VOL.UN NO.003
numéro spécial sur
Le démarrage
d’entreprise Près d’une vingtaine d’entrepreneurs nous partage leurs secrets et conseils.
+ le journalisme économique un dossier sur
selon Rotman magazine, Radio-Canada, The Baltic Report, Croatia Times, Business Plus, Caixin Media et plus.
+ les derniers marins pêcheurs un reportage photo sur
+ bande dessinée: Isabel Kreitz + Musique: François lebaron & Devotchka
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BARON
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Édito Être un outil pour les jeunes entrepreneurs tout en parlant de leurs intérêts ... Voilà ce qui nous est venu à l’esprit, suite à une réflexion s’étirant sur presqu’une année, alors que nous nous questionnions sur ce qu’était Baron. Il y a un peu plus d’un an, lorsque nous avons commencé à travailler sur le concept du magazine, nous étions rendus à une autre étape de notre vie. Pendant près de douze ans, nous avons créé des publications alternatives pour la promotion de la relève musicale et pour le mode de vie alternatif. Nos intérêts s’entendaient donc à un tout autre niveau. Nous aimons découvrir ce qui se fait comme nouvelles idées et nouvelles créations dans le monde. En tant qu’entrepreneurs dans l’âme, nos sujets de discussion tournent pratiquement qu’autour des stratégies de mise en marché et de développement économique des diverses industries. Lorsque nous avons créé Baron, notre but était simplement de satisfaire notre besoin personnel d’en savoir plus à propos de tout ça. Nous n’avions pas fait de sondage ou d’étude de marché pour voir si nous devions ou pas lancer un tel magazine. Nous nous sommes dit que si ça nous intéressait, ça devrait aussi intéresser d’autre monde. Donc, voilà! Nous nous sommes fait demander à maintes reprises à qui s’adressait notre magazine. À quel lectorat? Nous n’avions pas tellement de discours là-dessus... Ça fait maintenant un an que le premier numéro a été lancé et nous en étions toujours, jusqu’à tout dernièrement, à nous poser cette question. C’est lorsque nous avons décidé de mettre l’accent de cette édition sur le démarrage d’entreprise que nous avons tout compris. Voilà, maintenant c’est fait et c’est assumé! Sans nécessairement changer la ligne éditoriale du magazine, nous savons maintenant à qui nous voulons réellement nous adresser. Je pense que ça mérite d’ouvrir une petite bouteille de mousseux! Joyeux anniversaire d’un an Baron! Nelson Roberge
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p.17 L’insécurité du pigiste
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Brèves
Un jeu vidéo avec des zombies dans une île paradisiaque, documentaire sur l’écologie et l’art, atlas des musiques urbaines et entrevue avec Josh Sims auteur du livre Club Streetwear.
[musique] 17 ans de Dj: François Lebaron
Déjà 17 ans à faire danser la planète avec ses mix sensuels et ses groove électro addictive, DJ François LeBaron est présentement au travail pour nous offrir son premier album en 2011.
[entreprenariat] 10 Les écrits du parfait entrepreneur
Suggestions de livres d’affaires pour les entrepreneurs
11 La Royale Électrique
Isabelle Ouimet roule son entreprise de communication qui est vouée au développement et à la promotion des arts hors conventions.
[musique] 11 Suggestions d’albums
Les nouveaux albums de PJ Harvey, The Babies, Trigger Effect, Armistice, The Death Set et Sonic Youth.
11 The Breastfeeders
Enfin un nouvel album pour Les Breastfeeders. Dans la gueule des jours, nous donne encore notre dose de rock’n’roll des années 60 avec l’énergie sexuelle & rebelle de la jeunesse
13 Devotchka
15 minutes avec Nick Urata DeVotchka avant son grand départ pour sa tournée de son nouvel album 100 Lovers.
[chronique démarrage] 13 Partir à zéro!
Vous êtes un entrepreneur dans l’âme et vous êtes prêts à vous lancer en affaires? Voici quelques conseils.
[journalisme] 15 Faire sa place!
Nicolas Langelier est l’un de ceux qui a dû créer sa propre tribune afin de se faire remarquer. À une époque où les blogues ne sont pas encore tellement populaires, il met sur pied P45, un magazine imprimé distribué gratuitement.
[chronique démarrage] 16 Travailler de chez soi...
Pour les travailleur autonomes, leur bureau est souvent à la maison. Conseils pour être productif.
[journalisme] 16 Poing dans les airs pour les pigistes. Qu’est-ce que l’Association des journalistes indépendants du Québec (AIJQ).
16 Relation et polyvalence
Christine Fortier est journaliste pigiste depuis plus de 15 ans. Elle nous parle de son parcours.
17 L’insérurité du pigiste
Judith Lussier nous parle de l’insécurité et l’angoisse des pigistes.
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Suggestions de cafés de quartier
Les meilleurs cafés à Montréal et Québec pour travailler et rencontrer vos clients.
[illustration] 19 Internationalement vôtre: Jan Feliks Kallwejt
L’artiste polonais Jan Feliks Kallwejt est l’illustrateur de la couverture de Baron n.3. Cet artiste vivant à Barcelone nous parle de l’internationalisation du travail comme pigiste.
19 Je m’appelle Pierre
Entrevue avec l’illustrateur Phisier.
21 Besoin d’une chirurgie visuelle?
La Clinique Colagène, une agence d’illustrateurs internationale, prête à vous faire un facelift visuel.
[bande dessinée] 21 Histoire du passé: Haarmann
Isabel Kreitz et Peer Metre nous transportent avec leur bande dessinée Haarmann, l’histoire du tueur en série le plus populaire de l’histoire criminelle allemande. Extrait de quatre pages de la bande dessinées en exclusivité.
[restauration] 26 Anarchie dans la cuisine
Bob le Chef est l’auteur de deux livres de recettes très populaires auprès des jeunes, L’Anarchie culinaire selon Bob. Il est maintenant copropriétaire de la brasserie Rachel Rachel.
[entrepreneur] 27 Rencontre avec un idéaliste 2.0
Alexis Brault est l’homme à 1000 projets. Producteur pour de la webTv, réalisateur, chef rédacteur du magazine Exposé, webmestre, caméraman et plus.
[restauration] 27 Le rituel du dimanche
La délicieuse boulangerie Toujours Dimanche à Matane présente des produits artisanaux faits de farine biologique.
[restauration] 29 Collectionner les restaurants
Entrevue avec Marc-André Paradis, copropriétaire des restaurants Monsieur B, Les infidèles, Les héritiers, O Thym et L’emporte-pièce.
[gastronomie] 30 Cuisiner, encanner, manger.
Le Naked Lunch et ses repas en canne, comme le pâté chinois de gibier, deviennent un délice gastronomique bien loin des boulettes de viande avec de la sauce générique.
31 Dans la cuisine avec Mark Bérubé and the Patriotic Few
p.29
Nouvel artiste sous le radar des médias pan-canadien, Mark Bérubé nous parle de bouffe.
Collectionner les restaurants
32 Brèves
Le Tea Party Review magazine, le monde selon Obama, la jeunesse perdue du Moyen-Orient, le guide pratique du journaliste en période électorale et un film sur la guerre de l’eau en Bolivie.
[politique] 32 Les élections
Ce qui s’en vient avec la République du Guyana, la République du Cap-Vert et Sao Tomé-et-Principe.
[économie] 37 Le journaliste économique
Nous discutons avec des journalistes, professeurs et éditeurs des 4 coins de la planète concernant le travail du journaliste économique.
42 L’information économique pour les nuls.
À chaque jour, Gérald Fillion, animateur de RDI Économie, et Jean-Sébastien Bernatchez, animateur de Classe Économie, analysent l’économie et nous la vulgarisent.
[chronique démarrage] 33 Mener la rencontre
Vous avez seulement une chance pour faire une première bonne impression. Quelques conseils pour mener la rencontre.
[politique] 35 La Jordanie, nouveau poste avancé de l’Union européenne au Moyen-Orient ? La Jordanie, l’actrice régionale discrète du Moyen-Orient.
43 Le marché de Kabali en Kakhétie : intégration régionale autour du cheval? Comprendre l’économie de l’Asie centrale avec le marché des chevaux.
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La mer Baltique : une mer écologiquement presque morte, source d’enjeux régionaux majeurs. 450 000 km de potentiel économique dans une mer baltique mourante.
p.33 Mener la rencontre
Éditeur et directeur artistique Nelson Roberge info@baronmag.com Directeur des ventes, éditeur de la section politique et animateur twitter. Leonardo Calcagno pub@baronmag.com Communications et assistante à la production Émilie Champoux Couverture Jan Feliks Kallwejt www.kallwejt.com
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Journalistes Uzi Blackman, Nelson Roberge, Leonardo Calcagno, Marilou Bérubé-Picard, Mlle Eddie, Benoît Richard, Simon Graves, Yann Fily-Paré, Luce Richard, Karl-Philip Marchand Giguère, Nicolas Landru, Déborah Grausem, Thomas Rodier, Denis Dulude, François Van Hoenacker, Mathieu Lachapelle, Catherine Lebel O., Charles-f. Ouellet, David Naulin, Mondomix.com, francophonie.org, Zaki Laïdi.
Photographes LesPhotographistes.ca, Dan Mathieu, Julien Paré-Sorel, Mathieu Lachapelle, Charles-f. Ouellet/ KAHEM
Logo Baron Mélodie Vachon-Boucher Blason Baron Groupeappalaches.com
Traduction Patricio Calcagno
Design web et programmation Fliawebdesign.com
Correction Isabelle René Annie Bélanger
Marketing extra caramel extracaramel.tv
Révision Virginie Chatard
Distribué par: Messageries de Presse Benjamin
Quartier général 6976 #2, rue Chabot, Montréal (Québec) h2e 2k5 info@baronmag.com Baron Magazine est publié 2 fois l’an par Extra Caramel, 6976 #2, rue Chabot, Montréal (Québec) h2e 2k5. Tous droits réservés. Toute reproduction entière ou partielle sans permission écrite est strictement défendue. ISSN: 1920-8391 Dépot légal à la bibliothèque nationale du Québec et Archives Canada
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création
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FONTGEEK Voici les polices utilisées dans cette édition de Baron.
Multiplex
Dessinée par Studio FEED, Multiplex est une fonte développée pour un projet de publication pour le festival Elektra. Pour éviter de tomber volontairement dans les pièges de tout ce qui fait référence au numérique, la police à été travaillée à partir d’une vieille fonte des années 30, qui était Camel. Son travail est devenu un prétexte pour apprendre le logiciel Font Lab et gérer les ligatures discrétionnaires que le format Opentype permet d’avoir à l’intérieur d’une seule et même fonte. Le concepteur Raphaël Daudelin ajoute: « On ne voulait que créer une fonte pour le projet, on ne savait pas que ça prendrait autant de temps. Mais ça nous a aussi permis d’apprendre beaucoup à travers ça.»
www.studiofeed.ca
aAbBcd aAbBcC
[design] 46 Brèves
L'achat de West 49 par Billabong, le magazine Apartamento, le luminaire Jackie par B.Lux, le fauteuil de soie de Asa Kärner, la vaisselle de la série Not made in China d'Hugo Didier et AquaOvo.
[média] 47 Vous connaissez? Jet junk Magazine Le magazine expérimental allemand Jet Junk.
[design graphique] 48 Stratégie en collectivité
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[métiers d'art] Les artisans du verre sous la loupe
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[métiers d'art] Amener l’imaginaire dans la réalité.
L'Espace Verre forme des artistes verriers et des entrepreneurs.
L'ébénisterie magique avec Sébastien Langlois.
[mode] 56 Katie Eary
La jeune designer anglaise Katie Eary connaît une ascension fulgurante.
Entrevue avec L'atelier Deux Huit Huit.
[design graphique] 49 Chronique typographique
[mode] 56 Retour dans les Annie 50’s La mode à la saveur des années 50.
Le processus de la création d'une fonte complète.
[design graphique] 50 La fascination des lettres
Anouk Pennel du studio FEED, une boîte de design graphique, nous parle du branding, de la typo et de l'entrepreneuriat.
[mode] 57 Ronan Pecher visionnaire d’une nouvelle mode masculine
Ronan Pecher: le jeune designer parisien à la conquête de la mode masculine.
[édition et publicité] 52 Publicisez autrement, cessez d’être parasites.
Les maisons d'édition sont très timides au Québec quand vient le temps d'expérimenter. Par chance, il existe le magazine Urbania. Entrevue avec Philippe Lamarre, fondateur de Toxa et Urbania.
[design industriel] 53 Toucher du bois!
Hauteur d'Homme et son fondateur, Louis-Philippe Pratte, créent des pièces majestueuses avec le bois canadien.
[design industriel] 53 Designers sur deux pattes.
L'atelier Bipède et le démarrage d'entreprise.
p.57 Ronan Pecher
p.69 Les derniers marins pêcheurs
Flembo Text & Flembo Tile
Cette fonte a été dessinée par Samy Halim, né en Algérie. Celui-ci est également illustrateur et typographe et il habite maintenant la France. « En 1998 ou 1999, je fais une rencontre extraordinaire qui va donner un vrai sens à mes recherches typographiques. Cette rencontre est celle avec Eric de Berranger, un grand typographe. Eric m’a initié à fontographer et aux règles incontournables de la typo; c’est mon maître en un mot, lui, l’élève de JeanFrançois Porchez. Il m’a refilé les bonnes recettes d’une fonte réussie. Flembo, est un nom complètement inventé, qui ne veut rien dire; il sonnait bien à mon oreille et c’est en voyant le fabuleux travail de JF Porchez sur le courrier pour le journal Le Monde que j’ai eu l’envie et l’idée folle de me lancer dans ce genre de fontes.» Consulter le reste de l’entrevue sur Baronmag.com
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58 Brèves
Virgin Atlantic et son hélico nippon, l’île allemande Sylt, l’île de Alicudi en Sicile et la nouvelle collection d’Yohji Yamamoto pour Adidas.
[récit] 58 Carthagène et l’île de Baru en Colombie. Vieille ville au décor riche.
extrême à l’autre 60 D’un Essais photographique comparaison entre le Japon et Haïti Par Julien Paré-Sorel
66 La Pologne: Redbull et hot dog en tuyau.
En Pologne avec Mathieu Lachapelle du défunt groupe de musique Issue Sixteen.
[reportage photo] 69 Les derniers marins pêcheurs
Le métier des pêcheurs photographié par Charles-f. Ouellet/KAHEM.
WWW.CISM893.CA
CISM 89,3 FM
CULTURE
z Jeux vidéo
Dead Island Après la controverse du trailer d’une jeune fille qui se fait tuer par des zombies, après avoir « zombifié » ses parents, Dead Island (Techland/Deep Silver) sortira, enfin, cette année après presque 4 ans d’attente. La prémisse est simple : des zombies sont entassés sur une île paradisiaque de la compagnie Royal Palms Resort, où de riches gens viennent passer des vacances ensoleillées. L’île étant infestée par des centaines de zombies affamés, nous avons droit à du carnage, de la folie et tous les objets à la portée de votre main deviennent une arme. Le trailer et les photos qui sont disponibles sur Internet nous promettent un univers violent. PC, PS3 et Xbox 360. [uzi]
z Film documentaire
Waste Land
Quand l’écologie devient Art, au cœur de la plus grande décharge du monde Waste Land, nominé pour l’oscar 2011 du meilleur documentaire, suit pendant trois années de tournage, l’artiste brésilien Vik MUNIZ. Quittant Brooklyn, où il vit aujourd’hui, pour son Brésil natal, il se rend sur les lieux de la plus vaste décharge du monde, Jardim Gramacho, en banlieue de Rio de Janeiro. Son projet initial est de photographier les catadores, qui ramassent les matériaux recyclables, dans des œuvres d’art composées à partir de déchets. Au fur et à mesure de sa lente et patiente collaboration avec ces personnages hors du commun, Vik Muniz va saisir tout le désespoir et la dignité des catadores, qui prennent part à l’œuvre de l’artiste et parviennent à réinventer leur vie... Lucie Walker est le témoin privilégié de cette aventure et nous offre la preuve éclatante du pouvoir de l’art. [Par David Naulin/cdurable.info]
z Livre
Petit atlas des musiques urbaines Aujourd'hui, le rock, l'afro-beat, le techno ou le klezmer évoluent au même moment dans de nombreuses cités de la planète et donnent naissance à de nouvelles musiques, qui à leur tour iront nourrir l'imaginaire du village global. Les musiques urbaines sont l'une des expressions les plus vivantes de la modernité. Notre monde est celui des villes-monde où toutes les cultures se brassent, se mélangent, se contaminent l'une l'autre. La musique des villes est par excellence universelle. Ce Petit atlas des musiques urbaines est une première. Conçu comme un voyage en métro, mais un métro planétaire, il offre un tour d’horizon des tendances musicales actuelles. Nos stations ont pour nom Lagos, Kingston, Londres, Rio, Dakar, Paris, New York. Les musiques urbaines ont leurs vedettes et leurs artistes maudits. L’atlas offre un panorama aussi complet que possible de ce qui fut une contre-culture, mais qui est devenu la culture dominante d’un monde en ébullition. Les musiques urbaines sont les braises qui chauffent la marmite-monde. [par mondomix.com] 10
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z Livre
Entrevue avec Josh Sims Josh Sims est l’auteur du livre Cult Streetwear, qui nous raconte l’histoire du streetwear depuis les années 1980, mettant en vedette les acteurs de cette industrie qui ont fondé les plus grandes marques du monde lui appartenant maintenant ou qui sont devenues des compagnies. Comment le marché a-t-il évolué depuis la fin des années 1980? Inévitablement, le marché est devenu massivement commercialisé. En partie grâce à l’accessibilité et à la facilité (en particulier grâce au PC) de lancer sa propre ligne de t-shirts. Aussi, parce que le marché des jeunes est énorme, avec une compétition très féroce entre les entreprises de toutes tailles. Avec le marché streetwear, c’est l’imagination et la qualité qui amènent la clientèle, avec des coûts de production minimes pour des profits très intéressants. Entrevue exclusive pour les abonnés sur baronmag.com
Les écrits du parfait entrepreneur. Ils peuvent être un bon guide pour faire réfléchir sur notre manière de travailler. Voici quelques livres que nous avons pigées ici et là et qui ont la cote! Parfois on a besoin de motivation ou on se sent dans l’impasse lorsque les contrats entrent au comptegoutte. Voilà, gardez donc ces livres sur votre table de nuit... ou près de la toilette.
De l'intuition au projet d'entreprise de Louis Jacques Filion & Claude Ananou Transcontinental, 2010
z Musique
17 ans de Dj Par Leonardo Calcagno Photo: Marie-Claude Hamel
Déjà 17 ans à faire danser la planète avec ses mix sensuels et ses grooves électro addictifs, DJ François LeBaron est présentement au travail pour nous offrir son premier album en 2011. Mais pour l’instant, nous pouvons patienter avec son nouveau single, Dice Roller, en collaboration avec Dee, Blond:ish, Michael L. Penman, Miguel Graça, Håkan Lidbo and Monitor. Entrevue avec un puriste old school et amoureux de la musique électronique. J’ai entendu entre les branches que dans la scène DJ, les femmes sont plus avantagées que le gars quand elles sont belles et talentueuses. Est-ce que c’est un mythe machiste? C’est vrai. Si tu es belle et talentueuse, la porte est plus facile. Mais c’est un cadeau empoisonné, car le spotlight est sur elles et elles ne peuvent pas se tromper, car elles sont très vite expédiées vers l’oubli. J’ai déjà eu cette discussion avec Mistress Barbara sur ce sujet. En 17 ans, qu’est-ce qui a changé dans la scène? C’est la technologie qui a évolué, en rendant accessible à peu près à n’importe qui le fait de s’improviser DJ. Maintenant, tout le monde a accès à du matériel comme Traktor Scratch (logiciel de musique de DJs; il peut fonctionner comme logiciel d’émulation de vinyle, mais il est aussi capable de contrôle à travers le temps codé-CD, ou simplement sur un logiciel de lecture audio. – wiki) et avec l’option beat matching, tu n’as plus besoin de savoir où aligner les BPM ensemble. La technologie facilite, mais
il reste la sélection; une bonne sélection musicale et une connaissance de ce que le public aime est important. La technologie a créé beaucoup de compétition. Mais encore, les meilleurs finissent toujours les premiers, car le public est très exigeant et sait différencier les bons et les mauvais DJ. Êtes-vous un DJ old school qui se promène avec son sac en caisse de vinyle? (Rires) Je suis old school, mais je « mixe » avec des CDs maintenant. J’apporte quelques vinyle, mais bientôt, je vais passer à Traktor aussi car je suis tanné de brûler des CDs. J’apporte toujours des vinyles, si je sais qu’il y a une table tournante. Je fais mon sound check avec des vinyles et le public aime vraiment ça voir le DJ mettre des vinyles. C’est très érotique comme geste. (Rires) Exact! Twitter, MySpace et les autres plateformes sociales, vous ont-elles aidé à faire la promotion de votre musique? Personnellement, MySpace, pas vraiment. Par contre, Facebook, beaucoup. Je donne accès à ma musique à beaucoup de monde et j’ai remarqué l’intérêt grandissant pour celle-ci. Quant à Twitter, je « twitte» mais je devrais le faire davantage. Dice Roller est disponible sur Beatport.com et iTunes mileendrecords.com francoislebaron.com
la suite sur baronmag.com
+ les cinq conseils pour être un bon DJ
Réunissant l’expertise de 19 auteurs, ce livre nous propose une nouvelle façon de concevoir le développement d'une idée d'affaires, jusqu'à la création d'une entreprise, avec la démarche méthodique SynOpp (méthode qui prend en compte l'individu, ses envies et ses ambitions). (ub) The Thank You Economy par Gary Vaynerchuk Harper Business/ HarperCollins, 2011
Si on vous donne le choix, pourquoi préférez-vous aller dans un restaurant de quartier plutôt qu’un McDonald? Ou pourquoi choisir une boutique dans le Mile-End plutôt qu’un centre d’achat au centre-ville? C’est simple, la connexion humaine et le bien-être de pouvoir personnaliser son expérience avec des individus priment sur le fait de choisir plutôt une grosse compagnie. Cette relation d’affaires humaine est aussi présente dans le marketing des réseaux sociaux et l’interaction avec le consommateur web. Cette possibilité de parler avec des gens en temps réel change profondément la manière que nous consommons. Ce livre nous propose de pousser et développer cette conversation avec des idées aussi simples que créer un dialogue honnête. (ub) Starting a Business from Home par Colin Barrow Kogan Page, 2010
Journaliste, homme d’affaires britannique et professeur à la Cranfield School of Management au Royaume-Uni, Colin Barrow nous conseille dans cette deuxième édition de la série Business Success. Il nous donne des trucs élémentaires pour bien démarrer une compagnie à domicile, tel que, évaluer nos finances, construire et maintenir un site internet, rechercher des opportunités d’affaires et plusieurs autres trucs essentiels. (ub) vol.un no.003
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MUSIQUE un mois, deux mois, même six mois une fois dans mon cas, ça prend des reins solides. Je ne pouvais pas me permettre d’avoir des clients qui ne paient pas et de vivre des imprévus, des contrats qui ne fonctionnent pas, parce qu’à chaque fois, j’étais dans le trouble. Ça m’a pris environ deux ans avant de me stabiliser.
Isabelle Ouimet La Royale Électrique
z Communication montréal
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Communiquer les arts Par Marilou Bérubé-Picard Photo: Les Photographistes
Elle se destinait à devenir historienne ou archéologue, mais déjà à l’époque du cégep du Vieux-Montréal, Isabelle Ouimet avait un goût pour la recherche de trésors culturels. C’est en s’impliquant dans le journal étudiant qu’elle découvre une nouvelle passion et décide d’être journaliste. Après deux ans de pige et après avoir travaillé pour Annexe Communications en rédaction, puis chez Bonsound et Spectra en relations de presse, elle me raconte son parcours et celui de sa compagnie, La Royale Électrique. Qu’est-ce qui t’a poussée à te partir en affaires ? Après avoir travaillé pour Spectra et fait le Festival de Jazz et les FrancoFolies, je me suis rendue compte qu’il était possible, avec une bonne base de contacts et un peu de débrouillardise, de trouver des contrats à l’année. Je me suis dit que tant qu’à être travailleuse autonome et à travailler sous mon nom, pourquoi ne pas me partir une petite business, qui me permettrait d’avoir une identité visuelle et un nom de compagnie qui irait rejoindre la clientèle que j’ai. Il s’agit surtout des artistes en marge, qui font des trucs complètement éclatés, alors je voulais que tout ce que je touche transmette ça. C’est donc lors de ma deuxième année comme travailleuse autonome que j’ai fondé La Royale Électrique. As-tu eu un mentor ? Si oui, qui est-il et comment t’a-t-il influencée ? Bonsound m’a beaucoup appris, parce qu’à la base ce sont trois gars qui travaillaient 12
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chacun de leur côté et qui ont fondé une compagnie ensemble. Ça m’a donné l’espoir, en travaillant à cet endroit et en voyant que ça fonctionnait bien, qu’il y a avait de bons artistes, qui pouvaient faire de grandes choses. Je me suis dit que moi aussi je pouvais partir quelque chose qui allait bien marcher. Quel a été le plus gros obstacle auquel tu as fait face au début avec ta compagnie ? C’est l’instabilité financière. Parce qu’il y a des mois où ça va super bien, où tu peux payer tous tes comptes et même faire affaire avec des sous-contractants. Mais quand tu dois toi-même appeler le client parce que ça traîne depuis deux semaines,
As-tu eu accès à des ressources financières gouvernementales ou autres ? Le projet Stage Montréal Métro offre un soutien financier. Sans te donner une subvention à proprement dit, ils te donnent une partie de ton salaire, sur six mois, je crois. Je n’ai pas complété ce projet alors je n’ai eu qu’une partie de ce soutien. J’ai plutôt décidé de travailler à temps plein chez Bonsound. Mais oui, j’ai eu un petit support financier au début, soit quelques milles pour débuter. Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut devenir entrepreneur dans le milieu culturel émergent ? Il faut vraiment aimer ce qu’on fait. Parce que oui, c’est bien de pouvoir travailler en pyjama chez soi, mais si tu n’aimes pas ça, si tu n’es pas motivé, si tu n’es pas certain, c’est mieux d’aller vérifier sur le marché du travail avant. Si tu aimes vraiment ça, tu peux te lancer mais attends-toi à travailler beaucoup, à faire de gros efforts. Je pense que c’est surtout une question de motivation et d’organisation. Savoir ça en partant c’est un gros plus. Embarquer en étant enthousiaste et en étant réaliste, ça aide également beaucoup. www.laroyaleelectrique.com
The Babies The Babies [Shrimper Records] www.myspace.com/thebabiesnyc
PJ Harvey Let England Shake [Island records] www.pjharvey.net
PJ Harvey n’a jamais voulu avoir un public facile ou conquis d’avance. Chaque album doit être écouté au minimum trois fois, sans quoi son pop-indy est laissé de côté, sans qu’on ait eu la chance de savourer chaque note et désir. Harvey signe un album atmosphérique, tordu, expérimental, où la trompette accompagne des chansons de champs de bataille. Des cris et des lamentations nous placent devant les souffrances sanglantes des conflits à travers le monde. L’odeur du sang se mélange avec la musique baroque-pop-stone-blues en exorcisant son mal intérieur avec sa voix frêle et divine. [lc]
Dans une dimension parallèle, il existe une Eddie Williamson, guitariste dans un groupe de rock. Au lieu de passer ses années au collège et au lycée à lire des livres, faire ses devoirs et discuter jour et nuit sur MSN, cette Eddie aurait décidé d’économiser pour s’acheter, l’année de son entrée au lycée, sa première guitare électrique, une magnifique Yamaha, noire (évidemment!), avec son ampli Marshall. Ses parents auraient pâli en voyant ce dernier et elle aurait souri de plaisir en y branchant sa nouvelle meilleure amie. Quelques mois d’arrachages d’ongles plus tard, elle se serait mise en quête de camarades de jeux et les difficultés auraient dès lors véritablement commencées. The Babies est un side project de Cassie et d’un membre de Woods, un groupe lo-fi de Brooklyn. Cassie traîne aussi avec les filles de Mika Miko, Brilliant Colors, les mecs de Crystal Stilts, Woods et Male Bonding. C’est une scène musicale en pleine effervescence, l’émulation en son sein est tout bonnement passionnante. [lechoix.fr/Mlle Eddie]
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Dans la gueule des Breastfeeders Par Leonardo Calcagno
Enfin un nouvel album pour Les Breastfeeders. Dans la gueule des jours nous donne encore notre dose de rock’n’roll des années 60 avec l’énergie sexuelle & rebelle de la jeunesse, prête à sacrifier son âme en flirtant avec le diable… et le tout en bon Québécois. Entrevue avec Luc Brien. Commen t a é t é vot re ex périence d’enregistrer l’album? L’enregistrement s’est étalé sur plusieurs mois et l’album a connu plusieurs périodes, plusieurs studios et plus d’un technicien de son. On s’est trimballé d’un lieu à l’autre, au gré des deals et des amitiés qui nous invitaient dans leurs studios ou qui acceptaient de venir dans notre propre repaire, jonché d’amplis d’avant-guerre et de vieux micros luisants comme des ailes de vieilles Chevrolet. On a enregistré à vau-l’eau, comme ça venait. Pas de plan d’attaque, pas de stratégie concertée, pas de barrage d’artillerie ou de soutien aérien avant de lancer l’invasion des studios de Montréal: on sautait dans nos embryons de tounes, sans trop savoir comment les prendre... par là ou par là? Parfois on bifurquait vers ce qu’on connaissait le mieux, la guitare bien fuzzée, le drum qui tapoche et les harmonies vocales à la recherche du «hook», de l’hameçon qui donne le goût de réentendre le truc, d’appuyer encore sur play et de s’apercevoir qu’on est devenu accro.
Trigger Effect Versitis Maximus [Indica Records]
Parfois, on est allé vers d’autres chemins, vers d’autres paysages qu’on connaissait moins: quelqu’un ramassait un orgue bâtard ou une percussion abandonnée qui traînait dans le coin et sortait un drôle de truc et on se disait «ouais, c’est cool, ça marche comment, ça?»; lorsqu’on tournait autour d’une chanson sans trop y trouver l’entrée, quelqu’un pouvait suggérer quelque chose du genre: «et si on y mettait des cuivres un peu soul?» ou «et si on essayait une orchestration avec des cordes?» ou «et si on tentait de faire le drum comme dans telle toune de Jan & Dean?». Alors on «essayait» et souvent on tombait des nues: ça marche, nom de Dieu! On a ainsi eu un beau carnaval d’amis de longues dates ou de rencontres au hasard qui sont venus jouer les instruments que nous n’avions pas ou dont on ne jouait carrément pas. Encore une fois, c’était sans planification réelle, ça venait simplement avec le courant des jours: Joe-le-bassiste, qui est aussi roadie avec Malajube, a naturellement demandé à Thomas Augustin de nous prêter main forte au wurlitzer; Sunny, qui forme aussi
Armistice Éponyme [Dare To Care Records] armistice.bandcamp.com
Aussitôt en duo, aussitôt séparé. Le couple que formait Armistice, Béatrice et Jay, n’existe maintenant plus, mais a laissé derrière lui un disque de cinq chansons romantico-mexicaines-western chaleureuses, qui naviguent entre le quétaine et le bon goût. [nr]
www.myspace.com/triggereffectmtl
L’explosion et la violence du nouvel album de Trigger Effect sont d’une telle intensité brutale que nous devons vous donner un préavis. Ici, nous sommes en présence d’un punk animal sans contrôle, avec comme philosophie, anéantir tout égard à son bienêtre en livrant chaque chanson comme un jeu de roulette russe. À noter : un album plus stoner que le précédant et un groupe à voir sur scène absolument. [uzi]
The Death Set Michel Poiccard [Ninja Tune Records] www.thedeathset.com
Du synth-punk désarmant, avec Diplo au clavier, qui remplace feu Beau Velasco (paix à son âme) et produit par XXXchange de Spank Rock. Ça te gratte le tympan avec un cure-dent et donne le goût de crier. (sg)
le duo «Les Frères Rivaux» avec Damien Robitaille, m’a spontanément suggéré ce dernier lorsqu’on a eu besoin d’un «vrai» pianiste; Johnny Maldoror, qui goûte des vins les yeux fermés avec Warner Alexandre Roche (violon des Abdigradationistes) a pensé évidemment à lui pour nous faire un quatuor à cordes à lui tout seul; nous avons profité de la fin d’une répétition de Buddy McNeil & The Magic Mirrors (avec qui nous partageons notre studio/local de répétition) pour leur faire chanter des chœurs supplémentaires et aussi utiliser leur trio de cuivres; je pense aussi à Mathieu «Rocket» Dandurand qui m’a sorti une superbe ligne de marimba, deux secondes après que je lui aie dit, sans pourtant rien lui demander: «je pense que je vais mettre un xylophone ou un marimba, dans cette toune-là»... Et il parle de quoi, cet album? S’il y a un truc qu’il ne faut pas me demander c’est: « écris-moi un texte de chanson, là, maintenant. » Non pas que je crois à l’inspiration, qui n’est qu’un mythe pathétique à servir dans un film de poètes disparus, mais je crois que les bonnes idées ne s’appellent pas à l’avance et que, s’il y a une chose que je sais, c’est que mes meilleurs «hook», mes meilleurs flash, me sont presque tous venus en attendant aux lumières rouges, aux coins des rues. Je me suis donc beaucoup promené. www.lesbreastfeeders.ca
L’entrevue intégrale sur baronmag.com
Sonic Youth B.O. Simon Werner a disparu [Naïve] www.sonicyouth.com
Dans « Simon Werner a disparu… », le très prometteur premier film de Fabrice Gobert, on entendait le titre « Schizophrenia » de Sonic Youth, extrait de l’album « Sisiter » paru en 1987. Ce n’était pas un hasard, car le réalisateur est un grand admirateur de Thurstone Moore et de sa bande. Du coup, il décide de leur proposer, un peu au bluff, d’enregistrer la bande originale de son film. Finalement, et à sa grande surprise, le groupe accepte. Le résultat donne un véritable album de Sonic Youth, avec des plages instrumentales assez planantes, dénuées de tout aspect pop, avec quelques passages expérimentaux dans lesquels le groupe fait hurler et crisser les guitares, comme il est souvent de coutume chez eux. La plupart des morceaux sont assez tranquilles, sans véritable envolée sonique. On songe à la B.O. de Neil Young pour le « Dead Man » de Jim Jarmush, avec cette même étrangeté, cette même envie de coller au plus près des images et d’offrir une véritable bande sonore musicale au film. Au final, on a un bel exercice d’improvisation, pas fondamental sur l’ensemble de la discographie de Sonic Youth, mais qui reste malgré tout très intéressant. [Benoît Richard de Benzinemag.net] vol.un no.003
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chronique démarrage
X Partir à zéro? par Simon Graves
z Musique denver
- états-unis
Les 100 amours
de DeVotchKa Par Leonardo Calcagno
En route pour débuter leur tournée américaine, Nick Urata de DeVotchKa a dû préparer sa valise pour quelques mois afin de donner vie à leur nouvel album, 100 Lovers sur Anti-, alors que des milliers de fans sont prêts à être transportés par leur énergie. Après la sortie d’un album, il y a parfois des regrets du musicien « j’aurais dû faire cela et pas cela! » Est-ce le cas pour vous? (Rires) Les regrets sont là, mais je me suis promis que j’allais laisser cet album vivre sans jugement... au moins pour un an! (rires) 100 Lovers... quelles sont les différences entre l’album précédent, A Mad & Faithful Telling, et celui-ci? Cet album a été fait avec nos tripes et il est donc moins cérébral. Nous avons laissé le courant de nos passions plus librement pour la composition. Il s’agit également de notre cinquième album en dix ans de carrière. Nous avons accumulé de la route des cicatrices, de l’expérience de vie, un peu de maturité (rires) et nous sommes de meilleurs musiciens après toutes ces années. Pourquoi 100 Lovers? Nous avons additionné tous nos amours et nous avons totalisé 100 histoires d’amour. Des bonnes et des mauvaises? Oui, chaque histoire a sa place. Comment a été l’enregistrement avec le producteur Craig Schumacher (Calexico, Neko Case)? Craig est un frère pour nous. Il nous aide
à trouver le meilleur son et nous fait comprendre que ce que nous croyons être bon, ne l’est pas toujours... Nous nous chicanons et faisons la paix, puis nous sortons, à mon avis, de bons albums avec cette chimie. Quels sont les albums que vous écoutez présentement et pourquoi? -Les yeux noirs de Izvoara. Un groupe français de musique yiddish et tzigane. J’ai reçu l’album comme cadeau, il y a 5 ans. La beauté de la composition et du violon est émouvante. -The Magnetic Fields de 69 Love Songs. Groupe expérimental folk-pop avec un triple album fou! Il y a de tout pour tout le monde! -Tous les albums et la chanson Famous Blue Raincoat de Leonard Cohen. J’aime tout ce qu’il fait. Voilà! -Tous les albums de l’époque des années 60 de Serge Gainsbourg. Quand j’écoutais ces albums avant de connaître Paris, ils me faisaient voyager dans un monde séduisant avec des femmes françaises. Buvant du café au lait, mangeant des croissants et autres plaisirs charnels de jeunesse… -Concerto pour violon de Beethoven. J’aime cette œuvre. Elle est belle, triste, puissante et pleine d’émotions. À chaque fois que je l’écoute, je suis fasciné. www.devotchka.net
L’idée d’être son propre patron, de choisir son horaire de travail et passer ses journées à se concentrer sur ce qui nous passionne est le rêve de beaucoup de monde. On a tous de très bonnes idées, souvent la meilleure d’entre toutes! Mais avant de se lancer, il s’agit de savoir si vous êtes un entrepreneur, si vous avez la volonté de prendre les mesures nécessaires afin de réaliser cette fameuse idée.
Entreprendre Vous avez l’idée géniale. Par où commencer? Prenez votre temps et faites la liste de tout ce que vous avez besoin pour rendre le projet à terme. Au besoin, demandez à votre entourage si des détails vous échappent. Créez un calendrier pour planifier votre stratégie de production selon les besoins. Estimez les coûts et le temps et puis finalement, entourez-vous des bonnes personnes pour arriver à vos fins. Déléguer Dépendant du projet ou de l’idée initiale, il n’est pas nécessaire d’en assumer toutes les étapes de réalisation. Nous sommes souvent seuls lorsque l’idée magique se pointe. L’ego est souvent la plus grande cause de l’échec de plusieurs bonnes idées. Acceptez que d’autres personnes sont peut-être mieux placées que vous pour telle ou telle tâche. Faites confiance aux autres et trouvez-vous des associés. Gardez en tête que le but ultime est que le projet soit réalisé pour obtenir un résultat optimum, et pas nécessairement que vous en retireriez toutes les gloires et les applaudissements. Les embûches Les problèmes et les erreurs sont un passage nécessaire pour apprendre à ne plus en faire. Les entrepreneurs ayant le plus de succès ont souvent eu à faire face à d’énormes échecs. Si votre projet n’obtient pas le succès escompté, il ne faut surtout pas baisser les bras. Si vous croyez dur comme fer en votre idée, c’est qu’elle vaut sûrement quelque chose. Vous devez également être capable d’accepter les commentaires négatifs pour mieux entreprendre la suite.
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Nouvelles sorties Les Breastfeeders Dans la gueule des jours
Album et contenu exclusif disponible sur lesbreastfeeders.ca
Monogrenade Tantale
Album et contenu exclusif disponible sur monogrenade.com
Philippe B Variations fantômes
Album et contenu exclusif disponible sur philippeb.ca à partir du 3 mai 2011
PROFESSION: JOURNALISTE
L’explosion de la culture québecoise dans la dernière décennie ainsi que la liberté de ton et la sociabilité qu’offre Internet ont généré une hausse d’étudiants dans les communications. Pourtant le métier de journaliste est très précaire en cette ère d’instabilité médiatique Faire sa place dans cet univers où le contenu semble négligé par les propres patrons des institutions médiatiques est de plus en plus dur. Baron a donné la parole à quelques journalistes qui ont su se faire une place dans le domaine. (sg)
Faire sa place
Nicolas Langelier journaliste pigiste
Par Nelson Roberge Photo: Les Photographistes
Nicolas Langelier est l’un de ceux qui a dû créer sa propre tribune afin de se faire remarquer. À une époque où les blogues ne sont pas encore très populaires, il met sur pied P45, un magazine imprimé distribué gratuitement. « C’était en 2000, je voyais vraiment le besoin d’un point de vue différent et d’une façon différente de traiter les sujets et les thématiques. C’était ma motivation à la base; de vouloir dire des choses et de ne pas avoir de tribune pour le faire ailleurs. » Cet exercice lui a ouvert des portes: « À cause de ça, je me suis fait offrir un job de chef de pupitre à l’hebdomadaire ICI. Par la suite, toute ma carrière s’est alignée d’elle-même. Je fais des choses en télévision de temps en temps, mais essentiellement, je gagne ma vie en écrivant.» Nicolas collabore maintenant à la radio et à la télé, il vient de publier un livre considéré comme l’un des 5 livres les plus recommandés par les Québécois en 2010, et il travaille à temps partiel chez l’éditeur Boréal, en tant que consultant... Tout ça, en plus d’avoir donné de son temps bénévolement durant cinq ans à l’association des journalistes indépendants du Québec, à titre, entre autres, de président. As-tu toujours voulu être pigiste? Je me suis toujours vu comme pigiste. Avant ça, j’avais étudié en graphisme et je me dirigeais alors vers ce genre de carrière. Mais le métier de pigiste correspond bien à mon tempérament. Il y a différentes choses qui étaient là à l’époque et qui le sont encore aujourd’hui. D’abord, le fait de ne pas avoir de patron, de faire les choses que j’ai envie de faire, au moment où j’ai envie de les faire. Le fait de travailler de la maison également. J’aime me retrouver chez moi, dans mes affaires. Je n’aime pas nécessairement partir toute la journée pour travailler ailleurs.
Est-ce que l’on peut bien gagner sa vie comme pigiste? Il va de soi qu’il arrive que l’on doive faire des trucs qui ne nous tentent pas nécessairement, mais on sait que ça va boucler le budget à la fin du mois et on accepte le boulot quand même. Ça fait maintenant près de 10 ans que je fais du journalisme à la pige; j’ai réussi à me construire un réseau qui me permet de ne plus trop m’en faire aujourd’hui. Quoi qu’il arrive, je vais trouver quelque chose. Cependant, il est évident que dans le domaine du journalisme indépendant, il y a un problème majeur de tarifs qui ne sont pas suffisants pour gagner convenablement notre vie. Alors ça oblige certains pigistes à faire toutes sortes d’autres choses afin d’aller chercher des revenus ailleurs. Moi, par exemple, j’ai un emploi à mi-temps aux éditions Boréal. C’est la seule chose que j’ai trouvée pour avoir encore la possibilité d’écrire sans toujours à avoir à me casser la tête pour m’assurer d’avoir assez de revenus.
Les conseils de Nicolas -Être capable de se vendre, d’aller voir des clients et de cogner à des portes. Si on n’a pas ça et qu’on veut que le travail nous arrive tout cuit dans la bouche, on est peut-être mieux d’être salarié. -Ne pas hésiter à écrire pour les journaux étudiants, pour des publications qui donnent d’une part de l’expérience et d’autre part, de la visibilité. -Travailler très fort et être très ponctuel dans la remise des textes par exemple. On fait toujours affaire avec ceux qui sont les plus professionnels, ce qui n’est pas aussi répandu qu’on pourrait le croire.
www.nicolaslangelier.com www.p45.ca
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JOURNALISME des cessions de droit d’auteur où le pigiste ne reçoit aucune redevance pour la réutilisation de ses travaux sur Internet ou dans les bases de données comme Eureka.
chronique démarrage
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Poing dans les airs pour les pigistes. Texte: Simon Graves Images: Tiré du vidéo promo de l’AJIQ créé par Greg Barth
Travailler de chez soi... par Simon Graves
C’est un incontournable: en tant que travailleur autonome, pigiste et même entrepreneur, le premier bureau se trouve dans bien des cas dans sa propre demeure. Lorsqu’on travaille à temps plein de chez soi, on doit trouver des moyens de se changer les idées ou bien d’éviter la procrastination afin de demeurer productif.
Fondée en ‘88, l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) se bat pour les droits des pigistes. Sa mission se résume à : « Obtenir un statut juridique pour les journalistes indépendants et améliorer, de façon générale, leurs conditions socioéconomiques et leurs conditions de travail.» Selon son site internet, les tarifs n’évoluent pas en fonction de l’inflation. Depuis 30 ans, il y aurait une baisse plutôt dramatique de 163% des revenus de ces guerriers de la plume. Plusieurs éditeurs font signer
Lors des dernières années, malgré tout ce qui a pu se produire au niveau des médias québécois, l’AJIQ a entre autres réussi à statuer une entente pour un tarif minimal avec le groupe Gesca (La Presse, Le droit, Le Soleil,...), par la participation aux travaux du groupe de travail, rédigés par la professeur Dominique Payette qui propose « un nouveau contrat pragmatique et cohérent entre la presse et l’État, entre le journaliste et le citoyen, entre la démocratie et l’information». L’organisation a aussi mis sur pied Les Grands prix du journalisme indépendant, qui récompensent les journalistes de la presse écrite, la radio, la télévision, la photographie de presse et l’illustration éditoriale. Consultez le site internet de l’AJIQ pour prendre connaissance de la liste des tarifs des différentes publications québécoises, puis devenez membre de l’association afin d’en savoir plus sur le journalisme indépendant. www.ajiq.com
Emplacement et aménagement On se le fait dire souvent, il est préférable de ne pas installer l’ordinateur dans la chambre à coucher, pour bien séparer le travail du repos. Il est aussi important de placer le bureau près d’une fenêtre ou dans une pièce spécialement bien éclairée. Si vous n’avez rien de tout ça, bonne chance! Bien organiser sa journée Certains sont plus productifs le matin très tôt. D’autres fonctionnent mieux le soir très tard. Peu importe, il n’y a pas de mauvais moment. Mais évaluez bien vos besoins. Si vous n’êtes pas capable de vous concentrer après 15h, ne forcez pas les choses et planifiez plutôt vos rencontres durant cette période. C’est ce qui est bien, dans le fait d’être travailleur autonome; vous n’avez pas nécessairement besoin d’établir un horaire standard (même si c’est le cas pour certains). Planifiez à l’avance vos semaines, puis révisez vos journées au fur et à mesure qu’elles se pointent. Changer d’air Ce n’est pas pour rien que les cafés sont très souvent bondés d’étudiants. Rien de mieux que l’odeur de la torréfaction, les va-et-vient qui distraient pour mieux se concentrer, mais surtout de sortir de chez soi pour changer d’air... C’est bon pour le cerveau, ça inspire et ça fait voir autrement. Dans le même ordre d’idées, louer des espaces de bureau avec d’autres travailleurs autonomes permet de partager les coûts. Le fait de partager des idées peut faire évoluer le travail positivement.
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Christine Fortier journaliste pigiste
Relations et polyvalence Par Nelson Roberge Photo: Les Photographistes
Christine Fortier est plongée dans l’univers des pigistes depuis maintenant 15 ans. C’est en écrivant sur la scène métal montréalaise qu’elle a été recrutée à l’hebdo culturel Voir qui fut son premier client. Depuis, sa polyvalence lui a permis d’écrire pour une panoplie de magazines grand public québécois, toujours dans le confort de son appartement. « Je me suis toujours considérée comme étant chanceuse. J’ai toujours réussi à bien entretenir mes relations. Je connais des journalistes qui en arrachent. Certains
disent qu’ils ne travailleraient pas pour 7 jours, tv hebdo ou Lundi, mais moi, j’ai toujours pensé que ce qui était important, c’est les gens avec qui tu travailles. C’est avec eux que tu as une véritable relation et c’est ce qui m’a toujours permis d’avoir du travail en bout de ligne. Ce que je reprocherais au fil des années, c’est que lorsque j’ai commencé, on écrivait souvent 6-7 feuillets par article. Maintenant c’est 2 feuillets. On ne peut plus élaborer autant qu’on le faisait à l’époque. Ça, je m’en ennuie. Tu ne peux plus présenter autant l’artiste ou le sujet. » Qu’est-ce que tu conseillerais à des jeunes qui veulent être journalistes? Pour commencer, je dirais de ne jamais lever le nez sur quoi que ce soit. Il y a des gens qui disent qu’ils ne travailleraient jamais pour ceci ou cela, mais tu ne sais jamais où ça peut te mener. Il faut écrire pour devenir bon. La suite sur baronmag.com
Les conseils de Judith Lussier -Une des premières choses que j’ai apprises à faire était de prendre sa douche le matin et de s’habiller. Tu sais, ça peut paraître l’idéal pigiste de travailler en pyjama, de la maison, mais c’est plus difficile de prendre le travail au sérieux et tu n’arrives à rien. -Il faut prendre des vacances. C’est très facile de travailler les soirs et fins de semaine. Il y a des pigistes qui arrivent à faire la transition, mais c’est peutêtre parce que leur espace maison et bureau est mieux séparé que chez moi. Judith Lussier journaliste pigiste
L’insécurité
du pigiste Par Nelson Roberge Photo: Les Photographistes
La première année où tu te lances dans le vide pour travailler à ton compte est toujours la plus douloureuse. Elle est souvent celle qui déterminera qui tu es vraiment. L’aspect financier est la plus grosse angoisse de tous les pigistes nouveau-nés, peu importe le domaine. Souvent, tu dois avoir un job à temps partiel pour arrondir les fins de mois (ou avoir l’aide financière des parents!) afin de prendre le temps de développer ton réseau de contacts et entretenir tes clients. Bref la première année, c’est toujours la plus dure. «J’avais fait 6000$ par année» se souvient Judith Lussier, journaliste pigiste depuis peu, mais qui exerce sa passion depuis longtemps. Vous pouvez maintenant la lire à travers les Urbania, le journal Les Affaires, Affaire + et Sélections du Readers Digest.
Quand as-tu décidé de te lancer tête première et de ne faire que de la pige? Ça ne fait que quelques mois que je suis officiellement à la pige. Je me suis lancée il y a plusieurs années, mais j’ai eu une opportunité d’emploi. Et ça, c’est quasiment la pire chose qui me soit arrivée! J’avais un emploi d’assistante à la rédaction dans un magazine. Je n’avais pas un très gros salaire, mais j’avais un salaire régulier. Je me suis un peu endormie dans le confort de ce salaire régulier-là pendant deux ans. Bref, j’avais toujours peur de revenir à la pige, mais en même temps c’était super fort en dedans de moi, je voulais vraiment le faire. J’attendais le bon moment. J’avais peur de ne pas faire assez d’argent. La peur a pris beaucoup trop de place dans ma décision. J’ai décidé de me relancer et maintenant, je ne sais pas ce que je ferai dans deux semaines… Mais je sais que quelqu’un va m’appeler. Donc, le plus gros problème lorsqu’on part à son compte, est de n’être jamais certain d’avoir quelque chose de stable? J’attendais toujours d’avoir un gig régulier. Je demandais toujours à mes clients: “Pensez-vous me demander encore beaucoup d’articles cette année?” Et en fait, j’ai réalisé que je n’avais pas à mettre sur le dos de mes clients le fardeau de mon insécurité. Ce qui
Quelques cafés de quartier à surveiller Nous vous avons demandé (via notre groupe facebook) de nous faire découvrir les cafés que vous aimiez le plus fréquenter. Voici ce que vous nous avez répondu.
Caffè Della Via Dans un coin tranquille du quartier Villeray se trouve un café-resto italien avec la simplicité, la finesse et l’atmosphère d'un établissement européen, situé dans un village romantique, tel que Portofino, Perugia ou Rapallo. Avec son décor vintage des années 50 et ses pupitres d'école (chaises en pin et en acier), le Caffè Della Via est devenu en peu de temp, le coin pour se rencontrer, pour discuter affaires, travailler ou simplement prendre un moment pour soi. À essayer, le café au lait à la mouture du café Miscela D’Oro et le grill-cheese au fromage poivré. (lc)
-Il y a quelqu’un qui a dit: “On est toujours l’équivalent de sa dernière pige.” Ceci veut dire que si ta dernière pige était de la merde et que tu n’as pas une expérience solide de relation avec cette publication, il risque de ne pas te rappeler.
est étonnant est que je gagne beaucoup mieux ma vie en tant que pigiste que j’ai pu la gagner en tant que salariée. Quelle est ton initiation en tant que journaliste? L’expérience. Je n’ai pas fait de BACC en journalisme. J’ai fait un BACC en communication, science politique. Pendant mes études, j’ai travaillé pour des journaux étudiants, et à chaque fois qu’il y avait un journal amateur, j’y faisais du bénévolat. J’ai commencé en magazine avec Urbania. J’écris encore pour celui-ci, même si ce n’est pas payant. Par contre, en bout de ligne ça finit par être payant, parce que c’est une écriture magazine qu’on ne retrouve pas ailleurs au Québec. www.judithlussier.com la suite sur baronmag.com
À Montréal
À Québec
Café Rico
Café Babylone 181, rue Saint-Vallier Est cafebabylone.com
969, rue Rachel E www.caferico.qc.ca
Café De L’Apothicaire 1106, rue Beaubien E
La Boîte Gourmande 445, av Laurier E
Les Co’Pains d’Abord
Brûlerie St-Roch 375 rue St-Joseph Est www.brulerie-st-roch.com Café Nektar 235 St-Joseph Est lenektar.com
1965, Avenue Du Mont-Royal Est 2737, rue Masson
244, rue de Castelnau E Montréal vol.un no.003
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EXPOSITION
Du 13 au 20 mai 2011, Baron présentait sa première exposition annnuelle officielle en collaboration avec le Conseil des arts de Montréal. C’est après avoir reçu plus de 120 dossiers d’artistes qu’il fallu trancher pour ne retenir que la crème de la crème. Ces artistes ont été retenus pour l’originalité de leur travail.
Julien Vallée
Alice Jarry
Designer graphique œuvrant tant dans le domaine du design graphique que celui de la réalisation, du motion design et de la direction artistique. Le travail visuel de Julien Vallée explore la matérialité et les limites disciplinaires, en combinant art manuel et art numérique. Inspiré par les incongruités du quotidien, Julien Vallée transpose, dans chacun de ses projets, un univers narratif dans lequel les objets connus acquièrent de nouveaux rôles.
L’interprétation de son environnement est métaphorique. Sa recherche artistique, qui porte sur la notion d’espace modulaire et de territoire imaginaire, se transpose en des sérigraphies sur bois et sur papier, dans lesquelles sont incorporées plusieurs techniques. Alice Jarry explore la superposition et la recomposition de l’image afin de la sortir de son contexte pour lui insuffler une toute nouvelle trame narrative. www.cinqunquatre.com
www.jvallee.com
Kirsten McCrea Kirsten McCrea aborde la question de la mémoire collective explorant les thèmes de la contradiction entre culture populaire et underground, de la communication médiatique et des croyances populaires. Son plus récent travail s’intéresse notamment à la construction mythologique des figures politiques. Originaire d’Edmonton, l’artistepeintre poursuit plusieurs projets par lesquels elle milite pour la démocratisation et l’accessibilité de l’art.
Marc Dulude Marc Dulude est un artiste multidisciplinaire dont le travail prend la forme d’installations, de sculptures, d’œuvres in situ et de photographies qui évoquent l’ambigüité, le subterfuge ou le rapport intime. Fasciné par l’exploration de la matière et de ses possibilités, l’artiste désire proposer au spectateur une autre manière de voir les choses en lui faisant vivre des sensations suggérant l’imprévisible, l’excitation des sens et l’incitation au plaisir. www.marcdulude.com
www.hellokirsten.com 20
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Mike Patten
L’artiste explore le vocabulaire de la sculpture et de la peinture moderne, tout en déconstruisant le langage plastique conventionnel. C’est en étudiant la manière par laquelle les formes se déploient et se révèlent dans l’espace, qu’il réussit à proposer un nouvel ordre spatial. Son projet présente une mise en espace du concept de l’inaccessibilité qui joue sur la relation entre l’œuvre et son support. www.mikepatten.ca
Guillaume BD
Karine Fournier
s Karine Fournier œuvre dan la couture artistique en t créant des installations d’ar public. Le travail de l’artiste mise sur l’effet de surprise et la spontanéité. Pour ce le faire, elle utilise la laine et textile dans des contextes inattendus afin d’éveiller la curiosité du spectateur. Karine Fournier définit ses installations aux couleurs chatoyantes comme des offrandes aux lieux de tous les jours qui sortent du paysage tel un anachronisme.
La pratique artistique de Guillaume Brisson-Darveau s’inspire de l’étude des re, concepts liés à l’art, à la cultu au corps et au temps. Ses e projets sont réalisés à l’aid d’objets issus de la culture populaire, auxquels il donne t son propre sens. En exploran e le concept de l’ironie, Guillaum e scèn en met eau Darv sonBris igu, un univers étrange et amb composé d’œuvres à de contradictoires et sujettes multiples interprétations. ebd.com
www.guillaum
www.karinefournier.com
Le travail artistique de Guillaume Simoneau s’attarde principalement sur la notion de changement. La série d’images proposées par le photographe ressemble à une étude typologique portant sur la complexité et la subtilité des moments de transition. Guillaume Simoneau adopte une esthétique documentaire non conventionnelle qui met l’accent sur la présence simultanée des concepts de puissance et de vulnérabilité, de force et de faiblesse. www.simoneauguillaume.com
Josée Lecompte La photographe nous présente son Touski, un projet artistique basé sur la rencontre et l’échange. Cette série de portraits est un prétexte à la découverte de nouvelles personnalités. Josée Lecompte croque différents sujets, tous habillés d’un collier confectionné à partir d’aliments. Cette mise en scène est une façon d’assouvir le goût de connaitre l’autre par son choix d’aliment tout en créant un portrait esthétique dont l’attitude est puissante. www.touskidejosee.com
Guillaume Simoneau
À la Maison du Conseil des arts de Montréal 1210 Sherbrooke E, Montréal
du 13 avril au 28 mai du lundi au vendredi de 9h à 17h samedi de 12h à 17h
z Illustration québec
- canada
Je m'appelLE Pierre.
Par Nelson Roberge
z Illustration barcelone - espagne
internationalement vôtre:
Jan Feliks Kallwejt. Par Leonardo Calcagno
Basé à Barcelona et Warsaw, Jan Feliks Kallwejt est un designer graphique et illustrateur avec une clientèle internationale de haut niveau, tel que Adidas, Spanair, Newsweek, Nike, Toyota, le groupe Datarock et plusieurs autres. Jan est de la nouvelle génération de pigistes 2.0, où le monde est son territoire de travail. Il est très recherché pour ses dessins simples, mais sophistiqués et très détaillés, avec des labyrinthes de formes utilisant deux à trois tons et limitant les couleurs au plus basique. Nous le rejoignons à Barcelone, entre deux projets. Quelle est l’importance du Web dans votre travail? Je ne pourrais pas travailler sans le Web. Le fait qu’un magazine de Montréal, tel que Baron, me découvre sur le Web alors que je suis à Barcelone, est une connexion merveilleuse. Mes clients se trouvent à travers le monde et le Web me permet de dénicher de nouveaux projets. Sans l’Internet, je serais donc pauvre et pris en otage par l’économie locale.
Quelle est la différence entre la scène design/illustrateur de Barcelone et celle de Warsa? Il y a quelques années, la scène de chaque pays pouvait être différenciée par différents styles et mouvements artistiques propres à son pays. Mais maintenant, c’est un peu plus difficile. Tout le monde dans le milieu du design et de l’illustration travaille avec des clients de plusieurs pays internet nous donne accès à un marché et à une vision globale. Les artistes que je connais définissent leur talent dans un style internationaliste avec des influences locales. Quels sont vos conseils pour réussir comme pigiste? Le plus important est qu’il faut aimer ce qu’on fait comme métier. Le travail doit te satisfaire personnellement. Ça va paraître bizarre, mais je pense qu’il est important d’être satisfait du travail, plutôt que de ce qu’en pense le client ou les autres. www.kallwejt.com la suite sur baronmag.com
Il illustre à chaque semaine la chronique de René Vézina dans le journal Les Affaires et il est un bon exemple de l’artiste «underground» qui réussit à vivre de son art sans trop de contrainte. Pishier (à prononcer « Pis, Hier? » et non pas « Pishié ») habite la ville de Québec et aime bien se lever à 5h30-6h pour faire ce qu’il aime le plus, illustrer. Est-ce que tu te rappelles du moment où tu t’es dit qu’illustrer était ce que tu voulais faire dans la vie? Oui, en 96 au mois d’août. J’ai vu une illustration de Gary Baseman, un illustrateur américain. C’est ce qui m’a donné le goût. C’était comme une sérigraphie d’une tête coupée... Je trouvais ça beau. Comment réussis-tu à faire ta place? C’est beaucoup de travail. Je suis arrivé à Québec en 1996. À partir de ce moment-là, j’ai exposé plusieurs de mes toiles un peu partout. J’ai été très actif dans le monde des artistes qui exposent. Ça a préparé un peu le terrain. Avec Pierre Bouchard, un autre illustrateur de Québec, on a parti le Fanzine Bidon. À travers ça, on a fait participer au-delà d’une centaine d’illustrateurs en quatre ans d’existence. On a aussi fait beaucoup de choses avec la scène musicale « underground ». Le Fanzine Bidon à été un élément qui m’a beaucoup aidé dans ma carrière. As-tu un conseil à donner aux jeunes illustrateurs? Les embûches sont nécessaires pour démarrer une carrière, parce que tu sais où ne plus aller par la suite. Aussi, les clients aiment beaucoup voir des travaux autres que des projets d’école. Il faut créer beaucoup. www.pishier.blogspot.com la suite sur baronmag.com vol.un no.003
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Man könnte fast meinen, sie kämen aus der Anatomie.
Moment … Dieser hier zum Beispiel …
… die Kopfhaut wurde mit einem scharfen Messer sauber von der Schädeldecke abz Bande gezogen.
dessinée
hambourg
Le conseil de Marie-Christine
Haarmann_Isabel_Kreitz_Inhalt.indd 31
z Illustration paris - france
-Le nom constitue quelque chose 31 d’important lorsque tu démarres une société. Tu dois montrer quelque chose de nouveau, de frais. Tu dois avoir une idée qui va susciter l’intérêt. Il y a beaucoup de travailleurs autonomes qui travaillent sous leurs noms. Ceux-ci ont parfois plus de difficulté à se faire remarquer rapidement en tant que marque.
Besoin d’une petite
chirurgie visuelle? Par Nelson Roberge
S’identifier en tant que docteurs de l’illustration, c’est la façon que MarieChristine Brisson et son associé et conjoint Vincent Sillard ont trouvé pour positionner leur entreprise qui était à la base une boîte de graphisme. Maintenant, la Clinique Colagène est une agence d’illustrateurs reconnue qui possède des bureaux à Montréal, Paris et Londres. «On a commencé avec notre petit réseau en graphisme, avec les contacts autour de nous, nos amis, nos parents. Je crois que c’est comme ça pour tout le monde afin de prendre de l’expérience. » m’explique MarieChristine avant de continuer. « À l’époque, ma mère était agent d’immeuble, donc on a fait beaucoup de dépliants, de sites web et de pubs. On avait aussi des bars et afterhour comme clients. Il faut juste regarder autour de soi et voir les besoins de nos proches.» Tranquillement, la boîte de graphisme fait place à un autre tentacule. «La clinique d’illustration fonctionnait plus que la clinique graphique. Elle nous permettait
d’entrer partout, on a donc plus poussé cette branche. » Combien avez-vous d’illustrateurs? Nous avons une trentaine de personnes avec qui nous travaillons. Nous avons aussi, maintenant, des motions designers. Tu as donc appris à être entrepreneure. Est-ce que la proportion de designer graphique a diminué dans ton travail de tous les jours? As-tu encore le temps de créer? Je dirais que j’ai créé pendant les trois premières années. Ça me manque beaucoup! J’ai ça en moi la création. Mais j’essaie de la faire ressortir d’une autre façon. En faisant de la gestion de projets, puis en trouvant des nouveaux talents. Je reçois beaucoup de CV d’illustrateurs. Je les regarde tous. Je reste une DA dans l’âme. La clinique Colagène a maintenant 10 ans et compte parmi ses clients des magazines comme Milk, Reader’s Digest, Washington Post, La Presse, L’actualité, Jobboom, Le monde et beaucoup plus. www.colagene.com
- allemagne
Histoire du passé. Par Simon Graves
Ayant tout juste lancé son nouvel ouvrage écrit par Peer Meter, Isabel Kreitz dessine l'histoire de Fritz Haarmann, l'un des tueurs en série les plus populaires de l'histoire criminelle allemande.
Née en 67, Kreitz a étudié à l'école supérieure des arts de Hamburg, avant de déménager à 23.08.10 1 New-York, où elle a appris la bande dessinée à la Parssons School. Par la suite, elle est revenue en Allemagne pour développer son art avant de publier, quelques années plus tard, sa première nouvelle graphique: Heiss und Fettig (Gras et brûlant). Elle a remporté ensuite plusieurs prix. Que pensez-vous de l'industrie de la bande dessinée en Allemagne? Elle est très prospère! Il y a beaucoup de choses qui se passent en ce moment. Il y a un réel engouement pour la culture de la bande dessinée allemande. Combien de temps a-t-il fallu pour créer Haarmann? Quelles ont été les difficultés pendant le processus du projet? Il m'a fallu deux ans pour faire "Haarmann". La documentation a été difficile car Hanovre était une ville différente d’aujourd’hui avant la deuxième guerre mondiale. La plupart des bâtiments historiques ont disparu. La majorité des villes allemandes détruites ont été rénovées et le passé des habitants de Hanovre a été très mal documenté. Je n'avais que très peu de photos sur lesquelles m'appuyer. Pouvez-vous citer deux autres artistes allemands que vous respectez et que nous devrions explorer? Il y a beaucoup de brillants artistes en ce moment et le nombre ne cesse d’augmenter! Les artistes que je préfère et qui sont les plus intéressants pour le moment, selon moi, sont Mawil et Gerda Raidt! Lire la suite sur baronmag.com Extrait de HAARMANN. Baron vous offre de lire en primeur un extrait de Haarmann. Bonne lecture! vol.un no.003
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z Extrait de Haarmann Traduction: Patricio Calcagno
Mais…où est passée l’eau?
Wo is 1 n das Wasser?
Es wurde doch bekannt gegeben, dass die Leine kurzfristig abgesenkt wird.
-Il avait été annoncé que le niveau de la Leine serait encore réduit à court terme.
Pourquoi donc?
Wieso 1 n?
Der Knochenfunde wegen!
On cherche des os.
Weil in Alfeld die Leichen der Typhustoten in die Leine geworfen wurden …
In Alfeld?
Parce qu’à Alfeld, les corps de ceux qui ont succombé à la fièvre typhoïde ont été jetés dans la Leine.
À Alfeld?
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BARON
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Extrait de Haarmann z
Monsieur le docteur Schackwitz!
Herr Doktor Schackwitz!
Herr Doktor Schackwitz!
Oui? Qu’y a-t-il ?
Monsieur le commissaire Müller est enhaut.
Ja, was ist denn?
Il a déjà demandé deux fois pour vous, docteur!
Er hat schon zweimal nach Ihnen gefragt, Herr Doktor!
Der Herr Kommissar Müller ist oben …
D’accord, je viens. Ja, ich komme!
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z Extrait de Haarmann
Qu’avez-vous découvert, docteur?
Können Sie schon was sagen, Doktor?
Eh bien....
Nun ja…
Demnach haben wir es mit wenigstens zwanzig Toten zu tun!
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BARON
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Das ist der zwanzigste Unterschenkelknochen, den wir gefunden haben …
Wie schon bei früheren Funden ist auch hier zu erkennen, dass sie mit einer Säge zerkleinert wurden!
C’est le 20ème tibia que nous trouvons.
Par conséquent nous avons au moins un mort chaque vingt heures!
Comme les corps précédents, ils ont été écrasés avec une scie.
Extrait de Haarmann z
Ja … Scheint, als sei das Fleisch regelrecht von den Knochen abgeschabt worden!
Oui, il semble que la chair ait été littéralement arrachée à l’aide d’un os.
Und die Schädel? Wo sind all die Schädel?
Et les crânes? Où sont les crânes?
À ce jour, nous en avons trouvé cinq.
Ils ont été coupés en lanière pour séparer les morceaux du corps.
Fünf haben wir bislang gefunden.
Sie wurden mit einem glatten Schnitt vom Rumpf abgetrennt.
On pourrait presque penser qu’ils viennent du même corps.
Attendez...
Regardez celui-ci attentivement.
Le scalp a été minutieusement prélevé du crâne à l’aide d’un couteau bien aiguisé.
Man könnte fast meinen, sie kämen aus der Anatomie.
Moment … Dieser hier zum Beispiel …
… die Kopfhaut wurde mit einem scharfen Messer sauber von der Schädeldecke abgezogen.
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GASTRONOMIE
Les conseils de Bob le chef -Je crois qu’il faut surtout bien savoir s’entourer. Je ne saurais assez remercier toutes les personnes qui m’ont aidé sur mon parcours.
z Restauration montréal
- canada
L’anarchie
dans la cuisine Par Yann Fily-Paré Photo: Dan Mathieu
Robert James Penny alias Bob le Chef est l’auteur des deux livres de recettes, L’anarchie culinaire selon Bob le Chef et copropriétaire de la brasserie Rachel Rachel. Le cuisinier le plus cool en ville est loin d’avoir les pieds dans les plats et mène ses affaires comme…un chef. Le cuisiner-vedette nous parle de son parcours et de quelques-uns de ses ingrédients comme l’amitié, l’anarchie et la cuisine de grand-mère, mais c’est une recette dont il est le seul à connaître le secret. En plus de la récente publication de ton deuxième livre, tu viens tout juste de célébrer l’ouverture de ta brasserie Rachel Rachel sur le plateau. D’où vient le nom, n’est-ce pas le titre d’un film de Paul Newman… Ouais! C’est un film érotique, un genre de bleu nuit. Et puis la brasserie est sur Rachel. Nous trouvions ça très « hip » comme nom. Nous nous disions que c’était « sharp » que ça soit un peu cochon, un peu « edgy ». Alors ça a vraiment été naturel, on s’est dit : « Ok, c’est ÇA! » C’était assez spontané. Si on avait été sur Mont-Royal, ça aurait été différent mais comme on est sur Rachel… Est-ce qu’ouvrir un commerce était un rêve que tu caressais depuis longtemps ? C’est la dernière affaire que je voulais faire au monde. Je sais l’énorme travail que cela demande. Je savais dans quoi je m’embarquais. Et puis, mes partenaires m’ont beaucoup rassuré. Je suis bien entouré. Ça se fait vraiment bien. Avec tous les projets que j’ai en même temps, oui, ça amène du stress, mais c’est un bon stress. Tu sais, aujourd’hui, je n’ai pas été ici de la journée, j’ai couru un peu partout pour acheter des chaudrons, de la bouffe ou n’importe quoi d’autre et tout se fait quand même. C’est comme ça avec l’anarchie culinaire et puis à la brasserie aussi. Mes 28
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vol.un no.003
partenaires s’occupent de tout. Alors je n’ai qu’à me concentrer sur ce que j’ai vraiment à faire: la bouffe. C’est bien important ce point-là. Je n’aurais pas ouvert un restaurant, mais un bar, c’est un peu plus intéressant. Ce n’est pas le même genre de gestion. En plus, le nombre de restos sur l’île est vraiment élevé; je pense que c’est un resto pour 300 habitants. Ouvrir un restaurant, c’est prendre un très gros risque. Si tu veux avoir 200 personnes chez vous à chaque soir, ton concept a besoin d’être différent du voisin. Ici, ça reste un bar où le monde vient pour les parties de hockey et il y a un gros plus avec la bouffe. Tant mieux, ça marche. Tu as toujours travaillé avec tes amis de longue date pour tes capsules ou pour les livres, est-ce que c’est la même chose avec la brasserie ? Et bien, ce sont tous des gens que je connais depuis longtemps. Nous sommes nombreux, nous sommes sept associés. Il y a des gens du Ballroom, du Chaud Lapin et de la Porte Rouge. Alors ça fait quand même du monde. Cindy de la Porte Rouge et moi nous connaissons depuis au moins cinq ans et Galacha du Ballroom, ça fait des siècles qu’on sort ensemble alors pour les autres partenaires, j’étais rassuré. Et puis, nous
-Ne pas s’enfler la tête quand ça commence à marcher. Il faut savoir rester humble et garder le focus.
avons passé près de six mois à quasiment vivre ici ensemble. Nous avons travaillé ensemble et tout fait nous-mêmes. Sans professionnels en design d’intérieur et trucs du genre? Exactement ! Alors on commence à bien se connaître et puis on est « une belle gang de yahoo »…comme on dit à Québec! (rires) (ndlr : L’interviewer vient de Québec.) Après être passé par les grands restaurants, comment as-tu créé le menu du Rachel Rachel ? J’aime penser que je cuisine comme ma grand-mère, surtout à la brasserie (Rachel Rachel). C’est sûr que c’est un peu plus poussé que ce que je fais dans mes shows. J’aime penser que c’est de la cuisine sans prétention. Premièrement, c’est un pub et non un restaurant, alors il n’y a pas la pression d’agencer les services avec le vin. C’est déjà un gros casse-tête de moins. Je ne dis pas qu’on est la cuisine qui offre la plus grande table à Montréal, mais c’est un bar qui offre de la crisse de bonne bouffe de bar. En terminant…Après avoir surexcité Gildor Roy avec tes bonbons aux patates et cuisiné du riz trash avec Denis Coderre, avec quelle personnalité connue aimerais-tu cuisiner et qu’est-ce que ce serait ? Je voudrais cuisiner le placenta de mon fils avec Cannibal Corpse. Je l’ai conservé dans le congélateur et j’essaie en vain de les contacter afin que cela se passe lors de leur prochain passage à Montréal. Sinon et bien il y a peut-être quelque chose que je voudrais faire pour la journée de la femme mais je ne peux pas dévoiler l’identité de la personne parce que c’est un invité choc ! www.boblechef.com www.rachelrachel.ca
z Entrepreneur
Rencontre avec un
idéaliste 2.0 Par Yann Fily-Paré | Photo: Dan Mathieu
D’origine montréalaise, Alexis Brault est un peu comme un couteau suisse mais en mieux. Il est multifonctionnel, fait pour durer, a fière allure et jouit d’une réputation enviable, mais ce qui le distingue vraiment. c’est sa capacité à transformer tout ce qu’il touche en réussite. Si seulement les canifs offraient cette fonction. En attendant, c’est Alexis Brault qui est le plus efficace! À quelle carrière rêvais-tu quand tu étais enfant? Je pense que j’ai eu le cheminement classique…Je voulais être archéologue après avoir vu le film Indiana Jones, puis pilote d’avion après avoir vu Top Gun, puis avocat, gangster ou cinéaste… Finalement j’ai « choisi » livreur de dépanneur avant d’être repêché par 33mag. Ton exprérience profesionnelle se décrit avec une belle ribambelle de mots mais peut-être as-tu trouvé un terme précis? En effet, j’ai touché à plusieurs « métiers » à travers les différents projets auxquels j’ai participé pendant ma vingtaine. De rédacteur en chef pour le magazine Exposé et 33mag à webmestre, system admin à mes heures, puis réalisateur, caméraman, monteur et anarchiste culinaire avec mon ami Bob le Chef. En somme je suis un toucheà-tout autodidacte. Mais comme c’est long à énumérer quand quelqu’un me demande ce que je fais dans la vie, je préfère répondre que je suis un idéaliste 2.0… LOL Tu aides ton pote Bob le Chef à gérer sa carrière et à réaliser des clips web que vous avez pensés ensemble, tu es aussi co-propriétaire de la Brasserie Rachel Rachel, que fais-tu d’autre ? En effet, j’ai oublié de mentionner que je suis également tenancier de bar slash restaurateur dans ma réponse précédente. C’est mon nouveau chapeau. Je ne suis pas encore certain s’il me fait, mais je le porte. Il semble que le show L’anarchie culinaire selon Bob le Chef sur 33mag ait pavé la voie à de nouveaux projets, mais comment cela a-t-il commencé?
Le conseil d’Alexis -Il faut savoir dire non quand il le faut. Quand on commence, on fait souvent des trucs gratos, soit pour se faire des contacts ou pour recruter de nouveaux clients. Dans une industrie émergente et en constante évolution comme celle du web, c’est particulièrement fréquent. Mais à un moment donné, il faut savoir évaluer la valeur de son travail et savoir charger en conséquence.
On avait déjà commencé à produire des Bob le Chef avant que je me joigne à 33mag. Quand on a démarré la webTV 33, il était tout naturel que l’Anarchie Culinaire soit diffusée sur cette plateforme. Je dirais que c’était d’abord un trip de gang. Le « line up » original incluait Vox Pop Montréal, Black Taboo et Bob le Chef. Même si on avait que très très peu (voire pas pantoute) de budget, on se motivait entre nous à produire des capsules à chaque semaine. On a fait 45 épisodes de l’Anarchie Culinaire consécutifs à l’époque. C’est grâce à 33mag que je suis rendu là où je suis aujourd’hui. Si on te donnait 100 millions, est-ce que tu l’investirais dans un projet où tu arrêterais de travailler? J’arrêterais de travailler pour un petit moment, c’est certain. J’ai besoin de vacances. Ensuite, je deviendrais philanthrope, je retournerais à l’école et je ferais du travail social, comme ma maman, mais à la sauce 2.0. Quel est le meilleur côté à ton emploi? Le fait d’être un touche-à tout autodidacte me permet d’essayer plein de choses à mon rythme. On est loin de la redondance du 9 à 5. Quel est le pire côté à ton emploi? Le fait d’être un touche-à-tout autodidacte implique que je connaisse tout et rien en même temps. Comme je ne suis pas spécialiste, j’ai souvent le syndrome de l’imposteur. la suite sur baronmag.com
z Restauration matane
- canada
Le rituel du
dimanche par Nelson Roberge
Située à Matane, la boulangerie Toujours Dimanche est ouverte depuis juin 2009. Elle produit une panoplie de pains artisanaux faits de farine biologique, des viennoiseries et gâteries gourmandes, des focaccia et feuilletés salés, une sélection de granolas, des confitures, cretons maison ainsi que des produits spéciaux pour les fêtes. La boulangerie offre aussi un volet boutique où vous pouvez vous procurer un éventail de produits locaux ainsi qu’une section pour consommer sur place. C’est William Duclos et sa conjointe Marie-Êve Campbell qui font rouler l’entreprise. Conseils de Marie-Êve Campbell: Il ne faut pas avoir peur de changer de domaine et d’être très versatile. Chaque expérience, chaque contact peut nous servir, un jour. Les villes sont petites, en région ! Il faut prendre soin de ses ressources, entretenir ses relations, et surtout, ne pas cesser de continuellement s’inspirer. Internet, quelle invention extraordinaire! Au sujet de la différenciation, je crois qu’il est beaucoup plus intéressant d’offrir quelque chose de nouveau. Sinon, où est l’intérêt? Toutefois, il faut être prêt à devoir expliquer à répétition ce que sont ses produits, ce qu’est son entreprise. Les gens ont leurs habitudes, et il faut savoir leur faire découvrir autre chose, à force de persévérance et de qualité. C’est un peu comme de la pédagogie à petite échelle. Il y a plein d’avantages à être en région et il faut savoir en profiter. Les médias sont très accessibles, il y a moins de compétition et on se sent plus unique qu’en ville. Cependant, la main-d’œuvre se fait rare ! Enfin, choisissez bien votre domaine et vos partenaires, car on travaille un nombre incroyable d’heures… Il faut trouver le moyen de rendre ses semaines agréables et stimulantes. www.boulangerietoujoursdimanche.com Lire plus sur baronmag.com vol.un no.003
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DISPONIBLE À LA SAQ SECTION CALIFORNIE 30
BARON | CULTURE
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z Restauration montréal
- canada
Collectionner
les restaurants
Par Nelson Roberge Photo: Les Photographistes
Il y a maintenant 10 ans, Marc-André Paradis lançait son premier restaurant «apportez votre vin», Les Infidèles. Depuis, cinq autres ont vu le jour dont quatre sont encore en vie. L’un de ses plus récents joujoux se nomme Les Héritiers, un cinquième restaurant de cuisine française, situé sur la rue Mont-Royal. C’est assis à une table près de la fenêtre de ce dernier que je me suis installé pour tenter de soutirer une entrevue de l’entrepreneur. Parce que, non, Marc-André n’est pas facile à interviewer. Pas qu’il soit désagréable, il est même très sympathique, seulement pas très bavard… Habituellement, lorsque j’interviewe un entrepreneur, je n’ai qu’à poser une petite question pour qu’il commence à me raconter son historique, ce qu’il a appris, par où il est passé... Mais dans le cas de Marc-André, il répond très succinctement à mes questions. Comment arrive-t-on à posséder cinq restaurants? On commence par en ouvrir un. (rires) Est-ce qu’il faut avoir suivi des cours? Non, mais il faut savoir que c’est beaucoup d’implication et qu’il faut s’associer avec les bonnes personnes. Il faut surtout s’associer avec des cuisiniers afin de les attacher au four. C’est ça le secret, je pense. Les bonnes associations. Comment est né le premier restaurant que tu as ouvert? Ça faisait environ 10 ans que je travaillais dans les restaurants «apportez votre vin», alors j’étais pas mal connu comme serveur. J’ai donc eu la chance que plusieurs personnes me suivent. J’avais une bonne clientèle, à qui j’ai commencé à partager
Marc-André Paradis Restaurateur
mon idée d’ouvrir un restaurant. Ils étaient tous intéressés à venir voir ça. Les Infidèles a donc eu un succès instantané.
Le conseil de Marc-André
Comment se passe tout le côté promotion et publicité lorsque tu décides d’ouvrir un restaurant? Je n’achète jamais de publicité dans les journaux. Habituellement, il s’agit du bouche-à-oreille et je laisse également des cartes d’affaires à l’entrée. J’ai remarqué par contre qu’avec L’emporte-pièce, un autre de tes restaurants, vous utilisez beaucoup Twitter pour vous faire connaître. Ça, c’est de la faute à Mathieu Bonneau, mon associé. C’est étonnant la réponse qu’on a eue grâce à Twitter; il fait du bon travail. C’est fou comme ça marche. Je n’ai jamais vu autant de critiques sortir sur un resto que pour L’emporte-pièce. Tout le monde en a parlé. Le succès des restaurants de Marc-André est indéniable. Tous dans la cuisine française, ils se démarquent à des niveaux différents. L’un est plus classique, l’autre plus bistro, certains plus innovateurs, mais tous jouissent d’une très bonne réputation.
-Sachez que vous aurez à vous impliquer énormément. -Il faut s’associer aux bonnes personnes, à de bons cuisiniers, mais il faut faire attention à la jalousie. Lorsque tu te lances en affaires avec quelqu’un, il faut mettre les points sur les «i» dès le début. C’est comme dans un couple, il faut parler au début.
«Je viens de confirmer hier avec un autre associé concernant un nouveau restaurant qui va ouvrir très bientôt» me lance-t-il juste avant de partir. www.monsieurb.ca www.othym.com www.lesinfideles.ca www.lesheritiers.com www.lemportepiece.com
z Restauration jerusalem
- israël
Un café israélien
à la conquête de vos papilles.
La chaîne israélienne de café Aroma Espresso Bar, établie depuis 1994 a ouvert son 100ème établissement sur la promenade Bat-Yam à Tel-Aviv. Le premier café de la chaîne, situé face à la plage, sert le « hafuch » (café latté) et des plats méditerranéens dans un décor écologique, créant un oasis de tranquillité pour lire votre journal sur la terrasse tout en profitant du soleil et de la mer. En plus d’avoir des succursales aux États-Unis et en Allemagne, Aroma Espresso Bar est aussi présent au Canada, en Ontario (Toronto, Thornhill et Vaughan). (lc) www.aroma.co.il
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GASTRONOMIE
z Alimentation ste-sophie
- canada
Cuisiner, encanner, manger. Par Nelson Roberge
«J’aimerais que nos produits deviennent comme la petite canne d’escargots au supermarché. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui en achètent, mais elle sera toujours là. Elle est comme un meuble dans l’épicerie. », m’explique Dominic Lamontagne, entrepreneur dans l’âme, qui a mis sur pied l’entreprise de transformation alimentaire Naked Lunch. Il offre des repas gastronomiques en conserve. Une idée originale qui gagne en consommateurs chaque année. En téléphonant à Dominic ce matin-là pour faire l’entrevue, j’anticipais un chef cuisinier. Je n’étais pas loin, mais il n’a pas exactement le parcours d’un chef: « C’est familial. Tout le monde dans ma famille a toujours aimé cuisiner. Ma passion pour la cuisine et ma capacité d’être travailleur autonome ont fait que je suis devenu travailleur autonome dans la bouffe. Mais je n’ai pas suivi de cours en alimentation ou en restauration. » Il faut dire que Naked Lunch n’est pas son premier projet. Il a aussi eu une entreprise en multimédia et il a développé son sens des affaires avec son père en s’impliquant dans un autre projet, étant plus jeune. Dominic Lamontagne a les affaires dans le sang. Les produits Naked Lunch ont fait leurs débuts avec des conceptions de recettes congelées sous vide, créées créées dans un loft sur la Terrasse St-Denis à Montréal et vendues de bouche-à-oreille dans le voisinage. Un volet de traiteur a par la suite vu le jour, de même qu’un point de vente/
bistro privé à Verdun. Huit ans de développement soit depuis 2003, pour en revenir à la base: offrir des plats déjà cuisinés et gastronomiques. «On a découvert la conserve! Elle a tous les bénéfices du sous-vide, mais tu n’as pas à la congeler. On cuisine, on remplit les conserves à la main, on ferme les cannes, on les faits cuire dans des autoclaves. Donc, on cuit le contenu de la conserve et on la stérilise en même temps.» Comment en êtes-vous arrivé à choisir les produits que vous offrez présentement? Ce sont tous des produits que l’on traîne depuis longtemps. La soupe thaïlandaise a été la première recette. Ça a longtemps été le produit le plus populaire au bistro. Ensuite, j’ai développé le smoked meat de magret de canard. Ça a fait fureur et c’était la spécialité du bistro. Ensuite, il y a eu la choucroute alsacienne à la bière. Puis, le pâté chinois, qui est le plus récent. Il est fait de bison, de cerf et de sanglier. Il y a aussi du gras de canard dans les patates. On a toujours voulu faire de la gastronomie sans avoir la prétention qui vient avec. Cette année, on aimerait lancer le boudin dans un petit format comparable à la fameuse canne de thon. Le boudin? Ce n’est pourtant pas le genre d’aliment qui fait l’unanimité? C’est pour ça qu’on le trouve intéressant, parce qu’on dit souvent de ceux qui aiment le boudin qu’ils sont les seuls de leur gang, donc ils auront leur petite puck. Tu poêles ça un petit deux minutes chaque bord et tu sers ça avec des petits pommes sautées à la poêle. Sans dire que c’est du boudin, le monde trouve que ça a de la finesse. C’est du
photo: Rock Lecompte
sang de cochon, mais c’est aussi de la crème et des épices. C’est très saint et la texture est délicieuse. Ça n’a rien à voir avec la grosse saucisse sanguinolente que tu peux acheter à l’épicerie à 4-5$ le kilo. L’entrevue terminée, je raccroche le téléphone et je réfléchis. Jamais je ne me serais attendu à avoir envie de goûter à du boudin... Je suis bien curieux. www.lenakedlunch.com
Les conseils de Dominic En alimentaire, d’être traiteur, c’est ce qui va te faire vivre. Donc, si tu as un restaurant ou quoi que ce soit d’autre, garde une branche traiteur. Même si c’est pénible, essaie de la garder. En restauration, si tu n’es pas plein à tous les soirs tu ne feras jamais une cenne. Être plein à tous les soirs, c’est très difficile. Ce qui tue ton profit, c’est les heures que tu mets. Si tu veux un resto, mon conseil est d’ouvrir le soir et de travailler traiteur durant le jour. En transformation alimentaire, ne te garoche pas sur plusieurs produits en même temps. Mettre un produit sur le marché et familiariser les détaillants avec ce produit, c’est très long et c’est beaucoup d’investissement. Lorsque tu décides de faire la mise-en-marché d’un produit, d’une recette, c’est parce qu’elle est écoeurante et que t’as la méthode pour la faire pour que ce soit rentable! photo: François Papillon
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jaifaim.tv selon baron
z Recette
Le pain aux bananes et chocolat dans la cuisine avec
Mark Bérubé and the Patriotic few Par Leonardo Calcagno
Mark Bérubé and the Patriotic Few nous plongent dans un voyage urbain folk, avec leur album June in Siberia, enregistré par Howard Bilerman (Arcade Fire, Basia Bulat, Silver Mt Zion) au studio Hotel 2 Tango à Montréal. La poésie lyrique nous rappelle Leonard Cohen avec ses silences mortels et ses paroles éternelles. La musique est une trame sonore célébrant la vie dans toute sa mélancolie, sa diversité, son bonheur et son charme.
Quels sont les aliments dont tu ne pourrais jamais te passer et pourquoi? Les fruits, le bacon, le riz, les pâtes, les céréales... parce que j’écoute bien mon ventre. Qu’aimes-tu le plus cuisiner pour ta petite famille? Poulet au beurre !
Rien de plus chic et délectable qu’une tranche de pain aux bananes réchauffée avec un peu de crème glacée au dessert ou servie simplement avec une noix de beurre pour les gourmands anonymes aux déjeuner. Le pain aux bananes et chocolat est réconfortant et diabolique en même temps. Miam!
Ingrédients
Poulet au beurre ! Poulet au beurre ! -Mark Bérubé
Quelle est ta relation avec la nourriture? Aimes-tu faire des recettes? J’ADORE manger! Le poulet au beurre est ma meilleure recette. Quelle est la première recette que tu as appris à faire? Peux-tu nous l’expliquer? Bon, ce n’est pas vraiment une recette, mais j’ai appris comment griller les boervorse (recette de saucisses sudafricaines) sur un feu avec de la bière.
Contexte
• 4 bananes bien mûres (Elles doivent être noires) • 1/3 de tasse de cassonnade • 2 tasses de farine • 1 c. à thé de bicarbonate de soude • 1 c. à thé d’essence de vanille • 2 oeufs • 1/4 de tasse de beurre mou • 1/2 tasse (ou plus) de chocolat en morceau de votre choix. (préférablement noir)
Préparation Huiler et enfariner le moule. Quel est le pire repas que l’on t’ait servi? Une pizza dans un aéroport au Mexique. Je viens manger chez toi ce soir, que vas-tu me servir? Comment vas-tu le préparer? Poulet au beurre ...avec du garam masala, gingembre, sauce tomates, cannelle, beurre, paprika, cardamone, yogourt....dans le four avec le poulet, pour 45 minutes, et le tout servi avec riz.
Mélanger les ingrédients secs, sauf le chocolat, dans un bol.
markberube.com
Piquer l’intérieur du pain avec une fourchette, si elle ressort propre c’est prêt!
Dans un autre bol, écraser les bananes et mélanger avec tous les autres ingrédients pour donner une texture homogène. Bien mélanger le contenu des deux bols ensemble, puis le chocolat. Verser la préparation dans le moule et mettre au four à 350˚ F pendant un peu plus d’une heure.
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POLITIQUE z Livre
Le monde selon Obama [Stock]
z Magazine états-unis
Tea Party Review Le Tea Party Review est en vente depuis janvier aux États-Unis, dans tous les kiosques du pays, permetant à la voix conservatrice et religieuse de profiter d’un véhicule grand public pour ses politiques et ses valeurs. Le premier numéro attaque le plan de santé du président Obama. On y trouve par ailleurs un article rédigé par un conservateur noir prônant la droite, une analyse de la pensée d’Alexis de Tocqueville, une réflexion sur la gauche américaine et ses aveuglements envers la vérité, une bande dessinée, des commentaires, différentes chroniques et plus encore… À lire pour découvrir la voix d’un mouvement qui bouleverse l’Amérique. [uzi] teapartyreview.com
Dès l'aube de son mandat, Barack Obama a semblé incarner une rupture claire avec l'ère Bush junior. Et c'est probablement son programme de politique étrangère qui témoignait, avec la plus grande netteté, du tournant que devait représenter son arrivée à la Maison blanche. Les grandes lignes du projet du candidat démocrate victorieux étaient saluées par la plupart des opinions publiques mondiales et, de manière certes moins enthousiaste, par nombre de gouvernements. La réception du Prix Nobel de la paix, au terme d'une seule année de pouvoir, venait couronner cette tendance générale, sans éviter pour autant que ne s'élève ici ou là un certain
scepticisme devant la légitimité d'un tel honneur, un sentiment que partageait d'ailleurs l'intéressé lui-même. C'est à cette aune qu'il faut juger le travail de Zaki Laïdi, politologue reconnu des relations internationales et directeur de recherche à Sciences Po au sein du Centre d'études européennes. Le Monde selon Obama se présente comme la "première interprétation de fond" de la politique étrangère du président américain. Deux ans à peine après l'élection de 2008, le pari pouvait sembler un peu trop ambitieux, difficilement tenable, au regard de la période relativement courte étudiée par le chercheur. Pari largement tenu pourtant: la maîtrise du sujet, la rigueur méthodologique employée, l'étendue du spectre analysée, la diversité des sources épluchées, tout cela concourt à considérer "cette étude, première du genre en français, comme indispensable pour tous ceux qu'intéressent les relations internationales et l'évolution de la superpuissance américaine. [Zaki Laïdi]
z Livre
Generation in Waiting:
The Unfulfilled Promise of Young People in the Middle East [Brookings Institution Press] Plus d’un tiers de la population dans le monde arabe est âgée de 15 à 29 ans, avec comme conséquence une possibilité de prospérité économique durable pour des années à venir. Ceci est théoriquement vrai, mais cette génération vit concrètement avec une économie précaire, une exclusion de la vie sociale et politique, et avec comme échappatoire l’Islam radical ou l’immigration. Les défis sont énormes et chaque chapitre du livre porte sur la complexité à laquelle fait face la jeunesse (éducation, logement, crédit, mariage, modernisation). Avec un tel potentiel en gestation et la mobilisation populaire que l’on a vue ces derniers mois, il existe dans le Moyen-Orient une opportunité pour une démocratie arabe moderne de donner une chance à cette jeunesse. [uzi] brookings.edu
élections [par uzi] République du Cap-Vert
République du Guyana
Juillet 2011 — présidentiel
Août 2011
L'ancienne et seule colonie britannique en Amérique du sud est encore, malgré les progrès de l'ancien président Hoyte, l’un des pays les plus pauvres du monde et aussi le plus contrôlé directement par les institutions internationales, soit le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale. La vente des entreprises de l'État (sucre et mine d'or et de bauxite) à des sociétés étrangères a diminué les moyens financiers de l'État pour payer la dette. Le président sortant, Bharrat Jagdeo, a réussi à contrôler la dette au minimum dans un contexte de crise internationale, mais avec son secteur agricole moribond et une criminalité violente, les perspectives demeurent sombres. L'autre épine est la corruption que l’on retrouve dans tous les secteurs de l'État et l'infiltration de la criminalité dans le corps policier, qui ont dévasté la crédibilité du pays afin d’attirer l'investissement étranger et ainsi les aider à diminuer le taux de chômage qui touche 11% de la population. Les tensions raciales entre les afro-guyanes et indo-guyanes minent l’unité nationale, qui pourrait aider les secteurs contrôlés par chaque ethnie afin de s'associer pour le bien commun. gina.gov.gy
Avec une stabilité politique depuis plus de 15 ans, ce petit archipel gouverné par Pedro Pires, du Parti africain de l'indépendance du CapVert, est une des rares perles démocratiques du continent. Sa stabilité a été fragilisée par une économie affaiblie par la crise économique mondiale, surtout son secteur touristique, et une économie dépendante de l'exportation (bananes) et de l'argent de la diaspora (700 000) qui représente 10 % du PIB. Les prochaines élections ne devraient pas tellement changer la donne du parti au pouvoir, malgré la montée du Mouvement pour la démocratie d'António Mascarenhas Monteiro, avec comme promesse électorale de régler la pauvreté existante depuis le temps de l'indépendance du Portugal en 1975. Son appartenance au monde lusophone et ses liens étroits avec le Portugal et le Brésil lui donnent un avantage considérable pour développer son économie et ses institutions bancaires modernes très appréciées par les Européens et les Américains. La problématique du développement croissant du trafic de drogues est alarmante et la possibilité d’une station semi-permanente de l'OTAN devrait amener plus d'investissements. Le Cap-Vert a adhéré à la Francophonie en décembre 1996. governo.cv
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São Tomé-et-Príncipe
Juillet 2011 — présidentiel 540 ans après la découverte par les Portugais de cet archipel situé dans le golfe de Guinée, ce petit pays d’Afrique, producteur de cacao et paradis terrestre est resté un des pays les moins développés de la planète. Cette situation persiste malgré le gisements de 2 milliards de barils qui sont détournés par la corruption locale et une guerre politico-économique avec le Nigeria, qui est son partenaire principal. Le président Fradique Melo de Menezes du MDFM-PL (Parti libéral) qui gouverne depuis 2001, a tenté de sortir Sao Tomé-et-Principe de la pauvreté en développant le tourisme (investissement venant de la Lybie), en arrêtant la construction d'un port en eaux profondes, en tentant un rapprochement économique avec le Brésil puis, en essayant de résoudre la problématique pétrolière afin de commencer la vente en Chine. Les élections qui auront lieu en 2011 se tiendront sur un fond de situation sociale tendue avec une population appauvrie, des promesses de richesse et une jeunesse sans espoir. Patrice Trovoada (opposition) de l’Action démocratique indépendante est le grand favori localement et internationalement. Il veut par ailleurs couper les liens avec Taiwan et offrir une base militaire à Washington. gov.st
chronique démarrage Le Guide pratique du journaliste en période électorale est une boîte à outils proposant des réponses concrètes sur tous les aspects de la couverture médiatique d’une élection, des règles applicables à la couverture de la campagne, en passant par les spécificités du processus électoral. Il donne des repères déontologiques et techniques aux professionnels des médias, en tenant compte des contextes culturels, politiques et sociaux des pays francophones.
z Livre
Guide pratique du journaliste en période électorale Reporters sans frontières et l’OIF publient un Guide pratique du journaliste en période électorale, destiné aux journalistes professionnels amenés à couvrir cette période sensible et majeure de la vie démocratique.
Ce guide doit favoriser une vie politique apaisée et une gouvernance démocratique renforcée, conformément aux engagements pris par les États et gouvernements membres de l’OIF dans la Déclaration de Bamako (2000). Des centaines d’exemplaires seront remis aux journalistes devant couvrir des élections en 2011, notamment au Bénin, au Cameroun, en Guinée, à Madagascar et en République démocratique du Congo. [francophonie.org]
z Film bolivie
Même la pluie:
La guerre de l’eau en Bolivie Ce film raconte l’histoire de la guerre de l’eau qui a lieu un peu partout dans le monde et tout particulièrement en Bolivie où, en avril 2000, une rébellion a éclaté, à Cochabamba. Cette rébellion a mis fin aux projets de privatisation et de hausse des tarifs de l’eau potable. Tel est le cadre choisi par la réalisatrice espagnole, Icíar Bollaín, pour mettre en scène le scénario écrit par Paul Laverty, par ailleurs scénariste de Ken Loach : Sebastian, jeune réalisateur passionné et ont été plongés dans le décor
somptueux des montagnes boliviennes pour commencer le tournage d’un film au budget de production serré. Costa, le producteur du film, était content de pouvoir employer des comédiens et des figurants locaux à moindre coût. Tout allait bien jusqu’à ce que le tournage soit interrompu par la révolte menée par l’un des principaux figurants contre le pouvoir en place qui souhaitait privatiser l’accès à l’eau courante. [lafrancolatina.com]
Mener la rencontre par Simon Graves
Vous n’avez pas de deuxième chance de faire une première bonne impression. Lorsque vous vous lancez en affaires, vous devez apprendre rapidement à comprendre vos clients rencontrés pour la première fois. Vous souhaitez les comprendre mais vous désirez surtout gagner leur confiance. Tout le monde à sa propre technique et sa propre façon de communiquer, mais voici 3 points importants que tout entrepreneur amateur devrait appliquer.
Retenir la présentation Il y a un certain moment où il faut arrêter de parler. On a beau présenter nos services et expliquer la totalité de nos capacités, il faut savoir s’arrêter. Faites parler le client. Résumez votre présentation à ce qui vous amène à cette première rencontre. Dans un autre temps, au courant de la rencontre, il sera possible de placer quelques anecdotes pour alléger l’atmosphère ou pour faire des liens, mais ne volez en aucun cas la vedette. Évitez de vouloir paraître unique et si exceptionnel. Enquêter Prenez-vous pour Columbo. Posez des questions qui vous permettront de mieux connaître les besoins du client. Préoccupez-vous de ses questionnements, de son parcours. Plus vous comprendrez ses besoins, mieux vous pourrez les combler. Analyser son comportement En retenant sa présentation et en posant des questions, on en vient à devoir analyser comment le futur client agit et on peut donc mieux réagir en conséquence. Prendre le moins de place dans l’entretien nous amène à s’ajuster à l’énergie que dégage l’interlocuteur. Est-il quelqu’un qui parle lentement ou quelqu’un de très actif? Il faut s’adapter, pour en ressortir avec le meilleur entretien possible. vol.un no.003
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PHOTO : Kim DufOrT-ferlanD
Culture. Spectacles. Magazine.
La Jordanie, nouveau poste avancé de l’Union européenne au Moyen-Orient ? Par Luce Ricard de nouvelle-europe.eu
“La Jordanie est devenue un acteur régional et un interlocuteur clef pour l’Union européenne au Moyen-Orient de plus en plus important” a déclaré Catherine Ashton, Haute-Représentante européenne pour la politique étrangère et la politique de sécurité. Ainsi, la diplomate expose sans détour l’objectif européen de se rapprocher d’un État à la position géographique particulièrement stratégique. Elle sous-entend également la volonté d’intégrer un allié pouvant servir de porte-parole au cœur de négociations moyen-orientales au sein desquelles l’UE ne trouve pas sa place. Pour l’UE, la Jordanie est la clef de la sauvegarde d’une relative stabilité au Moyen-Orient, à la fois en tant que voisine immédiate d’Israël et dont la population est massivement palestinienne ou d’origine palestinienne mais aussi en tant que voisine de l’Irak. Par ailleurs, la Jordanie a signé un accord de paix avec Israël et entretient des relations cordiales avec l‘ensemble de la région même si elle n’y jouit pas encore d’un rôle de médiateur à proprement parler.
Considérée comme une « zone tampon » entre des régions en conflit et des États jugés peu fréquentables, la Jordanie est en apparence plutôt stable malgré des tensions internes évidentes et parfaitement intégrée à la communauté internationale. Il s’agit pour l’UE d’essayer d’éviter une contamination des violences à son allié. Entre un Irak foncièrement instable depuis 2003, un allié israélien qui inquiète, une Syrie dont l’Europe se méfie et l’absence d’État palestinien, la Jordanie rassure.
L’Union compte aussi sur l’image de la dynastie hachémite comme figure respectée au sein de l’Islam sunnite. Originaires de la péninsule arabique, les Hachémites sont, selon la tradition, les descendants en droite ligne de l’arrière-grand-père du prophète et furent depuis le Xe siècle, les émirs de la Mecque, ville sainte de l’Islam. Les Hachémites jouissent en parallèle en Occident d’une réputation de défenseurs d’un Islam moderne, engagés dans la lutte contre l’Islam radical et sont de fait perçus comme des alliés fiables et indispensables dans le contexte actuel. Accorder le statut avancé à la Jordanie signifie également un moyen pour l’UE d’avoir un pied dans la région et de soutenir l’État qui semble lui être le plus favorable et le plus engagé dans des réformes « à l’occidentale » tant sur le plan économique que social. vol.un no.003
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ÉCONOMIE
chronique démarrage
«
Sa Majesté veut faire de la Jordanie un pays moderne, un pays attractif aux investissements. C’est aussi un rapprochement politique, bien compris. La Jordanie à long terme a des intérêts proches de ceux de l’Union européenne.
»
Patrick Renauld Chef de la Délégation de la Commission européenne en Jordanie
Administrer par Simon Graves
Il est maintenant temps de définir votre statut administratif aux yeux de l’État. De quelle façon pensez-vous gérer votre portefeuille? Toute cette paperasse donne habituellement des maux de tête, mais elle est toutefois essentielle.
Être incorporé ou enregistré La différence entre les deux est très simple. Lorsque l’on est enregistré, on devient moralement responsable. Si votre entreprise fait faillite, vous faites alors également faillite. Tandis que lorsque l’on crée une entreprise incorporée, elle devient alors indépendante de son portefeuille. Ainsi, dans le cas d’une faillite, celle-ci affectera seulement la compagnie et vous ne serez pas atteint personnellement. Par contre, rien de ne vous oblige à être incorporé dès le départ. Allez-y progressivement. Commencez plutôt par enregistrer votre entreprise et lorsque le succès s’ouvrira, pensez à vous incorporer. Par ailleurs, si vous fondez une entreprise avec plusieurs associés, il peut être préférable d’être incorporé dès le départ pour mieux définir les parts de chacun. TPS TVQ Aussitôt que vous prévoyez facturer audessus de 35 000$ par année, allez vous enregistrer auprès du gouvernement fédéral afin d’obtenir votre numéro de taxes. Ce numéro doit être inscrit sur vos factures. Assurez-vous aussi que les contractuels qui vous factureront des taxes ont également inscrit le numéro. S’ensuit la collecte des factures de restos, cafés, équipements, et autres. Vous en aurez les poches pleines! Comptabilité Vous serez braves de vous lancer là-dedans! Laissez-donc faire un vrai comptable. Tout le monde connaît quelqu’un qui connaît une personne qui s’occupe des chiffres. Renseignez-vous auprès de vos connaissances. Vous risquez de perdre beaucoup de temps et d’énergie à vouloir tout faire vous-même. 38
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L’UE a aujourd’hui besoin de compter dans ses rangs un allié précieux au Moyen-Orient. Avec la création du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), elle fait son entrée dans la diplomatie mondiale. Or, l’image de l’action de l’Union dans la région est dominée par celle d’un bailleur de fonds qui apporte son soutien financier à la reconstruction après les violences et met en place des projets d’envergure, certes, mais n’a pas de voix politique intelligible. Malgré le Quartet (États-Unis, Russie, Union européenne, Nations-unies), la diplomatie au Proche et Moyen-Orient reste une affaire d’États et pour l’essentiel d’un petit nombre d’entre eux. Par ailleurs, la dégradation annoncée des relations européennes ou du moins une méfiance accrue vis-à-vis de l’allié israélien depuis l’opération « Plomb durci » pose aussi la nécessité de diversifier les points d’appui dans la région. De fait, la Jordanie pourrait mettre le pied européen à l’étrier de la diplomatie dans la région. Le choix jordanien de l’Union : le soutien d’un allié de taille et un appel aux investissements. Selon le chef de la Délégation de la Commission européenne en Jordanie, Patrick Renauld, le roi Abdallah II cherche à diversifier ses partenariats : « Sa Majesté veut faire de la Jordanie un pays moderne, un pays attractif aux investissements. C’est aussi un rapprochement politique, bien compris. La Jordanie à long terme a des intérêts proches de ceux de l’Union européenne ». En accédant au statut avancé, la Jordanie confirme sa volonté d’approfondir ses relations avec l’Occident mais fait également un choix nécessaire à son économie fragile et dépendante des prix à l’exportation des produits minéraux, des envois de fonds des travailleurs jordaniens dans les pays du Golfe et des aides extérieures. Ces dernières équivalent à 105 dollars par habitant par an et 9% du PIB à travers des dons, remises migratoires et des accords internationaux, notamment avec l’Union européenne. La Jordanie est commercialement peu intégrée dans la région Mena (ses voisins arabes ne
représentent que 8,6% de ses importations) et cherche à développer ses échanges internationaux. Devenue le 136e membre de l’OMC le 11 avril 2000, elle a signé un ensemble d’accords permettant l’accès des produits étrangers à son marché intérieur. Plus politiquement, devenir un partenaire privilégié de l’UE pour la Jordanie peut relever d’un réflexe de protection. Alors que la situation israélo-palestinienne ne laisse entrevoir aucune issue proche, la Jordanie craint toujours la tentation avouée d’Ariel Sharon, ex-Premier ministre israélien d’assimiler la Jordanie à une « patrie de rechange pour les Palestiniens » (watan badil) et d’y faire massivement transférer des Palestiniens vivant aujourd’hui dans des territoires occupés, anéantissant de fait une construction nationale jordanienne inachevée. En se plaçant comme allié privilégié, la Jordanie pourrait ainsi placer l’UE devant les responsabilités qui lui incombent sur la scène internationale. Choix stratégique notoire de la Jordanie, cette nouvelle intégration au statut avancé incarne également un tournant pour l’Union européenne à l’heure des premiers pas du SEAE. La mise en place de statuts avancés avait déjà illustré la volonté européenne de développer son attractivité à ses frontières. En réalisant un rapprochement avec un État du Moyen-Orient, l’UE laisse apparaître des ambitions qui dépassent celles du bon voisinage et des enjeux commerciaux. Par ailleurs, l’Union affiche ainsi plus clairement son intérêt pour la région, quitte à froisser son partenaire américain déjà sur place. Cette nouvelle étape constitue un avertissement à la fois à ses membres et à ses alliés : peut-être faudra-t-il désormais compter avec elle sur la scène internationale, et pas uniquement comme bailleur de fonds. www.nouvelle-europe.eu
Le journalisme économique Par Leonardo Calcagno
L’importance de comprendre et d’être informé sur l’économie, mondiale ou locale, est essentielle dans la compréhension des choix politiques et sociaux que nous vivons quotidiennement. À petite échelle, c’est le pouvoir d’achat : payer 0.99 $ pour un paquet de pâtes de 700 gr. et non 900 gr., a des conséquences sur le pourcentage qu’on doit débourser pour manger et la liquidité que nous avons pour vivre. À grande échelle, la différence de prix engendre spéculation, famine, guerre et autres répercussions. Tout ceci, dans son ensemble, peut être compris en lisant nos quotidiens généralistes et spécialisés en économie. Le besoin de se garder informé dans tous les secteurs économiques est depuis le début du capitalisme marchand un besoin capital pour savoir où investir. C'est pourquoi les médias économiques ont continué à prospérer malgré la chute de l'industrie du média. Mauvaise ou bonne journée, il y a un besoin de savoir ce qui se passe dans l'économie à la minute près. Derrière ces médias (Bloomberg, FT, The Economist Group, Les Affaires, Wall Street Journal et autres), il y a les journalistes qui analysent, décortiquent et recherchent toutes ces données pour nous livrer l'essentiel. Nous discutons avec des journalistes, éditeurs et professeurs en Chine, au Canada, en Europe et aux États-Unis sur l’éthique du journalisme économique et la question essentielle, qu'est-ce qu'un bon journaliste économique (ou d'affaires)?
de l’économie. La capacité d’analyser et de comprendre les comptes est également essentielle. Toute activité est réduite aux chiffres se retrouvant dans les comptes annuels et ceux-ci constituent l’arbitre ultime pour savoir si une entreprise se porte bien ou non.
Nick Mulcahy Éditeur et rédacteur en chef de Business Plus, un magazine d’affaires mensuel à Dublin, en Irlande. En quoi consiste la couverture économique de Business Plus ? Business Plus est un magazine d’affaires mettant l’accent sur les entrepreneurs. Le magazine couvre l’économie irlandaise, les fonds d’investissement et le capitalrisque. Chaque article a un rapport sectoriel sur une variété de sujets, allant des comptabilités, aux cabinets d’avocats, le recrutement, l’assurance, la franchise, l’hôtellerie et la conception graphique. On y retrouve également un point de vue général sur les affaires, la technologie et l’automobile. Pour vous, qu’est-ce qu’un bon journaliste économique? L’attribut le plus important pour un journaliste d’affaires est l’expérience. Avec l’expérience, vient la connaissance de l’entreprise, des gens d’affaires et
Quelles sont vos prévisions pour l’économie irlandaise en 2011? L’économie irlandaise se trouve dans un mauvais état en ce moment. Toutes les banques se retrouvent avec des milliards de créances douteuses, après avoir prêté pour un marché de l’immobilier gonflé. Le prix des logements en Irlande a chuté de plus de 50% au cours des trois dernières années et il continue de baisser. Les banques n’ont pas de capital et restent en vie grâce à la Banque centrale européenne. Parce que le crédit est beaucoup plus difficile à obtenir qu’il y a quelques années, il y a beaucoup moins d’argent qui coule à travers l’économie irlandaise. Le résultat est que toute entreprise qui repose sur les consommateurs en général, tels que les restaurants et les commerces, sont dans une période très difficile. Le chômage se situe à plus de 13% et très peu de nouveaux emplois sont créés. Pour compliquer les choses, le gouvernement a augmenté les impôts et réduit les dépenses publiques afin de trouver de l’argent pour renflouer les banques et pour combler l’écart énorme entre les recettes fiscales et les dépenses publiques. Malgré ces problèmes, l’Irlande a un secteur d’exportation très robuste, en grande partie due à la présence en Irlande des multinationales américaines. Ces entreprises ont obtenu de bons résultats l’année dernière, ce qui indique que le commerce mondial est sur le rebond. www.bizplus.ie
Ivo Scepanovic Journaliste économique de Croatia Times et pour l’agence Nouvelles de l’Europe centrale. En quoi consiste la couverture économique de croatiantimes.com? Croatia Times (CT) est le seul quotidien de langue anglaise que l’on retrouve en ligne en Croatie. Au CT, nous essayons d’informer les compagnies et les investisseurs des opportunités d’affaires sur l’économie en Croatie, ainsi que sur la situation réelle, politique et sociale, dans les pays pour leurs intérêts. Pour vous, qu’est-ce qu’un bon journaliste économique? Un journaliste économique doit avoir soif d’informations et comprendre tous les angles de chaque produit/événement/ personne afin des les définir dans un contexte économique. Un journaliste économique doit également avoir un bon feeling pour les nouveaux développements. Il doit être une personne ouverte d’esprit et accepter les nouvelles technologies. J’ajouterais également qu’il doit être capable de ne pas se laisser influencer par les grandes entreprises, tout en demeurant indépendant. Il se doit d’être toujours honnête. Quelles sont vos prévisions 2011 pour l’économie de la Croatie? Je crains que ce soit une année avec peu de lustre. Cependant, la Croatie accueille plus de 10 millions de touristes étrangers. Par contre, il y a un manque de production qui fragilise le pays. Il doit y avoir un investissement pour produire et réussir à vendre nos produits à l’étranger, sans l’exporter. Nous devons utiliser ces 10 millions de touristes. Quels sont les conseils à donner concernant l’utilisation des médias sociaux comme outils de travail? Les réseaux sociaux sont très importants dans la recherche d’informations. On peut suivre des histoires différentes en étant actif sur les réseaux sociaux. Facebook a été conçu pour le plaisir, mais parfois, si vous lisez entre les lignes, vous pouvez trouver des informations intéressantes, qui doivent, bien entendu, être revérifiées. www.croatiantimes.com
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ÉCONOMIE des peuples ou modifier le contenu pour vos propres besoins. Si vous traitez vos collaborateurs avec le plus grand respect, ils vous permettront de revenir à eux encore et encore. Souvenez-vous: sans eux, il n’y a pas de contenu.
Nathan Greenhalgh Éditeur en chef de The Baltic Reports, un magazine en ligne, consacré à la politique et l’économie des État Baltes depuis 2006. En quoi consiste la couverture économique de The Baltic Reports? Notre couverture des affaires est concentrée sur les tendances macro-économiques dans la région, les marchés boursiers locaux et les mises à jour sur les plus grandes entreprises de la région. Nous mettons en vedette deux analyses chaque semaine. Pour vous, qu’est-ce qu’un bon journaliste économique? Celui qui n’hésite pas à poser des questions d’affaires importantes et difficiles. Ne présumez pas que tous les coordinateurs de relations publiques sont tout à fait honnêtes avec vous. Ne présumez pas que vous avez toute l’histoire, si vous avez seulement parlé à une seule source. Vérifiez les faits et surtout les chiffres. Une vérification approfondie des faits, une compréhension de la complexité des enjeux, de même que le fait de réussir à écrire clairement, sans ésotérisme pour votre lectorat, constituent de bonnes clés pour un succès. www.balticreports.com
Karen Christensen Éditrice de Rotman, un magazine sur le « management », publié par l’école de « management » de l’Université de Toronto. En quoi consiste la couverture économique et d’entreprise du magazine Rotman? Notre objectif est de permettre à nos lecteurs « une nouvelle façon de penser au sujet de résoudre des problèmes complexes dans les organisations modernes ». Nous incluons des entrevues avec des universitaires réputés dans le monde, des auteurs d’affaires, des psychologues du comportement, des concepteurs, des économistes et bien sûr, des professeurs de Rotman. Selon vous, qu’est-ce qu’un bon journaliste économique? Je dirais que c’est quelqu’un qui a une passion pour la création de contenus innovateurs et utiles, pour l’obsession du mot imprimé et qui possède un niveau élevé de curiosité. Ma philosophie est simple: garder un œil sur un large éventail de points de vente de contenu - imprimé et numérique - pour rester connecté au (et être inspiré par) le meilleur travail qui se fait là-bas - et pas seulement dans votre propre arrière-cour, mais dans l’ensemble des industries ou secteurs . Et ne jamais mettre de mots dans la bouche
Quelle est la fonction du Donald W. Reynolds National Center for Business Journalism? Le centre est là pour aider les journalistes à améliorer la qualité du journalisme économique américain. Il offre une formation gratuite aux journalistes, à la fois par le biais d’ateliers régionaux et en ligne, ainsi que par des conseils quotidiens sur son site internet, BusinessJournalism.org. Le centre de Reynolds est financé par des subventions provenant de la Fondation Donald W. Reynolds, basée à Las Vegas, Nevada.
Linda Austin Directrice du Donald W. Reynolds National Center for Business Journalism à l’Université de l’Arizona, depuis 2009.
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Pour vous, qu’est-ce qu’un bon journaliste économique? Il doit être juste, précis et curieux. C’est aussi un bon chercheur et un bon synthétiseur de l’information. Il sait comment raconter des histoires à travers différentes plates formes, de manière à raisonner avec le public. Il a besoin de comprendre les spécificités des
Quelles sont vos prévisions pour l’économie mondiale en 2011? Au cours des 10 dernières années, il est devenu clair que le 21ème siècle bouleverserait beaucoup de nos hypothèses de base sur la vie économique. Comme les gens d’affaires et les êtres humains - les défis auxquels nous sommes confrontés sont plus complexes que jamais: favoriser l’innovation constante et la protection de l’environnement, de même que réduire les écarts entre les riches et les pauvres, pour n’en nommer que quelquesuns. Le dilemme est que beaucoup d’entre nous abordent ces «méchants» problèmes avec la pensée et des outils qui ne sont utiles que pour faire face aux problèmes avec une seule réponse. En tant que gestionnaires, dirigeants et citoyens du monde, nous devons faire beaucoup mieux pour gérer la complexité qui vient avec les problèmes d’aujourd’hui, qu’ils soient sociaux, environnementaux ou provenant des entreprises. Ceux qui embrassent l’ambiguïté et l’incertitude et imprègnent leur façon de penser avec une forte dose d’empathie et de la créativité vont montrer la voie à suivre. Quels sont vos conseils concernant l’utilisation des médias sociaux comme outils de travail? Un bon contenu est un contenu de qualité, peu importe comment il est livré. Au Rotman, nous nous rapprochons de nouveaux modes de distribution, y compris la vente de notre édition numérique Zinio.com, qui offre une application qui comprend le contenu des magazines et la vente de nos articles de fond sur le site de la Harvard Business Review. Nous utilisons également Twitter pour alerter nos fidèles lecteurs lorsque de nouveaux numéros sortent ou pour faire de la publicité. Tout va fonctionner, mais vous devez tester! rotman.utoronto.ca
entreprises, tels que les états financiers, les documents d’entreprises et les concepts économiques. Avez-vous des conseils pour les futurs journalistes économiques? Investissez en vous-même, en vous offrant une formation régulière. Restez curieux pour mieux connaître le monde des affaires et son fonctionnement. Continuez à poser des questions jusqu’à ce que vous compreniez. Élargissez votre réseau de sources en permanence. Ayez toujours à l’esprit le public comme priorité. Maintenez les entreprises et les représentants du gouvernement responsables de leurs actes. N’acceptez pas de cadeaux de la population ou des sociétés que vous couvrez. Ne tirez pas de conclusions hâtives sans une aide substantielle provenant de sources multiples. businessjournalism.org
Jia Li Éditrice du ChinaBiz, la chaîne d’affaires du People’s Daily Online English.
En quoi consiste la couverture économique de People’s Daily Online et son canal ChinaBiz? Le Quotidien du Peuple en ligne a commencé en 1997, comme l’une des premières agences web des médias en Chine. Sa version anglaise a été lancée en 1998. Plus de la moitié de ses lecteurs sont en Amérique du Nord, en Europe et en Australie. Il est axé sur l’introduction et l’interprétation de la situation politique et économique de la Chine, les dernières nouvelles du monde, la vie du peuple chinois, et il s’adresse aux lecteurs de langue anglaise, qui sont intéressés à connaître la Chine. Les ressources proviennent du Quotidien du Peuple en caractères chinois, qui joue le rôle de premier plan dans l’opinion publique. Mais les ressources des autres principaux médias chinois sont également très utilisées. Qu’est-ce qui fait un bon journaliste économique? Deux dimensions sont cruciales pour le journaliste d’affaires / éditeur se concentrant sur les politiques macro-économiques de la Chine et les relations économiques extérieures. La première est technique, pour toute information d’entreprise, ce qui signifie que vous devez avoir une compréhension fondamentale de la réponse et de l’évolution rapide des dynamiques économiques, de même que des raisons profondes de ces changements. La seconde dimension consiste à avoir une perspective très large, au-delà de la zone économique. Dans tous les pays, la croissance économique est liés à l’ordre du jour politique. Et dans cette ère de la mondialisation, une vision basées sur les implications du marché intérieur ou sur la politique ne sont pas suffisantes. Ceci est particulièrement vrai pour les journalistes d’affaires en Chine d’aujourd’hui. Avec les médias qui évoluent très vite, ainsi que les médias/consommateurs avides de l’information instantanée, comment un journaliste économique peut-il analyser avec précision? Trois points sont importants à considérer, je pense. Premièrement, nous devons satisfaire les consommateurs avides d’informations. C’est l’avantage du média web car, contrairement à tous les médias classiques, il n’y a pas de limite dans le
cyberespace. Deuxièmement, nous devons éviter d’être confondus dans l’énorme piscine d’informations. Tout média qui «suit», mais ne contribue pas à la «forme» de l’opinion publique, avec ses propres caractéristiques, ne pourra pas se distinguer dans ce boom médiatique. Troisièmement, un journaliste d’entreprise doit être très ouvert à des voix différentes et tenter de présenter aux lecteurs des voix aussi diversifiées que possible sur les questions économiques. Mais dans ce processus, vous devez réfléchir à pourquoi vous voulez présenter ces voix spécifiques et comment s’y prendre, ce qui devrait être le résultat de votre pensée indépendante. Quelle est l’avenir pour le journaliste économique? Les journalistes économiques, en particulier ceux traitant de l’économie chinoise, ont un grand potentiel pour leur développement de carrière, étant donné la taille et la vitesse de l’économie chinoise. Il n’y a pas beaucoup de journalistes économiques chinois faisant des rapports en anglais, mais ils ont des défis plus grands et font face à de plus grandes possibilités que l’économie chinoise poursuive l’intégration dans le système économique mondial, notamment sur la gouvernance de l’économie mondiale. Mais nous devons en apprendre davantage sur nos collègues de l’Ouest, en termes de langue et d’analyse, à partir d’une vision plus large. La ChinaBiz du People’s Daily Online fait des efforts à ce sujet, mais je pense qu’il y a encore beaucoup à faire. Quelles sont vos prévisions sur l’économie chinoise en 2011? De nombreux facteurs doivent être pris en compte, la rendant plutôt comme un jeu. Mais il semble y avoir un consensus sur la croissance à grande vitesse entre 8% à 10%. Mais quant à moi, ça n’a pas de sens que de se concentrer uniquement sur ce que la spéculation quantitative avance. Je pense qu’il est plus important de se pencher sur ce qui se passera dans cette économie. Vat-elle créer plus d’emplois? Le problème du chômage de la Chine n’est pas moins grave que celui des États-Unis, en dépit de la forte croissance. Quelles seront les implications économiques et sociales de l’inflation et bulle d’actifs? Est-ce que son passage à une économie plus équilibrée, axée sur l’innovation «croissance verte» deviendra une réussite? Quel prix la Chine devra-t-elle payer pour cette restructuration? Comment l’essor économique de la Chine affecte-telle ses autres dimensions des relations étrangères? Ces questions ne constituent que quelques exemples de questions qui sont dignes d’attention. Avez-vous des conseils pour faire des affaires en Chine aujourd’hui? Comme partout ailleurs dans le monde, commencez par aimer la cuisine locale et gardez toujours à l’esprit que la Chine est aussi diversifiée que sa nourriture.
Joyce Barnathan Présidente de l’International Center for Journalists (ICFJ), une organisation professionnelle sans but lucratif, vouée à la promotion du journalisme de qualité dans le monde entier. Elle est également directrice du programme de journalisme économique à Beijing, en Chine, à l’Université Tsinghua. En quoi consiste le programme de journalisme The Global Business de Tsinghua? Le Global Business Journalism Program (GBJ) est un programme de maîtrise de deux ans, enseigné en anglais par des professeurs internationaux très expérimentés de l’Université de Tsinghua. L’objectif de cette initiative est d’équiper la prochaine génération de journalistes économiques à produire une couverture claire, équilibrée et intelligente des entreprises en Chine et de l’économie mondiale. Les diplômés deviendront des journalistes d’élite du futur, dont les rapports financiers sophistiqués apporteront une plus grande ouverture et la transparence de l’économie chinoise. Le programme est soutenu par Bank of America Lynch / Merrill, Bloomberg, et le John S. et James L. Knight Foundation. Avez-vous des conseils pour les futurs journalistes économiques ? Comme tous les journalistes, les journalistes économiques ont besoin d’écrire des histoires fascinantes, contextuelles et factuelles. Dans le même ordre d’idées, ils doivent aussi fournir une analyse intéressante et accessible, en couvrant les affaires, l’économie et les finances. Comme tous les journalistes, ils ont besoin de couvrir toutes les parties d’une même histoire, sans prendre position. Ils ont besoin de s’assurer qu’il n’y a jamais de conflits d’intérêts. icfj.org
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ÉCONOMIE
Li Xin Éditrice de la section anglophone du magazine financier chinois Caixin Media. Depuis 2010, leurs analyses de l’économie et politique chinoise de haute qualité ont permis, en seulement un an, de devenir une voie médiatique puissante, prônant une réforme économique en Chine. En quoi consiste la couverture économique de Caixin Media? La couverture économique est assez vaste. Comme chaque salle de presse, nous avons des journalistes pour le transport, l’énergie, les télécommunications, les produits de consommation, etc. Nous faisons des enquêtes sur l’entrepreneuriat chinois, plus spécifiquement sur les fusions, les échecs, les acquisitions, la politique, les tendances et autres facteurs. Nous analysons cet univers pour nos lecteurs, dans un contexte pouvant les aider à comprendre mieux une Chine en mouvements continus.
Pour vous, qu’est-ce qu’un bon journaliste économique? L’intégrité. Il est très facile d’être approché par des compagnies pour avoir une couverture favorable. En Chine, malheureusement, le contenu prend souvent le déguisement d’articles « normaux », en raison de l’absence de loi sur les médias et l’éducation laxiste sur l’éthique journalistique. L’intégrité est en effet très fragile. Nous règle d’or est la suivante : Ne jamais accepter d’argent en échange de faveurs. Faire ses devoirs. Comprendre l’industrie et connaître les jargons, afin de poser des questions éclairées, puis, gagner la confiance des personnes interrogées ainsi que déchiffrer l’histoire cachée derrière les chiffres et les différentes terminologies. Un esprit critique ne doit pas être facilement influencé, mais vous ne pouvez arriver avec une théorie du complot. Puis, nous ne pouvons pas oublier l’équilibre. Mais parvenir à un équilibre ne se fait pas simplement en attribuant un poids égal de « dit-il, dit-elle » dans l’écriture, mais plutôt en trouvant l’équité dans l’exploration de la nuance et la complexité de l’histoire par une enquête approfondie. Quels seraient vos conseils concernant l’utilisation des médias sociaux comme outils de travail? Ça nécessite une grande expertise. Cela permet de séparer les vrais journalistes des citoyens, blogueurs, utilisateurs de Twitter, etc. C’est utile pour obtenir des prospects, rechercher des sources et les différentes facettes de l’histoire. Mais il s’agit toujours d’un travail de longue haleine avec des entrevues, des recherches et de l’enquête.
sur la marque par le gouvernement, la façon dont les analystes mondiaux louangent l’économie turque, etc. Mais nous montrons aussi l’autre côté: la montée du chômage, la diminution des salaires, les grèves interdites par le gouvernement, la destruction de l’activité agricole, le démantèlement de l’État-providence et l’installation de «l’État de charité ».
Taylan Bilgiç Rédacteur en chef affaires du Hürriyet Economic Review, anglais traitant de de la diplomatie en depuis 1961.
de la section Daily News & un quotidien l’économie et Turquie, publié
En quoi consiste la couverture économique du Hürriyet Daily News & Economic Review? Notre couverture repose sur une vérité simple: chaque histoire a deux faces. Donc, dans nos histoires, nous affichons le courage de nos entrepreneurs, la productivité de nos travailleurs, des voies innovantes par les exportateurs, les objectifs budgétaires 42
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Pour vous, qu’est-ce qu’un bon journaliste économique? À mon avis, un journaliste économique est celui qui comprend les implications de l’évolution de son secteur pour la société en général, celui qui met une distance importante entre le soi et les sources. Bien sûr, un journaliste économique doit avoir la compréhension du «contexte» et le jugement des nouvelles. Il est aussi très prudent, car les gens peuvent ou ne peuvent pas prendre de décisions d’investissement en fonction de ses articles. Il faut être clair et compréhensible. Quels seraient vos conseils concernant l’utilisation des médias sociaux comme outils de travail? Le journalisme social est malheureusement peu développé en Turquie. Il existe des «journalistes économiques traditionnels» qui utilisent Twitter ou Facebook, mais d’une façon très banale, relatant par
Quelles sont vos prévisions pour l’économie chinoise en 2011? Nous prévoyons un ralentissement de la croissance et une inflation élevée. On devrait donc assister à une combinaison de mesures politiques visant à équilibrer et maintenir la croissance en maîtrisant l’inflation. Il doit y avoir une politique monétaire plus agressive impliquant un taux plus élevé des intérêts et l’appréciation du yuan. 5 conseils pour faire des affaires en Chine aujourd’hui? 1. Faites équipe avec un partenaire local, comme vous le feriez dans un autre pays étranger. 2. Soyez patients. Cultiver des relations prend du temps, et les relations signifient beaucoup en Chine. 3. Faites des contrats « béton » pour vous protéger de tous les risques juridiques. 4. Intéressez-vous aux tendances économiques afin de bien les comprendre. Il y a beaucoup de possibilités dans un pays en transition rapide. 5. Regardez au-delà de Beijing, Shanghai et les villes côtières. L’arrière-pays et les terres à l’ouest sont en développement. english.caing.com caing.com
exemple, la fois où ils ont bu leur sang ou la manière dont ils ont repéré un PDG de l’entreprise lors d’une soirée chic. C’est à peu près l’état de choses dans notre expérience des médias sociaux, je le crains. Quelles sont vos prévisions 2011 pour la Turquie? La Turquie a une forte croissance qui ne correspond pas à un plus grand nombre d’emplois, à de meilleurs emplois, à un bon salaire ou une meilleure sécurité pour ses citoyens. Cette croissance est totalement dépendante de facteurs extérieurs, telle que l’entrée de capitaux étrangers. Ainsi, je pense que la Turquie a des chances de voir son économie frapper un autre mur, comme toutes les économies émergentes gonflées par des bulles spéculatives. Cela pourrait se produire en 2012, à mon avis. 2011 dépend de nombreux facteurs, y compris la politique et il ne serait pas sage de prévoir. Par exemple, les marchés mondiaux souhaiteraient voir arriver un nouveau gouvernement aux élections de juin 2011. Ainsi, la Turquie pourrait enfin obtenir le classement «investment grade» des agences de notation, ce qui augmenterait considérablement les entrées de capitaux. turkishdailynews.com
en bourse, les tendances dans les données économiques et les figures majeures de l’intérêt dans le monde des affaires. Qu’est-ce qui fait un bon journaliste économique? Tout d’abord, l’appréciation de l’importance de l’économie et des affaires, et la façon dont il résonne à travers toutes les questions d’intérêt. En effet, le journaliste économique doit être à l’aise avec les données, doit savoir où les trouver, comment les évaluer et il doit avoir la capacité de développer des idées d’articles. Il doit aussi être à l’aise de poser des questions dites difficiles.
Joshua Mills Professeur et responsable du programme de journalisme d’affaires du Collège Baruch de l’Université publique de New York. En quoi consiste le programme de journalisme d’affaires du collège Baruch? Cette spécialisation de premier cycle du journalisme d’affaires est conçue pour former les étudiants à travailler comme journalistes économiques et elle s’appuie sur de solides bases dans la recherche, de même que sur des techniques de rédaction, tout en se concentrant sur le contenu spécifique des entreprises. Les élèves écrivent des articles sur des sujets allant du commerce de détail aux enjeux économiques locaux (tel que l’impact de l’immigration ou de la récession sur un quartier) en passant par les profils des sociétés cotées
Avec les médias qui évoluent très vite et les médias / consommateurs avides à de l’information instantanée, comment un journaliste économique peut-il analyser avec précision? Il est toujours difficile de trouver le juste équilibre entre la vitesse de l’éclair et la nécessité d’être précis. Bien évidemment, celui-ci ne peut jamais être sacrifié à l’ancienne. Reuters, Bloomberg et d’autres «agences de presse » ainsi que quelquesuns des meilleurs sites web, ont démontré qu’il est possible d’y arriver. La formation et la préparation sont essentielles, car elles inspirent confiance. L’examen des documents financiers d’une société, le fait de parvenir à une conclusion sur ce que vous voyez et l’écriture d’une histoire fortement libellée ne sont possibles que quand un journaliste est bien préparé. Quel est l’avenir pour le journalisme économique? Une grande partie demeurera inchangée. Les réseaux web et sociaux continueront à exercer une pression concurrentielle sur tous les journalistes. De plus en plus, les
journalistes doivent être disposés à ouvrir leurs esprits d’entreprise et se « brander » en créant leurs propres blogues, sites web, de même qu’à concurrencer vigoureusement les organisations médiatiques traditionnelles. Ce n’est pas facile. Les journalistes sauront également mieux faire s’ils saisissent les dernières technologies, tout en sachant comment les employer au service du journalisme. Avez-vous des conseils pour les futurs journalistes économiques? À faire : Soyez prêts. Faites vos devoirs. Restez à jour. Profitez des nombreux ateliers professionnels, tels que ceux offerts par la Society of American Business Editors and Writers ( www.sabew.org ) et le Centre National de Reynolds Journalisme ( businessjournalism. org). Assistez à des réunions, faites du réseautage et cultiver vos sources. Ne pas faire : vous mettre dans des circonstances éthiques douteuses (l’acceptation de cadeaux, subventions, voyages). Avez-vous des conseils à donner concernant l’utilisation des médias sociaux comme outils de travail? Je ne suis pas expert en la matière, mais ce que j’entends de ceux qui le sont, il s’agit d’un précieux outil - un moyen, par exemple, de pêcher des sources - de mettre un tweet ou un message qui dit ce que je suis en train de faire. Bien sûr, il faut être vigilant dans le suivi, s’assurer que les gens sont bien ceux qu’ils prétendent être et qu’ils n’ont pas de conflits d’intérêt. Mis à part ces mises en garde, il n’y a pas de moyen plus rapide pour trouver des sources potentielles. baruch.cuny.edu
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ÉCONOMIE
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Le traitement économique de la nouvelle est souvent écarté au profit d’enjeux plus généraux ou même sensationnalistes. (...) Il faut donc trouver une façon d’intéresser les gens à cet enjeu au même niveau.
«
-Jean-Sébastien Bernatchez
Gérald Fillion animateur de RDI économie
Jean-Sébastiens Bernatchez animateur de Classe économie
L’information économique pour les nuls Par Karl-Philip Marchand Giguère Photo: Les Photographistes
Pertes d’emploi, endettement prononcé, contingence de certains domaines d’études : la récente crise économique a eu son lot d’effets secondaires, mais les restructurations engendrées ne furent pas que négatives. Profitant d’un intérêt accru pour l’information économique, la Société Radio-Canada a accéléré le processus de regroupement de ses sphères d’information pour mettre sur pied à l’été 2009 son module économie, regroupant ainsi les journalistes radio, télé et web. Résultat : la transmission des savoirs se fait mieux que jamais et la couverture économique a augmenté sur toutes les plateformes. Mais toute cette expertise profite à quel public? La réponse nous vient de Jean-Sébastien Bernatchez, animateur de l’émission Classe Économie, une quotidienne radio créée dans la foulée de cette restructuration : « Nous sommes un diffuseur public, alors il y a toujours ce mandat, qui n’est pas pour autant une contrainte, de s’adresser directement à la population dans toute sa diversité ». 44
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Son collègue Gérald Fillion, à la barre de RDI économie tous les soirs de semaine, ajoute: « On ne s’adresse pas aux initiés comme pouvait le faire une émission telle que Capital actions. Il faut trouver le juste milieu, éviter la pédagogie, mais aussi ne pas perdre de vue les auditeurs qui veulent d’abord s’y retrouver. On tente donc de vulgariser de notre mieux, tout en s’adressant en quelque sorte à l’intelligence des gens. Heureusement, ce créneau se prête bien aux explications. L’objectif est donc de rendre les nouvelles accessibles et compréhensibles tout en trouvant l’équilibre entre les différents publics. » Un phénomène que Jean-Sébastien souligne: « Il faut prendre le temps d’expliquer. La bourse de Toronto tente présentement une fusion avec celle de Londres. Il s’agit bien sûr d’une nouvelle économique importante, mais avant même de la décrire, il faut rappeler ce qu’est une bourse, comment elle fonctionne. Il est facile de penser à tort qu’elle est un organe gouvernemental, or la bourse est une entreprise privée dans sa forme la plus pure ». Et ce public, est-il plus réceptif qu’il ne l’était auparavant? « Les gens sont déçus, veulent des explications. Le système qu’on leur a promis/vendu n’a pas donné les résultats escomptés. L’impact se fait sentir dans toutes les sphères de la vie quotidienne, on ne peut plus passer a côté », répond Gérald Fillion. L’information économique n’est pas nouvelle à la Société d’État, qui avait été la première à y consacrer un bulletin entier aux débuts du Réseau de l’information (RDI) en y présentant Capital actions. Cependant, en s’adressant d’abord aux initiés, cette première mouture s’apparentait davantage à une version télévisée du journal Les affaires. Autrefois à la barre de cette émission aujourd’hui remplacée par RDI économie, Gérald Fillion fut au premier plan de cette transition, voyant ses présences dans les bulletins traditionnels augmenter continuellement. Selon Jean-Sébastien
Bernatchez, cette montée fut notamment bien expliquée par la célèbre critique télé Louise Cousineau qui écrivait, il y a quelques années, que le type de journalisme explicatif de Gérald était parvenu à l’intéresser à un type d’information qu’elle ne consommait pas auparavant en admettant que « Quand Gérald parle, je le comprends ». Le succès du journalisme économique actuel tient probablement dans cette simple formule. Pourquoi avoir pris tant de temps à mettre de l’avant un contenu aussi important? L’animateur radio y va de cette observation: « Ce ne sont ultimement pas des nouvelles faciles à aimer. Le traitement économique de la nouvelle est souvent écarté au profit d’enjeux plus généraux ou même sensationnalistes. Lors du G20 tenu à Toronto en juin dernier, l’emphase fut mise sur les manifestants et les répressions ainsi que le désormais célèbre décor de lac, mais ultimement, pourquoi les pays font ces réunions? Pour parler d’économie! Et a-t-on retenu les initiatives économiques développées dans le cadre de ce sommet? Non, parce que ce n’est pas l’angle qui est naturellement traité. Il faut donc trouver une façon d’intéresser les gens à cet enjeu au même niveau ». Pour son homologue de la télé « Les émissions de nouvelles économiques sont au fond des magazines de société : Les sujets dont on traite touchent tous les aspects de la vie quotidienne… À ce niveau, avoir accès à une équipe de journalistes francophones à travers le pays permet une meilleure couverture de cette réalité. Les reportages sur la possible vente de PotashCorp faits par Olivier Bachand en Saskatchewan traitaient autant des impacts sociaux qu’économiques et rendaient compte des enjeux locaux, nous permettant de comprendre pourquoi le gouvernement provincial avait intérêt à s’opposer aussi fortement à cette prise de contrôle. » Et maintenant que l’économie reprend lentement, le public se désintéressera-t-il du travail effectué par les journalistes de ce domaine rapidement adopté? « Ce serait demander aux humains de cesser d’êtres humains… » répond Jean-Sébastien Bernatchez, avant de citer le célèbre économiste anglais Alfred Marshall : « L’économie, c’est l’étude de l’humanité dans la conduite de sa vie quotidienne ». Impossible de savoir si les gens seront encore au rendez-vous, mais le journalisme économique est visiblement mieux organisé que jamais et sera encore présent pour nous expliquer les prochains échecs et réussites. www.radio-canada.ca/rdi/ www.radio-canada.ca/ emissions/classe_economique
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5 Le marché de Kabali en Kakhétie : intégration régionale autour du cheval? par Nicolas LANDRU de caucaz.com
Le marché aux bestiaux dominical de Kabali en Kakhétie, aux confins sud-est de la Géorgie et à quelques kilomètres de la frontière avec l’Azerbaïdjan, semble comme revenu d’une autre époque. C’est le plus grand marché de ce genre en Géorgie, au cœur d’une région témoignant d’une superposition des peuples et des cultures. Là où le pastoralisme rejoint le sédentarisme, quelques perspectives sur un tropisme emblématique de dizaines d’économies locales en Transcaucasie. La région de Kabali, le district de Lagodékhi, est un espace de transition. Au nord et à l'ouest, la Kakhétie profonde du vin et des traditions géorgiennes. Au sud, la Kakhétie des steppes et des bergers, qui ouvre sur l'Azerbaïdjan et au-delà, la Caspienne et l'Asie centrale. La zone habitée s'étale comme une lignée entre la muraille de pierre abrupte et sans trouée du Grand Caucase (au-delà de laquelle s'étend le Daguestan en Russie) et la vallée de l'Alazani, vaste lit alluvial de la rivière traditionnellement inhabité en raison des crues, et réservé aujourd'hui à l'agriculture. Le village de Kabali est en majorité peuplé d'Azéris et c'est l'un des plus anciens de la région. Tout le district de Lagodékhi est composé d'un savant mélange ethnique. Des villages géorgiens, la grande majorité, plus précisément d'Imérétiens de Géorgie occidentale relocalisés ici dans les années 1930 pour peupler cette région alors quasi vide d'habitants ; des villages azéris ; ossètes, en voie rapide de dépeuplement, l'émigration vers l'Ossétie du Nord étant fulgurante ; enfin de groupes ethniques daguestanais (Lezguines, Avars). On trouve même quelques villages d’Oudis, ce peuple chrétien quasiment disparu, formant une petite minorité en Azerbaïdjan, et que l'on dit descendant des anciens Albanais du Caucase.
Pastoralisme
Un groupe de population nomadise tout au long de l’année du nord au sud de la Kakhétie, donnant en quelque sorte son unité à la région : les Touches, bergers originaires des montagnes de Touchétie tout au nord-est, lesquelles constituent les pâturages d’été pour leurs troupeaux. À l’automne, ils descendent toute la vallée de l’Alazani pour atteindre leurs pâtures d’hiver, les steppes de Chiraki à la frontière azérie. Bon nombre d’Azéris du sud de la Kakhétie sont également pasteurs et se déplacent de manière saisonnière dans le sud de la région, franchissant souvent la frontière de leur pays «titulaire», l’Azerbaïdjan. En somme, le voile du nomadisme fait encore surface dans la région, pour venir se mêler à la culture sédentaire et viticole des Géorgiens. A l’époque soviétique, les peuples nomades ont été à demi-sédentarisés, souvent assignés à surveiller des troupeaux collectivisés. Les cultures « nomades » d’origine n’ont pas tardé à réapparaître en force avec l’effondrement de l’URSS, et dans l’indigence des infrastructures, le cheval a repris une place primordiale dans la culture locale. Utilisés pour le transport, comme les bœufs et buffles d’eau, mais surtout comme monture pour la surveillance des troupeaux de moutons élevés pour leur laine et leur viande, ces petits chevaux de type arabe rappellent qu’il n’y a pas deux siècles, des peuples turcs nomades en provenance des steppes d’Asie centrale (qui allaient devenir l’un des nombreux composants de la minorité azérie) venaient encore s’établir dans la région .
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ÉCOLOGIE
Par Thomas Rodier d’infoguerre.fr
photo par:
Nœud d’une économie de subsistance Important point de commerce des chevaux, bœufs et moutons, installé entre deux villages, le marché aux bestiaux de Kabali se présente comme un vaste espace plat sans infrastructure précise, étalé autour du lit alluvial de la rivière Kabali. Vite boueux quand il a plu, il ressemble surtout à un grand terrain vague où chaque dimanche, on peut venir tenter de vendre ses bêtes. Les véhicules (Ladas et charrettes à chevaux pour la plupart) sont vaguement garés sur les côtés, et sur le terrain, les hommes exposent et montent les bêtes, négocient un cheval pour 300 à 2000 laris selon la «qualité» de la bête, son âge, sa taille, sa force. Des courses et essais de charrettes et de chevaux ont lieu entre les étalages, fournissant le divertissement nécessaire aux longues heures d’attente, semant parfois la panique parmi l’attroupement. L’attirail annexe, selles et étriers, chars ou harnais, est confectionné à la main, en bois, en cuir ou en peau de mouton. Si le marché aux chevaux ne rassemble quasiment que des hommes, le marché d’équipement, de victuailles, vêtements, et produits divers, sous des halles précaires installées de l’autre côté du site, est l’apanage des femmes et des familles. Ce marché, comme on en trouve partout dans le Caucase, est néanmoins le plus important du sud de la Kakhétie.
Un facteur d’intégration régionale ? A l’image du festival religieux d’Alaverdoba, au nord de la Kakhétie, qui a lieu autour de la cathédrale orthodoxe d’Alaverdi et qui est traditionnellement ouvert à toutes les confessions, le marché de Kabali est un point de rencontre des villages et des groupes ethniques de la région. Facteur d’équilibre régional, on vient de loin pour y participer, dans cette province rurale où l’agriculture et, dans une moindre mesure, le pastoralisme, sont un élément important de l’économie des foyers. La Kakhétie fait partie des régions les plus multiethniques de la Géorgie, mais 46
BARON | POLITIQUE
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Hans Heiner Buhr
La Kakhétie fait partie des régions les plus multiethniques de la Géorgie, mais elle appartient aussi aux plus stables et aux moins empreintes de tensions ethno-politiques.
elle appartient aussi aux plus stables et aux moins empreintes de tensions ethnopolitiques. Si ce phénomène est lié à un grand nombre de facteurs, le mode de gestion des dirigeants locaux, la structure du pouvoir, l’histoire, des causes géostratégiques, il a aussi indéniablement à voir avec le fait que tous les groupes de la région – dont aucun n’est isolé et qui parlent tous le Géorgien comme langue de communication – sont unis dans un système socio-économique particulier qui tourne autour de cette rencontre entre viticulture, pastoralisme, nomadisme et sédentarisme. « 14 peuples vivent à Lagodékhi », s’exclame dans un toast Batcho, que son métier amène à faire du porte à porte dans toute la région. « Tout le monde a besoin de tout le monde, et tous vivent en paix, en bons voisins. ». Bien loin de Tbilissi et de la nouvelle Géorgie, le marché de Kabali est un résidu d’âges où le temps n’avance pas aussi vite. C’est un vestige que l’URSS n’a pas enterré, loin de là, et que la Géorgie mettra longtemps à faire disparaître. Les transformations socioéconomiques récentes que connaît le pays concernent des domaines précis touchant presque uniquement la population de la capitale. Elles ont bien peu d’impact sur les «écosystèmes» de province. Faute d’une révolution économique durable capable de restructurer de fond en comble une société encore ancrée dans la ruralité et le pastoralisme, le marché de Kabali et ses innombrables parents animeront encore bien des dimanches de micro-régions du Caucase.
Avec ses 450 000 km2 de superficie, soit 10% du territoire de l’Union Européenne, la mer Baltique est une région stratégique majeure en devenir du Nord de l’Europe. Comptant parmi ses pays riverains huit pays de l’Union Européenne (Allemagne, Danemark, Estonie, Finlande, Lettonie, Lituanie, Pologne et Suède) ainsi que la Russie, la mer Baltique souffre depuis plusieurs décennies de graves problèmes de pollution. Ceux-ci sont en grande partie dus aux rejets de déchets ainsi qu’à la particularité de la Baltique : une mer quasiment fermée dont l’eau ne se régénère que tous les 30 ans. Ainsi, enjeux environnementaux, économiques et énergétiques semblent s’entremêler de manière subtile au sein de cette région qu’est la mer Baltique. L’environnement de la mer Baltique est un sujet qui a pris de l’importance au cours de ces quatre dernières décennies. En effet, la mer Baltique est considérée comme la mer la plus polluée au monde, qui n’abrite pas moins de sept des dix plus grandes zones mortes au monde. Cette pollution provient des retombées mondiales des essais d’armes nucléaires, de l’accident de la centrale de Tchernobyl survenu en 1986, des rejets des usines de retraitement ainsi que des rejets provenant de l’agriculture et de l’industrie lourde de l’ancien bloc de l’Est via les fleuves côtiers des pays Baltes, notamment. De plus, la Baltique fut durant la Première et la Seconde guerre mondiale, le théâtre d’un important champ de bataille, ce qui explique la présence « d’environ 40 000 tonnes d'armes chimiques polluant le fond de la Baltique, sans compter les 300 000 tonnes de munitions qui gisent dans la mer» ainsi que celle de nombreux navires coulés lors de ces deux guerres (d’après le quotidien Polska Times : Mamy bat na Gazprom). Dès lors, la dépollution de la mer Baltique est devenue une priorité essentielle des neufs pays riverains. Dès 1972 a été signée la première Convention d’Helsinki, convention sur la protection de l’environnement marin dans la mer Baltique. Cette convention a été mise à jour en 1992 mais n’est en vigueur
La mer Baltique :
une mer écologiquement presque morte, source d’enjeux régionaux majeurs que depuis 2000. Le bras exécutif de cette convention est géré par la Commission d’Helsinki, HELCOM, dont le rôle est de protéger et de restaurer l’environnement marin de la Baltique. La présidence de cette commission est assurée par roulement tous les deux ans par l’un des neufs pays membres. La dernière présidence a été assumée par la Russie, en la personne de Monsieur Igor Ivanovich MAYDANOV, et ce du 1er juillet 2008 au 30 juin 2010. Cette commission fixe des objectifs et accorde tous les ans une note, allant de A à F, à chaque pays en se basant sur 6 critères environnementaux tels que la pêche, le transport maritime, les substances dangereuses, la biodiversité, l’eutrophisation et la gestion de l’utilisation de la Baltique. En 2008, l’ensemble des pays recevait la note la plus basse (F). L’année 2009 montre une amélioration de la prise en compte de ces pays quant à l’enjeu écologique de la mer Baltique. En effet, les notes émises par l’HELCOM vont cette année de B à D, l’Allemagne recevant la meilleure note et la Russie ainsi que les pays Baltes récoltant quant à eux la moins bonne note (Rapports du WWF : « 2008 Baltic Sea Scorecard » et « 2009 Baltic Sea Scorecard»). Les Allemands semblent être en avance concernant la « planification pratique des zones maritimes, qu’il s’agisse de désigner des zones pour les éoliennes off-shore, les routes maritimes ou les tracés de câbles sous-marins » (article du site Novethic.fr, « Lueurs d'espoir en mer Baltique »). De son côté, l’Union Européenne a décidé de lancer un programme visant à développer de nouveaux liens dans la région. La Commission européenne met en place un projet commun visant à promouvoir la coopération autour de quatre domaines : l'environnement, l'économie, l'énergie et le transport et la sécurité. Sur un budget total de 50 milliards d’euros, la Commission européenne réserve 10 milliards sur la question de l’environnement. Ce projet représente « une nouvelle façon de travailler ensemble dans l’Union Européenne » selon Danuta Hubner, commissaire européen pour les politiques régionales et femme politique polonaise. Ce projet innovant à l’échelle d’une si grande région s’apparente à un projet pilote et fédérateur au sein de
l’Union Européenne amenant par la suite d’autres projets comme celui de la région du Danube ou bien des Alpes. À travers ce type de projet, l’Union Européenne peutelle augmenter la cohésion des 27 pays et ainsi obtenir plus de crédibilité et donc plus d’influence sur la scène internationale ? La dépollution de la Baltique est un point majeur concernant l’économie de la région. Ce problème est crucial une fois mis en perspective avec, d’une part, le projet de gazoduc du North Stream reliant la Russie à l’Allemagne et visant à alimenter directement l’Europe en gaz russe et, d’autre part, l’importance du trafic maritime au sein de la mer Baltique. Ce gazoduc suscite beaucoup de polémiques, notamment concernant l’impact écologique qu’aurait un tel projet sur l’écosystème de la mer Baltique. Les pays scandinaves, et plus particulièrement la Finlande et la Suède, s’opposent à ce projet, dénonçant les retombées négatives sur l’environnement. La Finlande souhaite de plus que ce gazoduc ne traverse pas ses eaux territoriales afin que celui-ci passe au sud de l’île de Hogland, chose considérée comme impossible par la Russie du fait de la présence de nombreuses épaves à cet endroit et d’un trafic maritime relativement dense. En effet, plus de 2000 navires se croisent au sein de la Baltique chaque jour, soit environ 15% de la navigation maritime mondiale. Cette route maritime considérée comme l’une des plus intenses au monde est notamment empruntée par les pétroliers venant du port de St-Petersburg, grand port russe exportateur de pétrole. Se sentant mis à l’écart par la Russie, les pays baltes et la Pologne avancent le même argument écologique afin de faire pression sur l’itinéraire de ce gazoduc. En effet, au départ, deux projets étaient en concurrence : celui du North Stream et le projet Ambre, faisant passer ce gazoduc par les pays baltes et la Pologne. Ainsi, au sein de l’Union Européenne, la Pologne chercherait à accroître sa position tout en ayant une politique de préservation de puissance par rapport à la Russie. De son côté, la Russie dénonce le lobby politique antirusse européen et américain ainsi que les « fausses inquiétudes face à « l’arme énergétique
» russe des Européens ». Cependant, ce gazoduc serait l’occasion pour la Russie d’accroître la dépendance de l’Allemagne et de l’Europe du point de vue énergétique et donc, dans une certaine mesure, d’asseoir son influence sur l’Europe. Ceci viendrait corroborer la déclaration faite par le président Poutine au président américain Clinton en novembre 1999 : « Vous avez l’Amérique du Nord et celle du Sud, vous avez l’Afrique et l’Asie. Vous pourriez au moins nous laisser l’Europe. » Finalement, on peut voir apparaître, autour de la mer Baltique et de l’enjeu écologique qu’elle suscite, des rivalités de pouvoir à distance entre la Russie et l’Union Européenne ainsi qu’au sein même de l’Union Européenne où les pays baltes et la Pologne cherchent à occuper une place de plus en plus importante. En outre, l’Allemagne semble plus contrastée en ayant d’une part des liens forts avec la Russie sur la question énergétique et, d’autre part, en étant un acteur majeur du développement de l’Union Européenne. La situation de l’Allemagne est rendue encore plus compliquée par la position de l’ancien chancelier Gerhard Schröder à qui l’on reproche de mêler intérêt privé et intérêt de l'État dans son désir de prendre une position première dans le consortium de réalisation du gazoduc Nordeuropéen. Ce projet de gazoduc suscite une polémique supplémentaire du fait que certains parlementaires suisses émettent l’hypothèse que les plateformes servant au parcours du gazoduc pourraient faciliter le positionnement de la flotte russe au sein de la Baltique suite à la détérioration des relations russo-suédoises concernant le projet North Stream et les conditions des droits de l’homme en Russie. Bien que cela reste hypothétique pour le moment, comment, dès lors, interpréter les exercices militaires Zapad-2009 et Ladoga-2009 organisés en août – septembre 2009 au sein de la mer Baltique ?
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BARON | VOYAGE
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Depuis 3 ans, le magazine espagnol Apartemento nous fait réfléchir sur notre rapport avec notre maison et son espace, en interrogeant notre identité à travers la globalisation des styles, produits et modes qui nous définissent. En premier lieu, ceci n’est pas un magazine de décoration et design conventionnel où le but premier est de vendre un mode de vie et des meubles avec des photos de mises en scène. Il s’agit plutôt d’une étude de vie avec des photos inesthétiques du quotidien personnel de jeunes créateurs, étudiants, familles et autres. Vous y trouverez de vieux meubles, des tasses décolorées, des œuvres d’art faits avec des objets communs, des bas qui trainent et plusieurs moments de la vie quotidienne. La simplicité dans toute sa beauté. [uzi]
La multinationale australienne de vêtements Billabong International Limited a acquis la compagnie West 49 pour 99 millions de dollars CAD. Cette acquisition est un pas stratégique vers l'expansion de la compagnie dans le marché canadien. Le marché de vêtements et accessoires des teens et tweens est de de 2.5 milliards CAD par année. West 49 est aussi la maison des bannières D-Tox, Off The Wall et Amnesia/ Arsenic (lc)
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BARON
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Ayant gagné plusieurs prix d’excellence en matière de design écologique, AquaOvo est une entreprise mise sur pied par Noémie et Manuel Desrochers (de la famille Desrochers, qui ont créé Hydroserre Mirabel, le plus important producteur de laitues hydroponiques au monde), qui a développé un système de filtration d’eau environnemental. (sg) www.aquaovo.com
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Jet junk Magazine Par Leonardo Calcagno
z Objet suède
Le fauteuil de soie d’Asa Kärner Asa Kärner, pour le studio de création suédois Alvi Design nous présente son concept de fauteuil en soie nommée Silk Chair. Un cadre en chêne, un jeu de fils de soie astucieusement tissés pour offrir une surface d’assise à la fois confortable et résistante. Entre apesanteur et légèreté, Asa Kärner maîtrise à merveille le tissage de la soie, non sans nous rappeler le travail de Megan Geckler, dans ses colossales installations. [Par blog-espritdesign.com] alvidesign.se
z Vaisselle montréal - canada
À la table! Que ce soit la classique P’tite poutine ou sa série Not made in China (comprenant tasses, ensemble pour huile & vinaigre, bols et plus), on veut les produits du céramiste Hugo Didier pour agrémenter la conversation lors des réceptions. Certains préfèreront le verre : Moyen Café: 8 oz.(nr) www.hugodidier.com
Depuis 2007, m-a-u-s-e-r, le studio allemand de conception-design, nous offre Jet Junk. I l s ’ a g i t d ’ u n magazine expérimental, dont chaque numéro est imprévisible dans son format papier, sa mise en page, de même que le tirage irrégulier de chaque numéro. Entrevue avec l’éditeur Asli Serbest.
En quoi consiste Jet Junk magazine? Il s’agit d’un travail imprévisible où l’identité est déterminée par notre expérience dans le temps moderne et les possibilités créatrices. La principale raison de son existence est que nous trouvions souvent les magazines sur le marché peu attrayants et sans intérêt. Mais nous sommes fascinés par la variété de magazines trash sur les OVNIS, les complots, les coupes de cheveux de chiens (ne pas oublier les chats!), les fantômes, les cosmonautes, les clubs de football, la danse dans les cimetières et plusieurs autres merveilles… Comment déterminez-vous le thème de chaque numéro? Junk Jet prend tout ce qui pourrait être décrit comme de l’antimatière : la face cachée des objets, des animaux, de l’architecture et autres. Nous aimons aussi le concept de l’échec, la magie, les erreurs ou la folie. Nous pouvons parler du « bruit » qui engendre la matière et nous détestons la démarche scientifique dans les champs du design. Pourquoi le nombre de copies 222, 555 et 888? En 222, Alexandre Sévère devint empereur romain. Les numéros de téléphone avec le préfixe 555 sont généralement utilisés pour les numéros de téléphone fictifs dans des séries télévisées américaines. Il y a 888 satellites actuellement en orbite, renouvelables. Projets futurs? Junk Jet aimerait être dans un film hollywoodien, ou au moins, jouer un rôle majeur dans une publicité. www.m-a-u-s-e-r.net
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ENTREPRISE
de gauche à droite Alex Leduc Olivier Valiquette Louis-Pierre Chouinard
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Stratégie en
collectivité par Nelson Roberge | Photo: Les Photographistes
Depuis qu’ils le peuvent, Alex, Olivier et Louis ont tentent toujours de travailler par euxmêmes, partir leurs propres projets, vivre de leur passion. Artistes du design graphique, ils ont su se faire une réputation et enjoliver celle des autres dans l’ombre. C’est après avoir connu l’adrénaline du travailleur autonome qu’ils ont dû retourner travailler en agence ou pour un patron. Ce détour était nécessaire pour réaliser où était leur véritable place. Ils ont donc formé l’atelier 288, une boîte de design graphique où siègent aussi des colocs choisis de façon stratégique, pouvant combler les besoins en cas de nécessité. Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à se partir à son compte ou à créer son entreprise? Oli: Si à un moment donné, tu commences à croire que ce que ton patron te demande de faire, ce n’est pas le mieux pour le projet, c’est un point de départ. Si le moindrement tu es confiant et que tu es capable de te botter toi-même le derrière, tu vas pouvoir le faire. Alex: On ne se lève pas pour la même chose le matin. Lorsqu’on travaille à son compte, ce n’est pas lourd de se lever le matin. On n’a pas l’impression d’aller travailler. Oli: Un vrai travailleur autonome va toujours sentir que lorsqu’il travaille pour quelqu’un, il n’a pas l’impression de s’accomplir. Au départ, vous étiez des travailleurs autonomes indépendants qui ont décidé de se regrouper? Alex: Entre travailleurs autonomes, on faisait déjà des équipes selon les besoins. On n’était pas attaché à personne, on ne dépendait pas des autres. À un moment 50
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donné, comme on partageait de gros clients, on n’avait plus trop le choix de décider de se regrouper. Ça nous a aidé à nous renforcir. Oli: On avait chacun des projets personnels. Au départ, je voulais faire des longboards et de la sérigraphie. Alex voulait faire des t-shirts et de la sérigraphie. On avait donc un point en commun. Puis, il y a Jimmy qui s’est joint à nous en colocation de bureaux. On avait tous des projets qui faisaient profiter les autres et en cours de route, c’est devenu 288. Alex: Maintenant, le client n’appartient plus à personne. Lorsqu’il entre dans l’entonnoir, celui qui a du temps prend le compte. Oli: On connaît aussi nos forces. Donc, lorsqu’un client veut quelque chose en particulier, on est capable de l’orienter vers la meilleure personne. Vous louez donc des espaces de bureau? Oli: On attend les bonnes personnes. Par exemple, on attend de voir s’il y aurait un
Le conseil de 288 -Il y a un cercle vicieux. Il y a du monde qui part trop gros, trop vite. Ils vont se prendre un loft et vont le décorer avant même d’avoir les clients et l’argent pour le payer. Il faut grandir à travers votre progrès. Si tu grandis trop vite, tu dois faire de l’argent aussi vite, ce qui fait que tu va dénigrer ta banque de clients. Tu vas aller chercher des clients qui ne te représenteront pas.
designer graphique qui voudrait louer. On n’a pas besoin de plus de gens, pour l’instant. Et c’est la même chose pour les photographes. On n’a pas besoin d’aller en chercher à l’extérieur pour nos projets. On veut s’entourer de personnes complémentaires pour nous aider à progresser. Donc, si pour un projet, on a besoin d’un réalisateur, ou d’un photographe, on en a autour de nous. Louis: C’est une colocation stratégique. C’est pour ça qu’on ne prend pas tous des DA, parce qu’il y aurait de la concurrence qui se ferait à l’interne. Ce qui est bien aussi est que ça crée un échange à l’interne. Il y a plusieurs échanges de connaissances qui se font. Quel est l’élément qui fait que votre façon de travailler en tant que « collectif » parvient à mieux fonctionner? Alex: Oli a dit quelque chose de fort l’autre jour:« La différence entre nous et les autres, c’est qu’on a une coordonnatrice. » Il y a un noyau solide. Tous les trucs administratifs, la gestion des clients, les projets, on n’est pas obligé d’avoir le nez là-dedans. On peut
se concentrer sur la création. Elle nous aide et nous encadre et ça fait avancer les choses facilement, sans qu’on ait à s’en soucier. Oli: Avant, c’est fou la perte de temps qu’on accumulait juste à faire de la gestion! Louis: C’est Alex qui s’en chargeait. Il le faisait bien, mais il n’est pas expert. Lorsqu’on a rencontré notre coordonnatrice, Gabrielle, on s’est rendu compte que c’était un « job » à temps plein. Oli: On ne serait pas là où on est rendu aujourd’hui si elle n’était pas là. On ne serait juste qu’un bon regroupement de travailleurs autonomes qui travaillent au jour le jour. Elle nous permet de voir à long terme. Quelles sont les erreurs que vous avez faites dans votre parcours de travailleurs autonomes? Y a-t-il des choses que vous aimeriez recommencer pour les faire différemment? Alex: J’avais un projet de t-shirts qui fonctionnait bien; ça s’appellait Idle & Glory Clothing. J’étais seul, je m’arrangeais tout seul. Il y avait d’autres gens qui étaient intéressés à ce projet-là et qui voulaient s’associer avec moi. Ils étaient nombreux et chacun avait un domaine d’activité qui était intéressant afin de faire grandir le projet. Le problème est qu’ils étaient cinq. J’ai tout de même accepté de m’associer avec eux, mais ce n’était pas ça qu’il fallait. J’ai perdu un peu la personnalité du brand et le goût. Il est arrivé plein de malchance. Il faut vraiment faire attention avant d’associer quelqu’un à son projet. C’est comme un mariage. On doit être avec cette personnelà jusqu’à la fin de ce projet-là. Et lorsque ça se termine, c’est en bien ou en mal et cette fois-là, c’était en mal. Il faut vraiment prendre le temps d’évaluer la chose avant de s’associer avec des gens. Dans mon cas ça a mis fin au projet et ça m’a fait bien du mal de perdre ce projet. Mais maintenant, vous êtes trois dans la business 288. Quelle est la recette pour que ça fonctionne bien entre associés? Alex: Je pense qu’on se fait vraiment confiance. Je pense qu’on peut dire qu’à la base, on est des amis, et ça a aidé. Louis: Oui, on est des amis, mais on avait déjà travaillé ensemble aussi. Oli: On a aussi pris le temps de faire des tests avant de décider de s’associer. Tu sais, c’est un gros sacrifice de décider de prendre tous nos clients pour les mettre ensemble et de faire confiance aux autres. Tu te demandes si les autres vont apporter autant que ce que tu leur donnais. Alex: On est trois designer graphique, mais on a chacun un domaine particulier où on est meilleur que les autres ou plutôt dans lequel on a plus de connaissances. Pour Louis, on sent que c’est beaucoup le print, pour Oli c’est le motion et pour moi, c’est plus le Web. Mais on est tous capables de faire l’un et l’autre. www.deuxhuithuit.com
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ypographique Par Denis Dulude
Dessine-moi une typo. Créer des lettres pour écrire des mots doux à la personne qu’on aime… Romantique, non? C’est facile de griffonner du lettrage sur une feuille, mais de créer une fonte complète, c’est autre chose! La tâche de la créativité est difficile, car elle est souvent freinée par la complexité technique du travail.
D’où part le processus ? Souvent et surtout par une idée, une direction, une image que l’on a en tête. Formes originales ou remake d’une fonte existante ? Peu importe l’inspiration, le travail est de taille.
Quel type de caractères peut-on dessiner ? Il y a beaucoup d’aspects à définir. Il faut choisir la forme, la taille, la physionomie, ainsi que déterminer le corps, l’œil (la hauteur d’x), le jambage, l’empattement, la hauteur des capitales, les courbes et j’en passe. Il y a plus de 256 caractères à dessiner si l’on veut une fonte dite «internationale» qui va inclure les lettres, les accents et les ponctuations requises.
L’exportation Une fois le tout dessiné, il faut l’exporter vers un logiciel de création et d’édition de fontes. C’est souvent à cette étape que les problèmes techniques surgissent. Ces logiciels étant moins populaires, ils sont donc moins souvent mis à niveau. La compatibilité sur certaines fonctions avec les logiciels de dessin, dont Adobe Illustrator entre autres, peut causer des problèmes. Par contre, depuis quelques années, l’entreprise Fontlab, qui crée et vend les logiciels de création typographique Fontographer et FontLab Studio, fait beaucoup d’efforts pour remédier au problème. C’est la seule compagnie sérieuse à fabriquer ce type de logiciels et c’est un passage obligatoire si on veut utiliser notre création à l’ordinateur.
L’édition Une fois le tout dessiné et transféré dans le logiciel d’édition de fontes, il faut plancher sur l’espacement. L’espace général entre les caractères peut être à la limite très mathématique et presque facile. Par contre, l’espace entre certaines paires de lettres (le crénage) se fera «à la main» ou devrais-je dire «à l’œil» et une paire à la fois. Cette étape sera longue et ardue. Les combinaisons sont multiples et selon le
type de police que l’on crée, plus ou moins volumineuses. Ce passage est d’autant plus important qu’il va souvent déterminer la «couleur» d’un mot, d’un bloc de texte.
La programmation Pour utiliser la fonte sur l’ordinateur, il faut l’exporter en format «logiciel» que l’on installera à même le OS de notre ordinateur. Le choix est relativement simple, Truetype ou Postscript Type dans le langage Mac ou PC selon nos préférences. Ou encore en Opentype ; un nouveau format de plus en plus populaire et qui est compatible avec les 2 plateformes. Un format qui permet aussi d’inclure beaucoup plus de caractères (des milliers) et qui permet entre autres de «programmer» des suites de caractères selon l’ordre dans lequel ils sont tapés. Par exemple, la combinaison des lettres «oe» sera automatiquement remplacée par sa ligature «œ» en tapant le mot cœur. Un «a» pourrait être différent de l’autre s’il y en a 2 dans le même mot. Une lettre pourrait avoir un dessin distinct pour donner une variante au design d’une page si elle est tapée à la fin d’un mot ou d’une phrase. Un logiciel d’édition comme Adobe InDesign détectera la fonction, fera une recherche à savoir si un tel caractère existe dans la fonte et son insertion sera effectuée. Compliqué à programmer, mais tellement simple à utiliser. En conclusion, un travail qui demande de la patience, de la détermination, pas mal de passion et… beaucoup de temps! Mais quelle récompense quand on voit sa création apparaître comme par magie en pressant sur les touches du clavier. Imaginez la récompense au retour du petit mot doux spécialement dessiné pour l’être cher…
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ENTREPRISE
Le conseil de Raphaël -Même si tu es à l’école, rien n’empêche de faire des vrais projets à côté. Ça fait que tu as rapidement un contact avec ce qu’est la réalité du travail. Même si n’importe quel prof te questionne sur tel ou tel geste que tu as posé et te demande de le justifier, ça ne sera jamais la même chose que lorsque tu as affaire à un vrai client. De se mettre les mains dedans dès que possible te donne une nouvelle perspective. Faire de vrais projets, ça complémente bien en général ce que tu es en train de faire à l’école. Raphaël Deaudelin Studio FEED
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La fascination des lettres Par Nelson Roberge Photo: Les Photographistes
« Chez nous, il y a cette espèce de fascination pour toute la chose typographique. L’édition et les projets de branding ont en commun le travail typographique, mais à deux échelles complètement différentes. » C’est ce qui définit si bien le studio FEED lorsque je parle avec l’un des cofondateurs, Raphaël Daudelin. C’est avec Anouk Pennel qu’il s’est associé en 1999, pour faire rouler leur boîte de design graphique. Comment FEED est-il devenu votre travail à temps plein? Anouk et moi étions les deux seuls employés d’une petite boîte, Épicentre, dirigée par François Picard. Il savait très bien qu’on allait éventuellement partir. Il fallait donc penser à comment la transition allait se faire. Nous avons donc pris une sorte d’arrangement avec lui, qui allait donner du temps à tout le monde pour préparer les choses, parce que c’est clair que nous ne serions pas partis du jour au lendemain. Il a été assez incroyable avec nous, parce que pendant nos premières années à notre compte, nous n’avions pas de lieu physique où travailler. Finalement, on faisait nos journées au bureau où on travaillait pour lui, mais on « squattait » le bureau le soir jusqu’à souvent, assez tard dans la nuit, pour continuer à travailler sur nos trucs à nous. 52
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Aviez-vous l’entrepreneurship dans le sang à la base? À la base, pas tant que ça, je dirais. Lorsqu’on a fait le grand saut, on n’avait pas besoin de faire de programme, ou de plan de démarrage d’entreprise, parce qu’essentiellement, ça nous faisait perdre beaucoup de temps et nous avions déjà un réseau de contacts établi depuis les dernières années. Quand on a commencé à travailler dans FEED à temps plein, ça faisait déjà sept ans qu’Anouk et moi collaborions ensemble. Donc, on se connaissait déjà très bien dans notre relation de travail et on ne démarrait pas les yeux fermés. Avez-vous eu à faire beaucoup de sollicitation pour vous trouver de nouveaux clients? Depuis le début, ce sont les gens qui appellent. Dans les faits, on n’a jamais eu à solliciter les clients. Je trouve que ça peut devenir délicat lorsque tu fais de la sollicitation. À partir du moment où tu as insisté pour que quelqu’un vienne travailler avec toi, si ça se passe bien tant mieux, mais si ça se passe mal, nécessairement tu dois te sentir comme si c’était un peu de ta faute, parce que c’est toi qui a poussé pour que cette personne-là travaille avec toi. Comment votre entreprise a-t-elle évolué depuis le début? Là où notre entreprise s’est faite un nom, c’est avec l’édition. Mais maintenant, on a beaucoup de projets re-branding.
C’est ce qui nous permet de pouvoir faire rouler l’entreprise avec des employés et de continuer à avoir des projets d’édition. Parce que sinon, ce serait impossible de faire rouler l’entreprise avec seulement des projets d’édition. Pourquoi y a-t-il tant de projets de rebranding? Que pensez-vous des images de marque? Si on parle autant du branding en ce moment, c’est peut-être que l’image de marque ne se véhicule plus comme ça se véhiculait il y a 10-15 ou 20 ans, à cause de la place que le Web occupe maintenant. C’est sûr que ça motive la réflexion quand on essaie de gérer une idée de marque où lorsqu’on essaie d’amener une marque ailleurs. Ce que je trouve intéressant dans les projets de branding, c’est une espèce de réflexion par rapport à laquelle il faut vraiment être capable de pendre du recul pour avoir une vue d’ensemble sur ce qu’on travaille, ce que l’on développe, qui est très différente de lorsque l’on travaille sur un projet de livre. Lorsque tu fais un livre, on va te fournir du contenu, du texte et des images. À partir de là, tu devrais avoir tous les éléments pour trouver une solution. Pour le projet de branding, on ne te donne pas les réponses. Si tu n’as pas de critères d’évaluation sur lesquels tu t’es mis d’accord avec ton client préalablement, c’est beaucoup plus difficile. Si tu laisses ça juste à: «Est-ce que moi ou mon client, on trouve ça beau ou pas beau?», tu es vraiment mal barré. À la limite, que le client trouve ça beau ou pas beau, je m’en fous. Ce que je veux dire, c’est qu’à un moment donné, le travail qu’on fait est pour répondre aux besoins qu’une entreprise a. La question est plutôt: « Est-ce que ça répond aux besoins de l’entreprise? ». Les critères établis avec le client vont permettre d’évaluer le travail que tu as fait. www.studiofeed.ca
ENTREPRISE
z Édition et publicité
Publicisez autrement, cessez d’être parasites. Par Nelson Roberge Photo: Les Photographistes
Il y a très peu de maisons d’édition qui osent, par leur contenu et leur image. Le magazine Urbania est le meilleur exemple de publication s’adressant à une génération éclatée et ouverte sur la nouveauté. Urbania amène ses annonceurs à revisiter leur publicité selon la thématique du magazine. Ce n’est pas évident à leur faire avaler, mais ça leur permet de se démarquer. Seulement très peu de maisons d’édition osent, mais il y a surtout très peu de jeunes éditeurs indépendants. Philippe Lamarre est derrière tout ce dont vous avez entendu parler à propos du magazine Urbania, que ce soit la publication et ses fameux « partys » de lancement ou les séries télé, Montréal et Québec en 12 lieux.
Quand on est un média, on contribue à cette affaire-là. Le fait d’avoir une agence de création permet de créer du contenu que vous pouvez offrir à vos clients, mais aussi pour vous-même. Je trouve que c’est un modèle d’affaires intelligent. Par exemple, on n’a qu’à regarder Tyler Brûlé avec Winkontent, qui est sa boîte de création et qui fait également le magazine Monocle. À travers son média, il y a d’autres petits magazines insérés à l’intérieur pour des destinations touristiques, Rolex ou BMW, mais dont le contenu est créé par celui-ci. Ce genre de modèle-là et le succès qu’il représente me prouvent qu’avec le temps, nous ne sommes peut-être pas sur la mauvaise voix. Le Québec est très en retard par rapport à tout plein d’innovations. On aime-tu ça se dire qu’on est à l’avance au Québec! Mais quand tu regardes vraiment, commercialement, on est tout le temps en retard.
Le conseil de Philippe -J’ai fondé mon entreprise avec un ami d’enfance. Ça a été une super bonne idée pour démarrer, parce que du fait d’être deux et de vouloir autant l’un que l’autre, vous êtes un peu 50/50. C’est super bon parce qu’on se retrousse les manches et qu’on défonce des murs. Par contre, l’erreur que j’ai faite en cours de route a été de ne pas bien définir nos tâches dès le départ. De s’associer à des amis, je ne dis pas de ne pas le faire, mais c’est un terrain miné. Il faut que ça soit clair, mais t’as jamais le goût de faire des contrats avec tes amis. Le but est pas nécessairement de faire un contrat pour envisager le pire, mais c’est juste pour mettre les choses au clair sur les rôles et les attentes.
www.urbania.ca www.toxa.ca
Comment Urbania a-t-il vu le jour? À un moment donné, j’ai vu un article sur P45 dans la Presse (publication fondée par Nicolas langelier). J’ai donc envoyé un courriel à Nicolas. J’avais auparavant remarqué qu’il n’avait pas acheté son nom de domaine, et je l’ai donc acheté. Puis, je lui ai écrit: « Si tu me laisses faire le design de ton magazine gratuitement, je te redonne ton nom de domaine.» Le magazine a duré quelques années, puis il a cessé d’être imprimé. J’en suis venu à vouloir faire mon propre magazine. Dans Urbania, les publicités doivent faire partie du contenu. Les annonceurs sont-ils ouverts à ce que vous ayez un droit de regard sur leur pub? C’est un genre de modèle d’affaires qui est surtout populaire aux État-Unis et en Europe. Il s’agit de créer du branding content. L’idée est de vraiment créer du contenu sur mesure, pour des annonceurs. C’est comme ça maintenant. Oui, c’est ok d’acheter une page de publicité ou un spot à la télé. Mais on est à l’ère de l’interruption, où les annonceurs sont des espèces de parasites à bon contenu. Maintenant, le jour où tu as un site web, tu es un média. Même si tu es Gillett ou peu importe, du moment où tu as un site internet, vaut mieux y mettre du contenu, car le monde n’ira pas sur ton site si tu n’as pas du bon contenu. Donc, au lieu de mettre ton 200 000 à produire un spot télé poche où tout le monde va zapper quand il joue, mets donc ton 200 000 à faire du contenu intéressant.
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Philippe Lamarre Toxa - Urbania
z Design industriel
Designers sur deux pattes. Par Nelson Roberge
Louis-Philippe Pratte À hauteur d’homme
z Design industriel
Toucher du bois! Par Nelson Roberge Photo: Les Photographistes
Après avoir étudié en design industriel à Montréal, puis visité l’Allemagne pour faire sa maîtrise en design automobile, Louis-Phillipe Pratte est revenu à Montréal dans le but de créer une gamme de produits en bois. À Hauteur D’homme a donc vu le jour en présentant neuf objets de la maison. Chacun d’eux possède un prénom. La grande table se nomme Geneviève et le tout nouveau coffre en cèdre, Mauricio. «Pendant ma maîtrise, j’ai réalisé quelle image le Canada reflétait à l’étranger. À chaque fois que je disais que je venais du Canada, les gens pensaient aux grandes
Le conseil de Louis-Phillipe -Lorsqu’on se lance dans ce genre de production, il faut bien surveiller les coûts. On doit prendre en considération la main-d’œuvre, les matériaux et combien il est possible de réellement vendre le produit à la fin. Lorsqu’on est créatif, on peut avoir des tas de bonnes idées, mais dans la vraie vie, on doit garder en tête qu’il s’agit d’une entreprise et qu’elle doit faire de l’argent. forêts et je me demandais pourquoi au Québec, il n’y avait pas de marque de produits en bois québécois, avec un design moderne », explique le jeune designer. Quel est le plus gros défi pour À Hauteur d’homme? C’est vraiment la production locale, dans mon cas. Le bois, ce n’est pas si cher que ça, c’est vraiment la main-d’œuvre locale qui coûte. Un ébéniste, au Québec, coûte évidemment plus cher qu’un ébéniste en Chine. Il faut donc rester dans des prix qui sont raisonnables, parce qu’on va naturellement comparer avec ce que l’on trouve chez IKEA. Quel était le but de ton initiative à la base? C’était de créer une marque qui valorise le bois. Il s’est avéré que le mobilier était l’objet le plus simple et accessible pour moi à réaliser. Mais j’aimerais quand même pouvoir lancer, éventuellement, autres chose, que ce soient des jouets pour enfants ou des bijoux, mais ça restera toujours une marque de produits en bois. www.hh.ca
Atelier de design multidisciplinaire, regroupant design architectural et industriel, l’atelier Bipède a été fondé en 2008 par deux designers diplômées de l’UQÀM en design de l’environnement, Élaine Fortin et Virginie Lamothe. Elles nous font part de leur 3 conseils en démarrage d’entreprise. Devenir designer/entrepreneur. En tant que designer, on est spécialiste dans notre domaine, mais on n’a pas nécessairement de formation en gestion d’entreprise, comptabilité, marketing, etc. Il existe toutes sortes de ressources et d’organismes qui aident les entrepreneurs en démarrage. Il ne faut pas hésiter à cogner à ces portes pour être supporté dans nos démarches. Nous avons eu l’aide de deux entités : le SAJE Montréal Métro (parrainé par le programme Soutien aux travailleurs autonomes d’Emploi Québec) et la Fondation du Maire. En plus du support financier, c’est très utile pour les formations, le coaching et le réseautage. Et cela nous force à nous dépasser, à faire les choses dans les règles de l’art. Participer à des concours de design. En démarrage, on a davantage de temps libres; c’est donc le moment idéal pour participer à des concours. En plus de proposer des défis intéressants qui sont très stimulants au niveau créatif, les concours sont une bonne façon de se faire connaître. Dans notre cas, on a participé à 3 concours pendant la première année, qui nous ont permis de faire circuler notre nom via la couverture médiatique qu’ont suscitée ces projets. Ça donne un bon coup de pouce pour la publicité et quand on réussit à récolter un prix ou une mention, ça ajoute à la crédibilité de notre entreprise. Savoir s’entourer. Depuis 2009, on s’est joint à un espace de « co-working » dans le Mile-End, fondé par Furni et Rita, qui regroupe des créateurs et designers de différents domaines. C’est plus qu’un lieu de travail, c’est une communauté. On met en commun nos ressources, on s’entraide, on échange des trucs. C’est inspirant de côtoyer des gens qui excellent dans leur domaine. Aussi, on se sent moins isolé dans notre routine et on élargit notre réseau de contacts et de collaborateurs. www.bipede.ca la suite sur baronmag.com vol.un no.003
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autodidacte de verrier, « trois ans, ce n’est pas assez pour être un professionnel du verre ».
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Les artisans du verre sous la loupe. Par Déborah Grausem
La chaleur est presque étouffante dans l’atelier de verre soufflé. Une demi-douzaine d’étudiants enroule du verre en fusion autour d’un long tuyau, d’une « canne », avant de souffler et de marteler leurs boules gluantes. Leurs mouvements à la fois habiles et prudents, leurs regards concentrés traduisent une volonté indispensable pour traverser le verre pilé semé sur le chemin de leur passionnant métier. Du traditionnel presse-papier à la boule de Noël en verre soufflé, le verre artistique se fait de plus en plus présent dans nos foyers. Cela ne veut pas dire que sa science en devient moins complexe. « Le verre semble malléable mais il a ses propres contraintes; il faut apprendre à être patient, à connaître ses caractéristiques physiques et chimiques. Et par-dessus tout, il faut être créatif », indique Christian Poulin, le directeur général de l’Espace Verre.
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L’Espace Verre est l’une des trois écoles canadiennes qui forment des artistes verriers, qui bien souvent deviennent travailleurs autonomes après leur graduation. Le programme collégial de trois ans, qui se donne conjointement avec le cégep du Vieux-Montréal, accueille une quinzaine d’élèves par année depuis 1989. Cependant, la technique du verre ne s’acquiert pas du jour au lendemain. Selon David Frigon, jeune homme à mi-chemin entre ses études collégiales et une formation
M. Frigon a étudié pendant deux ans à l’Espace Verre. Il a ensuite décidé de prendre une pause de quelques années pour finir ses cours de base au cégep et surtout, pour se perfectionner en verre soufflé, sa technique de verre préférée. En travaillant le verre six jours par semaine chez des artisans du domaine, il espère se faire la main pour pouvoir démarrer son entreprise en verre soufflé juste après l’Espace Verre. « J’ai déjà quelques produits prêts à être vendus, et je suis déjà en train de dessiner des prototypes. J’aimerais me lancer dans l’industrie de la pièce unique, mais pour débuter, je sais que je n’ai pas le choix de commencer à faire de la petite production. » Le jeune homme prévoit investir ses premiers gains dans la production de pièces uniques. Tessons à l’horizon La partie n’est pourtant pas gagnée d’avance. Le travail du verre demande des besoins physiques et techniques importants, et rares sont les artisans qui possèdent un atelier. « C’est un métier onéreux, explique Christian Poulin. L’énergie, la matière première, le temps que l’on passe à faire des prototypes font de la verrerie artistique un métier qui nécessite beaucoup de moyens. » C’est dans cette optique que l’Espace Verre a créé le programme Fusion, qui permet aux verriers fraichement diplômés d’utiliser une partie de leur atelier à un prix moindre, et ce pendant deux ans.
z Ébénisterie
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Le conseil de Catherine Benoît: Persévérer ; s’investir le plus possible dans sa passion. David Frigon: j’espère que les futurs artisans du verre pourront innover et sortir des sentiers battus. Gérald Collard: Travailler le design des pièces avant de les créer.
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Amener l’imaginaire dans la réalité. Par Nelson Roberge
Tiré tout droit de l’imaginaire divagué à la Tim Burton, Sébastien Langlois recrée ses esquisses à la lettre. « La coquette » (ci-bas) est tirée d’une série de meubles de chambre offerts par l’artiste, en partant de la table de nuit à la bonnetière. Qu’est-ce qui est le plus dur lorsque tu te lances en ébénisterie à ton compte, mis à part de te faire connaître? Pour se lancer en ébénisterie, il faut acquérir beaucoup d’équipement (assez dispendieux), ainsi qu’un local pour travailler, car on ne peut pas pratiquer l’ébénisterie n’importe où. Il faut donc investir beaucoup d’argent au départ dans l’outillage et celui-ci est
toujours “à améliorer” ! Il est donc difficile de générer beaucoup de profits...Vendre mon produit est très difficile. Je suis un créateur avant tout... Je suis ébéniste car j’ai du talent en ébénisterie, le travail manuel est facile pour moi, tandis que le marketing et la vente sont des métiers qui ne sont pas venus à moi naturellement. Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut se lancer en affaires à son compte dans le même domaine? Il faut être passionné, créatif, polyvalent et y mettre beaucoup de temps. Pour ma part, j’ai besoin d’y aller à mon rythme, j’essaie de m’amuser à travers ce travail ! www.artiste-ebeniste.com
De plus, l’une des principales difficultés des artistes verriers est la mise en marché et la distribution du produit. « En tant qu’artiste autonome, on fait tout nous-mêmes : la production, le design, la comptabilité, la distribution… Ce n’est pas de tout repos, mais quand on se lance dans l’aventure du verre, c’est parce qu’on est passionné », dit Catherine Benoit, artisane du verre soufflé depuis 2002. La tâche peut être particulièrement ardue pour ceux qui débutent dans le domaine. « Le hic quand tu travailles pour d’autres, c’est que tu n’as pas le temps d’aller vendre tes produits dans les boutiques. Ta production s’accumule parce que tu ne prends pas le temps d’aller contacter galeries et boutiques. Ça devient un cercle vicieux », explique David Frigon. Malgré tout, le milieu des verriers est solidaire. Le nombre infime de verriers ainsi que l’atelier de l’Espace Verre – qui rassemble parfois les étudiants et les professionnels côte à côte – permet des rapprochements aisés. De plus, l’argument d’acheter local commence à porter ses fruits, constate Catherine Benoit lorsqu’elle expose au Salon des métiers d’arts. «Les gens croient dans le métier d’art et dans l’investissement du fait main québécois. Des produits d’ici par des gens d’ici, c’est là-dessus qu’il faut miser ! », s’exclame-t-elle. www.espaceverre.qc.ca
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MODE
londres
- angleterre
Katie Eary Par François Van Hoenacker
Toute juste diplômée du Royal College of Art, la carrière de la jeune designer anglaise Katie Eary connaît une ascension fulgurante. En un temps record, les plus grands magazines et icônes de mode (Le British Vogue, une certaine Lady Gaga et les autres) l’encensent et s’arrachent ses créations. Qui sont les designers qui t’ont inspiré le plus durant ta carrière? Riccardo Tisci et Hedi Slimane : Pour leur parfaite compréhension de la jeunesse. Crois-tu que Londres t’a influencé en tant que designer? Absolument, il n’y a pas d’autre endroit comme Londres! Mon studio est situé juste à côté d’un « pawn shop » dans une partie vraiment pauvre et dure de la ville. J’adore l’idée créer dans mon atelier, avec tout près de moi ce côté très brut, très terre à terre du quartier. Est-ce qu’il t’était difficile de partir ta propre entreprise? Non… Mais j’espère que ça ne paraît pas arrogant! Il n’est jamais facile de survivre, il y a très peu d’argent…Mais j’ai toujours senti que ce chemin était presque choisi pour moi …J’y ai mis un effort incroyable, et j’ai toujours cru qu’on recevait d’une façon ou d’une autre, les résultats de nos efforts. Quand tu as mis sur pied ta propre entreprise, t’était-il difficile de gérer à la fois le côté créatif et administratif de ta ligne de vêtements? Oui, et c’est encore la chose qui m’est la plus difficile! À chaque jour, j’ai l’impression d’être sur la corde raide, mais j’imagine qu’il est difficile de faire autrement en création… Il faut s’investir complètement, et essayer de garder une sorte d’équilibre! L’industrie de la mode est reconnue pour être particulièrement hostile. Comment selon toi les créateurs qui ont mis sur pied leur propre entreprise font pour survivre financièrement à Londres? C’est une question difficile. Je crois que chaque designer a un destin et un futur qui lui est imprévisible. Mais ce que je sais, c’est que je me suis rendu ici avec mes tripes. Et, qui sait ce que l’avenir nous réserve? www.katieeary.co.uk L’entrevue intégrale sur baronmag.com 58
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- canada
Retour dans les Annie 50’s montréal
Par Nelson Roberge
Elle fait de plus ne plus parler d’elle, la ligne de vêtement Annie 50, propose une coupe inspirée, vous l’aurez surement deviné, des années 50. Alors gérante à la boutique Aime Com Moi, Amélie Gingras-Rioux rencontre Annie Chagnon qui était assistante designer pour la ligne maison du magasin. L’une terminait un BAC en commerce de la mode à l’UQUAM et l’autre en design de mode à Marie-Victorin. L’entreprise compte maintenant une quarantaine de points de vente. Qu’est-ce que tu penses de l’industrie de la mode à Montréal? Lentement mais surement !! Ça se sépare en deux catégories : Le haut de gamme et le prêt-à-porter ! Mais aussi deux générations se chevauchent. La première étant celle de Denis Gagnon, Marie-St-Pierre, Dubuc. Et la nouvelle est celle de Ève Gravel, Dinh BA, Bodybag, Annie 50, etc. Une chose est sûre, c’est qu’il y a vraiment du talent ici, mais nous sommes encore très loin des grandes villes de la mode. Montréal commence quand même à avoir un petit petit nom à l’international. Pour le prêt-à-porter, il y a vraiment un marché à Montréal, mais aussi à travers le Canada. Les gens cherchent la différence et surtout le made in Québec. Ça devient étourdissant et déprimant de toujours
acheter du made in China, Bangladesh et autres pays sous-développés ou mal gérés quand ici on peu faire un produit bien fait par les gens qui vivent ici ! Personne exploite personne ! Si tu avais des conseils à donner pour quelqu’un qui veut se lancer en création de mode à Montréal? D’être patient, organisé, entrepreneur... être deux ça aide beaucoup aussi...surtout quand tu crées à deux et que les tâches sont réparties par la suite. Il faut être passionné car c’est très long avant d’avoir un peu de reconnaissance et d’être capable d’en vivre. Si c’était à refaire je le referait mais quand je pense par quoi on est passé et par quoi on passe encore...c’est vraiment toute une expérience! www.annie50.com
paris
- france
Ronan Pecher Visionnaire d’une nouvelle mode masculine Par François Van Hoenacker
Le jeune designer parisien Ronan Pecher vient tout juste de procéder au lancement de sa collection éponyme et instantanément (et pour cause!) créé un véritable buzz sur la scène internationale de la mode masculine. Entretien avec le jeune créateur qui, du haut de ses vingt et quelques années, connaît un début de carrière plus que colossal. En tant que designer de mode masculine, qu’est-ce qui selon toi distingue la création de vêtements féminins et masculins? Je pense que la différence avec la création femme, c’est que celle de l’homme se fait plus que tout dans le détail. Les coupes sont moins extravagantes, et c’est précisément en cela que la mode masculine me plaît. C’est de trouver le détail qui saura faire toute la différence. De tous les designers de mode masculine, qui t’aura inspiré le plus? Je suis très admiratif des créateurs hommes qui viennent «déconstruire» le vestiaire masculin. J’adore les coupes entravées, drapées et superposées des créateurs belges tels que Kris Van Assche, Martin Margiela, ou encore Ann Demeulemeester. Mais aussi des créateurs comme Rick Owens, Damir Doma ou Boris Bidjan Saberi, pour ne citer que ceux-là. Pourquoi crois-tu avoir choisi la mode, plutôt qu’une autre discipline artistique? J’ai toujours aimé les vêtements, j’ai toujours fabriqué et pensé des vêtements, la mode m’a toujours beaucoup intrigué. Il y a un côté magique dans la mode qui me plaît beaucoup. D’ailleurs, dans mes collections, la part de magie, d’imaginaire et de rêve occupent toujours une place très importante. Comment procèdes-tu afin de trouver une ligne directrice pour tes créations? Je crée souvent mes collections non pas autour d’une ligne directrice précise, mais plutôt à partir d’une histoire qui nourrira mon travail tout au long du processus de création. Je commence ainsi par m’inspirer de cette histoire ou d’une thématique générale, qui ensuite viendra se resserrer au fur et à mesure que la collection se développe. Mais autrement, je considère que l’inspiration me vient de façon très instinctive et de mon environnement, d’après ce que je vois, j’entends ou lis. De toutes les étapes du design de vêtements? Je crois que ce qui me plaît le plus, c’est le tout début de la création, à l’étape embryonnaire du processus, quand tout est encore un peu flou, et possible. Considères-tu que Paris t’a inspiré en tant que designer? Paris m’inspire grandement…Mais plus que tout, je crois que c’est Paris au quotidien qui m’inspire encore davantage. www.ronanpecher.fr la suite sur baronmag.com vol.un no.003
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VOYAGE cas d'une partie de plaisir, pour rentrer chez soi après 12 heures de vol. D’autant plus que l’on doit parfois en prendre plus d’un, en cas de changements, et que ceux-ci sont tous bondés. Mais désormais, certains pourront se passer de ce petit côté désagréable quoi que dépaysant. En effet, Virgin Atlantic est devenue la première compagnie à offrir à ses passagers voyageant en Upper Class, un transfert en hélicoptère gratuit, entre l'aéroport international Narita de Tokyo et le centre ville.
z Transport tokyo
- japon
Virgin Atlantic et son hélico nippon. Si un jour vous avez la possibilité de vous rendre à Tokyo et d’alors d'atterrir à Narita, il faut que vous sachiez qu'il vous faudra faire au minimum une heure de trajet supplémentaire pour vous rendre au centreville en train. Y ayant vécu, je peux vous dire que prendre un train n’est en aucun
"Les transferts en hélicoptère sont une première pour Virgin Atlantic et nous sommes ravis de lancer ce service au Japon", a déclaré Richard Myerscough, manager pour le Japon. La durée totale du voyage est de 30 minutes, avec un temps de vol de 11 minutes. Une fois arrivés, les passagers peuvent alors terminer leur voyage vers leur destination finale, en limousine avec chauffeur, qui est également gratuite. [Par Virginie Pradel/leblogluxe.com]
z Destination Schleswig-Holstein -allemagne
Sylt Sylt est une île secrètement préservée par ses 20 000 habitants. Mis à part les allemands, peu de monde connaît cette île à la forme sculptée par les eaux et le vent. Bordée par la mer, cette île de seulement 99 km offre un panorama extraordinaire et surtout un grand bol d’air à tous ses visiteurs. [orserie.fr]
Destination z sicile
- itale
Alicudi L’île de Alicudi est la plus occidentale de l’archipel éolien. L’île est située à peu près à 34 milles marins à l’ouest de Lipari. L’île est dominée par le mont « Filo Dell’Arpa », un volcan éteint parfaitement circulaire. De nature volcanique, la terre à Alicudi est particulièrement fertile et cultivable. Encore aujourd’hui, on peut noter la présence d’anciennes cultures en terrasses qui cassent les versants du volcan et qui ont permis aux habitants de vivre de l’agriculture ainsi que de la pêche. Le tourisme est une partie importante de l’économie de cette petite île éolienne, même si sa conception reste mineure par rapport aux autres îles. On accède à la mer seulement par des rochers ou de petites plages de cailloux. Alicudi est habitée uniquement sur le versant oriental et compte environ 100 habitants. L’île est reliée à Lipari, l’île majeure, avec un service maritime, soit par hydroglisseur, soit par bateaux. (lc) 60
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z Accessoire japon
Y-3: Yohji Yamamoto & Adidas Adidas et le designer avant-gardiste japonais, Yohji Yamato de la marque Y-3 proposent un sac de voyage néo-classique redessiné et conçu pour voyager avec raffinement et le moins de bagages possible. Le sac contient une multitude de poches stratégiquement disposées pour balancer le poids. Son allure de sac militaire, avec sa coupe géométrique, a été conçue élégamment pour satisfaire les voyageurs distingués. Ce sac fait partie de la collection Y-3 x Adidas. [uzi] yohjiyamamoto.co.jp
Carthagène et l’île de Baru
a)
Texte et photo par Nelson Roberge
Lors de ma visite en Colombie, j’ai séjourné sur l’île de Baru, tout près Le vieux Carthagène de Carthagène Des Indes. Le trajet de Lors de la dernière journée de mon séjour, l’aéroport à l’hôtel tout inclus m’a fait je devais aller me promener dans la ville. traverser les remparts impressionnants L’autobus nous débarque au centre, à de la vieille ville pour me retrouver dans quinze minutes à pied du vieux Carthagène. le décor riche en pauvreté des villages. J’y rencontre Willy, l’homme aux mille Un clash des sociétés comme il en existe contacts. Il nous sort quelques expressions un bon nombre sur la planète. québécoises afin de nous charmer et je lui donne rendez-vous un peu plus tard, le À la rescousse temps qu’il nous trouve des cigares à bon prix. Willy peut avoir tout ce que je désire, Carthagène Des Indes profite depuis près apparemment. d’un an du développement de ce fameux hôtel tout inclus, l’Hôtel Decameon, de l’île de Baru. Il s’agit d’une institution La découverte du vieux Carthagène est très b) qui, à prime abord, lorsqu’on traverse les touristique, mais c’est tellement beau à villages qui parsèment la route principale, voir: les bâtiments de couleurs éclatantes, donne l’impression d’être richissime et de les Colombiennes toutes tellement jolies et contribuer à la détérioration de l’habitat les canons pointant vers la mer. Il y a de des villageois. C’est en discutant avec un l’histoire là-dessous. des gérants de l’hôtel que j’ai constaté, qu’en fait, la construction de cet hôtel Je recroise Willy. Cinq Cohibas pour 45 mille faisait plutôt le bonheur des voisins. L’hôtel pesos. engage en effet les habitants des villages avoisinants, ce qui contribue à l’économie La suite sur baronmag.com locale. Consultez le journal de bord ainsi que la galerie J’ai donc passé la majorité de mon temps de photos sur le voyage à Carthagène des Indes. sur le site de cet hôtel, à ne pas trop en vouloir au personnel, que j’aurai qualifié de personnel sans expérience voire a) Vendeuse de fruits frais dans les rues du incompétent, avant de savoir d’où il venait vieux Carthagène. réellement. Martinez Barrios, gérant du b) Village de Passacaballos. service à la clientèle, m’explique que c’est c) Club Colombia, bière locale. très difficile d’enseigner le travail à une d) Terrasse de l’Hôtel Decameron sur l’île de Baru communauté qui n’a jamais travaillé dans le service d’hôtellerie. L’hôtel agit comme un employeur pour ces nouveaux travailleurs, d) mais aussi comme une école. Malgré tout, l’hôtel est magnifique, la nourriture n’est pas exceptionnelle, mais le design et la vue sur la mer des Caraïbes sont impressionnants. c)
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RÉCIT de voyage
La pologne Redbull et hot dog en tuyau. Mathieu Lachapelle est ce genre de musicien qui se donne à fond sur scène. Grand passionné, il faisait partie du défunt groupe de musique Issue Sixteen qui avait trois disques à son actif et parcouru entre autres les scènes de l’Europe. Quelques années plus tard, après avoir mis la musique en second plan, le manque de l’adrénaline de crier ses trippes devant une foule le démange et il forme avec d’autres comparses une nouvelle formation qui se nomme La Querelle. Le projet le mène à retourner sur les routes de l’Europe pour une deuxième fois, 6 ans plus tard. Journal d’un musicien nostalgique. (nr) 68
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Hier, on a passé une soirée mémorable dans un squat de punks polonais. Une salle bien comme je les aime, remplie d’affiches sur les murs. J’ai d’ailleurs trouvé dans les toilettes, une vieille affiche d’un concert d’Issue Sixteen, jaunie par la clope, qui date d’au moins 6 ans. Ça ne me rajeunit pas, mais surtout, ça me remémore exactement ce pour quoi j’ai toujours aimé faire des spectacles en Pologne. L’identité de ce pays ravagé par la 2e guerre avait laissé des traces troublantes dans ma tête. Trash à souhait, pauvre, délabrée et désillusionnée, la Pologne est un endroit où tu ne te sens pas du tout comme chez toi, un dépaysement total mais inspirant. Cette fois-là, en 2004, on circulait en pleine nuit dans notre fourgonnette sur des chemins de terre, à travers des villages abandonnés, détruits et délabrés. Tous des
vestiges de la 2e guerre mondiale. Triste réalité, rien n’avait été reconstruit. Sur le chemin, une Jeep de l'armé était stationnée. Le genre de Jeep qu'on retrouve dans les films d’Hitler. Ses phares était allumés, mais aucun chauffeur aux alentours. Le silence froid régnait dans la fourgonnette. Près d'un kilomètre plus loin, nos phares ont percé une silhouette portant une robe d’une blancheur immaculée. Telle une légende urbaine, nous étions les sept musiciens, yeux grands ouverts, ébahis de pouvoir assister à cette apparition inexplicable. Le silence dans le véhicule était devenu morbide. Tranquillement, nous avons croisé le passage de cette dame. Je ne me rappelle plus dans quel village nous étions exactement, mais après ce passage nous n'avons pas revu ce genre de phénomène. Invraisemblable.
Je me retrouve donc six ans plus tard dans la même toilette, lors d’un voyage sensiblement pareil, à me remémorer les histoires. 2004 me semble comme hier, mais pour la Pologne, les choses ont bien changé. C’est un pays nouvellement entré sous l’Union européenne et les répercussions sur l’économie se sont fait grandement sentir. Il faut dire que la Pologne sortait tranquillement de l’après-guerre depuis des dizaines d’années et du régime communiste qui n’avait pas tellement aidé la reconstruction. En 2011, tout est bien différent et me fait avoir l’air d’un grand menteur auprès des membres de mon nouveau groupe, qui arrivaient ici équipés mentalement pour négocier avec la police corrompue, se défendre des attaques nazies, passer des nuits à tourner en rond, faute d’indications sur les routes et peut-être assister à des apparitions nébuleuses. Prosto, prosto (Droite, droite) sont pas mal les seules indications que tu peux recevoir des habitants pour te guider sur la route. Ce n'est donc pas facile de trouver son chemin dans les dédales des routes de terre de la Pologne et à travers des villages délabrés aux pancartes datant des années de l’avantguerre. À ma grande surprise, je ne reconnais plus rien! On se retrouve maintenant à circuler sur de longues routes de pavé noir comme le poêle, arborant des lignes blanches qui me rappellent la couverture du film Lost Higway. À chaque 100 kilomètres, on y retrouve une station service hyper moderne, comme on en trouve aux États-Unis. D’énormes néons nous invitent à y faire des escales. Une fois à l’intérieur, je ne reconnais plus du tout la Pologne gravée dans ma tête, mais je constate plutôt l’éventail des breuvages Coke, des différentes sortes de croustilles Doritos et du méga rayon de prêt-à-manger.
États-Unis, qui en profitait largement pour le positionnement stratégique dans ses opérations militaires en Irak. De plus, l’Union européenne a aussi mis le paquet en Pologne. En y pensant bien, qui peut reprocher à un pays de s’éloigner de son passé pas tellement glorieux? Je me demande simplement si on ne dénature pas un peu trop rapidement son historique, parce que, moi, en ce moment, je me sens exactement comme sur la route 401 entre Montréal et Toronto…
a) & c) Les dédales des routes polonaises en 2004. l’évolution des systèmes de communication, particulièrement des routes est maintenant méconnaissable. Photo : 2004 b) La chaîne de station-service Orlen à sa première année d’existence en 2004. Tout juste en même temps que l’entrée de la Pologne dans l’Union Européenne. Photo : 2004 d) La chaîne de station-service Orlen qui a atteint le 16e rang des marques les plus évalué en Pologne. On y retrouve évidemment des hot dog en tuyau! Photo : 2011
-Qu’est-ce que tu prends? -Je me « pogne » un hot-dog en tuyau et deux Redbull pour la route. Le hot dog en tuyau est un pain dans lequel le commis laisse couler une quantité impressionnante de mayonnaise pour ensuite y enfiler une saucisse. On est bien loin de la pizza au ketchup réchauffée dans le four micro-onde dont j’avais décrite à mes collègues du groupe, une autre histoire de mon expérience passée. Ça me déçoit un peu, j’ai l’impression d’être aux ÉtatsUnis, pas dépaysé pour une cenne et je me sens comme chez nous. Je préférais définitivement la pizza au ketchup. Finalement, l’exotisme que j’avais tant hâte de retrouver est disparu. Peut-être pour le mieux. La Pologne semble maintenant un pays industrialisé à souhait, arborant les enseignes de marques multinationales. La Pologne à bénéficié de l'aide financière des vol.un no.003
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LES DERNIERS MARINS PÊCHEURS Texte: Catherine Lebel O. & Charles-f. Ouellet Photographies: Charles-f. Ouellet / KAHEM
Il y a plus de 450 ans, les lieux de pêche ont attiré les premiers Européens le long des côtes de l’Amérique du Nord. Du printemps à l’automne, les équipages pêchaient la morue, abondante à l’époque dans l’estuaire du St-Laurent. C’est en partie à ce métier que nous devons l’établissement des premières colonies sur nos rivages. À ce jour, c’est plus de 1500 collectivités rurales et côtières canadiennes qui vivent de la pêche comme principale activité économique. Sur le cours du fleuve St-Laurent, la plus ancienne voie maritime de l’Amérique du Nord, les bateaux de pêcheurs se font de plus en plus rares. Cela fait plus de quarante ans que les marins pêcheurs traditionnels développent et protègent les pêches dans le St-Laurent. Seulement, aujourd’hui, l’industrie de la pêche se trouve dans une situation précaire. La surexploitation de nos stocks a entrainé une réduction de la valeur des captures et une augmentation des coûts de la pêche. Nous assistons à la disparition de l’une des plus vieilles pratiques de notre patrimoine maritime. Le métier de pêcheur est souvent pratiqué de génération en génération avec le passage familial des permis. Ce travail très majoritairement masculin est physiquement exigeant et expose ces ouvriers aux conditions climatiques les plus difficiles. Sur leurs visages, leurs mains, leurs corps, on peut voir les effets du temps, des éléments, de l’air salin. Avec ces marques de la mer vient la sagesse des hommes et de leur longue cohabitation avec l’élément.
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