Bah Alors? L'hebdo du 20 au 26 Novembre 2015

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du 20 au 26 novembre 2015

HEBDOMADAIRE

Fréjus - Saint Raphaël

Gratuit

Puget/Argens - Roquebrune/Argens

Noël va avoir une drôle de tête, cette année. Comme pour conjurer le sort, finalement. Parce que ça va être exceptionnel, partout dans notre bassin de vie. De Roquebrune à Fréjus, ça va être créatif, féérique, innovant, parfois même un peu osé. Disons que les municipalités vont tenter des paris, et que ce n’est pas pour nous déplaire !

Noël

Les villes se lâchent grave Garage maison Déchets de Noël La mécanique «faite maison», ça se passe à Loc1pont, un garage où tu peux louer un pont de levage pour bricoler toi-même tes amortisseurs, et le reste. Et pas cher.

SPORT Pourquoi le PSG ne sera jamais l’OM, en dix leçons d’histoire footballistique. T’as beau être riche, si t’as pas le cœur...

Le Smiddev vous explique ce que vous pouvez (devez, en fait) faire de vos déchets de Noël, car vous en produirez 20% de plus par rapport à d’habitude.

Stéphane Rousseau

Le fondu canadien vient «briser la glace» à Fréjus. Interview téléphonique, avec l’accent, depuis un hôtel en Suisse.

LE BOEUF SUR LE QUAI D’Agrippa Quai d’agrippa, Port-Fréjus, 83600 Fréjus 06 10 89 43 89

Spécialités de viandes Steak house Pierrade Salade, tartare, carpaccio...

Tous les jours sauf dimanche midi de 12h à 14h de 19h à 23h

édito

Par Nicolas Muller

C’est le cœur qui saigne et le cerveau plein de nœuds que j’écris cet édito. Perdu devant la folie d’une frange microscopique de mes contemporains. Leur folie, leur ignorance, leur intolérance, leur méconnaissance du monde. Leur goût pour le sang des autres. Et leur incapacité à comprendre que leur guerre ne nous intéresse pas, nous, citoyens paisibles du monde, qui avons développé de nouvelles névroses, pour remplacer celles d’un Moyen-Âge dont nous nous sommes débarrassés. La religion de mon voisin, ça le regarde, s’il le souhaite il peut prier nu, avec une carotte en plastique dans le fondement, une divinité jupitérienne, tant qu’il ne me l’impose pas, tout va bien. Et s’il essaie, alors on en parlera. Mais pas longtemps, parce que j’ai pas que ça à glander, discutailler de ma conversion ou non à une religion qui n’est pas la mienne. Mes ancêtres, et les siens, ont traversé suffisamment de merdiers successifs pour que nos préoccupations à nous deux soient aujourd’hui sur un autre plan. On vaut tellement mieux que ça, en plus on le sait. La lecture des faits historiques m’est devenue insupportable, l’impression de cohabiter, sur une même planète, avec des cinglés qui veulent vivre des épisodes dignes de ceux qu’ont vécu nos arrière grands-pères, les genoux dans la merde, à livrer des batailles pour sauver les idéaux de quelques-uns, qui ont déclenché des guerres dont personne ne voulait. Des morts, partout, du sang, de la boue, et des cicatrices éternelles. C’est ça, que les gens veulent ? L’humanité a déjà assez pleuré, elle a déjà donné. Et la France a largement payé son dû. Alors merde.

Nicolas Muller, Rédacteur en chef


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À LA UNE

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pour noël, Les villes se

Roquebrune mise sur la magie...et sur la soupe.

Oui, la soupe, parfaitement. Mais bien évidemment il n’y aura pas que ça. Le village aux trois pôles va en mettre partout pour ces fêtes de Noël, et a même choisi de commencer largement avant les autres puisque la ville lance ses festivités dès le 27 novembre avec l’inauguration des illuminations. Ensuite, vous aurez droit à une grande série de concerts et d’animations, avec eux concerts de noël les 11 et 12 décembre, au village et au Issambres. Bien évidemment la ville vus proposer aussi des marchés sur les trois pôles, un Noël des commerçants le 20 décembre place Perrin le 22 décembre, et même une journée spécifique dans chacun des tris quartiers, histoire de bien marquer le coup.

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Et donc, cette histoire de soupe. Qu’est-ce que c’est ? Une dégustation, une fête, et surtout, mieux que tout ça, un concours ! Parfaitement, un concours de soupe. Le 19 décembre, place Perrin au village, les Roquebrunois (et les motivés qi viendront d’ailleurs) pourront s’affronter sur le thème de la soupe. Qui sera le meilleur ? Ce sont les visiteurs (vous et nous) qui vont les départager lors d’une grande dégustation qui va débuter aux alentours de 18h30. En plus, le prix à gagner est hyper classe : une Louche d’Or. Tout ça autour d’un verre de vin chaud et d’une castagnade, que demande le peuple ? Des expos ? La visite du père Noël ? C’et dispo, ça aura lieu, tout va bien se passer !

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Des décorations dans la rue, des illuminations, des festivités, tout ça, on a l’habitude. Comme ce journal est achevé d’écrire pendant un charmant dimanche du mois de novembre, qui affiche un climat que les Lillois apprécieraient pour un 14 juillet, on ne vous cache pas que c’est un peu étrange d’évoquer Noël. Pourtant, c’est bel et bien le moment, puisqu’à peu de choses près, tout est prêt pour que le mois de décembre soit mémorable. Comme chaque année, mais un peu plus que d’habitude. De Roque brune à Saint-Raphaël, les municipalités ont décidé de se surmotiver pour nous pondre des programmes plus alléchants les uns que les autres. Alors évidemment, ce sont surtout les enfants qui vont en profiter, mais avouez que se promener dans les rues en profitant sur place d’un dépaysement gratuit (payé par les impôts, ouais, allez...), c’est quand même super chouette. Petite revue d’effectifs !


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À LA UNE

se lâchent grave

AGENDA Fréjus Vendredi 20 : Football Étoile FC Fréjus – Saint-Raphaël / Amiens – 20h00 – Stade Louis Hon samedi 21 & dimanche 22 : Exposition Féline – Saint-Aygulf samedi 21 : Opération nettoyage à Villepey – étangs de Villepey vendredi 27 : Le Faiseur – Théâtre Le Forum

saint-raphaël

Le mois du film documentaire *- Jusqu’au 28 novembre A la médiathèque du centre culturel, toute la journée Projections - conférences Du vendredi 27 novembre 2015 au lundi 30 novembre 2015. SALON du PALAIS GOURMAND - Palais des congrès L’art autour du monde - jusqu’au 28 novembre, centre culturel

roquebrune-sur-argens Samedi 21 : loto, organisé par « Roquebrune Sports», salle Molière, au Village, à 19h. Entrée libre. Renseignements : Tél. 06 64 25 62 58

Fréjus change tout En confiant sa programmation à un tiers (MGS Event, responsable du Mangame Show), la mairie a décidé de miser gros sur un Noël comme la ville n’en a jamais vu. Il y aura littéralement, du 5 décembre au 22 février, des animations et des chalets partout, des trucs à voir et à faire dans tous les coins. Pour la partie «figures imposées», la ville conserve toutes les traditions, avec le marché de Noël de la place Formigé (du 5 décembre au 2 janvier), avec les stands habituels. Il y aura également la crèche provençale dans le hall de l’office de tourisme, une foire aux santons dans l’espace d’exposition Paul Vernet, une expo sur le thème des santons et de la Provence au musée d’Histoire locale, et le fa-

meux concert de Noël de l’école de musique Jacques Melzer. Jusqu’ici, tout va bien.

Fête foraine, Japon, et fanfares

Vendredi 27 : illuminations de Noël, lancement des illuminations de Noël au Village, place Perrin, de 18h à 20h30. Spectacle pyrotechnique, lutins de Noël de la compagnie Soukha, marché de Noël, chocolat et vin chauds offerts. Renseignements : Office de Tourisme de Roquebrune-sur-Argens : Tél. 04 94 19 89

puget-sur-argens

En confiant une partie du bébé à MGS Event, la ville souhaitait voir grandir le projet. C’est donc un peu de Japon qui va s’inviter au Noël Fréjusien, avec du Cosplay (avec plein de défilés qui seront très hauts en couleur à partir du 9 décembre), un atelier manga, et même à Port-Fréjus, une journée consacrée aux super-héros, sous la forme d’une kermesse place deï Tambourinaire.

Vendredi 20 : Spectacle associatif au Profit de l’AFM Téléthon – 20h30 à l’Espace Culturel Victor Hugo.

Le nouveau délire, c’est aussi une ribambelle de fanfares et de déambulations, avec des concerts de rue itinérants, et des comédiens déguisés qui vont arpenter les rues de la ville, chaque fois selon un nouveau thème, de «Peau d’Âne» aux lutins, en passant par l’illusionnisme.

Bah Alors ? - hebdomadaire - du 20 au 26 novembre 2015 - Actualité locale Fréjus, Saint Raphaël, Puget sur Argens, Roquebrune sur Argens - Directeur de la publication : Ibrahim BERBAR - Rédacteur en chef : Nicolas MULLER Rédacteurs : Ibrahim BERBAR, Nicolas MULLER, Thierry SAUNIER - Photos : Nicolas Muller, Ibrahim Berbar, DR - Date de dépôt légal : 20 novembre 2015 - Date de parution : 20 novembre 2015 - Régie Publicitaire : SARL Karadoc Siren : 800 278 277 R.C.S Fréjus - Nous Contacter : Régie publicitaire : 06 62 38 74 84 - Rédaction : 06 83 33 19 64 - Mail : bahalorsmag@gmail. com - Internet : www.bahalors.com - Imprimé en Europe «La reproduction ou l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, de nos articles ou informations est interdite.» Ne pas jeter sur la voie publique.

Et sur la place Agricola, vous aurez carrément droit à une vraie fête foraine, qui sera probablement plus grosse et plus équipée que ce à quoi vous attendez, puisque si les informations que nous avons sont exactes, il devrait même y avoir un grand huit. Bref, à Fréjus, on ne risque pas de s’ennuyer !

Samedi 28 : Les Z’enfoirés font leur spectacle à 20h30 à l’Espace Culturel Victor Hugo. «Les Z’enfoirés explorent le temps» 10€/place. Plus d’infos : 07 77 06 06 84

OURS

Depuis quelques années le Noël fréjusien reposait essentiellement sur un sympathique marché de Noël qui envahissait, pour le plus grand bonheur des touristes mais aussi des locaux, la grande place Formigé devant la mairie. C’était bon enfant, convivial, chaleureux, il y avait du vin chaud et des churros, on y passait pour se détendre et se promener. L’an dernier, déjà, la mairie avait dit OK pour une patinoire devant l’Office de Tourisme, une installation qui avait attiré énormément de monde pendant toutes les vacances de Noël. Ce n’était que le premier pas vers ce qui va se passer cette année.

Dimanche 22 : ciné-débat, projection du film «Le petit prince», de Mark OSBORNE, suivie d’un débat animé par Jérôme REBER, Directeur de la librairie Charlemagne Fréjus. Salle Molière, au Village, 17h. Tarif : 6€ Renseignements : Tél. 04 94 19 59

Et les commerçants, dans tout ça ? Vous l’avez sans doute remarqué, Roquebrune commence son Noël dès le 27 novembre, c’est dire à quel point il est temps d’aborder le sujet ! La semaine prochaine nous irons faire un petit tour chez vos commerçants préférés pour leur demander ce qu’ils vont nous concocter pour ces fêtes de fin d’année. Histoire de vous donner quelques idées, et de les remercier de leur confiance, car oui, nous aussi, on a su bien les choisir ! Réagissez sur les réseaux sociaux :

Mwww.twitter.com/bahalorsmag C www.facebook.com/bahalorsmag ou par mail : info@bahalors.com


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À LA UNE

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Saint-Raphaël plus lumineux que jamais Du côté de Saint-Raphaël, on mise sur les fêtes de l lumière comme à Lyon. L’idée, c’est de plonger toute la ville dans un environnement féérique, avec la terre, la mer et le ciel qui brillent de mille feux. Il semblerait que cette année, la municipalité ait misé sur pas mal de nouveauté pour donner un peu plus de cachet à ces festivités qui d’ordinaire sont très jolies sur le bord de mer et sur le fronton de la cathédrale mais pas très marquées ailleurs. L’arrivée du nouveau port va sans doute changer la donne, et on risque bel et bien d’en prendre plein les yeux.

Village des fééries foraines Un petit voyage dans le Paris du 19e siècle, ça vous tente ? Cet année, la place Coullet dit définitivement adieu à sa patinoire et accueille la place quelque chose qui sera sans doute beaucoup plus joli et intéressant, le village des fééries foraines. Avec six baraques extérieures, un peu baroques, très colorées, c’est toute une animation géante qui sera proposée aux petits

Et Puget ?

Puget et son singularisme ! Puget relance la saison des lotos, bien évidemment, qui va se poursuivre quasiment jusqu’à l’entame du printemps (guettez bien les programmes si vous êtes amateurs, parce que ça va être une longue série de joutes à coups de quines et de cartons pleins, chaque association pugétoise, pratiquement, en organise un). Puget fêtera bien évidemment aussi Noël avec tout un tas d’animations dans le village et sur l’esplanade devant Victor Hugo. Mais ce qui fera date cette saison à Puget, ce sera sans doute avant même le mois de décembre, avec une grande opération lancée pour le Téléthon. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions. Le programme de Noël détaillé n’étant pas encore disponible, nous y ferons également allusion plus tard. On compte sur eux, ils nous réservent toujours quelque chose de sympa, il n’y a pas de raison que ça change !

comme aux grands, fans de Dickens. Vous pourrez rencontrer les bonimenteurs, les tireuses de cartes, vous allez être littéralement dépaysés par une ambiance chelou. Pari osé ! Quitte à baptiser ses festivités de Noël «Fête des lumières», la ville a décidé d’organiser un «chemin de lumière», avec tout un parcours mis au diapason. Vous pourrez donc redécouvrir toute la promenade du nouveau vieux port illumine au sol, jusqu’à l’esplanade Delayen où la Grande Roue restera installée. Elle sera d’ailleurs elle aussi illuminée, tout comme le ciel (rien que ça) au-dessus du village des enfants place Coullet. En outre, vous pourrez admirer (et ça c’est vraiment chouette chaque année) les grands tableaux de lumière projetés sur la basilique Notre-Dame de 17h30 à 19h, tous les jours à partir du 19 décembre, et ça durera jusqu’au 3 janvier. En musique bien entendu, et réalisé par Joël Bonnet.

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ACTU LOCALE

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En partenariat avec

Établissement public de traitement et de valorisation des déchets de l’Est-Var

Établissement public de traitement et de valorisation des déchets de l’Est-Var

www.smiddev.fr

L’actu du smiddev

Noël, tes déchets seront dans la bonne poubelle ! Une fois passé le cap d’essayer de «ne pas trop gâcher», les déchets de Noël, nombreux, doivent être, comme les autres, trié avec attention. Car figurez-vous, et on ne vous le dira jamais assez, que le tri sélectif est un cycle vertueux, de recyclage et de revalorisation, mais que pour ça, il doit être fait correctement !

20% d’augmentation du volume Et oui, on mange plus, on festoie plus, on consomme plus, donc fatalement, on jette beaucoup plus ! Les fêtes de Noël sont le moment de l’année où les poubelles débordent le plus volontiers, avec une augmentation spectaculaire de 20% du volume de nos déchets. C’est pour cela qu’il est très important de reparler des bonnes consignes de tri ! Imaginez tout ce qu’on peut revaloriser, donc remettre dans un cycle vertueux, vous suivez ? Comme certains déchets ne font leur apparition que lors de cette période de l’année, certains réflexes sont un peu difficiles à retrouver en présence de ces «inconnus du tri». Heureusement que le Smiddev est là pour tout vous expliquer ! Dans les poubelles de recyclage, vous trouverez :

sés de leur fenêtre en plastique) > Les emballages en carton des plats préparés ou des boîtes de chocolats (sans le plateau en plastique) > Les boîtes de conserves métalliques et les bocaux en verre > Les emballages en carton ou en verre des jus de fruits Et dans les ordures ménagères, > Le papier cadeaux plastifié > Les barquettes et les films plastiques qui entourent la viande, le poisson, etc. > Les plateaux en plastique des boîtes de chocolats > Les flûtes et gobelets en plastique, les assiettes en cartons > Tous les sachets et films en plastique qui entourent les jouets > Les bouteilles en verre de vin et de champagne Et n’oubliez pas que pour ne surtout pas faire d’erreur, car les erreurs de tri coûtent cher , dans le doute, jetez vos déchets avec vos ordures ménagères. Mais normalement, avec un peu de bonne volonté et de conscience, vous devriez vous en sortir ! On vous en reparle, comptez sur nous, et sur le Smiddev !

Le papier cadeaux non plastifié > Les emballages en carton des cadeaux (débarras-

Bar A VIN CAVISTE RESTAURATION le midi

Dégustation au verre de 16 vins différents chaque semaine

Au cœur de Saint Raphaël, à deux pas de la mairie et du marché de la République, venez déguster sur place ou emporter la sélection de vin de vigneron que Bertolo Hervé à faite pour vous.

12 rue de la République, 83700 St Raphaël 06 37 09 77 25

Nicolas Muller


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ACTU LOCALE

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Stéphane Rousseau

L’an prochain, promis, il ne fait rien ! Stéphane Rousseau nous a apporté un peu d’Amérique du Nord. Il sait tout faire, depuis toujours : du chant, de la danse, de l’humour à 1000 à l’heure. Il est cool, il ne vieillit pas, il possède un humour inoxydable et il reste à la pointe des meilleurs performers qu’une scène puisse accueillir. Juste avant son passage au Forum pour son nouveau spectacle «Brise la Glace», c’est un Stéphane Rousseau détendu qui nous a répondu depuis une chambre d’hôtel en Suisse, où il espère que l’avenir sera tranquille, parce qu’il a envie de peindre, l’année prochaine.

Quels sont les thèmes que vous abordez dans «Brise la glace»? Je parle beaucoup de la bêtise des hommes, mais surtout de la mienne, en fait ! Je parle de tout, de ma femme de ménage, de ma séparation, de mon fils, de mes angoisses, je raconte un peu ma vie, je fais le bilan de ma connerie. Et j’essaie d’ouvrir vers ma rédemption, ce personnage, comment il va s’y prendre pour devenir un meilleur homme, meilleur amant, meilleur père. On suit la démarche d’un bonhomme un peu perdu, qui n’a pas toujours fait les bons choix mais qui s’évertue à faire mieux.

C’est un peu plus personnel encore que vos autres spectacles ?

lie «domestique» sur scène ?

Oui, parce que pendant longtemps j’osais pas ! J’osais pas déplaire, j’avais peur. Je fais ce métier depuis très longtemps, donc on se crée un public, on a peur de les décevoir, de les perdre. C’est inconscient, on a peur de perdre ses acquis. Mais il faut prendre des risques, pour durer dans ce métier il faut se mettre en danger, revoir ses façons de faire. Il faut accepter de créer un spectacle différent de celui qu’on voulait créer au départ, et c’est toujours comme ça ! Il est différent de ce que j’avais fixé sur ma première feuille. Je savais qu’il devait être plus rock, plus trash dans le ton, mais pas qu’il me plairait autant.

La scène, la chanson, le cinéma, vous touchez à tout. C’est le parcours classique pour un humoriste ? Peut-être pas classique, mais nous les nord-américains on aime porter plusieurs casquettes. C’est mon cas. Et je trouve que je ne fais plus assez de cinéma parce que mon horaire est très chargé sur les scènes, j’essaie de remédier à ça. J’ai envie de retourner jouer un peu avec les amis au cinéma. On est beaucoup sur les routes, on travaille sur les deux marchés en France et en Amérique du Nord, c’est très prenant. Et exaltant.

Oui, je l’avais déjà entamé, ce processus, avec «Les confessions». Mais j’avais envie de creuser encore plus, c’est très payant, je trouve. Les gens se reconnaissent beaucoup, et moi je prends énormément de plaisir avec ce nouveau spectacle. Le ton a un peu changé, il est un peu plus corrosif. On me disait souvent que j’étais beaucoup plus fou et thrash à la maison, alors je me permets d’être encore plus naturel, et c’est cool à ce niveau-là, les gens rigolent encore plus qu’avant. J’essaie quand même de garder le côté «performer». Par exemple je chante des chansons que nous avons écrites avec mes amis musiciens, des titres courts et rigolos. On joue aussi des petites reprises, qui contribuent à raconter l’histoire. C’est beaucoup de plaisir, tout ça.

Vous avez beaucoup d’amis en France. C’est le territoire à conquérir, quand on est québécois ?

Et vous êtes d’ailleurs accompagné sur scène par des musiciens.

Depuis la France, on a l’impression qu’il fait un peu moins bon vivre au Québec.

Oui, deux. Une fille très jolie à la batterie, qui envoie du bois, et un type qui ressemble à s’y méprendre à un vrai bûcheron canadien, qui donc envoie du bois aussi ! Il a un look incroyable, ça le fait. Je fais voyager les gens au Québec, avec ce spectacle.

Vous vous sentiez seul sur scène ? Il y avait un peu de ça, oui. J’avais déjà eu des musiciens dans le passé, et ça me manquait. ça donne vraiment autre chose, une dimension, on peu improviser des trucs, faire un bœuf, et on partage tout à plusieurs, le stress, la nervosité des premières, les bons coups et les mauvais. J’en ai moins sur les épaules. Et puis après coup c’est super d’aller dîner ensemble, de boire une bière, on se pète les bretelles, on se trouve bons, ou pas !

C’est difficile de transposer votre fo-

Entre autres, mais il y en a qui se concentrent uniquement sur l’Amérique du Nord. C’est selon leurs envies. J’avais une profonde envie de venir en France, ça m’a toujours attiré les vieux continents. On avait une carte postale de la Tour Eiffel dans la cuisine, mes parents n’ont jamais eu l’occasion d’y aller. On regardait beaucoup de films français, on était fans de plein d’acteurs, d’humoristes. Coluche, mais surtout Pierre Richard, les Bronzés, les Charlots, ça me fascinait autant que les Américains. J’ai eu des propositions en France et je les ai saisies, mais sinon je me serais débrouillé pour venir quand même.

On pourrait dire la même chose de la France, mais bon...On avait été un peu épargnés par la crise économique, là on ressent le contre-coup. On va finir par passer au travers, mais l’ambiance est bonne, la qualité de vie est bonne, on a toujours nos grands espaces et nos -30 degrés.

Et qu’est ce qui vous attend après cette tournée pour «Stéphane Rousseau Brise la glace» ? J’ai envie d’une vraie année sabbatique. Je ne sais pas si ça va arriver pârce que je l’attends depuis l’année de mes treize ans alors j’en doute mais j’essaie d’y croire. J’ai très envie de peindre et dessiner à la maison, et puis j’attends qu’on me propose des choses, mais pour l’instant je vous assure que je n’ai rien planifié !

Nicolas Muller

Stéphane Rousseau, plus fou et plus trash à la maison que sur scène. Mais ça c’était avant.


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ENTREPRISE

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Loc1pont

Le nouveau «garagisme»

Discount, mais pas au rabais. Pourquoi ? Parce qu’au fond, tout ça va dépendre de vous ! JeanLou Lecluze a eu une très bonne idée, même s’il n’était pas le premier : mettre à disposition de l’outillage lourd, y compris un pont de levage, à disposition de gens qui se sentent capables de relever le défi de la mécanique. Et figurez-vous qu’en fait, ce n’est pas toujours insurmontable, loin s’en faut. Il va nous expliquer ! Qu’est-ce que c’est, le concept de Loc1pont ? C’est de proposer une multitude de possibilités dans un vrai garage. On est un garage traditionnel, les gens peuvent venir nous déposer leur voiture et on s’occupe de tout. On essaie de faire un maximum de remises sur les pièces et d’avoir une main d’œuvre bon marché. Si la pièce est trop chère, on leur donne la possibilité de l’acheter sur Internet, et on la monte. C’est rare, d’autant que notre taux de main d’œuvre reste inchangé. Enfin, on laisse aussi la possibilité aux gens d’acheter leurs pièces euxmêmes, ou de la prendre chez moi, mais de la monter euxmêmes. On leur loue un pont, et ils changent seuls (mais sous notre contrôle) leurs plaquettes, les triangles, les amortisseurs, les biellettes. Et là on passe à moins de 50% du prix de la main d’oeuvre, de l’heure. Vous travaillez seul ? C’est moi le patron, mais il y a beaucoup d’entraide entre les mécanos auto-entrepreneurs qui viennent faire leur gâche ici, ils ont besoin d’équipement je leur loue. Certains ont besoin de beaucoup de matériel, ceux qui font de la mécanique à domicile, les vidanges par exemple, qu’il vaut mieux ne pas faire dans une résidence. Ils viennent ici, il y a tout ce qu’il faut. J’ai même des clients qui viennent ici avec leur propre mécano.

D’où a germé cette idée ? J’ai longtemps travaillé dans les garages, puis dans un magasin de pièces auto. On faisait de la remise aux clients, mais qui va leur monter ? On me posait très souvent la question. Je les envoyais vers les gars que je connaissais, dont je savais qu’ils étaient honnêtes, mais pas dans les garages. Je savais qu’il y avait un truc à faire. Quand j’ai compris que je n’évoluais plus là où j’étais, j’ai eu l’opportunité de faire ça, j’ai pris un local et je me suis lancé. Je n’ai même pas de site web, juste une page Facebook et ça fonctionne. Il y avait un manque, non ? Il y en a qui l’ont fait, mais ça n’a pas marché. Internet y fait beaucoup. Un jeu de disques à 120 euros, prix public équipementier, on peut l’avoir à 60% moins cher sur le web. Que faire ? Le faire monter au black c’est bien, mais pas de facture, problème d’assurance. Moi je vous fais une facture, même si vous l’avez changé vous-même c’est sous contrôle. C’est compliqué, le monde de la mécanique... Oui, mais il a ses limites. Si vous souhaitez refaire une distribution vous-même, ici, je vous dis «d’accord, mais débrouillez-vous». Je vous loue le pont, et vous faites tout de A à Z, parce qu’il faut vraiment être un bon mécanicien pour le faire, c’est donc que vous en êtes capable. Après, une vidange, dévisser un bouchon d’huile et le remettre, pour moi c’est à la portée de tout le monde. Il faut un peu d’outillage, c’est tout. La mécanique classique et basique, tout le monde peut le faire. Vous en auriez rêvé, en fait, de cette boîte. A ben si j’avais pu acheter mes plaquettes et venir les monter moi sur un pont, j’aurais adoré.

Je sais le faire, mais je n’ai pas l’outillage ! Car il n’y a pas que des ponts, justement. Il y a des opérations qui sont «surprise». On découvre parfois des choses, un bruit qui vient d’une roue peut en fait finalement venir de la boîte de vitesse, donc là on fait un devis parce que c’est moi qui vais la changer. Mais à mon idée, ma plus grande hantise c’est de passer pour un voleur. Dans l’esprit ds gens, garagiste honnête, ça va pas ensemble. Et sur Facebook on me dit souvent que je réconcilie les gens avec les mécaniciens. Mais ce n’est pas un métier de voleurs ! Qui sont vos clients ? Ceux qui savent. Qui commandent leurs pièces sur Internet et qui au lieu de changer tout ça dans la nature viennent le faire ici. Sur Facebook j’avais des demandes de femmes, dont je ne savais pas qu’elles étaient seules. Certaines viennent d’elles-mêmes. Il m’arrive d’être très surpris, par des filles qui viennent faire des choses toutes seules, alors que franchement on ne s’y attendrait pas, mais elles ont des enfants, pas toujours beaucoup de moyens, et besoin de leur voiture pour aller bosser. Elles viennent et elles se lancent par nécessité. D’autant qu’on se laisse facilement impressionner par la mécanique, non ? Oui, bien sûr ! Mais quand on se lance, avec un peu d’explications, on s’en sort très bien. Les voitures sont devenues plus compliquées, mais une vidange...moi je vous explique où se trouvent les filtres, et c’est parti. Monter une étagère Ikea, pas besoin d’être menuisier pour faire ça ! Ben ici c’est pareil, souvent.! Nicolas Muller


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SPORT

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Paris Saint-Germain

A jamais pas les premiers

Petit pied de nez à l’encontre des fans du PSG, le club parisien ne sera jamais, contrairement à l’OM, le premier à être le «truc le plus dingue du championnat de France». Parce que même si les ouailles de Laurent Blanc sont au portes d’une saison record où quasiment tous les chiffres, offensifs et défensifs, vont peut-être exploser (encore que), et même si leur double prestation face au Real Madrid augure de belles performances en Ligue des champions (et on dit ça après un nul minable et une belle défaite, imaginez), rien n’est fait. En tous cas, avant de dépasser la popularité de l’équipe de Waddle-Papin-Di Meco, c’est pas gagné. En fait, c’est impossible. Et il y a pour ça une bonne dizaine de raisons criantes d’évidence.

3 - La concurrence

1 - Jamais les premiers

Ibra, Di Maria, Cavani, Thiago Silva, Thiago Motta, Matuidi, ça a de la gueule. Mais finalement, c’est pas mieux que ce qui se fait ailleurs, à Barcelone, à Madrid, à Manchester, ou surtout à Munich. Le Marseille de Tapie avait hébergé les joueurs les plus merveilleux de son époque, Klaus Allofs, Enzo Francescoli, Moser le boucher, Deschamps l’aspirateur, Dessaillly le platane, Di Meco la faucheuse. Des cadors qui se tuaient sur le terrain pour faire mieux que Van Basten ou que Romario, qui donnaient leurs lettres de noblesse à d’autres clubs, mais pas en mieux. Messi et Ronaldo ne jouent pas au PSG. Waddle jouait à l’OM.

Le PSG pourra toujours aller gagner la Champion’s League, l’OM l’a déjà fait. Pour être exact, les Marseillais ont même gagné la toute première ligue des champions, lorsque le format ardemment désiré par Sylvio Berlusconi (pour vendre plus de matches, plus chers, à plus de télévisions) a été mis en place. Après avoir ravivé les velléités européennes des clubs français en 1991, en atteignant une finale «gagnée d’avance» et perdue aux pénos contre la plus forte équipe que l’ex-Yougoslavie pouvait produire, l’Etoile Rouge de Belgrade du trio assassin Proninecki-Pancev-Savicevic, l’OM a terrassé pour la seconde fois en 3 saisons le plus puissant conglomérat de joueurs des années 90, le Milan AC de Franco Baresi. Une tête de Basile Boli sur un corner du père d’André Ayew, et Tapie qui pleure sur le stade olympique de Munich, dans les bras de Raymond Goethals. Ça vient de là, «à jamais les premiers». Et c’est entériné.

2 - Les joueurs du cru Quand l’OM fait jouer les minots en deuxième division, il a dans son effectif la paire Anigo - Di Meco, soit la plus représentative des cautions locales. Quand l’OM gagne la ligue des champions, il est certes une constellation de stars, mais une constellation de stars qui sont là depuis un certain temps. Di Meco et Anigo sont toujours entre les murs de la Commanderie tous les lundis matins, Basile Boli marque le but de la 43e minute, seuls Waddle et Papin sont partis perdre ailleurs, finalement. Les autres sont là et bien là, et quand ils sont Français (Blanc, Dessailly, Deschamps, Barthez), ils finiront 5 ans plus tard champions du monde. What Else. Même les dollars de l’époque sont français, puisque ce sont ceux du Créd... de Bernard Tapie.

Se farcir le PSG de Patrick Colleter et l’AS Monaco de George Weah, c’était quand même autrement plus difficile que de battre 5-0 le TFC de Jean-Armel Kana-Biyik. Alors à l’époque où la phrase type de fin de match se résumait souvent à «l’important c’est les deux points», devenir champion de France ressemblait à tout sauf à une partie de plaisir. Et parce qu’un tacle de Luc Sonor pendant un vieux 0-0 dégueulasse au Louis II aura toujours plus de classe qu’une embardée de Van Der Wiel.

4 - Il y a plus fort

5 - Canal + VS La Vie Claire ou QSI VS Rien du tout ? Les patrons de club avaient autre fois plus de coolitude. La preuve, le plus taré est toujours là, Loulou Nicollin. Il côtoyait à sa plus belle époque des mecs hauts en couleurs, comme le fantasque ami de Gérad Depardieu Gérard Bourgoin (Auxerre, les poulets Duc de Bourgogne), Michel Denisot (Canal + et le PSG), ou mieux encore, Claude Bez ou Alain Afflelou. On gueulait dans les vestiaires, on prenait des douches avec les joueurs, en costard cravate, on buvait des bières et on perdait contre l’OM. Qui ça fait tripper, de voir Nasser ? Sérieusement ?

6 - Des supporters partout, sauf... Vous connaissez sûrement le dicton préféré des supporters marseillais : «il y a un club de supporters de l’OM à Paris, mais à Marseille, il n’y a QUE des supporters de l’OM». La vie résumée par 45 000 abonnés qui sont prêts à se tuer pour que leur club gagne. Paris a aussi ses fans, et des vrais, mais on sait pas pourquoi, c’est pas pareil. Et surtout, on sait pas pourquoi non plus, tout le monde les déteste. Alors que bon, c’est tous les mêmes, des grands enfants.

7 - Pastore ? Il est arrivé le premier, avec 45 millions d’euros sur la table. Javier Pastore était le premier joueur hyper cher à signer le pacte de fidélité avec les investisseurs qataris. Il a fait une belle saison, en sauvant à lui tout seul certaines situations improbables. Mais il n’a pas permis à Kambouaré de finir proprement son taf. Il n’a même pas permis à QSI d’être champion de France du premier coup, avec un PSG relégué à 3 points du Montpellier d’Olivier Giroud qui gagnait tous ses matches 1-0. Chienne de vie pour l’Argentin, qui pensait atterrir dans un club bâti pour tout écraser. Pas de pot, Ancelotti moins fort que René Girard, y a qu’à Paris que ça peut arriver, un truc pareil.

8 - Des années de moisissure absolue En hébergeant les plus nuls de tous les joueurs de l’histoire de la ligue 1, de Fabrice Pancrate à Amara Simba, en passant par l’esthète du tacle à la rotule Bernard Mendy, le PSG n’a pas été que le club de Valdo et de Raï. Les années Colony Capital ont fait du Paris Saint-Germain la risée de la ligue 1, et c’est un miracle que le club se soit maintenu dans l’élite depuis 1974. Colony Capital, c’est aussi l’époque de Pauleta meilleur buteur de ligue 1 avec 15 buts. De David N’Gog. De Zoumana Camara. D’une branlée au Parc contre l’Hapoël Tel-Aviv (2-4), de Vikash Dhorasoo. Des années nulles, vraiment, qu’au moins l’OM a eu la décence de passer en Ligue 2, que Saint-Etienne a vu venir progressivement, et que l’OL a surmontées en faisant jouer ses jeunes.

9 - Trop de supporters chiants Francis Huster, Francis Lalanne, Patrick Bruel, Enrico Macias, Adamo, La Fouine, Guillaume Durand, Jean-Luc Delarue, ou même des mecs au nom qui tient en une syllable, Tex, Rohff...Tal, même. Une liste de supporters plus connus que les joueurs, comme seule une capitale peut en avoir, et qui ne rendent pas forcément les tribunes sympathiques. Pour ça, plutôt se tourner vers les kops Boulogne et Auteuil. Ah ben non, en fait y a plus de flamme au Parc. Bon, ben Vélodrome.

10 - C’est comme ça et c’est tout Et c’est péremptoire par rapport à l’axe (copyright :Alexandre Astier).

Nicolas Muller


BAH ALORS ? hebdo

Qui c’est celui-là ?

du 20 au 26 novembre 2015

SPORT

DAVID silva

Ce n’est ni le plus capé – il s’agit d’Iker Casillas, le capitaine, plus de 150 sélections au compteur. Ni le plus emblématique – peut-être s’agit-il de Sergio Ramos, mélange impressionnant de caractère et de talent, défenseur central du Real Madrid, véritable guerrier et leader moral. Ni le leader technique, le plus fondamental dans la signature et la définition du style de jeu – Xavi, le légendaire et dorénavant retraité meneur, est sans égal ni même rival dans ce domaine. Ni du plus décisif – Andres Iniesta, autre pépite du Barça, lui toujours en activité (encore une ligue des champions, la 4ème, en mai 2015), et buteur unique et létal en finale de la Coupe du Monde 2010, ne saurait être contesté. Mais David Silva, gaucher soyeux dorénavant aux commandes de Manchester City, aura lui aussi été partie prenante - et un véritable pilier - de la magnifique trilogie à succès de l’équipe nationale d’Espagne, souvent qualifiée, pas besoin d’être hispanophone pour comprendre, de Roja bonita : Championnat d’Europe 2008 – Coupe du monde 2010 – Championnat d’Europe 2012. Un triplé inédit, qui aura marqué – pour le meilleur, tant le jeu pratiqué par cette équipe a tutoyé les étoiles – l’histoire du foot. Titulaire dans les deux Euros, Silva aura été sur le banc durant la WC 2010 en Afrique du Sud. Peu importe ; ce milieu offensif gauche, dans le top 10 des meilleurs buteurs en sélection espagnole (23 buts, c’est exceptionnel pour quelqu’un qui n’est pas un véritable finisseur) aura été un pion essentiel, que dis-je ? un fou, une tour, sur l’échiquier triomphal de la Roja. En outre, recruté par le richissime club anglais de Manchester City (une espèce de PSG d’outre-manche avec moins de brésiliens, mais autant de thune) à l’été 2010, le beau David (né en 1986) a fortement contribué à étoffer le palmarès du nouveau riche : Champion d’Angleterre en 2012 et 2014, vainqueur de la Cup en 2011 et de la Coupe de la League en 2014. Curieusement, là non plus, Silva n’est jamais le premier auquel on fait crédit de ces succès : les amateurs pensent d’abord à Sergio Aguero ou à Yaya Touré, et les pros à Samir Nasri – nan, c’était juste pour déconner. C’est à la fois la malédiction et la martingale de David Silva : il a un palmarès XXL, et jamais personne ne pense à lui comme un architecte essentiel du dit palmarès (premier buteur, par exemple, de la finale de l’Euro 2012). Pourtant, au-delà du talent – évident, insolent, éclatant – du joueur, il y a quand même un alignement des planètes qui devrait pousser à réfléchir – ce n’est pas, il est vrai, la qualité la plus partagée des footeux. Comme chacun sait, So Foot est tenu (non sans raison) par notre bien-aimé rédacteur en chef pour le plus beau magazine du monde. Qu’est-ce qu’ils disaient, déjà, ces génies, en 2010, de l’arrivée de DS en Permeier League ? Je cite : « Le beau David va se faire ouvrir par toutes les défenses du Royaume ». Bah, y a que ceux qui disent jamais rien qui se trompent pas. Autant vous dire que ça risque pas de m’arriver.

Thierry Saunier

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BAH ALORS ? hebdo

Ex Machina

CINEMA

www.bahalors.com

Réalisé par Alex Garland Avec Domhnall Gleeson, Alicia Vikander, Oscar Isaac

Du latin pour de la science-fiction, pourquoi pas ? Alex Garland, auteur de « 28 jours plus tard » et de « La Plage » s’est essayé pour la première fois à la réalisation dans un huis-clos d’anticipation où l’homme et la machine sont au centre du débat. « Ex Machina » raconte l’histoire de Caleb, programmateur très doué travaillant pour Blue Box – sorte de mix entre Google, Facebook et Big Brother – qui se retrouve sélectionné pour passer une semaine chez Nathan, le grand patron / « Mozart » de l’informatique, que peu ou prou ont rencontré dans leur vie. Mais Caleb ne s’attend pas à être acteur d’une expérience complètement dingue : discuter avec Ava, un robot doté d’une intelligence artificielle, pour déterminer si oui ou non celle-ci éprouve des émotions. L’histoire se passe principalement dans la demeure de de Nathan, sorte de bunker ultra-moderne où le chef de Blue Box se cache pour expérimenter toujours plus. Seul depuis très longtemps et sans prise de contact avec le monde réelle, Nathan commence à boire, beaucoup, et partage ses idées avec Caleb. Ceci ouvre à un scénario plutôt angoissant où des questions scientifiques très proches de celles que l’on peut se poser font débat. L’Homme peut-il se prendre pour Dieu ? L’intelligence artificielle est-elle l’évolution naturelle de l’Homme ? Est-ce que la machine peut avoir des sentiments, et pouvons-nous en avoir pour elle ?... Caleb se retrouve chaque après-midi devant Ava, et le reste de la journée avec Nathan, joué admirablement bien par Oscar Isaac. Ava et Caleb développent leur caractère tout le long du film alors que Nathan ne fait que se terrer dans ses travers, à tel point qu’il en est difficile d’apprécier le moindre trait de caractère.

Depuis quelques temps, la science-fiction a perdu de sa splendeur. Avec l’avènement du numérique et des effets spéciaux, la SF se résume très souvent à des guéguerres de vaisseaux spatiaux ou à un torrent de robots tueurs dans des films tellement bourrés d’action qu’on en oublie le scénario. « Ex Machina » se veut plus simple, mais plus réfléchi. L’esthétique sobre et moderne se marie parfaitement avec l’ambiance étouffante de la demeure et les relations glaciales entres les personnages. Plus axée sur le dialogue, l’histoire se laisse écouter, et les armes lasers sont remplacées par des questionnements sur soi-même, sur notre société. Alex Garland n’est pas à son premier coup de génie, « La plage » est bien ficelé, « Ex Machina » l’est tout autant. Dans la veine d’un « 2001 : l’Odyssée de l’espace » ou d’un « Bienvenue à Gattaca », « Ex Machina » est tout simplement un bon film. Quelques maladresses de scénario sont quand même à noter, mais ne soyons pas trop exigeants, pour un premier film, Alex Garland a signé un digne film de SF à voir même si on n’aime pas le genre.

Ibrahim Berbar

La bibliothèque privée de Thierry Saunier Si vous avez un blanc dans votre palmarès cannois perso, un trou entre les Palmes d’Or 2009 (Michael Haneke, je le savais) et 2011 (Terrence Malick, vous me l’ôtez de la bouche) sous le mince prétexte que le lauréat se fait appeler, dans l’intimité, Apichatepong Weerasethakul (en-dehors d’icelle Api suffira), pas la peine de lire cet article, il ne vous sera d’aucune utilité. En effet, l’auteur de Ce pays qui aime les idées se nomme Sudhir Hazareesingh, et s’il n’est pas aisé de deviner qu’il s’agit d’un sujet de sa Très Gracieuse Majesté, comme James Bond ou Chris Robshaw, en revanche peut-être les plus férus de géopolitique auront-ils deviné qu’il est originaire de l’île Maurice. Ah ouiche, tout le monde ne peut pas s’appeler Anthony Martial – ou même Thierry Saunier. Mais cet anglophone est un francophile. En effet, qui l’eût cru, ce « pays qui aime les idées », c’est - all rise – la France ; Messieurs, la Marseillaise. Sans doute fallait-il un regard étranger, affectueux, informé et cependant narquois, pour nous rappeler, contre les éditorialistes du cru qui font de notre pays une géhennne, qu’il a – et garde - une cote d’amour phénoménale dans le monde entier, ce dont témoigne par exemple le nombre de touristes qui viennent le visiter.

Sudhir – je l’appelle par son prénom, il me pardonnera cette familiarité – en effet s’intéresse à une spécificité française, comme la Tour Eiffel et le Sacré-Cœur, moins visitée cependant, ou en tout cas pas si directement : son intelligentsia. Ce pays qui aime les idées, la France donc, a produit ce que l’on appelle les intellectuels, voire les maîtres à penser, expression dont George Steiner a montré qu’elle était proprement intraduisible, ce qui est bien le signe le plus tangible de l’incompréhension de l’étranger devant cette idiosyncrasie hexagonale. Aux USA, que Richard Ford ou Russell Banks se déclarent pour (ou contre) Obama n’engendrera pas la moindre brève, tant tout le monde s’en fout, jusqu’au principal intéressé. Bourré d’anecdotes, ce livre aisé à lire, panoramique et caracolant, est une sorte de visite guidée, sous-tendue d’érudition mais décontractée, de ces fameux intellectuels que le monde entier nous envie – ou pas, ça dépend des latitudes et des tempéraments. Ca reste, toutes choses inégales par ailleurs, moins glorieux que d’avoir inventé le rock’n’roll ou le football.

Thierry Saunier

Sudhir HAZAREESINGH, Ce pays qui aime les idées, Flammarion. Chronique d’un monde malade

Les 150 passions meurtrières Ce matin, un lapin a tué un chasseur. Et moi, j’ai mangé une chaise en osier, parce que j’avais mal aux dents à force de les serrer pour oublier que j’avais la haine. J’ai tellement soif de paix dans le monde que je suis prêt à tuer pour ça. Ce qui fait de moi un être aux élans singuliers, ambivalent. Bref, ça ne va pas, je crois. J’aimerais beaucoup qu’on me laisse tranquille, mais de plus en plus, j’ai aussi très envie qu’on laisse tranquille la personne qui se trouve juste à côté de moi. Pas parce que je l’aime, pas parce que je la connais, pas parce que j’ai peur d’être éclaboussé. Non, j’ai juste envie qu’on la laisse tranquille pour elle, pour qu’elle soit paisible et qu’elle ait envie de répandre le bien sur le monde. J’ai toujours détesté le courant hippie, mais je dois bien admettre que sur certains points, ils n’avaient pas tout faux. C’est dur, très dur d’être heureux, et tout seul, à mon avis, c’est pas possible. Alors il va falloir s’y mettre.

Assez de problèmes On nous a tout fait, à nous. Tout, à part la guerre. On nous a expliqué que le sexe, c’était compliqué, qu’il allait falloir s’emballer le biniou dans une poche à douille (neuve, at-

Par Jean-François Kickback

tention) pour éviter de laisser proliférer la mort intérieure. On nous a confrontés à une nouvelle forme d’esclavage, en nous envoyant travailler comme des cinglés, pour gagner misère et n’avoir jamais de quoi s’acheter un toit pour vivre. Le peu qu’on a on le dépense en produits de dernière nécessité, pour combler des besoins qui n’existaient pas la semaine dernière. On nous manipule sans arrêt, parce qu’on a besoin de ne pas avoir besoin de nous. Ce qui compte, c’est notre nombre, pas nos âmes. Au cas par cas, on a beaucoup trop de ramifications avec le monde. Moi, quand je suis pas content, je pète la gueule à quelqu’un, je pars me détendre dans un salon de massage à Pattaya, j’avale une pilule illégale. Parce que je suis comme les autres : essayer de créer un monde meilleur, jusqu’ici, j’avais démissionné. Je laissais faire les autres, sans me faire d’illusions, et sans me poser beaucoup de questions. Mais depuis que j’ai compris qu’il y en avaient qui étaient beaucoup plus enragés que moi, j’ai capté que j’avais pris pas mal de retard, en étant fainéant. On va s’occuper du monde, maintenant. Et à mon avis, je vais pas être tout seul. On va tirer sur personne, hein, juste se préoccuper un peu plus. C’est rien, pourtant c’est tout.


BAH ALORS ? hebdo

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CULTURE

du 20 au 26 novembre 2015

En partenariat avec

nouveauté Cultura Puget

Unlucky young men tome 1 Les mangas sont légions au Japon et dans les rayons de nos librairies, particulièrement à Cultura. On peut tout trouver de la culture nippone, de ce qu’aiment les plus petits avec du Pokémon, aux romances de Love hina ou à l’histoire féodale / fantastique d’un Samuraï Deeper Kyo. Le Japon adore les mangas, et quelques fois, ce média peut presque remplacer les livres d’histoire ou les débats sociaux. Début des années 2000, le manga « Say Hello to Black Jack » a fait trembler le pays du Soleil-Levant en dénonçant les pratiques dans les milieux hospitaliers, à tel point que de nombreuses réformes ont vu le jour. Le Japon est finalement un pays dont on sait peu de chose, une fois qu’on enlève Nintendo et Sony de notre mémoire. « Unlucky Young Men » est un manga qui nous donne un aperçu de ce qu’était le pays dans l’une de ses périodes les moins connus du monde occidental et pourtant très proche de nous : les années 60. A l’époque, les étudiants étaient en pleine révolte, un peu comme notre mai 68. Un des faits marquants de ces années-là a été « le casse des 300 millions de yens ». Et c’est justement de cela que parle ce manga. N arrive à Tokyo pour changer de vie et rencontre T, un comique raté qui a pour objectif de réaliser un film sur la décadence du pays et la révolution

des jeunes japonais. N et T travaillent dans un bar où les révolutionnaires sont majoritaires et décident ensemble de réaliser le rêve de T. Mais pour cela, il leur faut trouver 300 millions de yens... Dans un format pas banal pour un manga (format très grande poche, et couverture rigide), « Unlucky young men » se présente plus comme un fait historique romancé plutôt qu’un manga classique. Les dessins réalisés par Kamui Fujiwara (Dragon Quest) ont des arrière-plans très travaillés. Les planches ressemblent plus à du story-board qu’à de la bande dessinée à telle point que les personnages passent après l’aspect plan cinématographique de l’oeuvre. Point de vue scénario, l’histoire tient la route. Malgré quelques petites longueurs au début de l’histoire, nous sommes très vite pris au jeu, et le scénario regorge de faits historiques avec son lot de personnages ayant réellement existé. Dans une société en déclin, les jeunes anti-héros sont sublimés par leur désir de réussite et d’ascension sans perdre leur valeur. Une sorte de petite révolution que les lecteurs européens que nous sommes devraient prendre comme un témoignage du passé d’un pays dont on sait finalement trop peu de choses.

Ibrahim Berbar

Banksy – Vous représentez une menace acceptable... ...Et vous le sauriez si ce n’était pas le cas. Un titre prometteur pour un beau livre compilant les oeuvres du street artist le plus célèbre de notre génération : Banksy. On ne sait pas grand chose de lui si ce n’est qu’il veut rester anonyme, qu’il a vécu à Bristol, qu’il est allé sur la bande de Gaza, qu’il a « hacké » à sa manière les plus grands musées du monde et fait des performances chocs dans divers lieux publics. Banksy, c’est l’artiste anti-système par excellence, une sorte de type qui n’aurait plus rien à perdre et qui a décidé de nous faire comprendre que nous non plus, on n’a rien à perdre. Entre les cd de Paris Hilton détournés et remis dans les rayons des disquaires, la poupée du détenu de Guantanamo dans en plein cœur de Disneyland ou encore les fameux pochoirs dans les rues de Londres, Banksy s’est paradoxalement fait un nom plus que mainstream dans le monde de l’art. Parce que finalement Banksy est un paradoxe à lui tout seul. Entre les rats géants sur les bâtiments et les messages vindicatifs dans les zoos, l’artiste marque sa génération, devient populaire alors même que l’on ne sait rien de lui, si ce n’est que ses idéaux sont plutôt positif. Anti-système, anticapitaliste, antimilitariste, l’anonyme touche grand nombre de personnes, ce qui fait de lui une célé-

brité malgré lui. Et la sortie de dizaines de livres sur lui le prouve encore plus. Le pire dans tout ça, c’est que ces livres sont toujours beaux, et au fil des pages et des images, on se demande à qui profite les parutions. Avec ce livre les éditions Alternatives signent l’un des plus beau hommages à Banksy. Joe Public, le pseudonyme de l’auteur de l’ouvrage, agrémente les œuvres du street-artist de textes complètement décalés, comme si un « hater » décidait d’écrire quelque chose de bien. Ici, Banksy est mis au rang d’un fils caché de Steve Jobs et Andy Warhol, là, il traite les amoureux de Banksy de « has-been ». Parce que finalement c’est peut être ça aussi, un ouvrage sur l’oeuvre en cours d’un artiste de cette trempe : un hommage à l’anti-tout, un foutage de gueule qui rend gloire aux anonymes avec des textes qui passent clairement derrière les photos des délits de Banksy. Un bel ouvrage, un beau cadeau de Noël qui profitera sûrement plus au porte-feuille de Banksy qu’à ses fans (comprendra qui lira le livre!)

Chez Mam's Restaurant Bistronomique

Grillades – Plancha

71 boulevard de la libération, 83600 Fréjus réservation : 04 94 55 02 62 ou 06 34 65 19 00 facebook : chez mams restaurant

Ibrahim Berbar

Chez Mam’s chez vous !

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