Bah Alors? Mag Décembre 2014

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BAH ALORS ? magazine gratuit - numéro 6

le mag - c’est bien et ça coûte rien

Luc jousse jugements, appel, renvoi le maire de roquebrune en liberté dans nos pages

pour noël, c’est cadeau HERVé chazel le prince du high-kick 400 pompes, 200 abdos et double-page ACTU LOCALE - SPORT - MUSIQUE - CINéMA - littérature - culture - humour - une jolie photo en creative commons sur la couve

bio interdite Jacques chirac, le saucisson et les femmes

pierre terrasson de gainsbourg aux bérus, via les stones

et aussi la petite-fille de raimu, une falaise capricieuse, l’horrible gatsby et du hareng bio



édito BAH ALORS ? C’est bien et ça coûte rien Magazine gratuit n°6 Actualité locale Fréjus, Saint Raphaël, Puget sur Argens, Roquebrune sur Argens, Les Adrets de l’Estérel Directeur de la publication : Ibrahim BERBAR Rédacteur en chef : Nicolas MULLER Rédacteurs : Ibrahim BERBAR Nicolas MULLER Thierry SAUNIER Photos : Nicolas Muller Pierre Terasson Ibrahim Berbar Date de dépôt légal : 30 novembre 2014 Date de parution : 30 novembre 2014 Régie Publicitaire : SARL Karadoc Siren : 800 278 277 R.C.S Fréjus

C’est l’histoire d’un mec qui n’avait plus personne dans sa roue...

Ibrahim Berbar Directeur de la publication 4 février 2014, Coupe de la Ligue, PSG – Nantes. Assis sur le canapé, Nico et moi en plein brainstorming : « Le mag ? », « Frejus Saint-Raphael magazine ? », « pourquoi pas ? »... C’est bête, on a plein d’idées pour tout, plein d’avis sur tout, mais pas de nom à donner à notre projet. Puis le match se termine, le PSG gagne évidemment, et tout à coup un nom débarque dans nos esprits : « Et Alors ? ». On se dit que ça sonne bien, c’est drôle, puis c’est une ponctuation de phrase qu’on utilise souvent. Alors on termine la soirée sur cette idée, cette piste. Le lendemain matin, l’esprit plus clair, on cherche sur Internet. Merde, le nom est déjà pris. Pour un magazine, en plus. En ligne par contre. Clic. Et voilà : la seule idée qu’on a trouvée c’est un magazine sur les travestis et autres trans-genres. Du coup on trouve ça drôle et on reste sur notre idée, sauf qu’on va faire dans l’onomatopée. « Bah Alors ? » ... 10 mois plus tard, 6 numéros, 300 articles, 60.000 exemplaires à distribuer, une Focus troquée pour une Fiesta, un cd de Katerine, des films au cinéma à plus savoir quoi faire, une visite des geôles du commissariat, une discussion sur Dragon Ball Z, une bataille de peinture aux Arènes... 10 mois déjà. Ce numéro est un peu spécial pour nous. On ne pensait pas qu’en 2014 on chroniquerait le dernier album de Pink Floyd, ou que Pierre Terrasson serait notre photographe du mois. On se croit un peu dans les années 80, et nous on aime bien, finalement. Bah Alors ? est un magazine positif, qui ne fait pas dans la politique et surtout qui ne compose pas avec la tristesse. C’est marrant comme tout peut être vu du bon côté. En 2015, promis, on continue à vous donner le sourire.

Nous Contacter : Régie publicitaire : 06 62 38 74 84 Rédaction : 06 83 33 19 64 Mail : bahalorsmag@gmail.com Internet : www.bahalors.com Imprimé en Union Européenne Ne pas jeter sur la voie publique. «La reproduction ou l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, de nos articles ou informations est interdite.»

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20 - dossier / photographe de rock Bah Alors ? fait du recel gratuit de cadeaux durement glanés. Après la rencontre avec le photographe de rock Pierre Terrason au Point K, la rédaction vous propose une double attaque : d’abord, une rubrique «onirique» dédiée aux grandes images de rock que nous a gentiment proposé l’auteur, et en seconde lame, une interview riche en bons mots avec le photographe luimême. Joyeux Noël !

actu locale

Bah Alors est allé discuter avec Luc Jousse, le maire de Roquebrune, pour faire le point avec lui sur les affaires qui le mettent sous le feu des projecteurs. La parole au princpal intéressé.

P. 6 36 - la technologie

L’actu hi-tech du moment, avec un taser pour Iphone, Warcraft, et même un éditeur de jeux complètement fou.

17 - père guy casseron

Quand un homme d’église accepte de se livrer sur tout un tas de sujets, il permet à Bah Alors ? d’initier un beau projet : faire le point sur la place de la religion dans notre bassin. Acte 1 avec les Chrétiens

P. 17

P. 10

Les meilleurs albums de Noël, le nouveau Pink Floyd, le retour des Foo Fighters et un petit groupe de Lyon.

Une falaise s’effondre à Saint-Raphaël, et sème le trouble entre la mairie, un promoteur et des administrés en galère.

33 - Top 10

Chaque mois, Bah Alors ? dresse une liste improbable qui en dit long sur l’univers de la musique. Dans ce numéro 6 c’est Noël, on va donc s’offrir les meilleures sextapes de l’histoire du rock !

34 - Bio interdite

Daniel Demay, près de 30 ans à la tête d’un magasin de musique en perpétuelle évolution, depuis un petit local à Draguignan jusqu’au grand Rhapsody du Capitou

28 - Musique

8 - Actu Locale

Une déclaration d’amour décalée à l’homme politique le plus drôle de l’Histoire de France, le grand Jacques.

10 - l’entrepreneur

32 - Livres Quand Thierry Saunier se demande si tout a été dit sur Shakespeare.

sommaire 25 - Cinema

niveau 100...

+ l’agenda de vos villes p.38

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ACTU LOCALE luc jousse

Les principales questions au principal intéressé

Le maire de Roquebrune -sur-Argens Luc Jousse a fait couler beaucoup d’encre depuis sa réélection en mars dernier. Controversé, mis à mal par des affaires de détournements de fonds et de propos injurieux envers les Roms, contesté par une opposition plus présente que jamais, ses aventures judiciaires ont largement défrayé la chronique, jusqu’au dénouement des deux affaires dans lesquelles il est impliqué. Condamné les deux fois, à des peines d’inéligibilité et à des amendes ( un an et 10 000 euros pour les propos injurieux, 5 ans et 20 000 euros pour l’affaire des cartes d’essence), il traverse l’un des moments les moins agréables de sa carrière politique. Renvoyées en appel, les deux affaires seront rejugées plus tard, ce qui permet à Luc Jousse de continuer d’exercer sa fonction. La justice a rendu un premier verdict, ses opposants sont dans leur rôle et continuent de l’accabler. Mais lui, il dit quoi ? Bah Alors ? est allé poser quelques questions au principal intéressé, avec une idée derrière la tête : vous livrer une interview cash, qui donne la parole à un homme qui juge que jusqu’ici, on ne l’a pas bien écouté. Et on voulait savoir ce qu’il avait à raconter. Vous êtes sous le feu des projecteurs depuis maintenant plus d’un an. En dehors de toute considération politique, comment vous, Luc Jousse, l’homme, vous vous sentez ? Moi je suis tout à fait serein et confiant, mais aussi plus combatif que jamais. Vous savez j’ai déjà plus de 20 ans de mandat, 14 ans de maire. S’il arrive quelque chose mon premier adjoint est tout à fait apte à me suppléer.

Comment on s’y prend, quand toutes ces décisions de justice vous tombent dessus, pour administrer la ville le plus sereinement possible ? D’abord toutes ces décisions sont suspendues. Et comme j’ai du mal à m’exprimer devant les instances de justice puisqu’on me refuse un report lorsque je suis absent, j’irai devant les cours d’appel, en cassation, devant la cour européenne de justice, j’épuiserai tous les recours pour prouver ma bonne foi. Car à la fois, je prétends que jamais je n’ai détourné un euro d’argent public, pour autant comme le jugement est suspendu je n’ai pas envie de faire trop de commentaires sur ce sujet-là. Je les réserve à mes conseils, j’ai d’excellents avocats qui iront plaider tout ça devant la cour d’appel.

Vous êtes impliqué dans deux affaires disctinctes, l’une concernant des propos sur les Roms, l’autre concernant un détournement de fonds publics. Vous avez été condamné dans les deux, puis fait appel dans les deux. Est ce que vous pensez que le public fait un amalgame de ces deux affaires ?

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Je ne pense pas. Dans la première affaire, celle de détournements de fonds public présumé, je pense que la population se souvient que je suis le premier maire depuis les années 70 à ne pas avoir de chauffeur. Je pense que les gens se souviennent, puisque je l’ai rappelé devant eux, que M. le Trésorier Payeur du Muy m’a transmis une attestation comme quoi en 13 ans, je ne me suis jamais fait rembourser le moindre taxi, le moindre restaurant, le moindre parking. Alors que nous avons droit, c’est la loi qui le dit, à 15 000 euros de remboursements annuels. Imaginez ce que j’ai fait économiser à la ville. Je pense que les gens de Roquebrune ont lu le rapport de la cour des comptes, et qu’ils ont bien analysé qu’à l’inverse des mensonges colportés par une association de contribuables, le budget

de fonctionnement de la ville a bien baissé sur 5 ans de 12 %, et de 8 % si on intègre le passage à l’agglomération. Et je pense aussi qu’ils se souviennent que pendant longtemps je n’ai pas eu de voiture de service, et que je préférais utilisr mes voitures personnelles. Je sais aussi que les gens savent que maintenant, quand je me déplace sur Paris, je respecte la loi à la lettre, on m’amène à l’aéroport, je prends un avion, je loue une berline, et tout ça même si c’est plus cher que ce que je faisais avant et que je trouve ça complètement absurde. Et pour finir, je pense qu’ils sont confiants quand au fait que j’arriverai à prouver que les 5 déplacements qu’on me reproche sont tous liés à ma fonction de maire, certainement à des raisons personnelles. Je ne suis quand même pas assez stupide pour utiliser une carte à puces pour partir en vacances.

Pour l’affaire concernant les cartes d’essence, vous disiez à la presse cet été que la justice ne vous avait pas laissé vous expliquer. Est-ce que vous pouvez développer votre idée ? Je n’ai pas bénéficié d’une instruction classique. Il n’y en a même pas eu du tout. La seule fois que l’on m’a posé des questions sur cette histoire j’étais en garde à vue, et par essence, en garde à vue, on n’a pas le droit d’appeler son bureau pour demander l’emploi du temps, et pour savoir ce que je faisais le jeudi 10 janvier à 14h, en 2010. Vous imaginez bien qu’avec l’activité qui est la mienne, je n’en avais aucune idée. Je pensais qu’il y aurait une instruction normale, et qu’étant convoqué par la justice en citation directe, ce qui est un mode de fonctionnement assez rare visiblement, postérieurement à l’achat de mes billets d’avion pour aller voir mes enfants au Canada, je bénéficierais d’un report. Je note que les Roms, lorsqu’ils ont contre eux un jugement d’expulsion, le juge leur accorde trois mois de report concernant l’application de la décision. Que des Roms, étrangers, en situation irrégulière ne bénéficient pas des mêmes droits que des Français qui sont maires, je trouve que c’est de l’injustice, et ça me révolte.

Sur les propos concernant les Roms, l’UMP vous a t’elle soutenu autant que vous le pensiez ? Certains membres, oui. Des gens comme M. Fillon, Luc Chatel, un ami comme Nicolas


interview

luc jousse Dupont-Aignan, ont fait en sorte que je sois réintégré avec mes pleins droits au sein de l’UMP. Il est vrai que M. Coppé, ou M. Vitel dans le Var, ne se sont pas très bien comportés. Mais M.Coppé je lui pardonne, il est aujourd’hui bien plus embêté que moi. Mais ce n’est pas devant l’UMP que je dois rendre des comptes, c’est devant ma population. Qu’est ce que j’essayais de faire ? De désamorcer une situation complexe dans une réunion de quartier, par de l’humour, qu’on n’apprécie ou pas en tous cas ce soir ça avait fait rire. C’était un mot qui m’avait été glissé par un de mes concitoyens que j’ai répétés. Et à partir du moment où les voisins scandalisés par la non-application de la décision de justice, cette situation risquait de déraper, presque en milice. J’ai voulu désamorcer ça par de l’humour, et sur le coup, j’ai réussi ! Ce que je note, c’est que lorsque Gaspard Proust sur Canal + dit devant Edwy Plénel (patron de «Médiaprt, l’organe de presse qui avait relayé les propos de Luc Jousse à propos des Roms, ndlr) qu’au moins «y aura pas d’attentat islamiste dans le métro à Paris, parce que si les terroristes laissent traîner une valise les Roms l’auront volée avant qu’elle explose», ça fait rire tout le monde. Pourtant on accuse les islamistes d’être des terroristes, et les Roms d’être des voleurs. Quand c’est un éditorialiste, ça passe, quand c’est un maire ça ne passe pas. J’aimerais retenir une phrase du procureur de la république Eric de Montgolfier, qui est contre les sanctions sur la liberté de parole, de la presse et de ton, et qui dit qu’à force de sanctionner, voire de punir, on fabrique des martyrs. C’est mon sentiment, vous n’imaginez pas le nombre de soutiens que j’ai reçus dans cette histoire. Ils étaient contents que je dise tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Oui les Roms sont un scandale, , oui il y a une différence de traîtement face aux décisions de justice. Nous les maires, on ne peut pas refuser un mariage à un sans-papiers en situation irrégulière. Essayez de vous marier, vous, sans papier, je ne peux pas le faire. Je voulais dire ça, je l’ai fait à ma façon. Je suis très serein, toutes les jurisprudences existent, et mon avocat saura plaider ma liberté de parole.

Est-ce que vous pensez qu’on en demande trop, sur le plan moral et éthique, aux hommes politiques ? Oui, parce que je pense qu’on peut rire de tout, de nous, des blondes, du pape, et je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas rire de certaines catégories sociales. Nous on doit faire attention à tout, parce qu’on peut en plus être enregistrés à notre insu avec n’importe quoi. Je crois qu’on est tombés dans l’excès, comme aux USA on fait des procès partout. Je regrette la France des Lumières et sa liberté de ton !

«C’est dans ces moments-là qu’on sait où sont ses vrais amis. Mais bon...ce ne sont pas des moments insurmontables, c’est la vie d’un maire, j’ai déjà été mis en examen deux fois, y a rien de grave non plus. Je connais les enjeux, les difficultés, la rudesse du combat politique qui tient plus des bas-fonds que d’un niveau intellectuel élevé. Mes amis étaient très fidèles, loyaux, et ils le sont restés.»

Vos adversaires aux dernières municipales ont fait appel de l’élection, qui s’est jouée à très peu de voix. Où est-ce qu’on en est ? Ils essayent de la gagner de la gagner sur tapis vert, le recours a été rejeté par le tribunal administratif de Toulon, ils sont condamnés à 6 ans d’opposition.

Vos droits civiques sont en jeu dans les deux affaires, actuellement en appel suspensif. Si les condamnations sont confirmées, que devient la Mairie ? Vous y pensez ?

Est-ce que tout ce qui se passe en ce moment autour de vous vous fait regretter d’être l’homme que vous êtes, avec cette personnalité qui dérange ?

Le temps de faire fonctionner tous les recours, dans la première affaire où j’aurais détourné 380 euros TTC, ça peut durer un certain temps. Et si ça ne va pas, ce sera Jean-Paul Ollivier qui prendra ma suite. Je n’attendrai pas d’être déchu par un préfet, il y a d’autres moyens de faire de la politique.

Je pense justement que c’est ce maire atypique qui a séduit la population et qui peut avoir une chance de faire en sorte que les politiques ne soient plus systématiquement critiqués par les Français. Je peux comprendre que les politiques soient rejetés en masse. La politique j’essaie de la faire autrement pour ne pas avoir un jour à m’expliquer devant mes petits-enfants, qui me diraient «cette France que tu nous laisses on n’en veut pas». Je le fais avec le coeur et la passion.

Ces moments difficiles vous ont-ils permis de faire le tri dans vos relations, comme c’est souvent le cas ? Oui parce que c’est dans ces moments-là qu’on sait où sont ses vrais amis. Mais bon...ce ne sont pas des moments insurmontables, c’est la vie d’un maire, j’ai déjà été mis en examen deux fois, y a rien de grave non plus. Je connais les enjeux, les difficultés, la rudesse du combat politique qui tient plus des bas-fonds que d’un niveau intellectuel élevé. Mes amis étaient très fidèles, loyaux, et ils le sont restés. Mon équipe est très ancienne, maintenant, j’ai toujours les mêmes membres de cabinet, le même directeur général des services, le même premier adjoint.

Vous n’avez pas encore 60 ans, pour un homme politique c’est jeune. C’est dangereux, ce genre de contexte, pour l’avenir politique ? Vos perspectives ont-elles changé ? Non, parce que je ne suis pas un politique professionnel. Je pourrais reprendre mon activité libérale ou me concentrer sur d’autres choses que je fais déjà. Je suis l’un des rares membres de l’UMP à être contre le cumul des mandats. Mon seul objectif cest de bien gérer ma commune, avec la rigueur qui s’impose ces temps-ci, sans trop toucher à l’économie locale. Je ne me présenterai donc pas aux élections du conseil général, parce que je trouve absurde le mille-feuilles administratif, donc j’irai au bout de mes idées.

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actu locale

en bas de la falaise... Comme dans notre numéro 5 (avec le Roc d’Azur en couverture), l’image du mois est consacrée à un chantier qui bat son plein. La principale différence, c’est que celui de Fréjus a l’air d’avancer normalement. Celui-ci, situé rue Jules Ferry à Saint-Raphaël, doit composer avec un environnement hostile : une falaise qui supporte assez mal l’érosion naturelle et les modifications humaines. Depuis le début des travaux de la résidence pour séniors Domitys, les problèmes avec la falaise n’ont cessé de s’accumuler. Dernier épisode en date, l’éboulement du 18 novembre, qui a provoqué la fermeture, carrément, de la rue Jules Ferry à la circulation. Les travaux, eux, ont repris. Ci-dessous le fameux chantier, photographié depuis le quartier du Roc à Pic, où sont situées les maisons évacuées.

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actu locale

Une rue désertée pour raisons de sécurité

Ci-contre, les barrières servant à bloquer l’accès aux voitures (ainsi qu’aux piétons) à la rue Jules Ferry. Des policiers municipaux en tenue effectuent des rondes, à la fois pour surveiller les allées et venues, mais aussi pour préserver la sécurité des personnes, ainsi que l’intégrité des biens situés en haut du Roc à Pic.

Le sujet de la Falaise de la rue Jules Ferry fait couler beaucoup d’encre depuis plus d’un an maintenant. Située au-desus du lycée St-Exupéry à Saint-Raphaël, son état ne cesse de se dégrader depuis longtemps. La première étape de prévention, mise en place il y a une éternité, c’était le grillage qui évitait aux cailloux de tomber sur les pare-brises des voitures garées sur le parking en contrebas. Par la suite, un promoteur immobilier a pris en mains le terrain de l’ancienne marbrerie pour y construire une résidence pour séniors, et c’est là que tout s’est accéléré. Le quartier du Roc à Pic en souffrance Situé juste au-dessus de la falaise, le quartier du Roc à Pic est devenu un début de no man’s land. Quatre habitations ont dû être évacuées après les mouvements de la falaise du 19 novembre. C’est Maître Muriel Gestas, avocate au barreau de Draguignan, qui prend en charge le dossier des personnes évacuées, relogées à l’heure où nous écrivons ces lignes dans des chambres d’hôtel. Elle exprime la colère, mais aussi et surtout l’inquiétude des propriétaires qui pensent sérieusement qu’ils ne regagneront jamais leurs habitations : «un morceau de la falaise menace encore de s’effondrer, nous avons des rendez-vous en mairie pour aborder tous ces sujets. Pour l’instant, la municipalité a réagi rapidement et a trouvé une solution temporaire pour reloger mes

clients. Mais c’est surtout la SCI La Palombine qui doit se positionner sur ce sujet. J’ai une cliente pied-noir, qui a déjà dû tout quitter une fois, et qui à l’heure actuelle n’a même pas le droit d’aller chercher des affaires dans sa maison au motif que c’est dangereux. Il y a des fissures dans les murs, dans les piscine, dans les terrasses, ça a vraiment beaucoup bougé.»

Georges Ginesta sur le coup Nous avons demandé au député-maire de Saint-Raphaël quelques éclaircissements sur la situation. Sincèrement désolé par ce qui arrive aux personnes évacuées, il précise que la position de la mairie dans cette affaire n’est pas neutre : «nous avons des avocats qui s’occupent de gérer ça. Les solutions que nous avons trouvées pour reloger ces personnes ne peuvent pas s’inscrire dans la durée, elles ne pourront pas continuer de vivre dans un hôtel indéfiniment, surtout que ce sont pas des suites. Il faut absolument que la situation se dénoue rapidement.» Le député-maire est aussi revenu sur la reprise des travaux quasiment dans la foulée des éboulements : «la falaise est sous surveillance permanente, des capteurs électroniques mesurent les mouvements et envoient des informations aux géologues toutes les cinq minutes. Les travaux ont repris dans la zone en sécurité, la grue principale a été démontée puis remontée en dehors de la partie à risques. Je crois que malheureusement, la seule solution que nous ayons c’est d’attendre que cette falaise s’effondre. Il faut qu’elle rerouve un équilibre naturel pour que les hommes puissent entamer un quelconque travail de consolidation efficace.

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le pro Il ne pouvait en rester qu’un. Toujours debout depuis 1986, plus grand, plus beau, et plus fort qu’avant, le magasin Rhapsody continue de fournir tous les musiciens du coin. Ce qui est bien, avec un entrepreneur comme Daniel Demay, c’est qu’il a toujours une chouette histoire à raconter. Avec des flics, des escaliers et des peupliers. Rhapsody est une boutique indépendante qui tient le coup depuis longtemps maintenant, qui évolue, même. Comment vous expliquez ce succès ? On est là depuis 1986, on a commencé par un magasin de pianos à Draguignan qui s’appelait Sainte-Cécile. On avait une forte demande sur d’autres instruments mais on ne pouvait pas satisfaire nos clients. Alors en 1986 j’ai décidé de passer à un magasin généraliste. Des magasins comme ça il y en avait 6, ou même 8 entre Saint-Raphaël et Draguignan, Estérel Musique, Musique 147, Allegro, etc...

Comment ça se fait qu’ils aient tous disparu et pas le vôtre ? La première des choses c’est qu’il n’y a pas de magasins franchisés, en France. Les grands distributeurs ne vendent pas ce qu’on vend, on n’a pas à lutter contre Leclerc, Carrefour, etc...Ce qui nous laisse une certaine indépendance. En étant généraliste on se rattrape sur tous les instruments, on peut suivre les modes. Quand «Joe le taxi»’ est sorti on ne fournissait pas en saxophone, on aurait dû ! Donc j’ai voulu rester généraliste, mais avec des vendeurs spécialistes, pour que les musiciens qui viennent chez nous tombent sur des vendeurs qui connaissent leur sujet. La plupart de ces magasins qui ont disparu avaient des vendeurs généralistes. Les clients sont connaisseurs, il leur faut un bon interlocuteur en face. Quand tu veux un clavier tu as Fred qui sait de quoi il parle, pour les batteries c’est Ludo et c’est la même chose, et ce dans tous les domaines. Certains ont voulu créer des boutiques spécialisées, mais ça tu peux le faire dans les grandes villes comme Nice, où Guitar Maniac ne vend que des guitares. Ici on est obligé de se rattraper partout, mais je voulais un spécialiste pour chaque instrument.

L’ENTREPRENEUR DU MOIS

Rhapsody, 28 ans au service des musiciens. Et ouais, déjà ! Et puis les distributeurs imposent une large exposition : pour passer un contrat avec Gibson, on ne peut pas accrocher cinq guitares au mur, il en faut 60. Pareil avec Fender comme on est en train de le faire en ce moment. Tous les petits magasins sont un peu condamnés à cause de ça. Les importateurs imposent ça, en fait les grandes marques importent ellesmêmes leurs produits, et limitent leurs points de vente au maximum pour réduire leurs frais. 20 ou 25 endroits bien exposés en France, pas plus. On a pris le train en marche.

Une chose paradoxale, c’est que le monde de la musique va plutôt mal, alors que le marché de l’instrument est plutôt stable, comment ça se fait ? Quand on a commencé à Draguignan, le conservatoire du coin regroupait une quinzaine de communes alentours, et 400 élèves. Depuis, dans chaque petit village il y a une école de musique, mais le conservatoire de Draguignan a toujours ses 400 élèves. Ils sont devenus 3 ou 4000, qui jouent d’un instrument. Les musiciens pros rencontrent beaucoup de problèmes, à cause du bruit, des lois sur les heures tardives, et des cachets. Mais la musique amateur se porte de mieux en mieux.

Ce que les autres n’ont pas eu, aussi, c’est le courage de voir grand. Je me suis rendu compte que la distribution changeait. On n’allait plus acheter sa télé dans le bouclard du coin, mais chez Darty où il y en avait 60 d’exposées. On allait chez les grands distributeurs, et les gens ont prix l’habitude d’avoir du choix et du stock. Rentrer dans un petit magasin c’était devenu moins convaincant. Et puis il nous fallait un parking. On en avait souffert à Draguignan, dans le premier magasin rue de la Liberté. Quand on ouvrait il n’y avait plus une place de libre, et les clients devaient trimballer du matériel assez lourd entre chez nous et leurs voitures garées 200, 300 mètres plus loin, ou en double file, les flics qui passent, bref...Il nous fallait un endroit comme celui-là au Capitou, avec une grande surface et un parking.

C’était compliqué de s’installer dans une zone comme celle du Capitou ? Très ! Je voulais aller du côté de Carrefour, mais il fallait jouer avec des gros bras comme Darty ou Conforama pour avoir les terrains. On se serait retrouvés en cinquième contre-allée, tout au fond, avec les peupliers et les sacs plastiques ou les caravanes brûlées. Donc il y avait la solution du Capitou qui n’était pas exploité comme aujourd’hui, les terrains étaient abordables, mais quand je suis allé voir les banques pour leur présenter ça, elles n’y ont pas cru. Sauf une. Et on est arrivés ici en 2001.

Avec ses 800 m², vous êtes devenus distributeur officiel de beaucoup de grandes marques, qui n’accordent pas ce privilège à tout le monde. C’est ce que je voulais faire, avec cette surface. La banque m’a donné un budget pour réaliser mon commerce, comme je le voulais, et en fonction des expériences qu’on avait. Mélanger les musiciens classiques et les gens du rock, ça n’allait pas, donc on a fait deux magasins en un.

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Vous jouez d’un instrument ? Je jouais de la batterie, mais j’ai arrêté à cause du travail. Je vivais en région parisienne avant de m’expatrier au soleil, j’ai voulu vendre des instruments et je pensais que ce serait l’occasion de m’y remettre. Je tapotais, mais je n’ai jamais eu le temps d’y retourner.

On vous demande ça parce qu’on pensait que votre truc c’était le piano. J’en ai vendu et beaucoup livré, pendant 30 ans. Pour éviter les frais élevés de livraison je le faisais moi-même. Même jusqu’à un septième étage, à Hyères. En l’espace d’1/4 d’heure j’avais l’impression d’avoir bossé douze heures ! Maintenant je suis heureux de la vie que j’ai, on vend de la passion. C’est plus sympa que de réparer un moteur ou de livrer un lave-linge, on vend du bonheur. ça m’est déjà arrivé de me faire offrir le champagne, après la livraison d’un piano.


le bon plan

Olsen Butik Le nord c’est pas que des meubles en kit

Dans la Grande Galerie de Fréjus-Plage on peut trouver de tout. Mais un vrai bon plan se cache dans le couloir : Olsen Butik. Jacques-Yves Geniere, diététicien de formation, a ouvert avec sa compagne, Chrystele Molinier, la franchise venue de Paris qui met à l'honneur la Scandinavie. Entre service traiteur, épicerie fine et restaurant, le couple propose des produits bios, diététiques, frais, dont la traçabilité est irréprochable. Autant de bonnes raisons pour dévorer les plats et produits sur place ! Premier sur le site « tripadvisor » dans la catégorie «restaurant à Fréjus», nous on a essayé. Hareng mariné, tarama... On n’a rien laissé dans l'assiette ! Et plus étrange, Olsen Butik c'est un peu une faille spatio-temporelle où l'accueil est tellement bon qu'on ne voit pas passer le temps. Le grand plus du concept réside dans les produits proposés. Label bio collé sur la plupart des boites, production française quasi exclusive, poisson provenant de la pêche durable avec une traçabilité que la NSA pourrait envier... on est très loin de la grande distribution. Parce que quand on parle de chaîne de restauration, il n'y a pas que du fast food, parce qu'on peut manger du hareng et de la viande de renne sans passer par Ikea, parce que quand celui qui vous sert peut vous certifier que c'est bon pour votre corps, nous on valide. Olsen Butik, Grande galerie de Fréjus-Plage 131 bd de la Libération 04 83 09 38 35 www.olsenbutikfrejus.com

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actu locale

isabelle nohain-raimu Pour qu’on ne les oublie pas !

Vous êtes à la fois la petite fille de Raimu, mais aussi celle d’un autre grand nom du music hall, Jean Nohain. Est ce que ces deux illustres grands-pères se fréquentaient ? Non ils ne se connaissaient pas. En fait Raimu a rencontré mon père Dominique Nohain à un moment où il ne pouvait pas travailler parce qu’il avait la jambe cassée. Mais Raimu ne pouvait pas rester sans rien faire. Donc il allait voir tout ce qui sortait et ma mère, sa fille, lui a dit «tiens, allons-voir celle-là», et mon père jouait dedans. Et à la sortie, il a dit «il est bien ce jeune, il fera certainement quelque chose plus tard». Effectivement, il a épousé sa fille.

Votre grand-père par contre, quand il a commencé, personne ou presque ne croyait en ses capacités. C’était le début, quand il a commencé avec Félicien Tramel, très jeune, un ouvrier de l’arsenal à Toulon. Les directeurs de salle prenaient souvent Tramel à part pour lui dire qu’il ferait carrière, mais que son copain ne ferait jamais rien.

Comment vous expliquez qu’un Toulonnais, parce que Raimu était toulonnais, ait triomphé dans la trilogie marseillaise ? Oh et bien c’est déjà parce que la rencontre Raimu/Pagnol a été très forte, très importante. Pagnol était un grand auteur mais pas un grand metteur en scène contrairement à ce qu’on pense, parce que ça ne l’intéressait pas. Ils étaient complémentaires, ce sont des méridionaux, ils se comprenaient. Mon grand-père disait juste que l’accent toulonnais était plus distingué ! Mais dans le monde entier, aujourd’hui, Raimu et César, on ne sait plus où commence l’un et où s’arrête l’autre. C’est pour ça qu’il est très difficile de faire des remakes, ça ne fonctionne pas. C’est trop connoté. Un peu comme le ronron d’une voiture qu’on connaît par coeur, quand ça cloche on le sent. Quand un acteur reprend le rôle de César on sent tout de suite que ça ne va pas. Raimu est né à Toulon, enterré à Toulon, mais les Marseillais l’adorent, c’est incroyable.

C’est vrai que les remakes sonnent faux, même quand ils sont signés de fans absolus, adoubés par la caste marseillaise, comme Daniel Auteuil ? On a l’impression que de refaire du Pagnol c’est facile, mais en fait pas tant que ça, c’est très fin. C’est bourré de petits personnages, la façon de vivre des gens, le reflet de l’époque, on ne retrouve jamais tout ça. Je connais très bien Daniel Auteuil, et je pense sincèrement qu’il aurait dû s’arrêter à «La fille du puisatier», parce que c’est celui que le public connaît le moins par coeur. Allez se frotter à la trilogie, avec toutes les casquettes qu’il a prises...

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BAH ALORS ?

Isabelle Nohain-Raimu : un prénom, puis deux noms de légende accolés pour une petite-fille qui a de qui tenir. Passionnée par l’oeuvre de son grand-père Raimu, en possession d’un nombre incalculable d’archives inestimables concernant l’oeuvre de l’inoubliable interprète de César dans les films de Marcel Pagnol, elle sort un livre consacré à Raimu pour célébrer l’ouverture de son musée à Marignane. C’est lors d’une séance de dédicaces à la librairie Charlemagne de Fréjus que nous l’avons rencontrée, pour une série d’anecdotes comme le cinéma d’aujourd’hui n’en fait plus.

C’était très lourd. Reprendre le rôle de Raimu, le réaliser, tout ça...La trilogie, quand j’ai entendu la partie de carte, je ne me sentais pas à l’aise.

A propos de «La file du puisatier», l’original était avec Fernandel, avec qui Raimu s’entendait très bien. Fernand c’était un peu son petit frère, avec lui il disait «je ne joue pas je parle». Méridionaux tous les deux, attachés à leur culture, ils s’entendaient comme larrons en en foire.

Vous devez posséder une somme croyable, non ?

d’objets de collection in-

Nous avons créé, avec ma mère, le premier musée français consacré à un acteur, à Marignane, qui a ouvert au mois de septembre. Là-bas on peut voir beaucoup de photos d’époque, des originaux, des vêtements de tournage... Et puis j’y suis tous les jours, il évolue sans cesse.

Ce qui est étonnant avec Raimu c’est qu’il a été très connu sur la fin de sa carrière. C’est parce que le cinéma parlant n’existait pas ! Donc il a créé 50 pièces de théâtre, mais les gens le voyaient surtout à Paris. Tout a éclaté avec la sortie de Marius au cinéma, après quand il mettait un pied dehors tout le monde le reconnaissait. Il a commencé très jeune, les premiers films dans lesquels il jouait étaient des adaptations de ces pièces. Ils étaient d’ailleurs très drôles à regarder, puisque personne ne savait faire de cinéma, on tournait dans l’ordre, sans montage, on avait l’impression de regarder «Au théâtre ce soir». Il y a même le rideau, les panneaux avec «acte 1», etc.

Et au moment de sa mort, des grands acteurs français, il n’y en avait pas beaucoup. Et bien Gabin, Jouvet, et puis lui, il n’y en avait pas beaucoup, effectivement.

Et ce livre, consacré à sa vie et qui vient de sortir, pourquoi ? Je ne l’ai écrit que parce que je savais que j’allais ouvrir un musée consacré à mon grand-père. C’est mon premier livre. En fait je voulais qu’on reparle de Raimu, on me dit souvent «on dirait que vous avez peur qu’on l’oublie». Et bien oui, on oublie les grands acteurs, je vous parlais de Louis Jouvet, qui le connaît encore aujourd’hui ? Si on n’en parle pas, tous ces grands comédiens passent à la trappe. Raimu incarne Marseille, donc la communauté marseillaise fait vivre son oeuvre, mais pour les autres c’est parfois plus compliqué. Tristan Bernard, les gens ne savent plus qui c’est. Ce sont les débuts du cinéma, il ne faut pas les occulter. Quand Jean Dujardin a reçu le prix Raimu, il m’avait dit «je m’inspire beaucoup de son regard». Cette phrase m’avait beaucoup touchée.


actu locale 21e Salon du Palais Gourmand : Manger, bouger on verra après ! Il était là, rien que pour nous, au Palais des Congrès de Saint-Raphaël pendant tout un weekend, et même plus. Quatre jours d’opulence, de bon goût, de calories savamment distillées par des dizaines et des dizaines d’artisans passionnés. Le Salon du Palais Gourmand, c’est avant tout l’occasion de découvrir des saveurs comme seuls les terroirs français savent les créer. Plutôt que de vous écrire une longue litanie qui précise que 15 000 visiteurs s’y rendent chaque année, que l’organisation est très fière de la réussite et de la longévité de ce salon, et que les quelques cent exposants occupent 1500 m² de surface, on préfère vous raconter qu’on y a mangé le meilleur jambon du monde, goûté de la poudre d’artichaut séché, et dégusté un excellent whysky tourbé à souhait à 10h du matin. Et pour faire tout ça, c’est probablement le meilleur endroit du monde. On s’y croisera sûrement l’an prochain , non ?

BAH ALORS ?

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actu locale

Business Network International Des entrepreneurs sans langues de bois

Le Business Network International est un groupe d'entrepreneurs souhaitant développer leurs ventes. C'est pas moi qui le dit, mais leur site. Pour mieux comprendre le principe, Mikael Hoarau, gérant de l'entreprise Pressur, nous a invités à leur réunion, un mardi matin, au Golf Hotel de Valescure, de 7h30 à 9h30, chronomètre à la main. Pains aux raisins et bon de recommandation Toutes les réunions du BNI commencent simplement par un petit déjeuner. 7H30, café, viennoiseries, jus de fruit, on est plutôt bien accueilli. Il y a les membres du groupe mais aussi des invités, ce qui m'amène à vous donner un peu plus de détails. Le BNI c'est un groupe d'entrepreneurs, qui sont là pour développer leurs ventes grâce à une entraide bien ficellée qui commence par une organisation qui ne comprend pas deux fois le même type d'entreprises (comprenez par-là, «qui ont chacune une prestation unique»). Pour entrer au BNI, il faut être recommandé par un membre déjà en place et donc ne pas avoir de compétences concurrentes vis-à-vis d’un autre membre. Les invités donc, sont là pour une première réunion, un genre de découverte pour qu'ils puissent se faire une idée. Mais pas le temps de se réveiller, la réunion doit commencer. L'idée des réunons matinales est importante dans le BNI : grâce à ces rendez-vous de début de début de journée, les entrepreneurs sur place n'ont pas besoin de bousculer leur emploi du temps. C'est vraiment bien pensé, on vous dit.

7H40 : début de la réunion Les réunions du groupe sont organisées en tour de table. Disposés en U, les entrepreneurs commencent par faire un agenda : ils se donnent les prochains rendez-vous, soirées, événements qui peuvent être intéressants pour l'entreprise ou alors tout simplement un bon plan culturel. 7H55 : c'est les infomerciales, et le premier tour de table. Les membres se présentent aux invités en 60 secondes chrono, puis à 8h10 c'est au tour des invités de faire de même. Un exercice auquel je me suis plié. C'est pas évident et plutôt intéressant d'expliquer ce qu'on fait en 60 secondes. Essayez c'est vraiment difficile. Une fois les invités « introduits » la boîte à cartes pros fait le tour de la table. On y retrouve à l'intérieur un paquet de cartes de chacun des membres, à prendre sans modération. 8H15 : petit point sur le mois dernier. Pour la vingtaine de membres, c’est 48 recommandations, 25 têtes-à-têtes pour un chiffre d’affaires de plusieurs milliers d’euros. Ca fonctionne plutôt pas mal l’entraide.

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BAH ALORS ?

8H19 c'est l'heure du conférencier. Chaque matin un des membres du BNI fait une présentation de 10 minutes de son entreprises. L'idée est de pouvoir donner le plus d'informations possible sur ses prestations pour que les autres membres soient plus efficaces dans les recommandations. Et à 8h25 on rentre dans le vif du sujet : un deuxième tour de table se fait avec les membres qui, un-à-un, vont expliquer leur semaine de recommandation. Pour cela il y a trois coupons : le bon de recommandation, le tête-à-tête et le bon « Merci pour le business ». Ca se passe évidemment dans cet ordre. Un membre recommande à un tiers un autre membre qui va faire un tête-à-tête avec le tiers et si le business se fait, il faut savoir dire merci. Et combien. Parce que les bons en questions sont en trois volets et que le chiffre d'affaires engendré est comptabilisé par le groupe. Une fois les recommandations annoncées, il est 8h45 et les invités donnent leur point de vue sur le groupe. Les invités ont salué unanimement les membres pour leur structure de réunion et l'entraide qui en ressort. Et après une citation d'Albert Brie (sociologue canadien) « Le dernier mot dans une affaire est toujours un chiffre » tout ce beau monde se lève pour un dernier café et de nouvelles discussions. Après cette réunion, je donne mon avis : le BNI est un groupe d'entrepreneurs qui ne fait pas dans la langue de bois. Ils sont là pour faire du business, et ils comptent bien en faire. L'objet de la réunion bien défini, on se retrouve paradoxalement entouré de personnes plutôt à l'aise, dans une ambiance chaleureuse. Il est bon parfois d'avoir des conseils d'autres entrepreneurs, et quand ceux ci se réunissent pour se donner de bons tuyaux c'est encore mieux.


CAVEM - VAR INITIATIVE 6 créateurs d’entreprises en phase avec leur époque

actu locale La Cavem et Var Initiative ont organisé le vendredi 28 novembre une cérémonie de remise de chèques à des entrepreneurs innovants, méritants et courageux. Vous le savez, chez Bah Alors ? on aime beaucoup soutenir les créateurs du bassin, et avec cette opération menée conjointement par les équipes de messieurs Tassery et Ginesta, on était au bon endroit. Les maires de la Cavem ont remis des chèques symboliques à 6 entreprises récentes, pour un montant total de 38 000 euros. Parmis les lauréats, vous noterez que nous avons eu le nez creux puisque le traîteur Olsen Butik, qui fait partie de nos partenaires, a obtenu une bourse de 5400 euros. Les autres bénéficiaires : La Cigale Box (Fréjus), Azur Audition (Saint-Raphaël), Mont-Blanc Pâtisserie (Saint-Raphaël), Passion Hydroponie (Roquebrune), et la tôlerie SMDE 83 (Puget-sur-Argens). Félicitations à ces entrepreneurs créatifs et motivés, qui sont autant d’exemples à suivre en ces temps de crise !

Un peu de confusion, des belles subventions, pour 6 belles aventures professionnelles.

BAH ALORS ?

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dossier

Religion : acte 1 En cette veille des fêtes de Noël, à la rédaction, nous nous sommes posé quelques questions existencielles. Car il se trouve que la moitié de l’équipe fête Noël et l’autre pas, question de culture, et de religion. Pourtant, personne ne prie, dans nos bureaux. Mais tout le monde n’est pas comme nous, et nous avons voulu nous intéresser à ceux qui vivent leuf foi pleinement. Lorsque nous avons poussé les portes de la cathédrale de Fréjus, nous y avons découvert une information que nous ignorions : l’archi-prêtre qui officie en ses murs est tout nouveau, fraîchement débarqué de Toulon depuis moins de trois mois. Le père Guy Casseron a accepté notre demande d’interview, pour faire le point avec nous sur la place de la chrétienté dans le monde, mais aussi sur le territoire local. C’est la première étape de notre périple métaphysique, qui nous amènera très bientôt à nous entretenir avec d’autres représentants, issus d’autres cultures, du TrèsHaut sur Terre. Une histoire en plusieurs actes.

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dossier

Religion : acte 1 Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur la nature exacte de la cathédrale dans laquelle nous sommes ? Hiérarchiquement, où on se situe ? La Cathédrale, dans un diocèse, c’est le siège de l’évêque. C’est là qu’il réside, c’est là qu’il prend ses décisions et prend ses décisions. Dans notre diocèse c’est particulier, il y a deux cathédrales, une ici et une à Toulon. Pendant très longtemps l’évêque résidait ici, et depuis 1958 il a quitté la ville de Fréjus pour Toulon.

Vous êtes archi-prêtre, où est-ce que ça se situe dans l’organigramme du clergé ? Le titre d’archi-prêtre est donné au curé de la cathédrale. C’est quelqu’un qui a été nommé par l’évêque pour prendre la responsabilité de la paroisse de la cathédrale, en l’occurrence Fréjus.

Vous venez de Toulon,où vous étiez aux côtés de l’évêque. Pourquoi vous avoir désigné pour venir ici ? J’ai été curé de la cathédrale de Toulon pendant 9 ans. Faisant partie du conseil épiscopal et du conseil de l’évêque, celui-ci m’a demandé de venir ici. Normalement, tout prêtre est nommé pour six ans, j’avais fait 9 ans à la cathédrale de Toulon. Ici il y avait besoin de quelqu’un, c’est à moi qu’on a demandé. J’ai accepté.

En dehors de la messe, des mariages et des enterrements, de quoi sont faites les journées de l’archiprêtre de Fréjus ? La plupart du temps on a un agenda bien complet, du matin jusqu’au soir. Il y a évidemment tout ce que vous venez de souligner, les baptêmes, mariages, obsèques, mais aussi les visites à l’hôpital, aux personnes seules. Et puis en tant que prêtre, il y a du temps consacré à la prière. Je ne peux pas donner aux autres si je ne reçois pas de Dieu, dans la prière et dans la raison.

Nous sommes en 2014, les traditions catholiques ne sont plus au centre des préoccupations comme ça pouvait être le cas avant. Vous qui êtes un homme d’église, comment vous l’expliquez ? En Provence, je crois que la dimension traditionnelle locale maintient un peu cette dimension religieuse. Même si elle tourne beaucoup aujourd’hui autour du folklore, ce qui est par exemple au centre des fêtes de Noël c’est quand même la nativité. C’est Jésus qui sera présent au milieu de nous. Mais c’est vrai qu’il y a aussi beaucoup de folklore, et en l’occurrence, pour Noël, beaucoup de consommation. On est dans un monde où il est dit sans cesse qu’il faut se restreindre sur beaucoup de choses, mais la période de Noël est quand même un moment où on se lâche. Ce qu’il faut, pour nous chrétiens, c’est remettre au centre de ces fêtes la nativité de Jésus.

Ci-dessus, le père Guy Casseron, archi-prêre de la Cathédrale de Fréjus, fraîchement débarqué de Toulon où il était l’un des bras droits de l’évêque.

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BAH ALORS ?

Il y a aussi les traditions et coutumes que l’on suit sans trop savoir d’où elles viennent, et qui sont purement héritées du catholicisme. On dit qu’on est en 2014, mais c’est en 2014 «après Jésus-Christ». Le point central de la vie chrétienne, c’est que tout commence avec la venue du Christ, il y a 2014 ans.


roc d’azur Comment avez-vous «rencontré» Dieu ? Ma rencontre avec Dieu, elle remonte à ma naissance, mon plus jeune âge. Je suis né dans une famille chrétienne, pas forcément très pratiquante, mais j’ai toujours vu ma mère prier. Cette foi je l’ai reçue dès ma naissance, elle a grandi à travers les années, les rencontres que j’ai pu faire, les hommes d’église que j’ai eu la chance de rencontrer, surtout.

Est-ce qu’un homme d’église peut vivre exactement comme tout le monde, en 2014 ? Je pense que ma vie est la même que celle des autres. Si je veux vivre ma vie de foi, il y a simplement des choses que je dois m’interdire de faire. Il faut que je me préserve, personnellement, des points de chutes, des moments difficiles à vivre, du doute. Des tentations de ce monde, et dieu sait s’il y en a beaucoup. Et même si je vis dans ce monde, il faut que j’essaye de vivre ma vie de foi en accord avec la religion catholique. La foi, on la reçoit le jour de son baptême, elle grandit, on l’entretient, mais il y a bien sûr des moments de doute, tout le monde y est sujet. Ce sont des moments difficiles.

Est-ce qu’on peut parler de votre statut ? Qui vous paye, combien, est-ce qu’on peut vous demander ça ? Le prêtre, aujourd’hui, gagne le Smic. Ce salaire nous permet de vivre et on ne manque de rien. Il y a aussi des personnes qui sont très généreuses, et qui nous aident vraiment au quotidien. Le salaire est versé par l’évêché, en fonction de ce qu’on appelle le denier du culte.

Qui sont les fidèles de la cathédrale ? Vous voyez toujours les mêmes gens ?

Il a rouvert le débat sur le mariage des prêtres, qui selon lui n’est pas un dogme. Vous pensez qu’il est temps de s’y pencher sérieusement, ou ce serait trahir un fondement essentiel de la tradition catholique ? Alors ça, ça le regarde, moi je ne sais pas.

Le monde est quelque peu malade, entre la crise financière, les guerres, les luttes de pouvoir. La religion, dans son ensemble, a-t’elle un rôle à jouer là-dedans ? Je crois que son rôle depuis toujours, c’est de mettre la paix là où il y a la guerre, et d’éviter les conflits et les divisions qui peuvent régner. Dans notre monde, la religion catholique doit apporter la paix et l’entente entre les peuples.

Est-ce que vous comprenez qu’on puisse encore, en 2014, se faire la guerre pour une histoire de religion ? Les hommes restent des hommes. On aura toujours des différends les uns avec les autres, le monde , jusqu’à la fin, connaîtra des tensions. C’est ainsi.

Vous êtes vous déjà senti enfermé dans un carcan, de par votre foi et votre position ? Est-ce qu’au fond, vous êtes un homme complètement libre ? La foi n’est pas un carcan, au contraire. Moi je me sens très libre, je peux la vivre pleinement, la partager et la pratiquer dans le ministère qui m’est confié. Aucun problème.

Une cathédrale, c’est un lieu de passage. Surtout dans une ville comme Fréjus qui est très touristique. Mais en ce qui concerne les Fréjusiens, ils sont très fidèles. Depuis deux mois que je suis là, je reconnais toujours les mêmes personnes, avec qui des liens se créent. Quand je donne la messe je vois souvent des visages que je reconnais.

Est-ce que c’est compliqué, pour l’église, de renouveler l’effectif des hommes comme vous ? Je crois qu’à l’heure actuelle, beaucoup de jeunes se posent des questions. Notre séminaire à Toulon regroupe actuellement une soixantaine de jeunes, qui ont reçu la vocation plus ou moins tôt, en fonction de leurs étapes de vie, de leurs études, des rencontres. Avec les Journées Mondiales de la Jeunesse, les divers papes ont réussi à motiver bon nombre de jeunes à s’intéresser à la carrière de prêtre.

Vous l’envisagez comment, l’église catholique de demain ? Je la vois très belle. Beaucoup de jeunes à l’heure actuelle sont prêts à tout donner. L’église de demain, elle ne repose ni sur moi ni sur les hommes, elle repose sur Jésus-Christ.

On lit souvent que le pape François est un très bon pape, avant-gardiste et moderne. C’est votre avis ? Oui, c’est le pape qu’il nous fallait pour le temps que nous vivons. Il était le bon pour répondre à certaines problématiques, et à la lumière des événements récents, on constate qu’il a pris de bonnes décisions.

BAH ALORS ?

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onirique Mick Jagger

Nina Hagen

Red Hot Chili Peppers

Un événement exceptionnel appelait une rubrique exceptionnelle. Cette phrase, vous l’avez déjà lue le mois dernier avec notre rubrique onirique dédiée au Roc D’azur. Mais nous sommes en décembre, et en décembre c’est Noël. Alors pour ce numéro 6, on voulait vous faire un beau cadeau. Ou plutôt, vous ransmettre un cadeau, que nous fait Pierre Terrasson, photographe de rock exceptionnel, par le talent et la générosité. Tom Waits, Mick Jagger et Coluche dans Bah Alors ?, c’est fait. 20

BAH ALORS ?

Gogol 1er


onirIQUE Rita Mitsouko

Joey Ramone

Coluche

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l’artiste

pierre terrasson Depuis le mois d’octobre le Point K accueille à Saint-Raphaël une exposition exceptionnelle. Pierre Terrasson, l’un des plus illustres photographes de rock français, a dépoussiéré ses archives pour accrocher sur les murs de l’ancien hangar à bateaux de véritables morceaux d’histoire. En plus des ses nombreux travaux sur Bashung et Gainsbourg, on peut y voir toute la fine fleur du rock français mais aussi mondial, entre les Stones, Lou Reed, les Bérus ou Indochine, et même AC/DC. Nous en avons profité pour rencontrer l’homme qui se cache derrière son objectif depuis plus de 35 ans, et nous en avons appris de belles. Entre anecdotes savoureuses, bons mots bien sentis, amour du métier et passion pour la vie en général, Pierre Terrasson fait partie de cette caste d’artistes comme on n’en fait plus. Entier, sans concession, et d’une désarmante lucidité qui rend cet entretien à la fois fort en gueule et riche d’histoires. Sans déconner, c’est beau.

tom waits

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BAH ALORS ?


l’artiste

Euh...C’est peu-être une question de sujet, à mon avis il y a un problème avec le sujet. Mais c’est vrai qu’en tant que tel, c’est un métier qui n’existe plus. Photographe de rock, comme on le présentait dans les années 80, c’est fini. Les gens considéraient ça comme un vrai boulot, on travaillait en argentique, tout faisait qu’il y avait une notion de métier.

a tout raté, fallait vivre à Londres, pour ça. Et puis famille, enfants, boulot, je faisais pas ce métier à mi-temps, ça s’est compliqué...Je suis tombé sur les boys bands, après...Grand moment ! Les Worlds Apart, tous ces trucs-là. Sur le plan de l’image ça pouvait aller, mais fallait se mettre des trucs dans les oreilles. Je bossais pas mal de Raï, aussi, j’ai photographié toutes les pochettes de Cheb Mami. Mais tu connais sa vie, il a fait n’importe quoi, ce con ! Après j’ai beaucoup bossé pour des groupes de rap, parce que c’était la presse jeune qui me faisait bouffer. Pas NTM, plutôt Doc Gynéco.

Et donc il y a un problème de qualité d’artistes ?

Et donc, en l’an 2000, tu mangeais avec quoi ?

Ben ça va avec, l’artiste, le sujet...C’est vrai que t’es lié avec le sujet, c’est le problème de la photo. Tu fais des images de gens, vaut mieux que ce soient des gens inspirants. C’est plus motivant.

Ben je me rappelle plus, faut que je regarde ! Non, sérieusement, je suis plutôt parti dans un délire de livres, l’édition, et puis les expos. J’étais moins dans la production, parce que j’y retrouvais plus mes petits. J’ai continué à bosser dans la scène parisienne, mais tu peux pas en vivre, de ça. Et trouver un autre job, non merci.

Pierre Terrasson, des gens comme vous, on a l’impression qu’il n’y en a plus. En tous cas plus de nouveaux. C’est vrai ou pas ?

C’est quoi, qui vous a donné envie de percer dans cette niche-là ? Le rock et la photo, vraiment, les deux. Quand j’étais gamin dans les années 70, déjà j’écoutais beaucoup de musique et surtout du rock. Je faisais aussi de la photo très jeune, avec un labo perso. Mes potes étaient tous des artistes maudits qui se prenaient pour Rimbaud ou Verlaine, on avait les cheveux longs, on parlait que de Beat Generation, de Kerouac, tu vois le genre...

C’était à Paris ? Je traînais beaucoup dans ces milieux-là. On avait tous des aspirations artistiques, tout le monde essayait de faire des trucs. Tout est parti d’une fdaçon de vivre, en fait. Une manière de vivre «urbaine».

C’était facile de s’(insérer dans ce milieu-là . Ou c’est de la chance ? Ben j’aime assez penser qu’il y avait aussi un peu de talent (rires) ! Je pense que ça a été aussi une affaire de bol, moi j’étais aux beaux-arts, mais je n’y faisais pas du tout de photos. J’ai commencé à faire des photos dans mon coin, et j’ai démarché des magazines. Et puis à l’époque il y avait autour de tout ça une petite économie, les gens payaient pour avoir des images. Pas cher, hein, enfin pas toujours, mais on est en 78, même les fanzines qui sont de petits mensuels, nous achetaient des photos. Quand tu la vendais pas à l’un tu pouvais la vendre à l’autre, j’ai tourné là-dessus pendant un paquet d’années. Je faisais des séries, des tirages noir et blanc, et des duplications en diapos, jusqu’aux années 90 où là j’ai pris un vendeur pour s’en occuper. Je me suis à peu près traîné correctement jusqu’en 95, mais après j’ai fait de la merde, aussi, attention ! Photographiquement c’était pas de la merde, mais c’était au niveau des sujets. Je ne pouvais pas toujours choisir. Et

quand on est rentrés dans les années 2000, comment vous l’avez négocié, le virage du numérique, de l’image facile ?

En gros, j’ai fait 10 ans de presse rock, c’est les photos qui sont ici (au point K, ndlr). Après j’ai bossé dans le showbiz, la variété, avec des artistes importants, Vanessa Paradis, j’ai suivi toute la Bruel Mania en exclu, et j’ai gagné beaucoup de pognon à ce moment-là, en 90-95. J’ai fait au moins 50 couvertures de magazines, Match, VSD, je gagnais beaucoup de blé. Jil Caplan, qui marchait bien, des affiches, des albums.

Pas que des choix de coeur... Oh si, Caplan c’était cool, c’est quelqu’un de crédible ! Ya pire qu’elle, non ? Les gens étaient sympas dans l’ensemble. J’ai fait Hélène, par exemple, elle était sympa, et puis plutôt pas mal ! Je me suis barré à Taïwan avec elle, on a fait plein de trucs incroyables ! Indochine au Pérou, les Stranglers à Tel-aviv, des trucs insensés. Malheureusement j’ai raté toute la vague Grunge, en France on

Parlons un peu de cet endroit, le Point K. C’est la première fois que tu viens ? Non je suis venu au mois de juillet, pour un repérage.Parce que j’aime pas arriver du jour au lendemain, dans un truc inconnu. Je suis arrivé ici via une amie, Catherine, qui possède un lieu d’exposition à Vaux-le-Pesnil. Ils se connaissent, avec Gilles, et c’est elle qui m’a expliqué qu’ici il y avait sûrement un lieu qui m’irait bien pour exposer alors elle leur a parlé de moi. J’aime bien accrocher des photos comme les miennes dans une galerie pas traditionnelle. Les photos se sentent mieux ici, et moi avec. C’est un endroit très rock n’roll, ici, urbain. Je suis passé au mois de juillet pour respirer l’endroit, je savais tout de suite que ça allait le faire. On a aussi eu une discution entre artistes, tout ça c’est des trucs qui m’ont aidé à me sentir bien. J’ai exposé dans un autre lieu à Strasbourg, où l’ambiance était propice aussi.

Les artistes vous en avez côtoyé des dizaines. On devient ami avec eux, à force de les photographier ? Ah, alors, non ! Curieusement, le seul mec avec qui j’ai encore des rapports, c’est Lazaro, des Garçons Bouchers. Il m’appelle tous les deux ans pour une pochette, une affiche. Mais aussi, il faut dire qu’on a des penchants communs, pour la bonne bouffe, le pinard, les autres je n’ai quasiment plus de rapports avec eux. J’aime bien, le vin, j’ai un fermage, je produis du Syrah, j’ai le droit de sortir 800 bouteilles, on en vend un peu quand il en reste.

Je vous posais cette question parce que quand on regarde l’expo, on se dit que Pierre Terrasson devait être très pote avec Gainsbourg et Bashung, quand-même. Ah ben oui mais moi je te parle des vivants ! Moi je suis pote avec des morts, souvent. Je préfère les morts, c’est un peu nostalgique. Gainsbourg c’était un mec extraordinaire ! D’une générosité incroyable, il aurait pu être avec nous, là, à boire un coup. Bashung pareil. Gainsbourg, il a filé du blé à un de mes assistants pour qu’il aille se refaire les dents, 10 000 balles. Il a arrêté la séance photo, il a sorti du pognon d’un attaché-case et il lui a donné 10 000 balles parce qu’ils ont discuté de son problème et qu’il a compris qu’il ne pouvait pas se faire soigner. Il a précisé qu’il fallait garder ça pour lui, mais il avait l’habitude, à l’époque il vivait avec une femme qui prenait de l’opium...bref, c’est vieux, tout ça rires) !

Ce qui est merveilleux dans cette expo, c’est que des photos, vous en avez accroché des tonnes.

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L’ARTISTE Ben je me suis dit qu’un endroit comme ça, il fallait l’attaquer ! Sinon, tu te fais niquer...J’aurais pu mettre deux, trois trucs, mais non. Et puis Gilles il a une grande tolérance il m’a laissé faire comme je voulais.

Comment on fait pour passer de Lou Reed aux Bérus, niveau ambiance de travail ? Lou Reed ? Mais y avait pas plus coincé que Lou Reed. Maintenant il est coincé pour de bon, il est mort. Très respectable, mais à chaque fois que j’ai travaillé avec lui c’était invivable, coincé, chiant. La première fois il était en promo, je suis passé derrière un mlec de la télé qui avait laissé tomber un spot à 10 cm de la tronche de Lou Reed. Je lui demandais «vous pouvez vous mettre là ?» Non. «Vous Tourner ? Non. Je l’ai mis dans un coin, entre le lit et la lampe, j’ai fait des portraits, mais je pouvais rien en sortir. Trois minutes, et basta. Je suis toujours resté à ma place, avec lui mais avec tous les autres, c’est le métier. On ne devient pas pote avec ces gens-là, surtout quand on est un photographe indépendant. Fallait que je sois bon, rapide, le taf, quoi !

Bon, et ce tryptique de Mick Jagger, on en parle ? Comment vous avez fait, pour lui faire prendre ces poses débiles ? Oh il a fait ça tout seul. C’est un vrai pro, lui. Jagger, j’ai fait une heure de studio, avec lui, on a des photos magnifiques, couleur et noir et blanc. J’étais au grand angle, on a pris beaucoup de libertés. En une heure on a fait la pochette d’un de ses singles, issu d’un album assez merdique, en solo. C’est un grand pro, tu peux le guider, mais y a du feeling, avec un mec comme ça. Je préfère Lou Reed, artistiquement, hein, je l’ai même fait découvrir à Vanessa Paradis. Demande-lui, si tu la croises !

Chloé Mons

Elle était là pour chanter au Vox lors du vernissage de l’exposition de son ami Terrasson. Elle, c’est Chloé Mons, l’épouse d’Alain Bashung, qui mène aujourd’hui tambour battant une jolie carrière de chanteuse. Chloé, pourquoi êtes-vous à Saint-Raphaël ? On est arrivé à Saint Raphaël grâce à Pierre Terrasson qui est un ami de longue date avec qui j’ai fait pas mal de photos. Il était venu me voir à un concert à Paris, à la Java, et sans me le dire, car je ne le connaissais pas alors qu’il avait rencontré énormément de personnes de mon entourage. Et donc il est venu, il m’a envoyé les photos, je l’ai remercié chaleureusement et depuis on est devenus amis, on a fait une pochette de disque et il m’invite régulièrement à jouer quand il a une expo.

Comment vous en êtes arrivée à la musique ? C’était un long chemin mais j’ai toujours écouté beaucoup de musique, ça a toujours fait partie de ma vie. Même enfant, chez mes parents on écoutait les Doors et Pink Floyd, j’ai été élevée à ça. Et puis comme beaucoup d’adolescents de ma génération la musique était très importante. Donc j’achetais des disque et vibrais aux sons de mes achats. Après c’est vrai que j’ai d’abord fait le conservatoire de théâtre en voulant être comédienne, mais bon tout ça avec un pied dans la musique tout le temps. J’étais danseuse dans le groupe de rock de mon frère... J’ai toujours été imprégnée de ça. Et puis je suis venue à Paris, j’ai tourné dans des films, j’écrivais déjà beaucoup.

Vous en êtes à votre 7e album, on retrouve diverses influences, comment vous définiriez votre musique ? Ce que je fais reste quand même dans le large spectre du rock’n’roll mais avec des tendance très blues, country aussi. Et puis il y a toujours cette énergie punk, peut-être de moins en moins mais qui reste une influence importante pour moi. Dans l’enthousiasme de faire des choses et les faire absolument, coûte que coûte. J’aime bien cette énergie-là.

Ça fait quelques années que tu joues avec Yan Péchin (guitariste d’Alain Bashung ou encore de Brigitte Fontaine). Pourquoi lui et pourquoi seulement lui sur scène ? Parce qu’on s’est rencontré quand Yan tournait avec Alain et moi j’étais en train de fabriquer mon premier disque ; j’avais l’occasion de faire des concerts et d’essayer ça avec lui. Puis tout de suite ça a collé, Yan est très instinctif donc on s’est entendus comme deux animaux qui se trouvaient. C’est vraiment quelque chose de cet ordre-là, c’est une grande évidence, une même culture musicale avec ses particularités et moi les miennes, mais quand même on se comprenait bien, d’une façon très naturelle. Après, c’est un excellent musicien donc ça ne gâche rien et c’est quelqu’un qui aime les aventures musicales. Et moi c’est vrai que j’ai besoin de personnes qui n’aient pas peur d’aller dans des coins qu’ils ne connaissent pas forcement, du genre aller en Inde. Mais même en musique, quand je vais lui dire « Yan j’ai envie que ça sonne plus comme du velours rouge » il va tout de suite comprendre ce que je dis, et ça c’est magique. Pourquoi seulement lui par contre c’est plutôt pour des raisons économiques ! Mais on se comprend bien et ça roule, il n’y a aucun problème. On a fait des dizaines et des dizaines de dates à deux et c’est un grand plaisir, un grand bonheur. Hélas ne peut pas se permettre d’être plus sur scène, par rapport au dernier disque qui s’est fait en Inde, sur lequel il y a tout un côté percussif qu’il est bon d’entendre quand même. Mais là on ne pouvait pas venir avec des percussionistes.

Pourquoi le dernier album n’est qu’en anglais ? Le prochain disque sera presque uniquement en français. Mais pour celui-là, ça s’est imposé comme ça. Parce que j’avais peut-être des gens qui parlaient anglais dans ma tête et que ça me venait de façon évidente en anglais. Je suis libre avec ça.

C’est le matin, c’est bien de démarrer avec un souvenir de bon moment, vous pensez à quoi ? Il y en trop de bons moments ! Mais je choisirais Yan et moi dans un train pour une date.

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BAH ALORS ? BAH ALORS ?


Ou quand le journalisme de l’extrême en prend pour son grade. Adieu, sens moral...

cinema

Night call

De Dan Gilroy - sorti le 27 novembre 2014 Avec Jake Gyllenhall, Rene Russo Distribution - Paramount Pictures France

Vous aimez les néons ? Les villes froides et oppressantes ? Les images de chair fraîchement refroidie par la grande faucheuse ? C’est la même chose pour Lou Bloom, un bon à rien ou presque , au chômage, qui apprend la vie sur Internet et qui est pratiquement bon à enfermer. D’un voleur de métaux prêt à tout pour découper un morceau de grillage qu’il revend à des ferrailleurs véreux, il va tomber sur ce qu’il n’aurait dû voir qu’à la télé : un accident mortel, filmé devant lui par un reporter de l’extrême à faible morale, qui capte avec délectation, voyeurisme et une indélicatesse absolue les atrocités d’un drame personnel. Un film qui se revend à prix d’or, un film que Lou se pense être tout aussi capable de tourner. Bienvenue dans la jungle du reportage racoleur.

Jake Gyllenhall sur un arbre perché. Qu’il en soit conscient ou pas, le réalisateur Dan Gilroy (scénariste de talent passé derrière la caméra) a dû ingurgiter bon nombre de ses influences dans deux films excellents, mais qui n’ont pourtant rien à voir : «Drive» de Nicolas Winding Refn, et «Disjoncté» de Ben Stiller (une fausse comédie qui finit en survival particulièrement inquiétant, avec un Jim Carrey vraiment très flippant). Le personnage de Lou, interprêté par Jake Gyllenhall (qu’on n’avait plus vu aussi en osmose avec un rôle depuis bien longtemps, peut-être «Jarhead») est extrêmement bizarre. Il parle comme un manuel d’économie, et surtout, il agit la plupart du temps comme un robot, guidé par l’appât du gain. Dan Gilroy a réussi son coup en propulsant un personnage très étrange dans un univers qui requiert une bonne dose de singularité. Sans morale, sans émotion, presque dépourvu de sensations, Lou est un envoyé

de Satan, qui négocie le prix de ses vidéos comme un terroriste, qui traite son employé comme un moins que rien, et qui ne pense qu’à arriver sur les lieux des drames plus vite que la concurrence. Un vrai dingo, comme on n’en a que trop peu vu sur grand écran depuis, justement, le personnage disjoncté de Jim Carrey.

Le journalisme à sensation se fait éclater la tête La plus grande finesse du film de Dan Gilroy se situe dans sa critique habile et jamais grossière du journalisme à sensation. Même si les situations imaginées (oui ! Le scénario n’est pas inspiré d’une série, d’une BD ou d’un roman, il est original ! Champagne !) sont un peu plus extrêmes que dans la réalité (les consultants techniques du film, deux spécialistes de ce genre de journalisme, l’ont concédé), elles restent très plausibles, à ce point qu’on se demande si Gilroy n’a pas filmé le journalisme extrême de demain. Et ça fait peur. De la patronne de l’info sur une petite chaîne (Rene Russo) prête à tout pour faire de l’audience, à la concurrence acharnée des colporteurs d’images glauques qui sont capables de faire n’importe quoi pour être les premiers à filmer du sang, des morts et des pleurs, la morale n’est vraiment pas au centre de l’histoire. Pas plus que l’éthique ou la fameuse déontologie, sensée arbitrer les décisions des rédacteurs en chef (qui a dit «je sais de quoi je parle ?»). Avec son tableau flippant, peint dans un Los Angeles plus sordide que jamais, Dan Gilroy a pondu une oeuvre assez particulière pour susciter l’intérêt, mais pas trop barrée pour rester digeste. Malgré le personnage très étrange (c’est la composante essentielle du film) de Lou, l’histoire repose sur des bases parfaitement crédibles, c’est ce qui la rend malsaine à souhait. Un mauvais moment à passer pour la foi en un monde meilleur, mais un excellent happening de cinéma, très singulier. Reste le titre français, «Night Call», qui n’a aucune raison d’être, et même pas le mérite d’être en français, justement.


cinema

L’ERREUR CINEMATOGRAPHIQUE

les dix commandements : quand Cecil B. De Mille a 58 ans d’avance sur Ridley Scott (si c’est pas 91) Rarement un film aura nécessité tant de moyens, en dollars constants, en ressources humaines, en spécialistes en tous genres, que la version 1956 des «Dix Commandements» de Cecil B. De Mille. Si vous suivez de près l’actualité cinématographique, vous êtes sans doute au courant que va sortir le 24 décembre un certain «Exodus», nouveau péplum biblique de Ridley Scott, avec Christian Bale dans la toge de Moïse, le libérateur juif qui a conduit son peuple à travers le désert pour fuir le joug de Ramsès II. Mais si vous n’avez pas connu les années 50, si vous n’avez pas d’inclination particulière pour les grands classiques du cinéma de studio américain, et si vous n’avez jamais osé affronter les 3h39 de la grande fresque qui a consacré Charlton Heston (avant «La planète des singes» et «Ben-Hur»), alors vous êtes passés à côté d’un monument absolu du 7e art, d’un film qui a jeté les bases du cinéma d’aventure à échelle...démesurée.

10 000 figurants, 219 minutes, un chauve magnifique et des effets spéciaux consacrés Cecil B. DeMille avait déjà, en 1923, tenté une version de son péplum biblique. On est à l’époque du cinéma muet, Charlton Heston n’a pas encore prononcé ses premiers mots, et c’est un certain Theodore Roberts qui incarne Moïse. D’une durée déjà folle pour l’époque avec ses 2h16, le film ne satisfait pas le réalisateur à 100 %. Alors, quand il comprend que les moyens d’Hollywood peuvent lui permettre de donner un corps plus crédible à son récit, il rempile en 1956 pour un remake de son propre film. En haut de l’affiche, Charlton Heston face à Yul Brynner, un acteur fraîchement consacré par son rôle du roi de Siam dans la version cinématographique de la comédie musicale «Le Roi et Moi», qu’il a jouée à Broadway plus de 4000 fois. Le crâne rasé, le muscle saillant (développé en salle pour être certain de ne pas faire pâle figure face à Charlton Heston, qui plus est le «gentil» du film), Brynner va donner à Ramsès II l’image parfaite d’un tyran aux traits lisses, impitoyable et surpuissant. Malgré son succès critique et sa réussite artistique quasiment sans précédent (avec autant de moyens utilisés, notamment les 10 000 figurants, soit quatre fois plus qu’en 1923), le film ne recueillera qu’un seul Oscar, celui des meilleurs effets spéciaux, sans doute grâce à la scène où Moïse ouvre la Mer Rouge. Avec ses codes repris par les plus grands cinéastes entertainers du XXe et du début du XXIe siècle, Peter Jackson et donc Ridley Scott en tête, «Les Dix Commandements» a marqué le cinéma de son empreinte indélébile. L’héritier Scott fera-til mieux que son prédécesseur ? Pas sûr, surtout que celui-ci s’y était repris à deux fois.

Gatsby le magnifique De Baz Lurhmann – Avec Leonardo Di Caprio, Tobey Maguire

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BAH ALORS ?

Pour faire une bonne critique d’un film qu’on déteste, il faut se mettre en situation. Et se renseigner. D’ailleurs se renseigner aide à stimuler cette fibre haineuse que chacun a en soi. Moi je l’ai en tout cas. Et quand je vais sur Google et que je tape « Baz Lurhmann » dans la barre de recherche, je suis déjà à 15% de haine intérieur. Ce réalisateur a fait exclusivement de mauvais films, de mauvais choix, mais à chaque fois ça fonctionne. Petite rétrospective : « Roméo + Juliette », où le chef d’oeuvre de Shakespeare est transposé dans une espèce de monde 90’s. Je dis ça parce que tout est tellement kitsch que ma barre de haine est à 25%. Puis Mercutio est tellement effeminé que hop ! On passe à 30%. Puis 5 ans plus tard – en général c’est le temps que Lurhmann prend pour concevoir une nouvelle daube soit 35% - « Moulin Rouge » avec une Nicole Kidman déjà chirurgiqualement refaite, un Ewan Mc Gregor loin de son rôle de Rent Boy, et un film «comédie musicale» tellement nul qu’au lieu de fracasser mon ordinateur, je patiente et atteins les 49% de rage intérieure. Je passe « Australia » mais je vous dis juste que le revoir me fait autant envie que de me déchausser les dents. Et enfin « Gatsby le magnifique », ou comment prendre Leonardo Di Caprio et lui donner un rôle encore plus mauvais que dans « Roméo + Juliette ». Ici, tout est affligeant. La bande-son, le manoir «que quand tu rentres à l’intérieur il fait 200 hectares et c’est une boite de nuit avec la moitié des Etats-Unis» alors que tout se passe dans un village. Un Leo qui nous fait regretter Robert Redford, un Tobey Maguire nullisime comme à son habitude, une bande-son (oui deux fois), tellement anachronique qu’on a envie de pleurer. Même Jack White préfère reprendre un morceau de U2 pour l’occasion. Ca dure 142 minutes, c’est une véritable torture. C’est tellement une torture que je vais m’arrêter là, parce qu’atteindre 97% de haine intérieure c’est pas bon pour le cœur.

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RETROSPECTIVE L’odyssée d’asterix d’ «Asterix le gaulois» au «domaine des dieux», 47 ans et dix films d’animation, de goscinny à alexandre astier C’est le 26 novembre qu’est sortie la neuvième (en fait la dixième, mais on va y revenir) adaptation animée d’Astérix au cinéma. Dans une france «so 2014», les plus jeunes ont surtout connu le Gaulois sur grand écran sous les raits de trois acteurs qui se sont tous, à leur manière, plus ou moins cassé les dents sur le personnage, de Christian Clavier (le meilleur, quoi qu’on en dise) à Edouard Baer, en passant par Clovis Cornillac. Mais c’est trop vite oublier les films d’animation, qui en plus d’avoir la vertu essentielle de pouvoir reprendre le design imaginé au départ par Uderzo, ont la très appréciable qualité d’être d’excellents dessins animés. Tous.

Le bon relais de la BD Tout a commencé en 1967 lorsque Ray Goosens adapte pour le cinéma le premier album des aventures des valeureux Gaulois, «Astérix le Gaulois». Uderzo et Goscinny sont tenus à l’écart du projet, et découvrent le film lors d’une projection privée organisée par Dargaud. Au même moment, leur éditeur leur explique que «La serpe d’or» et «Le combat des chefs» sont également prévus, mais les deux auteurs ne donnent pas leur accord («La serpe d’or» est donc détruit et ne verra jamais le jour). Ils décident par contre de continuer l’aventure animée, et imposent de superviser eux-mêmes la réalisation de leur chef d’oeuvre, le mythique «Astérix et Cléopâtre», grand moment du cinéma d’animation. Les voix de Pierre Tornade et Roger Carel seront pour toujours, désormais, les voix des deux héros. Par la suite, 8 autres aventures de la saga seront adaptées en animé, en général les plus réussies (en tous cas, celles qui ont renconré les plus beaux succès d’édition). La dernière livraison, «Astérix et les Vikings», redonnait un coup de fouet à la franchise après le film très réusi d’Alain Chabat «Mision Cléopâtre», qui avait déjà remis Astérix parmis les personnages les plus appréciés des Français. Le film d’animation réalisé par un duo de réalisateurs danois a également renconré un beau succès outre-Atlantique. Dernière adaptation en date, «Le domaine des dieux», signée Alexandre Astier, le créateur de «Kaamelott», peut-être ce que le télévision française a produit de plus drôle depuis la vraie-fausse rivalité entre Les Nuls et Les Inconnus. Petite nouveauté, le long-métrage est en 3D et en images de synthèse. Roger Carel, lui, est revanche toujours là pour incarner le petit moustachu rusé. Florence Foresti prête sa voix à Bonemine, Lorant Deutsch à Anglaigus l’architecte, et même Alain Chabat fait acte de présence en étant le sénateur Prospectus. Un film qui, comme «Mision Cléopâtre» en son temps, porte la patte de son auteur, qui y fait jouer ses copains, pour le meilleur, et rien d’autre que le meilleur.

BAH ALORS ?

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musique LE DISQUE DU MOIS

pink floyd - the endless river Oui on est bien 2014, 20 ans après « The division Bell », presque 10 depuis leur dernier concert...et Pink Floyd nous offre un ultime album, « The Endless River ». Pour rendre hommage à la disparition de Richard Wright, David Gilmour et Nick Mason ont déterré des chutes de morceaux composés par les 3 musiciens pendant les sessions d’enregistrement de « The Division Bell ». Assurance pour les fans d’un album qui ne fera pas tâche dans la carrière du groupe mythique, « The Endless River » ne sera pas un disque de duo caché. A l’écoute, ça donne un album composé de 4 grands mouvements, un peu à la manire d’ « Ummagumma ». Plus instrumental que jamais, David Gilmour a voulu retranscrire l’ambiance studio et studieuse du Floyd sans Roger Waters. On comprend très vite pourquoi ces morceaux n’avaient pas été selectionnés pour figurer sur « The Division Bell », certaines compostions faisant trop largement référence à d’anciens titres. Aussi, on retrouve dans « Allons-y » le même riff que dans « Run like Hell », d’autres entendrons l’ambiance de « Cluster One » dans le morceaux « Unsung »... Pink Floyd a su tout au long de sa carrière faire de chaque morceau une composition unique, l’album « The Endless River » dérogera à cette règle. Une fin contrôlée L’album « The Division Bell » n’est sans doute pas le meilleur Pink Floyd. Pour beaucoup, la fin du groupe n’aurait pas dû se décider sur cette album malgré l’anthologique « High Hopes ». « The Endless River » est chronologiquement composé avant cet album, et on peut sentir dans les compositions la tentative des trois derniers membres de la formation de quitter la période Waters. Pourtant le spectre du bassiste est bel et bien présent dans les chutes retravaillées de cet album. Pour les grands nostalgiques de la formation presque originelle, « The Endless River » est une bien meilleure fin que « The Division Bell ». L’album fait voyager, traversant toute la carrière du Floyd avec des compositions jamais hasardeuses. Et en 2014, un nouvel album des Pink Floyd, meilleur démarage des ventes de l’année, nouveau détenteur du record de préventes sur Amazon, pour les amoureux de la musique, ca redonne foi en l’humanité. C’est bien parce que Pink Floyd a sorti un album et que c’est un événement inter-planétaire, que cet album de Flayed n’est pas le disque du mois. Parce que franchement, la première livraison des Lyonnais est en tous points une réussite. Très attendu par les “fans du net” depuis les démos mises en ligne ces deux dernières années, les dix titres de ce disque tiennent toutes les promesses faites par la bande à Rénato (chouette prénom !), qui en plus d’avoir prouvé qu’elle était performante sur scène, a réussi le grand saut de l’album complet. Revue d’effectif !

L’orgue Hammond ! Donnez-moi de l’orgue Hammond !

FLAYED

SYMPHONY FOR THE FLAYED 2014

Pour les nostalgiques du regretté John Lord de Deep Purple, sachez que Flayed laisse une grande place à un instrument trop souvent boudé depuis la déliquescence des années psychédéliques et l’apparition des synthés new-wave. L’orgue Hammond est là, avec ses sonorités tordues, ce “pouet” caractéristique et tellement génial qu’on se demande pourquoi tous les groupes de rock n’en mettent pas au moins un peu. Car oui, Flayed et un sacré bon groupe de rock, qui lorgne allègrement du côté des Foo Fighters (c’est la saison) autant que chez des groupoes plus énervés comme Pantera (grosse influence au niveau du chant), Guns N’Roses (des solos de guitare géniaux partout) et même quelques groupes de punk (pour certains tempos très enlevés). Le résultat, c’est un disque très équilibré, qui fourmille de compos hyper entraînantes qui ne demandent qu’à être jouées sur des scènes chauffées à blanc. “Symphony for the flayed” comporte tout ce qu’un bon album de rock n’roll se doit de contenir, et place Flayed aux côtés d’Airbourne et des Hellacopters, par exemple. Si vous aimez quand ça pulse, quand ça chante vachement bien, et quand ça joue impeccable, alors c’est que vous aimez la musique, et que donc vous ne pouvez pas passer à côté de ce disque. Buy or Die.

klonosphere/season of mist Oui, il est là, le nouvel album des Foo Fighters. Après un Wasting Light encensé par la critique (à juste titre), après la consécration ultime d’un concert à Wembley, après un documentaire sur la réalisation de ce dernier disque à domicile (“Back and Forth”), après un gigantesque et fantastique documentaire (encore) sur les studios de Van Nuys orchestré par un Dave Grohl adoubé par l’intelligentsia du rock, que restait-il aux Foo Fighters pour faire encore mieux ? Excellente question. Mais le mutisme n’est pas le genre de la maison, et l’équipe de Dave Grohl a remis le couvert avec un nouvel album très ambitieux, qui voyage à travers les époques du groupe en piochant parmi toutes les colorations musicales explorées depuis 1995. En huit titres, c’est peu. Mais ils sont longs. Machine Head, pop énervée et l’absence de Slash

Foo fighters Sonic highwayS 2014 Roswell/RCA

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BAH ALORS ?

Huit titres, c’est peu. Mais quarante minutes de musique c’est syndicalement acceptable. “Sonic Highways” est un album des Foo Fighters différent, plus dans sa construction que dans sa composition. Pour être clair, là où le groupe exploitait jadis quatre riffs bien rock n’roll pour un matraquage “couplet - refrain - pont - refrain” imparable, il a cette fois pris le temps de pousser plus loin l’exploration de chaque mélodie, de chaque idée. Le résultat, c’est un amalgame de compos plus longues, flirtant allègrement avec les six minutes. Pour ceux qui connaissent, on se retrouve un peu dans la même configuration qu’avec “The Blackening” de Machine Head, en plus simple, évidemment.Comme d’habitude, certaines mélodies sont géniales, et donnent corps à des chansons taillées pour l’écoute jusqu’à l’évanouissement (“The Feast and the Famine”). Mais l’ensemble de l’album va plutôt piocher dans les aspects les moins festifs du groupe, un peu comme sur “One by One”, avec un titre d’intro plutôt moins pêchu que l’ensemble du disque, et des atmosphères un peu dark, toutes proportions gardées. Comme à chaque fois, les Foo Fighters remplissent allègrement leur contrat, et livrent avec “Sonic Highways” un excellent album de pop énervée, avec des grosses guitares, des refrains accrocheurs et des compos qui font mouche à chaque fois. C’était très compliqué de succéder à “Wasting Light”, et peut-être impossible de faire mieux, donc on ne leur en voudra pas. Mais sans être incontournable, ce disque a trois mérites : il est bon, il est sorti rapidement, et il renferme quelques pépites qui ne feront absolument pas tâche sur scène.


musique Pourquoi ont ils fait ça ?

onkel tom

Ich glaub’ nicht an den Weihnachtsmann 2000 Drakkar

James Brown

The complete James Brown christmas 2010| Universal Music division Polydor

Avec l’album de la Motown chroniqué juste à côté, la compilation de James Brown qui commence par un message du Godfather of soul, est une pure merveille. Grâce à lui, fini les chants trop entendus de Tino Rossi, place à la soul la plus cool et la plus sexy qu’on peut faire au réveillon. Il y en a pour 2h15, pile le temps des entrées et juste assez pour pouvoir le faire tourner en boucle sans se lasser.

Various Artist

Frédéric François

A Motown Christmas

La magie de Noël

1973 | Motown

2014 | M.B.M records / Capitale Music

Pourquoi quand c’est eux ça sonne toujours mieux ? En 1973, la Motown de Berry Gordi a eu l’idée fabuleuse de faire un produit qu’il est bon d’écouter (comme d’habitude) sur le thème de Noël. Du coup des artistes émergents du genre les Jackson 5, Stevie Wonder ou encore les Supremes de la secrétaire Diana Ross chantent Noël en donnant une leçon de funk et de soul signée “la boite de production la plus connue du monde”. « Ave Maria », « Silent Night »... Des tubes de Noël revus par les dieux de Noël. Si vous voulez passer un réveillon avec de la bonne musique c’est par ici que ça se passe.

Dans le millieu, on l’appelle la légende. Un des seuls mecs capables en 2014 de faire gueuler des milliers de femmes en même temps avec Frank Alamo, Salvatore Adamo, et Frank Michael. Frédéric François, 2 albums par an minimum, des millions de goodies, et source de conflit permanent dans les couples quand le mari est fan de Johnny Halliday. Frédo est toujours en pleine forme, et comme il a fait le tour de tout ce qu’il est possible de chanter en français, le bel homme s’est chauffé et a concocté un album complet sur le thème de Noël. Si votre grand-mère aime les beaux Italiens au cheveu compact, le cadeau sous le sapin est tout trouvé. 20 morceaux, 1h13 de tradition, que du bonheur...

Weezer

Christmas with Weezer 2008 | Universal Music division Polydor

Rivers Cumo et son équipe, comme une blague, ont sorti un 6 titres avec des chants de Noël bien classique revu et corrigé par le groupe. Alors évidemment, ça sonne comme du Weezer, c’est pop vaguement punk pour certains, ça ressemble à la BO d’un téléfilm pour ados sur Noël diffusé sur TF1 une après midi pluvieuse entre deux bêtisier, mais c’est sympa. Ca change, on va dire ça.

dernière minute !!!

On ne nous avait rien dit, mais TF1 s’est chargé de réparer les manquements des responsables de la communication des grandes maisons de disques. Heureusement, sinon on serait passés à côté du dernier brûlot enflammé du plus fameux partenaire de jeu de sa compatriote Céline. Après avoir tout donné pour sortir la grand voile, Garou s’est fendu d’un album de Noêl que l’on s’est abstenus d’écouter plus de 38 secondes. Pourquoi ? Nous avons deux solutions pour vous l’expliquer. La première, c’est que nous sommes faibles, et que notre endurance n’a pas tenu le choc face à la nullité absolue de l’objet. Car souvenez-vous : à l’impossible, nul n’est tenu. La deuxième option, c’est qu’on vous aime, qu’on vous connaît, et qu’on sait très bien qu’il n’est pas nécessaire d’en faire des tonnes pour vous convaincre que parfois, 38 secondes c’est déjà pas mal. Même pour Noël.

Quand le plus intransigeant artiste du thrash allemand des années 80 et 90 rencontre la tradition américanoteutonne de Noël, ça donne cet album au titre imprononçable pour quiconque n’est pas né outre-Rhin. “Ich glaub’ nicht an den Weihnachtsmann”, c’est une compilation de chansons de Noël, pour les 3/4 chantées en allemand, avec la voix si chaleureuse et caractéristique de Tom Angelripper, un grand malade qui sévit depuis plus de 30 ans en tant que frontman du groupe très poétique répondant au doux nom de Sodom. Le plus inquiétant là-dedans, c’est qu’on reconnaît absolument toutes les chansons sans aucun problème, et que la touche germanique donne parfois aux titres un élan plus qu’intéressant, permettant même de redécouvrir avec un certain intérêt le patrimoine des chants de Noël. En fait, le principal problème pour un garçon comme celui qui chronique actuellement ce disque, c’est qu’il est tellement bien et tellement drôle qu’on a envie que tout le monde en profite. Malheureusement, les braillements éraillés venus tout droit de Bavière ne sont pas des choses à mettre entre toutes les oreilles. Et bien figurez-vous que c’est dommage, parce que ce “Ich glaub’ nicht an den Weihnachtsmann” est un excellent moyen de fêter Noël autrement. Sinon, le reste de la discographie d’Onkel Tom fait majoriairement place à des chansons à boire, et là, cherchez pas, c’est inimitable, même par Tino Rossi (encore lui).


sport

Hervé Chazel - Roi du High-Kick Rencontrer un passionné n’est jamais un moment ennuyeux. Quand on parle de boxe avec Hervé Chazel, le temps se fige. Président, entraîneur, ce policier de 48 ans semble assez fort pour tenir luimême les murs du St-Raphaël Sporting Club, dans sa salle Roche un vieux gymnase qui sent la sueur et qui a vu passer de grands champions. La boxe pieds-poings, Hervé Chazel la pratique depuis près de 25 ans. Il y a tout appris ou presque, et prend aujourd’hui énormément de plaisir à transmettre un savoir qui a changé sa perception de l’existence. Pris à part au début d’un entraînement de fin de semaine, le spécialiste s’est livré dans un bel entretien qui redéfinit ce qu’est le dévouement à une passion. Hervé, ici on voit clairement que c’est comme une deuxième maison pour vous. Mais vous êtes quoi, exactement ? Je suis le président du St-Raphaël Sporting Club, Full contact et kickboxing, et aussi l’entraîneur. J’y suis depuis 22 ans. En parallèle de ma carrière dans la police.

La boxe à St-Raphaël est une vieille tradition, et votre club fait partie des structures qui marchent bien. Ah oui, mon club est l’un des pionniers. Beaucoup de gens, dont des très bons boxeurs, sortent de cette salle. On a tournée, à une époque, à 150-200 licenciés. Ce qui a changé c’est qu’aujourd’hui d’autres clubs sont apparus donc on est autour de 60 licenciés, on se partage avec le club de Badri Rouabbhia qui sort aussi de grands champions et qui continue de grandir toujours plus. Ici c’est un club de copains, on travaille tous ensembles.

Comme c’est un sport de très forte opposition, il y a des rivalités entre les clubs ? Du tout...Moi je suis bénévole, c’est une association, je ne tire aucune gloire de ça, aucune rémunération, ni moi ni mes gars. C’est une passion, qu’on m’a transmise et que je transmets à mon tour. Tant mieux si les autres réussissent, moi je fais mon truc et si j’y arrive c’est tant mieux, rien de plus. On voit que les adhérents ont un peu tous les âges, y compris ce soir à l’entraînement. Quand on regarde les plus jeunes on se pose une question : comment ça vient à l’idée, quand on est ado, d’aller pratiquer ce sport dangereux ?

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BAH ALORS ?

C’est pas qu’il est dangereux, mais il a une mauvaise connotation. C’est surtout un sport à la mode, depuis pas mal de temps déjà mais de plus en plus. Les gens viennent, regardent, se disent «pourquoi pas ?». J’ai aussi des parents qui m’amènent leurs gosses pour qu’ils soient plus sûrs d’eux, qu’ils apprennent à se défendre. C’est un sport qui transmet le respect, la discipline, un sport où il faut se tenir.

Est-ce que certains viennent avec l’envie d’en découdre ? Oui c’est arrivé. Mais c’est pas le bon endroit pour ça, et il faut être très sûr de soi. Il y en a qui viennent pour voir s’ils peuvent mettre quelques pastèques, voir s’ils peuvent allumer quelques personnes parce qu’ils se sentent à l’aise, mais c’est un sport où tu trouves toujours plus fort que toi. Se pointer dans ce genre de salle pour ça, c’est une mauvaise idée.

Dans la police il y a beaucoup d’entraînement physique. Cette passion pour ce sport vous est venue de là, ou ça datait d’avant ? J’ai toujours eu cette passion pour les sports de combat. Quand je travaillais à Marseille, dans un contexte assez difficile on ne va pas se le cacher, j’ai eu l’occasion de rentrer dans une salle, dont je ne suis jamais sorti parce que ça m’a beaucoup apporté, dans mon métier mais aussi dans ma vie d’homme. C’est un plus.

On change complètement, quand on devient boxeur ? Complètement. En général, c’est dans le bon sens, ça rend humble. Tu sais ce que ça te coûte de t’entraîner, d’atteindre un certain niveau, de monter sur un ring face à quelqu’un en sachant que ce mec-là peut te mettre KO, c’est comme dans une arène, il faut qu’il n’y en ait qu’un seul qui descende sur ses pieds.


sport Mentalement il faut pouvoir le gérer, tu te bats contre quelqu’un, tu prends des coups, tu sais que tu vas avoir mal. C’est très positif, une fois que tu as réussi à intégrer ce genre de trucs. Tu sais que le mec d’en face est aussi préparé que toi, tout ce qu’il a subi c’est la même chose que toi. C’est un sport où il se passe de très belles choses.

La dureté de l’entraînement doit d’ailleurs surprendre les nouveaux venus. C’est assez rude, oui. Chez nous, on fait une demi-heure d’échauffement, avec de la musculation naturelle, 200 pompes, 400 abdos, minimum, des étirements, et ensuite on enchaîne sur de la technique et sur des rounds pendant 1h30, c’est rude, oui. Mais c’est ce qu’il faut, c’est un sport qui ne pardonne pas. Tu peux aller demander à n’importe quel médecin, il te dira que c’est contre-nature. Tu prends des coups, tu risques la blessure, les fractures, si t’es pas préparé à ce genre de choses c’est un échec assuré. On fait tout pour ne pas envoyer les gens à des blessures certaines, et pour ça il faut les préparer durement.

Et les boxeurs les plus performants, ils ont aussi une routine d’entraînement en dehors de la salle ? Automatiquement, à côté t’as footing, musculation, d’autres trucs en complément parce que c’est un sport intransigeant qui requiert une préparation tous les jours.

Est-ce qu’il y a des passerelles avec d’autres sports de combat ? Souvent on a des mecs qui font de l’auto-défense, du krav maga, de l’anglaise, qui viennent chez nous pour travailler le pieds-poings. On a aussi des pratiquants de sports collectifs, rugby, handball, qui viennent pour le travail physique et se forger à prendre des chocs. C’est assez sympa !

Comment on fait, quand on est président/entraîneur, pour annoncer à un licencié qu’il est temps de passer de la théorie à la pratique, et lui proposer de monter sur le ring pour de vrai ? Il y a deux choses : le niveau, et l’envie. C’est notre rôle de détecter ça. Techniquement et mentalement il faut qu’ils soient prêts à y aller. S’il se fait plaisir en y allant, ça limite les dégâts d’office. Si je pense qu’il est prêt mais qu’il ne veut pas y aller, ça ne sert à rien de le pousser. L’inverse est aussi vrai. Pour les gamins, le light-contact, le même chose avec des coups maîtrisés, leur permet de se tester aussi. Le plus dur chez les gamins, c’est de gérer la défaite. Mais ça s’apprend, c’est un sport individuel, avec une confrontation. C’est très dur de s’entraîner aussi dur et de se faire battre quand même. C’est bien parce que ça te met vraiment les pieds sur Terre.

Qu’est ce que qui vous pousse à continuer la boxe thaï à 48 ans ? C’est la passion, quand je suis arrivé dans cette salle j’avais une vingtaine d’années, et je savais à peine mettre un pied devant l’autre, devenir ceinture noire c’était un mythe. Ça m’a pris 8 ans mais j’ai réussi. Au début je ne voulais pas monter sur le ring, mon entraîneur pensait que j’en étais capable, il me fallait un déclic. Il m’a inscrit aux championnats de France, c’était une étape. On prend beaucoup de coups à l’entraînement, je travaillais beaucoup, 4 heures par jour 7/7, avec des spécificités en anglaise, du full-contact, et je me suis retrouvé avec les 12 meilleurs Français, à 33 ans. Et j’ai gagné.

Ici il y a des compétiteurs, qui montent sur le ring. Oui bien sûr, j’ai des Elite, 4 mecs qui combattent et qui touchent de bourses pour ça, j’ai aussi des combattants en classe B et C. J’ai aussi 3 filles. Mais ici, on s’entraîne rigoureusement, c’est un sport où tu ne peux pas tricher. On ne fait pas de la boxe pour «faire de la boxe», ça va plus loin que ça.

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Littérature le livre de Stephen Greenblatt s’en va rejoindre tout en haut de l’étagère, et même de la pyramide, d’autres sommets incomparables, et présentant cependant comme un air de famille : Doubrovsky sur Corneille, Fumaroli sur Chateaubriand, Calasso sur Baudelaire, et last but not least, Saunier sur Sartre.»

Thierry Saunier l’a avalé pour vous S’il est difficile de définir ce qu’est un chef-d’œuvre romanesque – peut-être l’alliance insécable et mystérieuse d’un personnage, d’un récit et d’une langue ? – peut-être la tâche, présomptueusement, s’avèrera-t-elle moins malaisée dans le domaine de l‘essai qui, comme son nom l’indique, est un genre vaste, indéfini, et non clôturé ? Un chef-d’œuvre, du côté des documentaires, pour utiliser le lexique des bibliothèques (après tout, c’est mon métier, c’est-à-dire ce qui soude le plus un homme à son temps), c’est, a minima, un seul ouvrage qui en annonce deux, et en contient plusieurs. Ainsi Les mots, indépassable modèle, promet-il une autobiographie pour tenir en sus une entreprise de démystification, et loger dans ses soutes, en contrebande, un brûlot, un traité de stratégie, un bréviaire, une confession religieuse, un requiem, un adieu aux armes, un précis de (re)mobilisation, un psaume lyrique, et un mausolée littéraire. Sartre s’y exhibe, s’y exile, s’y désole, s’y raffermit, s’y rassemble et s’y ressemble, tout cela à la fois et parfois dans la même phrase, comme celle-ci, condensé de littérature dans un condensé de philosophie, lui-même enclavé dans un condensé de politique : « Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui. » Prends ça, Chateaubriand. Ainsi le prodigieux livre de Stephen Greenblatt n’est-il qu’en apparence une – énième - biographie de Shakespeare : c’est à la fois tout autre chose, bien plus – et beaucoup mieux. Mais c’est aussi qu’à la manière de James Bond, autre sujet éminent de Sa Très Gracieuse Majesté – affublée, par un surcroît d’ironie, du même royal prénom - qui certes tombe toutes les filles et écluse tous les godets – ce qui vaut mieux que l’inverse – mais surtout et d’abord accomplit la mission, Greenblatt coche superlativement les cases du cahier des charges du biographe assermenté, pour ensuite et comme chemin faisant humer le serpolet. Comme Sartre, Greenblatt est animé d’une énergie peu commune : son livre merveilleux, équilibré et puissant, donne l’impression qu’il peut bosser douze heures par jour comme un forçat pour aussitôt sortir danser, et plus si affinités, jusqu’au bout de la nuit. Il est vrai que Shakespeare offre un écrin propice à l’éclat de ce talent multiforme : son œuvre est l’une des plus étudiées, commentées, disséquées, de l’histoire de la littérature, sa vie l’une des plus mystérieuses et méconnues d’icelle. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Greenblatt éblouit sans discontinuer ni défaillir jusqu’au terme de son livre : sur des pièces analysées par les plus brillants commentateurs, interprétées par les acteurs les plus charismatiques, et lues et/ou vues par littéralement tout le monde, le cinéma aidant, il parvient à être à la fois audacieux et synthétique, original et accessible. Et sur cette vie dans les marges du temps, il jette une lumière irisée, informée, irradiante.

C’est alors que le biographe cède la place à celui que j’appellerai, faute de mieux, l’écrivain : Greenblatt ajoute à sa palette le portrait ample, ultra-documenté et passionnant d’une époque, depuis le raffinement proprement terrifiant de ses supplices jusqu’à la structure de ses épidémies, en passant par l’assomption de son théâtre, concomitante de la fortune, ultérieurement littéraire, mais d’abord financière, de Shakespeare. Sans doute connaît-il mieux le seizième siècle que moi-même le vingt et unième – ce qui au reste n’a rien d’un exploit, dirait une de mes ex. C’est d’une érudition époustouflante, sans jamais quitter le ton et le rythme d’un caracolant roman de cape et d’épée. En outre, l’auteur décrit à merveille la galaxie intellectuelle dans laquelle s’inscrit Shakespeare : ainsi met-il l’accent, de façon convaincante, sur le fait que ses concurrents et contemporains Ben Jonson et Christopher Marlowe sont, eux, passés par l’Université, à la différence de ce fils de gantier failli. (Et alors ? Qui est de nos jours le meilleur réalisateur d’Hollywood, sinon Quentin Tarantino, c’est-à-dire très exactement ce qu’était Shakespeare : un acteur autodidacte ?) Enfin, c’est avec une virtuosité sans pareille que Greenblatt agrège à son monument de faits indubitables – car la trajectoire du dramaturge n’aura cessé de laisser des traces dans une société déjà largement bureaucratisée - des catalogues d’hypothèses, toujours stimulantes, mais surtout merveilleusement maîtrisées : jamais il n’affirme au-delà de ce qu’il sait – il faut dire qu’il en sait beaucoup. « Un peu ton contraire, non ? », ajoute une autre de mes ex – elles commencent à me gonfler, là. Bref – façon de parler -, le livre de Stephen Greenblatt s’en va rejoindre tout en haut de l’étagère, et même de la pyramide, d’autres sommets incomparables, et présentant cependant comme un air de famille : Doubrovsky sur Corneille, Fumaroli sur Chateaubriand, Calasso sur Baudelaire, et last but not least, Saunier sur Sartre, tous présentant finalement le même profil : une pierre angulaire de la bibliographie consacrée à cet auteur, une somme de travail et d’érudition inconcevable, une écriture en liberté, souveraine et jouissant sans entraves de sa souveraineté, un équilibre méticuleusement et précieusement conservé entre écriture factuelle et écriture hypothétique, et, conséquence de tout cela, à la fois une synthèse bien foutue de tout ce qui a été écrit et un regard neuf, perçant, lustral. « Tous les prophètes armés ont vaincu, désarmés ils ont été ruinés. » La singularité et pour tout dire le miracle (car pour ce qui est des miracles, la religion chrétienne peut s’aligner avec la littérature, elle reste loin derrière, il n’y a même pas match) qui aura eu pour nom Shakespeare, cela aura été de se répartir équitablement entre les deux hémistiches de cette phrase admirablement sculptée par un autre de ses contemporains, que jamais il ne connut – maudite époque, y avait pas Facebook - et que pourtant par ses textes il illustra prodigieusement, bien mieux que s’il eût été son frère de sang : Machiavel.

Stephen Greenblatt, Will le magnifique, Flammarion, 2014.

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TOP 4 Les meilleurs videastes amateurs du rock Depuis Paris Hilton et Kim Kardashian, qui ont défrayé la chronique avec de mauvaises sex-tapes devenues cultes par on ne sait quel miracle (le porno amateur regorgeant de choses bien plus...efficaces), toutes les stars montantes en mal de notoriété songent à se filmer en train de faire la toupie mongole avec leur boyfriend du moment. Mais les meilleurs, pour faire ça, c’est les rockstars. Pourquoi ? Parce que quand on joue dans Mötley Crüe, Poison, Limp Bizkit ou Kiss, on galère moins avec les jolies filles, même les connues. Et on a toujours de quoi se filmer sous la main. 1 - Vince Neil (Mötley Crue) Vince Neil

Gene Simmons

On pourra dire ce qu’on veut, mais pour sa sex-tape, Vince Neil n’y est pas allé de main morte. On passera l’apparition de Brandi Leford, sorte d’actrice de 25e zone connue surtout pour avoir dévoilé ses charmes dans Penthouse, pour s’attarder sur le featuring de la plus grande pornstar des années 90, la plus belle, la plus lesbienne (dans les films) et la plus girlfriend de Vince, Janine Lindemulder. Un a priori sur le prénom Janine ? Un rapide coup d’oeil sur la pochette de «Enema of the state» (Blink 182, visible ci-contre pour ceux qui ne se souviennent pas de ce monument graphique) vous fera envisager la chose autrement. L’infirmière, c’est elle. Vivid Girl lorsqu’elle était au sommet de son art, la belle a ensuite gardé son goût pour les brutes et le rock n’roll, puisqu’elle a été maquée avec Jesse James (c’est même pas un pseudo), le fondateur de West Coast Choppers. Depuis ses frasques avec Vince Neil, 50% de la surface de son corps a été couverte de tatouages, elle a arrêté un temps le porno, mais elle y est revenue avec fougue et entrain, notamment dans la super-production quasi-hollywoodienne, «Pirates» (Digital Playground, 2005, où la belle trentenaire fait même de l’ombre à la star montante du moment, l’acrobatique Jesse Jane). Elle a aussi fait de la taule pour avoir agressé son motard de mari. Hyper bonne, hyper classe, et pas une tendre, la Janine. Enfin, si, mais pas que.

2 - Tommy Lee (Môtley Crüe, again) Mötley Crüe toujours (comme quoi le groupe jouit vraiment d’un statut particulier), cette fois avec Tommy Lee et la bombe atomique la plus reluquée du monde, Pamela Anderson, sa femme. Il l’a aimée, lui a fait des gosses, l’a tabassée, mais il l’a aussi pas mal pratiquée au sens biblique, et a jugé bon, à l’époque où le camescope était encore un objet d’une certaine valeur, d’immortaliser la chose. Pas de pot, on leur a piqué la cassette, et ça s’est retrouvé dans le commerce, d’abord pirate, puis officiel, une fois qu’il était trop tard. Tommy aurait pu avoir la tête de ce top s’il avait eu le bon goût de filmer tout ça autrement que “caméra au poing”, comme un «Projet Blairwitch» du pauvre avec des nichons dedans. Quasiment intégralement tourné en POV (Point Of View, du point de vue du “réalisateur-acteur”, les connaisseurs comprendront), ce «Pam and Tommy Lee : Hardcore & Uncensored» est, disons-le, un mauvais boulard, sorte de home-video à la Pantera sans les clips, avec quelques scènes de cul mal filmées. Finalement, ça aurait fait un film de vacances assez nase.

3 - Brett Michaels (Poison) Quand le Crüe est quelque part, Poison n’est jamais bien loin. Et là où c’est rigolo, c’est qu’avant d’aller se marier avec Tommy Lee, Pam a fricoté un peu avec Brett Michaels. Est-ce qu’un chanteur de Poison vaut autant de points qu’un batteur de Mötley Crüe ? Pas sûr. Mais Brett a lui aussi un goût assez prononcé pour les souvenirs filmés, alors la pauvre Pamela a dû, à l’époqué déjà, se farcir les velléités de cinéaste de son mec. C’est plus court, bien plus court (à peine quatre minutes), parce que Brett Michaels a eu la correction et la volonté de couper court à la diffucion de ce document qui aurait pu être balancé en intégralité sur la toile (les faits sont antérieurs à l’affaire avec Tommy Lee, mais les fuites datent de moins longtemps). Parmi les bons points du film, Pamela, déjà, et la bonne idée de Brett d’avoir posé le camescope sur un meuble, histoire d’avoir une image fixe. En revanche, le principal intéressé a l’air de s’ennuyer, préoccupé qu’il est par la caméra : “Est-ce que l’angle est bon ? Est-ce que je suis beau ? Est ce que j’ai assez de bande ?“ Sacré Brett...

Fred Durst Janine Lindemulder

4 - Gene Simmons VS Fred Durst

Pamela Anderson

Brett Michaels

Wow ! Le flip ultime ? Pas de panique, c’est juste un intitulé, pour mettre en opposition deux techniques, deux écoles, deux styles. Et deux époques. La sex-tape de Fred Durst compile tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de vidéo pornographique. Première erreur notoire, filmer essentiellement son sexe à lui, et le faire lui-même. Deuxièmement, choisir une partenaire certes jolie, mais parfaitement inconnue du public. Et troisièmement, ne laisser filer que des fuites partielles, soit trois minutes à peine, diffusées un peu partout sur le net. Une sorte de mauvais teaser pour un mauvais porno avec de mauvais acteurs, mal réalisé par un Fred obnubilé, sur ce coup-là, par sa propre anatomie. On est très, très loin des standards en vigueur. Gene Simmons a fait mieux, alors qu’il pourrait être la père du chanteur de Limp Bizkit. Gene, lui au moins, il en a choisi une avec une paire de seins démesurée, et il a posé la caméra sur un support stable. Il a bien assez d’occasions pour s’auto-célébrer, donc quand il est avec une Crédits photos : Bret Michaels by Jamiecat, Pamela Anderson by Peta, Vince Neil by Paul Yuusuf, Gene Simmons by Toglenn, & Fred Durst by Antje Naumann - CREATIVE COMMONS

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Bio interdite

JACQUES CHIRAC

«C’est L’énigme prend ses racines à Paris, donc déjà il n’est pas Corrézien contrairement à ce que croient la majorité des français. Jacques est né le 29 novembre 1932 dans une clinique du 5e arrondissement de Paris. En Corrèze il ira bien vite, parce qu’en région parisienne la vie c’est pas une fête, pas que Patrick Sébastien ne soit pas encore là mais on est en 1940 et à part quelques mines sous les rails et la traditionnelle blague du pain rassis et de l’eau croupie, on ne se marre pas beaucoup, en 1940 à Paris quand on n’aime pas les aigles et les figures géométriques empruntées aux mythes scandinaves. Donc Corrèze, enfance tranquille, avant de remonter à Paris finir ses années lycée dans un établissement classe. «Bison Impétueux», comme l’appellent les autres abonnés du magazine Coq Hardi dont il est fan et qui ont tous un totem imbécile à l’époque, va très vite commencer à bouffer à tous les rateliers. Il commence par la voie royale des indécis, et se lance dans une année de prépa en Hypotaupe, genre de laboratoire pour geeks fans de chiffres et de courbes zarbis, avant de changer d’avis radicalement pour être charbonnier sur un bateau. Finalement il va intégrer l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, pour mieux comprendre ce qui l’intéresse dans le journal l’Humanité qu’il vend dans la rue. Il fait même un crochet par Harvard, et parcourt les Etats-Unis pendant un an sans rien branler ou presque. Hippie, chômeur et Communiste en 1952, il est avant-gardiste, on en tient un bon, mais ça ne va pas durer. Parce que jamais Benadette Chodron de Courcel, dont la biographie résumée est portée par un champ lexical tournant autour des termes catholique, industriel, bourgeoisie et militaire, ne donnera son fruit défendu à un garçon qui peut survivre trois mois dans le maquis avec une boite de thon à la catalane et un épis de maïs moisi. Lui les figues, il n’attend pas qu’elles tombent de l’arbre pour qu’elles s’ouvrent en deux. Donc ce sera fiançailles, en bonne et due forme, puis mariage, puis dragouillages de circonstance pendant toute sa vie sous l’oeil d’une kommandantur qu’il ne quitterait pour rien au monde.

C’est parce qu’il est aujourd’hui parfaitement inoffensif et retiré de toutes les affaires politiques qu’il est devenu un personnage attachant. Autrefois chien fou du RPR, groupie du général de Gaulle, énarque fainéant fan de sumo ou exégète de la culture chinoise, ce grand escogriffe au sourire gentiment niais et volontiers hypocrite n’a pas toujours été au sommet des instances de l’état. Avant de ne rien faire sur le trône il faisait n’importe quoi ailleurs, dans l’ombre de ses copains, parce qu’à droite il ne faut surtout pas parler de camarades. Ce grand héron de plus d’1M90 vient à peine de fêter ses 82 ans le 29 novembre, et il est plus que temps de lui rendre hommage, en tous cas de parler de lui ici dans Bah Alors ?, en mémoire de toutes ces crises de rire à échelle planétaire qu’il nous a fait vivre pendant plus de quatre décennies consacrées à on ne sait toujours pas trop quoi. Laissez-nous vous conter en quelques lignes l’histoire du plus hallucinant homme politique que la france ait jamais connu, Monsieur Jacques Chirac.

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BAH ALORS ?

Jacques Chirac fait un crochet par Harvard, et parcourt les Etats-Unis pendant un an sans rien branler ou presque. Hippie, chômeur et Communiste en 1952, il est avant-gardiste... mais ça ne va pas durer. Il fonce à L’ENA s’offrir le droit de gouverner, et là, son diplôme en poche, il ne sait définitivement plus quoi faire de ses dix doigts. Alors son premier délire, ça va être d’être le mal-aimé des plus forts que lui. En revenant d’une mission de service public en Algérie il échoue à la cour des comptes, puis se lance en politique pour de bon, et Il va sucer la roue de tout le monde jusqu’à s’étrangler avec les rayons.


Bio interdite

le mien le mieux» Ca commence avec Pompidou qui le surnomme «Mon Bulldozer», il a dû confondre avec tracteur, qui le met Secrétaire d’Etat aux affaires sociales du VRAI ministre Jean Marcel Jeanneney. Ensuite il va s’accrocher au peloton de tous les maillots jaunes de la politique à l’époque, Couve de Murville, Chaban Delmas et Messmer. Ironie du sort, c’est lui qui lance en 1967 son idée la plus lumineuse, celle à qui plus de trois millions de Français adhèrent avec une insistante vitalité depuis plus de vingt ans, l’Agence Nationale pour l’Emploi, le plus fréquenté pôle de recherche de France.

Ce dont on se souvient, quand on pense à Jacques Chirac, c’est d’une bière, d’une dissolution plus à contre-courant que n’importe quel film japonais, d’un cul de vache carressé au salon de l’agriculture, et du «non» à Georges W. Bush. Georges Pompidou s’en va en 1974 et son fantôme va bien se marrer à regarder le Bulldozer monter la pente en marche arrière avec le godet qui touche la route. Grand amateur de blagues potaches, le nouveau président Giscard le nomme ENFIN premier ministre en 1974, et va tout faire pour les lui briser menu. Il lui impose une liste de ministres qu’il déteste, surtout un, le co-fondateur du journal l’Express Jean-Jacques Servan-Schreiber, qui va profondément l’emmerder avec une histoire d’éssais nucléaires (déjà). Heureusement pour Chirac, Servan-Schreiber va se faire dégager, et c’est Françoise Giroud qui va le remplacer, histoire de tuer le temps quand elle ne gère pas le journal d’opinion qu’elle a créé quelques années plus tôt...l’Express.

Des centrales nucléaires, la mairie de Paris et une dissolution fatale.

baptiser la première cohabitation, un président de gauche avec un gouvernement de droite, soit l’équivalent politique du couple hétérosexuel entre une lesbienne et un eunuque. Inflation, chômage, Sida, front National, Jeanne Mas, les années 80 battent leur plein et Chirac agonise en attendant les présidentielles de 88, qu’il perdra aussi dans une atroce tristesse humaine et politique. Alors il va devenir le fer de lance de l’opposition au pouvoir. Une sorte d’icône de la défaite aux épaules larges, qui va commencer à susciter plus de sympathie que de mépris. Avec les années il finit par tomber les lunettes, et devient dde moins en moins austère et de plus en plus rigolo. Et comme ses amis, comme Balladur ou Sarkozy, vont finalement s’avérer être quasiment tous des traîtres, la France va s’unir derrière cet homme en se disant «déjà ça lui fera plaisir, et y aura sûrement moyen de rigoler». La plus belle réussite des deux mandats de Jacques Chirac, c’est qu’on ne se rappelle de quasiment rien. Pas de vacances sur le bateau de Bolloré, pas de plan cul avec un ex mannequin reconverti en genre de chanteuse, pas régime amincissant avec arrière pensée électoraliste, pas de Yannick Noah sur scène, ni d’Enrico Macias, ni de Mireille Mathieu. Ce dont on se souvient, quand on pense à Jacques Chirac, c’est d’une bière, d’une dissolution plus à contre-courant que n’importe uel film japonais, d’un cul de vache carressé au salon de l’agriculture, d’une marionnette aux guignols, d’un effet pommier qui veut rien dire et d’une passassion de pouvoir d’une tristesse infinie. Mais pour tout le monde, Jacques Chirac, c’est le seul mec qui a eu les couilles de dire à Georges Bush «ta guerre en Irak, tu vas te démerder, nous on a autre chose à régler de plus urgent». Il a jamais su quoi exactement, mais au moins sur ce coup-là, il a pas envoyé les militaires français dans le désert pour préserver ses marges sur le pétrole du golfe. Et puis entre un président qui fait des régimes, un autre qui court avec cinq vigiles et qui s’événouit, ou un qui mange des tripes et qui s’éclate à voir deux obèses en string se pousser mutuellement pour rester dans un cercle, je suis désolé, mais mon choix est fait.

Jacques Chirac en Statistiques - «C’est le mien le mieux» est une phrase déclarée par Bernadette Chirac, lorsqu’un journaliste lui a emandé ce qu’elle pensait du physique des autres hommes politiques. - Les punks sont rès inspirés par la carrière de Jacques Chirac, puisque les Wampas, Parabellum, la Mano Negra ou encore Zebda lui ont consacré des chansons. - De son entrée officielle en politique en 1962 aux côtés de Georges Pompidou, à la fin de son mandat présidentiel en mai 2007, Jacques Chirac a passé 45 ans dans les plus hautes sphères politiques françaises.. - Une bande d’Américains passionnés d’humour potache lui ont décerné en 1996 le fameux prix «Ig Nobel» («Prix ignoble»), pour avoir commémoré les 50 ans d’Hiroshima avec des essais nucléaires dans le Pacifique.

Ci-dessous, Jacques Chirac dans son exercice favori : la rencontre avec la France du labeur et de la terre, son électorat le plus fidèle. Jaais submergé, même pas une demi-tonne de jambon sec supérieur à 75 francs le kilo.

Il trouvera quand même le temps de faire des trucs hallucinants à la force de la pogne, comme par exemple fourguer cinq centrales nucléaires et un métro aux Iraniens, et la télé couleur aux Irakiens, quasiment dans la même semaine. Mais ce qui se passe à Matignon ça commence à saouler tout le monde, alors Giscard va le virer, mettre Raymond Barre à sa place et l’inviter à retourner brosser le cul des vaches à la campagne pour soigner son hyperactivité improductive. Mais Jacques n’a pas l’intention de se laisser faire. Y a un nouveau boulot à prendre à Paris, un poste que personne n’a occupé depuis cent ans et un certain Jules Ferry. Il va devenir Maire, diriger 40 000 fonctionnaires, gérer 15 milliards de francs de budget, et devenir incontournable. Enfin. Après s’être battu avec à peu près tout ce qui se fait dans son propre camp, il découvre l’ineffable plaisir de voir François Mitterand lui barrer la route de l’élysée en 1981, et va se morfondre pendant cinq ans en attendant de venir s’enterrer, se noyer, se mourir comme un lapin myxomatosé au fond d’un puits dans ce qu’on va rapidement

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LA technologie INTERNET - JEUX VIDéos - réseaux sociaux

ANUMAN INTERACTIVE LES SIMULATIONS LES PLUS IMPROBABLES DE LA SPHERE VIDEOLUDIQUE

Le jeu vidéo est un univers fantasque, où les geeks les plus fous côtoient les gamins addicts à Fifa, où les princesses perdues peignent leurs chevaux sur 3DS piquent leurs consoles à des mamans qui hïssent le Dr Kawashima, et où des développeurs complètement cinglés imaginent des jeux auxquels personne ne voudrait jouer. Dans un monde normal, ce qui n’est plus le cas du nôtre depuis bien longtemps. Pour les joueurs les plus fêlés de l’univers vidéoludique, il existe une équipe de malades mentaux qui s’attelle à l’élaboration de simulations complètement dingues. Ces gens-là sont qui plus est Français, et ne sont jamais en rade de bonnes idées, les plus incongrues possibles. En fait, le but d’Anuman Intercative, c’est d’aider le public à réaliser de vieux rêves de gosses inaccessibles : piloter un bus, un chasse-neige, pêcher en haute-mer, gérer une plate-forme pétrolière, une équipe d’intervention, conduire un un camion-poubelle, ou même faire tourner une plateforme pétrolière. N’importe quoi, vous pensez. Et bien pas tant que ça ! Certains de ces jeux sont assez bien conçus (pas tous), et proposent une véritable immersion dans un monde parfaitement inaccessible au commun des mortels. Majoritairement développés sur PC et Mac,, les jeux Anuman sont aussi disponibles pour certains dans les applications mobiles. Donc oui, sur Androïd, vous pourrez diriger une équipe de BTP. Vérifiez si vous ne nous croyez pas...

LA VIE TREPIDANTE DE NOS SMARTPHONES Transformer un Iphone en arme d’autodéfense ? Facile... Plus on avance dans le teps, plus les innovations technologiques autour des tablettes et téléphones portables défient les lois de l’imagination. Après avoir proposé des accessoires pratiques voire nécessaires (kles coques et les housses), les fabricants ont progressivement franchi les étapes et ont tenté de créer des besoins jadis inconnus. YellowJacket a réussi la prouesse de proposer une coque destinée à l’Iphone (jusqu’au 5s) équipée...d’un taser, oui messieurs dames. Un petit taser relativement eficace, deux fois moins puissant qu’un modèle normal, mais quand même suffisamment pourvu en intensité électrique pour balancer une belle châtaigne. Les belles châtaignes, c’est aussi le credo de Knucklecase, qui fabrique des coques «poing américain» (il paraît que Rihanna ne peut plus vivre sans). Sinon, il vous reste la coque équipée d’un spray au poivre, ça nous vient d’Allemagne et c’est signé SmartGuard. Notre monde est malade, ou c’est nous qui sommes dépassés par les événements ?

WARLORDS OF DAENOR WARCRAFT CONTINUE SA QUETE Blizzard Entertainment n’a pas fini d’exploiter l’inépuisable filon de son titre phare World Of Warcraft. Le jeu vidéo massivement multijoueur online par excellence propose depuis le 13 novembre une cinquième extension, qui fait suite à «Mists of Pandaria». Le nouvel add-on s’appelle «Warlords of Daenor», et propose des nouveautés qui vont scotcher les fans devant leurs écrans pendant beaucoup trop d’heures, comme d’habitude. Le niveau 100 peut enfin être atteint, de même que le niveau 90 désormais possible à atteindre avec un personnage par compte utilisateur. Daenor sera le nouveau continent, avec ses 7 zones. Bien évidemment les monstres et les races jouables ont subi un ravalement de façade (plus profond que d’habitude), et certaines caractéristiques de gameplay ont été légèrement repensées (mais jamais trop pour ne surtout pas éteindre la flamme des joueurs). Bref, ça va «pexer» pendant de longues nuits ! Précison : c’est l’info la plus inutile de notre histoire, puisque ceux que ça intéresse le savent depuis des lustres, et les autres continueront de s’en foutre. Mais si vos amis fans disparaissent un peu plus ces derniers temps, au moins, vous saurez pourquoi !

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BAHALORS ALORS?? BAH


Etenfaitalafin.fr

Findtheinvisiblecow.com

Amis cinéphiles, vous le savez il y a une chose que le monde entier déteste, c’est le spoiler. Vous savez, ce type un peu égoiste et qu’on raye de sa liste d’amis parce qu’il est allé à l’avant première du dernier film de votre réalisateur préféré, et qui s’empresse mercredi matin avant VOTRE séance de vous dire qu’en fait à la fin Toby le chien meurt (on est sympa c’est la fin d’aucun film!). Et bien dès aujourd’hui tu peux te venger du spoiler, ou peut être te reconvertir en spoiler. Etenfaitalafin. fr est un site horrible où les créateurs s’amusent à gâcher des centaines et des centaines de films avec en une image et une phrase commençant évidemment par « et en fait à la fin ». Et des films ils en flinguent : « Titanic », « Fight club », « 12 hommes en colère », ou encore « Psychose » tout le monde y passe. Alors si vous êtes un grand amateur de cinéma ça peut vous plaire si vous n’avez pas peur de tomber sur un film que vous n’avez pas encore vu et pour les autres surtout ne cliquez pas ! Ou alors allez-y, les créateurs du site ont pensé à tout : il y a un onglet en bas pour gâcher des films à d’autres amis.

Sur Internet, on trouve tout un tas de site qui ne veulent rien dire. Par exemple (et pour ceux qui neconnaissent pas c’est cadeau), perdu.com pour savoir où on est sur Internet. Parfois il y a des sites complétement débiles où on peut rester des heures. Mais alors vraiment. Findtheinvisiblecow. com est peut-être le plus représentatf de la catégorie sus-citée. Sous forme de jeu, le site vous propose de trouver une vache invisible sur une page blanche. Et promis il y a bien une vache à trouver. A l’heure où l’article est écrit, il y a déjà plus de 12 millions de vaches retrouvées. Nous on en a trouvé quelques-unes. Les plus méthodiques pensent à faire d’abord les diagonales puis les médianes de l’écran. Les autres partent à la quête de la vache en cliquant partout et au hasard. Puis il y a ceux qui suivent les bruits que la vache fait... Et vous, vous serez quel joueur ?


L’agenda Fréjus

saint-raphaël

- Du 1er au 20 décembre : Les Toiles d’Hiver – Villa Marie - 4 décembre : Brocante professionnelle – Place de la poste, Saint-Aygulf - du 4 au 31 décembre : Fête de Noël – Coeur Historique - 5 décembre : Exposition Genevieve Conti – Casino de Fréjus - du 5 au 19 décembre : Semaines musicales de Noël – Cathédrale StLéonce - 5 et 6 décembre : Ateliers créatifs – Librairie Charlemagne - du 5 au 7 décembre : Téléthon - 6 et 7 décembre : Marché de Nöel – Clos des Roses - du 6 au 21 décembre : Foire aux santons – Mairie de Fréjus, Salle Riculphe - du 6 décembre au 4 janvier : Noël éclatant à Fréjus - 9 décembre : Forum philo – Villa Marie - 11 décembre : Brocante professionnelle – Place de la poste, Saint-Aygulf - 12 décembre : Conférence Charles Armand Klein – Casino de Fréjus - 12 décembre : Café littéraire – librairie Charlemagne - 14 et 15 décembre : Cycle cinéma italien – Cinéma le Vox - 14 décembre : Vente de livres de l’A.Q.V.D.T.M – Maison de quartier M.A Ruby - 18 décembre : Brocante professionnelle – Place de la poste, Saint-Aygulf - 18 décembre : conférence « Historique de la justice militaire » - Musée des Troupes Marines - 19 décembre : Café littéraire, Marie Delabo – Casino de Fréjus - du 7 au 17 janvier : 18e festival du court métrage – Cinema le Vox et théâtre le Forum

- jusqu’au 3 janvier 2015 – Exposition « Gerard Seree, Peintre et graveur » Centre Culturel - jusqu’au 3 janvier 2015 – Exposition « Les classes d’arts plastiques des écoles d’Agora et cité etc fontleur cinema » - Villa des Asphodèles - 2 décembre : Rencontre Jazz Médiathèque, Hard Time Killing Boys – Centre Culturel - 3 décembre : « La malle aux histoires » - Médiathèque de l’Aspé - 3 décembre : « Monte le son! La musique fantastique » - Jardin des contes (médiathèque jeunesse) - 3 décembre : théâtre « Les fleurs du mal » - Palais des congrès - 5 décembre : Conférence Musique « De musique et d’eau fraîche » par Daniel Jublin – Auditorium Saint Exupéry - 6 décembre : The Kitchies & OnX – Salle Félix Martin - 7 décembre : Conservatoire – Spectacle de Noël « Zingaro Circus » - Palais des Congrès - du 9 décembre au 3 janvier : Exposition « Naturellement livre » - Hall du Centre Culturel - 11 décembre : Patrick Timsit « On ne peut pas rire de tout » - Salle Félix Martin - 12 décembre : Ciné-concert « l’Aurore » - Centre Culturel - 12 décembre : théâtre « Narcisse ou l’amant de lui-même » - Palais des Congrès - 13 décembre : Café littéraire – Lecture à voix haute « messages secrets » - Salle Sirocco - 16 décembre : Atelier d’écriture – Médiathèque adulte - 19 décembre : Conférence Musique « De musique et d’eau fraîche » par Daniel Jublin – Auditorium Saint Exupéry - 19 décembre : Concert « La Rafalenco » - Eglise des templiers - 19 décembre : musique « Sérénades Tchèques » par l’Orchestre de Chambre de Saint Raphaël – Palais des Congrès - 20 décembre : Concert de Noël par la chorale Melody – Eglise des Templiers

roquebrune-sur-argens

puget-sur-argens

- Jusqu’au 16 décembre : Exposition photos, Maison du Patrimoine Du 1er au 31 décembre : Salon du petit format, chapelle Saint Michel - 1er décembre : Inauguration du salon du petit format, chapelle Saint-Michel, place Perrin - 5 décembre : Tournoi de tarot, salles Descartes, au profit du téléthon - 5 décembre : Commémoration du souvenir et du recueillement pour les victimes de la guerre d’Algérie et des conflits du Maroc et de la Tunisie, Mémorial du Combattant, boulevard Ferdinand Clavel - 6 décembre : Championnat blitz de scrabble, salle Léon Jaume - 6 décembre : Spectacle de Noël “Les p’tits Bout’chons”, espace Robert Manuel - 6 décembre : Cérémonie de la Sainte-Barbe, boulevard Ferdinand Clavel, 11h, dépôt de gerbes au Monument aux morts - 6 décembre : Concours de boules, par “la Boule Brune”, boulodrome des prés chevaux - 7 décembre : Récital de l’école de musique, espace Robert Manuel - 9 décembre : Spectacle de Noël du C.C.A.S. pour nos anciens, espace Robert Manuel - 12 décembre : Représentation APAE, espace Robert Manuel - 13 décembre : Concert de Noël , église paroissiale Saint Pierre & Saint Paul - 14 décembre : Bal country de l’A.L.C.I., salle de la Batterie - Du 19 24 décembre : Marché de Noël - Au Village : vendredi 19, place Perrin : 18h30 ; inauguration du marché de Noël, en présence du Père Noël, avec distribution de chocolat chaud ; stands vendredi 19 et samedi 20, rue des Portiques et rue Grande ; journée provençale le samedi 20, place Saint-Pierre. - A la Bouverie : lundi 22, mardi 23 et mercredi 24, place des Félibres : stands de Noël ; piste de rollers le mardi après-midi. - Aux Issambres : crèche géante, galerie San Peïre. 23 décembre : Chasse au trésor, “Le Monde merveilleux de Monsieur Cacao” - Du 26 au 28 décembre : 1er Salon de Brocante et Collections

- 7 décembre : Vide grenier organisé par l’atelier les Lucioles du CAAC sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Emplacement : 10€ (entièrement reversé à l’AFM Téléthon). Buvette et petite restauration salée et sucrée. espace Victor Hugo - 9 décembre : Distribution des colis de Noël du C.C.A.S. aux seniors, à l’Espace Culturel Victor Hugo - De 9h à 12h et de 14h à 17h. - 13 décembre : Repas de Noël des anciens organisé par le C.C.A.S. Spectacle cabaret « Revue Moulin Rouge » à 11h45 à l’Espace Culturel VictoHugo - 14 décembre : Loto de l’association des Médaillés Militaires à 17h à l’Espace Culturel Victor Hugo - Plus d’infos : 04 94 45 27 35. - 17 décembre : Puget s’illumine 2014 sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Marché de Noël de 15h à 20h et spectacle des élèves de l’association Danses et Animations. Pugétoises à 17h30, avec également la présence de mascottes. Chocolats chaud, vin chaud et marrons grillés gratuits. - 17 décembre : Spectacle de Magie organisé par l’A.P.I. suivi d’un goûter offert aux enfants à partir de 14h à l’Espace Culturel Victor Hugo. - 18 décembre : Puget s’illumine 2014 sur le parvis de l’Hôtel de Ville. - 18 décembre : Collecte de sang organisée par l’association des donneurs de sang bénévoles de 8h30 à 12h à l’Espace Culturel Victor Hugo. Mobilisez-vous ! - 19 décembre : Puget s’illumine 2014 sur le parvis de l’Hôtel de Ville.

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BAH ALORS ?




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