Rien à Déclarer #22

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Couverture: Tantaka: data-noir@gmail.com

Éditeur: Nelson Roberge - (nel): nelson001@sympatico.ca

Collaborateurs: Nour Haïk: musicjunkie72@yahoo.com Melissa Hetu: melissahetu@hotmail.com Ramon Vitesse: sapristi.anar@sympatico.ca Alexis Charlebois: alexis_charlebois@hotmail.com Derrick - (d): productionssaccage@hotmail.com Caroline Bolduc: caroline.bolduc@gmail.com Anthony: tonylofi@yahoo.ca Serge Larivière: sergelariviere@hotmail.com Louis-Philippe Lavergne (lp): skanky83@hotmail.com Mathieu Lachapelle - (mat16): issue16_mat@hotmail.com Pierre-André Poupart: crailair@hotmail.com Guil Reno: guil_reno@hotmail.com Maxime Lemond: creationparadoxe@hotmail.com Simon Banville: simon.banville@sympatico.ca Kent Earl: thecreators@whiteninjacomics.com Jim Burgess: jim@jimburgessdesign.com

Une majeure partie du Rad à été corrigé par (Ben non! le magazine n’est pas corrigé au complet): Caroline Bolduc Anick Lemay Serge Larivière Émilie Jouan

Gros french tous en même temps à : Tout le monde ci-haut, Mathieu, JP et David@ Art-Team, Julien@prod.anonyme, Chris@Exo, JP@NewHorizon, Caroline@sincever.com, Kyria, Victor et Fred@Indica, Charles@Newrock, Local-Sopref, Mike@Freedumb, Eli@DareToCare, Eric xcailloux Gibeau, Stu@FigthTheMentality, Tom, Melanie et Rob@Fat, Chris & Derek@G-7, Yannick@MilkAndCookies, Shawn@Soundcentral, Fabie@X20, Louis@L’échange, Janick@Katacombe, JF@Universal, Seb@Stickerboy.net, Patrick@CISM, Leonardo Calcagno, PatK@Bazooka-Foufs, Louise Girard et pleins d’autres que j’oublie, et Dieu seul sait que j’oublie vite!! Merci à tout le monde! Les bands! Les lecteurs! Les abonnés! Publicité: Nelson Roberge:nelson001@sympatico.ca / (514) 597-0832 Distribution: Local Distribution : sopref.org St-Jean Sur Le Richelieu: Prod. Anonymes: julien.anonyme@gmail.com Québec: Milk And Cookies: milkandcookiesrecords.com Misanthrope: whatismisanthrope.com Rouyn-Noranda: Maxime Bonenfant: Canadalatoufe@hotmail.com Trois-Rivières: Nicolas Denis: thegamblers@hotmail.com Sherbrooke: Eve Denis: evedenis@videotron.ca Chicoutimi: Marc-André Robert: cidrobert@hotmail.com

Faites nous parvenir vos démos, bd, zines, commentaires à: Rien à Déclarer Magazine C.P. 47637 / Montréal (Québec) / H2H 2S8 CANADA info@radzine.com / (514) 597-0832 Dépot légal Bibliothèque National du Québec édition de l’automne 2005 P&© 2005 Rien à Déclarer

Les opinions formulées dans ce magazine sont celles des journalistes et ne représente pas nécessairement les opinions de la rédaction et des commanditaires.



RAD VS LE CHANGEMENT: PART I La prochaine déclaration que je vais faire va en étonner plus d’un, va peut-être même vous sembler subite et vous avez raison. Quelques évènements et propositions me sont tombés dessus au moment où je terminais l’édition de RAD que vous tenez entre vos mains. J’ai pris le temps d’y réfléchir, de demander à mon entourage si la décision que je voulais prendre semblait sensée. Hé puis, c’est fait! Vous lisez présentement le dernier RAD avant l’été prochain. Disons, le dernier jusqu’au mois de mai 2006. Le RAD paraîtra alors deux fois par année. “Hein!? Mais pourquoi fais-tu ça Nel? Pourquoi es-tu si dur avec nous???” me direz-vous. Mais oui, qu’est ce qui a bien pu me faire changer d’avis et réécrire mon édito au complet à la dernière seconde? Pourquoi le RAD devient-il biannuel, alors que je me voyais vous annoncer à l’aube de 2006 que le RAD allait devenir bimensuel? Laissezmoi vous expliquer: en fait, il faut être réaliste, le RAD ne génère pas assez d’argent pour que je puisse en vivre. Et c’est de là que vient la décision finale. l’édition est le seul domaine que je connaisse le plus et que j’ai pu apprendre par moi-même... La passion de pouvoir publier des idées, partager des goûts, mettre tout ça sur papier, trouver une façon originale de le présenter. Qu’il s’agisse de bande dessinée, de l’actualité ou bien, comme le RAD d’entrevues etc, ça passe tout passe par le même principe d’impression. Hé bien, je vais peut-être, j’insiste sur le peut-être, enfin pouvoir vivre de ma passion avec la création d’un nouveau journal en collaboration avec les deux tête de turc derrière le Motel et Bazooka Magazine. Oui, un nouveau journal! Un mensuel couvrant la musique, les arts visuels et plus. En fait, je laisse un peu le RAD de côté, mais je continue à faire ce que je faisais, de faire ce qui me passionnait, promouvoir les talents d’ici et d’ailleurs. Vous allez commencer à en entendre parler pas mal plus au début de 2006, en attendant, le site internet va toujours être en ligne et on va essayer de le mettre à jour le plus possible… (ouin mais Nel, faudrait commencer par le mettre en ligne!) RAD VS LE CHANGEMENT: PART II Vous remarquerez sûrement beaucoup de changements dan le look du RAD! Tout ça c’est grâce à l’équipe de Art Team et du nouveau graphiste David. Hé Oui! Comme je l’annonçais si subtilement dans le dernier numéro, j’ai délaissé la tâche de la mise en page à quelqu’un d’autre, qui pouvait y apporter une nouvelle texture. Gênez vous pas pour nous faire part de vos commentaires là-dessus. RAD VS LE CHANGEMENT: PART III Maudit ordinateur, maudit internet, maudite technologie!!! Pour être bref, tous ceux qui ont essayé de nous

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joindre à ce courriel: reactions@radzine.com , ont dû frapper un mur de béton! Le gars du serveur avec qui nous faisons affaire pour le site internet ne nous donne tout simplement plus de nouvelles. Donc, cette adresse n’as jamais été créée comme il était prévu. Il y a aussi mon laptop qui m’as crevé dans les mains, ce qui m’a fait perdre la majorité de mon carnet d’adresses. Donc, tous ceux qui attendent des nouvelles de moi depuis longtemps, n’hésitez pas à reprendre contact avec moi! RAD VS LE CHANGEMENT: PART III Le nouveau site internet s’en viens! Patience! RAD.FM: TOUTE UNE ÉPOPÉE! L’été est terminé! Vous l’avez-vu passé vous? Moi, j’ai rien vu! Il s’en est déroulé des choses mais, les semaines ont filées si vite. J’ai, entre autres, animé une émission de radio à CISM qui s’appelait RAD.FM. Le concept de départ était de regrouper des collaborateurs du zine pour venir faire des chroniques régulièrement. Mais, après le premier essai, la direction de la programmation n’a pas trouvé l’idée si excitante. Je me suis donc retrouvé seul (ce qui ne me branchait pas beaucoup) et de plus la majorité du temps j’improvisais. Je dois avouer que la plupart du temps je n’ai pas tellement pris le temps de préparer sérieusement l’émission avant de l’enregistrer. Avant chaque enregistrement, je prennais une couple de disques, en essayant le plus possible de respecter le quota de 50% franco (mon émission passait le vendredi à 19h), je prenais quelques nouvelles ici et là sur le web puis on y va. Et, pour tous ceux qui ont écouté l’émission au moins une fois, je suis d’accord, c’était un peu chaotique et perdu, mais est-ce que c’était si grave, est-ce que ça rendait l’émission si inintéressante? Je vais avouer que je m’ennuyais d’avoir quelqu’un à mes côtés pour répliquer lorsque j’avais la tête ailleurs. Mais tant pis, oui , j’aurai aimé que ça se passe autrement, mais en même temps ce fût une très belle experience. D’une part, je comprends bien que la station de radio universitaire essaie le plus possible d’avoir l’air professionnel, qui est sûrement la raison pour laquelle CISM est réticente à ce que mon émission continue, mais moi, je trouve qu’il y a un certain charme dans des émissions qui n’ont pas l’air trop structuré. Peut-être en fait que je ne me plaçais pas dans la bonne case horaire! En fait, ce n’est pas trop grave. N’empêche que j’aime beaucoup parler devant un micro. Mais bon, je remercie quand même André Péloquin qui m’a proposé à la programmation (désolé, de ne pas avoir combler les attentes Haha!), merci aussi à Candide et à toute l’équipe de CISM de m’avoir laissé

la chance,quand même assez unique , de pouvoir m’exprimer à travers une station de la portée de celle-ci. DEAD KENNEDYS VS PROPAGANDHI Hum… Voyez vous ça!!! Vous pensez vraiment que je m’attendais à ça lorsque j’ai commencé à faire le magazine? Deux entrevues, dans le même numéro, avec des icones de la musique punkrock à travers les années. Deux gros noms, qui ont joué le même rôle à des époques différentes. D’un côté, le retour ultra-louche de Dead Kennedys, qui en aura fait rire plus d’un. Le groupe était à l’époque, la référence de la musique contestataire. Les textes de Jello Biafra était sûrement les plus politisés de son temps, mélangeant sarcasme et dénonciation. Mais, avec le retour du groupe, sans le chanteur vedette, je trouve personnellement qu’il ne s’agit que d’une énorme et grosse farce plate. Come on les gars! DK n’existe plus, n’essayez pas de le faire revivre. Surtout pas avec un chanteur qui a presque mon âge et qui pourrait être votre petit-fils! C’est absurde! Le seul point positif à travers tout ça, c’est que mes amis du groupe Jesus And The Headliners ont pu profiter de cet évenement pour jouer devant un Club Soda rempli à craquer en compagnie des “Dead”Dead Kennedys. C’est une très bonne promotion pour un groupe indépendant. De l’autre côté, il y a une entrevue avec Chris Hannah, qui est encore, et qui selon moi restera, le seul chanteur du groupe canadien Propagadhi. Le groupe sort enfin un des albums les plus attendus du 2005. (En tout cas, pour ma part) et qui est toujours aussi politisé tant dans ces chansons qu’en entrevue. Chris garde la tête haute à travers ces idées noires et son concept de la l’industrie musical punk plutôt délabré. Ce qui risque de choquer plusieurs personnes qui se sentiraient concernées. Une entrevue avec un gars qui a des idées bien ancrés et qui n’a pas l’air d’être facile à tasser, jouant lui aussi avec ces textes, tel monsieur Biafra, entre le sarcasme et la dénonciation. En fait, deux groupes qui ont forgés, d’une certaine manière, mon adolescence et mon caractère. Non mais quel honneur!! Bon, assez parlé! Je vous laisse déguster cette dernière édition de l’année! J’espère que vous m’écrirez en grand nombre! Envoyezmoi tout vos commentaires à nelson001@sympatico.ca! Ça c’est un courriel qui fonctionne ! Sinon, allez sur notre profil Myspace.com! C’est encore plus sûr! Je vous aime tous! Merci de supporter RAD depuis tout ce temps! Sincèrement Nelson


-----------Pas de problème Jessy, on fera une entrevue sur le sujet dans le prochain numéro! Nelson – Rad Magazine ************************** J'ai deux choses "personnelles" sur mon bureau à la job: 1. Une tasse "Florida is for lovers" (datant d'avant Urban Outfitters et tout ce tralala) 2. Un numéro de R.A.D. (celui avec l'article sur Major Lee que j'ai trouvé très intéressant, c'n'était vraiment pas "fluffy"). Continuez de continuez! ((( p ))) Extrait : www.myspace.com/radzine ************************** Je viens de lire ta critique sur Major Lee dans le rad. J’avais aussi lu ton éditorial concernant le fait que tu étais pas assez méchant. Alors une chose, je suis très content aujourd’hui d’être complètement autoproduit et indépendant… Parce que estie que t’aurais pu nous ramasser nous aussi dans un contexte comme celui-la! Oufff.. ahahaha. Tu vois la différence avec nous c’est qu’on se prend pas au sérieux. Ya trop de band qui font des textes du genre… « je t’aime la vie c’est moche ». Mais que c’est mal dit, mal fait et sans saveur. C’est comme parler de politique dans tes textes sans avoir l’air con a coté de loco locass. Par contre, dans l’absurde, y’a les Trois Accords qui le font, Pépé et sa guitare. Nous on fait de l’absurde mais, à notre façon et je pense qu’on se débrouille pas pire la dedans. Coté musique, ça va aussi, le monde ne se plaint pas trop. C’est sur que l’on a pas un public vieux, parce qu’après 20 ou 22 ans, tu veux t’affirmer plus, la vie a besoin d’être plus critiqué, pis, c’est pas eXterio qui va te donner des idées … Mais au moins on est conscient et on prétend pas le faire. Pour Major Lee, c’est vrai que ça fait longtemps qu’ils jouent de la musique. Signer avec New Rock pour avoir du succès, c’est un choix, que je n’aurais pas fait, mais c’est à eu d’assumer les critiques.. C’est comme Champion et Damien qui ont crissé le quand de Local distribution prétextant que c’est mieux ailleur… Les presques 10 000 copies vendus de notre premier album sont la preuve du contraîre… Au moins, nous, on reste intègre vis-a-vis la scène locale, même si on a du succès.. Et on donne vraiment un coup de pouce a ceux qui nous ont aidé. On ne se sauve pas du moment qu’on a un peu de promesse d’argent et tout… Anyway, ça c’est un autre sujet! Par contre si tu veux qu’on fasse une petite entrevue à ce niveau là, je pourrais te montrer que malgré le fait qu’on est un band pas engagé, ça veut pas dire qu’on a pas d’idée derrière la tête, et justement moi ma cause c’est ça…. Prouver au band qu’il faut pas se prostituer devant les compagnies pour avoir du succès et que ça peut être très trompeur comme marché. J’ai justement été le sujet d’une guerre entre moi et Damien dans le journal VOIR concernant sont départ de la scène locale et ça c’est un sujet que je suis très capable de défendre partout où je vais parce que je sais de quoi je parle…

"Je crois que s'est un peu grâce à R.A.D. que Another Punk est présent. Ils m'ont appris à mieux connaître ma scène locale et l'admirer à sa juste valeur. Je connaîs Rad depuis le numéro 10 environs et je dois dire que le magazine évolut à une vitesse incroyable et je crois aussi que ce magazine à un bel avenir devant lui. Depuis que j'ai commencer Another Punk, je dois dire que R.A.D m'impressionne encore plus, car je vois tout le travail et l'effort donné en arrière des 64 pages. Là, si je dis ça, c'est pas pour faire mon ti-téteux, non non, c'est la vérité, yusssste la vérité. Yeah!" Frank - Another Punk

C’est, au moment d’écrire ces lignes, la fin de l’été. J’ai eu, personnellement, un bel été. Je veux pas faire chier personne avec ça, mais je vais le faire quand même : j’ai eu un bâtard de bel été! Tellement, que j’ai relu ma dernière chronique, (colonne, montée de lait, appelez ça comme vous voulez) et j’ai trouvé que j’étais un peu trop négatif. C’est vrai! Choqué noir le Guil! J’en veux donc à beaucoup de monde, moi. Je sais bien qu’il se passe des choses plates, des choses dégueulasses et que je suis « chialeux », mais y’a moyen de pas faire un anévrisme à chaque fois. Alors cette fois j’ai envie de parler de rien. Ou plutôt de sujets tellement légers et insignifiants que je m’emporterai même pas. Alors ici, vous ne trouverez pas de sujets qui ont fait les manchettes comme j’ai l’habitude de commenter. Karla Homolka : pas capable. On la voit plus souvent que Marie-Hélène Thibert, je peux plus en entendre parler. La politique : Jean Charest et Paul Martin savent très bien que l’été, on est moins collés sur nos téléviseurs. Ils savent aussi que le meilleur moment pour bullshiter, c’est quand il y a des poissons. Alors la politique était assez tranquille cet été. Même les grévistes qui faisaient la vie dure à M. Charest sont en congé eux aussi! L’essence est devenu trop cher? Je vais peut-être en faire chier encore, mais dommage : je m’en fout, je vais travailler à vélo. J’ai pas de voiture et j’en veux pas! Quand les gens vont arrêter d’acheter des véhicules utilitaires sports laids qui coûtent 15$ d’essence juste pour

démarrer, le prix va redescendre. J’ai pas envie de plaindre ni de défendre les consommateurs aujourd’hui : Je suis de bonne humeur! Place maintenant à des choses futiles, inutiles et sans queue ni tête! C’est ça qui arrive quand je suis de bonne humeur! D’abord, y’a eu bien du chialage sur le concert de la Saint-Jean organisé par les Cowboys Fringants. Des gens qui leur ont reproché d’avoir fait payer les gens pour célébrer la fête nationale, d’avoir fait une fête parallèle, etc. Je suis allé. Ça m’a coûté un bon montant. Et je ne le regrette pas! Oui, c’était une St-Jean payante. Oui, c’était une fête parallèle. Mais j’ai eu une bâtard de belle journée. Gros soleil, 20 000 personnes qui ont juste pris le temps d’avoir du fun dans un gros concert extérieur. Pas d’épais avec une coupe Longueuil qui crie après toi parce que t’as accroché sa couverte. Pas de mononcle chaud qui veut « triper avec vous autres les jeunes » en bavant sur tes chums de fille. Pas de bataille. C’était bien d’en profiter tranquillement. Je sais, je sonne hippie, mais ce genre de journée fait tellement de bien quand tu te fends le cul au travail le reste de l’année. Un bel apéritif avant tes vacances. Fait intéressant à noter : le spectacle de Dumas a été le seul moment de la journée où il y a eu un « line-up » à la toilette des gars. J’ai rien contre Dumas, mais disons que ça m’a fait sourire. Et ça fait une bâtard de belle transition pour vous parler d’une autre chose reliée au monde artistique m’a fait sourire, cette fois à la télévision. Star Académie 3 qui recommence le 11 septembre. Je sais pas pour vous, mais personnellement j’ai toujours considéré comme paranoïaques les gens affirmant que la date du 11 septembre était prédestinée pour les catastrophes. Maintenant, je me demande s’ils avaient pas raison. Vous voyez : encore une fois, pas de chialage. Que des choses futiles. Je termine cette colonne en vous parlant d’un dvd. Quelqu’un m’a fait découvrir un humoriste américain engagé qui m’a fait tordre de rire. Un humour intelligent, un humour éditorialiste agressif (tiens donc!). Bill Hicks né dans une petite ville « redneck » où règne la droite religieuse. Le gars fait de l’humour pour dénoncer ce cette droite religieuse américaine. Trop vulgaire et dénonciateur, il n’a pas connu la gloire à la télévision. Un dvd posthume (Hicks est décédé d’un cancer en 1994) est sorti dernièrement regroupant trois de ses meilleurs spectacles, dont un enregistré à Montréal. Je suis désolé de « ploguer » le dvd d’un artiste américain, mais je le recommande à tous ceux qui comprennent l’anglais. Question de rire et de constater à quel point les blagues sur Georges Bush père qui attaque l’Irak, et toutes les chose qu’il dénonce au début des années 90 dans ses monologues sont encore applicables aujourd’hui. Encore une fois, je parle de choses futiles. Mais bon, l’été m’a fait du bien et j’ai les autres mois de l’année pour me pomper. L’automne va être explosif quand les syndicats et Jean Charest vont s’affronter. Selon moi, cette colonne démontre bien que c’est le calme avant la tempête.

Si Loco Locass savent défendre des idées sur la politique et le weed, moi, je peux clancher n’importe qui sur les labels, les médias, la mise en marché d’un disque etc…. Sujet, selon moi, pas assez défendu par du monde qui connaît ça… Les bands font juste dire qu’il veulent rester intègre, pis le jour ou on leur présente 40 000$ dans leur face, tout d’un coup l’intégrité disparaît en criss. Jessy Fuchs – Exterio

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Ste-Catherine Sur Fat! Nah? Ben oui! C’est avec beaucoup de surprise que le potin m’as été confirner récemment. Nos héros punk-hardcore montréalais qui avait gagné l’an passé le prix des bourreaux de tournée au Gala MIMI sont maintenant récompensé après toutes ces années à faire des concert à travers le monde. Quoi demander de mieux que de ce faire signer par la plus grosse étiquette de disque punkrock indépendante au monde. Bon ok, j’éxagère peut-être mais, à peine! The Sainte-Catherine avait sortie tout un album à l’été 2003. The Art Of Arrogance sortie sur le label Dare To Care avait gagner le coeur de votre éditeur préféré, le classant dans le meilleur album punk de la même année. Inutile de vous dire que l’on s’attend à beaucoup de leur nouveau matériels. Donc récapitulons, Fifth Hour Hero font une entente avec No Idea, A Perfect Murder avec Victory, GFK avec G-7 Welcoming Committee, Despiced Icons avec Century Media et bien sûr… huhm, Simple Plan avec Lava/Warner. Hé bien, ça continue avec les Sainte-Catherines qui signe leur prochain album sur Fat Wreck Chords. Wow!

www.thesaintecatherines.com

L’AN PASSÉ THE DELEGATES AVAIT SORTI UN TRÈS BON ALBUM. “WE ALL TASTE DE SAME” NOUS PRÉSENTAIT UN JEUNE GROUPE PUNK ROCK QUI MÉLANGEAIT ALLÈGREMENT LE REGGAE DANS CES COMPOSITIONS. ENCORE UNE FOIS, IL EST CHARMÉ ET RETOURNE ENREGISTRÉ AU MÊME ENDROIT UN NOUVEL ALBUM, C’EST-ÀDIRE, À LOS ANGELES AVEC MIKE TRUJILLO (OSKER, CHOCKING VICTIM) MAIS, CETTE FOIS-CI, IL PREND PLUS DE TEMPS POUR PAUFINER CES NOUVELLES COMPOSITIONS. THE DIARY OF HAMILTON FISH VOIT LE JOURS AUX ETAT-UNIS SUR LE LABEL BANKSHOT, ET AU CANADA ALORS? ENTRETIENS AVEC MENNO ET ARSH SUR LEUR NOUVEL ALBUM. Pourquoi tenez-vous à faire vos albums aussi loin que L.A.? C'est pas un peu dispendieux pour un band indépendant? A:Oui, c'est cher, mais un de nos principes de base, c'est qu'on veut être fier de la qualité des chansons et de l'enregistrement, nous voulons que le monde ai envie d'avoir cet album, et d'écouter nos chansons. On s'est rendu compte lors de notre premier enregistrement que Mike était vraiment bon dans ce qu'il faisait, et dès le départ, il a compris nos intentions pour cet album et nous a aidé et à le faire sentir sur le cd. Il nous a été très utile en tant qu'opinion neutre et exterieure lorsque le groupe ne s'entendait pas sur tout. M: Je crois que pour ce que as en retour, Mike est pas mal cheap en fait.Ses tarifs sont moins chers que la majorité des studios décents de Montréal. Ses prix sont bas, parce qu'il ne pense pas à son petit confort. Le studio est dans un garage, et il n'y a même pas de salle de bain. On devait pisser dans des bouteilles vides, et les jetter ensuite dans une benne à ordure sur un stationnement au coin de la rue. C'est pas que je veux que vous demenagiez, mais voici une question stupide...Au point où vous en êtes, pourquoi rester à Montréal, pourquoi ne déménagez-vous pas simplement à L.A?

Rimouski rock! La formation métal du bas du fleuve vient de sortir son premier album sur l’étiquette montréalaise la plus bruyante. Issue d’ex-membres de Jerks, Mental Disorder, Astral Gates et Foot Clan, Vortex garoche un son qui rassemblera les fans de Hatebreed, God Forbid ou même Heaven Shall Burn. “Imminence of Death” est maintenant disponible sur le site de Galy records ainsi que chez tout les bons disquaires canadien, mais aussi , depuis la nouvelle entente du label avec Century Media Distribution, l’album pourra se retrouver jusqu’au État-Unis, Mexico, Amérique du Sud et Europe.

A: MTL c'est chez nous. C'est tellement génial d'être ici, en particulier vers la fin de l'été, et l'automne, quand tout le monde est à son top, et que la ville déborde d'activités. Et complètement à l'opposé, il y LA qui est très superficiel, très cher, très pollué, et où c'est presque impossible de se déplacer sans auto. Pis ils ont pas les Foufs! M: Ouais, L.A c'est vraiment horrible. C'est pollué, artificiel, et en plus, le gouverneur c'est Arnold Schwartznegger bordel! Mais ils ont de la bonne bouffe mexicaine cheap... Parlez moi plus du titre de l'album? À quoi ca fait référence? A:Le journal de Hamilton Fish a une signification particulière pour chacun d'entre nous, mais il y a quand même une perception de changement qui entoure le titre. Ca représente un peu les sentiments qu'on a comme groupe, avec des buts, et des ambitions, mais on y est pas tout à fait encore, il y a encore un bout de chemin avant de réussir.

malade. Les gens changent et évoluent constamment, mais je ne sais pas si on peut réellement trouver sa place et être heureux ainsi. hamilton fish vient de l'eau, mais s'est retrouvé dans le monde des humains, a essayé d'en faire partie. Peu importe à quel point il se déguise bien, il sera toujours en parti poisson (fish) Cet album parler du processus de s'intégrer dans un monde qui n'accepte personne. The Delegates est toujours en tournée en Amerique du Nord. C'est quoi la partie la plus difficile d'une tournée? A: Garder espoir quand ca va mal, rester dans l'esprit. Monter sur le stage chaque jour et s'assurer que peu importe ce qui s'est passé ce jour-là, le temps sur la route, le public, ce qui compte c'est de faire le meilleur show, et de faire les meilleures tounes qu'on peut faire. M:D'accord avec Ash. Les tournées, ca a une image de bon temps, rock n'roll et party. C'est vrai que ca en fait un petit peu partie, mais en majorité, une tournée c'est beaucoup de travail. Des fois c'est tellement fatiguant que tu veux juste rentrer chez toi. C'est dans ces tempslà que je m'imagine commis de bureau. Au bout de 5 minutes, je m'apercois que peut importe à quel point c'est chiant serrer notre stock au milieu de l'hiver, c'est un million de fois mieux que d'être pris dans un job de bureau merdique que je haïs. Votre album est sorti sur bankshot records aux U.S.A, mais j'ai entendu dire que vous alliez peutêtre le sortir sur class e rec.? Est-ce vrai? Qu'est ce que vous avez de planifié pour la distro au Canada? A:Hmmmmmmmm. Ça je sais pas. On discute avec Class E, mais présentement, on se préoccupe plus de la sortie sur Bankshot, mais t'en fais pas, on va s'assurer que ce soit disponible au Canada. M: Ouais, Matt & Dutch de class E sont de bons amis, et ont de bonnes idées, mais on a beaucoup de choses à règler avec la sortie de Bankshot avant de penser à ce qui ce passe au Canada. On voudrait peut-être changer le cover, et ajouter des tracks boni pour la version canadienne, mais on est vraiment pas rendu-là encore. En attendant, on va peut-être devoir se tenir devant le Soundcentral avec une boite de Cd, au cas où quelqu’un veut en acheter.

M: Je crois que une grande partie de notre vie est passée à savoir comment nous on fitte dans ce monde

www.vortexmetal.net www.galyrecords.com

Pus arretable!

Malajube a sortie un album en décembre dernier. Malajube va sortir un album au mois de décembre qui s’en viens. Quoi dire de plus?

www.malajube.com

www.thedelegates.org


PUISANT LEURS INFLUENCES DANS LA FAMILLE DES FORMATIONS ALLIANT MÉLODIES ACCROCHEUSES ET RAGE VOCALES, WASTED SUNDAY NOUS OFFRIRA PROCHAINEMENT SON NOUVEAU NÉ «BARELY SPOKEN, ALREADY UNDERSTOOD» QUI PARAÎTRA SOUS L’ÉTIQUETTE NEW HORIZON RECORDS. ILS ÉTAIENT DONC AU STUDIO UNIKA DURANT UNE PARTIE DU MOIS DE JUILLET POUR NOUS CONCOCTÉ LEUR TOUT PREMIER ALBUM COMPLET. CE JEUNE GROUPE PROVENANT DE LA VIEILLE CAPITALE EXPLOSE DE MOTIVATION ET ÇA SE FLAIRE CONSIDÉRABLEMENT, ACTIF DEPUIS SEULEMENT JUIN 2003 ET AYANT DÉJÀ SALUÉ BONS NOMBRES DE VILLES QUÉBÉCOISES, PARTICIPÉ À L’ÉDITION DU WARPED TOUR 2005 ET AYANT AUSSI ENREGISTRÉ UNE PREMIÈRE GALETTE DÉMO, ON VOIT QUE CETTE FOIS-CI ON À AFFAIRE À DU MONDE PLEINEMENT DÉTERMINÉ. AVEC LE NOMBRE FARAMINEUX DE GROUPE EMO-CORE SURGISSANT SOUDAINEMENT CES JOURS-CI, NOS VIFS ARTISTES TENTENT LEUR CHANCE ET ATTAQUERONT SOUS PEU LES LIEUS ENCORE NON VISITÉS DE NOTRE BELLE PROVINCE.

Comment s’est déroulé l’enregistrement au Studio Unika? Sentez-vous que vous en sortez plus accompli? Avez-vous abouti à un produit satisfaisant? Jean-Daniel : L’enregistrement c’est très bien déroulé. L’équipe du Studio Unika nous a épaulé tout au long du processus. Le fait que Steeve Chiasson (Unika) et Fred Fortin (aka Beach Boy) se soient impliqués personnellement dans le projet a, sans aucun doute, été un facteur clé dans la réussite de l’album. Leurs connaissances majeures, en matière d’enregistrement, ont jouées un grand rôle sur le résultat obtenu. De plus, le zèle de l’équipe et notre désir de créer un album conforme à notre idée initiale ont été une bonne combinaison. Nous avons tous travaillé très fort à la réalisation de ce projet, chacun de nous devant conjuguer emploi et studio. Garder le focus sur notre travail a été un accomplissement en soi étant donné que nos horaires étaient très chargés et que la fatigue prenait souvent le dessus. Nous croyons sincèrement que tous ces efforts en ont valu la peine et nous sommes plus qu’heureux du résultat final. On s’était promis de mener à terme ce projet sans compromis, et nous l’avons fait. Le titre de votre album s’intitulera ‘Barely spoken, Already understood’, y’a t’il une explication quelconque derrière cette appellation? L’un des comportements essentiels de l’être humain est la communication. Dans diverses situations, nous interrompons nos interlocuteurs parce qu’il nous est inutile d’entendre la fin de son message pour en saisir le sens. Le principal moyen de communication d’un groupe est évidemment sa musique; le message qu’il

veut véhiculer. « Barely Spoken, Already Understood » est notre premier véritable album et nous voulons que les gens qui vont l’écouter comprennent avant la fin de la première plage que nous aimons ce que nous faisons. Le titre expose donc la relation entre ce qui peut être dit en mille mots et compris en une track de 3 minutes. Je sais que vous aspiriez profondément à participer à la tournée Warped Tour 2005, maintenant mener à terme, avez-vous d’autres idéaux à réaliser? Le Warped Tour n’était pas vraiment un idéal mais plutôt une occasion de faire un spectacle tout simplement. Bien sûr faire partie d’une tournée aussi renommée que le Warped Tour et avoir la chance de côtoyer des groupes qui ont plus d’expérience que nous a été une expérience enrichissante tant pour chacun des membres que pour le groupe. Malheureusement peu de groupes oeuvrant dans le courant emo-core parviennent à séduire nos voisins du Sud, quel sera votre plan pour y arriver? Implantation et non séduction. Peu importe le style de musique la meilleure façon de se faire valoir à l’extérieur est encore et sûrement de s’y rendre et faire des spectacles. Si les gens aiment ce qu’ils voient, ils iront probablement acheter votre disque et en parlerons à leurs amis qui eux viendront à votre prochain spectacle, etc. C’est en quelque sorte un engrenage, si nous travaillons fort à faire tourner la roue le reste va suivre et le tout se mettra en marche. La persévérance est la clé.

Que pensez-vous des groupes plus médiatisés du genre My Chemical Romance, The Used, est-ce que vous croyez qu’il y encore une certaine éthique punk qui y est divulguée? Nous n’avons pas une idée préconçue des groupes plus médiatisés. Par contre, nous trouvons que les groupes qui ne sont jamais sorti chez eux pour tourner et qui sortent leur premier album sur un « major » sont tous aussi ridicules que les stars pop de MTV qui n’ont probablement jamais composé une chanson de leur vie. Nous croyons que le « Do It Yourself » et l’amour de faire de la musique ont complètement disparus lorsque nous voyons des bands émerger de nul part pour devenir une image influente en moins d’un an sans avoir à travailler juste parce qu’ils ont de bons contacts et eurent la chance d’être à la bonne place au bon moment. Signer sur un major est un geste compréhensible pour élargir un public et non pour s’en créer un. Ce qui monte trop rapidement redescend tout aussi vite et plusieurs groupes en ont fait la preuve. Il faut toujours se méfier de ce genre de label, car pour eux, jeunes groupes peu expérimentés est synonyme de gros bénéfices. Pour conclure, quels sont les projets qui figurent dans l’agenda 2006 de Wasted Sunday? Faire le maximum de promotion de notre dernier né, des shows à la tonne, peut-être un clip… Il peut s’en passer des trucs en une année et nous mettrons beaucoup d’efforts dans ce projet!!

www.wasted-suhnday.com


The Doppler Effect AFRIQUE DU SUD

Cette formation de Cape Town innove dans un parfait mélange de métal’80, de punkrock et d’emo. Les chansons qu’on peut entendre sur leur profil du site Purevolume, nous montre un gros penchant vers l’instrumental. The Doppler Effect a le profil parfait d’un groupe pouvant avoir du succès en amérique du nord, sans être trop commercial. Une très bonne découverte! (nel)

www.thedopplereffectband.com

Kyklooppien Sukupuutto FINLANDE

Ayant sorti leur dernier album sur Tuska Ja Ahdistus records en Finlande et Blackprint records à Londres. “Kuuluuko Meïdan Todella” nous fait découvrir un groupe hardcore grind de qualité qui pourrait sans aucun doute tourner avec Malefaction au Canada, si ce dernier groupe existait toujours, ou encore avec un groupe plus local tel ..And the saga continues. (nel)

www.kyklooppiensukupuutto.com

SUBS

CHINE!

Plus précisément de Beijing, Subs est un quartet rock, indie, punk qui ne laisse pas sa place. Énergique, bruyant, mélodique et très lo-fi. La voix de la chanteuse est légèrement irritante, mais, j’ai fini par trouver cet aspect plus attachant. Ne bougeant que depuis 2002, le groupe est invité au Amsterdam China Festival ce mois d’octobre et leur première tournée européenne suivra. (nel)

www.chaile.org/subs

APRÈS AVOIR FAIT LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS AU SEIN DU GROUPE PUNK-ROCK SNOWCONE, CHARLIE, SMART, STEVE ET DID ONT AJUSTÉ LEUR TIR MUSICAL ET DONNÉ NAISSANCE AU PROJET SUBURBS. DEPUIS CE TEMPS, LA NOUVELLE FORMATION A LANCÉ UN DÉMO ET FIGURE DANS LES PALMARÈS… DE CERTAINES RADIOS COMMERCIALES. BON DÉPART POUR UN GROUPE INDÉPENDANT À 100%! Suburbs. Quelle mouche a piqué la formation pour se donner un nom aussi particulier? Comme on le sait, plusieurs groupes ont une imagination débordante et une créativité hors pair, pensons à Dorothée est une salope ou aux Marmottes aplaties; d’autres regardent plutôt dans le dictionnaire ou essaient de faire des jeux de mots. Mais dans le cas de Suburbs, rien de tout cela! « Tu as déjà vu le vidéo Fire Water Burn de Bloodhound Gang ?, me demande Martin « Smart » Couture, chanteur-guistariste au sein du groupe. Eh bien, dans le clip, il y a un gars qui porte une tuque sur laquelle il est marqué "Suburbs"! J’en avais une identique, alors le nom s’est imposé de lui-même. En plus, notre groupe devait faire un spectacle bientôt, il fallait trouver un nom rapidement», rigole-t-il au bout du fil. Après des spectacles donnés en compagnie de plusieurs groupes dont Prolead et Never Hit Again, la formation a été sélectionnée, en mars dernier à Québec, pour le 2 Skin Rock Contest, si vous préférez le projet Qué-rock de CHOI 98,1. Même s’ils n’ont pas été choisis, les gars ne se sont pas découragés. « Après le concours, on a été porté notre démo à Charles Drouin qui s’occupe du projet Qué-rock et il a bien aimé le titre Halle Berry. Il a demandé de réenregistrer la pièce pour avoir une meilleure qualité sonore, mais curieusement il trouvait la nouvelle version trop heavy », raconte en se questionnant Smart. « Cela été la même chose pour le 0 97,3. Les gens de la station trouvaient la pièce trop hard. Elle n’était diffusée que le soir », enchaîne son acolyte Charles Allison, guitariste-chanteur. Pourtant, la pièce remporte un succès fou et est même entré dans le BDS (Billboard québécois). « C’est la première fois, je crois, qu’il y a un artiste indépendant à 100% dans ce palmarès », fait remarquer Smart. Mais, au fond, qu’est-ce qu’on ressent lorsqu’on entend notre pièce à la radio? « On est très surpris la première fois. D’ailleurs, une anecdote comme ça me dit Martin;

en se rendant à l’endroit où l’on donnait un spectacle, l’animateur de CHOI racontait que notre pièce Halle Berry était la réaction forte. C’était cool. Même des fois, j’écoute la radio pour savoir si notre pièce est diffusée », avoue sans gêne Martin. Souvent, quand un groupe a un succès commercial, les mots « vendus », « sellout » ou « traites » viennent à la bouche des gens, comme si les groupes se transformaient en machine à fric et avaient vendu leur âme. « On n’a pas peur de se faire traiter de vendus, lancent Smart et Charlie. De toute façon, cela doit être déjà commencé », poursuit Charlie dans un ton dénotant un certain je-m’en-foutisme devant ceux qui les traitent de ces noms. Pas de temps à perdre avec eux et surtout pas le temps se décourager « Il faut vivre notre rêve pendant qu’il est encore temps », me rappelle Charlie. Mais une question me brûle la langue : pourquoi avoir intitulé une pièce Halle Berry? Est-ce le fantasme d’un des membres? « Non, pas du tout. On voulait écrire une pièce à double sens dont celui sexuel », lance le plus sérieusement du monde Smart. D’accord, je comprends, mais qui représente le taureau dans : « Elle était vierge et moi taureau. Dans l’hôtel, c’était le rodéo » (paroles d’Halle Berry). « Didier, le bassiste, et Smart représentent le taureau», me répond Charlie dans un grand éclat de rire. Et pourquoi reprendre la comptine pour enfants Trois petits chats? « C’est une vieille pièce que je jouais dans mon ancien groupe. Je voulais avoir des paroles que je pouvais dire vite. Je me rends compte que je deviens un robot lorsque je dois accélérer. J’ai pratiqué les paroles pendant un mois. Si j’arrête de chanter la pièce en plein milieu, je suis incapable de la reprendre », rigole Martin « Smart » Couture. Encore une fois, comme on peut le voir, le ridicule ne tue pas!

www.suburbsmusic.com


AVOIR UN GROUPE QUI JOUE LIVE DEVANT SOI, C’EST GÉNÉRALEMENT UNE DES FAÇONS LES PLUS AGRÉABLES D’ÉCOUTER SA MUSIQUE PRÉFÉRÉE. MAIS POUR QU’ON PUISSE VOIR NOS GROUPES FAVORIS EN CONCERT, IL FAUT QUE QUELQU’UN AIT ORGANISÉ CE SPECTACLE. QUELQUES SEMAINES AVANT QU’ON SE RETROUVE DANS UNE SALLE, UN PRODUCTEUR A FAIT LES DÉMARCHES POUR QUE LES GROUPES SOIENT INVITÉS, QUE LA SALLE SOIT RÉSERVÉE, QUE LA PUBLICITÉ SE FASSE, AINSI DE SUITE. À MONTRÉAL IL Y A BEAUCOUP D’ACTIVITÉS SUR SCÈNE, IL Y A AUSSI BEAUCOUP DE PROMOTEURS DE SPECTACLES. POUR CETTE DEUXIÈME ENTREVUE DE «DERRIÈRE LA SCÈNE», J’AI VOULU EN APPRENDRE UN PEU PLUS SUR COMMENT FONCTIONNE L’UN D’EUX. J’AI DONC POSÉ CES QUELQUES QUESTIONS À BRIAN ET MEYER DE BLUE SKIES TURN BLACK. Vous avez fondé BSTB pour amener à Montréal des groupes que personne n’invitait jamais ici. Quand avez-vous décidé que c’est vous qui alliez les faire venir en ville? Bien, c’est un peu plus compliqué que ça. Il y avait des shows tout le temps. Le problème c’est que le public en n’était pas bien informé. La plupart de nos shows préférés avaient lieu au Underword Records près du métro Henri Bourassa. Ils étaient très efficaces dans le bouche à oreille mais quand ils ont fermé, les informations sur les shows étaient plus rares. Notre ami Marc a essayé de produire quelques shows, mais il avait une vie très remplie alors il nous a demandé de l’aide. Éventuellement, il a complètement arrêté et on a pris la relève. Est-ce que vos premiers spectacles se sont passés comme vous l’aviez imaginé? Les premiers shows se sont très bien passés. Vraiment très peu de problèmes. Mais quand on a commencé à booker des groupes plus gros et de plus grosses salles, il y avait beaucoup plus de choses à faire. Des choses auxquelles on n’avait jamais même pensé pour nos plus petits shows. Des trucs comme des permis de stationnement et les riders extravagants.(ndrl: un "riders" est une liste écrite par le groupe ou plus souvent par leur agent de tournée, contenant les aliments ou items qu'ils veulent retrouver dans leur loge le soir du concert)

lement les groupes d’ouverture, si on peut insérer des groupes locaux. On essaye alors de trouver le groupe qui complèterait le mieux la soirée. D’un show à l’autre ça revient pas mal au même, la seule chose qui change c’est la grandeur de la salle. Croyez-vous que le promoteur a une influence sur l’ambiance qui règne dans la salle, le soir du spectacle? Si oui, à quel niveau est-ce qu’il l’influence selon vous? Ça dépend. Généralement ce sont les groupes qui jouent qui créent l’ambiance. Mais si on organise un party ou un vernissage on peut influencer un peu plus. La plupart du temps on est trop occupés pour planifier des choses du genre par contre. Le public aussi a une grosse influence sur l’ambiance d’un show. BSTB a fêté son cinquième anniversaire en mars dernier. Aviez-vous des plans d’avenir au départ? Si oui, les avez-vous atteint? Bien, on savait qu’on voulait faire ça à temps plein. Une chose que l’on n’avait pas prévu, c’est que les gens apprécient vraiment ce que l’ont fait. C’est bizarre. Il y a plusieurs autres producteurs en ville, mais les gens semblent nous connaître sur un côté plus personnel. C’est assez cool. Mais on continue d’évoluer. Je ne pense pas que nous avons atteint nos buts. On vise encore plus haut.

Qu’est-ce que l’organisation et le déroulement de ces premiers évènements vous ont appris?

En cinq années, combien de shows avez-vous produits?

Nous attendre à l’inattendu. Peu importe à quel point tu penses être prêt, il y a toujours des choses qui vont se passer que tu n’avais pas prévus. Maintenant c’est plus rare que ça nous arrive. La plupart des shows se déroulent sans tracas.

On n’a pas compté, mais en général on fait environ 15-20 shows par mois. Fait le calcul.

Quand vous bookez un spectacle, dans quel ordre est-ce que les choses sont faites généralement (choix de la tête d’affiche, des groupes d’ouverture, salles, etc)? Est-ce chaque fois le même déroulement? Bien, la plupart du temps on discute avec les agents de booking. C’est pas mal eux qui décident qui sera la tête d’affiche. Nous on décide du temps qu’aura chaque groupe pour jouer. Des fois on est pile dessus, des fois c’est soit trop long ou trop court. Mais la plupart du temps on ne se trompe pas par exemple. On choisi seu-

De quoi êtes vous le plus fier sur ce que vous avez fait durant ces cinq années? Bien, j’aime penser qu’on a eu un impact à travers la communauté musicale de Montréal. Et qu’auriez-vous fait différemment? On a toujours essayé de traiter les bands avec qui on travaillait de façon juste. Il y a eu des fois où nous et les groupes avions des opinions différentes à propos d’argent. Pour finir que quelques fois, quelqu’un finissait contrarié. On a réglé ça en s’assurant que tout le monde soit d’accord avant le show. Comme ça, personne ne peut se plaindre à la fin de la soirée.

Vous êtes maintenant trois! Il y a vous deux (Meyer et Brian) et Dounia, qui vient de se joindre à l’équipe, pouvez-vous nous expliquer qui fait quoi? Wow ça c’est dur à répondre. Bien, Brian et moi, on fait sensiblement les même choses: booker les salles, booker les groupes, faire les affiches et flyers, régler le spectacle, faire les billets. Dounia gère toutes les relations de presse (journaux, radios, etc). Elle s’occupe aussi des guestlists et nous aide avec les imprévus. Il y a beaucoup de spectacles et d’autres activités à Montréal. Avant de booker un spectacle, tenezvous compte de ce qu’il se passe en ville ce soir là? Maintenant oui. On a fait des shows qui n’ont vraiment pas fonctionné, pour découvrir plus tard qu’il y avait un autre gros spectacle le même soir. Maintenant on planifie mieux. Quel jour est-ce que le groupe veut jouer? Est-ce un jour férié? C’est quoi les autres shows en ville? Des choses du genre. Puis des fois ça dérange pas, on peut jamais prévoir. BSTB est aussi devenu un label au fil du temps. Parlez nous en un peu. Avec quels groupes travaillez-vous? L’étiquette de disques c’est quelque chose qu’on a toujours voulu faire. Au départ c’était ce que BSTB devait faire, mais les choses ont changées avec le temps. Les groupes avec qui on voulait travailler, n’étaient pas assez dédiés. Ils ne voulaient pas tourner ou des trucs du genre. D’autres comme Rockets Red Glare, sont très travaillants et ne nous demande pas beaucoup de choses. Ces jours-ci le label est tranquille, mais on recommence quand même avec deux bands: Les Angles Morts et Dirty Tricks. Les deux groupes sont excellents, mais sonnent différemment l’un de l’autre. LAM sont musicalement post punk instrumental et très artistique. Dirty Tricks c’est un excellent groupe punk rock and roll dans la veine des Hot Snakes. On les aime les deux. Merci beaucoup d’avoir pris de votre temps pour répondre à ces questions. Je vous laisse le mot de la fin. On veut juste remercier tout le monde avec qui on a travaillé au fil des années. On aimerait aussi dire un gros merci à tout le monde qui vient à nos shows.

www.blueskyturnblack.com


OFFRANT UN ROCK À LA THE WHITE STRIPES ET THE KILLERS AINSI QU’UNE VOIX À LA THE STROKES, LES ONTARIENS DE THE MARK INSIDE SAVENT TOUT DE MÊME NOUS APPORTER UN PETIT CÔTÉ NOUVEAU À CE ROCK & ROLL QUI VOUS ENVAHIE PEUT-ÊTRE CES DERNIERS TEMPS. APRÈS PLUSIEURS ANNÉES DE DUR TRAVAIL POUR TROUVER DE L’ARGENT, DU TEMPS ET UN BON STUDIO, ILS SORTENT PAR EUX-MÊMES LEUR TOUT PREMIER ALBUM NOMMÉ «STATIC/CRASH». ILS FINISSENT PAR CONTRE PAR SE FAIRE REMARQUER PAR L’ÉTIQUETTE CANADIENNE MAPLE MUSIC QUI RÉ-ÉDITA LEUR ALBUM AU COURANT DE L’ÉTÉ DERNIER. LA MUSIQUE RAFRAÎCHISSANTE DE GEOFF BENNETT, GEORDIE DYNES, GUS HARRIS ET DE CHRIS LEVOIR SAURA SANS AUCUN DOUTE VOUS FAIRE BOUGER! VOICI L’ENTREVUE QUE CHRIS LEVOIR M’A ACCORDÉ DERNIÈREMENT. Cet été, Maple Music a ré-éditer votre album Static/Crash. Par contre, vous me semblez être un groupe qui adore travailler constamment sur de la nouvelle musique. Êtes-vous présentement entrain de penser à votre prochain album ou présentement ce n’est qu’à propos de Static/Crash? C’est drôle que tu me demandes cette question car nous sommes en effet entrain d’enregistrer plusieurs démos. Nous avons fait environ 15 chansons en tout avec Ian Blurton. Quelques-unes d’entre elles font partie de notre répertoire depuis deux ans et d’autres sont entièrement nouvelles. C’est génial de commencer à penser à un autre album surtout que nous travaillons sur Static/Crash depuis si longtemps. Le nouveau matériel est beaucoup plus mature. Je crois que la plupart des gens vont remarquer un énorme contraste entre le dernier album et celui sur lequel nous travaillons présentement! Comment s’est fait le contact entre Maple Music et vous? Je crois qu’une personne de cette étiquette nous a vus lors d’un spectacle donné lors de la semaine canadienne de musique. Kim Cooke de Maple Music est la première personne avec qui nous avons parlé. Il est génial; il nous supporte énormément dans ce que nous faisons. Vous êtes allés en studio pour enregistrer votre premier album après cinq ans de la formation du groupe. Il me semble que vous avez pris du temps pour bien apprendre à vous connaître en tant que musiciens et ainsi apprendre à bien connaître votre son. Croyez-vous qu’il est important de prendre son temps avant d’enregistrer en studio? Car plusieurs disent qu’il est important d’enregistrer un démo le plus vite possible, peu importe la qualité de ce dernier.

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Je crois qu’il est important d’enregistrer le plus possible, et ce le plus vite possible; le tout aide un groupe à grandir. Nous avons peut-être commencé l’enregistrement de notre album qu’un an et demi après la formation du groupe mais nous avons toujours fait des démos que nous distribuions à nos amis. Il y a maintenant une quantité remarquable de démos en dessous de mon lit! L’enregistrement de l’album complet n’était qu’une question de temps et d’argent. Dans votre biographie, sur votre site officiel, vous écrivez que vos nombreuses répétitions ont solidifié le groupe mais le tout n’a pas changé le fait que vous n’ayez pas beaucoup de salles où jouer. Quelles suggestions donnerais-tu aux nouveaux groupes qui ont le même problème que vous avez eu? Si vous voulez jouer « live », vous allez trouver le moyen de le faire et ce peu importe ce qui se présente à vous; que ce soit une belle salle ou non! Il faut simplement que vous soyez capable de pouvoir partager ce que vous faites avec des gens qui aimeront le tout! Toujours dans votre biographie, vous dites qu’à un certain point dans votre carrière vous étiez blasés par la même musique, qui depuis bien longtemps, était tout comme une production de masse et qui était présentée comme étant la seule sorte de musique acceptable. Ne crois-tu pas que la musique que vous jouez est le style qui, en ce moment, est en explosion (The Arcade Fire, Jet, The Futureheads, etc.)? Cette partie de notre biographie étant en fait qu’un commentaire fait au sujet de la petite communauté musicale de notre ville natale en Ontario, Oshawa. Au début de notre carrière cette communauté n’offrait que des groupes qui se croyaient punk et nu-metal et qui détruisaient totalement ce que l’art et le rock & roll se doivent d’être. Dans une petite ville, ça peut être très

démoralisant d’avoir toutes ces personnes qui se croient supérieures et qui ne font que décourager les groupes indépendants. Et Dieu sait que je/on déteste Jet! haha …mais toujours par rapport à cette citation, je sais que vous avez commencé à jouer du Rock & Roll depuis bien longtemps, mais crois-tu que votre style va changer afin que le tout ne sonne pas comme tous les autres groupes de notre ère? Je crois qu’avec les années le groupe est devenu plus mature et donc, notre musique a évolué afin de devenir plus récente. Nous avons toujours voulu écrire et jouer comme nous le sentons à ce moment même : c’est tout ce que nous savons faire! Nous n’avons jamais pensé à adapter notre musique selon une certaine mode, une certaine formule. Nous étions un groupe avant même d’être exposé à la musique de The Strokes, The Constantines, Tricky Woo ou The Arcade Fire. Nous adorons ces groupes et nous sommes très contents qu’ils existent, mais cela n’affecte pas notre musique. En fait, tout ce que ça peut faire c’est de faire en sorte que nous travaillons plus fort afin de trouver notre un son unique à nous. Avoir d’excellents groupes qui existent est vraiment génial car ils nous inspirent et nous poussent à toujours aller plus loin. Quels sont vos plans pour le reste de l’année? Nous allons faire une tournée à travers le Canada et ainsi jouer deux fois plus que nous l’avons fait auparavant. Si tout va bien nous devrions aussi jouer à New York, ce qui ferait notre premier spectacle de l’autre côté des douanes! Aussi, nous continuerons à travailler sur notre deuxième album et, en plus, notre deuxième vidéoclip, pour la chanson «Sweet Little Sister», va paraître sur les ondes de Muchmusic sous peu!

www.markinside.com www.maplemusic.com


Rien ne semblait destiner Montréal à devenir une ville punk. Au milieu de la décennie ’70, la métropole québécoise vibrait plutôt au son de Pink Floyd, Genesis, Harmonium et Beau Dommage. Depuis la disparition de la dynamique scène garage des années ’60, ne subsistaient que très peu d’individus pour faire brasser la baraque. À vrai dire, seuls Aut’ Chose, Pagliaro et quelques groupes plutôt glam ou hard pop comme The Dudes, Straight Razors et The Wackers pouvaient revendiquer le titre de rockers, mais on était encore loin de ce qui allait être baptisé «punk rock» quelques années plus tard. Il est bien difficile de cerner le moment exact où la scène punk montréalaise a pris son envol, mais s’il faut absolument désigner un événement déclencheur, il convient de signaler la venue des New York Dolls en 1974. La bande de Johnny Thunder se produit alors au Palais du Commerce (lieu qui a plus tard abrité le Tazmahal et où l’on trouve désormais la Grande bibliothèque) devant une toute petite foule. Même si la venue des Dolls est significative parce qu’elle marque le passage d’un groupe qui sera par la suite vu comme un des précurseurs du punk rock, il faudra encore attendre trois bonnes années avant que des bands locaux commencent à se former. Les échos de ce qui se passait à New York et à Londres entre 1975 et 1977 arrivent à Montréal de plusieurs façons. Certains découvrent le punk rock par le biais de grands frères/grandes soeurs qui reviennent de Londres, d’autres par les magazines spécialisés qui commencent à faire une place à ce type de groupes, notamment aux Ramones, ou encore par les médias qui font état de ce nouveau phénomène naissant, souvent en des termes peu flatteurs. À ce moment, même les amateurs de cette musique n’ont pas conscience qu’il s’agit d’un nouveau mouvement culturel. Allan Not, bassiste des Chromosomes, un des tous premiers groupes punk montréalais, souligne que si par «punk» on entend cheveux de couleur et vêtements délurés, personne n’en avait vraiment entendu parlé avant que cette mode ne se termine. Même son de cloche pour Chris Barry des 222s qui signale que

vers 1976 et 1977, personne n’utilisait le terme punk pour désigner cette nouvelle musique. C’est donc dans ce contexte que naît ce que l’on nomme aujourd’hui la scène locale. Les premiers concerts de groupes montréalais ont lieu au miteux club Arc dans N.D.G, mais surtout au 364 St-Pau l, un magasin désaffecté dans le Vieux Montréal. Seulement quelques spectacles furent présentés à cet endroit , mais il devient un lieu de rencontre pour des individ us qui cherchent quelque chose de nouveau et de différent. C’est là que The Chromosomes, The Debut antes, The Normals, 222s, Danger, The Young Adults, Widows, Aliens et les Dilemma’s se produis ent à leur début, devant un public composé de quelqu es centaines de personnes au maximum. Pour ce qui est des groupes étrangers, ceux-c i commencent à nous rendre visite dès 1977. C’est le cas des magnifiques Eddie and The Hot Rods, des Vibrato rs et du légendaire Iggy Pop, qui lui nous visitera deux fois cette année là, la première avec Blondie, la seconde avec les Ramones. Preuve que le punk rock commence à exercer une certaine fascination sur les artistes plus populaires, Patsy Gallant (!), Donald Lautrec (!!) et l’impressario Tony Roman assistent au specta cle des Vibrators . En 1978 et 1979, la scène prend de l’ampleur, notamment grâce à la parution des fanzines Surfin’ Bird et Teenage News et à l’émission de radio «This is Pop» animée par Lawrence Joseph sur les ondes de la radio de l’Université McGill. D’autres individus se lancero nt quant à eux dans la production de spectacles. C’est le cas de Boris Shedov et de Joe DiMauro qui fonder ont Bambi production et de Spike, qui lui programmera de nombreux spectacles à l’Hôtel Nelson. Ces produc teurs et quelques autres permettront à des groupe s comme Devo, The Screamers, The Dickies, The Ramon es, The Lurkers, 999, The Clash et Chelsea de se produire à Montréal entre 1978 et 1980, mais ils mettro nt également sur pied des soirées réservées au groupe s locaux. Pour ce qui est de la vente de disques, on trouve alors des sections «importation» chez Phantasmago ria (sur l’avenue du Parc), Cheap Thrills, Discomanie, 2000 Plus (où les Chromosones pratiquent dans l’arrière boutique) et chez Dutchy’s (alors sur Crescent), tandis que les grandes chaînes comme A&A vendent égalem ent les albums punk les plus évidents. On pouvai t même trouver des disques punk chez Eaton (ce qui ne sera plus le cas dans les années ’80). Dans ce contexte relativement favorable, naissent, entre la fin de 1978 et le tout début des années ’80, de nombreux nouveaux groupes locaux parmi lesquels Jade, The Unknowns, Heaven 17, The Eightie s, The Electric Vomit, Lorne Ranger, Men Whito ut Hats

(alors un groupe avec des guitares), The Pseuds, Ulterior Motive, The Devices (qui deviendront The American Devices), The Blanks, The Nils, Impossible Impossible, Go et The Bleeding Hearts. Malheureusement, la grande majorité du temps, seuls des enregistrements en cassette de très mauvaise qualité ont subsistés. En fait, pendant les années ’70, seuls Danger et les 222s ont eut la chance d’endisquer. Malgré un certain dynamisme, la scène punk montréalaise des début était mal perçue par les médias mainstream. Nathalie Petrowski. dans une critique du concert de Devo parue dans Le Devoir en 1978 fait preuve d’une mauvaise foi certaine et d’une profonde incompréhension. Elle prête des «allégations néo-nazie» au groupe (!!!) et parle de musique exaspérante ainsi que de la «pseudo violence» de cette frange de la jeunesse qu’elle nomme, non sans condescendance, la «bof génération», une génération qui selon elle serait vide, sans idéaux, sans slogan et démunie. Visiblement, elle n’a pas aimé se retrouver en compagnie de gens qui, dit-elle, s’adonnent aux amphétamines, titubent et portent cheveux verts, chaînes et lames de rasoir. Cette mauvaise réception des médias n’est pas le seul inconvénient à être punk à Montréal à la fin des années ’70. Les concerts sont parfois perturbés par de la violence stupide et gratuite, tandis que les punks doivent à l’occasion se battre dans la rue contre des individus intolérants face à leur vêtements et à leur coupes de cheveux. Ils doivent également combattre des «ennemis intérieurs» puisque certains se dressent en gardien de la «morale punk» et adoptent une attitude du type «je suis plus punk que toi» (certaines choses ne changent pas!). Un autre problème est que les punks manquent d’endroit où sortir et se rassembler de façon régulière et la plupart du temps, on les retrouve dans la rue, dans les parcs ou dans des partys de lofts ou d’appartements. Bref, les bars sont loin de les accueillir à bras ouverts. En résumé, l’on peut dire que les débuts de la scène ne furent pas sans embûches, mais tous ceux et celles qui y ont participé vous diront qu’il s’agit d’une période qui fut excitante et fortement marquée par l’esprit D.I.Y. Une chose est certaine, ces individus ont pavé la voie à des dizaines d’autres groupes qui naîtront dans les années ‘80. Pour des informations complémentaires, vous pouvez consulter le site

www.youarethescene.com


FALLOUT PROJET FONT PARTI DE CES GROUPES QUI REÇOIVENT MALHEUREUSEMENT TROP PEU D’ATTENTION POUR LA QUALITÉ DE LA MUSIQUE QU’ILS PRODUISENT. PEUT-ÊTRE QUE C’EST UN PEU CE À QUOI UN GROUPE COMME EUX S’ATTENDENT. FALLOUT PROJECT NE SONT TRÈS CERTAINEMENT PAS LÀ POUR JOUER LES PETITS SÉDUCTEURS DE FOULES OU POUR PLAIRE À TOUT PRIX. UNE MUSIQUE SANS COMPROMIS. DES IDÉES BIEN ÉTABLIES QU’ILS NE SEMBLENT PAS AVOIR PEUR DE JUSTIFIER/EXPLIQUER. ENTREVUE AVEC FRED ET HUGUES QUI ONT BIEN VOULUS RÉPONDRE AUX QUESTIONS SUIVANTES POUR M’EXPLIQUER UN PEU PLUS CE QU’EST CE MYSTÈRE QU’EST FALLOUT PROJECT. TOO MUCH HOPES NOT ENOUGH ROPES. En quoi trouvez vous que votre dernier album, Hopes & Ropes, constitue une évolution pour le groupe? Fred: Bien, je dirais que notre chemin musical s’est clarifié et que le mélange est beaucoup mieux dosé que les deux albums précédents. Il est encore plus près de ce que nous essayions de réaliser musicalement, bien qu’encore imparfait, selon moi. Hugues: En fait, je crois que tous les groupes aspirent à une évolution d'album en album, sinon il n'y aurait pas d'intérêts à continuer. Pour ce qui est de Hopes & Ropes, il s'agit sans aucun doute de notre meilleur effort. Malgré les contraintes que je nous ai imposées avant d'entrer en studio et le budget plutôt serré que nous nous sommes alloué, le résultat est plus que satisfaisant. Howard Bilerman a fait un boulot exceptionnel et l'ambiance à l'Hotel 2 Tango était parfaite, on se sentait en famille. Pourquoi avez-vous décidé de vous exprimer à travers une musique aussi sombre et «négative» si l’on peut dire?

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Fred: Cela nous est venu naturellement. C’est le produit d’une jeunesse pleine d’illusions et d’espoirs qui se sont effrités petit à petit. C’est seulement à travers ce son que nous obtenons une certaine satisfaction et que nous n’avons pas l’impression de nous mentir à nous-mêmes. Quand tu ne crois pas à ce que tu fais, cela devient évident dans ta musique et cela donne des groupes peu originaux, je crois. Hugues: Pour nous ce n'est pas vraiment une musique négative, oui ça peut paraître ainsi mais c'est plutôt un des seuls aspect positif dans notre vie. La musique est essentielle, elle est le meilleur exutoire, le meilleur remède a notre mal de vivre, elle maintient notre équilibre dans ce monde de loup. Elle pousse à la réflexion et la recherche de vérité propre a chaque individu. C'est du cas par cas. Votre musique demeure un mystère pour moi. La question est peut être un peu redondante mais il est évident que vous ne tirez pas seulement vos influences de la scène «hardcore». Alors j’aimerais

savoir de quels groupes vous vous êtes inspirés pour créer votre son? Hugues: Ce n'est pas qu'une question d'influence. Bien sur il y a des groupes que j'écoute constamment comme Breach, Cult of Luna, Godspeed! You Black Emperor, Isis, Mogwai, Buried Inside et Neurosis. Ce sont tous des groupes très important à mes yeux. Tous ces groupes me touche l'âme et influences ma vie. Ils sont avant tout très créatifs. Mais nous ne voulons pas être vu comme des rejetons de tous ces groupes mais plus comme faisant partie d'un collectif de bands qui font un genre dans un genre, des bands plus qu'underground... Fred: Et bien, je dirais que nous avons tous des racines punk/hardcore, mais le temps a fait que nos chemins musicaux ont évolués chacun de cotés différents, ce qui résulte du son que nous avons présentement. Pour répondre à la question, je dirais que nos influences vont de Bob Marley, en passant par Iron Maiden, jusqu’à His Hero Is Gone et Neurosis.


Si votre musique est sombre et langoureuse, vos textes le sont tout autant. Ou peut-être pas dans le fond car ça dépend de la perspective. Pour moi vos textes sont tout aussi importants que votre musique et j’aimerais savoir à quel point ils le sont pour vous. Vous appliquez-vous beaucoup sur ceux-ci? Fred: Autant que nous le pouvons. Personnellement, j’aime bien laisser une certaine ambiguïté pour laisser place à l’interprétation. J’essaie d’exprimer en images ce que je ressens ou ce que je constate concernant le monde qui m’entoure sans nécessairement pointer du doigt quelque chose de précis. Les textes et la musique sont complémentaires, ils s’aident à s’expliquer l’un l’autre. Hugues: Fred et moi travaillons très fort chacun de notre coté sur les lyrics. Au bout du compte ont ce rejoint dans notre nihilisme acharné. La devise reste:«Donne moi un espoir, j'vas te le détruire». L’intérieur de votre album contient une citation d’Albert Camus qui n’est pas très rose concernant l’avenir de la race humaine et si l’on regarde bien, votre pochette est en partie des images de ce qui semble être des ruines grecques ou romaines. Essayez-vous d’exprimer quelque chose à travers cela? Fred: C’est seulement pour faire un parallèle avec les civilisations passées, et que la nôtre, selon moi, tire à sa fin. Quand t’essaie d’avoir une vision globale et non seulement dans ta petite vie de tous les jours, ça ne prend pas un grand sens de l’observation pour te rendre compte que nous sommes au bord du gouffre et qu’il est probablement trop tard pour empêcher tout ça. Hugues: Étant nihiliste de nature, il n'y a pas grand chose qui me réjouisse au quotidien. J'éprouve un dégoût très marqué pour la société occidentale et malheureusement nous en faisons tous partis. J'ai la haine quoi! Le travail et l'argent corrompent tout ce qui peut avoir de bon en nous et ce faisant notre avenir en est scellé. À la ruine de l'homme.

Voudriez-vous allez plus en profondeur sur ce qui vous amène à écrire des choses comme :«Mankind fell, mankind failed. An Arrogant pride consumed us all. The kiss of death embraced us all». Fred: C’est une manière d’exprimer une certaine vision du futur. Que ce soit l’énergie atomique, le pétrole, les différents systèmes politiques ou religions, ils sont tous source de conflits et voués à l’échec. L’enfer est pavé de bonnes intentions. Hugues: Je crois que notre échec est monumental autant que notre refus de le voir Avez-vous une opinion sur l’état de la scène punk/hardcore présentement? Est-ce que vous sentez que les idées/idéaux véhiculées par cette scène et qui vous y ont attirés (s’il y en à déjà eu) sont encore présents ou représentés aujourd’hui? Hugues: Il est vraiment difficile pour moi d'avoir une opinion positive de la scène présentement. Plusieurs bon bands comme Ste-4, Fifth Hour Hero, Buried Inside, La descente du coude, Mi Amore véhiculent un message qui me rejoint. Je suis peut-être blasé et aveugle mais j'ai l'impression que les bands de la nouvelle génération non que faire de l'éthique derrière la mentalité punk. Il me semble plus intéressé par leur look, leur présence sur scène que par le message qu'il devraient transmettre. Ils sont vides de sens à mes yeux. J'aimerais que tout aille pour le mieux, qu'on consomme plus la musique que le dernier t-shirt. «Life is played out as a tragedy. Is this my last act? Submerged in a obsolete reality that lives in ashes of the past.» C’est ce qui est dit dans la chanson The Hunt. Est-ce que c’est vraiment quelque chose qui guide votre philosophie de vie de tous les jours? Hugues: Je suis un grand tragique. Il faut dire qu'au moment d'écrire ces parole j'étais au plus mal. Il y a des événements qui peuvent anéantir toutes bonnes choses,

moments de pseudo bonheur. Alors la complaisance dans la souffrance me convient vraiment. Vaut mieux être prêt quand ça arrive. Avez-vous accomplit tout ce que vous espériez avec Fallout Project ou s’il y a des choses que vous aimeriez VRAIMENT faire. Des groupes avec qui jouer, des gens avec qui collaborer? Hugues: On n’en aura jamais accomplis assez. Il y a des choses que je souhaiterais pour nous. Tournés avec les ste-4, Isis ou Neurosis. Enregistrer avec Steve Albini. Mais pour l'instant la seule qui compte pour moi est la survie du band. L’album s’appelle Hopes & Ropes. Le disque s’ouvre avec la pièce Hopes et se termine avec Ropes. Dans cette dernière ont y lit: «Too much hopes not enough ropes. Anticipation and deception are tied together. Everything I’ve dreamed of is lost forever.» Est-ce que tous les rêves, désirs, ambitions, espoirs que nous avons sont éventuellement voués à nous décevoir? Fred: Eh bien, cela reste toujours personnel. J’imagine que pour certains, c’est probablement faux. Mais cela dépends évidemment de ce que tu désires et à quelle échelle ces désirs sont situés. Personnellement, tout ce que j’attendais de la société en général jusqu’à présent m’a déçu, pour les individus, disons que c’est du cas par cas. Hugues: Je crois qu'il faut savoir faire ses propres conclusions. Ce sont des paroles lourdes de sens pour moi. En fait, c'est que je ne vois rien de concret dans mon avenir rapproché. Bien sûr j'ai des rêves, des ambitions mais avec le temps j'ai appris à être prudent. Les Fallout c'est pas la joie, c'est un mal nécessaire.

www.falloutproject.cjb.net


AU MOMENT OÙ VOUS LIREZ CES LIGNES, LE CHANT DU CYGNE DE GROOVY AURA RÉSONNÉ- TANT AVEC L’ALBUM SÉVICES RENDUS QU’AVEC UNE TOURNÉE MONSTRE OÙ LE SPECTACLE DES FRANCOFOLIES AURA ÉTÉ L’APOTHÉOSE. VOICI VENU LE TEMPS DES BILANS ET D’UN FUTUR DÉJÀ EN MARCHE POUR VINCE PEAKE! La phase démo de Groovy Aardvark- sorte de fourmilier dansant, s’échelonne entre novembre 1986 et le début des années 90: “Pour One Fine Day 1987, notre première cassette, nous avons écoulé 2000 copies en faisant connaissance avec tout un réseau de zines à travers le monde en lien avec la nouvelle scène hardcore en plein mouvement”. Suivront une cassette quatre titres en 1989 et, The Late Race of Heroes- un deux titres sortie en 1991- “Ces deux dernières K-7 marqueront notre pic en matière de musique progressive à une époque qui se résume par le fait que nous faisions tout nous-même sans envisager de disque.”. Eater’ Digest, leur premier disque, aura nécessité deux ans et demi à produire et quatre séances d’enregistrement; notamment dans un chalet à Eastman et au

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naissant Studio Plante Verte. Pour les amateurs, on dénombre deux parutions de l’album: une en 94 sur XYZ (qui fait des bouquins) et l’autre en 95 sur MPV qui démarre avec le groupe. Des changements de personnel surviennent- Martin Pelletier et Louis Bélanger joinderont Groovy et… retourneront à The Affected autour du milieu des années 90. Vince souligne qu’enfin: “Nous bénéficions d’une distribution, de l’accès à un tourneur ainsi qu’au réseau des festivals.” Dans la foulé, Vacuum sortira en avril 95. Danny, le frère de Vince quittera peu après pour des raisons de travail et de famille. Pierre Koch le remplacera à la batterie pour le reste du périple. Pierre embarque raide dans Groovy: “Il n’a que quelques semaines pour apprendre le répertoire et c’est le

départ pour notre et seule et unique grosse tournée (Allemagne de l’Est, Belgique, Danemark et France). Ça a été extrêmement intense, 23 000 km pour 45 dates en 59 jours, et les tensions ont finalement soudé les gars. Nous sommes devenus meilleurs!”. Cette épopée dans les squatts a ouvert une fenêtre sur de l’inconnu: “Je n’ai jamais vu autant de punks qui étaient plus âgés, vivant en autogestion et en partage. Chaque squatt animait une salle de spectacles très active; quasi quotidiennement! Ce n’était pas payant mais on nous traitait très bien pour la bouffe et le logement.”. Le retour a été ce que Vince appelle les “plus belles années”. Dérangeant, Le P’tit bonheur et Boisson d’avril cartonnent et, en un an, ce sera une centaine de spectacles soit autant que depuis leurs


débuts. En 97, outre le Québec, ils iront à Winnipeg et à Whitehorse visiter les autres francophones. 1998 voit naître Oryctérope dont le travail préalable a été réalisé chez Fred Fortin un ami et voisin. Vince situe que cet album au son “plus dark” tombait dans un contexte où ils flirtaient avec l’industrie pop tout en étant enraciné dans l’underground. Il rappelle le spectacle pour les Rita Mitsouko et les succès d’Ingurgitus, d’Orycthérope et d’Amphibien tournant sur Musique Plus. Suivra enfin l’opportunité de réaliser un live- là où Groovy excelle, Exit Stage en 1999 à partir de deux spectacles- Festival Polliwog au Parc Jeanne-Mance et Café étudiant au Collège Édouard-Monpetit à Longueuil d’où le groupe est issu… Longtemps, le local de pratique du groupe aura été situé quelques rues plus loin. Notons que Denis Lepage (B.A.R.F.), un coloc, aura été un guitariste tout trouvé de 1999 à 2001. L’histoire du groupe, de ses démos qui seront réinterprètés sur Fast Times Longueuil remonte à la surface avec l’idée de Stéphane Vigeant; guitariste de la première mouture. Trois guitaristes seront mis à contribution pour cette plongée dans le passé du groupe. Le début de la fin? Masothérapie, leur dernier disque, également celui qui se vendit le moins (pourtant un de mes préférés), sortira en novembre 2002. COOL FM qui les jouaient beaucoup avec Grimskunk, Vulgaires Machins et autres s’est sabordé tandis que la brouille avec MPL, leur compagnie, s’envenima. Février 2004 sera la dernière torunée et la conclusion d’un deal pour règler leur différent et récupérer leurs droits de 19 ans de musique (dixit Vince). Enfin, Sévices Rendus, un disque anthologie sort sur YFB avec quelques inédits dont la pièce Ankylose. “En licence” insiste Vince étant donné leur liberté retrouvée et si chère… “Nous sommes libres comme l’air!” Ironie du sort, la tournée de 35 spectacles pour clore Groovy Aardvark a accès à toutes les tribunes et le spectacle aux Francofolies- un Métropolis à guichets fermés permettera pas moins de 34 invités pour quatre heures mémorables!

Toujours reconnu comme un groupe de musiciens de calibre, Groovy évolua de pièces touffues et savantes à des morceaux “dans la face où la communion avec le public est recherchée. Bref, plus d’énergie, plus de punch!” L’adjonction des percussions et la pièce Y’a tu kelkun marquent ce virage: “En joual, c’est une première depuis longtemps… Depuis Charlebois et, peut-être, Les Colocs. On voulait une pièce tripante, subversive et psychédélique. Voilà notre appel à tous!” Avec Boisson d’avril, l’apport de notre guitariste Martin Dupuis- grand amateur de La Bottine Souriante, nous y allons carrément d’une chanson à répondre.” Avec un père bilingue et une mère francophone, Vince évalue que le fait français, pour lui, a pris le dessus. Aussi, le métissage des styles, en en faisant quelque chose d’unique, lui apparaît comme une ligne de force de son groupe mais aussi du Québec. La plus grande force du groupe demeurera, selon lui: “Nos spectacles qui ont toujours été de se donner comme si ç’était notre dernier en proposant un fil conducteur et en éliminant les temps morts.” Vince cite à brûle pourpoint ses référents: “Voïvoid a toujours constitué une référence majeure. Cela se confirmera en tournée Pollywog 99 et en faisant quelques shows avec eux Motörhead et Dio en 2002, … Ils demeurent humbles et terre à terre même cités par des gens mieux connus- ils étaient dix en avance sur leur temps! Il y a Grimskunk qui est indissociable de Groovy. C’est le groupe que j’ai le plus souvent vu en spectacle. B.A.R.F. aussi et Me Mom & Morgentaler. Ces derniers, et Gus qui demeure un ami très proche, connaissaient et entretenaient des liens étroits en faisant beaucoup pour créer des ponts entre les francophones et les anglophones.”. Désormais? Très actif Vince vient de co-réaliser l’album Pouvoir de La Cage de Bruits (voir section critique CD) et multiplie des participations musicales au sein de groupes où certains ne l’attendaient sans doute jamais: il est batteur des Floating Widget qui font dans le stoner rock, il tient la basse dans Karma Doza, Sabbat Café, Aut’Chose de Lucien Francoeur (un nouvel album est en chantier) et, conclusion”inévitable” Grimskunk!!! En contribuant à la composition, on pariera que ressurgira là un peu de Groovy.

Je crois que c’est la première fois que je louais un jeu signé Star Wars. Sous forme de jeu de plate forme-aventure; dans celui-ci, on joue autant le rôle d’Anakin que Obee-wan. Comme dans tous les jeux de rôle qui se respectent, dans chaque tableau, il y a une tâche principale à accomplir, mais on peut aussi prendre le temps de trouver les objets cachés ou de tuer des méchants presque indéfiniment. Donc, à la fin du tableau, selon ce que l’on a fait, on accumule les points d’expérience. Ainsi, tu peux répartir tes points d’expérience à travers tes différentes forces telles le maniement du sabre, le déplacement des objets, la force d’attaque dans les airs et j’en passe… Ce n’est qu’après le deuxième tableau que j’ai commencé à mieux manipuler les personnages. Mais, on a quand même besoin d’une certaine dextérité à la manette parce que même au niveau facile, surtout à la fin du tableau, lorsque l’on se bat contre un « chef ». Je n’ai pas réussi à finir le jeu durant ma location de trois jours, un de plus et j’aurai sûrement pu voir le générique. nel)

Bon ok! J’ai eu une passe Star Wars, mais je vous jure qu’il s’agit d’un hasard! Ma copine voulait essayer un simulateur de vol, de combat aériens. On a loué celui-ci parce que ça avait l’air intéressant. On a par contre été plutôt déçus. Très difficile à contrôlé, la patience prend le dessus et on se fatigue à refaire les tableaux! C’est agréable lorsqu’un jeu est difficile, mais celui-là, ça devient ennuyant! (nel)

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Makeover? Vous l’avez sûrement connu sous le nom de Pleased. Quelques membres reviennent sur scène avec le nom de The Narrowcast. À surveillez!

www.myspace.com/thenarrowcast

PAY THE PRICE VIENT DE FAIRE PARAÎTRE «RAGE», LEUR PREMIER ALBUM, SUR LE JEUNE LABEL FIGHT THE MENTALITY. IL N’AURAIT PROBABLEMENT PAS PU CHOISIR UN MEILLEUR TITRE D’ALBUM POUR REPRÉSENTER CE QUI EST EXPRIMÉ À TRAVERS CE DISQUE AUX TEXTES QUI NE DEVRAIENT PAS VOUS LAISSER INDIFFÉRENTS. VOICI UNE COURTE ENTREVUE AVEC CÉDRIC NADON, CHANTEUR DE PAY THE PRICE. Sur votre album se trouve la chanson «Where’s Your Rage» qui semble se rapporter au titre de l’album. Qu’est-ce que vous essayez en fait de dire à travers ça? Est-ce que la scène hardcore a perdu son côté dénonciateur et rebelle selon vous?

Lance et compte Vous connaissez Dale Hawerchuk? Vous connaissez Les Dales Hawerchuk? L’un deux patine et compte des buts. Les autres ont sorti un album qui décrasse les oreilles en moins de deux. L’un viens de Winnipeg,, les autres du Québec.

www.lesdaleshawerchuk.com

En fait, le titre de l'album pourrait se rapporter à n'importe quel titre sur l'album. La rage est une émotion présente à travers chacune des chansons que nous écrivons et c'est une émotion que nous vivons tous au quotidien. J'ai écrit la chanson Where's Your Rage car je suis un peu déçu du tournant que prend la scène punk/hardcore. Pour beaucoup, ce n'est qu'un genre de musique et une façon "rebelle" de s'habiller pendant leur adolescence. J'aime m'imaginer que le mouvement qui m'a accroché est en réalité un mouvement de révolte. J'aime m'imaginer que nous sommes unis par des valeurs et des idéaux différents des valeurs dominantes dans notre société mais j'ai de plus en plus l'impression que le punk perd son côté rebelle, sa rage. Beaucoup de groupes dits punk ne sont pas très différents des groupes pop pourris qu'on peut entendre à Musique Plus ou CKOI. Qu'est-ce qui différencie Good Charlotte de Andrée Watters (pour prendre des exemples évidents)? Pas grand chose si tu veux mon avis. Les groupes provocateurs comme Dead Kennedys ou Bérurier Noir se font beaucoup plus rares. Dans la pièce «Empty Words» qui ouvre l’album, vous dites : «Have you ever asked yourself what makes you really different from this world you claim to hate so much?» Qu’est-ce qui est en fait censé rendre la scène punk/hardcore si différente du «vrai» monde en premier lieu selon vous?

Tresors et arc-en-ciel Denrièrement, vous avez peut-être découvert ce jeune groupe du Luxembourg. Treasure Chest At The End Of A Rainbow tournait à travers le Québec, Ontario et USA avec Discord Of A Forgotten Sketch du 13 septembre au 1er octobre dernier. Vous pouvez vous procurer leur split album avec Mutiny on the Bounty via le label New Romance For Kids à partir du mois d’octobre. Watch Out!

www.tcateotr.com www.newromanceforkids.com

J'ai écrit cette chanson parce que je suis tanné de me faire dire "this is not only about the music, it's about the message" par des bands/personnes qui n'ont, en réalité, rien de plus à dire. C'est comme si c'était cool de dire ça. Si t'es pour chialer contre "ceux qui n'ont rien à dire" mais que c'est la seule chose que t'as à dire, t'es pas vraiment mieux. Tu piges? La chanson «Another Way» est assez directe. «Today is the day we choose our oppressors, our masters. Lead by a cheater or by a hypocrite, it makes no differences to me…We’ll achieve nothing if we do it their way». Croyez-vous vraiment qu’un politicien ou un autre au pouvoir ne fait aucune différence? Reste-il quelques morceaux du «système» en lesquels vous croyez? Cette chanson est surtout une critique de notre système dit démocratique qui, à mon avis, ne l'est pas du tout. On

a le choix entre une poignée de partis politiques qui ont tous des idées et des projets qui vont plus ou moins dans le même sens. Certains partis proposent des idées alternatives mais n'ont bien sûr pratiquement aucune couverture médiatique et, grâce à notre mode de scrutin, nous n'avons souvent même pas l'option de pouvoir voter pour eux. Je crois seulement que ce n'est pas seulement en allant voter tous les quatre ans pour un cave quelconque que nous allons changer grand chose ou avoir quelque pouvoir de décision que ce soit sur ce que nous voulons faire en tant que société. «Years of abuse. Tonight we realize, tonight we explose…Blood will run on the streets…justice will be made». C’est une partie de la chanson «Kings Will Fall». Croyez-vous qu’un jour, les choses en arriveront à une situation de rébellion violente de la p a r t de la population au Québec pour changer les choses? Vous dites aussi dans cette chanson : «The tighter the chains, the harder we strike back». Malheureusement, à plusieurs reprises, l’histoire nous a montré que c’est trop souvent l’inverse qui s’est produit. L'histoire nous a aussi souvent démontré le contraire cher ami, mais ça, j'imagine qu'on pourrait en discuter longuement. Cette chanson n'est pas vraiment écrite spécifiquement en fonction de la situation au Québec. Elle peut s'appliquer à n'importe quelle situation dans laquelle un petit groupe de gens domine une majorité. Oui, j'aimerais voir des révoltes dans ces cas-là. Je crois aussi que ces révoltes ne peuvent exister que si on passe par l'éducation des masses et que le manque d'information/éducation est la source d'à peu près tous les problèmes sociaux que nous avons mais bon... ça aussi on pourrait en discuter longuement. Est-ce que vous croyez que nous vivons une période intéressante et qui laissera une marque à long terme dans la scène hardcore présentement? Je crois que oui. Parmi les milliers de groupes plates, il y a tout de même beaucoup de groupes intéressants qui essaient de nouvelles choses et qui le font bien. Je pense à Modern Life Is War, Mental, Suicide Files ou Think I Care. Ces groupes vont sûrement être écoutés encore pendant des années. Même au niveau local, quand on pense à Jaws of Life, Walk Aside, Beneath the Massacre, Final Word... ces groupes vont certainement marquer la scène montréalaise pour les années à venir. Sans oublier que Against Me! est en train de devenir le meilleur groupe que la terre ait connu. Je découvre des bons groupes à toutes les semaines et c'est pourquoi je suis toujours impliqué dans la scène punk/hardcore



PROPAGANDHI…QU’EST CE QU’ON PEUT BIEN DIRE À PROPOS DE CE GROUPE QUE VOUS NE SAVEZ PAS DÉJÀ? PLUS DE DIX ANS APRÈS LA SORTIE DE HOW TO CLEAN EVERYTHING, SUIVI DE SEULEMENT DEUX AUTRES ALBUMS, ET LA CRÉATION DE L’ÉTIQUETTE G-7 WELCOMING COMMITTEE PAR DEUX DES MEMBRES DU GROUPE, LA FORMATION DE WINNIPEG EST TOUJOURS D’ACTUALITÉ, LEURS ALBUMS AUSSI ATTENDUS MALGRÉ LES LONGS DÉLAIS ENTRE CEUX-CI ET LA QUANTITÉ PRATIQUEMENT NUL DE SPECTACLES QU’ILS FONT. PLUS DE QUATRE ANNÉES SE SERONT ÉCOULÉES ENTRE TODAY’S EMPIRES, TOMMOROW’S ASHES ET POTEMKIN CITY LIMITS QUI DEVRAIT (ESPÉRONS-LE) SORTIR D’ICI LA FIN DE 2005. DANS CETTE ENTREVUE, NOUS RETROUVONS UN CHRIS HANNAH AUTANT DANS UNE GRANDE FORME AU NIVEAU DU SARCASME ET DE L’AUTHENTICITÉ QUE DANS UN PROFOND CYNISME ET DÉSESPOIR QUANT À L’AVENIR DE L’HUMANITÉ. PEU DE GENS TIENNENT UN TEL DISCOURS ET ON SENT BIEN QUE CE N’EST PAS SEULEMENT POUR AMUSER LES FOULES QU’IL LE FAIT. ESPÉRONS QUE LE GROUPE N’EST PAS SUR SES DERNIERS MILES.

Débarrassons-nous des formalités en commencent. Vous avez un nouvel album qui sortira d’ici la fin de l’année et qui s’appellera Potemkin City Limits. Pouvez-vous nous expliquer ce que ce titre veut en fait dire. Musicalement, pouvons-nous nous attendre à quelque chose dans la veine de Today’s Empires, Tomorrow’s Ashes? Y a-t-il des changements au niveau du line up? Chris Hannah: En anglais, le terme «potemkin village» se réfère à quelque chose qui est une façade. C’est basé sur l’histoire de Grigori Potemkin et ses efforts pour impressionner l’impératrice Catherine II en érigeant de faux villages le long de la Volga durant sa tournée de la Crimée. Potemkin City Limits suggère que peut-être sommes nous arrivé à un point dans l’histoire où la déception à atteint son point le plus extrême, sa plus absurde conclusion. Nous sommes ce qui semble être la phase terminale de la vie sur terre mais nous continuons de recevoir et d’accepter des messages comme quoi tout va bien. Eric Drooker (www.drooker.com) a peint le cover.

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Musicalement nous faisons maintenant une sorte de alt-country/cow-punk. Certaines personnes n’aimeront pas ça mais nous avons maturé et passé la phase de la musique agressive. Le seul changement dans le line-up est que maintenant qu’un gars nommé Glen Lambert chante et joue de la guitare à ma place. Dans l’entrevue que vous avez donné au Exclaim! Magazine en 2001, vous aviez dit : «Nous allons sortir cet album, ça va tuer et il y a de bonnes chances que personne ne le reconnaisse pour ce qu’il est parce que nous vivons dans une culture tellement merdique. Nous devons nous demander si nous avons la moindre importance. Est-ce que les gens sont si brainwashé par MTV que ça va juste être perdu dans une mer d’albums?». Est-ce que vous pensez encore comme ça aujourd’hui à propos de ce nouvel album? Je ne pense plus vraiment à ce que nous faisons. Je suis de plus en plus ambivalent et déconnecté face au business qu’est celui de vendre de la musique aux gens. Je n’ai pas vraiment d’attentes pour être honnête.

Votre album How To Clean Everything s’ouvre avec ces mots: « Dance and laugh and play. Ignore the message we convey. It seems we’re only here to entertain». En regardant les trois albums que vous avez fait paraître et tout le travail que vous avez fait avec G-7, croyez-vous que vous avez vraiment seulement diverti les gens ou vous croyez que vous avez eu un impact sur la «scène»? Que vous l’avez fait avancer d’une façon ou d’une autre? Je ne peux pas vraiment dire. Je ne sais pas comment on pourrait mesurer quelque chose comme ça. Considérant comment la scène punk est devenue ennuyante, j’aimerais penser que nous n’avons pas eu d’impact discernable sur celle-ci. Dans la même veine, est-ce que ça vous dérange parfois de penser que votre public n’endosse pas vraiment vos idées ou si, à l’opposé, vous préférez «prêcher» aux non-convertis? Je ne suis pas vraiment intéressé à soit «prêcher» ou «convertir». La seule raison pourquoi je prends encore la peine de faire ça aujourd’hui est juste pour m’assurer


que mes complaintes soient enregistrées quelque part avant que je me fasse exploser la tête. Est-ce qu’il y a des choses que vous avez dites ou faites avec Propagandhi que vous regrettez ou des idées que vous endossiez dans le passé et en lesquelles vous ne croyez plus? Pas vraiment. Esthétiquement, bien sûr, il y a des sons que nous avons eu qui ne me satisfont plus aujourd’hui mais rien en terme de messages que j’ai déversé dans l’univers. Par contre, je suis certains que je pourrais rapporter toutes les choses bizarres que j’ai dites (dont je ne peux me souvenir présentement) à la proverbial boîte à outils de l’écrivain: hyperbole, extrapolation, provocation, etc., etc., et ainsi de suite. L’année dernière, avec toute l’histoire de Rock Against Bush, certaines personnes ont dites que les groupes ne faisaient que se servir de leur «célébrité» pour amener leur audience à voter contre Bush sans qu’ils en comprennent vraiment tout l’enjeu. Que pensez-vous de ce genre d’argument? Je n’avais certainement aucun problème avec les gens «célèbres» qui ont utilisés leur accès à une audience pour exposer la folie de l’homme dans l’administration Bush. Mais quand cette même «célébrité» est utilisée pour supprimer ou omettre des critiques similaires contre de stupides politiciens comparablement aussi stupides, arrogants et partisans de la guerre, le prétexte «d’éduquer» une audience perd toute sa crédibilité. C’était le modus operandi de Punk Voter. C’était un projet cynique et arrogant. Que pensez-vous des groupes avec un message politique qui deviennent sellout en signant sur un major. Ce serait mentir de dire que des groupes comme Anti-Flag et The (International) Noise Conspiracy ne me viennent pas tout de suite en tête. Pensez-vous que c’est une bonne chose dans le but d’amener leur message à une audience plus large ou que c’est une autre excuse discutable? Si quelque chose comme ça était jamais mesurable, la vrai question serait: est-ce que l’envergure et l’impact du message d’un groupe (en terme de «conversion» à leur vision du monde) grossit proportionnellement en relation avec les profits qu’ils génèrent pour le proverbial «système». Si c’est le cas, alors je suppose qu’ils ont pris la bonne décision. Si ce ne l’est pas, je suppose qu’ils ont fait une erreur. À moins que tu ne vives complètement à l’extérieur du système, tu contribues à la structure corporatiste dans laquelle nous sommes nés. Ça ne dérange pas si ton album est sur Warner ou Profane Existence; l’échelle est différente mais tu contribues au système. Alors dans une discussion logique, libre des chaînes de l’hyper-romantisme, les groupes qui collaborent avec les major labels ne sont pas plus hypocrites qu’un groupe DIY si l’envergure et l’impact de leur message grossissent en proportion des profits qu’ils génèrent pour le «système». Inversement, un groupe DIY pourrait être considéré comme encore plus hypocrite si l’impact et l’envergure de leur message ne sont pas proportionnels aux profits qu’ils ont généré pour le «système».

i.e. Disons qu’un groupe DIY fait 1000$ de profit pour le «système» en faisant leur 7’’ DIY et que 5 de toutes les personnes qui l’entendent ont leur vision du monde secouée et deviennent critique du système. Alors pour tous les «convertis» ils ont payé le «système» 200$. Et disons qu’un groupe politique sur un major label génère 100 000$ de profit pour le «système» en faisant leur terrible CD et que 10 000 des personnes qui l’entendent ont leur vision du monde changée et qu’ils deviennent critiques du système. Pour tous les «convertis» ils ont payé le système 10$. Statistiquement, qui est le réel hypocrite? Dans cet exemple absurdement hypothétique, il est clair que le groupe sur le major a eu un impact politique plus grand sur les gens versus les profits qu’ils ont généré pour le «système» comparé au groupe DIY. Non, il n’y a absolument aucun moyen que je connais d’en fait acquérir les statistiques de ces calculs pour les faire dans la vraie vie. Non, je ne suis pas en faveur des groupes qui signent sur des major labels. Non, je ne crois pas que les groupes sur les majors ont nécessairement plus d’impact politique que les groupes «indépendants». Et de façon encore plus importante ; oui, je crois que les gens devraient supporter des projets qui tentent de fournir des alternatives au «système». Et par alternatives, je ne parle pas de la bienveillante dictature de toutes les grosses étiquettes «punk» sur terre. Je parle d’alternatives radicalement reconstruites qui font des efforts pour ne pas seulement reproduire l’absurde et enfantine concentration du pouvoir et de la richesse sur les lieux de travail qui existent dans toutes les mégacorporations transnationales que tu peux nommer. Un bon site web pour des discussions théoriques et des exemples pratiques d’applications de démocratie dans les lieux de travail est : www.parecon.org. Ceci étant dit, ma première pensée quand un groupe politique «radical» signe sur un major label pour «faire entendre leur message à plus de gens» est habituellement «shut the fuck up espèce de poser qui s’auto-glorifie». De plus, je crois que c’est à tout le moins discutable que si une collaboration directe avec les mégacorporations transnationales est la seule façon de changer le monde, nous devrions peut-être autant laisser tomber ça. J’ai lu dans certaines entrevues que Dead Kennedys et Bad Brains ont été une influence pour vous car vous étiez de grands fans de la scène hardcore-métal politique des années ’80. Que pensez-vous du retour de Dead Kennedys considérant que Jello Biaffra n’est plus dans le groupe?

Ça me semble ridicule. Les choses ne vont pas très bien dans le monde ces jours-ci. Concernant les attentats de Londres, croyez-vous que c’est bien de dire qu’ils l’ont mérité? Que la Grande-Bretagne l’a mérité à cause


de son implication et de sa présence en Irak? Estce que cette explication et ces arguments ont du sens pour vous? Personne ne mérite de mourir. Oui, c’était une conséquence prévisible de la participation de la Grande-Bretagne dans le fait de faire tomber des bombes sur des gens en Irak, mais il n’y a rien de juste dans le fait de tuer des gens…selon moi. Une autre question à propos de l’Irak. Au point où en sont les choses présentement dans ce pays, croyez-vous que les Américains doivent encore se retirer ou si le mal est fait et qu’ils ont maintenant des responsabilités et des choses à régler avant de «quitter» cet endroit? Je ne sais pas. Probablement que les gens en Irak sont mieux équipés pour répondre à ça. Si les gens s’en soucient, www.electroniciraq.net à comme intention de rapporter de temps à autre des opinions qui viennent de l’intérieur de l’Irak. Croyez-vous que parfois la violence politique peut être justifiée pour obtenir ce que tu veux? Parce que peut-être que maintenant les Britanniques vont vouloir que leurs troupes se retirent à présent qu’ils ont vu que ce qu’ils font là-bas peut avoir des répercussions sur leur propre territoire. Pouvons-nous appeler cela un acte de «revanche justifié» de la part de personnes qui ont été opprimées? Il n’y a aucune justice dans la revanche. Bien entendu, les gens doivent se défendre mais l’idée que la violence contre les autres humains est d’une certaine façon glorieuse dans tous les contextes est un mythe pathétique et ridicule qui doit s’éclipser de l’histoire. Parlons un peu de ce qui se passe au Canada. Il y a eu cette grosse histoire à propos du scandale des commandites et du débat autour du programme de défense anti-missiles. Est-ce que c’est des sujets sérieux pour vous ou s’il y a des choses plus importantes sur lesquelles on devrait se concentrer dans notre pays ces jours-ci? Est-ce qu’il y a un parti que vous supporteriez au Canada (si vous croyez que ça vaut la peine de voter)? Le «scandale» des commandites est seulement un sujet sérieux si les gens comprennent qu’il n’y a rien d’unique à propos de ça. C’est simplement comment le système fonctionne. Le désir de l’industrie militaire de développer un système de défense de missiles continental en utilisant des montants d’argent colossaux pris dans les fonds publics est seulement un sujet sérieux si les gens réalisent qu’il n’y a rien d’unique à propos de ça. C’est simplement comment le système fonctionne. Si le Mouvement pour l’extinction humaine volontaire commençait à présenter des candidats au Canada, peut-être qu’il y aurait une plate-forme qui représenterait mes intérêts. Je vais examiner ça. Le titre de votre dernier album était Today’s Empires, Tomorrow’s Ashes. Quelque chose qui implique que l’histoire démontre que tout empire est condamné, tôt ou tard, à tomber. L’empire d’aujourd’hui est clairement les Américains et leur mode de vie. Si cette domination sur le monde venait à tomber et que le leadership du monde était pris par une autre superpuissance, croyezvous que plusieurs des problèmes du monde seraient résolus? Est-ce que le problème EST les Américains ou simplement le fait qu’il y AIT un «Empire»? Bien, je ne crois pas qu’une hégémonie globale des Talibans augurerait bien pour toute personnes intéressées par les concepts de la liberté. Clairement, un simple «changement de garde» n’est pas ce qui est

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requis pour freiner l’extinction globale. La «garde» doit être rendue obsolète. C’est pourquoi à 34 ans, je suis encore très intéressé par les idées et les activités que je comprends comme tombant sous le parapluie de ce que certaines personne appelle l’«anarchisme». Votre dernier album se termine avec ces dernières paroles : «It’s not your fault. There’s nothing you can do. It’s just the way it is. There’s nothing you can do». C’est clair qu’en disant ça, vous essayez en fait de faire réaliser aux gens que c’est ce que certaines personnes aimeraient que l’on croit. D’un autre coté, croyez-vous que tout le monde devrait se transformer en important activiste pour changer les choses? Je ne suis pas certain de ce que tu veux dire par «important activiste», mais je ne me considère certainement pas comme en étant un et je suis souvent hanté par combien peu je fais alors que la planète avance vers l’auto-immolation. Et, malgré mes fréquentes références à une imminentes extinction humaine, je crois vraiment que les gens doivent faire «quelque chose» dans leur vie, destiné à aider un rétablissement social. Et si tu ne fais pas quelque chose à cette fin dans ta vie, si tu ne fais rien qui n’est pas déductible de taxes, si tu veux juste jouer au Capitalisme Darwiniste derrière les jupes de la police pour le reste de ta vie, ne pleure pas quand quelqu’un va lancer une brique à travers la fenêtre de ta luxueuse tour d’ivoire. Quel spectacle vous rappelez-vous avoir vu qui vous a vraiment marqué quand vous étiez jeunes et qui vous a fait réaliser que vous vouliez être impliqué à long terme dans la scène punk rock? J’ai des souvenirs de quelques shows qui m’ont marqué mais la majorité était des groupes métal et rien ne m’a jamais fait désirer d’être impliqué à long terme avec la scène punk rock. C’était juste une triste et malencontreuse tournure du destin qui va, je l’espère, se terminer bientôt.

Pour certaines raisons, je crois que nous percevons souvent Propagandhi comme étant un groupe «négatif». Avec une vision négative sur la vie, sur l’Amérique, sur comment les gens agissent et sur la politique mondiale. Mais si nous regardons la citation de Phil Ochs dans le livret de votre dernier album, nous voyons que vous avez en fait espoir en la jeunesse d’aujourd’hui. Est-ce que le fait de vous «battre» à tous les jours pour défendre vos idées, qui semblent totalement étranges/stupides pour plusieurs personnes, vous donne envie de tout laisser tomber parfois ou si vous avez vraiment la sensation qu’il y a de bonnes idées derrière le concept de ce que devait être l’Amérique au début et qu’un jour, les gens vont vouloir les ramener en partie quand ils seront vraiment tannés de ce que l’Amérique est devenue? Je n’ai foi en rien. Lors des bonnes journées, j’ai de légers (et probablement désillusionnés) éclats d’espoir et c’est à peu près tout. La citation de Phil Ochs était plus un commentaire sur la tendance générale des sociétés humaines à tranquillement avancer vers la liberté et contre le despotisme malgré les meilleurs efforts de psychopathes et d’opportunistes comme les Talibans ou l’administration Bush qui tentent de faire battre en retraite l’évolution. J’ai de sérieux doutes quant au fait que cette tendance prometteuse sera capable de renverser leurs capacités relativement récemment acquises de complètement détruire la planète toute entière. C’est tout ce que j’ai voulu dire. La vérité est que je me fou éperdument des notions romantiques qui veulent ramener les nations à leurs présumé intentions «originales». La majorité de cette merde est un mythe que certains groupes américains exaspérants et pathologiquement positifs répètent encore et encore dans leurs stupides chansons pour se donner une sorte d’image folklorique et «d’amour de la patrie». Ça me donne envie de vomir dans leurs cheveux.

www.propagandhi.com


LE MONSTRE HARDCORE/TRASH MÉTAL A PERFECT MURDER VIENT DE SORTIR UN DEUXIÈME ALBUM INTITULÉ « STRENGTH THROUGH VENGEANCE » SUR L’ÉTIQUETTE VICTORY RECORDS. LA SORTIE DE CE DISQUE ET LA TOURNÉE QUI S’EN SUIT VIENT TAIRE LES BEAUX PARLEURS QUI NE CROYAIENT PAS EN LA SURVIE DU GROUPE APRÈS LE DÉPART DE TROIS MEMBRES ORIGINAUX. POUR EN SAVOIR PLUS SUR APM VERSION 2.0, J’AI REJOINS LE GUITARISTE ET LEADER DU BAND CARL BOUCHARD SUR LA ROUTE EN QUELQUE PART AUX ÉTATS-UNIS. Yo Carl, comment est la tournée jusqu'à maintenant? Comment la foule réagit-elle ? La tournée s'est terminée à Memphis. Kevin (notre chanteur) est tombé malade et il nous était impossible de continuer la tournée sans lui. En gros, la foule était vraiment réceptive. Chaque soir, au moins une personne nous découvrait et venait nous dire que nous avions volé la vedette. C'était vraiment l'fun! Comment ça se passe dans la van avec les nouveaux membres? Disons que nous avons eu quelques problèmes, mais maintenant tout est réglé. On a une nouvelle addition au sein du band : Francois Michelle Labrie. Dave bayreuther qui était notre bassiste à l’origine devient guitariste et F-M est notre bassiste permanent. Comment est le nouveau chanteur ? J'ai lu qu'il parle pas mal entre les chansons… Qu'est-ce qu'il a à dire? Kevin est définitivement plus à l’aise sur scène que Francois l'était. Normal que tu vas me dire, et encore plus normal étant donné que Kevin est américain. Il s'amuse avec la foule. Pour ce qui est de ce qu'il a à dire bien, il parle de la scène en général, du band, du label… d'une couple de choses. Parles-nous du nouvel album… Qu'est-ce qui le différencie de Unbroken? Comment ça sonne ?

Strength Through Vengeance est définitivement un album métal. Il y a encore l'influence hardcore, mais elle est moins présente. Le vocal fait une grosse différence aussi. À première écoute, sa voix peux ressembler a Phil Anselmo (Chanteur de Pantera) mais si t'écoute bien, tu vois qu'il y a une différence. Mais bon, qui va se plaindre que son chanteur sonne comme un des meilleurs chanteurs qui existe!? Unbroken était plus orienté vers un cross over métal et hardcore... Disons plus straight forward. Strength Through Vengeance est à mon avis plus diversifié. Il y a plus de solos, plus de parties 80's thrash. Voilà! Je sais que tu as beaucoup parlé du départ de trois membres fondateurs d'APM ces derniers mois, mais si tu veux, pourrais-tu faire le point làdessus pour que nos lecteurs sachent ce qu'il en est. Après la tournée avec Love is red et Donnybrook, je crois que Kevin, Frank et Luc était tanné de faire des tournées et en avaient assez de dealer avec Victory Records. Kevin et Luc ont toujours voulu écrire leurs propres chansons et être plus actifs dans un band, je crois que ça aussi joué sur leur raison de départ. Maintenant, ils ont Aces and Eights. Ils ont le total contrôle de l’écriture, de la musique et des paroles. Donc, je leur souhaite bonne chance avec leur band. Qui sait, peut-être qu'un jour les deux bands joueront sur le même show

Comment entrevois-tu l'avenir pour APM? Êtesvous pas mal booké pour les prochains mois pour ce qui est des tournées? On viens de terminée 6 semaines au USA avec Soilent Green et Watch Them Die. La prochaine étape est 3 semaines au Québec et Ontario avec nos amis Tears From The Sky et Mi Amore. Les dates devraient sortir cette semaine ou à la fin de la semaine prochaine sur Internet. Pour l'instant, novembre est libre, nous avec deux semaines en Europe avec Hatebreed, Agnostic Front, Napalm Death et Born From Pain. Nous avons quelques offres pour février et mars. Tout devrait être confirmé d'ici Noël. Carl, tu es reconnu pour tes citations légendaires aussi appelés «Bouchardises» Pourrais-tu nous en donner une comme ça, question de terminer l'entrevue en beauté. (Rires) Et bien comme ça là, naturellement, je pourrais dire: « Celui qui fait des boutons de manchettes n’a pas la gâchette chouette.» Thanks Lp pour l'entrevue.

www.aperfectmurdermusic.com


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VOUS NE CONNAISSEZ PAS ENCORE LE PHÉNOMÈNE SUICIDE GIRLS? ELLES VIENNENT TOUT JUSTE DE SORTIR UN DVD QUI SERA DONC UNE BONNE PORTE D’ENTRÉE POUR VOUS LES FAIRE DÉCOUVRIR. LE PROJET À VU LE JOUR DANS LA TÊTE DE MISSY, UNE JEUNE PHOTOGRAPHE CALIFORNIENNE QUI AVAIT UN FAIBLE POUR LES PINS-UP. LES SUICIDES GIRLS SONT DES FILLES DE PARTOUT DANS LE MONDE : TOUTES DES PINS-UP À L’IMAGE D’UNE NOUVELLE GÉNÉRATION. TATTOO, PIERCING, GOTHIC, PUNK… VOUS EN VOULEZ? VOUS EN AUREZ PLEIN LA GUEULE SUR LEUR SITE INTERNET! ON N’ARRÊTE PAS D’ENTENDRE DIRE QUE LES FILLES DE MONTRÉAL SONT TOUS TRÈS BELLES. MAIS, IL NE FAUT PAS SE LEURRER, BEAUCOUP ESSAYERONS DE VOUS CONVAINCRE QU’ELLES FONT PARTIE DE LA GANG DE FILLE QUI FONT BAVER TOUT LE MONDE CETTE ANNÉE. MAIS FAITES ATTENTION, ELLES NE SONT PAS TOUTES MARQUÉES DU LOGO OFFICIEL. À DÉFAUT DE M’ENTRETENIR AVEC L’UNE D’ENTRE ELLE, J’AI PLUTÔT DEMANDÉ À SHARRON DAVIS, LA PHOTOGRAPHE MONTRÉALAISE ATTITRÉ PAR LE QUARTIER GÉNÉRAL DES SUICIDE GIRLS DE ME DIRE QUELQUES MOTS SUR SA PASSION.

Ca fait combien de temps que tu fais de la photo? quand est-ce devenu une passion pour toi?

révéler des tatous fuckés que de voir Gisèle Bundchen prendre la pose sur une Ferrari.

J'ai su que je voulais être photographe quand je me suis rendue compte à quel point je haïssais les maths et la science. Tellement inutile, I'd like to give the C of the hypotenuse a good raping, that little bitch. Alors ça laissait seulement l'art et comme je n'étais pas capable de dessiner ou de peindre, j'ai attrapé un appareil photo et je me suis mise à photographier les couchers de soleil et les panneaux d'indication. C'est devenue une vraie passion quand je me suis enregistrée sur myspace.com et que j'ai commencée à utiliser mes talents pour faire des autoportraits. Ce talent est très pratique surtout quand tes amis sont soûls raides et que quelqu’un décide de les tea-bagger (action de mettre ou se faire mettre les testicules dans la bouche de quelqu’un), mais a c'est plus en rapport avec le photo-journalisme¸.

Quand tu planifies une session photo, qui apporte le concept? Es-ce que tu as déjà une idée de ce que les SG veulent, ou bien les SG ont-elles le dernier mot?

Quelle sorte de photos t'inspire? Des images qui me rendent jalouses, parce que je n'y ait pas pensé avant. Quand je vois une photo, et que je ne suis pas capable de comprendre comment la lumière a été utilisée. Ca me fait vraiment chier. Comment t'as eu un job avec les Suicide Girls? Je suis tombée le cul à la renverse dedans, j'ai une pochetée d'amies sexy qui savent qu’elles sont sexy et veulent rendre leur ex-chums jaloux en posant nues dans Internet. J'ai photographié une couple de session et puis Missy (la fondatrice de SG) m'a offert un travail sur le site. Elle me paye très bien. Je pense que ça aide que j'ai été membre du site pendant deux ans, car je sais en quoi consiste le site et quelle sorte d'image rend les pervers fous. Toutes les photos où le mamelon est en gros plan, où le modèle a une face cochonne, c'est un orgasme instantané chaque fois. Ça veut dire quoi les Suicide girls pour toi? Les SG, c'est un bon gros fuck you à la banalité. Missy a regroupé 700 filles ensemble pour bitch slappé une blonde avec un sternum squelettique. C'est plus intéressant de voir une fille spéciale se déshabiller et

D'habitude le modèle pense au concept de base et on part de là. On trouve un spot ensemble, et on invente le scénario. Par-contre, le modèle a le dernier mot. J'envoie toujours la session finale à Missy. Ce sont elles qui seront immortalisées toutes nues dans Internet pour l'éternité, et je ne veux voir aucun regret. Mon travail demande énormément de confiance en l'autre. Et je suis pas ici pour crosser qui que ce soit. Qu'est ce que tu aimes le plus dans le fait de photographier des pin-ups? Pour être vraiment honnête, c'est dire aux gens ce que je fais dans la vie. Et aussi, ca me donne des frissons dans le dos à chaque fois que je dis 'pinces tes mamelons et sort plus le cul' Est-ce que t'aimes te faire prendre en photo? Non, c'est assez difficile de trouver une photo de moi où je ne donne pas le finger, ou un autre geste obscène. Es-tu un modèle pour les Suicide Girls? Ou aimerais-tu en être un? Non, je suis pas un modèle. Pour l'instant, il y a huit photographes officiels pour les SG.

Six d'entre eux sont des SG, un est un homme, et il y a moi. Je n'aime pas trop me dévoiler. Par contre, si tu fais le tour de mon journal sur le site, tu trouvera des photos de mes mamelons et de mes fesses. Il y a un exhibitionniste en chacun de nous, sauf si tu es gros et moche, dans ce cas, gardes ton foutu linge sur toi.

www.sharondavies.com


SANS LES ÉMOTIONS LA VIE SERAIT PLATE ET MONOTONE. DANS UNE SOCIÉTÉ QUI AVANTAGE CEUX QUI NE DÉMONTRE PAS LEURS ÉMOTIONS ET QUI ENCOURAGE LA RAISON PLUTÔT QUE LE CŒUR, IL EST BIEN COURANT QUE PLUSIEURS PERSONNES DÉVELOPPENT CERTAINES DÉTRESSES ÉMOTIONELLES. DEPUIS DÉBUT 2003, UN GROUPE DE THETFORD MINES A BIEN DÉCIDÉ DE NOUS EN FAIRE PART. UN ENTRETIEN AVEC MAXIME, LE DRUMMER ET MIGUEL, LE CHANTEUR.

Vous venez de revenir d’une grosse tournée à travers le Canada. Comment c’était? Mig : C’était vraiment malade. Nous avons fait la tournée avec Jar au Nouveau-Brunswick et quelques dates au Québec avec eux. Et, avec fifty Stars Anger, nous avons fait le Québec et le reste du Canada. La tournée a débuté le 6 juillet à Edmonton au Nouveau-Brunswick et elle s’est terminée le 27 juillet à Calgary. On a eu beaucoup de plaisir, c’était une expérience vraiment incroyable. Je souhaite à tous les groupes de le faire un jour. Ça vaut vraiment la peine. Les paysages de l’Ouest canadien sont magnifiques. Les gens ont été très gentils avec nous. On repartirait n’importe quand. J’ai lu sur votre site Internet qu’il vous était arrivé quelques aventures... Pouvez-vous nous en conter quelques unes? Mig : Nous étions en direction de Vancouver. À Kamloops, il y avait une grosse côte, on la montait et puis il y a eu une voiture qui nous a dépassé. Elle boucanait vraiment beaucoup. Au même moment, notre van s’est mise à faire de la fumée aussi, mais nous on pensait que ça venait de la voiture qui nous avait dépassé donc, on a continué quand même. Un moment donné, il y avait vraiment de la boucane dans la van (rires). C’était Anthony, notre booker, qui conduisait et on lui a dit : « Arrête man, arrête ! ». Il y a une hose qui a pété et toute l’huile a coulé sur le moteur chaud. Finalement, nous avons manqué le show de Vancouver et nous avons dormi dans un l’hôtel à Kamloops pendant qu’ils réparaient notre van. Il y a d'autres anecdotes mais elles ne se content pas vraiment. Si vous croisez Chuck, le drummeur des Fifty Stars Anger, demandez-lui de vous en conter une (rires) !!!!! Vous avez participé à la tournée Vans 2004 de Montréal. Comment vous avez trouvé l’expérience? Des conseils à donner pour les groupes d’ici qui aimeraient aussi être choisi par cette tournée? Mig : C’est un concours que nous avons gagné, le Ernie Ball Battle of the Bands. Ça donne la chance de jouer sur le Ernie Ball stage tôt dans la journée. C’était sûrement la plus belle journée de notre vie. On a rencontré des gars de band. On avait droit à du Monster gratuit (rires). Il n’y a pas vraiment de trucs pour jouer là. Nous avons mis nos chansons sur l’Internet et les gens allaient voter. Le concours choisissait quatre groupes pour chaque ville où le Vans arrêtait. Comme à Québec, les bands choisis ont été les excellents Each On Set, Pleased, Made of Concentrate, NSF (Non Sufficient Funds, ndlr). Vous existez depuis début 2003. Y a-t-il une raison particulière pour que vous n’ayez pas encore de label?

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Max : On est un groupe qui aime prendre son temps. Nous avons eu la chance d’obtenir les services d’un de nos bons amis, Anthony Grenier, qui agit avec nous de la même façon qu’un label québécois agirait. Il nous aide pour le financement des projets, booker nos shows et nous soutient dans nos démarches. On peut ainsi prendre notre temps comme il se doit et ne pas s’aventurer vers de mauvaises ou de trop rapides décisions. Nous tenterons tout de même de sortir notre prochain album sous une étiquette, si l’occasion se pointe le moment venu. Quels sont les avantages et les inconvénients d’être un groupe venant de la Beauce? Mig : Les désavantages de ne pas venir d’une grosse ville comme Québec ou Montréal, c’est que c’est plus dur d’arriver à se faire un chemin à travers les bands déjà connus. À Québec, tous les bands se connaissent, ce sont tous des chums, mais on a quand même réussi à faire partie de leurs amis. Les avantages de venir d’une petite ville c’est qu’il n’y a pas beaucoup de bands. Il y a Stand as One, A wish of Redemption, Still Behind, My Brightest Star. Quand il y a des shows, tout le monde s’entraide et vont voir les autres. Quand on ne joue pas, nous aussi nous allons encouragez nos ami. Par exemple, vendredi, le 20 août dernier, c’était le festival de la relève ici à Thetford, on a joué devant 1000 personnes environ. Une chose qui a été le fun. Ça, c’est un des avantages, il y a toujours beaucoup de monde dans les shows vu que nous habitons dans une petite région et qu'il y a presque juste ça à faire (rires)!!! Vous avez enregistrer un démo de 6 chansons : Image in Nation. Peux-tu me résumer ce dont tu parles dans tes paroles sur celui-ci? Max : Image in Nation a été composé à travers une rude période de notre vie. Les textes en répercutent ces mauvais souvenirs ainsi que d’autres expériences de la vie courante. Nous parlons d’expériences qui touchent pratiquement tout le monde. Quelques changements de membres ont été effectués lors des derniers temps et nos chansons prennent un envol différent. Les nouveaux textes sont beaucoup plus abstraits et imagés. Comment vous sentez-vous différent de la masse des groupes Emo/Screamo qui arrivent chaque mois? Quelles sont vos forces? Mig : Nous avons la chance d’avoir ajouté à notre groupe un très bon musicien : Jessy Boilard. Brian nous a quitté après la tournée. Jessy jouera de la basse, du sampler et du clavier dorénavant. Ça nous permettra d’avoir des sonorités différentes et originales. Le fait d’avoir Sam, ce personnage très dynamique dans le band, nous donne aussi la chance de rire à chaque show et d’avoir toujours une nouvelle surprise. Notre

musique, on va la chercher au fond de nous. On n’essaie pas de copier les autres bands. Pensez-vous que chanter en Français aurait pu être aussi un bon moyen pour vous différencier? Pourquoi avez-vous décidé de chanter en anglais? Max : Il est vrai que la vague Emo-HC est monopolisée par l’anglais. Est-ce une bonne ou mauvaise chose.. À vrai dire, les deux ont leurs bons côtés. Nous avons décidés de chanter en anglais pour nous faciliter l’accès hors du Québec, lorsque nous jouons en milieu anglophone, chose qui se produit de plus en plus. Les groupes du genre se nomme Emo mais pouvez-vous nous définir c’est quoi une émotion? Max : Comme je le mentionnais plus tôt, plusieurs membres de notre groupe ont changé et les nouvelles chansons s’éloignent de plus en plus de cette vague ‘emo’. Nous n’aimons pas vraiment être catalogués Emo à cause de notre nom. Notre nom est un état de conscience beaucoup plus qu’un nom voulant nous rattacher à un certain style de musique. L’émotion est ce qui est à la base de la musique. Peu importe le genre de musique, l’émotion est ce qui est transmis par ton instrument. Un instrument joué sans émotion ne dégage pas. Il y a une théorie qui dit que toutes les malaises et maladies seraient psychosomatiques (créé par les détresses émotionelles). Qu’en pensez-vous? Max : Les émotions sont souvent cause de stress. Le stress peut dans certain cas causer ou augmenter la gravité de certains malaises. Apprendre à contrôler ses émotions ne peut sans doute pas faire de tord pour la santé. La musique est par le fait même un excellent moyen de relaxation. Prévoyez-vous sortir un album prochainement avec de nouvelles compositions? Qu’est-ce qui s’en vient dans l’avenir d’Emotional Distress? Mig : Oui, bien sûr. Nous allons prendre ça relax cette hiver côté show. Notre but est de composer beaucoup et d’arriver avec un album au printemps 2006 si possible. On aimerait bien faire un vidéo-clip avec une chanson du prochain CD. On verra bien ce que l’avenir nous réservera. Croyez-vous qu’un jour Jessy pourrait prescrire la musique du groupe comme thérapie? (Jessy, le nouveau bassiste, étudie en médecine) Mig : Je ne sais pas, peut-être bien. En même temps, ça ferait une bonne plug pour le groupe (rires) ! Merci les gars et bonne chances !

www.emotional-distress.com


La faillite de Cargo- gigantesque distributeur de musique alternative et underground montréalais a été le prétexte, pour Grimskunk, de démarrer son étiquette de disques en reprenant du même coup le catalogue de ses propres albums. Avril 1997, l’étiquette INDICA avec son logo de mohwack explosif- l’idée originale était de Simon Galipeault (alter ego et gérant du groupe- frappé à mort par une voiture), naît dans l’optique d’ouvrir à d’autres groupes de profiter du succès Grimskunk qui, lui-même, en profite pour démarrer le trash avec Automn Flowers. La première vague présentera, notamment, Race (de Toronto- avec Ronnie au chant qui apparaît parfois dans Grimskunk… par exemple sur Check-Moi Ben Aller*), Guano, Guérilla (voir dans ce RAD- critique CD Jamais je ne t’oublierai) et Vulgaires Machins. Ces derniers, seuls ont survécu et connaissent un développement fulgurant. Leur quatrième album s’écrit présentement. En 1998 paraîtra une première compil Inhale (Fig. 1) qui ne sera suivie que d’une seule autre figure, la 2, en 2000. Le but avoué de ces compils consiste à faire fleurir des amitiés en attirant l’attention sur des groupes qui sont mal ou pas distribués ici. Grimskunk tourne chez eux et les fait tourner ici dans un esprit d’entraide mutuel cher au DIY. Sur la 1, on remarque déjà Lofofora et Mass Hystéria de France qui sortiront tous deux de nouveaux albums en licence chez INDICA tout en revenant au Québec en septembre. On y retrouve aussi des clins d’oeil à des monstres “locaux” tels Voïvoid (1) et Nomeansno (2) ainsi que moult groupes de leur circuit qui s’internationnalise. Apparemment, une troisième compil sera nécessaire pour faire connaître les amitiés nouvelles et celles du reste de l’écurie qui voyage tout autant… L’épisode Kérozen, sous-étiquette d’INDICA, intimement liée au, un rien mégalo, Pat K (qui avait magasin, zine et… céréale K!?) fut heureuse au label principal qui bénéficiera d’une réafirmation underground et locale sans compromis. La compil Viva Béru demeure une référence et Arseniq 33, avec Les Cowboys Fringants pour un temps, seront les seuls transfuges chez INDICA en fin de parcours. Les Abdigradationistes, qui ont démarré sur Kérosen, ne sont pas restés vierges et ont

connu, ailleurs, l’amour au fond de la gorge. Les Morts, eux, le sont restés. Selon Kyria, “INDICA n’a pas véritablement pris d’ampleur sinon que de récoler une visibilité allant de pair avec certains succès inhérent au travail de développement mené de concert avec des groupes qui sont aimés et avec lesquels une énergie et un esprit de famille demeurent une prémisse.” Questionnée sur la diversité, voire les disparités (exemple certains groupes visiblement très croyants tels Mr. Matt ou Kodiak- alors que Grimskunk a une image plus intransigeante là-dessus) au sein du label, Kyria rétorque: “Nous sommes ouverts et chacun a droit à ses vues. On pourrait se résumer par: esprits libres/free spirit.” L’esprit de famille étant la pierre angulaire de l’étiquette, on comprend mieux que Mr. Matt, au sein duquel évolue Marianna (qui a travaillé chez INDICA), ou que Normand (ex-Guérilla) soit de Kodiak. Quoiqu’il en soit, “Nous faisons les musiques que l’on aime!” Et, ça va de Trois Accords à Absolu en passant par Capitaine Révolte. Ajoutons que la famille INDICA inclu Preste (tourneur et gérance) et Outside (distribution). Quelques coups de coeur incontournables de chez INDICA? Bien sûr les iconoclastes et surprenants Arseniq 33 mais aussi Dobacaracol qui accouche d’un véritable joyau en musiques du monde ainsi que Junkyard Dog en garage blues rock franco. Injustement méconnu, leur disque Les Portes Barrées se range auprès d’un Bob Log III. Si on ajoute Tryo- licence française, pour leur exceptionnel album Grain de sable, signalons aussi quelques nouveautés rock anglo à surveiller pour les amateurs de la chose: Psychotic 4 et Prestess qui sortiront en octobre. Enfin, Anubis une cocompagnie (Christian Breton, INDICA, Outside) devrait bientôt voir le jour mais le mystère reste tout entier pour l’instant. *Dont un mix différent et antérieur à Seventh Wave, plus hardcore, apparaît sur 2Tongue 3

www.indica-records.com


LES DEAD KENNEDYS SONT DE RETOUR; OU LE SONT-ILS VRAIMENT? J’AI RÉCEMMENT EU LA CHANCE DE M’ENTRETENIR AVEC LE BASSISTE ORIGINAL DU GROUPE KLAUS FLOURIDE, QUELQUE TEMPS APRÈS LEUR SPECTACLE À MONTRÉAL. NOUS AVONS PARLÉ NOTAMMENT DU RETOUR DU GROUPE AINSI QUE DE LEURS PROJETS FUTURS. Quel genre de personnes va à des shows des Dead Kennedys aujourd’hui?

seulement, car nous n’avions pas annoncé que nous allions jouer.

C’est démographiquement assez large aujourd’hui. Une des raisons pourquoi nous avons décidé de recommencer à jouer, c’est que tous ceux qui ont moins de 37 ans n’ont sûrement jamais vu un spectacle des Dead Kennedys, alors on pensait que ça serait le «fun». Une bonne partie des gens qui viennent à nos spectacles sont en bas de cet âge-là. Alors nous essayons de faire le plus de shows possibles qui sont pour tous les âges. Parfois nous avons des jeunes qui viennent nous voir avec notre t-shirt signé et qui nous disent que c’est leur père qui leur a donné et leur père est à côté d’eux. Nous avons à l'occasion deux ou trois générations qui viennent au spectacle ensemble. C’est super de voir des gens qui nous ont vu dans les années ‘80. C’est vraiment tout plein de gens, beaucoup de curieux aussi.

Nous étions très nerveux ce soir-là car nous avons monté sur scène sans J.B., alors ça a été un défi pour nous et pour la foule. Le spectacle a été un succès et immédiatement après le spectacle, des promoteurs nous ont approché disant qu’ils n’avaient jamais vu tant de sourires dans une foule de punks depuis bien longtemps. Alors, on a dû se poser la question : voulons-nous faire d’autres spectacles? Moi, j’ai un enfant et je me suis dit que je veux le voir grandir, alors je ne veux pas être sur la route pendant longtemps. Nous avons mis la limite à 11 jours sur la route mais parfois nous avons dépassé la limite quand nous étions en Amérique du Sud, car nous avons joué à de nouveaux endroits. Quand nous sommes allés au Royaume-Uni, ils n’arrêtaient pas d’ajouter des spectacles et on a passé six semaines sur la route mais je ne voulais pas faire ça. Je veux garder ça frais, je ne veux pas jouer des shows que je ne voudrais pas aller voir. C’est une des directives que nous nous sommes donnée. Nous filmons beaucoup de nos spectacles et nous les regardons parfois, comme le font des joueurs de football. Si nous avons de l’air ennuyé ou si nous n'avons pas l’air d’avoir du plaisir, nous arrêterons. Maintenant, nous ne faisons que de courtes tournées. Cela frustre les promoteurs et les agents car ils veulent faire plus d’argent et ils veulent qu’on fasse plus aussi. C’est dispendieux de faire une tournée comme ça mais nous ne jouons pas pour se faire de l’argent. Nous le faisons car nous aimons ça, nous aimons voir les gens et faire des liens.

Qu’est-ce qui vous a fait revenir sur la scène musicale? Est-ce que ça a été un retour planifié? Nous ne voyons pas ça comme un «come back» comme tel, nous voyons juste cela comme le fait que nous avons décidé de recommencer à jouer simplement. Ce qui est arrivé, c’est qu’après la fin du procès en cour, nous voulions sortir Mutiny on the Bay et avoir une fête pour le lancement. Ça s’est passé au Key Club à Los Angeles. Nous croyons que tout ce que nous allions faire c’était de signer des autographes mais D.H. a proposé qu’on joue de quoi. Nous avons pensé que ça serait peu probable que Biaffra désire jouer à ce point-là, alors nous avons décidé de prendre Brandon. Avant Brandon, nous avions essayé un couple de chanteurs mais tout ce qu’ils nous offraient c’était des imitations et nous n’en voulions pas. Brandon était luimême et c’est ce qu’on recherchait. Nous avons eu trois pratiques d’une demi-heure à Los Angeles et plus il y avait des pratiques, plus il y avait des gens en dehors du local. Le spectacle a été complètement vendu deux semaines avant et ça s’est tout fait de bouche à oreille

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Vous avez un nouveau chanteur avec vous maintenant, votre troisième ; Jeff Penalty. Comment a t-il été reçu par votre public? Comment vont les choses avec lui?

Les choses vont super bien. C’est bien que Jeff soit plus jeune car ça nous permet de rejoindre des gens de tous les âges. Nous souhaitons que les gens viennent aux spectacles avec une certaine ou verture d’esprit. Il y en a beaucoup encore qui sont cyniques et parfois ces gens-là viennent nous voir en nous disant qu’ils croyaient que le spectacle serait «poche» mais qu’ils ont finalement


joué avec Brandon quand nous avons recommencé à jouer. Ça serait agréable de pouvoir sortir de quoi mais comme je l’ai déjà dit, nous n’allons rien sortir à moins que ça soit vraiment bon mais ça va prendre longtemps à cause de nos horaires, nous avons tous autre chose dans la vie. De plus, je n’ai plus 33 ans alors ça m’impose des restrictions. J’aimerais avoir le sentiment que nous avons surmonté ce qu’il s’est passé dans les dernières années et que le procès n’a pas terni notre carrière. Si nous pouvons montrer aux gens que la musique est toujours la musique et que c’est ce qui compte, je crois que nous aurons accompli de quoi. Si vous pouviez revenir en arrière, qu’est-ce que vous changeriez? Je penserais différemment les choses qui nous ont amené en cour. Nous avions vu des signes avant que les choses commencent à être bizarre. Je serais sûrement un peu plus vigilant mais cela enlèverait de la spontanéité. Je ne changerais rien des huit premières années que nous avons eu, ça a été un temps incroyable! C’est quoi la vérité des Dead Kennedys?

vraiment aimé ça, ce qui fait chaud au cœur. Jeff à toute une personnalité sur scène. Il n’est pas juste un gars qui chante les paroles sans savoir ce qu’elles veulent dire. Il est très intelligent. Il a fait plein de trucs avant nous et va sûrement en faire plein après nous. C’est un plaisir de travailler avec lui, tout fonctionne bien. Vous avez sorti un disque-live intitulé Live at the Deaf Club en 2004 ainsi qu’un DVD documentaire en 2003 pour célébrer votre 25e anniversaire. Travaillezvous maintenant sur du nouveau matériel? Oui, nous travaillons sur du nouveau matériel mais voici notre situation : quand nous avons sorti les autres disques, nous étions tous ensemble dans le groupe. Il faut se rappeler que D.H. et Jeff demeurent à Los Angeles et que Ray et moi demeuront à East Bay dans la région de San Fransisco Bay. Il y a une distance de 400 miles qui nous séparent alors ce n’est pas facile pour nous de se rencontrer et de pratiquer. Avant on pratiquait deux ou trois fois par semaine pendant trois ou quatre heures à la fois. De nos jams, il y avait comme cinq minutes de trucs qui seraient bons et peut-être juste une minute qu’on utiliserait pour faire une chanson sur l’album. Notre premier disque ne durait que 38 minutes. Par contre, c’est l’album auquel tout le monde va se comparer. Tout le monde va retourner voir ce que nous avions fait sur Fresh Fruit for Rotting Vegetables et ils vont dire que ce n’est pas comme ce disque-là, malgré tout ce qu’on essaye de faire. De plus, aujourd’hui les artistes doivent produire des disques de 55 ou 60 minutes, ce qui était considéré comme un album double auparavant. Je me souviens que dans les albums double il y avait beaucoup de remplissage. Nous avons toujours essayé de ne pas avoir de remplissage. Alors nous voilà dans une situation où on ne peut pas souvent pratiquer, on peut s’envoyer des fichiers mp3 des trucs sur lequel on travaille,

mais c’est un processus qui est beaucoup plus long maintenant. Oui, nous travaillons sur du nouveau matériel mais nous n’avons pas d’horaire. Nous ne voulons pas faire paraître quelque chose juste pour faire paraître de quoi. Est-ce que c’est Jeff qui chante dans les nouvelles chansons? Oui. Jusqu’à date, nous sommes très heureux avec lui. Si jamais Biaffra voudrait revenir dans le groupe, il serait bienvenu mais il a décidé de faire autrement et c’est son choix. Nous ne pouvons pas le forcer. Nous lui avons demandé et c’est tout ce qu’on peut faire.

La vérité c’est qu’on est un groupe, c’est ce qui vient en premier. Nous ne sommes pas une institution politique ou quelque chose qui contrôle la vie des gens comme l’économie. Nous sommes un groupe de rock’n’roll tout d’abord et si nous pouvons illuminer certains gens, c’est bon aussi. Je crois que les gens qui se tournent vers des groupes de rock pour former leur opinion politique sont paresseux et ne vont pas à la bonne source. Nous voulons que les gens commencent à regarder, qu’ils veuillent en savoir plus et qu’ils fassent de la recherche. Nous encourageons les gens à penser par eux-même. Regarde tous les côtés de la situation et après tu te ferras une idée.

www.deadkennedys.com

Est-ce que vos nouvelles chansons sont toujours aussi politiques? Oui, définitivement. Nous essayons d’écrire des choses qui sont «topiques» mais qui ne sont pas prises dans une époque en particulier. Il y a beaucoup de trucs sur Fresh Fruit qui s’applique encore aujourd’hui, tu n’as qu’à changer quelques noms.

Malheureusement, nous avons les mêmes problèmes et je crois que les choses s’en vont de pire en pire. Est-ce qu’il vous reste encore des buts à atteindre? Avez-vous des objectifs à court ou à long terme? Ça serait bien de pouvoir jouer à une ‘couple’ de places où nous n'avons jamais joué ou de retourner à certains endroits où nous avons

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DE NOS JOURS, BEAUCOUP DE GROUPES SE FORMENT. LA MAJORITÉ DE CES GROUPES RÊVENT DE DÉCROCHER UN CONTRAT DE DISQUE ET DE PARTIR EN TOURNÉE À TRAVERS LE MONDE. MALHEUREUSEMENT, LA PLUPART D’ENTRE EUX ESPÈRENT AVOIR TOUT CUIT DANS LE BEC. TANDIS QUE CERTAINS AUTRES SONT PLUS RÉALISTES ET SAVENT QU’IL NE FAUT PAS ATTENDRE LE MESSIE, QU’IL EST MIEUX DE ROULER PAR SOI-MÊME SI ON VEUT VRAIMENT QU’IL SE PASSE QUELQUE CHOSE… DANS CE TEMPS-LÀ, IL Y A UNE QUESTION À SE POSER, EST-CE QUE TU FAIS DE LA MUSIQUE PAR PASSION OU POUR LA GLOIRE? C’EST LÀ QUE L’ON VOIT LES VRAIS DE VRAIS. Un entretiens avec Louis-Philippe Caron, claviériste des The Couch Addiction

Premièrement, vous avez fait trois tournées canadiennes, je sais que c'est pas mal toi qui s'est occupé de tout ça. Étais-tu seul? Sinon avec qui? Pour les tournées, lors de la première, c'est pas mal moi qui a fait tout le booking et pour les deux autres, on séparait la job en deux parties, l'est et l'ouest pour Frank et moi. On s'arrange pour avoir le même nombre de shows à organiser ou selon notre disponibilité à mettre du temps sur le booking. Comment procèdes-tu lorsque tu embarques sur le projet de commencer à organiser la tournée? Premièrement, être sûr des disponibilités de tout le monde dans le groupe pour ne pas avoir à annuler de shows. Quand on s'entend sur une période pour partir, on commence un plan de tournée avec des dates approximatives pour chaque ville. Ensuite, il faut trouver des contacts. L'Internet est la meilleure référence avec des sites comme "Book your own fucking life" (www.byofl.com) et la plupart des grandes villes ou provinces ont des sites sur leur scène locale remplis de contacts de promoteurs et de salles de shows. Aussi, pour des contacts plus fiables, tu peux écrire à des groupes de musique de ton style (ou pas) qui ont déjà fait des tournées ou qui habitent dans la ville

où ton groupe veut jouer. Souvent, ça va leur faire plaisir de te donner un coup de main. Mes meilleurs contacts viennent des gens à qui j'ai demandé qui m'ont parfois fournis des listes impressionnantes. Bien sûr, c'est plus facile quand c'est ta deuxième tournée, car tu connais déjà des places et quand y aller, car souvent les salles de shows, bars et salles communautaires où il peut y avoir des shows ont des journées spécifiques dans la semaine pour des shows ou un style de musique (ex.: soirée punk dans un bar). Toutefois, il sera probablement nécessaire de faire d'autres recherches de contacts pour chaque tournée, un, parce que les organisateurs de shows changent souvent, deux, pour mettre le plus de chances de ton bord en trouvant peutêtre de meilleurs bookers. En passant, ce n'est pas juste les promoteurs qui montent des shows mais aussi les groupes. Un bon truc pour trouver des shows de dernière minute,ou quand tu es déjà parti, c'est d'écrire ou d'appeler des groupes pour demander s'il est possible de s'ajouter sur un show déjà existant. D'après moi, le e-mail est le moyen le plus économique et pratique pour les premiers contacts avec des promoteurs de shows/bands, mais il est souvent persuasif et pratique de donner un coup de téléphone pour rappeler le show ou même pour un premier contact. Il existe plein de programmes d'interurbains qui coûtent vraiment pas cher, surtout au Canada et aux USA. Souvent, le téléphone sera nécessaire, donc ceux qui vont ailleurs qu'au Québec, pratiquez votre anglais ! Comment a émergé l'idée de produire vousmême votre tournée? Par nécessité. Souvent, même si ton band est sur un label, sauf dans certains cas, ils ne t'aideront pas à booker tes shows puisqu'ils sont déjà débordés avec leur label. On avait pas vraiment de cash pour se payer une agence de booking, donc on a fait une couple d'appels, parlé à quelques personnes pour se renseigner comment commencer à booker une tournée, puis on s'est lancé dans l'organisation. Durant les premières tournées, quels ont été les problèmes ou erreurs que vous avez fait et que vous savez maintenant comment éviter pour les prochaines fois?

Une première erreur qui a été fatale pour nous lors de notre première tournée était d'avoir vérifier à moitié notre van avant de partir et surtout pendant la tournée. Les problèmes de van sont tristement fréquents et parfois inévitables. Si vous allez dans l'Ouest pour traverser les montagnes, checkez votre prestone et votre huile !!! Ça nous a coûté 5000$ à notre première visite dans les Rocheuses avec une transmission brisée. Tu deviens mécanicien malgré toi en tournée, surtout quand il y a des fucks ! Une autre erreur est de glander au lieu de trouver des shows quand tu as des journées libres. T'as pas de show et tu es à Vancouver? Regarde les posters de shows, les flyers, informe-toi des salles de shows et vas-y pour voir si tu peux ouvrir le show ou si ces gens connaissent d'autres places en ville ou quelqu'un qui pourrait t'aider. On a fait de précieuses rencontres de cette manière, par le plus pur des hasards. Et si t'es smart, tu peux leur donner ton contact, un démo, un CD, n'importe quoi pour qu'ils se rappellent de toi la prochaine fois. Troisièmement, ça nous est pas arrivé à notre band, mais quand tu pars, il faut être sûr de bien s'entendre avec les autres musiciens qui t'accompagnent, surtout si c'est pour longtemps. Soyez relax, laissez-vous respirer, donnez-vous du temps pour être seul... ça fait toujours du bien de relaxer un peu. Il va probablement avoir des petites prises de bec, mais faut pas empirer les choses sinon ça va devenir un enfer. Faut en prendre et en laisser. Les tournées, c'est une sale expérience de vie ! Aussi, si ton band n'est pas millionnaire et voudrait des cachets pour les shows, c'est toujours mieux d'organiser ça d'avance avec les organisateurs tout en restant raisonnable. Notre première tournée nous a endetté à fond, mais pour toutes les autres, toutes les dépenses de gaz, bouffe ont été payées. C'est bon également de tâter le terrain pour trouver ou négocier une place à coucher. C'est toujours plus confortable un plancher avec son sleeping bag que de dormir collé entre ton bassiste et ton tromboniste à six dans la van ! Quelles sont les étapes à suivre dans le processus de production d'une tournée de cette envergure? En gros, tout d'abord la planification et la recherche de contacts. Ensuite, séparer les tâches clairement si tu ne travailles pas seul. Après, commence les heures de booking. T'es sur ton e-mail à envoyer des messages, de masse ou personnalisés, aux groupes et aux bookers dans lesquels tu présentes ton band. Tu mets un lien vers ton site et tu dis que tu veux jouer dans sa ville et s'il est intéressé à monter un show ou ajouter ton groupe sur un show déjà existant. Certains vont peut-


être demander un dossier de presse papier, un CD ou un démo. Faut juste faire attention à qui tu l'envoies. Il va y en avoir des crosseurs qui veulent juste se faire des disques gratos. Tu fais ça général et le plus professionnellement possible, sans toutefois en mettre trop. Tu restes un band indépendant qui veut se faire entendre par les bonnes personnes. Tu n'es pas U2 et tu n'écrits probablement pas à René Angélil. Être sympathique est selon moi la meilleure approche. À part le booking, il faut préparer le matériel nécessaire : van, réparations, bouffe, horaires, chemins, listes de contacts. Ne pas oublier un atlas des routes ! Un autre truc pratique et payant à faire est d'envoyer ton disque (surtout si c'est une tournée de lancement d'album) aux radios étudiantes, universitaires et communautaires des villes où tu vas jouer. Si tu mets un dossier de presse et/ou une lettre de présentation qui dit la date de ton show, peut-être avec quelques stickers, c'est une manière de te faire connaître et de peut-être obtenir plus de diffusion, qui va éventuellement attirer du monde pour ton show. Finalement, si les promoteurs ne le font pas, ce qui est cependant rare s'ils veulent des gens à leur show, tu peux envoyer un communiqué/dossier de presse aux journaux genre le Voir et le Ici de chaque ville pour qu'ils annoncent ton show et peut-être même écrire un article sur ton groupe ! Pour quelqu'un qui en est à sa première expérience, qu'est-ce que tu lui dirais de ne surtout pas oublier de faire? Ne pas se décourager à cause des réponses négatives de la part des promoteurs. Pour nos tournées qui étaient d'environ un mois, on a envoyé plusieurs centaines de e-mails et il y avait trois suites à nos messages : un, plusieurs e-mails sont retournés ou ne sont jamais répondus, deux, certains d'entre eux sont des réponses négatives, ou trois, une minorité est intéressé et veulent en savoir plus sur ton band, ou bookent simplement le show. Il faut donc ne pas lâcher. Envoyez le plus de emails possible, même si on pense qu'un contact est fiable. Quand ça semble fonctionner, il faut absolument confirmer le show, parce qu'on peut avoir des mauvaises surprises. Aussi, il faut vérifier sa van (je suis gossant avec ça, mais faut trop le faire !!!!). Comment s'est passée votre première tournée? L'enfer ! 5000$ de dettes à cause de la van qui a brisé cinq fois en quatre jours, des shows annulés à cause d'inondations qui empêchaient l'accès à la ville où on devait aller, des shows annulés à cause de démêlés avec la justice des USA, un roadie qui se sent pas à sa place... bref, un chaos total qui fut en même temps ma plus grande expérience de vie ! Je ne souhaite cependant pas tout cela à ceux qui commencent, mais "who knows?!". Et votre toute dernière tournée? Incroyable ! L'opposé absolu de la première tournée. On est rentré dans notre argent (pour les dépenses de groupe et sans faire d'argent personnel). On a eu des shows incroyables. On a rencontré et revu des gens et des amis vraiment sympathiques. On a finalement joué à Whistler après trois tentatives (dont les inondations !). On a presque pas dormi dans la van et l'ambiance entre tout le monde était meilleure que les deux dernières fois. C'était définitivement notre meilleure tournée. C'est l'effet de la persévérance j'imagine. Je souhaite la meilleure des chances à tout ceux qui décident de lancer des projets de tournée et je peux vous dire que l'effort en vaut la peine. Rock on!!!

www.couchaddiction.com

KEZIA EST LE NOM DU PREMIER LONG JEU QUE NOUS PROPOSE UN JEUNE QUINTET PROVENANT DE WHITBY EN ONTARIO. LE GROUPE PUNK/MÉTAL PROTEST THE HERO, DONT TOUS LES MEMBRES SONT À PEINE ÂGÉS DE 19 ANS, COMMENCE À GÉNÉRER UN PETIT ‘BUZZ’ AU CANADA. LES GARS DISENT AVOIR BEAUCOUP VIEILLIT DEPUIS LA SORTIE DU EP, INTITULÉ THE CALCULATED USE OF SOUND, PARU EN 2003. JE ME SUIS ENTRETENUE AVEC LE CHANTEUR DU GROUPE RODY WALKER LORS DE LEUR DERNIER PASSAGE À MONTRÉAL. Qu’est-ce qui était important pour vous de faire sur votre premier disque? Je crois que nous sommes moins politique, c’est beaucoup moins dans ta face. La musique est plus intense mais plus mélodique et je crois que les gens vont être surpris. Est-ce que vous vous considérez comme un groupe politique ou socio-politique? Pourquoi ou pourquoi pas? Je crois que nous nous sommes vraiment définis comme étant un groupe politique avec 0notre EP et, honnêtement, les chansons avaient été écrites quand nous avions 15 ans et enregistrées à l’âge de 16 ans. Je crois que c’est difficile de se définir à un tel âge car tu ne cesses de changer et de vieillir. Je crois que cela a mis une connotation négative sur nous et qui nous sommes. Nous ne sommes pas comme ça, nous ne sommes pas des gens de gauche et je crois que beaucoup de gens vont le réaliser avec ce nouveau disque. Ceci dit, nous supportons encore tout ce que nous avions dit sur notre EP. Par contre, je ne crois pas que la manière que nous avons utilisée était la bonne. Ce n’est pas bien d’imposer son opinion aux autres, les gens peuvent décider par eux-même. C’est ça que nous avons appris à force de voyager à travers le Canada et en diffusant notre message durant nos spectacles. Nous nous sommes ‘tannés’ de le faire, parce que je sais que les jeunes écoutent ce qu’on dit. Ça commençait à être très redondant et il n’y avait pas de but.

Croyez-vous que vous avez une responsabilité en tant qu’artiste de parler des choses qui se passent dans le monde? Je crois que jusqu’à un certain point nous avons une responsabilité surtout avec les jeunes qui écoutent le groupe. Je sais qu’il y en a beaucoup qui ont 14 ou 15 ans et qui sont vraiment influençables, comme nous l’étions à cet âge-là. Je crois que c’est important de mettre l’emphase sur le pouvoir se faire une opinion. Je crois que c’est ce que nous essayons de faire avec ce disque. Où voulez-vous voir aller le groupe? Je crois qu’en ce moment, tout ce que nous voulons vraiment faire c’est de voyager avec le disque, nous voulons qu’il sorte internationalement si possible. Ça serait vraiment super de pouvoir jouer en Europe, même si les gens s’en foutent de nous. C’est vraiment ce que nous voulons faire. Protest The Hero sera en spectacle le 23 septembre à l’Anti de Québec et le 24 septembre au Makisart de Trois-Rivières.

www.protestthehero.com


LE QUINTET AMÉRICAIN FROM AUTUMN TO ASHES A RÉCEMMENT SORTI UN NOUVEAU DISQUE INTITULÉ ABANDON YOUR FRIENDS SOUS L’ÉTIQUETTE INDÉPENDANTE VAGRANT. LE GROUPE A JOUÉ TOUT L’ÉTÉ POUR LA TOURNÉE SOUNDS OF THE UNDERGROUND. J’AI EU LA CHANCE DE PARLER AU CHANTEUR DU GROUPE DURANT L’ÉTÉ AFIN D’OBTENIR LE SCOOP SUR LEUR NOUVEAU LONG JEU.


Votre nouveau long jeu est sorti à la fin du mois d’août. Que vouliez-vous faire de différent cette fois-ci?

Vous avez encore travaillé avec GG Garth pour ce nouveau disque. Comment cela s’est-il passé cette fois-ci en studio avec lui?

Ben: Nous avons eu deux changements dans le groupe alors nous voulions montrer que nous n’avons rien perdu lorsque deux autres membres du groupe nous ont quitté. Nous avions écrit des chansons très complexes, des chansons beaucoup plus intenses et très mélodiques. Il y a aussi plusieurs chansons qui sont un mélange de toutes ces choses. C’est vraiment mieux que ce que nous avions fait auparavant, je crois que ça va être le meilleur disque que nous n’avons jamais fait.

Nous avons eu la chance de produire cette fois-ci. La dernière fois, nous sommes juste allés en studio avec les chansons et tout ce que nous avons fait c’est de les jouer. Cette fois-ci, nous avons eu une semaine de préproduction avec lui. Les chansons ont complètement changé. Il y en a même qui ne sont pas le même type de chansons que lorsque nous sommes rentrés avec elles. Il nous a beaucoup influencé cette fois-ci. Je crois que ça a été une très bonne expérience. Il travaille très méthodiquement, il est très sévère. Il y en a avec qui ça fonctionne très bien et d’autres avec qui ça fait juste causer de la tension. Mais nous sommes vraiment content de ce disque.

Croyez-vous que l’ajout de deux nouveaux membres a influencé votre musique? Certainement. Quand tu joues de la musique, tes influences sont reflétées dedans. Tu peux vraiment entendre ce qu’ils écoutent, surtout dans les chansons mélodiques. Notre bassiste écoute beaucoup de groupes «tendances» comme Interpol et Trail of Dead et tu peux vraiment l’entendre dans les lignes de basse qu’il écrit. John écoute beaucoup de trucs plus planants alors il y a beaucoup de chansons qui ont cet effet-là. Combien d’importance accordez-vous au fait d’explorer différents styles musicaux et de ne pas toujours rester dans le même style? C’est exactement ce que nous faisons, nous sommes connus pour ça. Nous avons une crise d’identité, nous sommes schizophrènes. Tu ne peux pas nous mettre dans une catégorie. Tu ne peux pas dire: «Ils sont un groupe de métal, un groupe hardcore ou un groupe emo». À cause de ça, nous pouvons aller en tournée avec n’importe qui. Nous pouvons aller en tournée avec Taking Back Sunday ou même avec Lamb of God. Ça n’a pas ses désavantages? Bien sûr. Il y a des avantages et des désavantages car tu ne sais pas où tu devrais être, tu ne sais pas qui cibler avec ta musique, tu ne sais pas qui va aimer ta musique et cela rend les choses difficiles.

Abandon Your Friends est une croissance ou un départ pour le groupe? C’est vraiment une croissance et un départ comme un deux dans un. Les chansons sont meilleures mais différentes. C’est un différent type de disque. Je ne sais pas vraiment comment l’expliquer. J’espère juste que les jeunes vont le suivre et le comprendre car cela est très important pour nous. Avez-vous des attentes pour ce disque? La première semaine qu’il va sortir, je ne vais rien manger car je vais être tellement nerveux. Notre dernier disque avait vraiment bien réussi, il était numéro 74 sur le Billboard à sa première semaine de sortie. Les gens ont beaucoup d’attentes envers nous, mais nous nous n’en avons pas vraiment. Si nous ne dépassons pas ces attentes, les gens vont se demander ce que nous faisons. Je ne veux pas décevoir personne et je ne veux pas nous décevoir. Alors, toute cette semaine-là, je vais être hyper nerveux. Je vais boire beaucoup et dormir peu. Sentiez-vous de la pression de votre compagnie de disques quand vous avez enregistré votre album?

Pas du tout. Vagrant nous laisse faire ce que nous voulons faire. Ils n’interviennent pas trop. Nous leurs avons envoyé des trucs à chaque jour pour qu’ils puissent écouter ce que nous avions fait. Nous avons une très bonne relation avec eux. À travers les années, êtes-vous devenus désillusionnés de la scène? Comment croyez-vous que les choses ont progressé? Il n’y a pas de bonne réponse à cette question. Si je dis la vérité, je vais brûler en enfer et si je mens, je vais brûler en enfer aussi. L’industrie est vraiment croche, ça c’est certain. Tout ce qui compte, c’est l’argent et c’est très difficile de percer. Je crois que nous sommes dans la niche parfaite avec Vagrant. Les gens prennent soins de nous et nous faisons l’argent que nous devons faire. Si nous avions été avec Island comme cela était supposé, nous nous serions perdus. Nous serions au bas de l’échelle. C’est encore de la musique et tu es censé aimer ce que tu fais. Les jeunes d’aujourd’hui ont une plus grande ouverture d’esprit, ce qui est vraiment cool. Il n’y a plus vraiment de séparation entre les scènes. Les jeunes vont aux shows qu’ils veulent. Cela m’a beaucoup impressionné durant les dernières années mais l’industrie de la musique a beaucoup baissé dans mon estime. Qu’est-ce qui s’en vient pour vous dans les prochains mois? Nous allons être en tête d’affiche d’une tournée cet automne qui durera jusqu’au mois de décembre. Nous allons prendre congé cet hiver car c’est moche de faire une tournée l’hiver. Je déteste la neige et conduire dans la neige. Je crois que je suis seulement paranoïaque et j’ai peur qu’on ait un accident, car on en a déjà eu un auparavant. Chaque fois que nous glissons, je fais presque une crise cardiaque.

www.fromautumntoashes.com

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Donc, pour commencer, qui sont les membres de The Priestess et comment s'est déroulé la cheminement entre The Dropouts et Priestess? La principale différence entre Priestess et The Dropouts a été le changement de batteur. En définissant notre son collectif on a recruté Vince Nudo pour compléter la formation. Avec Mikey Heppner (guitare et voix), Mike Dyball (basse), Daniel Watchorn (guitare et voix) et finalement Vince Nudo (batterie) à bord, on se sentait prêt à franchir une nouvelle étape. Pour cette étape, tout comme le son du groupe, le nom du groupe devait également changer. Après s'être entendu sur Priestess, le cheminement s'est déroulé sans aucun accrochement. Pourquoi le nom de Priestess quand il n'y a vraiment aucune filles dans le groupe? Avec la musique «rock», il y a une longue tradition d'utiliser des noms féminins. Il y a par exemple Queens of the Stone Age, Iron Maiden, Queen, New York Dolls etc. Je pense que cela rajoute une dimension intéressante à des groupes sans présence féminine. Une balance si ont veux, même qu'elle soit fictive, entre la testostérone et l'estrogène. Les gens ont souvent l'impression qu’ils vont participer à l'ultime hommage à Judas Priest féminin mais non (quoique ce serait très cool), ils sont jamais déçus avec Priestess. Pourquoi tomber d'un punk rock’n’roll simpliste au Hard Rawk 70's? Vous avez appris a jouer de vos instruments? Non, on a simplement vieilli musicalement! Le style de «punk catchy» qu'on jouait avec The Dropouts était plutôt associé à un côté de nous plus adolescent. Avec Priestess, on fait encore recours à ce côté adolescent de temps en temps, mais on se sent aussi plus capable d'explorer des sons et des structures sans âge limite. Est-ce que vous ressentez une certaine guerre entre les groupes Rawk et rock’n’roll de la ville de Montréal? Non, jusqu'à présent il ne semble pas y avoir de conflit entre les deux branches du même arbre. S'il y a une guerre à Montréal entre les groupes «rawk» et les groupes «rock’n’roll», Priestess risque de se joindre au deux cotés ou de ne pas vouloir participer du tout. Une chose serait de se limiter dans nos compositions. On a surtout pas envie de commencer à imposer des limites sur notre créativité. J'ai pas entendu parler d'une guerre ici à Montréal mais je crois qu'il y en a déjà trop dans le monde pour qu'on commence à se pitcher d'la marde pour des stupidités. Vos meilleurs moments spectacles, par exemple a Woodstock en Beauce ou Festival d'été de Québec (pour ne nommer que ceux là ) Wow! Il y a eu tellement de bons moments cet été pour nous! Les gens en Beauce et à Québec ont été très chaleureux. On a eu beaucoup de plaisir à jaser après les spectacles. Les deux festivals sont très bien organisés et cela facilite notre accès à la bière.

DROPOUT, J'AI VU LA PREMIÈRE FOIS PRIESTESS SOUS LA FORME DE THE CHEUR! LA ACCRO TRÈS TE SIMPLIS PUNK POP CES TENDAN AUX E UN GROUP MAGOG, À DEUXIÈME FOIS, LORSQU'ILS ONT JOUÉ AU BAR LE ET LES UPS PINN LES ET JENNY DE GNIE COMPA EN SHERBROOKE, T AVAIEN X, CHEVEU LES É POUSS BREASTFEEDERS, ILS S'ÉTAIENT FAIT 60 PRÈS PEU À ER RAJOUT AVAIENT ET E GUITAR LEUR DE SON LE MONTÉS UN GROUPE RIFFS À LEURS CHANSON. ILS ÉTAIENT DEVENUS PRIESTESS, ’ROLL! ROCK’N PUNK ANT PENCH UN AVEC RAWK HARD CES AUX TENDAN FÉMININ NOM UN D'AVOIR FAIT LE VOILÀ CE QU'ILS AVAIENT À DIRE SUR ATTRIBUTS: COMME NOM DE GROUPE, SANS POURTANT EN POSSÉDER LES

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Quels sont vos projets futurs? Vous allez sortir un album sur INDICA . Donnez donc quelques infos là dessus histoire que les gens en bavent d'impatience? Le premier disque de Priestess sera disponible à la fin du mois de Septembre sur INDICA. Ensuite, on a l'intention de voyager comme des malades pour que la toute planète entende nos chansons. Notre site Web sera bientôt responsable de garder notre public au courant de nos shows et de nos nouvelles. Le disque dont vous avez le plus honte dans votre collection de disque? Il ne faut pas avoir honte de nos goûts personnels. Cela étant dit, je ne me sens pas confortable de vous dévoiler cette information. Disons que la collection de casettes en dessous de mon lit laisse un peu à désirer.

www.priestessband.com


LE QUATUOR CALIFORNIEN STRUNG OUT ÉTAIT RÉCEMMENT DE PASSAGE À MONTRÉAL DANS LE CADRE DE LA TOURNÉE VANS WARPED TOUR. J’AI EU LA CHANCE DE M’ENTRETENIR AVEC LE GUITARISTE DU GROUPE JAKE KERRY. LE GROUPE PRENDRA UNE PETITE PAUSE APRÈS LA TOURNÉE ET PASSERA ENSUITE LE RESTANT DE L’ANNÉE SUR LA ROUTE. LES MEMBRES DU GROUPE SERONT DE RETOUR À MONTRÉAL LE 1ER OCTOBRE PROCHAIN EN TÊTE D’AFFICHE DU MÉTROPOLIS.

Ça fait longtemps que vous faites de la musique. Qu’est-ce qui continue à inspirer votre musique? Qu’est-ce qui vous pousse à continuer? Nous avons toujours écrit pour nous-même. Ça toujours été un moyen positif pour nous de s’exprimer, c’est comme une thérapie. C’est toujours la même chose qui nous pousse à se rencontrer et à écrire des chansons ensemble. Nous ne sommes pas tout le temps ensemble, mais quand nous nous rassemblons pour une heure ou deux ça fonctionne puisque nous adorons faire de la musique. Nous n’avons jamais vraiment suivi les tendances. C’est bon d’entendre de nouveaux groupes mais nous n’allons pas essayer de sortir un disque qui ressemble à ces groupes-là. La chose qui nous inspire, c’est la vie en générale. Ces temps-ci, je suis beaucoup plus influencé par des livres et des films que par de la musique. Être un artiste,

essayer de créer des choses de cette façon-là et passer du temps avec ces gars-là tout en essayant de s’améliorer : c’est ce que nous avons toujours fait. Tu sais, ce n’est pas toujours facile. Récemment, je me questionnais et je me demandais pendant encore combien de temps je vais pouvoir continuer à faire ça et à donner puisque ça fait déjà 11 ou 12 ans qu’on fait cela. Nous avons fait beaucoup de disques et je suis particulièrement fier du plus récent. Je veux être capable d’arrêter quand ce sera le bon temps pour arrêter. Ceci dit, pour l’instant, je veux juste continuer à voyager. Tantôt vous parliez des nouveaux groupes présents dans l’industrie de la musique. Croyez-vous que celle-ci à une bonne place aujourd’hui? Malheureusement, je ne crois pas que l’industrie de la musique est à une bonne place aujourd’hui. Du point de

vue d’une compagnie de disques, il y a beaucoup plus de façons maintenant de pouvoir sortir de la musique et de la faire écouter au gens, ce qui est vraiment bien. Je crois que l’Internet est une bonne chose en grande partie car elle donne accès à la musique plus facilement tout en étant moins cher. Par contre, les jeunes sont devenus trop gâtés car ils ne vont plus rien acheter maintenant. Il y a définitivement un avantage à pouvoir envoyer de la musique dans un fichier. Les jeunes aujourd’hui, il y en a beaucoup qui ont la musique gratuitement et je trouve qu’ils ont moins d’attention qu’il y a une couple d’années. C’est bizarre de participer au Vans Warped Tour cette année car j’ai l’impression que nous sommes un nouveau groupe dans certains endroits. Aujourd’hui à Montréal, nous avons eu une superbe réaction mais dans la moitié des cas, les jeunes

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ne savent pas qui nous sommes car ils ont vieillit avec Hanson et Britney Spears. Il y a cinq ans, ces jeunes-là n’écoutaient pas NoFX ou Bad Religion. Ils viennent de la scène pop. Alors maintenant, leur version du punk rock est beaucoup plus commercialisée. Je crois qu’il y a des choses originales qui sortent ces temps-ci, mais il y a aussi tellement de groupes sur cette tournée qui sonnent pareils et qui ont le même look. Ils sont tous interchangeables. Je ne crois pas que cela soit bon et j’ai peur que ce soit là où la scène s’en va car ce sont les jeunes qui décident et ils dévorent ces trucs-là. Ils adorent le look et suivent toutes les tendances. Si tu regardes dans l’histoire de la musique, ça se répète. Quand les choses deviennent trop exposées, tout s’écroule. C’est intéressant de voir comment la tournée Vans Warped a évolué. Aujourd’hui, le Vans a beaucoup moins rapport avec la planche à roulette et la culture de skate et BMX comme ce l’était avant. Maintenant, c’est plus en lien avec la mode et des magasins comme Hot Topic. Je ne crois pas que ce soit très bon. C’est un temps très intéressant. Nous essayons juste de faire ce que nous avons toujours fait. C’est un peu bizarre et surréel parfois. Comment avez-vous réussi à vous faire une place pour vous-même dans tout ça? Vous êtes beaucoup plus vieux, vous n’êtes pas tous maquillés et vous ne portez pas de jeans serrés… Tout ce que nous pouvons faire c’est ce que nous avons toujours fait. Une partie de nous croit que nous devrions peut-être nous moderniser pour suivre la tendance et avoir un succès immédiat mais nous aurions l’air tellement ridicule. De voir un groupe comme nous faire ça, ce serait comme voir Bad Religion sortir habillé comme les Backstreet Boys. Nous sommes fiers de notre carrière et je suis vraiment content quand je vois des fans avec nos tatouages ou des trucs du genre. C’est irréel, c’est quelque chose que je ne croyais jamais qui allait arriver. Alors, je veux continuer à faire ce que nous avons toujours fait

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pour ces fans-là. Ils veulent que nous restions nousmême et que nous continuons à faire de la musique que nous aimons. Nous devons garder les pieds sur terre, rester vrais avec nous-mêmes et ne pas sauter dans toutes les tendances qui passent sinon nous allons nous perdre. Juste dans notre carrière, nous avons vu passer les tendances du ska-punk au rockabilly à Green Day et Offspring. Tu es limité quand tu fais cela et quand la tendance meure, tu meurs avec elle. La seule façon d’obtenir de la longévité, c’est de rester vrai et d’écrire de bonnes chansons. Les bonnes chansons vont toujours rester. Ces jours-ci, je n’entends pas beaucoup de bonnes chansons. Je vois plus un look et un style de chansons. C’est vraiment facile à copier. Je crois que c’est choses-là deviennent trop communes. Il y a beaucoup de groupes qui sortent des disques pareils et ça n’a rien d’excitant. Il y a beaucoup moins d’excitation aujourd’hui que dans les années ‘90. Alors, je comprends pourquoi les jeunes ont voulu se tourner vers autre chose pour garder leur plaisir et entendre du nouveau. La scène est beaucoup trop commercialisée maintenant, plus que le punk rock ne devrait jamais l’être. C’est très faux. Être punk, c’est une image commercialisable maintenant. C’est drôle de voir des serveurs dans des restaurants aujourd’hui avec des mohawks. Si tu m’avais dit cela il y a cinq ans, i.e. qu’il y aurait des gens au Vans Warped Tour comme ça, j’aurais pensé que tu étais fou. Je me demande à quoi ça va ressembler dans cinq ans. Est-ce qu’il y a quelque chose que vous voulez encore accomplir et que vous n’avez pas encore fait? Pas vraiment, rien d’important. Quand tu es plus jeune, tu rêves d’avoir un disque d’or et tu veux plein de choses. Le plus que j’ai appris sur ces choses-là, le plus que j’ai réalisé que ces choses-là ne sont pas importantes. C’est plus important pour moi de voyager de par le monde comme nous l’avons fait, d’acquérir de

nouveaux fans. Aucun de nous est riche où va le devenir avec ce groupe mais nous pouvons nous supporter et en vivre. Cela nous donne la liberté de continuer et d’en redonner aux fans. C’est tout ce que j’espère. Je ne veux pas devenir une «méga-star» et c’est pourquoi nous ne le sommes pas et cela n’est pas un échec. Pour moi, c’est un succès que d’être ici dans un autobus de tournée 12 ans plus tard et d’être capable de payer le loyer à la fin du mois. Ce qui est important pour moi, c’est les choses qui affectent la vie des gens. Je crois que je peux dire que nous avons fait une différence dans la vie de certaines personnes, ce qui est super ! Nous avons inspirés d’autres groupes. Je te dirais que comme la moitié des groupes sur cette tournée sont venus me voir pour me dire que Strung Out avait été une grande influence pour eux. Maintenant, ce sont eux qui ont le plus d’attention mais ils ne feraient pas ce qu’ils font sans notre inspiration, alors cela m’épate. Ça me rend heureux de savoir que nous avons pu jouer une petite partie dans leurs carrières. Strung Out sera à Montréal le 1er Octobre prochain au Metropolis.

www.strungout.com




REUX MOU ORT A P S N RA E, 1. T uis IBRE ATOR ÉQUIL SALV Crécy, Dup RTAIN E e C D r pa , UN y JEAN , Dupuis e Créc an SIEUR nt… D MON puy/Berbéri inal et fringua rg s a u lu m D p e par . Et ib alors rant avec c e Julie it Gotl li lointain i conduit ly disa lus dé e p e v n s lo e ’u Rhâ , qu ux d up d nt un co ien amoure - Amandine n hilara frappe uilleto onne de ch es h fe c d n o te c U te is n e garag ucher. prése onisue un ébarq à acco r Jean qui g D ta te ! n ro rê la p p v s ieu ’ap Mons ble de blant qu’à é et s au jug le nouveau vec l’ensem ressem cieux et a e e e n m g e a com astu roch ne p tout c on, enfants cible sec. es d’u histoir on monde qui ucti tr o s u s n d o e c tes de rs en pour c Amou s au menu nous. ire a in rd o tracas

E ORCIÈR ANTE S l A MÉCH r, Fluide Glacia L A D A uge RAD lette/ Sa e d u , a E G par EUPL PETIT P OIRE DU LE GRIM ÊT R 2. LA FO , Delcourt ois ACRÉ par Dub E FEU S SH, 1. L n, Delcourt E U O G ABINA r/Lorie ier/Lafleu ux tours par Tess outable a rcière red vore les so é d e n is u c n mier est saure Fra leur so té p Mon pre d le s t e ans ques don les égaré u o seul p n s u le démonia n e ise ms réunis et sodom trois albu sept hisbambins s e e p L u . e ro d g mon cond re s, qui marais im e! Mon se fort inspiré nt volum inateurs capass e d rs et mécha lo e a d tsr autant s de forê le ième, b is u o o toires, pa tr tr n s main. Mo les esprit u t h n e le u rit de b q p a tia é tr nsa n gamin rroriser l’i quête d’u onheur, la b bles de te e le rr a ite n a écois, nt souh de québ garneme érir… me. Si le et conqu r e im chamanis c é d t n re fè ré p d’autres

COMIX REMIX, 1. FEU MISTER MERCURE par Bourhis, Dupuis NIK OUMOUK, 1.TOTAL SOUK par Larcenet, Dargaud PRESTIGE DE L’UNIFORME par Micol/ Hui Phang, Dupuis Les super héros en prennent plein la tronche dans ces démystifications du super machin. Dans Comix Remix les gens en collants et capes règnent en une puissante Corporation très médiatique. Des clandestins luttent contre cette image de perfection écrasante. D’où une guérilla urbaine au rythme et au style échevelé. Pour le Larcenet, il s’agit de jeunes voyous qui sont dans la ligne de mire d’Edukator. Toujours à pousser la blague à l’extrême, l’auteur caricature les travers de l’aide aux minorités et aux ignorants. La science a aussi ses héros… Un laborantin minable, à cause d’un accident avec un produit, mutera en homme-lichen (fruit de la symbiose entre une algue et un champignon). Un dessin aux taches et aux effets narratifs faisant dérailler le train train quotidien!

SINÉE E DES BAND E D RS e édiDITEU fle c treiz LES É efroid, Nif és ave Delcourt, n e ll m e ns par B lénat, nner ntretie des e ciation, G nd do r ente avers o u uistr s s te à u ls t ’A a L l’ tie p C’es t .) que rs qu’essen oleil, tc (S è e d , o len k e teurs aux m -édiFrémo articuli rman, vue aussi p choix éditori ro ic te s m a C e s ntre nce oints d ffectuent le Le débat e ncurre e des p , la co volution x qui nible. rs u o e e p ll c is e é d que BD est-s es et , ’est la dition de b lt confidenc ir et blanc ce qu ou e et é , no m in a , rt g s ta n e ’a g a c in tion d s conniven tion, m s d’une v le diteur. roduc e s é it u rp r d u u rs é e le (s v in r s urs su arché s BD d’aute des m si que de in a .) etc

ust uel Pro Emman , e g n ra Do iguian/ rit ar Guéd Michel leur esp HEUR p a/Arcas, Albin N O B E rs et de e L n u d u e y c IT ie a A A a n F r n n a n T o p o N ASION s faux-m rieux avec sa m L’ARGE , soyez DE L’ÉV arlait de sé p ts IS n u e a ia O d d d n R n n o me pre LES uM ez pas r s’offrir e qui se article d “Ne soy ent pou ent un n systèm ise s’alli nchérie: a ill Récemm uin à l’égard d’u re e s’avère u s rs n a io t M as taq essin bru ’une cité ue. L’év d d q n u s a souvent a le b D va e ri Cette B urs d’un e jeunes singe… accapare andes d u ent des . Deux b . Il y a e .” e im c rs tr ti u é s d le u -j u vo a l’in d’utopie e nez à d rt a d p ie p e e in un yeux sans ha nt un jo s arme, égaleme férence t le “san ré n o e d n u ri ia re Spagg ” demeu Claus le violence bellum. nt et sans oir Para en faisa (v k e n iv u -p urv nt en anarcho lézard s le u le c n s o a t Sim eur vie b sion! clown e e rue. L de l’éva seurs d n… Rois o t les ti n les amu c a e ra ig tt ir t une a tille en d in c s pègres. s devenan le le o t n uccès e D espag s B le e , tt n e io C llus urs sur l’i projecte






RUDESOUND #3 26 pages + compilation – 4$

J’MEN FISH #1 - Collector’s Édition Alexandre Cloutier-Turcotte - Act production 28 pages – 3,99$ Alex nous avait présenter, il y a un bout de ça, un recueil dans le style d’un magazine de bandes dessinées qui s’appelait L’accès -Cible. Ici, on a droit à quelque peu la même recette, mais il règne les histoires de poisson. J’men Fish sont des histoires courtes d’un poisson. Dans le recueil, on y parle surtout de pollution mais aussi un peu n’importe quoi. À peu près comme dans L’Accès-Cible on y trouve différentes autres bandes dessinées ou sections (graffitis, invités spéciaux: Guim, Quesnel, Geneviève, jeux de labyrinthe et des différences). Un bon petit zine qui sent un peu la boucane… (nel)

SIMPLEMENT STUPIDE #3 Eric Piccoli - Artstroke comics 52 pages – 4$ J’avais vu à quelques reprise des édition de l’original en anglais. Je trouve ça très cool de leur part d’avoir fait une version française. En gros, Simplement stupide est surtout l’histoire du trop cool top des fresh. On sent un plaisir sadique de Eric à se moquer de ses personnages plein de bling bling. À travers ses histories, vous y trouverez des guides de Comment repéré un “fresh” et une “pétasse : tous les petits détails bien évident. Aussi très présentes dans le petit zine sont les parodies de couverture de film. En gros, Simplement Stupide (Just Stupid) est un bon zine divertissant. (nel)

PUNKROCK DIVISION #2 32 pages – 1$ Non mais, il y a une invasion de nouveau fanzine!! Et c’est très bien!! Punkrock Division couvre surtout le punk-rock old school avec des entrevues qui comptent : Lower Class Brat, The Vibrators, The Casualties, Genetic Control, Delirium Alcoholerix et Holy Shit (j’y ai appris que Frank de SainteCatherines avait fait parti du groupe, non mais!). Donc en générale : de bonnes entrevues et une petite section de disques. Je suis curieux de voir les prochains numéros, ces jeunes-là semblent très motivés! (nel)

Hein? Quoi? Un autre numéro!? Il me semble que ça fait bien longtemps que rien n’est paru, je pensais même que le zine n’existais plus. Je m’étais trompé, le MTL skinzine revient en force avec des entrevues comme Dockside Hookers, Los Fastidios, Manic Manon & the Guestlist, Bérurier noir et Social Conflict. Plus intéressant encore, à l’achat du zine on obtient une compilation (voir dans les critiques). Une compilation avec vingt et quelques groupes en plus d’un zine, ça vaut amplement le coût! Ajouter à cela, un clockwork Quizzz (pour les fins connaisseurs de L’orange mécanique), des critiques de concerts, de disques et de bière. Rudesound est totalement la référence en matière de musique oï skinhead. (nel)

ARSENIC #1 28 pages – 2$ Le magazine Sang Frais ne pourra plus garder comme slogan : Le seul magazine métal francophone en Amérique du Nord, car il y a maintenant Arsenic. Le zine de l’Abitibi rentre en force avec ce premier numéro qui donne une sacré bonne impression. On ne peut quand même pas s’empêcher de voir une certaines influences de la part de du plus vieux magazine. Parmi les 28 pages, on y trouve des entrevues en compagnie de Despiced Icons, Neuraxis, Beneath The Massacre, Cryptik Howling, Necrophagist et Stephane Melul, l’homme derrière BCI. Donc, un design très approprié, un contenu complet, mais mon seul problème (quoi que très secondaire) est de trouver des publicités de député d’Abitibi-Ouest, d’un vendeur de radiateur et d’un avocat. Est ce qu’ils ont vraiment leur place? Arsenic est définitivement un zine à surveiller. (nel)

PITOYABLES, INUTILES, DISPARATES Par Guim - Les Édition Excrement & fils 32 pages - 7,95$ Un petit retour d’un vieux de la vielle dans la bd underground au Québec. Ici, notre ami Martin Guimond nous offre un recueil de 32 pages ayant été créé entre 2000 et 2005. On y trouve le classique Clovis Nadon (le mognon sur deux pattes), des expériences visuelles un peu troublantes (montage photos et dessins), avec en plus, une petite morale sur la drogue (ben non, Guim ne doit sûrement pas prendre de drogue. Comment y ferait-il pour dessiner sinon?), Ce dernier recueil nous montre un artiste qui explore différentes avenues et délaisse un brin (si peu soit-il) son côté gore avec une petite histoire sur le printemps. Avec sa super couverture, Guim remet une carte de visite mise à jour pour patienter à de futurs projets. (nel)

Dans la catégorie des films qui reprennent de bande-dessinée, on en retrouve plus d’une dizaine ayant été produit depuis les deux ou trois dernière années. C’est sûrement le rêve de plusieurs auteurs de pouvoir voir un jours leurs histoires adapté pour le cinéma. J’étais très excité à l’idée de voir un film basé sur des histoires de Frank Miller. L’homme qui joue avec le noir et le blanc. Je me doutais que ça serai tout un défi de reproduire ça en cinématographie. Chaque case des bande dessinée de Frank Miller sont une oeuvre en soit. Comment allait-il réussire à faire ça? Mais, juste en voyant les bandes-annonces, nos yeux deviennent rond et on se rend compte que le travail à été bien fait. Je n’ai pas eu la chance de le voir au cinéma, mais le fait qu’il y soit resté très peu de temps me laissait voir le pire. J’ai donc enfin louer le DVD, me croisant les doigts, éspèrant ne pas avoir affaire à un mauvais blockbuster à généré des millions. J’ai été soulager de voir que Sin City n’as rien d’une grosse production pour plaire au public. Sin City, c’est morbide, mais hyper morbide! Le film nous est présenter comme un vieux roman policier des années 50. Le visuel est décapant, respectant les jeu de noir et blanc et l’ensemble en générale de la production garde un respect très proche des bd de Miller: Le bordel, la gang des filles tous habillé en sado-maso, les personnages, les déroulements de chaques histoires, l’action, la naration… bref tout! Le film est construit en quatre partie. On débute avec That Yellow Bastard, ensuite avec l’histoire de la bd éponyme qui commença tout ce qu’est Sin City est devenu, pour continuer avec The Big Fat Kill et terminé avec la fin de That Yellow Bastard. Les trois histoire se succède parfaitement, ayant tous un liens en commun: Sin City. Un ville délambrer où règne le désorde et le crime. Un film à garder loin des âmes sensibles, mais totalement à voir et à ce procurer! Mais je vous averti d’avance, les opinions seront très partagé sur ce film. (nel)

www.sincity-lefilm.com


RÉCLAME TA RUE QUÉBEC 05 Québec 5 Septembre 2005 Réclame ta rue est un événement de réappropriation de l’espace urbain par les citoyens et les citoyennes. Tout a débuté à Londres en 1995 et s'est ensuite répandu partout à travers le monde. Depuis trois ans, Réclame ta rue a été une réussite dans la ville de Québec en rassemblant les gens de zéro à 99 ans, qui viennent y partager leurs créations, leurs valeurs et leur bonne humeur dans une ambiance manifestive. Des centaines de personnes ont participé à l’édition du 5 septembre 2005 qui a eu lieu en plein boulevard Charest. Il y en a qui diraient que Réclame ta rue, c’est juste une défaite pour faire le party et faire chier le système social établi. Pour certains, bien oui, c’est vrai. Pour d’autres, c’est un forum social, un geste politique ou simplement une façon de reprendre possession d’un espace public vital. Personnellement, je vois Réclame ta Rue comme une façon de résister à la domination automobile dans la vie des citoyens de la planète. Les chars, ça prend trop de place – dans le budget, dans les rues, dans les préoccupations, dans les priorités. C’est un besoin qui se crée: c’est quand on en a eu qu’on réalise soudainement qu’on ne peut plus s’en passer. Malheureusement, peu de québécois sont prêts à envisager une autre façon de vivre… Au Pays-Bas, plusieurs villes (comme Leiden ou Amsterdam) n’accordent que peu de place aux automobiles dans les rues. Ce sont des millions de vélos qui transportent les citoyens, soutenus par d’excellents systèmes de tramways, métros et autobus. Bien sûr, le Québec a une saison hivernale et une topographie plus intenses que celles des côtes européennes, mais ça ne signifie pas qu’on ne peut pas suivre le pas et adopter d’autres habitudes de transport.

Je suis certain que si l’on dépensait autant dans des systèmes de transport public que dans nos automobiles, on pourrait se doter de systèmes efficaces, rapides, accessibles partout au Québec. Pourtant, la politique étant ce qu’elle est, nous ne verrons pas cela de sitôt. Au moins on peut faire semblant une fois par année à Réclame ta rue. C’est quoi Réclame ta rue? Larry Pression – Gerbia C’est la seule manifestation où y’a pas une seule demande. Tout le monde se réunit, c’est une tribune pour plusieurs idées. Il y a tout : y’a des hippies, des punks, des skins, n’importe quoi. C’est pour tout le monde. C’est une place où tout le monde peut s’exprimer et en même temps ça fout le bordel, ce que j’aime bien. J’aime l’idée de bloquer une grosse rue, c’est pas mal punk-rock. Xavier Richard – The Whole Week C’est réclamer son espace urbain. C’est nous qui payons les rues, c’est à nous. Pourquoi ça serait juste aux voitures? Pourquoi on peut pas faire un party où on veut quand on veut? Aujourd’hui, c’est en plein ça qu’on fait. Vitamine Bleue C’est une occasion spéciale une fois par année où tous les membres de la communauté prennent le droit d’utiliser la rue pour peut-être un jour arriver – pourquoi pas – à une journée spéciale ou une rue en permanence réservée aux piétons parce qu’on est tannés de toujours êtres confrontés aux automobilistes partout. Les Garçons Émotifs C’est le début d’une révolution. C’est comme ça que ça commence. Y faut que le monde se voie, que le monde partage et qu’ils soient heureux d’être contents. (P-A)

GENETIC CONTROL El Salon - 1er juillet Foufs - 3 juillet Genetic Control est un de mes groupes préférés depuis de nombreuses années. Le plan initial du groupe était de jouer un peu partout au Québec et de clore cette minitournée vingtième anniversaire avec le United Fest. J'étais bien content que Sherbrooke soit une des villes sur son itinéraire. Finalement, les demandes du groupe étant trop exigeantes, les trois seuls spectacles de Genetic Control se sont faits à Montréal. Les membres ont beau être un groupe de grand talent qui a roulé sa bosse au début des années 80, rappelons-nous qu'ils n'ont sorti qu'un 7" vinyle avec quatre chansons tirées à 500 exemplaires seulement en 1984. J'ai décidé d'oublier l'organisation du concert ici. Je me suis dit que ça n'a aucun sens de mettre des efforts et en plus payer de ma propre poche seulement pour voir un groupe que j'aime et les faire jouer ici. Au début juin, les deux dates à Montréal ont été annoncées : le 1er juillet au El Salon avec Ab Irato et Barricade Mentale et le 3 juillet aux Foufounes Électriques avec Ab Irato et Bludgeoned. Mon frère et moi avons donc acheté des billets pour le premier concert. Même s'ils m'ont quelque peu déçu par leur manque d'éthique D.I.Y. et la fermeture d'esprit afin d'en venir à un terrain d'entente, j'ai quand même décidé d'aller les voir en spectacle. Je suis un grand fan de leur musique avant tout. Ce concert, qui ne fait pas exception à la règle, a commencé beaucoup plus tard que prévu. Je n'en revenais pas de voir si peu de monde pour un événement tel que celui-là. Ab Irato et Barricade Mentale ont joué et la foule semblait bien apprécier. Pour ma part, ce n'est pas ma tasse de thé. Genetic Control a monté sur scène et a ouvert sa prestation avec Suburban Life, le titre qu'il offre sur la compilation LP Primitive Air-Raid Montréal 1984; c'est tout ce qu'il fallait pour mettre le ton à la soirée. Immédiatement après leurs deux premières chansons, mon idée était faite, ça valait amplement le déplacement. Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il soit aussi précis et qu'il joue avec une telle justesse. Nous avons eu la joie d'entendre le EP, plusieurs chansons qui figurent sur la session live en studio, qui circule parmi les collectionneurs et fans. Également, les mem-


bres ont repris plusieurs grands classiques de Dead Kennedys, Minor Threat, Bad Brains et les deux incontournables et inoubliables thèmes de Puff The Magic Dragon et Gilligan's Island. Bref, Genetic Control a joué pendant près d'une heure sans aucune interruption et semblait avoir beaucoup de plaisir à jouer de nouveau pour les jeunes et les moins jeunes. Comme le premier concert s'est avéré fort intéressant, nous avons décidé de retourner les voir une seconde fois aux Foufounes électriques, en espérant que plus de 40 personnes se pointent au concert. La place semblait déserte, au plus fort de la soirée, il y avait environ 70 personnes. Pour tout dire, je pense que j'étais un des plus jeunes là-bas. Tout le monde s'en donnait à cœur joie durant la prestation de Genetic Control, qui était sensiblement la même qu'au El Salon, mais qui, selon moi, était moins précise et moins enjouée. J'ai bien aimé les deux fois où j'ai vu Genetic Control en spectacle. Aujourd'hui, en 2005, on peut voir que le groupe est plutôt méconnu du grand public. À un certain moment, il a acquis une certaine reconnaissance auprès de ses fans d'antan qui sont toujours fidèles et les collectionneurs mélomanes qui ont découvert l'existence de cette formation montréalaise très importante pour le Punk/Hardcore au début des années 1980. (Benoît Pepin)

GOOD RIDDANCE Foufs, Montréal 28 juin 2005 Oh qu’il était attendu ce show ! Good Riddance dans une salle de la grandeur des Foufs, ce n’est pas souvent qu’on a droit à ça. Sûrement une façon de remercier Montréal pour son support au groupe depuis plusieurs années. Le show a commencé avec Hold A Grudge, un groupe de Montréal qui en était seulement à son sixième spectacle. Les vocales sont partagées entre deux chanteurs qui se complètent très bien. Le groupe dégageait une atmosphère de camaraderie évidente et sa musique est un mélange de punk-rock et

de street punk mélodique qui pourrait être comparé à quelque chose comme Warzone, H2O ou encore Blood For Blood. Enfin, vous voyez le genre. The Sainte Catherines a ensuite prit le relais. Rien de bien différent avec d’habitude. Du punk-rock sale avec trois guitares mélangeant le son d’Avail et Neurosis, avec une touche de Tragedy. Malheureusement, je suis juste incapable d’apprécier ce groupe en spectacle. The Sainte Catherines existe depuis quelques années déjà, mais ils a tout de même reçu un accueil assez froid des gens présents. Peut-être que ce n’était juste pas le genre de foule qui apprécie sa musique, qui était venu voir Good Riddance ce soir-là. Le déconnage entre les chansons en a amusé plusieurs. Puis, finalement Good Riddance arrive. Si la performance avec NOFX, deux jours plus tôt au Métropolis, avait été honnête, on ne s’attendait à rien de moins qu’un show mémorable…et on l’a eu. Russ Rankin et Chuck Platt étaient en très grande forme. Luke Pabich ainsi que Sean Sellers étaient toujours aussi professionnels. Ils ont joué un set assez long avec des chansons qui figure tous leurs albums, comprenant également quelques vieux trucs que nous n’avions pas entendus à Montréal depuis un bon bout de temps. Les gars avaient un plaisir évident à jouer et semblaient même amuser grâce à l’enthousiasme de la foule. Ceux qui étaient aux Foufs cette soirée là peuvent se compter chanceux d’avoir vu ce spectacle qui restera très certainement dans les anales de la scène punk/hardcore de Montréal. D’autant plus que, bien qu’ils aient un nouvel album de prévu pour 2006, l’on peut se demander si l’on aura encore plusieurs occasions de voir Good Riddance jouer à Montréal. Oh oui, j’ai aussi vu José Théodore avec son chandail des Ramones. Excellent show! (Alexis)

JOLIE HOLLAND Club Soda /Festival de Jazz 7 juillet 05 C’était à l’occasion du Festival de Jazz… Le coût du billet était plutôt cher… Mais je voulais vraiment voir la chanteuse. Je ne pouvais pas rater ce;a. J’en ai déduit

que les concerts comme celui-ci, pour le festival, c’est surtout pour les touristes. Parce que tout habitant de Montréal, c’est de quoi je parle, non? Il y a à la pelleté des touristes dans ce temps-ci de l’année. Ce qui arrive la plupart du temps, c’est que la plupart d’entre eux se prennent un laissez-passer pour plusieurs concerts, sans nécessairement savoir qui joue. Et le problème avec ça, c’est qu’il y en a quelques- uns parmi ceux qui se déplacent pour l’artiste, qui s’en foutent et qui ne portent pas attention à ce qui se passe sur scène. C’est exactement ce qui nous ait arrivé à moi et à ma copine. On est arrivés, on s’est assis à la mezzanine. Jolie commence, puis il y avait près de nous un couple français dans la quarantaine déjà un peu pompette, et soudain, cinq à six autres amis arrivent. Jolie chantait, et eux, se disaient le bonjour… Ça a duré de 10 à 15 minutes. Ça ne finissait plus! On ne s’est pas gênés pour leur faire savoir, puis aussitôt un espace s’est libéré à l’opposé de la pièce, nous y sommes accourus. Cinq minutes après, ils étaient partis. Les salauds! Bref, là où on était, on avait Jolie en premier plan. Avec son humour noir, elle faisait régner un ambiance très apaisante dans la salle, très confortable. Elle nous raconte que dans les publicités, il l’annonçait comme la protégée de Tom Waits (son dernier disques est aussi sur Anti), mais elle nous explique qu’elle ne l’a jamais rencontrée. Elle enchaîne ses chansons douces et harmonieuses; et entre temps, elle nous raconte une tranche de sa vie. Elle nous raconte qu’une de ses chansons traitent de Sasha, son ex-copain qui jouait dans les Chocking Victims. Au cours de sa prestation, une ambiance chaleureuse règne : il y a beaucoup de personne, mais on se croirait si peu. En plus de sa belle voix, on lui découvre aussi un talent surprenant pour siffler des mélodies. La chanteuse, accompagnée d’un guitariste et d’un batteur, joue du violon, du violoncelle et du piano. Elle nous a offert une prestation de presque deux heures avec une petite entracte de 5 à 10 minutes. En voyant Jolie en spectacle, on a l’impression de rencontrer une jeune femme généreuse, qui possède un humour noir, un peu tourmenté mais très intègre. Très bon show! (nel)

Malajube

PHOTO : MARTIN OUELLET

DARE TO C & LANCE ARE FEST 4 M 9 Juillet 2 ENT DU RAD #2 1 00 Théâtre P 5 laza

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LET IN OUEL : MART PHOTO

Yesterday’s Ring


ACTARUS Éponyme New Romance for Kids FROM AUTUMN TO ASHES Abandon your friends Vagrant

ARCADE FIRE Arcade fire (reedition) Merge records

Quelle belle surprise, j'était sûr d'être déçu de ce disque là, mais, au contraire, j'ai été surpris. Dès la première chanson ils mon convaincu de la qualité de ce disque. Il s'agit de: "where do you oran the line" , une chanson qui est dure de pas aimer. From autumn na bien sure pas changer, quoi que le drummeur chante plus, et mieux, il a encore sa petite voix de "gars qui c'est pas chanter", mais sa “fite” à merveille, il a aussi quelques balades très accrocheuses, et d'autres chansons plus agressives qui font la job d'un bout a l'autre du CD. Les guitares toujours aussi bonnes, de bon vocals, d'excellent riffs, bref comment être décu? Coté présentation du disque, une pochette bien ordinaire/simpliste, mais qui fait la job en format digipak. Reste juste a espérer qu'il vienne nous visiter au québec bientot, j’ai bien hâte d'entendre ces chansons live, voir s'il sont aussi bonne que sur CD. Alors, avis au fans de From Autumn To ashes, vous devez vous procurer ce disque là! (Steeve) www.fromautomntoashes.com www.vagrant.com

Après avoir tout fracassé avec l’excellent Funeral paru tout dernièrement en 2004, Arcade fire voit s’envoler leur tout premier demo sur ebay.com à plus de 70$, ce disque se fait rare, mais les amateurs tout autour de la planète se l’arrachent, Merge records en profite donc pour reéditer ce premier Album Ep demo enregistré en 2003. Peut-être pas aussi peaufiné que Funeral, cette reedition du Ep demo de 7 chansons est une vrai mine d’intensité, tout comme leur tout nouvel album d’ailleurs. Arcade fire s’équipe aussi sur cette démo, de cornemuse et violon envoûtant, de harpe et piano planant, de solide guitare et d’une section rythmique effrénée, La glorieuse No cars go en est un bon exemple. Un disque passionné, théâtral et intime rempli d’émotions et de sincérité. À noter une petite faiblesse en ce qui a trait à la contribution de la vocaliste féminine qui détonne un peu trop sous les influences de la divine Islandaise Björk. Pour les fans de : David Bowie, Interpol (mat) www.arcadefire.com

LALI PUNA I thougt it was over that Morr records

Apres avoir travaillé à quelques projets de groupe, la germaine Valerie Trebeljahr, arrive avec un projet pseudo solo en 2001 du nom de Lali puna, pour se faire plusieurs musiciens de qualité (of the Tied & Tickled Tr et Notwist) se rattachent a elle pour l’aider à enregistrer son tout premier 4 titres qui paraîtra en 1999 sur Morr records. Depuis ce temps, Lali puna a fait ses preuves avec un indie eletro pop, très calme et ambiant, mais du même coup hyper sombre et mélancolique. Le dernier I thougt it was over that est en quelque sorte une complication de pièces inédites, rares et remixées par différents personnages cultes de la scène Indie. Parmi les remixes le populaire DNTEL, aka Jimmy tambolerro (postal service) et le trio post rock electro To rococot sont de la partie.Pour les fans de : Caribou, Stereolab, The notwist , Meanwhile back in russia (mat) www.lalipuna.de

UNITED YOUTH Running Away (Démo) Indépendant Vous souvenez-vous d’une certaine époque relativement pas si lointaine durant laquelle la scène du Québec produisait son lot de jeunes groupes punk rock qui semblaient faire cela avec un seul but: se donner à fond et s’amuser. Bien United Youth semble vouloir faire exactement cela. Non seulement ce groupe de MontTremblant y met beaucoup d’énergie mais ils ont aussi, ma foi, du talent. L’influence d’Anti-Flag, Rise Against et autres groupes dérivés de la scène punk rock des années ’90 est assez évidente mais on ne tombe pas ici dans le simple recrachage de chansons déjà toute composées par d’autres formations. United Youth ne réinvente rien mais ils ont définitivement du potentiel pour le style musical dans lequel ils évoluent et l’enthousiasme ainsi que l’entrain qui se dégage de leurs chansons ne peut que les aider à se faire remarquer. Reste à voir ce qu’ils ont l’intention de faire avec ce potentiel. Pendant un instant en les écoutant j’ai eu l’impression d’avoir 17 ans…mais la dure réalité de la vie m’a vite rattrapé.(Alexis) www.united-youth.com

Rare sont les groupes instrumentaux. Pourquoi décider de ne pas chanter? Pour l’originalité ou parce qu’ils ne possèdent aucun bon chanteur? En fait, la question devrait être, avons-nous vraiment besoin d’un chanteur dans un groupe de musique? Parfois, comme dans le cas de cette formation du Luxembourg, on se rend vite compte que la question ne se pose pas. Ils n’en ont pas besoin, un point c’est tout! Pour ouvrir l’album, Actarus nous initie à une tout autre approche musicale que le reste de l’album. La première fois que j’ai entendu un groupe qui sonnait similairement, c’était une cassette que j’avais reçu de New York en 1997 et qui se catégorisait comme un groupe post-rock. Actarus mélangeant ce style post-rock ambiant avec une minime touche électronique pour enchaîner avec un style qui a l’air de beaucoup plus recherché. Distortionné, progressif et explosif! Les mélodies varient de tempo mais savent rester captivantes! On retrouve sept chansons aussi originales

les unes que les autres et un vidéo clip en prime. Très bonne trouvaille! (nel) www.actarus.lu THE RESISTANCE Revenge On The RIverside Union Label Group

Voici le deuxième disque de ce groupe de Winnipeg, cette fois sur le label montréalais qui bénéficie depuis peu d’une distribution avec Warner music. Donc, je ne serais pas du tout étonné d’entendre parler de plus en plus de la formation punkrock dans les années à suivre. Ils ne peuvent que faire des fans avec leur nouvel album qui prouve que les filles sont capables de faire rocker un band punk beaucoup plus que certains gars. On a associé souvent la voix de Nicole avec Brody de The Distillers, mais sur Revenge On The Riverside on voit tout de suite qu’il n’y a aucun lien entre les deux. The Resistance apporte un punkrock teinté de hardcore avec une approche un peu sombre dans les textes qui donnent un certain charme lugubre. J’ai bien hâte de voir ce que ça donne en concert.(nel) www.resistancemusic.com

XIU XIU La foret - 5Rue Christine Directement de San Jose, CA, Xiu Xiu a auparavant fait des compositions profondément plus post rock expérimental instrumental que le tout dernier opus La foret. Même si ce nouveau né est toujours teinté de cette sonorité urgente et parfois agressive remplie d’ambiance sonore inquiétante, il reste que les compositions sont beaucoup plus vaporeuses et électroniques sur ce dernier album. L’intensité poignante de la voix de Jamie Stewart, souvent comparé a celle de Robert Smith des Cure rend un aspect complètement dramatique à la composition simple de xiu xiu. Par contre, cette voix si chaleureuse frôle l’aspect dépressif, ce qui fait en sorte, que La foret est un disque particulièrement sombre et angoissant ce qui ne déroute pas de leurs habitudes. (mat) www.xiuxiu.org

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MENTAL Planet Mental Lockin Out Records

SUICIDE GIRLS The First DVD tour

- Epitaph

Le concept derrière ce premier DVD des Suicide Girls est de nous présenter, d’une part, qui elles sont, d’où le projet est venu et surtout de nous montrer les dessous de leur première tournée nord-américaine. En tournée, le projet sur le Web devient un cabaret burlesques, où chaque fille (près d’une dizaine) fait chacun son tour un strip-tease sur des chansons de Jolie Holland, The Akas, Muggs, Head Automatica, The Money Suzuki, Youth Group, Probot, Sparta et beaucoup d’autres. On a aussi droit à des entrevues en compagnie de quelques-unes d’entre elle, dont celle qui a eu l’idée. D’où elles viennent, comment elles en sont arrivées à devenir des Suicide Girls et la cerise sur le sundae on assiste à quelques teaser du show qu’elle sont capable de faire sur scène… Quoi dire de plus! Inutile de vous dire que les gars vont être ravis de la sortie de ce DVD et beaucoup de copines risquent d’être jalouses ou d’être choquées. Mais faites attention, ce n’est pas de la pornographie! Oui, les filles sont très sexy. Oui, on voit des seins et des fesses. Oui les images sont très sensuelles et sexuelles, mais gagez que beaucoup de filles aussi vont baver à regarder ce film. C’est très intéressant… uh-hum et les articles… sont très… intéressant… (nel) www.suicidegirls.com

PAUL CARGNELLO & THE FRONTLINE Live au Va-Et-Vient RIF

De la musique enracinée dans le groove reggae rock engagé Cargnello en mange… Même qu’il multiplie les parutions d’albums, Lightweight Romeo (La Tribu- édition antérieure sur Stand Alone) et Between Evil (La Tribu) sous son nom propre ainsi que Say No To (Skeleton) avec The Vendettas, cela sans altérer aucunement la qualité de ses prestations. Chaud devant! Cet album constitue un solide spectacle de Cargnello accompagné par des comparses amplement rodés pour pousser ses pièces jusqu’à une qualité jazz avec des intros, solos et outros conséquents- d’où un répertoire transfiguré. Son frère Christopher (guitare) et Sandy Belfort (claviers) sont particulièrement lumineux sur des pièces telles Manno Charlemagne et Vitesse. Notre Paul se défonce à l’harmonica sur Lie Down Dead et, disons le, l’ensemble offre un tonnerre de show! Également une première à saluer pour l’étiquette RIF… (r.vitesse) www.paulcargnello.com

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SCREECHING WEASEL Boogadaboogadaboo gada Asian Man Records

Dans mon temps, il était vert flash et tout nouveau, tout beau! De nos jours, il nous revient rose fushia. Maintenant, c’est un classic. Wow! Que les temps changent l’apparence, et je me dis que l’intérieur ne peut que s’embellir avec l’âge. J’étais vraiment emballée à l’idée de réécouter Boogada, qui faisait acte de ramasse poussière dans ma collection de casettes depuis des années (les CDs étaient très populaires à l’époque…). La première écoute m’a rafraîchie la mémoire. Ma foi, ce n’est pas exactement ce que j’avais gardée comme souvenir. Mes souvenirs étaient bien meilleurs à vrai dire! Boogada était l’album de prédilection du genre de la majorité, il y a une dizaine d’années. My Right était interprété à la plupart des spectacles des bands locaux. C’était immanquable! Faut croire que ce n’est plus ce que c’était. Si le temps change les choses, il change aussi le goût des gens. (karro) www.screechingweasel.com

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Planet Mental marque un nouveau chapitre dans la « carrière » de la formation hardcore straight edge de Boston. Après avoir atteint les sommets d’un certain « revival » old school depuis la montée du label Bridge Nine, Mental nous offre un LP ayant un son beaucoup plus développé et mature que leurs premiers enregistrements. On passe du straight up hardcore rappellant Underdog et Youth of Today à un son plus groovy rappelant Quicksand ou I Against I des Bad Brains. La fusion entre les deux sous-classes du hardcore se fait très bien. Et ne vous inquiètez pas, on ne tombe pas dans les parties numetal ou autres merdes modernes. La musique est toujours influencé par les grands du NYHC et n’a aucune chance de passer à MTV. Pour ce qui est du message, l’attitude de jeunes ados attardés sur les bords du And You Know This EP (Lockin’ Out) et de la fierté de l’être de Get An Oxygen Tank (Bridge Nine) laisse place à la réflexion d’un jeune adulte dans la vingtaine faisant face à de nombreux choix. Planet Mental aurait bien pu s’appeler Planet Greg Willmot (chanteur de la formation) tellement les paroles sont intimistes et sincères. Les thématiques, que ce soit les pensées négatives (Bad Brain, Better Days), le diplôme et le 9 à 5 qui vient avec (Paper Chase) ou juste vouloir chiller avec ses amis (The Living Room), sont universels (pour l’occidental en tous cas). Ça fait réellement du bien d’entendre des paroles aussi proche de la réalité d’aujourd’hui et sortant du potinage de la scène et des méchants amis straight edge qui boivent de la bière dans notre dos. Tout ça pour dire que Mental nous offre leur meilleur album jusqu’à maintenant et probablement mon LP préféré de la décennie. (louie p) www.lockinout.com ROGER MIRET & THE DISASTERS 1984 Hellcat

Roger a des tatoos partout et il chante la haine avec un certain bonheur et une patate coincée dans la bouche… Un punk rock basique qui promet baston, camaraderie virile et un patriotisme dangereusement paradoxal pour des rebelles. De fait, New York City on en a plus que marre et son apologie envers elle relève d’un atavisme primaire; “Her pride, her beauty so pure/Her birth of my soul, so honest, so strong/Her mecca- how I adore”. Un désastre? Si vous ne comprenez pas l’anglais (et donc les textes), la musique rock, honnête, reste correcte.(r.vitesse) www.thedisasters.com

THE KING KHAN & BBQ SHOW LP Goner

On parle ici de mon album de l’été no. 1! BBQ, aka Mark Sultan, anciennement chanteur des Spaceshits et batteur/chanteur des Sexareenos et King Khan aka BLACKSNAKE, ex-guitariste du groupe The Spaceshits et chanteur pour le groupe soul européen King Khan and His Shrines, nous présente un putain d’album de rock’n’roll de la mort et ce n’est pas peu dire! Mixant R’n’B, rock’n‘roll et punk, c’est un album parfait pour faire danser. BBQ se donne encore dans le one man band, jouant du pied, des doigts et de la voix pendant que King Khan offre des vocaux et des backs vocaux sublimes ainsi que des riffs de guitare essentiels à toutes chansons rock’n’roll. Il y a aussi des chansons rivalisant avec les groupes originaux des années ‘50 qui ont inventé et parfait le genre. Que dire de plus? Si vous aimez le rock’n’roll, procurez-vous cet album IMMÉDIATEMENT ! (tony) www.myspace.com/thekingkhanbbqshow DIRTY TRICKS Demerits Blue Skies Turn Black

Je me demandais ce qui était advenu de ce groupe montréalais depuis la sortie de leur EP, Bloody Breakfast, l’an passé. Il n’y avait plus beaucoup de nouvelles. En fait, je me trompais, le groupe tournait aux États-Unis ! Après avoir su que la chanson Bloody Breakfast aurait été utilisée, je m’attendais à entendre parler plus de Dirty Tricks dans sa ville natale. Mieux vaut tard que jamais ! Le groupe est de retour ! Demerits nous claque dans les dents un son rock pesant et énergique qui a bénéficié d’une production beaucoup plus imposante que son prédécesseur ! Des chansons plus accrocheuses et une production qui laisse une bonne place à Dirty Tricks vers les radios un peu plus commerciales. Attention, je n’ai pas dis que le groupe était devenu commercial, mais disons que les compositions sont plus accrocheuses et solides. Le EP de six chansons ouvre un bon chemin vers une scène rock stonner alternative canadien avec le plus grand des respects, surtout avec la chanson: “Skip a Beat or Two”. On essaie même une chanson à saveur plus country avec : “Dirty Tricks, Dragging You Into Deep”. Et aussi, pour les nostalgiques, on retrouve à la fin de l’album la chanson thème de l’émission de skate The Under Attack Show et du premier EP qui est devenu un réel classique. Définitivement, une grosse pointure au Québec. (nel) www.dirtytricksmusic.com



HOLY MOUNTAIN Entrails No Idea Records

Ce que j’aime de No Idea, c’est qu’ils sortent de la bonne musique punk/hc qui ne suit pas qu’une ligne précise. Ils passent du pop-punk non commercial à un dude et sa guitare acoustique en passant par un band complètement trashé et punk comme The Holy Mountain. La montagne sacrée et leurs nombreux amplis étaient justement de passage à Montréal cet été à l’Hémisphère Gauche. La formation donne dans le d-beat enragé rappelant Anti-Cimex, His Hero Is Gone et autres groupes dégénérés japonais et scandinaves. On y gueule contre le président et la société malade américaine. Vous voyez le portrait. L’album est bon. Les musiciens savent jouer, les chansons sont intenses et ragent du début à la fin. La seule chose qui me chicote, et ce n’est pas rien dans mon cas, est que le band calque Tragedy de A à Z. Oui, j’adore Tragedy! Je crois que ce band sera le plus marquant des années 2000. Par contre, Holy Mountain n’a pas le génie de Tragedy. Et à quoi bon copier un band de la sorte? Musicalement, j’aurais préféré qu’ils offrent quelque chose de plus personnelle. Au pire, qu’ils créent à partir de l’influence Tragedyenne. En tous cas, je ne déconseille pas cet album, mais tant qu’à ça, achetezvous Vengeance de Tragedy… vous allez chier dans vos culottes! (louie p) www.noidearecords.com

BENEATH THE MASSACRE Evidence of Inequity Galy

Tabarnack ! Est-ce que ces gars sont des robots ou quelque chose du genre! J’ai rarement entendu quelque chose du genre sortir d’instrument de musique. Le groupe comprend d’anciens membres d’Observing The Falling Tree, alors je savais dès le départ que ça allait être du métalcore assez dévastateur, mais jamais je ne me serais attendu à ça. C’est comme si un vent violent était sorti de mes speakers quand j’ai mis cet album dans le lecteur. La formation tire surtout ses influences de la scène métal et, comme le dit la biographie, elle plaira sans aucun doute aux fans de Suffocation, Origin et The Dillinger Escape Plan. Les membres du groupe semblent aussi être assez concernés par des sujets sociaux et je suis certain que ça se reflète dans leur texte, mais malheureusement la version promo ne les contient pas. Mais la pochette montre des gens travaillant dans une usine de fabrication de bombes, ce qui donne une certaine idée des paroles abordées. Ce disque contient cinq chansons et il dure 17 minutes, mais ça frappe tellement comme une tonne de brique que c’est amplement suffisant. Un groupe local qui saura certainement faire sa place à l’étranger. (Alexis) www.beneaththemassacre.com

WOLF PARADE Éponymes E.P - Sub Pop Ces Néo-Montréalais n’ont pas encore obtenu le succès qu’ils méritent, mais j’ai la certitude qu’un avenir de qualité suivra. Produit en parti par Isaac Brook, fameux meneur de Modest Mouse, ce charmant mini-album donne l’eau à la bouche. Long a dû être l’enregistrement du disque, puisque sa qualité sonore est irréfutable, livrant des rythmiques plus up beat rappelant celles de Arcade Fire. Les membres n’en sont évidemment pas à leurs premiers projets musicaux, la tête forte du groupe Spencer Krug ayant collaboré au projet victorien Frog Eyes, et Dan Boekner et Arlen Thompson ayant aussi accompagné les illustres Arcade Fire dans l’élaboration de leur dernier disque. Toute cette expérience acquise est inévitablement un grand pas de l’avant; ils ont bien fait leur leçon : indie rock parfaitement orchestré, effleurant parfois des sonorités disco-punk, une acoustique bien étudié. La signature du groupe sur la célèbre étiquette Sub Pop n’est donc pas surprenante. Ils ne nous restent plus qu’à attendre impatiemment la sortie du premier disque Apologies To The Mary Queen. Pour l’instant, soyez en vogue et procurez vous ce disque. (mick) www.wolfparade.com

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BUCK 65 Secret House against the World Warner Music

L’orchestration de ce disque n’est que sublime. On a le sentiment d'ouïr une trame sonore de film western d’avantgarde. Succédant le célèbre Talkin Honky Blues (2003), Buck 65 (aka Richard Terfry) nous expose à un travail façonné ardemment, mais dont le résultat nous laisse entièrement vaincu. À entendre ses compositions, on voit Tom Waits, étendu sur le sol, jaloux à en gerber, pleurant comme un gamin voulant faire mieux que son voisin. Ce touche-à-tout est particulièrement habile : il explore des zones inhabitées, gambadant sur des notes assez variées et progressant du hip hop au folk rock jusqu’au punk, tout cela apprêté à la sauce Buck 65. Si vous n’avez pas encore osé écouter un album complet de Mr. Terfry, cet album est le meilleur moment pour débuter. Non que les prédécesseurs ont été médiocres, seulement que celui-ci déborde d’audace, là où nombreux artistes faillent. Serge Gainsbourg a été d’une aide fantôme dans l’élaboration de Secret House Against The World, celui-ci nous abandonnant tout simplement stupéfait. Bravo! (mick) www.buck65.com THE FORECAST Late Night Conversation Victory

Le disque commence avec une mélodie de guitare qui décape. L’espoir reste jusqu’au changement et lorsque les chants embarquent. Une toute autre chose. On catégorise aussitôt le groupe dans le emo. Partageant des arrangements vocaux entre gars et fille, que je trouve un peu trop lichés, mais quand même bien intégrés et utilisés. Je me suis quand même fait surprendre dans certaines chansons par des bouts qui attiraient plus mon attention... The Forecast pourrais salir un peu plus le son, et dérailler un brin à côté de la track, et la formation m’approcherait davantage. On retrouve aussi sur l’enregistrement Gared et Matt de Plane Mistaken For Star, qui ne peuvent être que de bonnes influences. (nel) www.the-forecast.net M.O.T.O. Rar Power Criminal IQ Paul MOTO est un drôle de type qui compose de la musique depuis le début des années 80, avec sa guitare et son beat box. En plus, il a sorti un bon nombre de 7’’ dont personne n’a entendu parlé. En réalité, jusqu’à l’année dernière où l’album Kill Moto de MOTO est sorti sur Criminal IQ. Ainsi, tout le monde tombe amoureux de ce groupe pop-power ultra simpliste - les paroles des chansons se limitent parfois au

titre de la chanson - possédant des pièces trop accrocheuses. Faisant penser aux Ramones et à Billy Childish pre-Buff Medways à cause de la simplicité des riffs et des paroles, M.O.T.O. offre un album qui était très entendu, en raison de la qualité de Kill Moto, et cet album, il s’agit de RAW POWER (aucun rapport avec le groupe hardcore). Utilisant la même recette que ces millions d’albums précédents et avec une chanson telle que 2-4-6-8 rock’n’roll, Raw power est bon, mais n’est pas aussi accrocheur que Kill Moto. Comme quoi la simplicité n’est pas toujours la meilleur recette! Mais je préfère, et de loin, M.O.T.O. pour sa simplicité que tous ces groupes rock qui se perdent dans leurs solos. (Tony) www.indiepages.com/moto HIGH TENSION WIRES Éponyme Dirtnap

Je suis un grand fan de pop-punk, je l’avou. Je ne parle pas de Good Charlottes ou de Simple Plan, mais du vrai pop-punk : The Ramones, The Dickies, Chixdiggit, The Soviettes, ce genre de super groupe. High Tension Wires est formé de membres de The Marked Men (un super groupe pop-power-punk ayant sorti deux albums, respectivement sur Rip Offs Records et Dirtnap) et The Rivertboat Gamblers (groupe de RAWK). L’album, ayant une durée de moins de 25 minutes et une suite de chanson punky-powerpop à la vitesse ultra rapide, s’écoute comme si on faisait jouer un album 33 tours à une vitesse de 45. Extrêmement accrocheur, l’album a une seule véritable faiblesse : il est trop cour. Mais bon, c’est mieux d’écouter un album trop court et toujours bon, qu’un album long et ordinaire. www.dirtnaprecs.com SCAT RAG BOOSTERS LP Yakasikana Les Scat Rag sont un peu comme un mythe : ils sont sensés être morts depuis un bout, mais continuent de sortir des 7’’ et de faire des spectacles. Maintenant, ils lancent un disque extrêmement attendu, en raison de la qualité du 7’’, par la clique rock’n,roll qui envahit ce monde. Ce LP, qui a d’abord pris forme en un CD-R distribué lors de leur tournée européenne, est distribué par Yakasikana Records, un label français qui a toujours sorti des ‘7’’ avec une drôle d’odeur. Certaines de ces chansons figurent sur quelques-uns de leurs 7’’, mais il y a aussi quelques pièces inédites. Un très bon album punk blues strip down offert par ces trois Montréalais, qui ont probablement plus de groupes que d’amis (Demons Claws, Del Gators, The Wrong Doers, Royal Route, Skip Jensen and His Shakin Feet, et j’en pense). Le groupe fait ce dont Jon Spencer essaie de faire avec son blue explosion, mais pour vrai! (tony) www.yakisakana.tk



NO ONE IS INNOCENT Revolution.com Universal/ Island

DARKEST HOUR Undoing Ruin - Victory Ça nous rentre dedans dès le début; une petite introduction planante pour mieux nous frapper subtilement avec un dix roues. Mmmm, métaphorique? Non pas du tout! J’ai découvert Darkest Hour avec l’album So Sedated So Secure. Ce qui m’accrochait était les mélodies très rapides et agressives des rythmes entre la guitare et la batterie. J’ai pris du temps avant d’apprécier la voix du chanteur, mais j’ai été conquis. Avec Undoing Ruin, je ressens la même chose: le goût de faire du air guitar comme personne d’autre et de me lancer un peu partout. Un album extrêmement métal, tout en étant extrêmement accrocheur. Le dernier disque Hidden Hands of a Sadist Nation avait passé presque inaperçu; en tout cas, beaucoup moins convoité. Le label annonçait donc la venue de Undoing Ruin comme le plus attendu depuis la dernière décennie. Je trouvais cela un peu prétentieux, mais il n’était pas loin! Darkest Hour s’inscrit dans les classiques indispensables. (nel) www.darkesthour.cc TAKE PENACILIN NOW Artistes variés G7 Welcoming Committee

Dans la jeune histoire de l’étiquette de disque anar de Winnipeg à laquelle est associée Propagandhi il n’y avait pas encore de compilation permettant de faire un premier bilan- un état des lieux. Voici, enfin cette compilation qui bombarde sept inédits , quelques pièces rares et des morceaux d’anthologies pour un total de 19 pièces d’autant de groupes différents. Constat? un label dont le punk n’a rien de classique et qui peut être décliné plutôt sur le fond que sur la forme. Le hardcore de Hiretsukan, de GFK, de Malefaction côtoit l’alternatif de Mico, la chanson de Rhythym Activism ou encore des expérimentations à la Clann Zu… Saluons Démocratie, la pièce francophone de Submission Hold et regrettons qu’aucune allusion ne soit faite aux spoken word qu’offre G7 et une seule feuille d’informations minimalistes (groupe/pièce) sur un contenu pourtant parlant. (r.vitesse) www.g7welcomingcommittee.com THE NEW PORNOGRAPHERS Twin Cinema Matador

Avec leurs deux derniers albums, The New Pornographers me faisaient à une version moderne de THE ARCHIES, avec leur pop-rock ultra sucré et catchy. Avec Twin Cinema, ils évoluent avec un son

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plus rock et des chansons plus planantes, plus balade. Formé de Neko Case, l’irrésistible chanteuse country, Dan Bejar de Destroyer et d’autres super musiciens de Vancouver, The New Pornographers est un délice musical pour les oreilles. J’en conviens, il est peut-être un peu trop gentil et pop pour les oreilles punks (et même pour un vulgaire humain comme moi) mais c’est un album qui n’est pas à sous-estimer, même si personnellement, je préfère les deux albums précédents. Mais je crains que Twin Cinema soit le genre d’album à devenir de plus en plus essentiel plus on l’écoute.(mat) www.thenewpornographers.com PENNYWISE The Fuse Epitaph Apres avoir re-sortie leurs 4 premiers albums (Pennywise, Unknown Road, About Time, Full Circle) plus tot cette année en version remasterisé Pennywise nous propose son petit dernier "The Fuse". Malgré une pochette de disque assez affreuse le disque est très bon, surment le moin bon cd qu'ils on produit, mais loin d'être mauvais. Comme les fans du groupe le savent, il existe 2 pennywise, le vieux, et le nouveau. "The Fuse" est un mélange des 2, l'instrumentale sur certaine pièces fait penser a du vieux pennywise, alors que le vocal est dans le même style que les 2 cds précédent du groupe. Et comme pour les 2 dernier disque sa ma pris quelques écoutes avant d'apprécier, contrairement au vieux pennywise ou quon adore a la première écoute. (Steeve) www.pennywisdom.com www.epitaph.com

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Fer de lance de l’électro-punk à partir de 1994, ce groupe de France s’éjecta en 1999 alors promis à plus, plus, plus. Ce retour est le fait de Kemar, un des membres originaux, qui, alors qu’il se cherchait un nom de groupe n’a pu que se rendre à l’évidence: le résultat correspondait à No One Is Innocent, à son esprit à vif et tranchant. Outre K-Mille (UTH)- à titre de comparse principal, des contributions provenant d’Urban Dance Square, d’Indochine et de M viennent compléter ce commando pour un album visant plus particulièrement la guerre et l’action.com... Presque trop parfait pour être honnête avec ses chansons promises à devenir des hits du rock lourd pimenté d’un zeste d’électronique. En souhaitant que les soldats calcinés de la pochette feront réfléchir nos décervelés de patriotes. (r.vitesse) www.nooneisinnocent.net MARCEL ET SON ORCHESTRE Aimez-vous les uns dans les autres Meso/ Enregistrements D7 Croisement aussi improbable qu’enflammé entre WD-40, Me Mom & Morgentaler, Plume et Arseniq 33. Amalgamant ska, punk, métal, musiques latines et chanson française les Marcels se pointent sur scène littéralement travestis

(style Abdigradationistes!) pour un spectacle de débauche sonore et un feu d’artifices d’idées vraisemblablement libertaires- non pas dans la théorie mais dans la pratique d’un humour déjanté… “Sabotons, sapons le moral/À l’économie libérale/Entartons toutes ces faces de cons/Cassons les chaînes de production” (Si ça rapporte). Ce disque en copie domestique effectue une rétrospective du plusse meilleur de ces rois du mauvais goût qui ont vingt ans et toujours de chouettes dents!!! Indispensable. (r.vitesse) www.marceletsonorchestre.com THE SOVIETTES LP III Fat Wreck Chords

Ne te laisse pas méprendre par le nom Soviettes qui est loin d’être politique. Cette bête (mi-homme, mi-femme) fait chanter tout le monde. Tous, même les quatre membres du groupe. Cette bête, contenue dans un petit carré aux couleurs jaune et rose électriques (Ne me demande pas comment cela est possible), te fait retenir ton souffle jusqu’à épuisement des chansons. Elle se cramponne à toi comme un parasite et ne veut plus quitter ton esprit. Tu la chantes à longueur de journée. Ce sera l’amour instantané comme le café (c’est instantané et cela donne un boost). La seule chose qui me reste à faire, c’est de trouver une stratégie pour ne pas rendre ce bijou à la personne à qui j’ai emprunté le disque. Gotta decide. (karro) www.thesoviettes.net

THE BRAT ATTACK From This Beauty Comes Chaos And Mayhem Underground Operation Sorti de l’Est canadien, le groupe punk-hardcore The Brat Attack est une des découvertes les plus interressantes dans le genre cette année au pays. Avec des titres comme Call to Action, Pro-Life Murders, My Declaration As An Internationalist ou Hello Mr.Capitalist, il est facile de voir où le groupe s’en va. Il en profite du même coup pour se servir de sa prochette comme d’un catalogue de vente par correspondance pour quelques livres qui se réflètent très bien leur idées politiques. En plus, il publier des textes qui présentent aucun lien avec les chansons. Partageant un chant gars/fille pas bonbon pour deux sous, le groupe montre très bien la rage et l’energie de vouloir changer les choses. The Brat Attack varie aussi les tempos et n’a pas peur de sortir du moule hardcore rapide. From This Beauty Comes Chaos And Mayhem présente un groupe qui ne fait aucun compromis, et qui mérite une attention plus que particulière. Une découverte inévitable. (nel) www.thebratattack.com



BRAK MOLOTOV La Catastrophe du Quotidien Indépendant Trio alternatif inclassable de Québec, Brak Molotov signait en 1996 le CD complet Polka Oxydentale. La compil 2Tongue 5 (Sapristi/Local 2005) rééditait récemment la pièce Minuit tirée de ce disque mémorable pour son acuité à décrire le réel tout en osant le contre-pied ainsi qu’en favorisant des recherches musicales qui ignorent singeries et autres imitations. Un élément parmi d’autres qui concourre au redémarrage de ce groupe incongru et passionné… Ce cinq titres prémisse d’un tout nouvel album à paraître, met les poings sur les faces de carême au moyen de textes fulgurants traquant pièges et confusions. Disponible chez Anges Vagabonds (Montréal) et Sillons (Québec). (r.vitesse) brakmolotov@hotmail.com HIGH FIVE DRIVE Service Engine Soon Spawner

Quel groupe intéressant ! Malgré qu’elles sonnent un peu chaotiques et désorganisées, les chansons agressives et rapides de ce groupe canadien ont beaucoup de potentiel. Le groupe se classifie comme du speed-rock et il a raison! J’étais quasiment essoufflée juste à écouter le disque.

Les refrains de certaines chansons sont aussi intéressants. Toutefois, le mixage pourrait être mieux, à l'occasion la voix du chanteur semble être trop basse. C’est un bon début pour ce groupe, il faut juste lui donner la chance de mûrir un peu. J’ai bien hâte de voir ce qu’il nous proposera dans le futur. (melissa) www.highfivedrive.com MOTION CITY SOUNDTRACK Commit This To Memory Epitaph

Le nouveau disque du quintette pop-punk est plutôt décevant. Le groupe a peu évolué depuis son premier album sorti en 2003. Commit This To Memory commence bien par quelques chansons accrocheuses, mais il perd de son charme peu après la troisième chanson, car le reste des chansons se ressemblent. C’est définitivement un des groupes les plus pop-bonbon d’Épitaph. Les chansons traitent de sujets typiques : l’amour, les filles et la jeunesse. MCS plaira aux fans de groupes comme Fall Out Boy et The Starting Line. Son arme secrète : le clavier. Pas hyper mauvais, mais il a du chemin à faire s’il veut rester dans l’industrie pendant longtemps. (melissa) www.motioncitysoundtrack.com

HIRETSUKAN End states - G-7welcoming committee Pour ceux qui lisent attentivement le RAD depuis près de 5 ans, se souviendront des entrevue et articles que j’ai faits sur Hiretsukan. Aussitôt que j’avais une chance de parler de la formation New-Yorkaise, j’en profitais. Hiretsukan, sortait en mai 2002 le ep Invasive// exotic sur G-7. Le groupe apportait un son hardcore-screamo hors de l’ordinaire. Dans la même année les membres du groupe décident de mettre fin au projet. Ce n’est que quelques mois plus tard qu’ils se réunissent pour nous offrir un premier long jeu qui sent une certaine maturité. Toujours aussi criarde, Michelle Profit, ose même dans une chanson d’apaiser sa douleur et chante d’une voix reposée quelques textes d’une façon mélodieuse. Toujours aussi révolté dans les propos, Hiretsukan transpire la rage à travers ces arrangements musicaux lents mais agressifs ajoutés aux chants déchirants de Michelle. On pourrait presque appeler ça du screamo-mélodique. Qu’est-ce que vous en dites? (nel) www.hiretsukan.com

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VANCOUVER COMPLICATION Artistes variés Sudden Death

Qui aurait cru que Vancouver était cool? Personne. Encore moins moi! Le fait, c’est que Vancouver n’a jamais été cool. C’est pour cette raison que, vers la fin des années 70, plusieurs groupes punk d’une grande qualité se sont formés pour contrer ce manque d’amusement et montrer leur désintérêt total envers leur ville. Vancouver Complication est une compilation plutôt DIY qui a été faite en 1978 pour montrer aux gens (ou du moins au pays) que Vancouver regorgeait de bons bands punk. Non disponible pendant longtemps, cette compilation, qui regroupe des bands tels Pointed Sticks, DOA, Subhumans, No Fun et autres, a été rééditée par Sudden Death Records, qui s’obstine à nous montrer que le Canada, à une certaine époque, était cool. Des bands punk, new wave, power pop, et rock’n’roll : chacun y trouvera son territoire de jeu. C’était une compilation essentielle à la fin des années 70. Maintenant, elle l’est davantage avec ces temps sombres qui couvrent la musique. Voilà que je redeviens nostalgique d’un temps que je n’ai jamais vécu…(tony) www.suddendeath.com DARKBUSTER A weakness For Spirit Stumble records

J’ai été bien surpris de découvrir les Darkbuster; musicalement, ils nous offrent une mixture punk-rock énergique à la Rancid, Dropkick Murphys avec un côté parfois un peu texan. Certaines chansons demeurent plus hardcore, en passant aussi étonnamment par le reggae. Le tout est bien intégrer dans 18 chansons. Par contre, j’aurai bien aimé lire les paroles. On remarque également des chansons inspirées d’histoires d’amour, de party, mais aussi je me questionne à propos du patriotisme américain du groupe! On remercie les femmes et les hommes des forces armées. Est-ce cynique? Ou dans une autre optique? Ou bien nos amis de Boston endossent la guerre? Cela serait à vérifier lors d’une entrevue qui paraîtrait prochainement dans RAD. Qu’est-ce que vous en dites? (nel) www.darkbuster.net COMPILATION RUDESOUND VOL. Voici la première compilation du zine oï montréalais Rudesound. Elle nous est offerte gratuitement à l’achat du dernier numéro (#2) au coût de 4 $. Sérieusement, la compilation est très bonne et représente bien la scène locale street punk. En tout, vingt-trois chansons comprenant les groupes La Gachette, Jeunesse Apatride (très bonne découverte franco avec une fille au chant, ça rock!), Esclaves Salariés, The Prowlers (un incontournable), Barricade

Mentale, Fate 2 Hate, Self Control (toujours vivant?), Dockside Hookers, Sans Remord, The Shifters, Manic Manon and the Guestlist, Paradoxe, Khepera, Soul & Spirit, Hold A Grudge et Container. (tony) THE POINTED STICKS Perfect Youth Sudden Death

Je sais que plusieurs disent que les critiques du RAD sont trop sweet et pas assez sour mais là, on parle ici de POINTED STICKS ! C’est impossible de faire une mauvaise critique de cet album. On parle ici de POINTED STICKS, groupe powerpop (avec une grande emphase sur le pop) Vancouver des années 70. de Obligatoirement réédité par le label de Joey Shithead de D.O.A. vu le fait que cet album soit depuis très longtemps aucunement disponible, il nous est maintenant possible de s’en procurer 5 ou 6 copies pour être sûr de ne jamais en manquer. Malgré sa pop attitude, l’album ne manque pas de mordant et de punch et plaira autant au mod qui lisent cette revue qu’au garageux et au punk. Pointed Sticks est malheureusement trop méconnu pour la qualité qu’ils nous offrent. En prime, un super cover des Sonics ‘’The Witch’’.(tony) www.suddendeath.com THE SUICIDE MACHINES War Profiteering Is Killing Us All Side One Dummy Records La formation de Detroit, The Suicide Machines, nous livre leur 6e opus. Depuis leur formation en 1991 ils ont changé de style passant du ska/punk a un punk plus commercial au grand désarrois de plusieurs fans. Avec cet album ils font un retour à leur origine ska/punk avec des chansons qui nous rappelles les beaux jours du ska. Il y a une belle mixture de chansons ska et de chansons de punk rapide avec des paroles très politisées. Cet album est recommandé pour ceux qui ont aimé leurs albums 2 premiers albums et si vous ne les connaissez pas, ceci est votre chance ! (Stu) www.suicide-machines.com THE REAL MCKENZIES 10 000 Shots Fat Wreck Chords

Dans Oot & aboot, leur dernier album, The Real Mckenzies signait avec Fat Wreck en amenant une production très clean et une approche plus “new school” à sa musique de confréries et de buveries. Ça manquait de saleté. 10 000 Shots revient un petit peu en arrière de ça. Avec un son un peu plus lo-fi, aussi minime soit-il. De bonnes mélodies punk rock et chaleureuses. (nel) www.therealmckenzies.com


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CAMILLA RHODES Like The Word Love on the Lips of a Harlot Galy Disons le en partant: cet album à probablement le nom et la pochette (qui est l’image du profil du visage d’une jeune et jolie fille) les plus cheesy au monde. Comme si tous les groupes metalcore se devaient de montrer leur coté méchant, agressif et tendre en même temps. Camilla Rhodes existe depuis un petit bout de temps et est assez actif dans la scène hardcore de Montréal, mais c’était la première fois que j’entendais sa musique. Ce qui est sortie de ce CD, c’est vraiment le son auquel je m’attendais. Un son metalcore «rentre dedans» avec des mosh parts bien placées et un chanteur avec une voix autant criée que death, ou encore chantée. On pourrait comparer sa musique à…je sais pas moi, disons Every Time I Die mélangé au premier album d’Eighteen Visions en plus d’une touche de métal suédois mélodique. On peut dire que ce groupe rock quand même pas mal. On doit lui donner ça. Mais le style est redondant depuis déjà quelques années et il ne sauve pas vraiment les meubles avec cet album. Si le but est simplement d’animer la piste de danse, j’imagine qu’il réussit avec succès. Il ne faut peut-être pas juger un album par sa présentation mais la simple vue de la pochette et du titre ne m’aurait jamais donné envie d’écouter ce disque. (Alexis) www.camillarhodes.com PARABELLUM Panem, Circenses & Rock’N’Roll Nulle Part

Enfin en licence québécoise ce dernier né des indomptables français, qui démarrèrent en 1984, a de la suite dans les idées (voir le Panem, Circenses de leur débuts) en plus de toujours surprendre là où on ne s’y attend pas. Reuno de Lofofora apporte son concours comme Saï Saï l’a fait auparavant pour Bordel Inside. Cette ouverture d’esprit musicale évolutive, même pour un album marquant un retour aux origines punk R’N’R, saute à la figure. Pour ne rien gâter les textes de Shultz, qui reconnaissent un monde merdique, n’en demeurent pas moins toujours prêts à révolutionner. Il y a aussi l’autodérison (qui manque trop souvent au milieu de crêtes trop conformes): Schultz’s Samba et quelques clins d’oeil démystifient dans un bel élan bouffon. Bienvenue au Club des Sales Rêveurs! (r.vitesse). www.anarchie-en-chiraquie.com LA CAGE DE BRUITS Pouvoir Thunder Le hardcore expérimental de La Cage refuse les chaînes et s’efforce d’être le véhicule d’une “liberté viscérale”. De nommer quelques unes de ses amitiés, allant d’Anonymus à Karen Young, permet de mesurer l’immensité de leur culture en activité et de rappeler que la danse, le mouvement, entre en jeu dès la scène.

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Aussi, la démarche du groupe qui gravite, pour ce deuxième album, autour du pouvoir s’avère un coup de boutoir phénoménal- bien sûr les mots et les voix de Danielle invitent à rebondir, les guitares de Patrick viennent de partout tandis que la basse et le duo de batteries (et percussions) de Michel et Steve martèlent l’indifférence en ciselant leur leitmotiv: “Aujourd’hui il y a encore moyen”. Le choix de Vicent Peake (Groovy Aardvark) pour co-réaliser ne pouvait que bonifier ce phénomène aux mille audaces. (r.vitesse) www.lacagedebruits.com LES MOD’S Bang Sister Bang indépendant

Ce groupe montréalais signe un deuxième album rigoureux et ses références au courant Mod (The Who, The Kinks, Small Faces- né en Grande-Bretagne dans les années soixante) sont des mieux intégrées tout en s’enrichissant de d’autres intrants tels le Rhythm’n’blues et le garage rock. Ce disque se résume par un son percutantvoire dynamite. Tout en demeurant constamment sous tension, des riffs aussi incisifs que recherchés, des cuivres fort appropriés, des voix hyper présentes et des expérimentations forts avenantes (jusqu’à 7-8 minutes!) évitent bégaiement ou redite si fréquent dans la musique de genre. De fait, Bang Sister Bang risque fort de constituer un fleuron de votre discothèque alternative idéale. (r.vitesse)

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fication of a harlot? Quelle est la signi Like the word love on the lips du titre de votre album? le titre e qui a commis le peché". Donc, Le mot "Harlot" signifie une "femm iropeu un e phras une ou , phore méta de l'album est en quelque sorte, une de chacunes des chansons sur es parol les ent tivem atten lisez nique. Si vous les le titre semble assez bien coller avec l'album, vous allez remarquer que sujets générals des chansons. quoi lent plutôt assez sombre, De Les titres de vos chansons semb ? re inspi vous parlent-elles? Qu'est ce qui s des experiences personnelles vécue La majorité des chansons reflètent ehomm ons relati les ent reflèt es parol ou observés par moi-même. Les is trop que les émotions humaine. Jama femme , ou même humaine ainsi le plus possible des iser d'util aie J'ess te. direc trop is profond mais aussi jama s peux écouter et/ou interpreter de façon métaphores, comme ça, l'auditeurs es. rienc expé es propr ses avec personnel, et faire des liens directes e? Tu veux ajouter quelques chos o materiels. Notre but: revenir en studi eaux On écrit maintenant du nouv , Sinon ue!! musiq de plus re enco nos fans d'ici la fin de l'été pour donner à suivit tout au long de nos succès avoir nous de CR de fans les merci a tout et déboires. Stay True!

INDEX FOR POTENTIAL SUICIDE Sex, Violence, Whatever Alone Cet album de Alone Records est la discographie complète du défunt groupe Index For Potential Suicide. Ce groupe a existé pendant seulement 2 ans et a été capable d’enregistrer 39 chansons. La qualité de l’enregistrement n’est pas pareil d’une chanson à l’autre. Leur style donne dans le grindcore/hardcore expérimental un peu à la Dillinger Escape Plan même si ça veut rien dire car tout ce qui varge et est expérimental est comparer à Dillinger, mais ça reste quand même un bon point de repère. En somme, c’est un bon album mais je trouves ça plate de découvrir un band après sa mort ! (S) www.alonerecords.com ORANGE Welcome to the World of Orange… Hellcats Aussitôt que j’ai vu la pochette et que j’ai aperçu le visage des membres du groupe, les préjugés s’emparèrent de ma tête ! Les musiciens ont l’air de jeunes de 16 ou 17 ans avec un look punk très coloré et plutôt fashion. Une allure plutôt Hollywoodienne, qui ne rend pas très crédible. Mais, il faut voir au-delà de l’allure vestimentaire, non? Orange nous livre un punk rock aux textes jeune rebelles mais qui représentent bien leur génération. Par contre, je n’accroche pas. Ça me semble trop facile. Déjà vu? Merde. Mes yeux retournent toujours vers leurs habillements et je ne suis pas capable… C’est peut-être juste ça mon problème ! (nel) www.orange-band.com

EXTERIO Le savant fou Slam disques

J’entends déjà plusieurs d’entre vous dire: « ah! non, pas un nouvel album d’eXterio! » Pour être franc, j’ai foutu le disque aussitôt dans mon lecteur; non pas que je suis un fan ( Va-y Nelson, avoue!) mais plutôt par curiosité malsaine. Ah oui? Un nouveau chanteur? D’accord! Cela ne change pas trop le sens d’eXterio. Mais rassurez-vous, le nouvel album ne contient pas de succès à la Whippet. Le groupe continue à écrire des textes juvéniles, mais on s’en attendait. Je pourrais vous dire que musicalement les compositions sont supérieures à l’album Vous êtes ici! . Plus lourd, plus travailler. Avec Le délire du savant fou, eXterio montre qu’il pourrait avoir plus de gueule, mais rien à faire, je pense que les membres du groupe resteront à jamais de grands enfants. Au sujet du DVD, j’ai eu un peu de difficulté à le visionner avec mon playstation; mais en gros, on peux assister à recherche intense d’un nouveau chanteur lorsque le groupe passe des auditions. On le suit aussi durant sa tournée. Beaucoup de conneries et délire total. Les fans seront ravis. Seize chansons qui m’ont plus ou moins accroché, même si les nouvelles compositions sont d’une part matures. (nel) www.eterio.net



AT THE DRIVE IN This station is nonoperational Fearless

Des incontournables que sont aujourd’hui nos pionniers du post-hardcore At The Drive-In, ils ont ouvert les portes à de nombreuses formations en se séparant, il y a déjà 4 ans. Un jour où l’autre, cette compilation devait voir le jour, ces jeunes afro-américains émergeant du Texas avaient tout pour combler nos oreilles curieuses. Ils nous livraient, d’une facilité ahurissante, les vibrations qui les résidaient; la rage qui faisaient d’eux de vraies bêtes de scène, l’authenticité qui font aujourd’hui de nous des admirateurs. Il figure sur cette anthologie plusieurs raretés, une reprise de This Night Has Opened My Eyes des Smiths (notamment très brave, très crunchie), une version absolument originale de Take My Stethoscope and Walk des défunts Pink Floyd, plusieurs b-sides et orgie de vieilles chansons déjà parues sur disque auparavant. L’album contient aussi un deuxième disque incluant des interviews, des vidéos et beaucoup plus. Malheureusement, il ne dure que peu. Maintenant, au tour des impénétrables Mars Volta (Omar Rodriguez Lopez et Cedric Bixler Zavala, les deux têtes créatrices) de nous en mettre les oreilles. (mick) www.atthedrive-in.net GENETIC CONTROL A Brand New World Sonik’s Chicken Shrimp C’est la première fois que j’écoute ce groupe punk légendaire montréalais qui a fait un retour cette année sur scène. Sérieusement, je m’attendais à de quoi de plus déconstruit et sale (Wow, quelle belle opinion!) mais, le punk de Genetic Control se rapproche plus du punk-rock hardcore de la décennie 80 et 90 (Mais, Nelson, le groupe était de son temps!). Du punkrock rapide, distortionné et engagé! Je ne sais pas pourquoi, mais tout le long de l’album, je pense à la formation Guttermouth. Cet album comprend 17 chansons enregistrées live au Medley à Montréal en 1998, dont la chanson Suburban Life gravée pour une compilation en ‘84, quatre chansons paraissant sur le mini-album First Impression (84) et

une interprétation de Minor Threat Betray, de Bad Brains Big Takeover et Right Brigade en plus d’une reprise du thème de The Giligan Island. En tout, 26 pièces.(nel) NO USE FOR A NAME Keep Them Confused Fat Wreck chords

Le quatuor californien NUFAN est enfin de retour avec un tout nouvel album. Les gars du groupe ont définitivement vieilli. Le chanteur attribue cette nouvelle maturité au fait qu’il est maintenant marié et a une petite fille. Le groupe continue de nous livrer des chansons punk rapides, comme il l’a toujours fait. Cette fois-ci, il a incorporé du violoncelle ainsi que plusieurs sampleurs à ses chansons : quelque chose d’intéressant pour le groupe. Ce disque aborde aussi beaucoup des sujets plus sérieux : il est à la fois positif et négatif, tout dépendant de la chanson. Tony Sly et son groupe continuent à faire du chemin. Keep Them Confused satisfera sans doute les fans du groupe. (melissa) www.nouse4aname.com

THE REAL DEAL The Real Deal Vs. The World Giverhard Records Originalement nommé Birds Only… Beyond This Sign, il renaît maintenant en format CD sous le nom de The Real Deal vs. The World. C’est ainsi que The Real Deal, un groupe de l’est de Montréal en pleine effervescence, délivre au monde son premier CD, réenregistré grâce à l’aide de Steve Rawles de Belvedere. Un groupe qui se veut plutôt sarcastique. Le titre de l’album, tout comme l’acronyme de son site Internet, en dit long sur le sérieux en la matière. Il ne sont pas ici pour réinventé le genre, mais offre un divertissement de 11 chansons bien mûries. Du bon vieux punk-rock mélangeant le ska et le reggae, comme la tradition le veut : un hybride de NoFX et du vieux Blink 182, agrémenté de riffs métal plus on avance dans l’écoute. À un moment donné le tempo redescent comme No Radio, sans aucun doute la chanson la plus accrocheuse. (karro) www.therealdealhatesyou.com LES ANGLES MORTS What’s Real? Blue Skies Turn Black

FALLOUT PROJECT Hopes and Ropes Dare to Care Records

La présence de Hopes And Ropes sur ma table de chevet me laisse particulièrement perplexe : je ne sais pas où me positionner. La modeste ambiance qu’on nous soumet ici séquestre une singularité, des longs riffs lourds synthétiques ayant la capacité de nous saisir profondément, mais malheureusement trop répétitifs, trop peu original. Fallout Project aurait voulu jouer le vieux Isis mais il n’y parvient pas encore. Je n’ai rien à dire sur la production du disque : les membres n’ont pas failli à la tâche. Howard Bilerman (The Arcade Fire) aux consoles du Hotel 2 Tango à remarquablement manœuvrer les commandes. Hopes and Ropes est une pièce d’art disséminant la négativité, des idées pessimistes dont je suis loin d’apprécier, mais donc nombreux j’en suis certain sauront en jouir. Attendons maintenant la prochaine sensation Dare To Care.

J’avais entendu, il y a un bout déjà, le terme art rock. En fait, j’ai toujours eu aucune idée ce à quoi le style musical pouvait ressembler. Mais, à l’oreille, je qualifierais Les Angles Morts de art rock aux influences punk. Avouez que ça fait branché ! Non? En fait, le quatuor anglophone montréalais a pondu ce premier disque de rock, punk, trashy, pop électro, instrumental parfois en haute teneur expérimentale. What’s Real est une bonne trame sonore qui ne s’enligne pas que dans un genre. Sans quand même trop de son côté psychédélique, les treize chansons nous font voyager à travers des mélodies douces et relaxantes en sautant d’un coup sur des trips plus agressifs. Il paraîtrait que ce soit une formation à voir absolument en spectacle, offrant en plus un côté visuel avec projection qui en met plein la vue. (nel) www..lesanglesmorts.org

MAE SHI Heartbeeps 5 Rue Christine

J’introduis secrètement le local de pratique de Mae Shi; étrange, j’ai la soudaine impression de retomber en enfance. Le son qu’émane des claviers et guitares est vivement festif. Un ensemble très innovateur qui nous rappelle la stridence de DNA et l’altérité de Les Savy Fav. Le spectacle qu’on nous livre est du tonnerre, les membres proclament tout haut autant la joie que la colère. La musique se faufile en rang parmi des formations art-core à laquelle on a droit à la tonne ces jours-ci. Cet album est la suite logique de leur précédent enregistrement Terrorbirds (2004) :des enchaînements discrets nous laissant croire que la bande se constitue d’une seule et unique chanson. Malgré sa courte durée, Heartbeeps est recommandé si vous êtes fervent de musique tourmentée. (mat) www.mae-shi.com GROOVY AARDVARK Services rendus Diffusion YFB Ce disque marque malheureusement la fin de ce groupe qui a marqué au fils des 16 dernières années la scène rock québecoise. Groovy Aardvark nous propose "services rendus" une compilations de leurs plus grand succès, et ils ont très bien réussit leur compilation, c'est un excellent cd du début a la fin, on ne peut pas s'empècher de chanter ou fredonner quelques airs, c'est en écoutant cette compilation que je me suis vraiment rendu compte a quelle point "groovy" avait produit des "hits" je ne possède aucun cd d'eux, mais je connaissait presque toutes les chansons!! Le disque comprend 12 de leurs plus grands succès en carrière plus 3 pièces inédites de leur répertoire ainsi que 3 nouvelles pièces studio spécialement enregistrées pour cette compilation. Bref un bon résumé d'une bonne carrière d'un bon groupe d'ici!! Ils reste qu'a souhaiter du succès au membes du groupes dans leurs future projets. (Steeve) www.groovyaardvark.com www.diffusionyfb.com

GUÉRILLA - PLUS QUESTION DE RECULER Indica 1999 Ce groupe de Sherbrooke venait peut-être trop tôt ou, plus simplement, a été victime de son côté direct et sans compromis. Tout de même, quelques 2 ou 3 000 copies auront trouvé… oreilles avides! Précédé par l’album Manifeste (1997 en autoproduction puis 1998 chez INDICA) qui ne fait aucun mystère à la nécessité de s’affranchir de l’oppression; de toutes les oppressions dont celle de l’anglais. Il faut lire leurs textes touffus et forts documentés pour y redécouvrir des assises anars redoutables. Leurs relectures de l’histoire arbitraire, de guerres téléguidés par le mercantilisme et de l’art de divertir de l’essentiel sont de leurs chevaux de bataille. Dans la lignée des French B, de IAM et d’un hardcore heureusement métissé de rap, ils offrent la part belle à des textes qui prennent le temps de dire ce qu’on nous cache pourtant si grossièrement. Lucidité, solidarité et révolte résument leur contribution. Notons qu’un ex-Guérilla se retrouve dans La Descente du coude…




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