ACTU :
Les festivals de l'été ! Voyages pittoresques NUMÉRO 17 - BAZART mag’ été 2009
DOSSIER
C'est pas la plage ! #3 Vieilles pierres et jeunes pousses... tour d'horizon des lieux touristiques du patrimoine normand. LES COUV’ BAZART :
Biks se fait plaisir et présente du kitchouille, du surréaliste, du gling-gling !
+ votre agenda été !
Olivier Biks Portrait en page 42
ÉDITO COURAGE BULLONS !
SO MMA IR E
Je profite d'un instant d'inattention de l'équipe pour enfin en cette fin d'année dire tout haut ce qui nous brûle les lèvres tout bas. Malgré cette charte signée lors de notre contrat d'embauche, l'éthique qui nous lie, l'essence même de notre mission, notre vocation, notre destinée... Oui j'ose. Soyez curieux, découvrez, bougez, rencontrez, visitez... certes, certes mais cet été : bulllllllez (aussi) ! Eloignez-vous de ces charmantes hôtesses d'accueil de l'office du tourisme vous proposant rictus aux lèvres la visite des 47 escaliers sous l'angle romantique. Fuyez ce jeune qui flyers à la main vous offre The pass' 4 festivals en 3 jours. Passez courageusement devant cet échassier joyeusement maquillé vous promettant un stage d'équilibristejongleur-cracheur de feu en 30 minutes dans sa roulotte. Non mais dit, ça suffit ! Un transat confortable, un cocktail ou une glace italienne ou les deux... et bien sûr la lecture de Bazart... ah ben oui ! Non mais dit petit paresseux !
JUILLET / AOÛT / SEPTEMBRE 2009 - N°17
Association ADNi 16 rue Louis Blanc - 76620 Le Havre Tél : 02 35 43 62 79 - Fax : 02 35 22 64 38 info@normandie-web.com
Directrice de publication : Nadège Faucin Administration : Chantal Legrand - Rédaction : Valérie Berthoule, Nadège Faucin, Chantal Legrand, Guillaume Masson - Publicité : Nadège Faucin Publicité nationale : Régie PUBlic - Graphik : Nadyou Sculpture pour le dossier “C’est pas la plage !!” : Jean-Marie Paillette : marlok.fr - Impression : Rotimpres.
ACTU L’actualité dans votre région Voyages pittoresques Les Festivals de l’été
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DOSSIER : C’est pas la plage ! # 3 Planétarium Ludiver Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin Le Complexe Touristique de la Roche d’Oëtre Le Parc Eana Les Bains des Docks Le Mont Saint-Michel Le Parc de Clères Le Domaine d’Harcourt La Maison Jacques Prévert Vieux la Romaine
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EXPOSITION Agenda des expositions La Une de Bazart : Olivier Biks + Encarté dans ce numéro : VOTRE
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AGENDA ÉTÉ 2009
La rédaction décline toute responsabilité pour les omissions et/ou erreurs qui se seraient glissées malencontreusement dans le magazine. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes, fichiers ou photos qui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans le magazine est interdite. Bazart mag ‘ votre magazine de Normandie - ISSN 1957-5211. Dépôt légal à parution.
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ACTU
STOMP sur les planches
Jusqu'au 18 octobre, la Maison des dentelles à Argentan vous propose de découvrir les Secrets de sacristie. La dentelle et les broderies ont été très utilisées dans les vêtements liturgiques et le linge d'église pour orner l'autel. Ces pièces sont des témoignages d'un savoir-faire du XVIIe au XXe siècle. Plus qu'une exposition, vous pourrez assister à des démonstrations et à des initiations à la dentelle à l'aiguille et au fuseau tout l'été. C/O : 02 33 67 50 78 maisondesdentelles@argentan.fr
Avis à tous les artistes ! L’association Esp'Art organise un festival jeunes talents ouvert aux artistes régionaux. Il se déroulera les 06, 07 et 08 novembre à Montivilliers. Si vous êtes musicien, comédien, plasticien, poète, écrivain... seul ou en groupe, vous pouvez vous inscrire dès maintenant. C/O : assoespart@aol.com - 06 79 71 02 92 ou Patrick Denise (service culturel de Montivilliers) patrick.denise@ville-montivilliers.fr - 02 35 30 96 58.
Concours photo
© Oleg Micheyev
© Musée des dentelles
Sacristie !
Juliette présente Sextet Giuglietta (Juliette) est originaire du sud de la France, elle s'est installée au Havre dans les années 90, ex manageuse des Sherff et Bacsliders, présente dans les fanzines et les ondes radio, elle se lanceaujourd'hui dans l'écriture d'unrecueil de nouvelles sur les histoires d'amour. Un ouvrage touchant, sensible et parfois acéré. Sextet est à retrouver au prix de 7€ à la Galerne, Librairie Dombre, les Yeux d'Elsa, l'Apple Pie, l'Hermès, le Cabaret Electric ou encore Les Lucioles, au Havre. C/O : Jusqu'à l'os, 7 allée Robert, 76600 Le Havre. (3€ de plus pour les frais de port).
Le Musée de l'Emigration Française au Canada situé à Tourouvre lance un concours photo sur le thème : “Perche-Québec, hivers croisés”. Ce concours est ouvert à tous les amateurs de photographie jusqu'à fin août. Une exposition temporaire des oeuvres sera organisée à la fin de l'année. Les photographes exposés repartiront avec leur cliché au format 60X80 cm. C/O : Musée de l'Emigration française au Canada 15 rue Mondrel – 61190 Tourouvre – 02 33 25 55 55
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La célèbre troupe de danseurs et de percussionnistes débarque à Deauville pour la première fois. Ce spectacle existant depuis 1981 s'installe en Normandie pour six représentations du 28 juillet au 02 août. Ces artistes utilisent divers objets de la vie quotidienne pour orchestrer les chorégraphies de cette pièce spectaculaire et pleine d'humour. Réservations : 0 892 707 507 ou CID 02 31 14 14 74 C/O : congres-deauville.com
L'Eure au cinéma Mieux que la fête du cinéma !! Le Département de l'Eure propose du 19 au 25 août toutes les séances et tous les films à 3,50€ dans tous les cinémas du département. C’est l'occasion de se faire un rattrapage dans les salles obscures !
© Sofi
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Quelle boutade !
Débordement exquis
Gonneville-la-Mallet (76) organise son premier salon de bande dessinée d'humour les 11 et 12 juillet : L a Galéjade ! De nombreux invités d é d i c a c e ro n t leur travail dont Riff Reb's, Ptiluc, Vuillemin, Jano, Edith, Arthur Q wa k , L a e t i t i a Coryn, Vassant, Kokor, Jak, Sirou, Sofi, etc. Au-delà de l'exposition de Cabu, un concours sera organisé avec une remise de prix enfant et adulte par un jury composé d'auteurs et d'éditeurs. C/O : lagalejade.canalblog.com
Fortement inspirés par le cadavre exquis des surréalistes, cinq artistes aux techniques artistiques diverses ont imaginé ce projet. Il s'agit pour un artiste de réaliser une oeuvre sur un format 20X20 et de déborder sur un autre carré. Cet autre carré sera envoyé à un autre artiste qui terminera ce carré et à son tour débordera sur un autre carré et ainsi de suite. Quel est ouverte à tous jusqu'au 1er septembre. Les oeuvres seront exposées du 11 au 20 septembre au Sépulcre de Caen avec des récréations artistiques les deux week-ends. Les 19 et 20 septembre, les oeuvres seront vendues aux enchères au profit du Téléthon. C/O : debordementexquis.free.fr
Lots d'été
Sur le principe du célèbre jeu, les enfants partent avec leurs parents à la recherche du coupable qui s'est introduit dans le musée. Du 13 au 16 août, dans le cadre de la fête des jeux de Falaise, de 10h à 18h, gratuit sur réservation. C/O : Musée Automates (14) - 02 31 90 02 43 automates-avenue.fr
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Cluedo au musée
Dans le cadre de l'Eure d'Eté, les offices de tourisme de l’Eure testent vos connaissances sur leur département à travers vingt questions. Astuces : les réponses sont dans les brochures des offices de tourisme ou sur leur site internet. A la clé, 10 lots à gagner dont 1 nuit en demi-pension pour 2 personnes dans un hôtel de charme, un menu gastronomique dans un moulin du 16è siècle, 1 panier gourmand etc. Règlement et bulletin de jeu téléchargeables sur udeure.fr. C/O : 02 32 62 84 46
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© CG 50
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Henri Magron, Le Mont Saint-Michel. Le Cloître, intérieur, 1899, photographie
EXPOSITION VOYAGES PITTORESQUES
Pittoresques ou presque Trois musées, trois thématiques, une exposition. Pour la première fois, les musées des Beaux-Arts de Rouen, de Caen et le musée Malraux du Havre co-organisent une grande exposition sur le pittoresque normand. Ces Voyages pittoresques traversent le territoire dans les lieux, le temps et les techniques. 8
u e ve u t d i re l e m o t “pittoresque” aujourd’hui ? Tombé en désuétude, ce t e rm e n ’ e s t p l u s t r è s parlant. Et lorsqu’il est employé, son sens est parfois dépréciatif. Dans son étymologie latine, la notion de “pittoresque” renvoie au domaine de la peinture. Et dans l’idée romantique du beau paysage, elle signifie “qui mérite d’être peint”. C’est là le point de départ de la manifestation pilotée par les musées de Caen, de Rouen et du Havre. Cette triple exposition permet de découvrir à travers l’iconographie et ses différentes techniques, la perception culturelle des multiples paysages du territoire depuis le début du XIXe siècle.
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Etape n°1 : La Normandie romantique à Rouen Ces Voyages pittoresques commencent au musée des Beaux-Arts de Rouen avec un parcours au milieu des peintures, aquarelles, dessins, estampes et livres illustrés de La Normandie romantique. Cette partie de l’exposition a pour particularité de s’appuyer sur un ouvrage de référence : l’album de lithographie Voyages pittoresques et romantiques de Justin Taylor et Charles Nodier. On apprend que ce sont les artistes britanniques qui redécouvrent à partir de 1820 l’architecture médiévale de la Normandie, alors totalement déconsidérée. Une grande partie du patrimoine médiéval ayant été détruite à la Révolution puis pillée, l’ouvrage lithographique de Taylor
devient ainsi un manifeste pour la réhabilitation de ce patrimoine. Les romantiques se penchent davantage sur les villes et leurs monuments (Rouen, le Mont-Saint-Michel, Saint-Wandrille) que sur les paysages côtiers. Les œuvres témoignent du regard nostalgique que des artistes comme Cotman ou Bonington portent sur un âge d’or médiéval.
Puis c’est au tour de la photographie de s’emparer de la vue pittoresque. Dans le second volet, intitulé La Normandie monumentale, le musée Malraux du Havre réunit un ensemble de photographies, d’héliogravures et de livres illustrés. La partie havraise de l’exposition tourne pour l’essentiel autour des volumes de La Normandie monumentale et pittoresque d’A.G. Lemâle datant de la fin du XIXe siècle. Un projet pour lequel l’éditeur d’art havrais envoie plusieurs auteurs et photographes parcourir le territoire. Les illustrations consacrées aux sites haut-normands sortent un peu des représentations habituelles de monuments et mettent davantage en avant des curiosités. En Basse-Normandie, le choix se porte sur des sites récemment restaurés ou en cours de restauration. Ce volet laisse apparaître des approches différentes dans la commande documentaire : malgré les règles imposées, certains s’en éloignent (Mieusement, Magnon) en introduisant des effets artistiques.
© John Sell Cotman - British Museum
Etape n°2 : La Normandie monumentale au Havre
John Sell Cotman, La Fontaine de la Crosse, Rouen, vers 1822-30, graphite, plume et encre sur papier.
place à différents paysages comme les plages du débarquement, les grands ensembles urbains, les falaises du Pays de Caux ou les villes issues de l a reconstruction. L’iconographie s’intéresse également aux endroits altérés,transformés par l’activité socio-économique ou laissés en Etape n°3 : La Normandie déshérence. On peut citer par exemple les images prises de la fenêtre d’un contemporaine à Caen Si les deux premières parties de l’exposition immeuble en ruines (Matthieu Pernot), se suivent logiquement, la dernière, ou celles d’un no man’s land urbain présentée au musée des Beaux-Arts de (Christophe Bourguedieu). “C’est le Caen, ouvre la notion du pittoresque. pittoresque du banal et des lieux sans Uniquement composée de photographies, qualité”, résume le conférencier. Nouveau La Normandie contemporaine questionne pittoresque, pittoresque en devenir ou le pittoresque actuel en montrant ce anti-pittoresque : les trois points de vue qui a remplacé le monument dans le se défendent. champ photographique et comment la Si les trois parties peuvent se visiter commande a évolué jusqu’à nos jours. indépendamment, nous vous conseillons Peu à peu, les vieux édifices laissent de faire le circuit des trois musées.
Après tout, l’autoroute, ça peut être pittoresque aussi, non ? VB >> Jusqu’au 16/08.
C/0 : Musée des Beaux-Arts de Rouen, Esplanade Marcel Duchamp Ouverture tlj, 10h-18h, sf le mardi, 14/07 et 15/08 02 35 71 28 40 Musée Malraux, 2 bd Clémenceau, Le Havre Ouverture tlj, 11h-18h (11h-19h samedi et dimanche), sf le mardi et 14/07 02 35 19 62 62 Musée des Beaux-Arts de Caen, Le Château Ouverture tlj, 9h30-18h, sf le mardi 9
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La tête dans les étoiles A Ludiver, on est peut-être plus près des astres qu’ailleurs en Normandie. Implanté sur un point culminant du Nord-Cotentin, le planétarium offre une approche à la fois instructive et divertissante de l’astronomie.
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2009 a été désignée année mondiale de l’astronomie par les Nations Unies et l’Unesco. A Tonneville, dans la Hague, cela fait déjà neuf ans que Ludiver s’attache à faire découvrir les mystères de l’Univers. Là-bas tout concourt à apprendre en s’amusant. Première étape : l’espace muséographique où Galilée se tient à l’entrée pour nous accueillir. Une fois à l’intérieur, on se retrouve immédiatement plongés dans une semi-obscurité, guidés à la lueur des planètes et des étoiles. Le système solaire s’ouvre alors devant nos yeux. Dans les deux salles, celles de l’Univers et de la Terre, la scénographie ludique et interactive propose toutes sortes de manipulations. Comme tester des pèse-personnes adaptés à la gravité de chacune des planètes (55 kg sur la terre pour 8 sur la lune et 175 sur Jupiter !) ou devoir faire face à une tempête au Cap de la Hague reproduite dans une cabine, ou
bien encore prendre les manettes d’un rover martien radioguidé pour se mettre dans les conditions réelles des équipes de la NASA. Manipulation qui permet d’ailleurs de mesurer la difficulté de piloter cet engin à distance qui plus est, avec un décalage de quelques secondes. Bientôt, on pourra également expérimenter une plateforme sismique installée dans l’espace Terre à partir de cet automne et jusqu’à fin janvier.
Etoiles en mouvement Mais la principale attraction de Ludiver reste la séance de planétarium. Confortablement assis dans son fauteuil, on s’apprête à observer tour à tour une projection du ciel et du système solaire sur la coupole grâce à une drôle de machine nommée planétaire. S’entame alors un savoureux ballet d’étoiles en musique. L’animateur scientifique qui mène la séance adapte son commentaire selon l’âge
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PLANETARIUM LUDIVER
En 1996 : Le Conseil du District de la Hague accepte de mener le projet. L’observatoire-planétarium sera impl anté sur l’un des points culminants du Cotentin, avec une faible pollution lumineuse et atm osph ériq ue, sur un site d’ob servatio n déjà connu des astronomes amateurs. En 2000 : Le site ouvre au public. La structure cylindriqu
e en métal et en verre est entourée d’un parc pays ager et de jeux (ex : parcours d’initiation aux cadrans solaires) . Ludiver s’articule autour d’un planétarium, d’un espace muséogr aphique et d’un observatoire astronomique.
En 2007 : Refonte muséographique.
Nuit des étoiles : Le Ciel des Déserts
Planétarium à thème, conférence, jeux, expositio n, observations et animation musicale. Le 24 /07.
Randonnée astro Parcours nocturne de 6 km sur les chemins de la Hague ponctué d'étapes représentant le système solaire. Les 17 et 28/07, 11 et 18/08.
>> Ouverture tlj, 11h-18h30 (14h-18h, fermé le samedi, à partir de sept.) Séance de planétarium : 11h30, 15h, 16h30 (15h à partir de sept.)
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et le niveau de connaissance. Et bien que l’information soit dense, son propos reste toujours clair et à la portée de tous. Chaque mois, un grand thème de l’astronomie est abordé dans le planétarium : saisons, éclipses, mythologie, mouvements des planètes… Cette jour là, c’était le ciel du soir. Notre visite se termine dans le parc paysager. Là, on aperçoit entre autres le grand observatoire. L’équipement q u i ab ri t e u n t é l e s c o p e 6 0 0 m i l l i m è t re s e s t u n l i e u d e rassemblement régulier pour les passionnés d’astronomie et les curieux. Il faut dire que la situation géographique du site en fait un endroit privilégié pour observer Jupiter ou Mars, la lune et quelques étoiles filantes. Et comme l’a dit l’animateur pendant la séance de planétarium : “Le ciel est plus beau en vrai car ses étoiles, elles, scintillent !”
Ciné-concert : On a frappé sur la Lune
Dans le cadre du quarantième anniversaire des premiers pas de l'Homme sur la Lune. Le 16/07.
C/0 : 1700 rue de la libération, Tonneville (50) 02 33 78 13 80 - ludiver.com
Rover martien
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© Guillaume Hédouin
© Guillaume Hédouin
PARC NATUREL REGIONAL DES MARAIS DU COTENTIN ET DU BESSIN
Marais d’escale Du côté de Carentan, entre Cherbourg et Caen, la réserve du Parc des Marais du Cotentin et du Bessin abrite un généreux patrimoine naturel. Là-bas, on y a passé un dimanche avec les oiseaux… n d i m a n c h e ave c l e s oiseaux… On dirait le titre d’une œuvre littéraire ou d’une chanson. En réalité, ce nom poétique est celui d’une sortie ornithologique prévue au Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin. Guillaume Hédouin nous reçoit dans la toute nouvelle Maison du Parc. Le responsable du site et son équipe préparent la prochaine exposition, Terres de bâtisseurs. Il y est question d’éco-construction et d’architecture, ailleurs dans le monde, mais surtout ici, sur ce territoire. Car la Maison du Parc a pour vocation de défendre et de promouvoir le patrimoine culturel et naturel du parc des marais. Mais le lieu n’est pas comme qui dirait un musée. Guillaume Hédouin : “Notre collection, elle, est vivante : elle vit à l’extérieur, dans le marais.” Située sur l’axe de migration Europe du Nord – Afrique, la réserve de 100 hectares reçoit en effet des locataires en toute saison. Cet espace naturel sensible fait partie d’un parc naturel régional qui s’étend sur les
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secteurs du Cotentin et du Bessin dans la Manche et le Calvados. En cette matinée printanière, les planeurs profitent du soleil. Ce dimanche avec les oiseaux débute par une balade en bateau, sur la rivière, à la découverte de la faune et de la flore. Au fil de l’eau, des nids apparaissent au milieu des roseaux et le doux chant des passereaux se fait entendre. Pendant ce temps, le guide vous raconte avec ferveur le marais, ses habitants (humains et volatiles), mais aussi son quotidien, axé sur la préservation de la zone humide (entretien, sensibilisation, approche scientifique, etc.).
Effet de masse Une fois arrivé au grand observatoire, le responsable vous fait observer certaines espèces à l’aide de jumelles. Au sein de ce ballet aérien et aquatique, on observe ça et là une parade amoureuse (infructueuse) de canards souchets, des cormorans en pleine séance de séchage, un martinpêcheur sur le guet… Au printemps,
la tendance est à la dispersion et à la reproduction. Les migrateurs d’Europe du Nord repartent, ceux d’Afrique reviennent. D’ici l’été, les oiseaux seront plus nombreux sur le parc, provoquant ainsi un effet de masse. “A travers les observations et les explications sur les escales migratoires, on essaie de faire mesurer aux visiteurs l’impact des actions humaines sur la nature”, souligne Guillaume Hédouin. La visite guidée se termine à l’observatoire. Pour le retour, les animateurs conseillent le sentier d’interprétation. D’ailleurs, il est possible de faire une pause pique-nique sur la boucle pédestre, des bancs et des poubelles étant à la disposition des promeneurs… Mais après cette balade, qui voudrait venir troubler la quiétude des oiseaux ?! >> Un été avec des oiseaux Les jeudis, samedis et dimanches en juillet et août, 10h (sf samedi, 15h) Les 6 et 13/09, 10h. Sur réservation.
C/0 : Maison du Parc ouverte tlj, 9h30-19h, jusqu’à fin septembre 3 village Ponts d’Ouve, Saint Côme du Mont (50) 02 33 71 65 30 - Parc-cotentin-bessin.fr
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Au printemps 2009 : Elle rouvre en présentant désormais un beau volume et un visage à l’image de son identité, à savoir environnemental. Tout en terre et en ossature de bois, le nouveau bâtiment aux normes HQE oscille entre tradition et modernité : traditionnel dans son volume, moderne dans ses matériaux de construction. L’enceinte comprend boutique, espace détente, salle de projection, galerie, salle d’expo, salle polyvalente et belvédère.
Crépuscules d’été Découverte du marais à la nuit tombante et observation du retour des oiseaux sur la réserve avec l’aide d’un guide. Tous les mercredis en juillet et août.
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En 2008 : Jugée trop petite, elle subit des travaux d’extension.
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En 1998 : L’ancienne ferme devient la Maison du parc.
Soirées spéciales Balade
Récré’atelier Terres de Bâtisseurs Les 6-12 ans sont conviés à la Maison du Parc pour un atelier autour des propriétés constructives de la terre. Le 2/09.
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avec l’association La Loure autour des musiques et chants traditionnels normands. Le 22/07. Soirée contes avec François Epiard. Le 29/07. Sortie autour des Contes du marais avec l’association Moulins à Paroles. Le 12/08. Promenade littéraire avec l’association Pages et Paysages. Le 26/08.
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COMPLEXE TOURISTIQUE DE LA ROCHE D’OETRE
Le bâtiment caméléon Implanté dans un superbe site naturel classé de la Suisse Normande, le complexe touristique de la Roche d’Oëtre vous met en condition avant l’immersion dans les montagnes normandes.
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Terre aride Le plus saisissant se trouve à l ’ e x t é r i e u r. A u s o m m e t d e l’escarpement, le précipice est vertigineux et le panorama des gorges magnifique. En grec ancien, Oëtre signifie terre aride. C’est l’une des caractéristiques de ce relief rocheux accidenté et incliné, résultat d’une superposition de deux chaînes de montagnes il y a des centaines de millions d’années. Au cours d’un arrêt à l’un des belvédères du sentier des corniches, on profite d’une vue imprenable sur le profil humain, ce visage qui se détache de la roche. Durant les visites guidées de ce sentier, les animateurs évoquent l’histoire de la Roche d’Oëtre ainsi que celle de la vallée de la Rouvre à travers ses activités économiques d’antan, sa faune, sa flore, sa géologie et ses légendes. Du haut des 118 mètres du plateau, on entend plus qu’on ne voit la rivière de la Rouvre, le massif végétal à ses abords étant très dense. Pour la voir de plus près, le CPIE des Collines Normandes organise des sorties dans la vallée en partenariat avec
l’espace découverte. Ces randonnées guidées empruntent plusieurs sentiers balisés d’un espace naturel sensible. Peut-être qu’un jour, à l’occasion d’une balade dans le sentier du granite, aura-t-on, une fois de l’autre côté des gorges, la possibilité de vérifier si le bâtiment de la Roche d’Oëtre s’efface bel et bien dans son magnifique écrin. >> Balades guidées de la Roche d’Oëtre et gorges de la Rouvre Les 10, 15, 17, 24, 31/07 et les 7, 14, 19 et 21/08. C/0 : Ouverture de l’espace tlj de 10h à 19h (10h-18h en sept.) Saint-Philbert-sur-orne (61) 02 31 59 13 13 - roche-doetre.fr cpie-collinesnormandes.org * Haute qualité environnementale
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imaginer que l’espace sera amené dans l’avenir à se développer en matière d’installations, d’aménagements et de propositions d’animations autour de la sensibilisation au site naturel et à l’environnement. Le lieu organisant principalement des visites guidées pour le moment.
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n dit que de l’autre côté de la Rouvre, en amont des gorges, on le distingue à peine. Le lieu “invisible” c’est le complexe touristique du site de la Roche d’Oëtre. L’espace a été élaboré dans un souci d’intégration à son environnement, et ce, de sorte à en faire une porte entre le milieu bocager et le milieu forestier : poteaux de bois à l’intérieur et à l’extérieur rappelant les gorges boisées que le bâtiment surplombe, béton teinté dans la couleur de la roche du site (le poudingue), toiture en cuivre qui s’oxyde avec le temps et qui rappelle les cultures du bocage… S’il n’est pas aux normes HQE * , le bâtiment a toutefois été construit avec des matériaux en partie recyclables et dans une démarche bioclimatique. Le complexe touristique, sous la gestion de la communauté de communes du Bocage d’Athis, regroupe un espace d’accueil, un restaurant, une boutique ainsi qu’un espace muséographique. Ce petit parcours interactif (salles de projection, carte, écran de station météo, etc.) permet de mieux comprendre le site naturel classé et protégé, situé au cœur de la plus vieille montagne d’Europe, depuis la formation du massif armoricain il y a deux milliards d’années. Près de la partie muséographique, un petit espace destiné aux expositions temporaires a été aménagé. Compte tenu de l’emplacement de l’espace et sa structure, on peut
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En 1998 : La communauté de communes du Bocage d’Athis achète
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le site de la Roche d’Oëtre et décide d’en faire un complexe touristique et environnemental. Auparavant, il appartenait à des particuliers. Le site touristique est accessible au public depuis 1931, date de son classement sur la liste des sites et monuments naturels.
En avril 2006 : Ouverture de l’espace d’accueil
Découverte d’un écosite
Roche d’O
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Visite guidée autour de la démarche de développement durable suivie par le site touristique. Entre contes et explications scientifiques, les animateurs emmènent les participants en balade sur le site et dans les gorges de la Rouvre en matinée, puis sur les corniches et à l’espace découverte l’après-midi. Un apéritif et un goûter viennent compléter le menu. Le 22/07.
Promenade spectacle L’association Le Dit de l’Eau raconte la Roche d’Oëtre sous l’angle du patrimoine industriel et de l’eau dans une promenade spectacle combinant conte, science et musique. Un goûter est prévu à l’issue de la balade. Le 15/08.
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PARC EANA
EANA éveille l’éco
L’Abbaye
Dans la langue same, en Laponie, Eana signifie terre nourricière. Vecteur des enjeux environnementaux de notre époque, le parc de Gruchet-le-Valasse se veut avant tout un lieu de découvertes et de jeux pour explorer la Terre, de ses origines au monde du futur.
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espace végétal, avec des jardins thématiques (jardins des origines, au fil de l’eau, des couleurs) et un théâtre de verdure. Un espace historique avec l’abbaye millénaire, qui abrite aujourd’hui des salles d’exposition et deux restaurants. Et un espace dédié aux expériences écologiques, avec la Grande Halle, bâtiment très moderne réalisé aux normes HQE*,
qui comprend principalement un itinéraire interactif développant le thème de l’impact de l’homme sur la planète. C’est dans cet espace que se trouvent deux des curiosités du parc, à savoir l’atlas des ressources, un grand écran “multitouch” inspiré de celui du film Minority Report et le jeu des scénarios du futur qui consiste à lancer à l’aide de ses pieds des balles
© Parc EANA
u départ, ce n’était pas gagné pour EANA. Image orientée sur la notion usée et trop conceptuelle de développement durable, tarif d’entrée jugé onéreux… Voilà des facteurs qui n’ont pas favorisé le parc à ses débuts l’an dernier en terme d’affluence. Mais entre-temps, l’équipe de direction a réalisé quelques remaniements : recentrage autour d’une identité “parc de découverte de la Terre”, tarif fixé sous la barre des dix euros, plus d’animations et de jeux. Du coup, les choses semblent aller mieux. “Depuis sa réouverture en avril, le parc réalise un nombre d’entrées qui entre dans nos objectifs avec 12 566 visiteurs en deux mois”, indique Camille Barradas, chargée des publics. Implanté sur le très beau site de l’abbaye du Valasse, le parc éco-conçu est présenté comme le “poumon vert” d’un territoire, le Pays de Caux – Vallée de Seine, marqué par son caractère industriel. EANA s’articule autour de trois grands espaces. Un
Exposition C
pa r la io n du si te pi lo té at lit bi ha ré de nt, et Ve rs 19 9 8 : Prcoojmmunes de Caux Vallée de Seine. AupaGrraucvahe t communauté de r la municipalité de alisés pa és en m n tio ra au des travaux de rest tion des Amis de l’Abbaye ont été ré nes ocia ss s moi l’A de e id avec l’a i bien accueilli de e siècle. ss au a i qu , re ai sur l’abbaye millén qu’une fromagerie au milieu du XX cle cisterciens au XIIe siè m oi s de du pa rc ap rè s 18 Halle, re tu er uv O : 8 E n ju il le t 2 0tio0n de l’abbaye, construction de la Grandet). stationnemen travaux (restaura rdins et des aires de ja s de t en em ag amén
Exposition de hasseur d’orages sp salons de l’ab hotographies de Julien Bat baye. Le photo ard dans la ga leri sur le phénom gr ène climatiqu aphe présente une série e et les de clichés e et ses étape s. Jusqu’au 1 er /09. Son et lumiè re d u V a lasse : Les fa Evénement a ss lumière du Va ocié à l’abbaye depuis plu laises ardentes si la été avec Les sse organisé par l’associat eurs années, le son et falaises arden ion A.V.E.C.* re te spectacle py rotechnique s. Les quelques 300 figu vient cet rants de ce et laser réali retraçant les co sen celle des Allié nquêtes de la Normandie, t une fresque épique d s. Tous les ven dredis et sam e l’arrivée des Vikings à edis, jusqu’au 5/09. Week-end s Entre humou pectacle : La grande re av visiteurs sur t poésie, la compagnie Act enture du vivant les voies de a Fabula ache la richesses et m des mystère biodiversité à la décou ine les s de la planè verte des animaux pou te. rra parc ! Les 26 ient bien faire leur appari Plantes et nouveaux et 27/09. tion dans les jardins du * Association Vie et Culture en Va
llée du Comm
erce
ressources virtuelles dans le couloir du temps. Selon son score, le film projeté à l’issue de la partie présente un journal télévisé de 2050 avec quatre scénarios possibles. Mais ce sur quoi EANA met plus particulièrement l’accent concerne la partie animation, très appréciée semble-t-il du public. A cet égard, des points rendez-vous récurrents sont organisés dans plusieurs endroits du parc. Ces séances, encadrées par des animateurs, portent sur différentes thématiques telles que construire une cabane pour coccinelles, fabriquer une fusée à eau, explorer la rivière et son écosystème, assister à des contes de pays lointains sous l’une des yourtes, découvrir la face cachée de l’abbaye, etc. En tout cas, c’est certain : EANA ne veut laisser personne de côté. Camille Barradas : “On veut que chacun puisse faire son propre parcours et y prendre ce qu’il veut. Certains veulent s’instruire, d’autres s’amuser, ou simplement se balader. On ne se pose pas en moralisateurs. Avant d’être pédagogique, EANA est un parc de loisirs et de découvertes. Après, si on peut en plus apporter des connaissances ou des idées pour participer à la préservation de la planète, alors c’est encore mieux.” Un petit pas pour l’homme… C/0 : Ouverture tlj de 10h à 19h (en sept. : 10h-18h, fermé les lundis et mardis) Gruchet-le-Valasse (76) - 02 32 84 64 64 – eana.fr * Haute qualité environnementale
© Vincent Rustuel
Des points rendez-vous
25 Grande Halle
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LES BAINS DES DOCKS
Piscine à l’épreuve La piscine du Havre imaginée par Jean Nouvel ne ressemble à aucune autre en France. Ouverts depuis l’été dernier, Les Bains des Docks associent œuvre architecturale et équipement sportif et de loisirs. Un outil hors norme à gérer, pour le meilleur et pour le pire.
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n juillet dernier, le lever de rideau impressionnait. Avec Les Bains des Docks, Jean Nouvel livrait une réinterprétation moderne des thermes romains, et la Communauté de l’agglomération havraise (Codah) s’offrait par la même occasion la signature de l’un des plus prestigieux architectes. A l’intérieur du bâtiment sobre et discret, réalisé à l’échelle des anciens hangars portuaires qui l’environnent, l’espace ressemble moins à une piscine standard qu’à un musée de l’eau ou un décor de cinéma. Combinaison de volumes cubiques massifs et de percées, jeux de lumières artificielles et naturelles, variation des jets d’eau… Ces thermes modernes, habillés de mosaïques blanches, surprenaient autant qu’ils séduisaient. Presque un an après l’ouverture, la contemplation s’est un peu troublée. L’équipement a apporté entre temps quelques mauvaises surprises, principalement au niveau du sol. Ainsi, a-t-on pu observer par endroits, les carrés de mosaïque se décoller, jaunir et plus gênant, se craqueler. “Le décollement de mosaïques
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était prévu dès le départ”, explique Laurent Couvert, le directeur du centre. “On savait que sur 32 millions de petits carrés, il y aurait des déchets. Après, ce qui ne l’était pas, c’est le faïençage.” Pour autant, le centre géré par la société Vert Marine n’a jamais fermé ses portes durant sa première année d’exploitation. “En réalité, nous faisons des travaux quotidiennement, en dehors des heures d’ouverture.” L’arrêt technique prévu la première quinzaine de juin devait entre autres permettre des améliorations, via quelques travaux comme le nettoyage de la mosaïque. “Cette teinte jaune est le résultat de résidus de chantier sur lesquels la saleté s’est fixée, et non du vieillissement des matériaux.” Mais tout ne sera pas solutionné lors de cette période. Une expertise est en cours pour déterminer les causes de cette dégradation et les responsabilités. Elle devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année et permettre de trouver, espère-t-on du côté des acteurs concernés, une solution définitive.
En 2004 : A la suite d’un concours international d’architecture, les ateliers Jean Nouvel sont retenus pour mener à la fois les projets des Bains des Docks et du Centre de la Mer et du Développement Durable, tous deux situés dans le quartier des Docks, à l’interface de la ville du Havre et de son port. La construction du complexe aquatique fait suite à un constat de sous-équipement en matière de piscines dans l’agglomération havraise.
En mars 2006 : Début des travaux des Bains des Docks. En juillet 2008 : Mise en service du centre aquatique. Celui-ci s’articule autour de plusieurs espaces : espaces ludiques (lagons extérieurs et intérieurs, toboggan, bassin sec, pataugeoire), espace balnéothérapie (spa, hammam, sauna…), espace forme (fitness, cardio-training, musculation), et espace sportif avec un bassin olympique de plein air.
Reste que le cas des Bains des Docks interroge : la beauté architecturale aurait-elle été privilégiée par rapport à la qualité de la construction et donc à la fonctionnalité de l’équipement ? Certains usagers pointent du doigt quelques inconforts (sols dégradés, vestiaires pas pratiques...). La période de rodage devrait donc être plus longue sur ce site qu’ailleurs pour apporter les ajustements nécessaires. “On travaille sur un site expérimental et encore en démarrage. Dans cette piscine, rien n’a été conçu comme une piscine traditionnelle. On est conscient que l’on a un outil hors norme entre les mains. Et même si hors norme ne signifie pas simple à gérer pour nous, exploitants, c’est un magnifique outil que d’autres villes, comme Paris, nous envient.” Il est vrai que les soucis actuels des Bains des Docks n’empêchent pas l’intérêt porté au site par les nageurs, les visiteurs, les étudiants en architecture ou les revues d’art. Attractifs ils le restent, mais encore faudra-t-il savoir rectifier le tir afin de conserver un prestige peut-être trop vite acquis.
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Un site expérimental
>> Ouverture tlj en juillet et août, 10h-21h, (10h-19h, week-end et jours fériés) En sept., 9h-21h lun et mer, 12h-21h mar, jeu et ven, 9h-19h le week-end
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C/0 : Quai de la Réunion, Le Havre (76) 02 32 79 29 55 - vert-marine.com/le-havre 27 Les mosaïques se décollent sur l’ensemble de la piscine.
MONT-SAINT-MICHEL
Le mont est à nos pieds
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Depuis l’an dernier, le célébrissime rocher granitique fête son 1300e anniversaire. L’occasion d’aller y faire un petit pèlerinage entre ciel, terre et mer.
omment se lasser de ce panorama de la Merveille de l’Occident depuis le continent ? Pourtant on le connaît bien, mais impossible de détacher son regard. Une fois sur la digue, le charme agit toujours… mais le désagrément lui succédera dans l’enceinte du village. L’affluence est considérable. Normal, direz-vous : après tout il en est toujours ainsi au Mont-Saint-Michel, troisième site touristique français, avec plus de trois millions de visiteurs par an. Mais ce jour-là la marée humaine est bien au-delà de ce que l’on pouvait imaginer. Après plusieurs dizaines de minutes de piétinement, nous arrivons à notre but : l’abbaye. Direction l’église abbatiale où nous rejoignons la guide conférencière du Centre des Monuments Nationaux et le groupe. Celle-ci aura la délicatesse de nous acheminer vers des endroits plus tranquilles à chaque étape du parcours.
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La visite, interactive et très intéressante, nous mène à la fois dans les salles de l’église et dans celles de la Merveille, du magnifique cloître jusque dans les fondations datant de l’époque romane comme la crypte. La guide nous plonge dans la vie de ce lieu de pèlerinage, de sa construction en 708 à la Révolution où il est utilisé comme prison, alternant entre grandes dates historiques et anecdotes de la vie monastique.
Après la tête, les jambes Autre moment, autre lieu, autre ambiance. Nous voilà à présent sur la plage de Genêts, à quelques kilomètres du rocher, pour une traversée de la baie à pied. Sur place, un guide de la Découverte de la Baie nous attend. Au programme de la sortie : traversée des grèves sur six kilomètres, puis visite du village et retour en car. Préparé de façon à affronter la vase, le vent et à
franchir les rivières dont le Couesnon, notre groupe en short, coupe-vent et pieds nus, se lance sur les pas des pèlerins. En chemin, notre accompagnateur évoque plusieurs facettes de la baie, dont les fameux prés-salés. L’ensemble des petits arrêts est marqué par une étape à mi-parcours près de l’îlot de Tombelaine : l’occasion d’y entendre la légende de la “tombe d’Hélène”. Au loin, on aperçoit d’autres groupes, également à pied, ou à cheval. Mais le mont semble tout à nous et le silence règne.
Quand la Merveille s’illumine A nos pieds, la vase donne cette sensation agréable de patauger dans de la matière argileuse. On expérimente aussi les sables mouvants, préalablement testés par notre guide, en prenant un malin plaisir à sauter sur ce matelas
En 708 : Construction d’un sanctuaire sur le Mont-Tombe dédié au culte de l’Archange Michel suite à un rêve fait par l’évêqu e d’Avranches. Il devient un lieu de pèlerinage. Au Xe siècle : Installation des Bén édictins au sanctuaire et construction du village en con tre-bas. Edification du monastèr e roman et de son église abbatiale au XIe et XIIe siècles et du bâtime nt de la Merveille au XIIIe siècle. Le rocher devient une forteress e im pre nable pe nd ant la Gu err e de Ce nt An s. Ap rès le dé par t des moines pendant la Révol ution, l’abbaye abrite une pri son jusqu’en 1863.
de l’abbaye public pourra visiter Parcours noctenurscne ène d’André Serre, le
urs de leu r Grâce à une mise nt -S ain t-M ich el. Au co ées par Mo du e ay bb l’a t” en “a ut re m lles anim urs découvriront des sa irs du 6/07 au déambulation, les visite so les us lumière. To en s ise m et s ien sic des mu e). 5/09 (sauf le dimanch
les entre CielrtsetchMréer Festival 13 Sieèc tiens propose une édition, le festival d’a
de la croix Pour sa deuxièm és au Mont, dans le jardin de rue, vit cti d’a et s cle ta ec sp série de ts, théâtre ramme : expos, concer de Jérusalem. Au prog rs les grèves, atelier de calligraphie et trave pèlerinage nocturne à es... Du 15 au 19/07. d’enluminure, conférenc
En 1874 : Classement aux monument
s historiques.
En 1979 : Inscription au patrimoine mo
ndial de l’Unesco.
Entre 20
06 et 2015 : Travau caractère maritime. L’accumulati x de rétablissement de son on des sédiments déposés par la marée et de la végétation au pie d du mont menaçait de le raccro cher à la terre ferme. Ce gigantesque projet de désensablement s’articu le en plusieurs parties : la constru ction d’un barrage sur le Coues non (premiers lâchers d’eau au printem ps la construction d’un parc de sta 2009), les travaux hydrauliques, tionnement sur le continent, la démolition des parkings act uels et d’une grande partie de la dig ue -ro ute et la con struct ion du po nt pas serelle et du gu é submersible (travaux à partir du printemps 2010). Les effets des aménagements seront percep tibles à 80% en 2020.
>> Ouverture de l’Abbaye Du 2/05 au 31/08, 9h-19h (9h30-18h à partir de sept.) 02 33 89 80 00
C/0 : Découverte de la Baie, La Maison du Guide 1 rue Montoise, Genêts (50) 02 33 70 83 49 - decouvertebaie.com
Aidée par des enfants du te le Mont-Saint-Michel à travers trois racon Les Loustics de la Baie s et légendes du site. Sur la place de la ire to tableaux évoquant his 07 et 8/08. 17/ mairie de Genêts. Les
© Centre des Monuments Nationaux
pneumatique. La nuit tombe. Le rocher pyramidal est cette fois à nos pieds. Entre chien et loup, nous longeons le site, la vue est insolite. La Merveille s’illumine progressivement. Sublime spectacle. Avant d’entrer dans le mont par le versant sud, le guide fait un point sur les travaux actuels de désensablement de la baie, et l’histoire de la forteresse imprenable que fut le rocher granitique. Dans le village médiéval, la fréquentation est moindre, les ruelles paraissent cette fois plus engageantes. Le guide évoque alors la construction du village, la fameuse histoire de la Mère Poulard et celle de l’abbaye. La visite nocturne s’achève. Sur la route du retour, nous profitons une dernière fois de cette vue de la Merveille depuis le continent. Magnétisant, définitivement.
e ile de l’archaeng l’a us so s, êt en G e âtrale cl thé ta troup Spec centre aéré de Sartilly, la
L’abbaye du Mont Saint-Michel
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DOMAINE DEPARTEMENTAL DE CLERES
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Artistes, visiteurs et anim A 90 ans, le parc botanique et zoologique de Clères s’enorgueillit d’être toujours “vert”. En charge de la préservation d’animaux rares ou menacés, le domaine développe également depuis quelques années une programmation culturelle en lien avec la nature. u’aurait pensé Jean Delacour de son domaine tel qu’il est aujourd’hui ? Du bien sûrement, à en voir les actions et les activités qui y sont menées. Aujourd’hui, l’équipe du parc poursuit l’œuvre de l’ornithologue entamée en 1919. Ainsi, 90 ans après, le château de Clères est toujours entouré de ses arbres, aujourd’hui remarquables, de son jardin aux plantes médicinales et surtout de ses nombreux animaux, la grande attraction de ce site pour le public. Sur la boucle pédestre dépassant le kilomètre, plus d’un millier d’animaux, oiseaux et mammifères confondus, sont visibles : les espèces rares et sensibles en volière, les espèces plus résistantes en semi-liberté. Les volières sont classées par région du monde. On y découvre par exemple l’ibis chauve et l’impressionnante chouette lapone. Plus loin dans le parc, on aperçoit un groupe d’antilopes cervicapres avant de croiser des paons pas franchement farouches. Pendant ce
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temps-là, les wallabies de Bennet font la sieste, et les stars du parc, les maki cattas, ces lémuriens malgaches, attendent l’heure du nourrissage sur leur îlot du lac. Même agencement des volières, mêmes familles d’animaux : le parc animalier reste fidèle à l’esprit dans lequel il a été conçu. En recueillant certaines espèces menacées ou rares, Jean Delacour oeuvrait déjà pour ce qu’on appelle a u j o u rd ’ h u i c o m mu n é m e n t l e développement durable. Certains animaux en voie de disparition comme les grues de Mandchourie et l’hapalémur (lémurien) font partie d’un plan européen d’élevage visant la réintroduction des espèces dans leur milieu naturel.
L’art dans la nature Récemment dans le parc, les installations éphémères de l’artiste plasticienne Marie Goussé sont venues se joindre aux animaux et aux végétaux. En approchant, on constate que les ouvertures de certaines pièces en voile, en filtrant la lumière et le regard, offrent des perspectives insoupçonnées du parc et du château. Cette incursion de la chose artistique dans le paysage re s t e fi n a l e m e n t p ro c h e d e l a philosophie du parc à son ouverture. Car, si l’ornithologie était la grande passion de Jean Delacour, celui-ci était au demeurant un véritable amateur d’art. Il organisait alors des expositions d’objets rapportés de ses expéditions dans les pays du sud-est asiatique. L’équipe actuelle, elle, met en place des activités régulières (atelier photo, contes…) et des événements en lien avec la nature. Parmi les manifestationsphares, on peut citer les Pique-niques. Ce rendez-vous estival qui associe
aux voient Clères même pour les participants : méfiezvous des paons, il y a de fortes chances qu’ils s’intéressent de près à votre pique-nique !
C/0 : Ouverture de 10h à 19h 32 avenue du parc, Clères (76) 02 35 33 23 08 parcdecleres.net marie-gousse.com artsduchemin.blogspot.com
© Pierre Demeure
plaisir de la “nappe” et spectacle de plein air s’appuie sur les arts du chemin, réseau qui vise à favoriser le spectacle vivant en milieu naturel et les démarches d’artistes explorant le rapport entre nature et culture. L’occasion aussi pour les visiteurs, munis de leur panier, de leur vaisselle et de leur nappe, de pouvoir pique-niquer sur une zone limitée du parc non loin des wallabies et des antilopes. Un conseil tout de
Au XIIIe siècle : Construction du château féodal. Des traces écrites à son sujet remonte au XIe siècle. Détruit pendant la Guerre de Cent Ans, un château de style gothique flamboyant sera édifié sur ses ruines au XVIe siècle. Le manoir en briques et pans de bois adjacent est construit à la même époque.
En 1920 : Ouverture au public.
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En 1919 : L’ornithologue Jean Delacour achète le domaine. Au cours des années suivantes, il fait des travaux d’aménagements pour y installer un parc botanique et ornithologique et réaliser ainsi un rêve d’enfant.
En 1967 : Jean Delacour lègue son parc au Muséum National d’Histoire Naturelle qui
Spectacle pique-niques
poursuit son travail de préservation des espèces ornithologiques.
En 2009 : Géré depuis 20 ans par le Département de Seine-Maritime, le domaine s’apprête à en devenir la propriété.
Exposition Lieux de regards L’artiste-plasticienne Marie Goussé propose de découvrir de nouvelles perspectives du parc à travers sept installations éphémères conçues spécialement pour le domaine… Une réflexion sur le temps, le paysage et le regard. Jusqu’au 21/09.
Les pique-niques du parc de Clères
© cg76
Après avoir savouré le pique-nique apporté et conçu par leurs soins, les visiteurs pourront se laisser transporter par des histoires en rapport avec la nature, dans le cadre de spectacles de théâtre, conte, danse, musique et humour, aux abords du château. Pique-nique uniquement les dimanches de représentation. Les 14, 18 et 26/07, les 2, 9, 16, 22, 23 et 30/08.
31 Spectacle pique-niques
Château d’Harcourt
A l’ombre des grands arbres, la forteresse animée Ce château vieux de dix siècles n’est sûrement pas l’un des plus connus de Normandie. Pourtant, l’activité culturelle qui règne aujourd’hui sur le domaine d’Harcourt réveille ses pierres et ses arbres séculaires.
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els deux impressionnants vigiles, les cèdres libanais encadrent l’entrée du domaine d’Harcourt. Ces espèces presque bicentenaires font partie des arbres remarquables qui composent l’arboretum, aux côtés entre autres d’un platane, de deux thuyas géants aux ramifications arquées, de deux hêtres tortillards et d’un pin noir de Tauride. Ces grands végétaux à la silhouette majestueuse et imposante semblent dominer le paysage. Pourtant, ils ne sont que les arbres qui cachent la forêt de 91 hectares et le château. Encore relativement méconnue, l’ancienne forteresse sort progressivement de
T
l’ombre. L’édifice, qui pour la particularité d’avoir une façade d’époque médiévale et une autre d’époque classique, est l’un des châteaux normands les mieux conservés. A l’intérieur, au rez-de-chaussée et au premier étage, les deux espaces accessibles au public, une exposition permanente retrace la vie du domaine à travers les siècles. Panneaux historiques, portraits des maîtres des lieux et objets sous vitrine sont installés, çà et là, au milieu des meubles. En vue d’animer ces espaces, l’équipe du Domaine d’Harcourt programmera bientôt une exposition temporaire agrémentée de petits spectacles. Entre fin juin et début
Source : Domaine d'Harcourt
DOMAINE D’HARCOURT
Fin du XIe siècle : Période probable des premières constructions. D’abord motte féodale, il deviendra au cours des siècles suivants forteresse puis résidence de campagne. Il vivra des périodes troubles de l’Histoire de France comme la Guerre de Cent Ans et sera la propriété de deux grandes familles, celles des comtes d’Harcourt et des Ducs de Lorraine.
Exposition Chevaliers, princesses, dragons
En 1802 : Louis-Gervais Delamarre achète le château et les
Festival Séquences buissonnières
Le château fait revivre chevaliers, princesses et dragons dans le cadre de l’exposition des illustrations de Magali Clavelet et de Rebecca Dautremer… Jusqu’au 10/07.
terres aux alentours. Il va y implanter un domaine forestier expérimental.
Les troupes d’arts de la rue investissent le Domaine à l’occasion de ce festival co-organisé avec l’Atelier 231. Les 11 et 12/07.
En 1827 : A la mort de son propriétaire, le domaine est légué à la Société Centrale d’Agriculture. L’arboretum est créé six ans plus tard.
La Nuit des Etoiles Le Domaine et le club d’astronomie de Louviers invitent le public à venir connaître et reconnaître les étoiles. Au programme : expositions, conférences et pôles d’observation. Le 25/07.
En 1862 : Classement aux monuments historiques. En 1967 : Ouverture du domaine au public. Entre 1970 et 1990 : Campagnes de restauration et de réaménagement.
En 1999 : Le domaine revient au département de l’Eure par acte de donation.
Découvertes régulières Plus globalement, rares sont les traces écrites qui évoquent le passé du Domaine d’Harcourt. La lecture architecturale du site, elle, s’avère plus féconde. “On en apprend quasiment tous les ans sur son passé”, confirme Aurélie Grojean, la médiatrice culturelle du domaine. “Ce qui nous permet de mettre régulièrement en valeur les nouvelles découvertes dans le cadre des ateliers pour le jeune public et des visites.” Pour toutes les animations, l’équipe cherche à coller au mieux à
l’identité du site. En proposant, entre autres, de faire l’étude des arbres remarquables et de ceux qui ne poussent pas ailleurs ou d’imaginer comment pénétrer ce château fort supposé invincible. Al’imagedecesateliersludo-pédagogiques, d’autres temps forts sont venus rythmer la vie du domaine dont le festival Séquences Buissonnières, où une ribambelle de compagnies d’arts de la rue viennent évoluer autour du château. L’histoire commencerait-elle à s’écrire au Domaine d’Harcourt ? >> Ouverture tlj, 10h30-18h30 (14h-18h sf le mardi à partir du 15/09) Visite guidée tous les 1er dimanches du mois
C/0 : 13 rue du château, Harcourt (27) 02 32 46 29 70 © cg27
juillet, les salles accueilleront les travaux de deux illustratrices jeunesse portant sur des histoires de princesses, de chevaliers et de dragons. Une façon d’introduire une part de merveilleux et d’imaginaire dans un monument qui n’a légué que peu d’histoires et de légendes.
33 Thuya géant
© strars-celebrite
s.com
© Maison Jacques Prevert
MAISON JACQUES PREVERT
Le poète du val C’est dans “ce coin de paradis” de la Hague que Prévert a résidé et travaillé durant les dernières années de son existence. Aujourd’hui, la maison d’Omonville-la-Petite est devenue un lieu de visite et de mémoire, sans être pour autant sacralisée… Cela n’aurait sûrement pas été du goût de son ancien propriétaire ! 34
n c o m p re n d p o u rq u o i Prévert en a fait son refuge et son lieu de création. Le cadre est bucolique à merveille. Nichée dans le lieu-dit du Val, la maison du poète est située à Omonville-la-Petite, petit village aux constructions typiques du Cotentin. “Prévert connaissait la Hague depuis les années trente”, indique Maëlle Quéré, chargée d’accueil du site. “Il aimait venir s’isoler dans ce bout d u monde. Son ami décorateur, Alex Trauner, qui habitait déjà à Omonville-la-Petite, l’avait convaincu de venir s’y installer. C’était un artiste très mondain. Avec la maison d’Omonville, il avait fait le choix du contraire.” La Maison Jacques Prévert est le seul
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lieu consacré à l’artiste. La demeure est restée telle que le poète et son ami Trauner l’avaient imaginée et rénovée : très blanche, avec beaucoup d’ouvertures et de voûtes. Un style très moderne pour l’époque. “Seuls des systèmes d’éclairage et de sécurité ont été ajoutés depuis. Nous ne voulions pas altérer son authenticité ni d’ailleurs en faire un lieu sacralisé. La maison allie deux identités : un espace muséographique avec l’exposition d’œuvres originales et d’archives, et une demeure avec son caractère intime.”
Prévert version arts visuels D’une pièce à l’autre, on découvre progressivement la vie et l’œuvre de Prévert à travers un film, une exposition
En 1970 : Jacques Prévert achète la
maison du Val.
Exposition Balade à Baladar
En 1977 : Mort de Jacques Prévert. Il est
enterré dans le cimetière du village. Son épouse vivra dan s la maison du Val jusqu’à son décès en 1993. Celle-ci souhaitait que la demeure devienne un jou r un lieu de visite et de mémo ire. Le Département de la Ma nche l’achètera avec l’appui d’Eugénie Bachelot-Prévert, la petite-fill e du poète.
En 1995 : Ouverture au public.
Dans les années 50, Prévert trav aille avec le dessinateur André François sur Lettre des Iles Bal adar, un album jeunesse fantais iste et ico no cla ste. Re tou r sur la ren con tre en tre de ux gra nd s anticonformistes et sur une œu vre détonnante dans les contex tes de l’époque à travers une exposi tion de dessins et de document s inédits. Jusqu’au 30/09.
Itinéraire de randonnée
Depuis 2004 : Constitution progre ssive d’une collection via des achats et des prêts de la société Fatras (fondée par Eug énie Bachelot-Prévert) . Collage
La Maison Jacques Prévert et le Manoir du Tourp proposent à leurs visiteurs d’aller d’un artiste à un autre, de Prévert à son am i Trauner et d’aller d’une exposi tion à une autre, des travaux du du o Pré ver t-Fran çoi s au x pe int ure s du gra nd dé corate ur de cinéma, en empruntant les che mins creux de la Hague qui reli ent Omonville-la-Petite et Omonv ille-la-Rogue. Durée de la balade : 1h30. Jusqu’au 30/09.
Randonnées thématiques
temporaire ainsi qu’une collection permanente. Celle-ci présente des morceaux choisis de son œuvre protéiforme, dont un certain nombre d’ouvrages issus de collaborations artistiques (Picasso, Miró, Doisneau, Ernst...) et quantité de collages. Maëlle Quéré : “L’accent a été mis sur le Prévert version arts visuels. Le collage est le mode d’expression qu’il a surtout utilisé à la fin de sa vie. C’est l’aspect le moins connu de son œuvre. Il détournait les images de notre patrimoine visuel et l e s r é i n t e rp r é t a i t d e fa ç o n t a n t ô t loufoque tantôt subversive.” D’inspiration surréaliste, certains montages d’images jouent sur les thèmes de prédilection de l’artiste libertaire comme l’antimilitarisme et
par vaux, sur les trac commentée avec concert et goû es de Jacques Prévert. Balade ter. Les 05 et 24/07, et les 07 et 21 /08. De pieds en caps : séjour qui comprend éga lement la visite de la maison de Jean-François Mil let, à Gréville-Hague. Le weekend du 12 et 13/09. Elle s son t tou tes de ux organ isé es pa r l’of fic e du tou ris me de la Hague.
l’anticléricalisme. “Le public est parfois surpris. Certaines personnes ont une image enfantine de son oeuvre alors qu’en réalité, elle est bien plus riche et complexe.” Le parcours se termine dans ce qui constitue sûrement la plus belle pièce de la maison, l’atelier. Les photos qui y sont exposées montrent qu’elle n’a pas vraiment changé depuis les années soixante-dix, une partie du mobilier étant d’origine. Son coin lecture serait très apprécié du public, certains en profitant pour redécouvrir les textes de Prévert. La visite prend fin. Sur le chemin du retour, en empruntant le sentier, on tombe sur cet extrait d’un poème de Paroles, inscrit sur un petit panneau :
“Dans ma maison vous viendrez / D’ailleurs ce n’est pas ma maison / Je ne sais pas à qui elle est (…)” Un peu à lui, un peu à nous aussi maintenant.
C/0 : Ouverture tlj, 11h-19h en juillet et août, 11h-18h en sept. Le Val, Omonville-la-Petite (50)
© Maison Jacques Prevert
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Par monts et
35 Le Nain
VIEUX-LA-ROMAINE
Sous le vieux, l’antique
Groupe d’archéologues
Situé à quelques kilomètres de Caen, le village de Vieux livre au fur et à mesure des années les secrets de son passé antique. Capitale de la province gallo-romaine, Aregenua continue d’exister à travers un musée et plusieurs sites restaurés ou en cours de fouilles.
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l se pourrait que les années à venir soient très instructives en termes de connaissances sur l’histoire d’Aregenua. Depuis deux ans en effet, les archéologues des sites de Vieux-la-Romaine travaillent sur un chantier qui les plonge au cœur de la ville antique, dans le forum, le centre politique, économique et religieux de la cité. Une petite visite des lieux s’impose. En chemin, nous passons devant un premier site, celui de la maison au grand péristyle, restaurée il y a plusieurs années. Les objets, le mobilier, les décors peints et sculptés qui composent les collections du musée proviennent en majorité de cette ancienne maison de notable. Un peu plus loin, dans un champ et à l’abri sous une structure parapluie (sorte de hangar), nous découvrons le chantier du forum. Il s’agit plus
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précisément de la partie administrative de la place publique datant du IIe au IVe siècles après J.C. Le site fait l’objet d’une opération de sauvegarde compte tenu de ses vestiges et d’un souci de valorisation. Karine Jardel, l’une des trois archéologues du site, pénètre sur le chantier pour nous présenter les pièces mises à jour. Au centre se trouve la curie, autrement dit le sénat de la cité, à notre droite le vestibule qui ouvrait sur la grande place et à notre gauche une pièce dont la fonction n’a pas encore été établie. La curie a laissé des vestiges remarquables : des gradins et de riches éléments de décor (peintures murales, marbres...).
Chantier en action Sous le vestibule, on aperçoit une autre pièce dans la zone creusée. D’après notre guide, elle n’a rien à voir avec le
Entre le Ier et le IIIe siècle ap. J.C. : Développement et prospérité d’Aregenua, capitale antique du peuple des Viducasses se trouvant sous l’actuelle ville de Vieux. Elle décline à la fin du IIIe siècle.
En 1580 : Découverte du marbre de Thorigny, socle de la statue d’un haut personnage de la cité. A partir de 1826 : La Société des Antiquaires de Normandie relance la recherche archéologique à Vieux. Les vestiges trouvés (thermes sud, théâtre…) sont recouverts. En 1987 : Le Conseil Général du Calvados entreprend un vaste
Exposition Gaulois sous les pommiers L’Age du Fer (VIIIe – Ier siècle avant J.C.) en Gaule basse-normande se dévoile au musée archéologique. L’exposition porte sur les lieux de vie des Gaulois, les particularités de l’agriculture, l’artisanat, les objets du commerce, les monnaies et les rites religieux de la période celte. A l’exposition s’ajoute une reconstitution d’un jardin gaulois à l’extérieur. Jusqu’au 30/11.
programme de recherche sur Aregenua.
La fête à Vieux-la-Romaine : Feria Viducasse Entre 1988 et 1991 : Chantier de fouilles et restauration de la maison au grand péristyle. Elle est accessible au public l’année suivante. Plusieurs campagnes de fouilles sont effectuées entre 1997 et 2001 (maison de la cour en U, quartier du sanctuaire, édifice du spectacle).
En 2002 : Ouverture du musée. Il est dirigé par le
Cette Feria Viducasse est entourée de mystère… Vieux-la-Romaine s’apprête à devenir le théâtre d’une fête qui pourrait être “l’arrière-arrière-arrière-arrière-petite-fille d’une fête antique” d’après ce que l’on dit. Une certitude cependant : il s’agira d’un spectacle qui mêlera théâtre, films, installations, danse et musique avec, à ses commandes, la compagnie Amavada. Le 13/07 (et la nuit du 14/07).
service d’archéologie du Département du Calvados.
Depuis 2007 : Chantier de fouilles du forum.
vestibule, donc peut-être est-elle antérieure au Ier siècle. Nos yeux s’écarquillent. Mais l’hypothèse d’une fouille plus approfondie est vite tempérée par Karine Jardel. Son équipe se retrouve en effet face à un dilemme. “C’est tentant évidemment mais cela signifierait détruire une partie du chantier actuel.” Les visiteurs pourront voir l’équipe du chantier et ses bénévoles en action durant le mois de juillet. Cet été, les fouilles s’étendront de part et d’autre des bâtiments. Toutefois, il faudra compter encore plusieurs années avant de voir arriver le projet global à son terme. Le chantier est vaste, les prospections géophysiques réalisées, il y a deux ans, ayant permis de déceler d’autres parties du forum : la place centrale, les galeries et les boutiques sur les côtés, un bâtiment sur la place
qui pourrait être un temple. “On a plein de choses à apprendre du cœur de la cité : son implantation, son développement, son urbanisation, la question du culte, le commerce, son déclin etc.” Mais comme le disait le poète antique Virgile : “Labor improbus omnia vincit*”. >> Visites commentées de la fouille du forum En juillet et août, tlj (sf les lundis en août, le 31/08), à 14h, 15h, 16h et 17h. Ateliers de fouilles pour les familles en sept. C/0 : Ouverture du musée, tlj en juillet-août, 10h-18h En sept., 9h-17h du lundi au vendredi (sf les mercredis), 10h-18h le week-end * Un travail opiniâtre vient à bout de tout (Virgile, Géorgiques) Visite de fouilles
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Exposition
Les Gaulois face à Rome Rouen (76) Musée départemental des Antiquités Basée sur les dernières découvertes archéologiques, cette exposition fait revivre la société normande quand les Gaulois devinrent Romains.
A l’ombre des vieilles filles en pleur - Jean Médard
> antiquités - jusqu'au 21/09
Les recalés de l'Arche de Noé - Jean Médard Dieppe (76) Château-Musée de Dieppe > sculptures – jusqu'au 04/10
Lumière sur le Ciel Avranches (50) Scriptorial Rendez-vous avec Copernic, Kepler et Galilée à l'occasion de l'année mondiale de l'Astronomie célébrée en 2009.
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© Pascal Vinardel - Nu de dos
© Ville d’Avranches - Expériences et calculs - l’Astronome
> astronomie - jusqu'au 20/09
Autour du Nu Pont l'Evêque (14) Espace Culturel les Dominicaines Entre académie et avant-garde du XIXe siècle à nos jours. Egalement au Musée Langlois à Beaumont-en-Auge (14).
> peinture/dessin/photo – jusqu'au 27/09
En bref... Terres de bâtisseurs
Voyages pittoresques 1820-2009
St Côme du Mont (50) Maison du Parc
Caen (14), Rouen (76), Le Havre (76) Musée des Beaux Arts + Musée Malraux
Patrimoine, architecture et éco-construction. © Richard Parkes Bonington - British Museum
> architecture – jusqu'au 30/09
Illustration de la Normandie et de ses 5 départements.
> histoire - jusqu'au 31/08
Cover - Lynne Cohen
Charles Frechon Etretat (76) Espace art contemporain Charles Fréchon se reconnaît dans un art figuratif, réaliste où la maîtrise technique se met au service de l'imagination.
> peinture - du 12/07 au 14/08
Alexandre Trauner
Cherbourg Octeville (50) Le Point du Jour
La Hague (50) Manoir du Tourp
Lynne Cohen privilégie les espaces intérieurs sans personnages : spas, piscines, salles d'attente etc. Les décors souvent kitchs ou comiques n'en sont pas moins inquiétants.
Peintures d'un grand créateur de décors de cinéma.
> photographie du 04/07 au 20/09
> peinture - jusqu'au 10/10
Destination Normandie Caen (14) Musée de Normandie Cette exposition évoque deux siècles de tourisme en Normandie à travers l'épopée des bains de mer, le temps du loisir et du sport, l'urbanisation du littoral, les excursions et la découverte du territoire et l'industrie du souvenir.
> histoire - jusqu'au 31/10
© Lynne Cohen
Cap sur Madagascar, La Réunion et Maurice Le Havre (76) Espace André Graillot > histoire - jusqu'au 16/08
La hache et la meule Evreux (27) Musée d'Evreux
Impressionnisme et curiosités normandes Vire (14) Musée de Vire Oeuvres des maîtres de la peinture normande de 1795 à 1940.
> peinture - jusqu'au 20/09
Les premiers paysans du néolithique en Normandie.
> archéologie - jusqu'au 06/09
Prieuré de Graville : un monument dans l'histoire Le Havre (76) Musée du Prieuré de Graville > histoire - jusqu'au 04/01
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Exposition Normandie et autres lieux Gérard Cochet
Au champs de course - Gérard Cochet
Avranches (50) Musée d'art et d'histoire > peinture - jusqu'au 31/09
Didier Antoine et Nathalie Letulle Dieppe (76) Villa Perrotte > peinture - du 04/07 au 23/08
Panique ! - Christian Zeimert Louviers (27) Musée Rétrospective de son oeuvre.
© Didier Antoine
© A l'ombre des jeunes filles en fleurs - Christian Zeimert
> peinture - jusqu'au 20/09
© Galerie Maeght - Paris
Mirò dans le texte Pont Audemer (27) Musée Canel Estampes originales de Joan Mirò, textes de Robert Desnos et de Jacques Prévert.
> estampes - jusqu'au 20/09
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© Eric Desbouis. Strates emblématiques
Convergences Granville (50) Musée d'Art moderne Richard Anacreon Regards d'artistes 2008-2009 sur le Mont Saint-Michel.
> peinture/sculpture/photo jusqu'au 08/11
En bref... Le jardin de Monet à Giverny : l'invention d'un paysage Giverny (27) Musée des Impressionnismes > peinture - jusqu'au 15/08
Porteurs d'humanité Jacques Aubelle St-Martin-de-Boscherville (76) Abbaye Saint-Georges > sculptures/pastels/gravures jusqu'au 04/10
Lieux de regards Marie Goussé Clères (76) Parc de Clères Ce dispositif de six installations monumentales le long du chemin permet aux promeneurs de revisiter les lieux.
> architectures éphémères jusqu'au 21/09
Femmes, je vous aime Bernard Mougin Fécamp (76) Palais Bénédictine > sculptures/fusains - jusqu'au 20/09
Fourmillants Empires - Ronel Honfleur (14) Galerie Danielle Bourdette-Gorzkowski Vernissage le 04/07 à 17h30
> peinture - jusqu'au 09/08
Les Gaulois et la mort en Normandie Caen (14) Musée de Normandie Les pratiques funéraires à l'âge du Fer (VIIe-Ier siècle avant J.-C.)
> histoire - jusqu'au 20/09
Pomme de Merveille, d'Enfer ou de Paradis Notre Dame de Fresnay - L'Oudon (14) Espace Evanescence
Plages en Normandie de Dieppe à Granville
La pomme déclinée par une quinzaine d'artistes aux modes d'expression différents.
Honfleur (14) Musée Eugène Boudin
> exposition collective – du 14/07 au 16/08
1850-1950 : un siècle de loisirs.
> peinture – du 04/07 au 05/10
Vues d'enfance Fécamp (76) Musée de l'enfance > peinture - jusqu'au 11/01
Espace Evanescence
Les peintres de la transatlantique Montivilliers ( 76) Abbaye Collection French Lines.
> peinture - du 11/07 au 13/09
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Exposition CARTE BLANCHE A OLIVIER.BIKS - COUV’ BAZART
Bibi l’entremetteur L’artiste de la couv’ est le co-fondateur de Bazart. Aujourd’hui, Olivier Biks, dit Bibi, est graphiste et réalise des créations pour des artistes, festivals et salles de concert. Entretien. Bazart Mag’ : Bibi, tu sembles être un vrai touche-à-tout dans le secteur culturel : tour à tour organisateur de concerts, rédacteur en chef (chez Bazart !), machiniste pour du théâtre de rue, assistant-décorateur de théâtre, etc. Pour quelles raisons t’être fixé sur le métier de graphiste ? Olivier.Biks : “Dans ma vie, j'ai souvent été comme un "vecteur" entre le public et les artistes : organiser des concerts, tenter l'aventure d'une "friche culturelle"*, créer un agenda culturel ou des fanzines, faire le photographe de spectacle... A chaque fois, j'aime être entre les deux.(…) Le graphisme est devenu un bon consensus pour mes envies : être indépendant dans la création, faire de l'image, défendre des projets qui me tiennent à cœur, essayer d'éveiller la curiosité de mes congénères par mon "savoir-faire".” B.M. : On te voit régulièrement fréquenter les salles de concerts ou de théâtre du Havre, un appareil photo à la main. Est-ce une activité qui fait partie intégrante de ta démarche professionnelle ? O.B. : “La photo fait partie de mon quotidien pour garder des "traces" de ce que je vois, ce que je vis avec les autres, mais on le retrouve aussi dans tout mon travail graphique. Que ce soit pour des matières, des objets, des scènes, des décors, des paysages et comme j'aime faire du montage, je peux
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alors recréer ce qui me plaît, comme pour les couvertures de Bazart.” B.M. : Justement, les visuels des couv’ semblent faire référence à la c u l t u re i n d i e n n e. E s t - c e u n e influence pour toi ? O.B. : “Sincèrement, non, mais maintenant c'est vrai que quand je vois des images de l'Inde, je comprends que cela puisse m'influencer pour les lumières. Ce qui est bizarre, c'est qu'en photo, je viens du noir et blanc et que j'ai toujours trouvé compliqué en dessin de bien marier des couleurs entre elles.(…) De véritables influences, ce serait plus les lumières et les contrastes des années 70 et de la pelloche Kodak qui sortait des photos un peu plus jaunes/orangées que les autres. J'ai toujours trouvé ces images "plus chaleureuses". C'est vrai que j'ai encore des problèmes avec les couleurs "froides".” B.M. : On remarque aussi ton goût pour les textures et motifs, les animaux, le détournement d’images… Quelles pistes creuses-tu actuellement dans tes recherches graphiques ? O.B. : “Tant mieux si c'est ce qui ressort de mon travail et je ne compte pas en démordre. Les animaux rentrent d'euxmêmes dans mes créations, je ne sais pas s'il y a moins de problèmes de droits à les utiliser que les hommes ou si c'est pour créer un décalage dans mes visuels, mais j'aime bien. Ces
derniers temps, je suis en plein "papiers peints" grâce aux SouinQ pour qui je fais le prochain CD avec Jérôme Sirou. Je fais des motifs de papiers peints que j'essaye de placer d'une manière ou d'une autre dans mes nouvelles commandes, donc je ne change pas des motifs et textures...” B.M. : Tu travailles essentiellement dans la création de supports de communication visuelle. A part les commandes et tes propositions, prends-tu le temps de faire des créations plus personnelles, qui pourraient un jour faire l’objet d’une expo ? O.B. : “J’ai eu l'opportunité de commencer une série de portraits qui faisait le lien avec mes occupations : photographier dans certains festivals des membres du public et de l'organisation mis en scène avec un néon light. Je leur demandais de se mettre en scène avec un trait de lumière assez souple pour jouer avec. (…) En quatre festivals, j'ai pu réunir une collection de près de deux cents portraits. J'espère encore en faire quelques-uns cet été en Picardie et faire une petite expo plus tard, mais j'ai encore le temps.” VB.
C/0 : flickr.com/photos/olivierbiks * Le Bôkal, au Havre, de 1995 à 1999.