L’histoire du mariage de Waltraute : Volume 1 Chapitre 1 : Jack et le haricot géant est un conte qui prend ses racines dans la mythologie nordique. Partie 1 : Une Valkyrie est un jour descendue dans le monde des humains, Midgard. Elle avait de longs cheveux blonds, et la peau blanche. Elle était grande, pour une femme, mais avait la silhouette plus fine que celle des hommes. C’était un équilibre qu’aucune âme engendrée par une mère humaine n’aurait pu supporter. Sa beauté n’était destinée à attirer à elle le sexe opposé. Elle était le piquant de la rose, comme une fleur offerte à un ennemi vaincu. Elle avait l’apparence d’une femme dans la vingtaine, mais l’âge des humains était une notion bien étrange aux yeux des Valkyries. Elle se battait depuis bien plus longtemps. L’armure qu’elle portait était verte. Mais ce n’était là qu’un des aspects de cette armure. Elle était magique, et pouvait librement changer ses attributs pour s’adapter à la situation. Les aurores que l’on peut observer dans le ciel nordique ne sont en fait rien d’autre que le changement perpétuel de lumière de l’armure d’une Valkyrie. Elle tenait dans sa main droite ce qu’on aurait pris pour une lance bleutée, mais elle était en fait constituée de lumière céleste. Une seule passe de son arme suffisait à réduire au silence tous ceux qui avaient pu s’opposer jusqu’à aujourd’hui au monde sacré d’Asgard. Leur sentence était alors la destruction de leur âme, les privant ainsi du doux repos de la mort. Ce châtiment divin était connu sous le nom de « L’éclair de destruction divin » et sa puissance lui valait bien ce nom.
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C’est tout ? Tout autour d’elle n’était que décombres. Le nom de cette apparition qui brillait dans ce théâtre de destruction était Waltraute. Elle était grande, certes, mais seulement aux yeux des humains. Et pourtant, elle se dressait, triomphante, parmi ceux qui l’entourait. Elle avait écrasé, sapé ou évincé tous ceux qui étaient plus grands qu’elle. Personne n’aurait pu imaginer qu’ici, il y a encore peu de temps, se tenait un faux temple d’or et de marbre. Il ne restait que des ruines. Désolation. Les élégantes décorations avaient été démolies, et tout ce qui restait avait pris une teinte noire, comme pour attester du péché qu’ils représentaient. Des pêcheurs. Des hérétiques. Ces rebelles qui avaient rejoint les rangs des géants intentionnellement dans le but de créer des monstres, puis d’utiliser leur descendance comme esclaves avaient tous été purifiés. Ils avaient commis trois péchés impardonnables. Aimer les êtres qui leur étaient supérieurs n’en était pas un. Mais rejoindre les géants pour leur cupidité personnelle en était un. Le second avait été d’utiliser leur progéniture en tant qu’outils. Même s’ils n’étaient qu’à moitié humaine, le fait d’utiliser une personne possédant une âme en tant qu’outil était un péché. Et le dernier avait été d’offrir les plus jeunes d’entre eux aux géants plutôt que de s’être offert eux-mêmes. Il avait alors été statué que le châtiment capital devait être appliqué. … Pour être exact, Odin avait ordonné à Waltraute de trier les âmes, et de ne conduire que les justes au Valhalla, le grand hall du monde céleste. Cependant, elle avait utilisé un peu trop de puissance, comme à son habitude. Mais grâce à cela, tout avait pris fin avant qu’une tragédie de plus grande ampleur ne soit possible, et les possesseurs des âmes qu’elle devait guider avaient survécu.
Il y avait une raison au fait que les Valkyries ne siègent pas au sommet du Panthéon, bien qu’elles étaient les plus puissantes en terme de force pure. Sans même regarder les survivants dont les têtes se baissaient honteusement, Waltraute leva son regard vers le ciel, et commença à parler à voix haute. -
Rapport. Mission 3469 terminée. …Je suppose que le maitre des cieux est encore furieux. Mais je pense que la reine du royaume des morts grince elle aussi des dents au vu des défunts qui lui ont échappé. Appelons donc ça une égalité. Les habitants de Midgard n’avaient aucune chance de comprendre ses propos. Les dieux s’étaient bien gardés de donner aux humains plus de compréhension qu’ils n’en avaient besoin. - Compris. Autorisation de rentrer. Dites à Heimdallr de me guider sur le chemin. Terminé. Alors qu’elle finissait son monologue, un éclair surgit des nuages sombres amoncelés audessus d’elle. L’éclair fut attiré à elle comme à un paratonnerre. Après le choc, un cheval blanc géant se tenait à ses côtés. Waltraute grimpa alors sur son dos, et ses cheveux commencèrent à s’élever d’une façon surnaturelle. Une fois que le changement de gravité eut atteint le corps du cheval, l’existence même de Waltraute serait, pour une fraction de seconde, déchirée en morceaux, et elle quitterait alors le monde des humains de Midgard, allant ainsi à l’encontre de toutes les lois de la physique. Mais à ce moment… Une erreur survint dans le processus de retour. Un jeune garçon s’était faiblement accroché à la jambe droite de Waltraute alors qu’elle montait sur le dos de son destrier. - Un survivant, hein ? Jeta la Valkyrie, en tendant un regard sans émotion sur le garçon. - Souhaiterais-tu rejoindre le Valhalla, pour nous accompagner dans les batailles célestes ? Ne sois pas si pressé. Si tu continues à agir de façon vaillante, et en gardant une âme pure, cette heure viendra sans l’ombre d’un doute. -
… Si belle. Le commentaire impromptu du garçon avait été prononcé d’une voix rauque. Il leva les yeux sur la chevelure de Waltraute, qui reflétait encore la lumière qui l’illuminait. - Est-ce que je peux en avoir aussi ? Waltraute resta silencieuse. Les Valkyries n’avaient qu’un seul rôle à jouer auprès des humains de Midgard… Dans la théorie, tout du moins. De son expérience, elle avait appris que, parfois, des événements étranges pouvaient se produire. En d’autres termes… Parfois, il arrivait qu’un homme tombe amoureux d’une Valkyrie. - Je suis désolé, mais je ne peux pas te laisser faire. Répondit-elle d’une voix glaciale. Pourtant, le jeune homme ne semblait pas comprendre la situation. - Pourquoi ? - Nous sommes issus de mondes différents. L’arbre-monde Yggdrasil est divisé en neuf mondes. Et seule une bataille peut nous amener à franchir les barrières séparant les mondes. C’est pourquoi je suis en Midgard aujourd’hui. Passer d’un monde à l’autre sans raison pourrait causer une guerre. - Oh… La bouche du garçon était grande ouverte, mais la raison de son étonnement demeurait assez floue. Alors tu ne peux pas rester ici ? - Je n’ai jamais dit ne pas pouvoir, mais je ne vois aucune raison rationnelle de le faire. - Huuum… - ? - Je ne peux pas accepter ça. Ce n’est pas le moment de parler de ce genre de choses ainsi. - Hein ? Waltraute sembla un peu perturbée par cette réponse. Elle ne comprenait pas réellement les subtilités des romances humaines, alors elle choisit de régler le problème de
la façon qui, maintes fois par le passé, s’était révélée le plus rapide dans ce genre de situation. Elle attrapa alors la lance de destruction divine dans sa main droite, et la fit intentionnellement commencer à crépiter, envoyant ainsi des étincelles dans toutes les directions. - Sache que peu importe la raison ou la personne, une Valkyrie possède le droit de faucher quiconque se dressera devant elle en tant qu’ennemi. Sache ainsi que quiconque se mettra en travers de ma route tombera défait à mes pieds. - Hein ? Hum ? Donc, si je te bats, tu feras tout ce que je te demanderais ? - Quoi !? Attends un peu ! Quel genre de raisonnement a bien pu te mener à cette conclusion !? Je disais que quiconque se dresserait devant moi finirait par tomber ! - Je vois… Alors je pourrais t’épouser… - Tu ne fais que supposer que tu pourrais gagner ! Voyons, esprit né dans le monde humain de Midgard, penses-tu réellement qu’un être fragile comme toi pourrait te dresser contre Waltraute, la quatrième sœur des neuf Valkyries ? - Battons-nous ! Battons-nous ! Waltraute, dis-moi quelles seront les règles du combat ! - Merde ! Mon nom m’a échappé !? Mais Waltraute n’avait pas la cruauté d’entamer un duel de force avec ce garçon de Midgard qu’elle aurait facilement détruit. (Oh, je sais. Je pourrais donner à cet humain un défi impossible à relever.) C’était le credo de toute déesse et princesse de ce monde, que ce soit celles de l’ancien temps, ou du nouveau. Elle s’éclaircit la gorge et dit alors « Je te défie de te mesurer à l’arbre-monde Yggdrasil avec ta propre force. Une fois que tu seras arrivé au monde céleste d’Asgard, j’accepterais ta demande en mariage. » (Il ne pourra jamais relever ce défi. Même une Valkyrie ne pourrait le faire. Une âme née dans le monde de Midgard ne pourrait même pas supporter le vue de l’arbremode Yggdrasil.) -
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… Qu’entends-tu par force ? Cela signifie escalader, comme on pourrait le concevoir dans le cas d’une montagne, ou d’une falaise. Je te demande donc d’escalader l’arbre géant avec pour seuls outils tes deux mains. Heein !? C- C’est ça. Alors, qu’en penses-tu ? C’est trop, n’est-ce pas ? Tout simplement impossible ? Abandonne, et trouve-toi une épouse humaine, comme tous les humains. Une amie d’enfance peut parfois se révéler un excellent choix. Maintenant, je dois partir. Alors tout ce que je dois faire pour pouvoir me marier à une Valkyrie, c’est escalader un arbre !? Je… Je dois aller en parler à tout le monde !! Attends, ceci n’est pas une coutume de mon peuple ! C’est une compétition qui n’est valide qu’entre nous deux !!Si un grand nombre d’humains se mettaient à escalader l’arbre-monde en même temps, le Dieu suprême Odin pourrait croire à une rébellion !! Alors, je l’escaladerais ! Et si je l’escalade, tu m’épouseras, n’est-ce pas ? C’est toi qui l’as dit, Waltraute !! Hum.
Il lui sembla alors que le jeune homme avait réellement l’intention de relever le défi. Cependant, Waltraute ne pouvait voir ce challenge comme une simple compétition où il y aurait un vainqueur et un vaincu. Les Valkyries étaient les membres du panthéon qui se chargeaient des batailles, et dans le monde des humains, on les considérait comme les gardiennes du principe de compétition. La juridiction à laquelle appartenait l’arbre-monde était cependant assez floue, mais comme le défi avait été lancé dans le monde de Midgard, elle devrait être stricte.
De plus… Si le défi avait été lancé par le jeune homme, Waltraute aurait simplement pu refuser. Mais, dans le cas présent, c’est elle qui avait suggéré ce défi, et le garçon l’avait accepté. Cela signifiait qu’il avait été officialisé au moment-même où son approbation avait été donnée. Waltraute ne pouvait plus revenir en arrière. - B- Bien alors, j’accepte cette compétition. Mais une âme humaine ne sera jamais assez forte pour parvenir à escalader l’arbre-monde Yggdrasil. - Je peux le faire. - Le monde céleste d’Asgrad se trouve bien au-delà des nuages. Si la force t’abandonne, et que tu chutes, la mort sera ta seule récompense. Es-tu prêt à courir ce risque ? - Je peux le faire. Alors même qu’il faisait face au regard glacial de Waltraute, qui inspirait la peur aux hérétiques, et faisait même trembler géants et dragons, le jeune humain semblait serein. (C’est ainsi que l’on reconnait les yeux d’une guerrière.) L’instant d’après, un grand sourire illumina le visage du jeune homme, il fit mine de s’échauffer les bras, et dit : « Bien, je l’aurais escaladé avant que tu ne t’en rendes compte ! Une fois que je serais prêt, j’irais à l’Yggdrasil, alors attends-moi au point d’arrivée, en Asgard !! C’est une autre règle !! » -
Attends. L’interrompit Waltraute, du haut de son destrier immaculé. Pourquoi veux-tu m’épouser à ce point ? Hum ? La réponse fut immédiate. Parce que tu es magnifique. … Waltraute, je promets d’escalader l’Yggdrasil, et une fois que j’y serais parvenu, nous nous marierons !!
Lorsque Waltraute revient dans le monde céleste d’Asgard, Heimdallr le Gardien lui posa une question. - … Pourquoi ne pas avoir simplement refusé ? Une valkyrie avait pour habitude de ne montrer aucune expression ou émotion, mais les joues de Waltraute s’empourprèrent subtilement, et elle détourna son regard quand il lui demanda. - U- Une fois qu’un défi a été lancé, il est impossible de revenir sur son engagement ! Heimdallr se demandait pourquoi elle n’était pas simplement retournée en Asgard dès le début, mais avant qu’il puisse dire quoi que ce soit d’autre, Le regard de Walltraute s’échappa une nouvelle fois, et elle continua sa diatribe. - C’est… C’est vrai, après tout. Je suis une gardienne du bon déroulement de toute compétition ! Alors je n’avais pas le choix !! Quelles que soient les conséquences, je dois laisser ce défi se dérouler jusqu’à la fin !! - Attends, ne me dis pas que tu laisses ce défi aller car il a dit qu’il te trouvait belle, et qu’il t’épouserait après qu’il a réussi son ascension de… Ah ! Ahah !! - Quelle est la partie de mon récit qui a pu te mener à cette conclusion ? Et pourrais-tu m’expliquer pourquoi tu rigoles ? - E- Est-ce que ce mur aussi dur que du béton armé serait ton aura d’intimidation !? Non, attends ! J’ai compris, j’ai compris ! Ne sors pas ta lance ! Attends, attends !! Heimdallr tremblait de peur face au pouvoir de destruction que Waltraute avait du utiliser pour cacher son embarras. Peu importe ce qu’elle avait dit, ses vrais sentiments se voyaient sur son visage. Peu de personne en ce monde avaient osé essayer, mais Waltraute était étonnement faible face à ceux qui arrivaient à lui tenir tête.