elel et Keiji alors… Qu….quoi ?…bégaya Elel. SUPER ! Cria Keiji en levant son pouce. PERVEEEEEEEERS ! Cria Elel en frappant Keiji avec sa batte. D’ou…d’ou elle sort cette batte….souffla t-il, assommé la tête dans le parquet. HAAAAaa ! ! ! S’écria Amy, griffonnant son planning. DESOLEEEE ! Ça ira. Clama Elel, les mains sur ses hanches. Si ca arrange, je m’en accommoderais. Je n’aurais cas le ficelé. AYE ! ! Cria Nanako, tapant dans la main à Elel. Nanako…souffla Nasu. Elel devient plus effrayante que toi… Aye ! ! Rigola Nanako les yeux plissés et joyeux. »
** Nanako Amy avait fini de faire les répartitions des chambres. Orie et mon père, Elel et Keiji, Haru et Kei, Aki et Kira, Chichiro et Arumi, et une chambre de trois, Izumi, Alexia et Yumeko. Nous rejoignons tous nos chambres pour y déposer nos valises. La notre était immense. Du parquet au sol, lisse et bien vernis, un tatami y était confortablement installé, ainsi qu’une table à thé. Une grande baie vitrée donnée sur une large terrasse ou seul des cerisiers se mélangeaient les branches avec quelques sapinettes, me donnez le sentiment d’être très loin de chez moi. J’admirais cette vue splendide quand Nasu passa sa main dans mes cheveux, y décrochant un pétale rose, avant de s’accouder à la rambarde. Je souris et m’accouda à mon tour. C’était magnifique. On ne c’était pas vraiment rendu compte du temps qui défilé quand Elel débarqua dans la chambre, glissant brusquement la porte en m’appelant :
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« NANAKO ! ! ! A..AYE ? ! »
Sans dire un mot elle me tira par la main en invitant Nasu à nous suivre. -
« Elel ! ! ! Qu’est ce qu’il y a ? ! C’est Amy ! !…ELLE A REUSSI ! ! Ré…REUSSI ? ! »
Elle nous emmena à l’extérieur et on fit le tour du chalet. Tout le monde était déjà dehors, applaudissant sur le bord d’un immense terrain de skateboard qui se dévoilé peu à peu. -
« Amy…a réussi son projet ! ! ! S’écria Nanako, le visage radieux. Elle a construit un skate park ! ! Hoy ! ! Elle est douée ! ! »
Amy glissait sur sa planche, tournoyant dans les airs tandis que ses longs cheveux orangés s’envolaient en éclats, perçant le ciel d’un magnifique rayon de soleil. Elle paraissait légère et tellement détendu, c’était comme la regardait flotter. Sa main sous la planche, légèrement penchés en avant, elle revenait vers moi et s’arrêta subitement en faisait un demi-cercle. -
« NANAKO ! ! Cria Amy. Viens ! A ton tour ! AAAAAAAAYE ? ! JE SAIS PAS FAIRE DU SKATE AMY ! Haha ! arrête, je sais que t’es super doué pour rester dans les airs tellement tu es petite et légère. C’est un avantage. Et puis, on en a déjà fait. Non non non ! Refusa Nanako. Hoy… Souffla Nasu en la poussant sur le skate. NASSUUUUUUUUUUU ! ! ! Cria t-elle, glissant sur plusieurs mètres, basculant les bras de tous les côtés pour rester debout. JTE DETEEEEEEEEEEESTE ! ! ! Aye…aye…souffla Nasu, le visage rieur. AMY ! ! On peut en faire, nous aussi ? ! Cria Aki sur excité. Bien entendu. Les planches sont toutes la bas, servez-vous ! Port du casque et genouillère obligatoire ! ATSU ! Je te défi ! Ordonna Aki, le pointant du doigt. Je serais meilleur que toi ! Hoy…On va voir qui tiendra le plus longtemps debout. YOOOOOOOOOOSH ! ! ! YUMEKOOOO ! ! REGARDE MOIIIIIIIIII ! OK ! ! Cria t-elle en lui montrant un dessin de Yumeko en pompom girl. Kyaaa ! YUMEKO T’ES GENIALE ! Gé….géniale ?…Bégaya t-elle surprise. »
Tout le monde nous avait rejoint sur le terrain, tombant de tous les côtés les uns après les autres. J’apercevais parfois des skates roulaient sans personne dessus et je rigolais de les voir tous le cul par terre. Nasu et Aki quant à eux étaient vraiment talentueux. Je ne savais même pas qu’ils savaient en faire et Amy était en grande admiration. Elel était assise sur son skate, poussait par Keiji tout en haut du podium. Elle éclatait de rire, roulant de plus en plus vite, ses longues tresses noires flottés dans le vent et s’échappant du casque. Je croisais
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Chichiro et Arumi et Izumi qui se tenaient la main face à face et tourné sur leur skate jusqu’en tombait à la renverse, explosant de rire, leurs yeux tourbillonnant. -
« Orie ! Clama Nanako en se rapprochant d’elle, qui les regardait sur le bord du terrain avec Yumeko. Viens, Amy va t’apprendre. C’est une championne tu sais ! Elle a remporté plein de concours ! Nana onii chaaan ! Tu sais en faire toi aussi ! Hahaha ! ! Non sûrement pas. Je suis juste petite et je garde assez bien l’équilibre. Mais je ne sais pas du tout enseigner ça. Ca c’est vrai. Lança Amy derrière elle. Orie c’est ça ? Demanda t-elle, lui tendant la main, les yeux en arc-en-ciel. »
Elle emmena Orie sur une surface plate tandis que j’admirais Nasu en compagnie de Yumeko…qui visiblement admiré Aki. -
« Tu l’aimes bien…Aki ? Hein ? ? ! S’étonna Yumeko, lâchant son crayon des mains. Hahaha ! Pardon…ramassant son crayon. Tiens. Je veux dire, il me fait vraiment penser à Nasu. Tu….tu trouve ?…Aki est moins mature, dit souvent des bêtises, parle beaucoup et… Aye. C’est pour ça que tu l’aimes bien ! J’ai !…j’ai jamais dit… YUMEKOOO ! ! Coupa Aki en sautant du podium, la saluant juste avant de sauter de l’autre côté. Demande-lui de t’apprendre ! Lança Nanako en lui posant son casque sur la tête, et jeta le skate dans ses bras. MOI ? ! Cria Yumeko. Allez. Clama Nanako en la poussant sur le terrain ».
Yumeko se retrouvait au milieu de tout le monde, le skate serrait contre sa poitrine. Je savais Izumi timide mais…à mon grand étonnement… Yumeko l’était encore plus…peut être que j’aurais pas du la forcer à faire du skate avec nous. ** Aki C’était agréable de me comparer une nouvelle fois à Nasu. Il était doué…Dans tout ce qu’il entreprenait. J’ai travaillé tellement dur pour le rattraper, chaque fois un peu plus…Hum ?…C’est Yumeko en-dessous…pourquoi elle bouge pas ?… -
« YUMEKO ! ! ATTENTION ! ! ! HEIN ? ! »
Je l’avais heurté, la basculant au-dessus de moi pour amortir la chute. Nos deux skates glissaient côte à côte, tandis que ma tête avait fortement cogné le sol. Heureusement que le port du casque est obligatoire. Je voyais trouble et la voix de Yumeko résonnait. « Aki ! Tu m’entends ? ! ça va ? ! » Pourquoi j’avais la sensation que quelque chose me chatouillé le visage, mes bras et mes jambes. Je ne pouvais m’empêcher de sourire, c’était drôlement doux. 100
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« Hahaha ! ça va…Mais arrête de me chatouiller Yumeko ! Mais…Je ne fais rien ! ! »
J’ouvrais grand les yeux et me voilà à quelques centimètre de ses pupilles bleu. Elle tremblait…et je m’arrêtais de rigoler. Je ne m’étais jamais rendu compte à quel point elle cachait de si beau yeux. Plus ses yeux s’écarquillés, et plus j’apercevais une petite irise jaune se dessinait. C’était…le soleil dans un grand ciel bleu…Ombragé par le maquillage, cachant un trésor qui illuminait ses petites étoiles noire au coin de sa paupière. Ses longs cheveux noirs me recouvré totalement…c’était ça qui me caressait la peau à m’en faire rire. Ils sentaient bon… -
« Dé…désolé je t’écrase ! ! ! S’écria Yumeko en se relevant, tirant ses cheveux en arrière tandis qu’Aki resté au sol, les yeux dans le vide. AKI ! Cria Nasu en tapant sur son skate, rebondissant dans sa main. TA PERDU. Hein ?…HEIIIIIIIIIN ? ! ! ! ! ON RECOMMENCE ! ! Cria Aki en se relevant, décidé. Haha ! Pas question j’ai trop faim. MOI AUSSI J’AI TROP FAIM ! …Au fait, vous avez pas vu Haru ? Si, répondu Yumeko. Il est parti avec Kei vers la forêt. Haa…souffla Nasu le sourire en coin. Ok. A…Aki… »
Elle me tendit un dessin…quand est ce qu’elle avait fait ça ? ! elle dessine vraiment vite ! Elle m’avait dessiné, un sifflé à la bouche et la montrant du doigt debout sur le skate. -
« Tu…tu veux que je t’apprenne ? S’il…s’il te plaît ! ! YOOOOSH ! ! ! ! Clama t-il souriant. Mais compte pas sur moi pour te siffler haha !…heu… »
Je récupérais nos skate et l’a fit monter dessus. Ses cheveux étaient tellement longs qu’ils s’emmêlaient presque dans les roues. « Attend, il faut t’attacher les cheveux…Tu as une barrette ? » Elle me dit non de la tête, et je n’ai trouvé d’autre moyen qu’enlever mon t-shirt pour lui faire un nœud géant. -
« va vraiment falloir que tu penses à les couper. Sûrement pas ! Rétorqua t-elle aussitôt, surprenant Aki. Haha…HAHAHA ! ! Désolé. Je ne savais pas que c’était si important. Alors, pense à prendre quelque chose pour les attacher la prochaine fois. C’est pas que je n’aime pas être torse nu…Mais quand même. Dé…Désolé…bégaya t-elle, le visage rougit. »
Je lui pris la main et elle sursauta…Yumeko était vraiment timide et j’avais l’impression de la faire constamment tressaillir à chaque fois que je m’approchais d’elle. Mais…j’avoue que je ne suis pas du genre à mettre des gants avec les gens. Je n’ai grandi qu’avec des garçons et…la seule personne que je veux rattraper, s’amuse en ce moment 101
avec Chichiro et Arumi. Nasu…est lui aussi différent depuis qu’il est parti et…j’ai l’impression de mieux le comprendre, jour après jour, tout comme…j’apprends à me connaître. Je poussais Yumeko sur quelques mètres, sa main tremblante dans la mienne. Alors c’est ça…l’apprentissage ?…jusqu’à aujourd’hui, je n’avais jamais rien appris à quiconque. Elle se reposait sur moi et …je me sentais tout à coup…moins seul. -
« AKI ! ! ME LACHE PAS ! ! JE VAIS TOMBER ! ! Yoosh ! Je suis juste à côté. Si tu tombe, je te rattraperai ! PROMIS ! »
Je roulais à ses côtés, un pied sur mon skate et l’autre prêt à sauter sur l’asphalte… ** Nanako Kira était seul devant l’étagère à skate…les regardants sous toutes les coutures. Si je l’ai invité…je devrais faire un pas vers lui. Allez….et puis non. Mais…il avait l’air un peu perdu, et moi aussi. ** Kira Ils étaient sublime, pour des skates de location. Il y en avait de toutes sortes et je me demandais, lequel m’irait le mieux. Après tout…ça n’avait pas vraiment d’importance. Tout le monde s’amusait bien. -
« Tu devrais prendre le rouge avec l’étoile. Hein ? Le rouge…répéta Nanako. Avec l’étoile. Na…Nanako ? »
Elle me faisait un agréable sourire…Nanako…me souriait. MUSIQUE ! ! ** Pendant ce temps…Dans la forêt…Kei prenait des centaines de photo en mode macro. Des bourgeons, des champignons, des feuilles…tandis qu’Haru marchait lentement à ses côtés. ** Haru On était enfin seul…C’était agréable de se promener dans une si vaste forêt. Je ne savais pas qu’un si bel endroit exister près de notre ville. Le vent s’engouffrait dans les arbres, sifflant une douce mélodie... On pouvait y entendre les oiseaux et toutes sortes d’insectes sans avoir besoin d’y tendre l’oreille. Un petit ruisseau se frayer un chemin à travers les pierres, les feuilles et les branches qui jonchaient au sol. Kei était penché au-dessus de l’eau, photographiant le reflet des couleurs d’été sur l’eau qui se mit à trembler sous ses doigts…s’écartant en une dizaine de petit cercle. Sa chemise blanche sortait de son pantalon, légèrement débraillé, glissant sous ses bretelles qui ne le quitté jamais. Il sautait de rocher en rocher, s’appropriant chaque espace et chaque recoin qu’il arrivait à rendre plus magnifique qu’ils ne l’étaient déjà. 102
Un bourgeon doré, une goutte d’eau qui le submergé, un rayon de soleil qui dévoilait une centaine de fleur de pissenlit aux ailes d’anges s’envolant autour de lui. Des pissenlits dans une forêt…c’est une fleur des champs, qu’on souffle au printemps…et pourtant. On pense toujours qu’un trésor est caché…alors qu’il est juste là, éveillé, à nos pieds. Je ne pouvais plus regarder ailleurs…jusque là…je n’avais encore jamais ressenti ça. Si je fermais les yeux, je me persuadais que l’amour ne pouvait exister…Alors je l’ai fermé. Sa voix résonnait et son sourire embellissait mes pensées. Je l’ai fermé plus fort encore…Niant l’amour comme s’il ne pouvait m’atteindre…moi… -
« Ici ! Clama Kei en prenant équilibre sur un rocher. C’est encore plus beau en automne. Il y a des érables un peu plus bas. Hein…Tu es déjà venu en automne ? Ha...non. Je ne fais qu’imaginer. »
Imaginer…c’est ce que je fais la plupart du temps, pour à peu prés tout. J’avais beau nier l’existence de l’amour…c’est dans mes retranchements…qu’il se manifestait le plus, criant à travers sa beauté, son humour, son caractère, sa façon…d’être si naturel. Il avait raison…cet endroit doit vraiment être flamboyant en cette saison. Ses cheveux aux couleurs de l’automne se fondraient dans le paysage…et ses yeux noisettes… -
« Kei. Hum ?… Je…heu…non rien. »
Il se releva et me fixa attentivement… « Qu…Quoi ? ! ! » Son visage s’illuminait. Son sourire était magnifique. J’attrapais son appareil et pris une photo. Trop tard. J’aurais tellement voulu capturer ce sourire… -
« Haha ! ! Donne moi ça !…j’aime prendre les photos…mais…je n’aime pas être dessus. Qu’est ce que tu racontes, Rétorqua Haru en levant le bras pour l’empêcher de prendre l’appareil. Tu as un très beau visage, c’est dommage. Laisse-moi en prendre une autre. Haha ! ! Pas question ! ! rends-moi ça ! Clama Kei, montant sur un petit rocher pour l’attraper. Une dernière ! Insista Haru. HA ! ! j’ai une idée ! VIENS-LA ! »
Je lui attrapais le bras et le tira contre moi…tendant l’appareil devant nos visages… « CHEEEEEEEEEEESE ! ! » Cria Haru qui fit un large sourire tandis que Kei éclata de rire. Il tomba à la renverse sur mon torse…et on restait un moment allongé dans les feuilles sèche, rigolant encore. Je tenais l’appareil à bout de bras, la tête penchés en arrière. Une grenouille, aussi verte que les feuilles, sautait en nous regardant attentivement. -
« Kei…regarde. Haa, donne-moi l’appareil, elle est trop mignonne ! 103
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Si je te le rends, je ne pourrais plus te prendre en photo. T’avais dit juste une. Bouda Kei en lui faisant les yeux doux. Hahaha ! Rigola timidement Haru, tendant son bras encore plus loin. T’en a au moins une cinquantaine de moi ! Et, moi aussi…Je veux plein des photos de toi. D’accord…sourit Kei.»
Il posa ses mains sur mes joues et susurra mon nom… « Ha-ru… » Ses lèvres se posé délicatement sur les miennes…elles étaient aussi douce que ses cheveux qui effleuré mon visage. Je sentais sa main effleurée mon bras…grimpant de plus en plus vers ma main. -
« Huumpf ! ! KEI ! ! S’écria Haru en éclatant de rire. ESSAI PAS DE REPRENDRE L’APPAREIL ! ! Hahaha ! ! Allez donne ! Rigola t-il en lui chatouillant sous le bras. TU TRICHES ! ! arrête ! ! ! Hahaha ! ! ! Pourquoi tu veux des photos de moi ? ! Demanda Kei en continuant de le chatouiller. Hahaha ! Parce que…parce que je t’aime idiot ! …hein ?…souffla t-il en s’arrêtant subitement. …hein ?…reprit Haru les yeux écarquillés. »
Il se redressa, assit sur moi, les mains sur mon torse et me regardait les yeux tout aussi rond que les miens. Sa bouche s’ouvrait mais aucun son n’en sortait, jusqu’à un petit murmure : -
« Ré…répète ? J’ai…j’ai dit…que c’était de la triche. Juste après. …jt’ai dit d’arrêter… Juste après. Que…je…Je…Ta vraiment besoin que jle redise ?…bouda Haru en fuyant son regard. Pince-moi si je ne rêve pas…tu m’as dit que tu m’ai…AIE ! ! ! POURQUOI TU ME PINCES ? ! Parce que ce n’est pas un rêve. HuM…. »
Et voilà, plus aucun son ne sortait à nouveau. Il est bavard quand il le veut bien. Qu’est ce que…Ses yeux s’emplissait de larme, et un sourire radieux illumina subitement son visage. « HARU ! ! ! ! Cria Kei en lui sautant au cou. MOI AUSSI JE T’AIME ! » Je l’enlaçais…je ne voulais plus qu’il parte. Ses jambes s’entrelaçaient entre les miennes et son poux s’accélérait…autant que le mien. Je le renversais et ses cheveux ondulés s’emmêlèrent aussitôt de pétale de cerisier… Mes mains posées sur son torse tremblaient…
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** Kei Je ne pouvais retenir quelques larmes qui coulaient et glissaient lentement sur mes joues…Jamais…je n’aurais cru que ce jour arriverait, le voyant toujours fier et silencieux. Il soulevait mes cheveux et essuyait mes yeux rougis… -
-
« Haru…je… Je sais que c’est fou. Coupa Haru. Tu va certainement prendre peur mais…je suis très sérieux et…j’ai pas l’habitude de parler aussi longtemps donc, laisse-moi le temps… … Il y a de très bonne faculté à Tokyo… Stop. HEIN ? Je…je savais que j’allais trop vite…souffla Haru en se mordant les lèvres, détournant les yeux. Désolé…je suis vraiment pas doué pour les relations. Non…au contraire. Sourit agréablement Kei en lui caressant le visage. C’est la première fois que tu me montres tes sentiments…Haru…j’en suis totalement…bouleversé. C’est à toi de me laisser le temps de m’en remettre. …. En fait…si je te coupe, c’est parce que je pensais qu’Elel ou Nanako t’en avaient déjà parlé mais…je compte rester. J’ai une grosse interview avec un auteur reconnu et si j’y arrive, alors je monterais mon propre journal…ici même. Ce projet me tient à cœur…depuis de nombreuses années…et je sais…que tu aimes cette ville. Tu n’aimerais pas la quitter. …Kei… Haha ! Oui je parle beaucoup…mais…reprit-il sérieusement après un court silence : Je te vois…Haru…plus que tu ne le crois. »
C’est fébrile qu’il m’embrassa passionnément, sa main glissant sous mon tshirt tandis que l’autre s’entrelaçait entre mes doigts. ** Haru Sa peau était brûlante et je l’étreignais contre moi…posant mon front sur le sien et l’observant encore une fois, dans la seule mélodie des oiseaux et du vent qui caressait les branches. Mon cœur battait au rythme de l’eau qui ruisselait, emportant feuille, poussière, et rêve. Suivant le plus simplement… le courant qui me mènerait au grand voyage. Je me perdais à travers les roches, surgissait au travers de verdure fleurie…Et je plongeais dans ses perles brillantes qui se noyait dans un sourire merveilleux, auquel la nature la plus authentique…n’était pas en mesure de surpasser. Je repensais à une phrase de ma sœur…sur le toit : Qu’importe les photos…on est ensemble en ce moment… Elle me détestait encore quand elle m’a dit ça…mais elle avait raison. Mes souvenirs était en face de moi…Dans son rire, dans sa façon de rougir, dans ses yeux qui pétillent, dans la pression de ses doigts entre les miens…et…dans l’amour qu’il me rend au centuple. Qui aurait cru que mon cœur si froid soit réchauffé par un garçon qui est tout mon opposé ?…et…qui aurait cru…qu’un garçon comme lui s’intéresserait à une personne si ennuyante et si…silencieuse, que moi ? Lui était photographe…et moi, je voulais devenir scientifique, trouvez des remèdes et des vaccins, pour toutes les personnes…comme lui.
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Si je pouvais le soigner de tous les maux…si ce sentiment pouvait être sans limite…alors je m’y emploierais…pour que son rire ne s’arrête jamais.
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Chapitre 20 : Balade et secret Mon père présentait dignement son beau tablier blanc. Il s’était porté volontaire pour faire un repas à toute l’équipe, Amy compris dans le joyeux festin. Rassemblé autour d’une grande table recouverte d’un drap blanc, papa parlait d’une voix forte et son sourire ne quittait pas son visage. Il avait le don d’être apprécié de tous les gens qu’il côtoyait, charmeur par sa gaieté, sa simplicité et sa générosité. Je rigolais de le voir aussi heureux et profitais au maximum de l’avoir près de moi, menaçant Kei de prendre plus de photo que nécessaire, capturant chaque souvenir de nos premières vacance. Juste à côté, Nasu empilait les assiettes les unes sur les autres, suivit de près par Aki juste en face de lui, bataillant pour le moindre grain de riz qui s’aventurait sur leur territoire.
- « ATCHUUU ! Cria Aki la bouche pleine, le pointant avec les baguettes. CHTE DÉFI ! - HOY ! VOYONS VOIR QUI MANGE LE PLUCH ! »
Ayee…un concours de nourriture…dans ce cas…
- « ARRÊTEZ DE PARLER LA BOUCHE PLEIIIIIIIIIINE ! ! ! ! Hurla Nanako, des flammes se dressant dans ses yeux. - Un concours de nourriture ? ! PARTICIPE !
Clama Amy enjouée, se levant de la table. JE
- Aye aye… Souffla Nanako. Tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques… - Je prends les paris. Coupa Haru. Dix sur Atsu. - Je suis. Rétorqua Elel qui allongea un billet sur la table. - AYE ? ! S’écria Nanako, regardant les billets circuler sous ses yeux. - YUMEKO ! ! Cria Aki avec un grand sourire. Toi aussi tu lance les paris ? ! - Heu… He bien… Levant discrètement un dessin devant son visage… - KYAA ! ! Hurla Aki en tombant à la renverse. TU VOTE POUR ATSU ! - Mon… Bégaya Yumeko … Mon grand-père refuse de lui offrir son panier repas depuis qu’il en a englouti cinq d’affilés… - YOOOOSH ! ! ! Alors je vais gagner, tu va voir Yum Yum! ! - Yum…Yum ?… Répéta Yumeko en clignant des yeux. 108
- Aaaaaaaaaye… Coupa Nanako. Alors je vote pour Amy ! »
Tout les yeux étaient rivés sur moi, ahuris que je ne soutienne pas Nasu tandis que lui, me regardait avec un large sourire.
- « Aye aye… J’ai déjà ces deux là à la maison tous les jours. Aki ne fait pas un pli. Alors je veux voir ce dont Amy est capable pour surpasser ces deux phénomènes. - MA NANAKOoooo ! Lança joyeusement Amy en lui sautant au cou, ses longs cheveux orangés tournoyant autour de son cou. - Hahaha ! Bon courage, leurs ventres sont des gouffres à nourriture. »
C’est en plein air, sous une pluie de pétales de cerisier, que se faisait le défilé de nourriture. Mon père apportait les plats les uns après les autres. Tout le monde s’était regroupé autour de la table, s’agitant et hurlant à la victoire. Une montagne de riz au curry voltigeait de part en part, n’épargnant aucun grain de riz. Les plats s’empilaient les uns après les autres tandis que leurs ventres gonflaient à vu d’œil.
- « Kira, t’as voté pour qui ? Demanda soudainement Nanako qui tentait de voir par dessus la pile d’assiette. - Mo…moi ?… S’étonna t-il, les yeux écarquillés. Heu…pour Nasu. - Hahaha ! rigola Nanako. C’est un bon choix. Aide-moi, je n’arrive pas à voir. - Tu…TU VEUX QUE JE TE PORTE ? ! - Evidemment ! Ordonna Nanako. JE NE VOIS RIEN ! - D’acc… D’accord. - Haaaaaaa ! Cria aussitôt Nanako, aussitôt soulevée dans les airs avant d’être doucement déposé sur les épaules à Kira. Hahaha ! ! Voilà… Reprit-elle d’une petite voix, posant ses mains sur sa tête. Comme avant. »
** Kira
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Elle basculait ses souliers sur mon torse… Je me souvenais… C’était pendant les cours de sport. Le professeur écrivait toujours les groupes sur un tableau où tout le monde se précipitait aussitôt qu’il tapait des mains. Nanako ne voyait jamais rien et… Pleurnichait presque de ne pas réussir à faire comme tout le monde. A cette époque là…
Flash-back Nanako et Kira au primaire.
- « Kira ! ! Kira ! ! ! Je ne vois pas le tableau, je suis dans quel groupe ? ! - Je crois que tu es avec Elel ! Attend, je ne vois pas bien non plus ! - Porte-moi ! Je vais te dire ! - Heiiiin ? ! - Allez s’il te plaiiiit Kira ! - D’accord, pleure pas !… - ON EST ENSEMBLE ! ! ! Avec Elel et les jumeaux ! - Haha ! génial ! »
Fin du flash-back.
Ses jambes étaient plus grandes qu’avant…mais toujours aussi légère. A cette époque…tout ce qu’elle me demander…je le faisais. Alors…pourquoi n’ai-je pas continué ?…Pourquoi… a-t-il fallu que je sois celui qui la fasse pleurer… ? Et…pourquoi elle me pardonnait ? Elle n’était pas obligée de faire autant d’effort, de m’inviter, de me parler, et encore moins…de rire avec moi. Et pourtant…je suis venu et…je ne lui dirais jamais non. Je ne veux plus jamais…la voir s’enfuir près de moi… qu’importe ce qu’elle pourrait me demander, je le ferais.
« Alors ? ! Demanda enfin Kira, levant les yeux sur le grand sourire de Nanako. Qui gagne ? »
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Quel sourire magnifique…ses yeux se plissaient et ses cheveux bleus se recouvraient partiellement de pétale de cerisier. Depuis quand n’ai-je pas vu cet air enjoué ? Plus je la regardais, et plus mon cœur se serrait. Elle aurait pu vivre avec ce sourire, elle aurait pu grandir avec ce rire, mais je lui en ai privé. Est ce que j’ai vraiment le droit d’en profiter aujourd’hui ?…Est ce que je mérite vraiment son amitié… ?
- « Je…JE NE LE CROIS PAS ! ! Cria Nanako en penchant sa tête vers Kira. C’est AMY QUI GAGNE ! ! ! - A…AMY ? ! reprit Kira surpris. - Kyaaaaaaa… Souffla Aki en jetant ses baguettes. Je peux plus avaler un grain de riz. Désolé Yum Yum… Je croyais vraiment gagner cette fois. - Yum….Yum… Bégaya à nouveau Yumeko. - Ca…ça tombe bien… d’avance…
Articula Nasu la bouche pleine.
Amy a déjà deux bols
- ALORS ? ! VOUS LAISSEZ TOMBER ? ! On est tout juste au plat de résistance ! Emmenez les desserts ! - HOOOOOOOOOOOOOY, Se levant en la saluant de la main … C’est que Nanako m’a dit qu’on irait aux bains mixtes juste tous les deux alors… - Aye ??… Coupa Nanako les yeux écarquillés avant de se mettre à hurler, faisant gigoter Kira dans tous les sens : NE TE SERS PAS DE MOI ! ! ! VAMPIIIIIIIIRE PEEEEEEEEERVERS ! - Hoy Nanakoooo t’es cruelle ! Les bains mixtes ! - PERVEEEEEERS ! - YOOOOOOOOOOOSH ! ! ! On avait pas dit qu’on devait faire une balade à cheval Yum Yum ? ! - ….Yum….Yum ?… Hein… On a jamais dit ça. - Huuum… Souffla Elel. C’est moi ou vous essayé de caché vos défaites ? - PAS DU TOUT ! ! Crièrent Nasu et Aki à l’unisson. - Hahaha ! Se mit à rigoler Amy. Je fais beaucoup de sport alors… Je mange beaucoup. Je fais du skate, beaucoup de randonnée en montagne, de l’équitation, de l’escalade, du Kaya… - Aye aye… Coupa Nanako impressionnée. Moi je me sers de Kira comme mule, ça compte ?
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- NA…NANAKO ! ! Cria Kira surpris. - Haha…hahahaha ! »
Tout le monde s’était mis à rire et je ne pouvais me retenir de rougir en déposant Nanako sur le banc. J’étais flatté…elle venait de plaisanter…avec moi. Tout me paraissait n’être qu’un rêve dans lequel je ne voulais plus me réveiller. - Moi… Coupa Arumi, posant sa tête sur ses mains. Je ne suis pas contre une ballade à cheval, mais je n’en ai jamais fait. - Moi pareil. Rétorqua Chichiro. - Du cheval ! S’exclama Alexia. Haru, on en fait ?! Demanda t-elle tout à coup tandis qu’Izumi faisait la moue au bout de la table. - D’accord. Izu… Reprit Haru, qu’est ce qu’il y a ? - Hum… Répondit-elle vaguement. Rien du tout. »
**Haru
Izumi paraissait vraiment songeuse…est ce que ce serait parce que je n’ai pas passé la matinée avec elle ?…C’est vrai que…je ne me suis pas vraiment occupé d’elle…je devrais ? ! Haaa…Et pourquoi je me pose toutes ces questions ? Non…Izumi n’est pas ce genre de fille qui réclame de l’attention.
- « I…Izu, tu veux faire du cheval ? - Ha… Oui je veux bien. Répondit-elle poliment »
Amy se leva de la table, s’étirant après avoir autant mangé tandis que Nanako récupérait fièrement la cagnotte du pari et proposait une sortie de groupe.
C’est ainsi qu’une demi-heure plus tard, tout le monde s’était équipé pour la balade. Deux amis d’Amy s’étaient joints au groupe pour l’encadrement. Un jeune garçon, d’environ quatorze ans, qui ressemblait étrangement à Amy avec ces cheveux orangés qui lui tombait sur les yeux, et un autre, plus âgés, les cheveux aussi blond que Keiji, à la différence, que ses yeux étaient aussi marron que ceux de Kei. 112
J’observais étrangement Orie qui s’était mise à l’écart… De la paille s’emmêlant sur sa frange rose et son regard… Se perdant sur les quelques chevaux qui tournaient dans l’enclos.
**Orie
Tout le groupe parlait en même temps, créant un immense brouhaha ou s’y mélangeaient des rires, plus intenses les uns que les autres. De la paille s’envolait au-dessus de nos têtes tandis que les chevaux trottaient majestueusement dans leur enclos en secouant la tête. Je passais mes bras derrière la barrière, pendants au-dessus du sol, observant ce jeune garçon, à peine plus grand que moi, s’aventurer seul au milieu de ces bêtes de somme. Il n’y avait pas la moindre peur sur son visage d’enfant. Il secouait sa corde et s’approcha d’un mustang de taille moyenne, blanc tacheté de noir. Sa crinière noire s’affolait juste un court instant avant qu’il ne s’arrête pour souffler deux longues fois en remuant ses babines. Le garçon lui tendait la paume de sa main pour la poser doucement sur son poitrail, tapotant deux ou trois fois en lui murmurant un doux « hola… » avant de l’emmener vers le portillon.
Alors qu’ils passaient tous les deux à côté de moi, le cheval s’arrêta soudainement et tapa du sabot, soufflant encore quelques fois.
- « Hum ?… Lança le jeune garçon, regardant étrangement Orie. Caresse-le ! - Quoi ?… - Il veut que tu le caresse. - Co…comment tu peux savoir ça ?… Lança-t-elle étonnée. - Personne sent les gens qui ont peur. Si tu ne le caresse pas, il ne sera pas tranquille. - Personne ?… - C’est son nom, il s’appelle Personne. - C’est un nom étrange… Même pour un cheval. Les animaux ne m’aiment pas. J’y peux rien.
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- Faux. Les animaux ressentent ta peur, c’est pour ça qu’ils sont tendus… Je m’appelle Kazumi Koiichi. Tu es déjà monté sur un cheval ? - Heu… Non. Ha ! Pardon ! Je m’appelle Orie Nasu. - O-R-I-E… épela t-il d’un grand sourire. Caresse-le ! - … Hum… - Je suis à côté, tu ne risque rien. - Hum… - Tu as toujours peur ? - Pas… pas du tout… bégaya-t-elle, cachant ses yeux sous des cheveux aussi roses que ses joues. - Regarde… Souffla Kazumi en lui prenant la main de force, la tirant vers le museau de Personne. Mets ta paume bien droite. »
Il avait empoigné mon poignet fermement et le tendait vers cet immense cheval qui me fixait avec de grands yeux noirs, baissant sa tête en la secouant et soufflant tout prêt de mes doigts. Je posais finalement ma main tremblante sur son museau… C’était costaud. Je sentais son souffle bouillant sur ma main et ses grandes pupilles aux profonds abîmes qui ne cessaient de me dévisager. Mes doigts frissonnaient… et… Une main se posa sur la mienne… Aussi chaude, douce et… Rassurante.
- « Ka…KAZUMI ? ! - Ce n’est pas un mal d’avoir peur… Regarde, Personne a plutôt l’air détendu maintenant ! Clama-t-il émerveillé. »
C’’était vrai… Sa main glissa et je m’aventurais au dessus de ses yeux… Descendant le long de son poitrail… Ce n’était pas aussi doux que ça en avait l’air, ses poils étaient aussi rigides que ses hanches étaient musclées. C’était… La première fois que je touchais un si grand animal. Je ne pouvais m’empêcher d’esquisser un sourire.
- « HOOOY ! Clama joyeusement Nasu dans leur dos. - Hiiii… sursauta Orie en se retournant. AYA ONEE SAN ! ! ! - Il est un peu grand pour toi non ? 114
- Tu… Tu trouve ? Je devrais peut être prendre un poney… - Haha…hahaha ! ! ! S’esclaffa Kazumi. Orie, tu as quel âge ? - J’ai…J’AI TREIZE ANS ! Tu…TU TE MOQUE DE MOI ? - Hein ? S’arrêta t-il soudainement, les yeux écarquillaient. No…non…je trouvais juste ça mignon… - Hoooy… Mettant le bras autour d’Orie. frè…
T’as pas envie de monter avec ton grand
- Naaasuuuu… grogna Nanako en lui tombant sur le dos pour le tirer aussitôt par le bras. - NA… NANAKO ! - C’est le demi-frère à Amy. Marmonna t-elle en l’éloignant. En fait…j’en ai entendu parler mais c’est la première fois que je le vois. Il n’était jamais là avant et…ENFIN QU’IMPORTE ! Laisse Orie se faire un ami. Il n’y a que des gens de notre âge ici…je suis sûre que ça lui ferait du bien de partager une amitié avec ce garçon, il a l’air très gentil. - … Une amitié hein… - Aye Aye ! Sourit Nanako d’un sourire innocent. »
**Alexia
Kazumi était adorable avec Orie, tellement naturel et ouvert. Il attelait les autres chevaux et seules deux personnes ne pouvaient avoir de cheval. C’est vrai qu’on était nombreux. L’autre garçon aux cheveux d’or, Toru. Le cousin de Kazumi, répartissait les chevaux dans l’ordre de la promenade. Chaque place avait son importance. Il parlait peu et restait à l’écart du groupe, son visage était un peu creusé et il m’avait l’air fatigué. Il me faisait vaguement penser à Haru quand il se mettait à penser tellement fort que ses sourcils se rejoignaient. Quand Amy mentionna dans une discussion qu’il était au Lycée de Miyasaki, tout le monde s’était regardé et personne ne semblait l’avoir déjà rencontré tandis que j’hurlais à la démence, incapable de contrôler mes émotions.
- « Ne pas l’avoir croisé ? ! Les filles, aucune de vous ne se rappelle de son visage ? ! - Désoooooooooolée… S’excusèrent toutes les filles, se baissant les unes après les autres le plus bas possible.
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- To…Toru… Faisant quelques pas vers lui tandis qu’il finissait d’atteler un cheval. Tu es en qu’elle année ? - Je vais faire ma deuxième année. - Alors…tu étais en première année… Se retournant sournoisement vers les filles qui fuyaient honteusement le regard. - J’ai été souvent malade. Je ne venais pas souvent au Lycée. - Ha d’accord. Je comprends mieux… Moi, je suivais des cours à domicile. - Ha… s’arrêta-t-il soudainement, les lanières croisées dans les mains. Tu n’allais pas à l’école ? - Heu… Non. - Tu étais malade ? - Non. - … C’est stupide. - Qu…quoi ?… - Hum, désolé. Je ne voulais pas dire ça. Reprenant son travail, tirant sur le lien du cheval. Tiens, il est à ta taille. Il s’appelle Omega. - O-ME-GA… Qui leur donne les noms ? - Kazumi et moi. Ils ont tous leur signification. L'oméga est souvent utilisé pour indiquer la fin et représente l'opposé du commencement symbolisé par l'alpha… - Pourquoi… Pourquoi lui avoir donné le nom de la fin ? - … Parce que…ça sera le dernier cheval que j’aurais dressé. Souffla t-il en lui caressant fièrement le poitrail. Allez, monte ! Je vais régler les charnières. »
Le dernier cheval qu’il aura dressé ?… Qu’est ce qu’il veut dire ?… Qu’il arrête de dresser les chevaux ?…Je m’exécutais et il posa mes pieds dans les étrillés pour vérifier leur taille. Il était soucieux du moindre détail. Ses pupilles marron se rétractaient à chaque souffle d’Omega. Ses mains étaient légèrement tremblantes et plus je le regardais… Et plus j’apercevais ce sentiment de solitude… Comment un garçon si charmant… Peut-il avoir des yeux aussi vides ?…
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- « Moi je vous cède ma place. Proposa poliment Kira. - Heiiin ? ! TU NE VIENS PAS ? ! Cria soudainement Arumi, ses grands yeux châtains écarquillés. - Heu…ça…ça te gène ? Bégaya curieusement Kira. - NON ! ! ! Rétorqua elle aussitôt, le visage rougit. Heu… En fait, je ne suis pas très cheval alors je vais peut être rester aussi… - Noooooooon Arumi ! Sanglota Chichiro, j’ai trop envie d’y aller avec toi, viiiens ! - Je te laisse la place. Coupa Nanako. Amusez-vous les filles ! - Hein ? ! Souffla Arumi surprise. Toi aussi… Tu restes ? ! Mais…c’est toi qui nous a invités … C’est normal que tu… - Ayyye ! Et moi… Je… Je suis heureuse de vous avoir ici… Ce sont mes premières vacances, avec mes amis ! ! ! »
**Orie
Tout le monde regardait Nana onii chan avec des yeux émerveillés, et moi aussi. Ses cheveux se soulevaient grâce à la légère brise que provoquaient les quelques pas des chevaux impatients. Je voulais être heureuse comme elle. Je voulais… Moi aussi intégrer une classe, et avoir des amis comme les siens. Peut être… Qu’un jour… Je rassemblerais autant de courage.
Tu es mon modèle Nanako… Sans toi… Je ne serais toujours que la petite fille qui se cache dans le dos de son frère. Tu es si belle… Si tendre, et pourtant si forte. Je ne veux pas te l’enlever… Je ne veux pas t’enlever celui qui fait ton bonheur. Mais qu’adviendra til si j’essaie moi aussi de trouver le même sentiment ? Je n’aurais plus de raison de fuir et on retournerait au dojo. Aya onee san serait sans doute sévèrement puni. Après tout…il est le dernier de la ligné… Il ne pourra jamais fuir, même s’il le désire. Ce court moment que nous passons tous ensemble… C’est un rêve dont il faut profiter… Car il prendra fin pour toi, Nanako. Je me sens si coupable… Tu n’aurais pas du tomber sur moi ce jour là, tu n’aurais jamais dut… Me protéger. Voir ta gaieté me rempli le cœur… Autant qu’elle le détruit. Si je pouvais prendre chacune de tes blessures, je le ferais. Je n’attendrais pas qu’elles cicatrisent, je les laisserais brûler et me consumer, pour ne pas t’oublier… Nanako. Je ne suis plus une petite fille… Mais… Si on peut conserver ce rêve encore un peu… Je ferais en sorte de ne pas trop changer. Pour toi… Nanako. 117
Je lui fis un signe de la main, et nous sommes enfin partis en direction de la forêt, les uns derrières les autres.
** Nanako
Nasu me regardait le visage rempli d’espoir tandis qu’Orie… Orie…Elle m’avait l’air tellement soucieux depuis ces derniers temps… En fait… Depuis qu’Aki est apparu dans nos vies. Ils se connaissent tous les deux… Aki était le partenaire de Nasu au dojo, donc ils se sont forcément connus… Sans parler d’Haru qui est l’ami d’enfance de Nasu. Alors… Pourquoi personne n’en parle ? En fait… Je ne sais rien d’Aki… Mais… Nasu lui fait confiance et, malgré son manque de savoir-vivre, il est rempli de bonne intention. Il rigolait avec Yumeko qui s’enroulait les cheveux autour de sa taille, tandis qu’Alexia restait silencieuse sur Omega, un grand cheval élancé aux poils marron et soyeux, suivit de Toru qui fermait la marche, tout aussi calmement.
« Nanako… »
Kira me sortie de mes pensées. Je me tournais vers lui, et relevait mon visage. Je ne m’étais pas rendu compte… Qu’il avait tant grandi jusqu’à maintenant… Levant encore plus les yeux que dans mes souvenirs. Pourquoi mon cœur s’emballait-il ?… Il me fit un léger sourire détendu et me tendit la main.
« Une balade ? »
Il tourna sa main et me montras un petit chemin juste derrière moi. Il… Il ne me tendait pas la main. Mon cœur ralentissait. On fit quelques pas et nous nous engagions dans la forêt dense. J’avais déjà parcouru ce chemin quand j’étais enfant, avec Elel et Kei. Mais tout avait déjà changé. Les arbres s’étaient comme déplacés par leurs immenses racines dont il fallait faire attention, parcourant le sol comme un océan de vagues qu’il fallait enjamber ou contourner. Des herbes hautes jonchaient la terre retournée par les animaux où leurs empruntes étaient restées gravées. Une rivière ruisselait tout près, où seul le son de l’eau virevoltait aux travers des branches sans fins et de l’épais feuillage où se cachaient toutes sortes d’oiseaux curieux. Je les imaginaient perchés là-haut, tendant l’oreille pour entendre les 118
petits pas discrets que nous faisions, craquant sur le bois et l’écorce sèche des vieux troncs, abandonnés ici pendant leurs périples. C’est comme ça… Qu’on imaginait le monde quand on était enfant… Kira et moi. On pensait que tout avait une vie, que tout ça venait des elfes et des fées… Comment étionsnous passés de cette époque… A aujourd’hui ? Est-ce que renouer ces liens était-il réellement possible ou bien… Tout ça n’était qu’une vague utopie ?
- « Nanako… Souffla doucement Kira en levant les yeux vers le sommet des arbres. Tu crois… Qu’ils nous regardent ? - Aye ?… Marmonna Nanako… Levant à son tour les yeux aux ciels. Tu t’en souviens… - Bien sûr, Reprit-il en penchant la tête au-dessus de la sienne. Merci… De m’avoir invité. Je me doute, que ça n’a pas du être une décision facile à prendre. Tu n’étais obligée, tu sais…de rester avec moi. - C’est vrai… Je suis sûre qu’Arumi aurait préféré rester aussi. - Hein ? ! S’écria t-il surprit. - Mais… coupa Nanako. Je… Je… »
Je n’arrivais pas à lui dire, les mots restaient bloqués au fond de ma poitrine. J’essayais de me reprendre à plusieurs reprises… J’y parvenais si bien quand tout le monde était autour de moi… Alors… Pourquoi je n’y arrivais pas ? ! Sa main effleura ma joue et je sursautais, le regardant les yeux écarquillés…
- « Désolé Nanako. Je t’ai tellement fait souffrir… Que je ne sais même plus comment te regarder quand tu as ce visage là. Je n’attends pas de toi que tu me pardonnes, ou que tu fasses autant d’efforts pour feindre le bonheur… - Tu te trompe. Je… Je ne feins pas le bonheur. J’étais… Non... S’arrêtant un court instant… Soufflant un grand coup. Je suis vraiment heureuse que tu sois là ! Mais… Quand il n’y a plus tout le monde à côté, que je ne les entends plus rire ou blaguer ou même crier… Alors… Je ne sais plus comment… - Oui… C’est pareil pour moi… - Keiji… Il m’a fait promettre de ne pas te le dire. Mais je ne veux plus de secret, je ne veux plus te voir tourmenté. - De… De quoi tu…
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- Je sais ce que tu as sauté. Coupa distinctement Nanako, le regardant droit dans ses yeux dévastés. -…»
Il ne me quittait plus du regard… son corps s’était soudainement paralysé. Ses mains tombaient comme inertes sur son pantalon noir. Ses yeux s’emplissaient de larmes, dedans miroitait une douce couleur d’automne. Je recueillais ses perles qui glissaient unes à unes sur mes joues. On pouvait entendre chacune d’entre elle hurler de douleur, retenues depuis de si longues années, creusant son visage comme un sillon brûlant qui se déversait sur moi comme s’il voulait cicatriser le passé. Ses mains tremblaient et m’entouraient soudainement jusqu’à m’oppresser contre son torse.
« Désolé… Je suis désolé… »
Ses mains étaient chaudes sur ma peau… Il ne cessait de souffler ces mots dans mon oreille, sa voix irrégulière et saccadée, s’empêchant de respirer et reprenant les mêmes paroles dans un rythme effréné. Ses jambes ne le tenaient plus et il tomba à genoux, m’entraînant avec lui, ma tête enfouie sur son épaule… Je restais silencieuse… Sans prononcer un mot… Non pas que je ne voulais pas le faire cesser de pleurer mais… Il fallait le laisser s’essouffler et vider son cœur de toutes ces émotions. Je relevais mes mains qui pendaient le long de mon corps… Et le serrait à mon tour contre moi. Il sursauta. Je sentais son souffle s’amoindrir sur ma nuque tandis… Que des larmes se joignaient aux siennes… Des larmes… De libération. J’esquissais un sourire… C’était fini. Nous restions accolés au milieu de cette forêt. Comme celle ou nous aimions jouer, près de la maison des jumeaux. Il y avait cette rivière ou nous plongions nos pieds en été, essayant à mainte reprise d’attraper des poissons à la main comme le font les ours. On roulait dans l’herbe et on faisait des courses de roulade avec Elel. C’était toujours elle qui gagnait et moi… J’étais toujours la dernière. Kira me consolait le soir en m’attrapant une luciole qu’il me posait sur la main avant qu’elle ne s’envole vers d’autres contrés. Là, il nous racontait des histoires ou des arbres géants partaient en pèlerinage pour aller les retrouver. Je fermais les yeux et appréciais ce moment. N’écoutant plus que son souffle et nos cœurs battant enfin calmement.
- « Nanako… Tu sais… Que je t’aimais… 120
- … Oui… Je sais. - … Je peux te dire ce que je ressens maintenant ?… - … Plus de secret. - Quand je te regarde, je repense à notre amitié. Je t’imagine comme tu étais avant ce jour là, timide, naïve et excessivement gentille. J’aurais du te protéger. J’aurais du être celui qui était prêt à tout faire pour toi. Mais… J’étais tellement faible que je n’ai rien su faire de bien. J’ai tellement honte de moi… Honte de mes actes… - Kira… »
Je sentais sa peau à travers son t-shirt… Plus je serrais mes doigts contre lui et… Plus je visualisais les courbes sur son corps. Il y en avait plus d’une dizaine différente…des marques qui parcouraient ses omoplates… sur ses hanches… Toutes de taille et de profondeur différente. Je le poussais violemment, les yeux écarquillés. Il tomba à la renverse sans vraiment comprendre pourquoi.
- « Qu’est ce que c’est ?! S’écria Nanako en se relevant. - De… De quoi tu parles ? - Ton…ton dos ? »
Il me fixait, les pupilles rétractées et effrayé.
** Kira
Elle l’avait senti ? … Je détournais le regard, ses yeux argentés me dévisageaient et ses cris retentirent tandis qu’une centaine d’oiseaux s’envolaient autour de nous, battant furieusement des ailes qui nous encerclaient de milles couleur.
- « Na… Nanako ! - Dis-moi que ce n’est pas eux… DIS-MOI QUE CE N’EST PAS EUX ?!! »
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Sa voix s’égosillait à en déchirer les derniers battants des ailes, pas parce qu’elle me posait cette question… Mais parce qu’elle en savait déjà la réponse.
« … Ce ne sont plus que… De vieilles cicatrices maintenant. »
Elle ne disait plus rien et se contentait de fixer ses mains, paumes devant elle, titubant vers moi sans relevé son visage affolé, ses jambes s’entrechoquant jusqu’à tomber à terre. « NANAKO ! ! ! »
Je me jetais pour la rattraper et tenter désespérément de la raisonner.
« Nanako, reprend-toi… Reprend-toi ! » Je la secouais avant qu’elle ne s’enfonce encore. Je ne voulais pas que ça arrive… Personne… N’aurait du savoir. « Nanako. C’ETAIT MA DECISION ! »
Ses mains m’agrippaient le bras et elle releva enfin le visage vers moi… Si près. Je pouvais sentir son souffle sur mes lèvres… Tandis que dans ses yeux noyés, se reflétaient des centaines de lucioles argentées.
- « Ta décision… Marmonna-t-elle à plusieurs reprises. Pourquoi ? Réponds-moi, qu’est ce qu’ils t’ont fait exactement ?!… Pourquoi… Pourquoi tu n’as jamais rien dit à personne ? - Je ne voulais pas… Qu’il te fasse la même chose. Marmonna Kira en cachant son visage derrière ses cheveux. J’ai enduré… Tous les jours pendant un an… Tout ce que j’espérais c’est que tu surmonte toutes les rumeurs qui circulaient sur toi. Je savais que ça te faisais souffrir… Mais je ne voulais pas que tu subisses ça, je ne voulais pas qu’ils te touchent. Ça les amusait. Ils en rigolaient tous les deux… J’entends toujours leurs voix dans mon dos, Geen criant de ne pas s’arrêter. Et puis… Il y a eu ce jour. Quand je t’ai vu en bas… J’ai cru que mon cœur avait implosé ! J’ai tellement regretté de ne pas être plus fort. J’ai tellement eu honte de moi, parce que je t’aimais ! J’étais fou amoureux de toi ! J’aimais te voir sourire, t’entendre rigoler, et j’aimais être là quand tu commençais à pleurer pour un rien. J’aimais… Te raconter des histoires parce que… Tu me regardais toujours avec cet air émerveillé. Chaque été j’attrapais une luciole et la relâchais en me 122
disant, que peut-être elle te rejoindrait… Mais chaque jour tu t’éloignais un peu plus. Quand tu étais devant moi… J’ai voulu tellement de fois te le dire que ça me torturait et… - Arrête… Souffla Nanako, les yeux débordant de larmes. - … Désolé… Nanako. Reprit calmement Kira en se relevant pour essuyer ses larmes, penché au-dessus d’elle. Ne te méprend pas. Je suis réellement heureux que tu aie trouvé le bonheur avec Nasu. Celle que j’aime… C’est la Nanako que j’ai connu au primaire. Je sais que je ne la retrouverais jamais… Une fille, qui ne lèverait la main sur personne pour rien au monde, qui rigolerait à en perdre le souffle, une fille extravertie qui inventerait des histoires les plus folles et qui ne seraient jamais à cours d’imagination et qui arrive à être timide dés qu’elle sort de son petit monde. C’était toi… Et si j’avais su te protéger, tu serais celle que j’aime aujourd’hui. - … Kira… - Tu es… Ma relique, Nanako. Lança Kira avec un léger sourire. - Une relique… Je… Je ne suis pas un mini objet de collection. - Haha !!… rigola timidement Kira. Hahaha !!… Pardon. C’est… Que je ne m’attendais pas à une autre réponse. Je suis content que tout soit clair, je sens… Que moi aussi, je peux enfin avancer maintenant. Et qui sait ? Peut être qu’on retrouvera notre amitié perdue… Un jour. En attendant… Soyons juste bons amis. Qu’est ce que tu en pense ? - …Tu es déjà… Mon ami. - Alors essuie ton visage, ce sont tes vacances Nanako ! Clama Kira avec un grand sourire en lui posant fermement la main sur la tête. Je ne veux voir que ton sourire ! - … Kira… - Hum ? - …Merci. Pour m’avoir protégée. Je n’avais jamais imaginé, qu’ils étaient allés si loin… Je n’aurais jamais du t’en vouloir. Si tu me l’avais dit on… - N’en parlons plus. Coupa sérieusement Kira. On ne peut pas refaire le passé… Mais on peut construire notre avenir d’un meilleur point de vue… Na-na-ja-ne. Et… Tu as pris de l’avance sur moi ! J’en suis vraiment comblé. Je n’avais plus aperçu un sourire aussi magnifique… Que depuis qu’il est apparu dans ta vie. - … Atsuya… Est la personne qui compte le plus dans mon cœur aujourd’hui. C’est vrai que j’ai pris de l’avance, je suis… Eperdument amoureuse de lui. Je ne vois… Plus d’avenir sans ses yeux violets pour m’admirer…ni…sans ses cheveux argentés qui sentent toujours bon le printemps. Et… Ses mains… Si froides et pourtant… Si rassurantes. Sans lui… Nous n’aurions même pas cette discussion.
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- Haha… Tu te mets à rougir ! Tu es… Vraiment mignonne Nanako. Clama-t-il en pointant son pouce. - Pervers… Bouda Nanako en partant devant lui.»
Nous faisions enfin quelques pas, s’enfonçant un peu plus dans la forêt. Ses cheveux bleutés rayonnaient juste devant moi quand sa voix souffla doucement : - Kira… - Hum ? - … Moi aussi… Je t’aimais. - … Je sais. »
**
Pendant ce temps, sur la grande plaine qui surplombait les sources chaudes, les quinze compagnons firent une pause pour admirer la vue, laissant les chevaux brouter les quelques dernières herbes vertes.
** Orie
- « Haaa… souffla Orie. L’air est agréable ici. - Hoy, pour cette saison, je trouve que l’air est plutôt frais, c’est vrai que c’est agréable. Rétorqua aussitôt Nasu, par-dessus la tête de Kazumi qui admirait la vue. - Regarde Orie ! Clama enfin Kazumi, les yeux en arc-en-ciel. Personne trie l’herbe qu’il mange. Il est vraiment compliqué. - Il… Il trie l’herbe ? Répéta-t-elle surprise en penchant sa tête pour l’apercevoir. Haaa ! Il pousse les herbes jaunes ! Mais… Regardant le cheval blanc de Kazumi se jeter sur les herbes que Personne laissait de côté. Le tiens est un goinfre ! On dirait…Aya onii san ! - HOY ! Me compare pas un cheval ! Clama Nasu blasé. 124
- Dé… Désolée Ayyyaa oneee san ! - Hahaha ! ! Rigola Kazumi, se tordant de rire. Surtout ! ! Surtout que ce n’est pas Il, mais Elle ! - C’est une fille ? Elle s’appelle comment ? - Yume. - …Yume ? C’est… C’est un joli nom. - Oui ! J’ai grandi avec elle. Je rêvais souvent que je montais sur elle et qu’on galopait par ici. Alors, je l’ai appelé comme mon rêve. « Yume » - Tu aimes beaucoup les chevaux hein ?… - Oui ! Mais Toru encore plus !… »
Ses sourcils s’était soudainement baissés malgré lui. Il souriait à nouveau comme si de rien n’était. Mais… C’était parfaitement visible, cette toute petite seconde où la tristesse avait envahi son visage. Je regardais Toru, ses cheveux aussi blonds que l’herbe qui vacillait sous la petite brise. Il paraissait ailleurs et ne se joignait que très peu au groupe.
- « Ha, ne t’en fais pas pour lui. Rassura Kazumi, regardant Orie avec le regard curieux. Il n’est pas très sociable. Il n’a pas l’habitude d’être avec autant de monde. - Hum….je comprends. »
**
Pendant ce temps, Keiji pointait un doigt sur les sources chaudes.
** Keiji
- « Ta vu ça Elel, il y a un terrain de base-ball là bas ! - Hein ? ! Ou ça ? ! - Là ! Rétorqua t-il aussitôt en attrapant sa main pour lui indiquer la direction. - Haaaaaaa !… On dirait qu’il y a un match ! 125
- Si tu veux ce soir, on peut aller y jeter un œil. - Tu n’as pas envie d’aller aux sources chaudes ? - … Hum… Souffla Keiji en regardant de chaque côté d’Elel. - Qu’est ce que tu regardes ? ! - … Je vérifie que tu n’ais pas caché de batte avant que je te propose les bains mixtes. - Les…Bains… bégaya Elel rougissante. - Je veux juste passer la soirée avec toi. On va ou tu veux. - Hum… gloussa Elel, le fixant avec attention. détournant aussitôt le regard.
D’acc… D’accord. Rétorqua t-elle en
- Hu ?… Lança étrangement Keiji. T’es… T’es d’accord ? - …Tu n’es pas obligé de faire toujours…ce que moi je veux. On…On est un… Un…Cou… »
Mes yeux s’écarquillèrent et mon cœur s’était soudainement arrêté. Ses mots paraissaient être comme au ralenti. Ses fines lèvres remuaient légèrement sous ses joues rosées. Son béret jaune enfoncé laissait échapper quelques-unes de ses mèches ébènes.
- « Un coupl… - POURQUOI TON CHEVAL IL EST NOIR ?! - Hein ? Laissa échapper Keiji en se retournant. - Tu ressembles à un de ces princes noirs dans les contes tu sais… Comment il s’appelle déjà ? Il est blond aux yeux bleus et mène la troupe des… - AKI ! ! ! Cria Keiji blasé. JE SUIS PAS UN PRINCE ! - Huuum… Je vais demander à Yum Yum. - Haa… souffla Keiji en le voyant s’éloigner. Celui là… C’est… - Haha… HAHAHAHA !!! Se mit à s’esclaffer Elel qui n’arrivait plus à s’arrêter. - E… ELEL ? ! Tu te moque de moi !!! - Un prince… Haaa… Dé… Désolée. Reprit-elle en reprenant son souffle. C’est vrai… Que tu as tout l’air d’en être un. - Hum !… gloussa à nouveau Keiji » 126
Combien de fois a-t-elle l’intention de faire cesser de battre mon cœur ?… Elle rigolait si aisément, que j’en étais bouleversés. Sa petite boucle d’oreille carillonnait à chaque pas du cheval qui nous ramenait aux sources.
Je pensais alors à Kira qui était resté avec Nanako. Avait-il eu la discussion qu’il souhaitait avoir ?…Est ce que…les eaux troubles se sont enfin éclaircie ?…Je me doute…qu’Elel et Nasu doivent aussi être aussi perdu dans leurs pensées. J’observais discrètement Nasu, ses cheveux blancs cachant son visage et son sourire voilé. Lui aussi s’inquiète. Je crois…qu’il a parfaitement conscience des sentiments de Kira…bien qu’antérieur…alors…pourquoi l’a t-il poussé vers lui ?…et si ses sentiments refaisaient surface ? Kira a beau dire que Nanako n’est plus celle qu’il a connue… Elle reste… Nanako. Celle pour qui il a plongé sa vie dans un tourbillon de souffrance dans le seul but de la revoir sourire. Pourrais-je abandonner si facilement Elel s’il m’arrivait la même chose ? Est-ce que je pourrais vraiment la voir heureuse avec un autre… Et en être satisfait ?… Non… Je le sais. Parce que je ne suis pas Kira. Ma gentillesse ne vaut pas la sienne, mon cœur…ne fait même pas le double du sien.
Je ne serai pas du genre à contourner le chemin, je foncerai quoi qu’il advienne, juste pour qu’elle soit mienne.
** Nanako
Les pas retentissaient près du ranch. En équilibre sur la barrière, j’apercevais les cheveux orangés d’Amy qui me saluait de loin. Juste derrière, Chichiro et Arumi rigolaient comme à leur habitude, joyeuses et pleines de vie. Elles étaient vraiment faites pour s’entendre ces deux là. Kei me prenait déjà en photo de là où il était et Kira et moi posions fièrement. Haru discutait avec Izumi qui souriait timidement en hochant de la tête. Juste derrière, Kazumi se tenait bien droit, sur son magnifique cheval blanc, tandis qu’Orie semblait vraiment heureuse et caressait glorieusement Personne qui trottait majestueusement bien.
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Et…je l’aperçus. Ses cheveux blancs illuminaient le chemin sombre d’où il sortait, dégageant sereinement une branche qui s’était hâtée de le saluer avant moi.
Je voulais courir pour le rejoindre, mais je ne fis rien, risquant de semer la panique dans les rangs. Mon cœur s’emballait pour je ne savais quelle raison, comme si cela faisait des jours qu’il m’avait quittée. Qu’elle était cette sensation brûlante ? Une chaleur que je ne pouvais m’expliquer. Ses yeux violets percèrent les miens et je tombais une énième fois dans sa contée fleurie de lilas, de violettes et de campanules. Un feu s’embrasait dans ma poitrine où rien au monde n’aurait été capable de l’éteindre.
** Kira
Son sourire… Ce sourire. Il lui était destiné. Mon cœur se serrait, elle était réellement heureuse. Je pouvais avancer, mais pour aller où ?…
Keiji arrivait à son tour, suivit par Elel qui me fit un signe de la main. Elel… Elle m’avait tellement manqué et… Avait tellement grandi aussi. Notre groupe se reformait… D’une façon, bien différente, mais… J’en étais satisfait.
Aki parlait horriblement fort derrière elle, tandis que Yumeko se contentait de rigoler timidement. Et enfin, Alexia, la petite dernière, traînait quelques mètres derrière avec Toru qui était perdu dans ses songes.
** Nasu
Je ne regrettais rien… Pas avec ce sourire qui m’était destiné. Il fallait qu’elle mette de l’ordre dans ses pensées… Et dans son cœur. J’aurais voulu galoper et l’emmener loin d’ici… Rester avec elle et la serrer contre moi sans restriction, sans plus personne autour de nous. Juste elle… Son sourire… Et moi.
Je descendais finalement de mon cheval et Toru s’occupa rapidement de tous les emmener aux enclos pour les déferre de leur scelle. Nanako me rejoignit d’un pas rapide et cria subitement :
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« NASUUUUUU ! ! ! ! »
Elle me regarda avec insistance et je faisais de même. Retenant ses bras de rejoindre les miens tandis que tout le monde nous regardait curieusement. Nanako n’était pas du genre à étaler ses sentiments et je respectais ça mais… Pas cette fois.
** Nanako
Ses pupilles tremblaient tandis que mon cœur ne cessait d’imploser. Tous les yeux étaient braqués sur nous… Qu’est ce… Qu’est-ce qu’ils avaient tous à nous regarder comme ça ?…
« Co… Comment c’était ? »
Je n’eus comme réponse que ses bras qui m’enlaçaient subitement. Je sentais son cœur battre à un rythme effréné. Etait-il… Si inquiet que ça ? Je regardais Elel qui me faisait un large sourire et Haru qui remonta ses lunettes en esquissant un air fier et encourageant.
- « Qu’est ce qui se passe ?… Marmonna Nanako surprise. - Rien. Souffla Nasu. La promenade était magnifique. - ALORS ON VA AUX BAINS CHAUDS ! ! ! ! Cria Aki qui sautait partout autour d’eux. HEIN HEIN ? ! ! ON Y VA ? ! - La ferme Aki ! ! Crièrent Nanako et Nasu à l’unisson, avant de se regarder et de s’écrouler de rire. - Vous êtes crueeels… - JE NE SUIS PAS CRUELLE ! Hurla Nanako. DIS LUI KEI QUE JE NE… - Aye aye Nanako. T’es pas cruelle. - TU VOIS ! - Moi… Coupa Haru en s’étirant. Je vais aller prendre une douche.
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- C’est clair. Rétorqua Kei. Moi aussi, je suis tout endolorit. - Huuum ? Souffla Aki d’un air soupçonneux. douche ?
Vous allez vraiment prendre une
- …Tu crois qu’on va faire quoi ? Rétorqua aussitôt Haru en rapprochant son visage à quelques centimètres du sien. - J’sais pas…Vous êtes les seuls garçons… Me laissez pas tout seul aux bains. - Demande à Nasu. - JVIENS DE LE FAIRE ! Hurla Aki. Mais… Reprit-il blasé… Tout ce qui compte pour lui c’est Nanako… - Huu… Siffla discrètement Keiji. Tu me prends pour quoi moi ? - Heu… Bégaya Kira … Je… Je suis un garçon moi aussi… - Hein ? Reprit Aki en se redressant. TOI ! Cria t-il en pointant du doigt Keiji. T’ES UN PRINCE ! Et toi !… Pointant Kira du doigt … T’es qui au fait ? - … Akiii… Grognèrent Nanako et Nasu… Les poings fermés. LA FEEERME ! - ME TOUCHEZ PAS ! Hurla Aki en mode défense. - JVAIS ME GENER ! Hurla Nanako. - ATSUUU ! ! ! ELLE VA ME TUER ! Contrôle ta feeeeeeemme ! - Hoy ?… Je vais pas m’y risquer. - Sa… Sa… Bégaya Nanako rouge écarlate et aussi raide qu’un bâton. - Hum… Souffla Aki en passant sa main devant son visage sans réaction. HAHAHA ! ! J’AI GAGNE ! ! TA VU YUM YUM ? ! - Hoy. Clama t-il en passant son bras autour de Nanako tandis que Yumeko tendait son dessin tel une pancarte : Aki dans une pose victorieuse, écrasant fièrement Nanako avec son pied. - Aya onii san…Nana onee chan… Coupa timidement Orie. chevaux pour les brosser ?
Je peux rester avec les
- Hoy… Si Nanako est d’accord… - Aye ! ! ! Clama t-elle en reprenant soudainement vie. Amuse-toi bien ! - Ouaiiis ! Kazumi ! J’arriiiiiiiiive ! - Hum… Hum… Bégaya Aki dépité. On dirait vraiment deux parents qui s’occupent de leur enfant… 130
- A… Aye ? Deux pa… Parents… Souffla Nanako avant de retomber dans son coma. - NaaaaNako. Beugla Nasu en rigolant, la secouant de part en part. »
** Kira
Tout semblait revenir à la normale pour nous. La joie avait envahit son cœur et j’en étais le premier heureux. Je rigolais en leur compagnie et Nasu…Nasu… Me regardait avec un grand respect. Haaa…Keiji ne peut donc pas la fermer aussi.
Je soufflais un grand coup, c’était la première fois que je respirais aussi bien.
Nous restions finalement tous à traîner ici et là, récupérant de la balade…
**
Pendant ce temps, à l’écurie, Alexia aidait Toru à retirer les scelles des derniers cheveux tandis que Kazumi et Orie brossaient Personne et Yume.
** Alexia
Je n’y pouvais rien, sa phrase se répétait dans ma tête… « Tu n’allais pas à l’école ?… C’est stupide ». Qu’est ce qu’il pouvait bien savoir de moi pour affirmer de telles choses sans y réfléchir ?… Et pourtant… Je n’étais pas en colère. Son regard mélancolique et submergé de solitude… Me faisait seulement penser à Haru et moi… Du moins… Ce qu’il en était.
Même si l’on s’est expliqué… Haru ne m’en a pas voulu et… Je ne lui en ai pas voulu non plus. Je le regardais rigoler avec tellement de facilité… Il n’était plus du tout le même garçon que j’avais connu et… C’est à peine s’il me regarde aujourd’hui. Je me demande…
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S’il se souvient seulement de ce jour ? Celui… Qui a fait qu’Haru et moi nous sommes perdus. Est-ce qu’il a seulement conscience de…
- « Pardon. - Hein ? Sursauta Alexia. - Pardon, répéta Toru. Je voudrais libérer Omega de son box. »
Je l’avais presque oublié. Qu’est ce qui me prend de repenser à tout ça ? Profitons des vacances ! !
- « Heu… ATTEND ! ! Je peux t’aider ? ! - … Tu voudrais faire quoi ? - Heu… Je… Je ne sais pas, dis-moi ce que je pourrais faire pour t’aider. - Rien. Je sais gérer seul ces chevaux. - … Dé… Désolée. Je voulais pas interférer dans ton travail. - … Ha… Non…Heu… C’est moi qui suis désolé. Faut pas me laisser dire des trucs comme ça… Bon sang… Souffla t-il en se grattant la tête… Il fait quoi Kazumi ? Se retournant vers l’enclos. HEEYYYYYY KAZUUUMI ! - HEYYY TORUUU ! ! Rétorqua t-il aussitôt en lui faisant signe de la main et en se remettant à brosser Yume avec Orie. - J’y… J’y crois pas, il m’ignore. Rétorqua Toru blasé. Bon alors heu… Se retournant vers Alexia. Tu vois les bacs, il faudrait les remplir d’eau. - D’accord ! ! ! Je prends le tuyau sur le côté ? ! - Oui ! Heu… Attends. - Hum ? - C’est pas vraiment génial en fait de faire ça. Même si c’est très important pour qu’il s’hydrate. Tu devrais plutôt profiter des sources chaudes, t’es là en vacance non ? - Huuum… J’ai une idée. On partage le travail, et tu viens avec nous aux sources chaudes quand on a fini !
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- … Hein ? - Quoi…T’as pas envie de te relaxer un peu ? - Heu… Si… D’accord. - Génial ! Alors je vais remplir les bacs d’eau fraîche ! »
Il avait enfin sourie… C’était léger, mais il avait sourie. Je suppose, qu’il n’a pas pu se faire beaucoup d’amis s’il n’était jamais à l’école. Après tout… Je ne connais tout le monde que… Depuis deux semaines seulement. Et ils sont devenus tellement plus que des amis… Je me languis de faire ma rentrée avec eux.
** Kazumi
Héhé… Pour une fois, il va devoir se débrouiller sans moi. Qui sait…Ca lui fera sans doute du bien.
- « Haaa ! Cria Orie, Il m’a donné un coup de tête ! ! - Hein ?… Hahaha ! ! ! Il veut juste que tu le caresse ! Personne est très câlin comme cheval. On dirait qu’il t’aime bien. - Tu comprends vraiment ceux que veulent les chevaux ? - … Mon cheval s’appelle Yume… Je crois que c’est assez pour que tu comprennes qu’on a pas réellement besoin de comprendre les animaux. On donne la signification à des choses qui n’en ont parfois aucune… Je trouve, que c’est bien mieux de le voir comme ça. - Et… Tu crois que les rêves se réalisent si on le souhaite vraiment très fort… - Je crois, que si on a un rêve, il ne suffit pas de le souhaiter, il faut l’accomplir ! Hein Yume ! »
Elle esquissait un sourire, très mignon. Je me demande à quoi elle pensait en me demandant ça. Quel genre de rêve pouvait-elle avoir ? C’est pas très convenable de lui demander ça alors qu’on ne se connaît pas. D’ailleurs…
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- « Orie, t’es dans qu’elle école ? - Heiiin ? ! S’écria t-elle tout à coup. Et toi ? - … Au collège de Miyasaki. J’habite avec Toru là bas. - Mais… Tu ne vis pas avec Amy ? - Non, Amy est ma demi-sœur. Moi j’habite avec ma mère et mon beau-père. Et Toru habite avec nous. Tu ne m’as pas répondu. Tu es dans quel collège ? - …Pas dans le tien on dirait. Répondit vaguement Orie en se remettant à brosser énergiquement Personne. - Hum… Tu ne veux pas me le dire ? - Je ne peux pas. - Pourquoi ? - Parce qu’Aya onii san a dit qu’il fallait pas que je dise que j’allais pas à l’école parce que ça pouvait attirer les pro… - Tu ne va pas à l’école ? - AYAAAAAAAAAAA ONII SAAAAAAN… Beugla Orie en ravalant ses paroles. Je vais me faire punir… - Si ce n’est que ça… Je ne dirais rien, c’est promis. - Hum… Promis ? - Avec le petit doigt ! ! - HOY ! - Hiiiii ! ! ! AYA ONII SAN ! ! ! - Tu m’as appelé ? - PAS DU TOUT ! - … Hoy… Alors ne crie mon nom si tu ne veux pas que je vienne. - Dé… Désolée. - …Je reste avec Nanako sur le banc qu’il y a sous les arbres, tu le vois ? - Aye ! ! - Hoy, Mini Nanako, sois sage. 134
- Aye ! »
Ils avaient l’air très proche tous les deux. Il me faisait penser à Toru et moi. Bien qu’on ne soit pas frère, c’était tout comme. Je ne pouvais m’empêcher de regardé ses cheveux roses. Pour être honnête… C’est la première chose que j’ai remarqué quand j’ai vu le groupe arrivé de loin. Enfin… Elle et celle aux cheveux bleus… Et celui aux cheveux blancs. MAIS QU’EST-CE QU’ILS ONT TOUS AVEC LEURS CHEVEUX ?!
…Qu’elle qu’en soit la raison…Orie était mignonne avec cette couleur. Je me demande qu’elle est sa couleur d’origine ?… Et pourquoi je me pose ce genre de question stupide moi ?! Je vie bien pour un cheval !…
- « Kazumi… Tu m’as promis… Hein ? - Ha… Oui, oui je ne le dirais pas, c’est promis. Mais… Pourquoi tu ne vas pas à l’école ? - … C’est… Une longue histoire »
Sa voix avait changé. Elle était grave. Ses mains s’agrippaient à la brosse comme si elle s’apprêtait à se défendre contre je ne sais quoi.
- « Au fait… Je voulais juste te dire. Que j’aime bien ta couleur de cheveux. - Hein ?… »
Ses mains s’étaient soudainement arrêtées de bouger et son bras retombait le long de sa tunique bleuté. Elle me regardait avec de grands yeux ronds étonnés… Alors je me répétais.
- « Je disais que j’aime bien la couleur rose. Yume serait magnifique avec une crinière rose qu’est ce que tu en pense ? ! - Haha… Hahaha ! ! Se mit à rire Orie de bon cœur. Arrête ! Elle ressemblerait aux petits poneys !
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- Quoiiii ils sont trop mignons ! - Tu aimes vraiment les chevaux pour affirmer ça sans regret ! - Hahaha ! ! Ta raison, ça serait carrément délirant, mais… Reprit-il sérieusement. Je ne voudrais pas qu’on se moque d’elle. - … C’était pour plaisanter… bredouilla Orie mal à l’aise. - Haa ! ! Non non je sais ! Je ne parlais pas de ça désolé ! Je veux dire… Quand elle est née, elle était vraiment petite. Elle a eu gros retard de croissance et… Ha…laisse tomber, c’est une longue histoire. - Merci Kazumi… D’avoir dit que tu aimais bien ma couleur de cheveux. - Hum… S’étonna t-il tout à coup de la voir si sérieuse. Pas… Pas de quoi. - Tu me raconte ta longue histoire, et je te dis de qu’elle couleur est ma couleur naturelle. - HaaaaaAa ! ! ! D’accord ! »
…
On s’était assis à l’abri du soleil, sur le banc en bois, où l’on apercevait toujours son frère qui ne la quittait jamais de vue.
« Tu vois Yume à côté de Personne…Elle est nettement plus petite. Bien que ce soit une fille, et que ça soit normal qu’elle soit plus fine, ils ont le même âge. Quand j’étais petit, mon père m’a réveillé au milieu de la nuit pour me dire qu’Eclair avait accouché. Quand je suis arrivé dans le box, elle venait tout juste de sortir. Elle était vraiment petite. Je croyais que c’était normal, parce que c’était un bébé. Mais tout le monde s’est mis à s’alarmer autour de moi et mon père avait tourné la tête vers moi… Et faisait un mouvement de déclin avec sa tête. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Le cheval ne bougeait pas. Mon père m’a dit de rentrer et ils ont emmené Yume dans un autre endroit. Ce n’est que le lendemain que j’ai su que c’était une mauvaise portée, que ce cheval ne serait qu’un handicap pour les affaires. Mon père tient un ranch près de Miyasaki, sur les collines. Il a des pur-sang et les élève pour des courses. J’ai demandé ce qu’ils allaient lui faire et il m’a demandé si je voulais m’en occuper.
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Mon père est très dur en affaire, mais… Il aime par-dessus tout les chevaux et il est certain que je tiens ça de lui. Depuis que je suis petit il me laisse choisir le prénom des chevaux avec Toru. Il est très ouvert à nos suggestions hahaha ! Et… Pour finir, je lui ai dit que je voulais qu’il ne soit qu’à moi. Je m’en suis occupée, je l’ai nourrie, soignée, et brossée… Pendant de longues années. Elle grandissait doucement et tous mes amis au ranch se moquaient de mon cheval tout petit que je ne pouvais même pas monter. Les enfants sont parfois cruels quand ils voient quelque chose de différent. Je ne supportais pas qu’on se moque d’elle, parce que c’était mon rêve de monter sur son dos. Je n’ai eu aucun mal à la dresser, elle est très docile. Et un jour… J’ai réussi. Et depuis Yume est mon cheval, et plus personne ne se moque d’elle. - … He bien… Tu l’aimes vraiment Yume. - Haha ! ! C’est bizarre hein d’aimer autant un cheval ! ! - Pas du tout. Yume aurait été triste sans toi, j’en suis sure… Elle est docile, parce qu’elle t’aime beaucoup. - Hum…Toi aussi tu parles aux animaux alors ? - Hahaha ! Oui, Yume me l’a dit entre deux repas. - Alors…à ton tour. Tes cheveux ? - … Ha. Oui… Ils… Ils sont… ILS SONT BLANCS ! - … Regardant Orie les yeux écarquillés. - … Regardant Kazumi avec insistance. - … Toujours silencieux. - Ils sont… - J’ai entendu. C’est… C’est génial !!!! S’écria Kazumi. Désolé, je réfléchissais seulement au pourquoi, tu es passé du blanc au rose. Alors…Ton frère…C’est aussi sa couleur naturelle ? ! - Aye. C’est de naissance, toute ma famille naît les cheveux blancs. C’est un chromosome je crois… Nasu le sait, moi j’ai oublié. - …Tu… Tu dois être encore plus belle… Les cheveux blancs. - … AYAAAAA ONIIII SAAAAAAAAAAAN… Beugla Orie rouge écarlate. - HAAA ! ! NON NON ! Gesticula Kazumi en essayent de s’expliquer : Je voulais juste dire que ça t’irait bien ! Je ne voulais pas faire d’allusion bizarre ou…. - HOY ! !
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- HAAAAAAAAA ! ! ! Cria Kazumi en sursautant. Tu débarques vraiment vite toi ! - Tu m’as appelé ? - PAS DU TOUT ! cria Orie en secouant la tête pour faire partir ses joues rosées. - Hoy… - NAAAAAaaaaaaaaaaSUUU ! ! Hurla Nanako derrière lui, l’agrippant par le col pour le ramener jusqu’au banc. - Nanajane sama…. »
** Orie
Voilà Onii san. Aujourd’hui, j’ai dit pour la première fois ma couleur de cheveux à un garçon que je ne connais à peine que depuis quelques heures. Tu le crois possible ?…je suis sûre que non, mais je l’ai fait, et je suis fière de moi. Il a réagit comme jamais je ne l’aurais imaginé et… Je me dis que peut-être d’autres personnes auraient la même réaction finalement. Nanako m’a donné de son courage, j’en suis certaine. Chaque jour qui passe devient plus facile à ses côtés, tout comme à tes côtés. Je suis heureuse de t’avoir enfin comme un vrai frère, qui n’est plus accaparé par les obligations familiales et les réunions traditionnelles.
Kazumi est au collège de Miyasaki. Et si moi aussi… Je voulais retourner à l’école ?… Comment tu le prendrais ? Qu’est ce que ça changerait pour nous ? Parce que je n’ai qu’un seul souhait…Vivre ensemble, Nanako, toi et moi… Pour toujours.
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Chapitre 21 : Les sources chaudes Le soleil commencait à se coucher quand nous nous rejoignîmes pour passer à table. Amy nous avait aménagé le grand salon en une immense salle de réception. Des coussins rouges autour d’une longue table basse recouverte d’une dizaine de plat, aussi appétissants les uns que les autres. Tout le monde s’était changé et avait mis leur yukata, bleu pour les garçons, blanc pour les filles, tous prêt à rejoindre les bains juste après le repas.
Tous se bousculaient et chahutaient autour de moi, se disputant les places quand tout le monde se tourna subitement vers moi pour me demander où j’allais m’asseoir.
- « Aye ?…je…je ne sais pas. Regardant la longue table attentivement. ICI ! Clama Nanako en désignant la place en bout de table. - Sûrement pas. Coupa Elel mécontente. - Hoy, elle a raison. Souffla Nasu derrière elle. - NANAKO DOIT ETRE AU MILIEU ! ! Cria joyeusement Aki - Ayyye ? ! Pourquoi ? ! - Parce que je ne peux pas être à côté de toi. Bouda Elel - Nana onii chan…souffla Orie en lui tirant le Yukata. Je peux me mettre en face de toi ? - Heu…bien…bien sur…répondu t-elle surprise. »
Tout le monde s’affairait autour de moi, me tournant de droite à gauche et se disputant la place à mes côtés. Depuis quand…tout était devenu aussi joyeux dans ma vie ? Depuis quand…je n’entends que des rires qui me réchauffent le cœur ? J’en avais presque perdu l’habitude de crier et…je les sentaient bien, leurs sourires, qui m’étaient destinés. Non, je ne regrettais pas un seul instant mes décisions…même si ce rêve prendrait peut être fin un jour, je voulais profiter de chaque moment et garder ce souvenir dans chaque détail qui me le ferait rappeler. Les bambous en milieu de table, vert et tournoyant. Les fleurs de cerisier posées à côté de chaque baguettes. Les coussins rouge brodés de fils dorés. Les petits galets où chacun devrait y noter un souvenir…c’était plus que ce je ne pouvais imaginer de ces vacances. Amy s’était surpassée et je suis sûre…qu’elle a eu toute l’aide dont elle avait besoin. 140
J’observais Elel au large sourire…ses yeux émeraude brillaient derrière sa longue frange noire qu’elle ne cessait de mettre sur le côté bien qu’elle revenait sans y être invitée. Orie s’était assise juste en face de moi. Ses pupilles violettes me rappelaient toujours celles de Nasu. Ses joues étaient aussi rosées que ses cheveux qui s’éclaircissait de jour en jour. Elle avait invité Kazumi à se joindre à nous, après avoir supplié Nasu de dire oui, tandis qu’il s’amusait à la faire patienter, les yeux larmoyants. Il était terriblement bavard et ne parlait que de ses chevaux, Yume et Personne. Il s’entendait bien avec Orie…qui aurait cru qu’une fille qui se cachait derrière ma jupe, rigole aussi ouvertement avec ce jeune garçon ? J’espère seulement…qu’elle prendra conscience qu’elle peut aussi s’ouvrir à d’autres personnes, si elle en trouve le courage. Mais j’étais heureuse de la voir s’épanouir. Ce n’est pas facile pour une fille de son âge…d’avoir une vie si mouvementée. Peut être…que retourner chez elle serait la meilleure chose à faire, si ses parents sont prêt à l’accueillir, comme il le faudrait. Nasu ne parle jamais de sa mère. Je me demande seulement…s’il en a une. Quoi qu’il en soit, Nasu aussi avait l’air heureux. Sa main effleurait la mienne sous la table…il était toujours aussi frais quand ses doigts glissèrent à travers les miens pour les serrer. Je le regardais du coin de l’œil…mon cœur s’accélérait encore, je ne me lassais pas de sentir sa peau… Mon père nous observait et levait son verre, conscient que sa petite fille avait bien grandi. Il avait cet air dans ses yeux…les mêmes…qu’il a tout les matins en saluant la photo de ma mère sur le frigo, perdu dans ses pensées, et le regard fier d’être encore debout, jour après jour. J’aurais voulu entendre sa voix à ce moment là…j’aurais voulu connaître ses sentiments, d’être là avec moi, alors qu’il me regardait partir chaque année avec Kei et Elel. Peut être attendait-il seulement que je lui demande de venir ?…
**Monsieur Fujii
Elle lui ressemblait tellement…
Son sourire aux côtés d’Atsuya…ses joues rosées et timides. Notre petite fille, te ressemble tellement aujourd’hui. Elle a tes yeux…argentés, qui s’illuminent comme dans mes souvenirs. Elle a le même regard, comblé et plein de vie, que tu tenais tous les jours quand tu l’as portée, tes mains sur le ventre en la sentant gigoter. J’ai tellement eu peur de ne pas y arriver sans toi…mais regarde-la. On a du amménager une salle de réception pour y accueillir tous ses amis et…je suis à cette table avec notre Nanako. Elle s’est enfin ouverte, ce n’est pas grâce à moi…mais je suis fier de ce qu’elle a accompli. Ce jeune homme…Nasu Atsuya. M’a demandé s’il pouvait prendre soin d’elle. Il a été honnête avec moi…ne sachant pas jusqu’à quand, ni jusqu’à quel point il pourra s’y 141
appliquer. Il ne m’a pas promis d’être à ses côtés tous les jours, ni d’être celui qui prendra soin d’elle toute sa vie. Mais…son regard, quand il m’a dit ça. J’arrivais à sentir la douleur dans le son de sa voix. Je pouvais deviner…qu’il avait réellement envie d’être celui-la. J’espère que tu ne m’en voudras pas…mais je lui ai laissé notre Nanako, même si elle doit le pleurer un jour ou l’autre. Ce soir là…ils sont partis à la fête foraine et…quand ils sont revenus, j’ai entendu notre fille lui crier son amour. Je l’ai observée par la fenêtre de la chambre. Je sais que tu n’aurais pas aimé me voir faire ça…et tu m’aurais sûrement mis un coup sur la tête si tu avais été là. Je n’ai pu m’empêcher d’esquisser un sourire. Notre fille…a tellement grandi. Nanami… - « Papa ? …papa ? ! répétait pour la cinquième fois Nanako qui lui tendait une brochette de poulet. - Haha ! ! Oui Nanako, merci. Bon appétit ! - Bon appétit ! ! ! Répondirent tous les convives à l’unisson. »
Atsuya lui tapotait généreusement la tête tandis que son visage s’embellissait encore de bonheur. C’était comme si le temps s’était soudainement arrêté sur son sourire et ses perles scintillantes.
« Kampaiiii » Tout le monde levait son verre et trinquait aux vacances. Tout ça n’est plus de mon âge. Je devrais les laisser entre eux pour ce soir. Hum…dans tous les cas Nanako m’aurait sorti des bains mixtes en me traitant de vieux pervers…hahaha ! Ca aurait été amusant, mais ce soir…je vais laisser ma fille grandir encore un peu sans son vieux père à côté. C’est certainement, ce que tu m’aurais dit de faire, Nanami.
Nous mangions avec un excellent appétit tandis qu’Amy, Atsuya et Aki n’étaient pas du tout rassasié du concours de nourriture et bataillaient encore une fois pour le moindre grain de riz. Je ne pouvais m’empêcher d’en rire, sous le regard surpris de Nanako qui se mit à rire avec moi. J’aimais ce son…je ne me lasserais jamais de l’entendre… Kira ne cessait de me regarder de l’autre côté de la table. Je me souviens bien de ces journées passées chez moi, avec Nanako. C’était un gentil garçon, j’ai toujours pensé qu’ils grandiraient ensemble et qu’il finiraient par sortir ensemble au Lycée. Mais ce rêve était bien loin. Nanako lui a pardonné…et m’a finalement demandé si elle pouvait l’inviter. Je n’étais pas particulièrement ouvert à cette faveur. Je ne me souviens que trop bien de ses larmes et de ses cris. Mais…Est ce que Kira était vraiment à blâmer ?…Je conservais cette photo dans ma chambre, de cette époque où tout le monde était encore
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ami pour me rappeler…combien tout ça est fragile et que mon rôle était de protéger Nanako quoi qu’il arrive. Kira et Nanako sont partis seul dans la forêt cet après midi. Qu’est ce que tu en penses Nanami ?…Je les ai vu s’éloigner ensemble lorsque je m’apprêtais à faire une sieste dans ce bon vieux Hamac dont elle m’avait tant vanté les bienfaits.
…Sans doute que Nanako et lui se sont expliqués mais…qu’en est-il de lui et moi ? Dis moi…qu’est ce que je dois faire maintenant ? Est ce que j’ai un rôle à jouer ?…Kira. Je l’ai tellement détesté alors que ce n’était qu’un gamin. Où était-il à son anniversaire, quand Nanako l’a attendu durant des heures toutes seules à sa table ?…Je ne trouve pas la force de ma fille pour l’excuser. Et pourtant…son regard rempli de culpabilité, me serrait le cœur…
- « Papa, tu n’as presque rien mangé. - Hein ?..haha ! ! Je n’ai plus trop d’appétit avec le festin de midi. Ton vieux père prend soin de sa ligne ! - Ayyyyyyyye ? ! Tu veux draguer qui ? ! ! ! PERVEEEEEEEEEEEERS ! - NaaaNa… - MANGE ! Cria t-elle en lui enfonçant un morceau de viande dans la bouche. »
Elle me souriait à nouveau, les yeux en arc en ciel, penchée au dessus de la table pour me nourrir. Qui prend le plus soin de qui ?…Moi de ma fille ou... ma fille pour moi ?
- « Nanako ! Cria Haru en lui piquant une boulette dans son assiette. Si tu ne manges pas je le… - HARU ! ! REND MOI CA ! ! ! Hurla Nanako en se jetant sur lui - Maiiis tu ne le mangeais pas ! ATSU ! ! - Hoy…clama Nasu en lui piquant à son tour une boulette de viande. - NASUUUUUUUUUUUUU ! ! ! Hurla t-elle à nouveau en se jetant sur lui. Le secouant par le col tandis qu’Haru lui piquait de nouveau une boulette. MES BOULETTES ! Clama t-elle en mettant les dix dernières dans sa bouche. - Hahaha ! ! ! rigola Elel. NANAKO ! ! On dirait un hamster ! - CHUI PAS UN HAMCHTER !
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- Hoy…arrête de postillonner. Mini hamster. - CHE POCHTILLE PAAAAAAAAS ! ! ET CHUI PAS UN MINI HAMCHTER ! ! VAMPIRE ! »
** Elel
Le repas avait été copieux et tout le monde se leva de table pour rejoindre les sources chaudes. Keiji me regardait avec attention, se penchant curieusement au-dessus de moi.
- « …qu’est ce …qu’est ce qu’il y a ? - Rien…je te regarde…tu es belle. - Keiji ! !… lança t-elle rougissante. - Ayyye ! Coupa Nanako en sautant joyeusement derrière eux, passant ses bras autour de leurs cous. Vous venez ? ! - Haha ! Rigola Elel, bien sur. Mais…hésita t-elle en montrant Kira du doigt. - Laisse tomber…Lança sérieusement Keiji. Il ne voudra pas venir. Fixant Nanako un court instant - Aye. Rétorqua t-elle simplement. - Hum ?…Lança Elel curieuse. Pourquoi il voudrait pas venir ? - …Parce qu’il…marmonna Nanako avant de les pousser dehors. Parce qu’il m’a toujours protégé. »
** Keiji
elle savait alors vraiment tout…Je me sentais tellement apaisé. Je lui avais promis de ne jamais en parler…et c’était bien la seule chose que j’avais gardé pour moi. Nanako pouvait réellement lui pardonner et démarrer une nouvelle amitié, sans mensonges, sans tromperie et sans arrière pensée. Kira irait sûrement au bains chauds réservés aux hommes, ainsi…personne ne les verrait. Mais…tu ne sera pas seul, et…je crois qu’à lui aussi tu dois lui parler.
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Nanako avait salué son père d’un baiser sur la joue et dit quelques mots à Kira avant de nous rejoindre.
** Nasu
Tout le monde était dans l’eau quand Nanako traversait le patio, recouverte de son Yukata qu’elle faisait lentement glisser au sol. Je ne pouvais plus détourner mon regard, la tête plongée sous les fines bulles de la fontaine, je me noyais dans ses cheveux bleus qui tombait en cascade sur ses épaules dénudées. Pied nus sur le bois vernis, la vapeur des sources s’évadait sur sa peau trouble et ses yeux, aussi gris que la brume, l’entourait d’une fine voile argenté. Ses pupilles perçaient les faibles lumières qui se reflétaient au-dessus de l’eau, tourbillonnant à chaque mouvement en une dizaine de petites vagues scintillantes. Elle posait un pied sur la surface de l’eau, vacillant les gouttelettes qui perlaient sur sa jambe, fine et grâcieuse…son maillot noir ressortait d’avantage sur sa peau blanche, les petits nœuds qui lui glissaient sur les cuisses flottaient maintenant au gré des petites bulles qui lui chatouillaient le ventre…inondant son nombril et recouvrant presque aussitôt sa poitrine, cachée timidement derrière une de ses mains. Ses cheveux humidifiés flottèrent à leur tour, s’éparpillant et dansant dans le courant de la fontaine pour venir me rejoindre. Je ne pouvais pas sortir mon visage hors de l’eau…seules mes pupilles osaient encore se montrer. Ses pieds effleuraient ma jambe et je sursautais, tout autant qu’elle, qui ne s’était guère aperçu de sa proximité. De la vapeur s’échappait plus encore du bassin…était ce la chaleur de l’eau…ou la mienne ? Ses mains se posèrent sur un des petits rocher qui bordait la source, et elle plongea entièrement sous l’eau avant de ressortir en soufflant agréablement, ses cheveux voltigeant au-dessus de sa tête et éclaboussant mon visage d’un millier de perle. « C’est bien chauuuud…ayyyye…ça fait du bien ! souffla agréablement Nanako tandis que Nasu soufflait des bulles sous l’eau. NaaaAassuUU….Sors la tête de l’eau, je t’entends pas. »
** Nanako
Il ne me répondit pas et se contentait de me fixer longuement…la tête plongée jusqu’aux yeux.
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« …Tu vas bien devoir remonter pour respirer… » Bouda Nanako. Le cadre était vraiment magnifique…on pouvait voir les milliers de gouttes en suspension dans les airs à travers la fine brume qui entourait le bassin. Je n’apercevais qu’à peine Izumi et Alexia…deux petites jumelles voilées dans la faible lumière qui s’échappait des spots sous l’eau. Je m’évadais dans mes songes quand les doigts de Nasu frôlèrent les miens…pour venir doucement s’entrelaçer. Sa peau était chaude et douce. Je profitais de ses yeux qui ne cessaient de me plonger dans un rêve duquel personne ne voudrait se réveiller, quand je sentis son torse contre le mien…si robuste…si musclé et à la peau…aussi délicate que ses mains. Je sursautais et je n’eus le temps de rien dire, qu’il m’étreignait déjà de son autre main…se perdant dans mes cheveux parsemés de goutte. Mon cœur bondissait et résonnait sur son torse, était ce le mien ?…ou le sien ? Nous étions si proche que j’en venais à me demander quelle palpitation parcourait mon corps. Je sentais son souffle sur mon épaule, serein et apaisé. Je passais mon bras derrière son dos et il sursauta à son tour. Je pouvais sentir son sourire près de mon oreille et je marmonnais un : « vam-pire… » avant de poser ma tête sur son torse et de m’abandonner dans ses bras. Nos jambes s’entrelaçaient à leur tour tandis qu’il susurra : « mini-pouce ». Nous étions sans doute aussi rouges l’un comme l’autre mais…la brume était là pour aveugler nos peurs…les vapeurs s’échappaient et il m’embrassa langoureusement le cou avant de me lâcher lentement, glissant ses doigts sur mon visage. On s’adossait calmement sur la paroie rocheuse, nos têtes levées au ciel, observant les étoiles qui dominaient ce voile argenté, mains dans la main, gesticulant nos orteils qui tapotaient légèrement au-dessus de l’eau divinement chaude.
** Arumi
Chichiro rigolait aux éclats. Ses petites fossettes se creusaient sur ses joues. C’était mignon. J’aimais la regarder avec ce grand sourire communicatif. On avait jamais le temps de s’ennuyer avec elle. Ses longs cheveux châtains chatouillaient mes épaules et je rigolais à mon tour, sans plus de raison. On avait beau être en groupe…on finissait souvent par se retrouver toutes les deux. Sans doute parce qu’on est plus proche, comme Elel et Nanako, avec beaucoup moins de tumulte et de nuage gris sur notre passé. Mais…après tout…Est ce que nous ne sommes pas tout autant responsable de ce qui est arrivé à Nanako ?…
J’avais soudainement perdu le sourire et Chichiro me regardait à son tour dans un grand silence. 146
** Chichiro
Elle n’avait pas besoin de parler…je connaissais ce visage songeur. Arumi n’était pas de celle qui communique aussi facilement que moi. Non…elle se perdait souvent dans ses romans, ses histoires merveilleuses, rêvant d’une vie où tout ne serait qu’un long fleuve tranquille. Je me rappelle ce jour…où Nanako est tombé du deuxième étage. Arumi était effrayé. Je me souviens…parfaitement…de son visage. Elle avait fait un bond en arrière et ses longs cheveux blonds étaient brutalement retombés sur ses épaules. Ses grandes pupilles marron s’étaient rétractées, ses sourcils s’étaient rabattus de chaque côté et sa main…non…ses mains, cachaient ses lèvres tremblantes. Tout le monde rigolait…mais on ne savait pas vraiment pourquoi. Je n’ai pas secouru Nanako. Celle que j’essayais de calmer, c’était Arumi. Maintenant que j’y pense, c’était stupide, parce que moi aussi j’étais tout aussi effrayé. Mais…Keiji s’est mis à crier et la directrice s’était précipitée sur Nanako. Je crois…que c’est depuis ce jour que les histoires d’Arumi se sont amplifiées de bonheur et de magie. C’est déjà…une grande écrivain. A défaut…de ne pas savoir comment s’exprimer…elle sait parfaitement le mettre par écrit, et l’embellir en plus de ça. C’est comme…rajouter du Jasmin et des étoiles de Bethleem à un bouquet de rose.
- « Arumi… marmonna Chichiro en détournant les yeux. Il y a parfois des choses que l’on ressent qui sont tellement forte…qu’on pense qu’elles sont forcément ressenties mais…si on ne le dit pas clairement au moins une fois… - Oui…tu as sans doute raison. Mais…moi je ne suis bonne qu’à l’écriture. - Alors, montre-lui. - …hein ? - Ce texte que tu as écrit. Quand tu étais au primaire. Montre lui. - Pour…pourquoi je lui monterais ça ? en plus…je n’étais pas très doué à cet âge. - Peu importe. Ce sont tes sentiments. Même si elle n’a pas de rancœur envers nous…je crois…qu’il est important que tu lui montres. - Je…je l’ai toujours dans mon sac. - Tu me le lira encore une fois ?… - Si tu veux Chichiro. » 147
**Alexia
J’avais aidé Toru une bonne partie de cette fin d’après midi à nettoyer les box et à nettoyer les sabots des chevaux. Il était vraiment doué et patient avec eux. Il m’avait montré les gestes pour ne pas les blesser et bien tout enlever. Et bien sur, les bons gestes pour ne pas se faire pousser par le cheval qui en a assez de rester la patte levée. Il avait tenu parole…et nous avait rejoint aux bains. Il restait discrètement à côté et était retourné à son mutisme.
- « Toru, ça fait du bien non ? ! Clama joyeusement Alexia. - Ha. Oui, merci. Ca faisait longtemps que je n’étais pas venu. - …Tu as dit …que tu allais faire ta rentrée à Noboka ? - Oui. - C’est génial ! Tu t’es déjà fait des amis alors ! - Hein ?… amis ? - Heu…coupa Izumi juste à côté…on…on est désolé…si on ne t’a pas aperçu au Lycée. - Inutile de t’excuser. Je crois que même ceux de ma classe de se souviendraient pas de moi. Le professeur ne citait même plus mon nom sur la liste d’appel. - Mais…reprit Izumi. Nous…on se souviendra de toi à la rentrée. - …ha…mer…merci. - Alors…marmonna Alexia les yeux baissés…c’est si bien d’aller à l’école… - Haaa ! ! s’écria Izumi. Mais Oui ! Ne t’inquiète pas HUM ! ! Clama t-elle les poings fermés. Je resterais avec toi ! ! ! Et Lucy aussi ! Tu vas voir elle est géniale ! ! mais…c’est dommage qu’elle n’ait pas pu venir. »
Hum…je posais ma main sur sa tête…elle était plus petite que moi, j’en étais sure. Pas étonnant qu’Haru tenait à elle…Izumi est…trop adorable. Il ne lui manque plus que deux petites oreilles de chats et une petite queue châtain toute douce.
** Keiji 148
Elel me souriait. Ses longs cheveux ébènes flottaient sur l’eau tandis que ses yeux émeraudes reflétaient les centaines de petites lumières qui scintillaient à chaque petite vague. Je restais à l’écart et lui souriais à mon tour. Je repensais sans le vouloir au mot de mon père juste avant de partir…
Flasback : Keiji et son père chez la mère de Keiji.
- « Tu pars deux jours ?…avec cette fille ? ! Cria Monsieur Kimura qui le regardait faire sa valise. - Non, avec tous mes amis, et elle comprise. De toute façon…ce ne sont pas tes affaires, c’est maman qui décide. - Ta mère devrait peut être s’inquiéter davantage. Cette fille ne t’apportera rien de bon ! - Je ne connais que trop bien ton point de vue. Mais je ne changerais pas d’avis. Je ne partirais pas en league avant deux ans. - Deux ans…est ce tu te rends compte du temps que tu perds ? ! - Et est ce que tu te rends compte, qu’il est plus de dix ans trop tard pour essayer de me faire la morale ? rétorqua froidement Keiji. - Ne change pas de sujet. Est ce qu’elle…est ce qu’elle t'a au moins déjà dit qu’elle t’aimais ? - …hein ?… Lança soudainement Keiji en s’arrêtant soudainement de mettre son dixième t-shirt dans son petit sac. - Elle ne te l’a pas dit. - Ca ne te regarde pas. Clama t-il en renfonçant son t-shirt qui débordait de la valise. - Très bien. Rate tes entraînements…mais…reprenant un ton calme et sérieux après un court silence. Il y a juste quelque chose que je voudrais te dire. Est ce que…Coupa Monsieur Kimura en lui attrapant le poignet. - QUOI ? ! - Keiji…Tu veux bien arrêter une minute de faire l’enfant ? - Si je me comporte en adulte, je devrais penser comme toi ? - Non…je veux juste que tu arrêtes une minute. Assieds-toi s’il te plaît. 149
- …C’est bon… rouspéta t-il en obéissant gentiment. Je t’écoute. - …haa…souffla Monsieur Kimura en s’asseyant à ses côtés. J’ai connu ta mère au Lycée. On était dans la même classe, elle était déléguée et moi capitaine. J’étais déjà un très bon lanceur comme toi. Tout le monde m’avait déjà prévu une grande carrière et un avenir certain. J’étais fou de joie, et…Elisabeth aussi. On avait déjà tout prévu elle et moi. Je deviendrais célèbre et on ferait le tour du monde. On avait de très grands rêve. Après la fac, j’ai enfin eu ma chance en league. Ma carrière débutait et ta mère était toujours à mes côtés. Un an plus tard, j’avais déjà une grande renommée et beaucoup de clubs voulaient m’acheter. Puis ta mère est tombée enceinte. J’étais plus qu’heureux. Les premiers mois se passaient très bien…mais à partir du cinquième mois…elle ne pouvait plus me suivre sur tout mes déplacements. Je gardais contact par téléphone, tous les jours. Etre loin d’elle me paraissait être un horrible fardeau. Je ne le supportais pas. Mais la saison se terminait bientôt et elle m’avait assurément dit de tenir jusqu’au bout. C’était mon dernier match de la saison. Elle m’avait téléphoné pendant le premier tour…mais les entraîneurs avaient décidé d’ignorer son appel et de ne rien me dire. Ta mère avait été admis d’urgence à l’hôpital. C’est comme…si je l’avais senti. J’allais faire un match parfait…le premier en championnat. Tout le monde était attentif au moindre de mes gestes…je me suis mis en position pour le deuxième tour…je me suis déconcentré…juste une seconde. Assez pour faire un faux mouvement alors que je faisais une fastball. J’ai eu une périostite à caractère dégénératif. Seulement courir était devenu impossible. C’était la fin du rêve. Ta mère avait accouché, et je n’étais pas là. C’était comme si toute ma vie s’était effondrée en une journée. J’aurais du être là pour assister à ta naissance…c’est censé être…le plus beau jour des parents. Faut croire que dans ce rôle aussi j’ai tout raté. - Papa… - Là ou je veux en venir, viens après ça. Ta mère ne supportait plus de me voir tous les jours à la maison à ne rien faire. Je passais des heures devants des matchs à la télévision. Elle devenait folle et essayait de m’encourager à trouver un autre but dans la vie, et surtout…elle ne cessait de crier qu’elle existait…et que mon enfant aussi. Mais…je ne voyais pas quoi vous apporter…c’est là que je me suis rendu compte que sans le baseball pour nous réunir…je ne savais pas de quoi lui parler…ou même…quoi partager. J’ai tenté de sauvé notre mariage, crois-moi, mais… Non. Je ne l’ai pas assez souhaité. Notre vie ne régissait qu’autour de ce rêve et je n’ai pas eu le courage de regarder au-delà. Alors…je ne veux pas…que tu fasses la même erreur. Ne tourne pas ton avenir vers une histoire où le baseball vous uni, est ce que vous faites d’autres choses ensemble ? Est ce qu’elle aime autre chose que ce sport ? Est ce qu’elle a un autre rêve en réserve ?…Si jamais vous ne réussissez pas…l’un ou l’autre, ou même les deux…qui rattrapera qui ?…Est ce que vous vous aimez suffisamment assez fort pour vaincre les périodes difficiles ?… - …Pa…papa…souffla Keiji, les yeux écarquillés sans pouvoir sortir un autre mot.
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- Je te laisse. Profite bien de tes vacances. »
Fin du flash back.
**
J’observais son magnifique visage sans m’approcher. Mon père n’avait pas complètement tords…mais j’étais trop têtu pour l’admettre. Elel…n’a jamais fait un pas vers moi…elle ne m’a même…jamais embrassé d’elle même. Je me complaisais dans l’idée qu’elle m’avait accepté…de l’avoir pris dans mes bras et de lui avoir crié combien je l’aimais. Tout ça me suffisait…mais…pour combien de temps ? Est ce qu’elle m’aime vraiment ou bien…est ce que je l’ai convaincue qu’elle tenait à moi ?…
** Elel
Keiji agissait étrangement depuis notre départ. Parfois très joyeux et parfois…avec ce regard là. Ses yeux étaient bien plus bleus que toute l’eau qui nous entourait, on pouvait y voir la fontaine s’y verser, et les bulles s’y envolaient. Ses sourcils paraissaient inquiets et …il restait silencieux. Il voulait qu’on soit ensemble, mais il reste à un mètre de moi. Non pas que ça me déplaise mais…enfin…en fait…d’habitude il aurait été du genre à mettre sa main sur l’épaule sans aucune hésitation. Pourquoi reste t-il si loin de moi ? Je me rapprochais alors…doucement. Il ne bougeait pas et se contentait d’appuyer son dos sur le petit rocher.
« L’eau est vraiment chaude…souffla enfin Keiji »
Je sursautais juste au son de sa voix. Elle était grave et légèrement rauque. Je m’asseyais à ses côtés et répondit tout simplement que c’était bien agréable. En fait…je ne savais pas vraiment quoi lui dire de plus…Il a beau m’avoir énuméré ce qu’il aimait…ça n’en reste pas moins que des valeurs approximatives.
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Je me surprenais à me demander…ce qu’il pouvait penser à cet instant. Sa tête plongée en arrière, humant les vapeurs d’un air détendu. Pourquoi…je ne l’étais pas autant que lui ?…mes doigts était crispés et mes yeux…n’arrivaient plus à décrocher de son profil si distant. C’était comme…si sans cette barrière de mot, l’âme de Keiji n’était que plus brillante. Je me rendais enfin compte du manque crucial de communication. J’aimerais…j’aimerais voir ce sourire qu’il tient avec ses amis, je voudrais…le voir, juste avec moi. Pourquoi est ce qu’il ne rigole jamais autant quand on est seuls ensemble ? Est-ce que…je ne suis pas drôle ? ou bien…peut être que je ne suis pas si intéressante. C’était bien la première fois que je me posais autant de questions, sûrement dues à ce silence qui me pesait chaque minute un peu plus.
« Elel… » murmura finalement Keiji en me prenant la main. Ma peau frissonnait tandis qu’il se rapprochait doucement vers moi. Son autre main effleurait la surface de l’eau, créant une petite vague chaude auquel des dizaines de gouttelettes ruisselaient le long de ses doigts pour venir sécher sous mon menton. Ses yeux ne clignaient pas une fois…d’un bleu turquoise que même la brume ne pouvait en effacer la clarté. Un de ses doigts caressait ma boucle d’oreille qui tintait un doux carillon comme un bateau perdu en mer. Son souffle parcourait longuement mes lèvres tandis que j’avais fortement fermé les paupières. Il n’y avait plus que le son de ma clochette qui finissait de chanter comme pour annoncer la fin d’un baiser qui n’a pas eu lieu. Je rouvrais doucement les yeux…et ses pupilles me fixaient toujours tandis que ses lèvres reculaient sans plus insister.
Il glissait sa main loin de mon visage et baissait ses paupières, fuyant à présent mon regard. Il reprit sa place sans plus prononcer un mot. Je le regardais les joues rosées et les yeux étonnés. A quoi il joue ? ! Tout mon corps tremblait. De la colère ? Pourquoi je serais énervé qu’il ne m’embrasse pas ? …S’il ne voulait pas le faire, il n’avait pas à s’y aventurer autant !…alors…alors….pourquoi je suis autant énervé ?…
- « Quelque…quelque chose ne va pas ? - …Tout va bien. On est ensemble, non ? - heu…oui. »
Son regard me disait le contraire. Il y avait bien quelque chose qui le tracassait. Alors, pourquoi il n’en parlait tout simplement pas ?…Le silence s’était réinstallé et je me collais à son épaule. Il a souri. Légèrement, mais il a souri, et m’a repris la main.
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Je tentais alors de voir les autres parmi cet amas de buée quand quelqu’un plongea, dispersant la vapeur aux quatre coins de la source dans une fine pluie qui tombaient sur tous les visages heureux.
- « YOOOOOOOOOOSH ! ! ! Les bains c’est trop génial ! ! ! - HAHAHA ! ! ! Rigola Orie qui tomba juste à côté de lui. - ORIE ON RECOMMENCE ! - AAAAAAYE ! »
Tout le monde s’était mis à rire, Aki avait vraiment le don pour remonter le moral des troupes. Avec lui…tout n’était qu’une partie de jeu, une découverte sur la vie, je ne l’ai que rarement vu sérieux…non, en fait, je ne l’ai jamais vu se prendre au sérieux. Sans doute l’est-il, comme nous tous, dans un contexte qui lui convient mieux que les sorties entre amis.
- « Izumi, Alexia ! vous voulez sauter ? ! - On est là pour se relaxer ! ! Cria Alexia - Dé…déso…désolé Aki. Moi aussi, je me relaxe. Bégaya timidement Izumi. - Haa…je sais, je sais. Mais j’ai encore trop d’énergie. Hey, ou sont les autres garçons ? Atsu, tu les a vu ? - Hoooy…souffla Nasu en levant les yeux aux ciels pour réfléchir. Kira est dans les bains hommes et…je ne sais pas ou sont Haru et Kei. - Ayaaa onii saaan ! Clama Orie en nageant vers lui. - On est là ! Cria Kei derrière la fontaine. Hahaha ! ! ! Il y a vraiment beaucoup de vapeur de ce côté ci. - On voulait surtout éviter de se prendre Aki sur la tête en sautant partout. Coupa Haru en rejoignant Nasu, Orie, Nanako et Aki. - Nyaaa…j’ai sauté qu’une fois avec Orie, c’était juste pour enlever toute cette brume. J’ai perdu Yum Yum. - Heu…bégaya Kei horrifié, sautant presque sur Haru. C’est pas cette masse noire là bas ?! 153
- Ha ! ! ! S’extasia Aki. Si c’est elle ! Merci ! Clama t-il en la rejoignant. - C’est moi ou…souffla Kei…On dirait une algue géante ? - J’aurais plutôt dit une sirène gothique. - Ca existe ça ? - Non mais c’est mieux qu’une algue géante. - Quoi, c’est super beau les algues sous-marines. - Je ne suis pas sure que ce soit à celle là que tu faisais référence. - Je préférais quand j’avais le dernier mot. - Tu l’as déjà eu ? - Bien sur que je l’ai déjà eu ! ! Dis lui Nanako que je l’ai déjà eu ! - Aye aye…souffla Nanako. Tu l’as déjà eu. - Tu vois. - Si-tu-veux-mon-suuucr… - TCHUUUUUUUUT….T'AS RAISON ! Coupa Kei en lui planquant les deux mains sur sa bouche. - Chtu veux que Chme Taise ? ! - CA SERAIT BIEN ! - Hoy. Souffla Nasu les yeux écarquillés. Je rêve ou Kei lui supplie de se taire ? - Ayye…souffla Nanako les yeux tout aussi rond, en admiration. »
** Yumeko
Aki était revenu me voir, encore une fois. Pourquoi…avait-il autant d’attention pour moi ? plus que les autres ?…je suis pourtant celle qui doit parler le moins et qui suit le moins intégrée. Comment l’être…quand je suis entourée de tant de personne au caractère merveilleusement pétillant ?
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Il rigolait encore, chatouillé par mes nombreux cheveux qui flottaient à plus d’un mètre autour de moi. Ses yeux anis s’agitaient, débordant d’énergie sous cette frénétique chevelure auburn que même l’eau ne pouvait dompter.
- « Yum Yum, pourquoi tu laisses tes cheveux aussi longs ? - …heu…bégaya Yumeko en posant sa main sur sa hanche par reflexe. - Ha, désolé, ça me regarde pas, c’était juste de la curiosité. T’es pas obligé de parler si tu veux pas. Jvais juste rester à côté, tout le monde se relaxe alors je vais essayer. J’avais beau vivre dans un dojo, la relaxation, ça a jamais été mon truc. - Tu…tu vivais dans un dojo…avec Nasu ? - Oui, je te l’ai dit, c’était mon maître. Mais il est parti et ça a été un vrai bordel là bas. Je…je ne devrais peut être pas en parler en fait. Enfin, relaxons nous haha ! - …Aki, quand…quand tu m’as vu…la première fois à la plage. Je ne t’ai pas paru…bizarre ? - Hu ?…Bizarre comment ? à cause de ton bloc à dessin ? - Haa…souffla Yumeko »
** Aki
Derrière ses longs cheveux ébène qui lui cachait le visage et le corps…j’apercevais un sourire s’y dessiner. Je retenais mon souffle pour le voir davantage apparaître, levant les yeux comme si je voyais l’aurore pour la première fois….c’était…c’était quoi ce sentiment ?
** Yumeko
Il n’a pas du tout fait allusion à mon look gothique et à mes excentriques cheveux longs. En fait…ca ne l’a pas du tout bloqué pour me kidnapper dans le seul but de me montrer ses paons. Je dois même avouer…que c’est la première fois qu’une personne ne s’y attarde pas une seule seconde. C’en est presque troublant…ne le voit-il pas ? Mais…je sentais la boule dans mon estomac se desserrer chaque fois un peu plus. Je sentais le sourire sur mon visage…ainsi que ses pupilles aussi vertes et fortes qu’une forêt de bambou s’épanouir au-dessus de moi.
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- « Aki…si tu veux te relaxer, adosse-toi contre la roche brûlante. - Hum…d’accord. » **
pendant ce temps, dans les sources réservées aux hommes, Kira et Monsieur Fujii se tenait seuls, sans nulles autres convives.
** Monsieur Fujii
Bien qu’il y ait la brume pour les camoufler…je les avais rapidement aperçu. Est ce que c’était…ce que je crois ? Je n’osais lui poser la question, ni même lui adresser la parole. J’étais un adulte et pourtant…le courage de lui faire face me manquer. Je m’apprêtais à me relever, fermant les yeux sur mes différents.
- « Monsieur Fujii…Je…Je vous vous remercie pour m’avoir laisser venir ! - Huum ?… rétorqua t-il d’une voix rauque. Remercie Nanako. Elle a longtemps insisté. - Je crois…qu’il faut que je sois honnête avec vous. Sur qui étaient vraiment Geen et Shin. »
Il a longtemps parlé, à son rythme, cherchant les mots les moins blessants pour qualifier des actions plus horribles les unes que les autres. N’osant plus me regarder, bouillonnant de regrets et de honte. Pourquoi ses parents ne me l’ont jamais dit ?…On était amis…Mais ils ont préféré prendre les faveurs de leur fils, en se punissant pendant des années pour n’avoir seulement pas été assez fort pour leur faire face ? Comment aurait-il pu ? ! J’étais en colère…vraiment…en colère. Je fronçais les sourcils, tout ça aurait pu se finir tellement plus vite.
- « Je ne veux plus qu’on en parle. Coupa Kira. Plus jamais. C’était…la dernière fois que je revivrais ce moment. Maintenant…je veux juste que tout ça s’efface. N’en parlez ni à mes parents, ni à personne. Ordonna t-il en se levant du bain, et renfilant son Yukata. Je
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sortirais bien de votre vie…mais Nanako m’est chère. Alors…je vous promets que je ne serais pas une gêne pour son avenir. - Kira…attend. -… - C’est vrai que tout ça aurait pu tourner autrement. Mais…je te remercie. Tu…tu seras bien accueilli chez nous…quand tu voudras venir. - …merci… »
Il était reparti, la tête haute et le regard vers l’horizon. Il devenait un homme…sans même s’en rendre compte…il a levé tous les tourments qui pesaient sur ma conscience. Je profitais seul des bains…c’était bien agréable. Je ne m’étais pas senti aussi apaisé depuis…
« Nanami… »
Je levais la tête vers le ciel dégagé…cherchant l’étoile qui me regardait.
** Amy
Il était tard quand tout le monde regagnait sa chambre. Je finissais de ranger la salle avec Kazumi qui m’était d’une grande aide.
- « Ca va Amy ?… souffla Kazumi en la voyant s’asseoir sur le petit meuble du salon - Ha ! oui…je suis juste un peu fatiguée de la journée. - Je vais finir ! ! ! va te coucher ! ! - Haha….t’es un amour Kazu. »
Je lui passais la main sur la tête et ne rejeta pas son offre, j’étais exténué. Heureusement que mes cousins sont venus m’aider. Enfin…j’attendais Kazumi mais…je ne m’attendais pas à voir Toru avec lui. J’espère, que sortir lui a fait du bien.
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« HAAaaaaaaaaaaaa »
Je m’étalais sur mon lit bien moelleux et m’endormi presque aussitôt.
** Orie
On sortait de la douche quand je croisais Kazumi courir de long en large dans le couloir.
« Hein ?… »
Un chiffon à la main et penché au-dessus du sol, il se dépêchait de finir de nettoyer le couloir.
- « Kazumi… - Orie ! ! - Qu’est ce que tu fais ? - Ha, je finis de faire le ménage, désolé, dans une minute vous n’entendrez plus un bruit ! Je n’ai pas la même discrétion qu’Amy. - Alors, bonne nuit, à demain ! - Bonne nuit Orie ! Bonne nuit les filles ! - Bonne nuit Kazumi ! Crièrent Izumi et Alexia tandis que Yumeko le saluait de la main. »
Il était vraiment gentil et serviable. Ca faisait longtemps…que je n’avais pas passé une aussi belle journée. Je rejoignais ma chambre, que je partageais avec monsieur Fujii, a 158
peine avais-je entrouvert la porte qu’il tourna les yeux vers moi. Il ne dormait pas. Il se tenait debout sur la terrasse et contemplait les étoiles. - « Exc…excusez moi… - Orie ! Rentre, fais comme à la maison. »
Je souriais, il avait une voix que j’aimais beaucoup…elle me rappelait…la voix de mon professeur à l’école. Il était gentil avec moi et veillait tout le temps à ce que personne ne m’embête. Mais…il a été muté à ma dernière année. Il n’y avait plus personne sur qui m’accrocher. Sa voix…c’était la même, rassurante et chaude. On pouvait sentir le sourire dans chaque mot.
Je racontais alors à Monsieur Fujii mon aventure sur le cheval, et pourquoi mon cheval se prénommait Personne. On s’était assis sur les tatamis et il m’envoyait une boulette de papier sur la tête dès que je l’appelais Monsieur.
- « HahaHa ! ! ! Rigolait fortement Monsieur Fujii. - Et ce cheval errait sur les champs, venu de nulle part. Et Kazumi suppliait son père de le garder avec Yume, parce qu’il était à personne. Mais son père refusait. Ca a duré des semaines ! Et tous les jours il lui amenait le cheval en lui répétant : tu vois, il est à personne. Son père a fini par céder et il a pu le garder avec Yume. - Alors, pourquoi il ne lui a pas donné un nom ? - Il a essayé. Mais le cheval ne répondait plus qu’au nom de Personne. Alors Kazumi a aussi cédé à son tour hahaha ! ! »
Elle me racontait tant d’aventures, ses petits yeux violets se fermaient petit à petit. Je suis sûre, qu’elle aurait aimé me parler de ses propres aventures…mais son jour viendra.
Je glissais la couverture sur ses petites épaules et rejoignit mon tatami. Mon dieu…quel parent se passerait d’une si jolie petite fille ?…
**
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Pendant ce temps, dans la chambre d’Elel et Keiji
**
Keiji n’avait pas non plus beaucoup parlé depuis le retour des sources. Je l’avais rejoint dans la chambre, faisant doucement glisser la cloison. Il était allongé sur son tatami, la couverture sur lui. Je le pensais déjà endormis…et m’assit juste à côté de lui.
- « …Elel…tu vas prendre froid, t'as les cheveux mouillés. - Tu…TU DORS PAS ? ! Sursauta Elel. - Huum…non. Je t’attendais mais j’ai du m’assoupir quelques minutes sans doute. - Désolé. Je ne voulais pas te réveiller. - Tu devrais vraiment te sécher les cheveux, il fait plus frais ici, on est quand même en montagne. - Ha…tu as raison. Confirma t-elle en se relevant. - …tu veux que je te les sèche ? - Hein ?…heu…non c’est bon, je sais le faire seule. - …d’accord, je t’attends. »
Alors que je me dirigeais vers la salle de bain…je sentais à nouveau cet étrange froideur qui me donnait des frissons. Keiji…n’avait plus son comportement habituel. Pourquoi est-ce qu’il ne me dit rien ? !…
- « Keiji ! - Hum ? - En fait…je veux bien…que tu me les sèches. - Ha ! lança t-il surpris avant de s’arrêter un court instant pour sourire. Je te suis. »
Je m’étais assise sur la corbeille à linge, et regardais ses cheveux blonds mal coiffés voler dans les airs, se mélangeant au souffle du séchoir.
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Ses mains caressaient longuement ma tête, ses doigts, s’entremêlaient dans mes cheveux ébène. Il n’y avait plus ce silence, mais le bruit certain du séchoir qui l’empêchait de s’installer. Il ne m’avait pas regardé dans le miroir…pas une fois, tandis que j’aimais voir le reflet de son visage au-dessus du mien. Ses yeux fixaient longuement chaque mèche qui s’ondulait dans les airs, caressant mes épaules, ma nuque, mes joues…Il penchait sa tête davantage et descendit jusqu’à mon oreille pour y murmurer : « …ils sentent bon ». Sa voix était encore une fois grave et sensuelle. J’en rougissais et le remerciais d’un sourire.. Il était détendu et pensif…quand le séchoir s’arrêta.
- « Je pense…qu’ils sont secs. - Ha ! ! Merci ! ! Clama Elel en sautant de la corbeille, se retournant face à lui. Donne…je vais le ranger. »
Alors que je le tenais à la main, les siennes restèrent dessus un instant. Me fixant de ses grandes pupilles bleus comme s’il me voyait pour la première fois.
« …Ha ! Pardon ! Tiens ! »
Il lâcha l’appareil et fit aussitôt demi-tour. Il…Il ne m’a toujours pas embrassé. Enfin je veux dire, je pensais que ça serait un moment plutôt…romantique. Ou il essaierait de me voler un baiser comme à son habitude. En fait, maintenant que j’y pense…il ne m’a pas embrassé une seule fois depuis que nous nous sommes vus ce matin, même…pour me dire bonjour. Est-ce que…est ce qu’il ne veut plus de moi ? !
** Keiji
C’est une torture d’attendre qu’elle fasse le premier pas…je crois…que je ferais mieux d’aller dormir.
« KEIJI ! ! »
hein ? !…Elel était revenu de la salle de bain en courant, le séchoir encore à la main. Sa voix était anxieuse et tremblante.
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« Tu ne m’aimes plus ? ! »
Mon cœur s’était arrêté. Comment avait t-elle pu penser ça ? ! Ca…Ca n’avait rien avoir, au contraire…
« Réponds-moi si c’est le cas. Tu ne m’aimes plus ? ! »
Et elle….est ce qu’elle m’aime ?…Est ce qu’elle aimerait m’embrasser ? Est ce qu’elle a seulement envie d’être avec moi ici ?…
« Elel…ne doute jamais, de mon amour pour toi. » je serrais les poings pour ne pas la harceler de question sur ses sentiments. Ce serait tellement égoïste de demander des réponses alors que je l’ai forcée à rester avec moi. Mon cœur se remettait à battre, ou plutôt, à me marteler.
- « Alors…reprit Elel, la main serrée sur la poitrine : dis moi ce qui te tracasse. Je le vois bien, mais si tu veux que notre couple fonctionne…il faut que tu me parles ! - Il…n’y...a…rien. »
Ca sonnait tellement faux. Et elle me regardait les yeux emplis de larme…non. Je ne voulais pas en arriver là. Autant le faire maintenant, puisque ça se finira comme ça.
- « Elel, je…Je crois qu’il faut qu’on arrête tous les deux. - Hein ?… -… - Quoi ?…A quoi tu joues là… - Ce n’est pas un jeu. - JE LE SAIS BIEN !… Cria Elel, des larmes coulants sur ses joues.
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- Désolé…Elel. Marmonna Keiji en baissant les yeux. Je ne voulais pas te blesser. Mais c’est mieux ain… - Regarde-moi dans les yeux. - Je ne peux pas. - Fais-le. -… - Allez… - Je ne peux p… »
Je n’eus pas le temps de finir ma phrase qu’elle m’attrapa par le col du t-shirt et me poussa violemment par terre.
- « ELEL ! ! ! - Et maintenant tu peux ? ! Cria t-elle les yeux écarquillés. - Elel….souffla Keiji, des larmes débordantes…Je ne peux pas…je ne peux pas continuer en sachant que tu ne veux de moi que parce que je t’y ai forcé. - Hein ?… - Je t’ai embrassé à ton insu…je t’ai presque forcé….et…tu ne m’as…tu ne m’as jamais dit… - Je ne vois pas de quoi tu parles…si je n’avais vraiment pas voulu, je n’aurais rien fait de tout ça. - Mais… »
Ses lèvres coupèrent subitement mes mots. Posées sur les miennes, ses deux jambes par-dessus mon torse…ses lèvres, brûlantes et légèrement salées remuaient délicatement sur les miennes. Ses mains serraient encore mon tshirt et ses larmes ne cessaient de couler. Son baiser était long et ardent…je passais ma main dans ses cheveux, mon cœur s’apaisait. Ses lèvres s’écartait alors légèrement au dessus de mes lèvres, murmurant un doux… : je t’aime.
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Je pouvais mourir heureux. Elle me l’avait enfin dit. C’était certain, elle ne se forçait pas à être avec moi et…
Crois moi papa…je ne ferais pas les même erreurs.
**
Pendant ce temps dans la chambre de Kira et Aki
** Aki
- « Je m’ennuie. moufta Aki - Tu ne veux pas lire un livre, j’en ai apporté plusieurs. Proposa Kira de bonne foi. - Maiiis…la chambre de yum yum est juste en face, pourquoi on va pas la voir ? - …T'as envie de sortir avec Yumeko ? - Non, je veux pas sortir, je voudrais entrer ! - ENTRER ? ! MAIS T’ES QUOI COMME PERVERS ? ! - Nyaaa….souffla Aki en s’étalant sur son tatamis. Mais je m’ennuie, je voudrais aller dans sa chambre ! - Ha…c’est de ça que tu parlais. Il y a Alexia et Izumi avec elle, autant elles sont en train de dormir, tu devrais en faire autant.…ça me laissera l’occasion de lire. - Tu lis quoi ?… - La quête d’Ewilan. - Hum…ça raconte quoi ? - Je ne sais pas, on me l’a conseillé, je suis en train de le commencer - Dis moi…tu étais ami avec Nanako avant, et vous vous êtes réconciliés il y a pas longtemps, c’est ça ? - Hum…oui, c’est vite résumé. 164
- Elle a toujours eu les cheveux bleus ? - Pas quand elle était petite, elle a commencé très tôt à l’adolescence. - Hum. - Pourquoi ? - …Simple curiosité. Atsu n’a pas choisi la fille la plus facile à intégrer dans sa famille voilà tout. - Nanako a déjà rencontré la famille de Nasu ? - …Non. Mais…ils savent parfaitement à quoi elle ressemble. - Enfin, passons. Je ne suis pas censé parler de tout ça, mais c’est frustrant de n’avoir rien à raconter sur soi. - …Qu’est ce que tu veux dire ? - Rien…je vais faire un tour sur la terrasse. »
Alors que je glissais tout juste la porte de la baie vitrée…une douce voix résonnait sur la terrasse d’à côté. Kira referma aussitôt son livre et me rejoignit sur la terrasse sans plus prononcer de mot.
**Kira
Cette voix était merveilleusement lente, aux prononciations parfaites. Je ne savais pas ce qu’elle contait…mais c’était merveilleusement bien écrit. Chaque mot résonnait comme une mélodie, comme si…tout ce monde décrit se développait autour d’elle. Je m’asseyais avec Aki contre les bambous qui séparaient les terrasses…et nous nous laissions emporter dans son histoire.
** Alors que…dans la chambre à Nasu et Nanako…
** Nasu
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- « Nanako, tu es prête ? - Ayyyyye ! ! Cria t-elle en sortant de la salle de bain en courant, habillée d’un magnifique Yukata rose et fleurit. - Na…Nanako…. »
Elle ressemblait à une de ses fleurs que l’on découvre pour la première fois. Pas de Jean troué…pas de couleur rouge, ni de bracelet noir. Elle s’était attachée les cheveux pour faire, ce qui sans doute devait être, un chignon. Des petits cheveux sautaient d’un peu partout…mais ça n’en était que plus mignon. Ses petites tongs retentissaient dans la chambre, de petit pas rapide, lorsqu’elle trébucha dans l’ourlet de son yukata.
- « Haaa ! - Hoy…souffla Nasu en la rattrapant. Ne cours pas avec ça… - Aye. Mais pourquoi ce doit être aussi serré en bas, tu as vu ? ! - Hahaha ! ! Nanako ! C’est fait exprès ! - Huuumm…grogna t-elle. Et…Tu trouves ça joli ? - Je trouve…que c’est une aubaine que t’ais trouvé ça dans le placard…. s’arrêtant un court instant en lui relevant le menton et la tirant vers lui. Je te trouve…magnifique. »
Elle rougissait et je pouvais déjà sentir sa main trembler. J’aimais ce côté fragile et timide de Nanako mais, par-dessus tout…j’étais le seul à le voir.
- « Allons faire ce feu d’artifice ! Clama Nasu en la tirant par la main. - AyyyyyE ! ! ! Hurla t-elle joyeusement. Haaa ! Tu as tout préparé ! S’extasia Nanako sur la terrasse. - Hahaha ! Tu étais un peu longue à enfiler ça. Expliqua Nasu en lui tendant un cierge. - Aye ayyye, j’ai pas l’habitude de porter de ce genre de tenue. Et puis c’est toi qui a insisté ! - Hoy, je n’ai fait que te le demander une fois et tu t’es précipitée dans la salle de bain. - Je voulais te faire plaisir. Rétorqua Nanako sans trop s’y attarder. » 166
Je souriais…elle était maladroite. Elle n’avait aucune idée de comment s’y prendre pour dire des mots gentils et agréables et…étrangement…elle y arrivait toujours parfaitement avec moi, sans même qu’elle s’en rende compte. Juste le fait qu’elle ait pensé que ça pouvait me rendre heureux, elle n’a pas hésité une seconde à faire ce qu’elle déteste le plus…s’habiller de façon si féminine. Et pourtant…ça n’a pas l’air de trop la déranger. Elle paraît très sereine et parfaitement à l’aise.
Son cierge s’illuminait sous sa main et ses grands yeux argentés n’en étaient que plus éclatants de mille reflets dorés. Son regard s’émerveillait comme une enfant, ses joues devenaient ronde et rose, et son sourire s’agrandissait au fil du feu qui s’emplissait. Elle se précipita à côté de moi et m’attrapa le bras en s’accroupissant à mes côtés.
- « Hoy ? ! - Regarde ! ! C’est magnifique ! ! Clama Nanako, accolée contre Nasu. C’est la première fois que j’en fais brûler… »
Sa voix à ce moment là…était nostalgique et sa tête, se posait sur mon épaule, observant son cierge brûler, pétillant d’étincelles en éclairant partiellement son visage radieux et sa jolie tunique rose aux fleurs de cerisier.
- « Nanako… - aye… - Je t’aime. »
Je passais mon bras derrière sa nuque ou elle glissa sa tête au creux de mon bras, agrippant mon tshirt d’une main, tenant son cierge dans l’autre. Une voix s’élevait d’une terrasse qui ne devait pas être bien loin. Quelqu’un contait une histoire…On l’écoutait…autour d’étincelles qui ne s’arrêtaient plus de scintiller.
** « Il y avait ces tout petits champs de maïs où tous les petits lutins avaient peur des frères jumeaux. Semant la terreur dans leur forêt, où les arbres tombaient un à un, les
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uns après les autres. Les âmes de chaques feuilles, chaques racines, et chaques fleurs, s’envolaient dans les airs, se dispersant en un millier de lumière qui vacillait dans le ciel bleu, au-dessus des plaines dorées. Les lutins pleuraient chaque lumière, priant pour que quelqu’un leur vienne en aide. Quand une belle et ravissante jeune fée, aussi petite et bien plus fragile que ses pauvres petits lutins, se perdit à son tour, chassée de la forêt. Elle paraissait seule et cherchait à l’horizon un endroit ou se réfugier. Ses ailes s’étaient abîmés…chaque brin de maïs lui arrachait un peu plus de son voile argenté qui lui permettait de voler…chaque mètre, lui taillait les bras, et les jambes…Mais elle avait réussi à rejoindre les lutins, essoufflée mais heureuse d’avoir trouvé âme qui vive dans ce désert de lumière qui volait un peu plus de l’existence du monde. Elle sourit…mais les lutins lui hurlèrent de partir. C’était leur refuge. Elle ne pouvait pas les protéger alors, à quoi pouvait bien servir une fée qui ne pouvait plus voler ?… Elle fut chassée et attirée par le bruit, les frères loups se rapprochèrent. La fée courut à travers la plaine, tombant à maintes reprises, les pieds ensanglantés par les épis de maïs séchés par le soleil.
Mais ses pieds étaient si petits…ses bras étaient si petits et ses jambes étaient si petites…que les deux frères loups l’avait déjà attrapée, la serrant entre leurs griffes, leur suppliant de la laisser en vie. Elle pouvait voir de sa hauteur, les lutins rigoler…parce que ce n’était pas encore leur tour. De quoi pouvait-il rigoler d’autres ?…tous se feraient dévorer par les deux frères loups. Mais…la petite fée survécut…abîmée, trahie, lacérée et poignardée. Elle resta des années sur ces champs qui lui faisaient mal aux pieds. Les dernières lumières disparaissaient dans le ciel... Les arbres avaient repoussés et les fleurs avaient refleuri. Oui…les deux frères loups ne pouvaient réellement détruire que ce qui leur ressemblait. Contraints à s’entre-tuer, lutins, fées, humains…partout où s’installent les frères loups, il y en aura toujours d’autres pour les détruire. La petite fée qui ne trouvait pas âme qui vive…en avait finalement trouvé une. Une autre fée qui veillait à ce qu’elle grandisse avec de belles grandes ailes. Et quand ce jour arrivera, tous les lutins du monde se repentiront, parce qu’ils auront devant eux…une déesse aux ailes cristallines et aux yeux argentés. »
Arumi…le petit lutin.
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Chapitre 22 : Une interview embarrassante Je me réveillais…déjà la rentrée. Elel courrait déjà de partout dans ma chambre, renversant du café ici et là tandis que je peinais à me lever. Mais…ce n’était pas la mauvaise grimace qui se dessiner ce matin là…mais un sourire…celui de retrouver mes amis, que j’avais tout juste revu depuis les sources chaudes. Elel ouvrait la fenêtre pour laisser rentrer un peur d’air frais, tandis que le carillon sonnait. Je me remémorais déjà ces vacances comme un bon vieux souvenir lointain…
Au petit matin, nous avions préparé les affaires pour rendre les clés des chambres. Tout le monde c’était regardé en bas des escaliers, un pincement au cœur de devoir déjà repartir. Le coffre bien remplis, nous étions restés tous ensemble, avec Amy, Toru et Kazumi. Une partie de volley-ball avait été organisé et comme je m’y attendais, tout le monde c’était bien amusé. Haru n’avait cessé de porté Izumi en défense contre le filet, Aki et Nasu se défièrent encore une fois tandis qu’Amy leur mis une bonne raclé. Yumeko avait enfin trouvé de quoi s’attacher les cheveux et Arumi et Chichiro, séparé pour la bonne cause, c’était retrouvé adversaire. Arumi…elle n’était pas vraiment comme je l’imaginais. Elle était l’exact opposé de Chichiro. J’avais enfin pu faire connaissance avec celles qui c’était donné tant de mal pour me préparer un salon en mon honneur. Le salon…nanajane sama. Aki n’avait pu s’empêcher de parler de cette magnifique histoire entendue la veille, Arumi avait rougit et c’était presque cacher derrière Chichiro. Alors, c’était bien sa voix. C’est vrai, que c’était une bien belle histoire et…je plaignais cette pauvre petite fée. Nous l’avions félicité à notre tour et elle dissimula cette feuille au fond de son sac, n’osant plus me regarder. Papa avait fait connaissance avec les parents d’Amy, qui était revenu en début d’après midi aux sources chaudes. Ils étaient toujours aussi accueillant et généreux. Ils nous offrirent des petits carillons à chacun…Izumi le garda pour Lucy tandis j’en mettais moi aussi un de côté pour Yuka. Le retour c’était passé avec autant de tumulte qu’à l’aller. Keiji était plus en forme que jamais pour chanter, entraînant Elel dans des vocales qu’ils ne valaient mieux pas entendre. Je l’ai trouvé…bien plus complice qu’il ne l’était jusque là. Je me souviens parfaitement de ce sentiment, chaud et molletonné, comme si je me laissais submergés dans un nuage qui sentait bon la barbe à papa. Orie paraissait heureuse elle aussi. Kazumi lui avait promis de venir la voir chez moi. Tiens…D’ailleurs, mon père avait encore proposé à Nasu et Orie de vivre à la maison.
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Papa avait discuté avec Nasu, sur l’avenir d’Orie et sur son équilibre. Mais il avait poliment refusé l’offre, assumant seul ses responsabilités. Je sais qu’Orie avait peur de retourner au collège et n’avais pas encore trouvé la force d’y aller. Que dirais t-on sur ses cheveux roses ? et, dans tous les cas, comment la faire inscrire sans l’approbation de ses parents ?…tant de question qui restait sans réponse tandis que Nasu ne m’avait toujours pas parlé de sa famille. Avait-il si peu confiance en moi ?…non. Je suis certaine, qu’il voulait seulement que je garde le sourire et que je ne m’inquiète pas. Mais pourtant…plus les jours passaient et plus les questions me submergés. Nasu travaillait énormément à la librairie. Je le voyais quelques heures avec Orie, puis retourner chaque soir à son appartement. Aki aussi passait régulièrement à la maison. Il c’était lui aussi trouvé un petit travail dans un restaurant à Sushis et avait pris une chambre en location dans une auberge. Mais la plus grande surprise cet été…fut la réussite de l’interview de Kei… ** Pendant ce temps, chez Haru. ** Kei -
« …Haru, lève toi c’est la rentrée. Tu voudrais pas rater ton premier jour à la fac ? …Kei…on a le temps encore…reste un peu… Haha ! ! Moi je vais travailler ! Hum ?…T’a pas mis tes bretelles aujourd’hui. Ha, oui. T’en pense quoi ? …je préfère avec. Sans bretelle…c’est pas vraiment toi. Haaa….souffla Kei avec un grand sourire. Je l’ai enfile de suite alors. »
J’étais excité de rejoindre Yumeko au magasin. Qui aurait imaginé…que l’écrivain qui a changé ma vie…n’était autre que son père ? Je clipsais mes bretelles, embrassa Haru et quittait sa maison familiale. Haru m’avait accueilli, avec un peu d’appréhension, le temps que je finisse tous mes papiers et mes transferts à Tokyo. Je partais en courant vers mon petit magasin que j’avais récemment ouvert. Yumeko avait déjà soulevé la devanture et me salué d’un dessin plutôt encourageant. -
« Bonjour Yumeko ! Ca se rafraîchit déjà hein ? ! Oui c’est vrai. Ha tiens ! Il y a une séance de shooting photo ce matin avec… »
Yumeko semblait à l’aise ici. Elle qui rêvé de la faculté des beaux arts à Tokyo, devait se sentir dépourvu d’avenir dans mon petit journal. C’était il y a un mois de ça…lors de ma rencontre avec son père, le grand auteur Yurikago… Je l’attendais depuis déjà plusieurs heures lorsque je l’ai vu arrivé à la librairie. Je trouvais déjà que la coïncidence du lieu de rendez vous était étonnante et Yumeko c’était bien gardé de me dire de qu’elle famille elle descendait.
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C’était un grand homme, aux épaules carrés et au visage levé avec fierté. Il était entrée dans la boutique et fut accueilli par le grand-père de Yumeko. Il se tutoyait et j’en fut bien étonné. C’est au moment ou j’allais me présenter qu’il se tourna vers Yumeko qui était sortie de l’arrière salle. Le visage de Yurikago c’était embelli et ces bras c’était largement ouvert. Il l’avait attrapé par les épaules et l’embrassa à plusieurs reprises tandis que Yumeko restait de marbre. J’étais resté planté devant eux, incapable d’interrompre leurs retrouvailles. Quand cet homme se tourna enfin vers moi et se mit à me vouvoyer. -
« Alors c’est donc vous, Monsieur Lorge Kei. Ce n’est pas un nom très commun. Ha !…mon nom est d’origine anglaise. Ravi de vous rencontrer Monsieur Yurikago. C’est un grand honn…. Hahaha ! ! Alors comme ça vous connaissez ma fille ! »
Il rigolait et sortez toute sorte de boutade que Yumeko ne relevait pas. Est ce qu’ils étaient en mauvais terme ?…je l’ignorais encore à ce moment là, bien que…son père m’avait l’air d’être un fort plaisantin et je m’étais retenu de m’esclaffer à plusieurs reprises. Yumeko n’avait pas prononcé beaucoup de mot, non pas que ça change de son habitude, mais son attitude avait soulevé une once de curiosité. Je gardais cela dit mes questions pour plus tard et m’étais lancé dans mon interview du grand auteur Yurikago. Il avait écrit une dizaine de roman et avait été récompensé à plusieurs reprises. Une de ces histoires allait même être interprétée en film et jouait par une grande actrice tout aussi connu que Monsieur Yurikago. Le rencontrer et pouvoir l’interviewé était pour moi un grand privilège est un énorme bond dans ma carrière. A chaque nouvelle question que je lui posais, je découvrais un homme bien loin des soirées mondaines et d’une vie aussi mouvementé que je ne l’imaginais. Il était resté simple et malgré son air légèrement hautain que j’avais cru entrevoir, il c’était vite estompé et paraissait pleinement décontracté. Etait ce du à l’influence de sa fille, à mon âge ou au lieu qui lui rappelait certains souvenirs ? Je finissais par me demander pourquoi il avait accepter d’être questionné par un si jeune journaliste, qui était d’ailleurs…plus photographe que journaliste. Peut être savait-il que je connaissais Yumeko…bien qu’elle n’ait jamais parlé de lui à personne, que je sache. L’interview c’était terminé sur des mots simples et encourageant. Il avait quitté la librairie en embrassant une nouvelle fois sa fille qui ne tiquait pas plus qu’à son arrivé. Les questions se bousculaient à mes lèvres mais aucune n’était sortie face au visage dépité de Yumeko qui était aussitôt repartie dans l’arrière salle. C’est à ce moment, que son grand-père m’avait pris en aparté. -
« Ne te mine pas mon jeune garçon. Yumeko ne porte pas le nom de son père, tu ne pouvais pas deviner qui il était….Quant à elle…elle s’est bien gardée de mettre quiconque au courant ! Pourquoi…ne m’a t-elle rien dit alors qu’elle savait que je devais le rencontrer ici ? …qui sait…Yumeko est timide et se confit peu. Parler d’un père qui est autant sollicité de tous les côtés, n’est pas une chose évidente à assumer. …il a pourtant l’air de bien l’aimer. Hahaha…ne te fis donc pas aux apparences jeune homme. Mon fils… » 172
Il avait soudain eu un air mélancolique sur son visage, et je le laissais vogué dans ses souvenirs qui maintenait un long silence au milieu des livres empilés un peu partout autour de nous. J’avais aperçu Yumeko, l’épaule adossé contre la porte du fond et qui nous regardait avec attention. Ses longs cheveux noirs se marié parfaitement à l’ombre qui occupé inexorablement l’arrière salle. Je remarquais qu’à cet instant l’insistance de ses coups de crayons autour des yeux, comme s’il voulait être encore plus sombre qu’à l’ordinaire. Je n’apercevais plus ses pupilles bleus, enfuis dans le gouffre profondément maussade qui l’entraînait vers un monde ténébreux. Son grand-père marmonna quelques mots incompréhensibles avant de repartir dans son monologue. « Mon fils est malade. Il ne lui reste que quelques années à vivre. Yumeko…se cache dans ses dessins et derrière ses habits voilés de noir…comme si elle avait déjà perdu tout espoir de retrouver le sourire. Son père…à mon regret, en a oublié sa fille et profite de la vie comme s’il n’avait plus à se préoccuper d’elle. Ho…je ne le juge pas. Yumeko a toujours vécu dans son monde et y a exclue tout le monde. En fait…Nasu a été le premier amis qu’elle m’ai présenté. Et…ce garçon…hahaha ! Aki. Il est tout le temps ici, à regarder les livres ici et là, je n’ai jamais vu un garçon aussi curieux et aussi jovial. J’ai entr’aperçu le sourire de ma douce petite fille…j’ai cru ne jamais le revoir… » Il avait inspiré et Yumeko nous regardait toujours d’un air aussi abattu que son grandpère. Je n’étais pas certain qu’il c’était rendu compte de sa présence…mais il continua et Yumeko ne broncha pas. « Son père est un écrivain hors pair. Il est doué dés qu’il a un stylo à la main. Quand il s’est rendu compte que Yumeko n’avait pas de don à l’écriture, il était accablé. Mais…jamais il n’a réalisé, qu’elle avait un talent inavoué pour le dessin. Elle voulait tellement lui montrer, qu’elle se mettait à dessiner au lieu de parler. Elle a commencé à l’âge de six ans, tout le monde pensait qu’elle avait un problème avec les mots et ça n’a fait que compliquer les choses. Son père s’éloignait de plus en plus de sa fille, ignorant ses dessins qui étaient de plus en plus expressif. Elle s’est replié sur elle-même…et n’a désormais vécu que comme ça. Je crois, que cette condition de vie commence à lui peser. Quant à son père, il se contente de l’embrasser lorsqu’il l’a croise. Elle a totalement arrêter de dessiner pour lui…bien que…cette arrière salle soit remplie de dessin qui lui sont destiné…tous aussi colorés les uns que les autres. Je ne pense pas qu’ils se détestent … Je crois qu’ils sont juste incompris. » Il avait levé les yeux sur elle, accablé et s’excusant du regard. Il savait qu’elle était là. Mon cœur c’était noué et mes pas c’était pris d’un élan vers elle sans que je n’en aie eu réellement conscience. A peine avais je réalisais que j’avais bougé, que mes bras c’était empressé autour de ses épaules. Elle avait eu un hoquet de surprise, mais c’était laissé plongé dans mes bras. Ce n’est que plus tard que j’ai su que cela faisait des mois qu’elle ne l’avait pas vu…et il lui avait seulement baisé le front avant de repartir pour je ne sais combien de temps. L’auteur que j’idolâtrais était devenu un de ses affreux personnages de roman. Je vis une larme charbonnée roulait sur sa joue, la seule avant de se fondre sur ses lèvres tout aussi noire que ses yeux. 173
…Quelques jours après ça, Aki lui rendait visite à la librairie, comme souvent dans la semaine. Son grand-père m’avait autorisé à utiliser l’arrière salle pour travailler mon interview ainsi que toute la mise en page. J’avais jeter un œil indiscret aux rayons ou je l’ai entendait chuchoter. Une pile de livre par terre, Aki c’était plongé dans un livre aux pages imposantes, tandis que par terre, Yumeko dessinait tout contre lui. Aki posait de temps à autres un œil sur ses dessins et rigolait avec légèreté. Yumeko souriait, et ses pupilles bleus brillaient tel que le noir qui cerné ses yeux s’en estompé. -
« Je ne crois pas que ça soit mon meilleur profil Yum Yum. Tu veux que je fasse l’autre ? Haha ! ! Tu crois dessiner Picasso ? ! J’ai les deux même profils que je sache, me fait pas un œil bizarre. Aki version suréalisme…TADAM ! ! HAHAHA ! ! Efface ça ! ! je ne suis pas une créature difforme. On n’efface pas un dessin Ha ? ? Tu veux que je te dessine ? on ne l’effacera pas si j’ai bien compris. Non, j’aurais trop peur de ressembler à « la femme dans un fauteuil »! La quoi ? « La femme dans un fauteuil » ! ! Picasso l’a peint en 1926. Attends je vais te montrer… Encore une créature difforme…bouda Aki »
Elle c’était mise à chercher un bookin juste au-dessus de sa tête tandis qu’Aki lui criait de ne pas lui en renverser encore un sur la tête, prétextant que ce n’est pas comme ça qu’on apprend. J’en oubliais la larme qu’elle avait versé quelques jours plus tôt. Elle paraissait détendu et vraiment à l’aise. Je retournais dans l’arrière salle quand j’entendis Aki lui posait une question, qui me fit frémir de curiosité. C’était mal d’écouter sa réponse…mais je n’avais pu m’empêcher de tendre l’oreille…attirée par cette étrange fille que je n’arrivais pas à cerner. « Yumeko…tu vas vraiment partir à Tokyo à la rentrée ? » Elle avait lâché le livre des mains qui tomba sur la tête d’Aki. Alors qu’il s’apprêtait sûrement à crier, c’est un silence qui s’en suivit. Je n’osais jeter à nouveau un œil à travers les livres et me contenta d’écouter les hésitations de Yumeko. -
« Je…je ne sais plus trop. Hum ? qu’est ce qui t’en empêche ? Tu as l’air tellement passionné par tout ça, que je me disais que ça doit être cool de partir la bas. …mon père. »
Il y eu un long silence, et je ne voulais espionner davantage, quand j’entendis à nouveau sa voix bégayer. -
« Mon père est malade. Si je pars à Tokyo, je sais que je ne le verrais plus. Même…si je le vois très peu et qu’il ne me prête que peu d’attention. Je ne veux pas regretter de ne pas avoir profiter de sa vie. …Tu as raison. »
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Sans savoir pourquoi, mes mains étaient humides et mon cœur s’accélérer. Pourquoi j’étais tant préoccupé par ce qu’allait faire Yumeko ? Pourquoi je me sentais coupable d’avoir réveillé des sentiments qu’elle avait sûrement enfui depuis des mois ? Son père avait profiter de l’interview pour voir sa fille, pour quelques minutes seulement avant de repartir dans toutes ses aventures. Je me tenais les côtes…adossés contre la porte de l’arrière salle ou le vide obscur m’attirais…Aki poursuivit. -
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« Je n’ai pas de parent…mais si j’en avais, je crois que je ferais tout pour ne pas les perdre et de profiter d’eux au maximum. Pourquoi les adultes sont-il comme ça ?…Pourquoi méprise t-il leurs enfants ? les abandonnes ou font comme s’ils n’existaient pas ? ! Aki…. Ha…désolé. Hahaha ! ! Désolé désolé !…rigolait Aki confus avant de reprendre calmement : En fait…fait ce que tu veux. Je ne suis pas de bon conseil et, je ne suis pas le mieux placés pour en donner. Mais je pense sincèrement, qu’importe ou tu ailles, tu deviendras une artiste renommés et tout le monde s’arrachera tes peintures, et dans un siècle, un jeune garçon dira qu’il ne veut pas être dessiné comme « Aki, assis dans la librairie » tableau peint en 2012 par Yum Yum, dans sa période de surréalisme. « Aki assis dans la librairie »…Hahaha ! ! !…HAHAHAHA ! ! !… »
Mon cœur c’était arrêté, et celui du grand-père, qui sortait de l’arrière salle aussi. Son rire qui éclatait du rayon s’emplissait dans toute la pièce. Raisonnant comme une mélodie entraînante qu’on aurait envie de suivre. Chaque vibration me forçait le sourire, tiré de chaque côté comme une délivrance. Son grand-père qui n’en croyait pas ses oreilles, avait couru jusque dans le rayon pour voir son visage écarlate et jovial. Il n’y avait pas de faculté d’art à Miyasaki. Elle c’était alors engagée dans des cours à distance d’art appliqués. Elle y apprendrait l’art contemporain, des cours d’ethnologie et de sociologie ainsi que la vie culturelle. Elle était motivée et bien que les facultés d’art n’apprenne pas à devenir des artistes, mais plutôt à travailler en milieu artistique tel que prof à la faculté ou dans des milieux culturels tel que les musées, elle était convaincue qu’elle deviendrait une grande artiste. De mon côté, j’avais ouvert ce que j’appelais « le journal de bord ». Haru m’avait trouvé un emplacement idéal et après une enquête de satisfaction, c’était révélé être un trésor de clientèle. Il c’était longuement appliqué à mes côtés, usant de son air froid et abusif pour faire pâlir le revendeur qui prenait une retraite bien méritée. Toutes mes économies étaient dans ce projet et je tremblais à l’idée d’échouer. J’ouvrais ma propre boite, si jeune et sans grande expérience, que tout le monde avait un air étonné, et moi de même. Yumeko, sans que je lui demande, avait dessiné mon logo qui m’avait tout de suite séduit… Le voilà trôné au-dessus de la porte, tenant tête au long fleuve tranquille qui traversait la ville. La rue était pavée de pierre, propre et réchauffé par le soleil qui se montrait encore un peu avant la période de pluie. Le journal de bord proposé un journal des activités de la ville et des environs, tandis que ma seconde activité, proposé mes services de photographe. J’avais déjà tout le matériel nécessaire, stocker à Tokyo dans mon petit appartement de vingt mètres carré ou tout s’entreposer. 175
J’aurais pu rester chez Elel, qui me l’avait proposé, mais mes adieux avec Haru chaques soirs étaient aussi pénibles pour moi autant que pour lui. A mon grand étonnement, nous étions devenus presque inséparables. J’avais toujours pensé qu’Haru aimer son intimité et son manque de sociabilité. Mais je crois qu’il attendait simplement, la personne qui pourrait le supporter, et l’aimer jusqu’à en étouffer. J’aimais être cette personne…j’aimais être retenu tous les matins et j’aimais sentir sa main saisir la mienne. Je n’aurais jamais cru…être aussi amoureux d’une personne au point d’être énervé à la fin de la journée, de me rendre compte que je n’avais pensé qu’à lui et de n’avoir qu’une envie, le retrouver. Haru était mon soutient et mon moral, il était devenu bien plus que ma propre personne… J’avais beaucoup de travail durant le premier mois et Haru profiter de ses vacances pour être constamment avec moi, m’aidant pour le déménagement et le déballage des cartons. Il découvrait un peu plus de ma vie et moi je découvrais son incroyable générosité. Yumeko, Aki, Elel, Keiji, Nasu et Nanako nous avait beaucoup aidé aussi. Mais ce fut la proposition de Yumeko qui me laissa pour une fois, sans voix. Elle cherchait un travail qui pourrait correspondre à son rythme d’études et qui ne serait pas trop fatiguant physiquement. Je l’avais bien prévenue que l’activité démarrée et que je n’étais pas certain de pouvoir lui verser un salaire, mais elle avait insisté, m’aidant dans un premier temps en tant qu’amie volontaire. Ce concept était un peu étrange, mais une aide était toutefois la bienvenue. Haru allait commencer ses cours à la faculté de médecine et n’aurait plus autant de temps à m’accorder… Et nous voilà enfin, le jour de la rentrée. Je saisissais l’agenda que me tendait Yumeko et me mit au travail. ** pendant ce temps, chez Haru. ** Haru Kei se levait vraiment tôt pour aller au travail. Je revêtais mon nouvel uniforme quand Alexia déboula dans ma chambre sans frapper. Elle poussa un cri d’effrois qui me laissa perplexe. -
« On t’a jamais appris à frapper ? Grogna Haru, torse nu, les bras bataillant dans les manches de son uniforme. POURQUOI T’ES PAS ENCORE HABILLE ! ! Cria Alexia en détournant les yeux, visiblement gêné. …parce que j’ai encore le temps. Rétorqua t-il froidement en enfilant sa chemise. … …Tu voulais quelque chose ? Heu…non…rien en fait. Habille-toi tranquillement ! je vais te faire un café ! Clama telle en repartant. Alexia. Coupa Haru en laissant tomber sa veste au sol. Il l’a rattrapa et posa la main sur la porte, lui coupant le passage, avant de lui demander : Qui t’accompagne au lycée ? 176
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Je…je n’ai besoin de personne pour aller au Lycée. Répondu Alexia en détournant les yeux. Je vais t’y accompagner. Ca ne fait qu’un léger détour. J’ai…j’ai pas besoin d’une escorte…bouda Alexia qui se mit à rougir. T’es ma petite sœur, laisse moi rattraper le temps qu’on a perdu. Souffla Haru en se détournant pour ramasser sa veste. Alors…Tu veux bien nouer mon nœud ?… Hum ? MON NŒUD ! …Cria Alexia en lui montrant son col, noir et blanc. »
** Alexia Il esquissa un sourire et sans un mot, il attrapa les rubans qui pendaient le long de ma chemise. Haru et moi étions maladroit…mais il faisait bon nombre d’effort pour être prés de moi et m’épauler. J’avais encore du mal à me confier, et c’était sans doute la même chose pour lui. J’avais entr’aperçut sa cicatrice sur le ventre…je me demande si elle lui fait encore mal…surtout…qu’il avait désobéis au médecin qui lui interdisait les sources chaudes. C’est une vrai tête de mule quand il s’y met. Nous disions au revoir à Orie, que Nasu avait emmené un peu plus tôt. Ma mère l’a gardait pendant la journée. Tout le monde reprenait son rythme ordinaire…sauf moi. J’allais faire, ma première rentrée au Lycée ! Nous prenions le chemin peu de temps après, le soleil faisait grise mine. La saison des pluies aurait déjà du arriver. Nous croisions beaucoup d’étudiants sur les routes et je restais ébahis du nombre d’uniforme différent. -
« Haru, il y a tant de Lycée différent ici ? Non, la plupart se prépare à prendre le train pour la ville d’a côté. Pourquoi vont-il si loin alors qu’il y en a une ici ? …qui sait ? Elles sont peut être meilleure. Le Lycée Noboka n’est pas le plus coté. Hum… …Quelque chose te dérange ? Je pensais seulement à Yumeko. Si son père est le grand auteur Yurikago, pourquoi elle s’est contentée de venir dans un Lycée comme celui là ? …Yumeko est aussi fermé que je ne l’étais. Je n’ai pas la réponse à cette question. Et puis…On ne l’a appris que parce qu’elle a décidé de ne pas partir. Je doute qu’elle soit ouverte à toute conversation à ce sujet. Hum… Quoi encore ? Non rien…c’est agréable…de parler avec toi. …»
Et le voilà qui n’ouvrait plus la bouche. Sans doute était-il mal à l’aise de ce compliment. Mais…c’était pourtant bien le cas. Partir avec lui au Lycée…était bien quelque chose que je n’avais jamais envisagé. Je rêvassais et levé les yeux sur ce ciel gris, quand je me sentis soudainement tiré en arrière, tandis qu’Haru se mit à hurler au-dessus de ma tête. Mes jambes ne touchaient plus le sol et mon corps élancé en arrière, tomba subitement sur le béton froid.
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« REGARDE AVANT DE TRAVERSER ! ! » Je levais les yeux, Haru me criait dessus, les sourcils froncés et les yeux inquiets. Il me tapa sur la tête alors que je me relevais un peu troublé. « IDIOTE ! Y A DES FEUX ! C’EST FAIT POUR CA ! » Il était énervé…c’était la première fois que je le voyais haussé le ton. Je restais planté devant lui d’un air totalement perplexe. Ses sourcils froissés ne démentaient pas…il était réellement énervé. Je ne pu retenir un sourire tandis que ses grands yeux noirs me dévisageait. -
« Je peux savoir ce qui te fait sourire ?… Tu…Tu es énervé. EVIDEMMENT ! Comment tu veux que je ne le sois pas? ! Haha…hahaha ! ! Rigola t-elle en finesse. Pardon. Je sais que tu es inquiet …mais… je trouve ça…vraiment plaisant. Tss…j’ai vraiment une sœur idiote. Pesta Haru en détournant les yeux. »
Je lui pris la main et il sursauta sans rien dire. Sur la pointe des pieds…je posais mes lèvres sur sa joue. -
« Merci Haru. Ho…c’est…c’est normal… »
J’avais déjà entendu ça…c’était quand il m’a sauvé en sautant du toit. Il était rentré de l’hôpital et la première question qu’il m’avait posée à la maison…était celle-ci : ** Flash back Haru et Alexia, de retour de l’hopital. -
« Pourquoi tu ne m’aime pas ? pourquoi tu m’a sauvé ? …T’es ma petite sœur…c’est normal. Il n’y a rien de normal…a sauver une sœur qui ne t’aimait pas. »
Il y avait eu un grand silence et Haru c’était avancé vers moi, le bras maladroit et la main tremblante. Ses yeux noirs se plissaient et dans un soupir, avait passé ses doigts dans mes cheveux. -
« …Est ce que…c’est à cause d’Aki ? Hein ? ! Je me suis toujours demandé si ça avait un rapport avec lui. …Oui. Parce qu’il m’a embrassé ? …Oui…Tu savais mes senti… Haa…mais j’ai vraiment une sœur idiote. C’est vrai. Je n’aurais pas du être jalou…. Je t’arrête tout de suite. Il n’y a jamais rien eu entre lui et moi. C’est un énorme malentendu. En fait, je me demande même s’il connaît quelque chose à l’amour. 178
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…mais…je vous ai vu… Il a seulement fait semblant, pour que tu arrêtes de venir au dojo. Je t’avais pourtant dit de ne pas me suivre, mais tu étais têtu. Je t’ai parlé de la famille à Atsu quand tu étais petite. Ses parents sont strict et vivent dans un monde qui leur est propre. Les gens comme nous, n’ont pas le droit de mettre les pieds chez eux. Son père a fait une exception pour moi…va savoir pourquoi ?…mais je sais que je n’étais pas tous les jours le bienvenue. Aki était le plus sauvage de nous tous. Il ne supportait rien d’autre que les entraînements intensifs et sa soif de vaincre Atsu, toujours mis en compétition. Mais Atsu a ça en lui…Aki ne pourra jamais le battre, bien qu’il soit persuadé d’y arriver un jour. Quoi qu’il en soit, ta présence nuisé à son entraînement et pas seulement à lui, mais à Atsu aussi qui était menacé de ne plus avoir de contact avec moi. Aki t’a aperçut caché derrière la bâtisse et s’est penchée sur moi. J’ai à peine eu le temps de réagir que tu étais parti en courant. Aki a sourit et est repartis à son échauffement… …Alors…alors… Je ne savais pas…que tu l’aimais au point de ne plus me parler et de faire fuir les peu de garçon qui entré dans ma vie. Je suis désolé Alexia… Non. Ne t’excuse pas. Surtout…ne le fait pas. Alexia…Aki a seulement fait ce qui lui semblait nécessaire pour le bon équilibre du Dojo. Je ne crois pas qu’il est voulu te faire souffrir. Je crois, qu’il ne savait tout simplement pas comment s’y prendre et qu’il a choisi la seule personne qu’il jugeait assez proche de toi pour t’éloigner de lui. Et…si tu n’étais pas parti, je doute qu’il ait été jusqu’au bout de son idée. Honnêtement, je ne crois pas qu’il ait déjà embrassé quelqu’un de sa vie, et je ne pense pas qu’il soit si prêt à faire ce pas là. »
Fin du flash back ** Alexia Je me rappelle avoir senti à ce moment là un immense trou dans mon cœur. Je me sentais réellement stupide et enfantine. Je regrettais amèrement les années passées et mon comportement si honteux. Je détestais mon frère. Il m’interdisait de venir…pourquoi lui avait le droit d’aller au dojo, et pas moi ? Je me sentais tellement mise de côté. Haru ne restait jamais avec moi. Il passait tout son temps au dojo plutôt qu’à la maison. Est-ce que j’étais une sœur trop énervante, trop collante ou trop bavarde pour qu’il ne veuille jamais être avec moi ? Alors je le suivais partout ou il allait…et ça le gêné. Jusqu’au jour ou je l’aperçut. Il y avait ce garçon aux cheveux auburn et aux sourcils froncés sur ses yeux émeraude. Il m’avait tout de suite remarquée, caché derrière le grand mat du dojo. Il m’avait vu…alors qu’Haru se contentait de m’ignorer. Sans vraiment savoir pourquoi, je suis tombé amoureuse de son regard furieux et menaçant. Je n’étais pas la bienvenue…mais il me regardait. Ses yeux reflétaient de la colère…mais il me regardait…ça suffisait à me combler. Je n’avais pas d’amis à cette époque non plus, alors je traînais de plus en plus souvent vers le dojo. Il était de petite taille et soulevait des poids énormes…gesticulant tel un serpent, jonglant avec des pots et des barres d’acier, ne laissant rien tomber, le regard concentrait. Un vieil homme lui criait sans cesse dessus, mais il ne fléchissait jamais. Ses os se serait brisé, qu’il aurait continuer à soulevait la poussière de chaque parcelle de son corps. Je restais souvent des heures à le contempler, fascinait par une telle résistance.
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Mais ses yeux…emplis de solitude et de colère…me faisait toujours reculer d’un pas. Quand il ne s’entraînait pas, Il criait sans cesse sur Nasu qui faisait pâle figure et se laissé toujours entraîner dans des défis insurmontables. Mais…jamais il ne gagnait. Je me souviens parfaitement de son regard à chacune de ses défaites…un autre se serait vexé, rabaissé, ou aurait tout simplement laissé tomber…mais pas Aki. Il se relevait toujours plus confiant et plus décidé. J’admirais sa volonté…Quant à Nasu…gagnait ou perdre lui importait peu…il se contenté d’obéir et de repartir d’un air aussi morose que celui qu’il avait toujours à longueur de journée. Mais, j’étais devenu un obstacle et Haru me l’avait déjà dit à de nombreuse reprise. Aki n’en avait rien à faire de moi, ni d’Haru d’ailleurs. Tout ce qui l’intéressé, c’était gagner. Je ne l’aimais pas pour sa prestance, pour son allure, pour sa beauté…en fait…je me demande si je l’ai vraiment aimer un jour ? Tout ce que je me rappelle…c’est qu’il m’avait regardé avec insistance. Il ne me parlait pas, mais il ne m’ignorait pas non plus. J’avais enfin l’impression d’avoir une valeur, qu’elle quelle soit… Alors…quand j’ai cru que mon frère me voler la seule personne qui avait un intérêt pour moi…je l’ai définitivement rejeté. J’ai passé les années qui suivirent en l’ignorant et ne le laissait plus m’approcher, créant une ambiance familiale des plus froides. Mes parents ne savaient plus comment gérer le problème et on finit par se faire à l’idée qu’Haru et moi étions irréconciliable. Haru ne chercher plus à savoir pourquoi je l’ignorais…tandis que je me confinais de plus en plus dans un monde solitaire, ou seule les étoiles m’apportaient du réconfort. Je l’ai avait toute apprise…explorant les constellations, cherchant la plus petite, la plus brillante, celles qui n’apparaissaient que pendant certaines saisons…Les étoiles étaient mes seules amies. Haru s’en voulait terriblement quand je lui confiais que je me sentais loin derrière lui, qu’il ne trouvais d’autre mot à me dire que des incessants « je t’aime ». Je ne me lassais pas de l’entendre me le dire, et mes pupilles débordés de larme. Haru avait toujours était un garçon solitaire, depuis aussi longtemps que mes souvenirs remontent. Nasu avait toujours été son seul et uniques amis, croisé par simple coïncidence au dojo. Je crois…qu’il avait trouvé la personne avec qui il pouvait passer du temps sans être obligé de parler. J’ai longtemps cru qu’il en était amoureux mais…ce n’était pas le cas. Il avait du respect pour Nasu et sa place à ses côtés…était jalousement plus proche que la mienne. Je le détestais. Il me volait mon frère. Mon cœur était aussi noir qu’une nuit sans étoile. Personne ne me prêtait plus attention et…je faisais ma vie à la maison, coupait du monde. … Haru…ce jour ou j’ai senti tes bras autour de moi, que j’ai senti la chaleur de ton corps se perdre dans une marre de sang…alors j’ai compris. Ce n’est pas que tu ne m’aimais pas…c’est que tu ne savais pas comment faire pour me le montrer, faute de ne pouvoir me le dire. Tu as changé. Kei, t’as changé. Tu te confis davantage, et parle plus qu’auparavant. Je t’ai tant fait souffrir…alors que tu n’avais jamais cherché à me faire du mal. Tu n’étais pas un frère exemplaire et présent…Tu étais seulement maladroit et quand tu me blessais, c’était toujours involontaire du à ton manque de parole. Je me suis promis de ne plus jamais laissé un garçon entrer dans ma vie, si ce n’est que pour qu’il me blesse au plus profond de mon âme, me punissant d’avoir eu un comportement si immature.
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Qu’elle idiote je fais…qui puisait…j’ai fini par complètement oublier Aki et m’étais simplement convaincu que tu ne mérité pas mon amour. Je ne m’attendais pas à le revoir et quand il est arrivé à la maison avec Nasu…Nous nous sentions vraiment mal. Aki n’avait rien entrevu de tout ça… il avait vraiment changé et grandit. Peut être même ne se souvenait-il pas de ce jour, car ça n’avait aucune importance pour lui. Quoi qu’il en soit…mes sentiments pour lui sont bien loin, j’ai changé autant que lui…et je garde seulement le souvenir de sa persévérance à rendre son corps aussi résistant que l’acier. « Tu rêve encore Alexia. Regarde devant toi. » Haru m’avait encore une fois sortie de mes pensées et je lui souriais une nouvelle fois, tandis qu’il frictionna mes cheveux avant de s’arrêter à quelques mètres du portail. -
« Voilà, tu es arrivé. …C’est…c’est immense. Je ne vais jamais m’y retrouver… Je t’emmènerais bien au tableau mais tout le monde va avoir les yeux rivés sur mon uniforme. HA ! ! Non ne t’inquiète pas ! ça va aller ! Je… ALEEEEEEEEEXIA ! ! !… »
Une voix c’était élevé parmi la foule d’étudiant qui pressé déjà le pas. Je cherchais d’où venais cette petite voix, quand j’aperçut Izumi gesticulant pour se frayer un chemin. -
« ALEXIA ! ! IZUMI ! ! Haa…souffla t-elle en arrivant enfin à sa hauteur. Je…je t’attendais. Je voulais…venir te chercher…mais, je ne t’ai pas demandé ton adresse. Bonjour Haru ! ! Salut Izu ! Haaa ! ! Ton nouvel uniforme fait très adulte ! ! Ha…tu trouve ? Hum hum ! hocha t-elle de la tête. »
Elle avait pensé à moi et m’attendait devant le portail pour ne pas que je sois perdu. Izumi avait vraiment un grand cœur et…j’aimais voir Haru être si à l’aise avec elle. Izumi me tira le bras et je me perdit à mon tour dans la foule, saluant une dernière fois Haru qui prenait le chemin de la faculté. **Haru Merci Izumi…de prendre soin de mon idiote de sœur. Elle n’est pas habituée à être choyer, ni à être aimer. Quant à moi…me voilà seul à la faculté. Pourquoi ce sentiment de solitude me fais peur ?…Alors que j’ai toujours vécu ainsi ?…Haa…c’est idiot de me dire que Kei me manque déjà. Ca craint…ça fait même pas une heure que l’on s’est séparé et la journée ne fait que commencer, et je me sens déjà seul. Non pas que j’ai envie de discuter avec quelqu’un mais…je ne suis plus du tout habitué à n’avoir plus personne à mes côtés. Je ne veux pas n’importe qui…Atsu me manque lui aussi, quel idiot, raté sa dernière année ! Il aurait pu venir à la fac avec moi !…De toute façon…il n’aurait pas choisi médecine. Je me demande même, vers qu’elle branche il se serait tourné. La faculté du Kung fu Shaolin ?…si ça existait, il en serait le maître. 181
** Pendant ce temps…chez Nanako. ** Nanako -
« ON VA ETRE EN RETARD ! criait Elel tandis que Nanako sortait tout juste de la douche. Aye aye ! on ira en courant. Je vais me sécher les cheve… Na-Na-koooooooooo ! Cria subtilement son père en entrant dans la chambre. PERVEEEEEEEEEEEEEEERS ! ! ! »
La tête coincée entre la porte et le mur, ses yeux louché toujours sur mon uniforme. -
« maiis…j’ai encore rien diiit ! … Aye ? Se questionna Nanako en pleine réflexion. Huum…réfléchissait Elel à haute voix, mitigé par la bonne fois de monsieur Fujii et la réaction impulsive de Nanako. Je crois…que c’est la force de l’habitude ! Fini t-elle par clamer le doigt levé. Aye…rouspéta Nanako qui donné de petit coup sec contre la porte. Na-na-ko ! Epela son père qui gesticulait étrangement entre la cloison. Atsu..ya..t’attend à la porte. AAAAAAAAAAAAYE ! ! ! Cria soudainement Nanako qui abandonna son père pour courir dans la salle de bain. JE SUIS PAS PRETE ! ! ! Haaa…souffla monsieur Fujii en regardant Elel de haut en bas. PEEEEEEEERVEEEEEEEERS ! ! ! Cria Elel qui lui donna un grand coup de batte, dévalant le couloir d’une multitude de roulade. Aye ? ! Intervenu Nanako en sortant la tête de la salle de bain, le séchoir d’une main et une brosse dans l’autre, tiraillant ses cheveux de tous les côtés. Il a dit quelque chose ? Huuum….réfléchit à nouveau Elel à voix haute. Je ne me souviens pas…c’est dingue comme ses yeux le trahissent. »
Tandis qu’au bout du couloir… « Mes petites filles ont tellement grandiiiis… » ** Nasu C’est en courant que Nanako, Elel et moi, nous rendions au Lycée. Le ciel était aussi nuageux que les pupilles argentés de Nanako qui ne cessait de me regarder du coin de l’œil. Elle avait un nouveau sac à bandoulière qui chahutait sur ses cuisses. Les premières gouttent de pluie tombaient. Les cheveux bleutés de Nanako perlaient d’une dizaine de goutte, miroitant d’une couleur azur avant de s’envoler sur des pas précipités, éclatant et scintillant sur ses épaules. Nous étions déjà trempés lorsqu’on franchit les barrières de l’entrée. La foule qui devait contenir tout l’espace c’était déjà calfeutrés sous les voûtes qu’offraient la grande horloge, quand celle ci ne tarda pas à retentir. Nous nous précipitions sur le tableau et à peine avions nous entrevu nos noms qu’on se séparait sans presque s’échanger de mot.
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« NASU ! ! Cria alors Nanako au bout de l’autre couloir. Je t’attends à midi sous l’horloge ! » Je lui fit un signe de la tête et couru rejoindre ma classe. Je me demandais…comment allait se passer la rentrée pour Nanako ?…Qui serait dans sa classe, et si…les jumeaux étaient ici. Quant à moi, je découvris mes nouveaux compagnons de classe. Je m’engageais sur une table encore libre, prêt de la fenêtre. Aucun visage ne m’était familier et je regrettais déjà la présence d’Haru. Je me perdais dans mes pensées, l’imaginant dans un grand amphithéâtre entouré de futur médecin, chercheur, infirmier, chirurgien ou dentiste. Haru avait toujours su ce qu’il voulait faire de sa vie…et moi ? Quand est-il ? A quoi me serviras mon diplôme ? Est-ce que je pourrais ne serait qu’envisager d’aller à l’université ? Plus j’essayais de me plonger dans mon avenir et plus ma vue se troublé, lorsque qu’une couleur très claire traversa mes pensées. Un bleu ardoise…un sourire idyllique…ses yeux argentés aux reflets cristallins, sa voix qui tintait un timide « Atsuya ». Je la savais unique et qu’importe les années…je sais que je la retrouverais. Elle était mon repère, ma boussole. Chaque aiguille, chaque astre, chaque chemin, me ramènerait vers elle. Le professeur tapa ses dossiers contre le bureau et me fit étrangement sursauter. J’étais bien loin dans mes pensées et n’avais même pas remarqué que la classe c’était bien rempli. « Nasu ? Nasu Atsuya ? ! » Une voix se portait juste derrière moi. Quelqu’un avait tiré la chaise un peu plus tôt, sans que je ne fasse attention à qui s’installait près de moi. Je connaissais cette voix, bien qu’elle ne me soit pas complètement familière. Je me retournais et à ma grande stupéfaction, je reconnaissais les traits de Toru. Ses cheveux dorés faisaient presque regretter les nuages gris qui se profilait de plus en plus à l’horizon. Son visage était néanmoins plus énergique que la dernière fois ou je l’ai croisé aux sources chaudes. -
« Hoy…je me suis trompé de classe ? Alors c’est bien toi ! Je savais bien que j’avais déjà vu ces cheveux blancs ! Rétorqua til aussitôt d’une voix basse. Rassure-toi, tu es bien dans ta classe. …Tu n’avais pas dit que tu entrais en deuxième année ? Je devais, mais mes parents ont eu un rendez-vous avec l’éducatrice, et me voilà transférer en troisième année. Hoy…T’es une sorte de surdoués ? Heu…non…mais comme j’étudiais à la maison, j’ai eu tout le loisir d’avancer dans toutes les matières. »
Le professeur nous rappela à la discipline et nous nous taisions pour écouter le discours de bienvenue. Le temps ne changeait guère dehors, la pluie se contenté d’humidifié le sol tandis que l’aiguille qui se rapproché de midi ne cessait de reculer au fil des minutes… **
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quelques heures avant la rentrée… ** Kira J’étais l’un des premiers à arriver au lycée ce matin. Scrutant le portail, surveillant la moindre présence des jumeaux à l’horizon. Keiji m’avait rejoint peu de temps après sous la grande horloge qui annonçait l’heure du grand bordel, la rentrée. A croire, qu’il n’y avait que ce jour là que les élèves se devait d’être à l’heure, je n’avais encore jamais vu autant de monde arriver aussi tôt. Loin était le temps ou je prenais plaisir à contempler l’aurore enflammé le ciel…il n’y avait plus que nuage et pluie qui se former doucement au-dessus de nos têtes. La foule piétinée le sol et les quelques carrés d’herbe jaunis qui tentaient de vivre encore un peu…pourtant, mon regard ne quittait pas l’entrée principale. Les barrières grandes ouvertes, les vagues se faisaient de plus en plus nombreuses. Il était devenu difficile d’y discerner les visages et Keiji, sans vraiment se parler, avaient aussi les yeux braqués sur l’assistance qui se pressé au tableau. Je n’avais pas vu leur nom, sur aucune des listes affichées. L’espoir avait repris le dessus mais l’angoisse d’une éventuelle inscription durant la saison était encore possible. Qu’est ce que j’étais censé faire si je l’ai voit ? Est-ce qu’ils auront l’air aussi décontracté que lorsque je les ai croisés en ville ? Est-ce que j’étais censé…leur parler de quelque chose…les menacés, ou bien juste me préparer à d’éventuelle réaction impulsive de Nanako ? En fait…je ne savais absolument pas quel comportement adopter. Keiji me posait une main sur l’épaule et je sursautais. Il l’a serra quelques secondes avant de me lancer un regard qui en disait long. Je n’étais pas seul. Nanako n’était plus seule. Les premières années seraient tous derrière elle et moi le premier…bien que ce rôle m’ait été un peu volé. Izumi et Alexia étaient arrivé en courant, tellement petite qu’elles passaient facilement sous les épaules de chaques étudiants. Alors qu’Alexia me tendait un grand sourire, Izumi avait esquissait un rapide bonjour avant de grimper sur le petit muret qui encerclés les quelques fleurs fanées. Elle non plus, n’avait pas attendu avant de jeter son regard sur l’horizon. Lucy nous avait rejoint peu de temps après. Izumi ne prit pas la peine de la présenté, que celle-ci saluait déjà Alexia, la flattant d’avoir longtemps entendu parler d’elle. Keiji tentait de mettre Alexia à son aise et l’accompagna jusqu’au tableau ou tout le monde s’écartait pour laissait passer le plus beau garçon de l’assemblé. Je laissais Izumi qui avait l’air concentré pour prendre quelques secondes et admirait le cercle de fille qui c’était formé autour de Keiji. Il avait tout juste levé les yeux autour de lui qu’il fuyait déjà du regard le moindre assaut des nouvelles venues. Alexia qui avait bien saisi l’intérêt qui se pressé autour de son ami, paraissait un peu perdu. ** Alexia Je me retrouvais envahis, des mains, des bras, des jambes, la moindre parcelle de mon corps étaient criblés de bousculade. Alors c’était ça la rentrée ?…je n’y voyais qu’un immense brouhaha et commençais à étouffer au milieu de la foule, résonnant des hurlements de joie, de déception et d’excitation. Tous les regards étaient braqués sur nous…ou plutôt sur Keiji qui fermait les yeux de temps à autre et marcher la tête haute. Il avait une prestance que je n’avais encore 184
jamais vue jusque là, il paraissait…majestueux et trônait sur l’affluence qui ne cessait d’augmenter autour de lui. Il me tira soudainement près de lui…il n’y avait plus de main, ni de bras…seulement un fossé invisible entre eux et nous. Il brillait malgré la fine pluie qui commencé à tomber, ses cheveux dorés scintillaient sous le miroir d’eau qui l’enveloppé telle une couronne qu’on lui aurait délicatement posée. Alors c’était ça…le Keiji du Lycée. Il ne plaisantait pas et ne parlait plus. Son sérieux et sa carrure m’impressionnaient au point que je n’osais prononcer un mot…quand il pointa son doigt sur une des listes. -
« Tu es dans la 1-B. Hein ?…souffla Alexia sur la pointe des pieds, scrutant le tableau qui faisait bien quatre mètres de longs. Et toi ? »
Il descendait le doigt sur la liste et s’arrêta sur son nom, puis sur celui d’Izumi, Nanako, Kira, Arumi et Chichiro…Il ne finissait plus de pointer la même liste sans plus prononcer de mot, tandis que j’entendais une multitude de murmure dans mon dos. Alors que mon sourire ne s’éteignait plus, je pouvais sentir l’amertume me frissonnait dans la nuque, entendre la contrariété retentir en d’infini écho, la désillusion et l’échec ne tardait pas à prendre le dessus. Pourquoi toutes ces filles pleurait-elle presque autour du tableau ? Malgré le phénomène qui s’étendait, je ne pouvais m’empêcher de sourire à l’avenir qui m’était offert. C’était presque malicieux face à toutes ces plaintes et je savais que je ne me faisais pas des amis avec ce visage rayonnant à ses côtés. Mais on ne s’attardait pas et il emboîtait déjà le pas vers Kira. Je le suivais de près, profitant de l’espace qui m’était maigrement accordé. A l’écart de toute bousculade et sur les quelques dalles qui dominait la cours de l’entrée, Kira et Izumi avaient les yeux levés sur l’attroupement. Je cherchais à mon tour ce qu’il pouvait bien observer, sans avoir réellement de réponse, quand Arumi et Chichiro débarquèrent collé l’une à l’autre, se serrant fort le bras en soufflant toutes leurs peines. -
« Haaa…on a cru ne jamais passer ce mur d’élèves ! ! se plaignait Chichiro en farfouillant ses longs cheveux châtains qui commençaient légèrement à frisotter. M’en parle pas…rétorqua Arumi déjà épuisé. Je me suis accroché les cheveux sur un sac et ce garçon ne c’est pas du tout arrêté ! »
A peine eu t-elle fini de se plaindre qu’un sourire émerveilla leur visage, nous saluant agréablement. A leur tour, elles se tournèrent vers l’entrée, et observer. Après dix bonnes minutes, je ne pouvais tenir ma langue plus longtemps. Je tirais le parqua beige de Keiji et lui demandais ce que tout le monde attendait. Il bégaya quelques mots sans compréhension, visiblement gêné de la question, quand il lança : « J’attends Elel bien sur ! …Nanako et Nasu ! » Il souriait et tout le monde autour de lui se contenta de son explication. Je me pensais intégrer au groupe…mais je sentais bien qu’il se passait quelque chose dont j’étais la seule à ne rien savoir. Je n’insistais pas et attendais dans un silence presque soutenu, que la chose se passe. J’aurais pu me sentir à l’écart une nouvelle fois…mais…allez au tableau accompagné de Keiji m’avait bien trop bouleverser de bonheur pour être déçu par ce manque de 185
communication. J’imagine, qu’il faut du temps pour s’intégrer réellement dans un groupe d’amis aussi éclectique et…ils m’ont mainte fois fait comprendre que je n’étais plus seule. Une part de moi me disait…que je saurais bien assez tôt ce qui se trame. ** Kira La pluie avait commencé à se faire plus forte et tout le monde courrait se mettre à l’abri sous la grande horloge, chahutant autour de nous comme une meute paniquée d’une éventuelle pluie acide. Nous n’avions d’autres choix que d’abandonner nos postes, la vue étant devenue quasi impossible. Izumi me regarda d’un regard désarmé tandis qu’Arumi prononça de joli mot qui me laissé sans voix. « Ou vont-il comme ça ?…ce qui est mouillé…ne craint pas la pluie ». Elle ne nous suivait plus et restait sur les dalles surélevées…je ne pouvais détacher mon regard de ses fines épaules ou les gouttelettes bondissaient et se multipliait. Ses bottines rosés s’inondaient d’une cascade d’eau d’où profilait une légère couleur limpide. A peine m’en étais je rendu compte, que je me tenais à côté d’elle, les yeux sur la cour qui se déserté. Ses lèvres s’entrouvrirent lentement… « Tu crois qu’on peut y faire quelque chose ? » Sa voix avait changé, austère et presque solennelle. J’avais déjà entendu ce timbre de voix… « Et quand ce jour arrivera, tous les lutins du monde se repentiront, parce qu’ils auront devant eux…une déesse aux ailes cristallines et aux yeux argentés. » Chaques mots…chaques résonance, chaque intonation…tout sonné comme une évidence. Rien ne me paraissait plus clair qu’à cet instant. Je lisais dans ses yeux noyait d’incertitude, les regrets qui l’envahissaient. Ceux de ne pas avoir été cette fée, de n’avoir était qu’un lutin parmi les autres, et que malgré la pluie qui la faisait frissonner, personne d’autre que Nanako ne pourrait la laver de ses hontes. ** Alexia Arumi et Kira restaient seul sous la pluie…je me tournais vers les autres, les questionnants du regard, sans réponse. Je m’apprêtais à les rejoindre quand Chichiro m’attrapa doucement la main. -
« Non…laisse-les. C’est leurs combats. Un…un combat ? contre quoi ? Bredouilla Alexia confuse. …contre « qui » tu veux dire. Souffla Keiji qui posa la main sur la tête d’Alexia. C’est une longue histoire. Murmura Izumi qui ne voulait pas la mettre à l’écart. Nous…nous aurons tout le temps de te raconter. 186
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…d’acc…d’accord. Mais…c’est bientôt l’heure, Nanako, Nasu et Elel ne sont pas arrivés, c’est inquiétant non ? Haha ! ! Rigola Keiji d’un ton innocent. Nanako n’est pas de celle qui arrive à l’heure, elle a sans aucun doute entraîné Elel et Nasu dans son cycle de sommeil éternel. Et…Reprit-il d’un air froid et sérieux : Je suppose qu’elle était loin d’être disposée à venir plus tôt…aujourd’hui…voir qu’elle fait exprès d’avoir un tel retard. »
Plus personne n’osa parler après lui, entraînant un silence presque glacial. Qu’elle était cette menace dont tout le monde se tenait prêt à faire face ? Je n’en saurais pas plus, mais le faible vent qui se levé, n’était pas aussi froid que l’ambiance qui régné à cet instant là. Etrangement, dans mon cœur, le bonheur en était resté intact. J’étais considéré et remarqué. On pouvait voir ça comme de l’égoïsme, mais une part de moi partagé leur inquiétude, prête à me rallier à leur cause dont je ne connaissais rien et…faire partie de ce combat invisible, me faisait sentir utile et…me faisait faire un pas de plus vers le chemin semé d’embûches que j’avais empruntées. Celui, qui visait à foudroyer les erreurs passées…
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Chapitre 23 : Un nouveau, Kotoko CHAPITRE 23
Cette pluie ne s’arrêtait plus. J’essorais mes cheveux bleus ou ruisselaient encore quelques gouttes sur ma nuque pour un dernier frisson. Tout le monde m’avait accueillie avec un large sourire. Elel m’avait poussé dans la classe après avoir balayé la salle du regard. J’avais très vite compris que tout le monde était bien plus inquiet que moi. Pourtant, mon cœur s’était soudainement desserré et ma respiration était redevenue normale. Moi qui pensais réussir à faire face, je me rendais compte que mon corps lui, n’étais pas si prêt que ça. Mes mains n’étaient plus si engourdies, et mes pensées lâchaient enfin prise. Il y avait là…tous mes amis, encerclant deux tables vides au milieu de la classe. Elel tirait une chaise et m’invitait joyeusement à m’asseoir.
** Kira
Nanako semblait soulagée et Elel prenait son rôle de camarade de guerre très à cœur, prête à ordonner une allée de défense solide et sans faille. A ma droite, Arumi semblait presque déçue de ne pas avoir eu de revanche, trempée de la tête au pied…
-
« Arumi… Hein ? Tiens. »
Je lui tendais une serviette, que je gardais toujours dans mon sac à chaque saison de pluie. Elle esquissa un sourire et n’hésita pas à s’en servir, secouant ses cheveux d’or.
Mon coude posé sur la table, ma main venait épouser mon visage que je reposais sereinement. Je n’avais encore jamais remarqué que ses cheveux étincelaient autant et me surprenais à la regarder, le visage souriant.
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Était-ce dû au fait qu’on ait eu droit à une rentrée sans encombre et qu’on soit ainsi tous réunis dans la même classe ? Sûrement…mais je ne pouvais m’empêcher…à chaque fois que je la regardais, d’entendre le son de sa voix….celle…d’un lutin qui regrette d’en être un. Celle…qui sera prête à tout pour devenir une fée, fière d’elle-même.
Je clignais des yeux quand je me rendais compte qu’elle me dévisageait. Mon cœur avait bondit et j’avais aussitôt tourné la tête, m’excusant dans des phrases incompréhensibles qui n’avaient plus aucun sens. Son léger rire avait retentit et je me taisais, sans pour autant la regarder à nouveau, captivé par le son de sa voix…
** Elel
J’essayais de paraître aussi détendue que les autres, d’autant plus que Nanako semblait, elle aussi, plus calme que depuis son réveil. Pourtant, mon angoisse ne s’était pas évanouie. Ils n’étaient pas dans notre classe, mais peut être étaient-ils dans le lycée ? … Je fronçais les sourcils malgré moi, quand un papier se posait sur ma table.
« hein ?…Nanako commence déjà à… »
J’ouvrais curieusement le bout de papier quand je reconnus tout de suite l’écriture romanesque de Keiji. « Bonjour princesse, tu es vraiment de toute beauté et tes… » Prin…princes…se… ** Nanako
Elel qui semblait songeuse était tout à coup devenue rouge écarlate. Elle plongeait alors, la tête baissée dans un manuscrit tenu secret qu’elle avait enroulé en boule, et le jeta sur la tête de Keiji. Elle l’avait tout juste regardé, ses mains tremblantes et ses joues aussi rouges que ses lèvres.
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« Aye ! Elel ? ça ne va pas ? Je…je vais…je vais le tuer… 190
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Ayyyyye ! ! ! Cria joyeusement Nanako.»
C’était reparti. Elel et Keiji ressemblaient de plus en plus à Moi et Nasu au moment de notre rencontre. Je rigolais fortement et tous les visages s’étaient tournés vers eux.
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« ELEL ! C’était un compliment ! pleurnichait Keiji, la main tendue vers elle. PAS SI FORT ! Hurla Elel, rouge de honte, se perdant aussitôt dans ses yeux bleu azur avant de piquer à nouveau le nez sur sa table, troublée et, sans le moindre doute, amoureuse »
Tout juste rentrés au Lycée que les rumeurs allaient déjà bon train. Kira et moi nous étions salués comme si nous ne nous étions jamais quittés, sous les yeux ébahis des autres élèves. Bien des choses avaient changées…j’avais l’impression d’avoir grandi…de dix ans.
Un ancien première année était arrivé en retard…finalement, je n’étais pas la pire. Il était encore décoiffé et ses cheveux noirs lui tombaient sur les yeux, cachant les traits de son visage qui m’avait l’air fatigué. En y repensant, ce garçon était tout aussi en retard que moi le matin, et nous nous croisions souvent sur le palier, sans pour autant échanger de mot. C’est étrange…que je n’ai jamais été attiré vers lui pour lui adresser un simple bonjour. Il était passé au milieu de la rangée, bousculant mon épaule avec son sac.
Il s’était arrêté, terrifié, et me tendit son bentô.
« DESOLE ! ! ! TENEZ ! C’EST POUR M’EXCUSER ! ! »
Il serrait ses yeux autant que ses dents et ses mains tremblaient à l’idée d’être si proche de moi. -
« Aye !…Justement je n’ai rien apporté à manger aujourd’hui. Clama froidement Nanako en lui prenant son bentô. Alors…alors…je peux aller m’asseoir ?… Oui. Mais attends moi à midi. Devant la classe. Tu n’as pas intérêt à te dérober. Je…JE…JE PEUX AUSSI VOUS DONNER MA MONTRE ! J’en ai déjà une. Viens juste à midi. D’acc…D’accord. Attends ! …oui ? 191
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Quel est ton nom déjà ? Kotoko Endô »
Il était parti s’asseoir dans un silence presque notoire. Je réalisais que parfois…Mes accès de colère et ma violence pouvaient réellement faire pâlir certains et étrangement…je voulais…changer. Ce n’était pas que je ne supportais plus la vision des autres à mon égard…mais plutôt, que je n’avais plus envie d’être recluse. Elel m’avait fait de gros yeux et je lui souriais simplement. Il n’en fallut pas plus pour qu’elle me comprenne et rassura les autres d’un hochement de tête. Le professeur principal entrait à ce moment dans la classe et tout le monde se levait, pour se rasseoir presque aussitôt.
Il claquait ses dossiers sur le bureau, un bruit sourd et rude pour un réveil, acidulé d’un discours barbant. Je baillais sans m’en rendre compte qu’il me tombait déjà dessus.
-
« MADEMOISELLE FUJII ! ! N’avez vous pas assez profité de vos vacances pour dormir ? ! Aye aye…souffla Nanako désinvolte. »
Cela dit, certaines choses ne changerons pas, ce professeur m’endormait toujours autant, et je ne sentais pas la moindre envie de faire un effort. J’avais jeté ma tête dans mes bras et soupirais affreusement quand je reçus à mon tour un papier sur la tête. Aussitôt redressée, les yeux ronds comme des billes, je me retournais et grognais sur la rangée du fond, quand j’aperçus Yuka me faisant signe de la main, de ramasser le papier.
« Bonjour Nanako ! Tu m’as manqué, on ne s’est pas vu de l’été à cause de tous mes entraînements, j’en suis désolée. Tu es libre à midi ? Je peux manger avec toi ? » Je repensais à ce moment là au carillon, joliment emballé dans mon sac et lui avait répondu avec hâte, levant aussitôt mon pouce accompagné d’un clin d’œil.
La mâtinée s’était rapidement passée et tout le monde se pressait déjà autour de moi. -
« ayyye…Déjà midi ! Clama Nanako en baillant et s’étirant les bras.
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Nanako…souffla Elel. Tu t’es encore endormie. Normal que la mâtinée fut rapide pour toi. Moi j’ai déjà des courbatures aux épaules. Se plaignit-elle en posant sa main sur son épaule pour se dégourdir. Un massage ? ! Proposa Keiji, s’invitant à poser à son tour ses mains sur ses épaules. »
En ni une ni deux, qu’elle l’abattait aussitôt contre la table, plus redoutable qu’une tigresse.
-
« Ayyyyyyye ! jubila Nanako en se penchant sur Keiji. …t’es cruelle Nanako. Avoua t-il à demi-mot avant de se relancer à la conquête d’Elel. »
On sortait tous de la classe quand ce garçon, Kotoko…m’attendait sagement devant la porte, le visage baissé et les mains plongées profondément dans les poches. Il était de taille moyenne et ses yeux noirs, plongés au sol et semi-cachés par ses cheveux tout aussi noir, me rappelait étrangement Haru.
**Elel
C’était la première fois que Nanako allait faire ce genre de chose…Inviter…quelqu’un dans son cercle…d’elle-même. Je ne voulais rien rater de son approche, qui valait sûrement le détour.
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« Aye ! Hurla Nanako en donnant un coup de pied dans le mur, faisant sursauter le jeune garçon. Motoko ! Tu viens ? ! Haaa ! ! JE …JE VOUS SUIS ! ! Hahaha…rigola très discrètement Elel, marmonnant la tête tournée : Tu veux t’en faire un ami ou un esclave ? en plus il s’appelle Kotoko. »
Nanako avait encore bien des choses à apprendre…mais… Ca restais néanmoins une scène hilarante. Ce Kotoko ne savait pas où il mettait les pieds. Peut être pensait-il mal commencer l’année. Je posais une main sur l’épaule de ce jeune garçon et lui fit un clin d’œil assuré, tandis que tous les autres se tournaient un à un vers lui pour lui faire don d’un sourire gracieux. Sans vraiment savoir pourquoi, Nanako l’avait choisi, toute seule. Peut être, sentait-elle une quelconque solitude dans son regard ou bien…qu’elle n’avait tout simplement pas pu se résigner à lui rendre poliment sa boite de bentô. J’optais pour la deuxième hypothèse qui lui ressemblait bien.
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Au croisement du couloir pour aller vers la cafétéria, j’apercevais les cheveux blancs de Nasu. Je ne sais pas si c’est la pluie ou simplement mon imagination…mais son visage m’était apparu morose et triste. Ce n’est qu’au moment ou il aperçut Nanako que son regard changea du tout au tout. Le violet de ses yeux scintillait et son sourire s’était décuplé. Elle courait vers lui et lui avait attrapé le bras, se regardant dans les yeux l’un l’autre pendant quelques secondes. Cette image…je la retenais comme si elle allait un jour m’apparaître remplie de chagrin…
A ses côtés, un visage familier retenait mon attention, et c’est au moment où Alexia criait son nom que je me souvins de lui. Toru était revenu au Lycée, et tenait compagnie à Nasu…qui ne lui prêtait plus du tout attention maintenant, captivé par le moindre mouvement de Nanako.
** Kotoko
Assis à la table de la cafétéria, j’étais curieusement devenu le centre d’attention. Je me demandais ce qui avait bien pu arriver pour que je sois assis à côté de la plus terrifiante des filles du Lycée, et me sentais déjà condamné.
Ses grands yeux gris acier me faisaient trembler, tandis que son petit ami, un yankee sans doute, me regardait d’un air tout aussi étrange, me dévisageant de la tête au pied.
« HOY ! »
Il avait soudainement crié et je me dressais sur le banc, une large goutte coulant sur mon front. Cette fille aux cheveux noirs qui lui tenait sans cesse compagnie, me faisait autant peur sous ses airs d’anges. Miura Elel, elle aussi était dans ma classe depuis le primaire. Pour être amis avec Nanako Fujii, il y avait sûrement une sorte de rituel sordide à passer, auquel on aurait plus le droit de faire marche arrière. Elle ne cessait de se disputer avec Keiji. Kimura Keiji. Je connaissais tous leur nom…tous étaient avec moi au primaire…Sauf cette fille, Yuka et celle là…je ne connaissais pas son nom mais ressemblait trait pour trait à Izumi Yamada, qui d’ailleurs, ne cessait de me regarder du coin de l’œil. Ses regards avaient beau être discret, je les apercevais avec netteté, me rappelant étrangement un souvenir dont j’avais du mal à remettre en ordre.
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Je revenais alors sur Keiji. Depuis quand était-il si proche de ce groupe ?…Depuis quand d’ailleurs…Existait-il un tel groupe dans notre classe ? ! Mais…ma plus grosse surprise, celle sur qui je restais scotché sans réussir à m’en détacher, était la présence de Kira. Je me surprenais à le voir sourire, et qui plus est, en face de Nanako, avec qui il parlait volontiers. Je voyais des choses…bien surprenantes, des choses, qui me tirait un sourire curieux.
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« AYE ! ! Cria soudainement Nanako en sortant deux bentô de son sac. » « Hoy, Nanako ! T'as deux bentô ?! ON PARTAGE ?! Clama Nasu en essayant déjà de voler sa nourriture. AYE !!!! Grogna Nanako, Pas touche vampire !! C’est à moi, Koloko me l’a offert ! Hurla t-elle en posant une des boites devant Kotoko. Pourquoi tu lui rends alors ? Aye. Aye… »
Elle se pencha sur son sac et sortit un troisième bentô ! ! Combien en avait-elle dans son sac ? !
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« Hoooooooy ! Nanako t’es un amour ! Aye aye ! Tant que tu ne touches pas à mon repas…menaça t-elle d’un doux sourire. J’ai encore une boite. »
Une…une autre boite ? ! Son petit ami est un ogre ? ! …D’ailleurs…elle a fait tous ces bentô juste pour lui ?…Je la regardais avec curiosité quand elle levait ses yeux sur lui et que son sourire illumina son visage d’un halo de lumière. Ses yeux nuageux paraissait être une lente et agréable éclaircie tandis que... ses joues se rosaient aux plis de son rire. Alors…cette fille…peut aussi avoir un tel regard ? Je restais immobile et admirais quelque chose que je n’avais encore jamais aperçu. Son regard angélique me faisait totalement oublier la Nanako que je connaissais. -
« Aye, Koroko ! ! MANGE ! Hein ? Souffla t-il en sortant de ses songes.…c’est…Kotoko… Tokoto. Kotoko. …Kokoko. Appelez-moi comme vous voudrez. …Hoy…il te vouvoie ? Coupa Nasu surpris. Aye ! ! Je n’avais pas remarqué ! ! …Tu es bien la seule…marmonna t-il en scrutant le visage curieux de tous ses amis. »
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Elle m’avait rendu ma boite…depuis quand, n’ai-je pas mangé le bentô que je mettais tant de temps à préparer le matin ? Je regardais mon riz avec envie et l’accompagnement avec un curieux coup de langue sur mes lèvres. Voilà maintenant un an…que j’attendais de pouvoir savourer un repas à midi et pourtant…je n’arrivais pas à y planter mes baguettes, de peur des représailles.
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« …allez Koko…mange ! insista Nanako qui le voyait hésiter. Je te promets de ne pas laisser Nasu toucher à ton repas. Je lui planterais ma baguette dans la main s’il le fallait ! Hooooy !!! Nanakooo t’es cruelle !! Aye aye ! Rétorqua-t-elle en rigolant. »
Elle était méconnaissable. Je n’avais jamais remarqué… Que cette fille pouvait rigoler et je restais encore stupéfait de l’avoir à mes côtés, tout comme partager mon repas avec autant d’élève qui me souriaient les uns après les autres. Que me valait cet honneur ?... Il y avait ce garçon, Toru, que la jumelle d’Izumi interrogeait de mille questions, auquel il se faisait un plaisir de répondre. Je ne l’avais encore jamais vu dans ce Lycée, non pas que je connaisse tout le monde, mais presque, même si ce n'est que de nom, de vue et de réputation.
Je plantais enfin mes baguettes dans mon bentô quand sa voix se levait derrière mon dos. Je savais que mon dernier jour était arrivé. Je ne voulais même pas venir aujourd’hui, et en plus de ça, j’avais cette fille à côté de moi, rien pour arranger ma destinée. -
« Ko-to-ko En-do. Articula une voix menaçant. Est-ce que c’est mon bentô que tu t’apprêtes à manger là ?! Ou bien aurais-tu oublié où est ta place ? Si c’est le cas…je vais me faire un long plaisir à te la rappeler. »
Il n’avait absolument pas changé, pour ainsi dire…seuls ses muscles étaient encore bien plus impressionnants que l’an dernier. Ses cheveux courts et frisés surplombaient ses yeux tirés et ténébreux. Son pied s’était interposé entre Nanako et moi, écrasant sa jupe qui s’ondulait entre nous. A peine l’avais-je aperçu que mon corps avait aussitôt réagi, debout, la tête creusée entre mes épaules, tendant haut mon bentô en suppliant intérieurement de me pardonner mon attitude puérile.
« Dégage… »
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Une voix encore plus terrifiante retentissait dans mon dos, grave, et imposante.
« Enlève ton pied…de…ma jupe… »
C’était la voix de Nanako ! Le moment était vraiment mal choisi !! Même si c’était une fille horriblement vulgaire et atrocement violente, parler ainsi allait la conduire droit à l’infirmerie, je n’avais plus vraiment le choix.
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« DESOLE !!! Cria tout à coup Kotoko en s’interposant entre eux, poussant ainsi le pied de son agresseur. VOTRE BENTO !! Aye…souffla Nanako en se levant, le visage sombrant sous ses cheveux ardoise accompagné d un sourire sournois. Je t’ai dit…de dégager. »
Je me retournais avec stupeur vers elle, tandis que ce garçon aux cheveux blancs l’observait d’un calme impressionnant avec des yeux encore plus amoureux, qu’Elel la regardait d’un air satisfait, et que tous les autres attendaient les yeux pétillants d’impatience. Est-ce que personne n’est inquiet pour elle ? !
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« Te mêle pas de ça mini punk. Menaça le tas de muscle qui faisait deux fois sa taille. J’ai écrasé ta jupe mais je pourrais aussi bien t’écraser la tête si tu me cherches. Je me mêle seulement de ce qui me regarde. Avoua Nanako. D’une, tu as salies ma jupe et de deux… Tu essais de voler MON bentô. Expliqua t-elle en tirant la boite repas des mains de son nouvel ami. Kotoko me l’a gentiment offert ! Clama-t-elle soudainement d’un enthousiasme étonnant. Hoy…marmonna Nasu. T'as réussis à dire son prénom ! »
A peine avait-elle fini de parler qu’il donna un grand coup dans la boite qui s’écrasait à ses pieds.
« Haa !!! S’inquiéta Kotoko en avançant d’un pas vers Nanako. Vous allez bie… »
Je n’eus pas le temps de finir ma phrase qu’elle se mit à grogner.
« …je t’aurais pourtant laissé le choix. »
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Sur ses mots elle sauta d’un pas en arrière et rebondit sur le banc avant de s’élancer dans les airs. En moins de temps qu’il n’en fallu pour comprendre, elle était déjà audessus de sa tête, tournant sur elle-même, ses cheveux bleu voltigeant dans les airs telle une danse rythmé d’une musique entraînante dans laquelle tout le monde se sentit porté. Sa jupe noire ondulait sur un refrain endiablé, plissant sur ses cuisses comme du fragile papier de soie. Sa jambe tendue et son talon bien relevé s’écrasa presque aussitôt sur le visage de ce monstre à la structure musclée et solide. Je plissais des yeux, les épaules relevées, m’attendant au pire. Pourtant, c’est tout aussi fragile qu’un château de carte, qu’il s’écroula à terre, faisant trembler le réfectoire de sa masse imposante.
Je restais la bouche grande ouverte, ne sachant ni quoi dire, ni comment réagir, quand une main me tira en arrière. Je me tournais, Elel, avec ses yeux en arc-en-ciel et angélique me tirait de mes songes.
« Alors, tu ne la trouve pas…magnifique ? »
Oui…elle l’était. Je n’arrivais plus à la cerner. Elle était forte et…dans les airs…ressemblait à une magnifique fée aux cheveux bleutés. C’était, comme si des ailes invisibles s’étaient déployées autour d’elle. Une chaleur creusait mon ventre d’un vague sentiment de fierté et d’admiration. J’avais été aveugle et présomptueux d’avoir osé la juger. Nanako est tout aussi terrifiante, qu’une amie sur laquelle tous ses amis avait l’air de compter comme une pièce unique du groupe. Elle en était même, le fondement, comme si tout régissait autour d’elle, que tous les sourires, les rires, et les regards, lui étaient destinés. Tous la regardaient, l’idolâtrait et étaient prêt à se lever sans hésitation pour la protéger. Je connaissais le passé de Nanako. J’étais…moi aussi…là ce jour là, aussi passif et inutile que je ne le suis encore aujourd’hui. Pourquoi avait-elle pris l’initiative de me tendre la main, moi qu’elle avait si souvent croisé sur le palier en faisant mine de m’ignorer ? Pourtant je faisais pire que ça, non seulement je l’ignorais aussi, mais j’évitais de m’approcher d’elle parce que…parce que.
Je me sentais écrasé sous sa force. Je me sentais encore plus faible et sans intérêt. En réalité…je l’avais toujours détestée. Du temps du primaire où elle pleurait sans cesse, à aujourd’hui où elle me terrifiait plus que n’importe quel autre élève.
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Je ne me demandais même plus ce que j’allais devenir lorsque ce monstre remettrait la main sur moi en dehors du Lycée. En réalité, je m’en fichais presque. En une minute…j’avais pris une leçon de vie. Je m’en étais toujours sorti en cédant quelque chose, mais, il ne me pardonnera jamais cet affront, et j’en étais stupidement fier.
La voix de Nanako retentit à nouveau, penchée au-dessus de son visage en sang.
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« Alors…Qui a la tête écrasée maintenant ? Menaça Nanako, un pied sur son torse. Sale petite prétentieuse ! Tu me le paie… Hoy. Coupa Nasu qui s’était levé entre temps. Mieux vaut pour toi que tu te taises, je ne te garantis pas de pouvoir la contrôler si tu la provoque davantage. »
Ces mots avaient eu un effet de menace de mort et toute l’assemblée s’était tue. Ses yeux étrangement violets reflétaient un ultimatum bien plus effrayant encore. Nanako souffla et retira son pied. La moitié de la cafétéria était maintenant tournée vers nous, quand le doyen fit irruption à notre table.
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« QU’EST-CE QUI SE PASSE ICI ?!Cria t-il en désignant Nanako comme seule fautive. Haaa !! Coupa Kotoko. C’EST MA FAUTE ! Oui Oui ! Intervint soudainement Elel en posant son bras autour de son épaule. Kotoko a fait tomber son bentô. Il est vraiment maladroit. Et quand il a voulu le ramasser, sa tête a heurté celui de…ce garçon. Nanako s’est alors penchée pour l’aider à se relever. »
Son histoire n’avait aucun sens…Et le doyen se tourna alors vers mon agresseur quotidien. -
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« Si cette fille a causé le moindre souci, elle sera exclue. Alors parlez jeune homme ! Hoy…souffla Nasu. Vous ne croyez quand même pas qu’une si petite fille aurait pu étaler un garçon aussi costaud…N’est ce pas ?... reprit-il en se tournant vers le tas de muscle qui peinait à se relever, lançant un regard moqueur, remettant sa fierté en question. Evi…évidement. Pesta t-il. Je…me suis cogné. »
Il épongea d’un coup de coude le sang qui coulait de son nez et collabora, à ma grande surprise, à l’histoire d’Elel, qui n’avait toujours aucun sens.
Tout le monde repartit de son côté sans même un regard, lorsque Nanako se rassit à côté de moi en faisant glisser son bentô jusqu’à moi. 199
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« Mange donc tranquille. Heu…Na..Nanako, merci. Vous avez été géniale, mais…je ne peux pas manger votre bentô. Aye aye ! Clama t-elle en sortant son autre boite du sac. Je vais partager celle-là avec Nasu. …Et…continua t-elle en plissant ses yeux. Si tu ne manges pas, je te le ferais avaler de force. Mer…Merci. Dis moi Nanako…Coupa Elel en lançant un regard curieux. Tu m’as drôlement impressionnée !!! HA OUI ?! Oui ! En fait je pensais que tu l’aurais massacré à la seconde ou il avait posé son pied sur ta jupe. Ton self control est tout à fait remarquable ! Hoy, je suis du même avis. Moi aussi. Clama Kira en se retenant de rire. AYYYYE !!! Jubila Nanako, fière d’elle. »
Tout le monde rigolait à cette table, s’échangeaient des boutades en tout genre, et balançait des objets ici et là dans la joie et la bonne humeur. Je croyais…que ce genre de scène n’existait que dans les films, et pourtant, celle qui me démontrait que la réalité aussi pouvait être drôle et pleine de vie…n’était autre que cette fille qui me faisait trembler il y a quelques minutes à peine. Elel avait prit la peine de me présenter tout le monde, bien que je connaissais déjà leur nom, suivi d’Alexia, la petite nouvelle, et de Toru et Nasu qui étaient en troisième année. Izumi, assise à côté de Keiji, ne cessait de me regarder curieusement. Et plus je la fixé…plus une image flagrante se dessiné.
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« C’EST TOI !! Cria tout à coup Kotoko la bouche pleine. Haaa !!! rétorqua Izumi accompagné d’un grand sourire soulagé. Tu…tu te souviens…De…de moi ? Evidemment ! Je t’ai renversé ma soupe sur la tête dans ce restaurant, au Goodzy ! Je ne t’avais pas reconnu avec ta robe et ton foulard et surtout…Mes nouilles sur tes cheveux…Ha ! Tu as réussi à tout faire partir ? je suis désolé encore ! Oui, tout est parti et…. Haaa…coupa Lucy en relevant ses lunettes. C’était donc toi. Tu t’es vite échappé. Heu…mais…Tu m’as… Lucy…coupa Izumi en ravalant sa salive. Tu l’as aussitôt poussé dehors. Ha j’ai fait ça ? Oui. Répondirent les deux nouveaux amis blasés. »
Je regardais à nouveau Nanako. Elle semblait épanouie. C’était bien la première fois que je voyais son visage si radieux. L’incident de tout à l’heure était déjà dissipé comme une vaste plaisanterie à laquelle tout le monde s’était diverti. Etrangement son sourire était 200
contagieux et je me surprenais à tirer mon visage pour partager cette joie qui animait la table d’une grande convivialité, festive et entraînante. Qui aurait pensé, que ma rentrée serait si pleine de surprise…de bonnes surprises. Je vivais ce moment comme un doux ralenti et un apaisement certain qui allait provoquer un nouveau départ dans ma vie.
** Nanako
A la fin du repas, Nasu passait discrètement ses doigts dans les miens et me murmura quelques phrases au coin de l’oreille.
« aye aye…attends moi, je te rejoins dans quelques minutes…Je vais me laver les mains. »
Me laver les mains étaient une façon déformée de dire que je me rendais aux toilettes.
Je longeais seule le couloir. J’étais heureuse d’avoir retrouvé tout le monde. J’avais posé la main sur mon sac et m’étais aperçut que je n’avais pas donné le carillon à Yuka. Je faisais alors demi-tour et parti en courant vers le réfectoire, tenant mon sac qui voltigé sur mes cuisses en languissant d’offrir un cadeau à une amie, quand deux garçons poussèrent la porte du bureau du directeur. J’étais tout juste à quelques centimètres de son torse quand je me cognais la tête, tombant à terre, dérapant sur plusieurs mètres.
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«Tsss…Souffla Nanako en redressant légèrement son dos, encore secoués et se frottant la tête . VOUS NE POUVEZ PAS FAIRE… Ha. Coupa l’un d’eux. On dirait qu’une mouche m’a bousculé. Bah allez, rouspéta l’autre en dévisageant Nanako. Tu attends quoi pour t’excuser ? »
Seul un profond silence envahissait ma gorge. Ma respiration s’était nouée et j’eus un mouvement de recul inconscient. Mon ventre me faisait terriblement mal, comme si l’on venait de me transpercer d’un coup de poignard, tandis que mon cœur martelait criant au désespoir. Mes jambes refusaient de bouger et mes doigts se collèrent au sol. Mes forces me quittaient, fondant dans leur regard ténébreux, ceux qui m’avait toujours hanté, toujours terrifié, ceux qui me faisait faire des cauchemars et me réveillaient au milieu de la nuit…ceux…que je voyais quand je fermais les yeux, ces yeux noirs, ce visage au trait tiré que même l’âge n’avait su atténué. Ma joie et toute cette gaieté qui 201
m’éveillaient étaient devenu un rêve flou dans lequel j’avais cru vivre. La réalité m’avait rattrapé, saisissant la moindre parcelle de mon corps pour me rappeler combien j’étais impuissante et craintive. J’étais à nouveau moi, la fille du primaire qui pleurait sans cesse, inutile et qui aurait voulu se terrer dans un trou plutôt que d’avoir à les regarder encore. Pourtant mes yeux ne pouvaient s’en détacher et leur pupilles s’enfonçaient dans les miens jusqu’à les rendre aussi obscur. Je me laissais envahir d’un voile de frissons et tombais peu à peu dans leur gouffre ou même la lave d’un volcan en éveil en serait aussi funèbre et charbonneuse.
** Kotoko
Je cherchais Nanako pour la remercier encore une fois et qui sait, lui demander si elle aurait besoin de quelque chose en contrepartie. Après tout, j’avais passé ma première année à faire du troc pour rester en un seul morceau, alors, un dernier service en guise de pardon me semblait être une bonne idée. Elle était partie vers les toilettes et je m’abandonnais dans le couloir peu emprunté de la deuxième aile du Lycée.
Je n’eus pas à chercher longtemps lorsque je l’aperçus, témoignant d’une scène qui m’était jusque là impossible à imaginer. Nanako était au sol, les avant bras râpant sur le carrelage nacre, reculant de quelques centimètres, rampant au sol sans prononcer de mot. Ses yeux étaient fixés sur deux garçons. Pas aussi grand et loin d’être aussi musclés que celui qu’elle avait mis à terre une heure avant ça. Qu’est ce que j’étais censé faire ? La secourir ? Moi qui ne suis qu’un lâche ?…Pourquoi ne se défend-elle pas comme tout à l’heure ? Est-ce que j’ai fini par lui porter malheur et lui apporter des problèmes ? ! Ces deux garçons étaient figés au-dessus d’elle, je ne voyais pas leurs visages, mais l’un d’eux avaient les cheveux longs et raides jusqu’au épaule, aussi noir que celui qui se tenait à côté. Ils faisaient exactement la même taille et avait à s’y méprendre, la même carrure. Je serrais les poings et repensais à ce type en sang dont elle se moquait tant…Elle n’avait pas le droit…de baisser les bras maintenant.
« NANAKO ! ! ! RELEVEZ-VOUS ! ! »
Elle ne tourna pas le moindre regard sur moi, comme paralysée et coupée du monde, enfermée dans sa bulle de tourmente. 202
« Nanako ? Répéta un des garçons. NANAKO FUJII ? ! GEEN ! ! C’EST NANAKO ! »
Geen ?…j’avais déjà entendu ce…J’écarquillais à mon tour les yeux et couru le plus vite possible vers le réfectoire ou tout le monde s’était séparé.
Je courrais si vite que je croyais en perdre mes jambes, et c’est le souffle haletant et les joues rouges que j’appelais Nasu.
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« NASU ! ! Hoy, qu’est ce qui t’arrive ? T’as pas vu Nanako ? on devait se rejoi… NANAKO ! ! Coupa t-il après avoir pris une seconde d’inspiration. ELLE EST AVEC LES JUMEAUX ! »
Cette phrase avait résonné comme une alarme et il se précipita d’où je venais, me soufflant déjà plusieurs mètres de distance tandis que Kira, qui venait d’assister à la scène, passait devant moi pour me distancer à son tour. Je les suivais à grande peine, n’apercevant plus que ses talons tourner au croisement. Le couloir était vide. Il n’y avait plus personne.
« Il…Ils étaient là pourtant ! Clama Kotoko essoufflé. »
Nasu fronça les sourcils et se remit à courir, empruntant les escaliers qui menaient jusqu’au toit. Kira me lança son téléphone et m’ordonnait de rester là et d’appeler les autres. Je me lançais aussitôt dans le répertoire et appela le premier nom de la liste, Arumi.
J’avais raison…Nanako était le centre et les fondations d’une solide amitié. Je m’en voulais déjà de l’avoir laissée seule pour chercher de l’aide…mais, qu’aurais-je bien pu faire ? Moi qui me suis tout le temps écrasé ? Qui suit si inutile…j’ai bien essayé de la faire réagir…Mais je n’avais pas les mots, et n’était sûrement pas la bonne personne, pour la faire sortir de sa stase.
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** Nasu
Mon cœur s’emballait, j’avais même du mal à respirer, pourquoi je l’ai laissée seule ? ! Je claquais la porte du toit, et leurs visages se tournèrent subitement vers moi.
L’un d’eux avait un tatouage sous son œil et les cheveux courts, tandis que l’autre les avaient jusqu’aux épaules.
Je m’étais à peine attardé sur eux, que Nanako me regardait, le visage suppliant.
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« Le toit est occupé, dégage. Lança Geen, tenant le poignet de Nanako dans sa main. NE POSE PAS TA MAIN SUR ELLE ! ! »
** Kira
Sa voix avait déchiré le voile de goutte fine qui ternissait la scène d’un gris soutenu quand la pluie se mit soudainement à déverser des trombes d’eau, comme si le ciel lisait dans nos cœurs.
Je l’avais tout juste aperçu se déplacer, que ses cheveux blancs tournoyaient autour de Nanako qu’il tenait fortement dans ses bras.
La situation était tendue, Nasu avait sauté un mètre derrière eux pour éloigner Nanako qui semblait paralysée de terreur. Elle s’était agrippée à sa veste et ne le lâchait plus. Fermant ses yeux en s’excusant des dizaines de fois.
** Nanako
« Hoy…ouvre les yeux Nanako, regarde-moi. »
204
Sa voix, son odeur…
« Nanako…»
Son baiser sur mon front…Ses mains, grandes et réconfortantes, caressaient mes cheveux trempés. Je ne voulais plus rouvrir les yeux. Je voulais seulement être contre lui et ne jamais avoir à les affronter. Je repensais alors à ce que m’avais dit mon père cette nuit là. Il m’avait demandé de ne rien faire de volontaire, et surtout…d’avoir confiance et de me reposer sur mes amis.
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« ATSUYA ! Cria Nanako, la main tremblante sur son torse, serrant un peu plus sa veste, J’ai…J’AI PEUR ! Hoy…tu l’admets enfin…marmonna t-il au creux de son oreille. Mais…tu n’es pas seule Nanako. Je ne te lâcherais pas.»
La voix des jumeaux retentit alors :
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« Arrête un peu ton mélodrame Nanako. Pesta Geen. T’en a pas marre Nanako ? ! Continua son frère. Tu as vraiment pas changé, t’es toujours aussi emmerdante à pleurnicher. Haha ! Ouais, au moins Kira, ne pleurait pas lui ! Tout ce qu'il suppliait, c’est qu’on te laisse tranquille. Et à cause de toi, toute notre famille a dû changer de vie ! ! On a du déménager ! Reprit Shin. Notre père a du se trouver un nouveau boulot et notre mère avait tellement honte qu’elle a fini par se barrer avec un autre mec ! Et même si on a fini par s’habituer à Tokyo, et à se faire une nouvelle vie, il a fallu qu’on revienne. Et sur quoi on doit tomber le premier jour ? Cette emmerdeuse de Nanako ! »
Nasu posait sa main sur mon visage et me serrait fort contre lui. Je sentais son cœur s’accélérer autant que le mien, je savais qu’il mourrait d’envie de les jeter du toit et qu’il se mordait sûrement la langue pour ne pas sortir d’insalubrités. -
« LA FERME ! Coupa Kira dans toute cette agitation. Il ne tenait qu’à vous de ne pas détruire vos vies. Maintenant, j’ai plusieurs questions à vous poser, auxquelles vous allez répondre car de toute façon vous vous êtes volontairement enfermés sur ce toit. Tu crois vraiment qu’on… LA FERME. Je parle. »
A ce moment là, la porte du toit s’ouvrit et Arumi, Chichiro, Elel et Keiji se tenaient à mes côtés. Sans prendre plus de pause, je continuais. 205
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« Question une : Pourquoi vous l’avez emmenée ici ? Haha…Hahaha ! Se mit à rigoler Geen. Quoi ? Kira se rebelle ? Il était temps que tu deviennes un homme ! …mais…Il fallait bien qu’on ait notre revanche. Sauf que vous avez tout gâché ! reprit Shin. Mais rien n’y changera, on explosera le premier qui nous empêchera d’avoir notre vengeance. Deuxième question : Qu’est ce qui vous a fait revenir ? …Notre père. Rétorqua froidement Geen, les sourcils froncés. Il a reçu un coup de téléphone qui disait que notre interdiction de s’inscrire ici avait été levée. Le jour même il a tenté de récupérer son poste à Miyasaki et par chance, son poste venait de se libérer et former quelqu’un aurait créé une perte de temps pour l’entreprise. Il a sauté sur l’occasion et nous avons réaménagé ici presque aussitôt. Sauf…reprit sèchement Shin visiblement irrité. Que notre maison avait subi les rouages des années et qu’on doit se contenter d’un petit appartement en plein centre ville en attendant que les travaux se finissent ! Tout ça…c’est SA FAUTE ! ! Troisième questions : Qui vous a appelé ? QU’EST CE QUE CA PEUT BIEN FAIRE ! Hurla Geen en faisant articuler ses poings. TU VA ETRE LE PREMIER A RECEVOIR CE QUE TU MERITES ! Alors…souffla Kira désinvolte. Dernière question…Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi votre mère avait honte de ses fils ?…Avoir des enfants qui prennent plaisir à faire du mal aux autres ne doit pas être plaisant. Ca ne vous a jamais effleuré l’esprit que vous vous étiez mis tout seul dans cette impasse ? LA FERME KIRA ! S’énerva Geen qui s’avançait vers lui d’un pas rapide, serrant son poing, prêt à lui mettre une droite. Vous n’étiez qu’un groupe d’amis STUPIDES ET DEPRIMANTS ! Celle là pleurait sans cesse et toi tu étais son petit toutou, et Elel…Je la détestais avec sa batte et son air hautain ! STOP ! ! ! ! Hurla Arumi en faisant un pas en avant, tandis que Geen s’arrêta surpris par cette petite voix qui tenter d’égaler la sienne. Je te déconseille d’avancer davantage si tu ne veux pas te retrouver face à un mur. »
Izumi, Yuka, Lucy, Kotoko, Alexia et Toru entrèrent à l’unisson pour former une barrière infranchissable. « Alors…sourit sournoisement Arumi. Vous tentez quelle sortie ? La porte ? ou le toit ? Moi aussi, j’ai envie de rigoler quand vous serez en bas, gisant au sol, agonisant et sans pouvoir bouger. On sera tous là, pour rire autour de vous. On vous montrera du doigt, on se moquera, et on vous laissera sûrement souffrir jusqu’à ce que quelqu’un daigne appeler une ambulance, si quelqu’un a encore assez de cœur pour ça. »
**Nanako
Bien que la pluie effaçait mes larmes, elles avaient arrêté de couler. Nasu m’aidait à me relever, me gardant serré contre son torse. Tout le monde se tenait debout devant eux, la
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tête haute. Je n’avais jamais entendu Kira aussi sérieux, et Arumi aussi effroyable par de simples mots. Mes yeux s’écarquillaient toujours un peu plus, et mon cœur se desserrait, libérant ma gorge nouée. Tout le monde avançait d’un pas, soutenant Kira et Arumi d’un discours qui suffisait à me rendre heureuse, pour la fin de la vie.
Elel : « On vous regardera pleurer et nous supplier » Keiji : « Nous demander pardon et vous infliger les même souffrances ». Izumi : « On soutiendra tous Nanako, parce qu’on est une grande famille. Chichiro : « On est la classe de primaire… Lucy : « qu’on aurait du être… Kotoko « Tous réunis ou presque, autant pour moi, je n’avais pas le numéro de toute la classe. Toru : « Mais le cœur y est…bien que je connaisse Nanako depuis peu. Alexia : « Et je me joindrais volontiers à mes amis. Parce que Nanako… Arumi : « Est notre fée. Kira : « Et il est temps pour les lutins que nous sommes, de nous incliner pour lui demander pardon. Nasu : « …et…Vous vous inclinerez aussi. » Elel : « ça…y a aucun doute ».
Je lâchais Nasu qui n’y voyait aucune objection et les regardais avec de grands yeux ronds. Je n’avais jamais éprouvé de tel sentiment. Mon cœur palpitait et mon sang bouillonnait sous la pluie battante. Je me sentais comme poussée par des dizaines de mains qui me tenaient à la surface de l’eau. Des chatouillis dans mon ventre s’envolaient au gré des paroles, une flamme étincelait dans ma poitrine, pétillant sur mes lèvres, scintillant à travers mes pupilles aussi grises que le ciel qui pleurait pour moi. L’averse s’amoindrissait au fil des secondes, l’atmosphère humide où seule une fine brume nous encerclait comme pour nous rapprocher. Des amis, une famille, une classe qui me protège. Le rêve était venu à moi ou est ce moi qui m’y étais plongé ?
La porte du toit s’ouvrait sur d’autres élèves de la classe.
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« C’est ici la petite fête ?…Lança un garçon qui dévisagea les jumeaux. On est un peu en retard, Rétorqua une jeune fille aux cheveux longs et bouclés. On a reçu un message de Kira. Ha…souffla Kotoko. En fait j’ai fait un message groupé, je ne savais pas à qui je l’envoyais. S’excusa t-il confus. Pas de problème. Répondit un autre garçon suivi du reste de la classe. En fait, on a tout entendu. Ça fait longtemps que nous pensions tous, devoir ça à Nanako. C’est pourquoi, expliqua son camarade, on a tous donné notre numéro à Kira. On ne pensait pas être appelés si vite, mais…ce n’est pas plus mal. …On s’excuse. Clama la jeune fille aux cheveux bouclés. On était idiot et vraiment immatures. Plus qu’immatures, avoua un autre garçon.On a été sans pitié et tu en as pâtis pendant de nombreuses années. Mais…Continua un autre. On t’a tous vu évoluer, et même si tu devenais terrifiante, on a tous appris à t’aimer…telle que tu es. Alors…Expliqua une jeune fille aux cheveux roux, Soit juste celle que tu veux être, sans te soucier de nous. On promet de toujours te respecter, même si tu nous cris dessus. Avança timidement un des garçons qu’elle avait servi au salon nanajane. Sans doute même…qu’on criera encore plus fort. Et tu pourras nous faire boire ton thé de force autant que tu veux. Continua son camarade. Du moment…que tu le partages avec nous. »
** Nasu
Nanako était entourée d’une vingtaine d’élève et restait muette tant l’émotion la submergeait. Son visage rougit et une perle roula sur sa joue, se mélangeant aux couleurs pourpres de sa peau…une seule larme, cristalline, qui se différenciait parfaitement des fines gouttelettes qui ne cessait de tomber, s’évanouissant sur ses lèvres rosées. C’était leur combat. Mais je veillais presque sereinement, à ce que Nanako ne replonge plus dans son cauchemar qui l’avait tenu éveillée tant d’année. Kira fut le premier à recevoir une droite de Geen, souriant sournoisement comme s’il avait été à peine égratigné. Keiji sauta sur Shin qui accourait derrière pour secourir son frère que Kira avait mis à terre, hurlant en repensant sans doute à chaque cicatrice qui gravait chaque jour de souffrance. Tout le monde les entourait, scellant ainsi une arène où l’on savait déjà qui en sortirait vainqueurs. Les jumeaux se battaient avec rage tandis que pétillait dans les yeux de Kira et Keiji, une douce vengeance et une complicité qui les liaient sûrement pour l’éternité. Elel se retenait de se joindre à eux, trépignant d’impatience et de rancœur, quand Geen se releva et s’agrippa à Izumi qui poussa un cri surpris. Elle n’avait pas attendu une seconde de plus pour serrer son poing et le renvoyer à terre, roulant dans l’eau qui recouvrait maintenant le toit d’un bon centimètre. 208
Leurs uniformes étaient aussi trempés que s’ils avaient plongé dans l’océan.
« Elel… » Grognait Geen accroupi dans l’eau, la menaçant du regard en frottant sa joue rougie par le coup.
Elle n’avait pas sursauté d’un millimètre quand il la chargea à son tour. Elle avait, autant que Nanako qui serrait ses mains sur sa poitrine face à cette bataille, totalement confiance en ses amis. C’est à quelques centimètres de son visage que Kira le faucha sur son côté gauche, titubant une seconde avant de s’effondrer ensemble, plongeant dans ce lac où le passé se noyait, vaincu. Si Aki avait été là, il aurait sûrement dit que Keiji se battait comme un prince, car c’était à s’y méprendre, la ressemblance avec un preux chevalier sorti tout droit de son film préféré. Ses cheveux blonds étaient retombés et lui collaient au visage. Ses pupilles turquoise, se mariaient parfaitement à la brume qui s’épaississait. Son regard était fier et s’apaisait au fil des coups qui s’enchaînaient.
Les jumeaux gisaient dans les flaques d’eau, n’ayant plus la force de se relever, tandis que Kira et Keiji, une main sur les genoux, s’essuyaient à l’unisson leur visage essoufflés, échangeant un dernier regard ou restait gravé un sourire satisfait. -
« Et maintenant ?…grogna Geen, étalant ses bras, le visage roué de coup. Maintenant…menaça Elel.Excusez-vous. »
Il y eu un long silence quand Arumi sortit du cercle pour avancer vers eux, s’accroupissant presque à leur niveau, suivie de Kira et d’Elel qui l’entourait, prêts à repousser toutes représailles.
« Laissez moi…vous raconter une histoire »…
Les minutes défilaient et les lèvres d’Arumi remuaient au rythme des dernières gouttes qui clôturait son chant d’un profond respect.
« Il était une fois deux frères jumeaux. Ils avaient tout pour être heureux. Une famille et des amis fidèles. L’une d’elle était une fée, pleurnicharde et fragile, mais entourés d’amis fort et amusant. Il y avait ce garçon aux cheveux châtains, Kira, que les frères 209
considéraient comme un gentil chien. Mais ce n’était autre que l’amour qui le rendait ainsi, car il était bel et bien plus courageux que n’importe quel amis de la fée. Subissant chaque jour les affronts des deux frères, qui continuaient à prétendre être son ami. Il se taisait, pour ne pas la blesser, et parce que même si les frères le torturaient, il ne pouvait imaginer jusqu’où leur cruauté s’élevait. Il y avait cette fille, Elel, qui criait souvent être une future championne en tenant fièrement sa batte de base-ball. Elle aussi avait été jugée, n’étant pas digne d’être amie avec les frères, ils la choisirent en pensant qu’elle s’éloignerait d’elle-même, laissant la pauvre fée sans défense et pleurant encore plus, agonisant de tristesse. Cloîtrés dans un cercle de rumeur, les deux frères avaient piégé la petite fée, la menaçant de faire souffrir Kira si elle ne sautait pas de la fenêtre. Mais…ses petites ailes étaient encore fragiles et nouées par la dure vérité qui venait d’éclater au grand jour. Kira était devenu le monstre que vous espériez qu’il deviendrait à ses yeux. Mais quel coup du sort, quand elle refusa de sauter pour rejoindre sa mère. Les deux frères, énervés et visiblement irrités, n’avaient pas hésité à la pousser pour arriver à leur fin. C’est ainsi…que leur vie se remplit alors de malchance et de malheur. Les deux frères furent exclus du château de la petite fée, continuant peut être de semer le malheur autour d’eux tandis que l’étau se resserrait jusqu’à les étouffer. Leur mère les abandonna, honteuse, tandis que leur père s’écroulait sous le travail pour ne plus penser à ce que leur vie était devenue. Les deux frères découvrirent alors des sentiments étranges : de la tristesse, de l’angoisse, de la peur, du regret…et de la vraie colère. Jusqu’au jour où la fée, enfin heureuse et rigolant autour d’une table remplie d’amis, se voit contraindre de leur faire face.
Qu’est ce que vous pensez de la fin si je vous raconte…que les deux frères se trompait d’ennemi ? Que la fée est devenue bien grande aujourd’hui ?… »
Nanako s’était avancée. Ses quelques pas, bien moindre, avaient aiguisé la curiosité de l’assemblée qui lui faisait une allée sans vraiment s’en rendre compte.
Elle était magnifique. Sa prestance subjuguait leur regard. A chaque pas, une vague s’écartait en de fins petits ronds qui s’éloignaient les uns des autres, résonnant en de petit clipetis. Ses yeux gris acier auraient taillé la moindre parcelle de leur corps s’ils n’étaient pas déjà couverts de blessure. Arumi, Elel et Kira s’éloignaient d’un pas tandis qu’elle s’arrêta, un pas devant eux, regardant les jumeaux d’un tout autre œil. 210
Ses yeux étaient déterminés et même les jumeaux ne s’étaient pas risqués à briser le silence qu’elle voulait soutenu. Quand ses lèvres, finement recouvertes de gouttelettes, s'ouvrirent et retentirent comme une décision à laquelle personne n’aurait contesté, tant de fierté, de compassion, et de force y était intégré :
« Que penseriez vous de la fin…si je vous raconte que la fée donna aux deux frères une chance de se racheter ? Il paraît, que ses ailes n’ont pas encore atteint l’âge adulte…alors, il est peut être envisageable qu’elle fasse une erreur en faisant cela… La fée…était entourée d’amis, et elle a pu se relever aujourd’hui. Alors, est ce qu’elle a vraiment un cœur aussi sombre, pour ignorer la souffrance des deux ennemis ?
…C’est à vous de choisir ce qu’adviendra du reste de votre vie. Mais je suis certaine, que tout le monde ici peut vous prêter un peu de leurs ailes pour vous apprendre à voler. Je ne vous garantis pas un envol parfait, ça prendra du temps et sans doute pour moi, Kira et Elel et Keiji, plus de temps que les autres. Mais…on est la classe de primaire, de Miyasaki ! Et…un jour, vous en faisiez aussi partie. »
Tout le monde la regardait sans broncher. Kira et Elel se joignirent à elle, lui tenant tendrement la main. Je découvrais à mon tour, la Nanako que je n’avais jamais connu, mais que tout le monde ici reconnaissait comme la Nanako qu’ils avaient de leur souvenir lointain, d’une extrême générosité. J’avais toujours eu du mal à l’imaginer ainsi, et, j’étais heureux de pouvoir partager ce moment unique, avant qu’elle ne redevienne la nanajane sama dont j’étais éperdument amoureux. Je souriais, fière d’elle, tandis qu’une voix assez basse, à peine perceptible, murmura :
-
« On….on est…désolés. Clama Geen Oui…moi aussi. Rétorqua Shin. »
Il y eu à nouveau un grand silence quand l’un des camarades clama que les cours avaient commencés depuis une demi-heure, sans pour autant bouger de sa place. -
« On y va ? Proposa Nanako en tirant Elel et Kira par la main. Tournant le dos aux jumeaux. On va se faire engueuler ! Cria Kotoko qui fut le premier à s’élancer vers elle. » 211
Tout le monde ne fixait plus qu’elle tout en avançant vers la porte. Elle tourna alors les yeux vers moi et s’arrêta, m’invitant à la rejoindre. C’est tout juste à quelques mètres que la chose se passa… « NANAAAAAAAAAKO ! ! ! ! » J’étais encore à quelques mètres quand j’avais aperçu sa lame briller dans sa main tandis que Nanako poussait un cri aigu. ** Nanako « ATSUYA ! ! ! ATSUYAAAAAAAAA ! ! ! » Quelques gouttes de sang parsemaient mon visage. Même son sang…Avait l’odeur du printemps. Qu’est ce qu’il s’est passé ? ! Pourquoi ? ! Tout aurait pu se finir ! Je me jetais sur lui tandis qu’il tenait la main de Geen, retournée au point que ses os en était brisés. Geen braillait de douleur, sa lame gisant dans une flaque rouge. -
« ATSUYA ! ! ATSUYAAA ! ! Hurlait-elle, le visage recouvert d’une giclée de sang. Hoy…j’aime quand tu dis mon prénom, mais là tu va me tuer d’amour si tu le dis encore une fois. »
Quelques gouttes de sang coulaient de sa main, une égratignure qui avait laissé s’échapper un flot de sang dans son mouvement si rapide. - « …A…Atsuya…souffla t-elle rassurée en le serrant dans ses bras. Ce…ce n’est pas drôle, idiot. Tu m'as fait peur…j’ai bien cru que…que…» - Inutile d’avoir peur, la seule personne qui a le seul droit d’ôter ma vie de ses mains, c’est toi Nanako. Parce que ma vie…n’a plus aucun sens sans toi. » Il penchait son visage et plissa ses grands yeux aux éclats violets, ignorant les cris de Geen, tandis que Shin se levait pour se jeter sur Nasu. ** Nasu Elle s’était appuyée sur mon dos pour voltiger au-dessus de moi, attrapant Shin, les deux jambes autour de son cou, le faisant basculer dans l’élan de sa course. Ca y est, le temps de la gentille Nanako était révolu et ils avaient bien loupé leur chance de se refaire une vie. Elle ne lui laissa pas une chance de s’en sortir sans un affreux mal de crâne au réveil, écrasant son genoux contre son front tandis que toute la classe la tirait en arrière pour arrêter son carnage. -
« RAAAAAAAAAAH ! ! ! Laissez-moi, JVAIS LES TUEEEEEER ! Nanakooo ! Calme toi tu vas vraiment le tuer ! Clama Kotoko Vas-y Nanakooooooooo ! Encouragea Elel et Kira. Ne l’encouragez pas ! ! ! Hurla Keiji, Elle est terrifiante !
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Hahaha…Hahaha ! ! ! Se mit à rigoler Nasu en lâchant Geen pour le laisser consciemment constater son poignet cassé. HOY ! Clama t-il en posant sa main sur les cheveux de Nanako.Calme toi minipouce. »
Elle s’arrêta aussitôt pour se jeter dans mes bras, ne cessant de répéter mon prénom. Je me fichais qu’une vingtaine de paire d’yeux nous observaient, et Nanako, d'autant plus que moi, refusait de me lâcher. Elle déchira un morceau de son uniforme et scella la plaie autour de ma main, quand Elel jeta son sac à nos pieds, faisant signe aux garçons de coincer la porte du toit, certaine qu’on nous avait forcément entendu. « Je voulais apporter ça au club de base-ball…ça peut toujours servir. » On se regardait curieusement et on jetait un œil à l’intérieur. Un sourire se dessinait sur nos visages, et à tous les autres. -
« Sérieux, clama Alexia excitée de curiosité.Comment on va faire ? ha, ça c’est simple, Expliqua Toru. J’en ai déjà fait plein avec les chevaux. On fait une boucle ici, et ici… Oui, continua Yuka. On utilise ça pour porter nos matériels, ça peut tenir jusqu’à deux cents kilos ! »
** Nanako C’est ainsi que la journée s’acheva. Personne n’était allé en cours de l’après midi. Ce qui nous valut à tous un avertissement. Les portes du toit avaient enfin pu être ouverte quelques heures après que nous l’avions déserté. C’est la tête levée vers les nuages, qui nous avions observé la scène, ce qui était d’autant plus plaisant. Ma main ne quittait plus celle de Nasu et je sentais une page se tourner vers un avenir meilleur. Je fus exclue pendant une semaine. La sentence avait été légère au vue des conséquences, marquant surtout le coup pour donner l’exemple. Mais cette image, scella l’amitié de la classe de primaire qui avait bien grandi. Les jumeaux, se dandinaient dans le vide, les pieds accrochés à une corde, à plus de cinq étages sous leur tête, pleurant et suppliant pour leur vie.
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Chapitre 24 : Nouvel avenir L’automne c’était rapidement installé et la vie avait repris son cours sous un nouveau jour. Voilà presque deux mois que la rentrée était passé, restant gravé dans ma mémoire comme si c’était hier. Les feuilles rouge orangé tapissaient l’allée du jardin que je déblayais avec mon père le week-end. Bien qu’on ait toujours était proche, je me sentais vivre les joies d’une famille ordinaire avec d’autant plus de plaisir. Orie passait le samedi et le dimanche avec nous, goûtant au bon plat mijoté que je préparais le soir pour Nasu, qui nous rejoignait après le travail à la bibliothèque. Il n’avait plus une seule journée libre et bien qu’on ait que peu de moment intime, notre amour ne faisait que grandir au fil des jours.
Le soleil se faisait rare et c’était l’heure du déjeuner. Je jetais quelques feuilles sur Orie qui rigolait aussitôt qu’elles virevoltaient pour chatouiller son visage. L’éclat de ses cheveux rose n’étaient plus aussi intense, et déjà quelques mèches blanches éclatante percé au travers ses yeux violet.
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« Hahaha ! Nanako ! Tu va voir ! ! Clama Orie en empoignant une poignée de feuille qui craqué sous ses doigts. Aye ? ! Aye ? ! Tu crois que tu va m’avoir ? ! Se moquait-elle en sautant un pas en arrière. Je ne le crois, j’en suis sure ! ! »
Avant même que je l’aperçus, Orie était au dessus de ma tête, ouvrant grand ses mains et me recouvrant la tête de feuille morte. Je ne m’y attendais pas et toussais quelques coups avant de la regardais, les yeux ronds comme des billes. -
« Co…comment tu as fait ça ? ! Hum ? Comment j’ai fait quoi ? Demanda curieusement Orie. Aye…non…Non rien. Tu vois j’ai fini par t’avoir ! Hahaha ! ! rigolait-elle innocemment. Aye…hahaha ! ! Rigola à son tour Nanako encore surprise. »
Je n’ai pas rêver, ce mouvement circulaire du pied qu’elle a fait, c’était le même que Nasu. Celui qu’il a fait sur le toit ce jour là…pour me tirer des bras des jumeaux. Bien que le pas d’Orie était loin d’être aussi précis et maîtriser, ça restait, le même. Je me demande si Orie en a eu vraiment conscience ou si elle avait fait ça par reflex. J’allais finalement lui poser la question quand mon père me tira de mes songes. 215
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« Nanako ! Vous allez voir Aki aujourd’hui ? ! Aye ! J’allais justement proposer à Orie d’aller au sush’in, Nasu nous rejoindra là bas pour sa pause déjeuner ! Tu pourras lui donner ça ? Un pull ? Tu veux que je lui donne un pull ? Haha ! ! Rigola son père un peu confus. Il avait troué, je lui ai réparé. Ayyyye…sourit Nanako sournoisement Nanako. Clama son père en bombant le torse. Ne trouve pas là le moyen de l’embêter encore plus. Aye aye ! ! …Obéit-elle pour marmonner dans son dos : comme si c’est moi qui l’embêter le plus…hihihi… Huuum…souffla Orie, encore à côté du père à Nanako. Elle va le faire. Kyaaaa ! ! ! Orie ! ! ! Tu me balance ! Pas du tout ! hahaha ! ! ! T’es une vilaine petite sœur ! vilaine vilaine vilaine ! Hein ?…Souffla Orie avec de grands yeux. Hein ?…Rétorqua Nanako en faisant mine de regarder ailleurs. Hahaha…commença à rigoler le père de Nanako avant d’intensifier son rire par un éclat qui leur tira le sourire. HAHAHAHA ! ! Vous faites une belle paire de…. PERVEEEEEEEERS ! ! Hurla Nanako en l’aplatissant à terre, assise sur son ventre. Hahaha ! ! rigola Orie tandis que le père à Nanako avait des tourbillons dans les yeux. Je veux venir aussi ! ! Clama t-elle en sautant sur lui. Vous…vous êtes lourdes les filles… ON EST PAS LOURDE ! ! ON EST DES MINIPOUCES ! ! Crièrent-elle à l’unissons, gigotant sur lui en rigolant. »
Ma langue avait fourché, j’étais stupide l’avoir appelé ainsi, mais son sourire, en valait peut être la peine. On avait pris la route pour le sush’in et avait aperçu Nasu au loin. Ces cheveux blancs reflétaient une douce couleur pourpre ou venait de s’y mêlait quelques feuilles soulevait par le vent. Mes pas s’accéléraient, et c’est quand je distançais Orie que je m’en rendais finalement compte, m’arrêtant pour l’attendre.
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« Aya onii saaaaaaaan ! Cria Orie qui sauta la première dans ses bras. Hoy ! Bonjour Orie ! Clama t-il en la reposant à terre. Bonjour Nanako ! Ayee ! Hurla t-elle en joignant ses mains derrières le dos, le visage enthousiaste. »
Il se penchait vers moi et caressa délicatement ma joue, avant de déposer un baiser sur mon front.
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« Tu tremble…chuchota t-il, attrapant le pull que j’avais dans les mains. Hoy. Mets-le autour de ton cou. Ca te réchaufferas. AYYYE ? ! Mais ce n’est pas à moi ! Et alors ? Il sentira juste bon !…ha, Yumeko, Kei et Haru arrivent ! Annonça Nasu en les pointants du doigt. »
On avait de la chance, le sush’in se trouvait quasiment sur la place centrale, à quelques minutes de leur travail respectif. C’était devenu notre point de rendez-vous, tandis qu’Elel et Keiji se pointaient à leur tour, leur énorme sac d’entraînement sur le dos, essoufflés et rouge comme les arbres qui formait un cercle autour de la place, tapissant les dalles de leur couleur chaude.
On se précipitait à l’intérieur et pris place à la table la plus proche du comptoir. Aki, un bandeau blanc autour de la tête, était concentré à faire les makis.
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« Yooosh ! Cria Aki d’un grand sourire. Vous voilà enfin ! J’ai commencé à préparer vos commandes ! Bonjour Aki ! ! ! Salua tout le monde les uns après les autres, tandis qu’il retenu son attention sur Nanako. NANAKO ? ! Ce que tu as autour du cou ce n’est pas mon…Mon… AAAAAAAYE ! ! ! C’EST TON PULL ! ! ! Kyaaa ! ! Mais pourquoi tu l’as autour de ton cou ! S’excita t-il en la pointant du couteau, rouge comme une écrevisse. Il paraît que tu ne sais pas coudre alors tu l’as discrètement donné à… ATSUUU ! Contrôle ta femme ! ! Cria Aki désespéré. Sa….sa…bégaya Nanako tandis que Yumeko félicitait Aki pour sa réparti. Et voilà…gérémia Aki. Mon pull sent le parfum pour fille. JE NE MET PAS DE PARFUM ! Kyaaaaa ! tu veux dire que c’est ton odeur naturelle ? ! Tu ose dire que j’ai des odeurs ? menaça Nanako en lui tirant le pull des mains. Hoy…je crois juste qu’il dit que tu sens bon…rigola Nasu en lui posant la main sur la tête. Pfeu…Râla Aki en se remettant au travail. Pour une fois que je faisais un compliment. »
Tout le monde s’empressait de prendre place tandis que Nasu s’assit à côté d’Haru. C’était bon de les revoir ensemble, comme si cela faisait des mois qu’il ne c’était pas vu. -
« Hoy, comment se passent les cours à la fac ? Les cours ça va, le plus dur c’est après ! Expliqua t-il en faisant de grand geste. Je croule sous les polycopiés ! Et…coupa Kei fier de son petit ami. Il les connaît pratiquement tous par cœur ! Hoooy ! mais t‘es un grand malade !
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Le poste que je recherche est très dur à obtenir, surtout si je veux choisir ou je travaille. Et…tu veux travailler ou ? Il y a une pharmaceutique à Matsubashi. Ha, réfléchis Nasu une seconde. C’est à une heure de train d’ici. Sans doute moins. quarante minute à peine. Je pourrais du coup continuer à vivre ici avec Kei. Hoy…vous…vous allez vivre ensemble ? Hahaha ! Rigola Kei, les joues rosées. En fait…marmonna Haru, aussi rouge que son conjoint. Je ne lui avais pas encore proposé. »
Tout le monde c’était arrêtait de piailler et les regardait avec de grands yeux curieux et pétillant.
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« Tu veux…demanda timidement Kei. Tu veux vraiment qu’on vive ensemble ? He…he bien…pourquoi pas... Avec les heures que je fais à l’hôpital, c’est suffisant pour un tout petit logement…enfin je voulais d’abord avoir ton… D’ACCORD ! Hein ? ! Habitons ensemble ! Clama Kei d’un large sourire, sautant presque au cou d’Haru. Hoy…sourit Nasu face à leur bonheur. Désolé Haru qu’on est tous était témoin de ta demande en mariage. Kyaaaaaaa ! ! ! Hurla Kei rouge comme une pivoine C’était pas…c’était pas… Mais non, mais non…murmura Haru aussi gêné que Kei, lui tapant le dos pour qu’il reprenne sa respiration.»
Haru avait changé depuis qu’il avait trouvé l’amour. Son visage c’était habituer à sourire, plus que ce que je n’aurais jamais imaginer. Je ne savais pas qu’Haru avait un but si précis, et le savoir investit par une telle motivation, me rendait espoir. Ses yeux avaient beau être heureux, ils étaient cernés et fatigués. Il travaillait sans doute à en perdre l’appétit, mais il avait l’amour pour le guider. Le voir ainsi…me redonner la force de me battre pour mon avenir avec Nasu. Jamais je ne l’abandonnerais. Il était le seul et unique garçon à faire battre mon cœur de la sorte, et…jamais je ne pourrais égaler tout ce que je lui dois. Il a lui aussi, changé ma vie.
Kei nous racontait alors que le magasin commencé à bien se développé et qu’il rentrait déjà dans leur frais. Yumeko qui avait quitté la table pour parler avec Aki au comptoir approuver ses dires, allant jusqu’à nous raconter qu’un client avait fait une demande bien particulière : une toile de Yumeko avec leur photo. Elle était fière d’elle et Kei venait de développé une nouvelle offre grâce à ses talents.
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« Alors…coupa Aki, tu vois, tu as déjà du succès. Mais personne n’aura « Aki assis dans la librairie ». Il est juste pour moi ! Hahaha 218
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Hahaha ! Me dit pas que tu l’as encore ! Bouuh…je te l’ai déjà dit, je ne jette jamais mes dessins. Au rythme ou tu dessines, il te faudra vite ouvrir un musée, tout ne rentreras pas dans ta chambre, même entassé….ça…ça se passe comment les cours ? Très bien ! Même si ce n’est pas toujours facile quand on a une question à poser ou qu’on doit toujours passer par l’intermédiaire du courrier ou d’internet. Mais…je ne regrette pas ma décision. Si c’est ce que tu veux savoir. Ha ! ! Je n’ai rien demandé ! Mais tu le pense. …Arrête de lire en moi tu veux, c’est déjà assez frustrant de te voir me dessiner nu. Kyaaaaa…quand est ce que je t’ai dessiné nu ? ! ! Balbutia Yumeko, se cachant derrière ses longs cheveux, rouge de honte. Rappelle-toi quand tu somnolais et que tu m’a dit d’enlever mes vêtements. J’AI…J’AI FAIT CA ? ! Haha…HAHAHA ! ! ! Se mit à rigoler Aki de bon cœur. Je peux vraiment te faire croire n’importe quoi Yum Yum ! ! ! Hahaha ! ! ! ! Haaa ! ! AKI ! ! TU ES TERRIBLE ! Hurla Yumeko en lui donnant un coup de strechbook sur la tête. HEY ! Cria le patron. Tu travaille le jeune ? ! OUI ! Clama Aki qui redoublé de vitesse. Dé-so-lé…marmonna yumeko. »
** Yumeko
Il avait levé ses yeux émeraude et me fit un clin d’œil, le sourire réconfortant et chaleureux. Il avait jeté la garniture en l’air et en quelques coups de couteaux dans les airs, étaient retombé découper en parfait petit cube. Je m’extasiais toujours de le voir si doué de ses mains. Je m’accoudais au comptoir et dessiner son visage toujours souriant et plein de vie. J’aimais sentir sa gaieté sur mon visage. En y repensant, je n’avais jamais vu Aki de mauvaise humeur. C’était le genre de garçon à plaisanter de tout, et à faire communiquer le rire autour de lui. Je me demande…s’il a toujours était comme ça. Après tout…si il vivait au dojo avec Nasu…ça ne devait pas être une partie de plaisir tous les jours, mais, il se ferme comme une huître dés qu’il s’agit de parler de lui. Je ne pense pas qu’il est eu une enfance facile. Il a déjà fait allusion au fait qu’il n’aimait pas les adultes, que les parents avaient tendance à abandonner leur enfant et qu’il ne comprenait pas pourquoi. Et…il a vécu au dojo alors qu’il n’est pas apparenté à la famille de Nasu. La grande famille Nasu, aussi connu pour être la meilleure école de Kung fu shaolin autant que sa particularité à être la plus recluse. Pourtant, Aki y a été élevé. Je me demande, comment ce doit être de vivre dans un dojo ? ** Nanako Après le repas, tout le monde se quittait déjà, Elel et Keiji reprenaient leur entraînement, Kei et Yumeko retournaient au journal de bord et Nasu rejoignait la librairie à quelques pas. Il ne restait plus qu’Haru, Orie et moi. A peine m’étais-je tournais vers Haru qu’il prenait déjà la parole.
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« Moi je vais vous laisser aussi, je profite que Kei travaille pour réviser un maximum. Ha oui, je comprends ! Ha au fait, Izumi te passe le bonjour. Je crois que tu lui manque, même si Kotoko te ressemble étrangement, il n’est pas toi. Hein ?…Kotoko ? …Oui…tu sais, ce garçon. Kotoko. Celui du goodzy. …après tout j’ai un après midi de libre…marmonna Haru. Aye ? Non rien. J’y vais ! Bon après midi les filles ! A samedi prochain ! Crièrent-elle à l’unissons. »
** Haru Voilà presque deux semaines que je n’avais pas vu Izumi. Et…la dernière fois que je l’ai vu c’était en coup de vent à la sortie du Lycée, on n’avait pas eu vraiment le temps de discuter. Je sortais mon téléphone de ma poche, j’y avais noté son adresse. Je me demande, si elle est chez elle en ce moment ? Ou peut être, qu’elle est au Goodzy. Il me semble qu’elle avait dit qu’elle n’y travaillait plus que pour le service du soir. Peut être que je devrais l’appeler ?…je ne suis pas très à l’aise avec le téléphone. Mes pas décidèrent finalement pour moi, et je m’engageais dans les petites rues de Miyasaki, m’éloignant peu à peu du centre ville. Les végétations se faisaient plus dense et les feuilles d’or dansaient sur les branches. Un large trottoir qui n’était plus entretenue était parsemer de brindille glissante. C’était la première fois que je me rendais chez elle, bien qu’elle m’y avait déjà invité à de nombreuse reprise. On se voyait toujours au détour d’un magasin de disque ou en coup de vent à l’entrée et à la sortie du Lycée. Je réalisais, que cela faisait deux mois que je m’étais reclus dans les études, ne laissant rien échappé par peur de prendre du retard et de ne plus y arriver. J’ai encore bien des années à faire avant de devenir celui que je veux, alors il va bien falloir que je m’habitue à prendre des pauses pour ne pas voir la vie me passait sous le nez. Je regardais à nouveau le nom de la rue et le numéro de sa maison sur mon iphone. Il me semble que j’avais pris le bon chemin, empruntant un chemin boueux qui montait vers des étables. Il faisait déjà quelques degrés de moins par ici…je ne me rendais pas compte que j’étais autant montait. Mes pieds s’embourbaient presque et je commençais à douter de mon sens de l’orientation quand je ne tardais pas à voir une petite maison de campagne. Le numéro y était inscrit au fer forgé, vingt huit. Vingt huit quoi ? Il n’y a que des étables sans numéro à côtés.
Il y avait une petite barrière de bois et un portail que l’on pouvait sauter avec aise tant il était bas. On pouvait parfaitement y voir une cour à la pelouse jaunie et aux mauvaises herbes envahissantes. Il y avait une vielle balançoire rouillé qui se balançait seule au grée du vent. Il n’y avait pas de sonnette, seulement une petite clochette que je faisais retentir. Les volets étaient fermés, mais une toute petite fumée sortait de la cheminé. Un peu tôt pour commencer à chauffer selon moi. Je doutais à nouveau que ce soit dans 220
cette maison que vivait Izumi. Les murs étaient quelques peu défraîchis et une table en plastique, renversait sur la terrasse de bois, semblait gisait là depuis des années. Je regardais à nouveau le plan sur mon téléphone, peut être n’avais-je pas la bonne adresse. J’allais faire retentir la clochette en y mettant plus de force quand des cris me fit trépasser. C’était la voix d’Izumi, qui provenait de l’intérieur. Je sautais le petit portail de bois et couru jusqu’à la porte à laquelle je tambourinais sauvagement en criant son nom. Il ne fallut que quelques secondes pour que la porte ne s’ouvre brutalement sur le visage d’une femme effrayé. Elle était de petite taille, les cheveux blonds, en bigoudis sur la tête, et recouvert d’une robe de chambre rose, prête à craquer sur sa poitrine opulente. Elle me regardait les yeux écarquillés, aussi bleu que ceux d’Izumi.
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« Je peux savoir ce qui vous prend jeune homme, de taper si fort à ma porte ? ! Ha…dé..Désolé. J’ai entendu… »
Je reculais d’un pas gêné, quand j’entendis des pas courir derrière elle. Ses yeux bleus se glissaient sous le bras que tendait sa mère et me sentit tout à coup soulager.
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« HARU ! ! Cria t-elle en poussant le bras de sa mère. C’est toi qui tapé aussi fort, on a vraiment sursauté pour le coup ! Dé..désolé, je t’ai entendu crier, j’ai cru qu’il arrivait quelque chose et… »
C’est à peine si elle m’avait écouté qu’elle brandissait mon bras pour me faire entrer. Elle me présenta à sa mère auprès de laquelle je m’excusais encore une fois. Pour une première fois, je ne faisais pas du tout bonne impression. Elle m’avait fait enlever mes chaussures, et je rentrais dans le salon ou toute la pièce était plongée dans le noir. Seule la télé faisait office de lumière, éclairant quelques chaises, et une table. Sa mère nous suivait de prés et ordonna à Izumi d’allumer la lumière. Elle s’exécutait et la pièce dans laquelle je me trouvais, n’avais plus rien à voir avec l’extérieur de la maison. C’était grand, propre, et bien rangé. Les volets ouverts, j’étais certain qu’elle paraîtrait lumineuse. Les murs étaient blancs et quelques plantes vertes grimpaient sur ses recoins. Les longs rideaux aux couleurs nacre étaient tirés et le parquet vernis reflétait le feu de bois qui crépitait dans la cheminé. Il y avait une douce chaleur naturelle et les yeux immense d’Izumi pétillaient eux aussi. Elle m’invitait à m’asseoir sur le canapé blanc et j’aperçut
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sur l’écran de la télé un film mis en pause sur l’image d’un Lougarou à la gueule grande ouverte. Elle partie à la cuisine et je restais seule avec sa mère quelques minutes.
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« Je m’excuse. Engagea t-elle alors en resserrant sa robe de chambre. On était en train de regarder un film d’horreur et Izumi à tendance à crier toutes les cinq minutes. Si j’avais su qu’on aurait de la visite, j’aurais enfilé quelque chose de plus présentable. Ha ! ! Ce n’est pas grave ! C’est moi qui m’excuse de passer ainsi à l’improviste ! …Izumi, ne reçoit jamais personne apart Lucy, qui passe de temps à autre. Je suis étonné d’avoir un invité. D’autant plus un très beau jeune homme. Non loin l’idée de vous flatter ou de vous mettre mal à l’aise, mais ce n’est que la vérité. Haha…rigola Haru confus. Mer…Merci. Je…je suis seulement son ami. Non ! Coupa Izumi qui rentrait dans la pièce, un plateau de thé à la main. C’est mon meilleur ami ! ! Tu sais maman, je t’avais déjà parler d’Haru ! Haa…maintenant que tu le dis. Effectivement. Ne serait ce pas le jeune homme avec qui tu es parti en vacance aux sources chaudes ? He bien…interrompu Haru en se grattant la tête. Oui j’y étais, mais on était nombreux. Dans ce cas, reprit sa mère. Soyez le bienvenu. Et encore une fois je m’excuse de cet accueil d’infortune. Ha ! Je vais ouvrir les volets si vous voul… Maman…ça ira, merci. Haaaaa ! souffla sa mère en levant les deux mains. J’ai compris ma fille ! Je vais aller défaire mes bigoudis dans ma chambre et me préparais pour mon rendez-vous de ce soir ! Vous aurez tout le temps de papoter entre jeune ! Hahaha ! rigola t-elle discrètement. Tu sais que tu n’es pas obligé de te préparer avec autant d’avance. Une femme se doit de se faire belle pour son bien aimée. Eeeet… je suis si impatiente de retrouver ton père ! hahaha ! Mamaaaaan…bouda Izumi, pas devant Haru ! Qu’elle rabat joie tu fais, ma fille. Souffla t-elle en montant l’escalier. »
Elles avaient l’air plutôt complice toutes les deux. Je n’imaginais pas sa mère petite et rondouillette. Mais elles avaient le même portrait identique.
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« Ta mère à l’air…sympathique ! Oui, elle l’est. C’est sur que…que…tes coups sur la porte…et tes cris…hahaha…l’ont quand même fait douter un peu. »
Elle ne bégayait jamais quand elle parlait à sa mère, et je remarquais, qu’elle le faisait de moins en moins avec moi. Je me sentais rassuré, c’était ma vielle Izumi, toujours aussi mignonne et aussi gentille.
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« Dis-moi, pourquoi tu regardes un film d’horreur si tu as si peur ? 222
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Peuuh…bouda t-elle…ma mère a insister pour voir celui là. Alors…Tu es venu pour prendre des nouvelles ?…Demanda timidement Izumi en détournant les yeux. Oui, je fais, une courte pause, je ne te promets pas de rester longtemps. En fait, j’ai bien de la chance que tu sois chez toi. »
Elle m’avait regardé avec un de ces regards remplis d’amour. Je savais que ça lui ferait plaisir, mais je ne me lasserais jamais de voir sa bouille et son sourire d’enfant. Elle m’expliquait que son père revenait de plusieurs jours de travail à l’étranger, et qu’il avait invité sa mère à se retrouver dans un restaurant. C’était leur rituel, se retrouvait tous les deux une fois dans le mois. Elle m’expliquait ça comme une grande aventure qu’elle voulait vivre un jour elle aussi, attendant impatiemment son prince et se faire belle toute la journée pour le retrouver le soir dans un endroit magique ou reposerait des centaines de bougie. Elle ne tarda pas à me parler de Kotoko et je tendais l’oreille pour saisir la moindre parcelle de ses sentiments. A l’écouter, il avait l’air maladroit et pas très grand gaillard. Elle brandissait son téléphone et me montra une photo qu’elle avait visiblement prise en cachette. Ses cheveux étaient aussi noir que les miens, et ses épaules n’avait pas l’air bien musclés. Son visage était fin et ses yeux en arc-en-ciel.
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« Alors…c’est lui le garçon que tu drague. Se moqua Haru. Heiiin ? ! Rougit aussitôt Izumi. Mais…N…n…Non ! ! Je…Je ne drague pas ! Hahaha ! ! Je plaisante ! …enfin juste un peu. Il a l’air de te plaire non ? Heu…je…je ne sais pas… Tu prends souvent des photos de garçon à leur insu ? HAA ! ! MAIS NON ! ! Clama t-elle en me brandissant une photo de moi en train de bouder, à quelques centimètre de mes yeux et insistant. TU VOIS ! ! Tu…tu m’as pris en photo…Marmonna Haru blasé. C’est…moufta Izumi, la tête levé. C’est pour quand tu m’appelle ! Je ne t’appelle jamais. Rétorqua t-il du tac au tac, le sourire sournois. Haruuu…bouda t-elle en réalisant qu’il se moquait d’elle. Ha tiens au fait…Coupa t-il en fouillant dans son sac qu’il avait posé à ses pieds. C’est pour toi ! Un cadeau ? ! ! Cria Izumi folle de joie. En fait je n’avais pas prévu d’apporter quelque chose mais en passant devant le magasin de disque, j’ai vu leur album en tête de gondole. C’est…un de tes groupes préférés non ? MERCIIIIIII ! ! »
Elle m’avait sauté dans les bras et je tombais à la renverse sur le canapé, ses yeux bleu fondant dans les miens. Son sourire était absolument magnifique et je souriais à mon tour. Aussitôt écrasé qu’elle c’était redressée pour admirer la couverture de l’album, m’abandonnant ainsi une bonne minute, ou j’ai pu l’observer s’épanouir. Ce Kotoko a bien de la chance, j’espère au moins qu’il a calculé, parce que timide comme elle est, je suis sûre qu’elle n’a encore rien fait pour attirer son attention. 223
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« Izumi. Tu fais quoi samedi prochain ? Hum ?…rien de bien particulier. L’avantage d’être le petit ami d’un journaliste photographe, c’est que je sais exactement tout ce qui va se dérouler dans le prochain mois ! Et samedi prochain il y a le festival de l’automne. Le…Festival…De l’automne ?…Est-ce qu’on fête toutes les saisons ? ….Ouais ça m’a l’air typiquement japonais de faire ça. En tout cas, il y a le momijigari. Ha ! Tu…tu parles de la chasse aux feuilles d’érables ? ! Je compte y allait avec Kei, il va sûrement passer la journée à faire des photos pour son travail. Tu veux venir ? On se tiendra compagnie ! Parce que le fou de l’objectif ne me prêtera plus attention au bout de dix minutes. Hahaha ! Tu…tu as l’air heureux Haru ! Mais je le suis. »
Elle avait accepté avec grande joie, et c’est sur ces mots que j’avais regagné la porte, me précipitant jusque chez moi pour me remettre au travail.
** Pendant ce temps, Orie et Nanako longeaient les rues de Miyasaki, pour se retrouver devant le Lycée. ** Orie
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« Nanako, ou on va ? La haut. Rétorqua t-elle en pointant du doigt le toit du Lycée. On…on va à ton Lycée ? On a le droit ? ! Non. C’est pour ça qu’il ne faut pas faire de bruit. Suit moi. »
Elle m’avait aidé à sauter le muret du bâtiment, s’aidant à de vieille branche auxquelles craquaient les feuilles sous notre passage. Il y avait un escalier qui menait jusqu’au cinquième étage, ou des barreaux les encerclaient, grimpant en colimaçon. Une échelle se prêtait jusqu’au toit ou une vielle grille rouillé et cadenassé y empêché l’accès. Nanako accroupi au sol, sauta d’une impulsion soudaine et passa son genoux au travers. La grille céda facilement et la chaîne explosa comme un vulgaire bout de papier.
« Tu es sure que ce n’est pas dangereux ? Demanda Orie tandis que Nanako lui fit signe de se taire. » 224
Le bruit qu’elle venait de faire était bien plus fort que ma question, mais je me tue et posait le pied sur la main qu’elle me tendait pour atteindre l’échelle.
…
La vue était magnifique. C’est sans un mot que Nanako et moi nous étions assises sur le rebord du bâtiment. Je ne savais pas vraiment pourquoi on était là, mais la vue en valait la peine. On pouvait voir toute la ville flambée sous des couleurs de l’automne. Nanako paraissait songeuse malgré son visage qui reflétait un de ces moments ou on retient sa respiration jusqu’à ce qu’elle parle. Quand ce fut enfin le cas.
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« Orie…le pas que tu as fait ce matin, tu l’as appris au dojo ? Hein…le pas ?…tu…tu veux dire, quand j’ai sauté vers toi… Oui, ce pas là. …Non. Je ne l’ai pas appris. Mais…j’imagine que j’ai du inconsciemment l’imprimer à force de voir Aya s’entraîner pendant autant d’années. Je l’ai déjà vu faire une fois, le premier jour ou je t’ai rencontré. Il était apparu dans mon dos sans même que je sente sa présence. Je suis forte…mais lui…il est bien plus que ça. Puis je l’ai revu, une deuxième fois. Ici. Ton frère m’a sauvé d’un bon nombre de situation, mais…ce jour là, je ne pourrais jamais l’oublier. »
Elle me racontait alors tout de sa vie, sans omettre le moindre détail. Les frères Satés avait brisés sa vie. Elle c’était recluse chez elle et ne parlait même pas à son père. Puis elle avait était élevé comme un garçon, pour qu’elle sache se défendre et se battre, allant jusqu’à lui imposer des duels tous les matins. Puis elle m’avait retranscris ce que les jumeaux avaient fait à Kira. Et comment elle est venue à faire table rase du passé. Après ça, elle avait enchaîné en couvrant mon frère d’éloge, son visage s’empourprant à chaque fois qu’elle y décrivait ce qu’elle ressentait. C’est une bonne heure après, qu’elle m’indiqua l’endroit ou les jumeaux avaient été pendus par les pieds au-dessus du vide, lui tirant un rire nostalgique.
Jamais Nanako ne c’était confié ainsi à moi, ne me traitant plus comme une enfant, mais comme une adulte capable de comprendre. Je baissais les yeux, troublé par tout ce que je venais d’apprendre, bien que j’avais supposé bien des choses sur sa vie, rien ne l’égaler.
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« Orie… je me suis toujours posé une question…et je voudrais te le demander aujourd’hui, en espérant que tu seras aussi sincère que je ne le suis. »
Mon cœur se serré. Dévoilé ainsi toutes mes faiblesses me faisait palpiter le cœur. Sa main se posait sur la mienne et je perdais mes yeux dans son gris acier.
« Ca va aller, Orie. »
Elle avait plisser ses paupières et un sourire réconfortant illuminaient son visage.
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« Je…je t’écoute. Articula difficilement la jeune enfant. Pourquoi, tu as choisis le rose pour tes cheveux ?…Je veux dire, si tu voulais paraître comme tout le monde, tu aurais pu choisir le noir ou le châtain… C’est….c’était ça ta question ! ! Rétorqua t-elle presque soulagés. Orie…On est une famille. Je suis là, et mon père aussi, pour te soutenir. S’il y a une chose que j’ai appris de ton frère, c’est qu’on est bien plus fort à plusieurs. On est plus fort avec nos proches, avec nos amis, avec nos familles. Parce qu’on est là pour se protéger l’un l’autre, on partage notre bonheur, mais aussi nos craintes. Tu n’es pas seule…Orie. »
Mon cœur bondissait et se remplissait d’un sentiment nouveau. Etait ce les couleurs chaudes de l’automne qui émanait sous mes yeux, ou cet amour…envahissant mon esprit qui a toujours vécu de solitude ? Je me plongeais dans son regard, réconfortant et aussi beau que cette pluie de feuille pourpre tournoyant dans ses cheveux bleutés. Je serais ma main dans la sienne et en retirais un souffle presque libérateur.
« J’étais….j’étais réellement devenu une cible à l’école. Tous les enfants se déchaîner sur moi, sur mes cheveux et même sur ma couleur de peau, trop blanche et sur mes yeux violets. Tout le monde disait que je n’étais pas humaine et me traiter de monstre. Il me demandait de qu’elle couleur je voyais le monde avec mes yeux. Et…je répondais toujours, que je le voyais noir. Noir comme mes sentiments. J’avais un professeur avant que tout ça n’arrive, il était gentil, et prenait soin à ce que personne ne dise du mal de moi, même si ce n’était pas tous les jours faciles, il me réconfortait tout le temps d’une main sur la tête. Il me disait, que le monde n’était pas noir, qu’il était rose. Et que si j’ouvrais encore plus les yeux, que je regardais au-dessus de leur tête, sans m’attarder sur eux, alors je verrais que le monde est beau. Mais il est parti, et tout ce que je voyais en levant mes yeux au-dessus des élèves, c’était un tableau noir. 226
Aya voyait bien que ça n’allait pas…mais il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. A chaque fois qu’il tentait de s’approchait de moi, père le rappeler à l’ordre. Aya m’a toujours aimer…mais…père le refusait. Il disait que mon frère avait trop de responsabilité pour qu’il perde du temps à s’occupait de moi. Et je le voyais, tous les jours culpabilisés. Ses entraînements étaient de plus en plus longs et de plus en plus intenses. Père lui donné des coups de bâton s’il perdait ne serait ce qu’un peu l’équilibre. Toute la famille applaudissait alors, le vénérant comme le futur maître du dojo. J’entendais parfois Aya vomir à la fin de la journée et regagnait son lit titubant de fatigue. Son visage était triste et à chaque fois que quelqu’un le félicitait, il détournait les yeux et froncés les sourcils. Il ne voulait pas de cet avenir. Alors…le jour ou on m’a coupé les cheveux…j’étais anéanti. J’ai voulu courir dans les bras d’Aya et pourtant la première chose que j’ai fait c’est de regarder autour de moi pour voir si on avait le droit. Lui n’a pas hésité. J’ai senti une bouffée de chaleur soulever mon cœur qui s’amoindrissait. Je comprenais enfin les paroles de mon professeur. Ce que je voyais audessus des élèves, c’était les personnes qui m’aimaient et que j’aimais. Moi, il n’y avait qu’Aya.
Alors, je voulais moi aussi qu’il soit heureux. Ce que j’ai fait était risqué, dangereux et immature. Je me suis teint les cheveux en rose, parce que je ne voulais voir que cette couleur autour de moi, plus de noir, nulle part. Je ne voulais pas me contenter de levé les yeux, je voulais que lui aussi puisse voir la vie tel que je la voyais en le regardant. Je savais que je serais banni, et…je savais qu’Aya ne m’abandonnerait pas. Je n’avais pas trouvé d’autre moyen de voir mon frère s’épanouir. On s’était enfui. J’ai peur qu’il apprenne que je l’ai volontairement entraîné avec moi. Mais…il est heureux n’est ce pas ? N’est ce pas ? ! »
Ses bras m’enlacèrent et le vent qui soufflait fort la haut, tournoyer autour de nous, sifflant une douce mélodie.
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« …Oui…il est heureux. Mais, je crois qu’il serait tant de savoir ce que vous voulez tous les deux faire. JE NE VEUX PAS Y RETOURNER ! Hurla Orie sans hésitation. Je…je veux vivre ici avec Aya. Et je suis sur que lui aussi désire ça. Rien ne nous en empêche hein ? Pour Atsuya…non…mais pour toi Orie…Tu n’as malheureusement que treize ans. Et tu sais comme moi…que tu ne peux pas passer les cinq prochaines années chez Haru. Alors…je resterais à l’appartement, pendant qu’Aya ira à l’école. 227
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Il ne te laissera jamais seule. Rétorqua aussi Nanako. Et puis, il faut bien que tu retourne à l’école un jour ou l’autre. Pense un peu à ton avenir. Tu as déjà un an de retard. Alors…je…je peux retourner à l’école. …Sans l’accord de tes parents…il est impossible de t’inscrire Orie. Alors Aya signera pour eux ! ! …Orie…tu sais comme moi que c’est impossible, et…on sait, tous les trois, comment tout va se finir. N’est ce pas ?… Peuh…bouda Orie. Depuis quand tu es si dure avec moi ? ! Depuis que je m’inquiètes ! Ne t’inquiète pas, je viendrais frapper tout ceux qui te regarderont de travers, crois-moi ! Haha…j’en demandais pas tant. Mais je le ferais. Oui…je sais. Mais…pourquoi aujourd’hui ? …L’intuition peut être. Tu es malheureuse ? …Bien sur. Alors, je vais rentrer et Aya resteras avec toi. Idiote. Haaaaaa ! Je croyais que tu m’aimais ! Oui, je t’aime. C’est pour ça qu’Aya partira avec toi. Et…si je lui dis de rester ? Et si la situation était inversée ? Tu laisserais Aya rentrait seul au dojo pendant que tu vie ton histoire d’amour avec Kazumi ? POURQUOI KAZUMI ? ! ! ! Hurla Orie, rouge écarlate, de la fumée sortant de sa tête avant de se reprendre. Je…Je crois que je comprends. Bien. »
Nous étions restés là, tout l’après-midi. Nanako ne m’avait pas poser de question sur Aya, ni sur notre père et comment fonctionner le dojo. Elle ne s’inquiétait que de moi et…je suppose qu’elle attendait plutôt ce genre de réponse de mon frère de toute façon.
Je regardais les couleurs flamboyantes de l’automne, tandis que les longs cheveux bleus de Nanako s’y reflétaient comme un lac parcourant les branches. Ils avaient poussé depuis notre première rencontre. Je posais ma tête sur son épaule, et ses mains étaient venues caresser mes cheveux.
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« Nana onee chan…je n’ai pas envie… Moi non plus Orie…moi non plus.»
Elle appuyait ma tête contre son épaule et je fermais les yeux quelques secondes. Aki avait raison…elle sentait bon. 228
Quand le soir fut venu, on c’était tous réunis autour dans la cuisine, comme tous les samedis. L’après-midi qu’on avait passé était resté sous silence, complice de notre tête en tête. -
« Hoy, vous êtes bizarre toutes les deux. Interrogea Nasu accoudé sur la table, observant Nanako et Orie se faire des messes basses devant le poteau feu. Pas du tout. Affirma Nanako d’une voix certaine. Allez…marmonna Nanako en poussant Orie. Demande-lui ! Hoy…Nanako, je t’entends tu sais. Rétorqua t-il d’un sourire moqueur. Nana onii chan ! ! Tu m’a balancé ! Kyaaa ! ! ! Désolé Orie ! Clama t-elle d’une voix aigu, avant de lui faire un clin d’œil : Ca fait un partout ! Hoy…un partout ? Pitiééé Nana onee chaaan ! J’ai pas fait exprès ! Ton père à l’ouie fine ! Aye aye…comme Nasu. Kyaaa ! ! ! T’es pas jouable ! Haa…souffla monsieur Fujii. Vous êtes une belle paire de… PERVEEEEEEEERS ! Crièrent les deux filles à l’unisson. Hahaha ! Se mit à rigoler Nasu. Y en a pas une pour rattraper l’autre. Vous êtes…mignonne. C’est le bon moment ! Souffla discrètement Nanako à l’oreille d’Orie. Oui oui ! Marmonna celle-ci. Je t’ai encore entendu. Clama Nasu avec fierté. Aya onii saaan…appela t-elle d’une petite voix, les yeux grand comme deux ballons. Hoy…c’est de la triche…Lança Nasu en sursautant. Je peux aller voir Kazumi demain ?… Je peux t’y accom… Toute seule. Coupa Orie, les yeux plissés comme si elle allait recevoir un coup sur la tête. …La dernière fois que je t’ai laissé toute seule…Reprit Nasu d’un air sérieux. Je sais. C’est le jour ou Nanako m’as sauvé des deux hommes de main de père. Je sais qu’il veule me reprendre pour que tu rentres à la maison. Mais…j’ai besoin…juste une fois…de ne pas me sentir surveiller. Je regrette Orie. Je t’accompagne là bas. Je resterais dans les environs…mais je ne partirais pas. »
Orie baisser les sourcils mais ne contesta pas. Elle allait pouvoir être seule avec Kazumi c’est déjà ça. Je savais que Nasu allait être en désaccord, mais je ne pensais pas qu’il lui parlerait aussi sévèrement. J’ouvrais la bouche pour la soutenir…mais rien ne sortie quand il me regarda. Je baissais à mon tour les sourcils…sentant la peine qu’il avait eu de lui dire ça. L’ambiance c’était quelque peu refroidi tandis que père restait en dehors de leur conflit. Finalement, le repas c’était passé dans le calme, et bien que mon père avait tenté de sortir quelques boutades pour détendre l’atmosphère, il n’eut pas de succès et c’était résigné à finir rapidement son pot au feu. C’était une des recettes que ma mère faisait quand le froid commençait à arriver. Mon père me racontait qu’elle disait qu’un bon repas chaud apaiser le cœur. J’en étais convaincus. On formait une famille. Jamais ce mot n’avait signifiait autant à mes yeux, que depuis ce jour là…
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… Mon père avait été convoqué au Lycée pour régler mon exclusion il y a deux mois de ça. Je ne sais pas vraiment de quoi ils avaient parlé, mais la porte du directeur avait tremblé sous les cris de mon père. Dans le couloir, je souriais. Il avait réussi à ne me faire avoir qu’un simple avertissement comme les autres. Il était fier de lui quand il sortit pour me l’annoncer, me tapant l’épaule, quand il eu le malheur de croiser le père des jumeaux, monsieur Satès, son ancien ami… ** Flash back Monsieur Fujii VS Monsieur Satés. Mon père l’avait regardé d’un air que je ne lui connaissais pas. Son regard était noir et ses yeux auraient glacé quiconque aurait voulu s’opposer à leur rencontre. Heureusement, personne ne s’y était risqué et Nasu et Elel, spectateur de la scène, était eux aussi plongés dans le silence qui c’était fait lourd. « …Alors, c’est comme ça que tu élèves tes enfants… » Sa voix était rauque et son visage c’était d’autant plus obscurcis. La pluie qui ne cessait de tomber sur le toit aurait parfaitement pu s’abattre sur eux, qu’aucun n’aurait bouger. -
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« Ne me donne pas des leçons « comment élevé mes fils ». Ils n’auraient jamais eu cette idée si tu ne les avaient pas fait exclure de Miyasaki ! J’avais un travail et une vie normale ! Quand ce garçon m’a appelé, le président des conseils des élèves, et qu’il m’a dit avoir déchiré cette feuille…alors je pouvais tout reprendre ou je l’avais laissé ! ! Alors c’est lui. Qu’importe pour le moment. On était amis Toya. Avant de faire ce contrat, je t’avais proposer mon aide. Parce que c’est ce que font les amis. Je ne pouvais ignorer ce que tes enfants avaient fait…mais je ne pouvais te considérer comme un homme que je détestais. Signer cette feuille était la seule solution pour préserver nos familles respectives. Tu le sais aussi bien que moi. Mais tu t’es précipité ici sans réfléchir à la moindre conséquence de tes actes. On ne peut plus être ami. Ce que tu as fait était irréfléchi, autant pour moi que pour tes propres enfants ! J’aurais tout fait…pour essayer de te sauver. JE N’AI PAS BESOIN D’ETRE SAUVER PAR QUELQU’UN COMME TOI ! Toi, et ta fille…regarde là. Tu parles de moi mais regarde là avec ses cheveux colorés, ses percings aux oreilles, son teint pâle et…son ami aux cheveux blanc et aux yeux viol… »
Il n’avait pas eu le temps de finir ses jurons que le poing de mon père lui avait enfoncé les lèvres. Il n’avait même pas tituber, ni même essayer de riposter, qu’il c’était étalé à terre, les pupilles s’enfonçant dans son crâne. « Je n’autorise personne à parler des gens que j’aime comme ça…Leurs apparences peuvent être tape à l’œil, mais leur cœur en est tout aussi bon. Ils ne sont pas parfaits, et j’en suis heureux ! Parce qu’on est humain…parce qu’on a tous des failles et qu’on est tous là pour les combler…Parce qu’on est…ON EST…UNE FAMILLE ! » Ces mots avaient résonné, il n’était pas seul. Je pouvais sentir la force de ma mère émanait en lui. Je sentais l’amour, plus que la colère. Nasu avait eu un sourire fier et 230
soulagé. Il venait de se trouver un nouveau père et tout en lui reflétait l’estime qu’il lui porté, honoré de cette démonstration flagrante de son importance à mes côtés…à ses côtés. Après ça le directeur m’attribuait une semaine d’exclusion, pour le trouble qu’avait causé mon père. C’était une juste punition que j’avais endossée avec arrogance. ** fin du flashback Ce soir, il était le père et nous étions tous ses enfants. J’aimais les repas que nous passions tous ensemble, et bien que le silence avait envahis le début du repas, la fin se passa dans les douces plaisanterie que mon père avait de nouveau tenter, avec succès. Il était le pilier de notre moral, de notre soutiens, il était celui vers qui on voulait tous rester. Mon père. Après le dessert, Orie avait insister pour que Nasu passe la nuit avec nous et après un léger coup d’œil sur les yeux de mon père en arc-en-ciel, il avait accepté. On avait regarder un film, Orie blottis entre Nasu et moi, crapahutant à nouveau pleine d’énergie, bien qu’elle c’était endormis quelques minutes avant la fin, la tête sous la mienne, qui m’étais également assoupis. « Bonne nuit les filles… » Il avait murmuré à mon oreille, m’embrassant tendrement la joue pour ne pas me réveiller davantage. Et je m’endormais finalement. … ** Quelques heures avant ça…à l’accueil d’un restaurant réputé, Kei et Haru attendaient qu’on les dirige vers une table. ** Kei Haru avait insisté pour m’emmener ici. C’était un restaurant vraiment chic. Ca faisait longtemps que l’on avait pas fait de sortie ensemble. Qu’elle surprise quand mon téléphone avait sonné ! Il passait me prendre et j’avais une bonne heure pour me préparer. Me préparer pour quoi ?…Il avait refusé de me le dire et s’ébouillantait à raccrocher d’une seconde à l’autre. Il détestait vraiment le téléphone et m’avait seulement ordonné de me faire aussi beau que d’habitude. « aussi beau que d’habitude »….je ne passe pas une heure devant le miroir pour me préparer, a quoi pense t-il ? ! J’avais pris un petit studio au-dessus de ma boutique, économisant ainsi sur différent frais. Il est vrai qu’Haru m’avait dit que je pouvais rester chez lui jusqu’à ce que mon déménagement se fasse, mais il ne pouvait pas m’imposer à sa famille, et d’ailleurs, je n’avais aucune envie d’abuser de leur hospitalité et avait emménager dés la fin de l’été. Ainsi depuis deux mois, je dormais seulement les week end chez lui, mon studio étant réellement trop petit pour deux.
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J’étais resté les yeux écarquillés quand j’ai ouvert la porte du magasin pour le faire entrer. Ses cheveux noirs étaient quelque peu désordonnés par une mince poignet de gel. Ses yeux noirs semblaient allongés et son sourire quand il me tendit la main, m’avait soulevé la poitrine d’un soupir d’émerveillement. Il avait un magnifique costard gris et noir. Sa cravate d’un éclat violet. S’il ne m’avait pas tiré dehors, j’aurais aussi bien pu passé la soirée à le déshabiller. Mais ce soir, il m’avait traîné ici sans vraiment me dire pourquoi. Le restaurant était en contre bas, seul l’accueil se trouvait dans le hall d’entrée. Les murs étaient de vieille pierre grise ou une chaleur agréable y était imprégnée. Le serveur au smoking parfaitement bien taillé nous invita à le suivre. Je comprenais maintenant pourquoi Haru était si bien habillé. Quant à moi, je portais une chemise blanche bien repassée, un pantalon à épingle marron…et mes bretelles…auxquelles Haru détestait de me voir sans et que je n’aurais oublié pour rien au monde si ce n’était pas pour lui. Les escaliers étaient illuminés par des bougies qui sentait bon la rose, recouvert de verre rouge d’où la lumière tamisé harmonisé une ambiance calme et romantique. La salle était couverte de voûte majestueuse. Des toiles étaient tendues ici et là sur le plafond, d’où pendait en son centre un luminaire aux arques imposante ficelés de diamant. A chaque détour d’une table, des roses y étaient parsemés, des bougies éclairaient les visages des couples qui y mangeait. J’étais émerveillé par la beauté du lieu, comment Haru connaissait-il un si beau restaurant ? C’est au moment ou je me suis posé cette question qu’une voix de femme nous interpella au coin du voûte. « Haru ? ! » Cette femme était sublime. Ses cheveux blonds et bouclés tombés sur ses épaules dénudées. Les joues un peu ronde et rose, ses yeux bleus n’en étaient que plus grand. Sa poitrine opulente se serré sous son corset nacre, et ses mains recouvertes de bijoux scintillant nous faisaient signe de venir. Haru allait la saluer à sa table et je le suivit, tandis que le serveur attendait sans broncher. -
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« Paul, voilà le garçon dont je te parlais. Hahaha ! Alors vous êtes celui qui a fait sursauter les deux femmes de ma vie ! Avaitil aussitôt enchaînés en se levant pour donner une bonne claque dans le dos d’Haru avant de lui tendre la main. Ravi de faire la connaissance du meilleur ami à ma fille. Ha ! Bonjour monsieur. Je m’excuse d’interrompre votre repas. Je n’avais pas l’intention de vous gêner. J’avais demandé conseil à Izumi et elle m’a envoyé un message pour me parler de ce restaurant, j’ignorais que c’était celui dans lequel vous contiez venir. Mais pas du tout ! Rétorqua sa femme. Je suis ravi d’avoir pu te présenter à mon mari. Ha ! Coupa Haru confus d’avoir négliger Kei qui attendait à côté de lui. Je vous présente mon petit ami ! Se tournant vers lui…Kei, ce sont les parents d’Izumi !»
Je regardais ce couple avec des yeux ronds comme des billes. Haru avait été clair et n’était pas passé par quatre chemins pour me présenter à eux. Je sentais déjà la chaleur 232
me montait au visage et mes mains devenir moite, quand leurs sourires illuminaient leurs visages chaleureux. Je les avais salués à mon tour et les avions laissé reprendre leur repas en toute tranquillité. Le serveur nous avait affectait à une table qui semblait être plus intime que les autres. C’est Haru qui me tirait la chaise et m’avait invité à prendre place. -
« Tu…tu es bien convenant. Marmonna Kei surpris. N’y prend pas trop goût haha ! c’est la première fois que je fais ça. »
Il avait demandé une table plus en recul, pour que je me sente à l’aise. C’est vrai que j’avais un peu moins l’habitude d’affirmer haut et fort qui j’étais, mais…si c’est pour lui, et avec lui…alors je n’y voit aucun mal aise. Les entrées nous avaient été servies. J’avais rarement mangé quelque chose d’aussi délicieux raffinés. La salade de légume fondait en bouche. Haru se tenait bien droit sur sa chaise et encore une fois, je fondais sous son charme. -
« Kei…s’excusa Haru en penchant légèrement la tête. Je voulais faire ça bien. Je n’avais pas l’intention de le sortir au cours d’un repas entre amis et je ne t’avais même pas demandé ton avis. Si tu fais allusion au fait de m’avoir inviter à emménager ensemble. Tu n’as pas du tout à être désolé. Qu’importe comment tu me le demande Haru. J’étais sincère. Je serais heureux de t’avoir prés de moi…Maiiiis…J’avoue que cette attention, ne fait que confirmer le fait que je t’aime. Merci de m’avoir emmener dans un si bel endroit. »
Le repas et le dessert étaient plus que succulent. Il m’avait raccompagné chez moi et ne le laisserait pas repartir avant l’aube. ** Loin de toute cette euphorie, la nuit salué Nanako, qui ouvrait difficilement les yeux. ** Nanako … Trois heures du matin. Ma gorge était sèche et je me levais à contre cœur. Je sortais un pied de la couverture…je ne me rappelais pas de m’être mise au lit. Quelqu’un soufflait doucement à côté de moi. Je passais la main sur mon visage, j’avais vraiment le réveil difficile. C’était Orie. On c’était endormis…je me souviens maintenant, on regardait un film. Nasu est partis dormir sur le canapé ?…Le sol était froid et je n’avais pas pris la peine de mettre des pantoufles. Un verre d’eau et je retourne au lit. Les marches paraissaient flotter à chaque fois que mes yeux fatigués se refermés. Je baillais…qu’elle horreur de se levé en pleine nuit d’automne…Brrr…il fait froid.
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Sans prendre la peine d’allumer, je me guidais assez facilement dans l’obscurité, tapotant sur les quelques verres qui s’égouttait sur l’évier. Je me rafraîchissais enfin quand je vis son ombre à travers la fenêtre qui surplombait le robinet. La lune n’était qu’au trois quarts cette nuit là, mais je voyais parfaitement son corps se courber dans un équilibre parfait. Ses cheveux blancs absorbaient les rayons de la lune pour renvoyer une centaine de petite lumière blanche qui s’ondulait autour de son torse nu. Mes yeux s’écarquillaient à chacun de ses muscles qui se contractait. Ses gestes étaient gracieux et d’une finesse incroyable. Ses mouvements m’étaient inconnus. Au-delà du combat, cet art martial ressemblait d’avantage à une philosophie de vie. Chacune de ses techniques permettait la création d’une image du corps. Les deux bras tendus de par et d’autre, les jambes repliés comme s’il était parfaitement assis dans les airs, sans aucune difficulté apparente, des mouvements circulaires opérés autour de lui. Ses mains tendues, aucun angle mort n’était envisageable. Il se redressait alors et restait immobile un petit moment avant de tourner soudainement son visage vers le miens, transperçant mes yeux à travers la petite fenêtre. Son violet n’en était que plus intense et brillait comme s’il la lune était elle-même venu à la rencontre de sa contrée fleurie. Mon cœur avait bondis et mon verre c’était cassé. Un petit filet de sang coulait de mon doigt, l’ignorant totalement pour le rejoindre dehors. A peine avais je refermais la porte derrière moi, qu’une rafale de vent avait soulevé ma nuisette. Nasu semblait ailleurs…ou plutôt…il semblait différent. Il faisait déjà froid dehors, je grelottais déjà comme si j’étais sur la banquise tandis que Nasu n’était recouvert que d’un short large jusqu’aux genoux. La pelouse était humide et mes orteils n’appréciaient guère de la sentir s’inviter entre eux. « Hoy…tu va attraper froid. » Sa voix était grave et son regard sérieux. -
« Toi aussi, tu n’as…qu’un short large et tu es pied nu. …j’ai l’habitude. Même quand il neige les entraînements se font ainsi. Alors…tu…tu t’entraînais ? Désolé. Je ne peux pas ignorer dix huit années d’entraînement intensif. Ne plus le faire reviendrait à perdre une partie de moi. Il n’y a plus que la nuit que je peux m’exercer. Est-ce que je t’ai réveillé ? Aye…heu…je veux dire, non ! J’avais soif alors… HOY ! TU T’ES TAILLE LE DOIGT ! »
Il avait attrapé mon doigt d’où perlaient quelques gouttes de sang. Sa peau était incroyablement chaude et j’en avais sursauté. Son regard c’était changé, il était redevenu celui que je connaissais. Son autre bras droit avait glissé dans mon dos, frissonnant par une température bien basse, et me tira tout contre son torse brûlant. « C’est mieux là non ?…Je m’en voudrais que tu t’enrhume. » A peine avait-il fini de me faire rougir qu’il lécha mon doigt, essuyant les quelques gouttes qui coulaient maintenant sur sa langue. 234
-
« A…Atsu…ya ! ! ! Nana…ko…je t’avais pourtant dit de ne pas tenter un vampire. »
Sa voix était vibrante et mon cœur s’emballa dans une symphonie aux milles sonorités. Les rafales de vent se succédaient et je ne pouvais détacher mon regard de cette prairie violette se perdre dans une tempête de lumière blanche et éclatante. Ses cheveux s’abandonner devant ses yeux, et ses lèvres…sucrées…se posaient ardemment sur les miennes. « Nanako… » sa voix soufflait sur mes lèvres avant de s’y redéposer. ** Nasu Voilà deux heures que j’entraînais mon corps à un contrôle parfait et c’est maintenant…je ne réalise que maintenant ! Nanako est une tornade. Je me sens tellement différent avec elle. Je me sens…libre. Je la serrais contre moi, tellement petite et mince, que j’aurais pu l’étouffer sans m’en rendre compte. Je croyais l’aimais comme un fou…mais encore une fois, je venais de l’aimer encore plus. Elle était mon étincelle dans cette obscurité, elle était mon ange dans sa nuisette blanche qui volait sur ses cuisses, elle était celle qui m’avait fait arrêter mon entraînement, impensable. Je me serais reçu une rouée de coup de bâton si j’avais oser bougé d’un centimètre au dojo. A vrai dire, je n’avais jamais bougé, même pour Orie. Au dojo, je n’avais aucun pouvoir sur moi, je n’étais pas mon vrai moi. Je n’étais que l’image que mon père voulait et celle que toute la famille attendait du futur maître. « Nanako…Merci » ** Nanako Il avait murmuré ces mots dans mon cou après m’avoir fortement étreigné, la tête contre son cœur qui battait contre mes tempes. De quoi me remercier t-il ?…Je n’eus pas le temps de lui demander, qu’il me remerciait à nouveau. -
« Merci…merci Nanako. De..De quoi… ? Je…je ne viens pas de te gêner alors que tu t’entraînais ? Au contraire. Rétorqua t-il aussitôt. Jusque là je n’arrivais toujours pas à faire abstraction et enduré ça avec les même souffrances qu’autrefois. Mais…mais tu as tout changé Nanako. Quand tu m’a interrompu, j’ai su ce que je devais faire…et…j’ai compris ce que je faisais mal depuis tant d’année. Il n’y avait pas la paix dans mes gestes. L’art du Shaolin est une harmonie avec soi-même, c’est un état d’esprit. Mon père me l’a souvent répété mais je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire. Tout simplement…parce que je n’étais pas heureux. Nanako. Je peux le faire maintenant. Je sais que je le peux le faire ! Parce que…je t’aime.»
Je n’avais aucune envie de lui poser des questions, il venait de me dire le seul mot qui me suffisait à me combler de bonheur. Je secouais mes mains pour me réchauffer malgré
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moi, rien n’y faisait, j’avais toujours froid. Il les avait aussitôt pris dans les siennes, si chaude. -
« Nanako, Je vais te réchauffer ! Avait-il clamé en la poussant, les deux mains sur l’épaule et le regard enthousiaste. Ayyye ? ! »
Avant même que je ne réagisse il poussa un de mes pieds avec le sien, me retrouvant les jambes écartées au-dessus du sol. -
« AYyye ? ! Qu’est ce que tu… Haha ! Rigola Nasu en s’expliquant. Quand j’étais au dojo, mon entraînement commencé à cinq heures quarante cinq tous les matins. Jusqu’à sept heures trente, les exercices consistaient principalement à travailler la force-vitesse. On réchauffe d’abord les muscles par la course. Quand une personne ordinaire court le cent mètres en moins de douze seconde, au dojo, mon père avait pour habitude de me tirer avec un bâton pour m’obliger a aller bien plus vite. Et si j’avais le malheur de ralentir, mon dos était martelé de petit coup succinct. »
Il glissait derrière mon dos, je ne voyais plus son visage mais sentait la chaleur de son torse accolait à mon dos, m’étirant les bras de chaque côté, ignorant totalement le fait qu’il faisait moins de dix degrés et que j’étais en nuisette dans le jardin. Son corps à lui était bien plus bouillant que je ne l’avais encore jamais sentis. Sa chaleur me parvenait agréablement, tandis que j’étais devenu une marionnette dans ses mains. Il poussa encore un peu plus mon pied, et collait le sien contre le mien. « Tu arrive à voir la forme ?… » Il soufflait dans mon oreille et je n’arrivais pas du tout à comprendre ce qu’il voulait dire par là, seule une bouffée de chaleur m’ébouillantais le visage. -
« Ferme les yeux, et laisse toi faire. Ayyee ? Tu as confiance en moi ? aye. Alors ferme les yeux. »
Je m’exécutais, et il reprit là ou il en était. « Il y a cent marche pour atteindre mon dojo. Je courrais cette distance tous les matins, je faisais des courses de vitesse de plus de dix mètres d’escalier, bondissant de droite à gauche pour renforcer les adducteurs. Je répétais le voyage dix fois d’affilés, portant au passage des seaux d’eau. Qui d’ailleurs n’avait aucune utilité au dojo vu qu’on avait l’eau courante ! Je crois que ça plaisait juste à mon père de me voir arriver trempé. Ensuite, je faisais une heure de tractions, pour entraîner les bras. Mais tout ça…c’est l’échauffement, rien de bien compliqué. » Il tournait son pied autour du mien et mon corps suivaient ses mouvements d’une grande souplesse. En une seconde, on avait parcouru la moitié du jardin. Comment avais-je fais cela ? ! Ce pas ? J’avais beau l’avoir fait avec lui, je n’arrivais pas à en 236
comprendre le sens, la direction, la vitesse…Seul le souffle avait soulevé ma robe, laissant apparaître ma culotte toute aussi blanche, que Nasu avait légèrement effleuré en voulant retenir le tissus de soie de s’envoler. Tout mon corps semblait réagir étrangement à ce contact, tandis que son bras droit serré le dessus de ma poitrine et l’autre enlacé mon ventre. -
« Hoy. J’avais oublié, déso… Je n’ai pas compris la forme. Encore une fois. Et continue…Raconte-moi encore, le petit déjeuner. »
Bien que je ne le voyais pas, j’avais senti son sourire au dessus de ma tête. Il poussait à nouveau son pied contre le mien, sa jambe collait à l’intérieur de la mienne comme si l’on ne faisait qu’un. La rotation était d’une vitesse telle que je ne la maîtrisais pas. Il n’y avait pas seulement la vitesse, mais autre chose. « le petit déjeuner consistait en Dou Fu Noir (tofu), et de Ba Bao Jou (bouillie de riz avec huit objets précieux) et Yao Tiao (farine frie). Je pouvais aussi prendre des nouilles et du riz. Après ça l’entraînement reprenait à neuf heures par les étirements du corps. Aki et moi coopérions pour ses exercices. Il s’agit d’étirer les muscles au-delà de la douleur. Un de mes plus vieux souvenir de cet entraînement remonte au jour ou mes os ont craqué sous le poids d’Aki. J’avais les deux jambes en suspensions, mes chevilles étaient posées sur deux briques à un mètre du sol, en grand écart. Aki avait sauté au-dessus de moi, retombant les deux mains sur mes épaules, les jambes droites et bien jointes au-dessus de ma tête. J’étais malade depuis plusieurs jours et mon corps avait refusé de suivre. Mes jambes avaient lâchés et le repos m’avait été prescrit, ce fut les trois jours de repos les plus mémorable que j’ai passé. Sinon, la fente est un exercice assez populaire. On le fait faire au débutant. » Je ne me lassais pas de l’écouter me racontait ses souvenirs d’entraînement. Au vu de sa musculature et de ses abdos en béton, je n’imaginais pas qu’un travail aussi rigoureux était nécessaire et surtout, qu’il vivait cet entraînement tous les jours. Il y avait comme une douce nostalgie dans ses paroles. Il ne détestait pas le kung fu. Il adorait ça en réalité et je crois, que ça lui manquait. Ce qu’il n’aimait pas…c’était ce manque de liberté, ce manque de communication, ce manque de vie et…ce manque d’une famille aimante et conviviale. Même quand il disait se recevoir des coups de bâton, sa voix ne tremblait pas. Il en parlait comme si c’était un mal nécessaire à sa progression. J’étais impressionné, et il répétait son pas rotatif aussi longtemps que je lui demandé de recommencer. Il y avait des appuis bien précis à prendre. Je sentais l’herbe sous mes pieds se plier sous ma volonté. Mes orteils qui n’aimaient que très peu le froid, ne flanchait plus, et tournoyait au dessus du sol, ne faisant plus qu’un avec l’herbe qui glissait et se plié sous chaque flux d’impulsion. Je commençais doucement à comprendre…les bras pivotaient eux aussi, ce n’était pas seulement les pieds, ni les jambes, mais tout le corps qui se déplaçait à cette vitesse. A chaque pas, ses mains se replié sur moi, sa respiration s’intensifier dans mon cou, caressant ma nuque de ses lèvres tièdes. « Je veux m’entraîner avec toi, Nanako. Avec Aki. Avec Orie. Avec les élèves du Dojo. Je voudrais rendre ma maison aussi accueillante que la tienne. Je rêve…de vivre ça avec toi. » 237
Il c’était arrêté. Mon corps c’était réchauffé et ce recroquevillé au creux de son torse et de ses bras qui m’enlaçait plus encore. Il venait d’exprimer son souhait. Il me faisait part de son avenir et de son but à atteindre. « Nanako » Il m’avait tirait le bras et on fit quelque mètre avant qu’il s’assoie sur la balancelle gelée par le vent glacial. Ses pieds nous balancèrent quelques minutes, regardant le ciel parsemé d’étoiles entre les nuages poussaient par le vent. -
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« Merci. souffla Nasu. Tu m’as offert un nouvel espoir pour mon avenir. Je ne savais plus vraiment quoi faire, partager entre cette vie et celle du dojo. Je sais maintenant, ce que je veux faire de ma vie. Je te remercie également pour Orie. Je ne sais pas ce que tu lui as dit, mais c’était la première fois ce soir qu’elle exigeait un souhait. Je comprends parfaitement ce qu’elle peut ressentir et…je suis rassuré qu’elle me l’ait demandé. Même si ça ne m’a pas enchanté de lui avoir refusé. Aye ? Orie m’a toujours fait passer avant ses propres sentiments. Elle assistait à chacun de mes entraînements, caché derrières les panneaux de toile. Elle me regardait, tout le temps. Je levais les yeux sur elle parfois…et je me prenais aussitôt un coup de bâton sur les pieds ou sur les mains. Je n’étais rien qu’un statut de plus dans la famille. J’étais considéré comme le futur maître des lieux. Chacun se prosterné en me félicitant. Je détestais ça. Je n’avais rien choisi de ma vie. Le dojo était une prison dans laquelle on m’avait appris à grandir. Et puis il y avait Haru. Il m’a fait découvrir des choses dont j’ignorais totalement l’existence. La mer, les fast food, les salles de jeux… On ne sortait que la nuit évidemment. Je ne me suis jamais fait prendre, même si je crois que mon père s’en doutait. Tant que ça n’avait pas d’incidence sur mon entraînement, il fermait les yeux, mais devenait chaque jour plus sévère, et moi…moins docile. Notre mère ne sortait jamais. C’est à peine si je l’ai vu durant mes dix huit années. Elle était toujours dans l’arrière salle. Seule Orie avait le droit d’y entrer. Les femmes et les hommes vivent chacun dans une aile du dojo. Tu veux dire…que tes parents ne sont jamais ensemble ? …Jamais. C’est pathétique non ? Ils sont mariés pour le statut. Un mariage arrangé. Ca a toujours fonctionner ainsi dans ma famille. Mais…Orie est plus proche de notre mère que je ne le suis. Elle a beau se cacher, je sais qu’elle est affectueuse avec elle. Cela dit…Orie a été élevé de façon à ne jamais être égoïste. Je devais toujours passer en premier, parce que j’étais le garçon, et son aîné. Elle avait à peine le droit de m’approcher, bien qu’on se voyait parfois en cachette. C’était des courts instants, ou je profitais de la prendre dans mes bras. Je lui disais qu’elle n’avait pas à s’inquiéter, que je serais toujours là parce que j’étais son grand frère. Malgré ça, elle faisait toujours très attention à ne pas me mettre dans une mauvaise situation. Je me rappelle, de ce jour. Ou elle est rentrée à la maison, les cheveux coupés et pleurant toutes les larmes de son corps. Elle m’a vu dans l’entrée et à reculer d’un pas, presque honteuse de se montrer ainsi. Elle avait regardait autour d’elle, n’osant pas s’approcher de moi. Elle était anéantie…et elle pensait toujours à moi malgré ça. Je la soupçonne d’avoir fait exprès de se teindre les cheveux en rose. Elle savait bien que je ne l’abandonnerais pas. Mais encore une fois, elle a pris cette initiative, pour moi. Aki est venu me voir une nuit, pour m’avertir. C’est pour bientôt. Mon père va venir la chercher, et il y arrivera. Il va venir en personne, mais bien accompagné. Aki m’a 238
dit qu’il avait entraîné d’autres personnes, il ne sait pas qui ils sont, mais d’après ses dires, ils pensent être de taille contre moi. Aki a un grand respect pour mon art, et je ne peux que le croire quand il dit que je n’ai pas toutes mes chances. C’est pour ça qu’il est ici. Aki, toi et moi, si tu es partante. Alors, c’est pour ça que je ne peux pas la laisser se promener seule, je ne pourrais pas concevoir qu’il lui arrive quelque chose. Mais…Orie…n’a jamais été égoïste jusqu’à aujourd’hui. Alors, je suis content. Vraiment content. Qu’elle ai eu le courage de faire cette demande. Pour la première fois, elle a exigé un souhait auquel elle savait que ça allait me contrarier. Elle le savait…mais elle se devait de le faire. » Il penchait la tête vers moi, le sourire presque triste. L’amour fraternel était quelque chose d’admirable. Je ne pouvais plus prononcer un mot, mes lèvres se mordaient et mes yeux se plissaient malgré moi. « Nanako. » Ses mots avaient soufflé aux creux de mes oreilles, ses bras autour de moi insufflait une chaleur et ses cheveux volaient encore sur mon visage, sentant la bonne odeur d’un jardin fleurie. Je passais mes bras autour de son cou, le serrant plus fort contre moi… -
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« Pardonne-moi d’avoir été égoïste. Quand je t’ai rencontré, la seule chose que je me disais, c’est que tu serais une amie géniale pour Orie. Que tu lui apprendrais à être forte et que tu lui ferais découvrir la vie comme Haru l’avait fait avec moi. Mais…je n’avais pas imaginé…que mes sentiments pour toi étaient déjà gravés dans mon cœur, à la minute ou je t’ai vu. Rien n’aurait pu empêcher mon amour de grandir pour toi. Je regrette tellement d’avoir une vie si compliqué à t’offrir. Mais…il faut que je le fasse. Je ne veux plus que cette éducation se perpétue au sein des Nasu. Je veux changer le dojo. Je vais me battre pour montrer mon désaccord, mais je rentrerais, avec Orie. Je me battrais tous les jours pour les faire pliés. Je deviendrais le maître comme il le voulait. Mais…je serais seul juge et deviendrais mon propre maître, avec mes règles et partagerait chaque conviction que j’ai apprise avec toi, avec nos amis, avec ton père. Je sais…Atsuya…moi aussi…je t’aime. Je resterais à tes côtés, et je t’attendrais, toute une vie s’il le fallait. Nanako…. »
Il répétait mon prénom, doucement susurré au creux de mon oreille. Mon cœur battait la chamade, partagé entre la tristesse de savoir qu’il allait partir, et de mon amour pour lui, si grand que le temps ne sera qu’un ennemi de plus à abattre. Ses doigts se glissaient sous ma robe, sa main était tiède et douce. Elles parcouraient mes cuisses, mes hanches… et ses baisers dans le cou me faisaient chavirer, ma vue c’était troublé et ma respiration s’emballait. Je frissonnais et serrais mes bras autour de sa nuque. Je n’avais pu retenir un léger cri de surprise lorsque ses doigts effleurés mon dos, remontant sous ma nuisette qui ne cachait plus grand chose de mon corps. -
« A…Atsuya… Hoy…désolé. Je voulais sentir ta peau…tu es si douce… Mais quand bien même…je me contrôlerais aussi longtemps qu’il le faudra. Pour t’avoir…juste pour moi.»
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Là n’était pas le problème…il aurait pu allait plus loin que je ne l’aurais pas arrêter, plongeant dans le désir fou de ne l’avoir que pour moi. Mais on le savait tous les deux. On allait se séparer et la déchirure n’en aurait été que plus dure. Il retirait doucement ses doigts et le tissus de soie retombaient sur mon bassin. Mes joues s’empourpraient d’un rouge incandescent que même la plus belle feuille d’érable n’aurait pu égaler. Il sourit d’un air confus mais satisfait et m’embrassa fougueusement, une main sur ma joue, faisant planer ses doigts sur mes cheveux que le vent ramener sur mon visage. Ses lèvres s’éloignaient à contre cœur. « Rentrons… » … Il voulait être heureux et pour ça…il fallait qu’il reparte pour accomplir ce rêve. Il allait devenir maître, et changer les règles. Il changerait son avenir, celui d’Orie, et celui de toute la famille Nasu. Un nouveau Dojo allait voir le jour.
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Chapitre 25 : La neige adoucit les cœurs Le froid se glissait sur mon visage. Je glissais ma main sur mes yeux comme pour me réchauffer.
« Hoy…Nanako…réveille toi…. »
Je remontais mes genoux contre ma poitrine, ou était partie cette bonne chaleur blottie contre moi ? Je cherchais la couette de mon autre main, tapotant mon épaule dénudée, survolant un tissu doux et fin, ma nuisette.
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« …J’ai fait du café. Naaaanako. Réveille-toi. …noir…sans sucre…marmonna t-elle les yeux fermés, grimaçant en se hâtant de nouveau pour trouver sa couette. »
** Nasu
Je ne pouvais me retenir de sourire. Même endormie, ses sourcils se froncaient, énervés de ne pas trouver de quoi se réchauffer. Ses mèches bleus parsemaient son visage pâle et je tirais finalement sur le petit plaid qui m’avait été donné pour la recouvrir. A peine l’avais je posé sur ses épaules qu’un sourire paisible émerveilla son visage assoupi.
Mauvaise idée. Elle retombait dans ses songes. Je profitais cela dit d’une minute pour la contempler comme la plus appétissante des friandises qui m’avaient été donné de contempler.
On s’était tous les deux endormis dans le canapé du salon, et le soleil timide de l’automne traversait partiellement la fenêtre. Il y avait cette grande pancarte au-dessus du canapé et c’est nostalgique que je plissais les yeux en rigolant. « Aye aye nanajane sama » aux courbes dorées et à l’encadrure fleuris, me rappelait de bon moment qui n’étaient pourtant pas si lointain. Des dizaines d’images me revenaient alors, lorsqu’elle a frappé ces deux types pour défendre Orie, sa ceinture, qu’on n’avait jamais retrouvé, la légende de Nanako qui avait assommé un sanglier…le jour ou le club d’astronomie avait ruiné mon premier baiser…Hahaha ! Tant de chose qui font, que je ne l’oublierais jamais.
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Je me penchais au-dessus de son visage et écartait un de ses doigts pour apercevoir ses longs cils caresser ses joues rosées. Elle plissait ses yeux, mécontente, et se mit à râler tout haut, encore somnolente. « aye…c’est froid…vampire » C’est vrai, Nanako n’aimait pas le froid. Pourtant c’est la température que mon corps à toujours eu quel que soit le temps. Je me demande si elle s’y habituera un jour ? Elle se recroquevillait toujours plus sur elle-même, tirant sur le plaid jusqu’à le remonter jusque sur sa gorge telle une écharpe qu’elle ramenait en accordéon. « Hoy ! Na…Nanako ! » Sa nuisette remontait tout autant que le plaid qui s’emmêlait avec jusqu’à apercevoir sa culotte blanche à dentelle frémir par ce temps hivernal. « Ho…Hoyy… » L’idée qu’elle ne s’arrête pas venait de m’effleurer l’esprit et c’est quand j’aperçu son oiseau tatoué sur son ventre que je retins enfin sa petite robe blanche de remonter plus haut, tandis que sa main tirait plus fort encore. -
« Na…Nanako…REVEILLE TOI ! ! Cria aussitôt Nasu en plissant fort ses yeux pour calmer son cœur de battre la chamade. Aye…qu’est ce qu’il…marmonna t-elle en ouvrant doucement ses paupières. Ta…Ta…TA NUISETTE ! Aye…clama Nanako avant de refermer les yeux. …Très bien. MINIPOUCE ! ! ! »
Elle ouvrit soudainement les yeux avant de se rendre compte dans quelle position on était tous les deux. Elle, allongée sur le canapé à moitié dénudée et moi, au-dessus d’elle, mes mains sur son ventre et sa petite culotte à l’air. Son regard nuageux se perdait dans le mien…faisant virevolter mes centaines de fleurs violettes avant qu’une tempête ne vienne frapper toutes leurs pétales. -
« AAAAAAAAAAAAAYE ! ! Hurla Nanako en lui mettant une droite qui le propulsa par terre, crachant des flammes de ses yeux gris anthracites. VAMPIRE PEEEEEEEEERVEEEEEEEEEEERS ! ! ! ! ! Hoy. Clama t-il accroupi, blasé. Ca y est. Elle est réveillée. HAHAHA ! ! Rigola fortement son père en rentrant au salon. Ta nuisette est si transpa… PEEEEEEEEEERVEEEEEEERS ! ! Hurla Nanako en se jetant du canapé pour donner un coup de pied dans la tête à son père, s’encastrant à son tour de l’autre côté de la pièce. Ma fiiillle ! ! sanglotta son père en tendant la main vers elle, de grosses larmes de crocodile inondant le salon. Tu es si cruelle avec ton vieux père ! Hoy. Souffla Nasu. Minipouce. T’en a mis du temps à… JSUIS PAS UNE MINIPOUCE ! ! JSUIS PAS UN PERVERS ! ! NAaaaSUUUUUUU ! Grogna Nanako en se jetant sur lui, roulant sur le tapis avec lui. 243
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Hoyyy ! ! Dégage, tu m’étraangles ! ! C’est normal j'vais te tuer ! Tu peux pas tuer un vampire ! AYE ? ! J’ETAIS SURE QUE T’EN ETAIS UN ! ! »
Sa peau était aussi douce que son cri était virulent, quand elle se leva soudainement pour ordonner à son père, le pointant du doigt qu’elle voulait un pyjama cadenassé. -
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« Ja-mais. Rétorqua son père du tac au tac. Je ne pourrais plus te voir devenir une femm… PERVVEEEEEEEEEEERS ! ! Hurla Nanako qui tentait de se jeter sur lui tandis que Nasu la soulevait au-dessus du sol, sa main empoignant sa robe dans le dos. RAAAH ! Rugissait Nanako, les dents pointues, remuant les bras dans le vide, griffant l’air d’un geste vif. Hoy, Nanajane sama. Coupa Nasu d’un sourire narquois. Café ! noir et serré ! Aye ? Rétorqua t-elle, se calmant brutalement en rabattant ses oreilles. Café ? Café. »
Heureusement qu’Elel m’avait appris le mot magique du matin. Sans quoi cette maison ressemblerait à un vrai champ de bataille ! Haha…Hahaha ! Elle est trop mignonne. … Orie nous avait rejoint quelques minutes plus tard, les cheveux en désordre, s’endormant au-dessus de son chocolat chaud, trempant à moitié sa main dans le bol en même temps que sa tartine. -
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« Huumm…souffla Orie. Aya onii san… pourquoi on doit se lever aussi tôt ? Hoy…marmonna Nasu, accoudé sur la table en fuyant du regard les deux zombies du matin. Deux minipouces…râla t-il en croquant dans son pain chaud. Tu voulais aller voir Kazumi non ? HA ! ! ! Cria Orie en faisant éclater son voile qui tenait ses yeux fermés. KAZUMI ! ! Aye…Il a raison. Profite donc de la journée entière. En fait j’ai pensé à quelque chose cette nuit. Expliqua t-elle en se levant de la table. Laissez moi une petite heure pour organiser la journée et…se penchant vers Orie. Je t’accorde l’accès illimité à ma salle de bain personnelle. Hoy…qu’est ce que tu prépares ? …tu ne travailles pas aujourd’hui non ? Clama Nanako en lui faisant un clin d’œil, s’éclipsant dans sa chambre. Kaaazumi…chantonna Orie, des petites étoiles autour d’elle en finissant son bol fumant encore. Haaa…soufflèrent Nasu et le père de Nanako simultanément avant de se regarder l’un l’autre. HOY…je prends un coup de vieux. …c’est moi le vieux ? … … Nanaaaako ! Cria Nasu l’air de rien, fuyant le regard blasé de Monsieur Fujii, se levant pour la rejoindre. …c’est peut être la moustache…marmonna Monsieur Fujii en passant la main dessus. » 244
** Une heure et demi plus tard. Au centre équestre qui se trouvait à la sortie de la ville, donnant sur les collines. Aki et Yumeko attendaient l’arrivée des convives. ** Aki Je me réchauffais en sautillant de gauche à droite, à côté de Yumeko enlacée dans un voile noir, qui claquait des dents. -
« Kyaaa…souffla Aki. Nanako avait dit qu’elle serait là dans une heure. Elle est en retard ! Et moi je vais devenir un glaçon…Râla Yumeko frigorifiée. Haha ! ! L’hiver s’annonce rude hein ! »
Sans prendre la peine de répondre, elle gribouilla un arbre nu de feuille et la neige prête à recouvrir les branches. « …hum » ** Yumeko C’était bien rare de le voir si silencieux. Il regardait mon dessin avec attention et se mit à marmonner -
« Je me demande comment sera la ville sous la neige… Blanche ! Rétorqua tout à coup Yumeko, les yeux en arc-en-ciel, tentant de le faire à nouveau sourire. Haha…Hahaha ! ! ! OUI ! TU AS RAISON ! Tu voudras bien m’apprendre à faire de la luge ? De la luge ? si je me souviens bien, ce n’est pas quelque chose qui s’apprend. Je n’en ai pas fait depuis….depuis…sa voix s’amenuisait et il se plongea loin dans ses souvenirs… »
Ses sourcils se froissaient quelques peu et j’appréhendais une quelconque réponse avant que son grand sourire illumine son visage et plisse ses fossettes que j’aimais tant. -
« Norisuke Yato ! ! hein ? C’était un de mes frères à l’orphelinat. Je me rappelle qu’on était sorti de l’enceinte de l’orphelinat pour voir la colline enneigée et il… »
Sa voix s’était tue. Sûrement du à mon regard étonné. Aki était un orphelin. Dans un certain sens, je comprenais la plupart de ses réactions quand il me parlait des adultes. Et d’un autre…je me demandais à quel point il pouvait en être affecté. S’il avait été heureux ou pas… Il me regardait sans plus prononcer un mot, le sourire effacé et perdu dans ses pensées. Ses yeux d’un vert émeraude se dirigeaient finalement vers le ciel et il tendit la paume de sa main dans les airs. Il n’y avait plus de brise, seul un froid légèrement humide. Je 245
regardais à mon tour les nuages d’un blanc éclatant. Des flocons nous parvenaient, dansant follement, virevoltant sur les derniers mètres, doux et glacé. Ses cheveux auburn retenaient déjà quelques flocons tandis que d’autres glissaient sur sa peau toute aussi blanche. Ses lèvres s’embuaient d’un voile tiède quand il marmonna. : « Il neige ! » Il me regardait à nouveau, les fossettes creusées par son large sourire. Il plongea la main dans mon sac et sortit mon cahier à dessin, l'empruntant quelques minutes, le papier légèrement voilé par les flocons imbibés, il me le tendit fièrement. Une poupée gothique aux ailes blanches et abîmées. Aki savait dessiner ! -
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« Aki…Pourquoi tu ne m’as jamais dit que tu dessinais aussi bien ? ! …Parce qu’à côté de toi, mes dessins semblent terriblement brouillons…souffla t-il en regardant à nouveau le ciel ou les flocons se faisaient plus nombreux. C’est faux ! ! Affirma Yumeko sure d’elle en regardant à nouveau le dessin qui se floutait au fil des secondes. Est ce que…c’est moi ? Hahaha ! ! Rigola t-il en plissant ses yeux, écartant ses bras. Tu ne trouves pas Yum Yum ? Tu ne trouves pas que tu ressembles à une ange !? A UNE ANGE ? ! Je…Je suis habillée tout en noir…et j’ai du maquillage noir…et mes cheveux… Tes cheveux abritent des ailes blanches… Ton maquillage dissimule un paradis bleu… tes habits protège tes sentiments qui explosent de couleur éclatante… …A…ki. Bredouilla Yumeko au visage rosé, tenant son cahier à dessin fort sur sa poitrine, l’observant le regard vers le ciel, les paumes caressant la neige frivole… Regarde, la neige s’entoure déjà d’une écharpe blanche. Clama t-il en plissant les yeux, penchant son visage radieux, en remettant ses mains dans les poches. C’était ça que je voulais voir ce jour là. Avec Norisuke Yato ! On devait avoir six ou sept ans…je ne me rappelle plus bien. Mais on avait quitté l’enceinte de l’orphelinat pour voir la neige sur la colline. En fait on avait vu ça sur le journal qu’avait laissé traîné le concierge et on voulait absolument le voir en vrai ! Mais, on avait tout juste fait quelques mètre qu’il avait glissé sur une pente verglacée. Je l’avais rejoint en me jetant par terre, et …c’est ce que j’appelle faire de la luge pour la première fois. On avait même pas atteint le bout de la rue qu’on nous avait déjà chopé. Alors…JE SUIS CONTENT DE LA VOIR ENFIN ! ! ! et…murmura t-il…avec toi. Si c’est que ça, on viendra la voir tous les hivers ! Assura Yumeko, partageant son sourire, les yeux en arc-en-ciel. ET ON FERA DE LA LUGE ! ! Je croyais que tu ne savais pas en faire ? Interrogea t-il d’un sourire sournois. Comme ça on sera deux ! Hahaha ! D’accord ! Mais…On est encore en automne, je ne crois pas que la neige va tenir plus d’une journée. Oui, mais je suis sûre que dans deux ou trois semaines, on aura déjà quelques centimètres ! Ca serait génial… Aki ? Hum ? Merci pour ce que tu as dit tout à l’heure. 246
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…J’ai dit quoi ? Haha ! ! Rigola timidement Yumeko avant de lui donner un coup de strechbook sur la tête. Encore des bêtises ! Hahaha ! ! Arrête tu vas abîmer mon super dessin ! HAAAAAaa ! ! paniqua Yumeko en le mettant rapidement dans son sac. DESO… Merci à toi…Yum Yum. Coupa t-il en lui posant la main sur la tête. Tu as de la neige dans les cheveux ! »
** Aki Ses longs cheveux noirs étaient parsemés d’une dizaine de flocon étincelants. Quelque chose d’étrange me clouait la poitrine en la regardant sourire. Son visage était comme éclairé par ces perles scintillantes qui glissaient sous mes doigts. C’était…comme la regarder pour la première fois. Le froid glaçait mes jambes et faisait battre mon cœur. J’avais déjà couru dans la neige au dojo, j’avais déjà mis mes mains à même le sol gelé pour faire mes exercices, parfois pied nu ou vêtu d’un t-shirt. Je n’avais encore jamais eu froid comme à cet instant. Je ne pouvais m’empêcher de sourire, je me sentais étrangement…Normal. Était-ce de la voir trembler comme une feuille ? Ou de sentir ses cheveux humides que ma main n’arrivait plus à quitter ? Je me plongeais dans ce paradis ou elle me laissait divaguer. Il y faisait bon et son petit rayon de soleil sur l’iris, éclairait cette vallée cachée. Mon cœur bondissait plus encore, quel était cette sensation ? …c’était…Agréable. Je pouvais y apercevoir la neige transparente valser sur ses paupières tremblantes, tandis que mes doigts vacillaient tout comme les flocons qui creusaient mon ventre. avant qu’elle ne baisse son visage, fuyant mon intrusion. « Haa ! ! Dé…désolé, je ..je ne voulais pas te mettre mal à l’aise ! » Je retirais ma main de ses cheveux en les enfouissant profondément dans mes poches, détournant à mon tour mon regard, perturbé. Pour…pourquoi j’ai fait ça ? -
« Ce…reprit Yumeko en relevant son visage. Ce n’est rien ! Je ne suis pas mal à l’aise ! Parce que…parce que c’est toi. Habituellement, je n’aime pas vraiment qu’on me regarde alors… Ha…Bredouilla Aki, enfonçant sa tête dans le col de sa veste noire avant de rigoler timidement en la zieutant d’un œil. Ton noir l’est un peu moins maintenant. HAA ! ! ! CA A COULE ? ? Un peu ouais ! Haha ! ! … Prêt moi ton tshirt ! Kyaaaaa ! Tu l’utilises déjà pour te coiffer, ne le prends pas pour te démaquiller ! Hahaha ! ! Je plaisante ! »
** Yumeko Depuis quand je rigolais autant ? Depuis quand ma vie était devenu moins noire ? Je m’essuyais les yeux sur le coin de ma manche quand la voix de Nanako résonnait en bas du petit chemin. 247
Elle était accompagnée de Nasu, qui portait une veste avec un col à fourrure blanche. Nanako, toujours fidèle à elle-même, portait des collants rayés de rouge et noir sous un short assorti. Elle avait deux petites couettes ornées de ruban rouge qui sautillaient à chacun de ses pas. … -
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« Désolé du retard ! Clama Nanako en arrivant à leur hauteur. Haru a été long pour nous rejoindre. Ce n’est pas grave, répondit poliment Yumeko. Mais heu…il n’est pas là ? Aye…d’ailleurs…qu’est ce que tu fais là ? Questionna soudainement Nanako. Haa ! ! Désolé ! ! Quand tu as appelé j’étais avec Aki et il m’a dit de venir ! J’espère que ça ne vous dérange pas ! ! Hoy…répondu Nasu. Moi je ne sais même pas ce qu’on fait là alors ça ne peut pas me déranger. AYYYYYE ! Cria fièrement Nanako. Puisqu’on a une débutante, on va y aller doucement ! ! Doucement sur quoi ? demanda curieusement Aki. Aye aye…Sur notre premier entraînement ! Hoy ?… Atsuya…marmonna alors Nanako en levant les yeux sur lui, le faisant rougir par l’attention portée à son prénom. Tu m’as dit que tu rêvais de t’entraîner avec tout le monde alors…Et je sais qu’il y a pas Orie, ni Haru. Mais… Nanako…souffla Nasu accompagné d’un agréable sourire. Je t’aime ! Clama t-il sans gêne en l’embrassant sur le front. A..Atsu…alors…ça…ça te fait plaisir…balbutia Nanako prise par surprise. YOOOOOOOOSH ! ! ! Hurla Aki remonté à bloc. PLUS TARD LES EMBRASSADES ! ! ATSU ! ! JE VAIS TE… HOY ! ! Coupa Nasu en lui tapant le front. Avant que tu me lances un défi que tu vas perdre…qu’est ce que tu dirais d’expliquer notre entraînement à Yumeko ? Je suppose qu’elle vient avec nous ? Dé…Désolé ! Désolé ! ! S’excusa Yumeko qui se sentait de trop. Je…je peux vous laisser si… Kyaaaaaa ! Souffla Aki encore plus excité. YUM YUM ! ! Tu veux partager un entraînement avec moi ? je vais te montrer tout ce qu’on faisait au dojo ! et je te promets de ne pas te mener à la baguette hahaha ! Sans déconner ça faisait mal quand il s’y mettait le vieux. Le vieux ? Retint Nasu en rigolant. Quoi, tu vas pas dire que ton père est tout jeune ! Aye ! Moi je peux avoir une baguette ? ! Clama Nanako enjouée de jouer ce rôle tandis que les trois la regardaient d’un air perplexe. Aki…souffla Nasu en lui posant la main sur l’épaule. ELLE EST CRUEEELLE ! J’ai remarqué, mais c’est ta femme, tu l’as choisie. Sa…sa…fe…femm…bégaya Nanako encore une fois paralysée tandis que Yumeko sortait son panneau d’Aki version « winner ». Hoy hoy…Tapota Nasu sur le dos à Nanako. Tu vois, c’est pour ça qu’il ne faut pas que tu aies de baguette. Aki risque de ne pas sortir vivant de son entraînement. »
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Moi je n’étais pas très sportive, et je m’inquiétais de savoir si je n’allais pas être un frein pour Aki et les autres. En fait…ce n’était pas vraiment une question, j’en étais persuadée. Si Aki avait su ce que Nanako avait prévu, il ne m’aurait sûrement pas dit de l’accompagner. Je repoussais encore une fois leur invitation mais Aki m’empoignait déjà le poignet. « Yum Yum, je te porterais toute la journée s’il le faut, mais tu viens ! » Il me tirait vers la colline ou Nanako, Nasu et lui commençaient à grimper en courant, empruntant les chemins terreux. J’avais la chance d’être en basket, et j’avais attaché mon voile autour de mes cheveux pour en faire une queue haute. ** Nasu Encore une fois, elle m’avait surpris. La vie était loin d’être monotone avec Nanako. Tous les jours étaient devenus une aventure et elle n’hésitait plus à faire appel à ses amis pour leur demander de l’aide. Haru gardait un œil sur Orie et je gardais mon téléphone dans la poche en espérant capter en dehors de la ville. Il avait laissé tomber ses cours sans grande hésitation et Orie avait l’air satisfaite que ça soit Haru qui reste au centre équestre plutôt que son grand frère. Je crois, qu’elle commençait à grandir et ma présence pouvait être plus gênante pour une adolescente. Haaa…un jour ou l’autre, je devrais bien me faire à l’idée qu’elle ne restera pas une petite fille. Mon corps commençait à se réchauffer lentement. Nanako courrait devant avec Aki, plein d’entrain. Et Yumeko et moi les suivions un mètre plus bas. Elle était déjà essoufflée lorsqu’elle me demanda : -
« Tu es sure que je ne vous gène pas ?…je te ralentis. Va devant. Non au contraire. Même si ça ne paraît pas évident pour toi, ça l’est pour nous. Etre ensemble, c’est ce qui le plus important. …Tu…tu le penses…Aki doit mourir d’envie de te défier encore une fois ! Hoy, si Aki court devant c’est pour pas que tu le vois rougir ! Hein ? Quoi qu’il arrive…s’il te plait, reste près de lui. Il a besoin plus que n’importe qui d’avoir une personne à ses côtés….d’une épaule amicale…et plus encore. POUR ..POUrquoi moi ?…Il m’a dit…qu’il était orphelin. Hoy ! ! Alors, tu dois savoir… que tu es sa première amie ! Co…comment ça ? Aki était dans un orphelinat de garçon et le jour ou il l'a quitté, c’est parce que mon père l’a adopté. C’est une longue histoire peu reluisante. Peut être t’expliquera t-il un jour ! Quoi qu’il en soit…Quand tu l’as rencontré, ça ne faisait que quelques jours qu’il s’était échappé du dojo et, je l’ai recueilli. En fait, je n’avais pas vraiment le choix, le pauvre déambulait dans la rue sans trop savoir ou aller. Même…Même si on a grandi ensemble, Aki et moi n’avons jamais créé de lien fort. Je crois qu’il m’a toujours considéré comme un rival jusqu’à récemment. Je crois qu’il cherchait seulement l’attention d’un père, il voulait être le meilleur pour avoir le droit d’exister. Il voulait être regardé et admiré. Il voulait juste être aimé et pouvoir rigoler. Mais quoi qu’il 249
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faisait, à chaque moment de la journée, son regard n’avait de cesse de chercher quelqu’un qui le regarderait. En fait, il avait trouvé cette personne. C’était la sœur d’Haru. Sa…Sa sœur ? Alexia ? ! Oui. Tous les deux étaient encore jeune. Alexia suivait souvent Haru au dojo malgré qu’on lui avait interdit…faut croire…que je ne suis pas aussi gentil que tout le monde le prétend. Je voulais protéger mon monde, parce que c’est comme ça que j’avais été éduqué. Aki lui, avait bien remarqué sa présence au dojo. Sans cesse, elle l’espionnait lors de ses entraînement et Aki en était fier. Il y avait quelqu’un, qui lui était totalement inconnu, qui le regardait, lui. Mais plus le temps passait et plus il détestait être vu. Mais….Pourquoi ? ! Je te l’ai dit. Aki était renfermé, il était devenu colérique et ne souriait jamais. Il n’était qu’un pion qui essayait de chercher une famille qui l’accepte. Aki voulait être vu…pour ce qu’il est vraiment, et ça l’a rendu encore plus triste et solitaire. En fait…on a jamais été aussi proche que depuis qu’on a quitté le dojo. Je ne comprends pas…ta famille. Souffla Yumeko entre deux inspirations, ralentissant encore un peu plus son pas de course. Ha…c’est vrai. En fait, je vis dans une famille très traditionnelle et on avait pas le droit de sortir du dojo. Aki s’était renfermé sur lui même en découvrant ses nouvelles conditions de vie, qui était à l’opposé de sa vie à l’orphelinat. Mais…il est redevenu l’enfant qu’il était…ou plutôt il a recouvré sa vraie personnalité. C’est agréable, de le voir autant rire. Je ne l’avais pas entendu…depuis presque huit ans. Et ça…c’est grâce à toi Yumeko. »
Elle s’était soudainement arrêtée de courir. Laissant échapper les deux terreurs un peu plus loin encore. Elle semblait réfléchir quand elle tendit la paume de sa main pour y cueillir quelques flocons avant de sourire légèrement. « …Je n’ai pas un tel pouvoir… » Je n’avais pas vraiment eu le temps de lui demander à quoi elle pensait qu’Aki avait fait trembler la terre dans sa course effrénée pour nous rejoindre. « YOOOOOOOOOSH ! ! ! Cria t-il en agrippant Yumeko. Arrêtez de marmonner tous les deux ! ! On va voir la colline de plus près Yum Yum ! » Il se baissa pour la capturer sur son dos sans lui demander son avis et lui ordonna de bien s’accrocher à son cou. -
« AKI ? ! ! Cria Yumeko surprise. Kyaaa ! ! Si ça se trouve y a plein de neige la haut et on pourra faire de la luge ! ATSU JE TE DEFIS ! ! HOY ? ? PORTE NANAKO ! ! LE PREMIER ARRIVE EN HAUT A GAGNE ! ! Je ne sais pas si elle… AYYYE ! ! Hurla Nanako qui les rejoignait à leur tour, faisant un clin d’œil à Nasu. FAISONS UNE COURSE ! Haha…OK ! C’EST PARTI ! ! ! Cria Nasu tandis que Nanako sautait sur son dos. Aye ! ! C’est mieux que des seaux d’eau hein ? ! Rigola Nanako 250
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Hoy, je veux bien te porter tous les jours minipouce. JSUIS PAS UNE MINIPOUCE ! Pourtant tu es vraiment très légère. »
** Nanako Je posais ma tête le temps d’une seconde sur ses cheveux aussi blancs que les flocons qui se noyaient de lumière. La neige avait un doux parfum de printemps… Les petits chemins s’aventuraient derrière la colline, grimpant de plus en plus en d’infinis arcs de cercle. Les taillis se faisaient maigres tandis que le rouge incandescent de la fin d’automne se mélangeait à la blancheur partielle de la neige qui fondait rapidement au sol. Il y avait de temps à autre des baies rouges que mon père et moi avions l’habitude de ramasser pour les fêtes de Noël. Des lapins couraient rapidement se cacher sous les bosquets tandis qu’on commençait déjà à atteindre les nuages qui entouraient la colline de son voile blanc. On pouvait difficilement voir la ville de là ou on était, et je me sentais plus libre que jamais. Le poux de Nasu ne s’accélérait guère malgré la course trépidante qu’il entretenait avec Aki, sautant parfois par dessus des pierres glissantes, évitant des feuillus désordonnés au milieu du chemin et rigolant à plein poumons. Les deux amis étaient aussi frais que s’ils marchaient, trompant leur monde par leur endurance hors du commun. A chaque pas qui nous distançait d’Aki, je le sentais ralentir, roulant son pied dans la terre humide et prenant volontairement de mauvais appuis. Il ne se donnait jamais à fond dans ses défis et je soupçonnais Aki…D’en faire autant. J’attrapais une herbe haute aux détours d’un rocher, dorée comme le soleil. Je chatouillais son oreille et découvris à nouveau sa toute petite boucle argentée, signe de notre liberté. Son rire pourfendait ses entraînements durement menés, scellant son passé pour n’y voir que son avenir. Sa voix enthousiaste… son rire enflammé… chassait le froid de mes habits déjà humides par la neige qui se faisait plus intense à chaque mètre de plus vers le sommet. Ce mariage de rouge et de blanc ressemblait à s’y méprendre, aux cheveux d’Aki. Le visage fier et tout aussi jovial que Nasu de s’empresser à nos côtés, se hâtant à fendre l’air d’une foulée rapide et précise. Les cheveux de Yumeko, même attachés, déferlaient à travers les flocons, tournoyant d’un abysse ou les flocons d’un blanc immaculé, se perdaient gracieusement. Souple et mélodieux, ils accompagnaient chaque courbe et chaque pas d’une énergie bienveillante dans laquelle Aki puisait sa volonté. Car je suis sure qu’à cet instant…il ressent la même chose que Nasu. Une liberté, un nouvel espoir d’avoir la vie dont il a toujours rêvé… ** Yumeko Son souffle était lentement rythmé. La vapeur s’étendait autour de nous comme enveloppés d’un air tiède. Aki avait raison, la neige se faisait abondante sur les hauteurs. Depuis quand court-il sans ralentir ? 251
En une heure, on avait changé de saison, comme le paysage de couleur. Le blanc s’étendait d’un côté, la ville n’était plus. De l’autre, les falaises rocheuses escarpées se perdaient dans le ciel d’un gris profond, saluant les nuages sous nos pieds. Le temps s’était comme effacé, les soucis avec. Il n’y avait plus que nous et la paix qui régnait sur les plaines de coton. A notre grande surprise, on pouvait admirer plusieurs espèces iconiques comme le Pygargue de Steller, le Pygargue à queue blanche, le Cygne chanteur ou la Grue du Japon, sur un fond de paysages immaculés. Je ne pensais n’en voir qu’à Hokkaido comme à chaque saison d’hiver. Mais…ce qui m’impressionnait plus encore, était l’endurance d’Aki. Il ne montrait aucun signe de fatigue bien qu’en plus de courir, il me portait sur son dos. -
« …Aki…Tu n’es pas fatigué ? Marmonna Yumeko à son oreille. Fatigué ? C’est qu’un échauffement ! Yooooooosh ! ! ! Cria t-il remonté à bloc : On est bientôt arrivé ! ! Je vais accélérer ! tu n’as pas trop froid ? …Non…tu es chaud… »
Je laissais ma tête partir inconsciemment sur son épaule…les yeux rivés sur les forêts boisées au loin, qui cachaient le lac Yurappu…D’où venait certainement les Pygargues à queue blanche. Ils ressemblaient à s’y méprendre à de grands aigles, corpulents et de grande taille. L’un d’eux nous regardait de sa silhouette massive caractérisée par une large envergure au plumage brun foncé, avant de s’éclaircir sur une queue courte et blanche. Ses grandes billes rondes ne cessaient de se perdre dans les miens tandis que résonnait la voix d’Aki dans ma tête…mélangée à celle de Nasu qui me perturbait encore. « Regarde moi Yumeko ! – Yumeko, j’ai appris un nouveau truc tu vas voir ! – Regarde regarde ! – Yum Yum t’es géniale ! ! - …je vais t’apprendre Yum Yum – Hahaha, tes cheveux sont vraiment longs ! Un nœud avec mon tshirt, et voilà tu peux courir ! – …Aki a toujours voulu qu’on le regarde pour ce qu’il était vraiment, il cherche juste à être considéré. Il cherche juste une raison de vivre. » Je serrais mes bras autour de son cou. Je voulais être…cette raison. « Je te regarde Aki. » ** Aki C’était comme sentir une flamme devenir un gigantesque feu au cœur de ma poitrine. Sa voix, m’était destinée et comme les aigles qui nous observaient, Yumeko était devenue mes ailes. J’avais oublié le défi en même temps que mes rancœurs. Je comprenais à cet instant le souhait d’Atsuya. Il voulait être libre sans devoir s’enfuir, Il voulait être ce qu’au fond de moi, j’avais toujours été, libre de choisir ma vie. Le Dojo n’était pas chez moi. C’était ici qu’était ma place. Je le comprenais enfin…car à cet instant…elle me regardait…comme jamais personne ne l’avait fait. « YOOOOOOOOOOOOSH ! ! ! »
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** Nasu Aki semblait d’une humeur encore plus joyeuse que d’ordinaire. Il sautait partout et courait de droite à gauche sans vraiment se prendre au sérieux. Son éclat de rire retentissait jusqu’au sommet et je sentais glousser Nanako dans le creux de mon cou. Aki m’avait distancé d’un bon mètre tandis que je sentais mes forces s’épuiser. Il avait gagné. Il m’avait surpassé et je me sentais étrangement soulagé. Aki n’avait plus rien à faire au dojo. Il avait fini tout ce qu’il avait à y apprendre. Il ne reviendrait pas avec moi, tout simplement…parce que ce sourire ne pourra plus s’effacer. Il avait trouvé son foyer, celui qu’il avait toujours cherché, prés de quelqu’un, qui le regarde s’épanouir. Un entraînement, qui valait bien plus que tous les autres. C’était un tableau de l’avenir, et je rigolais à mon tour, chambré par Aki qui avait retrouvé tous ses esprits. Nanako et Yumeko se dégourdissaient enfin les jambes dans cette vallée de blanc et de rouge flamboyant. -
« T'AS VU AKI ! ! Criait Yumeko fière de lui. Tu as battu Nasu ! hahaha ! Non, « ON » l’a battu ! Clama t-il en lui passant le bras autour de son cou, levant son pouce en plissant des yeux. Hoy, je sens que j’en n’ai pas fini d’en entendre parler. Se moqua Nasu en tirant un grand sourire satisfait. Aye aye…confirma Nanako en secouant la tête, passant au silence les nombreuses fois ou Nasu avait ralenti le pas. Hum ? Reprit-elle en observant les oiseaux. Ce sont des Pygargues à queue blanche ! ! Il doit y avoir un lac pas loin ! Oui, expliqua Yumeko. Il y a le Yurappu à un kilomètre environ. Hoy ! ! Un lac ! ! Avec cette température, il doit commencer à se former de la glace. On va voir ? ! AAAAAAYE ! ! ! Hurla Nanako en manquant de glisser sur quelques feuilles recouvertes d’une fine couche de neige. Nyaaaaaaaaaa ! Hoy ! ! ! Lança Nasu en la rattrapant. Fait attention, Minip… FAIT FROIIIIIIID ! ! Hurla t-elle tout à coup en sautillant au bras de Nasu. Huum…souffla Yumeko, c’est vrai qu’on n’est pas vraiment habillés pour la montagne. ATCHOUUUM ! Eternua Nanako Kyaaa ! Hurla Aki. METS LA MAIN DEVANT TA BOUCHE ! ! AYE AYE ! TU N’AS QU'A PAS TE METTRE DEVANT MOI !… ATCHOUUUM ! Hoy…reprit sérieusement Nasu en lui posant la main sur le front. On devrait redescendre avant que tu n’attrapes une mauvaise grippe. Je vais bien. On peut y aller. Je veux voir le lac ! Non. On redescend. Ordonna t-il sérieusement, coupant l’enthousiasme à Nanako. Ca m’embête de le dire…Souffla Aki. Mais Atsu a raison. On est habitués à ce genre de température, mais pas vous. Yum Yum, Je te porte jusqu’en bas ? ! Demanda t-il en lui tendant la main. Merci Aki ! Mais je préfère marcher. Même une heure s’il le faut. Sans ça…je ne me rendrais pas compte de l’effort que tu as du faire pour grimper jusque là avec moi sur le dos. Et qui plus est…merci pour cette superbe vue. »
On s’était tous les quatre arrêtés un instant pour observer le paysage. Les doigts de Nanako s’entremêlaient timidement aux miens et je caressais la paume de sa main qui vacillait comme la toute première fois.
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** Aki On respirait cet air frais, loin de la petite ville. Je découvrais les bruits des pygargues qui sifflotait, avertissant sans doute la présence d’étrangers sur leur territoire. Le rouge se perdait sous la neige qui se faisait plus abondante tandis…que ses longs cheveux se perdaient dans le vide qui s’offrait devant nous. Un voile de nuage enveloppait la montagne et nos pieds voguaient dessus. Ses mains paraissaient frileuses et tremblaient légèrement… Je regardais ailleurs, de l’autre côté le bois nu d’écorce cachait un lac gelé…Son parfum aux agrumes embellissait ce dessin de feuilles d’or… Je ne pouvais plus détourner mes pensées, mes sens. -
« Yumeko… Hum ? répondit-elle d’un sourire rayonnant. Ha !…Rétorqua t-il simplement, les yeux écarquillés. … …Hahaha ! Rigola t-elle timidement, les mains se joignant dans son dos. Désolé Aki ! On ne pourra pas faire de luge avec si peu de neige. Mais…c’est joli non ? »
Mon cœur avait ralenti. Je me sentais à nouveau à l’aise et lui rendais son merveilleux sourire. -
« Dans deux ou trois semaines tu as dit. Alors on reviendra ! Et on pourra faire tout le retour à la luge ! ! S’extasiait Yumeko Des kilomètres de descente ! ! ! Ajoutait Aki sur excité On fera la course ! Je te laisserais gagner ! Hahaha ! Y a intérêt ! Rigolait Yumeko sans plus s’arrêter. Yooooooooosh ! Vivement l’hiver ! »
Etrangement, je ressentais autant de bonheur que de tristesse. Nanako et Nasu étaient accolés silencieusement…Et mon cœur se serrait. Yumeko avait fait quelques pas plus loin et je faisais de même, les laissant seul profiter de cet instant. Il ne restait plus beaucoup de temps…tout n’était qu’une question de jours avant qu’il ne reparte avec Orie. Je comprenais son désir de vivre libre, je comprenais son combat mieux que je ne l’aurais cru. Fuir n’était pas la solution et le dojo, c’était sa maison. Il ne pouvait tout simplement pas se résoudre à l’abandonner, les arts martiaux étaient une partie intégrante de sa vie. Son seul obstacle au bonheur était son père et…Tant qu’il ne serait pas devenu maître…alors aucune règle ne pourra être changée…à moins que…son père lui-même ne se décide à évoluer. Ce que j’aurais vraiment trop de mal à imaginer…tellement rigide que je ne faisais plus mon rigolo en l’espace d’une minute. -
« Hey Yum Yum ! Ca te dirait qu’on se réchauffe au coin d’un feu en rentrant ? Ou est ce que tu veux aller ? J’aurais bien dit chez Nanako, elle a une super cheminée ! mais je risque encore de me faire dévorer par Nanajane samaaaa…rétorqua t-il blasé avant d’en rire. Non, en fait, je connais un endroit sympa, si tu as du temps libre. C’est dimanche, grand-père m’a laissé la journée et je dois dire que faire une pause dans mes révisions me ferait le plus grand bien ! 254
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Yooosh ! ! ! Alors on y va, je commence à avoir des stalactites au bout des doigts ! Et moi alors ! Regarde, je peux même plus dessiner ! je suis gelée ! Ha…reprit-il sérieusement. Donne. A…AKI… Haha ! Inutile d’être gêné. Si t'as des engelures et que tu ne peux plus dessiner, je vais devoir faire tes devoirs à ta place et ça va être une horreur. Tu vas me détester et je serais encore obliger de te servir d’élastique à cheveux. Kyaaa ! Quand est ce que je t’ai utilisé ? ! Haaa, souffla Aki avec un grand sourire moqueur. La dernière fois c’était au skate parc. Dé…déso… Mais je recommencerais. Je crois que je me suis habitué à cette coupe de cheveux super tendance. Clama t-il en lui faisant un clin d’œil, l’obligeant à rigoler. »
Ses mains devenaient déjà tièdes entre les miennes, et je gardais la droite enlaçée entre mes doigts tandis que l’autre regagnait son voile. -
« C’est…c’est bon…begaya Yumeko, le visage rosé. Bon pour quoi ? On y va Yum Yum ? ! »
Je la tirais par la main et rejoignais Nasu et Nanako avant de les embarquer dans la descente abrupte et glissante. Elle ne se tenait qu’à peine et faisait des efforts qui m’obligeaient à la regarder avec d’autant plus de compassion. A chaque coup d’œil, son petit iris jaune brillait comme un soleil d’été. J’adorais la couleur de ses yeux, j’aimais son sourire, j’idolâtrais ses dessins…Qu’importe ou elle allait, elle me regardait comme personne ne l’avait fait. Elle ne voyait pas le garçon du dojo, elle ne voyait pas l’orphelin, elle me perçait sans artifices et sans préjugés. Elle me voyait aussi clairement que ses yeux bleu d’été. Elle était mon amie, mes ailes, mon avenir…Tout devenait clair, ma main ne lâchait plus la sienne et pourtant… tout paraissait tellement naturel ! Je me sentais bien, et ne me posais pas vraiment de questions sur mes sentiments. Mes blagues étaient spontanées, son rire était involontaire et authentique. ** Pendant ce temps…au centre équestre. Orie et Kazumi étaient affalés sur la rambarde, observant le ciel nuageux et les quelques flocons qui voltigeaient timidement vers eux. » ** Kazumi -
« Haaa, c’est trop beau Orie ! On dirait tes cheveux qui dansent dans le ciel ! Haha ! ! De quoi tu parles, j’ai les cheveux roses ! Non plus vraiment, avoua Kazumi en lui faisant un clin d’œil. Ils se sont beaucoup éclaircis depuis cet été. Ils sont presque blancs maintenant. Regarde celle ci…attrapant une des mèches d’Orie en clamant : Toute blanche ! AAAAAAAAAAYE ! Je n’avais pas remarqué ! ! ! Haha, c’est normal. Après, c’est ta couleur naturelle. Tu devrais la garder, ça te va bien.
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Ha…souffla Orie, les joues empourprées avant de se reprendre. Oui. Je vais les garder ainsi. Trop de chose en ont découlées et…il est temps pour moi de reprendre une vie normale de collégienne. Ha ! ! ! S’étonna Kazumi. Alors on va être dans le même collège ? ! Il y a des chances…Rétorqua t-elle pensive. Ca…Ca n’a pas vraiment l’air de te rendre heureuse. Bouda t-il en scrutant ses yeux violets se perdre dans le ciel. Ha ! SI ! ! Lança Orie sans réfléchir. Enfin…disons que… Ne t’inquiète pas ! ! ! Je te promets de ne laisser personne t’embêter ! Haha ! Rigola timidement Orie. C’est gentil mais, je crois que j’arriverais à me défendre seule. Et puis…je ne suis plus vraiment la même qu’avant. Tu sais, je crois que Personne et moi sommes similaire. Au bout d’un moment…on s’habitue au nom que les gens nous donnent. Non…tu te trompes. Rétorqua sérieusement Kazumi, sautant de la rambarde en lui tournant le dos. Orie est Orie ! Tu viens ? Aye ! Ha, au fait…Pourquoi y a toujours quelqu’un pour te surveiller ? En plus…sans vouloir juger Haru…il a l’air un peu froid. C’est vrai qu’il n’est pas très sociable. Mais il est vraiment gentil. Là il fait la grimace mais c’est parce qu’il doit être en train de réviser ses cours. Hum ?…il révise sans livre ? Il connaît tous ses polycopiés par cœur haha ! ! Il va devenir un grand scientifique ! Ha ! ! ! Alors il pourra soigner Toru ! ! Toru est malade ? Ha…dé…Désolé. C’est sorti tout seul. Longeant le box à cheval tous les deux, il se lança dans des explications. Toru a la santé fragile. Il a souvent des pneumonies aiguës et ça qu’importe les saisons. Dès qu’il y a des microbes, il tombe malade. Il a passé une année à se faire hospitaliser un mois sur deux, le reste du temps, il le passait à la maison à se reposer. Il doit dormir avec un purificateur d’air qui fait énormément de bruit. Mais je m’y suis habitué maintenant. Nos chambres sont voisines. C’est…c’est terrible…sourcilla Orie. Son système immunitaire ne fait pas son travail. Quand il a une grippe, ou quelque chose comme ça, alors son corps devient une porte ouverte à toutes les autres maladies possible et inimaginable. Il doit être mis en isolation pour ne pas choper n’importe quoi. C’est pour ça qu’il ne peut plus s’occuper des chevaux. On travaille dans la poussière et s’il fait une chute, il peut y avoir bon nombre de préoccupations. Pourtant….reprit-elle aussitôt. C’est ce qui le rend heureux alors…il ne devrait pas se soucier de ça. Je pense, qu’on doit vivre à fond sa passion sans quoi…on passe à côté de sa vie. Tu n’as pas tort. C’est ce qu’il pense aussi mais tout le monde a fini par l’en dissuader. Je crois qu’il a fini par se dire qu’il embêtait tout le monde plus qu’autre chose alors il s’est résigné. Et toi, c’est quoi ta passion ? Moi ? ! ! S’exclama Orie, les yeux ronds comme des billes. Une passion ?…heu…Est ce que j’en ai une…se demanda t-elle en murmurant à soit même. Je veux être…JE VEUX ETRE UNE NANAJANE SAMA ! ! ! ! Une…nanajane sama ?…répéta Kazumi curieux. Qu’est ce que c’est que ça ? NANAJANE SAMA ! ! ! Hurla encore une fois Orie les yeux pétillants. Je veux être comme elle. Comme…ELLE ? C’est une passion de ressembler à quelqu’un ?
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Hahaha ! Rigola Orie en tournant sur elle-même. Non, c’est un état d’esprit ! Je suis passionné par sa force, par sa générosité, par son courage…Comme ça…Aya onii san et moi on régnera ensemble sur le dojo ! Clama t-elle le poing serré contre la poitrine. ON VA SE BATTRE ET GAGNER NOTRE CHOIX DE VIE ! ! ! O..Orie…Bégaya Kazumi impressionné. He bien, he bien ! Interrompit Haru, les faisant sursauter. Si Nanajane apprend ça, elle va devenir aussi rouge que tes joues. HARUUUUUU ! Hurla Orie. Désolé de vous interrompre, mais ils sont de retour alors je vais y aller. J’ai des tonnes de révision qui m’attendent. Bouuuh…bouda Orie. Tu révises tout le temps Haru. Et il serait temps de t’y mettre aussi ! cervelle de moineau. Rétorqua t-il les sourcils froncés. JSUIS PAS UN MOINEAU ! ! Aye aye, Coupa Nanako le sourire aux lèvres. NANA ONEE CHAAAAAAN ! ! Cria Orie en lui sautant dans les bras. Vous êtes allé ou ? Dans la montagne ? il neige beaucoup la haut ? Vous avez mis des heures pour revenir ! Ha ? Tu veux dire qu’on a été trop long ? Hoy. Confirma Nasu. C’est pas toi qui disais vouloir passer la journée ici ? En plus ta passé une heure dans la salle de bain à te pomponner et… AYAAAAAA ONII SAAAAAAAAN ! Hurla Orie rouge écarlate tandis que Kazumi rigolait timidement dans son dos. Yoooooooosh ! Hurla Aki plein d’entrain. C’était un entraînement génial…mais…marmonna t-il d’un sourire en coin. La prochaine fois…ne ralenti pas. Atsu. Entendu. Rigola discrètement Nasu.»
Tout le monde entourait Orie comme le soleil du groupe, tant qu’à Haru s’était rapidement échappé après que ses amis l’aient remercié. Yumeko avait l’air frigorifiée et Aki m’avait tiré à l’écart pour me demander de lui prêter des affaires qu’il avait aussitôt plongé dans mon sac à randonnée avant de repartir avec elle vers la montagne. Nasu de son côté, venait d’enlever son pull pour le passer de force sur la tête à Nanako qui lui hurlait qu’elle était assez forte pour ne pas attraper froid. C’était sans compter sur la détermination à Nasu de l’habiller plus chaudement encore, la faisant ressembler à un gros chamalow, pendant que lui se baladait en tshirt avec ce froid à nous piquer la peau. -
« Tu n’as pas froid toi ? Demanda t-il en se tournant vers Orie. Non, ça va. Regarde ! J’ai ma veste, un pull, un sous pull, un… Hoy. Intervenu Nasu en lui baissant ses habits. Te déshabille pas au premier rancard AYA ONIII SAAAAAAAAAAAN ! Cria Orie rouge de honte. Aye aye, lança Nanako en le tirant par l’oreille, le traînant loin des deux tourtereaux. Ma petiiiiiiiite soeuuur….pleurnicha Nasu en la voyant s’éloigner à vue d’œil alors qu’elle lui faisait un signe d’au revoir. Haha…hahaha…rigola franchement Kazumi, la main derrière la tête. Ton frère est vraiment drôle ! Bouhh…Bouda Orie. Il dit vraiment n’importe quoi. 257
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Ha ? Non je ne trouve pas, pour un premier rancard on est plutôt pas mal ! Hu ?…bégaya Orie perdu entre la rigolade et le sérieux de sa réponse. On va dans le box ? Il fera meilleur et on pourra s’allonger sur la paille chaude ! Il y a Personne, Yume et Oméga ! Ne t’inquiète pas c’est propre, tu vas voir, c’est immense ! Ha d’acc…d’accord ! mais… Ils ont l’air de bien s’occuper tous les deux ! …oui, c’est vrai. »
** Orie Nanako et Atsu étaient occupés à se chamailler un peu plus loin. Leur sourire ne quittait pourtant pas leur visage. Il me traînait à l’intérieur et je restais stupéfaite fasse à cet immense hangar ou s’étalait des bottes de pailles à perte de vue, s’entassant les unes sur les autres, et ça sur plusieurs mètres. Les chevaux quant à eux étaient justes devant, blottis au chaud dans leur enclos et nous regardaient avec leurs grands yeux profonds. Je sautais dans une botte de foin, suivi de Kazumi qui tendit ses bras de chaque côté en soufflant longuement. -
« Haaa ! ça serait trop bien d’être en week end toute la semaine ! ! Je resterais avec Personne et Yume ! Quand tu seras adulte, tu pourras faire de ta passion, un travail. C’est plutôt cool. C’est vrai ! Et toi ton travail, tu y penses des fois ? Non jamais. Dans ce cas, si tu ne trouves pas ce que tu veux faire d’ici les dix prochaines années, je t’embaucherais dans mon ranch. On élèvera nos chevaux. Yume aura peut être des poulains si ça se trouve. Quant à Personne, il deviendra un vieux papy aigri. Je le vois déjà faire son cirque pour avoir du foin tout frais. »
Kazumi était vraiment prévenant. Quoi que je dise ou que je pense…il me remontait toujours le moral. J’aimais sa façon de voir la vie d’une façon aussi simple. Une passion, de la rigolade, un travail génial…entouré de tout ce qui le rend heureux. Je saisissais chaque instant comme une grande bouffée d’air frais. Revitalisant mes forces avant de faire le grand pas vers un lendemain plus dur. Il faisait bon allongé dans le foin. Kazumi avait roulé près de moi et sans que je me doute de quoi que ce soit, me fit un baiser sur la joue. « Revoyons-nous Orie ! Au collège ! D’accord ? ! » Ma joue chauffait encore au contact de ses lèvres. J’étais heureuse. Je m’étais fait un ami, un vrai ami, juste à moi. « D’ACCORD ! » ** Pendant ce temps, plus haut dans la montagne. ** Yumeko 258
Aki m’avait emmené vers la montagne d’où l’on venait. On avait pris un autre sentier et il semblait cherché son chemin en permanence. La neige qui s’était arrêtée en bas, avait redoublée d’intensité au fur et à mesure qu’on prenait de la hauteur. -
« Aki ? Tu sais ou on va ? Absolument ! Clama t-il en regardant à droite à gauche la bifurcation d’un chemin. Hum… …Tu…Tu n’es pas très convaincant. Et…il fait de plus en plus en froid Aki… Ha…Tiens ! Clama t-il en enlevant aussitôt son pull pour lui enfiler. AKI ! ! Et…et toi ? ! Je te l’ai dit, je ne crains pas le froid ! Confirma t-il d’un clin d’œil. Ce n’est plus très loin ! Je suis sûre d’avoir bien estimé l’endroit. L’endroit ?… »
On grimpait encore sur environ cinq cent mètres. La vue se dégageait sur une plaine semi-enneigé. Une petite cabane se trouvait là, visiblement abandonnée au milieu de nulle part. -
« Et voilà ! Je savais bien que je l’avais vu ! C’est….c’est là où tu voulais aller ? Haha ! Allez viens Yum Yum ! Fais moi confiance y a personne la dedans ! Co...comment tu le sais ? Bah…je l’ai senti bien sur. Senti…marmonna t-elle en se blottissant derrière lui. »
La porte était fermée et Aki donna un léger coup sur le verrou rouillé qui céda volontiers. A l’intérieur, une cheminé vétuste, quelques meubles obsolètes et un vieux plancher. Aki courait à l’intérieur comme s’il venait de faire une grande découverte. -
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« GENIAL ! ! Cria Aki en se penchant vers la fenêtre. Regarde Yum Yum, de ce côté on voit un peu la ville. Je vais chercher du bois pour allumer le feux ! Se hâta t-il en courant cette fois de l’autre côté de la cabane. Ouvre le sac à dos, je te laisse faire notre campement ! No…notre…campement ? Begaya Yumeko qui ne savait plus ou donner de la tête. Ouais ! ! ! Ca va être génial ! Y a même des chamalow ! J’ai plein d’histoire de fantôme à te raconter ! Fan…fan…trembla tout à coup Yumeko alors qu’Aki s’était déjà empressé de quitter la cabane. Fantoooo…ooo…me… »
Je me retrouvais seule, prise dans ce grand silence. Le vent passait à travers les cloisons et faisait un léger bruit sourd qui me fit frissonner, quand Aki rouvrit la porte en me fixant longuement. -
« A…Aki…tu n’es pas allé chercher du bois ? J’y allais, mais j’ai eu l’impression que tu étais bizarre juste avant de partir. J’ai dit quelque chose qui fallait pas ? Ha…c’est…c’est … » 259
** Aki Elle saisissait son calpin et dessina encore plus vite qu’à son habitude, une multitude de fantôme, de ses doigts tremblants. « Yum Yum, tu as peur des fan…ha, t’inquiète ! Je flanquerais à la porte le premier qui se pointe ! Rigola t-il en lui faisant un clin d’œil, la rassurant avant de repartir en courant à l’extérieur. » Une gothique qui a peur des fantômes, je ne pensais pas que Yum Yum avait ce genre de phobie. Je me rends compte…que j’ai encore des tas de choses à apprendre sur elle. Et quoi que ce soit…je suis sure que j’apprécierais. … Je rejoignais Yum Yum dix minutes plus tard, une farandole de bois à la main. Elle avait disposé la couette au sol, face à la cheminée et sorti les quelques boite de gâteaux empruntés à Kazumi. J’étalais le charbon de bois emprunté au ranch et les brindilles étincelaient déjà… La chaleur commençait doucement à se faire ressentir. Je soufflais un peu et une flamme jaillissait sur la grosse bûche humide. Il a fallu plusieurs minutes avant qu’elle ne se mette aussi à flamber, mais la chaleur était douce et agréable. Yumeko s’était penchée pour réchauffer ses mains. Ses cheveux s’étalaient au sol et recouvraient la couette de sa longue queue de cheval. -
« CHAMALOW ! ! ! ! Cria joyeusement Aki en en embrochant un sur deux pics. Tu as vraiment peur des histoires de fantôme ou je t’en raconte une ? Fan..Fan….Fantoooo…oooo… Haha…hahaha ! ! D’accord d’accord ! ! J’oublie l’idée alors. Mais vraiment, c’est étonnant, je ne savais pas que tu avais des phobies. Dé…Désolé. Je ne voulais pas gâcher ta joie. Il en faut plus pour me faire perdre le sourire. On a trouvé une super cabane hein ? Je l’ai aperçu quand on a couru sur le flanc droit de la crête. Et puis, c’est bien d’être ensemble. Ha ! Oui, je vais pouvoir dessiner tes cheveux aux reflets des flammes ! Mes cheveux sont déjà couleur flamme. En plus, ils restent toujours en l’air quoi que je fasse ! Haha ! C’est vrai qu’ils sont rebelles ! On peut vraiment dire que tes cheveux sont en flammes ! Hahaha ! ! Tu parles d’un jeu de mot ! Rigola t-il avant de plisser les yeux et de se pencher vers elle l’index levé : si mes cheveux sont des flammes, les tiens sont le charbon qui les fait brûler… Fait attention alors, j’ai beaucoup de cheveux. YOOOOOOOOSH ! ! Je flamberais jour et nuit ! Cria t-il motivé avant de se laisser tranquillement dessiner. »
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Elle avait un magnifique coup de crayon. Je ne sais combien de dessin elle avait de moi, mais elle ne lassait jamais de dessiner. C’était plus qu’une passion, c’était sa manière de communiquer et de montrer qu’elle m’appréciait. Je me demandais souvent ce que je pouvais faire pour lui montrer que moi aussi je l’aimais beaucoup. Je soufflais quelques coups sur le chamalow qui sortait du feu avant de lui tendre. Il faisait vraiment bon maintenant. Elle posait son calepin à côté et dégustait la friandise sur le bout des lèvres de peur de ne se brûler. Elle était belle. Ses étoiles sous les yeux flamboyaient au gré des flammes qui s’intensifiaient de temps en autre. Je ne m’étais jamais trop attardé sur son visage tant il était magnifique. La première fois que je l’ai vue, c’était à la plage sur les rochers. J’étais tellement excité de rencontrer autant de monde que je courrais partout. Pourtant son allure avait attiré mon regard, ses yeux noircis et ses longs cheveux châtain et noir. Ce n’était pas le coup de foudre…Du moins ce que j’en ai vu dans les films, non, rien n’y ressemblait. Mais je me sentais proche sans la connaître. Je me sentais à l’aise sans lui parler. J’étais son ami avant même de lui avoir demandé. Ma première amie, ma meilleure amie. -
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« C’est super booon ! Lança délicieusement Yumeko. Je me demandais ce que tu étais allé faire avec Kazumi. Il t’a donné plein de bonnes choses ! Faire du sport ça creuse ! Je mange pour dix sans m’en rendre compte. Mais…je vais partager aujourd’hui ! hahaha ! J’ai chevauché sur ton dos, ça compte pour du sport ? hahaha ! Tu as fait toute la descente toute seule, ça glissait et se retenir de dévaler la pente demande un effort physique tout aussi considérable. Alors oui, tu as droit à au moins la moitié des provisions ! …Aki…répondit sérieusement Yumeko en baissant son bras sur ses genoux. Avant que Nanako et Nasu n’arrivent, tu m’as dit que tu voulais voir cette montagne enneigée. Ensuite, Nasu m’a expliqué vos conditions de vie au dojo alors…je…je suis contente d’avoir partagé ça avec toi ! Et…si il y a d’autre chose que tu veux faire, dis le moi simplement. Ha…souffla Aki timidement, plongeant son regard dans le feu qui s’embrasait dans la cheminée. Il y a bien quelque chose que je voudrais faire maintenant que je suis parti du dojo. Je voudrais retourner à l’orphelinat pour voir Sœur N-guyen. Elle était toujours en train de me crier dessus ! Clama t-il fièrement en plissant ses yeux. Mais elle était vraiment gentille en fait. Elle rigolait toujours quand je faisais l’âne, et fronçait les sourcils dès qu’une autre sœur arrivait en me pointant du doigt. Après elle me faisait un clin d’œil et me laissait jouer dans la chambre. C’était génial de vivre à l’orphelinat. J’avais plein de frères ! Même s’il ne restait jamais longtemps, je les adorais tous. J’étais le premier à lancer les batailles de polochon et sœur N-Guyen nous laissait toujours nous amuser tant qu’on se respectait les uns les autres. Elle me disait souvent qu’un jour une famille viendrait me chercher et me couvrirait d’amour. Mais, tout l’amour que j’ai reçu, c’était d’elle et des enfants de l’orphelinat. Si la famille de Nasu vit dans les traditions ancestrales…pourquoi son père t'as adopté ?…Haa ! ! NON ! ! C’est indiscret comme question ! Désolé ! ! Haha ! ! Non non, c’est bon. T’es mon amie Yum Yum !…Le père à Nasu à cette époque voulait faire de la publicité car son dojo commencer à faire faillite. A cette période, il y avait eu un énorme tremblement de terre. Beaucoup d’enfant s’était retrouvés 261
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orphelin et la télé parlait énormément des orphelinats et des dons aux associations. Le dojo en a profité pour redorer son blason en adoptant un des enfants d’Heian-kyō. Et voilà, je me suis retrouvé à vivre avec Atsu. Tiens…je n’y avais jamais pensé mais…Atsu est donc ton frère, et Orie ta sœur. Haha…he bien…sur les papiers oui ! Mais on a jamais eu ce genre de relation. Atsu et moi étions rivaux, on était sans cesse comparé et s’en découlaient souvent des défis pour savoir qui était le meilleur. BON J’AVOUE ! ! Hahaha ! c’est moi qui les lançaient ! Mais…Atsu n’a jamais voulu perdre pour autant. Même s’il ne l’admet pas, il veut être considéré par son père et ne jamais perdre la face. Ce que je comprends quand on voit l’éducation qu’il a reçue. Et Orie….hum…les garçons et les filles sont séparés au dojo. Atsu lui-même parlait peu avec sa petite sœur. Moi je ne faisais que la saluer quand je la croisais. Avec du recul…je me rends bien compte que tout ça paraît absurde dans le monde dans lequel on vit aujourd’hui. Alors, je veux soutenir Atsu pour ne plus que les générations futures se perdent dans ces traditions. Ils vont repartir, tous les deux. Bientôt…en fait c’est une question de jour maintenant. Et toi ?…tu vas repartir avec eux ? Hein ?…ha. Je…je ne me suis pas posé la question. C’est pas comme si quelque chose me retenait là bas alors…mais…peut être qu’Atsu aura besoin d’aide ? Et…si…quelque chose…te retenait ici. Tu resterais ? Evidemment ! haha ! »
Yumeko s’allongeait sur le ventre, le visage posé sur ses mains, accoudée au sol. Elle remuait ses pieds dans les airs tandis que son voile noir glissait sur le pull qu’elle portait toujours. Ses yeux bleus reflétaient quelques flammes acajou, ouvrant son iris et sa fleur jaune qui trônait en profondeur. Il ne restait déjà plus beaucoup de bois et je décidais d’aller en chercher dans les bois. Je la laissais seule un instant et la regardais une dernière fois avant de franchir la porte, le cœur bondissant. ** Yumeko Aki est adorable…c’est la première fois qu’il me parle de lui. C’est comme entrer dans un monde qui était fermé à double tour. Un monde…où tous ses meilleurs souvenirs y étaient regroupés. Un lieu ou son rire était resté entier, ou son sourire était encore authentique. Tout ce qu’il cachait…c’était avant tout pour le préserver. Je fermais les yeux quelques secondes, la chaleur se déposait agréablement sur mon visage. Je l’aimais. Chaque crépitement dans la cheminée me chatouillait le ventre. Le soleil commençait déjà à se faire discret, caché par les flancs de la montagne. Une douce couleur pourpre avait envahi la cabane, décorant les vieux meubles poussiéreux en de magnifiques antiquités, illuminant le plancher d’un rouge orangé, le bois s’imbibait de l’odeur du feu, de la chaleur et de sa couleur. Se rend t-il seulement compte que je l’aime ?…Aki. Je n’arrive plus à voir son visage sans son sourire attendrissant. Je ne veux plus que ce visage me quitte, je l’aime. « Je l’aime… »
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Je murmurais doucement ces mots comme une grande révélation que je ne pourrais lui faire. Allez, une dernière fois et après j’oublie tout ça ! ! ** Aki Il faisait froid dehors, je m’étais confortablement habitué à la chaleur du feu et me dépêchait de retourner à la cabane. J’enjambais les deux petites marches délabrées de l’entrée et tournait la poignée qui ne tenait plus grand chose de la porte, quand je restais figé à l’extérieur. « Je l’aime ! » Sa voix, pourtant basse, avait retenti comme des milliers d’échos dans ma tête. Ma respiration s’insufflait, mon cœur tentait de s’enfuir, cognant sur mon torse de lourds coups qui m’auraient mis à terre. Mes jambes tremblaient et mes bras ne soutenaient presque plus la pile de bois que j’avais entassé. Je restais dehors, les yeux écarquillés. Ca ne pouvait être qu’un rêve. Moi je n’y connais rien à l’amour. Comment je sais si je l’aime ? ! Mon esprit se torturait davantage quand la porte s’ouvrit tout à coup. -
« Aki ? Qu’est ce que tu fais à attendre dehors ? YUM YUM ! ! …heu…je…Je n’arrivais pas à tourner la poignée avec tout ça dans les bras. Haha…tu…tu m’aides ? Haa ! ! Oui bien sur ! ! »
Non…je n’avais pas du tout besoin de son aide pour porter une dizaine de bûches. Mais je n’avais rien trouvé de mieux à dire. Je m’en voulais de faire comme si je n’avais rien entendu. Mais je ne pouvais pas lui répondre, tout du moins, si c’est bien de moi qu’elle parlait… Je redoutais qu’elle me le dise en face, mais elle était toujours aussi naturelle et enjouée. Cette inquiétude n’avait pas durée plus longtemps que ça, bien que je ne pouvais me retenir de la regarder d’autant plus curieusement. Nous étions resté là quelques heures encore, observant la tombée de la nuit à travers les branches qui tapait contre la petite fenêtre. On avait parlé, joué et dessiné. Je me sentais pour la première fois…chez moi.
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Chapitre 26 : Le silence est parfois la meilleure arme La chambre d’Elel non plus n’avait pas tant changé depuis le primaire. Il y avait toujours cette grande armoire où les portes miroités donnaient l’impression à la chambre de faire deux fois sa taille. Juste sur la gauche, la porte-fenêtre donnait sur sa grande terrasse.
Quand est-ce qu’on avait grandi ?
Son lit orné d’un cadre doré me rappelait son caprice pour avoir celui qui ressemblait aux contes de fées. Elle ne l’avait jamais changé et je souriais, nostalgique. Elle sautait sur sa housse de couette au coton rembourré, étouffant son atterrissage plutôt sauvage. Elle était pourtant magnifique. Ses cheveux ébène se mêlaient parfaitement à ses lèvres carmin d’où résonnaient une douce mélodie. Elle chantait. Je piquais les quelques mèches rebelles qui refusait de tenir sur mon chignon. Comment Elel avait la patience de se coiffer ainsi ? ! Le sien était parfait. Elle ressemblait à une geisha. Parfaitement tiré en arrière, une couronne de fleur se mariait à sa natte qui retenait son chignon, s’enroulant autour sans laisser le moindre défaut apparaître.
Je me regardais à nouveau…mes cheveux bleus étaient bancals et des centaines de petits cheveux crépissaient ici et là. J’abandonnais.
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« Nanako…Tu es sûre que tu ne veux pas que je te le fasse ? Hum…non. C’est bon. …Tu as raison. Tu es très belle comme ça. Inutile de faire quoi que ce soit de plus. »
Sa voix était toujours aussi douce, et ses paroles toujours aussi gentilles. Elle voyait parfaitement qu’il était brouillon et mal peigné. Mais elle me souriait et me réconfortait d’un simple regard amical.
« On peut y aller. »
…
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Je le sentais comme une aura étrange, mon sourire allait s’éteindre.
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Pendant ce temps, chez Haru.
** Kei
Je regardais une dernière fois mon matériel, batterie, carte mémoire de secours, objectif 1:2,8/50 Macro et celui à ouverture maximale à 350 f/5,6. Avec ça, je ne peux pas rater mes photos !
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« Pourquoi tu prends deux objectifs ? Questionna Haru surpris au-dessus du sac. Celui là c’est pour faire du macro, il donne une qualité parfaite pour chaque détail qu’on ne verrais pas aussi bien à l’œil nu. Et celui là…c’est un petit bijou qui a coûté une fortune à mes parents. Si je devais faire le tri de mes appareils, ce serait celui là que je garderais quoi qu’il arrive. Huum…qu’est ce qu’il a de si particulier, ils se ressemblent. C’est simple. Il y a une grande relation entre l'ouverture maximale et le prix de l'objectif. Plus cette ouverture est grande, plus l'objectif est cher. Plus l'objectif sera lumineux, et plus il sera facile de réussir des photos en basse lumière. De tous les objectifs, celui là a la plus grande ouverture. Je ne savais pas que tes parents étaient si généreux. Tu l’as depuis longtemps ? Non, depuis quelques mois. Et, mes parents m’ont toujours soutenu dans cette vocation. Je n’aurais pas pu ouvrir mon affaire sans leur capital. Au fait…Tes parents…ils habitent tous les deux à Tokyo ? Oui !... Répondit simplement Kei sans plus s’étaler. Est ce qu’ils… Haru… Coupa t-il en se relevant, imposant quelques secondes de silence avant de se retourner face à lui. Je ne veux pas éviter tes questions mais…je ne sais pas si j’aurais la force de leur dire. Mes parents…ne sont pas aussi ouverts que les tiens. C’est pas comme si j’avais envie de garder notre relation secrète, au contraire. Je n’ai jamais été aussi heureux. Mais…mes parents c’est autre chose…laisse-moi juste un peu de temps. Je te promets…que ce jour viendra. Kei…Je n’avais pas l’intention d’y faire allusion mais…je suis content que tu l'ais fait. Et que tu me présentes ou non m’est égal. C’est toi que je veux, avec ou sans leur approbation…bon ok… avec c’est mieux. En fait, je voulais juste te demander s’ils comptaient venir pour voir ton journal un de ces jours. …He…he bien…Je l’espère. Pour le moment ils me pensent surchargé de travail avec l’ouverture, et j’avoue que c’était le cas. Ca commence à se calmer maintenant et 266
Yumeko et moi devenons tous les jours plus organisés pour faire face aux demandes. Haru…je te présenterais à eux, ce n’est même pas la peine de se poser la question. Seulement…en temps voulu. »
Je lui tendais la main et lui souriait pour qu’il me pardonne et il me la prit sans plus me questionner, me tirant vers lui pour m’embrasser.
On se dirigeait ensemble sur la place centrale ou s’était dressé une cinquantaine de stand. La nuit était tombée mais tout était merveilleusement éclairé. Les pavés étaient recouverts de feuilles flamboyantes et sous chaque arbre, une bonne odeur de Takoyaki nous ouvrait l’appétit. A peine étions-nous arrivés que j’avais été pris d’assaut par des clients qui se hâtaient pour être pris en photo avec leurs feuilles. Oui, j’avais réussi à développer une réputation conséquente à laquelle Haru avait encore du mal à s’habituer. Je ne voulais pas le laisser à l’écart, mais il me poussait sans gêne dans leur griffe. Après quelques photos…je me retournais…il n’était plus là.
** Haru
Il faisait de plus en plus froid, l’hiver s’annonçait rude cette année. Je laissais Kei à son travail, après tout, c’est moi qui avais voulu l’accompagner alors que je savais qu’il s’y rendait pour son journal.
Je profitais de la beauté du lieu. Des lampions de toutes les couleurs recouvraient la place, accrochés de branches en branches. Les drapeaux des stands étaient brandis de tous côtés, fouettant dans la brise et m’obligeant à refermer davantage ma veste de laine. Les filles portaient toute le Yukata de saison. Au moins, elles n’avaient pas froid. Je m’arrêtais devant le stand touristique où j’avais rendez-vous avec Izumi.
Il ne fallut que peu de temps avant de ne la voir slalomer sous le coude des passants. Elle avait la taille d’une enfant, et comme toujours, je souriais en espérant qu’elle ne grandisse jamais.
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« Haruuu ! ! ! Je suis là ! ! ! »
Elle me faisait signe de la main et un pompon bleu ciel s’agitait à son poignet, faisant d'autant plus briller son Yukata cousu de fils d’or.
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« Salut Izu ! Ta mère t'as déposé en voiture ? Haa… souffla t-elle en reprenant sa respiration. Oui ! Elle…Elle n’était pas très rassurée de me voir m’éloigner seule. Je…Je vais lui envoyer un message. Annonça t-elle en s’exécutant, pianotant sur son téléphone. Tu aurais du me le dire, je serais venu te chercher à la voiture. Inutile de s’inquiéter pour quelques mètres…je…je ne suis pas…une enfant. Bouda t-elle en gonflant ses joues. Hum…oui c’est vrai. Rétorqua t-il sérieusement avant de lui attraper la joue pour tirer dessus : Alors arrête avec cette bouille. Aie aie aie aiiiie ! ! ! S’agitait Izumi dans tous les sens tandis qu’Haru rigolait de bon cœur. Faisons quelques pas. Kei n’est pas là ? Si, il travaille. Tu as faim ? Haaa ! ! Des Takoyaki ! ! J’en veux à l’ananas ! ! A l’ananas ? Tu préfères pas des salés ? HUM HUM ! ! ! Hocha t-elle de la tête sure d’elle. Je veux à l’ananas ! »
Une voix interrompit notre discussion et je me retournais, ravi.
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« Tu me permets de t’inviter Izumi ? KO…KOTOKO ? ! Je…je…je… »
** Izumi
Ce fut un choc de le voir à côté d’Haru. Je venais de me rendre compte qu’ils avaient un air de ressemblance. Bien que Kotoko avait un visage moins adulte, et qu’il n’était pas beaucoup plus grand que moi, leurs cheveux étaient vraiment identiques. Pourquoi je ne l’avais jamais remarqué ? ! Je n’arrivais plus à prononcer un mot et je sentais ma peau devenir aussi rouge que les feuilles sous mes pieds.
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« Salut Kotoko. Coupa Haru qui voyait visiblement Izumi devenir une pivoine. Ha ! Bonjour Haru ! Kei n’est pas là ? Si il travaille. Il ne doit pas être bien loin. 268
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Haha ! Et bien tu lui passeras le bonjour ! Ca te dérange si je te l’emprunte ? Pas du tout. Je vous laisse. KYAAAAAA ! ! Cria soudainement Izumi en secouant la tête comme pour sortir d’un mauvais rêve. Vous…vous…vous vous connaissez ? ! Hum… réfléchit Haru une seconde. On s’est croisé une fois à la sortie du Lycée. Oui oui, confirma Kotoko, le sourire figé. Une simple coïncidence. Tout à fait. Vous…vous … bégaya Izumi perplexe. Vous n’êtes pas convaincants. HOOO ! S’écria Haru. Mais on ne dirait pas Nanako et Elel là bas ? ! Je vais à leur rencontre ! A plus tard tous les deux ! Mais…ATT… »
Je n’eus pas le temps de finir qu’il s’était échappé, me faisant un clin d’œil en tapant des talons. Je sourcillais péniblement comme si je venais de me faire avoir, quand une main se posa sur mon épaule.
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« Alors…tu permets, que je t’invite ? Ha..heu..bah… D’accord ! A l’ananas alors. »
Il ne m’avait pas laissé le temps de répondre, et pourtant…je lui en étais reconnaissant. Il m’avait fait un sourire qui me laissait sans voix et mon cœur battait terriblement fort. Pourquoi je ressentais tout ça pour lui ? Est-ce que c’est parce qu’il ressemblait à Haru ? Pourquoi le fait qu’il y ressemble changerait quelque chose ? Il n’ont pas du tout le même caractère. Il me tendait ma boite de Takoyaki, fumante, une bonne odeur de sirop d’érable versé dessus. Ca me réchauffait les mains. On avait fait quelques pas et nous étions mis à l’abri du vent, adossés contre un tronc d’arbre qui faisait bien deux mètre de large. La chaleur des stands réchauffait la place où grouillait énormément de couples, de familles et de groupes d’amis. Des lanternes rouges pendaient des immenses branches au-dessus de nos têtes et je sentais mon cœur reprendre un rythme régulier, et me risquait enfin à prendre la parole.
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« Qu’est ce…que…tu…tu fais ici ? Bégaya Izumi en soufflant sur sa boite Voir les feuilles d’érables !…mais…Haru m’a dit qu’il y avait quelque chose de plus beau à venir voir. Hein ? Je crois que j’ai deviné. »
Il s’était rapproché de moi, plus qu’il ne l’était déjà. Mes mains tremblaient et je me plongeais dans ses grands yeux noirs qui ne cessait de me fixer. 269
« Mange tant que c’est chaud… »
Il attrapait un takoyaki et me le posait sur mes lèvres. Mes joues s’empourpraient à nouveau et je ne savais plus ou regarder. J’ouvris finalement la bouche où il poussa doucement la petite boule sucrée.
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« Hahaha ! Fait pas cette tête de hamster, t’es trop mignonne ! Jchuis pas un Hamchter ! ! ! Rétorqua t-elle la bouche pleine. Tiens ! Toi aussi, mange. »
J’attrapais à mon tour un takoyaki et lui enfonça directement dans la bouche.
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« Hahaha ! rigola à son tour Izumi. Alors, c’est qui ..le…le hamster maintenant ? Ch’ais moi !… articula difficilement Kotoko, se retenant de rire. On fait un tour des stands ? Oui. »
On passait de stand en stand, faisant sonner tour à tour la cloche destinée au gagnant du jeu. Il était doué et semblait vraiment s’amuser.
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« Tu…Tu es incroyable ! Bégaya Izumi. Tu as gagné quatre fois d’affilée ! Qu’est ce que tu veux… Je suis un Otaku ! Aucun jeu ne me résiste. C’est pas très glorieux, mais j’adore les jeux. Tu veux essayer ? Proposa t-il en lui posant le fusil de plomb dans les mains. Ha ? ! Mo…Moi ? Je ne sais pas tirer à la carabine ! Et… bouda t-elle un peu honteuse. Je suis trop petite pour m’accouder comme toi… Alors jvais te porter. Heiin ? »
Aussi dit, aussitôt fait. Il passait ses bras autour de ma taille et me souleva de plusieurs centimètres. -
« Haaa ! ! souffla Izumi d’un tout petit cri aigu, surprise par son élan. Haha ! Contente-toi de bien viser. »
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Mon cœur battait aussi vite que mes doigts n’avaient appuyé sur la gâchette, tirant au hasard dans le champ de vision aussi brouillé et irrégulier que ma respiration. « Hum… souffla Kotoko en la reposant. C’était la cible qu’il fallait viser…pas la peluche. Mais… clama t-il en s’adressant au vendeur. C’est gagné hein ? ! ! »
Il était tellement enjoué que le forain avait cédé à son grand sourire et m’avait tendu le lapin en peluche.
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« Mer…merci ! Hahaha ! Rigola le grand bonhomme moustachu. Ce n’est pas souvent qu’une si jolie demoiselle fait un tel tir à mon stand ! Et ce jeune homme aurait gagné de toute façon. bonne soirée les jeunes ! »
Sa main avait pris la mienne tandis que l’autre tenait fermement la patte du lapin qui pendait sur mes cuisses.
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« Ha ! regarde ! Il y a des masques dédié au momijiri ! ça t’irait bi… KOTOKO ? Avait interrompu une voix féminine juste en face d’eux. Mais oui, c’est bien toi ! Tss… souffla discrètement l’intéressé avant de dresser un sourire forcé. Sanae, bonsoir. »
Kotoko n’avait pas l’air très heureux de revoir cette fille…pourtant il souriait, et je parvenais à voir son envie pressante de s’échapper. Elle était belle, de taille moyenne. Ses longs cheveux châtains et bouclés tombaient sur ses poignets qui se joignaient contre sa poitrine pour exprimer sa joie. Ses yeux profondément marron clair brillaient sous les lanternes jaunes. Son Yukata était loin d’égaler le mien, brillant d’une qualité incomparable d’un vert anis. Elle s’était penchée au-dessus de moi et me regardait les yeux ronds comme des billes avant de lancer un :
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« C’est qui ? ! Ta petite sœur ? ! Qu’est ce que tu raconte… Rétorqua Kotoko. Je n’ai pas de sœur. C’est…une camarade de classe. »
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Une camarade de classe…je ne sais pas pourquoi mais m’avoir présenter ainsi m’avait fait sentir bien loin de lui. Je lui lâchais la main et voulu m’exprimer à mon tour.
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« Je…je..M’appelle…Iz…Izuu… Je…je…Je… répéta Sanae en rigolant. Hey Kotoko, tu traînes avec une demeurée ? elle sait même pas aligner deux mots. LA FERME Sanae ! Si tu veux te moquer de moi fais-le, mais laisse-la tranquille. « la ferme » ?…je vois…He bien, Clama t-elle en se tournant de nouveau face à Izumi. On dirait que tu lui plaîs beaucoup hein ? Une camarade de classe, tu parles. Ne sors pas avec ce type ! Il te trahira et te brisera le cœur ! Sanae…ça suffit. C’est ni le lieu, ni le moment de régler nos problèmes. Tu appelles ça : un problème. C’est toi qui m’a trahi. T’es parti voir ailleurs alors qu’on était encore ensemble. Y a pas à discuter de ça plus longtemps. »
Il m’avait repris la main et me tirait pour avancer, le regard perdu dans ses pieds. Kotoko était déjà dans notre classe l’année dernière…et je ne m’étais rendu compte que maintenant, qu’il y était presque transparent. Il était toujours en retard, et pourtant ce n’est que Nanako que tout le monde dévisageait pour avoir interrompu le cours. Cet été, où il m’a accidentellement renversé sa soupe sur la tête, je ne l’avais même pas reconnu, et Lucy non plus. Pourtant il ne s’est jamais plaint. Depuis la rentrée…tout le monde avait fait sa connaissance comme un nouveau membre de la classe. Mais il ne l’était pas. Depuis la rentrée, il nous avait comme ami. Il paraissait heureux et s’ouvrait tous les jours de plus en plus. On a donc appris à connaître le plaisantin des cours d’anglais, sortant toujours une plaisanterie assez discrète pour ne pas être entendu du professeur, mais qui m’étais souvent adressée. Je rigolais. Kotoko était un garçon frais et qui en peu de temps, avait pris une place colossale dans notre groupe. Il vouvoyait toujours Nanako, sans vraiment savoir pourquoi. Je crois qu’elle lui imposait un respect dont il ne pouvait se dérober, usé par le nombre de fois ou il s’était retrouvé tête à tête avec elle sur le palier, à savoir qui rentrerait le premier. Et c’était toujours Nanako, profitant de l’attention porté sur elle pour se fondre dans la masse et regagner sa place sans encombre. Je ne m’étais jamais demandé…si d’autres personnes que nous avaient déjà compté dans sa vie ? En fait, Kotoko n’avait pas d’autres amis que nous alors, je ne m’étais jamais demandé s’il en avait eu avant. C’est stupide de se demander ça comme si Kotoko n’avait pas de passé. Je suppose qu’il n’avait pas forcément envie de parler des brimades qu’il a subi. Se voir obligé pendant un an à faire le bentô d’un gorille n’est pas réjouissant. Personne ne l’avait remarqué, personne ne s’en souciait, et il avait gardé ce sourire que j’admirais tant. Il n’était pas comme Haru. Je le suivais et son dos n’était pas si musclé, si grand, si mature. Non…Kotoko n’était pas comme Haru. Il ne savait pas faire ce regard glacial qui impose le silence, il n’avait pas cette
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assurance qui me déstabilise parfois. Kotoko…était juste…un garçon simple. Et je commençais à comprendre mes sentiments, je ne cherchais pas un autre Haru. Je cherchais celui qui me ferait battre le cœur comme il sait le faire. Je cherchais celui qui me ferait sourire et qui m’accepterait telle que je suis, timide, et à la voix tremblante, bégayant parfois jusqu’à mettre plusieurs minutes à dire une phrase. Je ne cherchais pas un garçon capable de me protéger, non…je voulais, à mon tour savoir protéger les gens que j’aime. Alors je lui serrais la main sans douter, j’avais confiance en lui, comme j’ai confiance en tous mes amis. Je passais à côté de cette fille qui me regardait d’un air hautain quand elle nous retins une dernière fois.
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Non attends !…KOTOKO ! ! Tu oublies… rétorqua Sanae d’une voix plus basse tandis qu’il s’était arrêté sans se retourner. Que je suis allé voir ailleurs…parce que tes jeux comptaient plus que moi. Je voulais juste te faire réagir…mais tu m’as quitté. …Arrête Sanae. Avait froidement soufflé Kotoko. Le pire de tout, c’est que j’ai vraiment cru que je pouvais être aimé. J’étais naïf et vraiment aveugle pour ne pas comprendre. Je n’étais que ton larbin juste bon à porter tes sacs. Quand tu étais avec tes amis, je ne devais pas te gêner et je restais toujours un pas en arrière. Tu flirtais ouvertement devant moi, en fait… Tu n’avais pas d’autres sentiments à mon égard ! Alors trouve-toi un bon crétin pour te suivre toute la journée. Pour ma part j’ai eu ma dose. Je ne ferais pas les mêmes erreurs. Je ne me laisserais plus avoir par de belles paroles. J’en ai vraiment plus qu’assez qu’on me marche sur les pieds parce que je suis un garçon mince, et de petite taille pour mon âge !… Otaku en plus de ça. Je ne suis pas intelligent, débrouillard et fort. Il n’y a rien de bien particulièrement attirant chez moi, Alors… Tu… coupa Izumi en lui tirant la main. TU TE TROMPES ! Hein ?… Balbutia t-il en se retournant vers elle, les yeux écarquillés. Tu…Tu es gentil et…tu me fais beaucoup rire. Tu es plus courageux que tu ne le dis. Tu étais là aussi pour Nanako non ? ! Tu as pris les même risque, et tu t’es démené pour enfin te montrer ! Alors…tu sais ce que tout le monde pense autour de toi. On est tous tes amis, on est tous derrière toi comme on est derrière eux. Et….je…Je suis là aussi. Je suis contente d’être avec toi. J’ai envie de jouer avec toi et de rigoler avec toi. Alors…alors…ne…ne dis pas…qu’il n’y a rien de… HEee… Hurla Sanae en l’interrompant. c’est une blague ou quoi ? ! Dé…Désolé… bégaya une dernière fois Izumi avant de prendre une grande inspiration, levant la tête vers elle, les sourcils froncés : Je ne connais pas votre histoire…mais maintenant Kotoko a plein d’amis sur qui compter. Alors ne t’avise pas de le rabaisser ! Il est l’ami de la plus terrifiante des filles du Lycée, Nanako ! Et surtout…il est mon ami ! Izumi… souffla Kotoko, les yeux cachés sous ses mèches noires, le sourire aux lèvres. Partons. »
Les lumières défilaient devant mes yeux, les lanternes se transformaient en des centaines de petites lumières rouge et jaune qui dansaient sur nos têtes. On avait traversé toute la place, survolant les stands en filant tout droit au travers des passants inattentifs. La chaleur de sa main était réconfortante et agréable…
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** Pendant ce temps, à la même fête. Haru avait abandonné Nanako et Elel pour chercher Nasu qui rentrait tard du travail ce soir là. C’est sur la rive droite de la place qu’ils faisaient marche pour rejoindre les filles.
** Nasu
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« Hoy…c’est pas Izumi et Kotoko qu’on vient de voir passer de l’autre côté ? Hum, on dirait bien. Confirma Haru le sourire aux lèvres. Et… soupçonna Nasu en dévisageant Haru à quelque centimètres de lui. Tu n’y es pour rien n’est ce pas ? …absolument rien. On s’est rencontré par hasard. Men-teur. Rétorqua t-il aussitôt. Haha ! ! Allez quoi…fait comme si. Moi je m’en fiche, mais si il lui brise le cœur, tu t’en voudras. Je ne m’inquiète pas pour ça. Izumi ne tomberait pas amoureuse d’un garçon capable de lui faire du mal. C’est que vous êtes proches tous les deux. Inutile d’être jaloux, tu sais que t’es mon meilleur pote et je n’hésiterais pas à m’asseoir à nouveau sur un oursin si ça te peut te consoler. Hoooy. Tu tiens vraiment à ce que je te soigne à ce point là ? Si je me souviens bien, tu n’aimais pas vraiment que je te titille la cuisse. En fait… continua t-il les yeux en arc-enciel : je me rappelle que tu pleurais à chaude larme ! J’avais sept ans et j’avais des épines de cinq centimètres plantées dans la peau ! Sept ans ! c’est que ça ne nous rajeunit pas tout ça. Atsu…Je voulais te demander… Reprit Haru d’un ton sérieux, s’arrêtant une minute. Tu crois, que je pourrais toujours venir te rendre visite au dojo quand tu y retourneras ? ….Haru. Je ne sais pas. Je sais ce que je veux y faire mais, je ne sais pas comment ca va se passer. Peut être pas au début… Oky ! De toute façon je ne tiens pas à me retrouver face à ton père. Je me disais juste que ça allait être dur pour Nanako et toi. On ne va plus se voir. Je crois…que c’est le mieux à faire. Je n’arriverais pas à me concentrer ni à avancer aussi rapidement si je pense à aller la voir tout au long de la journée. Et…il faut que je prenne soin d’Orie. Elle est encore jeune, et j’ai vraiment envie de lui offrir une vie meilleure. Ca prendra le temps qu’il faudra. J’espère seulement, que Nanako ne m’attendra pas. Hein ? ! ! S’écria Haru surpris. De quoi tu parles ? Tu sais comme moi qu’elle t’attendra. Promet moi Haru…de veiller sur elle comme tu as veillé sur Orie et moi. Je ne veux pas qu’elle passe des années à se torturer et attendre un retour qui ne viendra peut être pas. Je veux qu’elle avance, je veux qu’elle soit heureuse. Et je ne veux pas qu’elle se sente coupable si un jour ses sentiments pour moi disparaissent, et qu’un autre prenne ma place. 274
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…Atsu. Souhaiter qu’elle t’attende n’est pas un rêve égoïste. Tu as le droit de l’être toi aussi, tout comme Orie. J’en…J’en sais rien… Oky…je te le promets. Mais te fais pas d’idée. Nanako n’ira pas voir ailleurs, et quand bien même ce serait le cas, alors je l’encouragerais. Pour qu’elle soit heureuse. …Haaa ! ! ! Maintenant que c’est réglé…je vais pouvoir me charger d’eux. eux ? Ca fait plusieurs jours qu’ils nous observent. Orie et Aki ne vont pas tarder à arriver et…j’ai pu dire à Nanako tout ce que j’avais sur le cœur alors… Je crois qu’il est temps d’ouvrir la danse ! Qu’est ce que tu en penses ? …Tant que tu n’en laisse pas un se relever… »
Nasu me fit un clin d’œil et posa ses deux mains sur la tête, continuant d’avancer comme si ne rien n’était. Nanako n’était pas bien loin, accompagnée de Keiji et d’Elel qui se tenaient la main. Aki, Yumeko et Orie arrivaient à leur tour de la rive gauche.
** Nasu
Ses yeux argentés pétillaient, me souriant en me tendant la main de loin. Elle portait magnifiquement le Yukata de saison, Rose et ornée de dorure fleuris. Son chignon basculait quelques peu sur le côté…je rigolais. C’était ma Nanako. Elle était belle et mon cœur souffrait. Elle courait et comme je m’y attendais, je la retenais à quelques centimètre du sol.
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« Hoy…il ne faut pas courir en Yukata. Aye aye, quelle idée que ça soit aussi étroit. Nanako… reprit-il en la relevant, tout près de son torse. Oui, je sais. Je les ai vu. Bonjour les garçons ! Cria Elel et Keiji enthousiaste avant de perdre leur gaieté en voyant leurs visages minés. Qu’est ce qui se passe ? »
Le sourire de Nanako s’affichait pour la dernière fois ce soir là. Ses mains se posaient sur mon torse et Haru s’éloignait de quelques pas pour brandir son téléphone de sa poche. Je passais ma main dans ses cheveux bleutés et déjà ébouriffés. Embrassait son front et sentait sa bonne odeur. -
« Yooooooosh ! Hurla Aki avec un demi sourire, rejoignant ses camarades d’un air entrain, la main posée sur l’épaule à Orie. Aya onee san… souffla Orie inquiète. Pourquoi Aki refuse de me lâcher ? »
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Je me contentais de sourire tandis qu’il invitait Yumeko a rejoindre Kei pour son travail.
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« Haa … avait-elle soufflé surprise. Tu ne viens pas ? Désolé, plan de dernière minute. Je te rejoindrais avant même que tu ne t’en rendes compte. Hoy. Coupa Nasu. Tu n’as pas peur d’exagérer ? Si je tombe, ils tombent aussi. Alors ça sera rapide. Yumeko ! Appela Haru en raccrochant. Je n’arrive pas à avoir Kei au téléphone. Dis-lui de rentrer sans moi s’il te plaît. D’acc…D’accord. Mais…vous allez faire quoi ? Yumeko… souffla Nanako, les sourcils baissés. Tu ne devrais pas rester là. Et nous…on devrait s’éloigner de la fête. Se tournant vers Elel et Keiji …Vous aussi. Hors de question. Coupa Elel d’un ton sec. Le premier qui t’approche tâtera de ma batte ! ! Cria t-elle en la brandissant comme une épée. Hoooy… souffla Nasu avec de grands yeux perplexes. Mais d’où tu la sors celle là ? ! Héhé… rigola t-elle le sourire narquois, fière d’elle. J’AI RIEN FAIT CETTE FOIS ! Hurla Keiji prêt à se défendre. Kei…keiji…Elle était pas pour toi ! Ha…d’accord. Bah…Moi où tu vas…je vais aussi. Alors ça fera deux bras de plus. Non. Coupa Elel. Deux bras et deux battes. Clama t-elle en lui en lançant une. Kyaaa… souffla à son tour Aki en scrutant le Yukata rouge d’Elel sous toutes ses formes. T’en a encore une ? T’es quoi ? Une sorte de femme Ninja ? t'as des armes planquées un peu partout ou… ARRETE DE REGARDER LA TELE ! ! ! Hurla Elel en lui mettant un coup de batte sur la tête. Nanako ! se plaignit-il en se frottant le crâne. Ce n’est pas toi qui es censée être la plus cruelle des deux ? ! Aye ? Qui t’a dit ça ? C’EST HARU ! Hum ? intervint l’intéressé. J’ai jamais rien dit moi. Kyaaaaaaaa ! Menteur ! »
Aki avait le don de me faire rire même si cette soirée sonnait la fin de cette aventure. Elle se terminait au moins en beauté. Le sourire fendu aux lèvres de chacun et plus détendu qu’à notre arrivée. On s’éloignait donc sur la rive droite qui descendait sur une allée sombre où le sol était recouvert d’un monticule de feuille pourpre. Je tenais Orie contre moi tandis que Nanako faisait de même, quand Aki fit soudainement demi-tour en courant. -
« Je reviens, j’en ai juste pour une minute ! pas plus ! Hoy…Il aurait pas pu faire ça avant ?… Aye…pourquoi tu souris ? il va ou ?… …dire au revoir. Aki…repars avec toi ? Qui sait… ça sera à lui de prendre la décision. »
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Orie tirait sur ma veste noire, sa main tremblait, quand le visage de père apparu clairement dans le reflet de l’eau qui s’écoulait à côté. Je retenais mon souffle. Il avait encore vieilli et le voir à l’extérieur des bâtiments me semblait être un événement que je ne verrais qu’une fois dans ma vie. Il était venu en personne. Pour récupérer ses enfants en fuite. Trois visages apparaissaient à leur tour dans le même silence soutenu. Chauves tous les trois, ils reflétaient l’essence des moines, mais bien trop jeunes pour en être. Je leur donnais une vingtaine d’année. Les yeux noirs et le teint durcis. Je tirais Orie derrière mon dos, et elle se cramponna à ma veste, la tête enfouie dedans. Nanako s’accolait à moi, sans le moindre signe de frayeur. Son pied s’était alors calé contre le mien, comme pour me montrer qu’elle savait exactement ce qu’elle avait à faire et sa détermination à combattre. Père avait avancé d’un pas et sa voix rauque portait un message qui annonçait définitivement la fin de notre liberté. « Nasu Atsuya. Nasu Orie… Il est temps de rentrer au dojo. Votre fuite n’a que trop duré. » ** Pendant ce temps là, à quelques mètres de la fête de l’automne… ** Aki -
« YUMEKOOOOOOOOOOO ! ! ! Cria Aki en arrivant en courant dans son dos, lui empoignant le poignet pour l’arrêter. HeiiiiiiiiiN ? ! Cria t-elle surprise. Aki ? ! YUMEKO ! ! ! Je…JE ! ! !… …. »
Elle portait un Yukata entièrement noir où quelques roses rouges venaient éclore sur ses hanches. Ses cheveux tombaient en cascade sur ses jambes et…ses yeux encrés, laissaient apparaître ses pupilles bleutés, tremblante de surprise. Je retirais mon pull et frissonna légèrement avant de lui tendre. -
« …Qu’est ce que…tu fais ? Pour tes cheveux…quand tu n’auras rien pour les attacher. Tu penseras à moi…j’espère. Je…je ne comprends pas Aki. Tu ne devais pas me rejoindre tout à l’heure ? »
** Yumeko Aki semblait différent de d’habitude. Il n’avait plus cette joie sur son visage, ses yeux émeraude ne brillaient plus, et son sourire était comme anéanti. Ses cheveux auburn en pagaille ne cachaient pas son désarroi, avant qu’il ne redresse le regard vers moi, l’air décidé. « …Je reviendrais pour botter le cul à ton père. On ne laisse pas une fille aussi mignonne, gentille et pleine de talent toute seule. Merci Yum Yum. » Je n’eus pas le temps de réagir que ses lèvres se posaient furtivement sur ma joue. Mon cœur palpitait…le temps s’était comme arrêté sur ce baiser amical. je ne l’avais pas vu venir et je restais seule, immobile sous les chutes de feuilles fanées. Mes yeux s’écarquillaient sous ses pas de course qui s’éloignaient de plus en plus dans l’obscurité. Je posais mes doigts sur ma joue comme pour vérifier si je n’avais pas rêvé, et étreignait son pull gris contre ma poitrine comme pour calmer mon cœur qui martelait son nom. 277
« Aki…aki…. » Je ne comprenais rien… « AKIIIIIIIIIIIIII ! ! ! ! » Ma voix se perdait au loin…et je n’eus que le vent comme seule réponse. ** Aki C’était quoi ce sentiment ?…ça me déchire à l’intérieur ! J’ai l’impression d’avoir perdu une partie de moi. Je ne veux pas partir…Je ne veux pas retourner au dojo…qu’est ce qui m’y oblige ? Mon combat éternel contre Atsu ? …A quoi ça rime si ce n’est plus ce qui entretient ma force… ? Ma vie…ma vie est si nulle. Flash back : Aki arrive au dojo. -
« Alors c’est toi Aki. Clama Nasu haut comme trois pommes. Et toi, tu es qui ? Demanda curieusement Aki, le sourire aux lèvres. Nasu Atsuya. Mon père est le maître du Dojo. Whaa ! Il doit être super fort ! Atsu ! ! Soyons amis ! ! ! Hahaha ! ! Ici on ne peut pas être ami. Tu te plies au règlement. Et arrête avec ce sourire, je ne peux pas me concentrer. …Peuh…t’es pas drôle. Tu veux pas qu’on s’amuse plutôt ? Je m’amuse là. …Tu trouve ça amusant de taper dans un sac à… Tais-toi. Père va être furieux si je m’arrête. Met toi ici et fais comme moi. Hahaha ! regarde si je fais comme ça, c’est drôle ! Arrête, père va… AIIIE ! ! AiiiiE ! ! Atsu ! Aide-moi ! »
Fin du flashback. Je m’étais pris dix coups de bâton sur les pieds. Atsu n’avait pas bougé et continuait son entraînement comme si tout ça était normal. Je n’aimais pas Atsu. Il était froid avec tout le monde et ne souriait jamais. Avant de venir au dojo, je rigolais, je faisais des farces à mes camarades de chambre, je faisais souvent des blagues auxquelles tous mes frères rigolaient. On était une grande famille, même si chacun partait année après année. J’étais celui qui finissait par réunir tous les autres nouveaux…à l’orphelinat Heian-kyō. Personne ne voulait du petit rigolo de service, personne ne voulait celui qui chahutait toute la journée. Jusqu’à ce qu’on m’intègre dans ce dojo…un partenariat qui donnait un renom de plus au Dojo Nasu. Je n’étais pas là par amour ni par amitié. J’étais juste celui dont les journaux ont parlé pendant que le dojo profitait de cette pub humanitaire. Je me suis plié au règlement et enfouis mon caractère du petit plaisantin au plus profond de moi. J’ai compris avec les années et la maturité, la volonté d’Atsu à se prendre des coups tous les jours. Il ne détestait pas ça…pour lui tout ça faisait partie du quotidien. Ce n’était pas des frappes violentes, seulement des légères rafales qui l’obligeaient à se renforcer et à aller au-delà de lui-même. J’ai fini par l’admirer, et je l’imitais. Je ne pensais pas…que mon sourire referait surface un jour. Je me voyais contraint à rester silencieux et empli de colère. Je voulais battre Atsu, pour me libérer. Mais…je l’ai trouvé, celle qui veut bien de cet abruti, drôle et pas très intelligent. Je l’ai trouvé…ma liberté. 278
Alors…je dois revenir auprès d’elle ! Et pour qu’Atsu trouve aussi la paix, je vais vite en finir et rentrer chez moi ! Là où on m’attend et qu’on m’aime, là ou se trouve Yumeko ! « ATSUUUUUUUUUU ! ! ! » ** Nasu Aki avait crié et à peine avais-je tourné la tête que son pied heurta le visage d’un des moines, retombant accroupi, la main au sol, avant de se relever, dos au mien, gonflant son torse. -
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« Hoy…t’en a mis du temps ! Un héros se fait toujours attendre. Aye aye… souffla Nanako. De quel héros on parle là ?… Du grand Aki ! ! ! Et en parlant de ça, levant les yeux sur celui qui le fixait presque caché prés d’un arbre : YOOOOOOOSH ! Cria Aki en pointant son doigt sur le père de Nasu. BONJOUR LE VIEUX ! Je dois dire que vous ne m’avez pas manqué. Mais je suppose que vous n’êtes pas là pour moi. Ma vie au dojo est belle et bien terminée, alors je vais vous dire mes adieux comme vous m’avez appris à le faire. Je dois vous remercier quand même parce que grâce à vous…J’ai compris quel était mon but dans la vie. Hoy…T'as abandonné l’envie de me battre alors ? Tu restes… avec Yumeko. Tu fais le bon choix. La ferme Atsu, t’as osé baisser ta garde. Haha ! je savais que t’allais arriver, tu fais le bruit d’un troupeau de taureau quand tu cours. Ha oui ? ? ! Rétorqua t-il le sourire jouissif. JE TE DEFIS !…Jm’en fait deux d’un coup. Sauf si j’y arrive avant toi ! Aye ? Ca veut dire qu’il en reste un pour moi ! Clama Nanako brûlant d’envie de foncer dans le tas. Non, réctifia Elel. Un pour trois. Ca me va, confirma Keiji en serrant ses poings sur sa batte. On se fait un strike en un lancer. Et…et moi… bégaya Orie… Toi… souffla Nanako. Tu reste avec Haru, ne sous estime pas la force de son regard glacial ! Sourit-elle accompagné d’un clin d’œil. Je ne doute pas d’Haru… souffla t-elle en se collant à lui. »
** Orie Haru me serrait contre lui, je pouvais sentir sa tristesse dans ses mains qui me caressaient les cheveux, comme pour me dire un long adieu. Longtemps, je l’ai observé quand il venait au dojo, il ne souriait jamais, non, jamais. Il était l’ami muet de mon frère, celui que père avait accepté avec les années, s’occupant sans s’en rendre compte de la communication entre Atsu et lui. Il avait toujours continué, il était le pilier d’une longue amitié. Il ne se plaignait que rarement, il ne parlait que très peu, mais jamais il avait refusé de garder un œil sur moi. Je levais les yeux sur ses grands yeux noirs…ils pétillaient. ** le père de Nasu. Je ne pensais pas qu’ils seraient tant à défier mes trois nouveaux élèves. Cette jeune fille aux cheveux bleus…quel blasphème. Des anneaux parcouraient ses oreilles tandis que ses yeux 279
gris anthracite reflétait une étrange lueur qui m’imposait le respect. Mes enfants n’étaient plus les mêmes. Une force les entourait, un sentiment d’assurance qui conduisait ce combat à leur avantage. Atsuya fut le premier à faire un pas sur le côté, glissant sur les feuilles qui s’engouffrait en spirale autour de ses jambes… L’héritier de la famille Nasu, mon fils, avait acquis parfaitement son déplacement qu’aucun de mes prétendants n’avait réussi à suivre. ** Orie Père nous regardait au loin, enfoui dans la pénombre. Je tremblais malgré moi, sa présence me faisait paniquer, et je me préparais à recevoir une sévère, très sévère, punition. L’un d’eux avait plongé sur nous, le bras tendu vers moi, Haru me tira en arrière tandis que j’aperçus soudainement Aki s’interposer. Ses cheveux brûlaient autant que la pluie de feuilles qui virevoltaient de tous les côtés. Je ne voyais pas le visage énervé d’Aki, mais son grognement en disait bien assez : « Le dojo est tombé bien bas. Je croyais qu’on y apprenait le respect et la discipline ? HEIN LE VIEUX ! ! ! Qu’EST CE QUE TU DIS DE CA ? ! Envoyer des élèves pour ramener ses enfants à la maison. Ils rentreront…MAIS PAS POUR EUX ! » Le dos légèrement en avant, il dessinait des courbes arrondies auxquelles les feuilles qui virevoltaient s’accordaient parfaitement. D’un rouge flamboyant, Aki ne faisait qu’un avec la nature et c’est avec grâce qu’il essuyait les coups de son adversaire, glissant comme un serpent, agile et svelte, observant sans retenue la moindre faille pour y jeter son venin. Habitué à regarder leur entraînement, j’arrivais facilement à distinguer chaque coup et chaque Tao. Celui là était un des plus impressionnant et des plus beaux. Aki maniait parfaitement le Tao du serpent, se baissant et se relevant à une vitesse presque irréelle. Il ne lui fallut qu’une minute pour frapper dix coups succincts à divers point précis, auquel le grand chauve tomba comme une masse à terre. -
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« Et d’un. Me manque plus…Haa…trop tard, j’aurais du m’en douter. Râla Aki en observant Nasu mettre à son tour son adversaire à terre. ATSU c’est de la triche là, t’a utilisé le pas sur le côté, c’est de la self défense ça ! Hoy, t’avais mis une règle pour ne pas s’en servir ? tu sais le faire et Nanako aussi. Kyaaaaaaaaa ! Depuis quand Nanako sait le faire ? ! !…bof finalement ils n’étaient pas si coriace… bouda t-il en donnant un coup de pied à son opposant qui gisait au sol. Allez quoi, relève-toi, je t’ai vu faire le tao du dragon au dojo, et tu l’as même pas utiliser ! Haaa…faut croire que dans un combat c’est bien différent hein. Je me suis même pas amusé. YOOOOOSH ! Cria t-il en se tournant vers Nanako, Elel et Keiji. Vous avez fini de jouer oui ? ! LA FERME AKI ! ! Hurla Nanako qui se démenait pour assommer son ennemi. RaaaaaaAAah ! Râla t-elle en marmonnant … Ils ont peut être vaincu facilement de leur côté mais…je ne m’étais encore jamais battu contre quelqu’un d’aussi fort. Aki et Nasu sont vraiment des phénomènes. Hoy, tu veux de l’aide minipouce ? AAAAYE ! ! ! Gronda Nanako rouge de colère en lui signifiant un grand non de la main. IL EST A MOI ! 280
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ET A MOI ! Rétorqua Elel, entraînée par la motivation de Nanako ET…A MOI ! Ajouta Keiji en se collant à Elel pour lui murmurer à l’oreille : Quand Nanako saute, tu fais le Grand Slam. Tu es ambitieux ! Tu es bien meilleur que moi pour faire ça ! Tu t’es entraînée, tu peux le faire. Moi je fais un ground rule double. Sans vouloir paraître macho, je pense avoir nettement plus de force pour ce coup ci. Haha ! En gros tu me laisse le plus dur et toi tu bourrines. C’est l’idée. Reste plus qu’à le dire à… Inutile, elle comprendra parfaitement. …ha… Poussa Keiji avant de sourire. Vous êtes vraiment en phase toutes les deux, vous faites peur. AYEEEEE ! ! ! Brailla Nanako qui sautait de tous les côtés. VOUS AVEZ FINI DE PARLER OUI ? ! Tu es impatiente Nanako. Lança tranquillement Keiji en tapant sa batte sur l’épaule. KEIJIiiiIIII ! JE VAIS TE TUER SI TU RAMENE PAS TA BATTE PAR ICI ! Elel, dépêche-toi avant qu’elle ne me tue de ses propres mains. Un grand slam… souffla t-elle concentrée …un grand slam… »
** Elel Keiji avait une confiance absolue en mes talents mais…de là à faire un grand slam sur une personne et non sur une balle n’avait rien de comparable. Non…en fait…c’était même plus simple…il était certain que lui, je ne pouvais pas le rater ! Ce genre de frappe était réservée au plus grand des plus grands joueur de base-ball. On en voit généralement qu’une ou deux dans toute une saison. Tandis que le ground rule double était la frappe la plus forte du frappeur, il ne s’agissait pas de faire un home run mais d’envoyer la balle dans n’importe qu’elle direction et de toutes ses forces. L’objectif étant de dégager au maximum les receveurs. Il était sans nul doute que la force de Keiji était supérieure à la mienne, et c’était sans compter sur Nanako qui s’était transformée en une dangereuse Nanajane-sama. J’attendais le bon moment pour me lancer, échauffant mes mains sur ma batte, mes pieds enfoncé dans la terre molle qui s’effritait sous mon talon. Nanako avait déchiré son Yukata tout en longueur, laissant apparaître sa jambe qui se couvrait déjà de bleus et d’éraflures. Nasu n’était pourtant pas intervenu, il observait fièrement celle qui l’aimait se battre par amour. J’attendais encore le moment de son salto où l’adversaire aurait les yeux rivés dans les airs, et c’est enfin quand je pensais qu’elle allait une nouvelle fois s’élancer sur lui, qu’elle s’arrêta. Je compris alors le sérieux de son attaque quand j’aperçus ses doigts se croiser. Je ne l’avais vue qu’une seule fois, et Keiji aussi. C’était ce jour là…le jour ou elle est devenue la terrifiante Nanako Fujii, qui avait fait toute sa réputation au sein du Lycée.
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« Elel… marmonna Keiji …Tu te rappelles ? Qui peut oublier ça… Marmonna Elel. Hoy… souffla à son tour Nasu en avançant d’un pas. Elle a croisé…ses doigts. Aie… sursauta Haru en se mettant la main sur les côtes. Je m’en rappelle de celle là. Hum ? demanda Orie. De quoi vous parlez ? 281
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…Du jour ou elle a mis KO un..Un..… bégaya Keiji. UN SANGLIER ! ! ! Kyaaaaaaa ! S’excita Aki les yeux ronds comme des billes. »
Nanako courait et esquiver les rafales de coups qui lui venait dessus, petite et très agile elle s’élança le long de son corps, caressant ses côtes dans une violente rafale de vent. -
« Hahaha…HAHAHA ! ! ! se mit à rigoler son adversaire. JE VAIS T’ECRA…Je…je… Regarde… marmonna Nanako …regarde moi Atsuya. Je t’aime. »
En un seul point précis, elle avait contracté ses côtes. Il ne pouvait plus bouger, et ne pouvais presque plus respirer. Son rire s’était aussitôt éteint pour être remplacé par de violentes bouffées d’air. Je me lançais à mon tour, c’était une occasion inespérée, il ne pouvait plus m’attaquer directement ! Suivi de près par Keiji, nos battes se croisèrent dans l’échange de coups, le propulsant ainsi à plusieurs mètres loin de nous.
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« C’est un magnifique Grand Slam ! Clama Keiji, lâchant sa batte recouverte de son sang. KEIJI ! TU ES BLESSE ? ! Ce n’est rien, je suis plutôt habitué à taper les balles…hahaha ! ! Idiot, donne ta main… »
Je m’apprêtais à le soigner quand il me lança un regard rempli de douleur, donnant un coup de tête vers Nanako.
Elle était seule de dos, le regard figé au sol. A son habitude…elle aurait hurlé : minipouce winner !….elle aurait sauté et aurait été fière d’elle…mais rien n’en était.
Son silence était lourd et celui de tout le monde aussi. C’était fini. L’excitation, la peur, la joie, tout était retombé pour ne laisser planer que la mélancolie.
Orie était cramponnée à Haru et enfuyait sa tête pour éviter le regard de son père, silencieux. Nasu l’avait rejointe pour lui prendre la main.
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Elle se laissa faire et tremblait de tout son être. Alors quoi, personne ne va les retenir ? Pourquoi tout le monde se tait tout à coup ? Est-ce que son père fait vœux de mutisme ? N’a t-il donc rien à dire ? ! Voir ce spectacle m’était insupportable.
Ce vieux monsieur sortait enfin de l’ombre, ses rides profondément encrées laissaient entrevoir un visage bien fatigué.
« Nous rentrons. » Avait lancé Nasu sans plus se tourner vers nous.
Son père avait hoché la tête et ils partirent tous les trois vers la forêt.
« …NASUUUUUUUUUUUUU ! ! ! » minutes.
Arracha Elel du calme qui planait depuis plusieurs
…
Il s’était arrêté et serrait ses poings contre lui, me tournant le dos, avant de faire un autre pas qui l’éloignait un peu plus de nous. -
« TU VAS LA LAISSER ? ! ! ! TU VAS LA LAISSER ? ! Injuria Elel, des larmes coulants sur son visage. REGARDE LAAAAAAAA ! ….TU…tu vas …la laisser ? Ca suffit. Elel. Rétorqua froidement Nanako, le dos tourné et le visage planté au sol. Ne rend pas les choses…plus difficiles. Na…nanako… »
Pourquoi je pleurais à sa place ? C’était comme ressentir toute sa douleur sans qu’elle l’exprime et…c’était encore plus dur parce que je me sentais, impuissante. Je ne pouvais pas la consoler si elle ne pleurait pas, je ne pouvais pas lui dire que ça irait si elle ne se plaignait pas...Je ne pouvais que souffrir de la voir si absente. Les cheveux blancs de Nasu et d’Orie s’enfonçait dans l’obscurité jusqu’à ce que même leur pas ne soit plus qu’un souvenir. Ils étaient partis.
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Nous étions tous restés là un très long moment. Aki s’était assis au sol, son sourire perdu. Haru quant à lui s’était adossé à un arbre, les mains dans les poches. Keiji et moi…regardions maladroitement Nanako s'enfoncer davantage. Elle n’avait toujours pas bougé et retenait l’attention de chacun de nous.
Je ne sais pas combien de minute s’était écoulées avant qu’elle ne se retourne vers nous, mais ce fut interminable. Les yeux en arc-en-ciel et le sourire faussement forcé, elle cachait deux petites perles qui étincelaient sur l’extrémité de ses paupières.
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« Vous en faites une tête !…Ils reviendront ! Nanako… souffla Elel qui s’élançait vers elle pour la serrer dans ses bras. Désolé Nanako ! J’aurais tellement voulu faire plus ! …Elel…t’es une ange… Et toi un démon. Ne te force pas pour nous… …Non…bien sur que non… »
Elle s’était poliment dégagée et s’était avancée vers Aki, lui offrant un baiser sur la joue.
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« Ca va aller Aki, tu as ton chez toi maintenant non ?…Ne la fais pas attendre, elle doit s’inquiéter. Alors, j’ai fait le bon choix hein ?… Evidemment. Dépêche-toi d’y aller avant que je ne te mette un coup sur la tête. »
Il s’était aussitôt levé et après une seconde de réflexion, parti en courant vers la fête.
-
« Toi aussi Haru, tu devrais y aller. Désolé Nanako, je contrarie sûrement tes plans. Passe directement à Elel et Keiji. Ou non, je vais le faire à ta place. Allez-y, on a besoin d’être seul. Whoua… moufta Keiji …plutôt direct hein…Il …Il a retrouvé son regard d’antan. Kei est au courant qu’il fait aussi peur ? Allons-y Keiji. Coupa Elel qui n’avait plus le cœur à plaisanter. »
On s’éloignait alors que le silence avait repris sa place derrière nous…
** Haru 284
elle restait immobile, les bras longeant son yukata déchiré et recouvert de terre et de feuille abîmées. Son chignon qui ne tenait déjà pas si bien n’était plus que retenu par une ou deux pinces qui vacillaient dans le vide, prêtes à se détacher à leur tour. Ses yeux embués de larme ne cédaient pas et son regard se portait de temps à autre vers le sous bois ou ils s’étaient quittés.
Je la tirais contre moi tandis que ses poings me martelaient le torse.
« Je…je vais bien…je…je vais… »
Je lui caressais ses cheveux bleutés, tombant aussitôt sur sa nuque qui se réchauffait. Sa voix tremblait et des hurlements s’en suivirent. Ses mains avaient arrêté de cogner et s’agrippaient à ma veste de laine, tombant à terre et m’entraînant dans sa chute. Ses pleurs assourdissants déchiraient la nuit, se pliant à n’en plus pouvoir respirer.
Ce fut une longue nuit…ou d’épuisement elle avait fini par s’endormir des heures plus tard, les yeux gonflés et rougis, sur le sol gelé. Je la portais jusqu’à chez elle où ses mains refusaient de me lâcher. Son père l’attendait lui aussi sur le seuil de la porte, inquiet. Je n’eus pourtant pas besoin de lui expliquer, il avait hocher de la tête et nous avait fait tous les deux entrer. Je l’avais posée sur son lit…elle refusait de desserrer ses doigts et ouvrait doucement ses yeux perlés.
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« Atsu…Atsuya… Dort Nanako. Souffla Haru qui lui passait la main sur le front. Reste… … Haru. Le retint-elle alors qu’il se redressait. …Tu n’es pas seule Nanako. Et…je reste pour cette nuit. Décida t-il en se penchant sur elle. Va pas croire n’importe quoi, je suis gay d’accord. Lança t-il en lui caressant la tête tandis qu’elle retenait encore quelques larmes, le nez reniflant. »
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Je m’asseyais sur le lit, adossé contre le mur. Nanako s’était déjà enroulée dans sa couette. Elle paraissait vraiment mignonne à ce moment là. Les seuls moments en fait où elle semblait aussi délicate qu’un pétale, avant de se transformer en ronce géante. -
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Quand Atsu avait ton âge… Je lui avais demandé une fois…si ce n’était pas trop dur de ne connaître aucune fille qui vaille la peine qu’il mette sa vie, aussi vide de sens…en danger. Je me rappelle qu’il m’avait répondu : « Pourquoi je mettrais ma vie en danger ?…la fille qui sera la bonne…aura tout mon soutien, mais saura parfaitement se défendre par ses propres moyens ». Nanako….quand il m’a parlé de toi le soir même ou il t’avait vu défendre Orie, j’ai su qu’il était amoureux de toi. Atsuya est un peu comme Aki sur les plans relationnels. Il a mis du temps à comprendre et transformer tous ses sentiments en boutade, rigolant sur tout et n’importe quoi. Mais je suis bien placé pour te dire…que tu es la seule qu’il a aimé et qu’il n’en aimera jamais une autre autant que toi. A vrai dire, je me demande bien pourquoi hein ! Tu es toute petite, tu as un caractère de dragon malfaisant, tu tiens Aki à la baguette et Elel n’en parlons même pas, c’est pire qu’une nounou avec toi. Haha… sourit Nanako le visage trempé. Tu es bête Haru… Ha…le revoilà ce bon sourire. Mais si tu pouvais sécher ton visage, je n’aime pas vraiment avoir les mains moites. La ferme Haru. Râla gentiment Nanako en collant d’autant plus sa joue contre sa main. Tu sais… reprit-il sérieusement. Il ne reviendra pas si vite…Nanako. Mais tu es forte, alors…je lui ai promis, de t’encourager à aller de l’avant. Ne te sens pas obligée de l’attendre… Je l’attendrais. Hum…oui, inutile de discuter, je n’aurais pas le dernier mot. …tu comptes rester assis le reste de la nuit ? …qui sait… »
**
Quelques heures avant, Aki cherchait Yumeko au festival de l’automne.
** Aki
J’avais déjà fait le tour deux fois, je lui avais pourtant dit que je reviendrais. Ou est-elle passé ?
Ses longs cheveux ne passaient pas inaperçu, une fille tout en noir au milieu de toutes ces lumières pourpres. Je passais devant le stand où Kei campait pour y prendre des photos et l’agrippa au passage. 286
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« OU EST YUMEKO ? ! Ha ! ! Aki tu es revenu ? Yumeko ? Elle est passé il y a une heure pour me dire qu’Haru ne rentrerait pas ce soir. Mais…elle n’avait pas l’air très en forme et elle est partie. Ha…elle doit être chez elle alors, j’y vais ! AKI ! ! ATTEND ! Hum ? Tu sais ou est Haru ? Il est avec Nanako, mais il va sûrement en avoir pour un moment, tu ne devrais pas l’attendre. Ha…d’accord. Rétorqua t-il en se remettant au boulot. Heu…Kei ! Oui ? Nanako…a vraiment besoin de lui… Haha ! ! Rigola t-il légèrement. Je ne m’inquiète pas, ne fais pas cette tête. Je connais assez Nanako pour savoir qu’elle ne l’accapare pas pour rien. Il me racontera demain. Dépêche-toi d’aller voir Yumeko, elle paraissait vraiment ailleurs. …ailleurs…ailleurs comment ? Heu…elle était pensive je veux dire…Je lui ai demandé de m’aider, elle a dit oui et elle est partie. Ca ne lui ressembl…Ha…il est déjà parti en courant. »
Pourquoi partir aussi vite ? Je me suis mal fait comprendre ? Je courrais dans les rues froides, la chaussée glissait par les feuilles de multiple fois piétinées. Mon poux s’accélérait…ce n’était pas cette course effréné qui m’épuisait, quelque chose m’échappait. A chaque croisement, mes pieds manquaient de déraper sur ce tapis pourpre. Le visage d’Atsu me parvenait comme un sentiment que je ne voulais pas éprouver. Il ne s’était pas retourné mais je l’avais aperçu…son aura se déchirait et se tourmentait à chaque pas de plus qu’il faisait. Non…non je ne veux pas vivre ça. Je veux rentrer chez moi ! !
Je m’arrêtais, essoufflé et m’empressait de sonner à sa porte. Elle habitait juste à côté de la librairie, je connaissais bien ce chemin pour l’avoir fait des centaines de fois. Comme à chaque fois, la lumière de sa fenêtre se serait allumée, elle aurait ouvert la fenêtre et m’aurait lancé sa belle chevelure en prétextant être la princesse d’un conte pour enfant. On l’avait regardé ensemble, ce dessin animé qui parlait d’une fille aux très très longs cheveux…En fait, on regardait souvent des films et les dessins animés ensemble. Elle disait que c’était parfois…le meilleur moyen de connaître la vie. Elle avait raison. Elle était cette princesse. Je levais la tête une fois encore….la lumière ne s’allumait pas cette fois. Seul un bruit sourd à l’intérieur résonnait avant que la poignée ne se mette à claqueter.
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« Qui est là ?… lançait la voix d’un vieil homme. 287
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Grand-père ? C’est Aki ! Aki ?…mais que viens tu faire à cette heure ci ?… tremblait sa voix tandis qu’il entrebâillait la porte. Désolé, Je voulais voir Yum Yu…je veux dire, Yumeko. Ma petite Yumeko ?…Je croyais qu’elle était avec toi. Répondit son grand-père étonné. Elle n’est pas encore rentrée du festival de l’automne. Ha ! ! Poussa Aki étonné avant de baisser les sourcils et de sourire malgré lui. Ha oui ! Haha…elle doit être avec Kei pour son travail, j’avais oublié. Bonne nuit grand-père ! Bonne nuit Aki… »
Ou était-elle ? Je ne voulais pas inquiéter Grand-père mais…je ne sais pas du tout ou est-ce qu’elle aurait pu …ou peut être…non, c’est absurde. Elle n’y serait pas allée toute seule. Je courrais pourtant vers le flanc de la colline ou seule la neige fraîche du col éclairait partiellement les falaises escarpées. Cette idée était saugrenue mais quelque chose m’attirait là bas. Yumeko a peur des fantômes non ?…elle ne se serait jamais aventurée en pleine nuit dans les collines où les animaux sauvages sortent pour chasser, sans parler…de tous les petits sentiers qui se perdent à travers les rochers. Alors pourquoi je me hâtais d’y aller comme si elle m’appelait ? Je…je suis stupide. Tellement stupide. Si seulement je lui avais dit ! Mais…Mais… ! !
Je plissais les yeux de colère, je me sentais tellement idiot de n’avoir rien dit. Les premiers flocons de neige me perforaient la peau comme des glaçons aiguisés qui tombaient du ciel. Je n’avais que mon tshirt et un large pantalon noir au tissu fin. Le froid ne m’avait jamais atteint comme aujourd’hui, peut être…parce qu’enfin, je me sentais être comme tout le monde. Les chemins se recouvraient peu à peu de neige, qui se faisait de plus en plus abondante au fil des mètres parcourus. Le sol était gelé et je doutais de plus en plus de cette impression que j’avais ressenti en regardant vers la colline. Pourtant mes sens ne m’avait jamais trompés… Il faisait nuit noire et seule la neige reflétait les différents chemins hasardeux qui s’offraient à moi…des buissons qui n’étaient pas ici la dernière fois, de la neige qui recouvrait certains passage. L’automne n’était plus. En une semaine déjà, la montagne avait engagé les premières tombées de neige, balayant toute trace sur son passage.
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Je grimpais plus encore, tournant à droite, puis à gauche, manquant de glisser sur une plaque gelée. Non, Yumeko n’était pas là, mais mon corps refusait de s’arrêter là.
A chaque fois que mes yeux se terraient dans le noir, j’entendais encore le cri d’Elel fendre leur silence commun, mais je percevais encore plus l’ouragan d’Atsu, serrant ses poings à en perdre son sang pour ne pas flancher et abandonner. Mon cœur se brisait, tout se brisait sous mes yeux. Ils voulaient juste être heureux…être juste libre, comme moi. Je ne pouvais pas céder à la peur, je ne voulais pas mettre de barrière. Je voulais qu’elle me voit…encore…encore.
La fumée sortait de la petite cheminée. L’odeur du bois chaud parcourait la vallée enneigée. Elle était venue là, seule à travers la nuit, se réfugier…chez nous. Une petite cabane délabrée et abandonnée qui sentait bon la liberté.
Je n’avais pas pris le temps de faire grincer les deux petits escaliers que je m’étais empressé sur la poignée mal vissé. Elle avait sursauté, assise près du feu. Ses longs cheveux rampaient jusqu’à ses pieds qui remontaient sur sa poitrine pour se disperser de part et d’autre sur la vieille couverture que nous avions laissée ici la dernière fois. Ses pupilles se noyaient de perles rouge orangée, flambant l’encre sous ses yeux de cristal, tandis une goutte charbonnée glissaient lentement sur ses lèvres empourprées.
« Yumeko… Tu m’auras fait courir… »
** Yumeko
Je me perdais dans ses pupilles vertes qui ne détournait plus des miennes. La main sur la poignée, il restait sur le palier et me regardait, essoufflés. C’était la première fois que je le voyais fatigué, au point de se tenir pour reprendre une bouffée d’air frais. Ses joues étaient rosées par le froid, ses bras tremblaient et sa peau…égratignée.
« Yumeko… » 289
Sa voix me faisait frissonner…comment…pourquoi ?
« Tu m’auras fait courir…Yumeko. »
Il souriait alors…Mes yeux se faisaient de plus en plus rond face à ce visage émerveillé.
« Tu croyais quand même pas que j’allais te laisser…hein ? »
Il me faisait un clin d’œil je restais toujours sans voix. « Je te l’ai dit pourtant dit… »
Il claquait la porte derrière lui sans détacher son regard du mien…et s’avançait doucement avant de s’agenouiller juste devant moi. Ses doigts passaient sous mes yeux humides…il était d’une grande douceur.
« C’était dangereux de venir ici la nuit… »
Il soufflait lentement et posait son front contre le mien. De la vapeur chaude embuait mon visage…je sentais ses lèvres si près des miennes…je ne pouvais plus parler, ni bouger. Il était resté…pour moi. Je comptais assez, pour qu’il reste pour moi. J’étais heureuse.
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« Tu m’as fait peur…Yumeko. Tu aurais pu te perdre et le sentier était vraiment abrupt. …j’ai eu…un excellent maître. Pas assez on dirait. Pas assez pour t’empêcher de l’inquiéter. Déso… »
Mes lèvres étaient prises à la volée. Elles étaient froides et tremblaient autant que les miennes, hésitantes et maladroites. Nos pupilles s’entrouvraient légèrement quand nos lèvres se séparèrent, pour revenir aussitôt s’y abandonner. Mon cœur bondissait quand il
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passait ses mains de chaque côté de ma tête. Il caressait tendrement mes cheveux et y glissait ses doigts, amplifiant son baiser ardent tandis que son torse se collait au mien. Si proche…je sentais des papillons parcourir mon ventre pour rebondir sur mes lèvres, pétillantes.
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« Aki…. Je t’aime »
Il me basculait sur la couverture, le feu crépitait à nos oreilles. Tout mon corps tremblait à un mètre de la cheminée. Ses mains s’étaient déjà réchauffées et l’une d’elle parcourait délicatement mon visage. son corps au-dessus du mien, je sentais sa chaleur s’imprégner sur mes vêtements. Ses lèvres parcouraient les miennes en d’infinis baiser frissonnants. Son autre main parcourait la mienne au sol, effleurant chacun de mes doigts.
Il était revenu…il avait changé sa vie…pour moi.
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« Aki…AKI….Je…Je t’ai…Je… Je sais…je t’ai entendu la dernière fois. Je suis désolé de n’avoir rien dit… »
Il posait sa tête près, dans mon cou, m’inondant de baiser et susurrant à quel point il m’aimait…
« J’avais tellement peur de le dire…c’était idiot. C’est merveilleux, et je veux pouvoir te le dire chaque jour. Plus jamais, je ne m’en empêcherais. Je t’aime, je t’aime… »
Mon cœur aurait pu s’arrêter de battre, plus il me le disait et plus des frissons me parcouraient littéralement le corps. La lueur flamboyante de ses cheveux s’amenuisait au fil des minutes, et la chaleur redescendait déjà au fil des secondes.
Ses doigts soulevaient lentement le pull qu’il m’avait donné. Je l’avais mis… je voulais sentir son parfum sur moi en montant ici.
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« Je vais allez cherché du bois…je peux ? marmonna Aki en lui soulevant davantage le pull. Si tu me le rends quand on rentre… Je t’en donnerais un de plus sympa si tu veux. Non. Je veux celui là. »
Ses joues avaient flambées elles aussi, et je rigolais timidement. Il glissait le pull le long de mes bras et son regard langoureux me faisait chavirer une dernière fois. Il s’était levé et c’est sur le pas de la porte que je le rattrapais, l’étreignant fortement dans mes bras.
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« Aki ! Ha ! Yumeko ! S’écria Aki avant de baisser les sourcils, posant sa main sur ses cheveux, lui caressant la tête. Je reviens dans une minute. J’ai tellement eu peur que tu partes ! J’ai vraiment cru que je n’étais pas assez importante pour te faire rester ! Je suis désolé ! ! Je suis désolé d’avoir pensé ça ! Et moi je suis désolé de ne pas te l’avoir clairement dit. Mais après tout…On est bien là…non ? On est…chez nous. Haha ! rigolait enfin Aki. Oui ! ! On est chez nous ! …bon d’accord niveau travaux y a du boulot hein mais… Hahaha ! Rigola à son tour Yumeko qui lâcha doucement Aki. Tu m’as compris idiot ! …oui… répondit-il sagement Des chamalows ça te dit ? …t’en as ? ! Demanda t-il surpris En fait…je suis venu ici sur un coup de tête et…je suis passé devant un combini ou il y en avait en tête de gondole…Je ne sais pas vraiment pourquoi j’en ai acheté…aussi...sans réfléchir. Dans ce cas je me dépêche de revenir. »
Il avait claqué la porte derrière lui et j’attendais déjà impatiemment son retour. Il avait dit, juste une minute. Une très longue minute ou il était revenu fièrement avec une montagne de bûches, de quoi tenir pour deux jours entiers. Claquant une énième fois la porte en criant :
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« Je suis rentré ! ! BIENVENUE A LA MAISON ! ! …AKI ! »
J’aimais entendre son rire, j’aimais voir son sourire, j’aimais voir ses yeux qui pétillent. Je l’avais dessiné des centaines de fois, mais c’était le premier soir…ou mon crayon restait dans mon sac, parce que le plus beau dessin était juste là…devant moi.
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Chapitre 27 : La vie est comme une balle papillon. Le soleil se levait à peine sur la petite ville lorsque je laissais Nanako se perdre dans ses rêves. Les rayons parsemaient déjà les centaines de feuilles écarlates qui gisaient sur les routes. Je secouais mes cheveux ténébreux comme pour m’obliger à rester éveillé. Les passants se faisaient encore rare, laissant planer le silence glacial qui réveillait mes jambes. Je cherchais mes lunettes aux fond de mes poches…introuvables. Peut être les avais-je oublié sur le lit de Nanako. Nanako…. Tout me paraissait plus qu’insignifiant aujourd’hui. Je marchais sans raison aucune pour rentrer chez moi. Je serrais les mains dans les poches…je pouvais sentir ses larmes continuer de couler sur mes doigts. Eveillée ou endormie, rien ne les arrêtait, déchirant tout ce qui faisait joie dans sa vie pour terminer éclatées sur sa joue. Mes jambes étaient lourdes et ne me portaient plus. Je m’arrêtais et reprenais mon souffle, comme si j’avais déjà couru un bon kilomètre, mon cœur palpitait et se serrait. Quand je relevais les yeux, Elel était là, me regardant sans doute de la même façon que mes yeux embués par le contre coup. Ses longs cheveux noirs se dispersaient sur ses épaules, sa frange écrasée sous son chapeau gris de circonstance. Elle ouvrait la bouche pour me saluer, mais ce ne fut qu’un souffle englouti qui en sorti. Le moral piétiné comme ces vieilles feuilles qui annonçaient un hiver long et froid, elle se contenta de cacher ses yeux d’émeraudes, qui brillaient à en faire pâlir le plus beau diamant.
Je m’avançais finalement et posais ma main sur son épaule. Elle la rejeta aussitôt, fuyant mon regard surpris. Elle passait à côté de moi sans qu’on ait échangé la moindre parole, et se dirigeait lentement vers ce petit jardin que je venais de quitter.
Sa démarche n’était pas régulière. Boitillant quelque peu, les mains sur ses côtes. Je ne me rappelle pas qu’elle ait pris de coup, auquel cas Keiji se serait jeté devant elle pour les prendre à sa place. Elle avait un teint fatigué et des cernes à faire peur. C’est pourtant sa silhouette qui s’éloignait difficilement qui me restait le plus dur à regarder, quand la voix de Keiji me fit sursauter.
« Ne t’inquiète pas, dans quelques jours, elle t’aura pardonné. »
Je me retournais et son visage était aussi creusé que celui d’Elel. Ses yeux bleutés étaient rivés sur elle, la protégeant juste en la regardant.
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« Keiji ?… »
J’avais enfin réussi à dire quelque chose. Ca ne me ressemblait pas, j’avais toujours cru que Kei était le seul à me faire vivre des émotions que j’expérimentais comme une grande ascension. Le sourire, le rire, l’amour… Mais aujourd’hui…je réalisais qu’Atsu était aussi une part de ma personnalité. Il était mon sang froid, ma nature calme et posée, mon équilibre. Ce n’est pas comme si je ressentais déjà son manque, et pourtant. La seule chose que j’arrivais à m’imaginer de lui…c’était ses pas vers une forêt sombre. J’essayais de me reprendre alors et tenter à nouveau la discussion avec Keiji qui n’avait plus rien dit.
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« Vous…vous avez fait quoi ? Haa….souffla Keiji en se grattant la tête. Elel m’a tué pour de bon. Je suis endurant, mais je dois dire qu’elle entretenait bien l’adrénaline ! Il perdit aussitôt son demi sourire et imposa un court silence, avant de reprendre. Elel a très mal supporté de ne pas être resté avec elle. Elles sont inséparables depuis le primaire. Tu sais…Qu’elle voulait partir en sport étude ? Mais elle est restée. Pour elle. …J’ignorais qu’Elel avait l’intention de quitter la ville. Que ça reste entre nous. Si Nanako venait à le savoir, je crois qu’elle s’en voudrait et penserait sans doute qu’elle est une gène ou quelque chose d’aussi stupide. Je ferais mieux de rentrer maintenant, ou je vais être en retard au Lycée. Ha…c’est vrai. Je devrais faire de même. … …ouais…marmonna Haru en scrutant le visage pâle de Keiji. Même de moi, dire ça paraît étrange. Je ne pensais pas…que Nasu avait une telle influence sur notre humeur. Tout me paraît moins drôle et le quotidien me paraît presque vide de sens. Demain la ville aura une autre couleur…souffla Haru en tournant des talons. A la hauteur de notre cœur…marmonna t-il finalement en le saluant de la main. »
Là s’était achevée notre conversation. Il repartit de son côté sans relever la tête…plongé dans ses pensées.
** Elel
Je poussais sa porte. « Bienvenue au jardin fleuri »…
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Je croisais son père qui venait de se lever dans le plus grand silence. Il me salua de la tête comme s’il avait deviné que m’arracher un simple bonjour me ferait mal.
…
Sa chambre se tamisait d’un violet prune. Je la regardais, ses cheveux bleus s’étaient collés à ses joues humides tandis que des perles menaçaient de glisser de ses longs cils noirs endormis.
Même ses rêves étaient emplis de douleur.
Je faisais un tour de la chambre, Pensée, son petit lapin en peluche, gisait au pied de son lit. « Une pensée comme le bleu du ciel ou de la mer et un peu de jaune pour représenter le soleil ! »
C’était Nanako la plus belle des fleurs. Je m’asseyais par terre et posait ma tête près de son coussin. Je m’endormais.
** Keiji
J’étais rentré chez moi, harassé par les tiraillements de mon épaule. Je traversais le salon mal éclairé, seule les ombres épousaient le canapé, le coin de la table et le meuble télé. Je m’étirais de chaque côté quand mon père me tomba dessus, allumant subitement la lumière qui m’aveugla quelques secondes.
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« C’est à cette heure ci que tu rentres ? Tiens…qu’est ce que tu fais là ? »
Je soufflais et ignorais inlassablement ses sourcils froncés, malaxant mon poignet en feu. Il fallait que je prenne une douche, et que je reparte aussitôt pour le lycée. Ce week-end ne m’aura jamais paru aussi long. Je filais vers ma chambre, mais c’était sans compter sur l’insistance de mon père.
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« Ta mère s’est fait un sang d’encre ! ! ! Tu pourrais au moins t’expliquer ! …j’étais avec Elel. Je m’excuse, j’aurais du prévenir… »
Il me regardait toujours sans défroisser son regard suspicieux. J’attendais qu’il réplique pour m’excuser encore une fois mais il n’en fit rien, ce que je pris malheureusement comme une fin de discussion.
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« Bon. Je prends une douche et je vais au Lycée. Keiji, tant que tu vivras ici, tu devras respecter les règles qui s’imposent. Je veux que tu rentres directement après le Lycée tous les soirs, tu fais tes devoirs, tu prends une douche, tu manges, tu te couches. …Désolé que maman ce soit inquiétée. Se plia Keiji avant de relever ses yeux, défiant son père : Mais je parlerais directement avec elle. Ce n’est pas un compromis ! Keiji. Tu es aussi mon fils. Et je n’aime pas être réveillé au milieu de la nuit en sachant que tu n’es pas rentré, tout ça pour flirter avec une fille ! Ha…souffla Keiji le sourire aux lèvres. Le vrai problème il est là hein ? Je parle de… ! Tu n’as jamais apprécié Elel, alors que tu n’as jamais essayé de la connaître. Arrête de la voir comme maman. Elle n’est pas comme elle. Je vais te dire…On s’est entraînés toute la nuit et je n’ai jamais eu autant mal au coude et au poignet. J’ai fait…un lancer papillon. Un…Un lancer papillon ? ! répéta son père les yeux stupéfaits. Tu…TU T’ES BLESSE ? ! ! Cria t-il presque aussitôt. ES TU DEVENU FOU ? ! TU VEUX RUINER TA CARRIERE ? ! Un lanceur non expérimenté en mécanique des lancers ne devrait pas tenter de lancer autre chose qu'une balle rapide ou une balle à changement de vitesse. TU AURAIS PU TE BLESSER DE MANIERE IRREMEDIABLE ! ! ! Hurla t-il en lui empoignant le bras, tandis que Keiji gardait le sourire aux lèvres. Et alors ? …voilà bien la seule chose qui te préoccupe. Récupérant son bras que son père articulait dans tous les sens. Et si…Je n’intègre jamais la ligue…m’aimeras-tu pour autant ? Si je reste avec Elel, m’aimeras-tu quand même ? Kei…Keiji…qu’est ce que tu racontes encore ? Tu es fatigué. Va te coucher, on reparlera de ça plus… Pourquoi tu ne peux simplement pas répondre à la question hein ?…marmonna Keiji en le poussant légèrement pour passer, faisant quelques pas de plus en titubant de droite à gauche. »
** Monsieur Kimura
Je n’avais jamais vu mon fils avec une mine aussi décomposée. Ses pupilles si bleutés reflétaient des nuages blancs tandis que des cernes pesaient sur son visage. Sa voix tremblait et à chaque pas qu’il faisait pour rejoindre la salle de bain, son corps semblait faillir sous son poids plume. Il posait sa main contre le mur et grimaçait avant de l’enlever, se tenant le poignet. 297
** Keiji Elel…c’était la première fois que je voyais des larmes aussi belles. Je ne me rappelais même plus pourquoi on a marché jusqu’au terrain. On était assis dans les gradins, et une pluie de diamant ruisselaient de ses yeux d’émeraudes. Ses joues de cristal se mêlaient à ses cheveux ébène que le vent ramenait pour lui essuyer… Elle avait posé sa tête au creux de mon bras qui entourait ses fines épaules. …Flash back Keiji et Elel. Il faisait nuit noire, seulement quelques étoiles se découvraient partiellement entre les nuages qui annonçait l’hiver. Ses mains s’accrochaient indubitablement à ma veste, incapable de prononcer un mot. J’effleurais le contour de son visage du bout des doigts…ne me risquant pas de briser sa peau de porcelaine. « Allez, allez … » Je fredonnais à son oreille quelques mots d’encouragements. Ses larmes s’apaisaient alors quelques secondes avant d’être à nouveau submergée par les flots. Je comprenais sa détresse à paraître inutile face à la douleur que devait ressentir Nanako en cet instant. Je me rappelais les maintes fois ou Kira devait faire face à Nanako qui la fuyait. Combien de fois j’avais éprouvé le sentiment de ne servir à rien ? Elle avait renoncé à engager un pied dans un avenir certain qui la conduirait au succès…pour sa meilleure amie qui vivait certainement un de plus dur moment de sa vie. Elle se voyait encore toute petite, jouant ensemble et partageant rire et larme. Mais cette dernière année étaient remplie d’émotions de tout genre. Kira avait enfin avoué à Nanako qu’il avait toujours voulu la protéger des jumeaux. De mon côté…j’avais enfin pu rendre aux jumeaux ce qu’ils avaient fait subir à Kira. Nanako avait enfin trouvé la paix avec sa classe, s’était faite de nombreux amis et avait assurément trouvé l’amour. Et aujourd’hui… C’était celui là même qui inondait nos joues de larmes. Oui…Elel se sentait aussi inutile et désemparée que chacun d’entre nous. -
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« Elel…pourquoi…pourquoi tu n’es pas restée avec elle ? …Elle m’a dit…elle m’a dit…de ne pas rendre les choses plus difficiles. Même si elle a du s’effondrer dans les bras d’Haru. Je n’aurais pas été assez forte pour la calmer, je n’aurais pas été assez forte pour la protéger de sa tristesse. Je l’aurais entraînée avec moi, dans une immense fontaine où nos larmes se seraient perdues. Haru savait parfaitement ce qu’il faisait…même…si je le déteste pour ça. Huumm…souffla Keiji d’un demi sourire. Ne sois pas trop dure avec lui. …Je le déteste. Au moins…pour quelques jours. Bouda Elel. Et si on se changeait les idées ?…Puisqu’on est ici, autant jouer un peu. Huum…marmonna à son tour Elel, relevant la tête en séchant ses larmes. Drôle de façon de me faire arrêter de pleurer. Ca fonctionne pourtant. Haha…rigola timidement Elel en reniflant. Oui…c’est vrai. Mais on n’a pas d’équipement. 298
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Ca c’est pas un problème. Reste ici, je reviens dans une minute. »
J’avais forcé la serrure du gymnase et étais revenu avec une batte, un gant et quelques balles que j’avais enfoui dans mes poches. Son sourire étincelait autant que ses yeux humides du haut des gradins. Je lui avais fait un clin d’œil et elle s’était hâtée de me retrouver en bas, dévalant les escaliers en courant avant de sauter dans mes bras. Elle était bien moins timide quand personne nous observait et j’aimais aussi ce côté de sa personnalité. Elle n’hésitait plus à clamer haut et fort ses pensées et s’intéressait tous les jours un peu plus à ma vie, que je dévoilais sans crainte. J’aimais l’écouter parler, plus qu’elle n’aimait me voir jouer. Elle restait parfois des heures assise et m’encourageait les samedi matin, lors de mon entraînement au club. Elle était devenue la mascotte de notre équipe et j’avais droit à des coups de main sur l’épaule de mes camarades pour avoir ramener la plus belle fille du Lycée sur le stade. Elel m’avait confié le rêve d’intégrer un jour l’équipe du Young Ladies Baseball Club qui effectuent des tournées aux Etats-Unis. Elles affrontent régulièrement des équipes d’hommes et ces rencontres attirent bon nombre de public et de média. Mais…ce que j’appréciais par-dessus tout…c’était ces moments que je passais seule avec elle, ces rares instants…ou elle était entièrement naturelle et elle-même, rigolant sans gêne la bouche grande ouverte, sortant des blagues foireuses mais qui me faisait mourir de rire parce qu’elle savait parfaitement que c’était nul. J’aimais regarder sa petite moue du coin de l’œil quand je la taquinais. Et…ce que je supportais le moins…était de la voir comme ce soir. Je ne voulais pas la voir douter, se poser des questions, se torturer l’esprit, et bien sur…pleurer, bien qu’a chaque perles qui m’aveuglaient, je tombais à chaque fois plus amoureux. On avait commencé par faire quelques lancers juste pour s’occuper l’esprit, mais la combativité d’Elel l’avait vite surpassée. Bien que j’étais habitué à ses assauts de batte, elle m’avait encore une fois laissé sans voix lorsque son visage c’était transformé en guerrière des home run. Elle me poussait dans mes retranchements les plus terribles, défiant mes effets auquel je m’appliquais de plus en plus malgré moi. -
« Tu es bien sérieuse ce soir ! Tu voulais me changer les idées... lança timidement Elel le sourire en coin. Alors donne-toi à fond ! Haha…si tu me prends par les sentiments ma Young Lady (lady quand c'est au singulier). Tu ne vas pas t’y attendre à celle là… »
Elle avait souri et je faiblissais un instant face à ce regard complice. L'extrémité de mes doigts s'enfonçaient dans la balle, de sorte que mes phalanges la maintienne très fermement. Je plongeais une dernière fois mes yeux dans les siens avant de la libérer, relâchant la balle en la propulsant vers la plaque sans appliquer aucun effet. Il faisait drôlement froid cette nuit et il y avait un vent glacial. C’était le meilleur moment pour le tenter. Ce lancer dépend des courants d'air naturels qui agissent sur les coutures de la balle tandis qu'elle flotte vers la plaque sans effet tournoyant. Je ne savais pas moimême dans quelle direction elle allait se diriger. Et…bien qu’il soit difficile de prévoir sa trajectoire, je n’aurais jamais imaginé qu’un lancer aussi lent pouvait être si efficace.
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Le compteur l’avait affiché à cent quatre six kilomètres heure, tu parles d’un lancer lent, j’ai cru qu’elle allait jamais atteindre son but. Mais j’avais réussi. C’était une balle papillon. Une parfaite balle papillon, comme je n’en avais jamais fait jusque là. J’étais tellement fier de moi que j’en aurais poussé un hurlement, si je n’avais eu Elel en face de moi. J’avais dépassé mon père. Je venais de prouver que je valais quelque chose. Que tout n’était pas inné, que tout n’était pas dans les gênes. Elel m’avait regardé avec des yeux écarquillés et je ne savais plus vraiment quoi dire. Sa batte pendait le long de sa jambe tandis que la balle gisait à ses pieds, tombant au sol comme un poids mort. « Dé…Désolé » C’était pas vraiment le soir pour la contrarier et je me mordais les lèvres d’avoir fait un tel lancer. Mon père me l’avait tellement souvent interdit, sans parler de mon coach et des autres lanceurs, que l’idée ne m’avait même pas effleuré. C’était parti tout seul, je voulais donner le meilleur de moi-même pour Elel, et la position de la balle papillon avait été faite sans trop réfléchir. Je m’excusais et m’avançais pour récupérer la balle et…m’assurer qu’elle ne m’en voulait pas trop, lorsqu’elle se pencha juste avant moi pour la ramasser. -
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« Tu es vraiment doué Keiji, mais…tu ne devrais pas faire ça. Tu pourrais te blesser. Hein ? Tu pensais quand même pas que je te demanderais de recommencer juste pour m’entraîner hein ? Keiji, tu as fait une balle papillon. De nos jours, il y a peu de bons lanceurs de balles papillons même parmi les professionnels. Non seulement les batteurs ont beaucoup de difficulté à frapper cette balle mais en plus, le lancer est très difficile à maîtriser. Tu sais…que tu es déjà a un niveau professionnel. Et…ca m’embête déjà que tu restes à t’entraîner avec moi alors… Doucement doucement Elel… Hey…je suis désolé. »
Je la prenais dans mes bras, laissant mon cœur cogner contre son visage qui criait encore son éternelle culpabilité. -
« Je vais te prouver que je me fous de la ligue une fois pour toute. Clama Keiji sur de lui. Hein ? Je vais faire des balles papillons jusqu’à ce que tu arrives à la renvoyer. Tiens toi prête Young Lady, tu iras en ligue bien avant moi ! NON ! ! KEIJI ! ! Arrêta Elel en lui empoignant le poignet. TU VAS TE BLESSER ! ! …Et alors…Je t’ai promis de faire de toi la meilleure…Et…je crois que ça sera un excellent moyen pour te changer les idées ! Souriait-il, les yeux en arc en ciel. Tu t’arrêtes si tu as mal. Bouda Elel, qui ne tenait plus tête à Keiji, qui s’était avéré être plus tenace qu’il n’y laissait paraître. »
Ainsi on avait passé la nuit à jouer au base-ball, reculant les limites qu’imposaient nos corps à tour de rôle, s’épuisant jusqu’à ne plus penser, ne plus pleurer, ne plus être triste. Juste être fatigué et avoir envie de dormir… Elle avait repris confiance en elle, et je l’avais accompagnée chez Nanako ce matin là. Bien que boitillante et souffrant tous deux de notre entraînement, on ne pouvait qu’être fier d’avoir surmonter ça à notre manière. 300
…Fin du flashback. ** Monsieur Kimura. N’a t-il donc aucune limite à supporter la douleur d’un tel entraînement ?…Cette fille…a t-elle seulement conscience qu’une balle papillon peut causer des dégâts irrémédiables à un lanceur ?…
Je me rappelais alors tout l’enseignement qui m’avait été donné.
Quel est le secret des lanceurs ? Comment le bras peut-il propulser une balle de cent quarante grammes sur dix huit virgule quarante mètre à des vitesses supérieures à celles de la plupart des voitures ? Comment parviennent-ils à envoyer la balle dans l'espace carré au-dessus de la plaque de but et à contrôler sa trajectoire tout en sachant ce qu'elle fera en atteignant sa cible ?
Le corps doit apprendre les mouvements nécessaires pour que la balle arrive sur la plaque à chaque fois. La pratique intensive de ces mouvements s'imprime dans les muscles des bras et des jambes du lanceur comme le souvenir des gestes nécessaires pour lancer correctement la balle. Pour devenir un bon lanceur, il faut non seulement avoir un bras fort mais aussi un corps athlétique et puissant. Il faut tordre tout le corps sur lui-même comme du caoutchouc pour donner de la vitesse au lancer.
Cependant, il ne suffit pas d'utiliser tout son organisme, il faut surtout bien l'utiliser pour réussir ses lancers. Pour en effectuer un parfait, il faut éviter de perdre l'équilibre et utiliser l'ensemble du corps avec beaucoup de coordination. La puissance des muscles des jambes, du dos et de l'épaule servent à développer la vitesse du lancer, le lanceur peut donc à loisir utiliser ses doigts et son poignet pour déterminer la destination exacte et l'effet donné à la balle dès qu'elle quittera sa main.
Si le lanceur ne serre pas suffisamment la balle, il ne pourra pas la contrôler. S'il la serre trop, la puissance et l'effet seront perdus.
Une balle papillon…J’aurais aimé voir ça de mes propres yeux.
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Ce n’est que lorsqu’il s’écroula sur le tapis que je réalisais que j’avais perdu mon objectif de vue. Je le sermonnais d’être en retard, et je l’ai presque pardonné car il s’entraînait. Je ne me préoccupais pas de mon fils. Je ne voyais que sa carrière comme je l’avais toujours fait dans ma vie. Pourtant, ce sont mes jambes qui avaient décidé pour moi. Me précipitant sans réfléchir sur le corps immobile de mon garçon, ses bras tendus le long de son corps. Peu importe la League ou sa carrière. Je venais tout juste de comprendre que tout ça lui était égal. Il vivait pour elle. Il avait mené son corps au-delà de ses limites. Pourquoi ? Son front perlait de sueur.
Je le portais jusqu’à sa chambre, ses yeux à demi ouvert et le sourire fendu sur ses lèvres. Est ce qu’une telle réussite méritait un tel acharnement sur son corps ?…Il était déjà le meilleur, pourquoi essayait-il encore de se surpasser ?
« Je ne pouvais pas la laisser… »
Il murmurait et souriait presque de fierté, allongé sur son lit auquel j’étais penché.
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« Elle a…elle a…fait un home run sur une balle papillon…Je te jure que je l’avais réussi, Elel était…parfaite. Ca suffit Keiji…repose-toi maintenant. Si tu ne veux pas aller en league…alors…n’y vas pas…mais arrête de contraindre ton corps à toute sorte d’expériences. Je suis doué…mais je n’ai rien de plus que le talent que tu m’as laissé. Je n’ai aucun mérite pour ce que je fais. Alors je dois faire mieux…pour me prouver, que je suis digne d’être ton fils… Keiji…je…je n’ai jamais voulu que tu me prouves que tu étais le meilleur. Keiji ?…. »
Ses yeux s’étaient fermés de fatigue, sa main droite tremblait, ses doigts s’articulaient nerveusement toutes les cinq minutes, refusant de s’arrêter.
Il me détestait depuis que je le poussais à partir en league. Je pensais que c’était parce qu’il ne voulais pas prendre le même chemin que moi, qu’il ne voulait pas me ressembler. Mais…j’avais tort sur toute la ligne. Keiji faisait des efforts incommensurables pour être le meilleur. Il ne voulait pas partir en league parce qu’il n’avait pas confiance en lui, parce qu’il voulait que je sois fier de ses entraînements et que je vienne l’encourager. 302
Au lieu de ça…Je lui tendais seulement les contrats sans plus de reconnaissance. Je comprenais doucement ce que lui apportait cette fille. Elle voyait en lui…comme je ne l’avais fait jusqu’à aujourd’hui. Elle comprenait ses efforts…chose que j’ai oublié depuis une bonne décennie. Elle faisait ressortir les meilleurs côtés de mon fils. Elle seule comprenait les efforts qu’il entretenait et…je réalisais à quel point je l’avais mal jugée.
Je jetais un regard sur sa chambre. Pas de poster de grand joueur de League, pas de balle, pas de batte. Seul son bureau était la preuve de son intérêt pour le base-ball, recouvert de feuilles ou était dessinée les plans stratégiques de ses matchs. Sa bibliothèque était remplie de livres, des romans, des manga, des dictionnaires, des répertoires musicaux. J’en tirais un au hasard et découvrais des partitions de piano recouvertes de notes au stylo. Je me demandais ce qu’il pouvait bien faire avec, si ces notes étaient les siennes. Et dans quel cas, nous n’avons pas de piano. Je le refermais sans plus me poser de question. Ses doigts tremblaient encore. Je le déchaussais et retirais ses habits recouverts de poussière rouge. Jamais je ne l’avais changé quand il était enfant. Le faire à cet âge me faisait presque sourire si les circonstances n’avaient pas été celles là. Je le recouvrais et le laissais finalement dormir. Peut être…qu’il serait bon d’apprendre à la connaître.
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Pendant ce temps, au magasin de Kei.
** Kei
Je n’avais pas dormi chez Haru ce week end, étant absent, j’étais rentrer chez moi après le festival. Je descendais les quelques marches qui me séparaient du magasin et de mon minuscule studio. Il me restait bien une heure avant l’ouverture, mais j’étais quelqu’un d’assez matinal. Je sortais par la petite porte accolée au rideau de fer de la boutique. Il faisait froid et je faisais quelques pas vers le canal pour y voir la beauté du soleil se levant.
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Il avait surgit derrière moi. Je ne l’avais pas entendu arriver. Ses bras s’étaient empressés autour des miens et sa tête, tombait sur mon épaule, dispersant ses cheveux ébène sur ma joue. Je le regardais les yeux écarquillés. Personne autour de nous. Haru ne s’exposait guère en public, encore moins aux alentours du magasin. Et il me serrait, de son poids mort.
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« Ha…Haru ? ! Veux-tu bien…me faire hospitalité de ta chaleur… ? »
Je lui caressais son front, dégageant ses quelques mèches rebelle. Il ne portait pas ses lunettes et ses yeux n’en étaient que plus grand. Je me plongeais dans ces pupilles miroitantes qui se fermaient irrégulièrement. Je ne pouvais m’empêcher de penser à Nanako et…je ne pouvais m’interdire de penser que Nasu était parti. Elle m’en avait bien parlé et Haru aussi, mais plus je regardais les yeux d’Haru…et plus j’en étais convaincu. Son meilleur ami avait quitté la ville pour le dojo. Et Nanako…dans quel état etais-tu ?…
…
Je l’avais emmené dans ma chambre, ma toute petite chambre. Même le lit était minuscule. A peine allonger qu’il s’était endormi, me tenant et marmonnant inconscient de ne pas partir.
« Humm…souffla Kei…il serait temps de penser à visiter quelques appartements non ? »
Je me relevais quand il m’attrapa soudainement la main, les yeux écarquillés.
« On y va demain le week end prochain. Je sais que ça a traîné mais j’étais sérieux Kei. Je veux vivre avec toi.
…
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Une heure plus tard j’ouvrais les rideaux du magasin quand Yumeko arriva en courant, essoufflée.
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« Haaaaaaaaaaaaa ! ! Cria Yumeko en posant ses mains sur les genoux, respirant profondément l’air glacé avant de tousser surprise par le froid. Dé..Désolé ! JE SUISLA ! Je…je vais t’aider à ouvrir attends…Continua t-elle en posant ses mains sur les grilles de fers. Bonjour Yumeko ! Clama Kei enthousiaste. C’est bon, ça ne me dérange pas de le faire, reprend ton souffle, tu n’es pas en retard. Haaa…souffla t-elle soulagée en se laissant glisser au sol. J’ai cru ne jamais arriver à temps. Tu aurais du m’appeler Yumeko. Ce n’est pas bien grave d’arriver en retard de temps à autres. Hum…souffla Kei les yeux en arc-en-ciel avant de se pencher vers elle : Tu étais avec Aki n’est-ce pas ? A…Akk…AKI ? Heu…je…he bah… Hahaha ! ! Rigola Kei sans défroisser ses yeux en amande. Il te cherchait hier soir. Je suppose qu’il a fini par te trouver. »
Je lui tendais la main et l’invitais à rentrer au chaud. Ses yeux pétillaient et ses joues se rosaient. Son sourire ne quittait pas son visage, me berçant d’une éclaircie hivernale. Elle s’empressait de jeter un coup d’œil à l’agenda, les yeux perdus je ne sais ou, relisant sans doute plusieurs fois le programme de la journée avant d’accueillir avec empressement le premier client de la journée. Elle était radieuse et je l’avais rarement vu d’une aussi bonne humeur. Je commençais le tirage des photos à l’arrière de la boutique quand j’entendis le cri d’Aki à l’entrée.
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« YUMEKO ! ! ATTENDS TU AS …Criait-il avant de s’arrêter soudainement sous le regard étonné de l’homme en costard qui commandait un album de mariage. Ha…dé…Désolé. Allez y finissez. Alors…heu…rougissait Yumeko en reprenant le sourire aux lèvres.. Nos délais sont… Bonjour Aki ! Lança joyeusement Kei qui sortait du laboratoire, laissant finir Yumeko de servir. Tu es bien matinal. Haha oui ! C’est que je ne suis pas encore rentré chez…heu…je…je voulais juste ramener ça à… Ha tu lui donneras quand elle aura fini. Tu veux boire quelque chose ? J’ai du thé ou du café. Reste un peu, la première heure est souvent calme. He bien…regardant discrètement Yumeko, le visage rosé. Pourquoi pas un thé vert ? Mais je ne reste pas longtemps. Je fais le rush du midi au restaurant, puis j’ai un coupé et après je fais la fermeture. Dans ce cas je ne te retiendrais pas plus longtemps que le temps de te réchauffer un peu. »
On passait derrière le comptoir et Yumeko lui souriait timidement, attrapant le livre des échantillons à sa droite.
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**Aki
Je n’avais pas revu l’arrière de sa boutique depuis l’emménagement. Il avait vraiment fait énormément de changement et voir ses appareils entièrement montés donnait à Kei une image d’adulte que je n’avais encore jamais aperçu jusque là. Il portait comme toujours sa chemise blanche et ses bretelles, tel un aventurier. Je souriais…il paraissait tellement simple et pourtant si responsable. Je faisais curieusement le tour tandis qu’il me versait l’eau chaude dans le thé dans une tasse en céramique rouge et or. Il y avait une grosse machine qui devait faire bien deux mètres de hauteur, tirant des centaines de photos de plusieurs tiroirs différents. Je restais ébahis qu’ils sachent se servir de si nombreux outils. Sur la gauche, une allée de cinq ordinateurs me faisait rappeler que je ne savais pas m’en servir d’un seul. C’est vrai…je ne suis jamais allé à l’école et les cours au dojo nous apprenait pas ce genre de technologie. Je suppose que ça doit être pareil pour Atsu et ça expliquerait aussi son redoublement. Je l’entends encore me dire que tout était différent dans la vie réelle. …la vie réelle…il avait la même façon que moi de s’exprimer. Haa…il me manque déjà, qui l’aurait cru ?… Je m’évadais dans mes pensées quand Kei reprit là ou il s’était arrêté.
- « Tu travaille dans quelques heures alors. Mais…tu fais beaucoup d’heure non ? -
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Ha, oui, il faut. J’ai bien un projet en tête…mais il me faut économiser et puis…dans tous les cas il faut que j’attende qu’Atsu revienne. Nasu est parti…répéta Kei comme une évidence. Haru est en train de dormir audessus, il est resté avec Nanako une bonne partie de la nuit. Ha…comment…elle va ? Je ne sais pas. Mal…je suppose. J’ai beau connaître Nanako depuis son enfance…elle a beaucoup changé depuis cette dernière année. Je suppose qu’Elel a du prendre la suite des choses en main. Ha…excuse-moi. Tu parlais d’un projet ? …Non ce n’est rien. Répondit-il d’une petite voix, buvant une gorgée de son thé vert. Je voudrais ouvrir mon propre dojo avec Atsu…haha ! En fait, je ne lui ai même pas demandé ! …Mais…je crois qu’il serait d’accord. Je crois…qu’on est doué pour ça et je ne vois pas d’autre avenir que celui là…J’espère seulement qu’il réussira à changer ce qu’il veut. Tout ne dépend pas de son père, mais de tous les hommes de la famille. Haaa…y en a pour des années ! Tant…Tant que ça ? ! …Oublie pas que j’ai grandi la bas, mais…j’ai bon espoir. Je voudrais seulement savoir…ce qu’il va advenir de Nanako. Elle feintait la bonne mine quand je suis parti, malgré que ce ne soit qu’une façade…elle a du beaucoup pleurer. » 306
** Kei
Il posait sa tasse aux creux de sa main et paraissait songeur. J’avais toujours vu Aki drôle et le sourire fendant un visage jovial, jusqu’à ce matin où il paraissait perturbé de par son sérieux. Son regard était à s’y méprendre, ressemblant à celui d’Haru, déprimé. Je réalisais alors quel personnage était Nasu Atsuya. Je voulais à mon tour courir voir Nanako juste pour qu’elle se sache soutenu…mais je laissais ce privilège à Elel, qui était de tous la mieux placée pour prendre le relais…pendant les années à venir.
-
-
« AKI ! ! Lança soudainement Yumeko, les sortant de leurs songes. YUM YUM ! ! Cria Aki en se relevant d’un coup, le visage rougi, regardant ses longs cheveux valser dans sa course. Yumeko ! Désolé je ne voulais pas te couper tout à l’heure. Je pensais que vous veniez juste d’ouvrir, je ne pensais pas qu’il y avait déjà un… Ce n’est pas grave ! Coupa t-elle d’un large sourire. Ha ! Je t’ai ramené ton cahier de dessin ! Je ne me suis rendu compte qu’une fois que tu étais partie que je l’avais encore dans les mains…je ne voulais pas que tu paniques en le croyant perdu. Mon Strechbook ! Clama t-elle joyeusement en l’attrapant. Merci ! C’est vrai…que je l’aurais sans doute cherché. Merci ! »
Ils se regardaient dans les yeux, hésitant chacun à prendre la parole. Je restais malgré moi accoudé à la table, les regardant d’un air amusé, quand la sonnette de la boutique rompit finalement ce spectacle. Je tirais une grimace, m’obligeant à quitter la scène qui avait un goût comique.
**Aki
-
« Non Kei ! Stoppa soudainement Yumeko. J’y vais ! C’est bon c’est bon ! Enchaîna t-il les sourcils relevés, le sourire aux lèvres en la retenant par le bras, ne lui laissant pas d’autres choix que de rester dans l’arrière salle, saluant poliment la dame qui venait d’entrer. Désolé. Reprit Aki. Je te dérange au travail. Je vais y aller. Haha ! Je te dérange bien tous les midis moi ! Ton patron a vraiment une patience sans limite. Ca c’est parce que j’ai une bonne compagnie ! Rigola t-il à son tour. Tu passeras manger tout à l’heure ? 307
-
Bien sur, ça sera un double ramen ! Je crois que manger des chamalow toute la nuit m’a ouvert l’appétit. Ca c’est clair, je vais rentrer me faire un énorme petit déjeuner ! ! Mais…je recommencerais, sans l’ombre d’une hésitation…souffla t-il en passant sa main dans les longs cheveux de Yumeko, se penchant lentement sur elle tandis qu’elle levait doucement sa main pour la poser sur son bras. »
Je souriais de voir son visage si près de moi, c’était comme vivre dans un rêve. Les néons n’étaient pas aussi charmant que le feu de bois, mais elle…était toujours aussi jolie. Je posais mes lèvres sur les siennes, douce et encore tremblante. Faire tout ça avec elle…me paraissait être normal et en même temps exceptionnel. Il n’y avait pas de mots pour décrire ce sentiment étrange, mais je me sentais étonnement mieux.
-
« Alors à tout à l’heure… marmonna Aki. Oui chef ! Haha ! ! Nooon, recommence pas, Je ne suis que cuisinier ! Mais tu portes une toque ! Et ca fait de moi un chef ? Quand tu fais valser tous les légumes et qu’ils retombent en parfait petits cubes…Oui, tu es un chef ! D’accord, alors dessine-moi avec une… »
Oui, ma vie s’était embellie, plus que je ne l’aurais jamais imaginé. Je savais désormais où était ma place et j’avais trouvé un endroit où revenir. Je souriais et en même temps…j’étais triste…car je comprenais enfin les sentiments d’Atsu pour Nanako…s’il n’était pas encore plus fort, et leur détresse…me pourfendait au plus profond de mon être. Atsu n’était plus un ami…il n’était plus mon maître…il était peut être devenu…un frère.
…
Je les laissais reprendre leurs activités et quittait le laboratoire en saluant discrètement Kei qui lui, n’hésita pas à crier fortement : -
« BONNE JOURNEE AKI ! ! Haha…hahaha ! Bonne journée Kei !…saluant poliment la cliente…Madame. »
** 308
Une heure plus tard chez Nanako.
** Nanako
J’ouvrais doucement les yeux. Il était rare que je me réveille aussi tôt, mais quelque chose pesait sur mon ventre. Je frottais mes yeux qui avaient fini par se coller en séchant, me tirant un léger souffle désagréable. Je n’avais pas encore aperçu sa main qui était la source de mon réveil, que mes yeux s’écarquillaient sur son visage pâle et creusé de fatigue. Ses cheveux noirs parsemaient le coin du lit tandis que ses jambes jonchaient le sol. Elle s’était endormie…assise par terre, la tête sur le matelas et les bras par dessus moi. Je ne pouvais m’empêcher de sourire. Elle s’était vraiment inquiétée pour moi…comme tout les autres. Plus je la regardais et plus je prenais conscience que je ne pouvais plus agir comme une égoïste. Ils se sont tous tellement occupé de moi…et Elel…bien plus que n’importe qui. Je caressais ses cheveux et découvrais son chapeau gris qui gisait au sol. Je glissais de ma couette de soie telle une anguille à ses côtés et fit quelques pas avant d’atteindre la porte de la chambre. Elle ne s’était pas réveillée, elle était vraiment épuisée.
Je descendais discrètement les escaliers et à peine avais-je mis le pied dans la cuisine, que mon père me tendait une tasse de café, noir et serré, comme s’il attendait mon arrivé depuis déjà un moment. Il m’embrassait le front et attrapa sa tasse sur le plan de travail avant de retourner s’asseoir, fumant une cigarette à plein poumon.
-
« De…Depuis quand tu fumes ? Bégaya Nanako. Depuis ton âge à peu près. Si j’avais su que tu te lèverais si tôt, j’aurais attendu pour l’allumer. Aye aye…Menteur. Tu m’as entendu arriver, ma tasse de café était prête. Pris en flag alors. C’est…c’est trop bizarre. Eteins là. Comment ça va toi ? …ça va aller. Marmonna t-elle en lui tirant la cigarette de la bouche pour l’éteindre sous le robinet. Tu as les sourcils froncés. J’ai mal dormi. 309
-
Et Elel ? …elle s’est endormie, je vais lui monter une tasse de café. Je crois…que c’est à mon tour de prendre soin d’elle…et des autres. Qu’est ce que tu en penses ? Haha ! Et si tu t’occupais de ton vieux père hein ? ! PEEEEEEEERVEEEEEEERS ! ! Hurla Nanako en lui donnant un coup derrière la tête. Aiiiiiiiiiie ! Ma fiiiiiiiille ! Ne remue pas autant, tu as beau avoir changé de nuisette, celle là aussi te tombe ! KYAaaaaaaaaaaa ! Hurla Nanako en relevant sa bretelle. REGARDE PAS ! ! ! PERRRVERRS ! Haha…hahaha…rigola discrètement son père en tournant la tête. Aye aye…Ne te moque pas en plus de ça. Haaa…souffla t-il en se levant. Il va me manquer ce petit bonhomme…Bois ton café et souviens-toi…que tu es bien entouré. Oui…je sais. S’arrêtant un court instant avant de se pencher sur lui curieusement. Papa ?…tu as fait quelque chose à ton visage ? …Je me suis rasé. AAAAAAAAAAAAAYE ! ! C’ETAIT CA ! ! Tu vois que c’était pas la cigarette qui faisait bizarre. Clama t-il en sortant un paquet froissé de sa poche. Evidemment. Grogna Nanako en lui arrachant des mains pour le jeter à la poubelle. MA FIIIIIIILLE ! ! Mais qu’est ce que tu fais à ton vieux père ? ! ! Tu vois bien ! Je prends soin de toi ! »
Il souriait légèrement et me pris soudainement dans ses bras, me faisant presque renverser mon café sur son bras.
-
-
« Pa…PAPA ! Allez, allez. Ne refuse pas à ton père une petite accolade, c’est que je me fais vieux. …Je ne voulais pas t’inquiéter. Tu connaîtras bien d’autres moments difficiles dans ta vie. Et toi aussi tu auras des cheveux gris quand ta fille rentrera en larmes à la maison. Dé…Déso… ! ! Mais un parent ne peut pas toujours y faire quelque chose, tandis que les amis, les vrais amis. Eux ils seront là ! Je ne suis pas inquiet. Je voulais juste te dire que moi aussi je suis là si tu as besoin. Mais ne pleurniche pas dans mon café, il va être salé et tu sais comment est ton père s’il n’a pas son café le matin… Haha ! ! Rigola Nanako les yeux miroitant tandis qu’il s’éloignait, les yeux en amandes. Au moins dans le même état que moi. »
Je buvais lentement mon café adossée contre la table, tandis que mon père c’était confortablement rassis à côté de moi.
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« …Papa…Marmonna Nanako. Je crois…que j’ai grandi cette nuit. Si tu le ressens ainsi…alors c’est que ça doit être vrai. Après tout…on a qu’une seule vie…Nanako. 310
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…On a qu’une seule vie…répéta t-elle lentement, une larme roulant timidement sur sa joue. Mais…toi tu seras toujours là hein… …Quand bien même je ne serais plus là. Tu ne seras jamais seule, Nanako. Tu veux bien…rester à la mais…HA ! !…Reprit-elle tout à coup. non, rien. Hum…C’est bien ma fille. Souffla t-il en se levant, la décoiffant au passage par un fier tour de main. A ce soir, repose-toi. »
Je le regardais prêt à franchir la porte comme tant de matin. D’ou tirait t-il tout ce courage pour continuer à vivre tous les jours sans jamais faillir ?…je lui ai fait vivre des moments terribles, je l’ai fait s’inquiéter et se lever à n’importe quelle heure de la nuit. Mais il continuait à toujours partir le dos droit et le sourire fier. Fier…de moi. Qui ne suit qu’un tas d’ennuis ! J’idolâtrais mon père, il était le reflet de ce que je voulais être. Je ne voulais pas paraître forte, je voulais être forte ! Et pourtant…
Je me détestais pour être faible. Car c’est bien ce que j’étais…Faible.
C’était la première fois que je me l’avouais. Je sillonnais les failles que je pensais refermer et je réalisais. Je ne savais m’occuper de moi mais…je savais vivre pour les autres.
Je courrais dans le jardin et saluais une dernière fois mon père qui enfourchait son vélo en costume cravate avant de regagner la cuisine avec hâte.
C’est après avoir fait couler un grand crème que je remontais dans la chambre, soufflant légèrement sur la mousse qui recouvrait le café qui me réchauffait les mains. Elel était toujours assoupie et je passais la main dans ses cheveux, faisant siffloter sa boucle d’oreille d’or. Son grelot roulait sur son cou au gré du son mélodieux qui en sortait. Ses cils battaient sur ses joues rosées, ouvrant difficilement ses pupilles où les couleurs du printemps étaient restées piégées.
« Aye aye… »
Je marmonnais, accroupie à côté d’elle, quand elle écarquilla soudainement les yeux dans un léger bond de surprise.
311
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« Un Grand crème ! Comme tu l’aimes ! Clama Nanako, penchant sa tête, le sourire aux lèvres. Na…Nanako ? ! Tu es réveillée ? Un…un grand crème ? Aye aye ! Je ne vois pas pourquoi tu serais la seule à m’amener le café au réveil ! …bien que…tu peux me dire pourquoi tu ne t’es pas allongée sur le lit ? Ca aurait été plus confortable ! Na…Nanako… ! Répéta Elel, hésitante entre une plaisanterie et l’inquiétude qui la tiraillait encore. Aye…marmonna t-elle d’une voix rassurante. Bois tant que c’est chaud. On va au Lycée ! Au…Lycée ? Mais je ne suis même pas en tenue ! Tu en gardes une de rechange dans ton casier. Rétorqua aussitôt Nanako sans l’ombre d’un doute. Tu…Tu veux aller au Lycée ? Non. Je veux aller là où toi tu veux être. Alors dis moi…où tu as envie d’être ?… …Hum…souffla Elel, le sourire aux lèvres. avec toi….idiote. Ca tombe bien…moi aussi. Murmura Nanako, la transperçant de ses yeux d’acier. Je ne veux plus te voir inquiète. Ni toi, ni les autres. Je ne vais pas bien Elel. Mais…je suis bien entouré n’est ce pas ? Et…je n’ai aucun regret. Aucun. Je referais tout…exactement…de la même manière. Et je pleurerais à nouveau, c’est inévitable. Nanako…souffla Elel en sautant dans ses bras, tandis que Nanako tentait de ne pas renverser le café qui s’agitait, défiant la gravité. Haha…On dirait que c’est un réflexe de faire ce genre de chose quand j’ai une tasse de café à la main. Rigola tendrement Nanako, se laissant envahir de câlins. Alors qu’est ce que tu penses ? J’en pense…qu’on devrait aller au Lycée, on va arriver en retard, et on va se faire engueuler. Tu vas t’endormir sur le bureau, et je pense que je ferais sans doute de même pour une fois. A midi on ira manger dans le réfectoire et tous les autres seront là. Puis on va rentrer chez nous ce soir exténuées. Plusieurs nuits vont passer…tu vas te sentir seule au fond de ton lit alors…Je serais là tous les matins et plusieurs journée encore, on sera en retard. Le week-end, tu viendras m’encourager au match, on se réunira encore le midi pour manger avec Aki, Kei et Yumeko. On ira en troisième année, parce qu’il faut continuer d’avancer. L’année va être dure, il faudra étudier et passer les examens. D’ici là tu te feras encore plein d’autres amis. La vie te semblera peut être moins longue. Tu trouveras une option dans laquelle tu excelles, plus rien ne t’en empêche, tu es accepté et aimé. Et…on se séparera, nous aussi. C’est inévitable. Je partirais en sport étude, Keiji ira sans doute en league sans passer par la faculté. Il va briller et à mon tour j’aurais le cœur brisé parce qu’il va me manquer. Mais je sais…comme tu le ressens au plus profond de toi, une certitude, une vérité flagrante, que rien n’est terminé. Nos amours, notre amitié, rien ne sera mis de côté… »
**
Ca c’était passé comme elle l’avait dit. J’avais pleuré dans ses bras, j’avais rigolé dans ses bras, j’avais grandi dans ses bras.
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Elel était restée comme elle l’avait toujours fait, prenant le rôle d’amie, de sœur, de mère.
Mes amis étaient toujours présents et à mon tour, j’avais appris à être une confidente, une part de leur vie, et leurs venait en aide autant que possible.
** Un mois plus tard… **
Les flocons tombaient depuis déjà trois semaines, recouvrant la ville d’une bonne épaisseur de neige. Comme tous les matins, je fendais la neige de mes mains…c’était glacé, jusqu’à en devenir violet. J’aimais ce froid…ça me rappelait…Atsuya. Je n’avais qu’une envie, sentir à nouveau ses mains froides parcourir les miennes. Souvent, je levais la tête vers la colline, je voulais voir ce paysage avec lui…puis, je regardais de l’autre côté de la ville, serrant mes poings pour ne pas courir le rejoindre.
-
« Nanako ! Criait Elel en la bousculant par inadvertance. ON EST EN RETARD ! ENCORE ! ! ! »
On courrait et glissait sur les plaques de verglas comme des tremplins pour accélérer. Son sac à bandoulière tapait contre ses cuisses, et son chapeau recouvrait son front du froid qui s’infiltrait à travers nos habits.
Sur la route, on croisait Kotoko, qui était aussi souvent en retard que nous.
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« Nanako ! Elel ! Criait-il en se joignant à leur course. Bonjour Kotoko ! ! ! Crièrent les filles à l’unisson. »
On tournait au dernier coin de la rue, la neige craquant sous nos pas pressés. Je tendais la main à Kotoko qui l’attrapait comme à son habitude et se laissait glisser sur la plaque givrée qui faisait office d’accélération avant de planter à nouveau ses talons dans la neige molle qui venait de s’entasser en bas de la rue. La dernière montée était toujours la pire, la grande horloge nous narguant de ses grandes aiguilles menaçantes. Keiji nous
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faisait signe en haut de la rue, et le sourire d’Elel fendait comme tous les matins son visage d’une lueur rosée. Kira se tenait à ses côtés et nous criait déjà dessus.
-
« DEPECHEZ VOUS ! ! CA VA SONNER ! AYE AYE ! ! ! ! »
Ils avaient installés un portail électrique qui se fermait à la sonnerie de la grande tour. Invitant les retardataires à rebrousser chemin. Elel et Kotoko me tendaient leur bras et je les saisissait, me propulsant sur la dernière plaque ou je me laissais aisément glisser sur le dos, donnant d’un élan certain un coup de pied dans la boite électrique, retardant sa fermeture, tandis qu’ils arrivaient essoufflés sur les derniers mètres.
Kira se penchait au-dessus de moi, me tendant le sac qui avait atterri à ses pieds.
-
« Debout Nanajane sama ! AYE ! ! »
Keiji entrelaçait ses doigts à ceux d’Elel aussi naturellement que leur baiser pris en envol. Kotoko ouvrait la porte de la classe le premier, dans un grand fracas. Pile à l’heure, tout le monde commençait tout juste à s’asseoir.
-
« Kyaaaaaaaa….soufflait Kotoko en s’étalant par terre, bousculé par l’élan des autres qui rentraient en courant. Haha ! ! Hahaha ! ! ! Rigolait Nanako en lui tendant la main. Debout Koroko ! Kotoko… Tokoto ! …Appelez-moi comme vous voulez. Aye aye. Souffla t-elle souriante, dés que tu arrêteras de me vouvoyer. Ko-To-Ko. »
Il souriait et accepta volontiers ma main avant de prendre sa place tandis que le professeur se hâtait derrière nous, nous rappelant à l’ordre.
Assis à côté d’Izumi qui rougissait dès que leurs yeux se croisaient, je constatais, que tout le monde papillonnait autour de moi. Arumi et Chichiro nous faisaient de discrets signes de la main pour nous saluer et tout le monde rigolait du foutoir qu’on avait causé, comme tous les matins, auquel ils s’étaient tous habitué. 314
…
Les journées passaient et les jours se succédaient. Je passais régulièrement voir Kei, Yumeko et Aki. Bien que…voir Aki me rappelait constamment Atsuya, je ne pouvais plus me passer de son humour et de sa bonne humeur. Il ne squattait plus autant à la maison, mais ça m’arrivait de le surprendre en rentrant de cours, assis devant le frigo et le vidant de son contenu. Je l’assommais le plus souvent avec une chaise, mais faut croire qu’il était plutôt vif et s’en tirait à bon compte. Je finissais par lui faire à manger, remuant les ingrédients comme on remue le passé et l’avenir…
** Le même mois…un samedi matin.
** Aki
Voilà des semaines qu’il neigeait, et on n’avait pas encore trouvé le temps d’y aller. Je sonnais à la porte de Yumeko de bonne heure ce matin là. Il faisait encore nuit et je sautillais de droite à gauche pour me réchauffer tandis que je l’entendais dégringoler les escaliers. La serrure crochetée avec hâte et c’est avec un grand sourire qu’elle me tirait aussitôt à l’intérieur.
J’aimais venir ici. Ca sentait toujours bon et son foyer était rempli de couleurs chaudes et chaleureuses. Je n’eus pas besoin de lui proposer qu’elle me devança en enfouissant sa tête sous un gros bonnet rose. Rose ! … Yumeko avait gardé son goût pour le gothique mais…ça lui arrivait de plus en plus souvent d’accessoiriser son look avec des couleurs surprenantes. Je ne m’en plaignais pas, j’aimais la voir ainsi et mes joues se rosaient autant que son bonnet de laine. Elle brandissait alors deux luges en bois. On aurait dit qu’elles sortaient tout droit d’un film pour enfant. Elles étaient plus que magnifiques, vernis d’une couleur chêne, légère et au bois solide.
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« ALLONS EN FAIRE AUJOURD’HUI AKI ! ! Haha ! ! Génial ! Tu as trouvé ça ou ? Je les ai achetés bien sur. Ha…Les deux ? ! Je te rembour…. JOYEUX ANNIVERSAIRE AKI ! Ann…Anniversaire ?… …Tu m’as dit…que tu ne savais pas quel jour tu étais né…alors…Je voulais vraiment te faire ce cadeau. On a une heure pour monter la haut avant que le soleil se lève ! ! Il faut se mettre en route ! …Yum Yum… »
J’avais bien une date sur ma carte d’identité, délivrée par l’orphelinat. Mais c’est vrai…que je n’avais aucune idée du vrai jour de ma naissance. Je ne pensais pas…que Yumeko se souciait de ce détail. C’est pour ça…qu’elle m’avait dit de passer tôt aujourd’hui ?…Elle me tirait déjà dans la rue sans même que j’ai eu pris le temps de la remercier.
On était pas très loin de la colline à pied, et on tirait nos luges, accrochées à la taille. Sillonnant la neige sur notre passage tandis que les fenêtres des immeubles s’éclairaient tranquillement les unes après les autres. La ville se réveillait à peine quand nous franchissions les premiers mètres de la montagne.
-
« Yum Yum, tu as quoi dans ton sac ? Donne-le moi je vais le porter. Curieux ! Je ne te dirais pas ce qu’il y a dedans, mais je veux bien de ton aide. HA ! ! VOILA ! T’AS ATISE MA CURIOSITE ! FAIS VOIR ! Cria Aki enthousiaste en lui prenant le sac de l’épaule. Nooooooon ! Supplia Yumeko en le tirant loin de lui. C’EST PAS A MANGER ! Ha ? ? Souffla t-il avec un grand sourire. Alors c’est à manger ! Hahaha ! Akiiiiiiiiii ! Bouda Yumeko, les sourcils froncés. C'est pas ma faute si tu ne sais pas mentir. Rétorqua t-il aussitôt en l’embrassant sur le front pour défroisser ses sourcils. Je ne fouillerais pas dedans. Donne. »
Les sentiers étaient étincelants de neige fraîche, éclairant partiellement les allées et venues des animaux sauvages. On faisait à notre tour les premières empreintes dans la seule luminosité de la neige, se dirigeant presque aveuglement vers le sommet. On était revenu plusieurs fois à la cabane, c’était devenu notre petit repère, bien que j’avais fait promettre à Yumeko de ne pas y aller seule. On ne sait jamais les dangers que la montagne nous réserve et…quelle rencontre on pourrait y faire.
Sa main était chaude et ses doigts fins glissaient entre les miens. Mon cœur bondissait et je me surprenais à rougir encore quand je me tournais pour la voir s’essouffler. Elle 316
n’était pas très sportive et pourtant, elle me suivait à un rythme soutenu sans se plaindre et sans trop d’effort. Je ralentissais de temps à autres mais c’était sans compter sur son insistance à atteindre rapidement le sommet.
On était monté un peu plus haut que notre cabane, escaladant quelques rochers glissants, traînant sans difficulté les luges bien attachées à notre taille. On s’asseyait enfin après une heure de marche, le teint rouge et les yeux pétillants. Le soleil se levait au même moment au-dessus de nos têtes. Le blanc qui recouvrait les roches escarpées et les quelques vallées qui s’étalaient sous nos pieds, prenaient des couleurs chaudes et changeantes. D’un rouge pourpre, l’orange se mêlait aux éclats étincelants de ce tapis blanc.
Le voile brumeux qui nous servait d’écharpe laissait apparaître de temps à autres quelques toits mêlés d’un bleu ardoise.
Assis au côté de Yumeko, elle posait sa tête sur mon épaule et marmonna :
-
« C’est un beau lever de soleil…pour un anniversaire. …Pas aussi magnifique que toi Yumeko.»
Je caressais doucement sa joue, les yeux rivés sur l’étendue de coton, brillant de milles éclats. Je sentais mon cœur apaisé, mais je n’avais pu m’en empêcher…mon regard s’était posé quelques instants sur la colline où j’avais grandi. Je n’apercevais pas le dojo mais je l’imaginais parfaitement en cette saison. Atsu et Orie étaient là-bas…que faisait-il ? Apercevait-il eux aussi le soleil se lever sur cette belle matinée ? Est-ce que son cœur…était aussi apaisé que le mien ?... -
« Allez ! Cria Yumeko en se relevant, balançant au passage une boule de neige sur le nez d’Aki. Debout le rêveur ! On a de la luge à faire ! Ho ça ! ! Rétorqua t-il aussitôt en se frottant le nez recouvert de neige. Tu vas le payer ! »
Elle hurlait sous mes assauts de boule de neige, rigolant en essayant de m’échapper en vain. A peine l’avais-je renversée dans la poudreuse que le froid avait saisi sa nuque.
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« Haaa ! ! Rigola Yumeko tout en grimaçant, j’en ai plein dans le cou ! C’est froid ! ! Est-ce que ce serait une plainte d’une princesse trop gâtée ? !
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Ca dépend si son prince veut bien lui sortir la tête de la neige ! Elle promet d’être sage ! Hahaha ! ! Rigola innocemment Aki en acquiesçant, la délivrant de sa douce souffrance. On fait une course ? Reprit sournoisement Yumeko. C’est un défi ? S’étonna Aki, le sourire en coin. Ho que oui ! LE PREMIER A LA CABANE ! ! ! Hurla t-il aussitôt en se relevant surexcité. JE VAIS GAGNER ! Cria Yumeko en poussant Aki dans la neige, partant devant sur sa luge. TRICHEUSE ! ! Rétorqua Aki en faisant mine de bouder, la talonnant, sautant sur sa luge. Hahaha ! ! CE SERAIT LE CAPRICE D’UN PRINCE ? ! »
Je rigolais comme à mon habitude, observant ses éternels cheveux danser sur la neige, dévalant la pente, gracieusement et énergiquement. Son rire se perdait dans les gouffres créés par les roches escarpées, seul témoin de notre bonheur. Je me rappelais la première fois que je l’avais rencontrée…timide et presque asociale. Pourtant je n’avais jamais eu du mal à communiquer avec elle, tant elle était intéressante et ouverte à tout ce que je pouvais lui raconter. Elle avait fini par céder à mes bavardages incessants et presque pénibles…et j’étais heureux. Heureux de la voir sourire, de l’entendre rire, et d’oser me provoquer, titillant sans gêne mon esprit de compétition. Ca y est…j’avais enfin dévalé cette montagne en luge. Je l’avais fait et je souriais, en souvenir de mon ami d’enfance, Norizuke Yato. Je réalisais mes rêves d’enfance, et ça…je ne le devais qu’à elle. Pourtant ce bonheur n’était pas comble. Quelques part dans cette ville…mon frère subissait à nouveau les contraintes d’une vie traditionnelle, et mon amie se mentait à elle-même en disant tous les jours qu’elle allait bien. Alors…je n’avais d’autre choix que de faire semblant à mon tour, lui rendant visite sans m’annoncer et jouant toujours les troubles fêtes. Ce rôle m’allait parfaitement bien et…je sais qu’elle n’était pas dupe mais…j’aimais voir Nanako rigoler à nouveau. Mon bonheur était déjà bien grand, assez… pour le partager. ** Nanako
Pendant ce temps…le soleil traversait la fenêtre de Nanako, tremblant des paupières à la faible chaleur qui l’atteignait. Le rêve était doux et pourtant si noir…qu’elle semblait plongée dans un tourbillon de souvenir. -
« Na….Nasu… …là…ça va aller Nanako… ça va aller… »
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Un baiser frôlait mes lèvres…froides…douces et sucrées, tandis que mes cheveux bleutés glissaient lentement sur mes joues. Je sursautais, m’asseyant d’un bond dans le lit.
Scrutant ma chambre vide, une larme coulait inconsciemment sur mon visage. Est-ce que…c’était la mienne ? ! J’avais rêvé.
La fenêtre entrouverte…un air froid glaçait mes épaules et mes joues. Je me levais pour la refermer, jetant un œil sur la nouvelle étendue de neige fraîche sur les branches qui tapaient à ma vitre. Fraîche…non. La neige qui recouvrait habituellement la grosse branche du vieux chêne était tapie au sol, tandis que l’arbre, nu de ses flocons, tremblait sous la brise matinale.
« NASU ! »…Je rouvrais la fenêtre, la neige s’engouffrant sous ma chemise blanche, soulevant mes cheveux ardoises et glaçant les quelques larmes qui s’étaient soudainement mise à couler.
Seul le silence hivernal me répondit. Pas un oiseau, pas un voisin, pas un ami…Juste un grand silence plombant. Au loin la rue tout juste éclairée reflétait un tapis de coton où quelques pas y étaient gravés.
« Nasu….Na..su…..NAAAAAAAAAAAAAASUUUUUUUUUUUU ! ! ! ! »
Je m’effondrais sur la branche qui tentait de retenir mon cri. J’étais tellement pathétique que je me faisais honte et pourtant…Stupide rêve…Stupide…rêve.
« Nanako. »
La voix d’elel avait soufflé dans mon dos, me retenant comme si j’allais sauter dans le vide.
-
« Il était là…j’étais sure…qu’il était là… …Tu as rêvé Nanako…il n’y a personne… 319
-
Mais… … Oui…tu as sûrement raison. Viens…je t’ai préparé ton café. »
**
-
Tandis qu’au même moment, quelques rues plus loin…
** Nasu
Je t’ai entendue Nanako…je t’ai entendue. Pardonne-moi. Je n’aurais pas du m’introduire dans ta chambre. Pardonne-moi.
Mon cœur se serrait à un point que je n’aurais jamais cru possible. Mon souffle se coupait et je divaguais sur plusieurs mètres, me tenant aux grillages du voisinage, prêt à m’évanouir de douleur. Mes genoux touchaient le sol gelé. Elle était si belle…ses cheveux si bleus…si doux. Son parfum, envahissait mes mains, mes lèvres, J’aurais voulu crier à mon tour mais la gorge nouée m’en empêchait. Je mourrais.
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« Aya onii san ! ! ! ! Cria Orie en courant vers lui pour le soutenir. Arrête ! Arrête ! ! VA LA VOIR ! ! !…Arrête…De faire ça pour moi… …Désolé Orie….Tu…es vraiment discrète quand tu le veux hein. J’étais inquiète de te voir partir pendant que père était en réunion. Tu ne manges plus, tu ne dors plus ! …Aya onii san… Désolé Orie. Clama t-il en lui posant la main sur la tête, se relevant en soufflant. Rentrons à la maison. »
je l’embrassais sur le front. Ma petite sœur avait déjà bien grandi et ses cheveux…ses cheveux…étaient aussi blancs que la neige qui fondait sur chacune de ses pointes.
« C’était…la dernière fois Orie. Je te le promets. On rentre à la maison. »
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Chapitre 28 : Goku ** Haru
Noël approchait à grand pas et la ville se transformait en un glacier géant reflétant de lumière à tous les coins de rue. C’est tranquillement à la maison que je mettais du scotch sur mon dernier carton, tandis qu’Alexia courait de droite à gauche à la chasse de la moindre poussière, un masque sur la bouche.
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« Heey. Hurla Haru. Ta pas bientôt fini de nettoyer ma chambre ? Je n’ai pas encore descendu tous les cartons. Il faut que ça soit propre pour que je la récupère. Rétorqua t-elle aussitôt en baissant son masque. Bon sang. Je ne suis pas encore parti qu’elle ne m’appartient déjà plus ! Hey hey…coupa Kei en slalomant entre les cartons. Vous avez fini tous les deux ? C’est pas parce que vous vous disputez que la rupture sera moins dure. Beuuuh…souffla Alexia en tirant la langue. Je ne vois pas pourquoi je serais triste. Allez Allez ! Capitula Haru en l’attrapant par l’épaule. Fait un calin à ton grand frère ! Je ne veux pas ! Je ne veux pas ! Je ne veux pas ! Répéta Alexia en retournant à son ménage. »
J’avais récemment eu mon permis et avais investit dans une petite camionnette blanche. Mes heures à l’hôpital étant encore rémunérées en tant qu’étudiant de première année, et satisfaisaient simplement les besoins les plus primordiales. J’y travaillais trois semaines dans le mois, et la dernière était consacrée à tous les cours théoriques. J’avais déjà acquis une grande réputation au sein de la faculté, pour avoir été le seul à ne pas avoir vomi, fait de malaise, ou simplement détourné le regard en faisant une affreuse grimace devant toute sorte de blessure grave. Rien nous été ménagé et on assistait de plus en plus souvent à des règlements de compte entre Yakuza. Souvent même, je souriais de leur stupidité. Vantant leurs blessures ou se cherchant milles excuses pour nier le fait d’avoir été simplement battu. Hum…je te l’avais dit Atsu, je n’aime pas les humains, et ça ne changera pas. Plus je les voyais défilés sous mes yeux et plus je me sentais petit et incapable de changer cette nature humaine que je détestais tant. Et pourtant…je me complaisais à soigner leurs blessures, à les recoudre et écouter leurs histoires de mauvaise fois. C’était un monde loin de ce que je vivais dés que je sortais de l’enceinte hospitalière.
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Kei et moi avions enfin trouvés un logement à mi-chemin de nos lieux de travail respectifs. L’immeuble était un peu défraîchi, mais l’appartement lui, était immense pour le prix du loyer. Le canal passait juste à côté et la vue y était magnifique. Je mettais du scotch sur le dernier carton, remplis de souvenir. Des photos, des objets que je considérais comme des trophées… Des cartes de collection d’animaux marins. Elles n’étaient pas à moi, mais à Atsu. Il avait toujours été attiré par la vie sous-marine, réalisant dés le plus jeune âge des plongés avec un tuba que mes parents m’avaient acheté. Je devais lui garder m’avait-il dit à cette époque. Il ne fallait pas que son père tombe dessus. Je l’ai avais oublié jusqu’à aujourd’hui. Retrouver au fond de mon tiroir…Alors je l’ai prenait avec moi et les gardé encore, caché aux yeux du monde. Un jour, je lui remettrais ! -
« Alexia, tu peux prendre ce carton là ? …Mais…C’est le dernier. C’est pas toi qui criais que tu voulais ma chambre ? Hum hum…Tu peux en laisser un si tu veux. Ca ne prendra pas de place si je le mets dans un coin. …Pourquoi tu veux que je laisse un carton ici ? ! Je ne sais pas…si tu veux revenir, t’aura un carton de moins à ramener. Haha…rigola Haru flatté, s’approchant d’elle en lui mettant un stéthoscope autour du cou. VOILA ! Tu me garde ça ! Je viendrais le récupérer tous les débuts de mois et je le reposerais à la fin de mes trois semaines de gardes. Ca te va ? Mince…bouda Alexia, se retenant de sourire. Je vais devoir te revoir deux fois par mois, moi qui pensais m’être débarrassé de toi. Allez allez ! T’as pas intérêt à jouer au docteur avec ! JE NE SUIS PAS UNE PERVERSE ! ! ! On ne sait jamais que tu veuille prendre les palpitations de Toru…et ne l’assomme pas juste pour l’ausculter. C’EST TOI LE PEEEEEEERVERS ! ! ! »
Kei rigolait à n’en plus finir, sa main contre la porte, arbitrant de sa bonne humeur le combat d’un frère et de sa petite sœur. Nanako arrivait à son tour, soufflant en tapant franchement le dos de Kei qui se redressa aussitôt. -
« AYE ! ! UN CARTON DE PLUS ! ! ! LE PROCHAIN ? ! C’est bon Nanako, répondu poliment Alexia, je m’occupe du dernier. Il n’est pas trop lourd ? ! Tu es sûre ? Non non, ça va merci. Ha ! Coupa Kei en regardant la pièce vide. Ca a été plus rapide que ce que je pensais. Tu t’es donné à fond Nanako ! Merci ! De rien je… C’est vrai ! ! Coupa à son tour Haru. TU AS FAIT LE BOULOT DE DIX HOMMES ! ! Cria t-il fièrement. Tu me prends pour un homme ? Grogna Nanako. Non pour dix. Rétorqua t-il sans réfléchir. RAAAAAAAAH ! ! Hurla t-elle en lui étranglant le cou. …KEII ! ! ! …Cria Haru sans retenu. ELLE EST CRUELLE ! ! ! 323
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KEI ! ! ! DIS LUI QUE JE NE SUIS PAS CRUELLE ! ! Grogna Nanako Aye Aye ! ! Intervenu Kei en lui passant le bras autour du cou pour la calmer. Tu n’es pas cruelle. »
Nanako était elle aussi redevenu un peu plus comme avant. Je crois…qu’on avait tous fini par se faire une raison. Je regardais à mon tour la chambre nu de meuble, un pincement au cœur, triste de dire au revoir à cette vie, et heureux d’en entamer une nouvelle. J’aurais tellement voulu ne pas gâcher tant d’année à éviter Alexia…mais…on ne pourra jamais rattraper ses moments. J’espère…que la maison ne lui semblera pas plus vide encore que ces années là. … Je disais un rapide au revoir et sauter sur le vieux siège du vanette quand Toru arriva à ce moment là : -
« Bonjour Toru ! Salua Haru de sa fenêtre baissé, frissonnant quelque peu par le vent glacial qui pénétrait soudainement dans l’habitacle. Haru, Kei ! Vous partez déjà ? Alexia m’a dit que vous ne deviez déménager qu’en fin de mâtiné, j’étais venu vous aider, je vois que je ne sers plus à rien en fait ! Clama t-il un peu gêner, bataillant sa main dans ses cheveux dorés. Haha, merci mais Kei était impatient et je n’arrivais plus à le contenir. Souffla Haru blasé, laissant apparaître la fatigue sur son visage jovial tandis que Kei souriait d’un air innocent. Haha ! Rigola Toru avant de se mettre à tousser violemment. …TORU ! ! Cria Alexia en se jetant sur lui, posant la main sur son front. …hey…souffla gravement Haru, reprenant son sérieux. Ca va ? Ha…rétorqua Toru en faisant signe de la main. Ca va ! Ca va ! Ce n’est rien. MAIS…s’exclama Alexia. TU ES BOUILLANT ! »
Je coupais le moteur et l’invitais à rentrer à la maison. Bien qu’il soutenait que ce n’était rien, Orie m’avait raconté la fragile santé de Toru, qui était constamment malade toute l’année. Avec ce froid, il était presque évident qu’il tomberait vite malade, et l’obligeais à s’asseoir sur le fauteuil, prés de la cheminé. J’ouvrais ma valise et m’improvisais médecin à domicile. -
« Aaayee..souffla Nanako. Qu’est ce que tu fais classe Haru ! Hihiii…sourit aussitôt Kei d’un large sourire fier. N’est ce pas ? »
Je ne faisais que prendre son poux et sa tension, loin d’exceller dans une consultation professionnelle. Mais tout le monde me regardait comme si je comptais le sauver d’une grave maladie, les yeux écarquillés. Sa tension était basse…et son poux était étrangement faible. Je lui en faisais pars et sans que ça ne m’étonne vraiment, il avait hoché la tête comme si tout ça faisait partie d’une banalité. Je me relevais alors quand ma sœur m’agrippait le poignée :
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« Et…C’est tout ? ! ! S’exclama t-elle les yeux remplis d’inquiétude. …Tu voulais que je fasse quoi ? Je ne suis pas encore médecin. »
Ses sourcils se baissé et je me rendais compte que j’avais encore du mal à dire les choses avec plus de douceur. Kei me regardé lui aussi un peu déconcerté, même s’il était bien le seul à me comprendre ici et je tentais alors de reprendre mes mots avec plus de diplomatie : -
« Je…je veux dire…Toru connaît mieux que moi son état de santé donc…je lui ai dit ce qu’il en était et…je crois qu’il sait ce qu’il doit faire. Haa ! ! »
Elle avait relevé les yeux presque soulagés, se précipitant alors vers Toru pour en savoir la réponse. Il esquissait un sourire un peu gêner, conscient de l’inquiétude qu’il venait de soulever. -
« Désolé Alexia, je vais devoir rentrer à la maison. Haa ! ! BIEN SUR ! ! Rétorqua t-elle aussitôt sans rentrer dans les détails. Haru ? ! Tu peux le déposer en partant ? Heu…oui bien sur ! On va bien arriver à pousser quelques cartons. Il n’a cas prendre ma place. Souffla Nanako. Je vais rentrer à pied. KYAAAAAAAAAA ! ! Cria Kei. TU NOUS AIDES PAS A DECHARGER ? ! ! Et voilà. Clama Haru le visage fermé. Dix hommes de perdu ! RAAAAAH ! ! Hurla t-elle en partant, marchant en crabe jusqu’à la porte, les poings serrés. VOUS ETES DEUX HOMMES ! ! DEBROUILLEZ VOUS TOUT SEUL ! ! Na…nanakooo ! Pleurnicha Kei en la voyant partir. HARUUuu ! TU L’AS FAIT PARTIR ! ! Haha ! ! ! Rigola timidement Haru, marmonnant par la suite : c’est surtout qu’elle voulait laisser sa place à Toru. »
Nanako avait pris l’habitude de voir les choses de façon positive. Je crois, que c’était là le meilleur moyen de continuer à vivre sans se consumer jour après jour. J’avais donc embarqué avec Toru sous le regard inquiet d’Alexia qui ne disait plus grand chose. Je ne pouvais m’empêcher d’être un peu énervé des sentiments de ma sœur pour Toru. Est ce qu’elle était vraiment tomber amoureuse de lui ?…ou est ce qu’elle s’en persuadé juste parce qu’elle savait que leur relation finirait mal ? Toru n’avait aucune chance d’avoir une vie longue et saine et…Alexia était bien le genre de fille à se persuader que c’était sa punition pour m’avoir fait vivre un cauchemars pendant des années. Il fallait que je lui en parle. Il fallait que je sois sur. Mais…pour le moment. -
« Toru, ne dégueule pas dans ma caisse ok. T’in…t’inquiète pas. Ho…Souffla Kei les yeux écarquillés. Comment tu parles Haru ? …»
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Pendant ce temps, Nanako marchait dans les rues enneigées, les yeux vers le ciel. ** Nanako J’aimais ce froid. Il était le même que Nasu. Je n’étais plus triste, ni déprimé. Je rêvais les yeux vers ce ciel, talonnant sur quelques bottes de neiges qui entravé ma route. Je détestais le froid…et je l’aimais en même temps. Je souriais sans vraiment de raison de ce sentiment si étrange. Je baissais alors les yeux et mes pas m’avaient porté jusqu’ici. Je posais ma main sur ce lampadaire et j’observais ce vieux bâtiment nostalgique. L’appartement…ou je venais me réfugier, dans les bras de Nasu. La première fois que je suis venu ici c’était pour m’occuper d’Orie. J’avais plusieurs fois relus le plan ce jour là, persuadé qu’il ne pouvait pas vivre dans le pire quartier de la ville. Je montais les escaliers. Pourquoi, je ne le sais pas. Les escaliers n’avaient pas été salés et les coins, à l’abri du soleil, étaient largement verglacés. Le couloir extérieur était recouvert de trace de pas. Je m’adossais à cette porte et regardais l’horizon depuis cet endroit. Je me demandais…si quelqu’un avait repris cet appartement. Comment était l’intérieur ?…Qu’est ce que Nasu avait fait des coussins rouges que je lui avais offerts ? Déjà quatre mois que je ne l’ai pas vu, ça me semble avoir durée une année entière. Etrangement je souriais comme si plus rien ne m’atteignait. Je le reverrais ! ! Et j’attendrais toute ma vie s’il le fallait ! J’étais sur le point de me redresser, le point serré quand mon corps tomba subitement en arrière. -
« HAAAAAAAAaaaaaaaaa ! ! Heyyyyyyyy ! Cria aussitôt la voix d’un jeune garçon, tombant aussitôt à terre. Tss Tss…Râla t-il en frottant ses cheveux rouges. JE PEUX SAVOIR CE QUE TU FOUS LA ? ! AYE ? ! »
Je m’étais relevé d’un bond, tournant aussitôt les yeux sur ce garçon qui avait levé la voix en me poussant avec son pied. Ses cheveux rouges partaient dans tous les sens et ses larges mèches tombaient sur ses yeux…. vraiment énervé qui me fusillait du regard ! Il…Il me défit ou quoi ? ! ! ! -
« C’EST COMME CA QUE TU TRAITE UNE FILLE ? ! Hurla Nanako en l’attrapant par le col, le poing levé. JE NE SUIS PAS SURE QUE TU SOIS VRAIMENT UNE FILLE AVEC CE LOOK ! ! ! Rétorqua t-il en lui attrapant fermement le poing. JE NE VOIS PAS CE QUE MON LOOK A AVOIR LA DEDANS ! Hum…Souffla t-il, les sourcils en circonflexe. L’analysant de la tête aux pieds. Tu as des cheveux bleus, une écharpe jusqu’au nez, un manteau rouge à carreaux qui ne va pas du tout avec ton pantalon à rayure noire. Et mon dieu si je parlais de tes bottes… …C’est quoi ton problème, tu bosses dans la mode ? Tu parles de mes cheveux, mes les tiens sont rouges ! Ca c’est parce que…NON MAIS CA TE REGARDE PAS ! !
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Hu…Souffla tout à coup Nanako déconcerté. Lâchant prise en regardant par-dessus l’épaule du garçon. Me dis pas que t’es en train de jeter un œil à l’intérieur. T’es quoi ? une voleuse ? LA FERME ! Cria t-elle en lui balançant un coup de poing dans le ventre. »
Je ne me préoccupais pas vraiment de ses plaintes, affalé dans le petit couloir de l’entrée. Je regardais le salon…il n’avait plus rien avoir avec l’appartement que j’avais rangé avec Orie. Il était….vraiment…en bordel. Des feuilles, des livres, des dessins, des papiers déchirés ou en boule qui recouvraient le plancher. Une pile de vêtement sur le canapé, la vaisselle qui débordait et qui n’avait pas été faites depuis assez longtemps pour que la poussière se dépose dessus. -
« C’EST COMME CA QUE TU VIE ? ! ! C’EST QUOI CE CHANTIER ! ! ! Hurla t-elle enragés, en pointant les feuilles en boule qui jonchaient le planché. NON MAIS EN PLUS D’ETRE VIOLENTE, T’ES UNE MANIAQUE DU MENAGE ? ! RANGE-MOI CE BORDEL ! ! Hein ? ? ? Et pourquoi je t’écouterais ? ! ! Je ne sais même pas qui tu es ! SORS DE CHEZ MOI ! J’ai dit…grogna Nanako les sourcils froncés. Range-moi…Ce BORDEL ! …ok ! »
** Le garçon Pourquoi je l’écoute ? ! C’est qui cette fille ? ca fait maintenant une heure qu’elle me regarde mettre de l’ordre les bras croisés. Bon sang…dans quoi je me suis encore embarqué ? ! J’aurais dû la foutre dehors ! Mais…ELLE EST FLIPPANTE ! ! ! J’ai…j’ai pas vraiment envie qu’elle m’en refoute une. Sans déconner, je pensais pas qu’elle le ferait. Elle m’a même pas dit son nom ! Cela dit…depuis qu’elle a enlevé son écharpe qui lui cachait le visage et son gros manteaux de laine…Je dois avouer…qu’elle est plutôt mignonne, voir…très mignonne en fait. Si seulement elle pouvait décoincer ses sourcils. Je n’ai pas que ça a faire de faire du ménage. Et en plus j’étais parti pour me chercher à manger et voilà que j’ai le ventre qui gargouille ! ! -
« Bon…J’ai ramassé les feuilles et rangé le linge, ça te va ? Laisse-moi tranquille maintenant. Aye. Il reste la vaisselle, passé un coup de balai et de serpière, faire la poussière et rangé ton bureau. Le bureau reste comme ça. C’est mon lieu de travail et j’ai faim. Et puis…SANS DECONNER JE TE CONNAIS MEME PAS ! ! POURQUOI JE T’ECOUUUUUUTE ! Raaaaaaaaah. Je m’appelle Nanako Fujii. Tu peux m’appeler Nanako. Je t’aiderais pour le reste. On va manger. Je…je ne te comprends vraiment pas. Mais j’ai du travail, je ne peux pas t’accorder plus de temps que ça. Aye Aye ! ! Tu n’as pas besoin de m’accorder du temps, je me fou bien de toi. Je voulais juste…ne pas voir cet appartement si sale. Quoi, il était à toi avant ? Tu vivais ici c’est pour ça que tu traînais dans le coin ?…et …continua t-il blasé : Pourquoi tu dis toujours « aye » ? ? ! Non…il appartenait…à mon copain. 327
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Ha…dé…Désolé. Alors t’es quoi ? Une sorte de stalkeuse ? Il t’a plaqué et tu continue à le suivre partout ? Haha ! Ne dis pas n’importe quoi. On est toujours ensemble, mais, on ne se verra plus avant longtemps, voilà tout. Et je passais ici juste par hasard. Bon alors, on va manger ? …Ouais, j’ai rien avalé depuis deux jours, je vais finir par mourir dans un apart propre, ça craint. »
Cette fille était vraiment bizarre, tout comme son histoire. On marchait côte à côte dans la neige. Qui aurait cru que je ferais une rencontre aussi étrange ? Par reflex j’avais emporté mon casque et mon MP3. Mais impossible d’écouter la musique avec elle, donc…je l’ai laissé pendre autour de mon cou et puis…ça changeras de mes habitudes. Elle ne me paraissait plus aussi furieuse que tout à l’heure, mais avait remis son écharpe sur ses lèvres. Elle ne m’avait même pas demandé mon nom et c’est sur la route que j’avais fini par le lui dire. -
« Au fait, je m’appelle Goku Kukosuka. AYE ! J’ai vu pas mal de dessins sur le sol. Tu es doué Goku ! JT’AI PAS AUTORISE A M’APPELER GOKU ! ! Cria t-il le poing serré au-dessus de sa tête. »
Elle s’arrêtait soudainement de marcher et baissait son écharpe avec son index. Trop…trop mignonne. -
« C’est trop longs Kazukoka. KUKOSUKA. …Ouais Goku. Rétorqua t-elle en remontant l’écharpe, se remettant à marcher. Haa…génial….râla t-il aussitôt en emboîtant le pas. Merci quand même…pour les dessins. De quoi tu parles ? Tu as dit que j’étais doué. Hein ? Aye. Tu es quoi ? Mangaka ? Tu faisais des planches. Je faisais des story-board. Je ne m’y connais pas vraiment. Mais ça avait l’air intéressant. HEIN ? ! TU LES AS LU ? ! Aye. Pendant que tu rangeais tes fringues. Et…Et alors ? …Alors quoi ? C’était intéressant, j’aimerais bien savoir la suite. Vrai…vraiment ? ! Je t’invite à manger et on retourne à l’apart ! »
C’était la première fois que quelqu’un lisait une de mes histoires avant mon éditeur ! et elle a trouvé ça intéressant ! ! Même si ce n’est qu’un avis d’une fille vraiment bizarre. On c’était finalement arrêté dans un snack à deux pas de là. J’avalais d’une traite un double hamburger en même temps que mes frites sans prendre la peine de les mâcher. Bon sang que j’avais faim ! Je soufflais soulager de bonheur. « Haaaaaaaa ! CA FAIT UN BIEN FOU ! »
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Elle n’avait pas l’air d’être choqué de me voir m’empiffrer de la sorte. Je prenais donc ça à mon avantage en buvant mon soda d’une seule grande gorgé, m’essuyant la bouche d’un coup de coude. -
« Allez ! Maintenant que j’ai bien mangé, raconte-moi ton histoire, Nanako c’est ça ? ! Aye. Bouda t-elle en secouant sa tête. Je ne raconte pas ma vie à un inconnu. Kyaa ! ! !…souffla t-il blasé, tombant la tête sur la table. Tu passe de « Goku » à « Inconnu » ! ! Très bien, je te raconte la mienne et après c’est ton tour. …En fait je me fiche un peu de ta vie. Moufta Nanako le sourire en coin. Dans ce cas…rétorqua t-il du même sourire. Je vais remettre mon bordel dans l’appart. JE T’ECOUTE ! Haha ! »
J’ai finalement trouvé son point faible. Mais je dois dire, que je suis curieux de savoir ce qu’elle a dans la tête. De toute façon il me faut de nouvelle idée et rencontrer des gens est un bon moyen pour s’inspirer. De plus…j’ai l’étrange sentiment qu’elle a un vécu très intéressant. « Je suis venu habiter ici il y a deux mois. Je me suis lancé, il y a trois ans de ça dans le manga shonen. En fait, je dessine plutôt bien, voir très bien. Et les études ne m’ont jamais intéressé plus que ça. J’habitais chez mes parents, au début ils n’étaient pas vraiment pour, mais j’ai fait mes débuts dans le Weekly mag. Je suis arrivé deuxième ! Ils ont bien fini par accepté le fait que je ne ferais pas autre chose de ma vie mais ma chambre là-bas était trop petite pour me servir de studio alors… » **Nanako Ce garçon remuer ses mains dans tous les sens et me raconter tout simplement ce qu’il en était de sa vie. Ca faisait longtemps…qu’une personne inconnue n’avait pas fui par mon look ou par mon sale caractère. Comme si ça lui convenait, il l’avait tout de suite acceptée sans vraiment me connaître. Ses cheveux rouges étaient vraiment en pétard et je dois dire que tous les yeux étaient rivés sur nous. Deux punk assis à une table…non. Il n’était pas un punk. Je ne sais pas qui il était, mais il n’avait pas du tout cette allure et son caractère changé parfois du tout au tout. Il m’avait pourtant donné un coup de pied quand je suis tombé sur lui, et n’avait pas hésité à me crier dessus en m’arrêtant mon poing devant son visage…Et la minute d’après il c’était gentiment incliné. -
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« …Du coup j’ai trouvé cet apart, il est pas trop mal et assez spacieux pour que le salon me serve de bureau. Mais maintenant je concours pour le Ciao mag. Mon éditeur a dit que mes dessins étaient superbe mais que niveau scénario, je serais peut être plus doué dans du Shojo. Alors je tente, de toute façon je n’ai rien à perdre. Alors, les planches que j’ai vu, c’est un shojo ? Je n’y aurais pas cru. Haha…hahaha…non ! En fait j’ai pas pu me retenir de continuer avec mes scènes de combat ! Aye aye, mais ton éditeur ne va pas être d’accord si tu ne lui fais pas un bon shojo. On verra ça. A ton tour ! AYE ? Quoi. J’ai fini ! 329
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C’est…C’est tout ce que tu as à dire sur ta vie ? ! Heu…he bien…Je n’ai pas d’amis car je passe mon temps à dessiner. En fait, si tu n’avais pas forcé ton entrée dans mon appartement, je ne… JE SUIS TOMBE ! ! ! Hurla Nanako en tapant sur la table. ET TU M’AS DONNE UN COUP DE PIEDS POUR QUE JE ME LEVE ! ! HA ! ! ! ! S’écria Goku les yeux écarquillés. JE SUIS DESOLE ! ! ! J’AVAIS COMPLETEMENT OUBLIE ! ! Je…Je ne suis pas comme ça, je veux dire. J’étais à fond dans mon personnage ! Ton…ton personnage ? Oui, quand je crée un personnage, j’aime bien m’identifier à lui, alors je prends son style. C’est aussi pour ça que j’ai les cheveux rouges. J’incarnais le personnage d’un gang. Aye…c’est pour ça…souffla Nanako en hochant la tête, se renfonçant dans le siège. Haha ! Tu dois me prendre pour un dingue maintenant ! Clama t-il en se frottant la tête. Aye ! Dis pas « aye » avec tant de conviction…rétorqua t-il blasé. Alors raconte ! Pourquoi tu suis ton copain partout ? JE NE LE SUIS PAS ! ! Ha oui, tu m’as dit que tu n’allais plus le voir. C’est ton ex alors. Aye ayyye…grogna Nanako en secouant la tête. Tu n’as rien compris. J’ai dit qu’on ne se voyait plus pour le moment. Mais on est encore ensemble. …Comment tu peux savoir qu’il ne va pas voir ailleurs s’il est plus là ? …Hu ?…C’est pas comme s’il allait faire des rencontres au dojo…marmonna Nanako tandis que Goku tendait l’oreille. Au dojo ? ARRETE DE M’ECOUTER ! Mais c’est toi qui as parlé. …Haaa… »
Je me sentais pourtant à l’aise avec lui, il avait l’air d’être un garçon vraiment simple et je dois dire…que sortir de mon cercle d’amis me changeait. En fait…je n’osais plus en parler. Je me rendais compte que personne ne savait quoi me dire, si il fallait s’inquiéter ou pas, si il fallait me consoler ou m’encourager. ** Goku Elle baissait les yeux, son visage si mignon était tout à coup parcouru d’un voile de tristesse. Elle était…encore plus magnifique. Ce n’était pourtant pas mon genre de fille, mais quelque chose m’attirait. Ses cheveux bleus ? Ses yeux gris ? Ses joues rosées par le froid ou…sa petite taille ? Je ne la connaissais pas, mais je savais déjà qu’elle était violente, qu’il ne valait mieux pas l’énerver, et…qu’elle pouvait aussi avoir ce visage d’ange. Je la regardais, accoudé sur la table, curieux d’en savoir plus, quand elle se mit enfin à me raconter. « Quand…quand j’étais petite, j’avais des amis, Kira, Les jumeaux et Elel. Un jour les jumeaux m’ont poussé du deuxième étage de l’école. Kira n’avait pas bougé et jusqu’au Lycée, je n’avais jamais pu lui pardonner….. Elel, ma meilleure amie, était là tous les jours et encore aujourd’hui. Elle est comme ma grande sœur. Puis…je l’ai rencontré…. » 330
Elle me racontait en détail l’histoire des jumeaux et de Kira. De ses réactions face à lui, et de l’importance d’Elel dans sa vie. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me raconte autant de chose, mais elle s’affalait, le sourire aux lèvres dans le siège bordeaux du snack. Parfois ses yeux argentés se perdaient sur le paysage blanc, le nez collé à la fenêtre. Je ne sais pas depuis quand elle n’avait pas parlé de tout ça avec quelqu’un, mais elle semblait à l’aise et n’avait pas l’air de souffrir de ce qu’elle avait vécu. « Il…il s’appelait Nasu. Au début, on ne s’entendait pas vraiment bien, j’étais amoureuse d’un autre garçon, Keiji. Nasu le savait et en échange de son silence, je gardais sa petite sœur, Orie. Mais…les jours et les semaines passaient et on s’était rapproché. Je commençais à me faire de nouveaux amis, et je faisais de plus en plus de progrès pour faire face à Kira, grâce à lui. Puis Keiji m’avait fait comprendre qu’il ne m’aimait pas. Je n’avais pas été particulièrement triste ce jour là, même si ça m’avait fait un choc. Peut être…parce que j’étais déjà tombé amoureuse de Nasu. » Elle me contait alors les aventures de ce jeune garçon aux cheveux blancs, Nasu. Pour moi, c’était un de ses personnages qui sortait tout droit d’un manga shonen. Un jeune homme prisonnier d’un dojo. Il veut sauver sa petite sœur de cette épouvantable vie et s’enfuit. Là il rencontre sa princesse aux cheveux bleus. Il se bat tous les jours pour elle, un contre un ou un contre dix, peu importe, il l’a sauvait de tout. Jusqu’au jour ou il réalise qu’il ne peut pas fuir toute sa vie. Il veut offrir à sa petite sœur une famille, et à sa princesse une vie sans regret. Mais celle ci n’est pas de la même classe sociale et ne peut l’accompagner dans sa quête. Alors le revoilà à nouveau enfermé dans son dojo. Ca y ressemblé vraiment bien que… -
« MAIS OUI C’EST CA ! ! ! AYE ? ? ! HA ! ! T’ES LA MEILLEURE NANAKO ! Vient avec moi ! »
Je la tirais par la main et n’avait que faire de l’entendre hurlait dans mon dos, quitte à ce qu’elle me mette un pin dans la tête. En quelques minutes, on était de retour à l’appartement, je lui montrais la machine à café et l’invitait à se servir tandis que je rejoignais mon bureau, poussant toutes les feuilles par terre avant d’en prendre des nouvelles. -
« NE LE JETTE PAS PAR TERRE ! TU VIENS DE RANGER ! ! Hurla Nanako MAIS J’AI UNE SUPER IDEE ! JE VAIS ECRIRE TON HISTOIRE ! De…De quoi tu parles ? Ce qui me manque le plus, c’est le scénario. Et…grâce à toi, j’en tiens un ! Ne t’inquiète pas, je ne vais pas tout retranscrire, je vais juste m’en inspiré ! NON ! ….non ? NON ! Si tu veux faire de mon histoire un manga…alors…TU RACONTES TOUT ! Hein ? ! ! Tu…Tu veux que je raconte ton histoire ? Je..Je pensais que ça te dérangerait. Ca dépend. Tu peux le sortir quand ton manga ? Je…je ne sais pas…je dirais…que d’ici six mois, j’aurais au moins fait une dizaine de chapitre. Encore faut-il que ça plaise à mon éditeur.
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OK ! Clama t-elle en posant violemment sa main à plat sur le bureau, faisant sautait le pot d’encre en l’air. Alors je vais tout te raconter ! Je peux te demander…pourquoi tu es repassé du mode « inconnu » à « Goku » ? Aye. Je n’ai pas le moyen de communiquer avec lui. Mais…si ce manga est publié, Orie le verra assurément ! Et Nasu aussi. Alors…en gros je vais être ton moyen de communication ? ! Tu veux savoir ou pas ? OUI ! ! Ha ! ! Attends ! »
Je brossais un maximum le canapé et l’invitais à s’installait confortablement. « Nanako. Je suis ravi de faire ta connaissance. Installe-toi, je reviens. » ** Nanako Je regardais autour de moi, cet appartement n’avait plus rien à voir avec celui ou je squattais avec Nasu. Mais il me rendait heureuse. J’envoyais un texto à Elel pour lui raconter ma soudaine aventure. Elle m’avait répondu aussitôt et m’encourageait à faire de nouvelle connaissance mais à faire attention à ne pas tomber sur un psychopathe. Malheureusement c’était déjà le cas, un garçon qui prend la peau de chacun de ses personnages…je ne veux pas le voir le jour ou il écrira un triller ! Et effectivement, quand il était revenu au salon, j’étais tombée des nus. Il avait abandonné ses fringues larges et colorées pour une simple chemise blanche, et un pantalon noir. Ses cheveux en pétards étaient soigneusement attachés d’un foulard autour de la tête. Il était bien mieux ainsi en fait. -
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« Alors, c’est ton style normal ça ? Demanda curieusement Nanako Je dirais que c’est un rôle neutre. Je n’ai pas encore accepté d’écrire ton histoire. Mais si elle me convint, alors pourquoi pas. Je ne fais pas ça juste par hobbies. C’est mon métier. Tu comprends ? Ton métier…tu as quasiment le même âge que moi. J’ai dix sept ans. Et l’âge n’y fait rien. Je dessine depuis que je suis tout petit. Ha ! Je connais une fille, elle s’appelle Yumeko ! Elle dessine super bien aussi, c’est une grande artiste ! Yumeko ? Tu parles, de celle qui travaille au journal de bord ? AYE ! ! TU L’AS CONNAIT ? ! Je suis allé dans ce magasin pour me faire faire des photos d’identités. J’ai aperçu de magnifique peinture et le propriétaire m’a dit que c’était son assistante qui les faisait. Il m’a présenté et j’ai été fasciné par ses dessins. Ils sont de bien meilleure qualité que les miens. Bien qu’on est pas vraiment le même style. Elle, c’est digne d’un Picasso. A…A ce point là ?… Oui ! J’ai ensuite rencontré son petit copain, Aki, qui venait la chercher pour la pause déjeuner. Son look m’a inspiré le personnage que j’étais en train d’écrire. Aki n’ai pas un voyou. Rétorqua Nanako aussitôt, l’index levé. Haha ! Sans doute. C’est pour ça que je dis « inspiré ». Bon je vais te faire couler un café, commence ton histoire. NOIR ET SERRE ! Ok ok. »
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**Goku
Des heures étaient passées. Le soleil disparaissait depuis peu, et la pièce commençait à manqué de lumière. Pourtant…j’étais captivé. Je pensais à une histoire romantique et finalement un peu passe partout. Mais je commençais tout juste à comprendre leur relation. Je m’étais allongés au sol, les yeux rivés au plafond. Parfois je tournais la tête et l’observais un moment. Je pouvais voir la joie dans ses yeux nuageux, me contant ses émotions lorsqu’il lui tenait la main…lorsqu’elle se retrouvait dans ses bras, ou quand ils se chamaillaient. Il avait emmené au seaquarium pour voir les tortues, à la fête foraine, l’avait accompagnais au festival du printemps. J’aurais aimé voir Nanako en sweet lolita. De là, je visitais les sources chaudes pour finir par la colline de la ville sous une pluie de neige. Je les enviais.
Je faisais la connaissance de ce garçon qui dévorait des dizaines de plats en un seul repas. Ainsi Je n’étais pas surpris de sa précédente réaction au snack quand elle m’a vu engloutir mon hamburger. Il était doué en sport, et je rigolais sans m’en rendre compte lorsqu’elle me parlait de ce match de base-ball avec ses amis. Mais, ce que je retenais de tout ça… était ce qui me tenais le plus en haleine. Je n’avais jamais autant ressenti un amour aussi romantique et fort. J’éprouvais des frissons dans mes mains lorsqu’elle me détaillait le combat des jumeaux sur le toit et l’intervention de Nasu, arrêtant le poignard de ses mains. Lorsqu’il a mis à terre une dizaine de garçon qui l’agrippait le jour du festival du printemps ou encore quand il s’est battu contre un élève du dojo. Elle ne pouvait pas inventer tout ça, c’était forcément réel. Est-ce qu’une telle chose pourrait m’arriver un jour ? Est-ce qu’une fille, serait capable de m’attendre toute une vie ?
Elle c’était elle aussi allongé sur le canapé au fil des heures, plongés dans son monologue ou chaques détails y étaient mentionnés. Je voulais voir ce fameux pas sur le côté qui l’a fait déplacer si vite, je voulais la voir se battre…non pas contre moi, je m’en étais déjà pris une belle. Je voulais faire la connaissance de sa meilleure amie, Elel, et de ce garçon Keiji. Qu’elle ironie, dire que le garçon qu’elle aimait sort maintenant avec sa meilleure amie, tandis que de son côté, elle le détestait ! Et ce garçon Haru, je le trouvais vraiment charismatique, peut être pas autant que son ami d’enfance, Kei.
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En fait…Nanako était entouré de gens vraiment formidable. Sans qu’elle le dise, je pouvais le sentir dans chaque intonation, dans son demi sourire, dans sa façon calme et posé de me les présenter.
A la fin de la journée, je me rendais compte que mon cœur était serré. Il n’avait fallu que quelques heures, mais j’en étais convaincus. J’étais…tombé amoureux de Nanako. Tout le monde penserait sûrement que c’était stupide et impossible. Mais j’étais sur de moi. Elle ne m’aimerait jamais, et c’est peut être la jalousie de cet amour si pur et si fort qui me faisait penser que c’était elle.
Je cherchais depuis longtemps un objectif à atteindre, une personne qui saurait me faire avancer et contribuer à améliorer ce qu’est ma vie si banale. Je l’avais trouvé. J’allais écrire son histoire. Non pas parce que j’étais tombé amoureux de cette fille aux cheveux bleus, mais parce que sa vie valait plus que n’importe qu’elle histoire inventée. Je visais la première place, je visais le manga et au-delà de ça, qu’il soit adapté en animé ! Je ferais de sa vie, la plus belle histoire qui perdurera à travers le temps ! -
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« NANAKO ! Clama Goku en s’asseyant, serrant le poing de façon déterminé. AYE ? ! JE VAIS ECRIRE TON HISTOIRE ! AAAAAAAAYE ! ! Hurla joyeusement Nanako Je te promets qu’elle sera publiée. Nasu pourra lire à quel point tu penses à lui ! Tu…Tu es vraiment sérieux alors ? ! Je te l’ai dit, Mangaka, c’est mon métier. Ha ! Et au fait !.. Hu ? Je t’aime ! …AYE ? ! Haha ! ! Ouais je sais c’est bizarre ! Mais rassure-toi, je voulais juste te le dire. Je n’attends rien de toi. Je me mets au boulot de suite ! ! ! Tu peux rentrer chez toi ! Ha ! ! ATTEND DONNE-MOI TON NUMERO, si j’ai des questions je dois pouvoir te joindre. A…aye… »
Je ne l’avais pas raccompagné à la porte, et l’avais juste entendu me saluait en partant. Je me plongeais dans mon premier jet de story board.
**Nanako
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Brr…Il faisait drôlement froid quand il n’y avait plus de soleil ! Je grelottais et marchais de plus en plus vite pour me réchauffer, manquant de glisser une ou deux fois sur des plaques verglacées cachaient sous une faible épaisseur de neige.
« je t’aime ? ? » Est ce qu’il a dit ça parce qu’il était content d’avoir une nouvelle histoire ? Par enthousiaste ?…En fait…il avait vraiment l’air de dire qu’il était amoureux ! Non…ce serait vraiment n’importe quoi, on ne se connaît pas. Enfin…je lui ai quand même raconté ma vie. Mais, c’était juste pour qu’il la mette dans son histoire ! ! ! Si…si je peux communiqué avec Nasu via son manga…Je sais qu’Orie va le lire. Kazumi adore les mangas et elle a du reprendre les cours maintenant. Elle doit le voir régulièrement et…Haaaa…mais…si Nasu lis ça…Est ce que ça ne va pas être plus dur pour lui ? De toute façon…il est trop tard maintenant. Je rentre à la maison.
Je sautillais, traçant mon chemin de chacun de mes pas dans la neige. Un sentiment nouveau était né. Une nouvelle occupation m’envahissait. Je claquais la porte de la maison et jetais mon sac à l’entrée. -
« Bonjour Nanako ! Bonjour Papa ! ! Il faut que je te raconte ma journée ! »
Ainsi je lui parlais tout en faisant la cuisine de cet étrange garçon qui prend l’apparence de ses personnages, de ses dessins et de l’histoire qu’il allait écrire….
**
Pendant ce temps, chez Alexia. Haru était revenu le soir même.
** Alexia
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« Tu avais oublié quelque chose ? Oui. Je voulais te parler. Répondu sérieusement Haru en tirant une chaise pour s’asseoir. Heu…je…je t’écoute. Alexia…est ce que tu… Ha ! ! Coupa leur mère en rentrant dans la cuisine. Vous étiez là tous les deux !
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…Viens. Souffla Haru en traversant la cuisine, tirant la main de sa sœur sous les yeux surpris de sa mère. Bah…marmonna t-elle. Qu’est ce que j’ai dit ?… »
On montait à l’étage et il poussait la porte de sa chambre, ou seule la moquette était restée en l’état. Il refermait derrière lui, et je pressentais une discussion sérieuse. Ses cheveux ébène cachaient ses yeux amandes, tandis que son visage sérieux, se fermé davantage. Adossait contre la porte, il laissait planait un silence pesant, et je m’asseyais de l’autre côté de la pièce, curieuse de savoir ce qu’il voulait me dire.
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« Al…Alexia…Est ce que…tu es amoureuse de Toru ? Qu…Quoi ? ! »
Je relevais la tête, les yeux ronds comme des billes. J’ai mal entendu ? Pourquoi il me demande ça ? ! Il lui est arrivé quelque chose ? - « Pour…pourquoi tu me poses cette question ? Balbutia t-elle après réflexion. - Un jour…tu m’as dit que tu culpabilisais d’avoir fait fuir tous mes petits copains. Et…tu as rajouté, que le seul moyen de te faire pardonner, serait d’être malheureuse en amour. Je ne pensais pas…que tu étais sérieuse. - Alors…tu penses que je me punis en restant avec Toru ? - J’en…j’en sais trop rien. Mais je ne peux pas m’empêcher d’y penser, et je finis par en avoir des vertiges. Alexia. Je suis heureux avec Kei. Aucun autre aurait été le bon. Je crois que je ne m’en remettrais jamais si tu te rends volontairement malheureuse. » Mon cœur se desserré. Mon grand frère prenait soin de moi…il s’inquiétait pour moi. Je me levais et traversais calmement la pièce. Mes mains tremblaient, ça semblait plus facile au moment ou je l’ai pensé. Mais il fallait aller jusqu’au bout. Je posais alors ma tête sur son torse. Ses bras n’avaient pas attendu plus de temps que ça pour m’enlacer. Quand je repense à ce grand fossé qui nous séparé !
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« C’est vrai. Souffla Alexia. Au début…je me suis dit que c’était mon destin, et je me suis accroché à Toru. Mais…sans m’en rendre compte…je suis réellement tombé amoureuse de lui. Au-delà de son absence quand il est malade…c’est un garçon honnête, calme et posé. J’aime sa gentillesse, sa patience. Il manque parfois de mot pour exprimer ce qu’il souhaite, il est un peu sauvage quand il doit vivre en société. Mais dés qu’il part…je ne cesse de penser à lui. Je sais…que ça se finira mal. Je sais ce qui m’attend. Mais je veux le vivre. Je veux être heureuse sur le temps qu’on voudras bien m’accorder. Je ne veux pas fuir parce que je connais la fin de l’histoire. Je veux enrichir ma vie de ses souvenirs, de son sourire, et de sa présence prés de moi….
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…D’accord…marmonna Haru en lui caressant ses longs cheveux châtains. Mais tu n’as pas choisi le chemin le plus facile. Avec toi, ça sera toujours un peu moins dur. Je l’espère bien. Haha…rigola timidement Alexia en s’éloignant doucement, le regard fuyant. On va manger ? Je sens d’ici la bonne odeur de la cuisine de maman ! Oui ! ! Je meurs de faim ! »
**Haru
…Un mois plus tard. J’ai appris que Toru ne passerait pas l’hiver. Alexia se rendait tous les jours chez lui, muni d’un masque et de magnifique histoire à lui raconter. Elle avait arrêté provisoirement les cours, et les prenaient à nouveaux par correspondance avec Toru.
Au mois de février, il décédait d’une pneumonie.
…
Le printemps était revenu, puis l’été. Alexia sortait de chez nous, une jupe verte pomme et un chapeau de paille, Kazumi venait la voir de temps à autre, et ce jour là, ils avaient prévu d’arroser les fleurs sur la tombe à Toru.
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« Aleee-xia ! ! Criait Kazumi, lui faisant signe de la main au bout de la rue. Kazumi ! ! Désolé, je suis en retard ! J’ai eu un groupe de touriste à la dernière minute au Ranch. Heureusement Orie m’a bien aidé ! Ce n’est pas grave, on a tout notre temps ! Orie ne vient pas avec nous ? Ha ! Non, son père la croit en cours de soutient. Elle ne pouvait pas rester plus longtemps. Est ce que…ça va toi ? Ha…oui bien sur…Et toi ?… He bien…j’ai…j’ai encore du mal à m’y faire. La maison paraît vraiment vide sans lui. Il n’y a plus le bruit de son purificateur d’air dans la chambre et en fait…je crois que je n’arrive plus à dormir correctement sans ce son. Je croyais que ça m’embêtais, mais faut croire, que j’y étais bien habitué. …moi…j’ai encore plein de masque à la maison…il ne me serve plus à rien. Mais je n’arrive pas à m’en séparer. Oui. Ca fait bizarre hein…On y va ? 337
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Ha ! …oui ! »
** Kazumi
Elle était vraiment plus forte que je ne le pensais. Elle c’était réellement préparée à cette éventualité, bien plus que moi. Toru me manquait. On avait lentement marché jusqu'au cimetière. Il y avait peu de monde cet après midi là. Elle prenait des nouvelles d’Orie et moi, et sa curiosité me faisait sourire. Orie avait drôlement changé depuis notre première rencontre aux sources chaudes. Ses cheveux blancs lui arrivé jusqu’au milieu du dos…ils étincelaient merveilleusement à chacun de ses mouvements. Et puis…elle c’était faite des amis, et avait un sacré caractère ! Je crois bien qu’on peut dire qu’Orie était une mini Nanako, criarde et pourtant, si gentille. Je n’avais plus besoin de la défendre, en fait…il n’y avait plus vraiment de monde qui l’embêtait. Elle ne me parlait jamais du dojo, ni de Nasu. C’était le genre de sujet qu’elle évitait d’aborder, même si j’étais vraiment curieux de savoir.
Alexia avait attrapé un arrosoir à l’entrée et je l’aidais à porter le deuxième. Je remarquais étrangement que sa robe verte était vraiment large, et qu’elle avait des difficultés à marcher droit avec son seau.
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« Tu veux que je le porte ? Ha ! ! Non ça ira ! Je vais le faire ! …Dis moi Alexia…je ne veux pas paraître méchant de te dire ça mais pourtant, je l’ai bien remarqué… HA ! ! ! TU…TU AS…REMARQUE ? Oui ! TU….TU AS GROSSI ALEXIA ! Mais…c’est pas grave ! ! ! Je veux dire, tu es quand même très jolie hein ! ! ! Je me demandais juste si tu avais changé ton alimenta… Haha ! ! ! …Hahaha ! ! …Kazumi. Pardon. Ce n’est pas drôle. Hum…dé..Désolé. »
Je la regardais d’un œil curieux. Son ventre avait grossi…mais pas ses jambes, ni son visage. On arrivait finalement devant sa tombe et plus aucune pensée ne traversait mon esprit. Sa photo me pinçait à nouveau le cœur. Savoir qu’il était là…juste en dessous… Je brûlais un cierge accompagné d’Alexia qui avait eu du mal à se mettre à genoux. J’allais lui reposer la question mais elle entama un monologue, destiné à Toru.
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« Bonjour Toru. On est venu arroser les plantes aujourd’hui, avec Kazumi. Il dit que ton purificateur d’air lui manque. Tu vois ! Finalement ça ne l’embêtait pas. Haru 338
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regrette de ne pas avoir eu le temps d’en apprendre davantage pour trouver un remède à ta maladie. Mais c’est devenu un objectif pour lui. Et…il y a une semaine…j’ai réalisais, bien qu’Haru ne faisait que me le dire. Je suis enceinte Toru… QUOI ? ! ! ! Cria Kazumi de surprise. Est ce que…Est ce que…c’est l’enfant de Toru ? ! …heu…oui. En fait…c’était pas vraiment prévu…c’est arrivé qu’une fois et…. Ca…Ca va…Balbutia Kazumi. Je ne préfère pas savoir les détails de ce que tu as fait avec mon cousin. Mais…Est ce que mes parents sont au courant ? et tes parents ? Mes parents oui. Mais pas les tiens. Je comptais leur dire ce soir. Ca…Ca fait longtemps ? Ha ! ! C’est une question stupide désolée ! ! Je croyais au début, que j’étais malade à cause de la tristesse. Tout le monde à penser comme ça. Puis les vomissements sont passé et je me sentais mieux. Je ne me suis pas vraiment inquiété, je dirais que la seule chose qui aurait pu m’y faire penser, c’était le fait de toujours vouloir manger des crêpes. Toru…adorait ça. On en mangeait presque chaques week end. Alors…je pensais que c’était parce que ça me manqué. Jusqu’à ce que je ne rentre plus dans mes pantalons. Je pensais avoir grossi, à force de manger des crêpes. Haha ! ! Finalement, Haru a tellement insisté sur le fait que j’étais enceinte que j’ai fini par l’accompagner à l’hôpital. Et…il avait raison. Ca fait un peu plus de six mois maintenant. Tu…Tu va vraiment l’élever ? Bien sur. Je vais l’appeler Toru…comme son père. C’est un garçon ! Oui ! haha ! Tu as l’air de plutôt bien le prendre. J’avoue…qu’au début j’ai paniqué. Mais ça n’a durée qu’une minute. Je ne pouvais m’empêcher de penser à lui. J’aimerais qu’il lui ressemble. Haru m’a tout de suite pris dans ses bras et ma félicité. J’étais heureuse. J’avais peur des réactions des parents, mais eux aussi ont bien pris la chose. Je ne serais pas seule, ma famille est là pour moi. …et…moi aussi…je peux être là pour toi ? Haha ! Bien sur ! …merci. Je pourrais lui apprendre à monter à cheval ? Je crois que c’est une merveilleuse idée. Mais il va falloir être patient, ce petit bonhomme n’est pas encore né. Ca…Ca fait bizarre. Marmonna Kazumi les joues rosées, les yeux rivés sur son ventre. Je sais. Tu…Tu veux toucher ? Ha ! ! S’exclama t-il le sourire béa. JE PEUX ? ! »
Je posais ma main sur son ventre, j’ai cru sentir gigoter, c’était peut être mon esprit. Elle me disait que c’était encore un peu tôt. Je regardais la photo de Toru avec attention…
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« Je te promet de prendre soin d’elle Toru ! Ha…souffla Alexia les yeux écarquillés. Tu sais…il était vraiment amoureux de toi. A chaque fois que tu partais, il fixait la porte sans relâche en espérant que tu l’ouvre à nouveau. Parfois je le prenais sur le fait et je le taquinais de t’appeler ! Je me faisais engueuler à coup sur. Ka…Kazumi… Avant de te rencontrer, il était vraiment fermer. Je crois que j’étais la seule personne avec qui il se sentait à l’aise. Mais tu lui as tendu les bras, et ça n’a pas été facile hein ! 339
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Haha ! ça oui. Je me faisais jeter et il s’excusait toujours deux secondes après ! Ha oui je m’en rappelle ! ! Il faisait que dire « Pousse toi tu me dérange ! ..ha heu…pardon je voulais pas dire ça …je… » hahaha ! Tu parles. C’est juste qu’il ne savait pas quoi dire. … Ha…Désolé Alexia…je voulais pas remuer tant de souvenir. Non. Ca ne me dérange pas, au contraire. Je suis contente qu’il soit toujours présent dans nos pensées. Je pourrais venir te voir plus souvent ? Evidemment. »
Je me demandais si elle se souciait de savoir comment allait se porter son bébé ? La maladie de Toru était peut être héréditaire. Je ne m’étais jamais posé la question jusqu’à maintenant. En tout cas…ça reste une bonne surprise. Avoir un enfant si jeune et sans père…Alexia avait vraiment du courage. Je pensais qu’elle referait sa vie un jour…mais…maintenant…ça ne sera plus aussi simple.
…
Mes parents avaient finalement bien pris la chose eux aussi, bien que c’était une grosse surprise. Ils n’étaient que l’oncle et tante à Toru, ils le considéraient comme leur propre fils. Ils avaient promis de l’aider à s’occuper des charges, mais elle avait poliment refusé. Ils avaient donc demandé s’ils pouvaient contribuer en quelque chose…et elle avait répondu « oui…partager votre amour. » Elle passait bien plus souvent à la maison, et avait montré plusieurs échographie. Il se portait parfaitement bien et sa grossesse ne présentait aucun danger.
…
Haru et Kei après une longue discussion, l’avait invité à vivre avec eux après l’accouchement. Elle se laissait encore le temps de la réflexion. Quant à moi, j’avais fait passer la nouvelle à Orie, qui le lendemain même, m’avait confié que Nasu la félicité et lui souhaiter beaucoup de bonheur. J’en avais profité pour demander des nouvelles et comme à son habitude, elle avait opté par un grand sourire. Mais ce jour là…elle avait rajouté :
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« Son rêve se réalisera ! »
Ce tout petit bout de phrase en disait beaucoup. Tout ça, n’aura pas été fait en vain.
** La troisième année n’avait pas révélé de grande surprise, toute la classe c’était encore une fois retrouver pour finir cette aventure. Mois de septembre. La parution d’un nouveau manga faisait du bruit dans toute la ville « Aye Aye Nanajane sama »
** Nanako
Voilà dix mois maintenant que j’avais fait la connaissance de Goku. Je me rendais à son appartement avec Elel. -
« Alors tu dis qu’il travaille sur un nouveau projet en parallèle ? Demanda curieusement Elel. Aye ! Il n’a pas voulu m’en dire plus ! Bouda Nanako en croisant les bras. En tout cas le manga Aye Aye a un grand succès ! Tu…tu crois que Nasu l’aura lu ? J’en suis certaine ! Et je suis sure qu’il doit se donner encore plus de mal pour finir plus vite et te retrouver ! Ca serait égoïste si je disais la même chose. Mais…je l’espère quand même. Ha. C’est dommage que Keiji n’est pas venu ! Ils s’entendent bien avec Goku ! Haa non pitié ! Keiji se prend pour Mihashi de Ookiku Furikabutte ! ! (ref : manga de base ball) Hahaha ! ! Non ! ça doit être trop drôle ! J’avoue…qu’il me fait vraiment rire. Mais il a entraînement cet après midi. »
On tapait à la porte de Goku. Personne ne répondait. Il ne quittait pourtant jamais son appartement. On frappait encore une fois et la poignée se mit doucement à gigoter.
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« Aye ? ? T’es là Goku ? ? C’est Nanako et Elel ! …haha…hahaha….rigolait-il d’un rire sadique. Vous êtes tombé dans mon piège…marmonna t-il en ouvrant la porte. 341
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KYAAAAAAAAA ! ! ! Crièrent Elel et Nanako à l’unissons. »
Il avait des cernes terribles sous les yeux, ses cheveux étaient d’un noir ébène et recouvraient son visage fantomatique. Sa cape noire s’envolait légèrement dans le bâillement de la porte. Et ses dents…des dents de vampires ? ? ? -
« VAMPIIIIIIIIIIIIIIIRE ! ! ! Cria Nanako en lui mettant un coup de poing dans la tête, faisant valser Goku jusque dans le salon. Na…Nanako…marmonna Elel les yeux écarquillés. Tu ne crois pas que tu l’as carrément assommé là ? MAIS IL EST TROP BIZARRE ! ! ! JVAIS LE TUUUUUUUUUUER ! Cria t-elle en s’empressant de le secouer dans tous les sens tandis que ses yeux tourbillonnaient de plus en plus. »
La dernière fois que je l’avais vu, il était blond et avait des lentilles rouges. Et la fois d’avant, il se promenait avec de grosses lunettes épaisses et les cheveux complètement plaqués par le gel. Et à chaque fois…il incarnait parfaitement son personnage à un point qui me laissait toujours sans voix.
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« Hum hum…souffla Elel. Tu l’as mis KO. Ho ! ! regarde ses dessins ! s’exclama Elel en s’approchant du bureau. Quoi, des trucs de vampire ? ! Heu…oui en partie, mais ceux là…c’est toi. Aye ? »
Je scrutais plus attentivement les dessins et en découvrait de plus en plus, étalé par terre, sur le canapé, dans la cuisine.
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« Aye…c’est quoi son problème ?…je vais lui enfoncer un pieu dans le cœur. Grogna telle en attrapant un crayon pointu, pour le pointer au-dessus de Goku. Hum…souffla curieusement Elel. Tu crois vraiment que ça sera assez grand ? Si tu prenais le pied du bureau plutôt ? Aye, si je le pousse assez fort, ça devrait aller non ? Kyaaaaaaaaa ! ! ! Cria tout à coup Goku en sursautant. VOUS ALLIEZ QUAND MEME PAS FAIRE CA ! Moi non. Rétorqua Elel du tac au tac. Mais Nanako si. Je plaisante pas. Grogna Nanako en lui placardant un de ses dessins sur le visage. C’est quoi ça ? Bah, c’est toi. Moufta Goku en lui attrapant des mains, déconcerté que ses affaires avaient été déplacées. Je vois bien que c’est moi. Qu’est ce que tu comptes faire avec ?
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Rien, c’est pour moi. Clama t-il d’un large sourire, repartant vers son bureaux, valsant sa cape par dessus Nanako encore accroupi. Je te l’ai dit non ? Je t’aime. Alors je te dessine. Ne…NE DIS PAS CA COMME CA ! Ho ?…souffla Elel. Tu ne m’as jamais dit qu’il t’aimait Nanako ! Je…JE NE LE SAVAIS PAS ! Hurla t-elle les poings serrés, rouge comme une écrevisse. Bien sur que si. Coupa Goku sans relevé la tête de ses planches, continuant à remuer sa plume comme si ne rien n'était. Je te l’ai dit le premier jour ou je t’ai vu. »
** Elel
Nanako grimaçait en même temps que ses joues se rosés. Je pense qu’elle ne s’attendait pas à avoir une déclaration aussi franche. Nasu et elle avait mis tellement de temps à se déclarer, qu’elle doit se sentir vraiment coincé. Je me demande…non c’est stupide. Mais…Et si elle pouvait avoir des sentiments pour lui ? après tout, ils se voient vraiment souvent ces deux là.
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« Et moi je ne t’aime pas. Clama Nanako, brisant le silence qui c’était installé. Je sais, je sais. Répondu calmement Goku sans montrer plus d’émotion. Tu es amoureuse de Nasu. Mais, comme il ne reviendra pas avant longtemps, je pourrais prendre sa place, un de ces jours. Oups…lâcha Elel malgré elle. »
C’est là qu’il aurait du se taire. Elle déchirait sans gêne tous les dessins ou elle apparaissait et les piétiner à plusieurs reprises. Je la regardais malgré tout sans m’en mêler, adossais contre le mur, et observait Nanako se défouler, le sourire en coin. -
« Ca c’est pas cool, j’ai mis du temps à dessiner tout ça. Alors arrête de dire de telle connerie. Personne n’est à sa hauteur pour prendre sa place. Pour le moment. Attend de voir mon nouveau manga ! Je vais vraiment devenir célèbre ! En fait, j’étais venu pour te remercier. Rétorqua froidement Nanako. Je ne l’ai pas fait pour toi, je l’ai fait parce que c’est une super histoire. Même si je suis quand même amoureux de toi. Tu…tu peux arrêter de dire ça…Lança finalement Nanako d’une voix tremblante. Je ne vois pas pourquoi ça te gêne. Elel…Elel dit quelque chose ! Supplia Nanako à court d’argument. Tu…rétorqua t-elle les yeux écarquillés. Tu veux que j’intervienne ? C’est bien la première fois que tu as besoin de moi pour dire à quelqu’un de la fermer. Désolé. Clama Nanako, posant fermement sa main sur l’épaule à Elel. J’ai jamais été confronté à ça ! Gooo….KUUUUUUUU ! ! ! Hurla Elel en frappant du poing sur la table. TU AS CASSE NANAKO ! ! ! ! Je…je l’ai cassé ? rétorqua t-il surpris, la plume en l’air. » 343
** Goku Je n’avais jamais remarqué à quel point Elel avait de magnifiques yeux verts. Et pourtant, je tremblais sur ma chaise. Elle…Elle était plus terrifiante encore que Nanako ! Elle me faisait penser à une de ses Yakuza… -
« MAIS OUI ! ! ! Cria Goku en se levant brutalement de sa chaise. Hein ? Je vais te dessiner ! DEGAAAAAAAAAAGE ! Hurla Elel en lui mettant un coup de poing, l’assommant encore une fois, attrapant Nanako qui jubilait de surprise. Allez, on y va. Laisse se taré faire ses dessins. Ha ! Mais attends…je lui ai pas demandé pour la suite ! T’in…t’inquiète….beugla Goku à moitié dans les vappes. J’ai…j’ai compris mon amour…je vais lui faire passer le message. Aye, mais ne m’appelle pas « amour » non plus, Psychopathe. »
Ca…Ca fait bien plus mal quand c’est Elel qui me frappe… Alors, elle ne m’aimait toujours pas. Après tout…c’est pas comme si j’avais essayé de sortir avec elle. Je m’en voudrais trop de briser leur amour si unique. Et quand bien même je le voudrais, je ne pense pas que j’y serais arrivé. Bon, de toute façon je ne peux pas aller contre mes sentiments. J’aime Nanako, et je l’a rendrais heureuse. Je vais tout faire pour que Nasu comprenne à quel point elle pense à lui ! C’est parti ! Chapitre cent trente ! ** Nanako Nous avions finalement rejoint Keiji à son entraînement. Elel avait déjà des paillettes plein les pupilles. On s’asseyait dans la tribune et il nous faisait déjà signe de la main, tandis que beaucoup de l’équipe se retourner pour nous saluer à leur tour. C’est vrai qu’Elel était devenu une vraie mascotte. On pouvait déjà entendre Keiji râlait de jalousie, c’était vraiment drôle. Il jetait une balle sur le casque de son coéquipier : -
« Arrête de la mater ! Mais non mais non ! je regarde sa copine ! Elle est casée aussi. Les regarde pas. Kyaaa ! T’es dur Keiji ! »
Il disait pourtant tout ça avec le sourire, et je rigolais de voir la fraîcheur qu’il dégageait. On se complaisait à le regarder s’exercer quand une voix un peu rauque nous sortis de nos songes. « …Je peux me joindre à vous ? » Il était grand, blond et bien battis. Il avait des lunettes de soleil et son visage était d’un tel sérieux que je m’étais interrogé avant de lui répondre, quand Elel pris la parole. 344
« Mon…Monsieur Kimura ! ! BONJOUR ! ! Bien…Bien sur ! prie ! »
Asseyez vous je vous en
Elle m’avait volontairement poussé et je m’étais exécuté. C’était donc lui le père de Keiji…il lui ressemblait. C’était la première fois que je le voyais. En fait…je n’étais jamais allez chez Keiji. Est ce que…ça fait de lui un ami éloigné ? Je suis allez chez tout le monde, sauf chez lui. Est ce que…c’est à cause de notre passé ?…je…je ne crois pas. Je suis même retourné chez Kira depuis. Quoi qu’il en soit, Elel paraissait très tendu et ne disait plus un mot. Ses genoux ne cessaient de s’entrechoquer et ses mains serraient sa longue jupe blanche. Elle enleva soudainement son chapeau aux couleurs blanc cassé, par signe de respect, bien que le soleil continué de taper fort en cette saison. -
« Il est doué n’est ce pas ? Ou…OUI ! bégaya Elel, se mordant les lèvres. Toi aussi, je t’ai vu jouer. Ha ! Ca ne te dérange pas si je te tutoie ? PAS DU TOUT ! Clama t-elle surprise, relevant la tête avant de la rebaisser presque aussitôt. »
Keiji c’était mis à jouer bizarrement. Il jetait un œil sur nous…ou plutôt sur Elel, toutes les deux secondes. On aurait dit qu’il voulait venir nous rejoindre, mais qu’il s’en empêchait. -
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« Je ne suis pas doué pour ce qui est des relations sociales. Lança aussitôt Monsieur Kimura. Keiji m’a longtemps parlé de toi. Tu te doute bien que je n’étais pas pour votre union… Ha…heu…oui…Mais je ne compte pas ralentir Keiji dans sa…. Je ne m’inquiète plus pour ça désormais. Ha. Désolé si je t’ai coupé. Je vais être direct, tu fais ressortir ce qu’il y a de mieux et mon fils n’a jamais été plus heureux que depuis qu’il sort avec toi. Alors, quand tu te sentiras prête à rejoindre la league, je t’épaulerais, autant que je le fais pour mon fils. Je crois…que c’est le seul moyen que j’ai pour te montrer ma gratitude et te dire que tu es la bienvenue dans la famille. Mon…Monsieur…je…heu…merci. Ça me fait très plaisir. »
Je levais le pouce vers Keiji qui s’arrêta soudainement pour me faire un grand sourire quand son entraîneur le rappela à l’ordre. Il repartis courir avec enthousiaste, continuant à zieuter par ici par simple curiosité. Je ne m’attendais pas non plus à une telle déclaration si franche du père à Keiji. Je me doute qu’il a du prendre du courage pour se pointer ainsi. Même s’il cache ça sous sa grande carrure. Elel ne pouvait plus faire partir son rose des joues… ** Pendant ce temps…dans une superette…Kazumi achetait le Ciao Magasine. « Aye Aye Nanajane sama…j’en ai entendu parler à l’école, ce titre m’a vraiment interpellé. » …
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Chapitre 29 : L’orphelinat Adossé contre la palissade du dojo, mes orteils jouaient avec l’herbe verte qui venait les chatouiller. Je parcourais les pages de ce magasine et revivais chaque instant comme un rêve, qui reprenait vie. Chaque jour qui passait sans elle, était un cauchemar qui s’évanouissait au fil des pages que je tournais. Nanako. Je levais les yeux sur la ville qui me narguait de sa liberté, et je souriais parce que…le dojo se rapprochait et…petit à petit, ils finiraient par se toucher.
Ca n’avait pas été simple de faire face à mon père. J’avais commencé par ne plus quitter Orie, qu’importe où elle allait, ce qu’elle faisait, je la suivais, contraignant et désobéissant à tout ordre direct ou indirect. Jours après jour, Père ne faisait plus sa loi. La famille s’en était mêlée, indignée, tandis que les femmes, de leur côté, s’était cachées d’autant plus qu’avant, de peur de représailles. Père m’a ensuite enfermé dans ma chambre. Ca a duré dix minutes, jusqu’à ce que je défonce la porte. Jamais je ne l’avais vu aussi furieux et en même temps, aussi perdu.
Mais…si c’était si simple…je l’aurais fait depuis tellement longtemps !
Mes oncles et tous les autres membres de la famille m’ont renié. Je devais quitter le dojo. Partir et laisser Orie prendre la suite.
Oui. J’avais réussi à créer une exception. Une femme comme chef du dojo. Mais cette idée a finalement était abandonnée par les même qui l’avait créée. C’est là que j’ai su que les choses commençaient réellement à bouger.
Ils ont alors voulu négocier. Et les choses sérieuses ont commencé. Je n’étais pas contre tout règlement, je n’étais pas contre tout héritage. C’était dans mon sang, dans mon éducation, dans ma façon de voir la vie et de voir l’art du Kung fu. Tout n’était pas bon à jeter, mais beaucoup était trop loin de mon rêve.
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Alors voilà comment se passe ce combat. Je n’étais pas le seul Nasu. On était une famille, une très grande famille. Et imposer ma voix, mon règlement, et ma liberté, revenait à faire la même chose que mon père, idéaliste et borné. Certain n’appréciait guère le changement, d’autres avaient sauté sur l’occasion. Mais les choses se faisaient et petit à petit, je voyais le bout du chemin.
Trois mois encore était passés depuis qu’Orie m’avait fait lire le premier chapitre de ce manga. Je languissais toujours qu’elle me ramène la suite, et à chaque fois, mon sourire n’en était que plus grand.
Je me posais alors des questions sur l’auteur : Goku Kukosuka. Orie me disait qu’il avait écrit d’autres mangas qui commençaient à devenir populaire. J’étais curieux de savoir comment ils s’étaient connus…comment est-ce qu’elle s’entendait avec lui ?…Question stupide. Bien, je suppose. J’aurais pu être jaloux…si ce manga n’avait pas été pour moi. Bien que la savoir en sa compagnie ne me plaisait pas pour autant.
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« Haaa…Après tout, il est peut-être moche… Qui est moche ? Coupa subitement Orie qui tournait au coin du dojo, faisant sursauter Nasu. ORIE ! ! …cria t-il troublé. Hoy, t’es douée, je t’entends même plus arriver. Ca c’est parce que tu es perdu dans tes pensées ! Alors ? …Alors quoi ? Qui est moche ? Haha ! ! Rigola aisément Nasu en la regardant du coin de l’œil, refermant le manga d’un coup sec en cachant ses joues rougies. Occupe-toi de tes affaires. Ayyyyyye….grogna Orie. Tu parlais de Goku hein ? hein ? Hoy…Si tu le sais, pourquoi tu demandes ? Je disais juste ça comme ça. Je m’en fiche un peu en fait. Hum…je trouve ça injuste que je puisse aller au collège, mais que toi tu n’aies pas le droit de sortir ! S’exclama Orie en le pointant du doigt. Tu aurais du changer cette règle dès le départ ! … Dé…Désolé. Je sais que ce n’est pas si facile mais… Ouais…je sais. Elle te manque à toi aussi. Oui. Mais sûrement pas autant qu’à toi. Haaa ! ! ! Souffla Nasu en se relevant, s’étirant de chaque côté. Allez ! Je vais m’entraîner un peu, tu veux venir avec moi ? Si tu n’as pas peur que je te batte, volontiers ! hahaha ! Hahaha ! Rigola à son tour Nasu en lui posant la main sur la tête. HOY ! T’AS ENCORE GRANDI ! Ouais ! Je t’arrive presque aux épaules ! Tu crois que Nanako aussi a grandi ? ! 348
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Non ! Elle fera toujours la taille d’une mini-pouce ! Hein ? ! …ha ! ! Oui c’est vrai. J’en avais presque oublié sa chute quand elle était petite. Maintenant…Nanako et les autres ont entamé leur troisième année. Je…JE NE VEUX PAS L’OUBLIER ! ! ! Cria soudainement Orie les yeux tremblants. Hoy. Apaisa Nasu en lui caressant la tête. Aucun risque que ça arrive. Je te jure que je ferais bouger les choses avant la fin de cette année ! …Promis ? PROMIS ! »
L’oublier hein ?…Il y a des centaines de choses que je pourrais omettre, perdre ou qui ne serait sans doute que secondaire. Mais il y a des choses qui sont éternelles. Ses yeux gris perles….sa voix, son rire. Ses mots, ses cris. Ses cheveux bleu ardoises, son parfum, sa peau satine. Mes doigts frissonnaient juste à l’idée de la toucher une nouvelle fois, de la serrer contre moi…de sentir ses lèvres sur les miennes. Tout était encore là, comme si tout ne datait que d’hier. Chaque matin, chaque soir. Je me réveille en voyant son visage endormi…je m’endors en entendant sa promesse. Je voulais la revoir comme au premier jour. Comme la toute première fois au Lycée. Elle m’avait regardé avec curiosité, et moi aussi ce jour là…je l’avais observée. Elle me parlait de son amie que j’avais bousculée…mais il n’y a qu’elle que j’avais regardée. Mon cœur savait-il déjà que c’était elle ? Je voulais la voir…encore plus qu’hier, et un peu moins que demain. Chaque jour qui m’éloignait ne faisait qu’accroître mes certitudes. Il fallait que j’en finisse mais il me fallait le temps de renverser une génération de style de vie…pour lui offrir ma liberté.
« …attends-moi…Nanako… »
Ainsi je continuais ma lutte…
**
Pendant ce temps, perdu en dehors de la ville, la petite maison d’Izumi reprenait une toute nouvelle couleur. Perchés sur l’échafaudage, le rouleau à la main, toute la famille se mettait à l’œuvre pour faire peau neuve de la vielle façade abîmée par le temps.
** Izumi 349
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« Izumi ! Fais attention à ne pas t’en mettre plein les cheveux ! Lançait sa mère, inquiète de voir sa fille jouer du rouleau. Oui Oui ! Mais pourquoi on fait ça maintenant ? Avant l’été ça aurait été mieux ! La peinture s’abîme avec le soleil. Expliqua son père qui donnait un coup de pinceau sur la joue à Izumi. Haaa ! ! Maman ! ! ! Papa m’a mis de la peinture sur la joue ! Hahaha ! Arrêtez de jouer les enfants tous les deux ! C’est lui qui fait l’enfant ! Bouda Izumi C’est elle qui fait l’enfant ! Bouda son père. Bon sang, souffla sa mère avec le sourire. Y en a pas un pour rattraper l’autre hein ? »
On s’amusait bien quand une voix nous fit tous sursauter.
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« Heyhoo ! ! Bonjour ! Cette…cette voix…bégaya Izumi…KO…KOTO ..KOTOKO ! Bon…BONJOUR ! Haa ! Cria jovialement le père d’Izumi. Voilà ton amoureux ! HeiiN ! s’écria t-elle aussitôt rouge de la tête au pied, de la fumée sortant de la tête, tandis que Kotoko rigolait en bas, la main frottant timidement ses cheveux ébène. C’est….c’est pas mon…mon…mon… Vous êtes en plein travail ! Coupa Kotoko conscient de la timidité de son amie, s’amusant du regard pour lui décrocher un sourire. Besoin de deux mains supplémentaires ? He Bien, enchaîna le père d’Izumi. Ca ne serait pas de refus, ce n’est pas la surface qui manque ! PAPA ! ! Lança Izumi encore plus gênée. Ko…Kotoko…tu…tu n’es pas obligé de faire cette corvée avec nous. Haha ! Rigola sans le vouloir Kotoko qui ne la quittait plus des yeux. Tu as de la peinture sur la joue Izumi ! Haaaaaa ! ! S’affola t-elle en cachant son visage. Papaaaaaa ! Ca ne me dérange pas au fait. Continua Kotoko en sautant sur l’échafaudage. Ca me sortira la tête de la console. J’ai terminé call of duty ce matin. …Tu…Tu ne l’avais pas commencé hier soir ? Hum ? Si. Rétorqua t-il tranquillement. TA JOUE TOUTE LA NUIT ? Ha ? s’étonna Kotoko le sourire rayonnant sur son visage. Non, j’ai dormi. Tu l’as fini en combien de temps ? ! Hum…je dirais quatre heures en normal, mais après je l’ai joué en six heures en vétéran. TU L’AS FINI DEUX FOIS ? ! He bien…c’est dommage d’acheter un jeu pour n’y jouer qu’une fois. C’est…c’est pas vraiment ce que je voulais dire…rétorqua Izumi blasée. T’es…T’es super doué. Tu sais, coupa le père d’Izumi en lui tendant un rouleau tandis qu’il se mettait aussitôt au travail. J’ai entendu dire qu’il y avait des compétitions de jeu vidéo. Tu as l’air d’être un très bon joueur et tu pourrais très bien gagner.
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Haha ! Oui mais…en fait…il y a beaucoup de monde à ce genre de compétition et…y aller tout seul… - Ha…s’étonna la mère d’Izumi. Tu es aussi timide qu’Izumi on dirait. - Dé…Désolé…marmonna Kotoko. - Je veux te voir jouer. Coupa Izumi sure d’elle. Si je t’accompagne, tu participerais ? - HEIN ? - Si je t’accompagne, TU PARTICIPERAIS ? - Ha..Je…je t’avais entendu I…Izumi…Je…je suppose. Mais…voir des gens jouer devant leur écran pendant des heures n’est pas intéressant. - Pas si c’est toi qui joue. Rétorqua t-elle aussitôt sous les yeux ébahis de ses parents, qui la regardaient les yeux ronds comme des billes avant qu’elle ne s’en aperçoive. Haa ! ! ! JE…JE VEUX DIRE… - Haha…hahaha ! ! Rigola son père avant de partir dans un fou rire accompagné de sa mère. » Ses yeux ténébreux s’effondraient dans les miens et je n’entendais plus rien d’autre que son cœur…je ne sentais plus rien d’autre que son parfum, et je ne regardais plus rien d’autre que ses pupilles trépidantes. Une nouvelle aventure, drôle et émouvante, continuer son chemin. Il me passait la main sur la joue, essuyant la peinture de ses doigts. Mes parents s’étaient regardés et avait seulement partagés un sourire tandis…que le sien…égayait tous mes sens. Je frissonnais, bondissais, rigolais, pleurais, m’extasiais….et je me noyais, toujours. Je l’aimais.
** Kei
Mois de décembre, Voilà trois mois qu’Alexia avait accouché du petit Sakidasu, déjà surnommé Saki. Ha oui. Beaucoup lui avaient recommandé de ne pas l’appeler Toru. Alexia était encore fragile et les deux familles étaient vraiment contre l’idée qu’elle puisse ne voir qu’en son enfant, celui qu’elle avait aimé. Alexia avait hoché la tête pour accepter cette décision, bien que personne ne lui avait imposé. Je me rappelle parfaitement du jour ou elle avait choisit son prénom :
** flashback
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« Toru avait appelé son cheval Oméga…parce que ça signifiait la fin. Il savait qu’il lui restait peu de temps. Et pourtant…il a quand même pris le risque de m’aimer…et moi de même. Alors…avait coupé Haru. Tu compte l’appeler comme son cheval ? ! NE SOIT PAS STUPIDE HARU !
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Haha ! ! Désolé désolé ! Ha je sais ! avait continué Kei. Tu va l’appeler Alfa ! ! ! ….Y en…Y en a pas un pour rattraper l’autre hein ? ! avait soufflé Alexia perplexe. Il plaisantait. Rétorqua Haru en donnant un coup de coude à Kei qui s’excusa aussitôt. Sakidasu. C’est…c’est le commencement d’une floraison… Sakidasu ?…avait répété Kei. C’est joli. Je l’appellerais Saki ! Ha ! Oui moi aussi ! ! C’était exclamé Haru. SAKI ! ! SAKIDASU ! Ne commencez pas à lui donner de surnom alors qu’il est pas encore né ! Saki c’est super beau… Oui oui Saki est un très bon choix. ….Sa-ki-da-su. Avait épelé Alexia le regard noir »
** fin du flash back.
Elle avait finalement accepté l’invitation de son frère et moi à vivre avec nous. On avait à nouveau déménagé pour un plus grand appartement. Pas si loin que ça…seulement à l’étage au dessus, ou un F3 avait été libéré. Tout le monde était venu la voir à l’hôpital, et continuait à venir régulièrement à la maison. Elle aurait été peut-être mieux chez ses parents. Mais comment pouvait-elle devenir mère en étant encore elle-même une enfant ? Elle ne voulait pas fuir, elle voulait seulement grandir. Ses parents l’avaient bien compris et Haru aussi. Quand il me l’a proposé, il m’a dit de bien y réfléchir. En effet, c’était une grande responsabilité de l’accueillir entre nos murs. Ce n’était pas simplement une question de confort ni d’amabilité. C’était prendre part à la vie d’Alexia, et de son enfant. Avec le temps, Sakidasu se serait attaché à nous, c’était comme fonder une famille. Soit…hors du commun.
Mais l’idée me plaisait. Non sans craindre de perdre mon intimité avec Haru, j’aimais l’idée d’avoir un rôle à jouer et puis…plus je regardais ce petit être…et plus le portrait de Toru me revenait. Ses cheveux, aussi court et soyeux qu’ils étaient, laissaient présager une magnifique couleur dorée. Ses yeux étaient châtains, comme ses parents.
Saki avait passé de nombreux examens à sa naissance. La maladie de son père était belle et bien héréditaire, mais rien ne laissait savoir s’il en serait atteint en grandissant. Donc nous restions tous en alerte du moindre problème. 352
Aujourd’hui, la neige tombait et cachait la petite ville de ses formes. Je repensais à ce jour où nous avions déménagé pour la première fois…Toru était malade, et nous l’avions ramené dans le nouveau camion d’Haru.
Je rêvassais, nostalgique. Le temps passait à une vitesse…
C’était mon jour de repos, le magasin était seulement tenu par Yumeko aujourd’hui. On formait toujours une bonne équipe et ses études s’achèveraient bientôt. Elle entamait sa troisième année et obtiendrait sans doute son diplôme sans aucune difficulté. Je me prélassais dans le fauteuil près du radiateur, Alexia et Saki faisaient tous les deux la sieste dans leur chambre, et Haru était à l’hôpital. Il était passé interne en troisième année. Il avait déjà eu beaucoup de sollicitations d’établissements privés, mais une seule l’intéressait. Celle qu’il avait toujours convoitée, la pharmaceutique à Matsubashi, à une demi-heure d’ici. Presque trois ans, et j’étais encore son principal objectif…j’étais plus que comblé.
Je fermais doucement les yeux, m’enfonçant sous le plaid polaire pour profiter d’une bonne sieste, quand la sonnette me fit sursauter.
De peur que Saki ne se réveille, je m’étais précipité vers l’interphone.
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« Kei ?… Heu oui ? C’est qui ? …c’est maman ! Il y a ton père aussi. …Ma…Maman ? heu…j’ouvre, c’est au deuxième étage. Dernière porte à droite. »
Mes parents ne m’avaient pas prévenu de leur venu. Je leur ai encore jamais présenté Haru ! ..Il..Il n’est pas là, c’est une chance. Et Alexia…Si elle se réveille…ils vont peut être penser que…avec Saki en plus ! Je ne leur en ai jamais parlé non plus. Depuis quand je ne leur ai pas parlé d’ailleurs ? !
Je n’avais même pas fait le tour de mes questions qu’ils tapaient déjà à la porte.
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« Kei ! ! Bonjour ! ! ! Ha ! ! Maman, papa, bienvenue ! »
Ca faisait deux ans que je n’étais pas retourné à Tokyo. Ils auraient pu me prévenir de leur visite. Ils n’avaient pas changé en tout cas. Ma mère était rayonnante et rigolait sans vraiment savoir pourquoi. Elle s’était coupé les cheveux et ses boucles remontaient jusqu’au menton. Ca lui allait plutôt bien. Mon père lui, avait toujours ses bretelles et son regard vaillant. Ses cheveux quelques peu dégarnis ne faisait qu’accroître le nombre de mois où je ne suis pas venu les voir.
Il regardait un peu partout de curiosité et je les invitais à poser leurs bagages.
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« Vous auriez du me prévenir que vous passeriez, j’aurais préparé quelque chose. Mais, ça fait plaisir de vous voir ! Annonça joyeusement Kei en les invitant à s’asseoir à table. En fait, s’excusait d’avance sa mère. Ce n’était pas prévu, on est parti en voyage un peu plus au sud, et le train qu’on devait prendre au retour passait par ici. Ton père ne voulait pas te déranger sans prévenir, mais…j’ai insisté. Je suis désolé Kei, je sais combien c’est mal venu de notre part. On a de la chance de t’avoir trouvé ici. Sinon nous serions passés juste te dire bonjour au magasin. Ha, inutile d’être aussi courtoise hahaha ! vous êtes les bienvenus ! Vous avez bien fait de vous être arrêtés. Je suis en repos aujourd’hui, c’est une chance. D’ailleurs, la dernière fois que je vous avais invité vous aviez eu un imprévu. Vous voulez voir le magasin ? He bien, coupa son père. Je ne suis pas contre cette idée. Mais je me reposerais bien un petit peu avant d’y aller. Et je voudrais visiter ton appartement. Ha…oui bien sur ! He…he bien, à propos de ça…il faut que je vous parle un peu de ma situation. Je…JE NE VIS PAS SEUL. Pas seul ? ! S’exclama soudainement sa mère en reposant sa tasse de café. Tu nous as caché une petite amie ? Ha…pas…pas vraiment… Keii ? ! ! Coupa une voix provenant de la chambre. J’ai entendu des voix….continua telle en poussant la porte en chemise de nuit. Il y a quelqu’un ? Ha….souffla Kei, les sourcils inquiets. Oui ! Il y a mes parents. Ha ! Sursauta t-elle aussitôt en tirant sur sa chemise de nuit, les yeux à demi ouvert face à ses parents. Bon…BONJOUR ! ! Dé…Désolé ! ! ! Je…JE REVIENS ! Cria t-elle en regagnant aussitôt sa chambre. Pas vraiment hein ? Souffla sa mère d’un sourire moqueur. Elle est mignonne. Continua son père étonné. Je…je m’attendais pas à ça en fait. Tu…tu t’attendais à quoi ? ! Clama Kei effrayé. Ha ?…non…souffla encore son père étonné. Rien. Enfin, tant mieux si … C’est pas ma petite amie. Coupa Kei le regard sérieux et d’une voix sèche. Elle habite avec moi, mais c’est pas ma petite amie. Elle a un enfant aussi. Il a trois mois et il s’appelle Saki. Je vous arrête tout de suite, il n’est pas de moi. Son père était un ami, et il décédé d’une maladie rare quand elle était enceinte… 354
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….Kei…souffla Alexia derrière lui, arrêté dans son élan, habillée d’un jean et d’un pull. Ha ! ! DESOLE ALEXIA ! Je …je ne voulais pas raconter ta vie mais… …non c’est bon. Je comprends. Rétorqua t-elle aussitôt en s’efforçant de sourire pour se présenter. Bonjour, je m’appelle Alexia Hakata. Je vis avec votre fils, je suis la sœur d’Haru. Enchanté Alexia. Enchaîna aussitôt le père de Kei en se levant. Nous nous excusons d’être venu sans prévenir. Nous ne pensions pas que notre fils vivrait avec quelqu’un. Vous devez être de bons amis pour faire de la collocation. Qui est Haru ? Haru ?…he bien c’est le…heu… »
** Alexia
Je regardais Kei en le questionnant du regard. Il paraissait troublé et embarrassé. Il n’avait jamais parlé d’Haru à ses parents ? Quand est-ce qu’ils sont sortis ensemble ?…c’était quand mon frère était à l’hôpital je crois…je les avais surpris en train de s’embrasser. Depuis….depuis tout ce temps il n’a jamais rien dit ? Kei se mordait les lèvres et je sentais qu’il était au bord d’hurler la vérité, mais ça me semblait tellement précipité et soudain que je m’étais rapidement décidé à lui couper la parole.
« Comme je vous l’ai dit, Haru est mon frère, il m’aide beaucoup aussi. Vous voulez reprendre du thé ? du café ? un chocolat chaud ? Enchaina t-elle aussitôt en les capturant dans la cuisine. »
C’était pas passé loin. Je ne crois pas que le crier aussi soudainement aurait été une bonne chose. S’il n’en avait pas parlé, c’est qu’il devait certainement penser que ça se passerait mal. Je me reposais enfin les esprits et constatait à quel point Kei ressemblait à ses parents. Il avait les cheveux de sa mère et la même posture que son père. Je leur faisais visiter l’appartement par la même occasion, tandis que Kei se perdait dans ses pensées.
Je ne l’avais jamais vu aussi troublé, c’était presque terrifiant. Ses cheveux bouclés paraissaient se ternir à vue d’œil, ses yeux se plissaient et sa tête tombait inconsciemment sur le côté. Annoncer à ses parents qu’il vivait avec un homme était si dur ? Haru travaille tellement dur pour rester près de lui que ça me faisait mal au cœur de le voir si hésitant. Est ce que mon frère ne méritait pas la vérité ?…Je ne suis pas à sa place mais…je crois que j’aurais été incapable de cacher mon amour comme il le fait. Ca doit être une torture pour lui… 355
Je finissais le tour de la pièce quand j’entendais Sakidasu pleurer dans la chambre.
-
« Ha, excusez moi, Saki s’est réveillé, il doit avoir faim. Ha bien sur. Répondit poliment la mère de Kei »
Ca m’embêtait de laisser Kei seul dans cet état. Il était vraiment nerveux et ne cessait de tourner en rond. Mais je n’avais pas le choix…à moins que…
« Vous voulez le voir ? ! Bougez pas je vais le chercher ! »
J’étais aussitôt revenu avec Saki dans mes bras. Ses joues étaient toutes roses et ses pleurs s’étaient arrêté. C’était une chance, d’habitude il continue jusqu’à avoir son biberon.
Finalement ses parents étaient restés presque deux heures à contempler mon petit bout de chou, quand Haru est rentré à la maison.
Il tapait ses baskets tapies de neige sur le paillasson et paraissait crevé de sa journée. Son bonnet de laine blanche avait l’air trempé et gouttait sur ses cheveux qui cachaient une partie de ses yeux, quand il remarquait enfin notre présence.
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« Ha…bon…bonjour…bégaya Haru surpris, la main encore sur la poignée de la porte. Bonjour Haru ! Enchaina Alexia en le débarrassant de ses affaires. Bienvenue à la maison. Continua Kei d’un sourire soulagé. Papa, maman, je vous présente Haru. »
** Kei
Le voir m’avait soudainement détendu. Mon cœur battait à nouveau à un rythme régulier. Ses yeux noirs m’avaient percé…et toute mon angoisse…faisait sonner le mensonge que j’avais osé lui dire, comme un fracas qui serait tombé sans bruit, m’écrasant de culpabilité. Sa surprise n’avait duré qu’une minute et il s’était aussitôt redressé pour se présenter.
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« Bonjour, enchanté de vous rencontrer. Alors, continua la mère de Kei. Vous vivez ici vous aussi ? Hein ?…S’étonna Haru les yeux écarquillés, marmonnant ce qu’il venait d’entendre…comment ça ? ….si…si je vis ici ? Hahaha…rigola soudainement son père. Effectivement, nous aurions du prévenir avant de venir. Cela aurait évité à notre fils d’être aussi nerveux. Je suis Akito, le père de Kei, et voilà Mana, sa mère. Vous pouvez nous tutoyer. Je suis ravi de vous rencontrer enfin. Je me disais bien qu’il devait cacher un bel homme quelque part. Ha !…s’étonna Haru sans réussir à enchainer quoi que ce soit. Pa…papa…marmonna Kei aussi surpris. Tu le savais ? ! Hein ? hein ? se questionnait Mana. Savait quoi ? Chéri de quoi vous parlez tous ? Ha…pardon maman. Haru…est mon petit ami. Dé…désolé de n’avoir rien dit. Ton petit ami ? ! Répétait-elle les yeux écarquillés. ET…ET TOI TU LE SAVAIS ? ! Rétorqua t-elle en dévisageant son mari. Enfin Mana, n’en fait pas toute une histoire. Je n’en fais pas toute une histoire. Tu aurais du simplement me le dire ! Ha…vous…vous disputez pas ! Cria maladroitement Kei tandis qu’Haru retirait son bonnet trempé. Y a de l’ambiance en tout cas. Souffla sèchement Haru en se retirant vers la cuisine, s’isolant des parents et d’Alexia. Ha…Haru ? qu’est ce qu’il y a ? …Tu me le demandes ?…Laisse tomber. Je me fais un café. …Je sais. Je suis Désolé Haru. Je n’aurais pas du te mentir. Effectivement. Tu n’aurais pas du. Mais…ils sont là…alors …si tu voulais faire un effort juste le temps de… Kei. Coupa sévèrement Haru en claquant la main sur le plan de travail. Ca fait trois ans que je fais des efforts. Je crois que tu devras te passer de moi pour ce soir. »
Il avait furieusement traversé le salon et s’était excusé à mes parents avant de claquer la porte. Non…je ne pouvais pas le laisser partir…si je le faisais…c’est comme si tout s’arrêtait l’espace d’un instant. Je ne veux pas…je ne veux pas !
« HARU ! ! ! »
Je courrais après lui mais il avait eu vite fait de me distancer. Je dévalais les escaliers avant de le perdre de vue devant le bâtiment tapis de neige. Il ne répondait pas…et je courrais près du fleuve, enfonçant mes jambes dans plusieurs centimètres de neige, suivant des traces qui pouvait être les siennes. Seul le bruit de la neige craquelée résonnait à mes oreilles comme un bruit sourd et morne, reflétant l’état de mes pensées les plus noires. Et s’il me pardonnait jamais ? Si je l’avais vraiment blessé ? !
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Je ne savais même pas si je prenais la bonne direction et m’enfonçait plus encore dans la neige qui m’arrivait au mollet. Mon corps se glaçait, mais je ne ressentais rien. Mon souffle se gelait mais je n’éprouvais rien. Notre première dispute ? Et si c’était la dernière ?…
Il était là…accablé dans la neige, la main tenant maladroitement le banc sur lequel il était appuyé.
Les flocons tombaient abondamment et recouvraient déjà ses cheveux ébène. Son corps tremblait et…ses larmes, scintillaient d’une douce lumière cristalline. Des milliers d’étoiles noyaient ses pupilles obscures. Mon corps ne pouvait plus bouger. Mes jambes étaient paralysées et mon cœur implosé. Je comprenais sa douleur…je comprenais et j’en étais responsable. Jamais…jamais je n’aurais cru pouvoir le faire pleurer un jour.
Je faisais quelques pas…je ne pouvais rien dire. M’excuser….implorer….non. Ces mots n’étaient pas assez forts.
Je lui avais menti. Quand il m’a demandé si Alexia pouvait vivre avec nous, il m’avait dit que ça serait mieux de parler à mes parents de notre situation, de parler de lui, pour ne pas qu’ils le découvrent soudainement…comme aujourd’hui.
Je lui avais menti. J’ai dit que je leur avais envoyé une lettre pour leur expliquer…mais en réalité…je n’avais jamais eu le courage de la poster. Elle était restée dans ma poche…puis avait fini au fond d’un tiroir.
Je lui avais menti. Quand il m’a demandé si j’avais eu des nouvelles. Je lui avais dit qu’il n’y avait aucun souci à se faire. Mais… Il a compris à la seconde où mes parents lui ont parlé. J’aurais pu les prévenir avant qu’il n’arrive…mais un mensonge de plus…et je ne me le serais jamais pardonné. J’étais égoïste.
Je n’osais plus l’approcher, de peur d’être rejeté, mais mes pas continuaient malgré moi. Je m’agenouillais près de lui. La neige s’engouffrait déjà à travers mes vêtements et me 358
brûlait comme un châtiment auquel je ne pouvais échapper. Je ne portais qu’une chemise fine, et je ne ressentais pas le froid, seulement la douleur de l’avoir fait pleurer. C’était….la première fois, que je voyais ses larmes…et j’en restais troublé tellement…il était magnifique.
J’entourais son visage de mes bras. Il ne s’était pas défendu et étrangement…ça me faisait encore plus mal que s’il avait hurlé.
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« ….Haru, j’ai écrit la lettre. Mais quand je suis arrivé devant la boite pour la poster, j’ai repensé à notre vie. J’aimais notre aventure. Ce que je vivais était tout ce que j’avais toujours souhaité en partant de Tokyo. Je n’étais pas heureux là bas. Tout me semblait grand, laid et faussé. Chaque année quand je venais voir Elel et Nanako, je rêvais de ma vie ici comme quelque chose qui serait hors de portée, qui ne se réaliserait jamais. Puis, je t’ai rencontré. Je suis tombé amoureux à la seconde où je t’ai vu. J’en étais parfaitement conscient, il y avait tellement d’émotions dans ton regard. Personne ne le voyait. On me disait, que tu étais fermé…et étrange. Mais, ce n’était pas ce que je voyais. J’avais l’impression de te connaître, de te comprendre. Ce regard perdu et mélancolique…ce n’est pas ça que j’aimais chez toi. C’était tout ce qu’il y avait derrière. Tout ce que j’étais le seul à voir. J’aimais être le seul. J’avais quelque chose qui était unique, que je pouvais garder que pour moi. Ha…je sais tu es une personne ! Dire ça peut paraître vraiment déplacé…mais…j’aime l’idée de ne pas avoir à partager ce côté là de toi. Et…envoyer cette lettre…c’était comme si tout ça allait finir. Je ne sais pas comment je pourrais clairement l’expliquer. Mais…je ne voulais vraiment pas te faire du mal. Le dire à mes parents ne me fait plus peur depuis longtemps. J’aurais pu leur dire à la minute où ils ont débarqué sans prévenir. Mais alors tu aurais pensé que j’avais envoyé cette lettre, et je ne voulais pas avoir ce poids sur la conscience. Je voulais te présenter convenablement. Je n’ai pas honte de toi, je n’ai pas envie de le cacher, je voudrais même le crier sur tous les toits. Et pourtant…je ne te veux que pour moi. J’ai l’impression que si tout le monde me parle de toi, je n’aurais plus ce monde juste à moi. Je suis désolé, c’était vraiment égoïste. C’est important de partager ça avec la famille…je n’aurais pas du… Kei… »
Il répétait mon prénom doucement susurré aux creux de mon oreille. Je sentais sa respiration, chaude et délicieuse caresser mon cou tandis que ses larmes se glaçaient sur mes joues.
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« Kei…tu es stupide. Désolé… …tu es vraiment….trop romantique. Ouais…désolé. Arrête de t’excuser. J’aime cette façon dont tu as de voir la vie. Mais ne me ment plus s’il te plaît. Pas sur quelque chose d’aussi important. 359
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Tu as raison…j’ai vraiment dépassé les limites. Je vais devoir te partager maintenant. Non… je serais toujours à toi Kei… Haru !… »
Je me jetais plus encore dans ses bras et m’abandonnait sans plus de retenue…
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« J’ai tellement eu peur que tu ne pardonnes pas… Qu’est ce que tu racontes…je ne peux pas me passer de toi. Une soirée aurait été déjà bien trop longue. Je te pardonnerais le nombre de fois qu’il faudra. Désolé de m’être emporté devant tes parents. Tu parles…ils sont déjà en train de calculer le nombre de vacances qu’il leur reste pour venir nous voir. Haha !…rigola Haru en s’essuyant les yeux, s’écartant timidement de Kei. J’ai honte maintenant. C’était ridicule. Non, ta réaction était tout ce qu’il y a de plus normal. C’est moi qui suis en tort. Kei…J’ai froid… Ha. Moi aussi. Rentrons avant de tomber malade. Alexia sera folle si on chope un rhume. C’est clair, continua t-il en marchant, trempé jusqu’au bâtiment. Combien tu paries qu’elle prépare déjà les bouillottes ? Hahaha ! Et combien tu paries qu’elle va nous les balancer dès qu’on va rentrer ? ! »
Ca n’avait pas manqué. Alexia nous avait aussitôt bombardés d’une bouillotte sur le front, d’une couverture, et d’un thermomètre dans la bouche, tandis que mes parents se querellaient sur les vacances d’hiver ou les vacances d’été.
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« Alechia….Bouda Haru le thermomètre à la bouche. le thermomèchtre ne fera pas effet tout de chuite, cha chert à rien ! LA FERME DOCTEUR! QUELLE IDEE D’ALLER DEHORS PAR UN TEMPS PAREIL ? ! ET SANS VESTE ? ! Ché ma faute…rétorqua Kei. Ché bon Kei. Che t’aime. Moi auchi che t’aime. Ho…souffla Alexia les yeux pétillants. Vous êtes mignons ! MAIS C’EST PAS UNE RAISON ! »
Mes parents étaient restés pour la nuit après une longue soirée à écouter nos folles aventures.
… 360
Le lendemain matin, je leur faisais visiter le journal de bord, en compagnie de Yumeko.
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« Kei, lança Yumeko en interrompant timidement la discussion avec ses parents. Comme tes parents sont là, tu voudrais peut être que je te remplace cet après midi ? Ha ? Tu n’avais pas quelque chose de prévu avec Aki ? Ha ! Si mais je… Alors y a pas de raison que ça change. Tu viens déjà plus qu’il ne faudrait. Mes parents prennent le train à quinze heures de toute façon. Certainement ! Coupa Mana enthousiaste. Nous reviendrons vous voir ! Ha…très bien. Accepta timidement Yumeko. »
** Yumeko
C’est donc après le service de midi que j’attendais Aki. Il s’était bien couvert d’une veste à carreaux bleu marin. Il soufflait dans ses mains et paraissait plus pâle qu’à son habitude. Est ce parce qu’il stressait ? Il ne m’avait pas vu, alors je me décidais à lui faire signe.
** Aki
Yu…me…ko ? Ses longs cheveux étaient parfaitement bien attachés, deux longues tresses venaient chatouiller ses chevilles tandis qu’une petite fleur blanche se mariait au-dessus de son oreille. Son visage, était nu de maquillage…seul ses trois petites étoiles à côté de ses yeux miroitaient…encore bien plus qu’à son habitude. Je me frottais les yeux, une illusion ? Elle portait une longue veste blanche et des bottines noire où deux pompons se bataillaient à chaque pas qu’elle faisait vers moi. Une…une ange ? Ses yeux bleus d’été pétillaient…ou était le noir qui s’y mêlait ? Pourtant, je la trouvais toujours aussi belle. Et mon souffle se coupait presque face à cette beauté naturelle…
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« Aki ! ! Yum…Yumeko…Bon…bonjour ! …plus je la regardais, et plus je la trouvais magnifique. Mais…elle n’était plus vraiment la même comme ça. Et pourtant je l’aimais quand même autant…Ha ! Pourquoi…pourquoi tu es habillée comme ça ? Ha…tu…tu n’aimes pas ?…bouda soudainement Yumeko. Non pas du tout ! Enfin je veux dire, si j’aime ! Tu es…Yum Yum ! Clama t-il tout à coup avec un grand sourire. TU ES MAGNIFIQUE ! 361
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…merci…répondit-elle le visage rosé. Ha, c’est juste que ça m’a étonné…c’est la première fois que je te vois habillée avec autant de blanc et …ton maquillage… On va à ton orphelinat non ?…je ne crois pas qu’une gothique serait la bienvenue dans un couvant. He bien, c’est pas vraiment un couvant, c’est un grand établissement et des bonnes sœurs y travaillent volontairement. Sœur N-Guyen était notre tutrice. Mais certain avaient des tuteurs qui ne faisait pas du tout partie du couvant. Ha…alors…je me suis habillé comme ça pour rien ? Non. Tu es merveilleuse d’avoir fait ça pour moi… »
Je lui prenais la main…elle était chaude. Je passais ma main sur sa petite fleur blanche et caressais son visage éclatant de nature. J’essuyais les flocons qui restait confortablement dans ses mèches qui tombait parfaitement de chaque côté de son visage…
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« A…Aki… Tu m’attends depuis longtemps, désolé, j’aurais du faire plus vite. Ha. Non ça va. Haha ! Menteuse, t’as les cheveux recouverts de neige. Si c’est pour me faire craquer, c’est réussi. Souffla-t-il en lui volant un baiser. A…Aki… ! Lança Yumeko rouge écarlate. On y va ? …Bien sur, je suis impatiente de voir là où tu as grandi ! T’engage pas trop vite. Si Sœur N-Guyen ne travaille plus là, on ne pourra certainement pas rentrer. A ton avis…elle sera encore là ?…j’aimerais tellement la voir. Oui…moi aussi j’aimerais vraiment la revoir. Elle était…comme ma mère. YOOOOOOOSH ! ! ! ! C’EST PARTI ! ! ! »
** Yumeko Aujourd’hui était le grand jour. Aki m’emmenait à l’orphelinat Heian-kyō. Je ne l’avais encore jamais vu aussi tendu, bien qu’il veuille paraître comme à son habitude, son regard paraissait loin de ceux qu’il y avait devant nous. Ses cheveux étaient d’autant plus relevés, comme s’ils reflétaient parfaitement ses émotions. Il serrait ma main comme pour refuser de faire demi-tour.
On avait pris le bus jusqu’à l’arrêt Basu Tei, et avions encore marché une quinzaine de minute, quand il s’arrêta devant une vieille et grande bâtisse. Elle ressemblait à un de ces vieux châteaux du moyen âge. La façade était écaillée par le temps et les pierres brutes ressortaient de part et d’autre de la grande muraille. Il y avait deux tours d’angles aux fenêtres abruptes d’ou sortait une petite logis qui nous faisait face. La porte
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paraissait immense et impossible à ouvrir, une poutre passait de long en large aussi épaisse que le mur de pierre grise.
L’endroit me paraissait presque abandonné. Une pancarte défraîchie trônait au-dessus de nos tête « Orphelinat Heian- kyō ». C’était bel et bien là.
Aki me lâchait la main et semblait tout à coup plus confiant, quand il me lança un sourire rempli de fraîcheur.
« C’est ici Yum Yum ! ! C’est ici que sœur N-Guyen m’a recueilli ! »
Ses yeux pétillaient tandis qu’il observait comme moi, la grande bâtisse plutôt triste au premier abord. Je l’entendais prendre une grande bouffée d’air frais, tandis qu’un nuage tiède expirait lentement de ses lèvres. J’en avais oublié combien il faisait froid et la neige commençait doucement à geler mes orteils, quand il me tira avec hâte jusqu’à la grande porte ou il frappa plusieurs coups.
Je m’attendais à voir cette immense porte de deux mètres trente s’ouvrir dans un grand fracas et rester les yeux écarquillés, trépidant d’impatience….mais…ce n’est qu’une toute petite porte dérobée qui s’ouvrit face à Aki.
Un vieil homme dégarni, et aux lunettes épaisses nous regardait de très près avant de nous faire un large sourire ou plusieurs dents manquaient.
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« Je peux vous renseigner ? YOOSH ! ! Cria Aki enthousiaste. Je m’appelle Aki ! J’ai grandi ici ! Je voudrais savoir si Sœur N-Guyen travaille toujours ici. …Hoo…trembla le vieil homme au visage radieux. Un enfant de Heian- kyō ! Sœur NGuyen vous dites… Je suis désolé jeune homme, je ne connais pas ce nom. Mais entrez ! Je vais me renseigner ! »
Je pouvais lire la déception sur son visage…je crois que même s’il s’était préparé à ça, il espérait quand même la revoir. Nous avions suivi ce vieux monsieur qui marchait à une allure horriblement lente bien que…ça nous laissait le temps d’apprécier la visite de la bâtisse intérieure. C’était bien 363
plus beau que ce que je m’imaginais. Il y avait une cour pavée, parfaitement propre et enneigée. Une fontaine jetait de grands jets d’eau et faisait miroiter la cour de ses plus belles couleurs pâles. Des arbustes de couleur pourpre se mariaient à chaques voûtes qui encerclaient la cour tandis que des enfants couraient un peu partout, leurs rires retentissant en d’infinis échos. C’était…incroyablement chaleureux et plus je regardais Aki…plus ses yeux se noyaient dans la fontaine aux milles gouttelettes…
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« …Yum Yum…tu vois cette fontaine au milieu de la cour…Avec Yato, Norisuke Yato… Ha, oui, ton ami d’enfance ! Haha oui ! Tu as une bonne mémoire. On jouait souvent ici. Ha ? …s’arrêta soudainement le vieil homme. Vous avez dit quel nom ? Demanda t-il en se retournant curieusement vers Aki. Norisuke Yato. Haa ! ! Clama t-il joyeusement. Mes oreilles ne me font pas encore défaut ! hahaha…Nous avons un jeune garçon d’a peu prés ton âge de ce nom là, qui travaille ici. C’est ….C’EST VRAI ? ! ! ! ! YATO EST ICI ? ! Quelqu’un me demande ? Clama une voix derrière une des colonnes. Ya…Yato ? ! »
Un garçon de notre âge s’était présenté, mince et élancé. Les cheveux courts et châtains.
** Aki
Il n’avait pas changé, je l’aurais reconnu même en le croisant dans la rue. Il était resté le même.
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« NON ! ! ! Cria joyeusement Yato en lui tombant dans les bras. AKI ? ? ? ! ! Hahaha ! ! J’y crois pas ! ! ! AKI ! ! ! Si je m’attendais à te voir ici ! C’est une bonne surprise ! Hahaha ! Tu travailles ici alors ? ! Oui ! J’ai jamais pu quitter cet endroit et puis, après ton départ, il fallait bien que quelqu’un s’occupe des nouveaux. Ha…souffla Aki mal à l’aise. Tu veux dire…que… Non. Je n’ai pas été adopté, mais c’est une chance. C’est ici ma maison. Enfin la notre ! Oui ça tu l’a dit ! …HO Pardon ! ! Cria t-il en s’écartant en prenant le bras derrière Yumeko. Je te présente ma copine, Yumeko ! Ha…Bon…Bonjour ! bégaya Yumeko impressionné. Bonjour Mademoiselle ! Ravi de vous rencontrer. Je ne doute pas un seul instant de votre bonne personne. Aki était mon meilleur ami et j’ai tout à fait confiance en ses goûts. Vous devez être une femme exceptionnelle.
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Ha…hésita t-elle encore plus gênée. Mer…merci. Mais…On peut…peut être…se tutoyer non ? - Ha ! Oui bien sur ! Appelle-moi Yato ! - Très bien. Ravi de te rencontrer Yato. Aki m’a plusieurs fois parlé de toi. - Plusieurs fois ? je m’attendais à un « souvent »! hahaha ! En fait c’est plutôt pour cacher toutes ses bêtises j’en suis sur. - A …Aki faisait des bêtises ? Demanda curieusement Yumeko - YOOOOOOOSH ! Coupa Aki d’un air entraînant. Va pas lui raconter n’importe quoi hein. Rigola-t-il en lui passant le bras autour du cou. Tu me fais visiter ? - Ha ! ! Mais je veux savoir ! ! Bouda Yumeko en tournant auteur d’eux pour avoir une réponse. - T’inquiète, marmonna Yato. Je te le dirais dés qu’il aura le dos tourné. - J’ai tout entendu. - Kyaaaaaa ! ! Souffla Yato. T’as toujours une bonne ouïe toi ! » ** Yumeko
On passait de voûtes en voûtes, leurs rires résonnaient encore plus fort que ceux des enfants. On visitait la salle de jeu, la cantine, les chambre. Aki me montrait là pièce où il dormait avec Yato et tous les deux, recouvraient des souvenirs communs. Quand Aki profita d’un silence pour demander où était partie Sœur N-Guyen. Ce fut un choc pour Aki d’apprendre qu’il était la raison de son départ.
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« On était que des gosses Aki. Sœur N-Guyen était contre ton adoption. Avec les années, je suis tombé sur le rapport qu’elle avait fait te concernant. Elle y dénonçait l’injustice de ton adoption. Elle disait que la famille Nasu profitait seulement d’un statut, et qu’il ne s’agissait en rien d’amour. Elle avait fait des annotations où l’éducation y était remise en question. Si je me souviens bien…elle faisait allusion à des cours à domicile et à une éducation ancestrale ou le Kung fu shaolin était encore pratiqué. Elle avait conté bon nombre de tes qualités, et, je me souviendrais toujours de cette phrase, ça m’avait marqué : « Aki est un garçon jovial et plein d’humour. Il est capable de rendre le sourire à trente enfants à lui seul. Il est injuste de l’envoyer dans une famille où le sourire est proscris. S’il est adopté, alors je démissionnerais. » Désolé, je n’ai plus ce dossier pour te le montrer. Une salle d’archives a été créée depuis le tremblement de terre et tous les anciens dossiers ont été scellés. …Alors…elle a démissionné, à cause de moi ? Non, pas à cause de toi. A cause du système. Elle ne voulait plus travailler s’il fallait envoyer des enfants dans des foyers qui ne leur convenaient pas. Et…par curiosité…est ce que ce fut le cas ? ta famille était accueillante ? Haha ! Non pas du tout. Mon enthousiaste a duré cinq minutes. Mais je ne regrette rien, je n’ai pas à me plaindre non plus, j’ai une bonne vie. Et puis ça ne s’est pas si mal fini que ça. Je m’entends vraiment bien avec mon…mon frère. Haha...c’est…c’est la première fois que je l’appelle comme ça tiens. Ca fait bizarre, je vais éviter. Enfin, et grâce à lui j’ai aussi rencontré…celle qui me rend heureux tous les jours et plus encore. A…aki…marmonna Yumeko les joues légèrement rosées.
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Hum ? Demanda-t-il en se tournant vers elle en lui prenant la main. Tu n’es pas d’accord ? ! Clama-t-il d’un large sourire. Alors dis-moi Yato ! Où je peux trouver NGuyen ? Au couvant, je suppose. Ha ! Si tu vas la voir…Je peux venir ? Bien sur ! Je suis sure qu’elle sera contente de nous revoir ! Ca c’est pas si sur, rappelle-toi comme elle t’as engueulé quand on est parti vers les collines. Ho purée oui…elle nous aurait tué….Hahahaha Hahaha ! C’est clair ! Allez venez tous les deux, on va d’abord se réchauffer autour d’un café. »
Une enfant avait tiré sur ma veste à ce moment là. Elle était vraiment toute mignonne. Deux couettes brunes et de grands yeux noisette. Des petites taches de rousseur naissaient discrètement sur son nez, elle me faisait signe de me baisser pour me dire un secret à l’oreille. Elle posait alors ses deux petites mains de chaque côté et marmonna :
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« Vous êtes une ange ? si oui, je ne le dirais pas, c’est promis. Une…haha…hahaha ! »
Je n’avais pu m’empêcher de rire tellement cette petite était mignonne. Aki et Yato me regardaient avec des yeux tout aussi ronds que la jeune fille et tendait l’oreille pour nous entendre. Je m’agenouillais alors à sa hauteur et lui confia à mon tour un secret.
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« Je vais te dire un secret. Au ciel, un ange n’a rien d’exceptionnel. Mais ici…tu peux être celle que tu as envie d’être. Alors…murmura t-elle encore plus bas… je peux être un ange ? Pas besoin d’ailes pour en être un. Tu ne crois pas ? Comment tu t’appelles ? moi c’est Pépita. Comme l’or. Moi, c’est Yumeko. Tiens…»
** Pépita
Elle décrochait sa fleur blanche dans les cheveux et me l’accrochait dans les miens. Un cadeau ? Pour moi ? !
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Je lui sautais dans les bras pour la remercier ! Un ange m’a offert une fleur ! Elle sentait bon et elle était vraiment belle. Je voulais avoir les mêmes cheveux, et les même yeux bleus !
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« Reste avec moi ! Ha…dé…Désolé… Bonjour ! Coupa Aki avec un grand sourire, faisant sursauter la petite. Bon…bonjour…hésita Pépita en s’accrochant à la veste blanche de Yumeko. Tu veux vraiment que mon amie reste avec toi ? Demanda-t-il en s’agenouillant devant elle. OUI ! ! Clama Pépita sure d’elle. Mais…je vais être triste si elle ne vient pas avec moi. Pourquoi ?… Parce qu’elle m’a guéri, et elle me fait sourire. Alors…si elle reste tu seras malade ? Tu as mal où ? …au cœur. Je serais triste. Elle m’a dit…que je pouvais être qui je voulais. Et…je veux être un ange moi aussi. Alors, je veux soigner et faire sourire les autres aussi. D’accord. Je ne ferais pas de caprice ! Haha ! rigola Aki en lui passant la main dans les cheveux. C’est bien ! »
Ils me saluaient tous les deux, et Norisuke-san partait avec eux.
** Yumeko
Aki savait vraiment bien parler aux enfants. Il était à l’aise et n’avait pas hésité à lui dire ce qu’il pensait vraiment. Ca….Ca m’a touché. Pépita était vraiment une mignonne petite fille…Ca me faisait mal au cœur de la laisser là. Je me rends compte…que mon apparence a rendu les choses faciles. Si j’étais venue maquillée et habillée de noir…serait-elle venu me demander si j’étais un ange ?….non…peut être un démon…je ne sais pas. L’image qu’on reflète est si importante ? Est ce qu’Aki me préfère comme ça ?…il faut que je lui demande. Pas maintenant…
C’est une heure plus tard que nous nous étions rendu à la chapelle. C’était une église vraiment impressionnante. Des gens vivaient là dedans ?…Je me sentais mal à l’aise de rentrer dans cette enceinte ou chaque pas résonnait comme si l’on venait de rentrer à dix.
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Une sœur allumait des bougies au détour d’une voûte tandis qu’Aki et Yato s’étaient brusquement arrêtés.
Cette…cette sœur était bien plus jeune que je ne l’avais imaginé. Elle devait avoir la trentaine et rayonnait d’une aura lumineuse. Des cheveux blonds et ondulés dépassaient de sa toque et de profonds yeux bleus nous observaient depuis un moment. Un sourire avait d’autant plus illuminé ce visage plein de grâce, qu’elle en lâcha la baguette qu’elle tenait dans sa main.
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« …Sœur…Sœur N-Guyen…avait marmonné Aki. …Je…je ne peux pas le croire…souffla t-elle à son tour. Est ce que tu es…sans aucun doute. Le petite Aki ? ! Et …toi tu es…Yato ! Vous m’aviez reconnu aussi ! Lança joyeusement Yato. Ho ! ! Comment oublier vos visages ? S’étonna t-elle en tendant les bras pour se rapprocher d’eux. Mon dieu que vous avez grandi ! C’est pas un blasphème ça ? Chuchota Yato. Chut…tu sais comme elle est… Mes enfants ! ! Vous êtes devenus de magnifiques jeunes hommes ! ! Et, qui est cette jeune fille ?…Je suis désolé…je ne me souviens pas de vous. Ho ! ! Oui c’est normal. Rétorqua aussitôt Yumeko en s’écartant d’un pas en arrière. Je ne suis là que pour les accompagner. C’EST MA PETITE AMIE ! Cria Aki fier de lui. Elle s’appelle Yumeko ! En…enchanté. Bégaya t-elle sous l’émotion. Une magnifique jeune fille…souffla Sœur N-guyen. Suivez-moi. »
On l’avait suivie dans l’arrière salle où elle nous servit du thé vert. Elle prenait des nouvelles d’Aki et Yato et semblait comblée de savoir que tous deux étaient heureux. Aki lui avait raconté sa vie au dojo et elle avait grimacé et serré ses mains comme pour se punir de n’avoir rien pu faire contre ça. Mais Aki était d’une fraîcheur telle que le sourire restait finalement aux creux de ses lèvres. C’était agréable de voir Aki aussi détendu et aussi joyeux. Je n’avais pu m’empêcher d’avoir une pensée égoïste…Ou était mon père à cet instant ?…Est-ce qu’il pensait à moi ? Comment allait sa santé ?…Je secouais la tête pour m’enlever ces vilaines pensées quand Aki me regarda d’un air curieux. Je lui souriais alors et il fit de même.
Voir Sœur N-Guyen, lui procurait le sentiment de voir sa mère…et je suis sure que c’est un jour qu’il n’oubliera jamais.
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« Sœur N-Guyen. Je suis content de vous avoir revu. Je voulais surtout vous remercier. Grâce à vous, mon séjour à l’orphelinat était mes plus belles années d’enfances. Et j’en garde un merveilleux souvenir. Alors…. OUI ! ! ! Coupa Yato… ALORS REVENEZ A L’ORPHELINAT ! ! Que…bégaya Sœur N-Guyen. Que je reviennes ?…Non…c’est… Attendez avant de répondre ! Coupa Yato. Ca a changé ! ça a vraiment changé ! Je travaille là bas maintenant. Je m’occupe de beaucoup de dossiers d’adoption. Je sais que je suis encore jeune, je n’ai que dix huit ans. Mais il y a un tout nouveau personnel qui encadre tous les dossiers. Il y a une longue procédure avant l’adoption officielle d’un enfant. Je vous assure…que ça n’a plus rien à voir avec les méthodes d’antan !… Il a raison…corrobora Aki. Et puis vous voyez…je suis très heureux. Vous ne m’avez pas abandonné. …les…Les garçons…Marmonna t-elle débordée par les émotions. Il y a là bas… continua Yumeko. Une petite fille qui attend l’arrivée d’un ange. Oui…Marmonna Aki…Vous saluerez Pépita pour nous. He…he bien »
Elle ne s’était pas décidée tout de suite, mais son cœur vacillait déjà du côté des enfants qui avaient besoin d’elle. Des larmes s’étaient logées au coin de ses yeux turquoises. Elle avait serré Aki dans ses bras et ne cessait de répéter à quel point il était devenu un bon garçon. Moi aussi mes yeux se noyaient.
« Je reviendrais un jour. Avait clamé Aki. Je vous présenterais mon frère, Atsuya Nasu ! Et ma sœur, Orie Nasu ! Sûrement qu’à ce moment là, je serais déjà marié avec Yumeko. Et on viendra vous présenter nos enfants. Et ils vous appelleront sans aucun doute…Mamie N-Guyen. »
On était reparti, le cœur léger et les yeux miroitants. Aki ne cessait de me surprendre, il me disait souvent combien il m’aimait, et qu’il voudrait avoir une grande famille avec une grande maison chaleureuse. Il voulait vivre son rêve, vivre sa vie, et j’étais au premier rang pour l’accomplir avec lui.
On marchait ainsi dans la rue avec Yato qui profitait encore un peu de la présence d’Aki. On croisait Arumi, Kira, et Chichiro sur le chemin. Ils faisaient les magasins de Noël. Je soupçonnais Arumi et Kira de s’être beaucoup rapprochés depuis les vacances aux sources chaudes il y a deux étés de ça. Ils avaient l’air de bien s’entendre tous les trois.
Chichiro m’avait littéralement accroché le bras pour que je reste avec elle. 369
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« Yumeko ! ! C’est génial que tu sois là ! sauuuve moi….avait-elle marmonné par la suite. Ces deux là ne font que flirter mais refusent de rester seuls tous les deux. Ha…au fait…avait-elle reprit normalement. Tu es vraiment très belle aujourd’hui ! ! HA ! ! Je veux pas dire que ton look gothique est moins beau ! je dis juste que ça change ! ! ça te va bien aussi ! Go…Gothique ? Répéta curieusement Yato. Ha ? ! Tiqua Aki qui venait de réaliser la chose. Oui ! Yumeko est une gothique. Elle a pensé qu’elle ne pourrait pas rentrer à l’orphelinat si elle venait habillée normalement. Elle n’est pas merveilleuse ? ! ! Clama t-il d’un air joyeux. Sérieusement ? ! J’ai…j’ai du mal à t’imaginer Yumeko. Tu es très bien comme ça. Qu’importe comment elle s’habille, j’aime toute les versions de Yum Yum. A…AKI ! ! S’emporta Yumeko le visage rougi. Tu…Tu es sur ? Tu doutes de mon amour ? HA NON ! non, pas du tout. Haha ! ! rigola soudainement Aki. Désolé c’était plus fort que moi. Noooooooon…bava Chichiro…De ce côté là aussi ça flirte….mais laissez-moi en paix. Je déprimais tellement bien dans mon fauteuil. Le célibat, c’est trop génial. Ha…souffla Yota. Au fait, je me présente, je suis Yota Norisuke. Je suis un ami d’Aki. Hu ? Hu ? Souffla Chichiro en regardant de tous les côtés. Pas de fille ? Un copain célibataaaaaaaaaire ! Cria t-elle en lui prenant le bras. Hein hein ? ! On va jouer ensemble à la salle de jeu ? ! Et on laisse les amoureux flirter sans que je tienne la chandelle. Dis moi, tu es bien célibataire hein ? Hein ? ! S’étonna Yota qui s’attendait pas à un tel assaut. Heu..ou…oui… GENIAL ! ! Au fait moi c’est Chichiro Murakami, Voilà Arumi Maeda, et Kira Okada. Nyaaa…souffla Arumi. Mais on flirte pas ! Ou…ouais c’est…C’est vrai ! Bégaya Kira en remuant ses cheveux châtains qui lui cachait les yeux. Heu…enchanté Yota. Oui ! Clama Arumi. Enchanté de rencontrer un ami d’Aki. C’est bien la première fois ! Moi…Moi de même. Bon alors alors ! ! ! Cria Chichiro dans une gaieté surprenante, ses longs cheveux ondulés tournant autour d’elle. On va jouer ? ! ! Aki, Yumeko, Yota, vous venez ? He..he bien…hésita Yota…moi je… YOOOOOOOOOOSH ! ! ! Coupa Aki plein d’enthousiaste, tapant le dos à Yota. On vient de se retrouver alors allons nous amuser ! »
Il n’avait pas vraiment eu le choix qu’Aki et Chichiro nous entraînaient déjà tous vers une salle d’arcade, quand Aki m’emprunta mon téléphone.
« Ha ! Il faut juste que je prévienne le restaurant. Il m’avait demandé si je pouvais venir en renfort ce soir, mais je leur avais dit que je confirmerais si j’avais fini ou pas. Mais ce soir…on s’amuse. » C’était bien la première fois qu’il déclinait un travail, il était vraiment heureux…
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Quelques minutes plus tard, dehors.
** Aki …Désolé Yumeko, mais j’ai bien vu ton visage tout à l’heure…Il doit bien être dans le répertoire…Ha…voilà…Yurikago…Même sur le téléphone c’est le nom d’auteur. Ca sonne…
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« Allo ?…Vous êtes le père de Yumeko ?… Qui…Qui est à l’appareil ? Son petit ami, Aki Nasu. Ne raccrochez pas s’il vous plaît. Vous n’êtes pas obligé de parler non plus. Mais au moins, écoutez-moi… …je vous écoute. Vous avez une fille merveilleuse. Qui a un talent extraordinaire, au-delà du dessin, elle a le pouvoir de guérir les gens par son sourire, par sa bonté. Je refuse de croire que tout ça lui vient naturellement. Vous avez la chance d’avoir une fille qui travaille deux fois plus dur en alternance, quand elle est déjà acceptée dans les plus grandes écoles du pays. Seulement…dans l’espoir que vous veniez la voir un jour. Et pas au détour d’une interview, pas parce que vous avez un rendez-vous pas trop loin. Juste par envie de venir la voir, elle. Je sais que la communication est rompue depuis des années. Mais…Aujourd’hui j’ai rencontré ma tutrice…Sœur N-Guyen, qui m’a élevé quand j’étais orphelin. Elle est celle qui a remplacé ma mère, elle avait à elle seule le rôle de toute une famille. Ca faisait dix ans que je ne l’avais pas vu ! Si vous aviez vu le visage de Yumeko…il était rempli de bonheur et en même temps…de tellement de tristesse que ce ne soit pas son tour. Et…j’ai réalisé…la souffrance de Yumeko à vous attendre alors que vous êtes là ! Vous êtes encore en vie ! ! ! N’attendez pas d’être sur votre lit de mort pour avoir des regrets. ELLE EST LA ! !…elle vous attends…S’il vous plaît…rendez-la heureuse….c’est tout ce qu’elle mérite. …. C’est…c’est tout ce que j’avais à dire. »
Je raccrochais. Des larmes coulaient inconsciemment sur mes joues. Je ne sais pas si j’ai bien fait…mais je ne pouvais pas rester spectateur. Je ne comprenais pas…jusqu’à aujourd’hui. Je ne pouvais pas comprendre sa souffrance. Je veux moi aussi la rendre heureuse…je veux la voir sourire…et si je dois la voir pleurer…alors je veux que ça soit des larmes de bonheur.
…je les rejoignais dans la salle d’arcade juste après avoir jeté un coup d’œil sur la colline…enneigée. Notre cabane était là-bas. Notre avenir aussi.
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Et toi Nasu…ou en es-tu au dojo ?…ou en es-tu…de ta promesse de revenir pour Nanako ?…sais-tu combien tu lui manque ?…sais-tu le nombre de fois ou je la retrouve encore endormie chez elle, les larmes au coin des yeux ?…Dépêche-toi…avant que je ne vienne te botter le cul à toi aussi.
**
Ailleurs, les bras pendant le long de la fenêtre enneigée, Nanako flânait, le regard au loin.
** Nanako Et les jours se succédaient…et les mois s’enchaînaient…et les saisons passaient. Encore un hiver où mes mains glaciales caressaient la neige. Encore un hiver où la douceur cristalline apaisait l’impatience de pouvoir ressentir cette impassible fraîcheur un jour. De petits gazouillis avaient attiré mon regard… Deux petits oiseaux de neige folâtraient sur la branche du vieux chêne en secouant leur duvet polaire. Je tendais le doigt sans pour autant avoir l’espoir qu’il se pose dessus. Ses petites billes noires se penchaient de part et d’autre en me regardant étrangement, avant de s’envoler dans un grand battement d’aile. Sautillant au sol à chaque touffe d’herbe qui se dégageait du monticule blanc qui les recouvrait pour la plupart. Je me perdais.
-
« Nanako…Hey…Nanako…Soufflait son père en lui caressant la tête. Aye… …Ne reste pas à la fenêtre, tu vas attraper froid. Tes doigts sont déjà violets. »
Violet…une vallée de violette naissait de mes mains, des pétales…s’envolaient dans un champ sans vent, elles flottaient. « Nanako ? ? NANAKO ? ! ! »
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Je l’entendais…Pourquoi mon corps ne réagissait pas ? Mon corps était secoué, mais rien ne me parvenait. Des pétales violettes…partout. Mon visage souriait.
« NANAKO ! ! »
C’était la voix d’Elel maintenant. Elle aussi était là…mais moi, où j’étais ? Je ne comprends plus rien…qu’est ce qu’il m’arrive ?…
« ELEL ! Reste avec elle, je vais appeler une ambulance ! Son front est brûlant ! »
Alors c’est ça ? Je suis juste malade ? …pourtant je ne me sens pas mal. Je suis même très bien. Mes yeux étaient ouverts ?…ou bien fermés ?…J’entendais le chant des cigales…c’est le printemps ? l’été ?….c’est la rentrée. Je suis à la fac…
« MONSIEUR FUJII ! ! NANAKO NE REAGIT PLUS DU TOUT ! Elle marmonne plein de chose qui n’ont aucun sens ! ! ! NANAKO REVEILLE-TOI ! ! »
Que je me réveille…il est trop tôt, encore un peu. C’est la rentrée. Elel est encore là. Elle n’est pas partie en league ? …mes cheveux sont humides. Est-ce que je transpire ?…non…il pleut. Je pars pour mon premier jour à la fac….
Il fait plutôt froid pour le printemps. C’est par un temps brumeux et pluvieux que je dois me rendre à la faculté pour mon premier jour. Tous les étudiants grouillent sous leurs vestes, leurs parapluies ou leurs sacs pendus au-dessus de leurs têtes. Ce n’est que de l’eau, mais tout le monde court comme si le ciel allait leur tomber sur la tête. Pourquoi, il fait si bon…si froid. C’est vrai que c’est un temps déprimant… Mais j’aime beaucoup traîner sous la pluie pour sentir les milliers de gouttes ruisseler sur mon visage. Je ne transpire pas, il pleut. Non pas que j’aime ce genre de déprime, en fait…je trouve ça juste beau... Je ferme les yeux et lève la tête vers ces nuages gris en écoutant la pluie glisser sur ma peau. Oui, je dois paraître vraiment idiote à marcher au milieu de la foule en panique, et après ?…J’entends ruisseler l’eau sur les feuilles, retentir une cascade sous les pieds pressés des étudiants et gronder un torrent dévalant l’allée qui mène au portail… La pluie caressait ma nuque…c’était étrange. Je me suis coupé les cheveux ? Ha oui, c’est vrai, la veille. Est ce que ça aussi je le rêve ?…non…je ne rêve pas, je suis bien. J’ai 373
retrouvé ma couleur naturelle…brune, tellement banal. J’avais pour habitude d’essorer mes cheveux bleus après chaque averse…je crois que ça ne sera pas nécessaire cette fois. Quelqu’un le fait pour moi. Je me sens déjà mieux…
-
« Monsieur Fuji ! ! Est-ce que ça va aller ? ! Les ambulanciers avaient l’air inquiets ! Je…je ne sais pas. Ca fait quelques jours qu’elle ne se sentait déjà pas très bien. Je pensais que c’était seulement un petit rhume. Elle n’avait jamais été malade comme ça. Je…JE PARS AVEC ELLE ! »
J’entrais enfin dans l’amphithéâtre, trempée de la tête aux pieds. Des frissons me parcouraient, de froid ou d’excitation, sûrement les deux. Ca ne ressemblait pas à cette bonne vieille classe ou je m’endormais la plupart du temps. Ici, les bureaux n’étaient pas séparés et c'était des successions de bancs et de tables qui traînaient en longueur, s’offrant à moi. « Humm…ou est ce que je vais m’asseoir ? » Il y avait tellement de place que je calculais chacune d’entre elle. « Trop proche du tableau…trop loin…trop à droite…trop au milieu…non trop à gauche… » J’avais mis tellement de temps à choisir ma place que des centaines d’étudiants remplissaient déjà les potentiels sièges que j’avais choisi.
- « Haa…et puis merde. Je n’ai qu'à prendre la première place qui m’ouvre ses bras. - Une place qui ouvre ses bras ? Tu comptes t’asseoir sur quelqu’un ? ?! ! »
Quel est cet idiot qui écoute mes marmonnements ? !
- « IDIOT JE ! ! !….Na…NASU ? ? ? - …pas terrible ta coupe de cheveux. »
Atsuya Nasu…décrire en un seul mot tous mes sentiments quand je découvris son visage souriant derrière moi était impossible. Il portait un blouson aussi blanc que ses cheveux et je me replongeais dans ses yeux violets une nouvelle fois encore, y voyant défiler les années passées. Seize ans…j’avais seize ans quand je l’ai rencontré…et me voilà dans mon récit…trois ans avant ce jour.
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Chapitre 30 : Kyoto **Nasu
Je me réveillais en sursaut ce matin là. Mon cœur battait à un rythme effréné, une goutte perlait sur mon front. Un cauchemar ? Je ne me souviens pas. Je regardais autour de moi…l’ombre tamisait les formes de ma table basse. Quelle heure était-il ? Je saisissais mon téléphone qui me servait surtout de réveil. L’éclairage m’éblouissait brutalement le visage avant de s’adoucir sur la photo de Nanako, prise à son insu. Je ne pouvais retenir un sourire, comme tous les matins ou j’admirais ce visage radieux…
Flashback, Nanako et Nasu dans la chambre de Nanako.
-
« Nasuuuu, pourquoi Elel t’envoie des messages et pas à moi ? ! ! ! Hoy, t’es jalouse ? Rigola Nasu en lui passant la main dans les cheveux. Evidemment ! ! ! Moi aussi je veux des messages ! Eleeeeeeeel ! ! ! Cria t-elle en regardant son téléphone sans réaction. Allez sonne-toi aussi ! Hahaha ! T’as qu’à lui envoyer un message, elle te répondra. Non, fais voir le tien. C’est p-r-i-v-é. Ayyyyyyyyye ! elle te dit des trucs sur moi ! ! ! ! ! s’horrifia Nanako en essayant d’attraper son téléphone. Hoy, intéressant ! alors tu préfères visiter Kyoto que Tokyo. Pourquoi ? AYE ! ! ! Elle te raconte ma viiiie ! Cria Nanako en se jetant sur Nasu pour lui prendre le téléphone. LEVE PAS TON BRAS ! ! Hoy, alors n’essaie pas de me le prendre. Et puis…bouda Nanako, pourquoi tu veux savoir quelle ville je préfère ? tu peux me le demander. Je disais simplement à Elel que je voudrais bien partir quelque part avec toi. Oui je pourrais te le demander c’est vrai…Mais…ça ne serait plus une surprise. Une…une surprise ? pour moi ?..tu…TU VEUX M’EMMENER EN VOYAGE ? ! »
A ce moment là…son sourire avait créé un ouragan dans mon ventre. Je n’avais pas pris le temps de répondre que mon doigt avait appuyé sur l’appareil photo, capturant ce que je voyais le plus rarement chez Nanako. Son sourire, qui avait plus de valeur que ma propre vie. Je tombais plus amoureux encore de ses deux petites fossettes, de ses yeux pétillants et de ses lèvres attirantes.
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« Alors ? Pourquoi Kyoto ? …il y a …plein de temple là bas. Je voudrais en voir un. Tu sais que tu n’as pas le droit de crier dans les temples. Aye aye aye ! Je ne crie jamais. haha…Hahaha ! ! ! TU TE MOQUES ! ! HAHA ! ! Dé..Désolé ! Si tu veux crier, je t’en empêcherais, c’est pas plus compliqué. Ca je voudrais bien savoir comment ! …hoy…c’est simple…clama-t-il étonné en laissant un court silence avant de reprendre, passant sa main sous son menton, lui levant doucement le visage : Comme ça. »
J’aimais voir ses joues rosées, sentir son souffle se poser sur mes lèvres….
** fin du flashback
Je frissonnais… ca faisait longtemps que ce souvenir n’avait pas été aussi clair. Depuis quand n’avais-je pas vu son visage ? Depuis quand…mes bras ne s’étaient-ils pas refermés sur ses frêles épaules ?
Je me levais et me précipitais vers le miroir. Le sabre que m’avait offert mon père quand j’étais plus jeune trônait là et étincelait de mille merveilles. Je caressais quelques secondes l’inscription gravée dessus avant de me décider à le sortir de son fourreau. Je n’avais plus de doute, quelque chose me disait qu’il fallait que je le fasse et je sectionnais d’un coup sec mes cheveux qui avaient tant poussé. Les cheveux blancs voltigeaient encore sur la table de chevet ombragée. J’étais prêt. Prêt à affronter Père. Orie avait entrebâillé la porte de ma chambre, satisfaite.
**
Pendant ce temps…
** Elel
« C’EST UN CAS D’URGENCE ! IL FAUT LE DIRE A NASU ! » 377
Je criais sans cesse, faisait les cents pas dans le couloir de l’hôpital, revenait à l’assaut en me torturant l’esprit de remords comme : Pourquoi je ne l’ai pas vu ? Elle se plaignait d’avoir mal à la gorge, et le lendemain, elle disait avoir mal à la tête. Pourquoi je ne l’ai pas surveillée ? Elle paraissait tellement fatiguée depuis ces derniers jours…et pourtant, elle venait toujours m’encourager pendant les entraînements. J’aurais du lui dire de rentrer ! Mais Nanako est….TELLEMENT TETUE ! Haaaaaaa ! Bon sang. Keiji avait beau me dire que Nanako ne m’aurait pas écoutée de toute façon, ça ne changeait rien au fait que je n’avais pas assez pris soin d’elle.
-
« Keiji ! je vais chercher Nasu. Quoi, maintenant ? il fait nuit ! Mais je dois faire quelque chose pour elle ! Et tu crois que réveiller Nasu pour lui dire que Nanako est à l’hôpital est une bonne idée ? Ils ne se sont pas vu depuis pratiquement deux ans ! MAIS…cria Elel avant de se mordre la lèvre, les larmes aux yeux. Mais…si je ne fais rien…marmonna-t-elle par la suite. Attends au moins de voir ce que disent les médecins. Et…si tu veux toujours le dire à Nasu…je t’accompagnerais. Keiji…. …je sais. »
Etre ici…nous rappelait à tous le drame qui nous avait touché de près. Toru était encore énormément présent dans nos pensées. Je me souvenais de son visage pâle, des masques que l’on était obligé de porter pour lui rendre visite, de sa voix, de plus en plus infime…
Je me rendais compte, encore une fois, du sang froid de Keiji face à toute épreuve. Il avait toujours les mots pour me faire sourire, me consoler ou me faire rougir…Je levais mes yeux qui se noyaient dans cet océan bleuté entrecoupé par sa chevelure dorée. Il pouvait aussi bien éclairer un couloir sombre…comme il éclairait mes pensées. Il faisait fuir les nuages qui me menaçaient à l’horizon, il était l’océan qui dévastait tout pour que ma vie ne soit qu’un long fleuve tranquille. Je serrais son pull de laine tandis que sa main essuyait déjà des larmes qui n’étaient pas encore tombées. Ses lèvres se déposaient tendrement sur mon front, réconfortantes et chaudes. Alors que j’avais pour habitude de partir au quart de tour, il était toujours celui qui faisait les choses posées et réfléchies, il était ma boussole et mon Nord.
Des pas pressés résonnaient vers nous. J’avais tout de suite reconnue cette démarche, légèrement boiteuse depuis quelques semaines. Les rhumatismes d’un vieux père. 378
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« Monsieur Fujii ! ! Elel ! Keiji. Je viens de voir le médecin. Avait-il clamé de façon saccadée, tout en reprenant sa respiration, une main sur son genou. Alors ? S’empressa Elel qui s’était levé d’un bond. Ce n’est…haaa…une minute. Supplia-t-il en levant le bras pour la faire attendre. …. Sans rien dire, Elel tapait nerveusement du talon, se retenant de crier comme l’aurait fait Nanako. Ce n’est qu’une grippe. Elle devrait être rétablie d’ici deux ou trois jours. Ils la garde en observation, mais…elle n’a absolument rien de grave. C’est…c’est tout ? ! S’exclama Elel, délivrée d’un poids, lourd et tortueux. En fait…elle a aussi des engelures aux doigts. Elle ne va pas pouvoir utiliser ses mains pendant ces trois jours. Ils lui ont mis des moufles de drainage. Des…moufles ? Ca veut dire que Nanako ne va même pas pouvoir se nourrir toute seule ? Mais…Une minute, elle va devoir dépendre d’une infirmière qui va tout lui faire ? Elle va… Oui je sais…souffla son père d’un visage grimaçant. Elle va… « quoi » ? s’inquiéta Keiji. Devenir…marmonna Elel effrayée, naissant d’un nuage noir à l’horizon… Nanajane sama. Vous…bégayez Keiji, le visage aussi tendu que celui de Monsieur Fujii. Vous exagérez pas un peu là ? NON. Répondirent Monsieur Fujii et Elel à l’unisson. »
** Quelques heures après… Nanako se réveillait, la tête brumeuse.
** Nanako
Mes yeux étaient à demi ouverts sur un fond blanc. La lumière m’éblouissait et je ne pouvais qu’attendre que ce subterfuge passe enfin. Ma tête ne me faisait plus aussi mal. Je ne sentais pas l’odeur de mes draps, ni le moelleux de mon matelas, et toujours cet éclat aveuglant.
C’était comme si j’avais revécu ces deux dernières années dans mon sommeil…je repensais à toute ma vie, défilant en un éclair…
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Quelqu’un respirait tout près de moi, résonnant à mes oreilles, tiède et agréable. Mes cheveux se soulevaient quelques peu dans ses soupirs. Je m’étais prise à rêvasser, encore et comme tous les matins depuis ces deux dernières années, n’osant pas murmuré son nom. Peut être pour ne pas être déçue, pour ne plus avoir ce vague espoir encore présent lorsque mes yeux s’entrouvrait. Alors je me mordais la lèvre, et attendais que le brouillard blanc disparaisse. « Nanako ? ! Tu es réveillée ? ! ! »
Cette voix, je l’avais reconnue. Mais ce n’était pas celle que j’attendais. Pourtant je me suis surprise à sourire. Il m’attendait, lui aussi. Etait-ce juste qu’il attendait quelque chose de moi ? - « Goku… - NANAKO ! J’étais tellement inquiet ! Ton père m’avait dit que ce n’était…ha ! enfin, est ce que ça va ? Tu as mal quelque part ? - Je vais bien… » Il n’avait pas répondu, sans doute conscient qu’il me fallait le temps pour émerger de ce lourd sommeil. Je clignais des yeux et le blanc s’épaississait enfin pour laisser apparaître un plafond ou le néon s’efforçait de rendre mon teint plus pâle qu’il ne devait l’être.
Goku s’était penché pour mieux m’observer, déceler des cernes, des mimiques ou une plainte que j’aurais voulu cacher. Mais ce que je vis de mon côté, n’était pas à lire sur mon visage, mais dans mon cœur qui se serrait.
Ses yeux de braise inquiets, ses lèvres, timides et tremblantes, son regard perdu dans le mien comme si plus rien n’existait autour de nous. A quel moment allais-je pouvoir le frapper pour qu’il cesse de me regarder ainsi ?…à quel moment…je n’en ai plus eu le courage ?
Mes yeux s’embuaient et presque aussi vite…mes joues se creusaient de larmes.
« Nanako… »
Il avait soufflé, ses sourcils effondrés, essuyant mes yeux du coin de sa manche.
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« Désolé de ne pas être celui que tu attendais. Aye…je n’aurais pas aimé qu’il me voit ainsi. Je suis tombée malade…Elel doit être dans tous ses états… »
Ma respiration s’était coupée, une boule logée au fond de ma gorge me nouait la poitrine. Pourquoi je ressentais ce sentiment…comme si quelque chose de grave s’était passé…Une angoisse difficile à définir, mon corps entier me faisait mal, tremblait et s’affolait.
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« Ca ne va pas ? Non. Il y a …il y a quelque chose, de différent. Tu veux dire…entre nous ? Aye ? Ha…non…je…je veux dire. Non…rien. »
Quel était ce sentiment étrange…Nasu. Toutes mes pensées étaient brusquement focalisées sur lui, mon cœur battait la chamade comme si je pressentais que quelque chose était arrivé. Je me relevais, tirait la couverture.
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« NANAKO ? ! TU FAIS QUOI ? Tu comptes quand même pas partir hein ? J’en sais rien…mais…Aïee… »
Ma tête tournait, une vague de chaleur envahissait mon corps et bientôt, mes jambes, fébriles, refusèrent de se mouvoir.
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« Arr…arrête…Nanako. Repose-toi, tu as une forte fièvre. JE NE PEUX PAS RESTER LA ! D’accord. Coupa sérieusement Goku en lui tenant la main. Viens. Je t’emmène. »
Je souriais, les larmes aux yeux…je tendais le bras, tentant de bouger mes doigts…Qu’est ce que…des gants m’empêchaient de lui prendre la main.
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« Alors ? Se pressait Goku. Tu viens oui ou non ? Je n’y arrive pas…qu’est ce que j’ai aux mains ? Tu en as mis du temps à t’en rendre compte. Tu as laissé tes doigts dans la neige pendant bien une heure. Tu as des engelures. Alors, tu veux toujours partir ? … C’est bien ce que je pensais. …
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Nanako…reprit calmement Goku en se rasseyant à ses côtés. Laisse-moi…prendre soin de toi. Je t’aime…Je voudrais te rendre heureuse. Je ne te laisserais jamais, je ne te quitterais jamais. Je te ferais toujours passer en premier, quoi qu’il m’en coûte. Choisis-moi. Je te promets un avenir merveilleux… Un avenir aux airs de conte. On partira en voyage, on ira voir les temples que tu voulais tant voir, et on… Kyoto…soufflait Nanako les yeux dans le vague. je veux aller à Kyoto. Mais…on a pas le droit de crier dans un temple. Je te laisserais crier où bon te semble… … Mauvaise réponse. Nanako…dis-moi que tu ne ressens rien pour moi et j’arrête. Je ne ressens pas…la même chose que toi. Dé…désolé Goku. Alors, tu ne m’aimes pas, même un peu ? Aye…Je t’a… »
C’est dans un grand fracas que la porte de la chambre s’est alors ouverte, me laissant la bouche grande ouverte tandis que Goku retenait encore son souffle.
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« NANAKO ! ! J’ai entendu ta voix, je n’ai pas rêvé ! ! Criait joyeusement Elel en courant à son chevet, poussant sans gêne Goku qui s’y tenait. ELEL ! ! Cria à son tour Nanako, levée d’une soudaine éclaircie. Comment ça va ? Ta tête ? Tes mains ? Tu as les yeux rouges ! Haha, AYE ! je vais bien !…Rétorqua-t-elle aussitôt en levant ses bras. Hein ?…ha…j’avais oublié ces moufles. Idiote ! Cria Elel en levant le poing sur sa tête avant de s’y arrêter à quelques centimètres. HA ! T’as de la chance d’être malade ou tu l’aurais reçu celui-là ! Kyaaaaaa ! Elel ! Tu n’aurais pas osé ! ! Hurla Nanako, des larmes de crocodiles aux coins des yeux. Et comment ! Tu nous as inquiétés ! Ton père arrive, il discute encore avec le docteur. Je crois qu’ils parlent de ta sortie. Aye aye, dis-moi plutôt comment on enlève ces trucs au bout des mains. Non mais c’est énervant ! ! Cria-t-elle en remuant ses poignets de tous les côtés. CA VEUT PAS S’ENLEVER ! !…peut être si je tire avec les dents…Nyaaaa ! ! ! Haha…hahahaha ! ! ! HAHAHA ! ! Eclata de rire Elel, se tenant les côtes pour s’arrêter. Et dire….haha…et dire que je me suis encore mise dans tous mes états…Bon sang…reprit-elle en reprenant son souffle, posant ses mains sur les deux moufles qui gesticulaient devant elle. Nanako. Fais attention à toi d’accord ? Quand je serais vieille et ridée, dis-toi bien que mon cœur ne pourra pas supporter ça. Elel…dé…Désolé. J’ai encore fait des bêtises hein… Oui. La prochaine fois que tu es malade et que je ne t’entends pas assez te plaindre, tu n’hésites pas à me balancer une batte dans la tête. Je…JE NE POURRAIS JAMAIS TE FAIRE CA ! Alors fais-le à Keiji. AYE ! HEY ! Lança Keiji dans leurs dos. Là, tu n’as même pas hésité ! Tu pourrais au moins faire semblant ! »
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Tout le monde rigolait, Goku aussi, faisant comme s’il ne m’avait rien demandé, et je faisais de même. Les rires se mêlaient tandis que Keiji me défendait d’enlever mes moufles. Je fronçais les sourcils, tirait sur le scratch avec les dents, ses doigts s’enveloppaient autour de mes poignets, les serraient à nouveau, j’échappais à ses mains tandis qu’Elel prenait le relais sur ma droite… Goku tenait les comptes quand tout à coup le calme survint.
« Papa ! »
Elel et Keiji s’écartaient à peine, qu’il avait déjà sauté dans mes bras.
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« Pa..Papa…c’est…c’est un peu gênant tu sais… C’est pas grave, laisse ton vieux père serrer sa fille dans ses bras…dis-moi…Tu n’aurais pas pris un peu de… PERVEEEEEEEERS ! ! Cria Nanako en lui donnant un coup de moufle dans la tête. Hahaha ! Rigola son père. Ca chatouille ! Fait voir, recommence ? Haaa…souffla Nanako blasée. PAPA ! ! »
Son sourire ne quittait pas son visage, et le mien non plus. Non je n’étais plus triste, comme chaque minute après mon réveil. Il y avait devant moi une source inépuisable de bonheur. Il ne manquait plus que Nasu…que lui…pour le rendre à son paroxysme.
Je voulais revoir ses cheveux de neige, ses yeux violets dans lequel j’aimais me perdre, et comme tous les matins, je respirais une bouffée d’air frais, bombant ma poitrine et fermant les yeux, à la recherche d’une once de son parfum.
Ils partirent tous aux alentours de midi.
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« Nanako…Nanako ! Hein ? Sursauta-t-elle. Aye ! Bonne journée à toi aussi Goku, on se revoit demain à ma sortie. D’ici là j’aurais bien fini par enlever ses moufles ! Ha…oui, à demain. »
Il me faisait signe de la main et quittait la chambre…
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« GOKU ATTENDS ! ! … Pour…pour tout à l’heure… Oui…j’ai compris. Soufflait-il sans se retourner, prêt à repartir Je t’adore Goku… »
Il s’était arrêté et avait tourné son visage aux sourcils abaissés, avant de répondre posément :
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« Mais je ne serais jamais lui… je le sais, depuis le premier jour ou je t’ai connu. …Dé…désolé. Ne le sois pas. Je ne regrette pas d’être amoureux de toi et…je ne regrette pas de te le dire, ni de t’avoir demandé de me choisir. J’espère seulement qu’il ne te fera pas attendre plus longtemps et… qu’il te rendra heureuse. …il le fait déjà. Nanako. Je ne pense pas revenir demain. Alors…on se revoit après les exams… Non. Coupa Goku, le visage apaisé. Je ne pense pas revenir, tout court. Aye. Comprit Nanako avant de reprendre calmement : Je te souhaite de trouver la fille qui mérite cet amour. Malheureusement, je l’ai trouvée, mais trop tard. »
La porte se fermait derrière ses mots, c’était un adieu, bref et définitif.
Je plongeais ma tête dans mon oreiller, comptait les minutes défiler, voulu attraper les livres de révisions que m’avait laissé Elel, en vain. Qu’est ce que je pouvais bien faire ? Je m’attaquais à nouveau à mes gants, rongeant le strap que m’avait resserré Keiji d’une force dont je ne l’aurais pas soupçonné, le détestais et abandonnais. Attendre jusqu’à demain midi ainsi ?…c’était trop ennuyant. On m’avait autorisé à me déplacer, mais avec ces gants...plus facile à dire qu'à faire.
Je posais un premier pied à terre, mes jambes avaient déjà retrouvées tout leur équilibre et les médicaments faisaient un effet redoutable contre la fièvre qui descendait à vue d’œil. Je me baladais, faisais le tour de la chambre, dégourdissais mes jambes. Ma tête ne tournait plus…
Je me calmais, enfin…m’asseyait contre le rebord de la fenêtre et observais au chaud, la neige saupoudrer la rue de ses milles merveilles. Des parapluies se pressaient dans la
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ruelle, les traces de pas aussitôt recouvertes. Les feux éclairaient les quelques voitures qui s’aventuraient encore par ici tandis que d’autres bravaient les glissades à vélo. Déjà, de la buée se formait sur la vitre, que mes moufles effaçaient sans grand succès.
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« Tu veux que je te fasse la lecture ?…Nanako nee-chan… Aye ? ! »
Cette voix…Cette fille !
« ORIE ! ! ! ! …ORIE ! ! ! »
Je me levais d’un bond, je ne pouvais pas le croire, c’était bien elle.
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Nanako ! ! ! Cria t-elle en se jetant dans ses bras Orie ! ! ! Je…je ne suis pas en train de rêver ou quelque comme ça hein ? ! Ho mon dieu ce que tu as grandi ! ! ! Tu m’as dépassée ! Tu m’as manquée…Nanako nee-chan ! AYE ! ! Toi aussi ! Mais qu’est ce que tu fais là ? Attends ! Laisse-moi te regarder ! Tu es tellement belle ! ! ….Aye…Tu…Tu es blessée ? »
Ses cheveux lisses reflétaient d’un voile argenté, tombaient en cascade sur sa veste rose. Son sourire était radieux et aussi frais que ses joues légèrement abîmées par le froid. Et ses yeux…aussi violet que ceux de son frère, rafraîchissait le plus doux de mes rêves. Un pansement couvrait son front et son menton et malgré son sourire, son teint était pâle et fatigué.
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« Ce n’est rien. Goku est venu au dojo nous prévenir. Go…Goku ? Oui, hier soir. J’étais inquiète, et…Aya nii-san aussi. …Na…su… Il regrette de ne pas être à tes côtés…il voulait vraiment venir ! vraiment…il a essayé mais…il m’a fait promettre de ne rien te dire…je suis désolée. Aye…est ce qu’il va bien ? Maintenant…souffla Orie d’un sourire serein. Oui…il ne peut qu’aller bien. Et….et toi ? Tu t’es blessée ? Questionna Nanako en passant ses doigts sur le pansement qui entourait son front. Haa ! Je te l’ai dit, ce n’est rien ! haha…ne t’inquiète pas pour ça, ce ne sont que des éraflures. 385
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Ca m’a l’air bien plus que des éraflures Orie ! Et…tes mains…sont toutes abîmées ! Ha ! ! Cria subitement Orie en attrapant ses moufles, évitant ainsi de se lancer dans des explications. C’EST TOI QUI ES A L’HOPITAL ! TU AS DES MOUFLES ? Il ne fait pas si froid ici. Ho. C’est vraiment énervant d’avoir ça. Râla-t-elle en secouant ses mains. C’est censé drainer mon sang. J’ai bien essayé de l’enlever avec les dents mais…Ha, j’ai une idée, enlève-les moi ! Hors de question nee-chan. C’est pour ta santé que tu dois les porter. ALORS ! Coupa soudainement une infirmière à forte corpulence qui poussait la porte. Vous demandez encore à ce qu’on vous enlève ces gants hein ? ! Votre père m’avait dit que vous étiez têtu, mais je n’imaginais pas à quel point. Ecoutez ma petite. J’ai beaucoup de boulot et je ne peux pas venir vous surveiller toutes les heures. Donc je vais être franche. Si vous les enlevez, le sang ne circule pas correctement et vous risquez d’avoir des problèmes d’articulations. Ca vaut peut être le coup d’attendre demain non ? C’est l’affaire d’une journée. M’avez-vous bien saisi ? ! Grrrr.. OUI ! ! ! Cria Orie en passant devant Nanako qui était rouge de colère, la cachant complètement de l’infirmière. On a compris. Très bien. Je compte sur votre discipline. Clama-t-elle en lui déposant un comprimé sur la table. OUI ! Rétorqua aussitôt Orie en la remerciant alors qu’elle refermait la porte derrière elle. RAAAAAAH ! Hurla Nanako en donnant un coup de pied contre la porte. JE VEUX RENTRER A LA MAISON ! Nanako… Ha…Orie…dé…Désolé. Je ne voulais pas m’énerver Hahaha ! nee-chan. Je suis contente, de te voir te porter si bien. J’aime entendre ta grosse voix, ça me fait toujours autant sourire ! Je vais te laisser maintenant. Reste. »
** Orie
Ses yeux avaient soudainement brillés comme si une perle miroitait au fond de ses pupilles. Nanako était devenu…une femme magnifique. Je ne quittais plus ce regard qui soulevait en moi des sentiments que je croyais oubliés. Aya avait raison, elle a toujours la taille mini pouce et…elle est pourtant bien plus belle que dans mes souvenirs. Ses yeux argentés s’étaient arrondis, son visage s’était aminci et paraissait plus adulte…mais tout le reste. Tout le reste n’avait pas changé, c’était toujours la même Nanako. Celle qui criait à tout va, agissait avant de réfléchir, c’était drôle et agréable ! Pourtant…elle me tenait là, sa moufle tentant de serrer mon poignet en vain, ne voulant pas me voir faire demi-tour. Moi non plus je ne voulais pas partir, il était de toute façon trop tard pour ça, je n’en avais plus la force. Je me jetais dans ses bras…j’étais plus grande qu’elle. Je ne pouvais 386
plus serrer sa jupe comme autrefois, rester accroché à sa veste ou me cacher derrière elle. C’était comme si dix ans étaient passés.
Elles me tapotaient le dos et je souriais :
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« Tu comptais assommer l’infirmière avec des moufles ? Aye aye, capitula Nanako en la laissant respirer. Avec ça, c’est elle qui m’aurait mis KO. Hahaha !…je suis contente, tu as l’air d’aller bien mieux que ce que nous pensions. De…De quoi tu parles ? ….Dis-moi plutôt, ce qu’il t’est arrivé depuis ces deux dernières années. C’est à toi de me raconter haha ! Clama Nanako en sautant sur son lit. Alors, tu es rentré au collège avec Kazumi ? Oui ! On n’était pas dans la même classe la première année, mais pour la suivante, on a eu de la chance ! Et puis je me suis fais d’autres amis aussi ! …je dois dire…que je n’aurais jamais pensé aimer autant l’école. Et…comment il se porte ?…je ne l’ai pas beaucoup vu depuis l’enterrement de Toru. …Ca va, il s’y était préparé. J’étais là moi aussi…avec Aya. On est resté à l’écart pour ne pas troubler les esprits. On est allé présenter nos condoléances à la famille, à Alexia et bien sur, nous sommes un peu restés avec Kazumi. Je suppose…qu’ils ne vous l’avaient pas dit. Aye. Il y avait plus important à penser. Souffla Nanako en s’asseyant sur le lit. Alors ! Reprit plus gaiement Nanako. Personne ne t’embête à l’école…hein ? Haha ! Non personne. Enfin, il y en a bien eu au début, mais…je pensais toujours à toi, et je ne voulais pas te décevoir. Me…décevoir ?…TU NE M’AURAIS JAMAIS DECU ORIE ! ! S’offusqua Nanako en redressant son dos, rejoignant ses jambes en tailleur en enfonçant ses moufles sur ses genoux. AYEEEEEEE ! ! JE SAVAIS QUE J’AURAIS DU VENIR ET … Hahaha ! Rigola sans gêne Orie, les joues rosées. En fait, je me suis fait renvoyer au bout d’une semaine. »
Nanako faisait des centaines de gestes incompréhensibles avec ses moufles. J’étais heureuse de la voir s’énerver pour moi…comme à l’époque. Ce temps-là…ou j’étais plus petite qu’elle encore, chétive et craintive. Je ne faisais confiance à personne et ne parler qu’à demi mot avec Nasu. J’avais grandi et pourtant, je me sentais toujours la même petite fille à ses côtés. J’aimais me faire cajoler. Je l’admirais, ses longs cheveux bleu ardoise qui chatouillaient ses épaules. Elle paraissait plus féminine avec les cheveux de cette longueur. J’imaginais les différentes coupes qui pouvaient lui faire ressortir ses grands yeux ronds anthracite. Son teint de pêche était aussi lisse que ses lèvres et faisait concurrence à une fleur de cerisier. Elle explosait de joie dans ses récits et encore plus dans les miens. Parfois ses yeux se détournaient une demi-seconde comme si ses pensées s’égaraient un instant.
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Mes cours aux collèges s’étaient déjà terminés, tandis que Nanako préparait son diplôme de fin d’année. Des livres trônaient à son chevet, tandis qu’un autre était retourné sur le sol, témoignant d’un acharnement à vouloir être lu. Je le ramassais et entamais la lecture d’un chapitre auquel je ne comprenais rien.
Je me balançais sur la chaise alors que Nanako avait fini par se rallonger calmement. Elle me récitait des formules, des noms de végétaux à rallonge auxquelles sa prononciation était parfaite et des descriptions pour le moins complexe.
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« Nanako, C’est quoi l’option que tu as prise ? Tu as choisis dans quoi tu voulais te lancer ? Hum ? Je veux devenir paysagiste ! Je t’en avais parlé. He…he bien, non, il ne me semble pas. Je savais que tu aimais la nature, mais pas que tu l’étudiais. …Quand j’étais petite, Kei venait tous les étés voir sa cousine Elel. On se baladait souvent dans les parcs et… Et tu t’endormais sous les feuilles persuadée que c’était des feuilles de bananier ! Clama Kei qui était entré sans frapper. KEI ! ! Cria Nanako en se levant du lit pour lui sauter dans les bras. Haha ! ! Qu’est ce qui t’arrive, je t’ai tant manqué que ça ? Salut Nanako. Ajouta Haru qui entrait derrière lui. Tu es en forme pour quelqu’un qui squatte un lit d’hôpital. Haru ! ! Tu es venu aussi ! Il ne fallait pas se déplacer pour si peu. Pour si peu ? Répéta Haru en jouant avec ses moufles… Alors…qu’Orie aussi est ici. Salut…Orie. Bonjour Haru. Répondit-elle poliment en se levant de la chaise. »
** Nanako
Orie et Haru se regardaient avec insistance et n’échangeaient pas un mot. J’imagine que lui aussi voulait des nouvelles de Nasu. Et…qu’Orie préférerait ne pas s’étaler davantage. J’avais volontairement omis de lui demander comment se passait la relation avec son père et…comment se portait Nasu. Lui demander me paraissait presque impossible, comme si le savoir m’éloignerait encore plus…
Ma seule réponse était…que je ne savais pas ce que je voulais.
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Orie m’avait déposé un baiser sur la joue et s’excusait de devoir partir à présent. Je ne la retenais pas, tandis qu’Haru quittait la chambre à ses côtés.
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« Désolé de ne pas être venu plus tôt. S’expliqua Kei. Yumeko est partie à Tokyo pour passer son concours et je me retrouve seul à la boutique… Tu n’étais pas obligé de venir, rassura Nanako. Mais…qui garde le journal là ? Personne, j’ai fermé pour quelques heures. Mais, plus important, comment ça va, toi ? Ta tête et…tes mains ? Ma tête va bien, c’était une forte fièvre mais la voilà presque disparue ! Et, j’enlève ces choses demain, ils ont dit que je n’aurais aucune séquelle. Tant mieux. On s’est tous inquiétés. Alexia surtout était dans tous ses états, elle s’est préparé je ne sais combien de fois pour venir…mais n’a pas eu le courage de passer la porte. Aye…je comprends…Désolée… »
Il me déposait un baiser sur le front et me câlinait comme au temps où je m’égratignais les genoux. Haru était revenu quelques minutes plus tard avec un air satisfait et détendu, avant de souffler ces mots, qui me laissèrent sans voix.
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« Tu veux des nouvelles d’Atsuya ? …»
J’oubliais parfois le sang froid d’Haru. Bien que c’était souvent involontaire, il n’était pas du genre à passer par quatre chemins pour avoir une réponse rapide et concise. J’aimais son caractère et…oui. Je voulais tant avoir de ses nouvelles…et en même temps…j’avais peur de savoir. Un long silence s’était installé. Kei regardait Haru d’un air dubitatif, tandis que lui, me regardait droit dans les yeux. J’ouvrais la bouche mais…aucun son n’en sortit, jusqu’à ce que celle d’Haru retentisse enfin.
« Il reviendra…bientôt. »
Il passait sa main dans mes cheveux et un demi-sourire s’affichait sur son visage. Je le regardais avec de grands yeux curieux. C’était la première fois qu’Haru faisait preuve de tant d’affection envers moi. C’était même mon premier souvenir d’un geste si tendre…
« Nanako. Je suis désolé que tout se soit déroulé de façon si dramatique. Mais…vous me faites penser à deux amours interdits. Et ça…crois-moi j’en ai fait l’expérience. Soit patiente. Tu sais qu’il m’a dit de te pousser à aller de l’avant, et même de rencontrer 389
d’autres garçons. Franchement, quel imbécile ! Il ne le pensait pas du tout. Parce qu’il est comme toi. Vous êtes fait pour être ensemble. Je le sais, depuis la première fois où je t’ai rencontré. Atsuya n’a jamais plus été le même, il était libre, et incroyablement rieur. Je veux le revoir comme ça… Alors, soit patiente, encore un peu... »
** Haru
J’essuyais sa larme qui coulait sur sa joue. Si Atsuya la voyait…il ne repartirait plus, plus jamais. Bon sang Atsuya… ! T’a intérêt à vite te rétablir…
Moi aussi, je veux la voir sourire comme avant. Son vrai sourire, celui qu’elle n’a qu’avec toi. Notre bonheur à tous, repose sur vous.
** Nanako
Comme si de rien n’était, Haru avait entraîné Kei avec lui après s’être assuré que j’étais en bonne santé.
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« Quoi… ? S’inquiétait Kei en suivant Haru malgré lui jusqu’à la porte. On doit déjà y aller ? on vient d’arriver ! Ne laisse pas ton journal fermé trop longtemps, elle va bien. AYE ! ! Merci d’être venus ! »
Je me retrouvais donc seule à nouveau, je tremblais encore en me répétant les douces paroles d’Haru…je sautais sur le lit et m’allongeais, les deux bras grands ouverts.
** Une semaine plus tard…
** 390
Les examens de fin d’année avaient débutés et toute la classe planchait depuis des heures. Mes mains se dégourdissaient enfin sur le papier brillant et glissant. Je levais un dernier coup d’œil à la classe…Une vague nostalgique me faisait sourire. Yuka gommait une réponse incorrecte, Lucy n’avait pas dérogé à ses habitudes et avait nouée ses cheveux en de longues tresses qui se baladaient sur sa table. Izumi s’appliquait sur sa feuille tandis que Kotoko paraissait hésitant. Chichiro et Arumi grattaient un vrai pavé alors que Keiji semblait déjà avoir terminé. Elel avait croisé mon regard, souriante et confiante.
Haru passait lui aussi ses examens de troisième année à la faculté. J’imagine que ça devait être d’un tout autre niveau. Aki avait pris des vacances pour accompagner Yumeko à Tokyo et l’encourageais dans son concours. A peine partis depuis deux jours que ce phénomène toujours d’aplomb me manquait déjà. C’est la première fois qu’il voyageait aussi loin, et dans la plus grande ville du Japon en plus…Moi aussi, j’avais envie de sortir d’ici, voir du pays…voir Kyoto.
C’était devenu une résolution. Après la fête de fin d’année, je partirais.
Les résultats des examens étaient tombés deux semaines plus tard. A ce moment-là, la neige avait disparu, laissant place à des rues humides et brumeuses.
On avait tous obtenus notre troisième année, et chacun avait été accepté dans les facultés de leur choix.
Ce soir-là, une grande fête avait été organisée dans un Karaoké ou les voix les moins accordés criaient leur joie au micro.
** ELEL
Tout le monde se réunissait une dernière fois avant les vacances. L’ambiance était à son comble, quand Lucy appelait Nanako au micro. Ce n’était pas pour chanter, mais pour qu’elle s’avance vers la petite estrade. Nanako était vraiment radieuse. Ses cheveux bleutés relevés en chignon, seules quelques mèches ondulées venaient épouser ses 391
épaules légèrement dénudées. Deux petites boucles en forme d’étoile tombaient de ses oreilles et scintillaient dans les projecteurs qui étaient braqués sur elle. Ses yeux discrètement maquillés de paillette s’illuminaient de part et d’autre de son visage, rayonnant l’argent de ses grands yeux ronds. Elle portait une ravissante robe de laine assortie à ses cheveux bleutés et ondulés pour l’occasion.
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« Aye Aye ! Compte pas sur moi pour chanter. Grogna Nanako Je m’y risquerais pas ! Rigola Lucy tandis que toute la classe se regroupait autour de Nanako. Aye ? Qu’est ce que vous faites ? NANAKO ! Avait interrompu Yuka en lui tendant un long cadeau en forme de bonbon géant. Aye ? ! Qu’est ce…qu’est ce que c’est ? ! Un cadeau, de notre part à tous. Un…un cadeau ? pour moi ? Mais…pourquoi ? Hey. S’avança Kotoko en lui passant le bras autour de la nuque. Parce que vous êtes le pilier de nos cœurs, Mademoiselle Fujii. Aye aye. Râla-t-elle aussitôt en mimant de le frapper. Est-ce qu’un jour tu arrêteras de me vouvoyez ? Un jour peut être. Mais pas aujourd’hui. Ou…bégaya Izumi aux joues rosées. Ouvre… »
Tous les yeux étaient braqués sur elle. Ses joues s’empourpraient et on voyait clairement qu’elle était à court de blagues tant elle était émue. Kotoko et Izumi se tenaient la main dans l’attente de voir un sourire apparaître, Lucy contenait sa joie et Keiji la regardait d’un air fier. Ils étaient tous là…tout ceux qui était avec elle sur le toit ce jour là, ce jour où tous ses voiles se sont dissipés. Arumi, Chichiro, Kira…et toute la classe qui nous avait accompagnés pendant des années. Le papier était rose pailleté. Il devait faire la taille de son bras. Elle l’admirait un long moment sans oser l’ouvrir, ses yeux pétillants de curiosité, d’impatience et de rêve. Quelqu’un avait ouvert la porte de la salle et le vent s’y était soudainement engouffré, soulevant les fins cheveux ardoise de la belle petite étoile qui n’avait pas été pour le moins troublé de la houle glaciale.
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« On est arrivé ! ! On est arrivé ! ! ! Criait Aki en levant le bras, tirant Yumeko derrière elle. On a raté le cadeau ? ! Non, Clama joyeusement Keiji d’un large sourire. Vous arrivez pile à temps. Bonjour Yumeko, félicitations pour ton diplôme. Félicitations ! Rétorqua aussitôt Elel, ses longs cheveux noirs glissant sur sa robe rouge carmin. Bonjour ! ! Ha, merci beaucoup ! Félicitations pour vous aussi.
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Allez Nanako ! Cria Aki en s’empressant de lui frotter les cheveux. On s’est dépêché pour ne pas rater ce moment. Aki ! Yumeko ! S’extasiait Nanako. Tokyo, c’était comment ? ! Félicitations Yumeko ! ! Merci Nanako ! A toi aussi. Tout le monde t’attend, insista Aki. Aye aye, tu dis ça alors que c’est toi qui joue le trouble-fête ? Hahaha ! rigola-t-il gêné avant de sourire face au regard moqueur de Nanako. »
Elle avait pris son temps pour savourer ce moment, et tirait sur la ficelle qui dévoilait…non. Le plus beaux des cadeaux à ce moment-là…C’était son sourire. Plus personne n’avait émis un mot…les regards restaient figés sur cet instant radieux qu’elle nous offrait. Plus un bruit ne venait troubler sa grâce, pas même le papier qui planait encore au-dessus du sol
Elle poussait la poignée…le parapluie en toile de soie égayer sa joie. « Bonne route, Nanajane sama » Brodé de noir sur les voiles rouges et ondulés. Chaque panneau de toile était signé de petits commentaires « porte-toi bien », « on pensera toujours à toi », « on s’excuse », « On t’aime »…
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« C’est…magnifique…souffla Nanako en prenant une grande inspiration. Nanako, marmonna Izumi…c’est…c’est pour te remercier. Me…remercier ? mais de quoi ? Moi, lança Lucy, tu m’as portée à l’infirmerie, et…tu as pris soin de moi. Je…je cherchais un endroit pour dormir…se justifia Nanako, honteuse. Et moi…tu…tu m’as aidé à être moins timide. Continua Izumi. Mais…non je n’y suis pour rien ! Je n’oublierais jamais ton poignet blessé par ma faute, coupa Yuka en s’avançant. J’aurais pu ne jamais rejouer au base-ball sans toi. Et moi, Souffla Kotoko, Vous m’avez…pardon. Nanako. Tu m’as sauvé d’un gorille. Ko…Kotoko…tu m’as…tutoyé… Haha ! ! Faut croire. Ça restera exceptionnel. Ho non !…surtout pas…Kotoko. Et moi. Cria Keiji en serrant Elel dans ses bras. C’est grâce à toi que j’ai pu cueillir la plus belle des fleurs. T’es ma meilleure amie…Nanako. Je te promets de prendre soin d’elle quand tu ne seras pas présente et…je te souhaite un merveilleux voyage. Keiji…mer…merci. Et nous, et nous ! ! S’enflammèrent Chichiro et Arumi. On t’aime tout simplement ! Et…marmonna Kira en lui volant un baiser sur la joue. Moi aussi. Merci Nanako, merci de m’avoir pardonné. …Tu n’avais pas à l’être Kira…c’est moi, qui doit te remercier. Et m’excuser. Tu vois, enchaîna un autre élève de la classe, Sébastien. Merci de nous avoir ouvert les yeux. Grâce à toi, ces trois dernières années étaient vraiment animées, drôles, et pleines d’aventures. On s’est tous rapprochés et…je crois qu’on est tous d’accord pour dire que tu nous as tous sauvé à ta façon. On t’avait jugé, depuis le primaire, pendant le collège. Et ? ! Clama t-il en accentuant sa voix d’une pointe d’humour : je 393
tiens être le premier à dire que tu as beau grogner, tu ne m’as jamais mordu ! Et je t’en remercie, donc tu vois, j’ai signé : « merci de ne pas avoir les crocs ». Tout le monde s’était pris d’un fou rire, Nanako comprise, jusqu’aux larmes en inspectant chaque inscription sur le parapluie de soie. Un brouhaha incessant avait fini par rendre l’atmosphère encore plus joyeuse qu’elle ne l’était déjà, quand Sébastien reprit son sérieux :
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« On était vraiment idiot et…j’espère que tu pourras réellement un jour oublier tout ça. Je n’ai pas envie d’oublier. Rétorqua aussitôt Nanako sans perdre son magnifique sourire. C’est ma vie. C’est ce qui fait ma force et ce qui me fait avancer. Si j’oubliais…je ne pourrais pas me rendre compte à quel point vous allez tous me manquer. »
Ses yeux s’embuaient presque de larmes, d’émotion et de surprise cette fois… de ressentir autant d’amour.
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« Je…Je ne m’attendais pas à un cadeau. Et encore moins…à un si beau. Haha ! Rigolat-elle en lisant les commentaires, une larme échappant à son contrôle, Qui a marqué « minipouce ? ! » Je ne suis pas une mini… Pouce. Coupa aisément Aki. Haha…hahaha ! Rigola Nanako sans arriver à le gronder. Tu ne perds rien pour attendre. J’espère bien parce que…ce n’est pas moi qui l’ai marqué. Alors…soufflait-elle, ses pupilles s’écarquillant au fil des secondes. Il n’est pas présent mais…je sais qu’il pense à toi et aller lui décrocher un autographe, crois-moi que j’y ai risqué ma vie ! Aye Aye ! ! je croyais que tu venais de rentrer de Tokyo ? …laisse moi être un héros et ne rien te dévoiler…et pas la peine de mendier Yum Yum, elle ne te dira… Merci Aki. Coupa Nanako en le serrant soudainement contre elle, le laissant les yeux écarquillés. Les bras en l’air au-dessus de sa tête, n’osant pas la serrer à son tour dans les bras. Na...Nanako. Si tu me lâches pas, je vais vraiment rougir. …je m’en fiche. Génial, j’ai cassé Nanako. Soupira-t-il avant de sourire face à autant de tendresse. »
** Aki
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Je me laissais aller à la serrer contre moi. C’était la première fois qu’on avait ce genre d’accolade et c’était même la première fois qu’elle ne me criait pas dessus. Faut dire que pour une fois je ne l’avais pas cherché. Elle était…vraiment mignonne. Etrangement, je ressentais de la colère qu’Atsuya ne soit pas là pour la voir, je suis certain qu’il était guéri de ces blessures maintenant. J’aurais voulu prendre une photo, filmer ce moment…mais rien n’aurait été à la hauteur de ses propres yeux pour la voir s’éblouir de délicatesse, quand quelque chose attira soudainement mon regard vers une des fenêtres de la salle. Ma colère disparut. Quel idiot. Il aurait pu se montrer.
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« Nanako, tu pars quand à Kyoto ? Ce soir, dès que la fête est finie, mon sac est prêt. …Quelqu’un t’accompagne à la gare ? Seulement Elel. D’accord. »
Je la laissais se desserrer doucement de mon étreinte avant de lui faire un baiser sur le front.
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« Hey…tu vas me manquer Nanako. Aussitôt revenu que toi, tu pars déjà. Je ne pars qu’une semaine. Est-ce que mes poings te manquent déjà ? Tu parles de ses deux petites mains ridicules ? Elles sont trop petites pour me faire vraiment mal. Aye aye ! ! ! Tiens, prend ça ! ! Cria t-elle en se moquant, lui donnant un petit coup sur la tête. Tu vois ? ! même Yum Yum arrive à me faire plus mal ! Kyaa ! Coupa Yumeko se sentant tout à coup concernée. Je ne te frappe jamais ! Hooo si ! Confirma Aki d’un grand sourire, les yeux en arc-en-ciel. Tous les jours en plein cœur ma Yum Yum. Et je tombe toujours plus amoureux encore. A…Aki….Marmonna-t-elle rouge écarlate sous les regards enviés de ses amis. »
** Nanako
Nous avions vécu tellement de chose tous ensemble, que tout ça me semblait presque irréel. Autour de moi, les rires se multipliaient, les mêmes qu’à cette époque où je les détestais tant. Ils m’avaient jugée, abandonnée. Et aujourd’hui, on se séparait dans le regret. Chacun m’agrippait par le cou, par la main, me faisant maladroitement chanter et danser…on avait tant encore à partager.
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** Sébastien
Je n’ai pas été un ami proche, ni même un camarade avec qui elle venait discuter de temps à autre. Non, j’étais seulement celui qui était dans la même classe que Nanajane sama, la dompteuse d’homme. Je ne me rappelle même plus qui l’avait surnommé ainsi, mais ça lui ressemblait bien. J’avais peur de me rapprocher de cette fille. Elle était bizarre avec ses cheveux bleus, sa petite taille et son caractère de tigre. Elle grognait sur tout ce qui bougeait et n’hésitait pas à montrer son poing à quiconque la défiait. Elle ne souriait jamais…et quand il nous arrivait d’entrevoir ce qu’on appelait son sourire, il ne nous donnait pas envie d’être avec elle pour autant. Et pourtant…aujourd’hui mes yeux n’arrivaient pas à se détourner. Son sourire était aussi beau qu’un arc-en-ciel, de couleur chaude, paisible, au ciel anthracite et papillonnant des cils. Je n’ai rien fait pour mériter un regard si doux, je ne l’ai jamais défendue, pas même ce jour-là sur le toit. Je me suis contenté de soutenir sa cause en espérant être pardonné. Les jumeaux ne sont jamais revenus…et s’ils décidaient de se venger encore ? Qui sera là pour la protéger ? Ou est passé ce garçon aux cheveux blancs ?… Je me souvenais de lui. Il était resté à l’écart de la classe sur le toit, et il avait surgit de nulle part pour sauver Nanako d’un coup de couteau. Je croyais…qu’ils étaient ensemble tous les deux. Ca ne me regarde pas vraiment mais…elle est si belle.
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« Elel… Sébastien ? s’étonna-t-elle en tenant son verre que Keiji remplissait de punch. Est-ce que…Nanako a un petit copain ? »
Elle avait fait les gros yeux, ne s’attendant sûrement pas à une telle question. Keiji aussi devait être vraiment étonné quand je remarquais qu’il continuait à verser le punch à côté du verre.
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« Oui. C’est…compliqué. C’est celui aux cheveux blancs ? … Je me disais juste que je ne l’avais plus vu depuis bien longtemps. Mais, si tu veux mon avis, il n’y a rien de compliquer en amour. Si je te disais de choisir entre ta petite amie et ta petite sœur ?….Rétorqua Elel soudainement énervée. Alors c’est ça qu’il s’est passé. Merci pour ta réponse. 396
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Hein ? Balbutia Elel. Heu..non..je.. Hum…coupa Keiji. Je crois que tu viens de te faire avoir. Tu veux tâter de ma batte ? Ca dépend, tu me réconfortes après ? PERVERS ! ! Hurla Elel en lui balançant un coup de batte dans la tête. Haa…non mais vraiment. Je suis tombé amoureuse du sosie de Monsieur Fujii. Et moi du sosie de Nanako…Rétorqua Keiji en lui envoyant un baiser volant qui la fit aussitôt sourire. »
Alors il est parti pour sa petite sœur. Je comprends maintenant pourquoi Nanako arrive à garder le sourire…n’importe qui aurait fait le même choix. Nanako l’y a sûrement même encouragé ! Elle est tellement têtue et sauvage mais…tout sauf égoïste. Si j’avais toute ma vie à refaire, je suis persuadé que je corrigerais toutes les erreurs passées et que je ferais tout pour être celui qu’elle aime. Mais la vie n’est pas construite sur des hypothèses, non ? J’arrive quinze ans trop tard. Elle part faire sa vie, et je pars faire la mienne. Je lui souhaite juste….
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« Nanako. AYE ! ! ! ! Cria t-elle joyeusement en se retournant. Haha…rigola Sébastien surpris d’une telle gaieté. Non…non rien. Finit-il par dire en lui tapotant la tête. Aye ?… »
Inutile de lui souhaiter d’être heureuse. Elle l’est déjà, et je n’ai rien à voir là dedans. Au revoir le Lycée, au revoir camarade. -
« Sébastien…souffla Nanako en le retenant par sa chemise. Ha ?…heu…oui ? Merci. Je te promets de ne jamais avoir les crocs ! Haha ! ! Rigola-t-il spontanément. Y a plutôt intérêt. Je dois y aller, moi aussi, le train m’attend. Aye ! Bonne route et…bonne chance pour la suite. Toi aussi Nanako, garde ce sourire, il est merveilleux... Bon voyage.»
Je la saluais en m’éloignant. C’était la fin de mon histoire et le début d’une nouvelle aventure. ** Nanako Il y a tellement de personne dans cette classe qui sont si gentils avec moi… Comment peut-on arriver à avoir autant de regret ? Mais…Malgré ce sentiment, une formidable
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équipe s’était soudée autour de moi, et la meilleure de toute…Elel. Ma meilleure amie, ma sœur. Jamais elle ne m’a abandonnée, jamais elle n’a douté. Elle aussi va faire sa route, j’espère pouvoir venir aux matchs le plus souvent possible. Et continuer de la voir le week-end et pendant les vacances. -
« Nanako ! ! Criait Lucy au micro. Viens chanter avec nous ! Oui…continua timidement Izumi. Je suis nulle moi. Aye aye aye…mais moi je n’ai pas votre voix symphonique et… NA-NA-KOOOOOO ! ! ! Crièrent à l’unisson Chichiro et Arumi en l’attrapant chacune par l’épaule. AYE AYE ! ! A une condition ! !…Clama-t-elle alors que toute l’assemblée retenait son souffle. KIRA ! Tu chante avec nous. HEIN ? Cria-t-il surpris par sa proposition. Heu…Moi tu sais, je suis plus à l’aise avec une guitare ! »
** Elel Tout le monde se bousculait autour d’elle. Je restais spectatrice de cette euphorie comme si tout le monde avait oublié qui était Nanako. Mais elle et moi…nous savions. On était heureuse de ce dénouement, on était heureuse de tout ce qui nous avait conduites jusqu’ici. Nasu…Nasu Atsuya. Le premier qui avait franchit la grande muraille que s’était construite Nanako durant des années, brique par brique, solide et sans faille. -
« Tu rêvasses Elel. Lança Keiji en lui passant les bras derrière le cou, observant une tête au-dessus d’elle, Nanako chanter à tue-tête. Tu ne vas pas chanter ? Je croyais que tu adorais ça. …Pas ce soir. …tu m’as l’air déprimé. …Le lycée est fini. Je n’ai plus de raison valable pour refuser de partir en league. Mon père me relance déjà. Je te rejoindrais, dans peu de temps. Je sais… Keiji ? Hum… Je t’aime. …je t’aime aussi. Souffla-t-il en lui donnant un discret baiser dans le cou. »
** Aki Je m’étais fait embarquer par Kotoko qui finissait de parler avec un homme en costard. Il avait été embauché avant même d’obtenir son diplôme, dans un des plus grands centre de conception de jeux vidéos de Tokyo. On discutait de son avenir qui paraissait déjà tout tracé comparé au mien. Quand mon téléphone vibrait dans ma poche. -
« Allo ? …vous êtes bien Aki Nasu ? …Qui êtes-vous ? 398
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Vous m’avez envoyé un message, pour me dire qu’elle a obtenu son diplôme d’art moderne. Je suis son père. J’aurais besoin de votre aide…si vous le permettez. »
C’est de cette façon que ça c’était déroulé… ** Yumeko Je cherchais Aki mais ne le trouvais plus. Il était avec Kotoko il y a tout juste cinq minutes. -
« Kotoko ? Tu n’as pas vu Aki ? Aki ? Si, il a reçu un coup de téléphone et il est parti. D’accord. Je ne vais pas trop tarder à y aller, le voyage m’a vraiment épuisé. Il voudra peut être rester pour… »
Les lumières de la salle s’étaient soudainement éteintes, plongeant la salle dans le noir et tout le monde avait poussé un cri de surprise. Il n’y avait plus de musique, mais seulement un bruit un peu rauque dans le micro. Un projecteur s’alluma tout à coup sur la scène qui s’était vidée. « Yumeko » Une voix rauque avait résonné dans le micro…Cette voix… J’écarquillais mes yeux sur le halo de lumière où une ombre s’avançait lentement. Une allée s’était naturellement faite…et j’en étais le centre. -
« Yumeko.. . Pa…Papa… ? Un garçon m’a dit à quel point tu étais exceptionnelle. Longtemps, je ne l’ai pas cru »
Des murmures s’élevaient dans la salle… « C’est Yurikago ? » « L’auteur ? Yurikago ? ! » « Le père de Yumeko…sérieux ? ! il est super célèbre ! » Mais c’est son visage qui me laissait sans voix. Un visage pâle et cerné, loin de l’homme qui se montrait durant ses interviews. Sa barbe lui consumait la peau et sa voix, si calme, me faisait trembler. Est-ce que je rêvais ? … -
« Yumeko. Tu es ma fille et pourtant, je ne t’ai jamais comprise. Je n’ai jamais voulu voir tes dessins. Je fermais les yeux en ignorant ton art. Mais…ce garçon…m’a obligé à ouvrir les yeux sur ta cabane. …la…cabane ?… Tu es allé à la cabane, dans la montagne ? Questionna-t-elle en s’avançant vers la scène. Je n’ai pas vraiment eu le choix… Ouaip. Clama Aki fier de lui en rejoignant Yumeko avant de sourire, les yeux en arc-enciel : Ton père est costaud mais…je suis un membre de la famille Nasu. A…Aki… Yumeko. Reprit son père. J’étais presque indigné de voir autant de dessins. Et…plus je les regardais…et moins j’arrivais à respirer. Quand moi je dois me servir de tant de mot…toi, il ne t’en faut aucun pour procurer de telles émotions. J’ai rigolé…j’ai pleuré. 399
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Yumeko…je ne t’ai jamais autant compris qu’à ce moment-là. Tant d’années sont passées et c’est aujourd’hui que je réalise…qu’avec ou sans dessin…tu restes ma fille. Je suis désolé…Yumeko. Je ne te cacherais plus, si tu veux bien…encore de ton père. …Alors…tu crois vraiment…qu’avec un beau discours je vais tout oublier… Yumeko ! Cria Nanako malgré elle, s’avançant d’un pas, avant de rebrousser chemin, la main sur la bouche. Non…ma petite fille. Je n’attends pas à ce que tu oublies. Personne ne peut oublier son passé…Le présent…n’est-il pas plus important ? Je ne t’ignorerais plus. Alors je prends tous tes amis à témoin. Tu es ma fille. »
** Aki Je souriais...Yumeko avait les yeux pétillants. Celles_là…jamais je ne lui aurais effacées. Les plus belles des larmes, celle du bonheur, scintillaient en emportant une traînée de charbon qui marquait son visage d’une soudaine éclaircie. Il avait ouvert les bras dans lesquelles elle s’était littéralement plongée. Ses cheveux s’étaient levés au dessus de ses chevilles pour revenir y déferler brutalement, emportant son petit corps s’y blottir plus encore… ** Trois heures plus tard…dans une petite rue piétonne déserte. ** Elel -
« Alors tu as bien compris comment fonctionne le réveil ? Aye aye ! Mais c’était inutile de m’en mettre deux dans la valise. Le premier ne passera pas le premier test. Je ne vais pas l’exploser Elel. J’ai bien compris quand tu m’as dit de ne pas le cogner pour l’éteindre. Oui, c’est aussi ce que tu m’as dit pour les trois que je t’ai fait essayer avant. Se moqua-t-elle aussitôt. Ayeee ! ! ! S’écria Nanako. C’était des accidents ! Haha…hahaha ! »
Sa toute petite valise roulait derrière ses pieds. Elle tenait absolument à faire le chemin à pied jusqu’à la gare, malgré les insistances de Monsieur Fujii pour l’accompagner. Comme à leur habitude, leur au revoir s’était transformé en une course poursuite à travers la maison pour qu’il finisse encadrer dans le mur du couloir. Cette maison est vraiment pleine de trou quand j’y pense…hahaha ! Cette maison…j’ai l’impression d’y avoir passé ma vie. Sur la porte de la cuisine, Monsieur Fujii y avait gravé nos centimètres depuis nos cinq ans, graduée comme une échelle qui ne s’arrêterait jamais. Le bitume humide et le ciel couvert présageait une prochaine averse. Evitant les quelques gouttes sous les arbres dressés sur notre route, j’appréciais le silence de cette nuit sans lune. Les bottines de Nanako clapotaient dans les flaques tandis que ses yeux, encore recouvert de poudre de paillette, se reflétaient dans chacune des ondes dessinées sous ses pieds. L’orage avait soudainement grondé…un bon présage. Elle souriait. 400
L’averse n’avait pas tardé et nous avions couru jusqu’à la gare dans des fous rires qui nous échappaient. -
« Nous y voilà… Oui. C’est mon train. Plus que deux petites minutes alors. Envoie-moi un message quand tu arrives. Tu as bien pris ton parapluie ? Aye Aye ! Clama-t-elle en le soulevant d’une main. Haha !…c’est…c’est bizarre. J’ai l’impression de te dire adieu. C’est normal…depuis ton camp de vacances au primaire, on a toujours passé nos vacances ensemble… Ca va être étrange hein… Aye…heu … Je suis heureuse pour toi et Keiji et…ATTENTION ! »
Nanako m’avait soudainement attrapé par le bras pour me tirer sur le côté, tandis qu’un garçon qui courait à grande vitesse s’apprêtait à lui rentrer dedans. « NANA… ! ! » A peine avais-je criais qu’elle avait pivoté d’une surprenante agilité. Le vent s’était engouffré sous mon manteau et c’est à peine si je l’avais vu se déplacer. Le garçon avait sauté dans le train, un gros sac dans les bras, lui cachant presque le visage. -
« Tu devrais monter toi aussi Nanako. Aye. Fait attention à toi au retour. Haha ! Tu connais Keiji… Aye Aye. Il fait le pas inquiet mais il t’attend sûrement à la sortie. Bon voyage ! »
Je lui criais ces derniers mots derrière la porte qu’elle venait de passer. Le train avait à peine démarré que je la voyais cogner ce garçon qui avait bien failli nous percuter. C’était bien ma Nanako ! Hahaha ! Et voilà…nos chemins se séparaient pour quelques temps. D’autres horizons étaient à découvrir…une vie sans doute, pleine de surprise. Je remontais les escaliers, pensive. -
« Elle te manque déjà…soufflait Keiji adossé contre le mur, les cheveux trempés. …il s’est déjà arrêté de pleuvoir…marmonna Elel, les yeux vers le ciel. »
Il me prenait la main avant de déposer un baiser sur mon front… -
« On se promène un peu ? Idiot, tu vas attraper froid. C’est pas bien grave. Souffla-t-il en emmêlant ses doigts dans les cheveux d’Elel, tandis que l’autre se resserrait davantage dans sa main. Elle…elle te manque déjà à toi aussi…
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Hum. Répondit-il en rigolant, l’entraînant dans les rues piétonnes. C’est vrai que là ça fait un drôle de silence, tu ne trouves pas ? Hahaha ! Nanako ne crie pas tout le temps ! Non. C’est vrai. Beaucoup moins…depuis ces deux dernières années. Elel…reprit-il sérieusement. Si…si tu devais m’attendre aussi longtemps…est ce que…. Hors de question que je t’attende. Clama-t-elle d’un ton sec. Jamais…Jamais je ne te laisserais partir plus d’une saison. Et encore, je suis sure que même un mois suffirait à me rendre dépressive. Je veux…qu’on fasse les choses ensembles…qu’est ce que tu en penses ? Oui. On va réfléchir à un moyen de ne pas rester loin l’un de l’autre. C’est promis. »
** Nanako Les maisons se faisaient de plus en plus rares et bientôt, plus un toit ne cachait la vue de cet infini matelas de coton noir. Il faisait nuit et je ne voyais rien d’autres que des ombres à travers la fenêtre. Un buisson qui ressemblait à un lapin, des arbres aux formes enchantés. Des gouttes s’affolaient de l’autre côté, s’éclataient sans prendre le temps de couler, aussitôt emportées par le vent qui devait être glacial. Je m’affaissais confortablement sur mon fauteuil rouge et allumais mon mp3. Bercée de mélodie, mes paupières se fermaient. … - « Je m’appelle Nasu Atsuya …et…tu te défends pas mal pour une mini punk ! - JSUIS PAS UNE MINI PUNK ! ! il m’a dérangé alors que je faisais du shopping ! ! et REGARDE MA CHEMISE ! ! ! TU M’EN DOIS UNE ! ! - Hoy ! Et toi, c’est quoi ton nom ? - …Fujii Nanako. - Nanako…tu as du sang sur le visage. - …Je ne t’autorise pas à m’appeler comme ça… Pas tant que ma chemise sera dans cet état et que mon visage ne sera pas purifiée de cette odeur de rat mort !» … -
« Arrête de te défeeeendre, JVAIS TE TUUUUUUUUUUUUUUER ! jte DETEEEESTE ! Tu-as-pro-mis. NA-NA-JA-NE » Jpeux savoir ce que tu fous dans MA CHAMBRE ? ? J’en sais rien…Demande à ton père. C’est lui qui m’a enfermé ici alors que je traînais dans le jardin. »
… - « On partage ! ! - Aye aye…une part de riz pour moi et les dix autres pour toi, c’est ça ?… - Si t’insistes ! - C’ETAIT PAS UNE PROPOSITION ! - Trop tard ! - Kyaaa ! ! ! T’as déjà mangé deux portions ! ! ! ! Nasu est un vampire ogre ! ! LAISSE-MOIEN ! ! » 402
… - « V-A-M-P-I-R-E LOOSER ! ! ! -… - …AYE, ça va pas ? ! - Haha… C’est bon, je te laisse gagner pour aujourd’hui. - ….T’ES MALADE ? ! ! ! JE T’AI COGNE TROP FORT ? ! - Si je dis non, tu m’en remets une ? ! Mini-pouce. - JSUIS PAS UNE MINIPOUCE ! ! - JSUIS PAS UN VAMPIRE ! ! - JVAIS T’EN REMETTRE UNE ! ! ! ! - NAAAAAAAAAAAN ! » … - « Allonge toi et arrête de crier avant de retomber dans les pommes. Tu te tais, et tu fais tout ce que je te dis. - Tout ce que…tu dis…T'as bu quoi avant de venir ? ! - Un peu de ton sang, du coup tu vas être un peu fatiguée pendant les prochains jours. - JLE SAVAIS ! ! VAMPIIIRE ! ! ! - Hoy…Je plaisantais ! Je ne mords pas les minipouces. » … - « Vous… Vous vivez ensemble ? félicitations, je ne savais pas que vous étiez en couple. Ha ! ! Pour…pourquoi vous rigolez ? ! - HAHA…HAHAHA ! ! ! J’ai pas envie de dormir dans un cercueil. - HAHA…HAHAHA ! ! Et moi j’ai pas envie de me faire encastrer dans un mur tous les matins. - Ayeeee, Je fais pas ça ! - Hoooy… Je fais pas ça non plus ! - Vampire ! - Minipouce ! … ** Une personne me secouait. -
« Mademoiselle. Mademoiselle ! hum… ? Vous m’avez ordonné de vous réveiller quand on arrive à Kyoto. Qui es tu ? Heu…je…vous m’avez frappé parce que j’ai failli vous rentrer dedans et après ça…vous avez dit que si je ne vous réveillez pas, vous me retrouveriez n’importe où dans le pays. Et…vous étiez effrayante…mademoiselle. Aye. » 403
J’ouvrais doucement les yeux une seconde, avant de les écarquiller soudainement, le nez collé à la fenêtre. -
« ON EST A KYOTO ? ! C’EST ICI ? ! Oui mademoiselle… ILS SONT OU LES TEMPLES ? ! Par…pardon ? Les temples ?…c’est à quelques kilomètres d’ici. La ville en elle-même est très moderne. …Aye… Alors…c’est bon, je peux partir maintenant ? Vous…vous n’êtes plus en colère hein ?… Aye aye. »
Je ne pouvais décoller mon visage de la gare. Les murs ressemblaient à des immenses buildings vitrés qui devait bien faire soixante mètres de hauteur. Je n’avais encore jamais rien vu d’aussi grand… Je prenais ma mini valise après m’être étirée de chaque côté. C’était bientôt le matin à ma montre, mais le soleil n’avait pas l’air d’être encore décidé à se montrer. Je sortais du wagon pour mieux observer ce hall immense où s’étendait un centre commercial à perte de vue. Je m’arrêtais devant une boulangerie « les cafés du monde » les pâtisseries paraissaient délicieuses et mon estomac criait déjà famine. Mon café fumant, je dégustais un petit déjeuner en flânant devant les vitrines, beaucoup d’entre elle étaient encore fermés. Des bijouteries de luxe « Isetan » étaient présentes un peu partout, et à mon plus grand étonnement, il y avait même un hôtel et un incroyable choix de restaurant. Il devait y avoir onze étages, peut-être plus… « Est-ce que c’est vraiment une gare ? ! » Je sillonnais les étalages d’étage en étage, jouant déjà à la touriste, courant d’une allée à une autre. Je montais dans l’ascenseur de verre ou il ne valait mieux ne pas être sujet au vertige. Je plaquais mes mains contre la vitre, les yeux écarquillés sur les passants qui se faisaient de plus en plus petit. C’est au sommet, sur une terrasse déserte que la ville, immense, s’étalait à mes pieds, mélangeant modernité et trésor ancien. Des buildings hauts de trente mètres, des routes à cinq voies déjà animées où les phares s’entremêlaient pour dessiner des chenilles géantes parcourant la ville. Juste sur la droite, face à la gare, la tour de Kyoto me faisait paraître encore plus minuscule de ses cent trente et un mètre de hauteur. « Whaaaaaaa… » Je levais les yeux et sentais l’air frais caresser mon visage. Personne n’admirait la vue par ce temps pluvieux. Pourtant le ciel de coton noir se teintait doucement de dorure, partielle et étincelante. Quelques rayons se faufilaient aux travers de cet infini duvet, réchauffant timidement le sol humide de la veille. L’extase s’amenuisait au fil des minutes, mon sourire disparaissait. Personne avec qui le partager. Je fouillais dans ma poche et collait l’appareil sur mon visage, faisant milles clichés de ces voûtes ensorcelées.
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Je zoomais sur ce nuage prêt à éclater, quand cette vallée de campanule déferla sur mon objectif. Ces quelques cheveux d’un blanc déchaînant un typhon et déjà la pluie s’abattait, déchirant le ciel noir orangé d’un parfum de printemps. Ses mains gelées se posaient sur les miennes…tandis que mes doigts figés, se laissaient prendre au piège. Mes yeux ne pouvaient quitter les siens. J’entrouvrais mes lèvres mais seul un son étouffé en sortit. L’ivresse envahissait mon cœur, affolé, alarmé et bâillonné. L’eau ruisselait sur sa peau pâle, contrastant de son seul t-shirt noir. Une rivière parcourait ses lèvres tremblantes tandis que ses pupilles… Noyait d’un voile brumeux, était-ce la pluie ?…ou des larmes… ? Ses mains parcouraient mon visage, son front se collait au mien, son regard se perdait dans les profondeurs dans lesquelles je l’attirais, prisonnier. « Na….su …. » Son sourire était aussi paisible que si le soleil avait transpercé les nuages… ** Nasu Ses doigts tremblaient dans les miens. La pluie paraissait chaude sur ma peau, les joues empourprées au son de sa voix…au souffle qui s’y déposait, emporté et fébrile. Ses cheveux bleu ardoise se teintaient de couleur arc-en-ciel, inondés de gouttes auxquelles je prenais plaisir à estomper, entremêlant mes doigts, effleurant ses joues, caressant sa nuque…. « A…tsuya… » Un murmure qui m’attirait loin de mes songes pour un rêve encore plus beau. Ses pupilles grises, perlées de surprise s’évanouissait dans les miennes tandis que ses lèvres qui avaient demandé un effort considérable pour se mouvoir, s’embellissaient d’un rosé églantine auxquelles je susurrais quelques mots… -
« Je t’avais promis de t’emmener voir les temples… Aye…et si je me mets à crier ? … …je t’en empêcherais. »
Mon cœur n’avait fait qu’un bond. Son sourire égayait la ville et tirait les nuages qui assombrissaient ma vie. Ses lèvres…ardentes et avenantes…timidement se rapprochaient, s’entrouvrait. Ses mains s’agrippaient autour de mon cou et bientôt, je la soulevais au-dessus du sol, serrant son corps trempé contre le mien. Aucune averse n’aurait pu empêcher de nous retrouver ici, aucune tempête n’aurait pu m’empêcher d’être ici. L’orage grondait au-dessus de nos têtes, la ville s’inondait à nos pieds, mais juste là…dans mes bras…se calfeutrait le plus beau trésor de la ville, rebelle, libre, drôle et attirant.
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Je la reposais, sur la pointe des pieds, nos lèvres refusant de se séparer. Ses joues rougies, son souffle frémissait… -
« Hoy…tu as froid... Aye, mais je ne veux pas affronter la foule…je ne veux plus voir personne d’autre…que toi. …D’accord, ferme les yeux, minipouce… Tu comptes me transformer en vampire ? Me tente pas… Haha ! aye aye…laisse-moi juste prendre ma valise. Je m’en occupe…ferme juste les yeux… »
** Nanako Je me sentais soulevée, mes jambes de chaque côté de sa taille, la tête confortablement posée sur son épaule. Bientôt la pluie avait cessé, une douce chaleur s’imprégnait tandis qu’un brouhaha incessant parcourait mes oreilles. Atsuya courait et slalomait agilement aux travers de la foule, mais personne n’était venu nous heurter, filant harmonieusement vers un endroit qui m’était inconnu. Qu’importe où on allait…j’étais avec lui. Je serrais d’autant plus mes bras, l’agrippait, l’étreignait jusqu’à ne plus pouvoir m’en délasser. Son parfum enivrant s’emparait de la gare, se mélangeait à celle du café…Bientôt la fraîcheur réapparut. Des bruits de voitures, de Klaxons, de foule agitée. Mais encore une fois…personne pour nous effleurer. Ses mains se resserraient autour de mes jambes, j’entendais la pluie tomber, averse au-dessus de nos têtes, pourtant, seul le vent s’infiltrait aux travers de mes vêtements, mes genoux grelottaient, mon dos se frigorifiait… -
« Atsu…ya… Hoy. Ne t’endors pas minipouce. Si je ne rêve pas…alors je ne veux plus jamais m’endormir. Nanako… »
On redoublait de vitesse, le bruit s’amenuisait au fil des minutes. ** Nasu Je jonglais sous les toits des commerces, évitant au maximum de se retrouver à nouveau sous la pluie. Ses cheveux bleutés recouvraient mon épaule, ruisselant de gouttes scintillantes qui s’envolaient dans notre course effrénée. Bientôt les arbres saluèrent notre fuite, nous protégeant de leurs branches feuillues, se relayant à chaque croisement et à chaques jonctions qui nous éloignaient du centre ville…mes pas ralentissaient… « Nanako…tu peux ouvrir les yeux… » ** Nanako J’entrouvais doucement les paupières. La pluie n’avait pas cessé et c’est sous un porche de bois vernis que mes yeux s’écarquillèrent. Je lâchais finalement Nasu qui me déposait à terre avant de me tirer aussitôt vers lui, le bras par-dessus mon épaule. 406
Le moderne s’en était allé. Une cours pavée de gravier grouillait sous mes pieds, une forêt de bambou entourait une maison traditionnelle en bois, légèrement surélevée. Son large toit en surplomb abritait l’entrée décorée de petits érables aux feuilles rougies. A l’entrée, une fontaine ruisselait d’une tige de bambou, se renversant dans un rythme souple et régulier. -
« C’est…magnifique… Bienvenue chez toi alors. AYE ? ! Hoy, tu as raison, pour ça il faut que je te donne les clés. »
Il farfouilla dans sa poche et en sortit un trousseau de clés qu’il me tendit avant de reprendre : -
« Hoy, on va se mettre au chaud ? AYE ? ! ! CETTE MAISON EST A TOI ? ! Une des trentaines qu’on a sur le Japon. De….de quoi tu parles ? La famille principale vit au dojo, mais les autres ont tous des maisons ici et la moitié n’y habite pas à l’année. J’ai négocié celle-ci avant de quitter le dojo. Une gardienne en prend soin deux fois par semaine. Alors…tu avais prévu de me rejoindre ici depuis un moment… Et patienter jusque là a bien été le pire… »
Il me dévorait des yeux et je me laissais fondre dans ses bras… « Tu…Tu m’as manqué Atsuya ! » Il m’étreignait davantage, son souffle tiède effleurait mes oreilles… -
« Toi aussi…je ne te quitterais plus, je te le promets. Je ne te laisserais jamais à quelqu’un d’autre. Je te veux mienne pour toujours…je sais…c’est tellement égoïste de penser comme ça, je suis désolé…tellement désolé… Ne le soit pas…reste juste près de moi… Nanako… Tu es glacée… Toi aussi… Rentrons. »
Je coulissais la porte d’entrée faite d’un paravent en papier. On déposait nos chaussures trempées tandis que le tatami tressé se recouvrait déjà de petites flaques d’eau. Il y faisait bon, le chaume de riz sentait une bonne odeur de feu de bois. La nature s’harmonisait avec l’ossature de la pièce…peu décorée, sa beauté résidait dans l’effet de lumière filtrée par les nombreuses parois coulissantes du paravent. Des jeux d’ombres se dessinaient sur les murs de couleur neutre, laissant entrevoir le jardin verdoyant. Atsuya était resté à l’entrée de la seule et unique pièce… ** Nasu
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Je la regardais sans me lasser de voir cette expression magique sur son visage. Des milliers de sentiments naissaient en moi, parfois même encore inconnus. Ses yeux s’étaient arrondis au fil des années…ses pupilles n’en étaient que plus grande et y cachaient une perle nacre argenté. Elle tournait sur elle-même, admirant la vétusté d’une maison traditionnelle…ses cheveux bleutés l’accompagnaient dans de longues vagues où éclataient de petites gouttes ondulées. Elle s’arrêtait et m’observait à son tour…un long silence s’était installé. Je me rapprochais d’elle comme si tout ça n’était encore qu’un de ses rêves. Son parfum lui, était bien réel, ses joues si fine, pâlissaient comme une poupée de porcelaine. Ses lèvres grelottaient à nouveau…ses mains dans les miennes semblaient fragiles et vulnérables. Je déboutonnais sa veste, noire et rouge. Ses couleurs préférées. Inondée jusqu’à la moindre fibre, elle pesait déjà son poids et tombait à terre dans un fracas, filant ricocher sur toutes les parois. Elle portait une chemise blanche… que l’eau n’avait pas manqué de rendre aussi transparente que séduisante…Je rougissais et m’attardais inconsciemment sur ce tatouage que j’avais, il y a longtemps, aperçu lors de ses assauts aux pieds du lit. -
« A…Atsuya… …un petit oiseau libre… »
Son visage s’empourprait, tentait de se cacher, le visage baissé et confus que je relevais délicatement. Son sourire ravageait mon esprit…Depuis quand avais-je attendu avant de la retrouver ? ** Nanako Je me plongeais comme la première fois dans cette vallée de campanule…une petite cicatrice, sur son front, semblait récente et douloureuse. Je passais mes doigts dessus et il esquissait une petite grimace… -
« Dis-moi…ce qu’il s’est passé… …Hoy…sourit Nasu échappant à sa question. J’ai tenté de mordre Orie et… Hahaha ! rigolais-je soudainement avant de souffler…non…non… …j’ai demandé ta main, Nanako… »
Je le regardais…les yeux écarquillés. Il était sérieux et je bredouillais quelques mots sans vraiment chercher à dire quelque chose. Il souriait, amusé, caressant mon visage en se penchant près de mon oreille et il susurra quelques mots… -
« J’ai une belle histoire à te raconter, voudras-tu passer ta vie avec moi pour que je prenne le temps de te la conter ? …Aye. »
Ses lèvres s’étaient déposées sur mon cou tandis que ses bras m’étreignaient généreusement. Ses mains froides glissaient le long de mon dos. Son souffle tiède parcourait ma peau, tremblait sur mes lèvres pour s’y abandonner ardemment.
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A peine avions-nous fait un pas qu’on trébuchait sur ma veste, tombant à la renverse…son t-shirt se noyait sur ma chemise à demi ouverte… Ses jambes…s’entremêlaient dans les miennes. Je poussais un soupir de surprise aussitôt étouffé par ses baisers bouillonnant. Ses doigts parcouraient mon ventre…ma chemise déboutonnée, éventrée jusqu’à ce qu’à n’être recouverte que de son torse. Mes doigts sillonnaient sa peau, soulevaient son t-shirt qui s’étalait sur le tatami gorgé d’eau. Ses épaules écorchées…son dos marqué et son buste tailladé… des dizaines de cicatrices recouvraient son corps… « ATSU… » Il avait encore une fois étouffé mes cris de ses lèvres sucrées auxquelles je succombais. Une de ses mains s’entrelaçait dans la mienne qu’il glissait au-dessus de ma tête, me plaquant désormais, dangereusement asservie. ** Nasu Une larme cristalline coulait inconsciemment de ses yeux que j’effaçais de doux baisers…sa main agrippée à mon dos, ne cessait d’explorer davantage mes blessures récentes. -
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« Hoy…ne t’inquiète pas pour ça… Je croyais…je croyais que j’étais la seule à souffrir… Nanako…j’ai souffert chaque seconde depuis que je t’ai laissé ce jour-là. Mais…ces blessures…c’est le prix de ma liberté. Tu seras la seule…je n’aurais accepté personne d’autre que toi. Vaincre mon père était le seul moyen d’obtenir ta main….Nanako…épouse-moi… Ayyyyye ! ! »
Son cri s’était empli de larmes, de joie, de tristesse…elle souriait et pleurait en même temps. Je rigolais presque de voir tant d’émotion transparaître sur son visage rougi. Je l’embrassais fougueusement, l’enlaçait plus encore… Sa peau était douce et tiède…Un nouveau percing était apparu sur son nombril…une campanule, violette. Des centaines de pétales avaient bousculé mon ventre, admirant son visage d’éclat scintillant… ** Nanako Ses doigts s’entremêlaient à nouveau dans les miens…s’écartaient puis se resserraient, plaqués au sol, frictionnant le tatami et réchauffant nos corps… Une bouffée de chaleur m’envahissait quand ses doigts effleurèrent mes hanches…Je soufflais surprise, mon cœur martelait, prêt à imploser. Ses lèvres douces et sucrées m’apaisaient de tendres baisers, me laissant bercer par le bruit de la pluie sur le chaume de riz…de son souffle tiède et de ses mains glacées…vampire. ** …
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** Tard dans la mâtinée…j’ouvrais les yeux. J’avais fait le plus beau des rêves… Je clignais des paupières, tirais sur la couverture dans laquelle j’étais enroulée, avant de sursauter. « AYE ? ! » Ce n’était pas un rêve. J’étais bien allongée sur un tatami tressé…seule. « Atsu…ya….ATSUYA ? ! NASU ! NASU ! ! ! » Je me levais, emportant la couverture sortie je ne sais d’où avec moi, avant de tomber la tête en avant, les pieds emmêlés dans le drap, quand le son de sa voix retentit aussitôt. -
« Hoy… Na…Nasu… »
Ses yeux violets étaient écarquillés devant moi, figé, la bouche entrouverte, deux tasses de café à la main. Ses joues s’empourpraient quand je remarquais mes habits étalés un peu partout dans la pièce. J’hurlais en me faufilant sous ma couette. -
« VAMPIRE PERRRRVEEEEEEERS ! Hoy …c’est toi qui te montre à moitié dénudée…. J’ai cru….que…tu étais partis. Me…Me regarde pas… Trop tard. Sourit Nasu en se penchant pour lui donner un baiser sur le front. Je ne compte pas repartir, minipouce. Tiens. Reprit-il en lui tendant une tasse. Un café…serré…sans sucre. Tu t’en souviens… J’ai plutôt intérêt. Clama-t-il en allant ouvrir une porte coulissante, donnant sur le jardin avant de revenir s’asseoir près d’elle. C’était le seul moyen de rester en vie chaque matin. Na-na-ja-ne sama. Aye aye. Il y a d’autre chose que j’aurais du t’apprendre, mais, je vais continuer ton éducation. HOY ? ! Cria-t-il surpris. Comme quoi ? …comme ça… »
** Nasu Elle me vola un baiser, frais et rieur. Emmitouflée sous sa couette, je la tirais contre moi… Notre premier petit déjeuner. Il pleuvait encore dehors, et nous étions restés là, observant la pluie se faufiler au travers du feuillage subtilement dégradé de vert et de rouge. -
« Atsuya…marmonnait-elle, sa tête enfouie sur son épaule… Oui… Raconte-moi. 410
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…La…La première nuit ou je me suis retrouvé au dojo…j’ai cru que je n’allais jamais réussir à tenir mes promesses. Je crois…que j’étais plus effrayé qu’Orie de devoir affronter mon père. Il m’a tout juste regardé…C’est pas comme si on avait une relation comme ton père et toi mais…je crois que je m’étais habitué à l’affection de ton père. J’ai passé les premiers mois à imposer Orie en tant que membre à part entière de la famille. Ce n’était pas facile, surtout pour elle. Je la suivais partout et surtout…je l’imposais aux réunions et aux repas familiaux. Au début, mes oncles s’y sont opposés et ont voulu décider de ça au combat. C’était ma chance. Les vaincre n’avait rien de bien difficile, alors ils ont convaincu mon père. En tant que maître, il se devait de faire respecter les traditions. Je ne faisais pas le poids contre lui. J’ai perdu. Mais je n’ai pas respecté pour autant leur engagement. En fait j’en avais surtout rien à faire. Je ne voulais pas installer mes choix de force…mais pour Orie c’était le seul moyen. Ca a commencé à faire changer les mentalités…En attendant la révolte…je m’entraînais pour ce jour. Celui…où c’est toi que je devrais imposer. Orie à participé à mes exercices. Si tu la voyais se battre aujourd’hui…elle est incroyable. Je n’aurais jamais pensé qu’elle puisse être si forte, si agile et si intelligente. Elle me parlait tout le temps de faire un pot au feu comme le tien. Elle s’est exercée, t’imitant avec ta grande louche et improvisant des repas au milieu de la matinée. Je crois…qu’elle a toujours langui de revenir chez toi, avec ton père, Elel et Aki. Atsuya… »
** Nanako Sa voix sombrait et son bras m’étreignait plus près de lui... Il déposait un baiser sur mon front et son sourire réapparut. -
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« Puis j’ai commencé à avoir de tes nouvelles par Goku. Je dois dire que ça m’a surpris quand Orie m’a tendu un magasine. J’étais heureux…tu ne m’avais pas oublié. Je passais des heures à lire et relire notre histoire. Et j’ai commencé à me poser des questions sur ce garçon…désolé je ne suis pas censé te le dire. Tu…tu étais…jaloux ? Oui, un peu….Je sais…les sentiments qu’il avait pour toi. En fait…il était venu me le dire. Il y a environ un mois. Il a dit que si je ne me pressais pas, il te prendrait. J’ai d’abord voulu le frapper et l’enterrer au fond du jardin. Mais apparemment il est reparti vivant. Aye aye…comment tu peux plaisanter en me disant ça… Je ne plaisante qu’à demi-mot. J’avais vraiment envie de lui casser la gueule. Moi qui disait à Haru de te pousser à aller de l’avant…je me suis rendu compte que j’en avais pas la moindre envie. Que j’étais aussi égoïste que mon père, égocentrique et capricieux. Aye…ça tombe plutôt bien…je te croyais parfait jusque là. Haha…et maintenant c’est toi qui plaisante. Aye ? Je ne plaisante qu’à demi-mot. Tu es parfait…pour moi. ….Nanako… Désolée de t’avoir inquiété… Hoy, j’ai bien des défauts mais celui là est le pire. Tu m’inquiéteras toujours…parce que…tu es ce qui compte le plus à mes yeux aujourd’hui. Je me suis précipité de nombreuse fois…pour mettre un terme à cette attente. Mais à chaque fois, je ne respirais que la poussière. Mon père…est un maître. Je perdais…parce que je me 411
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précipitais. Quand Goku est venu me dire ça…j’ai repensé à l’art du Kung fu shaolin. A sa nature même. C’était celle qu’on avait pratiqué, ensemble…le jour ou je t’ai appris le pas sur le côté. Je m’en rappelais comme si je t’avais quitté la veille. C’est là que j’ai compris où je faisais fausse route. J’ai toujours été à la hauteur, il fallait juste que je m'en convainque. Peu de temps après, tu es tombé malade. J’étais vraiment fou d’inquiétude quand Orie m’a dit que tu étais à l’hôpital. Au même moment, mon père m’annonçait qu’il organisait un mariage arrangé. AYE ? ! Inutile de t’affoler. Je n’épouserais que toi, et tu as déjà dit oui. Tu vas officiellement devenir un vampire ! …. Hoy…désolé, là non plus je ne devais pas plaisanter ? Aye…marmonna-t-elle les joues rosées…T’entendre le redire… Je le redirais autant de fois que tu le veux…Tu crois qu’on aura un enfant avec des cheveux bleus ou des cheveux blancs ? Hahaha ! ! ! HAHAHA ! ! Eclata de rire Nanako, partant dans un fou rire radieux. Je veux qu’il ait tes yeux… Hoy…t’es sérieuse…Je veux qu’il ait les tiens. Continue plutôt ton histoire… Ha ? oui c’est vrai. J’en étais ou…Mon père voulait organiser un mariage arrangé. Alors j’ai demandé ta main, et j’ai eu la sienne en retour. Plutôt coriace, j’ai eu du mal à m’en relever. Je l’ai défié une fois de plus et tu étais le prix de la victoire…mais pas seulement. Sa défaite aurait contribué à de nombreux changements. On entamait le combat à cinq heures du matin, dans la cour de sable…
Flash back Nasu VS son Père : Je m’étais réveillé de suée noire cette nuit là. L’écran de mon téléphone s’illuminait sur le visage souriant de Nanako…Orie m’observait aux travers de la cloison légèrement entrouverte. J’avais saisi le sabre, les cheveux qu’il avait coupé jonchaient encore le sol. Il était déjà là…assis en tailleur sous une nuit de pleine lune. Les deux petits rochers qui jonchait la cour de sable dessinait des silhouettes démesurées. Je m’étais accoutré d’un kimono aussi blanc que nos cheveux, comme l’exigeait cette cérémonie. Il n’avait pas bronché, assis paisiblement et convaincu de sa victoire, je du l’obliger à se lever… ** Orie A l’affût derrière un des piliers qui entourait la cour…j’observais Aya balayer le sol de ses pieds, soulevant poussière et sable qui étincelait aux rayons lunaires…A peine avaitil effleuré le visage de père, que celui ci avait rebondi sans émettre une seule vague d’air autour de lui. Aya était déjà en mauvaise posture, le pied arrêté d’une seule main, repoussé et martelé de coups succincts auquel il ne pouvait rien. Du sang coulait de son pied droit…tailladé et aussitôt recouvert d’ecchymoses. Je serrais les dents, priant pour ne pas en voir davantage mais mes yeux ne pouvaient s’en détacher. Quelque chose avait changé dans le regard d’Aya…ce n’était pas un de ces regards furieux de ces précédents combats. Il…souriait. Son pied en suspens au-dessus du sol, il était resté debout…d’un équilibre parfait. Ses yeux violets transperçaient la nuit d’une étrange aura. Je serrais la main…collée contre ma poitrine…bâillonnée de surprise. Aya attendait, père aussi. Je restais en émoi quand 412
j’aperçus Père se mettre en position du tigre. Il l’avait pris au sérieux…c’était, la première fois. Aya reposait son pied sans peine, ignorant une douleur qui devait pourtant être bien présente. Il balayait à nouveau le sol, décrivant des cercles autour de lui, soulevant l’air dans lequel s’engouffrait le sable, attiré par une étrange apesanteur autour de son corps. Ses bras ne tardèrent pas à envahir cet espace…circulant tel un aigle qui ouvrait ses ailes. Les deux s’étaient lancés l’un contre l’autre et des centaines de coups fusaient, je ne voyais rien, ne distinguait rien…la vitesse avait atteint un stade auquel je n’avais encore jamais assisté. Des craquements d’os, des muscles agonisants…seulement des bruits torsadés et désolés qui retentissaient sur chaques piliers. « AYAAAAA ! »…je n’avais pu retenir mon cri, et mes mains s’étaient précipitées sur ma bouche pour la faire taire. Son corps roulait sur plusieurs mètres jusqu’à taper contre le rocher, presque inerte. -
« Aya…aya…. ? Reste pas là Orie… »
Sa voix était sombre et aussi sérieuse que ses yeux qui me suppliaient de ne pas intervenir. Je me mordais les lèvres et reculait d’un pas…heurtant quelque chose de chaud. -
« Ne m’écrase pas, petite sœur. …A…Aki ? ! HEYY ATSU ! Qu’est ce que tu fais là…soufflait Nasu le sourire en coin. Essuyant un filet du sang qui coulait de sa bouche. Je suis juste venu te rappeler quelque chose. NANAKO T’ATTEND ! Tu n’as pas besoin de son accord pour aller la voir… Je ne veux pas juste la voir…Je veux…l’épouser. je veux que mon père fasse partie de ma vie…je veux qu’il sache au moins une fois …ce qu’est une famille… Une famille… »
Père n’avait pas décoché un mot, ni même tourné la tête vers Aki. Etait-il vraiment sans cœur ? Je m’interrogeais quand Aki me prit la main pour me traîner au milieu de la cour. -
« Une famille…avait reprit Aki en aidant Aya à se relever. Une famille s’entraide dans les moments difficiles non ? Si je ne me trompe pas…c’est ce que Nanako nous a appris. Aki…Orie…avait soufflé Nasu les yeux écarquillés »
Il avait sourit, prit d’une soudaine énergie. Nasu s’était relevé et avait déchiré son Kimono qui tombait en lambeau, pansant ses blessures. Il fermait les yeux, les orteils enfoncés dans le sable, traînant de part et d’autre autour de lui. Je suivais les gestes d’Aya, tandis qu’Aki, en position du serpent, piégeait l’air qui s’engouffrait dans notre typhon. C’était la première fois que Père s’adressait à nous au milieu d’un combat et …c’était la première fois que je rétorquais avant Aya. -
« Peu importe si vous vous y mettez à trois, vous ne pourrez me faire plier. 413
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Tu te trompe…PAPA. Regarde….et apprends de tes enfants… Je n’aurais pas mieux dit Orie. Clama Aki Pa…papa…marmonna Nasu, emporté par la tendresse d’Orie. On t’aime, c’est pour ça qu’on ne fuira plus. Ouais le vieux ! Clama Aki sans sourciller. Je ne t’ai jamais considéré comme mon père…mais il est toujours temps d’apprendre à se connaître. Et entre nous…si je suis revenu c’est surtout…parce qu’ici, j’ai une sœur et…un frère. Aki…soufflait Nasu surpris. Oui bon, ça va. Me fait pas ses yeux là Atsu. C’est déjà assez dur à dire… Haha…hahaha… Rigole pas, t’es déjà à moitié mort en plus de ça. Merci…Aki. »
On savait tous les trois, que s’il perdait…ce serait la fin de son titre. La fin d’une coutume à laquelle il se pliait corps et âme. Il serait détruit, anéanti…mais libre. ** NASU Une tempête naissait autour de nous…soulevant nos cheveux de poussière de neige. Des flux d’airs tournoyaient dans chacun de nos gestes. Père nous regardaient les yeux écarquillés, une expression de surprise se dessinait, peut être une prise de conscience…Il avait reculé d’un pas avant de froncer les sourcils et de se remettre en position de garde. Aki le premier avait filé au travers de la poussière blanche. Ses gestes étaient aussi fluides que la tornade qui s’engouffrait plus encore autour de nous. Je pliais les genoux, entraîné par le cyclone sous nos pieds, levant les bras dans lequel Orie voguait aussi agile et légère que l’air. Ses longs cheveux, à la lune, scintillaient de poudre d’étoile, désordonnées et indomptables. Je comptais les taos d’Aki, aussi rapide que son envol et facilement renvoyé par père qui n’utilisait que la paume de sa main quand on utilisait tout notre corps pour tenter de l’effleurer. Deux…un…Orie et moi foulions le sol qui s’affaissait dans notre course, dressant une chaîne de sable torsadé et déchaîné. Aki, le torse roué de coup, s’abandonnait dans l’attraction de nos trois attaques simultanées. Evitant chaque point vitaux, nous formions une forteresse dans laquelle père ne pouvait que se défendre. Ses pas reculaient, devenaient irrégulier, s’affolaient. Orie, la première avait été écartée, plongeant au sol dans un cri aigu et bref, m’offrant une ouverture dans laquelle je plongeais, relâchant l’air qui tournoyait pour y enfoncer ma paume. Le coup fut sec et rapide. Les bras de père étaient retombés…boitillant, se tenant la poitrine, les yeux ronds comme des billes. Aki n’avait pas attendu pour s’étaler à terre, succombant aux assauts répétitifs qu’il avait du encaisser. Ses cheveux aux reflets cuivrés se recouvraient de poussière blanche, tandis que père… A son tour foulait le sol. Fin du flash back. **Nasu -
« Je boitillais, et l’avais rejoint à bout de force pour me laisser tomber prés de lui. Tous les deux étions restés là presque une heure. On regardait les étoiles scintiller
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et…je lui parlais de toi. Il ne répondait pas, il me laissait parler sans jamais m’interrompre ou s’interposer. Atsuya…Est ce que…est ce que tu aimes ton père ?…parce que, plus tu me parles de lui…et plus je le déteste. Je te l’ai dit. Il est de l’ancienne génération. Il a été éduqué comme ça, je ne peux pas vraiment lui en vouloir pour ça…j’aurais très bien pu devenir comme lui, si Haru n’avait pas été là. J’ai la conviction qu’il m’aime, mais que son devoir passait toujours avant moi. Quant à moi…je l’ai détesté. Quand j’ai fui la maison, je n’avais plus que de la haine pour lui. Et…je t’ai connu, j’ai vécu dans un foyer qui m’a aimé d’une autre manière. Ton père m’a appris à voir les choses autrement. Même si ça prendra du temps…j’ai bien l’intention de lui faire vivre une vraie journée familiale, à mes risques et périls. D’autant plus…que je crois que de ce côté-là j’ai passé le pire. Quand Orie est venu me voir à l’hôpital…elle était blessée au visage…C’était à cause de ça…Elle m’a dit que tu voulais venir mais que tu ne pouvais vraiment pas…et avait refusé de m’en dire davantage. Oui, c’est pour ça qu’elle est venue seule. J’avais tellement envie de venir moi aussi. Mais…me lever relevait tout juste de l’impossible. J’ai eu trois côtes brisés, elles me font encore mal mais je m’y suis fait. J’avais des ecchymoses sur les bras, les jambes, les pieds… Le torse et au visage. Ce n’est pas vraiment l’image que je voulais te montrer pour nos retrouvailles…alors j’ai attendu. Atsuya…marmonna Nanako les yeux larmoyants. Hoy ! Je…je vais bien… …mais pas moi. …Viens là… »
Je passais mes jambes autour de sa taille, sur ses trois épaisseurs de couette qui me faisait sourire… pourtant, son corps paraissait encore plus fin qu’auparavant. -
« Nanako…je voudrais te présenter mon père, quand on rentrera… Aye… »
** Nous avions passé l’après-midi et les jours suivant à se balader, main dans la main. On s’émerveillait au Kurama, haut lieu énergique de Kyoto. La légende raconte que des esprits appelés Tengu vivent sur le mont Kurama. Nanako tournait sur elle-même, les bras sillonnant l’air frais sur l’étoile hexagonale où l’énergie cosmique était le plus concentré. Le temple nous faisait face, là où résidait le bouddha Son-ten. Elle me prenait la main et m’entraînait avec elle, le visage rieur. On accédait au sanctuaire Kifune, où une source naturelle coulait. Nanako s’y penchait pour y passer les doigts, curieuse de connaître l’effet de cette eau divine. -
« Hoy, tu veux une feuille ? Aye ? pourquoi faire ? Le sanctuaire Kifune est érigé à la gloire de la divinité de l'eau. Il existe depuis les temps anciens et fait l'objet d'une croyance. Expliqua Nasu en s’agenouillant, sortant un papier de son sac à dos. On dit que l'eau divine jaillit de son mur en pierre et émet une énergie spéciale. On dit que la particularité réside dans l’apparition de lettre au contact de l’eau. Ca te tente ? 415
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AYYYYYE ! ! ! »
Elle s’était précipitée de faire couler l’eau sur la feuille et je rigolais de la voir autant s’amuser. Nanako avait changé…elle était plus sereine et plus ouverte. Sans doute le résultat de l’amitié naissant de sa classe. Elle était comme j’avais toujours voulu la voir…le visage jovial. -
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« Aye…y a rien du tout. Moufta-t-elle en fronçant les sourcils. Hoy. Il faut le laisser là. Sur le plateau en bambou. Tu en sais des choses sur les temples ! …A part m’entrainer…je n’avais pas grand chose à faire au dojo. Alors j’avais demandé à Orie de me ramener des livres sur Kyoto. Et…tu la connais, elle ne fait pas les choses à demi-mesure ! J’ai une armoire pleine à craquer. Je suis paré pour te faire faire le tour de la ville. Aye aye…marmonna Nanako les joues rosées et embarrassées. Alors, tu connais la poésie d’Izumi Shikibu ?… Elle en a écrit plus de mille cinq cent. Rigola Nasu. Laquelle ?…»
Elle s’était assise sur le bord de la cascade, ses cheveux perlaient sous les gouttes cristallines et me récitait le poème de Shikibu. « En me tourmentant pour telle ou telle raison, je suis venu jusqu’ici. Une libellule vole au dessus de la rivière Kibune. Cette lumière, unique en son lieu, n’est-ce point mon âme qui serait sortie de mon corps et aurait pris son envol ? » Je connaissais ce poème pour l’avoir relu des centaines de fois. Shikibu l’avait écrit lorsque son deuxième mari l’abandonna à l’époque Heian. Elle était venue à Kibune où ce sanctuaire était consacré à Iwanaga, divinité venue sur terre pour se consacrer au bonheur des hommes. La divinité, touchée par son désespoir lui avait répondu alors : -
« Telle une goutte qui se disperse et disparaît dans l’eau de la Cascade du Dragon au fond de la montagne, ne te tourmente pas ainsi. Aye…tu crois qu’on peut apercevoir ici cette lumière unique dont elle parlait ? Hoy. J’en suis certain. Juste là. AYE ? OU CA ? ! Là… »
Je déposais un baiser sur ses lèvres églantines. Ses yeux, rond comme des billes clignaient comme pour m’envoyer des signaux de détresse… -
« A…atsu… Hoy…soufflait Nasu a quelques centimètres de ses lèvres, penché sur elle. La divinité Iwanaga est destinée au bonheur des hommes…Tu es la seule lumière, unique à mon bonheur. A…ATSU…Ya….Bégayait Nanako, rouge pivoine. Ne…ne dit pas de si belle chose ou… Ou quoi ? Je…heu… »
De la fumée sortait de sa tête tandis que ses mains se crispaient sur sa veste à carreaux. J’avais presque oublié qu’elle pouvait aussi être aussi timide avec moi. J’aimais la sentir si fébrile et rigolait de bon cœur, cessant de la mettre dans l’embarras.
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Nous avions continué sur le sanctuaire Seimei où on se prêtait au jeu, se faisant lire notre avenir dans les astres. On enchaînait au temple Kiyomisu, un des temples les plus représentatifs de Kyoto, patrimoine de L’Unesco. Nanako avait aussitôt saisi de l’eau au creux de ses mains pour me la faire boire, affirmant qu’elle procurait bonne santé et longévité. On s’arrêtait dans des boutiques de souvenirs où chaque accessoire était prétexte à un amusement. Nous repartîmes avec un éventail artisanal et un porte-clés cadenas, nos noms gravés dessus. Nos doigts entremêlés, nous avions visité Kinkaku, le pavillon d’or. Nous avions embarqué dans une pirogue à Arashiyama, vogué sur les flots entourés de bosquets de bambou, d’érables rouge cuivré d’une beauté naturelle enchanteresse. Le dernier soir, on se promenait au festival de nuit, autour de la Horikawa et les zones Kamogawa de Kyoto. La nuit tombée, nous apprécions à nouveau les lumières chaudes du Tanabata Kyo no Light-up. Nanako avait revêtu son plus beau Yukata pour l’occasion, d’un rose pâle et cousu de fil d’or. De son chignon bleuté s’évadaient quelques mèches rebelles qui tombaient harmonieusement au-dessus de son visage. Penchés au dessus du courant d’eau, on y déposait nos lanternes bleues, auxquelles se mélangeaient des centaines d’autres. Le festival offrait des éclairages de nuit insolites et magiques. De nombreux passants se retournaient sur notre passage… -
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« Atsuya…Tu crois…que tu me trouveras jolie en brune ?… Hoy. C’est ta couleur naturelle…Je crois que je serais curieux de te voir en brune. AYE ! Alors c’est décidé. Quand on rentrera, je veux retrouver ma couleur naturelle… Pourquoi ce changement… Hum…la première fois que j’ai teint mes cheveux, c’était juste par provocation. Je n’avais pas l’intention de garder cette couleur toute ma vie. Et puis, je m’y suis habitué et ça faisait partie de moi. Mais…Si on se…je veux dire…quand on se mariera… Je veux être tout ce qu’il y a de plus naturelle à tes yeux, je veux…que tu me vois comme je suis, sans artifice. Hoy… »
Je rougissais à vue d’œil et ne savait plus quoi répondre. Me dire ça me donnait envie de filer tout droit à l’église pour lui prendre sa main. On s’asseyait sur le bord du petit courant d’eau où défilaient les centaines de petites lanternes bleutées, flottant sur l’eau, miroitant de reflets étoilés. Je profitais de notre dernière soirée où je ne l’avais que pour moi. Je m’emparais d’une feuille d’érable rouge cuivrée qui se choyait sur son chignon tressé, quand sa main vint effleurer la mienne. -
« Ouvrons nos bentô ! Bentô ? Répéta Nasu surpris. Alors…c’était ça que tu étais parti faire tout à l’heure ? Aye aye !…ça faisait longtemps…expliqua Nanako d’un grand sourire, sortant les boites de son sac à dos. Que je n’avais pas cuisiné pour toi. TADAAAAAAAA ! HOOOY ! »
Elle étalait une vraie garnison de bentô sous mes yeux, tous aussi succulents les uns que les autres….Ca ressemblait au…au… 417
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« C’EST UN SUMO GODZY ! ! AYE ! ! ! Lucy et Izumi m’ont appris à le faire pendant les dernières vacances. Minipouce ?… Aye ? Jsuis pas une mini…»
** Nanako Il se jetait sur mes lèvres, aussi sucrées qu’un Anpan, me renversant presque dans la rivière, ses bras retenant mes hanches d’aller plus loin. Mes joues volcaniques fumaient, les yeux écarquillés et emplis de surprise tandis que mes cheveux, renversés, venait chatouiller l’eau de ses pointes hérissées. Ses bras s’enlaçaient autour de moi, ses mains cramponnées me retenaient, tandis que ses lèvres plus ardentes encore, s’entrouvraient et y déposaient un souffle tiède… -
« A…Atsu…. ! Merci ! »
Ses sourcils relevés, ses yeux se plissaient et son sourire joyeux me faisait abandonner toute réprimande. Il engloutissait déjà la moitié du repas, avalant tout ce qui croisait ses baguettes. Je rigolais de bon cœur, il n’avait pas changé, et…moi non plus. -
« AYE ! ! ! VAMPIRE OGRE ! ! LAISSE-MOI-EN ! Trop tard, tes toutes petites mains ne pourront pas attraper les nouilles avant les miennes ! ELLES NE SONT PAS PETI…HuuuMMPFFF ! ! S’étouffa Nanako tandis qu’il lui enfonçait des nouilles plein la bouche. Hahaha ! ! S’esclaffait Nasu avant de souffler dans son fou rire : Si tu n’arrives pas à les attraper, je te nourrirais. Acchyye…avalait Nanako en le défiant du regard. Préparant ses baguettes à passer à l’attaque. Ok. Je vais gagner ! Hoy. On parie ? Aye aye ! ça devient intéressant…Si je gagne…tu seras mon réveil officiel. HOY ? ! Je croyais qu’Elel t’en avais offert deux ! Ayyyyyyyye…mais…elle sait très bien que je ne supporte pas les réveils ! Boudait Nanako accompagnée de grosses larmes de crocodile. Elle n’avait pas le choix, je partais toute seule ! Je les garderais à côté de mon lit en souvenir ! Hoy, alors si je gagne, par pitié apprend à Orie à faire un pot au feu. J’ai failli être empoisonné tous les matins. Est-ce que ce pari, te semble équitable ? Pas vraiment, tu sais que je ne peux pas refuser quelque chose à Orie. Et tu sais, que je ne peux pas refuser de te regarder dormir tous les matins… Atsu…HUUUMPPFF ! ! S’étouffa à nouveau Nanako la bouche pleine de nouille. Hoy. Perdu. AAAAAAYE ! ! ! T’A TRICHE ! ! ! Hurla Nanako, postillonnant sur le visage rieur de Nasu. Haha…hahaha ! ! Désolé…S’excusait-il en essuyant la bouche de Nanako avec son index. Tu es magnifique…Nanako. Ha…tu…tu triches encore…bouda nanako, le fuyant du regard, rouge écarlate.
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…j’ai tellement gardé pour moi tout ce que je voulais te dire…j’avais enfoui toutes mes émotions pour ne pas sombrer…alors maintenant que je t’ai…jamais plus je ne me retiendrais de te clamer…à quel point je t’aime… »
Mon cœur ne faisait qu’un bond….combien de fois allait-il l’arrêter ? Combien de fois ces bouffés de chaleur me consumerait ?…je me plongeais dans son regard, perdais mes mains dans ses cheveux aussi blancs que le reflet qui miroitait sur la rivière de lanterne bleutée… « Je t’aime moi aussi » **
Rose Kennedy a dit un jour : les oiseaux chantent après la tempête. Pourquoi les gens ne seraient-ils pas eux aussi libres de se délecter des jours ensoleillés qui leur reste à vivre ? C’est ainsi que je rencontrais son père plusieurs jours après, affaibli et sauvage. C’est à peine s’il m’avait regardé, mais il m’avait tout de même accepté. C’était un premier pas en avant. Atsuya était devenu le maître du dojo, libre de tout règlement. J’emménageais un mois plus tard au dojo, continuant mes études de botaniste. Je passais tous les jours à la maison pour voir papa qui se mettait à pleurer à chaudes larmes, clamant à quel point je devenais une femme. Aki et Atsuya avait créé de nouveaux cours de Kung fu Shaolin, ouvert à tous et aux plus jeunes. Je participais à la conception de nouveaux plans du Dojo ainsi qu’à une publicité fraîche et moderne. Aki et Yumeko rénovaient la cabane dans la montagne, qui petit à petit, se transformait en un foyer douillet et confortable. Orie s’était inscrite au cours d’équitation, se rapprochant tous les jours de Kazumi qui ne cachait plus ses sentiments pour elle. Ils étaient mignons et Kazumi, imitant Atsuya avec conviction, lui avait clamé un soir où on peignait la pancarte du dojo : « Orie ! ! Tu voudras bien devenir ma femme quand on aura leur âge ? ! » Orie s’était presque évanouie, rouge écarlate. Je rigolais sans plus m’arrêter tandis que Kazumi nous regardait avec des yeux tout ronds… « Aye aye…lui avais-je murmurais amusée, en lui tapotant la tête. Laissez-vous le temps de grandir. » Il avait fait mine de bouder quelque seconde avant qu’Orie ne réponde un « oui » timide et explicite. Ils avaient tous les deux déjà tant grandi… 419
** Quatre mois plus tard, On se mariait dans une petite église. Tous nos amis étaient présents. Elel, la première, avait jeter du riz à la sortie, suivit d’Haru, Kei et….les premières années. Oui, tout le monde s’était déplacé, même ceux que je n’avais plus revus. Sébastien, Goku, Kotoko qui était partit vivre à Tokyo. Keiji avait déclaré forfait, mettant tous ses entraîneurs en colère, juste pour être là. Kira tenait fièrement la main d’Arumi, il avait enfin sauté le pas. Elel avait à son tour intégré la league avant même d’avoir pu finir sa première année en sport étude. Kei courait derrière Saki qui avait bien grandi. Alexia, épuisée, s’était assise sous l’arbre de cerisier en fleur aux côtés d’Haru. Izumi ne quittait plus Kotoko, flirtant à nouveau comme au temps du Lycée, tandis que je surpris un baiser caché derrière le plus grand des arbres. Je souriais, l’air avait un parfum d’amour… Yumeko avait quitté ses habits noirs pour une élégante robe rose nacré, tandis qu’Aki aux cheveux toujours indomptable, l’invitait à danser. Mais le plus merveilleux…était le discours qui eut lieu après l’église. Gravant chacun d’entre nous, resserrant les liens familiaux…le rêve d’Atsuya s’était enfin réalisé. « Mon fils…Atsuya. » C’est ainsi qu’avait commencé son discours, un vieux père aigri qui avait sourit l’espace de quelques secondes. « Mon fils…Je ne suis pas habitué à te parler ainsi alors, ça va être court. Te tenir le bras aujourd’hui pour t’emmener à l’hôtel est un des plus beaux jours qui m’a été consacré de vivre. J’aurais voulu t’offrir un meilleur foyer, et c’est toi, mon fils, où devrais-je dire, MES ENFANTS ! qui me l’offrent aujourd’hui ! Laisse-moi le temps de me faire à cette nouvelle conception de la vie…si Orie ne me tue avant avec son pot au feu. » Tout le monde se regardait, les yeux ronds comme des billes avant d’éclater de rire. Atsuya, les larmes aux yeux, emplis d’émotion… serrait ma main comme si elle pouvait les retenir. « Orie…Tu m’as détesté, je sais maintenant pourquoi. Aki…peut être qu’un jour…tu pourras me considérer comme un père. Mais…On est là pour célébrer l’union de Nanako et Atsuya ! Et…Nanako…tu deviens aujourd’hui ma belle-fille. J’espère que ce n’est pas pour ça que tu as retrouvé ta couleur de cheveux naturelle. Mais, connaissant ton caractère, je suppose que tu aurais préféré m’assommer plutôt que de te plier à mes demandes. Mais…tu es magnifique. Monsieur Fujii…merci pour votre soutien. J’espère vous voir plus souvent au dojo, vous êtes le bienvenu. Alors…que…que la fête continue. Félicitations Atsuya, Nanako. »
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Tout le monde s’était joint autour d’Atsuya et moi, chantant dans une ronde ou leur visage joyeux défilaient sous nos yeux… Nanako Fujii Nasu. Je rêvassais, le cœur soulevé de bonheur au milieu de cette ronde amicale et joviale. Atsuya me tirait dans ses bras. Son costard était aussi blanc que ses cheveux et ses pupilles saupoudrées de couleur pourpre n’en ressortaient que plus dévastateur… Il soulevait ma chevelure brune et ondulée tandis que sa main gauche me basculait en arrière, laissant tomber mes voiles blanches argentés le long de son bras…m’embrassant fougueusement sous les clameurs d’un public festif. …Winston Churchill a dit : « Plus loin on regarde vers le passé, plus loin on voit vers l’avenir ». Mon passé était là…vibrant et criant de joie autour de nous… Mon avenir était là…promettant amour jusqu’au restant de ma vie.
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