BangBang vol.3 no.12

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Décembre 2008

GRATUIT

Vol. Trois - No. Douze



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VOLUME TROIS • NUMERO 12

BANG BANG

DÉCEMBRE 2008



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VOLUME TROIS • NUMERO 12

BANG BANG

DÉCEMBRE 2008



Collaborateurs:

Alexis Charlebois-Laurin, Julie Brunet, Yanick Klimbo Tremblay, Sunny Duval, Francis Hervieux, Ed Hardcore, André Péloquin, Jean-Nicolas Labrie, Julie Ledoux, Mike Bergeron, Laurence Lepage, Hugo Mudie, Louis Valiquette, Sonia Ghaya, Stéfane Campbell, Kathleen Gurie, Barbara Girard, Dominic Tardif, Nicholas Lavallée, Marilou Bérubé-Picard.

EN EXCLUSIVITÉ

SUR LE WEB

Les tops de

2008

Graphisme / Mise en page: Nelson Roberge

Grille graphique: www.vaste.ca

Site web:

Simon Jodoin Nelson Roberge

Comité de rédaction:

Éditeur / Rédacteur en chef Patrice Caron patrice@bangbangtemort.com 514-845-1658 ext.359

Distribution Diffumag 514-842-6809 Musigo D-Tox / Amnesia www.d-tox.com/www.amnesiashop. com BangBang est une publication de Les Éditions Bangbang inc. Montréal 355 Ste-Catherine ouest 7e étage Montréal, Québec, H3B 1A5 514-845-1658 Québec 470, rue de La Couronne Québec (Québec) G1K 6G2 www.bangbangtemort.com www.myspace.com/journalbangbang www.bangbangblog.com *Tous droits réservés 2007* ISSN 1718 -3529 Dépôt Légal à la Bibliothèque nationale du Québec et Archives Canada

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à notre nouvelle

LISTE D’ENVOIS journalbangbang.com

La Gachette.......P.

23

GÉRANT D’ESTRADE 26. MUSIQUE Tom Gabel + Yo Majesty! + Avec pas d’casque + Lac Estion + Dillinger Four + Mmobile + Craddle Of Filth et plus.

35. DVD

Gamma Ray + Dream Theater + Halford

CONCOURS AMNESIA / D-TOX en collaboration avec BangBang VISITER

www.amnesiashop.com www.d-tox.com

36. JEUX VIDÉO Top 5 de l’année

37. BANDE DESSINÉE

Une piquante petite brunette + L’Astronaute tome 1 et plus.

38. LITTÉRATURE

L’élephant + Slam a muse + retour de le salon du livre p.15 Sainte-Barbe Mike Bergeron p.17 Semi-Automatique André Peloquin p.35 Je zappe et je mate Jean-Nicolas Labrie p.36 Le petit Tavernier Sunny Duval p.38 Un pied dans bouche Edouard Hardcore

DÉCEMBRE 2008

Directeur des ventes Leonardo Calcagno leonardo@bangbangtemort.com 514-845-1658 ext.364

BANG BANG

Publicité:

8.Mononc’ Serge/ 8. Keith Kouna/ 9. Vulgaires Machins 21. Top 5 des cd de BangBang

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Correction Sébastien Charest

Super Musique......P. 13

tv.journalbangbang.com

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Directeur de la production/ BangBang TV Nelson Roberge nelson@bangbangtemort.com 514-845-1658 ext.377


M.

MUSIQUE

Mononc’ Serge & Anonymus/Tagada Jones Les barbares débarquent! Cinq ans après L’Académie du massacre, Mononc’ Serge récidive en compagnie d’Anonymus pour un deuxième tome d’histoires salaces, vulgaires et hilarantes, sur une musique qui arrache ce qui nous reste de la face. Rarement hors de son élément, Mononc’ Serge vocifère comme un vétéran du métal, avec un plaisir certain et comme si c’était possible, il est encore plus lousse que d’habitude. Voulant une suite plus concise à son Serge blanc d’Amérique et s’ennuyant manifestement de ses métalleux, il a décidé de contacter Anonymus pour une suite à L’Académie du massacre. Et ils ont dit oui. Et cette fois, il n’était pas question de reprises de son répertoire; que des chansons originales, spécialement écrites pour ce projet. Enregistré live en quatre jours, l’album voyait le jour le 18 novembre dernier et une tournée débute en décembre pour sûrement s’étirer jusqu’à l’automne prochain, question de faire le tour des festivals. Si on se fie à notre mémoire, ça risque d’être excellent. On pourra en juger dans les temps des Fêtes où

le quatuor rennois Tagada Jones s’unira à Mononc’ Serge pour seulement quatre concerts, question de venir présenter son dernier album Les compteurs à zéro, paru au Québec le 25 novembre. Un album qui, sans renier la facture hardcore de ses prédécesseurs, amorce un tournant plus mélodique qu’auparavant, tout en gardant le propos revendicateur qui a fait la marque de commerce de la formation. Et en concert, ça déménage. Anonymus + Mononc’ Serge + Tagada Jones = un truc assuré pour digérer sa tourtière. (K) www.mononc.com

Mononc’ Serge & Anonymus: 5 décembre – Bar la Bavaroise (Nicolet) 6 décembre – Université du Québec en Outaouais (Gatineau) 13 décembre – L’Azile (Joliette) 30 janvier – Cabaret-Théâtre du Vieux-St-Jean (Saint-Jeansur-Richelieu) Mononc’ Serge & Anonymus + Tagada Jones: 27 décembre – Club Soda (Montréal) 28 décembre – Théâtre Granada (Sherbrooke) 29 décembre – Vieux Théâtre (La Baie) 30 décembre – L’Impérial (Québec)

Keith Kouna

Les années Monsieur

P572 À peine plus d’un an depuis la fin du mythique groupe de Québec Les Goules et quelques semaines après la parution de l’épilogue sous format DVD de l’histoire de ce groupe, son charismatique chanteur et figure de proue Keith Kouna met au monde ce qui est présenté comme l’avantGoules mais qui pourrait s’avérer une suite plus que satisfaisante à l’épopée terminée trop tôt au goût de plusieurs. La voix, les mots et la façon de les rendre sont du même acabit que celui qui a fait la renommée du groupe que j’ai déjà trop nommé mais difficile d’en faire abstraction, tellement cette même voix a été la signature la plus constante de la troupe de Sir Goulus. Musicalement, ce n’est pas loin non plus, on se rapproche d’assez près du premier album des Goules, à peine plus doux dans le ton et une poésie fidèle au corpus que l’auteur a accumulé depuis. Et c’est aussi un des meilleurs albums entendus en cette fin d’année, reste à voir ce que ça donne sur scène et justement, Monsieur nous donnera l’occasion d’en juger bientôt, du moins pour les pauvres malheureux qui n’habitent pas la Capitale parce que les gens de Québec ont bien entendu eu la primeur de cette occasion. En concert près de chez vous, du moins, on vous le souhaite. (K) www.myspace.com/keithkouna


M.

musique façon risque encore d’enrichir les multinationales (téléphonie cellulaire, Internet, Apple) au détriment des joueurs n’ayant pas cette technologie à leur service. Mais hé, qu’est-ce tu veux qu’on faisent?, comme ils disent.

Ben oui, un cover blanc. On en rêvait depuis des années. Un, parce que c’est une bonne blague, deux, ça fesse et trois, ça passe un message. En cette période de changements dans le merveilleux monde de la musique, ce sont les

TOP 2008 u

QUI?: Rudy Caya TOP 3 2008 - Long Walk Home / Bruce Springsteen - Untitled / Nas - Dig!!! Lazarus Dig!!! / Nick Cave And The Bad Seeds

On se retrouve en février pour notre numéro spécial anniversaire et une nouvelle mouture de ce journal pas comme les autres.

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Bonne année 2009. Pat K, éditeur et rédacteur en chef

photo: Natalie Gadoua

Épilogue

intermédiaires entre les artistes et le public qui en subissent les conséquences. Labels, tourneurs, promoteurs, distributeurs et médias voient leurs revenus et leur marge de manœuvre fondre à vue d’œil et l’avenir ne laisse rien présager de bon. Ce n’est pas la fin de la musique, au contraire, mais c’est la fin d’un modèle vieux de plus de 50 ans et la nouvelle

On clôt notre 3e année avec ce numéro et pour l’occasion on a demandé à nos collaborateurs et amis leur top 5 de l’année, sans plus de spécification. Ça part dans tous les sens, c’est drôle et ça couvre pas mal ce qui a été pour nous les moments forts de 2008.

QUI?: Roxanne Arsenault QUOI?: donzelle TOP 3 2008 - Nights out / Metronomy - Au Contraire / Pas Chic Chic - The Bake Sale / The Cool Kids

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QUI?: Anne-Marie Bergeron QUOI?: urler.tv

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QUI?: Cynthia Bellemare QUOI?: Relève artistique

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TOP 3 2008 - London Zoo / The Bug - Matador Singles ‘08 / Jay Reatard - Youth Novel / Lykke Li

- Parc Avenue / Plants and Animals - Piano élégant / Chocolat - Anthologie des 3 perchoirs / Duchess Says

Vulgaires Machins

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TOP 3 2008

www.vulgairesmachins.org

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Indica/Outside Fans de Vulgaires Machins, réjouissez-vous et consolez-vous. Étape incontournable pour un band de ce calibre, la parution d’un DVD marque aussi plusieurs bornes dans la carrière du combo punk rock originaire de Granby. Un, fin de la série de spectacles associée à l’album Compter les corps et deux, début du processus d’écriture de sa suite, ce qui veut dire, en trois, pas de shows pour un petit bout. On pourra, avec ce DVD, revivre le spectacle qu’ils ont présenté en décembre 2007 dans un Club Soda presque sold out, qui représente la somme de plus de 600 concerts au Québec et à l’étranger, quatre albums et treize ans d’existence. En 25 chansons, le constat qui s’impose, même si on s’en doutait fortement, est que les Vulgaires Machins sont devenus incontournables et transcendent le genre auquel ils sont identifiés depuis leurs débuts, pour tout simplement être de redoutables machines de rock. Et avec un répertoire riche et fédérateur, comme en témoignent les nombreux moments où le public se substitue au chant, s’appropriant les mots de Guillaume Beauregard et Marie-Ève Roy et créant des moments de grâce qui même à la maison donnent des frissons. Produit par le groupe et son entourage, le DVD contient sont lot d’extras, dont notamment la vidéographie complète du groupe, et fera plaisir aux fans en les faisant patienter jusqu’au prochain album, en plus de démontrer encore que les Vulgaires Machins sont probablement le band punk rock le plus populaire au Québec et sûrement le plus solide en concert. On le recommande pour le bas de Noël. (K)

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Presque sold out



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M.

musique

SuperMusique Sortir de ses gonds

Pluri-singularité Le dame, aussi confortable dans le rôle de créatrice que celui de directrice, y voit une certaine complémentarité des rôles malgré les axes d’opposition. «Ce sont des espaces différents dans ma vie; en création, je suis dans un tout autre état qu’à titre d’agente culturelle. Mais ce n’est pas une dichotomie pour autant, il y a une harmonie au cœur de tout cela. Je travaille au soutien de la musique actuelle – qui est mon milieu de création –, j’ai des liens avec ces gens-là. Si j’étais dans une boîte comme Spectra, là, je pense que ça deviendrait bizarre et j’aurais plus l’impression d’aller puncher la carte. Mais les paramètres sont très différents dans ma situation.» Véritable méduse dans le milieu, Hétu – aussi à la tête de

Ça cogne – Avec les duos Fred Frith-Danielle P. Roger (Frith + Roger, Pas de deux) et Michel F Coté-Isaiah Ceccarelli (Vulgarités, duo) 10 décembre – Cabaret Juste pour rire (Montréal) Y a du bruit dans ma cabane – Le grand concert annuel de SuperMusique dans un décor sonore et imagé, concocté par les ingénieux Jean Derome, David Fafard, Colin Gagné, Joane Hétu, Danielle Palardy Roger et Martin Tétreault 17 et 18 décembre – Société des arts technologiques (Montréal) Programmation complète au www.scena.org/blog/newswire/2008/10/ya-du-bruitdans-ma-cabane-productions.html

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Au final, la griffe de Hétu se fait tout de même sereine, orientant son regard de chevronnée droit devant. «Avec les années, les médiums de diffusion ont beaucoup changé, il y a énormément de bouleversements comme dans toutes les disciplines artistiques et c’est très excitant. Personnellement, une des plus belles choses est de constater qu’il y a une relève. Dans les années 80, on se sentait un peu isolés – ç’a pris du temps avant que le sang neuf apparaisse. De partager aujourd’hui la scène, les idées, avec eux maintenant est probablement la plus belle continuité qu’on puisse y trouver.» (Stéfane Campbell)

BANG BANG

«J’ai voulu être directrice artistique de SuperMusique pour travailler à donner une carte de visite à la musique actuelle. Au Québec, il n’y a pas d’ensemble voué à ça et au Canada, très peu, donc notre projet principal réside là. Et cette année, en plus de réunir les musiciens, je coordonne la mise en scène du Grand Concert. Pour ce faire, je suis allée chercher trois autres “architectes” [Jean Derome, Danielle Palardy Roger et Martin Tétreault] qui exploreront chacun une pièce de la maison», répond la maître de chantier, avant de préciser: «C’est sûr que ce n’est pas une ‘musique de cabane’, le thème se situe surtout au niveau de l’imaginaire, c’est un canevas de base [soutenu notamment par les vidéos de David Emmanuel Fafard]. Pour l’événement, on fera bouger les musiciens dans l’espace et le visuel situera le spectateur dans la maison. Mais ma pierre angulaire en tant que metteure en scène demeure avant tout la musique.»

Encore faut-il pouvoir compter sur une plate-forme de diffusion soutenue, donnée qui manque cruellement à l’appel lorsque conjuguée à l’équation «actuelle», une frange encore aujourd’hui perçue comme réservée aux initiés. «La question n’est pas tant l’idée d’initié que celle d’accessibilité. La culture reste le muscle d’un peuple et c’est vraiment triste de constater à quel point l’on perd en rayonnement. On a de moins en moins de couverture au Québec et toute cette mouvance généralisée à engouffrer tout ce qui sort un tant soit peu des conventions. Même la société d’État nous a pratiquement rayés de ses listes de diffusion. Heureusement que sur le plan international, c’est encore vibrant et qu’il y a encore des médias alternatifs qui nous soutiennent.» Mais le principal reste à (re)faire selon celle pour qui «la droite s’installe au Québec de façon toujours moins subtile et ça devient extrêmement compromettant pour la culture.»

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Prenant prochainement part au grand concert annuel des 17 et 18 décembre prochains à titre de musicienne/metteure en scène, Hétu – aussi saxophoniste, improvisatrice et directrice d’une maison de disques – discute de sa «cabane».

la maison de disques DAME depuis 1991 – voit dans la multiplicité des rôles une façon d’humaniser les rapports avec ses confrères. «J’essaie d’y aller avec mon instinct de musicienne, je ne prends pas 50% des droits d’auteur, il y a une convivialité, un partage, des opinions échangés, c’est de la business mais c’est avant tout un projet de création. On est un peu l’enfant pauvre de la musique donc il faut se tenir les coudes serrés.»

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À des lieues du statu quo et bien que trop souvent taxée de bidouillage pour initiés, La Mecque locale de la musique actuelle gronde de nouveau pour une vingt-neuvième saison sous la tutelle des Productions SuperMusique. En effet, avec Y’a du bruit dans ma cabane – titre thème de cette nouvelle saison – qui regroupe autant les talents d’ici que d’ailleurs, Joane Hétu et Danielle P. Roger, toutes deux directrices artistiques et musiciennes, créent encore cette année une série de rendez-vous d’envergure qui verront se relayer une quarantaine de créateurs et instrumentistes sur différentes scènes montréalaises. Dans la foulée, Fred Frith, Michel F Coté, Isaiah Ceccarelli et Diane Labrosse, pour en nommer quelques-uns, seront de l’une ou l’autre des soirées proposées et qui s’étalent jusqu’en mai prochain.


T.

LES TOPS 2008

ZPop MtMtll ++ MuMusiqsiqueue PluPluss bagA ++ Vox Vox Pop 33m 33mag

iik chaf Loco Locass Loco Locass 1- Cœur de pirate Une authenticité touchante se dégage de cette voix pourtant maniérée. Mélodies délicieuses, carrière prometteuse.

Coachella 2008 Quand j’ai réalisé que faire le party, écouter les meilleurs groupes du monde et ne pas travailler en plein mois d’avril en Californie, ça existait, je me suis attaché un lacet dans les cheveux, bu une gorgée de vodka et tourné le dos à ma vie d’antan.

2- Radio Radio, Payz Play et Imposs Chacun à leur façon ils font évoluer le genre rap en lui donnant, entre autres, une bonne poussée vers le plancher de danse.

Omnikrom et Teki Latex tour! Les gars ont décidé qu’ils voulaient immortaliser leur tournée du Québec sur pellicule. Alors ils m’ont embarqué dans leur bateau pour les filmer. Résultat: une virée mémorable où les petites bourgades québécoises ont vibré devant la poutine servie par Teki et Omnikrom.

FrancoFolies + Osheaga + MEG Dans un bunker quelque part, il y a quelqu’un qui s’est dit que ce serait une bonne idée de faire coïncider ces trois événements la fin de semaine du 3 août. Avec cinq heures de sommeil en trois jours et beaucoup trop de houblon dans mon sang, la vie elle-même était rendue pénible. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort qu’ils disent…

4- Tout est parfait Film d’auteur courageux et moderne, sa séquence finale est une des plus émouvantes du cinéma québécois. 5- Beast Je rêve d’entendre un tel projet en français.

Ghislain poirier

Gonzales à La Tulipe Je ne m’attendais à rien, mais ma première expérience live du virtuose Gonzales a changé ma perception du personnage. L’une des grandes décharges d’énergie qu’un performeur ait réussi à me donner pendant un spectacle. Le jour où les Internets ont vaincu la télé Être approché par MusiquePlus pour que je leur fasse des reportages comme je faisais sur 33mag avec la même esthétique, la même technologie, la même énergie et les mêmes sujets (choisis par moi) m’a prouvé qu’on était rendu à un autre genre de niveau. Ce jour-là, les Internets ont gagné.

3- Les Cowboys Fringants L’expédition et Sur un air de déjà vu. Les deux personnalités des CF sont exploitées au maximum dans cette paire d’albums où le son, le jeu et la voix des CF sont meilleurs que jamais.

Ma découverte de 2008 surtout avec la track Métrizé Tchad Aw! 1. Artistes variés – Basic Replay (Honest Jons/Basic Channel) Réédition de classiques obscurs de reggae et de dub. Une compilation qui joue en boucle depuis que je l’ai.

3. Buraka Som Sistema – Black Diamond (Fabric) Du Portugal, ce groupe explore le kuduro, une musique électronique née en Angola. Très dansant.

2. Mali – Flow 55º (Traxx Prod) Rappeur de la Martinique, Mali affectionne les beats crunk et un phrasé dancehall/hip-hop en créole.

4. The Bug – London Zoo (Ninja Tune) Projet aux inclinaisons dancehall et dubstep, The Bug est un fanatique de

la basse. Des collaborations vocales de qualité avec entre autres Flowdan et Warrior Queen. 5. Izé Kunana Spirit (Lusafrica) Découverte récente, j’ai acheté le CD à Paris sur les conseils de deux amis. Izé est originaire du Cap-Vert et mélange coup-décal, kuduro et funana pour en faire un objet dansant qui coule de source.


M.

musique Yannick Cimon-Mattar

Marc Beaudet

Ils produisent dans tous les genres, dans toutes les salles. Des gros noms, des petits noms. Ils sont surtout à l’affût. De Lagwagon à TTC en passant par Tricot Machine et Unearth.

Marc Beaudet, c’est de cette façon qu’il gratte la scène locale. Si ces prospections ne tombent pas toujours sur des riches gisements de pétrole, il peut se vanter de regarder partout et de ne jamais lâcher.

producteur Il n’y a aucun recensement scientifique le prouvant, mais je suis certain que la moitié des spectacles présentés à Québec le sont par Get A Room! Ils sont partout, même où on ne le croirait pas.

Tous les mois, il offre ses buffets Menoum CKRL, offrant la scène à un, deux ou trois groupes provenant de la réelle émergence. Le moine se consacre à la religion ce que Marc Beaudet se consacre à la scène locale.

Mike Bergeron

Parce que Robert Lepage n’est pas la relève Ce n’était pas de ça que je voulais vous causer au départ. Je préparais un autre sujet qui, malheureusement, sera traité plus tard. Y’a de ces papiers qui demandent un peu plus de recherche. Mais il ne faut pas croire que c’est un bouche-trou que je vous présente!

bookeur En saluant le travail de JC, on applaudit celui de son entourage en même temps. On songe au travail du Festival Antenne-A qui propose une si belle programmation. En termes de musique indépendante, AntenneA propose la plus savoureuse carte de Québec.

Sam Murdock

machine à relations publiques Il est un incontournable. Le genre de personnage qui fait dire «Ah! C’est lui ça!». En dehors de ses implications derrière des instruments (Lesbo Vrouven, (swedish) Death Polka, Jane Ehrhardt), il est surtout derrière P572. Il n’est pas seul. Du même coup, on salue aussi Sébastien Leduc. Mais c’est lui le frontman. C’est lui qui est dans tous les spectacles à danser, à parler de ses projets, à remettre plein de flyers et à traîner son sac à dos rempli de ses projets. En 2008, ils ont sorti Millimetrik, Lesbo Vrouven, Darren Hayman, Jane Ehrhardt, Keith Kouna, Les Goules et leur compilation #3. P572, c’est LE label de Québec. C’est plus qu’un label, c’est une famille.

Vous remarquerez que je ne parle d’aucun média. Premièrement parce que ça serait mal vu que je m’autofélicite. Je suis trop humble pour ça. Mais j’en saluerai un quand même: François Gariépy au canal VOX, avec l’équipe de LeZarts Studio.

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Parce qu’en fin d’année on pointe le bon travail. Parce que voir mon maire si mal connaître le sujet m’agace. Et sachant que Labeaume lit Bang Bang tous les mois (of course), c’est un peu à cela que je consacre cette barbue chronique. Ou du moins, des gens qui ont musicalement fait bouger Québec en 2008.

Jean-Claude Anto

On tend la main à Marc-Antoine Dion et ses groupes aussi savoureux qu’obscurs. Ces «Musiques du Pas Monde» donnent à Québec une troublante scène de noise psychédélique.

BANG BANG

Sans rien enlever à M. Lepage, je ne le classe pas dans la catégorie «relève». Il y a plein de gens et d’organismes qui s’y consacrent et qui devraient se faire connaître à la mairie – qui me semble inculte dans la matière.

C’est aussi une partie d’Envol et Macadam, le festival de musique alternative de Québec présent depuis plus de dix ans.

On honore aussi le travail du Cercle. Il y avait une forte attente sur ce successeur de Rouje. Le temps, puisque la salle vient de fêter son premier anniversaire, aura démontré qu’ils n’ont pas à avoir honte. La programmation est de qualité. Et c’est bien là le point en commun de ces deux entités. Le patron de la programmation, dans les deux cas, c’est justement Jean-Claude Anto. C’est lui qui flaire l’affaire. Devançant même parfois la hype avant qu’elle arrive.

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Il y a plusieurs trucs dont je pourrais vous causer. Comme du maire Labeaume, cet aimé des médias montréalais, qui parle partout de vouloir aider la culture et la relève artistique de Québec, mais qui ne cite que Robert Lepage en exemple.

Puis les autres… Sophie Bernier qui a redonné des vitamines au Festival OFF de Québec, redevenant pertinent et complémentaire au Festival d’été de Québec. Le travail de son équipe fut la belle surprise de l’été 2008.

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Québec Chronique Sainte-Barbe

défricheur Ici, on parle d’une ombre opaque. Imaginer le prospecteur de pétrole d’il y a un siècle, un peu à la Daniel Plainview, qui creuse des bouts de terre à la recherche de pétrole.


T.

LES TOPS 2008

campbell stefa+nSeSee ol mbol symb xx sy ng + Bang ngBa Ba Bang

Label: Signed By Force Sous la tutelle de Ramachandra Borcar (DJ Ramasutra), déjà bien ferré avec Semprini Records (Call Me Poupée, Pas Chic Chic), l’étiquette née il y a tout juste deux années impose un score sans faille nous ayant gratifié du triplé Bionic, Starvin Hungry et Trigger Effect l’an dernier, ce qui mettait la table pour les bombes qui allaient suivre: le punk crasse ithyphallique de No No Zero et l’infusion hard/métal/doom/sludge du troisième opus de Fiftywatthead, un mur de distorsion à vous scier les jambes. Albums: Côte à côte: Pas Chic Chic/Au Contraire (Semprini Records), un bijou de pop déglinguée et exploratoire aussi jouissive que déconcertante; Los Campesinos!/Hold On Now Youngster… (Arts & Crafts), rock indé, esthétique brouillonne et fanfaronne, canevas multi-référentiels et un plaisir éclaté qui s’écoute comme du bonbon; Torche/Meanderthal (Hydra Head), l’union télégraphiée par les astres du sludge et du stoner sous une optique pop, les riffs toniques servis en majeure sur à peu près l’intégrale des treize morceaux résonnent tel un «tremblement de terre en slow motion»; Portishead/Third (Mercury), une electronica primitive et exigeante aux lugubres consonances industrielles et illuminée de cette voix douce-amère de Beth Gibbons qui déploie toute la richesse poétique du calvaire de la lucidité; TV on the Radio/Dear Science (DGC/Interscope), un concentré des éléments disparates qui font du groupe l’un des plus avant-gardistes du rock contemporain, dans une facture plus fluide et cohésive que jamais et qui sonne telle la trame dansante d’une génération qui déchante. Du grand art. Concerts Encensés de tout bord, tout côté, nous devons à notre tour nous incliner: Duchess Says éclipse la compétition sans demi-mesure. Merci à la facture nettement plus robuste des pièces traduites sur scène et, bien sûr, à l’exubérance d’Annie-Claude Deschênes qui ne fait qu’une bouchée de son auditoire. Pensez Iggy Pop féminisé et bourré aux amphétamines sur une poussée vocale stridente et une finale rien de moins que volcanique. Tendances Le retour aussi inattendu qu’en force du métal/rock d’aréna. Dans un premier temps jeté sur pistes par la sacro-sainte trinité des monstres sacrés: AC/DC, Metallica et (ce qu’il reste de) Guns N’Roses. Un battage promotionnel tonitruant et renvoyant dans les trois cas à un supposé «retour aux sources». Et bonifié tantôt de mises en marché exclusives, tantôt d’un écho tout aussi important dans le monde des jeux vidéo – à grands coups de Guitar Hero et autres Rock Band, phénomène assez prisé du public pour que les labels fassent des pieds et des mains afin d’y voir inclus leurs artistes. En témoignent d’ailleurs les pièces exclusives des trois formations susmentionnées parues sur l’une ou l’autre des plates-formes de jeu. Le tout célébré jusque chez nous par un festival Heavy MTL où 36 000 métalleux – et autant de t-shirts de Eddy – sont venus des quatre coins de la province pour y voir les mythiques Iron Maiden et les caricaturaux Mötley Crüe en plus d’une vingtaine d’autres formations de la frange féroce – ou non – de leur «communauté». Devil!

Nicolas Berd Les Psycho Riders

naz

Jessy fuchs eXterio + Slam Disques

1- Thrice /The Alchemy Index Quand je dis trop souvent: “as-tu entendu ça calisse, c’est vraiment fort!», ça mérite toujours une place dans mon top 5… C’t’un chef-d’œuvre. 2- Yoav / Charmed and Strange La réalisation est beaucoup trop originale pour mon cerveau, j’admire quelqu’un qui m’impressionne avec des idées comme ça. 3- Kodiak / La mécanique Tellement contrôlé, les guitares et les mélodies sont en symbiose parfaite, il est difficile d’atteindre ce niveau de maîtrise. 4- The Dillinger Escape Plan / Ire Works Le seul band qui me crache dans la face, qui me fait saigner du nez, pis que je dis merci après. 5- Band de Garage / Cassette II Un album qui me rappelle les années de Soundgarden, j’aurais aimé avoir composé leur chanson Protecteur, je suis jaloux de cette chanson. Mention spéciale: La demande en mariage de Simon Viviers au show d’adieu de MAP // Tshirt de Ed.Hardcore au GAMIQ 2008 // Son de drums des Dales Hawerchuk // EXTERIO qui sera dans le palmarès de tout le monde en 2009 parce qu’on est hhhhhooottttt!

Chocolat Un bon album, le band a aussi réussi à nous décrocher quelques solides sourires à diverses occasions. Mention spéciale pour la meilleure biographie de groupe à vie, lue dans le programme de Pop Montréal.

band préféré à Montréal, déjà hâte au prochain album.

Band de garage et sa Cassette II. Franchement sympathique, surprenant et iconoclaste.

Autres moments d’intérêt public: Trigger Effect, Starvin Hungry, Bionic, Malajube, Gatineau en spectacle, le lancement du dernier Half Baked, Turbonegro à Montréal, le Fil de fer, le dernier bouquin de Frédéric Gagnon, la descente aux enfers de la politique canadienne, la vaine sortie de Chinoise cochonnerie, on va pouvoir définitivement arrêter de s’en faire parler.

La mémoire des anges, film de Luc Bourdon. Criss de belle occasion de vivre un voyage onirique à travers le flou montréalais des années 50 et 60, tout ça à partir d’archives de l’ONF. Le show des Dirty Tricks au Quai des Brumes le 21 novembre. Juste une occasion de reparler de mon

Le retour des Dales Hawerchuk. Un peu de rock inespéré pour les attardés dans mon genre au milieu de la marée électronouvellechanson.


T.

LES TOPS 2008

Dominic Tardif BangBan BangBangg++Sherbro Sherbrookois okois

1. La Patère Rose et Le Roi Poisson – 29 mai au Téléphone Rouge Le tout Sherbrooke était là pour constater qu’on n’a pas fini d’entendre chanter Fanny Bloom, une des figures de proue, charmante et allumée, de la scène Sherbrooklyn.

3. Sherbrooklyn. Moments forts: Misteur Valaire à la Place des Arts à minuit durant Montréal en Lumière et encore au Club Soda à minuit au Jazzfest; La Patère Rose en demi-finale des Francouvertes; Le Roi Poisson au Téléphone Rouge à Sherbrooke; Le Citoyen seul avec sa guit’ au Quai des Brumes à Montréal. Etc. 4. Dedans les trucs que j’ai manqués que ça me gosse d’avoir manqué: We Are Wolves au Divan Orange; 2/3 de Pop Montréal (maudite grippe!); le FMEAT; Radio Radio, Payz Play, le show de clôture et Bounce le Gros aux Francos (mais bon, chiller à Amsterdam, c’pas pire aussi). Oh et c’est quoi ça Hot Springs qui se sépare avant que je les vois en show!? 5. Fourre-tout… La toune Dans la nature d’Avec Pas d’Casque; la toune Loin d’ici de Louise Forestier en collaboration avec El Motor; la toune Je veux tout d’Ariane Moffatt, Imposs aux Francos qui pète son heure solide au plus grand plaisir de tous. Et bien sûr: la saga Chocolat et le phénomène Cœur de pirate.

5. Jake and the Leprechauns – 22 août au White Pine Studio Dans l’intimité d’un loft, les six musiciens livraient leurs nouvelles chansons avec une rare intensité.

ninkasi kristof g. BangBang

La série TV Six Feet Under (un peu en retard, je sais) Meilleur que ça, tu meurs! Le romancier Patrick Sénécal Il sait planter sa plume là où ça fait mal. La soirée Trailer (SPASM 08) Un fantastique trip de fausses bandesannonces réellement désopilantes. ex æquo: Baroness et Priestess Pour des shows de rock qui décapent en masse! ex æquo: Carcass, Sigh et Dub Trio Pour des puissants shows de métal vraiment pas banals.

1- Jam du Festival d’été de Québec (juillet) Pendant tout le Festival d’été de Québec, les musiciens du festival sont invités à venir jammer à La Ninkasi dès 23h tous les soirs. Des instruments sont mis à la disposition des musiciens. 2- Premier anniversaire de La Ninkasi (23 au 26 janvier) Quatre soirs de shows dont une soirée toute féminine avec quatre bands avec des femmes comme chanteuse principale. 3-Tournée GAMIQ 2008 (5 septembre) Gatineau, Empire ISIS et Millimetrik. 4- Art Adams (20 juin) Ancien partenaire de scène de Jerry Lee Lewis, membre du Panthéon du Rockabilly. 5- La Fête de la musique (14 juin) Fête internationale de la musique avec spectacle extérieur mettant en vedette Casabon, étoile montante la musique pop québécoise (plusieurs fois lauréats à Granby).

Outre les sorties attendues (Malajube et Orange Orange ici, Jay-Z chez nos colocs du Sud, Kate Nash pour nos voisins de l’autre côté de l’Atlantique), qu’est-ce que 2009 réserve pour nos tympans? Après une soirée avec à scruter une boule de cristal (et une bouteille de gin), j’ai relevé quelques pistes d’artistes méconnus à apprécier puis à délaisser le jour qu’Hugo Dumas de La Presse en parle dans sa chronique. Elephant Stone www.myspace.com/rishimusic Projet issu de l’ex-Datson, puis de l’ex-High Dials Rishi Dhir, Elephant Stone marie pop saccharinée et influences hindoues (un peu comme Cornershop, mais en meilleur, bon). L’album, enregistré en compagnie de musiciens qui ont autant collaboré avec The Dears que The Besnard Lakes, devrait paraître dans les prochaines semaines. En concert le 16 janvier au Green Room (Montréal). Michèle O. www.myspace.com/omichele Je serai bref vu que je l’ai déjà mentionné en octobre dernier (veuillez donc consulter nos archives sur le journalbangbang.com pour avoir plus de détails), mais je persiste et signe: un maxi s’en vient et la tournée aussi. Miss O se fait connaître en 2009, c’est sûr et certain. Mettez d’ailleurs un X sur le 30 mars dans votre calendrier, elle se donne en prestation au Verre Bouteille. Kid Cudi www.myspace.com/kidcudi Dans un tout autre registre, Scott «Kid Cudi» Mescudi devrait être le prochain rappeur à autant plaire aux hipsters qu’aux accros de MusiquePlus et compagnie. Dévoilé en 2008 grâce à un mixtape distribué gratuitement sur le site de la griffe 10 Deep, l’enregistrement a notamment attiré l’attention de nul autre que Kanye West. Les nouveaux compères bossent justement sur le premier compact du natif de Cleveland. Celui-ci devrait être lancé ce printemps. We Are Terrorists www.myspace.com/weareterroristsmusic Puis, dans un genre qui – on l’espère – devrait disparaître dans les prochains mois, We Are Terrorists fait du bruit de l’autre côté de l’océan depuis un bout de temps avec son électro rap au goût du jour, mais devrait faire un boucan d’enfer ici s’il ne se pointe pas trop tard. Il ne manque plus qu’une invitation aux Francos ou un reportage sur 33mag pour que les fluo gamins du coin se disent «Teki qui?». Perso, je déteste (sauf l’instrumentale Western spaghetti qu’on peut entendre sur le MySpace et qui, ma foi, rentre particulièrement au poste), mais mon coloc adore et il voit souvent venir la vague de loin (le gars est déjà blasé de Beast!).

DÉCEMBRE 2008

2. Ex æquo: Karkwatson et la perfo inaugurale de Beast au Gala Mimi au Lion d’Or à Montréal. Rien de plus cool que d’avoir le sentiment qu’on assiste à un événement musical unique, important et local. Mention pour Karkwa au show contre les coupes en culture de Harper au Club Soda. Et si j’étais plus prétentieux, je dirais le show hommage aux Beastie Boys au Club Lambi auquel j’ai participé. Mais cé pas mon genre ça.

4. Pete Möss – Presents Sober on Strike Episode 3 Entre cock rock et corporate rock, Pete Möss, sur ce deuxième album, lance encore une salve de riffs accrocheurs sans pour autant faire taire le fan de Danko Jones ou de AC/DC en eux, et en nous.

Je ne sais pas pour vous, mais 2008 m’a paru plutôt morne. Rupture, béguin, restructurations, crises économiques, prendre quelques livres, puis en perdre, la trentaine qui pointe, les cheveux blancs aussi, patati, mais surtout patata. Sans vouloir trop me la jouer scribouillard blasé, j’associe plus l’année à mes frasques personnelles qu’aux découvertes musicales et, croyez-moi, ça arrive rarement (d’accord, y’avait Brumaire, la Pirate, Sherbrooklyn et compagnie, mais j’ai un espace restreint, vous voyez!?). Alors plutôt que de se lancer dans une rétrospective (de toute façon, mes collègues s’en chargent sûrement déjà et mieux que moi), je vous propose un coup d’œil vers les 365 jours et des poussières à venir.

BANG BANG

1. Ex æquo: The Christ is Right de Gatineau avec une chorale live et Mr. Hurricane de Beast. Du gospel! Quelqu’un l’a vu venir cellelà?! Praise the Lord.

Avance rapide!

VOLUME TROIS • NUMERO 12

0. Céline sur les Plaines Hors catégorie. Ben quoi?

3. Half Baked et Pleasure Zone’s Boutique –18 juillet au Téléphone rouge dans le cadre de la OFF Fête du lac Peut-être parce qu’il est l’organisateur du OFF, peut-être parce qu’il n’avait pas fait le fou depuis un bout, mais Aaron Maiden, le leader de Half Baked, offrait, quelques mois avant la sortie de son nouvel album, une performance frénétique.

André Péloquin

16 - 17

maïtre J

2. Korpius – 16 mai au Bar Le Magog En première partie de Ghoulunatics et de Cryptopsy, les quatre sympathiques pouelles faisaient la preuve qu’ils n’avaient (presque) plus rien à envier à leurs aînés.


T.

LES TOPS 2008

Dan Seaell ligman ntrea Montr Po Popp Mo

1- L’açaï est un fruit brésilien violet foncé qui pousse dans les palmiers et qui ressemble à un raisin. C’est probablement la meilleure chose que tu n’aies jamais goûtée de ta vie. Sous forme de smoothie (Açai na tijelo), c’est le meilleur remède contre les lendemains de veille. Avec des fruits et du muesli, c’est le déjeuner parfait.

Alexis Chalerbois-laurin BangBang

1- The Gaslight Anthem - The ‘59 Sound 2-Howard Zinn à l’UQAM 3- www.vinylcollective.com 4- NOFX au Festival d’Été de Québec, aux FOUFS et au Métropolis 5- Micah P. Hinson - Micah P. Hinson and the Red Empire Orchestra 6- Public Enemy au Festival de Jazz 7- Strife au Café Inconditionnel 8- Chuck Ragan & Austin Lucas Bristle Ridge 9- Blacklisted - Heavier Than Heaven, Lonelier Than God 10- Tom Gabel - Heart Burns

2- Le jabuticaba, originaire de la région de Goiás au Brésil, ressemble lui aussi à un raisin. La meilleure façon de le déguster est en popsicle. Il y a une compagnie au Brésil du nom de Frutos Do Cerrado qui vend des popsicles faits avec des fruits frais. Le Jabuticaba est très sucré et il est facile d’en manger une douzaine sans s’en rendre compte. 3- Le pequi est aussi un autre fruit rare de la région de Goiás. Sa pelure ressemble à celle de l’avocat et lorsqu’on le pèle, on dirait une mini-mangue, mais dont seule l’enveloppe extérieure peut être mangée. Si on mord trop profondément, les épines vous causeront de sérieux maux à la langue ou aux gencives. Bien que son goût soit âcre et tenace, il est à son meilleur lorsqu’apprêté avec du poulet. J’ai également essayé un mini-empanada avec du bœuf haché et du pequi, et c’était exquis. 4- Le maracuja (ou fruit de la passion) est très commun au Brésil. Il y a même des comptoirs de sucos (jus) sur le bord de la route. Tu peux commander un verre de jus sur ton chemin pour genre 50 cents. C’est frais, délicieux, sucré et plein de saveurs. 5- Le caju ou le cajou est le fruit d’où la noix de cajou est extraite. Il a un goût très sucré mais sa pelure est très mince, ce qui rend difficile son transport. Voilà pourquoi on l’utilise davantage pour en faire du jus. Ce qui est bien meilleur que du sucos? Du sucos avec alcool! L’alcool le plus souvent utilisé est du Cachaça, qui est comme du rhum mais concocté avec de la canne à sucre. Au Brésil, après avoir fait la fête, rien de mieux que de débuter sa journée avec un açai et un plat de feijoada (ragoût de bœuf et porc) avec du riz et des fèves. Et pour bien commencer le repas, un Caiparinha (la boisson typique du Brésil fait de cachaça, de lime et du fruit de ton choix). Tu es prêt pour tout après ça!

Sam Murdock

3- Gatineau – Gatineau Cliché hot – Radio Radio Payz Play – Payz Play Ces trois groupes se sont démarqués de la scène alternative québécoise avec leur musique rap originale et leur style d’humour unique. Des incontournables de l’année 2008.

p572 + Lesbo Vrouven et cie

Top 5 disques 1- Radio Radio – Cliché hot 2- Keith Kouna – Les années Monsieur 3- Ghost Bees – Tasseomancy 4- Le Chat Blanc Orchestra – SteClaire Hotel 5- Husband and Knife – An End Top 5 spectacles 1- Darren Hayman à Antenne-A (3 octobre) 2- Shibusa Shirazu Orchestra au Festival d’été de Québec (13 juillet) 3- Crystal Castles au Festival d’été de Québec (8 juillet) 4- Greenbelt Collective à Halifax (25 octobre) 5- The Mae Shi au Festival OFF d’été de Québec (12 juillet)

Sonia Ghaya BangBang + chronik

.ca

5- EP – Le Roi Poisson Le Roi Poisson, c’est une musique éclatée où la pop côtoie l’électro et le rock sur un fond de paroles humoristiques qui réussissent toujours à décrocher un sourire. 4- Oceans Will Rise – The Stills Avec ce troisième album, la formation montréalaise pousse encore plus loin son style musical avec des compositions solides telles que Snakecharming The Masses et Don’t Talk Down.

2-Missiles – The Dears C’est un album au son épuré, aux textes théâtraux, se rapprochant beaucoup plus de No Cities Left que de Gang of Losers, qu’a proposé cette année le groupe montréalais The Dears. 1-Le volume du vent – Karkwa Ce troisième disque est de loin le meilleur de la formation. Un heureux mélange entre des textes qui sont bien écrits, une musique mélodique et accrocheuse et la voix particulière de Louis-Jean Cormier.


T.

LES TOPS 2008

la barbe BangBang + CHYZ

u

QUI?: Fred Poulin QUOI?: Indica, LIMM et autres TOP 3 2008 - The 59’s sound / The Gaslight Anthem - The Hard Way / James Hunter - Remind me in 3 days / The Knux

Doomtree – Doomtree (Doomtree/Rhymesayers) On pourrait penser que l’attitude punk de P.O.S. est un accident isolé. Il n’en est rien; son crew Doomtree en impose.

Le virus de l’année Le 400e de Québec Bien que je m’en sois tenu loin, le 400e a été partout. Tout d’un coup, la ville existait! Pour prouver la montréalisation des médias, toutes les émissions sont venues dans la Capitale faire une émission «spéciale Québec!». Être marginal en 2008 était de ne pas être 400e.

Atmosphere – When Life Gives You Lemons, You Paint That Shit Gold (Rhymesayers) Après quelques projets inintéressants, ce groupe phare du Midwest revient avec un album qui redéfinit.

Le top 5 des concerts de 2008 En ordre déchronologique

u

Avec Pas d’Casque au Cercle – 15 novembre Faisait un bout qu’on n’avait pu voir le trio à Québec. C’était de belles retrouvailles. On retrouve cette ambiance chaleureuse pis on sourit béatement devant tout ce brun!

TOP 3 2008 - Silence is Wild / FRIDA HYVÖNEN - A Hundred things Keep me up at night / Love is all

K6A – Vente de garage (indépendant) Rap et graff. Hip-hop. Quosséça? Qu’est-ce que tu ne comprends pas?

Pédo Pedro au LOFF – 13 juillet Complètement déjanté. Ce sont des fous. C’est débile et percutant. Le genre de performance qui marque la mémoire à jamais.

Flying Lotus – Los Angeles (Warp) Plus mélodique donc plus accessible, autant instrumental, l’album qui a permis à plusieurs de découvrir ce beatmaker d’exception.

KarkWatson au Grand Théâtre – 12 juin Un trip musical et amical. Semi-improvisé, belle utilisation du Grand Théâtre en réussissant à le rendre intimiste. On oublie les petits défauts pis on se laisse emporter. Duchess Says au Cercle – 23 avril Lancement d’Anthologie des 3 perchoirs, une Annie-Claude en feu, raffinant son personnage et envahissant le balcon de la salle, se servant de la foule comme on se sert d’une marionnette. CCQ vs Zappa au Palais Montcalm – 8 mars Le Consort contemporain de Québec s’éclatant dans l’univers Zappa, musicalement et théâtralement. Un sacré rendez-vous, qui malgré la demande populaire, aura été le dernier événement du Consort.

Karkwa – Le volume du vent Tout a été dit sur eux, mais je vous parie ce que vous voulez qu’ils ont encore plein de belles choses à nous faire entendre...

MArilou bérubé-picard BangBang + blogueuse

Beast – Beast Électro hip-hop avec du contenu, un party intelligent, je danse et je pense! Bonjour Brumaire – De la nature des foules Une belle surprise sortie de nulle part comme une fleur dans une craque de

trottoir... Tiendront-ils la route en 2009? Je dis oui! Brigitte Bordel – Sous les tropiques du néant Trois mots: Aristocrate-Dandy-Punk. Que voulez-vous de plus? Micros Armés – Homo sapiens sapions Réveillez-vous, allez écouter les riches rimes de DigBox et SuYin au www. myspace.com/microsarme

QUI?: Fred BG QUOI?: Sound Pouding/ Turbo Recordings

- Hard Feelings / The World Provider

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QUI?: Geneviève legault QUOI?: Téléphone rouge (shebrooke) TOP 3 2008 - Arm’s Way / Islands - Park Avenue / Plants and Animals

- Oh my Heart / Mother Mother

DÉCEMBRE 2008

Le buzz littéraire de Québec Burquette de Francis Desharnais Ce bédéiste de Québec a été dans tous les médias: blogues, journaux, télévision, à la suite du coup de foudre pour ce père obligeant sa fille à porter la burqa pour combattre sa superficialité.

TOP 3 2008 - Apocalypso – The Presets - Ladyhawke – Ladyhawke -Sexuality – Sébastien Tellier

BANG BANG

Moka Only / Carrots and Eggs (Urbnet) Le prolifique mammifère canadien fait presque un tour du chapeau en 2008. Clap Trap EP est aussi un chefd’œuvre de rap relax.

L’événement musical de l’année Festival Antenne-A À preuve, ils ont réussi à faire venir Bande à Part à Québec. Cet attroupement semble plus prompt à aller à Rouyn-Noranda que la Capitale. C’est dire l’engouement!

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QUI?: Sylvain raymond QUOI?: Spasm / Teletoon

VOLUME TROIS • NUMERO 12

Maxime robin

L’événement le plus dérangeant Le Sommet de la Francophonie Rarement a-t-on vu un centre-ville aussi fantôme. On aurait cru Edmonton. Détour de la circulation sur plusieurs kilomètres, congés aux fonctionnaires du secteur. Bref, comment tuer un centre-ville une fin de semaine pour un Sommet dont les citoyens et les manifestants se contrefoutent.

TOP 2008

18 - 19

Le trip cinématographique de l’année Festival Vitesse Lumière Pour célébrer ses 10 ans, les organisateurs ont voulu faire une programmation sur 10 jours. Une orgie de films de sciencefiction, horreur, gore et fantastique. Un 10 jours grugeant visiblement leur énergie.



T.

LES TOPS 2008

Fake Shark-Real Zombie Zebra Zebra Indépendant/PHD Canada

Post-hardcore aux fortes teintes screamo auquel on injecte une trame électronique qui vous ferait danser si ce n’était de la distorsion et la violence de la proposition résultante qui vous claque aux tympans. Pensez Klaxons avec les couilles et la gueule des Gallows et vous commencez à saisir de quoi il est ici question. Et n’allez surtout pas vous buter à l’esthétique fluo qui colore l’emballage, rappelant la vague new-dance qui sature les 9/10 de l’espace dansant public par les temps qui courent. Nous sommes ici dans quelque chose d’autrement plus agressif, voire schizophrénique, appuyé par de guitares acérées et assassines, et un vocal qui s’éraille les cordes pour le plus grand plaisir de l’auditeur. Du coup, un usage des machines qui n’étouffe jamais l’ensemble de la production, au demeurant très D.I.Y. dans son fini. On pense au mythique Atari Teenage Riot par moments mais du coup on s’incline devant l’originalité de la proposition. Trente minutes bien comptées et ponctuées de moments d’emportement à l’écorché vif qui valent leur pesant d’or. Écoutez Panty Party Headcramp ou encore Monday Tuesday WTF et vous entendrez la promesse d’un meilleur-qui-reste-à-venir on ne peut plus séduisante. (SC)

Foxy Shazam

Vice Records

Woo. Ça c’est du mojo. Flamboyant comme James Brown sur le speed avec le soul de Al Green sur l’ecstasy et le rock des Animals aux stéroïdes, King Khan prend tout ce qu’on aime et pousse le volume à fond, pour notre plus grand plaisir. (K) www.king-khan.com

Introducing Ferret Music/Sony Music

Un band à surveiller de près en 2008, Foxy Shazam semble prendre mille influences, surtout dans ce qui est bon, pour nous rendre un hi-energy rock’n’roll unique qui va autant dans les eaux The Blood Brothers que The Polyphonic Spree, avec des relents queenesque et du godfather of soul James Brown. Le groupe se permet des pointes artsy sans perdre la drive rock’n’roll, avec le piano qui donne une couleur presque classique à une musique qui réussit à sonner originale sans être trop avant-gardiste pour le commun des mortels. Vraiment bon. (K) www.myspace.com/foxyshazam

On accole sans trop se poser de questions de nos jours l’étiquette indie rock à n’importe quelle formation et à celle de son frère. Elle a en quelque sorte remplacé celle d’alternatif (il en va ainsi des dénominations dans le merveilleux monde de la culture populaire). Blood On The Wall est un de ces groupes qui donnent dans un indie rock conforme à ce qu’il était au départ. Le son rugueux, plein de distorsions et de réverbération, est véritablement héritier de cette tradition, ce qui a de quoi faire plaisir en cette époque de rock lissé. Un son à contre-courant n’est bien sûr pas garant d’un bon album. Blood On The Wall sait brillamment tirer le meilleur de ses chansons en les interprétant avec une rage, une conviction et une intégrité punk qui rappellent The Breeders, Rival Schools et Dinosaur Jr. Du vrai rock d’université américaine. Le grunge est de retour et on ne nous l’avait pas dit. (DT) www.bloodonthewall.com

Behold… The Arctopus Skullgrid Metal Blade Records

Ceux qui aiment ce trio joliment dément doivent être à la base des musiciens qui apprécient la grande virtuosité au travers une cacophonie excessivement bien contrôlée, le tout réglé aussi précisément qu’une montre suisse. Behold… The Arctopus, c’est de la grande acrobatie métallique et sur Skullgrid, vous en avez pour votre trente sous! Que ce soit le côté pratiquement black metal de You Are Number Six ou les sommets jazzifiés à la UZEB sur la pièce intitulée étrangement Canada, nul ne reste indifférent au groupe. Vous allez soit a) Détester ou b) Adorer. C’est comme Star Trek: tu ne peux pas juste affirmer que tu trouves ça pas si pire, des fois, quand il n’y a rien d’autre à la télé! Un fait demeure, ce groupe est très talentueux et grandement respecté dans toutes communautés musicales confondues, allant du jazz en passant par le métal extrême! (YKT)

VOLUME TROIS • NUMERO 12

Liferz The Social Registry

www.beholdthearctopus.com

20 - 21

Blood On The Wall

BANG BANG

King Khan and The Shrines The Supreme Genius of

DÉCEMBRE 2008

www.myspace.com/fakesharkrealzombie



M.

musique Le trio street punk montréalais remet la table pour une autre tournée avec un troisième album complet. Son album le plus mature à ce jour, où on note une émancipation quant aux clichés inhérents au style, surtout dans le son et l’exécution, qui laisse transparaître une ouverture vers le punk américain dans la veine Social Distortion, Dropkick Murphys, sans toutefois perdre de vue ses origines et influences. Une bonne recette. Entretien avec Erik, membre original, chanteur et guitariste. La formation, née en 1998, a grandi sous nos yeux. Du punk minimaliste avec boîte à rythmes des débuts au trio rock conventionnel actuel, en passant par les expérimentations musicales comme la cornemuse et les différents changements de personnel, le groupe a toujours été motivé et habité d’un idéalisme fidèle à l’esprit punk. Un idéalisme aujourd’hui tempéré par la lucidité et une nostalgie d’un temps jadis où les rêves ne semblaient plus possibles. «C’est vrai qu’on regrette un peu le passé. On est plus sages qu’avant. On ne peut plus faire les mêmes folies que dans le temps. Parce qu’on sait maintenant ce que ça donne. Quand on était jeunes, on s’en foutait de passer la nuit en cellule. Mais quand il faut que tu te tapes le juge, le service correctionnel, c’est moins drôle. On idéalise la liberté, on fait des affaires au nom de cette liberté et ça finit par nous en priver. Être libre, c’est pas en dedans. Faut être dehors.» Outre la nostalgie, la fierté est ce qui porte le plus sur Quoi qu’il advienne. Fiers d’être encore là, fiers de faire encore ce qu’ils font. «Si on m’avait dit au début que je serais encore en train de faire ce band-là dans dix ans, je ne l’aurais pas cru. Mais bon, on est là et je ne vois pas ce qui pourrait faire que ça finisse au moment où on se parle. Quand l’ancien drummeur est parti, on ne s’est pas posé la question, on s’est dit: “on continue”. On avait des nouvelles chansons, on voulait faire un autre album, faque on s’est mis à la recherche d’un nouveau drummeur. Ç’a été long, on en a essayé une couple mais la chimie n’était pas là et un moment donné, je me suis dit: “ok qu’est-ce qu’on fait? On arrête-tu ou je me pars autre chose? Je suis rendu à 28 ans, j’ai parti ce band-là quand j’avais 17, c’est pas vrai que j’ai tout fait ça pour rien”. Faque on a continué. On s’est trouvé un nouveau drummeur, ç’a cliqué et on s’est mis à travailler sur l’album tout de suite.»

www.lagachette.qc.ca

VOLUME TROIS • NUMERO 12

BANG BANG

DÉCEMBRE 2008

Entrevues podcast et vidéo bientôt en ligne au www.journalbangbang.com

22 - 23

La Gachette Chargé

L’expérience des dix années a fait la différence et le trio a produit un album diversifié, à l’image de ce qu’il est devenu. Il le lancera le 13 décembre prochain, de façon indépendante comme toujours, et est à planifier les derniers détails d’une première tournée française prévue pour avril 2009. Les années à bâtir sa réputation, à créer des liens pour diffuser sa musique et la passion qui l’a mené portent enfin fruits. Prêt pour un autre 10 ans? (Patrice Caron)


T.

LES TOPS 2008

Les tops de

2008 + à lire sur: www.journalbangbang.com

Ed Hardcore ng Bang ngBa Ba Bang

5. Sid Lee J’y ai travaillé quatre mois, j’y ai appris beaucoup sur le milieu publicitaire, pis je me suis rendu compte que je serais super bien avec un gros salaire. Dommage. 4. Rambo Tacatacatacatac!!! Crisse que j’aime ça du sang qui splashe! 3. Death Magnetic Le retour en force du gueguegueguegue dedans mes oreilles. Ça m’a sauvé la vie.

2. Sutton J’y ai passé une bonne partie de l’été avec le Morin d’Amérique à y pelleter des tonnes de roches, à m’y faire des muscles, mais surtout, à m’y aérer l’esprit qui en avait grandement besoin. Merci 666 fois à la forêt enchantée. 1. Prison de poupées Chuis devenu officiellement écrivain, pis j’ai sorti le meilleur roman trash de toute l’histoire des romans trash. Pis tu m’aimes, point. Mention spéciale au président nègre élu.

ERIC CAZES Prod. La Bête Rouge

1- Orange Orange Le team vitamine C par excellence! À surveiller! 2- The Confusers LE secret punk le mieux gardé! Allez chez Sonik vous acheter le record pis défoncez-vous comme si c’était 1977, all over again! 3- Blackships Écoutez l’album et allez les voir en show, vous allez tout comprendre! 4- Lesbo Vrouven et la grande famille P572 Pour l’énergie déployée par Mister Murdock et la gang pour offrir de la bonne musique, des designs d’albums superbes et des performances mémorables!

Ricky Roll barman + CFAK

Le top 5 des bands qui virent le plus lorsqu’ils font des shows en région! 5- Les Dales Hawerchuk Des gars du Lac… T’sais, t’sais, t’sais…

Fred de la fuckoff

5- Le Gouffre aux chimères – Les Psycho Riders Parce que j’aime ça…

DTC + Ex-Les Truands

1- Does It Offend You, Yeah? – You Have No Idea What You’re Getting Yourself Into Découvert par hasard sur MySpace, un excellent album avec l’énergie et la joie contagieuse du mix rock et électro dansant!!! Dans la même lignée que les LCD Soundsystem et The Rapture! Et le show aux Saints… aussi dans mon top!

4- Oztara À tout hippie, tout honneur. Ça jamme tard!

2- Avec Pas d’Casque – Dans la nature jusqu’au cou Sublime minimalisme mature. Les textes imagés et uniques de Stéphane, les «beats sloppy au service de la toune» de Joël et l’apport des arrangements et différentes instrumentations de Nicolas font de ce groupe un groupe unique qui transcende complètement les modes et le temps.

3- Pépé Je connais des barmans qui finissent leurs soirées de Pépé à l’heure où d’autres prennent déjà un café, un bat...

3- Stephen Malkmus and The Jicks – Real Emotional Trash Stephen pourrait bien se prendre au sérieux mais ne le fait pas! Il s’amuse c’est évident, ça se sent du début à la fin. Un mix de lourdeur occasionnelle à la Dead Meadow, du côté indie sloppy naïf lo-fi des meilleurs Pavement, de psyché et des pièces plus accrocheuses de Sonic Youth.

2- Misteur Valaire À Sherbrooke, ils sont maîtres et rois.

4- Portishead – Third Onze ans plus tard après son deuxième album éponyme, ils ont su une fois de plus se réinventer! Encore plus sombre que ce dernier. S’entremêlent des teintes autant sixties que krautrock, des ambiances cinématographiques frôlant le frisson d’un Hitchcock ou d’un Argento!

1- Les Breastfeeders Joe et Sunny sont simplement imbattables, incouchables, indestructibles bref, ce sont nos champions!

5- Duchess Says Pour la folie en l’énergie autant sur scène que sur cd. Un mix de schizophrénie Mr. Bunglesque, de je-m’en-foutisme punk rock, de rythmiques krautrock, de synthés gras et distortionnés à la Liars et We Are Wolves. Comme le doux roucoulement d’une perruche qu’on étrangle donc!


T.

LES TOPS 2008

d

barbara girar ng Bang ngBa Ba Bang

Vu ce que j’ai fait cette année et mon implication dans le milieu, mon top 5 va être constitué de festivals pour beaucoup et sera très très partisan. :D 1- Pop Montréal. On s’entend que, pour les junkies de musique, c’est LE festival à ne pas manquer… Complètement dément! Le seul festival EVER qui a réussi à me tuer… Je travaillais pour le Pop mais, en plus, je n’ai pas pu résister à aller voir plus de shows… Résultat: une quantité de shows suffisante pour transformer en Jell-O les os de n’importe quel super-héros du party.

DJ HORG 1- Shauit et son reggae-dancehall en innu 2- Le DJ set de DJ TLO à la finale canadienne du DMC à Québec 3- Le groupe Misteur Valaire en show 4- Les tacos al pastor du Los Clasicos sur Saint-Laurent 5- La baisse du prix du gaz en bas de 80 cennes

2- Le Cercle. Allié précieux de tous les festivals. Depuis sa naissance, nos vies ne sont plus les mêmes… Toute tentative de rester tranquilles à la maison et d’agir comme les adultes responsables que nous devrions être est devenu chose impossible… 3- P572. Un label qui fait des efforts magistraux pour produire autant des groupes d’ici sur la scène canadienne que des artistes canadiens et de l’extérieur (non endisqués sur P572) sur notre scène locale. Un label qui fêtera son cinquième anniversaire à une date imprécise, un moment donné cet hiver ou au printemps… Autrement dit, les gars ne s’entendent toujours pas sur la date du «début de la relation». 4- Les nombreux festivals de musique. Qui marchent de «concert»… héhé… et qui savent combien il est important ici de s’allier les un aux autres pour survivre et rendre notre scène plus dynamique et forte.

doux JulieBaLe ng Bang

1. Rafael Sottolichio Mon coup de cœur de l’année. Quand je peux créer un film dans ma tête rien qu’en observant une toile, c’est qu’elle est franchement réussie. Ses créations me surprennent et me font perdre pied.

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roth Les do

Les plus belles choses qui existent dans l’univers 5- Des jumeaux identiques habillés en matelots 4- Une AC Shelby Cobra 1969 3- Une Guinness bien froide 2- La porn des années 70 1- Du sexe de réconciliation

2. Emanuel Licha – War Tourist Puisqu’on ne voit le monde qui nous entoure que lorsqu’on s’en éloigne un peu. 3. À égalité: Prenez soin de vous de Sophie Calle ainsi que l’expo RIOT BOYZ La première pour l’humiliation transformée en création et la seconde pour sa force de caractère sans fard. 4. ¡Cuba! au Musée des beaux-arts de Montréal Ça, c’est parce que je suis une fan finie de cette île. Allez passer du temps ailleurs que dans un tout-inclus et vous découvrirez la magie du pays et l’intensité artistique de sa population. 5. Patrick Bernatchez et ses Chrysalides et autres I Feel Cold Today. Une belle capture visuelle, pamphlétaire et froide. J’aime.

DÉCEMBRE 2008

Trop de shows, trop de party, on ne dort plus assez… Fatigue accumulée? Baaaah, on dormira cet hiver!

BANG BANG

5- Le trafic sur la 401 4- Les serveuses sexy 3- Les bars ferment plus tard à Montréal 2- Les putes à Montréal sont bilingues 1- Toronto a un bon Chinatown… Montréal a un bon Chinatown, smoked meat et poutine.

VOLUME TROIS • NUMERO 12

Des raisons qui prouvent que Montréal est meilleure que Toronto

5- Un immense MERCI à tous ceux qui travaillent fort, et même dans l’ombre parfois, et ainsi qu’aux artistes, producteurs, distributeurs, etc., qui tournent enfin leurs regards vers nous… Tout ce beau monde qui fait que de plus en plus Québec devient une scène musicale incontournable. Ça commence à se sentir... ENFIN!

24 - 25

Bloodshot bill


Hugo Fleury Soudure mexicaine Anubis/Outside

Avec pas d’casque Dès le 5 décembre

Dans la nature jusqu’au cou Grosse Boîte/Sélect

On attendait le deuxième album d’Avec pas d’casque. Joie de retrouver les images frappantes de réalité du cinéaste Stéphane Lafleur qui sont à la fois si drôles et si ordinaires, criantes de vérité. Dans la nature jusqu’au cou s’inscrit joliment dans ce qu’on aime d’Avec pas d’casque, avec un troisième musicien dès l’album et un enregistrement qui porte toujours le charme de la maison, mais dans une cuisine rénovée mettons. Magnifique party de cuisine sur L’amour passe à travers le linge, flûte à bec Yamaha directement issue du primaire en prime. Plus enthousiaste dans les rythmes, les mots font moins rire. Savez, c’est beau «L’espoir est le genre de lumière qu’il faut changer souvent», mais les «sandwichs au jambon», les «30 ans d’attaches à pain» pis «les boîtes de souliers 5 ½» me manquent un peu. (LL) www.avecpasdcasque.com

eXterio

L’album MONSTRE, 1re partie: Le complot Slam/DEP

Après trois ans d’absence, eXterio marque son retour sur disque avec la parution de L’album MONSTRE, une trilogie issue d’une intense session d’enregistrement et destinée à trois marchés différents: les disquaires, Internet et les concerts. Il semble néanmoins que ce projet ambitieux ait donné des ailes au quatuor de L’ÎleBizard puisque eXterio nous revient en forme sur Le complot, premier volet de L’album MONSTRE. Le groupe nous sert un rock alternatif teinté de punk et de pop qui a parfois des airs avec Groovy Aardvark, notamment sur Le complot. Sans être l’album de l’année, ce troisième album d’eXterio est efficace d’un bout à l’autre et plaira aux amateurs. Le deuxième volet de L’album MONSTRE, La trappe, doit apparaître sur la toile en mars prochain. (NL)

Mais aussi punk et funky. Après des riffs aussi solides que ceux de Bionic, les gars se revirent sur un dix cennes et zieutent vers Zappa en devenant plus jazz, voire hip-hop. Un trip de musiciens aussi technique que festif. Parfois, cela fait peur de voir un groupe toucher à autant de genres, invitant à s’y perdre. Eux réussissent à garder leur son. Qu’importe la direction, un esprit punk demeure présent. Particulièrement pour les textes qui, bien que bien ficelés, sont criés dans la joie tout en ayant toujours une saveur humoristique, même lorsqu’ils dénoncent timidement. Si Avec ou sans l’ est leur premier disque francophone, ils s’étaient doublement commis sous le nom de The Original Wrecking Crew. (Mike B) www.orchestrolparade.com

The Darling DeMaes

A User’s Guide to Raising the Dead (Songs of Spring) Indépendant

Après Winter Keep Us Warm sorti en mai 2007, la formation The Darling DeMaes revient en force avec A User’s Guide to Raising the Dead (Songs of Spring), un album complet beaucoup plus rock, où les textes sombres se superposent à une mélodie pop accrocheuse. Réalisé par Joseph Donovan (The Dears, Sam Roberts), le disque des Darling DeMaes chevauche la vague indie, empruntant la voie des sixties, des chansons boyfriend/girlfriend, pour terminer sa route dans un amalgame sonore un peu planant, se rapprochant de l’univers du groupe montréalais Pas Chic Chic. Le contraste entre la musique uptempo, les arrangements et les paroles clairs-obscurs confèrent à l’album un son unique et un style particulier qui plaisent sur le coup. Les pièces sont construites sous forme de petites scènes, d’histoires tristes, mélancoliques, mais empreintes d’espoir comme le suggère le titre de l’album. Elles sont bercées par les voix parfois douces, parfois déchirantes, mais toujours agréables à écouter, des chanteurs Éric Virtanen et Tasha Cyr. Le quintette démontre avec ce premier disque son immense talent, son envie d’explorer différents chemins et sa passion pour la musique. (SG)

PLOGUES

www.exterio.com

Orchestrol Parade Avec ou sans l’ Indépendant

Éclaté. Si on ne pouvait résumer ce disque qu’en un seul mot, ce serait celui-là. C’est principalement rock.

www.darlingdemaes.com

Deux ans après la fin de Polémil Bazar, son chanteur arrive avec son premier disque solo. Il a d’ailleurs longtemps travaillé seul dans son studio maison à faire une solide maquette, à peaufiner ses textes et à manier les guitares et l’accordéon. La facture en est donc plus rock. Mais les odeurs de nouvelle chanson française errent encore ici et là. Des petites couleurs de world beat ressortent également de temps à autre. Étonnamment (ou non?), comme pour le premier Polémil Bazar, on songe aux Têtes Raides à l’écoute de Soudure mexicaine. On sera tenté de mettre Hugo Fleury dans les chanteurs engagés, mais c’est avant tout un citoyen qui s’exprime qu’un pamphlétaire. À qui plaira ce disque? Probablement aux mêmes que son ancien groupe. Je ne crois malheureusement pas que son public s’élargira avec ce disque. Une vague impression que ce disque en est un de transition. (Mike B) www.hugofleury.com

Attack of the Microphone Cemetery Blues Indépendant

À Matane, il y a des gens qui rockent et qui se donnent beaucoup dans cette activité. C’est le cas d’Attack of the Microphone. À la limite du gothique, Cemetery Blues est le quatrième enregistrement qu’ils font paraître depuis 2004. C’est dire qu’ils ne chôment pas! Du gros rock qui torche, des guitares lourdes, des thèmes sombres. En plus, ils conçoivent, illustrent et assemblent à la main les livres/pochettes de leurs œuvres. Plus encore, ils offrent gracieusement l’album en téléchargement sur leur site… Si ce que vous entendez vous plaît, il faut vraiment aller les voir en concert. En plus de les voir se déchaîner sur scène, vous pourrez vous procurer le magnifique album. (LL) www.attackofthemicrophone.com

Neurone

Jaune planète Indépendant

Accoucher d’un concept pour son premier album, c’est plutôt audacieux. La formation stoner rock du Lac-SaintJean Neurone relève le défi avec Jaune planète, un album post-apocalyptique qui orbite entre la science-fiction et les guitares déchaînées. Neurone se veut le défenseur du Lac-Saint-Jean alors que la planète fait face à une substance jaune qui semble vouée à anéantir toute forme de vie. C’est dans cette atmosphère flyée que se mêlent les riffs hypnotiques et les basses pesantes de Neurone. Il y a de bonnes chansons, par exemple Hippocampe, Peur, Kiss Me ou Profondeur, mais le traitement quasi uniforme de la voix tout au long de l’album peut gêner à la longue. Neurone risque d’avoir plus d’impact


M.

Le jour après Noël est le premier album de Vincent Blain alias L’Indice, un artiste accompli et polyvalent. Cette production indépendante et autoproduite contient huit pistes pop électro aux arrangements harmonieux et chargés, accompagnés de textes mélancoliques. Les notes sont couchées les unes par-dessus les autres pour créer un effet de distorsion qui se retrouve aussi dans la voix, comme sur la pièce Le jour après Noël II. En effet, l’album est un mélange sonore qui est non sans rappeler Dumas ou Le Husky, donnant une vision sombre mais toujours éclairée de la vie et ses tourments par le grain particulier mais doux de la voix de Vincent Blain. La pièce-titre du disque est offerte en trois versions bien différentes, ce qui démontre le talent de Vincent pour la composition. Les chansons se suivent et ne se ressemblent pas, elles s’emboîtent l’une dans l’autre et créent une bulle, un univers propre au chanteur, où il fait bon s’évader pendant quelques instants. Une mention spéciale pour la pièce Malade comme ta ville qui par ses paroles et sa musique sort du lot. Le jour après Noël a ce petit quelque chose de magique qui fait que les pièces captent l’attention dès la première écoute. (SG) www.lejourapresnoel.com

Ariel

Ariel EP Indépendant

Ariel, c’est un puissant pop-rock en devenir. Le groupe offre un rock francophone différent selon la pièce du EP. Faux Filet sera plus carrée, Les sorcières sera plus planante (pigeant à Coldplay et Queen) et Chargez! est à l’image de son titre, quelque part entre Chocolat et Les Chiens. La danse des paons réussira même à me faire penser à Dutronc et à Primus, mélangeant une pop bonbon et un loop de riffs sinistres. Au-delà de cette pop française et de ce rock américain, les claviers plongent le groupe dans une sauce concoctée dans les années 80. Encore quelques coutures à solidifier, quelques bouts à recouper, puis l’habit sera alors sur mesure pour conquérir les radios. (Mike B) www.myspace.com/arielgroupe

www.myspace.com/lacestion

Eleni Mandell Artificial Fire Zedtone

Prévu pour le 17 février 2009, le nouvel album d’Eleni Mandell fera vraisemblablement entrer la Californienne dans les ligues majeures des auteures-compositeures américaines. Présentée telles de petites fables sur l’amour, le romantisme et la luxure, les pièces d’Artificial Fire, dont la chanson-titre raconte celle d’un rendez-vous amoureux à Montréal, vont droit au cœur, comme l’exige l’idiome country. Une réalisation tout aussi faite en flèche sert aussi le fidèle orchestre de Mandell, percutant et efficace avec sa synthèse jazz, pop, blues, folk et rock. (JFB) www.elenimandell.com

2 Man Wrecking Crew Delta Groove Music

Le petit-fils de l’icône blues R.L. Burnside Cedric et son ami Lightnin’ Malcolm se rejoignent pour un deuxième effort sur Delta Groove Music, étiquette qui essaie de garder le blues du Mississippi en vie. L’album est dirigé à la fois vers les puristes et vers une clientèle jeune. Le groove blues aux accents hip-hop de Burnside à la batterie et la guitare funky de Malcolm sont enregistrés et mixés de façon crue, à la manière des Black Keys et des White Stripes dont la formule duo est ici reprise. S’éloignant un peu de la démarche hipster de Fat Possum ou des bands du Nord, les deux jeunes maîtres bluesmen nous offrent la vraie affaire. Avec le gospel à l’appui et un dialecte plus moderne, la seule prétention est d’exprimer son blues ici et maintenant et aide à découvrir encore avec plaisir cette musique en 2008. (JFB)

le rock garage et psyché du groupe et celui du Brian Jonestown Massacre ou encore de King Khan, la formation de Vancouver affiche aussi une fougue digne des Stones et font même un clin d’œil aux Beatles sur Chapter 123. Un album qu’on écoute en boucle sans se lasser. (NL) www.myspace.com/thegreenhour

Bajoli

Hotel Impala EMI Congolais exilé en Belgique à 4 ans, Bajoli chante avec émotion le chemin d’une terre colonisée qui travaille encore à se défaire de ce destin et à panser les plaies. L’album démarre efficacement avec les rythmes hip-hop de Tout ceci ne vous rendra pas le Congo, résumé d’un pays pillé. Ensuite la soul embarque avec tout son feutre et ses subtilités. Étonnamment, malgré la lourdeur de certains des textes et la consistance de ceux-ci, Bajoli réussit à

www.lightninmalcolm.com

The Green Hour Band The Green Hour Band Kingdom Records

The Green Hour Band s’inscrit définitivement dans le mouvement de renaissance du rock psychédélique amorcé il y a quelques années. Ce groupe de Vancouver vient de lancer un premier album étonnant et franchement rafraîchissant où se mêlent les envolées de claviers, la sitar, les guitares disjonctées et un carnaval de psychotrope. S’il est facile de trouver un lien de parenté entre

DÉCEMBRE 2008

Le jour après Noël Indépendant

Projet issu de la nageoire gauche du Roi Poisson, le groupuscule folk Lac Estion met la tête hors de l’eau avec un premier maxi plutôt satisfaisant. Bien que les textes ne soient pas encore au point (des strophes à la «comment s’passent les années / quand tu trouves les journées longues?» font plus sourire que réfléchir), les instrumentations aux accents post-rock de Pierre-Alexandre Poirier et ses acolytes titillent les tympans. Toujours ancré dans la scène locale (ces premières compositions suscitent autant le côté planant de Navet Confit à l’écoute de Deltaplane que la facette épique de Karkwa sur J’aime mal), Lac Estion demeure une entreprise qui promet et qui, on espère, gagnera rapidement en maturité et en popularité. (AP)

&

BANG BANG

L’Indice

Maxi éponyme Poulet Neige

Cedric Burnside Lightnin’ Malcolm

VOLUME TROIS • NUMERO 12

www.neurone.ca

Lac Estion

26 - 27

sur scène que sur disque. Notons la participation de Fred Fortin, qui agit à titre de conseiller à ces nouveaux venus sur la scène québécoise, et de Ryan Battistuzzi au mastering. (NL)

GÉRANT D’ESTRADE - musique


M.

GÉRANT D’ESTRADE - musique les rendre très mélodiques et surtout à les faire vibrer. Autre tour de force, de par son soul, son funk, son hip-hop, il livre une musique aussi personnelle que pop. Mais surtout, malgré cette facture européenne, ça sent le Congo. Comment ne pas sourire en entendant «j’en veux au monde entier» dit aussi joyeusement? Seul bémol, il y avait sûrement possibilité de couper quelques pièces dans les 17 proposées. (Mike B) www.myspace.com/bajoli.com

Castanets

City of Refuge Asthmatic Kitty Records Une année à peine après avoir fait paraître In The Vines, le Grand Manitou de la scène freak folk étatsunienne Raymond Raposa continue de se distancier du mouvement avec City of Refuge, un sixième album fourre-tout, mais tout de même moins bordélique. Bien qu’on demeure en territoire «connu» (en considérant le cheminement chaotique de l’hirsute personnage et sa troupe à géométrie variable, bien sûr), l’enchaînement de ces nouvelles pièces souvent instrumentales à saveur tex-mex et de ballades chantées oscillant entre la simplicité volontaire et le psychédélisme est plus harmonisé. Loin d’avoir pondu une œuvre qui l’introduira à un public plus large, City of Refuge reste un compact de transition hypnotisant qui séduira autant les amateurs d’Ennio Morricone que ceux qui préfèrent Will Oldham. (AP) www.myspace.com/castanets

These Are Powers

Taro Tarot Dead Oceans

Véritable chaos organisé, le trio noise rock These Are Powers frappe fort sur le maxi Taro Tarot. Parfois lancinante (la troisième pièce Cockles en témoigne), souvent tonitruante (Chipping Ice semble avoir été enregistrée lors d’un traitement de canal sans anesthésiants), la troupe menée par Anna Barie ne séduit heureusement pas que son public cible et risque aussi de plaire aux amateurs en livrant des compos relativement courtes – pas de jams interminables d’une quinzaine de minutes sur fond de tôle froissée, ni de cris juste pour le plaisir de se péter une veine dans le front – de projets au son «post-quelque chose» à la Yeah Yeah Yeahs ou encore Liars (bande pour laquelle Pat Noecker a déjà été membre). Bref, si vous vous sentez aventurier et voulez sortir de votre zone de confort, mais pas trop. On vous recommande le Taro Tarot avec un numéro quatre pour emporter. Suivant! (AP) www.thesearepowers.com

Belleisle

Longstanding Ships at Night Records Je me surprends à bien aimer ce groupe montréalais, formé lors de la rencontre de Tasha Cyr (originaire de l’Oregon) et de Rebecca Silverberg (du Nouveau-Brunswick, et du groupe The Field Register). Deux autres musiciens se joignent à eux, et ils présentent enfin Longstanding sur leur label Ships at Night. Les voix des deux brunettes se mélangent parfaitement, au point où l’on pourrait penser qu’il ne s’agit que

d’une seule chanteuse. On pourrait qualifier leur style de folk enrichi, avec des moments plus décapants à la Tegan & Sara. De facture très indie, le son de l’enregistrement gagnerait à prendre plus d’ampleur ou de texture. À découvrir. (JB) www.myspace.com/belleislemontreal

Star Fucking Hipsters Until We’re Dead Fat Wreck Chords

Holy wow! Composé majoritairement par nul autre que Scott Sturgeon aka Stza de Leftöver Crack, je déclare Until We’re Dead l’album le plus crusty jamais paru sur Fat Wreck. Le label décrit ce groupe comme provenant directement des squats de New York City et on ne peut que le croire tout de go. Rares sont les groupes avec un son aussi raw qui réussissent à garder leur produit aussi mélodique, accrocheur et touchant. Je ne peux que crier de joie lorsque j’entends un groupe chanter haut et fort dans une chanson «9/11 was an inside job» et que «Giulliani fixed the job». Je fais partie de ceux qui se posent de grosses questions quant à ce qui s’est réellement passé lors de cette matinée historique. Tout ce que le mouvement punk rock contient à la base se retrouve sur cet album. Une musique simple, rentre-dedans et dérangeante, un questionnement de la civilisation occidentale et une bonne dose d’émotions. Je n’ai pas trippé autant sur un album ska depuis… jamais en fait. Si vous cherchez un album qui va vous décoiffer, vous l’avez trouvé. Bravo Star Fucking Hipsters. Une pièce d’anthologie. They’ve erased real history with government lies on corporate TV! (ACL) www.starfuckinghipsters.com

Rise Against Appeal to Reason Interscope/Geffen

La première chose que je me suis dit en prenant cet album dans mes mains est: est-ce que j’ai vraiment le goût d’écouter ça? Non mais c’est vrai, The Sufferer & the Witness était loin d’avoir été un album excitant. Toutefois, mon côté réticent s’est vite laissé charmer par la formule punk/hardcore mélodique maîtrisée à merveille par ce quatuor de Chicago. Tim McIlrath ne lâche pas le morceau et continue de questionner cet Amérique qu’il a vu prendre une direction questionnable au cours de ces huit années d’administration W. Bush. Le sujet central étant cette guerre se déroulant en Irak où des milliers de jeunes Américains sont envoyés se battre au nom de… de quoi au juste? On se fait souvent prendre par ce petit jeu mais on ne peut s’empêcher d’écouter sur repeat cette ballade acoustique qu’est Hero of War qui raconte l’histoire d’un jeune parti se battre au nom du drapeau des ÉtatsUnis et qui revient en jurant de ne porter allégeance qu’au drapeau blanc de la paix. Un bon album avec livret truffé de citations de Thoreau, Picasso et de… la Déclaration d’indépendance des États-Unis. Du bon punk rock facile à digérer… mais on s’entend qu’on est loin de Black Flag comme certains l’ont laissé entendre. (ACL) www.riseagainst.com

Dillinger Four CIVILWAR Fat Wreck Chords

Six années se sont écoulées dans nos vies depuis la parution de son précédent album Situationist Comedy.

Non pas que le groupe se soit séparé mais les membres ont juste laissé la vie filer. Travail, business, école, famille… puis à un moment donné tu allumes que ça fait cinq ans que ton band, avec lequel tu joues quelques shows ici et là, n’a pas sorti d’album, que plein de monde en attende un et que ce serait juste cool d’en faire un. Puis le voilà. Non ce n’est pas un chef-d’œuvre et ils auraient sûrement été capables de faire mieux. Mais satisfaire une bande de fans de punk rock un peu attardé dans mon genre est aussi sûrement le dernier de leur souci. Toujours estil qu’on retrouve encore une fois des samplers délicieux entre les chansons, des titres que seul Paddy peut nous pondre et qu’on peut toujours les considérer comme très fort pour ce qui est de l’art du «mixing pop and politics». Les textes de D4 ont toujours été aussi importants que leur musique. Une critique un peu cynique et fait avec humour d’une Amérique vue des yeux de l’Américain moyen. «Worked for a living and I earned a cage / Now they say I look old for my age». Personnellement, je trouve ça fort. Mais vous devriez entendre la mélodie qui vient avec. D4 est dans une classe à part. Pour toujours. (ACL) www.myspace.com/dillingerfour

Unearth The March Metal Blade

Unearth retourne avec Adam D à la production et Andy Sneap au mix. Personne ne peut dire que la formation y est allée pour une production bon marché. Effectivement, The March possède une sonorité à tout détruire; les guitares te détartrent les dents et la batterie te masse le duodénum tellement c’est fort. L’essentiel est tout de même au niveau des chansons car elles sont toutes exaltantes, l’album étant divisé en deux parties. Explications: de la première à la cinquième chanson, c’est une direction new school et, de la septième à la dernière pièce, c’est un peu plus de la vieille école, avec une sonorité privilégiant les racines du métal et du hardcore. Qu’advientil de la sixième, la pièce-titre? C’est justement la surprise du disque car c’est déstabilisant comme sonorité, le tout se rapprochant de Prong. Album qui sort du lot, The March est une véritable prouesse metalcore. (YKT) www.unearth.tv

Enslaved Vertebrae Nuclear Blast

Depuis Below the Lights, Enslaved nous a habitués à de véritables surprises, album après album. Maintenant éloignées sont les rythmiques exclusivement black métalliques, nul ne peut nier que les nouveaux


M.

- La Victoire en Chantant / Corrigan Fest - Point Blank Rage

Cradle of Filth

u

Le trio italien MoRkObOt présente le troisième volet de sa trilogie. Comme de raison, je ne savais pas que ceci était la dernière tranche d’un concept

Je m’attendais royalement à détester passionnément ce disque car les dernières offrandes musicales de Dani et compagnie m’avaient laissé dans un

Tom Gabel Heart Burns Sire/Warner

Je me demandé par où commencer avec cet album? Je me demande aussi à quel moment Tom Gabel a décidé que ces chansons seraient sur un album solo et non pas sous le nom d’Against Me! J’imagine qu’il voulait simplement se lâcher lousse. Se lâcher lousse sur Random Hearts avec son côté électro. Sur la très billybraggienne Cowards Sing at Night. Sur la springsteenienne Anna Is A Stool Pigeon. Simplement faire un album sans devoir se conformer au «standard» de son groupe. Mais il reste que Gabel fait une espèce de retour en arrière avec cet album. Non pas au niveau musical parce qu’il est loin d’avoir une once de crustyness sur ce EP. Mais dans le contenu de ses paroles. Que se soit à travers les «If you don’t know where you’re gonna sleep tomorrow / You can get what you want», l’histoire de Eric qui «fell in love with an FBI informant» ou sa façon de ridiculiser le call de John McCain qui parlait de 100 ans de guerre en Irak. En écoutant Heart Burns, je n’ai pu m’empêcher de penser à Joe Strummer qui lui aussi ne connaissait aucune barrière musicale et qui semblait habité d’un amour de la musique sans borne. La génération de mes parents a peut-être eu la chance de découvrir Strummer mais nous avons Tom Gabel. Et sérieusement, je suis pas mal certain qu’on y gagne. Rien de moins qu’un classique. (ACL) www.myspace.com/tomgabelmusic

QUI?: Marie Hélène Poitras QUOI?: écrivaine TOP 3 2008 - Midnight Boom / The Kills - Oracular Spectacular / MGMT - Piano Élégant / Chocolat

u

QUI?: Eli BiSSONNETTE QUOI?: Dare To care TOP 3 2008 - Dans la nature jusqu’au cou / Avec pas d’casque - American V: A Hundred Highways / Johnny Cash - Ain’t Tired of Lovin’ / Lake Of Stew

u

QUI?: Shakakan QUOI?: podcast Bangbang TOP 3 2008 - Sex For All / Maniqui Lazer - Piñata / Instituto Mexicano del Sonido3

- Chilean Psychedelic Music 60’s-70’s / Love, Peace & Poetry

DÉCEMBRE 2008

Quand je retourne au Saguenay, je rencontre toujours des connaissances au centre d’achats. Après quelques

TOP 3 2008 - CD demo de Venus Virus

www.myspace.com/morkobot

Godspeed on the Devil’s Thunder Roadrunner/Universal

MoRtO Supernatural Cat

u

QUI?: Rais Richard Zaidi QUOI?: CAFÉ CHAOS

BANG BANG

Death Rituals Metal Blade

MoRkObOt

TOP 2008

VOLUME TROIS • NUMERO 12

Six Feet Under

www.sfu420.com

et la curiosité ne me mènera pas vers les deux premières présentations car je ne suis point touché ou piqué. Deux guitares basses et une batterie, le tout risque de plaire aux amateurs de groupes comme Don Caballero ou Behold… The Arctopus pour le côté psychédélique engendré par de simples instruments et l’intensité de l’implication musicale, véritablement déjantée où pratiquement chaque note est calculée de manière infiniment précise. Par contre, MoRkObOt possède une facette très cacophonique. Le trio peut varger assez fort pour créer un vortex sonore digne d’une balade dans l’esprit d’un schizophrène. MoRtO n’est pas un album facile et peut, à la longue, devenir lassant par l’effet de claustrophobie proposé par le groupe tout au long de la seule et unique pièce du disque! (YKT)

28 - 29

www.enslaved.no

minutes de discussions, tu te rencontres que bien souvent, certains n’ont pas changé, c’est pareil comme au secondaire! Même mentalité et, évidemment, une attitude rébarbative qui va à l’encontre de toute évolution. Death Rituals de Six Feet Under est à prendre de cette manière. C’est comme un vieux chum de Chicoutimi que tu n’as pas vu depuis des lunes qui t’apprend qu’il est encore au cégep à 29 ans ou qu’il livre de la pizza chez Pizza Pro! Chris Barnes est un héros pour tout amateur de death metal mais depuis quelques albums, il stagne vocalement. Il ne suit plus la cadence et c’est probablement pourquoi les rythmiques des derniers albums ont baissé de 17 crans, question d’acclimater Monsieur Barnes. C’est vraiment décevant comme disque. J’essaie mais non, c’est insoutenable. (YKT)

photo: John Londono

spasmes musicaux, très progressifs, sont omniprésents. Sur ce nouveau disque, c’est encore une véritable dose de fraîcheur avec de grands moments très surprenants comme les touches de claviers très krautrock sur la chanson Clouds ou la pièce Ground avec ses couches musicales planantes qui incorporent des voix réellement mielleuses, nous remémorant les bons jours de Pink Floyd. Déroutante mais aucunement dérangeante, la tangente progressive d’Enslaved nous prouve qu’Ivar Bjørnon est un compositeur doté d’un talent hors pair. Combinaison parfaite entre le black metal ingénieux et la musique progressive des années 70, Vertebrae a de fortes chances de se retrouver en tête de liste dans les tops métalliques de nombreux poussecrayons cette année grâce à sa finesse et son audace. Chapeau! (YKT)

GÉRANT D’ESTRADE - musique


M.

GÉRANT D’ESTRADE - musique

TOP 2008 u

QUI?: cedric morgan QUOI?: disques anubis TOP 3 2008 - Tha Carter III / Lil Wayne - Oracular Spectacular / MGMT - Untitled album / NAS

état de déception très profond. Mais à ma plus grande stupéfaction, j’ai été grandement impressionnée par Godspeed on the Devil’s Thunder car c’est un retour un peu plus direct au son brut du groupe. Cet album frappe fort avec des pièces complexes comme The Death of Love et Corpseflower, qui comprennent d’excellents riffs de guitares et surtout, moins de flafla gothique. Formule se rapprochant légèrement de Cruelty and the Beast autant au niveau du son qu’au niveau conceptuel des textes qui racontent les atrocités commises par Gilles de Rais, compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, accusé de pédophilie et de brutalité envers des enfants. L’album peut sembler long mais tentez l’expérience tout en lisant les paroles du livret, le tout se lit comme un petit documentaire très instructif sur ce vil personnage. (YKT) www.cradlleoffilth.com

u

QUI?: Guillaume Decouflet QUOI?: Pop MTL / MAsala TOP 3 2008 - Black Diamond / Buraka Som Sistema - London Zoo / The Bug - Cliché Hot / Radio Radio

u

QUI?: karine isabel QUOI?: L’escogriffe

TOP 3 2008 - The Supreme Genius Of King Khan & The Shrines

- Piano élégan/ Chocolat - l’Anthologie des 3 perchoirs / Duchess Says

u

QUI?: isabelle Ouimet QUOI?: Bonsound TOP 3 2008 - Attack And Release / The Black Keys - Modern Guilt / Beck - The Supreme Genius Of King Khan & The Shrines

Girlschool

Legacy Wacken/SPV/Fusion 3

Probablement une des influences majeures du groupe féminin The Donnas, Girlschool est toujours bien en vie et les filles (ou plutôt femmes d’un certain âge) sont encore capables de vous brasser le caleçon avec un rock qui déménage un p’tit peu. Legacy est un album de rock aux influences, euh, lointaines. Rien de bien contemporain mais c’est efficace si vous êtes déjà un amateur de ce groupe qui existe depuis plus de 30 ans. Protégées de Lemmy de Motörhead, ce dernier prête sa gorge houleuse sur la pièce Don’t Talk to Me, prête SES guitaristes sur de nombreuses pièces en plus de prêter deux chansons de son répertoire sur ce disque. Girlschool est un groupe qui, malgré les années, peut donner encore de bonnes leçons justement à des groupes comme The Donnas ou Sahara Hotnights dont les dernières offrandes sont très moyennes. La version féminine de Motörhead? C’est certain. (YKT) www.girlschool.co.uk

Carpathian Isolation Deathwish Inc.

Ils viennent d’Australie mais l’esprit froid de leur musique, paroles et pochette pourrait tout aussi bien nous laisser croire à un groupe provenant d’un pays nordique. Il y a quelque chose qui m’attire et qui me touche chez ces groupes qui crient un certain désespoir. En partant, quand tu nommes ton album Isolation, ça donne une bonne idée. Mais quand les premières paroles de ton album sont «Overflowing with hatred, I cannot contain me, I erupt / I feel violent, volatile, on the verge of destruction / So lost inside myself, It resonates», tu sais que le gars à certains démons

à extérioriser. Inspirée de Modern Life Is War de façon évidente, la formation nous offre surtout des rythmes lents mais ô combien émotifs. Pas de mosh parts ou de breakdowns prévisibles deux minutes en avance, pas de mix mélodies/screamo. Simplement un album honnête et qui a été fait avec probablement toutes les tripes que ces gars avaient à offrir. Le genre d’album qui peut te donner des frissons. «I refuse to be part of a world.» Intense. (ACL) www.myspace.com/carpathian

Thursday/Envy

Split Temporary Residence Ltd.

Dans un effort de renouer avec la tradition du bon vieux split, Thursday et Envy unissent leurs riffs pour ce doublé de sept pièces (4 Thursday/3 Envy) sur lesquelles les deux formations – particulièrement dans le premier cas – semblent du même coup retrouver la verve qui les animait à leurs débuts respectifs. Thursday impressionne dès son coup d’envoi sur As He Climbed the Dark Mountain qui nous replonge dans l’époque de Five Stories Falling et Full Collapse en y insufflant la nuance acquise de l’expérience qui feutre les ambiances – en plus des qualités techniques notoires. Ce sur quoi Geoff Rickly pose des vocalises plus investies que sur les derniers efforts du groupe. Moins de surprises du côté des Japonais de Envy, toujours aussi constants en termes de qualité et bien ferrés dans leur post-hardcore qui infuse habilement shoegazing et grondements vociférés. Mention d’honneur à Pure Birth and Loneliness qui clôture le tout dans toute la grâce de la véhémence. (SC) www.thursday.net www.myspace.com/officialenvy

Deadly Apples Infected Indépendant

Disponible gratuitement sur le site du groupe, le EP de quatre pièces plante un décor très typé pour le quatuor de Montebello, QC. Renvoyant au canon de la scène industrielle – une voix qui rappelle Marilyn Manson à s’y méprendre, des claviers, drums et bidouilles électroniques et amplifiées qui font écho à Nine Inch Nails ou encore Ministry – sans gêne ou retenue, on peine un peu à distinguer la trace que le groupe cherche à laisser en son nom. Probable que les amateurs du genre sauront y combler leur horizon d’attentes; moins sûr pour le reste d’entre nous. Un goût sans grand rehaussement mais nous laisserons tout de même une chance au coureur d’ici à un album complet en bonne et due forme. (SC) www.deadlyapples.com

Mobile

Tales From the City Interscope/Universal Les Montréalais de Mobile délaissent les tonalités et références aux 80’s qui faisaient fière figure sur le premier opus (Tomorrow Starts Today) et y vont pour un rock plus gros, plus fort et plus pop que jamais en s’appuyant sur une production claire comme de l’eau de roche qui cristallise à peu près chacune des (nombreuses) pistes sonores qui épaississent les dix pièces du parcours. Un tournant qui sert la formation dans la mesure où la finale devient comparable à toute grosse production «majeure» (U2, Dave Matthews Band) mais atténue la signature un brin plus crasse jadis mise de l’avant. D’accord que le groupe n’a jamais exactement fait dans le garage mais tout de même, on mise clairement ici le tout pour le tout en voulant séduire le plus grand nombre dans le détour. Ainsi, le premier extrait The Killer et quelques autres prétendantes (Gravity, Sweet Light) rebondiront fort probablement sur un palmarès près de chez vous. True to form. (SC) www.mobiletheband.com

Parts & Labor Receivers Jagjaguwar

Album concept qui dresse un constat – résolument up-beat – de l’humanité comme ayant échoué devant la puissance virtuelle qui l’engouffre à petit feu, le duo devenu quatuor brooklynois creuse sur ce quatrième effort le même filon musical qui l’a vu naître il y a huit ans. Joignant donc les consonances rock aux claviers et bidouillages noisy industriels et l’imprégnant des tonalités vocales hautes perchées de Dan Friel et B.J. Warshaw, le groupe arrive tout de même à rendre une apocalypse foutrement dansante, à défaut de vraiment y trouver là l’objet marquant annoncé. On y constate à travers les huit pièces un sentiment d’affaissement quant aux envolées de distorsions qui avaient fait les beaux jours de Groundswell ou plus récemment Stay Afraid. On met ici la table en oubliant d’apporter le repas. (SC) www.partsandlabor.net

Saint Alvia

Between the Lines Stomp/Warner En réduisant le nom de la formation (feu-The Saint Alvia Cartel) pour ce deuxième album – suivant une très prisée première carte de visite éponyme qui avait retenti jusqu’au dernier gala Juno – Saint Alvia cherche ici clairement à élargir sa palette d’auditeurs avec treize pièces qui prennent tout autant – sinon


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VOLUME TROIS • NUMERO 12

BANG BANG

DÉCEMBRE 2008

M. GÉRANT D’ESTRADE - musique


M.

GÉRANT D’ESTRADE - musique

TOP 2008 u

QUI?: John Londono QUOI?: Photographe TOP 3 2008 - Beat Pyramid / These New Puritans - Third / Portishead - Anthologie des Trois Perchoirs / Duchess Says

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QUI?: Jean Bart QUOI?: Omnikrom TOP 3 2008 - 808 & Heartbreak / Kanye West - Carter 3 / Lil Wayne - A kid named Cudi (mixtape) / Kid Cudi

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QUI?: Shawn Ellingham QUOI?: Soundcentral TOP 3 2008 - Meanderthal / Torche: - Quiet Earth / Bison B.C. - Dead Child - Attack / Earth

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plus – de directions différentes. De l’imbuvable Walk Before You Run DMC (passons pour le jeu de mots) aux plus plaisantes Trouble Keeps Me Busy ou encore la dansante Roll With It, on couvre tantôt le hip-hop, le reggae, le rock, le ska, le dub puis j’en passe jusqu’au carrément pop. Avec une voix qui rappelle un peu Joe Strummer et beaucoup Tim Armstrong, la qualité d’exécution globale est tout de même au rendez-vous. Reste au final qu’il est difficile d’apprécier l’objet comme un tout concis – par relent de vocation. Un album surprenant sur la forme qui n’approfondit en rien ce qu’il aborde sur le fond. (SC) www.saintalvia.com

Pete Möss

Pete Möss presents Sober on strike Episode 3 Kay/DEP/Universal En guise de nouveaux représentants de la cohorte des bands de pub de bière, Pete Möss assure sur tous les plans avec ce deuxième tour de piste. Des riffs de guitares gros comme ça, une batterie haletante et crispée à souhait et un chanteur qui fout le bordel sur scène; tous les ingrédients sont ainsi présents. Ajoutez à cela des textes cumulant sans gêne les clichés du genre sur des titres aussi gracieux que 24 women, Dance with the devil ou encore Booze, Babes & BBQ et il semble assez clair que le deuxième degré n’étourdira personne ici. Et honnêtement, on s’en fout éperdument – probablement tout autant qu’eux à ce point-ci. En fait, avec un son aussi carré, Pete Möss confirme que Danko Jones trouve probablement ici son héritier québécois le plus fidèle. Ni plus, ni moins. (SC)

QUI?: Rene DE la Muerte QUOI?: The brains

www.petemoss.ca

TOP 3 2008 - Red / Weezer - Chix n Dix / Chix n Dix - Los Cremators / Los Cremators

Priya Thomas

Blood Heron Sunny Lane/Fontana North Priya Thomas est une artiste torontoise, née à Hamilton, mais qui a grandi sur la Rive-Sud de Montréal dans une famille d’origine indienne. Dérouté? Roulant sa bosse comme musicienne depuis longtemps, elle propose Blood Heron, son cinquième album de dix chansons où la pureté rencontre le trash, un peu à la PJ Harvey. La charismatique multi-instrumentiste à l’univers tout aussi étrange qu’envoûtant a une jolie voix, mais celle-ci demeure plutôt quelconque, tout comme ses lignes mélodiques. C’est davantage l’enrobage qui fascine, parfois lourd, pas toujours catchy, quoique substantiel. (JB) www.priyathomas.com


M.

GÉRANT D’ESTRADE - musique

Straight Reads The Line The Author Distort Entertainment

Premier album complet pour la formation canadienne deathcore mélodique de Hamilton et ce, pour le compte de la très efficace Distort (Cancer Bats, Johnny Truant). Poursuivant donc – avec dix fois plus de moyens – la surprenante lancée amorcée sur le EP The Jig Is Up il y a quelque temps, les cinq jeunes musiciens assurent ici une technique tout aussi étonnante, pompée à grands coups de breakdowns laborieux et de la gymnastique vocale de Black Prince qui fait preuve d’une grande latitude de jeu. Et bien que l’on sente une verve et un aplomb singuliers, pourquoi diable éculer la formule avec une production oppressante qui nous renvoie par moments à cette longue et pénible liste de formations prototypes du genre? Une formation certes à surveiller – pour le meilleur souhaitable et le pire à oublier. (SC) www.myspace.com/straightreadtheline

Oldfolks Home

We Are the Feeding Line Indépendant

les arrangements sont soignés et la réalisation impeccable, évidemment. Arthur est vraisemblablement un artiste mature, avec sa voix incroyable, mais qui vieillit peut-être un peu trop vite. Exit les expérimentations et les samplings: on se croirait à un show de Neil Young, ce qui est très bien, mais Joseph Arthur n’atteindra peut-être pas les prochaines générations de cette façon. (JB) www.josepharthur.com

En exclusivité sur www.journalbangbang.com/ vol03no12/gerantdestradecd

www.myspace.com/oldfolkshomemusic

Joseph Arthur & The Lonely Astronauts Temporary People Indica/Outside

Joseph Arthur n’est plus seul. Après avoir lancé pas moins de quatre EP en 2008, il revient avec un second album des Lonely Astronauts (et son septième en carrière), Temporary People. L’artiste visuel et ancien protégé de Peter Gabriel propose cette fois un rock-folk très conventionnel, teinté de blues et de country, qui résulte peut-être de sa récente sobriété. Le tout est très étoffé et très entraînant,

Escape the Fate : This war is ours Mother Mother : O My Heart Dead To Me : Little Brother EP Blitzen Trapper: Furr Young and Sexy: The Arc Kieran Hebden & Steve Reid: NYC Cold War Kids: Loyalty to Loyalty Daniel Martin Moore : Stray Age Sarah Blackwood: Way Back Home Artistes variés: We Wish You a Metal Christmas and a Headbanging New Year Clouds : We Are Above You

BANG BANG

DÉCEMBRE 2008

Oldfolks Home, c’est le projet du créatif bidouilleur de Winnipeg Ricardo Lopez

(Boats), dont la voix rappelle celle de Nick Thorburn. Il présente un court album, We Are the Feeding Line, auquel participe le temps d’une chanson (I Hate Dell) Rebekah Higgs. Sur des paysages sonores plutôt dansants (son électropop, que l’on pourrait qualifier davantage d’électro-folk, évoque un peu The Postal Service ou même We Are Wolves), la sensibilité rencontre la machine et des samplings en espagnol trouvent même leur place. On retrouve parfois quelques longueurs (Out the Seams Pt 2 et Letter to Keri) et des bruitages qui gagneraient parfois à être utilisés avec davantage de parcimonie. Ces jours-ci, il recherche un label, pour les intéressés. (JB).

Secret de polichinelle de la scène électro hip-hop états-unienne, Yo Majesty accouche finalement de Futuristically Speaking… Never Be Afraid, un premier brûlot entraînant mais qui contrairement à son titre, demeure plus contemporain que visionnaire. Bien qu’engagées socialement (le duo affiche autant son homosexualité que ses croyances chrétiennes), on aurait souhaité que les rimes de Jwl. B et Shunda K reflètent plus cette réalité que le «second degré» et l’exploitation des clichés chauvins du crunk alpha bêta. D’un autre côté, les rythmiques sont bien foutues, les textes salaces à souhait (Fucked Up est carrément troublante, même!) et en dépit de quelques pièces r&b mielleuses qui ralentissent parfois la cadence, Futuristically Speaking… reste un excellent album dans son genre et la trame sonore idéale pour danser ou pour faire la moue tout en se prenant en photo pour notre Facebook. (AP) www.myspace.com/yomajesty4life

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Futuristically Speaking… Never Be Afraid Domino

VOLUME TROIS • NUMERO 12

Yo Majesty


T.

LES TOPS 2008

Les tops de

2008 + à lire sur: www.journalbangbang.com

mc la sauce

1. Ma mère (Madeleine Robillard): Si j’avais pu faire un top 20, j’aurais choisi tous les membres de ma famille! Pour une vingt-neuvième année consécutive, elle décroche la première position dans mon coeur! Belle, douce, drôle, généreuse, gentille, compréhensive et oh combien patiente, cette grande dame est la seule personne au monde sur qui je pourrai toujours compter. Malgré les pires conneries que je fais, je sais que j’ai son soutien et son amour inconditionnel. 2. ovguide.com: Un site internet INCROYABLE où je peux visionner mes émissions préférées (South Park, The office, Family guy...), des vidéoclips, du porn, des documentaires et des films dès leur sortie et ce, sans téléchargement et sans que mon ordi lag! Quand j’suis tombée dans la section “ADULT”, j’suis pas sortie de chez-moi pendant deux semaines! 3. La scène locale (tous les gens avec qui j’ai collaboré): Chafiik, Imposs, BBT Wreck-Hurdz, Radio Radio, Balboa, BMC Musique, Exkis Prod., Wongsifou, DJ Horg, Jeune Chilly Chill, Le Chum, Drackq, Negsayo, et j’en passe (notamment Tido Berman (TTC), An-

odajay, Zingone, Black Taboo et les gars d’Accrophone, qui ne sont pas de Montréal)... Des trésors qui m’ont appris une tonne de choses et qui m’ont donné des opportunités merveilleuses. Faut pas oublier les médias et promoteurs locaux qui ont eu l’esprit particulièrement ouvert en 2008. CISM, Bandeàpart, CIBL, HHQC.com, Réseau Urbain.com, CHOQ FM, CNotreStyle. com, Les Arshitechs du son, Les Francofolies de Montréal, Musique Plus, Le Voir et BANGBANG Magazine... Merci, merci. Vraiment. 4. Le Festa 2h (festival hip hop): Je me suis rendue au Sénégal pour faire des spectacles. Des passionnés organisent ce festival depuis presque 4 ans. De belles rencontres, une ouverture sur le monde et la culture hip hop, c’est ça, le Festa 2h. 5. Le resto-bar Billard Istori:(mon lieu de travail): Encore, si j’avais pu faire un top 20, j’aurais ajouté le restaurant Ginger et le bar L’Île Noire. J’ai la chance d’avoir une job que j’adore. Mes clients sont des anges, mes collègues sont adorables... J’y ai trouvé une deuxième famille dont les membres acceptent de me voir flirter avec les deux amours de ma vie, JAMESON et RAP. Bref, soirées agréables, congé quand j’ai des shows et shooters en masse avec gens chill.

Andre peloquin s BangBang + Musique Plu

Les vidéos locaux de l’année (histoire de faire différent, tiens…) 1- M’accrocher de Loco Locass http://info.audiogram.com/loco_locass_maccrocher/ Simple (mais pas simpliste), percutant et colle autant à la pièce qu’au film qui est rattaché au brûlot. 2- Have You Seen In Your Dreams de Miracle Fortress http://fr.youtube.com/watch?v=ryJVQcG3tXg Ou comment remettre le Etch a sketch au goût du jour sans nécessairement verser dans la nostalgie à deux sous. 3- Triple meurtre et suicide raté (live) de Vulgaires Machins http://fr.youtube.com/watch?v=YbGxtRZ-aZ4 Bien que la plupart des vidéoclips live soient barbants (sauf Wind Of Change de Scorpions, ‘sti!), celui-ci est bien capté, bien monté et rend surtout bien l’énergie des prestations des Machins. Sérieusement, j’ai visionné le clip le même jour qu’un DVD du Wu-Tang Clan en concert aux Eurockéennes et j’ai préféré la bande de Granby. Faut le faire! 4- Ex æquo: Il était 2 fois de Payz Play et Cliché hot de Radio Radio http://fr.youtube.com/watch?v=i4r1oookycc http://fr.youtube.com/watch?v=tFSkCxNw_ew Pas vraiment de leurs deuxièmes clips respectifs (Ste-Cassette pour les premiers, Jacuzzi pour les seconds), mais les clips cités étaient foutrement efficaces pour introduire les univers distincts de chacun. 5- Samsam de Navet Confit http://fr.youtube.com/watch?v=QH5ZAqk--YE Un clip qui donne froid dans le dos, c’est plutôt rare!

Fabbie Barthelémy BangBang + P45 +CISM + Danseuse pour Donzelle

1- Young at Heart Documentaire de Stephen Walker Parce que pleurer devant une chorale de petits vieux qui chantent du Coldplay (pas pour les raisons que vous pensez) et du James Brown, ça ne nous était jamais arrivés avant. 2- C’est pas moi, je le jure! Réalisé par Philippe Falardeau Parce qu’habituellement on a tout le temps quelque chose à redire sur l’adaptation d’un roman et que là, on a beau chercher, on ne trouve pas. Parce que Philippe Falardeau nous fait rire avec l’histoire d’un garçon de 10 ans suicidaire. Faut le faire. 3- The Flight of the Conchords Parce qu’avant The Flight of the Conchords, on pensait que la Nouvelle-Zélande, c’était une sorte d’annexe de l’Australie qui servait de plateaux de tournage pour le Seigneur des Anneaux. Désormais, on sait que c’est l’endroit qui a vu naître la série comique la plus absurde des dernières années. Un peu moins drôle que le Seigneur des Anneaux, mais bon, c’était difficile à battre. 4- Californication Parce que ça n’a rien à voir avec un album des Red Hot Chili Peppers. Parce que ça n’a rien à voir avec un film glauque des années 90 avec Brad Pitt, Juliette Lewis et David Duchovny. Parce que cette série est 1000 fois mieux que ces deux choses réunies. Californication, c’est David Duchovny en charmant et vulgaire auteur obsédé par le sexe. Oh pis ça n’a rien à voir avec Ed Hardcore. Juste de même. 5- The Price of Pleasure: Pornography, Sexuality & Relationships Documentaire de Miguel Picker et Chyng Sun Parce que parler de cul, c’est toujours gagnant. Parce que The Price of Pleasure…, c’est un documentaire sur la porno. Parce que c’est drôle, c’est troublant et en plus, on apprend un paquet de trucs et surtout parce qu’il s’en est passé des choses depuis Brianna Loves Jenna et qu’il fallait se mettre à jour.


T.

CINÉMA + TÉLÉVISION proche d’une certaine frange du peuple, c’est bien géré et c’est efficace. Reste que TVA, ça commence à devenir trop gluant. Je parle de la chaîne en général, pas de Charles Lafortune précisément. Télé-Québec

www.gammaray.org

www.dreamtheater.net

Halford

Live at Rock in Rio III Metal God/Fusion 3

MArc-andre Pilon BangBang

1- Juno 2- The Dark Knight 3- Persepolis 4- WALL•E 5- 4 luni, 3 saptamâni si 2 zile Une année très triste en matière de dvd…

Il n’y a pas de doute, Rob Halford est en feu. Depuis qu’il a sa propre étiquette de disques, il en sort du stock, c’est démentiel. Quelques trucs craignaient royalement comme le «film» avec Fight mais oh, il y a quelque chose de très intéressant ici avec ce document foutrement dingue qu’est le Rock in Rio III. Au sommet de sa forme, Halford torche, aucun doute. Que ce soit du répertoire halfordien, fightien ou judaspriestien, le tout est livré aussi puissamment qu’un éléphant qui te squeeze une schnolle avec sa patte, croyant craquer une cacahuète! La qualité de l’image est impeccable, aussi pure que le jeu des musiciens. En guise de bonus: un vidéoclip et un documentaire. De plus, le DVD vient avec l’album Resurrection en version remasterisée avec deux chansons additionnelles. Ouf! Il n’y a pas de doute, Mononc’ Rob vous en donne toujours pour votre argent. (YKT) www.robhalford.com

Le Bulletin Décembre déjà. La saison télé d’automne est maintenant chose du passé, surtout avec les bancs de neige qui vont bientôt commencer à nous embêter. Sans parler des cantiques de Nowell qu’on a entendus mille fois et cet imbécile Père Noël de centre d’achats qui n’a pas su donner une Coupe Grey aux Allumettes… Faut croire que les p’tits gars n’ont pas été sages! Bon, trêve de plaisanteries et passons aux choses sérieuses. C’est le temps de remettre notre bulletin télé automnal, même si je n’ai pas encore acquis le don d’ubiquité et que je n’ai pas tout regardé sur toutes les chaînes. On va donc tenter d’y aller de nos coups de cœur et de nos coups de gueule, d’un œil amusé, bien sûr… RDS La Soirée du hockey On aime ça gueuler contre le type de couverture que les gens de RDS font de notre Sainte-Flanelle. L’habillage visuel est ordinaire et je mets en doute le choix de certains commentateurs et analystes. Benoît Brunet est ok, même s’il parle comme un mononc’ de 60 ans passés. Joël Bouchard a trop confiance en lui. L’Antichambre Les transfuges de 110% (Bergeron, Gagnon et surtout Dave Morissette) me tombent tous sur les nerfs; quant au Baron Chantelois (mais qui a bien pu lui donner un surnom aussi ridicule?), on n’en parle même pas. Le décor fait pic-pic et l’éclairage fait trop Poule aux œufs d’or. Constat: On a beau tenté d’avoir le meilleur panel d’experts toutes émissions et tous sports confondus, c’est toujours le même bât qui blesse au sein de notre télé sportive spécialisée: le manque d’inventivité technique est criant. ARTV C’est juste de la TV Sûrement l’une de mes émissions favorites, peu importe le canal. Ça jase de télé, on l’analyse, on la décortique

Mange ta ville Quoi dire de plus que c’est très bien comme magazine culturel? Leurs prix Gémeaux le confirment, même si les cotes d’écoute ne sont pas à tout casser. Constat: Oui c’est encore un peu trop hermétique comme chaîne, mais c’est pas mal rare que l’on s’y emmerde. MusiquePlus/MusiMax État Critique N’est pas Claude Rajotte qui veut. N’empêche que j’aime beaucoup Nicolas Tittley: ce mec s’exprime bien, il a beaucoup d’humour, en plus d’être un vrai passionné de zizique. Les critiques de disques sont faites sans réelle complaisance. Musicographie Que ça soit celle de Daniel Boucher, Daniel Lavoie ou Daniel Bélanger, je la regarde toujours au complet. C’est bien monté, c’est efficace et on y apprend des choses. Même celle de Marie-Chandail Toutplein était intéressante! Constat: On ne devient pas accro de nos chaînes musicales, mais quand on daigne y rester quelques heures en les plaçant en arrière-plan pendant que l’on gosse sur Facebook, ce n’est pas désagréable. TVA Dieu merci! J’avoue que je regardais cette émission assidûment par le passé. Plus maintenant. Éric Salvail est énervant avec son t-shirt d’AC/DC qui brille. Tammy Verge reste toujours aussi jolie cependant. Le Banquier Probablement le show le plus nullissime de l’histoire de la tévé québécoise. On cultive la médiocrité avec une telle niaiserie. Je ne connais personne dans mon entourage immédiat qui regarde ça. Même ma mère trouve ça nul! Constat: Oui c’est une grosse boîte

Fais ça court! Même si la belle Mariloup Wolfe a quitté l’animation, on a vu son remplaçant (Stéphane Bellavance) prendre la relève de façon admirable. Les commentaires des juges sont le fun. Les films aussi. Un bon programme, en somme. Constat: Je m’ennuie déjà d’Il va y avoir du sport! Mais pas de Méchant contraste par exemple. TQS 110% La concurrence a voulu mettre des bâtons dans les roues de notre show sportif préféré. Bravo pour l’acquisition d’Yvon Pedneault sur le marché des joueurs autonomes. Et j’aime ça quand les chaises se lancent par la tête en parlant de hockey. Le Retour Benoît Gagnon, je l’aime bien moi. C’est un gars de télé très compétent, c’est un pro, et sincèrement, je lui souhaite bonne chance. Assurément la meilleure décision de sa carrière, celle d’avoir quitté TVA. Et son show va bien finir par débloquer. Constat: La chaîne est en transition, c’est vrai. La programmation aussi. Mais il est impératif que TQS reste en vie. Laissons-leur le temps de retomber sur leurs pattes. Radio-Canada Tout le monde en parle Le dîner de cons du dimanche soir nous a offert quelques belles soirées cet automne. J’étais sceptique au début de la saison, je croyais qu’on avait fait le tour. Mais ce show demeure pertinent. J’aime bien Guy. A, il est encore en forme. C.A. Fallait que la dernière saison soit la meilleure. Y’a même du monde qui disait que je ressemblais au journaliste chiant, un nouveau personnage apparu cette année. Franchement… C’est seulement à cause des lunettes noires voyons. Constat: On rêve tous de travailler pour cette boîte-là; avouons-le!

DÉCEMBRE 2008

Cette présentation visuelle de Dream Theater n’est pas celle d’un concert complet, d’un seul soir. C’est plutôt un habile collage de nombreuses prestations captées un peu partout sur la planète. La grande majorité des pièces sur le premier DVD sont des chansons tirées du dernier album (que j’ai aimé, suis-je le seul?), ce qui risque d’en achaler plus d’un. Donc il est évident que cette présentation est uniquement pour les maniaques du groupe car si vous voulez offrir ce DVD pour faire découvrir le groupe à quelqu’un, mauvais choix. Comme de raison, la qualité sonore est surfine avec le groupe mais ce qui chicote ici, c’est la qualité visuelle de certaines performances qui est parfois totalement pitoyable pour un groupe de ce calibre. Attelez-vous, le premier DVD est d’une durée de trois heures tandis que le deuxième, qui comprend les bonus, est moins long mais regorge d’informations intéressantes sur la tournée. (YKT)

selon plusieurs thématiques toujours intéressantes… Belle job aussi de André «Vazimolo» Robitaille et de Marc Cassivi que j’aime lire dans La Presse. Oui oui.

BANG BANG

Ce qu’il y a d’extrêmement avantageux avec ce double DVD, c’est évidemment le fait qu’il ait été tourné à Montréal. Ne soyez pas surpris de voir la face de votre emballeur du Provigo ou la binette de votre vendeur préféré du Future Shop! Dotée d’un agréable montage, la prestation de Gamma Ray est livrée sans anicroche. L’amateur qui préconise les concerts du genre «grands succès du groupe» se retrouve en terrain lucratif. C’est tout de même enjôleur de voir qu’un groupe allemand ait choisi la salle du Medley pour y tourner son DVD. Sonorité impeccable, images claires et très nettes, le premier DVD est surtout ce qui confirme l’achat. Pour ce qui est du deuxième DVD, c’est une bonne petite pièce d’anthologie qui nous permet de connaître le groupe un peu plus sur la route ou de façon plus personnelle et de voir quelques clips de Gamma Ray. Envoûtant! (YKT)

Chaos In Motion 2007/2008 Roadrunner

VOLUME TROIS • NUMERO 12

Dream Theater

Hell Yeah!!! The Awesome Foursome. Live in Montreal SPV/Fusion 3

34 - 35

Gamma Ray

Les Francs-Tireurs Durer onze ans en télé, c’est un exploit peu banal. Assurément la seule émission au monde que je regarde à toutes les semaines. Le nouveau visuel peut agacer c’est vrai, reste que c’est un magazine hautement pertinent.


V.

Gérant d’estrade - Jeux Vidéo

Calendrier Déc / Jan 2008-09

PLOGUES reste du Canada où sévit cette loi du 2AM, les gens savent bien s’organiser. On trouve des «amis» qui font un party, et avec eux on achète quelques caisses de 12 de Moosehead bien sûr, pale ale (au moins $20 par caisse, mais Clavier est riche, il a payé). Le barman nous fait sortir par derrière avec notre livraison pour emporter. On part en taxi jusque chez Chris et Rachel qui habitent un quartier de petites maisons d’ouvriers. Très sympathique et pittoresque. Dommage qu’il y ait aussi peu de francophones Acadiens au party, ça aurait été plus exotique avec leur accent.

Moncton, première fois Mettant en vedette Cuni Francis et Davine Bouliane Je vous dis, Léon Noël a du sang de trucker, c’est clair. Il a conduit en ligne les 15 heures entre ma maison (qui est plutôt un appart) et Moncton (qui est plutôt un appart pour les Acadiens) . Moi je m’endors après deux heures au volant. Je sais pas trop pourquoi. Ça doit être mon sang de paresseux (tsé, l’animal?). Faut dire qu’avec ses jus énergétiques et ses nombreux cafés, Léon tient la forme. Et rouler à 130-140km/h, ça garde réveillé. Rendus à Moncton, après avoir mangé toutes sortes de snacks de dépanneurs, on commence à avoir soif pour une bonne, grosse, froide, bière. Je me plaindrai jamais assez de cette loi idiote: les bars ferment à 2 heures au New-Brunswick. Là il est 1h45 pasque ça prend quand même un bon bout de temps avant d’arriver ici. On tourne en rond en camion depuis 20 minutes pour trouver l’hôtel, sans succès. Léon a hâte d’aller dormir. «Léon, dépose-nous donc au bar, ça va fermer pis on va être complètement à jeun!» Il nous dépose en grognant au Paramount, bar-spectacles rock. Vite au bar. Clavier Xaféïne est en feu et assoiffé: il commande une bière ($3,75) et trois shots (3x $3). Une pour moi, deux pour lui. Il cale sa bière. S’en commande une autre. Je me prends aussi une deuxième bière. C’est très drôle pasqu’au New-Brunswick, ils ont au moins cinq sortes de Moosehead, c’est dur de choisir. On enfile les shooters avant qu’ils nous mettent à la porte. Et comme dans le

Quoique l’intérieur de la maison est assez dépaysant, y’a un gros aquarium avec un crâne d’alligator dedans. Y’a aussi un autre aquarium, avec deux énormes reptiles empilés l’un sur l’autre, immobiles. Pas mon genre de bibites. Un sosie de Jonathan Cummins parle fort au milieu du salon en tirant sur sa longue barbe rousse. Je gratte un rock’n’roll sur une guitare qui traîne, pendant que Clavier Xaféïne me parle. Il s’emporte et déclare qu’il est le «remplaçant» d’un ex-chanteur expopulaire des années ‘90. Sur le coup je suis d’accord, dans un sens, mais en y repensant bien, on s’en fout. Aucune importance tout ça. Laissons refroidir les morts, et portons-leur plutôt un toast. Je vais dans le couloir. Rachel porte Thor, un serpent, sur sa bonne poitrine semi-dénudée. Thor est l’habitant du premier aquarium, celui avec le crâne d’alligator. Il s’enroule autour du cou de sa maîtresse. Rachel flatte amoureusement sa peau luisante. J’imagine qu’il ronronne, quelque part. Je vais sur le balcon avec une canette d’Alpine (gratuite: je l’ai trouvée). On voit que d’ici quelques demi-heures il fera clair. En attendant, le ciel est bleu marin clair, et deux stoners regardent Heather qui danse sur le trottoir avec un cerceau lumineux ($360). C’est effectivement assez psychédélique. Envoûtant. Elle a de longs cheveux bruns. Elle est moitié-métal, moitiéhippie. «Je suis MHIPPIE». Yes you are babe. Bon, j’ai vu assez de choses exotiques à Moncton, je vais finir ma canette en attendant le soleil dans le parking du motel.

sunny@lesbreastfeeders.ca

Jeu 6 // Tabarnacos Surfer et 350 quatre barils Mar 11 // Prevenge,Hawkes and Horses Mer 12 // Soirée Country-Trash

Dites votre opinion sur les B.D. critiqués dans le BangBang! On veut savoir!

www.bangbangtemort.com

TOP 5 MEILLEURS JEUX VIDÉO 2008

Jeu 13 // Soirée Back To The Cave aved dj Don’t et Matchless

1– LittleBIGPlanet

PS3 / Media Molecule / Sony CEA Mar 18 // Les Abdigradationnistes et Les Ptits Cous Cous Mer 19 // Brigitte Bordel spécial noël! Jeu 20 // Huis Clos Mar 9 // Soirée Country Trash Mer 10 // Soirée Back To The Cave avec dj David Don’t Mer 24 // Christian D. & The Hangovers + 1 band local Lun 29 // Desert Owls

Bénéficiant d’une créativité artistique incomparable, LittleBIGPlanet est le jeu de plateforme le plus charmant et le plus accessible de sa génération. Bien que les niveaux créés par Media Molecule soient incroyables, LTB incite surtout le joueur à développer son propre côté créatif en déguisant le personnage principal (Sackboy) ou en fabriquant ses niveaux à l’aide d’outils accumulés dans le mode solo. Partagez ensuite vos chefs-d’œuvre en ligne et profitez-en pour découvrir le talent d’une communauté bouillonnante d’imagination. LBP est définitivement dans une classe à part et Sony peut enfin se vanter d’avoir trouvé une mascotte capable de compétitionner avec Mario: son nom est Sackboy. (LV)

2– Metal Gear Solid 4: Guns Of The Patriots PS3 / Kojima Productions / Konami

Mar 30 // Darling DeMaes, Lily Frost et The Rodeo Mer 31 // Expo 67 www.myspace.com/lescobar

La dernière mission de Snake est sans aucun doute le meilleur jeu d’action à la troisième personne de 2008. Le nombre d’options disponibles pour atteindre son objectif donne au joueur une rejouabilité rarement vue dans un jeu vidéo. Un must. Voir www. bangbangtemort.com/metal-gearsolid-4-guns-of-the-patriots/ pour plus de détails. (LV)

3– Gears of War II

Xbox 360 / Epic / Microsoft Game Studios Après deux millions de copies vendues

lors de son premier week-end en magasin, Gears of War II est bien sûr le succès monstre de l’automne. Même s’il n’est pas vraiment différent du premier jeu de la série, GoWII ajoute quelques nouveautés à sa formule gagnante, comme des duels de tronçonneuses, des nouveaux types de monstres, d’armes et de véhicules, et la possibilité d’utiliser des ennemis comme bouclier. Les visuels sont parmi les meilleurs jamais vus et ce, même sur une télévision standard. Les contrôles sont parfaits, surtout le système de rechargement éclair qui reste tout aussi satisfaisant que dans le jeu original. À part quelques niveaux sur véhicule moins intéressants, sa réalisation superbe et ses aspects techniques au-dessus de la normale font de Gears of War II le meilleur shooter de l’année. (LV)

4– NHL 09

PS3/Xbox 360 / EA Canada / EA Après avoir réussi un travail remarquable avec NHL 08, EA fait quelques ajustements au niveau défensif cette année pour améliorer sa franchise de hockey. Avec le mode Be A Pro, où l’on contrôle uniquement un joueur de la AHL à la NHL, des matchs en ligne avec 12 joueurs et la possibilité de jouer avec l’équipe étoile du centenaire des Canadiens de Montréal, NHL 09 est le meilleur jeu de hockey de tous les temps. (LV)

5– PixelJunk Eden

PS3 via PSN / Q-Games Ltd. / Sony CEA PixelJunk Eden est ma grande surprise de 2008. Un jeu simple, différent, rafraîchissant et surtout pas cher. À seulement 10$, c’est vraiment une aubaine. Voir www.bangbangtemort. com/pixeljunk-eden/ pour plus de détails. (LV)


B.

Gérant d’estrade - BANDE dessinée

e

Nicholas lavallé ng Bang ngBa Ba Bang

1- Leonard Cohen à la Place des Arts. Un concert impeccable que j’attendais depuis dix ans.

Cet album dirigé de main de maître par Jimmy Beaulieu est un cauchemar d’éditeur: pour parvenir à cette intégrale des strips d’Albert Chartier, il a dû numériser une tonne d’originaux, photostats et photocopies dans des états variables et tenter d’y voir clair dans la chronologie de leurs publications ou créations originales. Mais avec du temps, et l’aide de plusieurs personnes, le résultat final parle de lui-même et mérite toute notre attention. On peut donc enfin lire quelque chose d’Albert Chartier qui ne soit pas issu d’Onésime ou de Séraphin! Ce recueil monumental de strips assez urbains mettant en vedette une jolie demoiselle (au nom changeant de Suzy, Suzette, Elsinore, Zizi ou Kiki, selon l’époque) nous dévoile tout le talent d’un artiste qui semblait voué à l’oubli. Il a fallu l’arrêt de la série Onésime et le décès de Chartier il y a quelques années pour qu’on lui accorde enfin l’importance qu’il méritait. Une belle leçon scénaristique et graphique pour une nouvelle génération de lecteurs et d’illustrateurs qui n’ont pas eu la chance de le connaître! (FH)

Des tondeuses et des hommes Jean-Paul Eid Éditions de la Pastèque

Après une longue absence, voici le retour en presque intégrale de l’incroyable homme des banlieues: Jérôme Bigras!

Esthétique et filatures

Mandel & Tanxxx Éditions Casterman/Collection KSTR Marie est une jeune lesbienne à l’allure garçonne qui a quitté le logis familial en pensant avoir tué accidentellement

5- L’album de Scar Symmetry Holographic Universe est ex æquo avec la consistance de mon gazon car les deux m’apportent énormément d’amour organique… 4- Le disque de Duffy Rockferry est à égalité, pour la quatrième position, avec les photos que m’a fait parvenir mon beau-frère Gil, de Mi Amore, de la chanteuse de… euh… mettons Jéjunum de flibustier, car les deux m’ont apporté beaucoup au niveau tendresse musicale et visuelle.

L’Astronaute tome 1 Malouin & Morin Glénat Québec

Un premier album fort amusant pour ce duo de la ville de Québec! Alors que la série cartonne déjà en Europe (des strips ayant été publiés dans le magazine Spirou), on peut enfin les lire dans un recueil comme une bande dessinée régulière! L’usage d’un format traditionnel (reliure rigide et en couleurs) ne nuit pas trop à la lecture, comme pour toute série jeunesse de gag en une page. Certains gags se suivent sur plusieurs pages, mais le principe reste toujours le même: Jim l’astronaute explore l’univers en solitaire et fait de nombreuses rencontres malheureuses de par son manque d’expérience et de bon sens… Les péripéties s’enchaînent donc les unes à la suite des autres (toujours à son détriment), mais heureusement sans suite funeste pour l’objectif de sa mission. Série sympathique, mais le prix de l’album est surévalué en rapport avec ses concurrents; à 19,95$, il se vend quatre dollars plus cher que le prix de vente en euro et nettement au-dessus des albums de même format ou genre en librairie (chez le même éditeur ou non). (FH)

3- L’excellent disque d’Enslaved Vertebrae est à égalité avec la fois où j’ai vu le gars avec un sigle de Honda rasé derrière la tête et qui conduisait un

vieux Honda CRX blanc et rouille, car les deux sont probablement le résultat d’abus de substances hallucinogènes. 2- L’album d’Amon Amarth Twilight of the Thunder God est au même niveau que celui d’Opeth du nom de Watershed car c’est ce qu’il y a de mieux de ce qui est sorti cette année de la Suède, même mieux que le nouveau lit Aperlund d’IKEA. Et au numéro un, la naissance des deux choses les plus merveilleuses au monde: le festival Heavy MTL et celle de ma fille, Raphaëlle, qui était présente au festival à l’âge vénérable de deux mois!

Jean-francois Beaudoin BangBang Campus ex-Cafe Campus + ex-Cafe BangBang +

3. Karkwa Le volume du vent (Audiogram) Monotone comme l’hiver, pesant comme un banc de neige mouillé et glacé, imposant comme une rafale, beau et complexe comme un flocon.

1. Pas Chic Chic Au contraire (Semprini) Un monstre sonore fabuleux qui charme et déboussole, qui cache et dévoile, qui emprisonne et libère. 2. Plants and Animals Parc Avenue (Secret City) Une autre preuve qu’il y a du Kool-Aid magique dans l’aqueduc de Montréal, surtout dans le secteur du Mile End.

4. Dany Placard Raccourci (Indica) Aboutissement d’un parcours artistique, comme un chemin trouvé à force de virer à gauche et à droite, entre le folk, le country, la chanson québécoise et le rock alternatif. 5. Philippe B Taxidermie (Proxenett) Un ton lunatique et des arrangements oniriques pour un doux voyage nocturne. Un disque qui paralyse agréablement comme si on l’avait sous la peau.

DÉCEMBRE 2008

Albert Chartier Éditions Les 400 Coups Collection [strips]

Présentes dans la revue Croc de 1985 à 1995, les nombreuses aventures hilarantes et délirantes de cet antihéros n’ont pas beaucoup pris de ride. Ne seraient-ce de quelques références contemporaines éparses, on pourrait prétendre à une nouveauté qui nous prend par surprise tellement l’auteur a une imagination débordante! La banlieue est toujours d’actualité, et se moquer de ses habitants aussi, malheureusement… Une tondeuse apprivoisée, des split-levels spatiaux, une fixation sur la sortie des vidanges, la chasse aux passeurs de circulaires et l’omniprésence d’ennemis mortels à la Mouffette-Man, tel est l’univers impardonnable de Bungalopolis! Le lecteur est souvent mis à contribution pour la lecture et l’animation de la série alors que l’auteur a une propension à la mise en abyme et à l’incorporation de sa personne dans ses nombreux gags. On peut donc y voir l’envers du décor d’une bande dessinée sous différents aspects (écriture du scénario, mise en place des décors, argumentation de l’éditeur sur le coût du matériel et de la main-d’œuvre, etc.) et cela n’est même pas incongru! Cet album est un nouvel incontournable de la bande dessinée québécoise, ne serait que pour lire (et relire) la parodie de Dossiers Mystères avec les squelettes fantômes ou le classique Suis-je artistique? sur la bd underground… (FH)

COnfu BangBang + Deeply

BANG BANG

Une piquante petite brunette

Yanick klimbo Tremblay sed

VOLUME TROIS • NUMERO 12

www.bangbangtemort.com

3- Lake of Stew – Ain’t Tired of Lovin’ Un disque d’ici qui pourrait rivaliser avec les géants du bluegrass des montagnes du Kentucky.

5- Portishead – Third Assurément le disque le plus attendu de l’année, ça aurait été facile de se planter mais le band de Bristol réussit encore à nous étonner.

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son père. Dans sa fuite, elle rencontre Adrienne qui semble aussi paumée qu’elle dans la vie. De cette rencontre inattendue naîtra une amitié tout aussi improbable alors que chacune essaye de remettre sa vie sur les rails. Le dessin en noir et blanc donne une bonne apparence underground à cette histoire complètement disjonctée qu’on croirait sortie d’un fanzine si ce n’était de la reliure cartonnée et professionnelle. Décidément, la collection KSTR amène vraiment Casterman dans une direction totalement inhabituelle à cette vénérable institution, et ça fait du bien! (FH)

2- Pas Chic Chic – Au contraire Un album audacieux et tellement riche, on en découvre des nouvelles facettes à chacune des écoutes.

4- The Dodos – Visiter Pour l’excellent album de ce duo de San Francisco et pour les deux concerts en sol montréalais cette année.


L.

LITTÉRATURE

pour signer son Prison de poupées, Laurent Chabin pour cinq ouvrages différents(!), Mathieu Arsenault et Vu d’ici, Annie Dulong et Autour d’eux, etc. J’ai parlé à un petit libraire indépendant des plus sympathiques et des plus honnêtement engagés dans sa

Un pied dans tombe

2008, C’est tellement yesterday

Peu de gens le savent, mais quand tu t’apprêtes à désactiver ton compte sur Facebook, on te demande pourquoi tu fais ça. Pis évidemment, c’est une question à choix de réponses : a) Je ne me sens pas en sécurité sur Facebook b) Je dois changer quelque chose sur mon compte c) Je ne trouve pas Facebook utile d) Pour moi, Facebook a été une catastrophe sur le plan social e) Je passe trop de temps sur Facebook f) C’est temporaire, je reviendrai g) Je ne sais pas comment utiliser Facebook h) J’ai un autre compte Facebook i) Je reçois trop de messages électroniques, d’invitations et de demandes de la part de Facebook j) Autre... Bon, je viens de désactiver mon compte*. Avec ma Bang Bang colonne du mois de novembre (qui traitait du suicide, d’un coup que tu suis pas, bitch), j’ai envie de voir l’impact de ce geste dissident chez mes fabuleux « amis » de pixels. T’aije déjà dit que j’étais pervers ? Probablement. Je me suis écoeuré rare de c’te machine-là que je comparerais à une grosse chambre de commerce trash où on s’échange autant des cartes d’affaires (sans trop de conviction) que des photos de party où la plupart du temps on a l’air débile. Ça fait trois quarts d’heure que j’ai désactivé mon compte (oué, c’est long t’aligner des syllabes dans le bon ordre pour un mongole comme moé, t’sais), pis personne ne s’en inquiète encore... faut dire que nous sommes un vendredi, pis qu’il est 19h30, chuis donc le dernier de tes soucis, t’as bin plus mieux à faire : te rincer la craque, te parfumer l’intimité, te sniffer une première track, te beurrer les lèvres de rouge pour me saloper la queue, etc. 666 Une semaine plus tard... Statut : Edouard n’existe carrément plus pour ses « amis » oh no ! À quelques exceptions proches cependant, car les plus importants dans mon coeur ont quand même daigné me shiper un courriel pour me demander de quoi-ce qui se passe ??? Parce que t’sais, ça doit VRAIMENT pas aller si je ferme mon profil Facebook. Ça va effectivement pas trop bien, mais j’ai pas envie d’en parler, ni avec « eux » pis ni avec toi. Ma marde, il y a que mon anus qui la côtoie, malgré ce que tu crois. Revenons donc à Saint-Facebook. Ce qui m’a le plus manqué cette semaine, c’est pas ton statut à la mords-moi-une-couille-mais-pastrop-fort, c’est pas les centaines d’invitations de DJs que je m’en câlisse, c’est pas tes pokes qui veulent rien dire, pas plus que ton hamster à shaker, non, ce qui m’a réellement manqué, c’est ce fuckin jeu de Space Movers. C’est dire ! Une sorte de jeu de blocs addictif qui, paraît-il, est bon pour l’environnement (mon oeil, oué !). Mon extraordinaire fiancée est toujours sur Facebook elle (la malheureuse), faque j’ai pu assouvir mon manque via son compte. Il m’aura fallu queques games pour me rendre compte qu’au final, Space Movers, c’est boring que l’crisse. Voilà, je peux enfin « vivre » sans Facebook. Facile ! Facebook : cour d’école pour attardés mentaux, super gobe-temps, misérable besoin de flasher, reine incontestée/ incontestable du spam, écorniffleux de bas étage, fichier de ta pauv’existence, illusion de vie sociale, réseau vaniteux court-circuité par ton besoin de t’intéresser à toi-même (pléonasme, je sais), dépotoir de fausses retrouvailles, jouet loadé de bactéries, affreux monstre qui transforme de charmants êtres humains en losers pathétiques, refuge désolant de poètes de statuts, musée des horreurs platement quotidiennes, maison hantée de squelettes qui fuient de ton placard, recueil d’ex amoureux/ses fantômes, album de familles disfonctionnelles, naufrage de ta personnalité, de ton individualité, pense-bête très bête, lèche-cul pas vraiment sexy, drogue sans aucun high (avoir 500 «amis », j’appelle pas ça un high), festin qui donne mal au coeur, portrait navrant d’une génération à mitrailler sur le champ, suceur de queues qui goûtent le caca, cachot de pixels où les prisonniers, béats, acceptent la sentence sans sourciller comme le cochon qui fait la file à l’abattoir, qui sait pas ce qu’il y a au boutte du tapis roulant, qu’on électrocutera DZZZZZT en moins d’deux, à la différence qu’on le mangera pas ce cochon-là, on le jettera aux vidanges tout simplement, pareil comme quand je t’ai rayé de la liste de mes « amis » la semaine passée. Facebook, c’est tellement 2008, pis 2008, c’est fini.

PLOGUES

* J’ai répondu g.

Satanwasalesbian.wordpress.com www.edouardbond.blogspot.com www.edouardbond.blogspot.com

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www.bangbangtemort.com

vocation. Il me disait que le Salon du livre équivalait à la mort pour lui: la fin de semaine où les recettes engrangées pour les livres sont énormes, mais où son échoppe est vide. Pensez aux libraires indépendants quand sera le temps des cadeaux de Noël… (KG)

Le TOP 5

Kathleen Gurie BangBang en voulait un. Alors voilà ce que je voudrais lire d’ici à la fin de l’année. Il n’y a pas d’ordre.

L’Éléphant

David Jasmin Barrière Éditions de l’Hexagone

Voici une première œuvre se situant au carrefour des genres. Ni roman, ni poème, prenant au fragment et au théâtre, c’est le délire surréaliste et assumé du narrateur et de son combat intérieur avec un éléphant à sept pattes. Bon, je veux bien. Pourquoi? Parce qu’il sait écrire et parce qu’il a des moments d’éclat intéressants. Toutefois, je dois avouer que Barrière m’a perdue en cours de route. Les images chargées le deviennent un peu trop et usent rapidement leur caractère novateur, leur charme initial. Et puis ça devient irritant, à la longue, d’avoir le sentiment qu’on ne vous dit plus rien. À suivre donc. (KG)

Slam ma muse Anthologie de poésie slamée à Québec

Choix et présentation d’André Marceau et Anne Peyrouse Éditions Cornac

En avril 2008, les éditions Le Loup de Gouttière devenaient les Éditions Cornac. La maison a été acquise par l’éditeur Michel Brûlé. Sur cette note informative, voici donc, à ma connaissance, le premier livre sur le slam publié au Québec. Tant mieux. Il y a une place pour ça. Il est certain que, séparé de sa performance, le texte de slam est peut-être moins percutant. Il a fallu que je le lise à voix haute pour l’entendre au-delà de son premier degré. Il y a un malaise pourtant, que l’excellente préface d’André Marceau tente de déloger, mais qui demeure. Ce qu’il appelle «l’art sauvage» et qu’il

définit par «ce qui pousse librement», «hors des institutions»… n’est-ce pas là une tentative de l’institutionnaliser? De toute façon, ce n’est pas parce que le slam se présente mieux, ailleurs que dans un livre, qu’il a moins d’intérêt littéraire. J’aimerais bien un best of des meilleurs textes de Montréal aussi. Et pourquoi pas les accompagner d’un cd? Ça s’appellerait Slam chez-toi et je l’écouterais en faisant ma vaisselle. (KG)

Journal d’un vieux dégueulasse Charles Bukowski Une anthologie de ses meilleures chroniques pour l’hebdo Open City. Pourquoi? Parce que ça fait cinq mois qu’un ami m’a prêté sa copie et qu’il voudrait bien la ravoir. Vu d’ici et Album de finissants Mathieu Arsenault (Triptyque) Dans ce cas-ci, c’est un bouche à oreille assez persistant qui m’a convaincue. Chez mon bon libraire, je n’ai pas pu choisir entre les deux titres parce que les deux me titillaient dès les premières pages. L’art de la fugue Guillaume Corbeil (L’Instant même) Un phénomène, paraît-il. Finaliste cette année aux Prix littéraires du Gouverneur Général. Toute une vie bien ratée Pierre Autin-Grenier (L’Arpenteur) Parce que c’est bien écrit, bien ficelé et magnifique de simplicité.

Ce que vous avez peut-être raté au Salon du livre de Montréal

En passant à travers la liste des auteurs présents pour les séances de dédicace, on ne peut qu’être étourdi par le nombre. Il y a tous les écrivains jeunesse qui sont très populaires, eux, au salon. Il y a les gros: Ken Follett, Michel Folco et autres… Il y aussi les c’est-un-livreoui-mais du genre Elisabetta Fantone avec son Journal intime d’une lofteuse ou encore le Mon histoire de Julie Couillard. Parmi eux se glissent des perles rares. Je pense à des écrivains comme Paul Chamberland ou Louise Dupré. Et il y a aussi quelques jeunes loups et des nouvelles voix: mon voisin de page, Edouard Hardcore, y était

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Horoscope 2009 Ginette Blais (Éditions La Semaine) «En plus des prédictions pour chacun des signes, vous y découvrirez ses prévisions pour 2009 dans des domaines tels que l’écologie, la culture, l’esprit humain, la santé, les problèmes sociaux, l’économie et les affaires, le topo de l’année côté national et provincial, les guerres, les catastrophes, etc., la conjonction Jupiter/Neptune, sans oublier les alertes astrales.» Wow! Un incontournable! Mais mon libraire ne l’a pas…


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BANG BANG

DÉCEMBRE 2008



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