L'Azenda de juin 2016

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Le guide des sorties

JUIN

gRATUIT #117

-sAkIfoLes découvertes de L’ékip L’Azenda -sAkIfo pAsPousser Manzi vers la sortie

-lA fIN-dU moNde-

Selon François Morel -sAINT-pIeRReDésert culturel ou eldorado ? -bRAd-mehldAUL’équation qui va piano


EN JUIN AU THÉÂTRE DU GRAND MARCHÉ

UNE CHENILLE DANS LE CŒUR DE STÉPHANE JAUBERTIE MISE EN SCÈNE MARIANA LÉZIN / TROUPUSCULE THÉÂTRE VENDREDI 03 JUIN 19.00

LE MAHÂBHÂRATA DES FEMMES DE KICHENASSAY MADAVANE CIE SAKIDI JEUDI 09 JUIN 19.00 VENDREDI 10 JUIN 20.00

2 RUE MARÉCHAL LECLERC ST-DENIS WWW.CDOI.RE T. 0262 20 96 36 LOCATION@CDOI-REUNION.COM

theatre.cdoi Tcdoi


édITo

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bIlleT d’AbseNCes

élas, un toit ne protège pas de tous les aléas. En déménageant à la Cité des Arts, les Électropicales se sont mises à l’abri des averses, pas des annulations. L’an dernier, sous la pluie battante d’un vendredi catastrophe, le directeur du festival Thomas Bordese et son programmateur avaient dû faire face à la défection de Kenny Larkin, tête d’affiche américaine programmée le lendemain soir qui, par caprice, avait choisi de ne pas monter dans son avion. « À partir du moment où la nouvelle était tombée, on n’avait plus que trois heures pour trouver un remplacement, et le faire monter dans un avion pour qu’il puisse jouer le samedi… » Avec le temps, l’anecdote racontée par Bordese aurait pu rejoindre la liste des galères qui construisent la mythologie des grands festivals, et plus largement l’histoire épique des coulisses du rock’n’roll. Sauf que la défection de dernière minute semble devenir une spécialité dans la techno, où ce genre de prise de tête devient l’habitude. Après Fantasma et Larkin l’an passé, c’est Jeremy Undergound et DJ Hell qui ont cette année manqué à l’appel, le premier au prétexte d’un « problème de santé », le second sans même prendre la peine de fournir une excuse bidon, et en tentant par dessus le marché de garder l’avance traditionnellement versée aux artistes au moment de la signature du contrat. Pas gêné, Helmut (oui, Hell est en réalité un diminutif d’Helmut, classé 3e aux derniers championnats d’Allemagne de prénom à la con, derrière Rudolf et Guntar).

Les Électropicales ne sont bien sûr pas seules à subir ces (es)tocades. Il y a deux ans, le patron du label Ed Banger, Pedro Winter, avait loupé son avion la veille de son set aux Électrodocks, ne laissant pas aux organisateurs le temps de se retourner. Outre qu’il implique des pertes financières pour les festivals qui ont souvent du mal à se faire rembourser les billets d’avion en l’absence de certificat médical valable attestant des « problèmes de santé » (pour info, les gars, un nez qui coule n’entre pas dans la liste des pathologies invalidantes), ce genre de comportement témoigne d’une totale absence de considération pour le public qui paye ses places sur la base d’une programmation et qui, en plus, a l’extraordinaire bonté de permettre à ces baladeurs MP3 qui se prennent pour des rockstars de vivre très confortablement de leur infime utilité. Hey, DJ Hell, petite diva de dancing, un conseil : apprends un peu de respect avant que les festivals et le public qui te font vivre te renvoient animer les réfectoires de camping où des grosses quinqua bourrées viendront te demander de passer la Salsa du Démon et l’intégrale de Carlos entre deux rots saveur mojito framboise. M’est avis que c’est tout ce que tu mérites. Big Bisou |3


sommAIRe

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JoURs

zIgzAgUeR manzi te fait la leçon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Actus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Nouvo figir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Cinématch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 bibliothèque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

déCoUvRIR la politique du zinc • Reportage entre musique et bibine . . . . 18 l’équation brad Chouchou • Brad Mehldau . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 le sakifo des zamis • L’ékip L’Azenda fait sa sélecta . . . . . . . . 26

C’est le temps qu’il a fallu pour que l’ensemble des cachets, soit 70 800€, prévus pour l’année 2016 dans le cadre du dispositif Tournée Générale soient attribués, suite à une véritable razzia organisée par les bars les mieux rodés. p.18

6/10

3615 morel • Interview old school avec François Morel . . . . . . . 32 Coups de théâtre• Festhéa à la Cité des Arts . . . . . . . . . . . . . . . . 44

C’est la note que François Morel donne à sa propre enfance, pas malheureuse mais pas folichonne non plus. p.32

33 ANs

soRTIR en bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 expos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

C’est l’âge pas du tout canonique d’Alexandre Dany-Ruinet, nouveau boss du Sakifo. p.12

24 bRAd ChoUChoU

Légende du piano jazz, Brad Mehldau donne un concert unique en solo. Radiographie d’un génie. 4|

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kWAfé sAkIfo ?

C’esT le dRAme

Le guide de dernière minute pour ceux qui n’ont pas eu le temps d’éplucher le programme.

Festhéa, le festival du théâtre amateur, déménage à la Cité des Arts.


C’est pas forcément facile d’être un petit bar de gauche dans une ville UMP

© Illustration : Emmeline Caparin, super stagiare à L’Azenda !

À St-Pierre, Redj, l’un des patrons du Toit, fait partie de ceux qui font rimer culture avec biture. Coup d’œil à la dure vie des cafés culturels dans la capitale du sud. p.18

32 besoIN de RéCoNfoRT ? 36 15 moRel dans La Fin du Monde est Pour Dimanche, le chroniqueur d’Inter françois morel brode sur le malaise existentiel un spectacle cousu de fantaisie, de jolis mots et d’humble intelligence. entretien avec le plus chic type de toute la bande fm.

RIeN À voIR

CompIles À gogo

Q

uelques mois après Soul Sok Séga, l’excellente compilation de ségas mauriciens des 70’s sortie chez Strut Records par le duo réunionnais La Basse Tropicale, l’Océan Indien fait de nouveau parler de lui sur la scène internationale avec Outlier : Recordings from Madagascar. Enregistrée par l’ingénieur du son américain Charles Brooks lors de voyages dans la région de Tuléar entre 2010 et 2012, cette exploration sonore n’a finalement pas grand-chose à voir avec les

sélections de grooves vintage et oubliés. Il s’agit plutôt d’un travail documentaire où l’on capte les performances brutes de musiciens souvent amateurs, sur le terrain, le plus souvent simplement accompagnées d’une guitare, de battements de mains, et de bruits de fond qui n’ont rien à voir avec la musique, comme les cris d’un bébé qui pleure, mais qui ajoutent encore à la grande intensité dramatique des chansons captées. Sorti sur le très pointu label Sublime Frequencies, ce disque n’est pas le genre de musique que vous pouvez écouter à l’apéro ou pour faire danser les copines, mais il possède une réelle puissance hypnotique. |5



UTIle

DIRTY MANZI te fait la leçon

Depuis huit ans, un exode festif composé de lemmings assoiffés de liesses sonores se dirige inexorablement vers la capitale du Sud. Contrairement à une idée reçue, ces rongeurs grégaires ne comptent pas se suicider ; ils migrent pour trouver un bout de terrain plus adapté à leur nombre grandissant. Les plus faibles ou les plus alcoolisés se ramassent sur le bord du chemin, ou plus drôle, affalés dans leur vomi.

d

epuis six ans, je fais partie de ces joyeux pèlerins et je revendique ma place dans ce bruyant cortège car, qu’on le veuille ou non, Sakifo est devenu une institution au même titre que le gâteau patate ou la moustache de Thierry Robert. Je vous soumets un florilège de phrases que vous avez sûrement entendues dans ces hauts lieux philosophiques que sont les bars du festival et je vous ordonne de faire taire ces néo-penseurs en leur bourrant le gosier avec le premier bouchon ramassé dans la boue.

© Illustration : Emmeline Caparin, super stagiare à L’Azenda !

« le sakifo c’était mieux à saint -leu »

Les Eurockéennes c’est 43,50€ par jour, Rock en Seine 49€ et Les Vieilles Charrues 45€. Donc Sakifo c’est globalement 50% moins cher que le fameux « prix métropole », C’était mieux ou moins loin ? En vérité, sans pour une offre qui est loin d’être au rabais. te faire un cours sur la théorie de la sélectiSi tu veux t’exciter sur les prix vité socio-émotionnelle, ne crois-tu exorbitants, oublie les lieux de pas que ce qui est « mieux », culture et va hurler ta rage ce serait surtout ce que tu dans les hypermarchés, connais, ce que tu as l’haSi tu veux sur les hotlines d’opébitude d’expérimenter ? t’exciter sur les prix rateurs de téléphonie Or, la majorité du public exorbitants, oublie ou au niveau des sièges actuel n’a pas connu le sociaux des banques, des Sakifo saint-leusien alors les lieux de culture assurances... arrête d’asséner ton simili « C’était mieux avant » car, primo, c’est une connerie et deuxio « marre de faire tu passes pour un vieux schnock. la queue au sakifo »

« le sakifo c’est cher » Va jeter un œil aux principaux festivals métropolitains – oui je sais la programmation est un peu plus alléchante, mais quand même :

Ouais pas faux, mais quelle idée d’avoir un boulot qui se termine à 18h et de débouler sur le site aux heures de pointe ? Tu peux pas être fonctionnaire, comme tout le monde ? Heureusement, Sakifo, comme de nombreux Zigzaguer | 7


festivals européens, innove cette année en te proposant le système Cashless. Jérôme Kerviel a hérité de son bracelet électronique à cause d’un cashfull, toi tu pourras utiliser le tiens pour payer ta tournée d’un simple bras d’honneur en direction du serveur, ce misérable bénévole à la solde du grand capital. L’année prochaine, on nous promet un code-barres imprimé sur notre slibard L’effet Pénis© pour aller débourrer notre kebab encore plus dare-dare.

« on marche trop au sakifo » Le site de Ravine Blanche ressemble peut-être au couloir de Sangatte mais slalomer au beau milieu de cette sakifaune n’est pas exactement un parcours du combattant. De plus, qui t’a demandé d’enchaîner les aller-retours entre la grande scène de Salahin et le Vince Corner ? Pour ta gouverne, cette distance

représente 0,24% du parcours du Grand Raid. Comme tu es bien loin de l’état de forme de ces droguos, opte pour un bivouac au bar des filaos.

« C’est toujours les mêmes artistes à l’affiche » Bon cette phrase-là, je t’accorde que tu as le droit de la ressortir au bar VIP car il est vrai que Faada Freddy, Acid Arab, Charlie Winston, Lilly Wood and The Prick, Big Flo & Oli se sont produits très récemment dans nos salles réunionnaises, alors à quoi bon les faire revenir ? C’est le moment de parler de la Règle de 3, loi des programmateurs locaux qui veut qu’un artiste peut repasser trois fois dans l’île avant qu’il s’use. Ajoutons par ailleurs qu’un Sakifo sans Karl Fungus, c’est comme une pizza sans champignons, ça n’a plus la même exhalaison.

soUChkIfo Un grand merci au dessinateur emblématique du JIR d’avoir accepté d’illustrer la chronique de Manzi ce mois-ci. Une intervention à-propos puisqu’une exposition lui rendra hommage cette année sur le site de la Ravine Blanche. 8 | Zigzaguer


« le sakifo c’est pour les zoreys »

« pourvu que ce ne soit pas un sakiflotte »

La phrase idéale pour lancer un débat Si tu comptes choper avec tes vannes sans fin, proche du questionnement sur le éculées, sache que ça fait treize éditions paradoxe de l’œuf et de la poule. Mon statut que les docteurs es calembour de la presse de couard métropolitain m’oblige à ne pas locale se retournent les méninges pour enfiler tenter de convaincre tel ou tel camp mais je ces jeux de mots dans leurs papiers alors, suis persuadé que la curiosité ça s’apprend. par pitié, laisse ces calembredaines aux Amateur de rock qui tache, donc globalement professionnels de la drague foireuse. Durant déçu des programmations du Sakifo, j’y une semaine, le préfixe Saki parasite peu trouve néanmoins mon compte chaque année à peu tout le vocabulaire disponible. Cette en allant fouiner vers les petites scènes. invasion verbale est à mi-chemin entre deux Cette appétence n’est pas innée, elle s’est imbécilités linguistiques : d’un côté, la mode construite au fil du temps et des publicitaire qui consiste à employer rencontres. C’est dans la nature des expressions créoles toute humaine de préférer ce que faites, si possible n’importe à chaque t-shirt comment, pour donner l’on connaît à ce que l’on Sakifo acheté, ne connaît pas mais il une couleur locale à des est profondément injuste biens de consommation un graphiste fait d’accuser le Sakifo de ne cancérigènes fabriqués une hémorragie pas multiplier les saveurs. à l’étranger ; de l’autre, interne la manie ridicule qu’ont les fictions infantiles de rebaptiser « Ils sont moches tous les objets courants qui peuplent les tee-shirt sakifo l’univers de leur héros : batmobile, batgrapcette année » pin, batfourchette, batfairefoutre, et on en passe. Alors si, un soir au bar, dans l’espoir de Chaque année, les flocages et les déclinaiséduire l’une des jeunes femmes superbes qui sons imaginés par l’équipementier du festival ne se manifestent dans ton périmètre qu’une trouvent de nouvelles façons de pourrir le fois par an (d’habitude, tu vas à La Cerise visuel de l’affiche, si bien que la formule est ou à La Ronda…), tu essayes de te montrer désormais pléonastique. C’est bien simple, à drôle et original, épargne-toi un sakibide et chaque fois que quelqu’un achète un t-shirt parle-lui normalement, sakilotte s’ouvrira plus Sakifo, quelque part dans le monde, un facilement. Mon patron me harcèle depuis le graphiste fait une hémorragie interne. Ça n’est début du mois de juin avec son truculent : pas forcément plus mal, diront les plus retors, « Sakifo pas pousser Manzi vers la sortie ». tant l’espèce prolifère sans qu’on y voie la Inutile de préciser que ce dernier est toujours moindre utilité. célibataire.

Manzi

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ACTUs

Rapide tour d’horizon de l’actualité du mois

plANCk J

CopINAge s

i vous lisez comme nous avec plaisir la chronique littéraire de Zerbinette dans ces pages, vous serez sans doute ravis d’apprendre que la dame ne se contente pas d’écrire sur les livres des autres : elle écrit aussi des livres pour elle. Enfin non, c’est pour vous qu’elle écrit des livres, pour que vous les lisiez. C’est juste qu’elle les écrit ellemême, alors que ses chroniques – non attendez, ses chroniques aussi elle les écrit elle-même… Bon, je recommence. Zerbinette fait des chroniques littéraires, mais aussi, depuis peu, des livres. Son premier roman, Chróma, est d’une originalité folle, puisqu’il mélange anticipation, surréalisme et film catastrophe pour raconter un monde aux prises avec un problème de taille : la disparition progressive des couleurs. À travers plusieurs personnages brossés avec verve et rapidité, on découvre les conséquences, graves ou mondaines, de l’effacement chromatique. C’est rythmé, c’est drôle, c’est Zerbinette, et c’est disponible en commande sur la plateforme Edilivres, à la librairie Gérard à St-Denis, et à celle des Roches Noires à St-Gilles. Chróma, Édilivres, mai 2016, 242 p. www.edilivres.com.

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eune trio de rock déjà repéré lors de la soirée Rock It au Séchoir l’an passé, Planck a sorti le mois dernier Last day of the holidays, un premier EP de rock mélancolique un peu shoegaze (adjectif décrivant la posture du guitariste qui regarde ses pieds, absorbé par la spirale mentale et émotionnelle de sa musique). Pas du rock à transpirer donc, mais à écouter fort, en chaussettes, en regardant la pluie battre sur la vitre. 5 titres à écouter et télécharger librement ici : planckrun.bandcamp.com

sUpeRmARChé l

a FNAC débarque. L’ouverture du premier magasin de la célèbre enseigne de supermarchés culturels à La Réunion est annoncée pour le 15 juillet, au centre ville de St-Pierre. Le groupe Vindemia, qui a récupéré la franchise, annonce l’ouverture de 5 autres magasins en un an. Ils remplaceront les espaces Agora.


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JAmAIs TRop TARd I

l n’est jamais trop tard pour bien faire, dit le proverbe. C’est pourquoi nous signalons, avec six mois de retard, la superbe réédition de Musiques Traditionnelles de La Réunion, livre de référence de Jean-Pierre La Selve. Paru pour la première fois en 1984, il a longtemps été le seul ouvrage entièrement dédié aux musiques populaires locales. Considérablement augmenté et profondément remanié, il est ressorti en novembre dernier dans beau format dos carré collé mis en page par la graphiste Elsa Lauret, et préfacé par Fannie Précourt, la spécialiste du patrimoine au Pôle Régional des Musiques Actuelles, où elle s’occupait également du magnifique label Takamba (avec Lauret à la palette également), malheureusement laissé en jachère. Bref, en plus d’être nécessaire et passionnant, le livre de La Selve est désormais très agréable à feuilleter.

mélANge pIlé A

nnoncé pour décembre dernier, le premier EP attendu du tandem afro house Do Moon n’est finalement sorti qu’il y a quelques jours, mais dans une version enrichie de nouveaux titres, si bien qu’on pourrait presque parler d’album. 8 pistes où les lascars développent leur mixture endémique de rythmes ternaires, d’influences maloya, de fonnkèr et de ghetto house bien mise. Les basses sont costaudes et parfois sauvagement saccadées, les percus ne rechignent pas à claquer dans les aigus cheapos des synthés cracra, mais l’ensemble a la rondeur chaude et le groove sensuel de la house. Rougail 1.1 est un disque un peu sale et distingué, sexy et, par moments, frénétique : parfait !


NoUvo fIgIR Les nouvelles têtes de la culture réunionnaise

Photo © Mickaël Dalleau

bébé sAkIfo

ALEXANDRE DANY-RUINET Personne ne l’a vu venir, et même pas lui. Lorsque que Jérôme Galabert lui propose, l’année dernière, de prendre la direction de son festival, Alexandre Dany-Ruinet s’apprête à s’installer définitivement à New York, où il vit depuis quelques mois. À 33 ans, cet ancien responsable de la com digitale pour une marque de téléphonie n’est pas inconnu du PCR (paysage culturel réunionnais). DJ, proche de la famille Séchoir, il est ce qu’on appelle un bébé Sakifo : passé à tous les postes sur un festival dont il a suivi 9 éditions sur 12 en tant que bénévole, il a appris le métier sur le terrain et au sein même de la maison. Son recrutement témoigne d’une volonté de réaffirmer l’ADN roots et familial du festival, parfois oublié ces dernières années dans la course à l’efficacité financière. « On vend du bon temps. Les gens viennent, ils ont envie d’avoir une bonne bouffe, un bon bar, une bonne musique, pour passer un bon moment. »

Son premier chantier : « Provoquer de nouveau des rencontres entre les artistes, en recréant un espace où ils seront tous réunis durant le festival. Quand Ayo rencontre Davy Sicard dans les loges et que le lendemain, ils partagent un moment sur scène, ça crée des moments uniques, magiques pour le public, qui font partie de l’identité du Sakifo. »

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CINémATCh !

On voit quoi ?

Brooklyn Vs. Espagne : deux films d’auteur proposent en juin des portraits de femme très différents.

CINémATCh !

MAGGIE A UN PLAN

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le pITCh

C’est simple, imagine une romcom, mais avec des universitaires à Brooklyn. Une caricature de trentenaire névrosée en mode reproduction tombe raide d’un écrivain prise de tête et super égoïste, dont elle ruine le mariage. Jump de 3 ans dans le turfu : elle a son gosse mais le daron finalement, il la reloute grave, alors Maggie magouille un plan pour qu’il retourne avec son ex bardée de diplômes et snob comme une ministre : réflexion faite, ces deux-là vont très bien ensemble… le geNRe

Anti-Romcom l’éQUATIoN

Frances Ha + Maris et Femmes À sAvoIR

Avec Greta Gerwig dans le rôle titre, le film s’affiche d’emblée dans la nouvelle vague du cinéma indépendant new yorkais, dont elle est l’égérie. D’où les fréquentes références aux films de Noah Baumbach dans la presse, ou à ceux de Woody Allen. Avec un humour bavard, Rebecca Miller, fille du dramaturge Arthur Miller et cinéaste d’ordinaire plutôt prise de tête, plonge ici avec délice et légèreté dans les affres sentimentales d’un monde fait d’intelligences aiguisées et d’egos fragiles.


le pITCh

À 50 piges, Julieta se paye un gros bad. Pour la détendre, son mari veut l’emmener en vacances au Portugal mais elle préfère rester à Madrid à ressasser des vieux seum dans des appartements bourgeois remplis de tableaux visiblement très chers. Flashbacks, adultères, drames, larmes, détresse, rouge vif et coupes de cheveux étranges : encore un « magnifique portrait de femme » de Pedro Almodovar. le geNRe

Psychodrame l’éQUATIoN

Indendies + Parle Avec Elle À sAvoIR

Pedro Almodovar a annulé une bonne partie de la promo du film, prévue pile au moment où son nom est sorti dans l’affaire des Panama Papers. Suspecté d’avoir largement escroqué le fisc espagnol, l’artiste se voyait mal faire la tournée des interviews pour expliquer qu’une bonne partie des nombreuses œuvres d’art qu’on voit dans le film font partie de sa collection personnelle. On peut le comprendre.

veRdICT

JULIETA

Les premiers retours critiques donnent clairement l’avantage à Maggie, loué pour sa drôlerie et son rythme, tandis qu’Almodovar semble se perdre un peu dans les méandres narratifs d’une enquête psychologique embrouillée, pour ne proposer finalement qu’une succession de tableaux de couleurs et de scènes typiques de son catalogue. Nous on verra les deux, même si ça fait mal au cœur de lâcher 10€ pour un artiste qui fraude le fisc tout en touchant des subventions pour chacun de ses films.


bIblIoThèQUe

Sous les lunettes de Zerbinette Retrouvez toutes les chroniques de Zerbinette sur www.azenda.re

Celle QUe voUs CRoYez Où ta Zerbinette s’engage dans les méandres de la schizophrénie, et se laisse mener comme une bleue jusqu’à l’incroyable chute de cette diabolique autofiction.

A

u commencement, on croit maîtriser l’intrigue. Claire Millecam est internée. Elle raconte à son psychiatre comment, suite à son divorce puis à une déception amoureuse avec son amant Jo, elle s’est créé un faux profil Facebook pour se venger de lui en séduisant son meilleur ami Chris. La duperie est savoureuse et stimule délicatement notre voyeurisme. J’ai tourné les pages frénétiquement je l’avoue, tant la candeur de cette femme de 48 ans qui tente le grand jeu de la séduction derrière l’avatar d’une jeunette de 20 ans me semblait touchante et tragique. Car l’aventure virtuelle vire au drame. Mais voilà que la narration fait entendre la voix de Marc, le psychiatre de Claire, et que le lecteur, piètre pantin naïf, découvre une toute autre version de l’histoire. Et comme

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si cela ne suffisait pas à notre stupeur, le roman poursuit son chemin polyphonique, nous abandonnant à un troisième puis un quatrième récit des faits en un crescendo dramatique aussi palpitant que déroutant. Au delà de la prouesse liée à la construction de l’intrigue, qui repose sur un enchâssement narratif des plus efficaces, le roman de Camille Laurens est une terrible réflexion sur le désir féminin, et son incapacité à résister à l’outrage du temps. Dénonçant l’hégémonie du mâle séduisant à tout âge dans l’imaginaire de notre sexualité, ce récit dessine avec brio la fragilité de la condition féminine, lorsqu’elle est vue sous le prisme de la libido du sexe fort. Camille Laurens, Celle que vous croyez, Gallimard, décembre 2015, 186p.


LES

BAMBOUS COMPLÈTEMENT À L’EST !

La nouvelle clameur Kart scène ouverte

La diva du pavé Collectif l’Alpaca Rõse

E IPALE DE STEes BROS PISCINE MUNIC amBoUs t viLLe de ste rose / L

blansh pou Couleur Ré union samedi 4 juin 20h

Un partenaria

LES BAMBOUS

LÉLÉ BamBoUs GRAMonOUrNE SALLE ari éUnion / Les at régi Un parten

in 14h (spéciale)

mardi 14 ju in 20h vendredi 17 ju

vendredi 24 juin 20h

> Les pousses de bambous

scène ouverte aux élèves acteurs

LES BAMBOUS > du 7 au 30 juin > Il était une fois les

vacances Les voyages de ceu LES BAMBOUS > du 6 x qui restent au 11 juillet

avec la participation de la Région Réunion, la DAC OI, le Département de la Réunion, la Ville de Saint-Benoît

Visuel Priyèr sï priyèr © Cyril Plomteux

r

Priyèr sï priyè Cie Soul City

mardi 21 juin 19h

direction : Robin Frédéric 2, rue jean moulin - 97470 st-benoît billetterie@lesbambous.com

www.lesbambous.com INFOS 0262 50 38 63


eNQUêTe

lA polITIQUe dU zINC Si, à Saint-Pierre, la culture institutionnelle semble parfois en stand-by ; à l’image de l’ouverture du nouveau Kerveguen ; les bars et les cafés ont pris le relais pour se charger de l’animation. La ville est-elle devenue l’eldorado d’une culture de comptoir ?

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A

vec sa pléthore de cafés culture, Saint-Pierre donne l’impression de se porter comme un charme sur le plan de la guinche. Pourtant, certains gérants tirent la langue. Redj et Lio sont de ceux-là. À vouloir carburer à un spectacle par jour ouvré, les patrons du Toit, bistrot phare qui domine la partie animée de la rue Babet, en ont bavé entre un voisinage difficile et une concurrence impitoyable : « C’est pas forcément facile d’être un petit bar de gauche dans une ville UMP, confie Redj, on est super mal vus par la police et la mairie. On a subi beaucoup de contrôles mais, comme on a toujours été aux normes, on n’a jamais eu à payer d’amende. Pourtant, pendant plus d’un an, une voisine s’est plainte du bruit tous les soirs, même quand le bar était vide. » La voisine partie, il a encore fallu composer avec un public qui boude les soirées électro, rap, théâtre – exception faite de l’impro qui, bravache, fédère toujours autant. Pour se maintenir à flot, leur programmation s’est vue allégée sans céder pour autant au tout-consensuel. « Le slam ne marche pas vraiment non plus mais on le garde parce qu’on aime les mots. Et ça ne coûte pas cher. »

Bibine et musique, culture et biture, salle de spectacle et salle de picole... C’est vraiment ça l’équation ? Non, pas tout à fait !

sUCCès eT éCheCs AléAToIRes Une logique aléatoire semble régir les succès et les échecs de leurs soirées. Même tâtonnement imprécis pour l’équipe de L’Envers, qui a racheté l’établissement un an plus tôt, pour faire venir une clientèle lente à se fidéliser : « Il a fallu attendre que les gens prennent conscience que la direction avait Découvrir | 19


changé, qu’on était ouvert tous les jours à heures fixes. Mais depuis janvier, ça s’est mis à marcher d’un coup sans qu’on sache vraiment pourquoi. » Pour les compères du Toit, janvier a plutôt été l’uppercut quasi fatal après une série de coups durs. « On a failli mettre la clef sous la porte mais on respire un peu depuis deux mois. Sur 14 mois, Lio et moi ne nous sommes accordés que deux salaires, et on a dû couper dans les frais en ne remplaçant pas ceux qui partent. Mais quand on regarde autour de nous, on voit bien que tout le monde galère, quel que soit le domaine. »

pAs ToUs logés À lA même eNseIgNe Tout le monde ? Pas sûr. La vie est belle pour Les Sal’ Gosses qui ont misé sur la restauration avant tout. Pour raffermir le ventre mou de mi-semaine, on ferre une clientèle déjà appâtée par la terrasse idéalement située sur le front de mer avec un concert jazz, soul, funk… un nappage pour afterwork. « Avec le temps, témoigne Yann qui se charge de la prog depuis 2009, nos musiques sont plus compatibles avec la restauration. On ne programme plus de fanfare par exemple. » Telle est la différence majeure entre salle de spectacle et salle de picole. La dernière, devant s’adapter à l’attention inconstante des clients, se contraint pour séduire à mettre de la soupe dans son vin. Un rien prosélyte, Redj dresse pourtant les ponts entre les différentes cultures : « On est solidaires du Grand Marché mais quand ils disent qu’il faut sauver 20 | Découvrir

la culture, on a envie de rappeler que pour la sauver, il faut aussi aller aux spectacles des petits bars. Il faut sortir partout et il faut consommer parce que c’est comme ça qu’on se maintient, en vendant des bières. Il n’y a pas de honte à ça, si on avait le droit de vendre autre chose on le ferait mais on vend des bières et on offre de la culture. » Effectivement, en dehors de quelques rares pics à 2€ ou 3€ quand ils reçoivent des groupes à la renommée bien installée, les deux acolytes du Toit optent pour le gratuit, le prix libre et/ou le chapeau. « On va essayer d’offrir encore plus de culture gratuitement, espère Redj. Normalement, si les spectacles marchent suffisamment, on peut garder la gratuité. »


De son côté, la famille Pounia, quand elle n’est pas en train de tourner pour Ziskakan ou Maya Kamaty, fait constamment payer les animations du Zinzin, un héritage familial en pleine hype avec ses concerts, contes et ateliers qui se multiplient depuis le début de l’année. « Nos apéros concerts coûtent 2€, partage Maya. C’est symbolique mais c’est comme ça qu’on a créé notre clientèle. »

pAYe ToN ARTIsTe ! Les stratégies diffèrent encore lorsqu’il s’agit de payer les artistes. D’un côté, certains ne lésinent pas : les Sal’ Gosses, Le Toit… Ces derniers reconnaissent même les effets de leur générosité : « Nos cachets sont assez confortables donc les artistes jouent le jeu, ils s’investissent plus et jouent plus longtemps. »

Plus prudents, L’Envers et le Ti Coq Mizik, haut lieu du dub et des soirées vert jaune rouge, pallient l’incertitude des succès en dents de scie en ajustant les cachets au prorata de l’affluence et des consos. De l’autre, Le Zinzin ne prévoit pas de cachet mais fait passer le chapeau à la fin des spectacles, en plus de se baser sur l’échange de services : « On propose des chambres où ils peuvent rester de temps en temps, on fait aussi office de lieu de résidence pour des répétitions. » La palme revient au Rock Fish Café et son american cuisine qui ne paye aucun musicien : « Avec des cachets surdimensionnés, l’équation était impossible. On laisse des instruments à disposition et vient jouer qui veut. On est plutôt dans une ambiance bœuf que concert. » Découvrir | 21


Sur la condition des artistes et des intermittents, Patrick son taulier rockeur a une idée bien à lui : « Faut pas oublier pourquoi t’as pris une gratte à 15 ans. 90% du temps, c’est pas pour l’argent. On comprend que les intermittents ont besoin de gagner leur vie mais c’est pas à ça que sert le Rock Fish. Ici, l’ambiance, c’est comme à la maison. Du coup, chaque événement est éphémère et unique. » Ça permet surtout de n’avoir à s’occuper que de restauration sans suer pour son budget. Rock’n’roll.

C’esT leUR ToURNée ! Pour lutter contre la pratique trop habituelle des cachets de misère, le PRMA prend en charge depuis 2013 le dispositif Tournée Générale qui emploie des subventions régionales pour mieux rémunérer les musiciens et techniciens. D’année en année, la demande accrue a conduit à une ruée 2016 phénoménale. En seulement quatre jours, ce sont 600 cachets qui se sont arrachés pour l’équivalent de 70 800 €.

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Pas intimidées par la multitude de bistrots aux destinées aussi hasardeuses que certains de leurs modes de management, de nouvelles enseignes ouvriront au début du mois de juin qui font vœu d’enjaille dès l’inauguration. Honneur au plus modeste, L’Unikaz, qui compte sur une cuisine saine et des ateliers de récup entre deux smoothies. Le 11 juin, une poignée de graffeurs émérites — Jace, Abeil, J.E 974 et FloàFleur — se chargeront Arnold / Le Toît © Mehdi Letaief

Romain Poncelet, à la tête de l’opération, reconnaît qu’elle est victime de son succès après avoir compté bon nombre de doléances de ceux qui sont restés sur le carreau : « Au départ, tout le monde était débutant et partait sur un pied d’égalité. Maintenant, certains se sont appropriés le système et peuvent poser une centaine de dates en quelques jours. On va sûrement devoir penser à un moyen qui permettrait aux nouveaux venus de s’y préparer. » Il espère aussi une augmentation des subventions pour pouvoir proposer davantage de cachets, mettant en avant la réussite du programme : « L’échec, ce serait que les cachets ne partent pas. »

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d’un baptême à la bombe. Dans l’arène se pointe aussi un Goliath qui a déjà largement conquis l’Hexagone. La franchise V & B débarque avec son concept de bar-cave blindée de plusieurs centaines de bières, vins et spiritueux. Sa soirée d’inauguration s’annonce musicale et naturellement alcoolisée. Au final, le couple « bibine & musique » semble être la seule recette qui fonctionne vraiment dans cette ville où culture rime avec biture, et où la prise de risque artistique est rarement récompensée. Mais après tout, c’est le modèle qui tend à s’installer partout dans la culture, des festivals devenus débits de pression géants aux salles elles-mêmes, qui comptent de plus en plus sur l’exploitation des bars et parfois même sur la restauration pour compenser les pertes de subventions. Reste que l’ambiance est bonne à St-Pierre, et que le choix d’établissements a toujours de quoi faire pâlir une capitale au nord inversement dotée en terme d’offre culturelle : beaucoup d’institutionnel, mais très peu de vie nocturne. Reportage

sAkIfo de l’off ! Sakifo Production et Destination Sud Réunion ont bien acté la quantité d’hôtes potentiels de musique live à St-Pierre, puisqu’ils travaillent en partenariat avec pas moins de 27 établissements pour accueillir les concerts du festival Off. Pour retrouver l’intégralité du programme de ces concerts gratuits organisés dans toute la ville, une seule adresse : www.azenda.re !

les lIeUx CITés Le Toit 16, rue Auguste Babet L’Envers 13, rue Suffren Les Sal’Gosses 38, blv Hubert Delisle Le Zinzin 153 av. Daniel Ramin – Grand Bois Rock Fish Café 53, rue M. & H. Leblond Ti Coq Misik 53, rue du Four à Chaux

les peTITs NoUveAUx L’Unikaz 2A Rue Victor Le Vigoureux Soirée d’inauguration le 11 juin V & B 169 rue Albert Luthuli Soirée d’inauguration le 16 juin

ADE El Mélagouach / Le Toît © Fab Captaz Vizion

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bRAd ChoUChoU C’est l’évènement jazz de l’année. Légende du piano, Brad Mehldau donne un concert en solo en amont du festival Opus Pocus. Si l’un des grands intérêts de ces performances est leur nature improvisée, imprévisible et donc unique, voici tout de même des indications pour savoir à quoi vous attendre. mUsIQUe

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23 juin 20h | Piton St-Leu | Audito. Stella | 40€ / 35€

Dès ses débuts, Mehldau est comparé par la critique à Bill Evans, pianiste légendaire qui a marqué l’histoire du jazz en enregistrant, avec Miles Davis, Kind of Blue en 1959. Bien que flatteuse, cette filiation pose depuis toujours problème à Mehldau, qui s’en plaint lors d’interviews, et reproche aux journalistes un rapprochement qui doit moins à la musique qu’à un raccourci biographique : comme Evans, il est un pianiste de jazz blanc. Autre point commun entre les deux hommes : une addiction à l’héroïne, dont Mehldau s’est débarrassé en 1998. Si la comparaison est réductrice, elle a tout de même un fond de vrai, tant sur certains enregistrements, les deux hommes ont en partage une qualité d’interprétation souvent empreinte de mélancolie.

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Bien qu’issu d’une formation jazz, Mehldau est très tôt marqué par la découverte du répertoire classique : d’abord Brahms, qui l’amène ensuite vers Schumann et Schubert. Il trouve dans le romantisme allemand des échos à ses propres contemplations métaphysiques, et à sa conception du jazz comme art de l’éphémère où la beauté se joue dans l’instant improvisé – souvent aussi dans la tristesse.

opUs poCUs #5 : piano Le concert de Brad Mehldau est le coup de semonce de la 5e édition du festival Opus Pocus, qui se tiendra du 29 juillet au 8 août, et qui est dédié cette année au piano. Voici le gros de la programmation, sur laquelle nous reviendront dans notre prochaine édition. 29/07 : Éric Ah-Vane Sextet, Africa Mkhize Quartet, Meddy Gerville ; 30/07 : Fabio Marouvin & Sory Diabaté, Gaël Rakotondrabe, Roberto Fonsecca ; 04/08 : Thomas Enhco & Vassilena Serafimova. Plus d’infos et billetterie : www.azenda.re 24 | Découvrir


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Cette référence n’est là que parce que l’œuvre phare de Keith Jarrett est l’exemple le plus connu des concerts de piano jazz en solo où les morceaux s’étirent facilement sur un quart d’heure. Si Mehldau partage avec son devancier une recherche sur le fil de l’instant qui prend le risque de l’imprécision pour mieux trouver la grâce, il y a sans doute moins de fougue dans son approche, mais plus de sensibilté. Melhdau ne s’encombre pas se surcharge technique et développe plutôt l’émotion pour lui donner le maximum d’amplitude. Publié en 2015, le coffret 10 years solo live illustre une décennie de ces performances aussi uniques que magiques.

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L’un des traits marquants de Mehldau est sa capacité à élever les standards du rock et de la pop. Dès les années 90, il est l’un des premiers musiciens de jazz à affirmer son amour pour les guitares saturées et les succès populaires, auxquels il donne au piano des profondeurs émotionnelles extraordinaires. Une partie de son énorme répertoire en solo emprunte d’ailleurs aux Beatles, à Pink Floyd, à Jeff Buckley, à Nirvana ou même à Léo Ferré. Il a aussi beaucoup repris Radiohead, groupe avec lequel il partage un lyrisme complexe et recherché.

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Vous n’avez pas encore eu le temps de trier la programmation du Sakifo pour trouver les pépites de la nouvelle édition ? L’équipe de L’Azenda vous aide.

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La sélection de François

Cold speCks

Samedi 4 juin | 18h | Filaos

C’est sans doute mon côté réac : après avoir vu débarquer en nombre grandissant ces dernières années des formations super festives, j’éprouve l’envie de retrouver des musiciens qui fabriquent collectivement quelque chose d’autre que de la danse. J’ai aussi envie de voix, de moments noirs, de parenthèses suspendues dans la folie bambocharde qu’est un festival. Cold Specks me semble être l’un des choix de programmation les plus singuliers de cette 26 | Découvrir

édition : plus grand-chose à fredonner sous la douche dans les derniers morceaux de la Canadienne Al Spx, dont la voix forte, à mi-chemin entre Alela Diane et Tina Turner, s’était pourtant illustrée par le passées sur de belles chansons rock & folk rauque. Sur Neuroplasticity, les arrangements ont pris de l’épaisseur et du faste, avec notamment l’ajout d’une clarinette basse (instrument que j’adore). Et bien que la raison économique pousse l’artiste à se produire en concert en formation réduite, avec le combo machines + clavier désormais syndical, ceux qui aiment les ambiances et l’émotion autant que les trémoussements et la transpiration seront largement récompensés.


La sélection de François

soNghoY blUes

Bamako. C’est en auditionnant Vendredi 3 juin | 0h45 | Poudrière pour le projet de Dimanche 5 juin | 21h30 | Ti Bird (VIP) Damon Albarn, On a beaucoup entendu Africa Express, qu’ils rencontrent Nick Zinner, parler ces derniers mois à guitariste du groupe new yorkais Yeah Yeah La Réunion des Dizzy Brains, Yeahs, qui co-produit leur premier album avec ce groupe malgache de rock Marc-Antoine Moreau, directeur artistique garage interdit de radio dans la Grande Île derrière, entre autre, le succès d’Amadou et et qui crache une révolte aussi saine que ses Mariam. Le groupe est au générique d’un références, où les Sonics côtoient Jacques Du- documentaire de 2015 qui raconte l’histoire tronc. Explosifs en live et très talentueux, ces de musiciens exilés comme eux, et le titre de jeunes rebelles ont beaucoup attiré l’attention leur premier album est tout simplement Music des média, peut-être plus pour l’originalité et in Exile. C’est le genre de situation où l’histoire la force de leur histoire que pour celle de leur pleut facilement passer au premier plan, et musique, qui gagnerait à s’émanciper de ses faire oublier la musique. influences. Mais ce qui distingue vraiment Songhoy Blues, À première vue, on pourrait avoir la même c’est leur son. Sous l’influence des deux (légère) méfiance pour Songhoy Blues, groupe producteurs, le groupe a trouvé un mélange originaire de Timbuktu dont le parcours électrisant et super frais de blues touareg, atypique présente une comparable efficacité de grooves exubérants et de gros amplis à narrative. Lorsque le nord du Mali tombe sous l’américaine pour produire une musique à la le joug d’un mouvement djihadiste en 2012, fois familière dans son usage des souches Garba, Aliou et Oumar Touré sont contraints traditionnelles maliennes, et d’une éxubérance de migrer vers le sud et la capitale, Bamako. festive totalement débridée et finalement Ils ne sont pas de la même famille mais apassez nouvelle. Porté par l’un des plus gros partiennent tous au peuple Songhaï. Ils créent sons de guitare que j’ai pu entendre ces deralors un groupe pour faire revivre l’ambiance nières années, ce groupe est une implacable perdue de Timbuktu et son blues du désert, et locomotive qui doit, en concert, développer entament ensemble la tournée des clubs de une énergie phénoménale. Découvrir | 27


La sélection d’Antoine

Too mANY zooz

Vendredi 3 juin | 0h45 | Ti Bird Samedi 4 juin | 21h | Vince Corner

Après que j’ai vu une vidéo survoltée où le trio sax-batterie-trompette retourne la station de métro Union Square (New York City, ma gueule), la question ne s’est plus posée, c’est eux qu’il faut voir. Ils carburent à un tel régime qu’ils pourraient tenir tête à une armada de fanfares en se la pétant entre moonwalks et pas de danse perchés. Si on élimine en moyenne 2,4 litres d’eau par jour, un live de Too Many Zooz décuplera ce nombre, vous rendant plus aride que l’Atacama mais remplis de vibrations. Il n’y aura pas besoin de pleuvoir au Sakifo cette année, nous serons la pluie.

emIR kUsTURICA & The No smokINg oRChesTRA Dimanche 5 juin | 21h30 | Poudrière

Comme je compte bien ne pas survivre à ce Sakifo en fanfare, j’opterai pour un fatality en règle sur les folies balkaniques du grand Emir et crânerai durant tout le festival en répétant « Kou-stou-ridza, comme on dit dans sa Serbie natale » par pur snobisme. En tout cas, c’est clair, je compte bien exploser le record de sfpm (sauts frénétiques par minute) en me la collant sur des rythmes déchaînés.

La sélection sélection de de Zerbinette Zerbinette La

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Vendredi 33 juin juin || 20h 20h || Poudrière Poudrière Vendredi

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Dimanche 55 juin juin || 20h15 20h15 || Salahin Salahin Dimanche

ANToINe 28 | Découvrir


La sélection de Manzi

JeANNe NAIve Added NeW beATeRs

Samedi 4 Juin | 20h00 | Poudrière

Pour préciser au public qu’il faut prononcer « A dead » et pas « A did ». Parce que son album fait partie de ceux que j’ai le plus écoutés l’année dernière. Parce que je l’ai vue au Paléo Festival en 2015 et que son concert m’a un peu déçu. Parce qu’il faut toujours donner une seconde chance. Parce que y’a du PJ Harvey chez cette diva. Parce que c’est du rock et c’est assez rare au Sakifo. Parce que j’ai envie de secouer mon carafon sur War is coming

Samedi 4 Juin | 00h30 | Filaos

Parce que samedi soir, ce show déjanté est le seul capable de me faire bouger mon boule. Parce qu’il me faut ma dose annuelle de n’importe quoi, d’hybride sur la scène des Filaos. Parce que ces hurluberlus sont les seuls à proposer un truc aussi couillu, farfelu et pointu. Parce que ces touche-à-tout bricolent des clips hilarants comme ils enchaînent les tubes. Parce que ces brasseurs d’airs peuvent se transformer en brasseurs de bières. Parce qu’ils ont concocté la Naive New Beer, une bière qui tabasse autant que leurs lignes de basse

La première fois qu’on a rencontré Zerbinette, elle nous a annoncé quelque chose du genre : « La musique de toute façon, j’aime pas ça, et puis je m’en cogne. » Mais le Sakifo est aussi le moment où les gens pas forcément intéressés par les concerts se laissent tenter par un nom à l’affiche, et nous avons insisté pour avoir son avis, que voici : « Qui irai-je écouter au Sakifo 2016 ? Deux femmes sinon rien. Une mythique voix de la Soul, et une suave voix dans la foule. Macy Gray et Lou Doillon. What else ? » Découvrir | 29




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BESoIn dE réconForT ?

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Voilà 25 ans qu’on a découvert, hilares, sa moue nigaude et sa blouse de fromager sur Canal+, avec les Deschiens, et François Morel a toujours le chic pour nous faire du bien. Dans La Fin du Monde est pour Dimanche, à Champ Fleuri, ce fantaisiste crée seul en scène un grand spectacle à partir des chroniques troussées au début du millénaire pour l’émission Le Fou du Roi.

© Illustration : Emmeline Caparin, super stagiare à L’Azenda !

© Louis Canada

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’est le moment qui réchauffe. Chaque vendredi, sa chronique sur France Inter est une bulle de savon, éphémère poésie, légère et colorée, dans la grise tempête médiatique. En novembre dernier, après les attentats, c’est lui qui nous redonnait courage en dressant à l’antenne la liste des choses auxquelles il entendait s’accrocher – Paris, le vin, la vie – donnant à chacun de nous, humbles jouisseurs, la voix qui nous manquait. Il y a quelque chose, chez François Morel, qui le rapproche de nous. Pas crâneur pour un sou, sincère dans ses colères comme dans ses tristesses, les pieds sur terre et la tête en l’air : ç’a tout l’air d’être un chic type. Découvrir | 33


connus et, surtout, dotés d’une moins longue Déjà, quand on appelle l’hôtel de Chalonexpérience, se donnent de l’importance en se sur-Saône où il est attendu pour jouer le cachant derrière un prête-nom, et qu’on vous soir même, aucun pseudonyme ne nous a fasse appeler sur le téléphone du stagiaire été donné, et aucune consigne spéciale ne de l’assistant d’un producteur chargé de semble avoir été soumise à la réception. Il vous passer l’artiste pour les 10 minutes de suffit de demander la chambre de monsieur conversation syndicales. Morel pour lui parler, et celui-ci n’hésite pas à donner son numéro de portable Et ça tombe bien, qu’il ait pris pour continuer la conversaun peu de temps pour nous tion plus tard quand le parler, le gars François, temps commence à lui manquer pour répondre Une conversation parce qu’on en avait à des questions qu’il avec lui ferait du bien besoin. La rudesse du contexte social a pourtant déjà dû à tout le monde et la crise qui frappe entendre 10 fois. Pour depuis quelques mois qui a l’habitude des pholes instances culturelles ners (c’est comme ça que, réunionnaises avaient fini par dans le jargon, on parle des nous rendre moroses. On se disait entretiens téléphoniques – ne soupirez qu’une conversation avec lui ferait du bien pas, vous savez comme moi qu’un jargon à tout le monde, avant qu’il joue à Champ sérieux ne saurait se passer d’anglicismes Fleuri, deux soirs de suite, La fin du monde ridicules et prétentieux), c’est déjà original. est pour dimanche. Il arrive souvent que des artistes moins

ThéâTRe

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18 & 19 juin 20h | St-Denis | Téat Champ Fleuri | 28€ 14€

Créé en 2013, ce seul en scène reprend en partie les chroniques écrites pour l’émission Le Fou du Roi, sur France Inter. François Morel y campe tour à tour une fan de Sheila, un comédien raté, un enfant qui n’aime pas le cirque ou un homme vieillissant qui, dans le métro, se prend à rêver qu’une jeune femme le regarde avec attirance. Très rythmé, le spectacle enchaîne les séquences 34 | Découvrir

et les tableaux à toute allure et Morel, endiablé, donne une dimension nouvelle aux fantaisies qu’on a l’habitude d’entendre sans le voir. La mise en scène, ingénieuse, mélange vidéo et musique pour lier ces segments disparates, reliés seulement par un fil délicat : le talent d’une écriture fragile et sincère qui tripote affectueusement les grandes questions existentielles.


© Illustration : Emmeline Caparin, super stagiare à L’Azenda !

À propos des chroniques dans les tranches d’info matinales comme celle que vous tenez chaque semaine sur Inter, vous avez déclaré : « Il ne faut pas que ce soit un robinet d’eau tiède, ces quatre minutes, il faut affirmer ce qu’on est, ce qu’on veut. » Alors, qui êtes-vous et que voulez-vous ? J’ai dû dire ça il y a quelques années. Aujourd’hui, je suis moins prétentieux, je dirais que j’essaye juste d’intéresser les gens durant trois minutes trente. Je ne me sens pas obligé d’être drôle, pas obligé d’être politiquement pointu, pas obligé d’être ultra pertinent. Quand je peux l’être un peu, alors tant mieux, mais je me sens vraiment libre de faire des choses très différentes d’une semaine à l’autre. J’essaye de ne pas avoir

trop de trucs qui se répètent, trop de manières qu’on reconnaît, trop le même ton qui revient. J’essaye un peu de me surprendre finalement, et d’être sincère. J’observe ce que l’actualité produit sur moi, et selon ce qui se passe, j’écris. Quand j’apprends la mort d’Hubert Mounier (chanteur de l’Affaire Louis Trio), que j’aimais beaucoup et avec qui je devais travailler bientôt, je fais une chronique qui n’a rien de très drôle. La semaine suivante, j’apprends que Patrick Cohen, qui est à Cannes, a joué dans la série Marseille qui se fait étriller par la critique, je fais une chronique de pure fantaisie…

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Comment avez-vous fabriqué un spectacle à partir de bribes de quatre minutes, d’extraits, de petites histoires ? Le spectacle est assez peu fabriqué à partir de ces chroniques de matinales, mais plutôt à partir d’autres, plus anciennes, que je faisais à l’époque du Fou du Roi, avec Stéphane Bern. J’y avais créé des personnages qu’en écrivant, j’avais été frustré de ne pas pouvoir emmener plus loin : une fan de Sheila qui parle à son portrait dans sa cuisine, ou un acteur raté qui se lance dans un monologue. Je m’étais dit que ces personnages, ces tranches de vie pourraient être joués au théâtre, avec de vrais costumes, plus de temps, et une autre façon de jouer.

Il y a un truc qui n’appartient qu’à vous, et qui suffit à faire vivre n’importe lequel de vos personnages en moins de 3 secondes, c’est votre œil gauche qui se ferme. C’est la mimique spéciale Morel… Ce qui frappe, c’est que c’est hyper (rires) Je l’ai d’ailleurs déposée. Si rythmé et super physique. Dès quelqu’un la fait sans mon la 5e minute, vous transpiautorisation, je poursuis rez à grosses gouttes… systématiquement. C’est Pour moi, il faut ma mimique : procès ! Je Je n’imagine pas le que le théâtre théâtre sans investissepoursuis même certains ment physique. Pour moi, animaux qui, parfois, ça bouge, ça il faut que ça bouge, qu’il l’imitent en cas de transpire. y ait de la vie et que ça fatigue. transpire. C’est aussi une question de public : dès qu’il C’est irrépressible, ou c’est y a des gens, ça me fait de l’effet. A une marque de fabrique savamment plus forte raison quand il y en a beaucoup, entretenue ? et qu’il faut parler assez fort pour que 1000 Je ne le contrôle pas. Ça vient tout seul. personnes vous entendent. Mais même en Aujourd’hui les gens me parlent d’une studio, quand il m’arrive pour des raisons « mimique à la Deschiens » mais ça doit faire d’emploi du temps d’être obligé d’enregistrer 56 ans que je fais cette grimace sans faire ma chronique à l’avance, ou de la faire en exprès. Je n’y pense même pas. Je ne me dis direct mais d’un studio de France Bleu parce pas : je vais fermer l’œil gauche, faire rouler que suis en déplacement – bref, quand je un peu l’œil droit et mettre la bouche de suis seul avec mon micro, ce n’est pas pareil. travers, je me contente de penser à l’émotion J’ai besoin du public. Même une ou deux ou à l’idée que je veux faire passer, et ça sort personnes, et c’est déjà plus généreux. comme ça. 36 | Découvrir


Je n’aime pas le mot consensuel parce qu’il évoque la banalité.

© Georges Lambert

Il y a, dans la comicocratie de l’édito radiophonique, une tendance au débordement. Notamment sur Inter, où s’expriment des avis tranchés avec des mots tranchants. Vous choisissez d’exprimer les choses avec plus de douceur dans une époque où tout le monde est énervé, et a le plus souvent de bonnes raisons de l’être. Pourquoi ? Je pense que c’est dans ma nature. Plus ça va et plus j’essaye d’être proche de qui je suis. Il m’est arrivé de me dire, quand Porte et Guillon sont partis notamment : « Il faut que je sois plus politique ! » À cette époque, j’ai fait des chroniques parfois très violentes. Et puis, je sais pas, ça a passé. Je me dis que le gars qui se mettrait en colère à heure fixe chaque semaine, au bout d’un moment, je douterais de sa sincérité. Il faut garder de la légèreté, je trouve. Je pense qu’il y a des fois où, un peu, à notre niveau, on venge des gens qui n’ont pas accès au micro des radios et des télévisions. Mais ce n’est pas parce qu’on parle et qu’on se lâche un peu qu’il faut se prendre pour une grande conscience politique. À la fin de la séquence, tout ce qu’on aura fait, c’est un petit billet.

Malgré ces rondeurs, vous n’aimez non plus qu’on dise de vous que vous êtes consensuel. Pourquoi ? D’un point de vue démocratique, le consensus, c’est plutôt chouette non ? Ca veut dire qu’on est tous d’accord. Je n’aime pas le mot consensuel parce qu’il évoque la banalité. Mais vous avez raison, quand on y pense. J’essaye d’être respectueux des gens qui m’écoutent. Je me dis que même si un auditeur n’est pas de mon bord politique, je vais essayer de faire en sorte qu’il puisse écouter jusqu’à la fin sans s’étrangler. Pourtant comme spectateur, j’ai adoré des spectacles de Jérôme Deschamps (créateur des Deschiens, NDLR) qui provoquaient des réactions très fortes, avec une partie de la salle qui sortait et l’accusait de se moquer des handicapés, et l’autre partie, dont je faisais partie, enthousiasmée, qui riait aux éclats. Mais c’est vrai que ce qui m’émeut, c’est quand j’arrive à rassembler des gens très différents. Je me souviens d’une représentation à Paris où il y avait Philippe Tesson – ponte du Figaro, spécialiste, qui voit plus de 200 spectacles par an depuis des années – et où je voyais au balcon un gamin avec un rire formidable qui devait pas avoir beaucoup plus de 5 ans. Ils ont tous les deux passé une bonne soirée, et je trouve ça émouvant. Découvrir | 37


© Illustration : Emmeline Caparin, super stagiare à L’Azenda !

Vous cultivez l’éthique desprogienne du Vivons heureux en attendant la mort. Est-ce que c’est une chose à laquelle vous pensez tous les jours – la mort, la vieillesse, le temps qui passe ? Oui, mais c’est étrangement quelque chose qui ressort plus de l’enfance, l’obsession de la mort. Il y a quelques jours, je suis passé devant un gamin de cinq ans qui demandait 38 | Découvrir

à sa mère la liste des choses qui ne peuvent pas mourir. Ça les obsède vraiment, à cet âge-là. Et je pense que si j’écris des choses un peu de cet ordre aujourd’hui, ça vient de là. À mon âge, la mort se manifeste autrement : c’est les gens qu’on connaît ou qu’on aime et qui ne sont plus là. On pense plus à la mort des autres qu’à la sienne.


L’enfant Morel pensait donc à la mort tout le temps… Sur une échelle de 1 à 10, vous diriez vous votre enfance a été heureuse à combien ? Je dirais six.

veillant du monde. Après, je ne suis pas naïf. Quand je lis les journaux, quand je regarde la télévision, à titre personnel, je vois bien qu’il y a quand même de bonnes raisons de se morfondre. Disons que je pratique un optimisme amer, ou un pessimisme gai.

Six, c’est vraiment juste pour ne pas dire cinq, quoi… Voilà oui, un tout petit peu mieux que la moyenne. Une enfance avec plein d’emmerdes, mais pas très graves. Je sais pas. Je vivais en province, dans un petit coin, et j’avais des rêves : je voulais voir des spectacles, je voulais de la vie, de la fête. J’aspirais à autre chose et je m’ennuyais.

Il y a une citation récurrente dans le spectacle de Pierrot le Fou, avec Anna Karina qui marche sur la plage en se demandant « qu’est-ce que je peux faire ? ». Elle sert parfois de transition, quand ce n’est pas le piano qui joue tout seul. Pourquoi avoir choisi cette phrase ? Oui, alors c’est tiré d’une chronique faite un jour où le Fou du Roi recevait Je pratique En 2013, vous disiez un optimisme amer, ou pour de vrai Anna Karina, trouver matière à optiet je m’étais amusé à misme dans l’évolution un pessimisme gai. imaginer des réponses des mentalités et dans à cette question qu’elle l’ouverture d’esprit des pose dans Pierrot le Fou, gens. Au regard des évèneen marchant sur la plage : ments, depuis la Manif pour tous « Mais qu’est-ce que je peux faire ? » jusqu’aux attentats récents en passant par Je m’amuse à lui proposer des réponses, la montée du FN, on aurait plutôt tendance qui vont de fais ton âge à fais pas chier. à déprimer, en se disant qu’une forme de Ça me semblait judicieux pour rythmer ce catastrophe est inévitable. En 2016, vous spectacle qui parle de ce qu’on peut faire êtes toujours optimiste ? dans l’existence, de ces questions qui nous Peut-être un peu moins… (il rigole) Je pense tracassent tous : est-ce que ça vaut le coup, que c’est ma fonction, d’être optimiste. Je ce que je fais dans ma vie ? Cette impression n’ai pas envie, surtout en ce moment, d’ajou- d’impuissance devant la vie, c’est quelque ter du désespoir dans la vie des gens. Je n’ai chose que nous avons tous plus ou moins pas envie de me vautrer dans le défaitisme, en partage. L’idée du spectacle est d’offrir de dire qu’on est tous foutus. J’aimerais aux gens un moment de légèreté, d’essayer mieux leur donner du courage, qu’ils sortent de faire en sorte qu’en sortant de la salle, du théâtre en ayant envie de faire des choses ces questions soient peut-être un peu moins et d’aller à la rencontre des autres, en se lourdes à porter. disant que tout est possible et en s’émerDécouvrir | 39


Quand on revoit aujourd’hui les Deschiens, âge d’or, mais les femmes n’avaient pas le et quand on regarde La Fin du Monde est droit de signer des chèques, il y avait encore Pour Dimanche, on voit que vos personla peine de mort, la vie était très compliquée nages sont surtout des gens de peu, des pour les homosexuels. Je trouve qu’il y a des villageois. Il n’y a pas chez eux un côté raisons d’aimer notre époque, et c’est aussi vieille France au sens ranci du terme, mais peut-être pour ça que je reste optimiste. le simple fait que le mot qui vienne en tête est « gens de peu », une expression un peu Et alors, vous avez une idée pour nous désuète, les place un peu dans la nostalgie. réconforter ? Est-ce que vous l’êtes - nostalgique ? Je suis nul pour les mots d’ordres. Après Avant, quand on me posait ce genre de ques- les attentats du mois de novembre, j’avais tions, je répondais non. Et plus ça va, moins fait une chronique où je me répétais : « Ne je vois pourquoi je m’en défendrais. renoncer à rien », et où je dressais Je suis nostalgique oui, quand une liste de choses auxquelles je pense à mes amis qui ne continuer de s’accrocher. sont plus là. Je suis nosDes personnes ont sincèretalgique quand je pense Je suis nostalgique ment cru que j’exhortais à Corinne Honikman, qui les autres à ne rien des gens que était ma productrice, qui renoncer et j’ai vu qu’elle j’aime. est morte l’an dernier, et a été reprise ensuite, sur sans qui je n’aurais pas différents sites, avec le Z fait tous ces spectacles qui de l’impératif : « Ne renonm’ont apporté tant de bonheur. cez à rien. » C’est affreux, écrit Je ne peux plus lui passer un coup comme ça, on dirait un titre de livre de fil pour qu’on déjeune ensemble, mais de Bruno Lemaire ou Jean-François Copé je n’arrive pas à effacer son nom sur mon alors que moi, plus modestement, je dressais téléphone. Ma nostalgie, c’est plutôt celle cette liste pour moi-même, à l’infinitif… des gens que j’aime. Mais je ne suis pas Entretien FG nostalgique du bon vieux temps. Je ne me dis par exemple jamais que c’était mieux du temps de l’Algérie française, ou sous l’Occupation. Ça me fait penser d’ailleurs – j’ai l’esprit d’escalier – à une réponse de René Fallet (écrivain et scénariste français, NDLR) à qui un journaliste avait demandé : quelle est votre occupation préférée ? Et il avait répondu, par boutade : l’allemande. Il s’était mis à dos tous les anciens résistants. Sans même parler de la guerre, on entend beaucoup dire que les années 60 étaient un 40 | Découvrir


FRANÇOIS

Jean-François Robert

THÉÂTRE

TEAT CHAMP FLEURI 17 et 18 juin

MOREL

LA FIN DU MONDE EST POUR DIMANCHE


LE MOIS DE JUIN À LA CITÉ ...

IMMANENCE, DES RENCONTRES DANS LE VIDE - EXPOSITION DE SANJEEYANN - DU JEUDI 2 AU SAMEDI 25 - DE 12H à 19H - AU BANYAN


FESTHÉA - FESTIVAL DE THÉÂTRE AMATEUR - DU VENDREDI 10 AU DIMANCHE 12 - AU PALAXA

Informations et réservations au 0262 92 09 90 ou sur notre site : www.citedesarts.re 23 rue Léopold Rambaud 97490 Sainte-Clotilde


LAXA

coups de théâtre festhéa

festival de théâtre amateur

VENDREDI 10 JUIN DE 18H À 22H SAMEDI 11 JUIN DE 16H À 23H DIMANCHE 12 JUIN DE 15H À 19H TARFI UNIQUE : 6€

La Cité des Arts accueille les 12èmes sélections réunionnaises de Festhéa, le festival dramatique amateur de Saint-Cyr-sur-Loire. Huit compagnies en lice et 10 pièces à découvrir, dans tous les styles : le théâtre pour tous, par tous.

Maison de toutes les cultures, la Cité des Arts a pour mission de mettre en valeur toutes les pratiques artistiques, avec l’envie de provoquer des échanges entre les sphères amateures et professionnelles. Il était donc naturel qu’elle accueille cette année les 12èmes sélections régionales de Festhéa, festival de théâtre amateur national qui se tient chaque année au mois d’octobre à Saint-Cyrsur-Loire, et qui accueille des projets venus de 20 régions participantes.

Huit compagnies sont en lice pour l’édition 2016, avec comme toujours une belle variété de propositions. Du Roi se meurt de Ionesco, mis en scène par la troupe du Méli-mélo de St-Joseph, à l’adaptation d’un guide humoristique pour l’éducation des adolescents, en passant par Shakespeare ou Marivaux, les comédiens passionnés ont pioché dans tout le spectre dramaturgique et proposent collectivement un programme où classiques et tentatives contemporaines s’entremêlent.


Cette année marquera aussi le retour attendu d’une compagnie mahoraise, Les Enfants de Mabawa, l’une des rares à travailler des textes originaux. Fondateur de cette troupe qui mêle théâtre, musique et danse traditionnelle, Soulaïmana Bassoiri écrit pour les planches les problèmes et les souffrances de la société mahoraise. Après la polygamie et les grossesses précoces, il raconte dans Enfant de ménage le travail illégal des enfants. Pour la première fois cette année, la compagnie aura l’occasion de peaufiner la pièce en amont de la compétition lors d’une résidence de quelques jours avec un metteur en scène professionnel, Jacques Deshayes. Déjà lauréate à La Réunion en 2009, l’association avait frôlé le podium à Saint-Cyr. Elle espère bien faire mieux cette année.

Autre concurrent solide, 211 Théâtre, jeune compagnie créée en septembre 2015 à St-Leu par l’auteur et metteur en scène Jean-Michel Broustail. Sur scène, huit comédiens portent cette satire du milieu culturel raillant la propension des intellectuels à donner des leçons de morale au monde entier, ainsi que leur prétention de lutter contre la barbarie et le terrorisme avec des œuvres d’art. Les huit compagnies en compétition seront départagées par un jury de cinq membres, parmi lesquels le directeur de la Cité des Arts, Raphaël Buhot, et la déléguée réunionnaise de Festhéa, Anne Lion. Les lauréats seront invités à concourir devant un jury de professionnels lors de la deuxième phase du festival, qui se tiendra du 22 au 29 octobre prochain à Saint-Cyr-sur-Loire.


eN bRef Tour d'horizon et rapides présentations ...

1

2

1 fêTe lA fêTe des goYAvIeRs

3-5 juin | Plaine des Palmistes | Centre-ville | gratuit

Faisant front à cet obscur petit festival du sud qu’on appelle Sakifo, La Plaine des palmistes s’impose sur le versant opposé de l’île avec son plus grand événement de l’année. Cette fête des goyaviers accueillera la crème trendy de la musique locale : Black Lou, Kiltir et Missty parmi une douzaine de groupes. Après, nous savons bien que ce qui vous branche vraiment, c’est le titre de Miss Goyavier, la distinction la plus prestigieuse de la ville. 2

pRoJeCTIoN

meRCI pATRoN !

16 et 19 juin 18h30 | St-Leu | Yourtes en scène | 5€

David et Goliath avec Bernard Arnault, le sombre pdg de LVMH, dans le rôle du géant déculotté ? C’est le pitch de ce film aussi vindicatif que rigolard qui compte déjà 465 000 entrées et fait du bien dans un climat de lutte des classes qui n’a jamais cessé d’être d’actualité. Déclencheur identifié de la Nuit Debout, Merci Patron ! s’annonce comme le film qui illumine un temps la morosité politique ambiante et dessine un champ des possibles enthousiasmant.

46 | Sortir

3 3 ThéâTRe les gARçoNs eT gUIllAUme, À TAble !

17 & 18 juin 20h30 | St-Denis | CREPS | 12€ 19 juin 17h30 | St-Denis | CREPS | 12€

De la scène à l’écran, la pièce de Guillaume Gallienne aborde la recherche de la sexualité dans des séquences qui rendent souvent hommage aux détails qui composent la féminité. Des thèmes et des regards qui ne pouvaient que séduire Caroleen Parc, metteuse en scène et directrice de l’agence de mannequins Kwahéri. fesTIvAl fesTIvAl de CoURTs méTRAges de voYAge vAvANgUe

18 juin 10h | Entre-Deux | Vavang’art | gratuit

Qu’est-ce que tu fais pour les vacances ? Aucune idée ? Pourquoi ne pas piocher des idées dans cette toute première édition du festival de courts métrages ? Amateurs de belles images et d’histoires, ce festival est pour vous ! Le festival fonctionne un peu comme le Zot Movie : il s’agit de vidéos réalisées par des amateurs qui mettent en scène leurs périples à travers le monde en 5 minutes max – de quoi voir du pays en restant bien assis.

© DR

© Romain Philippon

© DR


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5 CARNAvAl

gRANd boUCAN

19 juin 13h | St-Gilles | Centre ville | gratuit du 5 au 7 mai 11h30 | St-Leu | Four Mao | gratuit

Après s’en être pris à l’amour, c’est rien moins qu’à la Vie que rend hommage cette 20e édition du Grand Boucan. Sortez vos plus beaux costumes d’acides aminés, de bactéries et autres micro-organismes qui doivent traîner dans votre placard depuis bien longtemps pour remuer votre popotin entre deux chars musicaux – ils seront 20 à défiler dans les rues de la station balnéaire. Le Roi Dodo brûlera sur la plage des Brisants vers 20h, avant un grand feu d’artifice. Et des DJs et sound systems animeront la ville en trois endroits : Forum, Brisants, et en bas de la rue Général de Gaulle. 5 ChANT TRIo voCAl : mélANIe boURIRe, mARIe eT lAUReNCe

23 juin 20h | St-Paul | La Cerise | gratuit

Après avoir électrisé son public avec les envolées viscérales du duo Oktöb, Mélanie Bourire mêle sa voix à celles des demoiselles de Saodaj’ pour un trio qui devrait nous toucher jusque dans les tréfonds de l’âme – quand bien même nous aurions conscience d’en faire un peu trop.

© DR

© Mickael Dalleau

© Mehdi Letaief

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CoNCeRT

loUANe

24 juin 20h | St-Clotilde | Petit stade de l’Est | 39/50€

Quand Louane chante « Mes chers parents, je vole », c’est à La Réunion qu’elle atterrit pour faire couler sa voix et les textes d’un ancien star-académicien dans les esgourdes de nos marmays – son album, Chambre 12, a en effet été écrit et composé en grande partie par le demi-finaliste de la 3e saison du télécrochet de TF1, Patxi Garat, nom qui ressemble étrangement à une traduction basque de Pat Garett, le sheriff qui aurait abattu Billy le Kid, mais nous nous éloignons du sujet, qui n’a rien d’un cow-boy, puisque c’est une jeune fille qui s’est fait connaître en reprenant Sardou dans une comédie dont l’un des thèmes était la surdité – handicap qui n’a, à l’entendre chanter, pas que des inconvénients, mais là encore ça n’est pas le sujet, puisque Chambre 12 est double disque de diamant et n’a donc pas vraiment besoin de la validation critique d’une « publication départementale » telle que L’Azenda, comme le précisent dans leurs mails les stagiaires refusés successivement par Le Monde, Les Inrocks, Le Quotidien et Zinfo974 qui continuent de postuler chez nous malgré l’absence, dans nos bureaux, de photocopieuse et d’indulgence pour les chanteuses post-adolescentes lourdement markettées. Sortir | 47



CONCERT

THÉÂTRE

DANSE

PROjECTION

MERCREDI 01/06

14h 14h30 18h30 18h30 19h 19h30 20h 20h 20h

Sainte-Clotilde B.I.A.L Le Tampon Méd. du Tampon St-Denis Ciné Le Plaza St-Pierre L’Envers Le Port Le Kabardock L’Ermitage Relais de l’Herm. St-Paul La Cerise St-PIerre Les Sal’Gosses L’Ermitage Le Récif

jEUDI 2/06

15h 18h30 19h 19h 19h30 20h 20h 22h 0h

L’Ermitage St-Denis Saint-Pierre St-Leu St-Denis St-Denis St-Paul St-Denis Grand Bois

Ronda. Cobis Il Giardino d’Italia Centre-ville Le 211 A. p. Zarathoustra Téat Champ-Fleuri La Cerise Prince Club Le Zinzin

VENDREDI 3/06

10h 16h 18h 19h 19h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 21h

P. d. Palmistes Centre-ville St-Pierre Ravine Blanche Trou d’eau La Bodega 974 St-Denis Th. Grand Marché Boucan Canot Hôtel St-Alexis St-Denis Le p. du Chat blanc St-Denis KTDral La Possession Oh Suzie Q! St-Denis Téat Champ-Fleuri St-Leu Yourtes en scène St-Paul Léspas L. de Lisle Le Tampon El Latino St-Pierre Centre-ville

SAMEDI 4/06

9h 9h 10h 16h 16h 18h 18h30 19h 19h 19h 19h

St-Denis Centre-ville St-Denis Centre-ville P. d. Palmistes Centre-ville St-Pierre Ravine Blanche Le Tampon Méd. du Tampon Piton St-Leu Le Séchoir P. d. Palmistes Centre-ville St-Gilles les h. Eglise de St-Gilles Boucan Canot Hôtel St-Alexis St-Leu Ronda. Chez Tiroule St-Pierre Le Toit

GRATUIT

Juin 2016

Ciné-Moufia Kabar Marmay Festival du film italien Bachata à L’Envers Iomma 2016 Dîner concert : Lyzea (séga maloya) Tournoi de tarot No Mad (rock) So Ouate (world music) Lagoon Society (beach party) Festival du film italien : Fête de la République Iomma 2016 Martyr Maryline Paraclet quartet (jazz) Marie Alice Sinaman : Grande, mince, cheveu droite «Bal» par Valentin Jolicœur Le Petit Prince Electro Maya Kamaty + J-Zeus La Fête des Goyaviers Sakifo 2016 Sylphe Une chenille dans le cœur Duo de gammes (chansons françaises) Cszyz (electro) Maryline Paraclet Quartet (jazz) Akimilé Marie-Alice Sinaman : Grande, mince, cheveu droite L’origine du monde Freddy de Majunga (guitariste divin) Blouzanoo (blues) Sakifo, le off Visite guidée : Saint-Denis des religions Aux portes de l’Inde La Fête des Goyaviers Sakifo 2016 Le chanteur de l’ombre Une chenille dans le cœur Fête des Goyaviers : Black Lou + Zorro Chang L’âme du gospel et du negro spiritual Joël Manglou Kfé Maloya Scène ouverte musicale

AgeNdA

6€ 10 € 35 € 2€

10 € 22,50 €

NC

30 € 10-20€

22,50 € 7€ 8-12€

25 € 41 € 30 € 9-19€ 8€

Sortir | 49


AgeNdA Juin 2016

19h 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 21h 21h 21h

L’Ermitage Métis Café L’Ermitage Relais de l’Herm. Boucan Canot Cap Homard L’Ermitage Coco Beach Et. Salé les h. Th. des sables St-Gilles les b. Téat Plein Air St-Denis Téat Champ-Fleuri St-Denis Le p. du Chat blanc St-Leu Iloha Saline les b. La Bonne Marmite Le Port Th. sous les arbres St-Pierre Centre-ville St-Pierre Le Kerveguen St-Leu Le Zinc

DIMANCHE 5/06

8h 9h 9h 9h30 10h 11h 14h30 15h 16h 17h 17h30 18h 18h30 18h30 18h30 19h 20h30 21h

St-Denis CAUE de la Réunion St-Pierre Sakifo Terre Sainte L’Ermitage Plage de l’Ermitage St-Gilles les b. Port de St-Gilles P. d. Palmistes Centre-ville Ste-Clotilde Chez Hil St-Denis Muséum d’hist. nat. St-Pierre Ravine Blanche Et.-Salé les h. Th. des sables Boucan Canot Hôtel St-Alexis St-Gilles les b. N-D de la Paix L’Ermitage Coco Beach Saline les b. Les Cocotiers St-Leu Yourtes en scène St-Leu Ronda. Les Filaos St-Leu Ronda. Chez Tiroule Le Port Th. sous les arbres St-Leu Le Zinc

MARDI 7/06

10h St-Denis 18h30 St-Leu 20h St-Paul

Centre-ville Le Zinc La Cerise

MERCREDI 8/06

10h30 18h30 19h30 20h 20h 20h 20h30

50 | Sortir

St-Denis Piton St-Leu L’Ermitage St-Paul Le Tampon L’Ermitage St-Pierre

BIAL Stella Matutina Relais de l’Herm. La Cerise Th. Luc Donat Le Récif Le Toit

CONCERT

THÉÂTRE

DANSE

pROjECTiON

GRATUIT

KarmaZone (world, funk...) Dîner concert : DJ Kdance 35 € Festival de l’image sous-marine 2016 Dîner spectacle avec Folk Trio Engagez-vous, rengagez-vous qu’y disaient… (chant lyrique) Missty (séga) 18,50 € Marie-Alice Sinaman : Grande, mince, cheveu droite 22,50 € Fluidz (electro) So Ouate (world music) Stéphane Richez (chansons françaises) Entrez dans la légende Prix libre Sakifo, le off Freddy de Majunga + Afro Style (soukouss africain) 10-16€ DJ Funky Fethi Troc de plantes Sakifo 2016 : Risofé Journée des Océans Festival de l’image sous-marine 2016 La Fête des Goyaviers Déjeuner concert : Manouchkaïa Juan de Nova, île de corail Sakifo 2016 Jazz croisés Chill & Groove L’âme du gospel et du negro spiritual Soirée salsa Inxtremis (rock, pop, fusion) J’avancerai vers toi avec les yeux d’un sourd Zarlor (maloya) Kaloubadya (maloya) Entrez dans la légende Don’t disturb ze DJs : DJ Traakx & friends Visite guidée : Les Villas créoles de Saint-Denis Faites vos jeux (soirée jeux) Alexis Palazzotto Les tralaclips (film et chansons jeunesse) Festival de l’image sous-marine 2016 Dîner concert : Art Bis Café repaire : Gestion des déchets Waro dann ker marmay (maloya) So Ouate (world music) Improvaganza

30 € 30 €

8€

5€

Prix libre

10 €

35 €

3€


AU KABARDOCK CAFE

SAM. JUIN.

21 HEURES

TARIF UNIQUE 10€*

11

INFOS ET RÉSERVATIONS - 0262 540 540 - MON TICKET.RE - WWW.KABARDOCK.COM

JESSICA TINE PERSEE POPPY CHANSON POP REUNION

AU KABARDOCK CAFE

SAM. JUIN.

21 HEURES

TARIF UNIQUE 10€*

25

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HOMMAGE

NARMINE DUCAP INDEX :

SEGA / MALOYA


AgeNdA Juin 2016

jEUDI 9/06

CONCERT

THÉÂTRE

DANSE

pROjECTiON

9h30 13h30 19h 19h 19h30 20h 21h

Le Tampon Le Tampon St-Leu St-Denis St-Denis St-Paul St-Pierre

16h30 17h 18h 18h 18h 18h30 19h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 21h 21h 21h

St-Louis Th. de Pierrefonds Saline les b. PlanchAlizé Les Avirons Salle G. Brassens St-Leu Iloha St-Denis Cité des Arts Trou d’eau La Bodega 974 Boucan Canot Hôtel St-Alexis St-Pierre L’Envers St-Denis Th. Grand Marché L’Ermitage Coco Beach St-Denis Le Saut de la puce St-Leu Yourtes en scène St-Paul La Cerise St-Denis Parc des expos Le Tampon El Latino Le Tampon Why Not? St-Leu Le Zinc St-Pierre Le Toit

Mizik O’ Marmay : Vilin Ti Kanar Karl Hungus : Sol Clap Soro et le grain de maïs magique Soirée créole FesThéa 2016 (festival de théâtre) Maryline Paraclet (jazz) Kazz À Swing Paint Trio (jazz) Le Mahâbhârata des femmes Tryolé (jazz manouche, rock, fusion) Freddy & Chewbi (rock) L’atelier (compagnie Les veilleurs) Les Fleurs du Bal Frédéric François (variété) Tottem (rock) KarmaZone (world, funk...) Happy hours + Mama Afrika Lao (misik en lèr)

9h 14h 15h 18h 19h 19h 19h 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 21h 21h 21h

Le Port Darse Foucque St-Pierre Ravine Blanche St-Denis Cité des Arts Le Tampon Méd. du Tampon Boucan Canot Hôtel St-Alexis St-Leu Ronda. Chez Tiroule St-Pierre L’Unikaz L’Ermitage Relais de l’Herm. St-Denis Téat Champ-Fleuri L’Ermitage Coco Beach St-Gilles les b. Téat Plein Air St-Leu Iloha Grand Bois Le Zinzin La Possession L’Antre amis St-Leu Yourtes en scène St-Paul La Cerise Le Port Th. sous les arbres Le Port Le Kabardock St-Leu Le Zinc St-Pierre Le Toit

Festival de l’image sous-marine 2016 Mizik O’ Marmay FesThéa 2016 Mounawar : Les larmes de l’assassin (BD concert) Koreen (pop soul) Tryolé (jazz manouche, rock, fusion) Soirée d’inauguration Dîner concert : DJ Kdance Les Dalons Carroussel (bal lontan) Dîner spectacle avec Folk Trio Le Maïs Club (jazz pop world) Drop (soul, funk, pop) Dîner-concert Kabaré Pounia Soirée Disco années 80 Ziia solo (ft Titouan & guests) Thüryn + Fever (jazz) Entrez dans la légende Jessica Persée & Tine Poppy (séga maloya) Zendemik Sound Warfield (metal)

Th. Luc Donat Th. Luc Donat La Ravine Th. Grand Marché A. p. Zarathoustra La Cerise Le Toit

VENDREDI 10/06

SAMEDI 11/06

52 | Sortir

Waro dann ker marmay (maloya) Waro dann ker marmay (maloya) Soirée VIP 2016 : Bob Sinclar Le Mahâbhârata des femmes Samsoa (jazz) Rendez-vous Jazz : Luc Joly Boeuf musical

GRATUIT

32-120€ 10-20€

3-5€ 6€

10-20€

7€ 35-50€

6€

35 € 7,50-14,50€ 20,50 € 40 € 28 € 8€ Prix libre 10 € Prix libre


CONCERT

THÉÂTRE

DANSE

PROjECTION

DIMANCHE 12/06

9h 15h 16h 17h 18h 18h 18h30 18h30 19h 20h30 21h

Le Brûlé St-Denis St-Joseph St-Denis L’Ermitage Trou d’eau Saline les b. St-Leu St-Leu Le Port St-Leu

Vallée heureuse Cité des Arts E.M.M.D Le p. du Chat blanc Coco Beach La Bodega 974 Les Cocotiers Ronda. Les Filaos Ronda. Chez Tiroule Th. sous les arbres Le Zinc

MARDI 14/06

10h 17h30 18h30 20h 20h 20h 20h30

St-Denis Mafate St-Leu St-Denis St-Paul St-Paul Le Tampon

Centre-ville La Nouvelle Le Zinc Téat Champ Fleuri Léspas L. de Lisle La Cerise El Latino

MERCREDI 15/06

18h 18h30 19h30 20h 20h 20h

Ste-Suzanne St-Pierre L’Ermitage L’Ermitage St-Paul St-Paul

Village Desprez Centre langues K’osez Relais de l’Herm. Le Récif La Cerise La Cerise

jEUDI 16/06

18h30 19h 19h 19h30 20h 20h30 20h 21h

St-Leu Grand Bois St-Pierre St-Denis St-Denis Le Port St-Paul St-Pierre

Yourtes en scène Le Zinzin V&B A. p. Zarathoustra Le p. du Chat blanc Th. sous les Arbres La Cerise Le Toit

VENDREDI 17/06

18h 18h30 18h30 18h30 19h 19h 20h 20h

St-Leu Iloha St-Denis Ciné Lacaze St-Leu Le Zinc Boucan Canot Les Boucaniers Boucan Canot Hôtel St-Alexis L’Ermitage Le Lux* St-Benoît Salle Gramoun Lélé St-Paul La Cerise

GRATUIT

Juin 2016

Visite du Jardin de la Vallée Heureuse au Brûlé FesThéa 2016 Jazz croisés Drink and draw péï Gainsbourg, du jazz dans la ravine Gautier (jazz, pop, maloya) Frédéric Joron (maloya) Tukatukas (punk hardcore) Mounawar (african soul rock) Entrez dans la légende Don’t disturb ze DJs : DJ Traakx & friends Visite guidée : Les Villas créoles de Saint-Denis Festival de l’image sous-marine 2016 Faites vos jeux (soirée jeux) Dolorès Boyer (blues) Ubu roi, et moi et moi et moi Seultou Many (hip-hop, blues) Apéro Jazz & Chess Mésié Dijoux (cyclone production) KoséQuizé Dîner concert : Lyzea (séga maloya) So Ouate (world music) Réparali Kafé Tournoi de couinche Merci patron ! Laya Project (film musical) Soirée d’inauguration : musique et dégustation Reborn (black music) Psychorigid + Cszyz (electro) Ubu roi, et moi et moi et moi Jeudi de la Danse Ad Libitum (jazz) Soirée créole Une jeunesse allemande Happy Hours & Mix Electik Jean-Claude T’ group (funk, jazz, séga…) Riesser + Tatou Gereone (guitar god) Soirée Kréolux* Priyèr si priyèr Sam’Maloya

AgeNdA

8€ 6€

Prix libre

10 €

7,50-14,50€ 8-10€

35 €

3€

5€ NC

6-14€

5€

65 € 4-13€

Sortir | 53


AgeNdA Juin 2016

20h 20h 20h 20h 20h 20h30 20h30 20h30 21h 22h

St-Pierre St-Denis L’Ermitage Les Avirons St-Pierre St-Denis Le Port Le Tampon St-Pierre St-Pierre

L’Envers Téat Champ-Fleuri Coco Beach Salle G. Brassens Le Toit CREPS Th. sous les Arbres El Latino Jungle Café Long Board Café

SAMEDI 18/06

10h 16h 16h 17h 17h 18h 18h 19h 19h 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 20h30 21h

Entre Deux Vavang’Art Ste-Marie École Beauséjour Le Tampon Méd. du Tampon Grand Bois Le Zinzin St-Leu Centre-ville L’Ermitage Ronda. Cobis St-Denis Chapiteau Ch. Fleuri St-Leu Ronda. Chez Tiroule Boucan Canot Hôtel St-Alexis L’Ermitage Relais de l’Herm. La Possession Oh Suzie Q! St-Denis Caveau Rontaunay St-André Th. Conflore L’Ermitage Coco Beach St-Denis Téat Champ-Fleuri St-Paul La Cerise St-Paul Léspas L. de Lisle St-Leu Iloha St-Denis CREPS Le Port Th. sous les arbres St-Pierre Le Toit

DIMANCHE 19/06

10h 10h 10h 13h 17h 17h30 18h 18h30 18h30 18h30 19h 21h

54 | Sortir

Entre deux Vavang’Art St-Louis Etang du Gol Grand Bois Le Zinzin St-Gilles les b. Centre-ville St-Benoît Salle Gramoun Lélé St-Denis CREPS L’Ermitage Coco Beach St-Leu Yourtes en scène Saline les b. Les Cocotiers St-Leu Ronda. Les Filaos St-Leu Ronda. Chez Tiroule St-Leu Le Zinc

CONCERT

THÉÂTRE

DANSE

pROjECTiON

Matru (chansons françaises) François Morel : La Fin du Monde est pour dimanche Aster (world pop) Nathalie Natiembé & Maya Kamaty (maloya) EZ and the Mango Acid Les Garçons et Guillaume, à table ! Ubu roi, et moi et moi et moi Flying Carpet (rock) Kilkil (math punk) KarmaZone (world, funk...) Festival de courts-métrages Vavangue Jazz croisés Djazadonf + débat musical Le Zinzin fête la musique Ti Kabane Music Festival Bakasable electronique Circ Raluy : Cirque sur glace ! Le Complex de Zik (rock créole) Joël Manglou (maloya) Dîner concert : DJ Kdance Stéphane Richez (chansons) Maryline Paraclet Quartet (jazz) Concert dînatoire : Oté Pirate (chanson) Dîner spectacle avec Folk Trio François Morel : La Fin du Monde est pour dimanche Warfield (metal) L’appel du hip hop reggae dance-hall Alima Les Garçons et Guillaume, à table ! David Saman + invités (maloya enrichi) KxxF (rock décapant) Festival de courts métrages Vavangue Les rencontres alternatives Le Zinzin fête la musique : Risofé Grand Boucan 2016 (carnaval vital) Zane ek Zao (conte musical) Les Garçons et Guillaume, à table ! Soirée salsa Merci patron ! Lyzea (séga maloya) MZ7 (maloya, jazz, rock, reggae) Dago Roots (world roots) Don’t disturb ze DJs : DJ Traakx & friends

GRATUIT

14,50-28,50€ 12 € 12€ 6-14€

NC

15/20€

35 €

25 € 14,50-28,50€ 8-10€ 12€ 6-14€

NC

12€ 5€


CONCERT

THÉÂTRE

DANSE

PROjECTION

GRATUIT

Mars 2016

AgeNdA

o o b a t

rt 1H30 e c on IN-2 C n E 4 JU 2 I ED R D N

VE

Arrivée e n gare du nouve l album www.taboo.re www.facebook.com/TabooRun


AgeNdA Juin 2016

CONCERT

THÉÂTRE

DANSE

pROjECTiON

GRATUIT

MARDI 21/06

9h 10h 20h

La Réunion Saint-Denis Ste-Rose

Sur toute l’île Fête de la musique 2016 PRoG VILLE PAR VILLE SUR www.AZENDA.RE Centre-ville Visite guidée : Les Villas créoles de Saint-Denis 10 € Piscine de Ste-Rose La Diva du pavé

MERCREDI 22/06

19h 19h30 20h 20h 20h

St-Denis L’Ermitage L’Ermitage St-Paul St-Pierre

Téat Plein Air Relais Hermitage Hôtel Le Récif La Cerise Le Toit

jEUDI 23/06

20h 20h 20h30 21h

St-Paul Piton St-Leu Le Port St-Pierre

La Cerise Esp. Pierre Roselli Th. sous les Arbres Le Toit

VENDREDI 24/06

18h 18h 18h 18h30 19h 20h 20h 20h 20h 20h30 20h30 21h 21h

La Bretagne Salle polyvalente Boucan Canot Ti Boucan St-Leu Iloha St-Leu Le Zinc Boucan Canot Hôtel St-Alexis L’Ermitage Coco Beach St-Benoît Th. Les Bambous Ste-Clotilde Petit Stade de l’Est St-Gilles les b. Téat Plein Air Le Tampon El Latino Le Port Th. sous les Arbres St-Pierre Le Toit Ermitage Casino St Gilles

SAMEDI 25/06

15h 18h 18h30 19h 19h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 21h 21h 21h30

56 | Sortir

St-Denis Parc des expos St-Denis Parc des expos St-Paul Maison Grand Cour St-Leu Ronda. Chez Tiroule Boucan Canot Hôtel St-Alexis St-Denis Cité des Arts St-Denis Téat Champ Fleuri St-Paul La Cerise St-Leu Iloha St-Gilles les b. Téat Plein Air St-Leu Le K Le Port Th. sous les Arbres Le Port Le Kabardock St-Pierre Le Toit St-Leu Le Zinc

Festival de danse USEP Dîner-concert : Art Bis So Ouate (world music) Ciné club Scène ouverte slam

5,50 € 35 €

Trio Vocal : Mélanie Bourir (Okböb), Marie et Laurence (Saodaj’) Brad Mehldau (jazz) 35/40€ Imago Ballabile (cirque d’images) 6-14€ Seultou Many Marmit Zistoir Matru (chansons) Soirée créole Happy Hours & Mix Electik Kazz À Swing Dîner spectacle avec Folk Trio La Diva du pavé Louane (variété) Marie-Alice Sinaman : Grande, mince, cheveu droite Les Jeunes Mariés (chansons réalistes) Imago Ballabile (cirque d’images) Gare à l’Est Taboo (rock) - nouvel album La Reine des Neiges La Reine des Neiges Retour vers le présent (compagnie Korégrafik) Sam’Maloya Koreen (pop soul) Devika : Bons baisers de Chine Clin d’œil au 7ème art Le jardin des sons Hatmosphère trio (clavier, drum’n’bass) Marie-Alice Sinaman : Grande, mince, cheveu droite EMA Orchestra + Didyé Kergrin Imago Ballabile (cirque d’images) Hommage à Narmine Ducap (séga maloya) Ziskakan (maloya) Matru (chanson française)

4-13€ 39,50-55,50€ 22,50 € 6-14€

22-33€ 22-33€ 8€

12-14€ 18,50-20,50€

22,50 € 8-10€ 6-14€ 10 € Prix libre


CONCERT

THÉÂTRE

DANSE

PROjECTION

DIMANCHE 26/06

8h 12h 18h 18h 18h30 18h30 19h 21h

Gr.Chaloupe Grand Bois L’Ermitage Trou d’eau Saline les b. St-Leu St-Leu St-Leu

Centre-village Le Zinzin Coco Beach La Bodega 974 Les Cocotiers Ronda. Les Filaos Ronda. Chez Tiroule Le Zinc

MARDI 28/06

10h 18h30 20h 21h

St-Denis St-Leu St-Paul St-Pierre

Centre-ville Le Zinc La Cerise Le Toit

MERCREDI 29/06

14h30 19h30 20h 20h

St-Denis L’Ermitage St-Paul L’Ermitage

BIAL Relais de l’Herm. La Cerise Le Récif

jEUDI 30/06

14h 19h30 20h 20h 20h 21h

St-Denis St-Denis Les Avirons St-Denis St-Paul St-Pierre

Jar. Etat & G. Marché A. p. Zarathoustra Th. des Sables Th. Vladimir Canter La Cerise Le Toit

VENDREDI 01/07

18h 20h 20h 20h 21h 21h 21h

St-Leu L’Ermitage St-Paul Les Avirons St-Pierre St-Pierre St-Leu

Iloha Coco Beach La Cerise Th. des Sables Le Toit Le Kerveguen Le Zinc

SAMEDI 2/07

16h30 18h30 19h 20h 20h 20h 20h 20h 21h

St-Denis Saint-François St-Gilles Roches Noires St-Leu Ronda. Chez Tiroule St-Gilles les b. Téat Plein Air St-Denis Téat Champ-Fleuri St-Paul La Cerise Les Avirons Th. des Sables St-Leu Iloha St-Denis Le Palaxa

GRATUIT

Juin 2016

AgeNdA

Rando : Sur les pas des Anglais Repas contes et musique Mano Gipsy Trio Lao (mizik en lèr) Baster (sega maloya reggae) Bourb’On Rocks (anthologie du rock) Ti Rat & Rouge Reggae Don’t disturb ze DJs : DJ Traakx & friends

29 € 35 €

Visite guidée : Les Villas créoles de Saint-Denis Faites vos jeux (soirée jeux) Les Mardis de l’Impro Le Toit comedy pub

10 €

Les demoiselles de Rochefort Dîner concert : Lyzea (séga maloya) Lindy hop So Ouate (world music)

35 €

Rencontres orchestrales et vocales Tablatronic (electro-world) Marie-Alice Sinaman : Grande, mince, cheveu droite Le Petit Prince (Compagnie Percale) Pinpin + Pierre Eden (jazz) Duo Anda Luz (flamenco, rumba)

22 € 4-15€

Soirée créole Maronaz (maloya) Gare à l’Est (trio acoustif) Marie-Alice Sinaman : Grande, mince, cheveu droite Minimal Swing Orkestra Soirée jeunes talents : Benjam + Master Bass + Don Panik + Biozirik Happy hours + Mama Afrika Festival Run to Hell 2016 Djazadonf Kiltir (maloya) Frédéric Joron : 30 ans de carrière Gala de danse Kaplawsé (reggae maloya rock) Marie-Alice Sinaman : Grande, mince, cheveu droite So Ouate (world music) Kaf Malbar (dancehall)

22 € 6-10€

8€

9,50-18,50€ 18,50 € 22 € 6-10€ Sortir | 57


exposITIoNs

| artistes, Musiciens, organisateurs, producteurs : diffusez vos dates et votre programmation sur azenda.re et dans le mag l’azenda. c’est gratuit ! | envoyez vos infos à contact@azenda.re

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1 CC

MM

gAleRIe de peRsoNNAges médiathèque du Tampon Plus de 15 ans de créations... jusqu’au 05/06 empReINTe de seNTImeNTs kaz fée mazine - st-pierre Du photographe Abdoul Lokhat jusqu’au 07/06 1 eT ApRès… la friche - le port De Gorg One. jusqu’au 10/06

JUsTe poUR le plAIsIR médiathèque saint-pierre Artistes amateurs, Nathalie Salaun et Monique Blanc jusqu’au 11/06 AQUARelles d’ANNIe mARIe médiathèque de bras-fusil - st-benoît Collection d’aquarelles colorées. jusqu’au 18/06 58 | Sortir

ImmANeNCe, des ReNCoNTRes dANs le vIde Cité des Arts st-denis 1ère expo de Sanjeeyann du 01/06 au 25/06 UNIveRs pARAllèles les sal’gosses - st-pierre Graffeurs. Jusqu’au 26/06 IsAm l’Art home st-pierre jusqu’au 09/07 2

de l’ombRe À lA lUmIèRe musée de villèle - st-gilles les hauts Exposition de Guy Lefèvre, artiste maître verrier. jusqu’au 14/08 TRomelIN, l’île des esClAves oUblIés musée stella matutina piton st-leu jusqu’au 30/09 lA RéUNIoN, île de NATURe, CoeUR des hommes maison du parc - plaine des palmistes Exposition multi-supports. jusqu’au 31/12

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N°117 de JUIN 2016

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MEnSuEL cuLTurEL grATuIT NN

l’éQUIpe

Dir. de la publication : Sandrick ROMY. Rédacteur en chef : François GAERTNER. L’équipe : Antoine D’AUDIGIER-EMPEREUR, Sergio GRONDIN, Zerbinette, Manzi, Emmeline CAPARIN, Mickael DALLEAU, Shivam TATOONAH, Kévin BINST. Impression : Graphica DL . L’éditeur décline toute responsabilité quant aux erreurs éventuelles. Contactez les lieux avant de vous y rendre pour confirmer que l’information annoncée est toujours bonne. La reproduction du contenu de la présente publication et du site internet www.azenda.re, est interdite. Photo de couverture : Jain - au Sakifo 2016

NoUs CoNTACTeR Mail : redaction@azenda.re Tél. : 0262 10 84 10 eNvoYez vos dATes Mail : contact@azenda.re ou sur www.azenda.re, rubrique contact



MUZIK

FESTIVAL LA RÉUNION 2016

29 JUILLET 7 AOÛT

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www.regionreunion.com

PIANO


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