BangBang - vol2-no14

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octobre 2007



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VOLUME DEUX • NUMERO 14

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BANG BANG



COLLABORATEURS: Stéfane Campbell, Alexis Charlebois Laurin, Arnaud Cordier, Sunny Duval, Ed Hardcore, André Péloquin, Simon Jodoin, Catherine Mathys, Les Moquettes Coquettes, Candide Proulx, Francis Hervieux, Marc-André Pilon, Kristof G, Yanick Klimbo Tremblay, Philippe Papineau, Dorothée Parent-Roy, Laurence Lepage, Cynthia Lacombe, Jean-Nicolas Labrie, Martin Vérroneau, Marilou Bérubé-Picard, Dominic Tardif, Isabelle Ouimet.

ERRATUM Photos: V2n13: Tara Lee Combs par Dr.Marten V2n12: Voivod par Ronald Mcgregor

CONCEPTION GRAPHIQUE Couverture: vaste.ca Photo The Hot Springs: Sophie Samson sophiesamsonphoto@yahoo.ca Graphisme / Mise en page: Nelson Roberge Grille graphique: www.letricycle.com

SITE WEB

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Plogues Jérome Minière Semi-Automatique/Geneviève et Mathieu Hot Springs Abominable homme des ondes/Du haut de la King Bionic L’histoire du rock : Michel Pagliaro/The Heights Stars Northern State Wintersleep/Sunset Rubdown Elsie Martin Flatliner Télémathysmes/Def 3 & Moka Only

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Mi Amore Puzzle Crew Strung Out MAP/Les Moquettes Coquettes Jonathan Painchaud The Go! Team Unearth The Weakerthans Gérant d’estrade musique Spasm Gérant d’estrade cinéma Le petit tavernier/Gérant d’estrade BD Gérant d’estrade littérature/Ed Hardcore

Simon Jodoin Nelson Roberge

COMITÉ DE RÉDACTION Éditeur / Rédacteur en chef Patrice Caron patrice@bangbangtemort.com Secrétaire à la rédaction / Correction Sébastien Charest scharest@bangbangtemort.com

PRÉSENTEMENT SUR BANGBANGTEMORT.COM

Directeur de la production/ BangBang TV Nelson Roberge nelson@bangbangtemort.com

PUBLICITÉ Directeur des ventes Leonardo Calcagno leonardo@bangbangtemort.com 514-845-1658 ext.364 Représentant des ventes Mathieu Lachapelle mathieu@bangbangtemort.com 514-845-1658 ext.349

DISTRIBUTION Diffumag 514-842-6809

COORDONNÉES BangBang est une publication de Les Éditions Bangbang inc.

Québec 470, rue de La Couronne Québec (Québec) G1K 6G2

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*Tous droits réservés 2007* ISSN 1718 -3529 Dépôt Légal à la Bibliothèque nationale du Québec et Archives Canada

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BANG BANG

Montréal 355 Ste-Catherine ouest 7e étage Montréal, Québec, H3B 1A5 514-845-1658


Par Sébastien Charest

Vous pouvez toujours visionner le Gala sur le web via www3.globetrotter.net/ evenements/nouveautes/#, gracieuseté de Telus. Pour les abonnés Telus, vous avez aussi accès à du contenu exclusif. Telus profitait de cette soirée pour décerner le premier prix découverte Telus à Bonjour Brumaire, une bourse associée à divers moyens de promotions qui devrait pousser le groupe un peu plus loin. Le Gala sera aussi rediffusé sur XM 100, Air musique. Horaire à confirmer. Gala de l’industrie Le Bang Bang et le Salon de la musique indépendante de Montréal (SMIM) organisaient quelques jours avant le GAMIQ le gala de l’industrie. Voici les lauréats: Studio de l’année: Hotel2Tango Soundman de l’année: Ryan Battistuzzi Bookeur de l’année: Preste Salle de spectacles de l’année: Spectrum

Organisme de l’année: SOPREF Vidéoclip de l’année: Été hit / Omnikrom Label de l’année: Dare to Care Sérigraphiste de l’année: Sérigraphie 514 Bar-spectacles de l’année: L’Escogriffe Blogue scène locale et musique de l’année: Rock’n’Doudou Web-TV de l’année: Vox Pop Montréal Site web de l’année: Bandeapart.fm Festival de l’année: Pop Montreal Pochette de l’année: L’intégraLLL / Gatineau Boutique de disques de l’année: Anges Vagabonds Distributeur de l’année: Outside CMJ College Radio Awards On retrouve de nos Québécois parmi les nominations du CMJ College Radio Award, gala récompensant les directeurs musicaux des divers stations universitaires de l’Amérique du Nord. Omar Husain, directeur musical de CJLO 1690 AM, la radio de l’Université Concordia à Montréal, est en nomination pour une autre année dans la catégorie Music Director With The Best Band That Doesn’t Suck grâce à son groupe super/heater. Du côté de la radio de l’Université Laval à Québec, CHYZ 94,3 FM, Catherine Couture concourra dans la catégorie Sexiest Phone Voice (Female). Les lauréats seront dévoilés le jeudi 18 octobre durant le CMJ Music Marathon’s College Day. Liste complète des nominations au www.cmj.com/marathon.

Tournage DVD des Goules Les Goules profiteront de leurs spectacles des 1, 2 et 3 novembre à la Salle Multi de Québec pour filmer les prestations en prévision d’un futur DVD. Afin que tous les fans du groupe soient présents, sa compagnie de disques P572 offre un service de transport pour les gens de Montréal et de Drummondville pour le spectacle du 3 novembre. Au coût de 30$, vous profiterez d’un billet du spectacle et d’un aller-retour dans un autocar de luxe. Les réservations se font auprès de Sébastien Leduc au productions572@yahoo.com. En passant, Headache 24, projet parallèle du chanteur des Goules, Hugo Lebel alias Keith Kouna, sortira son premier album complet Having You To Walk With cet automne. Retour de Me Mom and Morgentaler et de Bran Van 3000 Deux groupes importants de la scène montréalaise ont annoncé leur retour cet automne. Me Mom and Morgentaler a profité de la remise de leur prix-hommage au GAMIQ pour annoncer la tenue de deux spectacles réunions les 14 et 15 novembre prochain au Club Soda. De plus, un album intitulé Shiva Space Machine: Gone Fission (Expanded Edition) verra le jour le 23 octobre sur l’étiquette Musi-Art. Du côté de Bran Van 3000, le collectif a également confirmé son retour, six ans après la sortie de Discosis. Le nouvel album Rosé sortira en magasin le 30 octobre prochain sur l’étiquette Remstar International. Des spectacles sont également prévus, mais toutefois pas avant 2008.

Priestess

photo courtoisie

GAMIQ Patrick Watson et Arcade Fire sont ressortis grands gagnants de la deuxième édition du Gala de l’Alternative Musicale Indépendante du Québec avec chacun trois trophées. Le chanteur originaire d’Hudson en Outaouais est reparti avec les prix de l’Artiste de l’année, de l’Auteurcompositeur de l’année (accompagné d’une bourse de 1000$ offert par la SOCAN) et du Meilleur album indie pop pour Close To Paradise. Arcade Fire s’est quant à lui mérité les statuettes du Spectacle de l’année, de la Carrière internationale de l’année et du Meilleur album indie rock pour Neon Bible. Le duo Tricot Machine a gagné de son côté le Panache dans les catégories Meilleur album chanson et Révélation de l’année (Matthieu Beaumont a ainsi pu réaliser son rêve, lui qui chante dans Super Ordinaire: «J’voulais être la révélation de l’année…»). Voici la liste complète des gagnants: Artiste de l’année: Patrick Watson Auteur-compositeur de l’année: Patrick Watson Carrière internationale de l’année: Arcade Fire Spectacle de l’année: Arcade Fire Révélation de l’année: Tricot Machine Meilleur album chanson: Tricot Machine / Tricot Machine Meilleur album électro: L’idéologie des stars / Numéro# Meilleur album expérimental: Sangue Puro / Les Georges Leningrad Meilleur album folk/country: Les hommes des tavernes / Les Fréres Cheminaud Meilleur album hip-hop: Trop banane!/ Omnikrom Meilleur album indie pop: Close To Paradise / Patrick Watson Meilleur album indie rock: Neon Bible / Arcade Fire Meilleur album métal/hardcore: Katorz / Voïvod Meilleur album punk: Compter les corps / Vulgaires Machins Meilleur album rock’n’roll: Gisèle / Xavier Caféïne Meilleur album world/trad: Mia Dolce Vita! / Marco Calliari Prix-hommage: Me Mom and Morgentaler

M POUR MONTRÉAL Les 15 et 16 octobre prochains, le Cabaret et le Studio Juste pour rire accueilleront l’un des événements les plus attendus de la scène musicale émergente, M pour Montréal. L’événement-export fera découvrir à des délégués européens et américains le talent des artistes d’ici. Seront au rendez-vous pour faire bonne impression The Stills, Hot Springs, Karkwa, Les Breastfeeders, Priestess, We Are Wolves, Krief, Plants and Animals, Bloodshot Bill, Creature et Torngat. Quatre formations additionnelles s’ajouteront à la programmation d’ici peu. Plusieurs partenaires internationaux et médias ont confirmé leur présence. Notons entre autres le Glastonbury Festival (Angleterre), Haldern Pop Festival (Allemagne), South by Southwest (États-Unis), Les Inrockuptibles (France), ORR Magazine (Pays-Bas) et NME (Angleterre). Les spectacles sont aussi ouverts au public, une bonne occasion de voir en deux soirs l’avenir du rock montréalais. Dans le but d’offrir la plus grande visibilité possible aux artistes, une toute nouvelle plateforme Internet est disponible au www.mpourmontreal.com (MBP)


Cœurs est la suite de Petit cosmonaute, c’est clair comme de l’eau de roche. Minière retourne à une parole simple, sensible et surtout à une musique organique et douce, loin des sonorités bidouillées. Non, ici, on revient aux guitares, au piano, et on ajoute quelques très jolies teintes de cordes et de cuivres.

www.jeromeminiere.ca Le 15 novembre au Vieux clocher (Sherbrooke) Le 17 novembre à la Maison de la culture (Trois-Rivières) Les 4 et 7 décembre au National (Montréal) Le 13 décembre au Grand Théâtre (Québec)

PLOGUES

«J’ai pris le projet complètement à l’envers du précédent. Je suis vraiment parti de l’idée que je ne voulais pas refaire la même chose. J’ai essayé d’éviter le sujet comme la peste, explique le musicien de 35 ans. De toute façon, par respect pour le projet,

Au moment d’écrire cet album, la tête de Minière était assez tourmentée par une série d’événements qui lui ont remis le compteur à zéro. D’un côté, son deuxième enfant naissait. De l’autre, sa grandmère et un de ses oncles auquel il était particulièrement attaché mourraient. «Tout est arrivé en même temps, raconte le petit homme, grimaçant, balançant la tête de gauche à droite. En soi, c’est très banal, ça arrive dans toutes nos vies, des gens arrivent, d’autres s’en vont. Mais vu que ce projet était un retour sur moi-même, tout ce que j’ai vécu s’est retransmis sur le disque. C’est plus existentiel, c’est pour ça que c’est peut-être plus la suite de Petit cosmonaute.»

Sur la pochette de Cœurs, à travers 19 photos, on voit Jérôme Minière en train de bricoler, découpant dans du carton les lettres de son nom et du titre de son disque. L’auteur-compositeur-interprète en est bien content: cette pochette, c’est lui. «J’aime le fait que ça ne soit pas un seul cliché de moi, ça me correspond mieux. Je voulais être sur la pochette, mais je suis assez timide, fuyant, on ne me voit pas dans mes vidéos, je suis toujours un peu caché. Je trouve que ça va bien avec moi!» (Philippe Papineau)

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Avec son projet Herri Kopter, le natif d’Orléans, en France, s’était imposé toute une thématique, avec une compagnie bidon, une fausse campagne de communication et des textes qui allaient en conséquences. Le résultat, Chez Herri Kopter, abordait avec efficacité et sans leçon de morale le sujet de l’économie de marché et ce, bien avant L’échec du matériel de Daniel Bélanger. Quoique fier de l’aventure, Jérôme Minière avait envie, pour son plus récent disque, de laisser aller un peu la bride, de se laisser plus de liberté.

c’était nécessaire de le laisser dormir un peu. Pour Cœurs, tout est arrivé par aventure, j’ai laissé les choses se passer simplement. C’était un peu moins dans la tête, un peu plus dans le cœur!»

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Ne vous inquiétez pas, Herri Kopter n’est pas mort, il n’est qu’en congé prolongé. Pendant ce temps, Jérôme Minière, sans masque et sans rôle, reprend les commandes de sa musique. Avec son septième album, intitulé Cœurs, Minière laisse donc de côté le cadre strict de son dernier concept pour plonger dans le personnel, le spontané, l’imprévu.

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JÉRÔME MINIÈRE

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crédit: Sylvain Dumais

À CŒUR OUVERT

«La musique est la grosse différence avec tous les autres albums, lance Minière. Dans ce projet-là, c’est la première fois où je me sentais prêt à ouvrir mes portes aux autres. Je pense qu’avant, je n’avais pas assez confiance en moi et donc pas assez confiance dans les autres! Et donc, là, en ouvrant les portes, ç’a amené de l’air frais.» Parmi les bourrasques rafraîchissantes, notons la présence de Mélanie Auclair (Magnolia) et de Guido Del Fabbro (Pierre Lapointe) qui ont donné un coup de main avec les cordes. Son ami René Lussier, qui partage la même étiquette de disques, est aussi venu appuyer Minière à la guitare. «J’étais super intimidé, avoue Jérôme Minière, mentionnant entre autres le travail de Lussier sur Le trésor de la langue, véritable pierre angulaire de la musique expérimentale québécoise. Il est quand même très virtuose de son instrument et moi je ne suis pas virtuose de rien. Mais plus on s’est connus, plus on se trouvait de points en commun. Les deux, on est assez autodidactes, on aime déconstruire les choses, on a aussi pas mal de liberté. Et les deux, on travaille beaucoup!»


SEMI-AUTOMATIQUE Lettre ouverte (mais surtout haineuse) envers Pop Montréal… André Péloquin «Il y a plusieurs façons de faire un film. Comme Jean Renoir et Robert Bresson qui font de la musique. Comme Sergueï Eisenstein qui faisait de la peinture. […] Et comme Socrate, je veux dire Rossellini, qui fait de la philosophie. Bref, le cinéma peut être à la fois tout, c’est-à-dire juge et partie.» – Jean-Luc Godard, Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard. «Je vais profiter de la carte blanche que ce magazine m’offre chaque mois pour vous parler du projet Making Music with the NFB et du court-métrage auquel j’ai collaboré. Je m’aime tant que ça, en effet!» – moi-même.

Bien sûr, c’est une grande dame qui – à défaut d’être jolie – s’est taillée une place de choix dans le roc de l’histoire musicale, mais comme je l’associe surtout à sa collaboration à la pièce E-Bow The Letter de R.E.M., on ne peut pas dire que je suis de près sa carrière… jusqu’à aujourd’hui. En réussissant à ramener ce personnage culte du punk en ville, c’est évident que les bonzes de Pop Montréal me déclarent une guerre ouverte en me piquant mon moment de gloire. Voyez-vous, après des années à inviter des musiciens minables (Interpol, TTC, Beck, Roky Erickson, Ebu Jalam et j’en passe), le fameux festival s’offrait finalement un véritable artiste: André «Rimbaud, c’est d’la marde à côté de moi» Péloquin. Mais avec la présence de la vieille sorcière dans la métropole, c’est certain que les gratte-papiers vont courir à son concert plutôt que de redécouvrir l’art (l’authentique, qui fait rire, pleurer et – si t’es chanceuse – jouir) grâce au court-métrage Les lendemain(s), réalisé sous la bannière de l’initiative Making Music with the NFB. Projet qui jumelle des musiciens locaux à de jeunes réalisateurs, Making Music a notamment permis au photographe John Londono de capter sur bobine le chaos organisé qu’est Dandi Wind en plus de révéler la sensation qu’est Socalled à un plus grand public grâce à une réalisation signée Ben Steiger Levine (bref, tous des minables lorsque comparé à maître Péloquin, bien évidemment). Produites sur une période de quatre mois, ces œuvres transgressent les dictats du vidéoclip (donc pas de scènes tournées sur une voie ferrée ou de prestations sur fond blanc) et du court-métrage (donc, pas trop de discours «altermondialistes-cégep-du-vieuxmontréalesque»). Cette année, mon dream team composé de Gabriel Allard-Gagnon (à qui l’on doit le clip Tu n’as pas voulu de Télémaque), Guillaume Marin-Lafond (qui a conçu le générique d’ouverture de l’émission de Bob le Chef), Matt Fuzz (l’Enfant Sacré du Tibet du Gameboy) et moi-même affrontera des productions créées pour des artistes comme l’ex-Unicorns Alden Penner et le groupe déjanté CPC Gangbangs. Bref, ça sent la coupe, quoiqu’en pensent les grosses huiles de l’événement et cette vieille peau de Patti Smith. Bon festival quand même! Making Art with the NFB Gala de fermeture de Film Pop, le volet cinématographique de Pop Montréal Le dimanche 7 octobre à 19 h Associaco Portuguesa (4170 Saint-Urbain, Montréal) www.bangbangblog.com/podmodernisme

photo courtoisie

Au risque de me faire éjecter de cette publication à coups de pied dans le derrière, voici une confession-choc: Patti Smith m’a toujours laissé de glace.

Dire de Geneviève et Mathieu qu’ils proposent des chansons hors norme relève presque de l’euphémisme. Textes déjantés et musiques minimalistes à saveur kitsch sont à la source de cette épithète qui leur colle à la peau depuis leurs débuts. Formé en 1999, c’est aujourd’hui leur longévité qu’on qualifiera de hors norme dans le paysage de l’indépendance où les groupes viennent et s’en vont parfois plus rapidement que les saisons, d’autant plus lorsqu’il est question d’un duo d’amoureux dont les pénates sont plantés à Rouyn-Noranda, Abitibi. Leur troisième album, Rouge-gorge, sur étiquette Proxenett, marque un tournant dans la (pas si) courte histoire de Geneviève et Mathieu. Tournant, du moins de l’avis du journaliste. Geneviève (Crépeau), elle, n’est pas du tout convaincue que leur passage dans le giron Bonsound les fera connaître d’un plus grand public. «J’ai hâte de voir ce que ça va donner», nous confie-t-elle. Rejointe peu avant la sortie de Rouge-gorge en magasin, la chanteuse à lulus avouait avoir hâte de présenter en concert les chansons qu’elle compose depuis deux ans avec son partenaire et nouvel époux (ils se sont mariés lors de leur concert à la dernière édition du FMEAT), Matthieu (Dumont). «Je suis super contente d’avoir enfin trouver mes musiciens», lance-t-elle en insistant sur le mes, comme une mère parlant de ses enfants. Ses musiciens, ce sont Benoit Lavergne, connu des fans de Gwenwed sous l’alias Ben La Rocket, à la basse et Ponto Paparo, singer-songwriter (c’est ainsi que Geneviève le décrit) d’expression anglaise, bien connu des Abitibiens, qui agit pour Geneviève et Matthieu à titre de batteur. Est venu s’ajouter à cette section rythmique toutes étoiles le très occupé Thomas Augustin (Malajube, Jacquemort) qui a traversé la réserve faunique La Vérendrye pour enregistrer quelques pistes de claviers dans un studio du lac Fortune, non loin de Rouyn-Noranda, où le chalet de Geneviève et le studio où a été réalisé Rouge-gorge sont tous deux situés. Il n’est pas surprenant que dans la vie de tous les jours Geneviève et Matthieu soient à la tête de l’Écart, un centre d’art actuel sis sur la rue Murdoch, à deux ou trois pas du célèbre Cabaret de la dernière chance. Tous deux diplômés de l’université en arts, lui de l’UQAT, elle de l’UQAM, leur approche relève davantage de la performance. «L’envie de faire un pestacle» est de l’aveu même de Geneviève le moteur principal des concerts iconoclastes de la formation. La performance a d’ailleurs été la porte d’entrée de Geneviève dans le monde des arts. Elle s’y intéresse d’ailleurs toujours, l’Écart tenant une biennale d’art performance. Pour Geneviève, arts et régions ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Elle prétend que contrairement à Montréal, «on ne perd pas de temps à Rouyn, j’aime Montréal, mais pas pour y vivre tout le temps. C’est plus facile d’avoir de l’argent pour des projets en région. Matthieu a pu devenir directeur artistique à 21 ans, ce qui aurait été impossible à Montréal.» On ne sait pas finalement s’il faut leur souhaiter un succès fulgurant, car Geneviève et Matthieu devraient quitter Rouyn-Noranda et en parlant avec Geneviève, on ne peut que conclure que ça ne fait pas partie de leurs souhaits. (Dominic Tardif) Rouge-gorge en magasin depuis le 25 septembre www.genevieveetmatthieu.ca


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L’ABOMINABLE HOMME DES ONDES Les clés du local Simon Jodoin C’est un classique. Quand vient le temps de planifier quoi que ce soit dans mon local, une répétition, un enregistrement, une session de mixage, c’est toujours la même question: «Hey, ma blonde, t’as pas vu les clés de mon local?» Elle n’est plus capable de m’entendre poser cette question… «Tu vas les retrouver d’ici trois minutes» et elle a invariablement raison. Chaque fois je panique, mon cœur se met à battre la chamade, je chamboule tout dans la maison et hop, au bout de trois minutes, je les retrouve, dissimulées sous un vieux t-shirt ou dans les poches de mes jeans qui attendent leur tour dans la salle de lavage. Retrouver les clés du local… C’est pour moi une quête sans fin, un défi permanent. J’en rêve même la nuit. Je fais souvent ce cauchemar où je me vois devant la porte barrée à jamais, implacablement fermée, blindée, avec moi devant qui tente par tous les moyens, sans succès, de la défoncer. Je me réveille chaque fois en sursaut, paniqué, et je me mets à chercher mes clés de manière obsessive… Bon bon… Vous vous doutez peut-être que je n’ai pas l’intention de discourir très longtemps à propos de mes phobies. En général, je n’en parle à personne… Je garde ça pour moi. Si je vous parle aujourd’hui des clés de mon local, c’est pour faire un peu poétique, pour faire une métaphore afin d’illustrer ce qui se passe présentement chez LOCAL Distribution... Comme vous le savez sans doute déjà, devant la baisse drastique de ses chiffres de vente (50% rapporte-t-on), l’entreprise qui relève de la SOPREF vient de mettre un terme à ses activités de distribution. En clair, LOCAL est devenu le 10 septembre dernier, lors d’une assemblée générale extraordinaire, une sorte d’étiquette, un label, qui sera distribuée par Outside Music par une entente de sous-distribution. Cette nouvelle s’inscrit dans l’historique des difficultés financières et logistiques que doit affronter depuis quelque temps cette entreprise quasi artisanale qui se spécialise dans la mise en marché de contenus alternatifs et autoproduits. Entreposer des boîtes de disques, les faire parvenir aux différents disquaires et s’acharner pour obtenir de ces derniers un placement un tant soit peu visible sur les rayons, c’est un défi de taille et cela coûte très cher… Plus cher et plus difficile encore lorsque le produit que vous tentez de mettre en valeur n’est pas le résultat d’une industrie de masse mais plutôt le fruit du travail d’artisans. Cela n’a rien d’étonnant… Si un petit cultivateur peut vendre ses tomates dans un kiosque du marché Jean-Talon, tenter de les commercialiser dans une chaîne d’épiceries à grandes surfaces demeure presque impossible. Dans le même ordre d’idées, si un potier peut vendre ses créations au Salon des métiers d’art, il est beaucoup moins évident de les distribuer dans les Walmart et Zellers de ce monde… Or, c’est précisément ce que tentait de faire LOCAL: placer son catalogue de produits alternatifs sur les mêmes tablettes que les plus commerciaux, chez les gros disquaires qui sont à la culture ce que Loblaws est à l’alimentation. S’il faut bien admettre que l’intention est fort louable, il faut aussi reconnaître qu’il y a une part d’utopie devant un tel projet. Tenter d’obtenir un bon placement en magasin pour Joe Machin qui fait dans le punk-électro lo-fi la semaine où Marie-Hélène Thibert sort son album, c’est un peu comme attendre la Rédemption ou le Grand Soir… C’est bien joli en théorie, mais en pratique, ça ne risque pas d’arriver. Tel est le problème qu’on vient peut-être de pelleter en avant par cette entente de sous-distribution avec Outside… Les artistes qui verront leurs produits placés en magasin par le biais de cette entente seront sans doute ceux qui arriveront à provoquer un certain enthousiasme commercial, ceux qui retiendront la très éphémère attention médiatique, bref, qui seront au goût du jour et qui seront ainsi jugés plus concurrentiels. Il y a fort à miser que les plus en marge et les plus exotiques qui n’obtiennent pas la bénédiction des festivals et des directeurs musicaux des différentes radios se retrouveront dans les catacombes d’un nébuleux catalogue absent des rayons... C’est sans doute ce qu’il faut comprendre des propos de Martine Groulx, directrice de LOCAL, rapportés par Olivier Robillard Laveaux dans le Voir du 30 août dernier: «Les productions en vente chez les disquaires varieraient fréquemment selon l’engouement suscité par les groupes. Lors d’événements comme les FrancoFolies ou le Coup de coeur francophone, la sélection changerait pour prioriser les disques des artistes qui s’y produisent.» Il me semble qu’on assiste ici à un curieux détournement d’intention qui faisait l’originalité et la valeur de LOCAL Distribution. À la base, l’objectif de cette entreprise n’était-il pas de donner une chance à des artisans, en marge des succès commerciaux et de l’engouement médiatique, de distribuer malgré leur exotisme leurs produits en magasin? Que faut-il penser si désormais les choix de cette nouvelle étiquette seront influencés par les gros festivals et les palmarès des radios commerciales? Faut-il croire que finalement les règles de la concurrence ont eu raison de la recherche d’alternatives économiques? Il y a des jours où j’espère sincèrement me tromper, où je souhaite avec ardeur qu’on m’explique que j’ai tort. Un peu comme ma blonde le fait quand je suis persuadé d’avoir perdu les clés de mon local ou quand je fais le mauvais rêve de ne plus jamais pouvoir y entrer…

SHERBROOKOISE CHRONIQUE Du haut de la King On en entendait parler depuis longtemps, c’est maintenant chose faite. Le Café du Palais, une institution sherbrookoise, changeait récemment de propriétaire. Le bar est devenu depuis peu les Marches du Palais, référence au sobriquet que tous les étudiants ayant passé par la Wellington ont déjà entendu.

Au fil des années, peu nombreux sont ceux qui sont allés veiller au Café du Palais. On allait plutôt veiller aux Marches, ce qui avait le mérite de bien décrire le bar aux plafonds bas, d’autant plus que jamais traître homme n’y a été surpris à boire un expresso, pas plus qu’un café filtre. On allait au Café du Palais depuis déjà un

bon bout strictement par nostalgie ou par espoir d’y revivre de grands moments musicaux comme on en avait vécu avec The Dears, jubilant d’entendre le groupe en fin de tournée, efficace comme seuls peuvent l’être les groupes qui roulent depuis plusieurs mois. On se rappelle aussi Les Trois Accords à l’aube du succès monstre de son Gros Mammouth Album Turbo. Le Nombre attroupé devant le téléviseur, préoccupé de l’émeute que causait l’annulation d’un concert de The Exploited à Montréal, avant de donner le sien devant une vingtaine d’aficionados, un mardi à part de ça. Les Chiens qui revenait périodiquement nous procurer une occasion de recueillement. The Planet Smashers qui, chaque rentrée scolaire, provoquait chaleur et vapeurs d’étuve, à un point tel que de porter un short en plein hiver, pour l’occasion, ne dépassait pas l’entendement. L’offre de plus en plus dominante de groupes hommages indigestes avait causé la désertion de certains habitués qui ne se reconnaissaient plus dans l’image de marque du bar. Trop corporate jugeaient certains. On y produira semble-t-il encore des concerts, mais moins fréquemment. Il ne restera de toute façon plus beaucoup de trous dans les horaires des sorteux à en consulter les programmations automnales du Téléphone Rouge, du Magog, du Granada, du Tremplin 16-30, du Centennial et autres salles de spectacles sherbrookoises. Les étudiants seront à n’en point douter toujours nombreux à fêter aux Marches du Palais. Les mélomanes eux y reviendront à l’occasion, comme on passe une soirée avec un ancien amour, question d’assouvir la quasi-curiosité morbide qui nous envahit parfois, question de voir si ça pourrait être comme avant. (dominic tardif)


photo: Yanick Grandmont

On la savait enragée, sombre et rugissante, véhémente voire violente… La voilà qui ressurgit déchaînée, terrible, sauvage. Opérée par la rage, alimentée par un rock noir comme le charbon, la machine Bionic semble inébranlable.

«Jonathan [Cummings, ancien Doughboys et chroniqueur à l’hebdo culturel anglophone Mirror] a aussi beaucoup travaillé les textes… Et c’est la première fois qu’un livret de paroles est inséré dans un album de Bionic», précise le bassiste avec un enthousiasme non dissimulé. Un ajout aussi utile qu’agréable qui, en plus de donner profondeur à l’ensemble, souvent réduit sur les planches à une tonne cube de décibels, permettra enfin aux oreilles meurtries de discerner le discours de l’inimitable barbu chauve à lunettes… À moins que le sang qui s’en écoule ne coagule avant que ne prenne fin l’assaut des Fender Jazz et Gibson Les Paul. (Isabelle Ouimet)

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Témoignant de cet ardent désir de mettre le feu aux poudres, le nouvel album du mastodonte, Black Blood – paru le 25 septembre dernier sur l’étiquette Signed By Force, plus récent projet du tentaculaire Ramachandra Borcar (alias DJ Ram) – met de l’avant un alliage solide de six cordes, punk et rock 70s au son sale et à l’énergie brute… Un composé explosif qui, à mi-chemin entre la débilitante mixture des Norvégiens de Turbonegro, la lourdeur stoner psychédélique des Américains de Kyuss et la force mélodique du légendaire ZZ Top, n’en retient néanmoins que des éléments, traçant sa propre voie, en dehors des sentiers mille fois empruntés. «En studio, nous avons voulu intégrer de nouveaux éléments, travailler les orchestrations… donner plus que ce que l’on peut donner en live. Chacun des musiciens venus a apporté quelque chose», apprend Julius, citant des noms issus des Tricky Woo, The Besnard Lakes et Xavier Caféïne, soulignant la présence d’une fanfare et de meneuses de claques sur la vindicative Freedom Now Baby!, d’ailleurs amorcée par un brouhaha collégien nommé F-r-e-e-d-o-m.

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«Nous avons beaucoup tourné en Europe et ici avec des groupes heavy comme Nashville Pussy et C’mon et notre set était plus agressif… On s’est rendu compte que c’est là que le groupe était à son meilleur, explique le poilu bassiste Paul Julius dans un charmant français aux accents canadian. On savait que plus les chansons seraient intenses, mieux ce serait pour le live…» Aussi, sans réellement s’y attarder lorsque est venu le temps de mettre à jour son troisième effort, Bionic allait poursuivre plus loin encore sur la voie empruntée par son précédent Delivrance. Il allait lever les Marshal, Fender et Ampeg d’un cran, appuyer sur la Big Muff vintage et se donner jusqu’à la dernière goutte de sueur. «J’ai 38 ans et je joue plus fort que lorsque j’avais 15 ans, concède Julius avec un malin sourire dans la voix. Avec Bionic, il n’y a aucune limite.»

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Repousser les limites de l’endurance, exploser les têtes, défoncer les tympans… Roulant à cent milles à l’heure au volant de son bolide blindé, un Charger seventies fait d’un heavy metal composite, c’est ce que Bionic fait de mieux. Maître montréalais des assauts scéniques, des déflagrations distorsionnées et de la mélodique lourde, après dix années passées à incendier les foules, le monstre à quatre têtes prend des allures de bête sanguinaire.

www.bionicland.com Le 4 octobre avec Fiftywhatthead, Starvin’ Hungry et Trigger Effect au Petit Campus (Montréal)

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Black Blood en magasin depuis le 25 septembre


Il peut se targuer d’être un artiste encore terriblement actuel, même avec une carrière qui s’échelonne depuis plus de 40 ans maintenant. À ses débuts en 1965 à l’âge de 18 ans comme musicien à bord des légendaires Chanceliers jusqu’à son concert programmé au festival branché qu’est le Pop Montréal (il foulera les planches avec Le Nombre, rien de moins!), Michel Pagliaro demeure une personnalité authentique, se foutant des modes et des styles, s’offrant encore aujourd’hui en pâture à un public fidèle. Sans contredit le parrain du rock québécois, c’est avant tout un auteur-compositeur-interprète de grand talent, dont l’influence n’a d’égale que le respect qu’il commande auprès des plus jeunes. Pag débute véritablement sa carrière au sein des Chanceliers (groupe yéyé qui obtiendra un grand succès en 1966 grâce à la chanson Le p’tit puppy), profitant ainsi de cette expérience pour développer certaines compositions de son cru. Déjà à cette époque, sa puissante voix est reconnaissable entre mille. Il entame sa carrière solo au printemps 1968 avec sa reprise en français du classique My Way, qu’il traduira Comme d’habitude. Grand amateur de rock’n’roll américain et de blues, il décide d’assouplir légèrement son style, question de devenir un artiste plus grand public.

L’année 1971 marque son triomphe dans la langue des Beatles où il tourne partout au pays. Mais c’est en 1972 qu’il sortira son plus grand morceau francophone. J’entends frapper devient instantanément un classique que tous les mélomanes de la province (autant chez les rockers les plus durs que chez les férus de discothèques) ne peuvent se lasser d’entendre. Quelques mois plus tard, c’est Fou de toi, autre immense succès, qui grimpe à son tour dans les palmarès. En 1975, Pag sort deux albums en simultané, avec le même titre (Pagliaro et Pagliaro I). Respectivement un album francophone et anglophone, cet audacieux coup de dés s’avéra payant. De nouveaux succès s’ajouteront à sa collection déjà bien remplie: What The Hell I Got, Émeute dans la prison (Richard Desjardins s’en inspirera pour son fameux Screw de 1990) et Si tu voulais. Dans les mois qui suivent ces parutions, il partage la scène avec probablement le musicien international le plus en vogue du moment (Peter Frampton) à la Canadian National Exhibition de Toronto et se rend en tournée par la suite dans diverses régions du Canada.

photo courtoisie

Gonflé à bloc, il plonge dans les années 70 armé d’un redoutable talent d’auteurcompositeur. C’est à cette époque qu’il débute une carrière anglophone qui lui donnera ses premiers tubes partout au Canada: Give Us One More Chance, Rainshowers, Lovin’ You Ain’t Easy... Étiqueté comme étant l’un des rares musiciens locaux à s’exprimer dans un style très rock, il mène dorénavant une carrière bilingue, réussissant ainsi à charmer les Québécois de toutes allégeances.

Dans la foulée des groupes en The qui font dans le post-punk-branché-conçu-sur-mesure-pour-le-plancher-de-danse, The Heights débarque au Canada, tout droit sorti de North Wales, banlieue d’Angleterre. Défendant son premier effort, Toys and Kings, lancé chez nous sur Indica, nous avons rencontré Pearse Macintyre, guitariste de la formation, tout juste avant de fouler l’une des scènes d’Osheaga. «Nous trouvons que l’Angleterre est tellement plus difficile à satisfaire», nous lance d’entrée de jeu le sympathique monsieur. D’ailleurs, notons que le nom du groupe provient d’un pub londonien qui a été le berceau de son premier spectacle à vie. Cela dit, il faut savoir que le groupe en question n’en est pas à sa première escapade nord-américaine. En effet, il a parcouru stratégiquement (showcases, South By Southwest, etc.) quelques endroits avant d’investir Montréal. Et l’ambiance dans ces gros festivals? «Ça nous va en général. Osheaga

Les années 80 ne réussiront pas à ralentir notre Pag national. Avec Bamboo, disque qu’il produira lui-même et qu’il sortira en 1981, ce pionnier du rock québécois se paie une véritable cure de jouvence, tirant habilement profit de la new wave qui naît de la remise en question punk des années précédentes. Les chansons Romantique et Travailler lui attirent le respect d’une nouvelle génération de musiciens qui découvre pour la première fois ce grand artiste de chez nous. Il s’exile ensuite pour la France pendant les cinq prochaines années, travaillant entre autres avec Jacques Higelin. En 1987, il rentre au bercail, question de renouer avec la scène et les studios. Il ouvre pour Bowie au Stade olympique et lance une nouvelle compilation (Avant, avec en prime de nouvelles chansons) qui connaîtra un certain succès. Dangereux et Les bombes seront cependant les deux seuls tubes de cette fournée. Les fans du rockeur devront attendre 1988 avant que ne paraisse un premier album inédit en plus de sept ans (Sous peine d’amour) qui demeure encore à ce jour son dernier album de compositions originales. Entouré d’une nouvelle équipe, Pag est choyé, un accueil très positif est réservé aux chansons L’espion et Héros qui sont à la hauteur des succès précédents. Les années 90 seront plus calmes pour le musicien, mais resteront mémorables dans sa carrière: participation au Festival d’été de Québec, gros spectacle lors des célébrations du 350e anniversaire de la Ville de Montréal en 1992, sans oublier la sortie d’une riche compilation trois ans plus tard (Hit Parade de 1995). Il continuera dans les dernières années à donner des concerts toujours DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE aussi intenses et tout récemment, il sortait un premier DVD, Pagliaro live à Québec. Les Chanceliers (1966) Aux côtés des Charlebois, Francoeur, Michel Pagliaro (1968) Boulet et Latraverse, il demeure encore Rock’n’roll (1970) aujourd’hui l’un des personnages les plus Pagliaro (1971) importants de toute l’industrie du rock Pag (1972) québécois. La très grande majorité de ses Pagliaro, Pagliaro I (1975) chansons n’ont pas pris une seule ride. Aujourd’hui (1976) Et dire qu’à presque 60 ans, il est encore Time Race (1977) capable de botter le cul à plusieurs d’entre Bamboo (1981) nous. Pag, tu es un géant. (Jean-Nicolas Avant (compilation) (1987) Labrie) Sous peine d’amour (1988) Hit Parade (compilation) (1995) www.pagliaro.ca Live à Québec (DVD) (2006) Le 5 octobre au Club Soda (Montréal)

est aussi reconnu mondialement comme étant très accueillant avec ses artistes». Va pour les fleurs mais qu’en est-il du spectacle même? «C’est sûr que les gens ne sont pas nécessairement ici pour nous. Ça nous permet surtout de nous faire remarquer. On commence dans le milieu et les gens sont ici pour avoir du plaisir avant tout. Le spectacle n’en est que plus festif», se résout-il à répondre, du haut de sa retenue, tout anglo-saxonne. Modestie d’autant plus agréable considérant l’engouement que le groupe nourrit sur l’autre continent. Décidément, nous ne le dirons jamais assez, les critiques britanniques n’ont plus aucune crédibilité en termes de glorification et autres nouveaux «it» bands du moment. NME quelqu’un? Alors, qu’en pensent les nouveaux plusses beaux, plusses bons, plusses ingénieux musiciens? «C’est évident que nous voulons surfer sur la hype. Qui serait assez dupe pour ne pas en profiter? Nous anticipons toutefois les possibilités de la retombée. À peu près tous les groupes y passent.» Mais l’intérêt qu’ils suscitent demeure bien évidemment quelque chose à cultiver. «Tant que nous pouvons en vivre pour le moment, c’est vraiment tout ce que je demande.» Et comment décrire le style du groupe au néophyte? «Un rock indie accéléré: une pop habillée en rock.» Parlant d’accoutrement, l’imagerie endossée par le groupe demeure un élément important et avec laquelle il s’amuse comme de petits diables. «Le premier vidéo voulait montrer notre côté amusant, voire cabotin, mais tout ne s’arrête pas à cela. Nous sommes très sérieux par rapport à ce que nous faisons et nous avons beaucoup à dire, à faire. Du coup, nous ne sommes pas blasants, juste très cool.» Voilà qui est dit. Reste à voir si l’engouement pour ces nouveaux cool dudes se fera sentir jusqu’ici. À suivre. (Stéfane Campbell) Toys and Kings en magasin depuis le 18 septembre www.theheightsmusic.com


photo: A. De Wilde

C’est maintenant bien connu: les groupes indie rock montréalais ont la cote. Aux États-Unis autant qu’en Europe, les success story sont choses du commun. Ou presque. Dans la foulée, les Stars ont connu une ascension plus que considérable en 2005 avec le très beau Set Yourself On Fire (le tout a débuté chez nos voisins du Sud pour éventuellement gagner leur terre natale canadienne, nul n’est prophète…). Véritable who’s who? par excellence (trois membres de Broken Social Scene, le chanteur Torquill Campbell, acteur aux nombreuses apparitions notoires au petit écran), les voilà aujourd’hui qui rappliquent, suivant près de deux années de tournée avec le tout aussi beau bien que plus sobre In Our Bedroom After The War. Rencontre avec Pat McGee et Evan Cranley, respectivement batteur et bassiste, tout juste à leur sortie de scène à Osheaga.

Cherchiez-vous à faire une déclaration politique avec un tel titre? Pat: J’espère que ça l’est. Nous sommes en recherche constante de moyens pertinents afin d’émettre un discours. Nous sommes très bons dans les contrastes. Ou peut-être pas non plus. Quoi qu’il en soit, nous aimons beaucoup jouer sur le contraste entre le personnel et le politique, que les deux se relancent. Et je crois que l’album reflète très bien ces deux thèmes. Donc oui, bien sûr, nous cherchons à émettre un commentaire politique. Cela se fait naturellement en vivant dans le monde actuel et nos croisades personnelles dans celui-ci. À l’écoute de l’album, on croit entendre une version plus adoucie de ce que vous faisiez jusqu’ici. Cherchiez-vous à aller vers quelque chose de plus calme, de plus nuancé, musicalement aussi? Evan: Nous voulions nous distinguer du travail précédent. Cette fois, nous voulions quelque chose de moins… compliqué. Les fois précédentes, nous avions un nombre incalculable de pistes avec lesquelles composer. Là, nous voulions avoir moins de pistes, moins d’instruments, capter plus spontanément, de façon plus aérée, laisser plus d’espace à la musique. Bref, retourner à l’essentiel: les textes, les mélodies. Moins d’ornements qui écrasent les morceaux. On voulait jouer la chanson puis voilà, c’est fait. Sans orchestre ajouté, sans chorale, juste l’esprit du band, le plus direct possible. On modifiait à peine après coup. (Stéfane Campbell)

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BANG BANG

Vous aviez dit lors de Set Yourself On Fire que vous désiriez faire un album sur le sexe et vous avez finalement abouti avec un album sur le sexe, la mort et les robots. À quoi pensiez-vous cette fois-ci? Pat: Définitivement, sexe et mort encore une fois. Les robots sont restés à la maison par contre. Nous avions avant tout le désir d’un album où nous étions tous très impliqués et où nous jouions tous ensemble en tant que groupe plutôt que d’essayer de pondre quelque chose individuellement et de retravailler les pistes en studio. Nous arrivions sur place et pratiquions le matériel ensemble en peu de temps, question de capturer un sentiment plus organique, plus riche. Du même coup, ça nous a permis de s’améliorer à jouer ensemble et de faire sonner le tout comme une performance live, une expérience plus près de la réalité.

www.arts-crafts.ca/stars Le 30 novembre au National (Montréal)

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In Our Bedroom After The War en magasin depuis le 25 septembre


photo courtoisie

Trois filles qui n’ont pas froid aux yeux, qui chantent et rappent sur ce qu’elles veulent, tout en assurant la première partie de Tegan And Sara, de passage à la Tulipe les 12 et 13 octobre prochains; voici en quoi consiste Northern State, trio newyorkais composé de Hesta Pryn, Spyro et Sprout, qui viennent nous proposer leur plus récent album, Can I Keep This Pen? Entretient avec une des b-girls afin de mieux connaître ce groupe qui sonne drôlement comme du Beastie Boys au féminin… Enfin, c’est facile de sonner comme du Beastie Boys lorsqu’on a Adrock qui aide à produire son album, de concert avec Chuck Brody. Mais le processus pour arriver à ce troisième opus, lui, n’a pas été si simple. C’est que les trois filles ont eu quelques problèmes avec leur maison de disque Columbia. Résultat : les filles ont eu le sentiment que leur précédent album, All city, n’a pas eu le traitement qu’il se devait d’avoir, et ont décidé de quitter leur label. Les temps ont été durs, elles ont presque failli jeter l’éponge, mais ont plutôt décidé de persévérer, de faire un nouvel album et de s’entourer de collaborateurs avec qui elles souhaitaient travailler. C’est ainsi que Chuck et Adrock se sont joints à leur équipe, d’autant

plus que les filles souhaitaient évoluer, prendre une nouvelle direction quant à leur musique. «Tous les groupes veulent changer, ne pas faire le même disque encore et encore.» C’est donc avec l’idée de repousser leurs propres limites que Northern State sont entrées en studio, en ajoutant plus d’instrumentation à leur son, en se concentrant plus sur l’écriture et surtout, en chantant beaucoup plus qu’avant. Résultat; un disque qui tient beaucoup plus du «crossover» que du hip-hop, en présentant un amalgame de pop, de rap, de rock et de folk. Mais, selon Hesta Pryn, être une fille influence également le résultat final. Pourquoi? Simplement car le processus n’est pas le même. Dans l’industrie, les filles sont souvent minoritaires. «Tu te trouves à être la seule fille en studio et tu te sens un peu comme un poisson hors de l’eau». Mais les filles prennent désormais la place qui leur revient et le plus souvent, elles le font en passant un message positif. Avoir quelque chose à dire est d’ailleurs important pour Northern State et cet aspect se reflète bien sur leur dernier album. Où elles traitent tant de sujet comme l’amitié, mais également de politique et d’environnement. À ce sujet, Hesta Pryn trouve que les Etats-Unis sont en train de perdre beaucoup de plumes, et souhaite ardemment que les gens votent contre Bush aux prochaines élections. Elle espère d’ailleurs que les gens qui écoutent leur album deviennent plus conscients des enjeux qui les entourent. Bref, allez vous donner une bonne dose de plaisir et de conscience politique lorsqu’elles seront de passage ici. C’est rafraîchissant, c’est amusant et ça montre qu’il existe encore des artistes en ce bas monde qui ont de quoi à dire et qui incarnent réellement ce qu’est un esprit libre. (Dorothée Parent-Roy) www.northernstate.net Avec Tegan And Sara Le 12-13 octobre au National (Montréal) 15 octobre au Petit Champlain (Québec)


photo: Yanick Gradmont

photo courtoisie

CONNAÎTRE LE CHEMIN Wintersleep

Halifax semble se régénérer aussi naturellement qu’il y fait humide. Peu auraient parié sur son avenir qui, selon une formule cyclique irréfutable, n’avait que peu de chances de se renouveler après des années 90 fulgurantes. Or, la ville ne cesse d’enfanter de fins limiers. Des Stolen Minks à Buck 65, de Contrived à Wintersleep, ce bout de pays se nourrit au hip-hop, à la pop, au folk et au rock dans tous ses états. S’il est devenu nécessaire de sillonner de long en large les quatre coins du pays, Wintersleep n’a pas attendu qu’on lui conseille la démarche pour partir en transhumance. On soupçonne d’ailleurs le quatuor de ne faire des albums que pour assouvir sa vraie passion: la scène. À l’aube de la sortie attendue de son troisième album Welcome To The Night Sky, Wintersleep trépigne et nous éclaire sur cette nouvelle opération de charme qui confirme une nouvelle fois que sa pop fouillée pourrait devenir un incontournable cet automne. Un peu comme à la veille d’un examen, Paul Murphy, fondateur de Wintersleep, sait qu’une autre phase s’amorce en donnant vie à ses nouvelles pépites. «En effet, le compte à rebours est commencé. On se trouve dans un état d’excitation agréable mêlé à une certaine dose de peur. Une peur positive car nous sommes très fiers de l’album. On est vraiment contents de notre travail en studio et je dirais même que ça dépasse nos espérances.»

Il semble qu’il soit devenu impossible de se consacrer uniquement à un projet dans le merveilleux monde de l’indie rock. Ses représentants ont toujours certes été des électrons libres. N’en demeure pas moins qu’on remarque par les temps qui courent un nombre ahurissant de groupes issus de la fesse gauche d’une autre déjà établi. Sunset Rubdown, dont le leader Spencer Krug est aussi membre de Wolf Parade, est du lot. Il présente ces jours-ci le troisième album du projet, Random Spirit Lover. Ce n’est cependant pas Krug qui a été délégué auprès de Bang Bang, mais plutôt la claviériste de la formation, Camilla Wynn Ingr, qu’on a entre autres pu voir auprès de Pony Up! à ses débuts, groupe dont elle a depuis été «mise à la porte», nous apprend-t-elle candidement, sans rancune apparente. Elle rejoint peu après Sunset Rubdown, qui au départ n’était qu’un projet solo de Krug, au moment où ce dernier se lance dans une série de concerts. C’est avec effroi que la musicienne se remémore sa première prestation au sein du groupe. «C’était à Los Angeles et j’étais complètement soûle.» La jeune femme a depuis eu l’occasion de parcourir l’Europe et les États-Unis et l’expérience aidant, su tempérer sa consommation d’alcool. Random Spirit Lover est donc le deuxième album du Sunset Rubdown en tant que groupe à part entière. Le chanteur demeure toujours celui qui crée les premières ébauches de chansons. «Spencer arrive avec les skeletons, avec quelques chords et on jamme», raconte la jeune femme avant d’excuser son français imparfait, même si l’on comprend aisément qu’elle fait référence aux squelettes et aux accords des chansons. Pour Ingr, il en va de la santé artistique d’un musicien que de se consacrer à plusieurs projets à la fois, comme c’est le cas pour ses collègues. Jordan Robson Cramer est derrière le projet Magic Weapon et membre de Miracle Fortress, Michael Doerksen se consacre à un projet solo, Deep Sleepover, sans compter Spencer Krug lui-même, qui en plus de Wolf Parade et Sunset Rubdown, prête ses talents à Frog Eyes et Swan Lake. «Quand tu as beaucoup d’idées, tu

BANG BANG

Un album qui aura eu pour principal défi de relever le gant d’une deuxième production louangée partout au pays, plaçant le groupe devant ses responsabilités. «Avec le temps, on a su maîtriser mieux le travail en studio. Nous voulions nous mettre une pression

as besoin d’endroits différents pour t’exprimer», avance-t-elle comme explication du phénomène. Cet échangisme musical a piqué en outre la curiosité des fans. «Il y a beaucoup de fans de Wolf Parade à nos concerts, c’est sûr».

Et là où certains verraient d’un mauvais œil les interminables rallyes que sont devenues les tournées pour subvenir à sa passion première, Paul se voit comme un poisson dans l’eau une fois sur la route. «On adore les tournées. L’expérience scénique est devenue le point d’orgue de notre travail. Il est évident que parfois c’est lourd. Rouler 14 heures entre deux salles, c’est un peu fou, mais que ce soit en Europe ou aux États-Unis, le plaisir est toujours renouvelé.» (Arnaud Cordier)

Bien qu’elle soit l’unique fille de la formation, le statut de Camilla est de son aveu le même que celui des autres membres. Accompagnée par sa meilleure amie qui agissait à titre d’ingénieure de son lors de sa première tournée avec le groupe, elle envisageait avec appréhension le moment où celle-ci devrait quitter. Ses craintes ne se sont heureusement pas concrétisées. «Les gars me traitent même un peu trop comme un gars», lâche Camilla, à demi exaspérée, à demi amusée. Elle aura bientôt la chance de faire valoir ses griefs auprès de ses confrères alors qu’une tournée américaine et canadienne de près de 25 dates se mettra en branle ce mois-ci à Montréal. (Dominic Tardif)

www.wintersleep.com Avec Wooden Stars le 17 novembre au Club Lambi (Montréal)

www.sunsetrubdown.net Le 6 octobre avec Black Mountain, Oakley Hall et Lightning Dust au National (Montréal)

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Random Spirit Lever en magasin dès le 9 octobre

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Welcome To The Night Sky en magasin depuis le 2 octobre

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nécessaire afin de garder une fraîcheur créatrice avant de rentrer en enregistrement.» Une session qui aura vu le groupe accueillir derrière la console l’Écossais Tony Doogan à qui l’on doit la majorité des albums de Belle and Sebastian, Mogwai et tout ce que l’Écosse compte de joyaux pop. «C’était un rêve de pouvoir travailler avec Tony. Quand tu vois tout ce qu’il a fait, ces albums mythiques, tu te dis que ce serait de la chance de l’avoir à tes côtés. Il est devenu le cinquième membre du groupe en studio. Il nous a apporté tant de choses, des détails qui font une énorme différence quand tu réécoutes le produit final. Il est très rigoureux et attentif au moindre effet. Il a su peaufiner nos titres sans jamais empiéter sur notre vision. Nous avions l’habitude de faire traîner nos sessions à force de toujours vouloir ajouter ou retirer des éléments, refaire les prises, etc. Avec Tony, nous avons complété Welcome To The Night Sky en trois semaines.»


photo courtoisie

POUR L’AMOUR DES FANTÔMES ELSIE MARTIN

Désormais bien ferrée à Londres, l’ex-VJ de MusiquePlus Elsie Martins sort de la brume, hantée cette fois d’une nouvelle profession: elle chante. Il y a belle lurette qu’on n’avait pas eu de nouvelles de la belle Elsie. En effet, depuis qu’elle a quitté la Déméter de la plus cool des télés, soit au tournant des années 2000, on se demandait bien ce que pouvait ficher cette dilettante qualifiée, reconnue pour son fameux rouge à lèvres couleur sang, ses cheveux ébène stylisés façon Pulp Fiction et surtout, pour son culte partisan envers la culture musicale britannique. Rassurez-vous, la douce ombrageuse ne s’est pas volatilisée. Si le rouge à lèvres appartient dès lors à une autre époque, le fanatisme anglais est demeuré quant à lui bien ancré en son sein. Depuis maintenant sept ans, elle vit un véritable songe, en plein cœur de la pluvieuse cité

du Royaume-Uni. «J’ai toujours voulu vivre à Londres. Ç’a toujours été quelque chose que je voulais faire, clame la volubile et fort sympathique jeune femme de 34 ans, lors d’un entretien téléphonique. Je voulais vraiment être ici à Londres pour être près du berceau de mes influences. C’est un environnement que je trouve tellement inspirant. J’ai toujours adoré la musique qui venait d’ici. À Londres, tout le monde est tellement créatif, tout le monde joue dans un band… D’ailleurs quand tu rencontres quelqu’un et qu’il te dit qu’il joue dans un groupe, c’est vraiment quelque chose de très commun. Ce n’est vraiment pas un big deal!» C’est dans ce contexte culturel des plus explosifs qu’Elsie a décidé de pousser un peu plus loin sa passion frénétique pour la chose mélodique. Se retrouvant donc dans un nouvel environnement, chacun de ses sens piqués au vif et ayant déjà gratté la

six cordes de façon plus sporadique par le passé, elle décide donc de plonger. Le projet musical The Phantom Lovers commence donc à prendre forme sérieusement. «Ça s’est comme passé un peu par hasard, explique-t-elle. Je me suis retrouvée à gratter la guitare et ma conscience en tant que guitariste a grandi avec le temps. Tout d’un coup, je commençais à entendre des mélodies à la guitare qui ne sont pas nécessairement des mélodies de guitare et je me suis mis à chantonner un peu. Avec le temps, j’ai comme pris conscience de tout ça et je me suis dit: “Merde, si je ne le fais pas maintenant, je le ferai jamais. Ce sont mes chansons et j’ai le goût de les chanter…”» Cela dit, aurait-elle eu le guts d’accoucher du même enfant dans une ambiance plus montréalaise? «Je ne sais pas si je me serais véritablement mise à faire de la musique à Montréal… J’étais dans ma zone de confort, j’étais VJ, journaliste. Faire de la musique, je n’aurais pas eu le besoin d’en faire. J’avais déjà des belles jobs dans le domaine!» Le dessein bien amorcé, elle se met donc à la recherche d’acolytes. «Je voulais faire partie d’un groupe, je voulais créer de la musique avec d’autres musiciens parce que moi, je ne me considère pas comme une vraie musicienne, tout simplement!, raconte-t-elle avec un ton déterminé. Même si c’est moi qui écris tout, je compose davantage des structures de chansons… Tout change quand j’arrive avec les musiciens parce que je ne voulais pas que ça soit Elsie and The Phantom Lovers justement. Je me suis mise à chercher des musiciens avec les mêmes idées que moi, des musiciens qui ont des influences d’un peu partout. J’ai une violoniste qui a étudié la musique classique, elle apporte un élément plus délicat à travers tout ça. J’ai aussi une fille originaire d’Israël, qui joue de la batterie, elle adore la musique métal.» Les fondations du groupe bien implantées, celui-ci passe donc en mode composition intense. À défaut de produire un premier véritable album, le groupe s’enferme en studio pour la première fois au mois de juillet dernier, sous le joug du réalisateur Richard Causon (Rufus Wainwright, Kings of Leon), et enregistre une première base de matériel. «On a enregistré un premier single qui devrait être disponible sur iTunes à la fin octobre. La pièce s’appelle Heroes and Idols.» Et ça sonne comment ce truc? Même la principale intéressée peine à l’expliquer: «J’écoute beaucoup de musique anglaise, de la très noire, de la musique acoustique aussi… Mais quand j’ai commencé ce projet, je n’avais pas l’idée de faire une réplique de ce que j’aimais. Pour cette chanson, je voulais avoir à la fois quelque chose de lourd et de sensible. Je voulais aussi un fond très noir. J’étais curieuse de voir ce qui allait sortir, ce qui allait se passer si je me laissais aller…». Souhaite-t-elle que ça cartonne, son groupe? Certainement! «Je veux que ça marche pour vrai!, dit-elle avec beaucoup d’assurance. Je veux jouer dans les festivals, je veux faire Glastonbury, je veux jouer dans les plus gros clubs ici à Londres, je veux aller en tournée en Suède, en France, au Canada, le South By Southwest… Je mise gros!» On lui dit bravo et on lui souhaite bonne chance! (Jean-Nicolas Labrie) www.myspace.com/ thephantomloversuk


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«I think Canadian bands fucking rules, man!» Voilà comment Chris, chanteur et guitariste de la formation ontarienne qui lançait son surprenant album The Great Awake début septembre, explique la signature du groupe sur l’étiquette californienne Fat Wreck Chords relativement peu de temps après The Sainte Catherines.

Alors que l’album était disponible en prévente pour le bas prix de 8$ sur le site de Fat Wreck Chords, le chanteur convient que les choses changent dans le monde de la musique avec les albums qui sont pratiquement toujours disponibles sur Internet au moins une semaine avant leur sortie. «Pour la scène punk rock, c’est probablement la meilleure chose qui peut arriver parce que ça permet aux gens de l’entendre et de s’en faire une idée sans avoir à faire une campagne de promotion dégénérée. Disons que personne ne va s’ennuyer de l’époque où les CD se vendaient 20$ en magasin.» Puis quand est-il des groupes que les labels vont signer aujourd’hui? «Je pense qu’ils cherchent à signer des groupes qui n’ont pas une attitude de rock star, qui n’ont pas de gros ego. Juste des groupes qui sont prêts à travailler parce que c’est vraiment ce que tu dois faire. Il y a des millions de groupes et tu dois te démarquer en étant prêt à mettre toute l’énergie nécessaire à ça. Ça fait cinq ans qu’on travaille fort et on ne se croit pas supérieurs à personne. On respecte tous les groupes avec qui on joue et les gens qui viennent à nos shows. On aime jouer de la musique mais c’est les gens qui chantent à nos shows qui créent la meilleure ambiance au monde alors ils ont tout notre respect.» (Alexis Charlebois-Laurin)

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Au cours des dernières années, le groupe a découvert beaucoup de choses à propos de la vie en général et c’est ce que le titre du nouvel album exprime. «Sur cet album, les sujets sont beaucoup plus personnels, comparé au précédent qui était plus politique. Beaucoup d’événements se sont passés: des bonnes choses, des mauvaises, on a perdu des amis, des blondes, des amitiés sont mortes. Puis on a tourné beaucoup et rencontré des gens pas mal sketchy mais aussi des personnes incroyables. J’imagine que c’était un peu comme une grande aventure dans laquelle on a un peu réalisé où on en était dans la vie. L’album a peut-être un côté sombre et triste, mais on n’a pas fait ça de façon consciente et en bout de ligne, il en ressort un message optimiste qui dit genre “il y a une lumière au bout du tunnel, essaye de garder le sourire, entoure-toi de personnes que tu aimes, fais ce qui tu veux vraiment faire et fuck everybody else”», explique Chris avec beaucoup de conviction.

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«C’est assez malade. On a encore de la misère à croire qu’on en soit arrivé là. On est jeunes et on a toujours trippé sur FAT. On est très chanceux et on le sait. On espère faire un peu d’argent avec notre musique ici et là mais tant qu’on peut rester en vie, c’est suffisant pour nous. We’re stoked man!», dit Chris qui, comme tous les autres membres du groupe, a décidé de ne pas s’inscrire à l’université après avoir terminé son secondaire pour faire de son groupe sa priorité dans sa vie.

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www.theflatliners.com

Le 5 octobre au Babylon (Ottawa) Le 6 octobre au Studio (Montréal) Le 7 octobre au Velvet (Québec)

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Avec The Toasters, Saint Alvia Cartel et The Peacocks:


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TÉLÉMATHYSMES Apprivoiser Le Husky Catherine Mathys Solitaire, mystérieux, nostalgique… Le Husky revendique l’étiquette de pop noire. Après la sortie d’un démo salué par la critique en 2006, voilà que le musicien canin s’apprête à lancer son premier album complet Chanson moderne pour cyniques romantiques. Le démo paru au début 2006 est sorti plutôt discrètement mais c’était intentionnel. Le Husky n’a jamais pensé faire connaître sa maquette au grand public. Il cherchait plutôt à attirer l’attention des maisons de disques. Ce serait Olivier Robillard Laveaux, journaliste à Voir Montréal, qui aurait insisté pour faire tourner sa découverte sur les ondes de CISM. Depuis, l’animal s’est produit dans de nombreux festivals tels Pop Montréal, Coup de cœur francophone, FME, FrancoFolies, en plus de faire les premières parties de Dumas et de Katerine. Merci Olivier! Devant un tel engouement pour ce nouvel artiste, plusieurs compagnies de disques se sont empressées mais, en bon cynique romantique, il attendait le coup de foudre. Il est arrivé, un beau matin, avec Grosse Boîte, le pendant francophone de Dare To Care Records. À quoi s’attendre avec ce nouvel album? Si vous avez aimé le démo, vous serez en terrain connu puisqu’en plus du nouveau matériel, vous y retrouverez des nouvelles versions de quatre des six chansons du démo (Dans le bois, Zombie, Mourir comme un chien et Une araignée). Cette fois-ci, «le ton est plus pop, moins désespéré. Avant, c’était d’abord noir avant d’être pop. Maintenant, c’est plutôt l’inverse», précise Le Husky. On sent qu’il s’agit ici d’un véritable exutoire car les textes demeurent centraux dans sa démarche. «J’approche la musique pop comme la peinture, sans aucune retenue.» C’est qu’il cumule les carrières artistiques, ce Husky. Après la peinture et les trames sonores pour des troupes de théâtre expérimental, il a ensuite décidé de s’exprimer plus directement à travers sa propre musique. Le côté sombre des choses a toujours inspiré cet amateur des poètes maudits. «C’est un aspect qui n’est pas très exploité dans la pop» souligne-t-il. Si les superlatifs dramatiques ne manquent pas pour décrire la musique du Husky, le principal intéressé ne s’en plaint pas. «Ça colle bien à l’attitude que j’aie». C’est vrai qu’il est d’abord solitaire puisqu’il crée sa musique seul avec sa guitare et son ordinateur. Cependant, pour l’album, il s’est adjoint les services de Dumas, de François Lafontaine (Karkwa), d’Alexandre Champigny ainsi que de Simon Landry (ex-Béluga). Ce dernier a coréalisé l’album et l’accompagne aussi sur scène avec une autre meute dont font partie Éric Patenaude (Télémaque), Julie B. (Carl-Éric Hudon), Mathieu Dumontier (Kiss Me Deadly) et Joseph Perreault (Pawa Up First). Avant sa réapparition aux dernières FrancoFolies, il n’était pas monté sur scène depuis décembre dernier. Qu’à cela ne tienne, les prochains mois risquent d’être beaucoup plus chargés en spectacles pour Le Husky. Il a d’ailleurs hâte de retrouver la chaleur des petites salles qui conviennent mieux au caractère intimiste de sa musique. Ça tombe bien, on a 40 places au chaud pour vous dans les studios de Baromètre. Il sera à l’émission le 5 octobre prochain. www.myspace.com/lehusky www.voxtv.ca/barometre

Ils travaillent ensemble depuis un an seulement et déjà un premier album paraît ces jours-ci. Les rappeurs Def3 et Moka Only représentent ce que le Canada anglais a de mieux à offrir pour le hip-hop. D’abord connu pour avoir été un membre du collectif de la côte Ouest Swollen Members, Moka Only est un pionnier dans le milieu avec plus d’une trentaine d’albums à son actif. Sur ce nouvel album intitulé Dog River, il jumelle ses efforts à ceux du jeune rappeur de Queen City en Saskatchewan, Def3, un champion de skateboard et fondateur de l’étiquette Ship Records. Et pourtant, c’est le même Moka qui mentionnait en entrevue être un mauvais coéquipier. «Je trouve que cet album est bon notamment parce qu’il nous a mutuellement permis de nous sortir de nos trucs réguliers», mentionne Def3 au bout du téléphone. Quels souvenirs demeureront de la production de cet album? «C’est définitivement l’enregistrement le plus amusant que j’ai fait jusqu’à présent! Moka est vraiment un bon gars, très drôle, et nous n’avons pas eu l’impression qu’on travaillait une seule seconde.» Il a toujours travaillé sans grands budgets. Est-ce que les plans changent maintenant que le Conseil des Arts de la Saskatchewan lui octroie des subventions? «C’est évident que j’ai accès à plus de ressources maintenant. Je vais m’assurer de faire une mise en marché adéquate pour mes albums. Je vais aussi pouvoir me concentrer davantage sur la musique que sur les affaires et je vais faire de plus gros projets.» Et pourquoi l’idée d’avoir sa propre étiquette? «Souvent les artistes, et plus particulièrement les rappeurs, pensent qu’ils peuvent devenir célèbres en restant assis. J’ai préféré apprendre comment ça fonctionnait, connaître les étapes de production. Même si on me proposait un gros contrat, je ne le prendrais pas. J’aime devoir faire de tout pour y arriver. C’est demandant, mais au bout du compte, tu en retires les bénéfices.»

La scène hip-hop québécoise se bat depuis toujours pour avoir un peu de reconnaissance des médias grand public. Est-ce que la situation est la même en Saskatchewan? «Je dirais que ça s’améliore et j’aime penser que j’y ai contribué. Je crois cependant que le manque de support est à la grandeur du pays. On doit absolument ouvrir les horizons pour aller chercher davantage de fans. Le problème vient du fait que nous ne sommes pas tellement nombreux. Nous sommes 200 000 personnes à Régina. Si 2-3% d’entre eux sont des amateurs de hip-hop, le nombre demeure tout de même faible… J’essaie de faire la musique la plus honnête possible en espérant que ça plaise au plus grand nombre.»

Dog River débute avec la phrase «I don’t write raps for the dancefloor». Avec un hiphop aussi senti, tant dans la production que dans les textes, quoi penser des chansons de clubs de rappeurs comme Timbaland ou 50 Cent? «Je respecte vraiment leurs productions. Curieux par exemple que personne dans leur entourage ne soit laid. J’ai l’impression que ça devient plus une question de ce à quoi tu ressembles et non pas ce que tu es. Ce n’est pas moi ça.» Venant d’un gars élevé sur un bateau, en voyage à travers le monde, on le croit. (Martin Véronneau) Dog River en magasin depuis le 25 septembre www.myspace.com/def3mokaonly


photo: Hugues Simard

Environ deux ans et demi après la sortie de son album The Lamb qui avait fait beaucoup de bruit, le groupe hardcore le plus brasseur de cage du Québec revient avec un EP, The Lion. Entrevue avec l’inimitable chanteur et personnage qu’est Gilles Amore. Est-ce que je passe pour un con avec celle-là?

La version intégrale de l’entrevue sera disponible sur le site de Bang Bang www.fuckmiamore.com

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«I keep the expectation level generally low». Êtes-vous, plus souvent qu’autrement, déçu par la scène punk/hardcore ou par la vie en général? Déçu par le punk/hardcore? Ça ne va pas sauver le monde ça le punk rock. Je veux dire, on n’a pas un peu l’impression de mijoter dans la même vieille culotte? Y’a longtemps que j’ai été déçu par toute cette histoire pour être franc, quand tu te rends compte qu’au fond c’est un peu carton. Les gens sont aussi fermés et idiots que partout ailleurs: soft rock, acid zouc, OI!, fusion, peu importe. Beaucoup de blabla, beaucoup d’ados qui ne savent pas vivre. Ils prétendent juste être différents. Tu grattes un peu et ça coule. Cela dit, y’a vraiment pas à se plaindre, ici du moins. Y’a par contre pu assez de show à 5$ et trop de concours du maximum coolness. On se croirait dans Filles d’aujourd’hui. Y’a toujours une marmotte du Nightlife qui veut te prendre en photo et quelqu’un qui trippe sur le Vice Mag, qui porte un outfit vraiment wack, une coupe de cheveux farfelue et qui considère ça un statement. Je veux dire, elle est laide ta coupe de cheveux. Et y’a pu assez de végétariens. (Alexis Charlebois-Laurin)

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Est-ce que c’est encore d’actualité de sortir un EP de 5 chansons à l’ère de la musique numérique? L’avenir comme je disais est aux séries de 7”. Tu en sors régulièrement, tu gardes ça chaud, from the street for the street, yo. Mais puisque tu parles de l’ère de la musique numérique, le punk rock se fait copieusement entrelarder le siège arrière actuellement. Ce sont les nerds qui ont fait le plus mal à l’industrie, pas ceux qui puent la cire d’oreille, qui sentent le tapis humide, qui laissent traîner leurs chaudrons de vegan potluck pendant 52 jours. Cela dit, j’imagine que les gens vont encore aimer avoir l’objet dans leurs mains et supporter ce qu’ils considèrent supportables. Personne ne le sait en fait. L’industrie fait dans sa culotte.

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Maintenant que c’est terminé pour Fifth Hour Hero et Cobra Noir, avez-vous l’intention de prendre plus de temps pour Mi Amore? Des shows et du nouveau matériel? Au spectacle qu’on a fait à Québec le 28 juillet dernier, y’avait deux nouvelles chansons et celles qu’on avait jamais joué du EP. T’aurais dû être là. Pour le nouveau matériel, j’essaye de convaincre les gars de faire une série de six 7” qui formeraient une croix lorsque mis bout à bout. Pas pire, hein? Quoi, tu ne comprends pas la croix? Attends, c’est facile. Y’en a quatre de haut et les deux qui restent sont de chaque coté de l’avant-dernier... C’est buzzé ben raide ça, non?

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L’album s’appelle The Lamb. Le EP, The Lion. Est-ce que le lion guette le pauvre agneau? Expliqueznous le concept svp. Isaiah 11.6: The Lion and The Lamb will dwell together; and a little child will lead them. Toi, les cours de catéchèse, tu as arrêté en deuxième année pour aller colorier à la bibliothèque? Ouais, moi aussi. J’ai donc colorié l’altruisme, le respect des autres et le partage. Fallait faire un collage aussi, sur la tolérance...



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AMÉRICANISME 101 Puzzle Crew

Désolé mon cher en magasin depuis le 25 septembre www.myspace.com/puzzlescrew

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Vous l’avez dit vous-même un peu plus tôt, vous vouliez présenter quelque chose de très américain. C’est un marché que vous visez? En chœur: oui! J: Définitivement. Surtout avec notre maison de disque (Puzzles Records) sur laquelle on voudrait pousser plusieurs autres artistes aussi. Et nous, pour le prochain album, on vise la France. Parce que la majorité de nos textes sont en français. DS: On a aussi eu plusieurs demandes de collaboration de la part des États-Unis et du Canada anglais. Plusieurs possibilités de featuring entre autres. Mais nous devons nous concentrer sur Désolé mon cher pour le moment. Une chose à la fois. (Stéfane Campbell)

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Parlant du vidéoclip qui, disons-le, ne fait pas dans la subtilité, avez-vous reçu des commentaires ou réactions à venir jusqu’à maintenant? F: Quelque 6000 personnes sont allées le voir en trois semaines. À date, les gens ont bien aimé être dans notre position! J: Mais plus sérieusement, les gens aiment beaucoup la pièce en premier lieu. C’était une chanson qui jouait déjà dans les clubs. Ç’a pris de l’envergure à ce niveau-là, c’est certain. Et pour ce qui est de l’esthétique, c’est quelque chose que l’on veut cultiver. DS: On aime la beauté en fait, tout ce qui visuellement beau. Les vidéoclips devraient rester dans la même veine aussi. Une qualité esthétique qui ramène aux belles choses agréables à l’œil. J: Et il ne faut pas oublier qu’avec le titre de la pièce, on devait mettre l’emphase là-dessus [série de plans où déambulent des filles à moitié nues sous le regard de jeunes hommes qui salivent]. Mais ce n’est pas que ça non plus. D’ailleurs, le clip qui sortira à la fin du mois consistera en une tout autre vibe, plus axée sur le côté rue des jeunes. Les thèmes vont avec les chansons.

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Ce que l’on peut entendre sur l’album est hip-hop, certes, mais qui ratisse aussi large. Quelles seraient vos inspirations principales? Don Slack: Plusieurs choses. On est des amants de la musique avant tout, alors autant de Marvin Gaye que de Jay-Z. L’album se compose d’ailleurs de plusieurs références, autant rock qu’acoustiques que reggae et de beaucoup de soul. C’est quelque chose de nouveau, je pense. Pour le Québec du moins. Parce qu’en plus du mélange des genres, il y a plusieurs langues qui s’y côtoient: français, créole, anglais, italien. Juice: Et pour renchérir, on fait quelque chose de plus américain, c’est sûr, notamment pour les chansons plus commerciales. Toutefois, il y a plusieurs autres pièces sur l’album qui ont une tout autre saveur, une autre inspiration. Five: Le premier vidéoclip (Sexy Girl) est aussi quelque chose de très américain aussi. C’est ce que l’on recherchait.

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Avis aux intéressés: Puzzles Crew veut conquérir le monde. Avec son hip-hop fortement teinté de r&b et de soul, les trois réalisateurs, producteurs, scripteurs, acteurs et musiciens (ouf…) arrivent ce mois-ci avec un premier opus complet Désolé mon cher (Puzzles Records). Galette qui s’adresse aux amateurs de grooves lancinants et de flows qui traitent d’amour, de sexe et de la rue, sauce étatsunienne en prime. Un premier extrait et vidéo, Sexy Girl, titre pour le moins évocateur, parcourt d’ailleurs déjà la toile et les planchers de danse. Rencontre fébrile avec le trio à l’aube d’un lancement.


Votre dernier album s’appelle Blackhawks Over Los Angeles. As-tu déjà vraiment vu des hélicoptères survoler L.A.? Oui, j’ai déjà vu des Blackhawks survoler la ville. J’ai trouvé ça pas mal creepy et ça m’a fait pensé qu’ici tout est pratiquement toujours comme un show de télévision. Tout ce que la majorité des gens font, c’est se distraire avec des choses mondaines. Puis ç’a créé une image dans ma tête et la chanson a été écrite peu de temps après. Ça m’a fait penser à comment on réagirait si ce qui se passe à Bagdad se déplaçait ici, si notre vie confortable ne l’était plus tant que ça. Mais je crois que les gens vont toujours vouloir avoir une vie confortable et détourner le regard de ce qu’ils ne leur plaisent pas de voir. Sauf que si tu leur mettais ça en pleine face et qu’ils n’avaient pas le choix de le voir, les choses pourraient être différentes.

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Y avait-il un concept derrière l’album avec des titres comme A War Called Home et The King Has Left The Building? Non. Je pense qu’avec le dernier album, c’était juste un ultime effort d’évacuer tout ce que je pensais à propos de la guerre et ce qui se passe en Amérique. Sur les deux derniers albums, ça m’a beaucoup préoccupé parce que c’est une immense part de notre réalité. Sur le dernier album, j’avais beaucoup de choses à dire et c’est dur de ne pas être influencé par ce genre de choses. Mais non, il n’y avait pas vraiment de concept autour de l’album en tant que tout. C’est juste une époque dont je veux que les gens se souviennent.

REGARDER EN AVANT STRUNG OUT Strung Out, formation incontournable de la scène punk rock de Californie et des débuts de Fat Wreck Chords. Plus de 15 ans d’existence, six albums dont un classique incroyable qui aura marqué son époque à jamais, Suburban Teenage Wasteland Blues, paru en 1996. Un groupe incroyablement talentueux et professionnel mais qui n’a jamais accepté de se faire dire quoi faire. Et moi, je suis censé appeler Jason Cruz comme si de rien n’était. Nice!

Penses-tu que les Républicains peuvent l’emporter pour une troisième fois d’affilée en 2008? Je pense que même si les Démocrates l’emportent, ça va être la même histoire. C’est une question beaucoup plus profonde que Démocrates contre Républicains. Je crois que c’est la dernière chance d’une nation de faire quelque chose de positif avant de passer le flambeau de leader mondial à la Chine. Il y a des choses qui se passent qui sont pas mal au-dessus de George W. Bush. La Chine, la Russie, l’Iran, la Syrie… tu sais. Si les Démocrates gagnent, ça va être la même vieille histoire avec des visages différents. Les Américains doivent changer leurs désirs, leurs besoins, leurs styles de vie pour en arriver à un véritable changement. Après 13 ans sur FAT, comment gardes-tu une bonne relation avec un label? Aurais-tu aimé que Strung Out tente sa chance avec une autre étiquette? Je pense que les choses s’améliorent. Les deux dernières années ont été très dures pour les labels et tu te rends compte qui sont réellement tes amis. Notre relation avec FAT est plus forte que jamais. On sait à quoi s’attendre l’un de l’autre et ça fonctionne. Il n’y a pas de bullshit, pas de mauvaises surprises. C’est à toi d’amener ton groupe où tu veux qu’il soit. (Alexis Charlebois-Laurin) www.strungout.com Le 12 octobre à l’Anti (Québec) Le 13 octobre au Babylon (Ottawa) Le 15 octobre au Métropolis (Montréal)


«Présentement, à part jouer des shows, on fait juste pratiquer pour le fun. On fait des covers de tounes sur lesquels on trippe et qui sont le fun à jammer entre amis. On n’a absolument aucune idée de quoi va avoir l’air le prochain album ni pour quand on veut le sortir.» C’est là qu’en est présentement la formation qui s’est vu nommée dans la catégorie Meilleur album

Le 13 octobre au Box Office (Drummondville) Le 26 octobre à la Forge à Bérubé (Trois-Pistoles) Le 27 octobre au Pavillon agricole (Rimouski)

En 39 ans, le concours montérégien nous a permis de découvrir des artistes qui ont contribué à enrichir le paysage musical québécois comme Pierre Lapointe, Dumas et Jean Leloup, ce qui nous permet de lui pardonner les Isabelle Boulay et autre Lynda Lemay. En près de quatre décennies, certaines anecdotes sont devenues des légendes. On ne peut pas se promener en ville sans qu’un Granbyen raconte la fois où Fred Pellerin a fait circuler une pétition pour libérer la voix off du festival. Ou comment Grégory Charles a insulté les parents de Pierre Lapointe. Ou encore, notre préférée: la déclaration-choc de Jean Leloup en 1983. Au moment de prendre son chèque, il a dit sur scène: «J’espère qu’ils ne me couperont pas mon chèque de B.S.». Certains commanditaires plus frileux se seraient désistés à la suite de la victoire de cet iconoclaste. Cette année, aucune histoire aussi colorée, mais la rencontre de 24 univers différents qui ont pris de l’expansion. Vingt-quatre finalistes auteurs-compositeursinterprètes, interprètes et groupes de musique de partout au Canada. Tous engagés dans une formation intense de deux semaines avec des professeurs comme Robert Léger, Marie-Claire Séguin et Luc Senay. Écriture de chansons, interprétation, improvisation, visualisation… En passant, l’orange serait la couleur du succès (on comprend mieux que ce soient les crottes au fromage qui disparaissaient en premier du buffet). Deux semaines très chargées avant de défendre leurs chansons en demi-finales devant les jurés: Laurent Saulnier, Stéphanie Moffatt, JF Lemieux, Éric Goulet et Brigitte Matte. Ensuite, la triste réalité du départ de 20 participants. Pendant quelques jours, on a senti le vide. Puis, une nouvelle clique s’est formée. Le party a fait place à des soirées entre amis. C’est avec les quatre finalistes Caroline D’été, Francis Roberge, Éric Larochelle, le groupe Joce et le créatif et généreux Pierre Fortier, directeur général de l’événement, que nous avons trompé le sommeil en nous lançant à corps perdu dans la préparation de la finale entrecoupée de feux de camps et de parties de bowling. Le climat était moins fébrile. Pour les finalistes, se rendre en finale et jouer devant 41 professionnels de l’industrie, c’est déjà une victoire en soi. Malgré le fait que nous ayons assisté à toutes les répétitions, nous n’avions aucune idée de l’issue du concours jusqu’à la toute fin. Pendant que Caroline D’été et Éric Larochelle se relayaient sur scène pour aller chercher les premiers des 15 prix, laissant à Joce une petite part du gâteau. Ce fut donc une surprise pour le groupe Joce d’être élu grand lauréat de l’édition 2007. C’est le cœur gros que nous avons quitté Granby et nos nouveaux amis. Peut-être que nous les retrouverons un jour au FME.

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Le groupe a eu pas mal de support de la part de Réjean Laplanche avec son émission 123 Punk à MusiquePlus lors de

Le 12 octobre à La Source (Coaticook)

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Faisant toujours la promotion de son album Repose en paix paru en septembre 2006 sur l’étiquette grandissante qu’est Slam Disques, le passage à une étiquette organisée a changé beaucoup de choses pour le groupe selon Guillaume. «C’est clair que ça change beaucoup de choses! Dès le départ, on savait qu’on voulait travailler avec une équipe comme eux, des gens qui font ça de leur vie booker des shows et s’occuper de vendre des albums. Puis eux cherchaient un groupe avec des textes au contenu plus engagé socialement alors mettons que c’était un bon timing. On sent qu’on a une équipe derrière nous et qu’on peut se concentrer sur écrire de la musique au lieu de tout faire nousmêmes mais en même temps, on a toute la latitude qu’on veut au niveau du contenu de notre album alors on peut difficilement demander mieux.»

punk au GAMIQ 2007. «C’est la première fois qu’on a cette espèce de reconnaissancelà. On ne capote pas avec ça mais c’est le fun, c’est certain. Je ne m’attends pas à ce qu’on gagne mais perdre à côté des Vulgaires Machins, c’est pas trop gênant», me dit Guillaume qui avait vu juste.

Si le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue est le sprint du pétage de face, le Festival international de la chanson de Granby est quant à lui le marathon de l’insomnie. Quatre demi-finales en autant de jours, répétitions, spectacles dans différentes salles de la ville, grande finale et courtes nuits avec les participants. Cette année, nous avons dû renoncer à notre virée annuelle au pays de Richard Desjardins pour animer le plus vieux festival de chanson en Amérique du Nord.

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À la veille d’amorcer une série de spectacles un peu partout à travers la province au cours du mois d’octobre et de voir le vidéoclip de sa formation pour la chanson À mes filles se retrouver en rotation sur les ondes de MusiquePlus, je me suis entretenu avec Guillaume Tardif, l’infatigable verbomoteur et chanteursaxophoniste de la formation de la Vieille Capitale qui rocke le Québec depuis plus de 10 ans.

www.maprock.net

LES MOQUETTES COQUETTES À Granby

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QUE LES POURRIS LAISSENT LEUR PLACE MAP

Oh, dernière chose Guillaume: est-ce que les pourris méritent vraiment de mourir? «Personne ne mérite de mourir, non, mais il y a du monde qui est dans des positions de pouvoir et qui ne fait rien pour changer ce qui de toute évidence ne tourne pas rond. C’est ce genre de pourrislà qui doit changer ou disparaître.» (Alexis Charlebois-Laurin)

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photo: Guillaume D. Cyr

la sortie de son album La masse critique en 2003. Plusieurs fans pourraient pointer la contradiction de voir le message véhiculé par le groupe placé entre deux publicités faisant la promotion de produits de beauté pour jeunes filles, mais Guillaume y voit plutôt un côté intéressant. «Ben justement, si les gens catchent l’ironie de la chose, c’est qu’ils ont compris notre message. Mais rien n’est tout noir ni tout blanc. C’est certain qu’en tant que groupe, on a des choix à faire et pas besoin de dire que MusiquePlus est un média super gros. Rej est un gars qui trippe vraiment sur le punk rock et il le fait pour les groupes avant tout. Il y a personne d’autre qui pourrait faire ce qu’il fait. Je ne vois pas le besoin de justifier ça mais on a pas mal plus à gagner qu’à perdre en tant que groupe en faisant ça. Ce qu’on aime d’abord et avant tout, c’est jouer de la musique. Si quelqu’un vient nous voir parce qu’il aime la grosse musique avec guitare électrique dans le fond, c’est cool. S’il repart en réfléchissant sur certains sujets, c’est encore mieux. S’il n’est pas d’accord et qu’il veut en discuter ou encore partir son propre band pour exprimer son point de vue, ben let’s go. C’est en plein l’idée derrière MAP.» Me semble que c’est clair.


Pousse, pousse, c’est en relation avec ce que tu vois au gymnase? J’aime bien observer les gens et m’inventer un genre d’histoire à leur sujet. Je me demande: “c’était quoi leur vie avant qu’ils n’embarquent dans mon champ de vision et après en être sorti, qu’elle sera-t-elle?” Tu as 33 ans. Est-ce qu’une pièce comme Les vieux chums s’adresse aux gars dans la trentaine? Étonnamment, tu serais surpris du nombre de personnes dans la vingtaine qui me disent qu’elles se sentent interpellées par le texte. Du monde dans la vingtaine qui ont commencé le cégep dans une autre ville et qui ont tout laissé derrière eux, la jobine, les amis, la famille et la blonde. T’as des flashs d’ennui quand tu es dans ton appartement au loin. Ils ne revoient les vieux chums qu’au congé de Noël ou de Pâques.

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Es-tu nostalgique de ton adolescence et de ta vingtaine? Non. C’est une belle période de ma vie. J’ai apprécié cette période, vraiment, mais je n’ai pas cette nostalgie malsaine qui dit que c’était mieux dans le temps, tu comprends? Je m’ennuie de certaines choses mais ce n’est pas de la tristesse.

COMME DES VIEUX CHUMS! Jonathan Painchaud Il fallait que je me grouille d’ingurgiter mes sushis car j’avais une entrevue téléphonique à faire. La bouche pleine de makis et de wasabi, j’ai terminé mon Pepsi d’une lampée, question de pouvoir faire descendre le tout et attraper au vol le téléphone pour discuter avec Jonathan Painchaud de son deuxième album solo, Qu’on se lève.

Tu as fait une campagne de promotion hors du commun. Peux-tu nous en parler? Nous avons pratiquement fait le Québec au complet! Nous avons loué deux avions et nous avons fait le tout en 48 heures. C’était débile parce que ce n’était pas seulement de faire les radios, c’était vraiment des lancements. On montait des petits concerts de cinq chansons.

Le kid, est-ce une rencontre avec un musicien de la rue de Québec? Non. C’est moi le kid. C’est mon histoire. Jouer dans les rues de Québec, c’est dans cette ville que j’ai fait mes classes! Terrasse Dufferin, près du Château Frontenac, ou la Porte St-Jean, près du Capitole. Avec des touristes japonais et leurs appareils photo. Mais ils ne me donnaient jamais une estie de cenne! Joues-tu des chansons d’Okoumé en concert? Oui. C’est du moitié-moitié. J’ai un bon catalogue de chansons maintenant et je peux me permettre de piger dans le tas. Il faut que je te dise qu’au début, quand j’ai commencé en tant qu’artiste solo, les gens me percevaient comme étant «le gars qui était dans Okoumé». J’avais à le vivre et j’étais identifié, dans un sens, au groupe. Aujourd’hui, je suis bien zen avec le fait que j’ai fait partie d’un groupe assez populaire. Je ne suis plus sur la défensive et je vis bien avec tout ça, y’a pas de doute! (Yanick Klimbo Tremblay) www.jonathanpainchaud.com Le 18 octobre à la salle Antony Lessard (Saint-Jérôme) Le 30 octobre au Gambrinus (Trois-Rivières) Le 6 novembre au Sens Unique (Rimouski) Le 22 novembre au Théâtre Petit Champlain (Québec)


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De retour avec Proof Of Youth, The Go! Team se veut maintenant un projet collaboratif plutôt que l’équipage de son fondateur et capitaine Ian Parton.

www.thegoteam.co.uk

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En plus de se regrouper, The Go! Team a aussi recruté d’impressionnants agents libres au sein de son peloton pour l’enregistrement de ce compact. «Ç’a été toute une collaboration, s’exclame Sam à propos de la collaboration de son explosif orchestre avec une autre bête de scène, Marina Ribatski, du trio baile funk Bonde do Role. Mais notre plus grande surprise demeure la participation de Chuck D de Public Enemy. On ne pensait jamais qu’il accepterait!» Malgré ses choix, la troupe se défend de faire du sensationnalisme. «Notre défi n’était pas de s’entourer d’un maximum de collaborateurs connus, mais bien de trouver des voix avec du caractère qui s’harmoniseraient bien à nos chansons… Je vous dis ça, mais on a approché Chuck D surtout parce qu’Ian adore Public Enemy!» (André Péloquin)

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Bien que la décision finale revienne toujours à Ian Parton, celui-ci aurait finalement opté pour le travail d’équipe lors de la création du nouvel album. «Un effort collaboratif? Euh… D’une certaine façon!», rétorque Dook après une courte hésitation lorsqu’on l’interroge sur ce processus. Bien qu’une réputation de tyran de studio lui colle à la peau, Parton aurait été plus permissif avec ces troupes cette fois-ci. «Ian dirige toujours le projet, mais ce dernier a pris de l’expansion depuis. Alors que le premier enregistrement a été réalisé chez Ian de façon très “fais-le toimême”, on s’est loué un studio pour celuici où chacun y a mis du sien pour produire une œuvre plus étoffée. Ça demeure le bébé d’Ian, mais disons qu’il en a la garde partagée cette fois-ci!»

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«Parce qu’on fait des petites chansons irrésistibles, voyons!», plaisante le guitariste Sam Dook à propos de la popularité des pièces du Go! Team auprès des agences de publicité. Autant Playstation qu’Honda s’est accaparé des tubes de la formation britannique pour leurs campagnes publicitaires. Une attention qui n’est pas si la bienvenue au sein du sextuor. «J’imagine que les publicistes trouvent que nos chansons sont aussi joyeuses que catchy et inoffensives et le fait qu’elles soient si énergiques peut permettre à un produit de se distinguer de sa concurrence à l’aide d’une bonne pub, muse le principal intéressé. Mais on n’y accorde pas tant d’attention que ça. En fait, on tente de prendre cette attention comme un compliment, mais on n’apprécie pas vraiment l’idée qu’on puisse nous associer qu’à des produits. Bien que certains puissent penser qu’on vend nos chansons à tout vent, on a refusé beaucoup plus d’offres qu’on en a accepté.»


Une de vos chansons se retrouve sur la trame sonore d’un dessin animé que l’on ne connaît pas vraiment ici au Québec, Aqua Teen Hunger Force. Peux-tu nous en parler? C’est un truc très étrange qui passe au Cartoon Network lors d’une partie de la soirée qui se nomme Adult Swim. Ce ne sont pas des trucs pornographiques mais plutôt des dessins animés pour adultes traitant de sujets assez éclatés. C’est votre troisième album pour Metal Blade. Ce doit être très intéressant d’être avec cette étiquette avec tout l’héritage derrière elle… C’est évident car Metal Blade dans un sens, c’est elle qui a mis le métal sur la carte au début des années 80. C’est une étiquette qui ne cesse d’évoluer et on s’entend à merveille avec toute l’équipe.

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Vous reprenez Clobbering Time de Sick Of It All sur l’album hommage au groupe. Avez-vous choisi la chanson ou était-ce une commande? C’est nous qui l’avons choisie. Sick Of It All est un groupe que tout le monde dans Unearth apprécie. Mon groupe préféré est Pantera tandis que pour Ken ou Buzz, c’est autre chose. Ce n’est pas évident de s’entendre sur les choix musicaux dans un groupe mais pour ce projet, c’était clair au niveau de la chanson car nous sommes tous amateurs de l’album Blood, Sweat and no Tears.

YEUX DE FEU ET P’TITS BONSHOMMES! Unearth Unearth est une formation que l’on voit souvent en sol québécois mais toujours en première partie d’autres groupes. Pour ce qui est de l’automne 2007, le groupe se produira enfin en tant que tête d’affiche avec d’autres artistes comme Darkest Hour et Suicide Silence. J’ai eu la chance de m’entretenir avec le très volubile Trevor Phipps, chanteur de ce groupe originaire de Winthrop, Massachusetts. Il sera ici en octobre pour nous égratigner les tympans avec les pièces de son nouvel album III: In The Eyes Of Fire.

Qui est à la batterie pour vous maintenant étant donné que Mike Justian a quitté le groupe? C’est Derek Kerswill, le batteur de Seemless, mais ce n’est pas un membre permanent. Nous allons terminer les auditions pour un remplaçant plus stable! Est-ce qu’il y a de gros noms qui ont auditionné? Haha… Je ne peux rien dire. Tu fais la promotion de Pitmasher. Est-ce qu’on te donne une tonne de t-shirts pour qu’ainsi tu puisses avoir toujours quelque chose de frais à porter après tes concerts? Haha! Ce sont de bons amis et je fais un peu de publicité pour eux, c’est tout. Pour votre nouvel album, vous avez travaillé avec Terry Date (Pantera, White Zombie). Est-ce intimidant de travailler avec quelqu’un qui a déjà produit ton groupe préféré? C’était vraiment une bonne expérience. Le gars sait ce qu’il veut, il est très précis. Les meilleurs moments demeurent les anecdotes de Terry au sujet des groupes avec qui il a travaillé par le passé. En espérant que dans un futur très rapproché, il racontera quelques anecdotes à notre sujet sans qu’on ait l’air trop idiots! (Yanick Klimbo Tremblay) www.unearth.tv Le 24 octobre avec Darkest Hour, August Burns Red et Suicide Silence au National (Montréal)


photo courtoisie

Fêtant ses dix ans cette année, la formation originalement fondée à Winnipeg s’est imposée comme l’un des groupes indie rock les plus importants de l’histoire de la scène musicale canadienne. Le quatuor nous revient cette fois avec son quatrième disque Reunion Tour. Serait-ce notre dernière chance d’avoir un album neuf de sa part? Entrevue avec le drummeur Jason Tait pendant qu’il faisait sa vaisselle.

Je vois le cover de Reunion Tour comme étant les glaces du pôle Nord qui fondent et se dispersent. Est-ce que c’est ce que ça représente vraiment? Oui... mais ça peut aussi représenter un départ et peut-être que l’on s’éloigne l’un de l’autre, que l’on va dériver sur notre plaque de glace personnelle, on ne sait jamais. Ça fait 10 ans qu’on est un groupe et je serais surpris qu’on fasse un autre album. On ne sait jamais mais on ne planifiait pas faire cet album quand Reconstruction Site est sorti. On ne voit plus vraiment le groupe comme une carrière à long terme. Nous sommes de bons amis et nous ne ferions juste pas ce groupe si nous n’aimions pas ça. Mais c’est la vie, tu ne peux pas vraiment prédire ce qui va arriver dans ta vie d’ici quelques années. Quelqu’un peut tomber malade, quelqu’un peut mourir, quelqu’un peut décider qu’il en a vraiment assez. On se concentre sur le présent et sur jouer ces chansons live et faire des tournées. Puis si nous en arrivons à revenir au processus d’écriture, c’est cool, on écrira d’autres choses. (Alexis Charlebois-Laurin) Reunion Tour en magasin depuis le 25 septembre

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As-tu une chanson préférée sur le nouvel album? Hum... Je crois que ma chanson préférée est en fait Reunion Tour. C’est la première chanson de notre histoire que nous avons enregistrée sur laquelle il n’y a absolument pas de guitare électrique ou de guitare tout court. Je vois un peu ça comme une victoire personnelle en tant que drummeur. L’orchestration est complètement différente et je crois que c’est super.

VOLUME DEUX • NUMERO 14

Effectivement, c’est votre album avec le moins de chansons et le plus court… C’est de loin notre album le plus court. Et personnellement, je pense que les gens mettent trop de matériel sur un CD de toute façon. J’aime la façon old school des vinyles qui permettaient de mettre quinze minutes de musique sur chaque côté. Il y a tellement d’albums où je me dis que l’album est bon mais qu’il aurait dû s’arrêter il y a cinq chansons. Je ne comprends pas pourquoi certains groupes sentent le besoin de mettre 72 minutes de musique sur un CD.

BANG BANG

Exactement quatre ans ont passé entre la sortie de Reconstruction Site et Reunion Tour. Peut-on encore expliquer ça par le style d’écriture lent de John K. Samson ou il y a une autre explication cette fois? Je pense que c’est juste le processus par lequel John passe qui fait que c’est si long. Plusieurs chansons sur Reunion Tour ont vu une première version être écrite avant même d’enregistrer Left and Leaving (2000). Il est juste très soucieux du contenu des paroles puis il se demande si ce qu’il a écrit est bon et est prêt à être enregistré. Autant il est un bon auteur, autant il doute de lui-même. Mais c’est notre ami alors on le laisse prendre le temps qu’il faut. En même temps, la structure de certaines chansons est arrivée seulement quelques semaines avant d’enregistrer. La structure finale de la chanson Relative Surplus Value a été montée en studio mais nous jouions cette chanson depuis cinq ans sans vraiment être arrivés à un résultat satisfaisant. Nous pensions vraiment que c’était peine perdue mais la voici. Quand on a commencé à enregistrer, nous ne pensions pas qu’on avait assez de matériel pour un album complet.

Avec Jenn Grant: Le 2 novembre au National (Montréal) Le 3 novembre au Dagobert (Québec) Le 4 novembre au Capital Music Hall (Ottawa)

34 - 35

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www.theweakerthans.org


HOT SPRINGS Volcano Quire/DKD/Capitol/EMI www.hot-springs.ca

Empruntons la Dolorean de Marty McFly et faisons un petit voyage dans le temps, le 14 février 2005 pour être plus précis. En cette belle soirée de Saint-Valentin, le Café Campus vibrait au son de trois groupes montréalais ultra-hypés: Call Me Poupée, Hot Springs et évidemment Malajube. Si les Poupées et les Jujubes ont depuis sorti au moins un long-jeu chacun, la bande à Giselle Webber se contentait d’un EP (loin d’être banal) qui laissait cependant entrevoir de belles promesses. Deux ans plus tard, le groupe accouche finalement d’un premier album complet et surprise, on a l’impression que le groupe a pris le temps de repartir sur de toutes nouvelles bases. La formation fondée par Webber en 2004 a donc dit adieu aux sonorités dancepunk au goût du jour propres à son passage aux Pourris de talent sur MusiquePlus et propose ici un bon rock brut tout en guitares, vaguement inspiré des 70s, qui fait en sorte que le groupe a réussi avec brio à se réinventer. Si l’album se perd en linéarité en cours de route, il faut tout de même saluer l’assurance et la dégaine de Webber qui s’affirme ici comme une vraie leader, tout en puissance. Beau travail de remodelage. (JNL)

FATAL FLYING GUILLOTEENS Quantum Fucking Frenchkiss Records

www.fatalflyingguilloteens.com

Dès les premières notes de l’incompréhensible The First Act Of Violence, Fatal Flying Guilloteens met la table pour un douze services indigeste mais non moins savoureux, une enfilade chaotique de 33 minutes 40 secondes au cours de laquelle sont servis compositions aux effluves pétrochimiques, mélanges acidulés et pièces déconstruites. Sur des guitares perçantes et pointues, les cinq Texans de FFG érigent un monde étrange et sombre, à mi-chemin entre le noise cacophonique de la nouvelle scène et le punk rock indie qui a fait la renommée de la rouge et audacieuse Frenchkiss. Cris et égratignures, explosions et collisions, rythmes spasmodiques et battements métalliques, munie de sa démentielle Reveal The Rats, de sa bestiale Tiger Vs. Gator et de son interminable et sinueuse Legion Of Serpents, la bande s’empiffre et

recrache avec véhémence, emplissant les gueules de sa corrosive et bouillonnante mixture. Estomacs sensibles s’abstenir. (IO)

ROBERT PLANT AND ALISON KRAUSS Raising Sand Rounder Records www.rounder.com

L’ancienne grande voix de Led Zep, en duo avec une belle chanteuse bluegrass? Pourquoi pas! Le pire, c’est que ça fonctionne rudement bien comme cocktail. Tout est fait avec classe sur cet album qui se veut en fait une compilation de chansons pigées à travers un répertoire blues/country/bluegrass américain (on y retrouve entre autres des reprises de Tom Waits, Kathleen Brennan, Everly Brothers…). En plus d’une production en béton signée T-Bone Burnett, on a invité les guitaristes Marc Ribot et Norman Blake à venir y ajouter leur si distinctif son de guitare, au fil d’un bel album qui s’écoute sans peine. Rien pour faire trembler les murs de Jéricho ici (l’ambiance générale est très très tranquille), mais une belle collaboration entre deux icônes musicales d’une autre génération, rien de plus. Un disque idéal pour ceux qui aiment passer au salon. (JNL)

THUNDRAH The City Swallows The Sparrow Blue Skies Turn Black/Sonic Unyon www.myspace.com/thundrah

Jeune trio indie rock montréalais fondé en 2005 en plein cœur du Mile End, ces habiles musiciens répondant aux noms de Stephen, Zsofia et MacKenzie décrivent leur musique comme étant «un trip d’acide joué en pleine mi-temps, directement d’une discothèque gaie». Si l’on trouve cette autoévaluation un brin douteuse, on ne s’en sort pas indemne après avoir survolé les quatre chansons complètement endiablées de ce mini-album, auparavant sorti en version vinyle 12” puis repressé à la demande générale en format disque compact. Enregistré dans l’impénétrable studio Hotel2Tango par le fondateur de Godspeed You! Black Emperor, Efrim Menuck, et mixé par Howard Bilerman, le groupe nous entraîne dans un bordel sonore peu mélodique et très agressant dans lequel s’entrecroisent expérimentations échevelées et ambiances post-punk directement empruntées aux années 70.

Une réalisation crue, parfois même rêche, ajoutée à des envolées psychédéliques rappelant un peu les mythiques Pere Ubu n’épargne pas cependant le sentiment d’ennui que peuvent ressentir les néophytes plus frigides à ce style musical particulier. Parions toutefois que l’impact de ce groupe à surveiller doit être plus saisissant en concert. Pour mélomanes aimant s’endormir au son d’os que l’on broie. (JNL)

SUPER FURRY ANIMALS Hey Venus! Rough Trade/Sélect www.superfurry.com

Ce groupe du Pays de Galles a atteint le firmament avec l’excellent et très diversifié disque Rings Around The World. Mais depuis ce temps, ça stagne légèrement. Le groupe lance des albums moins inspirants et beaucoup moins éclatés. L’originalité est toujours présente, mais la fougue qui caractérisait ce groupe est très lointaine malheureusement. Hey Venus! est un disque tranquille, très impavide et sans surprise. Ce n’est pas mauvais, mais on attend l’impétueuse impulsion musicale ou les explosions sonores qui devraient pourtant être présentes sur les dix chansons, mais elles n’arrivent jamais! Le groupe se déchaîne de manière timide sur Neo Consumer sans toutefois maintenir le dynamisme tant souhaité. C’est vraiment trop tranquille. Quelqu’un devrait échanger sa cargaison de lait de soja pour du Red Bull, question d’exciter la troupe. Plus vibrant que Love Kraft, aussi paisible que Phantom Power mais loin de se mesurer aux anciens albums! (YKT)

CAKE B-Sides And Rarities Upbeat/Universal www.cakemusic.com

Tout d’abord, la mauvaise nouvelle: la formation folk-rock Cake pourrait bien souffler ces dernières bougies avec cette collection de pièces rares (on craque pour la tristounette It’s Coming Down), de reprises quelconques (on adore le traitement réservé au classique de Kenny Rogers Ruby, Don’t Take Your Love To Town, mais on se serait bien passé d’une version à peine remâchée de Mahna Mahna) et de b-sides (avionsnous vraiment besoin d’une maquette de son succès Short Skirt, Long Jacket?) dont on se fout souvent éperdument. Bien que les fanatiques du groupe seront sûrement


ravis, les autres mélomanes, eux, risquent d’être déçus devant ce ramassis de chansons hétérogènes et sans âme. Mince consolation, la pochette est plutôt jolie. (AP)

WEEN The Friends EP Chocodog/Fusion III www.ween.com

On pourrait bien se demander si ce nouveau maxi n’est pas une mauvaise blague de la part du groupe rock alternatif culte. Alors que la pièce-titre semble être le fruit d’une union défendue entre The Radio Dept. et une quelconque merde techno-trance-eurotrash des années 90, la chanson suivante – I Got To Put The Hammer Down – passerait facilement pour un rejet de With Teeth de Nine Inch Nails. Bien qu’on apprécie le sens de l’humour habituel du duo (ces chansons auraient fait sourire les fans si elles étaient disponibles en exclusivité sur le site web du groupe par exemple), les frères Ween poussent le gag un peu trop loin en osant endisquer ces piètres pièces. J’veux dire, quand le meilleur extrait de ton CD – Light Me Up – est un mauvais pastiche de Los Lobos, il faudrait se poser de sérieuses questions avant de l’envoyer chez les disquaires. (AP)

ASH Twilight Of The Innocents Warner

Amateur de feuilles mortes, de crises de larmes et de ruptures amoureuses (ben quoi! ça prend de tout pour faire un monde, non?), rassurez-vous. La formation folk ontarienne The Acorn a pensé à vous en livrant son deuxième album Glory Hope Mountain juste à temps pour la grisaille automnale. Compact concept inspiré de l’enfance difficile du chanteur Rolf Klausener, ce CD est ponctué de pièces introspectives alliant mélodies étoffées et paroles subtiles (la déchirante Lullaby (Mountain) en est un exemple émouvant). Malgré les thématiques difficiles abordées sur cette œuvre, l’orchestre d’Ottawa évite de trop verser dans la guimauve en associant certains de ses textes à des rythmiques plus entraînantes (Flood Pt. 1, abordant une inondation déchirant un village, vient notamment en tête). Vous aimez Sufjan Stevens ou les pièces plus douces d’Arcade Fire? Vous adorerez The Acorn. (AP)

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www.theacorn.ca

VOLUME DEUX • NUMERO 14

Glory Hope Mountain Paperbag/Universal

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THE ACORN

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Dernier album du trio power pop irlandais (à défaut de se séparer ou même de mourir, les musiciens du collectif se consacreront désormais qu’à la production de singles), Twilight Of The Innocents est une véritable petite mort. Collectif qui s’est tout d’abord distingué grâce à 1977, un premier album surprenant, Ash allait malheureusement décevoir mélomanes et critiques en livrant des compacts comptant plus de pétards mouillés que de véritables bombes. Heureusement pour l’orchestre, cette ultime et efficace offrande pourrait bien convaincre ses amateurs de surveiller ses prochaines pièces mises en vente en ligne. Les amateurs de The Pixies et Bloc Party devraient aussi apprécier. (AP)

GÉRANT D’ESTRADE - MUSIQUE

www.ash-official.com


GEORGIE JAMES

EMPIRE ISIS

Places Saddle Creek

Sound The Trumpets Monumental Records

www.georgiejames.com

www.empireisis.com

Qu’est-ce qu’on fait après avoir participé au projet dance punk Q And Not U? De la pop rétro saccharinée, bien évidemment! Duo issu de la cuisse gauche de la fameuse formation de Washington, Georgie James dévoile ici un album agréable et mignon à souhait, mais ô combien prévisible. Bien que le compact soit loin d’être ennuyant, aucune pièce ne se distingue vraiment du lot. On se retrouve donc avec une œuvre correcte sans plus ou encore qui s’ignore bien lorsqu’on reçoit des copains à la maison. Néanmoins, les fanatiques des New Pornographers, The Magic Numbers ou de vieux trucs à la The Jam devraient toutefois s’enticher rapidement de ce disque. (AP)

Pour ceux et celles qui croient toujours que le reggaeton n’est qu’une affaire de garçons appréciant les diamants et les palettes drettes, l’artiste montréalaise Empire Isis claironne le contraire sur Sound The Trumpets. Quelque part entre Nelly Furtado, Missy Elliott et Kardinal Offishall, Isis propose des chansons faisant fi des conventions textuelles du genre pour miser sur des paroles aussi féministes que songées. Sound The Trumpets cache tout de même quelques fausses notes, notamment quelques rythmiques plutôt bof qui semblent avoir pondu en quelques minutes et une production tellement proprette qu’elle rend le tout édulcoré. Néanmoins, cette offrande demeure satisfaisante et laisse présager un bel avenir à l’empire d’Isis. (AP)

MONSTER BOBBY Gaps Hypnote

photo courtoisie

www.hypnote.com

WHISKEY TRENCH The Good Sun Dead Broke Rekerds

www.myspace.com/whiskeytrench

Actif depuis plus de deux ans et ayant fait paraître un premier EP l’année dernière, ces anciens membres de The Sainte Catherines, All The Answers, Blue Jacket Rebellion, Walk Aside ainsi que de pas mal d’autres groupes un peu trop obscurs pour les nommer reviennent avec un 7” de quatre chansons. Le tout monté et présenté d’une façon on ne peut plus DIY par le label de Long Island, Dead Broke. Le projet implique des gars actifs dans la scène punk rock depuis plusieurs années alors les influences de Whiskey Trench seraient bien franchement très difficiles à cerner de façon précise mais disons que c’est un bon mix entre les sons au punk rock énergique ayant émergé des scènes de Gainesville, Richmond et de la East Bay de San Francisco. Considérant tous les shows et les tournées que le groupe a faits, ce ne serait pas surprenant de les voir attirer l’attention à l’extérieur de la province. J’ai dû écouter Maxwell dix fois en ligne. Si c’est votre tasse de thé, c’est du bon matériel. (ACL)

Un peu comme le classique de Robert Louis Stevenson, le musicien Robert Barry est lui aussi habité d’un monstre. À l’instar du Dr Jekyll, la bête résidant dans l’homme tirant les ficelles du projet pop The Pipettes ne piétine pas de jeunes filles, mais se manifeste plutôt au sein de son violon d’Ingres électro Monster Bobby et son surprenant premier album Gaps. Aux antipodes du trio féminin qu’il dirige, Barry se fait plus obtus en solo et laisse au rancart ses ambitions spectoriennes pour privilégier une direction musicale plus près de The Postal Service et même M83. Compact difficile d’approche (17 chansons pas toujours agréables à la première écoute), Gaps demeure une œuvre fortement recommandée pour les mélomanes les plus hardis. (AP)

CAROLYN MARK Nothing Is Free Mint/Outside www.carolynmark.com

Du folk-rock-country d’une fille qui respire par la musique. C’est qu’elle a 15 ans de pérégrinations musicales derrière elle. D’abord avec un groupe (The Vinaigrettes), puis en solo depuis l’an 2000. Elle a vécu et a décidé de faire ce qui lui plaît, ce qu’elle a besoin de faire. Elle parle de relations, d’hommes. Un brin de pathos mais pas pathétique, elle a profité de la route pour apprendre à la dure et s’ouvrir les yeux. Lyrique, avec un violon très présent, un album qui se laisse couler, sensible. (LL)

TWO GALLANTS Two Gallants Saddle Creek www.twogallants.com

Yessss! À peine un an et demi après son dernier album complet et quelques mois après son EP The Scenery Of Farewell, le duo guitare/batterie à tendance folkblues-poète-je-me-fous-de-tout provenant de San Francisco revient avec ce qui est, disons-le franchement, son meilleur album. Faisant de la musique ensemble depuis environ 15 ans et ayant fondé Two Gallants en 2002, Adam Stephens et Tyson Vogel ne s’éloignent pas des ballades plaintives et du son sale auquel ils nous avaient habitués. Mais la différence ici, comparativement à leurs enregistrements précédents, est qu’il n’y a pratiquement pas de moments faibles. Le rythme est là, les duos de voix très bien placés, la nostalgie et l’harmonica des composantes essentiels au mélange. Certaines pièces pourraient très bien accompagner un vieux western. C’est winner. Les témoignages à propos de la qualité de leurs spectacles ne cessent de grandir alors espérons qu’ils viendront faire un tour au Québec pour nous montrer ça et promouvoir cet album qu’il serait franchement dommage de voir passer dans l’beurre. Fan d’alt-country: mettez un point d’exclamation à côté de cet album. (ACL)

JONATHAN PAINCHAUD Qu’on se lève Sphère Musique/DEP www.jonathanpainchaud.com

En 2000, quand je travaillais chez le disquaire aux trois lettres, j’ai capoté sur Plan B du groupe Okoumé mais


maintenant c’est probablement la trentaine qui fait que je me suis intéressé à cet album de Painchaud car les textes, lors de la première écoute, m’ont interpellé automatiquement. C’est un album que je conseille ou recommande fortement aux gars et aux filles de mon âge. Même si j’ai un profil majoritairement métallique, ce disque est venu me chercher. Le fait de vieillir, de perdre ses amis au profit du travail… En mettant de côté les émotions vécues par les textes, il reste que musicalement Qu’on se lève est charmant avec sa touche folk-rock teintée de quelques bizouillages électroniques très subtils. Sur les douze chansons, il n’y a que la chanson-titre qui me laisse un tantinet imperméable. Pour les onze autres, c’est de la barbe à papa musicale de couleur rose nanane! (YKT)

ALEXANDRE CHAMPIGNY Budda ciné roll Audiogram/Sélect

PERCY FARM The End’s In The Beginning Ships at Night Records www.myspace.com/percyfarm

VOLUME DEUX • NUMERO 14

C’est quoi l’intérêt d’être à Winnipeg dans la vie? À part des champs et une petite communauté francophone enclavée dans le Canada pur… Eh bien!, mes amis, il y a The Paperbacks! Et non, il ne donne pas dans le country. Le groupe a galéré solide

THE PAPERBACKS An Illusion Against Death Parliament of Trees

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www.thepaperbacks.com

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Voici peut-être des joueurs potentiels pour la ligue des incontournables de la scène montréalaise. D’un réalisme cru, The End’s In The Beginning mélange des sons et influences nombreux, des Têtes Raides à Islands. C’est une troupe qui se cache dans ce bout de plastique, qui s’exprime en sons dans un esprit collectif omniprésent. Sur les voix planantes ou grinçantes des gars et filles qui formaient Shoot The Moon, Percy Farm se lance dans une nouvelle direction à surveiller. En espérant que sa fin ne soit pas dans ce début parce qu’il a tout à gagner au fil du temps… (LL)

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Entrée par la grande porte que cette première galette d’Alexandre Champigny, ex-Trompe-l’œil. Recruté par la prestigieuse institution Audiogram, l’auteurcompositeur-interprète qui multiplie les collaborations présente une douzaine de chansons spleenétiques réalisées par Éric Goulet. L’amour des guitares du leader des Chiens transparaît dans des arrangements qui leur laissent une place prépondérante. Les deux premiers titres de l’album sont particulièrement forts, autant mélodiquement qu’au plan des arrangements touffus d’où les cordes ne sont pas exclues. L’intérêt s’étiole en cours d’écoute, mais on apprécie malgré tout le soin porté à chacune des chansons qui permet à Champigny de s’inscrire d’ores et déjà dans la cour de ceux qu’on prend au sérieux. Les textes laissent parfois à désirer tant ils nous glissent entre les mains, le surréalisme de la proposition versant souvent dans l’abscons. La donne n’est évidemment pas la même quand Champigny met en musique un texte inédit de Boris Vian (Avec ton sourire), une des meilleures chansons de l’album. (DT)

GÉRANT D’ESTRADE - MUSIQUE

www.alexandrechampigny.com


à ses débuts mais a persisté et s’est fait remarquer un peu partout. Il présente un deuxième album d’indie rock à tendance pop avec des mélodies qui accrochent et des paroles pertinentes. Il en a contre les faux-semblants et transforment ses observations de petits moments en chansons. À ne pas manquer le 5 octobre dans le cadre de Pop Montréal avec Camaromance et Hexes & Ohs entre autres. (LL)

DEF3 & MOKA ONLY Dog River Ship Records/Fontana North

photo courtoisie

www.myspace.com/def3mokaonly

THE SADIES New Seasons Outside Music

www.thesadies.net

The Sadies a eu une année 2006 assez fantastique alors que paraissaient deux disques énergiques: un super double en concert et la rutilante trame sonore d’un documentaire (Tales Of The Rat Fink). Après avoir tourné comme des déchaînés avec le duo Heavy Trash, nos cosmiques cowboys se la jouent maintenant assez tranquillos, façon Hank Williams et Johnny Cash. Pour ce cinquième album studio, le quatuor a divisé l’enregistrement entre Toronto et l’ensoleillé Paco Loco (Espagne) pour un résultat rempli de cette mélancolie inhérente au country suintant le whisky. Y’a aussi des ambiances aérées napées d’harmonies vocalisées et des guitares étincelantes dont jaillissent des mélodies à la fois jolies et apaisantes. Depuis maintenant près de 10 ans, ce quatuor ontarien rocke l’Amérique délicatement, en planant sur le continent comme un troupeau de chevaux ailés galopant dans le firmament. En espérant qu’après sa tournée canadienne, il passera par ici nous présenter son petit dernier… (KG)

Album d’une grande musicalité, on a ici affaire à un futur classique du hip-hop canadien. Les samples ont été brillamment choisis et proposent un large éventail de sons tous plus différents les uns que les autres. Dog River est, au dire des deux Danny, «leur meilleur album à ce jour». Ce son sale est irrésistible et permet de mettre en évidence leurs flows d’un naturel désarmant et leurs voix bien distinctives. On y retrouve quelques bijoux tels que Let Me In, I Don’t Wanna Go Home et Sunshine. Les 15 plages de l’album s’écoutent d’un bout à l’autre, sans jamais trouver le temps long et surtout sans jamais vouloir passer à la prochaine. Dog River représente pour Def3 une porte d’entrée sur la scène hiphop nationale qu’il prendra d’assaut en compagnie de son ami Moka Only (exSwollen Members), un pionnier dans cette industrie. (MV)

ATREYU Lead Sails Paper Anchor Hollywood/Universal www.atreyurock.com

«Bonjour messieurs, je vous ai réunis ici aujourd’hui pour vous présenter le nouveau poulain de notre grande écurie. Comme vous le savez, la situation de vente

de nos albums est très préoccupante. Mais le potentiel de vente de ce groupe est très intéressant. À la suite du succès connu par notre compétiteur Warner avec le groupe Avenged Sevenfold, nous nous devions de répliquer. Le groupe que je vous présente aujourd’hui vient lui aussi de l’idyllique région d’Orange County en Californie et travaille très fort depuis plusieurs années dans le circuit de la scène hardcore indépendante américaine. Il a donc déjà une légion de fans très fidèles qui le suivent déjà. Il est maintenant prêt à faire ce qu’il faut pour monter au prochain niveau dans l’industrie musicale et il sait ce qu’il a à faire. Il travaillera avec le producteur John Feldmann de Goldfinger et dit vouloir se diriger vers un son plus accessible. En fait, son album sera le mix parfait entre AFI et Avenged Sevenfold. Alors sans plus tarder, veuillez l’accueillir avec enthousiasme. Voici Atreyu.» (ACL)

MODERN LIFE IS WAR Midnight In America Equal Vision/Sony

www.modernlifeiswar.net

Premièrement, l’album s’appelle Midnight In America alors ça en fait déjà un album incroyable. Deuxièmement, il commence avec une chanson intitulée Useless Generation, ce qui le rend mémorable. Et le artwork de la pochette…Par où commencer pour parler d’un disque comme ça? Disons que les gars y vont d’une approche un peu plus post-hardcore sur la majorité des chansons mais l’attitude, le désespoir d’une jeunesse qui s’ennuie et qui cherche à fuir les boulots minables est toujours là. Comment ne pas être emporté par la puissance d’une chanson comme These Mad Dogs Of Glory, directement inspirée par un poème de Charles Bukowski, et par les textes de Jeffrey Eaton que l’on retrouve en grande forme, si ce n’est à son meilleur en secouant plus que jamais le côté sombre de l’Amérique. Encore ces textes à propos de cette vie franchement aliénante quand on se met à y réfléchir sérieusement. «So many children raised on welfare and TV / It’s easy to see how the circle remains unbroken.» Un album qui va traverser l’épreuve du temps. Un groupe sur lequel on pourrait faire une thèse de doctorat pour comprendre l’ampleur de son œuvre. Marquant, touchant, provocant. Hardcore pour les hardcores. Vraiment. (ACL)

THE FLATLINERS The Great Awake Union Label Group/Warner www.theflatliners.com

Fat Wreck Chords vient d’ajouter un autre groupe canadien à son écurie avec ce quatuor du nord de Toronto. L’histoire veut que Fat Mike ait signé le groupe après avoir entendu seulement quelques versions démo de ses nouveaux matériels. Mettons qu’il a dû être pas mal fier de lui lorsqu’il a reçu le master final. Le groupe nous balance un punk rock très rapide et technique, qui rappelle NOFX, dès la pièce initiale avec July! August! Reno! et c’est un bon indicateur de ce qui nous attend pour le reste de l’album. Pas que ce soit toujours dans le tapis mais l’album est vraiment de qualité. Le groupe y va majoritairement de sujets personnels et ça se sent particulièrement dans quelques pièces comme l’excellente Eulogy, écrite à la mémoire d’un de ses amis disparu


www.theheightsmusic.com

Issu des grands espaces du Pays de Galles, The Heights fait son entrée de façon fort efficace. Même si malheureusement l’impression de déjà entendu se manifeste souvent lorsqu’on écoute Toys and Kings. Mais les riffs et refrains de ce premier album sont très accrocheurs et variés. En tout cas, vous allez les entendre. C’est FM à souhait. On a des échos des Foo Fighters, Red Hot Chili Peppers (Kettle Song), de Malajube (Raps And Notes) même. La voix éraillée d’Owain Ginsberg et l’esprit rock’n’roll que le groupe dégage devraient lui tailler une niche de choix. (LL)

AKIMBO Navigating The Bronze Alternative Tentacles www.livetocrush.com

Pour paraphraser la maman d’un célèbre demeuré du cinéma, écouter un album d’un groupe qu’on ne connaît pas, c’est comme ouvrir une boîte de chocolat: on ne sait jamais sur quoi on tombera. Parfois, c’est dégueulasse comme ça ne se peut

www.austerityprogram.com

Bruire? (KG)

AS I LAY DYING An Ocean Between Us Metal Blade Records www.asilaydying.com

Misogyne péquenot, chasseur à l’arc, membre du NRA et vedette du merdique Supergroup. C’est bien celui qui a composé Cat Scratch Fever. A-t-il un public au Québec? Euh, il a déjà dit, en concert à Montréal, que les Québécois étaient de vulgaires crétins car ils ne parlaient pas l’anglais en Amérique. Je peux vous assurer que pour l’écoute de ce disque, je me suis mis au niveau de l’amateur typique de Nugent. J’ai pris 27 Coors Light en bobette dans mon salon avec ma carabine, un film porno avec Ron Jeremy à la télé et le son de ma chaîne stéréo à 108. J’étais soûl mais ai-je apprécié? C’est très vieillot comme produit sauf la pièce-titre qui éviscère un peu plus. Défi du mois: écoutez Funk U et essayez de ne pas la faire avancer. Le prix? Un appel téléphonique d’insultes de la part de Nugent. (YKT)

Les premières notes de Nothing Left sonnent comme Blackened de Metallica. Hum, ce groupe joue du metalcore, il me semble. A-t-il suivi le même chemin que Darkest Hour en devenant plus métal que hardcore? Oui et c’est tant mieux ainsi! Ce nouvel album de ce groupe d’adorateurs du p’tit Jésus est un véritable sauveur dans ce genre musical qui semble s’estomper lentement. La production d’Adam Dutkiewicz de Killswitch Engage est d’une précision admirable et tout est très retentissant sur cette collection de douze titres. La voix de Tim Lambesis prend une toute nouvelle dimension et se rapproche de celle de Burton C. Bell de Fear Factory, minus les fausses notes en concert. La pièce-titre est tout à fait énergisante et prend un instant de répit avec la partie de voix claire du bassiste Josh Gilbert que vous entendrez pour une dernière fois car il a quitté le groupe. (YKT)

COALESCE

HATESPHERE

There Is Nothing New Under The Sun + Hydra Head

Serpent Smiles and Killer Eyes SPV/Fusion III www.hatesphere.com

Du Led Zeppelin repris en sauce hardcore, est-ce que ça se peut? Effectivement et ça peut être drôlement pesant! Après tout, la bande à Jimmy Page est, avec celle de Tony Iommi, est responsable de tout ce qui est heavy. Donc, ce réédité EP – sorti initialement il y a huit ans – comprend sept pièces de Led Zep, incluant des titres plus tranquilles comme des classiques, de Whole Lotta Love à That’s The Way et Thank You, en passant par Black Dog et autres

Ceux qui ont vécu certaines déceptions avec les derniers albums de Soilwork ou The Haunted devraient se projeter rapidement sur la dernière offrande thrash métallique du groupe danois Hatesphere. J’ai l’album depuis une semaine déjà et j’en suis environ à ma vingtième écoute. Ce disque est vraiment varié et va plaire automatiquement à tout amateur de métal grâce à ses pièces aux intonations diversifiées. C’est majoritairement thrash

www.tednugent.com

www.crashandbang.com

GÉRANT D’ESTRADE - MUSIQUE

Toys and Kings Indica/Outside

Love Grenade Eagle Rock/EMI

Black Madonna Hydra Head/Sonic Unyon

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THE HEIGHTS

TED NUGENT

THE AUSTERITY PROGRAM

VOLUME DEUX • NUMERO 14

In Black and White Hopeless Records www.mustardplug.com Après seize ans et cinq albums, le groupe du Michigan brise le silence avec ce sixième essai, In Black and White, sur Hopeless Records. Essai loupé en général pour ce pop-punk-ska édulcoré et que l’on tente tant bien que mal de rehausser avec une section de cuivres qui devient pratiquement anachronique dans cette mer de lieux communs. Voulant servir de trame sonore à toute bonne crise de puberté, on peut toujours rire alors que le gros méchant chanteur nous balance «I smash the fuckin wall» (You Can’t Go Back) ou sur le très poétique Life Is Too Short, sorte de «Live fast, die young» version sucrée à la moutarde. Tout cela agrémenté d’une réalisation sans envergure de Bill Stevenson. Next! (SC)

Immigrant Song. C’est réussi, puissant et mélodique en maudit, avec un vocal souvent gras et éraillé, du stoner core bien dégorgé, avec des guitares qui aiment parfois se faire gratter! Le + dans le titre, c’est pour cette toute douce inédite et ces autres reprises d’autres collègues aussi agressifs et des maîtres métalliques de Black Sabbath (bruyante interprétation de Supernaut). Fort et sympathique. (KG)

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MUSTARD PLUG

pas, alors que dans certains cas, c’est la joie. Comme avec le cinquième album d’un power trio de Seattle, Akimbo. Lorsque livrées avec tant de puissance, on ne peut que s’avouer vaincu devant les pesantes références fort bien mélangées ensemble. Tentons de vous expliquer. Il est moins progressivement complexe que Mastodon et Big Business, autant rock et métal que Clutch et Alabama Thunderpussy, légèrement moins Sabbath et Motörhead que The Sword et High On Fire, tout en restant tout aussi déchaîné que tous ces susmentionnés et métalliques hard rockeurs. Ou quelque chose du genre. Le solo de batterie convaincra ceux qui n’ont pas encore compris. Robuste, qu’on vous dit. (KG)

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trop jeune. Une pièce qui s’apparente d’ailleurs plus au son sincère et émotif de The Lawrence Arms alors que certaines chansons ont une influence marquée du ska punk sale et énergique d’Operation Ivy. Tsé, le punk rock fait pour les bonnes raisons. Bien c’est pas mal ça que The Flatliners fait. (ACL)


mais avec une touche très accrocheuse. La voix de Jacob Bredahl prend une place prépondérante sur ce disque. En effet, il combine la fougue hardcore de Jamey Jasta de Hatebreed avec le blues mélancolique de Spice, ancien gueulard de Spiritual Beggars en plus de quelques gorges profondes très death metal. Dès la première pièce Lies and Deceit, on se dit que c’est le meilleur riff que Slayer ait composé depuis un bon bout de temps… sans l’avoir écrit en fin de compte! (YKT)

Earth, Death et Deicide) aux guitares, nul ne peut nier que ça tire en gériboire sur toutes les pièces de l’album. Obituary ne se réinvente pas, il ne fait que suivre, encore une fois, le plan qu’il a établi, il y a de cela environ vingt ans en offrant onze chansons de death metal de la vieille école. Très réussi. (YKT)

des puristes du genre, tout en apportant une autre twist à un style qui est toujours bon, tant que ça soit bien fait, et c’est le cas ici. La guitare torche solide. Juste ça, prosternation. (K)

POINT BLANK RAGE

www.bionicland.com

The Sound of Resistance Galy Records

Est-ce que Bionic se serait enfin trouvé une maison? On l’espère. Parce que c’est la seule chose qui a toujours manqué au band survitaminé. Le mauvais (ou l’absence de) soutien d’un label a toujours empêché le band d’être autre chose qu’un secret bien gardé et ce, malgré eux, et la musique très solide qui lui sort du cœur. Pour son troisième opus, la bande à Cummins monte encore d’un cran la qualité de son rock 70s passé au tordeur punk, aux effluves stoner et à la sensibilité pop, encore plus à l’image de ses célèbres prestations scéniques. Nous, on aime déjà ça. C’est maintenant aux autres d’allumer sur cette machine qui rocke appelée Bionic. Dring! (K)

www.myspace.com/pointblankrage

MEGADETH That One Night: Live in Buenos Aires Image Entertainment www.megadeth.com

Un compagnon en CD pour un DVD, c’est exclusivement pour les féroces collectionneurs d’un groupe ou pour ceux qui ne possèdent pas de lecteur DVD. Excellent album double de Megadeth avec une formation très solide au niveau de la prestation en spectacle. Chaque pièce est excessivement précise et on sent que le jeu de guitare de Glen Drover est de plus en plus omniprésent. L’avantage de posséder cet enregistrement audio versus celui en DVD est la présence de certaines pièces qui ne se retrouvent pas sur la version imagée, comme Skin O’ My Teeth, Die Dead Enough et Angry Again. Il est très hilarant d’entendre la foule chanter pendant Symphony of Destruction. La seule chose qu’elle fait est d’adapter le mot Megadeth avec le rythme de la chanson. Si vous croyez avoir l’air cave quand vous inventez des paroles sur des chansons en anglais, ceci vous soulagera grandement! (YKT)

OBITUARY Xecutioner’s Return Candlelight www.obituary.cc

Xecutioner, c’était le nom original du groupe. Ce titre est donc un immense clin d’œil à l’époque de la fondation d’Obituary. Des miasmes pestilentiels émanent de ce disque, l’odeur de la putréfaction pullule lors de l’écoute car on peut sentir que cet album est avant tout pour plaire aux vrais amateurs du groupe, les fans des premiers balbutiements. C’est véritablement intègre comme son. Tout est fidèle à la sonorité lourde du groupe sur ce disque qui aurait pu paraître immédiatement après Cause Of Death. Avec l’ajout de Ralph Santolla (Iced

Alexandre Leblanc prête sa voix à Atheretic, Neuraxis et aussi Point Blank Rage. En autant qu’il ne se ramasse pas comme chanteur des Respectables, je n’ai pas de problème avec le fait qu’il puisse chanter dans trois excellents groupes de la région montréalaise. Au niveau de la production, c’est un peu le rêve de bien des groupes métal du réseau indépendant avec Jean-François Dagenais de Kataklysm à la réalisation ainsi qu’au mixage, Antoine Lussier d’Ion Dissonance à l’enregistrement des voix et le tout est masterisé par nul autre qu’Alan Douches qui a déjà travaillé avec Mastodon, Converge et The Dillinger Escape Plan. Il est très intéressant d’avoir un défilé de gros noms mais l’important demeure: est-ce que c’est bon? Oui. On retrouve un death metal conventionnel interprété avec passion et intégrité. Acrobaties musicales, riffs légèrement sépulturiens et une hargne au niveau des textes font que ce disque est bien convaincant. (YKT)

TABARNACOS SURFERS 1-2-3… Go! Indépendant www.myspace.com/tabarnacossurfer

Je suis de ceux qui considèrent qu’il n’y a jamais assez d’albums de surf, donc merci en partant. Et que ça se fasse ici, dans la nouvelle capitale du surf de rivière, double merci. Facture assez classique avec une drive très 90s, jamais dans le tapis (à part notamment de L’île aux folles) mais pas mollassonne non plus. C’est très près des racines (Dick Dale, The Surfaris, Les Mégatones, Les Jaguars), mais on sent aussi des traces de Shadowy Men On A Shadowy Planet, Huevos Rancheros et Los Straitjackets. Toutes originales, les compositions de Guy Poulin et ses acolytes ne détonneraient pas dans la discothèque

BIONIC Black Blood Signed By Force/Fusion III

LE HUSKY Chanson moderne pour romantiques Grosse Boîte/Outside

cyniques

www.lehusky.com

De la drive, de la fougue, une poésie pop noire délicieuse et des mélodies riches, voilà ce que nous offre Le Husky sur son premier album qui fera assurément beaucoup parler de lui. Les 11 pièces de Chanson moderne pour cyniques romantiques sont des petites perles musicales qui nous rappellent à la fois le côté théâtral d’Arcade Fire, l’ambiance planante de Karkwa et le rock corrosif de Malajube, le tout dans l’originalité, avec un style cynique romantique assumé. Le Husky nous entraîne dans son univers tantôt nostalgique (Dans l’bois, Lettre à Vanessa), tantôt étrange (Zombie, Des fleurs sur ton corps) et tantôt animal (Mourir comme un chien, Les filles sont comme des oiseaux, Une araignée). Une ambiance assez égale, rien qui détonne, un premier effort efficace qui laissera ses empreintes dans le sentier musical de l’automne. (MBP)


LES SWOMPARDS DE L’EST Airs du Marais La Swompe/Local

www.myspace.com/lesswompards

Banjo et tapage du pied. Voici ce qui se dégage de la musique marécageuse des Swompards de l’est. Portée par le vent et le chant des cigales, la bande de voyous du bayou propose un country bluegrass bien rythmé. Histoires abracadabrantes et nostalgie du cow-boy solitaire se côtoient sur la galette de dix titres, généreuse en solos d’harmonica, banjo et lap steel. On aime la sincérité sans artifices des textes, imagés et sympathiques, mais on finit par trouver le banjo et la guitare un peu redondants d’un morceau à l’autre. La durée de ceux-ci contribue en partie à cette impression. En effet, Les Swompards gagnerait à raccourcir un peu ses élans sur CD pour laisser place à ses envolées en spectacle. Cela dit, l’atmosphère country est au rendez-vous et ne s’essouffle pas. (MBP)

DIRT FARMER Dirt Farmer Indépendant

www.dirtfarmer.ca

BEND SINISTER Bend Sinister Storyboard/Sonic Unyon Le style musical de Bend Sinister, on l’a entendu, réentendu et entendu encore. D’un son indie rock stéréotypé, le EP de cinq pièces s’inscrit dans la lignée des Killers, You Say Party! We Say Die! et autres Maroon 5 avec de petites touches à la Jamiroquai, parsemées ici et là. Cela étant dit, les chansons de ce quintette de Vancouver sont bien construites et passent facilement d’un doux pop piano à un jam électrique énergique. Les musiciens sont tights et la production colle parfaitement au produit. La voix de Dan Moxon et les

harmonies qu’il fait avec ses compatriotes valent particulièrement l’écoute. Le groupe a ce qu’il faut pour pogner, comme on dit. (CL)

KICK IN THE EYE Rock And Roll Revisited Aftersound

www.kickintheeyemusic.com

Un album qui porte très bien son titre. En effet, ce Back to the Future de la musique nous ramène à l’époque de Marty McFly, des jukebox et du Coca-Cola en bouteille. Kick in the Eye, duo de New Westminster en Colombie-Britannique, nous propose des pièces rock and roll simples, efficaces, légères… Cute quoi, mais quelque peu redondantes. Marian et Donnie Lochrie (frère et sœur? mari et femme? mystère à la White?) se complètent bien, spécialement dans les harmonies vocales. Si le type ballade berceuse ne vous plaît pas toutefois, de grâce évitez ce disque; il en est rempli. (CL)

RAGING SPEEDHORN Before The Sea Was Built Steamhammer/SPV www.ragingspeedhorn.co.uk

Nous aurions voulu être Isis, Refused, Neurosis et Discharge mais nous ne

THE DONNAS Bitchin’ Purple Feather/Outside

VOLUME DEUX • NUMERO 14

photo courtoisie

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GÉRANT D’ESTRADE - MUSIQUE

Ce neuf pistes – qui contient également un b-side intégré – a été créé dans un vieil

entrepôt torontois à l’hiver 2006 au cours d’une monstrueuse tempête de neige. Enregistré live, le disque, ni trop propre ni trop sale, possède définitivement un cachet spontané qui nous change des super productions actuelles. Bien qu’ils soient musicalement all over the place, les membres de Dirt Farmer offrent un produit certes sympathique, accessible tant aux amateurs d’indie rock qu’aux amateurs de trucs un peu plus étranges, pour ne pas dire fuckés. Un bon petit CD quoi! (CL)

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www.thedonnas.com

Encore un disque des Donnas! Bon. Admettons-le, il y a et aura toujours quelque chose d’attirant chez quatre belles filles (et bonnes musiciennes) qui jouent du rock semi-lourd. Le son de leur nouvel album est solide et la production est impeccable. Le hic toutefois, c’est que les chansons sont carrément plates. The Runaways (dont faisait partie Joan Jett) jouait exactement cette musique il y a trente ans et The Donnas n’est certainement pas celle qui la fera évoluer. C’est propre (trop propre), c’est parfait (trop parfait), c’est extrêmement cliché et c’est vide. De plus, on jurerait qu’Avril Lavigne lui a vendu des textes… Assez moyen, disons. (CL)


SOOTHSAYER To Be A Real Terrorist Galy/FAB www.troopsofhate.com

Groupe remarquable qui passa dans le beurre. Quand j’ai vu ce CD sur ma pile de critiques, j’étais plus que réjoui. J’ai encore Have A Good Time en CD, sur étiquette New Renaissance, que j’avais acheté en import allemand. C’était étrange en 1990 d’acheter un album d’un groupe de Québec en import européen. Cette réédition est tirée d’un démo sorti originalement en cassette, un format que la plupart de nos lecteurs n’ont jamais connu. Sur ce disque, on retrouve cinq nouvelles pièces

enregistrées en 1986 en plus de sept chansons en format concert lors d’une bacchanale métallique au Spectrum en 1987. Le livret est bien présenté avec des commentaires de membres de Sacrifice, Agression et de Khanate en plus de photos ainsi que flyers de l’époque. Ce divin thrash a bien vieilli avec l’âge surtout en cette période où les nombreux retours, parfois pleutres, pleuvent dans notre univers métallisant. (YKT)

TALAMYUS …In These Days Of Violence Prodisk/Fusion III www.talamyus.com

Ce qui frappe immédiatement dès la première écoute, c’est qu’on s’aperçoit que de plus en plus de groupes plongent tête première dans les bonnes vieilles racines, toujours très fiables, du thrash metal pour nous pondre d’excellentes pièces métalloïdes. Et c’est le cas ici car Talamyus ne fait pas que s’inspirer de ce genre. Il l’adapte génialement pour se forger une sonorité imposante qui lui est propre en y incorporant d’autres éléments, tout aussi éloquents, provenant majoritairement du death metal, quelques touches rappelant Amon Amarth comme les premières notes de Pride Of A Viking, la dynamique d’In War In Death ou la rythmique de Possessed tandis que sur la pièce Conviction, on retrouve une cadence typique d’Iron Maiden. La voix de Benoit St-Jean se veut un croisement impeccable entre Mille Petrozza de Kreator et Johan Hegg d’Amon Amarth, évidemment. La production est aérée et nous permet

d’entendre les moindres détails de chaque instrument sur l’album. (YKT)

DVD

KISS

KISSology - The Ultimate Kiss Collection Vol.2 1978-1991 Fontana/VH1 Classic www.kissonline.com

Après avoir embras(s)é tous les amphithéâtres du monde entier, la deuxième vie de KISS a été tout aussi glamour et démesurée, bien que diablement moins inspirée (et ponctuée de changements de personnel désincarnés). Ce deuxième coffret DVD détaille cette morose période où le groupe se cherchait en vain une nouvelle identité, essayant plein d’idées éparpillées, comme leurs albums solo – ici étrangement absents – et l’incroyable téléfilm KISS Meets the Phantom of the Park (aussi appelé Attack of the Phantoms). C’est vraiment impressionnant: un vrai Z aussi mauvais que marrant, avec Frankenstein et Dracula… N’importe quoi. Des entrevues pathétiques (voyez les bourrés Ace et Peter s’esclaffer sous le regard découragé de leurs coéquipiers), des prestations magnifiques et autres maniables vidéoclips remplissent ces sept heures de KISS ludique, de leur apogée jusqu’à ce qu’ils soient démasqués et que, fatalement, ne décède (en 1991) Eric Carr, leur batteur remplaçant. Pour vrais fans seulement. (KG)

photo courtoisie

pouvions qu’être ce groupe qui puise généreusement à gauche et à droite dans le terrain des autres. Raging Speedhorn, c’est comme écouter un iPod sur la lecture aléatoire pendant dix chansons sans se casser la tête à se demander quel est l’artiste qui joue en ce moment. L’originalité est donc à bâbord, très loin dans l’océan, perdue dans les vagues. Mais est-ce que c’est bon? C’est acceptable. Par contre, rien de mémorable. C’est comme acheter une pizza Mikes à l’épicerie: c’est bien alléchant lorsqu’elle est sortie du four mais ça ne peut malheureusement pas battre la version originale qui se trouve au restaurant! La pièce Too Drunk To Give A Fuck est celle qui ressort du lot avec son attitude punkette, le doigt en l’air prêt à affronter n’importe qui. Originalité absente donc rapidement oublié. (YKT)

AMON AMARTH / DVD Wrath Of The Norsemen Metal Blade

www.amonamarth.com

Aussi imposant qu’un drakkar amarré au port de ville de La Baie, Amon Amarth ne fait rien à la légère pour impressionner ses fanatiques. Cet ensemble DVD triple comprend cinq concerts complets. Le plus intéressant demeure celui de Cologne où le groupe a sorti l’attirail viking avec combats à l’épée et flammes infernales. En bonus, vous avez les images en arrière-scène montrant les préparatifs de ce spectacle. Le deuxième DVD est moins palpitant pour un point mais intéressant pour l’autre. Lors de la prestation au Summer Breeze, l’enregistrement sonore est défaillant car le son est étouffé par l’omniprésence des triggers des grosses caisses, ce qui devient irritant. Par contre, la prestation de Stuttgart offre des chansons qui sont rarement jouées lors des concerts. Le troisième DVD nous présente le groupe en prestation à Wacken aux environs de deux heures du matin et lors du lancement de l’album Fate Of Norns. (YKT)


Kristof G. bouffera du SPASM en direct (ou presque) au www.bangbangtemort.com/spasm2007 www.spasm.ca Du 27 octobre au 3 novembre à Montréal

GÉRANT D’ESTRADE - MUSIQUE & CINÉMA

Rapport qualité-prix, le passeport SPASM est tout indiqué, chers festivaliers, car en plus de repartir avec un de leur trois DVD (Science Fiction Vol.1, Horreur Vol.1 ou 2), vous avez accès à une représentation de la pièce Texas, au party d’ouverture (la grande première d’Aquariums au Ex-Centris en présence de tous les réalisateurs présentant des films cette année) ainsi qu’à TOUTES les soirées de ce festival d’enfer. C’est pas mal moins cher (seulement 45$) que de vendre son âme à Lucifer… Surveillez de près www.spasm.ca, car seront bientôt annoncés d’autres trucs aussi marrants (dont un ultime choc de titans)! Sang pour sang Québécois! (Kristof G.)

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Reviendra aussi l’apprécié Cabaret Trash, toujours animé par des drag queens au petit Café Cléo et, comme ce sera l’Halloween, arrivez costumés (et très tôt). Vous adorez le trash? Vous raffolerez du très class Aquariums de Mathieu Arsenault. Ce (mal) léché et bien salé moyen métrage ouvrira le festival – une première! – à l’Ex-Centris. C’est que cette histoire anecdotique de couple pathétique dans un quartier paumé sait amuser autant que toucher. En plus, le tout est drôlement dynamique et interprété avec beaucoup de crédibilité. Bravo à Pierre-Luc Brillant (C.R.A.Z.Y.) et à Michel «Fils de Willie» Lamothe (d’Offenbach et Corbeau). Voyez

Dans un tout autre registre et pour la première fois au festival, un documentaire sera présenté en grande primeur. Mais attention, veuillez donc laisser à la maison votre maman et vos enfants, car le visionnement du Clinicotopsie (de Renaud Rouverand) pourrait être troublant. On y suit le parcours anonyme d’un cadavre de sa graphique dissection jusqu’à son ultime crémation. Né d’une recherche pour l’écriture d’un scénario, ce document audio-visuel est autant déstabilisant qu’intéressant, tout en restant respectueux et informatif en même temps. Alors que l’équipe d’un expérimenté médecin légiste et un jovial employé d’un crématorium expliquent en toute honnêteté leurs respectifs boulots, on s’identifie plutôt à un spécialiste en effets spéciaux (qui a pour son cinéma déjà assisté à ce qu’on voit). Monté de façon poétique et avec une appropriée musique, le film de Rouverand allège à l’aide de subtiles analogies la vue bien crue (et sous toutes ses coutures) d’une véritable autopsie. Fascinant.

VOLUME DEUX • NUMERO 14

Sang subventions Au statut d’indépendant jusqu’à la moelle, Mann et ses acolytes ont toujours été fidèles, quoique plus par dépit que par choix. Car, contrairement à la croyance populaire, SPASM n’est semble-t-il pas un festival. Du moins, au dire des gouverne-menteurs qui ont récemment jugé l’événement non éligible

Nouveautés décomposées Rien qu’à lire la prémisse de Texas (Petit thriller texan) à l’affiche du Théâtre La Chapelle du 18 octobre au 3 novembre, on a le goût de s’arracher positivement la face. Écrite par François Létourneau (acteur/auteur; Cheech, Les Invincibles), la pièce de théâtre s’inspire du tournage du plus terrifiant film jamais réalisé, The Texas Chain Saw Massacre. Avant d’aller se faire empaler sur un gros crochet de boucher, on verra Teri (Christine Beaulieu, aussi des Invincibles) pratiquer son rôle de Pam avec le costaud jouant le masqué Leatherface, Gunnar (Michel Lavoie). Ça risque d’être bon à s’en bouffer les doigts… Végétariens s’abstenir.

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Lorsque l’Halloween daigne enfin se pointer, les foules de cinéphiles ne cessent d’affluer, tels de récalcitrants mort-vivants, dans toutes sortes de salles bondées, afin d’avaler la bigarrée programmation de SPASM à grandes gorgées. Car, contrairement à ce que croit le gouvernement, c’est bel et bien un vrai de vrai festival de film… toujours indépendant. Devant un allongé, toujours au sympathique Atomic Café, Bang Bang est récemment allé jaser de l’édition 2007 avec le président Jarrett Mann tout en s’informant du pourquoi et du comment définissant le court cinéma québécois qui saigne ici et là.

Édition numéro 6(66) Évidemment, l’absence de subventionné pognon provoque son lot de déception et de frustration (parlez-en aux gars de Fantasia, ils connaissent ça), mais ce n’est pas une raison pour arrêter la boisson. «Le côté festif est ultra important pour nous», jure Mann. Après avoir reçu un nombre record (environ 200) de courts métrages, l’équipe SPASM a concocté une programmation toujours aussi variée, incluant nécessairement la Grande Soirée Horreur, celle où tout a commencé. Bien qu’on devra se passer de l’hilarant mais défunt Night Shift, on mettra les bouchées doubles au niveau ombres chinoises pour de formidables car cinématographiques hommages. À la demande générale, les pros du Kino Kabaret nous referont de la semi-impro en devant rapidement accoucher d’un truc de genre filmé. Le dernier soir de l’automnal événement, les amateurs d’action et de baston en auront pour leur argent alors qu’aura lieu Kombat Québécois III. Entre deux blocs de films de combat se bagarreront les lutteurs de la FLQ (acronyme adéquat pour Fédération de lutte québécoise) comme dans un vrai gala sur un ring monté dans le Club Soda.

Aquariums, cette jolie et dépravée cousine de l’immense Gaz Bar Blues, sans plus tarder. Aussi de la cuvée de cette année, des nouveaux Road Kill Superstar (quatre films) et Phylactère Cola (deux de Carnior pour autant d’Eddie 69) en plus du retour des morts-vivants (cinq films) et plusieurs animations estampillées Cégep du Vieux Montréal.

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aux subventions monétaires. Nos fonctionnaires n’ont vraisemblablement jamais lu le dictionnaire. Or, un représentant de ceux qu’on paie avec nos impôts aurait justifié son inacceptation en s’appuyant sur des raisons plus ou moins fondées (lire: totalement bidon). D’autant plus qu’après le mort-né FIFM, Mann a eu vent d’une nouvelle ouverture/politique de la SODEC par rapport aux demandes des festivals dits thématiques. Il a donc fait parvenir un fort bien documenté dossier – répondant aux exigences demandées – aux membres du nouveau comité qui n’a finalement même pas pu jeter un œil sur l’exhaustif document incluant des lettres d’appui de grands noms comme Saïa, Tessier et Arcand. Avec sa noble mission (promouvoir avant tout l’indépendance du cinéma de genre fait au Québec), on pourrait facilement présumer que SPASM irrite les libéraux gérant la SODEC. On a bien hâte au jour où enfin ils s’enlèveront leur bâton du potiron et ces œillères les empêchant de voir clair.

isie photo courto

aquarium

s n e y o m t e s t r u n Co o i t c e s s de di


À L’AFFICHE

30 jours de nuit En salles dès le 19 octobre En Alaska, chaques année, en plein milieu de la saison hivernale, la ville de Borrow tombe dans la noirceur pendant un mois. Cette fois, les habitants découvriront qu’ils sont la cible d’un gang de vampire prêt à occuper la ville et d’y rester... Deux shérifs locaux tanteront tant bien que mal de pouvoir sauvez leurs peaux

www.30daysofnight.com

THE WIND THAT SHAKES THE BARLEY Réalisé par Ken Loach. Écrit par Paul Laverty. Christal Films Récipiendaire de la Palme d’Or à Cannes, cette chronique historique suit de jeunes révolutionnaires dans les années 1920 désirant une Irlande libre et prenant les armes contre l’envahisseur britannique. Après une courte mise en situation dans laquelle on assiste à la cruauté des soldats anglais et démontrant que le contexte oblige à une réaction violente, Ken Loach propose un film cru où l’absence de plans rapprochés rend ces jeunes gens plutôt anonymes et ces morts sans gloire, comme cela a dû l’être dans la réalité. Toutefois, ces balbutiements de l’IRA ne deviennent intéressants qu’au moment où l’opprimé devient l’oppresseur. Outre certaines dissensions au sein des factions, incarnées par les deux frères O’Donovan (dont Cillian Murphy, seul interprète se démarquant), le réalisateur britannique nous offre une production un peu manichéenne. En effet, les Anglais y sont représentés uniquement comme des tyrans barbares et détestables ou au mieux des capitalistes véreux. (MAP)

DISTURBIA

Gone Baby Gone En salles dès le 19 octobre Chaques jours aux États-Unis, près de 2000 enfants sont porté disparu. Deux detectives sont sur le cas d’Amanda, une petite fille de 4 ans. L’oncle et la tante de la petite fille connaissent le voisinnage, et les problèmes de drogue de la mère d’Amanda qui mèneront les detectives à découvrir enfin la vérité.

www.gonebabygone-themovie.com

Réalisé par D. J. Caruso. Écrit par Carl Ellsworth et Christopher B. Landon d’après une histoire de ce dernier. Dreamworks Un adolescent se retrouve en liberté surveillée dans sa propre maison avec un bracelet GPS au mollet après avoir frappé son enseignant d’espagnol. Mourant d’ennui, il se met à épier ses voisins et à soupçonner l’un d’eux d’être un tueur. En salles, cette petite histoire de paranoïa a connu un réel succès auprès des jeunes, probablement parce que ceux-ci ne savaient pas qu’il s’agissait du même synopsis de base que le Rear Window d’Hitchcock… L’entrée en matière, dans laquelle on apprend qu’il ne faut pas conduire en parlant au cellulaire et que le personnage principal est un bon petit gars malgré sa condition future est très racoleuse. Tout de même, avec l’arrivée en scène de David Morse en voisin louche et l’utilisation de technologies que James Stewart n’avait pas accès, certaines scènes font preuve d’un suspense efficace. Au final, malgré de nombreux clichés, le dénouement se révèle satisfaisant. (MAP)

DAS LEBEN DER ANDEREN

Saw 4 En salles dès le 26 octobre Même si Jigsaw et son élève sont mort, il reste tout de même un piège dans lequel le commandant Rigg est prisonnier. Il n’as cependant que 90 minutes pour réussir à en sortir vivant.

www.saw4.com

Réalisé et écrit par Florian Henckel von Donnersmarck. Métropole Films 1984, Big Brother existe, mais sous la forme de la Stasi, police secrète estallemande dont le but était, avant que le rideau de fer ne tombe, de savoir tout sur tous. Hauptmann Gerd Wiesler, membre de cette police enseignant également l’art de l’interrogatoire, devient chargé de surveiller les moindres faits et gestes de Dreyman, dramaturge à succès. Lorsque l’agent se rend toutefois compte que ce dernier est sous surveillance simplement parce qu’un ministre veut l’écarter afin de s’approprier sa compagne, une actrice connue, il lui est difficile de rester neutre devant la situation. Dans le rôle de cette oreille implacable qui s’humanise peu à peu au contact de l’art, Ulrich Mühe est juste et touchant. Moins légère que Good

Bye Lenin! mais aussi éclairante sur cette période sombre de l’histoire européenne, cette production qui a remporté l’Oscar du meilleur film étranger se veut un incontournable de ce renouveau du cinéma allemand. (MAP)

REEL TALENT: FIRST FILMS BY LEGENDARY DIRECTORS 20th Century Fox Ce nouveau DVD consiste en une compilation de courts-métrages créés par des «réalisateurs légendaires» alors qu’ils étaient étudiants en cinéma à l’University of Southern California. À première vue, on constate que le court-métrage a énormément évolué depuis l’avènement du numérique et qu’on peut trouver meilleure qualité dans n’importe quelle soirée fêtant ce format. Néanmoins, nous avons droit à quelques trouvailles intéressantes telles que The Lift, simili-Lynch offert par Robert Zemeckis (Forrest Gump), la genèse de THX 1138 pour les fans de Lucas, Broken Record de Shawn Levy (Night at the Museum), amusante petite histoire dans laquelle des jeunes tentent de briser un record Guiness, Proof de Kevin Reynolds (Robin Hood), journée disjonctée en parachute, et The Goodbye Place, premier film de Richard Kelly (Donnie Darko). Principalement d’un intérêt scolaire, il aurait été intéressant que l’exercice s’étende à davantage de réalisateurs, empêchant ainsi l’impression d’assister à une info-pub pour l’USC. (MAP)

DEATH PROOF Écrit et réalisé par Quentin Tarantino. Alliance Atlantis Portion du programme double Grindhouse, cette histoire dans laquelle des filles sont aux prises avec un maniaque utilisant sa voiture pour tuer fait l’objet d’une sortie individuelle avec près d’une demi-heure de scènes ajoutées. Et c’est là que le bât blesse… En effet, initialement beaucoup plus courte et carrée, la sauce est ici étirée, surtout que certaines actrices forcent ces dialogues particuliers, coupant ainsi ce naturel qui a fait que l’on cite encore aujourd’hui plusieurs répliques de Reservoir Dogs ou de Pulp Fiction. Néanmoins, cet hommage aux films violents des années 1970 qu’on retrouvait dans d’obscures salles miteuses avec pellicule égratignée ou manquante respire le cool de la touche Tarantino et nous ramène un Kurt Russell en forme avec son Stuntman Mike, sorti tout droit d’un Carpenter des années 1980. En somme, cet effort mineur aurait dû être offert en DVD sous sa forme originale avant d’être allongé pour les fans. (MAP)

DEATHPROOF

AWAY FROM HER Écrit et réalisé par Sarah Polley d’après une nouvelle d’Alice Munro. Lions Gate Films Ayant davantage fait parler de lui dans les festivals qu’en salles, ce premier longmétrage de Sarah Polley, la jolie blonde du dernier Dawn of the Dead, est excellent. On y suit un vieux couple qui n’a jamais été séparé et dont la femme devient atteinte de l’Alzheimer. Après avoir choisi d’être placée dans un centre spécialisé, celle-ci s’amourache d’un autre patient. Dans le rôle de la malade, Julie Christie est superbe et lumineuse malgré cette noirceur qui s’empare de sa mémoire. Pour sa part, Gordon Pinsent offre une performance touchante dans la peau du mari qui n’a pas toujours été fidèle, mais qui n’a jamais cessé d’aimer sa femme et qui, pour le bien de celle-ci, doit apprendre à la laisser vivre sans lui. Polley sera une réalisatrice à surveiller, car il s’agit d’une œuvre étonnamment sensible, mature et humaine pour quelqu’un qui n’a pas encore terminé sa vingtaine. (MAP)

WRONG TURN 2 : DEAD END Réalisé par Joe Lynch 20th Century Fox Avouez que vous aimez Henry Rollins, ce fier-à-bras tatoué et puissant comme une machine. Après avoir vu l’ex-gueulard de Black Flag dans quelques rôles minuscules (notamment, Johnny Mnemonic et Lost Highway), on s’est récemment réjouit de le voir jouer un plouc dans le ridiculement gore Feast. Or, dans Wrong Turn 2, Rollins se défonce pas rien qu’un peu sous nos écarquillés yeux. Il y joue l’animateur et vétéran de l’armée d’un post-apocalyptique show de téléréalité calqué sur Survivor, s’inspirant aussi de films cultes comme Predator, Deliverance et autre The Texas Chainsaw Massacre (surtout le deuxième du nom, qui était jovialement con). Évidemment, ses flagrants clichés de coéquipiers ne sont que de la chair à pâté, dans cette forêt ensanglantés. Si vous aviez apprécié l’humour douteux du premier, le second rassasiera sûrement votre fringale, avec ses mutants consanguins et cannibale. Également, quelques suppléments pour ceux qui aiment leurs effets spéciaux saignants. (KG)

28 WEEKS LATER Réalisé par Juan Carlos Fresnadillo Fox Atomic Rares sont les suites surpassant le premier volet; Aliens fait parti de ces exceptions mettant le paquet. Alors que le premier


(28 Days Later, réalisé par Danny ‘Trainspotting’ Boyle) s’inspirait un peu beaucoup trop de l’œuvre de George A. Romero (Night, Dawn et Day of the Dead), celui-ci reprend un peu plus tard, en misant sur l’action ininterrompue, avec un récit réellement dynamique quoique par moments invraisemblable. Après un prologue particulièrement punché (incluant le lâche et/ou déchirant abandonnement d’une maman), on voit le survivant Robert ‘Begbie’ Carlyle retrouver ses deux enfants (qui était à l’étranger lors de l’éclatement de l’épidémie de rage qui décima l’anglais continent), avant que le virus ne se répande à nouveau, tel une traînée de poudre dans le nez d’un accroc. Haletant, sanglant, planant, mordant… De plus, après avoir fait un fort convainquant cannibale dans Ravenous, l’intuable Carlyle crève littéralement l’écran. Que voulez-vous de plus? (KG)

THE RETURN OF THE LIVING DEAD

GÉRANT D’ESTRADE - CINÉMA | VOLUME DEUX • NUMERO 14

Réalisé par Stuart Gordon Empire Picture Gordon voue un culte infini à l’œuvre de H.P. Lovecraft, ce célèbre romancier horrifique, ayant adapté pour le cinéma plus d’une demi-douzaine de ses histoires glauques et grotesques. Après son classique et tout premier film ReAnimator (1985), il devait se faire Dagon (sorti finalement en 2001) mais préféra s’attaquer l’année d’après à From Beyond, un bijou tordu et méconnu de la série B totalement débile et dégoulinant de corporels fluides. S&M, réalité parallèle et improbables transformations meublent From Beyond, mettant en vedette l’inimitable ré-animateur Jeffrey Combs et la coquine Barbara Crampton dans ce festival d’effets spéciaux, s’apparentant à ceux de Society (1989; à voir absolument) de son producteur Brian Yuzna, à The Thing (1982) de Carpenter et aux plus étranges de Cronenberg. Pour la première fois en DVD, ce film – en version noncensurée - est unique, gluant, bizarre et absolument tordant (au propre comme au figuré). Vous en sortirez ébranlés. (KG)

Réalisé par Paul Greengrass. Écrit par Tony Gilroy, Scott Z. Burns et George Nolfi d’après le roman de Robert Ludlum. Universal Pictures Jason Bourne, l’espion amnésique ayant peu à voir avec son homologue littéraire, cherche à nouveau son identité dans cette histoire dont l’utilisation des gadgets de surveillance, à l’instar de Enemy of the State, a de quoi rendre tout un chacun paranoïaque. Second volet réalisé par Paul Greengrass, son style caméra-épaule instable entrecoupé de zooms rapides est de retour, mais sied mieux à ses films dans lesquels il s’attaque à de réels événements (Bloody Sunday, United 93), plongeant ainsi le spectateur dans une réalité quasi documentaire. En effet, lorsqu’il l’utilise pour illustrer un récit d’espionnage international, cela donne un côté frénétique brouillant les nombreuses cascades et scènes de combat, éliminant une partie du côté glamour inhérent au genre. Se résumant à une longue poursuite où la majeure partie du jeu efficace de Damon se révèle physique, cette troisième partie ajoute peu, mais ne décevra pas l’amateur de sensations fortes. Au final, il s’agit d’un divertissement estival compétent, sans plus. (MAP)

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FROM BEYOND – DIRECTOR’S CUT

THE BOURNE ULTIMATUM

46 - 47

Réalisé par Dan O’Bannon Hemdale Film Combien de fois dans une vie avez-vous la chance de voir un film de morts-vivants, avec du rock, des punks et même une zombie à la Ziggy complètement nue du début jusqu’au dénouement? Pas souvent. Sorti presque en même temps que le Day of the Dead de Romero (en 1985), TrotLD se veut plus une comédie d’horreur qu’un film qui fait peur. D’autant plus que c’est celui-ci qui transforma nos amis les zombies en amateur de cervelle et qui leur donna la parole (de bien jolis et amusants dialogue!). Dans un entrepôt médical crasseux, après avoir accidentellement ouvert un tonneau mystérieux (estampillé du numéro de l’armée), les décomposés cadavres inhumés dans un cimetière situé à proximité se remettent à sporadiquement marcher. Avec la non-habillée Linnea Quigley et une trame sonore punk-rock fort appropriée (incluant, entre autre, The Cramps, 45 Grave, T.S.O.L., The Damned et les bien nommés The Flesheaters). Partytime! (KG)


FORMULE UN: BEARS + BEER

LE PETIT TAVERNIER Le Citibar. Sunny Duval Ça y est. Ça fait un bout qu’Édouard Hardcouille pis moi on veut venir ici ensemble. Aujourd’hui, ç’a finalement adonné. Nos articles vont se croiser. C’est notre patron Matrice Marron qui va être content. On a attrapé Davine Branger pis on est descendus au 1603 Ontario Est, près de Papineau, dans le feu de l’action. Pis quand je dis feu je dis feu. L’enseigne extérieure inclut une pub pour Boots, ou Froots, je sais pus. J’imagine que cette compagnie commandite la façade Est. Y’a longtemps que je veux participer à cet endroit, pis je me sens bienvenu immédiatement: un papier dit «petite O’keefe $3,25 merci», une annonce annonce une épluchette de b.d., une autre dit que Jacques Boily s’occupe du karaoké les mercredis et jeudis. J’ai un peu peur, les monstres de Loto-Q se tiennent près de la porte pour sucer les innocents qui s’approchent trop près. Ok je suis prêt. Davine paye la première ronde de notre démolition-derby, $6,50 chaque grosse. Vu qu’il fait beau on file vers la terrasse énorme, garnie de parasols Folsom Import, la vraie bière de Verges. Belle grosse terrasse où l’équipe HardcouilleBranger fume tout ce qu’elle peut de tabac Amérindien pasqu’à l’intérieur, «défense de fumer sous peine d’expulsion», dit un papier. Mais à l’intérieur c’est pas pire quand même, le karaoké bat son plein: un travesti noir de 7 pieds chante tout doucement «I will always love you». Ah oui c’est vrai j’ai oublié de vous dire qu’ici, c’est le repaire d’une faune bien colorée, qui vient fausser et se réchauffer entre 2 services. Une sorte de quartier général des travailleurs-euses du sexe. Vu qu’ils servent des ailes de poulet au bar, je vais faire une superbe blague: ici on trouve du gras trans, pis des gars trans. Ha-ha. Des amis nous joignent. Yuanu Spagata, Charge Fatane, Margarine Beurrée qui a mis pour l’occasion sa belle brassière zébrée que je pourrai pas lui enlever ce soir pasqu’elle a amené son fiancé Eddé Védeur. Quoique Eddé Védeur s’endort sur sa chaise après 10 minutes pasqu’il est trop beurré. J’ai peut-être une chance pour le soutien-gorge. Je longe le mur vers les toilettes, passant entre la scène et le décor éclairé par derrière qui représente la ville de Quibic en fibre de verre. Pas possible de pisser, y’a toujours du monde en train de se poudrer dans les toilettes. Barnack de poudre. Ça doit être Loto-Q qui a inventé cette marde-là. Je vais dans les toilettes des filles à la place. Ici ça fait pas de différence. Margarine est là à parler cheveux et maquillage avec un petit travesti nommé Prince. Il me dit: «Tu ferais mieux de pas venir ici, tu vas te faire sortir. À moins d’être un client avec une fille, ou ta copine mettons, tu peux pas rester.» Bon. Retour à la terrasse. Margarine dit: «Je viens de voir l’ancienne éducatrice de mon fils. Elle est rendue avec une belle face de crack.» Ça me rappelle qu’aux toilettes j’ai vu un étui à seringue par terre. Je citerai maintenant Davine Branger: «On est au cœur du vice ici.» Moi qui pensais que c’était chez Hardcouille, le cœur du vice. Yuanu s’étouffe sur un glaçon de bière, pasque son bock est trop froid. On rit de lui pendant qu’un travesti qui ressemble à Fergie nous dévisage. Après 40 grosses bières chacun (j’arrondis), on décide d’aller poursuivre chez Davine. Vu que je commence à sérieusement dépasser les 500 mots permis, je vais mettre un terme à ce récit, sans vous donner l’entrevue que j’ai faite avec Prince. «…et c’est ainsi qu’Édouard Hardcouille, satisfait, ortourna dans son taudis, dormir pieds et poings liés.»

Collectif Mécanique Générale Un nouveau collectif qui s’internationalise! À la suite d’une rencontre animée lors du Rendez-vous international de la bande dessinée de Gatineau en 2006, certains auteurs québécois et de l’étranger ont décidé de commémorer la ressemblance des mots bears et beer quand on partage l’anglais comme langue seconde (et qu’il y a sûrement déjà un peu d’alcool en circulation pour stimuler la fraternisation). Le résultat est cette revue (possiblement annuelle) qui contient quelques articles savants sur la bande dessinée (dont La naissance de la BDQ par Michel Viau, d’après sa chronique régulière dans MensuHell et sur le site BD Québec) en plus des participations séquentielles de Jimmy Beaulieu, Zviane, Grégoire Bouchard, Luc Giard et plusieurs autres auteurs qu’il serait trop long d’énumérer ici… Un autre pavé vachement intéressant et actuel, mais donc le prix (28$) risque malheureusement de limiter sa diffusion. Le pire est que ce n’est pas vraiment cher si on tient compte du contenu!

de la même série peu de temps après l’avoir refermé. Dommage car ça reste une série classique dans le genre et elle mériterait une belle retraite. Tout sauf une carrière interminable à la Lucky Luke…

SENS MES DOIGTS Collectif Malaise/UQAM C’est un projet étudiant qui se dit proche de la bd et de l’art graphique et qui transpire l’expérimentation de la part de jeunes inconnus qui se cherchent dans le dessin. Sous une jaquette sérigraphiée, on retrouve des pages de dessins, images modifiées à l’ordinateur et bandes dessinées de qualités variées et goûts parfois douteux. Juste le nom en dit beaucoup sur le sérieux de la chose… Mais que ce soit dans le cadre d’une véritable démarche artistique ou bien d’un essai afin d’en apprendre plus sur la méthode (ou le médium), on peut quand même féliciter ces étudiants de s’être forcés à produire quelque chose de concret. Tant de gens se contentent de faire des blogues de nos jours sans mettre plus d’efforts ou de conviction sur leurs octets insensibles et informels… Un deuxième volume serait en préparation, alors c’est à surveiller.

MURENA TOME 6: LE SANG DES BÊTES Dufaux & Delaby Éditions Dargaud Avec ce sixième tome, la série se recentre un peu plus sur le personnage de Lucius Murena. Alors que la mémoire d’Agrippine (la mère de Néron) s’estompe, une autre femme, Poppée, tout aussi dangereuse, vise le pouvoir au travers de la personne de l’empereur romain. Murena veut alors retrouver l’ancienne concubine de Néron, mariée de force à un officier de la légion posté en Gaule, mais les luttes dans les sphères du pouvoir ne sont pas encore terminées et le sang continuera de couler pour longtemps encore… Le dessin de Delaby est tout simplement superbe. La précision de son trait est à la frontière de la photographie et du mouvement, ce qui sied parfaitement à l’atmosphère de cette fresque historique romancée (dont le fond est basé sur des sources anciennes reconnues et des études récentes).

LES TUNIQUES BLEUES Nº51: STARK SOUS TOUTES LES COUTURES Lambil & Cauvin Éditions Dupuis Sur le pilote automatique depuis au moins 20 ans, cette série jeunesse ne surprend plus ses lecteurs de nos jours. La recette est connue et peu importe la situation exceptionnelle empêchant le 22e de cavalerie de charger comme il se devrait, le sergent Chesterfield et le caporal Blutch vont s’occuper d’y remédier, volontairement ou non! Cette fois-ci, on en apprend plus sur le capitaine Stark (quelle est son histoire personnelle et la raison de son état habituel, soit d’être perpétuellement rivé à son cheval en attente de la prochaine charge…). Il a effectivement été blessé sérieusement à la tête au début de la guerre pour être devenu l’officier inconscient des risques que l’on connaît, malgré son expérience de couturier dans le civil! Alors que l’idée de se pencher sur ce personnage beaucoup trop stéréotypé dans la série est plutôt audacieuse, ça ne vole cependant jamais très haut et la situation revient sans grande surprise à la normale à la page 46. Cet album aurait pu être le nº15, 29 ou 43 dans la série que cela n’aurait rien changé au bout de la ligne. Pas vraiment mauvais, mais pas si bon. On l’oublie ou on le confond avec d’autres albums

Extrait de Formule un

Extrait de Formule un


TOUT LE MONDE EST QUELQU’UN Vincent Tholomé Éditions Rodrigol Ce n’est pas tous les jours qu’on a envie de poésie. Et ces jours-là, on ne tombe pas toujours sur une poésie aussi accueillante que celle de Vincent Tholomé. Son dernier recueil, Tout le monde est quelqu’un, tend la main au lecteur et ne s’enferme pas dans l’habituel défilé de mots qui compensent en sonorité ce qui leur manque en sens. Chaque jour, on croise des gens dans la rue, les transports publics, les soirées. L’auteur observe ces personnages quotidiens puis pénètre leurs rêveries et les transcrit à la manière d’un monologue intérieur. Vingt-quatre chapitres se déclinent en vingt-quatre catégories: ceux qu’on regrette d’avoir rencontrés, les sans-gêne qui viennent à la maison et se croient comme chez eux, les gens qui ont toujours un avis pertinent à donner, ceux qui sont désespérément comme vous et moi, et tant d’autres. Chaque fois, on croit reconnaître les personnages, oui, on en a déjà rencontré des comme ça, ou alors c’est vraiment comme si. Et les histoires font mouche. On rit de celle du caleçon, on s’exaspère de la scène de ménage au restaurant, on ressent la claustrophobie qui veille parfois, qui pourrait nous empêcher de rencontrer les autres, et on se rappelle qu’une parole intime, personnelle souvent, est universelle. De quoi se réconcilier avec la poésie, pour ceux qui seraient en brouille. (CP)

UN PIED DANS BOUCHE Trois hommes chez les putes à queue. Édouard Hardcore

On trouve aussi certains poèmes en deux versions, celle écrite sur papier et celle performée par l’auteure lors d’événements réels dans laquelle elle insère ses sensations et les réactions de la salle. Par exemple, une des versions performées se termine par «maudit silence / c’est la finale / leur fait signe que j’ai fini / pas sûre». C’est une jolie trouvaille qui rappelle parfois les didascalies de l’écriture dramatique, «air sérieux, la gorge sèche», et qui installe une connivence entre le lecteur et l’auteureinterprète. Claudine Vachon manie la langue parlée avec doigté et nous offre une poésie qui, loin de se contenter d’être lue, sait se fait entendre. (CP)

Bon, me reste juste soixante-dix mots pour résumer ça... Les putes à queue débarquent. C’est là qu’on se sépare : Sunny va en interviewer une, Jipé va se faire cruiser par le plus beau des barbus au comptoir, pis moé, bin j’erre dans place. Je me crash à une table garnie de trois babes au masculin : Marcia, Bianca pis Bertha. J’y vas pas avec des pincettes « Faque comme ça, vous êtes toutes des gars ? » Elles ricanent, se parlent en espagnol, Marcia me passe ses doigts dins cheveux. Ça pue la partouze. Je fais « Héhé. » Je rapatri mes potes pis on sapre not’camp comme une bande d’agaces. On finira ça en youtubant chez Jipé. Fiouf !

GÉRANT D’ESTRADE - BD - LIVRE

Chuis épaté de voir que Sunny prend des notes comme un cinglé pour sa colonne, il est à son affaire ç’a pas d’bon sens. Moé, j’enregistre ce que je peux sur mon tape interne, ma fuckin mémoire à la mordille-moé pas trop fort le gland (ou à la grugemoi le cass comme une pro, c’est selon). On jase de plein d’affaires plus ou moins intéressantes, du premier combat Foreman/Frazier, du fait qu’il faut pas faire de jokes sur le cas Cédrika Provencher, des seringues dedans les toilettes versus l’écriteau qui y dit que si on y fume la clope on va se faire sortir, on rit les blagues de Jipé parce que Jipé n’a pas son pareil lorsqu’il est question de faire cramper la galerie. Pis finalement les deux heures am arrivent.

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Hum. Bon. Oké. On arrive final au Citibar où c’est une soirée karaoké. Yé. Faudra donc faire avec un soundtrack de marde constitué de reprises de Marjo, de slows des eighties, de blues qui passent p’us dedans aucune porte, etc. Plaisir garanti ou cœurs sensibles s’abstiendre. On se commande chacun une grosse (voir « Le petit tavernier » pour les tarifs officiels, j’ai rien payé, c’est Jipé qui s’est chargé de me saouler — solide !) pis on va se réfugier sur la terrasse, à l’abri du criard(e) qui meugle off beat sur le stage. Des potes arrivent, je connais personne à part super brièvement Cocktail. Elle est avec un mec méga beurré qui s’endort aussitôt après avoir insulté Sunny pis ses chroniques dedans La Presse (il se réveillera par flash pour frencher gluant sa belle, marquer son territoire, bah, je cruiserai Cocktail une aut’fois d’abord). Elle nous dit que si c’est de l’action qu’on veut, bin il faudra attendre deux heures du matin. Faque pour patienter, on tinque. En tabarnac !

VOLUME DEUX • NUMERO 14

Viens, allons luncher Sous le soleil de midi Faire frire nos yeux dans la lumière dorée Viens allons dégêner sous l’herbe Humecter notre pudeur d’un peu d’impatience Viens à l’ombre de nos regards en fleurs Mijoter une sauce Sous le couvert de nos paupières roses

— Qu’est-ce qui est rouge pis qui cri ? — ... — Cédrika pas d’peau que tu roules dans le gros sel.

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Claudine Vachon Éditions Rodrigol On se l’est fait dire au cégep: la poésie, c’est une question de rythme, de sonorités, d’oralité. C’est fait pour être lu à voix haute. Eh bien, Claudine Vachon l’a compris. Elle signe un recueil, À l’oral ou à l’oreille, qui nous invite dès la préface à mettre en œuvre les enseignements si chers à nos instituteurs. Ses poèmes sont de véritables monologues parfois rigolos, comme dans Tu pètes, ou touchants comme Allons luncher dont voici un court extrait pour vous donner le ton:

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À L’ORAL OU À L’OREILLE

Jipé La Grange (oué oué, the Real One — désolé si ça fait name dropping) pis moé, on débarque chez Sunny pour une bière-minute. Le guitar hero nous offre une gorgée d’alcool à friction, mais on orfuse poliment en changeant de sujet. Il nous montre ses bobettes vartes pis on décrisse au Citibar. On est un trio de l’Enfer, on va en pulvériser des cœurs. « Stuck in the middle with you » tandis qu’on descend vers Ontario, ralenti super esthétique alors qu’on se donne des bines pis qu’on se conte des jokes plates :



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VOLUME DEUX • NUMERO 14

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BANG BANG



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