L'Azenda de février 2016 by L'AZENDA

Le guide des sorties

FĂ&#x2030;VRIER

GRATUIT #113

Par François Gaertner

DES PLAQUES QUI SE PERDENT E

n réclamant le retrait de la plaque Maloya qui baptise l’Unité n°5 du Pôle de Santé Mentale du CHU de St-Pierre, les associations culturelles regroupées au sein du collectif LAKLARTÉ ont fait preuve d’une déroutante myopie. On comprend bien l’exaspération de ces militants et de ces musiciens pour qui la langue et la culture réunionnaises sont un engagement quotidien, et qui voient depuis des années le terme placardé à qui mieux-mieux sur les objets les plus inappropriés au mépris de toute pertinence sémantique et historique. On s’amuse aussi volontiers de ces nocturnes commandos-tournevis qui voient les plaques de rues portant le nom d’esclavagistes impitoyablement déboulonnées dans une guérilla symbolique dont l’objectif – qui a le mérite de la fantaisie – est l’émancipation des esprits par le cadastre. Mais

Si vous voyez que cette image est un kayanm, merci de vous signaler aux urgences psychiatriques les plus proches.

ÉDITO

comment ont-ils pu ne pas voir sur ce coup-là qu’ils marchaient, toutes pancartes dehors et sous escorte musicale, dans un risible bourbier ? Et comment tant de commentateurs ont-ils pu se déclarer « embarrassés » par une polémique qui n’est rien d’autre que grotesque ? Jugez plutôt : les défenseurs de l’identité créole, de la mémoire de l’esclavage et des traditions opprimées qui affrontent par voie de presse les personnels hospitaliers et les familles de personnes atteintes de maladies mentales, le tout pour savoir qui se montre le plus indélicat envers l’autre. Manquait plus qu’un orphelin myopathe, un transsexuel amérindien ou un Panda maronite et on pouvait lancer le premier championnat du monde des victimes d’outrages.

Sauf que le politiquement correct est sans doute les voir, déconfits, tenter de sauver la face en le seul sport au monde où c’est toujours le s’accrochant à toutes les branches. plus faible qui gagne. Alors certes, les militants Mais le feu d’artifice rhétorique et l’avalanche qui ont gonflé leur jabot pour exiger le retrait de notes de bas de pages dans tout ce que l’île de l’intitulé sont peu nombreux – en comptant compte de tribunes ne peut faire oublier le pregénéreusement les renforts dont ils se vantaient mier argument avancé par LAKLARTÉ : le risque jusqu’en métropole, on ne passait pas les 4000 d’amalgame. Alors comme ça, mettre une plaque personnes –, mais ils sont loin d’êtres faibles, sur sur un hôpital peut suffire à convaincre la popule plan médiatique au moins. Artistes reconnus lation que le maloya est vecteur de pathologies et populaires, notables du milieu associatif, psychiatriques ? On voit déjà les mères éplorées dépeints d’ordinaire (et souvent par nous) sous tentant à genoux de retenir leur progéniture les le jour avantageux de la rébellion contre l’opsoirs de kabar, alerter la psychologue scolaire pression post-coloniale, le pinacle radieux d’une que leur gamin veut prendre des cours de roulèr. créolité insoumise – le grand prestige ! Face à C’est un comble, tout de même, pour les déeux, malheureusement, un peuple de l’ombre – fenseurs de la dignité réunionnaise, de prendre de vrais parias, dont la société et à bien leurs compatriotes pour un tas d’imbéciles. des égards la science n’ont jamais Juliette Dodu a donné son nom su quoi faire sinon les confiner, à l’une des pires prisons de les lénifier chimiquement France : qui, aujourd’hui, et les confier aux soins de pense qu’elle était l’une des Le maloya personnes qui tentent tant pires criminelles ? est vecteur bien que mal de les aider, de pathologies parfois simplement à rester Inscrire le maloya sur une psychiatriques ? vivants. plaque ici ou là, en faire une marque déposée et s’en Il n’a pas fallu longtemps pour disputer le copyright, se constique la stratégie de l’indignation tuer en police du langage accréditée explose à la figure de nos braves justiciers. par l’UNESCO : tout ça est assez vain pour C’est qu’un militant qui baigne depuis 40 ans être ridicule. Le maloya, son histoire et tout dans l’idée – longtemps et encore souvent vraie ce qu’il représente aujourd’hui, ne vivent que – qu’il est David contre Goliath, l’adversaire de quand on en joue, quand on le danse, quand l’État, du moche esprit du temps, des riches et on le pense et quand on l’aime ; il n’appartient des puissants, ne peut pas s’attendre à trouver à personne puisqu’il est à tout le monde. Il est sur sa route un plus petit que lui. Ils ne voyaient comme la créolité, il va bien quand il change, que le refus du directeur, et son refus comme le il est ce qu’on veut bien en faire. Espérons que mépris d’une autorité – l’hôpital comme instila déconvenue et l’embarras seront l’occasion, tution. Ils n’ont pas vu les malades, à l’intérieur, pour nos militants, d’une remise en question. ni ceux qui les soignent et qui aimaient ce nom Ce serait une preuve nouvelle qu’il existe des – maloya – autant pour son histoire que pour choses qui, à l’inverse du maloya, malgré nous l’espoir qu’il représente. Nos vigies culturelles ne changent pas, comme la sagesse des fables : ont du tomber des nues. Le plus drôle et le plus on a toujours besoin d’un plus petit que soi. désolant, dans l’affaire, aura sans doute été de |5

Je suis un peu moins con, mais je suis toujours con.

Après cinq ans de passage à vide sous les filaos, Anis remonte enfin sur scène. Rencontre avec le gadjo de Cergy pour qui 2016 est l’année de la reconquête. P.40

20 LE MASTODONTE La Cité des Arts ouvre ses portes après sept ans de travaux. Visite guidée dans le plus grand centre culturel de l’océan Indien.

RIEN À VOIR

LES LIANES

ans ce numéro, nous ne vous parlerons pas du bel EP sorti en ligne par l’excellent Gilles Lauret, ex-leader du groupe Andemya. Désormais lancé en solo mais bien accompagné par Jérémy Lapra à la basse et Sami Waro aux percussions (et tous les autres trucs dont joue cet intenable garçon), Lauret est l’un des auteurs en forme d’une nouvelle génération de musiciens qui conjuguent le créole et le maloya au présent. Format chanson, tendances tantôt folk minimaliste, tantôt rock sensible, voix haute pour lamentations aériennes, touches électroniques et grande attention portée au 6|

travail du son : on peut faire de la pop réunionnaise bien dans ses pompes et dans son temps, et Lauret ne s’en prive pas. On est ravis de voir Sami Waro, après son superbe boulot sur l’album de Jidé l’an passé, de collaborer avec des artistes qui ouvrent des brèches dans le carcan du maloya et font émerger la bonne chanson réunionnaise d’aujourd’hui. Lauret est le deuxième artiste du tout petit, petit label Les Lianes à publier de la finaude musique en quelques mois, après Brice Guilbert et son joli Firinga (chronique à lire sur www.azenda.re). Reste, dans cette petite bande de chanteurs à suivre, un troisième larron, Béhel Boson, dont on attend avec impatience de nouvelles chansons. À bon entendeur !

SOMMAIRE

400 ANS ZIGZAGUER

2016 marque le 400e anniversaire de la mort de Shakespeare. Roméo et Juliette, les pauvres, n’ont pas fini de se suicider sur scène P.34

50 000 €

Actus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Bibliothèque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Cinématch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Utile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

DÉCOUVRIR

La bande annonce du 1er semestre 2016 . . . . . . . . . . . . . . . 16 L’ombre du mastodone ћұI¨ұ ÝĦÅұ¿Äĝұ ĖĦĝ . . . . . . . . . . . . . . 20

C’est le montant maximum de l’aide versée par le concours La Fabrique Aviva, auquel deux projets culturels réunionnais participent P.12

Le mois de Juliette ћұmĂøÅĂұÄĦұEĬñÝÄŪĦÄұŅұϺ . . . . . . . . . . . . . 34 Avec le temps comme complice ћұtĬ¹¹Íĝұ¯ұñҖ ùÝĝ . . . . . . . 40 Les moukats fantastiques ћұ}ĖÝ¹Ă¿ēĂĝ¹ĂēÝÄ . . . . . . . . . . . 48 Mais kèstu racontes ? ћұ+ÄĝŪÝĿ¨ñұPÈøÄұē¨ĝұēÄĬĖ . . . . . . . 52

Le choc séga ћұ ĂøēÝñұtĂĬñұtĂîұtÅÓ¨ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

C’est le nombre de longs métrages bien barrés à découvrir durant le festival du fil de genre de St-Joseph, Même Pas Peur P.52

Nou Sa Va . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

SORTIR

En Bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 Agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 Expos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

BANDE ANNONCE

COMPARATEUR

LE CHOC SÉGA

Sortez les pense-bêtes, Lékip L’Azenda vous signale les spectacles à ne pas louper au premier semestre.

Trois adaptations de Roméo et Juliette se tirent la bourre à l’affiche de nos théâtres dès la rentrée. Laquelle choisir ?

Deux DJs réunionnais provoquent un choc sur la planète rare grooves avec la 1ère compilation de séga mauricien. |7

ACTUS

Rapide tour d’horizon de l’actualité du mois

LE M’TORO PAR LES CORDES «

Revolution ». C’est le premier mot que chante l’irréductible M’Toro (Maron, en shimaoré) sur un 5e album cinglant qu’on attendait depuis longtemps. Punk Islands, son titre, fait référence à l’archipel des Comores, que Chamou a quitté il y a plus de 20 ans pour vivre à Paris et à La Réunion, mais dont il n’a jamais cessé de chanter les affres, ni de faire vivre l’héritage musical.

Des « Îles Punk » où le musicien ne voit toujours pas se dessiner d’avenir, bloquées dans un perpétuel No Future. Sept ans après son précédent disque solo, Changer, la révolte face à l’incurie des dirigeants et la dénonciation des stigmates du colonialisme fournissent toujours à M’Toro Chamou la matière brute dont il fait des chansons inspirées autant par le mgodro et les rythmes traditionnels que par la funk, le reggae, le blues ou le rock. On distingue clairement, dans les rythmiques agiles de sa guitare comme dans une voix aux feulements aigus, une fraternité avec le Keziah Jones première période. Un disque costaud qui confirme tout le talent d’un boss de la zik dans l’océan Indien. La sortie est prévue le 19 février, au cours d’un concert de présentation au Kabardock Café.

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LES PETITES GRAINES C

’est dans une vidéo postée par Mounawar sur son compte Facebook en début d’année que nous avons découvert le projet Sing 4 Comoros Forests. Le musicien d’origine anjouannaise y expliquait, avec l’irrésistible coolitude qui le caractérise, qu’il participait à l’enregistrement d’un album en soutien à Dahari, ONG dont le but est d’œuvrer pour le développement durable et la protection de la nature dans les îles de la lune. Fin 2015, l’organisation a lancé un programme de reboisement pour endiguer la déforestation rampante qui menace la biodiversité comorienne depuis 2000 et appauvrit les sols, e Théâtre sous les Arbres du Port donc les récoltes, dans un archipel où 80 % a récemment changé de directeur. de la population doit sa subsistance à l’agriMichel Brès et sa compagnie Acta ont cédé culture. Pour réunir les 60 000 $ nécessaires les rennes à l’électron libre multifonction pour replanter 150 000 arbres en 2016, Olivier Giron – ce larron bio-geek est à la l’ONG a eu l’idée de lancer une campagne sur fois bassiste, comédien, auteur, expert en le site de crowdfunding Indiegogo. À partir de reggae, fabricant de flippers artisanaux 20 $ de don, vous obtenez en contrepartie et de dômes géodésiques, créateur de une compilation où figurent les meilleurs l’éco-manifestation, créateur de sites groupes des Comores : Ouvoimoja, Maalesh, internets et ex-chargé de communication Costy, Mounawar donc, et d’autres. À l’heure de Léspas. Proche de l’ancienne équipe, où nous mettons sous presse, le projet a déjà il entend y maintenir l’esprit populaire, levé près de 34 000 $. combatif et artisanal du lieu.

MERCATO

La programmation définitive du Théâtre sous les Arbres ne sera complétée qu’en février, restez branchés.

Pour planter votre petite graine, une seule adresse : Indiegogo / Sing4comorosforests

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ACTUS

Rapide tour d’horizon de l’actualité du mois

ALTERNATIVES ÉCONOMIQUES

Deux projets culturels réunionnais sont en lice pour le concours national La Fabrique Aviva, qui finance chaque année des initiatives liées à l’économie solidaire. À la clé, une aide financière de 50 000 €.

es Ballades Créatives, c’est une jeune entreprise réunionnaise qui propose des randonnées-spectacles un peu partout dans l’île. L’idée : remplacer les guides touristiques par des comédiens et proposer aux marcheurs, sur des itinéraires plutôt faciles, de découvrir des sites à travers leur histoire, des contes et des performances d’acteur. Il en existe trois pour l’instant, à l’Étang Saint-Paul, La Possession et Vincendo. Et dès février au Volcan et au Maïdo. Ce concept intelligent de

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tourisme culturel se double d’une démarche d’utilité sociale, puisque les Balades comptent se développer en employant et en formant des jeunes aux métiers du spectacle, et sensibiliser ses publics aux enjeux de la préservation de l’environnement. Cette activité pourrait se développer rapidement si Benjamin Clément, le jeune fondateur des Balades Créatives, parvenait à remporter un prix au concours La Fabrique, une émanation des assurances Aviva, qui récompense chaque année une soixantaine de

projets économiques solidaires à hauteur de 500 € à 50 000 €. Avant de rejoindre les rangs des 60 finalistes, Les Balades Créatives doivent passer une première étape en recueillant le maximum de votes du public sur la plateforme en ligne du concours (voir ci-dessous). Même concours, autre (plus gros) candidat : La Raffinerie. Porté par les fondateurs l’association Les Rencontres Alternatives, ce projet vise à transformer une friche industrielle sucrière de Savannah, à St-Paul, en centre culturel et économique alternatif. 2000 mètres carrés de bâtiments répartis sur un grand espace pour accueillir un café culturel, des ateliers associatifs, une recyclerie où l’on pourra par exemple venir transformer des encombrants en mobilier à la mode, des jardins pédagogiques, une salle d’expo, et des boutiques éphémères pour les créateurs locaux. Le tout est associé à un programme d’insertion qui vise à créer des emplois durables pour des chômeurs longue durée et des jeunes en contrat aidé. C’est ambitieux, utile, ça fait avancer les choses dans une zone contrastée où se côtoient des enseignes de grande consommation, un quartier très défavorisé et une partie du Parc Naturel de l’Étang. Et le plus chouette, c’est qu’à ce stade, vous n’avez pas à choisir entre les Balades Créatives et La Rafinerie, puisque vous pouvez voter pour les deux jusqu’au 19 février ! Les Balades Créatives : lafabrique-france. aviva.com/voting/projet/vue/974 La Rafinerie : lafabrique-france.aviva.com/ voting/projet/vue/187

BILAN À LA MIJOURNÉE

180

BPM de moyenne, des gimmicks de guitare simples et bruyants, et une voix de fille désinvolte comme il faut et bien à l’aise dans la cave punky de la langue de Shakespeare : Thee Orlando’s, groupe de rock figurant dans le haut du panier réunionnais, a sorti fin janvier un premier EP intitulé Middays. Une pochette chevelue qui sent la crise de nerfs, cinq chansons sans fioritures – sèches, droites et tendues. Après l’album de Golgot VR et le bon EP de KilKil l’an passé, l’underground rock local commence à avoir de la gueule sur disque ! Zigzaguer | 11

BIBLIOTHÈQUE

Sous les lunettes de Zerbinette Retrouvez toutes les chroniques de Zerbinette sur www.azenda.re

LES INFÂMES Où ta Zerbinette, trop souvent déçue en 2015 par d’insipides fictions, dégota enfin le roman noir qui lui fit tourner les pages aussi vite que la tête, haletant de ce sombre plaisir oublié.

ertains clichés sont tellement rassurants qu’on aurait presque envie de célébrer leurs retrouvailles. Raison pour laquelle, sans doute, la lecture de l’œuvre Les infâmes, dernier roman noir de la surprenante Jax Miller, plébiscité par Télérama, me fit vivre trois jours durant une bienheureuse résurrection littéraire. Voilà bien longtemps que je n’avais lu avec une telle frénésie, bref, que je n’avais connu l’authentique plaisir tenace que procure une intrigue ficelée sous ta gorge. Et pourtant je te le répète petit lecteur, rien de bien innovant dans cet édifice, côté matières premières : tous les ingrédients de la grande Amérique s’y télescopent savamment, de l’échappée belle en moto dans le Nevada à la course poursuite en voiture de flics, en passant sous les néons glauques d’une cafét’ pour routiers fachos, sans oublier les vierges

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séquestrées dans les effluves citronnés d’une secte champêtre, ni les pérégrinations pénitentiaires du Ricain confit de drogues et de malbouffe. Alors quoi Zerbinette, faut-il en conclure que cette rubrique servira désormais d’alibi aux lectures bas de gamme, fleurant le quai de gare et la tête de gondole de chez WallMart ? Du tout. Gageons au contraire que la formidable Freedom Oliver, personnage central dont le charisme farouche transpire à chaque détour d’intrigue, saura t’attacher à sa cause. Traquée par sa belle famille – truculent portrait des Bidochons revus et corrigés à la sauce ketchup – son épopée ravigote autant qu’elle dépote. Bref, pas de la camelote. Jax Miller, Les infâmes, Flammarion, septembre 2015, 328 p.

CINÉMATCH !

On voit quoi ?

POINT BREAK

ANOMALISA

LE PITCH LE PITCH

Un film d’animation sans animaux qui parlent, sans voitures qui parlent, sans jouets qui parlent ? Avec une histoire d’amour entre un quinqua coach en entreprise et une manageuse des ventes, des dialogues constitués à moins de 40 % d’onomatopées, et une scène de sexe interdite aux mineurs entre des marionnettes animées en stop motion ? Mais… mais WTF ?

Résumons l’état des connaissances humaines : on peut tromper une fois 1000 personnes, mais on ne peut pas tromper 1000 fois une personne. Ce que tentent à présent de découvrir les producteurs de ce remake d’un nanar culte de 1991, c’est : peut-on tromper deux fois plusieurs millions de personnes ? L’intrigue : un cador bronzé du FBI infiltre un groupe de riders suspectés de braquer des banques pour payer leur wax et leur monoï.

LE GENRE

Comédie noire

Film de braquage

L’ÉQUATION

Mary and Max + Up in the air

Fast & Furious + Zot Movie Festival

À SAVOIR

L’auteur de cet ovni est Charlie Kaufman, le scénariste d’Eternal Sunshine… et Dans la peau de John Malkovitch. Anomalisa est son 2e film en tant que réalisateur, après le très étrange et très chouette Synecdoche, New York, qu’on ne saurait trop vous conseiller. Sans doute l’un des imaginaires les plus atypiques et lunaires du cinéma d’aujourd’hui.

On peut déjà anticiper l’un des effets surprenants de cette régurgitation du film de Kathryn Bigelow, sorti il y a 25 ans (si vous avez déjà regardé Point Break en VHS : oui, ça y est, vous êtes vieux) : nous faire rétrospectivement apprécier une performance de Keanu Reeves. Le réalisateur, à peu près inconnu, est impliqué dans quelques uns des plus grands désastres créatifs du siècle, dont l’adaptation de Daredevil avec Ben Affleck.

VERDICT Il paraît que pour la scène de sexe qui a valu à Anomalisa d’être interdit aux mineurs aux USA, on a même ajouté un à un des poils pubiens aux marionnettes, et fait des recherches poussées sur la taille moyenne d’un sexe mâle pour trouver les justes proportions. Même si on n’était pas déjà fan de Kaufman, et même si Point Break ne sentait pas d’avance le crabe mort à marée basse, on choisirait Anomalisa rien que pour voir ça. Zigzaguer | 13

UTILE

DIRTY MANZI te fait la leçon

MORT À L’AZENDA ! Marre de ce prospectus que le Saint-Esprit des Pubeux multiplie sur les présentoirs de nos charmantes boulangeries. Alors oui, c’est gratuit mais est-ce une raison pour nous aveugler de ces couvertures arty vantant des manifestations de soi-disant culture, dont 98% de la population n’a cure ? Quand la pub sous-traite l’info à des journalistes, c’est souvent la Bérézina. Quand ces derniers ne sont même pas accrédités, on appelle ça L’Azenda, le guide zen qui importune les bonnes gens.

a pertinence de son éditorialiste est bien la preuve que le talent se soumet à l’argent, et Dieu sait qu’il coule à flots dans ce prospectus à la main des débiteurs de boissons alcoolisées, sinon ça ferait bien longtemps que cette plume sans égale aurait

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rejoint une vraie rédaction d’investigation comme Zen & Zolie ou le JIR – journaux forcément prestigieux puisqu’ils sont payants et que personne ne les achète – avec un vrai salaire dérisoire de pigiste et un taux de suicide qui a un peu de la gueule.

Vous croyez qu’on en n’a pas assez bouffé de la culture sur nos réseaux sociaux ? Ras-leionf du mausolée numérique pour les Natalia Tiens, parlons-en des autres signatures de ce Cole, Lemmy Kilmister, Michel Delpech, Pierre guide des sorties mal assorti. Des pseudos de Boulez, Michel Galabru, Otis Clay, David blogueurs avec plein de Z qui n’assument pas Bowie. Les vieux meurent, et alors ? Sérieux, leurs vraies identités d’apprentis gratte-pales gars, on est à la Réunion, vous pensez piers, sûrement des fonctionnaires frustrés sérieusement que votre lectorat va vous suivre qui gaspillent leur vaste temps libre à tenter quand vous prétendez que des artistes locaux de se prouver qu’être enseignant ne fait pas valent la peine de mettre la main à la poche d’eux des gens médiocres en écrivant des avis (et pourquoi pas payer pour un agenda cultusnobs sur des spectacles souvent complets rel tant qu’on y est ?), que des compagnies vu qu’ils trustent toutes les invitations métropolitaines prestigieuses vont venir fouler presse. Contractuellement, ce dépliant les scènes de nos petits théâtres en 2016, doit offrir une tribune au quota que l’adaptation Roméo é Julièt local, que l’on nommera plus (lire p. 34) est aussi attendue artistiquement le conteur celle du ballet PreljoSérieux, les gars, que « péi ». Note pour le mois caj, qu’on en a envie de vous pensez prochain : rédiger un savoir que Preljocaj est « Mort à l’adjectif péi » un chorégraphe et pas sérieusement qui pollue tout type un bug de correcteur que votre lectorat automatique, d’écrit insulaire. Certes, que la va vous suivre ? ce jeune auteur nous programmation du Tempo livre des récits exotiques est toujours aussi pointue, très imaginatifs mais qui sont que des plasticiens réunionnais remplis d’approximations orthograexportent leurs œuvres un peu partout phiques dignes d’un sexto de footballeur sur dans le monde, qu’une tripotée de produclesquelles ses pleutres éditeurs ferment les teurs propose une électro de qualité ou que yeux de peur d’être taxés de colonialisme. le maloya puisse influencer des groupes de musique internationaux ? Chaque mois, ces faux mercenaires de la bienséance essaient de nous convaincre Je crois que vous en serez d’accord, il faut qu’il faut être curieux, s’intéresser au attraper ces fieffés scribouillards et les patrimoine, lire ce roman, s’exalter face barricader dans la rédaction de Visu pour les à ce spectacle, se pâmer devant cette obliger à écrire sur des vrais sujets comme exposition alors qu’on leur demande juste les bienfaits du tuning au sein de la cellule de nous donner les dates des concerts familiale, l’attirance pour le sega noise de reggae aux rondavelles de Saint-Leu et la nouvelle Miss Réunion ou cette institution les sobriquets des Djs en vogue dans les qu’est la délicieuse barquette de cari péi. varangues de l’Ouest. Manzi Zigzaguer | 15

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LA BANDE ANNONCE

16 | Découvrir

Les membres de Lékip L’Azenda ont épluché les programmes du premier semestre et vous livrent chacun les deux spectacles ou concerts qui, à leurs yeux, sont immanquables lors de ce premier semestre. La sélecta de François G., Rédac chef

Mansfield TYA 8 juillet | Cité des Arts

e les espérais au Sakifo, c’est le Palaxa qui les invite. Ces deux Nantaises ont sorti l’un des meilleurs disques de l’année 2015. Entre belle chanson, mordant punk, musiques savante, électro pop et violons classiques, on aurait bien du mal à les placer sur une carte, ce qui ne fait qu’épaissir le mystère séduisant de leur Corpo Inferno. La grande classe.

Chassol

25 mars | Théâtre du Grand Marché, ¨ĿÄ¹ұ6ù¿Ý¨øĂĖÄ 26 mars | Le K,ұ¨ĿÄ¹ұ ÝÓұtĬù

e vais être franc : je n’ai jamais trop écouté les disques de ce chouchou-prodige de la critique et des pointus qui propose d’harmoniser le réel – rien que ça – avec son concept d’ultrascore, où il mélange images sonores et composition. Par exemple, le chant enregistré d’un oiseau, réinterprété par un synthé, sert de boucle de départ à un morceau jazz planant intitulé Birds, part 1. Renouvelez l’expérience avec des échantillons sonores enregistrés en Martinique durant des parties de domino, un carnaval, une conversation, et vous obtenez un album, Big Sun. C’est très élégant, vraiment fascinant, mais un tantinet snob selon mes critères habituels… Mais dans un semestre assez morose sur le plan des musiques actuelles un peu recherchées (en dehors de Mansfield TYA), la venue de Chassol est d’autant plus plaisante qu’il proposera deux projets différents. Au Séchoir, il jouera Big Sun, inspiré par la Martinique, tandis qu’au Grand Marché, on entendra les morceaux de son précédent disque, Indiamore, composé à partir de vidéos filmées en Inde. Deux concerts, deux trips. Découvrir | 17

La sélecta d’Antoine, Webmaster

Aldebert

27 avril | Kabardock 28 avril | La Cité des Arts

e te le dis d’emblée, ce semestre, notre île minuscule accueille le plus grand showman de la scène francophone, rien de moins. Je t’imagine déjà, interdit, prêt à feuilleter ton Azenda de long en large pour trouver du Dionysos, du Cali ou, je n’ose y penser connaissant tes goûts raffinés, du Johnny. Foin de ceux-là ! Celui qui enflammera le Kabardock, porté par l’énergie d’un public poussé à son paroxysme s’appelle Aldebert. Aldebert, c’est le type qui, après t’avoir enjoué sur des airs espiègles, te donne presque l’envie de pondre des mômes tant ses albums Enfantillages sont la preuve formelle que la musique pour enfants n’a pas à ressembler à la majorité des atrocités aliénantes qui parsèment le quotidien de vos petites têtes blondes. Avec Aldebert, vous les initiez au rock, à l’humour – que dis-je, à l’esprit ! – et vous laissez même le gamin en vous exprimer ses facéties. Le moyen le plus sûr de ressortir du concert avec ce truc bizarre qui s’appelle le bonheur.

François Morel 17 & 18 juin | Téat Champ Fleuri

on deuxième choix s’arrête sur un spectacle au titre intrigant La Fin du monde est pour dimanche, d’un nom qui a de quoi inspirer la confiance la plus totale puisqu’il s’agit de François Morel, le seul humoriste de Radio France capable de nous tirer les larmes le temps d’une chronique, et d’y arriver plusieurs fois, en plus. Quand on mêle à ce point l’émotion à la badinerie, je peux t’assurer qu’un spectacle sur la vie, la mort et les angoisses entre les deux touchera là où ça fait mal, là où ça fait bien, juste là où il faut pour se sentir mieux.

18 | Découvrir

La sélecta de Zerbinette, Chroniqueuse

Roméo é Julièt

16 - 26 février | Théâtre du Grand Marché, puis en tournée jusqu’en mars dans toute l’île

’ignore encore pourquoi La Réunion semble prise d’une telles frénésie shakespearienne, mais voilà la troisième reprise de la célèbre romance sur notre île en moins de 12 mois. Après Roméo au Kabardock en version comédie musicale, après Juliette et Roméo en version marionnettes au TSA, voici enfin l’adaptation théâtrale, transposée à La Réunion par Lolita Monga. Malgré des répétitions ajournées, des accidents de plateau, les changements d’acteurs en cours de route, les aventuriers du Grand Marché ont trimé avec foi pour garder le cap. Le casting est royal, les teasers sont savoureux et je parie mon tricodpo que le spectacle le sera tout autant.

Réparer les vivants 12, 13 & 16 fév | Téat Champ Fleuri

on second choix se porte sur une oeuvre intimiste et bouleversante, à savoir l’adaptation théâtrale à Champ Fleuri du troublant roman de Maylis de Kerangal : Réparer les vivants. Avec pudeur et courage, l’auteur abordait dans ses pages la question du don d’organe, et décrivait le chemin fragile qui unit deux destins, de la mort à la vie. Il est de ces lectures qui chassent les superficiels tourments autant qu’elles recentrent. Gageons que la mise en scène achèvera de réparer nos insoutenables légèretés.

La sélecta de Manzi, Chroniqueur

Discours à la Nation

Jean-George Tartar(e)

19 & 20 mai | Th. du Grand Marché

n 2014, Fabrice Murgia est venu au Grand Marché avec le Raoul Collectif pour Le Signal du Promeneur, et c’est un des spectacles les plus brillants que j’ai pu voir à la Réunion. Ce solo satirique est un brûlot anti-capitaliste qui va faire grincer les dents et bander les zygomatiques.

4-7 mai | Tempo Festival

’est le monument des arts vivants, le Sâdhu du théâtre de rue. Ce griot blanc a ensoleillé un paquet de mes matinées au festival d’Aurillac sous le majestueux séquoia proche de la Place des Carmes. Son anthologie, Grand Fictionnaire du théâtre de la rue, trône dans mon chiotte cabinet de lecture et donne malicieusement la réplique au Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien nantis d’un autre sage, Pierre Desproges. Découvrir | 19

L’OMBRE DU M 20 | Découvrir

jÙĂĦĂĝұәұPÝ¹î¨Äñұ ¨ññÄ¨Ĭ BAM !

Après 6 ans d’études et 23 millions d’euros de travaux, La Cité des Arts ouvrira officiellement ses portes le 16 février, et deviendra le plus gros centre de création artistique de l’océan Indien.

MASTODONTE Découvrir | 21

En dehors du 104 à Paris, je ne connais pas de structure de ce type en France qui soit comparable en terme de dimensions. » Raphaël Buhot annonce ça sur un ton badin en marchant d’un pas détendu sur un trampoline de métal suspendu 20 mètres au-dessus d’un plancher en béton. Nous sommes sur le grill technique de la plus grande des trois salles de spectacle et d’exposition que compte la Cité des Arts.

et les 10 mètres de hauteur sous le grill où nous nous tenons permettent de faire entrer à peu près n’importe quoi, en dehors peut-être du toupet d’André Tien Ah-Koon et du Cirque du Soleil.

UN MEC PLUTÔT PEINARD À LA TÊTE DE L’UNE DES PLUS GROSSES STRUCTURS CULTURELLES DE L’OCÉAN INDIEN

Vu de l’extérieur, le Fanal Raphaël Buhot est plutôt est ce gros bloc blanc peinard pour un mec recouvert de 6 années, qui a récemment 700 panneaux de longues études, pris la tête de luminescents un chantier express, l’une des plus qui s’éclairent un complexe grosses structures la nuit, comme culturelles de de 23 millions une monumentale l’océan Indien – qui lanterne lactescente d’euros ouvrira officiellement posée au milieu de ses portes dans moins l’ancienne friche indusd’un mois alors qu’une trielle de Jeumont, coincée grande partie du matériel technique entre les voix rapides du Boulevard n’est pas encore livré. À rebours Lancastel. « Chaque panneau peut d’un stéréotype de cadre cultureux être éclairé indépendamment, on peut soucieux d’élégance vestimentaire et régler leur intensité, ce qui permet au d’originalité, il ressemble un peu à une bâtiment de prendre vie. On peut le faire respirer, ou créer des formes pixel- icône normcore, cette contre-tendance marginale apparue en 2009 qui lisées en façade, et les animer. » Vu consiste à s’habiller de la façon la plus de l’intérieur, le Fanal est un immense banale possible : ses cheveux blonds cube modulable à l’envi. Un gradin de 350 places assises se rétracte automa- ni courts, ni longs poussent en dehors de toute idée de coiffure, son t-shirt tiquement en quelques minutes pour blanc uni pas repassé tombe sur un faire de la place à 1200 personnes debout ; une scène démontable permet chino beige qui tombe sur des tennis de créer un plateau de toutes les tailles grises. Le petit ronchis bouillonneux possibles entre 2 et 300 mètres carrés ; de sa vapoteuse meuble ses silences 22 | Découvrir

Il faut presque une heure pour faire la visite guidĂŠe. DĂŠcouvrir | 23

tranquilles. Il est coolos. C’est pourtant ce discret diplômé de Sciences-Po, qui a fait ses armes comme administrateur dans diverses structures culturelles réunionnaises avant d’intégrer la CINOR comme chargé de projet, puis de prendre la direction opérationnelle de la Cité des Arts, qui a suivi les longues études et le chantier express d’un complexe à 23 millions d’euros qui se déploie autour du Palaxa. Un complexe bâti sur les ruines du Zénith voulu par la majorité précédente, dont la première pierre avait été posée juste avant les municipales de 2008 pour tenter d’empêcher l’annulation du chantier en cas de défaite. Arrivée aux commandes quelques mois plus tard, 24 | Découvrir

l’équipe de Gilbert Anette ne s’était servie du parpaing symbolique que pour lester le cadavre et l’envoyer par le fond, où il hante désormais le cimetière tropical des grands projets victimes de l’alternance. « Il n’est pas interdit de penser qu’une grande salle de 6000 places comme un Zénith soit utile ou nécessaire à La Réunion, concède Buhot, mais La Cité des Arts ouvre des possibilités toutes autres aux artistes, puisque notre premier objectif est de les accueillir en résidence. »

LE PALAXA COMPTE INTENSIFIER SA PROGRAMMATION.

LA CITÉ A LA VOCATION D’AIDER À PRODUIRE DES OEUVRES La vocation affichée de La Cité n’est pas de diffuser des œuvres, mais d’aider à en produire. Certes, le centre culturel intègre le Palaxa et compte intensifier sa programmation ; à terme, celle-ci pourra même ponctuellement squatter le Fanal et sa grande jauge pour viser des groupes de plus gros calibre qui ne trouvent pas leur place dans l’économie d’une salle de 600 places. Mais le gros des installations est constitué d’ateliers, de studios et de logements où seront accueillis les artistes. Il faut presque une heure

à Raphaël Buhot pour faire la visite guidée des quelque 23 ateliers d’arts plastiques, studios de spectacle vivant, de répétition et d’enregistrement, appartements et autres salles de réunion, de formation, de stockage, loges, et on en passe. Tout est vaste, propre, classe, avec parquet et canapés Habitat dans tous les coins, salles de bain géantes, ambiances posées. À un moment, Raphaël Buhot me demande si j’entends. Nous sommes seuls dans une salle vide où rien ne se passe, donc je demande : « Entendre quoi ? – Le silence ! On n’est qu’à quelques mètres du boulevard, juste derrière, et il n’y a pas un bruit. »

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On n’est qu’à quelques mètres du boulevard, juste derrière, et il n’y a pas un bruit. 26 | Découvrir

payantes sont depuis toujours un peu La visite rappelle un peu ces scènes paumées dans le stade de rugby de de film américain où un nouveau riche Champ Fleuri, décor cafardeux auquel il super enthousiaste montre à ses potes faut chaque année donner un peu d’altous les gadgets grand luxe de son malure à grands efforts de scénographie, noir à Bel Air avec lit à eau, Corvette au quand la pluie ne transforme pas le garage, TV escamotable et lumières qui dancefloor en pataugeoire. Dès le mois se tamisent quand on tape dans ses d’avril, les Électropicales déplaceront mains. On est bien obligés de trouver la mêlée à Jeumont pour une édition ça cool : les studios d’enregistrement qui pourrait avoir sérieusement de qui sont des cubes de béton encastrés dans le bâtiment avec plancher flottant la gueule. Tous les recoins de cette architecture géométrique et minérale pour une meilleure insonorisation ; appellent les jeux d’éclairage, et les les boitiers techniques partout pour trois salles aux dimensions que chacun des espaces différentes permettent de la cour, jusqu’au de créer facilement toit de la billetterie, Dès le mois des ambiances puisse servir à d’avril, une édition club à l’abri des des projections, des Electropicales aléas météo. accueillir un DJ, qui pourrait avoir Autre festival qui une performance peinait à trouver ou une œuvre ; sérieusement de ses marques dans le restaurant et le la gueule une ville où la nuit bar qui tourneront est dépourvue de cortex chaque jour, midi et soir cérébral, le raout hip-hop du jusqu’à minuit ; la clim à l’eau Big Up posera également ses valises au de mer prévue pour 2018. Le projet mois de juin dans une Cité des Arts trop architectural est béton dans tous les heureuse d’accueillir dans son giron les sens du terme. initiatives existantes.

UN SUPER TERRAIN DE JEU POUR UN FESTIVAL L’un des premiers à l’avoir compris, c’est Thomas Bordese, le directeur des Électropicales. Il y a plusieurs mois, il rêvait déjà de ce « super terrain de jeu » pour un festival dont les soirées

Depuis les premières réunions publiques d’information sur la Cité des Arts il y a plus de deux ans, l’une des questions récurrentes posées par les artistes et les professionnels, c’est de savoir comment l’équipe compte remplir ce lieu gigantesque. La Cité prévoit de mettre à disposition des artistes ses installations, son matériel et ses équipes, mais pas de financer Découvrir | 27

leur temps de résidence. Techniciens, soutiens administratifs, conseil, conception et réalisation des supports de com : les projets coproduits seront accompagnés par une équipe d’une dizaine de permanents à leur disposition, mais une compagnie qui voudrait y préparer sa nouvelle pièce de théâtre devra trouver ailleurs l’argent pour payer ses acteurs. Ce principe de fonctionnement fait craindre aux sceptiques que le laboratoire dernier cri reste une coquille vide. Raphaël Buhot, lui, n’est pas inquiet : « Sur le premier semestre 2016, on a un taux d’occupation de 90 %. Le deal est très bien compris : les artistes ne touchent peut-être pas d’argent en cash, mais ils sont 28 | Découvrir

suivis et aidés dans tous les aspects de leur projet, dont la recherche de financement si nécessaire. Par ailleurs, toutes les coproductions sont ensuite diffusées, et les artistes touchent alors des cachets ou perçoivent des droits d’exposition. De tous les défis auxquels on va devoir faire face, trouver des gens pour venir occuper la Cité des Arts n’est pas celui qui me semble difficile. »

TOUT ÇA N’EST PAS TROP BEAU (SOUS-ENTENDU : POUR CE QUI S’Y FERA) ?

LA CITÉ DES ARTS EN CHIFFRES Centre culturel dédié à la création réunionnaise, la Cité des Arts regroupe des salles de spectacle et d’exposition, des studios de répétition et d’enregistrement, mais aussi un bar et un restaurant, une boutique et des appartements pour les artistes en résidence. TRAVAUX 23,5 millions d’euros partagés par la CINOR (65 %), la Région (11%), la Ville de St-Denis (11%) et l’État (13 %). BUDGET 3,5 millions d’euros annuels, dont 3 millions de subvention et 500 000 € de recettes d’exploitation.

L’un des autres problèmes ne dépend malheureusement pas entièrement de Raphaël Buhot ou de ses équipes, constituées à tous les postes clefs de professionnels aguerris et respectés à La Réunion. Un artiste n’a pas besoin d’un canapé Habitat et d’une douche à l’italienne pour produire un chef-d’œuvre, et s’il en était besoin, les bureaux de L’Azenda sont bien la preuve que le plus moderne confort de travail peut accoucher de stupidités. Il y a peu de doutes sur le fait que des artistes entreront à la Cité des Arts, reste à savoir quelle sera la qualité de ce qui va en sortir. Il y a bien sûr un peu de jalousie derrière les remarques de ceux qui, dans un landerneau

3 GRANDES SALLES ћұLe Fanal salle polyvalente de dernière génération, de 350 places assises à 1200 places debout, pouvant accueillir tous types de spectacle ћұLe Palaxa salle de concert de 600 places, dédiée aux musiques actuelles ћұLe Banian salle d’expo de 240 m2 1 BAR & 1 RESTAURANT Ouverts tous les jours midi et soir, le restaurant et le bar de la Cité des Arts seront exploités par un gestionnaire externe. Au restau, le prix moyen de l’assiette sera compris entre 12 et 20€ pour une cuisine variée. Le bar fera

aussi office de snack, avec une gamme de prix plus abordable. 1 BOUTIQUE CULTURELLE On y trouvera des disques et des livres, mais aussi le merchandising de la Cité des Arts. 4 APPARTS De type T1, avec possibilité de lits jumeaux, pour accueillir les artistes en résidence. MUSIQUE 6 studios, dont 2 cabines d’enregistrement et 1 atelier de MAO. Les studios de répétition sont ouverts à tous au tarif de 10 € de l’heure. ARTS VIVANTS 5 studios réservés aux artistes résidents ARTS PLASTIQUES 8 ateliers réservés aux artistes résidents PARKING 350 places. Les jours de grande affluence, le terrain vague situé juste derrière la Cité pourra servir de parking marron. Découvrir | 29

souvent contraint de travailler avec des équipements dépassés sinon pourris, se demandent à demi-mot si tout ça n’est pas trop beau (sous-entendu : pour ce qui s’y fera). Mais les questions posées sont légitimes.

voquer des échanges avec les autres structures réunionnaises (ça semble bien parti), mais aussi nationales, et devra donc se montrer capable de séduire des programmateurs. Ensuite, pour se renouveler, elle va devoir attirer des artistes de la zone et de Métropole, LA RÉUNION DISPOSE ce qui en l’absence d’incitation financière pourrait être délicat. D’autant D’UN LARGE VIVIER qu’elle se veut d’abord un outil de D’ARTISTES TRÈS territoire, ce qui implique qu’elle TALENTUEUX, MAIS privilégiera clairement les créateurs IL N’EST PAS ILLIMITÉ. réunionnais, et n’accueillera les autres que si leur projet en tient compte, que À raison d’une centaine de résidences ce soit par des collaborations prévues chaque année, La avec des gens du cru ou Cité des Arts aura bien en abordant des sujets vite fait le tour des Une fois un pertinents. créateurs locaux spectacle créé, susceptibles d’obencore faut il Mais le plus gros tenir une reconnaisparvenir à le enjeu est, comme sance nationale, faire tourner souvent dans la voire internationale, culture, celui du indispensable pour suffisamment. public. La Cité des Arts légitimer l’existence compte attirer chaque une structure de cette année plus de 40 000 personnes. envergure. Cette question est ici Elle va donc devoir recruter ses fidèles doublement cruciale. D’abord, de l’avis bien au-delà du cercle des pointus général, le plus gros problème pour intéressés par les work in progress et les professionnels locaux du spectacle la création locale. La solide équipe vivant n’est pas tellement de trouver de quatre médiateurs culturels mise des lieux susceptibles de les accueillir en place depuis déjà plusieurs mois en résidence – à quelques dizaines témoigne du soucis que porte le de mètres de la Cité des Arts, dans le quartier de Patate à Durand, ils peuvent projet à la question des publics. Mais travailler au corps les habitants du déjà trouver refuge et conseil à La Fabrik. Le gros problème est plutôt, une quartier voisin de Patate à Durand ne sera sûrement pas suffisant. Il faudra fois un spectacle créé, de parvenir à le sans doute, aussi, appâter le grand faire tourner suffisamment. Pour offrir public avec des têtes d’affiche pas des débouchés aux créations qu’elle accueille, la Cité des Arts va devoir pro- forcément très assorties au reste de la 30 | Découvrir

programmation. On pourra s’en rendre compte dès la semaine d’ouverture puisque le grand nom choisi pour lancer ce réacteur nucléaire de l’invention artistique n’est autre que Tonton David, gloire presque éteinte du raggamuffin à la française qu’on espérait, un peu, ne plus avoir à souffrir.

40 000 PERSONNES À ATTIRER PAR AN. IL VA FALLOIR RECRUTER BIEN AU-DELÀ DES INTÉRESSÉS À LA CRÉATION LOCALE. Le mélange des genres est sans doute inévitable à La Cité des Arts, et les puristes le diront toujours indigeste. Mais on peut aussi trouver qu’il fait partie du charme puissant d’un projet où, par dessein, toutes les disciplines et tous leurs créateurs se croiseront et échangeront en permanence.

FESTIVAL

Professionnels ou amateurs, peintres et DJs, circassiens, théâtreux, danseurs, sculpteurs, et même Tonton David : rassemblés dans un village conçu pour qu’ils se rencontrent, pour que toutes leurs interactions et leurs fantaisies soient rendues techniquement réalisables, et pour permettre au public de venir les découvrir. La Cité des Arts ne réglera pas à elle seule tous les problèmes de la création à La Réunion, mais elle propose une façon inédite d’y envisager la culture : un lieu de vie ouvert tous les jours et surtout toutes les nuits, de 9h à minuit, où l’on peut passer simplement boire un verre ou casser la croûte et tomber sur une expo ou une performance, assister en direct à la grande conspiration des artistes qui, on l’espère, sauront imaginer ensemble des œuvres à la hauteur du lieu. La promesse est certes dure à tenir, mais les moyens sont là et elle est assez belle pour qu’on succombe à l’envie d’y croire. Y a plus qu’à. FG

Semaine d’ouverture

16 au 21 fév. 9h-0h | St Denis | Cité des Arts | Gratuit

6 jours de marathon pour permettre au public de découvrir tous les espaces et toutes les possibilités de la Cité des Arts. Journées portes ouvertes de 9h à minuit avec, à partir de 18h, des spectacles en déambulation dans la Cité, des concerts en salle ou en plein air, des spectacles de danse, cirque, conte ou théâtre, des sound systems, un bal chorégraphique et des projections de photographies. Bref, une sorte de festival, dont la surprenante tête d’affiche est Tonton David, mais qui permettra aussi au public de découvrir des créations réunionnaises récentes : les adaptations de Tchékov en créole par la compagnie Sakidi ; Des#Routes, le premier spectacle de la très contemporaine Cie 3.0, où la danse se confronte aux arts visuels ; ou un spectacle de la Cie Cirquons Flex pour finir, fleuron du cirque contemporain dans l’océan Indien, et artistes associés de la Cité des Arts pour les deux ans à venir. Programme détaillé à retrouver sur www.azenda.re Découvrir | 31

À VENIR AU THÉÂTRE DU GRAND MARCHÉ 2 RUE MARÉCHAL LECLERC ST-DENIS WWW.CDOI.RE T. 0262 20 96 36 LOCATION@CDOI-REUNION.COM

theatre.cdoi Tcdoi

OUVERTURE(S) PRÉSENTATION DE SAISON

LE 02 FÉVRIER SHAKESPEARE ADAPTATION DE KENNETH BRANAGH

WEST SIDE STORY PROJECTION

LE 11 FÉVRIER DE ROBERT WISE ET JEROME ROBBINS VO SOUS-TITRÉE EN FRANÇAIS EN PARTENARIAT AVEC LA LANTERNE MAGIQUE

VICTOIRE MAGLOIRE DIT WARO THÉÂTRE

LES 03, 04 ET 07 MARS DE SULLY ANDOCHE ET BARBARA ROBERT KONPANI IBAO

LES 16, 18, 19, 23, 25 ET 26 FÉVRIER

THÉÂTRE

Roméo é Julièt DE WILLIAM SHAKESPEARE ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE LOLITA MONGA CENTRE DRAMATIQUE DE L'OCEAN INDIEN

RÉPÉTITIONS

MORTS, REMORTS ET REREMORTS Roméo & Juliette n’ont pas fini de mourir ! Alors que 2016 marque le 400e anniversaire du décès de William Shakespeare, les adaptations de la tragédie pleuvent pour rythmer une saison qui marque en France le renouement du théâtre avec les grands récits. La Réunion n’est pas en reste, avec trois visions très différentes du mythe à découvrir entre février et mars. Danse, théâtre ou marionnettes. Dans le futur, dans le 974 ou la tête dans le sac : c’est vous qui choisissez la sauce.

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THÉÂTRE

Roméo é Julièt

ROMÉO & JULIETTE DANS LE 974

Pour sa dernière création à la tête du Grand Marché, Lolita Monga tente une première : transposer le mythe amoureux de Shakespeare dans La Réunion d’aujourd’hui. Entretien et mots-clés pour en savoir plus.

vec ses tapis de fleurs à foison, ses teaINSTINCT sers vidéo stylés bien vendeurs et une MAMAN ћ MORT tournée partout à La Réunion, Roméo é Julièt a des airs de blockbuster créole et quelques « Je venais de terminer la précédente créaatouts dans son bertel. À commencer par un tion, Onoma. On commençait juste à jouer la casting de 12 comédiens où l’on retrouve pièce, j’étais là en train de fumer une cigaquelques fines bouches de la scène insulaire rette, et Maël et Nicolas (respectivement – Olivier Corrista, Sylvie Espérance, directeur adjoint et administrateur Dominique Carrère ou le conteur Réinventer au Grand Marché, NDLR) sont Sergio Grondin. Cette turbusortis du bureau pour me lente adaptation réinvente Vérone en quartier dire : « Lolita, on doit boucler Vérone en quartier portois, portois. Mélanger le budget, il faut vraiment mélange théâtre et bal la théâtre et bal la qu’on sache tout de suite sur poussière, sorcellerie et quoi on part pour la saison poussière datura, parle d’assimilation, prochaine ». J’ai dit Roméo de conflits de voisinage et du & Juliette. C’est sorti tout seul, à love mortel entre une gyal do miel et l’instinct. Après coup, on trouve toujours un joli kanyar. À un mois de la première, alors des raisons. Par exemple, comme Roméo que la pièce commence à prendre forme, et Juliette, mes parents se sont mariés en nous avons rencontré Lolita Monga pour en cachette. Mon père était issu d’une famille savoir plus. Voici quelques mots-clés pour blanche propriétaire de terres dans les hauts, savoir où vous mettez les pieds. ma mère était pauvre et de couleur, et le fait qu’ils tombent amoureux n’était pas toléré. Découvrir | 35

finit, les gens viennent les voir mourir. Et chacun a sa vision de cette pièce. La mienne est nourrie par une image. Quand j’étais gamine, un jour, je suis partie danser à Cœur Saignant, au Port. À l’époque, ce quartier, c’était encore des vieilles cases en bois sous tôle. On est allé là-bas un samedi après-midi dans la famille de ma mère, et je m’en souviens très bien parce que c’était une rupture totale avec ma vie quotidienne. Chez moi on parlait français, et je débarque là-bas dans une case où tout le monde parle créole, où on mange dans les feuilles bananes, où on danse le maloya… Et je rencontre un garçon qui dansait super bien, et je passe l’après-midi à danser avec lui, et il faisait super chaud… C’est sans doute L’amour C’est le genre d’histoire l’un des endroits les plus dure toute qu’on voyait encore souvent chauds de La Réunion, dans à La Réunion au début des la vie, OK – quand tous les sens du terme, Cœur années 60. Il y a aussi dans on meurt jeune. Saignant. Et dans Roméo & cette pièce un rapport à la Juliette, c’est un peu ça : ça se nature, à la magie, au soleil qui passe à Vérone, dans cette ville me plaisent. Et puis tout le monde italienne écrasée par la chaleur de l’été, trouve que c’est une très belle histoire où des jeunes se rencontrent en dansant. d’amour, mais il y a chez Shakespeare cette Quand Shakespeare décrit l’ambiance de idée qui me plaît : l’amour dure toute la Vérone, moi je vois Cœur Saignant. » vie, OK – quand on meurt jeune. Parce que Roméo & Juliette, quand tu regardes la chroPIQUETTE nologie de la pièce, c’est fulgurant : tout se CHAMPOMY ћ MALOYA passe en quatre petits jours. En quatre jours et quatre nuits, ils se rencontrent, tombent « Pour décrire les deux familles ennemies, amoureux, se marient, et se suicident. » les Capulet et les Montaigu, Shakespeare parle de « Deux anciennes Maisons d’égale CŒUR SAIGNANT dignité ». Mais pour moi la différence, c’est CHALEUR ћ DANSE que les Capulet pètent plus haut que leur cul. Je me souviens d’avoir été aux Camélias un « Les données de départ quand tu montes jour il y a longtemps, pour une pièce. Je suis Roméo & Juliette, elles sont simples : tout le monde connaît l’histoire, sait comment elle se avec un habitant, qui m’explique que chaque 36 | Découvrir

les valets se plaignent de leurs conditions barre d’immeuble a un surnom. Il me dit que de travail. Il a fallu adapter parce que la là-bas, c’est les Kiravi (une vieille marque pièce contient des références d’époque à la de vin de table bas de gamme aujourd’hui monnaie qui ne sont pas compréhensibles disparue, NDLR). Et que là-bas, c’est les aujourd’hui. Du coup chez moi, les valets Barons d’Arignac. Chaque bâtiment avait un des Capulet se plaignent de ne même pas surnom qui indiquait la prétention sociale gagner le RSA, par exemple. Je n’ai vraiment des habitants en fonction de la qualité de ce réécrit complètement que les échanges entre qu’ils buvaient. Et entre chaque immeuble, Roméo et Juliette. Je voulais qu’ils se parlent c’était la guerre. Pour moi, les Capulet, c’est en créole parce que pour moi, le créole, c’est les Champomy. Une famille créole pas plus la langue de l’amour. Ça n’a pas été très dur riche que les autres, mais qui se trouve plus de trouver des équivalents aux images de respectable, qui est plus dans l’assimilation. Shakespeare, parce que le créole est une Pour schématiser, les Capulet, c’est la famille langue très imagée. J’aime tellement cette séga, pour eux pas question de danser sur langue que je trouve que les dialodes tambours posés dans la terre ; gues entre Roméo et Juliette les Montaigu, c’est la famille sont encore plus beaux que maloya. Des clans qui s’emLes Capulet, dans Shakespeare. » brouillent pour des petits c’est séga ; les riens quand ils se croisent sur la place du marché. » Montaigu, c’est

maloya.

« Je me suis basée sur différentes traductions, en restant souvent fidèle au texte. J’ai coupé dans la fin, mais ça tout le monde le fait, parce que ça n’en finit pas. Après la mort de Juliette, ça dure encore des plombes avec des rebondissements interminables. Là, quand Juliette meurt, la pièce meurt avec elle. La langue de Shakespeare est très variée parce qu’il voulait écrire pour tout le monde, aussi bien les nobles instruits qui venaient au Globe que les valets et le public plus populaire. Donc tu as ces passages très beaux, très poétiques, mais tu as aussi des moments un peu vulgaires, des scènes de comédie où

LANGUE ћ IMAGES AMOUR

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TROUPE ћ ABÎME SOLIDARITÉ « Roméo & Juliette est une pièce qui parle beaucoup du théâtre lui-même. Shakespeare mentionne sans arrêt des costumes qui sont trop lourds, parle de Roméo qui refuse de mettre ses souliers, glisse sans cesse des références critiques sur les coulisses et la lourdeur technique du théâtre. Je voulais garder cette mise en abîme. Ce qu’on voit sur

DANSE

scène, c’est une troupe de théâtre ambulante en train de jouer Roméo & Juliette : les portants de costumes sont sur le plateau, les éléments de catering pour les comédiens de la troupe sont utilisés comme décor… Je voulais qu’on sente un peu la bricole, et surtout l’esprit de troupe. J’ai 12 comédiens tous très différents où toutes les générations et toutes les origines sont mélangées, mais j’aimerais qu’on sente, à la fin du travail, qu’un esprit d’entraide et de solidarité s’est noué entre eux. »

Roméo & Juliette, du Ballet Preljocaj

24 fév. - 27 fév. 19h | St Denis | Téat Champ Fleuri | 32€-16€

ROMÉO & JULIETTE DANS LE FUTUR

electure d’une création de Preljocaj dont la première version remonte à 1990, ce ballet n’est pas vraiment situé dans le futur. Le chorégraphe, d’origine albanaise, voulait plutôt transformer le Vérone de Shakespeare en une allégorie des régimes totalitaires du bloc soviétique, où le conflit familial qui sous-tend l’œuvre se muait en lutte des classes opposant les milices du pouvoir à une horde de SDF. Mais la personnalité très forte et le style du dessinateur Enki Bilal, concepteur des costumes et des décors du spectacle, plongent la scène dans une ambiance de science-fiction débraillée. Plus qu’une vision futuriste, le Roméo & Juliette d’Angelin Preljocaj est une dystopie, un monde parallèle où la tragédie romantique et la partition de Sergueï Prokoviev servent de trame à une critique de l’autorité policière et à un hommage aux énergies résistantes de la jeunesse.

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PÉNULTIÈME ћ AVENIR SUCCESSION « En décembre, j’arriverai au terme de mes trois mandats à la tête du Centre Dramatique, et je passerai la main. J’avais déjà monté des grosses pièces avant d’arriver au Grand Marché, mais depuis que j’y suis, j’avais fait très attention à ne pas siphonner tout le budget pour mes créations. Pour finir, je me suis dit que pour une fois, je pouvais faire un « grand truc ». Du coup au 2e semestre, on fera la fête, on fera des lectures, mais il n’y aura pas de nouvelle création avant mon départ. Partir

MARIONNETTES

sur une histoire d’amour, c’est bien, je trouve ! Même si je sais déjà que ma première pièce après mon départ se fera ici, puisque ça fait partie des choses qui sont prévues dans le cadre des fins de mandat dans les Centres Dramatiques. Mon successeur au CDOI sera choisi dans le courant de l’année, et je n’ai pas de préférence ou d’avis sur qui devrait s’y trouver, ni d’où il devrait venir – d’ici ou d’ailleurs. J’aimerais simplement que ce soit quelqu’un qui prenne soin du lieu, du personnel, qui permette d’apporter des choses au théâtre réunionnais et qui ait à cœur de préserver tout le travail qu’on fait auprès des habitants des quartiers voisins. »

Juliette & Roméo

29 fév. 10h & 13h30 | St Denis | Théâtre Canter | 5€ (séances scolaires)

ROMÉO & JULIETTE DANS UN SAC

ernière invention de la Cie Acta, Juliette & Roméo est une version raccourcie à une heure qui a pour objectif d’expliquer aux enfants à quel point le monde des adultes est une chose cruelle et idiote – une base d’éducation saine. Pour ce faire, le spectacle vise l’épure, sur le fond comme dans la forme, en s’inspirant du procédé très rudimentaire de la marionnette sac (un sac de tissu pour faire le corps, une tête en papier mâché) que les habitués du Tempo connaissent sans doute déjà, puisqu’on retrouve une démarche similaire chez la compagnie nantaise Garrin-Troussebœuf, invitée régulière du festival. Découvrir | 39

RENCONTRE

Q6t AVEC LE TEMPS COMME COMPLICE

On se souvient tous du jour où l’on a appris qu’Anis était venu s’installer à La Réunion, mais qu’il ne voulait plus entendre parler de musique. Autrefois complice d’un carton au hit parade, le vent ne portait plus que la rumeur triste d’une errance alcoolique sur le front de mer de St-Leu et, avec le temps, on avait presque fini par s’habituer à voir ce chanteur aussi talentueux que célèbre rouler bourré en VTT à l’ombre des filaos. Jusqu’à ce qu’il annonce son come-back, en fin d’année dernière.

inq ans. Il aura fallu cinq longues années pour que le gadjo décalé du val d’Oise annonce son retour. Lui pour qui la scène constituait la meilleure partie du fourbi musical n’avait guère foulé que celle des Francofolies en 2012, maigre oasis d’une interminable traversée du désert qui l’a rendu zonard du Kartié Trwa Lèt. Puis il a été question d’une date, le 20 novembre 2015 au Copabacana, et d’une tournée au répertoire enrichi dont il ne dira rien.

morceaux avant de les présenter. Je garde la surprise pour ceux qui viennent au concert. » Il dit quand même passer ses journées à gratter et accepte de lâcher de vagues informations sur ses nouvelles compos : bien sûr qu’on retrouvera cette caution autobiographique, bien sûr qu’il gardera son phrasé caractéristique et bien sûr que La Réunion aura eu un Je garde C’est que le lascar impact sur le crooner la surprise pour cergyssois. « Les a son caractère, les ceux qui viennent lieux dans lesquels lunettes de soleil vissées sous le crâne je vis ont toujours au concert rasé, les trapèzes une influence. Après tatoués et les muscles je garde mon identité, tu qui débordent du marcel, tout vas pas trouver de trace de en lui souligne la dégaine du Ruskov Maloya dans ma musique. J’en écoute avec qui on ne badine pas. Il n’hésite mais je la laisse aux spécialistes. J’ai d’ailleurs pas à balayer les questions assez de respect pour les musiques qui l’emmerdent, il n’est pas du genre traditionnelles pour pas me déguiser, à se forcer. Surtout, il a ses principes, ça n’intéresserait personne. Il y a de intimement liés à sa relation au très bons chanteurs de Maloya ici, public : « Je n’aime pas parler des laissons-leur le Maloya. » 42 | Découvrir

Cette préférence pour la représentation date du métro parisien qu’il n’a lâché qu’avec peine, ses premiers cachets le rémunérant moins que les séances dans les transports. Admiratif de Calloway, Sinatra et Screamin’ Jay Hawkins, le chanteur du 95 se revendiquait déjà des crooners, moins par réelle appartenance à la tradition des balladistes américains que pour défendre un terme jugé ringard. « Moi, je trouvais ça classe. C’est pour ça que c’est resté. Myriam, ma manageuse, a toujours dit en parlant de moi « le crooner », c’est humoristique, affectif et c’est un petit clin d’œil à mes débuts. »

Sans roulèr ni kayamb, il proposera le 12 février prochain un piano-voix avec Fabio Marouvin, dalon virtuose responsable d’une chair de poule généralisée au moment de jouer Dans tes yeux, lors du concert de reprise. « C’était un bon concert, juge Anis. J’étais surpris de voir une telle foule se ramener. » Il retrouve cette formule qui permet de cueillir l’auditoire de bout en bout, il retrouve la magie de l’échange et les sensations inhérentes au spectacle. « Le trac n’a pas changé. C’est vraiment ce sentiment où tu remets tout en question. Tu es À part cette référence à son à trente minutes de ton identité artistique, il concert et t’es limite en évite de regarder son Je suis un train de te dire « J’me parcours, n’écoute casse » parce que jamais ses chansons, peu moins con, t’as une espèce de déteste se voir en mais je suis frousse qu’il faut photo et vidéo, prétoujours con mettre à profit. Toutes férant de son propre les fois où j’ai pas eu aveu contempler « la le trac avant de monter cambrure, les petites sur scène, c’était de mauvais fesses qui dépassent » des surconcerts. » Celui-ci ouvrait sous feuses que de se comparer à l’Anis de les meilleurs auspices une tournée la décennie précédente. « En dix ans, précédant de loin un prochain album il s’est passé des trucs. C’est sûr qu’il attendu pour fin 2016, peut-être va y avoir une évolution artistique. 2017. « Un retour par la scène, c’est Tout ce que je peux dire par rapport assez logique, c’est par là que tout se à ce que j’étais à trente ans c’est passe. J’aime pas tellement le travail que je suis un peu moins con, mais je en studio. Il y a quelque temps, les suis toujours con. J’ai un peu plus de albums étaient déjà un prétexte pour bouteille, c’est tout. » Ceux qui l’ont vu faire de la scène, c’est encore plus errer du côté des rondavelles savent une carte de visite maintenant. » ce que l’expression recèle d’ironie. Découvrir | 43

Le gadjo a enquillé la bibine au mètre cube dans une spirale d’autodestruction liée, entre autres épreuves, au décès de sa mère. S’abandonnant au vice distillé dans ses textes, on le retrouvait parmi les épaves du front de mer, l’usure lamentable comme ultime spectacle.

que dans une capitale européenne où j’aurais pu aller beaucoup plus loin. Les gens voyaient bien que j’étais pas du tout bien dans mes pompes mais personne ne m’en tenait rigueur, au contraire ils m’encourageaient à aller mieux. »

Cette mise au verre vert, il la reconnaît Mais la débâcle derrière lui, il se comme un besoin, comme un remède dit fin prêt à sortir le troisième et à la lassitude des tournées intenses, dernier disque qu’il doit encore au une émancipation vis-à-vis du tumulte label Parlophone, et à relever le défi d’un métier d’artiste qu’il avait plutôt délicat du retour : « Après cinq ans choisi pour aller à son rythme. « Si de rupture, dans le milieu, on n’est je suis rentré dans la musique, plus personne. J’ai des c’est pas pour avoir des choses à me prouver horaires. Maintenant, Je suis et j’ai des choses je reviens dans les content que à prouver à mon bacs et il faut quand public. J’espère, et je même faire avec les cette dérive se prends l’engagement règles du jeu. Dans soit passée à d’être à la hauteur. ce truc qui s’appelle La Réunion Régulièrement, je la musique, si tu te croisais des personnes professionnalises, tu as qui me demandaient : « Ben certaines obligations. J’ai eu alors, comment vas-tu ? Quand est-ce le luxe de pouvoir casser le rythme que tu reviens ? » et j’étais pas en album-tournée-album-tournée mais mesure de leur répondre. Maintenant, j’ai pas la prétention de botter le cul je suis en mesure de leur répondre. » au business. Ça s’appelle être proÀ l’issue de la tourmente, il exprime fessionnel. Je vais essayer de sortir le d’ailleurs une certaine gratitude meilleur album possible, un truc dont pour ceux qui l’ont côtoyé durant ces je serai fier. Si je le fais pas comme heures éthyliques. « Je suis content ça, je me sentirai mal… » que ces années de dérive se soient ADE passées ici, dans un contexte aussi bienveillant que La Réunion plutôt MUSIQUE

Anis

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PROGRAMME DE SAISON ET INSCRIPTION NEWSLETTER INFOS, RÉSERVATIONS www.lesechoir.com SUR WWW.LESECHOIR.COM 0262 34 31 38

FÉVRIER

TRICODPO

"TRICODPOSCOPIE"

1ère partie : Dolorès SAMEDI 6 FÉVRIER 20h / Le K Soirée d’ouverture

PAR LE BOUDU

BONAVENTURE GACON

JEUDI 11 FÉVRIER, 19H VENDREDI 12 FÉVRIER, 20H SAMEDI 13 FÉVRIER, 20H Le Séchoir Piton Arts du clown

MARS

ROMÉO É JULIÈT

CENTRE DRAMATIQUE DE L'OCÉAN INDIEN VENDREDI 4 MARS Départ bus le Séchoir Piton, 18h30 Spectacle au Théâtre Luc Donat du Tampon, 20h Théâtre

CHASSOL “BIG SUN”

1ère partie : Dyalo Dyalo SAMEDI 26 MARS 20h / Le K Jazz, groove, image, maloya

INFOS, RÉSERVATIONS www.lesechoir.com 0262 34 31 38

LE VOYAGE EXTRAORDINAIRE LA GROSSE SITUATION

VENDREDI 26 FÉVRIER, 20H SAMEDI 27 FÉVRIER, 20H La Ravine Théâtre Hors les murs

REGARD CRITIQUE

LES MOUKATS FANTASTIQUES Avec Tricodposcopie, les zigotos de Tricodpo ont inventé le comedy rock créole : un concert parodique où tous les tics de la musique réunionnaise sont tournés en dérision.

MUSIQUE

Tricodposcopie

6 février 20h | St-Leu | Le K | 16€-13€

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n concert, la poignée de secondes qui sépare la fin d’une chanson du début d’une autre est toujours casse-gueule, un peu comme un blanc dans une conversation entre deux inconnus. Dans ces moments-là, il y a deux grandes catégories d’artistes. Il y a les timides, les mal-à-l’aise – ils se grattent la gorge en regardant leur pédale d’effet le temps que ça passe, disent merci avec une voix si petite qu’on se demande comment elle peut servir à chanter, bredouillent des commentaires sur l’origine de la chanson qui vient ; et puis il y a les autres, ceux qui s’engouffrent dans ces silences, en jouissent, en jouent, comme si la musique elle-même n’était qu’un prétexte à ces échanges plus ou moins longs et spontanés avec un public pas toujours très réceptif (« ET UN PEU DE MUSIQUE, C’EST POSSIBLE ? »). Le cas d’Erick Lebeau a toujours été particulier.

La malicieux barbu aux commandes de Tricodpo a longtemps semblé attiré par ces vides comme un suicidaire par le parapet, en même temps effrayé et euphorique, au point parfois de s’y plonger bavardement sans qu’il sache bien lui-même où il allait retomber. Symptômes d’une verve à laquelle l’écriture et la chanson ne peuvent servir de seul exutoire, ses prises de paroles L’évolution récente aléatoires étaient souvent drôles de Tricodpo confirme mais longuettes et, parfois, hasardeuses. On pouvait y voir les une tendance aux coups de gueule, les moqueries débordements et les séances d’autodérision s’y faire la course comme des gamins dont on sent bien qu’à la longue, ils vont se prendre les pieds dans le tapis. L’évolution récente du groupe confirme cette tendance au débordement, ce désir d’ouvrir l’espace entre les chansons comme on écarte de force les portes d’un ascenseur qui se referme Découvrir | 49

grillant des clopes puis changer de costume devant tout le monde et revenir sur le devant dans la peau d’un nouveau personnage – conférencier en débardeur, toaster kanyar, fonnkézèr maoul, etc. Une succession bordélique de chansons, de saynètes, de sketchs et de fictions où sont jetées, dans un même cabaret foutraque, toutes les drôles d’idées qui foudroient les caboches de la bande lors de ses « apéritifs de travail ». UNE COMÉDIE MUSICALE PARODIQUE SUR LA MUSIQUE ELLE-MÊME

Le soir de la première, en fin d’année dernière sous les badamiers qui ombrent la petite scène du Téat Plein Air, il était à peu près clair que Tricodpo ne possédait pas encore toutes les solutions aux problèmes que lui pose sa propre inventivité. Il Tricodposcopie, leur dernière fallait souvent se contenter création présentée pour la de voir s’éclairer l’ampoule Un concert première fois en fin d’année ingénieuse derrière un théâtral au dernière au Téat Plein Air spectacle qui peine à formidable et choisie pour lancer la rendre toute la lumière. Voir toupet saison 2016 du Séchoir, est débarquer le chœur sénile la grosse bête de foire née et claudiquant de l’École du de ces mutations. Visez donc : Fémur sous assistance médicale, une comédie musicale parodique sur pied-de-nez grolandien à cette mode la musique elle-même, où toutes les scènes des chorales d’enfants que l’on a vues ces réunionnaises – séga, ragga, reggae, maloya dernières années flanquer tout ce que l’île militan – seraient moquées sur le fond, compte de grands chanteurs, est tout à fait mais surpassées dans la forme. Un concert ravissant. Mais la scène, bondée pour cette théâtral au formidable toupet durant lequel grand-guignolesque apothéose gospel, peinait Givran ne quitterait plus la scène mais la à s’exciter avec la frénésie et le spontané squatterait non stop, profitant des moments nécessaires pour mériter son paroxysme où sa présence n’est pas requise pour jeter déjanté, une hécatombe aussi absurde des merguez sur le barbecue installé au coin qu’inexorable. Effet du lieu, peut-être ? Dans du plateau, pour s’affaler dans un hamac en ses élans festifs, le groupe était souvent bien 50 | Découvrir

pour y faire entrer, en vitesse, autre chose que de la mélodie : des foutans, des histoires, des choses à dire plus qu’à chanter. Depuis un an et demi, la petite famille du Marcel a adopté une tripotée de nouveaux velus issus du théâtre, des arts plastiques ou du conte, avec l’ambition de se réinventer en troupe, une sorte de reproduction du premier Ziskakan où les poètes, les peintres et les comédiens côtoyaient les musiciens. Première recrue de ce nouveau collectif machin, le comédien et metteur en scène Nicolas Givran en est rapidement devenu une pièce maîtresse grâce à son génial personnage de Johnny, yabissime MC de concerts scénarisés où l’on retrouvait les classiques du catalogue Tricodpo, mais où l’on sentait naître un autre dessein, comme une envie satyre sur le milieu culturel local, des podiums amateurs popu aux élites de la lutte identitaire.

seul face à des gradins, remplis certes, mais de popotins assis. Gageons que l’ambiance sera plus propice dans l’enceinte à la cool du K. LE SECRET DU FOUTRAQUE ET DES BEAUX BINZ Il faut aussi rapporter cette insuffisance à la grandeur des ambitions de Tricodposcopie. Le secret du foutraque et des beaux binz est le privilège du hasard et des grands faiseurs de comédie. Il suffit qu’un détail manque, d’une imprécision dans le rythme, d’une seconde de flottement ou d’une ficelle un peu trop grossièrement nouée, et la seule chose qui fera désordre, c’est votre amateurisme. N’est pas Monty Python qui veut, serait-on tenté de conclure si, par moments, la sauce ne prenait pas. Givran est toujours magique, surtout lorsqu’il s’encombre d’une cape, bricolant son bobre pour jouer le fonnkézèr pataud d’un duo de maloyèrs clownesques baptisé

Rasin’ Maoul ; entouré d’un décorum et d’une bande qui parle pour lui, Lebeau limite ses interventions à l’efficace, incisif et concis ; et la musique tourne à régime constant, passe du reggae au funk, au séga, au maloya, fait quelques détours dans le répertoire d’un premier disque paru il y a seulement deux ans, mais qui semble déjà très loin de la tonalité blagueuse de Tricodposcopie. Qu’à cela ne tienne, produire une œuvre bien assortie ne semble pas intéresser ces modistes créoles, incapables de résister à l’envie de coudre une nouvelle blague à leur tapis mendiant, le plus souvent pour le meilleur. En outre, il faut bien convenir que dans l’éventail des afflictions dont peut souffrir une bande d’artistes, avoir trop d’idées chouettes est une bonne maladie. FG

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VITEUF

MAIS KÈSTU RACONTES ? 52 | Découvrir

FESTIVAL

Même pas peur

17 - 20 février | St-Philippe | Cinéma H. Madoré

I tұIYQ,tұP }m , tұ ұP!P ұj tұj m j6} 2 tұjY mұI tұ m 6tұ mtѢ En gros t’as qu’un courant qui ramène des films à La Réunion, c’est le mainstream. À part deux-trois trucs gonflants pour les boulets qui se touchent sur la quincaille de loqueteux iranien, les affiches des cinoches c’est rien que des vikings qui volent ou Frank Dubosc en slip. Heureusement, t’as une go, Aurélia Mengin, qui paye son festoche tous les ans, qui raboule à tous les coups des films d’horreur de ouf qui te pètent la tête. Téma les pitchs, c’est l’hallu grave.

ÉVOLUTION DER BUNKER LE PITCH

Un étudiant loue une piaule dans une mifa de bouseux boches tout niqués qui crèchent dans un bunker – ouais un vrai bunker. Il capte vite que ça pue l’asile quand le suzerain extra-terrestre dénommé Heinrich qui crèche dans la guibole enflée de la daronne (sans déconner) exige qu’il devienne le prof particulier du gamin clairement golmon de la famille parce qu’ils voudraient bien faire de lui le président des USA LE GENRE

Comédie d’horreur

LE PITCH

C’est une île où y a que dalle à part un hosto. T’as aussi des mectons sans papa qui sont élevés par des MILF trop zarbi. Un jour, Nicolas décide de piger pourquoi sa reum rejoint les autres meufs en skred toutes les nuits sur la playa, et pourquoi tous les mômes de l’île finissent à l’hosto. Et là c’est le seum de l’espace, ça part en délire poulpiste strange de chez strange. Oublie l’histoire de la petite graine, Lucille Hadzihalilovic a un plan bien plus gravos pour expliquer comment on fait les mouflets. LE GENRE

Body Horror – où c’est horrible sur le plan biologique

QUAND ? OÙ ?

18 février 21h | St-Joseph | Cinéma H. Madoré

19 février 21h | St-Joseph | Cinéma H. Madoré Découvrir | 53

GOODNIGHT MOMMY

SEULS

LE PITCH

Vlà Elias et Lukas, les jumeaux de 10 piges qui voient débarquer leur daronne de l’hosto avec le melon dans des bandages en mode Imhotep. Déjà c’est chelou, soit disant elle s’est fait refaire. En plus elle bloque total sur Lukas, elle le snobe grave et elle l’allume tout le temps. C’est le stress, alors ils partent en sucette, ils l’attachent au paddock et la séquestrent comme des gros bonshommes pour lui faire cracher c’est quoi son blème

Six cailles ont pris du ferme dans une zonzon pour djeuns sur une île écossaise bien nowhere. Un matin, ils se payent un gros kiff au réveil en voyant que leurs éducs ont gébou et qu’ils sont seuls tout – barres de rire, teuf, dawa. La couille c’est qu’en vrai, un virus a transformé tous les vieux du monde en zombies super vénères – gros flip, cassos, morts violentes.

LE GENRE

Thriller psycho-surnaturel

LE GENRE

Teen movie avec des zombies QUAND ? OÙ ?

20 février 21h | St-Joseph | Cinéma H. Madoré

QUAND ? OÙ ?

19 février 23h | St-Joseph | Cinéma H. Madoré

KILL YOUR FRIENDS LE PITCH

Au niveau de la préhistoire, avant que Booba se lance en solo, en gros t’as trois grandes périodes : les fdp avec des gueules de singes, les fdp avec des perruques, et les fdp avec la coupe

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au bol qui vendaient des skeuds aux meufs. Ce film se passe vers la fin de la dernière période, au tout début des internets, où Blur et Oasis squattaient les discmans des plumeaux. Le héros c’est un gros richard plein de cé qui chasse des tubes dans un biz rempli d’enculés, mais comme c’est lui le plus gros enculé, il les défonce tous. LE GENRE

Film de psychopathe QUAND ? OÙ ?

20 février 23h | St-Joseph | Cinéma H. Madoré

LES

BAMBOUS COMPLÈTEMENT À L’EST !

SALLE GRAMOUN LÉLÉ

UN PARTENARIAT RÉGION RÉUNION / LES BAMBOUS

Roméo é Julièt

CRÉATION

Fér6

de Francky Lauret avec Érick Isana - Téat La Kour

vendredi 12 février 20h samedi 13 février 17h lundi 15 février 14h mardi 16 février 20h jeudi 18 février 14h vendredi 19 février 20h samedi 20 février 17h Tarifs : 4 à 13 €. Dès 8 ans – durée estimée : 1h

de Lolita Monga Centre Dramatique de l’Océan Indien

lundi 29 février 14h mardi 1er mars 20h

Tarifs : 4 à 13 €. Dès 11 ans – durée estimé : 2h

Et aussi… Le Théâtre du Grand Marché, St-Denis t.0262 20 96 36 du 16 au 26 février Le Théâtre Luc Donat, Le Tampon info/résas Le Séchoir - 0262 34 31 38 vendredi 4 mars 20h

avec la participation de la Région Réunion, la DAC OI, le Département de la Réunion, la Ville de Saint-Benoît

Visuel Fer 6 - illustration Francky Lauret

LES BAMBOUS

2016 dedans, dehors et avec vous

Mai Pantone 219, la fabrik des filles Cie Artefakt

29 avril au 7 mai - hors les murs

Mars

AVEC LA COMPLICITÉ DE LA SHLMR

Voyage extra-ordinaire

Île O

4 & 5 mars - Centre Technique Ville de St Benoît 8 mars - Salle Guy Alphonsine de St André

11 & 13 mai - hors les murs

La Grosse Situation

UN PARTENARIAT LE SÉCHOIR

/ LES BAMBOUS

Emergency

New Gravity/Jérôme Brabant

Cie Barolosolo (CLIN D’OEIL AU LEU TEMPO FESTIVAL) AVEC LA COMPLICITÉ DE LA SIDR

Po èt an bann *

Zanmari Baré & Patrice Treuthardt

20 & 24 mai - Salle Gramoun Lélé

12 & 16 mars - hors les murs UN PARTENARIAT TDR

/ LES BAMBOUS

AVEC LA COMPLICITÉ DE LA SIDR ET DE LA SHLMR

La nouvelle clameur

Scène ouverte - carte blanche à Simangavole

samedi 19 mars - Les Bambous

Avril Karousèlaz *

Cyclones Production & Les cuivres de l’Est

1er & 2 avril - hors les murs AVEC LA COMPLICITÉ DE LA SIDR

La dispute *

Juin La nouvelle clameur

Scène ouverte - carte blanche à Mascareignas

samedi 4 juin - Les Bambous

Priyèr sï priyèr * Cie Soul City

14 & 17 juin - Salle Gramoun Lélé

La diva du pavé L’Alpaca Rõse

21 au 28 juin - dans & hors les murs AVEC LA COMPLICITÉ DE LA SHLMR

5, 7 & 8 avril - Salle Gramoun Lélé

Juillet

Je n ai pas de nom

Il était une fois... les vacances !

vendredi 22 avril - Les Bambous

6 au 13 juillet

de et par Soumette Ahmed ( CLIN D’OEIL À KOMIDI )

* UN PARTENARIAT RÉGION RÉUNION / L ES BAMBOUS

Les voyages de ceux qui restent

crédit photo © DR

Cyclones Production

direction : Robin Frédéric 2, rue jean moulin - 97470 st-benoît billetterie@lesbambous.com

www.lesbambous.com INFOS 0262 50 38 63

Le séga vintage, ça tabasse. Encore fallait-il avoir l’idée, le talent et la collection nécessaires

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INTERVIEW

LE CHOC SÉGA Le duo de DJs réunionnais La Basse Tropicale exhume des tubes mauriciens oubliés depuis les années 70 sur Soul Sok Séga, compilation géniale éditée par le prestigieux label Strut. Grâce à eux, les Mascareignes sont un nouveau point chaud sur la carte mondiale des rare grooves.

oix qui crachent, sons électriques, claviers psychédéliques, guitares aigrelettes ou vibratos rock : chacune des 20 chansons rassemblées sur la compilation Soul Sok Séga est en même temps une surprise complète et la confirmation d’une intuition largement partagée : le séga vintage, ça tabasse. Encore fallait-il avoir l’idée, le talent et la collection nécessaires pour faire une sélection à même d’en convaincre le monde entier, ce qui n’était pas gagné d’avance quand on sait la mauvaise réputation du genre aujourd’hui. Victime à La Réunion d’une image bourgeoise et d’une production actuelle largement insipide, écrasé par la reconnaissance du maloya, le séga est le grand oublié du concert tropical. Mais les deux DJs réunionnais à l’origine de Soul Sok Séga pourraient bien réparer cette injustice.

Mon premier est Natty Hô, le dernier disquaire indépendant de La Réunion, l’homme qui a ouvert les Mascareignes et Madagascar sur le marché international du rare groove en entrant des centaines de références sur Discogs, la principale plateforme en ligne pour la vente de vinyles. Mon second est Konsöle, vieux militant de la reconnaissance du séga, dont il collectionne les vieux 45 tours depuis 15 ans. Il a fondé l’association Kréol Art avec Arno Bazin, déposé des milliers de disques aux Archives Départementales pour assurer leur conservation, et co-signé plusieurs livres. Ensemble, Konsöle et Natty Hô forment le duo La Basse Tropicale, et ils viennent donc de sortir la toute première compilation de séga mauricien vintage sur le prestigieux label britannique Strut Records. Sortie internationale, 10 000 disques pressés Découvrir | 59

– moitié CD, moitié vinyles – déjà préemptés par les disquaires de la planète, et applaudissements hallucinés dans la presse spécialisée : un coup de maître dont on a parlé avec Konsöle.

une proposition au label Strut, parce qu’on sait qu’ils sont toujours à la recherche de musiques qui n’ont jamais été entendues, et surtout parce qu’on aime ce qu’ils font et qu’on joue leurs disques dans nos sets. Ils ont été immédiatement enchantés par le projet. Il se trouve qu’ils avaient déjà entendu Comment vous est venue l’idée de parler du séga, mais qu’ils n’avaient japublier une compilation de vieux mais eu le temps de creuser. C’est allé ségas mauriciens ? super vite : on leur a envoyé Dinh et moi en avions une proposition en avril l’idée chacun de Les musiciens dernier, le disque est notre côté avant sorti en janvier. ont halluciné que même de nous 40 ans plus tard, rencontrer. On Le disque compte 20 aime tous les deux chansons, j’imagine un label étranger les vieux ségas des que vous en avez s’intéresse à eux. années 70, et notambien d’autres dans vos ment mauricien, parce collections. La sélection que c’est une période où a-t-elle été difficile ? beaucoup d’influences ont commencé Un vinyle, c’est 77 minutes, donc à changer la façon qu’avaient les dès le départ tu sais que tu vas être musiciens de jouer cette musique : le obligé de faire des choix. Ça n’a pas rock, la soul, les sons psychédéliques été très dur, on a choisi avec Dinh les sont arrivés et se sont mélangés aux morceaux qu’on aimait le plus, tout sons traditionnels. Donc on a envoyé simplement. On n’a pas approché la sélection comme des ethnomusicologues, c’est vraiment une sélection de DJs pour les gens qui aiment danser et découvrir des morceaux originaux. Le label a très vite validé la sélection, tout le monde était d’accord direct. C’est aussi pour ça que c’est allé si vite. 60 | Découvrir

Que sont devenus les musiciens compilation, et nous a demandé d’en qu’on entend sur la compilation ? faire un mix pour son émission sur la Certains ont disparu, certains sont BBC, qui est rediffusée aussi sur 50 toujours là, et quelques uns sont autres radios un peu partout, dont même des stars à Maurice encore auRadio Nova. Il commence à y avoir jourd’hui. Ceux qui sont encore vivants pas mal de chroniques sur les sites ont un peu halluciné que 40 ans après, musicaux, qu’on relaie régulièrement un label étranger s’intéresse à eux, sur Facebook. Pour nous le séga, et leur propose même carrément de c’est quelque chose de familier, mais l’argent pour l’une de leurs chansons. on voit bien que pour les gens qui D’autant que pour obtenir ne connaissent pas, c’est les droits de diffusion, un vrai choc. Ils n’ont Pour les gens jamais rien entendu on a voulu traiter en direct avec qui ne connaissent de semblable. Ce les artistes, pour pas le séga, c’est un qu’on a pu lire sur être sûrs qu’ils choc. Ils n’ont jamais le disque jusqu’ici touchent leur juste est très encourarien entendu de part. On n’est pas geant, parce qu’on semblable. passé par la Sacem voit que les mecs ont mauricienne ou des inécouté chacune des termédiaires, on a travaillé chansons, qu’ils sont bien sur place avec Percy Yip-Tong, qui est rentrés dedans. un producteur légendaire à Maurice – il a produit Kaya, Michel Legris… Lui Du coup, ça ouvre la possibilité de aussi rêvait d’une compilation sur la suites, sur le séga réunionnais ou la musique mauricienne de ces années-là musique malgache par exemple ? depuis 25 ans. C’est d’ailleurs lui qui Pour l’instant, on se concentre sur la a rédigé les textes pour la pochette sortie de celui-ci. Il y a la promo, des du disque. interviews qui vont arriver… Mais il n’est pas impossible que l’on puisse Gilles Peterson, DJ et producteur travailler plus tard sur des suites, légendaire, a déjà balancé sur les toujours sur les musiques de l’océan réseaux sociaux que le disque était Indien. « une tuerie absolue ». Vous avez déjà d’autres échos sur la réception du Où peut-on trouver disque à l’étranger ? le disque à La Réunion ? J’avais déjà fait écouter quelques mor- Le plus simple est de le commander ceaux à Gilles Peterson lorsqu’il était auprès de Dinh, qui est disquaire. Il de passage à La Réunion, et il avait suffit de lui envoyer un mail à adoré. Il a en effet beaucoup aimé la staminarecords@gmail.com Découvrir | 61

EN BREF Ce qu’il ne faut pas rater

1 1

2 MUSIQUE/GRAFF

UP DOCK ?

WHAT’S

5 fév. 21h | Le Port | Le Kabardock | 10€

Nouvelle édition de la soirée black music pilotée par Karl Hungus et ses larrons pas manchots, Kwalud et Black Ben, qui sonne deux fois par an le gong de la reprise au Kabardock. Les DJs invités cette fois viennent des US (Nickodemus), d’Allemagne (Florian Keller) et d’Angleterre (Hugo Mendez), et deux graffeurs de St-Etienne, Ella & Pitr, se joindront à Kid Kréol & Boogie pour le live painting. Comme d’habitude, ce sera blindé, chaud patate et funky à mort. MUSIQUE JACQUELINE FARREYROL, ERIC FRUTEAU ET GUILLAUME LEGRAS

5 fév. 20h | Saint-Paul | La Cerise | Gratuit

Anis n’a pas l’exclusivité des retours inattendus de février et, connaissant la relation que l’ancienne sénatrice entretient avec les fruits, il y a une certaine logique à ce qu’elle se produise sur la scène de La Cerise. Pour l’occasion, elle exhume un autre disparu de la scène locale : le ségatier Eric Fruteau, qui s’était illustré avec un Tant que n’aura soleil écrite, logiquement là encore, par l’auteure de Mon île. Se joindront à eux Guillaume Legras, le guitariste des Soulpaks connu pour 62 | Sortir

avoir repris le Maloya pilé de Narmine Ducap. Ce trio de ségatiers amoureux du caillou a tout pour procurer de ces plaisirs coupables un peu kitsch, un brin régressifs qu’il serait quand même dommage de bouder. 2

THÉÂTRE

PAR LE BOUDU

11 fév. 19h | 12 & 13 fév. 20h | Piton St-Leu | Le Séchoir | 19€

Ami coulrophobe, nous comprenons très bien le malaise que te foutent Zavatta et sa clique de créatures grimées. Ce n’est pas pour rien que quand tu googles « clown », le premier résultat soit le monstre cauchemardesque de Stephen King. Pourtant, le Boudu de ce spectacle pourrait bien marquer le début de la réconciliation. Cet Auguste pas auguste, clochard malhabile, bourru et solitaire, fait rire, certes, mais pas de ces rires de chapiteaux, de quelque chose de plus profond, quelque chose qui puise à la source des larmes. Bref, il se peut bien que tu prennes ce clown trop humain en sympathie. 3

THÉÂTRE

RÉPARER LES VIVANTS

C’est, de l’avis général, la sensation 2015 au festival d’Avignon. Un seul en scène impressionnant adapté du roman chorale de Maylis de Kerangal, où l’on suit l’odyssée humaine

et technique de la transplantation d’un cœur. Depuis l’accident mortel qui plonge Simon, 19 ans, dans un état de mort cérébrale, jusqu’à l’opération qui voit Claire, 51 ans, recevoir ce cœur qui la sauve d’une mort certaine, le comédien Emmanuel Noblet interprète tous les personnages impliqués dans une épopée où la vie et la mort sont l’enjeu permanent. Mis en scène avec sobriété mais avec un usage intelligent de la vidéo, de la musique et des voix enregistrées. 4

THÉÂTRE

FER6

Fer6, c’est le nom gâté que Furcy, l’esclave qui s’est battu juridiquement pendant 27 ans pour revendiquer sa liberté, se voit attribuer dans les geôles de Juliette Dodu. Dans la nouvelle création de Francky Lauret, six personnages, tous joués par Erick Isana du Teat La Kour, se positionnent par rapport à l’oppression dans une pièce qui joue avec l’histoire et la légende pour aborder des thèmes contemporains. Ayant toujours eu une affection toute particulière pour ce qui sort du théâtre des Bambous, on jettera volontiers un coup d’œil à cette pièce qui se targue d’injecter des émotions à L’Affaire de l’esclave Furcy de Mohammed Aïssaoui.

Baden Baden © Pierre Wetze

6 5 MUSIQUE BADEN BADEN, MOUNAWAR, AUDREY DARDENNE

13 fév. 20h | Le Tampon | Th. Luc Donat | Gratuit

Le Chantier des Francos permet chaque année à des artistes repérés par les Francofolies de La Rochelle de tourner un peu partout en France, et notamment à La Réunion. Il présente la particularité d’être gratuit – une aubaine quand on sait que certains de ses anciens lauréats, comme Christine and the Queens, remplissent aujourd’hui des salles à prix d’or. La recrue de l’année s’appelle Baden Baden et n’est déjà plus inconnue puisque le trio avait sorti, dès 2012, un premier disque très remarqué par la critique, Coline. Précurseurs d’une pop francophone élégamment léchée, ces garçons sensibles reviennent avec Mille Éclairs, un disque très mélancolique avec guitares aériennes, nuances et gravité sentimentale. De la french pop au cordeau comme on n’en voit pas souvent à La Réunion. 6 MUSIQUE ZANMARI BARÉ / OUSANOUSAVA

20 fév. 20h | Le Tampon |Théâtre Luc Donat | 15€-20€

Tu le sens, le choc des titans qui pourrait bien relancer la Fournaise en éruption pour le reste de l’année ? A quoi bon gaspiller Sortir | 63

EN BREF Ce qu’il ne faut pas rater

de l’encre à vous les présenter ? Tandis que Grand-mère, Zamal, ou Né na dé milyon d’années se sont hissés au rang d’hymnes locaux, le Mayok Flèr de Zanmari Baré a rejoint en un rien de temps le panthéon des légendes péi. La rencontre des Joron et de l’une des plus belles voix de l’île laisse présager une soirée d’une formidable intensité. 7 THÉÂTRE LE VOYAGE EXTRAORDINAIRE

26 et 27 fév. 20h | Saint-Leu | La Ravine | 10€-12€

« C’est un spectacle de rue, nous dit-on. Mais un spectacle de rue intimiste. De petite rue. » Ici, on a un peu de mal à se figurer la chose, alors ça intrigue, forcément. On sait que ça parle voyage, on s’attend à une multitude d’anecdotes captées çà et là, au fil des résidences des trois comédiennes. Puis on se dit que les plus beaux voyages sont ceux dont on ignore la destination, ceux dont l’itinéraire même est une grande inconnue. On vous enverra une carte.

8 8

MUSIQUE

A STATE OF MIND

27 fév. 21h | Le Port | Kabardock | 15€ - 20€

Signés sur le label de Wax Tailor et proches du collectif Chinese Man, avec lequel ils ont tourné, les trois membres fondateurs d’ASM s’inscrivent clairement dans la même veine : un hip-hop narratif, entretenant des liens étroits avec le cinéma et la BD, avec des instrus old school, entre boom-bap et cuivres funky. Leur dernier disque, The Jade Amulet, est un concept-album qu’ils décrivent en ces termes : « Imaginez un film de Tarantino situé dans la Grèce Antique et dont la BO serait signée Enio Morricone et A Tribe Called Quest.» Une tripotée d’invités ont participé à l’enregistrement, dont le rappeur new-yorkais MF Doom, et côté scène, on est quelque part entre la pièce de théâtre et le gros live festif. Deux MCs affûtés, des costumes et des katanas, une section cuivres, des machines et des projections : si les nombreuses dates du genre ces dernières années, de Chinese Man à Wax Tailor en passant par Deluxe, ne vous ont pas encore rassasiés, ASM est le genre de concert à ne pas louper. ћұm }mY £ұ Qұ YQ} Q ұ Qm6 26ѝұ ћұ tұ }m 6}tұtYQYm tұ }ұ 6 Yұ ћұI tұ6Q+Ytұ } I6t tұ 2 l ұEY m SUR WWW.AZENDA.RE

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NOU SA VA

Lékip l’Azenda livre sa sélection pour le mois de février

5 février

OTÉ PIRATES + ZIIA & THE SWING MATES ÝĦÅұ¿Äĝұ ĖĦĝ

Parce que cette soirée sera ma première rencontre avec ce lieu prometteur et ces artistes baroudeurs, bref, un baptême tentateur.

16-26 février

ROMÉO É JULIÈT }ÙÅ¬ĦĖÄұ¿Ĭұ,Ė¨ù¿ұ P¨Ė¹ÙÅ

Parce que mettre en scène une fois de plus ce couple mythique est un choix dangereux donc culotté et que cette audace mérite notre présence.

23 février

5 Février

ADAMA, LE MONDE DES SOUFFLES

2ĆĦÄñұ¿Äұ ÝññÄұtĦ҇ ÄùÝĝ

Parce que ce film d’animation réalisé à La Réunion est l’un des plus jolis films que j’ai vu l’an passé, et qu’une séance gratuite c’est toujours bon à prendre.

12 février

SÒL CLAP

jñ¨ù¹Ù ñÝŌÅ

Parce que les vacances ne sont jamais vraiment finies tant qu’on peut se poser sur la plage pour un sunset à la coule avec une bibine pendant que l’ami Karl Hungus passe de bons vinyles de latin soul.

11 - 16 février

11 février

PAR LE BOUDU IÄұtÅ¹ÙĂÝĖ

Parce qu’on n’a pas souvent la chance de voir le mythe du clown revisité et que ce clochard maladroit, bourru et grommelant m’est d’emblée sympathique.

12 et 13 février

ANIS

IÄұG¨¸¨Ė¿Ă¹îұ ¨ÒÅ

Parce qu’outre la fascination naturelle qu’exerce le chemin de rédemption, le duo Anis / Marouvin a fait frémir le Copacabana sur un Dans tes yeux anthologique et que je meurs d’envie de découvrir les nouveaux titres du crooner.

RÉPARER LES VIVANTS

12 - 20 février

Parce qu’écrire de bons textes érotiques est un travail de plume qui n’est pas à la portée de toutes les dindes. Une soirée dédiée à la lecture de perles libertines est bien plus réjouissante que les 50 nuances de bluette au pays des volailles.

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IÄĝұ ¨ø¸ĂĬĝ

Parce qu’on n’a pas arrêté de me dire : « Faut que tu voies ça, c’est magnifique ! », et que je suis obéissant. Et aussi parce que Maylis de Kerangal, auteure du roman dont la pièce est tirée, est une sacré écrivaine.

Parce que la question de l’oppression est intemporelle et que l’occasion est trop belle de rencontrer quelques figures, mythologies et histoires jaillies des viscères de La Réunion.

ZERBINETTE

FRANÇOIS

ANTOINE

AINSI VA LE VIT I¨ұ ÄĖÝĝÄұ

FER6

YQ m}

}2 }m

jmYE }6YQ

P m 6ұ02/02

10h 15h 19h 20h

St-Denis St-Denis St-Denis St-Paul

Centre-ville Centre-ville Th. Grand Marché La Cerise

P m m 6ұ03/02

18h 18h 18h30 20h 20h

St-Pierre Trou d’eau St-Pierre St-Paul St-Pierre

Le Ti Coq Misik Choka bleu Le Monte Christo La Cerise Les Sal’Gosses

E 6ұ04/02

9h 18h 19h30 20h 20h 21h 22h

Ste-Suzanne Trou d’eau St-Denis St-Paul St-Leu St-Pierre St-Denis

Far Far Kréol Choka Bleu A. p. Zarathoustra La Cerise Le Zinc Le Toit Le Prince

Q m 6ұ05/02

17h 18h 18h 18h 18h30 18h30 19h 19h 19h 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h30 20h30 20h30 21h 21h 21h30

St-Denis Cité des Arts St-Denis Préludes Etang-Salé les b. Atelier Aurellll’Art Trou d’eau Choka bleu Boucan Canot Le Ti Boucan St-Leu Le Zinc Boucan Canot Le Saint-Alexis Trou d’eau La Bodega 974 St-Leu Iloah Boucan Canot Hôtel Boucan Canot St-Denis Hôtel de ville St-Denis Cité des Arts St-Denis KTDral St-Paul La Cerise Le Tampon El Latino St-Pierre L’Envers L’Ermitage Le Moulin du Tango Le Port Le Kabardock St-Pierre Le Toit St-Leu Soluna Kafé

t P 6ұ06/02

9h 9h 9h 12h30

St-Denis Ste-Marie Ste-Suzanne Grand Anse

Centre-ville Front de mer Far Far Kréol Palm Hôtel

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Février 2016

Les villas créoles de Saint-Denis (visite guidée) Les villas créoles de Saint-Denis (visite guidée) Ouverture(s) (concert : La Basse Tropicale) Théâtre d’improvisation Bass X’perience Magik Sunset by DJ Planet Bachata au Monte Christo Ziia & The Swing Mates (soul swing) Gilles Lauret Atelier de cuisine DJ Terry Laird The Dinamic Duo Black Ben This is Hip-hop : DJ Rick-M/Urban Connection Ziia & The Swing Mates Le Petit Prince Electro Funky Town Lancement de « Chaleurs créoles » Vernissage : Voyage au cœur du collage Magik Sunset by DJ Planet Run Soul Happy Time Duo de gammes Djigoni Groupe folklorique Jean-Claude T’ group (variété) Adama, Le Monde des Souffles Oté Pirates + Ziia and The Swing Mates South’kèr (pop rock) Jacqueline Farreyrol, Eric Fruteau et Guillaume Legras Les Oiseaux de passage (Pop) Sound system : Le QG Soirée latino Kizomba What’s up Dock ? #4 Famiilia musik Yannick Deloix (Love songs) Saint-Denis des religions (visite guidée) Mon p’ti marché (visite guidée) Atelier de cuisine Ziia & The Swing Mates

AGENDA

5/10€ 5/10€

10€

39€

8€/12€

5€ 10€

13/25€ 8/10€ 39€

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AGENDA Février 2016

14h30 15h 16h 16h 17h 17h30 18h 19h 19h 19h 19h 19h 19h 19h30 20h 20h 20h 21h 21h 21h 21h 22h

St-Denis BIAL Pl. des Cafres Grands Kiosques St-Denis Cité des Arts La Possession Rue d’Anchaing L’Ermitage Coco Beach Etang-Salé les b. Ecole Olivier Payet St-Pierre Ronda. Chez Jaffar Boucan Canot Hôtel St-Alexis L’Ermitage Métis Café Pl. des Cafres Grandes Kiosques St-Joseph Auditorium H. Payet St-Leu Ronda. Chez Tiroule St-Leu Iloah Boucan Canot Hôtel Boucan Canot St-Leu Le K St-Paul La Cerise Le Tampon Th. d’Azur St-Leu Le Zinc St-Pierre Rock Fish Café St-Pierre Le Toit Le Tampon Why not ? St-Leu Le Zinc

6P Q 2 ұ07/02

9h 14h 14h30 16h 16h 18h 18h 18h30 18h30 19h 19h 20h 21h 21h

Ste-Suzanne Trou d’eau St-Denis L’Ermitage St-Denis L’Ermitage Saline les b. St-Leu Trou d’eau L’Ermitage St-Leu St-André St-Leu St-Leu

Far Far Kréol Kabar d’O Espace Reydellet Loca Plage Cité des Arts Coco Beach La Varangue du L. Ronda. Les Filaos La Bodega 974 Rondavelle Cobis Ronda. Chez Tiroule Th. de Champ Borne Le Namasté Le Zinc

P m 6ұ09/02

9h 10h 15h 18h30 20h 21h

68 | Sortir

Ste-Suzanne St-Denis St-Denis St-Leu St-Paul St-Pierre

Far Far Kréol Centre-ville Centre-ville Le Séchoir La Cerise Le Toit

CONCERT

THÉÂTRE

DANSE

PROJECTION

Le Promeneur d’oiseaux Thierry Jardinot Le son du bahut : Première sélection Balade créative : Sur les traces d’Héva et Anchaing Sunset Groove Carnaval Souffle-Terre Studiolacaz sound system : Ina di south Joël Manglou (maloya) Ouistitisax Groove Machine Karatour – demi-finales Le Roi se meurt (Cie Méli-mélo) Gadiembé (Maloya) So Ouate (variété) Affair Affair Tricodposcopie (1ère partie : Dolorès) Hot Cotton Show Set Phèdre (adaptation de F. Folio) Blouzanoo (Blues électrique) Les Dingz (Punk rock) Groovin’ Factory Free Jam (world music) Blouzanoo (blues) Atelier de cuisine Sri Mexican Guru and American Sarciv’ (Rock folk) Chine en fusion Antoine Dago, Driss Mix, Stephan Mangloo Le son du bahut Soirée Salsa Eric Jo’ (pop rock funk) Lao Electrogène (pop-rock) Ti Fock (Maloya fusion) Black Nation (Reggae roots péi) Concert dînatoire : Dodo Klassik Tias (Maloya pop jazz) Do not disturb ze DJ Atelier de cuisine Les villas créoles de Saint-Denis (visite guidée) Les villas créoles de Saint-Denis (visite guidée) L’Horizon cassé (Documentaire, débat) Gare à l’Est Soirée déguisée

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12€/18€

6€

16€ 10€

39€

25€

39€ 5/10€ 5/10€ 5€

YQ m}

}2 }m

jmYE }6YQ

P m m 6ұ10/02

9h 10h30 18h 18h 18h 18h30 20h 20h 21h

Le Tampon St-Denis St-Denis St-Pierre Trou d’eau St-Pierre St-Paul St-Pierre St-Pierre

Th. Luc Donat BIAL Le 144 Le Ti Coq Misik Choka bleu Le Monte Christo La Cerise Les Sal’Gosses Le Toit

E 6ұ11/02

9h 18h 19h 19h 19h 19h30 20h 20h 21h 22h

Ste-Suzanne Trou d’eau St-Denis St-Leu St-Pierre St-Denis St-Paul St-Leu St-Pierre St-Denis

Far Far Kréol Choka Bleu Th. Grand Marché Le Séchoir La Cabine à bulles A. p. Zarathoustra La Cerise Le Zinc Le Toit Le Prince

Q m 6ұ12/02

17h 18h 18h 18h 19h 19h 19h 19h 19h30 20h 20h 20h 20h 20h30 20h30 20h30 20h30 20h30 21h 21h30 22h

Saline les B. PlanchAlizé Les Avirons Salle G. Brassens Boucan Canot Ti Boucan Trou d’eau Choka bleu Boucan Canot Hôtel St-Alexis St-Leu Le Séchoir Trou d’eau La Bodega 974 St-Leu Iloah Boucan Canot Hôtel Boucan Canot L’Ermitage Coco Beach St-Benoît Les Bambous St-Denis TEAT Champ Fleuri St-Paul La Cerise L’Ermitage Le Moulin du Tango St-Denis Brass. Gare du Nord St-Pierre L’Envers St-Pierre Le Toit Le Tampon El Latino Le Port Le Kabardock St-Leu Soluna Kafé St-Leu Le Zinc

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Février 2016

Les Joyeuses Commères de Windsor La Boutique des pandas Afterwork spécial mariage Bass X’perience Magik Sunset by DJ Planet Bachata au Monte Christo Diaporise No Mad Improvaganza Atelier de cuisine DJ Terry Laird West Side Story Par le boudu Afterwork vins et BD Samsoa (quartet jazz) Rendez-vous jazz DJ Funky Fethi Bœuf musical Le Petit Prince Electro Karl Hungus «Sòl clap» (latin soul) Le rêve de Lucie (marionnettes) Charly (Folk internationale et Reggae) Magik Sunset by DJ Planet Z @ T (soul, folk, world) Par le boudu Matru Groupe folklorique Trio des îles Tiki Jade (Reggae, soul, salsa, maloya) Fer 6 Réparer les vivants Bodoo Fighters + Tell me Peters (Rock) Soirée latino Kizomba Free Jam (world music) Bourbon String Parade (Swing, jazz manouche) Rocksteady Sporting Club Mangloo (Pop) Anis Stéphane Richez (chansons) Soul temptation

AGENDA

10€

3€

39€ 5€ 19€ 22€

3€/5€

19€

4€-13€ 9.50€-18.50€ 5€

COMPLET

Sortir | 69

AGENDA Février 2016

t P 6ұ13/02

9h 9h 9h 10h 13h 14h 17h 17h 18h 19h 19h 19h 19h 19h 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20 20h 21h 21h 22h

St-Denis Centre-ville Ste-Marie Front de mer Ste-Suzanne Far Far Kréol Le Maïdo Term. Rte forestière Ste-Suzanne Phare de Bel-Air Ste-Suzanne Jardins phare Bel-Air St-Denis Le P. du Chat Blanc St-Benoît Les Bambous St-Pierre Le Ti Coq Misik Boucan Canot Hôtel St-Alexis St-Leu Le Séchoir St-Leu Ronda. Chez Tiroule St-Leu Iloah Le Tampon Grands Kiosques Boucan Canot Hôtel Boucan Canot L’Ermitage Coco Beach Etang-S. les b. Th. Des Sables ZAC Le Portail Boulangerie Paul St-Denis TEAT Champ Fleuri St-Paul La Cerise Le Tampon Th. Luc Donat Le Tampon Th. d’Azur Le Port Le Kabardock St-Pierre Le Toit St-Leu Le Zinc

6P Q 2 ұ14/02

9h 12h 13h 13h 16h30 17h 18h 18h 18h30 18h30 19h 19h 19h 19h30 20h 21h 21h

Ste-Suzanne Far Far Kréol St-Denis La Table de Jérôme St-Leu Mon’Ti Piton Trou d’eau Kabar d’O Boucan Canot Hôtel Boucan Canot St-Denis Le P. du Chat Blanc L’Ermitage Coco Beach Saline les B. Varangue du Lagon St-Leu Ronda. Les Filaos Trou d’eau La Bodega 974 St-Denis La Table de Jérôme L’Ermitage Moulin du Tango St-Leu Ronda. Chez Tiroule L’Ermitage Rondavelle Cobis Boucan Canot Hôtel Boucan Canot St-Leu Le Namasté St-Leu Le Zinc

I Q 6ұ15/02

14h 18h

70 | Sortir

St-Benoît St-Denis

Les Bambous Th. Vladimir Canter

CONCERT

THÉÂTRE

DANSE

PROJECTION

Saint-Denis des religions (visite guidée) Mon p’ti marché (visite guidée) Atelier de cuisine Balade spectacle : La Vierge sans tête Visite guidée du phare et sa tour de ronde Atelier floral de Violetta Cat in Dub Fer 6 Bass X’perience Koreen et Mickaël Avril Par le boudu Djigoni Hatmosphère Trio (Basses/Drums programming) Karatour : Demi-finales The Soul Temptations – Fabien Auvray Dîner spectacle : Folk Trio Manouchkaia et Bouthaïna Yala (tsigane) Free Jam (world music) Réparer les vivants Les Jeunes Mariés Scène Sacem, tournée des Francos Phèdre (adaptation de F. Folio) Anis Saodaj’ (maloya voyageur) Ouistitisax Groove Machine Atelier de cuisine WiIliam Sunday Vybz jam session Lightning Sound System DJ Nayah Drink and draw péï Stand’Art Duo (accoustique) Dinaram Quartet (Jazz Funk) Taboo (Blues Rock) ILike (Pop Rock) Diner-concert Agua Fria (musiques latines) Ti Fock (Maloya fusion) Kaplawsé (reggae, maloya, seggae) Hatmosphère Trio (Basses/Drums programming) Son of ze Beach (rock, punkabilly swing) Do not disturb ze DJs : DJ Ago vs Vi Russ Fer 6 Transcender la peur

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13/25€ 8/10€ 39€ 12€/18€ 5€ 39€ 4€-13€

19€

12€ 9.50€-18.50€

10€ 10€/15€

39€

4€-13€

-12 ES 6

ANS

0, , 17h3 n Dierx à H o de 8 cole Lé is. OiSi L n E D l’É en tio elllaation.ren à Saint-D TRE t N s E n C Co.constelstellatio74 à ar w 1 p n é s w wici@co 692 64 3 i n a 0 g Or

OU RS P

AGENDA Février 2016

P m 6ұ16/02

9h 10h 10h 13h30 15h 18h 18h 19h 19h 19h30 20h 20h 20h30 21h 21h30

Ste-Suzanne St-Denis St-Denis St-Denis St-Denis St-Denis St-Denis St-Denis St-Denis St-Denis St-Benoît St-Paul St-Denis St-Pierre St-Denis

Far Far Kréol Centre-ville Cité des Arts Cité des Arts Centre-ville Cité des Arts Cité des Arts Th. Grand Marché TEAT Champ Fleuri Cité des Arts Les Bambous La Cerise Cité des Arts Le Toit Cité des Arts

P m m 6ұ17/02

8h30 10h 10h30 13h30 18h 18h 18h 18h 18h 18h30 18h30 19h30 20h 20h 20h

St-Denis St-Denis St-Denis St-Denis St-Denis St-Denis St-Denis St-Pierre Trou d’eau St-Denis St-Pierre St-Denis St-Denis St-Pierre St-Paul

Cité des Arts Cité des Arts BIAL Cité des Arts Cité des Arts Cité des Arts Cité des Arts Le Ti Coq Misik Choka bleu Cité des Arts Le Monte Christo Cité des Arts Cité des Arts Les Sal’Gosses La Cerise

E 6ұ18/02

8h30 9h 12h 14h 17h 18h 18h 18h 18h 19h 19h 19h 19h30 20h

72 | Sortir

St-Denis Ste-Suzanne L’Ermitage St-Benoît St-Denis St-Denis St-Denis St-Denis Trou d’eau L’Ermitage St-Denis St-Denis St-Denis St-Denis

Cité des Arts Far Far Kréol La Marmite Les Bambous Cité des Arts Cité des Arts Cité des Arts Cité des Arts Choka Bleu La Marmite Cité des Arts Th. Grand Marché A. p. Zarathoustra Cité des Arts

CONCERT

THÉÂTRE

DANSE

PROJECTION

Atelier de cuisine Les villas créoles de Saint-Denis (visite guidée) Ateliers de découpe de fruits et légumes (Thé Wagner) Ateliers de découpe de fruits et légumes (Thé Wagner) Les villas créoles de Saint-Denis (visite guidée) Défilé de mode du collège Juliette Dodu Déambulation Parkours (Cie Morphose) Roméo é Juliet Réparer les vivants Mal soufran la & In Domann pou marié (Cie Sakidi) Fer 6 Les Mardis de l’impro Déambulation Parkours (Cie Morphose) Radio Gratinée Ravaz… sizèr lo swar (Cie Artmayage)

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39€ 5/10€

5/10€

20€ 9.50€-18.50€

Atelier de Mégot Ateliers de découpe de fruits et légumes (Thé Wagner) Malin comme un singe Ateliers de découpe de fruits et légumes (Thé Wagner) Portes ouvertes : ateliers d’arts plastiques Découverte des graffitis de Jace, Kid Kreol & Boogie etc. Vernissage : « Casse Pierre / Piranhas et Mythologies » Bass X’perience Magik Sunset by DJ Planet Représentation Li Baï (Cie Yun Chane) Bachata au Monte Christo Ensemble les lignes Des#routes (Cie 3.0) Pointe Manouche Tournoi de couinche Atelier de Mégot Atelier de cuisine Bal la poussière spécial St Valentin Fer 6 Ateliers de découpe de fruits et légumes (Thé Wagner) Showcase : Yaëlle Trulès Vernissage : artistes venus de Chine Portes ouvertes : ateliers d’arts plastiques DJ Terry Laird Dîner concert : Folk trio Vélocipèdes (CDOI) en déambulation Roméo é Juliet Reborn (Black music) Bal conté en plein air (Cie Karanbolaz)

4€-13€ 3€

10€ 8-12€ 3€

39€ 4€-13€

20€

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20h 20h 21h 21h30 22h

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St-Paul St-Leu St-Pierre St-Denis St-Denis

jmYE }6YQ

La Cerise Le Zinc Le Toit Cité des Arts Le Prince

Q m 6ұ19/02

13h30 17h30 18h 18h 18h 18h30 19h 19h 19h 19h 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 20h30 21h 21h 21h30

St-Denis Cité des Arts St-Denis Cité des Arts Trou d’eau Choka bleu St-Denis Cité des Arts St-Denis Cité des Arts St-Denis Ciné Lacaze Boucan Canot Hôtel Saint-Alexis St-Denis Cité des Arts St-Denis Th. Grand Marché St-Leu Iloah Boucan Canot Hôtel Boucan Canot St-Denis Cité des Arts St-Paul La Cerise Les Avirons Salle G. Brassens L’Ermitage Le Relais de L’H. St-Benoît Les Bambous St-Denis Cité des Arts St-Denis TEAT Champ Fleuri L’Ermitage Le Moulin du Tango Le Tampon El Latino Le Port Le Kabardock St-Pierre Le Toit St-Leu Soluna Kafé

t P 6ұ20/02

9h 9h 9h 9h 10h 18h30 19h 20h 19h30 20h 20h 17h 17h 17h 18h 18h 18h

Ste-Suzanne Far Far Kréol St-Denis Centre-ville Ste-Marie Front de mer Le Brûlé Vallée heureuse Pl.des Cafres Grands Kiosques St-Denis Ciné Lacaze Boucan Canot Hôtel St-Alexis Boucan Canot Hôtel Boucan Canot St-Leu Ronda. Chez Tiroule St-Paul La Cerise L’Ermitage Coco Beach St-Benoît Les Bambous St-Denis Cité des Arts Vincendo Cap poisson d’ail St-Denis Cité des Arts St-Denis Cité des Arts St-Denis Cité des Arts

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Février 2016

AGENDA

Jeudi de la danse DJ Kinta aka Lord 2 K Lytef (jazz) Ravaz… sizèr lo swar (Cie Artmayage) Le Petit Prince Electro Atelier de Mégot Inauguration de la mosaïque Pavageau Magik Sunset by DJ Planet Portes ouvertes : ateliers d’arts plastiques Démonstration de hip-hop & moringue Howard Zinn, une histoire populaire américaine Kazz à Swing Vélocipèdes (CDOI) en déambulation Roméo é Juliet Groupe folklorique Perrier piano & sax Ambians Dan La Kour : Sound system Forest Pooky & invités (folk, punk rock) Made in whex (Thierry Jardinot) Free Jam (world music) Fer 6 Reggae Métis au Palaxa Les Vertigoz : chansons la roue Soirée latino Kizomba Blouzanoo M’Toro Chamou Forest Pooky Jean-Claude T’ group (variété) Atelier de cuisine Saint-Denis des religions (visite guidée) Mon p’ti marché (visite guidée) Visite du Jardin de la Vallée Heureuse Salon de l’imaginaire Howard Zinn, une histoire populaire américaine Joël Manglou (maloya) Lyzéa (maloya) Groovin’ Factory Dalon Jazz Band Dîner concert : Folk trio Fer 6 Restitution publique Ateliers de Mégot Balade Créative : Cap sur Terre Rouge Kombi DJ la Poussière Portes ouvertes : ateliers d’arts plastiques Démonstration de hip-hop & moringue

5€

20€

3€-13€ 4€-13€ 12/18€ 7.50€/12.50€ 5€ 10€

39€ 13/25€ 8/10€ 8€ 5€

4€-13€ 12€/15€

Sortir | 73

AGENDA Février 2016

19h45 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h15 20h45 21h 22h45 23h30

St-Denis St-André St-Leu St-Leu Petite île Le Tampon Le Tampon St-Denis St-Denis St-Pierre St-Denis St-Denis

Cité des Arts Th. de Champ Borne Yourtes en scène Le Zinc KlaSs MetiSs Th. Luc Donat Th. d’Azur Cité des Arts Cité des Arts Le Toit Cité des Arts Cité des Arts

6P Q 2 ұ21/02

9h 10h 13h 15h 15h 15h 16h 17h30 18h 18h 18h 18h 18h30 18h30 18h30 19h 19h30 21h

Ste-Suzanne Pl. des Cafres Trou d’eau St-Denis St-Denis St-Denis St-Denis St-Denis L’Ermitage St-Denis St-Denis Saline les b. St-Denis St-Leu Trou d’eau St-Leu L’Ermitage St-Leu

Far Far Kréol Grands Kiosques Kabar d’O Cité des Arts Cité des Arts Cité des Arts Cité des Arts Cité des Arts La Varangue du L. Cité des Arts Ciné Lacaze La Varangue du L. Cité des Arts Ronda. Les Filaos La Bodega 974 Ronda. Chez Tiroule Rondavelle Cobis Le Zinc

P m 6ұ23/02

9h 10h 15h 19h 20h

Ste-Suzanne St-Denis St-Denis St-Denis St-Paul

Far Far Kréol Centre-ville Centre-ville Th. Grand Marché La Cerise

P m m 6ұ24/02

18h 18h 18h30 19h 20h 21h

74 | Sortir

St-Pierre Trou d’eau St-Pierre St-Denis St-Paul St-Pierre

Le Ti Coq Misik Choka bleu Le Monte Christo TEAT Champ Fleuri La Cerise Le Toit

CONCERT

THÉÂTRE

DANSE

PROJECTION

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Mademoiselle Cantatrice Concert dînatoire : Annie & the Tomcats Démontages O Fischa sound (sound system reggae) Jérémy Foumenaigue (guitare, piano, voix) Zanmari Baré + Ousanousava Phèdre (adaptation de F. Folio) Vélocipèdes (CDOI) en déambulation Bal chorégraphique Katwaly DJ Valentin Jolicoeur DJ Krazy Ice

25€

15€-20€ 10€

2€

Atelier de cuisine Salon de l’imaginaire Forest Pooky Portes ouvertes : ateliers d’arts plastiques Déambulation Parkours (Cie Morphose) Racin’ nout zancet (maloya) Eric Triton et Maëva Fourez (blues, jazz…) Spectacle acrobatique Cirquons Flex The Soul Temptations Déambulation Parkours (Cie Morphose) Transcender la peur Soirée salsa Projections photos de Romain Philippon et Pierrot Men The Eklect-X (Soul, Funk, Blues, Jazz…) M.U.M (Pop rock) Fusional Mind (soul, reggae) David Saman Do not disturb ze DJ Atelier de cuisine Les villas créoles de Saint-Denis (visite guidée) Les villas créoles de Saint-Denis (visite guidée) Roméo é Juliet Lecture érotique : Ainsi va le vit Bass X’perience Magik Sunset by DJ Planet Bachata au Monte Christo Ballet Preljocaj : Roméo et Juliette Ciné-club Soirée slam

39€

6€-12€

5€

39€ 5/10€ 5/10€ 20€

10€ 16.50€/32.50€

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E 6ұ25/02

9h 18h 19h 19h 19h 19h 19h30 20h 20h 20h 20h 21h 22h

Ste-Suzanne Trou d’eau Ste-Clotilde St-Denis St-Denis St-Pierre St-Denis Le Tampon St-Paul St-Leu St-Pierre St-Pierre St-Denis

Far Far Kréol Choka Bleu La Fabrik Th. Grand Marché TEAT Champ Fleuri La Cabine à bulles A. p. Zarathoustra Th. Luc Donat La Cerise Le Zinc Les Sal’Gosses Le Toit Le Prince

Q m 6ұ26/02

18h 18h30 19h 19h 19h 19h 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 20h30 21h 21h

Trou d’eau Choka bleu Boucan Canot Ti Boucan St-Denis Th. Grand Marché Boucan Canot Hôtel Saint-Alexis St-Leu Iloah St-Pierre La Cabine à bulles St-Gilles les B. La Voile Blanche St-Denis Le Saut de la puce St-Leu La Ravine Les Avirons Salle G. Brassens L’Ermitage Le Lux* St-Denis KTDral St-Denis TEAT Champ Fleuri L’Ermitage Coco Beach St-Paul La Cerise St-Denis Amphi. bioclima. L’Ermitage Le Moulin du Tango Le Tampon El Latino St-Pierre Le Toit St-Leu Soluna Kafé

t P 6ұ27/02

9h 9h 9h 10h 10h30 14h 15h 16h 18h 19h 19h

Ste-Suzanne Far Far Kréol St-Denis Centre-ville Ste-Marie Front de mer Pl. des Cafres Piton Textor Pierrefonds Kaz Fée Mazine Ste-Suzanne Phare de Bel-Air St-Pierre La Cabine à bulles St-Denis Cité des Arts L’Ermitage Métis Café L’Ermitage Le Bénitier Boucan Canot Hôtel St-Alexis

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Février 2016

Atelier de cuisine DJ Terry Laird Lecture érotique : Ainsi va le vit Roméo é Juliet Ballet Preljocaj : Roméo et Juliette Soirée Flamenco Jean-Claude T’ Group (variété) A Gershwin portrait Gaël Horellou + Vandoojam (jazz) Funky Fethi Soul Temptations Concours de coinche Le Petit Prince Electro Magik Sunset by DJ Planet Mathilde (World new music) Roméo é Juliet Kazz à Swing Groupe folklorique Ferblan Nö Name My Own Klub (acoustic rocksteady) Le Voyage extraordinaire (Théâtre hors les murs) Nathalie Natiembé & Maya Kamaty Free Jam (world music) Ouistitisax Groove Machine Ballet Preljocaj : Roméo et Juliette Forest Pooky (folk, punk rock) En transit (ondes latines) A Gershwin portrait Soirée latino Kizomba Reve AJM (Pop Rock) Les Jeunes Mariés Gaël Horellou Jazz Combo Atelier de cuisine Saint-Denis des religions (visite guidée) Mon p’ti marché (visite guidée) Balade : Zistwar Ti Jean, Grand Diab’,Gran Mer Kalle Vernissage : Zanniversaire ! Atelier floral de Violetta Dédicaces : Fabienne Jonca et Modeste Madoré Le son du bahut : Deuxième sélection Small Pleasure (funk) Soul Team Koreen et Mickaël Avril

AGENDA

39€

20€ 16.50€/32.50€ 5€ 20€

20€

5€

10€/12€ 3€/12€

16.50€/32.50€

20€ 5€

39€ 13/25€ 8/10€ 15€ :20€ 39€

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AGENDA Février 2016

19h 19h 19h 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20h 21h 21h 21h 21h 22h

Pl.des Cafres Grands Kiosques St-Leu Ronda. Chez Tiroule St-Gilles les b. Hôtel Les Aigrettes Le Tampon Théâtre R Boucan Canot Hôtel Boucan Canot St-Denis TEAT Champ Fleuri St-Paul La Cerise St-Paul Lespas L’Ermitage Coco Beach St-Leu La Ravine Le Tampon Th. d’Azur St-Denis La Table de Jérôme St-Denis StudioTic Le Port Le Kabardock St-Pierre Le Toit St-Leu Le Zinc

6P Q 2 ұ28/02

9h 13h 13h 18h 18h 18h30 19h 19h 21h 21h30

Ste-Suzanne St-Leu Trou d’eau Saline les b. L’Ermitage St-Leu L’Ermitage St-Leu St-Leu St-Leu

Far Far Kréol Mon’Ti Piton Kabar d’O La Varangue du L. Coco Beach Ronda. Les Filaos Rondavelle Cobis Ronda. Chez Tiroule Le Zinc Le Namasté

CONCERT

THÉÂTRE

DANSE

PROJECTION

Karatour : Finales Patrick Marcelin (séga) Free Jam (world music) Si vous voyez ce que je veux dire Kazz à Swing Ballet Preljocaj : Roméo et Juliette Le Cri de Bach A Gershwin portrait Dîner-concert : Folk Le Voyage extraordinaire (Théâtre hors les murs) Phèdre (adaptation de F. Folio) Nayah présente : S.M.A.L.L Vacuum Road + Behind Our Reflections (rock metal) A State of Mind + Da Flesh (rock) Layer King (live electro dub) Fusional Mind (soul, reggae) Atelier de cuisine Monti’Jeu Kaliko Music Band (séga, maloya électrique) Art Bis Babalao (musiques cubaines) Da Flesh (Electro rock, punk floyd & noise) Ziskakan (maloya) Zarlor (maloya) Do not disturb ze DJ Soul Temptations

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5€/8€ 16.50€/32.50€ 20€ 10€/12€ 10€ 12€ 5€ 15/20€

39€

I Q 6ұ29/02

14h

St-Benoît

Salle Gramoun Lélé Roméo é Julièt

4€-13€

P m 6ұ01/03

20h 20h

St-Benoît Le Tampon

Salle Gramoun Lélé Roméo é Julièt Th. Luc Donat Eric Antoine “Réalité ou Illusion”

P m m 6ұ02/03

18h 18h 18h30 20h

St-Pierre Trou d’eau St-Pierre St-Denis

Le Ti Coq Misik Choka bleu Le Monte Christo Teat Champ Fleuri

E 6ұ03/03

18h 19h 21h

Trou d’eau St-Denis St-Pierre

Choka Bleu Th. Grand Marché Le Toit

Bass X’perience Magik Sunset by DJ Planet Bachata au Monte Christo Eric Antoine “Réalité ou Illusion” DJ Terry Laird Victoire Magloire dit Waro Soul Team

L’AZENDA #114 DE MARS 2016 SERA DISPONIBLE DÈS LE 1ER MARS

76 | Sortir

4€-13€ 47€

10€ 45.50€

8€-15€

AU KABARDOCK GRANDE SALLE

SAM. FEV. 21 HEURES

PRÉVENTE 15€* - SUR PLACE 20€*

INFOS ET RÉSERVATIONS - 0262 540 540 - MON TICKET.RE - WWW.KABARDOCK.COM

ASM

A STATE OF MIND

première partie Da Flesh

HIP HOP FUNK FRANCE

EXPOSITIONS

| artistes, Musiciens, organisateurs, producteurs : diffusez vos dates et votre programmation sur azenda.re et dans le mag l’azenda. c’est gratuit !

| envoyez vos infos à contact@azenda.re

VUES | INTÉRIEURES L’Artocarpe - St-Denis Photographies de François Louis Athénas. jusqu’au 28/02 TROMELIN, L’ÎLE DES ESCLAVES OUBLIÉS Musée Stella Matutina Piton St-Leu A partir d’un ensemble de documents, d’objets historiques et archéologiques, le public est invité à découvrir la tragédie des esclaves oubliés de Tromelin. du 28/01 au 30/09 L’ESPOIR D’UN MONDE MEILLEUR Soluna Kafé - St-Leu Sélection de 23 tableaux pour la première exposition réunionnaise du peintre Théophile Delaine dit « Gribuk ». jusqu’au 28/02 PEACE FROG CUSTOM So Hype - St-Denis 11 artistes de la scène artistique locale (Fabe, Boogie, Gorg one, Floe, G.M, Jeff Papangue, Anatis, Alex Fraust ...). Chaque artiste dispose du même Art toy (une grenouille), qui sera présenté lors de l’exposition, accompagnés de divers supports. du 4/02 au 4/03 78 | Sortir

1 ADÈLE FERRAND Musée Léon Dierx St-Denis L’exposition permet de suivre son parcours de Nancy à la Réunion, témoignage des années romantiques. jusqu’au 27/03 2 LE SINGE ET LE BUFFLE MADOI - St-Louis Esprit, homme et animal dans les sociétés africaines traditionnelles (masques et mobilier) jusqu’au 31/05

DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE Musée de Villèle St-Gilles les Hauts Exposition de Guy Lefèvre, artiste maître verrier. jusqu’au 14/08 LA RÉUNION, ÎLE DE NATURE, COEUR DES HOMMES Maison du Parc Plaine des Palmistes Exposition multi-supports. jusqu’au 31/12

N°113 DE FÉVRIER 2016 MENSUEL CULTUREL GRATUIT

L’ÉQUIPE

Dir. de la publication : Sandrick ROMY. Rédacteur en chef : François GAERTNER. L’équipe : Antoine D’AUDIGIER-EMPEREUR, Sergio GRONDIN, Zerbinette, Manzi, Mickael DALLEAU, Gerard RAYNAUD, Shivam TATOONAH, Kévin BINST. Impression : Graphica DL . L’éditeur décline toute responsabilité quant aux erreurs éventuelles. Contactez les lieux avant de vous y rendre pour confirmer que l’information annoncée est toujours bonne. La reproduction du contenu de la présente publication et du site internet www.azenda.re, est interdite.

NOUS CONTACTER Mail : redaction@azenda.re Tél. : 0262 10 84 10 ENVOYEZ VOS DATES Mail : contact@azenda.re ou sur www.azenda.re, rubrique contact

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