ILS ONT FAIT LES MANCHETTES :
Les chauffeurs d’autobus victimes d’agressions SYNDICAT UNI DU TRANSPORT
ASSURE DES DÉPLACEMENTS SÉCURITAIRES AUX CANADIENS DEPUIS 1892
INTRODUCTION Le voilà de nouveau : le percepteur d’impôts du quartier. Non, il ne s’agit pas d’un représentant de Revenu Canada, un rapport d’audit à la main. Ces derniers travaillent en toute sécurité dans de petits cubicules à Ottawa, en Ontario. Serait-ce le représentant de l’agence de revenu provinciale? Non. Lui aussi, il est assis confortablement devant son écran d’ordinateur dans une quelconque capitale provinciale. Les seules personnes qui passent par nos quartiers -- presque à tout moment -- et recueillent l’argent durement gagné de familles de travailleurs le font tout en s’affairant à conduire un véhicule de près de 20 tonnes de manière sécuritaire. Il s’agit des chauffeurs d’autobus de nos communautés; les impôts perçus sont les billets d’autobus. Pendant des années, le prix de ces billets ont augmenté vertigineusement. Ajoutez à cela des compressions massives à nos systèmes de transport en commun et vous obtenez le mélange parfait pour des passagers très en colère. Malheureusement, lorsque l’on demande aux gens de payer davantage pour un service de qualité inférieure, ces personnes s’en prennent au représentant immédiat du système – le chauffeur d’autobus. Nous assistons récemment à une hausse drastique d’agressions de plus en plus graves sur des opérateurs sans défense. Des chauffeurs ont été frappés, giflés, poignardés, blessés par balle ou se sont fait asperger de fluides corporels. De plus, les chauffeurs sont confrontés à de tels agissements tout en s’affairant à conduire leur véhicule et à protéger la vie de leurs passagers, des piétons et des autres conducteurs sur la route, ces derniers étant de nos jours dangereusement distraits par leurs appareils portables. Les conséquences physiques sont évidentes. Des fractures de la cavité orbitaire. Des blessures profondes. La perte de certaines capacités physiques. De plus, bien que les fractures se consolident avec le temps, les stigmates émotionnels, eux, restent à jamais. Ironiquement, ce sont des opérateurs affables, qui souvent ont choisi cette carrière de par leur naturel amical, qui se retrouvent incapables d’interagir avec les gens et plus particulièrement les étrangers. Certains, le regard toujours porté paranoiaquement derrière l’épaule, ne peuvent retourner au travail. Bien entendu, la vie des femmes victimes d’assauts sexuels atroces dans leurs véhicules ne sera plus jamais la même. Les conséquences sur le budget des systèmes de transport en commun sont importantes. Le nombre d’heures de travail perdues est énorme. L’absentéisme devient un facteur non négligeable. Le taux de fréquentation souffre de la réputation de dangerosité des autobus, la satisfaction des usagers dégringole, ce qui se traduit par une exploitation déficitaire. Selon le Bureau de la statistique sur la main-d’œuvre (Bureau of Labor Statistics) et l’Institut national pour la santé et la sécurité au travail (National Institute for Occupational Safety and Health), le risque de violence en milieu de travail est en hausse pour les travailleurs qui sont en contact direct avec le public, ont un milieu de travail mobile ou un service de livraison, travaillent au sein de la communauté, transportent des passagers, manipulent de l’argent ou travaillent avec peu de collègues. Les opérateurs d’autobus, ce qui inclut les tramways, les véhicules aménagés, les autobus scolaires et les opérateurs d’autocar, sont tout aussi à risque que les huissiers de justice ou les responsables de la saisie de voitures. Malheureusement, nous n’avons pas besoin de tableaux et de graphiques d’une agence gouvernementale quelconque pour savoir que les agressions de chauffeurs d’autobus représentent un véritable problème. Les détails de ces incidents brutaux et insensés, qui ont lieu dans les petites et grandes villes, sont publiés chaque jour dans nos journaux :
Un chauffeur d’autobus d’Airdrie Transit a été menacé par un homme armé d’un couteau dentelé de 18 cm exigeant que l’autobus poursuive son chemin sans s’arrêter. Le chauffeur de l’autobus fut en mesure de signaler la menace à son répartiteur.
Un homme de 19 ans de Cambridge a menacé un chauffeur d’autobus de Grand River en brandissant une épée de samouraï.
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Un chauffeur d’autobus d’Halifax a été agressé alors qui quittait son véhicule pour séparer deux jeunes femmes qui se bagarraient. Le chauffeur a été projeté au sol et on lui asséna des coups de pied à la tête, causant des blessures faciales mineures.
En avril, une femme de 42 ans en fauteuil roulant attendait à un arrêt d’autobus de Vancouver. Lorsque le chauffeur a refusé de la laisser monter à bord, elle s’est précipitée hors du fauteuil pour lui asséner un coup de poing, après quoi elle s’est enfuie. Elle purgera une peine de 40 jours de prison après avoir plaidé coupable à des accusations de voie de fait.
Un homme ivre a tenté d’attaquer deux chauffeurs d’autobus et de poignarder un passager et un troisième chauffeur avant d’être arrêté.
Selon la police, aux alentours de 9 h 45, un chauffeur a annoncé que son autobus pénétrait dans une zone payante. Il a été ensuite frappé au visage par un passager à l’aide d’un sac de papier au contenu inconnu. Le suspect est ensuite descendu de l’autobus pour s’enfuir, laissant l’opérateur de l’autobus sous le choc. 2 | BUS DRIVERS UNDER ATTACK
Un sans-abri, pour remercier un chauffeur d’OC Transpo lui ayant gentiment offert un trajet gratuit, a poussé et asséné un coup de poing au chauffeur lorsque ce dernier a manqué son arrêt.
Un chauffeur d’autobus effectuant sa ronde a subi une fracture du nez après qu’un passager lui ait asséné un coup de poing au visage.
Un homme ivre s’est montré belliqueux et agressif après être monté dans un autobus. L’homme a agressé le chauffeur alors que l’autobus roulait. L’autobus a fait une embardée dans la voie de circulation opposée durant l’agression, mais aucune collision n’a eu lieu.
OC Transpo a constaté 62 incidents violents envers ses chauffeurs en 2012; on a notamment aspergé un chauffeur avec un verre empli d’urine, un passager ivre a agrippé les organes génitaux d’un chauffeur et on a frappé et craché sur plusieurs autres opérateurs.
Un chauffeur d’autobus de Kelowna, après avoir offert un trajet gratuit à une femme de 31 ans prétendant fuir quelqu’un, s’est fait piquer à l’aide d’une seringue par cette dernière. Le chauffeur devra maintenant subir toute sa vie durant des tests de détection pour l’hépatite C, ce qui représente à jamais un futur incertain en tant que salarié, mari et père de famille. Dans sa déclaration au juge empreinte d’émotion, le chauffeur a déclaré : « Je suis empli de colère, de confusion, de ressentiment et de tristesse, et je me demande comment une personne peut, apparemment sans aucune préméditation, avoir une influence aussi horrible sur la vie d’une autre personne.
Au cours d’un trajet à Barrhaven en 2009, Steven Parent, chauffeur d’autobus pour OC Transpo, a subi une fracture du nez après avoir été frappé au visage par un passager. L’homme qui l’a frappé -- un récidiviste qui a attaqué d’autres opérateurs d’autobus -- a été condamné à une peine de 120 jours de prison. Lors d’une discussion table ronde organisée sur la colline Parlementaire ce mardi, Parent a partagé son expérience et affirmé que la sanction était injuste.
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Dans une rue tranquille de Kelowna, un passager en colère a braqué un pistolet vers un chauffeur et a menacé de le tuer. Il a approché la fenêtre du conducteur après être descendu de l’autobus et a appuyé sur la gâchette à trois reprises. Le pistolet a fait trois fois un bruit sec, terrorisant le chauffeur.
Un chauffeur d’autobus des Maritimes a perdu plus de la moitié de son sang après avoir été poignardé à plusieurs reprises et en est presque mort. Le chauffeur a subi 14 blessures, la plupart sur son bras droit, quelques-unes sur son visage, son cou et sa poitrine, après avoir fait savoir à l’attaquant qu’il allait effectuer un trajet différent pour se rendre à la destination voulue.
Un homme de 27 ans a été inculpé pour tentative de meurtre et voies de fait graves après avoir poignardé un chauffeur d’autobus dans le nord-ouest du NouveauBrunswick.
Le jeune homme, qui a agrippé un chauffeur par le cou et a poignardé un passager lors de deux différentes attaques injustifiées l’année dernière, a été condamné à 22 mois de prison. 4 | BUS DRIVERS UNDER ATTACK
Alors qu’une chauffeuse d’autobus effectuait un arrêt dans le but de faire monter à bord un homme se tenant debout à un arrêt, on lui a lancé un café chaud.
Un chauffeur d’autobus de 54 ans, qui aidait un passager en fauteuil roulant à sortir par la porte de devant et bloquait ainsi l’accès à un second passager, s’est fait frapper à plusieurs reprises par ce dernier. Lorsque le chauffeur a demandé au passager de sortir par la porte de derrière, celui-ci a refusé puis a frappé le chauffeur au visage.
Une femme a craché sur un chauffeur d’autobus avant de s’enfuir, tout simplement parce que ce dernier lui avait demandé de payer son billet.
À la station Kennedy à Toronto, un passager de 61 ans a craché sur son chauffeur d’autobus après que ce dernier lui ait donné des indications. Selon la commission des transports en commun de Toronto (TTC), le passager « n’était pas satisfait du trajet de l’autobus ». Ce dernier a été inculpé pour voie de fait et condamné à 75 jours de prison.
Un homme de 24 ans a été inculpé pour tentative de meurtre suite à l’agression injustifiée et brutale d’un chauffeur d’autobus, agression survenue en matinée un jour de semaine. Le vétéran de 33 ans du service de transport en commun d’Edmonton a été hospitalisé aux soins intensifs. « C’était tout simplement horrible. Tout son visage était couvert de sang; son nez semblait avoir été écrasé dans son visage » s’est rappelé un passager de la ligne 10.
Un chauffeur d’autobus du service de transport en commun d’Hamilton (le HSR) a été malmené par un groupe d’adolescents. Suite à un différend concernant le prix du billet, l’on asséna d’abord un coup de poing au chauffeur avant de le sortir de l’autobus pour le projeter sur le sol. La deuxième attaque est survenue lorsqu’une passagère a lancé son café sur le conducteur.
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Un adolescent a agressé verbalement un chauffeur d’autobus alors qu’il était sous ordonnance de probation après avoir agressé un chauffeur d’autobus différent.
Selon la police, le chauffeur et les suspects avaient déjà eu une dispute lorsque deux hommes sont montés dans l’autobus, l’un d’eux ne portant pas de chandail. Le chauffeur, sur le point de refuser l’accès à l’homme dévêtu, s’est ravisé afin d’éviter un autre conflit. Lorsque les deux premiers passagers sont descendus de l’autobus, l’un d’eux a craché sur le chauffeur.
Un nouveau chauffeur d’autobus qui étudiait son parcours a été interpellé par un homme qui voulait monter dans l’autobus, à ce moment hors service. L’homme a craché sur le chauffeur et lui a donné un coup de pied au visage ainsi qu’au genou.
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Un chauffeur d’autobus assis sur son siège fut subitement frappé par derrière après avoir demandé à plusieurs reprises à son assaillant de se mettre en ligne avec le reste des passagers et d’entrer par la porte de devant plutôt que celle de derrière. Le chauffeur a ainsi subi une fracture de l’os orbitaire. Il devra avoir recours à une troisième opération après s’être remis difficilement de l’insertion d’une plaque et de vis devant souder son œil droit endommagé.
Lucy Ambrozuk, une chauffeuse de la société de transport urbain Edmonton Transit, a d’abord tenté de faire entendre raison à la femme qui exigeait une correspondance, même si cette dernière n’avait pas payé son billet. Cependant, lorsque la femme l’a frappée à deux reprises, la chauffeuse a fait ce qui est enseigné à tout opérateur d’autobus lors de sa formation. « J’ai pris une correspondance et j’ai dit : “Voilà. Veuillez-vous asseoir et profiter du trajet.” Il s’agit de ma sécurité. Si je ne lui avais pas donné de correspondance, elle m’aurait probablement frappée de nouveau, et elle avait deux autres amis avec elle. Je ne veux pas que les gens me sautent dessus parce que je fais mon travail », a-t-elle déclaré.
CONCLUSION Bien que quelque 30 États aux États-Unis aient adopté une loi visant à durcir les sanctions lors de voies de fait à l’encontre d’un opérateur d’autobus, une telle législation n’existe pas au Canada. Le Syndicat uni du transport a joué un rôle de premier plan dans les démarches de lobbyisme visant à changer le Code criminel du Canada afin de protéger les opérateurs d’autobus. Le projet de loi S-211, déposé au Sénat par le sénateur Runciman, devrait subir une troisième lecture lorsque le Sénat se réunira de nouveau en septembre suite à la pause estivale, pour ensuite être transféré à la Chambre des communes. Ce projet de loi offre la possibilité de mettre en place des mesures de protection pour les centaines de milliers d’opérateurs d’autobus qui vont travailler chaque jour en espérant revenir à la maison en vie, ainsi que pour les millions d’usagers au Canada qui comptent sur un transport en commun sécuritaire et abordable. Les opérateurs de trains intercités et de trains de banlieue travaillent dans des habitacles clos. Depuis le 11 septembre 2001, des postes de pilotage sécurisés protègent les pilotes d’avions civils. Malgré tout cela, les « pilotes » des transports en commun restent vulnérables aux attaques brutales. La vente de billets pour un autobus urbain ne nécessite pas de pièce d’identité, et ainsi la plupart des contrevenants sont en mesure de s’enfuir de la scène du crime et d’échapper à la justice.
Le Syndicat uni du transport (SUT), qui représente près de 200 000 membres dans 254 sections locales réparties dans 45 États et 9 provinces, prie aux membres du parlement de mener l’initiative afin de s’attaquer au problème national d’agression des opérateurs d’autobus, problème aux proportions épidémiques : • Le projet de loi S-211, déposé au Sénat par le sénateur Runciman, devrait subir une troisième lecture lorsque le Sénat se réunira de nouveau en septembre suite à la pause estivale, pour ensuite être transféré à la Chambre des communes. Ce projet de loi offre la possibilité de mettre en place des mesures de protection pour les centaines de milliers de chauffeurs d’autobus qui vont travailler chaque jour en espérant revenir à la maison en vie, ainsi que pour les millions d’usagers au Canada qui comptent sur un transport en commun sécuritaire et abordable.
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Lawrence J. Hanley, président, division internationale Javier M. Perez, Jr., vice-président exécutif, division internationale Oscar Owens, secrétaire-trésorier, division internationale SYNDICAT UNI DU TRANSPORT 5025 av. Wisconsin, NW, Washington (DC) 20016 Tél. : 202-537-1645 • Sans frais : 1-888-240-1196 • Téléc. : 202-244-7824 www.atu.org