Magazine cultivé
février
gRATUIT #123
ROVER
TEAT PLEIN AIR 3 mars
LET IT GLOW CONCERT
+ GRÈN SÉMÉ 2017 / Photos © DR, Romain Philippon
HORS SOL
sommaire
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Manzi te fait la leçon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Fast news . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
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sous les lunettes de zerbinette . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 dans le détail. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 zoom
la bande annonce du 1er semestre . . . . . . . . . . . . . . . . 14
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la maison du maloya . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 l’actu
hakuna mahabharata | until the lion . . . . . . . . . . . . 24 le théâtre sous les arbres - réouverture . . . . . . 26 nom d’une dread | jahneration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
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gayar cité | 1er anniversaire cité des arts . . . . . . . . 32 expo | sous le soleil exactement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 le freak, c’est chic | festival même pas peur . . . . . 39 opportunités du sacrifice | kisa mi lé . . . . . . . . . . . . . 40 pluie d’étoiles sur st-benoît | mada all stars . . 44 en bref
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studiotic | zanmari | mongi yahi | kafmaron . . . . . 46 morgane & priya | l’attrape-dieux | dedienne . . . 47 électropicales#club | thomas fersen | rover . . 48 l’agenda
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N°123 février 2017 Mensuel culturel gratuit
Lékip
Dir. de la publication Sandrick Romy Rédaction Antoine d’Audigier-Empereur, Zerbinette, Manzi, Mike, Clotilde, Pimprenelle, Cédric, Déva, Karine Bod|Photos Mickael Dalleau Distribution Mathias Techer, Shivam Jatoonah Impression : Graphica .
NOUS CONTACTER
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février 2017 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
L’éditeur décline toute responsabilité quant aux erreurs éventuelles. Contactez les lieux avant de vous y rendre pour confirmer que l’information annoncée est toujours bonne. La reproduction du contenu de la présente publication et du site www.azenda.re, est interdite.
| artistes, Musiciens, organisateurs, producteurs : diffusez vos dates et votre programmation sur azenda.re et dans le mag l’azenda. c’est gratuit ! | envoyez vos infos à contact@azenda.re
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manzi te fait la leçon
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Programmateur
Métier de pro ou d’amateur ? Comme moi, vous subissez la multiplication de festivals sur notre île. Derrière toutes ces festivités et ces propositions d’artistes – oui on parle de propositions si on veut être dans le coup – se cache un métier qui en fait rêver plus d’un : le programmateur.
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la différence du programmateur informaticien dont il partage pourtant le physique anodin, le programmateur culturel a la hype car lui partagera ses recherches à une large audience vu qu’il occupe le seul poste intéressant dans les métiers du spectacle vivant. Ah oui, faut que je vous explique : de peur de disparaître faute de subventions, les éminences culturelles ont jugé bon d’ajouter l’adjectif « vivant » à leur divertissement, pour redynamiser l’image des « actants » qui ennuient mortellement leur public masochiste. Critiquer un programmateur est un sport local aussi couru que critiquer les choix du sélectionneur de l’équipe nationale de foot : on passe des heures à conchier ses orientations frileuses tout comme on jase sur l’énième venue de cet artiste bankable ou la sélection incongrue de ce Dj bouche-trou exotique. Les plus aigris - souvent des pros voués à des tâches ingrates comme dir’ comm’ ou dir’ prod’ - vont même jusqu’à dire qu’il a des goûts de chiottes, qu’il ne connaît pas son métier ou qu’il se fout des attentes plus nobles de son public mais ces haters se trompent. En effet, le dir’ prog’ a une marge de manœuvre aussi large que celle de mes couilles dans mon slibard.
En gros, programmer des artistes c’est comme commander ta bouffe dans un resto de plage vers 14h à Boucan : tu te réjouis de la variété des plats proposés sur le menu sauf que rapidement la serveuse t’annonce que tu peux oublier la moitié de la carte car tout est déjà parti. Du coup, tu tenterais bien le Saint Alexis mais comme t’es un peu tricard, tu te rabats sur le bouchon gratiné du camion-bar.
Féfé revient encore à la Réunion : il fait un concours avec M ? On serait tenté de croire que le programmateur musical doit être une pointure dans son domaine mais cela ne lui sert finalement que très peu. Ça tombe bien : les concerts, il n’en voit pas tant que ça vu que lorsqu’un festival partenaire l’invite, il squatte l’espace VIP, se déchire aux cocktails, tente benoîtement d’approcher les artistes et dragouille surtout les tourneurs pour arracher une signature. Mieux vaut donc être une pointure dans la biture. Dans le milieu musical, les ventes d’albums étant en chute libre, les cachets ont explosé et la drague est surtout une affaire de pognon. Autant dire qu’à La Réunion, on n’est pas les barons. Du coup, on se
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manzi te fait la leçon | programmateur : métier de pro ou d’amateur ?
fédère avec les autres copains métropolitains pour moins galérer et notre petit réseau bien informé se refile les bons tuyaux. Au final, Huggy fera son marché sur le même étal que tous ses petits copains. Le dilemme étant : je fais péter la cagnotte pour cet artiste cher mais consensuel ou j’opte pour une flopée d’artistes émergents dont la moitié n’intéresse personne, si ce n’est les quelques bobos de L’Azenda. Finalement ce qui restera de ton «œuvre» c’est quoi ? Je te pose également la question à toi vieux beau lecteur : à titre personnel, tu es plutôt fier d’avoir séduit Doriane, la plus belle fille de l’amphi de ta licence d’histoire ou alors d’avoir enchaîné des plans cul sympas avec les deuxième année de psycho ?
Tiens encore un DJ lyonnais ! Programmer un festival électro c’est presque pareil que programmer de la vraie musique sauf que ça coûte moins cher vu qu’il faut juste raquer un billet d’avion pour un MacBook et son bidouilleur. De toute façon, tu sais que ta tête d’affiche va annuler à la dernière minute et que tu devras le remplacer par Kwalud et/ou So Watt. Du coup, tu programmes plein de DJs bien pointus pour parfaire ta carte de visite et recevoir des bons points Tsugi et Trax. Personne de ton équipe ni du public ne remettra en cause ta programmation puisque tout le monde se contrefout de ce sous-genre musical. Par-contre, attention de ne pas abuser des Sound System qui pourraient gêner ta confrérie anarcho-lounge en pleine discussion anti-système.
C’est quoi encore ce groupe alternatif pour néo surfeurs décérébrés ? Programmer un événement de rock festif est un job plan-plan pour faire pogoter un public post-acnéique parsemé de quadras nostalgico-amnésiques. C’est tout à fait honorable de vouloir faire vivre le reggae engagé et les groupes à textes enragés mais, malheureusement, le montant des subventions est lui aussi resté bloqué à celui des années 90. Bref, tu n’es pas prêt de programmer la relève des VRP ou des Têtes Raides, encore faut-il qu’elle pense à émerger un jour.
C’est parti pour le gang bang de l’Eurovision ! Programmer un festival municipal dans des Halles est un projet aussi insensé que celui de construire une route sur la mer. Même avec une chiée de caillasses, tu dois relever le challenge de concilier «populaire» et «audacieux» alors tu mises tout sur le concept «éclectisme». Ou comment choisir une tête d’affiche reggae/rap/ragga qui remplira une salle à bloc pendant que les autres artistes - choisis aux fléchettes sur ta mappemonde s’époumoneront devant des parterres aussi vides que les propos de ton champion.
- Et un Calogero pour votre cageot de blaireaux ! - Vous me rajouterez un Roch Voisine pour aller avec mes églantines Programmer un méga concert pour des apprentis botanistes peut paraître une gageure surtout quand t’y connais que dalle ni en musique ni en fleurs. Pas grave, si Stromae n’est pas dispo, tu le remplaceras ni vu ni connu par Frédéric François. Alors, tu rêves toujours d’être programmateur, fou rêveur ? Considère ce billet comme un modeste recueil de points de vue de programmateurs sur leurs confrères, ce qui te donnera sûrement envie d’entrer dans cette belle famille. En ma qualité de spectateur amateur et de relou professionnel (modestement rémunéré rassurez-vous), je tiens à conclure en ajoutant que je n’ai jamais vu autant de spectacles et concerts de qualité depuis que je vis à La Réunion. Honnêtement, je vous encourage vraiment à sortir et écouter ce qui est programmé dans nos salles et vous verrez que, dans le domaine culturel, notre beau département n’a rien à envier à la métropole. Manzi
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fast news © DR
© JM Lubrano
© François Coquerel
Des folies de La Rochelle à La Réunion Flammes éteintes
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i en 2016 Thanatos a troqué la faux pour bombarder nos icones pop — chopant aussi Michu Meszaros, la marionnettiste qui donnait vie à l’extraterrestre Alf — il semble s’être essayé au sniper, ciblant les éminences grises de la culture réunionnaise en ce sombre mois de janvier. D’abord Serge Trouillet qui, mordu de culture jusqu’à la moelle après avoir rayonné dans le sudouest métropolitain, a pris à cœur de faire bénéficier les talents locaux de son vaste réseau. L’oreille vive et le conseil précis, celui qui lança le Prix Musiques Océan Indien a orbité sur une bonne partie des talents qui composent ce magazine.
Il a été rejoint peu après par Jean-Pierre La Selve, poly-instrumentiste, mémoire la plus considérable de la culture musicale de l’île et auteur des Musiques traditionnelles de La Réunion, l’ouvrage de référence voué à demeurer à jamais le plus complet de tous jusqu’à l’invention de la machine à explorer le temps. Si leurs œuvres vont perdurer, qu’importent les flambeaux et les curiosités qu’ils auront fait naître, avec eux, ce sont des centaines sinon des milliers de témoignages qui s’évanouissent et le vide qu’ils laissent ne pourra jamais être tout à fait comblé. Musiques traditionnelles de La Réunion Jean-Pierre La Selve, éd. Kreolart Commandes et infos : arno.bazin974@gmail.com ou 06 92 67 38 76
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i les annonces de décembre avaient pris pour habitude de concerner le Sakifo, l’équipe de la grand-messe musicale réunionnaise a profité de la fin 2016 pour annoncer la programmation de son tout nouveau festival, les Francofolies de La Réunion, qui aura lieu du 10 au 12 mars prochain. Si elle est constituée de pas mal d’artistes qui se sont déjà pointés (Arno, Olivia Ruiz et Féfé, on vous voit) certains projets nous font de l’œil
Ti cases en encre
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appelez-vous le début de la décennie sur le web, l’offre des blogs BD étaient pléthorique, Boulet carburait encore à plus de trois planches par semaine pour accoucher de ses tranches fantastico-poétiques et Manu Larcenet lui-même exorcisait ses démons entre deux ébauches de BLAST. Chaque journée commençait par le même rituel : découvrir quels auteurs allaient nous partager ses miscellanées. En ce temps, feu 30joursdebd.com compulsait quantité de comics strips dont la qualité variable était largement compensée par la foisonnante diversité du contenu sur une toile que nous ignorions si fragiles. Nos skyblogs n’avaient pas encore disparus, nos adresse hotmail sommeillaient sans se méfier de l’élimination prochaine et nous croyions la pérennité de nos petits miquets quotidiens assurée par la capacité infinie des serveurs. On se fourrait
comme l’association Jane Birkin + Orchestre Régional de La Réunion pour un Gainsbourg symphonique ou les Odes à Lacaussade de Jim Fortuné (dont on vous parle plus amplement en p.35). Puis, nous l’avouons volontiers, on ira volontiers se dandiner sur autant sur l’électro swing de Caravan Palace que sur les boucles sexy d’Etienne de Crécy. www.francofolies.re
le doigt bien plus profond que le coude, tout fout le camp, même sur les internets. Finalement, le papier ne s’en sort pas trop mal pour traverser les âges et la petite maison d’édition Comics Trip, qui a déménagé sur l’île depuis tout juste un an, apporte son petit paquet de pierres à l’édifice. Son créneau tient dans son nom : proposer des petites histoires en 3/4 cases, souvent marrantes, parfois poétiques sur un format souple. Aux 9 recueils déjà édités sous leur sceau s’ajoutent trois nouveaux, le tome 2 de Death Strip, qui met en scène les histoires d’une faucheuse pour le moins taquine, Bubble Gum, dont la poésie douce-amère nous amuse particulièrement et L’Avis des requins, qui se sert des squales pour mettre l’accent sur les rapports de domination bien humains mais surtout comme prétextes à d’abominables jeux de mots sous-marins. Faciles à transporter et à dévorer, Comics Trip vient étoffer une offre BD de plus en plus alléchante de notre côté du monde. Comics Trip : www.comics-trip.com
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un bouquin passé sous les lunettes de zerbinette
TODO MUNDO Où ta Zerbinette se plonge dans la lecture de Todo Mundo, le nouveau roman du très sympathique Pierre-Louis Rivière, pour en sortir perplexe…
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orsque Pierre-Louis Rivière, auteur, comédien et metteur en scène réunionnais, m’a tendu son pavé rouge et noir par une faste soirée à la Cité des Arts, mon cœur s’est empli de curiosité. L’objet serré contre moi, scrutant la couverture qui fleurait le thriller futuriste, j’avais hâte. D’autant que la problématique du bouquin, présentée au dos, était à elle seule explosive : « Ne sommes-nous pas tous créoles, insaisissables et frappés de la même inquiétude originelle ? » Me voilà donc embarquée dans un récit qui très rapidement, me perd. Il faut dire aussi que l’égarement est le thème récurrent du livre, ce qui ne facilite pas l’accroche du lecteur. Un homme, un jour qu’il se promène dans une ville de La Réunion, réalise, influencé par un ami acrobate, un salto prodigieux. Cette acrobatie le dote d’un don surnaturel : l’ubiquité. Notre narrateur commence alors le récit de ses vies simultanées, tandis qu’il se retrouve à arpenter les rues de plusieurs villes en même temps. Et là, accroche-toi mon coco. Parce que les histoires et les lieux s’enchaînent sur les pas d’un héros dont on ne sait pas grand-chose
et dont on ne saisit jamais vraiment la quête. Pierre-Louis Rivière ouvre des fenêtres sur le monde et nous entraîne dans les fragments de vie de personnages parachutés dans l’histoire, délaissant une intrigue pour en commencer une autre, nous entraînant partout et nulle part à la fois : au Salvador, à la rencontre d’une jeune photographe ; à La Réunion, où notre homme devient spectateur d’une guerre de gangs (c’est la partie qui m’a le plus tenue en haleine) ; en Afrique du Sud ; à Madagascar. Las, l’auteur ne donnant pas forcément les outils nécessaires à l’accroche, je me retrouve donc ici et ailleurs mais finalement jamais dans l’intrigue. Conclusion : il ne faut pas lire Todo Mundo comme on lirait un roman, ni un essai identitaire, mais plutôt, à l’instar d’un Breton et de sa Nadja, comme un récit surréaliste et poétique, une prose mystérieuse que l’on accepte pour ce qu’elle est, une rêverie intimiste sur le monde. À cet égard, l’ouvrage, d’une remarquable qualité littéraire, remplit parfaitement sa mission. Pierre-Louis Rivière, Todo Mundo, Orphie, 2016, 349p
LESAISON KABARDOCK JAN-JUIN 2017
INFOS ET RÉSERVATIONS - 0262 540 540 - MON TICKET.RE - WWW.KABARDOCK.COM
© Jérôme Picard
© Sébastien Marchal
FÉVRIER
ZANMARI BARÉ
LE CONTE DES CONTES
« Voun » Nouvel album VENDREDI 10 FÉV. / SAMEDI 11 FÉV. 20h / Le Séchoir Maloya
VENDREDI 24 FÉV. 20h / Le Séchoir Théâtre, conte
LINDIGO
UBU ROI ET MOI, ET MOI VENDREDI 10 MARS 20h / Le K Théâtre, humour
© Marta Garcia Cardellach
Invitée Christine Salem 1ère partie : Balaphonik Sound System VENDREDI 3 MARS 20h / Le K Maloya, afro-groove
© Alain Thieerry
© Laurent Benhamou / DR Hélico 2015
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EXTRAVAGANZA VENDREDI 31 MARS 20h / Le Séchoir Cirque, humour 0262 34 31 38 WWW.LESECHOIR.COM
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bande annonce
la petite sélecta de lékip azenda Chaque nouvelle saison est l’occasion de se projeter jusqu’aux prochaines grandes vacances en se frayant un chemin vers les musts semestre. Voilà notre modeste grandiose contribution pour que ta to-do ait des airs de dou bi dou bi dou.
ANT O
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E IN
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Usant et abusant de ma position de chef d’ékip, je compte bien me frapper un maximum de concerts et spectacles cette saison (faut bien si je veux vous en parler !). Ceci dit, je me plie à l’exercice et vous livre 3 concerts que je vous recommande chaudement.
Charles X
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20 avril | St-Denis | Cité des Arts 21 avril | St-Leu | Le K
A-Wa
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23 mars | Le Port | Kabardock Shaharuth est une charmante petite bourgade israélienne connue pour absolument que dalle. Les premiers résultats Google sont des fanpages d’un certain Shaharuth Khan créées par des amateurs de cinéma indiens vraisemblablement en souffrance sur les noms de leurs acteurs. C’est pourtant de ce trou paumé que viennent les trois sistas d’A-Wa avec leurs voix unanimes qui bondissent sur des sons jaillis de la tradition musicale yéménite. Leurs djellabas trop colorées, leurs youyous ponctuels et leur indécrottable enthousiasme auraient pu les cantonner à la catégorie chanteurs exotiques qu’on ne ressort que très occasionnellement pour épater le cultureux. Mais sous les djellabas, les Converses. Elles ont su ressortir de la pop ce qui fait secouer les derrières et les clubs européens ne s’y trompent pas. Leur hybridation s’intitule « The A-Wa experience » et, tant que vous n’y êtes pas allés, vous n’êtes clairement pas experienced.
En avril, laissez-vous tracer la carte du cool par ce jeune prodige qui mixe la soul et le hip hop en toute finesse. À la manière de son homonyme directeur d’institut pour jeunes à superpouvoirs, ce Charles X-là est un mutant capable de t’ouvrir les vannes d’un flow limpide soutenue par une voix qui se plaît à racler les cordes vocales. Les titres qui réunissent parfaitement sa grosse paire d’influences sont pas loin du philosophal que cherchaient les alchimistes.
The Inspector Cluzo
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28 avril | St-Pierre | Kerveguen
Ces deux mousquetaires sont les meilleurs représentants du funk-rock gascon fermier, un genre qui, s’il est très limité, est d’une insolente maîtrise. Sur les étals de Mont de Marsan, leurs confits et foies gras naturels cohabitent avec leurs albums boostés aux stéroïdes, et sûrement pas l’inverse puisque leur démarche leurs permet surtout de faire des doigts à l’industrie alimentaire. Récemment épargnés par l’influenza aviaire, ces rockfarmers à bérets lancent des appels à la remise en question de nos habitudes de production avant de retourner enflammer le public avec un rock, du terroir peut-être, mais à rayonnement planétaire. Et c’est pas dommage.
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bande annonce | la petite sélecta de lékip azenda
MA
I NZ
4 mois, 4 spectacles, 4 salles différentes. Non, je ne fais pas dans le consensuel. En revanche, à la fin du semestre, si tu t’es retrouvée dans cette programmation, c’est que ton QI est largement supérieur à ton remarquable tour de poitrine, que tu es capable de mettre au repos tes neurones pour la déconne et qu’on peut donc envisager de partager une bière et éventuellement une relation plus sensuelle.
Opéra pour sèche-cheveux
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Du 10 au 13 mai | St-Leu | Leu tempo
Rock à la Buse
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10 & 11 mars | St-Denis | Cité des Arts Frustration. On parle du groupe parisien du label Born Bad Records et pas du sentiment qui pourrait envahir le rockeur réunionnais ce vendredi 10 mars hésitant à aller voir un Arno empaillé aux Francos de Saint Pierre ou assister le samedi 11 mars au concert du groupe ayant accouché de l’un des meilleurs albums rock de 2016. Et pourquoi pas enchaîner les deux, camarade ? Le magazine New Noise ne s’est pas trompé en mettant Frustration en couverture de son numéro de décembre et faudrait vraiment être une buse pour louper cette vraie tête d’affiche.
Le Vide
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13, 14, 18 & 19 avril | St-Denis | Téat Champ Fleuri Si je conseille ce spectacle c’est que les TDR programment un spectacle de nouveau cirque par semestre et qu’ils dénichent toujours quelque chose à la pointe du genre. Après la bluffante compagnie XY en novembre, le vide circassien devrait être esthétiquement comblé en avril avec cette performance qui s’articule autour de la peur de la chute sous un angle aussi conceptuel que burlesque.
Oui vous avez bien lu : Le Séchoir accueille un opéra pour sèche-cheveux ! Ce n’est pas juste un caprice du programmateur calembourrin du Tempo mais un choix très judicieux que je valide à 100% puisque ce spectacle fut mon coup de cœur lors du festival d’Avignon en 2015. Après avoir vu cette performance grand public et intimiste, j’ai porté un regard beaucoup plus poétique sur mon coiffeur et son salon La firme à tifs. Honnêtement ne loupez pas ces numéros de jonglerie qui utilisent un objet du quotidien pour l’emporter vers des délires DIY drôles et très ingénieux. Les multiples bricolages et trouvailles visuelles vous laissent entrevoir les heures de répétitions et de réglages techniques. Sans vendre la mèche, le final en apothéose avec sa quarantaine de Babyliss « I can flyyyy » tournant à plein régime va vous faire léviter.
Rumeurs et petits jours
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8 & 9 juin | St-Denis | Théâtre du Grand Marché Troisième apparition pour ce collectif belge à Sindni et on ne peut que s’en réjouir tant les deux précédentes propositions étaient d’un niveau de mise en scène rare en nos contrées. Inutile de vous préciser qu’avec des belges, l’absurde poésie et le foutraque défoulatoire sont toujours au rendez-vous.
bande annonce | la petite sélecta de lékip azenda
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ZERB I
TTE NE
L’Iliade
Ami lecteur réjouis-toi. Après une période de remous et de perturbations en 2016 dans nos théâtres insulaires, l’année 2017 s’annonce fastueuse.
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du 16 au 18 février | St-Denis | Téat Champ Fleuri Côté TDR, c’est reparti pour une activité foisonnante. Au programme de Champ Fleuri, un classique revisité à haut potentiel explosif. Dès la rentrée, cours voir l’Iliade, de la Compagnie À Tire-D’Aile. Trois raisons de t’y précipiter : 1. Pauline Bayle, est une femme. Elle est aussi la jeune metteure en scène de ce spectacle. Elle est ravissante et fougueuse. Déjà elle a tout pour plaire. 2. Elle s’entoure de six acteurs brillants mais pas bégueules. Ça promet. 3. L’Iliade est le récit chanté de la guerre de Troie. Une pépite d’intensité, un morceau d’antiquité sculptée par la modernité. Quelle est l’intention positive cachée derrière toute pulsion meurtrière semblent s’interroger les artistes de ce spectacle ? Une problématique que le chantre de PNL sommeillant en toi ne reniera certainement pas. Côté Grand Marché, je t’incite à foncer voir ces trois pièces. La première pour sa thématique tragi-comique, la seconde pour son questionnement psychologique, la dernière pour son combat idéologique. Ris de tes blessures, questionne ta fêlure, combats pour ta nature.
Qu’avez-vous fait de ma bonté ? 9
22 mars | St-Gilles | Téat Plein Air En mars, la nouvelle création de Nicolas Givran, va t’attirer dans ses filets maléfiques : laisse-toi faire. Là encore, pour au moins trois raisons : 1. Nicolas Givran est un talentueux polymorphe. Foutraque sur la scène musicale avec Tricodpo ou psychotique sur les planches, il laisse rarement indifférent. 2. Son spectacle s’inspire une fois de plus du texte de L’Île de la sulfureuse Angelica Liddell. Une écriture d’une noirceur fascinante. Forcément on en redemande. 3. Côté jeu, il jette les élèves du conservatoire dans l’arène de leur fureur adolescente. Ton voyeurisme est donc pédagogique. Te voilà pardonné.
Trois ruptures 10
9 & 10 février | St-Denis | Théâtre du Grand Marché
Kisa mi lé
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25 & 28 février | St-Denis | Théâtre du Grand Marché
Rosa Liberté
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9 & 10 mars | St-Denis | Théâtre du Grand Marché
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bande annonce | la petite sélecta de lékip azenda
Petit jeu : retrouve les images correspondantes aux conseils de lékip des pages précédentes.
bande annonce | la petite sélecta de lékip azenda
Un yaourt périmé à gagner. Réponse sur www.azenda.re
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maison du maloya Manapany en rythme
A quelques encablures de l’ouest boboïsant et sa savane assoiffée, le Sud a quelque chose d’un cliché rafraîchissant où la tradition flotte, authentique, entre collines verdoyantes et flots tumultueux. L’écrin sur mesure pour abriter les activités de la Maison du Maloya qui vient d’ouvrir ses portes, le 20 décembre dernier, au sein du Domaine de Manapany
Mission maloya
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ux commandes : Stéphane Grondin, alias Stéphane Boné pour tout amateur d’anbyans kabaré. Et à date symbolique, lieu symbolique : c’est l’ancien pigeonnier attenant à la Villa des Brises, demeure de la riche famille Payet depuis un siècle et demi, qui sert de refuge à cette initiative pleine de promesses.
En réalité, le projet murissait depuis longtemps. Co-fondateur du groupe Mélanz Nasyon, président du collectif Maloya all stars, producteur discographique, historien et conférencier du maloya, facteur et professeur d’instruments traditionnels, Stéphane Grondin multiplie les activités depuis une vingtaine d’années autour d’un sacerdoce : conserver, valoriser et transmettre les traditions liées
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atelier Découverte du maloya kabaré lontan
25 fév. 14h | Petite Ile | Maison du Maloya | Gratuit
au maloya, ce dans un esprit qu’il qualifie de maloyattitude. Ce néologisme, qui est aussi le titre d’un de ses albums, désigne « la façon de vivre inspirée des préceptes inculqués dans le maloya traditionnel prônant le respect des anciens, des coutumes et de la culture créole réunionnaise» (1). Créole dans l’âme certes, rien ne prédestinait toutefois l’autoproclamé maloyab à un tel engagement : issu d’une lignée de petits blancs de Saint Joseph, il aurait pu se contenter de suivre le sillon familial sans se poser de questions. Seulement notre homme n’est pas de ce bois-là : ne pouvant se contenter d’évoluer dans une bureaucratie venue d’ailleurs, il s’est donc trouvé une cause à défendre : « mwin lé pa né dann maloya, mwin lé né po maloya ». Or pour promouvoir la cause, quelque prolifiques se soient avérés les réseaux sociaux, il a fini par manquer un lieu. Un lieu physique. Un lieu-relais, un lieu-expo, un lieu fédérateur.
Rant’ dann ron ! C’est là qu’intervient l’esprit collaboratif souvent nécessaire à l’action. Stéphane n’est pas dupe des médailles et des trophées, des discours et des rubans d’inauguration. Il est assez amusant d’observer celui, tricolore, qui sert de sangle à son roulèr, comme un pied de nez. Il déplore évidemment que l’inscription au patrimoine l’humanité en 2009 par l’UNESCO
n’ait pas eu de franches répercussions sur l’avancée des projets locaux, mais s’il ne manque pas de le souligner, il prend son mal en patience. Ainsi finit-il par être invité à rejoindre les activités de La Maison des Terroirs, société installée depuis juillet 2016 au rez-de-chaussée de la Villa des Brises. A l’étage, le Parc National de la Réunion. Les descendants Payet, choisissant de faire du domaine familial un lieu où perpétuer la tradition, se sont alliés des forces vives. En quelques mois, de nombreuses activités ont déjà vu le jour : entre la vente de produits du terroir en collaboration avec Agrotours, les visites guidées, les sorties touristiques aux alentours du domaine, les ateliers artistiques et gastronomiques, le café des artistes du jeudi soir, l’offre est pléthorique. La Maison du Maloya venait logiquement s’inscrire dans cette dynamique à la fois culturelle, patrimoniale et touristique.
Un projet pigeonnant Pour Stéphane, le maloya, loin d’être une relique du passé, est le symbole du syncrétisme créole. Tantôt rejeté, tantôt instrumentalisé, c’est une pratique intimement liée à l’Histoire de la Réunion, dont il est nécessaire de faire entendre et comprendre la reconstitution et les déclinaisons, qu’elles soient rituelles ou profanes. « Il ne faut pas voir le maloya en deux dimensions, mais plutôt comme une boule à facette de discothèque » plaisante-t-il. En tant qu’élément vivant de la culture réunionnaise, c’est un style à même de s’intégrer à de nouvelles formes métissées, à condition qu’on en maîtrise les codes.
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maison du maloya
Lui-même musicien, Stéphane ne jette pas la pierre à ceux qui travaillent à un maloya hybride ou intègrent des motifs rythmiques à leurs compositions, mais tel un gardien du temple, il souligne l’importance de ne pas dénaturer une tradition ancestrale si longtemps réprimée. Dans cette optique, la Maison du Maloya propose une exposition permanente composée de panneaux, de documents d’archives, d’objets et d’instruments anciens, qui sera ponctuellement élargie à de grandes figures comme prochainement Lo Rwa Kaf et Etienne Bob’. En outre, elle développe une approche plus vivante et interactive : après le kabar d’inauguration du 20 décembre ont déjà eu lieu la première masterclass de kayamb et une conférence sur les origines du maloya. À l’avenir, Stéphane souhaiterait en faire un vrai centre culturel du maloya qui centraliserait les ressources existantes, disques, archives, littérature... De quoi espérer que le projet pigeonne et que les curieux affluent, ne serait-ce que pour le plaisir d’écouter parler Stéphane, source inépuisable d’anecdotes souvent drôles, parfois piquantes, toujours passionnantes. karine bod
Maloyattitude, album solo de Stéphane Grondin sorti en 2012. Par ailleurs Mélanz Nasyon fait son retour avec Fyèr maloyèr, un sixième album dans la pure tradition instrumentale du maloya. En vente uniquement en téléchargement.
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La Maison du Maloya : maloyallstars.wordpress.com Facebook : lamaisondumaloya À voir aussi : www.lamaisondesterroirs.com ; www.agrotours-reunion.com ; www.domainedemanapany.com/la-villa-des-brises
LES
BAMBOUS COMPLÈTEMENT À L’EST !
Cinoche C pas du éma l’autre cin
CINÉMA CRISTAL
jeudi 2 février 19h a, er & Zoran Boukherm > Willy 1 de Ludovic as Hugo P. Thom Marielle Gautier,
PROJECTION
Songs for Madagascar film de Cesar Paes
THÉÂTRE VLADIMIR CANTER
CONCERT
s car All Star, Eri Madagas ck Manana, joby, Régis Gizavo
jeudi 23 février 18h
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Dama, Joa elo Ricky Justin Valy, Olomb
samedi 25 février er h mercredi 1 mars 20
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L’arrestation de Mario Batista cie Strapontine
LES BAMBOUS
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Un partenariat Région Réunion / Les Bambous Théâtre Canter > infos/résas t.0262 73 37 06
mardi 28 février 20h vendredi 3 mars 20h mardi 7 mars 14h
avec la participation de la Région Réunion, la DAC OI, le Département de la Réunion, la Ville de Saint-Benoît
Visuel Madagascar All Stars
SALLE GRAMOUN LÉ20LÉh
direction : Robin Frédéric 2, rue jean moulin - 97470 st-benoît billetterie@lesbambous.com
www.lesbambous.com INFOS 0262 50 38 63
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l’actu
Hakuna Mahabharata danse
Until the Lion
7 & 8 fév. 19h | 10 & 11 fév. 20h | Saint-Denis | Téat Champ Fleuri | 17-33€
Pour sa troisième venue sur l’île, Akram Khan, le Midas britannique de la danse contemporaine renoue avec la mythologie hindoue dans un trio au mille visages.
C
ertains continuent de croire la danse contemporaine réservée aux élites à auriculaire levé et autres adeptes d’Arte la nuit. Ils se leurrent, en témoigne la ruée vers Champ Fleuri qui accueille pour la troisième fois Akram Khan, qui s’est illustré par des chorégraphies, des scénos oufissimes, dont l’inénarrable ouverture des JO de Londres.
Rythme, intensité, précision et poésie constituent le socle liant la danse contemporaine britannique et le kathak, une danse du nord de l’Inde dont les mouvements permettaient de raconter aux illettrés les épopées mythologiques fondamentales de l’hindouisme. Il est donc naturel qu’après une collaboration avec Karthika Naïr pour Desh, monument intimiste
l’actu
inspiré d’un retour aux sources bangladeshis, sa nouvelle pièce soit l’adaptation partielle d’un livre de cette poétesse indienne, Until the Lions : Echoes from the Mahabharata. « Tant que les lions n’auront pas leurs propres conteurs, l’Histoire glorifiera les chasseurs », le proverbe africain dont vient le titre de cet hommage aux laissés pour compte de la plus célèbre histoire du pays de Gandhi. Les lions auxquels s’intéresse Akram Khan sont des lionnes. Les femmes. Parmi elles, Amba qui, capturée par le prince Bhishma le jour de son mariage, choisira le suicide et la réincarnation en guerrier pour accomplir sa vengeance. Khan lui-même, ainsi que deux danseuses de sa compagnie, Ching-Ying Chien et Christine Joy, incarnent ce chapitre épique en prenant le point de vue féminin trop souvent éclipsé des récits guerriers. © Jean-Louis Fernandez
C’est sur une scène circulaire, une souche géante symbole du cycle de la vie, que s’opère ce Bhärata, une création lyrique tout sauf anodine : alors que Khan annonce son retrait des planches en tant que danseur principal, il reprend cette épopée sanskrite qui fut le thème d’une création fleuve (putain, 9 heures !) dans laquelle un Akram Khan prépubère confirmait son talent. Il y reviendra de 2009 à 2014 avec Gnosis, un autre chapitre de cette épopée foisonnante où Gandhari, femme d’un souverain aveugle, vivra les yeux bandés pour partager son handicap. Des percussions rythmées aux accents tribaux s’accompagnent de chants alternativement doux et puissants. Aucun doute, le climat est planté, option vengeance et lamentations, dont le trio s’empare pour nous présenter une danse protéiforme. Au diapason des métempsycoses hindoues, leurs corps deviennent les réceptacles d’une multitude de personnages. Parfois fluides presque éthérés, parfois abrupts et saccadés, leurs gestes racontent les facettes variées de ces chamailleries sanguinolentes. Diffusant sa gestuelle sensible à travers le globe depuis plus d’un an, gageons qu’Until the lions saura faire vibrer un public dionysien avide de tragédies exotiques et de chorégraphies foutrement esthétiques. Cédric Marchais
Un point de vue trop souvent éclipsé des récits guerriers
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l’actu
théâtre sous les arbres Ibao’l inclusive
soirée
Ouverture du Théâtre sous les Arbres
24 fév. 19h | Le Port | Théâtre sous les arbres | Gratuit soirée
Manzé pou lo ker
28 fév. 18h | Le Port | Théâtre sous les arbres | Gratuit
S’il y a bien un exercice qui agace Didier Ibao, le lauréat à la gestion artistique du Théâtre sous les arbres, au Port, c’est de définir sa nouvelle fonction. Lorsqu’on lui demande, histoire de l’asticoter un peu, comment il conçoit le rôle de directeur de théâtre, c’est mouvement de recul général dans les troupes. Le voilà qui finaude, tergiverse et finit par éclater de rire. Didier Ibao n’est pas un homme qui se livre facilement. Raison de plus pour le faire parler.
l’actu
Ce que l’on défend, c’est de l’exigence en toute convivialité
© Zerbinette
Qui êtes-vous Didier Ibao? Moi-même ! (éclat de rire) Un moun. (Il parodie l’orateur) Un missionnaire de la foi théâtrale ! Un comédien engagé dans mon siècle. Entouré par La team compagnie… (Il se retourne vers ses collaboratrices, et enchaîne, version Monsieur Loyal) À l’administration, Karen Dardelin ! Le reste à tout faire Valérie Cros, ma collaboratrice artistique. Et si elle veut bien rester avec nous… Apparemment oui… Morgane Cartron à la com. Alors, quelles sont selon vous les qualités d’un directeur de théâtre (j’insiste lourdement, je suis en effet grassement payée pour ça. Temps de réflexion de l’autre côté de la table, visiblement, la question ne
l’inspire pas plus que tout à l’heure.) Je n’ai pas forcément envie de me positionner comme ça. Nous sommes une compagnie. Nous construirons ce qu’est un directeur de théâtre. Pour l’instant, c’est pas encore un théâtre digne de ce nom. C’est nouveau pour nous, la programmation de lieu n’est pas notre métier. Mais ce que l’on défend, c’est de l’exigence en toute convivialité. Voilà. Vous entrez dans un lieu chargé d’une identité forte. Qu’est-ce que vous allez garder, qu’est-ce que vous allez changer ? Ce qu’on va garder, c’est rester un théâtre de proximité. La compagnie Ibao travaille déjà comme ça. Par exemple, une de nos premières actions a été de travailler en résidence pour faire venir les Portois. On veut toucher un public large en gardant de l’exigence. Nos propositions artistiques font qu’on va mettre en place la création locale. Ça va devenir le théâtre de la ville. On veut s’inscrire dans le territoire municipal, tout en continuant le travail de notre compagnie. Vous nous expliquez le principe des résidences ? Travailler en partenariat avec la ville, aller dans un quartier, mener des actions. Par exemple, nous proposons une rencontre autour d’un atelier cuisine. Et progressivement, on crée un lien entre les gens du quartier, ils apprennent à se connaître. La fois suivante, on lit un texte. Vous créez du lien par la nourriture… (Rires) Non. Cette fois-ci on ramène un texte accessible, et on le lit. On a fait ça dans le quartier Anatole France. Le 14 décembre, on a fait une restitution des ateliers. C’est l’identité artistique de la compagnie d’aller dans les quartiers. On veut créer le lien avant de
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théâtre sous les arbres | ibao’l inclusive
créer le théâtre. Créer un socle social. C’est ce qui est demandé à la compagnie. Vous nous parlez de la programmation ? On va faire venir les compagnies locales d’abord, parce que la création prend du temps. Rouge Bakoly, Cyclone production, Lepok Epik, Karambolaz. On reprogramme des spectacles qui ont déjà tourné comme Le conte des contes, Zanfandmoun ou Mésyé Dijoux, parce qu’elles ont un lien avec l’actualité. Nicolas Givran, quand il joue Mésyé Dijoux, c’est intéressant parce que ça parle de la manière dont La Réunion aborde les élections. Et puis il y a des nouveautés ... Et puis il y a les nouveautés. Les soirées Manzé pou lo ker, qui sont prises en charge par l’équipe en résidence au théâtre. On y vient pour lire, dire ou parler d’un texte en rapport avec la thématique du spectacle programmé le mois en question. Ce sont des soirées gratuites qui fonctionnent sur le principe du partage. On a aussi mensuellement les après-midi contées avec un goûter. C’est un partenariat avec la Compagnie Karambolaz, avec l’obligation de raconter à chaque goûter un morceau d’une histoire, qui sera mis en ligne sur YouTube. Excitant tout ça ? (Soupirs inquiets) Oui, c’est un nouveau métier… Un truc un peu monstrueux que nou sa va affronter ! Relever le défi c’est proposer une programmation exigeante et faire que le Portois s’approprie son théâtre. Après, c’est structurant pour la compagnie d’avoir un endroit. C’est excitant d’être au début de quelque chose. De tester des choses, de s’amuser, de s’embarquer dans un partage, un joyeux voyage…
Qu’est-ce-que votre théâtre ne sera pas ? Ce ne sera pas un lieu froid. On veut éviter d’être une cathédrale. Ce ne sera pas le (il met sa bouche en cul de poule version précieuse ridicule) « temple du théâtre ». Il faut faire en sorte que l’accent circonflexe ne soit pas excluant. Pas un cercle fermé, un petit l’église pou deux trois moun. Un TNP : Théâtre. National. Portois. Une indiscrétion sur votre prochaine création ? Oh c’est pas secret, ça fait des années que nous travaillons dessus. La compagnie Ibao veut créer un théâtre masqué réunionnais. Un Kabar masqué. Comme ça se faisait dans la Commedia dell’ Arte ou le théâtre Nô. On cherche à créer un masque qui montre l’identité réunionnaise. On travaille avec un Maitre d’art : Erhard Stiefel. Il crée des masques qui resteront identiques à chaque spectacle même si l’histoire varie. L’idée, c’est que le masque commun est celui qui porte le mieux la complexité de notre île. On a déjà un masque yab, un masque zorey. Le masque dissimule, mais il révèle surtout. On se dirige plutôt vers un spectacle parodique, une réflexion politique. Le masque est aussi une forme de réponse artistique a un problème économique. Avec plusieurs masques, deux acteurs peuvent incarner plusieurs personnages. Gageons donc qu’Ibao, une fois qu’il aura retiré le sien, restera donc lui-même. Un moun, un missionnaire de la foi théâtrale, mais surtout, un artiste encore en quête, avec un accent circonflexe non excluant. Propos recueillis par Zerbinette
l’actu
nom d’une dread ! © DR
concert
Jahneration
11 fév. 21h | St-Denis | Cité des Arts - Palaxa | 10-18€ 10 fév. 21h | St-Pierre | Le Kerveguen | 10-16€
Si, comme moi, tu imaginais que leur nom cachait de gros keublas dreadeux, sache que les préjugés c’est comme les idées reçues : faut se les mettre au cul.
J
’avoue, je ne connaissais pas ce groupe. Quand mon rédac chef m’a dit « Ce serait bien que tu fasses un papier sur Jahneration » j’ai tout de suite imaginé des dreadlocks virevoltant dans les airs accompagnées d’un gros nuage de fumée sous le regard bienveillant de Tonton Serge grande époque Aux armes etc. Première étape d’investigation : l’écoute de l’album. Au début tout cela m’a fait penser à nos voisins mozambicains les 340ml, adeptes du smooth Dub et créateurs des soirées Dub saved my life. Au début seulement, car ici le flow est plus rapide, les rythmes plus urbains, plus jeunes. La dizaine de titres s’enchainent, exclusivement en anglais (qu’ils manient fort bien d’ailleurs) et mon imagination –toujours — mouline à fond, mettant en scène des Mister T en mode Barracuda. Je passe au visionnage du clip. C’est là que la réalité m’a rattrapée. La surprise a été telle que j’ai décidé de pousser plus loin mes recherches. Un phoner est conclu pour que je puisse en savoir plus sur ces deux Looping.
Théo et Ogach, 24 ans, se sont rencontrés dans un collège de banlieue parisienne, chacun évoluant dans son groupe de rock. « Notre truc c’était le rock Californien genre Sum 41, on adore Joy Division aussi et on s’en inspire encore aujourd’hui. » Ils se perdent de vue, en profitent pour s’ouvrir à d’autres sons, d’autres cultures et tombent dans les bras du reggae et du hip-hop. Il a suffi d’un oubli d’album de Tiken Jah Fakoly pour que s’opère la révélation. Le pas est franchi, les gars se retrouvent au lycée et décident de bosser ensemble. Lorsqu’ils signent sur le label Ovastand, l’histoire prend une autre tournure. Mieux accompagnés, mieux drivés mais sans lâcher la direction artistique de leur nouvel album, ils offriront un show tout beau et bien habillé lors de leur passage chez nous. A La Réunion, le groupe souhaite se poser quelques jours pour « prendre le temps de se poser dans votre Zion » avant de reprendre la route pour une vingtaine de dates. Pimprenelle
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LE SON DU BAHUT Tremplin jeune 1ère Sélection : samedi 4 février à 16h 2ème Sélection : samedi 25 février à 16h
MADAME DESBASSAYNS Film documentaire de William Cally Programmation d’Îles en doc Dimanche 5 février à 17h
DÉSARMÉS, LE GRAN KANTIK Cie Nektar Théâtre Vendredi 10 février à 20h (scolaire à 10h)
JAHNERATION 1ère partie : Zone Jaune Riddim Reggae dub Samedi 11 février à 21h
GAYAR CITÉ Festival Du jeudi 16 au samedi 18 février de 18h à minuit Dimanche 19 février de 14h à 19h
Samedi 25 février à 20h
SOUS LE SOLEIL EXACTEMENT Exposition collective Exposition ouverte du 21 janvier au 5 mars
Société Publique Locale Territo’Arts 23 rue Léopold Rambaud 97490 Sainte-Clotilde 0262 92 09 90
contact@citedesarts.re www .citedesarts.re www .billets-cite.re
Musique Arts visuels Spectacle vivant Festivals
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{En Novembre à la Cité des Arts...}
Expo
D
Maloya
Conte, par Sergio Grondin
Jeudi 3 novembre à 19h dans la Boîte Noire
La Nuit de Kal
Animations et concert : Métal et électro
Samedi 5 novembre à 18h au Palaxa et en plein air
D’îles en Doc : Terre marronne de Lauren Ransan
Film documentaire suivi d’un débat
gayar cité Programmation proposée par En Quête Prod Dimanche 6 novembre à 17h au Palaxa
du 16 au 19 février Vous savez, on dit des plus si nouveaux nés qu’on ne les voit pas grandir : le complexe artistique dionysien, qui avait pourtant commencé en mastodonte, ne cesse de croître et de multiplier les projets. Ce premier anniversaire, par son ampleur et sa diversité, vise à confirmer l’exceptionnelle montée en puissance de ce nouveau lieu de vie. Il nous donnera aussi l’occasion, entre autre, de (re)découvrir les créations abouties des multiples talents passés en résidence. Et il faut dire que les murs de la Cité entourent une sacrée concentration de talents !
© Enilorac Photography
Soirée de
Outre une nouvelle expo (dont nous vous parlons plus loin), se succèderont pendant 4 jours des animations, happening, visites, projections, spectacles de danse, de cirque, de théâtre... et, évidemment, des soirées et concerts. Des propositions pour la pluspart gratuites.
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© Jérôme Martino
© Romain Philippon
Impossible, dans ces quelques pages de tout décrire tellement la programmation est foisonnante. Alors focus sur quelques coups de coeurs de notre rédaction.
TIAS
DUVIDHA
MUSIQUE 17 fév. 22h | Palaxa | Gratuit
CINÉ-CONCERT 17 fév. 20h | Le Fanal | 6-12€
Après une virée métropolitaine à chanter avec un Alsacien, un Basque, une Bretonne, une Corse et une Occitane sous le pilotage de Voix du Sud — une notion très large du sud, vous en conviendrez — Mathias aka Tias prépare son deuxième album Tiens bon, plus désireux que jamais d’exporter le goût du métissage par les quatre horizons. Et pour se faire, il renoue avec ses vieilles amours de compositions francophones et s’acoquine avec Mike Ibrahim, titulaire du prix de la « chanson de l’année » pour le titre Tombé sous le charme interprété par Christophe Maé. Le résultat sera maloya, reggae, pop rock et chanson française, bref un joyeux melanzé qui vise à s’exporter.
Labelle, le petit prince de l’électro péi, vient tout juste de signer avec InFiné, l’un des plus prestigieux labels électro qui se pointera à la Cité des Arts pour #LeClub du 25 février. S’il ne rejoindra pas Rone et les autres bidouilleurs de bips bips poétiques pour cette fois, il revient avec Prakash Sontakke présenter Duvidha, leur ciné-concert aussi rajhastani que poétique où se mêlent histoire d’amour et fantastique.
© DR
© Valérie Abella
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CINETIC SOUNDTRACK DANSE
MUSIQUES JUVÉNILES DU KSOURISTAN CONCERT
18 fév. 17h, 20h & 21h30 | La Boîte Noire | Gratuit - Sur réservation Quand il ne fait pas remuer les derrières sur les sons sulfureux d’Afrique2000, Kwalud se met sous la houlette d’Edith Chateau pour habiller la Compagnie 3.0 de sonorités techno-organiques. Avec Cinetic Soundtrack, ils intègrent le VJ Blindoff dans leurs recherches et poussent le dialogue entre mouvements, lumières et sons dans une interactivité véritable. Grâce à des capteurs, l’humain n’est plus contraint de suivre sons et images préenregistrés et peut aborder la relation harmonieuse homme/machine que les auteurs de SF dépeignent généralement avec un profond pessimisme. Avant leur soulèvement, apprécions cette mise en bouche d’une créa qui prendra intégralement corps (et boulons) à l’hiver 2017.
19 fév. 16h | Palaxa | 6-12€
Puisqu’à un an, on est plus proche des 7 que des 77 ans, l’invitation au voyage d’Eric Ksouri se fait en musique avec une pléthore d’instruments oubliés et exotiques qui raviront les marmays dans des tableaux poétiques qui flirtent avec le jazz et le folklore slave. On y convoque les émotions et les rites infantiles et on se laisse embarquer ou désarçonner par ce pays régi par l’imaginaire.
gayar cité Circonvergence
Rencontre indianocéanique des arts du cirque et du mouvement acrobatique par la cie Cirquons Flex Vendredi 11, samedi 12 et dimanche 13 novembre
PROGRAMMATION du 16 au 19 février BOI - Galapiat cirque (durée 50 min)
Dans le cadre de Circonvergence Solo d’acrobatie accompagné d’une performance musicale
{En Novembre à la Cité des Arts...}
Samedi 12 à 18h et dimanche 13 novembre à 16h au Fanal
{En Novembre à la Cité des Arts...}
La programmation complète - plus d’une cinquantaine d’événements ! est à retrouver sur www.citedesarts.re et sur www.azenda.re Au nom du Père… Et de l’Art
Exposition de photos de nu artistique de Joël Pélerin, accompagnées de poèmes d’Alice Ranorojaona-Pélerin Du mercredi 16 au mardi 29 novembre dans la salle de médiation
Maloya
Conte, par Sergio Grondin
Jeudi 3 novembre à 19h dans la Boîte Noire
Maloya
Conte, par Sergio Grondin
Jeudi 3 novembre à 19h dans la Boîte Noire
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Il devine tout le champ des possibles que recèlent les reprises et dévoilera dans l’enceinte de la Cité ses Odes à Lacaussade dont un album sortira courant mai. Au-delà de l’œuvre, Jim Fortuné est fasciné depuis l’enfance par ce personnage qui, coupable d’être métissé, fut privé d’éducation à Bourbon. Pire encore, l’intérêt du poète quarteron pour la condition des esclaves, notamment pour Anchaing qu’il érigea en héros, l’ostracisa longtemps dans une société de gros blancs pour le moins réfractaires à la perte des privilèges.
© DR
« On n’a commencé à partager les textes de Lacaussade que dans les années 80, plus d’un siècle après sa mort. »
Jim Fortuné
MUSIQUE 16 fév. 10h, 11h, 14h et 15h | Studio 1 | Gratuit
Malgré un sourire à faire sauter un compteur Geiger sous un couvre-chef vissé, Jim Fortuné est un homme discret. Pensez, depuis les premières scènes au siècle dernier — ça commence à remonter — il n’a jusqu’à présent livré qu’un unique album, cette œuvre de subtilité que constitue Kafé. Un titre éponyme qui évoque en filigrane les migrations massives des noirs, et dont l’ensemble souligne un vif intérêt pour l’Histoire baignant dans les ombres et une admiration sans faille pour les textes du XIXème, notamment ceux de Célimène Baudieux et d’Auguste Lacaussade dont certains seront déjà repris dans ce 1er LP. Ce coup d’essai aux allures de coup de maître ne l’empêche pas de voir son travail avec une certaine légèreté, arguant monter sur scène parce qu’il ne sait pas dire non et estimant que tout reste à faire à quarante ans passés :
« Ma carrière n’a pas commencé. Je n’ai pas encore pris mon métier au sérieux. »
Quiconque verrait dans les reprises les signes d’une paresse se fourre le doigt dans l’œil. L’exercice, « plus compliqué que de composer, c’est presque un autre métier », consiste à gérer des rimes embrassées, tripartites et impaires qui ne se laissent pas aisément dompter. Les textes sont écrits petits, parfois en plusieurs chapitres sur de longues pages d’autres fois s’arrêtant au bout d’une dizaine de vers, complètement hors format des standards actuels. Plutôt que les amputer, il trouve manière à lâcher les alexandrins entre la vivacité du hip hop et la tranquillité du reggae ou des ondes latines dans un métissage qui se rit du fossé temporel. S’il se présentera en petite formation pour ses lives à La Cité comme aux Francofolies saint-pierroises, il s’est entouré pour ses odes d’un panel aussi éclectique que ses arrangements, d’Alex Sorrès à Nicole Dambreville en passant par Tania Boristhène ou Marie-Alice Sinaman. Jim Fortuné a su trouver dans les partenariats naturels les personnes qui allaient donner à ses titres leur caractère unique. Parmi ses soutiens et conseilleurs avisés, le regretté Serge Trouillet s’est éteint alors qu’il commençait à partager la maquette dans l’autre hémisphère. Puisqu’il est question d’anniversaire et de trépas, 2017 marquant les 120 ans de la mort de Lacaussade, le plateau de chanteurs compte bien se réunir au grand complet pour rendre un vibrant hommage au poète qui n’a rejoint la terre natale qu’en 2006 pour être inhumé à Hell-Bourg dont il décrivait les orages cacophoniques.
© Mickael Dalleau
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expo SOUS LE SOLEIL EXACTEMENT jusqu’au 5 mars
Avoir ou être un corps – politique, poétique ou utopique – ouvre un champ et un contrechamp, un ici et un ailleurs. Quand ce corps se situe « sous le soleil exactement, pas à côté, pas n’importe où », ce qu’il peut faire (voir, fabriquer, sentir, créer) n’est pas ce que peut un autre corps. C’est à la singularité des points de vue (sur le monde, sur soi-même) incarnés ici et maintenant que se consacre l’exposition collective Sous le soleil exactement, dont la commissaire est Nathalie Gonthier.
L’eau à la bouche Qu’est-ce qui mieux que la chanson éponyme de Gainsbourg pouvait mettre au diapason les œuvres de Myriam Omar Awadi, Morgan Fache, Nicolas Givran, Guillaume Lebourg, Pierrot Men, Charles Prime, Yohann Queland de Saint-Pern et Abel Techer ? Réécrite pour l’occasion, Sous le soleil exactement donne le ton à cette
exposition collective et interdisciplinaire : « il s’agit de remettre en cause/tous les formats habituels/aller vers des formes archipels ». Le dispositif performatif installé à l’orée de l’exposition met dans le bain : le visiteur est littéralement convoqué par la mise en présence du micro et du texte qui défile sous ses yeux. Que faire, sinon reprendre place, c’est-à-dire corps, ici et maintenant, sous le soleil exactement (ou sous la pluie amenée par les piètres chanteurs) ?
© Mickael Dalleau
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Pas d’échappatoire, il faut s’engouffrer. « Aller vers quelque chose qu’on ne sait pas être », comme le dit Edouard Glissant, essayiste antillais mis en lumière ici, à propos de la déportation terrifiante et pétrifiante des esclaves africains vers les Amériques qui, bien qu’incomparable avec la visite amusante et animée de Sous le soleil exactement, résonne au même diapason : la poétique de la relation, l’invitation à découvrir la terra incognita. Le tout dans un espace qui se découvre triple. C’est d’abord l’espace de l’île, qui montre ici son envers en se moquant de son endroit exotique, c’est-à-dire des clichés relatifs à l’insularité et à la tropicalité. Il faut tordre le cou à la représentation imaginaire d’un espace oublié au temps ralenti, dépeuplé d’artistes : Sous le soleil exactement donne à voir le pullulement des actes de création, proprement intempestifs, c’est-à-dire engagés dans un espace-temps spécifique et le révélant par une multiplicité de perspectives singulières. On pense à celles de Morgan Fache ou de Pierrot Men qui, au travers de leurs photographies documentaires, mettent en évidence « les problématiques d’un territoire marqué par les stigmates culturels et sociaux du colonialisme » ou « les interstices d’une vie urbaine ». On pense aussi à la série d’aquarelles Les îles de Charles Prime qui nous font découvrir une réécriture
fantasmée de la cartographie de l’océan indien, qui culmine dans son œuvre Archipels où des calques sous cloche en verre recomposent un monde alternatif à celui de Google Earth. C’est ensuite l’espace de la salle d’exposition, ce boyau visuel, sonore et même gustatif au travers duquel nous passons, entre arrêts sur image, trémoussements sur piste de slow, déclamations de textes et dégustations d’eaux au bar : ici on ne pourra être qu’en veille, puisque les injonctions à l’action fusent de toute part. Ne s’agit-il pas de ruser contre les « lieux stratégiques de l’aliénation » que fustige Edouard Glissant ? La Cité des Arts aurait pu être, à l’instar de l’école, du stade ou de la Sécurité sociale, un espace morne venu d’ailleurs, décidé par d’autres, n’offrant dès lors que la soumission et l’acceptation indolente au visiteur : mais le Banyan institue au contraire un ici où l’on est sujet, à l’instar des hauteurs où marronner. C’est enfin l’espace du corps lui-même qu’il s’agit d’habiter en éveillé et non en somnambule. Ce corps est le lieu premier, la résidence originelle et indépassable par laquelle j’habite le monde dans lequel je suis absorbé, comme le montre Charles Prime avec Point de vue du Maïdo qui présente l’originalité de montrer les visiteurs embarqués dans le paysage. Ce corps, c’est aussi cette matière en devenir qui génère des
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« Vous savez, le peuple manque » « Il n’y a pas d’œuvre d’art qui ne fasse appel à un peuple qui n’existe pas encore », dit Deleuze. Pour faire naître ce peuple qui est encore en gestation, le parti-pris des pratiques populaires n’est pas sans intérêt. L’art n’est pas une citadelle inviolable mais s’ouvre aux quatre vents du monde : le monde quotidien, d’une part, mais aussi le monde de la pensée. Sous le soleil exactement fait la part belle aux ponts entre l’art et la vie quotidienne. Les photographies de Morgan Fache appartiennent à une série instadocumentaire : Insta Kréol se constitue de prises de vue au smartphone, « instantanés de vie ». Quant à Slow, l’installation performative de Yohann Quéland de Saint-Pern, il s’agit d’une piste de danse pour un couple seul : la frontière entre l’intimité et l’exhibition, le clos et
l’ouvert, le microcosme et le macrocosme jouent à plein. Abrités sous une guirlande d’ampoules, on danse sur Loin de toi de Max Lauret ou sur Reste encore de Pierre Roselli. La bouée, huile sur toile d’Abel Techer, joue avec subtilité avec l’hyperréalisme en le truquant par des collages. Quant à l’œuvre collective Orchestre vide, elle colmate la brèche entre les grands penseurs et l’homme du commun au moyen d’une installation karaoké performative : douze interviews de Gille Deleuze, Edouard Glissant, Paul Vergès et Thomas Hirschhorn sont « ré-activées » et le spectateur est invité à jouer au philosophe, au poète ou au politicien, dans un véritable acte de personnification. Les corps ont été détruits ou plutôt anéantis (ne reste plus que la chemise rouge, qui flotte sur la chaise), et le décor lui-même est entièrement reconstruit à la mode locale. Ne reste plus qu’à s’emparer du micro, cet instrument du pouvoir, cet attribut de l’autorité, et à endosser le rôle puisqu’il est vacant. Si on a la bouche sèche, Waterworld est là, et les eaux sont des meilleurs crus. L’important est de demeurer à l’état de veille, car le dispositif du karaoké fait courir le risque du mimétisme servile, comme celui que raconte Gainsbourg dans Cargo culte. Donner corps aux corps absents de Deleuze ou de Glissant serait vain si un supplément d’âme ne venait pas s’y loger.
© Mickael Dalleau
utopies : le triptyque d’Abel Techer, Sa fille manquée, met en évidence la fabrication de l’identité au travers d’une mise en scène des différents avatars du soi, poussé par le travestissement aux confins du genre.
l’actu
Le Freak, c’est chic festival
Même pas peur
du 22 au 25 fév. | St-Philippe | Salle Henri Madoré | Gratuit
Les 7èmes années permettent au journaliste en mal d’inspiration de décliner le concept d’âge de raison. Mais dans la dimension du festival le plus barré de l’océan Indien, la raison a des tentacules et se nourrit de votre santé mentale.
L
e ciné fantastique se coltine toujours cette réputation marginale et cradoque que ses acteurs et fans se plaisent à alimenter — cf 99% des couvs de Mad Movies pleines de yeux luisants, d’interminables griffes et dent sanguinolentes — et pourtant, outre la franche marrade-pizza-bière ou le bon gros flippe à partager avec les dalons, il y a dans ce genre dégénéré matière aux allégories les plus éloquentes et sûrement plus d’humanité que dans un Godard. Mais on n’est pas là pour comparer. Quoique… Coup d’œil sur 4 films (sur les pas moins de 60 films sélectionnés par Aurélia Mengin et Nicolas Lucquet pour cette édition 2017). Et frémissons de bien plus d’amour que de jumpscares et mètres cube d’hémoglobines.
Sam Was Here 23 fév. 21h
Paumé dans un bled, Sam est l’une des pires créatures qui soit : un démarcheur à domicile. Le film arrive à nous faire croire, au fur et à mesure de son tourment, qu’un tel être possède une âme et peut inspirer la sympathie. Vous avez dit fantastique ?
Men & Chicken 23 fév. 23h
Deux frères avec quelques nets soucis comportement rencontrent le reste d’une fratrie plus chtarb qu’eux et étrangement attachante. La grosse caution fantastique du film : il parvient à montrer le boule de Mads Mikkelsen sans nous laisser la possibilité de le trouver sexy, un prodige.
The autopsy of Jane Doe 25 fév. 21h
À partir de l’autopsie d’une femme aux blessures cheloues, un père et son fils thanatopracteurs (pensez Six Feet Under) vont se retrouver dans un cyclone de tuiles de plus en plus mystiques. Le flippomètre s’affole.
Poesia sin fin 25 fév 23h
Le dernier Jodorowsky raconte l’histoire de Jodorowsky en rhabillant toute la nouvelle vague de cinéastes avec des idées esthétiques d’une remarquable ingéniosité. Rien de tel pour clore le festival tout en douceur que le retour du Jodo.
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l’actu
Je veux traiter le sacrifice d’une culture pour une autre
Opportunités du sacrifice
l’actu
théâtre
Kisa mi lé
23 fév. 19h | 25 fév. 20h | St-Denis | Théâtre du Grand Marché | 8-15€
Kisa mi lé, spectacle écrit en français et en créole ouvre les vannes identitaires et bouscule Descartes. « Je pense donc je suis » affirmait le philosophe. « Encore faut-il savoir en quelle langue je pense pour savoir qui je suis » semble ajouter Daniel Léocadie, jeune auteur et comédien réunionnais qui nous revient de Lyon. Retour en mots sur un entretien facétieux, aux portes d’une salutaire schizophrénie.
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aniel Léocadie est en pleine répétition dans l’hiver métropolitain. Dans quelques jours, il jouera seul sur scène son zistwar, pendant 58 minutes, devant un public non créolophone. Et contrairement à moi, il est parfaitement serein. Lorsque je lui demande s’il ne craint pas de parler aux murs, en proposant à un public métro le dialogue intérieur d’un réunionnais qui décide d’interroger sa langue maternelle, il s’amuse et répond par une anecdote : « Un jour, au cours d’un atelier dont les participants étaient tous de nationalité différente, nous devions raconter chacun un morceau du Petit Chaperon rouge. Finalement, lorsque j’ai raconté mon passage de l’histoire en créole, j’ai été l’un des seuls à être unanimement compris. » Une interrogation commune à tous les réunionnais, dont on se demande comment la réponse peut émerger sans raviver des haines enfouies. Que Daniel Léocadie n’ait pas peur des mots, et qu’il ne doute pas de l’universalité de sa langue maternelle, lorsqu’il s’agit de l’exposer aux oreilles profanes, est le gage de son humanisme. Mais Kisa mi lé, en dépit de sa
dimension initiatique, n’est pas un conte pour enfants. Ni un récit autobiographique, malgré la narration interne. C’est une œuvre porteuse d’une interrogation commune à tous les réunionnais, dont on se demande comment la réponse peut émerger sans raviver des haines enfouies.
Une réponse audacieuse En effet, le personnage principal de la pièce est un réunionnais confronté à sa dualité intérieure. Si Rimbaud rappelle que : « Je est un autre », Léocadie ajoute que le Réunionnais, lui, est beaucoup d’autres : « De par l’histoire j’ai à la fois la culture française et la culture créole. J’ai à la fois la langue française et la langue créole réunionnaise. Comme si deux identités se partageaient mon corps, ma tête, mes pensées. Quand on en abandonne une, que devient l’autre ? ». Or, à partir du moment où le je est fractionné, on est en droit de se demander si sa réunification ne passe pas nécessairement par un choix. Donc par un rejet. À cet égard, la réponse proposée par Léocadie est audacieuse. Car c’est bien de cet
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opportunités du sacrifice | kisa mi lé
abandon du créole au profit du français que la pièce s’engage à parler, sans verser pour autant dans les écueils manichéens ou dans la leçon de morale. Il aurait été tentant, pourtant, de faire de ce spectacle une chronique de la haine ordinaire, un manifeste vengeur mû par la loi du talion. L’auteur s’en défend : « Je ne veux pas faire une leçon indépendantiste. Je veux traiter le sacrifice d’une culture pour une autre. Or Il faut prendre les deux en charge. Comme deux enfants qu’il faut soigner avec le même amour. » Il faut interroger ses peurs pour voir le monde autrement Je ne manque pas de lui faire remarquer que sa position d’ouverture face à une langue qu’on peut considérer comme celle du colon et de l’oppresseur risque de froisser certains. S’amusant de pouvoir être appréhendé comme un artiste bisounours, il revient alors sur l’origine de cette rupture linguistique.
« Je ne juge pas les parents réunionnais qui interdisent à leurs enfants de parler créole. Finalement ce qu’il y a derrière ces questions-là, c’est la peur. On pense se protéger avec la peur. Cette attitude de protectionnisme transforme les personnes. Or, à La Réunion, on a toutes les forces pour contrer ça. Il faut interroger ses peurs pour voir le monde autrement. » Ayant pris le parti, dans l’écriture comme dans la mise en scène, de mettre le créole et le français sur un pied d’égalité, Léocadie se propose donc de mener à terme une enquête identitaire au-delà des dichotomies. Loin de penser qu’un choix est nécessaire pour être soi, il nous invite à considérer le conflit identitaire comme une opportunité d’ouverture. Bientôt de passage au théâtre du Grand Marché, Daniel Léocadie, modeste et curieux, attend son heure. Gageons que sa démarche artistique, honnête et courageuse révélera kisa nou lé : des spectateurs réunifiés ZERBINETTE
EN FÉVRIER
AU THÉÂTRE DU GRAND MARCHÉ OUVERTURE(S)
PréSentatiOn de SaiSOn + GRÈN SÉMÉ Vendredi 03 FéVrier 19.00
TROIS RUPTURES
DE RÉMI DE VOS MiSe en ScÈne OthellO VilGard | cie SOlariS Jeudi 09 FéVrier 19.00 Vendredi 10 FéVrier 20.00
L’ATTRAPE-DIEUX
CIE HUMS Mardi 21 FéVrier 19.00 Vendredi 24 FéVrier 20.00
KISA MI LÉ
DE DANIEL LÉOCADIE cie leS nOn aliGnéS Jeudi 23 FéVrier 19.00 SaMedi 25 FéVrier 20.00 du 08 FéVrier au 10 MarS | Kabaret Sat MarOn
SOSIE
exPOSitiOn de FlOre baudry / Mélanie cheVallier / MOna Shura 2 rue du Maréchal leclerc Saint-deniS t. 0262 20 96 36 lOcatiOn@cdOi-reuniOn.cOM
WWW.cdOi.re
C theatre.cdoi L tcdoi
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l’actu
Pluie d’étoiles sur Saint-Benoit concert
Madagascar All Stars
25 fév. & 1er mars 20h | St-Benoît | Salle Gramoun Lélé | 4-13€ projection
Songs for Madagascar
23 fév. 18h | St-Denis | Théâtre Vladimir Canter | Gratuit
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l’actu
Le groupe des Mada All Stars qui réunit la fine fleur des musiciens de la Grande Île va se produire pour deux dates exceptionnelles. Découverte d’un groupe qui représente l’âme de la musique malgache.
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in février, le théâtre Les Bambous ouvre sa saison en recevant dans la grande salle bénédictine - Salle Gramoun Lélé -, la dream team de la musique malgache. Erick Manana, Dama, Olombelo Ricky, Fenoamby, Justin Vali et Régis Gizavo. Chacun de ces grands noms représente à lui seul, dans son propre style, un pan de la culture musicale contemporaine de la Grande Ile. Cette réunion d’étoiles, le Mada All Stars, qui a eu lieu, il y a 7 ans, n’est pas réellement née d’une volonté commune des musiciens. Justin Vali, virtuose de l’instrument en bambou du même nom se rappelle plutôt d’une opération commerciale : « On a été rassemblés par une agence de voyages pour faire la promotion de la musique et de l’âme malgache. »
Pour autant, ce groupe n’a rien d’une simple création artificielle ou d’un empilement d’artistes de renom sans qu’une réelle volonté de partage ou d’échanges musicaux aient lieu. Bien au contraire. « C’est vraiment un projet intéressant pour nous, reprend Justin Vali. On essaye de s’adapter aux styles de chacun. On joue les morceaux des autres sur scène mais cela nous arrive aussi de faire des compositions originales ensemble pour le Mada All Stars. » Cette union sacrée artistique se veut aussi exemplaire, porteuse d’un message pour le reste du peuple de la Grande Île. « En se réunissant entre nous, on veut aussi prouver à nos concitoyens qu’il est possible de s’en
sortir en se rassemblant et en se serrant les coudes. Si la politique ne parvient pas à leur insuffler cette idée, peut-être que la musique peut le faire. » Une musique qui, en tout cas, devrait faire bouger les spectateurs réunionnais friands depuis longtemps déjà de sonorités malgaches. « Dans les années 80, quand Fenoamby venait en concert à La Réunion, le public n’arrêtait pas de bouger » se remémore Robin Frédéric, directeur du théâtre Les Bambous, toujours brûlant du feu des tournées de l’époque. Pour ce dernier, accueillir ce groupe sur l’île pour la toute première fois est un événement en soi : « C’est vraiment une chance pour nous de les avoir. Ils remplissent des grandes salles en Europe. Ils ont même joué avec Sting. » Justin Vali, de son côté, écarte le prestige d’un sourire et évoque plutôt la notion de plaisir de venir se produire dans l’Océan Indien, presque à domicile. « La Réunion et Madagascar, c’est un peu comme une grande famille. Le public réunionnais est très réceptif à notre musique. Je pense que cela s’explique parce qu’il y a des liens artistiques forts entre les deux îles. » Si vous souhaitez avoir toutes les cartes en main et découvrir l’histoire de ce groupe atypique plus en profondeur avant de vous laisser embarquer par la poésie de la Lémurie à cheval entre février et mars, la diffusion d’un film qui leur est consacré est prévue le 23 février au théâtre Vladimir Canter. DEVA
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Carte Blanche à StudioTic musique
3 & 4 fév. 21h| St-Pierre | Le Toit | prix libre
Pour ouvrir le mois des amoureux, le Studiotic convoque ses chevelures les plus soyeuses grâce au savant mélange houblon + headbangs frénétiques. Des rimes gutturales d’Approximative aux hurlements primaires de Cyatik, le vendredi risque bien d’entamer les fondations du Toit. Face à tant de testostérone, la langueur de Burning doll. Ponctuée de formidables stridences que ne renierait pas une Courtney Love dans un fugace élan de lucidité, la poupée incandescente partagera la scène avec Lost my beer qui, comme son nom l’indique, touche au plus profond des terreurs métaleuses. 1
musique
Zanmari Baré
10 & 11 fév. 15-18€ | Piton St-Leu | Le Séchoir | 8-16€
Pas du genre à sortir ses travaux au forceps, le nouvel album du maloyèr à la voix touchant les nuages est en phase finale mais commence à se faire attendre. Après avoir dévoilé ses premiers titres à la cafét du Kabardock au semestre dernier pour un public hybride — 99% d’auditeurs curieux, 1% de types venus pour sécher quelques mousses en beuglant — Zanmari Baré chantera l’intégralité d’un album en dernier cycle dans l’intimité du
Séchoir, une salle décidément taillée pour ces communions avec des ouailles attentives prêtes à vibrer au son d’une des plus belles voix du Maloya. 2
musique
Mongi Yahi Nonet
11 fév. 20h | St-Denis | Le Barachois | gratuit
La dernière fois que nous vous parlions de Mongi, c’était pour l’anniversaire de La Cerise qui lui avait laissé carte blanche durant une semaine aux airs de cabaret jazz. Déjà, il pétillait en partageant des ambitions démesurées dans lesquels les projets artistiques devaient abattre les murs qui se dressaient entre les disciplines, les différents arts mais aussi les entreprises. C’est donc poussé par ce goût pour le plus grand que grand que le doux dingue constitue son nonet jazz aux accents brésiliens et andalous avec l’objectif affirmé de pérenniser sa grosse formation. Nul doute que leurs mélodies continueront à porter haut les rêves de cet indécrottable enthousiaste. musique Kafmaron & le Kréol Orchestra : Ater la
18 fév 20h | St-Paul | Léspas Leconte de Lisle | 8-12€
Si on voulait lambiner, on se contenterait d’un copier-coller de tous les participants pour remplir pépouze les pages de ces En Bref tant le Kréol Orchestra, dirigé par un Kafmaron revenu d’un exil de trois ans de
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formations, tiendrait difficilement dans une photo de famille, même au fish eye. En même temps, il fallait au moins un retour en fanfare pour cet enfant prodigue du maloya qui a passé trois ans sous une cape d’invisibilité alors que sa voix enchantait déjà nos esgourdes. Avec Ater la, Kafmaron explore les indémodables questions existentielles mais l’originalité d’un sujet peut bien être secondaire quand il est habité d’une âme telle que le jeune homme sait en insuffler. musique
Morgane et Priya
21 fév. 20h | St-Paul | La Cerise | gratuit
À peine installées sur les bancs de l’École des Musiques Actuelles, Morgane et Priya sont déjà repérées le temps d’un atelier avec Fabio Marouvin pour leurs timbres enchanteurs. Le meilleur pianiste de l’ouest se plaît à jouer les accélérateurs de particules et accompagnera les demoiselles avec quelques musiciens sur un répertoire rock-pop Brit & US passé par un prisme soul du meilleur goût. L’an dernier, Marouvin évoquait la nouvelle garde vocale qui allait révolutionner la musique locale. Ne cherchez pas plus loin, le pianiste l’escorte. 1
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théâtre
L’attrape-dieux
21 & 24 fév. 19h | St-Denis | Th. du Grand Marché | 8-15€
Quand on l’interroge sur sa pièce, Laurent Robert est bien embêté et craint de trop en
dire, soucieux qu’il est den conserver les surprises. La première création de leur compagnie HUMS s’est faite dans un écrin de secret. Avec Thibault Pasquier, ils formeront un duo candide, perplexe face au phénomène de la croyance, à cet instant précis où elle se génère avant de se répandre comme une traînée de poudre. Pour se faire, le comédien compare le phénomène à la relation amoureuse, une entité instable et pourtant indélogeable au point de devenir une part de notre identité. 2 humour Vincent Dedienne : S’il se passe quelque chose
24 fév. 20h | St-Denis | Téat Champ Fleuri | 13-25€
Il y a une fraîcheur chez Dedienne. Une fraîcheur venue de sa bienveillance et de son indifférence à faire rire à tout prix. Son seul sur scène autobiographique prend alors les formes d’une confidence d’un ami naturellement sympathique que le comédien ascendant chroniqueur chez Yann Barthès campe à la perfection. Grand admirateur de Muriel Robin, il prend bien garde de rire avec sans jamais rire de, si ce n’est de lui-même quand il retrace son parcours de presque trentenaire un peu gauche et toujours accessible. S’il se passe quelque chose, à la manière de ses chroniques, est de ces spectacles où les bides eux-mêmes participent au capital sympathie du garçon.
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Électropicales #LeClub clubbing
25 fév. 21h | St-Denis | Cité des Arts | 15/20€
Trois ans après son passage, le label InFiné retrouve, pour son dixième anniversaire, le Palaxa Master Klub qu’il faudra désormais appeler #LeClub mais ne vous sentez vraiment pas obligés de prononcer « hashtag Le Club ». Pour l’occasion, Rone trimballe son onirisme résonnant en profondeur et s’accompagne d’Arandel et Gordon, fleuron organique du label qui vient tout juste de grossir ses rangs avec Labelle (ne vous faites pas de mal, tout le monde a déjà fait le jeu de mots (Labelle/Label), la petite bête péi qui monte et qui prouve qu’InFiné a décidément les meilleurs goûts de toute l’électrosphère. 1
musique
Thomas Fersen
24 fév. 20h | Le Tampon | Théâtre Luc Donat | 18-25€ 25 fév. 21h | Le Port | Kabardock | 20-25€
Pour son dixième album, Un coup de queue de vache, Thomas Fersen ajoute à son bestiaire de nouvelles fables animalières. Aux chiens aux chats et autres chauves-souris s’ajoutent veaux, vaches, cochons dans des chansons accompagnées d’un quatuor à cordes + un in(s)trus qui, à cordes lui aussi, désacralise l’aura du quartet. À 54 ans, l’amoureux du langage ne prend pas une ride,
sauf peut-être à chanter les effets du temps qui passe, et pose ces narrations délicates et imagées d’une voix qui semble toujours juvénile et flegmatique dans des envolées taquines. L’amusement est total et l’album, sorti le 27 janvier, ne manquera pas de trouver sa place dans nos playlists enjouées. Ses concerts, eux, se ponctuent de passages contés et autres monologues envers qu’il nous tarde d’écouter. 2
musique
Rover
3 mars 20h | St-Gilles | Téat Plein Air | 10-19€
Timothée, le prénom, mêle dans ses origines grecques honneur et dieu. Timothée Régnier — dit Rover — parvient parfaitement à honorer les standards rock des 70’s avec une voix qui confine au divin. On pense à Bowie, forcément, avant de se laisser entraîner par les courants ascendants d’une voix sensible portée par un colosse prodige, on peut s’attendre à atteindre les nues durant le concert qui nous attend au Téat Plein Air, cette salle dédiée tout entière aux expériences aériennes.
© Julien Mignot
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l’agenda février
MERCREDI 1/02
14:00 Le Port 17:00 La Saline 19:30 Ste Marie 20:00 St Gilles 20:00 St Paul 21:00 St Pierre
Kabardock Ronda. L’uni Vert 3 Brasseurs Hôtel Le Récif La Cerise Le Toit
JEUDI 2/02
17:00 La Saline 18:30 St Gilles 19:00 St Pierre 19:00 St Benoit 20:00 St Paul 20:00 St Denis 21:00 St Pierre
Le Choka Bleu Ô Ti Marché Pandora Cinéma Cristal La Cerise 20 Bertin Le Toit
VENDREDI 3/02
18:30 St Pierre L’Unikaz 18:30 Boucan Canot Kivala 19:00 St Denis Th. du Grand Marché 19:00 St Denis Le Saut de la puce 19:00 St Paul Bistrot de St-Paul 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 La Possession Oh Suzie Q! 20:00 St Paul La Cerise 20:00 St Denis Baracas 20:00 St Paul La Cerise 20:00 L’Ermitage Le Coco Beach 20:00 St Pierre L’Envers 21:00 Le Port Kabardock 21:00 St Pierre Le Toit
SAMEDI 4/02
16:00 St Denis Cité des Arts 19:00 St Gilles Hôtel Les Aigrettes 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 Grand Bois Le Zinzin 19:00 Boucan Canot Boucan Canot 19:00 St Leu Ronda. Chez Tiroule 19:30 St Denis Studio 32 20:00 St Denis Stade Jean Ivoula 20:00 St Paul La Cerise 20:00 St Pierre Rock Fish Café 21:00 St Pierre Le Toit
DIMANCHE 5/02
15:30 St Gilles les H. Chapelle Pointue 17:00 St Denis Cité des Arts
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
What’s up kidz ? William (Pop/Rock/Reggae/Jazz/Blues) Soirée Karaoké So Ouate (chanson/folk) Tournoi de tarot Réparali Kafé Choka’Z DJ Kinta (Electro) Stéphane Richez (chanson/folk) Jérémy Sans Famille Willy 1er Non Jef ! (chanson/folk) Free Jam (Pop/Rock) Blind test Rock Réparali Kafé KarmaZone (Pop/Rock/Jazz/Blues) Soirée d’ouverture : Grèn Sémé (Maloya/Séga) Mademoiselle rouge et Monsieur Black Nico Paillet Ziia (chanson/folk) Lady Fairy & the Ginger boys (Latino) Dolorès + Tricodpo LPGP (Pop/Rock) Katwaly (Reggae) Black Lou (Reggae) 50 nuances de rose (chanson/folk) What’s up dock ? 2017 Soirée rock/métal Studio Tic : Cyatik + Approximative
GRATUIT
5€
Inscription 2€
3/5€
10€ Prix libre
Le Son du Bahut Matru (chanson/folk) Koreen (Variétés) Soirée Peinture et Contes 2€ Kazz À Swing (Jazz/Blues) Hot Cotton Show Set (Jazz/Blues) Zoogo Project (Jazz/Blues/World (Musiques du monde)) Les Z’ACHarnés 10-35€ Gaël Horellou (Jazz/Blues) It’s a Kind of Magic Soirée rock/metal Studio Tic : Burning Doll + Lost My Beer Prix libre Sund’Ri Feeling (Jazz/Blues) Madame Desbassayns
5€
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
GRATUIT
février l’agenda
17:00 La Saline Le Choka Bleu Mélanz Nasyon (Maloya/Séga) 17:00 La Saline Ronda. L’uni Vert Valentin Jolicœur & sa guinguette 18:00 L’Ermitage Le Coco Beach Soirée salsa (Latino) 18:30 St Leu Le Bistrô Prof Jah Pinpin «Métodkwé» (Jazz/Blues) 18:30 Boucan Canot Kivala DJ Jack Sparrow 19:00 St Leu Ronda. Les Filaos Gilles Lauret et Sami Waro (Maloya/Séga) 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot Nayah 19:00 St Leu Ronda. Chez Tiroule Zanaka Maloya (Maloya/Séga) 19:30 La Saline Les Cocotiers Reborn (R&B/Soul/Funk/Disco) 21:00 St Leu Le Zinc Don’t disturb ze DJs : DJ Traakx & friends
MARDI 7/02
18:30 Piton St Leu Le Séchoir 19:00 St Denis Téat Champ Fleuri 20:00 St Paul La Cerise
MERCREDI 8/02
18:00 La Saline 19:00 St Denis 19:30 Ste Marie 19:30 St Pierre 20:00 St Gilles 20:00 St Paul 21:00 St Pierre
Ronda. L’uni Vert Téat Champ Fleuri 3 Brasseurs L’Unikaz Hôtel Le Récif La Cerise Le Toit
JEUDI 9/02
17:00 La Saline 19:00 St Pierre 19:00 St Denis 20:00 St Paul 21:00 St Pierre
Le Choka Bleu Pandora Th. du Grand Marché La Cerise Le Toit
VENDREDI 10/02
17:00 La Saline Ronda. L’uni Vert 18:00 St Pierre V and B 18:30 L’Ermitage Le Coco Beach 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 La Possession Oh Suzie Q! 19:00 Grand Bois Le Zinzin 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 20:00 St Denis Téat Champ Fleuri 20:00 Piton St Leu Le Séchoir 20:00 St Denis Cité des Arts 20:00 St Paul La Cerise 20:00 St Pierre L’Envers 20:00 St Paul Grotte Premiers Fr. 20:00 St Denis Th. du Grand Marché 21:00 St Pierre Le Kerveguen 21:00 St Pierre Le Toit
Madame Desbassayns Until the lions Acoustic jukebox (chanson/folk) Mademoiselle rouge et Monsieur Black Until the lions Soirée Karaoké Lindy hop So Ouate (chanson/folk) Café repaire : Evasion fiscale, le casse du siècle Improvaganza anniversaire Barbee (Electro) Matru (chanson/folk) Trois Ruptures Soirée jazz : Luc Joly & invités (Jazz/Blues) Le Toit comedy pub Donato & Lalou (World/Musiques du monde) En Transit (chanson/folk) Babalao (Latino) Kazz À Swing (Jazz/Blues) Harm’n’Blues (Jazz/Blues) Behind our Reflection + Approximative + Burning Doll TA CO DA Until the lions Zanmari Baré (Maloya/Séga) Désarmés - Le Gran Kantik Minimal Swing Orkestra (Jazz/Blues) Bourbon String Parade (Jazz/Blues/Latino) Pull up Selecta (Reggae) Trois Ruptures Jahneration (Reggae) Degadezo (Jazz/Blues)
5/7€ 17,50-33,50€
17,50-33,50€
3€
10-20€
2€ 17,50-33,50€ 15-18€ 5-12€
10-20€ 10-16€ Prix libre
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l’agenda février
SAMEDI 11/02
09:00 St Gilles les H. Village l’Eperon 10:00 Cilaos Cilaos 17:00 Le Tampon Il y a si peu... 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19:00 Le Tampon Il y a si peu... 19:00 St Paul Tsara Baie 19:00 St Leu Ronda. Chez Tiroule 20:00 St Denis Téat Champ Fleuri 20:00 St Denis Le Barachois 20:00 Piton St Leu Le Séchoir 20:00 Etang Salé Th. des Sables 20:00 St Paul La Cerise 20:00 St Denis Le Barachois 20:00 Le Tampon Luc Donat 20:00 St Pierre L’Unikaz 20:00 St Leu Yourtes en scène 21:00 St Pierre Le Toit 21:00 St Denis Cité des Arts
DIMANCHE 12/02
10:00 Cilaos Cilaos 17:00 La Saline Le Choka Bleu 18:00 L’Ermitage Le Coco Beach 18:00 St Joseph Manapany-les-B. 19:00 St Leu Ronda. Les Filaos 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19:00 St Leu Ronda. Chez Tiroule 19:30 La Saline Les Cocotiers
MARDI 14/02
19:00 St Gilles Hôtel Les Aigrettes 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 L’Ermitage Le Coco Beach 20:00 Grand Bois Le Zinzin 20:00 St Paul La Cerise 20:30 St Denis Studio 32
MERCREDI 15/02
14:00 Le Tampon 19:30 Ste Marie 20:00 St Pierre 20:00 St Gilles 20:00 St Paul
Il y a si peu... 3 Brasseurs Les Sal’Gosses Hôtel Le Récif La Cerise
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
GRATUIT
Marché Artisanal Week-end Danses Cilaos Prix variés Biscuit’ Quizz de la St-Valentin Joël Manglou (Maloya/Séga) Hatmosphère trio (chanson/folk) Scène ouverte slam Summer Tic : Klaxound, Kaïzzla, Boobz and the fisters (Reggae) 5€ Roots Oya (Reggae) Until the lions 17,50-33,50€ Mongi Yahi Nonet (Jazz/Blues) Zanmari Baré (Maloya/Séga) 15-18€ Ziskakan (Maloya/Séga) 25€ At First We Scream (Hard/Metal) Angèle Dji Quartet (Jazz/Blues) Té Sully, ousa ou sort ? 22€ Djigoni (World/Musiques du monde) Parkours NC SINA Prix libre Jahneration (Reggae) 10-18€ Week-end Danses Cilaos Prix variés Kokobass (World/Musiques du monde) Soirée Kizomba Concert soutien Manapany Festival : En Transit (chanson/folk) Uli Kunkel Nayah S.A.P (R&B/Soul/Funk/Disco) Duo de gammes (chanson/folk) Stéphane Richez (chanson/folk) Ziia (chanson/folk) Dîner de St-Valentin - 50 nuances de rose (chanson/folk) Dîner concert an lamouraz avec Gilbert Pounia et Anny Grondin 40€ Les Mardis de l’Impro MIGFY (chanson/folk) Gout-écriture Soirée Karaoké Matru (chanson/folk) So Ouate (chanson/folk) Tournoi de couinche / Réparali Kafé
8€
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CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
GRATUIT
JEUDI 16/02
10:00 St Denis 17:00 La Saline 19:00 St Pierre 20:30 St Denis 21:00 St Pierre
Cité des Arts Gayar Cité ! Le Choka Bleu Django Pandora Balaphonik Sound System (Electro) Studio 32 Ouistitisax Groove Machine (Jazz/Blues/Maloya/Séga) Le Toit Gauthier, Paradigme
VENDREDI 17/02
10:00 St Denis Cité des Arts 19:00 St Paul Bistrot de St-Paul 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 La Possession Oh Suzie Q! 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19:30 L’Ermitage Relais l’Hermitage 20:00 St Denis Stade Jean Ivoula 20:00 St Denis Téat Champ Fleuri 20:00 L’Ermitage Le Coco Beach 20:00 St Denis KTDral 20:00 Le Tampon Luc Donat 20:00 St Pierre L’Unikaz 21:00 St Pierre Le Toit
SAMEDI 18/02
10:00 St Denis Cité des Arts 15:00 St Paul Jahrdin Kréateurs Unis 19:00 St Gilles Hôtel Les Aigrettes 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19:00 St Leu Ronda. Chez Tiroule 20:00 St Denis Téat Champ Fleuri 20:00 St Leu Iloha 20:00 St Joseph Audito. Harry Payet 21:00 St Pierre Jungle Café 21:00 St Pierre Rock Fish Café 21:00 St Pierre Le Toit
DIMANCHE 19/02
10:00 St Denis Cité des Arts 17:00 La Saline Le Choka Bleu 17:30 St Leu Yourtes en scène 18:00 L’Ermitage Le Coco Beach 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19:00 St Leu Ronda. Chez Tiroule 19:30 St Gilles Bistrot Case Créole 19:30 La Saline Les Cocotiers
Gayar Cité ! Stéphane Richez (chanson/folk) SINA Nico & Les 109 (Pop/Rock) Jean-Claude T’ group (Variétés) MIGFY (chanson/folk) Fréro Delavega (Pop/Rock) Pauline Bayle «Iliade» Affair Affair (Pop/Rock) Gan Ainm (World/Musiques du monde) Le Mahâbhârata des femmes Stand’Art Duo (Jazz/Blues) Homeless Kitties (Jazz/Blues) Gayar Cité ! Omaz Bob Marely 2017 Donato (World/Musiques du monde) Koreen (Variétés) Affair Affair (Pop/Rock) Tri’Ade (Jazz/Blues/Maloya/Séga) Pauline Bayle «Iliade» So Ouate (chanson/folk) Kabaret #46 Matru (chanson/folk) Les Dingz (Pop/Rock) Dolorès Boyer ek Tricodpo Gayar Cité ! Danyèl Waro + le small band (Maloya/Séga) Animalice Soirée salsa (Latino) Nayah Lo Griyo (World/Musiques du monde) Stéphane Richez (chanson/folk) InExtremis (Pop/Rock)
Prix variés
Prix libre
Prix variés
39,50-55,50€ 12,50-23,50€
15€ Prix libre
Prix variés 5€
12,50-23,50€ 8-10€
Prix libre
Prix variés NC
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
GRATUIT
février l’agenda
MARDI 21/02
19:00 St Denis 20:00 St Denis
Th. du Grand Marché L’Attrape-dieux Téat Champ Fleuri Kréolokoz (Maloya/Séga)
MERCREDI 22/02
19:00 St Philippe 19:30 Ste Marie 20:00 St Denis 20:00 St Denis 20:00 St Gilles 21:00 St Pierre
Salle Henri Madoré 3 Brasseurs Téat Champ Fleuri Studio 32 Hôtel Le Récif Le Toit
Festival Même pas peur 2017 Soirée Karaoké Kréolokoz (Maloya/Séga) Pearl Island (Reggae) So Ouate (chanson/folk) Scène ouverte slam
8-15€ 8,50-15,50€
8,50-15,50€
JEUDI 23/02
17:00 La Saline 18:00 St Denis 18:00 St Pierre 19:00 St Philippe 19:00 St Pierre 19:00 St Denis 20:00 St Paul 20:30 St Paul 21:00 St Pierre
Le Choka Bleu Choka’Z : Orel Th. Vladimir Canter Songs for Madagascar V and B DJ Siane Salle Henri Madoré Festival Même pas peur 2017 Pandora K.A.L (Karaoké Artiste Live) (chanson/folk) Th. du Grand Marché Kisa mi lé La Cerise Jeudi de la Danse La Cerise Babalao (Latino) Le Toit Scène ouverte
VENDREDI 24/02
18:30 St Denis Ciné Lacaze 19:00 St Philippe Salle Henri Madoré 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 La Possession Oh Suzie Q! 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19:00 Le Port Th. ss les Arbres 19:30 L’Ermitage Relais l’Hermitage 19:30 St Denis Th. Vladimir Canter 20:00 Le Tampon Luc Donat 20:00 St Denis Téat Champ Fleuri 20:00 St Leu Bistrot St-Leu 20:00 Piton St Leu Le Séchoir 20:00 L’Ermitage Le Coco Beach 20:00 St Paul La Cerise 20:00 St Pierre L’Envers 20:00 St Denis Th. du Grand Marché 21:00 St Pierre Le Kerveguen 21:00 St Pierre Le Toit
8-15€
La Vierge, les coptes et moi 5€ Festival Même pas peur 2017 SINA Donato (World/Musiques du monde) Trio des Îles (Maloya/Séga) Soirée d’ouverture. Avec Tine Poppy & la Kreol groove Machine So Ouate (chanson/folk) Pat’ Jaune (World (Musiques du monde)/Maloya/Séga) 4-12€ Thomas Fersen 18-25€ Vincent Dedienne «S’il se passe quelque chose» NC Mongi Yahi Trio (Jazz/Blues) Le Conte des contes 15-18€ Jessica Persée (Reggae/Maloya/Séga) El Mélagouach (Jazz/Blues) Théâtre d’impro L’Attrape-dieux 8-15€ F. Joron + Didyé Kèrgrin ek Soul Kamayann (Maloya/Séga) 6-10€ Clensumac (Maloya/Séga) Prix libre
55
56
l’agenda février
SAMEDI 25/02
18:30 L’Ermitage Le Bénitier 19:00 St Gilles Hôtel Les Aigrettes 19:00 St Philippe Salle Henri Madoré 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19:00 St Leu Ronda. Chez Tiroule 20:00 St Gilles Téat Plein Air 20:00 La Saline La Bonne Marmite 20:00 St Denis 20 Bertin 20:00 St Leu Yourtes en scène 20:00 St Paul La Cerise 20:00 St Denis Th. du Grand Marché 20:00 St Benoit Salle Gramoun Lélé 21:00 St Denis Cité des Arts 21:00 Le Port Kabardock 21:00 St Pierre Le Toit
DIMANCHE 26/02
16:00 St Denis Cité des Arts 17:00 La Saline Le Choka Bleu 18:00 St Gilles La Voile Blanche 18:00 La Saline Varangue du Lagon 18:00 L’Ermitage Le Coco Beach 19:00 St Leu Ronda. Les Filaos 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19:00 St Leu Ronda. Chez Tiroule 19:30 La Saline Les Cocotiers
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
Gan Ainm (World/Musiques du monde) Charly Lesquelin Festival Même pas peur 2017 Joël Manglou (Maloya/Séga) Hatmosphère trio (chanson/folk) Sawyer (Pop/Rock) Té Sully, ousa ou sort ? Stéphane Richez (chanson/folk) Mongi Yahi Trio (Jazz/Blues) My Grass is Blue (chanson/folk) Kilkil (Pop/Rock) Kisa mi lé Madagascar All Stars Electropicales #LeClub Thomas Fersen Les Pony Tales (Pop/Rock)
GRATUIT
22,50€
7€ 8-15€ 4-13€ 15/20€ 20/25€ Prix libre
Le Son du Bahut AZALEE (Maloya/Séga) Ouistitisax Groove Machine (Jazz/Blues/Maloya/Séga) MIGFY (chanson/folk) Stand’Art Trio (Jazz/Blues) Fassia (World/Musiques du monde) Nayah Kiltir (Maloya/Séga) Lyzea (Maloya/Séga)
MARDI 28/02
18:00 Le Port 20:00 St Benoit
Th. ss les Arbres Manze pou lo ker avec la compagnie Lépok épik Les Bambous L’Arrestation
MERCREDI 1/03
17:00 St Paul 19:30 Ste Marie 20:00 St Gilles 20:00 St Benoit 21:00 St Pierre
Léspas 3 Brasseurs Hôtel Le Récif Salle Gramoun Lélé Le Toit
JEUDI 2/03
17:00 St Paul 20:30 St Paul 21:00 St Pierre
Léspas La Cerise Le Toit
4-13€
Festival Kriké Kraké Soirée Karaoké So Ouate (chanson/folk) Madagascar All Stars Réparali Kafé
5€ par spectacle
Festival Kriké Kraké My Grass is Blue (chanson/folk) Mademoiselle rouge et Monsieur Black
5€ par spectacle
4-13€
Prix libre
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
VENDREDI 3/03
17:00 St Paul Léspas 18:00 Boucan Canot Kivala 19:00 St Paul Bistrot de St-Paul 19:00 St Denis Téat Champ Fleuri 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 20:00 St Gilles Téat Plein Air 20:00 St Leu Le K 20:00 St Paul La Cerise 20:00 St Pierre L’Envers 20:00 St Benoit Les Bambous 21:00 St Pierre Le Toit 21:00 St Pierre Le Kerveguen 22:00 Le Tampon Le Long Board
SAMEDI 4/03
19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 St Denis Cité des Arts 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 20:00 Le Tampon Luc Donat 21:00 St Pierre Le Toit 21:00 St Gilles Le Petit Zinc
GRATUIT
février l’agenda
57
Festival Kriké Kraké 5€ par spectacle Ouistitisax Groove Machine (Jazz/Blues/Maloya/Séga) Lady Fairy & the Ginger boys (Latino) La 9e soirée du court 10,50-19,50€ SINA TA CO DA Rover (Pop/Rock) 10,50-19,50€ Lindigo (Maloya/Séga) 15-18€ Catch 22 + Les Dingz (Pop/Rock) Berjebilric (Pop/Rock) L’Arrestation 4-13€ We Believe In Dub (Reggae) Prix libre Supa Mana Double Trouble Réunion Tour (Ragga/Dancehall) 10-16€ MIGFY (chanson/folk) Koreen (Variétés) Zanfan Rev Hatmosphère trio (chanson/folk) Piaf fait son cinéma Lézarsonic (Pop/Rock) En Transit (chanson/folk)
6-12€ 15-20€ Prix libre
DIMANCHE 5/03
17:00 St Denis Cité des Arts Maloya, j’écris ton nom 18:00 L’Ermitage Le Coco Beach Soirée salsa (Latino) 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot Nayah
5€
vous trouverez dans cet agenda
176
163 concerts
60
5 19 5 15 28 40 5 46 28 4 14 3 19 2 5 2 8 1 2 4
dont gratuites
139
56
hors festivals
Le Port La Saline Ste Marie St Gilles St Paul St Pierre St Benoit St Denis Boucan Canot La Possession L’Ermitage Grand Bois St Leu St Gilles les H. Piton St Leu Cilaos Le Tampon Etang Salé St Joseph St Philippe
255
sorties
58
rubrik
dans le détail | par clotilde brière
à découvrir sur www.azenda.re L’exposition Le manifeste couleur propose une rétrospective autour du travail de K+P, binôme constitué de la styliste Karine Chane Yin et du photographe Patrice Fuma Courtis. Ils poursuivent une aventure tant éditoriale – ils sont à l’origine de l’avant-gardiste SPOON, magazine underground de photographies de mode et d’art – que créatrice ... expo
K + P : Le Manifeste Couleur
Jusqu’au 26 fév. | St-Leu | Fond Régional D’Art Contemporain | Gratuit
avec le soutien de : Région Réunion, DAC-oI, Conseil départemental de La Réunion, Ville du Port, TCO ainsi que Le Séchoir, Kabardock, SIDR, Village Titan, Il était une fois les vacances
OUVERTURE — 24 FÉVRIER 2017 — 19H WWW.THEATRESOUSLESARBRES.RE