Le guide des sorties
Septembre
gRATUIT #109
Thierry SUC présente en accord avec HEVENT
Stade de l’Est - 30 oct. 2015
CALOGERO En tournée
30€ au lieu de 42€
uniquement sur en vente sur www.azenda.re voir à l’intérieur offre limitée
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édito
S
i on commence par vous dire qu’on aime le sport, qu’on trouve ça vraiment cool, que c’est un formidable moyen d’éducation et qu’il nous semble même en général que les grands raouts populaires dans le vacarme des stades fourmillants sont des moments passionnants de liesse et de communion populaires, vous vous douterez de la feinte. Vous allez entendre au milieu de ces hourras forcés le pas sec d’un petit MAIS grincheux lancé à méchante vitesse vers le podium pour arracher des mains de l’athlète hébété le drapeau fédérateur de l’olympisme bon esprit. Alors vous direz-vous peut-être : prévisible et mesquine rancœur du média culturel pour un phénomène qui ne répond pas à ses critères de qualité morale et intellectuelle mais qui intéressera toujours plus de monde que les gesticulations d’artistes prétendus importants, et qui à ce titre jouit d’une enviable santé économique et médiatique. Et c’est vrai qu’on est jaloux. Mais a-t-on tort de l’être ?
drapeau rouge
N°109 de SEPTEMBRE 2015 Mensuel culturel gratuit
L’éQUIPE
Dir. de la publication : Sandrick ROMY. Rédacteur en chef : François GAERTNER. L’équipe : François MANIFICAT, Sergio Grondin, Zerbinette, Manzi, Isabelle MALENS, Mickael DALLEAU, Gerard RAYNAUD, Léa Szkaradek, maëlys peiteado Impression : Scanner L’éditeur décline toute responsabilité quant aux erreurs éventuelles. Contactez les lieux avant de vous y rendre pour confirmer que l’information annoncée est toujours bonne. La reproduction du contenu de la présente publication et du site internet www.azenda.re, est interdite.
NOUS CONTACTER Mail : redaction@azenda.re Tél. : 0262 10 84 10 envoyez VOS DATES Mail : contact@azenda.re ou sur www.azenda.re, rubrique annoncez!
Considérez (évidemment, c’est de ça qu’on parle) les derniers Jeux des Îles. On dépense des millions d’euros pour accueillir des milliers d’athlètes dans l’esprit de fraternité et de fairplay inspiré par Pierre de Coubertin, et tout ce qu’on obtient, c’est une foire d’empoigne chauvine et franchement bouffonne dont les seuls véritables vainqueurs sont l’entorse diplomatique et l’inflammation des orgueils nationaux. Au même moment, on apprend la disparition, faute de moyens, du festival Total Danse, où chaque année des danseurs du monde entier sont applaudis avec le même allant quel que soit leur pays d’origine. Alors, hein, il est où le fairplay ? Si comme nous, indifférents au décompte des breloques et aux flonflons des hymnes, vous préférez oublier le désastre compétitif que furent les dernières olympiades insulaires, nous vous invitons à sprinter voir La Pli I Donn, dernier spectacle de la compagnie réunionnaise Cirquons Flex. Vous y découvrirez qu’un mât ne sert pas forcément à hisser un drapeau, et que trois nationalités différentes peuvent aussi accomplir de grands exploits sportifs quand elles jouent ensemble. |7
LE KABARDOCK SCÈNE DE MUSIQUES ACTUELLES CONVENTIONNÉE
SEPTEMBRE-DÉCEMBRE 2015
DAVY SICARD LUCE HINDI ZAHRA SAODAJ ULTRA BAL TARAF DE HAIDOUKS ELECTRODOCKS ET BIEN D’AUTRES...
Illustration Matthieu Dennequin - *hors frais de location
INFOS ET RÉSERVATIONS - 0262 540 540 - MON TICKET.RE - WWW.KABARDOCK.COM
sommaire
Je voulais apporter ma propre vision de mon père et de sa musique.
© Bouftan
20 ans après sa mort, Ananda Dévi Peters prend pour la première fois les rennes d’un grand hommage à son parabolèr de père, pour trois soirées qui feront date. P.56
28 le meilleur spectateur du monde Vous ne savez pas qui c’est mais vous voyez de qui on parle : rencontre avec le plus furieux des danseurs de concert de toutes les Mascareignes, et sans doute de la planète.
44 offensive dance
Retour de SKIP&DIE à La Réunion. Avec Cosmic Serptents, ils continuent leur guerilla hippie avec l’appui des artilleurs de Lindigo.
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52 ÉCO WARRIORS
Succès des festivals de l’été en France, La Pli I Donn est le manifeste d’un cirque austral alternatif et branché sur les traditions de l’océan Indien.
POILU 974
Victoire Magloire, le héros de la nouvelle pièce de Didier Ibao, est un super soldat créole perdu dans les tranchées de la Der des Der. |9
sommaire zigzaguer
11 ans
Actus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Top 10 de Danyèl Waro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Conteur à zéro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Débrief . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
C’est la différence d’âge entre Disiz, ex-peste du rap français, et Joke, nouveau fléau de la punchline. Les deux teignes sont à La Réunion ce mois-ci. P.38
30€
Bibliothèque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Cinématch. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 découvrir
Le meilleur spectateur du monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Disiz Vs. Joke . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Calogero . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Skip&Die . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 La Pli i Donn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Au lieu de 42€. C’est le tarif exclusif dont vous bénéficiez grâce à L’Azenda pour aller voir Calogero en concert au Stade de l’Est. P.42
15
C’est le nombre de bougies que soufflera le Manapany Festival. Une édition anniversaire dont nous vous donnons la recette bonne franquette P.64 rien à voir
D
Victoire Magloire, dit Waro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Omaz ô Paraboler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Mon traître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Memento . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 Manapany Festival . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 sortir
En Bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Nou Sa Va . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 Agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 Expos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
Ice Cube et Dr Dre, sauveurs de l’Amérique
ans ce magazine, nous ne vous parlerons pas de Straight Outta Compton, excellent film qui sort ce mois-ci sur les écrans du Cinécambaie, et qui raconte l’épopée fulgurante du groupe Nigaz Wit’ Attitude, précurseur du gangsta rap où Ice Cube et Dr. Dre lancèrent leur carrière. Les deux nihilistes embourgeoisés produisent eux-mêmes ce biopic collectif dont la vocation est, à leur avis, pédagogique : « Il faut comprendre aujourd’hui pourquoi nous faisions cette musique. On vivait au milieu des trafics de drogue, des gangbangs, des violences policières, de cette putain de doctrine économique reaganienne, et on n’avait aucune 10 |
échappatoire. » Le black music biopic est un genre florissant. Après Ray Charles il y a quelques années et James Brown l’an passé, Tupac, Miles Davis et Marvin Gaye devraient bientôt être célébrés à l’écran. Il y a de multiples raisons à cet emballement, mais la plus intéressante est sans doute celle-ci : dans le contexte des violences policières que connaissent les USA aujourd’hui, ces films contiennent à la fois une tension sociale et sa résolution, puisqu’ils abordent les problèmes raciaux et sociaux à travers des parcours individuels de réussite. Ou comment communier autour de récits qui sont en même temps autocritique et célébration du rêve américain.
Cie Cirquons Flex (Réunion, Afrique du Sud, Madagascar) CIRQUE ACTUEL DÈS 8 ANS
INFOS, RÉSERVATIONS
MARDI 29 SEPTEMBRE, 20H MERCREDI 30 SEPTEMBRE, 17H
LE SÉCHOIR 0262 34 31 38 www.lesechoir.com
THÉÂTRE LUC DONAT
LE TAMPON
THÉÂTRE LUC DONAT 0262 27 24 36 www.tld.re
Romain Philippon
LA PLI I DONN
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Rapide tour d’horizon de l’actualité du mois
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TOUS LES CHEMINS…
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lors que Stella Matutina vient de rouvrir ses vastes portes en grande pompe, l’autre musée du sucre à La Réunion annonce l’ouverture d’une nouvelle salle d’exposition. La Saga du Rhum, initiative privée portée par la famille Isautier, est donc désormais dotée d’un espace destiné à accueillir des accrochages temporaires. Le premier est une plongée dans les archives nombreuses de ses propriétaires, qui fêtent cette année les 170 ans d’une entreprise importante dans l’histoire sucrière de l’île. À travers des photographies, des documents et des objets d’époque, cette première expo retrace les débuts d’une épopée industrielle réunionnaise.
SÉVICE PUBLIC
L
ino peut bien donner de la voix sur NRJ, le plus drôle en cette rentrée audiovisuelle à La Réunion, c’est encore la grille de Réunion Première Radio. Exit les délires matinaux hystériques et grossiers de Zanloran Faubourg, à peu près le seul truc pour lequel on se branchait encore sur une radio qui semble à la dérive sur ses propres ondes, et où les animateurs précaires sont ballotés de créneau en créneau avec un tact qui rappelle la grande époque de France Télécom. On se consolera en considérant qu’une chose, au moins, n’est pas malmenée dans ces studios : la culture, qui ne dispose d’aucun rendez-vous régulier sur l’antenne du service public local.
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STAND UP
I
nspiré par Jamel et son fameux Comedy Club, le co-fondateur du Téat La Kour, Lino Rasolonirina, a lancé l’an dernier le Lino Comedy pour mettre en valeur les jeunes talents de l’humour local. Récemment recrutés pour égayer les matinales sur l’antenne d’NRJ, le MC et ses protégés investissent désormais chaque mois le Kabar Live à St-Denis (ambiance tamisée, néons violets, chichas, genre resto-classlounge, mais avec une programmation live régulière). Prochaine session le 24 septembre.
aise
nn chanson reunio
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chanson reunionnaise
En partenariat avcc
selon
Impossible de réaliser un Top 10 de la chanson réunionnaise sans demander son avis au plus admiré de ses artisans, le pape du maloya dont on peut parier qu’au moins l’une de ses œuvres sera sur le podium. D’autant que le timing était parfait, puisque Danyèl Waro participera au mois de septembre au grand hommage rendu, au Téat Plein Air, à l’un des autres géants de la musique créole : Alain Peters. Et surprise, ségas, chansons douces, tendresse ; la sélection du combattant fait la part belle à la fraîcheur et à l’amour.
LODÉR MON PÉI
(F. Joron, Ousanousava)
Ousanousava, mi lé in inkondisiyonèl ! Mi trouv tout lo bann shanson lépok i pé akout konm si té in sél gran morso, sakinn i koul dan l’ot, lé konm in spès vwayaz i fini pa. Lé pa sitélman la lang i ral amwin – na désertin i pouré di lo kréol Ousanousava lé pa tro rigouré –, mé na in lékritir largé, na in l’anm. Dann Lodér mon péi, na in nostalzi, sé liswtar in marmay dan son zèn tan. Morso la na le foutan, mé na lamour avèk. Sé inn sanson mi yinm santé, mi yinm fredonn ali kinm mi rapèl pa tro lé parol. Je suis un inconditionnel d’Ousanousava. Je trouve que toutes les chansons de l’époque, tu peux les écouter comme un seul long morceau, chacune se fond dans l’autre, comme dans un voyage qui ne finit jamais. Ce n’est pas tellement la langue qui me plaît – certains pourront dire que le créole d’Ousanousava n’est pas très rigoureux –, mais il y a une écriture jetée, une âme. Dans Lodér Mon Péi, il y a une nostalgie, c’est l’histoire d’un garçon dans sa jeunesse. Dans ce morceau, il y a l’ironie et il y a l’amour. J’aime le chanter, le fredonner, même si je ne me souviens plus vraiment des paroles.
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© N’Krumah Lawson Daku
Danyèl Waro
MAYOK FLÉR
VOLEUR CANARD
(Zanmari Baré)
Po mwin zordi, Zanmari sé lo pli gran : la mizik, lo bann parol, koman li sant, langazman, tout lé gayar. Ou wa na in réfléksiyon. Kan mi yinm inn sanson, souvan mi pans ke mwin loré été kontan ékri ali, trouv lo bann zimaz néna dodan. Zanmari, tout sak li ékri lé kom sa. Mwin lé malizé pran inn morso plito k’in ot, tout i shavir amwin : Bèlbèl an lér, Mary Salangann, Mon Lang, Lilèt Zoranzé… Mi pran Mayok Flér parske lé inn sanson lamour. I toush amwin. Épisa lé a kapéla. Zanmari, mi yinm kan li sant koma, li na pa bézwin lorkéstrasiyon, zinstriman, li pé zis santé lé gayar. Pour moi, aujourd’hui, c’est le plus grand. La musique, les paroles, l’interprétation, l’engagement : tout est parfait. Quand j’aime une chanson, c’est souvent que j’aurais aimé l’écrire, en trouver les images. C’est le cas avec tout ce qu’écrit Zanmari. Donc c’est difficile pour moi de choisir un morceau plutôt qu’un autre, ils me transportent tous : Bèlbèl an lér, Mary Salangann, Mon Lang, Lilèt Zoranzé… Je prends Mayok Flér parce que c’est une chanson d’amour. Elle me touche. Et puis elle est a capella. J’aime quand Zanmari chante comme ça, il n’a pas besoin d’orchestration, d’instruments. Il suffit qu’il chante pour que ça marche.
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(Jules Joron)
Mi yinm bann vyié séga. Mwin la zwé maloya parsk maloya la tonm si mon somin, mé lo séga lé inportan pou mwin, épi Jules Joron lé inportan dan le séga. Son vwa lé zoli, son mizik lé zoli, épi toultan li rakon zistwar, avèk in lumour, inn fréshér i plé amwin. Plis ke Maxime Laope, ou san ke Jules Joron sé in bon vivan. Souvan mi sant Volér Kanar, sé in morso ke mi trouv néna in kasaz lé kui vréman byin kréol, in kasaz lé kui an finès. J’aime les vieux ségas. J’ai fait du maloya parce que c’était mon chemin, mais le séga est important pour moi. Et Jules Joron est important dans le séga. Sa voix est belle, ses mélodies sont belles, et il raconte toujours des histoires avec un humour et une fraîcheur que j’aime. Plus que Maxime Laope, tu sens que Jules Joron, c’est un bon vivant. Je chante souvent Voleur Canard, c’est un morceau avec une ironie et une bouffonnerie bien créoles, avec une finesse typique.
TI KATOUNE (Pat’ Jaunes) TANGAZ PA TRO FOR (Nathalie Natiembé) BÉBÉ (Urbain Philéas)
Écoutez la sélection de Danyèl Waro et retrouvez Le Top 10 de la Chanson Réunionnaise en ligne sur www.azenda.re
FONNKÉR KONFLOR (Kréolokoz) CHANSON POUR LE KOLVIN, BAL VÉLI (Traditionnel) 20 DÉSANM (Auteur : Jean-Paul Cadet, interprètes : Laila Negrau & Danyèl Waro) REST LA MALOYA (Alain Peters) Zigzaguer | 15
CONTEUR À ZÉRO Sergio Grondin i fé zistwar
DES RACINES ET DES AÎLES « J’en ai suivi la mér-gép tu oi, ça en fé in paké de lané que je taquine le zargiyon dann bordmér terla, donc j’en suivais la mér-gép et c’est là que j’en suis tombé dosu, pordon, devant. » Le chiffon encore fumant à la main, Romuald explique, détaille, s’emmaille, un tantinet intimidé par la présence des quarante-trois caméras qui lui font face. Et peut-être tout autant par l’intarissable flopée de questions qui viennent s’abattre dans son figure toutes en même temps. « Vous l’avez vu s’écraser ? Did you break its wings ? Non avete pensato di vendere sul mercato nero ? Ets que su antorcha al fuego ? Wollen Sie die Flugzeugteile auf dem Schwarzmarkt verkaufen ? » 16 | Zigzaguer
Romuald est complétement paumé, les traducteurs ont beau redoubler de dextérité, il n’arrive décidément pas à comprendre comment un simple nid de guêpes, même pas encore tiré, peut déclencher une telle agitation médiatique. « Sa la pa la shias sa ! » Romuald avale sa rage à grand peine, trois jours qu’il guette les incessantes allées des butineuses et juste au moment où le nid est enfin repéré, planqué sous un long morceau de ferraille, ne voilà-t-il pas que toute une bande de touristes étrangers débarque et l’assomme de questions. « สีอะไร เป็น ร่างกาย ? » Romuald, trente années d’expérience à son actif, connait par cœur les règles de la chasse : toujours rester sur ses gardes et se méfier
des mères guêpes comme de la peste ou des Chinois. « สีอะไร เป็น ร่างกาย ? » Surtout des Chinois énervés, et particulièrement de ceux qui vous causent en galimatias cantonnais.
Romuald et nous dire immédiatement où vous avez caché l’avion ! » La gueule plaquée sur la roche rugueuse du bord de mer, Romuald voit sautiller les coquilles et monter à son esprit la grande marée de l’incompréhension. « Ki lavion misié Brigadié Sabari ? »
Salaud d’autochtone ! Dans la tête du Brigadier-chef se bousculent pêle-mêle les nuits chaudes de la Côte d’Ivoire, le mauvais reggae d’Alpha Blondy, ce maudit refrain moqueur. Clé de bras. « Allô la préfecture, vous m’entendez ? Le terroriste chasseur de Vous allez arrêter frelons est maîtrisé. » Il est « แต่คณ ุ เห็นปีก อืน ่ ๆ» vos conneries et nous 19h30 tapantes, le beau Le traducteur s’embrouille Jean-Marc Colliene ouvre dire où vous avez mais cette fois Romuald a de son sourire riz basmati caché l’avion ! tout compris. « Minm poin in l’édition spéciale dédiée au morso la zél, mi donn pa ryin, MH435 de la Thaïland Airlines. larg mon lourlé ! » Le scoop est international : on aurait retrouvé, sur une des plages C’est que chasser la guêpe est une activité à de l’île, une aile de l’avion porté disparu depuis haut risque, on est jamais à l’abri d’un kokman maintenant trois mois. Un nom est sur toutes les d’kou d’zargiyon, mais tout le monde s’en fout, lèvres depuis ce matin, celui de Romauld Huet, ces derniers temps plus personne n’achète, on découvreur du débris et injustement accusé fait directement venir les larves de Madagasd’attentat au chiffon enfumé. Romuald qui est car, en barquette, et les riches clients zorèys d’ailleurs en direct à l’antenne : avides de petits Koh-Lanta de proximité tu les - Cher Romuald après toutes ces péripéties retrouves où ? « Dann la boutik shinoi. Saminm, j’imagine que vous appréciez doublement cet asé fatig amoin. Mi vann mon gép, vi vann out honneur que vous fait la Région Réunion en rom, sakin son biznés. » On a beau expliquer à vous offrant l’écharpe de citoyen d’honneur ? Romuald que ce ne sont pas des Chinois mais des Thaïlandais, qu’ils ne vendent pas de rhum, - Tout à fait misié Jean-Marc, j’en tenais tout qu’ils voudraient juste avoir des nouvelles de d’abord à présenter mon condoléances aux leur famille, il n’entend plus rien, s’emballe, victimes attristées, et si je pouvais m’en lance son chiffon fumant sur la délégation, puis rajouter un petit naffaire j’aimerais demander traverse la foule. au Brigadier-commandeur, évidemment après que les services espésialisés aient procédé à Quand soudain, il se fait plaquer au sol par un l’inspection d’usage, de m’en ramener mon militaire. « Brigadier-chef Savignan en service. nid d’guêpes parce que à la case la poêle Vous allez arrêter vos conneries monsieur s’en est encore sur le feu. « Mi konpran pa inn merd, moin la minm pokor vi lo ni, somanké la fine vidé, é dé tout fason néna poin asé po partazé ! ». À plus de cent euros le kilo, on ne va quand même pas inviter toute la diaspora à déjeuner.
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le debrief
DIRTY MANZI était au spectacle
OFF, si vous saviez Pendant les vacances, Manzi est parti au Festival d’Avignon, le plus grand supermarché du spectacle vivant en France, pour voir ce qui se dit là-bas sur La Réunion, et découvrir quelques uns des spectacles qui seront programmés dans l’île dans les mois qui viennent.
P
endant que mes confrères fourmillaient d’idées pour vous faire croire que les vacances australes rimaient avec culture, je suis allé me frotter aux cigales d’Avignon et de son festival, fièrement auréolé de mon accréditation presse avec une ordre de mission aussi flou que la trajectoire du vol MH370.
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J’étais parti pour railler cette grande sauterie de cultureux, me gausser de cette atmosphère globalement régressive d’enterrement de vie de jeunes filles qui règne dans les rues de cette bourgade défigurée par des affiches plus laides les unes que les autres, parsemée de chargées de communication plus belles les unes que les autres, malheureuse-
Les propositions qui devraient faire l’actualité de la saison à La Réunion
© Christophe Raynaud De Lage
lacs de rendez-vous de pros de la culture, par l’intermédiaire d’un ami clown, utopiste à plein temps, j’ai partagé la rencontre qu’il avait organisée entre Adèle Haenel (César de la meilleure actrice dans Les Combattants) et Christophe Blandin-Estournet, directeur de la scène nationale d’Évry et directeur bénévole de Clowns sans frontières à ses heures rarement perdues. Qu’il fut sain de voir cette artiste sans concession accepter l’idée de s’engager dans ce militantisme caritatif en refusant toute velléité de porte-étendard théorique et quel plaisir d’échanger Pigiste avec un professionnel pour L’Azenda idéaliste mais pragmatique, qui reconnaît les à Avignon, ça limites de la culture n’ouvre que les pour tous mais qui ne petites portes lâche pas le morceau, ment accompagnées de faisant par là-même vaciller hordes de diffuseurs à ma vision sceptique, pour ne chemises colorées, pantalons pas dire déterministe, du concept de Chino retroussés et espadrilles culture populaire. Monop’ fongiphiles. Sauf que L’Azenda, c’est pas Brain Magazine et qu’une pléthore C’est donc tout ragaillardi que je me suis de spectacles de qualité ont satisfait ma fourré des spectacles jusque-là passant d’un boulimie d’émotions et in extenso, altéré stakhanovisme purement égoïste à la volonté mes besoins de cynisme exutoire. de partager avec vous, chers lecteurs, les quelques propositions auxquelles j’ai assisté Si pigiste pour L’Azenda à Avignon n’ouvre et qui devraient faire l’actualité culturelle de que les petites portes du Off, je me dois de la saison à La Réunion. vous mentionner comment, dans cet entreZigzaguer | 19
2 L’autre festival qui trouve grâce aux oreilles des diffuseurs, sous le chapiteau de Midi Pyrénées fait son cirque, c’est Leu Tempo. À ce titre, je vous conseille de réserver vos places pour le spectacle Al Cubo, de la compagnie Betty Combo, qui passera au Séchoir les 9, 10 et 11 octobre. Un trio italien de jongleurs qui s’amuse avec une multitude de seaux qui virevoltent, se cassent ou s’empilent. Perfetto per la famiglia !
1 Le comble de cette édition c’est qu’elle m’a permis quelques séances de rattrapage du festival Komidi qu’une billetterie fourbe m’avait refusées. Car, oui, à Avignon, pas moyen de dire qu’on vient de la Réunion sans qu’on nous parle de Komidi. Remarquez, ça change des requins ou du volcan. Difficile d’imaginer que ce festival saint-josephois recouvre une telle réputation en si peu d’années. Tout le mérite en revient à l’équipe organisatrice qui arpente les salles de long en large avec un modèle économique innovant en ces temps de crise budgétaire.
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© Romain Philippon
3 La Réunion était encore bien représentée dans ce lieu renommé avec la compagnie Cirquons Flex et sa nouvelle création, La Pli i donn. Pour être honnête, je ne suis pas entré dans leur propos écolo-ethno-identitaire trop consciencieux et les prouesses circassiennes ne m’ont pas estomaquées. Faut dire que sous ce chapiteau si huppé, j’ai vu tellement de prestations de haut vol que je deviens un spectateur (trop ?) exigeant. En revanche, le virage esthétique est bluffant, définitivement contemporain et mérite le détour. À découvrir dans le cadre du festival Karanbol consacré aux arts du cirque. © Jeff Rabillon
Encore une manifestation qui a le mérite de résister à des coupes budgétaires drastiques, c’est le Tam-Tam Festival. Plutôt que tout arrêter (abandonner totalement un festival est tellement plus simple), l’équipe a opté pour une programmation moins pléthorique mais de qualité si j’en crois le spectacle que j’ai vu, Le chant du bouc, de la compagnie À, qui fait partie de l’édition 2015, qui se déroulera du 5 au 14 dans l’ouest et à Léspas à St-Paul. Un vrai régal de théâtre d’objets avec un batteur qui bruite en live et trois excellents acteurs/manipulateurs qui questionnent malicieusement l’acceptation de l’autre. C’est drôle et ça dénonce. Foncez-y !
© DR
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Bref, si Johny Bègue aka « Jo Trouvetou » est sûrement le Réunionnais qui a le plus contribué au rayonnement médiatique de notre île cet hiver austral, sachez que plein d’autres petits Poucet réunionnais (le Théâtre des Alberts, la Compagnie Baba Sifon ou encore le Collectif l’Alpaca Rose) font parler
de notre Caillou et qu’il serait peut-être plus judicieux d’investir des billes sur ces gens-là plutôt que de financer grassement un spectacle folklorique XXL destiné à un public de foire agricole. Manzi Zigzaguer | 21
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week-end octobre
stination les hauts de mafate l’ouest
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Trois-Bassins Maïdo • Saint-Leu
bibliothèque
Sous les lunettes de Zerbinette
PUTAIN DE PYGMÉE Où ta Zerbinette t’enjoint de détourner céans tes yeux des fariboles mercantiles de la rentrée littéraire, pour ramasser une cinglante pépite récemment couronnée sur ton île.
P
utain de pygmée, oui c’est bien le tout premier titre venu à l’esprit du sarcastique Jean Bofane, dernier lauréat du Grand prix du roman Métis décerné à Saint-Denis de la Réunion pour son roman Congo Inc. Il faut dire aussi que le jeune héros, Isookanga, n’a rien de l’angélique Congolais dessiné par Hergé. Lassé d’évoluer parmi les arbres d’une jungle qu’il juge archaïque, il décide de monter à l’assaut de la ville et de la modernité, afin d’y s’assouvir sa soif d’ascension, dans la vaste curée offerte par la mondialisation. Le voilà à Kinshasa, ordinateur portable sous le bras mais sans domicile. Loin de se laisser décourager par cet ironique paradoxe, le voilà prêt à réclamer sa part, dans un pays mis à feu et à sang par la guerre civile. Congo Inc. aurait parfaitement sa place dans l’édifice des Rougon-Macquart, l’auteur ne cachant pas d’ailleurs son admiration pour Zola, l’une de ses premières découvertes littéraires. Sabrant ses personnages les uns
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après les autres, d’une plume aussi alerte que la brosse d’un impressionniste, In Koli Jean Bofane est maître en sa maison. Pour que cesse la langue de bois au pays des nantis, il égratigne sans complaisance toutes les figures de la pyramide sociale en commençant par les siens. Du casque bleu pédophile au pasteur escroc, sans oublier l’ancien boucher tortionnaire promu dans les sphères ouatées d’un ONU gangrené par la corruption, c’est une myriade d’anti-héros que l’auteur approche de notre loupe trop souvent embuée par les rassurants clichés de notre inculture. Blancs et Noirs s’y entremêlent, dominés par la lutte bien universelle de leurs appétits, et absolument égaux dans l’ignominie. «Congo Inc.», In Koli Jean Bofane, Actes Sud, 2014, 218 p. Retrouvez toutes les chroniques de Zerbinette sur www.azenda.re
cinématch !
On voit quoi ?
France pompidolienne Vs. Espagne post-franquiste : deux polars européens jouent à fond l’ambiance rétro et le suspense stylé.
La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil
La Isla Minima Le Pitch
Le Pitch
5 ans après la mort de Franco, deux flics sont envoyés dans un bled andalou marécageux peuplé d’arriérés nostalgiques du fascisme pour enquêter le meurtre de deux adolescentes réputées frivoles. L’un est un fougueux moderne et progressiste (il a des rouflaquettes) ; l’autre est un ancien de la police politique.
Bombe sexuelle rousse, mythomane et sans doute cliniquement paranoïaque, Dany roule vers le sud dans une Ford Thunderbird. Pompidou règne sur la France, mais son périple campagnard semble soumis à des forces plus souterraines. Mauvaises rencontres, complot meurtrier, érotisme et démence en flashbacks : entre Lynch et De Palma, un road trip à lacets.
Le Genre
Bon vieux polar
Le Genre
L’équation
Road movie stylé / Film à twist
True Detective au bord du Guadalquivir
L’équation
A savoir
Thelma sans Louise + Fight Club
La Isla Minima a raflé 12 Goyas l’an passé (équivalent ibérique des Césars). Ce n’est pas la qualité de l’intrigue qui a été récompensée, mais la faculté qu’a son auteur de construire une ambiance et un décor (magnifique) où l’antagonisme de ses personnages, partenaires malgré eux, va pouvoir s’incarner dans un paysage et dans un sous-texte politique. On pense à True Detective (Saison 1), mais surtout au chef-d’œuvre coréen de Bong Joon-Ho, Memories of Murder.
Nouveau film de Johan Sfar après Gainsbourg et Le Chat du Rabbin, cette seconde adaptation du roman policier de Sébastien Japrisot confirme le talent d’un poseur d’images inventif mais dissipé. Sfar shoote sa fascinante héroïne en peintre amoureux, emprunte à Lynch ses belles ambiances torves, mais sous ces couches de style trop brillantes, son intrigue devient difficile à regarder.
A savoir
verdict Les deux films reposent plus sur leur atmosphère et leur mise en scène que sur leur scénario, mais à ce jeu-là, le frimeur Johan Sfar perd le match aux points malgré une meilleure note artistique. Les juges ont préféré le réalisme efficace aux fantaisies superflues. On préfère la profondeur sociale et les moustaches de La Isla Minima aux gambettes et aux fantasmes de La Dame au titre à rallonge. 26 | Zigzaguer
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RCS : B 482 283 694 - Juillet 2015
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NOUVEAU NOUVEAU
L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
LE MEILLEUR SPECTATEUR DU MONDE Parmi les mystères les plus passionnants de La Réunion, il y a le cryptogramme de La Buse, le Piton de la Fournaise, les convictions politiques de Nassimah Dindar, et lui : Frédéric Chamand. Son nom et son visage ne vous disent peut-être rien mais vous l’avez forcément déjà vu, et vous vous en souvenez. portrait
© Bouftang
L’
arrière de son crâne fait partie du décor. Où que vous alliez, de l’ambiance rade des soirées punk aux kabars maloya, des concerts de rondavelles aux grandsmesses festivalières, il est toujours là, devant vous, devant tout le monde, boule sombre et chauve où perle la sueur, pompon fantasque dansant seul parmi la forêt des têtes raides. Vêtu de noir, ventre nu, rondeurs fermes d’un corps dont l’endurance semble infinie : le « danseur fou », comme l’appellent ceux qui n’en savent rien de plus, est sans doute la personnalité la plus fameuse de la musique réunionnaise à n’être jamais montée sur une scène. On ignore d’où il vient, on se demande toujours où il repart. On connait assez bien, en revanche, son mode opératoire.
Il arrive seul, comme un héros de western franchit la porte d’un saloon. Au début du concert, il traverse impassiblement le public encore clairsemé, salue sans un mot les quelques personnes que son regard croise et qui, forcément, le reconnaissent. Lui ne sait pas toujours qui elles sont, mais il a pour elles une considération calme et délibérée, courtoisie des célébrités humbles devant les familiarités du quidam. Lorsqu’il parvient devant le podium, il fait encore deux pas en avant, dépose son petit panier tressé au pied de la barrière de sécurité avec une lenteur étudiée, puis fait deux pas en arrière. La pose qui suit peut durer plusieurs minutes, le temps que les décibels pénètrent son organisme comme un liquide afflue dans Découvrir | 29
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© Bouftang
les conduits d’un système hydraulique pour danser parfois, seul et en plein jour, équipé actionner en lui des rouages endormis. Il d’un walkman, au milieu des promeneurs du s’étire. Quand il est enfin prêt, solennel, il Barachois ; tous spéculent sur le contenu de salue. C’est une révérence de matador qui la petite bouteille d’eau qu’il cache dans le s’achève en haka lorsque ses poings fermés, panier tressé qu’il trimbale toujours avec lui, l’un après l’autre, contactent virilement la et qui expliquerait sa prodigieuse fortitude. terre. Ce geste rituel annonce sa transfor« Je ne me souviens pas l’avoir remarqué à mation ; il possède les contrastes d’une l’époque mais lui m’assure qu’il était déjà là danse ambigüe qui va le remuer, dès dans les années 80 au Ti Bird. Ce que lors, non stop jusqu’à ce que la je sais, c’est qu’au début, on se musique s’arrête : une vague demandait qui pouvait bien Il remonte sensuelle et guerrière, être ce type. Un alcoolo ? bondissante, féminine, son t-shirt sous Un cinglé ? On le trouvait ondulante et, par un peu bizarre. » surgissements de poings son plexus, comme tendus vers le haut souun personnage de Le plus bizarre chez lui vent accompagnées d’un est pourtant sa presque Fame cri, typiquement hard rock. normalité. Quand on Quand il est brûlant, c’est-àl’aborde, il se présente, avec dire à chaque fois, il remonte son un sourire ravi, par une tirade : t-shirt jusque sous son plexus, comme un « Enchanté, Frédéric, danseur stratospersonnage de Fame. phérique, électrique, énergétique ; j’aime la musique, quand elle est magnifique, je peux être prolifique ! » François Frédéric Chamand LE DANSEUR n’est ni fou, ni éboueur. Il est « électroméSTRATOSPHÉRIQUE canicien poète ». De jour, il conduit son utilitaire sur tous les grands chantiers du À entendre les vieux patrons des salles groupe Vinci pour réparer des grues ou de spectacle et des festivals, on pourrait installer des éclairages monumentaux. 52 croire qu’il a toujours été là, dans le public, ans, 30 annuités de boulot fixe, deux enfants, au premier rang, ventre à l’air, à faire son un divorce, une nouvelle compagne, une truc. « Je ne me souviens même plus de maison à La Rivière Saint-Louis, quartier où la première fois où je l’ai vu », vrombit au il a grandi, cadet d’une famille nombreuse téléphone la grosse voix Pierre Macquart, « passé tout juste entre l’arrivée de la pilule Mathusalem réunionnais de la production et la ménopause » : toutes les cases d’une de concerts, vers qui l’on nous oriente pour vie ordinaire sont cochées. en savoir un peu plus. Comme tous les phénomènes surnaturels, notre feu follet Mais les super héros ont tous une origin stoest entouré de rumeurs suspectes. On le dit ry, un récit fondateur qui culmine au moment éboueur, ou artiste, ou les deux ; on le verrait où leur vie bascule dans le fantastique.
À entendre les vieux patrons des salles de spectacle et des festivals, on pourrait croire qu’il a toujours été là, dans le public, au premier rang, ventre à l’air, à faire son truc
Š M. Dalleau
Avant sa mutation, Frédéric a été un gamin DES ENFANTS, comme les autres, biberonné au blues et DES IVROGNES, au rock par des grands frères musiciens, et DES ZORÈYS – ET marqué par l’énergie des concerts maloya de la Troupe Roseda emmenée par Gramoun MOI Sello. Longtemps, il a assisté aux concerts comme tout le monde : debout sagement, Voilà donc environ 30 ans que Frédéric sans faire de vagues. Il ne se lâchait que Chamand parcourt toutes les scènes de l’île lorsqu’il était seul chez lui, la musique à à la recherche d’un carburant à même de fond. Il ne peut pas vraiment mettre une date bien lui mettre le feu « là où ton dos perd sur la naissance du Danseur Stratosphérique. son nom ». 30 ans à danser seul, ou presque. C’était « un jour, dans les années « Regarde bien : à part moi, qui 80, lors d’une fête Témoidanse ? Les enfants, deuxgnages où ils avaient invité trois femmes à moitié – De un à Cheick Tidiane Seck. » Les grimace équivoque, entre décharges mandingues trois concerts pompette et timbrée – et du Black Buddah hebdomadaires des mecs complètement l’électrifient, un fusible bourrés. » Isolé au milieu depuis 1500 saute : l’inhibiteur qui du bestiaire marginal des contraint l’humain moyen guincheurs de concerts, semaines à éprouver de la honte avec son nombril offert et quand il est seul à danser. ses gestes androgynes, Frédéric Le système s’emballe, on imagine a conscience que pas mal de gens son corps se soulever dans les airs au milieu s’interrogent à son sujet. « Je suis à l’aise d’un bouquet d’arcs électriques fluo, et deux avec ça, avec ma virilité, avec mon corps. charbons incandescents à la place de ses Une fois que j’ai fait mon salut, tout dispayeux. raît, c’est comme s’il n’y avait plus personne autour de moi, et je ne fais plus qu’un avec la musique. Je n’envie pas tous ceux qui restent plantés là sans bouger. Souvent je dis : ‘Tous les hommes meurent sur la terre, mais peu d’entre eux vivent vraiment.’» Je lui demande de quelle éminence littéraire il tient ce sage échantillon. Il se marre : Maintenant « William Wallace, dans Braveheart. C’est c’est bon, tu le moment où Mel Gibson fait son discours avant une grande bataille. » vois à qui tu as
affaire. Est-ce que ça te va ?
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Il m’explique que lorsqu’il a rencontré sa compagne, il l’a tout de suite emmenée en concert. Elle est restée assise en retrait tandis qu’il allait « défouler ». À la fin de la soirée, en nage, avec son t-shirt remonté sur l’estomac, il se plante devant elle et lui demande : « Maintenant c’est bon, tu vois à qui tu as affaire. Est-ce que ça te va ? » Elle acquiesce, et lui demande en retour s’il a remarqué toutes les filles qui lui matent le cul quand il danse. « Je vois tout, je suis conscient de tout. Mais tu as bien vu, aussi, comme je les ignore. » Ils sont ensemble depuis, mais madame a cessé de l’accompagner dans ses virées. « Je vis avec une dame formidable qui a compris une chose. Elle peut me mettre à la diète de sexe, ça ne me dérange pas. Mais si je manque de musique, je deviens de mauvaise humeur ! »
vais là-dedans, je suis moi-même, et tu verras que j’arrive à créer mon univers, avec eux.’ Il est venu, et à la fin du concert, il m’a dit que j’avais raison. »
HAUT VOLTAGE
Électrique et prolifique, Frédéric ne l’est pas que sur les pistes de danse. Son flow volubile court après un esprit vif qui sautille avec joie d’idées en anecdotes. Avec son franc-parler, Pierre Macquart relève Il zappe d’un souvenir une autre particularité du Danseur Stratosde concert à un autre phérique : « Il est en plus sur des genres de et égraine les noms de musique – le rock, le métal, la chanson frangroupes en mélomane çaise – où l’on trouve plus souvent un public expert. Hendrix, zorèy que créole. » Et puisqu’il est conscient Zappa, Yes et de tout, cette singularité suppléson guitariste Steve Howe, AC/ mentaire n’a pas échappé à DC, Black Sabbath : au radar, Frédéric. « Un jour j’ai voulu Ah, papa ! ses références clignotent emmener mon fils, qui a au-dessus du continent Na ryink zorèy un peu plus de 20 ans, rock, tendances hard et voir un concert à St-Leu. anndan la, mwin progressive, mais pour Arrivé devant la porte lui, le son est affaire mi rant pa du K, il a un mouvement de punch, pas de genre. de recul et il me dit : ladan ! Jazz, techno, dancehall : ‘Ah, papa ! Na ryink zorèy tout est bon, du moment que anndan la, mwin mi rant pa ça bouge. « Le maloya j’adore ladan !’ Je lui ai répondu : ‘Qu’estmais tu vois, je l’aime sous tension, ce que tu crois ? C’est pas mon univers non quand ça pulse. » La bouche molle et les plus tu sais, mais viens voir et regarde : je 34 | Zigzaguer
© M. Dalleau
yeux mi-clos, il chante d’une voix vautrée le refrain traînant de Jessica : « Tu vois ce maloya-là, c’est nul ! Tout de suite, t’as un feeling de soulard. » Dans une scène locale qu’il a exploré dans tous les sens à raison d’un à trois concerts hebdomadaires depuis 1500 semaines, il s’est choisi les chouchous les plus explosifs : Alex Sorrès, Nathalie Natiembé, Lindigo, Gramoun Sello, et parmi les groupes de rock, sa spécialité, il en est un, implacable, qu’il suit à chaque apparition, le power trio le plus véloce des Mascareignes, Riske Zéro. « Tu vois dans le rock j’aime les grands, les virtuoses, les guitar heroes.
Riske Zéro c’est pas Jimmy Hendrix, mais les gars ont une spontanéité, un son qui tape direct, et j’aime ça chez eux. De toute façon j’aime les groupes de trois. Je vais t’expliquer pourquoi. Tout est lié. Je suis électromécanicien. Pour moi, tout est question d’énergie. Et l’énergie électrique la plus puissante, celle qui est utilisée dans l’industrie, c’est le courant triphasé : trois courants d’intensité égale combinés pour produire une puissance instantanée. Le chiffre trois, c’est le principe de l’électricité et de la motorisation. »
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Son enthousiasme en surchauffe, sa dévotion gravés qu’on m’a donnés au fil des ans, il n’y assidue, sur des décennies, et sa générosité a que des disques et des 33 tours originaux. valent à Frédéric Chamand le respect reJe ne télécharge pas. » connaissant des musiciens, qui puisent en lui une force précieuse sur scène. Certains Un type qui consacre sa vie, ses vacances viennent parfois le remercier à la fin des et un salaire gagné en réparant des grues concerts, et le rappeur Alex Sorrès lui a carré- de chantier à venir danser en concert ; un ment dédié une punchline sur son dernier possédé capable de donner, à lui tout seul, album, dans Sou mon kot’, un morceau qui l’impression à un groupe amateur coincé parle de l’amour pour la musique : sur une estrade de rondavelle qu’ils « Kraz ali kom Chamand tou sont les dieux du Stade de le tan fé lèv la pousiyèr lèv France ; un gladiateur qui la min an lér ». Pierre lève son poing en l’air en Macquart, lui, estime criant « I’m a rocker ! » On devrait le qu’il s’agit sans aucun quand la musique est payer pour faire bonne même si c’est du doute possible du plus grand fan de musique de jazz : notre avis, c’est ce qu’il fait La Réunion, et de l’océan que Frédéric Chamand Indien. « Partout où je n’est pas simplement le suis allé, je n’ai jamais vu un plus grand fan de musique autre mec comme lui. Pendant de La Réunion : c’est le meilleur toutes les années du Bato Fou, il était là spectateur du monde. à tous les concerts. Il a fini par faire partie des murs. Il allait où il voulait, comme un LE SECRET DU membre de l’équipe, il entrait dans les loges PANIER PERCÉ saluer les artistes. Parce que c’est pas juste un mec qui aime danser, c’est un amoureux C’est bien joli tout ça, me direz-vous, – de la musique et des musiciens. Il a une mémoire phénoménale, il peut parler de tous mais ça ne répond pas à la question qui taraude depuis tant d’années ses nombreux les groupes qu’il a vus et qu’il a aimés. » Un scrutateurs : que peut-il bien transporter commentaire récurrent à son propos, dans dans le panier qui l’accompagne partout, et le petit monde des programmateurs, c’est quel est le secret d’une ressource physique qu’il faudrait le payer pour faire ce qu’il fait. apparemment inexhaustible ? Frédéric Et pourtant, Frédéric Chamand ne demande sait qu’on touche au cœur de son énigme. jamais de passe-droit ou d’invitation. Depuis Silencieux, il se penche sur la table où nous 30 ans, il achète ses places sans renâcler : partageons une eau pétillante avec le sourire « Pourquoi je paye ? Parce que je veux que amusé du brigand qui va détailler son gros les gens qui organisent ça, les musiciens coup. « Alors. Dans ma tente, il y a toujours et les autres, puissent vivre. Voilà pourquoi. Pareil, chez moi, en dehors des quelques CDs la même chose : une petite bouteille d’eau – 36 | Découvrir
oui, c’est de l’eau ; six petites serviettes ; au moins deux t-shirts de rechange ; une barre de Snickers ou un peu de sucre. Et mon secret : des cristaux de sel de Guérande dans une petite feuille d’aluminium pliée. Le sel c’est important parce que quand tu défoules trop, ton corps s’épuise en sodium, et tu gagnes des crampes. Donc quand je danse, régulièrement, je suce un peu de sel. Et si je n’ai plus de sel, je lèche ma transpiration. »
sur l’autre jambe – ça ressemble un peu à quelqu’un qui fait des pompes sur une seule main, mais avec les cuisses, si vous voulez.« Si tu peux pas faire ça, c’est pas la peine d’essayer de me suivre. Pour faire ce que je fais, il faut se tenir en forme. Pour Sakifo par exemple, chaque année, je prends une semaine de congés. Ça commence deux jours avant. Le premier jour, je fais du footing. Le deuxième jour, je fais du vélo. Et puis je passe trois nuits entières à danser. Et après, il me faut deux jours pour m’en remettre. »
Les explications rationnelles aux tours de magiciens dissipent toujours Qu’est-ce que un rêve agréable, elles Mais à 52 ans, Frédéric tu prends ? sont un peu décevantes Chamand sent bien qu’il et prosaïques, comme si ne pourra pas suivre une part de nous-mêmes le rythme encore très refusait de les admettre. Ce longtemps. Il y a quelques n’est bien sûr pas la première années, dans le village du festival fois que quelqu’un lui pose la question, et Manapany, attiré par le son rauque d’une il arrive qu’on refuse de croire à sa réponse. signature du luthier réunionnais Nicolas « Un soir, j’étais à St-Leu et j’ai enchaîné Wilgenbus qui y tenait un stand, il monte trois soirées, à La Ronda, au 211, puis au sur une estrade, s’empare de l’instrument et Nez Rouge. J’ai dansé tout le long, non stop, joue l’un des seuls morceaux dont il connait comme d’habitude. Au Nez rouge, des filles les accords : « My my, Hey hey / Rock’n’Roll sont venues m’aborder. Elles m’avaient suivi is here to stay / It’s better to burn out than depuis le départ. Elles m’ont dit : « Qu’est-ce to fade away. » (Neil Young) Il y a quelques que tu prends ? » Je les ai vues venir alors mois, lui qui n’avait jamais vraiment joué j’ai sorti de ma tente le petit papier alu plié de musique a fini par craquer, et s’acheter dans lequel je garde mon sel. Elles voulaient cette guitare, que son créateur a baptisé La tellement pas croire que je ne prenais rien Rockeuse. « Un jour, quand mi sera vieux, d’autre qu’elles sont parties avec aux WC quand mi pourra plus danser, quand mi popour essayer de sucer le cristal. Elles sont sera mon cul, mi plaquera deux accords ! » revenues avec des grimace dépitées. Elles m’ont demandé mon secret, alors je leur Texte : FG Photos : Bouftang / Mickaël Dalleau ai montré. » Il se met debout, et puis il lève une jambe en l’air et fléchit l’autre jusqu’en bas avant de remonter, et répète l’opération
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baston
© Johann Keezy Dorlipo
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© Nico Le Men
disiz
jo
n s’offrent u s du rap-jeu eux géné rd u lo s id d o x, Les deux p travers eu nt opiques. À s’affronte sous les tr visions du hip-hop x eu d et Hadjimé !
musique
Disiz
12 sept. 21h | Le Port | Kabardock | 20€ / 15€
disiz
sage rs des airs de l prend toujou un temps miniscence d’ combattant, ré posait en s ai rappeur franç le où in ta in lo et porte-paent, survivant guerrier consci e et cheveux Complet barb role de la rue. otoshoppée ph peau nette r, se la au lé figno Ramsès au comme un à l’antiride, be arque de m sa , lvanized relooké par Ga me (faute ran : Disiz assu streetwear chéb à la fois ) r se s’en débarras à ir en rv pa de une image p-hop 90’s et l’héritage du hi l. de gendre idéa
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la dégaine
oke
joke
e, , mi-sympatoch i-tête à claque le visage l’exsur Joke a toujours is qui débarque uo rq na re nc ca pression du le conseiller s ndez-vou chez stoner, foncedé en re x de Arrogance rela d’orientation. aules , s au hasard ép tatouages collé : comme les nouveaux ance haussées d’av iper son US, Joke fait tr p ra du enfants eraine yeux d’une souv ego sur l’air jo tend souvent que le n en désinvolture. O lescence, elle, est do l’a ; t or rap est m p. to au rs toujou
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© LebougMelo2
n séjour érations t.
musique
Joke
26 sept. 19h30 | St-Denis | Festival Kaloo Bang prog complète sur www.azenda.re
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disiz
und des tyles undergro ormé aux frees tube en 2000, r un 90’s, révélé pa une carrière en e d’ rm te au i, ill Disiz a fa ex-gloires pa faire rtie de dents de scie, Romancier, li. es dans l’oub bé m to p ra du mps d’un ême punk le te acteur, il vire m ) avant de revenir gueu disque (pas dé partir de pour de bon à it évou je pra le dans i fa qu , de trilogie Luci moderne 2012 avec la o tr ec él p ra vers un e luer son style st re campé nye West, mais inspiré par Ka classiques. s le et des paro es èm th s de sur lent, à 37 ans, atile et polyva Atypique, vers face aux dans les charts il tient son rang ns, qu’il dit soumises à ratio nouvelles géné punchline ». la de « la dictature
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disiz
hine est rnier, Rap Mac orti en juin de s des ce ur so x -box au un trip en juke et G-Funk, Ditre boom bap années 90. En ec un style mode tonton av éon siz repasse en mél ca glisse son flow tent ses plus direct, et in po où s éclectique sur des beats les, le réro pa té Cô . school références old ue iq côtoient et la verve polit uzeur, alisme social Ab le enfant du sing l’humour bon relous en s de t notammen qui se moque oor avec leur sent le dancefl boite qui arro danses, pose l (« Quand tu vodka-Redbul ton verre »).
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repères
joke
comontpellier, Joke é en 2009 à M traduit les textes er et mence à rapp e avec d Disiz triomph t an qu t es W e il es , rd de Kany ta us bs. 15 ans pl poirs es J’Pète les plom ds an gr s me l’un de m co é ér id no ns e co e un us, dont il incarn du rap françai urrie à la trap music, n no velle génératio ogynes salaces et mis e es rim en e rt expe arm ch le it fa de filtre dont l’absence ncours de co un e m m u co délirant – un pe es du syndrome de La ad al m e tr en es vann ctature isiz critique di D on nt To . te et ur To depuis le e ? Joke répond de la punchlin ciens veulent renaître / s an politburo : « Le » x te la mettre. eu j’v e qu nt Auta
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l’album
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ke r LP, Ateyaba, Jo vec son premie décadent uet s’invite au banq qui règnent x eu el av gr p ats des poètes ra his sur des be ac av , ue iq nt ec av , outre-atla ze ou e un lit de part un défaits comm be m to gourdie d’où leur bouche en éalistes. Bien calé surr s té flow d’insani époque doniste d’une hé po m dans le te fait passer il , fric et de sexe gourmande de avec un talent rare, trap la morale à la saye au x quand il s’es eu cr mais sonne rap de rue.
A
soldes !
FEU D’ARTIFICE Pour la première fois depuis L’Embellie il y a cinq ans, Calogero a repris la route pour une tournée Feu d’artifice, titre de son dernier album, qui essaimera ses étincelles au petit Stade de l’Est en octobre prochain.
D
ans son monumental Dictionnaire du rock, le journaliste Mishka Assayas classe Calogero dans la catégorie « variétés rock », avec d’autres artistes comme Cali, qu’il a fait entrer dans sa somme à la faveur d’une réédition parue l’an passé. Des ajouts qui ont provoqué des froncements de sourcils fâchés chez les puristes, et dont l’auteur a du s’expliquer devant les arbitres du bon goût que sont, notamment, les Inrocks. L’anecdote montre à quel point, depuis toujours, le rock reste méfiant des variétés, qui ont pourtant beaucoup fait pour garder vivant le lien entre lui le grand public. Mais si le rock s’embarrasse de scrupules quand il s’agit de choisir les enfants qu’il accueille, Calogero, lui, se fout pas mal de ces arguties de chapelle. Dans Feu d’Artifice, premier disque paru sous son nom après cinq ans passés à écrire pour les autres, Hardy ou Pagny notamment, celui qui a débuté sa carrière dans les rangs indés dans les années 90 avant de devenir l’un des plus gros manufacturiers de tubes de la scène française continue de produire des chansons mainstream inspirées par le rock avec une candeur revendiquée.
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Qu’il invite le pape de l’indie à la française, Dominique A, ou le plus confidentiel Alex Beaupain à lui écrire des textes, qu’il travaille en duo avec les jeunes loups de Cats On Trees ou qu’il trace sa route dans la veine plus classique qu’on lui connaît, il continue de chercher son équilibre entre puissance et émotion. Lui prétend plus que jamais courir après ses idoles, les Beatles et Ennio Morricone, mais dans ce 6e album, on entend plutôt une pop-rock britannique actuelle, lorgnant tantôt Coldplay et son mur du son lyrique, tantôt les rythmiques enjouées de la brit pop. Et si cette nouvelle sortie bute par moments sur des textes mal assurés, la composition est toujours d’une très compétente efficacité. Ces chansons taillées pour les grandes scènes, servies par auteur dont l’âge n’endort pas les ardeurs, seront sans aucun doute chez elles au cœur du Petit Stade de l’Est.
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© Laurent Seroussi
attention, cette offre n’est valable qu’en septembre et les places sont limitées : premiers arrivés, premiers servis !
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électro
Palaxa Master Klub
11 sept. 21h | St-Pierre | Kerveguen | 16€ / 11€ | Grind, SKIP&DIE, Do Moon 12 sept. 21h | St-Denis | Palaxa | 18€ / 15€ / 12€ | Grind, SKIP&DIE, Psychorigid © Carlijn Jacobs
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dancefloor
LES ÉMEUTIERS DE LA JUNGLE La soirée électro du Palaxa s’exporte pour la première fois dans le sud et invite SKIP&DIE, nomades cartographes d’une tropical bass psychédélique branchée sur les sons traditionnels du monde entier – maloya inclus.
© Jean Christophe Mazué
A
pparus sur les radars en 2012 avec Riots in the Jungle, missile artisanal tiré depuis les franges australes de la musique électronique, le crew sud-africain et néérlandais SKIP&DIE avait fait exploser les dancefloors de festivals à travers le monde avec une tropical bass déviante, bouturée de hip-hop, de rock psyché et d’emprunts aux musiques traditionnelles africaines – un genre de version hippie, roots et fluo de Die Antwoord. Difficile de rebondir après un premier disque d’une telle singularité, mais la chanteuse chéper Cata.Pirata et le producteur Jorri Collignon ne sont pas du genre à se poser trop de questions sur la direction à prendre. Les voilà qui émergent d’une tournée planétaire de trois ans avec Cosmic Serpent, plongée hallucinogène dans la tribu futuriste des musiques du monde branchées sur synthétiseurs. Découvrir | 45
ÉLECTRO LA POUSSIÈRE Même chose pour Maloya Magic, enregistré lors de leur premier passage à La Réunion il y a deux ans. « On a découvert Lindigo sur un festival en France, un concert phénoménal qui nous a fait danser tout le long. Quand c’était à nous de jouer, on était super contents de voir que c’est Lindigo cette fois qui était au premier rang, bras en l’air. Inévitablement, on a partagé un verre de rhum. Quelques mois plus tard, on passait à La Réunion [lors du festival Kaloo Bang, ndlr], alors on s’est retrouvés. On est allés chez Olivier, on a fait une ballade et on a mangé ensemble. Et puis on a fait de la musique, comme ça, dans la cour de la maison : Lindigo a trouvé un refrain, on a posé des percussions, on a enregistré. Il a fallu deux mois pour finir les arrangements mais le morceau est né sous une tente de jardin, un après-midi. » Il y a un hédonisme un peu touriste chez ces loustics qui sautent de pays en pays et enregistrent des chansons comme on ramène des poignées de sable en souvenir. Pourtant,
ALUNISSAGE Aux manettes de l’after au Palaxa, le tandem transpirateur Do Moon débarque avec du nouveau dans les cartons : Rougail 1.0, premier EP jusqu’ici réservé aux professionnels, sort en ligne ces jours-ci. Trois compos fidèles au crédo festif, tropical et tapageur du duo : références traditionnelles tabassées par des batteries dingos, basses vampires dopées au sang de pitbull. Le mélange a tapé dans l’ouïe du label canadien Uncovered, qui a préempté l’un des quatre titres initialement inscrits sur l’EP, Komane, pour le pousser sur la scène afro house internationale. D’ici la fin d’année, les deux producteurs sortiront un 2e format court en hommage à Alain Peters, avec 4 remixes de Complainte de Satan, Caloubadia, La rosée si feuilles songes et Mon pois l’est au feu. Cette dernière, basculée sur un beat afro house, est déjà disponible sur Soundcloud : soundcloud.com/do-moon 46 | Découvrir
© Laura Andalou
Sonorités arabo-andalouses électroniques glanées en Égypte, cumbia digitale, roots amazonienne et rasterinha ramassés en Amérique latine, dub, samba ou maloya : un peu à la manière d’un Diplo, ces nouveaux explorateurs tendent leurs grandes oreilles vers la musique des suds pour se nourrir constamment de nouvelles collaborations. Jorri Collignon : « J’admire la capacité qu’a Diplo d’être toujours là où ça se passe, d’utiliser les énergies créatives d’où qu’elles viennent, mais nous fonctionnons différemment. Voyager, rencontrer des gens, danser avec eux, découvrir des artistes et créer avec eux est devenu une partie très importante du groupe, mais nous ne faisons pas de choix stratégiques. On tombe sur les gens par hasard. Par exemple, Islam Chipsy, on l’a rencontré dans un petit club du Caire où il mixait, rempli de gens qui faisaient partie du mouvement de la Place Tahrir. On a dansé comme des fous pendant deux heures et on a trouvé ça tellement bon qu’on est allés lui parler à la fin. Et on a enregistré ensemble un morceau qui s’appelle Sunshine Rebellion Gang. C’est pas plus compliqué que ça. »
chacune de leurs aventures est marquée par un sous-texte politique, et chacune des musiques qu’ils collectionnent s’inscrit dans une histoire douloureuse. « C’est vrai qu’on travaille souvent avec des rebelles, sur des musiques qui sortent des ghettos. C’est aussi parce que les musiciens qui nous intéressent sont ceux qui ont des choses à dire, dont la musique a vraiment du sens. C’est pour ça qu’on s’intéresse beaucoup à la roots music, aux sons traditionnels. De plus en plus, j’aime écouter de la musique simple et sans prétention. Tu vas au Brésil, tu as un type avec une percussion qui chante la musique de ses racines, et il n’y a pas besoin de plus. Et les jeunes à travers le monde qui font de l’électronique aujourd’hui, ils sont à la recherche de cette émotion-là. Ils reviennent à leurs racines parce qu’ils veulent du concret, et ne peuvent plus se satisfaire du mirage d’un rêve américain ou d’une culture qui ne leur parle pas. »
On travaille souvent avec des rebelles, sur des musiques qui sortent des ghettos
En même temps chamanes du dancefloor, Apaches de carnaval, baroudeurs fraternels et pirates cyberpunk, les membres de SKIP&DIE sont aux avants-postes de l’offensive décisive des musiques du monde sur l’échiquier de la dance. Plus remarquable encore, ils sont peutêtre les premiers altermondialistes à produire un son à la fois moderne et vraiment cool, qui donne envie d’enfiler un treillis fluo pour aller lever le poing dans la jungle des guerillas auditives. Hasta la musica siempre ! Découvrir | 47
Une nouvelle création, un hybride atypique où les arts du chapiteau se mêlent aux danses, aux rythmes, aux arts martiaux traditionnels
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entretien
ECO WARRIORS Ils ont raflé un prix sur le Off d’Avignon et convaincu le public des festivals en France : retour à la maison pour la compagnie Cirquons Flex, qui défend avec La Pli i Donn une nouvelle vision du cirque, entre poésie et engagement politique.
© Romain Philippon
I
nde, Madagascar, Afrique du Sud : depuis 2012, Virginie Le Flaouter et Vincent Maillot voyagent à La Réunion et dans l’océan Indien à la recherche d’artistes avec qui partager leur vision d’un cirque nouveau, ancré dans la terre, en prise avec les cultures du sud et leurs traditions. À chaque escale, le protocole est toujours le même : ils invitent des artistes à créer avec eux, en quelques jours, de courts spectacles de rue, puis filment les performances. De ce périple et de ces rencontres est née cette année une nouvelle création, un hybride atypique où les arts du chapiteau se mêlent aux danses, aux rythmes, aux arts martiaux traditionnels malgaches et sud-africains, mais aussi au maloya et aux idées de Pierre Rahbi et des défenseurs d’une écologie alternative. Depuis une rame de RER aux abords de Paris, où La Pli i Donn achève un beau parcours à travers les festivals estivaux à travers la France, Vincent Maillot nous parle de sa vision
d’un cirque qui préfère l’habit sobre du combattant au déguisement de Monsieur Loyal.
Avec Dobout an bout, vous aviez invité un musicien et un danseur réunionnais à partager le plateau avec vous. Cette fois, pour La Pli i Donn, vous travaillez avec d’autres circassiens, mais vous allez les chercher en Afrique du Sud et à Madagascar. Pourquoi avez-vous besoin de provoquer, à chaque création, une rencontre différente ? La rencontre a une double importance pour nous. Déjà, à travers les pratiques différentes, on élargit l’éventail des possibilités sur le plateau. Sur La Pli I Donn, on joue tous de la musique, on chante, on prend la parole, il y a de la chorégraphie, du gumboots ou de l’art martial avec Leso James, qui pratique le combat au bâton traditionnel en Découvrir | 49
Le titre du spectacle, La Pli i Donn, est donc à lire dans ce contexte de réflexion écologique, comme un appel au retour à la terre ? Le titre vient d’une phrase qu’on dit en créole : « Lér la pli i donn, tout’ sak néna dann ravin’ i shavir dann la mér ». Parce qu’à La Réunion, toute la merde qu’on balance et qu’on dévide dans les ravines, pendant un cyclone ou quand il y a des grosses pluies, tout ça est lavé. La pluie fait place nette, et l’île retrouve un peu un état de nature, elle est dépolluée. Cette image Vous parliez d’une double du retour à l’essentiel, au importance. Quelle est la Tous, nous avons tan lontan, est importante seconde ? parce qu’en intégrant perdu un parent Sur le fond, la rencontre à nos spectacles les assez jeunes, permet de nourrir une éléments folkloriques réflexion collective qui qu’on rencontre dans nos du cancer donne du sens à ce qu’on voyages, on défend aussi propose. Pour te donner un l’idée d’une transmission et exemple, l’un des thèmes impord’une valorisation des savoirs tants de La Pli i Donn est l’écologie, traditionnels perdus, oubliés dans la parce que ça fait partie des sujets qui nous course à la modernité, et dont plus personne sont chers. Mais ce thème est approché par ne se sert aujourd’hui. Et c’est pour ça qu’au le biais du deuil. Le lien peut ne pas être fil des spectacles, on joue beaucoup autour évident au départ, mais nous avons découce qu’on appelle les arts de résistance, le vert au fil de nos conversations que tous, moringue ou le maloya : des formes annous avions perdu un de nos parents assez ciennes qui portent ces combats aujourd’hui, jeunes, à cause du cancer. Or il nous semble pour la transmission notamment. que l’augmentation du taux de cancer sur ces dernières années est indissociable La figure de Danyèl Waro plane d’ailleurs au des problèmes environnementaux, de la dessus de votre travail, qui s’inspire de ses production agroalimentaire et de la pollution textes, parmi d’autres. massive à l’échelle planétaire qui participent Pendant la création, on avait envie d’écrire du monde dans lequel nous vivons. pour dire notre vision de La Réunion aujourd’hui. Mais on en revenait toujours à ce fonnkér de Danyèl Waro, qui s’appelle Tinn Tout’, qui est magnifique, et qui résume très bien ce qu’on pense. Du coup on a repris Afrique du Sud : chacun ramène sa culture et ce qu’il est avec lui. C’est le résultat des voyages que nous faisons depuis 2012, justement pour rencontrer d’autres façons de faire du cirque. Parce qu’on a réalisé qu’on se tournait beaucoup vers la Métropole pour avancer dans notre pratique artistique, mais que nous ne nous reconnaissions pas toujours dans la culture circassienne qui prédomine. Nous avions envie de poursuivre nos recherches dans des cultures proches de la nôtre, l’Océan Indien.
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ce texte, que je déclame sur scène, et que Virginie traduit à un moment du spectacle. L’influence de Danyèl est venue se mélanger à d’autres lectures qui nous accompagnent depuis longtemps : Hubert Reeves, Pierre Rahbi, Claude et Lydia Bourguignon. Des gens qui parlent d’écologie, de permaculture, de cette façon d’envisager l’agriculture et nos modes de vie dans le respect de la nature, en utilisant les savoirs traditionnels. Du coup on a quand même écrit un texte, un collage de phrases et d’idées où tout ça cohabite, et qui marque la fin du spectacle.
circassiens, et on donne quand même pas mal de choses à voir sur le plan technique, donc les retours étaient meilleurs. Mais chez les circassiens eux-mêmes, ce qu’on propose sur le fond et sur la forme pose beaucoup de questions. On défend une idée du cirque comme une arme de résistance et pas simplement comme un divertissement. Dans le bureau du directeur de l’École de Cirque de Chatellerault, où Virginie a été formée et où nous retournons souvent, il y a au mur une phrase qui me plaît beaucoup : « Les hommes ont commencé à réfléchir avec le théâtre », et au dessous quelqu’un a Ce qu’on fait rajouté : « C’est au cirque pose beaucoup qu’ils ont commencé à de questions aux agir. »
À l’arrivée, La Pli i Donn est pour le moins atypique dans le milieu du cirque, qui a certes circassiens beaucoup évolué dans son Finalement, vous êtes la rapport à la prise de risque branche artistique du mouet à la dynamique de numéro, vement de la décroissance : mais qui reste très attaché à la pervous militez contre la surenchère du formance technique et au divertissement. divertissement et de la performance, et sur Vous, vous arrivez à Avignon, sous un chal’émergence d’un art du cirque en circuit piteau, avec un spectacle multiculturel, fait court, appuyé sur les cultures locales… d’apports traditionnels, où vous chantez, où Si on veut oui, on pourrait dire ça. Même si vous déclamez des textes, où on parle de la performance de cirque, le travail sur la deuil, d’écologie… Ça s’est bien passé ? forme spectaculaire, reste très importante C’est sûr que ce n’est pas habituel. Déjà pour nous. nous, on ne présente pas La Pli I Donn comme du cirque, mais comme un spectacle FG pluridisciplinaire. Par le passé, avec Dobout an bout notamment, qu’on avait aussi présenté à Avignon, on s’était bien fait allumer cirque par les professionnels sur la forme et sur La Pli i donn la performance, en partie parce que sur ce 29 sept. 20h | 30 sept. 17h | Le Tampon | Théâtre Luc Donat | 11€ - 22€ spectacle-là, il n’y avait qu’un circassien sur le plateau : moi. Les deux autres étaient danseur et musicien. Là nous sommes quatre
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© Francois Louis Athénas
VICTOIRE MAGLOIRE OU L’OPTIMISME lever de rideau
Le chaos d’une bataille rangée raconté comme un match de foot, un travesti déserteur, les pérégrinations d’un super soldat créole en quête de reconnaissance sur le front : bienvenue dans la Grande Guerre selon Didier Ibao. En suivant la trajectoire tragicomique du caporal Victoire Magloire, le dramaturge réveille la mémoire oubliée des 15 000 Réunionnais engagés dans le premier conflit mondial. 52 | Découvrir
T
out ce qu’il voulait lui, c’est épouser Rolande. Seulement voilà, Victoire Magloire est pauvre, créole, et analphabète. Rudement éconduit par le père de la demoiselle et rejeté par l’armée où il comptait gagner le prestige et l’instruction nécessaires à sa bénédiction, il usurpe l’identité du caporal déserteur Ernest Waro. Commence alors un improbable parcours du soupirant combattant, promené de tranchées en boucheries tandis que son prête-nom planqué se travestit pour échapper au peloton d’exécution.
Il y a de la fantaisie dans Victoire Magloire, dit Waro, imbroglio d’identités où deux comédiens changent de rôle comme on change son fusil d’épaule pour incarner tous leurs personnages. Sur scène, au milieu d’un public assis sur des gradins qui se font face comme deux tranchées, Ibao et Valérie Cros bricolent une Guerre Mondiale avec des idées de mise en scène et les tocades narratives de leurs auteurs, Sully Andoche et Barbara Robert. Quelques sacs de sable, des panneaux de direction, les mouvements stratégiques d’une bataille commentés comme un match de foot : ils déploient l’arsenal bricà-brac du théâtre de rue et de la comédie pour faire rentrer la Grande Histoire dans leur petit budget. Mais ce souffle épique au ventilateur et la technique humoristique servent une documentation Une Guerre Mondiale rigoureusement piochée dans les recherches de bricolée avec des idées l’historienne Rachel Mnemosyne-Fevre. Et pour toutes ses libertés, la pièce décrit selon elle un de mise en scène et des «parcours-type de soldat réunionnais», qu’elle tocades narratives analyse dans une thèse rendue l’année dernière, et dont elle tirera bientôt un livre. Que diable allaient-ils faire dans cette Grande Guerre ? Entre 1914 et 1918, 15 000 Réunionnais s’engagent sous les drapeaux pour défendre les trois couleurs à 10 000 kilomètres de leur caillou. Dispersés aux quatre coins de l’Europe et sur le front oriental, leur mémoire s’est longtemps perdue dans la confusion des massacres et l’indifférence. À Saint-Denis, Découvrir | 53
où la population est largement accablée par la faim et dédaignée par la France, beaucoup de jeunes hommes s’engagent parce que l’armée est synonyme de repas réguliers, et pour obtenir la reconnaissance de la patrie, dont la propagande les empêche de voir qu’en réalité, ils font la queue pour l’abattoir. Ils se retrouvent ballottés de bataillon en régiment au gré des besoins ou des préjugés de l’Etat-Major, qui les suppose par exemple plus résistants au paludisme, et les envoie sur le front du Moyen-Orient où nombre d’entre eux mourra de maladie. Dans la fiction, Victoire Magloire n’aura pas plus de chance puisqu’aux yeux de tous et malgré ses hauts faits, le petit planteur du Brûlé qui voulait se faire un nom deviendra un héros sous celui de Waro. Entre faits réels et comédie populaire, dérision des vanités insulaires et critique d’une nation guerrière, Cros et Ibao gambadent en funambules sur le fil de l’Histoire.
© Francois Louis Athénas
Maelys Peiteado / FG
théâtre
Victoire Magloire, dit Waro Du 8 au 18 septembre | St-Benoit | Les Bambous | 2€-13€
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Š Label Takamba - Didier Soulard
musique
Omaz Ô Parabolèr
L’hommage se déroule en deux temps. D’abord répartie entre le Palaxa et le Kerveguen, la vingtaine d’artistes invités se retrouvera au complet pour une soirée unique au Téat Plein Air. 18 sept. 21h | St-Pierre | Kerveguen | 10€ / 6€ Danyèl & Samy Waro, Vincent Ségal, Nathalie Natiemé, René Lacaille, etc. 18 sept. 20h | St-Denis | Palaxa | 10€ / 6€ Loy Ehrlich, Saodaj’, Christine Salem, Piers Faccini, Fami Peters, B. Brancard, J. Gonthier 19 sept. 20h | St-Gilles | Téat Plein Air | 18€ - 9€
coup de fil
papa chanteur 20 ans après la disparition de son père, Ananda Dévi Peters lui rend pour la première fois un hommage personnel en invitant sur scène une vingtaine d’artistes pour reprendre ses chansons. Et elle prévient tout de suite : cette révérence sera la dernière.
L
es hommages à Peters ne manquent réunionnaise, de Christine Salem à Saodaj’ en passant par Samy Waro. À cet équipage créole pas, mais elle voulait lui rendre le sien. Pour parler de son père, Ananda Dévi dit s’ajoutent deux artistes français qui n’ont jamais fait mystère de leur amour pour les pudiquement « Alain ». Distance compréhenchansons du Parabolèr, le violonceliste sible pour une jeune femme qui n’a pas grandi avec ce poète au Vincent Segal et le songwriter destin brisé, et dont l’œuvre folk Piers Faccini, qui ont posthume ne cesse de donné ensemble une version Je voulais magnifique de Mangé pou le renverser les cœurs, à La apporter ma propre cœur sur leur dernier album, Réunion et au-delà. vision de mon père et Songs of Time Lost. de sa musique Elle a pourtant voulu, à l’occasion des 20 ans de sa mort, rassembler sur Discrète, Ananda Dévi préfère mettre en avant les talents bienscène autour de sa famille des musiciens qui ont côtoyé Peters : Danyèl veillants qui ont répondu à son appel, mais Waro, René Lacaille ou Loy Ehrlich, mais aussi elle a tout de même a accepté de répondre à quelques unes de nos questions. les nouvelles générations de la musique Découvrir | 57
Pourquoi cet Omaz ? je ne pense vraiment pas me réinvestir J’ai voulu que la Fami Peters se mobilise, comme ça pour lui dans le futur. Déjà parce mais aussi réunir les artistes qui ont l’acque l’organisation n’est pas mon dada, mais compagné et d’autres que je voulais afficher aussi parce qu’Alain n’a pas besoin que moi, plus particulièrement, qui ne reprennent pas je le représente. forcément Alain en public mais qui l’aiment réellement. J’ai sollicité le duo Vincent Segal Vous parlez de votre père par son prénom ? et Piers Faccini parce que leur reprise de À vrai dire, je n’ai jamais grandi avec lui, Mangé pou le cœur, entendue en version live donc je n’ai jamais été impliquée. J’ai à la radio, m’a vraiment émue. L’idée, c’est toujours pris de la distance. Ce n’est pas de faire une sorte de maillage d’artistes, évident de porter Alain, un homme d’une telle ceux de l’époque et ceux la nouvelle généraenvergure. Aujourd’hui, ce sont les 20 ans de tion, comme un passage de relais. Il s’agit de sa mort, je suis une grande fille, c’est mon réunir à la fois les enfants biologiques d’Alain père et je l’assume. Mais Alain me dépasse et des artistes de l’époque – ceux de loin, il ne m’appartient pas. Il de René Lacaille ou de Danyèl appartient à l’âme réunionnaise. – mais aussi les enfants de Alain leur musique, comme Gilles Et vous, votre couleur me dépasse de loin, préférée ? Lauret ou Saodaj’. Parce qu’il s’est passé 20 ans, ne m’appartient pas. J’aime celle de la période et que d’autres choses Il appartient à l’âme Mangé pou le cœur, je la existent maintenant, et je trouve à la fois mystique et réunionnaise voulais ouvrir la musique inspirée. C’est celle qui m’a d’Alain sur le présent. bercée. Loy Ehrlich et Saodaj se charge de reprendre ces chanPourquoi maintenant ? sons-là sur scène. Nous, la Fami Peters, ce Pourquoi pas ? (rires) Jusqu’à maintenant, je sera une sorte de chronologie de Caméléon n’avais pas fait d’hommage direct, mais pour très variée. Danyèl lui se charge du maloya, une fois, j’avais au moins envie de choisir et René Lacaille du sega. Je suis aussi très moi-même les artistes pour représenter Alain. contente des deux duos inédits, entre Piers Je voulais apporter ma propre vision de Faccini et Christine Salem, et Vincent Ségal mon père et de sa musique. Il porte un tas et Nathalie Natiembé, des artistes ont un de couleurs, du séga à Mangé pou le coeur, des univers très beaux, et des propositions et je ne voulais pas me contenter de n’en différentes de la musique d’Alain. Les deux montrer qu’une seule. Ce sont les 20 ans de soirées du vendredi, au Kerveguen et au sa disparition, il fallait marquer le coup, et Palaxa, me plaisent parce que les musiciens c’était l’occasion pour moi de prendre une auront l’espace pour explorer chacune de place que je n’avais jamais investie. Peutces couleurs. Le samedi, nous serons tous être est-ce que parce que maintenant je fais ensemble, mais nous aurons moins le temps un peu de musique, moi aussi ? En revanche, d’approfondir. Maëlys Peiteado
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Frequences péi
KALOUBADYA TIBWA / BEf SÉGA
vendredi 11 septembre
20H
pALAxA mAster KLUB
sKip & Die électro live
GRIND / DO MOON
vendredi 11 septembre samedi 12 septembre 20H-2H Ômaz Ô parabolèr skip&die au kerveguen
alain peters
NATHALIE NATIEMBÉ & VINCENT SÉGAL SAMY WARO & DANYÈL WARO LE TRIO LACAILLE
vendredi 18 septembre
GRAMOUN SELLO RAS MARON BELINDA JUSTINE ZANTAK - KALBAS - KILTIR GENERATION PONT NEUVE NASYON KABARE ÈK TI MORIS
samedi 3 octobre
la
du
20H-2H 0262 92 09 90
2e édition
20H
© Mario Del Curto
IRISH COFFIN l’histoire
Les larmes de Sorj Chalandon et le sang de son ami Denis Dolaldson, parrain de l’IRA assassiné en 2004, coulent sur la scène du Grand Marché.
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Les doutes, les colères et les confessions de ce trio formé autour d’une figure historique de l’insurrection catholique irlandaise
«
C’est ma douleur que j’ai vue sur scène. » Lorsqu’il assiste pour la première fois à la pièce que le metteur en scène Emmanuel Meirieu a tirée de ses romans irlandais, l’écrivain Sorj Chalandon pleure. Grand reporter à Libération pendant un quart de siècle, Prix Albert Londres pour sa couverture du procès Barbie à la fin des années 80, l’homme a pourtant la couenne aguerrie au terrain, il a couvert de nombreux conflits, en Irlande du Nord notamment. Seulement voilà, Mon Traître est adapté des deux livres que
théâtre
Mon Traître
25 & 26 sept. 20h | St-Denis | Théâtre du Grand Marché | 20€/12€
Chalendon a consacrés à sa grande amitié avec Denis Donaldson, parrain de l’IRA dans les années 70. En 2004, Donaldson avoue publiquement avoir été, depuis toujours, un agent double, un informateur de la police britannique. Il est assassiné par ses anciens frères d’armes dans son appartement l’année suivante. Dévasté par la nouvelle, Chalendon publie trois ans plus tard Mon Traitre, où il livre une version romancée de sa relation avec le Judas de Belfast à travers l’histoire d’Antoine, petit luthier parisien qui fait la rencontre de Tyrone Meehan, alter ego de Donaldson. En 2011, il relit les mêmes évènements dans un nouveau roman, Retour à Killybegs, qui adopte cette fois le point de vue de Donaldson. Au théâtre, Emmanuel Meirieu adapte le destin du mouchard et de son étrange ami à travers trois monologues, ceux d’Antoine, de Tyrone Meehan lui-même et de son fils. Dans une mise en scène minimaliste, trois voix portent les doutes, les colères et les confessions de ce trio formé autour d’une figure historique de l’insurrection catholique irlandaise, dont le comédien Jean-Marc Avocat (photo) donne une interprétation sépulcrale et massive. Découvrir | 61
© Jimmy Cadet
VANITÉS DU TAMPON expo
Memento
Jusqu’au 27 septembre | Le Tampon | Gratuit | 1 expo, 3 thèmes, 3 lieux : Vanillas Vanitatum | Médiathèque du Tampon | Thème : Variations sur la figure du crâne Fruits Défendus | Salle Beaudemoulin | Thème : Fleurs, fruits & animaux Petits Arrangements | Cité du Volcan | Thème : Objets
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ACCROCHAGE
Le mois de l’art contemporain du Tampon consacre sa grande expo à la nature morte, et rassemble une vingtaine d’artistes autour des thèmes explorés par le peintre Jimmy Cadet.
Ç
a peut paraître étrange : consacrer la principale exposition d’un temps fort dédié à l’art contemporain à un artiste qui se spécialise depuis quelques années dans la nature morte, genre né trois siècles avant JC, et qui continue d’avoir les faveurs du troisième âge (surtout dans ses interprétations impressionnistes). D’autant que le peintre Jimmy Cadet, dont le travail constitue à la fois l’origine et le socle de Memento (pour memento mori – « souviens-toi que tu vas mourir »), couche sur des toiles grand format des œuvres d’apparence classique. Pas de fantaisies techniques ou de jeu sur les matières souvent associés à l’art contemporain : ses huiles plutôt figuratives sont exécutées dans le strict respect des codes. Ce qui rattache ces images à notre siècle n’est donc pas une recherche formelle, mais la dimension symbolique des objets représentés. Comme des photographies d’archive dans lesquelles on glisserait des éléments anachroniques, les compositions de Cadet font entrer dans les ambiances morbides et familières des vanités des objets typiques de l’époque. Déchets de la consommation, machines, tuyaux, médicaments, têtes d’animaux, bidons ou extincteurs : posés sur des nappes en délitement ou des autels industriels, entourés de fleurs sous plastique, ils se branchent les uns
aux autres comme des machines macabres et contredisent l’illusion fonctionnelle dans laquelle nous vivons, qui consiste à croire en la permanence invincible du progrès. Les avancées technologiques et l’agitation de nos modes de vie passent pour de la vitalité ; Cadet nous les montre inquiétants, rouillés, figés dans une vieillesse grise d’où n’émerge qu’une couleur dominante, un rouge hémorragique.
Comme des photographies d’archive dans lesquelles on glisserait des éléments anachroniques Pour Memento, Jimmy Cadet convie à son bûcher des vanités une vingtaine d’autres artistes dont les œuvres, en partie empruntées au FRAC et à l’Artothèque, sont réparties sur trois lieux d’exposition : médiathèque du Tampon, Cité du Volcan et salle Beaudemoulin. En chacun de ces trois endroits, une sélection éclectique (photo, vidéo, peinture ou installation) se concentre sur l’un des éléments traditionnels de la nature morte déclinés dans les toiles de Cadet : la figure du crâne, la fleur et l’animal, et les objets inanimés. Découvrir | 63
musique
Manapany Festival #15
19 et 20 septembre | Manapany Les Bains | 8€ - 15€ (Pass w-e : 20€) Programme complet et infos pratiques sur www.azenda.re et sur www.manapanyfestival.com
équation
L’INSUBMERSIBLE FESTIVAL Né avec le siècle, le Manap’ fête cette année son quinzième anniversaire. Quel est le secret de la longévité du festival le plus coolos des Mascareignes ?
F
auché, victime de la crise requin qui l’ampute depuis l’an passé de sa traditionnelle compétition de surf, miné il y a deux ans par une spectaculaire descente des douanes, le Manapany Festival manque chaque année de chavirer mais se rafistole de justesse pour brancher ses amplis au milieu des embruns du Ti Coin Charmant.
Les galères, les imprévus, les bouts de ficelle et l’esprit bonne franquette : le Manap’ est un précieux esquif, une arche retapée mais toujours accueillante qui traverse toutes les tempêtes et se renouvelle au fil dans ans sans rien perdre de son âme. Entre tradition et nouveautés, voici la composition d’une édition anniversaire fidèle à sa légende.
SURF SPIRIT
Pris dans les remous de la crise requin, le Manap’ a été contraint d’abandonner sa traditionnelle compétition de surf mais il n’a pas renié le bon esprit de ce sport singulier. La preuve, il inaugure cette année un partenariat amical avec le Classic Surf & Music Festival de Covelong Point, en Inde. Pierre Macquart : « En 2003, des surfers australiens ont débarqué dans ce village rasé par le tsunami. Ils y ont trouvé une vague parfaite, et y ont installé un club qui porte le festival, et fait sur place un travail social important, d’alphabétisation notamment. » Même concept Sport & Musique, mêmes valeurs, même élan hippie : les deux festivals décident de se tenir la main. 64 | Découvrir
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Sud sauvage
La tête d’affiche du festival est la même chaque année : le paysage du village de Manapany les Bains, le spot le plus irrésistiblement cool de l’île. L’ambiance sud sauvage total relax à l’ombre des pinpins participe beaucoup au charme inoxydable de l’évènement, qui cultive aussi de très bonnes relations avec les talents durables de la scène locale : Nathalie Natiembé, Alex Sorrès, Christine Salem, ou Tiloun.
BOLLYWOOD
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Résultat du nouveau partenariat avec les riders de Covelong Point, c’est un pétulant groupe de la nouvelle scène indienne, les Ganesh Talkies, qui fermera la grande scène le dimanche 20 septembre avec un mélange débridé de pop, de ska, de reggae et de kitsch bollywood. Un genre de Massalé Sound System, découverte festive dans la lignée des trouvailles excentriques qui pointent toujours leur nez dans la programmation du festival, et lui permettent de conserver une certaine fraîcheur.
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Fort d’une faculté d’adaptation indispensable pour durer, le Manap’ a négocié avec intelligence sa sortie de vague après l’interdiction de son volet surf : la partie sportive du festival s’est réorganisée l’an passé avec succès autour de l’escalade. Blocs, murs, installations, rochers, montagne : entre compèt’ et initiation, tout le monde est invité à découvrir une activité spectaculaire. Même les marmailles ont des petites voies d’apprentissage.
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Sur une île où l’offre musicale s’est considérablement étoffée et professionnalisée en une décennie, Manapany est un village d’irréductibles mélomanes où l’on défend toujours un esprit à l’ancienne, roots et familial, où la la bricole et la camaraderie continuent de gouverner debout sur un bouclier par la voix tempétueuse mais fraternelle du fondateur du festival, Pierre Macquart.
ABRACOURCIX
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CUIVRES
Intégré depuis le départ au concept du festival, les fanfares sont aujourd’hui moins nombreuses à l’affiche, mais le Ti Coin Charmant reste branché sur le meilleur des bons vieux conducteurs festifs : le cuivre. Retour du Mac Abbé et de son Zombie Orchestra, déjà invités en 2014, retour aussi des vétérans de Byin Mayé et du Waki Band, et lancement de la toute jeune fanfare de poche Funk You : esprit de troupe et lives conviviaux débridés – du pur Manap’. Découvrir | 65
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©Hugues Protat
©DR
EN BREF Ce qu’il ne faut pas rater – par Maëlys Peiteado
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musique
Furia & Riske Zéro
musique
Mr. Lenoir
11 septembre 21h | Le Port | Kabardock | 10€
12 sept. 19h | Saint-Paul | Parc Expobat | 20€ - 10€ - 15€
Sortez les Stetson car un vent très caliente va souffler sur le Kabardock Café avec la venue des Cadixois de Furia. Pour cet Indie Rock Tour, Nur Wong, jeune guitariste aux faux airs de fille sage et Goli Super Summer, chanteur ténébreux tout droit sorti d’un bar obscur, balancent un rock western façon bandidos chics. Histoire de se mettre dans le bain avant cette périlleuse et rythmique traversée du désert, la première partie de Risque Zéro et son rock garage révolté devrait faire monter la température du Port. Soirée bruyante et explosive en perspective, et destination idéale pour profiter d’un Frédéric Chamand en grande forme.
Attendu dans l’île comme le messie depuis plus d’un mois, Djibril Cissé n’enfilera pas seulement les crampons de la Saint-Pierroise pendant son séjour à la Réunion. Lors d’une soirée qu’il a lui même organisée, l’attaquant aux multiples casquettes tiendra aussi les platines aux côtés des célèbres Kaf Malbar, Kalash, Pix’L ou encore Missty. Avec ses têtes d’affiche, la soirée Mr. Lenoir, du même nom que la ligne de prêt à porter du joueur, a tout d’un cocktail survitaminé dancehall/ragga qui ravira la jeunesse locale.
1
musique
Fréquence Péï
11 septembre 20h | Saint-Denis | Palaxa | 10€
Rendez-vous des amoureux de la musique créole sous toutes ses formes, la soirée Fréquences Péi du Palaxa honore encore une fois un patrimoine culturel local classé à l’Unesco, le maloya. Pour l’édition 2015, le collectif Bèf Sega et son « kabar scénique » joue entre reprises des grands classiques et théâtre tandis que Kaloubadya et son leader Bernard Ichaye, autrefois Benjam, explore les racines de la tradition. Tibwa lui, vient nuancer ce concentré de 974 par des chansons aux reflets malgaches et antillais. À travers le salegy et la biguine, il dépeint les maux du quotidien ou de l’amour. Bref, tour d’horizon de ses nuances musicales, Fréquences Péi met le maloya dans tous ses états. 66 | Sortir
2 festival / théâtre Festival International de Magie
11 et 12 sept. 20h | Le Tampon | Théâtre Luc Donat | Prévente : 33,50€ sur place : 35€
La 8ème édition du Festival International de magie, qui fait sa première escale à la Réunion, promet une soirée « loin des clichés ». D’où la présence sur scène, du magicien comique Hugues Protat qui dépoussière les tours mythiques du lapin et du chapeau de façon décalée. Entre les spectacles traditionnels, lévitations et autres démonstrations de mentalisme, Gaëtan Bloom, tête d’affiche passée par le Crazy Horse et le film des années 80 Les Sousdoués, aux côtés de Daniel Auteuil et Michel Galabru, rythmeront ces soirées de tous les mystères. De quoi émerveiller les apprentis Merlin et réveiller l’âme d’enfant endormie des plus grands.
PHOTOS : FROG 974, L. CAPMAS
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L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION
EN BREF Ce qu’il ne faut pas rater – par Maëlys Peiteado
3
musique
Ny Malagasy Orkestra
© DR
25 et 26 sept. 20h | St-Benoit | S. Gramoun Lélé | 2-13€
3 musique
Jozéfinn Austral View
14 sept. 18h | Le Port | Kabardock | 5€ 19 sept. 20h30 | Le Port| Th. Sous Les Arbres | 8-14€ 25 sept. 21h| Saint-Pierre | Le Kerveguen | 6-10€
La Réunion, terre de métissage, a ouvert la voie à de nombreuses collaborations artistiques et musicales avec les cultures qui l’entourent et c’est loin d’être fini. En plus de son leader Jean Pierre Jozéfinn’ et du contrebassiste Jacky Boyer, tous deux réunionnais, le projet Jozefinn‘ Austral View tire ses influences instrumentales d’Afrique du sud, du Mozambique et de Madagascar. Première rencontre du genre, le groupe de musiciens offre une vision panoramique de la musique de la zone ouest Océan Indien à travers le prisme du jazz. Cette aventure « panaustrale » née lors du festival Madajazzcar à Tananarive est l’un des plus beaux projets world fusion de ces dernières années. musique
Dyalo Dyalo
17 septembre 19h | Le Port | Kabardock | 10€
Retrouvailles metissées pour trois amis de longue date qui, directement ou non, ont évolué côte à côté au fil de leurs albums respectifs. Dans un entremêlement d’univers musicaux dont ils ont puisé leurs influences, ils se retrouvent autour d’un bon compromis, le jazz maloya. Dyalo Dyalo, c’est la tradition du Maloya Kabaré de Patrick Manent, petit-fils de Gramoun Bébé, joint à la patte afro-jazz du Saint-Paulois Fabio Marouvin. Le tout sous la baguette avertie de Fréderic Piot, fondateur de sa propre formation de jazz maloya. Et pour accompagner cette bande de vieux dalons, le batteur Max Dalleau ou encore Jérémie Narcisse à la basse qui complètent la fusion. 68 | Sortir
Littéralement « L’orchestre malgache », Ny Malagasy Orkestra dévoile une mosaïque inédite de la musique traditionnelle locale. Oubliant la générale catégorisation du patrimoine musical de la Grande Ile par ethnie ou région, la dizaine d’artistes menée par Justin Vali en rassemble les quatre points cardinaux. Sous la coupe artistique de Tao Ravao et pour la première fois à La Réunion, ils unissent sur des chants colorés, les sons des Vahilas, Kabossy ou autres mandolines traditionnelles, figurant parmi la cinquantaine d’instruments reconnus comme propres à Madagascar. danse / musique
DES#ROUTES
25 septembre 20h | Saint-Leu| Le Séchoir | 15-18€
La Cie 3.0 est une nouvelle troupe réunionnaise plutôt branchée nouvelles technologies. Emmenée par la danseuse Édith Château, professeure au Hangar et soutenue par le chorégraphe Éric Languet, cette jeune structure veut explorer une nouvelle version du corps humain. DES#ROUTES est un spectacle très contemporain dont la lumière et les projections de vidéo transforment le corps dansant d’Edith Château, et qui sera dévoilée au Séchoir avant de tourner sur le Kabardock et Léspas, autres scènes du réseau Békali, qui soutient l’émergence de ce projet novateur. Par interaction, les créations visuelles de Nicolas Schaub et Jean-Marc Lacaze, à l’origine de la dernière exposition Animal à l’hôtel de ville de Saint-Denis, modifient la perception de ses mouvements posés sur les compositions du producteur Kwalud, équipier notamment des derniers spectacles du conteur Sergio Grondin. Un univers abstrait construit par la jeune garde des arts numériques réunionnais, où l’immersion graphique floute les frontières entre réel et virtuel. en complément de votre magazine, sur www.azenda.re • retrouvez un contenu enrichi, • des extraits sonores et vidéos • achetez vos billets en ligne
LES
BAMBOUS les bambous
COMPLÈTEMENT À L’EST !
- création
Victoire Magloire dit Waro de Sully Andoche & Barbara Robert - Konpani Ibao
Tarifs : 2 à 13 €. Dès 10 ans – durée : 1h20 Et aussi… Le Séchoir Piton - t.0262 34 31 38 vendredi 13 novembre 20h
hors les murs
La chouette
lation
de Marie Birot - Constel
18h30 & 20h jeudi 24 septembre bre 18h30 em pt se 25 di vendre 20h bre 18h30 14&ans 26 septleem – samedi bous naires. Dès & l’ensemb de ses parte able
Offert par Les Bam s - réservation indispens limitée à 15 personne durée : 35 mn. Jauge
salle gramoun lélé
un partenariat région réunion / les
bambous
en octobre...
Ny Malagasy Orkestra vendredi 25 septembre 20h 20h mardi 29 septem: bre 1h30 Tarifs : 2 à 13 €. Tout public
– durée
* kabar pou alain lorraine * karanbol - éclats de cirque la pli i donn & al cubo en lien avec Le Séchoir
* barry n’est pas complètement blanc
avec la participation de la Région Réunion, la DAC OI, le Département de la Réunion, la Ville de Saint-Benoît
direction : Robin Frédéric 2, rue jean moulin - 97470 st-benoît billetterie@lesbambous.com
www.lesbambous.com INFOS 0262 50 38 63
Visuel Victoire Magloire dit Waro Konpani Ibao © François Louis Athénas
mardi 8 septembre 20h jeudi 10 septembre 14h vendredi 11 septembre 14h & 20h samedi 12 septembre 17h lundi 14 septembre 14H mardi 15 septembre 14h & 20h jeudi 17 septembre 14h vendredi 18 septembre 14h & 20h
Lékip l’Azenda livre sa sélection pour le mois de juin
12 sept.
11 sept.
Kabardock
Furia + Riske Zéro
Parce qu’il suffit d’être Lucide pour savoir qu’il n’y a même pas match (voir p38-40). Sans blague, ni Joke, tout est Disiz si toi aussi tu kiffes plus le rap fun que le gansta rap.
Parce que le rock-western de ces ibères et l’énergie du power-trio réunionnais devraient faire bon remue-ménage.
DISIZ
25-26 sept.
Kabardock
19 sept.
nou sa va
8-18 sept.
Victoire Magloire, dit Waro Les Bambous
Parce qu’une tragicomédie inspirée de faits réels racont nt le destin d’un poilu réunionnais dans les tranchées, c’est un OVNI drôlement pertinent dans le théâtre local.
19-20 sept.
mon traître
Ômaz ô parabolèr Téat Plein Air
Manapany-Les-Bains
Parce que j’ai l’impression que cette pièce ferait passer Game of Throne et ses trahisons pour un aimable divertissement enfantin. ça m’interpèle.
Parce que voir les compositions intemporelles de Peters, reprises par ses anciens compères et la fine fleur des musiciens d’ici et d’ailleurs, sera un moment précieux.
Parce que c’est l’occasion de prendre le large, et de retrouver dans une ambiance super coolos une partie de mes artistes réunionnais préférés – Natiembé, Sorrès, Tiloun.
Théâtre du Grand Marché
1er octobre
ziskakan
Théâtre Vladimir Canter
Parce que c’est toujours un plaisir de retrouver cet artiste sincère. En plus, dans l’écrin du petit Théâtre Canter, la symbiose devrait être facile.
SANDRICK
29 sept.
Manapany Festival
29 sept.
Ny Malagasy Orkestra
Théâtre Luc Donat
Parce que ce super-orchestre propose un panorama actualisé des riches et multiples traditions musicales malgaches.
Parce que je suis curieux de voir ce que la démarche humaine et nomade et le propos écolo de Cirquons Flex peuvent apporter aux arts du cirque.
françois M.
FRANçois G.
Salle Gramoun Lélé
la pli i donn
agenda Septembre 2015
VENDREDI 04/09
9h St-Paul Centre-ville 15h St-Denis CAUE 18h St-Paul Chaussée Royale 18h Boucan Canot Ti Boucan 18h30 Saline les B. La Bodega 974 19h St-Leu Leu 46 19h Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19h30 L’Ermitage Relais de l’Herm. 19h30 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 20h St-Leu Le 211 20h L’Ermitage Coco Beach 20h St-Paul La Cerise 20h St-Denis KTdral 20h St-Denis Le Cherry 20h Ste-Clotilde Téat Champ Fleuri 20h30 Le Tampon El Latino 21h St-Pierre Le Toit 21h St-Pierre Ti Coq Misik 21h Le Port Kabardock 21h30 St-Leu Soluna Kafé
SAMEDI 05/09
9h 9h 14h30 16h 18h 18h 18h 19h 19h 19h 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 20h30 21h 21h30
St-Pierre Centre-ville St-Leu Centre-ville St-Paul Chaussée Royale Le Tampon Médiathèque Saline les B. Varangue du Lagon L’Ermitage Lux* St-Gilles Espl. Roches Noires St-Leu Ronda. Le Surfeur L’Ermitage Métis Café Boucan Canot Hôtel St-Alexis L’Ermitage Relais de L’Herm. Boucan Canot Hôtel Boucan Canot St-Pierre Centre L. Langenier St-Leu Le K St-Gilles Teat Plein Air St-Paul La Cerise Ste-Clotilde Téat Champ Fleuri Le Tampon El Latino Le Port Th. Sous les Arbres St-Pierre Le Toit St-Leu Soluna Kafé
DIMANCHE 06/09
10h St-Leu 12h L’Ermitage 14h30 St-Paul 72 | Sortir
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
Les circuits culturels de Clovis (visite guidée) • 6/9€ Big Island et La Réunion, deux îles soeurs… (conférence) • gratuit Circ Raluy (cirque) • 8-20€ Stéphane Richez (chanson) • gratuit En Transit (chanson) • gratuit Proje(c)t 46 : Marie-Pierre Manecy • gratuit Kazz À Swing (jazz manouche) • gratuit Dîner-concert : So Ouate (reprises) • 35€ Trio des Îles (séga) • gratuit Ker Faya Sound System (reggae) • gratuit La Tipica Del 974 (latino) • gratuit Jean S’Agace (chanson) • gratuit Samuell’s (reggae) • gratuit Hip-hop fridays (hip-hop) • gratuit Cendrillon (mise en scène de Joël Pommerat) • 12-24€ Sangadalaya (maloya) • gratuit Furia + Thee Orlando’s (rock) • gratuit Black Lou sound system (reggae) • gratuit What’s up dock ? #3 : Mr Thing + DJ Format +… (soul, funk) • 10€ Dinaram Quartet (jazz) • gratuit Le vieux Saint-Pierre (visite guidée) • 4€ Les circuits culturels de Clovis (visite guidée) • 6/9€ Circ Raluy (cirque) - autres séances à 17h & 19h30 • 8-20€ Le syndrome mahorais • gratuit Furia + Mothra Slapping Orchestra + Les Showdus (rock) • gratuit Apéro coucher de soleil (lounge) • gratuit Gan Ainm (musiques et danses d’Irlande) • gratuit Racine Seggae (seggae) • gratuit No Mad (reprises) • gratuit Koreen (variétés) • gratuit Dîner-concert : DJ Kdance • 35€ Fauchard Trio (jazz) • gratuit Les 3 ruptures (Cie L’Entracte) • 6/10€ Maya Kamaty & invités + Gilles Lauret (maloya, folk) • 8-16€ Maîs rock : concert caritatif avec Le Maïs Club (blues) • 20€ Sully & Les Chamanes (séga) • gratuit Cendrillon (mise en scène de Joël Pommerat) • 12-24€ Iztamma (ska, reggae) • gratuit Trois tambours, un lion (ciné-concert) • 6/10€ Tony Tso (hip-hop) • gratuit Subhash Dhunoohchand «Tablatronic» (world, electro) • gratuit
Parc 20 décembre Les rencontres alternatives (expo-vente créateurs) • gratuit La Marmite Bal la poussière avec DJ J-Nu$ • gratuit Chaussée Royale Circ Raluy (cirque) - autre séance à 17h • 8-20€
CONCERT
16h 18h 18h 18h30 18h30 18h30 19h 21h
THÉÂTRE
DANSE
projection
Petite-Ile Palm Hotel Saline les B. Varangue du Lagon L’Ermitage Coco Beach St-Leu Rondavelle Saline les B. La Bodega 974 L’Ermitage Ronda. Cobis St-Leu Ronda. Le Surfeur St-Leu Le Zinc
Septembre 2015
agenda
Sunday @ sunset (lounge) • gratuit Zarlor (maloya) • gratuit Soirée salsa avec DJ Greg • gratuit Furia + Lézarsonic (rock) • gratuit Matarom (maloya) • gratuit Tikok Vellaye (séga) • gratuit Sakouyaz (maloya, dub) • gratuit Don’ disturb ze DJs : DJ Traakx & friends (techno) • gratuit
LUNDI 07/09
19h30 L’Ermitage
Relais de L’Herm. Dîner-concert : Jemo (soul, pop) • 35€
MARDI 08/09
18h 18h30 19h 20h 20h
St-Paul Piton St-Leu St-Denis St-Benoît St-Paul
Chaussée Royale Le Séchoir Th. Grand Marché Th. Les Bambous La Cerise
MERCREDI 09/09
9h Le Port Centre-ville 14h30 St-Paul Chaussée Royale 19h St-Pierre Centre L. Langenier 19h30 L’Ermitage Relais de L’Herm. 19h30 St-Gilles les B. Hôtel Le Récif 20h St-Pierre Le Toit 20h St-Paul La Cerise 20h30 St-Denis Mahé la Bourd.
JEUDI 10/09
18h 18h 19h 19h30 20h 20h 20h 21h
St-André Médiathèque St-Paul Chaussée Royale St-Denis Th. Grand Marché St-Denis A.P. Zarathoustra St-Pierre Les Sal’ Gosses St-Paul La Cerise St-Denis Caveau Rontaunay St-Pierre Le Toit
VENDREDI 11/09
9h 18h 18h30 19h 19h30 20h 20h 20h 20h
St-Paul Centre-ville St-Paul Chaussée Royale Saline les B. La Bodega 974 Boucan Canot Hôtel St-Alexis Boucan Canot Hôtel Boucan Canot St-Benoît Conservatoire St-Benoît Th. Les Bambous Le Tampon Th. Luc Donat St-Leu Le 211
Circ Raluy (cirque) • 8-20€ Le syndrome mahorais (documentaire) • 5€ Quand j’étais Charles • 10-20€ Victoire Magloire dit Waro (Konpani Ibao) • 2-13€ Impro3 (théâtre d’impro) • 2€ Les circuits culturels de Clovis (visite guidée) • 6/9€ Circ Raluy (cirque) - autre séance à 17h • 8-20€ Le syndrome mahorais (documentaire) • gratuit Dîner-concert : Lyzea (maloya) • 35€ So Ouate (reprises) • gratuit Improvaganza (théâtre d’impro) • 3€ Lindy hop • gratuit Tibwa (maloya) • gratuit Le syndrome mahorais (documentaire) • gratuit Circ Raluy (cirque) • 8-20€ Quand j’étais Charles • 10-20€ Alexandre (pop, world) • gratuit David Doré (guitar hero) • gratuit Rendez-vous jazz avec Luc Joly & ses invités (jazz) • gratuit Oté Pirates (chanson, jazz) • NC Lo Griyo (world, jazz) • gratuit Les circuits culturels de Clovis (visite guidée) • 6/9€ Circ Raluy (cirque) • 8-20€ Les Salauds (rock) • gratuit Z & T (soul, folk, world) • gratuit Trio des Îles (séga) • gratuit Dans la solitude des champs de coton (Cie Les Farfadets) • 6-10€ Victoire Magloire dit Waro (Konpani Ibao) • 2-13€ Festival International de magie • 33/35€ Iztamma (ska, reggae) • gratuit Sortir | 73
agenda Septembre 2015
20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 21h 21h 21h 21h30
Saline les B. Lo Zargonot L’Ermitage Coco Beach St-Paul La Cerise St-Denis Th. Grand Marché St-Denis Palaxa St-Denis Le Cherry St-Denis KTdral Le Tampon El Latino St-Pierre Kerveguen St-Pierre Le Toit Le Port Kabardock St-Leu Soluna Kafé
SAMEDI 12/09
9h 14h30 17h 17h 17h45 18h 18h 19h 19h 19h 19h 19h30 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 21h 21h 21h30
La Possession La Gde Chaloupe St-Paul Chaussée Royale St-Benoît Th. Les Bambous L’Ermitage Coco Beach Piton St-Leu Stella Matutina Trois Bassins Chez Denize Le Port Cinéma Le Casino St-Leu Ronda. Le Surfeur L’Ermitage Métis Café Boucan Canot Hôtel St-Alexis St-Paul Expobat Le Tampon Théâtre R L’Ermitage Relais de L’Herm. Boucan Canot Hôtel Boucan Canot Le Tampon Th. Luc Donat St-Gilles les H. Golf Bassin Bleu St-Paul La Cerise St-Denis Palaxa St-Pierre Le Toit Le Port Kabardock St-Leu Soluna Kafé
DIMANCHE 13/09
14h30 16h 16h30 18h 18h 18h 18h30 18h30 18h30 19h
74 | Sortir
St-Paul Chaussée Royale St-Louis MADOI Boucan Canot Hôtel Boucan Canot Saline les B. Varangue du Lagon L’Ermitage Coco Beach Le Port Th. Sous les Arbres St-Leu Rondavelle Saline les B. La Bodega 974 L’Ermitage Ronda. Cobis St-Leu Ronda. Le Surfeur
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
Ziskakan (maloya, rock) • 10/20€ Small Pleasure (funk) • gratuit TaKi C (séga, reggae) • gratuit Quand j’étais Charles • 10-20€ Fréquence(s) péi : Kaloubadia + Bèf Séga + Tibwa (maloya) • 6-12€ Hip-hop fridays (hip-hop) • gratuit Ouistitisax Groove Machine (jazz, funk) • gratuit Ferblan Steel Band (percussions) • gratuit Skip & Die + Psychorigid (electro) • 10/16€ Drop (soul, funk, pop) • gratuit Furia + Riske Zéro (rock) • 10€ Guinguette lontan (java, polka) • gratuit Les circuits culturels de Clovis (visite guidée) • 6/9€ Circ Raluy (cirque) - autres séances à 17h & 19h30 • 8-20€ Victoire Magloire dit Waro (Konpani Ibao) • 2-13€ Sunset groove : DJ Doc-Wood (electro) • gratuit Ignace (séga) • 5€ Rocksteady Sporting Club (ska) + Kilkil (punk) • gratuit Le syndrome mahorais (documentaire) • 5€ Loryzine (maloya) • gratuit Small Pleasure (funk) • gratuit Joël Manglou (maloya) • gratuit La soirée Mr. Lenoir : D. Cissé + Kaf Malbar + Kalash +… • 10-20€ Êtes-vous prêts ? (Cie Les cinq d’à côté) • 5/8€ Dîner-concert : DJ Kdance • 35€ Hat’Mosphère (reprises) • gratuit Festival International de magie • 33/35€ Champstar : Soulmitik + DJ Neg2Rue + Scoubi • 100€ (boissons incl.) Ker Faya Sound System (reggae) • gratuit Palaxa Master Klub : Skip & Die + Do Moon + Grind (electro) • 10-18€ Matarom (maloya, jazz) • gratuit Disiz + KFA team (hip-hop) • 15/20€ Z & T (soul, folk, world) • gratuit Circ Raluy (cirque) - autre séance à 17h • 8-20€ Benjam (ragga, dancehall) • 5€ Sunset RDV : DJ Nayah & friends (house) • gratuit Jean-Claude T’ Group (variété) • gratuit Mava Mava (jazz) • gratuit Juliette et Roméo (Cie Acta) • 6-14€ Grind (dub, hip-hop, rock) • gratuit Iztamma (ska, reggae) • gratuit Dominique Barret (variétés) • gratuit Lao (maloya) • gratuit
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
Septembre 2015
agenda
LUNDI 14/09
19h30 L’Ermitage
Relais de L’Herm. Dîner-concert : Variety Duo • 35€
MARDI 15/09
18h 20h 20h 20h 20h
St-Paul St-Benoît St-Pierre St-Leu St-Paul
Chaussée Royale Th. Les Bambous Le Toit Le Zinc La Cerise
MERCREDI 16/09
9h 14h30 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h30
Trois Bassins Centre-ville St-Paul Chaussée Royale L’Ermitage Relais de L’Herm. St-Gilles les B. Hôtel Le Récif St-Pierre Les Sal’ Gosses St-Pierre Le Toit St-Paul La Cerise Ste-Clotilde Th. Canter St-Denis Mahé la Bourd.
JEUDI 17/09
18h 19h 19h 19h 19h30 20h 21h
St-Paul Chaussée Royale L’Ermitage La Marmite Le Port Kabardock St-Denis Th. Grand Marché L’Ermitage Relais de L’Herm. St-Paul La Cerise St-Pierre Le Toit
VENDREDI 18/09
9h 18h 18h30 18h30 19h 19h 19h30 19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h
St-Paul Centre-ville St-Paul Chaussée Royale Saline les B. La Bodega 974 St-Denis Ciné Lacaze L’Etang Salé Atelier Aurellll’Art Boucan Canot Hôtel St-Alexis Entre-Deux L’Arbre à Palabres L’Ermitage Relais de L’Herm. Boucan Canot Hôtel Boucan Canot St-Benoît Th. Les Bambous Le Tampon Th. Luc Donat St-Leu Le 211 L’Ermitage Coco Beach St-Paul La Cerise St-Denis Palaxa St-Denis Le Cherry St-Denis KTdral Ste-Clotilde Th. Canter
Circ Raluy (cirque) • 8-20€ Victoire Magloire dit Waro (Konpani Ibao) • 2-13€ Radio gratinée (radio live) • gratuit Tournoi de couinche • 3€/équipe Matru (folk) • gratuit Les circuits culturels de Clovis (visite guidée) • 6/9€ Circ Raluy (cirque) - autre séance à 17h • 8-20€ Dîner-concert : Art Bis (maloya) • 35€ So Ouate (reprises) • gratuit Free Jam (world) • gratuit Lindy hop : cours + dancefloor • gratuit Tournoi de couinche • 3€/équipe Danyèl Waro (maloya) • 4-15€ Alima • gratuit Circ Raluy (cirque) • 8-20€ Dîner-concert • NC Dyalo-Dyalo (jazz, maloya) • 10€ La fausse suivante • 5€ Dîner-concert : Free Jam (world) • 35€ Jeudi de la danse : spéciale 1 an ! • gratuit La Pompe Funèbre (fanfare) + The Ganesh Talkies • gratuit Les circuits culturels de Clovis (visite guidée) • 6/9€ Circ Raluy (cirque) • 8-20€ Bourbon String Parade (swing, jazz) • gratuit Le syndrome mahorais (documentaire) • 5€ Tout comprendre de la kinésiologie (conférence) • NC Duo De Gammes (chanson) • gratuit Soirée wat (repas traditionnel éthiopien) • NC Lespri Soul (soul) • 35€ Trio des Îles (séga) • gratuit Victoire Magloire dit Waro (Konpani Ibao) • 2-13€ Blues & Beyond Quartet (blues, jazz) • 15-20€ Grind (dub, hip-hop, rock) • gratuit En Transit (chanson) • gratuit Rencontre avec Gaëtan Chauviré (auteur) + DJ set • gratuit Ômaz ô parabolèr (hommage à Alain Peters) • 10-18€ Hip-hop fridays (hip-hop) • gratuit Anna Mah (jazz) • gratuit Dans la solitude des champs de coton (Cie Les Farfadets) • 4-15€ Sortir | 75
agenda Septembre 2015
20h30 Le Tampon El Latino 21h St-Pierre Kerveguen 21h Le Port Kabardock 21h30 St-Leu Soluna Kafé
SAMEDI 19/09
9h 14h 14h30 16h 18h30 19h 19h 19h 19h 19h 19h30 19h30 19h45 20h 20h 20h 20h 20h30 21h30
St-Leu Centre-ville Manapany les B. Scène Banian St-Paul Chaussée Royale St-Denis Palaxa L’Ermitage Ronda. Cobis Pl. des Palmistes Esp. Guy Agenor L’Ermitage Métis Café St-Leu Ronda. Le Surfeur Boucan Canot Hôtel St-Alexis La Possession Plateau Festival L’Ermitage Relais de L’Herm. Boucan Canot Hôtel Boucan Canot Manapany les B. Ti Coin Charmant St-Pierre Centre L. Langenier L’Ermitage Coco Beach St-Gilles Teat Plein Air St-Paul La Cerise Le Port Th. Sous les Arbres St-Leu Soluna Kafé
DIMANCHE 20/09
9h Manapany les B. Maison du Tourisme 10h Manapany les B. Scène Banian 12h Grand Bois Le Zinzin 14h30 St-Paul Chaussée Royale 18h Manapany les B. Ti Coin Charmant 18h Saline les B. Varangue du Lagon 18h Saline les B. Kabar d’O 18h L’Ermitage Coco Beach 18h Le Port Th. Sous les Arbres 18h30 Saline les B. La Bodega 974 19h St-Leu Ronda. Le Surfeur
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
Hommage à Jimi Hendrix avec Alain Mastane (rock) • gratuit Hommage à Alain Peters • 6/10€ DJ Oil vs. Karl Hungus (hip-hop, house) • 5€ Manouchkaïa (swing tzigane) • gratuit Les circuits culturels de Clovis (visite guidée) • 6/9€ Matarom + We Believe In Dub + The Rezidents + Grind • gratuit Circ Raluy (cirque) - autres séances à 17h & 19h30 • 8-20€ Pré-sélections Golden mic (tremplin hip-hop) • gratuit Patricia Phillips (TBC) • gratuit Maya Kamaty (maloya, folk) • NC Black Lou (reggae) + Zorro Chang (dancehall) • gratuit Famila Muzik (maloya électrique) • gratuit Koreen (variétés) • gratuit Fest Noz (Amicale Bretagne Réunion) • gratuit Dîner-concert : DJ Kdance • 35€ Affair Affair (reprises) • gratuit Tiloun + Alex Sorres + Da Flesh + MAZO • 15/19€ Les joyeuses commères de Windsor (Cie Guétali) • 6/10€ Dîner-concert : Gautier chante Théophile (chanson) • NC Ômaz ô parabolèr (hommage à Alain Peters) • 9-18€ Emilie Jullin (jazz) • gratuit Jozefinn’ Austral View (jazz, world) • 6-14€ Sund’Ri Feeling (jazz) • gratuit Riz chauffé avec le Waki Band (fanfare) • gratuit Byin Mayé + Gilles Lauret + Ziia & The Swing Mates +… • gratuit Déjeuner-spectacle avec Maya Kamaty • 15/35€ Circ Raluy (cirque) - autre séance à 17h • 8-20€ The Ganesh Talkies + Christine Salem + Nathalie Natiembé… • 8/10€ Ouistitisax Groove Machine (jazz, funk) • gratuit Grind (dub, hip-hop, rock) • gratuit Soirée salsa avec DJ Greg • gratuit Juliette et Roméo (Cie Acta) • 6-14€ Les Ébénistes (pop, jazz, funk) • gratuit David Saman (maloya) • gratuit
MARDI 22/09
18h 20h
St-Paul St-Paul
Chaussée Royale Circ Raluy (cirque) • 8-20€ Les mardis de l’impro : spéciale 5 ans ! • 2€ La Cerise
MERCREDI 23/09
9h 14h30 19h 19h30 19h30
76 | Sortir
Le Port Centre-ville St-Paul Chaussée Royale Ste-Clotilde Téat Champ Fleuri L’Ermitage Relais de L’Herm. St-Gilles les B. Hôtel Le Récif
projection
Les circuits culturels de Clovis (visite guidée) • 6/9€ Circ Raluy (cirque) - autre séance à 17h • 8-20€ Emergency (New Gravity x Jérôme Brabant) • 6,50€ Dîner-concert : Lyzea (maloya) • 35€ So Ouate (reprises) • gratuit
CONCERT
THÉÂTRE
20h St-Pierre 20h St-Paul 20h30 St-Denis
DANSE
projection
St-Paul St-Benoît St-Denis St-Benoît St-Paul St-Denis St-Pierre
Chaussée Royale Th. Les Bambous Le Vapiano Th. Les Bambous La Cerise Kabar Live Le Toit
VENDREDI 25/09
9h 17h 18h 18h 18h 18h30 18h30 19h 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 21h 21h 21h30
St-Paul Centre-ville Ste-Clotilde Parc Expo Nordev Le Tampon Parc Cambiaire St-Gilles les B. La Villa Club St-Paul Chaussée Royale St-Benoît Th. Les Bambous Saline les B. La Bodega 974 Boucan Canot Hôtel St-Alexis Boucan Canot Hôtel Boucan Canot St-Benoît Conservatoire L’Etang Salé Th. des Sables Piton St-Leu Le Séchoir L’Ermitage Coco Beach St-Paul Léspas St-Paul La Cerise St-Denis Th. Grand Marché St-Denis Le Cherry Le Tampon El Latino St-Pierre Kerveguen St-Pierre Le Toit St-Leu Soluna Kafé
SAMEDI 26/09
9h 14h30 17h 18h 18h 18h30 18h30 19h 19h 19h 19h30 19h30
agenda
Le Toit Scène ouverte slam • gratuit Ciné-club • gratuit La Cerise Soulmitik (reprises R’n’B) • gratuit Mahé la Bourd.
JEUDI 24/09
18h 18h30 19h 20h 20h 20h30 21h
Septembre 2015
La Possession La Gde Chaloupe St-Paul Chaussée Royale Ste-Clotilde Parc Expo Nordev St-Pierre Le Five St-Denis Mahé la Bourd. St-Benoît Th. Les Bambous L’Ermitage Ronda. Cobis St-Leu Ronda. Le Surfeur L’Ermitage Métis Café Boucan Canot Hôtel St-Alexis Petite-Ile Palm Hotel Le Tampon Théâtre R
Circ Raluy (cirque) • 8-20€ La chouette (visite curieuse, Constellation) • gratuit sur résa Matru (folk) • gratuit La chouette (visite curieuse, Constellation) • gratuit sur résa Ad Libitum (jazz) • gratuit Lino Comedy Club (humour) • gratuit Chαrlλ (folk) • gratuit Les circuits culturels de Clovis (visite guidée) • 6/9€ Kaloo Bang : Blacko + Brushy One String + Pix’L +… • 18/25€ Corvec (clôture du Mois de l’Art Contemporain) • gratuit Afro Latino Kizomba (cours + soirée) • 15-35€ Circ Raluy (cirque) • 8-20€ La chouette (visite curieuse, Constellation) • gratuit sur résa The Free Hugs (rock) • gratuit Z & T (soul, folk, world) • gratuit Jean-Claude T’ Group (variété) • gratuit Ny Malagasy Orkestra (world) • 2-13€ Ziskakan (maloya, rock) + Wopos (reggae) • 25€ Des#routes (Cie 3.0) • 8-16€ Dago Roots (reggae, world) • gratuit Dans la solitude des champs de coton (Cie Les Farfadets) • 2-22€ Tumbao (salsa) • gratuit Mon traître (Cie Bloc Opératoire) • 10-20€ Hip-hop fridays (hip-hop) • gratuit Kartel Tolosa (hip-hop) • gratuit Jozefinn’ Austral View + Dyalo-Dyalo (jazz, world) • 6/10€ Tiloun (maloya) • 2€ No Mad (reprises) • gratuit Les circuits culturels de Clovis (visite guidée) • 6/9€ Circ Raluy (cirque) - autres séances à 17h & 19h30 • 8-20€ Kaloo Bang : Burning Spear + Joke + Frér Delavega +… • 18/25€ Afro Latino Kizomba (cours + soirée) • 15-35€ Afro Latino Kizomba (cours + soirée) • 15-35€ La chouette (visite curieuse, Constellation) • gratuit sur résa Les Copains • gratuit Les Salauds (rock) • gratuit En Transit (chanson) • gratuit Joël Manglou (maloya) • gratuit Affair Affair (reprises) • gratuit Si vous voyez ce que je veux dire (Cie Les cinq d’à côté) • 5/8€ Sortir | 77
agenda Septembre / Octobre 2015
19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h 20h30 21h 21h30
L’Ermitage Relais de L’Herm. Boucan Canot Hôtel Boucan Canot St-Benoît Th. Les Bambous Petite-Ile Le Fangourin St-Leu Hôtel Iloha St-Paul La Cerise St-Denis Th. Grand Marché Le Port Th. Sous les Arbres St-Pierre Le Toit St-Leu Soluna Kafé
DIMANCHE 27/09
10h30 14h30 16h 17h 18h 18h 18h30 18h30 19h
St-Pierre Le Five St-Paul Chaussée Royale L’Ermitage Coco Beach St-Denis Barachois Saline les B. Varangue du Lagon Le Port Th. Sous les Arbres Saline les B. La Bodega 974 L’Ermitage Ronda. Cobis St-Leu Ronda. Le Surfeur
MARDI 29/09
20h 20h 20h 20h
St-Benoît Conservatoire Le Tampon Th. Luc Donat St-Pierre Le Toit St-Paul La Cerise
MERCREDI 30/09
19h30 19h30 20h 20h 20h 20h 20h30
L’Ermitage Relais de L’Herm. St-Gilles les B. Hôtel Le Récif St-Pierre Les Sal’ Gosses Le Tampon Th. Luc Donat St-Paul La Cerise Ste-Clotilde Téat Champ Fleuri St-Denis Mahé la Bourd.
JEUDI 01/10
20h 20h 21h
St-Paul La Cerise Ste-Clotilde Th. Canter St-Pierre Le Toit
VENDREDI 02/10
9h 18h30 18h30 19h 19h30 19h30
78 | Sortir
St-Paul Centre-ville Saline les B. La Bodega 974 Boucan Canot Ti Boucan Boucan Canot Hôtel St-Alexis St-André Th. Champ Borne St-Paul Ciné Cambaie
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
Dîner-concert : DJ Kdance • 35€ Kazz À Swing (jazz manouche) • gratuit La chouette (visite curieuse, Constellation) • gratuit sur résa Bèf Séga «Caloubadia» (hommage à Alain Peters) • 12-15€ So Ouate (reprises) • gratuit Les Fleurs du Bal (musiques à danser) • gratuit Mon traître (Cie Bloc Opératoire) • 10-20€ Match d’impro : La Meute vs. Les Rêveurs • 6€ Drôles de dames (battle electro) • gratuit Free Jam (world) • gratuit Afro Latino Kizomba (cours + soirée) • 25-70€ Circ Raluy (cirque) - autre séance à 17h • 8-20€ Sunny beach party (electro) • gratuit Kaloo Bang : Guillaume Etheve (pop, soul) • gratuit Eric Jo’ (pop, rock) • gratuit Juliette et Roméo (Cie Acta) • 6-14€ Free Jam (world) • gratuit Groovin’ Factory (funk) • gratuit Kréolokoz (maloya) • gratuit Ny Malagasy Orkestra (world) • 2-13€ La pli i donn (Cie Cirquons Flex) • 11-22€ Deus ex machina (théâtre d’impro) • gratuit Détours (sketches de Jean-Hugues Hoarau) • gratuit Dîner-concert : Art Bis (maloya) • 35€ So Ouate (reprises) • gratuit Harm’n’Blues (blues) • gratuit La pli i donn (Cie Cirquons Flex) • 11-22€ Vide-»booking, listening, dressing» • 5€/emplacement Les invitations au voyage (récital chant-piano) • 12-24€ Tottem (rock) • gratuit Ulicoys (tribute to AC/DC + reprises) • gratuit Ziskakan (maloya, rock) • 4-15€ Ziia & The Swing Mates • gratuit Les circuits culturels de Clovis (visite guidée) • 6/9€ Why Note Blues (blues) • gratuit No Mad (reprises) • gratuit Duo De Gammes (chanson) • gratuit Détours (sketches de Jean-Hugues Hoarau) • 6/8€ La nuit du court (sélection adultes) • 15/18€
agenda Octobre 2015
20h 20h 20h 20h 20h30 21h 21h 21h
St-Paul La Cerise St-Denis Th. Grand Marché St-Denis Le Cherry Ste-Clotilde Th. Canter Le Tampon El Latino St-Pierre Kerveguen St-Pierre Le Toit St-Leu 211
SAMEDI 03/10
9h 15h30 16h 19h 19h 19h30 20h 20h 20h 20h 21h
St-Leu Centre-ville St-Paul Ciné Cambaie Le Tampon Médiathèque L’Ermitage Métis Café Boucan Canot Hôtel St-Alexis L’Ermitage Relais de L’Herm. St-Benoît Th. Les Bambous St-Leu Hôtel Iloha St-Paul La Cerise St-Denis Palaxa St-Pierre Le Toit
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
Fonky John Deer • gratuit La dispute (Cie Cyclones) • 10-20€ Hip-hop fridays (hip-hop) • gratuit Jozefinn’ Austral View (jazz, world) • 4-15€ Jean-Claude T’ Group (variété) • gratuit Taïro + Kenyon + Zorro Chang & Black Lou (dancehall) • 10/18€ Seultout (hip-hop) • gratuit Baba Shine (reggae) • gratuit Les circuits culturels de Clovis (visite guidée) • 6/9€ La nuit du court (sélection enfants) • 9€ Les larmes du crocodile • gratuit Free Jam (world) • gratuit Joël Manglou (maloya) • gratuit Dîner-concert : DJ Kdance • 35€ Kabar pou Alain Lorraine (carte blanche aux éditions K’A) • gratuit Affair Affair (reprises) • gratuit Mode et déco (expo-vente de créateurs) + DJ set • gratuit La nuit du maloya : Gramoun Sello + Ras Maron + Kiltir +… • 6-12€ 7po (maloya) • gratuit
DIMANCHE 04/10
18h Le Port Th. Sous les Arbres Aurélien (version créole, Cie 21° Circus) • 6-14€ Gan Ainm (musiques et danses d’Irlande) • gratuit 18h30 Saline les B. La Bodega 974
| Musiciens, organisateurs, producteurs : faites savoir vos dates et votre programmation avec l’azenda. c’est gratuit ! | envoyez vos infos sur contact@azenda.re
www.azenda.re est actualisé tous les jours. prochain mag le 1er octobre
80 | Sortir
LE BAL RÉUNIONNAIS DE
2015 / Photo © Julien Borel
CRÉATION
TEAT PLEIN AIR 9 et 10 octobre
L’AFRIQUE ENCHANTÉE
CONCERT - BAL
avec VLAD & SOLO, LA NIÈCE HORTENSE, LES MERCENAIRES DE L’AMBIANCE, BERNARD JORON, NATHALIE NATIEMBÉ, DANYÈL WARO et RAJERY
expositions
Re.naissance Villa de Région- St-Denis Mobilier et objets issus de récupération. jusqu’au 14/09 Modeste Madoré Bbibliothèque Dép. - St-Denis Dessin. jusqu’au 17/09 L’expo pour l’égalité Hôtel St-Alexis - Boucan Canotjusqu’au 17/09 Doss Chez Bobonne - St-Gilles les Bains Peinture. jusqu’au 19/09 L’envers de l’île Musée Léon Dierx St-Denis Un autre regard sur la Réunion, du XIXe siècle à nos jours jusqu’au 20/09 Jean-Marie Cathelain Hotel Boucan Canot - Boucan Canot Série de peintures et collages. jusqu’au 21/09 Métamorphose(s) Stella Matutina Piton St-Leu 2010-2015 : le making-of du nouveau Musée Stella Matutina jusqu’au 23/09 100 chaises La Tête dans les Étoiles St-Gilles les Bains jusqu’au 23/09 La Réunion, île ou ville CAUE St-Denis Photos aériennes d’H. Douris. jusqu’au 25/09 Los chicanos The Mag Shop - St-Paul Œuvres de Ceet, graffeur reconnu. jusqu’au 25/09 Mois de l’Art Contemporain Divers lieux - Le Tampon Galerie, restaurants, en intérieur ou en extérieur, l’art contemporain envahit le Tampon et ses environs. jusqu’au 27/09 Omouck & Sainge Les Sal’Gosses - St Pierre Graffiti & tatouage. jusqu’au 29 septembre Mohéli, l’avenir avec les tortues marines Kélonia - St-Leu Expo interactive sur les actions menées sur l’île de Mohéli (Comores) pour la préservation des tortues marines jusqu’au 30/09 Le massif du Piton des Neiges Office du Tourisme - Cilaos Photographies d’Hervé Douris. jusqu’au 30/09 82 | Sortir
Bille en tête Atelier Aurellll’Art L’Et. Salé Peintures de J-P Barbier. jusqu’au 30/09 Regards de Madagascar Ô Baya - St-Denis Peintures à l’huile et dessins à l’encre de chine de Jennifer Calle. jusqu’au 30/09 Les rides du temps Maison Serveaux - St-Paul Expode N2B Photographie. jusqu’au 2/10 Ca déménage - 19.06.15 Le Vapiano St-Denis Œuvres de divers artistes du 9/09 au 7/10 Histoires de pilons Bibliothèque Alain Lorraine - St-Denis Photographies de Marie-Pierre Manecy. du 10/09 au 10/10 A3 So Hype - St-Denis Graffiti & dessin avec Monsta, Mlle Terite et Pandakroo. du 11/09 au 11/10 La passerelle des sens Médiathèque St-Benoît Expo interactive avec M. Latrille (son), B. Neirinck (tactile) et B. Huet (senteurs). du 12/09 au 12/10 60 solutions face au changement climatique Bibliothèque Dép. - St-Denis Photos de Yann Arthus-Bertrand. du 18/09 au 16/10 Jef Privé La Cantine - Le Port Pastels sec & peintures à l’huile. jusqu’au 17/10 Guillaume Plantevin Casa Saba - StPierre Coloriages, mobiles et tableaux de cet illustrateur de livres jeunesse. du 17/09 au 17/10 On dirait que j’étais… l’archipel des Kerguelen FRAC - Piton St-Leu Photographies de Christiane Geoffroy. jusqu’au 30/10 Muses confuses L’Artocarpe - StDenis Dessins de Mélanie Chevallier. du 10/09 au 31/10 Le singe et le buffle MADOI St-Louis Esprit, homme et animal dans les sociétés africaines traditionnelles jusqu’au 31/05/16
Cie Cyclones production
En coproduction avec