BAH ALORS ? Mensuel gratuit - numéro 3
c’est bien et ça coûte rien
ACTU LOCALE - SPORT - MUSIQUE - CINéMA - littérature - culture - humour - pas d’horoscope
Le Mas des Escaravatiers - Pondafloor - Media Massive - La Vallée des Artistes - Le .K
Cet été, tous dehors !
corporate l’entreprise, un truc de gonzesses ?
sport / CARRé d’as les 4 clubs qui sont montés d’une division
coxinhell studio vue mer et son qui tue musique les black keys en roue libre
freddie mercury moustache, lyrisme et tragédie
ET AUSSI UN intermittent du spectacle, un cyborg hostile et un tour de france qui sent le rock
GRANDE GALERIE DE FREJUS PLAGE BLD DE LA LIBERATION RESERVATION 04 98 11 53 37
AU DESSUS, C’EST LE SOLEIL
TERRASSE PANORAMIQUE Tous les soirs de 18h à 3h RESTAURANT À THÈME Tous les dimanches midi
Bah Alors ?
Mensuel gratuit n°3 Actualité locale Fréjus, Saint Raphaël, Puget sur Argens, Roquebrune sur Argens, Les Adrets de l’Estérel Directeur de la publication : Ibrahim BERBAR Rédacteur en chef : Nicolas MULLER Rédacteurs : Ibrahim BERBAR, Nicolas MULLER, Audrey DESCHAMPS, Thierry SAUNIER Photos : Kevin Duval, Nicolas Muller, Audrey Deschamps, Ibrahim Berbar Date de dépôt légal : 28 juin 2014 Date de parution : 28 juin 2014 Régie Publicitaire : SARL Karadoc Siren : 800 278 277 R.C.S Fréjus
édito Que celui qui s’oppose à un été de folie se manifeste, ou qu’il se taise jusqu’au mois de septembre...
Par Nicolas Muller Rédacteur en chef
Nous Contacter : Régie publicitaire : 06 62 38 74 84 Rédaction : 06 83 33 19 64 Mail : bahalorsmag@gmail.com Internet : www.bahalors.com Imprimé en Union Européenne Ne pas jeter sur la voie publique. «La reproduction ou l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, de nos articles ou informations est interdite.»
BAH ALORS ? C’est bien et ça coûte rien
Vous savez, chers lecteurs, nous avons énormément de points communs avec vous. Le premier, le principal, c’est que nous vivons au même endroit. Nous somes donc confrontés aux mêmes circonstances une fois que l’été se pointe, avec son soleil assassin, sa moiteur torride, ses moustiques tigres et ses touristes allemands. Notre problème à nous, locaux qui ne nous offrons pas une sinécure à la montagne pour échapper à la morsure des rayons UV, c’est d’essayer de maintenir un équilibre de vie relativement cohérent. C’est très compliqué, parce qu’il faut affronter la multiplication exponentielle de la population, la hausse des prix dans les commerces, et la foire à la saucisse permanente orchestrée par tout le monde pour que la Côte d’Azur reste un endroit attractif, festif, un peu luxe mais pas friqué, un peu beauf mais pas ringard, un peu chaud mais pas déluré, bref, un endroit sympa où il fait bon passer ses vacances. Pour l’été azuréen comme pour le reste, libre à chacun d’entre nous de se focaliser sur les points noirs ou sur les trucs cools. Trop de touristes ? C’est bon pour le commerce, bon pour la libido, c’est l’occasion de pratiquer l’anglais ou de sous-louer son meublé pour une somme indécente. Le café prend 20 centimes ? C’est mauvais pour les dents, ce sera l’occasion d’en boire moins. Il fait trop chaud la nuit ? Et bien profitez-en pour mettre le nez dehors au lieu de vous incruster dans le canapé devant la saga de l’été. Nous sommes allés discuter avec ceux qui font vivre la culture dans notre bassin de vie pendant les jolis mois. Même nous on a été surpris pas l’incroyable éventail de l’offre proposée par les acteurs locaux. Pourtant, tout ce que vous allez lire dans les pages de notre dossier n’est pas nouveau, loin s’en faut. Il suffit juste de s’y pencher plus avant pour comprendre qu’une soirée où il n’ya rien à faire, ici, ça n’existe pas. Et quand il s’agit de se divertir, nos touristes ont raison. Alors suivons-les, entraînons-les, et prifitons-en. En tous cas jusqu’à ce qu’il repleuve.
BAH ALORS ?
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06 - Actu Locale
SOMMAIRE
Un studio d’enregistrement qui produit du lourd, des filles qui se serrent les coudes et un théâtre rond qui tourne à donf.
09 - dossier / cet été, tous dehors !
Bah Alors ? est allé à la rencontre de ceux qui vont transformer votre saison estivale en gigantesque fête à ciel ouvert, avec des événements partout dans la Cavem. Entre le Mas des Escaravatiers, les rues de Fréjus, les spots magnifiques de Saint-Raphaël et plein d’autres endroits qu’on ne soupçonne parfois même pas, ils s’expliquent tous sur ce qui les motive, nous racontent comment ça marche, et dressent un tableau alléchant de ce qui nous attend cet été.
18 - Sport
P. 06
Si les deux grands clubs de la région n’ont pas triomphé, d’autres ont pris l’ascenceur vers l’étage supérieur !
20 - onirique
Les coins et recoins de nos villes vus à travers l’objectif de Kevin Duval. En page centrale, comme la playmate.
24 - Musique
The Black Keys ne sont plus les Black Keys, Arch Enemy retrouve sa voix, et la pire folie de Philippe Katerine.
26 - Cinema
La Ritournelle - Huppert, Darroussin, de l’amour et des bovins, enre Paris et la Normandie (et un peu le Danemark) Terminator - le plus féroce des robots a 30 ans ! Enter the Void - Gaspar Noé se fout de vous
29- L’artiste
Bah Alors est allé discuter avec Belha, un intermittent du spectacle qui fait tous ses cachets guitare à la main, qui nous a parlé d’Australie, de paperasse et de Tommy Emmanuel.
32 - Livres
«Sagan 1954» d’Anne Berest, un joli bouquin écrit par une jolie fille qui ne laisse pas insensible la plume de Thierry Saunier.
33 - Top 4
Chaque mois, Bah Alors ? dresse une liste improbable qui en dit long sur l’univers de la musique. En ce début d’été, qui eût cru que le cyclisme pouvait tenir une si belle place dans le peloton du rock ?
34 - Bio interdite La biographie que Freddie Mercury ne doit jamais lire, même là-haut.
36 - la technologie
L’actu hi-tech du moment, avec un site qui teste tout, et le téléphone du futur dont même Batman est jaloux
+ l’agenda de vos villes p.38
BAH ALORS ?
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ACTU LOCALE Elles sont presque une centaine, elles ne se connaissaient pas jusqu’à cette soirée de juin. Pourtant elles ont toutes un point commun : elles ont une entreprise, et elles en sont le seul et unique capitaine.
corporate
les entrepreneuses Solidarité féminine
Les Entrepreneuses de Fréjus- Saint-Raphaël - Puget, au départ, c’est juste un groupe Facebook imaginé par Emilie Liard, qui a créé la société de portage de repas sur lieu de travail Livravous. Elle s’est dit que ce serait une bonne idée de fédérer quelques femmes qui ont, comme elles, tenté la grande aventure de l’entreprise : «quand on crée une boîte, on se sent souvent très seul. C’est difficile de se faire connaître, et c’est important d’avoir du relationnel pour échanger des idées.» Il se trouve qu’un beau jour, elle a voulu tester la popularité de sa démarche, en organisant une rencontre «physique» entre les adhérentes de la page. Et elle fut assez surprise, car son projet a rencontré un bel écho auprès de ses paires : «je ne m’attendais pas à ce qu’on soit autant, surtout qu’on est pratiquement toutes des mamans, avec une deuxième journée qui commence à la maison une fois qu’on quitte le boulot. Et ça me fait plaisir de voir qu’elles sont toutes à l’aise, alors qu’elles ne se sont jamais vues.» Réunies autour d’un buffet, juste à côté de NetPro83, elles sont venues se présenter les unes aux autres, sans leurs maris, sans leurs enfants. Photographe, fleuriste, peintre, peu importe le corps de métier : ce qui compte, c’est le partage. Elles étaient plus d’une trentaine à avoir répondu à l’appel, et ont très rapidement convenu que ce ne serait pas la dernère fois. Une belle initiative dans un monde ultra-connecté où les gens ne se rencontrent plus, et où l’entraide est devenue une denrée rare.
theâtre
aggloscènes
Guillaume Decard à la barre
La présidence d’Aggloscènes, l’organisme intercommunal qui gère le théâtre du Forum ainsi que la programmation culturelle du Palais des Congès, a changé de mains. C’est désormais Guillaume Decard, adjoint à la culture de Saint-Raphaël, qui sera chargé d’élever un bébé qui sait marcher tout seul, mais qui peut faire tellement de belles choses... Aggloscènes est un très beau projet. Pour fédérer le public autour d’une sixième saison qui ira encore plus loin, avec plus de spectacles, plus de créations, et plus de prises de risques en matière de programmation, les responsables élus et ceux qui travaillent au quotidien dans les théâtres de l’Agglo ont invité la population à une grande soirée de présentation, le 4 juin. Et le Forum était plein à craquer. Au menu de la soirée, un discours inaugural du nouveau président Guillaume Decard, un petit film d’une vingtaine de minutes qui balayait les spectacles de la saison à venir, puis une présentation plus détaillée de ces derniers, assurée conjointement par Michel Perrault et Anne-Marie Franon. En marge de cette soirée, la rédaction de Bah Alors ? est allée rendre visite à Guillaume Decard (l’entretien complet est disponible sur notre site Internet www.bahalors.com), pour qu’il nous en dise un peu plus sur ses nouvelles fonctions, sur ses aspirations en tant que président, et sur ses envies en tant qu’amateur d’art particulièrement éclairé. Dans les grandes lignes, Aggloscènes continuera de miser sur des spectacles ambitieux, comme le prouve le grand nombre de créations (12) qui seront jouées cete saison au Forum. Le cap artistique sera défini sur 3 ans, dans la concertation entre les 9 élus qui ont été désignés pour gérer le cahier des charges d’Aggloscènes. Le nouveau président a aussi précisé son souhait de faire venir au Forum un public plus jeune, avec une tactique très simple : les attirer avec de la musique actuelle. Donc chers lecteurs, attendez-vous à bientôt pouvoir assister à des concerts électriques entre les murs de ce lieu exceptionnel qu’est le Forum !
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BAH ALORS ?
Photographie
Festival photo
Roquebrune en met partout Voilà déjà cinq ans que le village de Roquebrune accueille un festival photographique qui ne cesse de grandir. Lancé pour combler un vide artistique, les photographes «jaloux» des peintres, sculpteurs et autres potiers n’imaginaient sûrement pas que leur projet prendrait une telle ampleur en si peu de temps. Déplacé en plein été, étalé sur dix jours et implanté partout dans le village, c’est l’un des événements incontournables de l’été roquebrunois. C’est aussi une affaire de passionnés, mais pas seulement, parce qu’il n’est pas nécessaire de «savoir» regarder une image pour l’apprécier. La tête pensante de l’organisation Sylvie Serge Cabiten nous en dit un peu plus sur les coulisses de cette cinquième édition (et des autres aussi). Sylvie, est-ce que tu peux nous expliquer comment d’un petit festival en 2010, vous l’avez transformé en un gros événement de dix jours ? La première édition était ouverte à tout le monde, il y avait plein d’associations, c’était un peu l’anarchie mais il fallait une première ! C’était sympa mais un peu fouillis. Dès la deuxième édition on a choisi des thèmes, pour l’expo de la salle Molière, et dans les chapelles on a invité des photographes qui commençaient à se faire connaître : Nico Gomez, Guillaume Roumestan, Roch Domerego... On a des photographes qui nous suivent, qui ont d’abord exposé dans la salle Molière et qu’on a par la suite mis dans des chapelles, tous seuls. Des photographes qui sont connus dans la région. Cette année on a aussi la chapelle St Roch, et la salle de danse. Comme ça on peut organiser une vraie balade photographique, les gens vont un peu partout, et on ouvre le soir jusqu’à 23h. Comme en lus c’est en plein été, le public découvre le village, ses marchés nocturnes, etc.
Pourquoi tu as voulu le créer ? Parce qu’à l’époque, et même ici, il y avait beaucoup d’animations autour de la peinture et la sculpture, mais rien sur la photo. D’ailleurs on a fait des émules, Seillans, Draguignan, Fréjus qui a essayé, l’engouement pour la photo s’est développé.
Pourtant à Roquebrune, contrairement à Puget par exemple, il n’y a pas de club photo. C’est impossible. Il faut un local, du matériel, et surtout du temps, parce qu’ouvrir le club c’est pas le tout, il faut aussi proposer quelque chose à ses adhérents, comme un professeur.
Pourtant on nous le demande, mais l’intérêt c’est de voir autre chose. Par exemple, dans les sélections qui nous parviennent, le thème «à travers» ça donne lieu à des développements qui sont très différents d’un photographe à l’autre.
Et la sélection des photographes, elle est arrêtée ? On a les principaux, mais cette année j’ai surtout plein de nouveaux ! Avec le site, avec Facebook, on touche de plus en plus de gens, de Nice, du VarOuest. Les clubs nous suivent. Et parmi les nouveaux on a certains photographes très jeunes, comme Geoffrey Maluski, qui chaque année depuis qu’il a 16 ou 17 ans, gagne un prix dans notre festival. Il nous a montré des photos qu’il a prises lors d’un rallye au Maroc, je lui ai dit «je te laisse une chapelle». Pareil avec Robert Polidori et Christine Garcia, on a vu leurs photos de vacances au Viet-Nam, on a vu leur évolution au fil des années, cette fois-ci on les expose.
Et en tant que passionnée, tu dois aussi faire de belles rencontres avec les artistes, non ? C’est même le principe du festival. On leur demande de tenir des permanences dans les salles d’expo, pour discuter de leur travail. Il faut qu’ils s’investissent ! Ils exposent gratuitement, mais c’est parfois difficile, certains accrochent le vendredi et décrochent dix jours plus tard, et on les voit pas de la semaine. Ils peuvent rencontrer plus de mille visiteurs, et même vendre des oeuvres, même si ils ne sont pas là pour ça mais ça les regarde. Nous ce qu’on veut c’est que tout soit gratuit pour les spectateurs, et après les photographes font ce qu’ils veulent.
Est-ce que vous organisez aussi un concours ? Absolument, avec des lots à gagner. L’an dernier c’étaient des vols en ULM, des choses dans le genre. Cette année on sera plus GoPro. Hélas, nous les organisateurs on est hors-concours.
D’autant plus que tes principaux collègues dans cette aventure sont des actifs, c’est bien ça ? Nous avons deux retraités, mais qui travaillent beaucoup pour le festival. Notamment mon trésorier à qui je demande beaucoup. Mais les autres sont effectivement des gens qui travaillent.
Et toi tu t’octroies quand-même un petit espace pour exposer ? Un petit, oui, dans la salle Molière. Parce que je n’ai pas le temps de faire plus, de partir faire des photos qui collent au thème,etc. Rien que l’organisation c’est un énorme travail, qui dure un an, et pendant le festival il faut que je sois partout. Je ne peux pas rester dans un endroit fixe à expliquer ce que je fais. Et ceux qui m’aident sont tous photographes, et ils exposent aussi dans la salle commune.
Pour cette année, est-ce que tu peux nous donner les thèmes ? On en a choisi 3 : à travers, contre-jour, et photos de nuit.
C’est carrément des contraintes, non ? Presque... On les choisit en réunion, on en propose une vingtaine, et on essaie d’éviter les thèmes bateaux genre voyages, petites fleurs, animaux.
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L’ENTREPRENEUR DU MOIS
dossier ACTU LOCALE Puisque ce mois-ci notre dossier évoque essentiellement le monde musical, nous sommes allés rendre visite au plus réputé studio du coin, à Saint-Aygulf. Dans un chalet posé au bord de l’eau, Sébastien Gros, Bil pour les intimes, fait grossir sa Coxinhell depuis plus de dix ans, et propose à qui s’en sent capable (et ce n’est pas toujours le cas, on va y revenir !) d’enregistrer un vrai disque. Entretien avec un véritable ingé-son, de ceux qui repèrent les trous dans les 300 Hz et qui savent faire chanter les casseroles... Tu as monté ce studio il y a déjà pas mal de temps, 12 ans maintenant, et tu as commencé très tôt. Comment ça t’a pris ? Ben j’avais 22 ans, et je tournais déjà avec pas mal de groupes en live, pour faire la sono. Le début du début, je faisais du piano, et je disais à tout le monde que je voulais être prof de piano. On m’a dit « mais c’est nul, comme projet, tu gagneras jamais d’argent comme ça ». Donc j’ai cherché un peu, et je me suis rendu compte que quand j’achetais un disque je regardais systématiquement le nom de l’ingé-son. Et je me disais « putain ça doit être trop cool d’être le gars qui a enregistré ça ! » J’ai commencé à enregistrer des petits trucs avec mon Casio, j’ai tourné avec des groupes en live, on enregistrait des démos, et puis à force c’est devenu de plus en plus important. Y a eu un moment de folie dans ma tête, où j’ai entrevu qu’il était possible de faire ça, comme métier !
Et le fait d’avoir eu des groupes toi-même t’a sûrement poussé dans ce sens-là aussi, non ? Ah oui complètement ! Je me suis dit que ce serait plus simple d’enregistrer mon groupe moi-même, puis les premiers à être venus c’étaient les gars d’Ektola, et des groupes de metal hyper extrêmes, Agalierept et Necropedophile, Rude Boy Skunk, aussi. Tous ces gens m’ont fait confiance à ce moment-là, Leptik Ficus...C’étaient à la fois des potes et des groupes avec qui je tournais.
Là on était au début des années 2000, depuis le marché du disque a énormément changé, mais ton calendrier reste plein. Il est plutôt bien rempli, mais c’est parce que je ne presse pas de disques, j’enregistre de la musique, et heureusement on en écoute encore. Après c’est vrai qu’aujourd’hui c’est plus facile de faire ça chez soi, mais je propose des services qui sont quand-même de qualité supérieure. J’ai du matériel trié sur le volet, etc...
D’ailleurs c’est pas un peu geek, tout ça ? Est ce que les musiciens qui viennent pour la première fois ici sont surpris ? D’abord ils sont surpris par la vue ! Après, le matos, ils sont plutôt au courant, ils s’attendent à ce qu’il y ait beaucoup de matériel parce qu’ils savent que c’est pas gratuit. Ce qui est intéressant c’est qu’en général, techniquement ils sont assez inégaux entre eux, ils ne sont pas tous très bons. Mais avec les moyens à notre disposition, on peut faire bien jouer à peu près n’importe qui. Par contre la geekerie du musicien a largement augmenté. Dans les années 70 ils étaient quelques-uns à s’intéresser vite fait aux magnétos, ce genre de trucs, il y avait une fusion moins importante entre l’enregistrement, la compo et la production qu’aujourd’hui. Maintenant ils s’intéressent à tout ça, les plug-ins, les logiciels, parce que c’est des trucs accessibles.
Tu penses que le niveau des musiciens a baissé ? Non, il est dilué, parce qu’il y en a beaucoup plus. Avant, ceux qui allaient enregistrer, c’était que le haut du panier. Personne ne voulait payer 5000 euros pour 4 jours de studio sans être sûr que les gars allaient être capables d’enchaîner des morceaux de A à Z, en apportant quelque chose d’intéressant.
Et toi, ça t’arrive d’avoir plus l’impression de sauver les meubles que de faire ton vrai boulot ? Peut-être pas de sauver les meubles, mais d’aider. Je suis parfois plus un accompagnateur qu’un réalisateur. Effectivement, s’ils pouvaient se démerder un peu plus tous seuls, des fois... On pourrait avoir de meilleurs disques
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BAH ALORS ?
coxinhell
Chez Bill, gros son et vue mer
En plus de dix ans tu as dû croiser pas mal de monde et forger beaucoup de souvenirs. Est-ce que tu peux en sortir un du panier ? Chaque année m’apporte son lot d’anecdotes. Mais si je devais me souvenir d’une chose, ce serait le truc le plus improbable qui ait été enregistré ici, un groupe de punk japonais, Bomb Factory. En 2003. Les mecs étaient super bons, mais quand je te dis ça, je pèse mes mots. J’avais jamais vu ça : ils avaient des amplis de location, mais ils savaient exactement ce qu’ils voulaient. Ils ont enregistré des featurings avec Maniacx et des morceaux à eux. Ils faisaient 4 prises live, tous ensembles à part le chant, les 4 étaient bonnes, incroyable. Le son était propre, ça sonnait bien, très bon souvenir.
Et un cauchemar ? Non, pas vraiment, en tous cas rien de lié à un artiste. Par contre quand je devais éditer des prises de batteries mal jouées, en maîtrisant pas très bien les logiciels au début, ça pouvait s’apparenter à un genre de cauchemar, ouais. Depuis j’ai appris à très bien m’en servir. Quand j’étais sur PC ça prenait un temps fou, parce que c’était pas très bien fait !
En parallèle de tes activités au studio tu continues d’avoir une carrière musicale, c’est pas trop compliqué avec ton emploi du temps ? Ban dès que j’ai du temps libre je le consacre à ça. J’arrive à développer des choses. Je jouais dans Paingels et Kelly und Kelly, j’ai récolté quelques fruits. Maintenant j’ai lancé d’autres choses, avec le chanteur de Tapenga, et j’ai un quatuor d’improvisation électro qui s’appelle Matwise, ça c’est vraiment pour le plaisir.
Tu as réussi à attirer quelques pointures, ici, comme Eths, plus récemment Izia. Tu aimerais en recevoir plus ou tu préfères bosser sur des projets émergents ? L’underground j’avoue que c’est assez agréable, parce qu’ils sont moins exigeants sur les à-côtés, la bouffe, l’hôtellerie, etc... Par contre les artistes internationaux, c’est cool parce que tu te concentres plus sur la qualité du son que sur la performance des gars. Aujourd’hui j’ai la chance de pouvoir me permettre de refuser certains projets qui ne m’intéressent pas trop. Recevoir des pointures c’est toujours bon pour un ingé-son, ; donc oui, j’aimerais bien continuer dans cette voie-là.
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dossier
Cet été, tous dehors ! L’été a commencé fort avec un soleil de juin qui tapait dur. Un temps à se la couler douce à la plage l’après-midi, et à jouer les oiseaux de nuit le soir venu, en quête de divertissement. Chez Bah Alors ? nous sommes comme vous, sujets aux mêmes conversations de comptoir, qui se terminent souvent par un lapidaire «ici, y a rien à faire». Ah bon ? Et bien nous sommes allés vérifier si les Haters du coin avaient raison. Et on vous laisse les pages suivantes pour vous faire une idée.
Un Food Truck comme vous n’en avez jamais vu!
Venez découvrir notre camion «Son of a Bun Var» dédié à la création de burgers, frites, salades et desserts de qualité et maison. Venez nous rendre visite sur le parking extérieur de Géant Casino à Fréjus!
LA MEILLEURE RAISON DE NE PAS ETRE VEGETARIEN Retrouvez nos emplacements et actualités
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BAH ALORS ?
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dossier Michel, en fait Media massive existe depuis plus longtemps que ce qu’on croit ! 10 ans !
Mais pourquoi as-tu mis si longtemps avant d’organiser des événements musicaux ? Parce qu’à la base ça servait juste de structure pour mon groupe de dub, pour facturer, etc. Et on faisait aussi de la promo d’artistes, des sites Internet, parce que dans le groupe on venait tous de ce milieu-là. Je te parle d’il y a dix ans, ils n’avaient pas de site, rien. Et comme moi je faisais encore beaucoup de musique je n’étais pas trop impliqué dans l’organisation.
Loving Dead, lors des Découvertes Sonores 2013 Ph. Patrick Salvatore
Et comment ça t’a pris, justement, de vouloir t’y mettre ? C’est devenu mon truc, oui et non. Quand on a lancé la machine il y a trois ans avec les Découvertes Sonores, c’était un peu le projet de la dernière chance. On a réuni une bande de copains, on s’est dit « essayons de faire un truc bien fait et visible, et on verra le retour qu’on a de la part des élus de nos villes, on le fait à fond et on n’aura pas le regret de n’avoir rien tenté ». Saint-Raphaël a adoré et nous, ça nous a donné envie de recommencer. Et puis ça a changé un truc contre lequel je m’énervais énormément, ça a rassemblé plein de gens qui jusqu’ici travaillaient dans leur coin. Ça a donné envie à plein de monde de se greffer dessus, des groupes, des bénévoles, ça a insufflé une dynamique. Même à d’autres structures qui font d’autres choses autour. Il y a beaucoup de projets qui se font, et la porte est un peu plus ouverte sur le terrain. Disons qu’on est dépendants des mairies qui nous fournissent des lieux de diffusion, mais maintenant c’est plus facile de discuter, de proposer des choses, et d’être soutenu. Et puis récupérer les locaux de la Base Nature a aussi changé pas mal de choses.
Justement, tu parles des anciens locaux d’ACDC situés à la Maison des Associations. C’était une OPA Hostile ? Non ! (rires) J’ai été bénévole dans cette asso pendant dix ans, et je disais à Yann le directeur qu’il fallait qu’on organise des concerts, pour donner aux groupes l’opportunité de se produire. Parce que finalement, c’étaient d’autres qui profitaient de leur travail effectué ici. Ça aurait pu amener plus de monde à rejoindre la structure, bref...Ce qui est paradoxal, c’est qu’ACDC en avait organisé, des choses. Ils ont fait des concerts aux Arènes, ils savaient ce que c’était. Ok c’est beaucoup de boulot, mais à la fin quand c’est fini c’est quand-même un sacré kif ! Bon après je sais que la vie associative c’est un peu usant, il y a quelquefois un peu moins d’implication, un peu de fatigue, etc. Ce qu’il faut retenir de tout ça c’est que le lieu n’a pas fermé, et on a repris ce que faisait ACDC dans les grandes lignes, en rajoutant ce qu’il manquait, un peu plus de cours, la diffusion, un local de plus. On voulait aussi que ce soit un lieu où les musiciens puissent se croiser, même pour boire un café, et qu’ils ne restent pas dans leur coin. Tu changes pas les gens, mais du soir au matin ça rentre et ça sort, les groupes se partagent les musiciens, ils enregistrent ici, on est sur la bonne voie.
Quand on regarde derrière toi, on aperçoit un grand tableau blanc qui orne le mur de ton bureau. C’est un immense calendrier qui se remplit de plus en plus avec l’été qui approche et en juin, juillet et août,
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BAH ALORS ?
il se passe un nombre hallucinant de choses … C’est la saison, le moment où les villes sont le plus en demande d’animations. En plus on a voulu continuer de faire grandir le festival des Découvertes Sonores. On ne fait pas le même travail qu’une structure comme le Mas des Escaravatiers, nous on s’occupe des artistes émergents, c’est un autre circuit. On est en train de faire des Découvertes un festival itinérant, pour l’instant sur trois villes : Saint-Raphaël, Puget, Fréjus c’est en cours de conception, et on essaie de caler une quatrième date à Roquebrune, ou dans le canton de Fayence. On aimerait garder ce créneau d’une semaine pour le festival, St-Raphaël nous donne trois jours, et en le déplaçant on peut faire quelque-chose de vraiment intéressant.
Fondée il y a plus de dix ans par Michel Grillo et quelques copains, l’association Media Massive a pris aujourd’hui une ampleur qui lui permet d’être l’un des principaux acteurs de la vie culturelle associative par chez nous. Un développement qui n’était pas prévu, mais qui s’est avéré salvateur pour pas mal d’acteurs de la scène musicale locale. Toujours en quête d’artistes émergents, prêt à tout ou presque pour les aider, Michel Grillo mène de front un combat dont il maîtrise de mieux en mieux les ficelles, surtout une: la négociation avec les élus. Toujours à fond, motivé par l’envie de proposer des prestations de qualité, et investi dans le développement de groupes qui ont tout à prouver, le président nous a reçus dans son bureau pour nous expliquer ce qui le fait avancer depuis 3 ans et l’explosion des activités de Media Massive. Quand on regarde l’agenda de l’été, on se rend compte qu’il est hyper chargé. Tu peux encore les entendre, ceux qui disent qu’il ne se passe rien par chez nous ? Non...J’y arrive plus. C’est un discours que moi j’ai aussi tenu, pourtant. Mais depuis que je travaille avec les services culturels, je vois le travail qu’ils fournissent. Sur une année il y a plus de 300 manifestations à St-Raphaël, par exemple. Mais ça reste des remarques utiles, parce qu’elles te font t’interroger : qu’est ce qui fait que les gens pensent ça ? Ils sont peut-être mal informés . On se rend compte que même depuis qu’on est reconnus comme un acteur « officiel », les gens ne nous connaissent pas forcément. Donc il y a encore du boulot. Beaucoup de boulot comme au cours de ce mois de juin où vous avez géré beaucoup d’événements, avec trois scènes pour la fête de la musique. Celle du Square Delayen à St-Raphaël, un spot qu’on adore parce qu’on y a déjà fait plein de trucs, celle de Fréjus-Plage à côté de l’ancienne boîte l’Odyssée, et on a participé l’animation du centre-ville de Fréjus avec l’association des commerçants et des artisans. Ils organisent « les Artisans Mettent le Feu » et on se greffe dessus. Et quand tu organises des choses comme ça, tu cours partout ? De moins en moins ! Je commence à prendre un peu de métier, et puis je passe l’essentiel de mon temps ici à travailler sur les projets, donc je suis prêt ! Une chose après l’autre, je fais des listes comme un vrai maniaque, et en avant. Quand on a un lieu, un budget, et des gens qui soutiennent, ça roule tout seul. Je pense qu’on est légitimes en tant que partenaire de la Cavem, des villes du coin. Je demande pas l’exclusivité, pas du tout. Mais on a plein d’idées, plein d’envies, comme tout le monde, les idées et les envies ça coûte pas cher. On a du savoir-faire, du matériel, on peut organiser beaucoup de choses très vite.
Au mois d’août, pour l’instant il n’y a pas grand-chose, on fera peut-être un événement au début du mois mais après on va prendre des vacances. L’année dernière on ne l’a pas fait et on a fini sur les rotules. Mais c’est pour repartir de plus belle en septembre, avec de nouveaux ateliers, avec la continuité dans l’utilisation des locaux parce que c’est pour nous le meilleur moyen d’avoir quelques finances pour assurer notre fonctionnement, et parce que ça reste ancré dans notre adn ; on veut que les artistes émergents se développent. On est conscients qu’arrivés à un certain niveau, on les perd, mais c’est comme élever des enfants : tu sais qu’ils vont partir de chez toi ! On sait en plus que ce genre de mission, c’est soutenu par la Sacem et par la région, qui nous fait bénéficier d’un emploi aidé.
Là tu vas donc te lancer avec ton équipe dans un exercice 2014-2015 qui s’annonce chargé. Est-ce que tu aimerais travailler avec des artistes plus gros, ne serait-ce que pour voir comment ça marche ? Moi j’aimerais bien, notamment aux Arènes. J’y ai vu Police, par exemple, il s’y passait d’énormes événements et je pense que ça a joué sur le fait qu’il y a beaucoup de musiciens ici. J’aimerais beaucoup travailler sur ce lieu, mais on ne fait pas les Arènes avec un plateau strictement local. Par contre, partir avec une tête d’affiche et des premières parties locales, ça m’intéresse. Et on pourrait articuler toute notre année autour de ça. Même économiquement. Avec une seule date, on pourrait pérenniser deux emplois à l’année. On est à un tournant de la vie de l’asso, on a besoin de permanents.
BAH ALORS ? BAH ALORS ?
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dossier Sébastien c’est déjà la douzième édition du festival du Mas. Pourtant tu as toujours l’air aussi jeune, tu as commencé à quel âge à faire ça ? J’ai commencé à 22 ans.
Et comment ça t’es venu, l’idée d’organiser des concerts dans un jardin ? Et bien l’idée de base, c’est qu’on est dans une maison de famille, et qu’il fallait pouvoir la conserver. Donc je voulais y créer une activité, tout en pouvant y habiter aussi. J’ai organisé une expo d’art, les gens ont trouvé ça sympa, l’endroit, l’ambiance. On a très vite organisé un premier concert, et puis deux, trois, quatre, et maintenant on est le deuxième plus gros festival du département.
Surtout que c’est un festival très particulier, puisque les artistes qui viennent ici doivent ressentir une sacrée impression de jamais-vu... Oui, parce que les festivals privés, en France on est plus que deux, et dans un format comme celui-ci, dans les jardins d’une maison, chez l’habitant parce qu’on est chez moi, avec une piscine et tout et tout, c’est effectivement unique en son genre.
Parce qu’ici, c’est ton lieu de résidence ? Absolument, on est chez moi !
Tu organises d’ailleurs aussi des résidences d’artistes... Oui, le premier à être venu c’est Jacques Higelin, c’est d’ailleurs à lui qu’on doit la maxime « au Mas on reçoit les artistes comme la famille et le public comme des amis ». Je la répète tout le temps parce que cette phrase est super belle et puis elle est d’Higelin, donc c’est classe ! Il a écrit une grosse partie de son avant-dernier album ici. Lilly Wood and The Prick ont écrit la fin de leur deuxième album ici il y a deux ans, avec un titre qui nous est dédié qui s’appelle « Le Mas » et dont je suis très fier. On a aussi eu Babette, la violoncelliste de Dyonysos.
En tant qu’organisateur, ce que tu voulais faire c’était t’insérer dans le milieu culturel pour en faire ton métier, ou au départ c’était simplement pour le plaisir de rencontrer ces gens-là ? Je crois que c’était un peu des deux. Je suis passionné de musique, j’en écoute en permanence. Pouvoir lier les deux et voir le sourire sur les visages des artistes et du public, c’est vachement bien. Les soirs de concert il y a vraiment une énergie spéciale qui se dégage.
A une autre époque, pas si lointaine, tu voulais t’agrandir un peu. C’est fait ? Et bien on a fait venir les pompiers préventionnistes, pour réétudier les textes de loi et agrandir la capacité. On est passés de 660 à 1000 personnes, en toute sécurité.
Et c’était plein plusieurs fois la saison dernière.
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BAH ALORS ?
Avec Fauve, avec Lilly Wood and the Prick, aussi.
Question difficile : ton meilleur souvenir de concert ? Oulà, je vais répondre en deux fois ! Parce qu’il y a le meilleur, et celui qui m’a fait le plus stresser. Le premier qui me vient en tête bien sûr c’est Jacques Higelin, parce que c’est le premier grand monsieur qu’on a reçu ici. On nous a dit « vous êtes fous, il ne montera jamais sur scène, il va picoler », alors qu’en fait pas du tout. On était beaucoup moins organisés qu’aujourd’hui, mais ça s’est très bien passé. Et puis il y a aussi le gimmick « piscine rosé » qu’on entend sur le titre « Le Mas » de Lilly Wood, et en fait le type qui dit ça c’est moi. Donc ils m’ont fait monter sur scène et j’étais complètement paniqué. J’ai découvert qu’en fait, on voit rien, on fait un signe et tout le monde fait pareil ! Et ça vraiment c’était top !
Est-il vraiment nécessaire de vous présenter le Mas des Escaravatiers ? Sébastien Costamagna vient d’attaquer sa douzième saison de concerts «dans le jardin», avec une fois de plus une programmation triée sur le volet, totalement en accord avec ses goûts éclectiques de passionné. Un endroit où on reçoit les artistes comme la famille et le public comme des amis, c’est Jacques Higelin qui l’a dit. Le Mas, pourquoi, comment et jusqu’où, le patron a réponse à tout.
jusqu’à nos jours. Ce sera le 15 août. C’est une soirée qui tourne déjà à Paris, aussi.
Depuis 12 ans l’organisation a forcément beaucoup évolué, et tu dois avoir quelques souvenirs horribles de le première édition, non ? Le montage de la scène sur parpaings ! Ça c’était chouette ! Complètement illégal évidemment, et je crois que lors de la première date le bar était gratuit ! On a aussi eu un problème de jus coupé pendant une demi-heure, avec 400 personnes dans le jardin, des artistes sur scène, et y se passe plus rien. Ça aussi c’était intense.
Comment tu te débrouilles pour faire venir des artistes qui a priori semblent un peu trop « gros » pour un endroit qui ne peut accueillir « que » 1000 personnes ? Par exemple pour Sinclair, on lui a présenté un budget qui lu a plu. C’est une question de feeling. Maintenant les managers savent que leurs artistes vont être bien reçus, et en fonction des retours qu’on a, j’essaie d’avoir un tarif qui colle, avec lequel je peux les payer. Et puis le lieu aide un peu, et comme c’est un festival privé, les prods savent ce qu’on peut faire ou pas faire. Il y en a certains que je n’ai pas pu faire venir parce que les coûts de production était trop importants, et d’autres qui ont carrément accepté de baisser leur cachet pour venir jouer ici. Ça a été le cas pour Izia qui est venue deux fois. Ça ne passait pas niveau tarif mais elle a dit elle-même qu’elle voulait venir, elle a divisé son cachet par deux, et l’a même dit dans la presse.
Est ce que malgré le statut privé du festival tu reçois quand même de l’aide extérieure ? Ah bien sûr, je reçois des aides des collectivités territoriales. Privé ça veut dire que le lieu est privé : le Gaou c’est dans un lieu public, les Plages Electroniques c’est sur un lieu public aussi, le Puget Live Festival qu’on organise à la fin de la saison, ce n’est pas dans un lieu privé...en fait j’ai un coût de structure que les autres n’ont pas.
Le Puget Live, justement, c’était une envie de faire quelquechose de plus grand ? Non c’était pour répondre à une demande de la mairie. Ils avaient envie de le faire, ils sont venus nous chercher parce qu’ils n’avaient pas la compétence. Là c’est la 3e année, on a Mathieu Chedid et on est ravis !
Alors M, à la limite, ça peut paraître accessible. Mais comment vous avez fait l’an dernier pour avoir le Wu Tang Clan ? Le Mas des Escaravatiers, vu depuis la nouvelle scène Ph. DR
En marge des concerts, tu as aussi quelques événements. Est ce que tu peux nous en dire un peu plus ? Tous les dimanches on ouvre en mode brunch, avec un barbecue, ça marche comme un restaurant, on peut profiter de la piscine.
Et il y a aussi les soirées, dont une que personne ne veut jamais rater, c’est « We are the 90’s »... Alors celle-là...Elle a germé dans la tête de quelques amis parisiens, qui en organisaient là-haut et qui m’ont proposé de la tester ici. Pourquoi pas ! C’était il y a trois ans puisque cette année c’est la 4e. On a cartonné, à tel point que l’an dernier on a fait 1500 personnes, on a été obligé de réguler les flux : deux qui rentraient, deux qui sortaient, et billetterie bloquée. Et cette année on en aura une autre par le même crew, avec un concept un peu différent : ce sera une décennie par heure, depuis les années 50
Et bien, je ne sais pas. On est co-producteurs avec Panda 06, et je dois rendre à César ce qui est à César, le Wu Tang on doit ça à Benoît Géli, le boss de Panda. Il a de bons rapports avec la prod’, il a réussi à les faire venir.
Avant tu étais un peu seul à proposer des concerts l’été dans la région. Aujourd’hui d’autres structures t’ont emboîté le pas. Ça te gêne ou tu trouves ça constructif ? Je pense que les produits sont différents, c’est l’exemple typique de la rue avec un seul magasin de chaussures, c’est moins attractif que la même avec douze boutiques. Au départ le Mas c’était 4 concerts dans un jardin, ; ça ne pouvait pas remplir le desiderata en matière d’offre culturelle de la région. Je trouve ça très bien que ça se développe.
Et après tous ces concerts (204, ndlr), il te reste encore un artiste fétiche à faire jouer chez toi ? Je rêvais de Mathieu Chedid, mais il me reste encore Vanessa Paradis. Vaness’, c’est quand elle veut ! Après je fais Ben Harper et Prince, mais j’ai pas gagné à l’Euro-Million, ça va être un peu plus compliqué...
BAH ALORS ?
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dossier Jordan, omment t’es venue l’idée de monter cette association ? L’idée elle est là depuis plus de dix ans. Je suis DJ, à la base, on a un groupe d’amis avec lesquels on faisait les fêtes de la musique tous les ans à St Raph’ et on se disait que ce serait bien de monter une asso. On a attendu, on l’a pas fait tout de suite, et suite à l’annulation d’un concert électronique qui devait s’appeler Electroshock, organisé par La Sauce il y a deux ans, qu’on s’est décidés. On était dégoûtés, et on s’est dit que c’était le moment. Je voulais y aller dans le public, ou participer comme bénévole, mais ça ne s’est pas fait. Jusqu’ici j’avais participé au Contest Tour, qui s’est tenu pendant trois ans, avec des défilés de mode, des concours de DJ, c’était en partenariat avec l’ARCOR (association des commerçants de St Raphaël , NDLR), et j’avais gagné ce concours-là. Après je suis rentré dans le bureau de cette association, dissoute ensuite. Là on est en 2011.
Pondafloor est une associaton très particulière, qui se bat pour défendre deux causes qui n’ont a priori rien pour s’entendre : la musique électronique et l’éco-responsabilité. Ce pari un peu dingue, Jordan Latrasse et ses compagnons l’ont fait pour crédibiliser une musique qui leur est chère, et pour la débarrasser des clichés qui lui donnent parfois mauvaise réputation. Avec cet été la deuxième édition du GoGreen Festival, Pondafloor risque bien d’y arriver. Jordan va tout vous expliquer . Matwise lors du GoGreen Festival 2013 Photos. Patrick Salvatore
Et donc là, votre but, c’est d’organiser des concerts ? Précisément, notre but, c’est de créer un festival basé sur les musiques électroniques et l’éco-responsabilité à St Raph.
Car justement, le « truc en plus » de Pondafloor, c’est ce message éco-responsable... Il y a un engagement de consciences. La musique est un truc qui se partage, et autour de ça on peut partager d’autres choses, des idées, des façons de faire avancer le quotidien de chacun.
Et ça vous est venu d’où, cette démarche ? Et bien la musique électronique, celle qu’on représente majoritairement même si on ne représente pas que celle-là, a souvent une mauvaise connotation. C’était pour montrer qu’on pouvait en écouter, aimer faire la fête avec cette musique-là, mais aussi avoir des engagements, voir plus grand que simplement faire la teuf une soirée avec des gros caissons de basses.
Et quand vous présentez ce projet-là, est ce que tu as l’impression que le fait d’être éco-responsable change la donne auprès des instances qui donnent les clés des salles ? On est pas vraiment éco-responsables, enfin pas à 100%. Mais si on voulait l’être, ce serait beaucoup trop complexe, surtout avec de la musique électronique. On utilise des prises secteur, c’est déjà en contradiction ! Mais nous ce qu’on veut, c’est donner accès à l’information, et la proposer au gens, pendant une soirée. Évidemment ça fait pencher la balance en notre faveur auprès des municipalités, mais c’est pas un choix qu’on a fait en fonction de ça. Par contre c’est bien, parce que c’est rare, d’être une association qui fait de la musique mais qui fait aussi autre chose. On a aussi mis un pôle « art contemporain » pour se compliquer encore un peu plus le truc.
Parle nous de ce Go Green Festival, qui sera votre gros événement de l’été. C’est du 17 au 20 juillet à St-Raphaël. Il y aura un éco-village sur l’esplanade Delayen de 17h à minuit, avec des concerts, des conférences, des DJs, et pas mal de stands, des toilettes écologiques, du gazon synthétique, des produits bios, des compléments alimentaires, des thérapeutes, beaucoup de choses.
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BAH ALORS ?
doivent pas être si simples à trouver, et les faire venir ici ça doit être assez compliqué aussi, non ? C’est le moment où le fait d’être engagé est utile. Ce sont des gens qui eux aussi ont souvent le même genre d’engagement, qui avant d’exercer ce métier-là faisaient souvent complètement autre chose et qui un jour se sont réveillés en se disant « ça sert à rien, faut que je fasse un truc avec un objectif plus grand que mon profit personnel ».
L’année dernière c’était la première édition, c’est donc un jeune festival, mais cette deuxième édition sera déjà beaucoup plus ambitieuse... Ce sera effectivement plus gros, avec les concerts et les conférences sur l’éco-village qu’on avait pas faits l’an dernier.
Alors que ça peu aller de la House super cheap genre Café Del Mar, des trucs comme ça, jusqu’à la rave party, donc ça fait quandmême un grand éventail de possibilités. Nous on veut surtout mettre en avant des styles peu ou pas représentés en radio. Ici on a la chance d’avoir Mosaïque FM qui nous laisse l’antenne deux fois par mois (Undergreen, sur 89,5, à 22h un vendredi sur deux), mais tout le monde n’a pas ça. L’idée c’est de faire découvrir les styles originels, de Detroit et Chicago, ainsi que tout le mouvement festif qui émerge aujourd’hui à Ibiza et dans les pays de l’est. On veut redonner une place à la musique électronique « underground ».
Et vous qui êtes pratiquement tous DJs dans l’association, vous jouez pendant les festival ? Oui, dans le cadre des après-plages, bénévolement, pour l’ambiance et le plaisir. Tout ce qui est fait sous le drapeau Pondafloor va dans la poche de l’asso, et alimente le moulin pour le faire tourner plus vite.
Tu me parlais de votre émission de radio. Elle aussi aborde les thèmes éco-friendlys ? On passe deux heures de musique avec des chroniques sur ces thèmes-là. Ça peut être les abeilles, les scieries de masse, la pêche au bulldozer, certains approches thérapeutiques... On fait aussi l’agenda des soirées électroniques, pour dire aux auditeurs où ils peuvent écouter de la musique électronique ailleurs que dans une boîte de nuit « normale ». On a les Djs de l’asso qui viennent faire écouter leurs dernières perles. On reçoit aussi des gens du 06, des collectifs comme Studio Circus dernièrement qui viennent pour faire de l’éducation musicale, c’est une émission où on apprend beaucoup de choses.
Pondafloor a réalisé un gros flyer cartonné, sur lequel on peut voir toutes les activités de l’association. C’est quoi, les « expos sonores » ? C’est quelque chose qu’on a mis un peu de temps à mettre en place, parce qu’après le GoGreen de l’an dernier on a été sollicités à droite à gauche. On voulait vraiment mettre en avant l’art contemporain, et la ville de St Raphaël nous a permis d’avoir une salle pendant quatre jours avec de la musique en permanence, et des artistes qui peignaient une œuvre sur l’instant présent. C’était en février dernier. Ce truc-là on va l’exporter en juillet au Mas des Escaravatiers, avec des sculpteurs, du body-painting, des ateliers. Les expos artistiques c’est souvent figé, nous on veut que ce soit dynamique, on aimerait que les gens soient amenés à participer. La première fois on avait mis les enfants à contribution. Il faut qu’il y ait du partage, notre musique est festive et on voudrait insuffler cette dynamique-là. Il faut qu’il se passe quelque-chose !
Dernière question, très terre-à-terre : c’est compliqué de budgéter un festival comme le votre ? Le nombre d’exposants sera plus grand, aussi. La soirée de clôture on monte d’un cran. Il y aura sur scène des enfants du pays comme Matwise ou Slydawise du Mas des Escaravatiers, pour montrer qu’il y a une scène électronique locale et un public pour la suivre. C’est important pour nous de les faire jouer parce qu’ils sont chez eux et qu’ils ont du talent. On commence aussi à avoir quelques labels importants qui nous contactent, et on aura donc quelques artistes nationaux.
Est-ce que tu trouves que le public néophyte a tendance à tout mélanger, quand il s’agit de musique électronique ?
Oui ! On s’arrache les cheveux, même si moi ça va j’en ai encore. Faut prendre des risques, on a avancé de nos poches beaucoup d’argent sans savoir où on allait, la première fois. On y a mis nos deniers, notre temps, notre passion, et on est sortis avec un bilan positif. Des associations amies, comme Media Massive, nous aident un peu à nous exporter, ce qui nous permet d’avoir moins d’argent à avancer. Et puis le partenariat avec la ville de St-Raphaël c’est super, on fait partie de la programmation estivale officielle, l’an dernier on était tous seuls, c’était une sorte de test. Ce qu’on fait ça plaît, et c’est très bien pour nous.
Complètement ! Nous on aimerait bien faire un peu de pédagogie autour de ça, parce qu’on a tendance à tout mettre dans un grand sac et à dire « voilà, ça, c’est de l’électro ».
BAH ALORS ?
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dossier Romain, on a l’impression que « La Vallée des Artistes » c’est sorti de ta tête à toi tout seul, est ce que c’est le cas ? Au tout départ c’est la découverte d’une passion avec Clara (Faritiet, qui fait elle aussi partie de LVDA, ndlr), qui m’a transmis son amour pour la communication. La communication c’est quelque chose qui manque aux artistes. Ceux qui essaient de sortir du lot se rendent compte que malheureusement, il n’y a pas que le talent ; il y a plus de 50% de communication, et c’est ça qu’on a essayé d’apporter. C’est comme ça qu’a été créée « La Vallée des Artistes » en rencontrant le premier groupe qui était Triven Nuevo Flamenco, qui en avait vraiment besoin. Il faut savoir que Triven jouait dans la rue, et n’était pas remarqué. Ils jouaient juste dans la rue, et petit à petit ils sont devenus des artistes confirmés grâce à la communication qu’on leur a directement offerte.
Après une première saison estivale riche en concerts, en rencontres et en partage, la Vallée des Artistes revient en cet été 2014 plus forte que l’an passé. Largement. Parce que Romain Régnier a réussi à garder autour de lui les excellents artistes émergents qui ont contribué à ce qu’on prenne son projet au sérieux, et parce qu’il a réussi à fédérer de nouveaux arrivants tout aussi talentueux. Rencontre avec un leader qui a compris qu’à force de travail, on pouvait rapidement devenir crédible. Romain, leader serein de La Vallée, juste avant l’interview. Ph. Kevin Duval
Très rapidement on a commencé à vous voir partout, est-ce que tu pensais que ça irait aussi vite ? Pas du tout. En fait c’est allé très vite grâce à un ralliement de personnes, d’artistes et autres. Il n’y a pas que des artistes dans LVDA. Il y a aussi des gens qui aiment les artistes, des soutiens, beaucoup. C’est des bénévoles, des personnes qu’on rencontre une seule fois, ça arrive, et qui aident. Alors ça va plus vite que prévu, oui, on a commencé dans un appartement, maintenant on est dans des locaux plus spacieux. Il nous est arrivé de nous retrouver à 15 personnes dans un salon ! On a deux espaces séparés, un espace de répétition, d’enregistrement et de radio, et un autre plus administratif qui nous permet de travailler plus sainement.
On est dans une société qui est très cadrée, très codifié, comment on fait pour exister là-dedans quand on pas une structure officielle au départ ? Au début, on apparaissait comme des pirates ! Quand on arrive avec nos guitares, nos envies, nos idées un peu farfelues un peu utopiques avec le but de les réaliser, donc c’est vrai qu’il y a certaines choses qui peuvent bloquer, mais quand on veut on peut.
Récemment vous avez intégré des locaux, comment ça s’intègre dans la structure, dans quelle mesure c’est un plus ? C’est un plus pour beaucoup de chose. Comme je disais, on est plus dans un salon de 15m², on a structuré notre organisation interne et c’est ce qui est le plus important. On l’a fait grâce à des gens passionnés qui ont tout simplement décidé que les choses seraient plus « carrées » parce qu’on avait énormément de chose à faire, et qu’il fallait bien se réunir, parler ensemble, prendre les idées de chacun... et justement les idées, c’est souvent de se mettre au propre pour le respect de l’art.
La Vallée c’est une histoire d’énergie collective et d’amitié, comment ça se passe pour les nouveaux venus ? Les nouveaux venus c’est un café, c’est une rencontre avec les autres artistes. Pour nous, le but c’est vraiment de les découvrir, de les connaître, et d’attendre avant de travailler vraiment avec eux. On ne peut même pas dire que c’est du travail, c’est partager un moment, des moments, une histoire, et les faire rentrer dans la notre qui est celle de chacun, ou tout artiste de tout genre respecte l’autre. Donc chaque arrivant, comme Blake Noble par exemple, est accueilli par une tribu. Quelqu’un qui rentre dans la Vallée c’est quelqu’un a qui on fait des offrandes, que ce soit lui préparer bien à manger, le mettre à l’aise avec un bon café... Qu’il se sente bien tout simplement !
Cette année vous avez grossi et du coup la programmation estivale est beaucoup plus large qu’avant, est-ce que tu peux nous faire l’éventail de ce qu’il va se passer ? Déjà le festival de la vieille ville de St Raphaël, c’est la deuxième édition. La première était plus pirate justement. On a été accueilli dans une maison pendant un mois grâce à Tiffany, et on a pu se réunir à 25/30 artistes, le but c’était de jouer tous ensemble et de construire ce festival de la
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BAH ALORS ?
vieille ville qui était quelque chose de naturel pour nous. C’était le jeudi soir, on descendait dans la ville pour jouer notre musique devant le public, dans une dans une ambiance populaire, et donc cette année on remet ça mais sur deux mois. Tous les jeudis vous retrouverez LVDA dans la rue avec une programmation très prometteuse. Cette année il y a des groupes qui viennent d’ailleurs, de Toulouse ou Grenoble. Il y aura Satya parmi les nouveaux venus, et aussi le groupe Grand Ocean. Ce sont deeux nouveaux qui rentrent et il y aura d’autres surprises. Les groupes vont aussi jouer dans des bars, et sur d’autres scènes, comme d’habitude. On a un très beau plateau rock qui tourne dans la région depuis quelque mois avec Ulster Page, Bumfluff, Pilgrims, Gang of Peafowl, Alifib... Maintenant on a vraiment un plateau alternatif, mais aussi de la musique comme celle des Swingsons, de Triven, de Regis Galle Mannarini, des artistes qui sont programmés un peu partout en France.
Certains artistes de la vallée sont excellents, comment penses-tu t’y prendre pour qu’un plus grand nombre de gens le sachent ? La communication... Avec le temps. On a vu que les choses peuvent aller vite mais c’est pas ça qui les fera réussir. Le but c’est de continuer à travailler pour les artistes. Que les artistes, eux, travaillent aussi. Travailler tous ensemble, se réveiller le matin, avoir un rythme, avoir du respect pour les personnes qui nous soutiennent et ainsi de suite. Je pense qu’on utilise la recette du travail, comme tout le monde. Les artistes ne sont pas des branleurs, c’est notre travail, notre passion, notre vie.
Toi-même tu as une carrière artistique, comment tu fais pour trouver le temps de gérer tout ça ? Je le trouve là ou je peux le trouver. Moi la musique je la vois d’une manière très naturelle, je ne vais pas m’asseoir pour écrire quelque chose. Si ça vient, ça vient. Je laisse la chose venir, car la musique c’est une manière de retranscrire un peu sa vie, de laisser de côté un peu de... C’est difficile comme question... Mais j’essaie ! Grâce aux artistes, il n’y a jamais de page blanche. C’est ça la Vallée !
Gilles, toi qui est le principal locataire du lieu, peux-tu nous expliquer l’intérêt du .K, comment cette idée a germé, puis a vu le jour en Aout 2012 ? Gilles : L’installation ici ça c’est fait par hasard. Avec Isabelle Lavernhe on cherchait un atelier commun et puis quand on est tombé là on s’est dit « c’est trop grand, trop beau, trop cher, mais on le prend quand même » ! Et vu la grandeur , on s’est dit qu’on allait ouvrir l’espace à d’autres artistes occasionnellement et faire des expos éphémères. Au départ c’est simplement deux ateliers qu’on a transformé en salle d’expo. Marc : Puis au départ c’est dans une zone industrielle, enfin c’est pas du tout un atelier d’artiste au départ G : C’est un ancien chantier naval où on construisait des bateaux dont celui d’Antoine, le chanteur, avec lequel il a fait le tour du monde. Quand on vient au .K un mardi matin, on se rend compte qu’il y a des sculptures en métal un peu partout. C’est très axé autour du métal ou c’est un hasard ? G : Non c’est un hasard sur cette exposition-là. Bon moi je fais du métal au départ, donc mes pièces sont sur place. On essaie toujours de coller des thèmes dans nos expositions. On a eu beaucoup de marbre, beaucoup de pierre. La fois d’après on a eu de la photographie et ce coup-ci c’est plus axé sur le métal mais c’est d’autres sculpteurs, d’autres travaux...
Le .K (prononcer «point k») est devenu en l’espace de deux ans l’un des hauts-lieux de la culture dans la région. Avec un concept original et un espace à la démesure des appétits artistiques de ses locataires (et pas propriétaires) Gilles Deverchère et Isabelle Lavernhe, le .K prend de l’ampleur, et il va s’y passer de plus en plus de choses, faites de crossovers artistiques, de folie créatrice et de métal. Marc Duflot, en charge de la comm’ et de l’aspect administratif, nous explique tout ça, en compagnie de Gilles lui-même. Gilles Deverchère, en plein accouchement créatif, dans son atelier du .K
Marc, pendant que Gilles et Isabelle créent des œuvres d’art toi ton rôle c’est de remplir l’espace avec d’autres artistes qui viennent, d’organiser des expos, c’est bien ça , M : Oui c’est ça. C’est de contacter les artistes. En général je passe par Gilles qui fait ça depuis longtemps donc il connait beaucoup d’artiste dans la région, et beaucoup plus loin. Donc mon boulot c’est d’essayer de les faire venir, de rédiger aussi bien que possible des communiqués de presse, puis d’envoyer tout sur notre site, notre page Facebook, sur notre newsletter, pour les amener à venir bosser avec nous. Et c’est difficile ? M : C’est pas simple de faire venir les artistes parce qu’on est une association, on n’a pas de financement donc on est obligé de demander des participations aux artistes pour faire fonctionner le lieu, et ça demande quelques investissements d’organiser une exposition. Donc voilà, c’est des paramètres qu’il faut prendre en compte pour que les artistes veuillent bien travailler ici. Mais en général, ils savent comment ça se passe, quand un artiste va exposer quelque part, il doit souvent payer sa place pour l’emplacement. Gilles, toi tu es là tous les jours mais quand tu proposes à quelqu’un de venir ici, est-ce que tu comprends que le mec hésite parce que c’est assez rare d’avoir un espace aussi grand ? G : Oui c’est un luxe un espace aussi grand. Mais non ils ne sont pas réticents, plus maintenant. Généralement les artistes que je contacte je les connais depuis des années, ils savent que lorsque je m’engage sur quelque chose je le fais correctement, ça va, c’est pas ça qui les bloque. C’est plus le côté financier qui les freine en ce moment, mais tant qu’on ne trouve pas de mécènes, on sera obligé de demander une participation aux artistes. Cela dit, il y a quand même de beaux événements où les artistes sont nombreux et le public aussi donc c’est quand même une opportunité de se faire connaître et aussi de vendre des œuvres. G : Oui sur la dernière expo on a fait deux grosses soirées entre 250 et 300 personnes et il y a eu des ventes, effectivement. Pour la conjoncture actuelle c’est pas mal. C’est pas bon pour nous mais c’est pas mal, il y a eu des ventes même après l’exposition fermée, il y a encore des gens qui viennent en disant « je voudrais voir tel artiste, je veux acheter telle oeuvre... »
On est soutenu par la ville de Saint Raphaël qui nous fournit le matériel dont on a besoin et on sera certainement sur leur communication. Et les mercredis, jeudis et vendredis, il y aura une exposition de 5 à 6 artistes. Donc toutes les semaines du 24 juin au 29 Juillet, il y aura une expo différente. On aura un graffeur qui réalisera une fresque en direct, ensuite on aura Gilles qui va lui aussi réaliser une œuvre en direct, un autre sculpteur, etc. Il y aura un auteur de bandes dessinées qui va venir faire une dédicace, et le lendemain il sera ici au .K pour une sorte de master-class avec une association de lecteurs qui s’appelle « Les Cafés Littéraires ». Il y aura une discussion autour de son travail. Il y a un groupe qui s’appelle Ashtray, Muffin, qui devraient venir aussi. Ca c’est les trucs qui sont déjà bien fixés mais il y aura des surprises tout au long de l’été. On a baptisé cette série de soirées les Escapades. On emmène aussi 8 artistes à Baz’Art, où on est soutenus par la société GIE (Groupe Inter Expert). Et donc toi Gilles, on va pouvoir te voir sculpter en direct au fer à souder parce que faut quand même le dire, tu sculptes au fer à souder !
Est- ce qu’il y a des connexions qui se créent avec des curieux, qui ne connaissent pas vraiment cet univers-là mais qui le découvrent et qui se disent « wha c’est génial » ?
G : Au poste à souder !(rires) Je soude au poste à souder et je vais faire une pièce en direct en bas, enfin j’aurai un peu préparé à l’avance quand-même. Je vais faire beaucoup plus d’assemblage en bas (square Delayen, ndlr) parce que je ne peux pas tout descendre. Le problème c’est que quand je fais une pièce j’ai plein de ferraille autour de moi, faut que je circule et... Donc je vais la préparer et je la souderai sur place.
G : Ca arrive, ouais. Déjà quand ils arrivent là c’est une grande surprise parce que, en zone artisanale, généralement ils voient des entreprises, pas un lieu comme on le présente les soirs de vernissages ou les jours d’expos. Je veux dire, c’est grand ouvert, c’est pleins d’oeuvres et je pense que c’est attrayant, je pense que quand on arrive c’est assez accueillant
M : L’idée de cette série d’événements c’est d’être présents en ville pour avoir une visibilité là où il y a du monde, pour faire remonter les gens ici les jours qui suivent. On sera fin juin, début juillet, on a une clientèle qui est à la recherche d’autres choses que la plage et qui cherche des trucs à faire dans la région, à voir des choses plus
Marc, pour cet été vous avez prévu des nouveaux trucs, apparemment il y aura de la performance live, alors est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?
J’ai une dernière question pour Gilles, qu’on a dû te poser des milliers de fois, pourquoi ça s’appelle le « .K » ?
M : Alors c’est une série d’événements qui s’étalent du 24 juin au 29 juillet. Ce qu’on a prévu c’est que tous les mardis il y aura une performance sur le square Delayen.
G : Ca vient d’une nouvelle de Dino Buzzati (le K) qui dit que quand on met la lettre K dans le nom d’un bateau ça lui évite de devenir une galère et pour Isabelle et moi, ici c’est un bateau !
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SPORT COUP DE PROJECTEUR ...
saisons réussies
sport local
Il y a de la montée dans l’air
Cette années, quatre équipes de l’agglomération ont particulièrement brillé dans leurs divisions respectives. Bah Alors ? vous propose un petit florilège des différentes accessions ! VOLLEY-BALL L’ AS Saint-Raphaël monte en Pro A Les dirigeants du club avaient fait le choix du recrutement dans l’effectif mais aussi au poste d’entraîneur. L’ Italien Giuilio Cesare Bregoli, assisté de Violaine Respaut, a totalement réussi son pari. Les coéquipières de Tanja Grbic, la capitaine, ont terminé premières de la phase régulière devant Albi, ce qui leur a permis de se qualifier pour les playoffs. Lors de cette deuxième phase, les Asséristes ont dû attendre la dernière journée, et battre Clamart 3 sets à 0 pour enfin lâcher la pression et dire oui à la Pro A! Mais ce n’est pas tout : quelques semaines avant ce grand bonheur, les rouges et noires avaient remporté le premier titre de leur histoire lors de la Coupe de France amateur. Elles avaient battu Vannes, formation concurrente à la montée.
La réserve fait mieux que la Une La saison de leurs aînés n’a pas été à la hauteur des attentes du club, en revanche l’équipe réserve du Saint-Raphaël Var Handball, composée essentiellement des joueurs du centre de formation, mérite les honneurs. Les protégés de Marc Neguedé et Olivier Inghileri ont largement dominé leur poule sans vraiment être inquiétés. Ils se classent premiers avec 4 points d’avance sur Châteauneuf.
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BAH BAHALORS ALORS??
onirique
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BAH ALORS ?
Les coins, les recoins, et les gens d’ici comme vous ne les avez jamais vus, à travers l’objectif de Kevin Duval. http://www.kevinduval.com
onirique
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saisons réussies
SPORT
sport local
Il y a de la montée dans l’air
COUP DE PROJECTEUR ...
VOLLEY-BALL Les Fréjusiens montent en Nationale 1 A Fréjus aussi, le volley a fait des étincelles, et lui aussi avec un nouvel entraîneur-joueur en la personne de Loïc Geiler. L’ancien joueur professionnel a installé un très bel esprit collectif dans ce groupe pour écraser tour à tour chaque adversaire. Les Amsélistes n’ont enregistré que quatre défaites sur 22 rencontres durant la saison régulière. Et gagné 16 matchs 3 sets à 0. Pour confirmer cette supériorité, les partenaires de Dusan Pribanovic se sont adjugé le titre de champion de France en Nationale 2 à Toulon et finissent en beauté une saison quasi-parfaite. A noter également la montée en Nationale 3 des féminines, entraînées par Guillaume Vadon, joueur de l’équipe 1.
BASKET Fréjus est venu à bout de Bandol Les garçons du Fréjus Var Basket accèdent à la Nationale 3 après une saison assez serrée avec le club de Bandol en excellence régionale. Cela faisait six ans que le club attendait cette performance. Les Fréjusiens sont entraînés par Sahbi El Monki.
En attendant la reprise et la saison 2014-2015, toute la rédaction de Bah Alors ? souhaite à toutes les équipes locales de passer un été tranquille. Et s’il est agité, pourvu que ce soit avec des gros transferts entrants. On revient en septembre !
BAH ALORS ?
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MUSIQUE
LE DISQUE DU MOIS
The Black Keys Turn Blue
Nonesuch Records Disponible depuis le 9 mai
Va peut-être falloir se renouveler... «Turn Blue», c’est déjà le huitième album du vrai/faux duo qui défraie les chroniques rock avec son Lo-Fi très personnel, inonde les publicités de ses morceaux tous plus «hypes» les uns que les autres. Les Black Keys ont encore une fois collaboré avec Danger Mouse, le génie de Gnarls Barkley entres autres.
Carrefour giratoire. Habitués depuis peu des plateaux TV, des concerts de stades, des Grammy Awards, et célébres pour de bon depuis le fameux «Brother», Dan Auerbach et Patrick Carney sont passés de «duo rock fan de blues» à «duo accompagné d’un tas d’artistes faisant un peu dans la pop». Ca fonctionne avec toutes sortes de fans, et ça ressemble à la condition sine qua non pour faire danser le monde entier. The Black Keys l’ont compris, et ont laissé aux manettes Danger Mouse, qui orchestre ce genre de productions à la perfection. Mais trois albums quasi-identiques, n’est-ce pas trop? Parce que oui, «Turn Blue» c’est presque pareil qu’ «El Camino». Fan de la première heure, oubliez «Thickfreakness» ou «Magic Potion», ici le rock et le blues n’ont plus vraiment leur place, à croire que leurs influences sont reléguées au rang de teintes accrocheuses pour continuer à ratisser large. L’album fonctionne, mais il est largement de trop dans l’univers de ces génies, qui ont pourtant su nous surprendre avec le projet «Blackroc» (2009), mélange entre stars du hip-hop et morceaux rock épiques.
En détail. «Turn Blue» commence par «Weight of Love» : une espèce d’énorme plagiat de «Breathe» des Pink Floyd, avec le tempo accéléré. Honteux. Mais bon, The Black Keys est un groupe qu’on pardonne assez facilement, donc on continue. «In Time» et «Turn Blue» tournent comme les morceaux classiques du dernier album, ceux qui ne sortiront pas en single, mais qui sont efficaces pour séduire le grand public. «Fever», le single, remplit son rôle, et même très bien puisque c’est sans conteste le tube de l’album. Une espèce de «Money Maker», mais encore plus soul. Le reste de l’album est à l’image de tout ça. Le duo recycle, à croire qu’ils n’ont plus le modjo! Ne crachons pas dans la soupe. The Black Keys, ça reste une voix, un style, qu’on retrouve dans l’album. «Turn Blue» n’est pas le pire album sorti cette année, mais restera une erreur de parcours pour un si bon groupe. Les fans du duo attendront avec impatience le 9ème album, qui mettra leur réputation en jeu!
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BAH ALORS ?
Bar A VIN CAVISTE RESTAURATION le midi
Dégustation au verre de 16 vins différents chaque semaine
Au cœur de Saint Raphaël, à deux pas de la mairie et du marché de la République, venez déguster sur place ou emporter la sélection de vin de vigneron que Bertolo Hervé à faite pour vous.
12 rue de la République, 83700 St Raphaël 06 37 09 77 25
MUSIQUE Pourquoi ont ils fait ça ?
Philippe Katerine
52 reprises dans l’espace 2011 Universal Music / Maison Barclay
Arch enemy war eternal
2014 Century Media Quand Michael Amott a fondé Arch Enemy au milieu des années 90, personne n’y croyait vraiment. Ou plutôt, tout le monde pensait que le guitariste de Carcass allait mettre sur pieds un projet éphémère qui n’atteindrait jamais la notoriété du monstrueux groupe anglais mené par Jeff Walker. Et pourtant, Michael Amott n’a jamais mis son groupe entre parenthèses depuis presque 20 ans, malgré les incessants changements de line-up (surtout avec son frère Christopher qui ne reste jamais très longtemps), et la reformation de Carcass. Le dernier coup dur en date pour Arch Enemy, c’est la défection d’Angela Gossow, la chanteuse allemande qui a révolutionné l’image du groupe quand elle a intégré ses rangs en 2001. Elle avait assis la réputation scénique d’Arch Enemy, devenu une impitoyable machine de guerre adulée au Japon, et très populaire partout dans le monde. Toujours appuyé par Century Media, Arch Enemy ne s’est pas disloqué pour autant et revient avec un “War Eternal” plus vindicatif que jamais, qui puise toujours son inspiration dans les mélodies de guitare à la Iron Maiden, mais qui lorgne aussi un peu plus vers les riffs extrêmes. Pour remplacer leur chanteuse, les Suédois ont embauché la jolie Canadienne Alissa White-Gluz, qui trimballait jadis ses cheveux bleus avec The Agonist. Assez proche vocalement d’Angela Gossow, elle aura la lourde tâche de faire oublier l’Allemande sur scène. Elle comptera parmi ses atouts ce “War Eternal” inspiré, qui redonne un intérêt certain à la carrière discographique d‘un Arch Enemy qui commençait sérieusement à se répéter depuis 2007 et “Rise of the Tyrant”.
Prenez un bon gros taré (Philippe Katerine), associez-le à une bande de malades mentaux doués pour les arrangements musicaux et affublés d’un nom de groupe à coucher dehors (Francis et ses Peintres), et enfermez-les dans un studio. Si vous êtes courageux et que donc vous avez attendu d’écouter le résultat, vous avez peut-être jeté une oreille sur ce triple-album à la fois spatial, insupportable et miraculeux. “52 reprises dans l’espace”, c’est la plus formidable avalanche d’insolence jamais déclenchée sur la montagne de la variété française par la dynamite de la folie. Rien que ça ? Ouais, rien que ça ! Philippe Katerine qui chante, on est bien d’accord, c’est très vite pénible si on ne se préoccupe pas de ce qu’il raconte, et qu’on n’associe pas sa musique à son personnage. C’est un point qu’il a de commun avec Vincent Delerm. Il se trouve qu’au lieu de parcourir son univers fantasque habituel (dernier méfait en date, “Magnum” sorti au printemps), Katerine a voulu explorer la variété française la plus “mainstream” qui soit, à travers le prisme de sa cinglerie. Il l’a fait sans se prendre la tête à sélectionner des titres facilement adaptables : il a simplement tapé dans tout ce qui l’amuse, des 2be3 à Pierre Vassiliu, en passant par Caroline Loeb, Helmut Fritz ou Michel Jonasz. Le résultat, c’est un triple-album complètement barré, qui donne une touche très drôle à certaines chansons usées jusqu’à la corde, et une autre lecture à des titres plus exigeants, impertinente et sacrément dingue. On vous le promet, vous ne trouverez pas ce truc-là “pas mal”, c’est impossible.
CINEMA
la ritournelle
Jean-Pierre Daroussin et Isabelle Huppert cherchent leurs liens d’amour au milieu des charolaises.
De Marc Fitoussi - sorti le 11 juin 2014 Avec Isabelle Huppert, Jean-Pierre Darroussin, Pio Marmaï Distribution - SND Marc Fitoussi revient sur les écrans après son amusant «Pauline Détective», qui succédait lui-même au plus réussi «Copacabana» sorti en 2010. Avec un rythme d’un film tous les deux ans, le réalisateur fait peu à peu sa place dans le giron des cinéastes français qui comptent, en ayant un sens inné du story-telling qui fonctionne sans agitation inutile. «La Ritournelle», son quatrième long-métrage, est à ranger dans la même catégorie : une comédie dramatique sensible et rondement menée, portée par des acteurs excellents, qui insufflent leur classe à une histoire qui échappe à la banalité.
Isabelle Huppert et la convoitise Au centre de l’intrigue, une histoire d’amour, celle qui lie deux agriculteurs normands, Brigitte et Xavier Lecanu, incarnés respectivement par Isabelle Huppert et Jean-Pierre Darroussin. Lassés par l’habitude, ils s’aiment mais peinent de plus en plus à se le dire. Lui est obsédé par son exploitation et les concours bovins qu’il enchaîne avec succès, elle commence à perdre la femme au profit de la travailleuse, vit mal l’obstination de son mari, ses remarques incessantes, et un problème de peau qu’elle cache en boutonnant ses chemisiers jusqu’en haut. Il se trouve que des jeunes vont investir la maison d’à côté, et y organiser une petite fête, en invitant les époux Lecanu, plus par correction qu’autre chose. Xavier s’en désintéresse, mais Brigitte est curieuse, et l’irruption chez elle du jeune Stan (Pio Marmaï, absolument parfait en dragueur citadin) va changer la donne. Elle va fuir le domicile conjugal le temps d’une soirée, et s’encanailler juste en face, comme elle semble ne plus l’avoir fait depuis des lustres. Elle va alors s’éveiller à de nouvelles choses, un peu comme la Madame Bovary de Flaubert, un classique auquel le film de Marc Fitoussi emprunte quantité de codes indémodables.
Spécialité locale Soyons clairs, «La Ritournelle» ne déchaînera pas les passions du jeune public. Le fim de Marc Fitoussi ne s’intéresse quasiment qu’aux âmes et aux sentiments, et absolument pas à quelconque autre ressort. Ce n’est pas vraiment drôle, ni même cocasse, et ce n’est pas tragique non plus. Mais l’ascenseur émotionnel n’est pas à l’arrêt pour autant.
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BAH ALORS ?
La force principale du film c’est la qualité d’interprétation du duo Huppert - Darroussin, qui n’est absolument pas en roue libre et qui compose plus qu’il ne reproduit. Ce sont eux, avec ce talent qu’ont les grands acteurs pour donner du sens à des lignes de dialogues bien écrites, qui transforment cette intrigue de téléfilm moyen de gamme en bon moment cinéma. Il est aussi assez perturbant de s’identifier tour à tour à chacun des personnages du film, qui trimballent en filigrane masse d’aventures personnelles riches en péripéties amoureuses (surtout), qui donnent un sens à leurs réactions, leurs émotions, comme c’est le cas pour tout un chacun. C’est aussi ça, le cinéma, et en France, si on se sait pas tout faire, ça on sait.
CINEMA LES VOIES DU DESTIN
De Johnathan Teplitzky - Sorti le 11 juin Avec Colin Firth, Nicole Kidman UN FILM SUR LA VENGEANCE Soyons d’emblée honnête : la critique n’a pas été tendre, à quelques exceptions près, avec la dernière livraison de l’Australien Johnathan Teplitzky. Trop ampoulée, trop mièvre, trop molle, sa réalisation ne réussit pas à faire revivre le mythe de la rivière Kwaï, mis en image par David Lean dans les années 50 d’après le roman de Piere Boulle. Mais donnons une chance à Teplitzky, qui se concentre sur un autre sujet (la vengeance d’un prisonnier de guerre britannique), et qui fait mieux que louper un remak, crime artistique que d’autres ne se gênent plus pour commettre en série. La voix ferrée de la mort Pour bien saisir le message délivré par le film, il faut connaître l’histoire de la «Voix ferrée de la mort», ce chemin de fer entre le Siam et la Birmanie, construite par les Japonais pendant la seconde guerre mondiale. Ce sont surtout leurs prisonniers de guerre et des populations civiles locales menacées qui s’y sont collés. avec plus de 100 000 morts à la clé pour construire ces 415 km de rails entre Rangoun et Bangkok. C’est dans ce contexte qu’a été torturé le soldat britannique Lomax (qui existe vraiment), interprêté par Colin Firth. Et même si la guerre est finie, il trimballe avec lui tellement de douleurs psychologiques que son épouse (Patti - Nicole Kidman) sent que ça va mal finir. Un jeune acteur 24 carats S’il est vrai que la narration de Teplitzky raîne parfois en longueur, c’est parce que Colin Firth sait magnifier les silences. Mais la vraie découverte, c’est Jeremy Irvine (Lomax jeune), éblouissant en martyre de la folie guerrière japonaise, qui mettra les plus sensibles extrêmement mal-à-l’aise.
TERMINATOR
Le plus terrifiant méchant du cinéma fête ses 30 ans
Terminator - De James Cameron, avec A. Schwarzenegger, L.Hamilton.
Ce n’est écrit nulle-part, mais la bande-son est signée Simon & Garfunkel, qui écrit pour le film son hit absolu «Mrs Robinson»
L’été 1984 touche à sa fin. Dans un coin légèrement retiré de Californie, à Paloma, un type essaie de matérialiser une vision nocturne. Il s’est vu poursuivi par un demi squelette metallique armé de couteaux, un organisme violent et inarrêtable, dépourvu d’âme et fabriqué pour tuer. Ce garçon dérangé sort à peine d’un tournage éprouvant en Jamaïque, un film d’horreur estampillé 100 % eighties avec des piranhas qui volent et qui dévastent les Caraïbes dans la haine et le sang. Ambitieux, le jeune James Cameron, 28 ans à l’époque des fait, n’a pas l’intention de rester cantonné aux effets spéciaux toute sa vie. Après avoir repris le projet «Piranhas II» à la volée pour sauver le film, il veut réaliser une histoire écrite de sa propre main, celle d’un robot venu du futur pour éliminer la mère du chef de la résistance humaine. Ce sera «Terminator», un petit film de science-fiction qu’absolument personne, ou presque, ne voulait faire. Ni les acteurs, ni les producteurs. Pourtant c’était pas très cher, puisqu’avec six millions de dollars, soit 5 fois moins que le deuxième volet de la saga Indiana Jones, c’était réglé. Le premier problème qui s’oppose à James Cameron, c’est le casting. Pour incarner son robot, il lui faut un monstre physique ; il veut le plus impressionnant de l’époque, l’Autrichien Arnold Schwarzenegger, devenu depuis peu «Conan le Barbare», et par extension un acteur bankable. Schwarzie n’est pas très chaud, pas plus que Michael Biehn, acteur de seconde zone qui sera embauché pour être l’humain qui devra protéger Sarah Connor (Linda Hamilton), la mère de John Connor, futur leader de la résistance. Cameron lutte à tous les étages : il conclue un marché foireux avec sa productrice pour être sûr de réaliser son film (il cède à Gale Anne Hurd les droits de «Terminator» pou un dollar symbolique), il fait apparaître plein de gens au générique pour les caresser dans le sens du poil, il doit trouver une solution pour rendre crédible un squelette métallique (il emploiera des marionettistes)...tout est compliqué, et personne n’y croît. Jusqu’à ce que le film rapporte douze fois la mise de départ, et propulse Arnold Schwarzenegger comme incarnation du plus flippant méchant de l’histoire du cinéma. Bien plus qu’un thriller d’horreur rythmé par des morts en cascade, «Terminator» est une sorte de survival insoutenable, où deux humains qui finissent par s’aimer tentent d’échapper à un monstre indestructible, programmé pour les mettre à mort, et animé par une cause que son absence d’âme l’empêche de trahir. Pas de discussion possible, il faut se débarasser d’un être intuable, et cette mise en scène du désoeuvrement humain face à la puissance d’une technologie meurtrière fait toujours aussi froid dans le dos. Et si les effets spéciaux ont vieilli, la terreur, glaciale, n’a pas quitté la pellicule. Dément.
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CINEMA
(vue à la première personne) même si du coup, le film perd un peu en dynamisme. Mais à partir de la mort, la vue subjective, c’est l’esprit d’Oscar qui tourne dans Tokyo, et qui est de plus en plus halluciné. Là on comprend plus rien : ça tourne, c’est filmé en hauteur, il y a plein de personnages, ça délire dans le sens propre du terme... Or il se trouve qu’un ami d’Oscar, Alex, proche de Linda, explique tout ce qui va se passer dans le film dès le départ. J’avoue, j’avais pas fait le rapprochement. Gaspar Noé n’est pas bête ! il savait bien que son film, personne n’y comprendrait sans quelques indications. Lui qui a pour habitude de pondre des longs-métrages plutôt bruts et décodables par tout-un-chacun ne voulait pas forcement plaire qu’aux gens qui lisent Télérama. Le pitch du pote d’Oscar est simple : un livre tibétain, «Bardo Thödol», explique qu’entre la mort et la résurrection, il y a 45 jours où l’esprit se dégage du cadavre, puis erre jusque récupérer ses 5 sens, traverse une phase psychédélique, puis atterrit dans sa nouvelle enveloppe pour une nouvelle vie. Quelque-chose comme ça, en tous cas...
On vous a prévenus, vous êtes au courant.
Le scandale cinematographique
enter the void
De Gaspar Noé - Avec Paz de la Huerta, Nathaniel Brown 2010 Après le très dérangeant «Seul contre Tous» - qu’on vous conseille - et l’encore plus dérangeant ‘Irréversible», Gaspar Noé se met à l’ultra-mystique avec «Enter the Void». Alors comme d’habitude j’aime les films du réalisateur, je me suis dit d’emblée «ça va être génial». Erreur fatale ! En sortant du cinéma, je ne sis sûr que d’une chose : j’ai pas tout compris. Mais comme je suis un cinéphile courageux, je l’ai revu chez moi. Deux fois. Avec la fameuse technique du découpage en trois parties que je vous évoquais le mois dernier. Et le matin. Toujours le matin au réveil, le cerveau frais, pour ne pas m’endormir. Et bien je ne suis pas encore sûr d’avoir tout compris. Finalement, je ne suis même pas sûr de le détester. Mais je vais essayer de vous donner mon idée du film, pour que vous, bande de veinards, vous ayez quelques pistes avant de louer le DVD. Moi, on ne m’avait pas prévenu, ainsi je vivrai mes derniers jours sur Terre perturbé par une hésitation profonde quant à l’effet que produit sur ma personne «Enter The Void»
Tout est expliqué au début, pourtant... «Enter the Void» c’est l’histoire d’Oscar, petit dealer, et de sa soeur Linda, strip-teaseuse, vivant tous deux à Tokyo, un peu en galère. Un soir, Oscar se fait balancer par un client, et se fait descendre dans un bar. Comme il avait promis à sa soeur de ne jamais l’abandonner, son esprit va se balader dans Tokyo tout au long d’un processus de résurrection. Au début ça va, le procédé de réalisation est plus qu’original
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BAH ALORS ?
(vue à la première personne) même si du coup, le film perd un peu en dynamisme. Mais à partir de la mort, la vue subjective, c’est l’esprit d’Oscar qui tourne dans Tokyo, et qui est de plus en plus halluciné. Là on comprend plus rien : ça tourne, c’est filmé en hauteur, il y a plein de personnages, ça délire dans le sens propre du terme... Or il se trouve qu’un ami d’Oscar, Alex, proche de Linda, explique tout ce qui va se passer dans le film dès le départ. J’avoue, j’avais pas fait le rapprochement. Gaspar Noé n’est pas bête ! il savait bien que son film, personne n’y comprendrait sans quelques indications. Lui qui a pour habitude de pondre des longs-métrages plutôt bruts et décodables par tout-un-chacun ne voulait pas forcement plaire qu’aux gens qui lisent Télérama. Le pitch du pote d’Oscar est simple : un livre tibétain, «Bardo Thödol», explique qu’entre la mort et la résurrection, il y a 45 jours où l’esprit se dégage du cadavre, puis erre jusque récupérer ses 5 sens, traverse une phase psychédélique, puis atterrit dans sa nouvelle enveloppe pour une nouvelle vie. Quelque-chose comme ça, en tous cas... Gaspar Noé s’étant rapidement dédouané d’une quelconque explication, maintenant place à la pratique ! Oscar meurt, ok. Son esprit flotte, ok. Il assiste (et donc nous aussi) à la scène des flics qui viennent enquêter, avec sa soeur qui pleure, et se retrouve toute seule (bravo la promesse, Oscar). Seule, elle va un peu plus galérer, mais Alex va lui filer un coup de main. Au départ, l’âme d’Oscar n’est pas très stable. C’est en quelque sorte imagé par cette caméra vomitive, qui bouge un peu à la manière d’un lustre balançant au milieu d’une pièce. Si vous êtes du genre à avoir le mal de mer, accrochez-vous! Mais ça se stabilise doucement, et ça finit par aller mieux, même si Tokyo la nuit, c’est plein de lumière, peut-être un peu trop pour une caméra qui vole. L’esprit continue de flotter, les gens se droguent, mais pas tous parce qu’à Tokyo c’est pas forcément impératif (et encore moins quand on regarde le film). Le sexe est très présent, jusqu’à la dernière scène avant la fin qui se déroule dans un love-hotel où toutes les chambres sont occupées par des couples qui font l’amour, avec des éclats de lumière qui émanent des corps. C’est extrêmement bizarre, on se sent un peu gêné comme devant la scène finale de «Seul contre Tous», avec heureusement un peu moins d’inceste. Cela dit, de l’inceste il y en a un peu quand-même, parce que la relation entre Oscar et Linda est dès le départ un peu louche. Oscar va voyager dans le monde des morts, va - comme le dirait Kyle dans South Park - «résurrecter», en passant par plein de phases de plus en plus bizarres, et de plus en plus lumineuses.
Conclusion (je sais, ça fait un peu bac de philo mais c’est de saison) Le ton est moins brutal que d’habitude chez Gaspar Noé, mais s’intègre assez bien dans l’univers du réalisateur. L’inceste, la drogue, le sexe, les familles déchirées et la mort sont traités au cours des 2h39 de film. La lenteur est peut être trop extrême, mais avec la tonne de sujets évoqués et surtout l’incompréhension suscitée par le film, heureusement que ça ne file pas trop vite. Ce troisième long métrage est complètement glauque, mais moins rude dans le propos. Petite pépite par contre, l’intro du film : si vous êtes épileptique, évitez clairement les 3 premières minutes où l’équipe a décidé de faire un montage plein de lumières qui clignotent, de typo franchement cinglées, sur une musique qui tabasse, avec des prénoms qui se répètent. Le générique s’arrête, puis ça revient, encore plus violent... puis ça s’arrête, et ça reprend, toujours plus violent ! Complètement malades... Je ne saurais pas vous dire si c’est bon ou mauvais, je n’en ai aucune idée. Aussi je vous propose de vous forger la votre, et qu’on n’en parle jamais !
belha
L’ARTISTE
Guitariste de talent... ...et batteur frustré
Il arrive parfois qu’au détour d’une ruelle, un son attire notre attention. Si vous avez déjà croisé Belha et sa guitare, vous avez sûrement entendu un type jouer des choses tout seul comme s’il était accompagné. Bourré de talent, il mène une double vie : celle d’accompagnateur inspiré avec Becky, et celle d’artiste solo, qui repousse le plus loin possible ses capacités techniques. Entre son passé dans le monde du rock, ses rêves de gamin, sa vie d’intermittent et sa passion pour Tommy Emmanuel, faites connaissance avec l’un des plus talentueux musiciens de la région.
L’ARTISTE Tout le monde te connaît par ici parce que tu joues de la guitare acoustique, en général accompagné d’une chanteuse. Mais tes origines musicales sont complètement différentes... Je viens du rock ! La première guitare électrique que j’ai entendue c’est celle d’Angus Young, « Highway to Hell », Back in Black », après je suis parti vers Van Halen.
J’y suis resté six ans, j’ai fait mes armes là-haut, en squattant les caves de jazz. Mais au bout d’un moment il fallait que je parte, et je suis carrément allé en Australie. Je suis parti prendre l’air, cinq mois, j’en avais besoin. Je devais y rester deux ans, à la base. Et je suis rentré chez moi, dans le sud. Différent ? Oui, j’avais changé. Musicalement, en tous cas. Parce que là-bas j’ai entendu jouer un type qui s’appelle Tommy Emmanuel, que je connaissais de nom parce que tout le monde en parlait, mais j’avais jamais écouté.Je suis parti avec une électrique, et je suis revenu avec une acoustique.
Et ça t’es venu de ton père, comme pour beaucoup ?
Et tu as essayé de développer le même style que cet artiste-là, par la suite ?
Exactement. Il écoutait beaucoup de musique, et mon oreille s’est développée avec le rock progressif qu’il aimait beaucoup. Il était vachement ouvert.
Au départ c’est ce que je voulais faire, puis j’ai découvert Andy McKee, la guitare percussive, tous ces trucs... Mais la base oui, ça reste Tommy Emmanuel et la guitare acoustique.
C’est marrant d’ailleurs de voir à quel point tu ne corresponds pas au stéréotype auquel se fient souvent les gens : tu as des origines algériennes, comme ton père, mais le rap, c’est pas votre truc !
Et la guitare percussive, c’est quoi exactement ?
J’ai eu ma période, mais ça s’est arrêté dès que j’ai commencé la guitare. J’ai arrêté d’écouter du rap du jour au lendemain. On va dire que ça a duré trois ans, de douze à quinze.
Tu as donc commencé la guitare à quinze ans. Ton but c’était directement de monter un groupe ? C’était de jouer le mieux possible. Je me souviens qu’à l’époque tout le monde reprenait du Nirvana, du Red Hot, je trouvais pas ça assez élitiste. Je cherchais à reprendre des solos de Dire Straits, à jouer du Pink Floyd, on n’avait pas du tout les mêmes influences. Tout le monde me disait que je jouais bien, mais je voulais avoir l’avis de professionnels. En fait c’est un accident qui a tout remis en question. Je me suis retrouvé en accident de travail, un mec qui conduisait une tondeuse sur le golf de Roquebrune a perdu le contrôle et je me suis fait faucher. J’en ai profité pour travailler la guitare comme un malade, et préparer l’audition pour une école à Nancy, la Musique Academy International.
Et tu y as passé deux ans... Un an à l’école et deux ans à Nancy. J’ai reçu de l’aide de la part du Cnseil Général, parce que ça coûtait 42 000 francs à l’année, il a fallu que je me loge en cité U, et comme c’était une formation professionnelle, je me suis aussi fait aider par les Assedic.
La guitare percussive, c’est ce qui m’épanouit, mais c’est pas ça qui me fait manger. 30
Et ça s’est passé comment ?
BAH ALORS ?
C’est un guitariste batteur frustré (rires) ! En fait tu tapes sur la caisse de ta guitare pour t’accompagner et donner plus de coffre à ce que tu joues.
Et en parallèle de tes activités d’intermittent, dans les cafés, les terrasses ou les soirées privées, tu développes tes propres compos dans ce style ?
Merci à Fanny Mignon pour les illustrations -
Là-bas j’ai entendu Tommy Emmanuel. Je suis parti en Australie avec une guitare électrique, je suis revenu avec une acoustique
L’ARTISTE
Oui, sans chercher à être une pop-star, pour le plaisir. Là je cmpose un nouveau truc, je réfléchis, ça prend du temps parce que j’essaie de ne pas ressembler aux autres et c’est difficile. Niveau guitare c’est ce qui m’épanouit, mais c’est pas ça qui me fait manger. Pour ça je joue des reprises, mais en faisant en sorte que ce ne soit pas ennuyeux pour moi. Donc je les adapte, j’utilise des boucles, des effets, et j’essaye de préserver un challenge et de l’intérêt. C’est dans ce cadre-là que je travaille avec Rebecca Rutherford. Un pote m’a parlé d’elle, elle m’a vu jouer, on a fait une date ensemble et voilà...
- www . monpetitoeilmadit . com
C’est facile de faire son statut d’intermittent, ici ? Parce que tout le monde pense que c’est insurmontable. Non c’est possible, sans problème. Mais il faut avoir l’âme d’un patron, être prêt à gérer des papiers sérieusement, etc. Si t’as envie de l’être, tu l’es. Les papiers c’est pas mon truc, mais j’ai dû m’y mettre !
Pour écouter Belha en solo : http://www.belhadiyoucef.com http://www.youtube.com/user/belha Et en duo avec Rebecca Rutherford https://www.facebook.com/BeckyandBelha/info
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littérature Le mérite et l’intérêt du livre d’Anne Berest, « Sagan 1954 », original, oblique et fraternel – ou sororal -,(...) c’est d’avoir senti, et de transmettre cette sensation, ce sentiment, ce ressenti, qu’il y avait chez Sagan à l’œuvre une force inaperçue. Sous le masque de charme.
Thierry Saunier l’a avalé pour vous Il y a un charme Sagan, à la fois ténu et entêtant, mais si souvent balisé, exploré, décrit sinon disséqué, dans douze bibliothèques qui ne valent pas souvent plus que le prix cumulé de l’encre et du papier, qu’il est dérisoire d’en tisser la louange, après cent bons auteurs, dix excellents, et mille mauvais ; autant se risquer à l’éloge de George Clooney - ou, pour les hétéros purs et durs, de Natalie Portman. Voici soixante ans que le vieux crotale Mauriac a baptisé, à l’eau bénite rehaussée d’un soupçon de vitriol sa signature – le « charmant petit monstre », et, ma foi, si c’est le mot pour qualifier l’académicien adolescent, tout de rétention et de cruauté, les trois coups donnaient la tonalité de l’ensemble de la représentation : laissez passer la légende, - noire ou dorée, les deux peut-être – la vérité, ce sera pour un autre jour. Ou jamais. Le mérite et l’intérêt du livre d’Anne Berest, « Sagan 1954 », original, oblique et fraternel – ou sororal -, ce n’est pas d’écarter cette voilette de légende pour traquer derrière la vérité de Françoise : d’autres l’ont fait avant, et mieux qu’elle. C’est d’avoir senti, et de transmettre cette sensation, ce sentiment, ce ressenti, qu’il y avait chez Sagan à l’œuvre une force inaperçue. Sous le masque de charme. Un certain sourire, peut-être, mais quelle(s) puissance(s) dans ce doux filet fluide tout d’élégance et de désinvolture. La première dette, et la plus évidente, que contractent et qu’apure ainsi une jeune femme née en 1979 envers sa juvénile grand-tante, née en 1935, saisie dans l’éclat de ses dix-huit ans, c’est la force majeure du Vingtième Siècle, sur les chemins de la démocratie et d’ailleurs inséparable d’icelle, c’est l’émancipation féminine. A peu près tout ce qui est autorisé à Anne Berest en 2014 était, sinon interdit, du moins reproché, à Françoise Sagan née Quoirez en 1954. Ainsi écrit-elle (p 79) : « Nous sommes en 1954, ce qui veut dire qu’une femme mariée, même majeure, même plus âgée que son mari, ne peut gérer ses biens elle-même, ne peut ouvrir un compte en banque ni exercer une profession sans l’autorisation de son mari. » Une autre époque, en effet. Mais une autre dette va s’ajouter à la précédente , la renforçant de se puissances propres jusqu’à la compléter et la parachever : celleci concerne la littérature . En effet, comme Sagan, Anne Berest est une lectrice formidable, intense et aigüe, et en attend, selon les jours et les humeurs, réconfort, oubli ou questionnement. Ainsi la découverte de « L’âge d’homme », de Michel Leiris, sur les chemins de traverse de son enquête littéraire, est-elle une étape sur le chemin de sa propre reconstruction, puisque l’on apprend très vite que la séparation du père de sa file enténèbre ce moment de sa vie. Et le choix de Sagan présente alors un autre visage, plus inattendu – et plus séduisant. Car, s’il y a un charme Sagan, il y a aussi une force éponyme. La vie de ce petit oiseau, si frêle d’apparence (ce que confirment cinq photographies distribuées au fil du livre) aura été, pour ses lecteurs, et, surtout, ses lectrices, une singulière et inépuisable source d’énergie. Son œuvre – même si ce mot est bien trop écrasant pour une personne qui ne se sera jamais départie d‘une extraordinaire modestie -
Anne Berest - Sagan 1954 Stock, 2014
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BAH ALORS ? BAH ALORS ?
Mais depuis quand c’est devenu rock n’roll, le tour de france ?
TOP 4
Allez savoir pourquoi, certains musiciens vouent une telle passion au sport qu’ils en ont souvent fait des chansons. Si le football détient la palme du sport le plus inspirant, le cyclisme, et c’est plus surprenant, a lui aussi donné quelques lettres de noblesse au rock. Freddie Mercury a d’ailleurs écrit le tube de Queen «Fat Bottomed Girls» après avoir regardé, circonspect, une étape de la Grande Boucle. Mais certains sont allés beaucoup plus loin, et sont carrément des spécialistes du sujet. Le grand départ c’est le 5 juillet à Leeds, mais pour se chauffer les quadriceps, rien de tel que du bon son !
Maillot jaune - “JALABERT”, LES WAMPAS (CHICOUTIMI, FKO, 1998) Le dernier géant français de la petite reine, Laurent Jalabert, a eu les honneurs de la plume anarcho-punk de Didier Wampas, qui sera bien plus tendre avec le champion de Mazamet qu’avec Manu Chao ou Jacques Chirac. Hymne à la souffrance cycliste et tentative de justification pour les mauvais résultats de Laurent Jalabert sur le Tour de France (qu’il n’a jamais gagné, et sur lequel il n’a que très rarement bien figuré, tout du moins sur le plan de la course au maillot jaune), “Jalabert” est avant tout une déclaration d’amour de Didier pour Laurent. Malheureusement pour la beauté du sport, Jalabert ne réalisera pas la prédiction des Wampas (“Le tour, il le gagnera un jour”), mais finira quand même sa carrière avec quatre années passées au sommet du classement mondial, des victoires par brouettes entières, et aucun passage chez les flics. Il les a laissé “quelquefois gagner pour ne pas les écoeurer”!
Meilleur grimpeur - “LOUISON BOBET FOR EVER”, LUDWIG VON 88 (HOULALA II, LA MISSION, Bondage Rec., 1987) Louison Bobet a gagné le Tour de France, lui. Trois fois, de rang, 1953, 54 et 55, et il les a gagnés à la pédale, pas comme Indurain qui suçait la roue de Bugno, de Chiappucci, de Rominger ou de Zülle (et même de Jalabert, sur la fin). Louison Bobet était un grand champion, mais il n’était pas très rock n’roll. Il était même tellement soucieux de son intégrité physique qu’il a été l’un des premiers coureurs du peloton à employer un soigneur perso. En plus il gueulait sans arrêt, pour n’importe quoi, à tel point que son grand rival de l’époque, Jean Robic, l’avait baptisé Louisette Bonbon. Mais ce qu’ont retenu les membres de Ludwig Von 88, ce sont les victoires, alors ils lui ont rendu hommage sur leur second album avec le titre “Louison Bobet For Ever”. Ce mec a quand même éclaté tout le monde pendant trois ans, et a une stèle à sa gloire dans le col de l’Izoard, comme Fausto Coppi. Respect !
Meilleur sprinteur - “BACK AGAIN”, DARK SKY (LIVING AND DYING, A.O.R Heaven, 2005) Il arrive parfois que des groupes immenses se retrouvent à jouer après des premières parties surgies du fin-fond du roster d’un label qui ne savait plus comment trouver des dates à ses pires représentants. Dark Sky est, disons-le, un mauvais groupe de heavy-rock allemand dont le plus haut fait d’armes sera d’avoir accompagné Scorpions en 2005. Un chanteur, Franck Breuninger, avec une touche impensable au XXIe siècle (un mullet de près d’un mètre de long), et un hit en puissance sous la forme d’un hymne à la gloire du cycliste natif de Rostock (Allemagne de l’Est à l’époque), Jan Ullrich. C’est à peu près tout. Le vainqueur du Tour de France 1997, humilié l’année suivante par Marco Pantani et sa faculté à rouler en montée comme un type normal en descente, a dû apprécier. Surtout quand Franck mimait le pédalage de l’idole sur scène pendant l’intro.
Meilleur jeune de moins de 23 ans (mais en fait non- “BALEN EXPRESS”, PRAGA KHAN (SINGLE, Sonicangel, 2005) Adieu le rock n’roll niveau musique, puisque Praga Khan est un groupe d’electro qui cartonne sur les dancefloors d’Europe (surtout en Belgique son pays d’origine), né des cendres des Lords of Acid. Par contre, Praga Khan a choisi un coureur ultra borderline pour rendre hommage au cyclisme : Tom Boonen. Tom est doté d’un physique peu commun, déjà, avec son mètre 92. Ensuite il a un palmarès bien fourni, avec des victoires sur le Tour de France (4), un championnat du monde, des triomphes en pagaille sur les grandes classiques (4 victoires sur Paris-Roubaix, record qu’il partage avec son compatriote Roger De Vlaeminck), et surtout il est le seul coureur pro à s’être fait gauler deux fois pour prise de cocaïne. Et à en être revenu, puisqu’il a retrouvé la route après sa seconde suspension, à 32 ans. Acide, cocaïne, cyclisme...Bizarre.
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BIO interditE
FREDDIE MERCURY Freddie Mercury n’est pas né sur les bords de la Tamise, mais plutôt au large des côtes tanzaniennes, avec un chef d’état qui ressemble plus à un mélange entre le Jafar d’Aladdin et Vikash Dhorasoo qu’à un banana split vertical sous un mini-parasol Tropicana. A l’époque il s’appelle Farrokh Bulsara, et même si son trip c’est déjà les grands airs d’opéra, le chemin va être très long avant qu’il ne devienne un chanteur de rock, ne serait-ce que sur le plan géographique. En 1953, il a sept ans et il part s’installer dans un endroit où il est plus probable de croiser un vieux lépreux en sandales qu’un sosie de Jim Morrisson. Farrokh est à Bombay, et il va y rester jusqu’au début des années 60. Mais il n’aura pas affaire qu’à des sourds et y en a un qui va se rendre compte que le petit Zanzibarien nourrit une passion dévorante pour la musique et le dessin. Alors il apprend le piano, puis crée un groupe de rock qu’il appelle The Heretics, tout ça à douze ans et demi et en Inde, tu peux pas test. Après ça se complique un peu sur le plan géo-politique pour les gens de Zanzibar ; c’est comme ça que Freddie, comme on l’appelle maintenant, va se retrouver sur le sol anglais, pas très loin de l’aéroport d’Heathrow. Curieusement, il arrivera assez rapidement à faire comprendre à ses parents que pour lui, pêcher des poissons sur un chalutier c’est pas l’ambiance qu’il aime, même si le fait d’être entre hommes un peu virils dans un endroit clos ne le gêne pas spécialement. Non, lui son truc c’est l’art sous toutes ses formes, et il va tout essayer, de la création de ligne de fringues à la BD. Mais c’est finalement la musique qui va lui permettre de montrer ses dents au monde entier, à qui il va prouver qu’on peut à la fois rayer le parquet et bousiller la tapisserie.
Freddie Mercury statufié à Montreux (Suisse), photo de Pierre.Pu - Creative Commons
Vous l’aurez constaté, chacun des protagonistes ayant droit à une biographie non-autorisée depuis la création de cette rubrique sont soumis à des obsessions pour le moins sévères : Sylvester Stallone aime la baston, le gonzo et les gros calibres, Clint Eastwood filme avec une énergie démesurée sa propre mort, et Michael Jordan (exclu Internet, si vous suiviez vous sauriez) s’est shooté toute sa vie à la victoire. Ce mois-ci nous allons aborder le cas d’un homme tiraillé par deux passions qui allaient très bien ensemble pendant les années phares de sa carrière triomphante : la musique aux relents fabuleusement baroques et psychédéliques, et le sexe aussi débridé qu’un vieux chinois coincé dans une étireuse-sécheuse. Figure emblématique du rock avec un «r» plus grand que la tour Eiffel vue de près, l’immense chanteur dont nous allons parler est probablement le seul ressortissant de l’île de Zanzibar à jamais avoir chanté devant plus de quinze personnes. 34
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Pêcher sur un chalutier, c’est pas l’ambiance qu’il aime, même si le fait d’être entre hommes un peu virils dans un endroit clos ne le gêne pas spécialement. En 1970 il fait la connaissance d’un batteur blond avec un foulard autour du cou, et d’un génie à tignasse frisée. Roger Taylor et Brian May sont alors dans Smile, un bon groupe du coin qui signe avec Mercury, le label, pas le chanteur, mais qui ne sort pas de disque. Alors le chanteur se casse et propose à Mercury, le chanteur, pas le label, de le remplacer. Et il va tout changer, du jour au lendemain : le nom du groupe, le logo qu’il va dessiner lui-même, et il va les persuader d’embaucher un sosie de Pierre Desproges à la basse, un certain John Deacon, qui passera sa vie en pyjama, et dont le non-charisme, qui faisait partie du cahier des charges de ses trois recruteurs, n’a dégal que le génie de composition délicieusement commercial. Et là, c’est la révolution. Les Beatles c’est fini, Jimi Hendrix est mort, Black Sabbath c’est pour les méchants, Led Zeppelin picole trop et Deep Purple s’éclate au Japon.
BIO interdite Vingt ans de tournées des stades, de chansons avec David Bowie, et d’enregistrements en 160 pistes à l’époque des magnétos à bande... Il ya de la place pour un nouveau géant, et Queen va tout éclater, avec trois ingrédients essentiels : du talent, des idées, et probablement beaucoup de drogue, ou alors il y a un truc inexplicable. C’est parti pour vingt ans de tournées des stades, de chansons avec David Bowie, d’enregistrements en 160 pistes à l’époque des magnétos à bande, et de clips à effets spéciaux, à l’esthétique honteusement pillée par «début de soirée» au firmament de la créativité francophone des années 80.
Un jeune manouche et une pneumonie en surcouche Parmi les moments-clés de la carrière de Queen, on notera la création en 1975 d’une chanson sur un jeune manouche qui fait des conneries, et qui rapportera beaucoup plus d’argent qu’une connerie d’un jeune manouche qui fait des chansons. On notera aussi le port de la moustache par Freddie, qui dira avec ce geste à tous ses fans «je suis pédé je vous emmerde», même s’il recevra des dizaines de rasoirs par la poste. Quant à citer un concert ou une tournée en particulier, c’est un peu comme commander un deuxième Big Tasty chez MacDo, une sorte de gourmandise coupable qui envelopperait l’essentiel du propos dans une surcouche d’opulence. En gros, y a eu du monde aux concerts, plein. Jusqu’en 1991.
«A Night at the Opera», 1975 - l’album qui a tout changé
Car bien évidemment, Freddie étant un génie au talent démesuré, il ne fera pas long feu. Il va chopper une pneumonie, mais comme il a déjà le sida, le mélange ne va pas spécialement lui réussir et son coeur s’arrête de battre le 24 novembre. Alors maintenant, on va dresser une petite liste des choses qu’on ne va pas faire pour cloturer cette biographie non-autorisée de Freddie Mercury : - On ne va pas dire et redire qu’il avait du talent, si vous ne le savez pas ou si vous n’êtes pas d’accord, c’est VOUS qui avez un problème. - On ne va pas faire un débat sur homo ou bisexuel, disons qu’il aimait bien les deux - On ne va pas essayer de déchiffrer Brighton Rock, on n’y comprend rien et c’est très bien comme ça - Et surtout on ne va pas évoquer l’horrible Radio Ga-ga parce que c’est nul... et on ne va pas non plus refaire l’histoire de «The show must go on», ou se remémorer le maquillage cahe-misère du clip d’ «I’m going slightly mad», parce que ça me fait pleurer.
Freddie Mercury en 1978, à New Haven, avant sa période moustache - Creative Commons
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INTERNET - JEUX VIDéos - réseaux sociaux
La technologie HTC One M8 + Dot View - Bruce Wayne veut le même... Adeptes de l’univers Androïd, vous avez la haine contre Apple parce que depuis l’avènement de l’Iphone, tout le monde vous bassine avec des poncifs propulsant le téléphone à la pomme au sommet du hit-parade technologique. C’est vrai qu’à l’époque, Steve Jobs avait imaginé un produit révolutionnaire, avec un slogan assassin, qui a enterré la concurrence agonisante : peu importe ce dont vous avez besoin, «il y a une application pour ça». Visionnaire, mais pas fou, il devait bien se douter qu’un jour ou l’autre les fabricants allaient pousser l’Iphone dans le coin du ring, et le molester à grands coups d’innovations. Samsung est aujourd’hui le principal adversaire d’Apple sur le terrain de la téléphonie, avec sa gamme Galaxy S, qui en est elle aussi à sa cinquième mouture. Et alors que LG revient en force avec son Flex (le premier téléphone a écran incurvé ET flexible), le Taïwanais HTC pousse le vice de son One jusqu’au bout. Le fleuron de la gamme HTC affiche des capacités technologiques au sommet de ce qui se fait sur le marché (processeur Snapdragon 801 cadencé à 2,3 GHz), un design étonnant (coque en métal), un superbe écran de 5 pouces, mais surtout, il bénéficie d’un accessoire d’une geekerie sans nom : la coque Dot View. Merveille d’ingéniosité, c’est une coque percée qui laisse entrevoir l’écran comme s’il affichait des images 8 bits : on sait d’un coup d’oeil si on a un message, on consulte la météo, tout ça en un clin d’oeil. Mieux : on peut décrocher/raccrocher sans ouvrir le clapet. Testé et approuvé par la rédaction.
LE BON PLAN GEEK Les Numériques.com - le site qui change la vie des indécis
Le monde actuel est une gigantesque fabrique à indécis. Pour acheter la moindre baguette de pain, certains sont capables de consulter la toile pendant des heures pour savoir qui est le meilleur boulanger de son patelin. En même temps c’est normal : c’est devenu très compliqué d’acheter quelque-chose en étant sûr de ne pas le regretter à peine le carton ouvert, surtout en matière de nouvelles technologies. Parce qu’un téléphone portable est obsolète en quinze jours, qu’une tablette tactile peine rapidement à suivre les exigences de l’OS du moment, et parce qu’un appareil photo numérique, c’est tellement cher et compliqué qu’on n’ose même plus s’y risquer. Et bien pour sortir le consommateur de sa torpeur, une bande de dingos (français), s’est donné une mission d’intérêt général : démêler le vrai du faux, en testant absolument tout ce qui sort en matière d’outils high-tech, de l’écran plasma à l’imprimante en passant par les casques audios ou les ordinateurs. Fondé en 2004, le site imaginé par la fratrie Alzieu a beaucoup grossi en 10 ans, avec aujourd’hui près de 40 collaborateurs qui travaillent tous les jours au fonctionnement du site et à son actualisation. Pas un gadget, pas une innovation ne passe entre les mailles du laboratoire des Numériques, qui ose sans problème mettre tous les produits en comparaison frontale. L’utilisateur peut lui-même définir une liste d’items à comparer, et créer ainsi une grille de lecture très claire qui lui permettra de faire son choix. Les critères des testeurs sont particulièrement pertinents, et les articles sont rédigés par de vrais spécialistes passionnés par leur sujet. Et comme le site n’est pas inondé de publicités dans tous les sens (celle-ci est maîtrisée par une régie publicitaire indépendante), les avis formulés par les contibuteurs ne sont pas soumis au diktat des annonceurs. Un des meilleurs sites du net sur les nouvelles technologies.
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- 4 au 7 / Festival de Jazz Voir encart en page 2 - 4 / Zen’it - Spectacle de fin d’année 20.30 - Auditorium St Exupéry, centre cuturel - 5 / Tomber en amour - Chansons canadiennes Auditorium St Exupéry- 20h30 - 6 / Fête du nautisme Port Santa-Lucia - 11 au 24 / Exposition de peinture Ksenia Sic - Salle Alberge, rue Jules Barbier - 31 / Soirée Paëlla-Tango Esplanade St Jean - Boulouris, en soirée
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Programme des feux d’artifices Le 12 juillet au stade de la Bouverie Le 13 juillet sur la pointe de l’Arpillon Le 14 juillet au lac Perrin Chaque fois à 22h
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Festival des découvertes Sonores Organisé par Media-Massive, du 22 au 26 juillet
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