BAH ALORS ? www.bahalors.com
Fréjus - Saint Raphaël
du 31 octobre au 5 novembre 2015
HEBDOMADAIRE
Gratuit
Puget/Argens - Roquebrune/Argens
En changeant d’équipe de direction, Aggloscènes, et notamment le Forum, espèrent amorcer un vent de renouveau sur une programmation théâtrale qui n’en demandait pas tant. En combattant certaines idées reçues, en osant des paris qui ne sont pas gagnés d’avance et en prenant toujours le parti de l’art, on vous invite à découvrir un lieu qui a tout pour plaire. Et «on», c’est pas que «nous».
forum
il reste des places, et des bonnes ! édito Salade CINéma
Par Nicolas Muller
La Cantine, ou Natura café, le meilleur endroit pour manger léger et pas cher ? En tous cas ça se mange avec une assiette et des couverts, et rien que pour ça, il fallait qu’on en parler !
SPORT Chronique d’un naufrage en 62 points contre 13, avec portrait d’un Sudaf mis au rencart pour illustrer la migration du french flair vers l’hémisphère sud. Un rand moment made in sport by Thierry Saunier
Il est seul, il est sur Mars, «Seul sur Mars», c’est le nouveau film de Ridley Scott, qui prouve qu’en piquant des bonnes idées à tout le monde, on peut s’en sortir.
Fête de l’air Sujet imagé pour une fête de l’air qui transforme littéralement la Base Nature en aérodrome à cerfs-volants. Comme un retour aux sources «peace and love» pour une ancienne base, et ouais, militaire.
Il est grand, il est (presque) tout neuf, et surtout, il est plein de spectacles géniaux. Tellement qu’on a parfois du mal à savoir exactement qui fait quoi et quand, à l’intérieur de ce grand Forum. Pour sa sixième saison, le théâtre d’agglomération tente des trucs nouveaux, et ce n’est pas pour nous déplaire. Parce que quelque part, nous aussi, on a fait comme vous : on a un temps pensé que c’était un grand espace rempli de gens qui «ont le temps», et «un peu d’argent», pour voir du théâtre «subventionné». Autant dire, des retraités qui s’essaient aux choses un peu chiantes. Alors que c’est pas du tout ça. Déjà, parce que cette saison aura eu l’immense plaisir d’accueillir la plus jolie chose permise sur une scène de théâtre en Europe, Marie Gillain à moitié nue. Mais aussi parce qu’il y aura eu Stephan Eicher qui fait de la musique avec des robots. Et surtout, parce qu’avec une nouvelle direction, une nouvelle orientation, un nouveau comité de pilotage, le Forum qui n’en a que pour l’électorat réac ou qui ne cherche à prêcher que les convaincus de la chose théâtrale un tantinet cérébro-masturbatoire, c’est terminé. D’autant plus que ça n’a jamais été son dessein, mais c’est pas qu’on nous l’avait mal expliqué. C’est qu’à force de voir le mal partout, on n’avait rien compris à la pièce : ce théâtre, il est là pour nous, alors autant y mettre les pieds e temps en temps. Y a même du cirque...
Nicolas Muller, Rédacteur en chef
On est de retour ! Parce que figurez-vous qu’on était partis, mais pas bien loin. Pour être transparents, on a dû réorganiser pas mal de choses au sein de la structure du journal, et il a fallu dealer avec quelques difficultés notoires provoquées par le manque de...tout chez un gros client particulièrement peu fiable, et déjà suffisamment accablé pour qu’on ne tire pas plus sur l’ambulance. Quoi qu’il en soit, nous ne voulions surtout pas proposer un journal au rabais, avec moins de choses, pour moins de gens, dans moins d’endroits et moins souvent. Donc on a attendu d’être opérationnels et fiers du produit potentiel pour repartir du bon pied. Vous n’avez pas fini d’entendre parler de nous, et ça ne fait que (re)commencer.
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À LA UNE
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Il reste des places, et d forum
850 places, six ans d’existence, 60 spectacles et 2000 abonnements vendus. Le Forum, le grand théâtre d’agglomération de la Cavem, planté en lieu et place de feu le supermarché Rallye (et ouais, il fallait bien qu’un jour quelqu’un le rappelle, et c’est nous !) est aujourd’hui devenu un acteur incontournable du théâtre dans tout le quart sud-est. Fort d’une très belle réputation auprès de celles et ceux qui le connaissent et qui s’y rendent régulièrement, il est cependant victime d’un déficit de notoriété auprès des autres. Pour combattre ce mauvais plan qui n’a aucun sens, nous avons rencontré rien moins que son directeur, sa directrice artistique net le président de son conseil d’administration. Ne manquaient que deux journalistes amateurs de spectacle vivant pour boucler une quadrature du cercle qui, après lecture, devrait vous inciter à franchir un peu plus souvent la porte en verre qui vous sépare des meilleurs spectacles vivants que vous puissiez voir plus de 100 Km à la ronde, rien que ça. Soyez curieux, soyez heureux, et non, c’est pas complet tout le temps. On va vous expliquer ça, par l’intermédiaire de Rémi Moreau, Anne-Marie Franon et Guillaume Decart.
Rémi Moreau, vous êtes le nouveau directeur du forum. On ne change pas les têtes en vain, qu’est-ce qui a changé avec votre arrivée en lieu et place de Michel Perrault? RM : La manière de travailler. On travaille en équipe, maintenant. Il n’y a plus une tête qui décide pour l’ensemble du théâtre, mais c’est collectif. Au niveau de la programmation avec trois programmateurs, qui travaillent en synergie dans le même bureau et qui s’occupent des deux lieux, forum et palais des congrès, et même trois puisqu’il y aura désormais des spectacles jeune public à l’espace Victor Hugo de Puget. C’est une volonté, pas que la mienne, celle aussi du président du conseil d’administration Guillaume Decard, là aussi c’est un travail d’équipe. Il y a vraiment des échanges réguliers, pour discuter de ce qu’on met en place. Le crédo c’est «à plusieurs on est plus intelligent».
M.Decard on connaît son engagement en faveur des arts en général,qui aime sincèrement ce monde-là. C’est un avantage, d’être piloté par un élu qui s’investit ? Complètement, il vaut mieux avoir des passionnés. La culture, le spectacle vivant en particulier, il faut aimer ça, aimer les artistes, chanteurs, acteurs, danseurs, musiciens, c’est un partage, il faut être dedans et aimer ça. On fait le noir, tout le monde se tait dans la salle et le spectacle se déroule devant
nous, il y a une forme de magie, moi j’adore ça.
Vous faisiez quoi, avant ? Directeur général des services à la mairie de Puget.
Donc, rien à voir ! Si, quand même parce qu’il y avait une dimension artistique, là-bas aussi. J’ai monté le Puget Live Festival, participé au développement du Mas des Escaravatiers, l’espace Victor Hugo a aujourd’hui une belle programmation, j’ai je pense insufflé tout ça.
Vous allez leur manquer, là-bas, non ? Il faut leur demander !
Vous l’avez voulu, ce poste, ou on vous l’a proposé ? On me l’a proposé, et je n’ai pas hésité une seule seconde. Et je ne regrette pas mon choix !
Depuis la première saison, il y a toujours eu un peu plus de spectacles, toujours un peu plus gros, c’est pareil pour cette année ? Anne-Marie Franon : Je dirais que pour le moment on ne diminue pas la voilure. Le public est là, c’est un gros lieu avec une grosse scène qui nécessite qu’on accueille des spectacles importants. On peut faire ici ce qu’on ne peut pas faire à Saint-Raphaël, du cirque, de la danse. Mais le Palais des Congrès est une sale de spectacle fantastique, notamment pour les textes d’auteur. Ces outils sont au service de la diversité. On sent que le public est un peu plus difficile à conquérir, et il faut qu’on réfléchisse pour améliorer tout ça. Au Palais des congrès on a souvent des listes d’attente parce que c’est trop petit, et ici au forum, on est parfois en difficulté. Le public a peut-être un peu moins de moyens, et 60 spectacles ça peut paraître être une offre sur-dimensionnée. On devrait peut-être doubler certaine représentations qui attirent du monde à coup sûr et qui pourraient remplir deux fois.
C’est difficile, de bien choisir la salle ? RM : Oui mais non, il y a des spectacles qui pourraient remplir le forum, mais qui sont intimistes et qui rendent mieux au palais. Il faut une proximité entre l’artiste et les spectateurs. AMF : C’est une question qui relève de l’artistique, et c’est
l’équipe artistique qui décide. On voit le spectacle, on sait sur quelle jauge il doit aller, sur quelle dimension de plateau, on peut tuer un spectacle en se trompant de salle. RM : il n’y a pas que des considérations économiques. AMF : Pour la saison 16-17, il se pourrait qu’on accueille Fabrice Luchini sur des poèmes d’Edgar Poe. Il ne veut jouer que sur des petits plateaux de moins de 500 places, mais on a un problème économique : cher sur une petite jauge.
Vous essayez de lisser le budget entre spectacles difficiles, gros cartons, spectacles à perte ? RM : On essaie d’être au plus juste. C’est vraiment notre souhait, mais c’est très compliqué d’équilibrer une saison culturelle au vu des spectacles qu’on propose, mais c’est une mission de service public et on est subventionnés à ce titre-là par la Cavem. Certains spectacles sont des paris. Le but c’est de faire découvrir des choses au public. C’est le but des abonnements, les gens choisissent 4 spectacles à tarif préférentiel, ils en voient deux par goût, et deux pour «voir», par exemple du ballet ou du cirque, et ils sont souvent agréablement surpris par des choses dont ils pensaient «c’est pas pour moi». AMF : Quand on programme dans une structure publique, on gère l’argent public et donc on a une vocation culturelle. De loisir aussi, bien sûr. Notre propos, c’est de faire découvrir des auteurs, de provoquer de l’émotion, de ne pas inviter les gens que dans un grand pensum. On est animés par toutes ces préoccupations. M.Decard on en avait discuté l’année dernière au moment de votre nomination, c’est vous qui pilotez tout ça aujourd’hui. Il était question de musique actuelle. C’est lancé ? Guillaume Decard : Oui, deux dates de variétés au forum avec Raphaël et Stephan Eicher, plus Yaël Naïm au Palais des congrès, ce qui nous fait déjà trois dates. L’objectif c’est de diversifier encore et de devenir force de proposition. On a choisi aussi d’ouvrir sur l’humour, qui fait son entrée cette saison, avec deux têtes d’affiches : Elie Semoun et Stéphane Rousseau.
Pourquoi n’y avait-il pas de One-Man Show, avant ? GD : Il y avait c’est vrai une grosse demande du public, il n’y a qu’à regarder le succès du festival du rire à Saint-Raphaël. Félix Martin n’était pas «trop petit», mais il y a un besoin de rigoler, de se divertir, dans un lieu plus grand., avec de grandes têtes d’affiche capables de les remplir.
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À LA UNE
du 31 octobre au 5 novembre 2015
des bonnes !
AGENDA Fréjus
Samedi 31 : A partir de 13 h 00 : Color Azur Run, 4 départs de course à 13h, 14h, 15h et 16h – Base nature mardi 3 : La mégère apprivoisée - Théâtre Le Forum dimanche 8 : Attrape-moi - Théâtre Le Forum
dimanche 15 : La Vénus à la fourrure - Théâtre Le Forum mardi 17 : Stéphane Rousseau - Théâtre Le Forum
saint-raphaël
Samedi 07 : KID WISE, Félix Martin Jeudi 12 : JOHN PRIMER «MUDDY WATERS 100», Félix Martin Samedi 28 : THE SKINTS, Félix Martin Samedi 05 : CATHERINE LABORDE, Félix Martin
roquebrune-sur-argens Dimanche 8 : loto, organisé par « Corso Fleuri Saute Messugues », salle Molière, au Village, à 15h. Entrée libre. Renseignements : Tél. 07 89 44 70 03 Vendredi 13 : collecte de sang, organisée par la Fédération Française pour le Don de Sang Bénévole, salle Molière, au Village, de 8h à 12h30. Vendredi 13 : soirée repas-spectacle, organisée par la classe de CE2 de Philippe LOIR de l’école élémentaire Jean JANIN, salle Molière, au Village, à 19h30. Tarifs : 6€/adulte, 3€/enfant. Renseignements : Tél. 04 94 45 70
Vous nous parliez des abonnements. Il paraît que l’idée reçue la plus répandue sur le Forum, c’est qu’il est toujours rempli d’abonnés et qu’il n’y a jamais de places. On désamorce ? RM : Les gens qui m’ont expliqué pourquoi cette légende était tenace m’ont expliqué qu’à l’époque, ils allaient au Palais des congrès, plus petit, et qu’il était souvent complet, il fallait se battre pour les abonnements. Et ça a été la même chose au Forum la première saison. Mais aujourd’hui il y a beaucoup plus de spectacles, il y a toujours de la place pour satisfaire tout le monde, c’est une très grande salle de 850 places, rarement à guichets fermés. Les gens qui n’ont pas d’abonnements, souvent, ne se renseignent même pas. Il y a 2000 abonnés, mais ils sont abonnés sur 4 spectacles !
C’est à cause de la grande soirée inaugurale qui provoque un afflux massif d’abonnements dans la foulée avant même que la saison commence ! AMF : Oui, mais ils ne s’abonnent que sur quelques spectacles ! RM : C’est une vue de l’esprit. On garde toujours un quota pour les non-abonnés. Un peu plus de la moitié des places sont réservées aux abonnés dans le meilleur des cas, il reste toujours beaucoup de places à vendre. On ne remplit pas le théâtre avec des abonnés, c’est important de le dire. AMF : Et les places à vendre au guichet ou sur Internet sont de bonnes places, on ne retrouve pas en hauteur tout au fond dans un endroit où on ne voit rien (il n’y a pas de mauvaises places, à proprement parler, au Forum, on est plutôt bien partout, testé et approuvé, NDLR). RM : On réserve un rang sur deux aux abonnés, en gros. On peut être très bien placé en achetant ses places au détail, et selon les cas de figure, on peut même se retrouver au premier rang. On a même mis en place un système de revente de places, pour les gens qui ne peuvent pas venir. C’est sûr qu’’un spectacle intimiste avec seulement deux acteurs, pour bien comprendre ce qui se passe vaut mieux être devant. Mais un ballet on ne le voir jamais aussi bien que du balcon, le cirque c’est pareil ! On voit bien de partout, vraiment, il n’y a pas de mauvaise place, c’est un théâtre moderne, il a été conçu pour ça, l’acoustique est vraiment bonne aussi...à condition que les acteurs ne soient pas dos à la scène, l’an dernier on en a fait l’amère expérience ! AMF : C’est différent des théâtres parisiens où l’on est toujours derrière un poteau !
Pour le son il a aussi un dispositif, non ? RM : Oui, on peut régler la fréquence de sa prothèse auditive sur la bonne onde, il y a une boucle émise par la régie, il faut vous faire expliquer ça par votre prothésiste maintenant, puisque les dispositifs sont très petits aujourd’hui. On peut aussi utiliser une oreillette ou un casque en Bluetooth. Ça s’appelle une boucle magnétique, ou boucle «T», ça fait deux ans que c’est obligatoire dans toutes les salles de spectacle dans le cadre de la démarche d’accessibilité.
La réputation du forum c’est d’attirer un public assez âgé. Vous souhaitez changer ça ? RM :Le but c’est d’attirer tout le monde, il faut absolument franchir ce cap : le théâtre est à tout le monde. Il faut juste venir voir un spectacle vivant, il y a des gens qui ne connaissent pas la danse et qui après avoir découvert un ballet partent en passant par la case guichet pour relire la programmation, pour voir ce qu’il y a d’autre en danse. C’est ce côté magique qu’il faut faire partager à des gens qui n’ont pas l’habitude. On est dans une société de l’écran, croyez-moi, voir des gens faire un spectacle en direct devant vous, c’est vraiment très différent. GD : Depuis un an avec Rémi, on se bat sur la question de l’ouverture. On veut ouvrir le Forum au monde associatif, à tous les artistes, au monde professionnel. On va lancer une grande opération de mécénat, ça devrait être en place pour la saison 16-17. On a laissé l’UPV organiser son happy-hour business ici, et beaucoup de ces entrepreneurs locaux n’étaient jamais rentrés au Forum ! On les a fait visiter, c’était surprenant pour eux ! RM :Il y a une barrière. On parle des plafonds de verre infranchissables dans a société, ici c’est une porte en verre, les gens se disent «c’est trop plein, c’est trop cher, c’est pas pour moi», ils ne franchissement même pas la porte alors qu’elles leur sont grandes ouvertes ! On est dans un lieu public, le but c’est que tout le monde vienne. On va essayer de mettre en place des expositions de sculpture parce que le lieu s’y prête bien ! Ça peut donner envie à d’autres gens de passer la porte.
Vous essaierez donc à l’avenir d’ouvrir le forum à d’autres activités que le spectacle ? Jusqu’ici, en dehors du festival du court-métrage... RM : Oui, ça aussi ça a changé par rapport à l’ancienne direction, sans que ce soit péjoratif c’était comme un village gaulois. On ouvrait les portes le spectacle avait lieu, on les refermait et après il ne se passait plus rien. C’est un lieu de vie ! GD : On pense à faire venir les compagnies locales, les professionnels d’ici, en danse, en théâtre. Tout est envisageable, ça peut se passer dans la grande salle, dans la petite, dans le parking, dans le hall, sur le parvis, tout est possible. RM : On a un parvis immense et on ne l’utilise pas ! AMF : L’objectif c’est que ça devienne un lieu de vie pour tous, que les gens se l’approprient.
Est-ce que c’est parfois difficile d’attirer les spectacles
puget-sur-argens
Vendredi 6 : LONG EST LE CHEMIN + FACE A FACE Spectacle Hip-Hop par la Compagnie Par-Allèles – 20H30 + 1ère Partie Dimanche 8 : Loto de l’Association du Rotary Club de Fréjus - 17h à l’Espace Culturel Victor HugoPlus d’infos : 06 44 16 78 17 Bah Alors ? - hebdomadaire - du 31 octobre au 5 novembre 2015 - Actualité locale Fréjus, Saint Raphaël, Puget sur Argens, Roquebrune sur Argens - Directeur de la publication : Ibrahim BERBAR - Rédacteur en chef : Nicolas MULLER - Rédacteurs : Ibrahim BERBAR, Nicolas MULLER, Thierry SAUNIER, Alexandre Demesy - Photos : Nicolas Muller, Ibrahim Berbar, DR Date de dépôt légal : 31 octobre 2015 - Date de parution : 31 octobre 2015 - Régie Publicitaire : SARL Karadoc Siren : 800 278 277 R.C.S Fréjus - Nous Contacter : Régie publicitaire : 06 62 38 74 84 - Rédaction : 06 83 33 19 64 - Mail : bahalorsmag@gmail.com - Internet : www. bahalors.com - Imprimé en Europe «La reproduction ou l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, de nos articles ou informations est interdite.» Ne pas jeter sur la voie publique.
OURS
AMF : l’humour attire aussi une autre tranche de public, que l’on avait jusqu’ici du mal à séduire. On est vraiment dans la cohérence, le Forum essaie de respecter tout ce qui se fait à Saint-Raphaël, et il a pris le créneau de tout ce qui ne se faisait pas ailleurs, théâtre, danse, cirque, etc. Mais aujourd’hui les gens ont bien compris la convergence entre les deux villes, et on peut se permettre de tout faire au Forum. Ce respect mutuel permet une grande ouverture. GD : Ce qu’on fait au Forum, on le fait parce qu’on ne peut pas le faire à Saint-Raphaël, on a besoin d’aller plus loin dans l’humour, d’accueillir de grands artistes.
Samedi 14 et dimanche 15 : tournois de figurines, organisé par le “Cercle Figurine Var Est Roquebrunois”, salle de l’espace Robert Manuel, à 9h. Renseignements : Tél. 04 98 11 01 59
Les bars qui ouvrent la nuit font le bonheur des gens qui ne supportent pas les boîtes. Mais ça, c’est surtout l’été. En tous cas c’est ce qu’on croit ! Il en reste quelques-uns qui sont des établissements emblématiques de la région. On va aller leur demander ce qu’ils nous réservent pour la saison froide, l’hiver, le vrai.
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À LA UNE
? RM : Honnêtement non, on jouit d’une belle notoriété dans le monde du spectacle, les producteurs nous connaissent et le lieu est apprécié. AMF : On n’a jamais eu vraiment de problèmes à attirer une tête d’affiche. Le plus compliqué c’est l’équilibre, c’est compliqué de monter une programmation. Il faut jongler entre les spectacles de thâtre de danse et de cirque, les spectacles difficiles et les spectacles plus grand public, c’est pas toujours évident.
Quels sont selon vous les moments forts de cette saison ? RM : Tous ! Même si certains sont plus difficiles à vendre que d’autres, il n’y a pas de spectacle au rabais. A chaque fois on se remet tous en question, on part sur une nouvelle fiche technique, un nouvel artiste, et on se redonne à fond. Le plus fort, c’est peut-être la présentation de saison, parce que ça, on le fait nous à 100 % AMF : C’est certain que Miou-Miou qui n’est pas montée sur les planches depuis un moment, ce sera un moment fort. Mais je refuse de faire une hiérarchie. Il faut qu’il y ait des locomotives de la saison, bien sûr, mais pas de hiérarchie.
Et quelles seront, donc, ces locomotives ? AMF : Casse-Noisette, l’un des plus grands ballets, la danseuse Carolyn Carlson pareil. En théâtre je dirai Miou-Miou, Michel Bouquet, Love Letters, Novciento avec André Dussolier. GD : Le projet de Raphaël est très intéressant, puisqu’il va partager la scène avec des chorales d’enfants de notre territoire. J’ai très envie de voir le spectacle de Stéphane Rousseau, le grand ballet de Genève dans Casse-Noisette, et en théâtre «Le Système». RM : Boxe Boxe avec le quatuor Debussy sur scène, c’est du Hip-Hop, c’est ma culture, j’adore ça. Il y a aussi «Les Contes Chinois», avec un maître de la calligraphie qui des-
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sine en direct, retransmis sur grand écran, un spectacle très difficile à vendre mais moi ça m’’intéresse beaucoup. André Dussolier dans Noveciento parce que je suis comme lui originaire d’Annecy, et puis en humour, la pièce de théâtre «Sans Rancune», avec Daniel Russo.
Et pour finir, on peut dire que tout ça, o pourra le voir à un tarif abordable. Comment vous faites pour rester toujours en dessous de 35 euros? RM : C’est une volonté politique, c’est la mission d’un théâtre d’agglomération, c’est pour ça qu’il est subventionné. Si on devait proposer tous ces spectacles au vrai prix, en incluant l’amortissement du bâtiment etc, on serait à des tarifs plus conséquents c’est certain. AMF : On est dans la moyenne des théâtres publics, et on pratique les tarifs préférentiels, la gratuité pour les scolaires, les tarifs spéciaux pour les demandeurs d’emploi, les places à 6 euros pour les spectacles jeune public. RM : Et les abonnements permettent d’avoir 25% de réduction sur 4 spectacles. Donc, qu’est ce qu’on attend ? D’autant qu’on peut aujourd’hui s’abonner en ligne, et même manger quelque chose sur place. Et ça, c’est nouveau ! Aussi !
Nicolas Muller
ACTU LOCALE
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Établissement public de traitement et de valorisation des déchets de l’Est-Var
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En partenariat avec
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Établissement public de traitement et de valorisation des déchets Et luttez contre le cancer, de surcroît ! En cette de l’Est-Var période de grande consommation de vin «post-ven-
Sauvez la Terre, triez votre verre ! danges», trier le verre est un réel enjeu économique dans toute la France. Dans nos communes, on a de la chance, parce que cette collecte est orchestrée par le Syndicat Mixte pour le Développement Durable dans l’Est-Varois (comme ça vous saurez ce que SMIDDEV veut dire), e que ces gens-là sont sur tous les fronts. Mieux que ça, ils fédèrent pour être encore plus efficaces !
Partenariat avec la ligue contre le cancer Pour être bien certains que le tri du verre va devenir un enjeu capital pour tous les habitants du territoire, le SMIDDEV est depuis quelques années en cheville avec la Ligue contre le Cancer. L Syndicat s’engage chaque année à reverser à la ligue 2 euros par tonne de verre triée, soit la jolie somme, quand même, de 7000 euros en 2014, consacrés au confort des malades. Mais figurez-vous qu’en étant encore meilleurs, on pourrait trier 5 kgs de verre par an de plus par habitant, soit la masse énorme de 550 tonnes. On peut toujours faire mieux !
Pour informer la population le SMIDDEV a pris l’initiative d’habiller les colonnes avec les logos de la Ligue contre le cancer et de fournir des informations parfaitement transparentes sur l’utilisation faite de l’argent collecté (et nous, chez Bah Alors ? on s’en fait le relais!).En outre, il est important de bien rappeler à tout le monde quelques consignes de tri pour que votre bonne action conjuguée en faveur de la terre et des malades soit vertueuse jusqu’au bout : - Ne mélangez pas la vaisselle au verre qui se trie, c’est à dire les bouteilles, les flacons, les pots et les bocaux, et c’est tout. - Pensez aussi à conserver vos bouchons en liège dans un autre récipient que votre poubelle d’ordures ménagères, car ils se recyclent aussi dans un circuit local qui permet, lui aussi, de faire du bien à la nature. N’oubliez pas qu’en préservant l’environnement, c’est votre espace de vie que vous améliorez. Et si en plus il est possible de donner de l’argent à la lutte contre le cancer sans mettre la main à votre portefeuille, ne ratez pas l’occasion d’être des bienfaiteurs, ça n’a jamais été aussi bon marché.
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Festival de l’air
Les fous du cerf-volant
Il paraît qu’ils sont plus de 40 000 à être licenciés en France. En tous cas ce weekend, c’est plus de 50 000 visiteurs que le festival de l’air a accueilli, à peu près comme chaque année depuis déjà 17 ans. Le secret ? C’est d’attirer les enfants ! Ils viennent découvrir une activité 100% bio, 100 % ludique et en plus, l’air est gratuit. Ce qui lui fait un point commun avec le parking de la base nature et l’entrée du salon, bref, le festival de l’air, c’est cool, et c’est pour tout le monde.
Du sport détente à la danse aérienne Le vol libre, c’est très compliqué, à priori. E tous cas, quand on regarde les cerf-volistes du monde entier réaliser en plein vol des figures hallucinantes de vélocité et de maîtrise, avec leurs engins pratiquement collés les uns aux autres, jamais on ne s’imagine pouvoir un jour en faire autant. Heureusement, tout le monde ne vient pas là pour briller lors d’une compétition...ou alors, elle peut être un concours de pure esthétisme ! On remarque très vite dans le ciel les cerf-volants typés asiatiques, en vol fixe, comme ceux utilisés par leurs inventeurs chinois pour informer les bataillons il y a ds siècles.
Le sport le plus rigolo, c’est peut-être cette forme de combat aérien pacifique, qu’on appelle le Rokkaku, où il faut terrasser son adversaire en coupant le fil ou en le faisant atterrir. Et là il y a challenge, on est entre le pilotage, l’agressivité et l’endurance, très intéressant ! Pour faire simple, le festival de l’air est l’un des plus charmants moments de l’année à Fréjus. En occupant la base nature avec toutes les vertus du monde sans céder à un quelconque mercantilisme, puisqu’en dehors de quelques petits commerces de bon aloi tout est absolument gratuit, la 17e édition ne déroge pas à cette marque de fabrique bien agréable. En plus, coup de bol, cette année il y a une fois encore eu beau temps, c’est quasiment de la magie pendant les weekends d’octobre. En espérant que vos enfants ont bien profité des ateliers qui leur étaient consacrés pendant ces deux jours, en vous souhaitant de profiter vous aussi, l’an prochain, d’encore plus de belles images à vous mettre sous le cristallin, on vus donne les nôtres, parce que comme d’habitude, nous, on s’est régalés !
Nicolas Muller
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ENTREPRISE
La Cantine-Natura Café
Salade gourmande à prix clément
Un fast-food qui ne fait pas grossir, il fallait y penser. Depuis quelques années, à Saint-Raphaël, juste en face de la mairie, on peut manger des salades que l’on compose soi-même pour u peu moins de dix euros, prêtes en moins de trois minutes, et servies copieusement dans des assiettes grosses comme des saladiers. Manger léger, manger bon, manger assez, tout ça en une seule fois et au même endroit, c’est possible, et c’est assez rare pour être souligné, alors on est allés demander à la patronne Marie Lorenzo d’où lui est venue cette idée.
un vaste choix. L’autre bonne idée, c’était de développer un réseau que Marie avait déjà : « j’ai d’autres affaires qui existent depuis plus longtemps, dans un camping par exemple, donc j’avais déjà des liens avec les fournisseurs, en qui je savais que je pouvais avoir confiance. Il restait à proposer de nouvelles habitudes aux gens. Je trouve qu’en France on mange assez mal, tout le courant venu des Etats-Unis. Et souvent, les gens qui ont besoin de manger vite mangent assez mal, mais pas chez nous.»
6 ans de succès après une inspiration
Une recette gagnante
Si l’idée de la salade à composer soi-même paraissait hyper originale à l’époque où La Cantine est apparue à Saint-Raphaël, c’est parce que nous n’avions pas, nous, pauvres sudistes, les yeux rivés sur la capitale. Heureusement, ce n’était pas le cas de Marie qui a imaginé importer par chez nous un concept né il y a déjà longtemps à Paris : «j’ai eu l’idée de créer le restaurant en m’inspirant d’une chaîne parisienne qui s’appelle Jour. Je me suis dit que ça pourrait attirer une nouvelle clientèle, notamment les femmes. Manger sain et rapidement, ça pouvait marcher.» Manger sain, des produits frais réapprovisionnés tous les jours, et surtout, «sans aller jusqu’au bio parce que là, ça devient vite très compliqué.»
Depuis l’ouverture du Natura-Café, le concept a très peu évolué, parce que l’idée de départ était bonne : «on a ajouté rapidement la possibilité de commander un plat chaud, on a aussi tenté l’idée du plat du jour, qui marche un peu mieux en hiver. Les gens qui gravitent autour, comme le personnel de la mairie, aiment bien venir chez nous, surtout le matin pour le petit déjeuner.» Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, la Cantine n’est pas du tout un établissement fait pour attirer les touristes : «vu l’emplacement, on n’est pas très saisonniers, on attire plutôt les lycéens, les gens qui travaillent dans le coin, on n’est pas au bord de mer, on fait partie du paysage. Le quartier est sympa, même s’il ne bouge pas beaucoup.» Mais comme on il mange léger, c’est peut-être facultatif ?
La méthode ? Des bacs alimentaires en métal exposés derrière une vitrine, comme chez les glaciers. Sauf que dedans, il y a tous les ingrédients possibles et imaginables qui peuvent entrer dans la composition d’une salade savoureuse et bien nourrissante. Il suffit de choisir sa salade de base (mâche, laitue, etc) et de trouver l’inspiration une fois qu’on est devant
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SPORT
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LE CIMETIERE DES ELEPHANTS
Le constat est aussi implacable que désolant : non seulement les quarts de finale de la Coupe du Monde de Rugby auront constitué, pour le XV de France, le terminus des prétentieux, comme cela était prévisible et même prévu depuis – au moins – le tirage au sort, mais surtout, plus encore, ces dits quarts de finalistes auront vu concourir, sinon s’affronter, sept quart de finalistes et un resquilleur, pas invité - un clochard, quoi -, sinon en ayant mis à la raison des membres du quart-monde rugbystique. Le constat est implacable (bis) : la France a battu l’Italie, le Canada et la Roumanie, autant dire personne, pour être – comme prévu – laminée par l’Irlande en poule et désintégrée par la Nouvelle-Zélande en quarts. L’Hexagone est devenu une nation mineure de ce sport, dont le concert des nations est pourtant désespérément étroit. A qui la faute ? Sans doute aurez-vous déjà lu mille fois : haro sur le Top 14, compétition exigeante, épuisante, interminable, richissime et cosmopolite, qui a été, sans doute à juste titre, pointée du doigt : trop de joueurs étrangers y sont attirés à prix d’or, trop peu de jeunes joueurs français sont susceptibles de s’y faire une place. Mouais. Mais la réponse fédérale à ce fait indubitable a, quant à elle, été trop peu disséquée : elle consistait pourtant à naturaliser à marche forcée des quatrièmes choix des nations majeures, tels les sud-africains Scott Spedding – titulaire à l’arrière, le poste de Serge Blanco, incarnation même du french flair…- ou Rory Kockott – remplaçant à la mêlée - jamais apparus, même de loin, sur les radars springboks. Quand la solution est plus inepte encore que le problème, il ne faut pas s’étonner si la facture finale s’avère salée. Et 62-13, le score contre des All Blacks en pleine confiance, en
toute liberté, c’est le record de points encaissés par le XV de France au cours de son histoire pourtant centenaire, ainsi que le record de la plus grosse défaite, toutes nations confondues, en phases éliminatoires de Coupe du Monde : pire que les Fidji, pire que les Samoa, pire que le Canada. Bref, c’est le juin 40 du rugby français : nous avons jusqu’à présent toujours fait partie du gratin, et des prétendants à la victoire (trois finales en 1987, 1999 et 2011), mais là notre place est dans le wagon de queue, celui dans lequel s’entassent les petites nations qui ne font que de la figuration.
Cependant, à trop parler de fédération, de bureaucratie, de système, d’argent, on en oublie ce qui dans ce sport comme dans les autres – plus que dans les autres peut-être – finit toujours, à la fin de la foire, par primer, par se révéler déterminant : le maniement du ballon (ovale). Et là, quelle tristesse immense : cette Coupe du Monde s’est avérée une orgie de jeu, une débauche de passes et d’actions tranchantes et créatives, durant laquelle la France seule aura fait banquette - et même ceinture. Le pire, en effet, de tout ce désastre tous azimuts, aura été le jeu hyper-minimaliste, brutal et sans aucune imagination proposé – si c’est le mot juste – par les bleus. Deux joueurs, voire trois, symbolisent cette orientation, anachronismes bodybuildés égarés dans une ère de technique et de fluidité gestuelle : Mathieu Bastareaud, surnommé bastarocket – il y a des surnoms censément élogieux qui sonnent en seconde lecture comme des injures – dans la ligne de trois-quarts – c’est le successeur
de Philippe Sella, y a vraiment de quoi se mettre au curling - et en troisième ligne Louis Picamoles et Bernard Le Roux, porteurs de piano incapables d’en jouer, parce qu’ayant mis les mains dans la colle : des coffres à ballons, apôtres et icônes du jeu à zéro passe. Comme vous le savez toutes et tous, lors de ce lugubre et funèbre 13 à 62, les blacks ont marqué neuf essais, plus classieux et plus éblouissants les uns que les autres, quand la France n’en aura inscrit qu’un seul. Mais quelle triste réalisation ; un ballon vaguement aérien qui échappe aux moufles de Le Roux, Picamoles arrive à s’en saisir lors de l’action d’éclat – au singulier – de sa Coupe du Monde, et boum les dix derniers mètres avant la ligne, en force. Simplement honteux. Un grand ancien, Christophe Lamaison, a résumé d’un mot aussi cruel que véridique – cruel parce que vrai – les lacunes tecehniques actuelles des joueurs français : « On voit les autres joueurs réussir des actions de classe (voir ci-contre) qu’il n’a y pas si longtemps les joueurs français savaient faire aussi. » Il n’ose pas se citer luimême, mais Lamaison, architecte virtuose et inspiré de la victoire de 1999 sur les Blacks, était l’un de ces joueurs ; c’est dire que cet âge d’or ne remonte pas à la préhistoire. La blessure de Michalak au début de quart de finale a laissé le XV de France orphelin non pas d’un guide, mais de son seul joueur de rugby. Ne restaient plus sur le pré que des déménageurs même pas bretons. Ce n’était pas rien, mais c’était loin d’être assez : quand on ne fait jouer que des éléphants, ou cela pourrait-il se finir, sinon au cimetière ? Thierry Saunier
BAH ALORS ? hebdo
Qui c’est celui-là ?
du 31 octobre au 5 novembre 2015
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SPORT
Fourie DU PREEZ
Il y a plus humiliant encore que de voir le XV de France sombrer et s’autodétruire, comme l’ordre de mission de M. Phelps dans Mission impossible, en quarts de finale, quand d’admirables gallois, des irlandais décimés et de prodigieux écossais (dont le réservoir de joueurs n’est pas le dixième du nôtre) opposaient une résistance héroïque à plus forts qu’eux, c’est de voir les Springboks, symbole éternel, immémorial et universel du jeu de casse-briques dans lequel le triste sélectionneur tricolore a achevé de dissoudre le peu qui restait du french flair, se sauver du piège gallois, non sur un rentre-dedans plein fer plus violent encore que les précédents, mais par une action de pure classe technique, tactique, à la fois individuelle et collective, bref rugbystique. Dans cette compétition sublim(é)e, le french flair est partout, jusque chez les (supposés) rustiques Boks - partout sauf chez les bleus, qui d’ailleurs par une aberration supplémentaire, jouaient en rouge. Des fois qu’on s’y laisse tromper. Toujours est-il que, dans un quart de finale bien mal engagé, malgré – ou à cause – de grands coups d’épaule ou d’autres muscles saillants, qui faisaient vaciller de vaillants diables rouges sans les briser ni les broyer, il ne restait guère que six minutes à jouer, et le spectre d’une élimination surprenante se profilait pour les Springboks, menés 18 à 19, et à court de solution(s). Une – ultime ? – mêlée à quinze mètres de l’en-but gallois décida de tout ; à la manœuvre, Fourie Du Preez, 33 ans, demi de mêlée des champions de monde 2007, tricard chez les Boks depuis février 2014, rappelé en urgence par un sélectionneur sachant mieux que quiconque qu’il y a quelque chose qui ne s’achète pas en soulevant des kilos de fonte : l’intelligence tactique. Action de la dernière chance : Du Preez espère une
pénalité, pour son pack dominateur, tout en s’avisant que l’arbitre pourrait s’abstenir de crucifier les gallois ainsi (c’est pourtant ce qui est arrivé, en plus cruel encore, aux écossais). Et alors, feinte sublime : Bryan Habana, l’ailier supersonique du RCT, va se placer dans la ligne côté ouvert. Le gallois Cuthbert le suit, le côté fermé est déserté. Duane Vermeulen, le numéro 8 sudaf, bâti comme un tank mais adroit comme un prestidigitateur, ramasse le ballon, s’engage, bloque l’ultime défenseur, et d’une chistera (!) dans le dos (!!) envoie vers les étoiles, la ligne de but et la qualif son cornac adoré. Même dans 100 milliards d’années, Louis Picamoles ne pourra pas reproduire le même gestuelle, digne de Glenn Gould, alors que lui c’est Babar. Misère de nous. Thierry Saunier
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BAH ALORS ? hebdo
CINEMA
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Seul sur Mars - Ridley Scott ou la copie propre De Ridley Scott, avec Matt Damon et la planète Mars Seul sur Mars...ça va être chaud. Un film de 2h24 qui met en scène Matt Damon tout seul sur une planète où il fait 145 degrés la nuit, où même les cactus crèvent en une fraction de seconde et où il n’y a pour seules choses familières que des vielles sondes estampillées 70’s enterrées sous un sable qui ressemble à s’y méprendre à la terre battue de Roland-Garros, va falloir être créatif, Ridley.Et de surcroît, tu passes après «Interstellar» et «Gravity», et tu affrontes les mêmes sceptiques hyper-relous, ultra-pénibles, qui se planqueront éternellement derrière la caution scientifique pour justifier leur absence de capacité à rêver un peu. Et si jamais ils ne trouvent pas la faille, ils diront que le film est nul, par principe. Cela étant dit,»Seul sur Mars», c’est surtout une histoire d’homme, avant d’être une histoire de science oun de cinéma. C’est l’Histoire d’un botaniste envoyé dans l’espace avec un groupe d’astronautes, pour une mission de reconnaissance sur la planète rouge. Arès 3, la mission en question, se déroule mal à cause de conditions climatiques extrêmes, et l’équipage est contraint de renoncer dans l’urgence, en abandonnant Mark Watney, laissé pour mort. Sauf q’il n’est pas mort, sauvé par des circonstances hallucinantes, et qu’il parvient à regagner une base où il fait preuve d’une incroyable capacité d’invention pour survivre. S’engage alors un grand combat idéologique entre Mark, la Nasa et le monde : faut-il sauver le soldat Watney ?
Plein de bonnes idées, souvent piquées à d’autres Avec «Seul sur Mars», Ridley Scott signe une sorte de remake de «Seul au Monde», en éloignant l’île déserte d’à peu de choses près, 80 millions de kilomètres. Les ressorts émotionnels qu’il active sont un peu les mêmes que ceux qu’avaient imaginés Robert Zemeckis il y a 15 ans, en mettant à l’épreuve le naufragé Tom Hanks et son ballon Wilson. Ici, point de démence, mais une formidable rationalisation des problèmes, avec un scientifique qui analyse les problèmes et met tout en oeuvre pour les régler. C’est bien fait, scientifiquement viable bien qu’un peu rapide, et ça donne de l’espoir en nos capacités d’êtres humains à vouloir vivre à tout prix. L’esthétique du film est bien sûr très moderne, on retrouve le style Scott des derniers temps, en tous cas visuellement («Prometheus»). Il a aussi incorporé quelques éléments assez drôles, comme la bande-son, sur le modèle des Gardiens de la Galaxie (sauf que là c’est pas un walkman, mais une clé usb, et que c’est pas du rock 70’s, mais du disco). D’un film qui aurait pu être un angoissant huis-clos à ciel ouvert, Ridley Scott a fait une oeuvre qui célèbre les pionniers, l’ingéniosité et la fureur de vivre. Sur un scénario jamais porté à l’écran jusqu’ici. Et il n’y aura, en théorie, pas de suite, ni de prequel, ni de produits dérivés complètement débiles. Un bon film, juste un film, par un grand réalisateur qui se perd parfois, mais pas sur Mars. Et tant mieux.
Nicolas Muller
La bibliothèque privée de Thierry Saunier Le centenaire de Roland Barthes, célébré voici quelques semaines au même endroit par un bavard impénitent – je me désolidarise de moi- même, c’est du propre - a donné lieu, comme c’est dorénavant l’usage, à toute une constellation de publications. Toutes sauf une sont parfaitement répertoriées, attendues comme l’est le but du FC Barcelone quand la possession de balle s’intensifie ; biographie, témoignage, inédits – souvent délectables, mais guère surprenants. Or, un objet littéraire non identifié est venu dérégler ce cérémonial trop bien vissé, lissé, policé : ce livre, c’est La septième fonction du langage de Laurent Binet. Polar foutraque et érudit, Cluedo potache pour intellos, jeu de massacre et de (fausses) pistes, ce roman burlesque et destroy a pour pivot la mort de Barthes, survenue le 26 mars 1980. C’est donc pour l’auteur l’occasion de défourailler dans le Who’s Who des intellocrates : Foucault et Derrida, Sollers et BHL – déjà là, déjà pénibles – Debray et Badinter, plus quelques autres moins connus, dans un souci de justice distributive, Laurent – prénom signe de suavité, pourtant - Binet aligne et allume sans discontinuer à peu près tout le monde. Un duo mal apparié d’enquêteurs, formé de Bayard,
commissaire rétif à toute théorie et hostile à tout intellectuel, couturé de bon sens poujadiste, et de Simon Herzog, jeune prof intelligent et inhibé, qui décode pour son acolyte ces acrobaties conceptuelles, va mener le lecteur aux quatre coins du monde, et plus précisément du monde intellectuel, du Collège de France à la fac de Bologne et du campus d’Ithaca à Venise : c’est le name-dropping radical-chic, le gratin du mandarinat et la crème des universitaires transatlantiques. Le duo semble au reste illustrer, dans son ambivalence, la double postulation simultanée qui est celle de Binet visà-vis de tous ces prestigieux maîtres penseurs ; de l’admiration (comme Simon) pour leur brio intellectuel, du scepticisme (comme Bayard) envers les tours de cartes auquel ce brio peut prédisposer. Telle est, au reste, l’infime objection que l’on peut adresser à l’auteur : cette satire documentée et maîtrisée surfe un peu trop sur un anti-intellectualisme bien mainstream. Or, il y a plus d’une demeure dans la maison du père. Car entre les derviches tourneurs mégalos à la BHL, et les princes de l’esprit à la Foucault-Barthes, il y a plus qu’un sillon d’encre sympathique, il y a l’Océan Atlantique.
Laurent BINET La septième fonction du langage, Grasset, 2015. Chronique d’un monde malade
J’pète les plombs
Par Disiz la Maladie
Un jour je vais sortir dans la rue et tuer un mec. Je vais finir par me balader avec un calibre. On sera dans le futur et tout le monde aura la haine contre son voisin. En fait je crois que les gens commencent sérieusement à se foutre de tout et de tout le monde. On nous ment constamment, on nous prend pour des jambons, on nous raconte n’importe quoi. On nous impose à peu près tout, et nous, pauvres imbéciles, on gobe tout ce qu’on nous donne, parce qu’on nous donne pas grand chose dans la vraie vie. Franchement, il faut qu’on arrête. Dès qu’une personne de pouvoir ouvre la bouche, on nous oblige à l’écouter même si on n’a rien demandé. On allume la télé, la radio, notre pc, et on voit défiler des images et du texte, constamment. Des pubs, des infos, du porno, j’en ai marre. Et dans tout ce fatras, ce qui me fatigue le plus, c’est la récupération politique. Je crois que c’est définitivement la plus infâme forme de communication qui soit, sorte de mélange entre l’hypocrisie la plus dégueulasse, la veulerie la plus évidente et l’obséquiosité la plus dégoulinante. Je hais ces gens, ils me le rendent bien, d’ailleurs ils ne vous aiment pas non plus. Déceler la sincérité dans un discours politique est devenu un exercice décourageant. J’ai plus
confiance en nos élus, j’arrive plus à les écouter parce que je sais qu’à la fin je n’y entends que des doutes. Je suis comme tout le monde, moi, j’en ai des questions à leur poser, mais le problème c’est que je sais que si je leur demande quelque chose, leur réponse ça va être de me demander, eux aussi, ,quelque chose. De voter pour eux, d’abord, et après on verra. Moi je voudrais juste qu’on discute, gratuitement, sans arrière-pensée électoraliste. Il paraît que c’est des gens intelligents, ça m’a toujours plu, à moi, de discuter avec des gens intelligents, on pourrait partager des trucs, échanger des points de vue. Mais y a ce foutu bulletin de vote qui falsifie les relations qu’on pourrait avoir. Parce que je suis un client à séduire, ils deviennent des produits à choisir. Je veux pas choisir, moi, je voudrais juste comprendre et améliorer le monde dans lequel je vis. Mais tout ce qu’on me propose, c’est de croire en un idéal qui n’est pas le mien, pour élire des gens qui vont décider à ma place, d’où sera construite la MJC, de combien je vais payer mes impôts, de faire la guerre ou pas en Afghanistan. Et si j’ai le malheur de vouloir vivre et penser comme je veux, on va pas venir me taper, mais on va quand même me le faire remarquer. Et c’est par là que ça commence. Je ne pensais pas, quand j’apprenais la Grèce antique à l’école, que je pourrais être un jour enfermé dans la démocratie. Et pourtant, j’pète les plombs.
BAH ALORS ? hebdo
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CULTURE
du 31 octobre au 5 novembre 2015
nouveauté Cultura Puget
En partenariat avec
Orphelins – Petits soldats Tiens, Glénat fait des comics ? Et bien pourquoi pas ! « Orphelins » c’est de la science-fiction comme on l’aime. La Terre a été attaquée par des extraterrestre qui ont balancé une bombe plus forte que tout l’armement nucléaire de la planète entière. Très peu de survivant, mais parmi eux, pas mal d’enfants. Ceux-ci, devenus orphelins, vont être enrôlés dans une armée bien particulière, et entraînée à tuer des ennemis que personne ne connaît. Et tout ça dans un laps de temps très court, et avec des adultes/entraîneurs du genre cruelles. Les survivants et de l’attaque et de l’entraînement grandissent et vont de planète en planète à la recherche de vie extraterrestre pour montrer ce que les terriens savent faire ! Le scénario tient bien la route, on a envie d’en savoir plus. Côté dessin, le comics made in Glénat manque de fantaisie dans la structure des planches, mais les personnages, les décors et l’encrage est bon. Plus qu’un simple comics, « Orphelins » nous plonge dans un monde comme on ne l’aurait jamais imaginé. Un très bon premier tome, à découvrir.
Ibrahim Berbar
Astérix Le Papyrus de César Albert René
36e tome de la bande dessinée retraçant les aventures des gaulois les plus célèbres du monde, « Le papyrus de César » est la deuxième œuvre publiée sans Uderzo et Goscinny, ses fondateurs. Jean-Yves Ferri et Dider Conrad s'attèlent à la lourde tâche de faire perdurer la légende des irréductibles qui depuis 56 ans fait rêver le monde entier. Et vous savez quoi, le challenge est relevé presque à la perfection ! Après un premier essai avec « Astérix et les pictes » un peu maladroit, « le papyrus de César » est une histoire digne de la plume des histoires de René Goscinny. Didier Conrad s'est habitué à dessiné nos moustachus préférés, et Jean-Yves Ferri se débrouille bien pour faire rire les petits et les grands. Petit point négatif néanmoins : l'histoire est très courte et manque un peu de péripéties, mais l'essentiel y est (les clins d'oeil à l'actualité, les caractères prononcés de chaque personnages, les jeux de mots...). Albert Uderzo lui même le dit, il n'a fait que regarder le nouveau duo créer ce nouveau tome et n'a rien eu à dire. Alors laissez-vous tenter et rassurez-vous : Astérix a de longues années derrière lui !
Ibrahim Berbar
Horrorstör
de Grady Hendrix – Milan et demi
Alors là, vous voulez de la lecture simple, qui fait autant rire qu'elle tient en haleine ? « Horrorstör » est fait pour vous. L'histoire se passe dans un magasin de la chaîne Orsk, spécialiste dans le meuble en kit qui ressemble au géant suédois Ikéa. Des noms de meubles à coucher dehors, un labyrinthe en guise de couloirs... Tous les éléments sont là pour faire un de ce magasin un lieu inquiétant. Maintenant il faut un problème et il est tout trouvé : tous les matins, le magasin semble être attaqué par des voyous qui cassent des étagères, font sur les canapés et d'autres choses bien pires. Histoire d'en rajouter une couche, les employés reçoivent tous des textos du genre « Au secours » « Aidez-moi » de numéros inconnus. Alors le directeur assisté par les deux seuls employés qui se sentent obligés de le suivre, vont veiller toute une nuit dans le gigantesque Orsk pour trouver qui fait ces mauvaises farces. Evidemment, il vont aller de surprise en surprise. Grady Hendrix signe là un très bon livre. Léger et rempli d'humour, « Horrorstör » est une histoire complète, bien faite, et surtout mise en page comme un bon catalogue Ikéa, et pour la rédaction, ça rajoute encore plus de fun ! Si vous avez aimez « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire », « Horrorstör » est fait pour vous.
Ibrahim Berbar
R U œ C E
La Machine
E R T â é
présente
TH
inspiré du roman de
Franz KAFKA
OffiCE DE TOURismE DE ROqUEbRUNE-sUR-ARgENs TEl. 04 94 19 89 89 TARifs : 15€/ADUlTE - 10€/ENfANT
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