Secourir carthage ! Tentative de revalorisation du musée et du site archéologique de Carthage

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ELABORÉ PAR:

DIRECTEUR DE MÉMOIRE:



Je dédie cet humble travail en premier temps à mes parents ; ma source d’inspiration, pour leur amour, leurs sacrifices et leur encouragement inconditionnel.

Je tiens à remercier Monsieur Karim CHAABANE pour son aide et ses conseils fructueux durant l’élaboration de mon rapport et mon projet. J’exprime également mes sincères remerciements à Monsieur AbdelMajid ENNABLI, ancien conservateur du site archéologique de Carthage, pour ses témoignages enrichissants qui m’ont conduit à une meilleure lecture historique et critique sur Carthage. Je présente ma reconnaissance à Monsieur Taoufik BEN HADID pour tous les documents qui m’a fourni et qui m’ont servi d’un appui principal à l’accomplissement de ce projet. Je profite aussi, par le biais de ce rapport, à remercier Monsieur Ali BEN MUSTAPHA, directeur du Parc Archéologique de Carthage Sidi Bousaid, qui n’a cessé de me guider le long de la genèse du projet par ses idées et ses remarques sans égal. Ainsi, Que mes sœurs Sarra, Aya, le petit Mohamed, Achref et tous ceux ou celles qui ont contribué à mener à bien ce mémoire, trouvent ici l’expression de mes sincères considérations.


Préambule/Problématique Objectifs Itinéraire

I

08 10 11

CONTEXTE D’INTERVENTION

Introduction aux sites archéologiques de Carthage

13

Lecture historique Chronologie des événements marquants de l’histoire de Carthage Inventaire des sites archéologiques de Carthage Historique des interventions archéologiques

14 16 17 21

Le site d’intervention

22

Sur l’emplacement de Carthage Situation géographique Topographie Climat

22 23 24 25

Analyse architecturale de l’architecture Punique

26

Urbanisme punique Édifices publics Habitation punique

26 27 28

Analyse architecturale de l’architecture Romaine

29

Urbanisme romain Édifices publics Habitat Caractéristiques architecturales

29 30 32 33

Le musée archéologique de Carthage

35

Parenthèses historiques Collections Parcours muséographique Description Critique

35 36 37 39 45

II

ARCHITECTURE MUSÉOGRAPHIQUE

Musée et muséologie

50

Définition et évolution des musées Réflexion historique Musée, impact urbain Musée, lieu de diffusion du savoir

50 51 52 54

Le musée archéologique

56

Définitions Missions du musée archéologique Les objets muséographiques Le parcours muséographique «Une solution pour les pays en voie de développements»

56 57 58 59 61

Muséographie en Tunisie

62

Musée de Sousse Musée du Bardo

63 64


Le patrimoine bâti

67

Modalités de l’intervention sur le patrimoine bâti Techniques de l’intervention sur le patrimoine bâti Bâtir en harmonie avec l’ancien

67 69 70

III

ANALYSE DES REFERENCES

Musée de l'Acropole d'Athènes

74

Introduction Intégration par rapport au site Approche conceptuelle Organisation interne du musée Choix des matériaux

74 75 76 78

La Caverne du Dragon

79

Introduction Intégration par rapport au site Approche conceptuelle

79 80

Visitor Center du théâtre Romain à Malaga

82

Introduction Intégration par rapport au site Approche conceptuelle Choix des matériaux

82 83 84

Centre d’interprétation du site archéologique de Dougga

85

Introduction Intégration par rapport au site Approche conceptuelle Organisation interne du musée

85 86 86

Le nouveau musée Ara PACIS

89

Introduction Approche conceptuelle Organisation interne du musée Choix des matériaux

89 90 90

Synthèse

92

IV

LE PROJET

Plan d’intervention

96

Interview avec Abdelmajid ENNABLI Méthode d’intervention

96 99

Stratégie de programmation

101

Le programme actuel: carences Organigramme fonctionnel existant Plan de démolition général Entités à rajouter Le programme résultant

101 102 103 107 110

Parti Architecturale

112

Orientation architecturale Intégration par rapport au site

112 114

Esquisse de projet

115


PROBLÉMATIQUE PRÉAMBULE

«Quand je suis un peu d'histoire, j'en eus le vertige, phéniciens, romains, vandales, byzantins, berbères, arabes, espagnols, turcs, italiens, français, j'en oublie et je dois en confondre, cinq cents pas de promenade et l'on change de civilisation...» Albert Memmi, 1988, La statue de sel

Marquée par un métissage de cultures diverses qui a engendré un brassage culturel. Carthage, étant situé au milieu du bassin méditerranéen, cet endroit avait pour réputation d'être une terre de dialogue et d'échange. Par ailleurs, Carthage qui a dominé la mer méditerranée et qui a joué le rôle d'une capitale politique, commerciale, spirituelle etc, son empreinte a marqué l’histoire de la période antique. Je m'intéresse au site de Carthage car il s'agit d'un lieu unique qui regorge d'histoire, de symbolique et de patrimoine. Ce patrimoine est aussi important pour les tunisiens que pour le reste des populations. D'une part, c'est un élément fondamental dans la construction et le maintien du sentiment d'appartenance nationale. De plus, le retour aux racines est un besoin grandissant de nos jours notamment face aux migrations et aux différents déplacements des Hommes. Cette vision est accentuée aujourd'hui par le fait qu'on retrouve son esprit partout en Tunisie et ailleurs. Cette brillante civilisation possède de nos jours un pouvoir crucial sur l’intérêt économique et touristique du pays. Il est indéniable que Carthage ainsi que son histoire exercent une certaine fascination sur les êtres humains. Cependant, une autre réalité se cache derrière l'image de carte postale qu'on se fait de cet endroit. Par conséquent, on peut être amené à s'interroger sur la légitimité de son patrimoine aujourd'hui, s'il renvoie toujours l'image du pouvoir et de la richesse ou s'il n'est plus que décombres, qu'un mythe. En effet, Les sites archéologiques ne répondent plus à la diffusion de la mémoire de Carthage en raison du manque d’attention accordé à la sauvegarde du site et ses établissements qui sont dépourvus de majeurs équipements tels qu’un accueil, un centre de recherches, un centre d’informations, etc... ainsi que les expositions aléatoirement présentées ne suivent aucune logique muséographique due à une architecture d’adaptation. Ces établissements ne reflètent pas la richesse des site archéologiques, mais nuisent à son image et à sa grandeur symbolique. D'abord, la notion de patrimoine telle qu'on l'entend en Europe a été introduite en Tunisie au début des années 1880 avec l'avènement du protectorat. Il s'en est suivi une prise de conscience générale des atouts qui s'offraient au pays et du danger qui les menaçaient; abandon, pillage etc.

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Par la suite, d'autres facteurs sont entrés en jeu à savoir un développement urbain qui ne tient pas forcément compte des conséquences sur les vestiges existants, une législation qui a été souple pendant les années de dictature avec les membres du clan régnant et un désordre encore plus grand au sein des institutions depuis la chute du régime en 2011. À cela s'ajoute un manque de conscience de la part de la société qui ne réagit pas assez face à ces multiples dégradations. Sans oublier les difficultés financières que rencontrent les autorités. Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979, Carthage risque même de perdre ce label. Il faudrait donc trouver une nouvelle voie, intermédiaire cette fois-ci, afin de concilier entre le devoir de protéger ce qui représente notre passé et de le faire rayonner. C'est ce qui me pousse à m'interroger sur les points suivants: Quel statut donne-t-on au patrimoine aujourd'hui? Quel avenir pour les ruines de Carthage et quelles mesures prendre face à son état actuel? Comment, à travers l’architecture, faire revivre la mémoire de Carthage, son éclat et lui rendre un hommage tant mérité ? Comment Intervenir? Par quel moyen ? et sous quelles modalités ? Comment manifester une telle grande histoire sous un simple projet limité dans l’espace et le temps? Comment réussir à faire naître une architecture actuelle/contemporaine tout en marquant l’intervention et en préservant la mémoire du lieu?

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OBJECTIFS «Au temps où florissait Carthage, cette ville était l’une des plus renommées du monde, à cause de ses étonnants édifices et de la grandeur de puissance qu’attestaient ses monuments. On y voit encore aujourd’hui de remarquables vestiges de constructions romaines...» Al-Edrisi, 1172JC

Nous avons visé à travers ce projet avant tout l’élargissement de nos connaissances sur le thème de l’histoire de Carthage, ses civilisations et à mieux identifier et reconnaitre ses vestiges existants et en l’occurrence de mieux protéger notre patrimoine. En effet, notre suggestion n'a pas la prétention de rehausser la valeur du patrimoine historique national. Nous sommes conscients qu'un essai de projet d'architecture ne peut à lui seul englober toute la richesse antique de la Tunisie, bien qu'il puisse concourir à la soutenir. Nous pouvons néanmoins proposer un modèle d'investigation contribuant à une prise de conscience élargie. En préservant les vestiges Phénico-romains de la cité antique, nous favoriserons une plus large vie culturelle à la ville. Ainsi notre étude pourra intégrer le grand cadre du parc archéologique de Carthage. Dans le cadre de cette intervention, nous proposons l'instauration d'un espace consacré à la mémoire de la cité de Carthage, point d'ancrage et de départ des visites des différents sites archéologiques ainsi que des expositions relatant les richesses et les œuvres de la puissance carthaginoise de notre étendue civilisation.

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ITINÉRAIRE Pour avoir le recul nécessaire et afin de chercher une solution adéquate aux objectifs définis, nous avons choisi un itinéraire d’approche qui sera scindé en plusieurs étapes : - La première étape consistera dans un premier temps à étudier le contexte général de notre intervention à savoir : « Carthage » et ceci en quatre parties : d’abord en menant une lecture historique globale, en mettant ensuite en valeur les évènements marquants de l’histoire de cette civilisation, puis en examinant les site archéologiques et en révisant enfin l’ensemble des interventions archéologiques exécutées sur le site. Dans un deuxième temps on mènera une analyse générale sur le site d’intervention aussi bien sur sa situation géographique, sa topographie, ses limites, ses carences, son climat... Et ceci dans le but de définir et identifier ses principaux problèmes et dysfonctionnement. On clora par une analyse et une étude critique du musée archéologique de Carthage dans l’optique de cerner ses besoins. - Pour la deuxième étape une enquête détaillée sur l’architecture muséographique s’impose en vue de trouver la meilleure démarche pour intégrer harmonieusement notre projet dans son environnement physique et son cadre historique. Cette enquête se basera principalement sur une définition générale des termes ‘’musée’’ et ‘’muséologie’’, on accordera une importance particulière à la muséographie archéologique pour ceinturer notre étude dans son cadre. Après avoir mis l’accent sur les principes généraux de la muséologie on s’intéressera aux notions du patrimoine bâti, ses modalités et ses techniques d’intervention cela nous servira en effet d’un point de départ pour une étude critique et comparative des musées et des interventions architecturales en Tunisie. - Dans la dernière étape qui a pour intitulé « Le projet » nous exposerons dans un premier temps quelques projets de références, et on se focalisera par la suite dans l’élaboration d’un plan d’intervention et d’un programme fonctionnel pour enfin faire naître un parti architectural qui nous servira de guide pour la réalisation de notre projet.

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À Carthage puis je suis venu, où tout autour de moi retentissait un chaudron d'amour dissolu Saint AUGUSTIN d'Hippone - IVème siècle

R.M Bayant, 1976


01

Introduction aux sites archéologiques de Carthage Lecture historique Chronologie des événements marquants de l’histoire de Carthage Inventaire des sites archéologiques de Carthage Historique des interventions archéologiques

02

Le site d’intervention Sur l’emplacement de Carthage Situation géographique La topographie de Carthage Le climat

Analyse de l’architecture Punique à Carthage Urbanisme punique Édifices publics Habitat

04

Analyse de l’architecture Romaine à Carthage Urbanisme romain Édifices publics Habitat Caractéristiques architecturales Les ordres architecturaux

05

Le musée archéologique de Carthage Parenthèses historiques Collection Parcours muséographique Description Critique architecturale

D’INTERVENTION

03


1 .1

INTRODUCTION GENERALE LECTURE HISTORIQUE Le nom de Carthage, provenant du phénicien ‘’Karth Hadith’’ ou Qrthdst, vient de l'arabe ("karia haditha") qui signifie à l'origine "Nouvelle ville". Il est singulier du fait qu'il renvoie à des civilisations qui se sont succédées depuis trois millénaires. Cette vision est accentuée aujourd'hui par le fait qu'on retrouve son esprit partout en Tunisie et ailleurs. Carthage c'est un nom donné à vingt-et-une villes dans le monde; Carthagène en Espagne et en Colombie, Carthage aux états unis d'Amérique, Carthago au Japon, Karthagen en Suède, Cartago au Costa Rica...

Carthage punique: 814 Av. J.C ~ 146 Av. J.C

FIG 01: Domination Carthaginoise de la mer méditerranéenne

Accompagné par la reine de Tyr ; Didon, L’histoire de Carthage a débuté lors de l’embarquement des phéniciens sur le territoire carthaginois qui au début, n’était qu’une simple escale commerciale vers l’ouest de la méditerranée. Didon a su comment dépouiller des terres au autochtones pour marquer la naissance d’une grande civilisation de 200 000 habitants dans son apogée. Ces terres saintes ont donné naissance à des légendes de l’histoire des civilisations qu’on cite parmi eux Hamilcar et le général Hannibal qui était à un cheveu près de vaincre les romains sur leur territoire.

Sous le règne des Romains : 44 Av. J.C ~ 391

FIG 02: Domination Romaine de la mer méditerranéenne

‘’Il faut détruire Carthage!’’ Marcus Porcius Cato Le rêve de Caton l’Ancien s’est exhaussé en 146 Av. JC lors de la destruction de la ville de Carthage. Cette dernière ; brûlée et désertée, a reconnu sa brillance sous le règne de Octave Auguste qui a réalisé le rêve de son père, l’empereur Jules César, en reconstruisant Carthage pour en faire la deuxième capitale après Rome et le principal grenier de l’empire Romain.

La Carthage Chrétienne : 4ème siècle

[1] La légende de Carthage;

Azeddine BESCHAOUCH, Découvertes Gallimard Archéologie, 1993

‘’Je vins à Carthage, partout autour de moi bouillonnait à grand fracas la chaudière des amours honteuses!’’ Saint Augustin d‘Hippone 1 Les Romains ont importé de leur part la religion chrétienne au début du 4ème siècle. De nombreux édifices témoignent leur omniprésence et leur pouvoir sur la presqu’île nord-africaine. D’après l’Église Africaine, le Christ n'est pas vu comme le « Sauveur souffrant » mais comme la Sagesse divine. SECOURIR CARTHAGE

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Sous la colonie des Byzantins : 585 ~ 698 L’empire Byzantin s’étendait sur les terres nord africaines et les îles de Corse et de Sardaigne. En effet, c’était après la défaite de Gélimer auprès de Bélisaire lors des batailles d’Ad Decimum2 et de Tricaméron que la royaume Vandale a pris fin en 533.

Conquête musulmane du Maghreb : 7ème siècle La réelle chute définitive de Carthage était concrétisée lors de l’arrivée de l’armée musulmane sur les terres du Maghreb. Il se sont facilement imposés vu l’état désastreux du pouvoir chrétien en Tunisie. En choisissant le Kairouan comme un centre du pouvoir religieux et politique du pays, les musulmans ont tourné le dos à la ville de Carthage.

[2] La

bataille de l'Ad Decimum s’est déroulé en septembre 533, l'armée vandale de Gélimer contre l'armée byzantine de Bélisaire. Cette bataille marque le commencement de la fin pour les Vandales et le début de la reconquête de l'empereur Justinien.

‘’Les armées musulmanes avaient laissé debout les grands monuments antiques.’’

Jusqu'à présent : Le planning urbanistique s’est déconcentré de l’ancienne ville de Carthage et s’est organisé sur et autour de la médina de Tunis. En Effet, ce délaissement s’est expliqué par une croissance assez lente de l’occupation du sol de 3Ha entre les années 1835 et 1975, mais s’est accéléré après pour couvrir une superficie de 144Ha. En 1990, cette progression urbanistique s’est stabilisé pour occuper 250Ha. Vu le développement rapide de la ville moderne qui risquait de détruire à jamais les vestiges, l’Unesco a lancé une vaste campagne internationale entre 1972 et 1992 afin de sauver Carthage. Ce tournant est parachevé avec le classement de cette ville historique au patrimoine mondial.

3

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[3] Azeddine BESCHAOUCH: La légende de Carthage, Découvertes Gallimard Archéologie, 1993


.2

CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS MARQUANTS DE L’HISTOIRE DE CARTHAGE

Depuis sa fondation par la légendaire et première reine Didon, à la conquête de la majorité des terres situées sur les bords de la méditerranée, passant par la chute de Carthage punique et l’apogée de Rome jusqu’à sa prise par les byzantins et sa fin après les conquêtes arabo-musulmanes... Une organisation chronologique s’impose pour expliciter une telle complexité dans la succession des évènements sur Carthage.

Fondation de Carthage par Didon Mort de Hamilcar pendant la deuxième guerre punique [1] Les Intellectuels Carthagi-

nois; Paul Monceaux, Éditions carthaginoiseries, Tunisie, 2009

Carthage Punique atteint son apogée Hannibal marche pour vaincre Rome Les romains battent Hannibal à Zama

Delenda Carthago!

«Il faut détruire Carthage» Caton l’Ancien

Destruction de Carthage par les Romains Apogée de la cité sous les Romains Carthage : centre de l’église catholique Reconquête Byzantine et chute du royaume vandale Invasion arabe en Tunisie et Fondation du Kairouan.

Chute définitive de Carthage

FIG 03: Image de synthèse de l’attaque romaine sur Carthage

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.3

INVENTAIRE DES SITES

ARCHEOLOGIQUES DE CARTHAGE «4Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et classé sous la dénomination de site culturel par le décret 85-1246 du 7 Octobre 1985, l’ensemble des sites de Carthage-Sidi Bousaïd sont considérés, selon le code du patrimoine, comme des sites culturels, «des sites qui témoignent des œuvres de l’homme ou de la nature ou encore des œuvres conjuguées de l’homme et de la nature. Des sites archéologiques qui présentent au point de vue de l’histoire, de l’esthétique, de l’art ou de la tradition une valeur nationale ou internationale».

LA MARSA

12 NR IATIO

TUR

CEN P

13

P

URA LE

19 22

SIDI BOU SAID

9 10 6

11 5

7 4

AMILCAR

8 VI

2

CARTHAGE

IV

V

16 III

1 II

17

20

3

I

18 21

V I X I I XI I I X I X X IX VII VII I VI

III

II

XX X I X XV XV III XVI II XV

I

23

CAD

AST RAT

ION

URB

AIN

15

VI

14

PORTS PUNIQUES

V I X XV XV XV I XVII II I X I X XX

I X I X XII XIII

X

E

V VI VII IX I

III IV

II

I

I

II

V

III

V IV

IV

14

LE KRAM SALAMMBO 0m

500m

1 km

Fig 04: Plan de mise en valeur de l’aménagement urbain de la ville de Carthage

Parc Naturel à Sidi Dhrif Entrée de Carthage Village de Sidi Bousaïd Mosquée Malek Ibn Ons

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Parc antique de Carthage Parc à la Maalga Parc Naturel à Amilcar Parc Naturel à Sidi Bousaïd

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[4] Ministère de l’équipements, de l’habitat et de l’aménagement du territoire: Atlas des paysages en Tunisie

1 Acropole colline de Byrsa 2 Monument à colonnes 3 Cirque hippodrome 4 Amphithéâtre 5 Théâtre 6 Odéon sur la Colline 7 Monument à Rotonde 8 Villas Romaines 9 Basilique Damous El Karita 10 Muraille à l’époque de Théodose 11 Citernes et aqueduc romains 12 Basilique à Bir Ftouha 13 Basilique Majorum 14 Les ports Puniques 15 Le Tophet 16 Les thermes d’Antonin 17 Le quartier Magon 18 Le forum maritime 19 Citernes romaines 20 Carthage primitive 21 Musée Paléochrétien 22 Basilique Saint Cyprien 23 Sépultures romaines


*Source: Carthage, colline de l’Odéon: Maison de la Rotonde et du Cryptoportique; Collection de l’école Française de Rome, INP Tunisie

La colline de l’Odéon : 207Ap. J.C Elle abritait aux débuts du 2ème siècle les villas romaines qu’on trouve toujours ses ruines aujourd’hui, Ainsi que le théâtre qui est l’hôte de plusieurs spectacles cultures . On trouve aussi les ruines de la basilique Damous El Karita et le monument de la Rotonde. De nos jours, délimitée par le TGM par son côté , la colline abrite la mosquée El Abidine *FIG 05: croquis de la colline de l’Odéon

Le théâtre: 2ème siècle

Les villas romaines:

FIG 06: Le théâtre à l’ état actuel

Damous El Karita:

FIG 07: Ruines des villas Romaines

Malgré la présence modeste des ruines de l’époque romaine et les restaurations à grandes échelles, le théâtre est façonné aujourd’hui afin de pouvoir accueillir 5000 spectateurs. On y trouve principalement une partie des gradins et la scène ‘’frons scaenae’’.

Ce site héberge la célèbre ‘’villa de la Volière’’ parmi les autres villas dont son nom est tiré de la mosaïque qui la décore. Le site est caractérisé d’une forte pente qui permet de dégager les villas sur une vue sur le reste de la cité.

5

FIG 08: Colonnes de la basilique

Elle date de l’époque de la colonisation chrétienne de Carthage. Ses ruines ont été découvertes lors des fouilles archéologiques qui avaient pour but de trouver des tombeaux et des inscriptions. On peut facilement en visitant le site distinguer la forme générale de la basilique.6

Les Thermes d’Antonin : 2ème siècle

FIG 09: Les Thermes à nos jours

Les thermes d’Antonin présentent la splendeur de la ville sous les règnes des Antonins. Ils couvrent une superficie totale de 3,5Ha construits au pied de la colline de Saint-Monique abritant le palais présidentiel et des résidences d’ambassades. On y trouve aujourd’hui quelques traces des sous-sols de ce complexe qui était autrefois alimentés par les aqueducs provenant des eaux de sources de Zaghouan.

[5] Recherche sur l’emplace-

ment de Carthage; C.T Falbe, Imprimerie Royale, France, 1833

[6] Site

archéologique de Carthage, Contenu licencié Source : Site archéologique de Carthage de Wikipédia

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Amphithéâtre romain de Carthage : 1er siècle Ce monument décrit par Al-Bakri comme «le plus merveilleux de Carthage» mesure 156m de longueur, 128m de largeur avec une arène de 65x36.5m. Cet édifice comporte un réseau souterrain. 7

FIG 10: Ruines dans leur état actuel

[7] Recherche sur l’emplace-

ment de Carthage; C.T Falbe, Imprimerie Royale, France, 1833

«Cet édifice se compose d'un cercle d'arcades soutenues par des colonnes et surmontées par d'autres arcades semblables à celles du premier rang. Sur les murs de cet édifice, on voit représentées des images d'animaux [...] On y distingue des figures qui symbolisent les vents : celui de l'Orient a l'air souriant, celui de l'Occident a un visage renfrogné» Al Bakri XIe Siècle

Cirque de Carthage : 2ème siècle

Cet édifice ne peut pas être mieux décrit que par M. Falbe: «8Ce cirque a environ 16oo pieds de long , et 33o pieds de largeur au milieu. La partie de l'épine qui existe encore, à environ 1ooo pieds. A l'extrémité orientale , tout près du chemin qui conduit de Malqa à Douarel- Schat, ou peut aisément reconnaître une ouverture entre deux fondements de murs, qui a dû être une des entrées du cirque. Dans l'alignement de la spina, et de l'autre côté du chemin, se trouve la ruine n° 73 , dont la forme et l'élévation portent à présumer qu'elle était destinée à dominer le cirque tout entier, dont la forme ressemble à l'intérieur d'une carène. Le long du côté nord-est, gisent des débris de blocage, au milieu desquels on a pratiqué une fouille d'une dizaine de pieds pour pénétrer jusqu'aux premières assises des fondations , mais cette recherche a été infructueuse.» Cet édifice n'est plus guère visible que par une dépression perceptible au niveau du sol. Il a fait l'objet de fouilles lors de la campagne commanditée par l'Unesco.

[8] Recherche sur la topogra-

phie de Carthage; Adolfe Dureau De La Malle, Typographie de F. Didot Frères, France, 1835

Tophet de Salammbô : Édifice punique Ayant un aire sacrée dédiée aux divinités phéniciennes Tanit et Baal, le tophet de Carthage est situé au pied de la colline de Byrsa dans le quartier de Carthage Salammbô à côté des ports punique. Cet édifice avait comme fonction un lieu d’offrandes pour les deux dieux, On y trouve aujourd’hui un grand nombre de tombeau d’enfants.

9

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[9] Site

archéologique de Carthage, Contenu licencié Source : Site archéologique de Carthage de Wikipédia


Les ports puniques: Souvent réputée comme ‘’l’empire de la mer’’, la cité punique de Carthage était dotés d’un port militaire et commerciale qui ont booster son pouvoir commerciale maritime. «Trait commun à de nombreuses cités du bassin méditerranéen» comme le rappelle Serge LANCEL qui dit aussi « maintes cités du monde antique [ayant] vécu pour et par la mer » Voici comment ces ports sont présentés par Appien, qui a certainement copié la description de Polybe, un témoin oculaire et historien par excellence10:

[10] Recherche sur la topogra-

phie de Carthage; Adolfe Dureau De La Malle, Typographie de F. Didot Frères, France, 1835

« Les deux ports communiquaient l'un avec l'autre et avec la mer par une seule entrée (ou goulet) de 7o pieds 3 de largeur, qui se fermait avec des chaînes de fer. Le premier était le port des marchands et con tenait des points d'attache, nombreux et de diverse nature, pour amarrer les navires. Au milieu du port intérieur s'élève une île; l'île et le port sont bordés par de vastes quais, sur lesquels sont bâties des loges (ou cales), qui contiennent deux cent vingt vaisseaux et des magasins de bois et d'agrès. En avant de chaque log s'élèvent deux colonnes ioniques; aussi le port et l'île présentent l'apparence de deux portiques.

C'est dans cette île qu'était placé le palais de l'amiral, qui, de ce point, pouvait tout voir dans l'arsenal. C'est de là qu'il faisait donner le signal par la trompette, ou ses ordres par la voix du héraut. En effet , cette île était située près de l'entrée qui communiquait avec le port extérieur, et assez élevée pour que l'amiral pût voir tout ce qui arrivait par mer , sans que les navigateurs vissent ce qui était dans le Cothôn. Les marchands , même en entrant dans leur port , ne pouvaient apercevoir l'intérieur de l'arsenal; car il était entouré d'un double mur, et il y avait des portes qui introduisaient les commerçants du premier port dans la ville sans passer par le Cothôn. »

FIG 11: Croquis de Bayant (1976) de l’ancienne ville punique de Carthage Ville Punique

Port commerciale

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Port militaire

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HISTORIQUE DES INTERVENTIONS ARCHÉOLOGIQUES A CARTHAGE

.4

1833.

Christian Tuxen Falbe, consul du Danemark, dresse la première topographie des vestiges dans ses Recherches sur l’emplacement de Carthage publiées en 1833. Charles Ernest Beulé, pour sa part, met en évidence au cours d’un voyage les absides romaines sur la colline de Byrsa, mais se heurte vite aux difficultés des fouilles sur cet espace maintes fois remanié, non sans prédire que « Carthage aura son tour, comme l’Égypte, comme Ninive et comme Babylone »

1875.

Le père Delattre est envoyé sur place à partir de 1875 par le cardinal Lavigerie avec un but non seulement apostolique, mais archéologique affirmé. Il s’intéresse surtout aux nécropoles puniques ainsi qu’aux basiliques chrétiennes. Pendant les premières années du protectorat français, le Bey de Tunis signe plusieurs décrets dont l’un concerne la création du musée national du Bardo, et l’autre réglemente les fouilles et protège le patrimoine 11

Charles Ernest Beulé (1826-1874), est un archéologue et homme politique français. Louis Carton (1861-1924) est un médecin militaire français

[11] Carthage: Une métropole

chrétienne; Liliane ENNABLI, Etudes d’antiquités Africaines, CNRS Éditions, Tunisie, 1997

1921.

La découverte du tophet en 1921 par Paul Gielly et François Lcard dans des circonstances rocambolesques. Il faut également citer le docteur Louis Carton, qui met au jour la « fontaine aux mille amphores »

1970.

Le dernier de ces pionniers est Pierre Cintas, fonctionnaire de l’administration des douanes, qui entreprend des études universitaires afin de se consacrer au sujet, et auteur d’un Manuel d’archéologie punique (1970-1976).

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1924.

Charles Saumagne, grâce à ses observations du terrain, il trace le plan de la ville romaine qui reste pour une grande partie valide même après les dernières campagnes de fouilles [12] Musée

1972.

Les équipes de la mission internationale de l’Unesco travaillent sous la coordination du conservateur du site Abdelmajid ENNABLI 12

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National de Carthage, Contenu licencié Source : Site archéologique de Carthage de Wikipédia


2

LE SITE D’INTERVENTION Carthage, Une ville située au fond du lac de Tunis, sur une presqu'île délimitée à l'est par la mer, au sud par le lac de Tunis, au nord par la sebkha el-Riana qui formait jadis le fond du golfe d'Utique avant qu'il ne soit comblé par les alluvions de la Medjerda. Des collines disposées en arc de cercle dominent la ville à l'ouest ; sur la plus méridionale se dressait la citadelle de Byrsa, les autres abritaient des nécropoles. Au-delà, vers Sidi Bousaïd et La Marsa, s'étend une banlieue nommée Megara. 13

[13] Carthage;

Abdelmajid ENNABLI, Lilane ENNABLI, Gilbert-Charles PICARD, Universalis, Tunisie, 1997

.1

[14] Typographie: Recherche sur

la topographie de Carthage; Adolfe Dureau De La Malle, Typographie de F. Didot Frères, France, 1835

[15] Géographie raisonnée des

Grecs et des Romains: Revue encyclopédique, Harvard College Library, Géographie comparée p914, 921

SUR L’EMPLACEMENT DE CARTHAGE ? Bélidor, Shaw, d'Anville, Estrup, Dureau de la malle, Mannert ... Et plusieurs autres chercheurs se sont contredit sur l’emplacement historique et la délimitation géographique réelle de Carthage. Les uns mettaient la ville et l'embouchure du port au nord-ouest de la péninsule, près du cap Qamart; d'autres, tels que M. de Châteaubriand et l'ingénieur hollandais Humbert, plaçaient la ville et le port au sud-est du promontoire. En un mot, les premiers la posaient en face d'Utique, les seconds en face de Tunis.14

Théorie de Mannert: Mannert place Byrsa à une trop grande distance de la mer, et dans l'enceinte même qui environnait la ville du côté de la terre; le triple mur est pour lui un mur à trois étages. C e l a suppose que l'entrée du port donnait, non pas dans la haute mer, mais dans le lac de Tunis.15

Théorie de M. Charles Ritter: Ritter a décrit en détail les environs du golfe de Tunis que, toutefois, il ne paraît les avoir connus que par ce qu'en dit M. Estrup. Ce procédé est regrettable vu que M. Ritter, au lieu de se livrer lui-même à des recherches, au lieu de ne consulter que sa propre sagacité.15

Théorie de Polybe: Général, homme d'État, historien

Fig12: Carte de Carthage proposée par M. Falbe

politique Carthage, qui selon Polybe est située dans un golfe sur une espèce de chersonèse, est entourée dans la plus grande partie de son enceinte, par la mer et par le lac. L'isthme qui l'attache à la Libye est de la largeur d’un stade. Du côté où cet isthme se tourne vers la mer, est placée la ville d'Utique ; l'autre côté regarde Tunis.

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.2

LA SITUATION GÉOGRAPHIQUE:

Le Grand Tunis 2 643 695 Habitants

La banlieue nord 330 712 Habitants

La banlieue nord 17 010 Habitants

La Marsa: Il s’agit d’une ville côtière à une vingtaine de kilomètres de Tunis. Le charme de cette ville est lié à ses constructions érigés sur les côtes de sa plage et qui renferment des villas de bourgeois construites dans l’ère du bey et les quartiers populaires qui forment son centre-ville animé.

Carthage: Renferme une zone résidentielle haut de gamme (Byrsa) ainsi des quartiers populaires (Mohamed Ali) et de très belle échappées sur la méditerranée. Cette ville s’est implantée sur une colline qui regorge de sites archéologiques, elle a été le témoin de plusieurs civilisations laissant chacune une empreinte particulière.

Le Kram: était la ville principale où résidaient de nombreux européens sous le protectorat français. On y édifiait alors des maisons le long de la plage. Des villas modestes ou somptueuses s'y succèdent aujourd'hui en formant les centres résidentiels du Kram et de Salammbô. La Goulette: C’est une ville populaire abrite le principal port du littoral depuis la destruction des installations portuaires de Carthage au début de la conquête arabe.

SYNTHÈSE:

Fig13: Carte de la banlieue Nord

Aucune autre région n'a marqué l'histoire et la culture de la Tunisie plus que la Banlieue Nord de Tunis. Celle-ci S’étend sur le même emplacement de la Ville de Carthage et sa périphérie. Phéniciens, Byzantins, Vandales, Romains, arabes, Italiens, Turques, Français...Cet endroit a toujours attiré la beauté, la richesse et la culture. Tant de chanteurs, d'artistes, d'hommes politiques, de sportifs...Sont natifs de cet endroit de la Tunisie. On y trouve les vestiges des temps anciens qui font de ce bout de la Tunisie une destination touristique . Ce qui fait la beauté de cet endroit se sont ses habitants, banlieusards, fils de ces Tunisiens qui ont migré vers la banlieue dès le début du 19ème siècle et après l'indépendance. Notons que cet endroit était presque interdit aux indignes et aux mains des Beys, des turcs et des colons Français. SECOURIR CARTHAGE

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.3

LA TOPOGRAPHIE DE CARTHAGE:

Description générale: Au centre et en bordure du rivage, les quartiers d'habitation, limités au nord par la nécropole de Saïda-Bordj Jedid, à l'ouest par celle de la pente sud-ouest de Byrsa. 16

A

En grisé, dans la partie nord du site, au-delà des nécropoles, emplacement hypothétique des développements de la Nea Polis signalée par Diodore de Sicile à l'époque de l'expédition d'Agathocle (308 av. J.-C.) A

Le relief Plateau de Sayda Borj Jedid Colline de l’odéon, de Junon Colline de Byrsa

Hauteur 51m 35m 57m 56m

Fig14: Carte topographique de la banlieue Nord

Distance: 3.13 km

100 m

Gain/Perte d’élévation: 119m / -57.8m

Pente moyenne: 6.7%

75 m Byrsa

Odéon

50 m

Plateau de Saida

28 m 0.5 km

[16] La

renaissance de la Carthage punique: Réflexions sur quelques enseignements de la compagne internationale patronnée par l’Unesco; Serge LANCEL, Paris, 1985

1 km

1.5 km

2 km

2.5 km

3 km

Profil de dénivelé A-A: Une pente de 10 à 15% : Colline de Byrsa Plusieurs pentes comprises entre 5 et 10% : Zone Ouest et citernes de la Maâlaga Plusieurs pentes comprises entre 0.5 et 5% : Cité Mohamed Ali et quartier de Salambô Sud

17

[17] L’architecture

de la mémoire: de nouveaux thermes pour Carthage; Hichem YAACOUB, Thèse de 3ème cycle d’architecture et d’urbanisme, Tunisie, 1995 SECOURIR CARTHAGE

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LE CLIMAT: Décrit comme méditerranéen par excellence, le climat de la Tunisie est d’une diversité inégalable. Il est relativement caractérisé par un hiver frais et humide et une saison estivale chaude et sèche à volonté. L’automne et le printemps font plutôt figure de comparses. Ils ne tardent pas à pointer du nez pour faufiler discrètement.

Suavité méditerranéenne

18

Position géographique

Située à l'extrémité de l'Afrique du Nord, la Tunisie s’étend sur une superficie de 163 610 km² avec de grands contrastes régionaux. Ce pays est limité au nord et à l'est par la Méditerranée, à l'ouest par l'Algérie et au sud-est par la Libye, il bénéficie d’un climat qui vire vers le semi-aride à l’aride plus on plonge vers le sud, le Sahara.

Le nord

Le nord Tunisien est caractérisé par un climat méditerranéen, il est alors exposé aux vents marins. Ce qui entraîne une sensible baisse des températures et une hausse des précipitations en hiver qui varient entre 400 jusqu’à 1500mm/an au niveau des régions montagneuses à l’instar de Kroumirie au sud de Tabarka.

[18] Encyclopédie

Microsoft Encarta 2008. Microsoft Corporation

Micro-climat: Rôle régulateur de la mer sur le climat du type méditerranéen modéré 19

454mm assez fréquents surtout la nuit Mensuelle: Annuelle:

9° pour le mois le plus froid 28° pour le mois le plus chaud 19°

[19] La cité des arts à Carthage;

Badis MAALOUL et Mohamed AYADI, Thèse de 3ème cycle

2966 heures d’ensoleillement par an; soit une moyenne de 8h 8min/jour en hiver ils proviennent du nord-ouest et l’été du coté est et nord-est

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3

ARCHITECTURE PUNIQUE

La Carthage punique a toujours vécu pour et par la mer. Reine de la Méditerranée, sa puissance reposait d’abord sur la suprématie de son commerce maritime. Cependant elle fut détruite en 146 Av. JC par les Romains, pillée de ses marbres précieux et ses biens illimités et enfin enterrée et reconstruite sous le règne de Jules César en deuxième siècle. De toute cette grandeur, Il en reste de cette merveilleuse ville qu’un nombre restreint de ruines et de tombes. Ce qui en résulte une défaillance dans les recherches basées sur des hypothèses théoriques des historiens et des archéologues. «Celui qui entrerait dans Carthage tous les jours de sa vie et s’occuperait seulement à y regarder trouverait chaque jour une nouvelle merveille qu’il n’aurait pas remarquée auparavant.» Abu-Ubayyed Al-Bekri, XIème Siècle

.1

URBANISME PUNIQUE:

URBANISME RADIAL

L’urbanisme carthaginois se soumet aux lois de la topographie. Sur les pentes, les rues présentaient une disposition radiale alors que dans le plein, elles formaient un damier: la largeur de ces rues variant de 3 à 9m, les archéologues présument que l’Agora de l’époque punique se trouvait sur la colline de Byrsa mais à une altitude de 5m plus haut du forum Romain 20

I

N

La ville punique n'a pas connu un prolongement de l'urbanisation du côté nord vers l'ouest à l'exception des périphéries de la colline de Junon. Du côté sud, la ville a connu une urbanisation qui se prolonge et atteint le quartier Salambô de nos jours. Au Centre et au niveau des frontières côtières, on trouve les quartiers d'habitat limité au nord par le cimetière

Fig15: Reconstitution de la ville punique

[20] Carthage punique: Histoire et civilisation; M. Taher El-Chedli BOUROUNA, Bibliothèque d’Alexandrie, 1999

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.2

LES ÉDIFICES PUBLICS: Cet Agora punique s’agit d’un forum. Il est plutôt désigné par les Puniques par le terme Maqom où ils se regroupent pour s’informer, protester ou flâner et par ailleurs de cette place dite Maqom s’élevaient les édifices publics. 21

[21] Approche

conceptuelle d’un pavillon d’exposition à la mémoire de Carthage; Brahem INES, mémoire d’architecture, Tunisie, 2002

L’enceinte de Carthage: « Il nous est impossible d'en fixer l'étendue et la direction totales. Cependant nous avons vu , par le témoignage positif de Victor de Vite , que du temps des Vandales, les piscines étaient hors de la ville. Il est probable que les lignes de ruines ont appartenu à l'enceinte de Carthage » M. Dureau de La Marre

Fig16: Axonométrie de la muraille de la ville

En effet, ce que l’en sait à propos de cette muraille c’est qu’elle mesurait 13m de hauteur et 8m de largeur. Construite en pierre de taille, elle était l’un des points forts de la défense carthaginoise.

Les ports puniques:

Fig17: Reconstitution du port punique dessinée en 1978

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.3

HABITATION PUNIQUE: Orientation: Sur la ligne des collines, et particulièrement autour de la colline de Byrsa, les vestiges d'habitat punique mis au jour, tous d'époque tardive, suivent des orientations diverses selon les versants, en fait des orientations rayonnantes par rapport à un point central qui se situerait vers le sommet disparu de la colline.

La maison punique s’organisait autour d’une cour, qui lui a permis d’apporter de la luminosité au sein du bâtiment. Certaines de ces cours possédaient un péristyle, comme en témoignent les bases des piliers qui le soutenaient. Fig18: L'îlot punique après la mise en valeur lors des fouilles françaises de la colline de Byrsa.

Fig19: Plan du quartier punique Hannibal

Cette cour avait comme fonction de distribution aux différentes pièces du rez-de-chaussée (cuisine, salle d’eau, etc.). On trouve aussi un escalier permettait d’atteindre un niveau supérieur, qui pouvait être composé de chambres ou d’une terrasse. On accède de la rue vers les maisons à travers un vestibule, un couloir plus ou moins long selon les cas, perpendiculaire à la cour et à la rue. Ce corridor permettait d’assurer l’intimité des personnes qui se trouvaient dans la cour, en empêchant qu’elles soient visibles de la rue. Quant aux revêtements au niveau des sols des différentes salles, ils ont été réalisés en une sorte de béton gris contenant de très nombreux débris de poterie et des éclats de marbre blanc et de calcaire. Cette composition de béton antique est appelée ‘’opus segmentatum’’. Certaines pièces étaient aussi équipées de banquettes fixes, maçonnées contre un mur de la salle.

Axe principal du quartier Local commercial

Il semble que certaines maisons pouvaient posséder plusieurs étages. Quant au toit, il était plat et pouvait faire office de terrasse.

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4

ARCHITECTURE ROMAINE

Il est irréfutable que c’est l’époque romaine qui a marqué le plus le pays de l’empreinte de son génie constructif, car ces édifices furent et restent à nos jours des modèles aussi bien d’organisation et de distribution que de solidité sans parler de leur valeur esthétique. En effet, aujourd’hui c’est l’héritage romain qui constitue malgré les calamités qu’il a subies- l’essentiel d’un patrimoine capable d’engendrer et de générer l’essor de l’identité architecturale de Carthage. «Un Magnifique forum bordé d’un portique. Sur cette colline dominant le golfe, face à la montagne portant le temple de Saturne, cette promenade devait être très fréquentée.» Abou-Ubayyed Al-Bekri, XIème Siècle

URBANISME ROMAIN:

.1

CARDO - DECUMANUS

ION

IAT

TUR

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ALE

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La colline de l'Acropole, au centre de Byrsa, disparaissait sous un désordre de monuments. C'étaient des temples à colonnes torses avec des chapiteaux de bronze et des chaînes de métal, des cônes en pierres sèches à bandes d'azur, des coupoles de cuivre, des architraves de marbre, des contreforts babyloniens, des obélisques posant sur leur pointe comme des flambeaux renversés. Les péristyles atteignaient aux frontons ; les volutes se déroulaient entre les colonnades ; des murailles de granit supportaient des cloisons de tuile ; tout cela montait l'un sur l'autre en se cachant à demi, d'une façon merveilleuse et incompréhensible. On y sentait la succession des âges et comme des souvenirs de patries oubliées. Gustave FLAUBERT, Salammbô, 1862

N

Fig20: Reconstitution de la ville punique

«22Une ville basse, siège des activités commerciales était implantée autour d’un forum (...). Une série de voies parallèles aux 2 premières, créaient des insulae larges de 35.5m et longues de 141.20m, dans lesquelles s’érigeaient maisons et monuments. Les rues étaient larges d’au moins 7m, excepté les 2 axes principaux qui atteignaient 12m de large, leur longueur étant d’environ 1400m. Ces 2 axes partageaient la ville en 4 centuries.»

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[22] Carthage: Une métropole chrétienne; Liliane ENNABLI,CNRS Éditions, Tunisie, 1997


.2

LES ÉDIFICES PUBLICS: CARDO MAXIMUS

N

2

DECUMANUS MAXIMUS

5

3

2

6

4

1

Fig21: Reconstitution du plan général de la sommet de la colline 1 - La bibliothèque 2 - Portiques

3 - Basilique Judiciaire 4 - Temple

5 - Place du Forum 6 - Enceinte du Forum

le Territoire romain à Carthage a couvert une superficie totale de 294Ha (1776m x 1656m) respectant les règles urbanistiques des villes romaines, La cadastration romaine à Carthage a suivi les axes principaux dans la structuration de la ville:

Le Cardo Maximus: direction nord-sud En termes d'orientation géographique pour désigner l’axe nord-sud autour duquel semble pivoter la voûte céleste

Le Decumanus Maximus: direction est-ouest Le Forum: cœur économique de la ville, est situé à l'intersection du Cardo Maximus et du Decumanus Maximus, ou à proximité immédiate.

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Pour traiter leurs affaires qu’ils soient commerciaux, politiques, économiques, judiciaires ou religieuses, les citoyens se réunissent à la place publique du forum de Carthage Le forum se présentait comme une place ouverte autour de laquelle se sont organisés de manière assez libre de divers édifices. Les limites de la place sont marquées par des portiques qui peuvent servir de galeries d'art, mais elles peuvent aussi abriter ou donner accès à des édifices politiques, une basilique, de nombreuses boutiques... NB: Notons que le Forum Romain est d’une altitude inférieure de 5m que la citadelle punique qui occupait la même situation géographique. En effet, Les Romains ont choisi de rembléer le reste de la ville punique par la terre soustraite du sommet de la colline. Ce Forum est contrairement à ce que Vitruve a confirmé à propos des forums romains n’est pas rectangulaire avec une proportion entre longueur et largeur de 3 pour 2. Il adopte une forme allongée. Les proportions ne sont pas fixées rigoureusement.

3a

2a

4a Fig22: Reconstitution du plan général du forum Romain

Les dimensions du Forum de Carthage ≈ a x 2a Les dimensions du Forum de Vitruve inscrit dans le forum de Carthage a x 1.5a SECOURIR CARTHAGE

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HABITATION ROMAINE: L’Insulae (Insula): L'Insulae servait comme logement aux classes pauvres de la Rome Antique. Le rez-de-chaussée compte des boutiques, des bains, des toilettes. Quant à l'escalier, est construit en pierre puis en bois et concernant les fenêtres et les petits balcons, ils donnaient sur la rue bruyante et agitée.

Logements (Insulae) Boutiques, Bains et toilettes

La Domus: La Domus est l’habitation principale des gens de classe aisée de l'antiquité Romaine. Les famille résidentes n’ayant aucun contact avec la population se trouvant sur la chaussée, car aucune fenêtre ne communique avec la rue. La famille est alors à l’abri de l’agitation et du bruit. La structure de la domus répond au besoin des relations sociales que développe toute famille de notable : les pièces situées dans l'axe de l'entrée de la domus, l'atrium et le tablinum sont destinées à accueillir les clients venus se présenter au patron dans le cadre de la salutation matinale.

Tablinum: bureau ouvert des deux côtés, il sert de salle de réception au dominus qui peut le fermer par des paravents en bois. Il marque la séparation avec la partie privée de la maison. Au sol, une mosaïque est conçue avec des pierres de différentes couleurs.

Ala: Elle se trouve sur le flanc de la Domus et sert de petit salon au dominus

Atrium: Cet espace central servait aussi bien de lieu de travail et de réunion que de cuisine et de salle à manger. C’était le foyer de la vie familiale. Descriptions selon «l’architecture de la Rome Antique» Un livre qui décrit les habitations de Rome. On suppose qu’il s’agit de la même organisation spatiale que dans la civilisation Romaine à Carthage.

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CARACTÉRISTIQUES ARCHITECTURALES:

.4

«L’ordonnance d’un édifice consiste dans la proportion, qui doit être soigneusement observée par les architectes.» Vitruve sur l’architecture romaine

.1 Les types de temples: Selon les archéologues, le classement d’identification des temples légués par les Grecs, est réinterprété par les Romains. En voici une simplification :

Temple «In Antis» :

Temple Prostyle :

Un petit édifice, dont les murs latéraux dépassent le mur de façade et entre ces murs latéraux (les antes) on place deux colonnes (in antis).

Les murs latéraux dépassent le mur de façade, et en avant des murs latéraux, une succession de colonnes. 4 colonnes soutenant le fronton

Temple Périptère :

Temple hyptère :

Il a une colonnade qui fait tout le tour du bâtiment central. Il se caractérise aussi par l'existence de trois pièces : le naos ou cella, la plus grande au centre. et le pronaos seulement par l'extérieur : l'opisthodome.

Il contient deux rangées de 10 colonnes. On remarque l'existence d'un escalier pour les humains et d'un autre pour les dieux à la taille des marches ! Sur les bords de l'escalier, des podiums avec des statues. Les colonnes sont de style ionique.

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2- Les ordres architecturaux: Ordre Ionique: Il est le premier et le plus simple. La colonne dorique a de quatre à huit diamètres de haut et est cannelée. Chez les anciens elle était sans base. Son chapiteau se compose de moulures, filets et quarts de rond.

Ordre Ionique: Apparu vers 560 av. J.-C.. La colonne ionique est caractérisée par un chapiteau orné de deux volutes latérales.

Ordre Corinthien: Il s’agit d’un ordre architectural d’origine grecque et il est déterminé par une grande richesse d’éléments et par un chapiteau décoré de rangées de feuilles d’acanthe.

Ordre composite: C’est une combinaison d'une base ionique, d’un fût de colonne dorique, d’un chapiteau ionique ou corinthien

3- Hauteur des colonnes: La hauteur des colonnes dépend de l’ordre choisi ainsi que du module de l’édifice:

Ordre Dorique:

Ordre Ionique:

Ordre Corinthien:

La colonne dorique a de quatre à huit diamètres de haut et est cannelée

La colonne ionique va jusqu’à neuf diamètres de hauteur

l’ordre corinthien a ordinairement une hauteur de dix diamètres.

4- Base des colonnes: Le dimensionnement de toutes ses parties se fait en fonction du module choisi. La base ionique par exemple est composée de 4 éléments: - La plinthe - Le tore inférieur - La scotie - Le tore supérieur

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MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE DE CARTHAGE

5

Le musée de Carthage a été aménagé au début du siècle dernier au niveau du rez-de chaussée d’un scolasticat de religieux catholiques, accolé à la basilique Saint Louis construite à la fin du 19ème siècle à l’emplacement de l’acropole de Carthage, ce musée abrite aujourd’hui la plus importante collection d’objets provenant du site de Carthage des périodes Phénico-punique, romano-africaine et un peu moins arabo-musulmane.

.1

PARENTHÈSES HISTORIQUE: L’histoire du musée commence en 1875 avec des collections trouvées lors des fouilles exécutées sur le site. Ensuite à partir de 1881 il a été développé avec les fouilles des Pères Blancs et rénové à partir de 1966.

23

Le musée redevient une propriété tunisienne lors de la signature du Modus-Vivendi en 1964 entre les autorités romaines et tunisiennes, l’Église catholique romaine cède définitivement le musée et le site qui l’entoure à l’État tunisien qui lui donne son nom actuel. Par la suite, plusieurs restructurations et rénovations ont eu lieu après une longue ouverture restreinte, a désormais comme vocation d’accueillir les nouvelles découvertes effectuées sur le site archéologique, particulièrement le produit des fouilles effectuées dans le cadre de la campagne internationale de l’Unesco des années 1972-1995.

Fig23: Vue extérieure du musée actuel de Carthage

Fig24: Vue intérieure du musée actuel de Carthage

[23] Revue

des études Phéniciennes-Puniques et des antiquités Libyques; M’Hamed Hassine FANTAR,Reppal Éditions, Tunisie, 1997

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.2 [24] Réhabilitation du musée national de Carthage; Karim BEN MARYEM ,Mémoire d’architecture, Tunisie, 2002

COLLECTIONS: Les collections exposées dans le musée témoignent le métissage des civilisations qui se sont succédés au fils des temps sur les terres carthaginoises. En effet, toutes les collections abritées au musée sont retrouvées lors des fouilles exécutées sur le site. 24Cette richesse muséographique nous incite à faire un inventaire complet de ces collections afin de pouvoir en tirer les informations nécessaires lors de l’élaboration du projet.

Collections puniques:

Collections romaines:

Fig25: Statut Punique

Les collections puniques se composent essentiellement d’une variété d’objets fabriquée avec des matériaux tels que la céramique, le verre, etc.. On remarque aussi l’existence de plusieurs sculptures telles que des statuettes et des sarcophages sculptés. Cette collection est enrichie par des cartes, panneaux, maquettes exécutées par des équipes de restaurations et des artistes tunisiens et étrangers.

Fig26: Statut Romaine

Certains témoignages de la civilisation romaine à Carthage font l’objet d’une vitrine. Des balles de fonde, des épées et des boulets en pierre pour catapultes sont notamment exposées. Un squelette de l’un des derniers combattants, décédé de mort violente, est également présenté. Il existe plusieurs mosaïques liées à cette époque qui sont exposées sur les murs, socles et les jardins du musée 25

Autre Collections:

Fig27: mosaïque Chrétienne

Un grand nombre d’inscriptions funéraires découvertes par le père Delattre, lors des fouilles des principales basiliques chrétiennes durant son activité sur le site, fait également l’objet d’un dépôt au musée. 26En effet, plusieurs œuvres d’art de la période byzantine et la période chrétienne ont été découvertes mais qui ont trouvé leur place au dépôt du musée, des œuvres telles que des sculptures, des céramiques et des stèles.

[25] Musée

National de Carthage, Contenu licencié Source: Site archéologique de Carthage de Wikipédia

[26] Revue

des études Phéniciennes-Puniques et des antiquités Libyques; M’Hamed Hassine FANTAR,Reppal Éditions, Tunisie, 1997 SECOURIR CARTHAGE

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.3

PARCOURS MUSÉOGRAPHIQUE: La visite des sites archéologiques de la colline de Byrsa se compose essentiellement de la visite ruines Puniques et Romaines au niveau de la colline de Byrsa. On s’imagine en train de flâner entre les grandioses bâtiments romains tels que la bibliothèque Tabularium, arrivant au temple prostyle pour contempler sa vue sur le lac de Tunis. En poursuivant notre visite, on arrive au magnifique quartier d’habitation punique ‘’Hannibal’’. On passe, ensuite, par le grand temple d’Esculape pour accéder à l’emplacement de la basilique judiciaire. Notre visite s’achève par la visite du musée pour admirer les œuvres artistiques et par la prestigieuse Cathédrale Saint-Louis.

1 Bibliothèque Tabularium 2 Temple prostyle 3 Grand temple d’Esculape 4 Quartier punique ‘’Hannibal’’ 5 Emplacement de la basilique Judiciaire 6 Abside ‘’Beulé’’ en contrebas 7 Emplacement de la chapelle Saint-Louis 8 Musée 9 Tombeau punique 10 Cathédrale Saint-Louis et l‘emplacement du Capitole Romain 11 Emplacement probable de la Curie Fig28: Circuit de visite du site archéologique de Carthage

A

Entrée du musée: emplacement supposé de la bibliothèque Tabularium SECOURIR CARTHAGE

B

Entrée du musée: emplacement supposé de la bibliothèque Tabularium

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C

Visite des ruines romaines et du quartier punique ‘’Hannibal’’

D

Dir. musée: Colonnes, ruines et statuettes dispersées sans aucune indication.

E

Parcours muséographique avant d’arriver au musée.

F

Arrivée à la cour du musée (ex-forum romain)

G

Entrée au musée: œuvres exposées sans aucune logique muséographique.

H

A l’étage: exposition des œuvres collectées lors des fouilles.

I

interrompu

Lors de la sortie du musée: on se trouve à côté de la Cathédrale Saint-Louis.

J

Fin de la visite: commerces dispersés avec une infrastructure faible.

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.4

DESCRIPTION: Le musée est le foyer et le centre de toutes les activités de recherche, de préservation et d'administration du site de Carthage. Il occupe aujourd'hui l'ensemble des locaux de l'ancien séminaire des Pères Blancs. Il est entouré d'espaces gazonnés ou boisés et comporte les restes de monuments fouillés auprès du forum.

Rez-de-chaussée: Au niveau du Rez de chaussée, le musée archéologique de Carthage -entourant une grande cour pavée de 33m sur 38m- prend une forme en U où les deux ailes nord-est et sud-est sont destinées à recevoir les œuvres d’art. Quant à la troisième aile, elle est supposée recevoir un local d’informations, une salle de réunion et des sanitaires. Aujourd’hui, ils servent de petit bureau d’information fermé tous les jours.

Information Espace vert Expositions Cour Centrale

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Critique: Même si on est à une superficie végétale de 900m² qui avoisine le musée, on ne peut pas profiter de cet espace vert à cause d’une clôture qui non seulement sépare le musée de la verdure, mais aussi, le détache d’autre monuments historiques du site. Le bâtiment dédié aux informations, dans un état délabré et qui ne reflète aucune identité architecturale, est la première façade du musée. Son emplacement cache la totalité de la vue du site archéologique au musée. Ayant une superficie de 1300m², cette placette d’une surface importante est peu utilisée. Quant aux salles d’exposition, Elles semblent en une rupture directe avec le site qui les héberge, elles sont dépourvues de toutes logiques muséographique.

1er étage: Quant au premier étage, Ayant une superficie de 1587m² dont seulement 30% est exploité afin d’exposer les statuettes et les œuvres d’art puniques et romains. L'autre partie est supposée être destinée à des salles de synthèses et des galeries de mosaïques.

Expositions Partie exploitée S= 580m² Partie fermée S= 1007m²

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Critique: La surface d’exposition est divisée en deux parties: une partie punique et une autre romaine où on ne sent pas la transition d’un espace à un autre. Quant au dispatching de l’espace. L’architecte a réinterprété les lignes majeures du quartier punique ‘’Hannibal’’ de la colline de Byrsa. Une fois l‘exposition est finie, on est obligé de rebrousser chemin pour sortir du musée ou visiter une autre pièce. Malgré la présence d’un module de fenêtres pour illuminer cet espace, On se sent dans un espace sombre et isolé du reste du site archéologique.

2ème étage: Le Second étage est entièrement fermé. On y trouve des grandes surfaces de réserves, archives et dépôts.

Partie inexploitée Expositions S= 760m²

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Les Façades: Les élévations du musée ont subi de majeurs changements lors des dernières interventions exécutées sur les ailes du musée. «Leur authenticité est discutable». En outre, Ce musée qui est sensé accueillir une civilisation métisse ne projette aucune identité architecturale spécifique. En effet, L’ensemble du complexe muséal manque d’entretien. Cela se présente sur la totalité des façades qui apparaissent aujourd’hui dans un état abîmé et dégradé.

Façade Nord-Est

Façade Sud-Est «Cette élévation se compose d’un dédoublement de façade; il s’agit d’une double galerie à colonnes torsadées en marbre qui date de la construction du séminaire par les Pères Blancs». D’ailleurs, c’est cet élément architectural qui donne l’image du bâtiment. Les façades intérieures au niveau de la cour centrale du musée présentent le même vocabulaire architectural que les autres façades.

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Les Coupes:

Coupe A-A

Coupe B-B

Eclairage: L’éclairage des salles d’exposition est obtenu naturellement par des fenêtres latérales, seules les vitrines sont dotées d’un éclairage artificiel. Lumière directe

Salle Romaine

Les salles d’exposition du rez de chaussée profitent d’un éclairage de second jour grâce à la galerie extérieure qui arrête les rayons solaires directs.

Salle en travaux

Sud-Est

Nord-Ouest

Eclairage latéral direct

Salle Romaine

Les rayons solaires directs balayent librement les salles d’exposition à l’étage

Salle en travaux

Eclairage en second jour

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Exposition en Vitrine:

Il s’agit surtout des objets de valeur historique importante, et aussi les objets de petite taille qui sont exposés dans les vitrines.

Vitrines isolées: Ce type d’exposition permet au visiteur de contempler les objets exposés de tous ses côtés, il permet aussi d’exposer plusieurs objets dans la même vitrine.

Fig29: Méthode d’exposition des vitrines isolées

Vitrines encastrées: Ce type d’exposition réduit le contact entre le visiteur et l’objet exposé.

Fig30: Vitrines encastrées du 1er étage

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.5

CRITIQUE: Le MAC ne propose à ses visiteurs aucun élément spatial de dialogue avec le site et la cour centrale. Il offre un timide contact visuel avec l’extérieur à travers de simples fenêtres en hauteur. Rappelons aussi que la majorité du musée est fermée aujourd’hui aux visiteurs. En somme, une aussi grande civilisation ne peut pas diffuser sa gloire avec une telle réponse architecturale timide. Ce que l’on reproche aux responsables de l’aménagement du Musée National de Carthage, c’est que ce dernier n’a jamais fait l’objet d’une intervention architecturale globale. Depuis la fin du 19ème siècle, Le MAC souffre des interventions aléatoires qui semblent être le fruit d’une architecture d’adaptation sur des structures déjà existantes En effet, Tous les architectes et les responsables sur la totalité de ces interventions se sont adaptés à la communauté des Pères Blancs, qui ont investi l’endroit pour marquer le site par deux monuments imposants, un symbole de leur présence dominatrice. 27 Le musée avec ses trois ailes parallélépipédiques s’articulent orthogonalement autour d’une grande cour pavée de forme carrée pour créer un espace introverti, mais isolé et coupé du reste du site. La cathédrale, construite à la fin du XIXème siècle est entièrement isolée du musée lui tournant le dos. Clôturée par un mur d’enceinte, on y trouve un petit café, un jardin et un espace de dépôt. Un des grands problèmes de ce musée est son dispatching fonctionnel qui nuit à son image à cause des expositions aléatoirement présentées ne suivant aucune logique muséographique. Sans parler du manque d’entretien accordés à la sauvegarde du musée. Finalement, même si le musée couvre une grande surface, on remarque qu’il est démuni de plusieurs équipements majeurs tels qu’un espace d’accueil, d’information ou de recherche.

Fig31: Porte de sortie du site archéologique

Fig32: Guichets + Porte d’accès au site

Fig33: Rupture par rapport au site

Fig34: Place de l’UNESCO

«Aujourd’hui, on pourrait donc décrire le site de Byrsa comme un assemblage de surfaces affectées à des fonctions différentes, mais pas comme un tout homogène.» [27] Réhabilitation du musée national de Carthage; Karim BEN MARYEM ,Mémoire d’architecture, Tunisie, 2002

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LA SITUATION DU MUSÉE

. Un musée érigé sur la colline de Byrsa, cœur d’une cité

antique de renommée mondiale

. Un musée de site, celui de Carthage . Un musée facile d’accès et bénéficiant d’un environne-

ment verdoyant et prestigieux.

. Un musée installé au sommet d’une colline qui domine toute la plaine et le golfe de Tunis offrant un programme exceptionnel.

. Un environnement préservé malgré quelques construc-

tions privées qui occupent le sommet de la colline et obstruent, par endroits, la vue panoramique.

BÂTIMENTS AMÉNAGEMENTS MUSÉOGRAPHIE

. 28Une clôture et une porte d’accès au site quelque peu

camouflées.

. Un site encombré par des bâtiments médiocres et sans

rapport avec son caractère antique: La Cathédrale Saint-Louis et le séminaire des pères blancs réaffecté en musée.

.

Quasi absence d’éléments d’interprétations du site d’autant

. Un musée installé au sommet d’une colline qui domine [28] Étude de programmation, d’architecture et de muséographie des musées de Carthage, Sousse, Kairouan et Djerba; Groupement Tasmim, Taoufik Ben Hadid, Août 2003

toute la plaine et le golfe de Tunis offrant un programme exceptionnel.

. Un environnement préservé malgré quelques construc-

tions privées qui occupent le sommet de la colline et obstruent, par endroits, la vue panoramique.

. Le musée ayant été installé dans l’ancien séminaire des

Pères Blancs, réaffecté, pose des problèmes de fonctionnalités, d’esthétique et de vétusté (les bâtiments sont sans caractère, les différentes fonctions du musée sont éclatées dans divers endroits, les bâtiments annexes sont éparpillés au grès des rajouts successifs, les constructions et leurs installations sont vétustes).

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Il apparaît donc que le musée de Carthage présente des qualités indéniablement hors du commun directement liées à sa situation au sommet de la colline de Byrsa, haut lieu de l’histoire Africaine qui suscite un attrait à l’échelle internationale. Ce site bénéficie également d’un environnement urbain et naturel exceptionnel dominant un vaste panorama. Sa situation sur le site archéologique de l’Acropole de la Carthage punique et romaine où des vestiges archéologiques de la plus grande valeur ont été révélés, offre aux visiteurs, la chance de découvrir le musée mais également les vestiges. Néanmoins, le musée présente des faiblesses notoires essentiellement dues aux aménagements successifs qui ont été réalisés sur la colline de Byrsa, depuis la fin du 19ème siècle. Une cathédrale écrase par son volume l’ensemble du site et en brouille la lecture. L’architecture de l’ex-séminaire des Pères Blancs réaffecté en musée, sont à l’origine d’une occupation anarchique du site. Le caractère désuet de ce musée du milieu du 20ème siècle ne correspond plus aux normes internationales de muséographie et explique l’absence de fonctions liées aux musées modernes tels que les espaces d’interprétation, des expositions temporaires et les lieux éducatifs, historiques et culturels.

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le musée est le seul lieu du monde qui échappe à la mort. André Malraux


01

Musée et muséologie Définition et évolution des musées Réflexion historique Musée, impact urbain Musée, lieu de diffusion du savoir

02

Le musée archéologique Définitions Missions du musée archéologique Les objets muséographiques Le parcours muséographique «Une solution pour les pays en voie de développements»

03

Muséographie en Tunisie Musée archéologique de Sousse Musée du Bardo

Le patrimoine bâti Modalités d’intervention sur le patrimoine bâti Techniques d’intervention sur le patrimoine bâti Bâtir en harmonie avec l’ancien

MUSÉOGRAPHIQUE

04


1

MUSÉE & MUSÉOLOGIE

Préface:

[01] Malraux: Portrait avec mains; Michelle LANTELME, 2003

.1

«1Longtemps resté chasse gardée ou terrain de jeu privilégié de la muséologie, le musée, tantôt lieu de savoir ou de délices, tantôt sanctuaire patrimonial, est devenu depuis quelques dizaines d’années l’un des avatars prolixes de l’agrément, à mi-chemin selon certains entre le parc d’attraction et le supermarché. A l’heure du tout edutainment, il semble en effet que l’institution peine de plus en plus à se distinguer dans la multiplicité grandissante des lieux d’exposition et, plus généralement, des lieux d’échange et de communication. En détournant le «discours muséologique» pour l’appliquer à des lieux aussi divers que l’espace social, la rue, le marché aux puces, le paysage naturel ou construit, on tend à séparer le musée de la muséologie, cassant peu à peu l’image du premier comme temple.»

DÉFINTIONS: L’Homme, depuis le début des temps avait l’instinct de collectionner autour de lui des objets variés, qui lui servaient d’un premier temps de différentes utilités, et pour le plaisir de collectionner d’un deuxième temps. Ces derniers ont été de mieux en mieux conservés dans des espaces dédiés qu’on appelle aujourd’hui ‘’musée’’

[02] Le petit Larousse, P. 612

[03] Définition du musée; La

Communauté Muséale Mondiale <http://icom.museum/la-vision/definition-du-musee/L/2/

[04] Indicateurs UNESCO de la

Culture pour le développement, Manuel méthodologique, 2014

Le Petit Larousse: 2nom féminin venant du mot grecque «Museîon»; Lieu, édifice où sont réunies, en vue de leur conservation et de leur présentation au public, des collections d'œuvres d'art, de biens culturels, scientifiques ou techniques. La Communauté Muséale Mondiale: 3Un musée est une institution permanente sans but lucratif au service de la société et de son développement ouvert au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité et de son environnement à des fins d'études, d'éducation et de délectation. UNESCO: 4Institution permanente à but non lucratif au service de la société et ouverte au public, qui acquiert, conserve, communique et expose des ensembles et des collections d’intérêt historique, artistique, scientifique et technique ou de toute nature culturelle avec pour fins l’éducation, la recherche et le loisir.

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François Mairesse, André Desvallées: 5Le musée reste toujours défini comme «une institution à but non lucratif» au service de la société et de son développement, ouverte au public, et qui fait des recherches concernant les témoins matériels de l’homme et de son environnement.

D’origine grecque, le musée «Mouseîon» est apparu la première fois en Grèce Antique; il était un lieu sacré dédié aux études et aux expositions. Nous citons comme exemple le ce célèbre mouseîon d’Alexandrie. Ayant un rôle majeur dans l’avènement des futurs musées, les objets collectionnés deviennent alors public, ils étaient exposés dans les thermes et sous les portiques. Alors qu’en Italie plus tard et jusqu’à nos jours, on trouve les Pinacothèques, des musées dédiés à la peinture. La notion moderne des musées s’est rétablies avec l’aire de la renaissance au Trecento (14ème siècle). Les objets collectionnés ainsi que leurs maîtres d’œuvre prennent alors de la valeur. 6 Au cours des 16ème et 17ème siècles, quelques collections royales ou princières étant réservées à une élite privilégiée deviennent accessibles au grand public. Par contre en Angleterre, qui à la même époque fut privée de ce genre d’activité, a connu un nouveau type de musée où l’on rassemblait les progrès et les connaissances humaine: Le British Museum à Londres a été créé en 1753. Arrivant au 19ème siècle, le musée passait alors du rôle de dépôt à celui de structure de recherches. On espérait en le construire de préserver, voir sauver les créations humaines en voie de disparition. En Italie, quelques villes antiques telles que Pompéi, près de Naples, est ouverte comme lieu d’exposition.

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Fig36: Museîon d’Alexandrie

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musée; François MAIRESSE et André DESVALLEES, L’Harmatton, 2007

.2

RÉFLEXION HISTORIQUE:

Fig35: Ashmoleam Museum Oxford

[05] Vers une redéfinition du

51

[06] Le Louvre: Dictionnaire des Arts,<http://www.louvre.fr/definitions/museologie-museographie


Muséologie/Muséographie: «La multiplication des lieux ne se comprend en effet que dans le sens d’une muséologie devenue plus théorique et qui se détache par conséquent de la muséographie avec laquelle elle n’entretient plus qu’une relation lexicale et dont l’objet premier n’est plus le musée mais plutôt la muséalité.» Pierre Alain MARIAUX

La muséologie: C’est la science du musée dans le sens le plus large.

[07] Malraux: Portrait avec mains; Michelle LANTELME, 2003

C’est une discipline qui a pour champ de recherche la notion de musée, la réflexion théorique et historique sur sa nature, son rôle et ses diverses formes. Cette science englobe tous les types de musée et d’approche pour les étudier. La muséographie: 7est le pendant pragmatique de la muséologie. Activité de recherche sur les aspects pratiques du musée et de son fonctionnement, sur les modalités de la mise en œuvre quotidienne des théories muséologiques. Elle décrit et analyse la structure et le fonctionnement des expositions, permanentes ou temporaires, depuis leur conception jusqu’à leurs aspects les plus techniques (conservation, sécurité, etc.). Par extension, la muséographie désigne également le résultat de cette activité.

.3

MUSÉE, IMPACT URBAIN:

«Il apparaît ainsi que tout musée se présente comme une phénoménologie illustrée, c’est-à-dire comme la succession méthodique des figures de l'esprit par laquelle l’esprit fait l'apprentissage de lui-même et s'achemine vers la reconnaissance de sa substance (le « savoir absolu »), et qu'inversement la phénoménologie est une sorte de musée sans images, dans lequel l'œuvre est réduite à la formulation du concept qui se réalise en elle» Jacques DARRIULAT

[08] Introduction à la philosophie

esthétique; L’invention du musée; Jacques DARRIULAT, 2007

C’est Ainsi que Jacques Darriulat nous représente une définition philosophique du la nation du musée. Une approche philosophique certes, mais qui met l’accent sur les valeurs projetées du musée sur l’esprit humain. Des valeurs qui s’identifient à des vécus, des sentiments et des ambiances. Le musée en tant qu’objet peut se présenter sous forme de représentations mentales, des faits, des relations effectives, ou autres. Ainsi, On en déduit qu’un musée n’a que la valeur que lui donne l’homme.

Cette notion de valeur se relativise par rapport au courant porteur choisi. «8Elle se métamorphose à travers les comportements de l’individu et par sa volonté.» Aussi par la manière d’intégration désirée avec son micro/macro urbain.

Jacques Darriulat, est un philosophe français.

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Expression de monumentalité: Principe de domination et de hiérarchie des espaces et des formes.

Fig37: MECA, Bordeaux

Fig38: Gallerie d’Art, Washington PEI

Bjarke Ingels

Architecture d’intégration: C’est le style qui cherche le plus à se fondre dans son environnement afin de créer une relation harmonieuse. Ou celui qui cherche notamment s’intégrer à une culture dominante.

Fig39: Musée du Louvre, Paris

Intégration dans un site archéologique:

Fig40: Musée d’Art Romain, Mérida Rafael MONEO

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Fig41: Musée Sao Jorge, Lisbonne JLCG Arquitectos

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L’expression rationnelle: Basée sur la raison, Elle obéit aux règles et aux droits pour donner en conséquence une architecture de modèles et de normes:

Une suite de dix années d'études a conduit ici à un résultat appréciable: standardisation totale des éléments de construction : un poteau, une poutre, un élément de plafond, un élément d'éclairage diurne, un élément d'éclairage nocturne. 9 Le tout est réglé par des rapports de section d'or assurant des combinaisons faciles, harmonieuses, illimitées. Le principe fondamental de ce musée est d'être construit sur pilotis, l'accès au niveau du sol se faisant par le milieu même de l'édifice où se trouve la salle principale, véritable hall d'honneur, destiné à quelques œuvres maîtresses. Fig42: Musée à croissance illimitée, 1939, Le Corbusier, Athènes

[09] Fondation LeCorbusier, Musée à croissance illimité sans lieu, 1967

.4

MUSÉE, LA DIFFUSION DU SAVOIR

«L’étendue des problématiques développés au sein de la muséologie s’attache à produire des connaissances à propos du musée comme phénomène social, comme institution au sein de laquelle prennent forme des manifestations culturelles variées. Comme dispositif de communication, lieu de diffusion du savoir, ou lieu d’éducation non formelle.» Anik MEUNIER

.4.1: Éducation muséale: L’éducation muséale correspond au domaine de recherche qui s’intéresse de manière singulière aux expositions et globalement aux techniques de mise en exposition et à leur valeur pédagogique, qu’à leur esthétique, à leur rapport à la société et enfin à la philosophie sous-jacente qui structure ces activités pédagogiques et qui permet de les conceptualiser.

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Plus largement, ‘’Rivière’’, un modèle de contribution à ce champ de formation et de recherche. Il présentait la muséologie comme une science autonome et un champ disciplinaire distinct. D’autres pédagogues comme ‘’Sofka’’ la pensent comme une science appliquée qui utilise le musée à titre de terrain d’étude.

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SUJET Visiteur

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Muséologue et pédagogue reconnu dont l’apport des enseignements

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OBJET Thématique Relation Pédagogique

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Fig43: Anik Meunier, 2009: L’éducation muséale, Un rapport de Savoir

Le professeur ‘’Renald Legendre’’ était le premier à publier des travaux dont on s‘inspire aujourd’hui comme modèle systémique de la situation pédagogique. Ses publications permettent de dégager la basse implicite sur lequel se fonde soit un programme pédagogique, soit un programme éducatif muséal. Il met en relation un ensemble de composants, soit le sujet (l’élève-visiteur), l’agent (le guide-interprète), l’objet (la thématique) et le milieu (l’institution muséale).

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Spécialiste des sciences de l'éducation. Professeur à l'Université du Québec à Montréal (en 1988)


2

LE MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE

Pour jouer pleinement son rôle de révélateur du passé, le musée archéologique doit mettre à contribution sciences humaines et sciences naturelles. Il est pour les chercheurs de pratiquement toutes les disciplines un lieu de rencontre privilégié. C’est encore un musée de site paléontologique qui nous le démontre de façon exemplaire. 10

[10] Musées de site archéologique;

Le conseil International des musées, UNESCO, 1978

.1

DÉFINITIONS: Musée de site: Un musée de site est un musée conçu et réalisé pour sauvegarder des biens naturels ou culturels, meubles et immeubles, in situ, c’est-à-dire conservés à l’endroit où ils été soit créés, soit découverts.

Musée de site Historique: Il se situe dans un lieu où, un moment, s’est joué un acte important pour le destin d’une communauté. Le site peut être un ancien champ de bataille, une ville, une citadelle, un édifice public ou privé.

Musée de site Archéologique: Certes, Comme tous les établissements muséaux, le musée archéologique est un conservatoire et un lieu d’exposition, il ne renvoie pas qu’à une simple nuance de l’institution, mais plutôt à des spécificités structurelles qui font du musée archéologique une catégorie typologique à part entière.

Fig 44: Bibliothèque Nationale, Ceuta - Espagne Paredes PEDROSA

Fig 45: Pombal Castle's Visitor Centre

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COMOCO

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MISSIONS DU MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE:

.2

Le musée de site archéologique nous permet de sauvegarder les vestiges,le patrimoine et de veiller à leur conservation. Il a comme mission de: - Introduire et décrire à la société l’existence de ces lieux et leur ampleur historique. - Un rôle éducatif: Le musée entretien une mémoire par la diffusion de connaissances. Cette diffusion n’est intéressante que si les connaissances sont détaillées et expliquées et ne peut être efficace que si elle est consentie; d’où la nécessité d’élaborer et de mettre en œuvre des outils pédagogiques qui permettront une meilleure assimilation des connaissances. - Une reconstitution rigoureuse des éléments originels du site afin de faciliter de mieux en mieux une lecture juste de ces vestiges, tels que l’habitat, l’organisation urbaine, spatiale, sociale, etc... - L’affichage des œuvres, notices, dessins, maquettes et autres techniques de représentation - Éclairer les raisons de l’avènement de ce site, ses éléments de survie et son déclin, de sa disparition. La fixation d’une mémoire 11 Le musée archéologique propose la représentation matérielle d’un stade d’évolution d’une civilisation à un moment donné. Par son architecture, il inscrit cette image dans la permanence. En outre la disponibilité de cette banque de données en fait un ensemble de références concrètes que l’individu comme la communauté peut consulter à loisir pour trouver des éléments de réponse à des questions que chacun d’entre nous se pose, à savoir: d’où venons-nous? Qui sommes-nous? et où allons-nous? La délectation: Outre leur valeur documentaire, les objets exposés sont parfois remarquables pour leur qualité artistique et sont, de fait, susceptibles de procurer une émotion esthétique que l’architecture peut magnifier en créant les conditions de la mise en valeur d’une part, et de la contemplation d’une autre part.

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[11] Malraux: Portrait avec mains; Michelle LANTELME, 2003


.3

LES OBJETS MUSÉOGRAPHIQUES: C’est toutes fragments patrimoniaux qui contribuent par leur charge symbolique au témoignage de l’existence d’une civilisation passé. Ils peuvent être répartis en trois grandes parties:

Le site:

[12] Réhabilitation

du musée national de Carthage; Karim BEN MARYEM, mémoire d’architecture, 2002

Le site regroupe tous les éléments physiques du milieu; relief, végétations... Il s’agit du contexte naturel physique où une civilisation passée a traversé et a gardé sa trace dessus. Il est le lieu où sont préservées des preuves de l'activité passée et peut se trouver sur les terres émergées comme sur les terres immergées. Il semble légitime de considérer le site comme un objet muséographique à part entière. 12D’ailleurs, dans une violente diatribe contre les musées, quatremère de Quincy, intellectuel du 19ème siècle, critique, dès 1815, les expéditions archéologiques qui soustrayaient les monuments antiques à leurs sites d’origine pour les confier aux conservateurs des grands musées occidentaux.

Les ruines: C’est l’ensemble des bâtiments d’une époque passée ruinés en débris. On les découvre à travers les fouilles exécutées sur le site. Ils se présente comme l’unique preuve de l’existence d’une civilisation disparue, ou plutôt ce qui l’en reste en débris dispersés sur le site. Ces bouts de ruines donnent la possibilité aussi d’étudier ces civilisations, leurs organisation urbaine, l’échelle des monuments, l’articulation des espaces, les techniques architecturales et autant d’éléments desquels on peut déduire le fonctionnement de la vie publique, la nature des activités économiques, les rapports sociaux, le cadre de la vie privée et religieuse... Les ruines constituent donc un enjeu muséographique important, et leur prise en compte voire leur mise en valeur est souvent au centre des débats architecturaux.

La collection: «L’objet est un médiateur idéal si l’on sait dépasser l’analyse technique spécialisée, pour le resituer dans son contexte politique, social, économique, culturel, religieux et ouvrir des fenêtres sur notre histoire.» Michel MERCIER

C’est l’ensemble d’objets d’œuvres et de fragments artistiques et artisanales de l’époque. Ces objets fragiles sont étudiés et puis conservés dans les espaces d’exposition.

Michel MERCIER: Sénateur et président du Conseil Général du Rhône.

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LE PARCOURS MUSÉOGRAPHIQUE: Est souvent appelé aussi ‘’la quatrième dimension de l’architecture’’ Elle relate du temps de cheminement, de notre mouvement dans l’espace afin de pouvoir le percevoir au plus proche de sa réalité. En fait c’est l’homme qui, se déplaçant dans un lieu, et le regardant sous différents points de vue, crée lui-même cette nouvelle dimension, et donne à l’espace toute son intégralité. Cette expérience spatiale qui fait vivre un lieu se prolonge partout, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Intégrer le temps, le mouvement, par la marche, signifie également intégrer la lenteur. Celle-ci permet bien souvent de mieux voir, d’être plus attentif, de flâner librement, voire de s’adonner à la dérive. Cette lenteur peut aussi être perçue comme résistance à toute logique de productivité. Il est donc nécessaire d’entrer en mouvement et d’utiliser la valeur temporelle dans l’expérience de l’espace. Le parcours est la structure même de l’expérience et du mouvement du corps. Il est désormais indéniable que le temps est une donnée essentielle dans la pratique de l’architecture, et également dans la perception de l’espace.

.4

13

C’est l’ensemble des circuits guidés proposé au visiteur au sein d’un musée principalement par la circulation et par les objets exposés. Plusieurs solutions de promenade muséographique ont été proposé au fil du temps, on peut en distinguer plusieurs approches:

Le Ruban: Le ‘’Ruban’’ permet généralement de visiter les expositions en un seul sens, il joue le rôle d’un guide. Le circuit en ruban peut se présenter sous plusieurs formes.

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[13] Parcourir l’architecture; Hortense Da Silva, 2015


Disposition en piège: Il s’agit principalement d’un axe de circulation principal avec des pièces dispersés de ses deux côtés. Cela permet d’offrir une grande possibilité de choix.

Disposition en étoile: C’est la composition d’un espace central qui permet de desservir également les espaces d’exposition entourant. Musée d’art contemporain Dunkerque Architecte: J. Nillervel

Disposition en chaîne: Cette disposition permet de parcourir la totalité de l’exposition en passant par la totalité des pièces qui peuvent s’harmoniser architecturalement avec chaque contenu par leur configuration.

Disposition en labyrinthe: C’est une approche de disposition qui est dépourvue de toute logique muséographique.

Cette typologie, ne constitue pas une référence académique obligatoire. Elle n’est qu’un outil d’analyse et en aucun cas l’architecte ne doit s’y cantonner. L’élaboration du parcours muséographique doit s’exécuter selon une étude approfondie du sujet du projet ainsi que toutes les contraintes et les exigences demandées.

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.5: Une solution pour les pays en voie de développements:

Article préparé par UNESCO: le conseil international des musées: «Musées de site archéologiques» en 1978. Chapitre intitulé: Une solution pour les pays en voie de développements.

En raison de son mode de création, de son implantation et de son caractère interdisciplinaire, le musée de site archéologique présente pour les pays en voie de développement un certain nombre d’avantages sur l’institution muséale traditionnelle.

Mode de création:

A son origine se trouve soit un édifice préexistant sur le site, utilisé comme ‘’base’’ par les archéologues qui ont entrepris les fouilles; soit des constructions légères que ces archéologues ont élevées à usage de resserre à outils, dépôt provisoire, logement de gardien, etc.. et qu‘un bâtiment en dur remplace par la suite. (...) Il est donc possible de concevoir et de planifier soit la restauration et l’aménagement d’un édifice préexistant sur les lieux, soit la construction d’un bâtiment permettant des agrandissements successifs, au fur et à mesure des besoins en échelonnant les investissements dans le temps.

Implantation:

Des sites archéologiques placés sous la sauvegarde d’un musée qui les explique, en fait valoir auprès du public la richesse et la signification profonde, ont rendu une certaine prospérité à des régions en déclin ou apporté une activité économique dans des zone déshéritées en y créant des centres d’animation culturelle et touristique...

Interdisciplinarité:

Cette caractéristique facilite la mutation du musée de site en musée local ou régional classique, multidisciplinaire par vocation. Des disciplines telles l’ethnographie, l’histoire, la botanique, la zoologie, etc... qui, à l’origine, n’étaient présentés au musée qu’en tant que compléments nécessaires à la compréhension des vestiges et objets archéologiques, peuvent progressivement, prendre une place de plus en plus grande. L’important qu’elles acquièrent n’est plus en rapport avec le site même; Elle devient fonction de la politique culturelle adoptée par les autorités de tutelle.

Action formatrice:

Il est dit, plus haut que le musée est un centre de recherches privilégié. Les contacts qu’il permet avec des sommités scientifiques de réputation nationale ou internationale qui viennent y travailler, en font un lieu d’échanges culturels fructueux pour les chercheurs locaux et les étudiants, stagiaires ou visiteurs. Par ailleurs, il constitue une remarquable école de formation professionnelle de muséographie. En effet, il n’échappe pas aux tâches courantes incombant à une institution traditionnelle ni n’esquive les problèmes que celle-ci doit résoudre, seulement, il doit en aborder certains sous un angle différent et donner des réponses adéquates à des questions spécifiques posées par le seul musée de site.

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3

LA MUSÉOGRAPHIE EN TUNISIE

Préface:

[14] Mongi ENNAIFER, sous-di-

recteur des affaires du patrimoine et des musées, 1998

Les premiers musées en Tunisie datent de la colonisation française en Tunisie. L’administration française fût en quête des objets à présenter dans le cadre des expositions coloniales. Ces lieux d’expositions sont le plus souvent des grandes demeures ou des palais. Ils furent restaurés, réaménagés et appelés musées. «Après l’indépendance, une prise de conscience des responsables tunisiens s’est déclarée. Elle se traduit par la nécessité de redécouvrir notre passé et d’affirmer notre identité.»14 Cependant, vu l’état alarmant de ces établissements, une nouvelle politique a été élaborée; mais à court terme, elle doit être axée sur l’achèvement des projets en cours de réalisation. Quant au programme à long terme, il consiste en une action qui permettra de remettre de l’ordre dans ce lourd héritage par la création d’un nouveau complexe muséographique digne de son contenu culturel, artistique et scientifique. A près d'un mois et demi d'intervalle, le Musée archéologique de Sousse et le Musée national du Bardo ont été inaugurés, le premier après un aménagement complètement nouveau, le second suite à un agrandissement considérable et l'arrangement d'une partie de ses anciens locaux. Les deux évènements sont de taille car ils procèdent d'un programme initié, il y a une dizaine d'années, grâce à un prêt accordé par la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) qui a été le premier en son genre à l'échelle mondiale.

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.1:Musée de Sousse: Etant considéré comme le deuxième plus important musée tunisien. Le musée archéologique de Sousse, fondé en 1951 abrite une collection variée de mosaïques du 1er au 6ème siècle qui présentent les civilisations de la Tunisie Romaine, Byzantine et Gréco-romaine. Le musée expose également des collections d’objets et des statuettes des époques punique, romaine, chrétienne et arabe. Il est connu par la mosaïque d’une tête de méduse du 2ème siècle et le « Triomphe de Bacchus », peut-être la plus belle pièce du musée. Fig46: portail d’accès du musée

Un nouveau look pour le musée de Sousse:

Fig 47: Entrée du musée

Fig 48: Un nouveau look de modernité

Le musée est aménagé d’une sorte à avoir une grande cavité aménagée dans la cour centrale de la Kasbah qui donne sur un niveau souterrain. Une solution audacieuse qui a donné à l'architecte Taoufik BEN HADID et aux aménageurs des locaux une liberté totale d'action au sein d'un espace nouveau. Cet espace souterrain avec son puits de lumière ainsi que les salles d'exposition font inévitablement penser au ''nouveau musée du Louvre'', la pyramide en moins. Le gain de l'espace s'étend aux anciens locaux accessibles de plein pied et qui ont été affectés à l'administration, aux ateliers et aux réserves du musée.

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Fig 49: Le musée, son environnement

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Une rénovation digne de son histoire: La rénovation se résume en trois grandes parties, des espaces d’exposition, des espaces récréatifs et des espaces de service répartis par thème, suivant le parcours de visite qui se déroule en boucle. Les architectes ont rajouté deux nouvelles constructions au niveau de la muraille est. Outre les espaces intérieurs d’exposition et la cour du jardin ainsi que le patio central seront conçus comme un espace d’exposition extérieure. Les espaces récréatifs, répartis sur deux différentes zones, pour marquer deux temps de pose lors de la visite du musée. Le restaurant, était censé être aménagé dans une salle autour du patio, ancienne salle de prière, Aujourd’hui cet espace est la continuité de la visite des œuvres. Quant à la boutique, elle se situe dans la partie Nord de la Kasbah. L’ensemble de ces espaces récréatifs sont contigus à la cour du jardin qui demeurera l’espace récréatif par excellence. La troisième composante de ce projet : les espaces de services sont eux même aussi répartis sur deux zones. La première composé d’une salle de séminaire et une salle polyvalente est réservée à l’administration. La deuxième zone est réservée aux espaces techniques, à savoir les laboratoires, les ateliers, les réserves, les aires de travail.

.2: Musée du Bardo: Parenthèse historique: Ce musée qui était à l’origine un célèbre palais Beylical est le plus ancien et le plus important des musées tunisiens. Il a été édifié à partir du XVe s, dans une grande plaine à environ 4 kilomètres de Tunis, son nom est dérivé du mot espagnol Prado qui signifie jardin. En effet, de nombreuses restaurations et extensions sous les règnes des souverains de la dynastie mouradite, puis husseïnite ont eu lieu pour que le palais devienne leur résidence principale, le Grand Palais construit dans la deuxième moitié du XIXe s. par des architectes tunisiens est, selon M. YAACOUB, ancien conservateur du musée du Bardo, ‘’un monument fort représentatif du luxe et du raffinement qu’a connus l’architecture tunisienne durant l’époque beylicale’’

Fig 50: Galerie du musée de Bardo

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Extension et rénovation du Musée: Durant les années 2000, plusieurs projets de rénovation de certains musées tunisiens dont le Bardo, Carthage, Kairouan et Djerba, sont financés par un prêt contracté par la Tunisie auprès de la Banque Mondiale, ils ont été lancés dans le cadre de l’application d’une stratégie globale de développement du tourisme culturel. Un programme scientifique est élaboré pour l’exécution d’une muséographie présentée par l’architecte Amira NOUIRA et un groupe d’architectes français à travers des circuits chronologiques, selon des modes d'exposition modernes adaptés aux goûts du grand public. Le musée est composé essentiellement de salles d’exposition, des espaces de réserves ainsi que des laboratoires de restauration et de recherche. Quant à la bibliothèque, elle se trouve avec l’administration au niveau du deuxième étage vers la fin du parcours. On peut noter que l’espace réservé au public comprend seulement les salles d’exposition et la salle de vente. La nouvelle rénovation se résume dans l’addition d’un nouveau bâtiment mitoyen caractérisé par sa blancheur et sa pureté. Il comporte une aile précédée d’un important hall d’entrée conduisant aux différents départements et services qui bénéficieront d’un nouvel éclairage grâce à la présence de grandes verrières. On a rajouté aussi six départements nouveaux dédiés à la préhistoire, à la civilisation Phénico- punique, au monde numide, à la collection sous-marine de Mahdia, au monde romain et à l’antiquité tardive, et enfin à l’Islam, ils sont repensés, revisités, reprogrammés selon une muséographie nouvelle et une signalétique répondant aux normes modernes. Grâce à un parcours mieux adapté et plus logique, cette nouvelle organisation spatiale nous permettra en visitant les lieux et les œuvres de mieux admirer cette pureté architecturale et ce travail programmatique remarquable. Les nouvelles salles:

Fig 51: La salle punique elliptique

Fig 52: Les vitrines de la salle punique

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Fig 53: La salle des numides

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Le couloir de la Mahdia : C’est le couloir passerelle reliant la nouvelle salle d’exposition à l’ancien palais-musée qui rassemble les œuvres qui constituent l’une des découvertes majeures de l’archéologie tunisiennes ayant pour origine l’épave d’un bateau, qui a coulé vers le début du I er siècle av.J.-C et dont la cargaison était constituée exclusivement d’objets d’art supposés être destinés à un riche romain d’Italie ou d’Afrique. L’origine du bateau, sa destination, la date du voyage et les causes du naufrage restent toujours énigmatiques 15

Fig 54: Plan d’extension du couloir de la Mahdia

[15] BardoMuseum.tn , L’architecture du musée: <http://www.bardomuseum.tn

[16] Musée

Ethnographique à Carthage; Aziza BELKHIRIA, Mémoire d’architecture, 1992

Circuit de visite: 16 Réctifié lors de la réaffectation du palais en musée, le circuit de visite est en quelque sorte, labyrinthique. En effet, le visiteur est obligé d’opérer souvent des choix pour poursuivre sa découverte. Si cette disposition offre une liberté dans le choix de circuit. Elle ne permet pas un enchaînement dans l’acquisition des informations.

Fig 55: Façade extérieure de la partie rajoutée du musée

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LE PATRIMOINE BÂTI

4

Préface: Les interventions sur le patrimoine aujourd’hui nous apparaît comme un marché d’avenir. En effet, partant de la conservation des monuments historique à la réparation du bâti existant permettant une perception économique et touristique en faveur du visiteur et de la société en vue de concevoir une meilleure qualité du cadre urbain et environnementale. Ces approches permettent à avoir un contexte favorable et une diversité émanant des milieux professionnels et étatique. Quant à la Tunisie, ce domaine qui n’a encore pas atteint son apogée nous apparait aujourd’hui trop dispersé, mal dirigé pour construire adaptée à la diversité de l’offre et la demande. La préservation et la valorisation du patrimoine bâti requièrent par ailleurs des qualifications spécifiques qu’il est nécessaire d’analyser et de préciser pour que le marché du patrimoine architectural puisse se structurer et conquérir son autonomie au sein du secteur du bâtiment

MODALITÉS D’INTERVENTION SUR LE PATRIMOINE BÂTI

.1

La restauration: Selon Viollet-le-Duc: 17 Les idées révolutionnaires du français inspiraient les architectes de son époque, il était l’origine de la naissance de l’art Nouveau. Aujourd’hui, son travail est qualifié comme un excès de romantisme selon les architectes de notre époque. Leurs critiques se forment sur la base que ses interventions provoquaient des restaurations arbitraires qui «trahissent l’esprit de ce qu’avait voulu l’architecte concepteur du monument». En effet, Le-Duc ne se contentait pas seulement de rénover, il rajoutait à chaque bâtiment sa petite touche personnelle, ce qui lui a valu de nombreuses polémiques.

[17] Lefigaro.fr, Culture: Eugène

viollet-le-Duc: 5 rénovations très controverses <http://www.lefigaro.fr/culture/

‘’Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est de le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné’’ Eugène Viollet-le-Duc

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La restauration: Selon John Ruskin: Totalement opposant au français Le-Duc, l’anglais John Ruskin refuse toute intervention sur le patrimoine, car selon lui, «restaurer un bâtiment c’est porter atteinte à son authenticité» Il propose au lieu de restaurer un bâtiment, de bien l’entretenir et bien le conserver, et dans le cas où une restauration s’impose, il propose de garder un caractère exceptionnel en évitant toute interprétation. Ruskin alors exige l’intervention minimale et la simple conservation. Pour lui, c’est la seule garantie de l’authenticité du patrimoine. “la restauration... Signifie la plus totale destruction qu’un bâtiment puisse souffrir” John Ruskin

Selon Camillo Boito: Camillo Boito, ingénieur, historien et architecte italien, a proposé alors une solution entre deux approches totalement différentes. Il refusait les restaurations de Le-Duc et condamnait ainsi le non-interventionnisme de Ruskin. Il a proposé comme solution l’idée de restaurer en gardant l’authenticité de l’édifice. Cela en soulignant la valeur de toutes les époques et en recommandant la préservation des additions successifs de chaque époque. ‘’Boito affirme la priorité du présent sur le passé ainsi que le bien-fondé de la restauration’’ Pour garder l’authenticité d’un bâtiment, il propose la consolidation au lieu de la réparation. Mais aussi, la réparation au lieu de la restauration. Il exige aussi que chaque intervention doit être datée, marquée par le style et la technique de l’époque de l’intervention pour qu’elles puissent être distinguée à l’œil des parties originelles.

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TECHNIQUES D’INTERVENTION:

.2

Le terme restauration semble consacré par l’usage pour désigner, au sens large, il s’agit de l’ensemble des actes qui vise à la préservation du patrimoine, en vue de son maintien en état. Il en dérive différents types d’intervention sur les bâtiments anciens souvent sources de confusion tant au sein du grand public que pour nombre de professionnels. Il paraît donc opportun de clarifier les termes fréquemment employés dans le cadre d’une intervention sur le patrimoine architectural:

La Restauration: Lié à celui de monument historique, d’art et d’archéologie. Ce terme désigne l’ensemble des actions visant à interrompre le processus de dégradation d’un bâtiment. La restauration vise avant tout la pérennisation de l’authenticité du bien mais elle n’a pas comme objectif de ‘’muséifier’’ le patrimoine ni de sacrifier la valeur mémorial de celui-ci à sa fonctionnalité.

« 18la restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là ou commence l’hypothèse. Sur le plan des reconstitutions conjecturales, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. La restauration sera toujours précédée et accompagnée d’une étude archéologique et historique du monument.»

[18] Charte de Venise, 1964: Article 9

La Restitution archéologique: C’est l’identification et la remise en place selon les informations historiques disponibles des vestiges trouvés lors des fouilles. Ces vestiges sont mis en valeur tels quels, sans consolidation, ni rajout afin de garantir leur authenticité.

La Rénovation: Cette technique d’intervention est généralement utilisé sur un édifice de valeur historique ou esthétique moins importante et que la nécessité de son intégration ou de sa réaffectation dans le monde moderne et donc le rétablit dans sa valeur d’usage. A la différence de la restauration, elle implique une perte de substance historique. On tend à affecter des interventions qui permettent d’améliorer la construction par des interventions parfois très profondes pour prolonger sa durée de vie et parfois aussi modifier sa fonction.

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Le Grand Larousse: «Action de remettre à neuf par de profondes transformations qui aboutissent à un meilleur état, rajeunissement ou modernisation»


La Reconversion: Il s’agit de tous types d’actions d’une importance moins importante visant à rendre à l’ouvrage ses capacités d’usage ou changer sa vocation. La reconversion c’est la réutilisation de structures bâties qui conserve les éléments constitutifs de cette structure en particulier les éléments porteurs, le clos, le couvert. On parle de réhabilitation si on peut conserver la structure spatiale de l’édifice.

.3

BÂTIR EN HARMONIE AVEC L’ANCIEN Les techniques mises en question à travers ce sujet sont la réhabilitation et l’extension de l’ancien qui mêlent conservation, restauration, adjonctions ou réinterprétation dans l’objectif de reconversion et de mise en valeur.

L’intégration: La technique d’intégration permet d’identifier après l’intervention l’objet rajouté de l’objet ancien. Ce qui donne généralement un bâtiment homogène dans son ensemble. Bâtiment: Musée Reina Sofia, Madrid Architecte: Jean Nouvel, 2005 Objectifs: Redistribution des espaces Bloc de circulation vertical Résultat: Image de l’ancien conservée Le neuf est identifiable

Fig 56: Façade principale du musée Reina Sofia

Jean Nouvel a réussi à présenter au visiteur une extension moderne d'une architecture captivante, plongeant le musée Reina Sofia dans le 21ème siècle avec succès et permettant au public de profiter de bien plus que de l'art sans prétention aucune.

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L’agression: Ce concept introduit une architecture totalement différente à l’architecture ancienne. Il a pour but de contraster, déranger l’existant. Bâtiment: Musée Royal Ontorio Architecte: Daniel Libeskind, 2007 Objectifs: Introduction d’une architecture déconstructiviste Résultat: façade extérieure contrastée Fig 57: Le nouveau volume par rapport à l’ancien

L’inclusion: Cette technique permet d’inclure un bâtiment nouveau au sein d’un ancien en gardant son image et son aspect original. Bâtiment: Casa Dorda Architecte: Martín Lejarraga Architects Objectifs: Agrandir la surface totale Résultat: Patio contemporain entouré d’un bâtiment ancien Fig 58: Patio central de la maison Dorda

Fig 59: Textures ajourées du volume rajouté SECOURIR CARTHAGE

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Il est de règle que l’architecture d’un édifice soit adaptée à sa destination de telle façon que cette destination se dénonce d’elle-même au seul aspect de l’édifice. VICTOR HUGO


01

Musée de l’acropole d’Athènes Introduction Intégration par rapport au site Approche conceptuelle Organisation interne du musée Choix des matériaux

02

La caverne du Dragon Introduction Intégration par rapport au site Approche conceptuelle

Visitor Center du théâtre Romain à Malaga Introduction Intégration par rapport au site Approche conceptuelle Organisation interne du musée

04

Centre d’interprétation du site archéologique de Dougga Introduction Intégration par rapport au site Approche conceptuelle Organisation interne du musée

05

Le nouveau musée ARA PACIS Introduction Approche conceptuelle Organisation interne du musée Choix des matériaux

DES RÉFÉRENCES

03


1

MUSÉE DE L’ACROPOLE Le symbole de la Grèce moderne qui rend hommage à ses ancêtres

Architecte:

Bernard TSCHUMI Acropolium, Athènes, Grèce 2001 - 2009 21000 m² Fig 60: Le nouveau musée de l’acropole au pieds du Parthénon

Le musée de l’Acropole d’Athènes a enfin vu le jour trente ans après que la décision eut été prise. La proposition de l’architecte Franco-Suisse Bernard Tschumi a été retenue, ce musée a été inauguré en 2009, cinq ans après la date prévue qui coïncide avec les Jeux olympiques dans la capitale grecque.

.1

INTÉGRATION PAR RAPPORT AU SITE

Les défis confrontés au cours de la conception du musée de l’Acropole étaient dans le but de mettre valeur le parthénon et accueillir ses sculptures. Quant à son emplacement, le musée, situé au pied de l’Acropole, avait comme responsabilité de respecter la valeur historique du site archéologique qui est couronné par le parthénon lui-même; le premier édifice par excellence de la Grèce Antique. Ce site se trouve aussi mitoyen à la nouvelle ville avec ses bâtiments et ses rues. Les caractéristiques climatiques de la région se présentaient aussi comme contrainte d’où la décision de l’architecte de créer un musée pure et simple, valorisant la génialité mathématicienne et conceptuelle de l’ancienne Grèce. Suivi d’un programme exigeant, le nouveau musée se présente non monumental, afin de focaliser l’attention du visiteur sur la monumentalité et la richesse de la Grèce Occidentale et ses vestiges. Sa conception se traduit alors par la plus grande clarté possible. Fig 61: PAU de l’Acropole

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Direction du Parthénon ( Est - Ouest )

Trame Urbaine Limites du bâtiment

Site archéologique Fig 62: Plan d’aménagement urbain de l’acropole d’Athènes

.2

APPROCHE CONCEPTUELLE: L’architecte Franco-suisse a commencé par articuler le bâtiment autour d’un niveau inférieur, d’un étage intermédiaire et d’un niveau supérieur, Ces deux niveaux s’alignent parallèlement aux axes de circulations routiers, une approche afin de ne pas déranger la trame urbaine par le nouveau volume. Le niveau supérieur, où est disposée, autour d’une cour intérieure, la rectangulaire Galerie du Parthénon, est légèrement tourné de façon à orienter les marbres de la Frise exactement de la manière dont ils étaient placés sur le Parthénon il y a des siècles. L’ensemble du projet et doté d’un noyau central qui regroupe la circulation verticale avec les sanitaires et un grand vide sur le rez de chaussées sur la totalité des étages du projet.

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Fig 63: Axonométrie arrachée du musée

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.3

L’ORGANISATION INTERNE DU MUSÉE Bernard Tschumi, afin de créer une ambiance riche et intégrer l’extérieur du bâtiment à son intérieur, a choisi d’organiser son musée à travers un parcours de déambulation. Ce parcours déambulatoire se présente comme ‘’une boucle claire tridimensionnelle’’ qui permet aux visiteurs de se promener dans l’histoire de cette civilisation jusqu’à arriver aux fouilles situées au sein du musée, visibles à travers le sol en verre dans la galerie d’entrée. La visite se poursuit avec la frise du Parthénon dans une galerie donnant sur la ville et enfin de retour plus bas à travers la période romaine. Avec une moyenne de 10 000 visiteurs par jour, la circulation et les déplacements entre les espaces de ce musée se doit être le plus clair possible.

Hall du Parthénon

Gallerie principale

Expositions des ruines

Fig 64: Esquisse de la conception des différents niveaux du nouveau musée de l’acropole d’Athènes

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Expositions temporaire Accueil / Circulation Amphithéâtre Gallerie en pente Espace extérieur

Accès au projet

«Au pied de la colline sacrée, l'édifice déploie sa façade arrière, composée de béton et de verre gonflée par le souffle de l'Histoire, d'où le regard du visiteur embrasse avec émotion le Parthénon. Le musée n'est que l'écrin des joyaux de la colline sacrée de l'antique cité de la déesse.» Critique Express.fr

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.4

CHOIX DES MATÉRIAUX: Les matériaux ont été sélectionnés pour leur simplicité et leur sobriété : le verre, le béton et le marbre sont des matériaux de choix. . Le verre totalement transparent réfracte doucement la lumière grâce à un procédé d’ombres sérigraphiées. . Le béton (à la fois préfabriqué et coulé sur place) permet au bâtiment d’avoir sa structure principale. Il sert aussi de toile de fond pour plusieurs œuvres d’art. . Le marbre : comme revêtements au sol se différencie de couleurs par rapport à la fonction: noir pour les flux, beige clair pour les galeries. La construction a été élaborée en respectant des critères rigoureux afin que le bâtiment puisse vieillir harmonieusement en dépit d’une fréquentation élevée due à l’attractivité de cette destination touristique internationale.

‘’Athènes est connue pour cette lumière extraordinairement belle. Aussi avons-nous voulu éviter un musée « introverti » pour la laisser pénétrer de toutes parts afin d’avoir à la fois cette perfection de la luminosité athénienne et la vue vers l’Acropole et le Parthénon’’ Bernard TSCHUMI

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LA CAVERNE DU DRAGON

2 Architecte:

Nasrine SERAJI Aisne, France 1996 - 1998 1600 m² Fig 65: Vue extérieure du musée

Ayant été le lieu d’effroyables scènes de guerres, le chemin de Dames se trouve au niveau du département de l’Aisne. Les Allemands, en premier lieu, puis les Français ont utilisé les carrières de Calcaire du site, dont la Caverne du Dragon. Aujourd’hui, le programme du projet comportant un musée, un observatoire, un café, un théâtre et une salle pédagogique est réalisé en mémoire aux événements de la guerre.

INTÉGRATION PAR RAPPORT AU SITE

.1

Le projet s’inscrit dans un contexte riche et multiple ▪ Historique dans la dimension tragique de la Grande Guerre. ▪ Géographique par la diversité et unicité des paysages ▪ Programmatique par l’ambition du projet. Une démarche complexe sur la nature du contenant et du contenu est exigée du fait qu’on travaille sur un lieu de mémoire. On est donc face à un projet qui répond aux exigences suivantes: ▪ Ouverture sur le territoire, ▪ Inscription et intégration dans le paysage, ▪ Attribution d’une identité lisible et forte. ▪ Résolution aux dysfonctionnements, ▪ Diversification et fidélisation du public. ▪ Raviver le lieu de mémoire ▪ Clarification du rôle de la Caverne entre: site et lieu, ▪ Attribution du statut de lieu de référence de la Première Guerre Mondiale ▪ Transformation en un lieu de présentation et de médiation actives. Fig 66: Plan de situation

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.2

APPROCHE CONCEPTUELLE:

Le projet se veut simple, lisible, efficace et fonctionnel, dépassant de là, sa symbolique architecturale. Le visiteur accède à un clos paysager qui isole le site et lui procure une identité. Celui-ci s’ouvre à la fois d’un côté depuis la route départementale jusqu’aux lointains du Sud et accueille l’ensemble des stationnements au Nord. Ainsi, une dimension noble et imposante en relation avec la nature du projet est conférée au site grâce à cette disposition à l’écriture majestueuse. La pente naturelle du site est traitée par des terrasses en dégradation sur le parvis du musée dont les emmarchements s’enfonçaient dans le sol et créent ainsi une configuration de tranchée. Afin de développer sur un niveau, l’ensemble des fonctions prévues au programme, une disposition simple mais radicale a été adoptée. En effet, l’ensemble des éléments structurels en infrastructure devrait être conservé, alors que le nouveau musée va être erigé à la place du volume en super-structure. FIG 67: Vue de l’intérieur de la grotte

FIG 67: Vue de l’intérieur de la grotte

FIG 68: Vue en perspective de la buvette du musée

FIG 69: Vue de l’ensemble du musée

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Accueil / Espace public Caverne Espace d’animation Expositions Temporaire Noyau du projet Accès au projet

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3

VISITOR CENTER DU THÉÂTRE

ROMAIN DE MALAGA

Architecte:

Tejedor LINARES Malaga, Espagne 2010 1600 m² Fig 70: Accès au visitor center à travers une rampe

.1

Se présentant comme l’ultime preuve du passage des Romains par la ville. Le théâtre Romain de Malaga dispose d’un centre d’interprétation moderne qui permet de s’informer sur la vie et les coutumes de l’époque grâce aux nouvelles technologies. Il a permis au théâtre de revoir le jour puisqu’il accueille à nouveau des spectacles.

INTÉGRATION PAR RAPPORT AU SITE Situé mitoyennement au Palais des Douanes; prochainement le grand musée de Malaga. Le théâtre se trouve sur la colline de la forteresse Hispano-Mauresque de l’Alcazaba

Si la conservation et la restauration du théâtre est une cible centrale de cette grande planification du patrimoine culturel, il est non moins important de l'intégration des vestiges de la ville, dans la vie urbaine. Le Centre des visiteurs est conçu comme la première étape d'intégrer définitivement le théâtre romain dans le nouvel espace public généré dans la partie arrière du Musée Picasso. Ainsi, le Centre est inséré dans un grand axe culturel qui couvre la rue Alcazabilla et qui passe entre la maison natale de Picasso, l'Alcazaba, le Musée de Malaga et le musée Picasso. Antiquité et modernité, passé et futur, sont résumés symboliquement dans moins d'un kilomètre du parcours urbain.

Le Centre

Alcazaba

Maison Picasso

Rue Alcazabilla

Musée Picasso

Fig 71: Plan du situation

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.2

APPROCHE CONCEPTUELLE: L'apparence de la légèreté et de l'autonomie de la boîte qui semble voler au-dessus du niveau archéologique est renforcée par l'utilisation du verre sérigraphié avec la Lex Flavia Malacitana, une tablette de bronze qui rassemble les lois de la municipalité romaine de Malacca dans le dernier siècle et par l'utilisation de bois qui fournira une certaine nature provisoire. Le texte latin, hors du cadre de son support original en bronze, se transforme en une texture, dans un contexte énigmatique qui brouille la présence de la boîte. Mais en même temps, sans tomber dans l'excès de la publicité, la façade en verre aspire à être un appel au visiteur de mieux connaître un patrimoine culturel émergent extraordinaire.

FIG 72: Ancien/ Contemporain

La lumière: L'exempt, la lumière et la pièce abstraite, occupe une position latérale qui ne gêne pas la vision d'une partie quelconque du Théâtre, en même temps, il colore sa relation avec les bâtiments de volume plus de Alcazabilla Street. Le centre des visiteurs est formé également comme porte d'accès au site, comme une réclamation et un point pour le visiteur d'attraction.

FIG 73: Cadrage de vue

Rue Alcazabilla

Musée Picasso

Visitor Center

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Auditorium

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.3

CHOIX DES MATÉRIAUX: Du point de vue de l'apparence des bâtiments les matériaux de base sont deux: les écrans plats à base de résines thermodurcissables finie en bois qui enveloppe les fronts, la couverture et la rampe d'accès au théâtre, un matériau choisi pour donner une apparence de légèreté à la boîte; et le verre sérigraphié qui établit une relation directe et unique avec les vestiges archéologiques, étant dans le même temps une fenêtre pour sa contemplation et sa réflexion teintée par la couleur, Dans l'intérieur, qui recevra prochainement l'exposition du musée, le plancher est en bois d'iroko planches, A l'extérieur, la paroi de confinement de béton coloré et la crème calcaire de couleur, d'intégrer parfaitement dans l'ombre des vestiges du théâtre, de la colline et des murs de la Alcazaba sol,

‘’l'interprétation du théâtre malaga a lieu dans le centre d'accueil des visiteurs qui dessert deux besoins fondamentaux du monument: présenter les vestiges archéologiques restaurées du théâtre’’ Tejedor LINARES

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CENTRE INTERPRÉTATION DU SITE ARCHÉOLOGIQUE DE DOUGGA

4 Architecte:

Drawlink Group Dougga, Tunisie 2010 2041m² Fig 74: Le site archéologique de Dougga

L’institut National du Patrimoine a lancé un concours national d’architecture en vue d’identifier les prestataires d’études architecturales et de suivi des travaux pour la construction de projet du Centre d’Interprétation du site archéologique du Dougga. Le jury a apprécié le concept fondateur du parti architectural adopté pour ce projet et a souligné la cohérence de la démarche.

INTÉGRATION PAR RAPPORT AU SITE

.1

Le site archéologique de « Dougga » se caractérise par l’originalité de son histoire et de ses vestiges ainsi que la richesse de son territoire et de ses paysages naturels. Il présente une stratification historique visible indiquant à travers ses vestiges et ses monuments spectaculaires les différentes phases qui ont généré la genèse de la cité, et à ce propos s’inscrit le centre d’interprétation, faisant référence et mettant en valeur une histoire de 17 siècles fondée sur 70 hectares. Le projet sera implanté au nord du site archéologique, ce choix répond aux principes suivants : ▪ Rester dans l’emprise des terrains acquis par l’INP et utiliser les dispositions du terrain, la pente et les remblais pour intégrer au mieux les stationnements et les constructions. ▪ Mettre en place un circuit de visite « en boucle » et permettre aux visiteurs d’entrer dans la ville antique par son entrée historique : l’arc de « septime Sévère ». ▪ Permettre le développement progressif des installations d’accueil et de gestion en fonction de la montée en puissance du site. Fig 75: Plan de situation

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APPROCHE CONCEPTUELLE: Le choix volumétrique adopté est l’agencement de volumes de formes simples et épurées qui se manifestent comme une continuation du relief et de ses textures minérales et végétales. Ces volumes semblent accrochés au relief et offrent de larges surfaces de terrasses suspendues contemplant les étendues du site. En effet, ce choix vise à assurer une symbiose entre le paysage naturel et les volumes architecturaux permettant d’offrir au visiteur des séquences et des cadrages sur le panorama, le préparant à vivre une expérience, à faire le voyage dès son approche du projet ; une sorte de mise en contexte avant d’entamer la visite. Les volumes à qualité austère et aux formes épurées et sobres sont articulés et implantés dans le terrain suivant deux directions : ▪ L’une symbolique nord-sud et qui est génératrice, entre autres, de l’implantation du théâtre. ▪ L’autre qui suit les courbes de niveaux

FIG 76: perspective générale du projet

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L’ORGANISATION INTERNE DU MUSÉE

FIG 77: Organisation spatiale

FIG 78: image de synthèse de l’ensemble du projet

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FIG 79: Organigramme fonctionnel

Dès son arrivée, le visiteur s’engage dans une promenade en descente à travers l’espace paysager naturel et agricole et également à travers les différentes composantes fonctionnelles du centre qui lui sont destinées. Cette promenade l’amènera au point de départ des différents circuits de visites du site archéologique et se fera par le biais d’un réseau de rampes qui permet une progression fluide et contemplative.

FIG 80: Une visite thématique guidée

Le circuit de visite se fait de haut en bas traversant les différentes entités selon un ordre thématique au moyen d’un jeu varié de rampes qui servent tantôt d’espace d’exposition à part entière et tantôt d’espace de circulation. Cet espace n’a pas manqué de faire un clin d’œil à l’incontournable paysage environnant.

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Plan masse du centre

Plan Rez de chaussée

Plan 1er étage

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LE NOUVEAU MUSÉE ARA PACIS

5 Architecte:

Richard MEIER Rome, Italie 2006 - 2009 1200m² Fig 81: Entrée du Musée Ara Pacis.

Ce musée sur la rive du fleuve Tibre a été conçu comme un cadre renouvelé pour l'Ara Pacis; un autel sacrificiel datant de 9 BC. Il est maintenant situé sur le bord ouest de la Piazza Augusto Imperatore. Dans le cadre des efforts pour protéger l’héritage culturel de Rome, la nouvelle structure remplace l'enceinte précédente du monument, qui était dans un état de délabré.

.1

APPROCHE CONCEPTUELLE: La structure suit un cours linéaire, qui se développe le long de l'axe nord-sud principal et est articulé par ses domaines couverts, un environnement complètement fermé et dans une zone fermée.

N

Le bâtiment, qui reste sensiblement inchangé, a été conçu pour être perméable et transparente au milieu d'un environnement urbain, sans compromettre la sécurité du monument, la clarté des volumes et les proportions du bâtiment se rapportent à l'échelle des structures anciennes de Rome. Une caractéristique prédominante du nouveau bâtiment est un mur rideau en verre mesurant 150 pieds de long et 40 pieds de haut. Le hall d'entrée asymétrique, défini par sept colonnes minces en béton armé fini blanc ciré plâtre de marbre, conduit à la salle principale, qui abrite l'Ara Pacis. En dehors de la structure principale, un muret de travertin étendant à l'intérieur du hall principal retrace l'ancienne rive du fleuve Tibre. Les matériaux de construction comprennent le verre et le béton et une amende de travertin romain beige indigène.

Fig 82: Plan de situation

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89


.2

L’ORGANISATION INTERNE DU MUSÉE Le nouveau complexe du musée, qui recompose la ‘’quinta edilizia’’ à l'ouest de la zone ‘’Tridente’’, est subdivisé en trois sections principales. La première section: Une galerie fermée de la lumière naturelle, est accessible par un escalier qui négocie les niveaux disparates de la Via di Ripetta et la rive du Tibre, et relie la nouvelle construction de l'église néo - classique pré-existante. La Galerie: Elle contient les zones d'entrée, effectue la double fonction d'introduire le visiteur du monument et "screening" l'autel du cadran solaire. Le pavillon central: Où le jour de l'autel est baigné de lumière diffusée par des puits de lumière et par de larges panneaux de filtrage cristal. Ceci a été réalisé par le montage de plus de 1500 mètres carrés de verre trempé. La troisième section: au nord, contient une salle de conférence, aménagé sur deux étages et pourvu d'un espace pour les travaux de restauration. Au- dessus de la salle se trouve une grande terrasse donnant sur le Mausolée d'Auguste et ouvert au public.

Fig 83: Plan Rez de chaussée

.3

CHOIX DES MATÉRIAUX: La conception du nouveau musée est de la plus haute qualité, tout comme les matériaux de première classe qui ont été utilisés pour le construire. Les matériaux ont été choisis en vue d'intégrer le bâtiment avec son environnement. le travertin: donne une continuité dans le jeu de couleurs Le plâtre et le verre: permet de créer une transition dans les deux sens entre l'intérieur et l' extérieur, donner un effet contemporain du volume et de la transparence ., en même temps plein et vide

Fig 84: Mariage des matériaux

NB: le travertin vient de la même carrière que la pierre qui a été utilisé pour construire la Piazza de l'empereur Auguste dans les années trente

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Fig85: Ancien bâtiment

Fig86: Nouveau bâtiment (2009)

Fig87: Le pavillon central du musée - L’Ara Pacis

Coupe Longitudinale

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L

es points d’appui fondamentaux de notre intervention se basent sur trois principes :

• L’urbain : le cadre d’implantation, le positionnement de l’équipement d’accueil et d’interprétation par rapport au site archéologique. • L’architecture : les choix du concepteur, la réponse architecturale avec toutes ses composantes : volumétrie, image, programmes... • L’ambiance : l’espace intérieur, l’éclairage, l’espace d’exposition et le parcours interprétatif représentent les composantes essentielles d’un espace interprétatif. Pour cela, notre choix des projets similaires est basé sur des exemples qui nous exposent d’une part le mode d’implantation, l’insertion et l’intégration d’un équipement dans un site archéologique, et d’autre part montrer les propositions existantes des projets qui traitent l’interprétation archéologique : la démarche interprétative, le programme et les modes d’exposition.

1

MUSÉE

DE L’ACROPOLE

Le Franco-Suisse Bernard Tschumi a visé à travers son projet à: - Respect de l’environnement mitoyen en suivant les axes de circulation. - Rappel aux caractéristiques architecturales en suivant les directions de l’acropole grecque.

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2 LA CAVERNE DU DRAGON Nesrine Seraji a respecté la valeur historique de la caverne du dragon en s’appuyant sur: - Créer un projet simple, lisible et fonctionnel - Clarifier le rôle de la caverne entre le site et le l’environnement. - Prévoir la conservation de l’ensemble des éléments structurels en infrastructure

ROMAIN DE MALAGA

Le centre des visiteurs du théâtre romain à Malaga reflête: - La grandeur historique du site en s’intégrant sur la ligne directrice des édifices . - Un bâtiment contemporain, mais en harmonie avec les ruines mitoyennes à travers le choix des matériaux et la simplicité du volume.

4

CENTRE D’INTERPRÉTATION

DE DOUGGA

Sa conception vise une parfaite intégration dans un relief assez prononcé afin de ne pas présenter un obstacle face aux richesses patrimoniales du site: - L’ouverture à l’extérieur par la domination des terrasses couvertes et des grandes baies vitrées cadrant le paysage environnant. - Rappel à la notion de l’interaction du minéral et du végétal, caractéristique du paysage authentique de Dougga. - Valorisation du principe de la continuité: les espaces d’exposition et de rencontre publics sont ouverts mais jouissent en même temps d’une certaine autonomie.

5

LE MUSÉE D’ARA PACIS

Richard Meier a visé à travers sa conception de créer un volume blanc et pure, avec une touche de vitrage pour marquer l’effet de transition intérieur/ extérieur. - Utilisation des matériaux harmonieux avec le contexte du bâtiment. - Un projet de forme longitudinale pour s’aligner avec la rivière mitoyenne.

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SYNTHÈSE

3 VISITOR CENTER DU THÉÂTRE



Plan d’intervention Interview avec Mr. Abdelmajid ENNABLI Méthode d’intervention

Stratégie de programmation Carences du programme actuel Organigramme fonctionnel existant Plan de démolition/ conservation Entités à rajouter Programme résultant

03

Le parti architectural Orientation architecturale Intégration par rapport au site

04

Esquisses de projet

LE PROJET

02

IV-

01


1 .1

PLAN D’INTERVENTION

INTERVIEW AVEC

ABDELMAJID ENNABLI

Au cours de mes recherches sur l’histoire du musée National de Carthage et sur l’archéologie de ce site. Les revues et les livres de l’archéologue Abdelmajid ENNABLI ne cessaient pas de me croiser et m’ont extrêmement servi d’appui. C’est pour cela que j’ai insisté à rencontrer ce monsieur pour m’informer encore plus sur la splendeur de cette civilisation et pour avoir une meilleure idée d’une personne ayant un point de vue différent que celui d’un architecte. Mr ENNABLI ne m’a pas seulement accordé son temps pour un interview et pour réviser mon travail et mes recherches, Il a veillé à me ramener des livres et des articles qui m’ont aidé pour la suite de mon travail.

Mr Abdelmajid ENNABLI, un archéologue tunisien. Il a occupé les fonctions de conservateur du site archéologique de Carthage et du musée national de Carthage durant la campagne internationale de l'Unesco destinée à sauver la cité antique (1972-1992). Il en a d'ailleurs supervisé les travaux. Maître de recherches à l'Institut national d'archéologie et d'art tunisien, connu désormais sous la dénomination d'Institut national du patrimoine, il est également membre correspondant de l'Institut archéologique allemand. Il est l’auteur de plusieurs livres, articles concernant la civilisation Carthaginoise à l’époque punique et romaine. On cite parmi eux: - La nécropole romaine de Raqqada: en collaboration avec Jan Willem Salomonson et Ammar Mahjoubi, éd. Institut national d’archéologie et d’art, Tunis, 1970 - Lampes chrétiennes de Tunisie : musées du Bardo et de Carthage, coll. Études d'antiquités africaines, éd. du CNRS, Paris, 1976

- Pour sauver Carthage, exploration et conservation de la cité punique, romaine, byzantine: (directeur de publication), éd. UNESCO/INAA, 1992

- Carthage. Le site archéologique: avec Hédi Slim, éd. Cérès, Tunis, 1993

- Carthage retrouvée: éd. Cérès, Tunis, 1995

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Le 29/04/2016 J’ai rencontré Si Abdelmajid à la buvette de la cathédrale de Carthage, son lieu de refuge et de détente après des années de travail au sein du musée de Carthage. J’ai dû enregistrer les interventions de Mr. Abdelmajid. Q1.

Christian Tuxen Falbe, Polybe, Dureau de la malle, Mannert ... Et plusieurs autres chercheurs et archéologues se sont succédés afin de trouver l’emplacement historique et la délimitation géographique réelle de Carthage. Cependant, Pourquoi remarque-on une intervention tunisienne timide ? et pourquoi ce projet de recherche archéologique a-t-il pris fin ? On avait des chercheurs tunisiens au cours de la compagne de l’Unesco mais la recherche a pris fin parce qu’il faut de l’argent et du personnels et l’état n’accorde pas beaucoup d’importance à l’archéologie. On est en manque de crédits. Q2.

Parlez-moi de la campagne internationale de l'Unesco sur Carthage. Le PACS risque-t-il aujourd’hui de perdre sa place dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco? La compagne a été lancé en 1972, elle s’est déroulé pendant vingt ans. Après ces vingts ans, on a conclu et on a démontrer que le site existait et qu’il a porté beaucoup au niveau historique, au niveau archéologique, au niveau esthétique, etc.. Et c’était aux tunisiens de continuer, la compagne a continué un peu par la suite par des accords. SECOURIR CARTHAGE

Il perdra sa place si on n’accorde pas l’attention le plus tôt possible à Carthage. La seule raison pour laquelle le PACS se trouve toujours dans la liste c’est en raison de la loi de 1985 qui interdit tout type de construction dans cette zone. Mais lors de la prochaine visite des responsables de l’Unesco. On risque de perdre notre place. Q3.

Au cours de mon travail de recherche sur le site de Carthage, j’ai remarqué une négligence culturelle des tunisiens face à leur identité. Est-ce que s’est due à une timide ou presque absente publicité nationale sur Carthage ? Une rénovation architecturale pourrait-elle être une solution face à cette négligence ? L’état se désintéresse parce que les citoyens se désintéresse. Il y’a même une hostilité de la part de l’état. On attend depuis 20 ans que la totalité du PACS rejoigne le plan de protection de mise en valeur. Le gouvernement n’accorde pas beaucoup d’importance et c’est dû à une éducation qui néglige l’histoire et la culture de son pays. Les gens n’y sont pour rien à mon avis.

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Q4.

Q6.

Les carences du Musée National de Carthage, Comment imaginez-vous une rénovation de ce musée? Que doit-t-on rajouter? Que doit-t-on démolir ? Comment peut-on enrichir son programme fonctionnel?

L’intitulé de mon projet de mémoire est ‘’secourir Carthage?’’. Carthage a-t-elle vraiment besoin d’être secouru aujourd’hui?

Le musée est devenu de nos jours un dépôt. On espérait avoir de l’argent de chez la banque mondiale pour la rénovation. On a mis tous les objets aux réserves. Le projet a fini par s’annuler à cause du manque de justificatifs nécessaires à cette rénovation tels que les plans... Or que ça prend une demi-heure pour enlever une vitrine et une année pour la remettre dans les règles de l’art en respectant les notices, les documentations et les devis... Le travail de 20 ans a été liquidée en quelques jours. Moi, je n’ai plus à imaginer, avec les moyens qu’on m’avait donnés j’ai fait ce que j’ai pu. C’est à vous de trouver la solution aujourd’hui.

Bien sûr qu’elle en a besoin. D’ailleurs Le projet de l’Unesco s’intitulait en 1972 ‘’sauvons Carthage’’ Le terme est vraiment bien choisi.

Q5.

Que pensez-vous du projet de la rénovation du musée proposée par l’architecte Taoufik Ben Hadid? ‘’Taoufik Ben Hadid béhi hedheya’’. C’est un très bon architecte, mais même si j’étais le directeur du musée. Je n’ai pas vu sa proposition.

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.2

MÉTHODE D’INTERVENTION Synopsis: Les recherches historiques, les visites du site et son analyse architecturale nous a permis de trier les points forts du plateau de Byrsa, d’attribuer une valeur relative aux différentes composantes de l’existant ainsi que de démontrer ces carences nuisant à son image et sa grandeur historique. Cet essai de secourir de Carthage implique plusieurs modalités d’intervention sur le patrimoine tel que la rénovation tant nécessaire de quelques locaux du musée, la restauration des éléments et des détails architecturaux ayant un impact historique sur le site, mais aussi la démolition des espaces sans aucune utilité fonctionnelle. Rajoutons à cela que nous devons faire revivre et moderniser le complexe muséal, Cela se justifiera à travers l’implantation de nouveau bâtiments neufs à des emplacements que nous choisirons par rapport aux composants existants du milieu en préservant sa valeur historique et symbolique. Un planning d’intervention général nous permettra de mieux qualifier nos actions à travers nos analyses exécutées: Nous traiterons en première partie la totalité des bâtiments couvrants le plateau de Byrsa, en analysant leurs programmes fonctionnels et leurs valeurs historiques afin de trier les bâtiments à conserver et les bâtiments à démolir qui nuisent à l’image du site d’où ça nous permettra de libérer le site. Le plateau de Byrsa est équipé d’une enceinte couvrante tout le périmètre du site pour des raisons de sécurité mais qui sépare les édifices historiques d’où vient l’obligation de retraiter le plan général de cette enceinte. Rafraîchir la placette principale ‘’place Unesco’’ devant la cathédrale en créant un dégagement visuel au niveau de la colline afin de libérer la vue devant le site au sommet de la colline et créer d’avantage des espaces publiques. Créer un centre de visite pour le site archéologique qui servira de point de départ pour la visite des ruines et d’un point de détente sans devoir accéder au musée. Réorganiser le dispatching fonctionnel du musée pour avoir des superficies plus équilibrées.

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Créer un volume qui se présentera comme façade principale du musée et qui servira de point d’accueil et de départ pour la visite de la partie muséale. Créer des circuits de visite permettant de mieux explorer les ruines antiques du plateau de Byrsa

Intervention en regard de l’existant: Le projet d’intervention fera objet essentiellement sur le bâtiment de l’ex-séminaire des Pères Blancs qui héberge actuellement le musée National de Carthage. Nous écarterons dans notre intervention la totalité des aires ayant une valeur historique pour ne pas toucher à leur symbolique d’une part et pour respecter les bâtiments classés comme patrimoine au cours de la compagne internationale de l’Unesco d’autre part. On joint ci-dessous un inventaire sur l’historique des bâtiments du plateau de Byrsa: Aile Nord: sert aujourd’hui de partie muséale du site archéologique. Aile Est: Construit en 1884 par les Pères Blancs, fermé actuellement pour des raisons de rénovation. Aile Sud: Construit par la direction du musée pour servir comme abris et espace d’exposition extérieur. La Cathédrale Saint-Louis: couvre une surface de 1800m², elle a été construite en 1884 sous l’ordre du consul général français en Tunisie

Fig88: La séminaire des Pères blancs avant d’être partiellement démolie et réaffectée

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100


STRATÉGIE DE PROGRAMMATION

LE PROGRAMME ACTUEL: CARENCES Le programme fonctionnel présenté ci-dessous est à mesures indicatifs en raison de manque de documentations sur le sujet. La direction du site ne possède aucun document traitant les superficies des espaces muséales. Bâtiment

Surface (m²)

Ailes Nord et Est Expositions Dépôt Sanitaires Salle de projection Laboratoire Bibliothèque Bureau Architecte Bureau Salle de lecture

2834 825 58 152 140 95 43 22 27

Aile Ouest Ateliers Ateliers ouverts

135 100

Espace Anthropologique Cuisine Laboratoire Bureaux Dépôt Sanitaire

6 30 91 58 4

Bâtiments extérieurs Guichets Buvette Dépôt extérieur Locaux non visités Bureau les amis de Carthage Espace UNESCO Loge Gardien Salle de projection extérieure Logement Surface totale SECOURIR CARTHAGE

35 100 926 97 332 85 32 230 85 6545m² Tentative de revalorisation du musée et du site archéologique de Carthage

101

2 .1


.2

ORGANIGRAMME FONCTIONNEL EXISTANT Début de la visite

Commerces

Place UNESCO 1

Billetterie

2

Administration

Annexes

4

Ruines

Bibliothèque

Ruines Romaines

Salle de projection

Ruines Puniques

Bureaux

Ruines Chrétiennes

Buvette

Cathédrale Saint-Louis 3

Musée

Expositions perm.

Fin de la visite

Synthèse: 1 2 3 4

Le programme fonctionnel du site archéologique démasque un manque d’une logique muséographique qui s’étale sur tout le plateau. Il démontre une séparation physique des espaces qui devraient être relié ainsi qu’une organisation aléatoire de ses fonctions. On remarque aussi une multitude de promenades architecturales avec l’impossibilité de parcourir tous les structures du plateau en suivant un seul chemin

Fig89: Plan de situation général

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102


.3

PLAN DE DÉMOLITION GÉNÉRAL À l’époque récente, le site de l’acropole de Carthage a été «profané» par l’installation de bâtiments sans rapport avec son passé antique et qui par leur architecture défigurent ce site si prestigieux. Il en découle une idée maîtresse d’intervention, celle de la nécessité absolue de dépolluer le site». D’où cette proposition de démolition:

1

5 Commerces

5

Guichets

Buvette

6

12 Espace pré-histoire

8 9 5 2

11

4

Espace anthropologie

10

1

2

3

1

Espace UNESCO

7

PLAN DE MASSE

ÉCHELLE 1/XXX

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[01] Étude de programmation,

d’architecture et de muséographie des musées de Carthage, Sousse, Kairouan et Djerba; Groupement Tasmim, Taoufik Ben Hadid, Août 2003


1 Dépôt + Annexes - Surface: 300m² - structure légère Le dépôt se trouve derrière la partie exposition du musée. Le contenu composé de ruines et d’œuvres artistiques des époques punique et romaine n’est pas sécurisé et risque de se dégrader. Fig90: le dépôt + annexes

2 Renseignements + Sanitaires - Surface: 150m² Après avoir fini la visite des ruines, le visiteur se dirige vers le musée. Il se trouve face à un bâtiment timide de 4m de hauteur qui héberge le bureau de renseignements avec des sanitaires sur la façade principale. Fig91: L’entrée du musée

3 Bibliothèque + Salle de projection - Surface: 840m² Ce bâtiment qui ne s’inscrit sous aucune identité architecturale est divisé en 3 étages où on trouve la bibliothèque; un espace de 50m² avec une salle de projection et un bureau d’architecte. Fig92: L’aile rajoutée

4 Logements - Surface: 128m² Ce bâtiment mitoyen à la cathédrale s’agit d’un logement qui nuit à l’image du site archéologique. Quant à son accès, il se trouve au niveau de la place centrale UNESCO Fig93: Accès aux logements

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5 Espaces de commerces - Surface: 400m² - structure légère Le musée n’héberge pas une structure de vente complète. D’où on trouve des commerces étalés le long du périmètre du musée et de la cathédrale (place de l’Unesco) et qui ne suivent aucuns règlements et ne respectent pas la grandeur symbolique du parc archéologique du site de Carthage.

Fig94: la placette devant le musée

6 Entrée du musée - Guichets - Surface: 70m² Les guichets, -première pas de notre visite du musée- se compose d’un bureau de 15m² et pour lequel on est guidé à travers des gardes corps métalliques. Quant à la clôture du musée, il s’agit d’un mur non entretenu de 2m de hauteur.

FIG 95: Entrée du site

7 Espace UNESCO - 157m² - 1972 Lors de la compagne mondiale de l’Unesco à Carthage. Le musée a dédié un bâtiment aux archéologues, chercheurs et employés. Cependant, ce bâtiment est abandonné de nos jours et n’occupe aucune fonction au sein du musée.

FIG 96: le bâtiment actuel

8 Espace préhistoire - Surface: 141m² Il s’agit d’un bâtiment annexe construit pour être dédié à la préhistoire. Il serve aujourd’hui d’un dépôt.

FIG 97: L’état du bâtiment

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9 Administration - Surface: 83m²

Fig98: L’office de l’administration

Bien que le bâtiment dédié à l’administration suive le courant architectural général du musée, et bien que son emplacement soit stratégique par rapport au site. Il est détaché de toutes autres fonctions indispensables du musée.

10 Enceinte du musée Il s’agit d’un mur de clôture sur lequel on trouve des mosaïques exposées. Ce mur sépare visuellement le musée de la cathédrale.

FIG 99: Enceinte nord du musée

11 Espace Anthropologie - 255m² Il existe un bâtiment annexe mitoyen à la cathédrale qui est dédié aux sciences anthropologiques. Il serve aujourd’hui aussi d’un dépôt. FIG 100: le bâtiment actuel

12 Buvette - 100m²

FIG 101: Entrée de la buvette

Situé face à la placette de l’Unesco, le musée est doté d’une buvette de 100 m² avec un espace de détente assez agréable mais entièrement séparé du complexe muséal et du site archéologique

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.4

ENTITÉS À RAJOUTER:

Comment restructurer l’organigramme fonctionnel? Début de la visite

Commerces

Place UNESCO

Buvette

Billetterie + Centre de Visite

Buvette

Administration

Administration

Annexes

Bibliothèque

Ruines

Cathédrale Saint-Louis Musée Accueil + Renseignements

Ruines Romaines Expositions perm.

Salle de projection

Ruines Puniques

Bureaux

Ruines Chrétiennes

+ Expo. Temp.

Cathédrale Saint-Louis

Commerces Fin de la visite

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Comment intervenir? Rajouter des structures:

ère 1 Hypothèse

La première hypothèse est de rajouter des structures complémentaires à l’organisation fonctionnel du site sans agir sur les bâtiments existants. Tel qu’un bâtiment qui nous servira d’un point de départ pour la visite des ruines et un bâtiment dédié à l’accueil au sein du musée. Une rénovation extérieure serait indispensable alors pour rafraîchir l’image du musée.

Une rénovation totale:

ème 2 Hypothèse

En révisant le plan général du musée avec toutes ses carences formelles et fonctionnelles, une intervention par le biais d’une rénovation totale nous permettra de réorganiser les défaillances fonctionnelles et sa vocabulaire architecturale tout en gardant l’hypothèse de rajouter des éléments nécessaires à l’actualisation du complexe muséale comme le centre d’interprétation ou le centre de visite.

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Centre de visite Des milliers de visiteurs viennent chaque année pour contempler la grandeur de cette civilisation connue par son pouvoir historique. Cependant ils se trouvent face à un site ‘’abandonné’’ où ils n’ont aucun repère et procèdent à une visite aléatoire. D’où la nécessité de créer un centre de visite qui servira d’un point de départ à leurs visites et d’un centre d’instruction. Ce bâtiment fera office de la première image du plateau de Byrsa afin de donner une impression de modernité harmonieusement mariée avec authenticité du site.

Extension du musée Dépourvue d’un espace d’accueil permettant aux visiteurs de s’orienter au sein du musée. Cette extension comptera aussi les fonctions complémentaires qu’on trouve dans les musées récemment bâtis tel qu’un centre d’interprétation, une médiathèque, une bibliothèque, un auditorium, etc.. La visite muséale débutera par ce nouveau volume et avec lequel on essayera de mieux organiser les espaces et la circulation.

Aménagement d’un parking L’aménagement d’un nouveau parking nous permettra d’éviter les voitures et les bus aléatoirement garés devant le musée et la cathédrale. En effet, ça nous permettra de mieux organiser la sécurité et les visites du musées.

Visite des ruines La visite des ruines aujourd’hui se fait à travers la plateforme mitoyenne, le visiteur ne peut pas s’approcher des ruines pour mieux les contempler et les étudier. C’est ainsi qu’on pourra intégrer l’idée de créer des promenades au milieu de ses vestiges à travers des structures légères afin de ne pas toucher au patrimoine.

Des plateformes au corps de la colline C’est en se référant à la basilique Sacré-Cœur de Paris que j’ai eu l’idée de créer des plateformes horizontales liée par des escaliers qui procéderont la visite du musée. Ce type de plateformes pourra donner plus de valeur à la Cathédrale et au complexe muséale.

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.5

LE PROGRAMME RÉSULTANT: Les espaces sont organisés en tenant compte des entités qui seront rajoutés. Bâtiment

Espace distinct à contrôle climatique dans les réserves pour le stockage des archives.

Surface (m²)

Centre de Visite Accueil / Bureau de Renseignement Billetterie Boutique Restaurant / Bar de rafraîchissement Rassemblement de visites guidées Toilette

50 30 100 200 50 30

Espace non public Laboratoire de recherche Fournitures pour la conservation Atelier des collections Atelier du préparation Centre de documentation Dépôts / Réserves Rayonnages de la bibliothèque Ascenseur marchandises Stockage temporaire

600 30 30 30 50 1700 150 32 200

Administration Accueil / Salle d’attente Bureau de directeur Assistant du directeur Réceptionniste et secrétaire Conservateur Archéologue Anthropologue Architecte Service pédagogiques Bibliothécaire Directeur des collections/ Archiviste Fourniture de bureau, équipements Photocopie / Salle de courrier Salle de réunion Office Salle de travail Cuisine et salon personnel Toilettes personnel

10 30 10 16 20 20 20 20 20 20 20 10 10 30 6 20 15 30

2

[02] Étude de programmation,

d’architecture et de muséographie des musées de Carthage, Sousse, Kairouan et Djerba; Groupement Tasmim, Taoufik Ben Hadid, Août 2003

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Bâtiment

Surface (m²)

Annexe du musée Hall d’accueil / Réception Renseignements Espaces de détente Salle polyvalente Auditorium Cinéma (100pax) Boutique Sanitaire Bibliothèque / Salle de lecture Salle de méditation

150 20 100 150 300 180 50 30 150 50

Partie muséale Exposition temporaire Hall «Carthage Punique» Hall «Carthage Romaine» Hall «Carthage Byzantine» Hall «Carthage Chrétienne» Hall «L’empire de la mer» Hall «les divinités Carthaginoises»

500 200 200 100 100 200 100

Parking

2000 + 30% Surface de circulation

Surface totale

La programmation fonctionnelle de la partie muséale sera organisée de façon à séparer les halls d’expositions suivant les périodes historiques et les civilisations passées sur Carthage.

1856m²

8044m²

On remarque une surface totale du complexe muséal qui n’a pas changé. En effet les espaces et les volumes rajoutés ont à peu près la même superficie des bâtiments démolis. Rajoutons qu’il s’agit d’une réaffectation des bâtiments déjà existants.

Centre de visite Espace non public Administration Partie muséale Annexe du musée FIG 102: Axonométrie du site archéologique, du complexe muséale et de la cathédrale S-Louis

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3 .1

LE PARTI ARCHITECTURAL

ORIENTATION ARCHITECTURALE: Comme l’évoque l’intitulé de notre mémoire, Il s’agit d’une tentative de revalorisation du site et du musée archéologique de Carthage. Et c’est par le biais de l’architecture qu’on essayera à travers ce projet de concilier entre ce site exceptionnel et le mouvement de modernisation des complexes muséales dans le monde entier et que notre objet d’études ne suive pas tout en partant du principe que c’est à l’architecture de répondre aux besoins de la muséographie. Notre projet s’étendra sur la totalité du complexe muséale où chaque bâtiment conçu tentera de créer son propre micro-site tout en s’articulant aux autres bâtiments à travers des prises de contacts direct ou indirects avec l’environnement mitoyen. C’est ainsi que nous fixerons des orientations architecturales définies pour notre intervention: Nous tenterons d’identifier à travers notre intervention le vocabulaire architectural largement riche de la civilisation Carthaginoise et nous essayerons aussi de projeter une image contemporaine du complexe muséale via son image et son organisation fonctionnelle. Quant à la place de l’Unesco, Nous viserons à mettre en valeur la transition vers le complexe muséale, d’une manière à adapter cette place au nouvel esprit architectural. L’articulation entre le musée et la placette se fera par l’intermédiaire d’un centre de visite. Un bâtiment qui suivra le même esprit d’architecture de notre intervention. Nous insisterons à une rénovation et même une réaffectation des bâtiments qu’on a choisi de les conserver vu leur ampleur historique. Cette intervention se concrétisera par l’ajout des éléments architectoniques contemporain tout en conservant leur aspect formel. Quant au choix des matériaux, un mariage entre la pureté du béton, le verre et la pierre nous paraîtra la mieux sensible à la vocation de notre projet.

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INTÉGRATION PAR RAPPORT AU SITE:

Direction Villa Didon

Lignes directrices: Cardo / Decumanus Essai de Restructuration de la forme Générale du Forum Romain Ligne directrice: Une Direction Radiale Rappel pour les directions dominantes de l’urbanisation Punique. L’implantation du volume hébergeant le centre d’accueil se fait de façon à essayer de reconstruire le forum Romain à travers ses lignes directrices (Cardo/Decumanus). On imbrique à ceci un autre volume revêtu de façon à démontrer la stratification historique de Carthage. On essayera à travers cette imbrication d’attribuer un vocabulaire métisse à notre volume, tel est le cas de la civilisation Carthaginoise. L’implantation du centre de visite se fait parallèlement à la place UNESCO. Cela assurera un meilleur début de visite

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.4


4

ESQUISSES DE PROJET

4 Hall Punique

HAUT

5 Hall Romain

179 m²

Boutique

DECUMANUS MAXIMUS

Administration

3 Centre d’interprétation

HAUT

HAUT

2 Expo. Temp

1 Hall d’accueil

DECUMANUS

Dir. Cadastration Punique Cathédrale Saint-Louis

Dir. DECUMANUS

Parcours muséographique

Plan RDC

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Façade Ouest

Façade Sud

Application de la pierre

Cadrage de Vue

Application du vitrage

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BIBLIOGRAPHIE:

OUVRAGES/ Azeddine BESCHAOUCH; La légende de Carthage, Découvertes Gallimard, 1993 Paul MONCEAUX; Les intellectuels Carthaginois, Editions carthaginoises, Tunisie, 2009 C.T FALBE; Recherche sur l’emplacement de Carthage, imprimerie Royale, France, 1833 Adolfe Dureau De La MALLE; Recherche sur la topographie de Carthage, Typographie de F.Didot Frères, France, 1835 Liliane ENNABLI: Carthage: Une métropole Chrétienne, Etudes d’antiquités Africaines, CNRS Editions, Paris, 1997 AbdelMajid ENNABLI, Liliane ENNABLI, Gilbert-Charles PICARD; Carthage, Universalis, Tunisie, 1997 Serge LANCEL; La renaissance de la Carthage Punique: Reflexion sur quelques enseignements de la compagne internationale patronnée par l’UNESCO, Paris, 1985 Hichem YAACOUB: L’architecture de la mémoire: De nouveaux Thermes pour Carthage, Thèse de 3ème cycle d’architecture, Tunisie, 1995 Badis Maaloul et Mohamed AYADI; La cité des arts à Carthage, Thèse de 3ème cycle M. Taher El-Chedli BOUROUNA; Carthage Punique: Histoire et civilisation, Bibliothèque d’Alexandrie, 1999 Michelle LANTELME; Malraux: Portrait avec Mains, 2003 François MAIRESSE et André DESVALLEES; Vers une rédéfinition du musée, L’Harmatton, 2007 Jacques DARRIULAT; Introduction à la philosophie esthétique: L’invention du musée, 2007 UNESCO; Musée de site archéologique, Le conseil International des musées, 1978 Hortense DA SILVA; Parcourir l’architecture, 2015 Abelmajid ENNABLI; Compte rendu de la compagne internationale de sauvegarde de Carthage: Fouilles et recherches archéologiques, Paris, 1987

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REVUES/ Ministère de l’équipements, de l’habitat et de l’aménagement du territoire: Atlas des paysages en Tunisie Géographie raisonnée des Grecs et des Romains; Revue encyclopédique Harvard College Library, Géographie comparée Revue des études Phéniciennes-Puniques et des antiquités Libyques; M’hamed Hassine FANTAR, Reppal Editions, Tunisie, 1997 Etudes de programmation d’architecture et de muséographie des musées de Carthage, Sousse, Kairouan et Djerba, Groupement Tasmim, Taoufik BEN HADID, 2003 Indicateurs UNESCO de la Culture pour le développement, Manuel méthodologique, 2014 Fondation LeCorbusier; Musée à croissance illimité sans lieu, 1967 Abdelmajid ENNABLI; Le musée de Carthage: Un lieu de mémoire, Paris, 1998 Ph. S. Felipe NERI; La lettre du patrimoine mondial, Numéro 5, Paris, 1994 Abdelmajid ENNABLI; CEDAC CARTHAGE, Bulletin n°10, Paris, 1989

MÉMOIRES/ Ines BRAHEM; Approche conceptuelle d’un pavillon d’exposition à la mémoire de Carthage, 2002 Karim BEN MARYEM; Rehabilitation du musée national de Carthage, 2002 Aziza BELKHIRIA; Musée Ethnographique à Carthage, 1992

SITES

INTERNET/

Site archéologique de Carthage, Contenu licencié, Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Site_arch%C3%A9ologique_de_Carthage

Musée National de Carthage, Contenu licencié, Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_national_de_Carthage

Définition du musée; La communauté Muséale Mondiale https://icom.museum/la-vision

Bardo Museum; L’architecture du musée http://bardomuseum.tn

LeFigaro.fr Culture; Eugène Viollet LE-DUC: 5 rénovations très controverses https://www.lefigaro.fr/culture/

ENCYCLOPEDIES

ET

DICTIONNAIRES:

Encyclopédie Microsoft Encarta 2008 Le petit Larousse Le Louvre: Dictionnaire des Arts Charte de Venise; Article 9, 1964

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TABLE

DES

ILLUSTRATIONS/

FIG 01: Domination Carthaginoise de la mer méditerranéenne > Illustré par l’auteur lui-même

FIG 02: Domination Romaine de la mer méditerranéenne > Illustré par l’auteur lui-même

FIG 03: Image de synthèse de l’attaque romaine sur Carthage > http://static.ripostelaique.com/wp-content/uploads/2015/06/carthage2.jpg

FIG 04: Plan de mise en valeur de l’aménagement urbain de la ville de Carthage > Atlas des paysages en Tunisie

FIG 05: Croquis de la colline de l’Odéon > Carthage colline de l’odéon: Maison de la Rotonde. INP Tunisie

FIG 06: Le théâtre à son état actuel > http://www.tunisientunisie.com/wp-content/uploads/2011/04/i39_theatre_romain.jpg

FIG 07: Ruines des villas Romaines >https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b7 Carthage_villas-romaines_1950.jpg/1280px-Carthage_villas-romaines_1950.jpg

FIG 08: Colonnes de la basilique >https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Tunisie#/mediaFile: Damous_el_Karita_vue_ouest_(Carthage).JPG

FIG 09: Les Thermes d’Antonin >Prise par l’auteur lui-même

FIG 10: Ruines dans leur état actuel > https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f5/Carthage_amphitheatre.jpg

FIG 11: Image de synthèse de l’ancienne ville punique de Carthage >https://www.youtube.com/watch?v=HetYXwtCCho

FIG 12: Carte de Carthage proposée par M.Falbe >https://cybergeo.revues.org/docannexe/image/22716/img-1.jpg

FIG 13: Carte de la banlieue Nord >Google Earth

FIG 14: Carte topographique de la banlieue Nord >http://catalog.lambertvillelibrary.org/texts/History/smith/images/043.jpg

FIG 15: Reconstitution de la ville punique >http://www.commune-carthage.gov.tn/upload/image/photos/histoire_carte_punique.jpg

FIG 16: Axonométrie de la muraille de la ville >C.T FALBE; Recherche sur l’emplacement de Carthage, imprimerie Royale, France, 1833

FIG 17: Reconstitution du port punique dessiné en 1978 >C.T FALBE; Recherche sur l’emplacement de Carthage, imprimerie Royale, France, 1833

FIG 18: L’îlot punique après la mise en valeur lors des fouilles françaises >Prise par l’auteur lui-même

FIG 19: Plan du quartier punique Hannibal >C.T FALBE; Recherche sur l’emplacement de Carthage, imprimerie Royale, France, 1833

FIG 20: Reconstitution de la ville Romaine >http://www.commune-carthage.gov.tn/upload/image/photos/histoire_carte_romaine.jpg

FIG 21: Reconstitution du plan général de la sommet de la colline >Faite par l’auteur lui-même

FIG 22: Reconstitution du plan général du Forum Romain >Faite par l’auteur lui-même

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FIG 23: Vue extérieure du musée actuel de Carthage > Source personnelle

FIG 24: Vue intérieure du musée actuel de Carthage > Source personnelle

FIG 25: Statut Punique > https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_national_de_Car thage#/media/File: C%C 3%A9ramiques_MNC-edit.png

FIG 26: Statut Romaine > https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_national_de_Car thage#/media/File: C%C 3%A9ramiques_MNC-edit.png

FIG 27: Mosaïque chrétienne > https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_national_de_Car thage#/media/File: C%C 3%A9ramiques_MNC-edit.png

FIG 28: Circuit de visite du site archéologique de Carthage > schéma presenté lors de la début de la visite au ruines.

FIG 29: Méthode d’exposition des vitrines isolées > Source personnelle

FIG 30: Vitrines encastrées du 1er étage > Source personnelle

FIG 31: Porte de sortie du site archéologique > Source personnelle

FIG 32: Guichets + porte d’accès au site > Source personnelle

FIG 33: Rupture par rapport au site > Source personnelle

FIG 34: Place de l’Unesco > Source personnelle

FIG 35: Ashmoleam Museum Oxford > https://campusoxford.com/wp-content/uploads/2016/01/new_ashmolean.jpg

FIG 36: Museîon d’Alexandrie > http://www.touregypt.net/images/touregypt/mouseion1.jpg

FIG 37: MECA, Bordeaux (BIG architects) > http://cache.20minutes.fr/img/photos/ 20mn/2014-09/2014-09-22/article_MECA-AQUITAINE.jpg

FIG 38: Gallerie d’Art, Washington (PEI) > http://arts-plastiques.ac-rouen.fr/grp/architectu re_musees/architecture_xxe/im a g es/28_xl.jpg

FIG 39: Musée du Louvre, Paris > http://lewebpedagogique.com/penhouet/files/2013/01/g.jpg

FIG 40: Musée d’Art Romain, Mérida (Rafael MONEO) > http://download.viamichelin.com/images/gv/ESPBA008C4_4.jpg

FIG 41: Musée Sao Jorge, Lisbonne (JLCG Architects) > http://www.camillotrevisan.it/cad2000/fedora1/917_tav56.jpg

FIG 42: Musée à croissance illimitée, 1939, Lecorbusier, Athènes >http://www.camillotrevisan.it/cad2000/fedora1/917_tav56.jpg

FIG 43: Anik Meunier, 2009, L’éducation muséale, Un rapport de savoir > Illustré par l’auteur Anik Meunier.

FIG 44: Bibliothèque Nationale de Ceuta, Espagne (PEDROSA) > http://www.floornature.eu/media/photos/30/8960/05_paredes_pedro sa_bibliotecaceuta _popup.jpg

FIG 45: Pombal Castle’s visitor center > http://assets.inhabitat.com/wp-content/blogs.dir/1/fil es/2014/11/Pombal-Castles-Visitor-Centre-COMOCO-4.jpg

FIG 46: Portail d’entrée du musée de Sousse > http://www.cntravelre.com/?attachment_id=5317

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FIG 47: Entrée du musée > http://www.out.tn/uploads/media/default/0001/01/thumb_552_default_big.jpeg

FIG 48: Un nouveau look de modernité > http://www.archibat.info/medias/images/MAKING-OF1.jpg

FIG 49: Le musée, son environnement > http://images0.turess.com/fr/lapresse/52679

FIG 50: Gallerie du musée de Bardo > http://md1.libe.com/photo/725549-des-journalistes-cir culent-dans-le-musee-du-bardo-a-tunis-le-19-mars-2015-apres-un-attentat-qui-a-fa.jpg?

FIG 51: La salle punique elliptique > http://www.capradio.tn/uploads/content/thumbnails/media_temp_1430321953.jpg

FIG 52: Les vitrines de la salle punique > http://www.inp.rnrt.tn/index.php?option=com_content&view=article&id=113&Itemid=39&lang=fr

FIG 53: La salle des numides > http://www.sbf.com.tn/page.asp?table=sous&id=5&langue=2

FIG 54: Plan d’extension du couloir de la Mahdia > http://md1.libe.com/photo/725549-des-journalistes-circ ulent-dans-le-musee-du-bardo-a-tunis-le-19-mars-2015-apres-un-attentat-qui-a-fa.jpg?modified_at=1427105706&width=750

FIG 55: Façade extérieure de la partie rajoutée du musée > Source personnelle

FIG 56: Façade principale du musée Reina Sofia > http://www.museoreinasofia.es/sites/default/files/pictures/museo_mision.jpg

FIG 57: Le nouveau volume par rapport à l’ancien > http://www.planet-earth.ru/wp-content/uploads/2012/02/muzey_ontario3.jpg

FIG 58: Patio central de la maison Dorda > http://www.lejarraga.com/wp-content/uploads/c-dorda-05.jpg

FIG 59: Textures ajourées du volume rajouté > http://www.lejarraga.com/wp-content/uploads/c-dorda-06.jpg

FIG 60: Le nouveau musée de l’acropole au pieds du Parthénon > http://www.icmc14-smc14.net/files/includes/images/wp-content-uploads-2013-02-museum1.jpg

FIG 61: PAU de l’Acropole > https://www.yatzer.com/sites/default/files/article_i mages/1762/the-new-acropolis-museum-at-yatzer_16.jpg

FIG 62: Plan d’aménagement urbain de l’acropole d’athènes > https://www.yatzer.com/sites/default/files/article_i mages/1762/the-new-acropolis-museum-at-

FIG 63: Axonométrie du musée > http://www.theacropolismuseum.gr/sites/default/files/plan_english.jpg

FIG 64: Esquisse de la conception des différents niveaux du nouveau musée > http://www.arcspace.com/CropUp/-/media/108571/acropolis_15.jpg

FIG 65: Vue extérieure du musée > http://www.hoge-architectes.com/wp-content/uploads/2013/09/Dragon-02.jpg

FIG 66: Plan de situation > http://roland-icking.net/academy_diary/photos/2008-01-12sa-03.jpg

FIG 67: Vue intérieure de la grotte > http://www.hoge-architectes.com/wp-content/uploads/2013/09/Dragon-04.jpg

FIG 68: Vue en perspective de la buvette du musée > http://www.hoge-architectes.com/wp-content/uploads/2013/09/Dragon-02.jpg

FIG 69: Vue de l’ensemble du musée >http://www.hoge-architectes.com/musee-du-chemin-des-dames-caverne-du-dragon/

FIG 70: Accès au visitor center à travers une rampe > https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/a7/40/0d/a7400db3c2fefce188441a963f075006.jpg

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FIG 71: Plan de situation > http://images.adsttc.com/media/images/55dc/fc cb/e58e/ce13/bd00/0073/slideshow/site.jpg?1440545975

FIG 72: Ancien/ Contemporain > https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/49/61/7a/49617ac39c99ec39b02c8e43011534d0.jpg

FIG 73: Cadrage de vue > http://images.adsttc.com/media/images/55dc/fa65 /e58e/c e13/bd00/0068/slideshow/5876_110.jpg?14 405 45351

FIG 74: Le site archéologique de Dougga > http://zaherkammoun.com/wp-content/uploads/2015/06/mdmdmfm-2-1905x525.jpg

FIG 75: Plan de situation > Drawlink Group Rapport

FIG 76: perspective générale du projet > http://www.inp.rnrt.tn/activites_recherches/images/dougga/image004.jpg

FIG 77: Organisation spatiale > Drawlink Group Rapport

FIG 78: Image de synthèse de l’ensemble du projet > Drawlink Group Rapport

FIG 79: Organigramme fonctionnel > Drawlink Group Rapport

FIG 81: Entrée du musée Ara Pacis > http://s3.transloadit.com.s3.amazonaws . co m / 4b3 0ae61b7c84e42b6be045 272ec3211/06/49a12a 65a1796 bcd63332cf862c 81c/ara-pacis1 . jpg

FIG 82: Plan de situation > http://cdm.reed.edu/ara-pacis/assets/images/tips/museum.jpg

FIG 83: Plan Rez de chaussée > http://www.arcspace.com/CropUp/-/media/75594/12arapacis.jpg

FIG 84: Mariage des matériaux > https://thearchiblog.files.wordpress.com/2010/07/dscn1071.jpg

FIG 85: Ancien bâtiment > http://fr.arapacis.it/var/museicivici/storage/im ages/musei/museo_dell_ara_pacis/museo/il_padiglione_novecentesco/3333-4-ita-IT/le_pavillon_du_1900_large.jpg

FIG 86: Nouveau bâtiment (2009) > http://lifewithoutbuildings.net/wordpress/wp-content/uploads/2008/08/080810_ara-pacis.jpg

FIG 87: Le pavillon central du musée > http://huangeuchai.com/Mg_IT-0811pics/081123-Roma-01-AraPacisA.jpg

FIG 88: La séminaire des Pères blancs avant d’être partiellement démolie et réaffectée > Ancienne carte postale trouvé dans un revue Archibat

FIG 89: Plan de situation général > Source personnelle

FIG 90: Dépôt + annexes > Source personnelle

FIG 91: L’entrée du musée > Source personnelle

FIG 92: Aile rajoutée > Source personnelle

FIG 93: Accès aux logements > Source personnelle

FIG 94: La place UNESCO > Source personnelle

FIG 95: Entrée du site archéologique > Source personnelle

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FIG 96: le bâtiment actuel > Source personnelle

FIG 97: l’état du bâtiment > Source personnelle

FIG 98: l’office de l’administration > Source personnelle

FIG 99: Enceinte nord du musée > Source personnelle

FIG 100: le bâtiment actuel > Source personnelle

FIG 101: Entrée de la buvette > Source personnelle

FIG 102: axonométrie du site archéologique, du complexe muséale et de la cathédrale > Source personnelle

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À toi, ma grand-mère À la petite Khadija


Carthage, j’ai bien connu ton très lointain passé… Lorsque enfant, sur ta colline, je vagabondais, Et, je me souviens, avoir, par terre, ramassées, Après de forts orages, d’antiques pièces de monnaies. Voici, aussi les vestiges qui m’ont plus marqués : Ton théâtre, ton cirque, ton port punique et ses quais. Francis BURY


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