Bah Alors? Mag Février 2015

BAH ALORS ? magazine gratuit - numéro 7

le mag - c’est bien et ça coûte rien

Chantal Borne, 125 millions d’euros de budget, 1700 salariés, 8760 heures d’ouverture par an, Le directeur de l’hôpital est une femme

ALLEZ vous faire soigner Hervé Eygazier Parachutiste, rugbyman, pompier mais policier municipal avant tout Le nouveau chef c’est lui.

Etoile Fréjus-Saint-Raphaël bah alors, vous êtes pas au stade?

10 bonnes raisons de ne pas supporter que l’OM

ACTU LOCALE - SPORT - MUSIQUE - CINéMA - littérature - culture - humour - des gens floutés dans des machines très chères

bio interdite Michel Platini, Bouclettes, coup franc et café des sports

eric de montgolfier chevalier errant de la liberté d’expression

et aussi des poings de pégase, du ballon rond, des tableaux gris, et des sodas étranges

BAH ALORS ? • éditorial

Le seul moyen de se mettre

bah alors ?

dans la poche

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Nicolas Muller Rédacteur en chef J’aime mes amis, j’en ai plein, mais de là à les écouter tout le temps...

Vous êtes comme tout le monde, vous avez des amis. En tous cas, j’espère pour vous. Et les amis, c’est précieux : ça discute, ça écoute, ça remet en question, ça met en perspective des tas de trucs. Et souvent, aussi, ça pose des questions. Nous, depuis qu’on a lancé ce magazine au mois d’avril dernier, tous les 45 jours on nous demande ce qu’il y aura dans le prochain numéro. Pour cette septième livraison, sachez-le, j’ai réalisé un rêve : je voulais interviewer Chantal Borne, la patronne de l’Hôpital Bonnet, depuis le début. Parce que c’est elle le boss de la plus grosse boîte de toute la Cavem, parce qu’elle gère un budget de 125 millions d’euros, parce qu’elle a fini par obtenir son parking, et parce quelle avait des tas de choses à raconter. Tout ça, je le savais avant même d’écrire la première ligne du premier édito en mars 2014. Et j’ai galéré pour l’avoir mon entretien de 30 minutes. Mais quand on m’a demandé de quoi on allait parler dans le numéro 7 et que j’ai annoncé le nom de Chantal Borne, on m’a répondu «c’est qui ça? La patronne de l’hôpital ? Mais tout le monde s’en fout»...Un ami que j’ai bien fait de ne pas écouter, parce qu’il se goure complètement. C’est peut-être parce qu’il ne se doute pas que Chantal Borne, c’est plus qu’une directrice : c’est un personnage à la fois attachant et débordé, placé tout en haut de la pyramide hospitalière locale. Indirectement, on a tous affaire à elle. Et ça pourrait être un problème, mais vous allez voir que c’est une bonne, une très bonne nouvelle...

Ou alors sur bahalors.com, mais un pc c’est plus gros, quand même...

Bah Alors ? - Magazine gratuit n°7 - Actualité locale Fréjus, Saint Raphaël, Puget sur Argens, Roquebrune sur Argens, Les Adrets de l’Estérel - Directeur de la publication : Ibrahim BERBAR - Rédacteur en chef : Nicolas MULLER Rédacteurs : Ibrahim BERBAR, Nicolas MULLER, Thierry SAUNIER - Photos : Nicolas Muller, Ibrahim Berbar - Date de dépôt légal : 10 février 2015 - Date de parution : 10 février 2015 - Régie Publicitaire : SARL Karadoc, Siren : 800 278 277 R.C.S Fréjus - Nous Contacter : - Régie publicitaire : 06 62 38 74 84 Rédaction : 06 83 33 19 64 - Mail : bahalorsmag@gmail.com - Internet : www. bahalors.com - Imprimé en Union Européenne - Ne pas jeter sur la voie publique. -«La reproduction ou l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, de nos articles ou informations est interdite.»

BAH ALORS ? • sommaire

L’interview de la directrice de l’hôpital Bonnet Chantal Borne, entre millions à gérer, centaines d’employés, et réformes à ingurgiter.

Bienvenue dans une énorme usine à gaz.

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P.13 Le nouveau boss de la PM de Fréjus aime bien l’action - P. 6

P.8

P.10 Roquebrune Sur Argens : le service jeunesse se transmute

SOMMAIRE Kaaris, Cali ou Marduk : des critiques de haters ou pas.

P. 24

Grey, Nouveaux arrivants, tourisme : 6 semaines de moments clés , et ça se passe ici.

Les chevaliers du Zodiaque ? En Film ? Oui c’est en page 26 EEric De Montgolfier, un livre, mais surtout un combat P.29 Mais aussi du football en page 23, l’entrepreneur en page 12, le top page 33

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BAH ALORS ? • actualités locales

Hervé Eygazier

Uniformes, galons, commandement et placo-plâtre Depuis le 1er janvier, le chef de la Police Municiaple de Fréjus a changé. Le nouveau directeur du service s'appelle Hervé Eygazier, il arrive de Tourcoing, une ville difficile où il a passé 3 ans après avoir quitté ses Bouches-du-Rhône natales. De retour sur ses terres pour commander la PM de Fréjus, il a accepté de se livrer sur son parcours très particulier de bachelier tardif, d'autodidacte sur-motivé, et surtout, de meneur d'hommes. Avec des tas d'uniformes dans sa penderie, des parachutes dans son garage et des galons à n'en plus finir dans tous les corps de métier qu'il a explorés, le nouveau chef de la Police "qui se voit" collectionne et balance les anecdotes en rafale, sans problème. Parce que quand on a vécu autant de trucs, c'est dommage de les garder pour soi.

Qu'est ce qu'un Aixois est allé faire dans le Nord à Tourcoing ?

Pour faire comme Dany Boon...Non sérieusement j'ai commandé la sécurité d'Aix pendant des années, et en 2011 il y a eu un changement d'optique dans les choix de la municipalité, ça ne correspondait pas à mes attentes. Je pensais qu'on allait poursuivre dans la même voie qu'avant mais non. Donc en accord avec la mairie, j'ai demandé à partir, Tourcoing était un commandement un peu moins important mais à peine. J'ai pris ça comme un challenge.

L'envie de construire, de servir, l'amour du métier a été plus fort que le soleil. Je ne regrette absolument pas parce que j'ai passé 3 années merveilleuses. J'ai des collègues du sud, sur la fin, qui me disaient que là-haut c'était le purgatoire, mais professionnellement c'était le paradis

sant "il faut que tu travailles". Le directeur du service étanchéité était très malade, et son adjoint s'est retrouvé seul. Donc le directeur me demande si j'ai le bac, je lui dis que non, il me dit : "tu as le niveau bac alors ? Si c'est le cas c'est que tu n'es pas trop con, tu vas apprendre le métier de conducteur de travaux dans le bâtiment". J'ai commencé comme ça, à la direction de personnel directement. Je ne connaissais ce milieu-là que de loin, j'avais 22 ans, je devais coordonner 30 ouvriers tous les jours. Ensuite j'ai monté ma propre société pendant 3 ans, et quand ça s'est arrêté je me suis remis en question, à 31 ans. J'ai passé le bac en candidat libre, puis le tout premier concours de la Police Municipale en 1996, je suis rentré comme stagiaire en 97.

Vocation ou hasard ?

Vous êtes policier municipal depuis 1997, ça veut dire que vous avez fait un paquet de choses avant...

J'étais bien dans ce genre de milieu, les pompiers où j'étais déjà, l'armée que je connaissais, c'est un métier de l'engagement comme tous les "métiers de la tenue". On s'engage à servir la population.

Après avoir brillamment raté le bac deux fois, mon père m'a pris avec lui sur Marseille et m'a présenté à un de ses amis pour que je devienne poseur de placo-plâtre, en me di-

Le grand public ne vous connaît pas encore bien, mais en fait des uniformes, vous n'avez pas que celui

de la PM...

J'en ai 3. J'ai celui de réserviste au 21e RIMA, et j'ai servi pendant 17 ans en tant que sous-officier chez les sapeurs-pompiers volontaires, mais ça je viens juste d'y mettre un terme pour des raisons de temps.

Et vous faites aussi du parachutisme, en compétition. Là il va falloir nous expliquer !

Je fais de la précision d'atterrissage. J'ai eu la chance en 2006 de faire 6 sauts d'hélicoptère avec l'équipe de Fréjus, en coupe de la ligue Méditerranée, on a fini 5e. J'ai aussi fait les championnats de France Police, et la coupe de France.

Et comment vous êtes vous retrouvé dans la réserve de l'armée ?

J'ai fait mon service militaire normalement, et à la fin j'ai souhaité intégrer la réserve, mais elle n'était pas structurée comme maintenant. Tous les réservistes convoqués à l'heure actuelle ont un contrat, sont soldés comme les autres, etc. Quand j'ai intégré la réserve c'était encore un peu bancal, système-d, on

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payait notre matériel, la bouffe quand on venait s'entraîner, aussi. En 97-98 on a obtenu les premiers contrats structurés, donc j'ai fait tous les galons en démarrant à zéro. Comme dans la Police ou dans le bâtmient, j'ai pris beaucoup de temps mais j'ai gagné en expérience. Et pour commander des hommes c'est bien de savoir ce qu'ils font. Je regrette d'avoir arrêté les pompiers mais en partant dans le Nord c'était compliqué de continuer à gérer des hommes dans les Bouches-du-Rhône.

Les hommes que vous avez découverts ici vous les avez trouvé comment ?

J'en connaissais déjà quelques-uns. Les anciens directeurs je les connaissais, Fréjus j'y avais fait mon stage de formation de directeur en 2003. Et en 1998, avec mon affectation au RIMA, je suis devenu Fréjusien de coeur. J'ai toujours connu Fréjus par l'armée. Et je viens d'ailleurs bientôt y habiter.

C'est pour ça que pour l'instant vous mangez au bureau ?

Non c'est pour être seul et pouvoir me concentrer sur les dossiers, pendant que les autres partent se restaurer. Parce que le reste du temps on m'appelle en permanence, ça rentre et ça sort, et pour prendre les bonnes décisions c'est mieux de ne pas le faire dans la confusion. Donc la pause de midi je l'utilise pour ça.

Vous commandez d'hommes, ici ?

combien

Entre la police municipale, la vidéo-surveillance, les ASVP, tous les gens sur la voie publique, on est à plus de 100 personnes. Diriger

des gens, c'est pas un problème de grosse tête.

En fait c'est une triple responsabilité : financière, matérielle et humaine. Je suis passionné par l'humain, j'aime les gens.

Tourcoing est un endroit réputé difficile, maintenant vous êtes à Fréjus. C'est profondément différent ou il y a des similitudes ?

C'est une ville complètement différente. C'est beaucoup plus calme, ici. Mais ça ne veut pas dire que c'est calme, vous suivez ? Ici, on est plus dans le souci du "vivre ensemble". Il y a des problèmes d'incivilité, quelques délits, des criminels aussi, mais moins. On est beaucoup sur le respect des règles élémentaires. de civisme. C'est le rôle de la PM, d'ailleurs, la proximité. Hélas depuis mai 68 on a une image faussée, on imagine les policiers se battre contre la population qui lui jette des pavés, avec la matraque levée et le sourire jusqu'aux oreilles. Mais notre rôle ce n'est pas la répression. La répression fait partie du truc, mais ce qui nous importe c'est la valeur éducative de la sanction. Quand on est verbalisé une fois, en théorie on doit comprendre pourquoi et ne pas récidiver. Le rôle de la police c'est de faire passer des messages, éducatif mais de fermeté. Hélas on ne peut pas tout corriger, et il faut adapter ses méthodes.

Vous connaissiez déjà Madame Béatrice Fontaine, la commissaire de la Police Nationale de Fréjus ?

Je ne travaillais pas avec elle quand j'étais dans le 13, mais on aurait pu se croiser. Faire doublon ou pas avec la Nationale, pour moi ce n'est pas un débat. Puisque la PM existe, il faut l'utiliser correctement. Il est indispensable de mettre en collaboration les divers

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moyens, et d'organiser la sécurité sous l'égide de la police nationale qui possède des prérogatives judiciaires, ils n'ont pas les mêmes missions même si nous partageons la voie publique. L'enquête, le démantèlement de réseau, toutes ces choses ne nous concernent que de loin, mais nous avons un rôle à jouer, dans l'interpellation, la sécurisation. Tout ça ne peut se faire que dans la collaboration, et défendre son petit pré-carré, c'est un combat d'arrière-garde que je refuse de livrer. On se voit tous les jours, nos effectifs travaillent ensemble, nos effectifs se sollicitent les uns les autres, les informations s'échangent et c'est la clé de la réussite.

C'est tôt pour vous demander ça, mais vous avez déjà tiré un bilan de votre arrivée ici ?

Quand je suis arrivé dans le Nord j'ai mangé avec le maire, dans un très beau restaurant, une belle ambiance, avec un ciel gris. Ici j'ai été accueilli de la même façon, par le sénateur-maire, mais au bord de l'eau en plein soleil. On m'a demandé si j'avais bien mangé, j'ai répondu que deux oeufs au plat avec du pain rassis ça aurait été parfait ! Je me suis rapproché de ma famille, je suis revenu sur mes terres, c'est incomparable. La structure je la reprends à ma façon, j'essaie d'être dans la consultation, la participation, j'écoute tout le monde. Je n'ai pas de jugement à porter sur ce qui se passait avant que j'arrive. L'ère de mon commandement commence le 1er janvier 2015. On a besoin de rassurer la population, c'est un métier difficile. Pour ça, on a besoin d'être soudés, et de venir travailler sans problèmes personnels ou professionnels. Mon rôle c'est de dépolluer la vie professionnelle de mes hommes, et de les aider à se débarrasser de leurs soucis ici. Moins on a de problèmes, plus on est opérationnel.

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Fréjus

La ville accueille ses nouveaux arrivants... mais à quoi ça sert ?

Chaque année, au mois de janvier, et ce depuis 13 ans maintenant, la municipalité fréjusienne fait ce que beaucoup d'autres villes ont mis en place : elle accueille ses nouveaux arrivants. Manoeuvre à la fois conviviale (c'est sympa de rencontrer les administrateurs de son nouveau lieu de vie pour avoir quelques infos) et politique (c'est pratique pour une mairie d'expliquer en filigrane aux nouveaux administrés que tout ce qu'on leur présente de sympa pour la nouvelle année, c'est, quelque-part, l'oeuvre des élus), l'accueil des nouveaux arrivants aurait pu revêtir cette année à Fréjus un visage un peu particulier, avec l'arrivée du Front National à la mairie. Nous avons posé la question à celle qui avait, à l'époque d'Elie Brun, lancé l'idée de ces cérémonies, Elizabeth Gaillard-Lenoir : "on a voulu lancer ça parce qu'à l'époque on ressentait un manque chez les nouveaux arrivants. C'est important

pour eux de rencontrer leur maire, pour savoir dans quel endroit ils mettent les pieds. Je dois admettre que cette année, même si l'équipe n'est pas la même et si je ne fais plus partie de l'organisation, ça se passe très bien. Bon après, beaucoup de nouveaux sont de "faux" nouveaux, ils viennent surtout passer leur retraite ici, ils avaient une résidence secondaire, il y a assez peu de jeunes".

Et ça, c'est pas faux. La cérémonie réunissait surtout beaucoup de gens entre 40 et 60 ans pour les actifs, et beaucoup de retraités. Cela dit, il y avait beaucoup de monde à La Villa Aurélienne, et tout le monde y est allé de sa petite question à David Rachline. Le Front National devait se montrer accueillant pour les nouveaux, ceux qui sont venus ont pu tester...

Grey

La quête du Graal en monochrome 600 personnes réunies pour un vernissage d'art contemporain sans couleur nulle-part ? Sérieusement ? Et ben ouais !

On le sait on y était ! Plus d'une quarantaine d'artistes, des peintres, des sculpteurs, des photographes, et même des vidéastes. Le thème : le gris. Bilan de l'opération : artistiquement, mitigé, forcément, puisque c'est de l'art contemporain. Ne nous cachons pas derrière des poncifs, on n'a pas tout compris, mais on n'a pas non plus envie de dire que tout était génial pour faire plaisir à tout le monde. Comprenez par là qu'il y avait de l'excellent, de l'inspiré, mais aussi du vite fait à la frontière très ténue du foutage de gueule typique de la discipline.

Mais c'est de l'art, donc on ne peut pas mettre de notes, c'est plus mystique que ça !

Mention spéciale, en ce qui nous concerne, aux toiles de Sophie Nadaud/ Madame B., ainsi qu'à la sublime robe de mariée en papier signée Audrey Brun, un travail titanesque. Et bravo au centre culturel de St Raphaël pour laisser l'association Le Graal organiser ce genre d'événements mi-hype/mi-confidentiel, puisque le succès était, une fois encore, au rendez-vous, sur un thème pourtant pas évident. Nice shot !

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JCE

changement de président réglementaire On ne présente plus la Jeune Chambre Économique Estérel Cœur d'Azur (JCE), association de jeunes entrepreneurs dont l'ambition est d'être des acteurs majeurs du développement économique du bassin. Ce qu'on explique rarement, c'est que la JCE est une association qui existe partout dans le monde, avec un crédo commun et des règles très précises. Une des règles de base de la jeune chambre est que le président n'est président que pour une durée d'un an. Une année pour guider les projets, les autres membres et les observateurs (nom donné aux membres en devenir, ndlr).

En 2014, Mylène Lavialle était la présidente de l'organisation. Cette dernière année, la JCE a créé « Booster d'entreprise », un week-end où de jeunes entrepreneurs étaient parrainés par des maestros du coin. Il y a eu aussi « Roots and Treetops », séjour linguistique de 45 Biélorusses organisé par – je vous le donne en mille – la JCE. Si nous avions a énumérer toutes les actions de la JCE, on aurait besoin d'une page minimum. Du coup, on vous invite à aller sur leur site http://jceesterelcoeurdazur.org/ où vous trouverez toutes les informations sur l'association et leur action.

Une clé d'Américain, une chouette vidéo et Paquette

conviés à la cérémonie de passation de pouvoir. Un petit rituel où l'ancienne présidente adresse ses vœux, puis remet une clé dorée représentant l'association au nouveau président qui par la suite fera un discours présentant le nouveau bureau. Vous suivez ?

Après une courte vidéo retraçant 2014 (où on retrouve Bah Alors ? Et la JCE sur le toit du Must, c'est trop d'honneur, ndlr), Mylène Lavialle présente son successeur. 2015 : la JCE sera dirigée par Vincent Gillon, jeune chef d'une entreprise de traiteur en événementielle, Girelli Traiteur à Saint Raphaël, marié, « un enfant déclaré » (c'est comme ça qu'il se présente, ndlr). Il annonce le slogan qui sera le leitmotiv de l'année : « Observer, Impacter, Fédérer » et en quelques mots dessine les futurs projets. L'ambition du nouveau président est d'étoffer la JCE avec de nouveaux membres, de reconduire les événements passés et d'enrichir 2015 de nouveautés comme un jumelage de JCE avec Saint Pétersbourg.

De beaux projets pour une organisation qui fêtera bientôt son centenaire dans le monde et ses 50 ans chez nous. Tous les invités, à la fin de la cérémonie sont invités à boire un verre de l'amitié proposé par nos amis Château Paquette. Ça rigole, ça discute et nous on quitte la salle en souhaitant longue vie à la JCE.

Mais revenons à la règle du président. Le 27 janvier 2015, salle Sirocco au centre culturel, la JCE et leurs amis/partenaires ont été

Théâtre Forum à l'IUT Mardi 27 janvier, à l’IUT de Saint Raphaël, avait lieu un théâtre forum sur les validations des acquis de l’expérience, organisé pour les entrepreneurs souhaitant en savoir plus sur le sujet.

Une tonne d’abréviations théâtre interactif

et

du

Donc l’UPV, dans le cadre de leur partenariat avec le GIP FIPAN, l’Université de Toulon, la DIRECCTE, le Conseil Régional, le CARIF et l’AFPA ont décidé de promouvoir la VAE et mettre en valeur le rôle des PRC du Var. C’est clair, non ? Blague à part, la validation des acquis de l’expérience est – pour faire court – et un diplôme d’équivalence pour les personnes n’ayant pas de diplôme dans leur secteur mais justifiant d’années d’expérience. Ainsi une personne ayant un bac mais des années d’expérience dans le commerce peut prétendre à une VAE équivalent à un BTS ou une licence pro en commerce.

L’Université de Toulon propose une batterie de VAE dans tous les secteurs et propose

des réunions dans les entreprises si bien sûr, la réunion a un nombre d’employés conséquent. Mais comme tout ça n’est pas très clair pour les entrepreneurs, les partenaires ont décidé de mettre en place une pièce de théâtre interactive. Et la troupe qui s’est occupée de ça n’est autre qu’Entract’.

Si t'es pas d'accord tu rejoues la scène.

En plusieurs saynettes, nous suivons la vie d’une entreprise ayant affaire aux VAE. Monsieur Bonpoint tente désespérément de créer une réunion dans l’entreprise où il travaille mais le patron est trop occupé pour l’écouter. La scène s’arrête donc et Pascal Guyot, grand chef d’Entract’ demande au public comment monsieur Bonpoint aurait pu avoir l’attention de son patron. Des réflexions se

font entendre dans le public mais l’exercice ne s’arrête pas là. Si quelqu’un a une objection, il va sur scène et reprend le rôle qu’il souhaite changer. Du coup, notre patron pas très attentif s’est retrouvé confronté à des gens plus sûrs d’eux et qui ont pu le convaincre qu’organiser une réunion avec ses employés au sujet des VAE peut être bénéfique pour son entreprise. Le public apprend donc le pourquoi du comment de l’utilité des VAE. La pièce continue sur ce ton, et un cocktail a évidemment clôturé cette belle soirée riche en informations. Il n’y a pas d’âge pour apprendre en s’amusant, il n’y a pas de rang social qui interdit d’acquérir de nouvelles connaissances. Une belle démarche pour un sujet qui mérite d’être encore plus connu de tous.

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Y aurait pas un coup de jeune en marche ?

Roquebrune

Malgré tout ce qui envahit son emploi du temps depuis quelques temps, le maire de Roquebrune Luc Jousse trouve le temps de continuer à gérer sa ville. Et à Roquebrune, apparemment, 2015 sera une année placée sous le signe de la jeunesse. En organisant un grand relooking de son service jeunesse, chapeauté par l'adjointe Joëlle Neveux et dirigé depuis de nombreuses années par Yvan Grasso, la mairie a souhaité mieux adapter ses services à la population des moins de 25 ans. Choisir, c'est exclure : exit donc la maison des jeunes de la Bouverie, qui va laisser place à l'école de musique délocalisée. Par contre, celle de Roquebrune se transforme en Bureau Jeunesse, et là, il va se passer des choses positives pour une jeunesse qui va désormais trouver à qui parler pour être accompagné dans la vie d'adulte. Comment ? On vous explique.

Le passage à l'âge adulte, c'est compliqué.

Gérer les 11-15 ans et les 15-25 ans, autrefois, c'était pour le service jeunesse un combat commun. L'idée du renouveau est simplement venue de la scission entre les deux tranches d'âge. Le concept de base, c'est d'optimiser l'offre d'activités proposées à tous ceux qui sont scolarisés de fait, entre l'école primaire et le collège, et de les encourager à s'inscrire dans des structures encadrées. Le souci, c'est qu'il fallait développer cette offre et c'est chose faite, avec l'agrandissement de l'école de musique, et la création d'une toute nouvelle école de danse au village. Voilà pour les petits. Et pour les grands alors ? Et bien pour les 15-25 ans, la création du Bureau Jeunesse prend tout son sens.

Plus encadrant que l'ancienne structure, le BJ va essentiellement servir de structure d'accompagnement pour les jeunes adultes. Autrefois, ils

venaient au local se réunir, demander des informations pour organiser leur temps libre, leurs vacances, et poser des questions sur les sujets de société qui les concernent. Désormais, le BJ va carrément devenir un acteur encadrant, qui va pouvoir épauler les jeunes dans leur passage à l'âge adulte. « L'équipe reste la même, pour que les jeunes qui connaissent les gens qui travaillent ici soient en terrain connu », comme l'explique avec justesse Yvan Grasso. La différence, c'est que le personnel s'est formé à l'accompagnement poussé de la jeunesse, et que le BJ s'est doté des outils nécessaires pour aider les jeunes à trouver un job, un logement, un plan cohérent pour partir en vacances, ou même une mission dans une association pour créditer un compte afin de financer leur permis de conduire ou une formation au BAFA, par exemple. Pour cela, il faudra s'intéresser aux « chantiers éducatifs et solidaires », le fameux dispositif qui va même permettre à des jeunes en difficulté de trouver, pourquoi pas, des missions d'intérêt général suite à des condamnations.

Même le site Internet est complètement neuf En plus de son Bureau Jeunesse complètement repensé, la ville a aussi eu la bonne idée de refondre entièrement son vieux site Internet qui commençait à sérieusement dater. Le choix de tout faire en interne s'est avéré payant, à la fois sur le plan du budget (sans prestataire extérieur) et sur le plan de la qualité. Il est franchement mieux foutu qu'avant, plus moderne, avec une accessibilité plus évidente pour des administrés qui ont de plus en plus souvent besoin de télécharger des tas de documents sur les sites municipaux. Mieux conçu et plus convivial, il devrait permettre aux usagers de réaliser plus de démarches de chez eux, sans avoir à se déplacer à la mairie principale ou dans les annexes, ouvertes aux heures de bureau, quand tout le monde travaille (forcément).

BAH ALORS ? • actualités locales

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Voyage en multimedia

Le tourisme en convalescence ?

Un salon consacré au tourisme, pardon... au e-tourisme, sur la Côte d’Azur, c’est normal. On pourrait croire que c’est le même genre de salons que ceux qu’accueille tout au long de l’année le Palais des Congrès : des exposants avec des trucs à vendre, des visiteurs avec rien de spécial à acheter, et des affaires qui se concluent grâce à la mise en relation de gens qui avaient tout pour s’entendre. Le mariage, la gastronomie, la décoration, toutes ces manifestations fonctionnent très bien. Mais là... le e-tourisme ? C’est déjà compliqué de comprendre ce que c’est. Un truc de geek ? Un truc d’initié ? En tous cas, un truc de pros, ça c’est sûr. Petites boîtes indépendantes ou grosses machines installées depuis des décennies, les professionnels du tourisme se sont réunis les 5, 6 et 7 février pour deux raisons : trouver des partenaires avec qui travailler, et s’inscrire dans une relance de leur secteur,

car figurez-vous que ça va pas fort.

Rodolphe Roux nous explique tout Rodolphe Roux n'est pas un commercial né de la dernière pluie : un CV long comme le bras (SEB, Pierre et Vacances, toujours à des postes très haut dans la hiérarchie), des coups marketings hallucinants (c'est lui qui a filé une Actifry à Oprah Winfrey, qui en déclarant qu'elle avait maigri grâce à ça, a provoqué une révolution à la bourse), et des idées à n'en plus finir pour relancer le secteur.

Avant de donner une conférence le soir-même à l'intention des professionnels du secteur, c'est dans une petite salle du Palais des Congrès qu'il s'est exprimé devant quelques journalistes (dont votre serviteur) pour répondre à quelques questions sur l'intérêt d'un tel salon, et sur la santé réelle du secteur touristique. Et bien selon lui, le soleil et la plage, ça ne suffit plus : « les grosses boîtes vivent sur leurs acquis et ont beaucoup de mal à

amorcer des changements nécessaires. Il faut complètement repenser l'offre, le téléphone portable c'est l'arme absolue de demain.

Les gens réservent leurs séjours du jour au lendemain, donnent leur avis sur tout en permanence. Un mauvais avis sur Tripadvisor, pour un acteur comme Pierre et Vacances, c'est 10 000 euros de pertes. Tous les maillons de la chaîne doivent être interconnectés et travailler ensemble. Une région quelle qu'elle soit ne peut plus se reposer sur ses acquis, un mauvais restaurant trop cher sur la Côte, aujourd'hui, c'est avant tout un mauvais restaurant. » Ces trois jours ont été l'occasion d'ateliers collectifs, de conférences et de rencontres entre divers prestataires et exploitants, innovants, créatifs, courageux, en galère parfois, histoire de redonner la santé à un secteur qui apparemment commence à sentir la fièvre monter. Il semblerait que ça se soigne, mais la médecine, c'est parfois un jeu en coop.

Enfin c'est la théorie de Rodolphe Roux, qui semble-til, sait de quoi il parle...

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BAH ALORS ? • Entreprise

Design R – Plus qu'un coiffeur...

Il s'appelle Lionel, il a des tatouages partout, il est cool, il est jeune, et il aime son boulot. Il est coiffeur, et même patron d'un salon de coiffure dans la rue Jean Jaurès, dans le centre de Fréjus. Des concurrents, il en a des tonnes. Mais des clients aussi, parce qu'il est bon, donc tout va bien. Dernièrement, il a eu une idée un peu saugrenue : réhabiliter la cave de son salon pour exploiter un espace qui jadis servait à entasser des choses hors d'usage pour tous les gens du quartier ou presque. D'un débarras, il en a fait un open-space pour les professionnels de la beauté et du look. Un concept qu'il voulait développer depuis longtemps, mais évidemment, ce n'était pas si simple. Il nous a expliqué pourquoi, comment, et on a même parlé d'autres choses...

Lionel, explique-nous ce que tu es en train de faire dans le sous-sol de Design R. Pour te donner une idée j'attends ça depuis 13 ans. Ça fait longtemps qu'on a un salon au-dessus, et la cave commune dans laquelle nous sommes, une ancienne citerne romaine qui servait de dépotoir à tout le monde, j'ai voulu la réhabiliter et en faire un lieu dédié au co-working, où l'on va pouvoir faire du maquillage, de l'esthétique, tous les métiers liés à la beauté et à l'image. C'est un réseau que j'ai déjà, que je souhaite agrandir, et j'aimerais permettre à des professionnels de venir travailler ici dans un lieu commun, sachant que leur activité est en cohérence avec le salon.

Dépotoir à tout le monde, c'est à dire...

Il y avait les affaires de beaucoup de gens ! Depuis la 1ere guerre mondiale, les gens entassent de tout : des gravats, des tonneaux de fioul, mobylettes, gazinières, frigos, cumulus...comme c'est à personne, c'est à tout le monde !

Et tu as fini par craquer ?

J'ai eu l'occasion de racheter les murs, et dans la négociation j'ai dit que je voulais aussi

le bas. Le salon a beaucoup de charme grâce aux voûtes, mais il ne fait que 30 m². Pour avoir de l'expansion, travailler avec d'autres gens dans le domaine de la beauté parce que selon moi c'est important, j'avais besoin d'espace. Déjà nous, on avait besoin de place. Et puis créer une dynamique dans le centre de Fréjus sur cette thématique-là, j'aime bien l'idée.

Toi tu coiffes beaucoup pour les événements ?

Oui, beaucoup de mariages, on travaille avec des vidéastes, des maquilleurs, des photographes, on a monté une équipe pour les mariages. On a aussi un fleuriste, une wedding planner...cet été on s'occupe de 25 mariages ! On essaie d'agrandir un peu notre réseau dans ce domaine, de prouver qu'à plusieurs c'est plus facile que tout seul. C'est aussi pour ça que je souhaite développer cette activité de co-working, il y a plein de gens en freelance qui en ont besoin car ils ne peuvent pas avoir de local.

Venir se poser une ou deux journées par semaine contre un petit loyer je pense que ça va les aider.

Surtout qu'ils vont aussi se rencontrer et tisser des liens...

C'est ça ! Ils sont tous dans

le même univers, avec chacun leurs spécificités. Ils ne se connaissent pas tous, c'est l'occasion de créer une impulsion et de faire parler de nous. Ça faisait longtemps que ça germait dans ma tête, mais la propriétaire ne voulait pas me vendre les murs. Mais c'est fait !

L'aménagement est compliqué ?

Très ! Il y a beaucoup de normes à respecter, des choses que l'on souhaite et doit préserver, le béton romain. Le côté authentique on l'adore.

Donc oui, pas mal de normes, de législations, j'ai pris énormément d'infos auprès de tous les artisans qui sont venus pour être sûr de bien faire.

Et là tu as déjà des intervenants prêts à venir travailler ici ?

Oui, les trois premiers sont des gens que je connaissais déjà.

Ils attendaient qu'on ouvre au mois de février. Ce sont trois filles qui ont déjà réservé leurs jours, il y aura du mouvement toute la semaine. On a une pièce à part, des toilettes, une douche, on a tout ce qu'il faut pour permettre à plusieurs personnes de travailler en même temps, il n'y a plus qu'à développer le concept !

Derrière chaque homme, il y a une femme

Lionel travaille depuis presque toujours avec son épouse Julie, qui va tenir dans le nouveau projet une place prépondérante, avec un bar à oxygène et un atelier de "relooking kinésiologique", basé sur une approche émotionnelle et psychologique de l'image.

BAH ALORS ? • dossier

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C.H.I BONNET 10 mois. 10 mois qu'on l'attendait au tournant, la directrice du CHI Bonnet.

Hélas nos pronostics de départ étaient les bons : oui, elle est bien dans le top 10 des personnalités les plus débordées de tout l'est varois. Entre la gestion de 125 millions d'euros de budget, un intérim à la tête de l'hôpital de Gassin, 1700 employés sous sa coupe, la dirigeante de la plus grosse entreprise de la Cavem a sacrifié une demi-heure et des brouettes de son emploi du temps surchargé pour répondre à nos questions. Savez-vous seulement pourquoi nous sommes allés la voir ? Parce qu'on ne savait même pas que le patron de l'hôpital était une femme. Et avouez...vous non plus. Alors quand vous allez découvrir qu'elle n'est pas médecin, qu'elle gagne moins que les chirurgiens, qu'elle sort de Science Po et qu'elle aurait pu être prof d'histoire-géo, vous allez être surpris. Argent, parking, conflits sociaux, urgences, problèmes, concurrence, Sarkozy, réputation, Chantal Borne nous parle d'à peu près tout dans ces six pages d'entretien, qu'on a bien cru ne jamais pouvoir écrire.

La patronne a parlé

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BAH ALORS ? • dossier

Est-ce que vous pouvez nous raconter votre parcours ?

C'est assez varié, mais pas trop compliqué. A la base, ma passion c'était l'histoire-géo, je voulais devenir prof. J'ai fait des études à la fac de lettres d'Aix, j'ai réussi le Capes à l'écrit mais j'ai raté l'oral, j'ai aussi raté l'agrégation J'ai changé de braquet du jour au lendemain même si on me disait que j'étais bien jeune pour ça, à une époque où on supprimait des postes chaque année, l'inverse d'aujourd'hui. Je ne pouvais pas recommencer avec le bénéfice de l'écrit, donc je suis partie à Science Po Aix, pour préparer des concours administratifs. Fille de militaire, je ne sais pas...j'avais le service public en moi ! Je découvre des concours dont j'ignorais l'existence, et dedans, il y avait Directeur d'Hôpital, un concours très difficile qui dans la hiérarchie, est juste derrière l'ENA et la Sécu. Je me débrouillais bien en culture générale, j'ai passé trois concours et j'ai réussi les trois, j'ai choisi Directeur d'Hôpital.

Pourquoi avez-vous choisi celui-là ?

Parce qu'on pouvait y faire des carrières plus intéressantes, c'était devenir un "chef d'entreprise publique", c'était mieux payé, c'était auréolé d'un certain prestige !

On vous l'avait expliqué, ce que c'était, de gérer un truc pareil ?

Oui, une boîte énorme, avec des tonnes de choses à connaître, les lois, les ressources humaines, la maintenance, les travaux, mais ça ne m'a pas fait peur. C'était différent à l'époque, c'était très "administratif". Je suis donc partie à l'école de la santé à Rennes, à ce qui s'appelle aujourd'hui l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, la seule en France comme pour la magistrature, j'y ai passé un an. Puis deux ans d'assistanat dans un CHU, et j'ai trouvé ça trop gros, trop hiérarchique, avec 50 directeurs, je voulais quelque chose de plus concret. J'ai quitté mon Cassis, et j'ai filé à Romans-Sur-Isère dans la Drôme parce que

même si j'avais des possibilités dans le sud, je voulais un hôpital plus général. qui était en plein renouveau. J'ai pris la direction des finances, on est en 1981, j'y passe trois ans et demi, et là je postule sur un premier poste à Fréjus, Achats-Logistique-Travaux. J'y ai eu ma fille, je suis restée six ans : blanchisserie, restauration, travaux, tout ce qui nourrit et fait fonctionner l'hôpital mais qu'on ne voit pas. Je pars ensuite à La Ciotat parce que j'ai envie d'être chef, dans un hôpital en grande difficulté, c'était la fin des chantiers navals...J'ai bien remonté l'établissement je crois, et on me propose un poste d'adjointe à Toulon, donc de numéro 2, mais j'ai dit à celui qui me l'a demandé "si c'est avec toi, je veux bien". J'y ai passé des années extraordinaires, onze, ensuite j'ai pris Salon de Provence, en grande difficulté aussi, avec un maire qui ne voulait pas trop de moi au début mais avec qui je me suis super bien entendue.

Puis j'ai trouvé ça trop petit, et 25 ans après, j'ai été ravie de prendre le poste ici, ce sera mon dernier, puisque dans 4 ans, normalement, je suis à la retraite.

Plus on grimpe dans la hiérarchie médicale, moins il y a de femmes. C'est pas bizarre d'être en haut de la pyramide ?

«La Haute Autorité de Santé vient contrôler la qualité de ce qu’on fait tous les 4 ans. Et on doit toujours faire mieux que la fois d’avant.

Quand vous avez de l’argent, vous pouvez développer des choses, mais ce n’est pas le cas»

BAH ALORS ? • dossier

Le métier se féminise énormément. C'est une bonne nouvelle, mais il n'en faut pas trop non plus. La mixité est importante, c'est la même chose chez les médecins généralistes. Ça ne me gêne pas que ce soit un métier majoritairement masculin.

Chez le personnel non-médical, ce sont majoritairement des femmes. Par exemple, seulement 19% des chefs d'établissement sont des femmes. Dans les hôpitaux ça a bien évolué. Mon premier poste c'était dur, mais ça a changé.

Et de diriger des gens qui gagnent mieux leur vie que vous ?

Ce n’est pas bizarre. En fait les médecins hospitaliers ne gagnent pas des fortunes. Leurs gardes longues leur rapportent, certes, et ils ont la possibilité d’exercer une partie de leur activité dans le secteur privé. Là effectivement ils gagnent de l’argent, et ça ne me gêne pas, soyons réalistes, en début de carrière ils ne sont pas très bien payés pour ce qu’ils font. Et puis nous, les directeurs, avons été valorisés : on partait de très bas, mais ça va mieux. Ce n’est pas du tout un souci pour moi, en fait je n’ai pas d’autorité hiérarchique sur les médecins, j’ai une autorité fonctionnelle. Depuis la loi «Hôpital, santé, patients, territoires» sous le mandat Sarkozy, on est en co-pilotage avec le président des médecins. C’est compliqué, je garde l’essentiel des responsabilités et du pouvoir décisionnel, ça a beaucoup de mal à se mettre en place depuis 2007. On a des chefs de pôle, des médecins, élus tous les 4 ans. On a du mal, parce que ce n’est pas facile de remettre en cause le médical, le travail des médecins, c’est très difficile. Mais l’époque des chefs de service médicaux avec des auras incroyables que personne ne remet en cause, c’est fini. Maintenant on travaille ensemble, l’administratif et le médical. Mais les responsabilités institutionnelles, c’est pour moi !

En ce moment vous êtes obligée de vous démultiplier entre les établissements de Fréjus et de Gassin. Comment ça se fait ?

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Ici, nous avons trois établissements : celui-ci, la gérontologie au centre de St-Raphaël, et une maison de retraite à Puget.

La tutelle m’a confié la charge, en plus, du centre hospitalier de Saint-Tropez, qui se trouve à Gassin dans un montage public-privé : j’ai la partie publique depuis mai, intérimaire. Je supervise, là bas, avec deux directeurs adjoints pour qu’il y ait toujours quelqu’un sur place. J’étais d’accord pour faire ça, parce que c’est intéressant, avec l’impact de l’été, on peut faire des ponts entre les établissements du bord de mer, mettre des moyens en commun, je me régale, faire évoluer tout ça c’est passionnant.

Ça a été un peu la guerre entre les médecins et le gouvernement ces derniers temps. Pareil avec les sagefemmes. Comment ça s’est passé, chez vous ?

Les sage-femmes ont obtenu une revalorisation de leur statut, elles sont considérées comme faisant partie du corps médical, maintenant. Elles ont mon soutien, ce sont les médecins qui ne souhaitent pas voir évoluer leur statut. Elles les assistent, elles exercent une profession difficile après une formation de 5 ans, mais les médecins considèrent que leurs activités empiètent sur le domaine médical. Elles, elles veulent que ce soit reconnu.

Elles ont obtenu une sorte de gain de cause, mais considèrent que ça ne suffit pas. Concernant les médecins, chez nous ça a été difficile pour les urgentistes, qui veulent que soit reconnue la pénibilité de leur tâche, ils sont le dernier rempart quand il n’y plus personne pour soigner la société. On a souvent des difficultés parce que c’est très compliqué, on n’a pas de dossiers, les gens qui viennent de partout, les antécédents inconnus, ils veulent que ce soit reconnu, comme leur temps de travail. Là aussi, ça avance. Et les généralistes, c’était à propos du tiers payant, et quand ils font grève, les patients finissent chez nous.

Comment on fait pour être à jour avec toutes les législations, dans un monde où ça change sans arrêt et où

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BAH ALORS ? • dossier

c’est toujours très important ?

Je suis toujours sur le feu. Il y a beaucoup de textes qui sortent. Il y a trop de changements qui interviennent, trop de réformes, tous les 3 ou 4 ans, la prochaine c’est la réforme Touraine, on ne sait pas ce que ça va donner. Sans arrêt il faut se mettre à jour. La nécessité de revoir et de recomposer l’offre de soins est bien réelle, ça c’est la responsabilité des Agences Régionales de Santé. Il y a trop d’établissements en France, par rapport à la moyenne européenne. Ici les hôpitaux sont à 30 km les uns des autres, et tout le monde veut son service obstétrique, son plateau de chirurgie, ses urgences, et on ne peut pas travailler comme ça.

C’est trop cher. Pourtant, il faut préserver la proximité. Regardez le Haut-Var ou le Golfe de St-Tropez : il faut bien, dans des zones comme celles-ci, de quoi gérer certaines urgences, neuro, cardio, obstétriques, c’est capital. Il y a tout un travail de recomposition de l’offre à faire, et les réformes à venir vont énormément modifier le paysage hospitalier. Et pour les textes, j’ai des adjoints, il y a une veille. La direction des soins, un juriste, un financier, c’est une veille collective.

Comment vous l’avez pris quand Georges Ginesta vous a dit que les employés de l’hôpital prenaient trop de jours de maladie et de RTT, lors de votre cérémonie des voeux ?

J’ai un devoir de réserve, je ne peux pas être pour ou contre, c’est une posture politique contre les 35 heures. Peut-être qu’on l’a mis en place trop vite. Je pense qu’on reviendra dessus, à terme, parce que faire 35 heures dans un hôpital, c’est impossible. Dans les bureaux, oui, mais ailleurs...

Il paraît que vous avez la charge d’un budget plus élevé que celui de la mairie de St Raphaël. C’est vrai ?

C’est combien ?

Oui c’est vrai, 125 millions d’euros. C’est lourd, hein ? Le personnel représente quand même 69 % des dépenses, avec 1700 salariés en comptant les contractuels. C’est avant tout une entreprise humaine. Les médicaments coûtent cher, l’entretien/maintenance, il y a beaucoup de dépenses incontournables. Les charges qu’on nous imposent ne sont pas toujours accompagnées de crédits. Par exemple, les sages-femmes : elles ont obtenu une revalorisation de leur statut, mais nous n’avons pas les crédits pour y répondre, donc il faut les payer et rogner ailleurs. Pareil pour les plages additionnelles, je n’ai pas les budgets pour. La majorité de l’argent vient de l’assurance maladie, ça c’est vous et moi. Les mutuelles, aussi, et puis ceux qui payent, ils ne sont pas nombreux mais il y en a, et enfin les dons, très peu. On n’a pas de subventions, les gens pensent que c’est l’Etat qui paye mais pas du tout.

C’est très répandu dans le coin, de dire que cet hôpital est nul. Mais bizarrement, on a l’impression que c’est répandu partout, et pour tous les établissements de santé. Pourquoi les gens font-ils ça ?

C’est historique, ça. Des gens mal soignés, parce que ça arrive, ou mécontents de l’accueil aux urgences, ou de l’accueil d’un médecin, répandent l’histoire dans la famille, le voisinage, et ça se colporte. Franchement, on a autant de lettres de plaintes que de remerciements. On surveille ça, il y a même des experts qui viennent pour contrôler tout ça, on tient une comptabilité. Les experts contrôlent tout, chiffres, dossiers, démarches, process, ils assistent à des séances, des consultations, de l’accueil. On a souvent des lettres de gens qui disent qu’on leur avait présenté cet hôpital comme mauvais, mais qu’ils sont en fait très contents. Avec mon adjointe responsable de la qualité, on veille à tout ça très sérieusement. Quand on reçoit une plainte il y a un processus très strict pour décrypter ce qui s’est passé, on décortique, on répond à la personne. En cas de contentieux potentiel, on a un médiateur qui fait un travail extraordinaire.

Souvent, c’est parce que les médecins ne disent pas clairement les choses. Et je leur répète ça sans arrêt, il faut dire les choses. Quand on ne dit rien aux gens et qu’on les laisse attendre, ils sont forcément mécontents. L’empathie, c’est très important. Les loupés c’est humain,

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«Il y a tout un travail de recomposition de l’offre à faire, les réformes à venir vont énormément modifier le paysage hospitalier» aussi, il ne faut pas perdre ça de vue. Et puis des rumeurs, il y en a partout. Et le privé nous concurrence beaucoup, et ça alimente les discussions.

Et avant d’arriver dans un établissement, vous posez des questions sur la réputation de celui-ci ?

Oui je me renseigne un petit peu, avant.

Mais je veux toujours faire table rase du passé.

Vous avez l’occasion de mettre en avant ce que le CHI Bonnet fait de mieux, qu’est ce qui vous vient à l’esprit en premier ?

Tous les services, on travaille dur. Mais ce qui me viendrait à l’esprit, c’est la cardiologie. On a de très bons cardiologues, on fait office de référence dans le VarEst, avec un très bon plateau technique.

C’est pas la peine d’aller dans un CHU, on a un plateau technique de recours, à la hauteur. La cancéro, aussi, on a un excellent dermato-infectiologue, une équipe de rhumatologie qui voudrait développer encore plus leur service mais qui sont hélas très pris par la médecine courante concernant les personnes âgées.

D’ailleurs ça va se développer de façon démentielle dans les 20 ans qui viennent, ça. Je ne peux pas tout vous citer, on a

beaucoup de choses qui fonctionnent très bien. Les urgences ont été réorganisées, on a une belle équipe, jeune, qui vient partiellement de Nice, avec un chef qui tient bien la route. On est en train de travailler sur notre bloc opératoire, il faut qu’on l’optimise encore et qu’on soit plus efficient.

On a parlé lors des voeux de la réfection prochaine du bâtiment dédié à la psychiatrie. Il est si insalubre que ça ?

C’est le point noir, mais c’est surtout architectural. Les fonds manquent et les conditions d’accueil et d’hébergement sont en deçà de ce qu’il faudrait. J’ai alerté la tutelle à plusieurs reprises à ce sujet, mais réhabiliter le bâtiment coûte aussi cher que d’en faire un neuf. Le projet de gérontologie, aussi : on voudrait supprimer l’établissement de 50 lits de Puget, il est trop petit pour fonctionner, il en faudrait 90. On souhaite le rapatrier à Saint-Raphaël, c’est en cours, on a des programmistes qui travaillent sur le sujet.

Les travaux du parking n’ont pas commencé, mais il va enfin sortir de terre en 2016. On a l’impression que ça a été un parcours du combattant, pour l’avoir.

Pas vraiment, parce qu’on a été écoutés assez vite par la Cavem. Mais il fallait trouver le financement. Et à l’époque, j’ai dit «je ne peux pas refaire un bâtiment pour la psychiatrie, je ne peux pas rénover le service obstétrique», il a fallu mettre 2 millions d’euros pour financer des travaux parce qu’on n’avait pas l’avis favorable des pompiers concernant la sécurité, c’est réglé depuis l’année dernière. Donc le parking, j’ai dit que je n’étais pas à pour ça, que ce n’était pas le rôle d’un hôpital. Avec Mr Ginesta on s’en est entretenus plusieurs fois, et il nous a beaucoup aidés au niveau de la Cavem, ça va nous enlever une épine du pied. Par contre on va avoir des problèmes pendant les travaux. Et encore, j’ai eu peur que les archéologues découvrent une amphore pendant le diagnostic !

Est-ce qu’on peut dire un mot du secteur éducatif de l’hôpital ? Vous accueillez beaucoup d’étudiants ?

C’est l’une des vertus du CHI ?

On n’est pas accolés à une université, mais en tant qu’hôpital de taille moyenne, on reçoit beaucoup d’internes qui viennent majoritairement de Nice.

On a aussi des faisant-fonction d’interne pour ceux qui ne sont pas encore nommés. On a des étudiants de l’Institut de Formation en Soins Infirmiers, des sta-

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BAH ALORS ? • dossier

«Seulement 19% des chefs d’établissement sont des femmes. Dans les hôpitaux ça a bien évolué, mon premier poste c’était dur. Mais ça a changé.»

BAH ALORS ? • dossier giaires en informatique, en qualité, on en a beaucoup. Mais il faut encadrer tout ça, il faut avoir un tutorat. Les internes, on en a grand besoin, ils suppléent les médecins et aident énormément les unités médicales.

Comment on fait face, dans une région comme la notre, aux afflux phénoménaux de population en été ?

Aux Urgences, par exemple ?

On ne ferme pas de lits, mais les médecins ont quand même le droit de prendre des vacances. En fait ça impacte surtout le service des urgences. Mais on a planifié tout ça sur l’année complète pour être plus forts l’été. Ça date de l’été dernier. La surcharge existe, mais c’et beaucoup de bobologie. On a aussi des choses plus lourdes, de la chimiothérapie, par exemple.

Mais On arrive à conclure des accords avec les autres pays, la Scandinavie ça marche très bien. On les prend en charge, ils préviennent en amont. Tous les hôpitaux du bord de mer sont habitués.

Est-ce que vous travaillez en étroite relation avec la clinique des lauriers ? On est plus dans la collaboration ou dans la concurrence ?

On est concurrents, c’est clair et il faut le dire. Mais on développe quand même des partenariats étroits, en ce moment on en discute concernant la cancérologie et l’urologie. Et puis certains de leurs médecins étaient avant chez nous, et inversement. On partage avec des cabinets libéraux nos plateaux techniques. Par exemple, l’IRM, c’est chez nous. Nous avons l’appareil, le matin c’est pour le service public, et l’après-midi on ouvre des plages au privé qui nous reverse une redevance.

Ces partenariats existent depuis des années, il s’agit de bien les ficeler mais c’est bien pour la population.

Est-ce que l’hôpital de Fréjus gagne de l’argent ?

Non... On nous demande de plus en plus de maîtriser nos dépenses, mais c’est difficile parce que ça vient du politique, qui n’accompagne pas les mesures des crédits nécessaires. Soit on finit avec un excédent qui alimente notre bilan financier et qui nous permet d’investir, soit on a un déficit qui se greffe à celui déjà existant. Alors on limite, on supprime des contractuels, on rabote un peu partout. C’est compliqué, vous savez !

Et à Fréjus, alors ?

On était en déficit important quand je suis arrivée. 2012 et 2013 on a eu une belle activité, 1630 naissances (on est redescendus à 1500). Donc excellent pendant deux ans, mais là on est replombés en 2014. Donc on va encore devoir retravailler en interne, revoir nos priorités, être plus efficient, rationaliser.

Faire mieux avec les moyens existants.

Le secteur hospitalier en prend souvent plein la tête, dans les médias on dit souvent que ça va mal, on parle des grèves des infirmières, de gouffres financiers, de crise de l’hôpital public.

Vous arrivez à travailler sereinement malgré tout ça ?

On ne travaille pas sereinement, entre les contraintes budgétaires, les textes réglementaires, et le rideau qui ne ferme jamais puisque nous c’est ouvert 24/24. On a une agence, la Haute Autorité de Santé qui vient contrôler la qualité de ce qu’on fait tous les 4 ans. Et on doit toujours faire mieux que la fois d’avant. Quand vous avez de l’argent, vous pouvez développer des choses, mais ce n’est pas le cas. On entraîne, on fait des analyses, des évaluations, c’est difficile pour les acteurs. Et la judiciarisation a beaucoup évolué. Les usagers souhaitent de plus en plus avoir la parole, d’ailleurs on les fait entrer de plus

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en plus dans l’hôpital. La loi Touraine le prévoit, nous on trouve qu’ils ne sont pas assez impliqués. On analyse les plaintes avec eux et les médecins, on voudrait qu’ils prennent de plus en plus part aux discussions et aux projets. Le consumérisme citoyen, il faut le prendre en compte.

Si vous pouviez changer quelque chose du jour au lendemain dans cet établissement, ce serait quoi ?

Plus de moyens pour investir, embellir. De l’extérieur il est beau, mais l’intérieur on peut faire mieux. Et sur l’aspect humain, que les patients prennent conscience de la qualité de notre travail, et que les médecins (et même les autres) fassent preuve de toujours plus d’empathie. S’ouvrir aux autres.

Est ce que vous iriez vous faire soigner ailleurs ?

Et bien ça dépend. J’ai beaucoup de médecins qui me suivent ici, mais pour certaines opérations qui pourraient être lourdes, peut-être pas parce qu’ils me connaissent. Vous savez, dans un bloc opératoire on est comme un objet. Mais si je devais venir de l’extérieur, aucun problème. La médecine est une science humaine, les erreurs existent. J’ai confiance en l’outil et je fais tout pour l’améliorer.

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BAH ALORS ? • onirique Nous avons visité, dans le courant du mois de janvier, le nouvel Eco-Pôle de la SofoVar (groupe Sclavo), au pôle BTP du Capitou. Des portes ouverts à la déchetterie industrielle ?

Dans les grandes lignes c’est ça, mais en fait nos hôtes du jour sont allés beaucoup plus loin qu’une simple visite guidée. Nous avons eu droit à de la pédagogie sur le traitement déchet, et à la description en détail de machines absolument énormes, dont la seule utilité est de raffiner suffisamment tous types de déchets afin de les amener vers une seconde vie. C’était instructif, intrigant, souvent impressionnant.

Le groupe Sclavo a investi 12 millions d’euros pour améliorer son éco-pôle, et ce nouveau centre de 4000 m² devrait permettre de valoriser environ 85 % des dzchets qui passeront par ses tobogans, ses trieuses, ses casiers de stockage, ou encore ses Trommels et sa presse à balles.

Pour la visite, nus avons suivi les pas de Jean-Paul Boudoube, correspondant qualité et responsable commercial : « C’est important de faire visiter un endroit comme celui-là au public, ou par les écoles, pour que tout le monde, enfants y compris, puissent voir ce que deviennent les déchets et comment fonctionne ce genre d’usine. C’est différent d’une déchetterie municipale, ici on procède à un tri plus poussé. Quand un déchet sort de chez nous, il est prêt à commencer sa seconde vie. Les 12 millions investis dans l’agrandissement du site, c’est un pari que le groupe réalise, et on pense que ce sera un pari réussi. » Et en images, évidemment, ça en jette un max...

Red Hot Chili Peppers

En haut à gauche : un engin équipé d’une pince énormissime (faites-nous confiance), qui sert à sortir les déchets des camions et de la fosse. A g. : la fosse d’alimentation de 600 mètres cubes, qui pré-stocke tout ce qui entre dans la ligne de tri. Ci-dessus : en extérieur, la déchetterie professionnelle adossée à la zone de tri, où les déchets metalliques (et les autres en arrière plan) sont triés proprement et stockés à ciel ouvert, avant même d’êre traités.

BAH ALORS ? • onirique

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SOFOVAR / Groupe SCLAVO

Quand les déchets se réincarnent

Ci-dessus : la grande fierté du groupe, une énorme machine qui s’appelle un Trommel, et qui sert à séparer les déchets selon leur volume, selon la granulométrie, et qui scinde après coup le flux en deux lignes de tri, selon leur taille. Pour faire court, ça fait 20 mètres de large... Ci-dessous : des exemples de blocs constitués de déchets compactés, toujours très rigolos à observer de près (c’est dngue ce qu’on peut mettre dans un mètre cube !)

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sport

BAH ALORS ? • sports

étoile fréjus-st-raphaël / Pourquoi tant de haine ?

Que c’est difficile pour une équipe de football de quitter son stade. C’est pourtant ce qu’a dû faire définitivement l’Etoile le dimanche 25 janvier, après un dernier rush, une dernière valse. Maintenant, le stade Pourcin, sa tribune René Félix historique offerte par le Real de Madrid suite aux événements tragiques de Malpasset, c’est terminé. Ne restent que les locaux administratifs, et bientôt, ce sera projet immobilier et coulée verte. En attendant, on joue à Saint-Raphaël, au Stade Louis Hon, et ça sent un peu moins la guerre de tranchées dans les tribunes. Une fusion en 2009, un déménagement devenu définitif en 2015, des résultats pas toujours incroyables, des joueurs de talent qui pourraient jouer mieux, un budget intéressant qui pourrait donner lieu à des choses plus belles sur le terrain, suffisamment de vent contraire pour que le peule fréjuso-raphaëlois ne soit pas à fond derrière son équipe de foot, qui incarne pourtant l’un des ponts les plus sympas entre les deux villes, «finalement les mêmes» comme nous le disait son président Alexandre Barbero dans notre numéro 1. Même la presse s’y met, puisque d’après le président, «quand l’étoile gagne, on en parle dans les pages sports, mais quand on perd, on en parle en plus gros, et parfois en première page». Le moins qu’on puisse dire, c’est que pour avancer et concrétiser des projets, le club a besoin d’amour et de résultats. L’un ne va pas sans l’autre, mais pour gagner, il vaut mieux être porté par ses supporters. Nous, on aimerait que notre équipe de foot locale retrouve un jour la ligue 2, et pour ça, on a trouvé 10 bonnes raisons de supporter l’Etoile Fréjus Saint-Raphaël.

1 - Le National, c’est pas la PhB

3 - Seul dans le désert

Avez-vous déjà assisté à un match de National ? Pour vous en donner les grandes lignes, c’est peut-être dans ce troisième échelon du football français qu’on assiste aux joutes les plus viriles. Sur le plan du niveau de jeu, on est certes en dessous de la ligue 1 et de la ligue 2 en dehors de quelques fulgurances, mais athlétiquement, ça envoie du bois pendant 90 minutes. Il suffit de s’intéresser un peu au foot pour comprendre que ce qui se passe sur le terrain, c’est vraiment du sport d’un excellent niveau, et que non, les joueurs de Citystades ne sont pas aussi forts que ceux qui portent le maillot bleu, sans offenser personne. De toutes façon, ils le savent !

Le Sporting de Toulon, c’est cuit. L’As Cannes, même combat. Les deux anciens chefs de file du football azuréen sont en perdition depuis suffisamment longtemps pour qu’on n’espère même plus les revoir au niveau qui était le leur il y a une vingtaine d’années (pour Cannes) ou plus encore (Toulon, les années Ginola/Courbis/Paganelli). Entre Nice et Marseille, il n’y a que L’Etoile, qui porte seule et comme elle le peut le flambeau du football varois depuis beaucoup trop longtemps.

2 - Une Pépinière C’est de ce club que sont sortis quelques joueurs au talent indéniable. Adil Rami a d’abord tâclé à Pourcin avant d’aller mettre des buts de la tête à Lille, Valence, Milan ou en équipe de France. Les frères Kurzawa ont également porté leurs premiers crampons sur les stades de Fréjus, avant de rejoindre l’AS Monaco pour Layvin, et plus récemment l’OGC Nice pour le petit frère Yrlès. Qui sera le prochain ? En tous cas, il est peut-être déjà dans les travées du stade.

4 - Une académie de foot Avec plus de 900 licenciés, l’EFS est un club plus grand que l’OM ou que le Gym. C’est même le plus gros de la région PACA, aussi surprenant que cela puisse paraître. L’équipe première, c’est la vitrine visible pour tous les jeunes qui pratiquent le football entre Fréjus et Saint-Raphaël. C’est aussi un tremplin, pour les meilleurs, vers le haut niveau, car les passerelles entre le National et les divisions supérieures sont bien réelles.

BAH ALORS ? • sports

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5 - L’union fait la force Jusqu’en 2009, le Stade Raphaëlois et l’Etoile Fréjusienne étaient des clubs rivaux, qui ne jouaient pas souvent dans la même division et qui s’affrontaient sur d’autres tableaux (histoire, nombre de licenciés, sponsors). Depuis la fusion, la bataille de clochers est terminée, et le club exploite les installations des deux villes, accueille les enfants des deux villes, et porte l’étendard des deux villes comme s’il n’y en avait qu’une. Un peu comme Evian-Thonon-Gaillard, mais dans le sud, donc en plus cool.

6 - Mathieu Scarpelli Il est sans conteste l’un des plus beaux à voir jouer dans ce championnat de National, et il est l’attaquant titulaire de l’Etoile. Scarpelli, c’est un artiste, qui a fréquenté la Ligue 1 et la Ligue 2 (entre Ajaccio, Chateauroux, Guingamp), et qui apporte au jeu du club cette classe supérieure depuis qu’il est arrivé. Un mec de 33 ans encore loin d’être cramé, qui rend fou les défenseurs du 3e niveau national.

7 - C’est pas le même soir que le handball Car si le SRVHB est devenu avec le temps (et les résultats) le club de sport le plus en vue du coin, et à juste titre, le Football a pâti de la popularité de son pendant «avec les mains». Pourtant, si le coeur vous en dit, et si vous êtes amateur de sport dans un sens plus large, rien ne vous empêche d’assister aux rencontres de football et de hand, qui tombent très rarement en même temps.

8 - Sans déconner, c’est pas cher 110 euros pour l’année complète au stade, pour voir tous les matchs à domicile : voilà pour l’abonnement le plus cher proposé par le club ! Les places oscillent entre 3 et 10 euros pour des matchs uniques, et les abonnements à l’année débutent à 30 euros. Le football, ce loisir populaire.

9 - La montée, c’est pas qu’en rêve A l’heure où nous imprimons, l’EFS n’a pas encore disputé la moitié des rencontres de l’année, et avec deux matches en moins que les leaders, donc 6 points à prendre, n’est qu’à 9 points de la première place. Comprenez par là que la montée en ligue 2, c’est encore largement possible, à condition d’aligner les bons résultats.

10 - C’est tellement mieux qu’à la télé Vous aimez regarder des matchs de foot, mais dans un canapé. Aller au stade, c’est quand même pas la même chose. Entre Michel Estevan qui hurle sur le banc, les supporters qui se prennent pour des coachs et qui gueulent dans tous les sens à machin qu’il doit aller là ou à bidule qu’il doit courir plus vite, tout ça avec un langage fleuri, ça n’a pas de prix. Enfin, si : 3 euros. Pas cher pour un spectacle sons et lumière à deux niveaux de lecture !

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Les disques du mois Kid Rock - First Kiss

Marduk - Frontschwein

warner bros

Century Media

On l’avait plus ou moins quitté quand il était «le nouveau mec de Pamela Anderson».

Pour nous, en France, Kid Rock c’est plus ou moins ça et pas grand-chose d’autre.

Mais pour les Américains c’est complètement différent. En fait chez eux, c’est un genre de Florent Pagny, un peu plus rock n’roll, et avec des casseroles sympas, comme des polémiques avec Insane Clown Posse, Tommy Lee, et beaucoup trop de passages dans le show d’Howard Stern. Mais alors, musicalement, ça donne quoi ?

Et bien c’est un disque à classer dans la catégorie pas si désagréable de «rock de fond», qui fait penser à du Aerosmith sans la grande classe, avec un peu de country typiquement US (surtout au niveau de sa voix), et peu d’ambition globale. Mais sans déconner, ça s’écoute, et ça vaudra mieux que tellement d’autres trucs du même acabit qu’on va presque aller jusqu’à dire que c’est réussi ! Ah, j’ai la comparaison qui va tout changer : en fait c’est Nickelback, mais sans le gros son. Surproduit mais pas trop, vous voyez ?

C'est des nazis ! Et ouais, avec la sortie de ce 6528e album, Marduk va encore devoir se justifier, ça fait 20 ans que ça dure. Depuis la sortie de l'album "Panzer Division", surtout, avec un bon vieux char sur la pochette et des cartouches de fusil d'assaut, un peu partout.

Pour sa livraison de 2015, le groupe de Morgan nous sert un album qui prouve que la haine de l'autre est un excellent moteur pour la création artistique. C'est violent, malsain, hyper agressif. Quand on lui demande à quel degré il s'acoquine avec les thèses nazies, le guitariste de Marduk répond toujours la même chose : passionné par la guerre, mais rien de plus. S'il le dit...

Quoi qu'il en soit, il pond d'excellents albums, et si "comme lui" vous vous intéressez à l'histoire de la guerre de 39-45, il faut bien avouer que le discours est assez fouillé sur le thème.Si on en croit le titre, l'album dénonce surtout le côté "chair à canon" des troupes envoyées sur le front, toutes nationalités confondues ("Frontschwein", "le front des cochons", peut-être même un hommage à "War Pigs" de Black Sabbath, allez savoir). En tous cas une chose est sûre : parler de la guerre dans un album qui sent la guerre, la haine, le sang et le mépris, c'est pas incongru. Ah, et s'il n'y a plus de char sur la pochette, ici on a une grenade.

Comme Green Day, quoi !

Pourquoi font-ils ça?

Bruno Mars

le type qu’on adorerait détester à 100 % Mais on s'arrête à 90, « goddamn it » disent les Américains ! Il est insupportable, ce type. Avec un talent pareil, une bonne voix, un entourage plus pointu tu meurs (Mark Ronson à la prod', qui dit mieux?), Bruno Mars ne fait que sucer la roue de gens qui étaient là avant lui. Après être apparu au public de masse avec son espèce de tribute à Sting qui ne disait pas vraiment son nom (« Out of Heaven » qui faisait plus que ressembler à « Can't Stand losing you »), après avoir bouffé à tous les rateliers possibles et imaginables (Jason Mraz dans « Lazy Song » (paye ton titre), Earth Wind And Fire, etc.), il vient juste de se payer Michael Jackson. Son nouveau titre « Uptown Funk » est un genre de cover de « Jam » du king of Pop, paru sur son album « Dangerous » au début des 90's. On pèse nos mots : ce n'est pas un hommage, ni une adaptation, ni une refonte. C'est juste un « genre de cover », où quelques trucs changent mais pas l'essentiel, c'est un peu compliqué à définir.

Ce qui nous énerve le plus avec ce Bruno Mars, c'est qu'il a la très fâcheuse tendance à mettre son talent et celui de ceux qui l'entourent au service d'une action musicale dépourvue d'intérêt. Réveille-toi, mec, ça sert à rien ce que tu fais ! Même si c'est très bien fait ! Mais pourquoi ? Pour tout vous dire, cette chronique de hater a été écrite en écoutant l'excellent « Runaway Baby » qui ressemble « un peu » à du Maroon 5 mais qui propose quelque chose de cool, frais, et personnel. Voilà pour les 10 % qu'on aime bien chez lui. Mais le reste, les clips putassiers qui pompent TOUT sur des trucs qui existent déjà (les délires aspirés à Run DMC, faut arrêter), la musique cataloguable à l'année près, l'imagerie la moins cohérente et personnelle de l'univers, va falloir te détendre...

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Si t’as pas suivi les sorties, on t’explique Cali - La vie quoi J’ai écouté le début. J’ai balancé ma chaise dans mon ordi. Du coup j’ai fini la chronique debout, sur l’ordi d’un autre. Il est plein de vomi, parce que j’ai une conscience professionnelle à toute épreuve. J’ai jamais supporté les pleureuses...

«Parle moi d’amour...» Avec une chaise ?

Mademoiselle K - Hungry Dirty Baby Alors on va être très bref : Mademoiselle K, c’est pas spécialement mon truc. Mais comme elle a décidé de se mettre en danger en écrivant son dernier album en anglais (ce qui lui a valu de se faire virer de sa maison de disques Parlophone, bravo les gars...), on applaudit des deux mains l’initiative. Musicalement ça joue dans la même cour que Lily Wood and The Prick, sauf que c’est mieux et qu’elle était là avant. Manquent les textes en français, qui étaient plutôt cools. Mais ça c’était avant. Bon allez, ptète qu’ils avaient raison chez Parlophone....

Angra - Secret Garden Angra existe encore ! Oui mesdames messieurs ! Et avec Kiko Loureiro et Rafael Bittencourt à la six cordes, et c’est bien là l’essentiel. Souvenez-vous, si vous étiez fans de metal mélodique à la fin des 90’s, du carton qu’avait fait l’album «Holy Land» dans nos contrées, avec des tournées en tête d’affiche et des salles pleines. Et bien «Secret Garden» est un bon album dans la même veine, qui ne va laisser personne sur le cul parce que pour ça il faut être tombé dedans quand on était petit, mais si on aime les solos de dingue et les voix haut perchées, y a du monde.

Et comme en plus le batteur Ricardo Confessori est revenu, on retrouve la patate d’antan, et on s’en fout qu’il soit moins fort qu’Aquiles Priester. Et pour les nostalgiques (et les curieux), il reste le live sorti pour les 20 ans, sur lequel il y a «Carry On», pierre angulaire du style.

Carpenter Brut - EP III J’aime pas l’électro. Parce que j’y comprends

rien, parce que je ne me drogue pas assez, parce que je joue d’un instrument et que l’électro n’a pas forcément besoin de moi. Mais j’aime bien Carpenter Brut. C’était une belle rencontre, celle que j’ai eue avec cet artiste qui renvoie dans les cordes Kavinsky et Justice. Cet EP III devrait être la BO du futur Mad Max, mais ça m’étonnerait qu’en Australie on soit des grands fans de french touch. Enfin, si, mais chez Carpenter Brut, y a que du bon son, sans la caution Pharell Williams. Soyez curieux, soyez heureux.

Kaaris - Comme Gucci Mane Des haltères, des meufs à poil, des fusils à canon scié, des clips en noir et blanc, et des punchlines à faire passer Booba pour Marguerite Yourcenar.

Didier Super disait «mieux vaut en rire que de s’en foutre», Kaaris livre sa propre vision du concept «intérêt pour le projet/réaction» : «Tu dis que tu t’en bats les couilles - Vasectomie».

Bref, un mec qui «arrose le clito d’une meuf» et qui «attend qu’il fleurisse» mérite une petite heure d’attention. «Et tu twerkes, et tu twerkes, et tu twerkes». Fabuleux, sans ironie. Et les vacances à Sevran, c’est pas cher.

Mötley Crue - All Bad Things C’est pas Mötley Crüe ça ? Ha si, un nouveau morceau. Bah c’est quand même pas Mötley Crüe, ce groupe est mort en même temps que le dernier album enregistré sous Windows 98 si tant est que quelqu’un ait enregistré un morceau sous Windows 98. Le titre paraît pour célébrer la tournée d’adieu. Toutes les mauvaises choses ont une fin. Pour Mötley Crüe il y en a deux.

36 crazyfists - Time and Trauma Les guitares lourdes et la batterie qui s’énervent mais pas le chant... 36 crazyfists ou l’histoire d’un groupe qui a tout pour réussir mais qui merde à la ligne d’arrivée. C’est vachement bien, mais on a envie d’écouter leur album contemporain. Le titre annonce le prochain album qui, espérons­-le, innovera. Parce qu’il mérite d’être plus connu quand même.

Sick of it all - Hardcore = freedom Hardcore, New York, New York, hardcore. Est ce que le 312ème album de Sick of it All va être bien ? Oui, c’est sûr. En tout cas, quand les gars pondent un nouveau titre on a bien les mots « hardcore » et « fuck », on a toujours les choeurs faits par les supporters d’Old Trafford mais aux Etats­-Unis. C’est brut, c’est bon, c’est hardcore encore et encore.

Leah - Dispresent darkness On m’a dit « c’est du metal celtique ». J’ai arrêté d’écouter. On m’a répondu « tu veux savoir d’où ça vient ? Apparemment c’est mi­-irlandais, mi­-écossais, et Leah c’est une meuf ». J’ai répondu « j’ai fini ma chronique ».

Paul Smith - Shadow Warriors of Transylvania La frange hipster d’Adidas vient de sortir un album. Dans le titre on parle de jeux vidéos vintage et de Dracula. A l’intérieur, on utilise du clavier Bontempi et d’autres boîtes à rythmes et le concept c’est de refaire la bande son de Secret of Mana mais mal. Ca va cartonner chez les gothiques underground, et nous on sortira moins.

Ou pas. Parce que ça pourra faire l’objet d’articles vraiment drôles. Tiens j’ai envie d’aller aux toilettes. Ha non, peut être plus tard.

Shaka - Supply and command Du punk mélangé à du reggae fabriqué au Texas. Ça sent comme une reformation d’Operation Ivy. C’est 80’s en 2015. C’est vraiment sympa, ça s’écoute sur un skate, ou dans une boutique où le patron est trop cool. Il y a même une leçon à en tirer : des fois, faut pas faire des trucs compliqués pour que ça sonne. Et par enchaînement d’idées, j’ai pensée à Parker Lewis, et ça c’est cool

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L’erreur cinematographique

Les chevaliers du zodiaque, la légende du sanctuaire

- Quand rien ne va -

Rien ne va là-dedans, ou presque. Pour tout vous dire, chers lecteurs, le visionnage de ces 1h33 minutes d’images de synthèse contre-nature s’est apparentée à un viol de mon coeur d’enfant. L’équipe responsable de cet objet cinématographique a oublié une chose essentielle : la fidélité à l’oeuvre originale. On ne touche pas à une légende, ceux qui avaient massacré Dragon Ball avaient pourtant placé la barre très haut. Que tout le monde se rassure, la fissure spatio-temporelle créée par James Wong, Dragon Ball Evolution, n’a pas trouvé son mètre étalon avec «Les chevaliers du Zodiaque : la légende du sanctuaire». On avait atteint avec l’adaptation des aventures de Sangoku un genre d’oeuvre référentielle, un conglomérat de tout ce qu’il faut faire pour devenir la bande de gros tarés la plus haïe par les fans de mangas du monde entier : pas d’univers, pas de charisme, pas d’idée, aucun respect pour la trame, pour les personnages, pour l’imagerie, pour rien. En ce qui concerne Seiya et ses copains, on n’en est pas là. Mais attention, c’est quand même d’une nullité assez effrayante...

Final Fantasy, c’est pas le même délire Pour commencer, l’histoire n’est pas respectée. Le postulat de départ est le même (la princesse Saori est la réincarnation d’Athéna, le Grand Pope veut la supplanter, il doit la tuer, et les chevaliers de bronze se retrouvent au sanctuaire pour affronter 12 chevaliers d’or mille fois plus forts qu’eux, en tous cas quand on lit le palmarès et la feuille de match). On va y revenir, au scénario, mais le premier effet KissCool est ailleurs. Avec les années 2000, vous l’avez sûrement remarqué, les images de synthèse ont pris une place de plus en plus importante dans le monde du cinéma. Forcément, puisque ça coûte moins cher aujourd’hui de laisser tourner des ordinateurs pendant des jours entiers, à calculer des logarithmes, que de construire des maquettes pour faire exploser New York, par exemple. Peter Jackson avait acheté un parc de machines tellement important pour tourner «Fantômes contre Fantômes» qu’il a imaginé adapter «Le Seigneur des Anneaux» un soir où il ne savait plus quoi faire de ces ordinateurs. Et bien c’est à se demander si chez Toei Animation, il ne s’est pas produit le même genre de crise de conscience : «On a des moyens, faut qu’on les utilise. Et toi, t’as toujours dessiné des trucs à la main,

maintenant tu prends cette souris et tu la fermes. Le mec d’Albator l’a pas ramenée, lui». Et Shiryu, Hyoga, Shun, Ikki, deviennent des images de synthèse sans charme ni aura, dénaturées, éloignées de leurs incarnations historiques, avec des armures qui n’ont plus grand chose à voir avec ce qu’elles sont.

Visuellement, on est proche de «Final Fantasy Advent Children» ou justement du dernier Albator, mais le charisme borderline en moins.

Le mot que je cherche, après «pourquoi», c’est «dégueulasse». Et alors on y va de bon coeur quand ça commence à castagner : des explosions partout, des traits de lumière à n’en plus finir, on ne comprend plus rien, on ne prend plus son temps. Car c’était aussi ça, Saint Seyia : un monde chevaleresque où l’on savait prévenir l’adversaire, où chaque mot était pesé. Là, finies les petites chorés de Hyoga ou de Pégase qui cherche les étoiles avant de balancer ses météores. On se fracasse la tête comme dans Matrix, la prouesse technique d’y impliquer des acteurs live en moins. Déjà vu, merci.

Seconde mi-temps catastrophique Après avoir tenté de plutôt bien faire les choses dans une première moitié de film, la Toei a complètement pété un câble sur la seconde. Pourquoi les gens aiment-ils massacrer

eux-mêmes les édifices qu’ils ont construit ? Et surtout, pourquoi Masami Kurumada, qui supervisait lui-même la production de ce machin, a-t-il permis à d’autres que lui de bousiller ses arcs scénaristiques de la sorte ? Il n’y a plus de flèche dans le coeur, le chevalier du Scorpion, Milo, devient une femme (non, mais, quand on vous dit qu’on rêve...), les combats sont dans le désordre, le sanctuaire s’effondre, le Capricorne Shura fait n’importe quoi, Masque de Mort est un abruti notoire alors que dans l’oeuvre originale c’est une ordure machiavélique hyper puissante, bref...c’est nul, mal fichu, et pour le fan hardcore que je suis, pour le mec qui accueille toujours avec une saine curiosité les nouvelles livraisons de l’univers Saint Seiya, c’est de la trahison. Même les aventures de Tenma dans «The Lost Canvas», c’était cool !

Mais là... En fait ce qu’on va tous faire, nous les fans, c’est oublier ce truc et attendre patiemment la sortie de «Soul of Gold» (avec un trailer qui ressemble, lui, à quelque chose !), qui mettra en scène, au printemps, les chevaliers d’or juste après l’arc d’Hadès qui clôturait la série. Et si on a des gosses, on ne va pas les emmener au cinéma pleins de joie, à l’idée de partager avec eux un morceau de notre enfance à nous. Parce qu’elle est démembrée, là, notre enfance...

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Nicolas et Bruno, c'est peut-être le binôme le plus cinglé parmi tous les gens drôles qui sont passés par la famille Canal Plus. Pour fêter les 30 ans de la chaîne, les deux compères ont quitté leur univers de bureau (les Messages à Caractère Informatifs) pour se plonger dans celui des films X, avec la même idée : le détournement le plus taré possible, avec des dialogues débiles écrits au cordeau, et surtout, une trame. Car ils sont vraiment fous. Donc après avoir visionné plus de 2500 films pornographiques sortis entre 1974 et 1995, nos deux amis ont pondu un script hallucinant : il faut retrouver l'Ultra-Sex, sinon l'humanité ne pourra jamais s'arrêter de faire du sexe à toute heure de la journée, et sans préavis (comme dans les films, du coup, vous saisissez l'opportunisme du pitch ?) Pour celà, une équipe délocalisée dans l'espace, dirigée par le capitaine Zizi, organise une grande chasse au trésor sur Terre afin de mettre la main sur ce foutu Ultra-Sex qui régit les pulsions sexuelles des êtres humains. On se rend rapidement compte que le duo a pioché dans les oeuvres les plus folles de l'époque, et dans les contrées les plus baroques en terme de sexe filmé. Le Japon et son remake de Bioman marquent énormément les esprits. La scène des jeux olympiques de RollerSex est aussi un grand moment de n'importe quoi. Sans aller jusqu'à dire que c'est aussi réussi qu'un film comme "Le Grand Détournement", on peut quand même affirmer sans trembler du menton que cette petite heure de pur délire est un excellent moment à passer en compagnie de deux auteurs qui commençaient à nous manquer. Toutes les scènes qu'ils ont sélectionné ont un côté "What The Fuck ?" extrêmement prononcé, et soyez sûrs qu'ils n'ont pas manqué d'habiller tout ça avec leur plume habituelle, jamais avare en bons mots. C'est assez cru par moments, d'ailleurs c'est carrément interdit aux moins de seize ans. Mais à la limite, c'est encore mieux, comme ça on nous prend pas en traître. Et pour les plus connaisseurs d'entre vous, messieurs (enfin, a priori), vous retrouverez avec plaisir quelques-unes des vedettes du cinéma porno typiquement 80's, Amber Lynn période choucroute à la Dynastie en tête (sauf qu'elle est vraiment mieux gaulée que Lynda Evans, pourtant une très belle femme...mais là, c'est Amber Lynn, tu peux pas test).

Anthologique - la boucherie fête ses 20 ans

Braveheart - Les batailles rangées c'est plus pareil De Mel Gibson, avec Mel Gibson, Sophie Marceau (oui oui), Patrick MacGoohan Il s'appelait William Wallace. Jusqu'en 1995, à part Mel Gibson et deux trois historiens passionnés par les Highlands et le moyen-âge d'OutreManche, personne ne le connaissait. Il a fallu qu'un Australien surtut connu pour être la vedette d'action-movies s'approprie le mythe et prouve à la terre entière qu'il savait être un esthète absolu du cinéma pour que la légende du plus grand guerrier d'Ecosse soit réhabilitée.

Et alors, attention : pas avec un petit film d'auteur fauché sorti entre deux blockbusters un peu loupés, genre "Bad Boys" et un Woody Allen pas fantastique. "Braveheart", c'est l'un des plus grands films guerriers jamais sorti sur grand écran.

On est à l'aube du XIve siècle, dans les Highlands. C'est rude, rustre, rural, mais dans cette Ecosse sous le joug du roi d'Angleterre Edourd 1er, on se complaît vaguement dans la domination. Sauf que les Anglais ne veulent plus s'encombrer de leurs voisins. Donc ils décident d'appliquer une loi aussi ancestrale que cruelle : celle de la Prima Nocte, qui donne le droit de cuissage à tout seigneur anglais sur les nouvelles épouses issues d'Ecosse. Evidemment ça tourne mal, tellement mal que la promise de William Wallace, tout juste rentré au bercail, va finir égorgée, et ça va déclencher une révolte sans précédent. On y découvre un Mel Gibson plus possédé que jamais, encore meilleur que dans "L'Arme Fatale" ou "Mad Max", irradiant, hallucinant, époustouflant. Cinq Oscars, dont celui du meilleur film, pour une oeuvre dont la violence crue, la longueur et les quelques libertés avec l'histoire ont pourtant créé la controverse. Mais putain, quel film !

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Les Nouveaux Héros Pour son 54e classique d'animation, les studios Disney ont eu la formidable idée de s'inspirer de personnages de Marvel comics, entreprise qu'ils ont rachetée en 2009. Pour une première, « Les nouveaux héros » est l'adaptation de « Big Hero 6 », comics qui a démarré en 1999. Le pitch est simple comme celui d'un dessin animé Disney : pour déjouer un complot criminel, le jeune Hiro, génie de la robotique, va transformer ses collègues et son robot assistant médical en super-héros.

Monde cruel et bibendum Dans la ville de San Fransokyo, des combats de robots sont organisés, et Hiro, donc, y participe très souvent malgré son jeune âge. Tadashi, son frère, tente de le guider vers l'université, là où il aurait bien plus sa place au vu de ses talents scientifiques. Ils réussit à le convaincre mais pas bien longtemps, après une scène aussi rude que celle de la mort de la mère de Bambi. Quand il s'agit de surprendre en faisant chialer la moitié d'une salle de cinéma pleine de petits, Disney assure. S'ensuit la dépression, la reconstruction et enfin la rage de combattre du héros. Toute les phases du deuil sont représentées, aucun problème. Pour la partie fun, il y a Baymax : un robot créé par Tadashi qui a pour projet d'être assistant médical pour celui ou celle près de lui qui crie de douleur. Aussi efficace que balourd, Baymax va aider Hiro dans son aventure, et Hiro va faire quelques modifications sur Baymax pour le rendre plus combatif. On ne vous en dira pas plus.

Fausse adaptation, vraie réussite Les différences entre le comics d'origine et le long métrage de Disney sont nombreuses. La ville de Tokyo est remplacée par San Fransokyo (mix entre San Francisco et Tokyo), Baymax n'est plus un robot qui peut se transformer en dragon mais plutôt une patte que tous les gosses ont envie de câliner, Gogo n'est plus un repris de justice mais une jeune scientifique accro à la vitesse, Wasabi est un afro américain, Hiro enfin est entre l'asiatique et le caucasien. En fait seulS les noms et le titre sont repris, laissant un champ presque vierge à l'imagination des studios Disney. Niveau histoire par contre, « les nouveaux héros » n'ont rien à envier aux films de la franchise Marvel/Disney. De l'action, une animation chiadée, de l'humour, pour un cocktail d'émotionS de presque deux heures qu'on ne sent pas passer. Cela faisait longtemps que Disney n'avait pas sorti un film qui peut plaire à tout le monde, où les grand s'amusent autant que les petits. Mais c'est chose faite avec cette dernière livraison.

Au cinéma le 11 février 2015

ACTU LOCALE - SPORT - MUSIQUE - CINéMA - littérature - culture - humour - pas d’horoscope - pas de sudoku - pas de fiches de cuisine infaisables

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éric de montgolfier Il est celui qui a fait condamner Bernard Tapie dans le cadre de l’affaire OM-VA dans les années 90. Il est celui qui le premier a ouvert les micros pour s’exprimer devant la presse lors des instructions.

Eric De Montgolfier, l’ancien procureur de Nice, n’est pas un magistrat comme les autres. Retiré des affaires depuis peu, il s’est mué en auteur, défenseur des opprimés et de la liberté d’expression. Celui que jamais personne n’a réussi à faire taire, qui s’est attaqué aux Francs-Maçons, qui n’a jamais flanché devant les puissants, est aujourd’hui un conférencier reconnu, professeur social qui véhicule la bonne parole à un public dont il connaît les opinions en matière de justice. Avant d’aller expliquer pourquoi la justice ne doit pas forcément aller plus vite, avant d’aller raconter de savoureuses anecdotes de cours d’assises (oui c’est possible), Eric de Montgolfier était à Charlemagne rue Jean Jaurès pour dédicacer son dernier ouvrage, «Une morale pour les aigles, une autre pour les pigeons», un bouquin qui pointe du doigt les inégalités des hommes face aux institutions, à la justice, et même à la vie en général. Mais vous vous en doutez, on ne pouvait pas parler que de ça.

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Vous êtes retiré des affaires maintenant et vous avez fini par vous adonner à l’écriture. C’est surprenant, pour vous, ou pas, d’en être venu à écrire des livres ?

Le premier est sorti en 2006, et ce sont les éditeurs qui voyant le profit qu’ils pourraient en tirer, me l’avaient proposé. Ils m’ont un peu assailli, j’en ai rencontré quelques-uns, ça a duré deux ou trois ans. Ecrire n’était pas mon idée au départ, mais j’aime bien ça et j’y ai pris du plaisir. Quand le premier est sorti, l’éditeur s’est précipité pour commander le second. J’ai mis 8 ans !

Le premier est sorti alors que vous exerciez encore...

On se fait de la liberté d’expression aujourd’hui une idée assez curieuse, autour de ce qu’on appelle l’obligation de réserve. Une petite anecdote m’a beaucoup distrait il y a quelques année, ça se passait à Saint-Raphaël, on m’avait accueilli...la municipalité, chaleureusement. J’ai dit ce que j’avais à dire, et on m’a dit, beaucoup moins chaleureusement, que je ne m’étais pas tenu à cette fameuse obligation de réserve. C’était pour le coup : «tu dis juste ce que j’ai envie de t’entendre dire devant les gens»!

C’était d’autant plus compliqué pour vous puisqu’en tant que procureur de la république, c’est vous qui deviez parler devant la presse lors des points sur es affaires en cours En fait ça a commencé durant l’affaire VA-OM, avant on ne parlait pas. Mais je ne pouvais pas rester sans réponses quand j’ai compris que la justice se faisait attaquer, j’ai commencé à répondre, et les pouvoirs publics se sont émus à commencer par le président de la république François Mittérand. C’est compliqué comme exercice parce que si jamais on se précipite, ça peut faire des dégâts. Je pense à ce procureur qui en parlant trop vite a déclaré la culpabilité d’un individu suspecté de pédo-criminalité, l’homme s’est suicidé et l’on a appris plus tard grâce à l’enquête qu’il n’y était strictement pour rien. C’est aussi une lourde responsabilité.

Et en tant que représentant du ministère public, votre liberté de ton vous a-t-elle joué des tours ? On vous a reproché de jouer contre votre camp ?

On ne l’a pas dit comme ça, c’eut été un peu de la manipulation...

Mais je puis concevoir que certaines de mes assertions aient pu agacer des ministres, c’est vrai !

Vous avez mené un combat de longue haleine contre la Franc-Maçonnerie (il coupe) Les déviations de la Franc-Maçonnerie...

Est-ce que ce livre, «Une morale pour les aigles, une autre pour les pigeons», est un prolongement de ce combat là ?

Je crois en parler un peu, je l’évoque, mais le sujet est plus général.

La société française se distingue des autres selon moi parce qu’il y a chez nous une loi pour les uns, une loi pour les autres. On ne demande pas la même chose à tous, on demande moins au centre-ville qu’à la périphérie, les moins fortunés, ils ont moins de défenses.

Et le fait que vous soyez un offensif, en tant que procureur, vous n’avez jamais imaginé être du côté de la défense ?

Comme avocat ?

Par exemple.

Ce qui s’est passé à Charlie Hebdo, bien évidement que c’est tragique, mais je ne suis pas sûr que certains n’en profitent pas. C’est terrible, mais est-ce qu’on l’a si bien défendue que ça, la liberté d’expression ? Ils sont morts d’intolérance, mais ils sont morts peut-être aussi de notre lâcheté.

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Eric de Montgolfier en conférence au Centre Culturel, devant plus de 300 personnes franchement captivées J’ai cru que vous suggériez que j’aie pu faire de la politique ! Oui, bien sûr, au début je ne savais pas trop, avocat ou magistrat...Les deux sont éminemment tentants, je m’en suis tiré en épousant une avocate.

Le combat contre les Francs-Maçons, c’est pas un combat perdu d’avance ?

Je ne pense pas qu’il y ait de combats perdus d’avance...Quand j’ai commencé à en parler, beaucoup de gens ont voulu me faire taire, c’est vrai. Mais le fait de parler, maintenant, pour un procureur, c’est devenu une institution. Le procureur de Paris a même un studio d’enregistrement à côté de son bureau, maintenant, pour faire les points presse. Moi vous savez je n’ai rien contre les Maçons, il se trouve que c’était le sujet à Nice quand je suis arrivé, donc je m’en suis occupé. Je déteste simplement les gens qui utilisent des positions à des fins qui ne sont pas prévues, qu’ils soient Maçons, catholiques, musulmans, aucune importance, c’est inacceptable.

En tant que grand défenseur de la liberté d’expression, les attentats de Charlie Hebdo ont dû vous marquer...

Ce qui m’a heurté c’est le côté un peu hypocrite qui a jailli. Ceux qui se précipitent pour acheter le numéro qu’ils considèrent comme collector qui espèrent le revendre à bon prix alors qu’ils ne l’ont jamais lu avant. Je l’achète de temps en temps, je ne suis pas toujours d’accord, mais j’étais déjà client d’Hara-Kiri que j’aimais bien. La couverture du «Bal Tragique à Colombey» qui a provoqué la chute du journal en 70 était de mauvais goût, mais ça ne faisait rien de plus au Général.

Qui s’est levé pour le défendre ? Personne. La liberté d’expression, c’est quand ça vous arrange. Ce qui s’est passé, bien évidement que c’est tragique, mais je ne suis pas sûr que certains n’en profitent pas. C’est terrible, mais est-ce qu’on l’a si bien défendue que ça, la liberté d’expression ? Ils sont morts d’intolérance, mais ils sont morts peut-être aussi de notre lâcheté.

Vous qui avez vu le monde évoluer depuis les années 70, vous pensez qu’il va plutôt plus mal maintenant ?

Les sociétés évoluent, mais je ne sais pas si elles évoluent très bien dans le confort. La notre est une société de confort qui se transforme en intolérance, et surtout en aveuglement à la misère des autres. Les clochards, par exemple, on les stigmatise, on les juge agressifs. Je peux les comprendre, les regards qui se détournent...

On n’est pas très fraternels avec ces gens-là pourtant c’est dans la devise de la république. On peut discuter, pourtant.

Ce qui vous attend dans l’immédiat c’est une conférence au centre culturel de Saint-Raphaël. Pour vous ce n’est pas inédit. Vous allez à la rencontre des gens parce que vous voulez à tout prix leur apprendre des choses ? Le thème de ce soir, c’est «la justice face aux autres institutions».

Oui, ce n’est pas un spectacle ! Je suis souvent étonné par l’opinion publique à l’égard de la justice. J’essaie de leur expliquer pourquoi il est peut-être préférable de préférer une justice un peu lente par rapport à une justice trop expéditive. Qui prend en considération les hommes et les femmes et pas simplement des articles de loi.

J’essaie de les ramener à un idéal, plutôt que de les laisser dans la crainte.

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BAH ALORS ? • littérature

Ah, ces Froggies, ils ne feront jamais rien comme tout le monde, avec leur conduite à droite, leurs breakfasts anémiques, leur monarchie découronnée, et leurs philosophes-stars, qui, selon le mot si délicieux de Stephen Spender, proposent « une élucidation française de toutes les réalités non-françaises »

Thierry Saunier l’a avalé pour vous A priori, ils avaient moins de chance de se croiser, fut-ce sur les étals des librairies, leur territoire d’élection commun, que Smaïn, Mike Tyson et Lorie. Ces trois-là, en effet, eussent dû partager l’affiche d’un film improbable entre tous – de ceux dont on ne regrette pas qu’ils n’aient jamais abouti sur les écrans. Quant à nos deux héros, rien ne semble en mesure de les rassembler, sinon le talent et l’influence – c’est déjà pas mal, cela dit. A ma droite (?), Iris Murdoch (1919-1999), aussi anglaise qu’il est possible, romancière féconde et couronnée, dans le sillage de Graham Greene et le sillon d’Elisabeth Bowen, drôle, ductile et adroite, une jolie fleur d’Albion aux pétales irisés et resplendissants. A ma gauche – et à celle de tous les politiciens passés, présents et à venir -, Jean-Paul Sartre (1905-1980), aussi français qu’il est permis, philosophe-rock-star avant même l’invention du rock, sulfureux et charismatique, aussi haï qu’adoré, et parfois par les mêmes – heureusement (pour eux) pas en même temps -, polygraphe surdoué, premier de la classe paré de tous les prestiges du cancre, assez brillant pour obtenir le Prix Nobel, trop brûlant pour l’accepter ; romancier, philosophe, biographe, dramaturge, essayiste, éditorialiste, reporter, critique littéraire et même auteur de chanson (pour Juliette Gréco), il n’était aucun genre qu’il n’eût pratiqué, et, selon le mot de Barthes « incendié », sauf peut-être le sonnet iambique.

Ce volume parut au Royaume-Uni, dans une collection à visée pédagogique, en 1953. Singulière époque, à plus d’un titre. Tout d’abord, une sorte de condominium franco-anglais a fait main basse sur le Prix Nobel de Littérature : les français Gide et Mauriac l’emportent respectivement en 1947 et 1952, les anglais Eliot, Russell et Churchill (!) en 1948, 1950 et 1953. Le reste du monde se partage les miettes. L’Entente Cordiale, enfin, mais dans les Lettres.

D’autre part, Sartre est le centre de tous les regards, le pivot de toutes les conversations.

1953, c’est aussi l’année où Audiberti le qualifie, magnifiquement, de « veilleur de nuit sur tous les fronts de l’intelligence. » Murdoch, qui était à l’origine, on l’a oublié, prof de philo, lit Sartre à la lumière de ses romans, ce qui est une perspective originale ; en outre, le texte de 1953 est précédé d’une longue introduction datée de 1987, qui considère l’ensemble de la trajectoire du philosophe. Bref, elle fait le tour de la question – pourtant vaste.

Par bonheur, chez Murdoch, la sagacité de l’exégèse documentée est rehaussée par l’ironie distanciée de l’insularité ; ah, ces Froggies, ils ne feront jamais rien comme tout le monde, avec leur conduite à droite, leurs breakfasts anémiques, leur monarchie découronnée, et leurs philosophes-stars, qui, selon le mot si délicieux de Stephen Spender, proposent « une élucidation française de toutes les réalités non-françaises ». Etre favorable sans se montrer goguenard, admirer sans être dupe, et mêler, comme le recommandait (implicitement) Stendhal « les bonheurs de l’enthousiasme » aux « plaisirs de l’ironie », tel est le mantra, rarement réalisé, de la lecture critique à son zénith, telles sont la boussole et la destination de ce texte remarquable.

Mais il convient de le préciser, un livre n’est pas qu’un texte, celui-ci serait-il, comme c’est le cas ici, au-delà de l’éloge : c’est aussi un parallépipède de papier, sentant la colle ou le cuir ; bref, il s’agit également d’un objet.

Sartre, un rationaliste romantique est un modèle d’édition : sobre, élégant et réfléchi – tout ton contraire, me signale une amie qui lit par-dessus mon épaule. Toujours sympa. C’est Frédéric Worms, professeur de philosophie et universitaire (moins avachi que le protagoniste du roman de Houellebecq), dont j’ai déjà croisé le nom dans les provinces richement oxygénées de la sartrologie, qui s’est chargé à la fois de la traduction et de l’introduction. A l’heure où il n’est de bruit - plus de bruit que de mal, objectera-t-on peut-être – et de place, dans l’essoreuse médiatique, que pour les best-sellers sous-écrits, approximatifs et véhéments, dans lesquels l’immense amour de soi dispense des règles les plus élémentaires de la langue française, perfusés aux passions tristes, signés par les répudiés de ces casemates désarticulées que sont l’Elysée et l’émission de Ruquier, tarentules exsudant leur venin – inextinguible -, il est bon, il est juste, il est sain, de rappeler que l’édition, la librairie et, tout au bout de la chaîne, la bibliothèque, ce n’est pas cela, ce n’est pas ce match de catch dans le boue, qu’en fait c’est même tout le contraire. Eric et Valérie ne discutent rien, et finalement ne narrent rien, à force de tout hystériser dans leur pauvre syntaxe ultra-orientée: Iris, quant à elle – parfois les prénoms mettent au cap – dissèque sans pérorer, commente sans agresser et critique sans disqualifier. Un modèle, vraiment.

Reste à savoir si nous voulons que les livres, eux aussi, tombent définitivement aux mains de ceux qui ont déjà tout le reste ; les hurlements, les injures, les certitudes idéologiques plaquées sur toutes choses, jusques et y compris celles dont le toutologue ignore tout, l’attaque ad hominem systématiquement substituée à l’attaque ad rem, l’ignorance arrogante, la rhétorique de disqualification, les simplismes tranchants comme de l’acier et creux comme des dents creuses, bref les « règles » du « débat » télévisé – 100 % spectacle, 0 % échange d’arguments -, sinon du forum anonyme et surchauffé sur Internet s’appliqueront-elles aussi à la solitude et au silence jusqu’alors propres à la lecture ? Après tout, chacun est libre de préférer, voire de faire cohabiter en soi, selon les humeurs et les moments, l’atmosphère d’un stade en fusion, charnelle, irrationnelle et grégaire, à la délicieuse ambiguïté d’un café pris sous la treille dans le clair et sec froid de janvier en compagnie d’une jolie fille.

Iris Murdoch, « Sartre un rationaliste romantique », Payot, 2015.

BAH ALORS ? • top

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Les points de divergence entre

Alice au Pays des Merveilles,

Ils s'appellent pareil et pourtant ils n'ont rien à voir. Pour bien comprendre les disparités qui existent entre un chanteur de rock grandiloquent, un groupe de grunge sous-estimé et un personnage de conte plus borderline que ce qu'on croit, voici une liste de 9 différences notoires entre ces trois légendes de la défonce (mais même à ce niveau-là ça diverge).

Alice Cooper

1- L’AGE Alice Cooper est incontestablement le plus vieux (né en 1948). Au Pays des Merveilles on ne vieillit pas, et Layne Staley, le chanteur d’AIC, là où il est, ne vieillira plus (il est mort en 2002, à 34 ans).

2- LA DEGAINE On a le choix entre une petite fille blonde, une espèce de vieux démon pervers armé d’un fouet, et un type tout maigre avec des lunettes de soleil même quand il fait nuit. L’erreur est peu probable.

et

Alice In Chains

3- LE BUT RECHERCHE Layne Staley a beaucoup couru après la drogue, pendant qu’Alice Cooper a beaucoup couru après les gonzesses. Alice, elle, court constamment après un lapin blanc qui possède une montre à gousset.

4- LE RAPPORT A HOLLYWOOD Alice au Pays des Merveilles a donné lieu à de nombreuses adaptations filmées, dont celle réussie de Tim Burton. Alice Cooper a financé la rénovation d’un “O” du panneau Hollywood en 78, et il apparaît dans Wayne’s World ou Dark Shadows. AIC a gagné un Award avec “Would ?”, sur la B.O. de "Singles".

5- LA GRH L’univers créé pour Alice par Lewis Carroll est compliqué, entre les vrais gens, les animaux et les théières qui parlent, on n’y comprend rien. Alice Cooper lui, change de musiciens tous les deux ans. Hormis Layne Staley et Mike Starr, morts tous les deux, Alice In Chains a gardé le même line-up.

6- LA DERNIERE LIVRAISON Alice In Chains et Alice au Pays des Merveilles ont en commun d’avoir donné le meilleur d’eux-mêmes tout récemment. Black Gives Way to Blue, sorti en 2009, est un album fantastique, et le film de Tim Burton (2010) est excellent. Le dernier album marquant d’Alice Cooper date de 1991 (Hey Stoopid).

7- LE SPORT Alice Cooper joue au golf depuis qu’il a arrêté de boire dans les années 80. Alice pratique l’athlétisme pour échapper aux soldats de la Reine de Coeur. Layne Staley n’était pas un sportif dans l’âme

8- L’AVENIR Il sera difficile pour Alice Cooper de retrouver son lustre d’antan, parce qu’antan, c’est loin. Alice In Chains est reparti de plus belle avec William DuVall. Le Pays des Merveilles est sauvé, jusqu’à la prochaine fois.

9- LA GENEALOGIE Alice Cooper s’appelle Vincent Furnier. Alice In Chains est un groupe où il n’y a pas d’Alice. Quant à Alice, elle s’appelle juste Alice, comme la blonde qui vendait jadis des box Internet.

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BAH ALORS ? • bio interdite

Michel Platini

Bouclettes Né en l’an de grâce 1955 dans le bled paumé de Joeuf, département 54 Meurthe et Moselle Represent, Michel Platini est un enfant frêle qui n’a à priori pas les qualités pour devenir un grand polytechnicien. Et comme il a la VO2max d’une chèvre malade, le sport c’est pas fait pour lui non plus. En tous cas c’est ce que lui disent certains de ses éducateurs, parce que ses copains, par contre sont formels : mon père me l’a dit, et je le cite ,»avec un ballon, peu importe le sport, il était beaucoup plus fort que tout le monde tout le temps, et ça a duré jusqu’à ce qu’il parte jouer sérieusement dans un club»

Metz : «Platini ? Pas fait pour le foot» XPTDR ?

Et s’il a commencé, comme tous les gamins, par le club de son village natal, Michel a vite en vue le club de ses rêves, le FC Metz. Parce que oui, quand on est Jovicien, je sais c’est bizarre comme gentilé, on est à 25 bornes de Metz qui est dans le département d’à côté, et à 50 de Nancy, la préfecture du 54. Donc à Joeuf on est supporter de Metz, sauf qu’à Metz, les recruteurs en place en 1973 sont des gros blaireaux.

Après s’être massacré la santé sur un spiromètre, une sorte de gros tuyau dans lequel on souffle en courant sur un tapis roulant, et où il est zéro, on le jette. Parce qu’à Metz, on n’a pas compris que Platini ferait toute sa carrière en marchant, comme bon nombre de joueurs qui triompheront aussi, du genre Zico, Socrates, Pirlo, Trézéguet, Zinedine Zidane, et plus récemment, Zlatan Ibrahimovic. Donc puisqu’il est un génie incompris, Platoche se casse de Metz et va sonner chez le voisin Nancéien, qui va tout comprendre à son potentiel et le laisser traumatiser toutes les défenses de France.

Cette biographie sera un peu particulière, parce que cette fois-ci je vais vous parler d’un homme qui a des racines profondément ancrées dans une France qui m’est chère, une France qui n’a jamais vu le véritable azur d’un ciel bleu, une France où il pleut un jour sur deux, et où l’hiver même les phoques et les pingouins pourraient se cailler les miches.

Dans ce numéro 7 je vais vous parler d’un Lorrain pure souche, d’un mec qui malgré sa réussite fulgurante et son aura de superstar parle encore ce français émaillé d’un accent terroir qui moi m’évoque avec tendresse les vacances de mon enfance. Un mec qui est né dans le même bled que mon père, la même année que mon père, qui a usé ses t-shirts sur les mêmes bancs d’école que lui, qui était là quand il s’est bousillé le coude en jouant au foot un matin de 1961, et dont le grand-père est enterré à moins de 10 mètres du mien. Ce soir, je vais vous parler de l’immense Michel Platini, et ce qui est génial, c’est que même ma grand-mère m’a raconté des trucs sur lui.

Il écrase l’euro 84 de sa classe et devient prophète en son pays Comme mon père, encore une fois, il fait son service militaire en 75 et joue avec l’équipe nationale militaire. Il se retrouve avec une bande de génies du ballon rond, max Bossis et Olivier Rouyet en tête. A cette époque-là, tout le monde a déjà compris que Platini était le dieu vivant du coup franc, même Curkovic le gardien des verts s’est fait doser en coupe de France,

BAH ALORS ? • bio interdite

, coup franc et VO2max deux fois dans le même match. Avec ses potes il se qualifie pour les JO de Montréal, où Guy Drut va lui voler la vedette en 13 secondes et quelques haies englouties. Mais le destin de Platini est ailleurs. Lui, il veut gagner des titres, et dans les années 70, les titres, ça se gagne à St-Etienne, le seul endroit en France qui sent encore plus le charbon et la sidérurgie que sa Lorraine natale. Donc il finira par signer chez les verts, après avoir déjà intégré l’équipe de France A, mais la misère absolue à un Dino Zoff atterré qui s’est cru sauvé après un coup-franc victo-

A Metz, les recruteurs en place en 1973 sont des gros blaireaux.

rieux donné à retirer (pas de pot le deuxième a fini dans la cage aussi, honte absolue), et même gagné la coupe de France avec Nancy, truc impensable, impossible, inimaginable, surtout que c’était contre Nice. Il fait une coupe du monde pas terrible en 78 chez les Argentins du dictateur Videla.

Il a 23 ans quand il revient de Buenos Aires et le public le hait parce que les supporters, dans un élan d’intelligence absolue, considèrent que si la France perd c’est de sa faute. Et c’est d’ailleurs surtout à Saint Té qu’on le siffle, et c’est même là qu’il s’explose la malléole en 79. Bref, signer chez les verts, fallait en vouloir, mais il y va quand même. Il y disputera 146 matches, y inscrira 82 buts, finira champion, détruira des grands d’Europe comme le PSV Eidhoven qui en prendra 6 à Geoffroy Guichard en 79 ou le MSV Hambourg qui se fera éclater 5-0 un an plus tard, et sera le maître à jouer d’une équipe de dingos.

Folie italienne, et genou en vrac En équipe de France, Michel est son carré magique vendent du rêvent. En Espagne, les bleus sont les plus beaux, les plus grands, les plus romantiques.

Des matchs beaux à pleurer, des drames homériques, et le plus grand match de foot de l’histoire contre une bande de terroristes allemands, Harald Schumacher en tête et son fameux Utsiko Geri sur Patrick Ci-contre, les deux plus grands joueurs des années 80 dans le championnat le plus puissant des années 80, le Calcio, avant que Maradonna ne crée sa propre religion à Naples, Platini régnait sans conteste sur l’Europe du football. Le succès du made in France

Battiston. Un match de titans devant lequel mon père, pas encore papa mais presque, a perdu le peu d’intérêt qu’il lui restait pour le foot et a cultivé sa misanthropie, sûrement en énervant ma mère enceinte qui ne demandait qu’à regarder autre chose à la télé que, je la cite aussi, et je cite probablement ta mère à toi aussi, voire même ta femme, cher lecteur, «une bande de cons qui gagnent des millions pour courir derrière un ballon».

Après ça, c’est la grosse folie. Platini file à la Juve, gagne absolument tout ce qui est gagnable, la coupe d’Europe des clubs champions, le scudetto, la coupe des coupes, et même le championnat du monde des clubs. Il écrase l’euro 84 de sa classe et devient prophète en son pays. Il se nique le genou pour de bon, fait des pubs pour Sirosport, et prend une retraite prématurée à 32 ans. Les supporters de la juve remplissent le stade rien que pour lui dire adieu, adieu à celui qu’ils ont adopté en moins d’une seconde 3 ans auparavant, à celui qui a ramassé trois ballons d’or en trois ans, fait deux demi-finales épiques de Coupe du monde, tout gagné avec la Juve, et comme il le dit lui -même «joué avec le club de sa ville, le plus grand club de France, et le plus grand club du monde». Mais il aura aussi baigné dans une affaire merdique de caisse noire, vécu le drame affreux du Heysel, et ruiné ses jambes sur tous les terrains du monde. Souvenez vous qu’il n’était pas solide, quand il était petit. C’est sûrement pour ça qu’il est mieux dans le fauteuil de président de l’UEFA, où il bosse bien sur son histoire de fair-play financier, mais où il a un train de retard sur cette putain de vidéo, sujet sur lequel mon père reste partagé, à mon humble avis par principe plus que par raison.

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Michel Platini en Statistiques - Il a gagné 3 ballons d’Or, record battu depuis par Lionel Messi - Il a mené l’équipe de France à son tout premier succès dans une grande compétiton internationale (Euro 1984) - Il fait parti de la sélection du siècle FIFA - Il est joueur du siècle de la Juventus de Turin - Le journal l’Equipe l’a élu joueur français du siècle en l’an 2000, donc mieux que Zidane champion du monde - Il a contribué à la victoire de l’équipe de France contre le Paraguay en 1998 et contre l’Italie en 2000 en inventant le but en Or (1994-2004)

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BAH ALORS ? • conso

Il nous arrive parfois chez Bah Alors ? D'avoir des idées un peu borderline. Et pour ce numéro 7, nous avons décidé de mener une opération conso d'utilité publique majeure : goûter avec attention 9 boissons chelous qui draguent nos yeux dans les rayons consacrés, mais sur lesquelles nos portefeuilles craquent rarement, voire jamais. À tel point qu'on se demande parfois si certains d'entre vous les boivent. On les a achetées, on les a goûtées, parfois jetées dans l'évier. On a grimacé, on a rigolé, on s'et interrogés, on a écrit, et on a tranché. Merci Cacolac...

C’est pas bon m Crazy Tiger Première impression, une odeur familière : celle de l’ouverture d’un emballage d’Arlequins, le bonbon chimique à souhait qui rappelle les TP de physique au collège. Pas très rassurant pour le partenaire du RCT champion d’Europe, pas avant pas après, qui t’incite à pratiquer une activité physique intense (sinon, Crazy Tiger ne sert à rien). En bouche, gazeux mais pas trop, avec un goût pas très surprenant considérant l’odeur de départ. Question : c’est dégueulasse ? Quasiment. Même frais, c’est chaud.

7up Mojito Ca sent le mauvais Mojito fait par étudiant pour 50 de ses congénères, dans le saladier qui lui sert depuis mi-octobre à faire cuire des pâtes deux fois par jour. Il y aurait mis de la menthe pas chère, du rhum pas cher, et les deux trois coquillettes qui traînent c’est offert par la maison. Est-ce qu’on y retrouve le goût du 7up ? Non. C’est médicamenteux, comme un mélange de Smecta et de Lysopaïne. En fait c’est tellement pourri qu’on en finit par se demander « c’était quoi le projet ? ». Un peu comme si la recette avait foiré, mais que PepsiCo l’avait gardée quand même. Dégueu ? Complètement.

Ginger Energy (pour les mecs) Distribué par Casino, fabriqué en Pologne, enduré à Fréjus. Première impression, une couleur d’urine prélevée chez un patient à la santé fragile. Par contre, ça sent bien l’Energy Drink, le Red Bull ou un truc dans l’esprit. C’est gazeux normalement, ça sent pas trop fort, c’est sensé être un mélange de taurine, de gingembre et de ginseng. Bref, vous allez tendre l’élastique de votre slip. Mais est-ce que c’est bon ? Au début tu sens des bulles, et après, du détergent. Pas vraiment de premier goût,

mais un arrière-goût prononcé. Dégueu ? Pas vraiment, mais pas très bon non plus. Existe en version féminine.

Pepsi Next à la stévia Une canette verte qui essaie de te convaincre que le contenu est hyper bon, avec le « même goût incroyable que les colas classiques grâce à un édulcorant d’origine naturelle »...Comprenez, cette maudite herbe pourrave avec laquelle on fabrique le faux sucre le plus immonde de la création. Et bien bizarrement, le PepsiNext a le goût d’un Pepsi Light. Pas Max, Light. Le moins buvable des deux. Avec un taux de sucre d’environ 30 % du Pepsi normal, il ne fallait pas s’attendre à un goût très proche.

On retrouve bien la saveur Pepsi caractéristique, mais pas l’arrière-goût de stévia. C’est déjà pas mal. Par contre, ça ne sert à rien par rapport aux trois boissons light déjà proposées par la marque (Next, Light et Max).

Energy Drink Light Casino Fabriqué en zone inconnue (aucune mention sur la canette) et distribué par Casino. C’est Light, ça a la la couleur du pipi, et des bulles, donc ça ressemble à un très veux mousseux pas bon du tout. Odeur ? Quasiment néant, mais y a un petit fond de lave-vitres, et là ça devient chelou. Il s’agit pourtant de le boire. Et ça n’a pas de goût ou presque, la deuxième gorgée est moins évidente que la première. Est-ce que ça va finir dans un évier ? Oui, et pourtant, on utilise des verres à shooters. Un des pires moments de ce test.

BAH ALORS ? • conso

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mais c’est bon Finley Citron et fleurs de sureau

Finley pamplemousse et orange sanguine

Kézaco ce truc ? Une boisson fabriquée avec des fleurs blanches et des agrumes par Coca-Cola, et emballée dans des canettes de 25 cl qui incitent le consommateur à trier ses déchets mais pas à manger sainement (hypocrisie 50%). En revanche, l’emballage affiche quelques vertus, sans conservateur, faible en calories, et avec du jus de citron (et curieusement, pas de jus de sureau). Le bilan : un genre de Gini en plus amer et en pas très bon, un peu comme si on nous avait dit « tu verras c’est moins sucré, donc c’est moins bon, mais ça passe ». Bof, ça passe moyen.

C’est comme un rosé pas encore fini de fermenter, ou comme un jus de pamplemousse dont on vérifierait la date de péremption avec une grande attention. Même combat que pour la version citron-sureau, mais en orange. Ça sent pas trop le chimique, mais c’est faible en goût, un peu particulier sans être mauvais.

En revanche, ça n’a le goût ni de pamplemousse, ni d’orange sanguine, ni de vin rosé. C’est ni bon ni l’inverse, en tous cas, on n’en rachètera pas pour le plaisir. 8/20.

Vitamin Water Multi-V Citron

Bon ben JeanJean, un Cacolac ! Première réaction d’Ibra, après avoir fracturé son verre en ½ seconde : « et ben voilà ! » Un goût familier, une sensation satisfaisante, pour une boisson raillée pour de mauvaises raisons (à cause du nom, à cause de Franck Dubosc, du JPP des Guignols), et pourtant, c’est tellement bon... Retour en enfance, 100% plaisir, c’est écrit sur la boîte. La seule canette que l’on a terminée dans l’après-midi, pourtant c’était pas ça, le pronostic.

La seule boisson du monde qui réussit l’exploit d’avoir le même goût que le Clamoxil, mais sans soigner les maux de gorge. Dépendante de Coca-Cola, ce truc-là est un genre d’insulte aux papilles gustatives. En fait, en boire une petite gorgée pour vraiment y goûter, c’est bien pire que de s’enfiler les 50 cl d’un coup pour masquer le goût d’autre chose au cours d’un repas riche en calories, dédouané par cette boisson faible en apport glucidique, et donc propice à la conservation d’un petit cul taille 34. De là à se torturer pour ne pas grossir, buvez de l’eau.

Sans déconner. En plus, c’est cher.

Cacolac

Bilan de l’opération : dans les rayons des sodas, l’audace est souvent synonyme d’échec. La prise de risque est rarement récompensée, et dans notre cas personnel (ce qui ne veut rien dire puisque « notre » suppose qu’on est deux), heureusement que le Cacolac a sauvé la mise. On en a 3 d’absolument dégueulasses, une entre l’enfer et le purgatoire, 4 qui sont vaguement buvables, et donc une qui nous a procuré du plaisir. Mention spéciale au 7up Mojito et à Vitamin-Water, qui repoussent les limites de l’imagination gustative.

Mais pourquoi ont-ils fait ça ?

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BAH ALORS ? • agenda

Fréjus

Saint Raphaël

22 février : Théâtre – Salle Ruby Tour de Mare – 07h00/19h00 28 février : Théâtre RAPT – Salle Ruby Tour de Mare – 20h30/22h30 28 février : Mini régate « Le défi » - Port Fréjus Du 1er au 7 mars : Exposition « une histoire de Fréjus » - Espace Paul Vernet 1er mars : Destockage de l'AQVDTM – Parc Cocteau – 8h30/11h30 5 mars : Brocante professionnelle – Saint Aygulf – 6h/20h du 7 au 22 mars : 17ème Printemps des poètes « L'insurrection poétique » 8 mars : « Semianyki express » - Théâtre le Forum – 17h 11 mars : « Un temps de chien » - Théâtre le Forum – 20h30 12 mars : Conférence « le Général Gouraud, en Afrique pendant la grande guerre » - Musée des Troupes de Marine 14 mars : Nuit de l'eau 15 mars : Concert musique au cœur de l'Estérel – Eglise Notre Dame des Maures – 16h30 15 mars : Vente de livres de l'AQVDTM – Maison de quartier Ruby – 8h/20h30 17 mars : Heure musicale – Ecole de musique Jacques Melzer – 18h30 19 mars : « Marie Tudor » - Théâtre le Forum – 14h/20h30 20 mars : Vernissage de l'exposition de photographies – Villa Aurélienne 21 et 22 mars : Régate « Trophée de Port Fréjus » - Port Fréjus du 21 mars au 26 avril : Exposition de photographies « Parfums de Jardins » - 14h/17h 26 mars : « Ballet flamenco d'Andalousie » - Théâtre le Forum – 20h30 du 27 mars au 29 mars : Journée Européenne des métiers d'Art Centre historique du 27 au 31 mars : Exposition du comité des loisirs du personnel communal – Espace Paul Vernet

18 Février - La Rasbaïa sème la pagaille 15h00, Palais des Congrès de Saint-Raphaël 19 Février, 2015 - Ma colocataire est encore une garce - 20h30 , salle Félix Martin 20 Février – Café littéraire, la compagnie des menteurs - 19h00 – Centre culturel 20 Février – Concert « Nelson Mandela » - 19h00 – St Exupéry 20 Février – Lars Danielsson - 20h30, Félix Martin 21 Février - Conservatoire/Chorales - 14h00 – Auditorium St Exupéry 22 février - Fête des fleurs d’’atelier - 14h30, place du Togo Du 27/02 au 2 mars : Salon de l’habitat – Palais des congrès, dès 10h 28 février – Compagnie Casus dès 7 ans – Palais des Congrès 4 Mars – La Belle et la Bête - 15h00 – Palais des Congrès 12 Mars – Darvin et le Divin - 18h00 Centre Culturel – Conférence de JC Bouchardon 17 Mars – Pentagruel - 20h30 – Palais des Congrès 19 Mars- Philippe Villa Trio et Fred d’Oelsnitz Trio - 20h30 – Salle Félix Martin 20 mars - Accordons nous avec les poètes - 18h30 – Centre Culturelde Jardins » - 14h/17h 21 mars : visite poétique, thème « l'insurrection poétique » Coeur historique – 14h30 26 mars : « Ballet flamenco d'Andalousie » - Théâtre le Forum – 20h30 du 27 mars au 29 mars : Journée Européenne des métiers d'Art Centre historique du 27 au 31 mars : Exposition du comité des loisirs du personnel communal – Espace Paul Vernet 28 mars : Concert carte blanche – Ecole de musique Jacques Melzer – 18h

Puget Sur Argens

Roquebrune sur Argens

21 février : Puces des brodeuses et couturières du Point compté Spécial art textile - De 10h à 18h à l’Espace Culturel Victor Hugo.

22 février : Loto du Comité des Fêtes - 17h à l’Espace Culturel Victor Hugo.Plus d’infos : 06 72 41 61 08 25 février : 1ère collecte de sang de l’année organisée par l’Association des Donneurs de Sang Bénévoles- De 8h à 12h30 à l’Espace Culturel Victor Hugo.

1 mars : Loto de l’association Lou Cantoun de l’Âge d’Or, à 17h, à l’Espace Culturel Victor Hugo 7 mars : Loto de l’Association Familiale, à 17h, l’Espace Culturel Victor Hugo.

8 mars : Loto de l’Association Art déclic de l’Argens, à 17h, l’Espace Culturel Victor Hugo.

10 mars : Concert de musique classique : l’Orchestre Régional de Cannes présente : « Passion Vivaldi/Haydn » 20h30, Espace Culturel Victor Hugo 15 mars : Loto de l’API, à 17h, à l’Espace Culturel Victor Hugo.

22 mars : Thé dansant du mimosa de l’Amicale Pugétoise, de 15h à 19h, à l’Espace Culturel Victor Hugo - Plus d’infos : 04 94 45 62 19 du 26 au 28 mars : LES 3J COMIQUES reviennent !A 20h30, à l’Espace Culturel Victor Hugo

20 février : soirée déguisée pour les enfants organisée par l’école maternelle Joséphine Blay afin de récolter des fonds pour la classe verte des classes de moyenne et grande section, salle Molière, 18h 21 février : assemblée générale de la 1708ème section des médaillés militaires de Roquebrune et du Muy voir “Les associations” 23 février : balade nature “Quand les mimosas sont en fleurs”, 14h30, tarifs : 9€/adulte, 4€ pour les 8-12 ans, gratuit pour les moins de 8 ans Du 23 au 27 février : stage de danse, l’association Metiss’Arts organise son stage de danse, salle de danse municipale, rue Jean Aicard au Village.

21 et 22 mars : tournoi fantastique et war machine de figurines organisé par le Cercle des figurines du Var-Est, salle Suzanne Régis, de 9h à 19h 28 février et 1er mars : concours 3D indoor, organisé par l’association T.A.N.I. Complexe Maurice Calandri, de 8h à 21h 19 mars : Manifestation patriotique au Monument F.N.A.C.A., aux Issambres à 17h, au Mémorial du Combattant, au Village à 18h 14 et 15 mars : 4eme Rallye Régional des Roches Brunes -renseignements Tél.

06 03 73 13 88 8 mars : Conférence-débat « Henri Matisse : la période niçoise » l’univers des odalisques, par Marie-Pierre NICOLA, assistante de conversation au musée Matisse de Nice, 17h, salle Molière, entrée libre.

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