Bah Alors? Mag Avril 2014

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ALEXANDRE BARBERO LE PRésident nous déballe tout sur l’étoile !

CHRIS Z TATOUEUR SINGULIER HOT & sexy le loveshop au grand jour

SULPHAT’ Kétamine chanteurs morts et guitare folle

Stallone Violence, génie et blockbusters

NATATION les jeunes hors-bords se tirent la bourre au stade nautique

SANTé COLOSCOPIE dans un Côlon géant

BAH ALORS ? c’est bien et ça coûte rien

mensuel gratuit - n°1 - Avril 2014

ACTU LOCALE - SPORT - MUSIQUE - CINéMA - littérature - Développement durable - culture - humour - pas de sudoku


BAH ALORS ? c’est bien et ça coÛte rien

Fréjus

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Régie Publicitaire : SARL Karadoc, Siren : 800 278 277 R.C.S Fréjus

MENSUEL GRATUIT Saint-Raphaël Puget

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Roquebrune

Dans lequel vous allez retrouver :

De l’actu locale

Du sport

des vraies interviews de la culture

Et moins de 30% de

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MAIS SI VOUS SOUHAITEZ être vu dans un magazine : - GRATUIT - DISTRIBUé à 5000 exemplaires - BEAU - COOL - INSTRUCTIF - RIGOLO

appelez-nous ! 06/62/38/74/84 bahalorsmag@gmail.com


Bah Alors ?

éDITO

Mensuel gratuit n°1 Actualité locale Fréjus, Saint Raphaël, Puget sur Argens, Roquebrune sur Argens Directeur de la publication : Ibrahim BERBAR Rédacteur en chef : Nicolas MULLER Rédacteurs : Ibrahim BERBAR, Nicolas MULLER, Pauline BELHAMANI, Audrey DESCHAMPS, Thierry SAUNIER Photos : Kevin Duval, Nicolas Muller, Audrey Deschamps, Ibrahim Berbar Date de dépôt légal : 27 mars 2014 Date de parution : 01 avril 2014 Régie Publicitaire : SARL Karadoc Siren : 800 278 277 R.C.S Fréjus Nous Contacter : Régie publicitaire : 06 62 38 74 84 Rédaction : 06 83 33 19 64 Mail : bahalorsmag@gmail.com Internet : www.bahalors.com Imprimé par : Riccobono ROP 3056360000017 115 Chemin des Valettes 83490 Le Muy «La reproduction ou l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, de nos articles ou informations est interdite.»

BAH ALORS ? C’est bien et ça coûte rien

«Tiens, encore un magazine gratuit dans lequel on ne va rien trouver si ce n’est des pubs mal agencées, des articles écrits avec les pieds, un sudoku facile et un horoscope où on nous dit qu’avec Jupiter dans notre ciel y peut rien nous arriver ?» Perdu, chers lecteurs. Ce que vous avez entre les mains est un magazine gratuit, oui, mais c’est aussi un magazine qui se lit, on vous le promet. Ce que vous trouverez dans les pages qui suivent est vraiment susceptible de vous intéresser. De la culture, du sport, des gens d’ici qui vous parlent d’eux, de l’actu ; rien d’exceptionnel en soit, mais bizzarement on a l’impression de vous proposer un truc nouveau... En fait l’idée de départ nous est venu un soir d’intense introspection, une longue soirée passée à réfléchir dans le vide durant laquelle a surgi de nos cerveaux fatigués une question fondamentale : «t’as déjà lu un mag’ gratuit qui t’intéresse ?» Franchement on a bien réfléchi. Et on a très vite imaginé qu’il y avait un truc à faire, un truc bien. Donc voilà, on y est. Le numéro 1 est là, on l’a peaufiné, bichonné, et livré à un gentil imprimeur qui nous l’a rendu beau, avec des vraies pages à tourner. Et on vous parie ce que vous voulez que vous allez prendre du plaisir à lire ce qu’on s’est éclatés à écrire. En plus on y a mis un peu de tout ce que vous allez trouver dans les numéros suivants, que vous allez vous arracher par centaines dans les lieux de distribution dès le mois prochain, quand vous saurez. On est allés voir Alexandre Barbero pour lui parler de football, on est allés s’enterrer chez un tatoueur bizarre qui fait des trucs hallucinants, on est même allés risquer notre moralité dans un loveshop où trône fièrement une Harley-Davidson. Si vous ne nous croyez pas, tournez la page et vous verrez qu’on n’est pas des menteurs. Et si vous êtes d’accord, on se retrouve le mois prochain pour un numéro 2 qui sucèdera à celui-ci, d’ores et déjà culte. Alors gardez-le, et faites de la place sur une étagère. BAH ALORS ?

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SOMMAIRE

06 - Actu Locale

Un côlon géant et des gentils docteurs, un énorme chat, des jobs d’été (environ 1000) et un entrepreneur du mois qui vend du bonheur.

10 - Interview

Entretien fleuve avec Alexandre Barbero, un mec qui aime le foot, les parpaings, mais surtout, la compétition.

18 - Sport

P. 09

Tennis - ITF de Saint-Raphaël (avec l’accent slovaque) Le CREPS de Boulouris, usine à champions Natation - Championnats N2 D’hiver

20 - onirique

Les coins et recoins de nos villes vus à travers l’objectif de Kevin Duval. En page centrale, en mode playmate.

23 - Musique

Les chroniques du moment et la daube interstellaire surgie de la cave des auteurs - avec Maniacx, Benighted, etc.

26 - Cinema

Captain America, soldat de l’hiver - blockbuster printanier Wrong - Objet filmé mal indentifié Cineman - Au bord de la faute grave

29- L’artiste

P. 10

Bah Alors est allé à la rencontre de Chris Z, le plus sombre des tatoueurs de Black (He)art, le studio haut-de-gamme de Saint-Raphaël.

32 - Livres

Stéphane Bourgouin dissèque les Serial Killers dans un pavé de mille pages, et Ian MacEwan a la dent douce.

33 - Top 50

Chaque mois, Bah Alors ? dresse une liste improbable qui en dit long sur l’univers du rock. Ce mois-ci, les chansons un peu trop matraquées par les ondes, hélas.

34 - Bio interdite

La biographie que Sylvester Stallone ne doit jamais lire.

P. 27 p.27

36 - la technologie

L’actu hi-tech du moment, avec un site débile, un jeu débile, et une appli...allez, si, débile aussi. + l’agenda de vos 4 villes p.38

BAH ALORS ?

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ACTU LOCALE

insolite

expo féline :

Des chats partout, et des beaux

Big Mao est un Maine Coon. Il est beau, il est grand, et dans le milieu, c’est un cador. En plus il est gentil, joueur, et tout le monde le connaît.

Ils viennent du monde entier, concourent dans des rings, ont parfois des looks improbables et sont classés par catégories. En fait les chats, c’est comme les catcheurs, sauf qu’à l’exposition féline organisée par Eurocat, point de combat. Pendant deux jours au Palais des congrès de St-Raphaël, les 15 et 16 mars, 200 chats sont venus faire les beaux, pour le plaisir de leurs propriétaires et des quelques 300 visiteurs qui sont venus se rincer l’oeil devant quelques-uns des plus beaux représentants du genre félin. Au programme du weekend organisé par l’équipe de Claude Jeulin, plusieurs classes de concours que seuls les éleveurs sont en mesure de comprendre. Mais pour nous, spectateurs lambdas, l’important n’était pas là. On voulait voir du chat, et on en a vu plein. Pour tout vous dire, votre serviteur a même eu affaire avec Charlotte, petite protégée de Claude elle-même, affichant 3,5 kg sur la balance et qui apparemment, préfère les hommes. Pendant deux jours, une centaine d’éleveurs et propriétaires ont pris des nouvelles de leurs confrères ainsi que de leurs chats. Certains ont traversé la Manche, d’autres carrément l’Atlantique. Des passionnés «hardcore» qui vouent une énergie considérable à leur hobby (et quelquefois métier), et qui partagent volontiers. Avec un peu d’entregent et après quelques échanges sympathiques, il était même possible de toucher... jusqu’à ce que sonne l’appel, parce que les chats, eux, étaient là pour bosser.

emploi

saisonniers :

La journée des 1000 jobs Vous pensez qu’il est compliqué de trouver du boulot dans notre région ? Qu’en dehors du tourisme et du secteur tertiaire il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent pour les demandeurs d’emploi ? Que les employeurs sont frileux à l’idée d’embaucher des personnes qui n’ont pas la bonne qualification au poil de mouche près ? Et bien vous avez raison, hélas. Mais quelques fois par an, la Maison pour l’Emploi, avec ses partenaires habituels (Pôle Emploi, Mission Locale, Bureau Information Jeunesse, etc.) fait en sorte de créer la synergie entre employeurs et demandeurs. ça se passe au Palais des Congrès de St-Raphaël, et dans le marasme actuel, la bonne nouvelle, c’est que ça fonctionne à plein régime. Ils étaient à peu près 3000 à venir tenter leur chance le 17 mars au Forum de l’Emploi Saisonnier. Des inscrits à Pôle Emploi, des jeunes en recherche d’un job estival, et quelques adultes en situation pas très fixe venus voir si «desfois» il n’y aurait pas un boulot disponible pour mettre un peu de beurre dans les épinards avant la saison des chataîgnes. Pour la directrice de l’agence Pôle Emploi de St-Raphaël Christine Blondet, cette initiative offre un raccourci aux demandeurs d’emploi dans leur quête : «pour les demandeurs c’est un moyen d’avoir un entretien à coup sûr avec les employeurs. Et de leur côté, les recruteurs peuvent instantanément aller au-delà d’un simple CV en rencontrant les candidats en chair et en os. C’est comme un job-dating, mais avec 64 employeurs contre une dizaine pour un job-dating normal. En une seule journée, 80% des besoins des entreprises seront pourvus. Elles recrutent les 20% qui restent en juillet-août.» C’est donc une véritable course que se livrent à la fois les travailleurs potentiels et les recruteurs. Il est d’ailleurs capital pour certaines boîtes de participer à ce genre de forums, à tel point qu’elles sont dans les starting-blocks dès le début de l’année comme le précise Christine Blondet : «la plupart des entreprises nous contactent dès le mois de février pour être bien sûres que nous reconduisons l’opération. Cette année c’est déjà la septième édition. On attend 3000 demandeurs d’emploi pour 1200 postes à pourvoir. Après c’est une question de corrélation enre l’offre et la demande. Aujourd’hui ce sont 70% de postes à petite qualification qui sont proposés, et 30% de postes qui suscitent des exigences supérieures.

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BAH ALORS ?

Le plus grand «job-dating» de l’année, où plus de mille personnes se trouvent un emploi.

Mais si jamais un candidat ne remplit pas ces exigences à 100%, on ne sait jamais dans une configuration comme aujourd’hui. Si ça fait «tilt» entre les deux parties, c’est gagné».

Géant, Carrefour et MacDo, les poids lourds du jour En début d’après-midi les allées du Palais du Congrès commencent à être vraiment chargées. Et surtout en quelques points stratégiques. Si tous les recruteurs sans exception sont assidûment visités par les candidats, trois entreprises sont littéralement annexées par des files d’attente interminables : Carrefour, Géant, et dans une moindre mesure, MacDonald’s. Surprenant de prime abord, mais le directeur des trois restaurants MacDo de St-Raphaël, Boulouris et Fréjus, Emmanuel Murzereau, a une hypothèse sur le pourquoi du comment : «on a besoin de 50 personnes pour la saison. Mais on travaille le soir, le dimanche et les jours fériés, pas dans les grandes surfaces. Par contre, on a pour nous une excellente réputation. Les employeurs aiment savoir que leurs candidats sont passés par MacDo, et les candidats y trouvent une ambiance et un esprit d’équipe uniques». Au moment où vous lisez ces lignes, les 64 entreprises présentes ont déjà fini de faire leurs choix. Et parmi ceux qui voulaient gagner trois sous, ceux qui désiraient remettre un pied à l’étrier et ceux, hélas trop nombreux, qui étaient complètement dans la galère, plus de mille ont trouvé une solution. Pas mal en quelques heures à peine.


L’ENTREPRENEUR DU MOIS

hot & sexy :

ACTU LOCALE

Le supermarché du plaisir On est en 2014. Le XXIe siècle arrive à la puberté, et comme tous les petits garçons en quête de savoir interdit, il s’ouvre de plus en plus à la gaudriole et aux plaisirs coupables. Enfin, coupables...justement, ils le sont de moins en moins. Après deux décennies de terreur et de fermeture suite aux diverses «maladies d’amour», HIV en tête, qui ont plongé l’humanité dans la crainte de l’acte charnel, la libération sexuelle des 70’s connaît un second souffle. La peur est toujours là, et c’est légitime parce que le risque existe toujours et il est intact. Mais elle est assez maîtrisée pour laisser la place à un peu de bon temps. Et pour ça comme pour tout, il y a un commerce à faire. L’époque où les sex-shops étaient planqués au fond d’une cave ou terrés derrière un rideau de fer dans les quartiers chelous est révolue. Aujourd’hui on vend du sexe en plein jour, sans se planquer, et en éclairant bien la marchandise pour que tout le monde s’y retrouve. Parce qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien, c’est en tous cas le crédo des amoureux Hervé et Sylvie Cosaert, les dirigeants du loveshop Hot & Sexy, le nouveau supermarché du plaisir qui a vu le jour au beau milieu de la Z.I La Palud à Fréjus. C’est un hasard, d’avoir lancé ce genre de business, ou ça répond à un appel passionné pour les choses de l’amour ? Hervé Cosaert : C’est pas un hasard du tout, c’est mûrement réfléchi ! Il y avait longtemps qu’on était sur le projet, on eu plein d’autres commerces avant avec ma compagne, des bars, une cordonnerie-clés-minute, etc... Mais à force d’aller en vacances en Floride on a constaté qu’il y avait là-bas de grands loveshops accessibles à tous, qui n’étaient pas du tout dans «l’esprit sexshop», justement. Des magasins normaux avec une partie plus portée sur le sexe, en fait. On s’est dit «en France, y a pas», et on était persuadés qu’il y avait de la demande, notamment chez les gens qui auraient trop de retenue pour aller dans un sexshop, mais qui pourraient très bien venir chez nous. Est-ce que c’était clair pour vous qu’il fallait ouvrir une surface aussi grande ? C’est un nouveau modèle économique, comme le Sexodrome à Paris qui fait plusieurs étages ? Voilà c’est ça, c’est exactement l’idée : créer une grande surface, accueillante et pas glauque, avec des rideaux rouges et une vitrine occulte, non. C’est un vrai magasin où on peut rentrer, j’ai presque envie de dire «en famille» ! D’ailleurs la majorité de notre clientèle ce sont des femmes et des couples. On a très peu d’hommes.

Hervé Cosaert, un mec qui vend du plaisir et qui a mis une Harley dans son magasin.

Et vous, vous êtes des gens bizarres ? Non plus, nous sommes de simples commerçants ! Libertins, c’est tout !

Et le fait d’être entre les parpaings, les entreprises de livraison et les sérigraphes dans une zone industrielle, c’est pas un peu curieux ?

C’est compliqué de vendre du sexe dans une région comme la notre et dans une ville de taille moyenne comme Fréjus, où tout le monde se connaît plus ou moins ?

Oui et non parce qu’on voulait à la fois être accessibles et un peu cachés, pas sur le devant de la scène, quoi. Il fallait pas qu’on soit collés à Carrefour, par exemple. Il fallait garder quand même une certaine discretion, tout en ayant de la vitrine.

Non, pas tellement. On a un peu de clientèle qui vient d’ailleurs, surtout des Alpes-Maritimes, mais on a énormément de gens qui sont d’ici, du coin, même de la ville. Et justement quand ils viennent, ils le font avec l’esprit libre et sans crainte, parce que ce magasin n’a pas à proprement parler une connotation «sexuelle». C’est plus «glamour» !

Et du coup, ils sont bizarres, les gens qui viennent chez vous ? Haha, non, pas du tout ! C’est vraiment monsieur et madame tout le monde. La tranche d’âge c’est de 18 à 60 ans, et personne ici ne ressemble à un vieux pervers !

HOT & SEXY - Rue André Citroën - Z.I. La Palud à Fréjus 06 15 46 50 44

BAH ALORS ?

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SANTé - prévention

chi bonnet:

Voyage au centre du côlon

ACTU LOCALE Bruno Valenza (à g.) et Fabrice Longo, deux spécialistes qui ont digéré l’information.

Avec un peu plus 40 000 cas recensés par an sur le territoire français, et environ 17 000 décès tous genres confondus selon les dernières statistiques de la Ligue contre le Cancer, le cancer colorectal est l’un des pires ennemis de l’humanité. Mais justement parce qu’il est l’un des plus répandus, il est aussi l’un des cancers les moins énigmatiques pour les chercheurs et les médecins. Bien évidemment, il reste un sujet extrêmement épineux pour les malades, mais aussi pour ceux que la médecine a identifié comme les «candidats» : les plus de cinquante ans. Pour expliquer, dédramatiser, raisonner, prévenir et au cas où, soigner, trois organisations, la Ligue contre le cancer, la fondation ARCAD (Aide et recherche en cancérologie digestive) et la SFED (Société française d’endoscopie digestive) invitent qui veut à visiter un côlon géant, à la découverte de son fonctionnement, et de ses potentiels dérèglements. Et parmi les 60 villes du parcours, Fréjus. Pour tout vous dire, la surprise a été de taille en ce mardi 17 mars. Douze mètres, très exactement, soit la taille exacte de la structure gonflable installée dans la salle polyvalente du CHI Bonnet. Et là où l’on s’attendait, pour beaucoup, à une sorte de couloir informe tout blanc dans lequel il faudrait compter essentiellement sur sa capacité d’imagination pour reconstituer un intestin digne de ce nom, le public a trouvé un côlon plus vrai que nature, veineux, organique, presque charnel, et donc en proie à des soucis qu’il allait falloir examiner à la lumière de deux médecins compétents en la matière. Mais avant de discuter médecine pure, la curiosité incitait franchement à pénétrer dans la structure. Sur les parois, des fiches explicatives, et des polypes, plein de polypes, de toutes les formes et de toutes les tailles. C’en était trop, il fallait qu’on sache. Assis sur un banc en attendant que son collègue gastro-entérologue finisse sa visite, l’oncologue Bruno Valenza participe aussi à ce happening médico-préventif. Oncologue, c’est un peu le terme technique général qui désigne les docteurs qui prennent en charge les patients atteints d’un cancer et qui ont besoin d’une chimiothérapie, pour faire très large. En fait le but de ce Côlon Tour, c’est d’expliquer au public comment ne jamais avoir affaire au Dr Valenza. Mais le cas échéant, le praticien rentre dans la partie : « s’il y a une indication de chimiothérapie une fois que le patient est pris en charge par les collègues chirurgiens, alors l’oncologue intervient.»

Cancer des hommes ? Pas que... Penser que le cancer colorectal est aux hommes ce que le cancer du sein est aux femmes est une fausse idée, selon Bruno Valenza. Mais même s’il est fréquent et touche tout le monde, il a une faiblesse, il se détecte facilement : «le cancer colorectal a une incidence importante chez les deux sexes. Et il entraîne une mortalité importante. Mais il se dépiste avec un test simple à réaliser qui permet d’identifier des petites lésions qui s’éliminent très facilement. En tous cas plus facilement que des tumeurs qui se développeraient et qui sont bien sûr plus compliquées à prendre en charge.» Paradoxalement, bien qu’il soit l’un des plus répandus, le docteur Valenza explique qu’il est mal connu par le grand public, et qu’il n’effraie pas plus que ça : «peu de gens viennent se faire dépister. Les cancers qui font le plus peur sont ceux qui sont plus profonds et plus difficiles à diagnostiquer comme celui du foie ou du pancréas. En terme de prise en charge, nous on le connaît bien, et la prévention permet vraiment de traiter très efficacement les états pré-cancereux avec une simple coloscopie. Le but, c’est que les patients n’arrivent pas jusqu’à moi.» Tout autour du côlon artificiel, des petites mains s’affairent pour accueillir le public. Les infirmières font remplir des questionnaires, pour savoir comment les gens qui passent par là ont eu vent de l’événement. Le questionnaire se fait d’ailleurs un poil plus poussé pour les plus de cinquante ans. Sur un écran de télévision, un dvd tourne en boucle, avec des extraits de caméras embarquées dans un côlon (réel, cette fois-ci), des schémas très bien faits sur les examens préalables aux traitements plus lourds (la fameuse coloscopie) et des conseils de prévention. Mais pour en savoir plus, il faut interroger un gastro-entérologue, un médecin spécialiste de l’appareil digestif. Et ça tombe bien, il y en a un qui traîne par là depuis le début.

Un dépistage, oui, mais qui se déroule comment ? La première question qui vient à l’esprit quand on rencontre un homme comme Fabrice Longo, c’est «quel âge avez-vous ?» Le médecin ne fait pas ses 45 printemps, peut-être parce qu’il n’affiche pas cet air grave qu’ont parfois les spécialistes des maladies potentiellement mortelles. D’ailleurs il a bien bossé son argumentaire pour dédramatiser une série d’examens très redoutés par tout le monde, notamment à cause de la coloscopie : «les patients sont favorables au dépistage, mais le dépistage leur fait peur. Parce qu’ils pensent tout de suite à la coloscopie. Et l’attente des résultats fait peur aussi, même s’il n’y a que 3% de résultats positifs. Mais le but, c’est de dépister le plus tôt possible, sans forcément aller jusqu’à la coloscopie.» Pour résumer, avant de subir une anesthésie générale et donc un examen forcément traumatisant, il faut d’abord rechercher du sang occulte dans les selles. Mais même la réalisation de ce test, dit «test au gaïac» revêt quelques inconvénients : trois prélèvements à réaliser sur plusieurs jours, et des manipulations pas toujours simples. Heureusement, 2014 devrait voir la donne changer comme l’explique Fabrice Longo : «le test immunologique va remplacer le test au Gaïac. Avec un seul prélèvement, on voit deux fois plus de choses. Et ce qu’il faut que les gens comprennent bien, c’est qu’avec ce test, si jamais on identifie des problèmes, la coloscopie qui suivra permettra de les résoudre.»

le rôle des généralistes et la coloscopie en questions...et en réponses Comme souvent, les médecins généralistes ont un rôle prépondérant à jouer dans le processus de dépistage. Selon Fabrice Longo, «ils sont le relais le plus efficace entre le patient et le test effectif. Et ils ont aussi le pouvoir de rassurer leurs patients quant à une coloscopie éventuelle, en leur donnant des informations concrètes sur les contraintes et l’efficacité.» Ce sont finalement ces contraintes évoquées par le Dr Longo qui inquiètent le plus. Il les énumère d’ailleurs sans bluffer : «il y a un régime à suivre pendant trois jours, avec le moins de résidus possibles. On va favoriser le riz, les pâtes, le jambon, comme les marathoniens, a priori il y a pire. C’est après que ça devient compliqué, la fameuse purge qui va entraîner une diarrhée de trois, quatre heures où on se vide comme si on avait le choléra. Et ce qui dérange le plus les patients, c’est la quantité à boire, environ quatre litres de purge avec un goût d’eau de mer. Mais ça aussi, comme le test au gaïac, c’est en rain de changer. Maintenant on boit un sachet de purge dans un verre et après, on boit la même quantité, mais du liquide qu’on veut, à l’exception des sodas et de l’alcool, en gros.» Restent l’anesthésie générale et les possibles complications de la coloscopie, mais là aussi le Dr Longo maîtrise le dépassement de fonction et sait se muer en psychologue : «certes on a une population qui vieillit, et il faut prendre en considération le ratio risque/bénéfice d’une anesthésie générale. Il y a aussi les possibles complications, de type perforation. Mais tout ça est très rare, c’est un cas sur mille interventions.» Alors si ça peut vous sauver la vie...

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INTERVIEW

ALEXANDRE BARBERO Profession : compétiteur Certains hommes n’ont jamais le temps. De rien. Et on le sait, à tel point qu’on n’essaie même pas de les avoir au téléphone. D’autres n’ont pas le temps non plus, mais quand il s’agit de passion ils réservent une heure sur leur agenda blindé comme un T-34 pour causer «ballon rond». Alexandre Barbero, tout le monde le connaît : provençal, le verbe haut, ambitieux, entrepreneur héritier d’une affaire florissante, etc. Une réussite qui fait grincer des dents, c’est toujours pareil. Mais finalement, c’est qui, Alexandre Barbero ?

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INTERVIEW Bah Alors ? Comment vous en êtes venu à devenir président d’un club de foot ? Alexandre Barbero : Je me suis toujours occupé du monde associatif, au début ça a commencé par St Raphaël. C’est parti d’un pari avec un copain, un jour on s’est retrouvé à St Raphaël, le club était...on va pas dire moribond mais plus grand monde ne s’en occupait. Comme nos gamins jouaient au foot dedans ça a été, quelque part, l’excuse pour se lancer là-dedans. En fin de compte ce qui nous plaisait c’était le monde associatif, et on voyait le club comme un genre de reflet de notre société, une sorte d’échantillon complet avec des bons, des mauvais. J’aime le foot mais ce qui me passionne, moi, c’est la compétition. J’aime voir jusqu’où l’homme peut aller. Je vois des mecs qui font des courses de 70 mètres, et qui y retournent sans arrêt, et qui savent encore au bout faire la bonne passe ou mettre le but. C’est ce que j’aime, le dépassement de soi. Et puis y a la mixité, aussi, avec le foot, peu importe d’où tu viens.

Alexandre on est en plein milieu de la saison 2013-2014. Ca fait maintenant cinq ans que L’Etoile Sportive Fréjusienne et le Stade Raphaëlois ont fusionné. Franchement, au début, vous pensiez vraiment que ça allait marcher ? Je ne me suis jamais senti ni Raphaëlois ni Fréjusien, je suis Raphaëlo-fréjusien. Je suis né à St Raphaël, j’y vis toute l’année, mais pour moi l’association Fréjus-St-Raphaël ça a toujours été une évidence. On a été les premiers à dire à nos politiques et à la population que c’était à la fois une évidence et une obligation d’associer les deux villes. Je veux dire, on est voisins, il ne peut pas y avoir que de l’animosité qui passe par la Garonne, c’est pas possible. On peut pas passer son temps à vouloir envoyer des tartes à ses voisins, mais on en était arrivé là. Le derby, moi je veux bien, mais entre Lyon et St-Etienne, y a 60 kilomètres. Là t’ouvres la fenètre à Fréjus, le Raphaëlois il est juste en face de toi, ça correspondait plus à rien. Et puis c’était obligatoire pour développer le club. Comme en plus Fréjus a été promu en National sur tapis vert, la fusion a automatiquement propulsé le club au troisième échelon du football français. Moi j’étais président du Stade Raphaëlois, on venait de monter en CFA, et je me retrouve avec une équipe réserve en CFA 2.

La saison dernière le club était à un but de la ligue 2. Vous l’avez vécu comment, avant pendant et après le match ? Et ben moi je trouve qu’on a mené une belle compétition. Quand on est mi-décembre au bord de la relégation, j’ai affiché dans les vestiaires une phrase de Cassius Clay, «Impossible n’est rien». On avait à ce moment là 15 points de retard sur le troisième, on en rattrappe 14 en une demi-saison. Qu’est ce qu’y faut voir, le bon ou le mauvais ? On est déçu, bien sûr, parce

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qu’avec la montée c’était plus la même manne financière pour le club. Mais on n’était pas assez grands, je pense. Quand il manque un point, il manque encore quelque chose.

C’est à cause de cet échec relatif que l’effectif a autant bougé à l’intersaison ? A vrai dire, l’effectif de l’année dernière, c’était quelque-part l’héritage d’un mauvais casting. On a fait ce qu’on a pu, mais à y regarder de plus près on ne méritait pas d’obtenir de meilleurs résultats. Certains joueurs ne faisaient pas les efforts nécessaires et on ne change pas la nature des gens. Sur les 13 ou 14 de la feuille de match, il y en avait 9 qui savaient pourquoi ils étaient là, et 4 ou 5 qui avaient moins envie. Mais à ce moment-là on avait besoin d’eux. Celà dit ils ne font plus partie du projet, et pour tout vous dire c’était prévu.

Par contre il y en a un qui est inamovible, c’est l’entraîneur Michel Estévan. Elle est comment, votre relation, vous discutez souvent ? On discute souvent. Il est un petit peu plus âgé que moi, d’une dizaine d’années, et je le vois comme un provençal. Ce que je veux dire par là, c’est quand il parle je le comprends, et quand c’est moi qui parle il comprend. On ne fait pas de salamaleks, on se parle cash. Et puis comme je n’ai jamais mis mon nez dans le sportif, à lui dire «prends tel ou tel joueur», ça lui va bien parce que l’expérience qu’il a eue lui en est truffée, de présidents comme qui se mêlent du terrain. Ca lui a coûté sa place à Arles-Avignon, alors qu’il était promis à un bel avenir parce que faire monter un club chaque saison de la CFA à la ligue 1, c’était fantastique. J’ai un profond respect pour Michel, par ses compétences et ses qualités il s’impose de luimême.

C’était difficile de trouver un successeur à Guy David ? Il en rêvait, lui aussi, de cette fusion, c’est lui qui aurait dû embarquer dans ce projet avec vous. Guy a été une pierre importante de l’édifice. Peutêtre que sans sa volonté on n’en serait pas là. Tout le monde a contribué au fait que la fusion se fasse. Guy a été des deux côtés, à Fréjus et à St-Raphaël. Il a marqué les deux clubs de son empreinte et il est toujours présent dans nos esprits.

A votre avis, pourquoi dans le Var on est le parent pauvre du football ? Parce que finalement, le plus grand club du Var, c’est le votre... Oui c’est le plus grand club du Var ! C’est le septième club français en nombre de licenciés, le premier dans la ligue Méditerranée-PACA, devant l’OM, devant tout le monde ! Le problème c’est qu’on a une image déformée du football dans le Var. Ici le football se résume à Toulon et la banlieue toulonnaise. Si tu ne viens pas de là-bas, tu n’existes pas.


«Le derby, moi je veux bien, mais entre Lyon et StEtienne, y a 60 kilomètres. Là t’ouvres la fenètre à Fréjus, le Raphaëlois il est juste en face de toi, ça correspondait plus à rien.» Alexandre Barbero C’est les histoires de magouilles à Toulon qui ont coulé le football dans le département ? Je pense surtout qu’à un moment donné il y a eu un virage dans le football, on est passé pour de bon dans le monde professionnel. On parle du cas de Toulon, mais proche de nous aussi regardez où ils en sont l’AS Cannes. Eux non plus ils ne sont pas à leur place. L’histoire des gens qui ont dirigé ces clubs-là dans la mauvaise direction, je ne la connais pas en détail. Que ce soit à Cannes ou à Toulon ils ont un super public, mais qui doit regretter l’âge d’or. Il ya eu une cassure et il semblerait qu’on ne peut pas être et avoir été. Nous ici on n’a pas de stade, on a peu de public, mais on a ce qui leur a sûrement manqué au moment où ils en avaient le plus besoin, c’est la passion.

Rêver de Ligue 2, voire pourquoi pas de Ligue 1 avec un stade de 3000 places, tôt ou tard il faudra faire quelque chose ? Mais bien sûr, c’est une obligation. Mais je crois qu’il faut arrêter de nous en parler sans arrêt. Avant tout, ce stade ,il va falloir qu’on le mérite. Aujourd’hui, c’est peut-être pas le cas. Quels que soient nos dirigeants, ils seront dans l’obligation de nous accompagner. Pour l’instant on va dire qu’on a une note de 10 sur 20, mais peut-être que pour le tableau d’honneur c’est 12. Ben faudra avoir 12.

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Ici vous avez près de 900 licenciés, c’est une énorme manne de jeunes. Le foot local a de l’avenir ? Il y pensent à jouer un jour dans l’équipe première ? Quand on apprend à marcher, on rêve que d’une seule chose, c’est apprendre à courir. Quand ils voient les grands de l’équipe première, avec des noms qu’ils arrivent à reconnaître, c’est merveilleux. Les Rami et autres, ils sortent de là, c’est des gamins de l’Agachon. Le rêve existe, mais en plus on peut le réaliser. C’est ça qui est important, toucher du doigt ce qu’on n’aurait jamais pu imaginer. Adil Rami il jouait là, à Fréjus, il était employé de mairie, maintenant il est dans la défense centrale du Milan AC.

Devenir centre de formation fait d’ailleurs partie de vos projets, non ? Aujourd’hui on est un genre de faux centre de formation, avec une quinzaine de gamins qui sont à IGESA. Le problème c’est qu’on paye, mais on ne récupère rien. Normalement un centre de formation fait que les joueurs appartiennent au club, ils sont liés par un contrat, et ceux qui viennent les chercher doivent les acheter. Je ne veux pas dire par là qu’on désire monnayer des jeunes comme du bétail, mais ce serait bien que tout l’investissement qu’on a mis pour nos gamins revienne un peu vers le club. Pas dans ma poche à moi, je m’en fous, je suis pas agent de joueur.

Qu’est ce que ça pourrait vous apporter concrètement, parce que c’est un investissement colossal, ne serait-ce qu’au niveau des installations. C’est comme pour arriver en Ligue 2. On a besoin de ça pour tout un tas de trucs : faire signer des contrats pros à nos stagiaires, mais surtout avoir une assise d’un club digne de ce nom. On ne peut pas avoir un centre de formation si on continue en National ou même si on fait la girouette entre le National et la Ligue 2. C’est une obligation, de toute façon, d’être en Ligue 2 pour avoir un centre de formation. On peut le garder quand on redescend, c’est comme la participation à la Coupe de la Ligue, la première année où tu descends. Rien que ça c’est 400 000 euros de rentrées.

« Michel Estévan, c’est un provençal : quand il parle je le comprends, et quand c’est moi qui parle il comprend. » Michel Estévan, un gars qui sait faire courir les gens...

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BAH ALORS ?

Alexandre Barbero


En parallèle de votre vie de président, vous êtes aussi un entrepreneur, qui travaille en famille depuis plus de trente ans. Il reste des cases à remplir sur votre agenda ou c’est inextricable ? En plus j’ai trois enfants, faut s’en occuper ! Mais moi je suis demandeur d’une vie comme ça. Je veux tout vivre à fond, profiter, je suis comme je suis. Finalement le seul problème c’est que c’est le contexte, le décor qui est pas bon.

A quoi il ressemble, Alexandre Barbero, quand il est dans le Stade Pourcin ? Je ne suis pas très expressif, en fait. Si on y arrive c’est que le boulot a été fait. Mais je me projette très vite sur le prochain match.

Et à la mi-temps ou à la fin du match, ça vous arrive de faire des actions à la Jean-Michel Aulas, dans le vestiaire, ou dans le local des arbitres ? Pas du tout. Moi quand je suis dans le vestiaire avec les joueurs c’est pour partager leur peine ou leur joie, et souvent ça me coûte un peu d’argent (rires). Mais les arbitres je les salue à l’arrivée, et quand ils s’en vont...Je n’en ai jamais pris un à parti. Bons ou mauvais, ils font leur job, il en faut bien un. La plupart du temps c’est nous qui nous mettons en difficulté, après le reste....

Quand vous analysez le niveau du championnat National, vous trouvez l’écart avec la Ligue 2 monstrueux ou vous pensez que L’Etoile pourrait le combler facilement s’il y a montée dans un avenir proche ? Le football de Ligue 2, on va le qualifier de plus «propre». Le National, c’est un peu comme le championnat CFA mais avec plus d’impact physique. Ca joue dur, c’est un football d’hommes. Les techniciens ont peut-être plus «peur» sur les pelouses de National, peur des brutes. Le football de Ligue 2 c’est un sport où tout le monde est pro. Le National c’est du Heavy Metal, la Ligue 2 c’est du Hard Rock. Un joueur comme Mathieu Scarpelli, qui a connu la Ligue 2 et même l’élite, quand il joue à l’extérieur il est un peu sur la retenue. Il a peur de se faire mal parce qu’il sait qu’il

est doué, et que parfois les gestes un peu trop techniques ça passe pas bien, ça en agace quelques-uns, et il sait qu’il risque de se faire couper les jambes.

C’est quoi votre modèle ? Un club à la Guingamp qui fédère toute une région, ou des institutions comme Auxerre ou Montpellier qui se sont hissés péniblement en haut de l’affiche pour y rester très longtemps ? Un club comme Guingamp qui fédère une région avec un président qui est aussi le patron de la ligue nationale, ça aide, non ? J’ai aucun modèle. Notre problème

BAH ALORS ?

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« Je suis comme une anguille, va falloir me taper longtemps sur la tronche pour que je meure. » Alexandre Barbero à nous c’est qu’on n’a pas de public. Et on ne sait même pas pourquoi, on n’a pas dû être bon sur ce point-là. Aujourd’hui, il faut qu’on grandisse dans tous les domaines. J’ai aucun modèle. Y a vraiment rien qui me fait bander, y a rien qui m’intéresse. Le seul truc qui m’intéresse c’est notre histoire à nous. Des exemples de courage il y en a, mais un modèle pour tenir un club de football, il n’y en a pas.

Et le PSG, ça vous fait rêver ou ça vous ulcère ? Moi ce qui me fait rêver, c’est de voir qu’en 4 ans on est passé d’une bande de bandits à une équipe de gentlemen footballers. C’est vrai, ou pas ? Plus de problèmes de hooligans, par exemple. Si c’est avec de l’argent et un peu d’amour propre qu’on arrive à ne plus avoir de violence, pourquoi pas ? Et alors le fait que ce soit avec de l’argent qatari....heureusement qu’il est là, l’argent qatari, je ne vois pas trop l’argent français être investi dans le foot. Je sais à quel point c’est dur d’obtenir ne serait-ce que les 1.400 000 euros de sponsors qu’on a ici. Ce qu’il faut c’est réussir à motiver ces gens-là , c’est pas parce qu’ils sont qataris qu’ils jettent leur argent par les fenêtres, bien au contraire. Aujourd’hui il reste quoi, en France, Lille qui appartient à une grosse boîte française ?

Et si un jour, un mec se pointe avec une fortune et vous propose de faire de votre club LE nouvel eldorado du football azuréen, comment vous réagissez ? Ben déjà je serai content parce que ça voudra dire qu’on l’a intéressé ! Et puis si jamais c’est vraiment la survie du club qui en dépend, on va analyser la situation. Si l’OPA est amicale, que le plan est établi sur plusieurs années avec l’apport des uns et des autres, je pense que ça ne peut être qu’une chance pour le club. L’argent n’est pas forcément sale, en France on a un gros problème avec ça. Franchement j’ai envie de rien lâcher, mais je ne suis pas comme les saumons, je ne remonte pas le courant. Il faut juste qu’on nous aide un petit peu. L’information, c’est 98% de ta notoriété et de ta personalité. Et je trouve dommage que ces gens-là, journalistes, de gauche ou de droite, de devant ou derrière peu importe, ne se sentent pas un peu plus Fréjusiens ou Raphaëlois. C’est comme en cas de guerre, quoi, on va quand même s’unir si ça arrive, non ? La seule chose qui pourrait me faire changer d’avis ce serait qu’on porte atteinte à mon intégrité morale ou physique par exemple, ou ma famille, mais sinon...je suis comme une anguille, va falloir me taper longtemps sur la tronche pour que je meure.

On vous jure que pourtant ils arrivent au stade d’entraînement de la base nature déjà en tenue !

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BAH ALORS ?


BAH ALORS ?

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un SLOVAQUE pour les gouverner tous

SPORT

tennis :

Karol Beck écrase le Tournoi Future

COUP DE PROJECTEUR ...

En s’imposant ici à Saint-Raphaël pour la troisième édition du tournoi Future, le Slovaque Karol Beck, âgé de 31 ans, a montré qu’il savait encore bien frapper la balle et d’une belle manière. Il a dominé le Belge Maxime Authom en deux sets ( 7/6 et 6/4), que beaucoup voyaient vainqueur avant même la finale. L’ancien 36e joueur mondial, tête de série n°6 du tournoi n’ a pas traîné sur ses autres rencontres : 1er tour : Fabien Reboul 6/0 6/4 2e tour : Sadio Doumbia 6/3 6/2 ¼ de finale : Tristant Lamasine : 6/0 6/3 ½ finale : Josselin Ouana : 6/3 6/4

L’info en + Sur les huit quart-de-finalistes, six étaient français, un bon ratio ! Le bémol du touroi restera le forfait de la tête de série n°1, David Guez, à cause d’un état de fatigue généralisé.

Karol Beck à Wimbledon en 2011 - ph. R. Samarasakera - Creative Commons

LA BIO DU VAINQUEUR Karol Beck est un joueur slovaque né en 1982 à Zvolen.

Un petit mot sur le tournoi

Son meilleur classement en simple demeure la 36è place (2005);

C’est la troisième édition du Tournoi Future de Saint-Raphaël (dotation : 10 000 dollars), qui a remplacé, on le rappelle le tournoi féminin (doté quant à lui, à l’époque, de 50 000 dollars). Il s’est déroulé, du 15 au 23 mars sur les courts couverts du complexe Roland Garros. Son directeur, Didier Huber, est aussi le président du Saint-Raphaël Country Club. Le juge arbitre de l’événement n’est autre que Pascal Maria, considéré comme l’un des meilleurs arbitres de chaise au monde.

En 2006, la fédération internationale de tennis déclare que Karol Beck avait été controlé positif au clenbutérol lors de la demi finale de Coupe Davis en 2005 contre l’Argentine. Il a donc été suspendu pendant deux ans.

Pour être complet il convient aussi de féliciter la vingtaine de bénévole qui participent activement à mettre les joueurs dans de bonnes conditions, et qui s’occupent de pôles très importants :

Il est actuellement classé 347e à l’ATP;

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Il est passé professionnel en 2001. Il n’a jamais remporté de titres sur le circuit ATP.

Il a déjà atteint les huitième de finale à l’US Open en simple.

organisation secrétariat logistique transports

Même les médecins, les kinés et les ostéopathes sont là pour l’amour du sport...comme les ramasseurs de balles !

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chez les jeunes

CREPS :

SPORT

Ils marquent les esprits Athlétisme, ski nautique ou encore tennis de table, ils veulent tous la même chose : atteindre le haut niveau. Tous pensionnaires au Creps de Boulouris dans leurs pôles respectifs, certains d’entre eux ont déjà réalisé de très belles performances au niveau national voire international. Des champions expérimentés aux jeune pépites en devenir, en voici quelques exemples.

Tennis de table

Guillaume Alcayde, jeune pongiste de 12 ans du Pôle Espoir tennis de table, licencié à l’AMSL Fréjus, a remporté le tournoi international de Molnar en Hongrie dans sa catégorie. Il atteint également les 1/8èmes de finale du tableau minimes et les 1/16èmes de finale du tableau cadets. Début janvier avec la nationale 3, Guillaume avait réussi à vaincre le numéro 1 français Ski nautique dans sa catégorie. Un champion prometteur ! Les six membres du pôle France ski nautique ont participé aux championnats du monde au Chili. L’immense championne Clémentine Lucine a décroché trois médailles de bronze en slalom, figures et combiné. Sa partenaire, Iris Cambray, 20 ans, s’est classé 2è en figures. Même résultat pour Pierre Ballon. Coup de projecteur sur Clémentine Lucine, 31 ans, ( ici en photo) qui a remporté 5 titres mondiaux et 52 européens.

Athlétisme

Rouguy Diallo, athlète au club de Nice, a intégré la structure cette année. Elle s’entraîne désormais avec Laurence Billy et Teddy Tamgho. Un choix qui s’avère payant puisque la triple sauteuse junior a battu le record de France de sa catégorie en salle lors des inter-régionaux centre-est à Aubière (Clermont Ferrand). Un saut à 13m41 ! Qualifiée logiquement pour les France Elite à Bordeaux (22 février),elle améliore encore son record : 13 m 43. Une saison estivale attendue avec impatience pour celle qui a déjà participé aux championnats du monde junior en 2012 alors qu’elle n’était que cadette.

Handball

On finit par un sport collectif. Les jeunes handballeurs du Saint-Raphaël Var Handball évoluent en nationale 2. Ils sont, pour la plupart, pensionnaires du Creps de Boulouris. Considérés comme la relève de l’équipe première, les Raphaëlois occupent pour l’instant la première place de leur poule avec 4 points d’avance sur Nîmes et une seule défaite au compteur. Ils sont encadrés par Marc Neguede et Olivier Inghilleri.

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onirique

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BAH ALORS ?

Les coins, les recoins, et les gens d’ici comme vous ne les avez jamais vus, à travers l’objectif de Kevin Duval. http://www.kevinduval.com


onirique

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SPORT natation Les clubs de l’agglomération sur la bonne vague Le Stade Nautique Alain Chateigner de Saint-Raphaël a été, encore une fois, le théatre d’un événement sportif de haut niveau. Pendant trois jours, du 21 au 23 mars, se sont déroulés les championnats d’hiver National 2 en bassin de 50 m du Grand Sud. Avec une structure adaptée pour les compétitions (bassin de 50 m et bassin de 25 pour l’échauffement et la récupération, sans oublier les 1300 places assises), la ville à l’habitude d’accueillir ce genre d’échéances : France Elite, Coupe de France, meeting international... Près de 600 nageurs ont fait le déplacement à Saint-Raphaël avec un objectif bien précis : la qualification aux championnats de France Elite à Chartres (28) qui se dérouleront du 8 au 13 avril. Rappelons que cette compétition rassemble les France Jeunes et les France Elite toutes catégories. Si les nageurs n’ont pas réussi ces minimas, ils peuvent toujours décrocher leurs tickets pour les championnats nationaux par catégories. Pour être claire, il y a aussi des minimas par tranche d’âge pour les Elite qui sont plus compliqués à atteindre que pour les France par catégorie. Les deux clubs de l’agglomération étaient bien sûr de la partie. Sur l’ensemble de la compétition, 10 nageurs ont réalisé les temps demandés pour les Elite. Et une bonne partie des compétiteurs se rendront dans leurs championnats respectifs. Des jeunes, qui représentent à coup sûr l’avenir de la natation locale.

Les qualifiés pour les championnats de France Elite : Saint-Raphaël : Alexandre Knaupp (minime) sur 50, 200 nl, Célia Heurtaux (minime) sur 1 500 nl, Mathilde Brenac (minime) sur le 200 m dos Alexandre Cayot sur le 200 m nl.

Fréjus : Carolane Borel (minime) sur 50, 100 et 200 m brasse, Naomie Zachelin sur 50 et 100 m nl, Coralie Bourgeois (minime) sur 100 et 200 m dos Vochimié Koindredi sur 50, 100, 200 nl. May Li Labbé, sur 100 et 200 m nl Goroco Koindredi, minime sur 100 et 200 papillon.

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BAH BAHALORS ALORS??


LE DISQUE DU MOIS

MUSIQUE SULPHAT’KETAMINE WILD RUNK

Rock sous amphètes Autoprod’ sulphatketamine.bandcamp.com

Des chanteurs morts, du rock 70’s et des notes, plein de notes... Une autoprod’ qui se taille la part du lion dans la rubrique musique du numéro 1 d’un magazine qui sera bientôt légendaire, je vois bien que vous pensez qu’il y a comme un problème. C’est parce que vous n’avez pas écouté Sulphat’Ketamine, chers amis. Parce que si vous aviez jeté une oreille sur ce 4 titres, d’une vous l’auriez acheté en double, et de deux, vous comprendriez l’intense bonheur que j’ai éprouvé à le chroniquer. Parce qu’autant le dire tout de suite, c’est trop, mais alors trop bon. ATTENTION !!! HAPPY HOUR

AU BAR DE 19H30 À 20H30 !!!

J’ai beaucoup de choses à dire dessus alors je vais essayer d’ordonner un minimum mes idées. Pour commencer, ce que je peux DROP YOUR PANTS débutera les vous donner comme renseignement, c’est que le groupe est un hostilités metalliques à 20h30, en envrai/faux groupe local : deux des membres sont toulonnais, les voyant les titres de leur nouvel EP deux autres sont arrivés après que les deux premiers aient migré «Sparks in the «vénère» mess» ; cinq potes vers Lyon. Le style, c’est du rock 70’s chargé, et surToulonnais venant tous d’influences tout, complètement dingue. Metal différentes (de Slayer, Metallica, à Killswitch Engage) qui se sont dirigé Pour faire d’un groupe une usine à folie furieuse, il faut réunir Metalcore. trois ingrédients : des membresvers un le peu cinglés, des compos qui

posent question au moment de leur écriture, et une alchimie d’OVER THE REASON,Dans groupe étrange qui compile le tout pourSuivi la meilleure des mixtures. de de metalcore s’attache faire l’ADN de S.K., on trouve pas mal grands qui noms du rocka et duressortir une atmosphère positiveGary mêlée à blues, tous morts, comme Rory Gallagher, Jimi Hendrix, une musique puissante et énergique. Moore ou Alvin Lee pour la frénésie rock n’roll. On trouve aussi pas mal de Janis Joplin dans la voix de Rita, sauf qu’elle est EON, après une série de dates de sepvachement plus jolie que celle que ses copains de classe avaient à décembre 2013, s’offre une baptisé «le mec le plus mochetembre du lycée». Rajoutez là-dedans récréation live en plein des parties de batterie complètement possédées et unprocessus bassiste de composition, ce groupe super énervé, et vous avez de quoi faire un bon groupe.oscille entre metal extreme et punk festif. Sulphat’Ketamine arpente les scènes depuis maintenant 4 ans, RIGHT son inspiet pour ne rien vous cacher, c’est en TO liveTHE queVOID je lespuise ai découverts, au mois de janvier. Je neration m’attendais à absolument rien, du dans divers styles musicaux, même si des copains présents m’avaient prévenu : «tu verras, il death au thrash en passant par le métal a l’air de rien, mais quand il vasuédois, jouer de la gratte, tesdans oreilles le groupe officie un mévont saigner». Et Alexis leur a donné raison incisif : véloce, inspiré, futal moderne, et mélodique. rieusement rock n’roll et complètement arraché, il était parfait. Mais ses potes aussi, parce qu’autour de lui, çasoirée, jouaitil ygrave. Les Pour clore cette a les groupes quatre titres présents sur ce disque sont incontestablement les qui suivent aveuglément les tendances meilleurs de leur set. Je l’ai acheté, jeautres. l’écoute toute la moquent jouret il y aetles Ceux qui se née depuis deux mois. C’est mon desdernier modesmot. et qui jouent la musique qui leur sort des tripes : HEAVY DUTY avec un HardBAH Rock efficace et ALORS ? fédère 23 enflamme !!!


MUSIQUE Maniacx Vision EP 2013

Medside Music

ulster page 1992

2014 La Vallée des Artistes Enfin l’album ! Enfin presque. En tous cas avec les 8 titres de ce 1992, Ulster Page, le groupe qui représente fièrement la frange rock du collectif de la Vallée des Artistes, a mis les petits plats dans les grands. Nos quatre gaillards ont enregistré ça en Allemagne, à Hambourg, sur le terreau fertile qui a vu éclore (bizarrement, d’ailleurs) les Beatles, où ils ont passé tout le mois de septembre dernier. Le résultat, c’est une superbe production, avec un son bien rock qui claque, et qui rend enfin justice à la musique d’Ulster Page, qui méritait de pouvoir faire entendre son travail avec cet argument sonore supplémentaire. L’autre bonne nouvelle concernant ce disque, c’est qu’en plus d’avoir super bien digéré leurs influences (Pearl Jam, Nirvana, Soundgarden ou Guns N’Roses pour en citer quelques-unes), les membres du groupe ont tous énormément progressé. Le chant de Gabriel est maintenant posé, ses lignes sont plus travaillées que par le passé, et on sent que les parties vocales sont vraiment au coeur des compos, comme dans un vrai groupe qui écrit des tubes. Le disque n’en manque pas, d’ailleurs. Chaque titre est mis en valeur par les solos de Ben, qui a lui aussi franchi un cap en terme de jeu et d’inspiration. L’étiquette grunge colle toujours à la peau d’Ulster Page, mais on lorgne plus vers les sophistiqués Alice In chains que du côté des enragés de Mudhoney. C’est du beau travail, ça sonne comme si c’était vraiment un disque de 1992, et rien que ça, c’est déjà énorme.

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BAH ALORS ?

Cette année, grande nouvelle : Maniacx est de retour. Le trio a fait peau neuve en changeant de MC. Maintenant, c’est CKLM au micro et ça se ressent. Le 5 titres pour nous mettre en jambe, est à un bien meilleur niveau que le non moins excellent «Crazy Sounds With the Aliens » de 2008. L’entrée avec le dynamique et très hip-hop « Many Acts » laisse la porte ouverte à « Vision » bien plus posé, avec des samples d’enfants, et une voix plus posée et tellement nouvelle... Côté instrumental, Duff et Flik ont fait un travail admirable. Les influences sont variées, et les frontières musicales traversées avec succès. Les fans de la première heure ne peuvent être que ravis et les nouveaux tomberont très vite amoureux de « The Hills », un méga tube de l’été , ou de « Circle », le titre qui mélange habillement funk et rap ! A écouter et réécouter en attendant un plus grand format ! A noter aussi que Maniacx a rempli la salle Félix Martin avec Hyphen Hyphen lors de la Coxinhell Party le 29 mars dernier. Comme quoi chez Bah Alors ? on a plutôt bon goût, comme vous !

Tournée Française 8 mai - Chambéry 9 mai - Lézard’os Fest - St Dizier 10 mai - Bavarian Battle - Munich 28 mai - Poitiers 29 mai - Nantes 30 mai - Limoges 31 mai - Metalsphere 5 juin - Zadar (Croatie)

Le 16 mai à LA GARDE (Morts Subites)

- PROFANE Toujours Disponible www.svartcrown.net


MUSIQUE Pourquoi ont ils fait ça ? QUEEN

Hot Space 1982 EMI - Hollywood Records

BENIGHTED

CARNIVORE SUBLIME 2014 Season of Mist

Artistes - Labels - Auteurs Vous sortez une production et vous voulez qu’elle soit chroniquée ici ?

Envoyez vos liens ! sur notre boîte mail

bahalorsmag@gmail.com

Parfois, il faut songer à se détendre. Et parfois non. Manifestement les gars de Benighted ont choisi la deuxième option. Après avoir tout éclaté en dix avec leur précédent méfait “Asylum Cave”, les Lyonnais reviennent avec un album encore plus violent, encore plus sauvage, encore plus extrême. Ce qui est complètement fou avec Benighted, c’est que là où les autres groupes de death-grind foncent tête baissée vers la brutalité la plus extrême possible jusqu’à taper dans un mur, Benighted continue sa course frénétique depuis plus de quinze ans sans jamais faiblir. Et ce qui est encore plus dingue, c’est que non seulement les albums sont de plus en plus cinglés, mais ils sont aussi de mieux en mieux composés, et de plus en plus cohérents. La principale évolution enre ce “Carnivore Sublime” et son prédecesseur se situe surtout au niveau du son, qui a gagné encore en puissance : chaque coup de caisse claire (environ un million par titre) sonne comme un coup de boule en plein dans le pif, chaque riff de guitare râcle la soupière de l’auditeur, chaque hurlement de Julien résonne comme un cri d’ours en pleine crise de haine hystérique. Ajoutez à ça des compos encore plus rapides qu’avant (on frise sérieusement le record du monde), des arrangements tout aussi malsains que sur “Asylum Cave” (d’ailleurs, lequel des mecs de Benighted fait chanter ses gosses ?), ça avoine dans tous les coins. Et si vous avez quelques euros de plus, la version double cd avec les bonus live et quelques covers va vous terrasser.

Il y a eu le 10 mai 1981, il y a aussi eu le 21 mai 1982. C’est en ce funeste jour que l’un des plus grands groupes de l’histoire du rock a mis sur le marché un concept musical hasardeux : un album de disco matiné vaguement de rock un peu glam. Autant vous le dire tout de suite, cet album ne leur ressemble pas, d’ailleurs il ne ressemble à rien. Le problème de ce «Hot Space», c’est que rien ne fonctionne. Tout ce qui fait la légende de Queen est ici mis dans un placard au fond d’une cave inondée. Freddie Mercury n’envoie aucune ligne de chant mythique (qui se souvient du refrain minable de «Calling all girls ?»... y en a t’il un, seulement ?), et tout le début du disque sent le renfermé, un peu la même odeur rance qu’on peut humer en faisant le ménage dans les toilettes des boîtes de nuit. Comble de l’hérésie pour un groupe avec une carrière pareille, l’album succède à un autre ouvrage mitigé, la B.O. de "Flash Gordon", sorte de seminanar en collants qui correspond plutôt bien à l’esthétique de sa bande-son. Heureusement la suite sera beaucoup plus réussie et ambitieuse avec «The Works» sorti un an plus tard. Et puis la pochette pique les yeux, non ? Il reste «Under Pressure» avec Bowie, pour se consoler.

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CINEMA

captain america :

le soldat de l’hiver

De Joe et Anthony Russo - sorti le 26 mars 2014 Avec Chris Evans, Scarlett Johansson, Samuel L. Jackson, et même Robert Redford Fini les nazis, bonjour les intrus conspirationnistes et la gangrène avide de pouvoir et de destruction. Les méchants ne sont plus les mêmes, l’époque non plus, mais le héros est inamovible, imperturbable, «of course» puisque c’est Captain America, le soldat version 2.0, lisse comme une toile cirée, et puissant comme une armée toute entière. Il y a des jolies filles (surtout deux), des machins qui explosent partout, une bande de méchants qui ont la classe et un scénario qui offre un super terrain de jeu à tout ce petit monde. On pourrait s’arrêter là, mais Captain America : Le soldat de l’hiver, ce n’est pas que ça. Allez, on décortique !

70 ans dans un congélateur et un univers hostile Première question à vous poser avant de vous engouffrer dans une salle obscure pour jeter un oeil curieux à ce «sequel» signé Marvel : est-ce que vous avez vu le premier opus ? Sachez que ça n’a quasiment aucune importance. Pour résumer, le Captain a été créé pendant la seconde guerre mondiale pour déjouer les plans machiavéliques d’une horde de nazis hyper méchants, ça s’est terminé dans une capsule cryogénique stérile et on le réveille au 21e siècle pour continuer d’épauler le SHIELD, l’organisation ultra-secrète qui lutte contre le mal à grands coups de super-héros, d’exo-squelettes ultra-perfectionnés imaginés par la famille Stark (Iron Man, donc) et de gadgets nucléaires. Jusque-là, rien de bien compliqué. Notre héros a donc 95 balais bien sonnés et se retrouve confronté à notre monde à nous. Sa copine de l’époque est grabataire mais toujours vivante, et son meilleur ami, Bucky Barnes, est mort en 1944. Steve «Captain America» Rogers est donc un super soldat en charge de missions capitales pour la défense mondiale, sous les ordres du SHIELD dirigé comme toujours par Nick Fury, interprêté dans tous les films estampillés Marvel par Samuel L. Jackson. Au menu pour notre héros, une prise d’otages en pleine mer, orchestrée par un terroriste français (tiens donc) balèze mais sans plus. Une opération vite goupillée, mais avec une zone d’ombre : la récupération d’une masse de données «plus secrètes tu meurs» par l’agent Natacha Romanoff (Scarlett Johansson) qui mène sa barque en «looze-dé» mais qui roule pour Fury, sans rien dire au Captain. C’est le point de départ d’une intrigue plutôt complexe, là où on s’attend plus volontiers à un banal «actioner» avec pyrotechnie à foison, bastons filmées sous cocaïne et flingues du futur. Il va être question d’infilration, de trahisons, de menace sur le monde avec un nom de code cliché à mort, et même d’introspection.

Un castings de méchants vraiment dément Pour un film de super-héros réussi, il faut au minimum un méchant qui fait le poids. Ici, le Captain a affaire à une équipe de dingos bien décidée à le dézinguer. Au sommet de la pyramide, Robert Redford, machiavélique en dirigeant corrompu. Autour de la légende, un mec avec un bras en acier qui pose de sérieux problèmes, des scientifiques, des soldats, et des petites mains. Sans pouvoir en dire plus sans spoiler, disons que notre ami Steve va devoir faire le tri rapidement entre ses amis et ses ennemis, et que la mission n’est pas simple. D’ailleurs on s’interroge avec lui pendant un bon moment, tellement qu’on finit même par se demander s’il n’est pas complètement livré à lui-même lorsque son boss Nick Fury lui glisse le conseil de se méfier de tout le monde, après qu’une équipe de terroristes extrêmement motivée ait tenté de le tuer. Là ça devient flippant, et on commence sérieusement à se dire qu’on va avoir du mal à suivre. Mais les américains sont très forts, donc ça va plutôt bien se passer. Vous verrez.

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Le plus divertissant des Marvel depuis longtemps En plus d’un scénario complexe jute ce qu’il faut pour tenir le spectateur en haleine et d’une équipe de méchants vraiment au top, les studios Marvel ont mis la gomme pour régaler les sens et les 170 millions de dollars de budget se voient vraiment à l’écran. Scarlett Johansson (qui est défnitivement la copine que tu rêves d’avoir, cher lecteur, si, si, tu verras) reçoit le renfort féminin de Cobie Smulders, la Robin de «How I met your mother». Le Captain fait connaissance avec Sam Wilson/le Faucon, interprêté par Anthony McKie, habitué aux grandes réussites cinématographiques (Démineurs, No Pain No gain, Million Dollar Baby, etc.). Alors évidemment la dernière demi-heure est consacrée à un florilège de destruction immobilière et militaire, il y a des morts mais pas trop, et l’Amérique joue un rôle très important dans la sécurité du monde. Mais franchement, le film arrive à surprendre (alors que c’est vraiment pas gagné compte tenu du postulat de départ) et on ne s’ennuie pas une seconde. Même les rares instants de répit sont bien faits. Ah, et sinon, le soldat de l’hiver, on vous dit pas qui c’est c’est, mais on a nos raisons. Et elles sont meilleures que celles qui ont poussé les auteurs à en faire le titre.


CINEMA HER

De Spike Jonze - Sorti le 19 mars Avec Joaquin Phoenix, Amy Adams, Rooney Mara Vous aimez les films d’anticipation inquiétants ? Alors vous devez absolument découvrir la nouvelle livraison de l’illuminé Spike Jonze (déjà responsable de «Dans la peau de John Malkovitch» et du tout aussi bizarre «Adaptation», entre autres). Le point de départ de cette affreuse histoire d’amour est à la fois simple et très étrange : Théodore est un mec bien, qui bosse, qui n’est pas plus détraqué qu’un autre, qui est séparé de sa femme mais qui préfère ne pas divorcer. Malheureusement pour lui, il va investir dans un logiciel qui va changer sa vie : un nouveau système d’exploitation révolutionnaire, intelligent, évolutif, avec lequel il va tisser rapidement des liens très forts. Et manque de pot, ce système d’exploitation s’appelle Samantha, aime beaucoup le sexe virtuel, fait des mots d’esprit bien sentis et adore discuter pendant des heures au moment où les gens normaux s’endorment. Bref, Samantha est une vraie fille, attachante et brillante, mais sans corps. Spike Jonze prouve qu’avec un scénario assez basique, on peut créer tout un univers vraiment flippant, où l’humanisation d’un logiciel fout un bordel incommensurable dans la société humaine. C’est très crédible, grâce à l’impeccable Joaquin Phoenix, qui passe le plus clair de son temps à donner une réplique étonnante de sincérité à une minuscule oreillette. Il tombe amoureux de ce non-être, qui va évoluer avec lui, et vont se façonner des rapports sentimentaux en tous points semblables à ceux qu’entretiennent les humains. Et Theodore va petit à petit l’assumer complètement, puis souffrir comme n’importe quel homme amoureux en proie au doute. Autour de lui, les êtres vivants se désolidarisent, se désagrègent, à l’exception d’Amy, sa seule véritable amie qui elle aussi se lie d’amitié avec son OS 1. Dans un monde bien réel, le notre, où la foire à la sur-communication pousse les moins sociables à basculer dans une vie virtuelle plus épanouissante que la vie parmi les hommes, Spike Jonze vise juste, avec le zeste de décalage qui fait le charme unique de son cinéma. En sortant de la salle, rallumer son portable relève de la semi-névrose. On n’a qu’une envie, c’est de croiser un copain, n’importe lequel. Mais surtout pas de tweeter une connerie ou d’aller vérifier si on a des notifications Facebook.

Mais...De quoi s’agit-il ?

WRONG De Quentin Dupieux - 2013

Il y a des jours où on tombe sur un synopsis qu’on lit et qui nous fait dire « mais *** c’est quoi le rapport entre un jardiner, une standardiste nymphomane, un mec qui a perdu son chien, un autre qui fait partie des joggeurs anonymes et le méchant de prison break avec une queue de rat?? ». Puis votre esprit perturbé vous oblige à regarder la bande-annonce, et là c’est encre plus flou, mais vous aimez (parce que quelque part vous avez aimé «Rubber»). Cette fois Quentin Dupieux est devenu grand, très grand! Depuis son premier jet « Nonfilm » tourné avec quelques copains comme Kavinsky, Dupieux a su maîtriser sa passion du cinéma, construire un scénario complètement déluré et plein de non sens, un univers où tout peut se rencontrer et où les gens trouvent ça normal, parce qu’on est dans un film finalement. Alors pourquoi rester dans notre univers à nous!

DE L’ASSEMBLAGE D’IDées de génie. «Wrong» c’est l’histoire improbable de Dolph qui perd son chien Paul. Dolph (Jack Plotnik) est un petit moustachu qui subit son entourage, a perdu son boulot mais continue d’y aller parce qu’après tout, on peut plus le virer. Et tout ça a un rapport avec Master Chang, un milliardaire bien tordu ! Les acteurs jouent admirablement bien, d’ailleurs c’est la grande claque quand on se rend compte qu’Eric Judor joue mieux en anglais que dans la langue de Molière! J’ai tenté de vous expliquer l’inexplicable, et si vous êtes arrivés à la fin, foncez voir ce film...une merveille. Et ensuite faites comme moi : mettez-vous ranquillement en attente de «Wrong Cops», où il y aura même Marilyn Manson!

BAH ALORS ?

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CINEMA C’est à quel sujet? J’avais peur de me noyer dans un puits sans fond, de redécouvrir un néant abyssal dont même les pires séries allemandes peinent à définir clairement les contours. Il m’a suffi d’un élan de courage, d’une heure et demie de temps libre et d’une pression timide sur un bouton play qui semblait me crier de ne le toucher sous aucun prétexte pour comprendre ma douleur.

L’erreur cinematographique

CINEMAN

Le pitch tient en deux phrases, certes lourdes, mal construite et parfaitement absurdes, mais en deux phrases quand-même : Franck Dubosc, alias Régis Deloux, professeur de mathématiques dans un lycée lambda de Montreuil-sous-bois, vit une existence moribonde entre ses élèves débiles, son appartement en décrépitude hérité de ses parents, et son incapacité chronique et légitime à séduire la moindre gourdasse dépressive et repoussante. Heureusement, grâce à l’aide de Pierre Richard, de Michel Galabru, et à la découverte d’un médaillon magique abandonné par une actrice anglaise aujourd’hui décédée sensée incarner une sorte d’alter ego de Romy Schneider en un poil plus borderline et en brune, il va se retrouver propulsé justicier multi-casquettes dans une série de grands classiques du cinéma pour sauver la belle british des griffes d’un méchant Autrichien mal campé par un Pierre-François Martin-Laval pathétique dans une totale perdition comique.

de Yann Moix - 2008

Les films vivent et restent, ou vivent et meurent. Certains gagneraient à être plus connus, et d’autres mériteraient de rester au fond d’une male scellée par le génie d’Alladin, le genre de truc que tu peux pas ouvrir sans une vieille formule oubliée. Hélas, pour Cineman, on avait la clé. Dieu sait pourtant qu’il y a des choses dont il vaut mieux ne plus jamais parler, une fois qu’elles ont fini d’exciter les réseaux de l’actualité. Comme les plaques d’eczéma qu’il ne faut pas toucher une fois qu’elles ne démangent plus, ou les croûtes de pus qu’il ne faut surtout pas arracher. Mais moi, dingue parmi les dingues, j’ai voulu revivre un atroce cauchemar cinématographique qui a plongé la France entière dans la plus sordide des torpeurs en 35 mm en l’an de grâce 2008. J’ai affronté le Cineman de Yann Moix, ovni abracadabrantesque au potentiel régurgitatoire très sous-estimé, même par les critiques les plus acerbes en proie au snobisme de la caution culturelle, et par les cinéphiles les moins enclins à tolérer les frasques maladroites de réalisateurs au sens artistique un peu trop personnel. J’ai longtemps hésité avant de lancer le divx du film. J’ai délibérément choisi ce format putride de dégueulasserie tant visuelle que sonore pour donner à l’oeuvre toutes les chances d’exploser à mes sens sous ses atours les plus entiers.

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BAH ALORS ?

Franck Dubsoc à son maximum Dubosc qui fait du Dubosc, c’est ridicule. Autour, les autres ne font rien, c’est à peine s’ils le regardent s’enterrer vivant dans un tas de fumier trop gros pour être vrai. D’une monstrueuse lourdeur, les gags s’enchaînent assez lentement pour être digérés avant même leur mise en bouche, et laissent un arrière-goût rance à faire passer un MonChéri pour de la pâte d’amande. Toutes les répliques oscillent entre le franchement moisi, le téléphoné-faxé-mailé-smsé « si t’as pas compris je te l’écris sur la rétine à l’encre de Chine ou au burin », et le désastre surnaturel. Dubosc, pantin déguingandé trimbalant son humour de vieux beau érotomane, agite sa croupe dans des reconstitutions putréfiées de monuments du 7eme art comme un mec bourré qui chie dans l’urgence derrière un utilitaire en plein jour. C’est navrant, fatigant, désarmant de nullité. C’est peut-être du nullisme, un nouveau courant artistique serait né sous nos yeux ébahis sans même qu’on s’en soit rendu compte. Merci Yann Moix pour ce moment unique, la visite d’un trou noir en différé, directement de chez soi. J’ai eu peur d’être aspiré, à un moment, mais j’ai survécu. Je crois qu’à la fin, pour synthétiser les résultats de cette expérience aux frontières de la lobotomie par imposition d’images, j’ai pété. La boucle était bouclée, qu’elle le reste à jamais.


L’ARTISTE

Chris z

Tatoueur clair-obscur

L’ère de l’encre subversive réservée aux taulards, c’est fini. Nos plages attestent chaque été de l’ampleur qu’a pris ces dernières années le phénomène tattoo. Mais tous les tatoueurs n’ont pas jeté leur dévolu sur le phénomène de mode pour se remplir les poches. Chris Z fait partie de ces mecs habités par une passion, celle de l’encre bien noire, personnelle, et jamais vaine. De Rihanna à l’évocation de son propre corps, entretien avec un tatoueur qui ne triche pas.


L’ARTISTE Un samedi comme un autre à Black (He)art, le studio de tattoo planqué rue de Suffren à Saint-Raphaël. Alexis, Ben et Chris sont tous les trois affairés sur des grosses pièces. Chris est dans le fond, un peu moins dans la lumière que ses deux collègues, et ce n’est peut-être pas un hasard. Il est en train de continuer un motif hyper compliqué sur un bras quand je lui vole un peu de son temps. En même temps ça rend service à son client du jour, qui serre les dents après déjà dix heures de piquage en moins de trois jours. Excuse cette question qu’on t’a posée mille fois, mais comment et pourquoi tu t’es mis au tattoo ? Le tout premier, je devais avoir douze ou treize ans. C’était dans la cuisine de mes parents, à l’aiguille, sur un pote. Mais avant de faire ça vraiment professionnellement, ça a mis longtemps. ça fait à peu près cinq ans que c’est complètement mon métier, avant c’était un peu chaotique. J’en ai fait un peu sur moi, un peu sur les copains à droite à gauche, mais c’était pas très concluant. Mais j’ai fini par débloquer le truc, ne plus faire que ça et maintenant ça avance.

Il suffit d’ouvrir les yeux pour se rendre compte que le tatouage est vraiment devenu un phénomène de mode. C’est un business qui marche bien ? Et ben ça marche bien...oui, mais si t’as envie de te concentrer sur un truc précis et de ne faire que ça, le phénomène de mode c’est pas évident d’en bénéficier. La mode c’est les petites pièces de passage, mais c’est pas très intéressant. Disons que si ton truc c’est de profiter du phénomène de mode, de tatouer des petites merdes toute la journée et de te remplir les fouilles, tu peux, facilement. Mais c’est pas forcément la démarche que j’ai envie de suivre.

Surtout que toi tu bosses à Black (He)art et que c’est pas trop le principe de la maison. Pas vraiment, non. On tatoue tout le monde, on ne refuse personne. Mais on a tous un style de prédilection, qu’on essaie tous de développer. On fait tous en sorte de se faire plaisir et de développer notre art.

Pour connaître le style et la personnalité d’un tatoueur on peut déjà commencer par observer ce qu’il a sur lui, et chez toi on constate que de la couleur, y en a pas beaucoup... Non, c’est vrai ! Mais c’est un peu à double tranchant, les tatouages qu’on porte. Parce que c’est le fruit d’expériences, c’est sur toi que t’essayes des choses, ça finit souvent en millefeuilles, avec des recouvrements dans tous les sens. Disons que c’est pas forcément le reflet de ce que tu veux développer dans le tattoo. Mais ça donne quand-même une idée sur l’état d’esprit du bonhomme.

Et toi tu t’es lancé dans une sorte de quête absolue du noir, c’est ça ? Entre autres (rires) ! Dans ma vie personnelle je suis assez serein, maintenant. Je m’écarte des ténèbres où j’ai été pendant des

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BAH ALORS ?

années. Je me concentre plus sur la lumière, mais j’invoque quand même les forces du mal dans mon travail. J’aime bien que sur la peau, il y ait un côté dark, extrême. Sortir du dotwork (tatouage aux points, NDLR) traditionnel, et mélanger des trucs plus sombres, des applats de noir, du figuratif un peu «sale», des textures, des superpositions... J’essaie de trouver un style à moi qui s’écarte un peu du dotwork.

Et quand tu présentes ça aux gens, tu leur fais pas un peu peur ? Même pas, ils sont plutôt réceptifs. En général ils ont déjà vu certains de mes travaux, et puis je leur montre toujours sur papier les trucs avant. Même s’il y a toujours une part d’impro, on sait toujours à peu près sur quoi ça part.

Quand on parle de dotwork, de figures géométriques, sur la peau ça a l’air très compliqué à réaliser. Est ce que c’est si particulier, comme travail ? C’est pas que c’est plus compliqué, c’est juste une technique différente du tatouage traditionnel. Au départ ça peut sembler rébarbatif de piquer des petits points qui prennent des plombes, mais avec l’habitude ça va aussi vite que de faire un remplissage normal. Mais je pense qu’il faut avoir un côté autiste pour kiffer ça. Ben par exemple, dès qu’il fait 5 minutes de dot il pète les plombs. C’est un sacerdoce, faut avoir envie. Mais une fois qu’on maîtrise la technique, c’est pas plus compliqué qu’autre chose.

Tu as longtemps tatoué à Toulon, maintenant tu es basé ici à plein temps. Sur la côte le public est très marqué par la mode et j’imagine qu’on te demande souvent les fameuses «petites merdes» dont tu nous parlais plus tôt... Et ça me gave carrément. Mais ça fait partie de l’évolution du tatouage. Il se démocratise, c’est bon et mauvais à la fois. Déjà on ne nous regarde plus dans la rue comme des parias, on peut trouver un appart’ ou du boulot plus facilement qu’avant, c’est une bonne chose. Mais le côté paria, le fait que le tattoo avant c’était réservé à un genre d’élite, ça nous appartenait, quelque part. Maintenant, les gens qui viennent nous voir et qui nous disent «je veux me faire tatouer le même truc que Rihanna ou Djibril Cissé» parce que c’est la seule référence qu’ils ont, ça a tendance à me gonfler, surtout quand j’en ai dix qui me proposent le même truc dans la même semaine. Mais là, notre rôle, c’est de leur montrer ce qui est réalisable, notre travail à la boutique, et de leur proposer un truc personnel qui va leur correspondre plutôt qu’un truc à la con qu’ils ont vu mille fois à la télé.

C’est limite pédagogique, alors, surtout pour ceux qui ont la peau encore vierge.


L’ARTISTE Souvent ils n’ont pas de culture tattoo, et ils ne savent pas ce qu’on peut proposer au shop. Mais quand ils sont ouverts ils déccouvrent des trucs et ça les amène vers quelque chose de plus personnel.

Tu continues à prendre du plaisir ? Oui beaucoup, surtout depuis que je suis à Black (He)art, ça fait un peu plus d’un an. C’est plaisant parce qu’ici je développe vraiment ma passion. Avant je bossais en «guest» dans plein de shops, je faisais beaucoup de choses qui me plaisaient mais aussi pas mal de tout-venant. Et j’ai aussi traversé des périodes de vaches maigres où je bossais pas des masses. Développer mon art, ou mon artisanat parce que je considère ça comme un mélange des deux, j’y prends beaucoup de plaisir, oui. De plus en plus, même.

Et chose rare, à 35 ans, tu restes un tatoueur avec un dos vierge, même si ailleurs tu es noirci de partout... Y reste le dos, oui ! Mais ça va bientôt changer, Alexis travaille dessus. Quand j’ai commencé à me faire tatouer, j’ai très vite su que je serais rempli complètement. Vers 8-9 ans, j’ai dit à mes parents que je serais barbu, chevelu et tatoué de la tête aux pieds, je leur ai pas menti ! Mais je veux que le dos ce soit une sorte de «masterpiece», donc je l’ai confiée à Alexis qui prend son temps, comme d’habitude ! Et là c’est moi, donc c’est encore plus long !

BAH ALORS ?

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LIVRES De Ted Bundy à Richard Ramirez en passant par le couple infernal Otis Toole - Henry Lee Lucas, les tueurs en série sont aujourd’hui entrés dans la culture populaire et fascinent des millions d’intrigués, qui se demandent comment, pourquoi, et plein d’autres adverbes qui servent à poser des questions. Heureusement pour eux, ils n’auront pas besoin d’entrer dans la cage de ces cinglés qui ont repoussé les limites de la folie, de la haine ou de la cruauté, parce que Stéphane Bourgouin l’a fait pour eux. Il se trouve que Stéphane Bourgouin est mieux placé que vous et moi pour aborder le sujet. On est en 1976, il a 23 ans, et sa compagne de l’époque est violée puis assassinée par l’un de ces tueurs en série. Il noiera alors sa colère et son incompréhesion dans un processus étonnant : il va consacrer sa vie à étudier, rencontrer, décortiquer la vie et l’oeuvre sanglante des assassins les plus déviants de l’humanité. Son énorme pavé «Serial Killers - enquête mondiale sur les tueurs en série» fait office d’oeuvre quasi-définitive sur le sujet. En plus d’être relativement exhaustif (une grosse partie située à la fin du livre recense avec minutie quasiment tous les tueurs en série de l’ère moderne avec une petite biographie, un «palmarès» et une description de ce qu’on va appeler le «style»), Stéphane Bourgouin consacre la majeure partie de son ouvrage à quelques cas très particuliers de tueurs

extrêmement tarés. Les pages se dévorent à la vitesse de la lumière, pourvu qu’on ait un minimum de détachement par rapport aux actes qui sont décrits de manière très concrète par l’auteur. Le point d’orgue, et le plus gros chapitre du livre, c’est l’affaire Armin Meiwes, l’homme qui a réussi à convaincre un ingénieur informaticien de se faire dévorer de son plein gré. Mais si le cannibalisme germanique ne vous branche pas plus que ça, sachez quand même que vous trouverez dan ce bouquin bien d’autres histoires hyper documentées et tout aussi hallucinantes, comme celle de l’espèce de secte Matamoros, avec des trafiquants de drogue organisés autour d’un culte païen. Pas mal, non ? Bref vous trouverez de tout niveau déviances, et vous pourrez même admirer quelques photos tirées des archives personnelles de Stéphane Bourgoin, pour découvrir avec effroi que ces tueurs psychopathes n’ont pas tous une tête bizarre. Un livre épais, extrêmement documenté et régulièrement augmenté d’ajouts pertinents. En fait il est quasiment exhaustif, mais tellement bien fait qu’on le garde toujours sous le coude et qu’on y revient souvent, comme le dictionnaire. Sauf que celui-ci est d’un genre...particulier. Indispensable pour tous les fans de «Faites entrer l’accusé» et autre «Enquêtes criminelles».

Stéphane Bourgoin - Serial Killers, enquête mondiale sur les tueurs en Série, Grasset, 2011

« Une ambition dont n’a pas les moyens est un crime », disait Chateaubriand, portant ainsi sentence contre quelques-uns de ses successeurs putatifs en littérature, ainsi que, c’est l’ironie de l’histoire, contre lui-même en politique. Mais de ces déconvenues naîtront des merveilles, dont Sartre a tout dit d’un mot : « Il a eu raison d’oser. » Si décriée partout ailleurs, sous le vilain mot d’arrivisme, l’ambition demeure en littérature un facteur décisif, un élément essentiel des grands accomplissements. Ainsi, lorsqu’un écrivain déjà doué, reconnu et célébré, ajoute à son savoir-faire un zeste d’ampleur supplémentaire, alors on s’approche des zones thermiques du chef-d’œuvre. Le mot n’a rien d’usurpé dans le cas du dernier-né de Ian Mac Ewan, écrivain-star de l’inimitable insularité britannique. Amsterdam (1998) ou Solaire (2012), pour ne citer qu’eux, étaient déjà de très bons livres, l’un dans le registre dramatique qui est celui de Mac Ewan, l’autre dans une veine comique plaisamment inattendue, mais Opération Sweet tooth sort du lot. Il s’agit d’un récit d’espionnage, labyrinthique et d’une acuité psychologique stupéfiante, qui n’est pas sans évoquer Graham Greene, cet as de la faute et du rachat. C’est aussi le roman des stratégies déjouées et des promesses non tenues : en somme, du temps qui passe. Serena Frome est, en 1973, une belle jeune femme décidée,

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BAH ALORS ?

Thierry Saunier l’a avalé pour vous intelligente et très littéraire. Subjuguée par Soljenitsyne, cette étudiante brillante est également une anti-communiste résolue. Cette panoplie, peu fréquente dans son milieu, la conduit à être recrutée par le MI5 – l’espionnage britannique. Sa mission, nommée Sweet tooth, est en phase avec ses aptitudes : il s’agit de financer des écrivains prometteurs, afin qu’ils participent - du bon côté, of course – à la guerre froide dans la sphère culturelle. Mais la cuirasse de Serena a un défaut : elle aime des « hommes intelligents, amoraux, inventifs, destructeurs, déterminés, égoïstes, séduisants par leur froideur même. » Tel était Tony Canning, son mentor, qui l’a mené vers le MI5; tel sera Tom Haley, qu’elle est chargée de recruter, et auquel elle succombe - condamnée à l’amour, mais aussi au silence. S’il ne fallait qu’un argument pour témoigner de la maestria littéraire de Mac Ewan, le voici : la liaison, tout à la fois politique, charnelle, intellectuelle, exaltée de Serena et de Tom Haley constitue le centre apparent du livre, mais son pivot caché, ce sont les nouvelles de Tom, lues et décryptées par Serena, qui ne le connaît pas encore, et le devine cependant, mais par amour et par admiration préfère s’aveugler. Tisser le synopsis de ces nouvelles dans le flux du roman, dévoiler sans déflorer, c’est vraiment du grand art littéraire. Si Mac Ewan est un prince, c’est parce qu’il sait être machiavélique sans jamais cesser d’être merveilleux. Une définition, possible et en tout cas plausible, de la littérature à son meilleur. Ian MacEwan - Operation Sweet Tooth Gallimard, 2014


Les 50 chansons géniales devenues insupportables à cause de la surexploitation

TOP 50

Vous les connaissez par coeur, parce que vous les avez entendues des milliers de fois. La plupart du temps sans le faire exprès. Parce que le matraquage médiatique les a tuées à force de pilonnage déraisonnable, vous ne pouvez plus les supporter. Pourtant ce sont de bonnes chansons, il n’y a aucun doute là-dessus. Mais à un moment donné, faut faire une pause...

01- “Hotel California” - Eagles (Hotel California, 1976) 02- “We Are the Champions” - Queen (News of the World, 1977) 03- “Africa “ - Toto (Toto IV, 1982) 04- “Sultans of Swing” - Dire Straits (Dire Straits, 1978) 05- “Roxanne” - The Police (Outlandos d’Amour, 1978) 06- “Smoke on the Water” - Deep Purple (Machine Head, 1972) 07- “La Grange” - ZZ Top (Tres Hombres, 1973) 08- “Come Together” - The Beatles (Abbey Road, 1969) 09- “Purple Haze” - The Jimi Hendrix experience (Are You Experinced ?, 1967) 10- “Knocking on Heaven’s Door” - Guns n’roses (Org Bob dylan, Use Your Illusion II, 1991) 11- “Sunday Bloody Sunday” - U2 (War, 1983) 12- “Stairway to Heaven” - Led Zeppelin (Led Zeppelin IV, 1971) 13- “(I Can’t Get No) Satisfaction” - The Rolling Stones (Out of Our Heads, 1965) 14- “Highway to Hell” - AC/DC (Highway to Hell, 1979) 15- “It ain’t Over ‘Til it’s Over” - Lenny Kravitz (Mama Said, 1991) 16- “Misirlou” - Dick Dale and the Del-Tones (Org inconnu, Surfer’s Choice, 1962) 17- “Cendrillon” - Téléphone (Dure Limite, 1982) 18- “Goodbye Stranger” - Supertramp (Breakfast in America, 1979) 19- “Owner of a Lonely Heart” - Yes (90125, 1983) 20- “Magic Bus” - The Who (single, 1968) 21- “The Power of Love” - Huey Lewis and the News (Fore !, 1986) 22- “Johnny B.Goode” - Chuck Berry (Chuck Berry Is on Top, 1959) 23- “The House of the Rising Sun” - The Animals (The Animals, 1964) 24- “Born in the USA” - Bruce Springsteen (Born in the USA, 1984) 25- “Losing My Religion” - R.E.M. (Out of Time, 1991) 26- “Still Loving You” - Scorpions (Love at First Sting, 1984) 27- “Proud Mary” - Creedence Clearwater revival (Bayou Country, 1969) 28- “Dust in the Wind” - Kansas (Point of Know Return, 1977) 29- “Don’t You (Forget about Me)” - Simple Minds (The Breakfast Club OST, 1985) 30- “More Than Words” - Extreme (Extreme II - Pornoraffitti, 1990) 31- “Always” - Bon Jovi (Keep the Faith, 1992) 32- “Sledgehammer” - Peter Gabriel (So, 1986) 33- “Smells Like Teen Spirit” - Nirvana (Nevermind, 1991) 34- “Black Magic Woman” - Carlos Santana (Org peter Green, Abraxas, 1970) 35- “Paranoid” - Black Sabbath (Paranoid, 1970) 36- “Antisocial” - Trust (Répression, 1980) 37- “Try a Little Tenderness” - Otis Redding (Org. Ray Noble, Complete & Unbelievable, The O.R Dictionary of Soul, 1966) 38- “Californication” - The Red Hot Chilli peppers (Californication, 1999) 39- “Eye of the Tiger” - Survivor (Eye of the Tiger, 1982) 40- “Black Betty” - Ram Jam (Org. Lead Belly, Ram Jam, 1977) 41- “Where Did You Sleep last Night” - Nirvana (Org. inconnu, MTV Unplugged, 1993) 42- “One Step Beyond” - Madness (One Step Beyond, 1979) 43- “Time Is Running Out” - Muse (Absolution, 2003) 44- “Layla” - Derek and the Dominos (Layla and Other Assorted Love Songs, 1970) 45- “Sweet Home Alabama” - Lynyrd skynyrd (Second Helping, 1974) 46- “Walk on the Wildside” - Lou Reed (Transformer, 1972) 47- “The Best” - Tina Turner (Org. Bonnie tyler, Foreign Affairs 1989) 48- “Little Green Bag” - George Baker Selection (Little Green Bag, 1970) 49- “Good Vibrations” - The Beach Boys (Smiley Smile, 1967) 50- “Bad to the Bone” - George thorogood and the destroyers (Bad to the Bone, 1982)

BAH ALORS ?

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BIO interditE

Affronter Hulk Hogan et Mr T. dans le même film, et gagner en prime, qui dit mieux ?

Il existe encore sur Terre des gens qui n’ont pas goûté au plaisir coupable de se délecter d’un bon gros film d’action bodybuildé avec des flingues, des grosses bagnoles, des mecs qui meurent toutes les 28 secondes et des gonzesses en string. Il y a même eu une époque où ce genre de films-là, entre les tarés alcooliques pieds nus au sommet d’un Nakatomi plazza aux mains d’une bande de terroristes allemands, les Autrichiens stéroïdés en proie à des humanoïdes en métal mou dans l’Amérique de George Bush père et les flics suicidaires à l’épaule instable qui partagent leur existence entre leur boulot avec leur acolyte black, leur caravane moisie plantée au beau milieu de la plage et leur copine 14e dan de Krav Maga, il y a eu une époque où ces films-là étaient au cœur de l’industrie cinématographique mondiale. Et dans cette équipe de bras cassés à la cervelle cramée par l’adrénaline, il y en a un qui n’a rien fait comme tout le monde, un qui a commencé par un film d’auteur compris de travers et qui coule aujourd’hui de vieux jours de producteur multi-millionnaire en faisant commerce des résultats tangibles de ses dernières gélules de clenbutérol : ce type là c’est Sylvester Stallone.

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BAH ALORS ?

Né en 46 à New York, Sly ne s’est jamais demandé si c’était mieux que d’être né en 17 à Leindestadt. Tout ce qu’on sait avec plus ou moins de détails, c’est qu’après avoir étudié l’art dramatique à Miami, il en a chié des ronds de chapeaux avant de devenir le gars qu’on connaît aujourd’hui. Imaginez un mec petit, pas très beau, fils d’un rital et d’une juive fauchés tous les deux, qui veut faire l’acteur à Broadway alors qu’il ne sait ni chanter, ni danser, et que personne ne se demande s’il est capable d’aligner trois mots. Sylvester va alterner les rôles minables avec les apparitions pathétiques, jusqu’à ce paroxysme de non-gloire absolue en 1970, et une apparition radicale sous les traits de Stud, un anusseur fou qui organise des partouzes à domicile avec sa copine et ses voisins. Entre-temps il a trouvé le temps de faire de la figuration chez Woody Allen et d’apparaître dans un Kojak, avant de se retrouver SDF et de sortir son 20 cm devant une caméra en 35 mm pour un long-métrage, une histoire de survie à court-terme pour un petit acteur moyen qui n’a pas l’air de tenir la distance. Heureusement pour lui, Stallone est à peu près aussi bête que ce que Saddam Hussein aime les étoiles et les bandes rouges et blanches. Dans son petit crâne ça carbure à trois mille, et il a l’idée dès le début des années 70 d’un scénario qui va changer sa vie, une histoire de boxeur à moitié clodo qui prend une branlée intersidérale contre un champion du monde un peu aventureux. Il écrit «Rocky» pendant qu’il est dans une merde noire, et quand on n’est personne à Hollywood, on a même pas le droit de faire caca dans l’algéco des maquilleuses. Alors proposer un scénario en prétendant qu’on est le mec parfait pour incarner le premier rôle, ça fait plus que friser la mégalomanie. Mais il va tomber sur deux producteurs un peu fauchés qui vont lui filer une misère pour tourner son machin, et ils vont même lui attribuer un réalisateur qui a réalisé deux trois grosses conneries MAIS dont une a quand même permis à Jack Lemmon d’obtenir un oscar, « Sauvez le tigre ». Par contre il a 28 jours pour mettre en boîte un film de deux heures, avec des milliers de figurants partout, des gamins qui le suivent dans la rue quand il court, des gens qui hurlent dans un Spectrum de Philadelphie rempli à ras-bord pour le combat final, et des seconds rôles piochés dans le back catalogue de Coppola, dans les restes de Sam Peckinpah et même dans une équipe de NFL.

225 fois la mise et décapitation au couteau Seulement voilà, Rocky rapporte 225 fois sa mise de départ, est oscarisé trois fois et symbolise toujours aujourd’hui le film par excellence sur l’ascension sociale. Stallone a 30 ans, et plus rien ne sera comme avant pour lui. Il est millionnaire, et il va avoir une seconde idée de génie, en lançant à l’écran un autre personnage qui va fendre le cœur de l’amérique patriotique et faire fantasmer tous les amateurs de décapitation au couteau, un certain John Rambo. Et comme il est très intelligent, plutôt que d’imaginer


d’emblée un vétéran du Viêt-nâm qui dézingue des afghans à la kalach (ça il le fera dans les suites), il adapte scrupuleusement un roman hallucinant de David Morrell, First Blood, sorte de fable intemporelle sur le retour à la vie normale d’un ancien béret vert qui gagnerait Koh-Lanta en pétant pendant le premier prime, persécuté par un flic courageux mais pas très inspiré dans une petite ville américaine sous la neige. Et c’est encore un gros carton en cet an de grâce 1982. Stallone en est à 3 Rocky, un Rambo et une énorme blague cinématographique sur une équipe de foot perdue en Hongrie avec Pelé sur le terrain et John Huston à la réalisation («à nous la victoire») quand il balance sur les écrans sa réalisation la plus connue et pourtant la plus paradoxale compte tenu du genre de mecs qu’il incarne : il pond en 1983 Staying Alive, un genre de Rocky Disco, qui troque le protège-dents pour les moule-burnes et les gerbes de sang pour le combo gomina-scientologie-pelle à tarte incarné par un John Travolta aussi électrique qu’inconnu. Troisième jackpot de l’enfer, maintenant il va vraiment pouvoir s’en branler de tout et faire toutes les conneries qui lui passent par la tête, et il va y aller à fond, mais genre «plus vite tu t’envoles». Les années 80 sont pour lui une sorte de terrain rêvé pour ses envies de débilité cinématographique. Il envoie un magnifique «Tango et Cash» avec Kurt Russel, sorte de buddy-movie en débardeur blanc avec deux repris de justice qui ravivent la flamme de Bud Spencer et Terence Hill, un «Cobra» qui n’a rien à voir avec le manga mais où sa putain de bombe atomique de femme Brigitte Nielsen envoie un bois à réchauffer la Norvège en février, et même son plus gros navet peutêtre, «Over the Top», une merveille de fable sociologique où un chauffeur routier fait rêver son fils en retournant sa casquette lors de tournois de bras de fer pour essayer de gagner un camion que les méandres de la vie lui ont dérobé. Sublime.

BIO interdite Après avoir définitivement sombré artistiquement dans «Spy Kids 3» en 2003, Stallone a pris le parti de réinventer le buddy movie d’action en voyant plus grand que grand. Ca s’appellera «Expandables», et ils seront tous là, Dolph Lundgren, Mickay Rourke, Bruce Willis, Jet Li, et même Van Damme, Chuck Norris, et carrément Schwarzie, carrément Schwarzie, putain… Il a fait son «Rambo 4», son «Rocky 6», pas sûr qu’il nous fasse un «Mafia Love 2» ou une suite à « La bringue chez Stud et Kitty », son navet porno soft de 70 rebaptisé plus tard « l’étalon Italien » pour en vendre plus. Il va fêter ses 67 ans en 2014, alors on va lui souhaiter de continuer à couler des jours heureux, de bien profiter des courbes encore vertes de Jennifer Flavin, qui est certes sa 3eme femme mais qu’il continue de barouder après 3 grossesses et 17 ans de vie commune, et d’avoir une idée de génie de plus pour «Expandables 4», peut-être un caméo de Georges Bush ou une apparition de Mark Hamill, ou carrément Hulk Hogan, ou le vrai Superman.

Des nineties pourries puis Jennifer Flavin Quid des années 90 ? Et bien c’est peut-être encore pire avec un long chapelet d’énormes bouses absolument inregardables sans une forte capacité à manipuler le second degré à doses intensives, genre «L’expert» où il se tape Sharon Stone sous la douche, «Arrête ou ma mère va tirer» où il se coltine une vieille dingo, ou encore la mirifique «Daylight», une histoire d’explosifs et de camions dans un tunnel qui est au «Salaire de la peur » ce que la coquillette à la spiruline est au canneloni gratiné. Heureusement son bon sens le sauvera du naurage avec quelques bonnes idées, un film sur l’escalade nommé trois fois aux Oscars, et l’indémodable «Demolition Man», qui en plus d’avoir le mérite d’être drôle permettait à Sandra Bullock de prouver qu’en 93 il était possible d’être méga bonne en étant brune, avant Yasmine Bleeth et Carmen Electra que tout le monde a sûrement oubliées.

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INTERNET - JEUX VIDéos - réseaux sociaux

La technologie CLOAK : l’arme absolue des misanthropes Bon sang, mais quelle idée géniale ! Dans un monde hyper connecté où les gens sont traumatisés à l’idée de perdre un ami qu’ils n’ont jamais vu en vrai sous prétexte d’un mauvais jeu de mots via un tweet bizarre, un homme déterminé à en finir avec la déraison numérique a décidé de prendre le contre-pied. Cet homme, c’est Chris Baker. Et son but, c’est d’encourager les utilisateurs de smartphones à se débarrasser de leurs contacts encombrants, en tous cas de les aider à les éviter scrupuleusement. Pour ce faire, il a créé une application, Cloak. Avec ça, plus la peine de s’infliger de longues conversations avec des gens que vous n’avez pas envie de voir. Et plus besoin de leur expliquer pourquoi, surtout. Le principe est super simple : il suffit d’installer une application sur son smartphone (pour l’instant sur ceux de la marque Apple uniquement, mais sur Androïd ça devrait venir). Cloak va ensuite interprêter les données GPS transmises par FourSquare et Instagram d’une liste de contacts que vous avez paramétrée à l’avance. Et là, bingo : l’appli vous affiche une carte, avec des points sur un radar qui représentent ces gens indésirables que vous souhaitez à tout prix éviter. Le tour de magie (plus technologique que magique, finalement) fonctionne dans un rayon d’environ 3 kilomètres. Pour l’instant les utilisateurs d’Androïd en mal de misanthropie vont devoir un peu patienter. Mais Chris Baker fait partie de ces avant-gardistes qui sont persuadés que les réseaux sociaux sont en train de s’engager sur la pente descendante. Donc nul doute qu’il va développer son produit, qui offre une solution à ceux qui souhaitent devenir les inconnus qu’ils auraient pu être il y a quoi...dix ans, à peine. DRAGON BALL Z - BATTLE OF Z Disponible sur XBOX 360 - PS3 PS VITA Edité par : Namco Bandai Si vous êtes fan de la série d’Akira Toriyama, vous n’êtes pas sans savoir qu’en 2013 a vu le jour un nouvel OAV mettant en scène Sangoku et tous ses copains, aux prises avec un Dieu (parce qu’il fallait trouver quelqu’un d’encore plus fort que Boubou, qui était déjà plus fort que tous les autres d’avant, et qui avait réussi, enfin, à détruire la Terre). Donc comme souvent, pour ne pas dire à chaque fois, Namco Bandai a profité de l’occasion pour sortir un jeu. L’idée de départ, et c’est souvent l’argument avancé par l’éditeur, c’était de rendre les combats les plus proches possibles de ce qu’on voit dans l’anime. Le défi des développeurs, donc, c’est de mettre en scène des combats qui se déroulent à la vitesse de la lumière, avec des types capables de faire exploser l’univers en moins d’une seconde. Et bien de ce côté-là, figurez-vous qu’ils se sont plutôt bien débrouillés. L’action va vite, très vite, et l’idée de proposer un terrain de jeu immense pour chaque bataille est sortie d’un cerveau bien câblé. On se croirait vraiment dans le dessin animé, et on peut massacrer ses adversaires avec un degré de violence certain. Bien évidemment, le jeu n’est pas parfait. Comme d’habitude avec les portages de Dragon Ball, on se retrouve avec une horde de personnages qui sont comme par magie remis sur un pied d’égalité (Krillin aussi fort que Freezer ? Sérieusement ?), et des combos pas toujours faciles à comprendre. Et puis cette idée de sortir un jeu de ce type uniquement sur des consoles de ce qu’il faut appeler désormais «l’ancienne génération... Mais sinon, ça rouste, et bien comme il faut.

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Le timekiller absolu : mostawesomestthingever.com Avant Internet, les gens écourtaient leurs soirées. Maintenant, le plus nul des geeks est capable de relancer ladite soirée (ou du moins de la rallonger) jusqu’au bout de la nuit et sans passer par la case karaoké. N’importe qui a le choix entre envoyer des commentaires Facebook toute la nuit, aller sur Chatroulette entre copains, ou encore regarder des vidéos toutes plus nazes les unes que les autres (et peut être même des clips qui font revenir à l’étape karaoké). Mais Internet regorge d’idées pour les plus insomniaques et/ou plus philosophes. C’est le cas de « Most Awesomest Thing Ever » qui lance des débats assez ubuesques. Le principe est simple : le site propose deux choses et les internautes doivent cliquer sur celle qu’ils trouvent la plus cool. Qui n’a jamais eu une conversation avec un ami où le sujet était de savoir si un sandwich c’est mieux qu’un chapeau haut-de-forme ? Qui ne s’est jamais posé la question de savoir si la vie c’était plus cool qu’Internet ? En tout cas grâce à ce site, on peut à la fois participer en donnant son avis, et apprendre que selon les internautes, la Terre c’est mieux que les ordinateurs mais ces derniers sont mieux que l’eau... Si vous en avez marre de regarder en boucle des chats qui pètent, alors foncez directement sur mostawesomestthingever.com et munissez vous d’un plaid, car la nuit va être longue, peut-être même que vous allez perdre des amis qui pensent que Spock c’est mieux que des lasagnes !


Du 22 avril au 4 mai salle félix-Martin et auditorium du centre culturel

«Rien De plus futile, De plus faux, De plus vain, De plus nécessaiRe que le théâtRe.» louis Jouvet

2 éedmiet

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rencontres

Théatrâles De saint-Raphael

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AGENDA Fréjus

saint-raphaël

- 1er au 12 avril / Expo Photos - Nature Land’Art Villa Aurélienne - 1er au 30 avril / Expo d’artistes - Laurent Morlat Casino de Fréjus - Du 4 au 6 avril / Fête des plantes Parc et Villa Aurélienne - 6 avril / Opéra - Norma Théâtre Le Forum - 7 avril / Ciné-club - Nebraska Cinéma Le Vox - 10 avril / Opéra-comédie - Tout Offenbach...ou presque ! Théâtre Le Forum - 13 avril / concert - Harmonie Aurélienne Salle Hippolyte Fabre - 15 avril / Danse - 4D Théâtre Le Forum - 19 avril/ Concert carte blanche - Quatuor de saxophones Ecole de musique Jacques Meltzer - 19 avril / Chasse aux z’oeufs de Pâques Le Clos des Roses - 19 et 20 avril / Sport - Trail d’Hermès et Mountain Azur Run Chapelle Cocteau et Base Nature F. Léotard - 19 avril au 02 mai / Animation - Dinotera Base Nature F. Léotard - 26 avril - Café des talents - Jean-Marc Dos Santos (musicien) Hôtel l’Aréna - 26 et 27 avril / Sport - Contest de BMX Base Nature F. Léotard - 26 avril / Concert - Richard Vicart Casino de Fréjus FOOTBALL - LES MATCHS DE L ‘EFC au STADE POURCIN 11 avril vs Orléans - 25 avril vs Le Poiré-sur-Vie

- 03 au 06 avril / Sport - 47e Omnium de St-Raphaël Golf de Valescure - 5 avril / Puces marines Port de Santa-Lucia - 5 avril / Concert - Elephanz Espace Félix Martin - 8 avril / Petite enfance - Les douces violences Centre de la petite enfance - Conférences, accueil, conseils - 11 avril / Projection en audiovision - Les enfants du Paradis Centre Culturel - 11 avril / Théâtre - Jibé (humour) Espace Félix Martin - 12 avril / Nettoyage de printemps Infos et inscriptions au 04 98 11 17 45 - e.colas@ville-saintraphael.com - 12 avril / Sport - SRVHB vs Chambéry Palais des sports J-F Krakowski - 15 et 19 avril / Musique - Batucadas (déambulations en ville) Du Centre culturel à l’Espace Félix Martin - 17 avril / Musique - Janysett McPherson Quintet Centre Culturel - 18 avril / Concert - Juliette Palais des Congrès - 19 avril / Sport - Volley-ball / ASSP - Calais Slle Pierre Clere - 22 avril au 4 mai / Théâtre - Rencontres théâtrales de St-Raphaël Centre Culturel / Espace Félix Martin - 26 avril / Geek Culture - Linux Party Centre Culturel - 26 avril / Sport - SRVHB - Toulouse Palais des sports J-F Krakowski - 3 mai / Sport - Cross-Triathlon de la Corniche d’Or Plage du débarquement

roquebrune-sur-argens

puget-sur-argens

- 1er avril / Découverte - Exo-Var (milieu aquatique) - au village - 4 avril / Collecte de sang Salle molière, le matin - 5 avril / Bal de bienfaisance au profit des handicapés Par «le chant des dauphins» - Espace Robert Manuel - 5 et 6 avril / Championnat de France de dressage mondioring Cercle Canin Roquebrunois - 6 avril / Sport - Football CAR vs AS Maximoise 2 - Complexe Sportif Julien Cazelles - 12 et 13 avril / Sport - Rallye des Roches Brunes Coupe de France des Rallyes - Rens : 06..3.73.13.88 - 19 et 20 avril / Floralies et saveurs de nos teroirs Fleurs / gastronomie - Stade de la Bouverie + animaton des centres commerciaux de La Bouverie - 21 avril / Vide-greniers Place Germain Ollier - 21 avril / Chasse aux oeufs de Pâques Issambres - Bouverie - Village - 21 avril / Concours de Boules ( 3 contre 3) La Boule Brune - Prix du souvenir / Boulodrome des Prés Chevaux - 23 avril / Portes ouvertes La Maison du chocolat - Village - 26 avril / Randonnée des lucioles Randonnée nocturne - Rocher de Roquebrune - 27 avril / Sport - Baseball Championnat PACA (avec les Centurions) - Stade de la Bouverie - 27 avril / Cérémonie patriotique Journée de la déportation - Place Perrin (Village) - 27 avril / Sport - Football CAR vs SC Barjols - Complexe sportif Julien Cazelles - 28 avril / Collecte de sang Salle Molière, le matin

- 4 au 6 avril / Animation dans tout le village Puget fête le printemps - 4 avril / Spectacle jeune public La grande histoire du roi des ballons - Espace Victor Hugo - 5 avril / Chasse aux oeufs de Pâques Dans le village - Inscription en mairie obligatoire - 5 avril / Animation photo/image Avec le Club Pugétois de l’image - Salle Roger Legrand - 6 avril / Carnaval de la ville Arrivée devant l’Espace culturel Victor Hugo - 13 avril / Thé dansant Printemps de l’amicale pugétoise - Espace Victor Hugo - 18 avril / Concert - Tribute à Queen Killer Queen - Espace Victor Hugo - 25 avril / Spectacle - Le Bercail chante et Danse ADAPEI le bercail - avec les résidents - 26 avril / Concours de chant - Les Micros d’Argent organisé par Siam n’Co - Espace Victor Hugo - 28 avril / Collecte de sang Espace Victor Hugo, le matin

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