L’enchevêtrement de la solitude nous amène à faire un distingo entre ce qui est une bonne solitude au service de soi sans se séparer d’autrui : « être ensemble séparément », et celle qui conduit à l’isolement, à l’esseulement, à l’exclusion. En effet, Nous pouvons endurer l’absence de l’autre ou des autres mais ça n’est pas la même chose que de souffrir de l’incapacité d’être seul. Nous ne sommes plus alors dans le manque mais dans le risque de la perte de soi. Pour esquiver ce sentiment, certains glissent vers des conduites addictives où parfois l’angoisse étant trop forte, elle peut déclencher des symptômes physiques. Pétrarque expliquait que la solitude est triple : il y a celle des lieux, celle du temps, celle de l’âme. Un sujet isolé peut ne pas être solitaire et un sujet solitaire peut ne pas être isolé. Toute stratégie d’isolation met en cause la capacité de l’être à être seul, sa capacité de rêverie, c’est-à-dire devenir sujet de lui-même.