Bah Alors? L'hebdo du 12 au 18 Juin 2015

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du 12 au 18 juin 2015

HEBDOMADAIRE

Fréjus - Saint Raphaël

Gratuit

Puget/Argens - Roquebrune/Argens

Ils sont théoriquement les garants d’une soirée qui se termine bien. Même si celle-ci déborde un peu, c’est leur mission de maintenir l’ordre, avant que les forces de l’ordre ne viennent finir le travail. Mais généralement, c’est pas la peine, quand le travail est bien fait. Cette semaine, Bah Alors s’est intéressé au travail des soldats fantômes, les hommes en noir que personne ne voit, mais que tout le monde ressent : les agents de sécurité. Des clubs privés aux chantiers de BTP, bienvenue dans un monde où tout se sait, et où rien ne se dit.

Sécurité

ils sont partout, on ne les voit pas

Showbiz

Sport

Le Colisee a ouvert ses portes, et a commencé par recevoir l’un des plus dingues représentants du PAF, le forcené Mickaël Youn. Discussion sans limites avec un enragé de l’humour.

Le handball, ce n’est pas que le SRVHB, surtout si vous êtes une femme. Pour cela, il existe un petit village, qui résiste encore et toujours à l’ogre jaune et bleu. Puget et son club du Val d’Argens, ou comment envoyer des tirs à la hanche avec grâce et souplesse...et un peu de violence quand même.

Deux temps, trois C’est l’été mouvements Et de la bonne bouffe saine et fraîche, avec la satisfaction (ou l’impression) d’avoir tout fait soi-même. Concept génial, patronne courageuse, et surtout, projet bouclé. On était là dès le début, on prend des nouvelles !

Enfin non, mais c’est pareil. Et les agendas culturels comencent à sérieusement déborder de bonnes idées pour passer les meilleures soirées du monde à 3km de la maison. Revue d’effectif.

édito Par Nicolas Muller

Ils sont grands, ils sont taillés comme des dinosaures, forts comme des panzers avec des bras comme des grues. Ils font partie d’une communauté, où tout le monde se connaît. Ils ne sont pas là pour être nos amis, mais ils nous protègent, parfois de nous-mêmes. Avec l’été qui arrive, les agents de sécurité vont sortir de leur tanière. Vous les avez détestés dans « Désolé c’est une soirée privée », leur pire navet maintes fois repris, toujours tristement égalé. Vous les avez en revanche adorés dans « Laissez-nous régler ça », le film d’action de vos sorties nocturnes les plus borderline. Le gros tank de l’entrée, avec l’accent russe et la claque facile, c’est du passé. Aujourd’hui, l’agent de sécurité a changé. Il étudie, réfléchit, collabore avec une équipe, parfois même il dirige une entreprise. Discothèques, concerts, manifestations sportives, les hommes en noir sont là pour arbitrer nos excès, canaliser nos débordements. Et depuis que l’état a compris que les agents de sécurité représentaient une force de surveillance et de dissuasion aussi importante que les « vraies » forces de l’ordre, il a codifié un métier qui n’est plus la voie de garage qu’il a pu être. C’est compliqué d’expliquer à un être humain ce qu’il a le droit de faire ou pas, surtout à nous, Français, grands amateurs de liberté. Et c’est bien de s’être enfin rendus compte que la testostérone et le krav maga, ou autres sports de combat sanguinaires et exotiques, n’étaient pas toujours la bonne solution.

Nicolas Muller, Rédacteur en chef


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Sécurité

Ils sont partout, on n Bruno n’diaye

L’importance du physio

Bruno N’Diaye est un homme à qui l’on fait confiance. D’instinct. Et parce qu’il a fait ses preuves. Où, auprès de qui, quand et dans quelles circonstances, il n’aime pas trop en parler. Quoiqu’il en soit, cet homme aussi discret dans ses mots que spectaculaire par son imposant physique est aujourd’hui à la tête de la sécurité du Colisee, le nouveau vaisseau amiral du divertissement made in la Cavem. Comment ça marche, la sécurité dans une structure aussi grande et fermée ? Le monde de la nuit, c’est si compliqué ? Bruno N’Diaye parle avant tout de son métier, et pas juste de son gagne-pain. Parce qu’être un agent de sécurité crédible, professionnel et compétent n’est plus aussi simple que dans les années, il nous fallait un témoin de cette évolution devenue nécessaire. On l’a trouvé.

Bruno, de quoi tu t’occupes ? Je suis en charge de la sécurité, de le cadrer, et de faire prendre la mer à ce gros bateau qu’est le Colisee. On gère une grosse équipe, on a fait appel à un prestataire de services, qui fournit l’efectif nécessaire pour l’établissement. On aurait pu se contenter de ça, mais j’ai voulu proposer le système de physionomistes. Il n’y a rien de très novateur, si ce n’est que dans beaucoup d’établissements, les physios ne le sont pas vraiment. Et ceux qu’on met en place, j’aimerais leur donner un principe de base, une formation connue à l’international mais peu en France.

Eux, ce sont des employés permanents ? Ils sont rois, deux hommes et une femme, et ils ont des parcours très différents. Ça nous permet de proposer un accueil

très pointu, c’est à eux d’avoir le bon regard sur la clientèle et de s’adapter à toutes les facettes de l’établissement, selon les soirées et les thèmes.

si elle n’était pas réaliste pour plein de raisons, proposait un fond de vrai. Et bien les autodidactes sont les mieux placés pour apprendre cette méthode.

C’est un métier qui s’apprend, ou qui fait essentiellement appel à des qualités naturelles ?

Et donc, tes physios, ici, tu aimerais les amener à cette méthode ?

C’est là que c’est intéressant. De mon point de vue, qui n’engage pas que moi, le regard sur la sécurité en France n’est pas terrible, c’est mal vu. Pourquoi ? Parce qu’il y a beaucoup de monde, et tout et n’importe quoi. La plupart des personnes qui se présentent comme des physios en France, sont des autodidactes. Ils ont certes un regard pointu sur le public, une bonne appréciation, et sont capables de prévoir plus ou moins des comportements. C’est pour ça que les gens de sécurité s’orientent là-dedans, et ils sont décelés par les chefs d’équipe, on voit très vite ceux qui sont capables de réaliser ce type d’approche. Plus calculée. Mais je le dis ouvertement, en France, les vrais physios, il n’y en a pratiquement pas.

Je vais le faire, j’ai même commencé. D’un commun accord, d’ailleurs. J’ai une responsabilité je l’accepte. Je leur ai proposé de lire un ouvrage de base, pour se renseigner là-dessus, et je sais que le coup de foudre a été général. Ils ont vraiment découvert quelque chose, une autre façon de percevoir les gens. Toute personne aujourd’hui, qui se dit physio, en tous cas, en se penchant sur cette méthode là, comprendra qu’elle ne connaît pas ce métier à fond. C’est en tous cas l’effet que ça m’a fait.

Et donc, tu parlais d’une méthode... La synergologie. C’est une science, qui propose de dire que ce qu’on dit est une chose, mais que le corps ne ment jamais. J’invite tout le monde à se renseigner là-dessus. Les responsables du FBI sont formés à ça, pour faire des interrogatoires plus pointus, par exemple. On utilise la synergologie pour envisager autrement la sécurité. Dans certains pays les interrogatoires sont basés à 200%sur la torture, cette science a été créée pour éviter ça. En France on en a entendu parler à l’époque de la diffusion de la série « Lie To Me », qui même

Quelles sont les principales difficultés dans un établissement comme celui-là ? J’ai un parcours qui m’a amené dans beaucoup de terrains différents, civils ou non. C’est ce qui m’a amené à être beaucoup dans le conseil, ou consultant. J’ai préféré rester dans l’anonymat, je préconise toujours ça, c’est le meilleur moyen d’avancer dans ce métier. Alors finalement, pourquoi je parle aujourd’hui ? Parce que je pense que cet endroit est une très belle vitrine, qui peut bouleverser pas mal de choses, dans l’événementiel, dans les médias, l’engouement, et moi, j’ai un doux rêve. J’espère qu’on va mettre en avant une nouvelle méthode de sécurité, montrer à tout le monde que ça marche, et proposer au public d’avoir un nouveau regard sur la sécurité, et aux gens qui travaillent dans ce milieu de redécou-


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ne les voit pas

AGENDA Fréjus Pierre Terrasson – Exposition Photographique Jusqu’au 30 juin – Villa Aurélienne (photos rock)

samedi 20 juin – Before Fête de la musique Dancefloor à Ciel ouvert – Arènes de Fréjus – 23h00 Gratuit Jusqu’au 20 juin – Tournoi de tennis Sponsorisé par JPV – Tennis club de Gallieni, finale le 20

saint-raphaël Samedi 13 juin – Démonstration de Joutes au Port Santa-Lucia, 14h30 Samedi 13 juin – Puces Marines au Palais des Congrès- 9h-19h Samedi 13 juin – Harold et Mauve Théâtre – Conservatoire, salle St Exupéry 20h30, centre culturels Mardi 16 juin – On Off, collages assurés Exposition – Ateier d’Emma, rue du Safranié Mardi 16 juin – Ad libitum fête ses 30 ans Concert classique – Gratuit – Palais des Congrès, 21,00

roquebrune-sur-argens Dimanche 14 : juin,Fête de la Chasse, organisée par la « Diane Roquebrunoise » en partenariat avec la S.E.M.L. SARGET, animation, exposition, fauconnerie, démonstration de chiens d’arrêt, ball-trap laser, petite ferme…, place Germain Ollier, salle du club de l’âge d’Argent et chapelle Saint-Roch. Renseignements : 04 94 45 31 07 Dimanche 14 juin : Fête du Nautisme, animation nautique à la Base de voile des Issambres et au Lac Perrin, de 14h à 18h. Renseignements : Port. 06 23 81 73 49 Lundi 15 juin : balade nature « A la découverte du Rocher », rendez-vous à l’Office de Tourisme de Roquebrune, 9h30, à partir de 6 ans. Tarifs : 8€/adulte, 4€ pour les 8-12 ans, gratuit pour les - de 8 ans. Renseignements : Office de Tourisme de Roquebrune-sur-Argens – Tél. 04 94 19 89 89

vrir leur métier. Et les gens qui travaillent ici, s’ils font l’affaire, s’ils rentrent dans la politique de l’établissement, j’espère qu’ils vont pratiquer et comprendre la synergologie. Ils auront cette petite graine qui créera de l’émulation, qu’ils restent ou qu’ils partent.

C’est facile d’intégrer des gens de l’extérieur, avec un noyau dur comme celui que tu formes avec tes physionomistes ? C’est très facile, dans la mesure où la plupart ont une belle expérience d’autodidactes. Ce sont des gens qui ont consacré leur vie à ce métier. Ils ont un regard sécuritaire, une attention sur les événements très affûtée, bien plus que le citoyen moyen. On peut leur donner le crédit d’être des vrais professionnels. Je ne parle pas que des gens de chez nous, je parle de la sécurité en général. Comme tous les autres pays, la France forme des professionnels, j’en connais nombre, je le sais. Il y a des lois, le gouvernement a bien légiféré sur la question, ça a épuré pas mal. De mon point de vue, les cartes pros, c’est une excellente idée. Mais le gros problème qui subsiste, c’est que cette loi a été imaginée par un bureaucrate qui a probablement été touché personnellement, et qui a dû en avoir mare de voir des gros bras qui tapent sur tout le monde devant les portes. Mais elle a été validée très vite, et même si le principe est très bon, il aurait été plus intelligent de la déposer en posant les bonnes questions aux responsables de la Police, de la gendarmerie, des boîtes de sécurité privées. C’était possible de rendre ces cartes professionnelles plus crédibles. Alors certes on a épuré, mais trop de monde prend ce boulot comme une voie de garage. Or ce n’est plus le cas. La vie est dangereuse, le monde a changé, et se lancer dans la sécurité, c’est un vrai métier.

Il n’y a pas si longtemps encore,

quand on allait en boîte de nuit, à la porte, il y avait un type énorme qui n’inspirait pas la confiance. Ça a changé, ça, dans l’esprit des gens .

Il y aura toujours l’exception qui confirme la règle. Mais le regard a changé, et heureusement. Les cartes pros y sont pour beaucoup. Je vais te citer un exemple, pendant les années 80. J’étais sur Monaco, et à l’époque on bossait beaucoup avec des autodidactes, bons ou mauvais. Le mur de Berlin est tombé, et tous les mecs des pays de l’Est sont arrivés en masse, avec leur éducation, leur mode de vie, tout était différent. Ils sont arrivés avec en eux la science de la guerre, ils sont nés avec des Kalachnikovs dans le berceau, et ils sont devenus la mine d’or pour les établissements, parce qu’ils ont cassé les prix. Les éléments de qualité qui travaillaient ont été évincés au profit de cette concurrence-là. Les tarifs étaient effarants mais pour eux c’était l’embellie.

C’est étroit, la relation enre un directeur d’établissement et le chef de la sécu, ou c’est ce dernier qui gère vraiment avec sa sensibilité les entrées et sorties ? Il y a de tout. Il y a des patrons intelligents et qui ont compris que ce métier de la sécurité était plus compliqué qu’il n’y paraît, et qu’ils avaient à leurs côtés des gens qui le connaissent mieux qu’eux. Je pense que ça évolue dans le bon sens, mais il reste des domaines à remettre à niveau. Je n’ai pas la prétention d’être celui qui va changer tout ça, mais je suis un doux rêveur, et je me dis que la synergologie est une bonne méthode, j’espère que ça va laisser des traces et donner des idées.

Sans faire offense à personne, on

voit que la sécurité a changé, qu’on a affaire aujourd’hui à plus de gens qui réfléchissent, mais on voit aussi que le format des agents a changé, ils font plus de sport qu’avant ! Bien sûr, et je remercie le patron du Colisee qui m’a donné carte blanche. J’ai avancé pas mal d’idées qui ont été validées, et j’ai mis en place un système qui intéresse beaucoup les salariés d’ici, mais aussi les prestataires. Je veux qu’ils aient une bonne condition physique, une présentation, notre métier, ça commence aussi par ça. Beaucoup trop de personnes, dans la sécu, ne s’entretiennent pas, et profitent de leur gabarit, sans jamais s’entretenir. Et là on peut faire le parallèle avec les années 80, si tu veux. Ils pensent qu’ils n’ont pas besoin de faire de sport alors que c’est tout le contraire. J’ai mis en place pour eux la possibilité de faire du sport ensemble deux à trois fois par mois. Ça va créer un groupe, une équipe, et le gros fléau dans la sécurité, c’est ce manque de cohésion. Chacun pour soi et dieu pour tous, ça ne marche pas. Peu importe l’établissement. L’union fait la force, on est dans une région de rugby. Il faut que les agents apprennent à se connaître aussi en dehors de l’établissement. Ils ont tous des profils de sportifs différents, judokas, boxeurs, etc. Mais une salle de musculation, ça réunit tout le monde. On ouvrira ça à tout le personnel du Colisee, pour que tout le monde puisse apprendre à se connaître autrement. Le danger c’est que chacun reste dans son coin, dans un grand établissement comme celui-là. Je ne voulais pas voir de gens pointer et se casser, on a besoin d’entente et de fusion. Si cette mayonnaise prend, ce sera super. Dans le monde de la sécurité, il y a beaucoup de testostérone, de champions du monde, mais ce serait fantastique de venir travailler ici avec des amis. Parce que c’est comme ça que ça fonctionne le mieux, si on est des amis.

Mercredi 17 juin : prise d’arme du 2ème régiment du 21e RIMA et défilé, organisé par le 21e RIMA, salle Molière au Village. 16h.

puget-sur-argens Vendredi 12 juin : Gala de l’Association du CAAC / Section Chant Enfant à 20h30 à l’Espace Culturel Victor Hugo. Plus d’infos : 06 88 22 90 93.27 Vendredi 12 juin : concert Izia, Le Mas des Escaravatiers Vendredi 19 juin : SOUND SYSTEM FOR THE NEPAL / Association KALAM, Le Mas des Escaravatiers

Notre monde azuréen est un territoire parfait pour tester des trucs débiles. Qui a déjà fait un tour de Segway ? Qui aime sortir ses poubelles en Crocs ? Qui change régulièrement de cigarettes électroniques ? La semaine prochaine, l’équipe (étendue) du journal va enquêter sur les objets créés sans fondement, mais qui ont pourtant rencontré un succès au moins éphémère, sinon durable. Pourquoi est-ce qu’on a acheté ces trucs-là ? Comment ces choses inimaginables avant leur sortie ont-elles su, parfois, se rendre indispensables à une frange de la population ? Est-ce que vous vous sentez coupables de rouler sur deux roues parallèles ? Voyage au pays de l’étrange, dans 7 jours on vous raconte.

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Mickaël Hoarau

La sécurité tout terrain

Il est d’origine réunionnaise, il connaît d’ailleurs parfaitement bien l’histoire de sa famille et de son île. Mickaël Hoarau est le patron de Pressur, une entreprise de sécurité fréjusienne qui a survécu à la mutation du métier, depuis l’intronisation des cartes professionnelles et l’augmentation de la sévérité des contrôles. Tout ça, il nous en a parlé. La sécurité, un métier qu’il a pratiqué pendant plus de la moitié de sa courte existence (32 ans), et qu’il connaît sur le bout des doigts. Pourtant, croyez-le bien, c’est très compliqué ! Mais ça, c’est un vrai spécialiste qui va vous l’expliquer !

Mickaël, Pressur, ça représente combien de personnes ? Ça varie beaucoup à cause de la saisonnalité. Disons que l’été on est beaucoup plus nombreux que le reste de l’année, au plus fort de la saison on peut monter jusqu’à 70. L’hiver 2014 on est jamais descendu en-dessous de 20, cet hiver c’était un peu plus difficile, on était un peu moins nombreux. Ça change tout le temps, notre cœur d’activité c’est majoritairement le tourisme et le BTP. Et ce sont des domaines où l’on nous demande beaucoup de flexibilité. On travaille avec beaucoup de gros groupes de bâtiments locaux, ce sont eux les donneurs d’ordre sur les chantiers.

La sécurité privée serait la plus grande force de surveillance en France, devant la police et la gendarmerie. Comment ? Pourquoi ? Est-ce que c’est vrai, déjà ? C’est tout à fait vrai, et ça ne peut pas se faire dans n’importe quelles conditions. La sécurité privée soufrait jusqu’à aujourd’hui d’une image assez peu reluisante. Il y a eu beaucoup d’abus, rien que localement il suffit de regarder le nombre de sociétés qui se sont créées et qui ont eu une durée de vie très courte, avec un passif moyen d’un million d’euros derrière les liquidations judiciaires. Ce passif il est payé par tous, par toute la société. On avait beaucoup de margoulins. Pourtant c’est très réglementé depuis 1983, malheureusement en France on fait les choses à l’envers : on pond des lois, on est très forts pour ça, et 20 ans après on se demande encore comment on va faire pour les appliquer. Notre secteur d’activité était sur le pied de guerre depuis des années pour avoir les moyens d’appliquer ces lois, que les acteurs de la sécurité montrent patte blanche et respectent une liste de règles déontologiques. On a réussi à obtenir ça du précédent gouvernement, qui a renforcé les règles et les lois qui encadrent la profession, et qui ont surtout mis en place des règles et des contrôles censés faire respecter ce qui existant déjà. Un exemple : avant, pour ouvrir une boîte de sécu, il suffisait d’avoir un casier judiciaire vierge. Donc si par exemple, vous, vous aviez été coupables de faillites frauduleuses, il suffisait de prendre un gus qui passe par là et de lui proposer de signer des papiers contre rémunération. Facile. Aujourd’hui, ce même gus doit avoir une vraie formation, un Bac+5 e rapporta avec la gestion d’entreprises, et avoir le titre de dirigeant d’entreprise de sécurité privée. Tout ça, ça s’apprend, on sait tout ce qu’on peut ou ce qu’on n’a pas le droit de faire. Les gens sont informés, aujourd’hui. C’est pour ça que le nombre de sociétés de sécurité en France a beaucoup baissé. Rien qu’à Fréjus, en 2008 on était une dizaine, aujourd’hui il n’y a plus que la mienne. AES est un confrère de grande importance, mais il est à Puget. Les sociétés qui se développent encore, à ma connaissance, il reste AES et nous.

On a l’impression de voir des agents de sécurité partout, mais on ne sait jamais si les agents sont salariés de l’endroit où ils sont ou s’ils sont des prestataires extérieurs. Les agents de sécurité de Carrefour, par exemple, ils sont

salariés du groupe Carrefour ? Non. Et c’est d’ailleurs un excellent moyen d’évaluer le sérieux d’une entreprise. Tout est encadré, parce que l’activité est très réglementé. Il n’y a pas de liberté artistique ! Il y a plein de règles à respecter. Il doit être immédiatement identifiable, avec sa fonction, et le nom de la société qui l’emploie. S’il n’y a pas ces deux signes distinctifs, il ne respecte pas la déontologie. À chaque fois qu’on embauche un agent, même si c’est 4 fois dans la même année, on doit lui remettre le code de déontologie de la sécurité privée. Ça résume un peu, les agents sont censés le connaître. Pour que les agents le respectent, encore faut-il que son employeur le lui fournisse. Il doit aussi avoir la carte pro.

Ça aussi c’est récent, la carte professionnelle. Oui, c’est un gros changement. Avant, pour employer un salarié, il fallait demander l’autorisation au préfet de département, qui exerçait une délégation donnée par le ministère de l’intérieur. Le préfet prenait à sa charge les autorisations, et déléguait le contrôle aux forces de Police et de Gendarmerie, qui n’avaient toutefois pas les moyens techniques de le faire. Ça permettait certaines dérives, mais il y en avait administrativement, aussi. Avant, pour recruter des agents dont j’avais besoin en juillet, je les recrutais en juin, admettons. Il fallait envoyer un courrier à la préfecture, et je ne pouvais pas attendre le retour de courrier de la préfecture. Alors je leur faisais des contrats légalement, avec une clause « sous réserve d’acceptation de votre dossier à la préfecture ». Le problème c’est que dans le meilleur des cas, la préfecture nous répondait dans le meilleur des cas au mois d’octobre. Donc on travaillait en toute bonne foi avec des gens qui n’étaient pas autorisés à le faire, qu’on avait déjà payés, etc. L’année d’après, quand je le savais, je ne les reprenais pas, mais je les voyais ailleurs, ils faisaient leur petit bonhomme de chemin. La carte professionnelle a changé tout ça.

Comment ? Ça a été mis en place par les syndicats des professionnels de la sécurité. On a réfléchi à un modèle ensemble, on l’a proposé au gouvernement qui pour une fois, nous a écouté. On a créé le le Conseil National des Activités Privées de Sécurité. Dès la création de l’organisme, il y avait 200 contrôleurs. Aujourd’hui, il faut demander une carte à cet organisme, et pour l’obtenir, il faut justifier de son ancienneté. Les employeurs s’en sont occupés pour leurs salariés. Il y avait aussi des passerelles, des expériences de gardiens de la paix ou de gendarmes à faire valider par votre hiérarchie. Enfin, il y a désormais la possibilité de passer le CQP, certificat de qualification professionnelle. Ça ne permet pas de devenir un excellent agent de sécurité du jour au lendemain, amis ça donne les bases, les bonnes bases : droits, devoirs, déontologie, il y a un peu de pratique. Avant, il n’y avait rien. C’est insuffisant par rapport aux grandes responsabilités qui incombent aux agents, mais ça va dans le bon sens.

Les lois sont très compliquées ? Ça ne s’arrête pas là. Ne peuvent exercer l’activité d’agent de sécurité privée que les personnes employées par des sociétés de sécurité privées. Et c’est une activité exclusive pour les sociétés. Si demain j’ai envie de vendre des tongs dans mon local, je ne peux pas le faire. Et même si c’est quelque chose de proche, comme proposer des hôtesses d’accueil, je n’ai pas le droit, il faut que je sois à 100 % dans les clous. Même toutes les fonctions liées à la sécurité privée ne

sont pas toutes miscibles entre elles. Si je veux faire de la protection rapprochée, je dois créer une autre entité. Si je veux faire du convoi de fonds je peux, mais avec un autre agrément.Pour chaque mission, gardiennage, sécurité aéroportuaire, il y a des agréments différents. Pour une discothèque c’est possible d’avoir des employés qui s’occupent de ça, mais l’entreprise doit créer une entité spécifiquement dédiée à la sécurité. Il y a toujours une tolérance, mais de moins en moins, parfois le couperet tombe.

Tu gères une société qui exécute des missions. Tu changes sans cesse de terrain et de domaine, comment ça se passe ? Ce n’est pas très compliqué! Ça fait plus de 16 ans que je fais ça, plus de la moitié de ma vie, j’ai l’habitude. Et quand je pense que ça sent le plant trop compliqué, je n’y vais pas.Le plus important, c’est de savoir sur qui on peut compter. Notre métier, c’est essentiellement de la ressource humaine. C’est rare, les entreprises à taille humaine. AES, par exemple, est une énorme boîte. Nous on doit faire valoir autre chose, on doit établir une relation de confiance entre les employés, et entre nous et les clients. Sur un chantier, il faut que nos clients puissent dormir tranquilles, avec l’assurance que l’outillage et les matériaux soient toujours là le lendemain matin, cuivre, électricité, robinetterie, etc...On leur vend de la confiance, et ça commence par la confiance que moi je peux accorder aux gens avec qui je travaille. C’est là-dessus que je base tout parce que c’est comme ça que ça fonctionne. On n’est pas parfaits, mais on n’a eu aucun sinistre, vol ou dégradation.

Tu me parlais en off de « réponse adaptée », à propos de gens qui débordent. Comment fait-on pour rester dans le cadre de la légalité avec des gens qui pètent littéralement les plombs, notamment sur des manifestations publiques ? C’est l’objet, enre autres, du CQP. On n’est pasla force publique, nous n’avons le droit d’utiliser la force que pour nous défendre nousmêmes ou pour défendre autrui. Un agent de sécurité agressé a le droit de se défendre, comme tout le monde, mais il faut que cette réponse soit proportionnée. Une claque à un agent ne doit pas donner lieu à une riposte démesurée. Et libre à nous de porter plainte. Si quelqu’un vient vers moi pour me frapper mais qu’il ne s’arrête pas, je vais devoir me défendre. Et c’est vrai que c’est compliqué, parce que ma responsabilité peut être engagée, si c’est moi ou l’un de mes employés. À nous de faire régulièrement le point avec nos agents, et d’être régulièrement sur le terrain. Quand c’est tendu, je ne suis jamais au chaud dans mon lit. Le volume le plus important des agents que nous employons est en CDD, et on en reconduit beaucoup. C’est pas un métier facile, il faut aimer ça.

Comment se passe la collaboration avec les forces de l’ordre ? Vous travaillez souvent ensemble ? Ça dépend des sites, quand c’est problématique on fait appel à eux régulièrement. À Fréjus on a la chance d’avoir un commissariat de police nationale bien géré, et une police municipale bien pourvue en moyens humains et bien équipé. Quand on fait appel à eux en général ça se passe toujours bien. On essaye aussi de les informer, on travaille ensemble. On va de plus en plus vers la privatisation e la sécurité, dans les aéroports, les tribunaux, partout. Et on doit tous respecter les règles, former de mieux en mieux les agents, sur plusieurs niveaux de compétences, et proposer de l’évolution professionnelle. C’est très important, tout ça, parce qu’on va avoir de plus en plus de responsabilités.


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actu locale

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C'est l'été, sortez les agendas !

On en avait parlé au printemps, on le savait, ou plutôt on s'en doutait, l'offre culturelle de l'été 2015 sera un peu réduite par rapport à la saison précédente. En tous cas, il faudra chercher plus avant pour trouver des choses intéressantes à faire disons qu'on sera moins inondés de soirées potentielles. On ne pouvait pas tout vous résumer dans un seul article, mais nous pouvions profiter des opportunités, de nos pérégrinations (on croise beaucoup de monde) et des quelques éléments en nore possession pour faire un petit tour de ce que vont nous proposer certains acteurs connus de la scène culturelle locale, généralement pourvoyeurs d'une bonne partie des choses qui rythment nos soirées estivales.

Le Mas des Escaravatiers, 15 concerts, comme prévu Il l'avait dit dans nos lignes, le patron du Mas des Escaravatiers Sébastien Costamagna ne pouvait pas en faire autant que les saisons précédentes. Un crowd-funding et bien des idées plus tard, le Mas est toujours debout, et ça, c'est fantastique. Pour nous proposer quoi ? Tout simplement l'une des plus ambitieuses programmations de l'été azuréen, avec des têtes d'affiches qui n'usurpent pas leur rôle et qui vont à coup sûr remplir l'espace, à condition que le public soit bien au courant de ce qui l'attend (c'est aussi à ça qu'on sert, nous, la presse). Sachez que le Mas a réussi cette année, entre autres, à attirer le duo Brigitte qui cartonne en ce moment, ainsi que Izia (déjà passés). Mais à l'heure où vous tenez ce journal entre les mains, il reste encore plein de dates, avec entre autres Cali le 3 juillet, Lilly Wood and the Prick le 9 juillet (qui a décidément officiellement déclaré sa flamme à ce lieu), ou encore Charlie Winston le 15. Il y aura également une soirée We Are the Nineties le 17 juillet (en général la plus grosse de la saison, avec

SRVHB

Ils l'ont fait !

Bien sûr qu'ils l'ont fait ! Et toute la rédaction du journal est très fière d'eux ! Après une saison dorée marquée par tout un tas de belles réussites parfois prévisibles (enfin un joueur de l'effectif appelé en équipe de France en la personne d'Adrien Di Panda), parfois inattendues (Joël Da Silva était programmé pour faire une belle saison, mais peut-être pas une pareille croisade vers le succès, on le félicite une fois encore). En s'imposant face à Dunkerque (champion de France sortant, rien que ça) lors de la dernière rencontre de la saison devant un public dense et surchauffé au Palais des Sport JFKrakowski, les joueurs du SRVHB ont obtenu leur place pour la Ligue des Champions, en montant sur le podium de la LNH. Les hommes de Joël Da Silva pourront du même coup effacer la déception d'un exercice 2013-2014 en demi-teinte (mené par quasiment le même effectif à quelques détails près, si tant est que Wissem Hmam puise être qualifié de détail tant il apporte à cette équipe), et d'une qualification ratée lors d'un tournoi qualificatif à domicile face aux Allemands d'Hambourg il y a deux ans. Donc ça y est, l'an prochain le jeune et bleu ira se frotter aux plus grandes écuries sur la scène européenne, et devrait pouvoir poser pas mal de problèmes à n'importe qui. Prévoyez de réserver les places en avance, n'oubliez pas que le Palais des Sports ne peut pas agrandir les tribunes, et il est déjà assez souvent plein depuis que l'équipe obtient de si bons résultats. On voulait la ligue des champions, on l'a eue, alors faisons-lui un accueil digne de ce nom !

énormément de turnover en cours de soirée). Plus ciblé, moins risqué, mais peut-être plus ambitieux en matière de stature d'artistes !

Les Nuits off, encore plus, toujours plus ! Ils sont partout, chaque été, dans les rues de Fréjus. Cet été, du 18 juillet au 5 août, les Nuits off voient encore plus grand, avec 61 spectacles différents pour la bagatelle de 102 représentations, visibles comme tous les ans pour la modique somme de 5 euros. La programmation en détail ne nous a pas encore été communiquée, mais ce qu'on sait, c'est qu'il y aura 17 représentations de plus que l'année passée, et que la saison 2015 verra l'arrivée des spectacles axés jeune public.

Nuits Auréliennes - 5 pièces, et de quoi rire Cette saison les Nuits Auréliennes ont un peu réduit la voilure avec 5 pièces présentées au Théâtre Romain, ramassées sur 15 jours. Au menu de la comédie pure et dure avec "Derniers coups de Ciseaux", des énormes têtes d'affiche avec en ouverture le duo Eric-Emmanuel Schmitt / Marie-Claude Pietragalla ("L'Elixir d'Amour"), des pièces plus ambitieuses ("Angele", théâtre réaliste d'après Jean Giono le 30 juillet en clôture). Bref ça s'annonce pas trop mal, avec des pièces peut-être un peu mieux choisies que les années passées qui ont vu passer certains trucs pas toujours fantastiques. Par contre, en août, si vous êtes amateurs de théâtre, il vous restera les bastons pour les mètres carrés de serviette sur la plage du Veillat.


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BAH ALORS ? hebdo

ACTU LOCALE

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Michaël Youn

Fatal et les autres

Il fait un peu de tout, souvent très bien. On l'adore parce qu'il est trash, on le déteste parce qu'il montre son cul. Son mégaphone nous manque, mais à lui, pas trop. Il est derrière le personnage devenu mythique de Fatal Bazooka, le rappeur des Alpes. C'est pour tourner un clip (et faire sa promo) que Michaël Youn était au Colisee la semaine dernière. On en a profité pour lui poser quelques questions sur son actualité, sa vision sur la télé depuis qu'il l'a plus ou moins quittée, et en savoir plus sur ce qu'il a désormais envie de faire de ses personnages, Fatal en tête, parce qu'il reste celui qu'il a le plus réussi. Si bien qu'il peut le mettre à toutes les sauces, enfin presque.

Comment ça se fait que tu aies l'air si fatigué ? Tu viens de loin ? J'arrive de Paris. En ce moment j'écris un scénario, je viens de finir une série, l'album de Fatal Bazooka, et je viens de finir de tourner un film en Belgique. Donc oui, un peu fatigué ?

Tu vas tourner un clip de Fatal ici, au Colisée. Comment tu trouves cet endroit ? Mortel, j'adore ! C'est impressionnant, un très bel établissement, c'est la première fois que je rentre dans une boîte qui ne sent ni le vomi, ni les cendriers froids, ni l'alcool tombé sur les canapés. C'est parce que c'est neuf, reviens à la fin de l'été ici tu la verras, cette petite odeur ! C'est rare de rentrer dans une boîte de jour et de ne pas voir l'envers du décor. Là tout est nickel !

Tu sais que ce n'est pas seulement une boîte de nuit ? C'est une salle de spectacle, aussi ? C'est une très bonne idée, ils peuvent faire plein de trucs, ci !

Tous les matins à 7h, en l'an 2000, on voyait un mec tout nu dans la rue, sur M6, qui hurlait dans un mégaphone. Ça te manque, la télé, le Morning Live ? Non, j'adore ça mais si ça me manquait je pense que j'en ferais. Je suis content de faire du cinéma, ce qui me manque, en vrai, c'est la scène. C'est pour ça que je m'éclate quand je fais les clubs, parce qu'il y a les gens, une scène, et la scène me manque vraiment.

Surtout que ton spectacle « Pluskapoil » avait bien marché ! C'est pas que je ne m'autorise plus à le faire, mais c'est l'organisation de la vie, qui veut ça. Je suis arrivé à un moment où je suis parti dans un sens. Je n'ai pas le temps de faire tout ce que j'ai envie de faire, hélas. Mais j'aimerais bien reprendre une émission de télé, par exemple. Pour l'instant ce n'est pas dans les cartons. J'ai peut-être un petit projet sur TF1 à la rentrée, on verra, pour l'instant c'est pas dans les cartons. Mon vrai problème c'est de constater qu'il n'y a que 24h dans une journée.

Tu trouves que la télé a changé, depuis que tu l'as quittée ? Je la regarde très peu, et j'ai toujours fait ça. Je regarde beaucoup de matches de foot, par contre, je suis très branché Canal Football Club, Bein Sports, les trucs comme ça ! Tous les matches de championnat, la ligue des champions ! Par contre le cinéma, ça, ouais. Un film par jour, en consommation.

Et c'est quoi ta came, en matière de cinéma ? Les bons films. J'aime les comédies, bien sûr, mais j'ai pris mon pied en regardant Interstellar. J'ai pas de goûts fermés en matière de cinéma.

Tu as créé plein de personnages, pourquoi est-ce que c'est celui de Fatal qui a pris le pas sur les autres ? C'est le seul qui a vraiment fait un album. Les Bratisla'Boys c'était plutôt un pied de nez. Le fait d'avoir fait un vrai album, ça a démarré une histoire d'amour entre le public et lui. C'est pour ça que je continue à utiliser Fatal pour faire de la musique, c'est presque devenu un alter-ego. Je rencontre des gens dans la rue qui me demandent « salut Fatal, comment tu vas ? Bien ? », et ils ne veulent pas me faire une vanne, quand ils me disent ça. Ils pensent vraiment que c'est mon nom ! Donc je me suis dit que cette « marque », je pourrais continuer à l'utiliser, parce que les gens l'aiment bien, et qu'elle représente un truc. Je ne sais pas si j'ai raison, hein ! Mais si demain je veux faire du rock ou de l'électro, peut-être que Fatal peut le faire. Cela dit j'ai testé des choses sur le nouvel album, et dès que je suis sorti des choses habituelles, il manquait quelque chose. Les gens l'aiment parce qu'il est excessif, bling bling, bas de plafond, dès que

j'essaye de l'amener vers autre chose c'est compliqué. Je ne peux pas le faire vieillir, un personnage ne vieillit pas. Brice de Nice ne peut pas avoir les cheveux courts, par exemple !

C'est difficile de faire un album complet avec un personnage habitué aux coups, qui sort les clips les uns après les autres, d'habitude ? C'est pas simple, effectivement. Je suis en plein dedans, et je m'aperçois qu'il y a deux ou trois trucs où je me suis planté. Mais je m'en rends compte, j'essaie de trouver le bon chemin et c'est pas facile. Fatal c'est que des coups, il ne peut pas y avoir de type d'album. Fatal c'est une grosse vanne après l'autre, sa sœur qui vient chanter, c'est que des trucs comme ça, tu ne peux pas faire un ballade ou il vient te parler de la vie et de l'amour, les gens s'en foutent de ça, et moi aussi, en fait !

T'as déjà d'autres idées de personnages ? Oui, j'en ai, je les réserve pour la série. Je vais faire un personnage qui vient des Ardennes, avec un accent chelou, qui s'appelle Kevin Hernandez, numéro 10 de l'équipe de France de foot, à qui il va arriver des problèmes parce qu'il s'est fait surprendre avec une prostituée mineure. La ressemblance avec des faits réels est fortuite, hein. Il va se faire jeter de l'équipe, et le sujet de la série, c'est comment il va faire pour retrouver sa place, redorer son blason, etc. C'est une série sur le foot, sans foot.

Toi qui a ramené une dose de trash à la télé, pas toujours de bon goût mais souvent drôle (Il coupe) J'ai déjà travaillé avec Franky (du Colisee), en 2008, on a tourné un clip dans la région. Il a trouvé la maison, on avait casté des filles en boîte, e à un moment dans le clip j'écrasais un gâteau dans la gueule d'une nana pour lui souhaiter son anniversaire, il paraît qu'elle a dû quitter la région tellement on lui a balancé la vidéo, donc effectivement ce n'est pas toujours de bon goût. J'ai eu des problèmes avec les 11 Commandements, aussi. Est-ce que je me suis assagi ? C'était ça ta question ?

Non ! Je te demandais si des gens comme toi, ou comme Sacha Baron Cohen, ça ne manquait pas un peu à la télé ou au cinéma ? Des mecs comme Django Edwards, ou même José Garcia. Quand il arrive sur un plateau tu sais qu'il va se passer un truc. Mais la télé donne moins envie de déconner, aujourd'hui. Tout est tellement fabriqué, qu'il n'y a plus de place pour la spontanéité et le plaisir. Heureusement il reste quelques petits îlots, mais on oublie qu'à la base tout ça c'est du divertissement. On divertit avec les infos, on les rend plus dramatiques, et au lieu de faire venir des invités pour qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes, on va aller vers leurs faiblesses. Moi je préférais les émissions de Drucker, où le mec accueilli sortait trois vannes préparées, mais au moins il avait l'air d'un génie. Je préférais cette télé qui montrait les vedettes comme des êtres exceptionnels que comme des gens normaux.

Et on ne s'attend plus, aujourd'hui, à ce qu'un type cul nul vienne dévaster les Victoires de la Musique... Je ne sais pas si je le referais...Déjà, j'ai un peu grossi ! C'est ce qui m'a permis de rentrer dans le milieu sans que le milieu n'entre en moi, en défonçant la porte. C'est une étiquette que je me suis collé tout seul, et qui est très difficile à décoller. Le nombre de gens qui ne m'aiment pas est très grand, « à part montrer ton cul qu'est-ce que tu sais faire ? », je l'ai entendu tellement de fois. J'accepte la critique mais bon, entre la musique, le ciné, la radio, la réalisation, les clips, j'ai quand même l'impression de ne pas faire que ça ! Si c'est comme ça qu'on me résume, je veux bien, mais c'est réducteur !

Pour ne rien te cacher, après « La Beuze » et surtout « Iznogoud », je ne m'attendais pas à ce que le film « Fatal » soit si réussi. Iznogoud c'est vrai que c'était pas franchement réussi. Film de Patrick Braoudé. Quand j'ai vu le résultat, j'étais pas très content. Ça a fait pas mal d'entrées, quand même, mais après tu les payes, ceux-là, de spectateurs.

Et Fatal, une suite ? Peut-être, oui. Une suite où il se serait cassé la gueule en France, et où il part aux USA. C'est devenu un paria, il a besoin de revenir sur le devant de la scène, et pour ça il se dit qu'il lui faut un featuring avec Jay-Z. Et étant donné que je connais quelqu'un qui connaît bien Jay-Z, il y a peut-être moyen de faire quelque chose, de l'avoir pour un ou deux jours de tournage. Allez je croise les doigts.


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ENTREPRISE

Deux temps, trois mouvements,

une idée de génie On la suit depuis le début de son aventure, et bien ça y est. Comme peu de gens y parviennent, finalement, Virginie a réussi à concrétiser une campagne de crowd-funding (et bien d'autres démarches, vous vous en doutez) en une entreprise physiquement palpable, avec des murs, un toit, et même un terminal de carte bleue. Son concept ? Faire tout ce que vous ne voulez (ou ne savez) pas faire dans une cuisine à votre place, et vous laisser quitter la boutique avec une seule certitude : à moins d'être vraiment un grand maître de la loose, vous allez cuisiner correctement quelque chose de sain, et de bon.

Les principes d'hygiène de chez Quick Elle le dit elle même, "c'est chez Quick que j'ai appris les règles d'hygiène. Là-bas, à chaque fois qu'on touche un truc on se lave les mains, c'est vraiment exemplaire et j'applique ces principes ici !" Un pas dans la cuisine flambant neuve suffit à comprendre à quel point Virginie ne trahit pas ses dires. Malgré une nuit complète passée à découper ses premiers petits légumes pour ses premiers paniers garnis, la cuisine est nickel du sol au plafond, on mangerait parterre. Surtout qu'à l'heure de notre visite il est 18h50 et qu'on a une faim de loups !

La récompense des followers Comme nous étions là dès le début de l'aventure, nous avons voulu savoir comment tout ça allait se terminer pour Virginie. Et de son côté, la patronne ne nous avait pas non plus oubliés ! Elle nous a proposé de tester nos capacités de cuistots le soir-même en nous offrant deux packs de tagliatelles au poulet, juste pour voir si les quantités, la fraîcheur, la préparation étaient au rendez-vous.

Premier point positif, le conditionnement : tout est impeccablement rangé dans des sachets individuels, des grosses portions de pâtes fraîches au plus petit émincé d'oignon blanc. C'est nickel. Même les diférentes portions d'huile, pré-calculées, sont dans des conditionnements individuels. On n'a rien à penser, juste à lire la fiche agrafée au sac. Et là, à moins de ne pas savoir épeler son nom, c'est un jeu d'enfant. Seconde question : les quantités. On a mangé à trois un repas pour quatre, sachant que dans l'équipe il y en a un capable de manger des repas pour 13 même si ça porte malheur, à condition que ce soit bon. Et c'était particulièrement bon ! La recette suivie à la lettre, les quantités calculées par quelqu'un qui sait parfaitement le faire à votre place (même les doses de sel et poivre, si vraiment vous ne vous sentez pas de taille à improviser quoi que ce soit), et en avant Guingamp pour un repas de rois. Dernier bon point : le prix. Ce que nous avons mangé représentait à l'achat un panier à un peu moins de 35 euros, sachant qu'il n'y avait absolument rien à ajouter. Virginie vous propose des formules à environ 10 euros par personne, sans vous prendre la tête à élaborer quoi que ce soit, et surtout, sans vous obliger à aller faire les courses. Sérieusement, si vous n'êtes pas un cordon bleu, jamais vous n'aurez aussi bien mangé quelque chose de cuit par vos soins. Et si vous aimez faire la cuisine mais que vous n'avez pas le temps, alors vous pourrez jouir des principaux plaisirs des fourneaux, sans subir les phases les plus pénibles de la préparation.

Deux temps, trois mouvements Avenue de Lattre de Tassigny, en face de la Sécurité Sociale


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SPORT

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Football - étoile fréjus-saint-raphaël

le hbva - l’autre c Erick Sainz est un homme très occupé. Mais c’est un choix, il n’avait qu’à laisser de côté sa passion pour le handball, ou être moins ambitieux. Et obtenir moins de résultats. Or il se trouve que son HBVA, le HandBall Val d’Argens, club de Puget, réalise depuis quelques saisons de superbes performances chez les filles. De la formation des jeunes aux départs trop tôt vers le SRVHB, de la Nationale 3 qui finira par devenir rop petite à la Nationale 1 qui semble encore un peu loin, des réalités économiques d’une région aux valeurs véhiculées sur le terrain, Erick Sainz nous explique comment le HBVA s’est fait une place dans une région où le handball se joue essentiellement en jaune et bleu. Président, c’est à vous !

Erick Sainz, vous êtes le président du club de handball de Puget, le HandBall Val d’Argens. Vous pratiquez, aussi ? Je pratiquais, là je suis en peu en rupture. Mais j’ai coaché, aussi, j’ai tout fait, dans ce club !

Quel âge il a, ce club ? Il a 30 ans, en fait c’est l’émulation de la section handball de l’Association Multisports de Puget/Argens. La municipalité a changé il y a 7 ans, et a souhaité que l’AMSPA se dissolve, alors on a pris notre autonomie pour créer le HBVA. Et je suis à la présidence depuis.

Vous êtes donc vraiment à l’origine de l’essor du club, notamment de l’équipe féminine qui fait beaucoup parler d’elle. Comment ça s’est passé ?

Quand j’ai pris la direction, le constat c’était que Puget c’était sympa, du plaisir, des équipes loisirs, mais c’était pas compétitif. Et ça, ce n’est pas dans mes gènes. J’aime la compétition, j’aime le haut niveau, donc le but a été de construire un club et de former des cadres compétents, de les amener à parfaire la formation des jeunes, pour à terme améliorer le niveau des séniors. On s’est ensuite naturellement orientés vers le secteur féminin, puisque dans le Var-Est il n’y a pas d’équipe féminine, et que les garçons sont dans les clubs voisins qui fonctionnent très bien. J’étais pourtant issu d’un club très focalisé sur le handball masculin (l’ASBTP Nice, ndlr) et j’ai découvert le handball féminin ici. J’ai apprécié, je les ai coachées pendant de nombreuses années, et j’aime leurs valeurs de vaillance, j’ai les mêmes. *

On se situe dans quelle division ?

C’est de la Nationale 3, le 5e échelon national. On est montés l’année dernière, on s’est brillamment maintenus cette année en finissant 4e de la poule avec un effectif pratiquement inchangé.on a juste récupéré 3 moins de 18, et une jeune fille qui vient de Toulon. Pour un village de 6 000 habitants c’est bien. Mais ce qui est intéressant c’est que depuis 4 saisons, nos jeunes jouent au plus haut niveau régional possible. Nos -de 18 ont joué vaillamment leur chance au niveau national. Tout ce travail de formation est très intéressant, nos entraîneurs apportent beaucoup d’envie, de connaissances. Le but du club, à l’origine, c’était de rebâtir des fondations solides, il y avait une centaine de licenciés. On a épuré pour éliminer ceux qui ne voulaient pas s’inscrire dans le projet « haut niveau ». Il nous fallait des

cadres, et on s’est rendus compte que le problème, c’était ça. On a eu la chance de récupérer M. Roger Flamand, qui connaissait bien ce milieu du handball féminin, et qui est aussi formateur de cadres à la fédération. Il est venu nous apporter ses compétences, il forme nos entraîneurs, qui progressent, et qui font aussi progresser nos jeunes.

Le club s’appelle « Val d’Argens », mais il est très pugétois. Il englobe aussi le Muy et Roquebrune ? Le club du Muy était un club voisin, mais il a explosé. Mon projet était de positionner le club en tant que club de territoire. On travaille bien avec les communes : Puget fait du hand, Roquebrune fait du basket. L’idée c’était de pouvoir nous ouvrir à tout le territoire, c’est aussi pour ça qu’on s’est rapprochés de la section masculine de l’AMSLF à Fréjus. Nos garçons étaient très rapidement appelés par le SRVHB, qui leur proposaient du niveau de jeu, mais pas forcément de temps de jeu. Beaucoup de jeunes qui vont là-bas ont du mal à suivre le projet de sport d’élite.

C’est l’enjeu du haut niveau, c’est normal, ça. Tous n’ont pas l’état d’esprit pour jouer au haut niveau, et certains ont besoin de temps. Plus de maturation, d’encadrement, pour se développer un peu plus tard. En se rapprochant de Fréjus, on voulait proposer du niveau de jeu dans le secteur garçons, de la formation de qualité qui serait faite chez nous. Fréjus était en N2 cette année, ils descendent en N3, pareil que nos filles. On est champions régionaux en – de 18, ça veut dire que le projet est intéressant. Ils peuvent au-

OURS Bah Alors ? - hebdomadaire - du 12 au 18 juin 2015 - Actualité locale Fréjus, Saint Raphaël, Puget sur Argens, Roquebrune sur Argens - Directeur de la publication : Ibrahim BERBAR - Rédacteur en chef : Nicolas MULLER - Rédacteurs : Ibrahim BERBAR, Nicolas MULLER, Thierry SAUNIER - Photos : Nicolas Muller, Ibrahim Berbar - Date de dépôt légal : 12 juin 2015 - Date de parution : 12 juin 2015 - Régie Publicitaire : SARL Karadoc Siren : 800 278 277 R.C.S Fréjus - Nous Contacter : Régie publicitaire : 06 62 38 74 84 - Rédaction : 06 83 33 19 64 - Mail : bahalorsmag@gmail. com - Internet : www.bahalors.com - Imprimé en Europe «La reproduction ou l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, de nos articles ou informations est interdite.» Ne pas jeter sur la voie publique.


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SPORT

du 12 au 18 juin 2015

club de hand jourd’hui rentrer dans l’équipe première de Fréjus, on est dans l’idée d’amener nos jeunes à un certain niveau, et si o détecte un jeune qui a vraiment un bon profil, on l’oriente très tôt vers Saint-Raphaël.

Comment faites-vous pour les créneaux dans la salle Jean Villain ? On la partage !

Pour les jeunes garçons, c’est un objectif, Saint-Raphaël ? Oui, mais souvent ils se trompent. Ça ne devrait être un objectif que pour ceux qui ont le profil. Jonathan Mapu avait le profil, il est aujourd’hui en équipe de France de jeunes. En moins de 14 on avait déjà identifié ses qualités athlétiques hors-normes, très fort potentiel. On l’a aiguillé vers le collège Alphonse Karr et sa section handball adaptée, puis il a joué naturellement au SRVHB. La difficulté c’est que chez nous, on a des effectifs de 14 ou 15, chez eux c’est 60, il faut faire sa place. Seuls ceux qui ont les qualités techniques et physiques mais aussi des qualités morales le peuvent. Tout le monde n’a pas ça. C’est pour ça que je cherchais une solution pour leur donner du contenu, une vraie formation, et leur permettre d’évoluer à leur rythme. S’ils ont des qualités on les envoie à Saint-Raphaël, sinon on essaie de les garder.

Pour les filles c’est différent, les clubs susceptibles de capter vos joueuses sont plus loin, géographiquement. On la chance d’être assez tranquilles au niveau des jeunes. Mais des clubs comme Cannes viennent nous voir, plus Antibes qui a des ambitions à long terme, et Nice et Toulon qui sont en D1, et qui viennent parfois nous voir aussi. La Garde, qui joue en N1. Et je sais que ces gens sont intéressés par nos filles. Je trouve que souvent les jeunes sont un peu trop pressés. C’est pas parce qu’on passe deux ou trois saisons à un certain niveau qu’on doit perdre toute ambition légitime. Il faut être capable de prouver sa qualité sur la durée, d’évoluer, de développer ses qualités, avant de faire un saut maîtrisé, je dirais. On a cette problématique-là. Nos jeunes, quand ils sont bons, et qu’ils ont leur bac, vont dans des villes où il y a des facs et des bons clubs. On a une joueuse qui part à Montpellier. Faire de la formation c’est bien, mais pour moi, l’intérêt c’est de former des jeunes du cru qui viennent grossir les rangs de nos équipes premières. On peut se demander si c’est la bonne solution !

Surtout que la N3 n’est pas une fin en soi.

de nous pour qu’on vienne nous aider. On en a besoin pour se développer, parce qu’on a besoin de moyens financiers pour avancer. Et si on veut attirer des talents extérieurs pour faire progresser l’équipe, il faudra qu’on soit capables de les insérer professionnellement.

La mairie joue un rôle, là-dedans ? Elle nous donne un coup de main, mais ce n’est pas son rôle, principalement. C’est à nous, associatifs, de tisser ces réseaux-là, d’être capable d’intéresser le monde professionnel.

Les villes comme Fréjus ou Saint-Raphaël ont l’habitude d’insérer leurs sportifs. Puget c’est tout neuf, c’est ça, la difficulté ? Ici ce n’est pas évident du tout. C’est une vraie problématique on n’a pas cette histoire de club. C’est très difficile de changer l’image du club, aussi, de passer d’un état d’esprit festif, à compétitif. On essaye de garder le côté plaisir, mais il y a certains boulets qu’on traîne. Pour l’instant, on a des relais très forts avec les élus, mais je me demande si ça continuera si les gens qui nous suivent s’en vont, on continuera d’avoir du soutien. On a de l’écoute, ils sont bienveillants.

Un club comme le SRVHB est catalogué haut niveau, donc un sportif lambda qui souhaite se mettre au hand peut y aller à reculons. C’est pareil, maintenant, à Puget, ou ça reste un club ouvert à tous ? On a du loisir, pour les séniors, on a des équipes un peu moins compétitives. Mais on grignote des créneaux parce qu’on manque d’espace pour travailler, et heureusement qu’on a lié ce partenariat avec Fréjus pour pouvoir, par exemple, aller entraîner nos garçons à Villeneuve. Et leurs filles viennent chez nous. L’idée c’est de structurer un club de bassin.

Si jamais, hasard ou exploit, la N2 c’est à la fin de la saison prochaine. Vous êtes prêts ? Rien ne changerait fondamentalement. Si on y arrive, c’est que le groupe était prêt, que les filles ont progressé. Alors oui, peut-être qu’on chercherait à recruter deux ou trois talents qu’on serait capables d’insérer dans le secteur, mais on ne changerait pas grand-chose. On veut donner à nos joueurs et joueuses l’opportunité de jouer à un certain niveau, c’est le but.

Et ce n’est pas hors de portée !

Mon ambition à terme, c’est d’atteindre la nationale 1. Il faut que Puget que Puget soit capable de ça. Bien sûr il a pas mal d’étapes, mais on n’en est pas si loin que ça. De la Nationale 2, déjà. On ne termine pas à la course pour la montée, mais on est jeunes, on perd pas mal de matches d’un but, on va jouer chez les premiers et on les tape. La marche n’est pas si importante que ça, il faut continuer à travailler.

Non. C’est important qu’on soit à l’image du territoire, c’est important qu’on le représente. On compense nos lacunes, de taille, de physique, par énormément de courage, d’abnégation, de combativité. C’est un sport qui permet de véhiculer ce type de valeurs. On est souvent tout petits par rapport aux équipes d’en face. Ici c’est Puget, et à Puget, pour gagner, il faut prouver sur le terrain qu’on est le plus fort, avoir une belle carte ça ne suffit pas.

On parle beaucoup des éléments qui s’en vont, mais il doit aussi y avoir des éléments qui arrivent. Vous continuez à prospecter ?

Question au président bénévole : comment faitesvous pour allier cette activité très chronophage avec votre vie professionnelle ?

C’est pas dans notre ADN. Mon état d’esprit c’est me baser sur la formation, et de faire monter les plus jeunes. Cette année, il y a eu deux – de 17 qui ont joué avec nous. Recruter quelqu’un, ce n’est pas toujours facile, parce qu’il faut pouvoir être capable de lui proposer une insertion dans la vie sociale locale. Et c’est là que ça pêche un peu, ici. On ne se rend pas toujours bien compte, mais quand on veut amener un club à jouer à un certain niveau, même en moins de 16, ça coûte cher. Par exemple le championnat Méditerranée, ça regroupe la Provence, de Montpellier au Vaucluse, t jusqu’ici, chez nous. Ça fait beaucoup de déplacements. Les championnats de France je vous laisse imaginer. C’est pour cela qu’il faut attirer des sponsors, obtenir des résultats, être capable de faire parler

J’ai donné beaucoup d’autonomie à mes collaborateurs, et j’ai la chance d’être super bien encadré. Et ça m permet d’avancer correctement. De toutes façons, on ne peut pas tout faire, et je ne veux pas être ce président à tout faire. Si tout le monde respecte ses engagements et fait ce qu’il est censé faire, ça devrait bien se passer, on peut les faire avancer avec nous. Ça meuble bien mes week-ends, mes nuits aussi ! Mais c’est une passion, c’est comme ça.

Et vous continuez à jouer ? Je me suis arrêté l’année dernière, j’ai repris cette année. Faut que je m’y remette à fond, là !

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CINEMA

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A la poursuite de demain - Disney réussit son utopie

Réaliser un film qui tourne autour des paradoxes temporels, ce n’est jamais facile. Zemeckis a fait école avec sa trilogie « Retour vers le Futur ». Depuis, les autres ont soit tenté des choses un peu compliquées à comprendre mains néanmoins très réussies (Terry Gilliam, avec son « Armée des douze singes »), ou se sont lourdement fourvoyés dans des navets incroyables (Simon Wells et son remake de « La machine à explorer le temps », alors qu’il y avait tant de choses à faire!). Brad Bird, lui, s’est vu confier les rênes d’un projet pharaonique par Disney, avec une mission très difficile : rendre compréhensible et divertissante une histoire compliquée perdue entre le présent, le passé, le futur, l’espace et les dimensions parallèles, avec en vedette les deux médecins les plus connus de l’histoire de la télévison : George « Doug Ross » Clooney, et Hugh »DrHouse » Laurie. Y a urgence dans la maison, et c’est pas Mickey Mouse qui va sortir notre bon Brad de là. Il va pour cela se débrouiller tout seul, et comme un chef.

Tomorrowland Le principal problème de nos héros, c’est de comprendre comment on fait pour aller sauver le lieu où toute l’évolution du monde connu se décide, Tomorrowland. Ça ressemble au futur, mais est-ce vraiment le futur ? Une dimension parallèle ? Quelque-chose comme ça. En tous cas, ceux qui viennent de là-bas ont la possibilité de distribuer des tickets d’entrée aux élus de leur choix, des scientifiques la plupart du temps. Frank (George Clooney) faisait jadis partie de ces élus, alors qu’il n’était qu’un enfant très en avance sur son âge, capable de fabriquer, dans les années 60, des jetpacks pour un concours d’inventeurs. Il y rencontre Athena, une petite fille qui a grosso modo le même âge que lui, mais qui est extrêmement spéciale. C’est elle qui lui montre comment accéder à ce fameux Tomorrowland, où les voitures volent où les robots démesurés réparent les objets cassés en temps réel, et où semble régner une paix digne de DemolitionMan, avant que Wesley Snipes et Sly ne débarquent pour mettre le feu aux rues. C’est cette même Athena, inchangée, qui des années plus tard va chercher d’autres candidats pour sauver cet endroit spécial, où semble-t-il, une invention qui n’aurat jamais dû naître va mettre en péril l’humanité. Elle va pour cela croiser le chemin de Casey, une jeune fille hyper-déterminée à sauver l’emploi d’ingénieur de son père à la NASA.

Spectacle et sensibilité Comme d’habitude chez Disney dans le cas des films avec acteurs live, la débauche de moyens n’est pas vaine. On est plongé dans un univers assez proche de StarWars (épisode 2), très lumineux, très futuriste, très Final Fantasy. C’est somptueux, évidemment. On est émerveillé en même temps que « Petit Franck » (François Feldman, pour les connaisseurs) lorsqu’il entre pour la première fois dans cette dimension parallèle. On pense un peu à Men In Black aussi, le rythme et l’humour en sont assez proches, la patte Disney polissant l’ensemble. Un film pour les enfants ? Un peu, mais pas seulement. Les adultes vont y trouver des enjeux dramatiques plus élaborés que dans un Toy Story. Et c’est là que Brad Bird et Disney font fort : ils mettent sur pieds des films à plusieurs niveaux de lecture, qui excitent le cortex e toutes les catégories d’âge. Vont-ils sauver le monde ? Le jet-pack va-t-il fonctionner ? Doit-on croire en un futur éloignée d’une ignoble et insupportable dystopie ? Est-ce que les robots meurent ? Toutes ces questions sont en suspens, et revêtent une importance capitale. Ça dépend de l’identité du spectateur. Sont forts, ces Américains !

La vidéothèque privée de Thierry Saunier

Au mitan des années 90, Hollywood aura engendré, de manière parallèle et simultanée, deux formes, et même deux genres cinématographiques, rapidement appelé(e)s à devenir hégémoniques et donc, inévitablement, à sécréter leur propre académisme, selon l’équation désolante de l’usine à rêves : succès vaut répétition. D’une part, selon un modèle probablement charpenté autour de « Short cuts » d’Altman (1993), le film choral : l’on suit des histoires parallèles de personnages qui n’ont apparemment rien en commun, et qui pourtant, selon un twist de scénariste, fatalement plus ou moins ingénieux, miraculeusement à la fin du film se croisent ou se rencontrent. D’autre part, le biopic, contraction de biographical picture : la mise en images d’une vie exceptionnelle, légendaire au sens étymologique : propre à être lue, et donc (ra)contée. Plus de navets que de pépites, au demeurant, dans ces champs de coton : la morne répétition aura vite asséché ces rizières, au demeurant peu fertiles à

l’origine. Sans doute sontce deux fausses bonnes idées. Il existe pourtant un chef-d’œuvre secret, latéral et magnifique, « I’m not there » (2007) de Todd Haynes, au carrefour de ces deux genres cinématographiques, à leur exacte intersection. A moins d’avoir placé le curseur de votre intelligence critique à l’endroit où il se trouve lorsque vous regardez « Les ch’tis à Hollywood », vous ne manquerez pas de vous exclamer, en lisant les lignes précédentes : « à l’exacte intersection ? Mais comment cela serait-il possible ? Ces deux approches sont absolument incompatibles l’une avec l’autre ! » Vous avez parfaitement raison – mais cela ne signifie pas pour autant que j’ai tort. D’ailleurs, les lecteurs assidus de cette rubrique savent que je n’ai jamais tort. En l’occurrence, l’explication est cependant d’une limpidité proprement miraculeuse : si « I’m not there » relève à la fois du biopic et du film choral, c’est tout simplement qu’il est inspiré, comme le stipule le générique, « by the many lives of Bob Dylan ».

Y sont représentées en effet les sept étapes de la vie cabossée et magnifique du barde folk, du songwriter nobélisable : le poète fou de Rimbaud de 1958 y est interprété par Ben Whishaw, le born again christian de 1979 par Christian (!) Bale, et le converti/renégat de la guitare électrique de 1965 par Cate Blanchett (?!). Chaque séquence de cette vie éclatée et irrésumable possède non seulement une incarnation, mais aussi un style visuel spécifique – ainsi les scènes avec Cate Blanchett évoquent-elles irrésistiblement « Huit et demi » de Fellini. En outre, les choix esthétiques – cruciaux - sont ici irréprochables. « I want you », vif, aérien et rythmé comme un amour naissant, dans le plaisir et l’effroi de la découverte réciproque ; « Like a rolling stone », irreprésentable et irreprésenté, gardé en lisière, subtilement, pour le générique. In fine, Todd Haynes a bien mérité de Dylan, et réciproquement ; pour le biopic à venir de Taylor Swift, le réalisateur de Julie Lescaut – ou ma nièce – pourrai(en)t faire l’affaire.

Soviet Suprem L’Internationale

Todd HAYNES, I’m not there

il faut parfois écouter d’énormes conneries pour se souvenir que les Français sont capables de faire n’importe quoi, pour la bonne cause. Ambiance goulag et balalaïka, donc, avec ce nouvel album du trio Soviet Suprem. On se trouve donc toujours dans le même univers complètement étrange du groupe, avec une sorte de musique électronique pas très compliquée et très teintée de Russie. Pour le reste, ça ressemble un peu à Massilia Sound System, mais en moins marseillais. En fait le plus rigolo avec Soviet Suprem, en dehors de cette pochette absolument sublime, c’est leur site web. Pour ceux qui aiment bien ce genre de trucs (Massilia, Wazoo - qui vient de sortir un album, absolument -, allez, Mat Matah), Soviet Suprem est une alternative. Et il y a vraiment des textes très rigolos, voire même intelligents («Ruiné comme Athènes», le tube de l’album).

Chronique d’un monde malade

Tel est notre ghetto La loi du marché a triomphé à Cannes. En tous cas, Vincent Lindon, le prolo moustachu en galère intense et infernale, a obtenu un prix d’interprétation franchement mérité. Ce que ne savent pas, en revanche, ceux qui n’ont pas vu le film, c’est qu’il est symptomatique d’une surdose de pathos proprement hallucinante. Quand il s’est retrouvé à la barre d’un projet qui réunissait tant de phénomènes sociaux si peu engageants, le réalisateur Stéphane Brizé ne s’est pas laissé arrêter par si peu. Un mec de 50 ans qui perd son emploi, qui élève un adolescent polyhandicapé, qui sort d’un stage de grutier qui n’a débouché sur rien, et qui se prend la tête avec sa banquière, son conseiller Pôle-emploi, casse sa bagnole, vend à contrecœur son mobil-home à un rapiat de la pire espèce, ses anciens collègues qui veulent faire la révolution... Reste sa femme, cool, apaisante, qui tente de le pousser à apprendre à danser le rock. Il trouve un job horrible, d’agent de sécurité, où la délation fait partie de ses missions. Il y a même une chorale, et un suicide. C’est certes bouleversant, c’est surtout abominable à regarder. Parce que devant tel flot d’horreur quotidienne, tout un chacun

Par Didier Frelon-Vert

ayant traversé un tant soit peu la mouise se retrouve projeté dans un vortex de malaises, d’aigreur, de dramaturgie. Un portrait de la société française ultra-déprimant, mais tristement crédible. Pire c’est, plus on y croit, et on n’a aucun problème avec ça. Serait-ce ça, le plus triste ? Pourtant je vous jure qu’au bout ‘un moment, ça va tellement loin dans l’agonie personnelle que ça en devient démesuré. Vincent Lindon, un sourire ? Pourquoi faire ? Un peu de musique dans le film ? Celle du supermarché suffira. Un peu d’amour ? Ça oui, il y en a. Mais il est générateur de problèmes. Bon allez, merde. Tu vas trop loin, Stéphane Brizé. Et nous, comme on y croit, on va trop loin aussi.


BAH ALORS ? hebdo

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CULTURE

du 12 au 18 juin 2015

En partenariat avec

nouveauté Cultura Puget

Pas de repos pour les braves Encore un mois. Un tout petit mois et nos chers enfants seront en vacances. Peut-être même que vous serez en vacances avec eux bande de veinards. En tout cas, Cultura se prépare déjà, et avant la grande course à l’armement scolaire (trousse, crayon, agenda, sac...), deux mois c’est juste ce qu’il faut pour un enfant pour formater son petit cerveau, vider la mémoire cache des tables de multiplication, des règles de conjugaison ou encore Marignan (1515, découper l’article ça fera une anti-sèche). Et vous parents, adultes et concernés, vous ne voulez pas que votre écolier préféré retourne à l’école en septembre, ne sachant plus que faire le dos crawlé. Alors foncez dans les rayons Cultura, il y a une grande diversité de cahiers scolaires. Vous savez, celui-là même que vos parents vous achetaient et que vous preniez comme une punition. Et bien on est en 2015, et les choses changent. Maintenant, pour les plus petits c’est T’Choupi qui les aide à garder leurs connaissances et/ou en apprendre de nouvelles. Pour les plus grands des «petits exos trop rigolos» (Hachette Education). Et comme vous êtes des parents qui montrent l’exemple, il y en a même des faits pour vous! Par exemple, «Les énigmes de l’été» (Hachette Education) est composé de sudoku, énigme, rébus, et autres jeux de logiques. Et en plus c’est prenant. Alors pour une moyenne de 4€ par livre, vous ne vous gaverez pas de Closer sur la plage et allez entraîner votre cerveau, vos enfant n’oublieront rien et auront toutes leurs chances pour être premiers de la classe, et en plus il ne vous en voudront pas de leur faire faire des exercices. Alors direction Cultura, et profitez bien de vos vacances, parce que nous, des hebdos on va en éditer des tas!

50 Nuances de Grey Version Censurée De Sam Taylor-Johnson avec Dakota Johnson, Jamie Dornan Alors, autant vous le dire tout de suite, le hurlement primaire d’insurrection viscérale n’est pas loin. Déjà que ce film pas terrible est issu d’une série romanesque plutôt pathétique (rappelons, on ne sait jamais, que la qualité d’une oeuvre ne se mesure pas à son succès populaire, critère valide mais pas suffisant), son principal attrait réside dans sa capacité à émoustiller le public, qui peut préférer l’esthétisme gentiment SM suggéré par une chouette romance de cinéma plutôt qu’un sauvage gonzo tourné à Budapest en 45 minutes. Tout ça, nous, on veut bien l’entendre. Mais qui a envie de voir une version censurée de ce machin-là ? Où va se situer l’encanaillement de la gentille roturière en proie au mystique envoûteur Mr Grey ? De qui se moque-t-on, en fait ? Le succès du film ayant peu ou prou été démesuré compte tenu de sa qualité réelle, Universal Pictures prend ses spectateurs pour des vaches à lait et va donc essayer de leur fourguer 12 versions différentes du film, en leur sortant petit à petit des livraisons de moins en moins incomplètes. Et on commence donc avec celle qui n’a absolument aucun sens, la version censurée en deux volets, la longue et la courte. Avoir conscience que les adolescentes ont une incroyable capacité de fanatisme éphémère à l’égard des belles histoires d’amour un peu canaille avec des bellâtres aux yeux vitreux, c’est être un excellent commercial. Profiter de cet engouement forcément exagéré pour vendre 15 fois la même chose à des gens qui n’ont pas mérité qu’on les prenne pour des imbéciles, c’est peut-être une arnaque. Et pour quatre euros de moins qu’un abonnement mensuel à Brazzers, on vous laisse, messieurs (et mesdemoiselles, y a pas de raison) faire votre choix.

Muse - Drones 2015 - Warner

Album cher, album atendu, album de danger, Matthew Bellamy n’avait pas le droit de se planter. Parce que son groupe vieillit, donc ses fans aussi, et qu’ils ne sont plus en 1999 les ados qui n’ont jamais rien connu d’autre dans la sphère rock que Muse et ses lamentations parfois magnifiques. Alors il paraît que l’Anglais voulait un peu moins de synthés sur son disque. Premier problème, le single «Mercy» est noyé dans les nappes, et il n’est pas franchement terrible. Le journaliste qui l’ a chroniqué dans La Voix du Nord, Pierre Bouyx, titulaire d’excellents gouts musicaux, a détesté. Moi aussi. Le reste ambitieux ? Faut voir, ça dépend. «Reapers» copie le riff de «Freedom» de Rage Against The Machine...Une baffe dans ta tête, Matthew, touche pas aux légendes comme ça, impunément, pour faire moins bien. Mauvaise note n°2. «Defector», ah, voilà, ça c’est pas mal. On sent que Muse sait composer des mélodies qui font mouche. Et que Bellamy sait toujours chanter, aucun problème. Est-ce que l’album est débarrassé de ses torrents de synthétiseurs abominables et pleins de réverbe ? Eh, quand même, ouais. Mais ça ne le rend pas meilleur pour autant. Et puis cest quoi cet horrible son de batterie ? On dirait de la fausse, alors qu’on sait très bien que c’est de la vraie. Un peu la même chose que sur Thriller de Michael Jackson, voyez ? Mais pas aux mêmes fins, ici on est sur du rock en trio, et ça craint. Bon allez, c’est un peu mieux que The 2nd Law, mais ça ne renoue pas suffisamment avec les bonnes choses du passé pour rentrer de plain pied dans la légende musicale de Muse. Il reste des inconditionnels qui vont probablement adorer ça, pour les fans de la première heure, ou ceux qui aimaient bien ce côté un peu pop à gros son lisse, on est trop lisse, là. Un disque qui pourrait sentir un peu la pisse, mais qui sent la couche de bébé.



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