www.barillacfn.com info@barillacfn.com Conseil consultatif Barbara Buchner, Claude Fischler, Mario Monti, John Reilly Gabriele Riccardi, Camillo Ricordi, Umberto Veronesi En collaboration avec The European House-Ambrosetti Coordination éditoriale et rédaction Codice Edizioni Projet graphique et mise en page adfarmandchicas Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation (Septembre 2011) Images National Geographic Image Collection Gianluca Colla Corbis Images Image de couverture : Stefano Zardini
C
her Lecteur, ces cent dernières années, l’espérance de vie à la naissance dans les pays de l’Occident a presque doublé. Différents facteurs ont contribué à ce résultat : les progrès dans le domaine de la médecine, l’innovation dans le domaine pharmaceutique, les meilleures conditions hygiéniques et sanitaires et, surtout, un style de vie correct et une alimentation saine. Ce lien étroit que nous avons mis en évidence au cours des travaux précédents, est reconnu par toute la communauté scientifique. La réalité actuelle est malheureusement caractérisée par un développement rapide et progressif du surpoids et de l’obésité, surtout parmi les personnes les plus jeunes de la population : cette situation, si elle n’est pas arrêtée, pourrait se traduire par une aggravation de ce qui a été acquis en termes de prolongement, et surtout, de qualité de la vie. C’est pourquoi, à travers ce document,nous avons cherché à comprendre quel est le niveau de connaissance scientifique disponible aujourd’hui en relation au lien entre l’alimentation correcte, les styles de vie et la durée de vie, où par durée de vie le BCFN entend une vie longue, en bonne santé. Nous avons, tout d’abord, souligné les relations importantes entre l’alimentation, les styles de vie et la prévention des principales pathologies non transmissibles : augmenter la période de temps “sans maladie” est fondamental pour la qualité de vie de chacun et aussi pour soutenir la dépense sanitaire du futur. En outre, nous avons mis en évidence deux domaines de recherche récents et innovants où l’alimentation et le stylede vie peuvent fournir une contribution importante : l’inflammationcellulaire et la restriction calorique.
Albert Moldvay/National Geographic Stock
Enfin, adopter des comportements corrects permet de vivre mieux aujourd’hui, mais aussi et surtout de vivre mieux et plus longtemps demain. C’est le souhait que leBCFN adresse à chacun de vous tout en sachant que mieuxs’alimenter, pour une vie saine, est possible et cette possibilité est laissée au libre choix de chacun de nous. Bonne lecture, Guido Barilla
La vision du Barilla Center for Food & Nutrition
© Gianluca Colla
Offrir différentes contributions scientifiques de haut niveau . Devenir un outil pour les institutions, la communauté scientifique, les médias et la société civile : un point de rencontre pour tous ceux qui s’intéressent à l’alimentation, à l’environnement, au développement durable et à ses conséquences sur la vie des personnes.
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
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L’avenir de l’alimentation se développe AVEC NOUS
Le BariLLa Center For Food & nUtrition
L
e Barilla Center for Food & Nutrition (BCFN) est un centre d’analyse et d’élaboration de projets, caractérisé par une méthode pluridisciplinaire, qui poursuit le but d’approfondir les grandes questions du débat global concernant l’alimentation et la nutrition. Né en 2009, le BCFN s’est donné la mission de se pencher sur les exigences actuelles et émergentes de la société, en recueillant des expériences et des compétences de niveau mondial et en favorisant un dialogue constant et ouvert. Du fait de la compléxité des phénomènes pris en compte, il nous a semblé nécessaire d’adopter une méthodologie permettant de dépasser les fontières de différentes disciplines et nous avons créé quatre sections d’études : Food for Sustainable Growth, Food for Health, Food for All, Food for Culture. Ces quatre sections d’étude concernent la science, l’environnement, la culture et l’économie, dont le BCFN examine en profondeur les sujets clés, en suggérant des propositions pour relever les défi s alimentaires du futur. Dans la section Food for Sustainable Growth, le Barilla Center for Food & Nutrition a l’intention d’approfondir la question de la meilleure utilisation des ressources naturelles dans la filière agroalimentaire. En particulier les analyses faites ont permis d’identifier les points critiques, d’évaluer l’impact sur l’environnement des activités de production et de consommation de la nourriture et d’élaborer une série de propositions et de recommandations sur les modes de vie personnels et collectifs qui peuvent agir d’une manière positive sur l’environnement et les ressources naturelles. Dans la section Food for Health, le Barilla Center for Food & Nutrition a décidé de commencer son parcours d’étude en examinant le rapport existant entre l’alimentation et la santé. Nous avons analysé en profondeur les nombreuses recommandations élaborées par les plus grandes organisations mondiales de nutrition et interrogé à travers des panels ad hoc les plus grands experts internationaux. Ces travaux nous ont permis de faire à la société civile plusieurs propositions concrètes ayant pour but de favoriser une alimentation et un mode de vie sains.
Dans la section Food for All, le Barilla Center for Food & Nutrition développe la question de l’accès à la nourriture et de la malnutrition dans le but de réfl échir sur la manière de favoriser une meilleure administration du système agroalimentaire à l’échelle globale, pour rendre possible une distribution plus équitable de la nourriture et favoriser un meilleur impact sur le bienêtre social, la santé et l’environnement. Dans la section Food for Culture, le Barilla Center for Food & Nutrition a l’intention de décrire le rapport de l’homme avec la nourriture. En particulier, le BCFN a voulu reconstruire les étapes les plus importantes du parcours qui ont accompagné le développement de la relation hommenourriture, en se refocalisant sur le rôle fondamental de la Méditerranée et de ses dimensions saillantes. Dans ce cadre, les activités du BCFN sont pilotées par l’Advisory Board, un groupe formé de spécialistes, provenant de disciplines différentes mais complémentaires, qui propose, analyse et explore des thématiques, élaborant ensuite des propositions de recommandations. Un ou plusieurs advisor ont été choisis pour chaque section : la spécialiste en énergie, changement climatique et environnement Barbara Buchner et l’économiste John Reilly pour la section Food for Sustainable Growth ; l’économiste Mario Monti pour la section Food For All ; l’oncologue Umberto Veronesi, le nutritionniste Gabriele Riccardi et l’immunologiste Camillo Ricordi pour la section Food for Health ; le sociologue Claude Fischler pour la section Food for Culture. Dans le domaine Food for Health, le Barilla Center for Food & Nutrition a approfondi, en l’espace de trois ans, le lien entre la santé et l’alimentation, en déclinant dans le détail leurs aspects les plus importants.
© Corbis
Les thèmes abordés ont concerné le rôle de l’alimentation dans la prévention des principales pathologies non transmissibles (maladies cardiovasculaires, maladies métaboliques, cancers) et à propos de la diffusion du surpoids et de l’obésité, les caractéristiques d’une alimentation saine pour les enfants, la contribution de l’alimentation au ralentissement des processus de vieillissement afin d’assurer une vie longue en bonne santé. Le document que nous vous présentons s’insère dans ce domaine d’activités et se propose d’examiner le thème de la longévité, entendue comme « une vie longue, en bonne santé » : est-il possible qu’un mode alimentaire et de vie en bonne santé contribue au ralentissement des processus de vieillissement ? Quelles sont les théories les plus accréditées dans la communauté scientifique pour expliquer les processus de vieillissement et le rôle de l’alimentation pour les ralentir ? Quels enseignements pouvons-nous en déduire pour notre vie quotidienne ? Telles sont les questions principales auxquelles nous avons essayé de donner une réponse.
indEX
Executive Summary
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1. Introduction Box Les principales théories sur le vieillissement
19 22
2. Le scénario de référence 27 2.1 Démographie et longévité : une population en croissance et toujours plus âgée 28 2.2 Grandes pathologies et longévité : évolution et impact économique et social 38 2.2.1 Obésité et surpoids 38 2.2.2 Diabète et syndrome métabolique 41 2.2.3 Tumeurs 43 2.2.4 Les maladies cardiovasculaires 47 2.2.5 Démence et maladies neurodégénératives 51 2.2.6 L’ostéoporose 52 2.3 La prévention de l’obésité comme facteur déterminant de la longévité 55 3. Des pathologies clés pour la longévité et le rôle de l’alimentation 3.1 Synthèse du rapport entre les styles de vie et alimentaires, le diabète et la longévité 3.2 Synthèse du rapport entre les styles de vie et alimentaires, pathologies tumorales et la longévité 3.3 Synthèse du rapport entre les styles de vie et alimentaires, les pathologies cardiovasculaires et la longévité 3.4 Synthèse du rapport entre les styles de vie et alimentaires, les maladies neurodégénératives et la longévité Box Le régime méditerranéen contre l’apparition de la maladie d’Alzheimer 3.5 Synthèse du rapport entre les styles de vie et alimentaires, l’ostéoporose et la longévité 3.6 Conclusions
59 61 65 68 71 74 76 81
4. États inflammatoires et restriction calorique : deux domaines de recherche transversaux 4.1 États inflammatoires et longévité 4.1.1 Introduction 4.1.2 Rapport entre longueur des télomères et vieillissement 4.1.3 Rapport entre longueur des télomères et maladies 4.1.4 Conclusions 4.2 La restriction calorique 4.2.1 Quels sont les mécanismes par lesquels la restriction calorique ralentit les processus de vieillissement ? 4.2.2 Quel est le rôle de la masse grasse dans les effets anti-vieillissement de la restriction calorique chez les animaux de laboratoire ? 4.2.3 Quels sont les effets de la restriction calorique sans malnutrition chez les primates non humains ? 4.2.4 Quels sont les effets chez l’homme de la restriction calorique sans malnutrition ? 4.3 Conclusions 5. Conclusions et propositions Promouvoir l’approfondissement ultérieur des connaissances scientifiques disponibles sur le rapport entre l’alimentation et la santé Favoriser la diffusion d’une information et d’une éducation alimentaire correcte dans le but de promouvoir l’adoption d’habitudes alimentaires et de vie adéquates Structurer des politiques et des interventions socio-sanitaires Notes et références bibliographiques
83 85 85 87 88 92 94 95 96 96 97 99
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Michael S. Yamashita/National Geographic Stock
LONGEVITé Et BiEN-ÊtRE : le rÔle DE L’ALIMENTAtION
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Ce document représente la conclusion idéale d’un parcours commencé par le Barilla Center for Food & Nutrition avec les revues de position Alimentation et santé en 2009 et Croissance saine et alimentation des enfants en 2010. Ce document poursuit le but de comprendre et de diffuser les connaissances scientifiques aujourd’hui disponibles sur le lien entre une alimentation correcte, style de vie et longévité, définie par le BCFN comme « une longue vie en bonne santé ». LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION EST UNE QUESTION CLÉ DU PRESENT ET DU FUTUR - Ces 100 dernières années, l’espérance de vie à la naissance dans les Pays de l’Occident a presque doublé, en passant de 45 ans, à la fin du XIX siècle, à environ 80 ans en 2010. Même le pourcentage des personnes âgées (de plus de 65 ans) a augmenté sensiblement : en Italie, par exemple, il est passé de 4% dans le XX siècle à 20,6% en 2010 et, en 2050 ce pourcentage devrait atteindre 34%. La même tendance à la croissance du pourcentage de personnes âgées est un phénomène mondial. Selon des estimations, en 2050 la population de plus de 65 ans, au niveau global, sera constituée par 1,9 milliard de personnes. - 80% environ des personnes de plus de 65 ans souffrent aujourd’hui d’une maladie chronique, alors qu’à peu près 50% sont touchées par deux ou plus pathologies chroniques (pathologies cardiovasculaires et cérébrovasculaires, cancers, diabète sucré, hypertension, pathologies pulmonaires chroniques). En outre, l’épidémie de surpoids et d’obésité (en particulier abdominale) actuellement en cours, même parmi les plus jeunes de la population, s’accompagne d’une augmentation importante du risque de développer des pathologies cardiovasculaires, du diabète et des pathologies tumorales. - A la lumière du scénario actuel, il est très important d’étudier et de mettre en oeuvre des interventions ayant pour objectif la réduction de l’écart entre la durée de vie (lifespan) et la durée de vie en bonne santé (healthspan). Autrement, on pourrait expérimenter, en moyenne, une vieillesse caractérisée par une qualité de vie très réduite pour un temps sensiblement plus long. Par ailleurs, tout cela risque d’avoir des conséquences importantes sur la durabilité des systèmes nationaux de santé. L’augmentation de la population de personnes âgées implique, au niveau mondial, une grande expansion des dépenses relatives à la santé aussi bien publique que privée.
IL EST POSSIBLE D’INTERVENIR POUR RALENTIR LES PROCESSUS DE VIEILLISSEMENT - Le vieillissement est un processus engendré par une accumulation progressive dans le temps de dommages subis par l’ADN, les cellules, les organes et les tissus de l’organisme, dû à l’échec des mécanismes de réparation des dommages mêmes. L’accumulation de ces dommages provoque un déclin progressif de nombreuses fonctions physiologiques et des structures vitales de l’organisme. - Le potentiel de longévité de chaque individ u est étroitement lié au fonctionnement correct des cellules qui jouent des rôles de protection et de réparation continue dans l’organisme. Ces cellules peuvent toutefois épuiser leur capacité de réplication – et donc leur potentiel de réparation – plus ou moins rapidement au cours de la vie, à cause de certains facteurs. - Deux des domaines les plus transversaux et innovants de la recherche sur les causes déterminantes d’une longévité en bonne santé sont : Le domaine de recherche concernant l’état d’inflammation des cellules de l’organisme, qui selon certaines théories modernes, semble être à la base de nombreuses pathologies chroniques. Des états d’inflammation cellulaire progressifs et constants dans le temps aboutissent à des pathologies déclarées, qui ont une incidence négative sur le processus de vieillissement, en l’accélérant. Le modèle alimentaire et le style de vie adoptés peuvent influencer remarquablement l’état d’inflammation de l’organisme et donc influer sur l’état de santé de la personne pendant les différentes phases de sa vie. Le domaine de recherche concernant l’analyse de comment une approche alimentaire caractérisée par la réduction de l’apport calorique – avec l’absorption correcte de tous les nutriments qualitativement et quantitativement nécessaires – peut avoir des effets sur les paramètres physiologiques et les processus biochimiques de l’organisme et influer de manière positive sur le prolongement de l’espérance de vie en bonne santé. - Du bilan des évidences apparues des principales recherches internationales sur les liens entre les états inflammatoires, les choix alimentaires et le vieillissement, il ressort que : Le modèle alimentaire, positif ou négatif, joue un rôle sur les réactions inflammatoires de l’organisme, avec des impacts sur l’apparition des maladies chroniques et par conséquent sur la longévité et sur la qualité de la vie. Le régime alimentaire adopté peut devenir un facteur déterminant dans la réduction et dans le ralentissement des états inflammatoires produits par des situations d’obésité, de diabète et de présence de maladies cardiovasculaires. La restriction calorique, avec un apport correct de nutriments, semble en gré de produire des effets positifs et supplémentaires dans le ralentissement des processus de vieillissement, comme le démontrent de nombreuses études menées sur les animaux. Toutefois il n’y a encore pas de données scientifiques prouvant clairement que le prolongement de la vie maximale de l’homme soit un effet de la restriction calorique. Dans le cadre de la longévité, pour les personnes qui ont un poids normal, il est conseillé de maintenir un poids idéal pour éviter l’accumulation de l’adiposité au niveau abdominal, à travers un régime modérément hypocalorique mais complet de tous les nutriments et une activité physique régulière. L’ALIMENTATION JOUE UN ROLE FONDAMENTAL DANS LES PROCESSUS DE VIEILLISSEMENT - Il existe un lien important entre l’alimentation et l’entrave des processus de vieillissement. Les altérations moléculaires, métaboliques et hormonales provoquées par un apport calorique excessif et chronique, par un modèle alimentaire et un style de vie incorrects jouent un rôle fondamental dans les processus de vieillissement.
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
EXECUTIVE SUMMARY
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ON PEUT IDENTIFIER DES PRIORITÉS POUR UN FUTUR DE BONNE SANTÉ ET DE BIEN-ÊTRE - Le BCFN avait identifié – en 2009-2010 – des lignes de conduite qui peuvent être résumées en trois concept clés : connaître, informer, intervenir. Le travail fait sur le thème du rapport entre l’alimentation et la longévité permet de confirmer et de compléter ces considérations. En particulier, il semble prioritaire de : 1 Promouvoir un ultérieur approfondissement des connaissances scientifiques disponibles sur le rapport entre l’alimentation et la santé Il est nécessaire d’approfondir les recherches sur le mécanismes de vieillissement et de réparation des cellules ; étudier de manière encore plus approfondie les relations gènenutriment-maladies ; promouvoir de manière systématique la recherche sur le thème de la restriction calorique ; favoriser des études supplémentaires sur ces modèles alimentaires qui, pour différentes raisons, déjà aujourd’hui fournissent des évidences très importantes dans la prévention des maladies chroniques et dans le prolongement de la vie en bonne santé. 2 Favoriser la diffusion d’une information correcte et d’une éducation alimentaire pour promouvoir le choix d’habitudes alimentaires et de vie adéquates Un effort de communication intense est nécessaire de la part des Gouvernements, des sociétés scientifiques, de la profession médicale et des entreprises privées. Il existe des styles de vie qui représentent une sécurité pour un âge adulte et avancé vécu en bonnes conditions de santé : il est nécessaire qu’il y ait, à ce propos, un niveau d’information adéquat. 3 Envisager des politiques et des interventions socio-sanitaires pour promouvoir de manière concrète la diffusion de comportements alimentaires sains, en regardant aussi les meilleures pratiques (best practice) internationales dans ce domaine Il faut trouver – avec le concours intégré de tous les sujets impliqués, selon une logique de système – de nouvelles modalités de transmission des connaissances scientifiques disponibles dans le domaine de l’alimentation et de la santé, afin qu’elles soient transformées en interventions concrètes capables d’avoir un impact réel sur les comportements des personnes.
James L. Stanfield/National Geographic Stock
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
- On peut identifier une série d’aspects sur lesquels agir pour instaurer un ensemble complet de comportements alimentaires et de styles de vie en faveur d’une longévité en bonne santé : apport correct de macronutriments (glucides, graisses et protéines) et de micronutriments (comme les phytochimiques), une régulière activité physique. - Le modèle alimentaire méditerranéen est l’un des régimes alimentaires les plus équilibrés, en qui permette – dans un apport total d’environ 2000 calories par jour – de prendre tous les macro et micro nutriments essentiels. Il donne, donc, une remarquable contribution à la prévention des pathologies chroniques, en influant sur les états d’inflammation moléculaire dus à l’alimentation et en augmentant l’espérance de vie en bonne santé.
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
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1. INTRODUCTION
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En 2025, le monde sera peuplé par 8 milliards de personnes
E
n 2025, selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies, le monde sera peuplé de plus de huit milliards d’habitants, principalement à cause de l’augmentation de l’espérance de vie moyenne. En effet, l’espérance de vie à la naissance a
Figure 1.1. Croissance de l’espérance de vie (1850-2000) 85
80
20
Meilleure pratique Angleterre et Écosse France Allemagne de l’Est Allemagne del’Ouest Japon Suède États-Unis
75
ESPÉRANCE DE VIE (ANS)
70
65
60
55
50
45 1850
1875
1900
1925 ANNÉS
Source : Christensen et al., Lancet, 2009.
1950
1975
2000
presque doublé ces 100 dernières années, en passant de 45 ans à la fin du XIX siècle à 80 ans environ en 2010. Le pourcentage de personnes âgées aussi a augmenté de manière impressionnante, en passant – en Italie – de 4% dans le XX siècle à 20,6 % en 2010. En 2050, en Italie, les personnes âgées de plus de 65 ans devraient représenter 34% de la population : une personne sur trois sera une personne âgée. La même tendance de croissance du pourcentage de personnes âgées est en train de se vérifier au niveau mondial. Dans la période 1950-2010 la population des personnes âgées a augmenté au niveau mondial avec un taux moyen annuel de 13% en soulignant une tendance à la croissance qui ne semble pas vouloir s’arrêter : selon des estimations, en 2050 la population des personnes âgées de plus de 65 ans sera constituée par 1,9 milliard de personnes. Ces changements démographiques sont très inquiétants et pourraient mettre en difficulté les systèmes sanitaires de nombreux Pays, aussi bien industrialisés qu’en voie de développement : environ 80% des personnes âgées (de plus de 65 ans) souffrent d’au moins une maladie chronique et environ 50% sont touchés par deux ou plusieurs pathologies chroniques (comme les pathologies cardiovasculaires et cérébrovasculaires, les cancers, le diabète sucré, l’hypertension artérielle, les pathologies pulmonaires chroniques)1. Ces chiffres sont destinés à croitre étant donné l’augmentation des problèmes d’obésité et de diabète sucré, même parmi les personnes les plus jeunes de la population. Le surpoids et l’obésité (en particulier abdominale) s’associent à une augmentation du risque de développer des pathologies cardiovasculaires et tumorales : ces deux pathologies sont responsables, ensemble, d’environ 70% des causes de mort dans de nombreux Pays industrialisés et en voie de développement. En outre, l’obésité abdominale représente un facteur de risque dans le développement du diabète sucré de type 2, qui à son tour est un puissant facteur de risque pour le développement de différentes pathologies comme les maladies cardiovasculaires, la néphropathie diabétique et la rétinopathie diabétique (principales causes de cécité dans les Pays industrialisés). Après vingt ans de diabète sucré, environ 40% des patients développent une néphropathie diabétique, qui au fil du temps provoque une insuffisance rénale dont la thérapie passe uniquement à travers une dialyse, suivie par une greffe rénale. A la lumière de ces changements démographiques, de la croissance de l’obésité et de la détérioration des styles de vie (vie sédentaire, alimentation hypercalorique et athérogène, tabagisme, etc), il devient, donc, fondamental d’étudier et de mettre en oeuvre des actions ayant pour objectif la prévention des pathologies chroniques associées au vieillissement et à l’amélioration de la qualité de la vie, à savoir la réduction de l’écart entre la durée de vie et la durée de vie en bonne santé. Il faut absolument identifier et adopter des styles de vie capables de favoriser un vieillissement en bonne santé (healthy aging ou successful aging), pour que les personnes puissent demeurer physiquement et mentalement saines, heureuses, actives, fortes, indépendantes et socialement utiles le plus longtemps possible, idéalement pour toute leur vie. Sans interventions correctives des styles de vie, le prolongement de la vie pourrait ne plus impliquer l’obtention d’une vie meilleure. Nous pourrions expérimenter, en moyenne, une vieillesse caractérisée par une qualité de la vie très réduite, pour un temps remarquablement plus long. Comme le professeur Gabriele Riccardi l’a souligné – durant le Deuxième Forum International sur l’Alimentation et la Nutrition, organisé par le BCFN en 2010 – « Il est absolument nécessaire de progresser vers un style de vie capable d’assurer un prolongement, une amélioration de la qualité de la vie et surtout de prolonger l’intervalle de la vie sans maladie (disease free) : il n’est peut-être pas important de vivre longtemps, mais plutôt de vivre longtemps en assez bonne santé, avec la possibilité donc de réussir à vivre dignement ». Pour pouvoir atteindre ce but ambitieux, il est nécessaire d’affronter le problème du vieillissement et des pathologies associées au vieillissement avec une approche préventive et intégrée. La stratégie de combattre la maladie seulement quand elle attire l’attention du médecin est
L’espérance de vie à la naissance a presque doublé ces 100 dernières années
en 2050 la population des personnes de plus de 65 ans sera 1,9 milliard de personnes
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
1. INTRODUCTION
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Le prolongement de l’espérance de vie pourrait ne plus impliquer l’obtention d’une vie meilleure, mais une qualité de vie très réduite, pour un temps remarquablement plus long
Une approche préventive et intégrée
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Le vieillissement est un processus comlexe, qui comporte des modifications importantes au niveau génétique, protéique, des structures des tissus et des capacités physiques des exemplaires plus âgés par rapport aux plus jeunes de la même espèce. Et c’est justement sur les processus de vieillissement que se concentrent les nombreuses découvertes scientifiques de nouveaux biomarqueurs du fait de la tentative de comprendre la pluralité des processus biochimiques à la base de la physiologie et de la « pathophysiologie » qui contribuent au vieillissement, et du fait du désir de développer aussi des interventions potentielles visant à ralentir la dégénération et l’inaptitude chez les êtres humains et les animaux. Au cours des 50 dernières années, différentes théories ont été formulées sur le vieillissement qui peuvent être divisées en trois tendances principales : - le dogme “use it or lose it” (utilise-le ou
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tu le perds), selon lequel avec l’avancement du vieillissement, nos capacités mentales et physiques sont moins utilisées, jusqu’à les perdre progressivement, avec le temps ; - la théorie qui attribue la responsabilité du vieillissement aux mutations génétiques qui ne peuvent pas être réparées avec les mécanismes normaux de réparation des gènes et qui comportent donc des changements irréversibles dans la fonction des tissus, le cancer, l’accumulation des protéines et d’autres dysfonctionnements ; - le paradigme du dysfonctionnement mitochondrial, selon lequel avec le temps, l’ADN mitochondrial subit des mutations non réversibles avec différents effets biochimiques (comme par exemple une production accrue d’espèces réactives de l’oxygène, à des dysfonctionnements dans le parcours métabolique de la respiration oxydante) et des retombées sur le processus de vieillissement.
conceptuellement erronée et elle ne relève pas de manière adéquate le défi de la réduction de l’écart entre la durée de vie (lifespan) et la durée de vie en bonne santé (healthspan). Le vieillissement, en effet, est un processus provoqué par l’accumulation progressive au fil du temps des dommages contre le ADN, les cellules et les organes de tout l’organisme, dû à la défaillance des mécanismes de réparation du dommage. L’accumulation de ces dommages engendre petit à petit un déclin de nombreuses fonctions physiologiques et des structures vitales de l’organisme. Des études récentes ont montré comment les modes de vie (nutrition, activité physique, exposition au tabac, substances toxiques, radioactives, polluantes, etc) influencent lourdement les processus de vieillissement. Par exemple, un régime hypercalorique, riche en graisses animales et pauvre en nutriments (vitamines, sels minéraux, phytochimiques) et une vie sédentaire stimulent l’apparition de l’obésité, du diabète sucré, de l’hypertension artérielle, des pathologies cardiovasculaires et tumorales et en plus d’une accélération des processus de vieillissement. Au contraire, diverses évidences scientifiques ont démontré qu’un régime hypocalorique modéré et riche en nutriments permet de ralentir les processus de vieillissement et de prévenir la plupart des pathologies chroniques associées au vieillissement. Toutefois, même s’il n’est pas possible de prévenir ou d’invertir le vieillissement naturel, agir de manière incisive sur le vieillissement environnemental (ou secondaire) et influencer les processus liés au vieillissement intrinsèque (ou primaire) le sont. En effet, il est possible de ralentir les processus naturels de vieillissement et, surtout, d’intervenir sur les maladies chroniques qui y sont associées (obésité, diabète, syndrome métabolique, cancer, maladies cardiovasculaires, hypertension, processus inflammatoires). Par conséquent, dans ce contexte, le rôle de l’alimentation et du style de vie devient évidemment central pour prévenir l’apparition de ces pathologies, mitiger leurs effets, et, donc, en dernière analyse favoriser une durée de vie de meilleure qualité. En particulier, il est possible d’affirmer que diverses interventions et approches contribuent effectivement à « ralentir les processus de vieillissement » au cas où elles seraient capables – en même temps – de prolonger la vie moyenne et maximale d’un organisme et – également – de ralentir de nombreux changements physiologiques et structurels (dépendants de l’âge) dans les organes et les tissus. Par conséquent, des études remarquables ont démontré que l’adoption d’un style de vie correct dans l’ensemble et, en particulier, d’un régime alimentaire adéquat peut constituer, en dernière analyse, une intervention importante favorisant la durée de vie en bonne santé : cela confirme qu’il est possible de faire vraiment beaucoup pour prévenir et mitiger les effets négatifs que de nombreux facteurs, à partir des maladies chroniques, ont et auront sur sa longévité et sa qualité. En particulier, une étude récente menée par un groupe de chercheurs australiens2, sur un échantillon de 7989 participants hommes et ayantpour objectif la mesure de l’impact de leurs comportements sur l’augmentation du risque de mortalité, avérifié que l’adoption d’un « style de vie sain » – du point de vue du régime alimentaire, de la consommation d’alcool et de l’activité physique – est un facteur important pour prévenir la mortalité, parce qu’elle permet un prolongement de l’espérance de vie de presque cinq ans. Comme le montre en effet la figure 1.2., les participants à la recherche qui ont adopté un style de vie le plus sain possible – et à qui il a été attribué un score égal ou supérieur à 5 – enregistrent aussi une espérance de vie moyenne plus élevée par rapport à ceux qui, pour leur style de vie, avaient obtenu un score inférieur à 4. Cette évidence a été confirmée aussi par de nombreuses autres recherches3, qui ont identifié justement dans les quatre comportements mentionnés les facteurs clés pour un vieillissement en bonne santé, avec une attention particulière aux comportements alimentaires et à l’adoption d’un régime peu calorique4 et riche en fruits. Parmi les recherches menées, signalons deux études de grande importance : la première réalisée au Royaume-Uni – sur un échantillon de 20.244 hommes et femmes âgés entre 45 et 79 ans5 – a souligné que l’adoption de ces comportements conduit à une augmentation
Les modes de vie influencent lourdement les processus de vieillissement
Le rôle de l’alimentation et du style de vie adopté occupe une place centrale
Une étude menée au Royaume-uni a montré que l’adoption de bons comportements alimentaires et de vie conduit à une augmentation de l’espérance de vie
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
BCFN Index Longévité et bien- 2011 être : le rôle de l’alimentation
Les principales théories sur le vieillissement
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Figure 1.2. Courbes de survivance (Kaplan – Meier) pour les hommes avec des scores associés à leur style de vie de 0-4 et 5+ 1,00
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
0,96
0,94
+
0,92
+
0,90
0,88
-10
0
10
20
30
40
50
5+
0-4
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70
SURVIE EN MOIS Source : Spencer, C.A. et al., A simple lifestyle score predicts survival in healthy elderly men, Elsevier, Amsterdam, 2005.
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Il est intéressant d’analyser le rapport entre la durée de vie et le bien-être, et le rôle que l’alimentation y joue
de l’espérance de vie de 14 ans ; la deuxième étude, de 2009, souligne que la persistance des tendances actuelles de croissance de l’obésité (+0.5%/par an) et de ralentissement de l’habitude de fumer (-1.5%/par an) peut influer sur l’espérance de vie moyenne (figure 1.3). Sur la base de toutes ces réflexions, le BCFN a décidé d’entreprendre – au cours de l’année 2011 – un parcours d’approfondissement sur le thème du rapport entre la durée de vie et le bien-être et sur le rôle que l’alimentation y joue. Le choix de ce domaine de recherche pour 2011 semble s’insérer dans une parfaite continuité avec le travail accompli par le BCFN durant la période 2009-2010 : après avoir examiné le rapport existant entre l’alimentation et la santé, avec une attention particulière envers ces maladies qui se présentent désormais comme de véritables « épidémies » contemporaines (obésité, maladies Figure 1.3. Modifications de l’espérance de vie prévues si les tendances actuelles de croissance de l’obésité et de ralentissement de l’habitude au tabac ne varieront pas
SCÉNARIO
CHANGEMENT, 2005-2020 SITUATION DE TABAGISME
Espérance Espérance de de vie vie qualitativement modifiée* TAUX DE CHANGEMENT HISTORIQUE SUR 15 ANS (LIGNE DE BASE)
0.31
0.41
SITUATION D’OBESITÉ
SITUATION DE TABAGISME ET D’OBÉSITÉ
Espérance Espérance de de vie vie qualitativement modifiée
Espérance Espérance de de vie vie qualitativement modifiée
-1.02
-1.32
-0.71
-0.91
* Espérance de vie qualitativement modifiée = Espérance de vie corrigée en tenant compte de la qualité de vie surtout en présence de pathologies chroniques.
Source : Stewart, S.T. et al., en “New England Journal of Medicine”, 2009.
2010 CROISSANCE SAINE. NUTRITION CHEZ LES ENFANTS
2011 LONGÉVITÉ ET BIEN-ÊTRE : LE RÔLE DE L’ ALIMENTATION
cardiovasculaires, diabète, maladies tumorales), le BCFN a abordé – au cours de l’année 2010 – le thème du lien entre la nutrition et la croissance saine dans les différentes phases de croissance de l’enfant, de l’âge pré-scolaire, à l’âge scolaire, jusqu’à l’adolescence. En 2011, nous avons donc voulu conclure ces réflexions sur ces thèmes, en complétant idéalement le parcours commencé en 2009, par une analyse du rapport entre l’alimentation et la durée de vie en bonne santé. Le thème semble être de première importance non seulement pour le milieu médico-scientifique, mais aussi pour le monde politico-institutionnel, obligé aujourd’hui de se mesurer à l’augmentation des problèmes de durabilité économique des systèmes sanitaires, sociaux et – élément encore plus important – avec un déclin progressif de la qualité de vie moyenne des personnes, surtout dans les Pays développés. Comme nous l’avons déjà rappelé, il n’est plus suffisant aujourd’hui de viser la longévité, sans la santé aussi dans la deuxième partie de sa vie, à l’âge mûr. La qualité de la vie est une valeur à laquelle personne ne veut renoncer, aussi bien comme individu que comme société, et qui constitue un fondement incontournable pour un progrès réellement durable des Pays. On se pose toujours beaucoup de questions relatives à quelles indications fournir aux personnes sur le genre d’approche alimentaire saine à adopter dans toutes les phases de la vie, à quel rôle attribuer à l’alimentation dans les mécanismes de vieillissement, et à quelles approches éducatives il faut recourir dès les premières années de la vie. En arrière plan, il reste le thème de comment diffuser largement et efficacement les habitudes alimentaires que la science alimentaire nous indique aujourd’hui comme correctes, aussi et surtout pour arriver – en bonne santé – jusque dans les dernières années de sa vie. Le modèle méditerranéen semble être, encore une fois, un paradigme alimentaire à analyser avec attention, et aujourd’hui il est même plus séduisant que par le passé, car il donne des indications pour vivre bien et, surtout, pour préserver la plénitude de ses facultés toute la vie. Les aspects clés du rapport entre la durée de vie et le bien-être que le BCFN a voulu approfondir et résumer dans ce document de la manière suivante sont : - le thème du vieillissement de la population, des tendances démographiques en cours et des perspectives futures (Chapitre 2); - le thème des maladies chroniques et émergentes (obésité, diabète, maladies tumorales, maladies cardiovasculaires, maladies neurodégénératives et ostéoporose), de plus en plus répandues et avec des impacts toujours plus évidents, même sur la longue période (Chapitre 2) ; - le thème de la relation entre la nutrition, le bien-être et la durée de vie, et les liens de causalité existant entre ces variables (Chapitre 3) ; - le thème des facteurs/approches plus importants (et innovants) qui déterminent la réussite d’une durée de vie en bonne santé, parmi lesquels, en particulier, les processus d’inflammation et les régimes de restriction calorique (Chapitre 4) ; - l’identification d’un nombre limité de propositions pour promouvoir et adopter des styles de vie et des régimes alimentaires capables de favoriser une vie longue et en bonne santé (Chapitre 5). Le souhait est de pouvoir contribuer – à travers ce Document et les moments de confrontation qui en découleront – à une plus grande conscience de l’importance d’adopter, dès l’enfance et jusqu’à la vieillesse, de bonnes habitudes de vie et alimentaires, obtenant ainsi en échange une vie en bonne santé, dans la plénitude de ses facultés physiques et mentales jusqu’à la fin de sa vie. Il est possible de vivre plus longtemps et bien. Et c’est à la portée de tous.
La qualité de la vie est une valeur à la quelle personne ne veut renoncer
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
TAUX CUMULATIF DE SURVIE
0,98
2009 ALIMENTATION ET SANTÉ
25 Le modèle méditerranéen est, encore une fois, un paradigme alimentaire à analyser avec attention Le BCFN a identifié quatre aspects clés principaux du rapport entre la longévité et le bien-être
Tomasz Tomaszewski/National Geographic Stock
2. LE SCéNARIO DE RéFéRENCE
2.1 Démographie et longévité : une population en croissance et toujours plus âgée
En analysant la pyramide de la population mondiale par tranches d’âge, on remarque une évolution radicale entre 1980 et 2020. Globalement, la pyramide tend à s’élargir, augmentant de manière significative dans la tranche d’âge allant de 20 à 40 ans, et chez les plus de 60 ans dont le nombre aura triplé en 40 ans.
Figure 2.2. Pyramide de la population mondiale relative aux années 1980, 2000, 2010 et 2020 PYRAMIDE DE LA POPULATION MONDIALE 1980
56
42
28
14
70
60
60
50
50
40
40
age
70
30
30
20
20
10
10
0
0 0
14
28
42
56
70
70
56
42
28
14
millions
age
600.000 500.000 400.000
hommes
300.000
56
42
28
14
0
70
70
60
60
50
50
40
40
30
30
20
20
10
10
28
42
56
70
29
femmes
0 0
14
28
42
56
70
70
56
42
28
14
millions
200.000
14
80
0 70
0
PYRAMIDE DE LA POPULATION MONDIALE 2020 femmes
80
800.000
0
millions
PYRAMIDE DE LA POPULATION MONDIALE 2010
Figure 2.1. Changement attendu dans les tranches d’âge du monde entier, entre 2000 et 2020
femmes
80
0 70
hommes
700.000
hommes
age
28
S
elon les estimations de l’ONU, vers 2025 la population mondiale dépassera 8 milliards d’habitants. Ces prévisions sont considérées comme fiables par la plupart des chercheurs, contrairement à celles qui s’avancent plus loin et prévoient avec plus de difficultés de possibles changements sociaux, économiques et culturels. D’une manière générale, on assiste à un vieillissement de la population mondiale et on prévoit un phénomène appelé “évolution de la population” : le nombre de jeunes de 10 à 14 ans diminuera entre 2000 et 2020, alors que l’on assistera à une forte augmentation de la population entre 50 et 60 ans. Le rapport de dépendance des jeunes (le rapport entre le nombre de personnes de 0-14 ans et le nombre de personnes de 15-64 ans) passera de 0,472 en 2000 à 0,374 en 2020 ; alors que celui de dépendance des personnes âgées (rapport entre la population de plus de 65 ans et celle de 15-64 ans) passera de 0,110 en 2000 à 0,145 en 2020.
80
age
Selon les estimations de l’ONU, vers 2025 la population mondiale dépassera 8 milliards
PYRAMIDE DE LA POPULATION MONDIALE 2000 femmes
0
0
14
28
42
56
70
millions
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données UN, World Population Prospect, 2010.
100.000
Population mondiale 2000
95-99
90-94
85-89
80-84
80+
75-79
70-74
65-69
60-64
55-59
50-54
45-49
40-44
35-39
30-34
25-29
20-24
15-19
10-14
5-9
0-4
0
Population mondiale 2020
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données UN, World Population Prospect, 2010.
En Italie, la population s’est accrue très lentement pendant des décennies : après avoir atteint son pic au cours de la décennie 2000-2010, elle commencera de nouveau à ralentir. Les estimations indiquent que la croissance de la population entre 2020 et 2030 enregistrera moins de 0,1% en moyenne par an. Le pourcentage de personnes en âge de travailler (la population entre 15 et 64 ans) a diminué lentement pendant de nombreuses décennies. De 2010 et 2030, on assistera à une diminution ultérieure de 4,5% qui équivaut à environ 1,8% million de personnes. On en déduit qu’environ 31 millions de personnes auront plus de 50 ans en 2030, soit plus de 19 millions de plus par rapport à 19801. En analysant les variables
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
hommes
En Italie, la population sest accrue très lentement pendant des décennies : après avoir atteint son pic au cours de la décennie 2000-2010, elle commencera de nouveau à ralentir
Figure 2.5. Comparaison entre les naissances et les décès dans les Pays en voie de développe-
Figure 2.3. Changements de la population en Italie, de 2010 à 2030
ment4, de 1950 à 2050 6000 300.000 5000
180.000
Naissances dans les Pays en voie de développement
61.416 182.124
2045-2050
57.344 178.244
2040-2045
53.898 173.580
2035-2040
51.076 168.564
2030-2035
48.816 163.647
2025-2030
158.417
45.413 152.325
2015-2020
44.052 144.326
2010-2015
43.321 135.919
2005-2010
43.237 129.883
2000-2005
42.796 122.603
1995-2000
37.717 104.219
1985-1990
94.843
1980-1985
34.542 84.681
1975-1980
36.162
69.249
1965-1970
76.935
61.538 29.704
1960-1965
1970-1975
55.120 28.533
1955-1960
Figure 2.4. Comparaison entre les naissances et les décès dans les Pays industrialisés2, de 1950 à 2050
49.782 27.837
0
1950-1955
100+
95-99
90-94
85-89
80-84
80+
75-79
70-74
65-69
60-64
50-54
45-49
40-44
35-39
30-34
25-29
20-24
15-19
10-14
5-9
0-4
55-59
Italie 2020
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données UN, World Population Prospect, 2010.
Décès dans les Pays en voie de développement
76.570
79.231
70.899
72.504
73.105
80-84
85-89
90-94
73.290 69.050
80+
70.229 68.539
75-79
67.732 69.587
70-74
65.542 70.793
65-69
63.308 71.059
60-64
61.340 69.785
55-59
61.605 66.244
50-54
60.298 65.835
57.998
45-49
40.000
71.151
54.449 78.469
35-39
53.082 79.295
30-34
50.479 79.233
25-29
48.596 82.317
20-24
46.190 84.330
15-19
42.829
44.177 91.988
60.000
94.680
80.000
5-9
100.000
93.605
120.000
43.177
140.000
80.812
160.000
0-4
20.000
40-44
0 10-14
30
Italie 2010
50.000
Naissances dans les Pays industrialisés
Décès dans les Pays industrialisés
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données UN, World Population Prospect, 2010.
Les chercheurs ont distingué trois phases dans la transition démographique
démographiques, il faut avant tout tenir compte des différences importantes entre les Pays avancés, arrivés presque au “point zéro” de la croissance, et les Pays en voie de développement qui contribuent au contraire à 90% de l’augmentation démographique actuelle. La figure 2.4. montre que pour les Pays industrialisés il y a une parité presque parfaite entre le nombre des naissances et celui des décès. La figure 2.5., au contraire, met en évidence la forte croissance démographique dans les Pays pauvres ou en voie de développement. Pour expliquer la profonde différenciation et le déséquilibre des régimes démographiques au siècle dernier, les chercheurs parlent de trois phases3 dans la transition démographique (Landry, Notestein).
31
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données UN, World Population Prospect, 2010.
La première phase durant laquelle la mortalité diminue alors que la natalité est encore élevée et que la durée moyenne de vie augmente, a été enregistrée dans les Pays en voie de développement et en particulier en Afrique, au sud du Sahara, dans les États musulmans et dans le Sud-est asiatique. Dans une situation intermédiaire, c’est-à-dire dans la deuxième phase, on trouve les États de l’Amérique Latine, la Chine et l’Inde. Enfin, la troisième et dernière phase, dans laquelle on trouve des Pays comme l’Italie, les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, la Corée du Sud, est caractérisée par la diminution de la mortalité (due à l’amélioration des conditions hygiénico-sanitaires) mais aussi par une forte diminution de la natalité. Grâce à la croissance économique globale, à une amélioration généralisée des conditions de vie et grâce au progrès scientifique, l’espérance de vie5 moyenne mondiale est en constante augmentation depuis le début du siècle : en 2010 elle est de 70,14 ans pour les femmes et de 65,71 ans pour les hommes. Toutefois, tout dépend d’où l’on part, comme en témoigne le fait qu’il existe des Pays où l’espérance de vie est en croissance rapide, mais qui ne présentent pas encore les conditions suffisantes pour un développement économique et social. Au Bangladesh, par exemple, l’espérance de vie des hommes atteindra 71 ans en 2020, seulement 3 ans de moins qu’en Europe, bien que ce soit un pays à suffrage partiel, aux structures sanitaires inadéquates et avec de grandes difficultés à disposer des médicaments essentiels. Les valeurs mondiales sont entraînées, en effet, par les moyennes occidentales élevées et par les forts taux de croissance de la durée de vie moyenne dans les pays à économie émergente. Une sélection de 10 Pays de l’OCDE avec une espérance de vie plus élevée est représentée dans le schéma 2.7. Parmi ces pays, cinq sur dix sont des Pays européens, deux sont asiatiques, suivis de l’Australie et uniquement du Canada sur le continent américain.
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
100.000 0
31.170
1000
35.709
150.000
1990-1995
2000
113.3781 41.200
200.000
2020-2025
3000
47.016
250.000
4000
Grâce à la croissance économique globale et à une amélioration généralisée des conditions de vie, l’espérance de vie moyenne mondiale est en constante augmentation depuis le début du siècle
74,79 70,09
73,79 69,17
72,75 68,20
71,59 67,09
70,14 65,71
67,47 63,08
66,63 62,21
65,76 61,48
64,33 59,85
62,64 58,70
57,83 55,05
53,10 49,35
50
51,10 48,52
60
48,66 46,67
70
60,42 56,59
80
68,65 64,27
Figure 2.6. Espérance de vie mondiale, comparaison entre la population masculine et la population féminine, de 1950 à 2030
40 30
10
Espérance de vie des Femmes
2025-2030
2020-2025
2015-2020
2010-2015
2005-2010
2000-2005
1995-2000
1990-1995
1985-1990
1980-1985
1975-1980
1970-1975
1965-1970
1960-1965
1955-1960
1950-1955
0
Espérance de vie des Hommes
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données UN, World Population Prospect, 2010.
32
Figure 2.7. Espérance de vie dans les 10 meilleurs Pays de l’OCDE, en mettant en comparaison la population masculine avec la population féminine (2010)
84
84
83
84
84
84
85
85
86
85
85
86
88
78
77
77
78
78
78
79
80
80
80
80
80
82
76 74
Femmes
Hommes
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données OCDE 2010.
CANADA
AUTRICHE
FINLANDE
AUSTRALIE
CORÉE
FRANCE
SUISSE
ESPAGNE
JAPON
ITALIE
72
Aux États-Unis, on enregistre actuellement dans certains États une baisse de l’espérance de vie, surtout chez les femmes
En Chine, l’espérance de vie a doublé de 1950 à 2011, ce qui aura pour conséquence un rapide vieillissement de la population
si une part toujours plus importante de la population appartient à la tranche d’âge de 65 ans il y aura une augmentation de l’inactivité économique et une dépendance à la population plus jeune
On prévoit une augmentation des décès dus à des maladies et des coûts de gestion pour le soin de ces maladies
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
20
Les États-Unis, seul cas parmi les Pays développés, sont en train de connaître dans certains États une baisse de l’espérance de vie à la naissance. Une récente étude6 a mis en évidence, en effet, que dans les États comme le Mississippi, l’Arkansas, le Kentucky, le Tennessee, l’Oklahoma, l’Alabama et la Louisiane on assiste à une diminution progressive de l’espérance de vie, surtout des femmes, chez lesquelles on enregistre les taux les plus élevés d’obésité et d’usage du tabac. En particulier au Mississippi, l’État qui a le taux le plus élevé d’obésité, l’espérance de vie est de 67 ans seulement pour les hommes et de 74 ans pour les femmes, valeurs nettement plus basses que dans les Pays mis en évidence dans la figure 2.7. Le graphique de la figure 2.9. montre, au contraire, qu’en Chine, l’espérance de vie a presque doublé de 1950 à 2011. Cela impliquera un rapide vieillissement de la population, accéléré entre autres aussi par les effets de la politique de l’enfant unique, adoptée en Chine à partir de 1979. Le vieillissement de la population chinoise est déterminé par la baisse annuelle moyenne de la natalité de 1950 à 2010 (-3%). Certains facteurs ont contribué à ce phénomène, dont le principal est justement la politique de contrôle des naissances mise en place en 1979. On enregistre également une augmentation de la population de plus de 65 ans qui a dépassé déjà, de 2005 à 2010, le nombre des nouveaux-nés (114 millions de plus de 65 ans contre 83 millions de nouveaux-nés). Le vieillissement progressif de la population est désormais un phénomène commun aux Pays développés et aux Pays en voie de développement. Les estimations des Nations Unies prévoient que d’ici à 2050 un tiers de la population dans les pays industrialisés et un cinquième dans les Pays en voie de développement auront soixante ans ou plus. La figure 2.10. montre qu’au niveau mondial, de 1950 à 2010, la population de personnes âgées a augmenté avec un taux de croissance annuel moyen de 13% ; de plus, on estime qu’en 2050 la population de plus de 65 ans sera composée de 1,9 milliard de personnes. Ce phénomène aura des impacts très importants sur la structure économique, politique et sociale du monde puisque si une part toujours plus importante de la population appartient à la tranche d’âge de 65 ans il y aura, en effet, une augmentation de l’inactivité économique et une dépendance à la population plus jeune. L’Europe a le taux de dépendance le plus élevé au monde, les estimations nous disent qu’il augmentera et atteindra 48% en 2050. Cette croissance ne sera pas seulement due à l’augmentation du nombre de personnes âgées, mais aussi à une réduction de la population en âge de travailler (donc entre 15 et 64 ans). Aussi bien les Pays développés que les Pays en voie de développement devront affronter d’importants défis en ce qui concerne les retraites et les soins de santé : en effet, à cause du vieillissement global et de la grande incidence des maladies chroniques, le coût des soins et des appareils de santé augmentera. En Chine, par exemple, on vérifiera une forte augmentation des coûts des retraites qui, projetée en 2050, atteindra 1600 milliards de dollars7. La figure 2.11. montre la forte augmentation du taux de dépendance des personnes âgées dans les Pays industrialisés par rapport aux Pays en voie de développement, dans lesquels le taux est resté dans l’ensemble invariable ces 60 dernières années. Le phénomène est dû au vieillissement démographique dans les Pays industrialisés, illustré dans le schéma 2.8. L’ONU prévoit qu’au niveau mondial, le taux de dépendance des personnes âgées passera de 11,5% actuellement à 25,4% en 2050. Sans variations ultérieures d’autres paramètres fondamentaux, le vieillissement rapide de la population débouchera sur une augmentation de la demande d’indemnités de retraite et d’assistance pour de longues hospitalisations. Par ailleurs, les maladies chroniques aujourd’hui représentent la cause principale de mortalité dans le monde. Entre 2005 et 2015, on s’attend à ce que les décès dus à ce type de pathologies augmentent de 17%8. Ces maladies chroniques et infectieuses détériorent de manière significative la qualité de la vie et stimulent l’apparition de coûts élevés de gestion pour les urgences mais aussi pour les longues hospitalisations : les estimations indiquent qu’aussi
33
83.570
2402
Population de plus de 65 ans
78,43 74,58
77,58 73,80
76,66 72,98
75,61 72,07
74,45 71,10
73,36 70,02
72,53 69,27
71,58 68,40
70,50 67,40
67,80 64,75
66,06 63,02
59,49 59,19
46,42 41,96
45,62 44,46
Moins de 65
7796
11%
13%
17%
34% 15%
30% 10%
2020
2015
907
933
955
983
1001
1010
1018
1025
1039
1037
1031
1020
1006
996
987
982
975
1975
1980
1985
1990
1995
2000
2005
2010
2015
2020
2025
2030
2035
2040
2045
2050
308
1970
175
278
459
876
88
130
250
444
1965
78
126
230
426
835
71
113
207
401
1960
64
100
195
373
791
2025-2030
2020-2025
2015-2020
2010-2015
2005-2010
2000-2005
1995-2000
1990-1995
600 1985-1990
0 1980-1985
800
1975-1980
10,00 1970-1975
2010
2005
2000
1995
1990
1985
1980
Plus de 65
337
1955
1000
20,00
1965-1970
14%
10%
28% 13%
26% 9%
13%
25% 9%
12%
9%
12%
17% 7%
10%
7%
18% 10%
17% 7%
10%
Figure 2.12. Composition de la population des Pays industrialisés en tranches d’âge “<65 ans” et “>65 ans” de 1950 à 2050
1200
30,00
1960-1965
Taux de dépendance Pays en voie de développement
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données UN, World Population Prospect, 2010.
1400
400 200 0
Espérance de vie des Femmes
Espérance de vie des Hommes
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données UN, World Population Prospect, 2010.
1950
1955-1960
1975
1970
1965
Taux de dépendance Pays industrialisés
1600
40,00
1950-1955
7%
15% 9%
14% 6%
9%
6%
9%
13%
Taux de dépendance Monde
747
50,00
44,58 44,59
60,00
69,21 66,17
Figure 2.9. Espérance de vie en Chine, comparaison entre la population masculine et la population féminine, de 1950 à 2030
1960
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données UN, World Population Prospect, 2010.
1955
0% 1950
Naissances
6%
10%
9%
20%
14%
23%
30%
9% 12% 7%
2010-2015
2005-2010
2000-2005
1995-2000
1990-1995
1985-1990
1980-1985
1975-1980
1970-1975
1955-1970
1960-1965
1955-1960
34
70,00
2050 38%
Figure 2.11. Rapport entre les plus de 65 ans et la population active (15-64 ans) mondiale, de 1950 à 2010 40%
80,00
2045
2040
2035
2030
2025
2020
2015
2010
2005
2000
1995
1990
1985
1980
1975
1970
1965
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données UN, World Population Prospect, 2010.
0
90,00
7724
7607
7345
7163
6682
861 1001
6939
726
6372
6032
494 5701
4977
4572
4188
3846
171
441
630
0 1950
128.056 80.852
114.350
102.532
89.146 99.061
86.801
77.900 220.522
60.009 127.691
50.677
102.355
109.459
41.925
32.787 135.913
26.247 144.660
124.802 26.337
115.211 25.099
122.067 24.851
50.000
1950-1955
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
100.000
154
265
231
385
291
561
1913 1561 1727 1172 1372
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données UN, World Population Prospect, 2010.
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
150.000
2.000
142
3499
4.000
198
3162
6.000
5351
8.000
130
200.000
Plus de 65
7485
Moins de 65
10.000
2884
250.000
12.000
1960
Figure 2.8. Comparaison entre le nombre total des naissances et la population de plus de 65 ans, de 1955 à 2015
Figure 2.10. Composition de la population mondiale en tranches d’âge “<65 ans” et “>65 ans”, de 1950 à 2050
2631
bien dans les Pays à faible revenu que dans ceux à moyen revenu la demande de médicaments et d’appareils pour les soins de ces maladies augmentera et cela aura un impact aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Enfin, la Banque Mondiale prévoit que la force de travail dans les Pays à revenu élevé atteindra son pic en 2010 pour ensuite se réduire de manière significative affaiblissant ainsi la durabilité financière des systèmes de retraite.
1955
La force de travail dans les pays à revenu élevé atteindra son pic en 2010 pour ensuite se réduire de maniére significative
35
États-Unis
Grande Bretagne
2007 Italie
17% 10% 10% 12%
10%
11%
16% 9% 9%
9%
11% 8% 9%
9%
10% 7% 8%
8%
8% 8% 6%
2000
1990
2008
2009
France
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données OCDE 2009.
Figure 2.14. Dépense sanitaire totale en dollars par personne de la Chine et de l’Inde, de 1995 à 2009
$ 180
45
$ 160
42
$ 140 $ 120 $ 100 $ 80
17
$ 60
19
19
19
$ 40 $ 20
21
0
1995
36
31
27 1996
1997
22
21
44
39
27
25
22
$ 45 $ 40
146
$ 35
34
30
112
$ 30
93 61
54
48
$ 50
45
$ 25
81
70
En conclusion, à la lumière de ce qui vient d’être dit, nous pouvons affirmer que dans l’ensemble, l’augmentation de la population âgée comporte une forte expansion de la dépense sanitaire, aussi bien publique que privée, au niveau mondial. La figure 2.13. montre la croissance du pourcentage de PIB destiné aux dépenses sanitaires dans la moyenne des Pays de l’OCDE et dans certains Pays représentatifs. Aux États-Unis, 17,4% du PIB (environ 2500 milliards de dollars) sont employés pour la santé contre 5% en 1960. En Italie aussi on assiste à un phénomène de croissance, bien que modeste, avec un passage de 6% du PIB dans les années 1960 à environ 10% aujourd’hui (environ 180 milliards d’euros). La figure 2.14. montre que même la Chine et l’Inde présentent de fortes augmentations dans la dépense sanitaire en termes de PIB par personne. Le défi pour les prochaines années au niveau global sera de rendre durable la grande quantité de coûts très élevés liés au vieillissement à travers des programmes de “vieillissement actif” qui prévoient une plus grande implication de la population appartenant aux tranches d’âge habituellement considérées comme improductives dans les activités économiques et sociales. Cela est réalisable grâce à l’augmentation des années de vie vécues en bonne santé.
$ 20 $ 15 $ 10
37
$5 1998
1999
2000
2001
2002
Dépense sanitaire totale Chine
2003
2004
0
2005
Dépense sanitaire totale Inde
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données OCDE, 2009.
76 71
74 71
68
62
65
68
72
73
71
60
62
59
73
76
Figure 2.15. Espérance de vie en bonne santé des Pays sélectionnés et comparaison avec les données globales (2010)
Monde
Italie
Grande Bretagne
États-Unis
Iran Hommes
Chine
Grèce
France
Femmes
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données WHO, 2009.
Le défi pour les prochaines années sera de rendre durable l’importance des coûts liés au vieillissement
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
7%
1980
OECD
36
14%
12% 9%
1970
6% 7% 7%
7%
5%
7%
7%
5%
5%
4% 5% 4% 6% 4%
1960
16%
Figure 2.13. Pourcentage du PIB destiné à la dépense sanitaire totale, de 1960 à 2010 20% 18% 16% 14% 12% 10% 8% 6% 4% 2% 0
© Corbis
Les maladies non transmissibles représentent aujourd’hui le principal risque pour la santé de l’homme, ainsi qu’un énorme poids socioéconomique pour la collectivité
38
L
es maladies non transmissibles — surtout les maladies cardiovasculaires, le cancer et le diabète — représentent aujourd’hui le principal risque pour la santé de l’homme au niveau global, ainsi qu’un énorme poids socio-économique pour la collectivité. On estime que 80% des manifestations de ces maladies pourraient être évitées en éliminant certains facteurs de risque comme la consommation de tabac, les modèles et les coutumes alimentaires (les régimes) peu salutaires, l’inactivité physique et la consommation excessive d’alcool. Au contraire, sans une prévention adéquate, le poids de ces maladies sur la santé globale pourrait augmenter de 17%9 dans les prochaines années, au niveau mondial. Avec l’âge, la plupart de ces pathologies, souvent accompagnées de maladies neurodégénératives et d’ostéoporose, augmentent progressivement. Dans le chapitre suivant, nous présenterons les données les plus récentes disponibles dans la littérature scientifique relatives à la diffusion, à la mortalité et à l’impact socio-économique de ces pathologies dont l’apparition semble liée, avec une intensité variable, à l’alimentation. Nous parlerons donc de diabète et de syndrome métabolique, de maladies cardiovasculaires, de tumeurs, d’ostéoporose et de maladies neurodégénératives. Avant de décrire dans le détail le scénario de telles maladies, nous fournissons ci-dessous une vue d’ensemble du phénomène de l’augmentation de l’obésité et du surpoids qui représente un facteur de risque important dans l’apparition de ces maladies, et en particulier dans leur diffusion croissante chez les jeunes.
Oltre gli OGM. Le biotecnologie in ambito BCFN agroalimentare Index 2011
39
2.2.1 Obésité et surpoids Dans presque tous les Pays du monde on enregistre une croissance exponentielle du phénomène de l’obésité et du surpoids
Presque tous les Pays, au niveau mondial, sont en train de connaître une croissance exponentielle du phénomène de l’obésité et du surpoids. La European Association for the Study of Diabetes a même reconnu le traitement de l’obésité comme “le plus important problème de santé publique dans le monde entier”. La figure 2.16. montre clairement le cas des États-Unis qui ont le pourcentage de population obèse10 le plus élevé du monde. Environ 34% de la population adulte (soit plus de 60 millions de personnes) semblent rentrer dans les critères identifiés pour définir les situations d’obésité. Dans les pays asiatiques, on assiste à un phénomène en expansion, mais avec des taux nettement plus contenus (3% de la population adulte au Japon et 4% en Corée du Sud) grâce surtout à la composition hypocalorique de leur régime. En Chine, au contraire, la tendance à une croissance rapide est inquiétante : en 2004, 60 millions de Chinois étaient obèses et 200 millions en surpoids ; en 2009, 100 millions étaient obèses et 310 millions en surpoids.
Farrell Grehan/National Geographic Stock
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
2.2 Grandes pathologies et longévité : évolution et impact économique et social
le taux d’obésité augmente en même temps que le revenu par habitant
Il est désormais établi que le taux d’obésité augmente en même temps que le revenu par habitant, même si dans les Pays riches, les couches les plus pauvres subissent de façon prédominante cette pathologie à cause des coûts élevés d’un régime sain et diversifié. Par ailleurs, dans les Pays à revenu élevé, l’obésité et le surpoids ne semblent plus être des phénomènes répandus principalement chez les adultes et chez les sujets d’âge moyen, mais au contraire des pathologies rencontrées de plus en plus fréquemment chez les jeunes et les enfants, dessinant ainsi un cadre de plus en plus grave. Le niveau de surpoids chez les jeunes a une importance fondamentale pour la probabilité du développement aussi à l’âge adulte de pathologies et de troubles graves. En particulier le diabète de type 2 – autrefois considéré comme la pathologie des adultes en âge avancé – est enregistré maintenant, et même de manière croissante, chez les enfants et les jeunes.
54%
17%
INDE
CHINE
JAPON
CORÉE
BRÉSIL
RUSSIE
FRANCE
SUÈDE
ITALIE
ALLEMAGNE
GRÈCE
ESPAGNE
MEXIQUE
ANGLETERRE
HOMMES 24%
18%
187.935 153.493
300.000 250.000 1%
1%
2%
2%
3%
3%
4%
4%
INDE
CHINE
JAPON
CORÉE
BRÉSIL
RUSSIE
FRANCE
SUÈDE
ITALIE
ALLEMAGNE
GRÈCE
ESPAGNE
MEXIQUE
41
214.156
350.000
9%
10%
10% 12%
10%
10%
11%
9%
16%
16%
19%
18%
19%
16%
24%
25%
24%
400.000
ANGLETERRE
Chaque année, plus de 7 millions de nouveaux cas de diabète sont enregistrés dans le monde
FEMMES
103.377
200.000 150.000
ÉTATS-UNIS
Le diabète s’avère être l’une des pathologies chroniques les plus largement répandues dans le monde et constitue l’une des maladies sociales les plus importantes et les plus coûteuses de notre époque
Figure 2.17. Mortalité absolue causée par le diabète par tranches d’âge dans le monde (2008)
35%
36%
32%
ÉTATS-UNIS
40
15%
33% 25%
29%
27%
21%
36%
47%
52%
47%
43% 34%
36%
36%
45%
52%
55%
60%
65% 53%
45%
63%
72%
67%
66% 57%
72% 64%
Figure 2.16. Surpoids (graphique 1) et obésité (graphique 2) dans certains Pays, 2008 (% de la population adulte)
Le diabète s’avère être l’une des pathologies chroniques les plus largement répandues dans le monde, en particulier dans les pays fortement industrialisés, et il constitue l’une des maladies sociales les plus importantes et les plus coûteuses de notre époque, surtout de par son caractère de maladie chronique, sa tendance à provoquer des complications à long terme et son apparition progressive chez les jeunes. Les causes de la manifestation de celle qui a été définie comme une véritable épidémie s’expliquent par quatre facteurs fondamentaux : - la prolifération des habitudes alimentaires incorrectes ; - la croissance du nombre de personnes obèses/en surpoids ; - l’affirmation d’un style de vie toujours plus sédentaire ; - le vieillissement de la population. Si l’on se réfère à 2009, parmi les personnes d’âge compris entre 20 et 79 ans, on compte une augmentation mondiale de la maladie de 5,9%, soit 302 millions de patients, avec une augmentation de 34% par rapport à 2003. Chaque année, plus de 7 millions de nouveaux cas de diabète sont enregistrés dans le monde (soit un toutes les 5 secondes). Cette forte augmentation du diabète continuera aussi bien dans les Pays industrialisés que dans ceux en voie de développement. En Chine par exemple, on estime qu’en 2007 les personnes touchées par le diabète étaient environ 39,8 millions, soit 4,3% de la population ; en 2025 ce chiffre devrait augmenter pour atteindre un peu moins de 60 millions (5,6% de la population) avec une augmentation de 50% du nombre des cas. Une tendance de croissance encore plus inquiétante est attendue en Inde où l’on compte passer de 40,8 millions actuels de malades (6,2% de la population) à 69,8 millions en 2025 (7,6% de la population). Cette augmentation de l’obésité et la mortalité liée à cette pathologie s’accentuent drastiquement avec l’âge. La figure 2.17 montre la distribution par tranches d’âge des décès dus ou causés (y compris les différentes complications) par le diabète.
50.000 0
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données Obesity and the economics of prevention, OCDE, 2010.
161.634 138.376
100.000 19.928
114.202
115.318
10.424 8988
27.754
<30
30-44
45-59 HOMMES
60-69 FEMMES
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données WHO, 2010.
70-79
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Dans les Pays à revenu élevé, le cadre relatif à l’obésité empire : même les jeunes et les enfants sont en surpoids
2.2.2 Diabète et syndrome métabolique
80+
En Italie, la courbe de l’augmentation du diabète dans les 10 dernières années montre une tendance de croissance constante
En Italie, la courbe de l’augmentation du diabète dans les 10 dernières années montre une tendance de croissance constante : le taux brut a enregistré une variation de 3,9% de 2001 à 4,9% en 2010, alors que le taux standardisé est passé de 3,9% à 4,5%11. Même les données se référant à notre Pays démontrent clairement que l’augmentation du diabète s’accentue avec l’âge, jusqu’à atteindre 19,8% chez les personnes de 75 ans ou plus.
Figure 2.18. Courbe de l’augmentation du diabète en Italie (% population totale, 2001-2010)
4,9
5 4,8 4,6
4,6
4,5
4,4 4,2
4,2 4
3,9
3,9
3,8
3,9
3,9
4,5
4,4
4,5
4,4
4,3
4,0 4,0 3,9
3,6 2001
2002
2003
2004
2005
2006
Taux standardisé
42
2007
2008
2009
Taux brut
Les nombreuses études réalisées au niveau international pour estimer les coûts associés au diabète montrent des impacts très élevés. Par exemple, selon la Fédération Internationale du Diabète, 232 milliards de dollars ont été dépensés en 2007 au niveau mondial pour le soin et la prévention du diabète et de ses complications. Cette dépense augmentera jusqu’à atteindre au moins 302 milliards de dollars en 2025. Une récente étude réalisée par l’American Diabetes Association12 a évalué qu’en 2007 aux États-Unis 174 milliards de dollars ont été dépensés pour les soins contre le diabète, une valeur qui inclut 116 milliards pour les dépenses médicales directes et 58 milliards calculés comme perte de productivité des patients et de leur famille impliquée dans leur prise en charge. Les patients diabétiques américains supportent, en moyenne, des coûts équivalents à plus de 11.400 dollars par an, dont 6.650 dollars attribuables directement au diabète. En ce qui concerne l’Italie, on a estimé que la gestion du diabète et de toutes les complications qui lui sont liées (insuffisance rénale, insuffisance cardiorespiratoire, lésions neuropathiques et vasculaires des extrémités inférieures), a une incidence sur 7% de la dépense sanitaire publique nationale, soit environ 7,7 milliards d’euros par an. Le coût moyen annuel d’un patient diabétique s’élève environ à 2.600 euros, dont les dépenses hospitalières représentent plus de la moitié (54%) des coûts globaux, alors que les médicaments prescrits aux patients diabétiques représentent environ 16%. En Italie, les hospitalisations dues au diabète et à ses complications (ictus, infarctus du myocarde, insuffisance rénale, amputation des membres inférieurs) sont estimées à plus de 75.000. Par ailleurs, le coût de l’assistance sanitaire destinée à un patient diabétique augmente de 3 à 4 fois si des complications se présentent.
Les impacts économiques et sociaux des coûts associés au diabète sont très élevés
En Italie, la dépense estimée pour la gestion et le soin du diabète s’élève à environ 7,7 milliards d’euros par an
43
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données ISTAT/ISS, 2010.
2.2.3 Tumeurs Figure 2.19. Augmentation du diabète par sexe et tranches d’âge (2010)
19,2
20
15 12,6
13,1
9,4
10 7,5 5,9 5
0
20,2
3,3 0,2 0,4 0-14
1,0
0,6 0,6
15-17
18-19
0,2
0,3
0,7
20-24
0,4 0,7
0,9 0,7
25-34
35-44
Hommes
7,3 5,2 4,5
2,7
45-54
55-59
60-64
65-74
75+
Femmes
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données ISTAT/ISS, 2010.
TOTAL
Les tumeurs, la deuxième cause de décès aussi bien dans le monde qu’en Europe et en Italie, sont des pathologies en constante augmentation, même si l’on observe une inversion de tendance à partir de 2005 dans le cas des hommes et un léger ralentissement de l’augmentation chez les femmes. Puisqu’il s’agit de maladies qui touchent en grande partie les personnes en âge avancé, l’allongement de la vie moyenne des individus est en train de jouer un rôle important dans leur diffusion croissante. En plus du facteur démographique, la fréquence des tumeurs est généralement plus élevée dans les Pays développés, mais c’est uniquement dans les sociétés les plus avancées et les plus riches, où l’on investit d’importantes ressources pour la santé de la population, que l’on voit la possibilité d’en réduire le risque et de prolonger l’espérance de vie des personnes touchées par cette maladie. La figure 2.20. montre que durant ces dernières années, on a vérifié une réduction du nombre des décès dus aux tumeurs. Aujourd’hui, en effet, dans les Pays économiquement plus avancés, plus de 50% des personnes auxquelles on a diagnostiqué une tumeur peuvent reprendre leur propre vie après la guérison ou la stabilisation du tableau clinique. Au contraire, dans les Pays à bas et moyen revenu, le risque des décès dus à des tumeurs est plus élevé. Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (WHO, World Health Organization), en 2007 on a comptabilisé 7,9 millions de décès dans le monde dus à des formes tumorales13 : parmi ces décès, les trois quarts sont localisés dans les Pays à bas et moyen revenu14. Un cas de décès sur 8 dans le monde est dû au cancer qui provoque plus de morts que le SIDA, la tuberculose et la malaria mis ensemble. On estime qu’en Italie, à
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
4,8
4,8
Impacts économiques et sociaux
la fréquence des tumeurs est généralement plus élevée dans les Pays développés Durant ces dernières années, dans les Pays développés, on a vérifié une réduction du nombre des décès dus aux tumeurs
la fin de cette décennie, on aura diagnostiqué le cancer à presque 2 millions de personnes, parmi lesquelles, environ 400.000 seront des patients diagnostiqués depuis moins de deux ans, sur lesquels se concentre la demande la plus intense de soins médicaux, et 700 000 seront des malades depuis plus de dix ans, potentiellement guéris ou qui souffrent à cause des conséquences physiques, psychologiques ou sociales des traitements. Ces chiffres sont destinés à augmenter au cours des prochaines décennies15.
En Italie, on estime qu’à la fin de cette décennie on aura diagnostiqué le cancer à presque 2 millions de personnes
5100,0 5000,0
5044,8
5000,8
5200,0
5246,6
5300,0
5126,4
5364,1
5400,0
4900,0 4800,0 4700,0 4600,0 2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
TOTAL DÉCÈS OCDE
45
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données OCDE, 2010.
Bruce Dale/National Geographic Stock
Impacts économiques et sociaux L’impact économique du cancer est très élevé et peut être mesuré par une évaluation des coûts sanitaires directs (traitements, hospitalisations, réhabilitation etc.) et des coûts indirects, liés à une faible productivité due aux jours de travail perdus à cause de la maladie (coûts indirects de morbidité). Le coût social au contraire est la perte du poste de travail et la mort prématurée (coûts indirects de mortalité). L’impact économique global du cancer ne peut pas être estimé du fait de l’indisponibilité de données homogènes. Cependant, les études et les statistiques faites dans certains Pays permettent de comprendre l’énorme portée de l’impact économique de cette pathologie. Aux États-Unis, par exemple, le National Institutes of Health estime que l’impact économique du cancer pour l’année 2008 s’élève à plus de 228,1 milliards de dollars, y compris aussi bien les dépenses sanitaires que la perte de productivité des malades16. En particulier, les coûts sanitaires directs s’élèveraient à 93,2 milliards de dollars, les coûts indirects de morbidité à 18,8 milliards et les coûts indirects de mortalité à 116,1 milliards. Comme nous le montre la figure 2.21., durant ces dernières années l’ensemble des coûts économiques ont constamment augmenté, en particulier ceux relatifs aux coûts sanitaires directs (la valeur de cette entrée atteignait 1,3 milliard de dollars en 1963, 13 milliards de dollars en 1980, 27,5 milliards de dollars en 1990, 55 milliards en 2000 pour finalement atteindre 93 milliards en 2008).
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
5500,0
5265,5
5600,0
5581,8
5700,0
5629,2
Figure 2.20. Évolution de la mortalité absolue/100.000 habitants par tumeurs dans les Pays de l’OCDE
L’impact économique du cancer peut être mesuré en termes de coûts sanitaires directs et indirects. le coÛt social est la perte du poste de travail
Figure 2.21. Courbe de l’impact économique du cancer aux états-Unis (2001-2008, milliard de dollars)
209,9 189,5
118,4 109
206,3
189,8
171,6 156,7
219,2
112
228,1 116,1
110,2
103,5
95,2
18,2
15,6
15,5
56,4
60,9
2001
2002
16,3 64,2
69,4
2003
2004
Couts sanitaires directs
46
16,9
17,5
17,9 89
74
78,2
2005
2006
Couts indirects de morbilité
18,8
2007
93,2
2008
Couts indirects de mortalité
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données American Cancer Society, Cancer Facts&Figures, 2009 et éditions précédentes.
L’assistance du patient oncologique en phase terminale a sur les membres de la famille un impact physique, psychique, social et économique très important
En ce qui concerne l’Italie, la dépense estimée pour les coûts sanitaires directs est de 6,7 milliards d’euros en 2004, soit 6,6% de la dépense sanitaire totale. Enfin, l’assistance du patient oncologique en phase terminale a sur les membres de la famille un impact physique, psychique, social et économique très important. Selon l’enquête ISDOC (Italian Survey of the Dying Of Cancer17), menée dans notre Pays, chaque année dans environ 40.000 familles italiennes un membre doit réduire ou quitter son travail pour assister un parent malade. Selon les résultats d’une récente enquête menée auprès du Polytechnique Umberto I de Rome18, l’engagement dans l’assistance d’un malade atteint d’une tumeur de la part d’un membre de sa famille a souvent de lourdes répercussions sur la vie au travail de ce dernier : - 72% des membres de familles qui s’occupent d’un patient oncologique affirment avoir subi de lourdes répercussions sur leur propre vie au travail, et parmi eux 38% subissent des pertes d’argent à cause de leur présence permanente à l’hôpital, pertes comprises entre 700 et 1.000 euros par mois, alors que 25% se plaignent de pertes supérieures à 1.200 euros ; - 13% sont obligés de prendre un congé ; - 22% doivent quitter leur travail.
Les maladies du système cardiovasculaire19 représentent la première cause de décès dans tous les Pays développés : il s’agit de pathologies souvent invalidantes, dont la diffusion est destinée à s’accroître avec l’augmentation progressive de l’espérance de vie. Les principaux facteurs de risques reconnus sont liés surtout à des modes de vie non adéquats (tabac, activité physique réduite, taux de cholestérolémie et tension artérielle élevés, diabète de type 2, obésité abdominale) et ils sont en partie attribuables à une alimentation incorrecte. La présence de deux ou plusieurs facteurs en même temps, multiplie le risque d’une maladie ischémique du coeur et d’accidents cardiovasculaires. Les données de l’Organisation Mondiale de la Santé20 indiquent qu’en 2008, dans le monde entier, il y a eu 17,3 millions de décès dus à des pathologies cardiovasculaires, soit 30% de tous les décès. Parmi ces 30%, 7,2 millions sont dus à des pathologies cardiaques et 6,1 millions à des ictus. Alors qu’autrefois les pathologies cardiovasculaires étaient considérées comme des maladies qui touchaient exclusivement les nations industrialisées, aujourd’hui 80% des décès surviennent dans les Pays en voie de développement ou dans ceux qui ont une économie émergente. Les maladies du coeur et du système circulatoire sont la principale cause de décès même en Europe où l’on compte plus de 4,3 millions de morts chaque année. Presque la moitié (48%) de tous les décès survient à cause de maladies cardiovasculaires (54% chez les femmes et 43% chez les hommes), dont un peu moins de la moitié des cas est due à des pathologies myocardiques et un tiers à des ictus. Bien que le nombre de décès soit encore très élevé, on enregistre une baisse par rapport aux années passées. En particulier, entre 1995 et 2005, on a observé une réduction de 9,6% du nombre de décès en valeur absolue, alors que le taux standardisé21 de mortalité a baissé de 26,4%.
La diffusion des maladies cardiovasculaires est destinée à s’accroître avec l’augmentation progressive de l’espérance de vie
L’Organisation Mondiale de la Santé estime qu’en 2008, dans le monde entier, il y a eu 17,3 millions de décès dus à des pathologies cardiovasculaires
47
Figure 2.22. Pourcentage des décès dus à des maladies cardiovasculaires en Europe (2008)
Ictus 13%
Patologies coronariennes 22%
Patologies coronariennes 15%
Ictus 12%
Autres patologies cardiovasculaires 18%
Autres patologies cardiovasculaires 18%
Autres patologie 47%
POPULATION MASCULINE Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données European Cardiovascular Disease, 2008.
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
84,7
2.2.4 Les maladies cardiovasculaires
Autres patologie 55%
POPULATION FEMININE
92,5
89,7
86,9
54,2
52,3
98,1 62,5
57,7
100,7 64,8
40 20
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
1991
1990
1989
1988
1987
1986
1985
1984
1983
1982
1981
1980
0
Tendance de la mortalité par maladies cardiaques ischémiques OCDE Tendance de la mortalité par ictus OCDE Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données OCDE, 2008.
En ce qui concerne le proche avenir, au contraire, les estimations dérivées d’un rapport sur les modifications démographiques et les maladies cardiovasculaires de 1950 à 2050 indiquent que la mortalité due aux maladies cardiovasculaires aux États-Unis pourrait augmenter dans la période comprise entre 2000 et 203022. Cette dernière analyse suggère la nécessité de concentrer une forte intervention préventive dans la partie initiale de ce siècle.
48
assistance à domicile, etc) que les coûts indirects calculés comme perte de productivité dans le milieu du travail due à la maladie ou à la mort prématurée des patients. La diffusion de ces maladies comporte de lourdes répercussions économiques et sociales non seulement dans les Pays développés mais aussi dans les Pays en voie de développement comme la Chine. Selon de récentes estimations élaborées par l’Organisation Mondiale de la Santé, l’impact cumulé de pathologies cardiaques, d’ictus et de diabète en dix ans (de 2006 à 2015) déterminera pour la Chine une perte de revenu national égal à 558 milliards de dollars. L’impact économique total des pathologies cardiovasculaires en Europe, en 2006, s’élevait à environ 192 milliards d’euros23, soit un coût moyen total par patient de 391 euros. En particulier, les coûts pour les pathologies coronariennes s’élèvent à 49 milliards par an (environ un quart du total), et à 38 milliards d’euros (environ un cinquième du total) pour les ictus. 57% de l’impact économique total sont dus à des coûts sanitaires directs, 43% à des coûts indirects dus à la perte de productivité et à d’autres coûts non sanitaires. Notamment, la dépense sanitaire s’élève à un peu moins de 110 milliards d’euros, ce qui équivaut à 10% de la dépense sanitaire totale. En Italie, la totalité des coûts des pathologies cardiovasculaires a été évaluée à environ 21,8 milliards d’euros pour l’année 200624, dont 63% (soit 13,8 milliards d’euros) concernent les coûts directs soutenus par le système sanitaire, qui incluent en particulier les coûts de l’assistance hospitalière et des médicaments. 37% de l’impact économique total des pathologies cardiovasculaires sont dus, au contraire, aux coûts indirects causés par la perte de productivité des patients en âge de travailler, perte due à la maladie (il s’agit des coûts de morbidité de 1,4 milliards d’euros) ou à la mort (coûts de mortalité de 2,6 milliards d’euros), et aux autres coûts informels pour le soin des patients25 (de 4 milliards d’euros), pour un total d’environ 8 milliards d’euros.
Impacts économiques et sociaux
Les pathologies cardiovasculaires modifient la qualité de vie des patients et comportent souvent la réduction de la productivité et de la capacité de produire un revenu
Les estimations les plus récentes du coût total des pathologies cardiovasculaires aux États-Unis indiquent un impact de 286,6 milliards de dollars pour 2010
Le soin des maladies cardiovasculaires implique en moyenne des coûts sanitaires plutôt élevés, dus en particulier à l’hospitalisation des patients dans la phase aiguë de la maladie, à l’administration de médicaments et à la phase de réhabilitation et d’assistance à domicile. En outre, de telles pathologies comportent généralement une condition de chronicité du patient et représentent une des causes principales d’infirmité de longue durée et d’abandon de l’activité de travail. Ces pathologies, en effet, modifient de manière substantielle la qualité de vie des patients et comportent souvent la réduction de la productivité dans le milieu du travail et de la capacité de produire un revenu de la part des patients mêmes et aussi de leur entourage familial. Ci-dessous nous reportons les résultats de quelques études récentes menées au niveau international qui mettent en évidence les charges financières élevées et les impacts sociaux importants des pathologies cardiovasculaires. Les estimations les plus récentes du coût total des pathologies cardiovasculaires aux États-Unis indiquent un impact de 286,6 milliards de dollars pour 2010 Les estimations les plus récentes du coût total des pathologies cardiovasculaires aux États-Unis indiquent un impact de 286,6 milliards de dollars pour 2010. Cette valeur inclut aussi bien les dépenses sanitaires directes (services hospitaliers, médicaments,
David Alan Harvey/National Geographic Stock
Les lourdes répercussions économiques et sociales dues à la diffusion de ces maladies
En Italie, la totalité des coûts des pathologies cardiovasculaires a été évaluée à environ 21,8 milliards d’euros pour l’année 2006
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
60
103,2
114,6 72,1
80
66,5
115,4 73,0
100
107,9
118,7 73,8
120
69,3
123,6 77,7
128,9 81,2
86,2
130,3
138,3
137,0
89,4
86,9
140
82,8
144,3
141,4
147,6 92,9
160
91,8
150,5 96,4
162,6 108,1
154,3
162,0 108,6
99,6
165,2 112,8
157,5
166,8 113,5
104,7
170,3 118,6
180
171,8
200
122,5
Figure 2.23. Courbe de la mortalité par ictus et pathologies cardiaques ischémiques dans les Pays de l’OCDE, entre 1980 et 2006
49
2.2.5 Démence et maladies neurodégénératives
Les connexions entre les facteurs de risque cardiovasculaires et l’incidence des démences sont de plus en plus évidentes
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
La démence est une condition qui implique de 1 à 5% de la population au-delà de 65 ans. Ce pourcentage prédominant redouble ensuite tous les quatre ans, atteignant un pourcentage de 30% environ à l’âge de 80 ans. Récemment, les statistiques mettent en évidence une diffusion croissante même parmi les individus en dessous de 65 ans (de 2% à 10% de la totalité des cas). Par démence on entend généralement une condition de dysfonctionnement chronique et progressif des fonctions cérébrales qui mène à un déclin des facultés cognitives de la personne. Dans la définition générique de “démence”, on inclut différentes maladies, certaines classifiées comme démences “primaires” (comme la maladie d’Alzheimer, la démence à corps de Lewy, la démence fronto-temporale) et d’autres au contraire définies comme “secondaires” puisque conséquentes à d’autres conditions comme, par exemple, la démence due au SIDA. Selon le Global Burden of Disease Report, la démence obligerait les êtres humains à vivre 11,9% des années de leur vie dans une condition de dépendance chronique et à perdre 1,1% des années de leur vie. Le 10/66 Dementia Research Group a mené une étude sur la population en Amérique Latine, en Inde et en Chine découvrant ainsi que la démence est la première cause de dépendance (nécessité de soins) chez les personnes âgées. Parmi les pathologies qui provoquent des démences, il est possible d’identifier quelques facteurs de risque communs aux maladies cardiovasculaires. Les démonstrations d’une connexion causale entre les facteurs de risque cardiovasculaires et l’incidence des démences, comme par exemple l’Alzheimer, sont de plus en plus évidentes. Les patients à haut risque cardiovasculaire (hypertension, diabète, taux élevés de cholestérol et tabac) sont souvent plus prédisposés à avoir des maladies neurodégénératives.
51 Figure 2.24. Augmentation de l’Alzheimer par tranches d’âge (2009) 40 36% 35
32%
32%
32%
30 25 23% 18%
20 14%
15 12%
Cary Wolinsky/National Geographic Stock
10
7% 5%
5 0
2% 0%
0%
30-59
3% 0%
60-64
4%
5%
1%
65-69
70-74
75-79
80-84
HOMMES Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir d’une étude EURODEM.
85-89 FEMMES
90-94
> 95
Impacts économiques et sociaux Le coût mondial des démences, estimé pour 2010, s’élève à 604 milliards de dollars, dont 70% en Europe Occidentale et en Amérique du Nord26. Ces coûts représentent environ 1% du PIB mondial et varient de 0,24% dans les Pays à bas revenu à 0,35% dans ceux à bas et moyen revenu, à 0,50% dans ceux à moyen et haut revenu, pour atteindre jusqu’à 1,24% dans les Pays à haut revenu. En Angleterre, le coût social de la démence (17 milliards de sterlings) dépasse celui des ictus, des maladies cardiaques et du cancer. Même si seulement 38% des personnes affectées de démence vivent dans les Pays à haut revenu, 72% des coûts dérivent quand même de ces pays. Dans les Pays les plus pauvres, une grande partie de l’assistance est offerte de manière informelle par les membres de la famille puisqu’ils manquent de services sanitaires structurés et accessibles. Aujourd’hui en Italie on compte 2 millions de personnes touchées par la démence, dont environ 63% ont plus de 80 ans. Les coûts sont élevés aussi bien pour le système sanitaire et d’assistance sociale que pour les patients et leur famille. Si on multiplie le nombre d’Italiens touchés par la démence par le coût annuel moyen par patient on obtient une estimation du coût total annuel de la démence en Italie : environ 50 milliards d’euros (10 pour les coûts directs et 40 pour les coûts indirects).
2.2.6 L’ostéoporose
52
L’ostéoporose, d’après des estimations, frappe 150 millions de personnes dans le monde entier
L’ostéoporose est l’une des maladies chroniques associées au vieillissement les plus répandues et les femmes en sont davantage affectées
L’ostéoporose est une pathologie caractérisée par la diminution de la masse osseuse et par la détérioration de la micro-architecture du tissu osseux, qui entraînent par conséquent une augmentation de sa fragilité et un risque majeur de fractures27. Les zones impliquées sont surtout le poignet, les vertèbres et le fémur proximal. Il s’agit d’un problème répandu globalement avec une hausse tellement continue que l’ostéoporose a été considérée par l’Organisation Mondiale de la Santé comme l’une des priorités mondiales en termes de santé publique. On prévoit que l’incidence des fractures liées à l’ostéoporose est destinée à s’accroître, en passant d’une fracture toutes les 8,1 minutes de 2001 à une toutes les 3,7 minutes en 202128. L’ostéoporose, d’après des estimations, frappe 150 millions de personnes dans le monde entier, parmi lesquelles plus de 75 millions en Europe, au Japon et aux États-Unis. La plus grande partie a 15% de probabilité d’avoir des fractures au poignet, au fémur et aux corps vertébraux : ce pourcentage ne diffère donc pas beaucoup du risque d’avoir des affections coronariennes. En Europe, une femme sur 3 et un homme sur 5 âgés de plus de 50 ans ont été victimes pendant leur vie d’une fracture ostéoporotique, alors qu’aux États-Unis bien que 10 millions de personnes sont atteintes de l’ostéoporose, on calcule que 34 millions environ d’Américains ont une masse osseuse qui les expose à un risque élevé de développer cette pathologie. En Italie aussi, l’ostéoporose est l’une des maladies chroniques associées au vieillissement les plus répandues : 7% de la population générale en est affectée, après l’hypertension (16%) et l’arthrose/arthrite (17,3%), avec un écart particulièrement marqué entre les hommes (840.00029) et les femmes (3,9 millions). Parmi la population féminine, 15% ont entre 50 et 59 ans en sont atteintes, plus de 30% dans la tranche d’âge 60-69 ans et 45% dans la tranche d’âge 70-79 ans.
80-89 10%
60-69 30%
50-59 15%
70-79 45%
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données Esopo.
Le vieillissement, facteur responsable de la détérioration du tissu osseux, peut déterminer un “effet domino”, c’est-à-dire une accélération dans la fréquence de nouvelles fractures et une augmentation de leur gravité. La présence même d’une seule malformation vertébrale, par exemple, détermine un effet en chaîne très dangereux : en effet, elle multiplie par 5 le risque de fractures ostéoporotiques ultérieures30.
Le vieillissement, facteur responsable de la détérioration du tissu osseux, peut déterminer un “effet domino”
53
Impacts économiques et sociaux Le fardeau économique de l’ostéoporose peut être comparé à celui des maladies chroniques les plus répandues, mais parmi les femmes de plus de 45 ans elle cause un plus grand nombre d’hospitalisation par rapport à d’autres maladies, par exemple le diabète, l’infarctus et le cancer du sein. Malgré une sensibilité accrue à l’égard de cette pathologie, on prévoit que le nombre des fractures ostéoporotiques est destiné à augmenter parallèlement au vieillissement de la population européenne, passant de 31,7 milliards d’euros en 2000 à 76,7 milliards d’euros environ en 2050. Ces données relèvent d’une récente étude de l’International Osteoporosis Foundation et représentent le montant dépensé chaque année en Italie, en France, en Allemagne, en Suède, au Royaume-Uni et en Espagne pour soigner les fractures ostéoporotiques31. Les fractures de la hanche représentent 56% des coûts totaux, celles des vertèbres 5%, celles du poignet 2%, alors qu’un ensemble combiné d’autres fractures représentent 37% du total. Comme nous l’avons déjà dit, le risque de fractures ultérieures des personnes qui en ont déjà eu au fémur ou aux corps vertébraux détermine le besoin de nouvelles thérapies ostéoporotiques, y compris celles qui peuvent se révéler efficaces pour le squelette tout entier et non pas seulement pour le fémur et les corps vertébraux, qui augmentent par conséquent le fardeau économique lié à l’ostéoporose. Les fractures du fémur, notamment, tout en n’étant pas les fractures ostéoporotiques les plus communes, peuvent engendrer des coûts très élevés puisque les malades ont besoin d’une hospitalisation très longue, et sont une des causes principales de morbidité, de handicap ou de mort prématurée des personnes âgées : le taux de mortalité est de 20% environ dans l’année qui suit la fracture ; le handicap moteur, permanent dans 30% des cas et
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Le coût mondial des démences, estimé pour 2010, s’élève à 604 milliards de dollars
Figure 2.25. Nombre de femmes ostéoporotiques en Italie en 2006 et répartition par tranches d’âge
L’impact économique de l’ostéoporose peut être comparé à celui des maladies chroniques les plus répandues, mais parmi les femmes de plus de 45 ans elle cause un plus grand nombre d’hospitalisation
Le risque de fractures ultérieures chez les personnes qui en ont déjà eu, détermine le besoin de nouvelles thérapies ostéoporotiques, augmentant ainsi le fardeau économique
Figura 2.26. Conséquences d’une fracture du fémur dans l’année qui suit l’épisode traumatique NOMBRE DE PATIENTS % 90 80
2.3 La prévention de l’obésité comme facteur déterminant de la longévité
80%
70 60 50
40%
30 20 10
I
30% 20%
0 MORTALITÉ À MOINS D’UN AN DE LA FRACTURE
HANDICAP PERMANENT
INCAPACITÉ À MARCHER DE FAÇON INDÉPENDANTE
INCAPACITÉ À PRATIQUER AU MOINS UNE ACTIVITÉ QUOTIDIENNE DE FAÇON INDÉPENDANTE
Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données de Cooper, C., dans “American Journal of Medicine”, 1997
54
Le Pays qui supporte les frais les plus élevés pour le traitement de l’ostéoporose est l’Allemagne, suivie de l’Italie et du Royaume-Uni
caractérisé par l’impossibilité d’une déambulation autonome dans 40% des cas, affecte lus de la moitié des malades dans l’année qui suit la fracture et seulement 30-40% d’entre eux reprennent leurs activités habituelles de façon autonomee32. L’étude de l’International Osteoporosis Foundation a révélé que la plupart des coûts se concentrent dans la première année qui suit la fracture, alors que les coûts de la prévention et du traitement pharmacologique ne constituent qu’une partie limitée du coût total. En Europe, les frais sanitaires dans la première année qui suit une fracture du fémur ont été évalués à 14,7 milliards d’euros. Ce montant s’élève à 25 milliards d’euros si l’on tient compte de toutes les fractures ostéoporotiques. Le Pays qui supporte les frais les plus élevés pour le traitement de l’ostéoporose est l’Allemagne, suivie de l’Italie et du Royaume-Uni Le Pays qui supporte les frais les plus élevés pour le traitement de l’ostéoporose est l’Allemagne, avec 9,4 milliards d’euros, suivie de l’Italie avec 6,7 milliards d’euros, et du Royaume-Uni avec 5,8 milliards d’euros. Le fardeau économique des fractures touchant les vertèbres – en Europe 97% des fractures vertébrales lombaires et 74% de celles thoraciques se limitent à une réduction des activités pendant quelques jours – est dû, au contraire, aux coûts du traitement ambulatoire, des soins infirmiers et des jours d’arrêt de travail.
l apparaît désormais évident dans la littérature scientifique que l’apparition des maladies chroniques dépend en grande partie de son propre mode de vie. En particulier, les facteurs de risque les plus importants sont le tabac, l’obésité, une activité physique insuffisante et une alimentation irrégulière. Il est désormais établi qu’une vie saine, sans tabac, avec une quantité modérée d’alcool et une quantité suffisante de fruits et de légumes réduit d’un quart les risques de développer des maladies chroniques par rapport à un mode de vie déréglé. Les maladies chroniques ont, à leur tour, un impact important sur la longévité, étant la cause principale de la perte d’années de vie en bonne santé et de très bonne qualité. En particulier, le taux de mortalité s’accroît énormément quand les individus sont en “surpoids”33. La durée de vie d’un obèse est, en effet, en moyenne de 8-10 ans plus courte que celle d’une personne dont le poids est dans la norme (on rencontre une donnée comparable chez les fumeurs habituels). Un individu de taille moyenne en surpoids présente un risque de mortalité plus élevé de 30% pour chaque tranche de 15 kg en excès. Au-delà des problèmes physiques, l’obèse est victime aussi de beaucoup d’actes de discrimination. Dans le marché du travail, un obèse est considéré comme moins productif qu’un individu de poids normal à cause des coûts ou des indemnités plus élevés de soins médicaux et d’une plus grande quantité de jours de travail manqués. Leur productivité plus basse détermine par conséquent une pénalisation en termes de salaire ; d’après certaines estimations, il apparaît que cette pénalisation peut aller jusqu’à -18%. Les problèmes sur le lieu de travail ne représentent pas seulement un coût pour les familles, mais ils ont une incidence aussi sur leur qualité de vie en contribuant à créer une situation d’insatisfaction professionnelle et privée. Les taux des personnes obèses et en surpoids sont très différents dans les Pays de l’OCDE. Mais, comme nous l’avons précisé plus haut, une augmentation généralisée et constante a été observée au cours des trente dernières années, causé par un mode de vie de plus en plus sédentaire et d’une multiplication de modèles alimentaires déséquilibrés. Ce phénomène, bien que transversal, semble proportionnellement plus fréquent dans la population féminine : au niveau global, en effet, le taux d’obésité tend à être supérieur chez les femmes par rapport aux hommes et cette donnée se retrouve aussi dans les pays de l’OCDE. En outre, certaines recherches montrent des différences entre le taux d’obésité dans la population féminine des Pays riches et celle des Pays pauvres, alors que les données sur la population masculine sont assez uniformes. Il n’apparaît pas facile de calculer précisément l’impact de l’obésité sur le taux de mortalité. Mais d’après une étude très connue réalisée par Olshansky (2005)34 et publiée sur l’une des revues de médecine les plus importantes du monde, l’augmentation du nombre de personnes obèses va déterminer une correction des estimations de l’espérance de vie aux ÉtatsUnis pendant la première moitié du siècle actuel.
Une vie saine réduit du 75% les risques de développer des maladies chroniques
Le taux de mortalité s’accroît énormément quand les individus sont en “surpoids”
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
40
55
L’augmentation du nombre de personnes obèses va déterminer une correction des estimations de l’espérance de vie aux ÉtatsUnis pendant la première moitié du siècle actuel
56
Est-il possible d’intervenir pour inverser ces tendances et jouir d’une longévité en “bon état de santé”?
Le Département de la Santé (Department of Health) du Royaume-Uni a d’ailleurs estimé que si l’augmentation de l’obésité reste la même qu’aujourd’hui, l’espérance de vie en 2050 sera réduite d’au moins cinq ans. Ces estimations apparaissent assez inquiétantes. Et elles le sont encore plus si à la perte d’années de vie à cause de l’obésité sont ajoutées les années de vie que les individus affectés par cette maladie (et par celles qui y sont liées) passent – et passeront encore plus dans le futur – dans une condition de santé critique. En outre, dans l’ensemble, l’aggravation progressive des conditions de vie moyennes rend encore plus inquiétantes les données relatives à l’impact direct sur la durée de la vie. Le BCFN, au cours de son travail biennal sur le rapport entre alimentation et santé, a proposé une série de mesures à ce sujet. Mais ce problème et la tentative de trouver une solution sont désormais considérés comme prioritaires à l’échelle internationale, dans les plus hautes sphères des institutions. Les gouvernements nationaux, surtout dans les pays de l’OCDE, ont envisagé et réalisé beaucoup de programmes pour l’amélioration de l’alimentation et la promotion de l’activité physique, dès les premières années de vie, pour prévenir le risque d’obésité et mitiger ses effets ravageurs. L’OCDE et l’Organisation Mondiale de la Santé ont identifié trois macrosecteurs d’intérêt et neuf interventions possibles, considérés comme essentiels. Enfin, ils ont recueilli des données et des évidences factuelles pour évaluer leur impact prospectif sur la longévité. INTERVENTIONS D’ÉDUCATION ET PROMOTION DE LA SANTÉ 1. Programmes de prévention/éducation dans les écoles 2. Programmes de prévention/éducation sur les lieuxde travail 3. Campagnes d’information dans les médias
INTERVENTIONS AU NIVEAU DES SOINS PRIMAIRES 4. Conseils sur l’activité physique 5. Conseils sur l’alimentation
MESURES FISCALES ET DE RÉGLEMENTATION DU SECTEUR AGROALIMENTAIRE 6. Mesures fiscales destinées à avoir des répercussions sur les prix des fruits, des légumes et des aliments riches en graisse
Figure 2.27. Années de vie gagnées grâce aux mesures de prévention concernant la mortalité et l’état de maladie 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5
MESURES INTEGRÉES
0 0
10. Stratégie combinée (des 9 points précédents)
7. Réglementation de l’information publicitaire concernant l’alimentation 8. Autoréglementation de l’industrie alimentaire sur l’information publicitaire concernant l’alimentation 9. Interventions pour l’amélioration de l’étiquetage des aliments
D’après les analyses réalisées, l’activité de traitement et de consultation alimentaire est de loin l’activité la plus efficace pour prévenir les maladies chroniques puisqu’elle a un impact très fort en termes d’années de vie gagnées en moyenne. Certaines interventions – par exemple sur les adultes – apparaissent en mesure d’avoir des effets fondamentalement constants sur une longue période, mais elles produisent des bénéfices relativement inférieurs si on les étudie du point de vue de leur “valeur” (tout en étant réalisables sur une courte période). Par ailleurs, les interventions ciblées sur les individus à
10
20
30
40
50
60
70
80
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TEMPS (ANS) Programmes de prévention/éducation dans les écoles Programmes de prévention/éducation sur les lieux de travail Campagnes d’information dans les médias Mesures fiscales Conseils sur l’activité physique Conseils sur l’alimentation Réglementation de l’information publicitaire concernant l’alimentation Autoréglementation de l’industrie alimentaire sur l’information publicitaire concernant l’alimentation Interventions pour l’amélioration de l’étiquetage des aliments Source : adaptation de The European House-Ambrosetti à partir des données CDP, Model-based analysis relying on input data from multiple sources, listed in Table A.2 in Annex A.
haut risque sont en mesure de produire, ce qui n’est peut-être pas surprenant, des résultats encore plus évidents et immédiats en termes de longévité. Il apparaît fondamental, en dernière analyse, de se concentrer sur les rapports existant entre les habitudes alimentaires, le mode de vie et la manifestation des maladies chroniques principales, très souvent “favorisés” par des situations de surpoids et d’obésité. Comprendre le type de régime alimentaire à adopter pour prévenir l’obésité (et par conséquent la manifestation des maladies chroniques qui y sont liées) se révèle nécessaire pour connaître les moyens à notre disposition afin d’influencer les processus de vieillissement et s’assurer la possibilité d’une longévité en bonne santé. L’analyse de ces rapports et des choix alimentaires “qui favorisent” la longévité sera l’objet du prochain chapitre.
Comprendre quel type de régime alimentaire adopter pour prévenir l’obésité se révèle nécessaire pour influencer les processus de vieillissement, atteindre la longévité et vivre en bonne santé
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Si l’augmentation de l’obésité reste la même qu’aujourd’hui, l’espérance de vie en 2050 sera réduite d’au moins cinq ans
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3. DES PATHOLOGIES CLÉS POUR LA LONGÉVITÉ ET LE RÔLE DE L’ALIMENTATION
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l’humanité expérimentera une vieillesse caractérisée par une qualité de vie moyenne non optimale et pour un temps nettement plus long examiner le lien entre l’alimentation, les styles de vie et les pathologies chroniques pour identifier les comportements alimentaires et les styles de vie corrects
Un travail d’analyse approfondi a été mené sur le lien entre les modes de vie et les styles alimentaires et la probabilité de l’apparition de certaines pathologies liées au vieillissement
D
ans les chapitres précédents, nous avons vu que, en tenant compte d’une durée de vie prévue en augmentation et de la dramatique croissance de la diffusion des principales pathologies chroniques (à partir de l’obésité), il est probable que – dans un futur proche – l’humanité expérimentera, pour la première fois dans la période moderne, une vieillesse caractérisée par une qualité de vie moyenne non optimale, pour un temps nettement plus long. Il est donc impératif de trouver des styles de vie et alimentaires capables de prolonger l’intervalle de vie sans maladies (disease free) et en même temps de prolonger la durée de vie. Si, comme nous l’avons anticipé, le lien entre les styles de vie et la longévité en bonne santé passe à travers la probable apparition de pathologies chroniques – en gré d’accélérer les processus de vieillissement – il semble alors nécessaire d’examiner en profondeur le lien entre l’alimentation, les styles de vie et le développement de ces pathologies, pour identifier les comportements alimentaires et les styles de vie corrects. L’alimentation, comme le BCFN l’a amplement démontré à travers le travail accompli dans les années 2009-2010 sur ces thèmes, est un des facteurs fondamentaux en mesure d’influencer la probabilité de l’apparition et la gravité des impacts sur l’organisme des principales maladies chroniques. En 2009 – en particulier – le BCFN a analysé en profondeur les relations identifiables entre l’alimentation et la santé, par rapport aux pathologies chroniques clés : le diabète, les pathologies tumorales et les pathologies cardiovasculaires. Dans le document Alimentation et santé, un bilan des preuves scientifiques et des analyses menées sur le rapport entre l’alimentation et ces pathologies a été réalisé, en approfondissant le rôle des principaux macro et micro nutriments. Une riche bibliographie de référence a complété ce bilan. Pour un approfondissement détaillé des principales preuves de la littérature scientifique internationale sur le rapport entre l’alimentation et la prévention de ces pathologies chroniques, nous renvoyons au document Alimentation et santé (2009). Á côté des pathologies précédemment examinées, un travail d’analyse approfondi a été mené sur le lien entre les modes de vie et les styles alimentaires et la probabilité de l’apparition de certaines pathologies particulièrement liées au vieillissement : les maladies neurodégénératives et l’ostéoporose. Pour ces maladies, une analyse encore plus approfondie et détaillée a été réalisée, avec l’indication des références ponctuelles à la littérature internationale de référence.
3.1 Synthèse du rapport entre les styles de vie et alimentaires, le diabète et la longévité
L’
approche nutritionnelle est reconnue à l’unanimité comme l’outil fondamental pour prévenir et soigner le diabète de type 2 et prévenir et/ou mitiger le développement et la gravité des pathologies/complications directement liées au diabète même. La prédisposition génétique semble jouer un rôle important dans l’apparition du diabète de type 2 (pour un examen complet du diabète de type 1 et 2, nous renvoyons au document cité Alimentation et santé), toutefois l’augmentation actuelle dans l’incidence de cette maladie, selon toutes les principales associations internationales, se révèle sensiblement reconductible aux changements qui ont concerné le style de vie de la population mondiale, caractérisés dans l’ensemble par une augmentation d’ingestion de calories à travers une alimentation pas toujours correcte et par une réduction de l’activité physique pratiquée. De nombreuses études ont démontré le potentiel positif, en terme de réduction du risque de diabète de type 2 et de l’aggravation de la pathologie même, d’une perte de poids modérée. La limitation de l’adiposité abdominale1 semble être de grande importance dans la prévention du diabète de type 2 et dans l’amélioration de certains facteurs de risque qui sont liés : de nombreuses études ont montré que cette adiposité représente un facteur plus déterminant par rapport à l’indice de masse corporelle dans le risque de diabète de type 2, étant aussi étroitement liée à l’insulino-résistance, un élément central de la pathologie diabétique. Etant donné que le surpoids et l’obésité ont de nombreux effets négatifs par rapport aux facteurs liés à l’apparition du diabète (surtout sur l’insulino-résistance), des programmes visant aux changement des modes de vie – dans le sens d’une réduction du poids et d’une augmentation de l’activité physique – semblent en gré d’influer positivement sur la probabilité d’être touché par le diabète de type 2. Une réduction du poids de 5-7% accompagnée par une activité physique régulière de deux heures et demie par semaine et par une stratégie alimentaire qui prévoit une réduction de l’assomption de graisses et de calories est capable de réduire sensiblement (~60%) le risque de diabète de type 2. Un tel impact est remarquable surtout compte tenu de la diffusion mondiale de cette maladie, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent. Il est évident que le surpoids et l’obésité (surtout abdominale) sont des facteurs qui ont un impact négatif sur l’espérance de vie en santé, en contribuant à augmenter le risque de développement du diabète de type 2. Les glucides (sucres, amidons, fibres), les graisses et les protéines doivent faire partie, en quantités et modalités différentes, d’une alimentation équilibrée. La concentration postprandiale de glucose dans le sang est un élément central aussi bien pour les personnes souffrant de diabète, que pour les personnes à risque. La quantité, la qualité et l’origine des glucides ingérés à travers la nourriture ont, donc, une importance fondamentale. Il existe divers facteurs qui semblent influencer l’effet des aliments contenant des glucides
L’approche nutritionnelle est reconnue à l’unanimité comme l’outil fondamental pour prévenir et soigner le diabète de type 2
nombreuses études ont démontré le potentiel positif d’une perte de poids modérée
Les glucides, les graisses et les protéines doivent faire partie d’une alimentation équilibrée
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
3. DES PATHOLOGIES CLÉS POUR LA LONGÉVITÉ ET LE RÔLE DEL’ALIMENTATION
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La consommation de fibres a un effet positif sur la santé
62 Des quantités spécifiques de saccharose dans un régime n’impliquent pas une augmentation du niveau glycémique des personnes analysées par rapport aux mêmes quantités d’amidons La présence d’un apport adéquat en glucides est absolument fondamentale dans le régime de chaque personne
tion d’acides gras saturés est associée à un risque plus élevé d’intolérance au glucose et à une présence de niveaux plus élevés d’insuline et de glucose à jeun. Remplacer dans l’alimentation les acides gras saturés par des acides gras insaturés peut engendrer des bénéfices importants sur la sensibilité à l’insuline et sur les niveaux postprandiaux typiques, mais également améliorer la tolérance au glucose. Quant aux gras acides polyinsaturés de type n-3 (α-linoléique) à longue chaîne, certaines études ont identifié une relation positive entre l’augmentation de leur consommation (par le biais du poisson par exemple) et une amélioration de la sensibilité à l’insuline. Bien que les nombreuses données démontrent d’une manière assez claire les potentialités positives de la consommation des gras acides n-3 et n-6 dans le régime alimentaire, ce n’est pas suffisant pour permettre d’élaborer une définition ponctuelle, en terme de prévention, du rapport idéal acides n-3/acides n-6 dans l’alimentation. De nombreuses études ont indiqué qu’un régime riche en acides gras trans est capable d’augmenter le risque de diabète de type 2. Pour l’instant, il n’y a pas d’évidence scientifique suffisante pour soutenir l’existence de bénéfices durables en terme de prévention et de traitement du diabète dans le fait d’adopter un régime caractérisé par une consommation de protéines supérieures à la moyenne enregistrée par des analyses empiriques et considérée adéquate pour obtenir un apport protéique correct (15-20% de l’apport calorique total) : ce thème devra être étudié3 ultérieurement. En termes généraux, quant à la réduction de l’apport protéique comme conséquence du régime, il semble utile de rappeler que les sujets diabétiques (ou très à risque) présentent souvent une augmentation du renouvellement protéique (essentiellement identifiable dans le rapport entre les protéines utilisées – ou éliminées, dans le cas de néphropathie diabétique – et les protéines consommées). Par conséquent, une trop grande réduction de l’apport protéique global ne semble pas être positive pour ces personnes. La pathologie diabétique est souvent associée à des carences de la présence dans l’organisme de micronutriments, en soulignant l’importance, pour les patients diabétiques ou à risque de diabète, d’un régime équilibré qui contienne des quantités adéquates de vitamines et de minéraux. Néanmoins il n’y a pas encore aujourd’hui d’évidence scientifique suffisante (comme le rappelle aussi le WHO) pour déduire des liens univoques entre la consommation d’une quantité déterminée de vitamines et de minéraux et la probabilité de l’apparition de la pathologie diabétique et des pathologies qui lui sont liées. Certaines études ont démontré qu’une consommation modérée d’alcool pendant les repas n’est pas en gré d’engendrer un effet aigu important sur le niveau de glucose dans le sang et sur la concentration d’insuline. Une consommation modérée d’alcool semble capable d’avoir un potentiel effet positif sur la sensibilité à l’insuline, sur l’augmentation des niveaux du cholestérol HDL dans le sang et sur la réduction des index de coagulation et d’oxydation lipidique. Une consommation modérée d’alcool semble capable d’avoir un potentiel effet positif sur la sensibilité à l’insuline, sur l’augmentation des niveaux du cholestérol HDL dans le sang et sur la réduction des index de coagulation et de oxydation lipidique. Toutefois, comme l’a souligné aussi le WHO, les évidences actuellement disponibles ne permettent pas d’attribuer à une consommation modérée d’alcool une valeur de prévention pour la pathologie diabétique de type 2. En prenant en compte les évidences scientifiques produites jusqu’à aujourd’hui, il ne semble donc pas y avoir de données conclusives sur le taux d’alcool à consommer le plus approprié pour les personnes souffrant de diabète ou très à risque, par conséquent la recommandation fournie par toutes les principales associations scientifiques internationales est similaire à celle donnée pour toute la population.
Substituer les acides gras saturés avec des acides gras insaturés peut engendrer des bénéfices importants sur la sensibilité à l’insuline et sur les niveaux postprandiaux typiques, mais également améliorer la tolérance au glucose
les sujets diabétiques (ou très à risque) présentent souvent une augmentation du renouvellement protéique
Une consommation modérée d’alcool semble capable d’avoir un potentiel effet positif sur la sensibilité à l’insuline
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
un « index glycémique » a été développé il y a une trentaine d’années
sur le niveau du glucose dans le sang : ils varient du genre spécifique de nourriture ingérée au type d’amidon introduit (amylose ou amylopectine), à la typologie de sucre présent (glucose, fructose, saccharose, lactose), au degré d’élaboration et de traitement de la nourriture, à la méthode de préparation des aliments. Cependant, de nombreuses études ont souligné l’importance, en général, de la quantité totale de glucides ingérés plus que le type ou la source de ce dernier. Afin de mesurer l’effet postprandial de l’introduction d’un total constant de différentes typologies d’aliments qui contiennent surtout des glucides, un « index glycémique »2 a été développé il y a une trentaine d’années. Bien qu’il y ait des divergences sur cet indicateur, des études ont démontré que des régimes caractérisés généralement par un index glycémique faible sont capables de réduire le risque de diabète de type 2 et, chez les personnes déjà diabétiques, le niveau de glycémie. Les résultats obtenus ont révélé que des régimes alimentaires caractérisés par un index glycémique élevé peuvent avoir des impacts négatifs sur le vieillissement, compte tenu de l’augmentation de la probabilité d’apparition du diabète de type 2. De nombreuses analyses ont souligné l’effet positif sur la santé de la consommation de fibres, qui sont présentes dans de nombreux aliments, parmi lesquels les légumes secs, certaines variétés de céréales complètes et certains types de fruits et de légumes frais. Des recherches ont démontré que les régimes caractérisés par une augmentation de la consommation de céréales complètes, de fruits et de légumes sont capables de réduire le risque que des personnes, atteintes d’intolérance au glucose, développent la pathologie diabétique de type 2. Par ailleurs, la consommation d’aliments riches en fibres semble en gré de favoriser la réduction et/ou la limitation de l’indice de masse corporelle. Par conséquent, l’introduction de céréales complètes, de fruits et de légumes est capable d’influer positivement sur la probabilité d’arriver en bonne santé jusqu’à la fin de sa vie, en réduisant la probabilité liée à l’apparition du diabète de type 2. Quant aux sucres simples, de nombreuses études cliniques ont démontré que des quantités spécifiques de saccharose dans un régime n’impliquent pas une augmentation du niveau glycémique des personnes analysées par rapport aux mêmes quantités d’amidons : il n’ y a donc pas de relation négative directe entre la consommation de saccharose et la possibilité de contracter la pathologie diabétique. Il existe clairement une relation indirecte, qui passe à travers le surpoids et l’obésité, conditions qui peuvent être favorisées par une introduction déséquilibrée de doses de saccharose. En conclusion, il semble exister une évidence scientifique suffisante qui supporte une indication de caractère général : la présence d’un apport adéquat en glucides, provenant surtout des céréales, des fibres, des fruits et des légumes, avec un impact positif en termes de longévité en bonne santé, est absolument fondamentale dans le régime de chaque personne. Dans l’ensemble, un large consensus apparaît sur le résultat selon lequel la quantité et la qualité des acides gras consommés à travers l’alimentation auraient une influence particulièrement marquée sur de nombreux facteurs de risque pour la pathologie diabétique (et pour celles qui lui sont liées, surtout les pathologies cardiovasculaires). De nombreuses analyses ont mis en évidence qu’une haute valeur de l’apport calorique total journalier attribuable à l’introduction de graisses (de manière indicative supérieure à 30-35%) met la personne très à risque quant à une augmentation de poids, des altérations de la sensibilité à l’insuline et une forte augmentation des valeurs sanguines de cholestérol LDL. Des études d’observation ont signalé l’existence d’un lien important entre le taux élevé de graisses consommées et la possibilité d’un développement d’une intolérance au glucose mais aussi du passage de cette intolérance à une effective pathologie diabétique de type 2. En particulier, de nombreuses recherches ont mis en évidence qu’une plus grande introduc-
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3.2 Synthèse du rapport entre les styles de vie et alimentaires, pathologies tumorales et la longévité
Luis Marden/National Geographic Stock
© Corbis
Le deuxième facteur après le tabac est l’adoption d’un régime incorrect qui représente 30% d’incidence dans les maladies tumorales
maintenir un poids correct pour prévenir l’apparition des maladies tumorales et, par conséquent, pour augmenter l’espérance de vie en bonne santé
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
L
es cancers sont provoqués par une multitude de facteurs : de mauvaises habitudes alimentaires et de style de vie figurent parmi les facteurs qui augmentent la probabilité des maladies tumorales. Un des plus importants facteurs d’origine non alimentaire est le tabac qui augmente d’environ trente fois le risque normal de chaque individu d’être affecté par un cancer du poumon : il est responsable dans 80% des cas dans les Pays développés et représente la typologie la plus commune au niveau mondial. Le tabac est aussi un des principaux facteurs de risque pour le cancer de la bouche, du larynx et de l’oesophage. En tenant compte de ces relations, il est évident que le tabagisme, du fait de ses retombées sur l’organisme, est un facteur qui a un fort impact sur l’espérance de vie des personnes. En se référant à la typologie de régime adopté, certaines études ont estimé que l’adoption d’un régime incorrect représente 30% d’incidence dans les maladies tumorales, et résulte le deuxième facteur après le tabac. L’International Agency for Research on Cancer a indiqué que le surpoids et l’inactivité physique sont des facteurs qui ont une incidence de 20% à 35% dans les cas d’apparition du cancer du sein, du côlon, du rein et de l’oesophage. Des situations prolongées dans le temps, mais aussi temporaires, d’obésité et de surpoids sont des facteurs qui augmentent le risque de l’apparition de différentes typologies de cancers, en particulier du côlon et du rectum. De nombreuses recherches ont confirmé que l’apparition de cette typologie de cancer dépend de manière très prononcée du genre d’alimentation adoptée. Par exemple aux États-Unis, où le pourcentage de personnes obèses et en surpoids est très élevé, le cancer au colorectal est la deuxième cause de décès par pathologie tumorale. D’autres études ont signalé des relations entre l’obésité et le surpoids et les cancers de la cavité buccale (adénocarcinome de l’oesophage), des cancers du pancréas et du sein, de l’utérus et du rein. Donc, comme nous l’avons déjà vu dans le cas du diabète, l’importance fondamentale de maintenir un poids correct se confirme pour prévenir l’apparition des maladies tumorales et, par conséquent, pour augmenter l’espérance de vie en bonne santé. En prenant en compte la consommation d’alcool, de nombreuses études ont nettement souligné que la consommation des boissons alcoolisées est le principal facteur de risque de nature alimentaire pour le cancer de la bouche, du larynx, et de l’oesophage. Si le tabagisme s’ajoute à la consommation d’alcool, l’origine de plus de 75% de toutes les maladies tumorales de la cavité buccale s’explique. Des études médico-scientifiques ont mis en évidence que la consommation excessive d’alcool est un facteur de risque pour l’apparition du cancer du foie, probablement à travers le développement de la cirrhose hépatique et c’est une cause de l’augmentation du risque de cancer du sein et du côlon.
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La consommation régulière de fruits, de légumes et de fibres alimentaires aide à réduire le risque d’apparition de cancer
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Une consommation élevée d’acide folique et de vitamine D réduit le risque de l’apparition du cancer au colorectal
Par conséquent, à partir des résultats, on déduit que la consommation d’alcool a des impacts négatifs sur le vieillissement, compte tenu de l’augmentation de la probabilité de l’apparition des pathologies tumorales. Au contraire, l’International Agency for Research on Cancer a mis en évidence que 60% environ des cancers de la cavité buccale sont probablement liés à une situation de carence de micronutriments, dû à un régime alimentaire pauvre en fruits et en légumes. Le manque de consommation de fruits et de légumes est reconnu comme une des causes de l’augmentation du risque de l’apparition du cancer colorectal, même si certaines études ont donné des résultats divergents. Généralement, les résultats des études médico-scientifiques indiquent que la consommation régulière de fruits, de légumes et de fibres alimentaires aide à réduire le risque d’apparition de cancer de la cavité buccale, de l’estomac et du côlon, de l’utérus et du poumon, même si dans différents cas le lien de cause à effet n’est pas clairement défini pour les facteurs de tendance (par exemple pour le tabac qui est le premier facteur de risque pour le cancer du poumon, les fumeurs consomment en moyenne moins de fruits et légumes de ceux qui ne fument pas). On confirme, encore une fois, la relation entre une alimentation correcte composée de fruits, de légumes et de fibres, avec la réduction de la probabilité de l’apparition de pathologies tumorales et la conséquente augmentation de vie en bonne santé. La communauté médico-scientifique internationale convient sur le fait que certains aspects du régime occidental, et plus dans le détail des consommations élevées de viande et de charcuterie, ont des associations positives sur les facteurs qui font augmenter le risque d’apparition des maladies tumorales. De nombreuses études d’analyse ont souligné qu’une grande consommation de viande en conserve et un régime caractérisé par des concentrations élevées de graisses, augmentent le risque d’apparition du cancer colorectal. Au contraire, d’autres études n’ont pas enregistré d’associations positives entre la consommation de volailles (viande blanche) et de poisson avec les maladies tumorales du côlon. En outre, en liaison aux habitudes alimentaires, la consommation d’aliments riches en sels ou conservés par le sel est un facteur qui fait augmenter le risque des maladies tumorales. Certaines recherches, menées au niveau international et dans le continent asiatique, ont observé que le cancer de la sphère ORL (nez, pharynx) est très commun en Asie de l’Est. Cette circonstance a été associée à une consommation élevée de poisson salé (selon la tradition chinoise), en particulier pendant l’enfance. D’autres recherches ont fait remarquer que l’augmentation du risque de cancer à l’estomac est associée à une consommation élevée d’aliments conservés au sel, au vinaigre et de charcuterie. L’analyse de la relation entre des micronutriments spécifiques et l’augmentation de l’apparition des maladies tumorales, a relevé qu’une consommation élevée d’acide folique réduit le risque de l’apparition du cancer colorectal. En ce sens, certaines études spécifiques effectuées sur la vitamine D, ont observé que la consommation de cette vitamine peut prévenir l’apparition des maladies tumorales du côlon. Dans l’ensemble, il faut souligner que les études médico-scientifique relatives à l’identification des causes et des facteurs déterminants de l’apparition de certains types de cancer ont donné des résultats contradictoires et souvent en désaccord entre eux, comme par exemple dans le cas de la relation entre le cancer du poumon et la consommation de bêta-carotène. Enfin, d’autres études sur l’apport élevé en calcium ont mis en évidence une augmentation du risque d’apparition de cancers très agressifs à la prostate, alors qu’il est apparu que le lycopène, substance présente dans la tomate, est un facteur protecteur du cancer de la prostate. Un autre facteur qui peut déchainer le carcinome de l’oesophage est la consommation d’ali-
ments et de boissons très chauds qui apparaît un facteur capable d’influer sur le risque d’apparition des cancers de la cavité buccale. En conclusion, comme nous l’avons vu dans les recherches analysées, les cas de cancers enregistrés dans une population et le pourcentage relatif varie selon la typologie du régime alimentaire adopté, mais surtout selon les habitudes des personnes. L’International Agency for Research on Cancer a indiqué que l’inactivité physique accompagnée de surpoids peut influer de 20 à 35% dans les cas d’apparition du cancer du sein, du côlon, du rein et de l’oesophage. Des recherches spécifiques ont observé qu’à une activité physique est associée une réduction de l’apparition des maladies tumorales. Par conséquent, une activité physique régulière aide l’individu à se maintenir en bonne santé et à prévenir l’apparition des principales formes de pathologies tumorales, avec des impacts positifs sur sa longévité sur une longue période.
Les cas de cancers enregistrés dans une population et le pourcentage relatif varie selon la typologie du régime alimentaire adopté
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
La consommation d’alcool a des impacts négatifs sur le vieillissement, compte tenu de l’augmentation de la probabilité de l’apparition des pathologies tumorales
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Joel Sartore/National Geographic Stock
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une augmentation constante de l’espérance de vie moyenne rend toujours plus évidentes les pathologies les plus typiques de cette phase de la vie
La relation entre les styles de vie corrects, les bonnes habitudes alimentaires et les pathologies cardiovasculaires a été démontrée par de nombreuses études
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es changements qui se vérifient dans la structure de la population et qui enregistrent une constante augmentation de l’espérance de vie moyenne et donc des personnes appartenant à des tranches d’âge plus élevées rendent toujours plus évidentes les pathologies les plus typiques de cette phase de la vie. Parmi ces pathologies, avec une période de latence plus longue par rapport aux maladies infectieuses, les maladies cardiovasculaires sont non seulement liées à différents facteurs environnementaux, mais dépendent aussi beaucoup des habitudes alimentaires, du style de vie et des comportements précédant la manifestation de la maladie : tel le tabagisme, l’abus d’alcool, la sédentarité, etc. Rappelons en outre que la présence de deux facteurs (ou plus) multiplie le risque de contracter une pathologie cardiovasculaire, comme le souligne aussi l’Organisation Mondiale de la Santé. La relation entre les styles de vie corrects, les bonnes habitudes alimentaires et les pathologies cardiovasculaires a été démontrée par de nombreuses études (l’une d’elle a fait école : le North Karelia Project, menée à partir de 1972 parmi les résidents de la province finlandaise4). D’autres études menées par des sociétés scientifiques influentes ont mis en évidence les comportements alimentaires et les habitudes personnelles utiles à la réduction des risques d’être touché par des maladies cardiovasculaires, surtout à un âge avancé. En particulier, les principales évidences de la littérature internationale sur la relation entre l’alimentation et les pathologies cardiovasculaires valorisent les comportements suivants : une consommation quotidienne de fruits et légumes, d’acide eicosapentanéïque et d’acide docosahexaénoïque (présents surtout dans le poisson), d’acides gras n-6 et de potassium, une activité physique adéquate et une faible consommation d’alcool. En prenant en compte les évidences scientifiques disponibles en littérature, on observe clairement l’effet protecteur, en relation au risque cardiovasculaire, causé par une réduction importante des aliments contenant des graisses saturées mais aussi du cholestérol (ils augmentent aussi bien la quantité totale de cholestérol que la quantité du cholestérol LDL connu comme le « mauvais » cholestérol), que des aliments qui contiennent des acides gras de type trans (gras insaturés avec une isomérie structurelle particulière capable d’augmenter le cholestérol LDL à effet athérogène et de faire baisser le cholestérol HDL avec des propriétés antiathérogènes). Une des solutions les plus efficaces pour réduire le risque lié aux maladies coronariennes pour favoriser un « vieillissement en santé » est donc de substituer les acides gras saturés par des acides gras insaturés (monoinsaturés et polyinsaturés) tel que, par exemple, l’acide oléique, symbole du régime méditerranéen. Les effets produits par l’augmentation de la consommation quotidienne des fruits et des légumes, accompagnée par une réduction des gras sont aussi de grande importance ; ces effets ont été étudiés par le Département de la Santé Humaine des États-Unis dans l’essai intitulé Dietary Approaches to Stop Hypertension (DASH). Les résultats montrent que ce
régime a des effets bénéfiques en termes de réduction de la pression sanguine, et sur les niveaux des lipides et de la glycémie sur le profil général du risque cardiovasculaire. Quant aux oméga 3, au contraire, l’acide eicosapentaénoïque et l’acide docosahexaénoïque présents dans le poisson, sont les graisses polyinsaturées les plus importantes dans la réduction du risque d’apparition des maladies cardiovasculaires car elles diminuent la concentration du « mauvais » cholestérol : leur action bénéfique sur la régulation de la pression du sang, de la fonction cardiaque, de la fonction endothélial et de la réactivité vasculaire a été amplement démontré, se révélant ainsi les précieux alliés d’un régime alimentaire favorisant un vieillissement en santé. Malgré les nombreuses évidences, les données disponibles ne semblent encore pas suffisantes pour définir un rapport optimal des acides n-3/n-6. En ce qui concerne la consommation de poisson, une analyse systématique des études présentes dans la littérature a mis en évidence qu’une consommation régulière de poisson (de deux à trois fois par semaine) comporte des bénéfices importants pour la prévention des maladies cardiovasculaires chez les personnes très à risque. Une consommation moyenne de 40-60 grammes de poisson par jour pourrait réduire de 50% les décès par maladies cardiovasculaires chez les personnes qui ont déjà eu un infarctus. En liaison à la consommation d’alcool, par contre, certaines analyses affirment qu’une consommation basse/modérée d’alcool peut être associée à un risque réduit d’apparition des maladies cardiovasculaires. Néanmoins, étant donné qu’il s’agit de recherche d’observation, le lien signalé ne constitue pas nécessairement la preuve d’une cause à effet ; par ailleurs, l’alcool peut induire l’accoutumance et une consommation élevée est la cause de nombreuses maladies, y compris cardiovasculaires. Ces considérations induisent à conseiller une consommation modérée de bière, de vin et de liqueurs à ceux qui en consomment habituellement. Parmi les facteurs qui augmentent de manière significative le risque d’apparition des maladies cardiovasculaires, il y a sans aucun doute une consommation élevée de sodium. Cet élément est directement lié à une pression artérielle élevée, qui, à son tour, est un des facteurs qui détermine le risque d’apparition des maladies coronariennes, d’ictus ischémique et hémorragique, avec un fort impact sur l’espérance de vie moyenne. Il a été estimé qu’une réduction moyenne de 50% de la consommation de sel produirait une réduction de 50% des cas de personnes qui se soumettent à des thérapies d’anti-hypertension, une réduction de 22% des décès par ictus et une réduction de 16% des cas de décès par maladies cardiovasculaires. Tous les études concordent pour affirmer que, bien que les maladies cardiovasculaires se vérifient le plus souvent pendant la tranche d’âge moyen ou à un âge plus avancé, les facteurs de risque qui les déterminent sont liés en grande partie aux comportements appris pendant l’enfance et perpétrés aussi pendant l’âge adulte. Le surpoids, par exemple, atteint 18 millions d’enfants en-dessous de cinq ans, alors que 14% des élèves entre 13 et 15 ans sont des consommateurs habituels de cigarettes. L’activité physique au contraire, un des facteurs les plus importants que les études mettent en relation inverse avec l’apparition des maladies cardiovasculaires (et en particulier coronariennes), diminue de façon significative pendant l’adolescence (après dix ans) surtout chez les filles, pour s’éloigner, à l’âge mûr et avancé, des valeurs indiquées pour la prévention de ces maladies (30 minutes par jour presque tous les jours de la semaine). L’adoption, dès la jeunesse, d’une alimentation très riche en graisses, en produits laitiers et en viande grasse en particulier, semble être l’un des facteurs de risque les plus importants pour le développement des maladies cardiovasculaires en âge avancé, car elle contribue à augmenter le cholestérol dans le sang et dans les tissus. Des évidences, il apparaît en effet, que les acides gras saturés augmentent aussi bien la quantité totale du cholestérol que la quantité du cholestérol LDL (connu comme le « mauvais » cholestérol). Une des solutions les plus efficaces pour réduire le risque lié aux maladies coronariennes afin
la consommation de quantités élevées d’acides gras saturés,la concentration élevée de sodium dans le sang, la persistance de situations de surpoids, et la grande consommation d’alcool augmentent le risque de maladies cardiovasculaires
les facteurs de risque qui déterminent les maladies cardiovasculaires sont liés en grande partie aux comportements appris pendant l’enfance et perpétrés pendant l’âge adulte
L’adoption, dès la jeunesse, d’une alimentation très riche en graisses semble est l’un des facteurs de risque pour le développement des maladies cardiovasculaires en âge avancé
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
3.3 Synthèse du rapport entre les STYLES de vie et alimentaires, les pathologies cardiovasculaires et la longévité
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Michael Melford/National Geographic Stock
3.4 Synthèse du rapport entre les styles de vie et alimentaires, les maladies neurodégénératives et la longévité
L’
augmentation de l’espérance de vie moyenne typique de la société occidentale a fait apparaître de grands problèmes de santé publique à cause de la croissance du poids social des maladies chroniques invalidantes, provoquées par le vieillissement même. Les maladies chroniques cérébrales involutives sont certainement les plus douloureuses pour le patient et sa famille et les plus onéreuses pour la société. Les démences, comme les maladies neurodégénératives, sont des troubles primaires qui ont tendance à se manifester ou à empirer avec l’avancement de l’âge. Indépendamment du cadre pathologique, aujourd’hui on peut constater que le dommage est le résultat d’une interaction entre la prédisposition génétique et les facteurs environnementaux, parmi lesquels le style de vie, l’alimentation, les agents d’infection et les toxines environnementales. Quant à l’alimentation en particulier, la relation entre la carence de nutriments et les démences est mise en évidence depuis longtemps. Comme l’a déjà signalé une recherche5 menée vers la fin des années 1980, l’analyse de différents facteurs protecteurs endogènes et exogènes dans le sérum des patients atteints de démence d’Alzheimer ou vasculaire a mis en évidence des diminutions importantes des taux de vitamine E, C, de caroténoïde, de zinc et d’albumine. La question de savoir s’il s’agit d’une conséquence d’une alimentation incorrecte ou d’une influence directe de la pathologie sur la donnée biochimique est encore objet d’étude. L’emploi des agents antioxydants – comme nous allons l’expliquer plus en détail au cours de ce paragraphe, pour prévenir des dommages neuronaux, ou pour essayer de ralentir les éventuels phénomènes neurodégénératifs – est actuellement un objet de recherche aussi bien au niveau expérimental que clinique. Des expérimentations6 ont montré des aspects particuliers des réactions oxydatives dans le cerveau des patients atteints d’Alzheimer. Des antioxydants, comme par exemple, la vitamine E – présente dans les graines en général, dans certains céréales, dans les fruits et dans les huiles végétales crues – paraissent avoir de possibles effets bénéfiques dans le cas de la maladie d’Alzheimer, car ils paraissent en gré de protéger des cultures de neurones contre la toxicité du β-amyloïde7, et aussi contre le stress oxydatif produit par d’autres facteurs importants pour la maladie. Au contraire, pour le mal de Parkinson, on a enregistré8, sur un petit échantillon de participants, qu’une association de vitamine E, de bêta-carotène, de vitamine C et de flavonoïdes – des composés chimiques naturels très répandus dans de nombreux fruits (agrumes, pommes, abricots, etc), légumes (choux, brocolis, épinards, tomates, fenouils, oignons, etc), et également dans certaines boissons (vin rouge, thé, jus de fruits) – peut protéger contre l’apparition de la maladie9.
L’augmentation de l’espérance de vie moyenne a fait apparaître de grands problèmes de santé publique
la relation entre la carence des nutriments et les démences est mise en évidence depuis longtemps
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
La substitution des acides gras saturés et des acides gras trans avec des huiles végétales fait diminuer le risque de maladies cardiaques
de favoriser un « vieillissement en bonne santé » est de substituer les acides gras saturés avec des acides gras insaturés (monoinsaturés et polyinsaturés) comme par exemple l’acide oléique. De nombreuses études et essais cliniques ont effectivement démontré que la substitution des acides gras saturés et de acides gras trans avec des huiles végétales insaturées et polyinsaturées fait diminuer d’une manière significative le risque de maladies cardiaques, en confirmant une nouvelle fois l’existence d’une relation entre les régimes très riches en acides gras trans (des gras insaturés avec une isomérie structurelle particulière, très dangereux pour le système cardiovasculaire car ils empirent le rapport de risque cardiovasculaire), de maladies coronariennes et d’artériosclérose. Au contraire, un régime riche en fibres et en céréales complètes peut aussi contribuer à la réduction du risque d’apparition des maladies cardiovasculaires, en intervenant avec efficacité sur le prolongement des années de vie en bonne santé et la durée même de la vie. Ces évidences ont été observées en particulier par des études menées dans différents Pays, et ont démontré que les fibres alimentaires aident à réduire la concentration des lipoprotéines de basse densité (LDL). En liaison aux flavonoïdes aussi, des composés polyphénoliques métabolites secondaires des plantes, principalement hydrosolubles et présents dans les légumes, le thé, l’oignon et la pomme, les résultats de nombreuses recherches ont signalé l’existence d’une relation inverse entre leur présence dans le régime alimentaire habituel et les maladies cardiovasculaires. L’évidence scientifique n’est pas d’accord sur le rôle joué par les antioxydants (glutathion, vitamines C et E) dans la réduction du risque d’apparition des maladies cardiovasculaires, bien qu’ils permettent de prévenir l’apparition d’autres pathologies liées au vieillissement, comme par exemple, l’ostéoporose, en intervenant sur le long terme sur la santé des os. Enfin, diverses études épidémiologiques ont démontré que la consommation fréquente des fruits secs (noix, noisettes, amandes, etc.) est associée à une réduction du risque d’apparition des maladies cardiovasculaires, étant caractérisée par une forte concentration de gras insaturés et une basse concentration de gras saturés, Mais à cause de leur contenu énergétique élevé, l’inclusion de ce groupe d’aliments devrait être équilibré avec les nécessités caloriques de l’individu.
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Des régimes très riches en cholestérol, en acides gras saturés et pauvres en fibres, en légumes et en fruits joueraient un rôle aussi bien dans la formation des plaques de β-amyloïde qu’en provoquant un dommage oxydatif dans les neurones
désordres neurodégénératifs, car les aliments représenteraient une ressource importante de composants d’activité neuroprotectrice, trouve une confirmation aussi dans des études d’expérimentation et épidémiologiques relatives à des composants actifs qui font partie de la classe des polyphénols (par exemple ceux du thé vert). Ces composants peuvent traverser la barrière hématocéphalique en limitant le déclin cognitif dû à l’âge et en fonctionnant comme des neuro-protecteurs dans les cas des maladies de Parkinson, d’Alzheimer et dans les dommages provoqués par l’ischémie-reperfusion25 26. Un intérêt scientifique croissant concerne aussi le rôle de l’omocystéine27, dont les taux accrus semblent être un facteur de risque indépendant pour la maladie d’Alzheimer, en plus de constituer un facteur de risque pour les maladies vasculaires du système nerveux central (autre cause commune de démence)28 29. Malgré l’existence de formes héréditaires, l’hyperhomocystéinémie acquise est habituellement le résultat de faibles niveaux de vitamines B12, B6 et d’acide folique nécessaires pour son métabolisme. Les légumes, le jus d’orange, les asperges, les noix et les légumes à feuilles vertes, tels que les épinards sont de bonnes sources d’acide folique ; les céréales complètes, les aliments à base de soja, d’arachides, les noix, les bananes et les avocats sont des sources de vitamine B6 ; les aliments et les produits d’origine animale sont des sources de vitamine B12, mais les céréales et le lait de soja enrichis ou des suppléments de vitamines peuvent être de toutes façons de bonnes alternatives. Il semble que aussi le contrôle de l’introduction des calories dans le régime30 puisse jouer un rôle dans la prévention des maladies neurodégénératives telle que l’Alzheimer. Par exemple, certaines populations chinoises et japonaises ont une consommation moyenne basse de calories par jour (1600-2000 calories par jour) et une mineure incidence de la maladie d’Alzheimer par rapport aux États-Unis ou à l’Europe Occidentale, dont le régime est à un niveau typiquement supérieur aux 2000 calories par jour31. En outre, cette observation est confirmée par une recherche menée en 2002 sur des patients américains âgés suivis pendant une période moyenne de quatre ans. Les résultats obtenus montrent en effet que le risque de développer la maladie d’Alzheimer a augmenté chez les patients qui consommaient une grande quantité de calories par rapport à ceux dont le régime était caractérisé par une introduction modérée d’énergie32. En synthèse, malgré les études menées sur le rapport entre le régime et les maladies neurodégénératives qui ont mis en évidence des liens directs plutôt nuancés, il est utile de rappeler que les habitudes diététiques, à côté des autres composantes biologiques et comportementales qui conditionnent son état de santé, peuvent quand même contribuer à définir le profil de risque d’un individu. Les résultats obtenus des recherches réalisées et de celle en cours pourront contribuer à identifier des aliments et leurs composants clés pour le développement de nouvelles stratégies préventives/protectrices par rapport aux pathologies débilitantes, comme les neurodégénératives. A une époque où la vie moyenne se prolonge et la prévalence et l’incidence des pathologies neurodégénératives sont en train d’augmenter, la nécessité de nouvelles stratégies préventives/thérapeutiques qui protègent les personnes des pathologies typiques du vieillissement, quelle que soit la raison, est extrêmement urgente.
L’opinion scientifique selon laquelle le régime pourrait contribuer à réduire le risque des désordres neurodégénératifs trouve une confirmation aussi dans des études d’expérimentation et épidémiologiques
Il semble que aussi le contrôle de l’introduction des calories dans le régime puisse jouer un rôle dans la prévention des maladies neurodégénératives
les habitudes diététiques peuvent quand même contribuer à définir le profil de risque d’un individu
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Des données confirment que les démences sont associées à une insuffisance de magnésium, dont l’action protectrice dans le cerveau est bien connue
Même si certaines études ont critiqué l’implication des métaux dans l’évolution de différentes maladies neurodégénératives10, de nombreuses évidences montrent que les déséquilibres ioniques peuvent être au moins en partie responsables du dommage neuronal. Des données11 confirment que les démences sont associées à une insuffisance de magnésium (présent dans beaucoup de produits alimentaires tels que les céréales, les noix, les amandes, les arachides, le blé noir, le cacao, les germes de blé, les lentilles, les légumes verts, et aussi les viandes et les féculents), dont l’action protectrice dans le cerveau est bien connue. Cela pourrait être provoqué aussi bien par un faible apport diététique du minéral que par une capacité réduite de l’organisme à le retenir d’une manière physiologique. Il existe, en outre, des facteurs qui mettent en relation les démences tel que l’Alzheimer et celles de type vasculaire. L’hypercholestérolémie, déjà connue comme un facteur de risque pour les maladies de l’artériosclérose, peut être une cause concomitante même dans le développement de type Alzheimer. Des études sur les taux de cholestérol12 13 et sur le rapport entre les acides gras saturés/ polyinsaturés présents dans un régime14 établissent une implication du métabolisme des graisses dans la neurodégénération, en mettant en évidence qu’une consommation élevée de graisses saturées augmente le risque d’apparition des maladies cardiovasculaires auxquelles le développement de démences peut certainement être associé. Pour cette raison, un régime riche en poisson est lié de manière inversement proportionnelle à l’incidence des démences en général et de la maladie d’Alzheimer en particulier. Au contraire, des régimes15 très riches en cholestérol, en acides gras saturés et pauvres en fibres, en légumes et en fruits16 joueraient un rôle aussi bien dans la formation des plaques de β-amyloïde17 qu’en provoquant un dommage oxydatif dans les neurones18 19. Cette hypothèse a été confirmée par des données qui montrent un risque réduit de la maladie d’Alzheimer, grâce à l’utilisation des médicaments qui abaissent les taux de lipides dans l’organisme20 21 et des résultats d’une étude qui a signalé un risque mineur de développement de maladies neurodégénératives parmi les personnes qui mangent des fruits et des légumes et également des aliments riches en composants bioactifs à activité antioxydante élevée, plutôt que la viande22. Ces produits riches en composants actifs appartiennent à la catégorie des « nutraceutiques », produits capables d’aider l’organisme en développant un effet de protection/prévention envers de nombreux indicateurs biochimiques (par exemple le cholestérol) liés ou en relation avec des pathologies chronico-dégénératives. Cette typologie de produits peut avoir un complément utile ou un renforcement des modèles alimentaires corrects qui prévoient déjà la consommation d’aliments naturellement riches en composants comme de nombreuses typologies de fruits et de légumes23. Une étude menée en 2004 et présentée à Philadelphia au « IX Colloque annuel sur la Maladie d’Alzheimer et troubles liés » de la part d’un groupe de chercheurs d’Harvard, a approfondi le rôle joué par les fruits et les légumes dans la maladie d’Alzheimer, à travers une évaluation des habitudes alimentaires relativement à la consommation de ces aliments de la part de 13.000 femmes de 1984 à 1995 et le lien de ces valeurs avec les résultats obtenus des tests d’évaluation des fonctions cognitives effectués de 1995 à 2003, quand ces femmes vivaient dans la huitième décennie de leur vie. Ainsi l’étude a démontré que les femmes âgées, qui plus que les autres avaient consommé des légumes riches en acide folique et en antioxydants (caroténoïdes et vitamine C), tels que les légumes à feuilles vertes et les crucifères (par exemple le chou, le brocoli, le cresson, le navet, le radis), présentent un déclin cognitif inférieur par rapport aux femmes qui avaient consommé peu de ces légumes24. L’opinion scientifique selon laquelle le régime pourrait contribuer à réduire le risque des
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Comme nous l’a déjà vu, de nombreuses études internationales ont signalé que la correction de certains comportements alimentaires peut contribuer à obtenir de bons résultats en termes de protection contre les maladies neurodégénératives (et cardiovasculaires aussi). Une recherche publiée en 2008 sur le “British Medical Journal”33, est fondée sur l’analyse des informations qui viennent de sept études différentes menées dans les deux dernières années dans le monde (sur un total de plus de deux millions de personnes), s’est concentrée sur les bénéfices engendrés par le « modèle de régime méditerranéen », pour vérifier l’ampleur, déjà largement démontrée sur le front des pathologies cardiovasculaires, de la protection assurée par ce régime même sur les maladies neurodégénératives. En calculant un score spécifique d’adhésion au régime méditerranéen, la recherche a souligné qu’une augmentation de seulement deux points dans son score produit un gain important en terme de protec-
tion contre les maladies principales chroniques, telles les cardiovasculaires, et aussi neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer, de Parkinson et la démence. Augmenter, même de manière réduite, son adhésion aux habitudes alimentaires typiques du bassin méditerranéen assurerait une réduction des maladies cardiovasculaires et des cancers respectivement de 10% et de 6%, et également une réduction du risque de développer des maladies neurodégénératives de 13%. En outre, orienter son alimentation vers une consommation à base surtout de fruits et de légumes frais, de céréales et de légumes secs, de poisson et d’huile d’olive, permettrait de ralentir l’apparition de l’Alzheimer de telle manière que, malgré le risque de développer cette pathologie de la part de 30% de la population européenne, ce serait suffisant pour faire retarder de 10 ans la première apparition des symptômes à travers l’adhésion à un régime alimentaire méditerranéen et réduire ainsi de 90% le nombre des malades.
Jim Richardson/National Geographic Stock
BCFN Index Longévité et bien- 2011 être : le rôle de l’alimentation
Le régime méditerranéen contre l’apparition de la maladie d’Alzheimer
L
Le processus de vieillissement a des conséquences sur les besoins alimentaires des personnes âgées
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La presence dans certains aliments du calcium et de la vitamine d peut contribuer à la prévention de l’ostéoporose
e rôle de l’alimentation est sans aucun doute important pour prévenir/retarder l’apparition de certaines pathologies et maintenir l’individu en bonne santé, en particulier pour les personnes âgées, qui constituent une catégorie très vulnérable compte tenu du risque de dénutrition auquel elles sont exposées à cause de la fréquente monotonie dans l’alimentation, qui implique une carence nutritionnelle. Comme l’Organisation Mondiale de la Santé34 le souligne dans son document Keep fit for life. Meeting the nutrional needs of older person, le processus de vieillissement a des conséquences sur les besoins alimentaires des personnes âgées sur deux niveaux : - une nécessité énergétique par kg de poids en diminution chez les personnes âgées, qui réduit les quantités de consommation de certains nutriments ; - une augmentation des besoins nutritionnels pour d’autres aliments essentiels. Les facteurs relatifs au régime, aggravés par les changements qui se vérifient naturellement avec le processus de vieillissement, semblent être liés à la manifestation de nombreuses maladies associées à la vieillesse, telle que l’ostéoporose. Bien qu’en particulier, le lien entre l’ostéoporose et l’alimentation mis en évidence par les études sur cette pathologie soit relativement modéré, la présence dans certains aliments de micronutriments spécifiques, tels que le calcium et la vitamine D35 36 peut contribuer à la prévention de l’ostéoporose, grâce à une protection efficace des os. Le tableau suivant synthétise les principaux liens établis entre la consommation de micronuFigure 3.1. Keep fit for life. Meeting the nutritional needs of older persons (Rester en forme pour la vie. Répondre aux besoins nutritionnels des personnes âgées) éVIDENce RISque Réduit aucune RISque accru RELAtION CONVAINCANTE Personnes âgéesa PROBABLE
Vitamine D Calcium Activité physique
Fluorureb
Fruits et légumesc
Phosphore
Apport modéré d’alcool
Apport réduit de protéines (chez les personnesâgées)
Produits de soja
Apport élevé de protéines
Personnes âgées POSSIBLE
Apport élevé d’alcool Poids faible Apport élevé de sodium
Seulement pour les personnes avec une forte prédisposition aux fractures. En relation aux hommes et aux femmes avec plus de 50-60 ans, avec un apport réduit de calcium et/ou une carence en vitamine D. b Aux niveaux utilisés pour aménager des approvisionnements en eau. L’apport élevé de fluorure provoque la fluorose et peut également modifier la matrice osseuse. c Plusieurs composants des fruits et des légumes sont associés à un risque réduit si l’apport reste dans les niveaux normaux de consommation (tels que l’alcalinité, la vitamine K, les phytoestrogènes, le potassium, le magnésium, le bore). Carence de vitamine C (scorbut) qui apparaît dans l’ostéoponie, une maladie osseuse.
a
Source : World Health Organization, 2002.
triments spécifiques (calcium et vitamine D) et la prévention de l’ostéoporose (en mettant en évidence surtout l’existence de bénéfices engendrés chez des patients âgés), ainsi que les comportements alimentaires responsables de l’augmentation du risque de développement des pathologies de l’ostéoporose. Etant donné que la croissance du squelette se complète vers 20-30 ans, après, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, la perte de masse osseuse commence à se manifester – accélérée chez les femmes par la ménopause –, les facteurs nutritionnels, en particulier le calcium, la vitamine D et l’activité physique ont donc de nombreux effets car ils influent sur le pic de masse osseuse, à savoir la teneur minérale osseuse maximale, la perte osseuse associée à l’âge et à la force musculaire. Une bonne alimentation, en termes de régime équilibré et d’apport calorique adéquat, est essentiel pour une croissance normale et pour le développement de tous les tissus, y compris les os. Par conséquent, une évaluation de la condition nutritionnelle et une adéquate anamnèse alimentaire sont des phases fondamentales dans l’estimation du profil de risque pour l’ostéoporose. Des études récentes, comme celle qu’un groupe de chercheurs européens et américains ont menée et publiée sur le “British Medical Journal”37, ont mis en évidence que la consommation quotidienne de vitamine D associée au calcium réduit jusqu’à 8% le risque de fracture, en constituant un outil essentiel pour le succès d’un éventuel traitement contre l’ostéoporose. Le calcium est le minéral le plus important de notre organisme : 99% se trouvent dans les os et les dents, alors que seulement 1% se situe dans les liquides du corps. Dans le squelette, la plus grande quantité de calcium et de phosphore est présente sous la forme de cristaux d’hydroxyapatite, attachés aux fibres collagènes. Le dépôt de ces cristaux et leur orientation sont partiellement réglés par les sollicitations mécaniques reçues par le squelette, ainsi de longues périodes d’alitement ou d’inactivité physique augmentent la progressive déminéralisation des os et peuvent conduire à l’ostéoporose. Le processus physiologique de la déminéralisation de l’architecture des os diminue normalement avec l’âge, aspect qui influe sur l’apparition de l’ostéoporose, en particulier chez les femmes après la ménopause, à cause de la réduction des niveaux des estrogènes. Figura 3.2. Niveaux de consommation journalière de calcium recommandés par la Communauté européenne pour les différentes tranches d’âge APPORTS DE CALCIUM RECOMMANDÉS POPuLAtION Âge (ans) APPORT (mg/jour) Communauté Européenne
6-11 mois 1-3 ans 4-6 7-10 Jeunes garçond 11-17 Jeunes filles 11-17 Adultes (les deux sexes) PRI AR LTI Femmes enceinte Femmes en période d’allaitement
400 400 450 550 1000 800 700 550 400 700 1200
* PRI Apport de référence pour la population (apport suffisant pratiquement pour la bonne santé d’une population); AR exigence moyenne; LTI limite de seuil minimum (apport au-dessous duquel, sur la base des connaissances actuelles, presque toutes les personnes seront peu capables de maintenir l’intégrité métabolique selon le critère choisi).
Source : World Health Organization, Prevention and Management of Osteoporosis, 2003.
Etant donné que la croissance du squelette se complète vers 20-30 ans
La consommation quotidienne de vitamine D associée au calcium réduit jusqu’à 8% le risque de fracture
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
3.5 Synthèse du rapport entre les styles de vie et alimentaires, l’ostéoporose et la longévité
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Il est possible que l’ostéoporose apparaisse à cause de l’introduction sur le long terme de médicaments (cortisone et les anticonvulsivants) et de pathologies liées au dysfonctionnement de la thyroïde
Figure 3.3. Niveaux de consommation journalière de calcium et de vitamine D dans les différentes tranches d’âge
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CALCIUM Besoine moyen estimé
Tranche de vie
(mg/jour)
Apport conseillé (mg/jour)
VITAMINE D Apport de niveau supérieur
Besoine moyen estimé (mg/jour)
Apport conseillé (mg/jour)
(mg/jour)
Apport de niveau supérieur (mg/jour)
Nouveaux-nés de 0 a 6 mois
--
--
1000
--
--
1000
Nouveaux-nés de 6 a 12 mois
--
--
1500
--
--
1500
Enfants 1-3 ans
500
700
2500
400
600
2500
4-8 ans
800
1000
2500
400
600
3000
9-13 ans
1100
1300
3000
400
600
4000
14-18 ans
1100
1300
3000
400
600
4000
19-30 ans
800
1000
2500
400
600
4000
31-50 ans
800
1000
2500
400
600
4000
51-70 ans hommes
800
1000
2000
400
600
4000
51-70 ans femmes
1000
1200
2000
400
600
4000
>70 ans
1000
1200
2000
400
800
4000
14-18 ans enceinte ou période d’allaitement
1100
1300
3000
400
600
4000
19-50 ans enceinte ou période d’allaitement
800
1000
2500
400
600
4000
Source : Food and Nutrition Board, Institute of Medicine, Dietary Reference Intakes for Calcium and Vitamin D, 2010.
Du point de vue nutritionnel, pour prévenir l’ostéoporose il faut prévenir les pertes de calcium, dues principalement à des facteurs comme la consommation excessive de protéines animales, de chlorure de sodium et d’alcool, le tabagisme et le surpoids45. Des études rétrospectives46 47 48 ont mis en évidence que les personnes, qui durant l’enfance ont consommé régulièrement du lait, auront, adultes, une masse osseuse plus importante par rapport à ceux qui n’ont pas suivi un tel style de vie. Cette perspective est encore plus importante si on prend en compte qu’au niveau de la population générale, une augmentation de 10% du pic de masse osseuse pourrait réduire de moitié le risque de fracture au cours de la vie adulte. L’activité physique aussi, en particulier de type anti-gravitaire comme la promenade, la course et la danse, représente une puissante stimulation pour maintenir ou pour augmenter la masse osseuse : le poids du corps en effet stimule de manière positive la calcification avec une conséquente augmentation de la densité osseuse. Pour cette raison, une activité physique régulière pendant l’adolescence/jeunesse favorise au maximum le développement minéral osseux en éloignant ainsi le risque d’ostéoporose dans la vieillesse. Bien que le lait et les produits laitiers, ainsi que les eaux minérales riches en calcium et pauvres en sodium et nitrates soient des exemples de bonne source de calcium, il faut prendre en considération que la variabilité interindividuelle dans l’absorption de calcium est très ample et influencée par les niveaux de vitamine D, dont la carence peut conduire au rachitisme chez l’enfant et à l’ostéomalacie chez l’adulte, ces deux maladies sont caractérisées par un défaut de minéralisation des os. Même pendant l’adolescence, quand la consommation de lait diminue, l’introduction de vitamine D peut être inadéquate ce qui peut influer négativement sur l’absorption de calcium. Le carence de vitamine D49 est très commune chez les personnes âgées, d’une part à cause d’une introduction réduite, et de l’autre à cause d’une absorption intestinale et d’une synthèse cutanée diminuées, et d’une faible conversion vers la forme la plus active de vitamine. La vitamine D50 est une vitamine liposoluble présente dans notre organisme sous forme de : - cholécalciférol (D3), synthétisé dans les organismes animaux et présent en grande quantité dans l’huile de poisson et dans le jaune d’oeuf ; - ergocalciférol (D2), dérivé des plantes et des levures. La vitamine D déploie ses fonctions dans l’intestin en augmentant l’absorption du calcium et du phosphore, en augmentant le réabsorption du calcium au niveau rénal, et enfin, en conservant la minéralisation osseuse normale au niveau osseux, à travers le maintien constant des niveaux de calcium et de phosphore. Etant donné que la plus grande partie de la vitamine D est synthétisée de manière autonome par la peau grâce à l’exposition solaire, pour les adultes il n’est pas possible de faire de recommandations nutritionnelles quant à sa prise. Toutefois, dans le cas d’un besoin accru ou de synthèse cutanée réduite, comme pour les personnes âgées, surtout si elles s’exposent peu au soleil, il est recommandé d’intervenir avec un complément à travers un apport diététique d’environ 10 μ g/ jour de vitamine D51. Les aliments qui contiennent surtout cette vitamine sont le foie, les huiles de poisson (spécialement l’huile de foie de morue), les poissons gras tels que le saumon et les sardines, le lait et ses dérivés (surtout le beurre) et les oeufs. Différentes études 52 53 ont mis en évidence enfin que d’autres micronutriments aussi, en plus du calcium et de la vitamine D, peuvent prévenir l’apparition de l’ostéoporose en intervenant sur le long terme sur la santé des os. Il s’agit des principaux agents antioxydants, à savoir les substances capables de neutraliser les radicaux libres et de protéger l’organisme de leur action négative. Les radicaux libres sont capables d’endommager les structures cellulaires telles que la membrane plasmique et l’ADN, en accélérant les processus de vieillissement cellulaire, en dépri-
pour prévenir l’ostéoporose il faut prévenir les pertes de calcium
L’activité physique représente une puissante stimulation pour maintenir ou pour augmenter la masse osseuse
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
L’importance du calcium fondamental
Néanmoins, il est possible que cette maladie se présente aussi comme conséquence de certains traitements médicaux sur le long terme (tels que ceux à base de cortisone et les anticonvulsivants) et de pathologies liées au dysfonctionnement de la thyroïde. Bien qu’on ne puisse pas attribuer uniquement au calcium l’apparition38 de cette pathologie – due au contraire à la concomitance de facteurs environnementaux, génétiques et nutritionnels – son importance, spécialement pour la prévention de l’ostéoporose, est tout de même fondamentale compte tenu que, dans toutes les tranches d’âge, la dose consommée chaque jour est en réalité inférieure à celle conseillée39. Bien que pour la tranche d’âge entre 11 et 17 ans, les principales recommandations40 41 concernant la dose journalière de calcium indiquent des valeurs entre 800 mg (en Europe)42 et 1000 mg (aux États-Unis)43 pour les femmes et 1000 mg (en Europe) et 1300 mg (aux États-Unis) pour les hommes, en Italie au moins 70% des jeunes filles et 60% des jeunes garçons consomment des doses inférieures à celles recommandées44. Chez l’adulte, l’introduction de calcium devrait être de 700 mg (en Europe) – 1000 mg (aux États-Unis) – par jour, mais seulement 50-60% de la population semblent respecter effectivement ces conseils. Enfin, comme le montre la figure 3.3., chez les femmes en période postménopausique (entre 51 ans et 70 ans), les recommandations de l’Institute of Medicine conseillent un apport de calcium de 1200 mg environ en absence de thérapie avec des estrogènes, alors que dans le cas de présence de cette thérapie, le besoin recommandé est le même que pour les hommes âgés de plus de 50 ans (1000 mg).
79 La vitamine D est une vitamine liposoluble présente dans notre organisme sous forme de cholécalciférol et d’ergocalciférol
Les principaux agents antioxydants peuvent neutraliser les radicaux libres et protéger l’organisme de leur action négative
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
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© Gianluca Colla
3.6 Conclusions
C
omme nous l’avons vu au cours de ce chapitre, le rôle de l’alimentation et du style de vie est très important pour prévenir/retarder l’apparition de pathologies diabétiques, tumorales, cardiovasculaires, neurodégénératives et de l’ostéoporose et maintenir les personnes âgées en bonne santé. Les altérations moléculaires, métaboliques et hormonales provoquées par un apport calorique excessif et chronique jouent un rôle central dans l’apparition du diabète, des pathologies cardiovasculaires et tumorales et (elles-mêmes en sont la cause) dans les processus de vieillissement. Nous pouvons donc identifier un ensemble d’aspects sur lesquels agir pour instaurer un régime général d’alimentation correct pour la longévité, en sélectionnant une combinaison adéquate et réalisable de comportements alimentaires et de vie : l’attention à l’apport calorique devrait être associée à une attention aux différents apports de macronutriments (glucides, graisses et protéines) et de micronutriments (tels que les phytochimiques) ; ces comportements devraient toujours être associés à une activité physique régulière. À cet régard, des études d’un intérêt notoire ont été menées sur le régime alimentaire observé dans la région d’Okinawa, au sud du Japon. Willcox et al.54 ont analysé les résidents de cette région, fameux pour leur espérance de vie moyenne élevée, pour la présence d’un grand nombre de centenaires et pour le faible risque enregistré en liaison à l’apparition de pathologies associées à la vieillesse. Sur la base des études menées, il apparaît que ces c aractéristiques spéciales de « longévité » sont étroitement liées avec le régime local particulier, pauvre en calories, mais en même temps très nutritionnel, avec une forte présence de phytonutriments, dont, principalement les antioxydants et les flavonoïdes. La consommation de fruits et de légumes s’avère très élevée, alors que la viande, les céréales raffinées, les acides gras saturés, le sucre, le sel et les produits laitiers riches en graisses sont consommés en quantité réduite. Une des caractéristiques particulières de ce régime alimentaire traditionnel est représenté par la consommation élevée de pommes de terre douces et de légumes à feuilles vertes, aliments pauvres en calories, mais très riches en antioxydants. Comme l’ont observé Willcox et al., ce régime se trouve – sous de nombreux aspects – très proche du régime méditerranéen. De nombreuses caractéristiques communes au régime méditerranéen et au régime traditionnel d’Okinawa concourent à classer ces régimes alimentaires parmi les meilleurs relativement à la promotion et à la sauvegarde de la santé et de la longévité : de faibles niveaux d’acides gras saturés, des niveaux d’apport en antioxydants élevés et un index glycémique bas. Tous ces éléments contribuent – à travers plusieurs mécanismes, dont la réduction du stress oxydatif – à diminuer sensiblement le risque de développer des troubles cardiovasculaires, des cancers, du diabète et d’autres pathologies chroniques. Dans l’ensemble, le modèle alimentaire méditerranéen représente un des régimes alimentaires les plus équilibrés qui permette – dans le domaine de l’apport général d’environ 2000 calories par jour – d’introduire tous les macro et les micro nutriments essentiels. Par conséquent, le modèle alimentaire méditerranéen semble capable d’engendrer des bénéfices importants sur la longévité, sans le risque d’encourir des déséquilibres alimentaires excessif.
Les altérations moléculaires, métaboliques et hormonales jouent un rôle central dans l’apparition du diabète, des pathologies cardiovasculaires et tumorales et dans les processus de vieillissement
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
mant le système immunitaire, en favorisant l’apparition des maladies cardiaques, des formes tumorales et du diabète, et enfin en affaiblissant les os. Notre organisme réussit à tenir sous contrôle l’activité des radicaux libres à travers des substances antioxydantes endogènes spéciales (synthétisées de manière autonome) : les enzymes tels que la catalase ou le glutathion réduit, les substances non enzymatiques exogènes (présentes dans les aliments), avec des propriétés antioxydantes telles que les vitamines E et C, les caroténoïdes, les polyphénols et les anthocyanines. En conclusion, les études menées, bien qu’elles enregistrent un lien modéré entre l’alimentation et l’ostéoporose, concordent pour dire que la prévention doit commencer à un âge précoce, quand l’apport de calcium à travers les aliments est absorbé par l’organisme et contribue effectivement au renforcement de la densité osseuse. A l’âge adulte et enfin, durant la vieillesse, le ralentissement de la pathologie de l’ostéoporose ne peut pas renoncer au choix d’un régime correct – caractérisé par la réduction de l’apport de sodium, par une croissante consommation de fruits et de légumes, par la consommation d’un minimum de 400/500 mg de calcium et par la suppression de l’alcool –, ainsi qu’un style de vie sain caractérisé par une activité physique modérée, par le maintien d’un poids équilibré et par l’élimination du tabac.
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Bruce Dale/National Geographic Stock
4. éTATS INFLAMMATOIRES ET RESTRICTION CALORIQUE : DEUX DOMAINES DE RECHERCHE TRANSVERSAUX
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A D’après les théories modernes, des états progressifs d’inflammation cellulaire pourraient donner lieu à l’apparition de pathologies
La réduction de l’apport calorique a des retombées positives sur le prolongement de l’espérance de vie en conditions de santé optimales
près avoir examiné les interactions multiples entre les modes de vie corrects, l’alimentation et les effets préventifs (ou, au contraire, les effets favorisant) l’apparition des pathologies non transmissibles les plus répandues, nous allons présenter, dans ce chapitre, deux domaines récents de recherche qui, dans un avenir proche, pourront confirmer ultérieurement les résultats existants ou bien ouvrir de nouveaux horizons de compréhension sur la possibilité de vivre longtemps et en bonne santé. Le premier domaine de recherche concerne l’état d’inflammation de nos cellules qui, d’après les théories modernes, serait à l’origine de nombreuses pathologies non transmissibles : à savoir, des états progressifs d’inflammation cellulaire qui donneront lieu à l’apparition de pathologies. Cette hypothèse repose sur de nombreuses études portant sur les interactions entre la génétique individuelle, l’environnement et les styles d’alimentation : en effet, si l’on sait depuis longtemps que des facteurs environnementaux, comme les différents polluants, ont des effets favorisant l’inflammation, les résultats récents donnent aussi des preuves que le modèle alimentaire adopté peut sensiblement influencer cet état inflammatoire et influer donc sur l’état de santé de l’individu. Le deuxième domaine de recherche concerne l’étude des effets sur les paramètres physiologiques et sur les processus biochimiques de l’organisme, d’une approche alimentaire qui voit une influence positive dans la réduction de l’apport calorique – assurant néanmoins le bon équilibre en quantité et en qualité des nutriments nécessaires – sur le prolongement de l’espérance de vie en conditions de santé optimales. Les états inflammatoires mais aussi les approches alimentaires visant à ralentir le processus de vieillissement jouent un rôle dans ce même processus où se situent deux des domaines les plus transversaux et les plus innovants au sein de la recherche portant sur les facteurs favorisant la longévité en bonne santé. Il sera sans doute possible de mieux comprendre les éléments clé pouvant influencer le vieillissement au fur et à mesure que les recherches sur les états inflammatoires s’affineront. Parallèlement, grâce aux expériences d’introduction de régimes de restriction calorique correcte dans l’alimentation humaine, il sera possible aussi d’obtenir des indications significatives – y compris sur le plan pratique – sur les régimes alimentaires optimaux pour la santé et la longévité. Etant donné le caractère novateur de ces thèmes et le rôle central qu’ils semblent jouer dans la compréhension des bases biologiques et moléculaires de la longévité, le BCFN a choisi d’effectuer – grâce aussi au soutien d’experts de renommée internationale1 – un bilan des données ressortant des principales études menées au niveau mondial en essayant de souligner les liens, actuels et/ou potentiels, entre les états inflammatoires, les choix alimentaires et le vieillissement.
4.1 États inflammatoires et longévité
4.1.1 Introduction L’histoire de l’humanité est caractérisée par une augmentation progressive de l’espérance de vie, qui dépasse aujourd’hui les 70 ans dans de nombreux pays. Au niveau cellulaire, il existe différents mécanismes critiques qui aident à réparer les dégâts microscopiques dus à des facteurs génétiques, mais aussi à des facteurs liés au type d’alimentation (des régimes favorisant l’inflammation, une mauvaise nutrition, des portions excessives, etc.), au mode de vie (tabac, stress, sédentarité) et à des facteurs environnementaux externes (pollution). La survie et la longévité potentielle sont liées aux capacités des cellules et des mécanismes de défense moléculaire qui jouent un rôle de protection et de réparation continue. Il arrive toutefois, que ces cellules épuisent leur capacité de réplication et donc leur potentiel réparateur, plus ou moins rapidement, tout au long de leur existence. Autrement dit, c’est comme si le potentiel réparateur dont chaque individu dispose depuis sa naissance pouvait s’épuiser plus ou moins rapidement. L’épuisement de la capacité de reproduire les cellules “usées” dans les processus de réparation conduit les phénomènes inflammatoires et dégénératifs, comme par exemple l’athérosclérose à prendre progressivement le dessus. Certaines maladies chroniques dégénératives pourraient dériver d’une incapacité croissante de faire face à des situations d’inflammation continue et à l’échec progressif des processus de réparation (maladies neurodégénératives). D’autres maladies et conditions de santé, comme le diabète ou l’obésité, produisent, au contraire, un état inflammatoire du sang et des tissus entraînant un recours intensif aux processus de réparation et, par conséquent, un épuisement précoce de ces mêmes processus, ce qui se traduit par une réduction de l’espérance de vie. L’intérêt du BCFN pour ce thème est lié aux résultats d’études récentes, qui semblent prouver de manière de plus en plus claire que les facteurs liés à l’alimentation et au type de régime adopté sont des facteurs critiques en mesure d’influencer la rapidité avec laquelle les individus “consomment” dans le temps les processus de réparation et, par conséquent, la longévité et la vie en l’absence de maladies chroniques dégénératives. Dans ce contexte, des récentes études scientifiques ont souligné le lien existant entre les différentes pathologies chroniques et l’état d’inflammation “silencieuse” induit par l’adoption de mauvais modèles alimentaires. Ces études montrent que le type de modèle alimentaire peut influer positivement ou négativement sur les réponses inflammatoires de l’organisme. Cette inflammation serait de niveau « bas », c’est-à-dire en dessous de la douleur et donc “silencieuse”. La présence prolongée d’un tel niveau d’inflammation silencieuse, en comportant une consommation plus rapide des processus de réparation de l’organisme, favorise en dernière instance, l’apparition de maladies chroniques et influence donc la longévité et la qualité de la vie de la population.
La survie et la longévité potentielle sont liées aux capacités des cellules et des mécanismes de défense moléculaire L’épuisement de la capacité de reproduire les cellules “usées” dans les processus de réparation conduit les phénomènes inflammatoires et dégénératifs à prendre progressivement le dessus
Des études scientifiques récentes soulignent le lien existant entre les différentes pathologies chroniques et l’état d’inflammation “silencieuse” induit par l’adoption de mauvais modèles alimentaires
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
4. éTATS INFLAMMATOIRES ET RESTRICTION CALORIQUE : DEUX DOMAINES DE RECHERCHE TRANSVERSAUX
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Chaque fois qu’une cellule se duplique, elle perd une séquence de télomères et, quand elle a épuisé toutes ses séquences, elle meurt
Comme il ressort des analyses des dossiers BCFN parus ces dernières années3, il existe une relation très étroite entre le modèle alimentaire et le style de vie adopté, et l’apparition de maladies chroniques ; le thème des télomères est donc crucial tant du fait de leur relation avec les maladies chroniques, qu’en référence aux états inflammatoires dus à l’adoption d’un régime alimentaire non correct, lié pour sa part à l’apparition de maladies chroniques. Les données montrent4 que le diabète, l’obésité, la pression sanguine et les maladies cardiovasculaires sont liés au style de vie. Par ailleurs, plusieurs pathologies, comme l’obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et les problèmes neurodégénératifs, qui ont un fort impact aussi bien sur l’espérance de vie en général, que sur l’espérance de vie en bonne santé, c’est-à-dire sur la durée de vie sans invalidités, ont en commun une exposition prolongée à l’inflammation. L’adoption d’un mauvais régime alimentaire, les états de diabète et d’obésité, provoquent dans l’organisme une situation d’inflammation constante qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, n’est pas une réponse protectrice de brève durée, mais qui peut accompagner longtemps les individus entraînant une « consommation » importante des processus de réparation et des conséquences négatives sur la longévité.
Le thème des télomères est crucial tant pour leur relation avec les maladies chroniques, qu’en référence aux états inflammatoires dus à l’adoption d’un régime alimentaire non correct
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Les télomères pourraient représenter un indicateur de l’âge biologique, c’est-àdire du vieillissement
Sur les maladies chroniques, il faut souligner que les études mentionnées dans la littérature scientifique et portant sur les différents facteurs de prédisposition aux maladies chroniques, en particulier cardiovasculaires, ont montré une grande variabilité interindividuelle dans l’événement de la maladie et dans l’âge de son apparition, et même chez les sujets présentant le même profil de risque. Une des hypothèses apparue pour expliquer ce phénomène, est de dire que la variabilité interindividuelle dans le risque de maladie pourrait être liée aux variations dans le processus de vieillissement. Dans ce contexte, les télomères, régions terminales des chromosomes, pourraient représenter un indicateur d’âge biologique, c’est à dire du vieillissement. Autrement dit, les télomères pourraient être vus comme des “horloges biologiques” : suite à la reproduction cellulaire, qui a lieu notamment lors des processus de réparation cités cidessus, leur longueur se réduit progressivement jusqu’à ce qu’ils ne soient plus en mesure d’assurer leur fonction de protection vis-à-vis des chromosomes. Les cellules, ne parvenant plus à se reproduire correctement, vieillissent et meurent. Plus spécifiquement, le télomère est la région terminale des chromosomes – d’où son nom – composée d’ADN hautement répété, et joue un rôle déterminant pour éviter la perte d’informations pendant la duplication des chromosomes. En effet, l’ADN polymérase n’est pas en mesure de répliquer le chromosome jusqu’à sa terminaison et, par conséquent, s’il n’y avait pas les télomères, qui se raccourcissent à chaque réplication, ce processus entraînerait à chaque fois une perte importante d’information génétique. Chez l’homme, la séquence répétée dans les télomères est composée de six nucléotides TTAGGG2, répétés sur une longueur qui va de 3 à 20 kilo-bases. Il existe 100-300 kilo-bases supplémentaires de répétitions associées aux télomères, qui se situent entre le télomère et le reste du chromosome. Les télomères sont prolongés par l’enzyme télomérase, dont la tâche est de conjurer ce destin en synthétisant (c’est-à-dire en dupliquant) toujours de nouvelles séquences télomériques. Mais dans les cellules somatiques, l’activité des télomères tend à disparaître, ce qui semble causer le phénomène du raccourcissement des extrémités des chromosomes qui serait lié au vieillissement. Autrement dit, le processus se déroule de façon suivante : chaque fois qu’une cellule se duplique, elle perd une séquence de télomères et, quand elle a épuisé toutes ses séquences, elle meurt. Par conséquent, les études menées sur les télomères montrent qu’il existe une relation entre la longueur des télomères et l’apparition de maladies chroniques. En outre, plus directement, d’autres études semblent montrer que l’inflammation cellulaire (même « silencieuse ») est l’une des bases d’interprétation de l’origine de différentes maladies chroniques. Si, par le passé, il était déjà bien connu que des blessures ou des attaques microbiennes pouvaient déclencher des réponses inflammatoires de la part de l’organisme, les études parues depuis quelques années indiquent que les modèles alimentaires peuvent influer de manière négative ou positive sur ces réponses inflammatoires. Les bases moléculaires et métaboliques sont très complexes et les études n’ont pas encore fourni de réponses exhaustives à ce sujet, notamment parce que le niveau d’inflammation qui en dériverait serait de niveau “bas”, c’est-à-dire en dessous de la douleur et que les marqueurs signalant ce niveau « silencieux » (par exemple la protéine C réactive) ne sont pas toujours clairs. Ces niveaux d’inflammation, dus aussi aux types de modèle alimentaire adoptés, comportent des “actions de réparation” de la part de l’organisme où les télomères joueraient un rôle de premier plan. Comme nous l’avons vu précédemment, plus les télomères sont appelés à réparer, plus ils se raccourcissent, jusqu’à s’épuiser, ne parvenant plus à assurer leur fonction protectrice.
4.1.2 Rapport entre longueur des télomères et vieillissement Nous venons de voir que le rôle des télomères est de “protéger” les chromosomes lors de la duplication cellulaire, leur mission étant de prévenir la dégradation du chromosome, en subissant eux-mêmes une dégradation, c’est-à-dire un raccourcissement5. Déjà en 1961 Hayflick découvrit que cette dégradation de l’ADN télomérique conduit à un point où la cellule ne peut plus se diviser, et que ce point coïncide avec le raccourcissement maximum des télomères6. L’existence d’une limite, identifiée par Hayflick, au nombre de divisions cellulaires (mitoses), due au raccourcissement des télomères, permit de supposer un nombre maximum de mitoses des télomères, qui prit le nom de limite de Hayflick. Une fois parvenues à cette limite, les cellules atteignent la sénescence réplicative, qui correspond au moment où elles n’arrivent plus à se répliquer ultérieurement, et qui détermine tous les changements et phénomènes associés au vieillissement (rides de la peau, guérison des blessures retardée, une réponse plus lente de la part du système immunitaire qui risque de laisser le champ ouvert à des pathologies liées à l’âge comme les tumeurs, etc.). Dans le but de montrer le lien entre le raccourcissement des télomères et les différents phénomènes liés à l’avancée de l’âge, certains scientifiques ont mené des expériences utilisant des fibroblastes. Ces cellules du tissu conjonctif se sont avérées idéales pour les études sur le vieillissement, étant caractérisées par quatre phases de développement et pourvue d’une capacité finie de réplication. Les deux premières phases sont caractérisées par la croissance, le développement et la prolifération des cellules, alors que dans la troisième phase, on assiste à une réduction de la capacité des cellules à se répliquer et plusieurs d’entre elles commencent à mourir. Enfin, pendant la quatrième phase, les cellules vieillies ont complètement perdu la capacité à se répliquer et ne répondent plus aux facteurs de croissance. Cette étude, menée sur des fibroblastes humains provenant de donneurs appartenant à différentes tranches d’âge, a montré l’existence d’un lien entre l’âge et la longueur des télomères. En particulier, une relation inversée et statistiquement importante a été observée entre l’âge du donneur et la longueur des télomères, c’est-à-dire qu’à un âge avancé correspond une petite longueur de l’ADN7. Quant au nombre de Hayflick, son lien avec la sénescence fut démontré plus tard, en 1998, suite à l’étude sur les fibroblastes, quand la Geron Corporation8 mit au point des techniques
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IL EXISTE une relation entre le raccourcissement des télomères et les différents phénomènes liés à l’âge
une relation inversée et statistiquement importante a été decouverte entre l’age et la longueur des télomères
les êtres humains sont les primates qui ont l’espérance de vie la plus élevée et les télomères les plus courts
Les femmes et les hommes présentent le même taux de raccourcissement des télomères, mais les femmes ont au départ des télomères plus longs
la longueur des télomères est un facteur prédictif de mortalité
© Gianluca Colla
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
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Les télomères représentent une horloge cellulaire
en mesure de prolonger les télomères qui donnèrent lieu à un ralentissement remarquable de la sénescence des cellules. Depuis la fin des années 1990, de nombreux partisans et experts des technologies pour l’allongement de la durée de vie se sont penchés sur le rôle des télomères dans la sénescence et sur les possibilités de les allonger. En théorie, il serait possible de prolonger les télomères, par induction des télomérases – de manière temporaire (par les médicaments) ou permanente (par la thérapie génique). Toutefois, ces approches n’ont pas encore été confirmées par des études indépendantes sur des sujets humains, bien que la recherche médicale et scientifique soit en train de développer des médicaments capables d’activer ces processus chez l’homme. Une étude9 menée sur le ver nématode Caenorhabditis elegans10 a montré que le prolongement des télomères peut prolonger la vie de cette espèce. Deux groupes de vers ont été analysés, ayant pour seule différence, la longueur des télomères. Les vers avec les télomères plus longs, c’est-à-dire modifiés, ont montré une espérance de vie supérieure de 20% par rapport à ceux dont les télomères n’avaient pas été modifiés. Une autre donnée controversée ressort de l’analyse des études portant sur les conséquences au niveau de l’espérance de vie des animaux clonés. Kubota11 a effectué une étude sur un taureau de 17 ans en prélevant des cellules et en leur permettant de se diviser. En créant des clones des cellules prélevées à différentes étapes de développement, il a montré que les cellules les plus anciennes, ayant les télomères les plus courts, étaient les plus performantes. Cette étude prouve que les télomères représentent une sorte d’horloge cellulaire, mais que leur longueur ne semble pas être un facteur déterminant (ou le seul facteur) du processus de développement. D’autres études ont également exploré cette direction, et notamment celle de Blackburn12 qui a montré que les télomères, étudiés individuellement, ne seraient pas un indice du potentiel de réplication de la cellule, et ne constitueraient donc pas un indicateur aussi important du vieillissement cellulaire. Il faut aussi tenir compte, par exemple, comme le montrent les études menées par Steiner13 et Kakou14, que les êtres humains sont les primates qui ont l’espérance de vie la plus élevée et les télomères les plus courts. Les études menées sur les êtres humains ont donné des résultats contrastés. Celles de Tabuko15, Serra16 et Renault17 ont montré un rapport faible ou non-existant entre l’âge du sujet et la longueur des télomères, alors que sur le front opposé Franceschini18 a identifié la présence de télomères longs dans les cellules des centenaires. Des études menées par Cawthon19 sur la mortalité (et non sur le vieillissement) ont exploré le rapport entre la longueur des télomères et la mortalité humaine. Plus particulièrement, cette étude a vérifié l’association entre la longueur des télomères et la mortalité sur 143 sujets résidant dans l’Utah, âgés de 60 à 97 ans. Pour chaque année d’âge supplémentaire, l’étude montre qu’il y a une perte de séquence télomérique et aucune différence importante entre les hommes et les femmes n’a été observée à propos du taux de raccourcissement des télomères. Ce pourcentage de perte était en effet superposable, mais les télomères des femmes étaient plus longs que ceux des hommes, à raison de 3,5% en plus. Autrement dit, les télomères des femmes et des hommes se raccourcissent de la même manière, mais les femmes ont au départ des télomères plus longs. Cette étude a aussi montré que les personnes caractérisées par des télomères plus courts avaient un taux de mortalité double par rapport aux personnes ayant des télomères plus longs, la différence moyenne étant de 4,8 ans en moins pour les femmes et 4 ans pour les hommes. En bref, Cawthon a montré que la longueur des télomères est un facteur fortement prédictif de mortalité chez les personnes âgées de 60 à 74 ans et modérément prédictif chez les personnes de 75 ans ou plus.
4.1.3 Rapport entre longueur des télomères et maladies La dégradation de l’ADN télomérique joue un rôle important dans un grand nombre de maladies
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même chez les enfants, des situations de stress peuvent entraîner un raccourcissement des télomères
Des études de Valdes ont analysé le rapport entre le style de vie et la longueur des télomères
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
un raccourcissement des télomères
La dégradation de l’ADN télomérique n’est pas seulement liée au vieillissement mais elle joue aussi un rôle important dans un grand nombre de maladies. Elle est liée, par exemple, à certaines maladies génétiques, comme le syndrome de Down et l’anémie aplasique, ou bien à des mutations génétiques en mesure d’en influencer la structure et le processus de réplication. Comme l’a montré Harley20, des situations de stress chronique peuvent aussi entraîner un raccourcissement des télomères, cause de syndromes typiques de l’âge avancé. Des études menées à ce sujet ont révélé que les personnes ayant des télomères plus courts par rapport à la moyenne de la population sont davantage sujettes aux maladies cardiaques et aux attaques cérébrales, ce qui coïncide avec la plus grande probabilité qu’ont les personnes plus âgées, avec des télomères plus courts, de développer ces mêmes conditions21. Lors de ces études, il est apparu que, en bloquant la division de la cellule, le raccourcissement des télomères peut endommager le tissu prolifératif des individus et empêcher le renouvellement du tissu pulmonaire provoquant un risque accru de fibrose pulmonaire ou de cicatrices du tissu conjonctif fibreux, avec des conséquences sur la respiration. Toujours à propos des situations de stress, une étude récemment menée par Drury22 montre que, même chez les enfants, des situations de stress peuvent entraîner un raccourcissement des télomères. L’étude portait sur 136 orphelins, âgés de 6 à 30 mois qui ont participé à un projet lancé en l’an 2000 aux États-Unis, ayant pour objectif le monitorage des conditions de santé et du développement des petits pensionnaires des orphelinats. Pendant la durée d’observation, la moitié des enfants a continué à vivre dans l’orphelinat, alors que l’autre moitié a été confiée aux soins de familles d’adoption. L’analyse des télomères des enfants, effectuée entre leur sixième et leur dixième année de vie, a montré que plus les enfants avaient séjourné à l’orphelinat, plus leurs télomères étaient courts. Les résultats de cette étude ont ouvert un nouveau domaine de recherche dont l’objectif est de comprendre si la longueur des télomères peut être utilisée aussi comme marqueur pour tous les facteurs généralement définis “expériences adverses”, en plus d’être un indicateur du vieillissement. D’autres études menées par Brouilette23 sur des patients atteints de maladies coronaires trivasculaires ont montré que ces derniers avaient des télomères plus courts par rapport aux patients ayant des coronaires normales. Cette différence est observable aussi chez les patients qui ont un infarctus avant 50 ans, par rapport aux patients ayant une anamnèse négative pour infarctus. Dans la même étude, les auteurs se penchent aussi sur le rapport entre la longueur des télomères24 et le risque de développer des maladies coronaires. En particulier, la longueur des télomères chez 484 hommes ayant développé un événement coronaire a été comparée à celle des télomères de 1058 hommes n’ayant développé aucun événement, compte tenu aussi des bénéfices dus à l’utilisation de statine25. Les résultats des études ont permis aux auteurs de conclure que chez les hommes ayant un risque élevé de développer des maladies coronaires, la longueur des télomères dans les cellules de la série leucocytaire est prédictive d’événements coronaires à l’âge moyen et identifie les individus pouvant bénéficier de l’usage de statines. Les résultats de cette étude nous font penser que des télomères plus courts pourraient être le reflet d’une modification fonctionnelle des cellules, comme par exemple des lymphocytes sénescents qui produiraient une plus grande quantité de cytokines inflammatoires (médiateurs chimiques qui déclenchent et modulent le processus inflammatoires). Le raccourcissement des télomères pourrait limiter la capacité de réparation de l’endothé-
lium en aggravant le processus atérosclérotique ; ou bien, une réduction des télomères pourrait indiquer une accumulation de différents stress oxydants. Ensuite, Brouilette26 a également approfondi l’étude du rapport entre la longueur des télomères et les maladies coronaires, en montrant que le fait d’hériter de télomères plus courts augmente la probabilité de développer des maladies cardiovasculaires. Les résultats de l’étude ont confirmé cette hypothèse, c’est-à-dire qu’une longueur réduite des télomères pourrait être une des principales anomalies à la base de la pathogenèse des maladies cardiovasculaires. Quant au diabète, une étude récente de Sampson27 a montré que la longueur des télomères des monocytes des patients atteints de diabète de type 2 est beaucoup plus réduite par rapport aux sujets sains. L’obésité, le diabète, la pression sanguine élevée et les maladies cardiovasculaires sont positivement liés à l’adoption de mauvais régimes alimentaires et à des styles de vie malsains. Concernant ce dernier point, les études menées par Valdes28 ont analysé le rapport entre le style de vie et la longueur des télomères, en vérifiant le bien fondé de l’hypothèse d’après laquelle une augmentation de l’indice de masse corporelle (IMC) et la fumée de cigarette pourraient être associés à une longueur réduite des télomères dans les leucocytes. En particulier, 1122 femmes de race caucasienne, âgées de 18 à 76 ans ont été examinées au Royaume-Uni, dont 119, soit 11% environ, ayant un IMC > 30, et 85, soit 8% environ, ayant un IMC < 20. Aucune d’entre elles ne présentait de tableau clinique de diabète, 47% n’avaient jamais fumé, 33% environ étaient d’anciennes fumeuses, 18% étaient des fumeuses actives, et aucune information à cet égard n’avait été donnée pour 2% restantes. Les auteurs ont montré que les télomères raccourcissent avec l’âge, d’une moyenne de 27 paires de bases par an. Les télomères des femmes obèses sont plus courts de 240 paires de bases par rapport à ceux des femmes maigres. Quant au tabac, chaque paquet de cigarettes fumé par an équivaut à un raccourcissement supplémentaire de 5 paires de bases des télomères. Les résultats soulignent avec une force d’évidence que l’obésité et la fumée de cigarette accélèrent le processus de vieillissement. Vogel29 a montré que les repas très riches en graisses et en sucres augmentent le niveau d’inflammation. Même un seul repas riche en graisse fait augmenter les microparticules circulantes, qui sont un indice de dysfonctionnement endothélial. Dans l’ensemble, les résultats obtenus montrent que les repas riches en graisses et en sucres engendrent des dysfonctions vasculaires et un stress oxydant augmenté. En outre, une étude menée très récemment par Lynn30, sur près de 2500 individus, a montré que la longueur des télomères dans les leucocytes est associée de manière significative au niveau d’activité physique et cette association reste importante même en variant l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle IMC, la fumée de tabac et la condition socio-économique. Les conclusions prouvent qu’un style de vie sédentaire, en plus de la fumée de tabac et de l’indice de masse corporelle, a une grande influence sur la longueur des télomères dans les leucocytes et peut accélérer le processus de vieillissement. La longueur des télomères dans les leucocytes semble être aussi un facteur lié à la densité osseuse et pourrait donc expliquer l’ostéoporose féminine31. C’est ce qui ressort d’une étude effectuée par l’International Osteoporosis Foundation sur 2150 femmes qui montre que la longueur des télomères dans les leucocytes peut être utilisée comme indicateur du niveau de vieillissement des os.
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La longueur des télomères dans les leucocytes est associée de manière significative au niveau d’activité physique
Figure 4.1. Influence du régime alimentaire sur la longueur des télomères RÉGIME MEDITERRANEEN DE 0 À 40 ANS
50%
100%
50%
DE 40 À 70 ANS
DE 0 À 40 ANS
100%
Source : Ricordi, C., présentation prémier Advisory Board - BCFN, 17 février 2011.
DE 40 À 70 ANS
RÉGIME AMERICAIN
LONGUEUR DES TÉLOMÈRES
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Depuis que les chercheurs ont commencé, ces dernières années, à les associer au vieillissement, l’attention du grand public vis-à-vis des télomères n’a cessé de croître. Le vieillissement est un phénomène complexe de dégénération des facultés vitales de l’organisme qui conduit, même en l’absence de maladies, à la mort. Et donc, malgré les clichés et les préjugés, le vieillissement n’est pas forcement lié à une maladie ou à des pathologies plus ou moins invalidantes, car ces effets, en termes de performances psychophysiques réduites sont observables aussi chez des sujets en parfaite santé. A un niveau général, les études effectuées sur les télomères prouvent qu’il existe un lien entre la longueur des télomères et l’apparition de maladies chroniques, celles-ci étant à leur tour liées au style de vie et au régime alimentaire adopté. D’une manière plus directe, certaines études semblent montrer que les modèles alimentaires peuvent aussi influencer positivement ou négativement les réponses inflammatoires de l’organisme. Le niveau d’inflammation découlant de l’adoption de mauvaises habitudes alimentaires serait “bas”, c’est-à-dire inférieur à la douleur, et les indicateurs signalant ce niveau « silencieux » ne sont pas toujours clairs dans la littérature scientifique. L’inflammation cellulaire “silencieuse” devient donc l’une des bases d’interprétation de l’origine de différentes maladies chroniques car ces niveaux d’inflammation, déclenchés par le type de modèle alimentaire adopté, impliquent des « actions de réparation » dans l’organisme où les télomères jouent un rôle de premier plan. Comme nous l’avons vu précédemment, plus la fréquence et l’intensité du recours aux télomères seront importantes, plus leur vitesse de raccourcissement sera grande, jusqu’à arriver à leur épuisement. Le régime adopté par les individus d’une population devient ainsi un facteur déterminant dans les soins des états inflammatoires produits par des situations d’obésité32, de diabète, par la présence de maladies cardiovasculaires. Un exemple significatif en ce sens est celui qui correspond à la longueur moyenne des télomères dans les deux modèles alimentaires comparés : le modèle américain et le modèle méditerranéen. Dans la figure 4.1, nous reportons une hypothèse de travail du Professeur Camillo Ricordi.
Comme nous pouvons le voir, l’hypothèse de départ est que le niveau d’inflammation “silencieuse” déclenché par l’adoption du modèle alimentaire américain pourrait solliciter un recours accru aux processus de réparation, entraînant ainsi un raccourcissement plus rapide des télomères, par rapport à ceux des individus ayant adopté le modèle alimentaire méditerranéen. L’exposition prolongée à un niveau d’inflammation “silencieuse” ne cause pas d’effets immédiats mais elle produit, à long terme, des effets importants et remarquables sur la longueur des télomères et, en dernier ressort, sur le niveau de vieillissement de l’organisme et sur son espérance de vie en bonne santé. Dans ce contexte, les progrès que la génétique est en train de faire ont suscité l’enthousiasme dans le domaine des études des stratégies anti-âge et de l’application de thérapies géniques ou pharmacologiques. L’intérêt suscité par ce thème est tellement élevé que Life Lenght33 devrait rendre disponible d’ici la fin de l’année 2011, un test permettant de connaître l’état de nos télomères. Toutefois, il convient de noter que : - il faut cependant remarquer que les résultats des recherches et des études effectuées n’ont pas encore été confirmés et ne conduisent pas à des conclusions ou à des statistiques constantes pour l’ensemble des individus ; - il faut faire une distinction entre les expériences et les études menées sur des cellules ou des animaux et les études menées sur l’homme. Il n’est pas dit que l’on puisse étendre à l’espèce humaine les résultats positifs obtenus sur certaines cellules ou sur des animaux ; - il faut distinguer les résultats partiels (c’est-à-dire, obtenus sur une partie spécifique de l’organisme) et les résultats totaux. Prolonger l’efficience d’un organe ne signifie pas forcément augmenter la longévité de l’organisme, tout comme immortalité cellulaire ne signifie pas immortalité de l’individu ; - nous nous trouvons dans une situation de grande complexité dû à l’interaction simultanée de différents facteurs et le thème qui fait l’objet de cet article se trouve à la frontière actuelle de la recherche. Les différentes hypothèses, donc, et les résultats obtenus, encore partiels, sont destinés à être réfutés de façon plus complète dans un avenir proche. Pour toutes ces raisons, toutes les études devront faire l’objet d’une évaluation très scrupuleuse. Il semble en effet, d’après les résultats obtenus jusqu’ici, que la longueur des télomères pourrait être liée à l’âge biologique seulement à un âge avancé. Autrement dit, chez un individu de 30 ans, la longueur de ses télomères ne nous donne aucune information sur la manière de son vieillissement ni sur le moment où celui-ci va se produire : elle nous signale la vitesse de raccourcissement des télomères, qui dépend en grande partie du style de vie adopté. En outre, s’il est vrai que ceux qui naissent avec des télomères plus courts que la norme, naissent plus “vieux”, il reste encore à prouver que ceux qui ont des télomères plus longs vivent plus longtemps. En conclusion, il faudrait souligner que la longueur des télomères ne représente pas un indicateur absolu du vieillissement de l’individu et donc de l’espérance de vie à venir, mais qu’elle est uniquement un signal de l’âge biologique, et que le paramètre correct est donc la vitesse de raccourcissement des télomères, plutôt que leur longueur absolue.
L’hypothèse de départ est que le niveau d’inflammation “silencieuse” déclenché par l’adoption du modèle alimentaire américain pourrait solliciter un recours accru aux processus de réparation, entraînant ainsi un raccourcissement plus rapide des télomères
D’ici la fin de l’année 2011, Life Lenght devrait rendre disponible un test permettant de connaître l’état de nos télomères
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
4.1.4 Conclusions
93
la longueur des télomères peut être reliée à l’âge biologique seulement à un âge avancé: la vitesse de raccourcissement des télomères dépend en grande partie du style de vie adopté
La restriction calorique s’avère être l’une des mesures d’intervention les plus puissantes, capable de ralentir le vieillissement et d’augmenter la durée de vie
28% environ des rongeurs en régime de restriction calorique meurent de cause naturelle à un âge avancé alors que 6% seulement des rongeurs mangeant à volonté meurent en absence de pathologies
C
omme nous l’avons dit au début de ce document 34, le vieillissement est le résultat de l’accumulation graduelle de dégâts affectant l’ADN, les protéines cytoplasmiques, les organites cellulaires et les organes. Les systèmes chargés de réparer ou d’éliminer les dégâts ne fonctionnent pas parfaitement et ne parviennent pas à les éliminer complètement, permettant ainsi qu’ils s’accumulent au fil du temps. Nous avons aussi vu dans l’introduction que nous ne disposons pas de mesures d’intervention pouvant prévenir, arrêter ou inverser les processus de vieillissement de l’organisme, mais que certaines interventions d’ordre diététique, génétique et pharmacologique se sont avérées capables de ralentir le vieillissement et d’augmenter la durée de la vie des animaux de laboratoire 35. A la lumière des différentes recherches menées – et encore en cours – qui ont exploré l’influence de l’alimentation sur la santé, et sur la base des résultats obtenus par des études spécifiques sur la restriction calorique – ces derniers ayant connu une forte accélération surtout au cours des 10 dernières années –, il est possible d’affirmer que la restriction calorique sans malnutrition (entendue comme réduction de l’apport calorique jusqu’à une limite de 50%, mais accompagnée d’une prise adéquate de vitamines et de sels minéraux) se présente comme l’une des plus puissantes interventions pouvant ralentir le vieillissement, et augmenter la durée de la vie chez de nombreuses espèces animales (par exemple chez les vers, les mouches du vinaigre, les levures, les souris, les rats et les chiens)36. Le prolongement de la durée de la vie obtenu grâce à la restriction calorique est plus grand si la réduction de l’apport calorique fourni aux souris commence immédiatement après le sevrage, mais on peut observer une augmentation importante de la durée de vie maximum même si la restriction calorique commence à l’âge adulte (à l’âge de 12 mois, équivalent à 50 ans environ chez l’homme)37. Des centaines d’études menées sur des animaux de laboratoire ont montré que la restriction calorique prévient ou ralentit l’apparition de la plupart des maladies chroniques associées au vieillissement, et prolonge la durée de vie moyenne jusqu’à un maximum de 50%38. La restriction calorique réduit par exemple de manière très nette (jusqu’à un maximum de 60% en moins) le risque de développer des pathologies tumorales (qui sont la première cause de mortalité chez les rongeurs)39. Enfin, les études de Shimokawa et al. (1993)40 ont montré que 28% environ des rongeurs en régime de restriction calorique meurent de cause naturelle à un âge avancé sans présenter de lésions anatomopathologiques importantes, alors que 6% seulement des rongeurs mangeant à volonté meurent sans pathologies. Ces résultats nous suggèrent que, chez les mammifères, le vieillissement n’est pas inévitablement associé à la manifestation de maladies chroniques et qu’il est possible de vivre une longue vie sans tomber malade. De nombreuses études sont actuellement en cours dans le but de comprendre les mécanismes métaboliques et moléculaires à la base de ce phénomène.
Les mécanismes à la base de l’effet anti-vieillissement de la restriction calorique sont complexes et n’ont pas encore été tout à fait éclaircis. D’après de nombreuses recherches en cours, il semblerait toutefois que la réduction des facteurs de croissance (par exemple IGF-1, insuline) et de l’activité des voies de signalisation de l’insuline /IGF-1 (“nutrient sensing pathways”), la réduction de l’inflammation, la protection contre le stress oxydant et d’autres modifications de l’équilibre métabolique et neuroendocrinien sont les principaux facteurs de santé et de longévité chez les animaux soumis à un régime de restriction calorique41. Chez les animaux de laboratoire, par exemple, la restriction calorique réduit de 30-40% les niveaux plasmatiques de IGF-142. En outre, la restriction calorique réduit les niveaux d’hormones sexuelles, accroît la capacité de l’organisme de réparer les dégâts de l’ADN, augmente l’élimination de protéines et d’organites cellulaires endommagés (autophagie), accroît les mécanismes de résistance au stress, rend plus performant le métabolisme du glucose et ralentit le déclin immunologique qui apparaît avec l’âge. En termes généraux, en présence d’une réduction de l’apport calorique (tout en gardant un apport correct et adéquat en nutriments), l’organisme ralentit les processus naturels de vieillissement et renforce les systèmes préposés à la réparation des dégâts : en fait, la nature se place dans un état de “stand-by” [attente] et de “protection” si elle perçoit un manque de nourriture. Cette hypothèse a été récemment confirmée par de nombreuses études qui ont utilisé différents modèles génétiques de longévité. Chez les souris auxquelles, grâce à des méthodes sophistiquées de génie génétique, on a réduit les niveaux des facteurs de croissance (par ex. GH, IGF-1, insuline) et/ou des voies de signalisation cellulaire à travers lesquelles ces facteurs agissent (PI3k/ AKT/mTOR/p66shc)43, la durée de la vie s’est allongée remarquablement44. Certaines études scientifiques ont identifié, en particulier, une relation négative entre le niveau d’hormones de croissance et d’IGF-1 et la longévité. Yuan et al. (2009), par exemple ont observé qu’une réduction des taux d’IGF-1 circulant se trouve d’habitude associée à une augmentation importante de la durée moyenne de vie chez les souris de laboratoire45. En outre, Ikeno et al. (2003 et 2006) et Vergara et al. (2004) ont prouvé que 25% des souris naines Ames et Snell génétiquement privées d’hormone de croissance (qui vivent jusqu’à 50% en plus par rapport à la population de contrôle et ont des niveaux très bas d’IGF-1) meurent sans présenter de preuves de lésions pathologiques à l’autopsie, contre un pourcentage compris entre 0 et 7% observable chez les souris normales. De plus, 50% des souris chez lesquelles le récepteur de l’hormone de croissance a été réduit au silence et qui pour cette raison ont des niveaux très bas d’IGF-1 circulant (ces souris GHR-KO vivent jusqu’à 50% en plus par rapport aux individus de contrôle, lors d’un contrôle normal) meurent sans que leur autopsie ne révèle aucune pathologie46. Figure 4.2. Lien entre restriction calorique et niveaux de IGF-1 400 PLASMA IGF-1 (NG/ML)
94
Le vieillissement est le résultat de l’accumulation progressive de dégâts affectant l’ADN, les protéines cytoplasmiques, les organites cellulaires et les organes
4.2.1 Quels sont les mécanismes par lesquels la restriction calorique ralentit les processus de vieillissement ?
350
à volonté
300
restriction calorique
250 6
12
18 AGE (EN MOIS)
Source : Breese, CR. et al., 1991.
24
30
Les mécanismes à la base de l’effet antivieillissement de la restriction calorique sont complexes et n’ont pas encore été tout à fait éclaircis
En présence d’une réduction de l’apport calorique l’organisme ralentit les processus naturels de vieillissement et renforce les systèmes préposés à la réparation des dégâts
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
4.2 La restriction calorique
95
4.2.2 Quel est le rôle de la masse grasse dans les effets anti-vieillissement de la restriction calorique chez les animaux de laboratoire?
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Figure 4.3. Restriction calorique et longévité (preuves chez la souris) 100
GROUPE A
GROUPE B
80
96
GROUPE C
% SURVIE
restriction calorique
GROUPE D
60
40
20
0
restriction calorique + exercise
sedentarieté “ad libitum” (à souhait)
500
600
700
800
900
1000
1100
1200
1300
1400
1500
ÂGE (EN JOUR)
Source : Holloszy, J.O. 1997.
4.2.3 Quels sont les effets de la restriction calorique sans malnutrition chez les primates non humains ? La recherche a débuté dans les années 1980
La recherche en matière de restriction calorique a débuté, de manière significative, dans les années 1980. En 1984, le National Institute on Ageing a commencé la première grande étude contrôlée de restriction calorique sur les primates.
CHEZ LES SINGES LA RéDUCTION DE L’APPORT CALORIQUE DE 30% PENDANT 20 ANS PEUT RéDUIRE DE 50% LA MORBIDITé ET LA MORTALITé PAR CANCER ET MALADIES CARDIOVASCULAIRES
4.2.4 Quels sont les effets chez l’homme de la restriction calorique sans malnutrition ? Nous ne savons pas encore si un régime de restriction calorique assurant un apport adéquat de tous les micronutriments essentiels pourrait enrayer le vieillissement également chez l’homme. Toutefois, les études menées sur un groupe d’individus ayant accepté de se soumettre pendant 8 ans environ à un régime de restriction calorique de nutrition optimale (en consommant au moins 100% des niveaux recommandés pour chaque nutriment), ont montré des réductions importantes des principaux facteurs de risque cardiovasculaires, de l’inflammation, de la pression artérielle, de l’insulinémie, de la glycémie, de l’épaisseur intimale des artères carotides et de quelques hormones et facteurs de croissance50. Ces données suggèrent que le risque pour ces individus de développer un diabète sucré, un infarctus myocardique, une attaque cérébrale ou une insuffisance cardiaque, pathologies responsables de 40% des causes de mortalité dans les pays occidentaux, est extrêmement bas. En outre, une récente étude échocardiographique a montré que la restriction calorique avec nutrition optimale peut ralentir la détérioration physiologique de la fonction diastolique, un marqueur bien connu du vieillissement cardiaque51. En outre, la restriction calorique réduit de nombreux facteurs métaboliques et hormonaux qui sont associés à un risque élevé de développer des tumeurs52, comme l’obésité, l’hyperinsulinémie, l’inflammation, le stress oxydant et les niveaux élevés d’estrogènes et de testostérone. Toutefois, il existe des différences entre les sujets humains et les rongeurs. Chez ces derniers, la restriction calorique entraîne une réduction de 20-40% des taux d’IGF-1 circulant, indépendamment de la quantité de protéines ingérées. Toutefois, la même réduction n’a pas été observée chez l’homme. Fontana et al. (2008)53 n’ont relevé chez les sujets humains aucune réduction des niveaux circulants d’IGF-1 suite à un régime de restriction calorique prolongé sur un an (dans le cadre d’une étude clinique randomisée) ni pendant une étude d’observation de restriction calorique chronique sur un long terme. Par contre, ces études suggèrent que, chez l’homme, la réduction de l’apport en protéines soit plus importante que la réduction de l’apport calorique dans la réduction des niveaux circulants d’IGF-1. Un groupe de végétaliens qui suivaient un régime assurant un apport en protéines proche de celui recommandé par les orientations en matière d’alimentation (équivalent à 0,8 g/kg/die) présentaient des niveaux d’IGF-1 plus bas, alignés sur les valeurs considérées comme optimales pour la prévention de certaines formes plus fréquentes de cancer, comme celui de la ma-
Les études menées sur un groupe d’individus soumis à un régime de restriction calorique de nutrition optimale ont montré des réductions importantes des principaux facteurs de risque cardiovasculaires
Chez l’homme, la restriction calorique réduit de nombreux facteurs métaboliques et hormonaux associés à un risque élevé de développer des tumeurs
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Certains auteurs sont convaincus, à tort, que la réduction de la masse grasse chez les animaux en régime de restriction calorique est le facteur déterminant dans le ralentissement des processus de vieillissement et dans la réduction de l’incidence du cancer, mais les résultats des expériences ne confirment pas ces conclusions. En effet, seule la durée de vie moyenne augmente chez les animaux de laboratoire qui maintiennent une masse grasse réduite grâce à un régime régulier d’activité physique régulière, mais pas la durée maximum. Cette dernière augmente au contraire de 30% chez les animaux de laboratoire sédentaires soumis à un régime de restriction calorique afin de maintenir leur poids corporel au même niveau que celui des animaux pratiquant une activité physique47. Ces données expérimentales suggèrent qu’aussi bien l’activité physique que la restriction calorique sont en mesure de contraster l’accumulation de graisses en surplus et les conséquences délétères pour le métabolisme qui y sont associées, en prolongeant ainsi la durée de vie moyenne. Toutefois, seule la réduction chronique de l’apport calorique est capable de ralentir les processus de vieillissement intrinsèque de l’organisme et de prévenir les pathologies dues à l’adiposité.
Les résultats de ces recherches et de d’autres études effectuées à la Wisconsin University, ont permis de déduire, déjà au début des années 1990, que le primates soumis à des régimes de restriction calorique présentent un plus lent déclin des niveaux circulant de l’hormone stéroïdienne déhydroépiandrostérone sulfate produite par les glandes surrénales, de moindres concentrations de glucose, d’insuline, de cholestérol et de triglycérides plasmatiques, une basse pression systolique et diastolique, des parois artérielles moins rigides, une sensibilité insulinique plus élevée et des niveaux accrus des HDL-cholestérol48. Enfin, une étude récente publiée sur « Science » par le groupe de Weindruch49 a montré que chez les singes, une réduction de l’apport calorique de 30% pendant 20 ans peut réduire de 50% la morbidité et la mortalité par cancer et maladies cardiovasculaires. Les singes soumis à une restriction calorique étaient en outre complètement protégés contre l’obésité et le diabète sucré. Les chercheurs ont aussi montré un ralentissement important de l’atrophie de certaines régions du cerveau des singes soumis à une restriction calorique par rapport aux sujets qui pouvaient manger à volonté. Cependant, l’étude est encore en cours et il faudra attendre 10 ans pour savoir si les singes en restriction calorique vivront plus longtemps.
97
Figure 4.4. Restriction calorique et protéique et leur effet sur les valeurs de l’IGF-1 chez l’homme
4.3 conclusIONS
230
IGF-1 (mg/ml)
210
190
170
APPORT PROTÉIQUE RÉDUIT
APPORT CALORIQUE
RÉGIME OCCIDENTAL
RÉDUIT
Source : Fontana, L. et al., 2008.
qu’une restriction calorique excessive peut entraîner de graves troubles de santé
melle, du colon et de la prostate54. Dans ce sens, une restriction protéique modérée qui assure une réduction des niveaux d’IGF-1, pourrait constituer une importante stratégie nutritionnelle dans la prévention des tumeurs, et pour ralentir les processus de vieillissement. Face aux nombreux effets positifs ressortant des études menées jusqu’à présent, il faut souligner cependant qu’une restriction calorique excessive peut entraîner de graves troubles de santé, comme l’ostéoporose, la sarcopénie, un déficit immunitaire, l’anémie, une baisse de la température du corps et de la sensibilité au froid, une baisse de la libido, l’infertilité et l’aménorrhée. Fontana et al. (2007)55 ont résumé de manière claire et efficace les principaux effets sur la santé – négatifs et positifs – observables suite à une variation de l’apport calorique ingéré. Figure 4.5. Rapport entre prise de calories, santé et vieillissement
LONGEVITÉ
98
0
AMÉNORRHÉE OSTÉOPOROSE SARCOPÉNIE HYPOTENSION BRADYCARDIE ANÉMIE HYPOGLYCÉMIE IMMUNODÉFICIENCE INFERTILITÉ HYPOTHERMIE HYPOCALCÉMIE ARYTHMIE SOUS ALIMENTATION
RÉSISTANCE À L’INSULINE/ DIABÈTE SENSIBILITÉ INSULINIQUE HYPERTENSION/ATTAQUE CÉRÉBRALE INFLAMMATION DYSLIPIDÉMIE STRESS OXYDANTS INFLAMMATION PRESSION SANGUINE STRESS OXYDANTS IGF-1/INSULINE ARTÉRIOSCLÉROSE FONCTION IMMUNITAIRE ARTHRITE STÉATOSE HÉPATIQUE NON ALCOOLIQUE DYSFONCTIONS RÉNALES CORONAROPATHIE/INSUFFISANCE CARDIAQUE FONCTION DU VENTRICULE GAUCHE CANCER ATTAQUE CÉRÉBRALE ARTÉRIOSCLÉROSE CORONAROPATHIE/ INSUFFISANCE CARDIAQUE APPORT CALORIQUE (KCAL/JOUR)
Source : Fontana, L. et al., JAMA, 2007.
L
a preuve que des conditions de restriction calorique prolongent de manière remarquable la longévité moyenne et maximale chez les rongeurs ressort clairement des résultats de nombreuses études qui montrent une remarquable réduction de l’incidence d’une grande quantité de maladies (virtuellement, tous les types de cancer, les troubles cardiovasculaires, le diabète, les troubles rénaux et auto-immunitaires, la dégénérescence oculaire et autres) chez les animaux soumis à une restriction calorique. La longévité maximale des êtres humains est de 120 ans environ, tandis que pour les souris elle est de 39 mois environ. L’application de régimes de restriction calorique a permis de prolonger de 39 à 56 mois l’âge maximum, ce qui équivaudrait, en proportion, à un âge humain de 158 ans. En outre, les souris les plus vieilles semblent être les plus jeunes d’aspect, d’habiletés physiques et mentales, et montrent une plus grande résistance au stress et aux maladies. Par conséquent, la restriction calorique parviendra-t-elle à retarder le vieillissement aussi chez les primates non-humains et chez l’homme ? Les études sont en cours, mais les données dont nous disposons pour l’instant ne nous permettent pas de conseiller une restriction calorique aux personnes ayant un poids normal (indice de masse corporelle < 25 kg/m²). Cependant, pour les personnes souffrant d’une surcharge pondérale et pour les obèses (indice de masse corporelle > 25 kg/m²), un régime alimentaire de restriction calorique est à préconiser. Les données scientifiques montrent en effet qu’une baisse pondérale de 5-10% serait suffisante pour améliorer le tableau métabolique/hormonal et réduire de manière significative le risque cardiométabolique et tumoral chez les sujets obèses. Une perte de poids et de graisse au niveau de l’abdomen permet de réduire le niveau de pression artérielle, la glycémie, les triglycérides, le cholestérol total et LDL, les marqueurs d’inflammation et d’augmenter l’insulino-sensibilité et les niveaux de cholestérol HDL. Par ailleurs, la baisse pondérale conduira à une amélioration du profil hormonal, avec une réduction des niveaux d’insuline, de leptine, de testostérone, d’oestradiol, de cytokines inflammatoires, et du risque tumoral. Pour les individus ayant un poids normal, il est conseillé de maintenir un poids idéal et d’éviter une accumulation de graisse au niveau de l’abdomen (= augmentation de la taille) en suivant un régime modérément hypocalorique riche en tous les nutriments (comme les vitamines et les sels minéraux) et un régime d’activité physique régulière. D’après les définitions les plus récentes de l’International Diabetes Federation, les valeurs normales pour la taille devraient être < 80 cm pour les femmes et < 94 cm pour les hommes56. Une réduction plus draconienne de l’apport calorique pourrait avoir des effets supplémentaires contribuant à ralentir chez l’homme les processus de vieillissement. Toutefois, nous ne disposons pas encore de données scientifiques prouvant que la restriction calorique permet de prolonger la durée de la vie maximum chez l’homme et les singes. Nous ne disposons pas non plus de données sur la quantité optimale de calories à consommer pour ralentir les processus de vieillissement ; l’âge, le sexe, le patrimoine génétique et le niveau d’activité physique conditionnent lourdement la quantité de calories à consommer pour promouvoir la longévité.
Les données dont nous disposons ne nous permettent pas de conseiller une restriction calorique aux personnes ayant un poids normal
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
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© Corbis
5. CONCLUSIONS ET PROPOSITIONS
Prévenir les maladies à travers l’alimentation est faisable puisque cela requiert des choix alimentaires simples à comprendre et à adopter
102
Il existe un lien étroit entre une alimentation correcte et la longévité
Bien manger aujourd’hui pour vivre mieux et plus longtemps demain aussi
L
e document que nous vous avons proposé conclut idéalement un parcours commencé avec les revues Alimentation et santé de 2009 et Croissance saine et nutrition chez les enfants de 2010. Dans le premier texte, nous voulions mettre en évidence et concrétiser le lien, désormais acquis par la communauté scientifique, entre une bonne alimentation et la prévention des pathologies non transmissibles les plus répandues (cancer, maladies cardiovasculaires, diabète). La “bonne nouvelle” avec laquelle l’article se concluait était le fait d’avoir trouvé l’existence d’un noyau assez restreint de choix nutritionnels et de comportements corrects (activité physique, renoncement au tabac, assomption modérée d’alcool), dont la mise en pratique garantit une protection transversale des maladies non transmissibles les plus importantes. En résumé, prévenir les maladies à travers l’alimentation, selon la littérature scientifique, est faisable puisque cela requiert des choix alimentaires simples à comprendre et à adopter. La deuxième étude, l’année suivante, a affronté le thème de l’alimentation correcte pour les enfants, à la lumière des exigences métaboliques liées aux processus de croissance. Ce dernier document est né du désir de comprendre et de montrer le degré de connaissance scientifique acquise sur le lien entre une alimentation correcte et la longévité, où par longévité nous avons voulu entendre l’espérance de vie en bonnes conditions de santé. Donc, ce n’est pas tant vivre plus longtemps, mais plutôt vivre mieux, plus longtemps. La première donnée importante qui ressort de ce travail est que les processus de vieillissement concernent chacun de nous, une fois passé l’âge de la croissance. Paradoxalement, nous pourrions dire que le vieillissement commence déjà dans les premières phases de la vie. À l’intérieur de notre organisme, les processus de régénération des cellules sont constamment actifs et le fait que les mécanismes de réparation cellulaire soient maintenus en bonnes conditions de fonctionnement tout au long de l’existence a une incidence sur notre espérance de vie et sur notre qualité de vie en général. Encore une fois il en ressort une relation considérable : une alimentation correcte – selon certaines des théories aujourd’hui les plus accréditées dans le monde scientifique – a une influence sur les multiples processus qui sous-tendent le vieillissement et les processus d’inflammation cellulaire, en plus des relations reconnues de prévention des pathologies indiquées précédemment, qui sont un facteur crucial dans l’accélération du processus de vieillissement. Bien manger aujourd’hui pour vivre mieux aujourd’hui, pourrait-on donc dire avec un slogan. Mais pas seulement ; il faut ajouter : bien manger aujourd’hui pour vivre mieux et plus longtemps demain aussi. Dans les publications précédentes que nous avons réalisées en matière d’alimentation et de santé, nous avions déterminé certaines lignes de conduite que nous pouvons résumer en trois concepts clé : connaître, informer, intervenir. L’étude menée sur la longévité nous permet maintenant de compléter et d’enrichir ultérieurement le cadre des réflexions et des possibles lignes d’actions futures. Ci-dessous nous proposons les actions, selon nous, les plus importantes.
Promouvoir l’approfondissement ultérieur des connaissances scientifiques disponibles sur le rapport entre l’alimentation et la santé Aujourd’hui nous comprenons de mieux en mieux les mécanismes qui sont à la base du métabolisme humain. Durant ces dix dernières années, parallèlement à l’augmentation des connaissances dans les domaines de la génétique et de la biologie moléculaire, les mécanismes qui sont à la base du vieillissement et qui en règlent le parcours ont commencé à être compris et vérifiés. Cependant, il y a encore beaucoup à réaliser et les évidences scientifiques reportées à l’intérieur de cet article représentent seulement la pointe de l’iceberg. Le domaine d’enquête est en effet encore très récent et en perpétuel changement. Les domaines de recherche que nous avons proposés sont les domaines de “frontière” les plus prometteurs qui nous consentiront d’approfondir dans les prochaines années une connaissance encore plus poussée de l’interaction entre l’alimentation et les mécanismes de vieillissement. Nous retenons donc indispensable : - d’approfondir les études relatives aux mécanismes de vieillissement et de réparation des cellules. Nous savons en effet que l’incidence des maladies non transmissibles est liée à l’état de santé (degré d’inflammation) de certaines cellules de notre organisme. En particulier, l’étude des états pro-inflammatoires et inflammatoires peut constituer un des domaines de recherche les plus prometteurs étant donné les multiples relations de ce dernier avec les pathologies considérées, dont le diabète ; - d’étudier de façon encore plus approfondie les relations gène-nutriment-maladies pour comprendre de manière ciblée et systématique les mécanismes d’interaction entre les différents nutriments et les divers gènes qui au fur et à mesure sont identifiés et reconnus et qui jouent des rôles importants dans la prévention et l’apparition de diverses pathologies ; - de promouvoir de manière systématique la recherche sur le thème de la restriction calorique : cette approche a sans doute une série d’évidences sur les modèles animaux de grand intérêt et sur son “transfert” au niveau humain, aussi bien pour les évidences nécessaires et/ou nouvelles que pour une réelle applicabilité dans la vie de tous les jours ; - de favoriser des études supplémentaires sur les modèles alimentaires qui, pour des raisons diverses, fournissent déjà aujourd’hui des preuves très importantes dans la prévention des maladies chroniques et dans le prolongement de la vie en bonne santé. Le modèle alimentaire méditerranéen – pour son action préventive confirmée sur différentes pathologies – et le modèle “Okinawa” – pour ses conséquences sur la longévité – peuvent être ultérieurement enquêtés pour leurs éventuelles rechutes positives pendant toute la durée de notre vie1.
Favoriser la diffusion d’une information et d’une éducation alimentaire correcte À travers le travail réalisé durant ces trois dernières années, nous avons constaté l’existence d’un degré élevé de convergence en termes de directives opérationnelles pour un régime alimentaire adéquat, capable de constituer une forme de prévention envers toutes les principales maladies chroniques, indépendamment de la pathologie prise en examen. Il existe, en d’autres termes, des styles de vie et des styles alimentaires capables de minimiser, en même temps et en parallèle, le risque d’apparition de tumeurs, de maladies cardiovasculaires, de diabète, d’ostéoporose, de maladies neurodégénératives, tout comme des troubles alimentaires tels que le surpoids et l’obésité2. Ces mêmes styles de vie constituent aussi la meilleure assurance pour vivre un âge adulte et avancé en bonnes conditions de santé.
Durant ces dix dernières années, les mécanismes qui sont à la base du vieillissement et qui en règlent le parcours ont commencé à être compris et vérifiés
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
5. CONCLUSIONS ET PROPOSITIONS
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aider les personnes à choisir et à suivre un style alimentaire correct
Une action éducative ciblée sur les nouvelles générations
Redéfinir la valeur de la nourriture et la transformer en une habitude quotidienne pour se sentir bien longtemps
Structurer des politiques et des interventions socio-sanitaires
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De nouvelles modalités plus efficaces pour transmettre les connaissances scientifiques acquises dans le domaine de l’alimentation et de la santé doivent être trouvées afin qu’elles soient traduites en interventions concrètes, dans la direction d’une planification ample et articulée, capable d’avoir un impact réel sur les comportements individuels. Il s’agit d’un défi qui doit être affronté de façon complète par tous les sujets impliqués, selon une logique de système et qui, en ce sens, concerne donc non seulement les Institutions publiques – qui sont certainement en première ligne sur ce versant –, mais aussi d’autres sujets comme les entreprises privées et les médecins. Une telle logique d’actions reliées devrait être appliquée également dans le domaine de la recherche scientifique, aussi bien au niveau privé que public. En particulier, il faut demander à l’industrie agroalimentaire de mettre en oeuvre des stratégies et des plans opérationnels cohérents avec les lignes de conduite mises en évidence pour une alimentation correcte, en encourageant la possibilité d’effectuer de la recherche scientifique, nutritionnelle et technologique et de travailler de manière constructive sur différents thèmes importants qui la concernent (par exemple, l’amélioration progressive des profils nutritionnels, la définition d’aliments avec des fonctionnalités spécifiques, l’amélioration de la densité nutritionnelle des produits, etc.). Nous ne voulons pas rappeler les indications destinées à améliorer le complexe d’interventions ciblées pour la diffusion concrète de styles alimentaires et de styles de vie corrects, que nous avons déjà proposées dans diverses autres circonstances4. Nous nous limitons à rappeler que les indications alimentaires et de styles de vie fournies doivent être pratiques et réalisables dans les circonstances concrètes de la vie individuelle, et que les plans d’intervention formulés dans le domaine de l’alimentation et de la santé doivent être définis suivant une optique “structurelle”, qui vise à avoir des répercussions sur les comportements de façon durable dans le temps.
Des interventions concrètes capables d’avoir un impact réel sur les comportements Un défi qui implique non seulement les Institutions publiques mais aussi d’autres sujets comme les entreprises privées et les médecins
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Il est donc possible (et nécessaire) d’aider les personnes à choisir et à suivre un style alimentaire correct puisque les caractéristiques de fond d’une approche correcte à l’alimentation sont désormais connues. Un effort de communication intense doit être fait de la part des gouvernements, des sociétés scientifiques, de la profession médicale et des entreprises privées pour que les individus puissent prendre conscience progressivement de l’importance des styles alimentaires et qu’ils acquièrent une plus grande connaissance sur le sujet. Un tel objectif peut être atteint à travers une action éducative ciblée sur les nouvelles générations dans le but de promouvoir un développement social sain et sur une longue durée, capable d’assurer à chaque pays un réel progrès et, en même temps, une réduction de ses propres dépenses publiques. Ce qui apparaît important, pour atteindre un tel but, est le rôle des technologies de l’information, car le développement de systèmes informatiques et d’instruments applicatifs institutionnels influents et facilement utilisables peut aider les personnes à adopter des comportements toujours plus corrects quant aux habitudes alimentaires et motrices3. Enfin, nous pensons que le développement supplémentaire de produits et de solutions alimentaires cohérents avec l’adoption d’un régime “sain”, mais en même temps capable de satisfaire les exigences et les goûts individuels, peut être une voie possible pour redéfinir la valeur de la nourriture et la transformer en “une habitude quotidienne, extraordinaire et agréable, pour se sentir bien longtemps”.
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© Gianluca Colla
NOTES ET RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
NOTES ET RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
laquelle grâce à l’amélioration des conditions de vie (augmentation de la production agricole et des ressources alimentaires, introduction de la vaccination et, en général, l’amélioration des conditions hygiénico-sanitaires) la mortalité se réduit, alors que la natalité reste élevée. Pendant la troisième phase, le taux de natalité baisse encore jusqu’à devenir égal à celui de mortalité. Le taux de croissance démographique se réduit à zéro et dans certains pays, on peut même enregistrer un solde négatif. 4. Bénin, Burkina Faso, Burundi, République Centrafricaine, Tchad, Comores, République Démocratique du Congo, Djibouti, Guinée Équatoriale, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Lesotho, Liberia, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Rwanda, São Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Togo, Tanzanie, Ouganda, Zambie, Afghanistan, Bangladesh, Bhoutan, Cambodge, Timor Oriental, Laos, Myanmar, Népal, Yémen, Kiribati, Samoa, Iles Salomon, Tuvalu, Vanuatu, Haïti.
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CHAPITRE 1 1. National Vital Statistics Reports, Vol. 56, 10, 2008. 2. Spencer, C.A. et al., A Simple Lifestyle Score Predicts Survival in Healthy Elderly Men, Elsevier, Amsterdam, 2005. 3. Pour approfondir ce sujet, lisez – entre autres – les études suivantes : Osler, M. et M. Schroll, Diet and Mortality in a Color of Elderly People in a North European Community, dans “International Journal of Epidemiology”, 1997 ; Zubair K. et al., Life-years-gained from Population Risk Factor Changes and Modern Cardiology Treatments in Ireland, dans “European Journal of Public Health”, 2006 ; Hamer M., S.A. McNaughton, C.J. Bates et G.D. Mishra, Dietary Patterns, Assessed from a Weighed Food Record, and Survival among Elderly Participants from the United Kingdom, University College London, London, 2010 ; Cai, H. et al., Dietary Patterns and their Correlates among Middle-aged and Elderly Chinese Men: A Report from the Shanghai Men’s Health Study, Vanderbilt University, Nashville, TN, 2007. 4. Willcox, D.C., B.J. Willcox, H. Todoriki, M. Suzuki, The Okinawan Diet: Health Implications of a Low-calorie, Nutrient-dense, Antioxidant-rich Dietary Pattern Low in Glycemic Load, Okinawa International University, Okinawa, 2009 ; Roman, B., L. Carla, M.A. Martínez-Gonzáles, L. SerraMarjem, Effectiveness of the Mediterranean Diet in the Elderly, University of Barcelona Science Park, Barcelona, 2008. 5. Khaw, K. et al., Combined Impact of Health Behaviors and Mortality in Men and Women: The EPIC-Norfolk Prospective Population Study, Institute of Public Health, University of Cambridge, Cambridge, MA, 2008.
6. Population Health Metrics, 2011. 7. The Future of Pensions and Healthcare in a Rapidity Ageing World, World Economic Forum, 2010. 8. The Future of Pensions and Healthcare in a Rapidity Ageing World, Conclusions, Facts and Projections, World Economic Forum, 2010. 9. The Future of Pensions and Healthcare in a Rapidly Ageing World, World Economic Forum, 2010. 10. Un individu est défini obèse si son indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 30. 11. Le taux brut est le rapport entre le nombre de cas où la pathologie à l’étude est présente et la population de référence, c’est-à-dire le taux sans corrections ultérieures. Le taux standardisé est un système d’ajustement d’un taux qui permet de comparer entre elles des populations qui ont des distributions différentes, par exemple d’âge. 12. American Diabetes Association, Economic Costs of Diabetes in the U.S. in 2007, dans “Diabetes Care”, Vol. 31, 3, mars 2008. 13. World Bank Organization, Fact Sheet 297, février 2009. 14. Les formes tumorales qui causent la plus grande partie des décès à l’échelle mondiale sont le cancer du poumon (1,3 million de décès par an), le cancer de l’estomac (803 000 décès par an), le cancer colorectal (639 000 décès par an), le cancer du foie (610 000 décès par an) et le cancer du sein (519 000 décès par an). 15. Rapporto Osservasalute 2008. Stato di salute e qualità dell’assistenza nelle regioni italiane, Università Cattolica del Sacro Cuore, Rome, 2008. 16. Cancer Facts & Figures 2009, American Cancer Society, Atlanta, GA, 2009.
Chapitre 2
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1. Italy in 2030: The Future Demographic, Euromonitor International, 2010.
19. Par exemple, infarctus, hypertension, thrombose, anévrisme, ictus, etc.
2. Europe, États-Unis, Australie, Japon.
20. World Health Organization, Causes of Specific Mortality, Global Burden Disease.
3. La première phase, définie “ancienne”, est caractérisée par des taux élevés de natalité compensés par des taux élevés de mortalité. En effet, dans les sociétés traditionnelles, où la famille était la structure de base, la natalité était favorisée par le sentiment populaire et par la religion. Pour survivre, la société et la famille avaient besoin d’une quantité élevée d’individus et de la force de leurs bras. Le solde naturel (c’est-à-dire la différence entre le nombre de naissances et le nombre de morts) était proche de zéro et la croissance démographique était ralentie par les épidémies, les guerres et les famines. La deuxième phase est celle de la transition, pendant
21. Le taux standardisé permet de comparer des périodes différentes indépendamment de la distribution par âge de la population dans les diverses périodes. Il s’agit d’un indicateur créé de façon “artificielle” qui ne correspond pas précisément à la valeur réelle, mais qui est approprié pour comparer les valeurs de la mortalité durant des périodes différentes pour leur structure d’âge. 22. Foot, D., R. Lewis, T. Pearson, G. Beller, Demographics and cardiology, 1950–2050, dans “Journal of the American College of Cardiology”, Vol. 35, 5, 2000.
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
5. Nombre moyen d’années qu’un être humain peut espérer vivre.
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23. British Heart Foundation, European Cardiovascular Disease Statistics 2008 ; Health Promotion Research Group, University of Oxford ; Health Economics Research Centre, Department of Public Health, University of Oxford, 2009. 24. British Heart Foundation, European Cardiovascular Disease Statistics 2008 ; Health Promotion Research Group, University of Oxford ; Health Economics Research Centre, Department of Public Health, University of Oxford, 2009. 25. Il s’agit pour la plupart d’heures d’assistance fournies aux patients atteints de maladies coronariennes ou cérébrovasculaires par des personnes non rémunérées. 26. Rapporto mondiale Alzheimer 2010.
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Chapitre 3
22. Giem, P., W.L. Beeson, G.E. Fraser, The Incidence of Dementia and Intake of Animal Products: Preliminary Findings from the Adventist Health Study, dans “Neuroepidemiology”, 1993.
1. Pour approfondir ce sujet, lisez le Paragraphe 4.2 “Restriction calorique et longévité” de ce texte.
23. Hrelia, S., Stress ossidativo e patologie neurodegenerative: ruolo protettivo dei componenti bioattivi degli alimenti, Université de Bologne et Institut Européen de Physionutrition, Paris, 2008.
2. Une mesure de l’augmentation du taux de glucose sanguin deux heures après l’ingestion d’une quantité constante d’un certain aliment (il s’agit d’habitude d’une ration correspondant à 50 grammes de glucides), comparée à l’effet déterminé par un aliment “de référence” (en général le glucose ou le pain blanc). 3. Pour approfondir ce sujet, lisez le Paragraphe 4.2 “Restriction calorique et longévité” de ce texte, en portant une attention particulière au rôle des protéines.
24. Neuvième conférence internationale “Alzheimer’s Disease and Related Disorders”, 17-22 juillet 2004, Philadelphia. Jae Kang P2-283, Fruit and Vegetable Consumption and Cognitive Decline in Women.
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27. L’homocystéine est un acide aminé soufré qui se forme suite à la conversion enzymatique de la méthionine, un acide aminé soufré présent dans les aliments protéiques (laitages, viande, légumes secs, oeufs). Un taux élevé d’homocystéine dans le sang (hyperhomocystéinémie) entraîne des dommages même plus graves que ceux du cholestérol. C’est pourquoi elle est considérée comme un facteur de risque indépendant, parce qu’elle peut, à elle seule, augmenter l’incidence des maladies cardiovasculaires indépendamment de la présence de d’autres facteurs prédisposants. Des valeurs à peine supérieures à 10-12 micromoles par litre correspondent à une augmentation du risque d’athérosclérose, d’ictus et d’infarctus du myocarde, et également de beaucoup de pathologies du système cardio-circulatoire (throm-
7. Le bêta-amyloïde est le constituant de base des plaques séniles, des formations extracellulaires qui constituent l’une des caractéristiques microscopiques principales de la maladie d’Alzheimer, en effet une production anormale de bêta-amyloïde est la cause de l’apparition de nombreuses maladies neurodégénératives. 8. De Rijk, M.C. et al., Dietary Antioxidants and Parkinson’s Disease. The Rotterdam Study, dans “Archives of Neurology”, 54, pp. 762-765, 1997.
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
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9. De Rijk, M.C. et al., Dietary Antioxidants and Parkinson’s Disease. The Rotterdam Study, dans “Archives of Neurology”, 1997.
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bose veineuse, embolie pulmonaire) et à d’autres pathologies (malformations anatomiques du foetus, déchéance mentale, maladie d’Alzheimer, fractures spontanées). 28. Leb-lhuber et al., Hyperhomocysteinemia in Dementia, dans “Journal of Neural Transmission”, 2000. 29. Clarke, R. et al., Folate, Vitamin B12, and Serum Total Homocysteine Levels in Confirmed Alzheimer Disease, dans “Archives of Neurology”, 1998. 30. Pour approfondir ce sujet, lisez le Paragraphe 5.2 “Restriction calorique et longévité” de ce texte. 31. Mattson, M.P., Will Caloric Restriction and Folate Protect against AD and PD ?, dans “Neurology”, 2003.
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Chapitre 4 1. On remercie tous ceux dont la contribution a été déterminante pour la réalisation de ce chapitre, en particulier le Professeur Camillo Ricordi (Professor of Surgery, Medicine, Biomedical Engineering, Microbiology and Immunology, University of Miami, USA), le Professeur Gabriele Riccardi (Professor of Endocrinology and Metabolic Pathologies, University of Naples “Federico II”; President-elect of the Italian Society of Diabetology – SID) et le Professeur Luigi Fontana (Direttore del reparto di Nutrizione ed Invecchiamento, Istituto Superiore di Sanità, Roma, Italia ; Research Associate Professor, Division of Geriatrics and Nutritional Science, Center for Human Nutrition, Washington University Medical School, St. Louis, MO, USA). 2. Les bases azotées qui constituent les télomères sont la Thymine (T), l’Adénine (A) et la Guanine (G). 3. BCFN, Alimentazione e salute, Parma, 2009 ; BCFN, Crescita sana e nutrizione nei bambini, Parma, 2010. 4. Mamoru, S., Association Between Oxidative DNA Damage and Telomere Shortening in Circulating Endothelial Progenitor Cells Obtained from Metabolic Syndrome Patients with Coronary Artery Disease, Iwate Medical University School of Medicine, Morioka, 2007. 5. Harley, C.B. et al., Telomeres Shorten During Ageing of Human Fibroblasts, dans “Nature”, 345, pp. 458-460, 1990. 6. Hayflick, L., P.S. Moorhead, The Serial Cultivation of Human Diploid Cell Strains, dans “Experimental Cell Research”, 25, 585-62, décembre 1961. 7. Cristofalo, V.J., R.J. Pignolo, Replicative Senescence of Human Fibroblast-like Cells in Culture, dans “Physiological Reviews”, 73, 3, 1993. 8. http://www.geron.com/ 9. Li, S.M. et al., A Map of the Interactome Network of the Metazoan C. Elegans, dans “Science”, 303, pp. 540-543, 2004. 10. Il s’agit d’un organisme modèle très utilisé dans l’étude de la biologie du développement et de l’apoptose. 11. Kubota, C. et al., Six Cloned Calves Produced from Adult Fibroblast Cells after Longterm Cul-
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
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43. Les PI3ks (Phosphatidylinositol 3-kinases) sont une famille d’enzymes impliqués dans de nombreuses fonctions cellulaires telles que la croissance, la prolifération, etc. ; AKT est une famille de gènes qui codent des enzymes impliqués dans plusieurs processus cellulaires tels que le métabolisme du glucose et la prolifération ; mTOR est un enzyme impliqué dans la croissance, la prolifération et d’autres processus cellulaires ; P66Shc contrôle la durée de vie chez les mammifères et permet le déclenchement de l’apoptose en réponse au stress oxydant.
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
14. Kakuo, S., K. Asaoka, T. Ide, Human is a Unique Species among Primates in Terms of Telomere Length, dans “Biochemical and Biophysical Research Communications”, 263, 2, pp. 308-314, PubMed, 1999.
38. À propos de ce même sujet, lisez aussi : Fontana, L., Obesità viscerale, restrizione calorica ed invecchiamento, dans “Giornale di Gerontologia”, 54, p. 131-133, 2006 ; Weindruch, R., R.S. Sohal, Caloric Intake and Aging, dans “New England Journal of Medicine”, 337, p. 986-994, 1997 ; Masoro, E.J., Overview of Caloric Restriction and Ageing, dans “Mechanism of Ageing and Development”, 126, pp. 913-922, 2005.
44. Fontana, L. et al., Extending Healthy Lifespan – From Yeast to Humans, dans “Science”, 2010.
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42. Lisez, entre autres, Breese, C.R. et al., dans “Journal of Gerontology. Series A : Biological Sciences”, 1991
45. Yuan R. et al., Aging Cell, 2009. 46. À propos de ce sujet, lisez les travaux de Ikeno, Y. et al., dans “Journal of Gerontology. Series A : Biological Sciences”, 2003 ; Vergara M. et al., dans “Journal of Gerontology. Series A : Biological Sciences”, 2004 ; Ikeno, Y. et al., Age, 2006 ; Bonkowski, M.S. et al., dans “PNAS”, 2006 ; Coschigano, K.T. et al., dans “Endocrinology”, 2000. 47. Holloszy, J.O., dans “Journal of Applied Phsiology”, 1997. 48. Consultez en particulier Fontana, L., R.J. Coleman, J. Holloszy et R. Weindruch, Calorie Restriction in Non-human and Human Primates, dans Handbook of the Biology of Aging, édité par E.J. Masoro, Steven N. Austad, VIIe édition, 2010. 49. Colman, R.J. et al., Caloric Restriction Relays Disease Onset and Mortality in Rhesus Monkeys, dans “Science”, 325, pp. 201–204, 2009. 50. Fontana, L., R.J. Coleman, J.O. Holloszy, R. Weindruch, Calorie Restriction in Nonhuman and Human Primates, dans Handbook of the Biology of Aging, édité par E.J. Masoro et Steven N. Austad, VIIe édition, 2010 ; Fontana, L., T.E. Meyer, S. Klein, J.O. Holloszy, Long-term Calorie Restriction Is Highly Effective in Reducing The Risk for Atherosclerosis in Humans, dans “Procedings of the National Academy of Science USA”, 101, 17, pp. 6659-6663, 2004. 51. Meyer, T.E. et al., Long-term Caloric Restriction Ameliorates the Decline in Diastolic Function in Humans, dans “Journal of American Collage Cardiology”, 47, 2, pp. 398-402, 2006. 52. Longo, V.D., L. Fontana, Calorie Restriction and Cancer: Metabolic and Molecular Mechanisms, dans “Trends in Pharmacological Sciences”, 31, 2, pp. 89-98, 2010. 53. Fontana, L. et al., Aging Cell, 2008. 54. Lisez, entre autres : Hankinson, S.E., dans “Lancet”, 1998 ; Chan, J.M., dans “Science”, 1998. 55. Fontana, L. et al., “Journal of American Medical Association”, 2007.
56. Alberti, K.G., P. Zimmet, J. Shaw, Metabolic Syndrome: A New World-wide Definition. A Consensus Statement from the International Diabetes Federation, dans “Diabetic Medicine”, 23, pp. 469-480, 2006.
Chapitre 5
Longévité et bien-être : le rôle de l’alimentation
1. Pour approfondir ce sujet, lisez le Paragraphe 3.6 de ce texte.
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2. Par ailleurs, ce style alimentaire – et cela représente une preuve supplémentaire apparue au cours des débats interdisciplinaires menés par le Barilla Center for Food & Nutrition – ne constitue pas seulement une protection efficace pour les personnes du point de vue médical, mais c’est aussi un “ami de l’environnement”. Les évidences scientifiques dans les domaines de la gestion de l’eau et du changement climatique (lisez les revues Gestion de l’eau et Changement climatique, agriculture et alimentation) montrent que les conséquences sur l’environnement, qu’elles soient positives ou négatives, des choix productifs liés aux styles alimentaires sont très importants. Dans la deuxième revue citée, on a en effet pu construire la pyramide environnementale associée à la pyramide alimentaire déjà connue, pour montrer qu’un régime alimentaire sain et équilibré est caractérisé par son faible impact environnemental, mesuré en termes d’empreinte écologique totale. 3. Pour approfondir ce sujet, lisez le travail réalisé par la Commission Européenne, European Innovation Partnership on Active and Healthy Ageing, janvier 2011. 4. “Food For Health”, Atti del Forum, Barilla Center for Food and Nutrition, 2010.