Le guide des sorties
avril
gRATUIT #115
-LA CITÉ -DES ZARBISLa folle histoire de la famille Mengin -YAEL NAIM-BLICK BASSY-BREAKBOT-HUGH COLTMANLe mois foufou du Kabardock
-curiositésLes Nuits des Virtuoses -SURPRISE !En vacances de Lindigo, Olivier Araste monte un groupe avec Fixi et Cyril Atef
VIVALDI
AVEC LES MUSICIENS DE L'ORCHESTRE DE LA RÉGION RÉUNION
SOLISTE ET DIRECTION GILLES APAP
JEU 14 AVRIL
VEN 15 AVRIL
SAM 16 AVRIL
DIM 17 AVRIL
20H • CATHÉDRALE DE SAINT-DENIS
20H • ÉGLISE DE LA SALINE LES HAUTS
18H • SALLE GRAMOUN LÉLÉ SAINT-BENOÎT
17H • ÉGLISE DE LA RIVIÈRE SAINT-LOUIS
TARIF 10€ BILLETTERIE : WWW.MONTICKET.RE • 0892 707 974 TOUTE L'ACTU DU CRR SUR www.conservatoire.regionreunion.com
LE CONSERVATOIRE PROPOSE
DES COURS DE DANSE AMATEUR OUVERTS À TOUS Danses traditionnelles de la Réunion avec Bernadette Ladauge Apprenez les danses de l'histoire de la Réunion : Quadrille créole, Polka, Mazurka, Valse, Scottisch, Séga de salon, Maloya dès 11 ans tous les jeudis à 18h30 à Saint-Denis au centre Ismael Aboudou. RENSEIGNEMENTS AU 0262 90 44 77
Danses Afrocubaines avec Dayami Brito, Africaine avec Makoro Traoré et Maloya avec Valérie Parmanum. Ces cours accompagnés par les élèves en percussions Africaines, Afrocubaines et Maloya. Toutes les lundis, mardis et jeudis et dès 14 ans sur les centres de Saint-Pierre et Saint-Benoît. RENSEIGNEMENTS AU 0262 35 14 01 ET AU 0262 50 42 72.
édito
Par François Gaertner
LE COUP D’ÉCLAT PERMANENT
D
ans les heures les plus impitoyables de mes nuits sans sommeil, j’envisage avec inquiétude le jugement du futur. Dans la lumière sableuse des fictions post-apocalyptiques, je vois des scaphandriers à la Jules Verne progresser parmi les débris d’une civilisation détruite par la guerre totale. Ils avancent péniblement, de monticule d’ordures ménagères en carcasses de voitures, jusqu’à la ruine décatie d’un immeuble résidentiel Apavou (l’effort d’imagination est minime). Ils examinent les poubelles, récupèrent des pièces mécaniques utiles. À l’intérieur du bâtiment à demi effondré, ils pénètrent un appartement bizarrement préservé. Trois cadavres momifiés sont toujours assis devant ce qui semble avoir été un parc informatique de TPE, leurs doigts crispés ont fondu sur les claviers. Ces gens ont-ils été surpris par la catastrophe ? N’ont-ils rien vu venir ? Que pouvaient-ils bien faire qui soit si important pour demeurer inconscients du péril ? Sur les étagères remplies
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de papier mangé par le temps, quelques maigres fascicules sont partiellement conservés. Les scaphandriers stupéfaits lâchent leur attirail. « Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? » Dans les bons moments, je les vois rire en parcourant les archives de L’Azenda, et je plonge paisiblement dans un sommeil content. Dans les mauvais, je fixe avec horreur le plafond où mon cinéma mental projette leurs grimaces désappointées. Les ombres de l’indignation et du dégoût assombrissent leurs visages. Ils échangent des commentaires cinglants sur la coupable frivolité du monde d’avant : tandis que le ciel du cataclysme pesait bas sur leurs têtes, ces trois crétins se consacraient à l’impression de futilités sur des saltimbanqueries. C’était donc ça, les forces du progrès, de l’intelligence et du bonheur dont les anciens parlent encore parfois, le soir au coin du feu, entre deux quintes cancéreuses : quelle escroquerie ! Quelle vanité ! Ce n’est même pas un scandale, c’est la médiocrité.
En rencontrant un artiste comme Vincent Mengin (lire P. XX), ces questions endormies sous la routine de notre continuum vital embouteillé remontent à la surface. Le grand architecte du Le pire est que cette seconde hypothèse est LAC (Lieu d’Art Contemporain) à La Ravine des encore optimiste. Elle repose sur un postulat Cabris a passé 35 ans à construire inlassahautement contestable : les gens du futur nous blement, de ses mains, un mausolée baroque lisent. Le plus probable est qu’ils ne remarqueoù l’art contemporain est à la fois l’objet et le raient même pas les feuillets négligeables. Ils prétexte assumé d’une quête de reconnaissance arracheraient à la pince les dents creuses où dans les livres d’histoire. Sa famille, son pognon, Sandrick planquait son or, scalperaient l’épaisse son art et celui des autres : tout a été aspiré chevelure d’Antoine pour s’en faire un plumeau, dans le sillage d’une course obsessionnelle à et pisseraient en riant dans mon crâne évidé l’immortalité. Il y a là une dimension sacrificielle les bières rancies glanées dans le frigo moisi qui inspire un mélange ambigu d’admiration, en jouant au frisbee avec la discographie d’ironie et d’effroi. C’est un peu comme de Danyèl Waro. Mais la fiction, se faire exploser non stop pendant même affreuse, possède un 35 ans au nom d’une cause grand avantage : la vérité du supérieure qui relève de la scénario n’est pas forcément spéculation métaphysique. Mon travail dans son réalisme. On peut Un coup d’éclat permanent a-t-il du se débrouiller de prémisses qui n’est pas, dans la imbéciles. puissance de l’engagement sens ? qu’il demande comme dans Le motif central de mon l’absurdité des buts qu’il sert, délire présente logiquement les sans évoquer un acte terroriste. symptômes de l’égocentrisme et de À une énorme différence près : qu’il la mégalomanie : c’est ma postérité. Quand je réussisse ou qu’il échoue, Vincent Mengin serai mort, que restera-t-il de moi ? Comment n’aura fait qu’une seule victime – lui-même. survivrai-je à mon décès ? Comme toutes les grandes questions insolubles des vanités huC’est pourquoi, si vous êtes un scaphandrier du maines, celles-ci prolifèrent en un réseau vascufutur, je vous prie de considérer ce magazine laire qui irrigue à des degrés divers un inconfort - L'Azenda -, les gens qu’il contient comme existentiel général. Quelle est la valeur objective ceux qui l’ont fait, avec un peu d’indulgence. À de ce à quoi nous consacrons nos vies ? Mon l’heure où la planète part en torpille, nous avons travail a-t-il du sens ? Sans même parler de choisi de passer nos journées à rencontrer des sa plausibilité, le bonheur est-il seulement un gens qui consacrent leur vie à ne faire la guerre objectif utile ? Permet-il d’accomplir quoi que qu’à eux-mêmes. C’est futile, certes, et ça ne ce soit ? S’il entre en contradiction avec une vaut pas un monument. Mais si vous pouviez nécessité politique, devient-il coupable ? Je épargner à nos dépouilles vos outrages urinaires, préfère quoi : mourir insignifiant en ayant bien nous vous serions reconnaissants. Pour le reste, vécu, ou souffrir dans l’espoir probablement faites comme chez vous, les bières sont dans déçu d’avoir servi à quelque chose – et dans ce le frigidaire. cas, à quoi ? Badaboum, le bisou. |5
Avec Milé sèk milé, c’est le jour et la nuit. Là mon coeur est léger, j’ai envie de faire la fête, pour l’amour de la musique, avec mes amis
© Mickael Dalleau
En vacances de Lindigo, Olivier Araste monte un nouveau groupe soleil avec Fixi et le batteur Cyril Atef. P.52
20 LA CITÉ DES ZARBIS Pendant 35 ans, au milieu de nulle part, Vincent Mengin a construit de ses mains un palais idéal dédié à l’art contemporain. Pour la première fois, une grande rétrospective revient sur l’œuvre d’un zinzin discret mais important.
rien à voir
PIMP YOUR REVIEW
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ans ce numéro, nous ne vous parlerons pas de la fragilité au temps des critiques écrites souvent à chaud par les journalistes musicaux (on va pas non plus tendre le bâton, hein). C’est pourtant ce qu’a décidé de faire le site américain Genius, spécialisé dans la compilation et l’annotation de paroles de chanson. En mars, un éditeur de cette plateforme a demandé à une poignée de critiques musicaux d’annoter les reviews écrites, un an plus tôt, sur le disque de Kendrick Lamar, To Pimp a Butterfly. Et si aucun d’entre eux ne renie les éloges tressées à cet excellent 6|
album, quelques uns en revanche avouent que « rétrospectivement, beaucoup de ce qui est écrit relève de l’hyperbole. » C’est l’aléa du métier : s’emporter, construire une interprétation poétique de l’œuvre sur le moment, et passer à côté de ce qui pourrait l’inscrire, ou pas, dans nos vies. Mais est-ce un risque ou une nécessité ? Il ne sert pas à grand-chose de vous dire quoi aimer, vous êtes bien assez grands pour choisir par vous-mêmes. La seule fonction que peut remplir la critique à l’heure de la disponibilité gratuite de la culture, c’est raconter des histoires pour encourager la curiosité. Et tant mieux si, en chemin, on se plante un peu : la promenade n’est est que plus intéressante.
sommaire
195 000 € de dommages & intérêts
zigzaguer Manzi te fait la leçon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Actus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Bibliothèque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
C’est le montant demandé par la RATP au tagueur français Azyle pour avoir matraqué son blase sur les trains parisiens de 2004 à 2007. Un procès suivi avec attention par toute la scène graff, et par l’affreux Manzi. P.8
16 C’est le nombre de disques signés par la chanteuse Stacey Kent, étoile du festival Total Jazz au Téat Plein Air, en 19 ans de carrière. P.42
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Nouvo figir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Cinématch. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
découvrir La cité des zarbis • Expo La révolte de la doublure. . . . . . . . . . . 20 Le cabinet des curiosités • 9ème nuit des Virtuoses . . . . . . . . . . 34 Shake your boty • Battle of the year. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 Baston • Hugh Coltman Vs. Stacey Kent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Marivaudage mûr • La dispute . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 Réanimator • CD Identité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Surprise du chef • Pachibaba. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Le mois foufou du Kabardock • Blick Bassy, Yael Naim, etc... 54
Millions C’est, pour la seule plateforme Spotify, le nombre d’écoutes pour le single Baby I’m Yours qui a révélé Thibault Berland, alias Breakbot, à voir en live au Kabardock P.57
34 CABINET DE CURIOSITÉS
La Nuit des Virtuoses revient de sa chasse sur internet avec nouveau quatuor de musiciens extraterrestres.
sortir En Bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 Nou Sa Va . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 Expos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
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54 RÉANIMATOR
Entretien avec Gaël Horellou, l’urgentiste qui défibrille les fusions maloya jazz.
LE MOIS FOUFOU DU KABARDOCK
Après un début de saison au ralenti, la salle du Port affiche en avril un programme de festival. |7
utile
DIRTY MANZI te fait la leรงon
ENTARTONS LE STREET ART 8 | Zigzaguer
Quelle est la différence entre un artiste normal et un street artist ? C’est très simple. Le premier réserve ses croûtes aux masochistes myopes qui font l’effort de venir aux vernissages, à ces aristocrates qui se gavent de toasts mous aux abats de porc et de rosé en cubis en parlant d’élégance pour l’amour de l’Art et du médisant entre-soi culturel. Le second, lui, impose en pleine rue ses dégueulis de couleur et ses « questionnements » crétins à des milliers d’innocents qui n’ont rien demandé à personne. Pour se justifier, il prétexte bien sûr de rebelles convictions. On sait bien que la réalité est toute autre.
© Ewais / Shutterstock.com
T
anarchistes, au lieu d’écouter des profs rop feignants pour s’inscrire dans une qui auraient pourtant pu l’aider dans la école de beaux arts et devenir artistes recherche d’un blase un peu moins naze. par la voie royale, ces peintres du dimanche Cet acte originel et obsessionnel est pour soir veulent que leurs œuvres soient vues moi le plus touchant, et je peux même immédiatement par la foule des usagers comprendre le besoin psychode l’espace public. Peinturlurer logique de cet art exutoire les dessous de ponts ou les au-delà de cette phase friches industrielles ne leur acnéique. Ce vandalisme suffit plus. Ils sont prêts Ou, encore comme réponse au laid à tout pour accéder à architectural – et Dieu une forme de célébrité mieux, des bites sait que nous sommes individuelle à laquelle anarchistes comblés à la Réunion ils aspirent forcément – peut parfois proposer quitte à effacer la fresque une démarche artistique ou de leur prédécesseur ; leur politique pertinente. À Paris, démarche n’étant qu’une mise Azyl, le célèbre tagueur de la RATP qui en scène de leur propre égo, qui ne s’est fait coincer après avoir « joué » pendant prend aucunement compte du regard des 17 ans avec les forces de l’ordre parisienne autres ni de leurs congénères. ne cherche pas d’excuses, reconnaît avoir suivi une thérapie pour se sevrer de cette On a tous connu au collège ce pote introverti addiction et veut juste être puni au juste prix. qui faisait ses gammes sur les tables du bahut en dessinant des bites ou des symboles Il y a là une noblesse et une vraie fantaisie dans cet art contestataire. anarchistes ou, encore mieux, des bites Zigzaguer | 9
Mais le discours, la noblesse et la fantaisie Le street art n’est finalement qu’un alibi. Un peu comme, dans les foires agricoles, on s’effondrent souvent bien vite. Lorsque par invite toujours des tresseurs de vacoa pour habitude, par hébétude et par lassitude, les passants auront fini par accepter le faire couleur locale, on ne peut désormais plus se passer d’un street artist pour animer street artist comme faisant partie de leur les fêtes populaires dédiées aux « cultures paysage quotidien, celui-ci s’empressera de transformer sa notoriété en quote marchande, urbaines ». Vous avez besoin de déguiser votre soirée sponsorisée en happening underground et rejoindra sagement ses petits camarades dans les galeries prout prout et les catalogues branché et fidèle aux valeurs rebelles de la contestation hip-hop ? Composez le zéro-six d’expo. Les plus chanceux – ils se comptent d’un crew en place et proposez-leur sur les doigts de la main — auront un live painting. Et voilà nos même l’honneur de répondre graffeurs qui s’improvisent aux commandes de riches décorateurs pour des mécènes, parce que sessions « black music » vous comprenez, faut Faire péter organisées dans des bien payer son bidon à coup de grisou lieux conventionnés de Mauvilac. Allez leur peuplés de bobos, pendemander si une tous ces Gouzous dant que les habitants commande peut nuire du quartier se réunissent à l’inspiration, ils vous dans les rues adjacentes serviront le plus sérieusement autour d’un braseiro en écoutant du monde la soupe habituelle à base d’interaction avec le lieu, de du ragga. Personne n’a dû leur expliquer dialogue avec le bâti, de dépassement de soi, que la « culture urbaine », elle était payante, à l’intérieur. de désir de subversion subvention massive... Les entreprises ont trouvé la formule idéale pour déduire fiscalement une partie de leurs revenus imposables et apporter une touche branchouille à leur communication. Finies les dépollutions onéreuses pour le B.T.P et c’est parti pour les stations d’épuration mega funky, les piles de béton abandonnés qui font rêver ou les châteaux d’eau vraiment trop beaux. Le citoyen à qui l’on a rien demandé doit se coltiner les mêmes visuels un peu partout sur l’île et n’a plus qu’une envie : faire péter à coup de grisou tous ces Gouzous.
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Bon, j’en aurais bien remis une couche sur mes amis badigeonneurs, mais je dois filer porter l’échelle d’un ami pastelliste qui a le projet de recouvrir de gigantesques panneaux publicitaires en reproduisant le paysage masqué par ces verrues urbaines et rurales. C’est éphémère, ça me fait marrer, c’est pas du Caravage mais ça recouvre ce matraquage. Manzi
Rapide tour d’horizon de l’actualité du mois
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actus
variété D
rôle d’objet que celui imaginé par Vincent, auteur-compositeur bien entouré, qui rassemble sur un EP à son nom quelques uns des artistes les plus béton de la scène réunionnaise – Benjam, Tania Boristhène, Davy Sicard, Fabrice Legros – et un petit nouveau sur le versant rap, Daoud. Cinq titres avec à chaque fois un ou deux interprètes différents, et qui approchent un genre distinct. Avec Benjam, on est dans la chanson-maloya, avec le duo Sicard-Boristhène, c’est variété africanisante tandis que Fabrice Legros s’empare d’une ballade antimilitariste et se paye, en cours de route, l’originalité d’un solo au vocoder à la Roger Troutman. Le digipack impeccable contient deux disques : l’un regroupe les chansons, et l’autre (un DVD) les cinq clips enregistrés. La facture est dans l’ensemble nickel, mais si les compositions possèdent un charme indéniable, il faut, pour en profiter, passer outre une écriture naïve parfois à la limite de la caricature. Aucun concert n’est prévu, mais l’objet est en vente un peu partout. À l’heure où sonne le glas du disque, le projet a le mérite de la fantaisie et du désintéressement.
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kiltir CLUB S
i la scène électro pète la forme à La Réunion, elle vit de cocktails au coucher de soleil et de soirées dans les bars entre deux festivals sans avoir jamais pu se poser dans un lieu rien qu’à elle, un club réservé à la techno sous toutes ses formes. C’est l’aventure qu’a voulu tenter Nayah, DJ et organisateur de soirées, en prenant possession de l’étage d’une boîte de nuit saint-gilloise, l’Arena. Mais il semblerait que le sort s’acharne sur les clubbers du 974 : à peine inauguré, Le Warehouse Electronic Club a du fermer ses portes jusqu’à nouvel ordre suite à la décision de la direction de l’Arena de fermer le complexe pour travaux. Rouvrira, rouvrira pas ? On espère que l’initiative s’inscrira dans la durée, ainsi que son principe : chaque soir, deux DJ, un intenational et un local en soutien. Pour vous tenir informés, direction Facebook : Le Warehouse Electronic Club.
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es Électropicales ont annoncé courant mars la programmation complète de leur 8e édition, qui déménage du stade de rugby de Champ Fleury vers La Cité des Arts. On fonde beaucoup d’espoirs sur la scéno, tant l’architecture minérale de la Cité semble idéale pour les musiques électroniques. D’autant que le thème visuel de l’année, c’est l’espace. Niveau programmation, fini les délires world live pas toujours dansants, l’accent est résolument mis sur le dancefloor avec pas mal de DJ sets, et une forte tendance rave. On aime : Jeremy Undeground ; la légende DJ Hell ; les dingos des Boucles Étranges ; Jess & Crabbe, les anciens de la French Touch reconvertis dans les beats du ghetto ; ou Dubmatix, le Canadien qui a redéfini les codes du dub. Les Électropicales, du 16 au 21 mai Programmation complète et billetterie : www.azenda.re
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COSMOS 1999
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es Électropicales (encore elles) lancent en avril un nouveau rendez-vous régulier, la Carte Blanche. L’idée : inviter un artiste électro à concevoir la soirée qu’il veut, dans un lieu différent et insolite à chaque fois – monuments historiques, secret spots inattendus ou inédits – . C’est la halle du Grand Marché qui servira de décor au premier bal orchestré le 14 avril prochain par Kwalud en partenariat avec le CDOI. Au programme, de 19h à minuit, des DJ sets de Kwalud, de Black Ben, puis des deux réunis au sein de Sauvage, du conte avec Sergio Grondin, un live et une projection de documentaire. Zigzaguer | 13
bibliothèque
Sous les lunettes de Zerbinette Retrouvez toutes les chroniques de Zerbinette sur www.azenda.re
TANGOR AMER Où ta Zerbinette rencontre sous les filaos Julie Legrand qui, dans sa grande humilité, préfère qu’on la considère auteure plutôt qu’écrivain. À la lecture de son acide nectar Tangor amer, recueil de nouvelles réunionnaises solidement ancré dans notre époque, rien n’est moins sûr.
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ui, Julie Legrand est née à Paris. Mais ne t’y fie pas mon petit lecteur, et ne va pas croire que son dernier recueil, Tangor Amer, ne serait qu’une peinture attendue des mœurs de cette île, distancée par le regard d’une Métropolitaine en mal d’exotisme. Julie Legrand est une effroyable bonne femme, réincarnation polymorphe d’un Maupassant, d’un Balzac et d’un Zola qui auraient conjointement posé leurs malles à La Réunion pour réécrire une comédie humaine à l’échelle locale. Avec une redoutable acuité, elle dresse en dix nouvelles une saisissante galerie de portraits dignes des plus brillants maîtres réalistes. Ses personnages, pour la plupart choisis parmi les humbles, sont effrayants de vérité. Tu auras bien souvent l’impression, en parcourant les infortunes de cette petite vieille dont la descendance veut récupérer la case, de ce jeune couple perfusé aux aides sociales, de cet époux ivrogne possédé par la boutique chinoise, de reconnaitre un frère, un voisin, un pair.
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Certes, ces tranches de vie, gangrenées par les jalousies familiales, les traditions sclérosantes, et les appétits humains dans toute leur fascinante noirceur ne flattent guère l’image doucereuse du vivre-ensemble. Pas plus que les nouvelles de Maupassant n’embellissaient les représentations sociales de la France d’autrefois. Bien qu’ayant dévoré les 136 pages du recueil il y a plus d’un mois, ces personnages me hantent encore. La case de Marylise Payet et La veillée sont deux sinistres bijoux, pour ne citer que ces deux-là, que je te presse de dénicher. «Familles, je vous hais», a-t-on envie de s’écrier à l’instar de Gide en fermant ce livre, dans un souffle cynique, mais surtout libérateur. Julie Legrand, Tangor amer, Orphie, 2015, 134 p.
LES
BAMBOUS COMPLÈTEMENT À L’EST !
Cyclones Production
La dispute
de Marivaux
SALLE GRAMOUNE LÉLÉ
Un partenariat région réUnion / Les BamBoUs
mardi 5 avril 20h jeudi 7 avril 14h - complet vendredi 8 avril 20h
Cie Artefakt
Je n’ai pas de nom d’après Christophe Tarkos
LES BAMBOUS
vendredi 22 avril 20h
Chansons passerelles
yrol
JP. K/Bidi - F. Saint Alme - J. Farre
LES BAMBOUS
samedi 30 avril 20h
KARTIÉ BEAUFONDS - ST BENOIT vendredi 29 avril 13h30 & 19H lundi 2 mai 13h30 (spéciale) RÉS. LES PLAINES BRAS FUSIL mardi 3 mai 17h RÉSIDENCE EUROPE - ST BENOIT mercredi 4 mai 17h MAIRIE ANNEXE DE STE ANNE vendredi 6 mai 17h AIRE DE LA SOURCE À BOIS BLANC - STE ROSE samedi 7 mai 17h
avec la participation de la Région Réunion, la DAC OI, le Département de la Réunion, la Ville de Saint-Benoît
Visuel Je n’ai pas de nom © Ezidine
Pantone 219
Soumette Ahmed
direction : Robin Frédéric 2, rue jean moulin - 97470 st-benoît billetterie@lesbambous.com
www.lesbambous.com INFOS 0262Zigzaguer 50 38 63 | 15
NOUVO FIGIR Les nouvelles têtes de la culture réunionnaise
ILS ONT LES BONS PLANS
Photo © Mickaël Dalleau
Sylvain Guy & Élisabeth Paco « Si le projet architectural de La Cité des Arts avait été moche, on les aurait couverts d’injures ; là, c’est beau, et personne ne dit rien. » C’est en entendant cette remarque assez juste que nous avons eu envie d’aller voir qui se cachait derrière la conception impeccable du plus gros centre culturel de l’océan Indien. Fondée en 2002 par Sylvain Guy et Guillaume Hazet, L’Atelier Architectes est une agence réunionnaise également installée à Paris et à Mayotte. Elle rassemble 40 collaborateurs et elle a livré les deux projets majeurs sortis de terre au cours de la dernière année dans le paysage culturel réunionnais : la Cité des Arts et le nouveau musée de Stella Matutina. Sur la photo : le co-fondateur Sylvain Guy et Élisabeth Paco, architecte et chef de projet pour la Cité des Arts. www.latelier-archi.fr
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cinématch !
On voit quoi ?
Deux farces historiques s’affrontent dans les salles obscures. À ma gauche, la petite histoire d’Hollywood et le burlesque des frères Coen ; de l’autre, la grande histoire de France farcie à l’humour gaulois.
AVE CÉSAR !
cinématch !
Le Pitch
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Hollywood, années 50 : c’est la fête du slip ! Dans une jungle déglingo de stars lubriques, de réalisateurs mégalomanes et de producteurs cupides, Eddie Mannix doit, en une seule journée, sauver la réputation d’une starlette, soigner des égos grands comme des buildings et retrouver la vedette kidnappée d’un péplum à gros budget. Pour l’aider dans sa mission, il ne dispose que d’une moustache et d’une bande d’artistes bras-cassés. On entend déjà la critique radoter le cliché de la « déclaration d’amour au cinéma ». Le Genre
La folle journée de… L’équation
La Folle Journée de Ferris Bueller + Barton Fink à savoir
Huit ans après Burn After Reading, les frères Coen renouent avec la farce chorale pour une plongée drôlement amoureuse dans les coulisses de cinéma d’antan. Un Hollywood idéal dont les frangins ignorent royalement la part d’ombre (McCarthy ? La chasse aux sorcières ? Connais pas…), tout en bonhomie et rempli d’olibrius attendrissants incarnés par une brochette d’acteurs triple luxe. Dans leur filmographie souvent marquée par une certaine noirceur, Avé César est à rapprocher, par exemple, d’O Brother.
Le Pitch
Au XXIe siècle, 80% des films sont devenus des suites. Pour éviter que ça se voit trop, on ne met plus les numéros, on rajoute simplement deux points et le nouveau concept qui différencie le dernier épisode des précédents. Ainsi Les Visiteurs 4 est en fait Les Visiteurs : La Révolution. Toujours paumés dans les couloirs du temps, Godefroy et Jacquouille rempilent pour deux heures de gags franco-français à caractère anachronique sur l’hygiène buco-dentaire et les mœurs politiques, au moment de la Révolution cette fois. D’où il ressort que l’histoire de France possède deux constantes : les coupes de cheveux affligeantes et le pet comme idéal comique. O-KAY ! Le Genre
Comédie franchouille L’équation
Les Visiteurs + La Révolution (le sketch des inconnus) à savoir
C’est le grand retour du réalisateur Jean-Marie Poiré, ex-king du box-office comique, après 14 ans d’absence. À en juger par les bandes-annonces, il n’a pas vraiment passé sa préretraite à se racler la soupière en quête de nouvelles idées. Tout indique plutôt un vieux potage : Jacquouille rote entre deux « OKAY ! », on a droit au gag de l’interrupteur (« Nuit, jour, nuit, jour… ») et Godefroy joue son paladin tout en caries qui ne se décrispe que pour gueuler « Montjoie ! ».
verdict
LES VISITEURS : LA RÉVOLUTION
Comme tout le monde, on avait adoré Les Visiteurs lors de sa sortie, et 23 ans après, il nous arrive toujours une fois par an d’en sortir une réplique après un repas de fête, un peu comme on laisse échapper un gaz de trop-plein. Mais en toute franchise, voir Reno et Clavier radoter leurs blagues cultes un demi-siècle plus tard après deux suites honteuses, ça nous met limite mal à l’aise. Le retour à la farce des frères Coen après quelques films moyens est tout de même un peu plus excitant. Zigzaguer | 19
Photos © Mickael Dalleau
LA CITÉ DE 20 | Découvrir
ES ZARBIS Découvrir | 21
rencontre
Vincent et Roselyne Mengin ont passé leur vie à bâtir une enclave secrète où les artistes seraient rois. À l’abri des regards, ils ont créé une cité fantastique où la folie, l’étrange, le dégueulasse et le sublime s’entredévorent. Une expo et un livre éclairent bientôt le singulier destin des créatures du LAC.
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oilà plusieurs années que j’en y sont accueillis pour des ateliers. Il entends parler, de loin en loin. touche des subventions. Il y a eu des Un peu comme une légende urbaine articles dans les journaux. Il y a même ou ces rumeurs récurrentes sur le un site internet et un gros livre à padéchiffrement du cryptogramme de la raître. Toutefois, il y a toujours quelque Buse. Le mystère du LAC – pour Lieu chose qui empêche qu’on y parvienne. d’Art Contemporain. « Il paraît que Certains ont voulu s’y rendre et ne l’ont c’est dingue. Le mec aurait transformé pas trouvé. Je n’ai jamais eu le temps – un champ de cannes en ou plutôt, je n’ai jamais pris musée vivant, construit le temps. Dans une île un palais bizarre de corsaires où les rempli d’œuvres trésors se cachent, d’art – des trucs le LAC possède Faut le voir de gens cotés, le magnétisme pour le croire des sculptures contraire des dérangeantes, repaires élusifs. Il d’immenses faut dire que ses colonnes de pneus propriétaires font peints dans le jardin. » peu d’efforts pour être Les histoires sont toujours de découverts. Il faut même, paseconde main. Celui qui les raconte dit raît-il, mériter son invitation. Tout petits connaître quelqu’un qui y est allé. Rares groupes accueillis sur réservation, amis sont ceux qui l’ont vu pour de vrai. Et d’amis, notables : les habitants du LAC parmi eux, encore plus rares sont ceux choisissent leurs visiteurs. qui ont tout vu. Ceux-là se contentent de dire : « Faut le voir pour le croire. » L’homme qui m’accueille a pourtant l’air content de me voir. « Je ne fais rien C’est étrange comme dans un monde pour être connu. Mais quand on me fini où l’inconnu n’existe plus vraiment, sollicite, je ne dis pas non. » Vincent des mythes continuent de pousser sur Mengin a 67 ans, le crâne chauve, un la simple paresse des hommes. Depuis de ces regards bleus d’aquarelle mé35 ans, le LAC existe. C’est un fait. lancolique. Selon la typologie officielle Chaque année, des centaines d’élèves de la moustache, les touffes gauloises
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Je ne fais rien pour ĂŞtre connu. Mais quand on me sollicite, je ne dis pas non. DĂŠcouvrir | 23
qui lui tombent du nez s’appellent un Morse, comme le mammifère marin. Pensez Nietzsche. Ou Staline. « Ici, c’est mon domaine. J’aime dire que j’en suis le dictateur. D’ailleurs, j’ai construit une guillotine. Je l’ai installée en bas, près de la piscine, à côté de la pyramide de chaussures. Comme je suis un dictateur, je me suis dit que j’allais interdire aux autres d’être plus grands que moi. Ceux qui ont l’impertinence de dépasser mon mètre 80, je les raccourcis. Mais comme je ne veux tuer personne, je les coupe par les chaussures. Bon là, la guillotine, vous la verrez pas, je l’ai démontée parce qu’elle doit partir à l’expo… » 24 | Découvrir
RÉTROSPECTIVE La guillotine, qu’on se rassure, n’est pas fonctionnelle. C’est une œuvre. Si j’ai fini par trouver le chemin du LAC, c’est parce que le travail de Vincent Mengin fait en avril l’objet d’une première grande rétrospective à la Cité des Arts, sous ce titre énigmatique : La Révolte de la Doublure. 35 ans d’une production hétéroclite où l’on passe du dessin à la lithographie, à l’aérographe, à la vidéo, à la sculpture à base de récupération, de mousse expansée, de pneumatiques usagés ou, donc, de vieilles baskets en pyramide. « C’est une boutique de chaussures qui
me les a données. C’est des modèles haut corset de pneus de voiture et de d’exposition, ils allaient les jeter. Pour tracteurs, comme des cous de Maasaï éviter les vols, ils m’ont expliqué qu’ils géants. « Tout ça, c’était un champ de n’exposaient que les pieds gauches. cannes sur une pente raide. Y avait Les pieds droits partent dans d’autres rien. On a tout planté, j’ai terrassé moimagasins aux Antilles. Quand les même. Tout ce que vous voyez, c’est modèles sont retirés de la vente, ils moi qui l’ai construit, de mes mains. » se retrouvent avec des dizaines de pieds gauches dont ils ne peuvent rien Une maison familiale, une immense faire. C’est toujours comme ça : on me salle d’exposition sur deux étages propose des tas de vieux trucs et moi, surmontés d’ateliers et d’un vaste je trouve ça irrésistible, je prends tout. appartement, une étrange bâtisse Après, faut bien que je trouve quelque octogonale décorée de masques en chose à en faire. J’ai comferraille monumentaux dont mencé par créer des la porte basse s’ouvre Ici, c’est lianes endémiques comme une herse, mon domaine. avec des modèles des balcons, des J’aime dire que j’en de marque, que terrasses, des j’ai pendues aux escaliers et des suis le dictateur. arbres. Mais il balustrades un D’ailleurs, j’ai m’en restait plein, peu partout dans construit une alors j’ai eu l’idée le parc, une piscine, guillotine. de la guillotine à un bassin et, clou du chaussures. » spectacle, un palais – un vrai, avec un pont levis qui L’immense jardin du LAC témoigne de descend lentement sur un plan d’eau la manie. Depuis le portail rouge à et un nom de château magique : le l’entrée, le chemin qui descend vers Palais des Sept Portes. Bienvenue les bâtiments est bordé de colonnes dans le royaume imaginaire de la de pneus multicolores empilés sur famille Mengin. Dans cette architecture plusieurs mètres de haut, de cuvettes baroque et surabondante, farcie de de toilettes transformées en bas reliefs, symboles, inlassablement étendue, de mannequins démembrés, d’alcôves agrandie et remaniée depuis 35 ans, remplies de bric et de broc. On se les mâchoires vous tombent du visage. croirait dans un décor de film post-apo- C’est un ahurissement familier pour calyptique pour enfants perturbés. ceux qui se sont déjà rendus dans la 7500 mètres carrés de fourbi artistique petite commune d’Hauterives, dans paumés au milieu de la Ravine des la Drôme. Là-bas, de 1879 à 1912, Cabris, dans un magnifique jardin tropi- Joseph Ferdinand Cheval, employé des cal. Certains arbres sont gainés dans un postes, a fabriqué seul son extravagant Découvrir | 25
Palais idéal, devenu monument majeur de l’histoire de l’Art Brut. « Je suis, bien sûr, en cousinage avec le Facteur Cheval. Mais il y a une différence. Son ouvrage a été entièrement solitaire. Moi, j’ai toujours invité les autres à jouer avec moi. »
qu’elle veut sa peau. « Pendant un an, j’ai dormi sous mon lit. Je mettais l’édredon sous la couverture pour faire croire que j’y étais. Je pensais qu’elle allait venir me poignarder. » Le fils de Boche se met très tôt à picoler, encouragé par un copain que tout le monde surnomme Hitler. Avec lui, il crame une jeunesse fiévreuse dans les troquets de LA DAME Paname, plante ses études, mais reçoit des encouragements pour ses disposiDU LAC tions au dessin. Il devient lithographe, gagne bien sa vie, roule en voiture de Dans la romance médiévale, la Dame collection, s’acoquine avec du Lac est la fée qui donne le milieu artistique Excalibur au roi Arthur parisien et les et lui permet de prostituées, se perd rallier les tribus Je sais bien dans la violence éparses de Bred’une quête de soi tagne pour fonder qu’on me trouvait cafardeuse. son royaume. La ridicule. magicienne de À la fin des années l’Avalon déglingué 70, il rencontre Rosede Vincent Mengin lyne Von-Pine, Réunions’appelle Roselyne. naise devenue puéricultrice à C’est elle qui, au terme d’un l’Hôtel-Dieu. II s’appuie sur elle pour parcours déboussolé, lui a fixé un cap, changer de vie. Ils ont une fille, Aurélia. géographique et personnel. Mengin prend l’avion pour la première fois, direction La Réunion. Il se présente Vincent Mengin-Lecreulx est né à Bouà la famille, met un moment à comlogne-Billancourt en 1948. Son père, prendre où il a débarqué : « Pour moi, employé du Centre de l’Énergie Atomique de Paris, a rencontré son épouse c’était Montpelier, mais avec des flics en short. » À la fin du séjour, il a changé dans la ferme allemande où il avait d’avis : « Le métissage et la lumière, la été envoyé travailler durant la guerre. joie de cette famille. Je décide que je « Il essayait de la faire passer pour alsacienne. Difficile pour une Allemande veux vivre ici. » Roselyne est réticente. L’ambiance village, les ladilafé : elle n’a de se faire accepter dans le Paris pas quitté l’île sans raisons. Retour à d’après-guerre. » Son enfance est, on Paris, grosse déprime, Vincent insiste, s’en doute, traumatique. « Bousculé » par sa mère, il est longtemps convaincu Roselyne accepte à une condition. Elle 26 | Découvrir
a mordu à l’art ; s’ils vont vivre à La Réunion, il l’aide à ouvrir une galerie. En 1980, rue Babet à St-Pierre, la Galerie Vincent est le premier espace privé où l’on vend de l’art contemporain à La Réunion. Roselyne se souvient des débuts difficiles : « Les gens qui passaient devant ma petite boutique se moquaient de moi. Je sais bien qu’on me trouvait ridicule. Le milieu de l’art et la bourgeoisie me regardaient comme une imbécile. Ils se demandaient : de quoi elle se mêle ? De l’autre côté, les Créoles se disaient : mais pour qui elle se prend ? »
Avec son bas-de-laine de lithographe prospère, Vincent achète un terrain agricole, s’inscrit comme maçon à la chambre des métiers, construit une maison-atelier. Il a dans l’idée de commencer à produire ses œuvres personnelles. Quand le loyer de la Rue Babet augmente, il met Roselyne à l’abri de l’inflation et des regards moqueurs. Il rapatrie la galerie chez eux. Dès lors, c’est protégé des regards que va se construire le LAC, d’extension en extension.
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J’ai construit le Palais comme un cadeau d’adieu. Un musée pour garder vivant les gens qui sont passés ici. 28 | Découvrir
SERVITUDE DE PASSAGE
L’exemple qui, peut-être, illustre le mieux le dévouement total des Mengin à leur tribu créative, c’est la Case 1000 Masques. En 2012, le couple retrouve La première est un bâtiment de trois le vieux complice Erró à Paris. Lors étages qui regroupe un logement, d’un dîner, celui-ci leur fait part de sa des ateliers, et une grande galerie au dernière tocade : faire réaliser 1000 rez-de-chaussée. Le couple y met en masques par des écoliers. « Il nous dit place un système de résidences : ils ça comme ça, badin, comme si c’était invitent des artistes à produire chez eux fastoche. Avec Roselyne, on a tout des expos, qu’ils vendent à un public de suite vu le boulot : trouver 1000 de radiologues et autres notables élèves, organiser les ateliers, préparer fortunés. Au début des années 90, l’art le terrain… C’était du délire. On a contemporain est une bulle accepté. » Mais où trouver spéculative, les cotes la place pour stocker explosent, les affaires 1000 œuvres, même Erró me fait tournent. Les petites ? « Erró un petit sourire liens que Vincent me regarde avec entretien avec le un petit sourire, et me dit : tu me milieu parisien et me dit : tu ferais pas un petit lui permettent me ferais pas un bâtiment ? de faire venir, à petit bâtiment ? » 10 000 kilomètres Pendant deux ans, de Beaubourg, de vraies tout y passe : temps, fric, pointures. Pendant 10 ans, énergie. Roselyne organise le loin des centres officiels du marché de travail avec les élèves, et Vincent tourne l’art, le LAC devient pour eux une cour 1000 films de deux minutes – un sur de récré tropicale. Le pape finlandais chaque enfant. Le dernier monument du postmodernisme, Erró ; le pionnier du LAC sort de terre : un polygone de du Land Art Udo-Nils ; l’Allemand Peter béton dont les murs intérieurs sont Klasen, Willem, Jacques Poli, Christian recouverts de petits masques fabriqués Bouillé, les Réunionnais Alix Pothin, à partir d’objets trouvés. Erró n’a plus Jean-Bernard Grondin et 21 autres font qu’à fignoler. des séjours au Mengin palace. La famille se met à leur service, jour et nuit. 10 ans plus tôt, fin 20e Siècle, Mengin Fournitures, préparations de surfaces, s’était pourtant juré d’arrêter. « J’en exigences fantaisistes : leur moindre avais ras-le-bol des résidences. Je voucaprice est exaucé. lais avoir du temps pour moi, je voulais faire du cinéma. Le Facteur Cheval, c’est une façon de voir ce qu’on fait ici. Découvrir | 29
L’ÎLE AU TRÉSOR Sur plus de 200 pages, un beau livre à paraître aux Presses du Réel revient sur « La saga des Mengin ». Son auteur, l’énarque François Barré, a été président du Centre Pompidou et des Rencontres photographiques d’Arles, et Directeur du Patrimoine au ministère de la Culture. Il décrit, en détail, les différentes étapes de la construction du LAC, et l’œuvre de Vincent Mengin. L’Île au Trésor, Ed. Jannink, Dif. Presses du Réel, 238p, 34€ 30 | Découvrir
Mais il y a une autre inspiration, Méliès. Cette façon de fabriquer quelque chose de magique avec trois fois rien. Tout est possible dans l’art. » Pour tourner la page avec panache, Mengin voit grand. « J’ai construit le Palais comme un cadeau d’adieu. Un musée pour garder vivant les gens qui sont passés ici. » Il imagine un château fait de 28 alcôves, une pour chacun de ses premiers invités. Au fil des ans, une tradition s’était installé : les artistes de passage peignaient la moitié de l’une des portes de l’appartement qui leur est réservé. Sept panneaux qui organisent la circulation entre les cubes, à l’intérieur desquels les vieux copains reviennent créer une installation inspirée par La Réunion. Le Palais Sept Portes, ou P7P, est le grand-œuvre de Mengin. Il s’y réserve une niche, au fond, qu’il remplit de souvenirs, et s’incruste parmi les grands.
LA RÉVOLTE DE LA DOUBLURE L’une des façons de voir le Palais des Sept Portes est la suivante : Vincent Mengin a créé le seul musée du monde où il pourrait être exposé à côté des artistes qu’il aime. Côtoyer les grands. Parce que son œuvre personnelle ne serait, selon certains, pas à la hauteur. Dans le milieu, à La Réunion, le nom de Mengin a un drôle de parfum. En rassemblant les pièces les plus coupantes du puzzle, on obtient une image assez trash. Celle d’un artiste raté doté d’un puissant réseau qui dilapide les subventions généreuses de l’État et les cachets d’intervenant scolaire pour fabriquer son délire auquel personne n’a accès, si ce n’est ses copains VIP
et des élèves de CM2. À propos de sa production, à plusieurs reprises, on me parle aussi de scandale esthétique. Il y a du vrai et du faux dans ce portrait en bris de verre. Oui, Mengin a le bras long, des amis en politique – il a même des médailles, Légion d’honneur, Chevalier des Arts et Lettres – et il perçoit de l’argent public. Mais voilà 35 ans qu’il est une figure incontournable, bien que publiquement discrète, de l’art à
La Réunion, que son LAC alimente les collections des musées locaux, et qu’il fait un travail d’éducation culturelle dans les écoles qu’aucune institution ne prend en charge : il eût été surprenant qu’il soit dépourvu d’entregent et de financements. S’il a pu courir derrière l’argent, c’était surtout, à l’écouter, pour payer ses dettes : « On a fêté la mise à zéro il y a environ cinq ans. Avant, j’usais de la patience des fournisseurs et des artistes, j’avais Découvrir | 31
Sous ses airs de chouette papy à chapeau et sa voix chaude de hautbois, Mengin est bien pété, faut le dire. Sur les photos de lui jeune, ses yeux sont un peu dingues, il a une dégaine de catcheur – l’une de ses nombreuses fixettes. Les années ont creusé les joues, pas le sens de la provocation. Prises individuellement, ses choses La question de son œuvre est moins sont parfois rebutantes. Rassemblées évidente. Les productions de Mengin dans une grande salle d’expo, empilées ne sont souvent pas très belles, mais sur plusieurs couches, elles deviennent elles ne sont pas faites pour ça. Disons fascinantes. C’est le dernier chantier qu’elles grincent. Surchargées de symde l’ogre : il a transformé l’ancienne boles, baroques, voire gores, Galerie Vincent en Chapelle comme ses mannequins Mengin. Il s’est aménagé déformés posés dans un gigantesque cabinet La première des fauteuils roulants de curiosités où ses sur lesquels grimpent chose que j'ai faite, inventions mangent des caméléons c'est creuser ma le plafond et tout zombies mangés par un mur. Sur l’autre tombe des tumeurs de mousse façade, en regard, il expansée, ou ces restes a serré des toiles issues d’animaux morts coincés de sa collection personnelle, dans des carreaux de verre. Ou ses où l’on retrouve tous les artistes qu’il Allaitantes, des femmes nues avec un a si patiemment servis. Face à face. masque de catch, figures maternelles Celui qui a passé sa vie en tension photographiées sans filtre et imprimées entre l’ombre des autres et ses propres sur des bâches au graphisme de fanténèbres organise ici l’ultime confrontazine complotiste. Il y a aussi les images tion. On comprend, alors, le titre de son de sa fille à poil, qui marche à quatre exposition. La Révolte de la Doublure : pattes, peinte en panthère. Il n’est ce moment où, enfin, le suppôt des pas impossible que l’exercice ait été stars de l’art contemporain aura les réalisé à la demande de celle-ci, Aurélia honneurs d’une grande rétrospective, n’étant pas dernière sur l’étrangeté. rien qu’à lui. Tant pis si la Cité des Arts Cinéaste, elle a fondé il y a plusieurs n’est pas le Centre Pompidou. années le festival Même pas peur à St-Joseph, où elle programme des films de genre frappadingues, dont les siens. toujours des ronds dehors. Quand on construisait un bâtiment, j’avais une règle : quand on arrivait à moins dix briques [100 000 francs, ou 15 000€, NDLR], j’arrêtais tout, le temps de me refaire. Quand on touchait un chèque, on le claquait pas au Lido, on achetait du béton. »
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LE SARCOPHAGE PUÉRIL Mais son œuvre est indissociable de celle des autres. Tout se perd, se mélange et se fond dans les brouillards du LAC : les lubies de Vincent, les revanches de Roselyne, le ciment, les pneus, les cadavres, les enfants, les fortunes englouties et les trésors laissés derrière eux par les dizaines d’artistes qui sont passés là. Mengin le sait bien. À La Cité des Arts, il emmènera des photographies des alcôves du Palais et de ses portes imprimées sur des panneaux à l’échelle 1. Et quand ce sera fini, il rentrera chez lui achever son ultime édifice, la mégastructure invisible qui englobe et supporte toutes les autres : sa postérité. Dans ce Neverland bizarroïde et bariolé, le spectre de la mort est partout, depuis le début. « La première chose que j’ai faite quand j’ai terminé la maison en 1980, c’est creuser ma tombe, en bas du terrain. » Un long mur sépare pour l’instant ce qui n’est encore qu’un trou du reste du jardin. L’un des habitués du LAC, le graffeur JonOne, a un jour demandé à le peindre. D’ordinaire, son style est ancré dans le tag : le matraquage systématique de variations autour de son blase. Ce mur est sans doute l’un des seuls au monde où JonOne a EXPO
dérogé à la règle. Pour Mengin l’éternel gamin, il a dessiné sur des dizaines de mètres de long une fresque naïve, avec des dragons. Vincent sourit. « Il m’a dit que c’était pour me protéger, quand je serai en bas. » Après sa mort, Vincent espère que le LAC sera conservé, repris par l’État, transformé en musée, en capsule où il pourra traverser les âges, fantôme du 20e Siècle, énergumène ultra marin rentré dans les annales de l’art par l’acharnement d’une vie. Qu’il y parvienne ou qu’il échoue, que son nom reste dans les mémoires ou qu’il s’évanouisse, qu’il soit méprisé comme le serviteur cannibale qui secondait les illustres pour mieux payer sa place en première dans les livres d’histoire, ou comme l’auteur excentrique d’une singulière œuvre collective, il est un exploit que personne ne pourra jamais lui discuter : il a su devenir vieux sans jamais être adulte. Les vivants du futur se débrouilleront des complexités du bonhomme, l’image de lui que Mengin emportera dans la tombe est toute simple. «Quand je venais de terminer la maison, je me tenais sur le balcon, et j’ai vu mon reflet dans la porte vitrée. Je me suis dit : « C’est moi qui ai fait ça.» J’étais sidéré.» 35 ans après, il faut toujours le voir pour le croire. FG
La Révolte de la Doublure
22 avril - 14 mai | St-Denis | Cité des Arts - Banian | Gratuit (ou une chaussure)
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mais wtf ?
LE CABINET DE CURIOSITÉS Une fois encore, La Nuit des Virtuoses tente le mariage impossible entre des musiciens aussi différents qu’atypiques.
I
l est intéressant de noter que le concept « unique au monde » de cet étrange festival est né au moment où décollait la mode des vidéos virales sur Internet. Depuis le milieu des années 2000, la moitié de nos soirées entre potes finit en séance de visionnage des dernières incongruités glanées par les uns et les autres sur Youtube. Dès le départ, les
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prouesses techniques de musiciens souvent anonymes sont devenus un passage obligé du cérémonial contemplateur fait de chutes de gymnastes, d’animaux bizarres et de figures de skate. Qui n’a pas, un jour, fait son malin en faisant découvrir à des camarades médusés la reprise de While My Guitar Gently Weeps au ukulélé par Jake Shimabukuro ?
Comme lui, les musiciens invités chaque Cette vidéo un peu pourrie où un Chinois année ont quelque chose de déroutant. Ils propret qui ne paye pas de mine, assis sur évoluent hors-cadre. Ils existent en dehors un rocher, remonte ses lunettes de matheux de la mécanique médiatique mainstream, sur son nez avant d’exploser le chef-d’œuvre se sont souvent fait connaître sur le web, et de George Harrison en 4 minutes 30 qui vous les avez peut-être déjà vus montent crescendo vers la stupéreprendre un tube rock ou faction. Cette vidéo fêtera en pop en solo dans un clip avril ses 10 ans, quelques La cuvée 2016 partagé sur un réseau jours après la 9e Nuit des Virtuoses. Entre temps, est peut-être encore social avec la mention Shimabukuro est devenu plus déglinguée que « Incroyable ! ». Ils ont une façon insolite de jouer de le premier ukulele hero d’habitude leur instrument, lui-même de l’histoire et remplit les déjà souvent hors-mode. Ils salles dans le monde entier. sont plutôt jeunes, et semblent Et Blanc-Blanc, l’inventeur du imperméables aux esthétiques festival, rêve de pouvoir un jour se dominantes, tant sur le plan musical que payer la première superstar du WTF musical vestimentaire. Bref, ils font plaisir à voir. Ils en ligne. C’est comme si, chaque année, à la table ronde des Virtuoses, on laissait un siège nous offrent une parenthèse rafraîchissante dans une actualité musicale dominée par des vide pour le messie. tendances lourdes. Et la cuvée 2016 est peutêtre encore plus déglinguée que d’habitude. musique
La Nuit des Virtuoses
8 & 9 avril 20h | St Gilles | Téat Plein Air | 28€ / 23€ 10 avril 18h | Le Tampon | Théâtre Luc Donat | 32€ / 28€
CAROLINE CAMPBELL Taux de WTF : 75 % - Note technique : 14 / 20
C’est un peu Catherine Lara version Las Vegas. Bombe sexuelle blonde serrée dans des robes de gala, cette jeune Américaine incarne l’exagération glamour du show-biz à l’ancienne. Mais donnez-lui son violon et vous oubliez vite la déco rococo et la blondeur Barbie : madame sait tout faire. Soliste dans un philharmonique ou duettiste pour featurings de prestige avec Sting, McCartney ou Boccelli, impros jazz ou reprise de Skyfall dans un clip à mi-chemin entre Au temps en emporte le vent et un épisode de série héroic fantasy. André Rieux n’a qu’à bien se tenir. En solo : 6 avril 20h | Étang Salé | Th. des Sables | 28€ / 24 €
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LUCA STRICAGNOLI
Taux de WTF : 50 % - Note technique : 19 / 20
Avec son bonnet et ses hoodies, sa barbe de trois jours et son minois mignon, ce guitariste Italien a des airs de jeune premier pour groupe de new métal. C’est pourtant seul avec une guitare acoustique qu’il s’est fait connaître sur Internet, avec des reprises de tubes tellement dingues qu’on dirait des numéros de cirque. Tout seul avec sa gratte de Gipsy King, il joue Thunderstruck d’ACDC en mode flamenco en assurant en même temps le tapping, la rythmique, et en tapant sur la caisse pour faire la batterie. Il peut aussi reprendre Metallica en jouant de deux guitares en même temps, ou des musiques de film avec – roulement de tambour – trois guitares et un archet. Et sans une seule fausse note. En solo : 6 avril 20h | Plaine des Palmistes | Esp. Guy Agenor | NC
SONA JOBARTEH
Taux de WTF : 20 % - Note technique : 17 / 20
C’est peut-être la plus « normale » des Virtuoses 2016. Quoique. Première star féminine de la kora, cette Gambienne est issue d’une famille de griots mais aborde la tradition mandingue avec une légèreté inhabituelle. Repérée par Damon Albarn dès 2002, elle figue sur son album Mali Music, et n’a cessé depuis de tracer sa route en modernisant les musiques traditionnelles d’Afrique de l’Ouest, un peu à la manière d’un Youssou N’Dour. Elle chante merveilleusement, compose pour le cinéma, et s’impose lentement comme l’une des mélodistes à suivre sur le continent noir. En solo : 6 avril 20h | St-Denis | Th. Canter | 15€ / 12 € / 4€ (étudiants)
LINDA BRICENO
Taux de WTF : 70 % - Note technique : 17 / 20 Une Vénézuélienne de 25 ans qui s’habille comme Boy George et chante le jazz comme une crooneuse d’expérience, joue de la trompette et dirige son propre big band : si tu trouves mieux mon frère, je rembourse la différence ! À 19 ans, elle intégrait l’orchestre d’un Winton Marsalis bouche bée devant son sens du rythme et sa maîtrise technique. Pour entrevoir sa sidération, il suffit de l’écouter murmurer les invitations sensuelles de Besame Mucho avec la douceur une diva susurreuse, avant d’emboucher sa trompette avec une grimace de vieux jazzman de Harlem pour balancer un solo hargneux. Grand écart facial.
En solo : 6 avril 20h | St-Joseph | Auditorium | NC
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© bricks photography
point de vue
SHAKE YOUR BOTY ! La plus grosse compète de hip-hop revient en force, et c’est une bonne nouvelle pour la culture.
L
e film de danse est un genre aux codes bien établis. De Footlose à la série de Step-Up en passant, même, par Dirty Dancing ou Black Swan, l’enjeu est toujours le dépassement de soi et, à travers lui, la conquête de la vie. Depuis son apparition, le Hip-Hop pousse cette fusion entre l’art, le quotidien et les aspirations individuelles vers de nouvelles limites. Entre sport, mode de vie et expression culturelle, il n’a cessé d’incarner, pour ceux
qui s’inscrivent dans le mouvement, une chemin vers le haut. Pour les B-Boys, bras en béton armé de la discipline, ce chemin passe par la compétition. Et le Battle of The Year – BOTY – est la plus grande d’entre elles. Depuis les années 90, des crews du monde entier se mesurent les uns aux autres dans un mouvement de continuelle progression qui a, lentement, élevé le niveau vers des sommets. Découvrir | 37
Dans ce circuit mondial de la choré, La Réunion n’est pas en reste. En 2013, Joyeux et son crew se sont hissés jusqu’à la finale française. Cette année, un documentaire revient sur le parcours de ce forçat de travail qui est entré dans la légende du Hip-Hop 974. D’une île à l’autre, le défi Hip-Hop, de Nathalie Verdier, suit les préparations croisées de Joyeux et d’un danseur mahorais, Assez, qui consacrent leur vie à la danse, et pour qui le Battle of The Year est une manière de Graal. Ce documentaire sera projeté dans le cadre des nombreuses animations de l’édition 2016. En le regardant, une chose nous apparaît : il n’est pas donné tous les jours de voir, sur scène, des gens qui jouent leur vie. Loin des strapontins tout confort (ou pas) des institutions culturelles, le BOTY met en avant des athlètes de haut niveau pour qui l’art n’est pas un hobby ou un chemin vers la reconnaissance officielle, mais une nécessité vécue avec acharnement. Un truc qui sent le gymnase, le trottoir, et qui possède la qualité viscérale de toutes les grandes œuvres. Le genre de chose, en somme, qui peut nous redonner confiance en la culture. danse
Battle of The Year
11 - 16 avril | Le Port - La Possession | Gratuit | Programme complet sur www.azenda.re
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© Nico Le Men
baston
N A M T L O C HUGH
STA
NDAR A T S E TAILL
Stace oltman et re, Hugh C iè u jazz d an e m ir r u to er Chacun à le grand rép le l ri av en revisitent
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musique
Hugh Coltman
15 avril 20h | Le Port | Kabardock | 20€ / 15€ 16 avril 20h | St-Denis | Palaxa | 18€ / 15€
musique
Stacey Kent
23 avril 19h30 | St-Gilles | Téat Plein Air | 32€ / 26€ | 1re partie : Jazz Club de La Réunion Dans le cadre du festival Total Jazz Prog complet et billetterie sur www.azenda.re
hugh coltman
oments ssemble par m a voix claire re ie ev St de lle re à ce à s’y méprend donne us vo s rè ap d’ nstant Wonder, puis l’i ndre un sanglot à te en d’ on si l’impres ut tout ht, mais elle pe rig ng ai W s fu r rock, ou la Ru ni ve de rouer pour aussi bien s’en et se lover dans les lonté s’adoucir à vo ur un flirt s d’émotion po est l’un ie fin in s ce nuan an ltm Co crooners. avec les grands pouvoir à i hu d’ ur tes aujo des seuls artis ns effort. tout chanter sa
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La voix
TACEY KENT
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ARD © DR
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stacey kent
ension té pour sa dim e jazz est répu ligés ; ob es ag s pass technique et se lance ite avec noncha Stacey Kent év rations superflues, les onst toutes les dém à la denuelles brodées ents ns se s ce an ambi em ul fe s le n-gorge et lar noir. telle de soutie po e uc sa le me fata et la se recuits de fem es at , c’est la délic i qu Son truc à elle e bl ria candeur inva simplicité, une les chansons qu’elle utes révèle, dans to de lumière. rt pa la touche, Découvrir | 43
hugh coltman
boule dans Britannique dé nsaisissable, le The Hoax et pe ou avec le gr 94 en cs ba s le d school bien ue de blues ol un premier disq us tard, après avoir tout s pl gueulard. 10 an soul à l’électro au rock la à p ra du , à Paris, en essayé le retrouve exilé om the on l, ta en rim pé ex ories Fr e tout nu sur St nuement solo et presqu dé beau disque au magisSafe House, un ite su e el il donne un Killed. À très folk, auqu ro Ze ec plus tard av ng trale huit ans so writer a découvert ce La Réunion, on gnateur ret en accompa te Éric is salué mais disc an pi du s concerts e par qu de luxe pour le es pr it, fa quel il a ja Lenigni, avec le le ns zz. emiers pas da hasard, ses pr
I
la bio
A
stacey kent
s channombreuse de ans la famille années qui, depuis les teuses de jazz ve de nte des ent les chiffres 2000, chatouill on trouve pas mal de pop, héroïnes de la e, quand r. C’est le risqu llades eu ns ce as d’ s va di des ba on de susurrer on fait professi rfois pour s composés pa sur des disque depuis des es is ansons repr ch de l tie en l’ess le vague qui ns cette nouvel lustres. Mais da se, Stacey Kent a su uleu n’est jamais ho part. 19 ans de careà ac pl e un r trouve mpilations studio et 5 co s m bu al 11 , re riè la fraîcheur s avoir entamé ne semblent pa dans cette tendresse lovée papier de d’une femme Doulux pour du puis er ss pa it ra fe qui urrit de : Stacey se no verre. Le secret usical, m ol co urce du nné toujours à la so do nées 60 qui a ce Brésil des an a nova. boss naissance à la
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hugh coltman
nigni, ration avec Le près sa collabo ivre un peu su ur po envie de rtoire Coltman avait e alors au répe zz. Il s’intéress t ja e en m nc m ie ér ce ré xp e l’e dont sa mèr , le Co e » re ng Ki choisit de lir de Nat « nditionnelle. Il co in t t ai en ét uv ue dispar , à qui fut so logue de Cole pour l’énorme cata utien à la lutte so de e nc se ab n parvenu à la reprochée so i fut traité de qu et e al ci ra disque intitulé l’égalité blanc, dans un ic bl pu un d’ solde dans l’œuvre du idée : chercher ins d’âme qui n So s. ow ad Sh reco ntendus et les King les sous-e ser un jugement sévère sur révi les pourraient faire litique. Pour Coltman, si on po e s nc le re , is ffé m di in en son ents bi leurs arrangem par une doudéshabille de ées qu ar m nt sie so t re, témoignen ballades de Ba an i, à leur m iè qu s x ue bl au et un in leur et au dest e d’un homme des états-d’âm . exes pensées compl
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toire r e p e r e l
stacey kent
boration fruit d’une colla brésilien enderly est le riste Menescal, guita ur avec Roberto a boss nova. Po légende de la Rio de ge sa x inscrit dans la eu vi de jazz, le ue sq te di r si vi ie re em ’il son pr siques qu urmet les clas ce go an en bi si am oi e ch a ns un icité de Kent da ns ce qui avec la compl da ré st gi re En . timiste le soirée entre résolument in ib is longue et pa e un ues re êt e bl sem chansons rend l composé de ei t cu ffe re l’e ce it , is fa er am Port natra ou Cole célèbres par Si line. Le genre d’ivresse qui Cajo d’une pinte de qui courent. les sales temps r pa en bi du fait
T
© JM Grenier
lifting
MARIVAUDAGE MÛR Le metteur en scène Luc Rosello retend la peau de Marivaux dans une mise en scène de La Dispute à l’ère du selfie. Zerbinette, notre chroniqueuse tout terrain ayant assité à la pièce, nous livre ses impressions.
A
u premier rang, le gosse se marre. Environ 14 ans, casquette retournée mais les mains devant la bouche pour ne pas risquer de déranger ses camarades acteurs par ses gloussements hilares, il se régale des mimiques d’Eglé, dont la niaise balourdise réjouit autant qu’elle permet de poser d’emblée les ridicules prétentions de la féminité. C’est que le sujet traité par Marivaux dans sa comédie La Dispute est d’une légèreté toute relative : l’inconstance amoureuse est-elle une prédisposition de nature, que la femme porterait en elle comme un poison originel ? L’expérience à laquelle le dramaturge livre ses personnages semble le vérifier. Moderne, Marivaux ? Sans doute. Mais infiniment ravigoté par les impertinentes trouvailles d’un metteur en scène culotté. Sous l’égide de Rosello, le Prince et son Hermiane tournent
à la Go Pro, les tourtereaux énamourés sacrifient au culte du selfie, et les enjeux dramaturgiques de la pièce nous sont expliqués sur tableau numérique. Pour autant, la pièce ne succombe pas aux excès technologiques. Habiles jeux de surface avec des tables d’écoliers qui se muent en rivière ou s’érigent en murailles, déplacements vigoureusement chorégraphiés, costumes anachroniques ; la mise en scène dont les effets jonglent entre deux époques maintient un équilibre cocasse, que la subtile interprétation des acteurs incarne fort bien. La comédie, énergiquement rafraîchie mais non trahie, n’en appelle que mieux à une sage acceptation des travers de notre humaine et perfide nature. théâtre
La Dispute
5, 7, 8 avril 20h | St Benoît | Salle G. Lélé | 13€ / 4€ 21 av. 19h | 22 av. 20h |St-Denis | La Fabrik | 13€ / 4€
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EN AVRIL NOTRE PEUR DE N’ÊTRE THÉÂTRE THÉÂTRE
LES 31 MARS ET 01 AVRIL DE DE FABRICE FABRICE MURGIA MURGIA CIE CIE ARTARA ARTARA SHAKESPEARE SHAKESPEARE ADAPTATION ADAPTATION DE DE KENNETH KENNETH BRANAGH BRANAGH
AFIBA ! À TABLE AVEC GUY RÉGIS JR LECTURE-BANQUET LECTURE-BANQUET
LE 07 AVRIL
L’ANNONCE FAITE À MARIE THÉÂTRE THÉÂTRE
LES 28 ET 29 AVRIL DE DE PAUL PAUL CLAUDEL CLAUDEL MISE MISE EN EN SCÈNE SCÈNE YVES YVES BEAUNESNE BEAUNESNE COMÉDIE COMÉDIE POITOU-CHARENTES POITOU-CHARENTES CENTRE CENTRE DRAMATIQUE DRAMATIQUE NATIONAL NATIONAL
theatre.cdoi theatre.cdoi
Tcdoi Tcdoi
AU THÉÂTRE DU GRAND MARCHÉ
LES ÉLECTROPICALES CARTE BLANCHE À KWALUD LE 14 AVRIL ENTRÉE LIBRE SUR RÉSERVATION
2 RUE MARÉCHAL LECLERC ST-DENIS WWW.CDOI.RE T. 0262 20 96 36 LOCATION@CDOI-REUNION.COM
exclu
IDENTITÉ Bien qu’achevé et mixé, le disque enregistré lors des derniers concerts du groupe à La Réunion ne paraîtra qu’en mars 2017. Des tournées sont prévues en France à partir du printemps, puis le projet reviendra ensuite tourner à La Réunion. Mais comme on n’est pas du genre à vous laisser poireauter sans rien faire, à L’Azenda, on s’est procuré en exclu un titre de l’album, que vous pouvez écouter en ligne sur www.azenda.re. Merci qui ? 48 | Découvrir
RÉaNIMATOR Avec Identité, le saxophoniste Gaël Horellou rebranche les fusions maloya-jazz sur la prise de terre, et défibrille un genre comateux.
© Babouk
F
irmin Viry et Ornette Coleman sont dans un bateau. Et ça tombe à pic. Alors que je jazz réunionnais n’en finit plus de somnoler dans les démonstrations de brio technique et la récitation de grooves tropicaux onctueux jusqu’à l’écœurement, un capitaine normand débarque à la tête d’un sextet créole et flanque une bonne fessée à tout le monde avec un impact-disque enregistré en live au centre culturel Lucet Langenier. Qui aurait cru qu’un jour, la Plaine des Palmistes deviendrait un point chaud du jazz ?
C’est l’effet Horellou. Après avoir été l’un des principaux expérimentateurs des mélanges électro-jazz, le saxophoniste revient depuis quelques années aux musiques acoustiques, mais il n’a pas renoncé à l’envie de faire bouger les lignes. Entamé en résidence à Léspas il y a deux ans et poursuivi entre Le Séchoir et le Grand Marché, le projet Identité rassemble quelques uns des meilleurs musiciens locaux – Nicolas Beaulieu, Vincent Philéas, Emmanuel Félicité, Jérôme Calciné – et un pianiste frenchy. Trois percussionnistes, un sax, une guitare et un orgue : équipage mélodique minimal monté sur une rythmique de kabar, et balance la sauce ! Pas d’enjolivures mais un son roots capiteux qui prend des tanins blues, afro, ou qui se paye des allures de BO de poursuite en voiture dans un film Blaxploitation avec pédale wawa et riffs funky avant de finir en ronde séga sur le morceau titre, Identité. Une identité à chercher quelque part entre un toit de case en tôle ondulé et la brique rouge de Brooklyn, où le Roi dans les bois drague la Lonely Woman d’Ornette Coleman tandis que le Nature Boy rendu célèbre par Nat King Cole s’alanguit sur un roulèr au ralenti en regardant Marie Moussassa courir pieds nus. Voilà longtemps qu’on n’avait pas entendu le jazz créole aussi incisif et sûr de ses racines. De quoi nourrir l’envie de discuter avec Horellou, de passage avec dans ses bagages ce pre-release qui devrait faire du bruit à sa sortie, en mars 2017*. Découvrir | 49
Comment est né le projet Identité ? des prouesses techniques. C’est un peu pour J’ai découvert La Réunion il y a cinq ans, et ça d’ailleurs que j’ai choisi un orgue pour j’ai pris une bonne claque en découvrant la faire la basse et pas une basse électrique : puissance de la culture musicale ici. Avec pour aller tout de suite vers une épure et pas le maloya ou le séga, il y a vraiment une des grooves complexes. La volonté au départ, tradition vivante, avec des jeunes qui bossent, c’était d’utiliser une rythmique tradi, que les qui prennent la relève, des anciens toujours percussionnistes puissent vraiment utiliser très actifs. Ça m’a vachement ému. J’ai trouvé leur langage traditionnel, et que nous, on qu’il y avait quelque chose de très spécial ramène notre langage de musiciens de jazz. dans le rythme, une africanité permanente Je trouve que c’est presque une musique qui m’a fait penser au jazz traditionnel. Tout originale, avec des points de correspondance le monde ne l’entend peut-être pas comme inédits. Dans les cadences, on est par moi, mais je trouve que le rythme ici tourne moments proche de la musique classique comme dans le jazz, c’est juste qu’on européenne, avec l’orgue notamment. met pas l’accent au même endroit. Lors de mon séjour, j’ai Voilà donc un zorèy qui rencontré Nicolas Beaulieu, débarque à La Réunion, Le jazz tropical, qui enregistre un disque à et je lui ai parlé de mon ça me fait envie de faire quelque chose rebours de la culture jazz à partir de ça. en place, et qui l’appelle pas vibrer Identité. C’est pas un peu Ce qui est frappant, c’est que gonflé ? vous avez ignoré complètement Ce titre, c’est pas juste dans la culture jazz locale, très marquée par le sens de l’identité créole. C’est une les sons de synthé et les grooves du jazz-fuquestion universelle. Bien sûr, le groupe est sion, pour aller droit à l’essentiel : une base composé de musiciens créoles, parfois issus maloya, et du pur jazz dessus. de familles de musiciens. Certains d’entre eux Je n’ai pas voulu reprendre les formules du se sont assis sur un rouleur avant cinq ans. jazz tropical, mais plutôt essayer de retrouver Ils ont cette identité très puissante. Et puis une certaine traditionalité. À La Réunion moi, au milieu, qui me pose la question de comme à Cuba ou aux Antilles, tu demandes la mienne. Je serai jamais Créole, et je serai aux musiciens de jouer du jazz, tu auras tout jamais un noir américain non plus : je suis de suite une couleur jazz-fusion, et ça me fait né en Normandie, j’ai jamais grandi avec le pas vibrer. Je préfère de loin le jazz traditionjazz, j’ai dû aller le chercher. Est-ce que je nel. Plus on remonte dans le temps, dans les peux dire que je suis vraiment un musicien années 30, 40 et 50 aux États-Unis, et plus de jazz ? J’aime aussi l’électro, la musique on est dans la danse. C’est direct et viscéral. classique européenne… À partir des années 70 et 80, avec le jazz tropical, t’es plus dans l’idée de construire un truc rond, un groove sur lequel tu vas poser
Au-delà de la dimension individuelle, ce Au jeu des correspondances et des réfédisque a un propos assez fort. Il apporte rences, on peut toujours s’amuser à citer des réponses à des questions d’ensemble des centaines de noms, et ce sera toujours comme, par exemple : comment fait-on du à la fois vrai et faux. Mais dans certains jazz à partir de ses racines ? passages du disque, j’ai pensé à un saxoJe dirais plutôt que c’est un hommage à la phoniste américain que j’aime beaucoup, qui musique réunionnaise. T’as une vraie magie s’appelle Abraham Burton… de la musique ici, quand t’écoutes des mecs C’est dingue que tu dises ça. C’est un pote ! qui bossent dans des formations maloya : Pas grand monde ne le connaît, mais pour ils ont un son de groupe, ils sont pas en moi, c’est le seul saxophniste afro-américain train de montrer qu’ils sont plus forts aux d’aujourd’hui, quand je l’écoute, j’éprouve percus que le copain, ils sont en train de les mêmes sensations que quand j’écoute jouer ensemble. C’est magique. Il y a une Coleman, Coltrane, Charlie Parker, transmission, une culture que et tous les musiciens du jazz tu sens vibrer. Je suis pas en traditionnel. Je retrouve toute T'as une vraie train de dire qu’il faut être la culture afro-américaine magie de la musique liée au blues, à l’esprit traditionaliste. Il faut se connecter au monde qui de communauté, à la ici, ça va beaucoup nous entoure, regarder transmission des savoirs. plus loin que la où est la modernité, J’ai fait un disque avec machine à produire lui il y a deux ans, Legacy, mais aussi préserver les des concerts savoirs-faire. Et c’est ce qui et une tournée. Tu m’aurais se passe ici, même avec le demandé mes influences, je séga et l’accordéon lontan. Tu vois t’aurais dit Parker ou Coltrane, des jeunes qui reprennent le flambeau, et là mais si tu entends Abrahamn Burton quand je dis YES ! En Métropole, à part peut-être en tu écoutes Identité, alors je peux pas être plus Bretagne ou dans certaines régions du sud, heureux ! ça n’existe pas. Alors que l’humanité, elle est FG là, ça va beaucoup plus loin que la machine à produire des concerts et des musiciens.
BANN GAYAR
Autre projet alléchant en préparation : la collaboration du maloyèr Zanmari Baré et deux de ses musiciens avec quatre jazzmen français au sein du groupe Bann Gayar. Le groupe a déjà fait quelques concerts en France et notamment au Périscope de Lyon, où certains morceaux ont été captés et sont disponibles sur le Soundloud de Carton Records. Une reprise extraterrestre de Banm Kalou Bang et Milagro, chanson originale de Zanmari qui sent bon la claque en concert. soundcloud.com/carton-records
trio déjanté © DR
SURPRISE DU CHEF Échappé temporaire de Lindigo, Olivier Araste débarque avec deux complices de luxe – son vieux pote Fixi et Cyril Atef, le batteur fou – dans un nouveau supergroupe total soleil : Pachibaba, c’est l’heure de la récré !
musique
Pachibaba
8 avril 20h | St-Paul | Léspas | 12€ / 10€ 9 avril 20h | St-Pierre | Kerveguen | 16€ / 10€
52 | Découvrir
S
ans réfléchir, essayez de dire « Par ici, par là-bas » en version très très speed. Avec un solide accent créole, ça donne vite Pachibaba. Des échanges rapides entre ici et l’ailleurs, c’est toute l’idée de ce nouveau groupe de récré où le leader de Lindigo, l’accordéoniste de Java et le batteur Cyril Atef ont décidé de prendre du bon temps, et d’en donner. Maloya, valse, musette, reggae, afrobeat, dub, séga, cumbia : les compères ne s’interdisent rien, improvisent beaucoup, avec une envie très claire de fête ensoleillée.
c’est difficile de décrocher les mecs de leur maloya, ils sont dedans à fond, ils aiment ça. Donc c’est aussi ma façon de montrer qu’un ti boug La Rényon peut très bien aller dans le monde entier et jouer tous les styles. Je suis content d’emmener trois musiciens de Lindigo avec moi dans ce projet. »
Et voilà donc le bûcheron du Maloya Power qui, pour la première fois, ramène sa blanche Fender sur scène, et se laisse aller aux divagations les plus éclectiques : « Chacun ramène son truc, son petit coup de griffe. Moi Le contraste est d’ailleurs saisissant. c’est le maloya, Fixi sa manière de La dernière fois qu’on avait jouer valsée, et Cyril… Bah tu vu Olivier Araste, c’était il Les compères sais, sa transe extratery a un peu plus d’un an, restre ! Et puis on verra ne s’interdisent avant la sortie d’un album comment ça va évoluer, bagarreur qui sonnait mat rien, avec une envie mais c’est un projet qui et nerveux comme un poing très claire de fête est fait pour accueillir des tapé sur la table. Renfrogné, guests. Ramener tous les ensoleillée le chanteur de la locomotive dalons qu’on a pu se faire ces Lindigo réglait ses comptes avec dernières années en tournée : les critiques et les malentendus qui Yarol Poupaud, Sean Kuti, La Yegros, lui pesaient sur le moral depuis ses débuts. les Skip & Die, Winston McAnuff… Pachibaba, Mais aujourd’hui, au téléphone, on entend c’est pour le partage des good vibes ! » nettement le sourire miraculeux qui lui vaut d’être parfois surnommé Olivier Ar-astre : En attendant le prochain album de Lindigo. « Avec Milé sèk milé, c’est le jour et la nuit. Là « Il est prêt, on teste quelques morceaux mon cœur est léger, j’ai envie de faire la fête, en live, et d’ailleurs j’en place pendant les pour l’amour de la musique, avec mes amis. impros avec Fixi et Cyril. Je sais pas encore Lindigo c’est une chose, le maloya coule où ni quand on va enregistrer, si on va le dans mes veines, et je continuerai de faire refaire à la maison dans le jardin, ou si on le maximum pour l’emmener toujours plus va aller ailleurs, dans un autre pays, quelque haut, mais il y a aussi Olivier Araste, le gars part dans une brousse. Tout ce que je sais, qui aime la musique, tout simplement. J’ai c’est que ce sera dans la nature, comme commencé en jouant Bob Marley, Scorpion d’hab. » Et que c’est prévu pour 2017. D’ici là, et Hendrix à la guitare. Je voulais partager patati, patata, par ici-par là-bas : vous savez ça aussi, et avec mes bons amis Fixi et Cyril, où trouver Olivier Araste. Mais vous ne pourrez c’est l’équipe idéale ! À la Réunion, tu sais, jamais prédire où il sera demain. Découvrir | 53
LE MOIS FOUFOU DU KABARDOCK YEAL NAIM, BLICK BASSY, BREAKBOT, ALDEBERT : APRÈS une rentrée en slow motion, le Kabardock passe directement du point mort à la vitesse lumière pour un mois d’avril aux allures de festival.
ALDEBERT
DU GROS SON ENFANTIN La discographie du chanteur bisontin se calque sur sa vie avec pétulance. Après les chansons sur son enfance, adolescence et adulescence, le voilà lancé sur une tournée de plus de trois ans et bientôt 300 dates de chansons pour enfants.
Tu parles souvent de libération avec tes chansons pour enfants vis-à-vis de la chanson française où l’on t’a vu débuter. Ouais, je me sentais un peu limité. Mon public m’attendait dans un certain registre alors que j’ai toujours été volage musicalement. Avec les chansons pour enfant, je peux passer d’un genre à l’autre et ça paraît naturel pour tout le monde. Dès le départ, ton répertoire incite à s’émanciper, c’était une manière de l’appliquer ? C’est vrai que le Carpe Diem est bien décliné dans mes textes. J’insiste sur l’importance de profiter de chaque instant avec sincérité pour répondre à l’angoisse du temps qui passe. 54 | Découvrir
Ton répertoire est pourtant très optimiste. Cette vitalité ne serait qu’une réponse à l’angoisse ? Peut-être. Je ne suis pas spécialement angoissé mais mes chansons permettent d’extérioriser tout ça, de pallier le vide et les choses anxiogènes. En cette période où l’on craint de s’habituer au terrorisme, tu te sens porteur d’un message ? On m’a pas mal interrogé sur les attentats parce qu’on jouait le soir du Bataclan, et je me sens investi - pas d’une mission, ce serait prétentieux - mais d’une envie d’en profiter. S’éclater est presque devenu un acte militant alors on continuera plus que jamais. C’est l’essence même de la vie face à un monde mortifère.
© DR
interview
musique
Enfantillages
27 avril 18h | Le Port | Kabardock | 10€ 28 avril 19h | St Denis | Cité des Arts - Fanal | 18€ / 15€
plus adultes à d’autres chanteurs mais me consacre vraiment à la tournée d’Enfantillages qui est très conséquente parce qu’elle est très demandée.
Tes spectacles sur scène foisonnent généralement de décors et d’accessoires, ce n’est pas problématique pour une tournée outre-mer ? On est sur une configuration light mais on a quand même réussi à faire venir les six musiciens et c’est déjà géant. On est très excités à l’idée de venir à La Réunion. En plus des concerts, je participerai à des ateliers d’écriture de chansons dans les écoles. C’est un moyen de présenter la réalité du métier en dehors du prisme de la télé. Il y a une énergie qui me plaît beaucoup dans l’enfance, jusqu’à la scénographie où je retrouve une vraie liberté. Au départ, Enfantillages s’annonçait comme une parenthèse mais j’ai vraiment trouvé ma place dans ce format à deux lectures qui s’adresse autant aux enfants qu’aux parents. Maintenant, c’est mon répertoire adulte qui est entre parenthèses parce que c’est très compliqué de faire cohabiter les deux. Mais je ne l’ai pas complètement déserté, je pense proposer mes compositions
On a d’ailleurs vu débarquer des produits dérivés avec un cahier de vacances sorti l’an dernier, d’autres sont à venir ? On a un livre illustré en projet sous le coude, on compte vraiment sur une déclinaison de cet univers avec la possibilité d’en retrouver les personnages. On t’a entendu en faveur, si ce n’est de la Hadopi, d’un moyen de rétribuer les artistes et techniciens pour leur travail, les produits dérivés seraient un moyen d’y remédier ? Pas spécialement, non. Mais il y a toujours une inquiétude par rapport au métier. La dématérialisation a fait pas mal de dégâts. Je dis ça alors que j’ai un compte Deezer Premium mais c’est devenu vraiment compliqué de faire des disques, et je ne parle pas de faire des bénéfices mais de rémunérer ceux qui travaillent dessus. Le fait que la musique et les films deviennent gratuit, ça dit à tous ceux qui y bossent que leur travail n’a pas de valeur. Il faut trouver un moyen de payer tous ces gens-là. Découvrir | 55
© Denis Rouvre
musique
© DR
Blick Bassy
musique
8 avril 20h | St Leu | Le K | 16€ / 13€ 9 avril 21h | Le Port | Kabardock | 20€ / 15€ conte musical
Yael Naim
29 avril 21h | St Denis | Palaxa | 18€ / 15€ 30 avril 20h | Le Port | Kabardock | 25€ / 20€
Kwek Kwem de Blick Bassy
10 avril 18h30 | Le Port | Th. sous les Arbres | 10€
correspondances
DANS LE VENTRE DE YAEL NAIM ET BLICK BASSY Il y a un écho troublant entre le premier et le dernier concert d’avril au Kabardock tant les deux artistes présentent des similitudes.
Avant d’être propulsés à l’international par des pubs Apple, l’une avec New Soul l’autre avec Kiki, ils avaient déjà connu un succès local, Blick avec le Bantou groove de Macase qui continue à faire bouger le Cameroun malgré le départ de certains membres, Yael dans Les 10 commandements, la comédie musicale qui, au lieu de rester enfouie bien profond sous les pans de nos mémoires traumatisées, compte resurgir à Bercy en novembre prochain. 56 | Découvrir
La Franco-Israélienne et le Camerounais en sont tous deux à leur troisième album. Pour elle, un Older coécrit avec David Donatien qui l’accompagne depuis ses premiers pas sur la scène internationale est marqué par la naissance de leur fille Mia et la mort de la grand-mère de Naim, au point que Meme Iren Song clôt l’album sur un harmonium discret et des extraits d’oraisons funèbres de l’enterrement.
Un dépouillement qu’on retrouve dans le disque de l’Africain. Un trombone, un violoncelle et une guitare habillent l’intimité d’Akö, surnom qui qualifient les ancêtres en bassa, la langue qui parcoure l’album. D’ailleurs, malgré leurs départs pour l’Hexagone, l’une pour Paris l’autre pour les Hauts de France, jamais vocable moliéresque ne sort de leurs bouches. Yael Naim, entre pop anglophone et hébreu intimiste attend une meilleure maîtrise pour s’y risquer tandis que Bassy, ambassadeur de sa culture originelle, se refuse même à l’anglais pour la distiller dans les oreilles de son public. Cette voix haut perchée sur le fil empruntée à Skip James semble taillée pour l’essence d’un album aux titres concis mais chargés d’émotions. Yael Naim accède elle aussi aux hauteurs vocales, s’assumant enfin comme la chanteuse à voix qu’on devinait. On la retrouve pétillante, inventive et maniériste dans Older (Revisited), une extension où remixes et featurings déforment ou subliment avec des ajouts électro, jazz, chorals et symphoniques portés entre autres par Camille, General Elektriks, Brad Mehldau, le Quatuor Debussy et les hollandais du Metropole Orkest. Tout n’est pas indispensable, et certains effets electro sont déjà kitsch mais il s’achève sur un If You Could See particulièrement touchant.
Leurs tournées sont forcément très différentes mais elles ont en commun cette viscéralité assumée qui devrait aisément nouer nos gorges et nos tripes.
événement
l’organique trip de BREAKBOT Après un album très numérique qui contraignait à une tournée en DJ Set, Thibaut Berland et Irfane, les deux compères de Breakbot à qui l’on doit le hit Baby I’m Yours, découvrent les instruments sur leur deuxième LP sorti en janvier.
Still Waters est plus personnel que By Your Side mais enfonce le clou du retour du funk sur les dancefloors trentenaires avec quelques détours bienvenus par le trip hop. Ils annoncent une tournée plus organique malgré les boucles efficaces qui n’auront aucun mal à onduler les corps. musique
Breakbot Live
23 avril 21h | Le Port | Kabardock | 25€ / 20€
Blick Bassy se permet également quelques éparpillements salutaires, ajoutant à son arc les cordes du conte musical avec Kwem kwem, spectacle pour les enfants au nom de son protagoniste qui part pour une odyssée écolo dans une Afrique équatoriale touchée par la déforestation. En mai paraîtra Moabi Cinéma, son premier roman sur l’immigration. © DR
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LA GRANDE VIRILE ER’NGIA // SPECTACLE DE DANS
E HIP HOP
Étoile montante de la Grande Île, Claudio Rabemananjara lie esthétiques hip-hop et contemp oraines dans une création phys ique sur la virilité – des garçons com me des filles.
La question du genre s’est toujo urs posée pour les danseurs. Le plus souve nt, eux sont très bien dans leur corps, mais les représentations sociales étranglent les esthétiques de la danse dans une anti-théorie du genre. Un danseur classique sera par nature efféminé ; une dans euse hip-hop un peu garçon manqué.
Claudio Rabemananjara est un B-Boy, univers athlétique où les morpholog ies musclées répondent aux définitions typiques du mâle. Mais il reste un jeune homme et un danseur et, à ce titre, la question du masculin le travaille. Lorsqu’il y a un an, il entame ses recherches en vue d’une création, il se retrouve avec trois autres danseurs issus de la région de Tamatave. Ensemble, rapidemen t, ils se posent une question : c’est quoi, au fond, être viril ?
19 AVRIL À 19H • 20 AVRIL À 20H
• 21 AVRIL À 20H
+ REPRÉSENTATION SCOLAIR E LE 21 AVRIL À 10H
SUR PLACE : 12€ | PRÉVENTE : 10€
| RÉDUIT 8€ | ADHÉRENT ET GROU
« On était quatre mecs avec des physionomies et des personnali tés très différentes. On se demandait ce qu’il pouvait y avoir de commun chez nous qui répondrait à la définition de la virilité dans le dictionnaire ; si on l’avai t toujours été, si on l’était devenu – ou pas, et alors, pour quelles raisons. » À ce stade, il n’est pas inutile de consulter, comme l’a fait Claudio, le dictionnaire, tant la définition exacte du terme est paras itée par plusieurs siècles de préju gés empilés : « Ensemble des carac téristiques physiques et morales de l’homme adulte ; ce qui constitue le sexe masculin. » La neutralité de la phrase ouvre le champ du possible, et Claudio se met en quête de réponses pour chacun des indiv idus qui composent le groupe. « Ce qu’on a fini par trouver, en dansant, c’est que nous l’étions tous de manière différente. »
PE : 6€
Arrivé à St-Denis pour achever se recherches en résidence à la Cité des Arts avec une distribution réuni onnaise, Claudio décide de pousser l’idée encore plus loin : pourquoi les filles ne pourraient pas être viriles ? Le quatuor devie nt alors paritaire : deux filles rejoignent l’aventure, Claudio recrute une deuxième garçon. Er’ngia, qui en malgache signifie Les Gars ! se mue en aventure trans genre fondée sur l’énergie individuelle. Bien qu’ancré techniquement dans la gestuelle hip-hop, Claudio Rabemananjara emploie un mode d’écriture contemporain pour décrire la quête d’une identité sexuelle. Les corps témoignent des histo ires vécues, des apprentissages et des traumatismes qui fondent les perso nnalités impossibles à enfermer dans une définition du dictionnaire.
EN BREF Tour d'horizon et rapides présentations ...
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2 lecture banquet
afiba !
7 avr. 19h | St-Denis | Th. du Grand Marché | 8€-15€
« Marabout de mon cœur aux seins de mandarine, Tu m’es plus savoureuse que crabe en aubergine. Tu es un afiba dedans mon calalou, le doumboueil de mon pois, mon thé de z’herbe à clou.» Ce plat haïtien vénéré par le poète Emile Roumer pour un concept original, la lecture banquet. Guy Régis Jr déclamant des vers haïtiens tandis que vous pouvez vous en mettre plein la lampe, c’est (beaucoup) plus réjouissant que les remarques racistes de tonton aux repas de famille. théâtre
isole-moi
Du 14 avr. au 16 avr. 18h | St-Denis | Cité des Arts | Gr.
Le projet le plus intriguant du mois : des jambes de femmes nous aguichent par les fentes de parasols changés en isoloirs. Happés par la curiosité, découvrez leurs histoires et plongez dans l’univers vertigineux de La Femme aujourd’hui.
62 | Sortir
3 2 musique Les Quatre Saisons de Vivaldi
14 avr. 20h | St-Denis | Cathédrale | 10€ 15 avr. 20h | La Saline les h. | Eglise de la Saline | 10€ 16 avr. 18h | St-Benoît | Salle Gramoun Lélé | 10€ 17 avr. 17h | St-Louis | Eglise ND du Rosaire | 10€
On a tous en nous quelque chose de Vivaldi. La simple évocation de ses envolées mélodieuses interprétées par les musiciens de l’orchestre de la Région Réunion dans des églises et cathédrales a de quoi nous bercer. Un moyen sensé de prolonger l’expérience envoûtante de la Nuit des Virtuoses. 3
théâtre
Je n’ai pas de nom
22 avr. 20h | St-Benoît | Th. Les Bambous | 4-13€
Soumette Ahmed, jeune et déjà grand comédien, oralise l’œuvre du poète marseillais Christophe Tarkos. Les mots enivrent, baladent, malmènent, ils se font les passerelles branlantes entre raison et folie pure, hilarité libératrice et désarçonnement. Un spectacle qui invite aux vibrations insensées.
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Alé Voir !
reportage
L e m ag a
Dann Zion
visite guidée
domoun
AGENDA
Infos pratiques
zine
GRi vAoTuUs fIaTit
qu vrir r e d é co u ion
L a Réun
en avril, retrouvez vavang n°5 à la réunion, sur les présentoirs rézoom et en téléchargement, sur www.vavang.re
boutik sinwa
24h avec...
4 festival
5
komidi
Du 23 avr. au 4 mai | Sur toute l’île | selon spectacle
Figure de proue du théâtre pour tous, le festival Komidi facilite l’accès aux scolaires et à leurs familles pour s’initier aux arts du spectacle vivant. Cette neuvième année propose 105 représentations sur 14 établissements. Du rire aux larmes des fameux masques de la Comedia del Arte, il y a largement de quoi trouver la pièce qui fera notre bonheur et nous mettra dans le bain pour Leu Tempo qui arrive bientôt. Retrouvez le programme détaillé des différents spectacles sur www.azenda.re 4 festival festival de l'humour
Du 28 au 30 avr. | La Réunion | Sur toute l’île
Après 7 ans d’absence, le festival qui fé ri nout’ dents revient ! En têtes d’affiche du vieux continent, on retrouve les lurons du Jamel Comedy Club et Olivier de Benoist. Ils seront rejoints par une douzaine d’artistes du rire locaux qu’on retrouvera sur diverses scènes de l’île avant le grand final où tout le monde squattera le béton du Téat Plein Air pour user vos zygomatiques jusqu’à la corde. Retrouvez le programme détaillé des différentes soirées sur www.azenda.re 64 | Sortir
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Olivier Benoist - Festival de l'Humour © DR
EN BREF Tour d'horizon et rapides présentations ...
5 théâtre L’Annonce faite à Marie
28 avr. 19h | Th. du Grand Marché | 12€-25€ 29 avr. 20h | Th. du Grand Marché | 12€-25€
L’Annonce faite à Marie, c’est la condamnation d’une famille sous le joug d’un châtiment divin, l’application implacable de la théorie du chaos. Portée par des acteurs superbes, des violoncellistes virtuoses et le chant angélique de Judith Chemla, l’adaptation de Claudel par Beaunesne plébiscitée aux six coins de France s’affirme comme un événement indispensable. danse Pantone 219, La fabrik des filles
29 avr. 19h | St-Benoît | Quartier Beaufonds | Gratuit
Hasard du calendrier, dix jours après les danses saturées de testostérone d’Er’ngia, La fabrik des filles achèvera le mois en arrachant le genre féminin à la suprématie du rose et de l’imitation ménagère. Une création jeune public qui incite à s’affranchir des diktats, c’est le genre de spectacle pour lesquels on se voit partir confiants.
Š JEAN-MARC GRENIER
Cie Cyclones production en coproduction avec
Infos: 0262 48 40 50 / www.lafabrik.biz
nou sa va
Lékip l’Azenda livre sa sélection pour le mois d'avril
Du 14 au 16 avril
ISOLE MOI Cité des Arts
Parce que transformer un parasol en isoloir poétique derrière lequel le passant devient spectateur est une expérience artistique aussi saugrenue qu'attirante.
28 & 29 avril
L'ANNONCE FAITE À MARIE Théâtre du Grand Marché
Parce que revoir ou découvrir un classique, ici de Claudel, sublimé par les cordes des violoncelles est fédérateur et sans doute enchanteur.
Du 28 avril au 1er Mai
FESTIVAL DE L'HUMOUR
Teat Ch. Fleuri et Plein Air
9 avril
PACHIBABA Kerveguen
Parce que si l’équation Lindigo + Fixi de Java + Cyril Atef (-M-, Bumcello) ne suffit pas à me faire bouger mes fesses jusqu’à St-Pierre, c’est que je suis déjà fossilisé.
8 avril
BLICK BASSY Le K
Parce qu’Akö est dans mes albums favoris de la cuvée 2015, que ses multiples engagements me parlent et que ce sera - enfin l’occasion de voir Oktöb sur scène.
19 avril
A TASTE OF TED Téat Champ Fleuri
Parce que le chorégraphe Jérôme Brabant montre ici une première étape de son enquête dansée sur le répertoire oublié de deux pionniers farfelus de la danse moderne, entre mystique exotique et révolution sexuelle.
27 avril
aldebert Kabardock
Parce que je l’ai déjà vu lors d’une précédente tournée et qu’il m’a offert le deuxième meilleur concert de ma vie, juste derrière Iggy Pop.
23 avril
BREAKBOT Kabardock
Du 23 avril au 4 mai
KOMIDI
Parce que ce festival nous rappelle, à l'instar de Rabelais, que « Rire est le propre de l'homme », conférant à ces artistes d'ici et d'ailleurs la mission de nous réunir dans le sourire.
Parce que je continue de me secouer la tête en voiture au moins une fois par mois en écoutant Baby I’m Yours, et parce que leur 2e album album, enregistré avec de vrais musiciens, est taillé pour un live endiablé.
St-Joseph & St-Philippe
zerbinette
françois
ANTOine
Parce qu’entre Silence et Comment épouser un milliardaire, il y a une douzaine de pièces qui me font franchement rêver.
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
VENDREDI 01/04
17h 18h 18h 18h 18h30 19h 19h 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 20h30 21h 21h30
St-Gilles Les B. Le Grand Bleu Les Avirons Salle G. Brassens Saline les b. L’Horizon St-Benoit Méd. Bras Fusil Boucan Canot Ti Boucan Trou d’eau La Bodega 974 St-Leu Le 211 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot Boucan Canot Hôtel Le St-Alexis Les Avirons Salle G. Brassens L’Ermitage Le Coco Beach La Possession Oh Suzie Q! St-Denis Téat Champ Fleuri St-Denis Th. Grand Marché La Saline les b. La Bonne Marmite St-Leu Le Séchoir St-Paul La Barque St-Paul La Cerise Le Port Th. sous les Arbres St-Pierre 3 Brasseurs St-Pierre Le Toit St-Leu Soluna Kafé
SAMEDI 02/04
9h Ste-Marie Front de mer 9h St-Denis Centre ville 16h Le Tampon Méd. du Tampon 17h30 St-Leu 211 18h L’Ermitage Rondavelle Cobis 18h Trou d’eau Le Choka Bleu 19h L’Ermitage Métis Café 19h St-Leu Ronda. Chez Tiroule 19h St-Leu Le Zinc 19h30 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19h30 L’Ermitage Relais de l’Herm. 19h30 St-Denis A. p. Zarathoustra 20h L’Ermitage Le Coco Beach 20h Saline les b. La Bonne Marmite 20h St-Denis Cité des Arts 20h St-Denis Téat Champ Fleuri 20h St-Gilles Téat Plein Air 20h St-Leu Iloha 20h St-Paul La Cerise 20h Le Tampon Th. Luc Donat 20h30 Le Port Th. sous les Arbres 20h30 Le Tampon El Latino 21h St-Leu Soluna Kafé 21h St-Pierre Le Toit 21h30 St-Leu Le Zinc
GRATUIT
Avril 2016
Bato Concert : Rafael Pedre (maloya pop) Davy Sicard (maloya kabosé) Afterwork @Akoya by Vodooman Karousélaz (manège artistique) Barkada (folk) Kouleur Akoustik G Soirée tropikante Zen et zolie TA CO DA Michel le magitateur Davy Sicard (maloya kabosé) Your X Tet (Jazz / Fusion) Matru (chanson) Les Chiens de Navarre - Les Armoires Normandes Notre peur de n’être PopKo (pop, rock, soul) Priyèr si priyèr (Soul City) Stéphane Richez (variété) Robin (musique créole) L’extinction des dinosaures n’aura pas lieu Jean-Claude T’ group (variété) Mounawar (world soul funk) R’PLAY (jazz, soul)
agenda
40€ 3€-12€
5€
5-12€
12,50-24,50€ 12-25€ 8€-16€
10/14€
Mon p’ti marché (visite guidée) 8/10€ Visite guidée : Saint-Denis des religions 13/25€ Une enfance en exil La Promesse des 3 Fleurs (magie théâtrale) 10€ Bakasable électronique (electro) Magik Sunset by DJ Planet Eric Jo’ (pop rock funk) Free Jam (world) (world) (world) Les Salauds Affair Affair (pop folk) Dîner concert : DJ K Dance 35€ Piano bar Dîner spectacle Créole avec Folk Trio Stéphane Richez (variété) Ousanousava (maloya) 6-12€ Les Chiens de Navarre - Les Armoires Normandes 12,50-24,50€ Kormoran : 30 ans 20,50€ Kouleur Akoustik InExtremis + Dingz Sup 8 : Didyé Kergrin + Sully et les chamanes + Les Showdus L’extinction des dinosaures n’aura pas lieu 10/14€ Skoloband (free jazz) Soirée Piano-bar Groovin’ Factory Les Salauds (rock) Sortir | 67
agenda Avril 2016
DIMANCHE 03/04
13h Trou d’eau Kabar d’O 14h St-Denis Muséum d’Hist. Nat. 15h Pl. d Palmistes Salle G. Agénor 17h Boucan Canot Hôtel St-Alexis 18h L’Ermitage Coco Beach 18h30 L’Ermitage Ronda. Cobis 18h30 Trou d’eau La Bodega 974 18h30 St-Leu Ronda. Les Filaos 19h St-Denis Ciné Le Plaza 19h St-Leu Ronda. Chez Tiroule 21h St-Leu Le Zinc
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
South’Kèr (pop rock) Planète bleue Ciné-concert : Tablatronic Chill & Groove Soirée salsa Didyé Kérgrin (maloya) Bourb’On Rocks (anthologie rock) Baster (sega maloya reggae) 5e festival du film oriental et de l’océan Indien Black Lou (roots) Don’t disturb ze DJ
GRATUIT
NC
LUNDI 04/04
14h30 St-Leu 19h St-Denis
Centre-Ville Les circuits culturels de Clovis Ciné Le Plaza 5e festival du film oriental et de l’océan Indien
MARDI 05/04
10h 18h30 19h 20h 20h
68 | Sortir
St-Denis St-Leu St-Denis St-Benoît St-Paul
Centre-ville Le Séchoir Ciné Le Plaza Salle Gramoun Lélé La Cerise
Visite guidée : Les Villas créoles de Saint-Denis Une enfance en exil (documentaire, débat) 5e festival du film oriental et de l’océan Indien La dispute Les Corâleuses (world music a capella)
6/9€
5/10€ 5€ 4-13€
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
MERCREDI 06/04
18h30 St-Pierre L’Envers 19h St-Denis Ciné Le Plaza 19h30 L’Ermitage Relais de l’Herm. 20h St-Benoît Salle Gramoun Lélé 20h St-Denis Karo Kann Ch. Fleuri 20h St-Paul La Cerise
JEUDI 07/04
18h 19h 19h 19h 19h30 20h 20h30 21h 21h 21h30 22h
St-Gilles les b. Ô Ti Marché St-Denis Ciné Le Plaza St-Denis Th. Grand Marché St-Paul Léspas L. de Lisle St-Denis A. p. Zarathoustra St-Paul La Cerise Le Port Th. sous les Arbres St-Pierre Le Toit St-Leu Le Zinc St-Leu Soluna Kafé St-Denis Prince Club
VENDREDI 08/04
14h 17h 18h 18h30 19h 19h 19h30 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h30 20h30 21h 21h
St-Benoît Salle Gramoun Lélé Saline les b. PlanchAlizé St-Leu Iloha Boucan Canot Ti Boucan St-Pierre C.C Lucet Langenier Trou d’eau La Bodega 974 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot L’Ermitage Relais de l’Herm. La Possession Oh Suzie Q! L’Ermitage Le Coco Beach St-Gilles les b. Téat Plein Air St-Philippe Audit. Harry Payet St-Leu Le K Le Port Th. sous les Arbres Le Tampon El Latino St-Pierre Le Toit St-Leu Soluna Kafé
SAMEDI 09/04
9h 9h 15h 15h 16h 17h 18h 18h
St-Denis Maïdo Ste-Clotilde Ste-Suzanne St-André St-Denis Trou d’eau Bras Panon
Centre ville Petite France La Fabrik Phare de Bel-Air Méd. A. Lacaussade Le p. du Chat blanc Kabar d’O Centre-ville
GRATUIT
Avril 2016
Bachata à L’Envers 5e festival du film oriental et de l’océan Indien Dîner concert : Lyzea La dispute Le radeau des fourmis - De la terre sur les mains Tournoi de tarot Free Jam (world) 5e festival du film oriental et de l’océan Indien Afiba ! (banquet lecture) Terre Marronne Alima (jazz maloya) Black Ben (african vinyles) L’extinction des dinosaures n’aura pas lieu Waloo Quartet (jazz) Dj kinta (hip hop) Soirée Karaoké Le Petit Prince Electro La dispute Sol Clap Soirée créole Paint Trio Ubu roi, et moi et moi et moi Jamin’ Drom (electro vagabond) Jean-Claude T’ et Annick (variétés) Dîner-concert : So Ouate The Experiment (duo piano voix) Lao (Maloya fusion) 9e Nuit des Virtuoses Solidarock & Blues 2016 Blick Bassy (blues bassa) L’extinction des dinosaures n’aura pas lieu En Transit (chansons françaises) Iztamma (diversité pêchue) Blouzanoo (blues) Visite guidée : Saint-Denis des religions Zarlor Gourmand : spécial légumes longtemps Aurélien Visite guidée du phare et de sa tour de Ronde Une enfance en exil Cat in Dub Gare à l’Est Relais pour la vie
agenda
35€ 4-13€ 2€
8-15€ 5€
� 10/14€
6/10€
14,50-28,50€ 5€ 11-16€ 10/14€ Prix libre
13/25€ 36€ Entrée libre 5€
NC Sortir | 69
agenda Avril 2016
19h 19h30 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 20h30 21h 21h 21h 21h 21h
St-Leu Ronda. Chez Tiroule Boucan Canot Hôtel Boucan Canot L’Ermitage Relais de l’Herm. Le Tampon Théâtre R Les Avirons Th. des Sables L’Ermitage Le Coco Beach St-Leu Iloha St-Leu La Ravine St-Leu Le 211 St-Denis Téat Champ-Fleuri St-Philippe Audit. Harry Payet Grand Bois Le Zinzin Le Tampon El Latino St-Paul La Cerise Le Port Le Kabardock St-Leu Le Zinc St-Pierre Le Kerveguen St-Pierre Le Toit St-Leu Le Zinc
DIMANCHE 10/04
8h30 13h 17h 18h30 18h30 18h30 19h 19h30 20h 20h 21h
St-Gilles les h. Musée de Villèle Trou d’eau Kabar d’O St-Denis Le p. du Chat blanc L’Ermitage Ronda. Cobis Le Port Le Kabardock St-Leu Ronda. Les Filaos St-Leu Ronda. Chez Tiroule Boucan Canot Hôtel Boucan Canot Le Tampon Th. Luc Donat L’Ermitage Le Coco Beach St-Leu Le Namasté
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
Zangoun (maloya) Kazz à swing Dîner-concert : DJ Kdance Démontages L’origine du monde Dîner spectacle Créole avec Folk Trio So Ouate (world music) Analyse - 20 ans Le Roi se meurt 9e Nuit des Virtuoses Solidarock & Blues 2016 Dîner Kabaré Pounia Dalon Jazz Band Babalao (musique cubaine) Blick Bassy (blues bassa) Run Soul Pachibaba (Araste, Fixi, Cyril Atep…) Sam’Maloya Don’t disturb ze DJ : Traakx VS EL C CHIMICK Zarlor Culture : Musée à pat de la Canne au Choka Karma coustik Drink and draw péï Black Lou Kwem kwem, fils de la nature (conte musical) Dyalo-Dyalo (maloya) Rocksteady Sporting Club Nayah 9e Nuit des Virtuoses Hot Cotton Show Set (Jazz 20’s) Bluff (rock)
GRATUIT
35€ 5/8€ 5/10€
20€ 10€ 14,50-28,50€ 5€ 20/40€
15/20€ 10-16€
20€
10€
28-32€
LUNDI 11/04
14h30 St-Leu 20h St-Pierre
Centre-Ville Les circuits culturels de Clovis Les Sal’Gosses Pony Tales (rock)
6/9€
MARDI 12/04
20h 21h
St-Paul St-Pierre
La Cerise Impro3 Le Toit Désillusions mentales
MERCREDI 13/04
9h 18h30 19h 19h30 20h 20h 20h 21h
70 | Sortir
Le Port Centre-ville St-Pierre L’Envers St-Denis Le Cherry L’Ermitage Relais de l’Herm. St-Pierre Les Sal’Gosses St-Gilles les b. Badamier - TPA St-Paul La Cerise St-Pierre Le Toit
Kabar Liv la Kréolité Bachata à L’Envers Blink (duo guitare voix) Dîner-concert : Art Bis Harm’n’blues Les Mardis de l’Impro Café repaire (discussions) Improvaganza
3€ chapeau
35€ NC 3€
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
JEUDI 14/04
9h 18h 19h 19h 19h30 20h 20h 20h 20h 20h30 21h 22h
Le Port Centre-ville St-Denis Cité des Arts St-Denis Th. Grand Marché Grand Bois Le Zinzin St-Denis A. p. Zarathoustra St-Denis Cathédrale St-Denis Téat Champ-Fleuri St-Paul La Cerise St-Pierre Les Sal’Gosses Le Port Th. sous les Arbres St-Leu Le Zinc St-Denis Prince Club
VENDREDI 15/04
9h 18h 18h 18h30 19h 19h 19h
Le Port Centre-ville St-Leu Iloha St-Denis Cité des Arts Boucan Canot Ti Boucan Ste-Clotilde La Fabrik Trou d’eau La Bodega 974 St-Denis Le p. du Chat blanc
GRATUIT
Avril 2016
Kabar Liv la Kréolité Isole-moi Electropicales : Carte Blanche à Kwalud Apéro Zinzin avec Saodaj’ The Soul Mates Les 4 saisons de Vivaldi L’Île (diner-lecture) Luc Joly + invités (jazz) En Transit (chansons françaises) L’extinction des dinosaures n’aura pas lieu This is Funk Le Petit Prince Electro Kabar Liv la Kréolité Soirée créole Isole-moi Ben Dee (piano voix) La dispute Minimal Swing Orkestra JRΩ
agenda
2€ 10€ NC
10/14€
4-13€
Sortir | 71
agenda Avril 2016
19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 21h 21h 21h 21h
Boucan Canot Hôtel Boucan Canot L’Ermitage Relais de l’Herm. St-Denis Th. Grand Marché St-Pierre C.C Lucet Langenier Saline les h. Eglise Ste-Thérèse St-Denis Téat Champ-Fleuri St-Paul Métiss’Art St-Pierre Le Toit Le Tampon El Latino St-Leu Le Zinc Le Port Le Kabardock
SAMEDI 16/04
9h 9h 10h30 18h 18h 19h 19h 19h 19h30 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 21h 21h 21h 21h30
St-Denis Centre-ville Le Port Centre-ville St-Denis B.I.A.L St-Benoît Salle Gramoun Lélé St-Denis Cité des Arts St-Denis Cité des Arts Le Port La Friche St-Leu Ronda. Chez Tiroule Boucan Canot Hôtel Boucan Canot Le Tampon Théâtre R L’Ermitage Relais de l’Herm. L’Ermitage Le Coco Beach St-Leu Le 211 Et.Salé les b. Ti Zardin St-Leu Iloha St-Leu Yourtes en scène St-Paul La Cerise Le Tampon Th. Luc Donat Ste-Clotilde La Fabrik Le Tampon El Latino St-Pierre Le Toit St-Denis Cité des Arts St-Leu Le Zinc St-Leu Soluna Kafé
DIMANCHE 17/04
8h30 Gde Chaloupe Lazaret 9h Le Brûlé Vallée heureuse 13h Trou d’eau Kabar d’O 14h30 St-Leu Centre-Ville 17h Rivière St-Louis Eglise ND Rosaire 17h Le Port Th. sous les Arbres 18h L’Ermitage Coco Beach 18h St-Leu Yourtes en scène 18h Trou d’eau La Bodega 974 18h30 L’Ermitage Ronda. Cobis 72 | Sortir
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
Trio des îles Dîner concert : Charly Lambda Duo Berimba Joa - Ma part en thèse Les 4 saisons de Vivaldi L’Île (diner-lecture) PopKo (pop, rock, soul) Matru (chansons) Les Dingz (punk girls) O’Fischa Sound System Hugh Coltman (jazz) Visite guidée : Saint-Denis des religions Kabar Liv la Kréolité Festival du film scientifique 2016 Les 4 saisons de Vivaldi Isole-moi Isabelle Delleaux (one woman show) Battle of the year 2016 (urban culture) Nyx Lion (sega, maloya, reggae) Ad Libitum (jazz) Si vous voyez ce que je veux dire Dîner-concert : DJ Kdance Dîner spectacle Créole avec Folk Trio Mascarade Sund’Ri Feeling (jazz épicé) Hatmosphère trio Jean s’agace Yves Armoet Tri Fusion (jazz) Mounawar + Baster La dispute Djigoni (african vibes) Polly Jean (covers PJ Harvey) Hugh Coltman (jazz) Poulpe fiction + MOFK + Thermoboy Soirée salsa Zarlor Culture Nouvel An Tamoul Visite du Jardin de la Vallée Heureuse au Brûlé Bourb’On Rocks (rock) Les circuits culturels de Clovis Les 4 saisons de Vivaldi Moi mes parents Soirée salsa Rassine Monmon Papa Maloya Jazz Xperianz Eric Pounouss
GRATUIT
35€ 10€ 6-10€ 10€ NC
15/20€
13/25€
10€
5/8€ 35€ 10€
7€ 15-20€ 4-13€
10-18€
43€ 8€ 6/9€ 10€ 5/10€ 5€
CONCERT
THÉÂTRE
18h30 St-Leu 19h St-Leu 21h St-Leu
DANSE
projection
St-Denis St-Denis St-Paul Le Tampon
Centre-ville Cité des Arts La Cerise El Latino
MERCREDI 20/04
15h 18h30 18h30 19h30 20h 20h 20h 20h 21h
St-Denis B.I.A.L St-Pierre Centre K’osez St-Pierre L’Envers L’Ermitage Relais de l’Herm. St-Denis Cité des Arts St-Paul La Cerise St-Paul La Cerise St-Pierre Les Sal’Gosses St-Pierre Le Toit
JEUDI 21/04
18h 18h 19h30 19h30 20h 21h 21h 21h 22h
St-Gilles les b. Ô Ti Marché St-Leu Yourtes en scène St-Gilles les b. Téat Plein Air St-Denis A. p. Zarathoustra St-Paul La Cerise St-Denis Cité des Arts St-Leu Le Zinc St-Pierre Le Toit St-Denis Prince Club
VENDREDI 22/04
18h 18h 18h 18h30 19h 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h30 20h30 21h 21h 21h 21h30
Avril 2016
agenda
Ronda. Les Filaos Why Note Blues Ronda. Chez Tiroule Danyèl Waro (maloya légendaire) Le Zinc Don’t disturb ze DJ
MARDI 19/04
10h 19h 20h 20h30
GRATUIT
St-Denis Ciné Lacaze St-Leu Iloha St-Leu Yourtes en scène Boucan Canot Ti Boucan Trou d’eau La Bodega 974 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot St-Gilles les b. Téat Plein Air L’Ermitage Coco Beach St-Benoît Th. Les Bambous St-Paul La Cerise Le Port Th. sous les Arbres Le Tampon El Latino St-Pierre Le Toit St-Denis Cité des Arts Le Port Le Kabardock St-Leu Soluna Kafé
Visite guidée : Les Villas créoles de Saint-Denis Er’ngia (danse acrobatique) Les Mardis de l’Impro Maloya Jazz Xperianz Festival du film scientifique 2016 KoséQuizé Bachata à L’Envers Dîner-concert : Lyzea Er’ngia (danse acrobatique) Tournoi de couinche Réparali Kafé Luc Joly (jazz) Concours de belote contrée Barkada (variété internationale) Howard Zinn Total jazz :Dhafer Youssef Reborn (r’n’b, soul) Jeudi de la Danse Er’ngia (danse acrobatique) This is Hip-hop Maloya Jazz Xperianz Le Petit Prince Electro Une enfance en exil Soirée créole Eco-manifestation West Bossa Nova Jean S’Agace Jean-Claude T’ et Annick (variétés) Total Jazz : Stefano di Battista Black Lou (roots) Je n’ai pas de nom Tapes (pop minimaliste) Zenvièv Laokap Sam’Maloya Gainsbourg, du jazz dans la ravine Maya Kamaty (maloya) Déjà Vu (ciné mix electro) Babalao (musiques cubaines)
6-12€
10€ 35€ 6-12€ 3€
2€
5€ 14,50-28,50€
6-12€
5€ Participation libre mais nécessaire
14,50-28,50€ 4-13€ 8-14€
10€
Sortir | 73
agenda Avril 2016
SAMEDI 23/04
9h 19h 19h 19h 19h30 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 21h 21h 21h
Sur toute l’île St-Denis Centre-ville St-Leu Ronda. Chez Tiroule L’Ermitage Le Bénitier St-Leu Ronda. Chez Tiroule Boucan Canot Hôtel Boucan Canot St-Gilles les b. Téat Plein Air L’Ermitage Relais de l’Herm. L’Ermitage Le Coco Beach St-Leu Yourtes en scène St-Paul La Cerise La Possession L’Antre amis St-Leu Iloha Le Port Th. sous les Arbres Le Port Le Kabardock St-Leu Le Zinc St-Pierre Le Toit
DIMANCHE 24/04
8h 9h 13h 17h 18h30 18h30 18h30 19h 20h 21h
Sur toute l’île Gde Chaloupe Centre village Grand Bois Le Zinzin Trou d’eau Kabar d’O Le Port Th. sous les Arbres St-Leu Ronda. Les Filaos Saline les b. Varangue du Lagon L’Ermitage Ronda. Cobis St-Leu Ronda. Chez Tiroule L’Ermitage Le Coco Beach St-Leu Le Zinc
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
GRATUIT
Festival Komidi programme détaillé sur www.azenda.re Visite guidée : Saint-Denis des religions 13/25€ Tri’Ade No Mad (reprises pop rock) Tri’Ade Kazz à swing Total Jazz : Stacey Kent 14,50-28,50€ Dîner-concert : DJ Kdance 35€ Dîner spectacle Créole avec Folk Trio Dans la solitude des champs de coton 7€ Mawachy (reggae) Soirée créole NC Drop (soul funk pop) Zenvièv Laokap 8-14€ Breakbot Live (disco funk) 20/25€ DJ Reiki (techo, drum’n’bass) Metiss Flyer (funk créolisé) Festival Komidi Rando : Sur les pas des Anglais Stage Salsa, Bachata & Kizomba Le Complex de Zik (rock baladeur) Moi mes parents Dièsepora (voyages envoûtants) Bluff (rock) Youss Maya Kamaty Mava Mava (jazz) Don’t disturb ze DJ
programme détaillé sur www.azenda.re 29€ 25/35€ 5/10€
LUNDI 25/04
Sur toute l’île Festival Komidi 14h30 St-Leu Centre-Ville Les circuits culturels de Clovis
MARDI 26/04
10h 20h 20h 21h
Sur toute l’île St-Denis Centre-ville St-Paul La Cerise St-Paul La Cerise St-Pierre Le Toit
MERCREDI 27/04
Sur toute l’île 18h Le Port Le Kabardock 18h30 St-Pierre L’Envers 18h30 St-Pierre Le Toit 19h30 L’Ermitage Relais de l’Herm. 20h St-Pierre Les Sal’Gosses 74 | Sortir
programme détaillé sur www.azenda.re 6/9€
Festival Komidi programme détaillé sur www.azenda.re Visite guidée : Les Villas créoles de Saint-Denis 5/10€ Café littéraire Ciné club Le Toit comedy pub chapeau Festival Komidi Aldebert (enfantillages) Bachata à L’Envers Scène ouverte slam Dîner concert : Art Bis Matru
programme détaillé sur www.azenda.re 10€ 10€ 35€
AU KABARDOCK CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
GRATUIT
GRANDE SALLE
23
Février 2016
SAM. AVR. 21 HEURES
agenda
PRÉVENTE 20€* - SUR PLACE 25€*
INFOS ET RÉSERVATIONS - 0262 540 540 - MON TICKET.RE - WWW.KABARDOCK.COM
BREAKBOT LIVE Première partie Galactic Funk
ELECTRO Sortir | 75
agenda Avril 2016
JEUDI 28/04
18h 19h30 20h 20h 21h 21h 22h
Sur toute l’île St-Gilles les b. Ô Ti Marché St-Denis A. p. Zarathoustra La Réunion St-Denis Th. Grand Marché St-Pierre Le Toit St-Leu Le Zinc St-Denis Prince Club
VENDREDI 29/04
Sur toute l’île 18h La Bretagne Salle polyvalente 18h Boucan Canot Ti Boucan 18h St-Leu Iloha 19h Trou d’eau La Bodega 974 19h Grand Bois Le Zinzin 19h30 L’Ermitage Relais de l’Herm. 19h30 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 20h La Réunion 20h St-Denis Th. Grand Marché 20h St-Paul La Cerise 20h30 Le Tampon El Latino 21h St-Pierre Le Toit 21h St-Denis Cité des Arts 21h St-Pierre Le Kerveguen 21h30 St-Leu Soluna Kafé
SAMEDI 30/04
Sur toute l’île 9h St-Denis Centre ville 18h30 St-Gilles les b. Kazbar 19h St-Leu Ronda. Chez Tiroule 19h St-Denis Café KTDral 19h30 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19h30 L’Ermitage Relais de l’Herm. 19h30 St-Denis A. p. Zarathoustra 20h La Réunion 20h L’Ermitage Le Coco Beach 20h St-Paul La Barque 20h St-Leu Iloha 20h St-Denis Cité des Arts 21h St-Pierre Le Toit 21h Le Port Le Kabardock 21h St-Leu Le Zinc
CONCERT
THÉÂTRE
Festival Komidi Ben Dee Annie & the tomcats Festival de l’humour L’Annonce faite à Marie Dièsepora This is Funk (DJ Fethis) Le Petit Prince Electro
DANSE
projection
programme détaillé sur www.azenda.re
programme détaillé sur www.azenda.re 12/25€
Festival Komidi programme détaillé sur www.azenda.re Marmit Zistoir Stéphane Richez Soirée créole Dinaram Quartet Apéro Zinzin avec Maloya Jazz Xperianz 2€ Dîner-concert : Jean-Claude Maître 35€ Jean-Claude T’ et Annick (variétés) Festival de l’humour programme détaillé sur www.azenda.re L’Annonce faite à Marie 12/25€ Tukatukas Kaliko Muzik Band Hot Cotton Show Set Yael Naim (pop intimiste) 10-18€ Danyèl Waro + Urbain Philéas + Gadiambe 6-10€ Tiki Jade Festival Komidi programme détaillé sur www.azenda.re Visite guidée : Saint-Denis des religions 13/25€ No Mad Sangadalaya Maloya Jazz Xperianz Affair affair (pop folk) Dîner-concert : DJ Kdance 35€ Small pleasure Festival de l’humour programme détaillé sur www.azenda.re Dîner spectacle Créole avec Folk Trio Stéphane Richez Alima Pierre de Bethmann Trio (jazz) 10-18€ Grind (dub rock) Yael Naim (pop intimiste) 10-18€ Selekta Congo
l’azenda #116 de mai 2016 sera disponible dès le 28 avril
76 | Sortir
GRATUIT
AU KABARDOCK GRANDE SALLE
SAM. AVR. 21 HEURES
30
PRÉVENTE 20€* - SUR PLACE 25€*
INFOS ET RÉSERVATIONS - 0262 540 540 - MON TICKET.RE - WWW.KABARDOCK.COM
YAEL NAIM première partie Gilles Lauret WORLD FRANCE
expositions
1
L’Etat construit à Mayotte CAUE - St-Denis du 5/04 au 15/04 Rock et BD Cité des Arts - St-Denis jusqu’au 16/04 Na Nad’ Moun ? St-Pierre - Médiathèque Raphaël Barquissau jusqu’au 16/04 St-Pierre - Hôpital de StPierre jusqu’au 22/05 Eloges vagabonds Cité des Arts - St-Denis jusqu’au 16/04 Basik Atelier Aurellll’Art - Etang Salé les h. jusqu’au 20/04 Dodo vole - an X Médiathèque du Tampon | Le Tampon jusqu’au 24/04 Sculptures de Gilbert Clain Salle Moulin Maïs St-Louis du 1/04 au 28/04 Images sur aluminium Casa Saba - St-Pierre du 01/04 au 30/04 Objets sous contrainte EPSMR - St-Paul jusqu’au 31/04 Volcans d’ici et d’ailleurs Plaine des Cafres Cité du volcan jusqu’au 04/05 « Pas si naïf » Le Vapiano - St-Denis jusqu’au 04/05 78 | Sortir
Peinture de Théophile Delaine Bistrot Case Créole St Gilles les B. jusqu’au 04/05
| artistes, Musiciens, organisateurs, producteurs : diffusez vos dates et votre programmation sur azenda.re et dans le mag l’azenda. c’est gratuit ! | envoyez vos infos à contact@azenda.re | publicité ? 0692 70 40 23
A, li, même ça L’Osteria - St-Pierre jusqu’au 05/05 La Révolte de la doublure Cité des Arts - St-Denis jusqu’au 14/05 Comme sur du papier St-Leu - Maison Bédier jusqu’au 15/05 BDsCKope 2.0 Les Sal’Gosses - St-Pierre jusqu’au 23/05 Le singe et le buffle MADOI - St-Louis jusqu’au 31/05 De l’ombre à la lumière Musée de Villèle - St-Gilles les Hauts jusqu’au 14/08 1 Tromelin, l’île des esclaves oubliés Musée Stella Matutina Piton St-Leu jusqu’au 30/09
La Réunion, île de nature, coeur des hommes Maison du Parc - Plaine des Palmistes jusqu’au 31/12
N°115 d'avril 2016 Mensuel culturel gratuit
L’éQUIPE
Dir. de la publication : Sandrick ROMY. Rédacteur en chef : François GAERTNER. L’équipe : Antoine d’Audigier-Empereur, Sergio Grondin, Zerbinette, Manzi, Mickael DALLEAU, Shivam Tatoonah, Kévin BINST. Impression : Graphica DL . L’éditeur décline toute responsabilité quant aux erreurs éventuelles. Contactez les lieux avant de vous y rendre pour confirmer que l’information annoncée est toujours bonne. La reproduction du contenu de la présente publication et du site internet www.azenda.re, est interdite.
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