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et Marie-Jeanne Farcy
from Bassens Actus n°91
- Adjointe aux solidarités, au logement, à la santé, à l'accompagnement du quotidien des ainés et du handicap -
Bassens Actus : Quel est le contexte à Bassens de l’implication de bénévoles dans l’accompagnement scolaire ?
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Olivia Robert : « L’accompagnement des familles et la prévention du décrochage scolaire sont des axes importants de la Politique de la Ville. Nous avons mis en place le Programme de Réussite Educative (PRE) qui permet aux familles de trouver un accompagnement soit global, soit plus ciblé sur l’accompagnement scolaire. Sous la houlette de la personne référente du PRE, des bénévoles sont depuis mobilisés pour accompagner les familles qui en manifestent le besoin. En complément, nous avons mis en place le dispositif de Veille Educative qui est venu structurer l’aide aux devoirs existante, déjà assurée par quelques bénévoles. Ces deux dispositifs sont complémentaires. »
B.A. : Quel est le profil des personnes bénévoles recherchées pour assurer ces accompagnements ?
Olivia Robert : « Les enfants concernés sont scolarisés du CP à la terminale donc une personne qui a des compétences si infimes soient-elles dans toute la palette de matières utiles dans le parcours scolaire sera la bienvenue. Nous avons également des jeunes qui recherchent un accompagnement plus global dans le cadre de la préparation de concours ou d’examens. Dans tous les cas, il faut avoir envie de se mettre au service d’un enfant qui en a besoin. »
B.A. : L’action d’un bénévole à Bassens ne se limite pas à l’accompagnement scolaire...
Marie-Jeanne Farcy : « Loin de là. Le CCAS assure également une mise en lien de bénévoles avec des personnes, sans distinction d’âge ou de situation, susceptibles d’avoir besoin de soutien, et ce sur différents aspects : il peut s’agir d’aide à la mobilité pour se rendre à un rendez-vous médical ou autre, faire les courses, ou juste une promenade, ou encore de l’aide administrative pour remplir certains documents. Parfois certaines personnes trop isolées recherchent juste un peu de compagnie. Pour rompre l’isolement des seniors en particulier, la Ville est partenaire du réseau Monalisa, une association ressource qui va jusqu’à former les bénévoles pour les accompagner dans leur rôle. »
B.A. : Dans ce cas, que recherchez-vous chez une personne motivée pour être bénévole ?
Marie-Jeanne Farcy : « Nous recherchons des personnes bienveillantes, capables d’être à l’écoute, susceptibles de faire preuve d’empathie. J’ajouterais qu’il faut être bien dans sa tête et dans sa peau car parfois le parcours des personnes à soutenir peut être lourd émotionnellement.»
B.A. : Comment une personne motivée peut-elle concrétiser son engagement ?
O.R. : « En se rapprochant de la Ville. Nous faisons ensuite du sur-mesure : les personnes souhaitant s’impliquer sont reçues, écoutées. En fonction de leurs souhaits et capacités, elles sont orientées vers tel ou tel dispositif. »
MJ.F. : « Leur engagement n’est pas symbolique, il est concrétisé par la signature de la Charte du Bénévole. Il faut être prudent car l’enjeu est de taille et le besoin bien réel du côté des jeunes, des personnes, des familles qui recherchent du soutien. »
B.A. : La Ville porte haut et fort cette mobilisation de bénévoles, pourquoi ce choix ?
O.R. : « C’est un peu dans la fibre de la Ville. Chacun des Bassenais peut avoir des compétences à mettre au service des autres et apporter quelque chose à la collectivité. Pour lutter contre le repli sur soi et l’individualisme quelque peu accentués par la pandémie, nous faisons le choix de placer des valeurs de solidarité, de partage, de citoyenneté au cœur de notre projet politique. De plus, les financements de l’Etat n’étant plus à la hauteur, maintenir une certaine qualité de services vis-à-vis des habitants est complexe. Les bénévoles nous y aident grandement. »
Ornella, 31 ans, bénévole Veille Educative
Jeune maman active, bassenaise, Ornella assure un temps d’accompagnement scolaire chaque semaine auprès d’un jeune scolarisé en 4 ème au collège.
B.A. : Quand et comment avez-vous intégré ce réseau ?
Ornella : « Au détour d’une conversation avec Olivia Robert, qui, connaissant mon envie de m’impliquer, m’a parlé de ce réseau. Je me suis ensuite rapprochée de Fadila avec laquelle j’ai pu échanger moi sur mes motivations et elle sur les besoins. Quelques temps après, Fadila m’a proposé de rencontrer et d’accompagner un jeune collégien en difficulté sur certaines matières. »
B.A. : Vos motivations justement, quelles sont-elles ?
Ornella : « Principalement la volonté de donner aux autres, donner du temps. Mon bagage éducatif me le permet (NDLR : Ornella est Bac + 5), et ma démarche s’est inscrite dans la continuité de ma reconversion professionnelle : j’étais ingénieure dans le commerce mais j’ai quitté cette voie et je prépare actuellement le concours pour rentrer en école d’infirmière. Dans mon parcours de jeune fille j’ai pu être aidée quand j’en ai eu besoin. Je pars du principe que j’ai eu la chance de recevoir une instruction, et que je me dois de la partager. Je pense également que toute aide que l’on peut donner est utile, donc je me suis lancée. »
B.A. : Concrètement comment cela se passe-t-il ?
Ornella : « Je rencontre à la médiathèque chaque mercredi un jeune collégien qui a besoin de soutien en français et en espagnol. Je suis à son écoute et ça se déroule en fonction de son besoin : cela peut être l’aider à apprendre ou bien des exercices. Quoi qu’il en soit, c’est un moment où il doit se sentir bien, en confiance, avec l’objectif de progresser et si mon aide peut lui apporter ça. »
B.A. : Pouvez-vous faire un premier bilan ?
Ornella : « Oui tout à fait et il est très positif. Il est à l’écoute et fournit les efforts supplémentaires qui font que les premiers résultats sont là et ils sont très positifs, c’est une belle reconnaissance de tout le travail réalisé. »
B.A. : Vous êtes une jeune maman avec un emploi du temps plus que rempli donc, comment faites-vous et pensez-vous pouvoir continuer ?
Ornella : « J’en fais une priorité et oui, je compte bien continuer autant que faire se peut. »