Magazine cultivé
MARS
gRATUIT #124
du 7 au 16 mars 2017
2017 / Photo © Elena Iv-skaya / Design graphique : Rémi Engel
fe st i val j e une p ub l i c
LESAISON KABARDOCK JAN-JUIN 2017
INFOS ET RÉSERVATIONS - 0262 540 540 - MON TICKET.RE - WWW.KABARDOCK.COM
sommaire
N°124 mars 2017 Mensuel culturel 15 000 ex | Gratuit
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manzi te fait la leçon | sage comme un vernissage
Lékip
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sous les lunettes de zerbinette | les amants du vieux phare
Dir. de la publication Sandrick Romy Rédaction Antoine d’Audigier-Empereur, Manzi, Zerbinette, Karine Bod, Pimprenelle, Marie Welsch, Mike, Deva, A2L, Clotilde Brière, Lodie, Morgane Ng Tat Chung Photos Mickael Dalleau Distribution Mathias Techer, Shivam Jatoonah Impression : Graphica .
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en bref
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kabardock | mars
festival totototal aterla | 3,4,11 mars • piaf fait son cinéma | 4 mars Battle | Son of Dave Vs. Rover | 3 mars
NOUS CONTACTER
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La matraque pour tous | L’Arrestation | 3 mars
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L’éclate totale | Festival Totototal | 7-16 mars
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Rock à la buse - 11ème édition | 10-11 mars
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cité des arts | mars Symphonie en tête de chou | Francofolies | 10-11-12 mars
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kino pilé | 11 mars • radion minus sound system | 15 mars
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cinémabsurde | mars, avril, mai
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Qu’avez-vous fait de ma bonté ? | 22 mars
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funky yéménites | A-wa | 23 mars
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la chevauché ... | Carte blanche à Maya Kamaty | 23-26 mars
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Déserts contrariés | De toute mon existence | 30-31 mars
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ousanousava | 18 mars Mighy Diamond | 17, 18 mars • Hyphen Hyphen | 24 mars
théâtre du grand marché | mars Sensasounds | 10ème nuit des Virtuoses | 31 mars ; 1, 2 avril Raconte-moi : L’Amour | 30 mars • fabio marouvin | 31 mars mars 2017 ça se passe sur www.azenda.re
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manzi te fait la leçon
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Sage comme
un vernissage Après avoir titillé les circassiens, les rockeurs, les DJs, les spectacles jeunesse, les vacances à la Réunion, les programmateurs musicaux, les festivals, les auteurs puis les lecteurs de L’Azenda, j’inaugure un nouveau concept : J’irai m’emmerder avec vous. Ma première séance intitulée J’irai cracher sur vos toiles en mangeant des samoussas rances vous propose de découvrir les règles élémentaires pour démystifier ce drôle de cérémonial qu’est le vernissage et tenter de survivre dans ce microcosme de culs serrés.
Travailler votre look
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ci, tout est affaire d’apparat alors évitez de vous pointer avec vos sapes habituelles port de sarouel de toukoutoune strictement prohibé - surtout si vous habitez dans cette zone mal fagotée de la Réunion qui s’étend au sud de la Route du Littoral jusqu’à Sainte Marie. Il est vrai que la société colle une triste étiquette à l’artiste peintre – normal, ce loser n’a même pas le statut d’intermittent — qui se sent obligé de se démarquer par des fringues dépareillées et un couvre-chef ridicule alors qu’il serait tellement plus crédible en arborant un tee-shirt Mauvilac et sa calvitie naissante. Les street artists s’en sortent mieux avec leur dégaine uber cool d’Érythréens qui auraient braqué une boutique Agnès B mais il est toujours utile de leur rappeler qu’en exposant leur graffitis dans une galerie, ils perdent justement leur street cred.
L’élu est facilement identifiable : il exhibe systématiquement son ensemble chapeau-lunettes-bretelles du mec resté québlo au top de la branchitude des années 80. De votre côté, optez pour le classique jean-chemise (non florale : on n’est pas au Sakifo) car je vous rappelle que l’objectif est de ne pas trop vous faire repérer en attendant votre trophée : le buffet
Ne pas arriver à l’heure
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’est la règle absolue si vous ne voulez pas endurer les discours insipides des élus et les bredouillis de l’artiste, trop écorché et timoré pour avoir préparé une once de présentation de son travail. Le pauvre vient tout juste de clouer sa dernière toile avec ses petites mains fragiles et il se refuse de mettre un pied dans la comm’, concept qu’il vomit tellement il est contraire à sa démarche artistique. Si vous êtes amateur de stand-up, les discours des élus culturels sont un
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manzi te fait la leçon | Sage comme un vernissage
moment de grâce oratoire où le gênant flirte souvent avec le néant. Il n’est pas rare de voir une élue à la culture s’esbaudir sur le travail de tel artiste qu’elle connaît intimement et se tromper sur son prénom. Si vous voulez atteindre des sommets d’absurde vertigineux, il vous suffira de monter dans une vague ville des hauts de notre île (ça marche aussi dans une vieille ville des bas) pour un vernissage d’Art Contemporain où un élu-pantin proposera chaque année une improvisation primesautière à faire pâlir Edouard Baer. D’ailleurs, ine équipe d’éminents neurologues de la clinique Durieux serait en train de percer le mystère de toutes ses digressions et aurait isolé le neurone qui les relierait entre elles. Si vous n’êtes pas sensible au second degré, évitez ces joutes discursives qui abusent du tutoiement et du remerciement obséquieux, avec pour seule finalité de vous exclure ce cet entre-soi raffiné.
Ne pas regarder les œuvres mais lire la documentation
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n effet, les vernissages restent avant tout un haut lieu de drague et ça serait con de tenter une approche en bafouillant vos lapalissades de peintres de façade. Même si vous ne comprenez pas tout au baragouin du catalogue, dites-vous que tailler la bavette vaut mieux qu’enchaîner les coupettes, surtout que c’est pas du champagne mais cet infâme Freixenet. Il serait dommage de foirer
cet instant si privilégié avec toutes ces créatures féminines si joliment apprêtées et prêtes à discuter sans assourdissantes sonorités. En revanche, méfiez-vous des soirées intitulées after-art-work qui ressemblent à de vulgaires rendez-vous culturels où trois pauvres croûtes orneront les murs de ce nouveau lieu saint-gillois en quête de publicité et où vous devrez payer vos mojitos et subir une électro lounge éculée. Voici quelques formules que j’ai piquées à des baratineurs de galeries, fans de Casanova et de Radio Nova : je trouve cela singulier, déroutant, remarquable, fascinant ; la palette de couleurs est subtile ; la composition éclatée, harmonieuse, intrigante, etc. Cette base lexicale vous permettra de ne pas commettre d’impairs et avec un peu d’entraînement, vous oserez des envolées du type « Je suis hyper en phase avec sa façon d’exprimer l’isolement, c’est complètement post-moderne et ça s’inscrit totalement en tête de la nouvelle vague réunionnaise ». Avouez que ça change de vos premiers balbutiements à base de « Ouais, le gars a fait un cercle jaune et un triangle bleu quoi » qui convenaient si bien aux premières expos de Kid Kréol et Boogie.
Échanger avec l’artiste
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e tombez pas dans le cliché de ces visiteurs qui s’extasient devant les œuvres marquées d’une pastille rouge en claironnant : « Ah mais non euh ! C’est CE tableau que je voulais m’offrir ». Cette
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tentative de gratification pour pas un rond est bien connue des artistes alors cessez de vous ridiculiser. Ah oui, au fait, dans ces milieux, on n’achète pas de l’Art mais on se l’offre. La pastille rouge ne veut pas dire que l’œuvre est en soldes, gros naze, mais tu peux user de flagornerie pour tenter de négocier le prix car la majorité des plasticiens – comme leur nom l’indique – restent des recycleurs de plastoc pour la CINOR. Rares sont ceux qui sont cotés alors je vous suggère de prolonger vos marchandages lors de cette cérémonie inverse du vernissage : le finissage. Ce concept en vogue est surtout un appel au secours (populaire) du commissaire qui n’a pas vendu le tiers des toiles de son poulain. C’est surtout l’occasion de finir les dernières boutanches et de consoler l’artiste qui s’épanche. Je sais c’est pas très glorieux mais ce gouzou ira tellement bien dans la chambre de votre morveux.
Ne pas suivre les conseils d’un profane
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our déblatérer de telles énormités, j’ai forcément passé du temps dans ces lieux décriés mais ma vision de gratte-papier néo pique-assiette n’est pas très honnête. En effet, le vernissage est la seule occasion de pouvoir acquérir l’original d’un artiste que l’on piste et je reconnais avoir pris beaucoup de plaisir ces dernières années à papillonner de vernissages en vernissages les jeudis ou vendredis soirs.
La capitale dionysienne peut se targuer d’avoir une rue de Paris dynamisée par ces beaux lieux institutionnels d’expositions et le néophyte trouvera dans ses errances de début de soirée un biais de socialisation et d’évasion original avant de rejoindre le brouhaha stérile du carré Cathédrale. [ndlr : pour y boire au Pardon ! du proprio des rades du coin qui a le bon goût de boycotter ton Azenda] Dans cette optique, je vous recommande vivement le vernissage Rock & BD (2ème édition), le vendredi 10 mars, à la Cité des Arts. Y’aura plein de sublimes affiches de groupes rock imaginées par des dessinateurs talentueux et l’ambiance sera résolument détendue avec des œuvres proposées à des prix tout à fait abordables. Dans le même esprit de connerie et d’uchronie (l’auteur revisite l’Histoire de façon fantaisiste), bloquez la date du 13 avril pour le vernissage aux Archives Départementales de cette brillante exposition intitulée INcyclopédie du continent réunionnais, ou la vérité sur la Réunion d’avant 1946 d’après des sources d’archives inédites, par Charles Panon de Cimendef. Vous découvrirez notre île du temps où elle était encore un gigantesque continent avec une toponymie héritée de colonisations fantasques. L’iconographie est remarquable, le point de vue historique très malin et les légendes sont aussi drôles qu’un best of du Gorafi.
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un bouquin passé sous les lunettes de zerbinette
Les Amants du vieux phare Où ta Zerbinette reçoit une sympathique leçon de vie sur le couple et ses turpitudes.
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évine Baraka, la jeune auteure réunionnaise de ce roman, n’est guère cachotière. Dans sa biographie, elle s’avoue volontiers de nature secrète et réservée. Une indiscrétion qui a tout pour plaire. Côté couverture, la superbe photo du phare de Sainte Suzanne, combinée au titre romanesque par essence : Les Amants du vieux phare hameçonnent l’œil du lecteur aussi efficacement qu’un nouveau roman de Nothomb un jour de rentrée littéraire. Ajoutons que la donzelle est publiée aux éditions Bout d’Emoi, ce qui constitue, côté com, un parcours sans faille. Venons-en à l’intrigue, relativement simple. Dans une narration à la première personne, Laurent nous raconte son pittoresque ordinaire. Responsable des visites du phare de Sainte-Suzanne devenu monument historique à l’ère du tout informatique, ce quadra retraité aime la tranquillité. En réalité, cet emploi au phare est une retraite qui le protège d’un mariage qui se délite, d’une famille qui l’oppresse, de souvenirs qui le hantent. Bref, Laurent est en pleine crise de
la quarantaine. Voilà que la vie, facétieuse, met sur son chemin Élowen, fantasque tentatrice amatrice de légendes et de galipettes. Evidemment, ces deux-là finissent par «se frotter la couenne», comme le dirait Rabelais, à qui on ne la fait pas. Certes le scénario de l’homme que la routine pousse à fricoter hors du nid est un clinquant cliché. De fait, les dialogues frisent la niaiserie. Mais l’intérêt du roman est ailleurs. Réservée donc fine observatrice des petites barbaries du quotidien, Kévine Baraka esquisse, avec une cynique simplicité, un tableau souvent grinçant de la famille réunionnaise. Une filiation lourde d’hypocrisie, d’intolérance et d’ennui. À bien y regarder, sa peinture de la vie de village a une portée intemporelle et universelle. La chute, pleine de sagesse et d’acuité, est étonnante pour une si jeune romancière. Un roman acide, mais finalement réconfortant qui mérite de faire du bruit. Kévine Baraka, Les Amants du vieux phare, Éditions Bout d’Émoi, 143 p
du 7 au 16 mars 2017
2017 / Photo © Elena Iv-skaya / Design graphique : Rémi Engel
fe st ival je un e p ub lic
CONCERT ANIMÉ
NOUVEAU CIRQUE
Photo © Amanda Russel
Photo © Fred Theys
JAMIE ADKINS
MOON ARTY
Mi-Charlot, mi-acrobate, Adkins met en mouvement la quête désopilante d’un petit bonhomme malchanceux pour se faire entendre des autres.
Un spectacle de BD-concert dessiné pour voyager entre La Réunion et les Comores : une jolie façon d’apprendre à comprendre les autres.
CIRCUS INCOGNITUS
THÉÂTRE
RÊVES D’AILLEURS
THÉÂTRE
Photo © Bouftang
Photo © Sergio Grondin
COMPAGNIE LA BAGASSE
SERGIO GRONDIN
Les diables des Mardis de l’Impro devront produire sur scène un conte qui obéira aux fantaisies dessinées juste avant par les enfants. Ça promet !
Entre théâtre, chanson et vidéo, un récit alternant suspense et bouffées de joie pour mieux nous parler du difficile passage à l’âge adulte.
DESSINE-MOI UN CONTE
COMPAGNIE KARANBOLAZ
EN ATTENDANT DODO
DANSE / PARKOUR
CINÉMA
Photo © Pascale Hecquet
LA FONTAINE FAIT SON CINÉMA
PROGRAMMATION : YABETTE Six petites perles de cartoons, inspirées ou non des fameuses fables, dans lesquelles les animaux semblent tenir le premier rôle.
Photo © Joffrey Le Piquet
NEW GRAVITY / JÉRÔME BRABANT
EMERGENCY en décentralisation La musique de Bach et Vivaldi d’un côté et, de l’autre, la fougue athlétique d’un jeune collectif de parkour.
TOTO GRATOS UP CYCLING 974 LDD MAIS OÙ EST DONC ORNICAR ?
Photo © Up Cycling 974 LDD
TEAT CHAMP FLEURI – LA GALERIE EXPOSITION jusqu’au 16 mars
TEAT CHAMP FLEURI ATELIERS GRATUITS
MY PHOTOSHOW
CONCEPT BY JEAN CHRISTOPHE MAZUÉ
INITIATION AU PARKOUR
Animée par New Gravity
NOU JOU
LE JARDIN DES SONS RECYCLÉS LES CLOWNS D’ÉCLATS DE L’ÎLE LA BIBLIOTHÈQUE ÉPHÉMÈRE + LES ATELIERS CRÉATIFS
DESSINE-MOI UN PERSONNAGE / UN LIEU micARTdo Tous les détails sur www.TEAT.re
Photos © Up Cycling 974 LDD, jean christophe mazué, Clement Jung, DR, DR, DR, DR, DR, Up Cycling 974 LDD
LÉGOS GÉANTS & JEUX LONTAN
TOTO PRATIQUE SPECTACLES À PETIT PRIX
PASS TOTO TOTAL JOURNÉE
Tarif unique 6 €
Profitez des 3 spectacles du jour !
15 € au lieu de 18 €
TEAT CHAMP FLEURI 14h
16h
18h
Samedi 11 mars
JAMIE ADKINS
MOON ARTY
COMPAGNIE LA BAGASSE
Mardi 14 mars
COMPAGNIE KARANBOLAZ
MOON ARTY
JAMIE ADKINS
Mercredi 15 mars
JAMIE ADKINS
LA FONTAINE FAIT SON CINÉMA
COMPAGNIE LA BAGASSE
LA FONTAINE FAIT SON CINÉMA
COMPAGNIE KARANBOLAZ
JAMIE ADKINS
Jeudi 16 mars
NEW GRAVITY / JÉRÔME BRABANT en décentralisation dans les quartiers de la SHLMR Mardi 21 mars à 14h30 Les Bons Enfants – Rue Jean Albany à Saint-Pierre Mercredi 22 mars à 14h30 Aquarelle – 19, Avenue du Docteur Raymond Vergès à Saint-Louis
POINTS DE VENTE EXTÉRIEURS Fnac Le Port, Sainte-Marie Agora Saint-Pierre Office de Tourisme Saint-Gilles-les-Bains TEAT Champ Fleuri | TEAT Plein Air
@theatreunion
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© Sandrine H. Delisle
© Sergio Grondin
en bref
Piaf fait son cinéma
comédie musicale
4 mars 20h | Le Tampon | Théâtre Luc Donat | 15-20€
Teddy Iafare-Gangama aterla contes 3 mars 18h | La Montagne | Bibliothèque | Gratuit 4 mars 15h | Bras Panon | Médiathèque | Gratuit 11 mars 20h | St-Gilles | Téat Plein Air | 8-15€
Après un très doux Isi anndan qui explore poétiquement les effets du passage du temps, Teddy Iafare-Gangama développe Aterla, la deuxième partie d’un triptyque qui oscille entre rock et fonnkèr en dressant un panorama déliquescent de nos sociétés. Mais plutôt que s’arrêter au constat facile du monde pourri, le poète malbarais pose les prémisses d’un espoir avec la ferme intention de ne pas fustiger dans le vent mais d’inciter à la révolte, ou du moins de ne pas jouer le jeu de la surconsommation, un acte de désobéissance civile qu’il estime nécessaire. Orfèvre des puissantes clameurs qui sinuent entre les limbes, le conteur militant originaire de l’Éperon convoque autant le maloya que le funk, le créole réunionnais et le français, pour dresser des atmosphères saisissantes avec des mots qui touchent toujours en plein cœur.
À l’heure où les hologrammes permettent de marketer une carrière posthume à Mike Brant, Cloclo, Dalida et Sacha Distel, à l’heure où ils permettent de démultiplier les candidats du Front de Gauche, voilà qu’Édith Piaf débarque sur la scène réunionnaise plus de 54 ans après sa mort dans un projet casse-gueule aux côtés de Sébastien Payet et Nicole Dambreville. Cette dernière campe le rôle d’une fan de la Môme, collectionneuse de sa moindre dentelle qui se projette dans la vie de son idole jusqu’à la tutoyer. Au moins aussi admiratif que la protagoniste, le metteur en scène Jean-Luc Chennery n’en est pas à son coup d’essai quand il s’agit d’explorer les facettes de la Piaf puisqu’il était déjà derrière Piaf, tu koné ? et d’Un parfum de Piaf, déjà avec Nicole Dambreville, qui se jouait en 2014. Entre cette relation longue durée avec l’une des plus belles voix de la chanson et des arrangements signés Alex Sorrès et Alain Técher, on se prend à rêver que la quinzaine de titres remaniés pour l’occasion, malgré l’intégration de la kizomba bien trop in pour être honnête, participent effectivement à un beau moment de comédie musicale péi.
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é à Winnipeg au Canada à la fin des années 60, biberonné à l’harmonica, Benjamin Darvill cultive la blue note depuis toujours. Installé au Royaume Uni, il s’essaye à la polyvalence musicale au sein du groupe Crash Test Dummies avant de se lancer en solo en 2000. Se succèdent sept albums autoproduits, qui ne sont que la partie émergée de l’iceberg : Son of Dave, c’est sur scène que ça explose, dixit le fanclub. En tout cas c’est ce que promet la très vintage pochette de son dernier opus.
parce que c’est un one-bluesman band On est toujours un peu curieux de découvrir comment un type tout seul sur scène s’y prend pour retourner une salle. Ceux qui l’ont vu en 2008 s’en souviennent encore. parce que c’est joyeusement oldschool Le concept de couvrir un siècle de musique en reprenant des titres de Slim Harpo à Daft Punk en passant par Technotronic nous semble d’une exquise audace. Pump up the jam revisité à l’harmonica et au beatbox ? On en frétille déjà. parce que ça sera fun On veut du léger, du festif, de la bonne humeur. Et les airs d’Al Capone goguenard du bonhomme nous en promettent une belle tranche. parce que ça sera frais En cet été hostile, on n’a rien contre profiter de la fraîcheur du Kabardock Café.
Bon alors c’est vendredi, on se ferait bien un bon concert dans l’ouest. ça tombe bien, le Kabadock et le Téat Plein Air programment du beau
bluesman déjanté Son of Dave
concert
3 mars 21h | Le Port | Kabardock | 10/15€
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linge : du genre qui vole au vent et ne se découvre pleinement qu’en live, brut et sans dentelle. On choisit qui ?
tendre colosse concert
Rover
3 mars 20h | St-Gilles | Téat Plein Air | 10/19€ 1ère partie : Grèn Semé
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ils d’expatriés, Timothée Régnier passe une partie de son enfance à New York avant de partir monter un groupe punk au Liban, d’où il finit par se faire expulser. S’ensuit une période d’errance entre Berlin et la Bretagne maternelle, qui lui inspire un premier album encensé par la critique. La trentaine accomplie, Rover achève la promo de Let it glow, un deuxième album nominé aux Victoires de la Musique 2016. Seul en studio, il s’accompagne sur scène d’une équipe taillée à sa démesure. parce que c’est un self made man inspiré
On a écouté son tube Aqualast, pour voir, et on se l’est repassé en boucle en reniflant. Le très seventies Let it glow, avec son long passage de basse, laisse présager un live aux arrangements gouleyants. parce que c’est délicatement seventies La voix de Rover va du battant des lames au sommet des montagnes. On y croise Bowie, Bashung, Lennon, Cobain, etc.. autant de fantômes infusant une douce nostalgie. parce qu’il méritait les victoires Une double nomination aux Victoires de la Musique pour un musicien autodidacte qui compose et joue toutes les pistes en studio nous semble un argument suffisant. parce que ça sera sous les étoiles Un concert sous les étoiles, au Téat Plein Air, c’est un privilège péi dont on ne se lasse pas. textes : karine bod
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© DR
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La matraque pour tous THÉÂTRE
L’Arrestation
3 mars 20h | St-Benoît | Les Bambous | 4-13€
Entre interpellation musclée à Aulnay-sous-Bois et les présidentielles qui arrivent à grands pas ; le théâtre nous rappelle une fois de plus son rôle majeur dans le décryptage de l’actualité. Mais attention : pas de leçon de morale ici, c’est bien une comédie ultra grinçante que nous propose Mario Batista.
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crite en 2009, l’histoire de L’Arrestation ne fut pas sans accroc. Après avoir foiré la première mise en scène (ça arrive et c’est beau d’avoir l’honnêteté de le reconnaître), Mario Batista et son acteur Ricky Tribord remontent entièrement le spectacle lors d’une résidence en Guyane qui les couronne de succès. Avec plus de 50 représentations au compteur, la troupe de la Compagnie Strapontine nous présentera un spectacle bien huilé qui a cartonné aux Antilles, en Guyane et à la capitale. C’est avec cette pièce que Batista passe de l’actorat à la mise en scène où il peut détricoter ses sujets de prédilection : la jeunesse, le pouvoir, la faillite culturelle. Parmi ses créations, Langue fourche pose, en un monologue, le mal de reconnaissance d’un jeune issu
de l’immigration. Une problématique dont, en tant que fils de la première génération portugaise, l’auteur se sent proche. Ici, il nous propose un tête à tête entre un mec et un flic, une discussion sur le pouvoir et ses abus qui joue avec les clichés en évitant les écueils du manichéisme. Dans L’Arrestation, Batista assure qu’il n’y a ni gentil ni méchant : « Moi je ne fais pas de la morale, je ne fais pas de la politique. Ce n’est pas mon métier ». Chacun pourra s’identifier dans les propos du flic ou du mec, dans leurs préjugés et dans leurs représentations. Le sujet est brûlant et le langage de haut vol. D’ailleurs, après avoir été jouée devant des publics classiques, des scolaires et des prisonniers, la pièce, programmée en gendarmerie pour divertir les troupes, a dérouté les militaires par son thème. L’objectif est atteint : la comédie bouscule et incite à l’autodérision. En ces temps troublés, où chacun est amené à réfléchir pour savoir quoi mettre dans l’urne lors du vote fatidique de cette année, ceux qui essaient de critiquer le système actuel avec lucidité, intelligence et sans violence, en conservant optimisme et amour de la vie, sont une planche de salut. pimprenelle
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Critiquer le système actuel avec luciditÊ, intelligence et sans violence. Une planche de salut
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Il est le dieu des petits riens. Ses prouesses tiennent à un bout de ficelle.
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L’éclate totale festival
Totototal
Du 7 au 16 mars | St-Denis | Téat Champ Fleuri | 5-15€
Parfois, ça vaut vraiment le coup d’emprunter un gosse. Fais vite. Objectif Mars pour dix jours d’exubérance artistique au Téat Champ Fleuri, une quinzaine de spectacles et activités de tout poil, du cirque au théâtre en passant par la danse, l’expo. Des places à six euros pour des spectacles dingos. Cours au Toto. Allez. Banco.
voir la programmation détaillée pages 9 à 12
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onc, tu as trouvé un enfant. Dans ta poche, le pass à 15 euros, pour voir les trois spectacles journaliers au menu. Et maintenant, l’embarras du choix. Respire, et suis-moi. D’abord, les incontournables. À savoir, côté gratuit, les jeux lontan pour patienter entre les spectacles, la bibliothèque éphémère et ses hôtesses merveilleusement patientes, les affolantes dégustations de chocolats mascarins et le mythique photoshow, mieux que le pola de Disneyland. Déjà, c’est bien.
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Ensuite, Adkins paraît et les objets s’animent. Sa grâce surprend. Sa précision subjugue. Il est le dieu des petits riens. Ses prouesses tiennent à un bout de ficelle. Comme chez les plus grands, la difficulté technique disparaît derrière la facétie des mimiques. Ancien trublion du cirque du soleil, Adkins a délaissé les superproductions pour un spectacle intimiste. Tu y retrouveras l’essence brute d’un cirque funambule débarrassé des scories commerciales. Bref génial. Côté Toto local, c’est bien aussi. De la BD concert plutôt atypique. Voilà le topo : le dessinateur Fred Theys et le musicien Mounawar sont sur un plateau. Personne ne tombe à l’eau. À part les clichés racistes et xénophobes. Rêves d’ailleurs, c’est cinquante minutes pour gratter le papier, la guitare et les consciences autour des questions de l’émigration et des inégalités. Ludique et thérapeutique. Bref, fantastique. © Francesca Torracchi
Mais ce qui t’intéresse soyons clairs, ce sont les nouveautés. Je ne vais pas tergiverser, la star de la saison, c’est sans doute Jamie Adkins, et son Circus Incognitus. Imagine-toi un clown muet qui serait la réincarnation de Charlie Chaplin et de Buster Keaton, inspiré (de son propre aveu) par Bugs Bunny. Quoi de neuf docteur ? Eh bien sur scène déjà, oublie les flonflons et la piste aux étoiles. Une vieille malle, deux échelles, quelques balles blanches, un chapeau de feutre. Et, en musique de fond, le poignant piano qui prend aux tripes.
Finissons par deux cerises sur le plateau. Jamais vu de théâtre d’impro ? Laisse tomber les moutons et Dessine-moi un conte. Avec la compagnie La Bagasse, ton rejeton va fabriquer une histoire en direct, encadré par les zozos des mardis de l’impro. À moins qu’il ne préfère le conte schizo En attendant Dodo, la création acide et hilarante de Sergio Grondin, jouée par la Compagnie Karambolaz. Et pour terminer, une confidence. Si comme moi tu associais le nom de ce festival au personnage des blagues idiotes racontées par les moins de six ans entre deux carambars, revois ton swahili. En Bantou, «Toto» veut dire «enfant». Sans blague. zerbinette
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la buse de rock est bon pour la santé 4 type
Rock à la Buse - 11ème édition
© Blaise Arnold
10 & 11 mars 20h | St-Denis | Cité des Arts | 10-18€
Porté depuis l’origine par Papa Ours* et Mafalda* appuyés d’une clique d’alcoolytes bénévoles, le festival Rock à la Buse, né les pieds dans le sable de la ravine éponyme, a réussi son transfert sur le béton de la Cité. Et fête par la même occasion sa onzième édition, ce qui en fait mine de rien un des vétérans des festivals péï.
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u coup, on tient cette fois la réponse à la lancinante question des Garçons Bouchers « La bière, qu’est-ce qu’elle a fait de moi la bière ? » : ben ça conserve, mon gars.
à la connexion avec des rivages plus ou moins lointains comme en atteste la dernière compilation Maudit Tangue en date (Australie, Afrique du Sud, Inde, Madagascar…).
Même le moins perspicace d’entre vous l’aura compris, on parle de rock. Ce qui, vous le savez aussi, veut tout et rien dire. D’ailleurs, les frontières stylistiques comme géographiques, la bande du Rock à la Buse s’en fout pas mal et, tout en défendant la création réunionnaise d’obédiences diverses, œuvre ardemment
Ils enfoncent donc le clou avec cette nouvelle mouture. Côté Réunion, ce sont KilKil et les Tukatukas qui officieront. « Tropical synth free punk » pour l’un (bim !), punk rock méchamment efficace pour l’autre (bam !), tous deux portés par des frontwomen aguerries. Un pas de côté vers la Grande Ile avec le
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Pour l’image, c’est la fidèle équipe du Cri du Margouillat qui s’y colle, avec une formule « concert dessiné » qui fait ses preuves depuis plusieurs éditions. C’est simple : pendant qu’un groupe joue, un ou plusieurs dessinateurs interviennent en direct, le tout diffusé sur grand écran en fond de scène. On a le souvenir de belles passes d’arme, comme Tanquerelle / The Slash Dogs, pour ne citer que ceux-là. Dans la foisonnante offre culturelle du weekend, pas sûr que l’alchimie rock et BD à la Cité des Arts soit la moins propice aux belles découvertes… mike
* Les prénoms ont été modifiés, par respect pour leurs familles.
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T’en veux de l’exotique ? Tiens, voilà les Wanton Bishops 3 qui, depuis Beyrouth, viennent nous servir leur blues-rock-garage orientalisé avant une belle tournée en France et dans le Monde autour. On les aurait aimés en formule trio pour pouvoir les appeler les Wanton Three, tant pis… Tête d’affiche s’il en est, attendus depuis belle lurette en terre réunionnaise, les parisiens de Frustration 4 réussissent l’exploit de recueillir les louanges des punks à chiens de rondavelle et des plus hautes instances du Séchoir, ce qui couvre globalement tout le spectre de l’élégance contemporaine. Ça sent bon les 80’s, post punk et synthétique, avec comme une urgence de ne pas se prendre au sérieux. Immanquable, évidemment. Voilà pour le son.
© Rija Solo
retour de la sensation The Dizzy Brains 1 from downtown Tana. Encore plus à l’ouest, le power trio féminin de Pretoria, Cortina Whiplash 2 , avec sa charismatique chanteuse-bassiste Loandi, revient faire fondre les velus. Qui en redemandent.
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S’il vous faut des raisons supplémentaires de venir traîner vos converses à la Cité des Arts les 10 et 11 mars, en voilà deux, ni plus ni moins : Vendredi 10 mars à 19h, vernissage de la 2ème édition de l’expo ROCK & BD. Piloté par le dessinateur Hippolyte, le projet avait pour intention d’éclater les codes de l’affiche rock, et de fantasmer des affiches de concerts mythiques qui n’ont jamais eu lieu, mais qui auraient pu exister à La Réunion. Gros succès amplement mérité l’année dernière, et
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c’est reparti avec de nouvelles affiches et de nouveaux auteurs. Samedi 11 mars de 13h à 18h, le Cri du Margouillat – encore eux – organise le Marg Bazar, grande braderie gratuite de BD et vinyles. L’occas de dénicher la perle rare, de vider son grenier, ou au pire de boire un verre en attendant le début des concerts.
Société Publique Locale Territo’Arts 23 rue Léopold Rambaud 97490 Sainte-Clotilde 0262 92 09 90
contact@citedesarts.re www .citedesarts.re www .billets-cite.re
Musique Arts visuels Spectacle vivant Festivals
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Au début, on ne sait pas vers quelle chanson on va puis, soudain, les visages s’illuminent © DR
Symphonie en tête de chou festival
Les Francofolies de La Réunion
10 & 11 mars 18h | 12 mars 16h | St-Pierre | Ravine Blanche | 26€/jour — Pass 3 jours 70€
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Pour sa première édition, le festival des Francofolies réunionnaises ouvre le bal avec un projet chargé d’émotions : Jane Birkin chantant les œuvres d’un Gainsbourg sur les envolées symphoniques de l’Orchestre Régional de La Réunion. Rencontre avec celle qui renouvelle les œuvres de son amant terrible.
Ça fait cinquante ans que je chante Gainsbourg, ça fait 25 ans qu’il est mort.
S
i son accent british et ses approximations grammaticales ont résisté à cinq décennies de vie en Hexagone, la voix de Jane Birkin, elle, se révèle perméable. À l’essorage, cette voix ruissellerait de litres de tendresse, de mélancolie, de toute une palette de sentiments dont elle s’est imprégnée au fil d’une carrière de comédienne, de chanteuse, de muse. Dans les premières résultats Google, à la première définition de « muse », on peut lire : « Exemple : Jane Birkin fut la muse de Serge Gainsbourg ». Si vous l’aviez oublié, le couple fut à ce point iconique. Les récits mythologiques ont souvent relaté la tourmente de l’artiste dont la muse lui a été arrachée. Depuis le 2 mars 1991, on assiste à son contraire : que reste-t-il quand l’inspiratrice lui survit ? Elle puise dans son œuvre, se le réapproprie et le réactualise. Selon l’anglaise, de simples reprises n’auraient pas été à la hauteur de celui qui s’échinait à se renouveler sans cesse au point de bouder ses anciennes mélodies. « Parmi les plus grands, raconte Birkin en énumérant un aréopage glorieux constitué de Brassens, Brel, Ferré et Trenet, Serge doit être le plus moderne de tous. Il n’est pas resté à La Javanaise, il avait
des périodes bleue, rouge, cubique. Il voulait épater la jeunesse, c’est ce qui lui a permis d’écrire Aux armes, etc. »
LES MÉTAMORPHOSES En 1999, avec le violoniste algérien Djamel Benyelles du groupe Djam and Fam et d’autres musiciens arabes, elle chante Arabesque qui reprend le répertoire de son amant terrible en le plongeant dans le prisme des musiques orientales. Déjà, s’articule la signature de ces métamorphoses, les titres louvoient autour de leur thème, parant la chanson d’origine jusqu’à la rendre méconnaissable. Avec Birkin Gainsbourg le symphonique, la démarche est semblable. Dans les mains du compositeur Nobuyuki Nakajima qui l’accompagne en tournée, les morceaux prennent le temps de se dévoiler dans un jeu de subterfuges et de fausses pistes. Ils n’épousent pas directement les partitions des Dvorak, Beethoven ou Chopin dont Gainsbourg s’est inspiré. « Au début, on ne sait pas vers
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symphonie en tête de chou | Francofolies | gainsbourg symphonique
quelle chanson on va puis, soudain, les gens se rendent compte que c’est celle-ci ou celle-là, et leurs visages s’illuminent. » Un exercice qui, pour phénoménal qu’il est, s’avère d’une exigence extrême. Seul le compositeur japonais la suit de scène en scène. Au fil de la tournée, ils rencontrent sur place un orchestre qui a reçu les partitions en amont et s’est entraîné de son côté mais n’ont que deux jours pour répéter au grand complet un spectacle de deux heures qui requiert la plus grande concentration. « Vous pouvez vous tromper avec des musiciens quand ils sont quatre ou cinq. On se rattrape toujours, on se fait des clins d’œil et on repart, c’est pas grave. Même si, pour moi, ça a toujours été très grave. Je suis toujours très stressée parce que ce sont les mots de Serge. »
EN TOUTE SIMPLICITÉ Si le dispositif est lourd, Jérôme Galabert, qui ne cesse de stimuler son goût du défi en ajoutant l’aventure des Francofolies à celle d’un Sakifo dont les preuves ne sont plus à faire et d’un Zakifo qui fait vibrer le public sudafricain, partage son enthousiasme : « J’aime beaucoup cette histoire à plus d’un titre. D’abord, son contenu est beau et intéressant. On a affaire à un monument de la chanson française incarné par une de ses muses. Et laquelle ! Ensuite, elle permet de faire le lien avec les artistes d’ici sur un projet valorisant les savoir-faire et ambitions potentielles de notre territoire. »
Après s’être assuré de la faisabilité et de la liberté de chacun pour mener une véritable collaboration, l’engouement s’est propagé en traînée de poudre au sein du Conservatoire à rayonnement régional qui célèbre ses trente ans cette année. Le Gainsbourg Symphonique a toute sa place pour ouvrir une saison qu’ils annoncent exceptionnelle et marquée par ces hybridations classico-folk puisque, deux semaines après Birkin, c’est Maya Kamaty qui collaborera avec l’Orchestre de la Région Réunion (voir pages 42-43). « J’aime ce projet car il se fait avec beaucoup de simplicité, de l’entrain dans un laps de temps très court. Et je sais la valeur qu’ont ces types de rapport » conclut le directeur du Sakifo. Pour lui, la fluidité d’organisation du Gainsbourg Symphonique est symptomatique de ces Francofolies péi puisque, à l’origine de leur extension réunionnaise, se trouve une amitié avec Gérard Pont, le directeur du festival de La Rochelle. Il a suffi d’un « Vas-y, tope-là » sur un arrangement qui laisse une belle marge de manœuvre à l’équipe des Francos, désireuse de toucher un public large. Jane Birkin me décrit le succès déjà rencontré pendant les six mois premiers de cette tournée symphonique dont le public s’étend sur trois générations. Mais ce qui l’émeut tout particulièrement c’est son impact sur le tout jeune public, celui-là même qui obnubilait le chanteur qui disait pratiquer un art mineur pour séduire les mineures. « Serge, c’était un éternel adolescent. Il aimait choquer et était formidablement romantique en même temps. »
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INONDER LE MONDE D’ART De fait, Birkin aimerait transporter le symphonique là où on ne l’attend pas. Dans les quartiers à qui la culture avec un grand C tourne le dos, « là, où les jeunes ne connaissent pas plus la musique que moi », précise-t-elle. Mais elle donne aux arts une dimension salutaire. Après le décès de sa fille, Kate Barry, elle raconte s’être réfugiée dans les cinémas trois fois par jour : « On a tous besoin de s’échapper, quand on est très très triste. Pour moi, c’était une échappatoire. Si ça l’est pour moi, pourquoi est-ce que ça ne pourrait pas l’être pour les autres ? » Alors elle s’imagine en ministre de la culture dont la mesure phare consisterait à sortir l’art des musées, faire fleurir des copies de peintures et de sculptures dans le quotidien des gens. « Quand on veut toucher les œuvres au Louvre, il y a toujours un gardien pour vous siffler. Alors qu’on sait que c’est mieux pour les aveugles s’ils peuvent toucher les œuvres.
Dehors, on voit bien que les parties intimes des statues sont polies à force du contact. Si ce sont des contrefaçons, on pourrait se le permettre. Et tant pis si on les vole. Ça veut dire que l’œuvre aura suffisamment touché quelqu’un pour qu’il la ramène chez lui. » Ayant découvert tardivement les ballets, elle remercie ses amis qui lui ont fait découvrir ces univers insoupçonnés. Elle-même joue déjà les passerelles en payant des billets d’opéra à des lycéens : « J’ai toujours choisi des ballets tellement fantastiques que les élèves me remerciaient. J’étais sûre de mon coup à chaque fois. » En finissant ces lignes, on se prend, nous aussi, à rêver de floraison artistique massive, avant de s’enquérir, à la manière du narrateur du Petit Prince quand ce dernier lui raconte les couchers de soleil, du moral de la rêveuse contagieuse qui prend refuge dans les films plutôt que les livres, parce qu’elle est née avec le cinéma : « Je n’ai vu que trois films cette semaine, c’est que je ne traverse pas une période de grande tristesse. » entretien : antoine
La prog complète • plus d’infos sur www.azenda.re 10 Mars | Tiloun | 18h • Vavangèr(s) | 19h • Gainsbourg Symphonique | 20h • Arno | 21h15 • Olivia Ruiz | 22h30 11 Mars | Octave Noire | 18h • Broken Back | 19h • Caravan Palace | 20h • Féfé | 21h15 • Étienne De Crécy | 22h15 12 Mars | Tricodpo | 16h • Jim Fortuné | 17h • Davy Sicard | 18h • Claudio Capéo | 19h15 • Zaz | 20h30
Zaz © Yann Orhan
Olivia Ruiz © Christophe Acker
Féfé © JM Lubrano
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© luca lomazzi
© Shutterstock
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Radio Minus Sound System clubbing marmailles Kino Pilé : Mad Mars
15 mars 10h | Le Port | Le Kabardock | 5€ projections courts
11 mars 21h| St-Pierre | Le Toit | Gratuit
Après plus de dix ans de courts-métrages amateurs et professionnels projetés dans les bars du nord de l’île, Kino Réunion, grand maître ès projections en bistrots, accouche de son antenne sud, Kino Pilé. Même aux antipodes de l’île, le concept demeure : un thème qu’on peut respecter ou non pour proposer un court-métrage de moins de dix minutes à une plèbe assoiffée d’images et de bibines. Pour marquer l’ouverture de la filière australe, le thème sélectionné est « Mad Mars », de quoi imaginer des motos vrombissantes dans une Plaine des Sables post-apocalyptique ou des barres chocolatées en camisole mais, vraiment, vous êtes libre d’envoyer paître le thème et de façonner votre bijou du septième art comme bon vous semble. Ne craignez pas de partager vos propositions, leur maxime — « Faire bien avec rien, faire mieux avec peu, mais le faire maintenant ! » — s’adapte parfaitement aux films fauchés bourrés d’idées.
Vous pensez qu’un club, c’est forcément réservé aux plus de 18 ans ? Soit vous n’êtes jamais allé au Jungle, soit vous avez complètement loupé la What’s up Kidz qui faisait déjà shaker les bambins sur l’afrobeat de Karl Hungus et Black Ben dans un Kabardock Café survolté où la menthe à l’eau coulait à flot. Insatiable quand il s’agit de pervertir les mioches, la salle portoise remet le couvert en invitant l’équipe du Radio Minus, la webradio musicale juvénile qui a le nez pour dénicher les skeuds qui envoient du pâté et s’adaptent à vos petits joufflus. Au menu, confections de masques pour une boum masquée de tous les diables, jeux participatifs et interactifs où les gamins peuvent s’époumoner à loisir, prouver qu’ils sont à la pointe des musiques juvéniles et réveiller le crack du dancefloor qui sommeille en eux. Joyeusement pointu, le Radio Minus Sound System ne prend pas les têtes blondes pour des demeurés et, nostalgie mise à part, enverra définitivement Dorothée et Bernard Minet dans les cordes.
Le ThéâTre du Grand Marché eT La LanTerne MaGique vous proposenT une séLecTion de fiLMs en écho à La proGraMMaTion du ThéâTre. pour ce preMier seMesTre 2017, voyaGe en absurdie avec 3 fiLMs drôLes, Loufoques, décaLés.
LES NOUVEAUX SAUVAGES de damian Szifron
• • • L’inégalité, l’injustice et l’exigence auxquelles nous expose le monde où l’on vit provoquent du stress et des dépressions chez beaucoup de gens. Certains craquent. Les Nouveaux Sauvages est un film sur eux. Une trahison d’amour, le retour d’un passé refoulé, la violence enfermée dans un détail quotidien, sont autant de prétextes qui les entraînent dans un vertige où ils perdent les pédales et éprouvent l’indéniable plaisir du pétage de plombs.
UN PIGEON PERCHÉ SUR UNE BRANCHE PHILOSOPHAIT SUR L’EXISTENCE de roy anderSSon
• • • Sam et Jonathan, deux marchands ambulants de farces et attrapes, nous entraînent dans une promenade kaléidoscopique à travers la destinée humaine. C’est un voyage qui révèle l’humour et la tragédie cachés en nous, la grandeur de la vie, ainsi que l’extrême fragilité de l’humanité... Lion d’Or au Festival de Venise 2014.
RUMBA
de dominique abel, fiona Gordon et bruno romy • • • Fiona et Dom sont instituteurs dans une école de campagne. Ils partagent une passion pour la danse latino et sont très amoureux. Les week-ends, ils écument les concours de danse régionaux. Leur maison regorge de trophées. Une nuit, de retour d’un concours, ils tentent d’éviter un suicidaire maladroit, planté au milieu de la route. Leur voiture s’écrabouille contre un mur. Et leur vie bascule...
01 MARS
11 AVRIL
11 MAI
Argentine - espAgne • 2014 • 2H02
suède - norvège - FrAnce - AllemAgne • 2014 • 1H40
FrAnce - Belgique • 2008 • 1H17
• SÉANCES À 19H •
• TARIF UNIQUE 5€ • 2 rUE DU MaréChaL LECLErC SaINt-DENIS t. 0262 20 96 36 LOCatION@CDOI-rEUNION.COM
• FILMS EN V.O.S.T.F. • WWW.CDOI.rE
C theatre.cdoi L tcdoi
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Ousanousava détaké concert
Ousanousava
© Yann Huet
18 mars 20h | St-Gilles | Téat Plein Air | 10-19€
Après un double album Immortel/ Sens dessus dessous sorti l’année dernière, le groupe cher aux Réunionnais prouve qu’il « détak la lang, détak la pensée, détak la musik ».
«
On se décomplexe, on ne s’attache plus à ce que disent les uns les autres, on ne se sclérose pas dans nos musiques, on est avant tout des poètes libres de nos pensées ». Dans la voix fière et déterminée de Bernard Joron, le ton est donné. Place à l’ouverture totale, à la vision à 360°, comme dans leur dernier clip où le spectateur peut se promener dans un pique-nique où les invités se laissent aller à des acrobaties débridées. Les camarades d’Ousanousava ne se refusent aucune exploration musicale : partant des racines premières, le séga et le maloya, leurs compositions s’enrichissent de touches de bossa nova, de blues, de jazz, de rock, de musique capverdienne, de world music et de variété française.
Avec ce 16 titres, Ousanousava confirme sa capacité à composer dans les deux langues et réaffirme son amour de la chanson française.
Un suite logique à l’album-hommage Ces artistes qui nous lient : de Brassens à Nougaro (2012). « On voulait que le public découvre la musique qu’on écoutait quand on était gamins » souligne François Joron, revenant aux sources de la variété française chérie par leur père, Jules Joron. Pour ce qui est des sujets traités, ce nouvel album délaisse la politique pour s’ouvrir à de nouveaux questionnements sur les progrès techniques, les nouvelles technologiques, ou encore sur la paternité. Cela dit, l’éventail des thèmes abordés est orné des motifs traditionnels d’Ousanousava : Hier ek Zordi, notamment, qui raconte le passage du temps, avec ce que le phénomène contient de défiance vis-à-vis du trépas et de la nostalgie. Des morceaux qui marquent par leur douceur et justesse. Marie Welsch
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© Gnomovtt
© Fanny Schilchter
en bref
Mighty Diamonds
concert reggae
17 mars 21h | St-Pierre | Kerveguen | 10-16€ 18 mars 21h | Le Port | Le Kabardock | 18/20€
Judge, Tabby et Bunny, malgré leurs noms de personnages de films d’actions des années 80, sont trois Jamaïcains qui se sont hissés sans mal parmi les grands noms de la scène Jah, portés par un studio — Channel One — d’une extrême exigence et des volutes d’inspiration chanvrée. Disons-le tout net, le trio surfe encore sur le succès de Right Time, premier album d’anthologie qui contient leurs meilleurs riddims. De leur propre aveu, le best of de leur carrière rastafari se trouve sur ce skeud venu tout droit de l’âge d’or du reggae, dans les années 70. Mais ça ne les a jamais empêchés de s’électroniciser tout en gardant à l’esprit la philosophie du genre, celle qui parle d’harmonie et met de côté sa bigoterie homophobe qui rend caducs les messages de fraternité. Monument brut de la Grande Histoire de la chanson à dreads, leur soul consciente est une griffe plus tranchante que celle du Lion de Juda.
Hyphen hyphen
concert pop
24 mars 20h | St-Gilles | Téat Plein Air | 12-23€
Alors que les Victoires de la Musique persistent à s’engluer dans la neurasthénie, il arrive encore que l’institution soit prise de soubresauts géniaux. Le couronnement d’Hyphen Hyphen, les quatre Niçois à gueules peinturlurées, dans la catégorie « meilleur live », appartient à ces excellentes surprises. Hyphen Hyphen, c’est une histoire de lycéens qui s’articule autour d’une dance jubilatoire conçue pour la scène au point qu’ils ont discrètement écarté leurs premiers EPs, moins adaptés à leur identité déjantée. Pieds nus sur scène, ils bondissent sur une pop qui n’appartient qu’à eux. Leur show boosté aux hormones dynamitera le Téat Plein Air, la résistance est futile : le mieux reste encore de se laisser porter par la déflagration.
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Angelica, l’idole © DR théâtre
Qu’avez-vous fait de ma bonté ?
22 mars 20h | St-Gilles | Téat Plein Air | Gratuit
« L’homme est naturellement bon, c’est la société qui le corrompt », affirmait Rousseau. Trois siècles plus tard, Angelica Liddell, la sulfureuse dramaturge espagnole, rouvre la plaie sociétale en nous condamnant tous, dans des textes d’une sublime noirceur.
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euls épargnés du jugement liddellien : les adolescents, « seuls êtres purs dans la révolte ». Délaissant de fait leurs costumes de jeunes premiers, 12 élèves du Conservatoire régional, sous la houlette de Nicolas Givran, nous proposent d’embrasser, l’espace d’une restitution théâtrale, l’interrogation viscérale de Liddell : « Qu’avez-vous fait de ma bonté ? ». Accusés, levez-vous! « Nous les petites filles, on est faites pour ça, passeur. Pour la domination, pour l’abus,
pour le pouvoir. Mon Minou, mon petit trou, petit chaton, petite chérie, petite pute, petite saleté, sale merde, salope, Nous les petites filles, on est faites pour ça, passeur.» Violente et impudique Liddell ? Certainement. Gratuitement vulgaire ? Absolument pas. Ces quelques mots, issus de La Maison de la force, ne sont qu’un exemple parmi pléthore de sa dévorante fureur. Ainsi qu’un bouillonnant réservoir pour tout artiste en mal de tranchantes vérités.
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Jouer du Liddell reste une épreuve aussi fascinante que périlleuse
Pas étonnant que le comédien Nicolas Givran, qui avait déjà travaillé l’âpreté de sa prose avec des élèves du lycée hôtelier dans L’Île, convoque à nouveau ses mots percutants, pour guider ses apprenants sur la voie de l’authenticité. En effet, sa nouvelle création, Qu’avez-vous fait de ma bonté ?, une mise en bouche de textes de Liddell choisis par les élèves, est avant tout l’histoire d’une collaboration pédagogique. Pour Jean-Louis Levasseur, artiste-enseignant théâtre au conservatoire, il est important que les élèves, habitués à la méthode orientale qui leur demande d’écouter le maître, acquièrent plus d’autonomie. Raison pour laquelle les jeunes comédiens de second cycle sont confiés pendant 80 heures à un artiste associé qui les initie à la co-création. « C’est un peu comme être en couple et avoir une aventure » s’amuse Givran, ravi de l’infidélité artistique de ces gamins dont les compétences théâtrales ont, de fait, considérablement progressé. C’est que jouer du Liddell reste une épreuve aussi fascinante que périlleuse. Le risque est grand de verser dans la démesure émotionnelle, tant ses mots convoquent les tourments intérieurs. « Pour jouer la lourdeur il ne faut pas entrer dans la lourdeur, le pathos, il ne faut pas surjouer, mais créer le décalage dans le jeu et instaurer l’ironie. On travaille sur le côté sauvage et physique. Pour les
élèves, c’est une expérience plus viscérale » met en garde un Givran allergique aux clichés. Que ce dernier mette dans les mains de ses ouailles ce que la littérature moderne comporte de plus subversif est une position défendable. Que les gosses en redemandent, relève de leur part d’une surprenante maturité. Au sujet de l’Espagnole, ils sont intarissables. Pour Kaïnana, jouer du Liddell est un exutoire qui révèle comment les autres peuvent la détruire, tandis que pour Renan, ses mots crus auraient des vertus cathartiques : « J’aime les gens qui ont un appétit, j’aime jouer avec les frontières dans la vie même si je suis sain, c’est un rôle de composition. Liddell réveille le monstre du XXIème siècle, qui est coupé de ses tripes, de ses émotions. » Nonobstant leur palpable enthousiasme, l’entreprise n’est pas sans difficulté. D’abord parce qu’il s’agit d’instaurer une cohérence scénique à partir du choix hétéroclite fait par les élèves : « Comment créer une unité avec ces douze textes, qui se côtoient, comme dans un appartement en bordel ? Il y aura plusieurs tableaux, beaucoup de chants» explique Givran, non sans rappeler que tout l’enjeu est dans le jeu : « On n’a pas de moyens, donc on ne pourra pas se cacher dernière du décor, ça devient un défi très intéressant, il faut uniquement se servir du jeu de l’acteur. » Un jeu jubilatoire au cours duquel les comédiens, conscients que la fêlure chez Liddell est avant tout l’occasion d’établir une connexion avec l’autre, comptent bien finalement nous parler d’amour. zerbinette
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© Tomer Yosef
Funky yéménites concert
A-wa
23 mars 21h | Le Port | Kabardock | 18-20€
Avec leur look bling-bling, leurs baskets fluo, et leurs chorés de breakdance, le trio israélien A-Wa dépoussière les chansons yéménites de leur grand-mère, sur un mode funky. Découverte.
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ésert israélien – sur l’immensité ocre, leurs djellabas psychédéliques, blingbling, leurs sneakers fluo, ondulent, flashy, sur des chorés hip hop, qu’épousent les courbes de danses traditionnelles yéménites. Dans le son funky d’A-wa (prononcez Aïwa, « oui », en arabe), ce trio futuriste de princesses des
1001 nuits, s’écoule le sable, s’entend le vent, se murmurent le chant des siècles et les histoires enfouies, mixés à l’explosion des mégapoles urbaines, aux beats du 3ème millénaire. Ici, la langue arabe croise les couleurs occidentales, reggae, électro, et des influences disparates – Michael Jackson, M.I.A…
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Un cocktail qui décoiffe, et que l’on sirote, bien frappé, sur les dancefloors
Des routes multiples, des courants contraires, traversent les trois sœurs, Tair, Liron et Tagel Haim, trois jeunes femmes aux cheveux d’ébène, solaires, solides dans leurs baskets, qui recollent leurs bouts d’histoire pour créer leur signature : un cocktail qui décoiffe, et que l’on sirote, bien frappé, sur les dancefloors.
Le folklore de grand-mère Flashback – l’essence d’A-wa prend source dans la voix de leur grand-mère, descendante d’une tribu yéménite, déplacée, à la fin des années 1940, lors de l’opération clandestine « Tapis volant », avec 45000 Juifs du Yémen, vers le jeune Etat d’Israël. Aux oreilles des fillettes, les chants traditionnels qu’elle porte, ceux des femmes yéménites, sonne fort, doux. Un coup de foudre. Pour des femmes qui ne savaient ni lire, ni écrire, ce folklore retraçait leur condition, abordait leurs problématiques sociales, politiques : une transmission orale. Bercées par ces chants dans un village désertique, Shaharuth, au creux des montagnes du sud d’Israël, les trois sœurs, nées d’un père architecte écolo et d’une mère thérapeute holistique, grandissent parmi les chèvres, les poules, les chameaux, les plantes, s’isolent parfois pour battre le tambourin, et appeler ainsi les rythmes du monde.
Car dans cette famille d’artistes, elles rêvent de musique. Elles s’initient aux jeux de sons, elles bricolent, bidouillent, inventent des paysages, un langage à trois voix, quasi alchimique. Sur l’arbre de leur grand-mère, croissent d’autres branches : les boutures prennent. La tradition se pare d’autres nuances. Ne manque plus que ce coup de pouce, celui d’un mentor. Sur Internet, elles contactent le Yéménite Tomer Yosef. Bingo ! Le chanteur du combo israélo-US électro-funk-dub, Balkan Beat Box, les prend sous son aile. Dès lors, tout décolle. Sur chaque scène, A-Wa dévaste tout. Une claque. Un sans-faute. Sur la radio militaire de l’Etat hébreu, la plus écoutée du pays, leur premier single Habib Galbi – « L’amour de mon cœur », l’histoire d’un amour tragique décliné sur des rythmes de danse contagieuse – tourne en boucle. Comme une traînée de poudre, le tube squatte discothèques, mariages, autoradios… Sur Youtube, le clip atteint six millions de vues ! Dans un territoire ravagé par le conflit israélo-palestinien, le succès incontestable de trois jeunes femmes qui chantent en arabe, constitue un symbole fort. Car A-Wa représente cette génération décomplexée, à l’aise dans la mondialisation ; une jeunesse, qui jongle avec les contraires, et donne ce coup de boost, jubilatoire, à la tradition, pour dessiner ensemble leur identité aux visages multiples… Forcément unique. A2L
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La chevauchée des Kamaty type
Carte blanche à Maya Kamaty - avec le CRR
© Karen Pang
23 mars 20h| St-Benoît | Salle Gramoun Lélé | 10€ 24 mars 20h | St-Denis | Cité des Arts | 6-12€ 25 mars 20h | Le Tampon | Théâtre Luc Donat | 10€ 26 mars 17h | Piton St-Leu | Stella Matutina | 10€
C’est acté, 2017 sera résolument symphonique. Après le comeback retentissant d’un Kafmaron chef d’un orchestre composé de la crème des anciens de l’École des Musiques Actuelles, après Jane Birkin qui ressuscite Gainsbourg en compagnie de l’exigeant Orchestre de la Région Réunion, c’est à Maya Kamaty de passer par le prisme de l’orchestration, toujours avec un ORR pour le moins touche-à-tout.
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’histoire commence il y a plus d’un an, quand l’Orchestre de La Région Réunion, qui s’était déjà promené sur un spectre musical reliant Jean-Philippe Collard à Nathalie Natiembé, approche Maya, pour envisager une collaboration. Il s’agira de conférer au maloya de la valkyrie du clan Pounia la
solennité d’une armada d’instruments sur les titres du premier album et du second, fraîchement enregistré, qui attend son heure pour dispenser ses airs cyborgs, à la fois électroniques et organiques, où les machines et les instruments acoustiques parviennent à s’harmoniser.
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Quand tu commences la musique, l’une des premières choses qui te vient à l’esprit, c’est de jouer avec un orchestre symphonique sur tes compositions
Concernant la collaboration entre la Maya Kamateam et l’ORR, si l’électro reste à la porte, l’hybridation n’est pas moins au cœur de cette expérience qui a emballé la chanteuse dès que la proposition fut faite : « Quand tu commences à te lancer dans la musique, l’une des premières choses qui te vient à l’esprit, c’est de jouer avec un orchestre symphonique sur tes compositions. » Pourtant, le projet est lourd d’enjeux pour celle qui a abrégé son apprentissage d’un conservatoire qu’elle jugeait trop figé vis-à-vis d’un maloya où « il ne faut pas hésiter à aller dans le fonds du temps. » Jouant sa carte blanche aux allures de Joker, aux cordes, vents et cuivres habituels, elle ajoute le roulèr et intègre deux de ses piliers musicaux, Moana Apo et Stéphane Lepinay. « On va faire gaffe à garder le côté rythmique du maloya pour faire vivre les morceaux avec cette tonalité. » Mais le maloya de Maya ne sera pas le seul à l’honneur durant ces quatre dates disséminées sur les quatre points cardinaux de l’île, cette formation inédite est l’occasion de se lancer dans les reprises, un exercice que la maloyèz a peu touché jusqu’à présent.
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« D’habitude, je suis plutôt contre. Peut-être parce que je suis trop exigeante par rapport à la version originale. Quand tu veux reprendre du Brel ou du Billie Holiday, faut t’accrocher. Et encore, Brel, c’est un tel monument, j’oserais pas. » Si la légende belge sera effectivement écartée, les 30 musiciens réarrangeront Ziskakan, Maxime Laope, Portishead ou Massive Attack, pas les plus péquenauds du panorama musical global. Le globe, François Vigneron, directeur du CRR et contrebassiste dans l’ORR, entend bien le parcourir pour exporter les titres à la sauce symphonique en métropole. « C’est l’idée d’un projet qui puise son identité dans son territoire. Ça a plus de sens d’emmener Maya Kamaty à Paris plutôt qu’un Beethov ou un Mozart déjà joués par plein d’orchestres. » C’est d’autant plus pertinent que l’orchestre ne se contente pas d’habiller les titres choisis par Maya. « Il fallait qu’on ait une vraie écriture pour l’orchestre. On a demandé à Frédéric Norel, un compositeur et violoniste qui avait déjà effectué un travail semblable avec Dhafer Youssef, et qui viendra avec son violon pour ce qui devrait être de belles soirées. » Et comme le conservatoire est friand de ces acoquinements avec l’excellence locale, il se murmure qu’une association du même acabit se prépare avec Jérémy Labelle, la fine fleur de l’électro péi. De quoi apporter de belles couleurs à un métissage musical qui, plus que jamais, paraît illimité.. ADE
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C’est une histoire qui rate. Soit ils se bouffent les tripes, soit ils se tuent, soit ils se font tuer © DTME
Déserts contrariés THÉÂTRE
De toute mon existence
30 mars 19h | 31 mars 20h | St-Denis | Théâtre du Grand Marché | 8-15€
Dans un carré magique qui trace l’espace de leur désir, deux individus se perfectionnent dans l’art de la traque. Le ravisseur deviendra bientôt la proie, jusqu’à ce que, las du jeu, il se dérobe. Fin de partie.
I
l y a d’un côté Tayeb, il y a de l’autre Mouad. L’un serait la pièce manquante de l’autre : le petit morceau qui complèterait le puzzle de leur désir. Mais l’un cherche et l’autre se cache, à moins que ce ne soit l’inverse. À la faveur de la nuit, ils se pensent, à la manière de l’obscur objet d’un pressentiment. C’est alors que l’attente, insoutenable, prend fin : le monde laisse échapper « ce bruit qui appartient aux choses qui doivent se produire ». Ils se rencontrent. C’est comme un plongeon dans l’intérieur noir de l’amour.
Marcelino Méduse met ici en scène son propre texte, dont l’écriture prend naissance alors qu’il a seize ans. Elève au lycée Antoine Roussin de Saint-Louis, il participe tout comme Arthur Jonzo à Avoir vingt ans en 2015, l’aventure initiatique imaginée par Wadji Mouawad portée par une réplique de sa pièce Incendies : « Apprends à lire, apprends à écrire, apprends à compter, apprends à parler. Apprends à penser ». Entre 2011 et 2015, cinq groupes de dix jeunes venus de Mons, Namur, Nantes, Montréal et La Réunion
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ont mesuré l’immensité du monde. Chaque année, ils sont partis à l’aventure : Athènes, Lyon, Auschwitz, Toubab Dialaw (près de Dakar), Budapest… Après avoir assisté Lolita Monga pour son Roméo et Juliet péi, Marcelino monte sa propre compagnie : Aberash, « donneur de lumière » en langue éthiopienne.
Le trac, stimulant ou obstacle pour la traque ? La pièce est en cours de création, mais – pour avoir lu le texte et assisté à une répétition –, on devine déjà qu’elle sera éprouvante. Marcelino Méduse procède méthodiquement à la radioscopie d’une âme troublée : car Tayeb et Mouad pourraient bien ne faire qu’un seul, et donner à entendre le bruit d’un discours intérieur où les voix contradictoires se brouillent. « Un point de rencontre des forces, le centre d’une implosion où toutes les énergies venues du dehors se réunissent dans la violence et le chaos de l’exiguïté », écrit Le Clézio dans L’Extase matérielle. Tayeb est la voix de la faim, Mouad celle de la peur. Le premier déborde de pulsions vitales, le second a sa propre autopsie à la main. Quand Tayeb voudrait que Mouad caresse et lèche ce corps qui le fera jouir, Mouad s’échappe dans l’imagination des mille morts possibles qui lui sont promises dans un pays musulman où, pour avoir aimé, on peut vivre sans tête ou « être accroché dans les airs sans possibilité de respirer ». Les bouffées d’amour sont toujours délirantes, et les deux personnages pourraient esquisser deux versants de la fièvre amoureuse : le sentiment de toute-puissance et l’effroi de
l’anéantissement. Prendre ou être pris. Qu’on explose comme Tayeb ou qu’on implose comme Mouad, c’est toujours sur l’abîme qu’on se tient. Mouad vit le trac amoureux : cet émoi généralisé où, offert au rapt qui va nous surprendre, on entrevoit sa propre destruction. Tayeb vit l’ivresse de la rencontre prestigieuse avec Mouad : il est de ces amoureux bravaches qui, persuadés d’être le joueur dont la chance ne se dément pas, ne doutent pas du succès de l’entreprise. Pour le spectateur, c’est un long supplice qui commence : celui de l’attente qui fait à la fois son tourment et son délice. Marcelino Méduse fait durer les préliminaires de l’amour. Il nous énerve, au sens propre. Nous voudrions qu’ils baisent, enfin ! Que la faim fasse taire la peur et qu’on se mette à table. A moins que l’appétit ne soit coupé. Evoquant les précédentes versions de son texte, le jeune metteur en scène raconte que cela ne peut que se finir mal : « C’est une histoire qui rate. Soit ils se bouffent les tripes, soient ils se tuent, soit ils se font tuer, faute d’avoir su dire ou entendre la grande déclaration d’amour. Mais ils espèrent se revoir, dans une autre vie ou une autre nuit : de toute leur existence, ils essaieront de se rencontrer, de se retrouver, de s’aimer, jusqu’à ce que ça marche. Sauf que moi je crois que ça ne marchera pas », avoue-t-il en comparant la vie à un jeu perdu d’avance.
Reprendre sa mise pour changer la donne ? Le jeu apparaît comme le nœud de la pièce. Un jeu de forces, d’abord, car Marcelino
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déserts contrariés | de toute mon existence
Méduse s’intéresse à l’ambiguïté des rapports de soumission et de domination. On pourrait penser que Tayeb, « l’actif » ne voudrait que soumettre Mouad, tel le satyre qui réclame la satisfaction immédiate de son désir. Mais Mouad, le « versatile », veut et ne veut pas être pris : tremblant du désir d’être saisi il se dérobe, et c’est grâce à cette douce résistance que Tayeb découvre les brûlures suaves de la langueur. « Dans la langueur amoureuse, quelque chose s’en va, sans fin ; c’est comme si le désir n’était rien d’autre que cette hémorragie », écrit Roland Barthes dans Fragments d’un discours amoureux. Dès lors, ne domine pas celui que l’on croit, ou plutôt la domination rencontre-t-elle toujours la résistance de l’insoumis. « La grande peur, c’est la pénétration, la soumission » explique Marcelino Méduse. « Julien Dijoux et Arthur Jonzo, les deux comédiens, ont tous les deux un rapport très sauvage au plateau. Ils sont presque indomptables. Mouad ne le dit pas clairement, mais il veut dominer ; les expériences de jeu sur le plateau montrent un Mouad beaucoup plus violent qu’il n’y paraît ». Le jeu fonctionne ensuite comme dispositif : « Le carré tracé au sol est l’espace du jeu de séduction, l’échiquier où les personnages s’affrontent. La partie a un début et une fin, et elle est rythmée par des cases qui jouent le rôle de pivot. Des chants sont le signal qui permet au jeu de commencer : Tayeb et Mouad vont pouvoir se rencontrer. A la fin, il y a un silence : c’est à ce moment-là que l’un des deux se dit qu’il a fini de jouer. La partie est finie pour lui ».
On pense à cette légende chinoise : un mandarin était amoureux d’une courtisane. Je serai à vous, dit-elle, lorsque vous aurez passé cent nuits à m’attendre assis sur un tabouret, dans mon jardin, sous ma fenêtre. Mais à la quatre-vingt-dix-neuvième nuit, le mandarin se leva, prit son tabouret sous son bras et s’en alla.
L’histoire d’un mauvais coup, une débandade « L’amour appartient à l’ordre (dionysiaque) du coup de dés », écrit Barthes. On l’aura compris, De toute mon existence est l’histoire d’un mauvais coup. D’une débandade ou d’une canicule sans été. Et Marcelino Méduse de citer la dernière phrase de La maladie de la mort de Marguerite Duras : « Ainsi cependant avez-vous pu vivre cet amour de la seule façon qui puisse se faire pour vous, en le perdant avant qu’il soit advenu ». Se dérober avant que cela n’advienne, cela n’est pourtant pas le genre de Marcelino Méduse qui fait feu de tout bois. Un vrai cafrine do fé dans la paille canne se cache derrière les apparences timides et réservées de ce grand garçon qui est le premier surpris de ce qui lui arrive : « J’avance à tâtons, je me sens un peu dépassé. Et aussi un peu déphasé par rapport aux jeunes de mon âge. Je suis travaillé par toute cette urgence de dire et de faire entendre des paroles. Pourtant, j’ai tellement peu vécu. Mais qu’ai-je bien pu faire au bon Dieu ? Ou dans des vies antérieures ? ». Dieu que cette sourde inquiétude qu’on sent poindre en lui est touchante. Clotilde Brière
EN MARS
AU THÉÂTRE DU GRAND MARCHÉ
[pRojEctioN]
lES NouvEAux SAuvAgES
un film DE Damián Szifrón Mercredi 01 MarS 19.00
RoSA liBERtÉ
tExtE Et miSE En ScènE filip forgEau cie du déSOrdre Jeudi 09 MarS 19.00 Vendredi 10 MarS 20.00
DE toutE MoN ExiStENcE DE marcElino mEDuSE cie aberaSh Jeudi 30 MarS 19.00 Vendredi 31 MarS 20.00
du 08 MarS au 08 aVril | Kabaret Sat MarOn
SoSiE
expOSitiOn de FlOre baudry / Mélanie cheVallier / MOna Shura 2 rue du Maréchal leclerc Saint-deniS t. 0262 20 96 36 lOcatiOn@cdOi-reuniOn.cOM
WWW.cdOi.re
C theatre.cdoi L tcdoi
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sensasounds © Diana Bejarano MUSIQUE
La Nuit des Virtuoses - 10ème édition
31 mars 20h | St-Gilles | Téat Plein Air | 15-29€ 1er avril 20h | St-Denis | Téat Champ Fleuri | 15-29€ 2 avril 18h | Le Tampon | Théâtre Luc Donat | 32/35€
Cette année, La Nuit des Virtuoses reçoit le jeune prodige adoubé par Quincy Jones - Jacob Collier, un dieu colombien de la harpe - Edmar Castañeda, un magicien de la harpe de verres - Petr Spatina, mais aussi la nouvelle garde des virtuoses réunionnais. De quoi procurer à ses esgourdes des sensations fortes. Parés ? Décollez !
U
nique au monde et gentiment déglinguée, La Nuit des Virtuoses est née il y a dix ans de l’esprit d’Eric « Blanc Blanc » Juret (aussi nouveau directeur du Théâtre Luc Donat). Il accueille chaque année des instrumentistes de haute voltige, musiciens de l’extrême, funambules en équilibre sur les cordes, sprinteurs mélodiques, cascadeurs harmoniques. Vous savez ? Ce genre de music heroes, risque-tout hallucinants et bourrés
de talent, qui créent le buzz sur les réseaux sociaux, à l’aide de binious parfois chelous – balalaïkas, dulciner, etc. Loin, pourtant, de recevoir de simples phénomènes de foire, Blanc-Blanc privilégie l’âme, la musicalité, l’invention – tous sont compositeurs –, mais aussi la générosité, puisque les « virtuoses » sont conviés en fin de show, à taper le bœuf tous ensemble, et interpréter un morceau du répertoire réunionnais.
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Edmar Castañeda le Dieu de la harpe Né pour son instrument, le colombien Edmar Castañeda a révolutionné la harpe traditionnelle, symbole de son pays. Jazz, salsa, samba – rien ne résiste à son jeu d’aventurier ! Il décrypte son art… Quelle fut ta première rencontre avec la harpe ? La harpe llanera, symbole des vastes plaines, de la Colombie au Venezuela, résonne au cœur de nos pays, accompagne ses danses folkloriques. J’avais sept ans. On m’envoyait à l’école du samedi ; ici, j’ai vu jouer cet instrument pour la première fois. Coup de foudre. Dès la première note, je l’ai su : j’étais né pour la harpe ; sur ses cordes, chantait mon destin. Dès 13 ans, j’ai commencé à interpréter des traditionnels… Comment t’es-tu échappé du « folklore », pour révolutionner l’instrument, via d’autres chemins – jazz, salsa, etc. ? À 16 ans, j’accompagnais mon père à New York. J’y ai découvert cette pulsation, ce beat, cette liberté faite musique : le jazz. Deuxième flash : J’ai, à New York, intégré une école pour étudier la trompette. Je souhaitais connaître les rouages du langage « jazz », et la trompette constituait une excellente passerelle. Mais le soir, seul chez moi, ou dans des bars, j’expérimentais ces apprentissages sur ma harpe. Comme je jouais solo, je devais assurer deux ou trois instruments à la fois : à la main gauche, je faisais la basse ; à la main droite, les mélodies, les harmonies…
Je m’inspirais de mes maîtres – Charlie Parker, Chick Corea, Miles Davis – et digressais vers d’autres couleurs, africaines, brésiliennes, cubaines, argentines. Je jouais avec les doigts, avec le cœur. Je forgeais ma grammaire. As-tu dû transformer ton instrument pour les besoins de ton jeu ? La harpe reste un instrument limité harmoniquement, qui ne dispose que des touches blanches du piano. Impossible, par exemple, de jouer du Be Bop ! Je pouvais interpréter certains standards, certains morceaux brésiliens… Mais, pour plus d’amplitude harmonique, j’ai dû inventer un système pour ajouter des dièses. J’ai customisé mon instrument, etc. Que représente la harpe pour toi ? Il s’agit de l’instrument des dieux, hyper populaire avant Jésus Christ, l’ancêtre du piano. Je suis heureux de la ramener à la lumière. Et surtout, je me sens, sur ma harpe, l’instrument d’une puissance supérieure : je diffuse un message d’amour, d’espoir, de foi. Que signifie la virtuosité ? La technique ne suffit jamais. Il faut jouer avec toute son âme, aimer la vie, et (re) connecter chacune de ses notes au monde.
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sensasounds | 10ème nuit des virtuoses
Jacob Collier
Petr Spatina
le chouchou de Quincy
sorcier sur verres
Avec sa tête de jeune premier à peine sorti de l’œuf, le British Jacob Collier, 20 ans au compteur, avait, il y a quatre ans, défrayé la chronique sur le web avec ses reprises de Stevie Wonder, Ray Charles, Gershwin : des vidéos-mosaïques dans lesquelles cette nouvelle coqueluche des geeks mélomanes démultipliait son visage et sa voix pour, à partir de plusieurs pistes, bâtir en solo des cathédrales de groove vocal.
33 verres à vin, remplis d’eau, accordés grâce à la quantité de liquide : voici l’extravagant instrument du Tchèque Petr Spatina, ex-pianiste et accordéoniste, qui a fait de cette « harpe à verres », son médium musical. Des rues du monde, où l’acclament les chalands aux plateaux télévisés les plus prestigieux, des pubs aux réseaux sociaux, son art de douxdingue enthousiasme par la force fragile de ses sonorités cristallines, atmosphériques… féériques !
Coups de bluff, coups de buzz. Des millions de clics saluent l’artiste. Au rang de ses fans, consécration suprême, sa Sainteté Quincy Jones himself, et sa Majesté Herbie Hancock clament son génie. The Guardian le qualifie même de « Messie de la musique » !
© Greg Gorman
Fils de musiciens du nord de Londres, Jacob, biberonné au classique, au jazz, à la soul, expérimente, gamin, tous les instruments, teste matières, lumières, polyrythmies, polysonneries. Homme-orchestre, alchimiste des sons, il créé sa signature, funky, électro, jazz… Son premier disque, In my room, transforme l’essai. Un messie, on vous dit !
Jeunes pousses
les virtuoses péi
Grande nouveauté des dix ans : dans le sillage de Jacob Collier, la tête d’affiche du cru 2017, né en 1994, le Nuit des Virtuoses invite à se produire sur scène, aux côtés de leur idole, la relève, la new generation, des « virtuoses juniors » originaires de La Réunion, repérés par les oreilles affûtées du chef d’orchestre Blanc-Blanc. Ils se nomment Mathéo Técher, Théo Hoarau, Teddy Sorres ou Noé Zagroun. Ils ont étudié dans des institutions prestigieuses telles le Berklee College of Music (Boston), ou la Lockwood Academy. De retour au bercail pour un show multivitaminé, ils démontrent l’incroyable talent musical des marmailles péi. a2l
© DR
en bref
© The Sun
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Carte Blanche à Fabio Marouvin concert afro jazz 31 mars 20h | St-Paul | Léspas | 8-12€
Raconte-moi : L’Amour scène ouverte 30 mars 20h | St-Paul | La Cerise | Gratuit
Tout nouveau rendez-vous mensuel de La Cerise, les soirées « Raconte-moi » sont des scènes ouvertes où chacun aura l’occasion de prendre le mike pour raconter une histoire autour d’un thème. Bons et beaux parleurs, professionnels ou amateurs, cette première édition veut vous faire causer d’Amour, celui avec un grand A ou celui avec un gros tas, celui qui trouble et bafouille, qui fait soulever des montagnes et des cuisses, qui vous élève ou vous enterre. Déception amoureuse mal digérée ou relation à cristalliser, histoire à peine romancée ou vérité vraie, venez conter fleurette ou écouter les bluettes en impro, en récitation ou en lecture publique. Ce sera plus que jamais le moment de rendre des comptes à Cupidon.
Fabio Marouvin est de tous les combats. Après Sinclair et Sniper, son piano a ravi les spectateurs d’Anis, ceux de Dyalo Dyalo et ceux qui viennent découvrir la scène émergeante déjà auréolée de son aura de guetteur de nouveaux talents. Pour cette Carte Blanche à Léspas, il s’accompagne de Patrick Manent, son acolyte de Dyalo Dyalo dont la voix poignante en a fait vibrer plus d’un, et d’un vieux complice, Bibi Tanga, centrafricain adepte d’afro-funk, afrobeat, rumba congolaise et un paquet d’autres sonorités issues du plus sulfureux des continents. Au cœur des musiques noires, le piano majestueux de Marouvin amorce une nouvelle phase dans un projet qui lui tient à cœur depuis longtemps, African Jazz Connection, dont l’objectif est d’écumer l’Afrique en quêtes de sonorités nouvelles chargées d’étoffer nos arts locaux. Pour beaucoup, on aurait pu qualifier le projet de trop ambitieux, dans les mains féériques d’un Marouvin, on est certain qu’il en résultera une alchimie concrète qu’il nous tarde déjà de découvrir.
CARTE BLANCHE À MAYA KAMATY
CRÉATION > SON RÉPERTOIRE, SES INFLUENCES... QUAND LA MUSIQUE RÉUNIONNAISE RENCONTRE L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE ORCHESTRE DE LA RÉGION RÉUNION, LAURENT GOOSSAERT, DIRECTION
Billetterie : www.monticket.re, 0892 707 974. Tarif unique : 10€
• VENDREDI 24 MARS, 20H CITÉ DES ARTS - SAINT-DENIS Billetterie : www.billets-cite.re, 0262 920 990. • Tarif plein sur place : 12€ • Tarif plein en prévente : 10€ • Tarif réduit* : 8€ • Tarif adhérent** et groupe*** : 6€
Design : Tom Pouce • Crédit photo : Karen Pang
• JEUDI 23 MARS, 20H SALLE GRAMOUN LÉLÉ - SAINT-BENOÎT • SAMEDI 25 MARS, 20H THÉÂTRE LUC DONAT - LE TAMPON • DIMANCHE 26 MARS, 17H SALLE PIERRE ROSELLI MUSÉE STELLA MATUTINA - SAINT-LEU
*Le tarif réduit est consenti aux personnes suivantes, sur présentation d’un justificatif : jeunes de moins de 18 ans, lycéens, étudiants, seniors de plus de 60 ans, demandeurs d’emploi, bénéficiaires de minima sociaux, personnes handicapées. **Le tarif «adhérent» est consenti aux personnes titulaires d’une carte d’adhérent en cours de validité. ***Le tarif «groupe» est consenti aux scolaires, associations, comités d’entreprises et assimilés (tarif unitaire par personne sur la base d’un groupe de 10 personnes minimum).
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CONCERT
l’agenda mars
MERCREDI 1/03
17:00 St Paul 18:00 La Saline 18:00 L’Ermitage 19:30 Ste Marie 19:30 L’Ermitage 20:00 St Gilles 20:00 St Benoit 20:00 St Denis 20:00 St Paul
Léspas Ronda L’uni Vert Le Coco Beach 3 Brasseurs Relais de l’Hermitage Hôtel Le Récif Salle Gramoun Lélé Th. du Grand Marché La Cerise
JEUDI 2/03
17:00 St Paul 18:30 L’Ermitage 19:00 St Pierre 19:00 L’Ermitage 20:30 St Paul 21:00 St Pierre
Léspas Alamanda Pandora La Marmite La Cerise Le Toit
VENDREDI 3/03
17:00 St Paul Léspas 18:00 Boucan Canot Kivala 18:00 Les Avirons Georges Brassens 18:00 La Montagne Bibliothèque 19:00 St Paul Bistrot St-Paul 19:00 St Denis Téat Champ Fleuri 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 La Possession Oh Suzie Q! 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19:00 L’Ermitage Alamanda 19:00 Le Port Th. ss les Arbres 20:00 St Gilles Téat Plein Air 20:00 St Leu Le K 20:00 St Paul La Cerise 20:00 St Pierre L’Envers 20:00 St Benoit Les Bambous 20:00 St Denis Le Saut de la puce 20:00 St Leu Le Bistrô 20:00 L’Ermitage Le Coco Beach 20:00 St Leu Yourtes en scène 20:30 Le Tampon El Latino 21:00 St Pierre Le Kerveguen 21:00 St Pierre Le Toit 21:00 Le Port Le Kabardock 21:00 St Leu Le Zinc 22:00 Le Tampon Long Board 23:00 St Denis Le First
THÉÂTRE
DANSE
projection
GRATUIT
Kriké Kraké : 17h Chien Bleu | 18h Adrien, il y eut un matin 5€/pièce Jérémy Sans Famille Soirée Kizomba Soirée Karaoké Créolie 35€ So Ouate (chanson/folk) Madagascar All Stars 4-13€ Les Nouveaux Sauvages 5€ Maggy Bolle (chanson/folk) Kriké Kraké : 17h Nénène|18h Dessine-moi un conte Charly Lambda Tryolé Dîner concert avec Rose Métys (Maloya/Séga) My Grass is Blue (chanson/folk) Mademoiselle rouge et Monsieur Black
5€/pièce
Prix libre
Kriké Kraké : 17h Le Rêve d’Antonin|18h Dessine-moi un conte 5€/pièce Ouistitisax Groove Machine (Jazz/Blues/Maloya/Séga) Orélyin 3-5€ Kabar fonnkèr : Teddy Iafare-Gangama (Maloya/Séga) Lady Fairy & the Ginger boys (Latino) 9e soirée du court 10-19€ SINA Les Sirops (chanson/folk) TA CO DA Soirée créole avec Rose Métys (Maloya/Séga) Le Conte des contes 7-13€ Rover + Grèn Sémé (Pop/Rock) 10-19€ Lindigo (Maloya/Séga) 15-18€ Catch 22 + Les Dingz (Pop/Rock) Berjebilric (Pop/Rock) L’Arrestation 4-13€ My Own Klub (Reggae) Fabio Marouvin & Morgane Hirsch (World/Musiques du monde) Aster (Pop/Rock/World) Sund’Ri Feeling (Jazz/Blues) 5€ El Mélagouach (Jazz/Blues) Supa Mana Double Trouble Réunion Tour (Ragga/Dancehall) 10-16€ We Believe In Dub (Reggae) Prix libre Son of Dave 10€ Franck Carrera (Electro) MIGFY (chanson/folk) Citizen Kain + Nayah + Bono (Electro) 10/15€
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
GRATUIT
mars l’agenda
SAMEDI 4/03
15:00 Bras Panon Médiathèque Teddy Iafare-Gangama (Maloya/Séga) 16:00 Le Tampon Médiathèque Maloya, j’écris ton nom 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis Koreen (Variétés) 19:00 St Denis Cité des Arts Zanfan Rev 6-12€ 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot Hatmosphère trio (chanson/folk) 19:00 St Gilles Hôtel Les Aigrettes Barkada 19:00 St Pierre Casetta Pizza Kaliko Muzik Band (Maloya/Séga) 19:00 L’Ermitage Métis Café Free Jam (Pop/Rock) 19:00 St Paul Quai d’orient Dîner concert Stéphane Richez (chanson/folk) 20€ 19:30 St Gilles Hôtel Les Aigrettes Jean-Claude T’ group (Variétés) 19:30 L’Ermitage Relais de l’Hermitage Dîner-concert : DJ Kdance 35€ 20:00 St Paul La Cerise Dolorès Boyer 20:00 Le Tampon Luc Donat Piaf fait son cinéma 15-20€ 20:00 St Pierre Lucet Langenier Identité (Jazz/Blues/Maloya/Séga) 6-10€ 20:00 L’Ermitage Alamanda Hocine B. (World/Musiques du monde) 21:00 St Pierre Le Toit Lézarsonic (Pop/Rock) Prix libre 21:00 St Leu Le Zinc En Transit (chanson/folk) 21:00 Le Port Le Kabardock Supa Mana Double Trouble Réunion Tour (Ragga/Dancehall) 15€
DIMANCHE 5/03
11:00 L’Ermitage Alamanda 14:00 Grand Bois Le Zinzin 15:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 15:00 L’Ermitage Le Riad 17:00 St Denis Cité des Arts 17:00 Boucan Canot Kivala 17:00 La Saline Ronda L’uni Vert 18:00 L’Ermitage Le Coco Beach 19:00 La Saline Les Cocotiers 19:00 St Leu Ronda Les Filaos 21:00 St Leu Le Zinc
MARDI 7/03
18:00 St Denis 18:30 Piton St Leu 18:30 L’Ermitage 19:00 Le Port 20:00 St Paul
Passage Chat Blanc Le Séchoir Alamanda Th. ss les Arbres La Cerise
MERCREDI 8/03
16:00 St Denis 18:00 L’Ermitage 19:00 Grand Bois 19:30 Ste Marie 19:30 L’Ermitage 20:00 St Gilles 20:00 St Paul 21:00 St Pierre
Cité des Arts Le Coco Beach Le Zinzin 3 Brasseurs Relais de l’Hermitage Hôtel Le Récif La Cerise Le Toit
Brunch créole avec Rose Métys (Maloya/Séga) Sieste acoustique Nayah Only Chill : Citizen Kain (Electro) Maloya, j’écris ton nom DJ Flow Valentin Jolicœur «La Guinguette aux Caraïbes» Soirée salsa (Latino) Alain Mastane (Pop/Rock) Tétin Solstice Jean-Claude T’ group (Variétés) Maloya, j’écris ton nom Soirée Karaoké Le Conte des contes Acoustic jukebox (chanson/folk) Le Son du Bahut Soirée Kizomba Fanm dobout : Votia + Maya Kamaty Soirée Karaoké Dîner Concert : Lyzea (Maloya/Séga) So Ouate (chanson/folk) Lindy hop Captain Flo (Electro)
2€ + chapeau 20/25€ 5€
5/7€ 7-13€
2€ + chapeau 35€
Prix libre
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CONCERT
l’agenda mars
JEUDI 9/03
18:30 St Pierre 18:30 L’Ermitage 19:00 St Denis 19:00 L’Ermitage 20:00 St Paul 20:00 St Denis 21:00 St Pierre 21:00 St Leu
B4 Alamanda Th. du Grand Marché La Marmite La Cerise Le Saut de la puce Le Toit Le Zinc
VENDREDI 10/03
16:00 St Pierre Saint-Pierre 17:00 La Saline PlanchAlizé 18:00 Boucan Canot Kivala 19:00 St Paul Bistrot St-Paul 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 La Possession Oh Suzie Q! 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19:00 L’Ermitage Alamanda 19:00 Le Port Th. ss les Arbres 19:00 St Benoit Bisik 19:30 L’Ermitage Relais de l’Hermitage 20:00 St Leu Le K 20:00 St Denis KTDral 20:00 St Denis Th. du Grand Marché 20:00 St Denis Cité des Arts 20:00 St Gilles Maison Henri Lafay 20:00 St Leu Le Bistrô 20:00 St Denis Cité des Arts 20:00 L’Ermitage Le Coco Beach 20:30 St Denis Studio 32 20:30 St Denis 48, rue Ste Marie 20:30 Le Tampon El Latino 21:00 Le Port Le Kabardock
THÉÂTRE
DANSE
projection
Stand’Art Duo (Jazz/Blues) Matru (chanson/folk) Rosa Liberté Dîner concert avec Rose Métys (Maloya/Séga) Luc Joly + invités (Jazz/Blues) Rock à La Buse : Cortina Whiplash (Pop/Rock) Le Toit comedy pub DJ James (Rap/Slam/R&B/Soul/Funk/Disco)
GRATUIT
10-20€
Chapeau
Francofolies de La Réunion 2017 Sol Clap (R&B/Soul/Funk/Disco) Eric Jo’ (Pop/Rock) Nico Paillet Kazz À Swing (Jazz/Blues) Small Pleasure (R&B/Soul/Funk/Disco) Jean-Claude T’ group (Variétés) Soirée créole avec Rose Métys (Maloya/Séga) Le Conte des contes Identité (Jazz/Blues/Maloya/Séga) L’esprit Soul (R&B/Soul/Funk/Disco) Ubu roi, et moi et moi et moi Angèle Dji Quartet (Jazz/Blues) Rosa Liberté Rock à La Buse 2017 (Pop/Rock) Le Père Sund’Ri Feeling (Jazz/Blues) Inn et Sens Jean S’Agace (chanson/folk) MIGFY (chanson/folk) Quiproquo | déambulation à partir du 48, rue Ste Marie Harmoniance (Jazz/Blues) Fami Melody (World/Musiques du monde)
24-47€
7-13€ 5€ 35€ 7€ 10-20€ 10-18€ 5/10€ 6-12€
au dé 10€
SAMEDI 11/03
14:00 St Denis Téat Champ Fleuri Totototal : Prog détaillée pages 9-12 14:00 St Leu Yourtes en scène 1er Marathon de l’écriture 16:00 St Pierre Saint-Pierre Francofolies de La Réunion 2017 18:30 Le Tampon LAB - Agités du Bokal Balaphonik Sound System (Electro) 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis Joël Manglou (Maloya/Séga) 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot Affair Affair (Pop/Rock) 19:00 St Gilles Hôtel Les Aigrettes AZALEE (Maloya/Séga) 19:30 L’Ermitage Relais de l’Hermitage Dîner-concert : DJ Kdance 19:30 St Leu Ronda Chez Tiroule Elsa & The Natwal Band (Reggae) 20:00 St Denis KTDral Matru (chanson/folk) 20:00 St Paul Parc Expobat Maître Gims Warano Tour 2017 20:00 St Gilles Téat Plein Air Teddy Iafare-Gangama (Maloya/Séga) 20:00 St Pierre Casino de St Pierre Jean-Claude T’ group (Variétés)
6€ / pass journée 15€ Prix libre 24-47€ 5-8€
35€
10€ 8-15€
CONCERT
THÉÂTRE
20:00 St Paul 20:00 St Paul 20:00 St Denis 20:00 L’Ermitage 20:00 St Denis 20:00 St Benoit 20:30 L’Ermitage 20:30 St Denis 21:00 St Pierre 21:00 St Leu
DANSE
projection
La Cerise Léspas Cité des Arts Alamanda Gare du Nord Les Bambous Métis Café St-Denis Le Toit Le Zinc
DIMANCHE 12/03
11:00 L’Ermitage Alamanda 12:00 St Pierre Casino de St Pierre 12:00 L’Ermitage La Marmite 15:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 16:00 St Pierre Saint-Pierre 17:00 Boucan Canot Kivala 17:00 La Saline Ronda L’uni Vert 18:00 L’Ermitage Le Coco Beach 19:00 St Pierre Pandora 19:00 La Saline Les Cocotiers 19:00 St Leu Ronda Les Filaos 19:00 L’Ermitage Ronda Cobis 20:00 St Paul La Cerise 20:30 St Denis 48, rue Ste Marie
MARDI 14/03
14:00 St Denis 19:00 St Denis 19:30 L’Ermitage 20:00 St Paul 20:30 Le Tampon
Téat Champ Fleuri Cité des Arts Relais de l’Hermitage La Cerise El Latino
MERCREDI 15/03
10:00 Le Port 14:00 St Denis 15:00 Le Port 18:00 L’Ermitage 19:00 La Saline 19:30 Ste Marie 19:30 L’Ermitage 20:00 St Gilles 21:00 St Pierre
Le Kabardock Téat Champ Fleuri Le Kabardock Le Coco Beach Ronda L’uni Vert 3 Brasseurs Relais de l’Hermitage Hôtel Le Récif Le Toit
GRATUIT
mars l’agenda
Bluff (Pop/Rock) Feignasse hyperactive 8-12€ Rock à La Buse 2017 (Pop/Rock) 10-18€ Free Jam (Pop/Rock) Stand’Art Duo (Jazz/Blues) Nouvelle Clameur : Carte blanche Mélanz Nasyon (Maloya/Séga) MIGFY (chanson/folk) Quiproquo | déambulation à partir du 48, rue Ste Marie au dé Kino Pilé «Mad Mars» Lézarsonic (Pop/Rock) Brunch créole avec Rose Métys (Maloya/Séga) Jean-Claude T’ group (Variétés) Bal la poussière spécial fête des grand-mères (Maloya/Séga) Nayah Francofolies de La Réunion 2017 24-47€ Jaxx Sparrow Sakouyaz (Maloya/Séga) Soirée Kizomba Rock Fish Band (Pop/Rock) Zanlik Ek Lespri (Maloya/Séga) Baster (Reggae) Ti Fock (Maloya/Séga) Epilogue Rockalabuse : Riske Zéro + guests (Pop/Rock) Quiproquo | déambulation à partir du 48, rue Ste Marie au dé Totototal : Prog détaillée pages 9-12 Qui sait ce que voit l’autruche dans le sable ? Dîner concert : JC Maître & Co (Variétés) Les Mardis de l’Impro Chess’n’jazz
6€ / pass journée 15€ 6-12€ 35€
Radio Minus Soundsystem Totototal : Prog détaillée pages 9-12 Radio Minus Soundsystem Soirée Kizomba Magma Carta Soirée Karaoké Dîner concert : Art Bis (Maloya/Séga) So Ouate (chanson/folk) Zia dans tous ses états
5€ 6€ / pass journée 15€ 5€
35€ Prix libre
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CONCERT
l’agenda mars
JEUDI 16/03
14:00 St Denis 18:00 St Pierre 18:30 L’Ermitage 19:00 St Denis 19:00 L’Ermitage 19:00 St Paul 19:00 Grand Bois 20:30 St Denis 21:00 St Leu
Téat Champ Fleuri Le Toit Alamanda Le Vapiano La Marmite Léspas Le Zinzin Studio 32 Le Zinc
VENDREDI 17/03
09:30 Les Avirons Georges Brassens 18:00 La Saline La Bodega 974 18:00 Les Avirons Georges Brassens 18:00 Boucan Canot Kivala 19:00 St Paul Bistrot St-Paul 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19:00 L’Ermitage Alamanda 19:30 Ste Clotilde Stade Jean Ivoula 19:30 St Gilles les H. Saveurs exotiques 19:30 L’Ermitage Relais de l’Hermitage 19:30 L’Ermitage Le Coco Beach 19:30 Le Port Le Dodo Gourmand 20:00 St Leu Le Bistrô 20:00 St Paul La Cerise 20:00 L’Ermitage Le Coco Beach 20:00 St Pierre L’Envers 20:45 Le Tampon El Latino 21:00 St Pierre Le Kerveguen 21:00 St Pierre Le Toit 21:00 St Leu Le Zinc
THÉÂTRE
DANSE
projection
GRATUIT
Totototal : Prog détaillée pages 9-12 6€ / pass journée 15€ Conférence pour artistes + Scène ouverte Charly Lambda MIGFY (chanson/folk) Dîner concert avec Rose Métys (Maloya/Séga) Maloya, j’écris ton nom 5€ Apéro Zinzin #3 : Balaphonik Sound System (Electro) 2€ + chapeau Ouistitisax Groove Machine (Jazz/Blues/Maloya/Séga) Selekta Papoune (Reggae) D’où doux Gan Ainm (World/Musiques du monde) D’où doux Babalao (Latino) Stéphane Richez (chanson/folk) Ziia (chanson/folk) Ta Co Da Soirée créole avec Rose Métys (Maloya/Séga) Les Oiseaux de Nuit Mademoiselle rouge et Monsieur Black Dîner concert : Free Jam (Pop/Rock) We Believe In Dub (Reggae) Saint-Patrick avec Mano Gypsy Trio (Jazz/Blues) En Transit (chanson/folk) Voice Avenue + Solfaré Saint-Patrick au Coco Beach Ingrid Maryssael (Latino) Jean-Claude T’ group (Variétés) Mighty Diamonds (Reggae) Saint-Patrick avec Les Sirops (chanson/folk) Saint-Pat’rock : Pluto Crevé (Hard/Metal)
3-5€ 3-5€
25/35€ 35€
10-16€ Prix libre
SAMEDI 18/03
16:30 Le Port Th. ss les Arbres Après-midi konté 18:00 Le Tampon Luc Donat Totototal : Jamie Adkins 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis Koreen (Variétés) 19:00 La Possession Oh Suzie Q! Soirée St-Patrick : La Biscotte de La Mer (Pop/Rock) 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot Affair Affair (Pop/Rock) 19:00 St Gilles Hôtel Les Aigrettes Ilda Park (Pop/Rock) 19:30 L’Ermitage Relais de l’Hermitage Dîner-concert : DJ Kdance 19:30 L’Ermitage Métis Café En Transit (chanson/folk) 20:00 St Gilles Téat Plein Air Ousanousava (Maloya/Séga) 20:00 La Saline La Bonne Marmite Stéphane Richez (chanson/folk) 20:00 St Paul Léspas Hydre... 20:00 St Pierre Lucet Langenier Le Temps des copains 20:00 L’Ermitage Alamanda So Ouate (chanson/folk) 20:00 Grand Bois Le Zinzin Dîner concert : Kabaré Pounia
5€ 8€ 30€
35€ 10-19€ 7€ 6-10€ 40€
CONCERT
THÉÂTRE
20:00 St Paul 20:00 St Paul 20:00 Le Tampon 20:30 Le Tampon 21:00 Le Port 21:00 St Leu 21:00 St Pierre
DANSE
projection
La Cerise Parc Expobat Théâtre d’Azur El Latino Le Kabardock Le Zinc Le Toit
DIMANCHE 19/03
11:00 L’Ermitage Alamanda 15:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 17:00 Boucan Canot Kivala 17:00 La Saline Ronda L’uni Vert 18:00 La Saline Les Cocotiers 18:00 L’Ermitage Le Coco Beach 18:30 La Saline Dina Morgabine 19:00 St Leu Ronda Les Filaos
GRATUIT
mars l’agenda
St-Pat’rock : Thee Orlando’s + guests (Pop/Rock) MHD (Rap/Slam) Crime Gratuit WFM Mighty Diamonds (Reggae) O’Fischa Sound (Reggae) Lao
15€ 10€ 18/20€ Prix libre
Brunch créole avec Rose Métys (Maloya/Séga) Nayah DJ Lou-Ka MC Fab Ouistitisax Groove Machine (Jazz/Blues/Maloya/Séga) Soirée salsa (Latino) Stand’Art Duo (Jazz/Blues) Black Lou (Reggae)
LUN 20/03
19:30 L’Ermitage
Relais de l’Hermitage Dîner-concert : Jemo
MARDI 21/03
14:30 St Pierre 19:00 Grand Bois 20:00 St Paul
Saint-Pierre Le Zinzin La Cerise
MERCREDI 22/03
14:30 St Louis 18:00 La Saline 18:00 L’Ermitage 19:30 Ste Marie 19:30 L’Ermitage 20:00 St Gilles 20:00 St Gilles 20:00 St Denis 20:00 St Paul 21:00 St Pierre
Saint-Louis Ronda L’uni Vert Le Coco Beach 3 Brasseurs Relais de l’Hermitage Téat Plein Air Hôtel Le Récif Cité des Arts La Cerise Le Toit
JEUDI 23/03
18:00 St Pierre 18:30 L’Ermitage 19:00 L’Ermitage 20:00 St Denis 20:00 St Paul 20:00 St Pierre 20:00 St Paul 20:00 St Benoit 21:00 St Leu 21:00 Le Port 21:00 St Pierre
V and B Alamanda La Marmite Studio 32 La Cerise Les Sal’Gosses La Cerise Salle Gramoun Lélé Le Zinc Le Kabardock Le Toit
Totototal : Emergency |rue Jean Albany Apéro Zinzin#4 Warfield (Hard/Metal) Lo 1/4 tet (Jazz/Blues) Totototal : Emergency |19 av. du Dr. Raymond Vergès Gautier (chanson/folk) Soirée Kizomba Soirée Karaoké Dîner concert : Family groove Qu’avez-vous fait de ma bonté ? So Ouate (chanson/folk) Créadanse Tournoi de couinche | Ciné club Scène ouverte slam
35€
2€ + chapeau
35€
6-12€ 3€|
Nayah Matru (chanson/folk) Dîner concert avec Rose Métys (Maloya/Séga) Pearl Island (Reggae) Angèle Dji Quintet (Jazz/Blues) En Transit (chanson/folk) Jeudi de la Danse Maya Kamaty et l’orchestre de la Région Réunion (Classique) 10€ DJ Franky 4 Fingers (R&B/Soul/Funk/Disco) A-Wa (World/Musiques du monde) 18/20€ Blind test musical
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l’agenda mars
VENDREDI 24/03
17:00 La Saline PlanchAlizé 18:00 Boucan Canot Kivala 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 La Possession Oh Suzie Q! 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19:00 L’Ermitage Alamanda 19:00 St Denis Cité des Arts 20:00 St Gilles Téat Plein Air 20:00 St Leu Le Bistrô 20:00 Le Port Le Port 20:00 St Denis Cité des Arts 20:00 St Paul La Cerise 20:00 L’Ermitage Le Coco Beach 20:00 St Denis Salle Don Bosco 20:00 Le Tampon Théâtre d’Azur 20:30 St Gilles Bar de la Marine 20:30 Le Tampon El Latino 21:00 St Pierre Le Toit
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
GRATUIT
Sol Clap (R&B/Soul/Funk/Disco) Maryline Paraclet (Jazz/Blues) SINA Nico & Les 109 (Pop/Rock) Trio des Îles (Maloya/Séga) Soirée créole avec Rose Métys (Maloya/Séga) Île en elle Hyphen hyphen (Pop/Rock) 12-23€ Son Of Ze Beach (Pop/Rock) Kabar Cie Lolita Monga | à partir du 40 bis rue de Londres Carte Blanche Maya Kamaty et l’Orchestre Région (Classique) 6-12€ Kxxf (Pop/Rock) Steel Alive (Pop/Rock/Reggae/Electro) Fantaisie slave et tzigane - Manouchkaïa (Musiques du monde) 12€ Hystera 10€ LPGP (Pop/Rock) Ritmo Caliente (Latino) Babalao (Latino) Prix libre
SAMEDI 25/03
16:00 Le Tampon Médiathèque Duvidha 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis Joël Manglou (Maloya/Séga) 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot Hatmosphère trio (chanson/folk) 19:00 L’Ermitage Le Bénitier Jessica Persée (Reggae/Maloya/Séga) 19:00 L’Ermitage Métis Café El Mélagouach (Jazz/Blues) 19:30 L’Ermitage Relais de l’Hermitage Dîner-concert : DJ Kdance 35€ 20:00 St Denis Téat Champ Fleuri La nuit du rire des îles soeurs 2ème édition 10-19€ 20:00 St Paul La Cerise Rocksteady Sporting Club (Reggae) 20:00 L’Ermitage Alamanda Charly Lambda 20:00 Le Tampon Luc Donat Carte Blanche Maya Kamaty et l’Orchestre Région (Classique) 10€ 20:00 Le Tampon Théâtre d’Azur Hystera 10€ 21:00 St Pierre Le Toit Steel Alive (Pop/Rock/Reggae/Electro) Prix libre 21:30 St Leu Le Zinc Matru (chanson/folk)
DIMANCHE 26/03
11:00 L’Ermitage Alamanda Brunch créole avec Rose Métys (Maloya/Séga) 15:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot Nayah 17:00 Boucan Canot Kivala DJ Mickael Grimm 17:00 La Saline Ronda L’uni Vert Free Jam (Pop/Rock) 17:00 Piton St Leu Stella Matutina Carte Blanche Maya Kamaty et l’Orchestre Région (Classique) 18:00 St Gilles La Voile Blanche Stand’Art Duo (Jazz/Blues) 19:00 La Saline Les Cocotiers Art Bis (Maloya/Séga) 19:00 St Leu Ronda Les Filaos Steel Alive (Pop/Rock/Reggae/Electro) 19:00 St Gilles Hôtel Les Aigrettes Trio des Îles (Maloya/Séga) 20:00 L’Ermitage Le Coco Beach Hot Cotton Show Set (Jazz/Blues)
10€
CONCERT
THÉÂTRE
DANSE
projection
MARDI 28/03
19:00 L’Ermitage Ronda Cobis 20:00 St Denis Cité des Arts 20:00 St Paul La Cerise
MERCREDI 29/03
18:00 La Saline 18:00 L’Ermitage 19:30 Ste Marie 19:30 L’Ermitage 20:00 St Gilles 20:00 St Denis 20:00 St Paul 21:00 St Pierre
Ronda L’uni Vert Le Coco Beach 3 Brasseurs Relais de l’Hermitage Hôtel Le Récif Cité des Arts La Cerise Le Toit
JEUDI 30/03
18:00 St Pierre 18:30 St Gilles 18:30 L’Ermitage 19:00 St Denis 19:00 L’Ermitage 19:00 Le Port 19:30 St Denis 20:00 St Paul 20:00 Ste Clotilde
Le Toit Hôtel Le Récif Alamanda Th. du Grand Marché La Marmite Le Kabardock Zarathoustra La Cerise Vladimir Canter
VENDREDI 31/03
18:00 Les Avirons Georges Brassens 18:00 Boucan Canot Kivala 19:00 St Denis Téat Champ Fleuri 19:00 Boucan Canot Hôtel St-Alexis 19:00 La Possession Oh Suzie Q! 19:00 Boucan Canot Hôtel Boucan Canot 19:00 L’Ermitage Alamanda 19:00 Le Port Th. ss les Arbres 20:00 Ste Clotilde Parc Expos 20:00 St Denis Th. du Grand Marché 20:00 St Paul Léspas 20:00 St Leu Le Bistrô 20:00 St Gilles Téat Plein Air 20:00 St Denis Cité des Arts 20:00 St Paul La Cerise 20:00 L’Ermitage Le Coco Beach 20:30 Le Tampon El Latino 21:00 St Pierre Le Toit 21:00 St Leu Le Zinc
GRATUIT
mars l’agenda
Soirée salsa (Latino) Galé Matru (chanson/folk) Les Délirétro (chanson/folk) Soirée Kizomba Soirée Karaoké Dîner concert : Art Bis (Maloya/Séga) So Ouate (chanson/folk) Galé Ben H (Jazz/Blues/Latino) Improvaganza Soirée t’es toit ! So Ouate (chanson/folk) Charly Lambda De toute mon existence Dîner concert avec Rose Métys (Maloya/Séga) Duvidha Stand’Art Duo (Jazz/Blues) Raconte-moi : L’Amour Nuit des virtuoses : Edmar Castaneda
6-12€
35€ 6-12€ 3€
Prix libre
8-15€ 5€
4-12€
Qui sait ce que voit l’autruche dans le sable ? 3-5€ 1er anniversaire du Kivala Ballet du Bolchoï «La Mégère apprivoisée» 10,50-19,50€ Ziia (chanson/folk) Pearl Island (Reggae) Jean-Claude T’ group (Variétés) Soirée créole avec Rose Métys (Maloya/Séga) Mésyé Dijoux 3-13€ Patrick Bruel (chanson/folk) 50-60€ De toute mon existence 8-15€ Carte blanche Fabio Marouvin (World/Musiques du monde) 8-12€ My Grass is Blue (chanson/folk) La 10e nuit des virtuoses 15-29€ Sabouk + Zoogo Project + Ozone (Jazz/Blues) 6-12€ Balaphonik Sound System (Electro) Loïc Païnaye (Reggae) MIGFY (chanson/folk) Les Fleurs du Bal (chanson/folk) Prix libre Tomahawk & Emalka
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rubrik
ça se passe sur www.azenda.re
Maloya Babel par Morgane Ng tat Chung
concert
Lindigo & Salem
3 mars 20h | St-Leu | Le K | 8-16€ 1ère partie : Balaphonik Sound System
« Quand tu sais d’où tu viens, tu sais où tu vas » scandent-ils. Ce qui est certain, c’est que nous, nous savons que nous irons voir Lindigo et Christine Salem au K ...
dans l’univers de l’aru par deva
danse
Inn et Sens : l’Uni vers
10 mars 19h30 | St-Denis | Le Fanl - Cité des Arts | 5€
sous le sable, les «petites vies»
Avec Inn et Sens : L’Unis Vers, la troupe de danse de l’ARU touche aux frontières sensorielles, spirituelles et universelle. Trois spectacles, trois styles ponctueront la même soirée en ondulant sur le panel des questions fondamentales ...
par Marie WELSCH
MARIONNETTES Qui sait ce que voit l’autruche sous le sable ?
14 mars 19h | St-Denis | Cité des Arts | 6-12€ 31 mars 18h | Les Avirons | Georges Brassens | 3-5€ 7 avril 19h | St-Leu | Le Séchoir | 6-11€
Un désert de sable. Un espace vide. Le temps suspendu. Un personnage au chapeau melon, en quête de silence et de solitude. Mais un univers à première vue invisible prend vie peu à peu : enfouies sous les grains de sable, des vies souterraines émergent ...
White is the new black par lodie
visite
Galerie La Kaz Blanche
Une rumeur court sur l’ouverture d’un nouveau lieu à vocation culturelle à Saint Pierre. Nous voilà parties, ma licorne à paillettes et moi, pour de nouvelles aventures dans nos tenues de lumière ...
LES
BAMBOUS COMPLÈTEMENT À L’EST !
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artistique avec la participation de la Région Réunion, la DAC OI, le Département de la Réunion, la Ville de Saint-Benoît
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