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AUTO&ÈVE Diversité des genres

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André Koch AG

André Koch AG

Isabelle Riederer,

ir@awverlag.ch

Fini de rigoler

Le monde de l’automobile est toujours dominé par les hommes. Rien de nouveau à ça. Mais je me suis demandé pourquoi c’était le cas. Et je n’ai trouvé aucune explication logique. Tout juste des indices qui pourraient, peutêtre, aider à expliquer la chose.

Si on jette un coup d’œil au vocabulaire automobile, on remarque assez vite qu’il fourmille de doublessens et ouvre la porte aux malentendus. Des notions telles que levier de vitesse, tuyaux d’échappement, ou collecteur d’admission le prouvent: beaucoup de termes automobiles sont sexistes. Généralement, c’est aussi lié à leur aspect phallique. Mais tout cela appartiendra bientôt au passé! Plus l’électromobilité gagne du terrain, plus les leviers de vitesse disparaissent. Même chose pour le pot d’échappement qui pourra bientôt s’échapper définitivement.

Mais qui donc a eu l’idée de baptiser ainsi ces machins un jour? Ça ne pouvait être qu’un mec. Tiens, d’ailleurs, en parlant de mecs… Des étalons sauvages, des taureaux agressifs et des tridents virils en guise de logo. Des noms de modèles aussi masculins qu’Aventador, Hummer,

Amarok, Defender, Cayman ou Boxter: les grosses sportives sont toujours masculines. Les petites voitures, en revanche, s’appellent Giulietta, Carina ou Sonata…

Mais les constructeurs sont de plus en plus conscients de l’égalité. Les descriptions de modèles deviennent de plus en plus neutres. Une BMW 325i ou une Hyundai i50 n’ont pas de sexe. Et beaucoup de voitures modernes ont un nom stupide. Qui n’incite donc plus à faire des gags croustillants.

L’INDUSTRIE AUTOMOBILE GÈRETELLE SA CRISE AVEC PLUS DE DIVERSITÉ?

Les retombées de la pandémie du coronavirus sur l’industrie automobile sont immenses. Et l’incertitude est grande sur la façon dont les choses vont évoluer. Pour la célèbre experte Carmen Niethammer, de l’Université John Hopkins à Washington, la solution pour l’industrie est évidente!

Texte: Isabelle Riederer | Photo: Daimler

La pandémie du coronavirus et ses conséquences économiques ont plongé l’industrie automobile dans un gouffre profond. Le marché suisse a connu un effondrement sans pareil. Le nombre de nouvelles immatriculations a autant chuté en Suisse que dans le reste du monde. Dans les mois et les années à venir, nous allons assister à des vagues de licenciements qui vont choquer autant les travailleurs que les investisseurs et les consommateurs. Le Professeur

Ferdinand Dudenhöffer, du centre de recherche sur la mobilité automobiles (CAR) de l’Université de

Duisbourg-Essen prédit que «d’ici 2030 il faudra compter avec la perte de 233 000 places de travail dans le secteur automobile».

Experte en gender diversity à

L’Université John Hopkins de Washington, Carmen Niethammer est convaincue que l’industrie automobile est capable de surmonter cette crise. Comment? Avec l’égalité des sexes et le renforcement de la diversité. Une chose est sûre: l’industrie automobile se retrouve face au plus gros changement de son histoire et ne peut pas se permettre de se passer des meilleurs talents des deux sexes. Niethammer en est persuadée, la promotion de la diversité des sexes pourrait bien être la clé du succès pour la branche.

Crise des talents dans l’industrie automobile

Le fait que le secteur automobile a un problème de relève et se retrouve confronté à une crise des talents n’est plus un secret pour personne.

Et pourtant, les circonstances actuelles pourraient bien venir aggraver cette crise. Parce que pour pouvoir développer des avantages face à la concurrence, il faut des collaborateurs ouverts aux nouvelles possibilités et aux solutions créatives. Or les femmes sont un élément essentiel de cette solution potentielle, mais elles ne constituent qu’un quart de la main d’œuvre dans le secteur de l’automobile.

En Allemagne, avec seulement 17%, la proportion des femmes est l’une des plus faibles de la moyenne européenne (24,2%). Bien que la proportion de femmes occupant un poste de direction ait légèrement augmenté, on ne comptait toujours que 16 femmes (8%) dans les directions des 20 premières entreprises de Fortune Global 500 actives dans le domaine de l’automobiles et de la sous-traitance. Et cela bien que plus de la moitié des dirigeants C-Suite de l’industrie automobile mondiale considèrent les femmes comme une ressource importante et sous-utilisée.

Il est intéressant de souligner que, selon le classement des employeurs allemands, les constructeurs automobiles sont les leaders en termes de diversité sur le lieu de travail. Daimler s’est engagé à augmenter encore la proportion de femmes aux postes de direction pour atteindre au moins 20% d’ici le 31 décembre 2020. Elle est actuellement de 19,8%.

Chez Volkswagen AG, l’égalit des sexes fait partie intégrante de l’objectif global «renforcement de la diversité. Et Audi investit dans l’égalité dans le cadre de l’initiative «Sie und Audi» (Elle et Audi). Audi, BMW, Daimler et Volkswagen sont toutes membres de la Charte d’entreprise sur la diversité pour l’Allemagne. La mise en œuvre de cette «Charte de la diversité» a pour but de créer un environnement de travail exempt de tout préjugé, dans lequel tous les employé(e)s doivent être valorisé(e)s – indépendamment de leur sexe et de leur identité sexuelle, de leur nationalité, de leur origine ethnique, de leur religion ou de leurs convictions, d’un handicap, de l’âge ou de leur orientation sexuelle. La reconnaissance et la promotion de tous ces potentiels est de nature à créer des avantages économiques pour l’entreprise. D’important fournisseurs de l’industrie automobile comme Continental, Bosch et Mahle font également partie des plus de 3300 membres de la «Charte de l’égalité». Toutes ces firmes savent que ce n’est qu’en reconnaissant et en exploitant toute la diversité

Directrices des ventes de Daimler, Brita Seeger est l’une des rares femmes à occuper un poste de direction dans l’industrie automobile.

existante que l’on peut obtenir la réussite économique – et ce même en temps de crise.

Empêcher la perte de diversité Or c’est précisément cette diversité et la proportion de femmes qui menacent d’être perdues lors d’un processus de réduction des coûts et de suppression de postes de travail. Ce qui, selon Niethammer, aurait pour effet de renforcer encore la crise. «Si l’industrie met en place des programmes pour sauvegarder des emplois, elle doit aussi s’assurer que les progrès réalisés lors de ces dernières années en termes de diversité des sexes ne soient pas perdus», a écrit Niethammer sur Forbes.com. Un processus transparent, avec des critères de choix clairs, devrait permettre de garantir que les mesures d’économie tiennent compte des spécificités liées au sexe. Quelques constructeurs automobiles ont déjà annoncé leur volonté de réduire les emplois dans les fonctions dites «de soutien», comme les ressources humaines, le marketing ou les services juridiques – autant de domaines dirigés par des femmes. La retraite anticipée est elle aussi concernée et, là encore, les femmes pourraient être plus durement touchées dans la mesure où elles ont plus souvent fait des pauses dans leur carrière et où elles n’ont pas forcément cotisé au maximum.

D’autres préjugés inconscients peuvent également apparaître au moment de prendre une décision de licenciement. Sur le lieu de travail, les femmes ont peut-être moins de relations avec ceux qui détiennent le pouvoir décisionnel, par exemple. Il peut aussi paraître plus dur émotionnellement de licencier un collègue masculin qui a une famille à charge plutôt qu’une collègue féminine qui est souvent considérée comme gagnant un «second salaire».

La cliente est reine Les femmes ont pourtant dépassé depuis longtemps le statut de «copilote». Aux USA, près de 65% des voitures neuves sont achetées par des femmes! Selon une étude du Center for Automotive Research (CAR), basée sur les chiffres de 2016, 18% des clients de Mercedes-Benz sont des femmes. Et cette proportion monte à 26% chez BMW et même 26,6% chez Audi. Au sommet on trouve Volkswagen, avec 33,8%, et Opel, avec 35,4%. Des études plus récentes indiquent que les femmes sont particulièrement concernées quand il faut choisir entre «diesel et voiture électrique. Elles attachent également plus d’importance à l’environnement: 29% des femmes revendraient leur auto si cette dernière ne respectait pas les normes antipollution, contre 23% des hommes. Il est donc d’autant plus important que, malgré les mesures de réduction des coûts et les suppressions de postes, les entreprises veillent à prendre en compte l’impact de leur processus de restructuration sur les femmes et que ces dernières et la diversité ne soient pas lésées de manière disproportionnée. C’est d’autant plus important dans une industrie automobile encore et toujours dominée par les hommes.

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